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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Sommaires
Ière Partie : Cadre théorique et méthodologique Chapitre I : Cadre théoriqueI) La problématiqueII) Les objectifs de la rechercheChapitre II : Cadre méthodologiqueIntroductionIIème Partie : Concepts et fondements de la finance islamiqueChapitre I : Historique des institutions financières islamiquesChapitre II : Les principes de base de la finance islamique et le débat
sur le taux d’intérêt A) Le concept traditionnel du taux d’intérêtB) La vision islamique du taux d’intérêtC) Les principes de base de la finance islamiqueChapitre III : Mode de fonctionnement des banques islamiques A) Cadre juridique de fonctionnement des banques islamiquesB) Le fonctionnement des banques islamiquesChapitre IV : Evolution et répartition des banques islamiques dans le mondeChapitre V : La présentation de la Banque Islamique du Sénégal (BIS) IIIème Partie : PME et financements islamiques Chapitre I : Caractéristiques généraux des PME/PMI en Afrique Chapitre II : Présentation des instruments de financement islamique
susceptibles d’intéresser les PME A) Les conditions générales de financement islamiqueB) Les instruments de financement par participationC) Les autres instruments de financement islamiqueChapitre III : Les points forts et les points faibles du
financement islamiqueA) Les avantages et inconvénients du financement islamique
pour les PME B) Les avantages et inconvénients pour les banques islamiques
Conclusion
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Introduction
Le monde de la finance aujourd’hui en pleine mutation voit s’affirmer de plus
en plus la finance islamique qui a fait son petit bout de chemin des années 70 à
nos jours.
En effet, les institutions financières islamiques attirent aujourd’hui l’attention de
tous les acteurs du monde de la finance. Le 17 Octobre 2007 la commission des
finances présidée par Mr jean Arthuis présentait devant le sénat français un
rapport qui témoignait de la croissance de 15 % par an de la finance islamique.
La direction générale du trésor et de la politique économique (DGTPE) en
France, évalue la valeur des actifs gérés par les institutions financières
islamiques dans le monde à 500 milliards de Dollars et l’agence de notation
financière Standard & Poor’s estime les investissements financiers de ces
institutions dans le monde à plus de 350 milliards de Dollars. Cela est lié à la
performance financière grandissante des établissements financiers islamiques et
à l’originalité de leurs moyens de financement et d’investissement. L’invention
de ces instruments de financement et d’investissement qui sont à l’origine de
ces résultats, est le fruit de l’ingéniosité des théoriciens de la finance islamique
qui se trouvent face à des contraintes religieuses et sociales.
Après s’être développées dans le monde arabe, les banques islamiques ont
entamé leur expansion dans les pays occidentaux et dans quelques uns
d’Afrique en particulier en Afrique occidentale et au Maghreb.
L’importance de la finance islamique sur le continent africain s’exprime
aujourd’hui à travers la 32ème réunion du groupe de la Banque islamique de
développement (BID) qui s’est tenue à Dakar du 26 au 29 Mai 2007. Cette
réunion a permis de soulever un certain nombre d’interrogation concernant la
situation économique et financière du continent africain. Au cours de ces quatre
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jours de discussion, la BID a décidé de lancer un fonds de solidarité avec un
objectif de 10 milliards de Dollars pour lutter contre la pauvreté dans les pays
sous développés. En dehors de cela, la BID dans le cadre de la coopération entre
cette institution et les pays de la sous région, a investi des centaines de millions
de Dollars dans les différents secteurs dans ces pays.
Ainsi les institutions financières islamiques qui étaient carrément inconnues,
prennent petit à petit les devants de la scène en disputant des parts de marchés
avec les banques conventionnelles de la place. Ces dernières solidement
positionnées sur ce secteur d’activité grâce à des années d’expérience
n’entendent pas faciliter la tâche aux banques islamiques.
C’est pour cette raison que les banques islamiques pour assurer la pérennité de
leurs activités, doivent s’adapter à la demande du marché. Ce qui implique que
les banques islamiques doivent adopter une stratégie marketing très active et
proposer aux clients en particulier les PME des services de qualité. En d’autres
termes les banques islamiques doivent se tourner vers les PME qui représentent
une part de marché très important.
En effet, les financements islamiques seront les bienvenus pour les PME de la
sous région qui pour la grande majorité, subissent de plein fouet la conjoncture
économique. Evoluant dans un mieux de libre échange où la compétition entre
les entreprises est de plus en plus rude, où le protectionnisme économique et le
cloisonnement des marchés sont devenus des pratiques caduques, les PME
souffrent aussi de manque de financement de la part des banques.
Les conditions de survie dans ce milieu d’intense concurrence pour une
entreprise étant la pratique régulière de l’investissement pour s’adapter à la
demande du marché ; Où trouver ces financements ? Quelles sont les conditions
d’obtention de ces financements ? Ce sont là des questions que se posent les
dirigeants d’entreprise.
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Et cette situation risque d’être encore plus difficile car, le 31 Décembre dernier
pris fin l’accord de l’Europe – ACP (Europe – Afrique – Caraïbe) signé à Lomé
au Bénin il y a de cela quelques années. Comme solution de rechange l’union
européenne propose les accords de partenariat économique (APE), des accords
très sévèrement critiqués par la majorité des Etats africains concernés. La
conséquence est que si ces accords étaient signés, les PME européennes
pourront exporter leurs produits en Afrique sans aucune restriction. Or la
situation inverse est pour le moment simplement impossible car nos entreprises
sont encore trop faibles et n’ont pas accès aux nouvelles technologies de
production.
Cette situation fait ressortir la nécessité du financement des PME par les banques
locales. C’est donc pourquoi nous avons décidé d’étudier les possibilités de
financement des PME par les banques islamiques en essayant de voir si possible
le cas de la Banque islamique du Sénégal (BIS).
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Ière Partie : Cadre théorique et méthodologique
Chapitre I : Cadre théorique
I) La problématique
Le début de ce nouveau millénaire a vu la croissance très rapide des banques
islamiques dans le milieu de la finance. Cette position qu’occupent les institutions
financières islamiques (IFI) dans le monde de la finance s’explique par la part de
marché grandissante (en progression de 11 % sur ces dix dernières années) qu’elles
gagnent dans le monde musulman mais aussi dans les pays non musulmans.
Cette présence des banques islamiques en Afrique tombe à pic pour compléter les
sources de financement dont disposent les PME de plus en plus nombreuses dans le
paysage économique africain.
En effet, les financements islamiques représentent pour les PME africaines une
chance de plus pour assurer leur développement et la survie de leurs activités dans
le contexte hautement concurrentiel d’aujourd’hui. Tout bon manager de nos jours
sait que seuls des investissements réguliers permettent de survire à cette guerre
économique entre les entreprises sur le plan national comme international.
Les banques islamiques dans ce contexte constituent donc des partenaires de très
grande importance pour nos PME. Les PME pourraient jouir de ce partenariat
seulement grâce au seul fait que les banques islamiques n’utilisent pas de taux
d’intérêt dans leurs transactions financières. Car le taux d’intérêt étant considéré
comme l’usure par la loi islamique et son interdiction dans les opérations
financières constitue la base même de la finance islamique. L’existence des
banques islamiques se trouvant donc conditionnée par l’observation et le respect
strict de la Shari’a, la loi islamique.
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Le problème est que les institutions financières islamiques (IFI) sont encore très
peu connues dans les secteurs économiques et financiers surtout en Afrique et cela
pour diverses raisons. Elles sont en effet très timides par rapport aux autres banques
c’est-à-dire les banques classiques, d’où une absence un peu remarquée des
banques islamiques auprès des PME et des autres acteurs économiques.
Les quelques promoteurs et agents économiques qui connaissent ou qui
entretiennent des rapports financiers avec les ifi de la place ne manquent pas de
faire des remarques sur les conditions difficiles d’accès aux financements auprès de
celles-ci.
En effet, comme toute banque, les banques islamiques tiennent à avoir une bonne
rentabilité et sont contraintes à respecter un certain nombre de ratios imposés par la
banque centrale, ce qui pourrait expliquer ces conditions d’octroi de crédit plus ou
moins contraignantes pour les promoteurs qui sont amenés à tourner le dos aux
financements islamiques.
Le constat est que la coopération entre banques islamiques et PME dans ce contexte
économique et financier en Afrique est indispensable, car nous pouvons d’une
certaine manière remarquer que les banques islamiques (comme toutes les autres
banques) ont besoin des PME pour leur développement et les PME des banques
islamiques pour financer leur croissance.
Les questions qui ressortent de toute cette réflexion sont donc les suivantes :
Quel est le principe à partir duquel fonctionnent les banques islamiques ?
Quel peut être l’apport des banques islamiques aux PME africaines ?
Comment les institutions financières islamiques financent-elles les besoins
de financement des PME ?
Quelles sont les conditions préalables aux financements des PME ?
Comment faciliter la coopération financière entre PME et banques
islamiques ?
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Toute une panoplie de questions tourne autour des institutions financières
islamiques et du financement islamique des PME, celles citées ci-dessus
permettent au lecteur d’avoir une idée sur nos objectifs de recherche.
II) Les objectifs de la recherche
Nous définirons dans cette partie nos objectifs de manière succincte et en
plusieurs étapes. D’abord nous commencerons par énoncer les objectifs
généraux et compléter la suite de la réflexion par les objectifs spécifiques.
1) les objectifs généraux
D’une manière générale nous ferons une étude de la finance islamique à travers
son histoire, ses principes de base et ses instruments de financement
susceptibles d’intéresser les PME/PMI.
2) les objectifs spécifiques
La définition des objectifs spécifiques de notre étude nous amènera à :
Voir l’histoire de la finance islamique et la problématique liée à l’usage
du taux d’intérêt dans les opérations financières.
Définir la notion de Riba (l’usure dans la religion musulmane).
Expliquer le fonctionnement des banques islamiques.
Expliquer les différentes techniques de financement islamique proposées
aux PME par les banques islamiques
Mesurer les avantages et inconvénients des ces instruments de
financement islamique.
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3) Les hypothèses de travail
On constate que la finance islamique enregistre aujourd’hui une très forte
croissance à laquelle on ne s’attendait pas dans le monde de la finance. Cette
connotation islamique et cette croissance rapide nous amènent à supposer que :
Le référentiel qui préside au fonctionnement des banques islamiques
s’inspire de la loi islamique.
Les PME peuvent tirer avantage du financement des banques islamiques.
Ces hypothèses nous révèlent donc l’importance de ce sujet du point de vue
social, économique et financier.
4) La pertinence du sujet
L’importance de ce sujet tient au faite que c’est un thème d’actualité parce que
d’une part, la finance islamique aujourd’hui se trouve au cœur de tous les débats
entre professionnels de la finance. Ce regain d’intérêt s’explique tout
simplement par la performance des banques islamiques. Cette performance qui
est le résultat des recherches des théoriciens de la finance islamique, étonne
beaucoup de personnes qui n’arrivent pas à comprendre comment des banques
qui n’utilisent pas de taux d’intérêt dans leurs transactions financières peuvent-
elles être rentables.
D’autre part, cette importance du sujet s’explique aussi par le fait que la
majorité des Etats africains se trouvent confrontés aux problèmes de
financement des PME _ acteurs de la croissance économique _ dans un contexte
où les banques font de moins en moins confiance en ces dernières.
La pertinence de ce sujet est soulignée par la mise en relation de ces deux
entités (B.Isl et PME africaines) et par l’étude de cette coopération financière
qui en résulte. Car il est possible que les résultats de cette étude permettent de
répondre aux nombreuses questions liées aux banques islamiques, à leur
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fonctionnement et les aides financières qu’elles sont en mesure d’accorder aux
PME.
L’originalité de ce sujet est tout simplement liée à celle des institutions
financières islamiques elles-mêmes.
En effet, les banques islamiques qui conditionnent leur existence par
l’interdiction de l’utilisation de l’intérêt (usure) se trouvent en parfaite
contradiction avec les principes de base de la finance traditionnelle et de la
gestion bancaire. Et les instruments de financement et d’investissement qu’elles
(les IFI) utilisent pour compenser l’absence de l’usage de l’intérêt, sont tout
aussi impressionnants qu’ingénieux. Ce qui fait des banques islamiques une
espèce nouvelle un peu en marge des autres banques et évoluant dans un monde
totalement régi par la loi islamique (1).
Notre attention a été attiré par les banques islamiques pour la première fois par
une émission de la radio française nommée RFI. Cette émission était un
reportage sur les banques islamiques et leur performance sur le marché
européen en particulier en France. Très intéressé par ce reportage, nous avons
décidé de faire un peu de recherche afin d’enrichir notre connaissance sur les
IFI. A l’issue de ces recherches, ce que nous avons découvert nous a beaucoup
passionnés. D’où le choix de ce sujet. Le choix de cette étude se justifie aussi
par l’importance et la place qu’occupent les IFI dans le monde de la finance et
par le rôle qu’elles jouent en particulier dans le développement économique des
pays du tiers monde surtout en Afrique. L’importance de ce rôle sur le continent
africain se démontre par les nombreux investissements effectués par la Banque
islamique de développement dans les pays de la sous région. Par exemple au
(1) NB : les banques islamiques ne sont autarcie, elles entretiennent des relations financières avec les autres
banques
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Sénégal la BID a financé plus de 47 projets pour un montant de 345 millions de
Dollars et plus de 18 conventions d’assistance technique pour une valeur de 9
millions de Dollars(*)…
5) La revue critique de la littérature
Sur le plan de la documentation on se rend compte très vite que les institutions
financières islamiques ne font pas l’objet d’une grande attention de la part des
écrivains spécialistes de la finance.
En effet nous n’avons pu trouver qu’un seul livre concernant les IFI et qui
s’intitule « les banques islamiques» dont l’auteur est Hamid Algabid ex premier
ministre du Niger et secrétaire général de l’OCI . Ce livre traite de manière très
détaillée, pour des raisons liées à la formation même de l’auteur, les principes
et le fonctionnement des banques islamiques.
En effet, les institutions financières islamiques furent le thème de la thèse de
Doctorat de monsieur Hamid Algabid à l’université de la Sorbonne en 1988. Le
problème c’est que ce livre ne donne que des informations datant des années 80
(la genèse de la finance islamique) et ne fait pratiquement aucune analyse des
relations IFI – PME.
En dehors des livres, il existe une panoplie de textes très intéressants sur la
finance islamique. On trouve ainsi des essais parus dans différents journaux et
revues nationaux et internationaux, des rapports sur les différentes conférences
organisées par la BID ou des universitaires dans le monde entier. Aussi,
plusieurs études ont été faites par l’institut islamique de recherche et de
formation (IIRF), la banque mondiale et le FMI sur la finance islamique et les
ifi. Comme le livre d’Hamid Algabid, la plupart de ces documents ne traitent
(*) revue Reussir n°13-Jui-Aoûte 2007
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uniquement que les institutions financières islamiques à travers leurs modes de
financement et de fonctionnement. Seule une étude effectuée par Mr Ibrahima
Ba (PME et institutions financières islamiques) prend réellement en compte les
relations entre les banques islamiques et les PME. Mais comme le livre de
monsieur Algabid les informations offertes dans cette étude ne sont presque plus
d’actualité car datant des années 1970. Il faut aussi souligner que du côté de la
BIS les publications sont un peu limitées, nous n’avons donc obtenir que les
rapports annuels des années 2005 et 2006.
Par contre, concernant les PME africaines et leur fonctionnement on trouve une
littérature assez abondante tout simplement parce que la problématique du
financement des PME intéresse tous les acteurs sociaux. On peut citer des
études faites par Mamadou Bocar Sall et par Issa Barro et qui traitent à la fois la
question du financement des PME et celle du développement de la
microfinance.
Toute cette documentation nous a permis d’assoir notre méthodologie de
recherche appliquée au sujet et de faire face aux différents problèmes que nous
avons rencontré au cours de nos recherches.
En outre, ce travail sera un apport de plus à la littérature disponible sur les
banques islamiques et sur les problèmes de financement auxquels se trouvent
confrontées les PME en Afrique. L’objectif de l’étude sera de donner quelques
éléments de réponse à tous ceux qui s’intéressent à la question du financement
des PME par les banques islamiques.
Chapitre 2 : Cadre méthodologique
Après avoir lu le développement de la partie théorique de l’étude, le lecteur peut
être amené à se poser des questions sur le contexte ou le cadre dans lequel se
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déroule l’étude du problème, sur la délimitation du sujet et les techniques
d’investigation que nous utiliserons pour la rédaction de ce mémoire.
1) Le cadre du sujet
Le monde aujourd’hui se trouve dans un contexte où des changements très
importants se produisent dans tous les domaines de la vie sociale. Ces mutations
se manifestent sur le plan économique, politique, culturel, technologique et bien
entendu dans le domaine bancaire et financier avec la création de nouveaux
instruments de paiement et de couverture de risques. Il ne faut pas oublier le
contexte concurrentiel dans lequel évoluent les PME, une situation due à leur
nombre de plus en plus croissant et aux actions des entreprises européennes et
asiatiques beaucoup plus performantes.
En approfondissant un peu la réflexion on voit bien que la collaboration entre
les banques islamiques et les PME est une condition sine qua non au
développement des deux parties. Or aujourd’hui nous nous rendons compte que
les banques sont de plus en plus réticentes à prêter des fonds aux PME. Et les
PME sont souvent méfiantes face aux propositions de financement des banques
et dénoncent les conditions d’obtention de crédit. Et c’est dans ce contexte
décrivant les relations entre PME et les banques en général, que ce déroule notre
étude.
2) La délimitation du champ du sujet
Notre travail se limitera à l’étude de la finance islamique et des instruments de
financement mis à la disposition des PME par les banques islamiques en général et
particulier la BIS.
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3) Les techniques d’investigation
Dans la bonne conduite de notre étude, nous serons amenés à utiliser plusieurs
techniques d’investigation.
Ainsi nous avons exploité tous les documents ou livres traitant le sujet et que nous
avons pu rassembler. Nous nous sommes rendus plusieurs fois au siège de la BIS
afin de recueillir des informations, obtenir des documents et prendre des rendez-
vous pour des entretiens avec des cadres de la banque. Nous avons aussi contacté
des acteurs du milieu des affaires pour des interviews afin d’éclairer davantage
notre lanterne. Et aussi nous avons essayé de contacter quelques dirigeants de PME
de la place pour connaître leurs idées à propos des banques islamiques. Pour tout
cela nous avons établi un guide d’entretien qui a été soumis à nos interlocuteurs
pour la bonne conduite de notre enquête. Nous avons aussi mené une enquête
auprès des institutions de la place comme la BCEAO, la chambre de commerce
d’industrie et d’agriculture de Dakar, l’ADEPME, le FPE, la direction des
statistiques… Pour terminer, nous avons aussi eu à faire des recherches sur internet
à partir duquel nous avons pu lire des articles et télécharger des documents et des
livres.
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IIème Partie : Concepts et fondements de la finance islamique
Chapitre I : Historique des institutions financières islamiques
Le commerce a était l’une des principales activités économiques des cités arabes
dans le passé et a fait la richesse de ces provinces qui entretenaient des relations
commerciales avec les Etats voisins. La course à la richesse à cette époque
conduisait les gens a adopté dans leurs activités commerciales des conduites
contraires aux principes de l’Islam. On pouvait ainsi noter une utilisation abusive
du taux d’intérêt dans les opérations de crédit et cette pratique fut à l’origine du
point de départ de la réflexion sur un modèle financier islamique.
La présence occidentale due à la colonisation, dans ces provinces, a laissé des
traces sur le plan économique et social. Cette colonisation qui s’est étendu
jusqu’aux années 1900 a favorisé l’installation de banques classiques dans ces pays
à majorité musulmane. Le système bancaire classique a largement dominé l’activité
économique pendant cette période malgré l’interdiction par l’Islam des activités
liées à l’intérêt.
Les musulmans ne se reconnaissant pas dans ce système bancaire qui pourtant est
indispensable à l’activité économique, devaient donc trouver une alternative à ce
système.
Les premiers essais pour la création d’une finance islamique remontent aux années
40 et se sont déroulés dans l’Etat de la Malaisie. Cette première tentative échoua,
puis ce fut le Pakistan qui se lança dans l’aventure en 1950. Cette tentative aboutit
aussi à un échec. Il faudra attendre les années 60 pour voir la première et véritable
banque islamique digne de ce nom en Egypte.
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C’est entre 1963 et 1967 que fut créée la caisse d’épargne rurale du Mit-Ghamr,
une communauté rurale du delta du Nil en Egypte. C’était en fait une expérience
dont l’instigateur fut l’économiste Egyptien Hamed Al Naggar qui est réputé être
un grand admirateur du mouvement coopératif Allemand. C’est après un voyage
d’étude en Allemagne sur les institutions d’épargne locales et les coopératifs
qu’Hamed Al Naggar décida d’adapter ce modèle à la société musulmane dans
laquelle il vit. C’est ce qui déclencha le processus de création de la caisse
d’épargne du Mit-Ghamr et fit d’Hamed Al Naggar le pionnier de la finance
islamique. Cinq ans après sa création, la caisse d’épargne du Mit-Ghamr
enregistrait plus d’un million de clients. Malgré ce bon résultat, la banque fut
obligée de fermer pour des raisons purement politiques. En effet elle n’entretenait
pas de bonnes relations avec les autorités politiques de l’époque.
Dans les années 70 éclata la guerre du Kippour qui opposait l’Israël à un certain
nombre de pays arabe défendant la cause Palestinienne, cette crise a eu pour
conséquence le premier choc pétrolier. Le choc pétrolier a contribué à
l’enrichissement rapide des pays du golf exportateurs de pétrole. L’afflux de
pétrodollars dans ces pays accentuait la nécessité de la création d’institutions
financières pour une gestion durable de ces fonds et surtout une gestion conforme
aux valeurs de l’Islam. Ainsi les pays concernés, regroupés au sommet de Lahore
au Pakistan en 1974 décidèrent la création de la banque islamique de
développement (BID).
A sa création, la banque islamique de développement disposait d’un capital de plus
2.270 millions de Dollars. La création de la BID ouvrit la voie aux banques et
autres institutions financières islamiques. La Dubaï Islamic Bank (DIB) créée en
1975 fut la toute première banque privée islamique. La création de banques
islamiques dans les pays du golf va ainsi s’accélérer avec l’apparition des banques
comme la Faysal Islamic Bank (FIB) au Caire en Egypte, la Faysal Islamic Bank à
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
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Khartoum, la Jordan Islamic Bank of Finance and Investment, la Kuwait Finance
House… A ce nombre important de banques il faut ajouter la création de la
puissante société holding d’investissement nommé "Dar Al Maal Al Islami" (DMI)
par le prince saoudien Mohamad Al Faysal Al Saoud en 1981, dont le siège se
trouve à Gène en Suisse et qui est un peu présent partout dans le monde.
Au début des années 80 certains Etats ont entamé l’islamisation de tout leur
système financier. En 1979, le Pakistan fut le premier Etat à appliquer cette
politique d’islamisation des banques mais de manière progressive. Aujourd’hui
toutes les banques au Pakistan sont islamiques. Après le Pakistan, l’Iran emboita le
pas et profita de sa révolution islamique pour islamiser une fois pour toute, toutes
les banques présentes sur son territoire. Ainsi le Pakistan, l’Iran et le Soudan sont
les premiers Etats au monde qui ont islamisé entièrement leur système financier.
L’introduction de la finance islamique en Afrique surtout dans la zone UEMOA fut
une initiative du groupe financier saoudien Dar Al Maal Al Islami qui, dans les
années 1980 a signé des accords avec les gouvernements des pays de la sous région
pour l’ouverture de banques islamiques. Ainsi fut créée la Banque Massraf Fayçal
Al Islami (MFIN) du Niger le 22 Février 1983, la Société Islamique
d’Investissement du Niger (SIIN) le 9 Mars 1983, la Banque Massraf Fayçal Al
Islami du Sénégal (MFIS) le 22 Février 1983, la Société Islamique
d’Investissement du Sénégal (SIIS) le 9 Mars 1983. Au Maghreb c’est le groupe
financier international Albaraka qui fut le premier a y installé des banques
islamiques. Aujourd’hui on trouve des banques islamiques dans beaucoup de pays
africains comme la Guinée Conakry, la Gambie, l’Afrique du Sud…
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Chapitre II : Les principes de base de la finance islamique et le débat
sur le taux d’intérêt
Avant de commencer notre étude qui porte sur les IFI, dans la première partie nous
commencerons par voir les différentes positions (classique et musulmane) et
réflexion sur l’intérêt qui est le point de départ des divergences entre la finance
classique et islamique.
A) Le concept traditionnel du taux d’intérêt
Le prêt à intérêt est une pratique qui a toujours été au cœur des débats entre les
penseurs de toutes les époques et des différentes disciplines intellectuelles.
La problématique du prêt à intérêt et de l’usure au sens de la conception classique
est différente de celle islamique qui remonte à l’antiquité. La plus ancienne preuve
de la pratique du prêt à intérêt fut révélée par le code d’Hammourabi (1792 – 1686
avant J.C) gravé sur des tablettes d’argile à l’initiative du roi de Babylone (2). De
nombreux savants se sont intéressés au problème du prêt à intérêt avec des
argumentations plus ou moins contradictoires. Parmi ces savants de l’antiquité le
plus célèbre et le plus influant fut le philosophe grec Aristote né en 384 avant Jésus
Christ et précepteur d’Alexandre le grand. Aristote, dans ses théories sur le plan
économique et social reprouve sévèrement le prêt à intérêt qu’il désigne sous le
nom de chrématistique pure, car pour Aristote l’intérêt est une monnaie née d’une
autre monnaie. Pour lui l’argent n’est qu’un utile instrument pour la facilitation des
échanges commerciaux. Aristote trouve donc illégitime le fait de fructifier l’argent
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
par la simple pratique du prêt à intérêt. Il va jusqu’à affirmer dans sa dénonciation
(2) Hamid Algabid, les banques islamiques, page 48
de cette pratique que : « l’argent ne fait pas de petits » soulignant ainsi le caractère
stérile de l’argent du point de vue de la productivité. Aristote considère que cette
manière de gagner de l’argent est la plus contraire à la nature, ainsi comme la
plupart des grands penseurs de son époque il soutenait que le prêt à intérêt est un
moyen malhonnête de s’enrichir au détriment des plus démunis.
Contrairement à Aristote, Démosthène (384 – 322 av J.C) homme politique et
orateur Athénien est moins radical et pense que le mépris d’Aristote pour le prêt à
intérêt est un peu injuste. Démosthène fait remarquer que dans cette pratique, le
débiteur reçoit du comptant (argent) tandis que le créancier reçoit en échange une
simple reconnaissance de dette. Donc pour lui l’intérêt de la dette ne représente que
la récompense des risques courus par le prêteur.
Dans l’empire romain, Cicéron (106 – 43 av J.C) homme politique et avocat
dénonce comme Aristote la chrématistique pure qui n’a de fin que la richesse.
Cependant Cicéron, dans son discours sur le prêt à intérêt est beaucoup plus souple
qu’Aristote.
En effet, Cicéron pense que dans la relation créancier – débiteur, la vertu et la
prudence doivent dicter à chacun sa conduite. D’ailleurs, il ne réclame pas comme
Aristote la prohibition pure et simple du prêt à intérêt mais recommande plutôt « le
juste milieu » c’est-à-dire une coopération que l’on qualifierait aujourd’hui de
"Win-win". Ce qui semble d’ailleurs plus raisonnable et impliquerait évidemment
l’application de taux d’intérêt peu élevés.
En dehors de ces savants qui ont analysé la question du prêt à intérêt de manière
plus ou moins objectif, on peut citer les doctrines religieuses qui traitent le
problème de façon plus ou moins similaire.
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En allant dans l’ordre chronologique, nous commencerons par aborder la pensée
Judaïque à propos de l’intérêt dans les prêts.
L’ancien testament qui correspond à la Torah des Juifs, traite le problème de
l’intérêt dans plusieurs de ses chapitres. Contrairement à la pensée occidentale
(néo-occidentale), le texte de la Torah ne fait aucune distinction entre l’intérêt
proprement dire et l’usure. Le mot Hébreux utilisé dans ce texte pour désigner à la
fois ces deux termes est "Tarbit". En effet la Torah interdit aux Juifs la pratique du
prêt à intérêt et cela dans le livre d’Ezéchiel dans le chapitre 18 aux versets 8 et 13.
8 s’il ne prête pas à usure et ne prend point
d’intérêt, s’il détourne sa main de
l’iniquité et juge suivant la vérité entre
un homme et un autre,
13 il prête à usure et prend un intérêt ; et il
vivra? Non, il ne vivra pas. Il a commis
toutes ces abominations, il doit mourir ;
son sang sera sur lui.
Ces versets recommandent purement et simplement d’éviter la pratique du prêt à
intérêt sans aucune ambiguïté. Cependant d’autres livres de l’ancien testament
apportent une petite exception à cette interdiction. C’est ainsi que dans l’Exode
dans le chapitre 22, verset 25, il est interdit aux Juifs d’utiliser l’intérêt dans les
opérations de prêt entre eux quelque soient les circonstances.
Dans le livre du Deutéronome au chapitre 23 dans les versets 20 et 21, il est
toujours question de l’interdiction de l’intérêt entre Juifs mais cette fois-ci il est
recommandé de pratiquer le prêt à intérêt et l’usure avec les autres (les non Juifs).
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
20 Tu n’exigeras de ton frère aucun intérêt,
ni pour argent, ni pour denrée, ni pour
rien de ce qui se prête à intérêt.
21 De l’étranger tu peux exiger un intérêt,
mais de ton frère tu n’en exigeras point,
afin que l’Eternel ton Dieu te bénisse
dans tout ce que tu entreprendras dans le
pays où tu vas entrer pour en prendre
possession.
Certains auteurs pensent que cette autorisation de la pratique du prêt à intérêt date
du retour de la captivité de Babylon et qu’elle a favorisé l’enrichissement des Juifs
par rapport aux autres peuples pendant le moyen âge (4). Malgré cette autorisation,
l’interdiction du "Tarbit" fut très souvent transgressée par les Juifs à tel point
qu’elle perdit tout son sens et tomba dans l’oubli.
Après l’interdiction Judaïque de l’usure (Tarbit), le Christianisme emboita le pas et
le fit au début de manière très rigoureuse. Les chrétiens en se référant d’abord à la
tradition aristotélicienne (dont le point de vue a été cité ci-dessus) justifient la
prohibition du prêt à intérêt qu’ils considèrent comme « la racine de tous les
maux » (5). Saint Thomas d’Aquin, comme toutes les autorités ecclésiastiques,
condamne l’usure c’est-à-dire l’intérêt de l’argent. Comme Aristote il considère
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
(4) André Martens ; finance islamique : fondement, théorie et réalité, page 10
(5) Cours de la pensée économique (1ère et 2ème années)
également que l’argent n’est qu’un moyen d’échange et ne produit rien par lui-
même (6). Dans leur définition de l’usure les chrétiens à l’époque considéraient que
« tous surplus fourni exigé de l’emprunteur est usuraire ». On retrouve aussi cette
prohibition de l’usure dans le nouveau testament dans l’évangile selon Luc dans le
chapitre 6 au verset 35.
L’avènement du protestantisme changea la donne avec Jean Calvin qui légitima
l’intérêt dans sa "lettre sur l’usure" en 1545, en justifiant cette décision par la
productivité du capital. Chez Calvin, on ressent plus la présence de la raison que le
dogme religieux dans sa pensée sur l’utilisation de l’intérêt. S’engagea alors une
bataille idéologique entre d’une part les différents théoriciens catholiques jugés
conservateurs et d’autre part les protestants, les réformistes. A l’issue de cette
bataille, l’interdiction du prêt à intérêt fut finalement levée et retirée du droit canon
en1830.
De nos jours, le prêt à intérêt est une pratique très courante à tel point que le taux
d’intérêt se trouve être l’un des principaux piliers de la politique monétaire des
Etats laïques à travers la politique d’open market des banques centrales. D’ailleurs
la presque totalité des Etat islamiques continuent de recourir aux prêts à intérêt à
travers les opérations financières internationales dans le cadre d’opérations de
compensation entre banques centrales, les crédits accordés par le FMI, la banque
mondiale ou par d’autres Etats. Aussi il faut souligner que dans les Etats laïques la
distinction est nettement faite entre l’usure et l’intérêt. La réglementation de
l’usure dans les pays de l’UEMOA après plusieurs reformes fixa le taux usuraire
au double du taux d’escompte de la BCEAO. En 1997 le conseil des ministres de
l'UEMOA modifia la loi uniforme portant réglementation de l'usure adoptée en
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
1993 libéralisant ainsi la fixation du taux d’intérêt et fixant le taux de l’usure sans
(6) George soule, qu’est-ce que l’économie politique ?, page 12
aucun taux de référence sur le marché monétaire. Cette reforme a fixé le 3 juillet
1997 le taux de l’usure à 18% pour les banques et à 27 % pour tous les autres
acteurs de la vie économique (dont les établissements financiers, les coopératives
d'épargne et de crédit, les particuliers). Concernant l’usure, la loi uniforme prévoit
des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et une
amende de 15.000.000 de francs CFA, cependant chaque Etat membre peut décider
de la sanction selon sa propre législation, c’est le cas du Burkina Faso qui
prévoyait une sanction de six mois d'emprisonnement et 150.000 francs CFA
d'amende. Tout cela pour montrer à quel point le taux d’intérêt est aujourd’hui
indispensable et combien il est difficile de s’en passer.
B) La vision islamique du taux d’intérêt
Après avoir faire une revue succincte de la pensée conventionnelle de l’intérêt et de
son usage dans les opérations financières, nous allons aussi voir le point de vue de
l’Islam dont les lois fixent les conditions de fonctionnement des institutions
financières islamiques.
1) La définition du Riba (l’usure)
La finance islamique a pour fondement principal la prohibition de l’intérêt
considéré comme l’usure communément dénoncé sous le nom de Riba. La force et
la vigueur avec lesquelles la Sharia'a interdit le Riba attirent l’attention sur la nature
et le sens de ce mot.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Le Riba est un mot qui a plusieurs significations. Le terme Riba ne signifie pas
seulement l’usure au sens de la définition occidentale mais aussi l’accroissement
de toute chose par la simple application d’un taux d’intérêt. Littéralement, le mot
Riba en arabe veut dire un accroissement, et en tant que racine, cela renvoie au
processus d’accroissement (7). Les spécialistes de la Sharia'a donnent trois sens à la
signification du mot Riba.
Le premier sens indique toute addition en nature ou en numéraire au principal d’un
prêt. L’allusion ici à l’usage du taux d’intérêt ne fait aucun doute, c’est ce genre de
Riba qui est formellement interdit dans le Coran. Et l’expression arabe désignant ce
Riba est "Riba al-qard"(8) ou "Riba al nasa"(9), il est au fait lié à l’écoulement du
temps. L’Islam considère qu’une récompense ne peut être attribuée sur l’idée de
l’écoulement du temps qui n’appartient qu’Allah.
Les deux autres sens du Riba sont liés aux activités commerciales et sont connus
sous le nom de "Riba al bouyou" (Riba associé aux ventes) (10) ou "Riba al fadhl"(11).
Ces termes font allusion à tout surplus de profit qu’un marchant peut tirer d’un
échange commercial avec autrui.
En somme, le Riba est défini comme toute chose grande ou petite stipulée dans un
contrat de prêt et faisant l’objet de paiement en plus du principal.
2) L’interdiction du Riba par l’Islam
Pour comprendre les raisons de l’interdiction du Riba, il faut remonter à l’ère pré-
islamique dans l’Arabie de l’époque.
L’activité économique principale des arabes étant jadis le commerce, faisait de la
Mecque la plaque tournante des affaires. A cette époque la seule règle des affaires
était la réalisation de profit et toujours plus de profit. Ce qui conduisait les habitants
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
(7) (8) Mabid Ali Al Jarhi et Mounawar. Iqbal, banques islamiques : réponses à des questions fréquemment posées,
page 9
(9) IIRF Actes de séminaire No 37, Introduction aux techniques islamique de financement, page 93
(10) (11) IIRF Actes de séminaire No 44, Les sciences de la Chari’a pour les économistes, page 231 et 314
de la Mecque surtout les Qoraichs, les Tuquaifs et les Juifs à pratiquer des activités
usuraires. L’une de ces pratiques consistait à doubler le montant d’un prêt si le
débiteur n’arrivait pas à payer sa dette à l’échéance. Cette pratique porte le nom de
"Riba Al-jahiliya" ou Riba de la période de l’ignorance c’est-à-dire la période pré-
islamique. Des personnes se trouvaient ainsi par le mécanisme du doublement de la
dette dans une situation de totale insolvabilité vis-à-vis de leurs créanciers, ce qui
avait des conséquences sur le plan social. C’est la raison pour laquelle plusieurs
versets coraniques formulent simplement et purement la condamnation du Riba
sous toutes ses formes.
Le verset 130 de la sourate 3 (chapitre 3 : la famille d’Imran) déconseille fortement
la pratique de l’usure :
130 Ô les croyants ! Ne pratiquez pas l’usure en multipliant démesurément
votre capital. Et craignez Allah afin que vous réussissiez !
Les versets 278 et 279 de la Sourate 2 (chapitre 2 : la vache) mettent en garde
toutes les personne ayant recours à l’usure, contre la colère d’Allah :
278 Ô les croyants, craignez Allah ; et renoncez au reliquat de l’intérêt
usuraire, si vous êtes croyants.
279 Et si vous ne le faites pas, alors vous recevrez l’annonce d’une guerre de
la part d’Allah et de son prophète. Et si vous vous rependez, vous aurez
vos capitaux. Vous ne lèserez personne, et vous ne serez point lésés.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Ces versets montrent clairement la volonté d’Allah d’éliminer la pratique du Riba
dans la vie quotidienne des musulmans.
A cela, il faut ajouter les nombreux Hadith qui viennent renforcer la prohibition de
l’intérêt tel formulé dans le Coran.
Muslim a rapporte que le prophète a dit : « Evitez les sept turpitudes!". - "Quelles
sont-elles, ô Envoyé d'Allah?", demandèrent les fidèles. - "Ce sont, répondit-il : « le
polythéisme, la magie, le meurtre qu'Allah a interdit sauf à bon droit, l'usurpation
des biens de l'orphelin, l'usure, la fuite du front au jour du djihad et la fausse
accusation (de fornication) des femmes vertueuses, chastes et Croyantes" ».
Par rapport à ce Hadith certains affirment que le prophète aurait ajouté que : « le
péché de Riba est plus répréhensible aux yeux de Dieu que 36 cas de fornication (12)
… »
En dehors du Coran et des Hadith (la Sunna), on peut aussi retrouver les traces de
l’interdiction du Riba dans les autres sources de la loi islamique, tels que le fiqh et
la jurisprudence. Toutes les écoles (13) de pensée islamique condamnent la pratique
du Riba de manière unanime mais, avec quelques petites nuances. Le débat entre
les jurisconsultes islamiques porte souvent sur l’absence d’équité dans les relations
commerciales.
Certains savants contemporains "modernistes" jugent l’interdiction de l’intérêt un
peu trop sévère et propose une analyse et une interprétation beaucoup plus logique
de la loi. Selon ces derniers, le Coran n’a pas interdit "le prêt à intérêt légitime"
c’est-à-dire avec un taux d’intérêt raisonnable. Ils justifient la nécessité de cette
révision par le fait que l’intérêt est bien souvent la source de motivation des
déposants et des emprunteurs d’argent. Certains savants comme Youssouf Al
Qaradawi, va jusqu’à conseiller les musulmans vivants en occident à recourir aux
prêts à intérêt dans le but seulement d’acquérir des biens de première nécessité.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
(12) Hamid Algabid, les banques islamiques,
(13) les écoles Malikite, Hanafite, Shafiite et Hanbalite
D’autres comme le savant religieux syrien Marouf al-Doualibi pense que
l’interdiction de l’intérêt ne devait s’appliquer qu’aux prêts à la consommation. Le
recteur de l’université al-Azhar de Caire déclara en 1989 lors d’une conférence que
l’intérêt gagné sur les bons du trésor Egyptien étaient licites (du point de vue
islamique).
Toutes ces réactions de la part de certains savants musulmans révèlent à quel point
l’interdiction de l’intérêt dans les opérations commerciales est quelque peu
contraignant pour quelques opérateurs économiques musulmans qui veulent
fréquenter le monde de la finance tout en respectant les règles religieuses.
C) Les principes de base de la finance islamique
Avant d’entamer cette partie, nous précisons que le premier principe de la finance
islamique est et reste la prohibition du taux d’intérêt calculé à partir du capital
prêté. Et l’application de cette interdiction doit être effective dans toutes les
transactions financières dites "halal".
1) Le principe de la coparticipation ou du partage des profits et
des risques (3P)
L’islam proscrit tout enrichissement sans cause, en d’autres termes l’accroissement
de valeur sans contrepartie légitime (due au travail intellectuel ou physique) de la
chose objet de l’échange. Selon ce principe, les deux parties dans une relation
financière doivent être impliquées et exposées aux risques de manière plus ou
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
moins égale (14). De même une partie ne peut prétendre s’approprier tous les profits
de cette collaboration au détriment de l’autre ou attribuer à cette dernière toutes les
(14) Tout financement islamique implique la prise en charge par le financier d’un minimum de risque en sus du risque
de défaut de paiement.
pertes sous peine d’annuler l’opération. Ainsi lorsque le banquier "islamique" doit
participer au financement d’un projet, il a l’obligation de le faire sans au préalable
fixer de taux d’intérêt par rapport au capital investi mais, de discuter avec
l’entrepreneur (son associé) des modalités de partage des bénéfices futurs. On
remarque ici une petite confusion liée au fait que les bénéfices de la banque sont
calculés selon la même formule que l’intérêt classique. L’Islam ne condamne pas
les formules de calcul basées sur un intérêt, seulement ici, la différence est que le
prêt n’est pas rémunéré en fonction du temps écoulé mais selon un mode de
répartition des profits réalisés. Cependant, l’entrepreneur reste propriétaire de son
projet sauf s’il décide de cédé son droit de propriété à la banque et devenir un
simple participant au projet. Dans ce cas la rémunération de l’associé et sa
responsabilité en cas de faillite seront en fonction de sa participation. Si
l’entrepreneur décide de garder tous ses droits sur le projet, en cas d’échec il n’aura
perdu que son temps et son énergie et la banque le capital investi. Et cela seulement
si aucune négligence ou faute de gestion de la part du promoteur n’est prouvée.
Parce que dans la finance islamique on considère qu’en dehors d’Allah, personne
ne peut savoir avec certitude ce qui se passera dans le futur. Ce qui met
l’entrepreneure à l’abri des risques naturels (intempérie…) et des conjonctures
économiques. Dans le cas contraire si la faute du promoteur est prouvée, il devra
assumer les pertes au prorata de sa part de bénéfice. Si l’on n’enregistre aucun
bénéfice, l’entrepreneur ne recevra rien de la part de la banque.
Nous pouvons bien constater la grande différence entre cette opération et
l’opération financière conventionnelle qu’est le crédit comme pratiqué par les
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
autres banques. En effet le banquier "classique" fixe dès le départ le taux d’intérêt
avant de libérer les fonds. Et l’entrepreneur est seul responsable des fonds donc
assume seul tous les risques mais aussi garde tout le bénéfice excepté la partie
destinée au paiement des intérêts.
Le principe du partage des risques ou le principe des 3P (participation, profit, perte)
est le plus souvent appliqué grâce au contrat de Moudaraba et de Mousharaka.
Nous ferons une analyse détaillée de ces contrats plus loin dans ce document.
2) Le principe du respect de la Sharia'a
La finance islamique se doit de respecter les règles de la Sharia'a à toutes les étapes
du déroulement de ses opérations financières.
Le respect des interdictions de la Sharia'a dans les opérations financières
commence par la recherche du Riba de manière rigoureuse dans chacune des
opérations effectuées. D’où le rôle des conseils de la Sharia'a au sein des banques
islamiques.
En vertu de ce principe les banques islamiques contrairement aux banques ne
rémunèrent pas sur la base du capital emprunté ou déposé par les clients.
Cependant en fonction de certains types d’opérations, les comptes à terme par
exemple, les déposants peuvent être considérés comme associés de la banque et
voir leur dépôt rémunéré en fonction des bénéfices réalisés sur les différents projets
financés par la banque ou imputé des pertes. Dans ce cas les clients peuvent aussi
bénéficier gratuitement de services tels que l’acceptation des traites, les lettres de
crédit, les certificats de domiciliation…
La distinction du Riba dans certaines opérations financières peut être très délicate,
tel est le cas de la vente à crédit. En effet, dans l’absence de simultanéité et avec la
possibilité de fluctuation des cours dans le cas des opérations sur les matières
premières ou des produits pétroliers on s’expose facilement au Riba.
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Dans les transactions financières internationales, les banques islamiques
rencontrent pour la majorité beaucoup de difficultés dans les opérations de
compensation ou de placement de fonds, nous aurons l’occasion de parler de ce
problème dans les parties à venir.
Le principe du respect des prohibitions de la Sharia'a implique d’abord le respect
du principe cité ci-dessus. En outre les banques islamiques s’interdissent de
financer tous projets ou activités liés aux pratiques prohibées par la Sharia'a (la
vente d’alcool, de viande de porc, les activités de jeux d’hasard, la spéculation ...)
3) Le principe de la solidarité
Ce principe stipule que toutes les activités de la banque islamique doivent avoir un
impact positif dans la vie sociale.
Ainsi les banques islamiques accordent plus facilement leur financement aux
projets qui apportent des réponses aux problèmes économiques et sociales
contrairement à ceux qui ont un impact positif mais négligeable sur les conditions
de vie des citoyens. La finance islamique opte pour une distribution équitable de la
richesse et des revenus et cela selon les recommandations de la Sharia'a qui
condamne la thésaurisation, le gaspillage et l’exploitation de l’homme par
l’homme.
Dans cette même optique, les banques islamiques ont l’obligation de créer et de
gérer des caisses de solidarité appelées caisses de la Zakat.
La Zakat ou aumône obligation que doit s’acquitter tout musulman ayant les
moyens c’est-à-dire disposant de richesse et des possibilités d’accroitre cette
richesse. La Zakat représente un prélèvement de 2,5 % par an sur le revenu de la
personne, excepté le revenu affecté à la consommation. Les banques islamiques
collectent les fonds destinés à la Zakat et les emploient pour lutter contre les
inégalités sociales. Grâce à ces fonds la banque participe à des activités non
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
lucratifs, assiste les personnes indigentes comme prescrit par la Sharia'a et accorde
des prêts sans intérêt à certains de ses clients.
L’interdiction du Riba dans toutes les opérations financières des musulmans a posé
beaucoup de problèmes surtout dans les Etats arabes. En effet, la Sharia'a, la loi
islamique interdit le Riba sans pour autant offrir une solution de rechange. Dans le
passé, compte tenu des anciennes habitudes solidement ancrées dans les mœurs et
les gains faciles offerts par l’intérêt, les gens ont vite trouvé des solutions pour
contourner la loi à l’aide de subterfuges intelligemment planifiés. Cette action qui
consistait à contourner la Sharia'a pour pratiquer l’intérêt portait le nom de "Hyäl"
en arabe c’est-à-dire ruse. L’une d’elles était une vente à crédit où une personne A
vendait un objet à une personne B à 90 francs (comptant) par exemple. Puis au
même instant A rachète à crédit pour un délai d’un an l’objet vendu à B à 100
francs. A l’échéance, A payait à B les 100 francs et ce dernier gagnait donc 10
francs de bénéfice équivalant à un taux de 10% en appliquant la formule de l’intérêt
simple. Dans cette opération l’objet en question ne jouait qu’un rôle purement
fictif, à la fin on ne se souciait même plus de sa nature. Cette opération portait le
nom arabe de "bay ial- iīna" ou double vente. L’un des problèmes est qu’avec
l’interdiction du Riba les musulmans ne pouvaient ni demander de prêts aux
banques classiques ni y faire de dépôts. Sur ce dernier point ils s’exposent à
beaucoup de risques en gardant des sommes importantes, faute d’institutions
pouvant collecter et gérer ces fonds.
La nécessité de surmonter ces difficultés imposait la création d’institutions
financières viables, capables d’offrir des solutions à ces différents problèmes. D’où
la création de banques islamiques et des autres institutions financières islamiques
dans les Etats concernés avec l’appui de la banque islamique de développement
(BID).
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Chapitre III : Mode de fonctionnement des banques islamiques
A) Cadre juridique de fonctionnement des banques islamiques
En sus de l’observation scrupuleuse de la Sharia'a, les banques islamiques doivent
également respecter la réglementation bancaire des Etats dans lesquels elles sont
implantées. Le problème de l’application de la Sharia'a ne se pose pas puisqu’il est
clairement défini dans les statuts de chacune des banques islamiques. Sur ce plan,
toutes les activités de la banque islamique sont supervisées par un comité de la
Sharia'a qui veille à la conformité de tous les produits des banques islamiques aux
prescriptions de la Sharia'a. Ces comtés sont souvent composés de 3 à 7 experts de
la loi islamique.
Les banques islamiques cependant rencontrent beaucoup de difficulté concernant la
réglementation bancaire dans les pays d’accueille. Les lois commerciales, bancaires
et des sociétés dans la plupart des pays islamiques sont définies selon le modèle
occidental. Ces lois ont souvent pour effet la limitation des activités bancaires
islamiques par rapport aux banques conventionnelles. Selon la réglementation
bancaire (ex : UEMOA) les banques islamiques sont en infraction, concernant leurs
activités qui englobent les domaines commerciales, industriels et agricoles. Parce
qu’il est tout simplement interdit aux banques d’exercer ces activités. Pour résoudre
ce problème, les pays ont adopté diverses approches, l’une de ces démarches
consistait à soumettre les banques islamiques à un régime de réglementation et de
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
contrôle par la banque centrale qui est différent de celui appliqué aux autres
banques. C’est le cas dans les pays comme le Yémen et la Malaisie. La seconde
reconnaît le caractère particulier des activités bancaires islamiques, mais consiste à
les placer sous le même régime de contrôle et de réglementation par la banque
centrale que pour les banques classiques tout en les accordant à ces banques
islamiques des dérogations spéciales. C’est le cas dans les Etats du Bahreïn et du
Qatar au Moyen-Orient et dans la zone UEMOA. Dans la zone UEMOA, pour
attirer davantage les capitaux provenant des Etats du golf, le conseil des ministres
de finance a adopté les 22 et 23 Septembre 1982 un 3ème alinéa à l’article 2 de la loi
cadre portant réglementation bancaire. Cet article donne l’autorisation aux
gouvernements pour accorder des dérogations nécessaires aux banques islamiques
afin de faciliter leur fonctionnement dans la zone. La BIS bénéficia ainsi lors de sa
création de l’arrêté n°015822/MEF/DGT/DMC du 24 Novembre 1983 lui
permettant d’effectuer régulièrement et de manière permanente des opérations
commerciales, immobilières et financières. Les seuls pays qui ne connaissent pas ce
problème de réglementation bancaire sont l’Iran, le Pakistan et le Soudan qui ont
entièrement islamisé leur système financier.
En dehors de ces difficultés juridiques et réglementaires, les banques islamiques
sont aussi confrontées à des problèmes de normalisation sur le plan de la
comptabilité. En effet, toutes les banques doivent respecter des normes comptables
comparables afin de permettre aux banques centrales de publier aisément les bilans
consolidés des banques et de jouer son rôle de supervision. Le problème c’est que
les banques islamiques ont souvent des méthodes de comptabilisation un peu
différentes de celles des autres banques surtout concernant les opérations basées sur
le système des 3P. Pour l’enregistrement de ces opérations les banques islamiques
utilisent souvent plusieurs comptes. En plus ces opérations sont souvent
enregistrées différemment selon les banques islamiques car les comités de la
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Sharia'a n’ont pas toujours les mêmes opinions sur le caractère halal de ces
opérations (question d’école de pensée). Ce qui entraine beaucoup de difficulté
dans l’établissement des comptes de profit ou de perte. Cependant des organisations
comme le conseil des services financiers islamiques (IFSB) et l’organisation de
comptabilité et d’audit pour les institutions financières islamiques (OCAIFI) sise au
Barhaim, sous la direction de la BID ont défini des normes internationales qui n’ont
été adopté pour l’instant que par quelques pays.
La détermination d’un cadre réglementaire et juridique de fonctionnement et
l’établissement de normes comptables internationales permettront de favoriser la
stabilité et le bon fonctionnement des banques islamiques dans le monde.
B) Le fonctionnement des banques islamiques
Tout comme les autres banques, les ressources des banques islamiques proviennent
d’abord de leur capital, des dépôts, des commissions sur les services rendus et des
profits réalisés grâce aux projets financés. En dehors de cela, les banques
islamiques bénéficient de subventions, par exemple la BIS reçoit des subventions
de l’Etat du Sénégal, abrite des lignes de refinancement du fonds de promotion
économique (FPE) pour l’aider dans le financement des PME et une ligne de crédit
auprès de la Banque islamique de développement dont le montant était de 2400
millions pour l’année 2005.
Dans cette partie nous nous intéresserons aux principaux services offerts par les
banques islamiques en particulier la BIS
1) les services bancaires ordinaires offerts par les banques islamiques
Les banques islamiques offrent à leur clientèle tous les services bancaires
classiques ne donnant pas lieu à une perception ou paiement d’intérêt. Dans leurs
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
activités de collecte de dépôts les banques islamiques proposent des produits tels
que :
a) Les comptes de dépôt
Le compte courant dans les banques islamiques est le même que celui des autres
banques mais quelques différences sont à souligner.
En effet, les dépôts sur ce compte sont mobilisables à vue par chèque, virement
bancaire ou par transfert. Les titulaires de ce compte par contre ne paient ou ne
reçoivent aucune somme d’argent comme rémunération en rapport avec leurs
dépôts quelque soit le solde du compte. Les banques islamiques en principe ne
pratiquent pas non plus le découvert bancaire car elles se soucient de l’usage des
fonds prêtés et aussi parce que cette opération est liée à l’intérêt.
Au niveau de la BIS, les informations concernant ce compte sont résumées dans les
conditions bancaires 2006 (voir annexe 1).
En 2005, les dépôts à vue au niveau de la BIS étaient chiffrés à 17367 millions de
frs CFA représentant 47 % des ressources des ressources totales.
b) Les comptes d’épargne
Ce sont des dépôts à terme qui fonctionnent comme celles des banques classiques,
seulement comme les comptes courants ils ne bénéficient d’aucune rémunération
basée sur un taux d’intérêt. Cependant ce compte peut avoir un objet spécifique
(épargne logement, équipement, pèlerinage…) et à un certain moment permettre au
titulaire d’obtenir un financement complémentaire (prêt sans intérêt). Pour plus
d’information voir conditions bancaires 2006 (annexe 1) (*).
Les dépôts à terme en 2005 s’élevaient à 19681 millions se frs CFA au niveau de la
BIS soit 53% du total des ressources du bilan.
L’ensemble de ces deux comptes est couvert par les capitaux propres des banques
islamiques.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
En dehors de ces comptes, les banques islamiques offrent aux clients d’autres types
de services ne comportant pas de taux d’intérêt, ce sont :
Les opérations d’encaissement (coupon, dividende…)
Les certifications de chèque
Les opérations de crédit documentaire
(*) Les détenteurs de ce compte disposent d’un carnet d’épargne et non d’un chéquier. (Annexe 1)
Les opérations d’achat et de vente de titres
Les consultations et expertises financières
Les locations de caisse privées dans la banque
Etc. (voir annexe 1)
2) Les services bancaires typiquement islamiques
En raison de l’interdiction du Riba dans les opérations financières, les banques
islamiques ont inventé d’autres produits financiers pour compléter ceux déjà cités
afin d’améliorer leur rentabilité et répondre de manière satisfaisante à la demande.
a) Le compte d’investissement islamique
C’est un compte à terme comme le compte d’épargne cité plus haut. Le titulaire du
compte grâce à un contrat met les fonds à la disposition de la banque qui va les
investir dans des opérations de financement de projet. La banque est responsable du
choix des projets. La rémunération du titulaire se fait à partir d’un taux fixé au
préalable lors des négociations entre la banque et le déposant. Au cas où les
investissements produisent des bénéfices, le déposant est rémunéré selon les termes
du contrat et en cas de perte sont compte est débité selon le même taux. C’est la
raison pour laquelle certains considèrent le compte d’investissement comme des
actions sans le droit de vote. Ce compte joue aussi un rôle dans les opérations de
crédit-bail comme l’Ijara ou l’Ijara wa iktina ou il sert à recueillir les loyers payés
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
par le détenteur du bien considéré. Le compte d’investissement islamique est à
terme fixe ou à échéance indéterminée avec préavis d’une semaine à 30 jours au
niveau de la BIS. La possibilité est offerte aux clients d’ouvrir des comptes à terme
fixe de 90, 180 ou 360 jours. Les dépôts en compte d’investissement islamique sont
en fait des placements que la banque est chargée de faire fructifier pour le compte
du client. L’ouverture de ce compte au niveau de la BIS nécessite une somme
minimum de 2.000.000 de frcs CFA avec des augmentations multiples d’un million
et la rémunération est déterminée par négociation entre la banque et le client (voir
conditions bancaires 2006, annexe 1).
b) Les différents types de contrats islamiques
Les banques islamiques complètent leur gamme de produits avec des contrats
financiers conçus de manière à respecter les règles de la Sharia'a islamique. En
voici les plus couramment utilisés :
Tableau. Les principaux contrats financiers islamiquesappellations caractéristiques correspondance avec des instruments
occidentaux
Modaraba Capital entièrement fourni par la banque pourle financement du projet. Partage des profits du projet entre la banque et l’entrepreneur selon un ratio prédéterminé. Pertes du projet supportées parla banque, sauf s.il y a négligence de l’entrepreneur.
Capital-investissement
Mosharaka
Capital procuré par la banque et deux ouplusieurs partenairesauxquels elle s.est associée. Profits et pertesdistribués au proratades contributions respectives en capital
Capital-investissement, Toutes les parties ontun droit de regard sur la gestion du projet
Morabaha Le vendeur informe l’acheteur du coût d’acquisition du bien etnégocie avec lui une marge de profit. Le prix, la marge incluse,habituellement payé en versements échelonnés.
Le vendeur informe l’acheteur du coût d’acquisition du bien etnégocie avec lui une marge de profit. Prix, marge incluse,habituellement payé en versements échelonnés.
Kard hassan Prêt sans intérêt avec couverture des fraisbancaires réels par l’emprunteur
Prêt mutualiste
Ijara Achat d’un actif du client par la banque puisrevente à terme à ce dernier
Crédit-bail
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Ijara wa iktina location avec acquisition. Un bien est loué pour une période déterminée. Le coût de location est échelonné sur lapériode. À terme, celui qui a loué peut acquérir le bien.
Cession-bail, S’applique principalement à des biens d’équipement etdu matériel de transport.
Bay’mu’ajjal Achat d’un actif par la banque puis revente à son client avec paiement différé
Vente à terme ou forward
bay ias-salāmou
bay ias-salaf
Vente à livraison différée. L’acheteur paie comptant au vendeur le prix négocié avec promesse du vendeur de livrer le bien à terme.
S’applique surtout à des biens agricoles et manufacturés dont la qualité et la quantité peuvent être spécifiées sansambiguïté.
Sukuk Emprunt obligataire adossé à un contrat de crédit-bail
Emprunt obligataire
Source : Finance islamique : Fondement, théorie et réalité
Les plus importants des contrats seront traités en détaille dans la troisième partie de
notre étude.
C) Les relations entre les banques islamiques et les autres
Banques
Etant donné que les banques islamiques reposent sur des concepts très différents de
ceux des banques conventionnelles, surtout concernant la question de l’usage de
l’intérêt, il est donc nécessaire de voir quelles sont les relations qui existent entre
ces deux types de banques.
1) Les relation banques islamiques – banques classiques
La cohabitation des banques islamiques et des banques classiques est inévitable,
pour la simple raison que l’une a existé bien avant l’autre et est l’un des principaux
piliers du système financier.
Ces deux types de banques qui cohabitent dans la plupart des pays musulmans
montrent leurs distinctions et leur opposition à travers la structure de leur
portefeuille. Aujourd’hui les banques commerciales pour la grande majorité
canalisent leurs ressources vers l’acquisition des obligations et autres titres
gouvernementaux qui ont des taux de rendement élevés (le cas des banques de
l’UEMOA actuellement). Ou elles sont pour la plupart tournées vers les grandes
entreprises, qui par rapport aux PME présentent moins de risques. Par contre les
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
banques islamiques s’investissent dans le domaine des activités productives
(agriculture, industrie…), ainsi en Turquie en 2001, les banques islamiques
allouaient environ 85 % de leurs actifs à ces activités tandis que les allocations des
banques classiques étaient de 40 %(15). On note par exemple des investissements de
la BIS dans les secteurs immobiliers, du tourisme, des télécommunications et dans
(15) Lachemi Siagh, Le fonctionnement des organisations dans les milieux de culture
intense, le cas des banques islamiques ; thèse de Doctorat, page 39
le secteur du pétrole où les investissements étaient de 9.545 millions de FCFA au
31 Décembre 2005. Les banques islamiques mettent ainsi l’accent sur les
opérations telles que le Modaraba, le Mosharaka, l’Ijara et le Morabaha par
opposition aux lignes de crédit des banques classiques alourdies par les intérêts. Il
faut surtout souligner que ces opérations reposent sur le système des 3P et sur des
actifs réels et productifs. D’où leur importance sur le plan économique car n’ayant
aucun effet inflationniste contrairement au système basé sur le taux d’intérêt.
Entre ces deux types de systèmes financiers, l’opposition la plus radicale est que
dans le système classique contrairement à celui islamique, la notion de rentabilité
dans une opération financière est indissociable de celle de l’intérêt. Malgré ces
différences, les deux types de banques ne fonctionnent pas totalement le dos tourné
l’une à l’autre.
En effet, on note un nombre important des banques islamiques dans les pays sous-
développés où le système classique est dominant, pour cela, elles doivent forcement
correspondre avec les banques classiques. Ainsi les banques islamiques détiennent
des comptes dans des banques classiques et vis versa. Ici le problème se trouve au
niveau de la rémunération des dépôts et des intérêts sur les soldes débiteurs. Sur ce
point les banques islamiques sont parvenues à trouver des arrangements avec
quelques banques classiques, en proposant un système d’équilibre des soldes.
C’est-à-dire quand le solde du compte d’une banque islamique chez un
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
correspondant est débiteur, elle doit immédiatement régulariser la situation en
versant le reliquat et les autres banques doivent se comporter de la même façon et
cette convention concerne évidemment les intérêts qui doivent être supprimés.
Cependant ce système n’est pas accepté par toutes les banques surtout au niveau
international. Par conséquent les banques islamiques opèrent souvent en ayant
recours aux taux d’intérêt. D’ailleurs lors d’un entretien avec un responsable de la
BIS, nous avons appris que la BIS utilisait souvent l’intérêt dans ses opérations
avec ses correspondants et participait sans restriction aux opérations de
compensation au niveau de la chambre de compensation chaque jour. Ce fut aussi
le cas de la BID pendant ses premières années d’exercice, où les sommes non
engagées dans les opérations courantes étaient placées sur le marché financier par
la banque centrale de l’Arabie Saoudite (la SAMA) selon la méthode classique.
Dans leurs activités, pour résoudre leurs problèmes de liquidité les banques
classiques peuvent emprunter ne serait-ce que pour une journée des millions de
Dollars grâce aux prêts syndiqués ou au marché monétaire. Les banques islamiques
ne peuvent accéder à ces prêts parce qu’ils comportent des intérêts basés sur le
capital prêté. Pour pouvoir participer à ces opérations de prêts interbancaires, les
banques islamiques ont proposé aux autres banques les prêts basés sur le système
des 3P à travers les opérations de Modaraba, Mosharaka, Ijara… cette proposition
fut rejetée pour la simple raison que ce sont des opérations de moyen et long terme
alors que les prêts interbancaires ont en général une échéance de 24 heures ou au
maximum de 6 mois. Et aussi à cause des risques que font courir ces opérations.
Pour faire face à ce problème, des idées de création de pools bancaires
"islamiques" pour des prêts interbancaires et d’un marché financier islamique
international ont été proposé. Quand au marché financier islamique international, il
est aujourd’hui à ses balbutiements et s’il fonctionne il se peut que des difficultés
liées à l’éparpillement des banques islamiques sur le globe interviennent. Seuls les
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
pays du golf s’en sortent réellement à cause de leur expérience et de la
concentration de leur système bancaire (voir annexe 2 et 3).
Concernant la concurrence entre les deux types de banque, on peut dire qu’elle
n’est pas gagnée d’avance pour les banques islamiques parce que les banques
classiques ont plusieurs avantages sur ces dernières. Comme avantages des banques
classiques on peut citer leur maturité car certaines existent depuis plus d’un siècle
alors que la finance islamique moderne a atteint ses 30 ans d’existence en 2006. A
cela il faut ajouter les autres avantages d’ordre juridique et réglementaire et le fait
que ces banques n’ont aucun problème avec l’usage de l’intérêt même dans les pays
musulmans à l’exception de quelques uns. Quant à la BIS, elle a récemment changé
de stratégie et a entamé une politique d’expansion avec la construction de nouvelles
agences ans le pays (Sarrault, Lamine gueye et Touba).
Pour aussi conquérir la part de marché des banques islamiques, des grandes
banques classiques à l’image du Citigroup (Barhaim), du Hongkong and Shangaï
Bank Corporation (HSBC), du BNP Paribas disposent de succursales et de guichets
islamiques dans les pays musulmans du Moyen-Orient et même en Europe.
Cependant les banques islamiques disposent aussi de quelques avantages parmi
lesquelles on peut citer la garantie d’une certaine clientèle fidélisée par la
conviction religieuse et qui se méfie des banques classiques et de leurs fenêtres
islamiques, mais aussi la collecte de dépôts presque gratuits et le taux de rendement
de leurs produits stars.
Concernant la clientèle des banques islamiques, les populations musulmanes ne
sont pas les seules concernées, des cas où des personnes non musulmanes titulaires
de comptes islamiques ont été enregistrées en Angleterre. Cela s’explique par le fait
que les banques islamiques offrent souvent des taux de rendement supérieur à ceux
des autres banques qui sont en général fortement influencés par le taux d’inflation
(les comptes d’investissement par exemple). Les banques islamiques en
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
concentrant leurs activités sur le "marché retail" (détaille), abandonné en quelque
sorte par les banques classiques, renforcent leur position sur cette niche en
collectant les fonds auprès des petits déposants et bénéficient ainsi d’une économie
d’échelle. La preuve, c’est l’avènement de la micro-finance islamique dans les pays
comme le Burkina Faso et le Mali. Et aussi les instruments de financement
islamique font aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt de la part des promoteurs et
des grandes entreprises dans le monde, cela à cause de leurs coûts souvent moins
élevés que celui du refinancement auprès des banques conventionnelles. Il faut
aussi noter que ces produits offrent souvent des rendements très élevés aux banques
islamiques lorsque les projets financés sont rentables (les 3P). Il ne faut pas oublier
aussi que les banques islamiques ont la possibilité de se livrer à des activités
commerciales, agricoles et même industrielles.
Malgré quelques désavantages par rapport aux banques classiques, il faut cependant
reconnaître que les banques islamiques pour le moment tirent bien leur épingle du
jeu face à cette concurrence farouche que connaît le milieu bancaire. La preuve est
qu’elles enregistrent presque toutes des résultats positifs. Prenons l’exemple de la
BIS qui a réalisé en 2005 un résultat net de 596.136.087 francs CFA et a distribuer
la bagatelle de 156.927.120 francs CFA à ses actionnaire (rapport annuel 2005).
2) Relation banques islamiques – banques centrales
Les banques islamiques comme les autres banques sont soumises au respect de la
réglementation et au contrôle de la banque centrale des pays dans lesquels elles se
trouvent. De cette relation entre banques centrales et banques islamiques ressortent
des problèmes qu’il serait intéressant d’étudier.
Selon la réglementation bancaire les banques sont tenues de fournir régulièrement à
la banque centrale des informations sur leurs activités et de respecter les ratios
techniques définis par cette dernière. Au niveau des banques islamiques on
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
rencontre des difficultés dans le calcul de certains ratios et cela est dû à la nature
des opérations effectuées par ces banques.
En effet, au niveau de l’actif du bilan des banques islamiques (annexe 4) on trouve
des opérations comme le Mosharaka, le Modaraba et le Morabaha, ces dernières ne
peuvent être totalement considérées comme des opérations de prêt à cause de
l’application du système des 3P. Certains auteurs les considèrent comme des
investissements directs ou des quasi-fonds propres. Donc des problèmes de
classement de ces opérations au niveau du bilan se posent et il en résulte des
difficultés dans le calcul du ratio de Cook. Ce ratio est égal au rapport des fonds
propres par les actifs aux quels on ajoute les éléments hors bilan pondérés en
fonction du niveau de risque qu’ils présentent. Selon la réglementation bancaire de
l’UEMOA ce ratio doit être supérieur ou égal à 8 %. Les comptes d’investissement
et épargne islamiques présentent les mêmes problèmes de classement parce que ces
derniers sont soumis également aux règles du système des 3P (voir page 45).
Concernant les réserves obligatoires, les banques islamiques sont plus ou moins
pénalisées par rapport aux autres banques. Ces réserves obligatoires qui sont
constituées auprès de la banque centrale en fonction d’un pourcentage des dépôts
détenus par les banques, font l’objet d’une rémunération de la part des banques
centrales sur la base d’un taux d’intérêt. Les banques islamiques ne peuvent donc
pas bénéficier de cette rémunération à cause du taux d’intérêt or elles sont
contraintes de constituer ces réserves obligatoires auprès des banques centrales.
Certaines banques centrales pour résoudre ce problème ont tout simplement
modifié la proportion des réserves obligatoires uniquement pour les banques
islamiques. Par exemple en Jordanie dans les années 1970, ce ratio était de 25 %
pour les banques islamiques et de 30 % des dépôts pour les autres banques. La
Jordan Islamic Bank a même été autorisé à inclure dans ses liquidités ses
participations dans les entreprises publiques et parapubliques. Quant au ratio de
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
crédit il a été fixé à 75 % pour les banques islamiques alors qu’il était de 67,54 %
des dépôts pour les autres banques. Aussi la politique des réserves obligatoires
pourrait avoir d’autres conséquences liées aux pénalités prévues dans le cas où les
banques ne respectent pas la réglementation. Ces pénalités qui sont des paiements
d’intérêt sur la base des sommes dues sont contraires à la philosophie des banques
islamiques. Lors d’un entretien, un responsable de la BIS nous a affirmé que la BIS
n’avait aucun problème sur ce point car elle est dans un environnement qui ne la
permet pas de fonctionner strictement comme une banque islamique en respectant
tous les principes de base de la finance islamique. Donc ici la BIS agit comme les
autres banques puisque les dérogations dont elle jouie ne couvrent pas cet aspect
de l’activité bancaire (voir guide d’entretien). Et la maison mère (la DMI) ne
s’oppose pas à cette pratique de la BIS car elle comprend la situation dans laquelle
se trouve sa filiale.
Dans le système conventionnel, les banques centrales agissent comme prêteurs de
derniers recours pour les banques commerciales en accordant des prêts à des
moments de crise de liquidité. Les banques islamiques pour résoudre leurs
problèmes de liquidité immédiate ne peuvent pas solliciter ces facilités car ces
fonds sont habituellement accordés avec des intérêts. Pour rendre les
refinancements de la banque centrale accessibles aux banques islamiques, le conseil
Pakistanais de l’idéologie islamique a proposé un mécanisme de partage des profits
entre la banque centrale et les banques islamiques comme dans les opérations de
Modaraba. Certains ont proposé un "pool commun" des banques islamiques sous la
supervision de la banque centrale pour accorder de manière coopérative une aide à
celles d’entre elles qui auraient besoin de liquidité.
Dans les pays où la banque centrale mène des opérations d’open market, les
banques islamiques ne peuvent pas participer à ces opérations car l’achat et la vente
de ces titres se fait sur la base de taux d’intérêt. Nous avons également appris aussi
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
que la BIS a eu à recourir aux refinancements de la BCEAO et à des achats de titres
obligataires émis par les Etats. La preuve, les créances détenues par la BIS sur ICS
sont des souscriptions de billets de trésorerie.
Dans les pays comme le Soudan et l’Iran ces problèmes entre la banque centrale et
les banques islamiques n’existent pas parce que le système est entièrement
islamisé.
Chapitre IV : Evolution et répartition des banques islamiques dans le
monde
A) Evolution de la finance islamique
Considérée autre fois comme une aberration, la finance "halal" s’est frayé un
chemin dans le milieu de la finance internationale contre toutes les attentes des
spécialistes. En seulement 30 ans d’existence (1975 – 2006), la finance islamique
moderne enregistre aujourd’hui une croissance forte estimée par l’agence de
notation Standard & Poor’s à 15% par an sur ces dix dernières années. Le sous
secrétaire aux finances et à l’économie de l’Etat de Barhaim, Cheikh Ibrahim
Khalifa ibn Khalifa Al Khalifa, estimait les actifs gérés par la finance islamique à
200 milliards de Dollars US en 2001. En 2007, les actifs de la finance islamique
étaient évalués à plus de 500 milliards de Dollars US soit une croissance de plus de
150% en l’espace de six ans. Quant au nombre d’institutions financières
islamiques, il était d’environ du nombre de 200 en l’an 2000 et aujourd’hui (2008),
on estime ce chiffre à 300 ifi reparties dans 75 pays dans le monde alors qu’il n’y
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
avait qu’une seule banque dans les 1960 (la caisse d’épargne du Mit Ghamr). Elles
sont pour la plupart concentrées dans les pays du Moyen-Orient et en Asie (16).
Selon certains experts, la croissance de la finance islamique est liée à la forte
demande des musulmanes dont le nombre est estimé à 1,5 milliards de personnes
dans le monde ; et qui recherchent des services financiers conformes à leur
conviction religieuse. L’on explique aussi cette croissance de la finance islamique
par l’augmentation de la manne pétrolière qui a carrément fait exploser la demande
de financement dans la région du golf. Il faut aussi souligner les effets de la crise
née des attentats du 11 Septembre 2001 qui a poussé les Etats-Unis à geler les
(16) Lachemi Siagh, thèse de Doctorat :"Le fonctionnement des organisations dans les
milieux de culture intense, le cas des banques islamiques"
fonds d’origine arabe soupçonnés de financer le terrorisme. Cela a eu pour
conséquence le rapatriement des fonds Moyen-Orientaux vers leur pays d’origine
où ils ont été investis dans la finance islamique. L’une des causes de cette
croissance se trouve être aussi le caractère compétitif des banques islamiques et de
la majorité de leurs produits. Exemple : la BIS, dans le classement des 100
premières banques françaises au Sud du Sahara occupe la 80ème place avec un total
du bilan de 103 millions de Francs CFA (17) en 2007. Mais aussi il ne faut pas
oublier l’essor économique et la croissance boursière que connaissent actuellement
les pays du Moyen-Orient, à l’image du marché boursier de l’Arabie Saoudite dont
la capitalisation a été multiplié par 10 et le PER (Price Earning Ratio) par deux en
l’espace de 5 ans (18) (voir annexe 6 et 8).
Parlant des obligations on constate que le marché obligataire est très actif dans la
plupart des pays musulmans en particulier ceux du conseil de coopération du golf
(CCG).
En effet, le marché de la dette demeure le secteur le plus florissant de la finance
islamique. Connues sous le nom de sukuk (voir page 36), les obligations islamiques
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
sont des titres adossés à des actifs réels et sont structurées en fonction des règles de
la finance islamique. Les investisseurs en sukuk sont propriétaires de l’actif sous-
jacent par l’intermédiaire d’un instrument ad-hoc c’est-à-dire un actif sous-jacent
faisant l’objet d’une location comme dans les opérations d’Ijara (voir page 72).
L’organisation de la comptabilité et de l’audit pour les ifi reconnaît 14 types de
sukuk dont les plus répandus sont :
Les sukuk al Ijara (à partir de contrat de leasing)
Les sukuk al Mousharaka (fondé sur des contrats de copropriété)
Les sukuk al Moudaraba (fondé sur des contrats de gestion de sous-jacent)
(17) Site soleild’afrique.com(18) Pascal Quiry et Yann Le Fur, LA LETTRE VERNIMMEN, N° 51 Octobre 2006
Les stocks d’obligations islamiques étaient évalués à 47 milliards de Dollars US en
2006 par le FMI. Ce chiffre reste important même s’il est très faible par rapport aux
4700 milliards de Dollars d’émissions d’obligations d’entreprises dans le monde la
même année.
En 2004, l’Asie particulièrement la Malaisie, représentait 90% des émissions de
sukuk. Les titres islamiques représentaient 45% de l’encours total de la dette privée
et 25% des obligations en circulation en Malaisie pour l’année 2004. On a
enregistré au Qatar la plus forte émission de sukuk pour un montant de 700
millions de Dollars pour une échéance de 7 ans. En 2004, le Land Allemand de
Saxe-Anhalt a été le premier emprunteur non musulman à solliciter le marché
international de la dette islamique, levant quelques 100 millions d’Euros (19). En
2006, l’Etat de Dubaï a effectué deux émissions de sukuk de 3,5 milliards de
Dollars US, ce qui souligne une fois de plus l’importance des émissions de titres
islamiques dans cette région du monde. Quant aux Emirats et la Malaisie, à travers
des entreprises comme Nakheel development (Emirats) et le Nucleus Avenue
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
(Malaisie), ces deux pays représentaient à eux seuls 40% des émissions des sukuk
pour l’année 2006 (20). Selon les mêmes sources d’information, la banque mondiale
a émis en 2005 son premier sukuk pour un montant de 760 millions de Ringgit
(monnaie Malaisienne) soit 200 millions de Dollars à l’époque. Et au mois de Juin
de la même année, la BID émettait un emprunt obligataire (sukuk) de 500 milliards
de Dollars US.
Selon les prévisions des analystes du marché monétaire, les Etats et les entreprises
devraient émettre plus de 30 milliards de Dollars US de sukuk par an sur les trois
prochaines années portant ainsi le marché de ces titres à plus de 150 milliards de
Dollars (annexe 5).
(19) Bulletin du FMI, n°12, Octobre 2007
(20) Bulletin du FMI, n°12, Octobre 2007
Nous remarquons que l’Afrique est quasiment absente sur ce marché alors que ce
dernier pourrait lui permettre de lever d’importants fonds et financer son
développement.
En effet, le marché des sukuk n’est pas exclusivement réservé aux Etats arabo-
islamiques comme on pourrait le croire. Des émissions de sukuk ont été
enregistrées aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Les autorités des Etats africains
doivent trouver les moyens pour intervenir sur ce marché surtout ceux qui
possèdent déjà une banque islamique. Ces Etats peuvent se servir de ces banques
islamiques pour lever des fonds au niveau national et international et par la même
occasion favoriser le développement de la finance islamique sur leur territoire. La
finance islamique, dans son évolution a intégré aussi le milieu de l’assurance et de
la réassurance (takaful et retakaful) où comme dans le secteur bancaire elle gagne
progressivement du terrain. Le marché du takaful est aujourd’hui évalué par les
experts entre 2 et 5 milliards de Dollars US.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Concernant le marché des fonds d’investissement, le rapport vernimen 2006
soutient qu’en 2005, il y avait environ 100 fonds islamiques de private equity dont
le total des actifs excédait 5 milliards de Dollars. En 2004, en Malaisie on
enregistrait 71 fonds de placement. Concernant les actions, en 1999 deux indices
ont été lancés pour servir de repère aux investisseurs des institutions financières
islamiques, on peut citer le GIIS (Global Islamic Index Service) du Financial Times
Stock exchange et le DJIM (Dow Jones Islamic Market index) au Barhaim. Le
Standard & Poor’s a lancé en 2006 une série d’indices islamiques sous la marque
S&P, on peut citer : le S&P500, le S&PME Europe 350, S&P Japan 500…
B) La répartition des banques islamiques
Les banques islamiques sont éparpillées un peu partout dans le monde, elles sont
présentes sur les cinq continents. D’une banque en 1960, on est passé à plus de 300
institutions financières islamiques réparties dans 75 pays en 2007.
Estimée à plus de 1,5 milliards de personnes dans le monde aujourd’hui, des
prévisions sur la taille de la population musulmane mondiale portent ce chiffre à
2,5 milliards individus à l’horizon 2020. Les banques classiques occidentales ne
pouvaient passer à coté de cette part de marché importante que représente cette
population en forte croissance. Ce qu’explique la création de guichets et agences
islamiques en occident ou dans les pays du golf afin de bénéficier de cette manne
que représentent les pétrodollars. Nous pouvons citer le cas des grandes banques
comme le HSBC, Deutsche Bank et le Citigroup qui disposent de fenêtres
islamiques (guichets islamiques) en Europe et au Moyen-Orient.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
On trouve aussi des ifi sur le continent américain en particulier en Amérique du
Nord. Ainsi au Canada depuis 1991 il existe une société islamique de financement
hypothécaire dénommée Islamic Co-operate Housing Corporation Ltd à Toronto.
Aux Etats-Unis on rencontre les banques islamiques pour la plupart dans les
régions de Détroit et de la Californie. Ainsi on y dénombre une dizaine de banques
islamiques avec quelques trois grandes institutions financières islamiques qui sont :
Al Baraka Bancorp (Chicago), American Finance House et l’University Islamic
Financial Corporation (Ann Arbor) (annexe 7). Aux Etats-Unis la plupart des
banques islamiques ont fermé à la suite des attentats du 11 Septembre 2001.
L’Europe aussi n’est pas restée en marge de cette islamisation bancaire
puisqu’aujourd’hui on y trouve un nombre important de banques islamiques.
En Europe, le Royaume-Uni a été le premier Etat à autoriser l’ouverture de banques
islamiques sur son territoire. Les autorités britanniques ont opté pour une politique
favorable au développement des banques islamiques allant jusqu’à apporter des
modifications à la réglementation bancaire afin de permettre à ces banques de
fonctionner sans les contraintes réglementaires. L’Angleterre en agissant ainsi
souhaite attirer les capitaux du golf et intégrer les musulmans britanniques dans le
système bancaire. Avec ses 2,5 millions de musulmans, les autorités du Royaume-
Uni comptent faire de Londres la plaque tournante de la finance islamique selon les
propos de Gordon Brown en 2006 alors ministre des finances. Cette volonté a
donné naissance à l’Islamic Bank of Britain (IBB), la première banque islamique en
Europe, qui compte aujourd’hui environ 40.000 clients. Sur cette lancée, le
Royaume-Uni a même créé un deuxième marché de sukuk, un département
spécialisé au sein de la banque d’Angleterre et en octobre 2006, l’Institut de la
bourse britannique en partenariat avec l’Ecole supérieure des affaires libanaise, a
créé le premier diplôme mondial de finance islamique : l’Islamic Finance
Qualification.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
L’idée de banque islamique autrefois rejetée en France parce que l’on craignait
d’aggraver la crise des banlieues en créant des "banques communautaires", les
autorités françaises souhaitent aujourd’hui accueillir des banques islamiques afin de
bénéficier à l’instar de l’Angleterre des capitaux du golf. Avec ses 6 millions de
musulmans, le marché de la France représenterait environ trois fois celui du
Royaume-Uni. Pourtant au niveau international les banques françaises sont
présentes sur le marché de la finance islamique à l’image des grandes banques
comme la Société Générale et le BNP Paribas qui ont des succursales et des
"fenêtres islamiques" dans les pays du golf. Le BNP Paribas a lancé en 2006 le
premier fonds commun de placement (FCP) islamique de la France nommé l’Easy
ETFDJ Islamic Market Titans 100. Le 6 Décembre 2006, la France a organisé son
premier forum de la finance islamique sous le haut parrainage du président français
Sarkosy et du ministre de l’économie et des finances Christine Lagarde. Ce forum
devrait être une occasion pour les autorités françaises de donner suite aux
demandes d’agrément déposées au nom de la FS international Partners basée en
Suisse et du Tassyr Bank qui devrait être la première banque islamique de la
France.
Dans les autres pays Européens à l’image de la France, on note aussi un regain
d’intérêt pour la finance islamique. Ainsi en Belgique et en Espagne des demandes
d’agrément ont été déposées aux noms du RVL-Bank et de la banque islamique
d’Espagne (annexe 7).
La région Moyen-Orient regroupe la majeure partie des institutions financières
islamiques, toutes les grandes banques islamiques sont regroupées dans cette partie
du monde à l’instar de la BID (sise à Djeddah). Elle abrite aussi le plus grand
marché financier islamique du monde (international islamic financial market) et les
plus importants fonds d’investissement islamique.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Quant à l’Afrique, les banques islamiques se sont implantées sur le continent et y
exercent leurs activités depuis 1983, à l’image de la BIS, la banque islamique du
Niger pour le Commerce et l'investissement et la banque islamique de la Guinée
Conakry. Aujourd’hui on note la présence des banques islamiques dans tous les
pays du Maghreb, en Gambie et en Afrique du Sud sans oublier le Soudan qui a
complètement islamisé son système bancaire (voir annexe 7 et 13).
Du nombre de 9 banques en 1996, on est passé à une vingtaine en 2007. Standard
& Poor’s publiait en 2007 un classement des régions selon la taille du marché
bancaire islamique, où l’Afrique Sub-saharienne occupait la 15ème place sur 16 et
l’Afrique du Nord la 5ème place (annexe 3).
Malgré la croissance rapide de la finance islamique dans le monde, il faut
cependant noter que les banques islamiques en Afrique n’occupent qu’une position
marginale par rapport à l’ensemble du système bancaire.
Une bonne analyse de la finance islamique nécessite au moins une présentation
succincte et claire de l’institution financière islamique qui est citée en exemple
dans notre étude c’est-à-dire la banque islamique du Sénégal (la BIS). Ainsi après
avoir fait une brève présentation de la BIS et de ses activités, nous ferons une petite
étude portant sur l’évolution et la répartition des banques islamiques dans le
monde entier.
Chapitre V : La présentation de la Banque Islamique du Sénégal (BIS)
La banque islamique du Sénégal a été créée le 22 février 1983 suite à la signature
d’un protocole d’accord en Octobre 1981 entre le prince Mohamed Fayçal Al
Saoud président du Groupe Bancaire DAR AL MAAL AL ISLAMI et le président
du Sénégal Monsieur Abdou Diouf.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
L’adoption de l’article 2 de la loi cadre portant réglementation bancaire de
l’UEMOA permettait ainsi au gouvernement du Sénégal comme ceux des autres
pays de la zone abritant des banques islamiques, de prendre l’arrêté
n°015822/MEF/DGT/DMC du 24 Novembre 1983 fixant la base juridique de la
banque. Cette dérogation permet ainsi la BIS d’effectuer en plus des transactions
financières, des opérations commerciales et immobilières.
La BIS est une société anonyme au capital de 2.705.640.000 de francs CFA dont les
actionnaires sont les suivants :
Le Dar Al Maal AL Islami (DMI): 44,5 %
La Banque islamique de développement (BID): 33,26 %
L’Etat du Sénégal : 22,18 %
Les autres actionnaires (les particuliers) : 0,06 %
L’organigramme de la banque
Le conseil d’administration
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Direction générale
Le comité de gestion
La banque islamique du Sénégal dispose de trois agences sur l’ensemble du
territoire national, ce sont : l’agence de la rue Sarrault, agence de l’avenue Lamine
Gueye et l’agence de Touba.
Depuis sa création, les activités de la BIS étaient consacrées à l’importation de
matières premières indispensables au développement de certains secteurs d’activité.
Ces importations étaient faites au profit de grandes entreprises comme la SAR
(Société Africaine de raffinage), de la Sénélec, des ICS (les Industries Chimiques
du Sénégal)… La plupart de ces entreprises sont aujourd’hui confrontées à des
difficultés financières liées à des problèmes de gestion ou à la flambée du prix du
pétrole (Par exemple le cas des ICS). Les activités de la BIS s’étendent aussi aux
secteurs de l’immobilier, du tourisme et des concessions automobiles, selon
Monsieur M. Ndiaye responsable du département Marketing de la BIS, a même eu
à importer du riz au Sénégal.
Pape B. SidibéDépartement personnel et
administration
Boubacar CorréaDépartement financement et
trading
Liou MaraDépartement informatique
Pape D. DiopDépartement contrôle
interne
Mamadou DialloDépartement juridique et
contentieux
Mapaté N’diayeDépartement marketing
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Avant la crise pétrolière qui s’est déclenchée ces dernières années, la BIS
consacrait une bonne partie de ses activités aux secteurs à travers l’importation du
brut qu’elle revendait à la SAR et à la Sénélec. Dans le cadre ces importations du
pétrole brut, la BIS bénéficie d’une ligne de refinancement des hydrocarbures d’un
montant de 10 millions de Dollars US auprès de la Banque islamique de
développement. Les derniers évènements dans le secteur pétrolier et les crises que
connaissent ses principaux clients (SAR, Sénélec…) ont obligé la BIS à revoir sa
stratégie commerciale dans ce secteur en ramenant ses investissements de 9545
millions de FCFA en 2005 à 676 millions de FCFA pour l’année 2006. En revanche
la banque a accru sa participation au financement des PME/PMI en augmentant ses
allocations de crédit PME qui représentait environ 10640 millions de FCFA en
2005 et qui a connu une hausse de 2811 millions en 2006 (rapport annuel, 2006).
Les financements de la BIS dans tous les secteurs confondus pour l’année 2006 se
chiffraient à 15813 millions de FCFA en total (annexe 4).
Sur le plan social, la BIS en tant que banque islamique effectue souvent des
interventions auprès des populations, on peut citer les réfections de salles de classe
dans les banlieues. En rapport avec sa vocation de lutte contre la pauvreté, la BIS a
signé avec la mutuelle des armées en Août 2007 une convention de financement de
300 millions de FCFA destinés à aider les soldats et leur famille.
En 2006 la BIS a enregistré un résultat moins élevé par rapport aux années soit un
bénéfice net de 94.158.126 FCFA (rapport annuel, 2006). Ce résultat est dû à une
augmentation des charges liées aux frais de fonctionnement des trois nouvelles
agences ouvertes au cours de l’année. Les charges de fonctionnement de ces
agences ont induit une augmentation des frais de personnel de 11,8% et des frais
généraux de 54%.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
IIIème Partie : PME et financements islamiques
Chapitre I : Caractéristiques généraux des PME/PMI en Afrique
1) Définition d’une PME/PMI
La charte des petites et moyennes entreprises du Sénégal du Décembre 2003,
définie les PME en ces termes : on entend par PME, toute personne physique ou
morale, productrice de biens ou de services marchands, dont les critères
distinctifs sont précisés aux articles trois (03) à cinq (05).
Au titre de la présente Charte, il est entendu par :
1 - Employés : nombre de personnes correspondant au nombre d’unités
de travail-année (UTA), à savoir le nombre d’employés à plein temps
durant une année, le travail temporaire, saisonnier ou journalier
représentant une fraction d’unité travail année.
2 - L’année à prendre en considération pour la détermination du chiffre
d’affaires et de l’investissement est celle du dernier exercice clôturé de
douze (12) mois au moment de la demande de reconnaissance par la
Charte.
Article 3 : Les Petites Entreprises (PE)
Les petites entreprises (PE) regroupent les micro-entreprises et les très petites
entreprises répondant aux critères et seuils suivants :
Effectif compris entre un (01) et vingt (20) employés ;
Tenue d’une comptabilité allégée ou de trésorerie certifiée par une
structure de Gestion Agréée (CGA) selon le système comptable en
vigueur au Sénégal et,
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Chiffre d’affaires hors taxes annuel n’atteignant pas les limites suivantes
définies dans le cadre de l’impôt « synthétique » :
50 millions de F CFA pour les PE qui effectuent des opérations de
livraisons de biens ;
25 millions de F CFA pour les PE qui effectuent des opérations de
prestations de services ;
50 millions de F CFA pour les PE qui effectuent des opérations mixtes
telles que définies par les textes relatifs audit impôt.
Article 4 : Les Moyennes Entreprises (ME)
Les moyennes entreprises (ME) répondent aux critères et seuils suivants :
Effectif inférieur à deux cent cinquante (250) employés ;
Tenue d’une comptabilité selon le système normal en vigueur au Sénégal et
certifiée par un membre inscrit à l’Ordre National des Experts Comptables
et Comptables Agréés – ONECCA ;
Chiffre d’affaires hors taxes annuel compris entre les limites fixées à
l’article 3 ci-dessus et 15 milliards de F CFA ;
Investissement net inférieur ou égal à 1 milliard de F CFA.
2) L’environnement économique actuel des PME
Tous les pays de l’UEMOA comme les autres Etats du monde entier connaissent
des troubles économiques dus à la flambée du prix du baril de pétrole qui a dépassé
la barre des 100 Dollars US au début de l’année 2007. Pour la même année, les
Etats membres de l’union ont dû faire d’énormes efforts pour faire face à la
demande sociale et aux déséquilibres engendrés par la conjoncture économique. En
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
2006 cette crise énergétique a coïncidé avec la baisse du prix des principales
matières premières et eu des conséquences importantes sur le plan budgétaire. Tous
ces facteurs combinés ramenaient la croissance du PIB au niveau de l’union à 3,2%
en 2006 contre 4 % en 2005 (21).
C’est dans ce contexte économique qu’évoluent les PME qui font face à de
nombreuses difficultés liées à leur nature et à au climat des affaires dans la sous-
région.
L’importance du rôle des PME dans la croissance économique aujourd’hui ne fait
plus l’ombre d’un doute. En effet, en 2003 le poids des PME dans le tissu
économique Sénégalais était de 80 % et représentaient environ 30% du PIB. Les
PME représentaient pour la même année 90 % des entreprises immatriculées soit
plus de 80.000 PME/PMI. Les PME représentent pour les Etats africains un
excellent instrument de lutte contre le chômage et la pauvreté, en termes de création
d’emplois les PME ont contribué à hauteur de 42 % en 2003. Au niveau sectoriel
c’étaient le commerce et le BTP qui prédominaient : le commerce représentait 2/3
emplois offerts par les PME et le BTP 21 % des emplois en 2001 (22). Il faut
cependant noter que le regain d’intérêt à l’égard des PME et de la part de la plupart
des Etats africains n’est que récent. En effet ce n’est que récemment que la plupart
des Etats africains ont intégré les PME/PMI dans leur
(21) BCEAO, Perspectives économiques des Etats de l’UEMOA en 2007, Choc pétrolier et enjeux énergétiques
(22) sources : bibliothèque de la direction générale des statatistiques
politique de développement et de lutte contre la pauvreté, d’où la création de
ministère chargé des PME, des zones franches industrielles, la mise en place de
politiques fiscales incitatives dans l’ensemble des Etats de l’Afrique
Subsaharienne. Au Sénégal l’impôt sur les sociétés est passé de 33 % à 25 % en
Janvier 2007 et des mesures ont été prises pour simplifier les procédures
administratives de création d’entreprises privées avec la mise en place du guichet
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
unique et du centre de facilitation des procédures administratives (CFPA) en 2006,
ramenant le délai de création d’entreprises à 48 heures. De même on note la
création de la charte des PME en Décembre 2003 et cela pour mieux intégrer les
PME dans le processus de concertation acteurs économiques-Etat. L’Etat du
Sénégal a également mis en place un certain nombre de structures d’appui et de
financement des PME comme l’ADEPME, le FPE…
Malgré tous ces dispositifs et efforts, les PME rencontrent beaucoup de problèmes
liés à leur manque de professionnalisme, à l’étroitesse et au cloisonnement des
marchés, aux difficultés d’accès aux financements et à la technologie. A cela il faut
ajouter la concurrence qu’elles subissent à cause de leur nombre qui croit de
manière exponentielle.
A l’aube de la mondialisation toutes ces difficultés auxquelles sont confrontées nos
PME sont des signes avant coureurs de ce qui pourrait être l’ambiance du milieu
des affaires dans quelques années. Même si certains acteurs du milieu nous ont
rassurés sur ce point, le constat est que nos PME sont trop faibles pour faire face à
la concurrence étrangère. On peut citer l’exemple de l’importation des cuisses de
poulet qui a faille déstabiliser la filière avicole au Sénégal il y a de cela quelques
années. Sans oublier aujourd’hui le débat sur les APE qui fait courir beaucoup de
bruit.
3) les besoins de financement des PME Les PME sont pour la plupart confrontées à des besoins divers allant des besoins de
marchés, de personnel qualifié aux besoins de matières premières et de
financements.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Ces besoins sont en fonction de la PME selon qu’elle soit une start-up ou qu’elle
exerce depuis des années. Dans le cadre de ce chapitre nous allons nous intéresser
aux besoins financiers que nous classement en trois catégories.
Les besoins d’investissement
Toutes les entreprises sont confrontées plus ou moins à ce besoin d’investissement
surtout dans ce contexte de haute compétitivité. A ce niveau on distingue des
investissements d’implantation (start-up), de renouvellement des équipements et
des investissements de capacité pour améliorer la production et agrandir la part de
marché. La satisfaction de ce besoin est indispensable à la pérennité de l’entreprise
qui doit avoir une bonne politique d’investissement à moyen et long terme.
Le besoin de financer le fonds de roulement
Les PME en général vendent à crédit leurs produits ou services à leur client et
cependant ne bénéficient que rarement de délais de paiement du côté des
fournisseurs. Il y a donc, souvent des décalages entre les décaissements et les
encaissements obligeant les PME à recourir à l’usage des fonds propres ou des
découverts bancaires pour financer leur cycle d’exploitation. D’ailleurs
l’orthodoxie financière veut que le besoin en fonds de roulement soit supporté par
l’excédent de fonds propres après le financement du haut du bilan.
Les besoins financiers liés aux cautions d’avance, de démarrage ou caution
sur marché
Ces cautions sont exigées en général lors d’un appel d’offre. En effet les clients
exigent souvent lorsqu’il s’agit d’un marché très important, des garanties
financières pour s’assurer de la bonne issue de l’opération. C’est en général le cas
dans le milieu du BTP.
On remarque cependant que l’obtention de financements auprès des établissements
financiers pour faire face à ces besoins financiers, est fastidieuse et coûteuse pour
les PME.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
4) Les difficultés de financements des PME
Dans tous les rapports que nous avons lus, on constate que les PME rencontrent
beaucoup de problèmes dans la satisfaction de leur besoins financiers. En effet les
banques sont de plus en plus frileuses quant à accorder des prêts aux PME et l’une
des raisons de ce comportement est que les PME ont en général un niveau de
capitalisation très faible. Cela peut s’expliquer par la morosité dans le milieu des
affaires, ce qui ne permet pas à la majorité des PME de réaliser de bons résultats et
procéder à une augmentation des fonds propres. Et aussi les entrepreneurs eux-
mêmes évitent d’investir davantage dans leurs activités craignant de s’exposer aux
risques. En conséquence les PME ne disposent souvent d’aucune capacité
d’autofinancement et ne peuvent donc financer le haut de leur bilan et leur besoin
en fonds de roulement. Elles sont alors forcées de solliciter l’aide des banques pour
des crédits de trésorerie.
Depuis la crise bancaire qui a secoué le Sénégal dans les années 1980 et a cause des
reformes à l’époque, les banques sont devenues plus exigeantes en matière de
crédit. La plupart des banques enregistrent aujourd’hui encore des créances en
souffrance et dont la grande partie a été allouée aux PME/PMI. Et le résultat c’est
la dégradation des portefeuilles de créance détenus par ces banques et des résultats
annuels sans les risques de sanction de la commission bancaire. Nous pouvons voir
dans le graphique suivant une représentation de la dégradation sur trois années du
portefeuille des établissements bancaires dans quelques pays de la sous-région.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Source : BCEAO
Sur ce graphique on constate une évolution en dent de scie de la structure du
portefeuille de créances en souffrance dans la plupart des pays. Cependant au
Sénégal, on note une nette diminution de ces créances douteuses ce qui est
synonyme d’amélioration des ratios prudentiels imposés par la banque centrale. Ce
résultat peut s’expliquer par une bonne gestion bancaire et une bonne politique de
distribution des crédits mais aussi par une baisse des offres de crédits au PME.
Ainsi dans le bilan annuel 2006 de la BIS on remarque un montant on négligeable
des encours classés à l’actif dans la rubrique « douteux et litigieux » et dont la
somme exacte est 780 millions de FCFA. Toutefois il ne faut oublier la grande
partie de ces encours est due aux Industries Chimiques du Sénégal (ICS).
Tous ces facteurs combinés ont fait l’intervention des banques commerciales dans
le secteur privé cible en général les grandes entreprises au détriment des PME
jugées trop risquées. Le tableau suivant nous donne une répartition sectorielle des
crédits dans la sous-région.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Dans ce tableau on voit qu’une grande partie des financements sont attribués aux
secteurs du bâtiment et travaux publics (BTP), commerce en gros et détaille,
restaurants…réunis et en suite viennent les industries manufacturières. Mais si on
prend en compte le nombre d’entreprises que renferme le premier groupe des
secteurs cité on verra que les financements accordés à ce dernier sont de loin moins
importants que ceux accordés aux industries manufacturières.
Mais aussi le nombre croissant des banques dans la sous-région joue en faveur des
PME qui à cause de leur nombre, représentent une part de marché importante. Au
Sénégal on comptait plus de 17 établissements bancaires en 2007. Certaines
banques au Sénégal abritent des lignes de financement et de refinancement des
organisations internationales et qui sont destinées aux opérations de crédit en
faveur des PME. Malheureusement les banques cherchent toujours à épuiser leur
capacité de crédit avant d’utiliser ces lignes de refinancement. Comme lignes de
refinancement au Sénégal on peut citer KFW, le FPE, les lignes de la BAD (47
milliards FCFA), de la BOAD (3,7 milliards FCFA), la BID (2 milliards USD), la
BADEA (1 milliard USD)... Quant au FPE, il est domicilié dans des banques
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
comme la SGBS, la BICIS, la CBAO, la BSIC, la BIS…le plafond de financement
est fixé à 300 millions et les conditions d’emploi à 9 % + marge. Aussi il faut noter
que souvent la réglementation bancaire ne joue pas en faveur des PME et cela à
travers ses exigences portant sur le respect strict des normes prudentielles par les
banques commerciales, le résultat revient à réduire les offres de crédit aux PME.
Concernant les critères pour l’octroi de financements, les banques appliquent
souvent aux PME les mêmes conditions qu’aux grandes entreprises et cela
concerne : la situation financière de la PME, la rentabilité du projet, la solvabilité à
court et long terme, la taille du marché de la PME, sa notoriété, la fiabilité des
informations…
Au cours des entretiens que nous avons eu avec acteurs du milieu des affaires
(banquier, experts…), la première raison qui a été mis en avant pour justifier les
rejets des demandes de financement des PME par les banques est l’insuffisance de
fonds propres. Or les banques exigent souvent un apport personnel entre 30 % et
33% du coût du projet. Aussi il faut souligner le manque de professionnalisme des
PME, absence de formalisation, de comptabilité d’où l’incapacité de fournir des
documents financiers certifiés (bilan, compte de résultat, TAFIRE…). Il nous a été
révélé que certaines PME avaient l’habitude de tenir une double comptabilité, l’une
où les résultats sont négatifs ou presque, pour l’administration fiscale et une autre
où les résultats sont un peu gonflés et qui est présenté aux établissements de crédit.
Ce qui a tendance à accroitre la méfiance des établissements de crédit à l’égard des
PME. D’où l’exigence des états financiers de trois années certifié par un centre de
gestion agréé. Or toutes les PME ne peuvent pas s’acheter les services d’experts
comptables agréés ou de comptable. Quand le problème ne se situe pas à ce niveau,
il apparaît au niveau des garanties. En effet les banques exigent souvent des
garanties très importantes dont les PME ne disposent pas et ces sûretés peuvent
avoir une valeur dix fois supérieure à la somme demandée. Les frais de constitution
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
de ces garanties peuvent être très élevés si l’intervention d’un notaire est
nécessaire, à cela on ajoute les différents frais de dossier qui peuvent atteindre
souvent 5 % du prêt. Comme suretés nous avons :
Les suretés réelles : les hypothèques, le gage, le nantissement…
Les suretés personnelles : les avals, les cautions…
Les PME doivent aussi faire face à des taux d’intérêt très élevés à cause des risques
qu’elles représentent aux yeux des banques. En 2007 le taux de base bancaire au
niveau de la BIS, la Citibank et BSIC s’était de 8 % alors que la SGBS et la BICIS
affichaient respectivement 9 % et 8,5 %. Avec ces taux d’intérêt élevés, la plupart
des crédits octroyés par les banques sont en grande partie à court terme, d’après le
rapport final du groupe de réflexion sur la mésofinance au Sénégal, ces crédits à
court terme représentaient en 2005 67 % de l’ensemble des encours à l’économie
dont une faible part était accordée aux PME.
La BIS après avoir reconsidéré ses positions dans le secteur pétrolier suite la crise
liée à ce secteur et qui secoue aujourd’hui presque tous les pays du monde, a
décidé de consacrer désormais plus d’attentions aux financements des PME.
D’ailleurs en 2005 le montant des crédits alloués aux PME représentait le quart des
encours globaux.
En matière de prêts accordés aux PME, la BIS se démarque un peu des autres
banques en offrant d’autres types de financement adaptés aux besoins financiers
des PME à l’image des contrats comme la Modaraba, la Mosharaka, l’Ijara…
Chapitre II : Présentation des instruments de financement islamique
susceptibles d’intéresser les PME
Avant d’entamer cette partie, nous avons jugé bon de faire une présentation des
conditions générales des banques islamiques pour les demandes de financement.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
A) Les conditions générales de financement islamique
Les banques islamiques accordent des financements pour toutes les activités
excepté celles liées à l’alcool, à l’élevage de porc, à la production d’armes, à la
spéculation financière et toutes autres activités illicites ou prohibées par la Charia.
En sus de ces activités écartées du financement islamique, la BIS jusqu’en 2006
pour des raisons stratégiques n’intervenait pas non plus dans les secteurs de
l’agriculture et de la pêche.
En plus des conditions classiques de prêt qui sont : la rentabilité financière, la
solvabilité, les banques islamiques tiennent beaucoup à la valeur sociale du projet
surtout en termes de création d’emploi, d’impacts économiques... pour instruire une
demande de prêt les banques islamiques exigent aussi la présentation de documents
certifiés allant du bilan au business plan mais aussi des garanties quelques fois.
Concernant les garanties, elles ne diffèrent pas beaucoup de celles des autres
banques seulement que la demande de garanties n’est pas en général systématique
au niveau des banques islamiques. C’est souvent les relations banque-clients qui
priment.
Les banques islamiques tiennent surtout à la rentabilité des projets présentés car
leur rémunération dépend de cette rentabilité. Elles exigent souvent des taux de
rentabilité très élevés pouvant atteindre 25 %. D’où l’exigence d’un dossier de
demande de crédit très solide renforcé par une étude de projet complet. Dans le
cadre de financement de projets, la rémunération de banque est fixée par
négociation entre le promoteur et le banquier et porte sur la répartition du bénéfice
futur. Les crédits octroyés sont en général du court ou moyen terme et rarement du
long terme.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
B) Les instruments de financement par participation
1) Le Moudaraba (commandite simple)
C’est une opération sous forme de commandite simple, une association à but
lucratif matérialisée par un contrat entre la banque (Rabb al maal) et un ou groupe
d’entrepreneurs (Moudarib).
Dans cette opération, la banque est le seul pourvoyeur de fonds tandis que le ou les
promoteurs n’apportent que de l’industrie et/ou leur savoir faire. Cependant, il peut
arriver que l’on demande à l’entrepreneur de participer au capital dans le but de
pousser ce dernier à s’impliquer davantage dans le projet. Dans une opération de
Moudaraba, la responsabilité de la bonne conduite et la gestion du projet reposent
sur les épaules de l’entrepreneur (Moudarib). La banque évite de s’immiscer dans
la gestion du projet sauf si l’entrepreneur le souhaite. Toutefois dans la pratique, la
banque désigne un ou plusieurs experts chargés de suivre le déroulement du projet
grâce au plan de développement présenté par le promoteur. L’entrepreneur doit
coopérer pleinement avec ces experts et ces derniers doivent être associés à toute
modification stratégique ou changement susceptible d’influencer les résultats. Le
promoteur a donc le feu vert tant qu’il suit la ligne de conduite stipulée dans le
contrat de Moudaraba.
Les fonds de Moudaraba sont accordés après une analyse des dossiers de demande
présentés par les intéressés. Le choix porte d’abord sur les projets qui ont une
rentabilité prévisionnelle très élevée (atteignant 25 %) et présentant moins de
risques. A cela il faut ajouter la faisabilité du projet, le coût des investissements, la
compétence de l’entrepreneur, ses expériences en la matière, sa moralité, sa
motivation…
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
En général dans une opération de Moudaraba, la banque fournit 75 % à 95 % des
fonds et cela par tranches selon la planification indiquée dans le contrat.
Concernant les bénéfices, une clé de répartition est fixée suite aux négociations
entre les deux parties. La rémunération de la banque varie entre 40 % et 55 % des
bénéfices nets. En cas de faillite, la banque supporte les pertes financières et le
promoteur ne subira que des coûts d’opportunité c’est-à-dire son temps et ses
efforts. Cependant si la faillite est due à une négligence ou une faute de gestion de
l’entrepreneur, celui-ci devra assumer sa part de responsabilité.
Sources : Standard & Poor’s
En théorie les prêts de Moudaraba ne nécessitent aucune garantie en dehors de la
compétence, de l’expertise, de la moralité de l’entrepreneur. Mais il arrive que les
banques demandent des garanties si le niveau du risque est jugé considérable.
Au niveau de la BIS, les fonds de Moudaraba sont accordés aux clients jouissant
d’une bonne réputation et ayant la maitrise de leur domaine d’activité. Toutefois
quel que soit le client, la solidité et la rentabilité du projet et les garanties sont les
meilleurs arguments pour une banque. Selon les conditions de banque 2006,
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
l’ouverture du dossier Moudaraba était fixée à 5.000 FCFA et la mise en place varie
de 30.000 à 100.000 FCFA pour des prêts allant jusqu’à 50 millions FCFA.
Durant nos recherches nous avons constaté que le Moudaraba est très peu utilisé
dans le monde de la finance islamique (annexe 9). Cela est peut-être dû aux
conditions et procédures de suivi (du côté des clients) ou aux risques que représente
cette opération pour les banques. On note cependant une faible utilisation de cette
opération au niveau international, en général elle contribue à la mise en place de
fonds d’investissement destinés au financement de diverses activités dans le
monde(23).
De manière générale, le contrat de Moudaraba est destiné aux opérateurs
économiques voulant exploiter des nouveaux marchés ou niches et aux jeunes
entrepreneurs ne disposant que de leur savoir faire et aux PME.
2) Le Mousharaka (la participation)
Le Mousharaka est un contrat de financement qui part du même principe que la
Moudaraba, seulement ici on est dans le cas d’une association qui ressemble
souvent à une société de fait. Le Mousharaka est un contrat de partenariat entre
deux ou plusieurs parties en général entre une institution financière et un ou groupe
d’entrepreneurs où chaque partie doit réaliser un apport soit en numéraire ou en
nature.
Les associations par Mousharaka peuvent revêtir la forme d’une société anonyme et
jouir de tous les droits en tant que telle. Dans cette opération toutes les parties
prenantes sont associées à la gestion du projet sauf en cas de refus de l’une d’elles
d’y prendre part. La rémunération des associés est basée sur les bénéfices et le
partage se faire au prorata des apports. De même les pertes sont supportées par
chaque associé en fonction de sa participation. Aussi les associés sont rémunérés
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
pour les fonctions qu’ils assument dans la conduite du projet et cela
indépendamment de la répartition générale des bénéfices.
(23) Pascal Grangereau et mehdi haroun, financements de projets et financements islamiques ; Banque & Droit
n°97 Sep-Oct 2004
On distingue plusieurs types de Mousharaka, mais à notre niveau nous ne parlerons
que du Mousharaka de durée indéterminée et de Mousharaka dégressif.
Le contrat de Mousharaka de durée indéterminée est une prise de participation pure
et simple de la banque dans une société et elle demeure actionnaire tant que le
projet fonction normalement.
Le contrat de Mousharaka dégressif est un prêt participatif où le remboursement se
fait selon un plan défini dans le contrat. A l’échéance, la banque cède ses parts à
l’entrepreneur et se retire complètement du projet au bénéfice de ce dernier. Un
contrat de Mousharaka respect dans toutes ses lignes les règles du droit contractuel
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
et islamique et est soumis aux mêmes conditions que le contrat de Moudaraba. Le
Mousharaka peut s’appliquer aux activités du commerce, de l’industrie et de
l’agriculture. Les banques islamiques du Soudan utilisent cette technique de
financement dans le milieu agricole, elles fournissent aux paysans tous les outils,
les semences, les engrais, le carburant… A la vente des récoltes les fermiers
empochent 30 % et les 70 % restant sont répartis entre la banque et le cultivateur
selon les termes du contrat (24).
C) Les autres instruments de financement islamique
1) le Mourabaha
Le Mourabaha est un contrat de vente entre une banque islamique et un client de la
banque. Le client donne l’ordre à la banque d’acquérir pour son compte un actif et
s’engage dans un contrat à racheter le bien au prix de revient avec une marge de
bénéfice revenant à la banque. Cette marge est déterminée à la suite de négociations
entre la banque et le client donneur d’ordre. Le calcul de cette marge se fait sur la
base de la même formule de calcul que le taux d’intérêt. Le contrat de Mourabaha
ne porte que sur des actifs existant au moment de la signature du contrat. Le
Mourabaha fait intervenir la banque sur deux terrains, d’abord elle identifie et signe
un contrat d’achat avec le fournisseur et en suite signe un contrat de vente avec son
client (le donneur d’ordre).
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(la BIS en exemple)
Après la signature du contrat, la banque se charge de toutes les opérations liées à
(24) Dr Boualem Benjilali, Acte de séminaire N° 37 Introduction aux techniques islamiques de financement,
page 49
l’acquisition et au transfert du bien au donneur d’ordre. Après la livraison, le bien
devient la propriété exclusive du donneur d’ordre. Ce dernier à la possibilité de
payer comptant le bien après la livraison ou opter pour un paiement différé. Dans
ce dernier cas, le paiement peut être sous forme de loyers avec un échéancier bien
défini que le client doit s’engager à respecter. Cette modalité de paiement amène
certains auteurs a affirmé que le Mourabaha est identique au prêt à intérêt, parce
que ces loyers comprennent la marge de profit de la banque et peuvent être
considérés comme des intérêts versés par le client. En guise de réponse les
théoriciens de la finance islamique affirment que la différence entre ces deux
opérations est que le prêt à intérêt classique ne concerne que l’argent alors que le
Mourabaha ne porte que sur des actifs réels.
Le Mourabaha pose les mêmes conditions de validité du droit contractuel, d’abord
les cocontractants doivent manifester librement leur consentement, jouir de la
capacité de contracter et le bien objet du contrat doit être connu en détaille. Les
dossiers de demande de financement sous forme de Mourabaha déposés par les
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
clients doit comprendre non seulement la nature, la qualité, les quantités mais aussi
les caractéristiques techniques des biens concernés. Il ne doit y avoir aucune
ambiguïté au sujet du prix du bien, la banque et son client doivent être informés en
détaille sur toutes les charges liées à l’acquisition de l’immobilisation. Ainsi la
banque ne peut sous aucun prétexte modifier le prix fixé au départ dans le contrat
sauf avec l’accord du client donneur d’ordre.
Pour les opérations de Mourabaha, les banques islamiques demandent les mêmes
types de garantie que les banques classiques.
En effet, pour se protéger contre les risques de défaut de paiement et de
changement d’avis des clients, les banques islamiques exigent des garanties qui en
principe doivent être en fonction des moyens du client. La banque peut aussi
prendre le bien vendu comme gage, tout dépend des termes du contrat. La banque
centrale du Liban par exemple conseille les banques islamiques a exigé un apport
personnel du client ("hamech al jiddiya") qui ne doit pas être inférieur à 15 % du
montant total du contrat. En cas de défaut de paiement lié à la mauvaise foi du
client, la banque peut appliquer des pénalités mais aussi exiger un dédommagement
selon un taux fixé dans le contrat.
Pour les exercices 2005 et 2006, la BIS a alloué des crédits de Mourabaha à hauteur
de 13972 et 15813 millions de FCFA (annexe 4), d’ailleurs le Mourabaha est
l’instrument de financement le plus utilisé dans le monde de la finance islamique
(annexe 9).
Le Mourabaha peut être très utile aux PME, qui à cause de leur faiblesse sur le plan
financier et commercial ont des difficultés à accéder à certains marchés
contrairement aux grandes entreprises. Pour les PME le Mourabaha pourrait être un
excellent moyen pour importer des marchandises, des matières premières ou des
équipements et outils industriels.
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(la BIS en exemple)
2) Ijara ou crédit-bail
L’équivalent de l’opération de leasing ou de crédit bail dans la finance islamique est
l’Ijara. La différence ici n’est qu’une question de terminologie et elle est aussi liée
au fait que les banques islamiques ne financent pas les actifs en rapport avec des
activités prohibées par la Sharia'a (matériel de production d’alcool).
Le circulaire n°36 du 13 Septembre 2007 de la banque central du Maroc, dans son
article 1 donne la définition suivante : « On entend par Ijara, tout contrat selon
lequel un établissement de crédit met, à titre locatif, un bien meuble ou immeuble,
identifié et propriété de cet établissement, à la disposition d’un client pour un usage
autorisé par la loi.»
Dans le contrat d’Ijara le client choisit lui-même le bien en question, négocie le
prix avec le fournisseur et ensuite informe la banque, à laquelle il donne mandat
pour l’acquisition du bien. Cette opération met donc en rapport trois parties : le
client, la banque et le fournisseur.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Sources : Standard & Poor’s
Dans une opération d’Ijara, le matériel demeure la propriété de la banque pendant
toute la durée du contrat. En d’autres termes l’établissement de crédit garde la nue-
propriété du bien et ne transfert au client que l’usus et le fructus. Le contrat d’Ijara
ne concerne que les biens durables et répondant à un standard défini par la banque.
Les actifs comme les licences d’exploitation de ressources naturelles (pétrole,
minéraux…), les brevets, les droits d’auteur n’entrent pas dans le cadre de contrat
d’Ijara.
Pour jouir d’un contrat d’Ijara, le client (locataire) doit fournir un certain nombre
de documents qui feront l’objet d’une analyse de la part de la banque. Ce sont : la
demande d’acquisition du bien sous Ijara, une facture proforma, les états financiers
des trois dernières années.
Le contrat d’Ijara doit contenir des clauses précisant : la nature de l’opération, le
bien, l’engagement du client à louer le bien, le montant des loyers, les modalités de
son paiement et les dates des échéances, les divers frais et les cas ou conditions de
résiliation du contrat et de son renouvellement.
Dans cette opération, les loyers sont déterminés d’accords partis entre l’institution
de crédit islamique et le locataire. Les loyers sont en général fixés en fonction des
moyens du locataire, ainsi on distingue deux type de barème : un barème linéaire et
un barème dégressif.
Pendant toute la durée d’un contrat d’Ijara, le locataire est seul responsable du bien,
raison pour laquelle il est souvent sollicité directement ou indirectement pour
l’assurance.
Le contrat d’Ijara nécessite aussi des garanties qui peuvent être des sûretés réelles
ou personnelles, souvent c’est le bien objet du leasing qui constitue la garantie.
L’Ijara est un contrat synallagmatique et sa durée est irrévocable. Les causes
pouvant mettre fin au contrat d’Ijara sont : le non-paiement des loyers, la sous
location, la cession ou la mise en gage du bien, l’asymétrie de l’information…
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Si le locataire ne respecte pas ses engagements, il devra restituer le bien à la banque
et verser les loyers restants en guise d’indemnisation. Les banques islamiques sont
beaucoup plus souples concernant les garanties dans les contrats d’Ijara que les
banques classiques dans les contrats de crédit bail.
En effet les banques islamiques sont en principe plus sensibles aux difficultés
d’ordre économiques et financières auxquelles peuvent être confrontés les
locataires et qui sont indépendant de ces derniers. En général dans ces cas, les
banques islamiques accordent un délai supplémentaire pour permettre aux
locataires d’améliorer leur position de trésorerie.
A la fin du contrat, le locataire peut renouveler le contrat, dans ce cas les loyers
seront inférieurs à ceux du premier contrat. Il peut aussi décider de restituer le bien
et mettre fin au contrat d’Ijara ou simplement convenir avec la banque pour un
transfert de propriété en achetant le bien. Dans ce dernier cas en principe la banque
ne demande qu’une somme symbolique puisqu’elle est déjà rentrée dans ses fonds,
la BID en général remet le bien au locataire à la fin du contrat.
L’Ijara ou le crédit bail est un mode de financement qui peut permettre aux
particuliers et aux entreprises d’obtenir des équipements ou des immobilisations
qu’ils ne peuvent acheter directement. Ce type de financement doit être privilégié
par les PME à cause des avantages du système des amortissements et du fait que les
loyers payés sont considérés comme des charges sur le plan comptable.
Le contrat d’Ijara est aussi utilisé dans la conception des obligations islamiques
(Sukuk) où les loyers représentent les coupons et le bien l’actif sous-jacent.
Au niveau de la société générale de banque du Sénégal (SGBS) par exemple dans
le cadre d’une opération de crédit bail, la banque peut financer le matériel jusqu’à
hauteur de 100% du prix d’achat, les frais de dossiers sont de 0,25% de la base
locative (minimum 75000 FCFA) et les loyers sont réglés d’avance le 15 de chaque
mois.
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(la BIS en exemple)
Du coté de la BIS, l’ouverture du dossier de crédit Ijara (leasing) est fixée à 5000
FCFA, la mise en place varie de 30.000 à 100.000 FCFA en fonction du client et les
loyers sont déterminés entre les parties (annexe 1).
3) Ijara Wa iktina ou location vente L’Ijara wa iktina est un contrat de crédit bail au même titre que l’Ijara cité ci-
dessus, la seule différence est que le locataire s’engage dès le départ à racheter le
bien à la fin du contrat. Dans cette opération, les loyers payés servent à la fois de
rémunération à la banque mais aussi de marge bénéficière. La BIS ouvre au nom du
locataire un compte d’investissement dans lequel seront versés les loyers et ce
compte fait l’objet d’une rémunération de la part de la banque au profit du client
(locataire).
Nous avons aussi d’autres instruments de financement islamique qui sont rarement
utilisés dans les opérations financières islamiques et qui pourraient être utiles aux
PME. Comme instruments de financement nous pouvons donc citer :
L’Istisna
L’Istisna est une opération semblable au Mourabaha, mais ici le contrat porte sur un
bien qui doit être fabriqué ou construit. Exemple : la Sénélec a besoin d’un modèle
spécifique de turbine, elle s’adresse à la BIS avec laquelle elle signe un contrat
d’Istisna. La BIS contacte à son tour le fabricant et se charge de payer toutes les
charges liées à la fabrication du matériel. Après la fabrication de la turbine, la BIS
se charge de la livrer à la Sénélec qui aura la possibilité de payer comptant ou selon
un échéancier.
Cette opération peut prendre la forme du système anglais du "Build operate and
transfer" (BOT) dans le cas où l’on décide d’étaler les paiements sur une longue
période.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
La vente Salam
La vente Salam obéi aux mêmes règles que le contrat d’Istisna, mais dans le contrat
de vente Salam les paiements sont exigés d’avance. En d’autres termes le client
doit libérer une partie ou la totalité des fonds avant que la banque ne passe la
commande du bien objet du contrat.
L’avantage de cette opération c’est que le client se met d’une certaine manière à
l’abri des risques de taux et de change que la banque devra assumer le cas échéant
en libérant les fonds d’avance.
Chapitre III : Les points forts et les points faibles du
financement islamique
Sans prétendre faire une liste exhaustive, nous allons énumérer quelques avantages
et inconvénients qui pourraient être liés aux financements islamiques concernant
d’une part les PME et d’autre part les banques islamiques elles-mêmes.
A) Les avantages et inconvénients du financement islamique
pour les PME
1) Quelques avantages des financements islamiques pour les PME
Les financements islamiques offrent beaucoup d’avantages aux PME surtout à
cause du caractère plus social des banques islamiques par rapport à la plupart des
banques. En général, les banques islamiques tiennent compte des éléments
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
indépendants des actions et de la volonté de l’entrepreneur et qui peuvent
influencer les résultats provoquant ainsi des perturbations dans le remboursement
des prêts. Dans ces cas les banques islamiques ont souvent l’habitude de rallonger
les délais de remboursement.
L’absence de taux d’intérêt constitue aussi un avantage pour les PME car en lieu et
place de l’intérêt les banques islamiques optent pour un partage des profits mais
aussi des pertes. Ce partage ne concerne que les résultats après déduction de toutes
les charges y compris la rémunération de l’exploitant. En plus la clé de répartition
n’est pas imposée par la banque mais plutôt déterminée par négociation entre les
parties prenantes. Dans les financements islamiques les banques assument autant de
risques que leurs clients dans les projets et cela à cause du principe selon lequel
c’est celui qui est à même d’assumer les risques qui doit le faire. Les banques
islamiques agissent ainsi sauf si les pertes sont dues à des fautes de gestion de
l’entrepreneur (négligence, mauvaise foi…).
Aussi la nature de certaines opérations financières islamiques peut être d’un grand
intérêt pour les PME. Comme nous l’avons vu, les opérations de Moudaraba,
Mousharaka ou Mourabaha peuvent être très utiles aux PME.
Les financements islamiques peuvent être aussi utiles aux entrepreneurs débutants
ou ceux qui veulent exploiter de nouveaux marchés et cela grâce aux instruments
de participation comme le Moudaraba et le Mousharaka. Ainsi les promoteurs grâce
à un partenariat reposant sur un partage de risques et des profits pourront réaliser
leurs projets. Et aussi les opérations d’Ijara, d’Istisna et de Salam sont des
instruments très adaptés au financement du haut du bilan que les PME peuvent
facilement intégrer dans leur plan d’investissement.
Au niveau des garanties, les banques islamiques demandent souvent presque les
mêmes que les banques classiques. Mais au niveau des banques islamiques ces
garanties peuvent être allégées ou même abandonnées au profit de la réputation du
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
promoteur, de l’impact social du projet et la qualité des relations entre
l’entrepreneur et la banque.
2) Quelques inconvénients des financements islamiques pour les PME
Le premier des inconvénients liés aux financements islamiques est que les banques
islamiques refusent de financer les activités dont la licéité du point de vue de la
Sharia'a n’est pas prouvée. Certains projets doivent obtenir l’approbation du comité
de Sharia'a pour bénéficier du financement des banques islamiques. Il peut arriver
que l’activité financée soit "halal" mais engendre indirectement ou directement une
autre activité qui ne respecte pas la Sharia'a. Tout ceci fait que les montages
financiers comprenant une part islamique sont très difficiles à mettre en œuvre,
nécessitant souvent l’intervention de spécialistes du droit islamique et des
financements islamiques. Ce qui peut avoir pour conséquence une augmentation du
coût final du projet. Dans le cadre de financement de projets les banques islamiques
exigent souvent la preuve de rentabilité prévisionnelle très élevée avant d’accorder
leur financement. Et si le projet est jugé risqué ou si la banque n’a pas une
excellente relation et qui datent de plusieurs années avec l’entrepreneur, les
garanties peuvent être très élevés (hypothèque en général). Etant donné que les
banques islamiques prennent plus de risques que les banques, elles exigent un
dossier solide et du promoteur, de l’expérience et la maîtrise de son domaine
d’activité.
Aussi en recourant aux financements islamiques, les PME peuvent courir le risque
d’ingérence de la banque dans leurs affaires. C’est le cas des opérations de
Moudaraba et de Mousharaka où le promoteur peut difficilement apporter des
modifications dans la conduite du projet sans l’autorisation de la banque.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Les produits financiers islamiques sont souvent plus coûteux que ceux des banques
classiques. Cela ne tient qu’au fait que ces produits sont souvent très imposés,
même si pour l’instant certaines banques islamiques sont en négociation avec les
administrations fiscales pour une basse de leurs charges fiscales. On peut citer le
cas des opérations de Mourabaha où on constate une double imposition, d’abord la
banque en achetant le bien doit payer la TVA qui est de 18 % (Sénégal) ce qui sera
répercuté sur le prix de vente. Le client en achetant le bien au niveau de la banque
doit également payer la TVA sur le prix d’achat constitué par le prix de revient du
bien plus la marge de la banque.
Sur le plan financier, les instruments de financement par participation ont un effet
de levier nul parce que le client dans ces opérations ne reçoit directement aucune
somme d’argent provenant de la banque.
D’où 0CP
D ; avec D = dettes et CP = capitaux propres
Ce qui a une conséquence sur la rentabilité financière que l’on ne peut négliger.
B) Les avantages et inconvénients pour les banques islamiques
1) Quelques avantages pour les banques islamiques
En concentrant une partie de leurs activités sur les PME, les banques islamiques
diversifient leur clientèle et agrandissent leur part de marché. Même si elles
enregistrent moins de recettes avec les PME qu’avec les grandes entreprises, les
banques islamiques peuvent compter sur l’effet d’échelle induit par l’importance du
nombre des PME pour s’en sortir.
Dans le cadre des opérations de financement par participation, les banques
islamiques enregistrent souvent des résultats supérieurs à ceux des opérations de
crédit classiques. Les banques islamiques étant rémunérées à partir des profits
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
réalisés voient donc leurs recettes augmenter au fur et à mesure que la rentabilité du
projet financé s’améliore. Alors que les recettes du crédit classique sont souvent
fixes et ne varient qu’avec le taux de base bancaire si seulement cela est précisé
dans le contrat.
Etant donné que la plupart de leurs financements ne portent que sur des actifs réels,
les banques islamiques règlent de manière partielle leurs problèmes de garanties car
les actifs financés constituent en même temps les sûretés (Ijara, Istisna…).
2) Quelques inconvénients pour les banques islamiques
Les banques islamiques dans beaucoup de leurs opérations de financement
rencontrent de nombreuses difficultés. Ces difficultés sont liées soit à la nature de
leurs opérations de financement ou aux principes même de la finance islamique.
Dans le cas des opérations de participation comme le Mousharaka et le Moudaraba,
les banques islamiques prennent des risques que les banques classiques refusent de
prendre. En posant comme condition de leur rémunération la réalisant de profits
grâce à l’activité financée, les banques islamiques non seulement s’exposent aux
aléas de la vie économique, aux risques de défaut de paiement et sont souvent
victimes d’asymétrie de l’information de la part de leurs clients. En jetant un coup
d’œil dans les rapports annuels de la BIS, on remarque un montant des créances en
souffrance qui est très élevé. Au niveau de l’actif du bilan, les créances douteuses et
litigeuses pour les exercices 2005 et 2006 se chiffrent respectivement à 487 et 780
millions de FCFA soit une augmentation 60,2 % en l’espace d’une année. Même si
l’on ne peut attribuer la totalité de ces comptes aux PME/PMI, il faut reconnaître
qu’elles y ont une part qui n’est pas négligeable.
Aussi sur le plan fiscal, ressortent de ces opérations des problèmes qui ont
tendance à minorer les gains des banques islamiques. La marge sur les actifs
vendus dans les opérations de Mourabaha et les bénéfices des opérations de
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
participation ne sont souvent pas considérés par les administrations fiscales comme
des produits financiers au même titre que l’intérêt classique, donc ces profits
subissent l’impôt sur les revenus.
De même la TVA et les taxes d’enregistrement sur certains produits comme l’Ijara
et le Mourabaha entrainent une augmentation du coût de ces produits. Ce qui est un
obstacle pour ces produits sur le plan de la compétitivité par rapport aux produits
financiers classiques.
Selon les principes de la finance islamique, les banques islamiques doivent prendre,
dans les opérations de financement au moins autant de risques que leurs clients.
Elles ne peuvent donc transférer la majeure partie des risques sur les clients comme
peuvent le faire les banques classiques. Et aussi en cas de retard de paiement de la
part de leurs clients, les banques islamiques par principe peuvent difficilement
appliquer des pénalités de retard par crainte de se voir pratiquer le Riba. Par peur de
pratiquer également le "Gharar" (la spéculation financière), les banques islamiques
n’ont pas recours aux instruments de couverture comme le swap, les options… Ce
qui a pour conséquence une exposition aux risques de taux et de change dans les
opérations au niveau international.
Conclusion
Aujourd’hui la finance islamique après trente années présente un taux de croissance
très élevé presque partout dans le monde entier. Cette croissance est la preuve que
l’efficacité de la finance islamique n’est plus une question à l’ordre du jour. Malgré
cette croissance, la finance islamique fait encore face à de nombreux obstacles qui
constituent pour elle un véritable frein à son évolution dans la plupart des pays. Ce
sont des obstacles liés à la réglementation bancaire, à la fiscalité, à sa connotation
religieuse et à une répartition des risques au niveau des banques islamiques qui
laisse encore à désirer.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
En Afrique, la finance islamique est encore à ses balbutiements même si on note de
plus en plus l’ouverture de banques islamiques dans la plupart des pays. On
constate aussi que les banques islamiques son très peu connues même dans les pays
dont la population est à majorité musulmane comme le Sénégal. On a l’impression
que les banques islamiques sont plus repliées sur elles-mêmes par rapport aux
banques classiques. Pourtant les banques islamiques peuvent jouer un rôle très
important dans la croissance économique des Etats en s’investissant davantage aux
cotés des PME/PMI. Les banques islamiques dans les pays de la zone UEMOA,
doivent profiter des dérogations qui leur sont offertes sur le plan de la
réglementation bancaire pour amplifier leur coopération avec les PME. En effet les
PME traversent une situation économique très difficile aujourd’hui, donc toutes les
sources de financement doivent être exploité par ces dernières y compris les
financements islamiques, qui d’ailleurs bien qu’un peu compliqués offrent
beaucoup d’avantages.
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Les Annexes
Annexe 1
Les conditions bancaires 2006 (la BIS)
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(la BIS en exemple)
Annexe 2
Répartition des banques islamiques dans le monde en 1996
Région Nombre
d’institutions
financières
%
Asie du Sud et du Sud-Est 36 42,4%Pays du golf 19 22,4%
Et autres du Moyen-Orient 13 15,3%
Afrique 9 10,6%Europe et Amérique 8 9,4%
Tatol 85 100%
Annexe 3
Sources : standard & Poor’s
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(la BIS en exemple)
Annexe (8)Sources : Rapport moral sur l’argent dans le monde (2005), association d’économie financière
Annexe 5
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Annexe 6
Annexe 9
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Annexe4
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Annexe 10
Guide d’entretien (pour les cadres de la banque islamique)
1) Est-ce que vous pouvez nous dire qu’est-ce qui fait la différence aujourd’hui
entre la BIS et les autres banques ?
2) la banque islamique du Sénégal (BIS) contrairement aux autres banques ne
pratique l’intérêt dans aucune de ses transactions financières. Qu’est-ce qui
explique le succès ou les résultats enregistrés par la BIS aujourd’hui ?
3) la réglementation bancaire interdit aux banques de s’abonner en dehors de
l’intermédiation financière, aux activités commerciales, industrielles,
agricoles… comment expliquez-vous la présence des banques islamiques sur
ces terrains ?
4) Durant les premières années de son fonctionnement la BID a connu des
problèmes liés au placement des fonds non engagés dans ses opérations.
Comment la BIS résout-elle ce problème ?
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
5) quelles sont les relations que la entretient avec les autres banques en
particulier la banque centrale ?
6) Pour résoudre leurs problèmes de liquidité immédiat, les banques ont
souvent recours au marché monétaire ou aux refinancements de la banque
centrale. Etant donné que ces opérations contiennent un taux d’intérêt,
comme la BIS fait-elle pour résoudre ses problèmes de liquidité en cas de
crise ?
7) Depuis sa création en 1983, en dehors de son siège social, la BIS ne totalise
que deux agences au Sénégal (Lamine Gueye, sarrault et Touba). Quelles sont
les raisons d’une expansion aussi lente dans un pays comme le Sénégal où la
population est à 90 % de confession musulmane ?
8) Par simple observation, on constate qu’une grande partie de la population
ignore l’existence des banques islamiques (même si la tendance est à la
renverse les banques islamiques ne sont pas aussi connues que les banques
classiques), ceux qui sont informés ignorent pour la majorité les principes de
bases selon lesquels fonctionnent ces banques et les avantages qu’elles
peuvent offrir par rapport aux autres banques. Selon vous quelles sont les
raisons de ce constat et comment comptez-vous y remédier ?
9) Quels sont les critères sur lesquels se basent les banques islamiques (surtout
la BIS) pour accorder des financements à un projet ?
10) Quels sont les secteurs d’activité dans lesquels la BIS intervient le plus
souvent ? Et quelle peut être par exemple la répartition par secteur des
financements accordés par la BIS aux entreprises ?
11) Quels sont les instruments de financement les plus utilisés par la banque
(BIS) dans le cadre du financement des PME ? Et selon vous qu’est-ce qui
explique le choix de ces instruments ?
12) Quels sont en général les principaux clients de la BIS c’est-à-dire ceux qui
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
constituent sa plus grande part de marché ?
13) Pouvez-vous nous citer des projets que la BIS a financé ou a participé au
financement ?
14) Quels sont les besoins des PME pour lesquels l’aide de la banque est le plus
souvent sollicitée ?
15) Certains acteurs économiques pensent que, comme les banques classiques,
l’accès aux financements auprès des banques islamiques reste aussi difficile.
Que pensez-vous de cette affirmation ? Et quelles peuvent en être les raisons ?
16) Après l’octroi du financement, quelles sont les méthodes employées par la
banque pour assurer d’une bonne utilisation des fonds libérés ?
17) Après avoir financé un projet ou accorder un prêt, si la banque découvre
des irrégularités (négligence de la part des gestionnaires, non respect des
principes de banque…) dans le déroulement du projet, comment régirait-elle ?
18) Quels sont en général les problèmes que rencontrent les banques
islamiques dans le financement des PME ?
19) Pour une bonne coopération entre les deux partie, qu’est-ce que la BIS (les
banques islamiques) attend des PME ?
20) Selon vous quelles sont les perspectives d’avenir des banques islamiques
dans la sous-région ?
Guide d’entretien pour les acteurs du milieu des affaires
1) Comment décrivez-vous l’environnement économique dans lequel évoluent
les PME actuellement, du point de vue concurrence et autres contraintes
auxquelles elles sont confrontées ? (le climat des affaires)
2) D’une manière générale quels sont les besoins de financement auxquels sont
confrontées les PME aujourd’hui ? (En termes de pourcentage en grosso
modo)
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Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
3) En quelques mots comment décrirez-vous les relations qui existent entre le
banques et le PME aujourd’hui ?
4) Qu’est-ce qu’explique la réticence des banques à accorder aujourd’hui des
financements aux PME ?
5) Que doivent faire les PME pour satisfaire les exigences des banques pour
l’octroi des financements ?
6) Dans ce contexte quels comportements doit avoir la BIS envers les PME ?
7) Certains acteurs économiques pensent que, comme les banques classiques,
l’accès aux financements auprès des banques islamiques reste aussi difficile.
Que pensez-vous de cette affirmation ? Et quelles peuvent en être les raisons ?
8) Dans leurs interventions, dans quel secteur pensez-vous que la BIS devrait le
plus concentrer ses effort pour booster davantage la croissance économique ?
9) Quelles sont les actions que la BIS devrait entreprendre pour que les
relations entre elle et les PME soient des meilleures ?
10) Dans cette situation quel rôle doit jouer l’Etat pour faciliter la coopération
entre les deux partie ?
11) Avez-vous déjà eu à conseiller le recours aux financements islamiques ?
Pourquoi ?
12) Que pensez-vous aujourd’hui de la finance islamique et du regain d’intérêt
dont elle fait l’objet ?
Liste de personnes interviewées
Nom et Prénom Fonction La durée de l’interview
Mr Mapaté Ndiaye
Responsable du
département marketing de
la BIS
45 mn
Expert en marketing
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Mr Ibrahima Diallo
(auteur de "Théorie et
pratiques mercatique"),
directeur du cabinet
CEETEX, chef du projet
PECACA
25 mn
Mr Mamadou Ngom
Economiste-financier,
directeur du cabinet
CAUDEX
45 mn
Annexe 11
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Liste des ifi et guichets islamiques par pays Annexe 7
Système de financement de la
Banque Islamique de Développement
ObjectifLe Système de Financement des Exportations « SFE » de la Banque Islamique de Développement a pour objectif de promouvoir les exportations des pays membres quelque soit leur destination.EligibilitéSont éligibles au financement « SFE » les produits non-traditionnels présentant un taux d’intégration supérieur ou égal à 40%.
Modalités de FinancementLa BID accepte le financement des opérations avant expédition en plus dufinancement après expédition.Annexebid7
Les financements sont consentis selon le principe de la Morabaha ou de la vente à tempérament. La BID conclut, directement ou par l’intermédiaire de l’Agence nationale, un contrat d’achat avec le vendeur et le règle du prix de l’opération. Elle conclut, dans les mêmes conditions, un contrat de vente avec l’acheteur en lui accordant des facilités de remboursement.
Périodes de financementü Produits consommables : 6 à 24 mois
ü Produits intermédiaires : 6 à 36 mois
ü Biens d’équipement : 6 à 120 mois
Monnaie de financementLes financements sont accordés en dinars Islamique, en Euro, en Livre Sterling,en Yen Japonais et en Dollars à condition que la BID dispose de la monnaiedemandée.Pourcentage de financementJusqu’à 100% pour les opérations dont la valeur ne dépasse pas 3 millions deDinars.
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Australia MCCA (Muslim Community Co-operative, Australia)
MCCU (Muslim Community Credit Union)
Bahamas Akida Islamic Bank International Ltd
Bank Al Taqwa Ltd
Dar al Mal al Islami Trust, Nassau
Islamic Investment Company of the Gulf Ltd, Nassau.
Istishara Consulting Trust, Bahamas
Massraf Faysal Islamic Bank & Trust, Bahamas Ltd.
Bahrain ABC Investment & Services Co EC
Al Amin Co. for Securities and Investment Funds
Albaraka Islamic Investment Bank
Arab Islamic Bank E.C
Bahrain Islamic Bank Bsc.
Bahrain Islamic Investment Co. Bsc. Closed
Bahrain Institute of Banking & Finance
Bank Melli Iran
Chase Manhattan Bank N.A.
Citi Islamic Investment Bank (Citicorp)
Dallah Albaraka (Europe) Ltd
Dallah Albarakah (Ireland) Ltd
Faysal Investment Bank of Bahrain
Faysal Islamic Bank of Bahrain (Massraf Faisal Al Islami)
Gulf International Bank BSC
Islamic Investment Company of the Gulf
Islamic Trading Company
ABC Islamic Bank
ABN Amro Bank
Deutsche Bank Rep office
Investors Bank
TAIB Bank of Bahrain
Turk Gulf Merchant Bank
Bahrain Monetary Agency
Shamil Bank
Khaleej Investment Company
First Islamic Investment Bank
Canada
Islamic Co-operative Housing Corporation Ltd, Toronto
Djibouti
Banque Albaraka Djibouti
Egypt
Alwatany Bank of Egypt, Cairo
Egyptian Company for Business and Trade S.A.EEgyptian Saudi Finance Bank (Dallah Al Baraka), Cairo
Gulf Company for Financial Investment
Faisal Islamic Bank of Egypt, Cairo
Islamic Bank International for Investment and Development, Cairo
Islamic Investment and Development Co., Cairo
National Bank for Development, Cairo
France
Algerian Saudi Leasing Holding Co. (Dallah Al Baraka Group)
Societe General
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Capital Guidance
BNP Paribas
Gambia
Arab Gambian Islamic Bank
Germany
Bank Sepah, Iran
Commerz Bank
Deutsche Bank
Guinea
Massraf Faisal al Islami of Guinea, Conakry
Banque Islamique de Guinee
India Al Ameen Islamic Financial & Investment Corp. (India) Ltd., Karnatka
Bank Muscat International (SOAG)
Al-Falah Investment Ltd
Indonesia
Al Barakah Islamic Investment Bank
Bank Muamalat Indonesia, Jakarta
Dar Al-Maal Al-Islami Trust
PT Danareksa Fund Management, Jakarta
Iran
Bank Keshavarzi (Agricultural Bank), Tehran
Bank Maskan Iran (Housing Bank), Tehran
Bank Mellat, Tehran
Bank Melli Iran, Tehran
Bank Saderat Iran, Tehran
Bank Sanat Va Maadan (Bank of Industry and Mines), Tehran
Bank Sepah, Tehran
Bank Tejarat, Tehran
Iraq
Iraqi Islamic bank for Investment and Development
Italy
Bank Sepah, Iran
Ivory Coast
International Trading Co. of Africa
Jordan
Jordan Islamic Bank (Subsidiary of Dallah Al Barka Group)Jordan Islamic Bank for Finance and Investment, Amman
Kuwait
Gulf Investment Corporation
The International Investment Group
The International Investor, Safat
Kuwait Finance House, Safat
Kuwait Investment Co - Dar Al-IsethmarSecurities House
Lebanon
Al Barakah Bank of Lebanon S.A.L
Arab Finance House S.A.L. (Islamic Bank)
Lebanese Islamic Bank S.A.L.
Blom Development Bank S.A.L.
Luxembourg
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Faisal Finance (Luxembourg) S.A
Faisal Holding, Luxembourg
Takafol S.A
Islamic Finance House Universal Holding S.A
Malaysia
Adil Islamic Growth Fund (Innosabah Securities Sdn Bhd), Labuan
Arab Malaysian Merchant Bank Berhad, Kuala Lumpur
Bank Bumiputra Malaysia Berhad, Kuala Lumpur
Bank Islam Malaysia Berhad, Kuala Lumpur
Bank Kerjasama Rakyat Malaysia Berhad, Kuala Lumpur
Dallah Al Baraka (Malaysia) Holding Sdn Bhd
Lembaga Urusan Dan Tabung Haji (Fund), Kuala Lumpur
Malayan Banking Berhad (Maybank), Kuala Lumpur
Multi-Purpose Bank Berhad, Kuala Lumpur
United Malayan Banking Corp. Berhad, Kuala Lumpur
Bank Muamalat Berhad, Malaysia
Securities Commission
Labuan Offshore Financial Services Authority (LOFSA)
Islamic banking & Takaful Dept, Bank Negara Malaysia
Malaysian banks with Islamic windows
Commercial Banks:
Affin Bank Berhad
Alliance Bank Berhad
Arab-Malaysian Bank Berhad
Bank Utama (Malaysia) Berhad
Citibank Berhad
EON Bank Berhad
Hong Leong Bank Berhad
HSBC Bank (M) Berhad
Malayan Banking Berhad
OCBC Bank (Malaysia) Berhad
Public Bank Berhad
RHB Bank Berhad
Southern Bank Berhad
Standard Chartered Bank Malaysia Berhad
Finance Companies:
Alliance Finance Berhad
Arab-Malaysian Finance Berhad
Asia Commercial Finance Berhad
EON Finance Berhad
Hong Leong Finance Berhad
Kewangan Bersatu Berhad
Mayban Finance Berhad
MBf Finance Berhad
Public Finance Berhad
United Merchant Finance Berhad
Merchant Banks:
Alliance Merchant Finance Berhad
Arab-Malaysian Merchant Bank Berhad
Aseambankers Malaysia Berhad
Malaysian International Merchant Bank Berhad
Affin Merchant Bank Berhad
Discount Houses:
Abrar Discounts Berhad
Affin Discount Berhad
Amanah Short Deposits Berhad
BBMB Discount House Berhad
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
KAF Discounts Berhad
Malaysia Discount Berhad
Mayban Discount Berhad
Mauritania
Banque Alabaraka Mauritaninne Islamique (Dallah Al Baraka Group), Mauritania
Morocco
Faisal Finance Maroc S.A
The Netherlands
Faisal Finance (Netherlands ) B.V
Faisal Finance (Netherlands Antilles) N.V
Niger
Banque Islamique Du Niger, Niamey
Nigeria
Habib Nigeria Bank Ltd
Ahmed Zakari & Co
Oman
Bank Muscat International
Bank Saderat Iran, Muscat
Oman Arab Bank
Pakistan
Al Faysal Investment Bank Ltd, Islamabad
Al Towfeek Investment Bank Ltd (Dallah Al Baraka Group), Lahore
Faysal Bank Ltd, Pakistan
National Investment Trust Ltd., Karachi
Shamil Bank
Meezan Bank Limited
Palestine
Arab Islamic Bank
Arab Islamic International Bank (AIIB) Plc
Cairo Amman Bank
Palestine International Bank
The Palestine Islamic Bank
Qatar
Islamic Investment Company of the Gulf Ltd, Sharjah
Qatar International Islamic Bank, Doha
Qatar Islamic Bank SAQ, Doha
Russia
BADR Bank
Saudi Arabia
Albaraka Investment and Development Co., Jeddah
Al Rajhi Banking and Investment Corp., Riyadh
Arab Leasing International Finance (ALIF) Ltd
Faysal Islamic Bank of Bahrain E.C., Dammam
Islamic Development Bank, Jeddah.
National Commercial Bank Ltd, Jeddah
Riyad Bank
Saudi American Bank, Jeddah
Saudi Holland Bank
Bank Al Jazira
Senegal
Banque Islamique Du Senegal
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
South Africa
Albaraka Bank Ltd, Durban (Dallah Al Baraka Group)
Sudan
Al Baraka Al Sudani, Khartoum. (Dallah Al Baraka Group)
Al Shamal Islamic Bank
Al Tadamon Islamic Bank, Khartoum
Animal Resources Bank
El Gharb Islamic Bank (Islamic Bank for Western Sudan)
Faisal Islamic Bank of Sudan, Khartoum
Islamic Bank of Western Sudan, Khartoum
Islamic Co-operative Development Bank, Khartoum
Sudanese Islamic Bank
Switzerland
Cupola Asset Management SA, Geneva
Dar Al Maal Al Islami Trust, Geneva
Faisal Finance (Switzerland) SA, Geneva
Pan Islamic Consultancy Services Istishara SA, Geneva
Pictet & Cie
Tunisia
Beit Ettamwil al Tunisi al Saudi, Tunis (Dallah Al Baraka Group)
B.E.S.T. Re-Insurance (Dallah Al Baraka Group)
Turkey
Albarakah Turkish Finance House Istanbul
Emin Sigorts A.S
Faisal Finance Institution, Istanbul.
Faisal Islamic Bank of Kibris Ltd, Turkey
Ihlas Finance House
Kuwait-Turket Evkaf Finance House
Asya Finans Kurumu A.S
United Arab Emirates
Abu Dhabi Islamic Bank
Bank Muscat International (SOAG)
Dubai Islamic Bank, Dubai
Gulf International Bank, Bahrain
Islamic Investment Company of the Gulf Ltd, Abu Dhabi.
Islamic Investment Company of the Gulf Ltd, Sharjah Subsidiary of Dar Al Maal Islami Trust
National Bank of Sharjah
HSBC, Dubai
National Bank of Dubai
United Kingdom
Albaraka International Ltd, London
Albaraka Investment Co. Ltd, London
Al Rajhi Investment Corporation, London
Al Safa Investment Fund
Bank Sepah, Iran
Dallah Al Baraka (UK) Ltd., London
Takaful (UK) Ltd, London
Barclays Capital
HSBC Amanah Finance
ABCIB Islamic Asset Management, Arab Banking Corp
United Kingdom banks with Islamic windows
ABC International Bank, London
Europe Arab Bank Plc, London
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Riyadh Bank , London
Citibank International Plc, London
Cedel International, London
Dawnay Day Global Investment Ltd
Global Islamic Finance, HSBC Investment Bank Plc
Gulf International Bank Bsc, Bahrain
Islamic Bank of Britain
Lloyds TSB Plc Bank
The Halal Mutual Investment Company Plc
IBJ International, London (Subsidiary of Industrial Bank of Japan)
J. Aron & Co. (Goldman Sachs International Finance) Ltd., London
Islamic Investment Banking Unit (IIBU), United Bank of Kuwait,London
Ireland
Al Meezan Commodity Fund Plc, Dublin
Jersey, UK (+534)
The Islamic Investment Company, St Helier.
MFAI (Jersey) Limited (formerly - Massraf Faysal Al-Islami Ltd, Jersey)
United States of America
Abrar Investments, Inc., Stamford CT
Al-Baraka Bancorp Inc. Chicago
Al-Madina Realty, Inc., Englewood NJ
Al-Manzil Islamic Financial Services
Amana Mutual Funds Trust, State St. Bellingham WA
Ameen Housing Co-operative, San Francisco
American Finance House
Bank Sepah, Iran
BMI Finance & Investment Group, New Jersey
Dow Jones Islamic Index Fund of the Allied Asset Advisors Funds
Failaka Investments, Inc., Chicago IL
Fuloos Incorporated, Toledo OH
Hudson Investors Fund, Inc., Clifton NJ
MSI Finance Corporation, Inc., Houston TX
Samad Group, Inc., Dayton OH
Shared Equities Homes, Indianapolis IN
HSBC, USA
MEF Money, USA
Islamic Credit Union of Minnesota, (ICUM)
United Mortgage
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Bibliographie-Association internationale des régions francophones (AIRF). Guide des financementsinternationaux pour le développement des régions francophones, volume1, édition 2007
-Ausaf ahmad, Iqbal Munawar et Tariqullahh Khan. Défis au système bancaire islamique,IIRF- document occasionnel n°2, Djeddah- Arabie Saoudite, 99 pages -Barro Issa. Thème n°5 : micro-finance et financement des PME et MPE, rapport final, Août2004,-Damak Mohamed et Hassoune Anouar. Les habits neufs de la Finance Islamique, Masterasset managemnt-Standard & Poor’s, Paris, mai 2007, 34 pages-DIOUF Gorgui Malick : Problématique du financement des PME-PMI au Sénégal, mémoirede Bachelor 2005-2006, 56 pages
-Einas Ahmed. Banques islamiques et sociétés d’investissements, publication- UniversitiMontesquieu, Bordeaux IV, p 39-48
- El Qorchi Mohammed. La Finance Islamique est en marche, Finances & DéveloppementDécembre 2005, p 46-49
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
-Financement des entreprises Sénégalaises : répertoires des institutions et structures d’appui,programme de mis à niveau (PMN)- Ministère des PME, des l’entreprenariat féminin et de lamicro-finance, Dakar Jan 2006- Grangereau Pascal et Haroun Mehdi. BANQUES ISLAMIQUES : la problématique de lamise en place de cofinancements, BANQUEmagazine N° 657/AVRIL 2004, p 56-60.
- Grangereau Pascal et Haroun Mehdi. Financements de projets et financements islamiquesQuelques réflexions prospectives pour des financements en pays de droit civil, BANQUE &DROIT n° 97 – septembre-octobre 2004, p 52-61
-Hamid Algabid. Les banques islamiques, édition Economica, 1990, 254 pages
-Ibrahima Ba ; PME et institutions financières islamiques,
-IIRF- acte de séminaire n°37 : Introduction aux techniques islamique de financement,Nouakchott- Mauritanie, banque Al baraka ,206 pages
-Introduction aux techniques islamiques de financement, conférence organisée à Nouakchottpar l’institution islamique de recherche et de formation et de la banque Al barakamauritanienne islamique
-Iqbal Munawar et Mabid Ali Al-jarhi ; Banques islamiques : réponses à des questionsfréquemment posées, IIRF- document périodique n°4, 83 pages- Jobst Andy, Kunzel Peter, Mills Paul et Sy Amadou. La demande de titres conformes à lacharia augmente rapidement, BULLETIN DU FMI OCT 2007, p 182-183-La charte des petites et moyennes entreprises du Sénégal, Ministère des PME, desl’entreprenariat féminin et de la micro-finance, Déc 2003
-Lachemi Siagh. Le fonctionnement des organisations dans les milieux de culture intense, lecas des banques islamiques ; thèse de Doctorat HEC Montréal, Sept 2001, tome 1,368 pages- Martens André; La Finance Islamique : Fondements, théorie et réalité, centre de recherche etde développement économique, univ de Montréal,cahier 20-2001, 30 pages
-M. Galloux. Les banques islamiques privées : référent religieux, logique commerciale. Lecas égyptien ; L’Esprit d’entreprise. Ed. AUPELF-UREE John Libbey Eurotext. Paris 1993,pp. 47 l-484.-Promotion et financement des micro-entreprises, conférence organisée à Casablanca en mars1997 par l’institution islamique de recherche et de la formation
- Quiry Pascal, yann le fur, Mehdi Sethom et Younès Molato. Actualité : FinanceIslamique, Vernimmen n°51, Oct 2006-Rapport final du groupe de réflexion sur la mésofinance. Programme de renforcementinstitutionnel de micro-finance et son développement (PRIME)
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
-Rapport annuel de la BIS (2005 et 2006)
-Réunion annuelle des la Banque islamique de développement (BID) à Dakar,revue RéussirJuil-Aout 2007,p 33-36 - Saleh Kamel Cheikh; Evolution des activités bancaires islamiques : problèmes etperspectives, conférence donnée à l’occasion de sa réception du prix de la BID en « synthèsebancaire islamique
-Sall Mamadou Bocar. La sources de financement des investissements des PME : une étudeempirique sur données sénégalaises, 32 pages -Soule George. Qu’est-ce que l’économie politique ?, édition Nouveaux Horizons, 204 pages
-Taha Memmi. Promotion et financement des micro-entreprises, IIRF-acte de séminairen°42, 1998, 193 pages-Tariqullahh Khan et Habib Ahmed ; La gestion des risques : analyse de certains aspectsliés à l’industrie de la finance islamique, document occasionnel n°5, 201 pages
- WAMPFLER Betty. Les principes de la finance islamique, Promotion et BIM n° 30 - 17septembre 2002
Webographie
-www.isla-invest.com
-http://www.netpme.fr
-www.islamic-banking.com
-www.forumafricainfinanceislamique.com
-www.icd.idb.org-www.izf.net-www.bis-bank.com-www.becao.int.org-Ribh.wordpress.com
-www.lemonde.
Table des matièresSommaires………………………………………………………………………..1Introduction……………………………………………………………………….2Ière Partie : Cadre théorique et méthodologique……………………………...5 Chapitre I : Cadre théorique…………………………………………………....5I) La problématique……………………………………………………………...5II) Les objectifs de la recherche………………………………………………..71) les objectifs généraux………………………………………………………..72) les objectifs spécifiques……………………………………………………...7 3) L’hypothèse de travail………………………………………………………..8
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
4) La pertinence du sujet…………………………………………………….…8 5) La revue critique de la littérature…………………………………………...10 Chapitre II : Cadre méthodologique………………………………………..…111) Le cadre du sujet…………………………………………………………....12 2) La délimitation du champ du sujet………………………………………...12 3) les techniques d’investigation……………………………………………..13IIème Partie : Concept et fondement de la finance islamique………………Chapitre I : Historique des institutions financières islamiques…………....13Chapitre II : Les principes de base de la finance islamique et le débat.…16
sur le taux d’intérêt A) Le concept traditionnel du taux d’intérêt…………………………………16B) La vision islamique du taux d’intérêt…………………………………......211) La définition du Riba (l’usure)……………………………………………..212) L’interdiction du Riba par l’Islam……………………………………....….22C) Les principes de base de la finance islamique…………………………251) Le principe de la coparticipation ou du partage des profits et…………25 des risques (3P)2) Le principe du respect de la Sharia'a……………………………………26 3) Le principe de la solidarité…………………………………………….…..27Chapitre III : Mode de fonctionnement des banques islamiques…….…..29A) Cadre juridique de fonctionnement des banques islamiques…….…..29B) Le fonctionnement des banques islamiques……………………….…..311) les services bancaires ordinaires offerts par les banques islamiques…32a) Les comptes de dépôt………………………………………………………..32b) Les comptes d’épargne……………………………………………...………322) Les services bancaires typiquement islamiques………………………….33a) Le compte d’investissement islamique…………………………………….33b) Les différents types de contrats islamiques……………………………….34C) Les relations entre les banques islamiques et les autres……...………..35 Banques1) Les relation banques islamiques – banques classiques……..………….352) Relation banques islamiques – banques centrales…………..…………..40Chapitre IV : Evolution et répartition des banques islamiques dans le…....42
mondeA) Evolution de la finance islamique………………………………………....42B) La répartition des banques islamiques………………………………..…..46Chapitre V :La présentation de la Banque Islamique du Sénégal (BIS)…..49 IIIème Partie : PME et financements islamiques……………………………...52
Chapitre I : Caractéristiques généraux des PME/PMI en Afrique……….. 521) Définition d’une PME/PMI……………………………………………….…522) L’environnement économique actuel des PME…………………………543) les besoins de financement des PME……………………………………564) Les difficultés de financements des PME…………………….………….57
3
Banques islamiques : Les principes de base et les modes de financement islamiquesproposés aux PME
(la BIS en exemple)
Chapitre II : Présentation des instruments de financement islamique…..62 susceptibles d’intéresser les PME
A) Les conditions générales de financement islamique…………………..62B) Les instruments de financement par participation……………………...631) Le Moudaraba (commandite simple)……………………………………..632) Le Mousharaka (la participation)………………………………………….65C) Les autres instruments de financement islamique……………………..671) le Mourabaha……………………………………………...………………..672) Ijara ou crédit-bail…………………………………………………………..693) Ijara Wa iktina ou location vente…………………...……………………..72Chapitre III : Les points forts et les points faibles du...…………………….73
financement islamiqueA) Les avantages et inconvénients du financement islamique…...………74
pour les PME 1) Quelques avantages des financements islamiques pour les PME…...742) Quelques inconvénients des financements islamiques pour les PME…75B) Les avantages et inconvénients pour les banques islamiques...……….77 1) Quelques avantages pour les banques islamiques ……………………...772) Quelques inconvénients pour les banques islamiques…………………..77Conclusion……………………………………………………………………….79Annexes…………………………………………………………………………..80Bibliographie………………………………….………………………………….104