Quelles conditions pour développer l'activité ‘captives’
en France Commission Financement
Alternatif
des Risques
09/10/14
Rappel Historique Les critères de localisation Evaluation Captive d’un sponsor Européen France : Quelles pistes d’amélioration?
Rappel Historique
La notion de captive existe depuis les années 1870 lorsque les premiers « Protection & Indemnity clubs » ont été créés.
Aux USA:
1893: la Commercial Credit Company, crée l’American Credit Indemnity of New York, filiale ayant pour unique objet social d’assurer les risques de sa société mère.
1899: la National Mutual Church Insurance Company est constituée par la General Conference of the Methodist Episcopal Church'.
En Europe:
– 1920: au Royaume-Uni, la Imperial Chemicals Insurance Limited.
– 1937: Blackfriars Insurance, soumise à la réglementation générale des compagnies d’assurance au UK.
En France:
– 1930: les entreprises Peugeot et Citroën avaient obtenu l’agrément pour la création d’une compagnie d’assurance.
– 1973: Total créée Omnium Insurance and Reinsurance Co Ltd enregistrée aux Bermudes.
Rappel Historique
Nombre de captives dans le monde:
Recours croissant continu aux captives (3,5% de croissance les 6 dernières années)
Qu’est-ce qu’une captive ? Caractéristiques
Stratégie de Rétention
Fré
quence
Sévérité
Sinistres Majeurs
Sinistres
Fréquent
s
Franchise Captive
Assurance structurée Transfert au marché
Auto Assurance
1 2 3
• 1er niveau : éviter les coûts
de frottement et les taxes sur
les primes d’assurance.
• 2e niveau : rehausser le seuil
d’intervention des marchés
d’assurance traditionnels afin
de négocier des conditions
plus favorables (décote sur la
prime, accès à des capacités
élargies, conserver les profits
de souscription versus le
paiement d’une prime à fonds
perdus…).
• 3e niveau : protéger le bilan
du Groupe au-delà de la zone
de rétention, et/ou en cas de
sinistre majeur.
Comme indiqué au préalable, une captive s’inscrit dans le cadre d’une stratégie volontaire de gestion des risques. Son positionnement est en règle générale intermédiaire, entre la franchise de base qui gère la fréquence et le marché de l’assurance dont l'objet est de couvrir des pics de sinistralité.
Qu’est-ce qu’une captive ? Captive d’assurance ou
de réassurance ? Les schémas suivants montrent la différence de fonctionnement entre une captive d’assurance et
une captive de réassurance:
La captive de réassurance permet de bénéficier des services du « fronteur » en matière de production et de gestion des sinistres.
Sinistres Primes Sinistres Primes
Sinistres Primes Gestionnaire Sinistres Primes
Sinitres Primes Sinitres Primes
Assureur fronteur
Alstom
d'assurance
Schéma d'une captive
de réassurance
Rétrocessionnaires
Captive de réassurance
Schéma d'une captive
Rétrocessionnaires
Réassureurs
Captive d'assurance
Alstom
Qu’est-ce qu’une captive ? Avantages et inconvénients –
Caractéristiques générales
• Réduction de la dépendance vis-à-vis des cycles du marché
de l’assurance;
• Capacité de négociation avec les assureurs pour les tranches
en XS;
• Rétention des profits de la souscription et des produits
financiers générés par les réserves de la captive;
• Maîtrise des provisions pour sinistres;
• Possibilité de disposer de cash via le prêt intragroupe;
• Optimisation de la stratégie de rétention des risques;
• Accès direct aux marchés internationaux de la réassurance;
• Couverture des risques inassurables ou pour lesquels
l’assurance traditionnelle est chère;
• Suivi et contrôle des informations en matière de sinistres;
• Déduction de la prime payée par le groupe et création d’un
profit au niveau de la captive (selon les domiciles).
• Immobilisation de capital pour le financement de la
structure (coût d’opportunité);
• Frais de création et de gestion;
• Nécessité de justifier le niveau de prime appliqué au
groupe et ses filiales par une approche technique
actuarielle;
• Reporting réglementaire et comptable;
• Risque de perte significative due à un développement
adverse de sinistres (nécessité donc de réaliser une
étude actuarielle permettant de déterminer les niveaux
de rétention optimaux et appropriés);
• Pour les domiciles européens, nécessité de conformité
avec la directive “Solvabilité 2”.
Avantages Inconvénients
Bénéfices pour la France conséquent au développement d’une captive
Attirer des ressources liées:
– aux investissements;
– aux services bancaires, juridique, fiscaux et comptable.
Favoriser la création d’emplois
Acquérir et développer des compétences en matière d’actuariat et de gestion des captives
Développer les capacités d’assurance / réassurance
– Environ 43% des captives gérées par Marsh accèdent aux marchés de la réassurance
– Ce pourcentage varie selon les régions des sociétés mères : l’Asie, l’Australie, le Moyen-Orient,
et l’Afrique sont les pays où le pourcentage de réassurance est le plus élevé.
CRITERES DE LOCALISATION 1 - Résidence des « Sponsors »
Location 2012 2011
Americas 70% 72%
Europe 24% 24%
Asia-Pacific 6% 5%
Source: benchmark réalisé sur un échantillon de 886 des 1,220 captives gérées par Marsh
Les pays les plus matures en assurance (USA/Europe) sont les plus grands utilisateurs.
Croissance soutenue pour les sociétés d’Asie-Pacifique (Fabrication Industrielle, Energie,
Telecoms)
CRITERES DE LOCALISATION 2 - Caractéristiques des domiciles principaux
Facteurs Intrinsèques
Localisation
Facilité d’accès
Présence d’autres sociétés du Groupe sur le territoire
Concurrence des autres domiciles
Facteurs qui peuvent être influencés (réglementaires essentiellement) :
Exigences en Fonds Propres adaptées
Capacité de prêts à la maison-mère
Pas de restrictions sur la localisation des investissements
Flexibilité de la structure capitalistique
Souscription assurance et réassurance
Rapidité de mise en oeuvre
Existence de captives à compartiments
Simplicité de la gouvernance / localisation des Conseils d’Administration
Acceptabilité pour les sociétés d’assurance (fronting)
Reporting réglementaire adapté (simplicité/proportionnalité)
Existence d’un traité de non double-imposition
Droits d’Enregistrement réduits / différentiel de taux d’imposition.
CRITERES DE LOCALISATION 3 - Palmarès des Domiciles
Domicile # of captives Income tax rate Approximate Captive AssetsApproximate gross written
premium
Bermuda 856 No corporation tax for exempted companies
USD 85.3bn**Note - This number is as of December 2011
and does not include individual cell assets as
they are not audited by the regulator.
USD 20.3bn
Cayman 741 No income or corporate tax USD 88bn USD 11,8bn
Vermont 588Federal tax rate of captive parent (assuming
parent i s US based)USD 134,4 bn USD 25 bn
Guernsey 778 No income tax USD 37,01 bn USD 7,48 bn
Barbados 261Tax exemption for 15 years from incorporate date.
Thereafter 2% appl ied on the fi rs t $125,000 of
taxable incomenc nc
Luxembourg 23829,22%Differred tax mechanism through Equalization reserve for
reinsurance companies
USD 67,9 bn USD 11,5 bn
Utah 287 No income tax nc nc
BVI 157 No tax nc nc
Hawai 182 TBC USD 14 bn nc
South Carolina 149Federal tax rate of captive parent (assuming
parent i s US based)USD 1bn USD 1bn
District of Columbia 170Federal tax rate of captive parent (assuming
parent i s US based)nc nc
Ireland 141 12,50% USD 7,5 bn USD 2,2 bn
Singapore 66
2 tax schemes
- 10% (Offshore Insurance Business scheme)
- 0% (Exemption scheme)
USD 1,33 bn USD 0,65 bn
Evaluation Captive d’un sponsor Européen Introduction
La comparaison entre les différents domiciles portent sur :
– Domiciles Europe : France, Irlande, Luxembourg, Malte, Suisse
– Domiciles RoW : Vermont (USA), Bermudes, Iles Cayman, Guernesey, Singapour
L’analyse entre les différents domiciles doit être prise en compte au cas par cas dans le sens où :
– les règles applicables sont différentes selon qu’il s'agit d’une captive d’assurance directe ou d’une captive de réassurance (même si ces différences tendent à s’estomper avec le temps)
– la comparaison au niveau des aspects fiscaux et de solvabilité dépend notamment des différents niveaux de souscription des captives (niveau des primes, risques souscrits,…)
Evaluation Captive d’un sponsor Européen Informations Générales / Contexte Général Assurance
Informations générales France « Best in class » Europe « Best in class Worlwide »
Nombres de captives ≈10 243 Luxembourg 741 Bermudes
Ancienneté de domicile n/a 1984 Luxembourg Fin 60’s Bermudes
Existence d’une législation PCC non oui Malte oui Bermudes / Iles
Cayman / Guernesey
Contexte Général Assurance France « Best in class » Europe « Best in class Worlwide »
Régulateur
Régulateur proactif sur Solvabilité 2
- principe de proportionnalité
•Fait preuve d’une approche pragmatique et plutôt flexible tout en appliquant une observation stricte
de la législation • Réorganisation récente facilitant le respect des
délais d’instruction des dossiers de demande d’agrément. Régulateur flexible et disponible
Luxembourg / Malte
Régulateur flexible Bermudes
Marché « captive » TBD 200 captives de réassurance / 43 captives directes Luxembourg ≈ 270 captives de réassurances / ≈ 470
captives d’assurances Bermudes
Expérience du « marché » sur les captives (Faible / Moyenne / Forte)
Faible Forte Irlande /
Luxembourg Forte Bermudes
Ressources Main d’œuvre qualifiée et productive, démographie
dynamique Main d’œuvre hautement qualifiée et expérimentée Luxembourg
Main d’œuvre hautement qualifiée et expérimentée
Bermudes
Tissus de compétences locales 4ème marché de l’assurance /
5ème économie mondiale
Un des plus grands centres financiers de l’UE Présence de grands réseaux internationaux de conseil (avocats, commissaires aux comptes,
actuaires,…)
Luxembourg Bermudes : Marché important de la
réassurance / Economie basé sur le tourisme et les services financiers
Bermudes / Vermont
Infrastructures Qualité des infrastructures et
des services publics
Réseau de communication extrêmement développés, permettant de connecter le pays aux
principales villes et capitales étrangères (autoroutes, avions et train)
Luxembourg
Infrastructures développées mais vieillissantes (+70 ans) mais investissements en cours pour moderniser. Amélioration très significative des moyens de communications
Vermont
Conséquences pour la réputation du sponsor vis-à-vis des autorités fiscales (échelle de 1 à 10 : 10 représentant la meilleure note – moins d’impact)
8-10 6-7 Luxembourg 2-3 Bermudes / Iles Cayman
Evaluation Captive d’un sponsor Européen Règles prudentielles / Règles de souscription
Règles prudentielles / Soucription France « Best in class » Europe « Best in class Worldwide »
Souscription Assurance / Réassurance
Possibilité pour une captive directe de pratiquer des opérations de
réassurance
Une compagnie d’assurance peut réaliser simultanément des opérations de réassurances (en acceptation). L’inverse n’est pas
possible Luxembourg / Malte
Oui, une compagnie d’assurance peut réaliser
simultanément des opérations de
réassurances mais nécessite une licence
spécifique (Class C ou D)
Iles Cayman / Guernesey / Vermont (avec l’accord du
régulateur)
Fonds propres minimum (capital social / fonds de garantie)
Directe RC : 3.700.000 € Directe hors RC : 2.500.000 €
Reassurance : 3.500.000 €
Directe RC : 3.700.000 € Directe hors RC : 2.500.000 €
Reassurance : 1.100.000 €
Irlande / Luxembourg / Malte
120,000 USD Bermudes
Exigences de Solvabilité
Déterminé au cas par cas sur la base des règles directive UE, avec des majorations pouvant couramment
atteindre 200% à 400% des minima européens
Solvabilité II à partir du 01/01/2016
Directive UE . 18% des primes brutes dans une 1ère tranche de 57,5M€, 16 % au-
delà . 26% des sinistres dans une 1ère tranche de 37,2M€, 23% au-delà
. Pas de majoration systématique
Solvabilité II à partir du 01/01/2016 (pour le Luxembourg et l’Irlande : préparation spécifique pour les
captives)
Luxembourg
(mais dépend notamment de la souscription de chaque captive)
Montant le plus élevé entre :
i) 18% des primes nettes dans une 1ère tanche de
5M£, et 16% au-delà ii) 5% de la provisions
pour sinistres
Risques off-shore : minimum de 230.000€
Guernesey Singapour (pour les risques
off-shores)
(mais dépend notamment de la souscription de chaque
captive)
Dividendes A priori, la distribution des dividendes est autorisée
• En assurance directe, l’accord préalable du Régulateur pour la distribution de dividendes est une condition usuelle de
l’agrément. Cette condition n’est généralement pas prévue pour les entreprises de réassurance.
• D’une manière générale, le Régulateur ne fait pas obstacle à la distribution de dividendes dès lors que la marge de solvabilité
post distribution reste au-delà des exigences. • Crédit d’import à Malte
(mécanisme de crédit d'impôt en cas de distribution de dividendes
permettant un taux effectif d'imposition au niveau du groupe d'environ 5%)
Irlande / Malte
Oui avec l’accord préalable du
régulateur et dès lors que la marge de solvabilité post distribution est
respectée.
Vermont / Bermudes
Prêts intragroupe
A confirmer, mais a priori non ou très limité
(cf. règle d’allocation des actifs des compagnies d’assurances)
Assurance directe : possibilité de réaliser des prêts intragroupe sur 100% des actifs venant en excédent des provisions
techniques Réassurance : prêts intragroupe autorisés dans la limite de 100%
des fonds propres et 30% maximum de la PFS. Au-delà, il est nécessaire de négocier avec le CAA.
Luxembourg
Possibilité de réaliser des prêts intragroupe
en excédent des capitaux requis et
des provisions techniques, et avec
l’autorisation préalable du régulateur
Vermont / Guernesey / Singapour
Fronting / Rétention minimum Pas de restriction particulière Pas de restriction particulière Luxembourg /
Malte Pas de restriction
particulière Bermudes / Iles Cayman
Evaluation Captive d’un sponsor Européen Environnement fiscal
Environnement fiscal France « Best in class » Europe « Best in class Worlwide »
Impôt sur les sociétés 33%
Taux IS de droit commun : 35% (mécanisme de crédit d'impôt en cas
de distribution de dividendes permettant un taux effectif d'imposition
au niveau du groupe d'environ 5%) •impôts différés / PFS
Malte Luxembourg
Néant Iles Cayman /
Guernesey
Provisions d’égalisation
•Risques spatiaux •Transport aérien
•Attentat / Terrorisme •Atomique
•RC pollution 75% du bénefice technique (limité à 10
ans)
Luxembourg : Obligatoire en réassurance permettant avantage fiscal sous forme de différé d'impôt
(mécanisme de la PFS) PFS = 17,5% x moyenne sur 5 ans des primes
Luxembourg Non n.a
Evaluation Captive d’un sponsor Européen Agrément / Aspects opérationnels
Agrément France « Best in class » Europe « Best in class Worldwide »
Constitution du dossier
• Volet juridique : liste des branches, statuts signés, procès verbal de l’organe décisionnel, attestation de versement de fonds, éléments relatifs à l’honorabilité, compétences,…
• Volet technique et financier : BP sur 5 ans, description des activés, moyens techniques de gestion,…
Dossier classique + pas d’obligation de fournir de certificat actuariel (nécessité cependant de
justifier les hypothèses utilisées pour la projection)
Irlande / Luxembourg
Procédure rapide et efficiente Dossier : actionnariat, montant et source des
capitaux, lignes souscrites, retentions, projections de 2 à 5 ans
Bermudes
Délai / Procédure 4 à 6 mois 2 à 3 mois en réassurance
4 à 6 mois en assurance directe Irlande /
Luxembourg / Malte 4 semaines Bermudes
Coût - Pas de frais pour la demande d’Agrément
Frais juridiques : 2 000 € Irlande
Demande d’agrément :≈ $9 000 Autres frais (constitution, divers): $1 200
Iles Cayman
Aspects opérationnels France « Best in class » Europe « Best in class Worldwide »
Coût de gestion annuel (sensiblement égale à la gestion d’une captive au Luxembourg – mais dépend notamment de la souscription)
≈ 100 000 € Luxembourg ≈ $100 000 Iles Cayman
Ressource sur place Pas d’obligation imposée Pas d’obligation imposée par le MFSA
concernant l’emploi de salariés sur place. Solvabilité 2
Malte
Bermudes : siège social et représentant résident ou deux administrateurs résidents. Iles Cayman : siège social requis mais pas de nécessité d’avoir un administrateur
Bermudes / Iles Cayman
Corporate governance Best in class Solvabilité 2 Best in class Solvabilité 2 Luxembourg Flexibilité Iles Cayman
France : Quelles pistes d’amélioration?
Pas d’exigences supplémentaires au-delà de Solvency II (Capitaux, actifs admis en
représentation, etc…); application effective du principe de proportionnalité, et par exemple:
– Autoriser le Look-trough sur prêts intra Groupe
– Modèle interne partiel
– Calibrage du fronting
– ORSA
– Limiter le Look-trough pilier III
– Brigade spécialisée à l’ACPR
Provision d’égalisation à calibrer en fonction des risques effectivement pris (nature, durée…)
– Prise en compte de la volatilité
– Adapter à la durée du risque (et non pas 10 ans fixes)
Développer le tissu de compétences (Emplois) sous réserve du rapport qualité/prix du service
(Rentabilité du gestionnaire assurée à partir de 10 captives en portefeuille.)
– Comptables
– Juristes
– Gestionnaires