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Ministre de lenseignement Suprieur et de la Recherche Scientifique
Universit FARHAT ABBAS Stif
Facult des Sciences de la Nature et de la vie
Dpartement de Biologie Ecologie Vgtale
MEMOIRE
Prsente par : LAMRI Sihem
Pour obtenir le diplme de Magister
Option : Biologie et physiologie vgtale
THEME :
ESPACE VERT URBAIN ET PERIURBAIN DE SETIF : ETAT DES
LIEUX ET PLACE DANS LA GESTION MUNICIPALE
Soutenu publiquement le 12/12/2012
Devant le jury
Prsident : HAFSI Miloud Pr. SNV.UFA.SETIF Rapporteur : TACHERIFT Abd El Malek Pr. SEG.UFA.SETIF Examinateur : BOUDJENOUIA Abd El Malek M.C.A. SNV.UFA.SETIF Examinateur : GHARZOULI Rachid M.C.A.SNV.UFA.SETIF Membre invit(e) : BOULACHEB Nacira M.C.B.SM.UFA.SETIF
Anne universitaire 2011-2012
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SOMMAIRE
PROBLEMATIQUE 01
PARTIE I : Aperue Gnral sur les Espaces Verts
I-1- Espace vert : une notion en volution 04
Une reprsentation ancienne : le jardin 06
Lespace vert aujourdhui 07
I-2- Les biens faits des Espaces verts 07
I.2.1. Effet sur le bien tre des usagers 08
I.2.2. Effets sur la sant physique 08
I.2.3. Effets sociaux 09
I.2.4. Les bienfaits ducationnels 11
I.2.5. Effets su le milieu physique 11
I.2.6. Importance des espaces verts lgard de la biodiversit et lenvironnement 15
I.2.7. Les bienfaits conomiques 16
I-3- Typologie des Espaces verts 18
I.3.1. Essai de typologie 18
I.3.2. Les composantes des espaces verts 20
I-4- La gestion des Espaces verts en Algrie 24
I.4.1. Les normes indicatives damnagements 24
I.4.2. La rglementation algrienne en matire despace vert 26
I.4.3. Les contraintes urbaines rencontres 28
PARTIE II : Cadre dEtude et Mthode dInvestigation
II-1- Aperue gnral sur lvolution spatiale de la ville 29
II.1.1. Situation administrative de la ville 29
II.1.2. Bref historique de son volution 30
II.1.3. Importance socioconomique 34
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II-2- Le milieu naturel 34
II.2.1. Le paysage urbain 35
II-3- Mthode dinvestigation 40
II-3-1- Recensement des espaces verts urbains et priurbains 40
II-3-2- Le diagnostic 40
II-3-3- Inventaire floristique 40
II-3-4- Enqute sociologique 41
PARTIE III : Rsultats et Discussion
CHAPITRE I : Situation et dynamique des espaces verts urbains et priurbains Stif
41
I.1. Caractristiques gnrales et diversit floristique 42
I.2. Situation des espaces verts urbains et priurbains 46
I.2.1. Les espaces verts de proximit des ensembles dhabitat collectifs 46
I.2.1.1. Les aire de jeux 46
I.2.1.2. Les espaces verts aux pieds des immeubles 48
I.2.2. Les jardins publics de quartiers ou squares 51
I.2.3. Les jardins publics 57
I.2.4. Le parc dattraction 72
I.2.5. Les places publiques 82
I.2.6. Les ronds points verts 88
I.2.7. Les cimetires urbains 88
I.2.8. Les arbres dalignements 89
I.2.9. Les espaces boiss priurbains 89
CHAPITRE II : Analyse de lenqute sociologique 91
CHAPITRE III : Lespace vert dans la gestion municipale de la ville 103
III.1. Organisation actuelle du service des espaces verts Stif 104
III.2. Les futurs programmes 110
III.3. Estimation financire des travaux 113
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DISCUSSION GENERALE
1- Quel regard de la ville sur les espaces verts urbains et priurbains 115
2- Un programme daction : le plan vert 117
CONCLUSION 119
Rfrences Bibliographiques 121
ANNEXE A : Liste floristique des diffrents espaces verts urbains Stif 138
ANNEXE B : Enqute sociologique 150
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Introduction
Si le terme espace vert est rcent, la notion quil recouvre existe depuis que les
hommes se sont regroups en village et en ville. Il est appliqu uniquement aux espaces verts
urbains (parc, jardin, squares ), lespace o la ville se prsente et forge son identit ft pour
les urbanistes, celui autour duquel sorganise le bti. Cest la forme partir du quelle se
construit la ville.
La notion despace vert a volu en forme et en chelle travers le temps au point de
devenir un des facteurs les plus importants pouvant influencer la forme de la ville ; des jardins
suspendue de Babylone et les somptueux jardins perses, aux parcs et la diversit des parcs,
cette notion a volue vers le concept de ville-parc et de cit-jardin . Au dbut du
vingtime sicle, (Howard, 1969 in Ali Khodja et Khenoucha 2001) dcrivait sa ville idale
comme tant une ville o les trois quarts de sa surface sont des ceintures vertes vocation
agricole surtout. Depuis les annes soixante, il y a eu une prise de conscience croissante du
besoin de prendre en considration la valeur de lenvironnement dans la politique de
dveloppement des terres et la gestion des ressources associes lvaluation de
lenvironnement urbain.
En effet, la qualit du cadre de vie est maintenant reconnue comme dterminante de
lquilibre physique et psychologique des citadins. La prsence de la nature en ville en
reprsente une composante trs importante par la diversit de ses fonctions : sociale,
psychologique, paysagre, politique, etc. De plus, elle est aussi source de valeur pour les
entreprises : image de marque, cadre de travail du personnel, reprsentation des produits.
Aussi, l'espace naturel des villes constitue une valeur dhabitabilit et de ressource
conomique, conforme au concept de ville durable.
Aussi, lespace vert intra-urbain et priurbain fait de nos jours lobjet dun dbat
parfois conflictuel damnagement selon que lon considre son statut de rserve foncire
ncessaire lextension urbaine et celui de facteur de qualit territoriale. Le problme de
rhabilitation de lespace naturel a t trait trs diffremment entre pays, selon leur histoire
et leur culture. Beaucoup de villes disposent despaces verts anciens quelques fois centenaires
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centraux ou priphriques : parc zoologique, jardins botaniques, parc publics de promenade,
forts rcratives, forts amnages, espaces verts daccompagnement, parc dattraction
classique, etc. Ceux qui ont d faire face la reconstruction de leurs villes aprs la deuxime
guerre mondiale ont pu donner une configuration nouvelle et plus are leurs villes (grandes
rues larges, constructions ares, grands espaces de rencontres, esplanades, regroupement des
zones industrielles,...). Par contre, les pays qui ont gard leurs vieilles cits intactes ont plutt
rhabilit lespace naturel en priphrie par la cration despaces artificiels de loisirs et de
dtente ou lamnagement de sites forestiers.
Ainsi, la part rserve aux espaces verts varie largement dans les zones urbaines
europennes, allant de plus de 60 % de la superficie totale, comme Bratislava (capitale de la
Slovaquie), environ 5 % Madrid (capitale de lEspagne) (Stanners et Bourdeau, 1995).
Mexico, le chiffre tombe 2,2 % (Benavides Meza, 1997). Par rapport au nombre dhabitants,
cela ne reprsente que 1,94 m2/hab., chiffre trs infrieur au 9 m2/hab. recommand par
lOrganisation Mondiale de la Sant (OMS). En Turquie, la moyenne gnrale va de 0,3 10
m2/hab. (Pamay, 1998). Copenhague les espaces verts y compris les espaces et les forts
naturels reprsentent environ 23 %, soit 43 m2/hab. Ce pourcentage correspond celui des
grandes villes comme Paris et New York. Copenhague compte galement 48 arbres
dalignement/km de rue et un terrain de jeux public pour 459 enfants (Juul, 1995). Toulouse
en France, on compte 0,30 m2 despaces verts par habitant, 5 Rome, 13 Berlin, 25
Vienne, 50 Washington, 130 Los Angeles. Au Danemark, la grande partie des espaces
verts publics est administre centralement, par une administration des parcs municipaux. Par
ailleurs, la gnralisation des espaces verts en Europe est de plus en plus le fait du secteur
priv, par exemple dans les coles et les crches o les comits de gestion et de parents sont
de plus en mesure de dcider eux-mmes comment devraient tre grs leurs espaces verts.
Dune faon gnrale, la dynamique de ce patrimoine naturel est lente face une forte
croissance urbaine ; elle est aussi marque par des influences urbaines (pressions foncires,
dgradation, dchets, etc.) de plus en plus fortes, ce qui montre bien que lespace naturel et
lurbanisation ne font que coexister, mais sinfluencent mutuellement. Les travaux dAli
Khodja (2000) raliss sur la ville de Constantine et Bencheikh (2002) sur la ville dEulma
(Stif) confirment cet tat de fait.
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Dans ce contexte l et avec lavnement de lconomie de march en Algrie, il y a
aujourdhui une nouvelle dynamique de dveloppement local durable ; la question est de
savoir dans quelles conditions laction de la municipalit de Stif a des effets positifs ou
ngatifs sur la dynamique de ces espaces? Le dveloppement durable de la ville, tel quil est
conu par les lus locaux, implique-t-il les espaces naturels en tant que nouveau paramtre
l'urbanisme ou de simples assiettes foncires? La rponse ce genre dinterrogation passe
ncessairement par un regard sur leur gestion. Et cest dans ce cadre l que sinscrit cette
tude qui devra apporter des rponses concrtes aux questions poses, et une contribution
significative la connaissance et la comprhension de la dynamique de ces espaces. Dans
cette perspective, nous nous sommes fixs trois objectifs :
1. Raliser une valuation territoriale des espaces verts urbains et priurbains existants. Cette
valuation se fait de deux manire : un premier niveau concernera lidentification de leur
typologie, un second niveau abordera le diagnostic sur leur tat actuel ;
2. Dterminer la vgtation accompagnant chaque infra structure et sa gestion par les
services concerns. Linventaire floristique tabli permettra llaboration dun document
de base sur la flore locale pour une meilleure connaissance du patrimoine naturel de la
rgion par les responsables locaux et les services comptents ;
3. Elaborer une enqute paysagre afin didentifier le comportement des usagers envers ces
infrastructures et de cerner leurs aspirations en matire despace vert en milieu urbain.
Afin datteindre les objectifs fixs, nous avons articuls notre travail autour de trois
principales parties. La premire partie prsente une analyse bibliographique sur les espaces
verts et leurs fonctions.
La deuxime partie constitue une prsentation du cadre dtude qui nous permettra de
connatre les caractristiques de la ville de Stif et les conditions de gestion de lensemble des
espaces verts et la mthode suivie pour leur tude.
Dans la troisime partie, nous tenterons de prsenter les rsultats obtenus lors de cette
valuation territoriale. Nous commencerons dans le premier chapitre par la prsentation de la
situation et ltat des lieux de ces espaces. Le chapitre II sera consacr lenqute effectue
auprs de la population locale. Enfin, nous terminons par une discussion gnrale dans
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troisime chapitre par la construction dun contenu oprationnel de gestion des espaces verts
(enqute paysagre communale, plan vert).
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PARTIE I APERUE GENERAL SUR LES
ESPACES VERTS
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I.1. Espace vert : une notion en volution
Le terme despace vert connat des dfinitions multiples suivants les professions
concernes par ce domaine : Lurbaniste lassimile lespace urbain : en urbanisme, ce terme
dsigne tout espace dagrment plant de fleurs, darbres ou engazonn. Le gazon est un
lment important dans la plupart des espaces verts, facteur d appauvrissement en biodiversit
(Wikipedia, 2012).
Larchitecte parle despace libre ou de lespace extrieur pour dsigner les espaces verts ;
Les services techniques des villes associent les espaces verts aux parcs, aux jardins et aux
squares dune agglomration, quaux plantations en bordures des routes ;
Pour le paysagiste, ce vocable est synonyme de paysage ; il englobe donc toutes les formes et
les structures paysagre. (La circulaire du Fevrier 1973. J.O.du 22 fvrier 1973 France).
Dans un sens plus troit et plus prcis, lespace vert urbain reprsente une catgorie juridique
soumise des rgles de protection et dacquisition diffrentes de celles qui sappliquent aux
espaces verts ruraux (le code forestier, .).
Lapproche conceptuelle de Vilmorin (1976) de la notion despace vert introduit les
concepts despace libre et espace ouvert comme des lments de substitution courante dans
les textes durbanisme. Selon les diffrents acteurs sociaux, lespace libre est en mme temps
un espace ngatif, une rserve, un produit commercial ou source de profit, une valeur
dchange, un espace de conflit, un espace public, un espace vide. Il se dfinit en outre, par
rapport la ville intra-muros et par ses amnagements fonctionnels. Lespace ouvert
correspond des zones non construites en milieu urbain dont la fonction est de souvrir
lespace rural environnant.
Le vocable espace ouvert voque limage ou la notion despace est plus vaste que
celle despace libre . La mesure de la distinction introduit la notion dchelle de perception
de lespace. Lespace libre est davantage associ lespace urbain tandis que lespace ouvert,
plus proche de la priphrie, et en marge du priurbain. La morphologie et la localisation sont
donc deux composantes de la composition urbaine partir desquelles slaborent le concept
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despace vert urbain public. Selon (Bertrand, 1980 in Bekkouche, 1999), la notion de ville
verte avait dj t employe en France par Napolon III.
La cit industrielle, de Garnier en 1917, exalte le rle des espaces verts comme
lments isolants, tandis que la revue de lesprit nouveau fonde par (Le Corbusier, 1920)
transgresse les modes de pense en cours. (Le Corbusier, 1925) dite son ouvrage
urbanisme dans lequel est rapporte pour la premire fois lexpression espace vert .
Des units terminologiques analogues, telles que lenseigne le berceau vert ou le chemin
vert , lont prcd de plusieurs gnrations.
Par ailleurs, le rle de la verdure est port au niveau dautres fonctions urbaines (Le
Corbusier, 1925) et en 1942, la charte dAthnes reprend lexpression espace vert ,
largissant ainsi son utilisation au cercle des professionnels de lurbanisme (Spitz in Ragon,
1960).
En France, la priode aprs guerre est marque par la mise en place dune lgislation
de lurbanisme chargeant lEtat dorganiser son enseignement. La cration de lEtablissement
Public pour lAmnagement de la Rgion de La Dfense contribue lmergence de
lexpression espace vert . Elle est dfinitivement intgre en 1961 aprs son inscription
dans les textes lgislatifs (Vilmorin, 1976).
La notion despace vert a volue donc en forme et en chelle travers le temps au
point de devenir un des facteurs les plus importants pouvant influencer la forme de la ville ;
des jardins suspendus de Babylone et des somptueux jardins perses, aux parcs et la diversit
des parcs, cette notion a volue vers le concept de ville-parc et de cit-jardin . Au
dbut du vingtime sicle, (Howard, 1969) dcrivait sa ville idale comme tant une ville o
les trois quarts de sa surface sont des ceintures vertes vocation agricole surtout (Ali Khodja,
2000).
Depuis les annes soixante, il y a eu une prise de conscience croissante du besoin de
prendre en considration la valeur de lenvironnement dans la politique de dveloppement des
terres et la gestion des ressources associes lvaluation de lenvironnement urbain. A
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travers les sicles la forme ancienne de lespace vert est reprsente uniquement par le jardin
qui a volu dans le temps et dans lespace.
- Une reprsentation ancienne : le jardin
Les jardins existent un peu partout et ils ont toujours t des lieux privilgis de la
rflexion et des rencontres. Ils sont toujours lexpression dune ide et dune matrise de la
nature. Ils se distinguent par leur usage et par les fonctions sociales aux quelles sont rattachs
les espaces quils occupent.
Les plus anciennes pratiques du marachage remontent 4000 ans avant J.C, datation
valable galement pour les plus anciens vergers plants (oliviers, palmiers, figuiers,
grenadiers, vignes). Ds le XIV sicle, lagriculture devient plus importante et riche, et ltat
du jardinage a pris son essor. Au XVII sicle, les traits sur lart des jardins se sparent des
traits sur lart du jardinage. Les vergers et les potagers devinrent lobjet dune attention
spcialise. (Thouin, 1823) qui sest dfini lui-mme comme un cultivateur et architecte de
jardins, dressa un tableau gnral des types de jardins limage de la classification botanique.
Il devisa les jardins en quatre principaux genres : conomique ou lgumiers, fruitiers ou
vergers, botanique et enfin de plaisance ou dagrment. Parmi ces derniers, il distinguait les
jardins de ville, les jardins publics, et les jardins de palais, puis les jardins de genre devin,
anglais ou fantastique, et enfin les jardins de nature champtre, sylvestre pastorale,
romantique ainsi que les parcs et les carrires.
Le nouveau trait darchitecture de parcs et jardins, publi par (Lecoq, 1860), propose
des jardins privs, des amnagements de squares pour les villes et de lotissement de villas
pour les banlieues, des tablissements de bain des formes paysage, et la cration de nouvelles
destinations sociales pour les jardins.
Enfin, nous pouvons citer quelques crations des jardins travers le monde qui ont t
retenues par lhistoire : les jardins dEgypte, les jardins suspendues de Babylone, les jardins
Grecs, les jardins Romains, les jardins Arabo-musulmans, les jardins Italien, les jardins
Franais, les jardins Anglais et les jardins Orientaux. Ils se diffrencient par leurs styles, leur
architecture, leurs ornements et par leurs vgtations.
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- Lespace vert daujourdhui
A la fin du XIX sicle, lespace vert changea dchelle et de fonction, vu le nouveau
contexte et les nouveaux problmes concernant lenvironnement avec la rvolution
industrielle. Beaucoup de parcs urbains et nationaux ont t crs. Traditionnellement, la
notion du paysage tait associe aux sites les plus remarquables, aujourdhui elle concerne
avant tout notre environnement. Quils soient naturels, ruraux, ou urbains, les paysages
contribuent fondamentalement la qualit de vie des citoyens (Voynet, 2000).
I.2. Les biens faits des espaces verts
En milieu urbain, la nature constitue un lment dharmonie qui contribue au pouvoir
dattraction de lespace. Lharmonie et la beaut font partie de lensemble des fonctions de
lespace et peuvent tre un moyen de rconcilier lhomme et la nature dans le but de
dvelopper et organiser leffet dattraction (Simonds, 1961). La nature apparat comme
essentiel dans la fixation et la valorisation de limage de la ville. La reprsentation de la ville
chez les habitants redfinit les principes de composition urbaine dans la mesure o les
structures du lieu priment sur les aspects esthtiques dun espace. Les espaces verts possdent
une grande potentialit pouvant contribuer au dveloppement dune frquentation efficace
de lespace. Goodman (1968) affirme que lespace vert est un lment essentiel pour
dterminer la qualit de lenvironnement urbain et cite trois fonctions quil juge
fondamentales lespace vert savoir :
Lespace vert peut rpondre aux besoins physiques et psychologiques humains ;
Il peut protger et rehausser les ressources naturelles de base (air, eau, sol, vgtation,
animaux) ;
Il contribue au dveloppement conomique.
Quant Robinette (1972), il cite quatre fonctions principales : une fonction
architecturale, fonction esthtique, climatologique et technique. Laurie (1986) dcrit cinq
fonctions :
la premire concerne la sant publique, la seconde fonction est relative la moralit, la
troisime est lie au dveloppement du moment romantique et lesthtique, la quatrime
concerne lconomie. La cinquime est relative lducation. Heckscher (1977) associe
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lespace vert la rcration, au plaisir et aux rencontres humaines. Par contre, Malcolmemery,
1986, In Ali Khodja, 2000) associe lespace vert une fonction biologique et cite de
nombreux et bienfaits quil procure : bienfait ducationnel, bienfait pour lenvironnement et
bienfaits conomiques. Pour Muret et al (1987), lespace vert reprsente une des principales
composantes de lespace extrieur urbain ; ces auteurs mettent laccent sur la fonction
rcrative de lespace vert : du square jusquau grand parc urbain, se sont des lieux de repos,
de promenade et de jeux, ils offrent, en compensation de bti, un quilibre naturel aux
villes .
I.2.1. Effets sur le bien tre des usagers
Daprs des travaux de recherche, des espaces naturels non entretenus ont des effets
rparateurs qui amliorent la sant et le fonctionnement mentaux. Des chercheurs ont
observs que le corps humain ragit physiologiquement la contemplation de la nature et
linteraction avec elle. Des tudes ont attribues cette raction a la dtente, au rappel des
motions positives associs a la nature et a leffet revigorant de la nature sur la fatigue
mentale (Kendle et Rohde, 1995 ; Sorte, 1995 ; Ulrich et Simon, 1986).
Aussi, les aires naturalises ont une incidence sur ltat mentale, lhumeur et le
sentiment de scurit des gens, ce qui contribue a la sociabilit (Kaplan, 1992 ; Kaplan et
Kaplan, 1989). (Ulrich, 1984) a montr que des patients dun hpital qui pouvaient voir des
arbres de leur lit retrouvaient beaucoup plus vite la sant que ceux situs dans lautre aile ne
bnficiant pas dune vue aussi privilgie. En Sude, (Gratin, 1989) a montr que les
moments passs au grand air ont une fonction curative relle pour les patients et les rsidents
des hpitaux, des hospices de vieillards et des maisons de repos. Les individus taient plus
heureux, dormaient mieux, avaient besoin de moins de mdicaments, taient moins agits et
beaucoup plus loquaces.
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I.2.2. Effets sur la sant physique
Du point de vue sant humaine, le jardinage dans un style de vie actif rduit le risque
de maladie coronarienne chez les hommes et les femmes dge moyen et avanc (Pols et coll.,
1977 ; Caspersen et coll., 1991). En outre, il est tabli que le jardinage amliore la tension
artrielle et le taux de cholestrol chez les hommes gs, deux conditions qui sont considres
comme des facteurs de risque dune maladie coronarienne Caspersen et coll., 1991).
En France, la Fdration franaise du paysage et l'Union nationale des entrepreneurs du
paysage concluaient en 2011 que 5 milliards d'euros de dpenses de sant pourraient tre
conomiss chaque anne en France si chacun avait chez lui une vue sur un espace vert. En
effet selon le National Ecosystem Assessment (tude commande par le gouvernement
anglais, faite de 2009 2011 et publie en juin 2011), 340 euros par personne et par an est la
valeur estime pour la sant, d'avoir un logement avec vue sur un jardin ou un parc.
I.2.3. Effets sociaux
Les espaces verts constituent un extraordinaire rservoir de bienfaits sociaux au
service des usagers, ils sont considrs comme des lieux de contact, dchange dides et de
dcouvertes avec les autres personnes qui peuvent sy trouver.
a) Lidentit communautaire
Il est tabli que les milieux urbains qui se caractrisent par le bruit, la foule et la
promiscuit inhibent linteraction sociale et voisinage et empchent lpanouissement dun
sentiment dappartenance communautaire (Sullivan et coll., 1998). La participation la
naturalisation communautaire ainsi que la prsence de la nature dans les communauts
peuvent susciter un sentiment dappartenance communautaire plus fort parmi les participants
et les rsidants.
b) Des donnes anecdotiques
En commentant leurs expriences, les jardiniers communautaires et les bnvoles pour
la naturalisation parlent invariablement des nouvelles amitis quils ont noues et de liens
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dentraide plus solides (Brunson et coll., 1998 ; Berman, 1996 ; Schmeltzkopt, 1996, Lewis,
1992). Lorsque les rsidents dun quartier se rassemblent pour planifier la naturalisation dun
site et y participer, ils apprennent se connatre, coordonnent lorganisation et linteraction
communautaires et partagent un sentiment daccomplissement et de fiert lgard de leurs
ralisations.
Le dveloppement dun sentiment dappartenance communautaire est un objectif
mritoire, mais plusieurs tudes confirment que les communauts homognes apportent un
sentiment de soutient social (Unger et Wandersman, 1985) et sont davantage en mesure de
mettre sur pied des organismes locaux (Kuo et Sullivan, 1998) pour se dfendre contre les
actes criminels (Perkins et coll., 1990). Kweon et coll. (1998) notent galement que parmi les
personnes ges, celles qui interagissent beaucoup socialement prsentant un taux de
mortalit moins lev, un taux de suicide plus faible, une peur modre de crime, une
meilleure sant physique et un mieux tre psychologique.
c) Les actes criminels et la violence :
Il est prouv que la naturalisation urbaine et les jardins communautaires accroissent le
sentiment de scurit, rduisent le taux dactes criminels et attnuent la violence en crant des
sites extrieurs invitants et rconfortants. Une tude mene par ( Brunson et coll, 1998) a
considr la relation entre lecologisation despaces de quartier et le niveau de dtritus, de
vandalisme et dactivits illgales. Ltude a constat que les gens habitant a proximit
despaces verts taient moins susceptibles dparpiller des dtritus et rapportaient moins de
cas de violence sociale et physique dans leurs voisinages que les personnes vivant prs
despaces plus striles.
(Kuo, W.C.Sullivan, 1999) ont nots que dans les quartiers dhabitation qui comptent
beaucoup darbres, le taux de violence familiale est plus faible que dans les secteurs
comparables ou il y a peu ou pas darbres. Les auteurs supposent que des liens de voisinage et
communautaires plus solides, associs a un environnement physique plus naturel , crent
les conditions ncessaires a la solution non violente des conflits et des frustrations. Le jardin
attire les gens qui ladmirent et qui interagissent autour de lui, faisant ainsi de cette portion de
street un lieu plus sur, plus sain, et un point de ralliement du quartier. Ce jardin sinscrit dans
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un mouvement largi visant faire de ce quartier un endroit plus scuritaire et plus sain ou
vivre.
d) Les activits rcratives
Les aires naturalises proposent des activits rcratives passives, comme
lobservation des oiseaux, la photographie et la contemplation de la nature. Toutes les villes
sont confrontes ce dfi doffrir un nombre suffisant dactivits rcratives passives. Des
tudes montrent que plusieurs des activits prfres des canadiens (randonne pdestre,
cyclisme, cours a pied, jogging) pourraient aisment, et peut tre plus facilement, avoir lieu
dans un rseau de parcs qui offrirait divers cadres, entretenus et naturaliss (Granger, 1989,
dans J.Ingram, 1998). Une tude provenant de Halifax confirme, la demande insatisfaite
dactivits passives dans les parcs et ajoute quune plus de grande disponibilit de zones
propices aux loisirs passifs constitue lun des moyens les plus efficaces dencourager une
personne sengager dans une activit spontane et non organise ou a continuer dy
participer (Morley, 1988, dans J.Ingram, 1998).
I.2.4. Les bienfaits ducationnels
Les espaces verts permettent aux usagers de connatre et se familiariser avec les
diffrentes catgories de vgtaux. La nature en ville donne une excellente occasion aux gens
de dcouvrir les principes cologiques et leur inter connectivit. Le temps pass dans un cadre
naturel favorise lapprentissage par exprience. Comme en tmoigne M. Hough (1995),
lexposition au monde naturel la maison plutt que dans un lieu de villgiature est
essentielle au dveloppement dune conscience cologique.
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I.2.5. Effets sur le milieu physique
La vgtation agit sur le climat urbain, elle amliore la qualit physico-chimique de
lair des villes et contribue la rduction des bruits.
a) Modification du climat urbain
La ville (parois verticales, surfaces bitumes, etc.) rflchit et absorbe beaucoup plus
dnergie solaire quune zone rurale. Elle produit galement une quantit significative de
chaleur provenant des activits humaines ; lair est en moyenne de 0,5 1,5 C plus chaud
quen zone rurale, ce qui reprsente lquivalent dune variation de cent trois cents mtres
daltitude.
Lespace vert, par ses composantes, contribue rafrachir lair des villes. Il en
augmente le taux dhumidit. A titre indicatif, on estime quun hectare de htraie ge de 80
ans transpire 3000 m3 deau pendant une saison de vgtation ; aussi, on considre quune
bande verte de 100 m de large entrane une augmentation de 50 % de lhumidit
atmosphrique. Les variations de temprature, enregistres proximit des espaces verts
dune certaine importance, vont contribuer la formation de vent et donc a la ventilation de la
ville.
En fait, cest lvacuation trs rapide, par les rseaux dassainissement des eaux
pluvial qui entrane une scheresse de lair des villes. A titre indicatif, en fort entre 50-70 %
des prcipitations sont vapores alors quen ville prs de 80 % des eaux ruissellent.
b) Diminution du taux de gaz carbonique
Le rchauffement de la plante est lun des plus importants problmes
environnementaux auquel est confronte lhumanit. Lactivit humaine exerce une influence
discernable sur le climat plantaire (Pnue, 1999). Le dioxyde de carbone (CO2) est le gaz
effet de serre qui contribue le plus aux changements climatiques. Aux Etats-Unis, le parc
automobile (220 millions de voitures et de camions) est responsable de 25% de ces missions
(Pnue, 1999). Les vgtaux agissent sur le cycle du carbone la fois par la photosynthse
utilisant le gaz carbonique et rejetant loxygne, lchelle dune ville, les vgtaux
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diminuent efficacement la teneur en gaz carbonique atmosphrique. La quantit de CO2
mobilise par la photosynthse est en effet, environ 15 fois suprieure celle rejete par la
respiration. Ainsi, un hectare de htres gs de 100 ans fixe annuellement une moyenne de
4800 kilos de gaz carbonique. Un seul htre de 100 ans de 25 m de hauteur et dune couronne
de 15m de diamtre peut fixer le gaz carbonique produit par huit cents appartements. En
revanche, leffet de la production dO2 est rduit en ville car lhomme en brle une grande
partie : en 1 an, un homme consomme la production de 20 pica adultes. En effet des tudes
de (Walter, 1950, in Bernatzky, 1929) et 1979) ont montrs que les conifres produisent de 9
15 tonnes alors que les caducifolies produisent de 6-10 tonnes et que 2700 jeunes de htres
produisent 1,7 kg O2/h, 2,4 CO2/h et 900 g H2O/h, soit les besoins en oxygne de dix
personnes par an. La production doxygne varie en fonction des espces, un douglas produit
par hectare (19/ha/an) plus quun chne qui a son tour produit plus que le pin et le bouleau. La
production par unit de surface foliaire montre que le bouleau produit (2,5O2/m2/h) plus que
le htre qui produit plus que lpica et le pin sylvestre (1,2 O2/m2/h).
c) Amlioration de la qualit de lair
La construction, lasphaltage, le transport automobile et lindustrie jouent un rle
important dans la pollution par les matires en suspensions (Environnement Canada, 1998).
Bon nombre du contaminant produits, tels le plomb, le cadmium, larsenic et lamiante, ont
des effets ngatifs sur la sant humaine et le dveloppement cognitif. La vgtation filtre les
matires en suspensions dans lair et dans leau, tandis que les feuilles et les poils absorbants
pigent les polluants atmosphriques et hydriques (Bradshaw et coll., 1995 ; Macpherson,
1991 ; Spirn, 1984).
Lefficacit de la vgtation liminer les polluants atmosphriques dpend du type
de vgtaux et de leur emplacement (Spirn, 1984). Les plantes dans la surface foliaire est plus
grande pigent trs bien la salet et les particules, tout comme celle a enchevtrement serr de
brindilles, corce rugueuse et feuilles duveteuses. Toutefois, ce phnomne, li la
cration de flux atmosphrique qui dpend surtout du volume foliaire et sapplique en premier
lieux aux grand parcs, centres villes, et aux bandes boises utilement places autour des
usines. Un abondant dpt sur les feuilles des arbres peut aussi devenir une gne. Ainsi les
vgtaux persistants, filtrant lair en permanence ce voient leurs feuilles ou aiguilles se
-
charger fortement de polluant. Contrairement aux espces feuilles caduques qui sont peu
adaptes aux atmosphres trs pollues des centres villes, il est estim de 300 kilos une
tonne par hectare et par an, la quantit de poussire filtre par les vgtaux. Ces variations
sont, en partie, lie la qualit du feuillage, les feuilles immobiles (paulownia, catalpa, ),
ou piderme duveteux (marronnier, orme, ) filtrent beaucoup plus que les feuillages lgers
(robinier, frne, ) ou piderme lisse (platane, ).
Par ailleurs, les feuilles des arbres interviennent sur les poussires tant par effet
arodynamique, que par captation. Leffet arodynamique est li la rugosit de la masse
verte qui agit comme brise-vent, freine le vent et engendre les turbulences au niveau des
houppiers. La Captation provient de la sdimentation des plus grosses particules sur les
parties les plus hautes de larbre. Les particules se collent aux limbes des feuilles par des
phnomnes lectrostatiques.
d) Amlioration de la qualit de leau
Les aires naturelles, surtout les marcages, peuvent servir de systme de filtration
deau, assurant ainsi labsorption de substances nutritives et llimination de polluants. Au
Mississipi, des chercheurs ont not que 0,4 hectare de jacinthes deau absorbait 1600
kilogrammes dazote, 360 kilogrammes de phosphore, 12300 kilogrammes de phnols et 43
kilogrammes de mtal-trace trs toxique (Hough, 1995). Aussi, dans ces espaces, les eaux
pluviales sinfiltrent dans le sol et alimentent la nappe phratique, ce qui diminue leur
ruissellement dans les zones revtues. Lorsquil pleut abondamment, ces eaux sont parfois
dtournes vers un systme de traitement des eaux uses ; il en rsulte une surcharge du
systme qui dverse alors des eaux uses non traites dans les lacs et les affluent. En outre, les
eaux de pluie qui scoulent dans les rues de la ville vers les collecteurs deaux pluviales
transportent des particules, des pesticides, des huiles, de graisses, des mtaux lourds, du
caoutchouc et des dchets.
e) Lespace bois comme filtre microbien
Lair ambiant contient des micro-organismes pathognes ou non pour les vgtaux, les
animaux, et lhomme. Ces micro-organismes reprsent par la microflore saprophyte
-
(Baccilus sp, Micrococcus sp, et autre) et la microflore pathogne issue des individus malades
et/ou porteurs (Streptocoques, Staphylocoques, Bacille diphtrique, Virus de la grippe, etc).
Ces germes sont transports par adsorption des poussires et par arosols contamins. En
milieu urbain, le nombre de germes/m3 dair dpend de laration du lieu, du nombre de
personne rassembls et de la nature du lieu (vgtalis ou non). Des tudes en France
montrent que le nombre de germes par m3 dair est de 4 000 000 dans un grand magasin
parisien, 580 000 dans un grand boulevard, 88 000 aux Champs Elyses, 1 000 au parc
Montsouris et de 50-55 dans la fort de Fontaine Bleu (ENSP, 1984).
f) Effets sur le bruit
Dans la ville, les espaces verts agissent sur la propagation du son en absorbant une
partie du signal, en modifiant les caractristiques ou en crant des phnomnes dchos. La
propagation du son est caractrise par son intensit qui est mesure par le dcibel (dB), et par
sa frquence (htz), et selon ces deux critres le niveau sonore varie dun endroit un autre. Il
est estim que la rduction due 1 cran vgtal complet sur talus, comprenant arbres et
arbustes, dune largeur de 30 m et dune hauteur de 15 m, est de lordre de 6-8 dcibels. Ceci
correspond une sensation de diminution de 30-40 %. Les arbres aux feuilles grandes et
coriaces, orientes perpendiculairement aux sources de bruits, seraient les plus efficaces. Les
rsineux nauraient, pour leur part, quun effet limite.
Lamortissement du son est fonction des obstacles rencontrs. Dans lair, il est
denviron 7-8 dB par km. Ceci variant en fonction de la temprature et du vent, le sol
contribue galement cette rduction, un sol poreux augmente lefficacit de la protection
pour les basses frquences. Lefficacit des crans vgtaux dpend de :
La hauteur et lpaisseur de lcran ;
La densit de la matire vgtale ; dans une fort, la propagation du son est de 4-
6db/30 m, par contre dans une haie dense elle est de 10-15db/30 m) ;
La nature des espces, celle-ci joue un rle faible selon Cook et Van Haverbeck
(1970) : Tilia cordata (4-6db), Rhododendron, Fagus sylvatica (6-8 db), lAcer
pseudoplatanus (10-12db) ;
La frquence des sons ;
Lassociation avec des crans inertes ;
-
En plus de lattnuation de la propagation du bruit, la vgtation permet de dvier les
courants froids, ainsi une haie plante devant une maison dtourne les vents sur les cots, ce
qui protge considrablement la faade expose.
1.2.6. Importance des espaces verts lgard de la biodiversit et lenvironnement
En dehors de leur rle de dtente et daccueils pour les habitants, les espaces verts
particulirement les parcs, les jardins et les forts, sont souvent visiblement riches en
biodiversit : il sagit des principaux habitats des vgtaux et des animaux (insectes, oiseaux
et mammifres) qui constituent le patrimoine biologique urbain.
1.2.7. Les bienfaits conomiques
De point de vue conomique les espaces verts contribuent au dveloppement du
tourisme et la cration demploi, ils ont des retombes sur les budgets municipaux et la valeur
foncire des immeubles rsidentiels et commerciaux.
a) La gestion de leau
La vgtation contribue dans lamlioration de la qualit des eaux de pluie, car elle
absorbe la plus grande partie des prcipitations qui sont transportes dans latmosphre par
vapotranspiration ou sinfiltrent dans le sol. Entre 5-15% seulement de ces prcipitations
scoulent de ces surfaces (Bernatzky, 1983). Par opposition, environ 60% de la pluie qui
tombe sur les surfaces revtues se transforme en eaux de ruissellement et est achemine vers
le rseau de collecte des eaux pluviales et le rseau d'gouts pluvial municipaux. Un
ruissellement accru se rpercute galement sur la qualit de l'eau, selon recherche, les aires
naturalises peuvent permettre aux municipalits de raliser des conomies considrables en
rduisant le volume des eaux de ruissellement qui, autrement, devraient tre traites au moyen
de systmes coteux, et d'amliorer en outre la qualit de l'eau. Les arbres rduisent
lcoulement de leau pluviale, des tudes ont montrs qu Milwaukee (Etas-Unis) ou les
arbres urbains couvrent 16% de la ville, les arbres rduisent lcoulement des eaux pluviales
de 22% (Macdonald, 1996).
-
b) La valeur de proprit
Il est tabli galement que la nature en ville augmente la valeur de la proprit
(Hawken et coll., 1999 ; Peck, 1999). Ce facteur reflte la volont des consommateurs de
payer pour les avantages d'une nature avoisinante, comme des possibilits ludiques et
rcratives, la protection contre les regards indiscrets et la valeur esthtique. Selia et
Anderson (1982) ont not que la moyenne estimative du prix de vente des maisons construites
sur des terrains boiss Atlanta tait suprieure de 7% celle de maisons comparables bties
sur des terrains sans arbres. Columbus en Ohio, les proprits situes en face d'un parc
paysag taient vendues en moyenne un prix suprieur de 1 130 $US celui de btiments
semblables situs un pt de maisons plus loin (Weicher, Zerbst, 1973). More et coll. (1988)
ont constat que le prix de vente d'une maison se trouvant 20 pieds d'un parc sera suprieur
de 2 675 $US celui d'une maison situe 200 pieds plus loin. Ils affirment galement que les
parcs paysags contribuent davantage la valeur de la proprit que les parcs vous des
activits rcratives intensives. Selon une tude sur Boulder au Colorado, la valeur d'une
maison diminuait de 4,20 $US pour chaque pied la sparant d'un espace vert (Corrill et coll.,
1978).
c) La conservation de lnergie
La vgtation a un effet rgulateur sur les tempratures, ce qui peut entraner des
conomies d'nergies notables (Bolund et Hunhammar, 1999 ; Peck et Callaghan, 1999 ;
MacDonald, 1996 ; Gangloff, 1995 ; Heisler et coll., 1995 ; Laverne et Lewis, 1995 ;
McPherson et coll., 1995 ; Dwyer et coll., 1992 ; Dwyer, 1991 ; McPherson, 1991). Les arbres
font office de coupe-vent qui rduisent les besoins calorifiques en hiver, jettent de l'ombre en
t et limitent l'utilisation d'un climatiseur (Laverne et Lewis, 1995). Heisler (1986) signale
que les arbres rduisent ainsi les frais de chauffage de 10% 15% et les cots de
climatisation, de 20% 50% en t, en raison de l'ombre et de la fracheur dus
l'vapotranspiration.
En outre, la vgtation aide attnuer l'effet d'lot thermique urbain (Peck et
Callaghan, 1999). L' lot thermique urbain se dfinit par la diffrence de temprature entre les
zones urbaines et les quartiers excentriques. Cette diffrence est en grande partie attribuable au
-
fait que les surfaces rflchissantes dures, comme le bton, renvoient l'nergie solaire dans
l'atmosphre sous forme de chaleur, tandis que les surfaces vgtalises absorbent cette nergie
et en utilisent 80% pour crer et nourrir la biomasse. La vgtation ne rflchit que 20% de
l'nergie solaire dans l'atmosphre. Ces diffrences de temprature sont plus marques le soir,
lorsque la chaleur se dissipe dans les zones suburbaines et rurales. Par opposition, la chaleur
rflchissante des structures en bton, la chaleur provenant des industries, des vhicules
automobiles et des dchets ainsi que les niveaux accrus de pollution atmosphrique augmentent
la temprature jusqu' 8 C de plus que dans les zones priphriques.
Selon McPherson et coll. (1994), l'augmentation du couvert forestier de 10% (trois
arbres de plus par immeuble) Chicago rduirait la consommation totale d'nergie de
chauffage et de climatisation de 5% 10% (McPherson, 1994). Dautre part, Akbari et coll.
(1988) estiment que la plantation de trois arbres additionnels par immeuble aux tats-Unis
permettrait de rduire les cots de l'nergie hauteur de 2 G$ par anne.
Le projet American Forests Urban Ecological Analysis (UEA) a constat que la fort
urbaine actuelle de Milwaukee, au Wisconsin, permet de rduire les cots de l'nergie de 650
000 $US l'an, en raison de son effet de refroidissement en t. Il en ressort aussi qu'un arbre
additionnel plant un endroit appropri prs de chaque maison augmenterait ces conomies
1,5 M$US. Austin, au Texas, les conomies ralises grce aux arbres sont encore plus
grandes selon le projet UEA qui les value 6,3 M$US. videmment, les conomies
d'nergie hivernales et estivales varient beaucoup selon le climat (Environnement Canada,
1998).
Dwyer et coll. (1992) soulignent que ces conomies ne se concrtiseront que si les
arbres et la vgtation sont plants de faon conforme; sinon, les cots pourraient augmenter.
titre d'exemple, les cots de climatisation et de chauffage annuels d'une maison type
Madison, au Wisconsin, passeraient de 671 $US pour une conception haut rendement
nergtique 700 $US, sans arbres, puis 769 $US si des arbres bloquent la lumire du soleil
en hiver et assurent un peu d'ombre en t (McPherson, 1987, in Dwyer et coll., 1992).
-
I.3. Typologie des espaces verts
I.3.1. Essai de typologie
Dans son acception la plus large, les espaces verts recouvrent toutes les ralisations
vertes urbaines : les parcs, les jardins, les squares, et mme les plantations dalignement et les
plantations daccompagnement ; Autrement dit, ils peuvent comprendre toutes les superficies
vertes urbaines, priurbaines et rurales, y compris les massifs forestiers, les coupures vertes,
les zones dactivits agricoles ou des espaces naturels. Ils peuvent tre classs, entre autre, de
la faon suivante :
Espaces verts en zones dhabitation : ZAC, lotissement, habitat collectif ;
Espaces verts indpendants : parc urbain, jardin, square de quartier ;
Espaces verts lis un quipement : place, esplanade, ensemble autoroutier, routier,
sportif, de loisirs, industriel, hospitalier, scolaire.
Coronio et Muret (1976) distinguent, quant eux, les types suivants : espaces verts
suburbains et urbains.
a) Les espaces verts suburbains
La vocation principale de ce type despaces verts est de crer des transitions entre la
ville et la campagne. Il comprend les espaces verts suburbains privs (forts privs), les
espaces verts suburbains publics amnags (les bases de plein air et de loisir, cas de la fort
de Bainem et de Bouchaoui dAlger), et ou non amnags tel que les forts et bois. Dans ce
dernier cas, on peut citer :
La fort promenade tel que la peupleraie de Bousselem Stif, qui constitue une aire
de dtente quipement lger ;
La fort normale telle que la fort de Zenadia Stif et dont laccueil du public est trs
limit.
-
b) Les espaces verts urbains
Ils comprennent les espaces privs, dont profitent visuellement les habitants et les
espaces publics. On en distingue : les jardins, les espaces verts publics spcialiss et/ou non
spcialiss.
- Les Jardins
Le jardin est un espace de terrain habituellement clos, et qui comprend les jardins
privs et les jardins publics tel que le jardin El-Amir Abdelkader (ex. jardin dOrlant) et le
jardin Raffaoui Sad de Stif. Selon leur utilit, on distingue divers types de jardins :
Le jardin verger compos par les arbres fruitiers ;
Le jardin potager : lieu de production de lgumes (potager du Roi du chteau de
Versailles en est un exemple) ;
Le jardin dagrment, compos par des alles pour les promenades, des bassins pour
bagnards estivales, les pelouses et les pergolas.
- Les espaces verts publics spcialiss
Ce type despaces verts englobe les parcs dattractions (priv et public : cas du parc
dattraction urbain de Stif), zoo, cimetire urbains, quipements scolaires, quipements
sportifs polyvalents (jardin des sports Chellal Tayeb de Stif) et les jardins botaniques (jardin
dEssais El Hamma dAlger).
- Les espaces verts publics non spcialiss
On retrouve dans cette catgorie, les espaces verts linaires (boulevards, et avenues
plantes, cheminement pitonniers, squares, places publiques, esplanades, jardins de quartiers,
espaces de jeux pour enfants, etc.).
-
I.3.2. Les composantes des espaces verts
Un espace vert renferme plusieurs lments constitutifs o chacun deux contribue par
sa beaut et son importance dont la combinaison forme une grande harmonie. Ces lments
peuvent tre diviss en deux principales catgories : les lments intangibles et les lments
tangibles.
I.3.2.1. Les lments intangibles
La forme extrieure dun espace vert dpend de la couleur, la texture, la lumire et
lodeur. Les couleurs permettent par leurs teintes de distinguer les objets et les espaces, de
distinguer une chose dune autre par leffet de caractrisation. Elles placent optiquement les
objets, les surfaces ou les constructions, et donnent un effet dlargissement ou de
rtrcissement, dassombrissement ou de clart, de chaleur ou de froid. La texture est la forme
globale du paysage que nous dcouvrons. La lumire est un facteur dterminant de lespace
qui rsulte de lclat du soleil, comme elle peut tre complte par un systme dclairage.
Lodeur peut tre considrer comme un langage symbolique des fleurs des plantes ; elles
permettent de masquer les odeurs enveloppantes de la rue.
I.3.2.2. Les lments tangibles
Ces lments renferment les plantes qui forment llment le plus marquant et le plus
essentiel de lespace vert, le mobilier, leau, le sol, les murs, les cltures et les aires de jeux.
a) Les plantes
Il sagit de toute la couverture vgtale. On peut rencontrer trois niveaux : des
buissons dont la taille ne dpasse pas 1,50 m (ce sont gnralement des couvres sols), des
arbustes qui peuvent slever jusqu' 4 m de hauteur et des arbres dont la hauteur peuvent
atteindre plus de 15m.
- Larbre : larbre dans la ville, plant le long des routes, aux abords des canaux dans un
jardin ou dun parc, joue des rles multiples qui sont loin de se limiter sa fonction
-
esthtique. Il a un effet antipollution , notamment en stabilisant la quantit de dioxyde de
carbone (CO2) de lair et en diminuant les bruits de la ville. En t, les arbres apportent
ombrage et fracheur et servent dcran contre les vents et les poussires. De nombreuses
espces danimaux y trouvent abri, logis et une voie de pntration dans la ville qui favorise la
biodiversit. En ville les arbres sont face des conditions peu favorables auxquelles ils ne
peuvent chapper : un volume de terre restreint qui ne permet pas un bon dveloppement des
racines, une disponibilit en eau qui peut manquer, une temprature de lair plus leve que
dans les milieux ruraux, de la pollution atmosphrique, des attaques dinsectes, de
champignons ou dautres parasites. Malgr leur immobilit, les arbres sadaptent, mais parfois
laccumulation de facteurs dfavorables les affaiblit au point de les faire disparatre.
On distingue gnralement deux grandes utilisations de larbre savoir : arbres
dornement utilis en alignement ou dispers dans les parcs, les jardins, les squares. Les
arbres dornement ne sont en gnral utiliss quen petit nombre en raison des dimensions de
la majorit des jardins. Leurs choix se dterminent en fonction des critres dvelopps dans
le dcor vgtal et qui sont : la hauteur, le port, la couleur du feuillage et des fleurs, et les
fruits ventuellement.
- Les plantes grimpantes
Le dcor vgtal ne serait pas complet sans les arbustes appels plantes
grimpantes , elles sont utilises pour leur caractre grimpant pour tapisser les parois
minrales et les sols contre lensoleillement et pour rduire lblouissement, comme elles
peuvent former des pergolas. Les plantes grimpantes poussent droit ou a ramper, elles se
dveloppent autour de leurs supports et sy accrochent. Dans la nature, ce support leur est
offert par une plante voisine plus haute comme un tronc darbre, une pierre, ou un rocher.
Dans un jardin, lhomme leur procure divers appuis de bois ou de mtal. Dune manire
gnrale les plantes grimpantes jouent un rle protecteur, esthtique et offrent un abri durant
les jours ensoleills dt.
-
- Les haies
Au jardin, une haie a dabord un rle utilitaire : elle sert dlimiter, soit lensemble du
jardin, soit lune ou lautre de ses diffrentes parties. Contre le vent, elle est plus efficace
quun mur, ce dernier provoquant, derrire lui, des tourbillons souvent nfastes alors quune
haie tamise le vent. De plus un mur ne pourrait atteindre la hauteur des peupliers dItalie ou
de certains conifres utiliss comme brise vent. La haie a un rle dcoratif, lintrieur du
jardin, elle fait appel des vgtaux moins hauts comme le lonicera ou le romarin. On en
distingue plusieurs types de haies : haies basses (jusqu' 1m de hauteur), haies moyennes (1-
2m) et les haies hautes (2m et plus).
- Les rosiers : la rose est la fleur la plus apprcie par excellence, elle a plusieurs faons
dattirer les regards des usagers : la couleur, le parfum et la forme.
- Le gazon
Le gazon est un tapis obtenu par une espce ou une association despces (2-.3 de la
famille des gramines essentiellement), dont la hauteur ne dpasse pas 3-5cm ltat naturel
ou aprs tonte. Il prsente laspect visuel est compact, uniforme, homogne, structure
rgulire, cest un lment essentiel du jardin dagrment tant pour des motifs voque et
suggre la dtente. En fonction de lentretien, il est possible de subdiviser le gazon en gazon
fin et gazon moyen.
Le gazon fin est constitu de plantes feuilles petites, serres. Il est ras et reoit de trs
nombreux soins : toutes rgulires (2 3 fois par semaine en priode de vgtation), arrosage,
engrais, perforations, scarification, Les exemples de ce type de gazon sont le green de golf,
le jeu de boule, les tennis, etc. Le gazon moyen est un plus grossier, moins homogne, il
reoit des soins moins intensifs. La hauteur est moins rase et moins continue. Cest le cas des
parcours de golf, des terrains dhonneur de sports, les surfaces vertes des parcs urbains.
-
- La pelouse
En termes despace vert, la pelouse est dfinie comme un tapis tendu plus ou moins
rgulier dominante de gramines. La tonte est lentretien dominant avec des soins plus
extensifs que dans le cas du gazon ; la composition floristique peut voluer trs notablement
dans le temps. Des classes dentretien peuvent galement tre dfinies :
Pelouses soignes : terrains dentranement de sports, plaines de jeux.
Pelouses entretien rduit : espaces verts pri-urbain ; daccompagnement, de voiries
suburbaines.
- La Prairie
La prairie est une ralit rcente en espaces verts urbains. Deux facteurs concurrents
son installation : des raisons cologiques et des raisons matrielles (comme la rduction des
budgets dentretien). Par dfinition, la prairie dsigne tout cosystme en grande partie ou
totalement dpourvue darbre et recouvert dune vgtation basse, continue o les gramines
dominent. Lentretien principal est la fauche.
b) Leau : se sont en gnral : les fontaines, les cascades, et les jets deau, qui donnent une
qualit distincte a lespace.
c) Les murs et cltures : ils assurent une fonction de barrire physique. Le choix dune clture
doit tenir compte de lenvironnement existant. Elle existe en diffrents matriaux tels que le
bois, le mtal et le ciment.
d) Le Sol : cest le support et la source dlments nutritifs pour la plante.
e) Le mobilier urbain
Par le terme de mobilier urbain, on dsigne tous les objets utiliss dans lespace
collectif. Il est constitu dlments fixes ou amovibles disposs en vue de servir les usages. Il
-
contribue amplement lamlioration du cadre urbain et de limage de la ville ; chaque
besoin correspond un meuble urbain bien dtermin. On peut citer comme exemples :
La propret du quartier exige lexistence de corbeilles ;
Le besoin de se reposer ncessite des siges, des bancs, etc. ;
Les impratifs de la scurit imposent les signaux de voiries, etc.
Il convient autant que possible de choisir des lments qui prsentent des qualits de
durabilit, de commodit et desthtique suffisantes. Lquipement de lespace vert consiste
en de multiples mobiliers tels que les bancs, les siges, les sculptures ornementales, poteaux
dclairage, corbeilles a papiers, etc.
I.4. La gestion des espaces verts en Algrie
I.4.1. Les normes indicatives damnagement
La normalisation, si pratique en certains domaines, est, il faut laffirmer demble,
inapplicable en matire despaces verts autrement que comme une srie dordre de grandeur
qui jalonneront la dmarche de la rflexion dans ce domaine. En Algrie, la protection de
lenvironnement ntait rgie par aucune loi. Ce vide juridique ft combl par la promulgation
de plusieurs textes de loi et de dcrets parmi lesquels nous pouvons citer la circulaire
interministrielle du 31 octobre 1984 fixant les normes minimales indicatives pour la
ralisation despaces verts en Algrie comme suit :
Espaces verts inter quartiers (squares, jardin publics) : 4 m2/habitant ;
Espaces verts daccompagnement pour les ensembles dhabitations : 6,80 m2/habitant
rpartir comme suit :
Espaces verts rsidentiels plants : 1,80 m2/habitant ;
Aires de jeux :
Jardin denfant pour enfants de moins de 4 ans : 0,2 m2/habitant ;
Jardin denfant pour enfants de 4-10ans : 0,8 m2/habitant ;
Aires sables pour jeux libres : 0,50 m2/habitant ;
Plaines de jeux pour enfant au-dessus de 10 ans : 3 m2/habitant.
-
Espaces libres homognes de rencontre sous forme de placettes, alles de
promenade, boulevards : 0,5 m2/habitant ;
Arbres dalignement sur la voie publique :
A lintrieur des agglomrations : prvoir lespacement dun arbre tous les 5 m ;
Sur les voies grande circulation : prvoir lespacement dun arbre tous les 10 m ;
Espaces verts situs autour des difices publics et lintrieur des structures
vocation socio- conomiques et culturelles dont les zones industrielles : 10
m2/habitant. Ces types despaces verts doivent bnficier dune plus grande attention
de la part des autorits concernes par leur mise en valeur et leur ralisation concrte,
ils se distinguent par labsence de statistiques.
Globalement, daprs ces chiffres indicatifs, la situation actuelle des espaces verts en
Algrie est loin de rpondre la demande des habitants compte tenu la forte croissance
urbaine observe ces dernires dcennies. Elle demeure proccupante surtout au niveau des
agglomrations urbaines. Cest ainsi que les superficies consacres ces types despaces sont
nettement insuffisante. A Stif, titre dexemple, la Conservation des Forts (1999) avance la
situation suivante : 1,5 m2/habit en 1984, et 1.72 m2/habitant en 1988 au niveau de la wilaya
de Stif, contre une norme minimale internationale de 10m2/habit. Daprs un chercheur
franais, les surfaces plantes ne sont pas exactement des espaces verts publics et prsentent
moins dintrt si elles sont infrieures 1000 m2. Le chiffre optimum, quant aux possibilits
dutilisation, de ralisation, se situe entre 10 et 30 ha.
Daprs une enqute, ralise par lAgence Nationale pour la Protection de la Nature
en 1994, travers tout le territoire national, on retiendra une superficie trs insuffisante,
value 1 826 ha, alors que les besoins rels sont de 47 805ha, soit un dficit de 45 978,1
ha. En dautre terme, nous constatons que 96,2 % des besoins en ces espaces ne sont pas
couverts aux quels sajoute une rpartition spatiale inquitable par rgion. La superficie
rserve ces infrastructures est plus importante dans les wilayas du nord, moindre dans les
hauts plateaux et presque inexistante au Sud. Daprs les donnes portes dans le tableau
suivant, on remarque que la wilaya dAlger occupe la premire place avec prs de 21 %, puis
la wilaya de Oum El Bouaghi, Constantine, Mascara, Oran, avec moins de 10% (% tir
partir de la banque de donne sur les espaces verts en Algrie de lANN (1995).
-
Tableau n 1 : Rpartition des espaces verts par wilaya (ANN, 1995)
Wilaya Alger Oum El
Bouaghi
Constantine Mascara Oran, Tipaza, Ain
Defla
Jijel Tiaret Autres
% 20.6 8.1 6.8 6.7 5.4 4.7 3.7 40.6
Agence nationale de conservation de la nature (1995)
I.4.2. La rglementation algrienne en matire despaces verts
Afin de faire prendre conscience aux citoyens de la ncessit de protger les espaces
verts amnags et de les utiliser rationnellement, de nombreux textes caractres lgislatif et
rglementaires existent, et traitent de lamnagement du cadre de vie, de la protection de la
nature et de lamnagement des espaces verts, il importe de respecter et de concrtiser ses
indications sur le terrain, en les appliquant directement ou en les adaptant par des
amendements. On peut distinguer, entre autre :
- La circulaire (MUCH) rfrence N 5268/BODG/83/34H.3.2.1. 1386/H.1 en date de
05/03/83 relative lamnagement des lotissements.
On relve que :
Le groupement de 50 300 logements reprsente un ensemble de plusieurs lots
comprenant un rseau interne de circulation (liaisons, dessertes), des aires de
stationnement, des espaces semi-publics amnags (aires de jeux, espaces verts), ainsi
que des commerces de premire ncessit ;
En ce qui concerne les voiries et les espaces libres, on peut nanmoins distinguer selon
les cas, les types despaces suivants : les aires de jeux et espaces verts. Lemprise des
espaces devra tre calcule sur la base minimum de 1,5 m2/habitant pour les espaces
de jeux ; les besoins seront valus sur la base minimum de 2 m2/habitant pour les
espaces verts.
-
- La circulaire ministrielle (MUCH) n 9256/BODG/83/H.1/366/H3 du 29/11/1983 relative
Promotion et lamnagement des espaces verts
Dans ce cadre, les diffrents plans doccupation du sol (PUD, plan ZHUN, plan de
lotissement) prvoient en fonction de normes, la localisation et le dimensionnement
despaces verts, daires de jeux ainsi que leur protection, conservation et amnagement.
- Arrt ministriel du 05/03/1984 Portant cahier des charges type relatif ladministration
des zones industrielles
Il stipule dans son article 1 que :
Les btiments quels que soient leurs destinations, les terrains, mme sils sont utiliss
sous formes de dpts, doivent tre amnags et entretenus de manire prserver la
propret et laspect de lenvironnement ;
Les espaces libres intrieurs et notamment les marges de reculement doivent, autant
que peut le permettre la nature du sol, tre amnags en espace vert et ventuellement
en aire de loisir suivant les dispositions prvues aux dossiers de lotissements.
- La loi n90-08 du 07/04/90 relative la commune
Dans le chapitre V (Urbanisme, infrastructure et quipements), larticle 94 stipule que
lors de limplantation des diffrents projets sur le territoire de la commune, lAssemble
Populaire Communale (APC) doit prendre en considration la protection des terres agricoles
et des espaces verts. Alors que dans le chapitre VI (hygine, salubrit et environnement),
larticle 108 stipule que la commune prend en charge la cration et lentretien despaces verts
et de tout mobilier urbain visant lamlioration du cadre de vie.
- La loi 90-29 du 1/12/90 : Amnagement et urbanisme Section 3 (P.O.S).
Larticle 31, en terme du respect des dispositions du PDAU et le P.O.S, fixe de faon
dtaille les secteurs concerns par la forme urbaine, lorganisation, les droits de construction
et dutilisation des sols, dtermine les rgles concernant laspect extrieur et les constructions
-
et dlimite lespace public, les espaces verts, les emplacements rservs aux ouvrages publics
et installations dintrt gnral, ainsi que les tracs de circulation.
I.4.3. Les contraintes urbaines rencontres
En Algrie, les conditions de croissance des infrastructures naturelles urbaines et
priurbaines sont fortement influences aussi bien par des contraintes lies la gestion que
par celles dorigine humaine.
a) La pression foncire
Le maillage vert, bien que diversifi, est dans son ensemble, fragment et soumis
une pression humaine croissante qui le fragilise. Depuis 1950, le pourcentage de la population
vivant en zones urbaines augmente rapidement et le manque despaces pousse construire sur
les espaces verts. A Mexico la part des espaces verts dans la ville diminue denviron 3,7 %
par an. Les espaces verts sont souvent remplacs par des difices, en particulier dans les
quartiers des pauvres de la ville (Chacalo et al, 1996). En Algrie, ce phnomne fut observ
travers plusieurs villes (Alger, Constantine, Stif, etc.), la presse nationale ne cesse de le
signaler.
b) Des contraintes sociales
Les actes de vandalisme commis sur les espaces verts (pitinement des pelouses, casse
des branches darbres, particulirement sur les arbres fruits comestibles (micocoulier,
mrier) constituent une contrainte sociale aussi importante que larrachage illgale des arbres
touchs par la ralisation dun projet de construction (individuel et/ou collectif) lintrieur
du tissu urbain et qui ne sont jamais ou rarement remplacs en fin de chantier. Des contraintes
aux quelles font face quotidiennement les gestionnaires de ces infrastructures naturelles.
-
c) Des insuffisances techniques
Labsence de personnel spcialis au sein des quipes, charges de la gestion des
espaces verts, est une contrainte qui entrave le suivi, lentretien et del la bonne tenue de ces
quipements urbains travers le pays.
-
PARTIE II CADRE D'ETUDE ET METHODE
DINVESTIGATION
-
II.1. Aperue gnral sur lvolution spatiale de la ville
II.1.1. Situation Administrative
La commune de Stif se situe au Nord-Est de lAlgrie une altitude de 1085 m.
Selon la loi n84/09 du 04 fvrier, relative lorganisation territoriale du pays, la commune
de Stif est limite :
Au Nord par la commune dEl Ouricia ;
A lEst par la commune dOuled Saber ;
Au Sud par les communes de Mezloug et Guedjel ;
A lOuest par la commune dAin Arnet.
Elle stend sur une superficie de 127,30 km2 pour une population estime 248,474
habitants, soit une densit de 1952 habitants/km2 avec un pourcentage dmographique gal
3,32 % entre 2001/2002. Cest une rgion vocation agricole ou les cultures cralires
prdominent. La superficie utilise par l'agriculture est de 9098 ha, soit 72 % de la superficie
administrative totale de la ville. La superficie agricole utile occupe 8 428 ha, soit 92,6 % des
terres agricoles, alors que les espaces forestiers ne dpassent pas 7 % et sont reprsents
principalement par la fort priurbaine de Znadia et la fort ripisylve de Boussalem.
Tableau n02. Rpartition gnrale des terres de la commune de Stif.
Superficie utilise par
lagriculture (SAU)
Exploitation
forestire
Terres improductives, non affectes
lagriculture
Superficie
totale de la
commune (ST)
Y compris le
domaine public
Terres urbanises,
industrielles et autres
9098 872 638 2 092 12 700
71,6 % 6,9 % 5,0 % 16,5 % 100 %
Direction des Services Agricoles de Stif
-
II.1.2. Bref historique de son volution
Stif a connue une succession de civilisation humaine ds les premires cultures
prhistoriques, le site de An-Hanech a vu apparatre les premiers contacts de lhomme du
palolithique infrieur quand aux premires priodes historiques et avant lpoque romaine,
peu de repres archologiques ont confirmes lexistence dune grande cit, seule
lappellation ancienne d Azdif qui pourrait indiquer par ces origines puniques, une
occupation prromaine.
Sitifis ville romaine a donc t fonde lpoque de lempereur Nerva la fin
du premier sicle (96-97 aprs J.C) sous le nom officiel : Colonia Nerviana Augusta Martialis
Vtranorum Sitifiensium; la ville est dcrite comme colonie par plusieurs anciens ouvrages
tels que "la gographie de Ptolme", "litinraire dAntonin", "la table de Penttinger", etc.
Les recherches effectues dans la priphrie de la ville entre 1959-1966 ont dgages
certains monuments civils et religieux (les Ncropoles, les temples, les quartiers civils et le
cirque) ; le dveloppement urbain a commenc partir du deuxime jusqu la fin du
troisime sicle, la date laquelle lempereur Diocltien dtacha la partie orientale de la
Mauritanie csarienne pour crer une province nouvelle, la Mauritanie stifienne avec Sitifis
pour capitale. Linvasion des Vandales latteigne peu aprs en 429, mais Sitifis fit retour
lempereur, de 422 455, aprs le nouveau trait entre lempereur Valentinien et les vandales
en 435. Plus tard la ville de Sitifis fut occupe par le gnral byzantin Solonon aprs sa
compagne de 539 ; elle redevient capitale dune province de lempire La Mauritanie
premire . La citadelle leve au cour de la ville romaine tmoigne de cette prsence
militaire. Au dbut du huitime sicle, elle fut occupe par les musulmans et abrita alors une
garnison de djund arabes ; elle tait sous le rgne des Abassides.
Satif demeura ville florissante, El-Bekri (MNS, 2002) la dcrit : grande, importante,
bien peuple et riche, pourvue deau et entoure de vergers, Ibn Houkal et El Idrissi en font de
mme. Les fouilles effectues dans le quartier de la citadelle byzantine entre1977-1982 ont
rvl que Satif musulman a connu une stabilit politique avec une expansion urbaine du
deuxime jusquau dbut du onzime sicle, cela est due a lagrandissement du rseau
commercial fatimide dont le centre tait Ifriquia et les ramifications allaient jusquau Soudan.
-
II.1.2.1. La naissance de la ville de Stif
A larrive des Franais, la ville de Stif est ne par ordonnance royale du 11-02-
1847 : Son Article 01 stipule : Il est cre aux camps de Stif, une ville europenne qui prendra
le nom de Stif alors que lArticle 02 dlimite son territoire 2 509 ha. Les lments de base
qui ont contribus sa naissance sont les axes routiers, les Remparts, les portes, les places et
les difices publics.
Cette ordonnance cre officiellement la commune qui fut entoure dun mur
denceinte perc de 04 portes : celles dAlger, Biskra, Canstantine et de Bougie. Les franais
voulaient bien orienter la ville en Nord-Sud et Est-Ouest mais lorientation de la citadelle
Sud-Est prsentait une contrainte gomtrique, et pour rsoudre ce problme en
sauvegardant cette forteresse, ils joignaient langle Sud-Est avec le bout de lenceinte donnant
une muraille oriente de lEst lOuest, et ce nest que paralllement cette ligne que la
structure urbaine de la ville fut planifie. En 1859, un glissement du centre ville vers lEst
sest manifest. En 1925, la ville qui sest maintenue comportait deux quartiers : un quartier
civil et un quartier militaire. Durant cette priode, Stif a connu une extension du centre ville
vers un muse dexposition, de projets ponctuels darchitecture implants alatoirement le
long dun boulevard trs peu anim. Aussi, des bidonvilles sont apparus la priphrie de la
ville grce aux populations rurales fuyant les compagnes, ces constructions ont t faites,
gnralement, sur des terrains non propices la construction.
II.1.2.2. Lvolution spatiale contemporaine de la ville
La croissance dmographique que connat Stif durant ces dernires dcennies ne fait
que la crise de logement augmenter. A cet gard, LEtat algrien a entam une politique
durbanisation destine juguler ce problme. Le programme consistait en la cration de
plusieurs grands ensembles immobiliers, ce qui donna naissance des cits dhabitations
collectives comptant un nombre variant de 200 plus de 1000 logements et ne disposant pas
souvent dquipements collectifs de dtente et de loisir. Toutefois, ces ralisations nont pas
amlior la situation et la crise de logement sest aggravait davantage. LEtat a introduit, cet
effet, dans les deux plans quadriennaux de 1970-1973 et de 1974-1977 un nouvel instrument
-
durbanisme dsign sous lappellation de ZHUN (Zone dHabitation Urbaine Nouvelle), qui
est un ensemble dhabitation collectifs dont la taille varie entre mille et cinq mille logements,
avec leurs quipement et leurs services. La conception despace vert introduit des critres
thoriques de lurbanisme moderne car la comptabilisation de ces espaces verts dans le
coefficient doccupation du sol se faisait en termes de pourcentage. Ces gros ensembles se
sont levs un peu partout et sont rarement agrable lil , observe Djaout (1973),
rangeant comme dimmenses verrues le paysage urbain en le prolongeant en un dsolant
entassement de cubes et les ensembles dhabitations poss l en toute hte nont mme pas eu
le temps de se voir attribuer un nom qui les humanise. Nous assistons lmergence de
vritables cites numriques .
A Stif, la mise en uvre de cette politique des ZHUN a commenc entre 1978-1980
par limplantation de plusieurs cites numriques : 1014, 1006, 750, et plus rcemment les
500, 400, 300 et 200 logements, etc. Des projets qui stendent sur une superficie de 263 ha et
conus pour recevoir 9 327 logements. Dans la mme priode, de nouveaux projets du types
coopratives immobilires (construction en villas : cit El Hachemi, cit EL Hidhab, etc.)
furent lancs, des projets trs consommateurs de foncier. Ceci a eu un effet ngatif par la
rgression assez significatif de lespace ouvert.
Aussi, durant la dcnnie (1990-2000) sont apparus de nouveaux ensembles
immobiliers de neufs tours appels Cit des Tours . Ces ensembles dhabitation collectifs,
pouvant compter jusqu plus de mille logements ; ils sont le rsultat dun processus de
construction rapide reposant sur lindustrialisation du btiment, ils sont constitus dun
nombre impressionnant dimmeubles identiques rassembls en groupements et reproduit
autant de fois que lespace le permet. Leurs faades produites en srie prsentent un aspect
rptitif des ouvertures et des balcons, tous de la mme forme et de la mme dimension et
engendrent un environnement bti monotone, ce qui contribue lanonymat et au manque
didentit de ces ensembles. Durant la mme priode, la promotion immobilre prive sest
dveloppe dans la ville et continue de ltre jusqu maintenant.
-
II.1.2.3. Dveloppement de son espace vert urbain
Laperu sur lvolution spatiale de la ville lucide limpact de lvolution spatial sur
la formation et la distribution des espaces verts durant les priodes, prcoloniale, coloniale et
aprs lindpendance.
a) La priode prcoloniale
Dans la tradition musulmane et maghrebine, la fondation dune ville ne peut se passer
de la cration ou de la proximit dun espace de verdure, aire de fraicheur et de villgiature au
profit des populations habitant la ville. Appels Djenens , Hadaiks ou Raoudhates ,
ces espaces offrent une vgtation luxuriante darbres dessences locales ou exotiques, des
fleurs aux diverses varits, couleurs et odeurs, et souvent chantes par les potes. Ces
espaces sont parcourus par des cours deau naturels ou artificiels appels Seguias , ils sont
le domaine de la paix et de la srnit retrouve au milieu de la nature.
b) La priode coloniale
Durant cette priode, avec la cration des villes (cas de la ville de Stif), lautorit
civile (ou le gnie militaire), locale ou coloniale, a perptue cette tradition travers la
cration de jardins ou parcs la franaise) qui restent encore de nos jours, cest le cas du
jardin Emir A/Kader, le jardin Raffaoui Sad et le jardin Chellal Tayeb.
c) La priode de laprs indpendance
Depuis lindpendance, la cration despaces verts urbains pouvant contribus
amliorer le cadre de vie et le bien tre psychique de lhomme reste trs limit au regard au
fort dveloppement dmographique des villes Algriennes. Stif ne fait pas lexception, seul
le Parc dattraction reste lune des rares ralisations en milieu urbain depuis lindpendance.
La lecture de la mise en application de ltude faite par une entreprise trangre lUVATERV
de la Hongrie en 1996 sur la ville de Stif confirme cette situation. Elle a t mene par une
quipe multidisciplinaires (architecte, urbaniste, paysagiste, etc.) et a touch le rseau
dassainissement, le bti, lalimentation en eau, le paysage, etc.). Un plan paysager ou plan de
-
jardinage a t labor pour chaque secteur urbain (selon la division des zones urbaines
effectues par ltude) accompagns de notices descriptives dtailles pour tous les travaux
mener (type de plantation avec prcision des espces, quantit ncessaire, prix unitaire, jeux
types de jeux raliser, terrains de sport, etc.). Malheureusement, une grande importance fut
accorde au bti lors de lapplication de cette tude trs dtaill et trs descriptive alors que le
plan paysager a t ignor, seuls quelques squares, aires de jeux et des espaces verts de
proximit des ensembles immobiliers furent amnags.
d) La priode contemporaine
Cette priode se distingue par un regain dintrt aux espaces verts urbains et
priurbains aussi bien par les lus et responsables locaux que par la population locale malgr
la forte convoitise urbaine. La municipalit dploie de gros efforts dans ce domaine pour
amliorer la quantit et la qualit de ces infrastructures paysagres.
II.1.3. Importance socio-conomique
Stif dont la vocation initiale est lagriculture dispose dun fort potentiel en terres
agricoles avec une superficie agricole utile (SAU) de 357 388 ha et un patrimoine forestier de
101 893 ha. Les particularits naturelles agricoles ont permis de dvelopper les domaines de
craliculture, les cultures fourragres ainsi que llevage bovin et ovin ; les spculations
conduites en irriguer sont principalement les cultures marachres. Par ailleurs, la ville est
dote dune base industrielle tourne essentiellement vers la transformation du plastique
(ENPC), llectrochimie (ENPEC), lagroalimentaire (ERIAD), les matriaux de construction
(Briqueterie) et un grand nombre dunits prives dans les diffrentes branches dactivits. La
zone industrielle est situe au Sud-Est de la et stend sur 282 ha de superficie.
La ville de Stif se distingue par une forte croissance dmographique durant ces
dernires dcennies. Lanalyse de son volution indique une grande variabilit du taux de
croissance de sa population. Ainsi, il tait de lordre de 5,07 % entre 1936 et 1956 tait de
lordre de 5,07 %, il est pass 11,66 % de 1962-1966 du fait de lexode rural qui sest
manifest aprs lindpendance. En suite, il a fortement chut durant la priode 1977-1987
-
2,56 %, 3,2 % de 1987-1991 et 1,87 % en 1999 avec une population de lordre de 218 474
habitants. Les statistiques signales en 2002 indiquent 240 000 habitants (Tab.03).
II.2. Le milieu naturel
La conception dun espace vert ne peut senvisager sans ltude du lieu dans lequel il
doit sintgrer, cest en fait la premire tape dune dmarche de conception paysagre que
lon peut considrer comme primordiale et qui induit le dessin et les amnagements propres
lespace considr.
II.2.1. Le paysage urbain
Le paysage urbain est constitu dlments cls que lon retrouve dans tous les
quartiers de la ville et qui sont les fondements sur lesquels doit sappuyer son
dveloppement : la trame urbaine, le bti et le vgtal.
II.2.1.1. La trame urbaine
La ville dans sa forme actuelle est le rsultat dun long processus de formation.
Daprs une tude ralise par lURBASE, Stif est constitu dun noyau initial appel centre
ville, et orient par des axes principaux RN 9, RN 5 et la RN 28. La ville continue crotre
dune faon dsordonne, abritant chaque fois les actions ponctuelles suivant les urgences
de chaque moment. Ce qui lui imprime cette qualit de centre, cest non seulement le fait quil
englobe un nombre important de fonctions, dquipement et services attractifs, mais aussi sa
constitution morphologique et typologique qui permet limbrication et larticulation de
diverses fonctions et lui permet dassumer ce rle de centre, et ce malgr la vtust qui se
prolifre de plus en plus au sein de son tissus et qui devient menaante.
La ville de Stif dispose dun rseau de voiries dense et maill qui sarticule autour des
voies de contournement et des voies dchange. Celles-ci simbriquent entre elles en formant
avec les boulevards urbains des boucles autour des quartiers. La classification du rseau de
voiries de la commune de Stif est fonde sur sa configuration et son fonctionnement, qui font
-
apparatre quatre principaux rseaux : un rseau de contournement, un rseau dchange, un
rseau de desserte du centre ville et un rseau de desserte locale de quartier.
Le rseau de contournement est compos de trois rocades, qui ceinturent le centre ville
et ses abords proches et loigns. Ce rseau assure une double fonction : la liaison entre les
diffrents quartiers et le contournement du centre ville, des quartiers priphriques et de la
ville. La rocade centre comprend les voies suivantes : Avenue de lANN, Avenue Ibn Sina,
Boulevard Cheikh Laifa. La rocade mdiane est compose de la rue Bechouche Ammar,
Boulevard Derrouich Abdelkrim, Boulevard Cheniti Hadj, Boulevard Amirouche Hocine,
Boulevard Soualmi Rabah, Avenue Abaoub Mohamed et lAvenue Allem Mokhtar.
Le rseau dchange est compos essentiellement de radiales qui permettent la liaison
entre la commune de Stif et les localits enviro