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Afigem I 6,8 % vol.
2,33 € (33 cl) I 13/20
La vraie bière d’abbaye,
classique, nourrissante,
avec de la rondeur et
du moelleux, des arômes
et de la puissance, du corps,
mais aussi la pointe
d’amertume indispensable.
Généreuse
et puissante
Maredsous I 6 % vol.
2,30 € (33 cl) I 12,5/20
Une version librement interprétée
de la bière d’abbaye, dans
un style désaltérant presque
acidulé, des notes fraîches,
loin des canons classiques.
Une bière surprenante
mais harmonieuse.
Désaltérante
et acidulée
Abbaye des Flandres (U)
6,5 % du vol.
3,99 € (6 x 25 cl) I 11,5/20
Bon petit prix. Arrive
en tête des marques
de distributueurs. Bière
de soif agréable, légère
et équilibrée, loin du style
corpulent de l’abbaye.
Légère
et équilibrée
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ALIMENTATION & SANTÉ ESSAI
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Notre dégustationDeux sessions avec cinq jurés à chaque fois, tous professionnels de la bière, ont été organisées pour déguster quinze bières qui se revendiquent d’abbaye. La température indiquée sur les emballages a été respectée. Chaque échantillon a été présenté anonymement dans un verre Inao numéroté avec 3 chiffres. Les échantillons ont été présentés à chaque juré dans un ordre différent et spécifque pour gommer l’effet induit par l’ordre de passage. Les dégustateurs ont attribué une note sur 20 répartie entre les critères visuel et olfactif, gustatif et d’équilibre. La mousse, critère important mais diffcile à juger de manière homogène, n’a pas été notée.
NOTRE JURY PROFESSIONNEL • Gilbert Delos, journaliste à Bière magazine • Pierre Guingamp, membre fondateur de l’Association des amis de la bière d’Île-de-France • Hervé Marziou, biérologue • Guirec Aubert, biérologue (bieremasterclass.fr)• Cécile Delorme-Thomas, caviste (Le Brewberry, Paris) • Simon Thilliou, caviste, (La cave à bulles, Paris) • Claudia Lerin-Falliero, bar à bières (le Supercoin, Paris).
Puissantes au Moyen Âge, les ab-bayes sont devenues aujourd’hui des marques commerciales, à cause de leurs bières. Leurs ventes dépassent
les 100 millions de litres en grande distribu-tion, selon Nielsen fournisseurs. C’est pourquoi nous avons choisi de les déguster. La catégorie se partage entre les grandes marques et les marques de distributeurs (MDD). Le marché français reste dominé par les belges : Lefe, Grimbergen et Afigem. La bière de l’abbaye d’Afigem, fondée en 1062 en Belgique, est élaborée par le groupe Heineken France depuis 2000. La Lefe se retrouve dans le giron du groupe AB Inbev. Grimbergen appartient aux groupes Carlsberg et Heineken. Et les grands distributeurs proposent des bières d’abbaye à leur grife. Pour Auchan, c’est l’Abbaye de Lille, les magasins U l’abbaye des Flandres, Leclerc celle d’Alveringem, Cora l’abbaye de Fontenelle, Carrefour l’abbaye Saint-Paul de Wisques.
DES ROYALTIES À VERSER Du côté belge, deux chartes encadrent la men-tion. D’abord les « bières belges d’abbaye recon-nues », comme Grimbergen, Afigem, Lefe, Maredsous, Val-Dieu qui fgurent dans notre dégustation. Une série de conditions est exigée, notamment le versement de royalties par la brasserie à l’abbaye ou à des œuvres caritatives. Sur leur emballage fgure un logo : le dessin d’un verre devant un vitrail. La seconde charte concerne les bières trappistes. Le sommet gustatif pour beaucoup d’amateurs. Seules ces
dernières restent élaborées par d’authentiques moines, et forment une catégorie à part, stric-tement encadrée, et plus confdentielle. Pour éviter toute confusion, nous les avons écartées de cette dégustation. En revanche en France, la dénomination restait foue jusqu’à ce que l’association des brasseurs de France fasse une recommandation en 2010. L’image de l’abbaye évoquée sur les emballages par un vitrail, une silhouette en robe de bure, les arcades d’un monastère inspirent confance mais ne reposent pas sur grande-chose.
AU MINIMUM, LE NOM DE L’ABBAYE Face à la profusion de nouvelles marques fran-çaises, les Brasseurs de France se sont donc adressés à leurs 107 adhérents pour poser un cadre : « Nous avons souhaité établir par écrit les règles du jeu pour rester crédibles et les avons transmises à la DGCCRF à qui cela pourrait servir de base en cas d’abus», prévient Pascal Chèvremont, délégué général des Brasseurs de France. Ces souhaits s’inspirent de la description de la bière belge d’abbaye reconnue ». Au mini-mum, le nom de l’abbaye inscrit sur l’emballage doit avoir existé et celle-ci doit avoir brassé ou fait brasser de la bière, même si elle a disparu. Mais qui peut empêcher, les brasseurs de Gayant de réaliser une bière “de type abbaye”, sous la marque St Landelin, qui fut le moine fondateur de l’abbaye de Crespin, actuellement en ruine ? Le brasseur ne fait qu’évoquer une trace religieuse. Le champ reste ouvert à l’ima-gination et au goût dans le verre.
Bières de dégustation plus riches en goût et en alcool, les bières d’abbaye rencontrent de plus en plus de succès. Nos experts ont cherché à savoir quelle était la meilleure sur un marché dominé par le marketing. Une dégustation qui réserve des surprises…
BIÈRES BLONDES D’ABBAYE
Des bières entre tradition et marketing
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Les jurés se sont déclarés bluffés à la lecture du verdict de cette dégustation. Affigem remporte la première place.
Mais la Leffe, référence historique des bières d’abbaye, et Grimbergen, également large-ment distribuée et promue sur le marché français, obtiennent la moins bonne note. La version Royale de Leffe, riche de trois sortes de houblons, a certes été jugée meilleure que la bière Leffe de base. Mais elle ne se hisse qu’à la sixième place, tout juste dépassée par la petite bière de la marque U. Celle-ci passe haut la main devant toutes les autres marques de distributeurs et se range cinquième au pal-marès. Ce n’est pas si mal pour une marque de distributeur.
Complexes, fortes et onctueusesLa seconde surprise de nos jurés est venue des styles très différents. Les bières d’abbaye correspondent à un style gustatif aux contours plutôt larges. Chaque brasserie travaille sa recette. Mais les brasseurs réalisent une fermentation haute (à une température supé-rieure à 16 °C) plutôt que basse. Ils obtiennent
À la recherche du juste équilibre
Lors de la dégustation, les jurés, tous des professionnels de la bière, ont attribué une note à partir de critères visuels, olfactifs et surtout gustatifs.
St Stefanus I 7 % vol.
3,20 € (33 cl)
Une bière équilibrée et désal-
térante, éloignée du style
abbaye par son acidité. Le
nez livre des notes subtiles
de feurs blanches miellées,
de pain frais et de zeste de
citron. La bouche manque un
peu de corps et de longueur,
sans être désagréable.
12/20
La Divine St Landelin
8,5 % vol. I 2,30 € (33 cl)
Une bière intéressante mais
jugée écœurante par certains.
Une couleur blond vénitien.
Un nez discret de fruits cuits
(pêche, pomme), d’épices et
de caramel. Bouche très ronde
avec des notes chaudes
d’épices et de fruits confts,
enveloppée d’amertume.
10,5/20
Abbaye de Lille (Auchan)
6,1 % vol. I 3,14 € (6 x 25 cl)
Une bière terne au goût
trop doux pour être
recommandable. Un blond
limpide. Un nez dominé par
le miel et le pain d’épices.
En bouche, le côté sucré
et malté est souligné
par une fnale alcoolisée.
Il manque l’essentiel :
les arômes et l’amertume.
9,5/20
Les bières de distributeurs coûtent trois fois moins cher que les grandes marques, mais sans déclencher de grand enthousiasme. La plus chère, la Leffe Royale, n’arrive que sixième. C’est l’Affigem, la meilleure en goût pour un prix accessible, qui s’impose.
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Afigem I 6,8 % vol.
2,33 € (33 cl)
L’ambassadrice du style.
Une bière corpulente tout
en moelleux, un nez intense
et charmeur de fruits jaunes
(poire, pêche, banane) et
de feurs blanches miellées ;
une plénitude en bouche où
l’amertume pointe en fnale
et s’étire en longueur.
13/20
Abbaye des Flandres (U)
6,5 % vol. I 3,99 € (6 x 25 cl)
Une bière légère qui manque
de fruit et de rondeur pour
correspondre au style. Un
nez peu intense de céréales,
avec des notes herbacées.
La bouche est classique,
plaisante malgré les arômes,
et l’amertume un peu trop
en retrait.
11,5/20
Abbaye d’Alveringem
(Leclerc) I 6,2 % vol.
2,83 € (6 x 25 cl)
Une bière basique sans puis-
sance ni arômes. Une couleur
dorée et une limpidité. Un nez
de céréales, de miel toutes
feurs et de foin. Une bouche
habitée uniquement par
l’amertume, il manque
le corps et la rondeur.
10,5/20
Le�e I 6,6 % vol.
3,90 € (6 x 25 cl)
Une bière décevante sur
presque tous les points.
Une couleur jaune dorée
limpide. Un nez fermier
chargé de levure de malt et
de miel. Une bouche douceâtre,
dominée par le malt, elle
manque de corps, de houblon,
d’amertume et d’arômes…
le jury a été unanime.
9/20
Maredsous I 6 % vol.
2,30 € (33 cl)
Une bière vive et surprenante,
éloignée du style abbaye.
Un nez riche en levures avec
des notes végétales et de
miel. Une bouche nerveuse,
presque acidulée, avec
des notes d’herbes fraîches
où manque la rondeur.
Une version désaltérante.
12,5/20
Le�e Royale I 7,5 % vol.
9,81 € (6 x 33 cl)
Une bière sans complexité,
au caractère plus malté que
fruité. Le nez révèle des notes
fumées, de noix et de pain
toasté. La bouche, fraîche
au départ, manque ensuite
de corps et d’arômes,
et se termine par une
note métallique.
11/20
L’Abbaye (Carrefour)
6,2 % vol. I 3,20€ (6 x 25 cl)
Une bière sans profondeur.
Blonde cuivrée et transparente.
Un nez prometteur, riche
en levures et en épices.
Mais la bouche est décevante,
courte, marquée par les
sucres et l’alcool. Une bière,
juste dans la moyenne,
qui manque de caractère.
10/20
Grimbergen I 6,7 % vol.
4,17 € (6 x 25 cl)
Une bière courte et sucrée.
Un nez acide peu engageant.
En bouche l’excès de sucre
rend la boisson lourde et
pâteuse, sans être compensée
par l’amertume et le houblon.
En résumé, peu de persistance.
La coquille est vide même
si le style est présent dans
les grandes lignes.
9/20
Abbaye de Val-Dieu I 6 % vol.
2,55 € (33 cl)
Une bière d’abbaye au corps
mince diversement appréciée.
Une mousse blanche et fournie.
Le nez exprime la fraîcheur
campagnarde : le foin, la
poire, le pain sec ainsi que
le miel. Une bouche acidulée
et houblonnée qui évolue
vers l’amertume en fnale.
12/20
Bière d’Abbaye (Auchan)
6,2 % vol. I 3,41 € (6x 25 cl)
Une bière agréable et équilibrée
en dehors des clous qui
n’accroche pas vraiment.
Une couleur dorée et transpa-
rente. Un nez discret assez
malté. Un équilibre en bouche
tissé par l’alcool, les arômes
et le moelleux, sans longueur
ni amertume.
11/20
Wendelinus I 6,8 % vol.
1,66 € (33 cl)
Une bière d’abbaye trop
lourde pour être équilibrée.
La couleur dorée est limpide.
Le nez puissant allie un côté
foral et fruité avec une pointe
de miel. La bouche tout
en malt et en sucre fnit
vite par être pesante sans
l’amertume en contrepoint.
9,5/20
Abbaye de Fontenelle (Cora)
6,6 % vol. I 3,85 € (6 x 25 cl)
Une bière banale, écœurante
et déséquilibrée. Blonde
et limpide. Un nez douceâtre
de malt avec des notes
herbacées. Une bouche
courte, dominée par
l’alcool, pauvre en arômes
et en amertume qui,
selon les jurés, apporte
peu de plaisir.
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Jusqu’ici, les Français ont été de
petits buveurs de bières : 30 litres
par an et par habitant contre, par
exemple, 138 litres pour les Tchèques,
les premiers consommateurs de
l’Union européenne, selon les Bras-
seurs de France. Mais cela pourrait
changer avec le foisonnement des
nouvelles bières artisanales. Sur les
2 000 types de bières qui se vendent
en France, ces dernières sont deve-
nues majoritaires.
Fin 2013, le nombre de microbras-
series sur le territoire était de 550.
Cinquante nouveaux établissements
ouvrent chaque année en France.
Elles devraient être 600 à la fn de
l’année – c’est encore moitié moins
que le parc belge, mais l’activité est
dynamique. Chaque brasserie pro-
pose une gamme de trois ou quatre
bières. Les dix majors de la profes-
sion se voient écrasés sous le nombre.
Chaque région française compte au
moins une brasserie avec des records
notables dans le Nord-Pas-de-Ca-
lais et la région Rhône-Alpes. Les
brasseurs peuvent compter sur la
première production mondiale de
malt et d’orge de brasserie. La France
est leader. Le houblon français se
cultive majoritairement en Alsace
(580 tonnes en 2013). Le succès des
bières artisanales vient aussi de leur
goût local qui authentife un terroir.
Une touche de châtaigne en Corse,
de sarrazin en Bretagne, de piment
d’Espelette dans le Sud-Ouest…
LA FORMATION FAIT LE PLEIN
Même Paris se met à brasser. Dans le
XVIIIe arrondissement, la Brasserie
de la Goutte d’or fabrique sur place
une bière au goût de café. Les bières
bio de la brasserie de la Vallée de
Chevreuse font partie des réussites.
Leur lancement a pu voir le jour en
2008 avec le soutien du Parc naturel.
Le brasseur Emmanuel Rey raconte :
« Sans apport fnancier au départ, cela n’est pas facile, il faut compenser par la force de travail et elle a ses limites. Pour se développer il faut for-cément investir à un moment donné dans des bâtiments et des machines. Cela représente plusieurs centaines de milliers d’euros. »Quand une brasserie ferme, c’est sou-
vent pour des problèmes de contami-
nation. L’hygiène est le point le plus
difcile à maîtriser. « Pour monter une brasserie il faut s’équiper d’une chaudière, d’une cuve de brassage et d’un groupe froid, l’investissement démarre à 100 000 € », confrme Fré-
déric Sannier, enseignant brasseur à
l’Université de la Rochelle. Depuis six
ans, sa formation de brasseur, d’une
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La naissance de la biérologieLa France compte 550 brasseries artisanales. Chacune y va de ses recettes originales. Des biérologues se préparent à éduquer à ces nouvelles mousses goûteuses.
ainsi plus d’alcool, d’arômes et de goût. Les souches de levures font toute la différence et relèvent du secret de fabrication absolue du brasseur. « Les bières dites d’abbaye sont des
bières de dégustation, et elles se distinguent
par leur qualité et leur complexité, elles sont
généralement assez fortes et onctueuses », décrit la recommandation des Brasseurs de France de 2010. Pour chaque échantillon, nos jurés ont dû indiquer si la bière anonyme qu’ils goûtaient correspondait à ce profl. Sur quinze bières, seulement six y ont répondu – indépendamment de la note attribuée, qui a refété l’équilibre et le plaisir apporté. La recette n’a rien d’évident à maîtriser, si l’on en juge par le fait qu’un tiers des bou-teilles n’obtiennent pas la moyenne. Parmi les défauts rencontrés, l’excès d’alcool, de sucre, le manque d’amertume et d’arômes sont les plus fréquents.
La bière de la Coupe Les biérologues s’agacent de voir la bière et le foot associer de manière systématique. D’ailleurs, la bière d’abbaye se débouche plutôt après un match de Coupe que pendant. Elle n’a rien d’une bière de soif ; elle a du goût, des saveurs, des arômes et nécessite un peu d’attention. Pour les inconditionnels et les moments forts de la Coupe du monde, l’une de nos jurés, Claudia Lerin-Falliero (Le Supercoin), conseille de décapsuler non pas une abbaye mais Une Franche pro-fonde, de la brasserie La Franche, « Parce que
cette bière houblonnée est équilibrée comme
Blaise Matuidi, puissante comme Mamadou
Sakho et amère comme Patrice Evra ». Là, d’accord !� MARISE SARGIS
LE VERDICT
w Le style “abbaye” se brouille. Dans
notre dégustation, nous avons trouvé
des bières qui sont toutes en puissance
et en arômes tandis que d’autres
jouent sur la fraîcheur et la légèreté.
w Les grandes marques belges sortent
victorieuses, hormis Leffe et Grimbergen.
w Les marques de distributeurs coûtent
trois fois moins cher mais elles ont
suscité peu d’enthousiaisme et ne
se placent qu’en milieu ou en bas
de notre classement.
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Leur bière fétiche
Nous avons demandé à nos jurés de proposer une bière qui sort des sentiers battus.
durée d’un mois, fait le plein. La liste
d’attente s’allonge. Trente-cinq bras-
series se sont déjà ouvertes grâce à
cet enseignement (science-infuse.
univ-lr.fr). « Les profls sont variés, ce sont tous des amoureux du pro-duit : des agriculteurs céréaliers, des apiculteurs, des cadres supérieurs en reconversion professionnelle, et des femmes, comme celle venue de la brasserie des Grenouillettes de Sens », détaille Frédéric Sannier.
UN PUBLIC TRÈS CURIEUX
La formation aborde aussi le vocabu-
laire de la dégustation « Il est impor-tant d’apprendre aux brasseurs à bien parler de leur produit, il existe une grande liberté et des goûts très originaux », poursuit-il. Emergent
parallèlement des caves spéciali-
sées et des bars à bières. Dans la
capitale, ces bières artisanales se
bousculent sur les rayonnages de la
Cave à bulles, ou sur le comptoir du
Brewberry, de la Chop’In et de la Fine
Mousse. Les tireuses du Supercoin
ne versent que des bières artisanales
dont une pilsner tchèque et une tren-
taine d’autres en bouteilles. Ces lieux
proposent souvent des ateliers édu-
catifs pour un public de plus en plus
curieux. Une association française
de biérologues, créée par un trio d’ex-
perts, Gilbert Delos, Hervé Marziou et
François Devos, doit prochainement
voir le jour. « L’idée est de rassembler un noyau dur de professionnels afn de créer une formation de biérologue qui n’existe pas encore, qui validera un minimum de compétences car cette profession est appelée à se déve-loppper fortement », précise Gilbert
Delos. Avis aux biérophiles.M. S.
La bierre est devenue un eldorado. Cinquante nouvelles microbrasseries ouvrent chaque année en France et inventent des bières au goût local.
DUVEL, bière trappiste belge. « J’aime son
élégance, sa montée
en puissance et
l’alliance subtile entre
la fnesse, l’alcool
et l’amertume. »
Gilbert Delos, journaliste à Bière magazine.
I’VE SEEN BIGGER THAN HOURS, bière danoise
de la brasserie Tool. « J’aime son caractère
extrême, son goût intense
de framboise et son côté
liquoreux étonnant. »
Céline Delorme-Thomas, caviste.
DOUBLE BASTARD, bière américaine brassée par Stone Brewing co. « Cette bière est rare,
intense, provocatrice
et jubilatoire. Elle allie
le fruité, l’amertume
et des saveurs boisées. »
Simon Thilliou, caviste.
L’ABBAYE D’ORVAL, bière trappiste belge. « J’aime
sa mousse immaculée,
ses senteurs fraîches,
sa complexité et sa riche
amertume. » Pierre Guingamp, de l’Association des amis de la bière d’Île-de-France.
L’ÉTOILE DU NORD, bière du Nord. « J’aime
sa belle ametume,
fraîche et piquante.
Elle illustre le houblon
à l’état sauvage
d’une superbe bière
de saison. » Guirec Aubert, biérologue.
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