fêtes & divertissementsà la courExposition au château de versaillesdu 29 novembre 2016 au 26 mars 2017
Couverture : Charles Nicolas Cochin le Jeune, Le bal des ifs donné dans la Galerie des Glaces de Versailles à l'occasion du mariage du Dauphin Louis de France avec l'infante d'Espagne, 25 février 1745, 1749, Château de Versailles
Exposition au château de versaillesdu 29 novembre 2016 au 26 mars 2017
Château de Versailles Salles d’Afrique, Aile Nord
Exposition organisée par L’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles
Commissariat
scénographie
Béatrix SauleDirecteur-conservateur général du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Élisabeth CaudeConservateur général du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Jérôme de La GorceMusicologueDirecteur de recherche au CNRSProfesseur Paris-Sorbonne Paris IV
Patrick HourcadeDirecteur artistique
Agence Décoral
Dans ses Mémoires pour l’éducation du Dauphin, Louis XIV accorde une large
place aux fêtes et aux divertissements qui, selon lui, participent de l’art de gouverner. Il faut, pour l’ordinaire de la vie de cour, instaurer « cette société de plaisirs, qui donne aux personnes de la cour une honnête familiarité avec (le souverain), les touche et les charme plus qu’on ne peut dire ». Il faut, pour l’extraordinaire des événements royaux, toujours plus de grandeur, de surprise et de fantastique, afin d’émerveiller la cour, le royaume, l’Europe. En fonction de ses goûts et de l’évolution de la mode, chacun des successeurs du grand roi maintient cette tradition de faste et de créativité.
L’enjeu est ici de présenter les infinies variétés et ingéniosités des
divertissements qui sont proposés à la cour, qu’ils lui soient offerts par le roi ou qu’ils soient pratiqués par elle. Ce sont, bien sûr, toutes les formes de spectacles publics, comédies, opéras, concerts, feux et illuminations, mais aussi les représentations privées quand seigneurs et dames de la cour montent eux-mêmes sur les planches. Ce sont les innombrables jeux d’argent qui vous apportent la fortune ou la ruine. Ce sont les exercices du corps où il vous faut briller : la chasse, la danse des bals et des mascarades, le mail et la paume, ces ancêtres du golf et du tennis…
Parcourant la période des trois règnes – de Louis XIV à la révolution – la démarche ne prétend pas à l’exhaustivité ; elle vise, par un choix d’œuvres fortes expliquées par les plus grands spécialistes des différents domaines et grâce à une scénographie évoquant les ambiances et les lieux souvent disparus, à donner à voir et à imaginer, à faire ressentir ce que l’on pouvait éprouver à l’époque…
François Chauveau, Série de vignettes pour le « Carrousel, course de têtes de bagues » : Le roi Louis XIV, costumé en empereur des Romains, premier quadrille, 1662, Musée du Louvre
Double page suivante :Vue et décoration du Feux d'artifice élevé place de Grève pour la naissance du Dauphin, 1782, Musée Carnavalet
Chasse et Carrousel
Prérogative monarchique, la chasse à courre est aussi un divertissement auquel s’adonnent avec passion les différents souverains, en particulier Louis XV, qui avec la tenture des Chasses donne à la vénerie royale la valeur emblématique d’une fresque à la gloire de la monarchie.
Forme baroque des jeux équestres hérités du Moyen-
âge, le carrousel vit ses derniers feux à l’époque de Louis IV avec les deux carrousels organisés par le Grand Dauphin à Versailles en 1685 et 1686 au cours desquels la noblesse rivalise de magnificence.
Jean-Baptiste Oudry (d'après), Tenture des chasses de LouisXV : « le rendez-vous au carrefour du Puits du Roi, forêt de Compiègne », manufacture des Gobelins, Musée national du château de Compiègne
Jean-Baptiste Martin l'Aîné, Le pompeux Carrousel des Galantes Amazones des Quatre Parties du monde, Château de Versailles
Jean Berain, Carrousel des galans Maures de Grenade entrepris par monseigneur le Dauphin à Versailles, 1685
Jean-Baptiste-Philibert Moitte, Le comte d'Artois en chasseur, Amiens, musée de Picardie
lieux et décorsde l’éphémère
Tout Versailles est lieu de théâtre. Les scènes sont le parc et ses perspectives, des installations démontables dans les appartements, des salles aménagées de façon provisoire ou durable jusqu’à la construction de l’Opéra royal dont se dote enfin Versailles pour le mariage du Dauphin en 1770. Le foisonnement des lieux de scène est à l’image de la brillante vie du spectacle à Versailles.
Charles Nicolas Cochin le Jeune, Vue du théâtre des Petits Appartements de Versailles. La marquise de Pompadour dans la scène de l'opéra « Acis et Galatée », 1749, Musée des beaux-arts du Canada
Jean Lepautre, Troisième journée. Le Malade imaginaire, comédie représentée dans le jardin de Versailles devant la grotte de Thétis, 1674, Château de Versailles
Charles Nicolas Cochin le Jeune, Représentation de la comédie-ballet « La Princesse de Navarre » à Versailles à l'occasion mariage de Louis Dauphin de France avec Marie-Thérèse d'Espagne à Versailles le 23 février 1745, Château de Versailles
Slodtz frères, Décor de théâtre : Temple de Minerve, Château de Versailles
Projet pour l'opéra de Versailles, atelier d'Ange-Jacques Gabriel
Comédie, opéra, ballet
Comédie italienne et sa mutation en comédie de
mœurs légère et primesautière au XVIIIe siècle, comédie française du grand répertoire, tragédie, opéra ballet, les pièces se donnent à l’ordinaire deux ou trois fois par semaine tandis qu’à l’extraordinaire créations et adaptations du répertoire classique sont proposées à la Cour, entremêlées de prologues et de divertissements.
Anonyme, Les Farceurs français et italiens depuis 60 ans et plus, 1670, Comédie Française
Louis-René Boquet, Mlle Camille en Pomone dans le ballet des Eléments, Bibliothèque nationale de France
Concerts des appartements et concerts de la reine, Marie Leczinska et Marie-Josèphe de Saxe assurent une vie de cour en musique que la pratique personnelle des membres de la famille à un niveau de maîtrise étonnante vient enrichir : Louis XIV à la guitare, Madame Henriette à la viole et Marie-Antoinette à la harpe…
musique
François Puget, Réunion de Musiciens, Musée du Louvre
Nicolas de Larmessin, Habit de musicien, Bibliothèque Nationale de France
Jean-Marc Nattier, Mme Adélaïde de France (1732-1799) solfiant une partition de violon, 1758, Château de Versailles
Anne Vallayer-Coster, Instruments de musique, 1770, Musée du Louvre
Le temps de la journée est celui aussi de la promenade, déambulations dans le parc, visites de la ménagerie, errances dans le labyrinthe, jeux d’eau, surprises d’eau dans la grotte de Téthys, navigation sur le grand canal, patinages et traîneaux l’hiver aux flambeaux, féerie des quatre éléments et des quatre saisons.
Promenade
Proue du canot de Marie Antoinette, la Marie-Thérèse, 1777, Musée National de la Marine
Pierre-Denis Martin, Vue du bassin d'Apollon et du Grand canal (le roi en roulette), 1713, Château de Versailles
Calèche dite du dauphin Louis Charles, Château de Versailles
Audace et qualités sportives sont requises, mail, paume, dans un monde en compétition où l’éducation et les qualités personnelles exigent de se surpasser en être et paraître.
Exercices du corps
Lauthier, Nouvelles règles pour le jeu de mail. Tant sur la manière d'y bien jouer, que pour décider les divers événements qui peuvent arriver à ce jeu, 1717, Bibliothèque Nationale de France
Etienne Allegrain, Vue de l'Orangerie du château de Versailles, Château de Versailles
Francesco Bettini et Jean Pi l l ement , Balançoire à Rambouillet, 1784, Bibliothèque Nationale de France
Claude-Louis Châtelet et Richard Mique, Jeu de bague, 1781, Château de Versailles
Nature morte avec raquette de paume et de volant, maillet pour le mail, battoir de longue paume, etc, Château de Beauregard
En fin de journée, les courtisans invités aiment à jouer à la table du Roi et de la Reine, où la pratique exige de savoir mettre en jeu avec stoïcisme ou désinvolture de grandes sommes. Jeux de cartes avec paris, jeux d’adresse comme le tric trac et le billard, jeux du hasard comme la cavagnole rythment le temps.
jeux
Antoine Trouvain, Première chambre des appartements, 1694, Bibliothèque Municipale de Versailles
Antoine Trouvain, Le jeu de Troisième appartement : le roi, Monsieur, le duc de Chartres, le comte de Toulouse, le duc de Vendôme, monsieur d'Armagnac et M. de Chamillart jouant au billard, 1694, Château de Versailles
Antoine Trouvain, Seconde chambre des appartements, Château de Versailles
Jean Dambrun, La partie de Wisch, Musée du Louvre
Jeu de cartes de Marie-Antoinette appartenant au « jeu du roi », sur lesquelles la reine avait inscrit le nom de ses compagnons de jeu, 1786, Archives Nationales
Maintien et danse sont enseignés dès le plus
jeune âge et permettent de briller aux bals parés et aux bals d’appartement. Tandis que les mascarades encore présentes jusqu’en 1700 vont disparaître, les bals costumés se développent et le plus célèbre sera celui des Ifs en 1745, au cours duquel le roi Louis XV, déguisé en if, suscitera la curiosité d’une foule costumée et bigarrée qui a envahi la Galerie des glaces.
Danse
Ballet « La nuit ». Louis XIV en Apollon, 1653, Bibliothèque nationale de France
Nicolas Arnoult, Filles de qualité apprenant à danser, Bibliothèque nationale de France
Habit de Fantaisie, Staatlichen Kunstsammlungen Dresden
Antoine-Jean Duclos, Le Bal paré, 1774, The Metropolitan Museum of Art
Gaudrau, Menuet à quatre, 1713, Bibliothèque Nationale de France
Charles Nicolas Cochin le Jeune, Bal masqué, dit Bal des ifs, donné dans la Grande Galerie de Versailles, la nuit du 25 au 26 Février 1745, à l’occasion du mariage du Dauphin, fils de Louis XV, avec Marie-Thérèse-Raphaëlle d'Espagne, 1745, Musée du Louvre
Effets spéciaux, monstres, gloires, bruits entraînent les gens de cour dans un monde féérique, révélateur tout autant de l’inventivité des dessinateurs de la chambre du roi et des machinistes que de la passion des souverains pour les effets baroques.
monstres & machinerie
Henri de Gissey, Embarcation fantaisiste en forme de monstre marin, 1670, Archives Nationales
Jean Bérain, Projet pour le char de Phaeton, 1683, Archives Nationales
Henri de Gissey, Marche du carrousel avec le Char d'Apollon conduit par le Temps lors de la première journée des Plaisirs de l'Isle enchantée, 1664, Archives Nationales
Jean Bérain, Théâtre de Louis XIV : acrobate pour Thésée, Musée du Louvre
Pierre-Louis Moreau-Desproux, Maquette de la scène du théâtre du Palais royal, utilisé à Paris de 1770 à 1781 pour les spectacles de l'Opéra, 1900, Bibliothèque Nationale de France
Aucun évènement extraordinaire ne saurait se passer
d’un spectacle pyrotechnique, architectures éphémères s’enflammant, illuminations le long du grand canal, feux dans la cour de marbre ; à chaque fois, le spectacle demande inventivité, technicité et ingéniosité ; les meilleurs artificiers sont sollicités.
feux & illuminations
C l a u d e - L o u i s C h â t e l e t , Illumination du Belvédère du Petit Trianon, 1781, Château de Versailles
Jean Lepautre, Cinquième Journée [18 août 1674]. Feu d’artifice sur le Canal de Versailles, 1676, Château de Versailles
Exemple de feu d'artifice, peinture sur verre, Musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam
Feu d'artifice donné à Versailles par Louis XIV, Musée Lambinet
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Atelier des menus plaisirs, Vue intérieure de la salle du souper donné dans le petit parc de Versailles le 18 juillet 1668, Archives Nationales
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budget prévisionnel de l'exposition
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Constance FlahaultChargée de mécénatTél. : + 33 1 30 83 77 [email protected]
Muséographie / Transports et assurances / Personnel fonctionnement / Multimédia / Communication / Catalogue
Budget de l’exposition 2 000 000 €
Montant de mécénat recherché 600 000 €