Download - Guide de Néologie Terminologique
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1conomie transparence objet nonymienologie conomie langue de spcialitnymie transparence objet drivationterminologisation univocit domainologie domaine conomie nonymieonomasiologie motivation conceptnologie lexicale drivation conomiedrivation onomasiologie termemotivation terminologie drivationconomie domaine terme univocittristique objet motivation nologieconcept drivation terminologisaticaractristique terme nologie univocitparence objet langue de spcialitterminologisation nologie morphologiquonomasiologie conomie nologie lexicalecaractristique objet nologie domainenologie morphologique langue de spcialitnologie lexicale transparence drivationterme univocit terminologisationnologie conomie langue de spcialitminologisation motivation objetparence drivation caractrisnologie onomasiologie univocitnonymie domaine terminologie conceptsation domaine transparent termeterme caractristique conomie nologieonomasiologie concept onomasioloterme motivation caractristiquedomaine objet terminologisationtransparence nologie morphologiqueconomie nologie lexicale conceptonomasiologie nologie drivationterminologisation drivation conomiecaractristique nonymie domaine
Terminologie Terminologie Terminologia Terminologia Terminology
GUIDEDE
NOLOGIETERMINOLOGIQUE
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31 Quest-ce que la nologie ? 1.1 Nologie morphologique 1.2 Nologie lexicale
2 Importance de lactivit nologique terminologique
3 Situations de cration terminologique 3.1 Nologie primaire 3.2 Nologie traductive
4 Typologie des nologismes
5 Implantation des nologismes 5.1 Lexicalisation 5.2 Anglicismes
6 Principes de la nologie terminologique ou nonymie 6.1 Principes de base 6.1.1 Notions de terminologie 6.1.2 Formes du terme 6.1.3 Critres de qualit dun nologisme 6.2. Recommandations pour la cration de termes 6.2.1 Dmarche onomasiologique 6.2.2 Rattachement un domaine 6.2.3 Dfinition de la notion 6.2.4 Cration dun terme nouveau
7 Analyse dexemples de cration terminologique
8 Exemples de procds de formation en franais
9 Conclusion
Bibliographie
555
7
888
11
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15151515161919191920
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30
32
Sommaire
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5Le Grand Robert dfinit la nologie comme un ensemble de processus par lesquels le
lexique dune langue senrichit : drivation et composition, volution smantique, em
prunts, calques ou tout autre moyen (sigles, acronymes).
La question de la nologie est le plus souvent aborde sous langle de la langue gnrale,
mais ce sont les langues de spcialit qui produisent le plus de termes nouveaux, en
relation avec le dveloppement des sciences et des techniques.
La nologie est souvent un acte individuel1. Lavenir des nologismes est donc trs incer
tain, raison pour laquelle il est important dimpliquer le plus grand nombre de personnes
possible dans le processus de cration terminologique.
1.1 Nologie morphologique
Chacun dentre nous peut crer des mots dans sa propre langue et sait intuitive
ment quels moyens employer. partir de la racine dun mot il est possible de
former dautre mots, comme des substantifs, verbes, adjectifs, adverbes : p. ex.
varier, variation, variable, variabilit, invariable, etc. Un mot peut tre cr et utilis
pour rpondre un besoin spontan, ponctuel et disparatre aussi vite quil est
n. On parle alors de nologie morphologique , frquente dans la langue g
nrale. Les possibilits sont quasiment infinies, cest ce qui explique que tous les
mots possibles du vocabulaire dune langue ne soient pas rpertoris dans les
dictionnaires de langue.
1.2 Nologie lexicale
En langue de spcialit, la nologie consiste dans la cration de termes spcia
liss. Ce type de nologie est dite lexicale , car les termes crs vont enrichir
le vocabulaire dun domaine de spcialit. La cration lexicale, appele aussi
nonymie 2, rpond un besoin impratif de dnommer, de dsigner de faon
1 Leroy Louis (1971). Nologie et nologisme, Essai de typologie gnrale. Paris : CILF, La banque des mots n 1, p. 7
2 Rondeau Guy (1984). Introduction la terminologie. 2e d. Qubec : Ed. Gatan Morin, p. 121
1 Quest-ce que la nologie ?
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6univoque des notions nouvelles, que ces notions correspondent des objets
concrets ou abstraits, des processus, des proprits, voire des sentiments. Dans
de nombreux domaines (informatique, conomie et gestion, mdecine, etc.) la
cration de termes nouveaux se fait en anglais.
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7En gnral, un terme est utilis par les spcialistes dun domaine prcis et contribue
la qualit de la communication lintrieur de ce domaine. Grce une terminologie de
qualit, la communication spcialise est sans quivoque. La qualit de la communica
tion rside, notamment, dans la transparence (le lecteur doit comprendre instantan
ment la teneur du message), lunivocit (le message dlivr doit tre exempt dambigut),
lconomie (le texte spcialis doit tre le plus court possible) et ladquation avec les
systmes linguistiques concerns. En langue de spcialit, cest le terme qui vhicule le
contenu technique (au sens large) dun texte ou dun document. Un terme mal choisi aura
un effet nfaste sur la communication, jusqu rendre celleci opaque et confuse. Il est
donc important dapporter un soin particulier la cration de termes nouveaux.
La langue, en tant que vecteur de communication, a besoin de termes nouveaux. La
cration de termes nouveaux rpond aux besoins dexpression et de communication des
locuteurs. Une langue qui cre des termes est une langue qui senrichit ; linverse, une
langue qui nvolue pas, une langue qui ne se renouvelle pas en crant du vocabulaire
spcialis est destine disparatre. Selon Diderot, si la langue dun peuple donne son
vocabulaire, il est galement vrai que ce vocabulaire est un tableau assez fidle de toutes
les connaissances de ce peuple ; toujours selon Diderot, sur la seule comparaison
du vocabulaire dune nation en diffrents temps, on pourrait se former une ide de ses
progrs 3.
Les nologismes sont donc les tmoins des volutions dune socit et refltent ltat de
dveloppement scientifique, technique et culturel de cette socit une priode prcise.
Les nologismes peuvent avoir un impact non ngligeable sur limage dune entreprise
ou dune institution, sur ce quon appelle lidentit visuelle. Ce nest pas un hasard si
des entre prises comme Microsoft, IBM, Google, Twitter ou encore Facebook, dans le
monde de linformatique et de linternet, rivalisent dingniosit pour crer des noms et
des termes qui marquent les esprits et simposent dans leur secteur dactivit. Microsoft
a cr les fentres, Facebook, les amis4, Twitter, les tweets et les followers, etc.
3 Naigeon JacquesAndr (1821). Mmoires historiques et philosophiques sur la vie et les ouvrages de Denis Diderot. Paris : J.L.J. Brire, p. 83, Livre numrique Google
4 Fentre et amis sont deux exemples de terminologisation.
2 Importance de lactivit nologique terminologique
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83.1 Nologie primaire
La cration de termes intervient le plus souvent la suite de lapparition, dans
le milieu socioprofessionnel, de nouvelles notions qui correspondent des
techniques ou des technologies nouvelles, des documents ou des instruments
nouveaux, etc. Les auteurs de ces nologismes sont des spcialistes (ingnieurs,
chercheurs) qui souhaitent communiquer entre eux, lintrieur de leur domaine
de spcialit, rarement des linguistes. G. Rondeau parle de nonymie dori
gine 5, dautres auteurs de nologie primaire . Les spcialistes dun domaine
connaissent parfaitement l objet quils doivent dnommer, en particulier ses
caractristiques essentielles, et ils font intuitivement le bon choix de dnomina
tion. Cependant, il arrive parfois que leur choix soit guid par des proccupations
dordre idologique (moderne ou dsuet : efficience plutt quefficacit), politique
(politiquement correct, dans lair du temps : non voyant plutt que aveugle), voire
affectif (flatteur, valorisant Strassenfachmann plutt que Lastwagenfahrer ou en
core apprenant plutt quapprenti), ce qui est souvent prjudiciable la qualit du
choix nologique.
3.2 Nologie traductive
linverse, les traducteurs sont rarement appels crer des termes nouveaux.
Cependant, traducteurs et linguistes (rdacteurs ou terminologues) peuvent tre
amens proposer des quivalents lorsquil nexiste pas de terme, dans
leur langue, pour dnommer des objets spcifiques dans une autre langue.
Cest ce que certains appellent la nologie traductive 6, dautres, la nonymie
dappoint 7.
Parmi les moyens qui se prsentent eux, les traducteurs ont notamment re
cours au calque (cf. 8 Exemples de procds de formation en franais). Le calque
consiste intgrer un mot tranger dans une langue, par exemple en le franci
5 Rondeau Guy (1984). Introduction la terminologie. 2e d. Qubec : Ed. Gatan Morin, 238 p.6 Hermans Adrien, Vansteeland Andre (1999). Nologie traductive (1999). RINT, Terminologies nouvelles, n 20,
p. 377 Rondeau Guy (1984). Introduction la terminologie. 2e d. Qubec : Ed. Gatan Morin, p. 124
3 Situations de cration terminologique
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9sant , ou en traduisant mot mot le terme de la langue trangre. Le proces
sus de nologie sappuie alors sur le mot , cestdire sur la forme8, et non pas
sur le contenu9, cestdire la notion dnommer.
La solution la plus frquemment utilise est le recours au syntagme descriptif
travers lequel ils traduisent avant tout des ides. Le recours aux syntagmes
descriptifs constitue 60% de la terminologie traductive. Le risque de ce proc
d est que plusieurs syntagmes, non lexicaliss (cf. 5.1 Lexicalisation), donc non
stables, soient crs et diffuss par diffrents traducteurs pour dcrire une mme
notion, induisant ainsi une large dispersion terminologique. La lgislation suisse
en fournit de nombreux exemples : tre capable de prendre part aux dbats10,
tre apte prendre part aux dbats11, tre en tat de prendre part aux dbats12,
en franais, et autorit di rilascio, autorit rilasciante il visto, autorit che rilascia il
visto13, en italien.
Dans le monde de la traduction, notamment au sein de ladministration fdrale,
le recours au calque et au syntagme descriptif sont les deux faces dun mme
procd : la recherche dquivalents, en particulier des termes allemands et
anglais. Dans lurgence de lactivit traductive, on prfrera traduire mot
mot un terme allemand ou anglais plutt que de rechercher le terme franais ou
italien correspondant. Pour se faire le calque prendra la forme dun syntagme non
lexicalis, p. ex. base de calcul de limpt (Steuerbemessungsgrundlage) pour
assiette fiscale ou bulletin des prix (Preisbulletin) pour mercuriale.
Le rle des traducteurs dans le processus de cration et de diffusion des termes
nouveaux est essentiel, car les termes quils crent sont immdiatement utiliss,
vhiculs en contexte, et dissmins dans le monde socioprofessionnel14.
Ils contribuent ainsi largement lenrichissement de la langue dans les domaines
spcialiss.
8 Correspond au signifiant, en linguistique. 9 Correspond au signifi, en linguistique.10 Code de procdure pnale suisse, art. 114 al. 1 (RS 312.0, tat 201305)11 Code de procdure pnale suisse, art. 251 al. 2 (RS 312.0, tat 201305)12 Arrts du Tribunal fdral, 1P.8/2007 (2007)13 Ordinanza VIS (RS 142.512, stato 201401)14 Hermans Adrien, Vansteeland Andre (1999). Nologie traductive. RINT, Terminologies nouvelles, n 20, p. 37
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Les traducteurs produisent des textes qui auront la mme fonctionnalit que les
textes dans la langue source : transmettre un message de faon claire et uni
voque, au mme titre que les textes originaux. Cela est particulirement vrai pour
les textes lgislatifs dont les traductions font foi en Suisse. Il est donc essentiel
que les nologismes, que les traducteurs mettent en circulation, rpondent aux
critres fondamentaux de la cration terminologique (cf. 6 Principes de la nologie
terminologique ou nonymie).
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4 Typologie des nologismes
En langue de spcialit, les nologismes et les procds utiliss pour leur cration
peuvent tre tudis sous diffrents angles comme le mode de cration, la motivation, la
situation, le domaine ou encore lpoque.
Selon le procd de cration des termes (cf. 8 Exemples de procds de forma
tion en franais), on peut diffrencier : les mots nouveaux (p. ex. ordinateur, courriel),
les sens nouveaux, ou nologie smantique, (p. ex. jupe [dune automobile], bretelle
[dautoroute], souris [informatique], etc.), les changements de catgorie grammaticale
(p. ex. ladjectif idal devient un substantif : un idal)15, ou encore de graphie, notam
ment le passage de la majuscule la minuscule qui indique que le terme se lexicalise
(cf. 5.1 Lexicalisation), p. ex. labrviation anglaise AIDS qui devient aids et Aids en
anglais et en allemand et sida en franais. Autre exemple : LED, acronyme du terme
anglais light-emitting diode, devenu un nom commun dans toutes les langues, qui
scrit en minuscule en franais et en italien (led), et qui prend la marque du pluriel aussi
bien en allemand (LEDs) quen franais (leds).
Selon les besoins, les nologismes peuvent tre considrs comme des nolo
gismes ncessaires, cestdire crs en fonction dun besoin imprieux de dnom
mer les choses, les ides, les technologies nouvelles (p. ex. ralit augmente, realt
aumen tata, erweiterte Realitt) ou comme des nologismes de luxe, crs sans besoin
rel mais en fonction dune mode ou dune tendance gnrale (comme automation,
efficience, gouvernance, en franais, automazione, efficienza, governanza, en italien,
ou encore Automation, Effizienz, Gouvernanz, en allemand, tous ns sous linfluence
de langlais).
Selon la situation16, on distingue, comme dcrit au chapitre 3 (Situations de cration
terminologique), la nologie primaire, qui consiste crer des termes pour dnommer
une notion nouvelle, et la nologie traductive, qui a lieu pendant le processus de tra
duction en cas dabsence dquivalence dans la langue cible.
15 Selon Georges Matorz dans Goosse Andr (1971). De laccueil au refus. Paris: CILF, La banque des mots, n 1, p. 37
16 Hermanns Adrien, Vansteelands Andre (1999). Nologie traductive. RINT, Terminologies nouvelles, n 20, p. 37
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Selon le domaine, aussi, les modes de cration terminologique varient. Dans son
tude de quatre terminologies 17, A. Hermanns montre que, dans les domaines
scientifiques, la terminologie est moins sujette aux variations que dans les sciences
humaines ou le droit.
Le vocabulaire de la chimie est un cas particulirement complexe, trs structur mais
sujet de nombreuses variations. ct dune nomenclature internationale normali
se, il existe des nomenclatures divergentes entre lEurope et les tatsUnis, de nom
breux noms de produits et de molcules, et une multitude de synonymes.
Mme phnomne pour le vocabulaire de la pharmacie et de la pharmacologie. Les
produits sont dsigns par trois types de dnominations : le nom commercial, le nom
gnrique international (INN : International Nonproprietary Name) et le nom chimique.
Le monde de la construction et du btiment est, lui aussi, caractris par une grande
dispersion terminologique due la prsence dune terminologie des chantiers diff
rente de la terminologie officielle. Par ailleurs, le recours aux noms de marques et autres
ponymes y est trs frquent : ainsi velux est utilis pour fentre rampante (aussi en
italien pour finestra da tetto ou finestra da mansarda), plexiglas pour polymthacrylate
de mthyle (aussi en italien pour polimetilmetacrilato), et le vocabulaire, mme norma
lis, peut souffrir de lexistence de normes diffrentes dun pays lautre.
Selon les poques : les modes de formation des termes voluent avec le temps.
A. Hermanns montre, travers divers exemples, lvolution du vocabulaire de la chimie
qui, aprs avoir t marqu par lempreinte du franais (influence des travaux de
Lavoisier), a subi linfluence de lallemand pour finalement devenir international et donc
anglais aprs la Deuxime Guerre mondiale.
Aujourdhui lactivit nologique est souvent associe, tous domaines confondus,
la recherche dquivalents pour des anglicismes (sur cet aspect cf. le point 5.2 Angli
cismes et Productivit sous 6.1.3 Critres de qualit dun nologisme).
17 Hermanns Adrien (1992). tudes de quatre terminologies. Paris: CILF, La banque des mots, n 43, p. 51
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5 Implantation des nologismes
5.1 Lexicalisation
La lexicalisation dun nologisme correspond au processus dintgration de ce
nologisme dans le lexique dune langue de spcialit. Selon B. Habert, cest
le processus de lexicalisation qui transforme une dnomination possible en une
dnomination effective18. On considre quun nologisme est lexicalis lorsque sa
diffusion a atteint un certain seuil, quand il est connu et utilis par les spcialistes
du domaine. Lorsquil est lexicalis, un terme cesse dtre un nologisme. Bien
entendu, un nologisme a plus de chances dtre lexicalis sil rpond aux critres
voqus au point 6 Principes de la nologie terminologique ou nonymie.
Le processus de lexicalisation est souvent prcd dune phase durant laquelle
le terme est instable et la dispersion terminologique, cestdire la prsence de
synonymes, importante. Dans le domaine de la formation continue, la notion de
validation des acquis de lexprience (VAE) sest impose. Sa dsignation en
anglais reste encore floue et donne lieu de trs nombreuses variantes, comme :
recognition, validation and accreditation of non-formal and informal learning (RVA),
accreditation of prior learning (APL), prior learning assessment and recognition
(PLAR), etc.
La lexicalisation des nologismes, leur accueil et leur implantation dans lusage
sont des problmes rcurrents de la nologie.
5.2 Anglicismes
En matire d acceptabilit , la traduction des anglicismes, ncessaire pour ga
rantir la clart de la communication (cf. 6.1.3 Critres de qualit dun nologisme),
constitue un cas particulier car elle se heurte de fortes rsistances surtout
dans les milieux spcialiss. Pour traduire un terme anglais, on aura souvent
recours un mot connu de la langue. Or traduire un terme spcialis par un mot
18 Habert Benot (1998). Des mots complexes possibles aux mots complexes existants : lapport des corpus ; sous la direction de A.M. Diller. Thse en linguistique. Universit Lille III Charles de Gaulle, 197 p.
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ordinaire est ressenti comme la ngation de la spcificit du terme. Cest ce
qui se passe lorsquon traduit marketing, terme charg des techniques de vente
anglosaxonnes, originales et efficaces, par commercialisation, qui est ressenti
comme extrmement plat et fade19. En plus de limage moderne, jeune et dyna
mique que vhiculent les termes anglais dans les milieux spcialiss, le malaise
provient du fait quil ny a pas dadquation parfaite entre les lexiques des diff
rentes langues, ce qui donne le sentiment que lquivalent propos ne recouvre
pas la mme ralit que le terme anglais.
19 Mortureux MarieFranoise (1987). Les rsistances la nologie terminologique : systme lexical et facteurs socioculturels. Meta : journal des traducteurs / Meta : Translators Journal, vol. 32, n 3, p. 250254
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6 Principes de la nologie terminologique ou nonymie
6.1 Principes de base
6.1.1 Notions de terminologieLes trois notions de base de la terminologie sont la notion 20, le terme
et l objet . La notion 21 est, en quelque sorte, la reprsentation abstraite
quon se fait dun objet. Le terme est la dnomination verbale dune no
tion, ou plus simplement le nom que lon donne une notion ou l ob
jet correspondant ; cest une forme linguistique qui dnomme une unit non
linguistique. Dans la majorit des cas, il sagit dun substantif, dans une moindre
mesure dun verbe ou dun adjectif. L objet 22, quant lui, est lentit quon
peut voir ou ctoyer sous une forme concrte (p. ex. une imprimante) ou abstraite
(p. ex. un sentiment). Ces trois notions sont indissociables et relies entre elles par
un lien direct et immdiat23.
Le nologisme est un terme nouveau, ou un terme existant avec un sens nou
veau, qui nest pas stable et qui ne se trouve pas encore dans les dictionnaires.
Un terme cesse dtre un nologisme lorsquil est lexicalis (cf. 5.1 Lexicalisation).
6.1.2 Formes du termeEn franais, en italien comme en allemand24, les termes peuvent se prsenter sous
diffrentes formes : sous la forme de termes simples (logiciel, programma, Com-
puterprogramm), de termes composs (alcool linaire amylique, alcole lineare
amilico, geradkettiger Amylalkohol), de termes composs avec juxtaposition des
lments, construction frquente en franais pour viter des syntagmes trop longs
(service clients) et en italien (servizio clienti), de termes composs avec abrge
ment (cotourisme, ecoturismo, kotourismus), voire de termessyntagmes ou
20 Concept et notion sont synonymes en franais.21 Les trois notions sont dfinies dans la norme ISO 1087.22 Le didacticiel, Le Pavel, dfinit lobjet comme suit : Toute entit concrte ou abstraite reconnaissable grce ses
attributs ou proprits caractristiques23 Luc Damas fournit une illustration humoristique de ces trois notions sur le blog : Humeurs illustres dun
enseignantchercheur, ladresse http://www.lucdamas.fr/humeurs/concepttermeobjet/24 Pour lallemand, nous renvoyons au dossier du DTT, Terminologiearbeit: BestPractices 2.0, 2014, et au chapitre
intitul Modul 3 Benennungen.
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de phrasologies25 (canton qui a octroy l'autorisation, en franais, cantone che
ha rilasciato il permesso en italien, mais Bewilligungskanton, en allemand).
Les formes syntagmatiques tant longues et difficiles mmoriser, elles sont
souvent remplaces par des formes abrges (abrviations, sigles, acronymes) :
p. ex. validation des acquis de lexprience est remplac par VAE, en franais,
validation of prior learning par VPL, en anglais ; petites et moyennes entreprises
est frquemment remplac par PME, en franais, piccole e medie impese par
PMI, en italien, et kleine und mittlere Unternehmen par KMU, en allemand.
6.1.3 Critres de qualit dun nologismePour reprendre les termes dAndr Goosse, le nologisme est jug surtout en
fonction de son efficacit . Par efficacit on entend le fait quun nologisme
joue son rle dinstrument de la communication. Si, linverse, le nologisme
reprsente un obstacle la comprhension, il empche la langue de fonction
ner correctement. Pour garantir l efficacit du nologisme, pour assurer sa
viabilit , il est important quil rponde un certain nombre de critres :
Univocit et spcificit : lintrieur dun domaine, un terme ne devrait dsi
gner quune seule notion, linverse une notion devrait tre dnomme par un
seul terme, afin dviter la confusion. Cest le cas, par exemple, de : ordinateur,
en franais, stampante, en italien, et Glhlampe, en allemand. De lunivocit nat
la spcificit du terme, indispensable une bonne comprhension. En franais,
le terme transformation nest pas spcifique car il peut avoir plusieurs sens,
contrairement transformation alimentaire. Trasformazione, en italien, nest pas
spcifique contrairement trasformazione geometrica. Mme constatation en
allemand : Absturz nest pas spcifique, contrairement Programmabsturz et
Systemabsturz. Des termes qui viennent de la langue commune comme pres-
tation, transformation, en franais, autorit, trasformazione, en italien, Organ,
Trger, en allemand, sont souvent polysmiques et vhiculent une certaine ambi
gut. Dans la plupart des cas, cest le contexte qui permet de lever lambigut.
25 Le franais et litalien tant des langues de traduction dans ladministration fdrale suisse, le recours la forme syntagmatique est plus frquent quen allemand.
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Motivation : le sens dun terme doit facilement pouvoir se dduire du terme
luimme. Cest le cas de vol spatial habit, en franais, de volo spaziale uma-
no, en italien et de bemannte Raumfahrt, en allemand. La motivation du terme
nat du choix de la ou des caractristiques reprises dans le terme : a peut
tre la classe dobjets laquelle appartient lobjet, lusage quon en fait, ses
composants, les caractres perus par les sens (forme, couleur, dimension), sa
localisation gographique, etc. On distingue deux types de motivation :
la motivation morphologique, dune part, qui nat du choix des moyens mor
phologiques utiliss pour construire le terme et rendre le sens : pisciculture
ou mammographie, en franais, piscicoltura et mammografia ou encore
avamprogetto, en italien, Vorfussbelastung et Wertpapierkennnummer, en
allemand.
la motivation smantique, dautre part, qui joue avec la ressemblance et lana
logie : virus (informatique), en franais, testa (di un bullone), en italien, Maus
(Computer), en allemand.
La motivation du terme soppose, par dfinition, larbitraire du mot dans la
langue gnrale26.
conomie linguistique : pour quun nologisme simpose, quil soit accept,
il doit tre court et facile mmoriser. Or les langues ne sont pas sur un pied
dgalit face ce principe. Lallemand et langlais peuvent crer facilement
des termes simples alors que le franais et litalien, surtout dans le processus
de traduction, ont souvent recours des constructions syntagmatiques (cf. 3.2
Nologie traductive). Ainsi, en allemand, verhandlungsfhig est la fois court
et motiv, alors que les quivalents franais : capable de prendre part aux d-
bats, et italien : capace di prendere parte al dibattimento, sont certes motivs
mais beaucoup plus longs. Conformment au principe dconomie linguistique,
les termes trop longs sont souvent remplacs par des formes abrges
(cf. 6.1.2 Formes du terme), limage de diode lectroluminescente, en fran
26 Nicolas Christian (1996). Motivation morphologique et ambigit smantique. LInformation Grammaticale, n 68, pp. 4749
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ais, diodo a emissione luminosa et Lichtemittierende Diode27 dnomms com
munment LED, qui correspond lacronyme du terme anglais light-emitting
diode.
Appartenance au systme de la langue : un nologisme ne peut tre totale
ment accept que sil sintgre parfaitement au systme morphologique et
phonologique de la langue concerne. Lorthographe et la prononciation jouent
un rle essentiel. Un terme quon ne comprend pas, dont lorthographe ou la
prononciation ne sont pas faciles, a peu de chances de simposer et dtre
accept. Whistleblowing ou gender mainstreaming, comme les anglicismes en
gnral, sintgrent mal au systme de la langue franaise. Ce principe est
la pierre dachoppement de lintgration des anglicismes, raison pour laquelle
le franais et litalien sont rticents recourir lemprunt (cf. 8 Exemples de
procds de formation en franais) et cherchent des quivalents dans le voca
bulaire existant comme, surveillance ou monitorage, en franais, monitoraggio,
en italien pour monitoring ou encore paritarisme comme quivalent franais
gender mainstreaming.
Productivit : le principe de la productivit est troitement li au principe pr
cdent. Pour sintgrer la langue, le nologisme doit tre productif cestdire
permettre la cration de formes lexicales drives : adjectifs, verbes, etc.
comme construction qui donne dconstruction et dconstruire, en franais,
costruzione, decostruzione, en italien et Bau, Rckbau, en allemand.
Certains anglicismes ont russi sintgrer en franais et en italien et
produire des drivs. Cest le cas, notamment, de surf qui produit surfer ou
encore zoom qui produit zoomer et zoomage. Cependant, lincapacit de bon
nombre de mots anglais produire des formes drives est un des obsta
cles majeurs leur intgration dans les autres langues, en particulier le franais
et litalien. En revanche, le fonds lexical allemand, du fait de sa parent avec
langlais, intgre les anglicismes assez facilement : dune part, par lajout sys
tmatique de la majuscule aux substantifs (E-Mail) et, dautre part, par lajout
27 Lallemand utilise aussi la forme abrge Leuchtdiode.
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de la terminaison en aux verbes (downloaden construit partir de download)
et lapplication de la flexion allemande, en particulier dans le cas des participes
passs : ainsi, downloaden donne downgeloadet ou gedownloadet.
6.2 Recommandations pour la cration de termes
6.2.1 Dmarche onomasiologiqueLa cration nologique sintgre dans une dmarche onomasiologique (par
opposition la dmarche smasiologique des dictionnaires de langue). Cette
dmarche consiste partir de lide, cestdire de la notion, pour aller vers le
terme. Cela implique une analyse minutieuse de la notion dnommer. Cette
analyse notionnelle se fait selon une dmarche prcise dcrite ciaprs (cf. 6.2.3).
6.2.2 Rattachement un domaineLa terminologie nexiste pas sans domaine de spcialit. Un terme est troite ment
li un domaine : p. ex. aiguille (ingnierie nuclaire)28, en franais, marmotta
(ingnierie ferroviaire)29, en italien, Schwert (voile)30, en allemand ; cest le domaine
qui lui donne tout son sens.
6.2.3 Dfinition de la notion Situer la notion dans sa classe dobjet
Toute notion fait partie dun systme notionnel dans lequel elle est rattache
dautres notions lintrieur dune classe dobjets ; une classe dobjets dpend
dun domaine et est identifie par une notion gnrique, p. ex. personne, autori
t, document, instrument, mesure (de prvention, dintervention, dinformation),
etc. Ainsi les deux notions, dsignes par imprimante et clavier, en franais,
stampante et tastiera, en italien, Drucker et Tastatur, en allemand, appartiennent
la classe dobjet priphrique informatique .
28 Crayon utilis dans le cur dun racteur neutrons rapides. (source FranceTerme)29 Signal nain consistant en un feu deux faces (arrt avancer), utilis pour grer les mouvements de manuvre
des trains.30 Lame qui traverse le fond dun driveur par un puits de drive et qui lempche de driver.
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Identifier les caractristiques de la notion
lintrieur dune classe dobjets, les notions sont dcrites partir de leurs
caractristiques. Une caractristique peut tre une proprit physique telle
que la composition dun objet, sa forme, sa couleur, sa fonction, etc. Ainsi
tous les siges ont comme caractristique commune et essentielle la fonc
tion pour sasseoir qui dfinit la classe dobjets, alors que la caractristique
possde un dossier est une caractristique distinctive qui permet de distin
guer les notions chaise et tabouret .
La dfinition de la notion est une tape essentielle de la cration terminolo
gique. Elle dcrit une notion de faon univoque lintrieur dune classe dob
jets en reprenant ses caractristiques essentielles et distinctives (cf. 7 Analyse
dexemples de cration terminologique).
6.2.4 Cration dun terme nouveauLe terme se compose dans la majorit des cas31 de deux parties32 :
Dun ct une partie classifiante qui renvoie la notion une classe dobjet au
sein dune taxinomie ou dun systme notionnel spcifique. Cette partie corres
pond au gnrique de la classe dobjets laquelle appartient la notion. Ce peut
tre une personne, une organisation, une mthode, un dispositif, un instrument
dintervention, une mesure de protection, etc. (cf. cidessus). Ainsi, en franais,
chassier peut tre class dans la classe dobjets : animal ou oiseau. Le suffixe
ier, partie classifiante du terme, dsigne un animal (comme dans bous-ier, four-
mil-ier, ram-ier, etc.). Litalien trampoli-ere a recours une forme comparable au
franais, et le terme allemand, Stelz-vogel, prsente une structure encore plus
explicite33.
De lautre, une partie qualifiante qui contient la ou les caractristiques de la
notion dnommer. Dans un premier temps lanalyse consiste numrer toutes
31 Sauf les cas de termes simples lexicaliss comme bois, table etc.32 Vlasta Kekov (1997). Les tendances de la nologie terminologique en franais contemporain. Studia
minora Facultatis philosophicae Universitatis. Brunensis33 Trampoli, en italien, et Stelzen, en allemand, signifient chasses.
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les caractristiques de lobjet (cf. Identifier les caractristiques de la notion sous
6.2.3). Dans un deuxime temps il faut procder une slection des caract
ristiques pour ne garder que la ou les caractristiques essentielles, cestdire
celles qui font que lobjet est ce quil est, et la ou les caractristiques distinctives,
cestdire celles qui permettent de distinguer un objet dun autre objet voisin.
Ainsi la caractristique distinctive de chassier est possde de longues pattes
(qui lui permettent de marcher dans les marais, telles des chasses). Cest le
choix de la caractristique cl qui va dterminer la motivation du terme (cf. 6.1.3),
donc sa transparence. Ainsi, le terme puce (lectronique) a t choisi par analogie
avec linsecte (en raison du rapport entre la taille et la puissance).
Dans les dnominations syntagmatiques, cette structure est facilement reconnais
sable : p. ex. personne apte supporter la dtention est compos de personne
[gnrique classifiant] et apte supporter la dtention [lments qualifiants].
Mme modle en italien avec libretto [gnrique classifiant] di vaccinazione elet-
tronico [lments qualifiants] et en allemand avec hafterstehungsfhige [lments
qualifiants] Person [gnrique classifiant].
Au moment de sa cration, un nologisme prend souvent une forme syntaxique
dont les lments peuvent subir des variations (cf. 5.1 Lexicalisation). Ainsi, dans
la recherche dun quivalent pour home staging, des syntagmes comme redco-
ration dun bien immobilier avant la vente et travaux damnagement pour faciliter
la vente ont circul avant que valorisation immobilire (cf. 7 Analyse dexemples
de cration terminologique), terme lexicalis, ne russisse simposer.
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quivalents pour le terme anglais home staging
La dfinition de home staging en anglais est : Redecorating a home often using
rented furnishings to make it appear more attractive to potential buyers.
Analyse des caractristiques de la notion :
redcoration dun bien immobilier
le rendre neutre pour que de futurs acheteurs puissent sy projeter
favoriser la vente immobilire
valorisation immobilire et mise en valeur immobilire sont tout fait en ad
quation avec lanalyse qui a t faite de la notion.
Crer un calque de langlais comme le proposent certains sites allemands avec
Inszenierung von Wohnraum qui joue sur lide de mise en scne est moins
efficace car elle est typique de la culture amricaine et correspond moins la
culture europenne.
En italien on utilise la fois valorizzazione immobiliare et home staging.
Dans ce chapitre, nous analysons quelques exemples de nologismes la lumire des
principes terminologiques dcrits prcdemment.
7 Analyse dexemples de cration terminologique
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quivalents pour le terme anglais whistleblower
La dfinition de whistleblower est : Employ qui constate et dnonce des malver
sations qui impliquent des collgues ou des personnes plus haut places dans la
hirarchie de lentreprise.
Analyse des caractristiques de la notion :
employ
tmoin de malversations
signale les malversations aux autorits
lanceur dalerte est lquivalent franais officiel actuel tout fait adquat.
limage du franais, plusieurs synonymes circulent en italien, par ex. segna-
latore, lanciatore dallarme, denunciante, informatore, en Suisse, et vedetta
civica, en Italie ; lallemand a gard Whistleblower.
Dnomination en allemand de Suisse : Strassentransportfachmann /
-fachfrau
Analyse des caractristiques de la notion :
Fahrer
schwere Motorwagen mit Anhngern
transportiert Gter
erbringt Dienstleistungen fr die Kunden wirtschaftlich und umweltgerecht
conducteur/conductrice de vhicule lourd en franais et autista di veicoli pe-
santi en italien sont corrects et motivs. Par contre cest en allemand que le
principe de la motivation du terme nest pas respecte, contrairement lan
cienne dnomination, Lastwagenfhrer/Lastwagenfhrerin, motive, elle.
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Terme allemand de la formation professionnelle en Suisse : dritter Lernort
Dritter Lernort employ en allemand dans la loi fdrale sur la formation profession
nelle est dfini comme suit : Institutionell klar definierter und von beiden anderen
Lernorten abgegrenzter Teil des beruflichen Lernens [...], der bewusst zwischen dem
schulischen und dem betrieblichen Lernen angesiedelt ist. 34
Analyse des caractristiques de la notion :
Teil des beruflichen Lernens
zwischen dem schulischen und dem betrieblichen Lernen angesiedelt
Lanalyse des caractristiques montre que le terme et la notion dnomme ne
sont pas en adquation en raison du choix erron de la partie classifiante. La
motivation du terme nest pas respecte. Le synonyme berbetrieblicher Kurs
est, lui, correct.
34 Office fdral du personnel (OFPER), Kaufm. Ausbildungs und Prfungsbranche Bundesverwaltung, berbetriebliche Kurse, 11.03.2012
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Dnominations suisses des mtiers de la pierre35 en franais, italien et alle-
mand
tailleuse de pierre CFC/tailleur de pierre CFC Scalpellina AFC/
Scalpellino AFC Steinmetzin EFZ/Steinmetz EFZ
marbrire CFC/marbrier CFC marmista AFC/marmista AFC
Marmoristin EFZ/Marmorist EFZ
marbrire du btiment CFC/marbrier du btiment CFC operatrice della
pietra AFC/operatore della pietra AFC Steinwerkerin EFZ/Steinwerker EFZ
Les dnominations cidessus mlangent les types de caractristiques : cer
taines sappuient sur lobjet de la profession, dautres sur le niveau de forma
tion ou de responsabilit.
Les termes marbrier/marbrire et marbrier/marbrire du btiment manquent de
transparence car tous deux ne travaillent pas seulement le marbre mais aussi
la pierre naturelle en gnral. En ce sens, il rejoint le tailleur de pierre. Mme
chose en italien pour marmista et operatore della pietra.
Par ailleurs il est regrettable que les trois langues officielles suivent des modles
de cration distincts pour dsigner une seule et mme profession, comme
cest le cas avec marbrier/marbrire du btiment operatore della pietra
Steinwerker/Steinwerkerin36.
Dans un contexte multilingue comme celui de la Suisse, il serait souhaitable
que le choix des dnominations des professions se fasse paralllement dans
les langues nationales et relvent de la mme motivation. Ceci faciliterait la
mmorisation et la cohrence autour dune seule et mme notion.
35 Secrtariat dtat la formation, la recherche et linnovation SEFRI, Professions AZ [en ligne] (page consult le 30/04/2014) http://www.sbfi.admin.ch/bvz/berufe/index.html?lang=fr
36 Secrtariat dtat la formation, la recherche et linnovation SEFRI, Professions AZ, Marbrier du btiment CFC (Champ professionnel travail de la pierre) [page consulte le 30/04/2014] (disponible sur) http://www.sbfi.admin.ch/bvz/grundbildung/index.html?detail=1&typ=EFZ&item=1245&lang=fr
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Termes Langsamverkehr mobilit douce traffico lento tels quils sont
utiliss en Suisse
Ce cas est particulirement intressant. La notion dnommer est dfinie comme
suit : Dplacement mu par la seule force musculaire . Il ne sagit donc ni de
circulation lente , ni de mode de transport cologique .
Le choix des termes allemand, Langsamverkehr, et italien, traffico lento, ne corres
pond donc pas la notion. La motivation est errone.
Analyse des caractristiques de la notion :
type de dplacement
par la force musculaire uniquement
La partie qualifiante du terme, langsam en allemand et lento en italien, voque
la lenteur alors que doux/douce en franais peut tre peru comme synonyme
de cologique , raison pour laquelle les mdias assimilent frquemment les
transports ferroviaires la mobilit douce. Dans les trois langues le choix du
terme ne correspond donc pas lintention.
En franais on aurait pu crer les termes : circulation non motorise, myo-
dplacement ou encore myomobilit. En italien, traffico non motorizzato37, voire
miomobilit, en allemand, nicht-motorisierter Individualverkehr38, sont corrects.
37 Sito del Servizio per il traffico non motorizzato dei Grigioni [page consulte le 30/04/2014] (disponibile sur) http://www.gr.ch/IT/istituzioni/amministrazione/bvfd/tba/flv/chisiamo/Seiten/default.aspx
38 Bundesamt fr Strassen. konomische Abschtzung der volkswirtschaftlichen Gesundheitsnutzen des Langsamverkehrs in der Schweiz, 2.7.2012 [page consulte le 30/04/2014]
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La nologie terminologique fait en principe appel aux mmes procds de formation que
la langue gnrale. Du point de vue linguistique, les systmes des langues permettent le
recours un ensemble de procds morphologiques, morphosyntaxiques et morpho
smantiques, pour crer des dnominations nouvelles.
Pour ce qui est des procds de formation en franais, nous renvoyons aux ouvrages
de L. Guilbert39, de A. Goosse40 ou encore de P. Gilbert41 ainsi quaux recommandations
des services linguistiques centraux de la Chancellerie fdrale en matires de cration
de mots et de gestion des anglicismes42. Il sagit de procds tels que la drivation, la
composition, lacronymie ou encore la siglaison, lemprunt ou le calque.
Nous numrons ciaprs quelques exemples de procds de formation des mots utili
ss en terminologie43.
La drivation
Le franais dispose dun systme suffixal44 important auquel la nologie terminologique
peut faire appel en privilgiant certains suffixes, notamment ation, age, ment, eur,
iste, eur, ance, pour les substantifs, el et ique pour les adjectifs et enfin, iser,
ifier pour les verbes ; cest ainsi que sont ns : dconstruire, horairiste, gouvernance,
conteneur, etc. Il peut galement y avoir drivation partir dune abrviation, dun sigle
ou dun acronyme : onusien (de ONU), ocriser (de OCR).
Les prfixes et les suffixes sont porteurs de sens. Les suffixes peuvent galement
changer la catgorie grammaticale des mots : le verbe citer devient un substantif dans
citation.
39 Guilbert Louis (1978). Problmes du lexique et de la nologie dans la linguistique franaise contemporaine. Philologica Pragensia, 21, n 1, pp. 3443
40 Goosse Andr (1975). La nologie franaise aujourdhui. Paris : CILF, 72 p.41 Gilbert Pierre (1971). Dictionnaire des mots nouveaux. Paris : HachetteTchou42 Chancellerie fdrale suisse. Aides la traduction et la rdaction [page consulte le 30/04/2014] (disponible
sur) http://www.bk.admin.ch/themen/lang/04929/index.html?lang=fr43 Voir aussi Dlgation gnrale la langue franaise et aux langues de France (DGLFLF), Nologie et terminologie.
Repres [page consulte le 30/04/2014] (disponible sur) http://www.dglflf.culture.gouv.fr/publications/Reperes11_TerminoNeo.pdf
44 Voir aussi Guilbert Louis (1971). La nologie scientifique et technique. Paris: CILF, La banque des mots, n1, p. 45
8 Exemples de procds de formation en franais
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Lemprunt au modle grco-latin
Cest ce quon a lhabitude dappeler les mots savants ; ce modle est li la driva
tion car les suffixes et les prfixes y jouent un rle essentiel (cf. La drivation cidessus) ;
il sagit de formations en -algie, -thrapie, -logie, -mtre, -manie, aro-, tl-, macro-,
mono-, micro-, poly-, no-, etc. comme dans nvralgie, physiothrapie, technologie,
hliomtre, etc.
La composition
Procd de formation de termes par combinaison de bases lexicales (radicaux ou
termes) :
par abrgement : coproduit, cocitoyen, avec une glissement de sens possible ;
co qui signifiait domestique a volu avec le temps et signifie aujourdhui
cologique .
par juxtaposition ou apposition : contrairement lallemand ou langlais, qui
peuvent juxtaposer les diffrents lments dun terme sans mot de liaison, p. ex. Ver-
bandsklage / class action, le franais ajoute des mots de liaison de, , pour, comme
dans action de groupe. En franais, il sagit souvent de formes syntagmatiques, peu
lexicalises, voire de phrasologies, sapprochant plus de la description (p. ex. auto-
rit pnale comptente en matire daudition) que du terme. Cependant, il est assez
frquent, en France plus quen Suisse romande o on fait appel au trait dunion,
que, linstar de langlais, le franais utilise lapposition simple et juxtapose plusieurs
lments sans les relier entre eux45 : p. ex. service clients, assurance accidents, etc.
Un recours ce type de procd permet dviter les termessyntagmes trop longs et
donc difficiles imposer.
par combinaison de termes existants (motvalise) : alicament (aliment + mdicament),
adulescent (adulte + adolescent).
45 Lusage du trait dunion en franais devrait cependant disparatre la suite de la mise en place des nouvelles rgles dorthographe.
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La nologie smantique ou reprise dun lment lexical existant
Un mot existant est rutilis pour dnommer une notion nouvelle du domaine scien
tifique et technique ; cest ce quon appelle terminologisation . Cest le cas de
jupe (dune voiture), bretelle (dautoroute), souris (informatique). Cette reprise touche
bien souvent des mots de la langue courante au contenu smantique peu marqu,
comme opration, crneau, machine, instrument, engin, appareil, transformation.
Ce procd est trs pratique mais, en contrepartie, il favorise lhomonymie et la poly
smie, phnomnes quil convient habituellement dviter en terminologie qui prne la
transparence et la monosmie (cf. Univocit et spcificit sous 6.1.3 Critres de qualit
dun nologisme). Malgr le sens nouveau donn au mot existant, un lien smantique
persiste entre la premire signification et la nouvelle, lien qui va apporter au terme sa
motivation (cf. Motivation sous 6.1.3 Critres de qualit dun nologisme).
Lemprunt de termes trangers
Il sagit de la reprise intgrale dun terme tranger dans une langue : p. ex. monitoring,
whistleblower, reporting, etc. Ce procd est trs frquent en langue de spcialit. Cer
tains de ces emprunts ont russi simposer dans la langue courante, lexemple de
bistro, week-end, etc. La plupart du temps, cependant, les emprunts ont une dure de
vie limite aussi bien dans la langue courante que dans la langue de spcialit : les tags
ont remplac les graffitis, mais aujourdhui, les tagueurs se transforment en graffeurs
ou graffiteurs ! En informatique notebook est en train de dtrner laptop, probablement
pour des raisons dvolution technologique. Les emprunts langlais ne russissent
simposer vraiment que dans les milieux professionnels trs spcialiss. Cependant
certains anglicismes russissent se franciser et perdurer : blogue, podcaster, impl-
menter, surfer, conteneur, etc.
Le calque
Il sagit de la cration dun terme nouveau qui est une copie adapte du terme de
la langue source. Il sagit en quelque sorte dune traduction littrale (dog leg, dans
lindustrie du ptrole, traduit par patte de chien en franais). On distingue le calque
smantique (bogue/bug) qui sappuie sur une ressemblance et le calque de forme
(libre-service/self service).
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9 Conclusion
Dans le domaine de la nologie terminologique, il faut certes mobiliser les forces cra
trices mais aussi respecter les principes terminologiques de base pour viter les choix
guids par des critres personnels, motionnels ou politiques. Les termes, chargs de
vhiculer un contenu spcialis et de faciliter la communication en langue de spcialit,
devraient tre fonds sur des choix objectifs et avoir une certaine universalit.
Nous constatons que la cration syntagmatique est la plus frquente pour gnrer les
termes nouveaux en franais, particulirement dans un contexte de nologie traductive.
Les nologismes ainsi crs sont la fois motivs et transparents. Par contre, ils peuvent
tre longs et sujets des variations, ce qui prsente un obstacle leur diffusion et leur
implantation dans lusage.
Les anglicismes sont lorigine dune importante activit nologique, particulirement
en franais. Cependant, la traduction des anglicismes rencontre une forte rsistance
dans les milieux professionnels, en raison de limage de modernit et de comptence
quils vhiculent (cf. 5.2 Anglicismes) mais aussi parce quils apportent des solutions
euphmiques (whistleblowing face dnonciation) ou, qui favorisent limprcision. Per
sonne ne peut dfinir avec prcision mobbing, monitoring ou encore controlling.
Mme si la cration nologique relve souvent dune dmarche individuelle, il est indis
pensable dimpliquer dautres personnes, soit au sein de son service ou de son office, soit
au niveau de ladministration. Afin dviter des crations parallles divergentes (dispersion
terminologique) et de faciliter la diffusion du nologisme, celuici doit tre saisi dans une
banque de donnes comme TERMDAT, ventuellement avec le statut provisoire .
Malheureusement, il ne suffit pas toujours de respecter les principes terminologiques pour
quun terme russisse simplanter. Les termes peuvent avoir une dure de vie courte et
tre remplacs par dautres. Ainsi en vatil des termes et de la langue en gnral.
Enfin, pour une communication efficace, il ne sert rien de se battre pour les causes
perdues, surtout quand lusage a tranch. Cest au moment o le besoin de cration
nologique se prsente quil faut sorganiser et intervenir vite.
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En conclusion, il convient de rappeler et dinsister sur le fait que, souvent, il y a besoin
non pas de crer, mais de chercher. En effet la plupart les termes existent dj. LInternet
permet aujourdhui deffectuer des recherches audel des frontires, notamment dans
le droit communautaire, et frquemment de trouver le mot juste ! La nologie doit par
consquent rester le recours ultime une situation sans autre issue.
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32
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Impressum
diteur
Chancellerie fdrale
Section de terminologie
CH3003 Berne
www.bk.admin.ch
www.termdat.ch
Conception et production
Chancellerie fdrale
Section de soutien la communication
Berne, 2014
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