La compréhension de récit en maternelle.
Plan de l’intervention :
- Les difficultés des élèves Un exemple : Zouzou (Goigoux) Constats -Les Instructions officielles - Les pratiques enseignantes Observées Efficaces - Les illustrations Arguments théoriques Arguments institutionnels -Des dispositifs La pédagogie de l'écoute Narramus Conclusion - Dispositifs Vidéos Documents à consulter Synthèse
ZOUZOU
Origine des difficultés des élèves :
- Le lexique - La syntaxe -Les anaphores - Les inférences ...
Mais aussi : - La temporalité - La spatialité - Les connaissances du domaine évoqué - Le traitement des relations causales implicites - L’indécidable - La théorie de l’esprit - Les connaissances sur les types de récit
Mireille Brigaudiot :
« Un rappel de récit est une activité langagière qui consiste
pour un enfant à dire avec ses mots à lui, à l'oral, ce qu'il
a compris d'une histoire qui lui a été lue ». Cette activité
nécessite que les élèves mémorisent, sélectionnent,
organisent les éléments constitutifs du récit, ainsi que les
liens qui unissent ces éléments et les liens que les élèves
tissent entre leur vécu personnel et ces éléments du
récit » .
Sylvie Cèbe :
« Le but, raconter, oriente les activités cognitives : il faut
construire une représentation mentale cohérente de
l'ensemble du récit (« film ») ».
Des constats -A leur entrée à l’école, certains enfants auront eu 1000 heures de lecture quand d’autres en auront eu 0. -Des écarts de quantité de lexique : Élèves les plus faibles : 500 mots/2 500 mots pour les plus performants : -Des écarts de longueur d’énoncés.
-Des différences de connaissances sur le monde.
-Des différences de pratiques familiales.
-Des difficultés de compréhension décelées tardivement.
Des niveaux de compréhension
L'enfant qui comprend un récit est celui qui est capable de repérer et de prendre en compte le lien de causalité entre les événements d'une histoire (les enfants âgés de 5 ans devraient en être capables). 5 niveaux d'habileté dans la reformulation par les enfants : - Identifier un ou plusieurs personnages - Identifier et restituer des événements disjoints d'une histoire - Produire un début d'organisation (en fonction du problème, des épisodes, de la fin) - Structurer le récit dans le temps (chronologie) - Identifier et restituer les relations causales
Les apports de la recherche - Dès trois ans, les enfants sont capables d’entrer dans
une compréhension fine des textes narratifs. - Un bon compreneur en fin de GS le sera encore en fin de
CM1 et toujours en fin de 4ème. - Un faible compreneur (20% en difficulté à comprendre
l’implicite, à faire des inférences), reste en difficulté même s’il n’a pas de problème de décodage.
- Seuls 4 % ont des difficultés de code.
Les apports de la recherche
La compréhension de textes
narratifs entendus est le
meilleur prédicteur de la
réussite en lecture-
compréhension à la fin du CE1.
- La quantité de vocabulaire
dont dispose un enfant est le
meilleur prédicteur de la qualité
de compréhension d’histoires
entendues.
Quelles stratégies pour enseigner la compréhension ?
Lire des récits du quotidien et des récits d'imagination
(on ne va pas du simple au complexe, on articule, on
confronte les deux)
Avoir un questionnement ritualisé
(pour que cela devienne un auto-questionnement pour les
élèves)
Lire et jouer
(faire vivre les histoires, agrandir le champ des expériences
vécues)
Lire et faire raconter.
Des pratiques enseignantes observées
Beaucoup de lectures offertes. La compréhension s’évalue plus qu’elle ne s’enseigne. Des activités autour d' images séquentielles prématurées. Surabondance des tâches d'anticipation. Un questionnement souvent abondant et fermé. Manque d’outils à disposition.
Les 7 écueils à éviter ( Roland Goigoux)
● Sous-estimation des difficultés de compréhension.
● Activités solitaires et autonomes trop précoces.
● Surabondance de tâches d'anticipation et d'invention (
versus retour en arrière dans le texte).
● Survalorisation du questionnement au détriment de la
reformulation.
● Multiplication des expériences littéraires.
● Confusion entre comprendre et interpréter.
● Confusion sur la construction des apprentissages.
Des alternatives
● Des tâches de découverte pour aider les élèves à
comprendre.
● Des tâches de transposition pour approfondir et exercer
la compréhension
● Des tâches de transfert pour réinvestir les habiletés
exercées et évaluer
● Des tâches décrochées pour exercer des stratégies
propres aux tâches scolaires
Des gestes professionnels
efficaces ● Favoriser l’engagement actif des élèves dans la
recherche de sens
● Enseigner de manière explicite les stratégies qui
sous-tendent la compréhension (trier des
informations, faire des liens, se construire une
représentation mentale, se mettre à la place des
personnages, activer leurs connaissances, …)
● Faire de la maitrise et de la syntaxe un objectif
prioritaire
● Enseigner les savoirs encyclopédiques ( utiliser une
grande variété de textes).
Progression des apprentissages
Obstacles liés aux illustrations
La compréhension des albums par les jeunes élèves
relève de différents processus cognitifs et langagiers qui
demandent :
● de comprendre les éléments linguistiques du texte et
leur organisation (vocabulaire et syntaxe)
● d’interpréter les illustrations
● de comprendre les liens entre elles,
● de comprendre le rapport entre le texte lu et les
images.
La place des illustrations
Vidéo LULU le lapin
Des dispositifs
La pédagogie de l’écoute
Narramus
La pédagogie de l'écoute
« Et si au lieu de leur
apprendre à parler, nous
apprenions à nous
taire ? »
Les principes fondamentaux
Rôle des élèves :
Les élèves ont le temps de réfléchir
Les élèves respectent les règles conversationnelles
Les élèves ont le droit de répéter ce qu'ont dit les autres
Les principes fondamentaux
Rôle de l'enseignant :
Un enseignant en retrait
Un enseignant qui pose peu de questions
Un enseignant qui pose des questions ouvertes
Un enseignant qui pratique un questionnement collectif :
Les questions s’adressent à tous pour favoriser les
interactions entre élèves et qu'ils s'écoutent entre aux
Un enseignant qui répète les questions
Le format de la séance
●Une lecture ou un contage en grand groupe
●Une phase de lecture - compréhension
–Mémorisation
–Compréhension
–interprétation
Pédagogie de l'écoute
Phase de mémorisation -
restitution Exemples de questions :
●De quoi vous souvenez vous ?
●Est-ce que vous vous souvenez d'autre chose ?
●Est-ce que l'on a tout dit ?
●Qu'a t-on oublié de dire ?
Recherche de l'exhaustivité
Phase de compréhension
●Identité des personnages
●Parlez -moi des personnages de cette histoire
●Écoutez bien les autres, vous pourrez compléter
●Motivations et états mentaux des personnages
–Que veut x ?
–Que veut x, et pourquoi ?
–Que pense x à tel moment ?
–que croit x quand … ?
–X a-t-il obtenu ce qu'il souhaitait ?
Phase d'interprétation
(Le point de vue du lecteur sur le texte)
●Se mettre à la place d'un personnage ou le changement
de point de vue
Et vous, qu'auriez vous fait à la place de x, y ?
–Est-ce que x est ... (voleur, courageux, honnête)?
–Que fera x désormais?
–A-t-on le droit de faire comme x?
–Cette histoire s'appelle … Pourrait-on lui donner un autre
titre ?
●Avez-vous aimé cette histoire ?
Les supports
●Pas d'illustrations
●Lecture ou contage
●Le choix d'un album nécessitera des adaptations pour
combler les blancs (ajout de phrases remplaçant les
illustrations )
●Des textes narratifs avec des passages dialogués
restreints
La séance didactique
Plus les enfants sont jeunes, plus le groupe est restreint
et la séance courte :
●De 4 élèves jusque 12
●De 15 à 40 minutes
Groupe modérément hétérogène
Les élèves sont installés autour d'une table
Trois séances approximativement :
Pour finir, vous allez essayer de la raconter en entier
En cas de débat, relecture du texte
Trois niveaux d'écoute entre
élèves ●L'écoute en écho
–Les élèves sont habitués à écouter l'enseignant mais
pas leurs pairs. Ils s'adressent également et
exclusivement à l'enseignant.
–On perçoit l'écho de ce qu'ont dit les autres.
●L'écoute marquée
le propos marque un enchaînement avec ce qui a été dit
précédemment ou un point de vue différent.
●Le travail collaboratif
–Les prémices du débat, nombre d'échanges et
d'interlocuteurs plus importants.
Compétences langagières
Ensemble des compétences conversationnelles que
l'élève mobilise en séance :
●Prendre la parole
●Respecter les règles
●Suivre l'évolution du thème
●Développer son propos ( répéter, reformuler, ajouter et
développer)
●Intervenir avec cohérence
Le système des jetons
Chaque fois qu'un élève prend la parole, il reçoit un jeton.
Rappel des règles en début de séance :
●Chaque fois qu'on parle, on gagne un jeton
●Pour avoir la parole, il faut lever le doigt
●Quand on a fini de parler , on gagne un jeton. On le pose
et on ne joue pas avec
●La maîtresse peut reprendre un jeton à celui qui coupe la
parole ou qui joue avec ses jetons
NARRAMUS
Narramus
Le but Que chaque élève puisse, au bout de 4 semaines de travail environ, à raison d’une vingtaine de séances, raconter une histoire en entier à sa famille. « Le meilleur moyen d’apprendre à comprendre les histoires est d’apprendre à les raconter. » Sylvie Cèbe, Roland Goigoux http://objectifmaternelle.fr/2018/01/langage-narramus-sieste-de-moussa/
Trois objectifs principaux pour permettre à tous les élèves de : - Comprendre un texte écrit - Développer leur vocabulaire passif et actif - Raconter un récit dans son intégralité Et d’autres objectifs : - Jouer un rôle compensatoire des inégalités sociales - Faire rentrer l’école dans les familles - Développer un sentiment de compétence
Objectifs
Les compétences travaillées
1 Les compétences narratives
en réception
Se construire une représentation mentale à partir de l‘énoncé entendu.
1/ L‘enseignant(e) lit le texte
2/ L‘enseignant(e) raconte l‘extrait.
3/ Les élèves se fabriquent un dessin animé.
4/ Mise en commun des représentations.
5/ Découverte de l‘illustration.
Les compétences narratives
en réception
1 Les compétences narratives en réception
Pour apprendre aux élèves :
● à lier les événements
● à comprendre les enchaînements
● à plus facilement les mémoriser
● les albums ont été choisis pour leur
structure répétitive (contes de « randonnée »).
2 Les compétences narratives
en production
● A la fin de chaque séance :
● un enfant raconte l‘épisode
étudié, sans être interrompu ;
● quand il a fini le reste de la
classe pourra valider ou compléter
● puis un autre pourra être interrogé.
●Les compétences narratives en
production ● Les illustrations sont affichées, après que la scène
ait été racontée.
● Des figurines et une maquette sont proposées pour
s‘entraîner à raconter l‘histoire.
● Les épisodes sont joués (masques).
3 Les compétences lexicales et
syntaxiques ● Lire des albums aux jeunes élèves est une stratégie
nécessaire, mais insuffisante pour faire construire
le vocabulaire. Si l’on vise l’accroissement durable
du lexique, il faut inclure des activités spécifiques.
● Les jeunes enfants apprennent mieux un mot
nouveau si on adapte l’explication à leur niveau de
compréhension.
● Offrir des supports visuels variés d’un
même mot favorise l’apprentissage.
● Associer le mot avec d’autres déjà connus.
●Les compétences lexicales et syntaxiques
Définir explicitement les expressions et mots nouveaux.
Discuter du vocabulaire, le faire réviser, vérifier son
acquisition.
Lire et relire et relire les albums.
Engager les élèves dans des activités de rappel du récit.
Intégrer les expressions et les mots nouveaux dans
d’autres activités de la classe.
Un scénario didactique ritualisé 1°) Le lexique est mis en place. Différentes représentations
(visuelles, auditives, kinesthésiques)
Module 1 -Découvrir le début de l’histoire et bien le comprendre -Apprendre à mettre en mémoire le vocabulaire. -Lire et raconter, ensemble, les deux premières doubles-pages.
http://objectifmaternelle.fr/2018/01/langage-narramus-sieste-de-moussa/
Module 2 -Faire un rappel du module 1 -Présenter l’objectif du module -Se mettre provisoirement à la place du personnage -Se mettre provisoirement à la place d’un second personnage -Jouer le début de l’histoire -Introduire le matériel qui permet de s’entraîner à raconter. Se mettre à la place des deux personnages
Différentes modalités de restitution de l’histoire complète -Tapis à histoires -Marottes, marionnettes -Expression corporelle -Théâtre
4 Les compétences inférentielles
Pour comprendre un récit,
il faut comprendre :
→ les bonnes raisons que les personnages ont :
1. de faire ce qu’ils font
2. de dire ce qu’ils disent
3. de penser ce qu’ils pensent
4. de croire ce qu’ils croient
5. de ressentir ce qu’ils ressentent
que l’auteur ne
dit pas toujours.
→ que le lecteur sait parfois des choses que le personnage lui- même ne sait pas.
Les compétences inférentielles
Comprendre les relations causales.
Apprendre à s‘interroger sur les états mentaux des personnages.
Charlotte MS
http://www.ac-versailles.fr/dsden95/cid123889/enseigner-la-comprehension-du-recit-a-l-ecole-maternelle.html
https://mireillebrigaudiot.info/index.php/les-classes-de-la-tps-a-la-gs/en-tps/
http://objectifmaternelle.fr/2018/09/langage-narramus-machin/
https://padlet.com/cpc_brest_est/narramus http://ww2.ac-poitiers.fr/dsden79-pedagogie/spip.php?article790