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La Diagonale des fous – 2015 : 165 Km, 9917mD+
Dominique Rosillon
Cette course mythique j’en rêvais depuis que j’ai commencé à courir des trails, mais j’avais aussi beaucoup
d’appréhension, comment arriver au bout d’un des trails réputés les plus difficiles au monde alors que j’avais dû
jeter l’éponge, il y a 2 ans, au Grand Raid des Pyrénées, après moins de 18 heures de course. Je sentais que ce genre
de doute était partagé par les autres ‘Archifous’ plus on se rapprochait du départ pour la Réunion. Bien sûr, les 100
km de la Bouillante nous avaient un peu rassurés mais la différence entre 100 Km en moins de 19h (voire 14h pour
les meilleurs) et une course de 3 nuits nous semblait énorme.
Après notre « Archi-Trail » et un entrainement léger (plus aucune sortie de plus de 2 heures au cours de 3 dernières
semaines), nous voilà prêts pour embarquer à Bruxelles–Midi. Enfin tout le monde n’était pas vraiment prêt !
Petit cours de géographie : « L’île de la Réunion, située en plein dans l’océan Indien fait partie des DOMs
(Départements d’Outre-Mer) et vous êtres donc en France mais sa sœur jumelle l’île Maurice est un état indépendant.
Donc si vous allez de Paris à la Réunion en passant par Maurice, vous embarquez en France et débarquez en France
mais transitez hors EU, et vous avez besoin d’un passeport international … » ce que certains semblaient ignorer.
Et voilà comment après un vol de plus de 11 heures, je me retrouve seul à Saint-Denis, principale ville de la Réunion!
Heureusement, j’apprends que les 5 autres distraits (et c’est moi qu’on appelle ‘rovî to’) ont pu finalement prendre,
grâce à l’intervention d’une bienfaitrice d’Air France à Bruxelles, un vol direct Paris-Réunion. Ils arriveront un jour
plus tard. J’embarque dans le bus pour Saint-Pierre, seconde ville de l’île, située au sud et lieu de départ du trail. Le
trajet en bus (2 heures) se déroule calmement, à part une crise d’épilepsie d’un des passagers (un belge !!) alors
qu’on était plus que trois dans le bus. Un peu panique pour essayer de le calmer et éviter qu’il ne se blesse puis
intervention des secours et tout rentre dans l’ordre (comme dirait notre docteur G : bof ! rien de grave … et si c’est
vraiment très grave tu ne peux pas faire grand-chose!). Cet incident me permet de faire la connaissance de Nathalie,
une concurrente inscrite sur le trail de Bourbon (90 Km) qu’elle va faire avec sa fille, Marie, qui réside à la réunion.
On parle un peu course et préparation et elle me dit que la plus longue distance qu’elle a couru jusqu’à présent, c’est
... 40km dans les Alpes (ça me rassure un peu sur ma préparation).
Saint-Pierre, gare des bus; Jacky, le propriétaire de la villa vient m’accueillir, me
conduit à la location de voiture puis à la villa située sur les hauteurs de Saint-Pierre à
3-4 km du centre. Voilà, je me retrouve seul dans une villa pour 8 personnes : 4
chambres à coucher, 2 salles de bain, une piscine …. et comme seuls compagnons,
quelques margouillats bien sympathiques pour vous débarrasser des moustiques.
Le reste du groupe arrive le lendemain début d’après-midi dans un véhicule genre
‘utilitaire’ probablement rescapé du Dakar (dans un premier temps, j’ai cru que c’était le marchant de vieux fers du
coin).
Les journées d’avant course sont souvent les plus stressantes, ne pas en faire de trop pour arriver reposé au départ
mais aussi le désir de découvrir le pays : une journée à la plage de l’Hermitage à Saint-Gilles avec snorkeling dans le
lagon, découverte du cirque de Cilaos et reconnaissance de quelques km de la Diagonale, bien sûr l'incontournable
volcan du Piton de la Fournaise qui pour l’occasion s’était arrêté de cracher à 8 du matin le jour où on avait décidé
d’aller le voir (Sylvie, Angélique , Denis et Philippe étaient mieux inspirés et avaient choisi d’y aller la veille ….) , les
cascades Langevin , les cultures de thé de Grand-Coude avec dégustation de ‘vers à bois’ vivants, les souffleurs de
Saint-Leu, visite de la saga du rhum, etc. Nous organisons la traditionnelle pasta d’avant course dans notre villa, tout
le groupe est présent avec photos de circonstance, maintenant plus possible de reculer.
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J-1 : remise des dossards, première tentative vers midi (Thierry G devait retirer son dossard du trail de Bourbon
avant 13:00), alors que les dossards de la Diagonale ne sont remis qu’à partir de 14:00, au moins 200 coureurs sont
déjà là. Nous optons pour le plan B : revenir ½ h avant la clôture … et là plus de file, on retire notre dossard et
passage dans les stands des sponsors en moins de 10 min, on y retrouve Dominique H., Denis et Philippe.
Le Jour J : Une journée d’attente, le départ n’a lieu qu’à 22:00. Chacun vague à ses occupations : terminer son Malto,
préparer son gâteau sport, faire, défaire et refaire son sac, une dernière ‘dodo’ (Bière de la Réunion) à midi, on
essaye de se reposer l’après-midi. Alors que le contrôle des sacs débute à 18:00, l’un des organisateurs nous a
conseillé de ne pas arriver avant 20:30 (rien ne sert d’attendre 4 heures dans l’enclos de départ). On décide donc de
‘descendre’ vers 20:00. Vingt heure pile, Denis nous rejoint à la villa,
dernières photos au bord de la piscine, embarquement dans le minibus et
Thierry G nous conduit à quelques centaines de mètres de l’aire de
départ. On y retrouve Dominique H. C’est la grosse cohue : il faut d’abord
mettre le matériel obligatoire dans un sachet plastique pour en faciliter le
contrôle puis déposer les sacs d’allégement aux trois postes ‘Cilaos’,
‘Maïdo tête dure’ et ‘La Redoute’ ensuite faire contrôler le matériel
obligatoire, les bandes de contention de Thierry , Denis et Dominique H
sont refusées, moi je passe sans problème. Je me retrouve à nouveau seul au milieu de l’enclos, j’aperçois Eric qui
fait la file, Denis, excédé par son problème de bande de
contention, me rejoint enfin, il est fou, j’essaye de le calmer ! La
pluie commence à tomber, grosse averse on se réfugie sous une
tente, pourtant la météo nous avait promis un départ au sec à
25°C; on s’attend à une répétition des conditions dantesques de
2014 mais 10 min avant le départ, miracle la pluie s’arrête. On
sort de la tente et on tombe sur Thierry G et Dominique H, nous
voilà à quatre sur la ligne de départ, pas de nouvelle d’Eric ni de
Vincent. C’est le décompte, puis les premiers traileurs s’élancent
sous le feu d’artifice tiré du port de plaisance. Plusieurs minutes
s’écoulent avant qu’on arrive à franchir la ligne de départ, on est
au-delà de la 2300ème place. Les premiers kilomètres sont roulants, on longe le littoral, il y a du monde partout qui
nous acclame. Dominique H a pris un peu d’avance, je ne le reverrai plus avant l’arrivé. Je continue avec Denis et
Thierry mais j’ai du mal à les suivre. On passe au premier pointage, km 7, en moins d’une heure, la route commence
à s’élever et il y a toujours autant de monde avec une triple haie de spectateurs, on se croirait dans une étape de
montagne du tour de France. On quitte les dernières habitations pour pénétrer dans les cultures de cannes à sucre,
ça monte toujours et la ferveur de la plaine commence à faire place au calme de la montagne, déjà les premières
marches, le sentier devient de plus en plus étroit mais on continue à avancer à un bon rythme. Thierry a pris de
l’avance, je reste avec Denis jusqu’au prochain ravito. Surtout prendre le temps de s’alimenter (c’est ma hantise !)
et déjà refaire le plein de la poche à eau… il fait chaud, j’ai déjà bu plus d’un litre d’eau. A la sortie du ravito je ne
vois pas Denis, je ne sais pas s’il est devant, j’attends quelques minutes puis je redémarre. Je me retrouve seul sur le
sentier des « foulées des fraises »: des hectares de culture de fraises sous tunnel, cela me rappelle le jogging de la
fraise à Wépion. Nous quittons progressivement la zone de culture pour pénétrer dans la forêt tropicale. C’est là que
les choses se corsent : premier bouchon, ouf ça redémarre mais pour quelques centaines de mètres seulement et là
c’est l’arrêt, je rejoins Vincent qui en profite pour changer de T-shirt, on continue ensemble mais ça n’avance pas, on
ne sait pas ce qui bloque. Certains coureurs commencent à pester sur l’organisation, après le passage escarpé d’une
ravine on arrive enfin à reprendre un rythme de marche … et atteindre finalement le pointage de ’Notre Dame de la
Paix’ (alt 1565m ; km 24,3) après 4h58 pour seulement 9,7km soit du 2.1 km/H, ce sera le tronçon le plus lent de
mon trail. Je ne suis qu’à 30 min de la barrière horaire, d’autres coureurs auront moins de chance et seront arrêtés
après seulement 24 km… On n’a pas vraiment le temps de bien se ravitailler, Vincent redémarre mais je dois
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satisfaire un besoin naturel. Le jour se lève et j’attaque seul l’ascension du Piton Sec, on progresse sur une crête au
milieu des pâturages avec des vues magnifiques sur la vallée , je me sens bien j’avance d’un bon pas … En prenant de
l’altitude la végétation change, j’arrive dans une zone arbustive plutôt aride, la plaine des Remparts, le soleil apporte
un peu de douceur à 2000 m d’altitude, je rejoins la route des volcans et le Piton Textor (Alt 2165 m, km 40). Rativo
et pointage, j’ai récupéré du temps et j’ai 1h15 d’avance sur la barrière horaire. Longue descente technique, mais
j’arrive à courir, jusqu’à Mare à Boue (endroit particulièrement humide en cas de pluie comme son nom l’indique,
heureusement il ne pleut pas). C’est le premier gros poste de ravitaillement mais aussi les premiers abandons (à
Mare à Boue, certains coureur semblent déjà en avoir marre et sont à bout – Je ne pouvais pas résister à faire ce jeu
de mot-) J’opte pour la totale ; soupe, 2 cuisses de poulet avec des pâtes, bière (sans alcool), fromage et biscuits et
tout ‘passe’ sans problème. Je redémarre sur un chemin facile bordé de magnifiques callas. La température est
agréable pour attaquer la rude montée du Coteau Kerveguen au milieu des fougères arborescentes (Fanjan femelle,
espèce endémique), des Chocas verts (espèce introduite et invasive) remarquables par leurs hampes florales
atteignant 3 m de hauteur, orchidées et autres plantes. Après quelques passages vertigineux sur une crête avec de
belles échappées sur le cirque de Cilaos, j’atteins le point culminant du trail (2206 m). La descente vers Cilaos est très
technique, raide avec plusieurs passages sur des échelles, je progresse lentement. J’arrive enfin à Cilaos (Km 66) où
Thierry G, Véro et Isabelle m’attendent, j’apprends que Thierry L,
Vincent, Dominique H et Eric viennent de repartir ensemble, Denis
doit se faire soigner les pieds par Sylvie. Je prends le temps d’une
douche, d’un massage par 2 charmantes kinés et d’un repas
complet, je repars après environ 1h30 d’arrêt… mais j’oublie
d’emporter ma saharienne. Nous quittons Cilaos par le sentier de
la Cascade Rouge que j’avais reconnu avec Thierry G et Thierry L et
là un moment d’inattention et je chute lourdement dans les
gravats; heureusement rien de grave juste quelques blessures
superficielles et une belle frayeur. La nuit commence à tomber
lorsque j’attaque l’ascension du Taïbit, la montée est longue et
vertigineuse, il faut rester continuellement vigilant, l’obscurité ne nous permet pas vraiment d’évaluer le danger.
L’ascension nous permet d’apprécier une vue magnifique sur le volcan qui a repris son éruption : 2 arcs de cercle
rougeâtres éclairent la nuit, c’est grandiose. Le Taïbit (km 76) permet le passage du cirque de Cilaos au cirque de
Mafate (ce cirque complétement isolé n’est accessible qu’à pied ou en hélicoptère, aucune route ne le relie au reste
de l’île, c’est un chaos géologique avec des ravines, crêtes et falaises). Je décide de poursuivre jusqu’au pointage de
Marla où j’espérais dormir un peu. Beaucoup de concurrents ont la même idée, on se retrouve plusieurs dizaines
sous une tente, pas de lit de camp, j’arrive à récupérer une couverture, je m’étends à même le sol entre les autres
concurrents. J’espérais dormir 45 min mais pas vraiment moyen de trouver le sommeil, il y a trop de monde, on est
les uns sur les autres, quelqu’un marche sur ma jambe, les alarmes GSM sonnent partout…. Finalement je repars
sans vraiment avoir dormi mais ce break m’a quand même fait du bien et j’avance facilement dans le cirque de
Mafate, je dépasse plusieurs concurrents. D’autres se sont arrêtés le long du sentier, blottis dans leur couverture de
survie, ils essayent de dormir un peu, c’est surréaliste…
Malgré l’obscurité, je me rends compte que le sentier
emprunte d’étroites crêtes bordées d’à-pic, j’entends le
premier chant du coq à 3h du matin et j’atteins finalement
l’îlet à Bourse (Km 95) au milieu des bambous géants (Les
îlets sont de petits hameaux au milieu des cirques, reliés
entre eux uniquement par des sentiers pédestres. les
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premiers habitants étaient des esclaves enfuis venus occuper ces zones inhabités. Chaque cirque avait son chef,
Mafate vient d’ailleurs du nom de son roi « celui qui pue » en malgache – après plus de 30 heures de course, je
pense être dans le même état – Les habitants des îlets descendaient dans les plaines pour se livrer à des pillages –
Heureusement les choses ont changé et maintenant ces îlets accueillent les randonneurs). Le jour commence à se
lever lorsque j’atteins le pointage de ‘Grand Place’. Les organisateurs nous annoncent 5 heures pour atteindre le
Maïdo situé à seulement 13.4 km mais avec 1700 mD+, la montée est rude et le soleil de plus en plus éprouvant. La
dernière partie de l’ascension sur une véritable paroi rocheuse, ‘1 km vertical’, en plein soleil pratiquement sans de
végétation est un véritable calvaire, je regrette vraiment d’avoir oublié ma saharienne à Cilaos. J’avance de moins en
moins vite, je me fais dépasser par plusieurs concurrents. Nous
croisons des randonneurs qui nous encouragent mais je n’ai
même pas l’énergie pour les remercier. Enfin j’aperçois le
sommet plus que quelques rochers à gravir (Km 112). J’aurai
finalement mis 6h30 depuis ‘Grand Place’ (moyenne : 2.1
Km/h !!!), j’arrive épuisé. Après m’être ravitaillé, j’entame la
descente vers Sans Souci mais après ½ h je sens le besoin de me
reposer, je décide d’arrêter 15 min et d’essayer de récupérer un
peu, je m’étends dans un sous-bois à quelques mètres du
sentier, l’endroit est calme, je règle mon alarme sur 15 min (la crainte de s’endormir et ne pas se réveiller). Je
reprends la descente avec passage par les différents étages de végétation et les incontournables cultures de cannes
à sucre; la descente se termine par un beau sentier aménagé, mais avec toujours autant de marches, dans la forêt de
Sans Souci. Véro et Isabelle m’attentent à la sortie de la forêt.
Vu mon état de fatigue, elles me proposent de m’accompagner jusqu’au poste de
ravitaillement mais je leur dis que ça ira, je prends des nouvelles des autres :
Thierry G, Eric, Dominique H et Vincent continuent de progresser ensemble, Denis
éprouve plus de difficultés (j’ignorais qu’il était au bord de la défaillance, mais
heureusement grâce à son bon samaritain, Thierry L, et à sa Marie-Madeleine,
Sylvie, il arrivera à surmonter ce véritable
chemin de croix pour atteindre le
paradis). A Sans Souci (mais qui a donné ce nom-là), je prends le temps de
bien m’alimenter et je passe chez le kiné pour massage et examen
sommaire de mon genou qui commence à me faire mal dans les descentes.
Mon état de fatigue semble préoccuper le médecin qui me conseille
surtout de dormir un peu, ce que j’avais de toute façon l’intention de faire.
Après un repos réparateur (cette fois-ci j’ai pu m’étendre sur un lit de
camp) d’un 50aine de minutes, j’attaque les 40 derniers km, un petit
marathon quoi !. A ce moment, je pensais que les derniers km allaient être
plus ‘roulants’, j’envisage même pouvoir tenir le 4km/h. Mais que nenni, même si on ne dépasse plus les 800 m
d’altitude, les montées, mais aussi les descentes, sont toujours aussi rudes (le piton Kaala notamment) et je me
rends compte qu’une troisième nuit complète sera nécessaire. J’avance doucement et j’arrive à ‘la Possession’. Je
me renseigne sur les 20 derniers km et la responsable du pointage me dit qu’il s’agit un chemin pavé « la promenade
des Anglais » jusqu’au ravito suivant. De toute évidence, les paveurs ne connaissaient pas le niveau ou alors ils
avaient largement abusé du rhum local ou encore les deux à la fois: ce que l’on m’avait décrit comme des pavés sont
en fait d’immenses pierres, plus ou moins alignées, la
technique consiste à déposer les pieds bien au centre pour
éviter torsion ou entorse. L’exercice semble simple mais pas
après plus de 48 heures de course, je sens la fatigue
augmenter et la vigilance commence à faire défaut, surtout
5
tenir le coup et rester éveillé. Un couple de Français qui en est à sa 5ème édition me conseille de parler pour rester
éveiller … c’est vrai que ça aide et les km passent un peu plus vite. La ‘Grande Chaloupe’ (Ravito) et plus que 13 km
avant la délivrance mais il reste à gravir le Colorado (encore 850 mD+) et puis une descente sur Saint-Denis
annoncée glissante à cause des fortes pluies de la veille. La montée du Colorado me semble interminable et mon
esprit commence à divaguer …. j’expérimente les fameuses hallucinations dont j’avais entendu dire qu’elle
survenaient après 2 nuits de veille: je crois voir un concurrent couché sur le bord du chemin mais il s’agit d’un gros
rocher, je me demande pourquoi un autre porte son chien dans ses bras (c’était simplement son sac à dos) ou
encore quelle est cette statue en plein milieu de la montagne, etc.. Je constate que ma frontale commence elle-aussi
à faiblir et je n’ai plus de pile de rechange, j’essaye donc, tant que possible, de rester avec d’autres coureurs. Je
décompte les heures avant le lever du soleil, ça devrait tenir ! J’arrive à Colorado avec les premières clartés de l’aube
(fin de la troisième nuit) et juste au moment du pointage, quelqu’un me tape sur l’épaule, c’est Thierry G qui arrive
visiblement en pleine forme (faut dire qu’il a démarré il y a « seulement » 26 heures). On échange quelques
impressions sur le trail puis enfin la dernière descente (quasi 700 mD- en 4 km). Je dis à Thierry d’avancer, vu mon
état de fatigue et un genou de plus en plus douloureux, j’appréhende une longue descente. Le sentier est
extrêmement glissant et je m’accroche à tout ce que je peux pour éviter la chute et soulager mon genou…. des
concurrents du trail de Bourbon, plus vigilants, me dépassent …. Saint-Denis semble proche mais ce n’est qu’une
impression. Enfin la pente se couche et je devine le stade de la Redoute. Je retrouve un peu d’énergie pour courir les
derniers hectomètres, c’est l’entrée dans le stade, le speaker annonce mon nom, l’émotion monte … ça y est, défi
réalisé, T-shirt Finisher et médaille, je jette un œil à ma montre nous sommes dimanche, il est 7h30 …. Voilà 57h30
que j’ai quitté Saint-Pierre. Je retrouve les autres Archifous et déjà une « dodo » m’attend. Denis nous rejoint un peu
plus tard, la fête est complète : mission accomplie, 100% de réussite pour les Archifous!
They didn't know it was impossible so they did it.
(Ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait.) Mark Twain
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