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La polysémie verbaleLa polysémie verbale
JeanJean--Pierre DesclésPierre DesclésUniversité de ParisUniversité de Paris--SorbonneSorbonne
LaLICCLaLICC«« Langues, Logiques, Informatique, Langues, Logiques, Informatique,
Cognition, CommunicationCognition, Communication »»
Exposé Fédération, CNRS, Villejuif, 20 décembre 2006
Plusieurs positions Plusieurs positions épistémologiquesépistémologiques
sur la polysémie verbalesur la polysémie verbale
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• Position 1 : autant de significations que de constructions
• Position 2 : « effets de sens »• Position 3 : polysémie par la synonymie• Position 4 : « primitives » comme prédicats
linguistiques• Position 5 : « une signification première »• Position 6 : « une signification invariante »
6.1. - « en langue »6.2. - « de nature cognitive »
Différentes positions épistémologiques
Position 1Position 1
• La syntaxe est révélatrice des significations; autant de significations que de constructions syntaxiques, avec des sous catégorisations verbales.
⇒ Autant de « verbes » que de constructions syntaxiques et sémantiques différentes (avec des traits sémantiques différenciés comme + animé; + objet manufacturé …) d’un même vocable;
⇒ 9 « verbes » toucher; 8 « verbes » monter; 10 « verbes » avancer…
⇒ Travaux du LADL (M. Gross), du LIL (G. Gross) …
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Position 2Position 2
• Le « sens » d’un verbe serait donné uniquement par ses environnements contextuels, d’où les « effets de sens » …
⇒ Origine chez Wittgenstein : « un mot n’a pas de sens ensoi, il acquiert un sens seulement par son contexte »
⇒ Approches par « effets de sens » (C. Fuchs, B. Victorri …)
Position 3Position 3
• La polysémie est captée à partir des définitions (dans les dictionnaires) et les relations de synonymie.
• Dictionnaire Electronique des Synonymes (D.E.S.) du CRISCO (Caen)
• Victorri / Ploux / Venant
• R. Gaume (IRIT, Toulouse)…
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Position 4Position 4
• Les significations sont définies à partir de « prédicats» choisis comme des « primitives de description ».
⇒Analyse du verbe to kill à partir des prédicats « To be Alive », « To become »; « Not » (Mc Cawley);
⇒ Dictionnaire sémantique du français de K Bogascki et alli à l’aide de prédicats linguistiques de base.
Position 5Position 5
• On suppose une « signification première » (par exemple « concrète ») avec des significations dérivées (plus abstraites, métaphoriques).
=> Approche par prototypicalité et dérivations par ressemblances (« airs de famille ») (Kleiber …).
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Position 6Position 6
• On suppose une (éventuelle) « signification fondamentale » et potentielle (pour G. Guillaume : un « signifié de puissance ») à la base de l’organisation des autres significations situées souvent sur un continuum ou dans des réseaux structurés.
• La « signification fondamentale » et les significations qui lui sont reliées peuvent avoir plusieurs statuts.
Position 6.1.Position 6.1.
• La signification fondamentale est « en langue » (le verbe polysémique a alors « un sens premier », souvent « plus concrète », ou « plus fréquente » ou plus prototypique) ainsi que les significations dérivées et positionnées sur un continuum .
=> Dictionnaire du français usuelde Jacqueline Picoche
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Position 6.2.Position 6.2.• Les significations sont de nature cognitive(hors
langue), décrites par des schèmes sémantico-cognitifs insérés dans des réseaux structurés(par des relations de spécification/abstraction; emboîtements cognitifs - statique, cinématique, dynamique, causal -).
• Le « signifié de puissance » est un invariant potentiel (un « archétype ») dont le sens se distribue sur tous les schèmes du réseau et lui donne ainsi une unité.
Hypothèses sur Hypothèses sur notre analyse notre analyse
de la polysémiede la polysémie
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Hypothèses (1)Hypothèses (1)
• (H1) : Les significations d’une forme lexicale (verbe, prépositions …) sont décrites par des schèmes sémantico-cognitifs (SSC).
• (H’1) : Les SSC sont représentées par des formes symboliques (des λλλλ-expressions) ou, pour certaines d’entre elles, par des formes figuratives.
Hypothèses (2)Hypothèses (2)
• (H2) : Il existe des « primitives » (sémantico-cognitives) qui sont des invariants nécessaires à l’organisation même des significations (lexicalisées et grammaticalisées) et donc à la construction des SSC dont elles deviennent des éléments constitutifs.
• (H 2.1.) Les « primitives » sont de 2 sortes - primitives structurantes et abstraites, à la source des processus de grammaticalisation;- primitives empiriques.
• (H 2.2. ) : Les primitives sont construites par abduction
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Primitives : exemplesPrimitives : exemples
• Primitives structurantes :- relateurs statiques : repérage; opérateurs topologiques;- relateurs cinématique : mouvement, changement;- relateurs dynamiques : contrôle, effectuation,
téléonomie, visée;
• Primitives empiriques :- roue, voile, aile, marcher/courir, sec
Différents «Différents « InvariantsInvariants »»• Les primitives structurantes sont des invariants (des
universaux langagiers structurant les catégories) :
- les types sémantico-cognitifs, comme catégorisations primitives, sont des invariants;- les relateurs (statiques, cinématiques, dynamiques, de causalité …) sont des invariants;- les opérateurs de compositionalité sont des invariants formels et opératoires.
• L’archétype d’une forme polysémique est un invariant:
- Invariant grammatical (de la passivation, du moyen, du médio-passif;
perfectivité; accomplissement / inaccomplissement …- Invariant lexical
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Hypothèses (3)Hypothèses (3)• (H 3) : Chaque schème (SSC) est une
composition (fonctionnelle) des primitives.
• (H 3.1.) La composition n’est pas réductible à une simple séquence de traits ou de sèmes (un vecteur pseudo-booléen avec trois valeurs);
• (H 3.2.) : Le résultat de la composition est une expression applicative (où un opérateur s’applique à un opérande);
• (H 3.3.) : Chaque SSC se laisse intégrer, par un processus opératoire d’intégration à l’aide d’opérateurs généraux de composition - un combinateur de la logique combinatoire -, dans un prédicat lexicalisé, dont la signification est décrite par le verbe et dont l’expression linguistique est une forme linguistique.
Hypothèses (4)Hypothèses (4)
• (H4) : Les schèmes d’une même forme linguistique polysémique (lexicale ou grammaticale) sont insérés dans un réseau structuré.
• (H4.1.) : Le réseau n’est pas nécessairement un continuum mais un graphe arborescent ou un treillis.
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Hypothèses (5)Hypothèses (5)• (H 5) : Pour chaque réseau de significations
polysémiques, il existe un « invariant de signification » (archétype ou un « signifié de puissance ») qui est de nature cognitive et est situé à la racine du réseau des significations; c’est un élément potentiel qui donne une unité au réseau.
• (H5.1.) L’archétype, quand il est établi, est simplement plausible et construit à la suite d’une démarche abductive.
Hypothèse 6Hypothèse 6Les relations de structuration dans un réseau polysémique
sont essentiellement :
• les oppositions cognitivesentre :- statique, - cinématique et cinématique virtuel, - dynamique, transitivité, causativité- causalité …;
• les changements de domaines:spatial, temporel, spatio-temporel, activité, notion;
• les spécifications/ abstractions…
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Hypothèses (7)Hypothèses (7)
• La sémantique est un espace organisé et structuré (avec des catégorisations) et non pas une « masse amorphe » (Saussure).
• La structure de l’espace sémantique est découverte progressivement (par un processus abductif) à partir de l’analyse sémantique des catégories (grammaticales et lexicales) dans les langues. La linguistique a pour objet, entre autres, l’explicitation de la nature, de l’organisation, des catégories de cet espace.
Hypothèses (7)Hypothèses (7)• L’espace sémantique est de nature cognitive; il est sous
jacent aux espaces sémantiques de chaque langue. Il est constitutif de la « faculté de langage ». Il transcende cependant « le langage » (et les langues) car il est constitué également par les catégorisations opérées par la perception de l’environnement, l’action (plus ou moins intentionnelle) sur l’environnement …
• En décrivant cet espace sémantique, la linguistique développe une branche originale, « la sémantique cognitive », qui apporte une contribution inestimable au programme des sciences cognitives et participe ainsi activement à la connaissance de l’homme.
• Le fonctionnement de chaque langue apporte des renseignements essentiels sur le fonctionnement de « l’esprit/cerveau » humain.
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Archétype (potentiel) ?Archétype (potentiel) ?
Signification 1Signification 1 Signification 2Signification 2 Signification 3Signification 3
Signification 1.1.Signification 1.1. Signification 2.1.Signification 2.1.
Forme linguistiqueForme linguistiquepolysémiquepolysémique
Forme lexicale 1 Forme lexicale 2
Signification Signification
signification
signification
Archétypede la forme 1
signification
signification
signification
Archétypede la forme 2
signification
schèmecommun
Réseau polysémique 1Réseau polysémique 1 Réseau polysémique 2Réseau polysémique 2
Synonymie
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Un exemple de réseau :analyse du verbe polysémique
monter
(1) Monter en haut d'une échelle(2) Monter sur la colline ; (2') il montait doucement la colline(3) Monter en ascenseur(4) Monter en voiture(5) Monter sur un cheval / Monter à cheval / Monter un cheval`(6) La fumée monte (de la cheminée) au-dessus des toits(7) La mer monte (7') La Seine monte(8) Le chemin montait brusquement (8') Jean montait le long du chemin(9) Le blé monte rapidement cette année(10) Monter en grade(11) Les prix montent cette année (11') Le thermomètre a monté vite(12) Sa colère montait au fur et à mesure qu'il parlait(13) Monter un diamant (13') Monter une estampe(14) Monter les meubles dans la chambre(15) Monter les oranges sur le camion(16) Monter un saphir sur un bague(17) Monter des voitures(18) Monter un film
(19) Monter une affaire (19') Monter une imprimerie(20) Monter un coup
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Archétype de /monter/
Spécification non spatiale Spécification spatiale
Cinématique : varia- tion sur une échelle Le blé monte
Cinématique : La fumée monte
Cinématique virturel : Le chemin montait
CONTR + TELEO + CONTR
dynamique avec téléonomie Jean montait sur la colline
dynamique sans téléonomie Jean montait la colline
FAIRE [y ° x]
dynamique : variation dans l'organisation Luc monte un coup
Figure 13 - Réseau structuré des emplois de monter
CONTR FAIRE TELEO
spécificationspécification
spécification
abstraction
abstraction
+ CONTR
+ TELEO
Qua
ntif
icat
ion
univ
erse
lle
TELEO
[z ° x]+ intermédiaire z
dynamique : transi- tivité sémantique : Luc monte les oranges sur le camion
dynamique avec intermédiaire : Jean monte en ascenseur
abstraction
Primitives structurantesPrimitives structurantes• Les catégorisations et oppositions entre
- statique / cinématique virtuel- cinématique - dynamique - cause
sont structurantes à la fois pour l’organisation lexicale et également pour l’organisation des rôles grammaticaux (agent/ instrument /patient/ localisateur/ destinataire …).
Elles contribuent à structurer les réseaux polysémiques.
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spatial échelle organisationassemblage
STATIQUECinématique virtuel
CINEMATIQUE
DYNAMIQUE
Le chemin montait
L’avion monteLa fumée monte
Luc monte en ascenseurLuc monte sur la collineLuc monte la collineLuc monte les valises
Le blé monteLes prix montentLuc monte en grade
Luc monte un filmLuc monte une conférence
s’opposer à une force orientée selonun gradient
Schème (E)cinématiqueSimple : (6)
Schème (A)avec téléonomie
(1)
Schème (B)sans téléonomie
(2)
Schème (D) avec intermédiaire : (3)
Schème (C) de transitivitéspatiale : (15)
Schème (F)cinématique virtuel : (8)
+TELEO
+FAIRE
-CONTR-TELEO
+ observateur
+ intermédiaire
CINEMATIQUE
DYNAMIQUE
Schème de transitiviténon spatiale :
(13), (16), (17),(18), (19), (20)
« gradient d’organisation »
Schème (G’) : (9)échelle de taille
Schème (G) impliquantune échelle : (10), (11), (12)
SPATIALNON SPATIAL
Abstractionpar analogie
abstraction
abstraction
-CONTR-TELEO
y≠≠≠≠x+/-TELEO
Réseau des valeurs sémantiques de monteren français
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La fumée monte(1)
Jean monte sur laColline /
monter en haut de l’échelle
(15,17)
Jean monte la colline(8)
Monter en ascenseur / monter en voiture
(19, 20, 21)
Jean monte les oranges
sur le camion
(6,7)
CINEMATIQUE
DYNAMIQUE
Monter un diamant /monter un film /
monter une affaire / monter un coup
(10, 11,12, 13, 14)
Le blé monte :(3), (4)
Sa colère monte: (5)
SPATIALNON SPATIALabstraction
Réseau des valeurs sémantiques de monteren français
Le chemin monte
(2)
STATIQUE
Schème (A)avec téléonomie
(1)
Schème (B)sans téléonomie
(2)
Schème (D) avec intermédiaire : (3)
Schème (C) de transitivitéspatiale : (15)
Schème (F)cinématique virtuel : (8)
+TELEO
+FAIRE
+ observateur
+ intermédiaire
CINEMATIQUE
DYNAMIQUE
Schème (G) impliquantune échelle : (10), (11), (12)
SPATIALNON SPATIAL abstraction
-CONTR-TELEO
y≠≠≠≠x+/-TELEO
Réseau des valeurs sémantiques de kacvam /izkacvam en bulgare
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Invariant de MONTER
• 1°) Il existe une force (par exemple la force de la pesanteur; une force de dispersion comme l’augmentation du désordre = entropie)
• 2°) Aller contre cette force (contre la pesanteur; contre le désordre = augmenter la néguentropie)
Analyse de TOUCHER
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TOUCHER (A)
• 1. Le jardin touche à la maison/ 1'. Le jardin est en contactavec la maison
• 2. Le lit touche l'armoire• 3. Les extrêmes se touchent
• Schéma syntaxique: N1 V à N2(/loc/)• Schéma prédicatif: P2(N1, N2); fonction (N1) =
“locatif”; fonction (N2) = “locatif”• Schème statique: P2 = EST-EN-CONTACT-AVEC ;
[[N1]] = entité de type lieu; [[N2]] = entité de type lieu
TOUCHER (B)
• 4. L'avion touche le sol / 4'. L'avion entre en contact avecle sol
• 5. Le cargo a touché le fond• 6. Il a été touché par un obus• 7. La branche a touché le bras de Marie• 8. La balle a touché son épaule• 8’. L’après-midi touche à sa fin
• Schéma syntaxique: N1 V N2(/loc/)• Schéma prédicatif: P2 (N1,N2(/loc/); fonction (N1) =
“nominatif”; fonction (N2) = “locatif”• Schème cinématique: P2 = ENTRER-EN-CONTACT-
AVEC ; [[N1]] = entité mobile; [[N2]] = entité de type lieu.
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TOUCHER (C)• 9. Jean a touché l'épaule de Paul / 9'.Jean a
effleuré(est entré en contact avec) l'épaule de Paul• 10. Pierre a touché son adversaire• 11. Jean touche ce morceau de fer• 12. Jean a touché la balle
• Schéma syntaxique: N1 V N2• Schéma prédicatif: P2 (N1, N2); fonction (N1) =
“ergatif”; fonction (N2) = “accusatif”• Schème dynamique: P2 = ENTRER-EN-
CONTACT-AVEC ; [[N1]] = entité agentive; [[N2]] = entité mobile ou non
TOUCHER (D)• 13. La flèche touche la cible / 13'. La flèche atteint (ad
tenere) la cible• 14. Mes études touchent à leur terme• 15. Notre excursion touche à son terme / 15'. Notre excursion
arrive à son terme.
• Schéma syntaxique: N1 V N2(/terme/)• Schéma prédicatif: P2(N1, N2); fonction (N1) = nominatif;
fonction (N2) = “locatif” ou “accusatif”• Schème cinématique avec un terme: Quelque chose
ATTEINT un terme ; [[N1]] = entité mobile ou entité dont les attributs changent; [[N2]] = entité qui est le terme d’un mouvement ou d’un changement.
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TOUCHER (E)• 16. Paul a touché Pierre au téléphone / • 16' Paul a contacté(a rencontré) Pierre• 17. Vous pouvez me toucher à la sortie des cours
• Schéma syntaxique: N1 V N2 (prep N3)• Schéma prédicatif: P2(N1,N2, N3); fonction (N1) =
“ergatif”; fonction (N2) = “nominatif”; • fonction (N3) = “instrument” ou “locatif”• Schème dynamique: Quelqu’un (agent) ENTRER-EN-
CONTACT-AVEC quelqu’un par la parole(par l’intermédiaire d’un instrument ou dans un lieu déterminé ); [[N1]] = entité agentive, locuteur potentiel ; [[N2]] = entité animée, locuteur potentiel ; [[N3]] = instrument ou lieu (intermédiaires)
TOUCHER (F)• 18. Le professeur a touché à la topologie dans son cours/
Le professeur a abordéla topologie• 19. Ce chat a touché à tous les plats• 20. On a touché à tous les sujets• 21. Jean touche au but / • 21’.Jean s'approche de la frontièredu but • 22. Cette question touche à la morale
23. Cette question concerne la morale [classable dans A ]
• Schéma syntaxique: N1 V à N2• Schéma prédicatif: P2(N1,N2); fonction (N1) = “ergatif”;
fonction (N2) = “lieu notionnel”; • Schème dynamique et cinématique: ATTEINDRE les
frontières de [N2]] ; • [[N1]] = entité de type agentive ou non; [[N2]] = entité
abstraite avec des frontières .
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TOUCHER (G)
• 24. L'inspecteur a touché aux programmes / 24'. L'inspecteur a modifiéles programmes
• 25. Ces membres ont touché aux usages du club• 26. Nous touchons à l'emploi des cadres• 27. Mon fils a touché à son argent
• Schéma syntaxique: N1 V à N2• Schéma prédicatif: P2(N1,N2); fonction (N1) =
“ergative”; fonction (N2) = “accusative”• Schème dynamique: MODIFIER l’état de [[N2]] ;
[[N1]] = entité de type agentive; [[N2]] = entité dont l’état est modifiable
TOUCHER (H)
• 28. Il a touché ses mensualités / • 28'.Il a reçu (a encaissé, a modifié son état de possession) )
ses mensualités• 29. Il touchera son chèque à sa banque
• Schéma syntaxique: N1 V N2 (prep N3(/loc/))• Schéma prédicatif: P2(N1,N2); fonction (N1) = “ergative”;
fonction (N2) = “accusative” ou “nominative”• Schème dynamique: MODIFIER l’état de [[N1]];
ENTRER EN POSSESSION DE [[N2]]; [[N1]] = entité agentive; [[N2]] = entité susceptible d’être possédée.
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TOUCHER (I)
• 30. Mon fils m'a touché par son histoire / 30'. Mon fils m' attendri (atteint) par son histoire
• 31. Ce reproche a touché Jean• 32. Cet enfant m'a touché• 33. Ce reproche a touché Jean
• Schéma syntaxique: N1 V N2• Schéma prédicatif: P2(N1,N2); fonction (N1) =
“nominative”; fonction (N2) = “experiencer” • Schème dynamique: MODIFIER l’état (affectif) de [[N2]]
[[N1]] = entité agentive ou non; [[N2]] = entité ayant différents états (affectifs)
Réseau polysémique des schèmes de TOUCHER
MOUVT CONTR 0 FAIRE
STATIQUE CINEMATIQUE DYNAMIQUE
frontière
Modifierl’état de possessionde N2
Modifier l’état Affectif de N2
Modifier N2
Terme d’un mouvementorienté
locution
Le jardin touche
à la maison
L'avion touche le sol
Jean a touché l'épaule de Paul
Paul a touché Pierre
au téléphone
La flèche touche la cible
Le professeur a touché à la topologie dans son cours
L'inspecteur a touché
aux programmes
Il a touché ses mensualités
Mon fils m'a touché
par son histoire
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Réseau des schèmes de TOUCHER
(A) (B) (C) (E)
(D) (F) (G)
(H) (I)
MOUVT CONTR 0 FAIRE
STATIQUE CINEMATIQUE DYNAMIQUE
frontière
Modifierl’état de possessionde N2
Modifier l’état Affectif de N2
Modifier N2
Terme d’un mouvementorienté
locution
scanérisationCinématiquevistuel
Invariant de TOUCHER (1)
• (A) : Le jardin touche à la maison/ Le jardin est en contact avecla maison.
• (B) : L'avion touche le sol / L'avion entre en contact avecle sol.
• (C) : Jean a touché l'épaule de Paul / Jean a effleurél'épaule de Paul.
• (D) ; La flèche touche la cible / La flèche atteintla cible
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Invariant de TOUCHER (2)
• (E) : Paul a touché Pierre au téléphone / Paul a contacté(a rencontré) Pierre
• (F) : Le professeur a touché à la topologie dans son cours/ Le professeur a abordéla topologie.
• (G) : L'inspecteur a touché aux programmes / L'inspecteur a modifiéles programmes.
• (H) : Il a touché (a modifié) ses mensualités.• (I) : Mon fils m'a touché par son histoire / Mon
fils m' attendri (m’a atteint) par son histoire
Invariant de TOUCHER (3)
Invariant : « contact » = « frontière, bord d’un lieu (spatial, temporel, activité) »
Statique = cinématique virtuel Cinématique = entrer en contact avec un lieu /
une activité / une modification sur les bords (frontière)
Dynamique = contrôler une entrée en contact / une modification (sur les bords).
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Exemples de types Exemples de types sémanticosémantico--cognitifscognitifs
Types de livre
– Luc a pris un livre (type = J) dans sa bibliothèque. Ce livre (type =I) était très intéressant. En ouvrant le livre (type = I), il a trouvé dansle premier chapitre (type = L) une fleur séchée. Ce chapitre (type = L) contenait une histoire (type = I). Luc a lucette histoire (type = I) puis il a donnéson livre (type = J) à une amie qui voulait connaîtrecette histoire (type I).
– Luc est critique littéraire. Il décide de commencerce livre (type = A) par une promotion à la télévision. Paul, lui, est un marchand : il vend de tout, aussi bien de l’appartement que dulivre (type = M) ou de la voiture.
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Mémoire du type initial
• J'ai commencé (à faire la promotion de) le livre de Malraux (type d'activité = A) dans les foires, il (entité de type "objet individuel " = J) est très lourd à transporterbien qu'il (entité de type contenu d'information " = I ) soit très intéressant.
• Une entité typée change de type en contexte mais elle garde la mémoire de son type initial
Hypothèses sur les typesHypothèses sur les types
• Le schème associé au verbe décrit une signification avec des types imposés aux arguments.
• La reconnaissance du schème d’une occurrence verbale permet de déterminer le type des arguments.
• Une entité en position d’argument a par défaut un type assigné; lorsqu’un verbe commande un changement de type, le type de l’argument change.
• Une entité typée peut changer de type en contexte mais elle garde la mémoire de son type initial.
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Différents types de livre
• Luc prend un livre => type = I
• Luc commenceun livre => type = A
• Luc vend du livre => type = M
• Luc apprend son livre par cœur => type = I
• Luc trouve dansun livre => type = L
• Luc vend du livre et de la publicité => type = M
• Une phrase du livre => relation d’ingrédience
Types sémanticoTypes sémantico--cognitifscognitifs
• Type J => objet individualisable
• Type L => lieu
spatial
temporel
• Type M => massif
• Type I = > contenu d’une information
• Type A => activité supportée par livre
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Types de Types de bureaubureau
•• Objet individuel : Objet individuel : J’J’emmène emmène mon bureau dans mon nouvel mon bureau dans mon nouvel
appartementappartement..•• Collectif : Collectif : Le bureau de l’assemblée Le bureau de l’assemblée a décidéa décidéde … de …
•• Activité : Activité : Je suis Je suis auaubureau, je ne suis pas en vacancesbureau, je ne suis pas en vacances
Il commence un bureau (à le peindre, à le nettoyer …)Il commence un bureau (à le peindre, à le nettoyer …)
•• Massif : Massif : Il vend Il vend dudubureaubureau
•• LieuLieuspatial : spatial : il il est entréest entrédansdansson bureau pour lui demander…son bureau pour lui demander…
temporel : temporel : pendant pendant le bureau , on s’ennuiele bureau , on s’ennuie
Bureau : JEmmener son bureau
Bureau : Ldans le bureau
Bureau : MVendre du bureau
Bureau : ACommencer un bureau
Bureau : KLe bureau a décidé
Bureau : SSur le bureau
Bureau : TPendant le bureau
dans / sur
ducommencer
a décidé
sur pendant
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Se suicider au café
café (type = S)
• Se suicider au café café (type = T)
café (type = A)
• Se suicider avec du café (type = M)
Être sec / sécher / assécher
Jean-Pierre Desclés
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Exemples lexicaux
statique cinématique dynamique causation
être-grand grandir faire grandir empêcher degrandir
agrandissement favoriserl'agrandissement
être sec s’assécher assécher rendre sec
Exemples grammaticaux
‘état’ ‘processus’ ‘instrumentalité’ ‘causalité’‘agentivité’
Pierre est grand Pierre grandit Pierre agrandit PierrerendPierrea grandi la pièce possible
l’agrandissement
l’étang est sec l’étang Paul assèche l'action du soleils’assèche l’étang assèche l’étang
l’étang a été
asséché
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être sec, sécher, assécherle linge est sec (état descriptif)
le linge a séché, tu peux le prendre (état résultant du patient)
Le linge a été séché par un soleil trop fort(état passif)
Le linge , ça se sèche au soleil (propriété)
En ce moment, le linge se sèche au soleil(processus)
Le linge est en train de sécher au soleil (processuscinématique en cours)
Cet appareil sèche le linge (habitude instrumentale)
Les blanchisseurs sèchent le linge (habitude agentive)
? Le blanchisseur sèche le linge (processus dynamique en cours)
Le linge a séché ce matin (événement affectant le patient)
Luc a fait sécher le linge puis l’a repassé(événement agentif etinstrumental)
Luc a séché le linge puis l’a repassé (événement agentif )
Luc fait sécher le linge par le (au) soleil (factitif instrumental)
Luc fait sécher le linge par son employé (factitif agentif)
Luc a fait sécher le linge, il est gentil (état résultant de l’agent)
En ce moment, l’action du soleil
fait sécher le linge (causation processuelle)
L’action du soleil sèche le linge (causation habituelle)
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sécher / assécher : différences
(1) L’air assèche la plaie
(1’) ? L’air sèche la plaie
(2) Le soleil assèche l’étang
(2’) ? Le soleil sèche l’étang
(3) La plaie est asséchée
(3’) La plaie est sèche
(4) La plaie s’assèche grâce à l’air et au soleil
(4’) ? La plaie se sèche grâce à l’air et au soleil
(5) Le linge est sec
(5’) ? Le linge est asséché
sécher / assécher : différences
(6) L’étang est sec
(6’) L’étang est asséché
(7) * Luc a asséché le linge
(7’) Luc a asséché la pièce
(7”) Luc a séché sa lettre
(7”’) * Luc a asséché sa lettre
(9) Le soleil a asséché l’étang / la prairie / la forêt
(9’) ? Le soleil a séché l’étang / ? la prairie / ? la forêt
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33
Être sec
• (1) L’air est sec / le temps est sec• (2) Le fromage est sec• (3) Il a les yeux secs• (4) Le navire est à sec
• (5) Son ton est sec => son ton est cassant• (6) Il est sec => Il est cassant
• (7) Il est (est resté) sec devant l’examinateur=> Il est vide / Il ne connaît rien
• (8) Il est sec => il est sans argent• (9) Son pain est sec => il est au pain sec• (10) Ce coup est sec => Ce coup est sans écho
sec
stérile
aride
maigre
décharné
rude
austère
brusque
D’après Fabienne Venant « Polysémie et calcul du sens », TALN
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34
Intension de « être sec »
Être sec
être cassant
être le processusd’un processus de vidage
être sans eau
être vide
être videde toute humidité
ne produit plusd’eau
ne produitplus rien
être secêtre sans eauêtre sec
être humideêtre rempli d’eaupeut donner de l’eau
Être cassant
Êtrevide
peut donner (encore) quelque chose
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35
être sec
sécher
assécher
*des-sécher
humidifierarroserremplir
asséché
desséché
assécher / desséché / sec
être humiderempli d’eau
Schème 1 : SECHER 1 (changement cinématique)
•• Schème 1 :CHANG (SIT 1 [y] ) (SIT 2 [y] )
SIT 1 [y] := < N ( y EST sec) >
SIT 2 [y] := < y EST sec >
“ y subit une CHANGement de propriétés, il passe de la propriété ‘ne pas être sec’ à la propriété ‘être sec’ “
•• Schéma prédicatif : SECHER (N) avec N <- “nominatif”
•• Schéma syntaxique : N1 sèche
•• Instances : le linge sèche/ la voiture sèche
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Schème 2 : SECHER 2( Introduction d’un actant effectueur )
•• Schème 2 :FAIRE (CHANG (SIT 1 [y] ) (SIT 2 [y] )) zSIT 1 [y] := < N ( y EST sec) > / SIT 2 [y] := < y EST sec >
“ z FAIT qu’il y ait un changement de la situation 1 à la situation 2 où situation 1 = “y n’est pas sec”, situation 2 = “ y est sec” “
•• Schémas prédicatifs : SECHER (N2, avec N3) / SECHER (N2, au N4)
N2 <- “nominatif”; N3 <- “instrument” ; N4 <- “locatif”
•• Schémas syntaxiques : N2 sèche avec N3 / N1 sèche au N4
N3 sèche N2 / N3 fait sécher N2 // N4 sèche N2 /N4 fait sécher N2
Schème 2 : ExemplesSchème 2 : Exemples
•• Instances :
[ le linge sèche avec une machine ]
[ le linge sèche au soleil ]
la machine sèche le linge
le soleil sèche le linge
le soleil fait sécher le linge
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Schème 3 : SECHER 3 (Introduction d’un agent et d’un instrument
=> schème de transitivité)
•• Schème 3 :
CONTR ( FAIRE (CHANG (SIT 1 [y] ) (SIT 2 [y] )) z ) x
SIT 1 [y] := < N ( y EST sec) > / SIT 2 [y] := < y EST sec >
“x CONTROLE que (z FAIT qu’il y ait un changement de la situation 1 à la situation 2, où situation 1 = “y n’est pas sec”, situation 2 = “ y est sec” ) “
•• Schémas prédicatifs : SECHER (N1, N2, { (avec N3) / (au N4) } )
N1 <- “agent”; N2 <- “patient” ; N3 <- “instrument” ; N4 <- “locatif”
•• Schéma syntaxique :
N1 sèche N2 { (avec N3) / (au N4) } // N1 fait sécher N2 { (avec N3) / (au N4)
Schème 3 : exemples
•• Instances :
Luc sèche son linge avec une armoire à sécher le linge
Luc sèche sa voiture avec un appareil / au soleil
* L’appareil sèche la voiture avec Luc
* Le soleil sèche le linge avec Luc
Luc sèche sa voiture au soleil
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Schème 4 : SECHER 4(Réflexivisation => Moyen)
•• Schème 4 :
CONTR ( FAIRE ( CHANG (SIT 1[x] ) (SIT 2[x] )) z) x
SIT 1 [x] := < N ( x EST sec) > // SIT 2 [x] := < x EST sec >
“ x CONTRôle et FAIT le changement qui l’affecte et qui le fait passer de la propriété ‘Ne pas être sec’ à la propriété ‘être sec’ avec éventuellement un instrument z intermédiaire”
•• Schémas prédicatifs : SE-SECHER (N1, { (avec N3) / (au N4) })
N1 <- “agent” ; N3 <- “instrument” ; N4 <- “locatif”
•• Schémas syntaxiques :
N1 se sèche { (avec N3) / (au N4)} // N1 se fait sécher { (avec N3) / (au N4)}
Schème 4 : exemples
•• Instances :
Luc se sèche au soleil
Luc se fait sécher au soleil
Luc se sèche avec un appareil
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Schème 5 : SECHER 5(Réflexivisation avec ingrédience => Moyen)
•• Schème 5 :
CONTR ( FAIRE ( CHANG (SIT 1[y,x] ) (SIT 2[y,x] )) z) x
SIT 1 [y,x] := < N ( y EST sec) > / SIT 2 [y,x] := < y EST sec >
[ y INGREDIENT de x ]
•• Schéma prédicatif : SE-SECHER (N1, N2, avec N3, au N4)
N1 <- “agent” ; N2 <- “ingrédient de N1” ;
N3 <- “instrument” ; N4 <- “locatif”
•• Schéma syntaxique : N se sèche N2 { (avec N3) / (au N4)}
Schème 5 : Exemples
•• Instances:
Marie se sèche les cheveux (au soleil / avec un appareil)
Luc se sèche les pieds / les mains ...
? Luc se sèche sa voiture
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Réseau des schèmes de SECHER
schème 1 - FAIRE -> schème 2 - CONTR 0 FAIRE -> schème 3
schème 3 - REFL -> Schème 4
schème 3 - REFL 0 INGR -> schème 5
Cinématique - FAIRE -> Dynamique - CONTR -> Transitivité
Transitivité - REFLE -> Moyen
Transitivité - REFL 0 INGR -> Moyen
schème 1Le linge sèche
schème 2La machine sèche le lingeLe soleil sèche le linge
schème 3Luc sèche sa voiture au soleil
schème 4Luc se sèche au soleil
schème 5Luc se sèche les pieds
FAIRE
CONTR 0 FAIRE
MOYEN
MOYEN 0 INGR
CINEMATIQUE DYNAMIQUE
schème 1’Luc sèche devant l’examinateur
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Schème 1 (dynamique) : assécher
• CONTR ( FAIRE (CHANG ( ( SIT1 [y], SIT2 [y] )) z) x“x CONTRÔLE et FAIT que l’entité y passe de la situation SIT 1 à la situation SIT 2 où SIT 1 = “y possède un certain degré i d’humidité / rempli d’un liquide à un degré i” et SIT 2 = ““y possède un certain degré j d’humidité / est rempli d’un
liquide à un degré j avec degré j < degré i ”
•• Schéma prédicatif : ASSECHER (N1, N2 { (avec N3) / (au N4) })
N1 <- “agent” ; N2 <- “patient”; N3 <- “instrument” ; N4 <- “locatif
•• Schémas syntaxiques :
N1 assèche N2 { (avec N3) / (au N4)}
Schème 1 Assécher : exemplesInstances :
Luc assèche l’étang (grâce au soleil)
Le médecin assèche la plaie avec un appareil
* Luc assèche sa voiture
Les enfants ont asséché la citerne
Construction factitive : Luc fait assécher l’étang par ses ouvriers
On a pas : * Luc assèche/ * L’étang assèche
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Schème 2 (médio-passif) : Assécher
• Schème :
(FAIRE (CHANG ( ( SIT1 [y], SIT2 [y] )) y)“y FAIT que le changement de situation l’affecte; les situations étant : SIT 1 : “y possède un certain degré i d’humidité / rempli d’un liquide à un degré i” et SIT 2 = ““y possède un certain degré j d’humidité / est rempli d’un liquide à un degré j avec degré j < degré i ”
•• schéma prédicatif : SE-ASSECHER (N2, (au N4))
N2 <- “entité (non agentive)” ; N4 <- “locatif”
•• schéma syntaxique : N2 s’assèche (au N4)
Schème 2 ASSECHER : Exemples
•• Instances
La citerne s’assèche (avec l’action du soleil)
Les étangs s’assèchent très vite au soleil de l’été
Cette vielle fille s’assèche, elle devrait se marier
? Luc s’assèche le visage
? Luc s’assèche au soleil
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SIT 1 SIT 2
Ne plus avoir soif
CHANGT
Avoir soifne pas être secne pas être à sec
xTELEO
CONTR
Schème 3 : Assécher sa soif
Extensions : Luc assèche sa soif/ sa soif de connaître /ses désirs / ? son ignorance
Schème 1Dynamique
Luc assèche l’étang
Schème 2Médio-passif
La citerne s’assècheCette vielle fille s’assèche? Luc s’assèche le visage
Réseau : ASSECHER
Schème 3Luc assèche sa soifLuc assèche ses désirs
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Intension de « être sec »
Être sec
être cassant
être le résultatd’un processus de vidage
être sans eau
être vide
être videde toute humidité
ne produit plusd’eau
ne produitplus rien
être sec
sécher
assécher
*des-sécher
humidifierarroser
asséché
desséché
assécher / desséché / sec
être humiderempli d’eau
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45
être sec
être sec / être vide
être plein de désirsêtre plein de besoins(avoir soif)
Êtrevide
être sans désirsans besoin
ne plus avoir soif
assécher* séchersa soifses désirs
être secsans désirsans besoin
* sécher
asséchersa soif
assécher / desséché / sec
avoir soif / avoir un désir : connaître
remplirse remplir deconnaissances
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SIT 1 SIT 2
être secêtre videsans désirs
CHANGT
ne pas être secdésirer
x
TELEOCONTR
temps
non sec
sec
Assécher
assécher
sécher
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temps
non sec
sec
s’assécher = processus inaccomplitélique
assécher
se dessécher
Cette vielle fille s’assècheCette vielle fille se dessèche
Sécher / assécherSécher / assécher
• Sécher = différences de degrés
• Assécher = télique, viser un but
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Analyse sémantiqueAnalyse sémantiquede «de « commencercommencer »»
« Commencer »(Voir K. Bogacki et alii, Dictionnaire sémantique et syntaxique des
verbes français, Warszawa, 1983)
• (1) Cela commence vraiment mal• (2) Le printemps commence le 21 mars• (3) La Seine commence au plateau de Langres• (4) Le récit commence à la page 25• (5) Elle commence àvieillir / à devenir vieille• (6) Il commence à(d’) écrire son autobiographie• (7) Il commence àfaire nuit • (8) L’assemblée commence la discussion du budget• (9) Il commence un livre / le prélude en UT de Bach• (10) Il commence parune question• (11) Il commence parla fin.
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49
« Commencer »
(1) Cela commence vraiment mal
(2) Le printemps commence le 21 mars
(a) N + V (+ ADV) / N + V + N2
(3) La Seine commence au plateau de Langres(4) Le récit commence à la page 25
(b) N1 + V + prep + N2
« Commencer »
(5) Elle commence àvieillir / à devenir vieille(6) Il commence à(d’) écrire son autobiographie
(c) N1 V + à/de Pinf
(7) Il commence à faire nuit
(d) Il + V + à/de Pinf
03/02/2009
50
« Commencer »
(8) L’assemblée commence la discussion du budget
(9) Il commence un livre / le prélude en UT de Bach
(e) N1 + V + N2
(10) Il commence par poser une question(11) Il commence par la fin
(f) N1 + V + par + N2 / N + V + par + P inf
« Commencer »
(1) Cela commence vraiment mal
(2) Le printemps commence le 21 mars
(a) N + V (+ ADV) / N + V + N2
(3) La Seine commence au plateau de Langres(4) Le récit commence à la page 25
(b) N1 + V + prep + N2
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MER
TRAJET SPATIAL ORIENTE
Début du cours
Plateau de Langres Cours interneLieu initial Lieu final
(3) La Seine commence au plateau de Langres
(2) Le printemps commence le 21 mars
« vrai »printemps
en Hiver
en Eté
Transitionentre états
commence
21 mars
Êtrevraiment au printemps
printemps
Succession des saisons(lieux temporels)
temps
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(3) La Seine commence au plateau de Langres
Cours InterneDe la Seine
en aval
Transition de début
commence
ParcoursSpatial
de laSeine
Parcours spatial de la Seine(lieu spatial)
en amont
Plateaude Langres
« Commencer à»
(5) Elle commence àvieillir / à devenir vieille(6) Il commence à(d’) écrire son autobiographie
(c) N1 V + à/de Pinf
(7) Il commence à faire nuit
(d) Il + V + à/de Pinf
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Etat 1 = (être-vieuxÀ un degré j1)
Etat 2 = (être-vieuxà un degré j2)
JI1 I2
Processus« commencer à vieillir »
Succession de degrésde vieillesse affectant une entité
« être dans l’état de vieillissement »
Processus« vieillir »
Etat final« être vieux »
(5) Elle commence à vieillir
temps
(7) Il commence àfaire nuit
Il fait vraimentnuit
Il fait jour= il ne fait pas nuit
Il fait jour= il ne fait pas nuit
Transitionentre états
Commenceà faire nuit
Êtrevraiment Dans la nuit
Alternance Jour / Nuit
Zone transitionnelle
temps
Il faitnuit
03/02/2009
54
Il fait jour Il fait jourIl fait (vraiment) nuitTransitionTombée du jour
TransitionAube
Il commence àfaire nuit
Il ne fait pas jour
(7) Il commence à faire nuit
« Commencer »
(8) L’assemblée commence la discussion du budget
(9) Il commence un livre / le prélude en UT de Bach
(e) N1 + V + N2
03/02/2009
55
(8) L’assemblée commence la discussion du budget
Discussion achevée
Transitionentre états
Commenceà discuter
Étatd’activité
DISCSSION
Processus de discussion
Zone transitionnelle
En discussion
temps
Avant le discussion
(9) Il commence un livre
Non affectation
Pleine affectation
Transitionentre états
Commenceà affecter un livre
Étatd’activité
AFFECTATION
Processus affectant un livre
Zone transitionnelle
État d’activité
temps
03/02/2009
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(9) Il commence un livre
- Il commence à lire un livre
- Il commence à écrire un livre
- Il commence à concevoir un livre
- Il commence à vendre un livre
- Il commence à imprimer un livre
- Il commence à diffuser un livre
- Il commence à déchirer un livre ….
(9) Il commence (à lire) un livre
Livre non lu
Livre lu
Transitionentre états
Commenceà lire un livre
Étatd’activité
LECTURE
Processus de lecture d’un livre
Zone transitionnelle
En lecture
temps
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Il commence le prélude en UT du Clavier bien tempéréde Bach
Le prélude n’est pas joué
Le prélude est (entièrement) joué
Transitionentre états
Il commenceà jouer le prélude
Étatd’activité
Inter-préta-tion
du Pré-lude
Processus qui construit l’interprétation complète du prélude
Zone transitionnelle
État d’activité =L’interprétation du prélude est en cours
temps
« Commencer par »
(10) Il commence par poser une question(11) Il commence par la fin
(f) N1 + V + par + N2 N + V + par + P inf
03/02/2009
58
(10) Il commence par(poser) sa question
EVÉNEMENT
GLOBAL
sa question
commencer par
Evénement n
Evénement 2
Succession d’événementsconstitutifs d’un événement global
temps
(10’) Il commence (à poser) sa question
Question non posée
Question posée
Transitionentre états
Commenceà poser une question
Étatd’activité
Processus de poser sa question
Zone transitionnelle
Être en train de posersa question
temps
posersaquestion
03/02/2009
59
(11) Il commence parla fin
CLASSE
RÉORDONNÉE
la fin
commencer par
Evénement n
Evénement 2
Succession d’événementsd’une classe d’événements
Evénementfinal
Classed’événements
SIT 1 SIT 13
Être dans le lieu contiguavant le parcours
SIT 12CHANGT J’ CHANGT
Être dans le lieu intermédiaire
I1 I12I13
J’
Schème : N lieu commence
Être dans le lieuInterne au lieu transitionnel de début
Schème de début
03/02/2009
60
Etat final
Etat initial
Etat intermédiaire
I1 I2
Transition de début
« Commencer »Parcours d’un lieu(spatial, temporel …)
commencer
CHANGT
SIT 1 SIT 12 SIT 2
Etat d’activitésous-jacentà unprocessus
Situation initialede la situationprocessuelleouévénementielle
Situationinterne à l’événementtransitionnel de début
CHANGT J CHANGT
Transition de début = F début
Schème : Commencer à N Processus
I1 I2J
Schème de début
03/02/2009
61
Etat d’activitéd’un processus
Etat initial
Etat d’activité
I1 I2
Transition de début
« Commencer à »Affectation d’une entitépar un processus
SIT 1 SIT 13
Classed’événements
SIT 12
Classe ordonnéed’événementssuccessifs
CHANGT J’ CHANGT J’’
Réalisationdu débutdu premierévénement
I1 I12I13
J’ J’’
Schème : Commencer par N événementiel
Schème de début
03/02/2009
62
CLASSE
D’ÉVÉNEMENTS
la réalisationdu premier événement
commencer par
Evénement n
Evénement 2
Succession d’événementsconstitutifs d’une classe d’événements
temps
« Commencer par »
Evénement 1
Transition événementielleglobale
Transition de début
Processus« commencer »inaccompli
Invariant de « commencer » (à / par)
03/02/2009
63
Réseau de schèmesInvariant de
« commencer »Processus de « début »
Schème 1« commencer »
= parcours du début d’un lieu
(spatial, temporel)
Schème 2« commencer à »
processus= parcoursdu début
d’un processus orientévers l’état d’activité
d’un autre processusaffectant une entité
Schème 3« commencer par »= début du parcours
du premier événement
d’une classeordonnée
d’événements
La Seine commenceLa pièce commenceLa discussion commence
Il commence à vieillirIl commence à poserIl commence un livreIl commence sa question
Il commence par sa questionIl commence pardiscuter
Analyse sémantiqueAnalyse sémantiquede de
devenir vieux / vieillirdevenir vieux / vieillirCommencer à devenir vieuxCommencer à devenir vieux
Commencer à vieillirCommencer à vieillir
03/02/2009
64
Analyse de «Analyse de « vieillirvieillir »»
Notion de « vieillir »• Statique : « x est vieux »
• Cinématique :– « x devient vieux » / « commence à être vieux » – « x vieillit » / « commence à vieillir »
• Dynamique : « x vieillit y »
• Causalité : « l’action de x fait vieillir y »
03/02/2009
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Etre vieux / Devenir vieux / Vieillir
• STATIQUE :Luc est vieux / Cette table est vieille
• CINEMATIQUE : Luc devient vieux Luc vieillitSi nous vieillissons, nous ne devenonspas nécessairement vieux pour autant
• DYNAMIQUE :Luc vieillit sa tableLuc se vieillit / Luc se vieillit le visageCette table vieillit bien / Cette table se vieillit bien
• CAUSALITE :Le soleil fait vieillir prématurément la peau
Devenir vieux / VieillirDevenir vieux / Vieillir
Être vieux
Devenir vieux
VieillirNe pasêtre vieux
ETAT 2ETAT 1
Orientation polarisée
Transition événementielle
03/02/2009
66
Être-vieux détermine le lieu des entités affectées par la propriété « être-vieux »Être-vieux = être à l’intérieur du lieu des entités affectées par « être-vieux »
‘x est vieux ’ <= [ x REP (INT(LOC (être-vieux))) ]
Intérieur du lieu des entités affectées
par la propriété « être-vieux »
‘x est presque vieux ’ <= [ x REP (FRO (LOC (être-vieux))) ]
‘x n’ est pas vieux ’ <= [ x REP (EXT (LOC (être-vieux))) ]
INT (LOC)
FRO (LOC)
EXT (LOC)
Devenir-vieux détermine un changement orienté vers le lieu des entités affectées par la propriété « êtr e-vieux »
‘x est vieux ’ <= [ x REP (INT(LOC (être-vieux))) ]
Intérieur du lieu des entités affectées
par la propriété « être-vieux »
‘x devient vieux ’ <= [ x REP (FRO (LOC (être-vieux))) ]
‘x n’ est pas vieux ’ <= [ x REP (EXT (LOC (être-vieux))) ]
INT (LOC)EXT (LOC)
CHANGT
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CHANGT JSIT I1 SIT I2
N(est-vieux (x)) est-vieux (x)
I1 I2F
Schème événementiel orienté : « Devenir vieux »
λx . λ I1. λI2. λJ. { CHANGT J ( (Non (est-vieux (x))) I1 (est-vieux) I2 }
δ(I1) = γ(F) ; δ(F) = γ(I2)
CHANGT J11SIT 1 SIT 2
N(est-vieux (x)) est-vieux (x)
δ(I1) = γ(F) ; δ(F) = γ(I2)δ(I12) = γ(F12) ; δ(F12) = γ(I21)I12 ∪∪∪∪ F12 ∪∪∪∪ I21 ⊆⊆⊆⊆ F ; J12 ⊆⊆⊆⊆ F12
SIT 12
est-vieux (x))à un certain degré j1
SIT 21
est-vieux (x))à un certain degré j2 > j1
CHANGT J12 CHANGT J22
I1 I2F
I 12 I 21F 12
δ(I1) = γ(F) ; δ(F) = γ(I2)
Emboîtement du schème « vieillir » dans le schème « devenir vieux »
03/02/2009
68
CHANGT 11SIT 1 SIT 2
N(est-vieux (x)) est-vieux (x)
δ(I1) = γ(F) ; δ(F) = γ(I2)δ(I12) = γ(F12) ; δ(F12) = γ(I21)I12 ∪∪∪∪ F12 ∪∪∪∪ I21 ⊆⊆⊆⊆ F
SIT 12
est-vieux (x))à un certain degré j1
Schème processuel polarisé «vieillit »
SIT 21
est-vieux (x))à un certain degré j2 > j1
CHANGT 12 CHANGT 22
I1 I2F
I 12 I 21F 12
δ(I1) = γ(F) ; δ(F) = γ(I2)δ(I12) = γ(F12) ; δ(F12) = γ(I21)I12 ∪∪∪∪ F12 ∪∪∪∪ I21 ⊆⊆⊆⊆ F ; J12 ⊆⊆⊆⊆ F12
SIT 12
est-vieux (x))à un certain degré j1
SIT 21
est-vieux (x))à un certain degré j2 > j1
CHANGT J12
I 12 I 21F 12
Schème processuel « vieillir »
λx . λ I12. λI21. λJ. { [ CHANGT J12(est-vieux au degré j1 (x) ) I12 (est-vieux au degré j2 (x)) I21
& [ j1 > j2 ] ] }
J12
03/02/2009
69
Lieu des entités affectéespar la propriété ‘P’
Lieu des entitésaffectées par la propriété‘Non(P)’
Lieu des entités pas encoreaffectées par la propriété ‘P’mais déjà partiellement affectées
transition étatétat
Lieu des entités affectéespar la propriété
‘être-vieux’
Lieu des entitésaffectées par la propriété‘Non(être-vieux)’
Lieu des entités pas encoreaffectées par la propriété ‘être-vieux’mais déjà partiellement affectées
Transition =devenir-vieux
État = être-vieux
État =ne pas être-vieux
03/02/2009
70
PNon (P)
Transition engendrée par un processus achevéÉtat 1 État 2
Orientation vers le pôle ‘P’
pas encore (P)déjà plus non (P)
état d’activitésous-jacent à un processus
«« Devenir vieuxDevenir vieux »»
03/02/2009
71
être devenu vieux=> Être vieux
Non (être-vieux)
Transition engendrée par le processus télique achevé « atteindre l’état de vieillesse »
État 1 État 2
Orientation vers le pôle ‘être-vieux’
Etat d’activitéde
« devenir vieux »
état d’activitésous-jacent à un processus
pas encore (vieux)= déjà plus non (vieux)
Etat 1 = N(être-vieux)
Etat 2 = (être-vieux)
pas encoreVieux maisplus déjànon vieux(= jeune)
JI1 I2
Processus« devenir vieux »
Succession d’étatsorientés vers l’état de vieillesse affectant une entité
Etat visé
03/02/2009
72
«« VieillirVieillir »»
Être vieuxau degré j2
J2 > J1
être-vieuxau degré j1
Transition « vieillir »de l’état j1 à l’état J2
État 1 État 2
Augmentation des degrés de vieillissement
Etat d’activitéde
« vieillir »
état d’activitésous-jacent au processus de vieillissement
pas encore (état J2)= déjà plus (état J1)
03/02/2009
73
Etat 1 = (être-vieuxau degré J1)
Etat 2 = (être-vieuxau degré J2)
JI1 I2
Processus inaccompli« vieillir »
Succession de degrésde vieillesse affectant une entité
Etat final
«« Commencer àCommencer àdevenir vieuxdevenir vieux »»
03/02/2009
74
Être vieuxN (être-vieux)
Transition engendrée par le processus télique achevé« atteindre l’état de vieillesse »
État 1 État 2
Orientation vers le pôle ‘être-vieux’
Etat d’activitéde
« devenir vieux »
état d’activitésous-jacent au processus
pas encore (vieux)= déjà plus non (vieux)
Commencer àdevenir vieux
Être en train de devenir vieux
Se mettre à devenir vieux
Etat 1 = N(être-vieux)
Etat 2 = (être-vieux)
JI1 I2
Processus« commencer à devenir vieux »
Succession d’étatsorientés vers l’état de vieillesse affectant une entité
Etat d’activité« être dans l’état de vieillissement »
Processus« devenir vieux »
Etat visé
commencer à
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«« Commencer àCommencer àvieillirvieillir »»
Être vieuxau degré j2
J2 > J1
être-vieuxau degré j1
Transition « vieillir »de l’état j1 à l’état J2
État 1 État 2
Augmentation des degrés de vieillissement
Etat d’activitéde
« vieillir »
état d’activitésous-jacent au processus de vieillissement
pas encore (état J2)= déjà plus (état J1)
commencer à
Transition de début Transition de fin
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Etat 1 = (être-vieuxÀ un degré j1)
Etat 2 = (être-vieuxà un degré j2)
JI1 I2
Processus« commencer à vieillir »
Succession de degrésde vieillesse affectant une entité
Etat d’activité« être dans l’état de vieillissement »
Processus« vieillir »
Etat final« être vieux »
commencer à
CHANGT
SIT 1 SIT 12 SIT 2
Etat d’activitésous-jacentà unprocessus
Situationinitiale
Situationen cours
CHANGT CHANGT
Transition de début = F début
Commencer à
λ(SIT 1) I1 . λ (SIT 12) I12. λJ . { CHANGT J (SIT 1) I1 (SIT 12) I12 } (Schème processuel ou événementiel)
I1 I2J
δ(I1) = γ (Fdébut ); δ(Fdébut ) = γ(I2)γ(J) = γ(Fdébut ); J ⊆⊆⊆⊆ Fdébut