N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
PaysageLA REVUE TECHNIQUE DES PROFESSIONNELS DU PAYSAGE
9 e - n° ISSN : 1633-7727
GRAND ANGLE
ADS Design,des structuresà la ibre artistique
CHANTIER
Canal du Midi : abattage encadré en secteur contaminé
ACTUALITÉS
Paysalia 2015 : 5 prétendants au titre de « Maître jardinier »
PRATIQUES VÉGÉTALES
Sauver le buis : les recherches livrent leurs premiers résultats
L’or bleu au cœur des aménagements végétalisés
GESTION
DE L’EAU
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
3SOMMAIRE
ACTUALITÉS
4 SEE ouvre son capital et devientSEL Environnement
5 Manifeste « Des jardins pour le climat » :une pétition en ligne
6 Paysalia, Carré des jardiniers :5 prétendants au titre de « Maître jardinier »
8 Everris : naissance d’un géant mondiald’engrais spéciaux
9 Jardins thérapeutiques : Terramie,le soin du corps et de l’esprit
10 Reval’Green : recyclage des gazonssynthétiques
11 Pénibilité : les demandes de l’Unep reprisespar le gouvernement
12 Bahco-Alpine : une belle aventure sportive
13 Noremat ouvre deux nouvelles agences
14 Jardins, Jardin 2015 : le végétal, le designet des idées non éphémères… de jardins
NOUVEAUTÉS24 Espaces verts 25 Produits
26 Véhicules
GRAND ANGLE28 ADS Design : des structures
à la ibre artistique
PRATIQUES VÉGÉTALES32 SaveBuxus : le programme de recherche
livre ses premiers résultats
MÉTIER20 Marcel Villette (Groupe Joyeux) : une société
historique qui fait front à la crise
CHANTIER52 Canal du Midi : abattage encadré en secteur
contaminé
P. 20Le parc Terra Botanica, à Angers, est un des chantiers les plus prestigieux de l’entreprise Marcel Villette.
P. 55Le broyeur à chenilles
Ohashi ES130GH/GHBse situe dans la catégorie
des petits engins pros ultracompacts.
f P. 58 Bulletin d’abonnement
Offres d’emploi
GESTION DE L’EAU P. 34
DO
SS
IER
ESSAI55 Ohashi ES130GH/GHB : un broyeur japonais
affûté comme un sabre de samouraï
L’or bleu au cœur desaménagements végétalisés
SALON44 Intermat 2e partie : des constructeurs dans
les starting-blocks en attendant la reprise
p. 34 Arrosage et domotique :du Bluetooth au wi-i
p. 35 Conseiller plus pour arroser moins ?
p. 36 3 questions à Pierre-Alain Madelaine,président du SYNAA
P. 39 3 questions à Abdelkader Bensaoud,société Hydrasol
p. 40 Sur le terrain : le combat de l’eaudes services espaces verts
Photo de couverture : J.-P. roussennac
Paysalia : concours « Carré des jardiniers »
Cinq prétendants au titre de « Maître jardinier »C’est au salon Jardins, Jardin, organisé aux Tuileries débutjuin, qu’ont été présentés les cinq candidats retenus pour le concours « Carré des jardiniers » qui se déroulera lors du salon bisannuel Paysalia, organisé du 1er au 3 décembre prochain, à Eurexpo Lyon. La thématique 2015 du concours est la récréation : un terme générique qui a su inspirer les candidats, venus présenter à la presse leur vision de ce thème et ses déclinaisons à travers leur projet de conception paysagère, dont nous vous dévoilons les premiers coups de crayon… [ Par Nicolas Aberton
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ACTUALITÉS6
Le « Carré des jardiniers » bénéicie
d’un double prestige : en plus de la
qualité et de l’originalité des 30 dos-
siers présentés pour concourir, cet événe-
ment de la profession se caractérise par
son jury d’exception. Président-fondateur du
« Carré des jardiniers », le célèbre paysagiste
Jean Mus est entouré d’une quinzaine de
personnalités provenant d’univers variés :
des représentants de l’interprofession, des
journalistes, Luc Echilley, le Maître jardinier
de la dernière édition, en 2013, mais aussi un
chef cuisinier étoilé, un sculpteur, un maître
parfumeur ou encore un chef d’orchestre
et pianiste ! En fait, ce sont les profession-
nels des cinq sens qui sont ici
représentés, en présence du
paysagiste Louis Benech, le
parrain de cette édition 2015.
L’excellence à tous les niveaux! Le concours reçoit le partena-
riat, entre autres, de Val’hor et
de l’Unep, dont sa présidente,
Catherine Muller, est aussi celle
du salon Paysalia. « Créé il y a
six ans, Paysalia s’est inscrit
comme un salon professionnel de réfé-
rence, souligne Catherine Muller, avec une
atmosphère incomparable et une forte
participation attendue début décembre.
Ce salon a un impact sur la reconnaissance
de notre métier et nous communiquons
auprès des élus, collectivités, techniciens
et paysagistes pour qu’ils y participent. Le
“Carré des jardiniers” est aussi l’occasion
de promouvoir notre appellation de « Maître
jardinier », amenée à valoriser les paysa-
gistes d’excellence. À travers le “Carré des
jardiniers”, les candidats nous offrent leur
envie de montrer leur savoir-faire, et nous
leur donnons la possibilité de le faire. »
Un ilm a été réalisé
pour promouvoir ce
concours, où l’on
retrouve Luc Echilley,
vainqueur de la der-
nière édition, témoi-
gnant des répercussions qu’a eues sa victoire
sur sa carrière professionnelle : « La notoriété
acquise par ma victoire au “Carré des jar-
diniers” est allée bien au-delà des simples
frontières du salon : cela m’a ouvert des
portes et permis de travailler sur des projets
passionnants – le parc de la Bambouseraie, à
Anduze, le salon Piscine Global 2014… Cela
m’a également fait rencontrer de nouveaux
clients et découvrir de nouveaux matériaux.
Notre métier nous amène à travailler avec des
végétaux vivants et sensibles. Notre rôle est
de stimuler l’éveil des sens et de l’imaginaire
pour créer de la sensation. » Luc Echilley
conseille aux candidats de « s’amuser à fond
en allant jusqu’au bout de leurs idées de
création et mettre tout son cœur lorsqu’on
fait son jardin ». Un encouragement qui fait
écho au discours du président fondateur de
cet événement, Jean Mus, pour qui cette
édition 2015 est « l’occasion de se rapprocher
de la récréation, une parenthèse de délice !
Le détail, la qualité des matériaux comme
des implantations sont là pour faire vivre les
œuvres ». Avant d’adresser aux candidats
ce conseil empreint de sagesse : « Vous
êtes des transmetteurs de bonheur, soyez
passionnés et soyez généreux ! » n
Les cinq candidats (au premier plan) entourés du jury, des organisateurs, des partenaires et du président-fondateur du « Carré des jardiniers », l’ineffable Jean Mus (4e en partant de la gauche), derrière lequel on aperçoit Catherine Muller, présidente de l’Unep et du salon Paysalia, et Michel Audouy, secrétaire général de la Fédération française du paysage.
Ce trophée unique en bronze a été créé par la sculptrice Gary. Il incarne la finesse et la transparence du vivant, qui puise ses ressources autant sous terre que dans les airs.
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Les cinq candidats en lice ont présenté leur vision et leur adaptation de cette thématique de la récréation. Qu’elle évoque le rêve, le plaisir ou la nostalgie bienveillante de nos propres souvenirs d’enfant, cette thématique ne laisse personne indifférent, même si son interprétation diffère d’un paysagiste à l’autre.
Le thème, vu par les artistes
Voici les projets des paysagistes retenus pour le concours tels qu’ils les ont eux-mêmes présentés :
Alexandra Torossian (Versailles, 78)
« L’échappée belle »« L’idée était de ne pas créer un énième concept sur le thème de l’enfance,
mais plutôt de porter un nouveau regard : celui de l’enfant, un regard neuf
et sans a priori. J’ai donc imaginé un vrai jardin à travers le prisme du
regard de l’enfant. On retrouve une multitude d’ambiances différentes qui
font appel à l’imaginaire et à la fraîcheur, comme cette rivière de billes qui
parcourt le jardin ou ce massif aux plantes “toxiques” pour concocter des
potions magiques! »
Sylvère Fournier (Châteaurenard, 13)
« Le jardin enjoué » « Mon jardin de récréation est un jardin composé de différents espaces et
habillé d’une structure métallique rouge qui est le il conducteur de trois uni-
vers poétiques et ludiques. La cabane au fond du jardin, traversée par un
arbre, en est le cœur et les deux pergolas sont des espaces plus intimistes.
Un xylophone est accroché à la pergola et le jardin distille une végétation à
dominante méditerranéenne, avec des marelles et des jeux d’eau. »
Pauline Robillard (Entrevernes, 74)
« C’est l’heure de la récré! »« À travers ce jardin, c’est l’envie et le plaisir de sentir, de toucher et de
s’amuser qui dominent. Il faut pouvoir jouer avec le végétal et se projeter
dans son enfance, redécouvrir l’amusement et transformer les fruits du
jardin en jouets… Soufler sur les pissenlits, faire des siflets avec des
roseaux ou transformer les coquilles de noix en embarcation : tout est
fait pour rendre le jardin ludique et poétique. Les quatre zones du jardin
sont reliées par une promenade dynamique. »
Victor Lacaille (Blois, 41)
« Trois états au jardin »« La thématique est déclinée en trois chambres juxtaposées dans le
jardin qui correspondent à trois états récréatifs : le jardinier chevronné et
perfectionniste, avec un jardin au cordeau et une palette végétale riche;
le jardinier d’apparat, très graphique, avec une palette de végétaux néces-
sitant peu d’entretien ; le jardinier rêveur et solitaire est assis en hauteur,
contemplant le ciel et les frondaisons d’un jardin qu’il ne modiie jamais,
un jardin aménagé avec des matériaux bruts. »
Xavier Poillot (Dijon, 21)
« Comptine d’un autre été » « J’ai voulu replonger les visiteurs dans leur jeunesse et à travers trois
univers : l’eau, le côté champêtre et la cour de récréation. L’objectif est
de raviver les souvenirs agréables de l’enfance, notamment à travers le
chemin d’eau contemporain. Une cabane bancale en bois vieilli abrite
une ludothèque et un espace cocooning. Le plaisir de se promener est ici
mêlé au désir de transgression et d’aventure ! Ce jardin doit nous aider à
nous remémorer les souvenirs heureux qui nous ont construits. »
EN BREF
Marlux se fait bien voir en 3D !Les professionnels de l’aménagement du jardin – architectes, paysagistes et urbanistes – sont de plus en plus nombreux à s’équiper de logiciels de dessin 3D ain de parfaire la présentation de leurs conceptions. Marlux a ainsi lancé la modélisation d’une première sélection de plus de 50 produits de son nouveau catalogue 2015, avec la plateforme de service Polantis, spécialisée dans la conception de modèles de produits liés à l’architecture en 3D. Marlux met gratuitement à disposition ses textures et ses objets, déclinés dans de nombreux formats pour une compatibilité avec tous les logiciels CAO et BIM (Building Information Model).
Compamed Santé : des iches pour travailler en sécuritéLe programme « Compamed Santé », chargé d’évaluer les impacts du désherbage sur la santé des travailleurs, livre ses conclusions après deux ans de travaux et dans une actualité médiatique de circonstance, certains herbicides étant désormais clairement pointés du doigt par les plus hautes instances… Les résultats identiient les risques associés à chaque technique de désherbage et caractérisent la charge physique ressentie par les opérateurs. Ils mettent également en lumière l’effet des choix organisationnels et des stratégies de gestion des espaces sur la santé des professionnels. Des iches de synthèse et un outil en ligne ont été conçus pour aider les gestionnaires à construire une démarche de prévention et à mieux évaluer les risques, notamment lors du choix d’un nouveau matériel de désherbage. Les résultats sont en accès libre sur www.compamed.fr. (lire l’article consacré à cette étude dans Matériel & Paysage no 109, pages 42 et 43).
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ACTUALITÉS8
Everris. Naissance d’un géant mondial d’engrais spéciaux
fLes différentes entreprises d’ICL (Everris,
Fuentes, Nu3, NovaPeak et F&C) se sont
regroupées pour donner naissance à un lea-
der mondial de solutions d’engrais spéciaux :
ICL Specialty Fertilizers. Ce passage à un
groupe international se traduira par de nom-
breux avantages pour les producteurs et les
utilisateurs inaux. La gamme de produits est
en effet amenée à s’étoffer et l’innovation sera
renforcée. ICL Specialty Fertilizers se positionne
comme un acteur majeur dans les évolutions
de trois segments principaux : l’horticulture
ornementale, l’agriculture spécialisée et les
espaces verts. Le groupe
a élargi ses capacités
de recherche dans ses
laboratoires comme sur
le terrain. Son président,
Karl Mielke, précise : « Nous voulons accélérer
la recherche et le développement de produits
pour nos technologies phares, à savoir celles
des engrais solubles et à libération contrôlée.
Nous mettons également au point de nouvelles
technologies nutritives efficaces et des stimu-
lateurs de croissance. Pour cela, nous avons
constitué une équipe spécifique d’agronomes
chevronnés pour tester nos nouvelles technolo-
gies sur le terrain, selon les différents types de
sols et de climats. Nous visons une approche
de gestion intégrée pour les cultures agricoles,
horticoles et ornementales, comme pour le
gazon, et nous voulons aider les producteurs
et les utilisateurs en leur proposant une gamme
complète de solutions. » Les
ressources et le savoir-faire
désormais mis en commun
créent un centre d’excellence
et d’expertise, soutenu par
la division innovation du groupe ICL. Cette
intégration permettra également à ICL Specialty
Fertilizers d’améliorer le proil environnemental
de la nutrition végétale et les produits et services
d’entretien, sans réduire leur eficacité. Le nom
« ICL Specialty Fertilizers » remplacera progres-
sivement les anciens noms sur les emballages
des produits, comme dans la communication,
tout au long de l’année 2015. [ N.A.
Val’hor. Reconnaissance des végétauxfLa troisième inale du concours national de recon-
naissance des végétaux aura lieu les 2 et 3 décembre
prochain dans le cadre du salon Paysalia, à Lyon.
Organisée par Val’hor, avec l’Unep, cette troisième
édition est précédée de 17 concours régionaux. Pour
départager les candidats arrivés en inale, deux listes
de végétaux et deux jurys professionnels seront établis,
de façon à pouvoir concourir selon leur formation : hor-
ticole ou pépinière-paysagiste. Les candidats devront
reconnaître sur table (en 60 à 90 minutes) quelque 20 à
40 végétaux, parmi les 600 d’une liste préétablie. Sur la
grille de reconnaissance, les prétendants au titre devront
identiier : la famille, le genre, l’espèce, le cultivar, le nom
vernaculaire et le caractère de chaque échantillon! Les
trois premiers de chaque épreuve seront récompensés,
ainsi que la région ayant obtenu le meilleur score et le
candidat reconnaissant le mieux le caractère des végétaux
(prix Spécial du jury). Nouveauté 2015 : les professionnels des entreprises de la ilière végétale
et paysage, dont les journalistes, pourront se mesurer et concourir sur le même parcours que
les jeunes candidats. [ N.A.
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Sous le haut patronage de
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Un événement co-organisé par
TerrITOIred’innovation
1-2-3 décembre 2015 | Eurexpo Lyon
En partenariat avec
Le salonPaysage, Jardin & Sport
Contact :Alexandra MONCORGÉ, +33 (0)4 78 176 [email protected]
www.paysalia.com
blog.paysalia.com
Jardins thérapeutiques. Terramie, le soin du corps et de l’espritfTerramie inaugurait récemment le
jardin de Saint-Quirin, en Moselle. C’est
au cœur des Vosges que l’entreprise,
spécialisée dans la création de jardins
à visée thérapeutique et l’accompa-
gnement de personnes, a inauguré
in mai ce jardin « d’utilité publique »
implanté au sein de l’unité Alzheimer
de l’établissement d’hébergement pour
personnes âgées dépendantes (EHPAD)
La Charmille. L’histoire commence in
2013 lorsque le personnel soignant
alerte le directeur d’établissement sur
la nécessité de réaliser un jardin théra-
peutique. Celui-ci est immédiatement
convaincu des bienfaits d’un tel jardin
sur les personnes atteintes d’Alzheimer, mais
aussi sur les soignants. Commencent alors les
différentes phases précédant la réalisation du
jardin : étude personnalisée en fonction des
attentes et des particularités pathologiques des
patients; articulation entre résidents et équipe
de soins; recherche de inancement et mise en
œuvre du chantier. Le jardin est inalement livré
en octobre 2014 pour le plus grand bonheur
des résidents qui s’échappent l’espace de
quelques instants de leur univers médicalisé.
« Le jardin thérapeutique aide les résidents à
mieux accepter l’entrée en institution, souvent
vécue comme une trahison et un deuil. Nous
observons d’importants chan-
gements dans le comportement
des résidents, plus calmes. Les
relations avec leur famille sont
aussi beaucoup plus simples et
détendues lorsqu’ils se retrouvent
au jardin. Les formations dispen-
sées par Terramie sont essentielles
pour montrer aux personnels tout
ce qu’il est possible de faire dans le
jardin et surtout comment le faire,
en fonction des pathologies »,
déclare Éric Morgenthaler, directeur
des établissements La Charmille
et Le Couaroil. Dans ce jardin de
1200 mètres carrés, les résidents
qui le peuvent sont physiquement actifs : ils
cultivent des tomates, des fraisiers, mettent
les mains dans la terre, récoltent les plantes
pour la tisane, arrosent les pommes de terre,
etc. Aux beaux jours, ils pourront prendre des
clichés du jardin qu’ils regarderont plus tard,
en hiver, activant ainsi leur mémoire… [ N.A.
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ACTUALITÉS10
Stihl. L’usine de chaînes s’agrandit en Suissef Le groupe Stihl renforce
sa capacité de production
de chaînes, avec l’extension
en cours de l’usine de pro-
duction, basée à Wil, dans le
canton suisse de Saint-Gall.
Ces travaux, engagés depuis
in mai 2015, représentent un
investissement de 38,3 millions
d’euros et vont augmenter l’es-
pace consacré à la production
de chaînes de 10000 mètres
carrés, créant pour l’occasion
une cinquantaine de nouveaux
emplois. Les travaux sont prévus
pour durer jusqu’à l’été 2016,
avec un démarrage de la pro-
duction dès l’automne suivant. Au global, environ 6000 mètres cubes de béton, 900 tonnes
d’armatures en acier et 470 tonnes de structures métalliques seront utilisés pour cette extension.
« Ce projet de construction reflète notre confiance dans le succès et le développement continu
de notre activité de fabrication de tronçonneuses », déclarait Nikolas Stihl, le président du groupe
éponyme, à l’occasion du coup d’envoi des travaux. Stihl produit exclusivement et intégralement
ses chaînes en Suisse, et les distribue dans 160 pays. La production de chaînes, en constante
augmentation, a connu une forte croissance ces dernières années. L’usine de production emploie
environ 900 personnes et constitue le plus important employeur à Wil. [ N.A.
EN BREF
Bakker étudie les jardiniers d’EuropeÀ l’occasion de ses 70 ans, Bakker, le leader européen de la vente à distance de produits de jardinage, publie les résultats de la plus grande enquête européenne jamais réalisée autour du jardin. Entre tendances et passion, préférences et inspirations, Bakker dresse un portrait, parfois insolite, des jardiniers européens. Cette étude a été menée dans 17 pays (Autriche, Belgique, Suisse, Allemagne, France, Hongrie, Italie, Roumanie, Slovénie, Grande-Bretagne, République tchèque, Norvège, Suède, Danemark, Estonie, Lettonie, Hollande), auprès de 26760 Européens dont 3400 Français. Voir l’infographie sur le site www.leblogdici.fr/infographie-jardin-et-potager-en-europe/
Toitures végétalisées sous surveillance !Quatre ans après son lancement en 2011, l’observatoire des plantes de toitures « Florilèges toitures » animé par Plante & Cité, avec le soutien de l’interprofession Val’hor, livre ses premiers résultats. Ce programme de sciences participatives apporte des connaissances sur la composition végétale et sa dynamique d’évolution sur les toitures végétalisées en France. Les premiers résultats obtenus à partir du suivi de 18 toitures en France conirment l’intérêt et le potentiel de ce dispositif d’étude. Les résultats des premières observations sont en ligne sur www.plante-et-cite.fr (mots clés : observatoire toiture). À partir des informations collectées, Plante & Cité extrait des listes thématiques, par exemple sur la pérennité des végétaux ou encore la vigilance à porter sur certains taxons lors des phases d’entretien.
Reval’Green. Recyclage des gazons synthétiques : des tonnes de plastique !f La valorisation des gazons synthé-
tiques en in de vie est déjà une réalité
car il se pose en France métropolitaine
entre 120 et 220 terrains en gazons syn-
thétiques par an, dont 50 % concernent
le seul renouvellement de la surface. La
prise en compte des enjeux environne-
mentaux par les pouvoirs publics est un
processus à long terme; aujourd’hui, le
traitement du gazon synthétique en in
de vie ne fait l’objet d’aucune réglemen-
tation spéciique. Pourtant, les articles du
code de l’environnement précisent que
la responsabilité de l’élimination des déchets est celle du dernier détenteur (articles L541-2 et
L541-7). Dans la plupart des cas, la commune, propriétaire des terrains de grands jeux, est donc
responsable du devenir et de la traçabilité des revêtements en in de vie. Le gazon synthétique
est valorisable, sa mise en décharge constitue donc un
non-sens économique et environnemental. Aujourd’hui,
une seule plateforme est exclusivement réservée au recy-
clage des gazons synthétiques : située sur la commune de
Grenay (Isère), elle bénéicie d’une autorisation délivrée par la préfecture pour le traitement et
le recyclage de terrains synthétiques. Il existe trois possibilités de valorisation : le réemploi ; la
transformation en matières premières secondaires (BTP) ou la valorisation énergétique (granulats
et ibres en cimenteries, combustibles de substitution, etc.). [ N.A.
De gauche à droite : Daniel Fuchs (architecte), Joachim Zappe (Directeur de l’usine de production). Dr Bertram Kandziora (Président du directoire STIHL AG), Hans Peter Stihl (Président d’honneur du comité consultatif et du conseil de surveillance), Dr Nikolas Stihl (Président du comité consultatif et du conseil de surveillance), Benedikt Würth (Conseiller du canton de Saint-Gall), et Susanne Hartmann (Maire de Wil).
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Pénibilité. Les demandes de l’Unep reprises par le gouvernementfLe gouvernement s’est engagé, le 26 mai dernier, à simpliier le
compte pénibilité, à la suite de la remise du rapport de Christophe
Sirugue, Gérard Huot et Michel de Virville. L’Unep se félicite de
cet engagement qui répond en partie à ses attentes, en visant
d’une part la suppression de la iche individuelle de prévention
et d’autre part le report de six mois de l’entrée en vigueur des
six derniers facteurs de pénibilité. « Je me félicite de ces deux
engagements majeurs
pris par le gouvernement,
conformément à nos reven-
dications énoncées dans
notre contribution auprès
de messieurs Sirugue et
Huot, en charge de la mis-
sion Compte personnel de
prévention de la pénibilité.
Ces dispositions de bon
sens simplifieront la gestion
quotidienne de nos entre-
prises. […] Les entreprises
du paysage maintiennent
leur politique de prévention
santé-sécurité au travail, une dynamique engagée et volon-
taire depuis des années, pour favoriser l’emploi durable dans
la branche du paysage », explique la présidente de l’Unep,
Catherine Muller. Pour les entreprises du paysage, cette déci-
sion gouvernementale est primordiale. Elle traduit la prise en
compte de l’inapplicabilité du compte pénibilité tel qu’il existe
à ce jour. Elle témoigne de la prise de conscience du coût de
sa mise en œuvre, ainsi que de la volonté de l’opposabilité des
mesures futures aux salariés. Enin, elle simpliie la gestion de
l’entreprise pour les gérants des TPE et PME. [ N.A.
Worms. Nouveaux locauxà Collégien (77)fImer France, qui a racheté la société Worms en 2013, investit dans
la construction d’un bâtiment de 4000 mètres carrés à Collégien, en
région parisienne, augmentant
de 25 % la surface actuelle du
bâtiment jusqu’à présent loué.
Avec ce nouvel outil industriel,
Worms va doubler la surface de
son atelier de montage et portera
la capacité de son stockage
à plus de 3000 palettes. Imer
France mise sur l’avenir et sur
la R&D en mettant à disposition de ses salariés des espaces de
test et un atelier ain de développer de nouveaux produits. Une
extension de 600 mètres carrés du nouveau bâtiment est égale-
ment envisageable, dans un second temps. [ N.A.
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ACTUALITÉS12
fDevant 250000 spectateurs et
François Hollande – la dernière visite
d’un président de la République
aux 24 Heures du Mans remonte
à 1972 –, Renault Sport a donné
un coup d’éclairage sur la future
automobile sportive grand public
qui sortira de l’usine de Dieppe
très prochainement. Le « show car
Célébration » a permis de présenter
les grandes lignes de la future voiture
de route siglée du « A » léché sur
le circuit mythique du Mans. Dans
le paddock de l’écurie Signatech
Alpine, les cœurs des équipiers
battaient forcément plus fort alors
que la marque bénéiciait à nou-
veau de cette visibilité auprès du
grand public et du monde du sport automo-
bile. Et ce, d’autant plus que la course allait
SponsoringL’aventure sportive donne naissanceà des outils orange Bahco et bleu Alpine
Depuis une dizaine d’années, la marque d’outillage Bahco est un des sponsors de l’écurie Signatech Alpine qui a permis à la célèbre marque française de revenir dans la compétition. L’an prochain, une voiture Alpine sortira des chaînes de l’usine Renault de Dieppe ; son concept car vient d’être présenté aux 24 Heures du Mans sous le nom de « Célébration », alors que la marque Alpine y célébrait ses 60 printemps.
débuter avec une Alpine A 450b
en 5e position dans la catégorie
des LMP2 (Le Mans Prototype 2).
Pour l’écurie et ses trois pilotes,
le challenge consistait pour cette
édition 2015 à réussir une belle
prestation sans viser la première
place. La A 450b, engagée cette
année dans le championnat du
monde d’endurance (FIA WEC),
déjà couronnée de deux titres
européens, devait tester ses per-
formances dans ce championnat
plus relevé, avant que le feu vert
ne soit donné pour investir dans
un nouveau châssis. Malheu-
reusement, une sortie de piste à
Mulsanne au bout de 11 heures de
course – la voiture occupait la 3e position – a
contraint l’écurie à l’abandon. C’est l’Oreca-
Nissan no 47 de l’écurie KCMG qui s’est
imposée aux 24 Heures dans cette catégorie.
Bahco et Alpine, une histoire d’hommesBien avant la renaissance de la marque
Alpine sur les circuits, Bahco, qui dispose
d’une usine à Bourges spécialisée dans les
outillages spéciaux dont ceux liés au secteur
automobile, a accompagné l’écurie Signature
dont les ateliers sont aussi installés dans la
ville de Jacques Cœur. Fournir l’écurie en
L’Alpine A 450b est conçue avec un châssis monocoque en carbone et nid d’abeille, et une carrosserie en carbone-kevlar. D’un poids de 900 kg, elle embarque le moteur Nissan VK45, un V8 de 4,5 l qui développe 550 ch. La vitesse de pointe dépasse les 300 km/h.
Une servante Bahco au sein du paddockSignatech-Alpine lors des essais de la 83e éditiondes 24 Heures du Mans.
Le coffret de tournevis
Bahco-Alpine.
EN BREF
Deux nouvelles agences Noremat
Paysalia se met au vert…Le salon Paysalia invite les responsables de l’entretien des terrains de sport à venir découvrir les dernières innovations en termes d’équipement et d’aménagement sportifs lors de sa journée spéciale Wellgreen (traduction : « bien vert ») qui se tiendra le 2 décembre 2015 au Matmut Stadium, à Vénissieux (Rhône). Au programme de cette journée Wellgreen : des focus sur le revêtement et les solutions des terrains de sport engazonnés et deux conférences dans l’après-midi (« 2e règle professionnelle Terrains de sport » par l’Unep et « Équipements sportifs des terrains » par Fedairsport et la Fédération française de rugby).
13
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tie, un autocollant apposé sur les voitures
engagées dans le sport automobile et par-
tager l’aventure avec l’équipe fut l’ingrédient
principal de ce partenariat de voisinage.
Bahco, marque de notoriété française dans
le monde du jardin, souhaite aussi augmen-
ter son aura dans l’univers de l’automobile.
Depuis deux ans, cette fois avec la marque
Alpine, le partenariat s’est structuré. L’équipe
mécanique de l’écurie utilise des outils Bahco
et des servantes d’atelier à la couleur de
la marque. Encore plus fort, une gamme
de tournevis arborant les deux marques,
Bahco-Alpine, au design spéciique validé
par Renault vient d’être lancée. Les visiteurs
de l’espace de vente des objets publicitaires
Alpine pouvaient acquérir le coffret durant
les 24 Heures du Mans. [ J.-P.R.
Les servantes de l’écurie sont conçues avec le système BETMS (Bahco Ergo Tool Management System) qui permet à la marque de proposer des espaces de rangement professionnels personnalisables : couleurs, modèles, tiroirs, poignées, plateaux, roues, serrures, disposition
des outils, réalisation de mousses spéciales…
Noremat commercialise en direct et assure le SAV des matériels auprès des utilisateurs, sans passer par l’intermédiaire d’un réseau de distribution externe. Son réseau d’agences régionales s’étoffe de deux nouvelles agences, géographiquement positionnées de façon à réduire le temps de route des techniciens en déplacement chez leurs clients. La 9e agence a été inaugurée in avril à Riom, près de Clermont-Ferrand, et une nouvelle agence a ouvert près de Toulouse, plus spacieuse et plus facile d’accès (à Couffouleux, Tarn).
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
ACTUALITÉS14
À l’heure de l’urbanisation galopante, les végétaux se sont fait rois aux Tuileries pour la 12e édition de « Jardins, Jardin ». Au cœur de Paris, quatorze jardins dits « éphémères » en ont donné plein les sens. Pierre-Alexandre Risser, l’un de leurs concepteurs, a reçu le prix de la Création paysagère pour son « Jardin noir », sans pour autant faire de l’ombre à la jeune génération. Baignées dans des jeux de lumière, d’eau, de senteurs et de couleurs, les créations ont laissé éclater l’imagination, les techniques et les nouveaux modes de cultures urbaines de leurs paysagistes, qu’ils soient jeunes pousses ou déjà bien connus. Nous vous proposons ici un panorama des prix décernés sur le salon. Dans les prochains numéros, nous entrerons dans le vif du sujet de plusieurs des jardins créés pour cette exposition. [ Par Delphine Laure
Le végétal, le design et des idées non éphémères… de jardins
Jardins, Jardin 2015
Quelle que soit la saison, le végétal
vit… Tout le savoir-faire des équipes
des entreprises du paysage ou des
architectes est alors de trouver idées et tech-
niques pour le projeter dans les espaces, lui
donner du relief et de l’oxygène. Telle était la
gageure des quatorze grands noms venus
cette année mettre en scène leur « grand
jardin » dans le Carré du sanglier des Tuileries.
Sous le thème de « la vie heureuse », l’objectif
était d’inspirer aux quelque 22000 visiteurs
(2000 de plus que l’an passé, voir Matériel
et Paysage no 104) des idées à cultiver dans
leurs propres jardins.
Pour les amoureux – professionnels ou non
– du végétal et des écrins dans lesquels il
s’exprime, « Jardins, Jardin » représente tou-
jours un véritable « laboratoire à ciel ouvert ».
Bassins colorés à l’encre de Chine ou de
seiche, réemploi de matériaux oubliés non
moins chargés d’histoire, alimentation tubulaire
de plantes en nutriments essentiels, objets
de design dédiés à l’extérieur… Mille et une
idées picorées ici et là peuvent ainsi régénérer
les jardins urbains d’aujourd’hui.
Au-delà de sa vocation strictement esthétique,
le jardin urbain est de plus en plus reconnu
comme un support de biodiversité mariant faune
et lore. Une dernière étude Ipsos (menée ces
dernières années à la demande de l’Unep) ne
contredit pas cette constatation : 46 % des
personnes interrogées considèrent le jardin
comme un « antistress du XXIe siècle ».
La fréquentation de cette douzième édition ne
démentira pas non plus cette enquête ! Les
visiteurs ont été légèrement plus nombreux
que l’année passée.
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
15
Jardin noir, de Pierre-Alexandre Risserf Sa réputation n’est plus à faire… Sous sa casquette de cofonda-
teur de « Jardins, Jardin » (en 2003, avec Olivier Riols, Dominique et
Xavier Laureau des Jardins de Gally), Pierre-Alexandre Risser
(accompagné de Solenn
Moquet à la conception) a
retroussé ses manches et
imaginé sept mois durant,
pour Horticulture et Jardins, un
espace végétal de 100 mètres
carrés en pente douce, qu’il a
appelé « Jardin noir ». « Ce léger
dénivelé – un centimètre par mètre
– a été l’une des dificultés de la
conceptualisation du site. Il nous
a fallu privilégier les matériaux
autoportants », conie Vincent
Vallée, ami du concepteur et pay-
sagiste en charge du montage et
démontage avec six collabora-
teurs. « L’idée, cette année, était
de suggérer la luidité, le lou et
la transparence, résume Pierre-
Alexandre. En somme : faire tout
oublier au visiteur, le faire rêver! »
Cet îlot dans la ville est le troisième volet d’un cycle sur l’eau, ouvert
lors de l’édition 2013 de « Jardins, Jardin » (cette année-là, « Jardin
plaisir » présentait un système de baignade hors sol en bois alors
que « Philo Irène », en 2014, était conçu autour d’un bassin noir, le
tout sans la moindre touche de vert !). Dans son « Jardin noir », les
« Il y a du monde au balcon » : tous les chemins mènent aux jardins du Packf Cette année, les talents récompensés ont été multigéné-
rationnels. Le collectif de jeunes créateurs Le Pack a reçu
le trophée Haviland, le prix de la Presse conduit par Patrick
Glémas, président de l’Association des journalistes du jar-
din et de l’horticulture
(AJJH). L’originalité de
ce quintet ? Antoine
Du Peloux, Sybil le
de Rousiers, Antoine
Busetti, Adrien Roux
et Sylvain Du Peloux
réunissent différents
métiers : paysagiste,
artisan, designer, pay-
san, agronome, poète,
conférencier… Ils ont
transposé un fragment
de nature brute sur leur
espace d’exposition, à
« Jardins, Jardin ». « Un
environnement autonome composé essentiellement de bois
brut, de parpaings et de mitrons parisiens. Sur le plan des
Les effets de brume et des bulleurs d’eau, enveloppant de poésie l’espace, ont particulièrement intrigué les visiteurs. Pierre-Alexandre Risser lui-même s’est pris au jeu!
CRÉATION PAYSAGÈREPR
IXDE LA
PR
IXDELA
tons sombres, inspirant la quiétude, ont été rehaussés
par des arbres dits « graphiques », tels que Parrotia
persica, Acer japonicum et Cornus kousa.
Le bulleur d’eau, le brumisateur et les miroirs ajoutaient
une touche bucolique à l’ensemble, donnant au visiteur
la sensation d’être presque en apesanteur. Bien que
ces quatorze espaces verts soient éphémères, tous
seront en majeure partie recyclés. « Jardin noir » ne
fera pas exception et sera « recyclé entre 95 et 98 %,
excepté quelques chutes de bois », estime Pierre-
Alexandre Risser.
À peine l’édition 2015 refermée, ce dernier concocte
déjà sa création 2016. Son espace vert fera lever la pâte du jardinier
et du… cuisinier! De quoi mettre en appétit pour la saison prochaine.
Sinon, les plus impatients pourront retrouver le paysagiste durant la
troisième semaine d’octobre aux Journées des plantes de Courson,
du 15 au 18 octobre prochain sur le domaine de Chantilly.
végétaux : plantes nourricières, utiles, comme la consoude… »,
explique Antoine Du Peloux. Un « potager-apéro » de mini-
légumes avait même été créé. Il n’y avait plus qu’à cueillir. Le
jury ne s’est pas fait prier.
L’équipe du Pack avec, au premier plan (de g. à dr.), Antoine Du Peloux, Adrien Roux, Sybille de Rousiers ; au second plan (de g. à dr.), Antoine Busetti, Sylvain Du Peloux.
DE LA PRESSECOU
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CŒU
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COU
PDECŒ
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MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
ACTUALITÉS16
Bioloop, des capsules pour perpétuer la vie végétale
Les Jardiniers invisibles, ex aequo avec Res’t’ool
f Le studio franco-allemand Prism
Studio Design est colauréat du prix
de l’Innovation orienté « design »
pour « Les Jardiniers invisibles ».
Cette réalisation est le fruit du travail
d’une équipe de cinq jeunes entrepreneurs,
dont Ludivine Gragy, architecte-paysagiste,
et Clemens Tadayasu Klein, de Berlin. Ce
prix salue leur objet, qui valorise le travail
des vers de terre et leur rend leurs lettres
de noblesse en rappelant leur rôle dans
l’écosystème. « Le vermicomposteur aux
allures de jarre est étudié pour détruire les
déchets organiques, il agit tant en surface
que dans l’épaisseur du sol », précisent les lauréats. Colauréat, « Res’t’ool »
est l’œuvre de deux étudiantes de l’école de design Lisaa, à Paris. Lauren
Germain et Aurore Pulwermacher, encadrée par deux enseignants desi-
gners et en partenariat avec Paysagis, ont créé la maquette grandeur
nature d’un mobilier de jardin permettant de stocker petits et gros outils,
et de proiter de son jardin en l’utilisant comme fauteuil.
Farmili, les minifermes urbaines graffées par des artistesf Cette année encore, la crête a été de rigueur à « Jardins, Jar-
din » avec « Farmili », né de la passion pour les petits animaux de
basse-cour de Ghislain Journé, la
trentaine, venu de Lyon. Son
concept de poulailler design,
en forme de « container » (com-
prenez “miniferme”) dans un
esprit maisonnette, a convaincu
les exposants. « Cette alliance entre
le petit élevage familial et le jardin
appuie une tendance perçue depuis
quelques années, à savoir l’émergence
du jardin comme l’une des pièces
favorites de la maison! », témoigne le
jeune créateur. Le message véhiculé
par cette miniferme était simple :
Durant le salon, l’équipe de Bioloop a distribué 1200 pieds d’érables.
PRIX CITÉ VERTE
CONCOURSDEL’INNOVA
TIO
N
CONCOU
RSDE L’INNOVATION
PRIX DES EXPOSANTS
CONCOURSDEL’INNOVA
TIO
N
CONCOU
RSDE L’INNOVATION
« Élevez votre jardin ! », au sens propre comme au iguré. Lancé
l’année dernière, ce poulailler container est fabriqué en France et
pourrait bientôt voir leurir à ses
côtés d’autres nouveautés. Ses
concepteurs y travaillent, nous
assurent-ils. Pour sûr, les galli-
nacées seraient heureuses d’être
logées dans des « containers »
plus grands dont les planchers,
actuellement du contreplaqué à
usage extérieur, seraient revus.
Car l’entretien n’est pas une mince
affaire pour l’instant !
Des graffeurs ont donné un côté « mur urbain » aux minifermes de « Farmili » sur cette édition 2015.
Le Vermicomposteur du studio Prism Design.
Le mobilier de jardin Res’t’ool permet de ranger des outils à main et une tondeuse à conducteur marchant. Les lauréates, étudiantes
en design à Lisaa Paris, recherchent des diffuseurs.
PRIX DE L’OBJET
CONCOURSDEL’INNOVA
TIO
N
CONCOU
RSDE L’INNOVATION
f Le prix Cité verte de l’innovation orienté
« végétal » décerné par Val’hor a distingué le
concept « Bioloop » imaginé par Nutcreatives, duo
barcelonais formé par les biologistes, écologues
et designers Jon Marin et Alex Jimenez. Tous
deux enseignants, ils ont porté leur projet sur
le vecteur pédagogique en offrant aux visiteurs
intéressés une capsule d’argile biodégradable
renfermant un arbre en devenir. Libre à eux de le
planter à l’endroit de leur choix. L’objectif étant
de mettre entre toutes les mains la possibilité
de perpétuer la vie végétale en ville. « Réunies
par dizaines, ces capsules permettraient de
composer une forêt urbaine miniature », résu-
ment Jon Martin et Alex Jimenez.
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
ACTUALITÉS18
de la rédaction de Matériel & Paysage
COUPS DE CŒUR
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IEL&PAYSAG
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MATÉR
IEL & PAYSAG
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Didier Danet : le cercle de vie selon « Eau de bonheur »Pour Didier Danet, l’histoire du jardin a pris sa source « dans une friche industrielle ». « Tout est venu d’un coup de cœur pour une roue dans une brocante de Chatou », raconte le concepteur d’« Eau de bonheur ». Alors qu’à l’époque elle était utilisée pour laver des bouteilles, elle s’est exposée sous un jour décoratif à « Jardins, Jardin ». « L’idée était de détourner de leur fonction première des objets que notre mémoire collective avait ixés dans une seule tâche, aujourd’hui disparue », explique Didier Danet. Minimaliste, dépourvu d’arbustes, cet espace vert, dont le point de fuite était cette fameuse roue piquée de rouille, était irrigué par deux cours d’eau (dont l’un était teinté à l’encre de Chine). La palette végétale volontairement simple (70 espèces phares) a donc laissé émerger le mobilier tel que les pontons lottants, les murets en polystyrène blanc. Le but étant
de suggérer la fraîcheur, le temps qui passe et, surtout, l’apaisement. [ D.L.
Le jardin « Utopie »
d’Olivier Riols
Réalisé pour le Figaro Magazine, le jardin d’Olivier Riols (Capsel) présentait les formes et lignes géo-métriques les plus improbables. Il permettait de voyager dans un univers de cercles concentriques où la botanique conduisait le visiteur au point le plus élevé via un petit chemin de montagne. Les parents et enfants ont particulièrement apprécié cette création pour les senteurs dégagées par ses végétaux, la présence des colonnes d’eau de N2B Arrosage telles des sources jaillissantes et le fait de grimper pour s’asseoir et contempler le tout. L’appropriation de ce jardin et de ses idées
par les visiteurs signe sa réussite. [ J.-P.R.
La Tunisie montre une autre
de ses facettes avec TarvelL’ofice de tourisme de Tunisie a souhaité présenter une partie du pays plus méconnue que celle de son paysage côtier. Dans l’intérieur du pays, les oasis d’El-Jerid, dont celle de Tozeur, constituent une invitation au voyage. L’entreprise Tarvel (groupe Segex) a réussi à s’imprégner de l’âme de ces paysages pré-sahariens en reconstituant leur essence. La maison, les briques, l’eau, le bois, les trois strates de végétation
et le savoir-faire des artisans ont réussi leur pari : donner envie d’aller sur place. [ J.-P.R.
Le « Jardin de soin »
de Dr. Hauschka pour le bien-êtreDr. Hauschka, marque allemande de produits de soins naturels et biologiques, a conçu un jardin avec Guillaume Gosse de Gorre ain de présenter son identité en matière de cosmétique et sa philosophie de la culture en biodynamie. Le jardin, créé à partir d’une liste de plantes utilisées pour les produits de soins, pouvait se lire à l’hori-zontale depuis le sol, avec la lore et les arbres englobant le kiosque de soins, et à la verticale, avec une spirale végétalisée symbolisant l’élévation du corps et de l’esprit. Les visiteurs étaient invités à entrer dans cet univers et à découvrir les soins prodigués par des
esthéticiennes agréées. [ J.-P.R.
La bibliothèque du jardin
« Eldorado »
« Pairi Daeza » : les végétaux
traversent les saisonsClin d’œil au persan. Le jardin de Jean Mus & Compa-gnie « Pairi Daeza » (« jardin clos » en persan) a, cette année, rendu hommage au bassin méditerranéen, « la terre nourricière de notre planète », qui plus est berceau de Jean Mus. Malgré ses 451 ans et ses 3,5 tonnes, un olivier est venu surplomber 35 plantes aromatiques et leuries : « L’idée était de donner à voir en un seul jar-din de 100 mètres carrés la variété des paysages au gré
des saisons, ceux que j’ai la chance de contempler tous les jours depuis ma fenêtre », pétille Jean Mus. Curry, romarin, calamondin, pistachier, myrte, verveine… chaque végétal a été placé selon sa concordance avec ses voisins. Dès les premiers pas sur le dallage en pierre de Limeyrat, les odeurs
et les couleurs provençales éveillent les sens. Il ne manque plus que le chant des cigales! [ D.L.
Les amateurs de poésie ont été comblés par cette bibliothèque d’extérieur réalisée par le paysa-giste Denis Maloigne associé à son confrère Luc Meinrad (agence Oupapo), pour le compte de la revue L’Ami des jardins, qui présentaient un jar-din nommé « Eldorado ». Ces livres à la tranche colorée sont des tablettes sur lesquelles sont inscrits des vers ou bien des extraits de grands textes de la littérature. Ils ont été fabriqués par Arbemo Création, un spécialiste alsacien du jouet en bois qui réalise des objets par gravure au laser. Pour une utilisation prolongée en extérieur, ils peuvent être commandés en bois autoclave et
imputrescible. [ N.L.
NOUVEAUTÉS24 VéhiculesEspaces verts TP et manutention Produits
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
Brard et Sarran. Un broyeur arrière pour quad
Saelen. Un nouveau rotor pour les broyeurs Green Series
Cochet. Le Gecko nettoie sans poussière !f Cette cellule automotrice hydrostatique ultracompacte,
animée par un moteur bicylindre (Vandguard 16 ch à démarrage
électrique), dispose d’une centrale hydraulique qui commande
la montée et la descente du bras. Le Gecko, doté d’un bras de
désherbage et d’une brosse à double sens de rotation, vient
d’être complété par une cuve d’eau de 50 l à l’arrière. Proposée
avec un gyrophare en série, cette cuve alimente la brosse de
nettoyage, générant ainsi moins de poussière, la bavette antipro-
jection contribuant aussi à un résultat impeccable (poids total :
350 kg, en option : balai rotatif en polypropylène/diamètre 1 m,
lame neige de 1,60 m avec orientation droite-gauche). [ N.A.
Cornu. Des accessoires pour le désherbage écologique
f Le Power Mixed Rotor, nouveau rotor breveté par Saelen, est dédié
aux broyeurs multivégétaux de la gamme Green Series. Comparé au
précédent rotor, il reçoit des couteaux plus petits. Ce choix permet
d’optimiser la puissance du moteur, d’économiser du carburant et d’avoir
un broyat de meilleure qualité. Les couteaux assurent un meilleur ren-
dement pour le broyage, car ils permettent de raboter les branches de
gros diamètre, facilitant le travail des marteaux. Le volume des déchets
verts peut ainsi être réduit jusqu’à six fois. La ventilation du rotor amé-
liore par ailleurs l’éjection des déchets, même lorsqu’ils sont humides.
Le Power Mixed est pour l’instant proposé sur le nouveau Lynx 14P
de Saelen, un petit broyeur sur remorque de 415 kg et 14 ch (Briggs &
Stratton essence) qui accepte des branches de 10 cm. Sur ce modèle,
le rotor dispose de 4 couteaux et 16 léaux. Il est également présent
sur le nouveau Puma 35D (broyeur sur remorque de 1280 kg, branches
de 16 cm, motorisation Kubota diesel de 35 ch, ordinateur de bord…),
disposant cette fois de 12 marteaux et 6 couteaux. [ N.L.
Le Power Mixed optimise la puissance du moteur pour économiser du carburant et obtenir un broyat de meilleure qualité. Le nouveau rotor équipe les modèles Lynx 14P et Puma 35D de Saelen (ici sur la photo).
f La gamme d’accessoires du fabricant français s’étoffe avec une
nouvelle brosse de désherbage destinée à enlever les mauvaises
herbes sur les trottoirs, les bordures et les pavés. Équipée d’une brosse
en acier d’un diamètre de 200 mm, elle s’installe sur les débrous-
sailleuses disposant d’un renvoi d’angle (montage sur axe de 20 mm ou
25,5 mm de diamètre) tournant au maximum à 8000 tr/min. Un cache
de protection est proposé en option pour éviter les projections. Cornu
propose aussi un réciprocateur universel doté d’un disque de coupe
Widia, également adapté aux débroussailleuses à renvoi d’angle,
tournant au maximum à 10000 tr/min. Il permet d’enlever les herbes
au pied des végétaux et des murs. [ N.L.
fLa société Brard et Sarran proposait déjà ses modèles de
tondeuses à moteur tirées par des quads, en coupe frontale ou
arrière. Voici désormais, sur le même principe, un broyeur arrière
sur rouleaux, dont la largeur de travail est déclinée en 90 cm (rotor
à 56 couteaux) ou 120 cm (rotor à 72 couteaux). L’unité de broyage
est animée par un moteur 4 temps à démarrage électrique, déve-
loppant une puissance de 13 ch en 90 cm de largeur de travail
(Briggs & Stratton ou Honda). Pour la largeur de travail de 120 cm,
le moteur peut aller de 13 à 22 ch au choix. Le rotor horizontal est
lanqué de robustes couteaux, de 4,5 mm d’épaisseur, montés en Y.
Le timon télescopique est déportable et plusieurs options sont
proposées ain de régler la hauteur de l’attelage : essieu arrière
avec manivelle de levage ou essieu arrière avec vérin électrique
et roues avant pivotantes. [ N.A.
La brosse de désherbage.
Le réciprocateur.
CO
RN
U
CORNU
NOUVEAUTÉSVéhiculesEspaces verts TP et manutention Produits 25
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
Soprema. Une dalle végétale dans la terrassef La dalle Sopradalle Créa de
Soprema est un concept original
permettant d’insérer tous types
de végétaux (plantes, minipota-
ger, carrés de gazon…) sur une
terrasse ou bien un toit-terrasse
en dalles montées sur plots. Elle
se compose pour cela d’un souf-
flet extensible composé d’une
membrane synthétique, dont les
dimensions atteignent 50 x 50 cm,
réglable entre 70 et 180 mm
de profondeur ain
de s’adapter à la
hauteur de la ter-
rasse. Ce contenant
peut donc recevoir
des végétaux mais
aussi des minéraux
(sable, galet, etc.).
Il s’emboîte sur un
réservoir technique (matériau polymère) positionné en dessous, servant de sup-
port, de système antiracinaire et de bac de rétention d’eau. Ce produit fabriqué en
France (Alsace) est rapide à installer, les coins du souflet se positionnant comme
une dalle classique sur des plots en polypropylène fournis par Soprema. [ N.L.
PCI. Une gammede joints et mortiers pour les paysagistes
So Garden. Des tables d’eau élégantes
f PCI est une marque développée par la divi-
sion Construction Chemicals de BASF France,
spécialisée dans la chimie de la construction
et dans la fabrication de produits dédiés aux
bâtiments et aux travaux publics. Elle développe
désormais une gamme de solutions dédiées
aux paysagistes. Pour les jardins privatifs, PCI
propose le Paviix 1K Extra, un joint drainant pour
pavés, insensible aux cycles de gel-dégel et aux
intempéries. Prêt à l’emploi,
il sert par exemple à la réa-
lisation d’allées piétonnières
ou de garage, d’entourage de
fontaine… Autre produit : le
Paviix FFM. Mortier de scelle-
ment multi-usage, il permet la
ixation de piquets de clôture,
panneaux signalétiques et
autres supports. Il doit être
versé directement dans la
réservation puis arrosé d’eau
jusqu’à remplir le trou, pour un
temps de prise de 10 minutes
seulement. Le Paviix PU, un joint pour pavés à
base de polyuréthane, est quant à lui dédié aux
zones de circulation modérée d’engins motorisés
et de piétons. Il est drainant, perméable à l’eau
et résistant aux sels de déneigement. Accompa-
gné d’un liant, il peut aussi être combiné à des
graviers pour former des tapis décoratifs ou des
entourages d’arbres. Enin, le Repafast Fluid est
réservé aux zones de circulation fréquente pour
la réalisation de joints, du scellement des regards
de voirie ou du mobilier urbain… Répondant à la
norme ISO 9001, son durcissement est rapide
(2 heures). Il résiste à une température de –10 °C
et aux hydrocarbures. [ A.T.
Application du Pavifix PU sur une allée piétonne.
Ces produits, distribués en pot ou en sac de 20 ou 25 kg, sont de couleur grise ou beige.
Exemple d’aménagement sur une terrasse. Ci-contre : la dalle se compose d’un contenant (soufflet réglable en hauteur) et d’un réservoir.
f La marque So Garden, qui conçoit et distribue des aménagements extérieurs
auprès des professionnels du paysage, lance des tables d’eau très design, de
forme ronde, carrée ou rectangulaire. Construites en aluminium ou bien en acier
Corten (alliage de chrome, cuivre et nickel), elles résistent au gel et aux rayons UV.
Ces modèles comportent un lit d’eau de 25 mm de profondeur, reposant sur
une feuille de métal. Le milieu est percé d’un oriice de 50 mm de diamètre pour
alimenter la table en eau via une pompe dotée d’un débit variable, mais il permet
également d’insérer un spot LED (livré en option). Les tables sont disponibles
avec une peinture époxy de marque AkzoNobel, les couleurs standard étant le
gris et le noir. Il est possible de commander d’autres teintes en option à partir du
nuancier RAL. Garantis cinq ans, ces objets décoratifs sont vendus à partir de
819 € TTC, hors pose. [ N.L.
Les tables rondes mesurent 600 x 210 mm ou 1500 x 300 mm (Ø x h). Les tables carrées mesurent 800 x 800 mm ou 1200 x 1200 mm, et 400 mm de hauteur. Les tables rectangulairesmesurent 2500 x 1250 x 600 ou 3000 x 2000 x 600 mm (L x l x h).
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MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
NOUVEAUTÉS26 TP et manutention Produits VéhiculesEspaces verts
Renault Trucks. Les Master équipés de bennes JPM prêtes à l’emploi
GEM. Un UTV électrique pour les espaces verts
fLa marque américaine GEM (Global Electric
Motorcars), entrée dans le giron du groupe
Polaris en 2011, propose depuis plus de vingt
ans une gamme de voiturettes électriques
comprenant des utilitaires. Son nouveau
modèle GEM eM 1400 est un petit véhicule
de deux places avec plateau arrière basculant.
Roulant à une vitesse maximale de 30 km/h,
mais non homologué route pour le moment,
il pourra avant tout séduire les services des
espaces verts devant intervenir dans les parcs
et jardins, les golfs, les hôtels ou les parcs de
loisirs. Possédant une charge utile de 635 kg
et une capacité de
remorquage de 570 kg,
il transporte aisément du
petit matériel d’entretien,
des sacs de terreau,
des déchets de tonte…
Cet UTV (Utility Task
Vehicule) est bâti dans la
même philosophie que
le Ranger de Polaris – ce sont
en partie les mêmes ingénieurs
qui travaillent sur ce modèle –
dont il est une version épurée
et allégée, ce qui permet de le
proposer au tarif attractif de
10000 € HT. Ses batteries sont
au plomb et garanties deux
ans. Point important, il offre,
tout comme le Ranger, de bonnes capacités de
franchissement d’obstacles et d’amortissement
des chocs, sa base (châssis) étant de même
fabrication. Il reçoit des suspensions indépen-
dantes à l’avant comme
à l’arrière et des freins
à disques hydrauliques
sur les quatre roues, qui sont dotées de pneus
basse pression. Ainsi équipé, le GEM eM 1400
peut rouler sur des voies non carrossées
(sable, chemins en pierre, etc.). Autre point
commun avec les modèles
Polaris : ce véhicule est modu-
lable à souhait grâce à un
grand nombre d’accessoires :
pare-brise, cabine ou toit en
polypropylène, lame à neige,
cuve de pulvérisation, treuil,
support de tronçonneuse,
gyrophare… Ces équipements
sont très faciles à monter via
un système de ixation rapide
« Lock and Ride », développé
chez Polaris. L’utilitaire reçoit
par ailleurs en série des feux
avant et arrière, une prise de
12 volts pour brancher des
accessoires, un compteur
d’heure numérique et une
platine d’attelage standard. En
option, il peut être complété
par une alarme de recul ou un
levage de plateau électrique.
Assemblé aux États-Unis, l’eM 1400 est distri-
bué en France par la nouvelle division « Work
And Transportation » de Polaris, créée en
décembre 2014 et qui s’appuie à 90 % sur les
équipes du fabricant Goupil Industrie, lui-même
intégré à Polaris en 2011. Cette division gère
désormais, à l’échelle européenne, l’ensemble
des marques de Polaris sur les marchés B to B
(en vente directe ou via des concessionnaires),
à savoir Goupil et GEM donc, mais aussi Mega
et Brutus. De son côté, la division Polaris France
se consacre aux véhicules de sport et loisirs
(incluant, entre autres, le Ranger). [ N.L.
fRenault Trucks enrichit son offre de véhicules utilitaires en propo-
sant d’équiper le châssis des véhicules Renault Master de bennes
de marque JPM, directement carrossées en sortie d’usine. De quoi
réduire les délais de livraison et simpliier les démarches adminis-
tratives pour les clients. Cinq carrosseries sont proposées avec
des bennes en acier ou en aluminium, avec la possibilité d’ajouter
un coffre. Garanties trois ans, elles disposent de plusieurs équipe-
ments de série : prise de remorque 13 broches, porte-échelle, deux
porte-outils et protections PVC de bord de benne. Ces carrosseries
sont compatibles avec tous les véhicules Renault Master simple et
double cabine (modèles de 2,8 à 4,5 t dotés de puissances allant
de 110 à 165 ch). [ N.L.
Le poste de conduite (2 sièges) est simple et épuré. Il dispose d’un indicateur de charge de batterie, d’une boîte à gants, de porte-gobelets…
Cet UTV, large de 144 cm (292 cm en longueur) offre une charge utile de 635 kg.
Ce modèle embarque sous les sièges un pack batterie de 10,4 kW composé de 8 batteries de 6 V. Son autonomie maximale est de 72 km pour 8 heures de charge.
Le plateau du véhicule mesure 107 x 130 cm.
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
Dans les régions soumises à une
faible pluviométrie, les réserves
d’eau du sol ne suffisent pas
toujours à assurer les besoins
de la plante. C’est le cas dans les régions
méditerranéennes, le sud de l’Alsace et une
partie du sud-ouest de la France : le recours
à l’arrosage y est donc indispensable. Les
différentes techniques d’arrosage et leurs
matériels permettent aujourd’hui de piloter
avec précision des systèmes automatisés
de plus en plus « sensibles » à leur environ-
nement. Car, si les sondes de pluviométrie
et celles d’hygrométrie du sol ne datent pas
d’hier, l’interconnectivité est passée par là
pour relier ces matériels à une console qui
analyse les données et agit automatique-
ment pour réguler, déclencher ou stopper
l’arrosage. L’ère du « sans-fil » a généré
son lot de matériels d’arrosage connectés,
comme ce sprinkler de golf capable à la fois
de transmettre des informations et d’agir à
distance, en ouvrant une électrovanne qui
déclenche ou stoppe l’arrosage…
Arrosage et domotique :du Bluetooth au wi-iEt tout cela en wi-fi, une technologie de
transmission qui augmente considérable-
ment la portée des appareils connectés
par rapport aux générations précédentes
de matériels connectées en Bluetooth. Les
GESTION DE L’EAU
L’OR BLEU AU CŒUR DES AMÉNAGEMENTS VÉGÉTALISÉS
DOSSIER
La prise en compte de la rareté de l’eau est assez récente en France et la lutte contre les gaspillages est souvent motivée par les substantielles économies d’argent qu’elle peut générer. Préserver la qualité de cette ressource vitale pour l’utiliser à bon escient est le nouveau leitmotiv de nombreuses collectivités. Aujourd’hui, la technologie offre la possibilité non seulement de rationaliser la distribution d’eau en fonction des besoins des différents espaces verts, mais également d’anticiper les besoins des plantes et de lisser les apports afin de ne générer aucun « stress hydrique », synonyme d’affaiblissement, de maladie ou de disparition prématurée des surfaces végétalisées… [ Par Nicolas Aberton
34
modules de contrôle peuvent ouvrir ou fer-
mer des électrovannes reliées au circuit
d’arrosage ou plus simplement alimenter
des prises électriques pour déclencher des
éclairages, mais aussi des pompes assurant
le fonctionnement de bassins et fontaines.
De même, les systèmes « Long Range WiFi »
proposent des programmateurs spéciaux
avec une antenne extérieure qui augmente
encore leur portée.
Pierre-Henry Fiard, golf manager France/Afrique pour Rain Bird
« L’eficacité du système Rain Bird ICS dépend de la façon dont les architectes et les consultants en irrigation disposent les arroseurs. Désormais, on effectue l’implantation de deux lignes d’arroseurs moins gros qui vont porter à 21 mètres, et non plus 30 mètres, ain de gagner
en précision. Le “back to back”, un système de deux arroseurs, répond aussi à cette problématique : l’un arrose sur le green et l’autre, adossé au premier et orienté dans le sens opposé, arrose à l’extérieur du green. Grâce à cette implantation, on peut doser exactement
le volume d’eau apporté sur chaque surface. L’agence de l’eau peut donner des subventions
pour les structures qui investissent ain de garantir une meilleure eficacité de leur irrigation. »
Repères
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
35
le calcul prévisionnel des besoins et des
apports en eau. Le choix des matériels et
des équipements est également passé au
crible ain de correspondre précisément aux
valeurs calculées exprimant les besoins en
arrosage et leur fréquence. À partir de cet
état des lieux, un premier bilan permet de
suggérer des espèces végétales dont le proil
va mieux correspondre aux ressources dis-
Conseiller plus pour arroser moins?Le pilotage assisté de l’arrosage public n’est
pas un vain mot lorsqu’on analyse les résul-
tats enregistrés sur plusieurs sites et qui font
igure d’expériences très encourageantes! En
effet, les villes qui s’en donnent les moyens
voient leurs efforts particulièrement bien
récompensés en matière « d’économie des
ressources en eau », un subterfuge linguistique
que l’on pourrait traduire par un « retour à un
niveau de gaspillage minimal » ! Les sociétés
spécialisées, qui interviennent pour bâtir le
plan d’action des élus, commencent par
effectuer une détection des excès et des
déicits d’eau dans les sols. Ils prennent en
compte les spéciicités climatiques, notam-
ment à travers le bilan hydrique, et réalisent
Le Rollcart Auto Perrot est un arroseur roulant à déplacement automatique destiné aux grands espaces verts, terrains de sport, pelouses de jardin et pépinières. Il est équipé
d’une turbine actionnée par l’alimentation en eau. Il se déplace lentement sur la pelouse en enroulant son câble-guide. À la fin de l’irrigation, le Rollcart s’arrête tout seul. L’alimentation en eau se fait par un tuyau souple de 60 mètres que l’appareil tracte derrière lui. Son arroseur à secteur permet de régler l’angle d’arrosage selon la configuration du terrain (poids : 33 kg – prix : de 1600 à 1900 € TTC).
Gestion de l'eauDOSSIER36
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
La sonde d’humidité de sol Toro Precision minimise le gaspillage d’eau en mesurant en permanence les niveaux d’humidité du sol et en déterminant le moment où le programmateur peut arroser
pour optimiser l’efficacité du système d’arrosage de l’utilisateur. Grâce à la communication sans fil entre le capteur de sonde et le récepteur, l’installation se fait rapidement et facilement, sans avoir besoin de creuser.
La société Agralis commercialise les sondes capacitives « Drill & Drop » de Sentek qui mesurent l’humidité dans le sol tous les 10 centimètres (tube de 60 ou 120 cm). Chaque point relève la température, l’hygrométrie et la salinité du sol. Ces mesures sont effectuées toutes les 10 minutes et transmises au tableau de contrôle toutes les 3 heures. Équipées de la technologie GPRS, ces sondes « Drill & Drop » transmettent leurs données et peuvent générer des corrections automatiques du niveau d’hygrométrie lorsqu’elles sont reliées au boîtier Aqualis, qui pilote la gestion automatisée de l’irrigation.
ponibles. Une fois ce choix effectué, et selon
le coeficient cultural de chaque végétal, les
quantités et les durées d’arrosage peuvent
être ajustées et programmées dans le temps
(voir le paragraphe suivant). Un cahier des
charges, relatif à la maintenance des matériels
d’arrosage, doit aussi être établi ain de gar-
der l’ensemble du système opérationnel sur
le moyen-long terme. L’économie observée
varie en fonction des villes et surtout des
conditions climatiques, différentes d’une
année sur l’autre. En moyenne, cette économie
d’eau est tout de même comprise entre 10 %
et 30 % du volume total consommé avant
la mise en place d’un plan d’économie, soit
15000 m3 d’eau économisés pour une ville
comme Bouillargues, dans le Gard (30), qui
en consommait 50000 m3 chaque année.
Des maths pour faire boire les plantes?Le besoin en eau d’une plante correspond à
la quantité d’eau perdue par évapotranspira-
tion du végétal en conditions normales. Les
critères climatiques sont synthétisés par une
variable : l’évapotranspiration potentielle (ETP).
Elle est calculée à partir de paramètres mesurés
dans les stations météorologiques. Le critère
« plante » est pris en compte par le coeficient
cultural (Kc) : il varie selon l’espèce végétale et
le niveau de développement de la plante (les
plantes méditerranéennes auront un faible
coeficient cultural et les plantes gourmandes en
eau auront un « fort » coeficient). Ce coeficient
est un chiffre à deux décimales compris entre
0 et 1. Chaque plante possède le sien. À partir
de ces deux variables, on déduit la consom-
mation quotidienne en eau pour une plante :
ETP (mm/j) x Kc = consommation (mm/j).Par exemple, en fonction de la saison, on peut
estimer que la consommation quotidienne en
eau varie de 1 à 7 litres pour un mètre carré de
gazon, et d’une dizaine à une centaine de litres
pour un arbre (selon l’espèce, la taille de l’arbre
et les conditions extérieures)*.
Mesurer la soif : un travail de longue haleine!La méthode prévisionnelle dite « du bilan
hydrique » est un calcul dont le but est de
Matériel & Paysage : Quelles sont les principales étapes d’un chantier de conception et d’installation d’un système d’arrosage automatique ? Pierre-Alain Madelaine : La base d’un arrosage est l’étude qui allie des règles hydrauliques aux besoins d’un végétal en apportant la même dose sur toute une surface pour que cela fonctionne tout d’abord, pour l’économie d’eau ensuite et, enin, pour le bon développement et la pérennité de l’espace vert en question. Concernant l’installation, il y a des règles de pose, bien décrite dans le vade-mecum
3 questions à…
Pierre-Alain Madelaine,président du Syndicat national de l’arrosage automatique (SYNAA) et directeur de Soisy Arrosage (à Soisy-sous-Montmorency, Val-d’Oise)
du SYNAA où l’on retrouve aussi les points de contrôle. Il faut choisir le bon matériel, le produit adapté, afiner les réglages, et l’on obtient un formidable outil de travail ou de loisir.
M&P : Qu’est-ce que vos clients ont parfois du mal à comprendre ou à accepter ?P.-A. M. : La notion de recoupement est dificile à comprendre, les gens pensent que si une zone est « mouillée » et que le jet y va, c’est qu’il y a un bon arrosage. Ils estiment toujours que l’on propose trop d’arroseurs.
Pour schématiser, la quantité d’eau au pied du jet et au bout du jet n’est pas la même. Pour un bon arrosage, il faut que chaque jet aille au pied de son arroseur voisin. Sans cela, on est obligé d’augmenter les temps pour les zones les moins arrosées et donc on « sur-arrose » les autres zones. L’économie d’eau est énorme entre une mauvaise et une bonne implantation, sans parler du bien-être du végétal.
M&P : Quelles sont les nouvelles perspectives d’utilisation qu’apportent les matériels d’arrosage de dernière génération ?P.-A. M. : Aujourd’hui, les nouvelles technologies et les nouveaux moyens de communication permettent de pousser très loin l’apport d’eau. La programmation s’ajuste automatiquement grâce à des sondes dans le sol et à une station météo mesurant le vent, l’ensoleillement, la pluviométrie, l’humidité de l’air. On communique à distance avec les programmateurs, par radio, GSM, GPRS, via des plateformes Internet, par wi-i… Les fabricants travaillent depuis des années sur l’uniformité des arroseurs, des tuyères, ils atteignent des coeficients toujours meilleurs qui se rapprochent du ratio idéal.
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Technique no 2 : l’irrigation localiséeElle est souvent utilisée pour les petits espaces
parsemés de plantes isolées ou pour les ali-
gnements de haies, d’arbres et d’arbustes.
L’intérêt d’un arrosage localisé est de garder
un « bulbe » de terre humide propice à la crois-
sance du végétal ciblé. Cela autorise également
l’occupation et la fréquentation de l’espace vert
par le public. Insensible au vent, cet arrosage
qualitatif limite également le développement
des mauvaises herbes et il ne mouille pas les
feuilles des plantes. En revanche, l’irrigation
localisée implique une eau iltrée et génère
des variations de débit si la pression luctue.
L’irrigation localisée se fait à l’aide de goutte-
à-goutte et/ou de microdiffuseurs.
fournir la disponibilité de la ressource, en
tenant compte des entrées et des sorties
d’eau dans le sol. Les mesures de tensiométrie
et d’humidité donnent aussi cette valeur en
temps réel dans le sol. D’autres outils existent
également, même s’ils ne sont pas utilisés
au quotidien dans les systèmes d’arrosage :
mesures de potentiel foliaire, de turgescence,
de température de surface ou encore de lux
de sève. L’association du bilan hydrique et de
la mesure directe offre une vue d’ensemble des
besoins en eau pour une meilleure précision
dans le pilotage des arrosages. Le déclen-
chement des arrosages sur les seuls critères
visuels est risqué, car les symptômes, tels le
jaunissement ou le dessèchement des feuilles,
peuvent avoir une autre cause qu’un stress
hydrique. Le comptage des consommations
d’eau par les structures municipales encourage
aussi les bonnes pratiques (stades, espaces
verts municipaux, ronds-points, etc.). Le prix
de l’eau a fortement augmenté au début des
années 1990, ce qui a eu des conséquences sur
les consommations domestiques, notamment
pour l’arrosage des jardins (jusqu’à –30 %
dans les régions du sud de la France).
Arrosage : techniques, matériels et performancesTechnique no 1 : l’aspersionPlutôt adapté aux grands aménagements
(stades, golfs, parcs…), l’arrosage par aspersion
convient également aux espaces verts composés
d’espèces végétales couvrantes. Bien réalisée,
cette technique présente l’avantage d’assurer
une couverture totale de la surface à arroser,
avec une répartition homogène de l’eau et un
nombre de distributeurs limité. L’arrosage par
aspersion est en revanche déicient si la pres-
sion est instable ou s’il y a du vent. L’aspersion
nécessite donc un besoin élevé en pression,
avec des arrosages réalisés en dehors des
périodes de fréquentation des espaces verts.
IRRIGATION LOCALISÉEMatériels Caractéristiques Portée Débit
Goutte à goutte Arrosage ciblé à faible pression d’eau
Nulle 2 à 4 l/h
Microdiffuseurs 1 à 4 m 15 à 130 l/h
ASPERSIONMatériels Caractéristiques Portée Débit
Tuyères Petits jets ixes pour petites surfaces 1 à 6 m 0,5 à 20 l/min
Turbines Choix large en débit et portée 4 à 30 m 2 à 300 l/min
Canons Forte pression de fonctionnement 30 à 60 m 300 à 1200 l/min
DOSSIER38 Gestion de l'eau
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
Variations climatiques : quel impact sur les ressources en eau?La hausse régulière des températures entraîne
une hausse de l’évapotranspiration, phéno-
mène caractérisant les rejets de vapeur d’eau
par les feuilles des plantes. La baisse des
précipitations pourrait également accélérer
l’assèchement des sols supericiels plus tôt
au printemps, avec une diminution du poten-
tiel de recharge des nappes phréatiques.
Enin, la fréquence des sécheresses estivales
pourrait s’accroître. Quel que soit le scénario
prédictif élaboré par nos « climatologues en
chef », tous s’accordent sur ce point : ces
évolutions climatiques conduiront à des
diminutions des ressources disponibles en
eau. Les incertitudes restent cependant très
fortes sur les baisses effectives à attendre. À
l’horizon 2050 (période 2045-2065), elles pour-
Le Vade-mecum de l’arrosage automatique : conception, installation et maintenance des systèmes d’arrosage automatiques. Avec des règles professionnelles fraîchement mises à jour, cet ouvrage est très précieux pour les concepteurs et installateurs. Il est réalisé par le Syndicat national de l’arrosage automatique (SYNAA).
Avec son système ICS (Integrated Control System), Rain Bird propose des arroseurs « intelligents », munis de transpondeurs, qui s’autodiagnostiquent et peuvent être contrôlés à distance grâce à une console gérant jusqu’à 1500 points d’arrosage!
Une consommation d’eau réduite de 30 000 m3
D’une surface de 28 hectares, le Parc Bordelais est un des sites emblématiques de la ville de Bordeaux. Conçu par le paysagiste Eugène Bühler, ce parc paysager à l’anglaise de la in du XIXe siècle est composé, entre autres, d’une vaste pelouse à l’entrée et d’une pièce d’eau de 1,1 hectare de supericie pour 80 centimètres de profondeur. Cette dernière est alimentée par un forage dans la nappe profonde oligocène qui remplit un premier petit bassin se déversant ensuite en cascade dans le bassin principal. Cette nappe est également utilisée pour l’arrosage des plantations du parc. Ces dernières années, le suivi des relevés de consommation d’eau a révélé des problèmes de fuite sans doute liés à la perméabilité du bassin (béton issuré par les racines des arbres). En 2004, la consommation a atteint un pic de 500000 mètres cubes. Pour réduire la quantité d’eau utilisée et limiter la pression sur la nappe, la direction des parcs et jardins a décidé d’entreprendre différentes actions. Un système de recyclage entre le petit et le grand bassin a été mis en place, avec trois aérateurs pour favoriser la circulation de l’eau et limiter les phénomènes d’eutrophisation. Une vidange complète a permis le curage des boues (2000 mètres cubes) et la réalisation de travaux d’étanchéité avec la pose d’une géomembrane en polyéthylène haute densité d’une épaisseur d’un millimètre et garantie dix ans. Enin, une station de iltration a été installée en sortie de bassin ain d’améliorer la qualité de l’eau utilisée pour l’arrosage du parc. Les surfaces arrosées ont pu être limitées grâce à l’instauration parallèle d’un plan de gestion différenciée sur le site. Malgré la survenue de nouveaux problèmes de fuite sur le bassin, cette approche globale a fortement réduit la consommation d’eau (environ 30000 m3 en 2014). [ Yaël Haddad
Parc Bordelais
raient par exemple être comprises entre 10 et
40 % pour les débits moyens annuels**. Les
évolutions ne seront pas forcément linéaires et
il est délicat de dessiner à partir de ces seuls
chiffres une évolution à l’horizon 2030. Il est
également quasi certain que les épisodes de
sécheresse deviendront plus intenses, plus
longs et plus étendus géographiquement. ■
*Source : mémento technique « Irrigation des espaces
verts », BRL Exploitation
**Source : étude « Ressources et besoins en eau
en France à l’horizon 2030 », BRL Ingénierie
Le Parc Bordelais comprend une pièce d’eau de 1,1 ha.
Conseil général du Val-de-Marne
Sondes tensiométriques : des arbres suivis de près Le département du Val-de-Marne est, depuis
près de vingt-cinq ans, précurseur en matière de gestion du patrimoine arboré des bords de route.
Il possède aujourd’hui plus de 30000 sujets et compte chaque année entre 200 et 400 nouvelles plantations. Entre 2004 et 2006, le service arboriculture a mené une expérimentation,
avec l’aide du bureau d’études Hydrasol, qui
s’est appuyée sur l’installation de sondes tensiométriques. Dix sites (soit 548 arbres),
offrant une palette d’espèces et de conditions
de plantation diversiiées, ont été sélectionnés.
Pour chaque alignement, une partie des arbres
a été arrosée de façon systématique tous les
quinze jours, à raison de 100 litres d’eau par arbre, d’avril à septembre. Sur une autre portion, l’irrigation n’a été programmée qu’après analyse des mesures du potentiel hydrique du sol, lequelles permettent d’apprécier le niveau d’humidité réel aux abords du système racinaire. L’expérimentation a montré que l’utilisation de la méthode tensiométrique permettait de réaliser des économies substantielles du fait
de la baisse des quantités d’eau utilisées (–40 %)
et du nombre de passages (–44 %), ce qui a généré
une baisse de 20 % du coût global de l’arrosage (en tenant compte du coût du matériel et de l’analyse des données). En outre, la reprise des arbres
s’est vu améliorée, avec un taux proche de 100 % pour les arbres suivis par tensiométrie. Un constat qui peut s’expliquer par le fait que les excès d’eau
peuvent être aussi néfastes que les manques. [ Y. H.CO
NS
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3 questions à…
Matériel & Paysage : Peut-on parler d’une nouvelle génération « connectée » de matériels d’arrosage ?Abdelkader Bensaoud : Les systèmes de gestion centralisée de l’arrosage se sont développés dès le début des années 1990. Leurs atouts furent considérables pour la consommation d’eau et la maintenance des installations : maîtrise des arrosages en fréquence et en durée, remontées d’informations, alarmes et détection des fuites... Mais l’évolution souhaitée de la connectivité des outils de gestion de l’arrosage n’a pas suivi. Les systèmes de pilotage doivent aujourd'hui être sans il, autonomes en énergie, peu consommateurs, avec des coûts de fonctionnement et de maintenance minimum. Lorsque ces freins seront levés, nous pourrons alors parler d’une nouvelle génération connectée de matériels d’arrosage.
M&P : La combinaison des technologies disponibles est-elle sufisante pour garantir un arrosage autonome et eficace ? A. B. : L’autonomie du pilotage se fait aux dépens de l’eficacité de ces arrosages. Cette autonomie est en effet relative, car les outils de prise de décision n’ont pas suivi le même développement que les installations et le matériel de supervision. L’optimisation des paramètres de l’arrosage (fréquence, dose/durée, cadence) ne peut se faire que grâce à une parfaite connaissance de l’évolution de l’eau du sol disponible pour la plante. Les systèmes de suivi automatique de l’état hydrique du sol collectent des mesures via des sondes ou des capteurs et analysent ces données grâce à un algorithme interprétatif capable d'ajuster l’arrosage. Toutefois, l'intégration de ces solutions aux équipements
d’arrosage se heurte à la diversité des produits et à la protection des sources informatiques par leur fabricant. La combinaison optimale des technologies disponibles à tous les maillons de la chaîne de l’arrosage n'existe pas. Il faudra encore attendre quelques années pour aboutir à un système expert dans le pilotage autonome et eficace de l’arrosage.
M&P : Quels sont les procédés et les matériels les plus utilisés par les collectivités ?A. B. : Environ 40 % des communes interrogées dans l’étude de Plante & Cité, à laquelle Hydrasol a participé, utilisent la gestion technique
centralisée pour l’arrosage des espaces verts. Les sites plus « soignés » adoptent l'arrosage programmable localement, avec la contrainte de se déplacer souvent pour ajuster les programmations. Les collectivités souhaitant optimiser les arrosages de leurs espaces verts optent en priorité pour le suivi des besoins hydriques des végétaux et une meilleure maîtrise ou une rénovation du réseau d’irrigation existant. Après intervention de notre entreprise Hydrasol, l’arrosage ajusté aux besoins hydriques des végétaux réduit la consommation d’eau de 75 à 80 %. En cas d’arrosage manuel, les gestionnaires arrosent plus pour moins se déplacer, avec un impact négatif sur les plantes. En arrosage automatique, la tendance à arroser trop se traduit par une augmentation des fréquences. Enin, peu d’entreprises et de collectivités sont équipées de compteurs volumétriques pour contrôler les doses apportées.
Abdelkader Bensaoud,ingénieur en techniques de l’horticulture et du paysage (société Hydrasol)
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Gestion de l'eauDOSSIER40
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
Àl’échelon de notre territoire national, les
ressources en eau sont abondantes.
Mais cette analyse globale cache des
disparités entre les régions et dans le temps,
avec des périodes où les précipitations ne
sufisent plus pour recharger les réserves et
satisfaire les besoins. Ces dernières années,
les arrêtés portant sur des restrictions voire
des interdictions d’arrosage se sont multipliés.
En outre, les collectivités territoriales sont de
plus en plus engagées dans des démarches de
développement durable et œuvrent notamment
pour la préservation des ressources naturelles.
Au sein des services techniques, le secteur
des espaces verts igure parmi les plus gros
consommateurs d’eau, principalement pour
l’arrosage des aménagements végétalisés
(65 % de la consommation), mais aussi pour
l’alimentation des bassins, fontaines et jeux
d’eau (20 %), les bâtiments techniques, le
lavage des véhicules et le nettoyage des
terrains de sport synthétiques. En parallèle
d’une recherche d’installations et de matériels
performants, d’autres approches peuvent être
mises en place pour une gestion raisonnée de
l’arrosage : développer des solutions alterna-
tives pour réduire l’utilisation de l’eau potable
(eau de pluie, de forage ou eau usée recyclée),
améliorer les pratiques culturales, privilégier
une palette végétale moins exigeante.
En 2013, Plante & Cité a réalisé une enquête
sur les pratiques en matière d’arrosage des
espaces verts auprès des gestionnaires de
Aujourd’hui, les collectivités ont un devoir d’exemplarité, particulièrement en ce qui concerne la gestion d’une des ressources les plus précieuses de la planète : l’or bleu. Plusieurs études, notamment celles menées par Plante & Cité, Hortis et des bureaux d’études, permettent de mieux comprendre les enjeux. Une « Journée technique » à l’initiative de Plante & Cité s’est déroulée en novembre dernier à Bordeaux : les démarches déjà orchestrées dans les villes et les pistes de réflexion sont nombreuses et souvent complémentaires. [ Par Yaël Haddad
SUR LE TERRAIN
LE COMBAT DE L’EAUDES SERVICES ESPACES VERTS
collectivités territoriales, car il était apparu
que les données disponibles dans ce domaine
étaient assez rares. L’objectif était de réaliser
un état des lieux des pratiques et des moyens
mis en œuvre pour développer une stratégie
de gestion raisonnée des ressources en eau
potable. Il s’agissait aussi d’étudier leur évo-
lution en s’appuyant sur une autre enquête,
élaborée en 2011 par Hortis, les responsables
d’espaces nature en ville et les bureaux
d’études Hydrasol et Sol Paysage.
État des lieux des pratiques d’arrosagedans les collectivitésUne synthèse des résultats a été présentée
lors d’une « Journée technique » Plante & Cité
organisée à Bordeaux, en novembre dernier.
Elle fait ressortir des baisses de consommation
plus importantes dans les villes de la moitié
sud de la France que dans celles de la moitié
nord et le développement de l’utilisation de
solutions alternatives à l’eau potable.
En toute logique, les collectivités basées
dans la moitié sud arrosent plus (32 % de
leurs surfaces) que celles de la moitié nord
(11 %). Des pourcentages qui sont légère-
ment en baisse par rapport à 2001 (39 % et
13 %). Les espaces les plus arrosés sont les
terrains de sport et la production horticole
(70 % des surfaces), puis les jardins fami-
liaux (39 %) et les parcs et squares (35 %).
Concernant les arbres d’alignement, seules
les jeunes plantations de moins de trois ans
sont arrosées. Mais leur arrosage a globale-
ment diminué, pour passer de 75 % à 57 %,
avec une nette disparité entre les villes de la
moitié sud (80 % des jeunes arbres arrosés)
et celles de la moitié nord (41 %). En grande
majorité, l’arrosage est géré en régie par
les services espaces verts, car ce mode
de gestion est jugé plus économique, plus
qualitatif et permet une plus grande réactivité
et responsabilisation des agents. La quantité
moyenne annuelle d’eau consommée s’élève
à 2200 m3/ha dans la partie nord (–7 % par
rapport à 2001) et 2880 m3/ha dans la partie
Les retenues d’eaux pluviales font partiedes solutions alternatives à l’utilisation
de l’eau potable pour l’arrosage.
41
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
sud (–27 %). L’arrosage représente 6 % du
budget global de fonctionnement des services
espaces verts, un chiffre cachant un écart
entre le Nord (3 %) et le Sud (11 %), avec un
coût moyen consacré à l’arrosage estimé à
0,18 €/m2/an. Selon les collectivités, le budget
eau est affecté ou non directement à celui
des espaces verts.
Concernant le pilotage de l’arrosage, les
enquêtes montrent que le déclenchement est
encore bien souvent empirique, parfois basé
sur les données météorologiques locales et
plus rarement sur la teneur réelle de l’eau
disponible dans le sol pour les plantes.
Quelles alternatives à l’eau potable?Plusieurs solutions de remplacement existent :
l’utilisation d’eaux brutes ou d’eaux pluviales,
ou encore d’eaux usées recyclées. Les eaux
brutes regroupent plusieurs catégories (eaux
souterraines, eaux libres de surface) et ont un
point commun : celui de ne pas avoir subi de
traitement avant utilisation. L’eau souterraine
provient de forages tandis que les eaux libres
ont été pompées dans les cours d’eau ou les
canaux. Ces prélèvements doivent respec-
ter les réglementations en vigueur (code de
l’environnement), avec déclaration ou demande
d’autorisation selon les cas. Notons qu’il est
indispensable, pour ne pas encrasser le réseau
d’arrosage avec les particules en suspension
présentes dans ces eaux, de prévoir une iltration.
Si l’étude de Plante & Cité n’a pas permis de
connaître les consommations par « type »
d’eau, elle précise toutefois certaines données
et souligne l’évolution des consommations
depuis 2001. Ainsi, 91 % des communes uti-
lisent de l’eau potable, 54 % des eaux issues
de forages (contre seulement 13 % en 2001),
61 % des eaux pluviales (contre 0,6 % en
2001), 32 % des eaux libres de surface, et 2 %
seulement des eaux usées traitées.
Eaux brutes et eaux pluviales en nette progressionEntre 2001 et 2013, l’utilisation des eaux brutes
et des eaux pluviales a montré une bonne
progression dans les collectivités territoriales.
Concernant les eaux brutes, les disparités
entre les villes quant aux quantités utilisées
sont importantes avec, pour les eaux issues de
forages par exemple, plus de 66000 m3 pour
La Rochelle (soit la moitié du volume d’eau
global consommé), 30000 m3 pour Orléans
(27 % du volume total) ou 37000 m3 (19 %)
pour Bordeaux. Pour les eaux libres de sur-
face, l’enquête souligne également une grande
variabilité, allant de 10000 m3 pour Angers (6 %)
à 100000 m3 pour la ville de Vichy (84 % de
la consommation globale). L’alternative ayant
suscité la plus forte évolution concerne les eaux
pluviales, avec une augmentation de plus de
60 %. Mais les quantités consommées pour
l’arrosage restent marginales au regard de la
consommation globale des communes pour
cette tâche, de l’ordre de 1 %, à quelques
exceptions près. Les eaux pluviales utilisées
pour l’arrosage peuvent être stockées dans
des bassins permettant une décantation et
une filtration par phytoépuration ou dans
des cuves enterrées. Les principaux freins
restent le stockage dificile des (importantes)
quantités d’eau dans les zones urbanisées, en
attendant leur utilisation en période de faible
précipitation, et le coût des installations pour
des systèmes enterrés. La distance entre les
lieux de stockage ou la source et les points
d’utilisation compte également.
Quelques collectivités territoriales, comme la
ville de Poitiers ou d’Orly, ont aussi expérimenté
le recyclage des eaux de piscine. En effet, les
communes sont tenues d’effectuer des renou-
L’ARROSAGE AVEC DES EAUX USÉES RECYCLÉES EST UNE PRATIQUE ENCORE PEU COURANTE EN FRANCE. LES PRINCIPALES EXPÉRIENCES
ONT ÉTÉ DÉVELOPPÉES SUR DES GOLFS.
RÉ
MI D
OR
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AU
Y.H
.
Gestion de l’eau
MATÉRIEL ET PAYSAGE N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
DOSSIER42 DOSSIER42
vellements partiels journaliers, ainsi que deux
vidanges complètes par an. Après 48 heures
de stockage dans des bassins ou cuves de
décantation, la quantité de chlore présente
initialement a fortement diminué. L’eau peut être
utilisée sans restriction pour l’arrosage, ainsi
que pour l’alimentation de bassins d’agrément
ou le lavage des véhicules techniques. Mais
cette démarche reste encore peu développée
au regard du nombre de collectivités équipées
d’une piscine publique, là encore probablement
du fait des dificultés de stockage.
Une avancée encore timide pourle recyclage des eaux usées traitéesL’utilisation d’eau usée recyclée en France,
notamment pour l’arrosage des espaces
verts, reste encore très marginale, avec des
expériences principalement développées pour
l’arrosage des golfs ou dans des communes
côtières touristiques (Pornic, Sainte-Maxime,
Royan, Cap-d’Agde, Rochefort-sur-Mer). Outre
son intérêt pour la préservation des ressources
en eau potable, cette solution permet égale-
ment de diminuer les rejets issus des stations
d’épuration dans le milieu naturel ou de différer
ces rejets dans le temps. Un atout majeur,
surtout pour les villes touristiques qui voient
leur consommation fortement augmenter à
certaines périodes, provoquant une satura-
tion des équipements de traitement. Selon
les collectivités étudiées par Plante & Cité, le
faible taux d’expériences en France est lié aux
contraintes administratives, réglementaires et
techniques. Un autre frein pourrait être d’ordre
psychologique : le fait de parler de la réutilisa-
tion d’eaux usées donne une image négative.
Ce n’est pas le cas dans d’autres régions du
monde comme au Moyen-Orient, en Asie,
en Australie, en Chine ou dans certains États
d’Amérique du Nord et, plus près de chez
nous, en Espagne, où c’est une pratique cou-
rante. C’est ce qu’a souligné Nicolas Condom,
d’Ecoilae, un cabinet indépendant de conseil
et de formation spécialisé dans ce domaine,
lors de la Journée technique Plante & Cité
de Bordeaux. Par exemple, dans le Sultanat
d’Oman, 70 % des eaux usées domestiques
sont recyclés et les jardins de la grande mos-
quée de Qaboos sont entièrement irrigués
avec des eaux usées traitées.
Pour cet expert des questions de réutilisation,
la clé de la réussite d’un tel projet passe par
plusieurs étapes :
- sensibilisation des acteurs techniques et
développement d’un langage commun;
- étude de faisabilité qui met en lumière les
moteurs et les freins présents sur le territoire
(aspects environnementaux, socio-écono-
miques, réglementaires…);
- étude de diagnostic pour évaluer la viabilité
technique et économique du projet et déter-
miner les options;
- mise en place d’une expérience pilote;
- déploiement du projet à grande échelle.
L’arrêté du 2 août 2010 relatif à « l’utilisation
d’eaux issues du traitement d’épuration des
eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation de
cultures ou d’espaces verts » imposait de réa-
liser un suivi de la qualité des eaux durant six
mois sur une zone coninée avant de pouvoir
étendre le projet plus largement, ce qui était
jugé très contraignant. Il a été partiellement
révisé en date du 27 juin 2014. « Si ce point a
été remplacé par la nécessité de respecter des
contraintes liées au vent, et d’autres éléments
clariiés, il reste que ce texte devrait encore
évoluer si l’on souhaite faciliter l’arrosage des
espaces verts publics avec des eaux usées
traitées. Car les précautions en termes sanitaires
sont encore trop contraignantes », souligne
Nicolas Condom.
Le paillage, ici à base de Miscanthus, permet de limiter les pertes d’eau du sol.
BIO
LA
ND
ES
LE PARC BORDELAIS A FAIT L’OBJET D’UNE RÉFLEXION GLOBALEPOUR RÉDUIRE SA CONSOMMATION D’EAU. ICI, LE BASSIN AU NIVEAU DE LA ZONE DE POMPAGE.
PLA
NT
E &
CIT
É
Faire évoluer la palette végétaleet les pratiques culturalesLa rationalisation de l’arrosage des espaces
végétalisés doit aussi être pensée dès la
conception des projets pour permettre de
limiter les espaces qui doivent faire l’objet d’un
arrosage régulier pendant la saison végétative.
Il faut tout d’abord s’intéresser aux végétaux et
sélectionner une palette d’espèces rustiques
tolérantes au stress hydrique, si l’on souhaite
privilégier les aménagements ne nécessitant
plus d'arrosage après la phase d’installation.
Les bulbes, graminées et vivaces, les leu-
rissements printaniers plutôt qu’estivaux, les
plantations pérennes à base d’arbustes et
les massifs de pleine terre prendront le pas
sur les compositions estivales d’annuelles
et les systèmes hors-sols.
Il faut ensuite veiller à la qualité du substrat,
support des plantations. Pour cela, il faut
travailler sur sa composition et sa structure,
favoriser la conservation de la vie biologique,
mais aussi éviter les sols nus en protégeant
la surface par un paillage, ain d’améliorer
sa capacité de rétention d’eau et limiter
l’évaporation. Les pratiques culturales ont
également un impact sur les
propriétés du sol : l’apport de
matière organique favorise la
rétention d’eau et les planta-
tions réalisées à l’automne
nécessitent moins d’arrosage
pour leur implantation. Dans
les régions méditerranéennes,
les surfaces engazonnées à
base de graminées peuvent
être remplacées par des
aménagements à base de
Cynodon ou Zoysia, des
espèces tapissantes donnant un effet simi-
laire mais supportant mieux les conditions de
sécheresse. Les actions de communication
auprès du public doivent expliquer les enjeux
environnementaux liés à la réduction des
arrosages et faire accepter des pelouses
d’ornement ou des massifs leuris tempo-
rairement en souffrance. ■
MATÉRIEL ET PAYSAGE - N° 112 - JUIN-JUILLET 2015
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• « Étude sur la gestion raisonnée de l’arrosage en espaces verts : état des lieux des pratiques et perspectives d’évolution. Stratégies d’économie de la ressource en eau », Plante & Cité, juin 2014, 28 pages.
• « Gestion de l’arrosage dans les espaces verts. Stratégie et leviers pour préserver la ressource en eau », compte rendu de la Journée technique Plante & Cité, Bordeaux, novembre 2014, 31 pages.
Pour en savoir plus
Le système TensioManager a été mis au point par Viveris Technologies et Hydrasol. Cette solution électronique déclenche et stocke de façon automatique
les mesures émises par des sondes tensiométriques implantées dans le sol à différentes profondeurs. TensioManager transmet
les données au serveur central de la société Hydrasol, qui les analyse
et les met en ligne sur son site Tensiomanager.com
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