Au menu cette semaine
• L’actu mise à nu :
– Mega, successeur de Megaupload, victime de son succès
– Disparition d’une inspiratrice
– Atari se saborde pour renaître
• Point de vue : les médias en Inde
• Innovations et tendances :
– La machine à classer vos emails
– Havas Voyages contre-attaque
– Faites-vous héberger par un entrepreneur
L’actu mise à nu
Mega, successeur de Megaupload,
victime de son succès
• Mega, le site de téléchargement lancé par le sulfureux Kim « Dotcom » Schmitz, fondateur du site Megaupload – poursuivi aux Etats-Unis pour violation des droits d’auteur –, a été pris d’assaut lors de son lancement dimanche.
• Fondé sur un principe de cryptage des éléments téléchargés, ce qui décharge le site de l’accusation de téléchargement illégal, le site se présente comme un site de stockage du genre Dropbox.
• Ayant reçu 100.000 visiteurs en 1 heure et très vite enregistré 250.000 inscriptions, le site a été indisponible une partie du jour de son lancement.
Disparition d’une inspiratrice
• Andrée Putman, qui vient de disparaître à 87 ans, a eu une influence sur la consommation que beaucoup ignorent.
• Chez Prisu, au côtés de Denise Fayolle et Maïmé Arnodin, elle a contribué à moderniser de nombreux intérieurs français dès le milieu des années 60.
• Pendant les 70s, son concept store rue de Rennes a fait connaître maints créateurs. Et elle a travaillé avec des marques aussi différentes qu’Air France, Christofle, Pleyel, Laguiole, Vuitton ou les hôtels Morgans.
Atari se saborde pour renaître
• Devant les déboires d’Infogrammes, leur société mère française qui est en dépôt de bilan, les manager d’Atari tentent de mettre la filiale américaine en faillite pour pouvoir repartir.
• Afin de générer du cash, ils sont prêts à vendre le célèbre logo de ce pionnier des jeux informatiques et même à céder leurs succès légendaires comme Asteroids, Centipede ou même Pong, connu de 90% des Américains.
L’œil de Red Guy sur Andrée Putman
• Chez Red Guy, comme dans tout le monde de la communication, il y a un tropisme digital.
• Il convient aujourd’hui de tirer son chapeau à une femme « d’avant » qui a, avec quelques autres, révolutionné la consommation et la communication. Elle a inventé le concept store 20 ans avant Colette et cru au pouvoir du design 20 ans avant Starck.
• Pour elle, bien avant que le terme d’IMC n’existe, tout communiquait effectivement, et avant tout le produit qui devait véhiculer la vision (moderne !) de la marque.
• Ajoutez à cela qu’elle figurait entre amis dans « Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? », le film culte de William Klein, qu’elle promenait son look improbable au Palace de la grande époque et vous comprendrez pourquoi c’est quelqu’un de rare et d’indispensable qui est parti.
Point de vue :
les médias en Inde
Les médias en Inde sont un eldorado… apparent
• Lié à la libéralisation économique, l’essor des médias en Inde peut sembler phénoménal pour des yeux européens :
– Le secteur de la télévision y croît de 20% par an
– La radio est encore plus dynamique
– Le nombre de quotidiens a crû de 44% depuis 2005
– Mais la presse magazine est plus confidentielle, car plus élitiste
– Quant à l’équipement internet, il se traîne à 5% des foyers, entre autres à cause de la méfiance du gouvernement à l’égard de ce nouveau média.
Quelques chiffres qui nous ont scotchés !
• Un nouveau journal est lancé toutes les 2 heures.
• On compte 2 700 quotidiens payants.
• Il existe 1 400 chaînes de télévisions diffusées sur le
territoire indien, dont 80 chaînes d’information en continu.
• Le poids du secteur de la télévision y pèse 4,6 Milliards €
d’après une étude KPMG.
Les raisons de l’explosion
• Les médias indiens sont vus en Europe comme une
industrie florissante.
• Plusieurs facteurs expliquent son indéniable croissance :
– Un taux d’alphabétisation en forte progression
– Un pouvoir d’achat en augmentation
– La pénétration faible du média internet
– Une passion réelle des Indiens pour la politique et pour
le spectacle, qui sont intimement liés : plusieurs acteurs
jouant des rôles de justiciers sont devenus politiciens !
Pourtant le secteur économique rame
• Malgré des taux de croissance enviable, les grands médias, y compris en télévision, ont vu leur valeur en bourse stagner ces dernières années, quand elle ne s’est pas effondrée
• Par exemple, le groupe network18 Media & Investments, introduit à la bourse indienne en février 2007, a perdu 90% de sa valeur depuis cette date. De nombreux autres ont chuté de 40 à 75%.
• Et des groupes comme Murdoch ont du mal à se défaire de sociétés de médias indiennes.
Le cœur du problème : la problématique du financement
• L’explosion quantitative, liée à la fascination des politiques et hommes d’affaires pour les médias qu’on connaît ailleurs (cf Tapie chez nous) cache mal le doute sur la pérennité de ce modèle qui doit faire face à un cruel manque de revenus :
– Comme ailleurs, les téléspectateurs ou lecteurs sont peu enclins à payer l’information.
– En moyenne, le prix d’un journal est trente fois moins élevé qu’un café.
– Les chaînes de télévisions doivent payer des sommes très importantes pour être présentes sur les bouquets satellites.
Des solutions peu orthodoxes… (1)
• Face à ces faits peu engageants, les groupes de presse ont recours à des méthodes contestables pour s’assurer une rentabilité honorable en monétisant leur audience.
• Le groupe Bennett, Coleman & Co, propriétaire du célèbre Times of India, le quotidien en langue anglaise le plus lu au monde, a innové : en 2003, il a eu l’idée de rendre payante la couverture par ses journalistes de festivals, d’avant-premières de films ou autres événements.
Des solutions peu orthodoxes… (2)
• Pour ce groupe, la règle journalistique de séparation entre activité éditoriale et commerciale ne semble pas être un argument suffisant pour imaginer des solutions plus respectueuses du lectorat.
• Les publicités, souvent imposantes, ont la part belle, reléguant l’information (la vraie) à la taille de petites annonces.
• Le groupe dit très clairement voir la publicité comme « une source légitime d’informations sur les produits et les services proposés de manière attrayante et engageante ».
Glissement vers d’autres ressources
• Ces solutions sont critiquables mais ne
sont pas d’une ingéniosité particulière.
• Le toujours créatif Times of India offre
aux annonceurs de se rémunérer en
parts de leur capital plutôt qu’en argent.
• C’est ainsi que le groupe s’est retrouvé
en très peu de temps gestionnaire d’un
fonds d’investissement qui possède des
participations dans près de 500
entreprises appartenant à des secteurs
allant des biotechnologies à l’immobilier.
Rédaction ou rédactionnel ?
• Dès lors, on peut s’interroger sur le core business des groupes comme Bennett, Coleman & Co qui doivent leur salut presque exclusivement à la publicité.
• En France, ce genre d’interrogations serait mal venu et les réponses contourneraient certainement le problème.
• En Inde, ce n’est pas un tabou : « Si 90% de votre chiffre d’affaires provient de la publicité, vous êtes dans le business de la publicité (…). Nous n’appartenons pas au secteur de la presse écrite, mais à celui de la publicité », dixit le DG du groupe en personne !
Les liens douteux avec les politiques
• Les relations entre les groupes médias et
les hommes politiques sont pour le moins
compliquées en Inde.
• Récemment, le député et homme
d’affaires Naveen Jindal a piégé, à l’aide
de caméras cachées, 2 responsables de
la chaîne d’information Zee News qui lui
avaient réclamé une somme équivalant à
14M d’€ contre la promesse de ne pas
révéler un scandale de corruption le
concernant. Des méthodes réprouvables
de part et d’autre !
La crédibilité des médias abîmée
• Cette affaire ne fait que renforcer la tendance à la
décrédibilisation qui affecte fortement les médias indiens.
• Le quotidien The Hindu, à l’occasion des législatives de 2009,
avait révélé un plagiat éhonté de plusieurs articles repris au
mot près par plusieurs publications concurrentes dans l’Etat du
Maharashtra (dont Mumbai est la capitale ).
• De la même façon, les journaux feraient appel à des binômes
commercial-journaliste, le premier négociant le prix et la taille
de l’article, le second rédigeant complaisamment son papier.
Des changements encourageants
• Le récent scandale du viol collectif d’une jeune étudiante à
New Delhi et la couverture qu’en ont fait les médias
constituent une première dans l’histoire des médias indiens.
• Ce fait divers est hélas assez commun en Inde : on a recensé
824 viols collectifs lors des deux dernières années.
• C’est la première fois que l’ensemble des médias, notamment
les réseaux sociaux, a fait un effort commun pour en faire un
sujet national et encourager un changement d’attitude !
Les plaies de la presse et des médias indiens
• Les médias indiens sont gangrenés, notamment par une
dérive publicitaire des contenus et, comme de larges pans
de la société indienne, par la corruption.
• Leur mobilisation autour du viol de l’étudiante à New Dehli
montre une piste intéressante de rédemption : un vrai
travail de journalisme allié à une volonté de s’associer
l’opinion pour faire bouger une société paradoxale où se
côtoient des traditions paralysantes et une modernité
galopante (mais peu équitable).
L’avenir des médias indiens
• L’avenir des médias indiens, pour qu’ils remplissent leur
rôle originel et regagnent la confiance des gens, passera
par plusieurs réajustements :
– Une séparation plus claire entre contenu éditorial et
contenu publicitaire (ce que certaines marques
regretteront mais dont elles pourraient bénéficier…)
– Une proximité plus grande avec les gens, liée à la
restauration de la crédibilité et de l’indépendance
– … et sans doute un grand nettoyage !
Innovations et tendances
La machine à classer vos emails
• Sanebox, une société de Boston, propose un logiciel qui permet de faire
face automatiquement à l’afflux d’email : gérer les priorité, se désinscrire…
Vraiment ?
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Havas Voyages contre-attaque
• La campagne de relance d’Havas Voyages, fondée sur la stratégie des travel
planners imaginée par Lonsdale et Red Guy, est en cours de lancement.
Les créations ont été réalisées par l’agence W\atjust.
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Faites-vous héberger par un entrepreneur
• Startup Stay est une communauté en ligne qui permet aux entrepreneurs
en voyages d’affaires d’être hébergés par d’autres entrepreneurs sur leur
lieu de destination et d’échanger avec eux
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Index des liens
• Atari se saborde pour renaître : http://www.telegraph.co.uk/technology/video-games/video-game-news/9816068/Atari-files-for-bankruptcy-in-the-US.html
• Les médias en Inde : – http://www.moneylife.in/article/the-great-indian-media-story-what-is-wrong-with-indian-
television-companies/24396.html
– http://www.dc4mf.org/fr/node/3129
– http://www.tarifmedia.com/dossiers/les-medias-en-inde
– http://www.businesseninde.com/2010/07/media-et-divertissement.html
• La machine à classer vos emails : http://www.tanyasmithonline.com/sanebox-the-ems-for-email-overload/
• Havas Voyages contre-attaque : http://www.cbnews.fr/blog/le-webmag/lhumain-au-coeur-dhavas-voyage/
• Faites-vous héberger par un entrepreneur : http://www.inc.com/magazine/201212/john-brandon/tech-trends-new-tools-for-networking-on-the-road.html
La semaine prochaine