Le Lien de Mirabeau N°27 — Novembre 2011
Quel pied ! Depuis juillet 2011, Jean Louis SORELLE, podologue en retraite pro-
pose une permanence mensuelle pour
des soins essentiellement de pédicurie.
Il s’installe le mardi après-midi dans la
salle de douche.
M. SORELLE connaît bien Promo Soins. Auparavant, installé
en cabinet à Hyères, il participait déjà à notre action en recevant
bénévolement nos accueillis. Il participe aussi aujourd’hui à
l’action santé de l’association Amitiés Massillon à Hyères.
LE LIEN DE
MIRABEAU N°27
EDITO DE LA PRESIDENTE Depuis plus de 10 ans, l’Interface psychiatrique
Siloë scelle une étroite collaboration entre le Centre
Intercommunal Toulon la Seyne et Promo Soins. Cette
structure a pour mission de repérer, créer un lien et
conduire vers les soins des personnes marginalisées et à la rue.
Elle a prouvé depuis sa pertinence et son efficacité.
Cette année, une restructuration a été décidée par la direction
hospitalière. En effet, le Dr Jean Paul Courcelles, chef du service
G02, et le Dr Philippe Fonfrède, médecin psychiatre en charge
des consultations ont quitté leurs activités au sein de l’association.
Qu’ils soient tous les deux remerciés, ainsi que le personnel infir-
mier pour tout le travail accompli. Le Dr Diana Milcent et le Dr
Frédéric Roche leur ont succédé. Tout de suite intégrés et adoptés,
ils ont à cœur de poursuivre les actions déjà entreprises.
A cette occasion, une réflexion conjointe est menée sur le fonc-
tionnement et le devenir de ce partenariat. Nous avons tous besoin
régulièrement d’un temps de réflexion pour analyser la situation, et
par de nouvelles impulsions, ouvrir des pistes innovantes d’action.
Cette dynamique, nous la vivons avec les membres du corps
médical hospitalier mis à notre disposition et nous confirmons,
par notre présence à leurs côtés, notre désir de réaliser ensemble
et conjointement notre mission auprès de ceux qui sont au centre
de nos préoccupations : les accueillis. Raymonde Hugonnier
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∞∞ SOMMAIRE ∞∞
- Edito de la présidente p1
- Le secret du partage et du bien-être p2 - Témoignage sur l’action « nursing » p3 - Suite du témoignage p4 - Vers une charte pour l’accueil
des étrangers p4
Une collaboration réciproque Comme chaque année, la chorale à
laquelle j’appartiens a chanté à la Collégiale de
Six Fours lors d’un concert le 1er juillet en faveur de
l’association Pharmacie Humanitaire Internationale, qui livre
les médicaments à Promo Soins.
A cette occasion, j’ai pu rencontrer Mme Geneviève ROBERT,
présidente de la section du Var et les responsables du siège,
situé à Nîmes.
Le concert était beau, c’était une douce soirée d’été sous les
micocouliers et comme l’a dit Mme ROBERT. « Nous ne
pouvons rien sans vous, et vous ne pouvez rien sans nous ! »
Un formidable tandem donc ! G.D.
BIENVENUE * A l’accueil : Mmes Déborah LANG et Kitty CHABAUD
viennent agrandir l’équipe.
* Au cabinet dentaire : le Dr CROSA Michèle rejoint l’équipe
des dentistes. Une deuxième femme pour plus de parité !
* Au cabinet médical : le Dr GRIMAITRE Marie Josèphe
proposera une deuxième permanence en gynécologie.
AU REVOIR
Mme Marie France ALLARD, bénévole à l’accueil a souhaité
quitter l’association.
Le Dr Bernard BUISSET prend une seconde retraite bien méritée.
Claire ZAGARIA, volontaire civique depuis le mois de
novembre 2010 a mis fin à son contrat de mission pour entrer
en formation d’assistante sociale fin septembre.
Stagiaires
Suite à la rentrée des instituts de formation, nous avons accueilli de nouveaux élèves infirmiers : Manon SINTIVE et
Nicolas GAUTIER.
En novembre, nous accueillons une élève en formation
d’assistante sociale pour 6 mois Siham TOUIJAT ainsi que
Aurélie ESCOFFIER en qualité de volontaire civique pour la
même durée de temps.
A RETENIR
Les dates mensuelles de Promo Soins :
- réunion médicale tous les 1ers vendredis du mois
- petit-déjeuner santé tous les 1ers mardis du mois
- goûter de la prévention tous les 2èmes lundis du mois
Les dates à venir :
Lundi 12 Décembre : journée d’information sur l’accueil et
l’accompagnement des étrangers organisée par l’UDV et
d’autres acteurs locaux de 09h00 à 17h00 (inscriptions auprès de Céline)
Jeudi 15 Décembre : réunion des bénévoles de l’accueil de
10h00 à 12h00 à Promo Soins
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Le secret du partage et du bien-être
Une formation au secret partagé
a été organisée le 30 juin pour les bénévoles de l’accueil et
les salariés.
Nous étions nombreux auprès de Catherine NEDELLEC :
16 personnes de l’accueil, dont Gabriel et Alain Polomack, nos
hommes (!!!) et quelques salariés. Le thème du jour : le secret
partagé. Accueil impeccable, café, viennoiseries, la maison ne
recule devant aucun sacrifice !
A l’accueil, tous, nous entendons des choses douloureuses et
difficiles. Comment se protéger de la détresse de l’autre, se cen-
trer sur l’autre et non sur notre ressenti ? Diriger, si faire ce peut,
vers le professionnel qui, lui, saura mettre en place le traitement
ou l’orientation du patient. Dans un travail d’équipe, ce qui est le
cas ici, chaque mission est importante. Il faut en règle générale savoir partager l’info pour le bien-être de tous et être co-
hérent dans l’intérêt de l’accueilli.
Ne pas confondre la « relation de confiance », notre cas, et la « relation de confidence », qui doit, elle, ensuite aller
vers le professionnel. Il s’agit d’adopter un comportement spécifique différent de celui que l’on aurait dans une relation
personnelle. Nous pouvons considérer que ceux qui viennent pour échanger et ne consultent pas, restent cependant des
accueillis comme les autres, auxquels il convient de rester très attentifs.
Matinée enrichissante, car cette intervention a pu réconforter certains bénévoles qui se trouvaient en difficulté face
aux incohérences de certains propos ou de certaines attitudes entendus ou rencontrés à l’accueil.
Deux documents ont été distribués, ils peuvent être consultés dans le cabinet médical ou demandés à
Céline. G.D.
Une nouveauté dans l’offre de Promo Soins : Petites renaissances...
Depuis juillet, tous les jeudis en matinée, dans le bureau de la psychologue et du médecin psychiatre, des
massages ayurvédiques (traditionnels indiens, aux huiles chaudes) ont lieu.
« Font lieu », pourrait-on dire.
Jusqu’à présent, ceux qui reçoivent ces massages viennent de l’étranger, souvent de Tchétchénie. D’une terre, la leur, qu’ils ont
dû fuir, qu’ils ont perdue. Autant dire qu’ils reviennent de loin... En France, ils demandent l’asile. Après un énième parcours du
combattant, certains l’obtiennent. Les voilà enfin officiellement quelque part, oui, mais perdus en terre et langue étrangères...
Dès qu’ils entrent, le bureau devient une île, en tout cas un havre, un lieu où il sera peut-être possible de se réchauffer, en humanité,
se réancrer... à l’intérieur de soi. A peine allongée sur la table de massage, chaque personne aborde une terre familière, qui ne fait
jamais défaut : son propre corps. Pendant 30 minutes, chacun(e) appréhende l’unicité, l’intégrité de ce corps et l’habite pleinement.
Pendant ce temps d’occupation de soi-même (qui semble souvent beaucoup plus long qu’une demi heure), des douleurs sont réveil-
lées, font appel plutôt, pour être considérées... réduites, voire apaisées. Pendant ce moment d’oubli du temps, certain(e)s lâchent
prise, jusqu’à dormir, par intermittences réparatrices. Pendant ce hors-temps particulier, où l’on peut être à la fois ancré et dans un
état d’apesanteur, à un moment donné, on se repose... A exister, simplement.
Le massage est avant tout acte de présence et d’attention. Dans le dialogue non verbal qui se tisse entre masseur et massé(e), des
terres lointaines, des réminiscences sont abordées. Ce silence aussi prend soin de la personne, de son histoire, même secrète.
Tout comme : des pressions appropriées stimulant la circulation de l’énergie, l’étirement des muscles, des échauffements favorisant
la « détoxination » et donc le renforcement des défenses immunitaires, pauses, respirations profondes... tous gestes qui libèrent
certaines tensions physiques et dénouent aussi des noeuds émotionnels. Des actes simples qui peuvent réduire les douleurs musculaires
chroniques, calmer les migraines, améliorer le sommeil.
D’une séance silencieuse à l’autre, il semble que ces personnes exilées qui ne parlent pas ou à peine le français, se débrouillent
pourtant pour apprendre quelques mots. Cela pour remercier avec chaleur bien sûr, pour accompagner leur sourire et cet éclat
particulier dans leurs yeux mais aussi pour dire, avec sérénité et pudeur...
« Ça fait dix ans de guerre et trois ans d’exil que je ne me suis pas reposé(e) comme ce matin... »
ou
« A chaque fois que je viens et après, pendant plusieurs jours, je me sens comme un bébé, tout nouveau, tout doux... »
ou
« Oh, c’est déjà fini... ! »
Tous les jeudis, en matinée, dans un îlot impasse Mirabeau (mira en espagnol = regarde... regarde le beau !) des petites renaissances
ont lieu. Modestes et renouvelables. Laurence Huet (praticienne de massages ayurvédiques)
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Témoignage sur la nouvelle action « nursing »
Une soirée d’été pas comme les autres... Comme prévu, Guilaine m’emmène : Opération « Nursing » sur l’unité d’hébergement d’urgence La Coquette à
Saint Jean du Var, gérée par le Samu Social.
Ils sont déjà là, nombreux, assis sur le trottoir. Ils attendent avec leurs sacs, leurs affaires, leur barda, leur
vie quoi… Philippe (le toubib bénévole de service) nous rejoint. Avec son gilet de toile bleu et sa caisse à outils, il
donne le change : Excuse-moi, Philippe, mais on dirait vraiment le plombier de service !!! Ce qui me trouble
par contre c’est sa petite valise à maquillage… curieux… Guilaine s’en empare… Des soins esthétiques peut-
être ? Je reste dubitative…
A l’ouverture, c’est le rush. Ma collègue me fait faire une petite visite des lieux. Fonctionnel mais spartiate, le lieu n’inspire rien
d’autre. Il fait beau. Les accueillis sont dehors, enfin « posés ». Ils parlent, ils sirotent (de l’eau bien sûr) et même une partie d’é-
checs s’engage, avec spectateurs… Auraient-t-ils vraiment eu une autre vie, Avant ? On perçoit et on pressent les choses d’un passé
et d’une interrogation…Ils attendent le repas. L’apéritif n’est que de l’eau mais le geste symbole est là, dans cette réunion disparate.
Ils vont et viennent: Ils sont chez eux pour une soirée, une nuit. Leurs visages ne sont pas nouveaux et nous en connaissons la plu-
part. Promo soins est un autre relais et ce sont les mêmes accueillis qui « tournent » de lieux en lieux, idem pour les bénévoles médi-
caux d’ailleurs !
Je découvre les locaux spécialement crées pour cette unité de soins et d’hygiène. Propres, claires, les salles sont très fonctionnelles :
Un vestiaire-Un foutoir surtout. II faudrait s’y coller une journée entière pour s’y reconnaître- un petit cabinet
médical avec table d’examen, et là, enfin, se lève le voile du mystère de la valise à maquillage : Philippe est venu
avec son stock de médicaments et de pansements, la pharmacie itinérante de Promo Soins est là ! Fi de mes sottes
pensées Docteur, non, la Coquette ne donne pas vraiment dans la beauté ! Une grande douche à l’italienne, bien
équipée : Jet de nettoyage et de désinfection, 2 fauteuils roulants, un pour se déshabiller et se rhabiller, l’autre dont le
siège percé facilite la toilette, avec appui – coudes ; un réel confort pour une douche autonome ou assistée. Ce
fameux fauteuil nous a été offert par le Docteur Braquet. Nous revêtons de grands et longs tabliers de plastique
blanc et chaussons des bottes. Guilaine enfile aussi ses gants… Mappa, plus résistants et qui montent plus haut
sur l’avant bras. Pour moi, les gants fins suffiront.
Nous sommes prêtes : Notre infirmière cherche des volontaires. Il n’y a pas foule… Elle sollicite gentiment sans contraindre. Elle
insiste. Monsieur B. se décide alors. Il se déshabille, nous l’aidons. Son corps n’est que souffrance… Oter son pantalon ou ses chaus-
settes est difficile quand les mouvements sont gênés par des broches ou des plaques comme c’est le cas. Il se plaint de ne pouvoir se
mouvoir comme il faut. Il s’excuse aussi de me voir à ses pieds, tripotant ses chaussettes. Je le mets à l’aise : ça ne me gêne pas, ce
qui le rassure. La nudité ne me dérange pas. C’est pour sa pudeur à lui, que je me montre discrète, comme si tout était naturel.
Guilaine, elle, est très à l’aise. Elle a la connaissance et l’assurance des soignants. Toutes deux nous accompagnons Monsieur B. et
l’installons dans le fauteuil… de lavage. Notre Docteur pendant ce temps consulte. Je suis chargée de trouver des sous vêtements et
des chaussettes propres ainsi qu’une serviette éponge. Toilette terminée nous essuyons notre patient et l’installons dans l’autre fauteuil.
Alors que je lui passe le linge propre, il m’explique que son slip est encore mettable: comme un enfant il me montre bien qu’il peut
encore servir… Guilaine lui fait miroiter le plaisir de la propreté « totale » Convaincu, il est content ! Le linge sale, relativement
sale, est déposé dans une poubelle avec couvercle (le détail a son importance !!!) Je le coiffe : il est enchanté et part tout ragaillardi
avec plein de mercis. Sébastien vient voir si tout va bien. Guilaine passe « commande » si l’on peut dire. Besoin de savon, de sham-
poing. Pour terminer les douches, nous avons recourt aux échantillons que nous récoltons tous dans les structures hôtelières lors de
nos déplacements. Promo Soins fournit également des produits de soins et d’hygiène ainsi que des vêtements. Il manque, bien sûr,
toujours, des slips et des chaussettes, d’autant plus que lesdits vêtements sont souvent tellement sales ou abîmés qu’ils ne peuvent
supporter un lavage en machine. En cette période d’été les soins ne sont donnés que 2 fois par
semaine : ce sont les vacances. C’est peu, mais c’est une étape de retour
au respect de son propre corps dans un corps propre. J’aide Monsieur B.
à se rhabiller. Il parle, il évacue. Il se confie un peu et je suis heureuse
de cette confiance installée. Il s’excuse encore et je le rassure avec beau-
coup de conviction : On est là pour ça ! Il se confond en remerciements.
Pendant qu’il sort, les jets de nettoyage permettent de tout remettre en
parfait état de propreté. Ma petite camarade manie la lance avec maestria et
l’utilité des bottes apparaît clairement ! Cette première douche est une expérience facile. La
deuxième est tout autre chose !
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Et les projets de la rentrée
Le 2° patient, C. tout court, car il refuse qu’on lui donne du Monsieur, se décide à franchir le « cap ». Il
nous fait l’honneur d’accepter une toilette! On sent que la douche est indispensable et même urgente… Il
vocifère, gueule, râle. Alors que je veux l’aider à poser son sac, il me bouscule et m’insulte. Tout aviné qu’il
soit, il a encore de la force car il est grand et relativement costaud. Je suis stupide : Je sais pourtant que leur
sac est tout pour eux et que j’ai commis là un crime de lèse majesté, ce d’autant plus que je ne le connais pas
du tout. Agressé par une étrangère, il braille dans un langage fleuri extrêmement imagé ciblé principalement
en dessous de la ceinture. Après un déshabillage odoriférant nous le roulons d’un fauteuil à l’autre. Lui qui ne
voulait pas se laver, sous l’eau bien chaude, il se régale. Guilaine y met les mains sérieusement…Il ne sortirait
plus de sous le jet. Comme elle l’incite à faire un peu vite, les autres attendent – ce dont il se fiche totalement, il hurle sa colère, il
gueule qu’il faut qu’il nettoie ses c… car il a encore de la m… et là, Guilaine braille, elle aussi. Ils ont du avoir le même prof de
français car elle utilise avec beaucoup d’aisance, son langage imagé et élégant ! En termes choisis chacun s’exprime ! Elle le met
debout pour les finitions, il proteste, elle lui précise l’endroit des dégoulinades sur les cuisses et elle s’y colle….Enfin ça se termine,
ouf ! J’ai horreur des cris : avec ses propos violents et grossiers, il est l’archétype de celui qui a « choisi » la rue… C’est aussi sa
seule façon d’être, il n’en connaît plus d’autre. On l’essuie, on le rhabille, il râle. Il semblerait que ce soit sa seule façon d’exister et
de s’exprimer. Le linge sale est vite orienté vers la poubelle à déchets, heureusement , elle aussi avec couvercle ! Je lui trouve ce
qu’il faut, des sous-vêtements, une chemise, un pantalon. Enfin il sort et on ventile !!! Lavage, désinfectant, et le 3° se présente.
Par comparaison j’ai vraiment plaisir à retrouver Monsieur M. que nous côtoyons souvent. Un peu pipi caca, c’est vrai, mais gen-
til et poli. On converse avec sympathie pendant l’effeuillage. Il est digne, propre et heureux de parler avec nous. On le tient par le
bras pour l’accompagner au fauteuil. Il n’est vraiment pas bien gros ; plus que mince. A le voir nu, j’ai l’impression de voir un petit
vieux décati. Il est en pleine déprime et depuis quelque temps a facilement la larme à l’œil. Il se lave pratiquement seul. Guilaine lui
frotte un peu le dos, il est content. On l’essuie, on l’assied, on le rhabille en partie. Il apprécie et le dit avec beaucoup de gentillesse.
On lui donne des vêtements dans lesquels il flotte bien entendu. La ceinture cramponne le pantalon heureusement.
On lui passe un peu de crème et c’est le bonheur total. Il me demande de lui couper
les mèches qui dépassent, ce que je fais avec du matériel qui tient du hachoir. Je le
coiffe. Le moral est meilleur : Il demande à se voir dans une glace… Il y a un miroir
tout orné de rayons de soleil : Il se plait. Un petit rayon de soleil pour ce soir
monsieur M… ? Il a franchi une nouvelle étape: il revient de temps en temps à
Promo Soins.
Le grand nettoyage de printemps suit. On est un peu envahies ! La mousse est un peu longue à juguler
mais c’est nickel. Le Docteur est parti avant nous, rien de bien grave. La gale a encore sa place malheureusement… Guilaine me
laisse devant chez moi. Ce trajet m’a permis de parler, heureusement. Je n’ai pratiquement pas dormi… Gisèle D.
Vers une charte pour l’accueil des étrangers : répondre aux contradictions des contraintes administratives et sociales dans les associations venant en aide aux étrangers.
Le nombre d’étrangers qui consultent à Promo Soins a augmenté en 2010 (387 nouveaux étrangers sur 1472 personnes
concernées par les actions de l’Espace Santé Mirabeau).
Leur situation juridique et sociale est assez mal connue et un climat de suspicion les entoure car on a tendance à considérer, a
priori, l’étranger comme un fraudeur potentiel. Or, le durcissement de la politique d’immigration entre parfois en contradiction avec
les principes éthiques des associations qui s’occupent de l’accueil, de l’hébergement et de l’accompagnement social des étrangers en
situation précaire.
C’est pour initier un travail de réflexion et de mobilisation collective sur ces problèmes que la FNARS (Fédération Nationale
des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale) a organisé une matinée d’information, le 27 juin 2011, à la Maison Méditer-
ranéenne des Sciences de l’Homme, à Aix en Provence.
José Garcia et Martine Timsit y ont participé. Nous remercions Martine Timsit pour le compte-rendu très complet qu’elle a
rédigé suite à cette matinée, mais que nous ne pouvons publié. Il est à votre disposition au secrétariat. C.M.
« Je ne suis pas infirmière, pourtant je l’ai fait ! Infirmier, aide-soignant, homme et femme de bonne volonté venez
nous aider. On a besoin de vous. »
URGENT ! SANS NOTRE MOBILISATION A TOUS
Cette action ne pourra être maintenue car pour le moment nous ne disposons que de 4 infirmières. Vous serez toujours
accompagné d’une infirmière diplômée. Alors rejoignez-nous.