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2016-2017
LT3
LECTORAT DE LANGUE FRANÇAISE
PRODUCTION ÉCRITE
LE TEXTE ARGUMENTATIF
MARTINE VAN GEERTRUIJDEN
JEROME NICOLAS
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TABLE DES MATIERES
Programme
Section I - Comprendre un texte argumentatif 1. Repérer la structure du texte 2. Relever les indices d’énonciation :
a. Qui est le narrateur, qui parle? b. Objectivité et subjectivité : les indices du jugement
3. Les indices d’organisation : les liens logiques 4. Les indices lexicaux: 5. Mots-Clés, Idées principales et secondaires 6. Les différents types d’argumentation
Section II - Rédiger un texte argumentatif
1. Consignes pour la rédaction
2. Entraînement à la rédaction à partir d’un plan :
3. Organiser ses idées
Section III - Annexes
1. Les liens logiques
2. Assurer la cohérence : reprises pronominales et lexicales ; synonymie et changement
de construction
3. Employer le mot juste
4. Les prépositions
5. La ponctuation
Section IV - Examens
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PROGRAMME DE LANGUE FRANCAISE LAUREA TRIENNALE
I anno
A1-B1 (> utilisateur indépendant) II anno
BI - B2 (> Utilisateur indépendant
avancé)
III anno
B2-C1 (> Utilisateur expert)
Accord des adjectifs qualificatifs (l)
Accord des participes passés avec avoir et être
Adjectifs et pronoms indéfinis (1)
Adjectifs possessifs et démonstratifs Adverbes antériorité, simultanéité et
postériorité
Articles définis, indéfinis, partitifs Articulateurs logiques (l) (car, alors,
donc) Comparatifs
Conditionnel et subjonctif dans
l'expression du souhait, de la volonté, de l' obligation, des sentiments
Conditionnel présent et passé (1)
Discours indirect En/y
Expression de la comparaison (l)
Expression de la durée (il y a , depuis ... ) Expression de la fréquence
Expression du but, de la condition, de
l'hypothèse, de la cause, de la conséquence, de l'opposition (1)
Forme impersonnelle (l)
Forme passive (1) Genre et nombre des noms et adjectifs
Impératif affirmatif et négatif (l)
Indicatif Infinitif présent négatif
Interrogation directe (les 3 formes)
Interrogation indirecte
Marqueurs de temps
Mise en relief (c'est ... qui/que) (1)
Négation Passé récent
Place de l'adjectif qualificatif (l)
Prépositions et adverbes de quantité et de lieu
Pronoms personnels sujets et
compléments (directs et indirects) Pronoms possessifs
Pronoms relatifs (qui, que dont, où, ) et
composés avec qui Pronoms toniques
Quel exclamatif
Subjonctif présent Superlatif
Verbes pronominaux
Antériorité, postériorité
Articulateurs logiques (2) Conditionnel passé (2)
Degrés d'intensité (2)
Discours indirect Emplois et valeurs particuliers des temps
du passé (l)
Expression de la restriction, de la comparaison, du but, de la condition, de
la restriction, de l 'hypothèse, de la cause, de la conséquence, de l'opposition, de la
concession, de la comparaison (2)
Forme passive (2) Formes impersonnelles
Formes pronominales
Gérondif et participe présent - formation et utilisation
Impératif des verbes pronominaux à la
forme affirmative et négative Infinitif passé
Mise en relief de l'objet de l'action, d'une
idée, de l'information principale Négations particulières (l)
Nominalisation
Place de l'adjectif (2) Pronoms indéfinis (2)
Pronoms personnels (2)
Pronoms relatifs composés (2) Subjonctif présent et passé
Temps du récit (passé composé,
imparfait, plus-que-parfait, passé
antérieur)
Termes de reprise
Valeurs du conditionnel (l) Valeurs du subjonctif (l)
Articulateurs logiques (3)
Concordance des temps Coordination, subordination, juxtaposition
Emplois et valeurs particuliers des temps
du passé : passé simple (2) Expression du but, dc la condition, de la
restriction, de l'hypothèse, de la cause, de
la conséquence, de l' opposition, de la concession, de la comparaison (3)
Gérondif, participe présent, adjectif verbal Mise en relief (2)
Mise en relief de l' énoncé et
nominalisation Ne explétif
Négations particulières (2)
Participe passé des verbes transitifs et intransitifs
Présentation objective des faits : vérité,
doute, possibilité Pronoms indéfinis (3)
Pronoms relatifs composés (3)
Raisonnement logique (cause, conséquence, déduction, induction,
hypothèse/vérification)
Relations anaphoriques Subjonctif imparfait et plus-que-parfait
Succession des arguments: énumération,
raisonnement par opposition ou concession Valeurs du conditionnel (2) : futur dans le
passé
Valeurs du subjonctif (2)
Aspects de grammaire contrastive
Accord du participe passé
Comparatif et superlatif
Déterminants Emploi des auxiliaires
Forme impersonnelle
Genre des noms Impératif négatif
Place des pronoms
Prépositions Pronoms relatifs
Subjonctif et indicatif (l)
Verbes pronominaux
Concordance des temps dans le discours
rapporté
Démonstratifs Emplois de l'indicatif et du subjonctif
Expression de la possession
Gérondif et participe présent Hypothèse
Indétermination (l'impersonnel et les
indéfinis) Infinitif substantivé
Position des mots (1)
Prépositions Valeur aspectuelle de certaines tournures
(forme passive)
Connecteurs et l'articulation du discours
Contraintes liées à la coordination
Contraintes syntagmatiques Expressions imagées
Faux amis
Ne explétif Position des mots (2)
Registres de langue
Structures analytiques et explicites
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ACTIVITES DE PRODUCTION ET DE RECEPTION ECRITES ET ORALES
I anno II anno III anno
-Se présenter dans des situations quotidiennes
-Parler de soi et des autres dans des
situations quotidiennes -Décrire des situations familières
-Réagir et exprimer ses sentiments -Défendre des opinions
-Structurer son discours
-Rendre compte -Conceptualiser , maitriser
l'expression
Traduction
de l'italien
vers le
français
-Réfléchir sur des aspects
contrastifs entre l' italien et le français et traduire des
phrases en appliquant les notions
linguistiques du programme de 1ère année
- S'entrainer à la traduction pour se
familiariser avec différentes typologies de textes, ainsi qu'avec
un vocabulaire spécifique à des
sujets d' ordre culturel, social ou économique
- Réfléchir sur les principales
caractéristiques de la langue française en mettant en évidence les
différences (grammaticales,
syntaxiques) entre le français et l'italien
- Aborder la méthodologie de la
traduction - Repérer différents types de textes
(littéraires et non littéraires) et
rendre dans la traduction les particularités syntaxiques,
stylistiques.; de chacun
Production
écrite
-Rédiger un court texte descriptif et appréciatif
-Faire un récit de voyage
(itinéraire, incidents, commentaires)
-Rédiger une lettre de félicitations
- Faire une description de ses expériences personnelles
-Relater un faits divers
-Rédiger un court extrait d'un guide de voyage
-Rédiger une biographie
- Reproduire le plan d'un texte - Reformuler les idées essentielles
d'un texte de façon claire et
articulée - Rédiger un texte clair et détaillé
sur des sujets variés
- Résumer un texte argumentatif
- Rédiger des textes clairs et bien structurés sur des sujets d'intérêt
général - Ecrire des textes élaborés
en respectant les règles du genre en question
- Prendre des notes détaillées
- Rédiger un texte argumentatif
Compréhensi
on
écrite
- Lire les petites annonces - Lire un plan
- Lire des documents touristiques
- Comprendre un texte informatif, explicatif, argumentatif
- Comprendre un récit de souvenirs
- Repérer l'enchainement logique d'un texte
- Hiérarchiser les informations d'un
texte (principales et secondaires) - Lire la presse et savoir constituer
un champ lexical et un vocabulaire
spécifique sur des sujets variés - Savoir utiliser un dictionnaire
monolingue
- Comprendre les idées principales et secondaires de textes longs et
complexes
- Comprendre dans le détail des textes longs et complexes
- Lire des articles, des reportages
sur des sujets de la vie sociale, professionnelle ou universitaire
- Lire des œuvres littéraires
intégrales
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Description des modules (I /II semestre)
Traduction : entraînement à la traduction de l’italien en français de textes
littéraires (auteurs français et francophones) et non littéraires ;
approfondissement d’aspects de grammaire et de lexique contrastifs
Production écrite : entraînement au discours argumentatif. Savoir exprimer une
opinion justifiée en utilisant les différents outils linguistiques de l’articulation
du discours à travers la description, la narration, et l’argumentation
Oral : entrainement à l’exposé oral
Bibliographie
F. Bidaud, Grammaire du français pour italophones + Exercices de grammaire, Utet
Università, 2012.
F. Bidaud, Traduire le français d’aujourd’hui, Utet Università, 2014
N. Celotti, Mots et culture dans tous les sens, Utet Università, 2015
D’autres indications seront données en cours.
Programme d’examen pour étudiants « frequentanti » et « non frequentanti »
Traduction de l'italien vers le français d’un texte littéraire ou non littéraire (200 mots) - Durée de l’épreuve : 2h30
Production écrite : rédaction d’un texte argumentatif à partir d’un article de presse (500 mots) - Durée de l’épreuve : 2h30
Oral: Exposé d’une quinzaine de minutes sur un sujet lié au monde
francophone. Le sujet, tiré d’une source orale doit être décidé en accord avec
un lecteur : durée totale des vidéos choisies en français sans sous-titres
supérieure à 20 minutes ; plan de l’exposé en français à rendre le jour de
l’entretien. Ressources indicatives : www.arte.tv/fr ; www.tous-les-
savoirs.com/index.php ; http://www.canal-
u.tv/producteurs/universite_de_tous_les_savoirs
Méthodes d'évaluation : Étudiants « frequentanti » (75% de présence en cours)
- nombre de « verifiche in itinere » : minimum 3
- « verifica finale » en fin d’année
- dictionnaire monolingue autorisé
Les étudiants "frequentanti" qui auront réussi les partiels de lectorat, en ayant
impérativement obtenu une moyenne de 18/30 aux trois épreuves écrites + épreuve
orale et aucune note inférieure à 15/30, sont dispensés de l'examen de lectorat. Si ce
n’est pas le cas, ils devront passer les quatre épreuves écrites et orale de l'examen de
lectorat
Étudiants "non frequentanti" : les sessions ordinaires d'examens écrits sont : juin
2016 ; septembre 2016 ; janvier 2017
Pour se présenter à l'épreuve orale de lectorat, les étudiants "non frequentanti" doivent
avoir obtenu la moyenne de 18/30 aux trois épreuves écrites de lectorat et aucune note
inférieure à 15/30. L'épreuve orale de lectorat aura lieu le jour de l'appel de l'examen de
langue auquel l'étudiant se sera inscrit sur Infostud.
Les notes de lectorat sont valables pendant 4 sessions.
Pour se présenter aux épreuves de lectorat, « verifiche » ou examens, les étudiants
doivent s’inscrire préalablement sur www.lettoratogolf.eu
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SECTION I - COMPRENDRE UN TEXTE ARGUMENTATIF
Pour lire un texte argumentatif, il faut :
1. Repérer les thèses en présence. Quelle est la thèse défendue par l’auteur ? Quelle est
celle à laquelle il s’oppose ?
2. Etudier les arguments et les exemples proposés par l’auteur en s’intéressant
notamment à la structure du texte, à sa progression.
3. Réfléchir à l’implication de l’auteur dans son texte. Pourquoi pense-t-il ainsi ?
Quelles sont les marques énonciatives, dans le texte, qui montrent qu’il s’agit bien
de la pensée d’un individu particulier ?
4. Dans un dernier temps, on peut prolonger la réflexion de l’auteur par la sienne
propre en la confrontant à d’autres modes de pensée, en cherchant d’autres
arguments, d’autres exemples, à l’appui de la thèse défendue par l’auteur ou au
contraire en opposition à cette thèse.
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1. Repérer la structure du texte
Le plus généralement un texte comprend une introduction qui présente ce dont on va
parler, un développement (souvent deux ou trois parties) qui présente
l’argumentation et se termine par une conclusion.
Dans bien des cas la présentation matérielle du texte vous aide à en repérer la
structure : titre, chapeau, sous-titres annonçant les différentes parties, alinéas pour
marquer un nouveau paragraphe, notes en bas de page, etc.
Exercices :
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Relever les indices d’énonciation :
9
10
3. Les indices d’organisation : les liens logiques
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4. Les indices lexicaux
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5. Repérer les mots clés, les idées essentielles et secondaires
14
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6. L’argumentation
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SECTION II - REDIGER UN TEXTE ARGUMENTATIF
1. Consignes pour la rédaction
18
19
20
2. Introduire, poser le problème
Exercice
21
22
Exercice
Exercice
23
3. Organiser les idées
24
Raisonner, prouver
Exercice
25
26
Enumérer
27
28
29
30
31
32
33
ANNEXES
1. Les liens logiques
2. Assurer la cohérence : reprises pronominales et lexicales ; synonymie et changement
de construction
3. Employer le mot juste
4. Les prépositions
5. La ponctuation
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EXPRIMER LES LIENS LOGIQUES
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Exercices
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
Exercices
46
RESPECTER LA CONSTRUCTION ET LA COHERENCE DES PHRASES
47
EMPLOYEZ LE MOT JUSTE
48
LES PRÉPOSITIONS
49
50
51
52
53
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Section IV – Exercices - Tests et examens des années précédentes
L'EQUIVOQUE ECOLOGIQUE
A la fin de ce texte les auteurs rappellent que, pour certains, l'écologie "ne serait pas
devenue une nouvelle manière d'habiter le monde". L'écologie vous parait-elle une
bonne manière d'habiter le monde?
La sensibilité écologique a connu au cours des dernières années une spectaculaire
extension. Alors qu’il y a vingt ans à peine, elle paraissait être seulement l'apanage de
ceux que l’on se plaisait à décrire comme les « enfants gâtés » de la croissance, tout le
monde ou presque se déclare aujourd’hui écologiste. Ou, à tout le moins, prêt à prendre
enfin au sérieux la question de la protection de la nature, devenue "patrimoine commun"
de l'humanité. Le phénomène est mondial, mais particulièrement impressionnant chez
les Occidentaux, convaincus d’être menacés par les catastrophes écologiques, persuadés
des dangers qui pèsent sur la planète et préoccupés par le monde qu'ils laisseront aux
générations futures. Fruit de courants d’opinion déjà anciens et de conversions aussi
soudaines que tardives, le consensus écologique concerne désormais de larges fractions
de la population. Les politiques entendent penser « vert », les scientifiques protéger la
Terre, les industriels vendre du propre, les consommateurs commencer à modifier leurs
comportements et les habitants des villes et des campagnes défendre leur cadre de vie.
Cet unanimisme est ambigu et, à l’évidence, tout le monde ne se fait pas la même idée
de la nature. Dira-t-on que les porteurs de baladeurs participent de la sensibilité
écologique parce qu'ils chercheraient ainsi à s’abstraire des bruits de la ville ou verra-t-
on en eux les symptômes de l’atomisation et de l’isolement des individus dans les cités
modernes? Qualifiera-t-on d’écologique la pratique de la moto verte car elle ferait
découvrir les chemins ruraux à de nouveaux adeptes ou ne constitue-t-elle que l’avatar
d'une impuissance à aborder la nature autrement qu’à travers la technique? La
sensibilité écologique, héritière de traditions diverses et composée de courants qui n’ont
pas de frontières étanches, s’incarne dans des clientèles, des programmes et des
pratiques extrêmement variés et forme, nous y reviendrons longuement, une véritable
nébuleuse dont on ne saurait trop souligner le caractère complexe. Elle peut servir de
cadre à ceux qui aspirent à une transformation totale de leur vie, comme à ceux qui n’y
cherchent que des activités ponctuelles. Elle peut être le véhicule de nouveaux modes de
consommation, de technologies dites appropriées, d’un ressourcement spirituel ou d’une
volonté de maintenir la diversité des milieux naturels et des cultures. La recherche
urgente de nouveaux rapports entre la personne et la planète peut ainsi prendre mille
détours et cette variété constitue l’un des fondements de la vitalité actuelle de
l’écologie.
Mais la médaille a son revers. Ainsi parée d’un « flou artistique », l’écologie véhicule
des valeurs et des choix apparemment contradictoires. On peut, en son nom, en appeler
à la science et à la technique ou à la religion, réclamer une intervention croissante de
l’Etat et des institutions mondiales ou bien une plus grande autonomie des individus et
des collectivités, s’en remettre au « génie » du marché ou en faire une critique radicale,
prévoir l’apocalypse pour demain ou croire que l’humanité ne se pose jamais que les
problèmes qu’elle peut résoudre. En bref, si la sensibilité écologique est partout, elle est
aussi un fourre-tout, un bric-à-brac que les individus alimentent à loisir et dans lequel ils
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puisent « à la carte ». Et si pour tout un chacun écologie rime avec nature, il est
manifeste que tout le monde n’est pas d’accord sur la nature de l’écologie.
En témoigne, par exemple, le fait qu’il est possible de dresser un bilan tout à fait
contradictoire de l’état d’avancée actuel de la conscience écologique. Ainsi, dans le
domaine international, l’impératif écologique s’est traduit par l’organisation de
multiples conférences et l'existence de programmes scientifiques mondiaux;
d’importantes et souhaitables décisions ont été prises, mais elles apparaissent sans
commune mesure avec l’urgence des enjeux et représentent aux yeux de certains pays
pauvres un luxe réservé aux nations les plus riches. Les partis écologistes ont
incontestablement enregistré des succès électoraux, mais ceux-ci peuvent sembler
davantage liés à la défiance des citoyens vis-à-vis des partis traditionnels que manifester
une véritable adhésion aux programmes des partis verts. L’essor des associations
écologiques et l’activité de leurs nombreux adhérents engagés dans des actions pour la
protection des espèces animales et végétales ou résolus à s’opposer au bétonnage des
sites marquent d’indéniables progrès de la conscience écologique. Mais l’on doit aussi
constater qu’il s’agit souvent de combats défensifs, circonscrits à l’espace d’une
commune ou d'une région d’un poids insuffisant face à la puissance du marché ou aux
logiques des technocraties publiques et privées.
Ainsi, certains pourraient aisément soutenir l’idée que la « mayonnaise écologique » est,
à l’heure actuelle, en train de prendre. Fondés sur une multitude de comportements
manifestant une progression réelle du souci de protéger l’environnement, le dynamisme
et la vitalité de l’écologie s’inscriraient dans une société d’indétermination, éclatée, où
le recours à la nature, sous ses formes individuelles et associatives, constituerait un
substitut à l’ancienne morale prescriptive et aux projets politiques globaux. L’écologie
se serait enfin débarrassée de ses habits utopistes des années soixante et soixante-dix et,
en devenant réaliste et pragmatique, aurait gagné en sérieux et en force de conviction.
Elle aurait ainsi réussi à constituer le « supplément d’âme » dont avait besoin la société
de marché.
Mais une autre thèse est également défendable. Pensée du complexe et du global
concernant des domaines aussi différents que la science, la technique, l’économie, la
politique, le droit, etc., l’écologie ne serait pas parvenue à devenir cette interrogation
transversale qui, loin de se limiter à la protection de l’environnement, toucherait à
l’ensemble de ce qui fait la condition de l’homme moderne. En effet, toute critique des
rapports de l’homme à la nature ne pourrait se borner à l’évaluation de la pollution et
des déséquilibres nés de la surpopulation. En déroulant le fil écologique, on aboutirait
nécessairement à penser les multiples formes de perte d’humanité et de liberté
engendrées par l’ordre actuel du monde. Or, bien que devenue une composante de la
conscience universelle, l'écologie n’aurait pas réussi à s’affirmer comme un nouveau
paradigme de la culture à la hauteur de la crise morale et politique planétaire. Elle ne
serait pas devenue une nouvelle manière d’habiter le monde et le choix écologique se
serait réduit à la protection de l’environnement.
Pierre ALPHANDÉRY, Pierre BIT0UN, Yves DUPONT, L’Équivoque écologique,
Introduction, Paris, éditions de la Découverte, 1991.
EXERCICES
1) Définir les termes ou expressions soulignés dans le texte
2) Quelle est la problématique ?
3) L’analyse et la reformulation
Analysez et reformulez le libellé du sujet suivant.
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Pour Paul Valéry, la grande ville est un lieu " riche d’imprévu, qui engendre à
l’imagination toutes les promesses de l’incertain. Chaque grande ville est une immense
maison de jeu ". Partagez-vous cette vision des grandes métropoles
4) La recherche d’idées
a) Exploitez le thème de la « tolérance » par association d’idées.
b)Trouvez des idées pour un sujet sur le travail au noir par le jeu des questions (Quoi ?
Pourquoi ? Comment ?).
57
ESPAGNE
Le mouvement Podemos s'inspire de "Game of Thrones"
Plusieurs cadres du mouvement politique espagnol en vogue ont participé à la rédaction
d'un essai sur la saga de George R.R. Martin. Le leader de Podemos, Pablo Iglesias,
s'identifie notamment au personnage de Khaleesi, mère des dragons et libératrice des
esclaves.
"Gagner ou mourir." C'est le titre, plutôt inquiétant, d'un essai sur Game of Thrones
publié aux éditions Akal et coordonné par Pablo Iglesias, le leader de Podemos.
Plusieurs cadres du parti espagnol, mouvement citoyen devenu la formation politique la
plus populaire du pays selon un sondage diffusé par El Pais en novembre, ont participé
à la rédaction de l'ouvrage.
Dans le prologue, Pablo Iglesias, qui est aussi docteur en sciences politiques et
présentateur télévisé, justifie l'implication de son parti pour rédiger cet essai : "Dans la
situation d'urgence sociale dans laquelle nous nous trouvons, pourquoi passer du temps
à écrire un livre ayant pour thème Game of Thrones ? N'est-ce pas juste de l'oisiveté ?
N'y a-t-il pas des sujets plus importants sur lesquels se focaliser en ces temps de drame
social et politique ?"
Pour légitimer son action, l'eurodéputé de 36 ans répond que le succès de la série
télévisée ne repose pas seulement sur "sa combinaison de suspens, de violence,
d'aventure et de sexe" mais aussi sur "son scénario de destruction de l'ordre civil et
politique" qui coïncide avec la période de marasme actuelle et "une prise de conscience
fataliste que notre civilisation occidentale telle que nous la connaissons touche à sa fin".
L'exemple politique de la mère des dragons
Selon La Vanguardia, le leader de Podemos se compare ensuite à la Khaleesi, la mère
des dragons jouée par Emilia Clarke dans la série : "Elle a parfaitement compris que,
dans un monde terrible, il faut avoir la plus grande armée, les meilleures armes (les
dragons) et savoir commander le tout sans trembler, [...] elle sait être un leader en qui
tous ont confiance ; elle sait aussi que sans ses dragons, elle ne pourrait pas mener ces
gens ni libérer qui que ce soit."
Pablo Iglesias voit dans le personnage de Ned Stark, le seigneur qui paiera de sa vie sa
loyauté, "un symbole de l'anarchie qui ne produit pas de résultat" : "C'est un héros
moral, explique l'auteur, mais ses actions créent un monde dans lequel les innocents
doivent fuir et se cacher s'ils ne veulent pas voir leur tête rouler par terre". Le leader de
Podemos opte donc pour la Khaleesi, qui crée "un monde avec une marge de manœuvre
suffisante pour atteindre le pouvoir et neutraliser le despotisme et la tyrannie".
Courrier international 8 Décembre 2014
Faites un résumé de 100 mots puis un commentaire personnel de 250 mots. Utilisez quinze
connecteurs logiques différents que vous soulignerez et numéroterez. Employez un maximum
de vocabulaire, de verbes et de phrases complexes. Aucun dictionnaire n’est autorisé.
58
UN PROTOCOLE DE KYOTO RIEN QUE POUR SOI
Connaissez-vous vos émissions de CO2 et savez-vous comment vous
pouvez les réduire? En deux mots, êtes-vous «Kyoto compatible»? Une
initiative originale, Le climat entre nos mains.org, apporte simplement,
en quelques clics, des réponses à ces questions complexes et propose à
chacun de s’engager pour lutter contre le réchauffement.
Très loin du jargon technique et diplomatique des grands sommets
mondiaux sur le climat, Le climat entre nos mains propose à quiconque
de se tailler un protocole de Kyoto sur mesure. Créé par
LaRevueDurable, un magazine francophone édité en Suisse, ce site
permet à chacun de calculer ses émissions de CO2 en tenant compte de
son domicile, de ses déplacements, de son alimentation… et de se situer
par rapport à la moyenne nationale (française ou suisse).
Deuxième étape importante : s’engager sur des actions pour réduire ses
émissions de gaz à effet de serre. Comme son nom l’indique, Le climat
entre nos mains veut mobiliser les individus et pousser les citoyens à
devenir des «héros ordinaires de la cause climatique». Les actions sont
classées en fonction de leur niveau de difficulté (faire isoler son
logement est plus difficile qu’acheter des légumes de saison) et de leur
impact.
«Il ne s’agit pas de dire que n’importe quel geste compte ou que tous les
gestes se valent, explique Susana Jourdan, de LaRevueDurable.
Cependant on offre la possibilité de commencer par le plus facile et de
progresser. C’est cela qui est important.»
Une fois engagé, l’internaute peut en effet recalculer ses émissions et
voir sur quelques mois l’évolution de sa courbe. Il peut aussi bénéficier
des adresses et des conseils donnés par le site et par les internautes, via
des forums de discussion et d’échanges.
L’action plutôt que la compensation
Il existe d’autres calculateurs en ligne sur le web francophone mais ils
s’adressent en majorité aux entreprises ou aux collectivités, comme celui
de l’Ademe. La plupart, comme Climat mundi, CO2 Solidaire ou Action
Carbone, ne calculent les émissions que pour un aspect donné (voiture,
avion ou domicile…) et ne fournissent pas de calcul global. Surtout, ces
sites proposent de compenser les émissions, pas de passer à l’action pour
les réduire.
LaRevueDurable a utilisé pour son site un calculateur mis au point par un
centre de recherche allemand qui est déjà diffusé en Allemagne et en
Autriche. Le projet a été financé à 40% par les lecteurs de la revue,
sollicités en amont pour soutenir l’initiative. Le climat entre nos mains
est en test depuis environ 5 mois mais n’a été officiellement lancé que
début décembre. Plus de 1.700 personnes ont déjà utilisé le calculateur et
876 se sont engagées.
8% ou 30% ?
Avis aux amateurs. En fonction de son ambition personnelle, on peut
choisir entre deux options : être "Kyoto compatible" ou "Kyoto+
compatible". Dans le premier cas on vise une réduction de ses émissions
de CO2 de 8%, dans le second cas, de 30%. L’un des scénarios retenus
lors de la conférence de Bali fixe en effet un objectif de réduction de
59
30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2020 pour
maintenir le réchauffement en-dessous des 2°C.
Cécile Dumas, Sciences et Avenir.com, 19/12/08
1. Définir les termes ou expressions soulignés dans le texte
2. Quel est le but de l’initiative Le climat entre nos mains ?
3. Qu’entend-on par « L’action plutôt que la compensation » ? Qu’en pensez-
vous ?
60
LE POLYTHEISME ALIMENTAIRE : L’ERE DU CONSOMMATEUR
« TOUCHE A TOUT » ET DES PARADOXES
Le 22 janvier dernier à Milan, j’ai eu la chance d’assister à la conférence de Giuseppe
de Rita, fameux sociologue et président du Centre d’étude sur les investissements
sociaux italien (Censis), sur le thème du polythéisme alimentaire. Cette dernière était
organisée dans le cadre d’un cycle de conférences proposé par la Fondation du journal
Corriere della Sera intitulée « Banquet : entre nourriture et savoirs ».
Le rapport à l’alimentation, clé de lecture essentielle de la société Dès l’introduction, Giuseppe De Rita a insisté sur le fait que notre rapport à
l’alimentation offre une clé de lecture essentielle à notre société. Ainsi, notre
alimentation et nos habitudes de consommation sont le reflet de notre société. Depuis la
fin de la seconde guerre mondiale – période durant laquelle la nourriture était un bien
considéré comme très précieux et souvent peu varié – et en particulier à partir des
années 50-60, la croissance économique s’est accompagnée d’une forte augmentation de
la consommation de nourriture, qui est devenue un bien abondant et plus accessible à
tous. À partir des années soixante-dix, la croissance de la consommation de biens
alimentaires a ralenti avec la crise économique. Par la suite, la consommation
alimentaire a commencé à devenir plus individuelle et subjective.
Le polythéisme alimentaire : une multitude de pratiques alimentaires… De nos jours, l’offre de produits alimentaires est très diversifiée et nos habitudes
d’achat influencent cette variété. Une même personne achète des produits de grandes
marques, des produits de petits producteurs, des surgelés, des produits discount. Nous
sommes entrés dans l’ère du « polythéisme alimentaire, qui pousse les personnes à
manger de tout, sans tabou, créant des combinaisons infinies de pratiques alimentaires
et de lieux de consommation ». La multiplication de l’offre naît également du désir
croissant des consommateurs à la recherche d’une plus grande liberté.
…à l’origine de nombreux paradoxes Cette liberté est riche en paradoxes. Giuseppe De Rita a pris l’exemple des familles
dans lesquelles on mange régulièrement des produits avec une appellation d’origine
contrôlée ou une indication géographique protégée, mais chez qui selon leurs études
« plus d’un tiers mangeront également des plats préparés, plus des deux tiers achèteront
régulièrement des produits en conserve et les trois quart des produits surgelés ». Cette
situation s’explique selon le sociologue par l’importance des choix subjectifs de
l’individu comme modalité principale de consommation.
L’Italie : des habitudes culturelles encore très fortes Mais en Italie, selon Giuseppe de Rita, cette évolution des habitudes de consommation
alimentaires est combinée avec de fortes habitudes culturelles. Par exemple, 7 millions
d’italiens mangent tous les jours des pâtes au déjeuner et à dîner, 12 millions une fois
par jour, 7 millions boivent un verre de vin chaque jour au déjeuner et au dîner (ou il
faudrait plutôt dire, spéciale dédicace à notre webmaster marseillais, au dîner et au
souper !). Les Italiens sont par ailleurs très attachés à la diète méditerranéenne, qui
constitue une diète « saine à base de produits frais, authentiques ». Cette dernière se
concilie par ailleurs avec d’autres tendances actuelles, comme le fait de s’inquiéter de
son aspect physique et de la provenance des aliments que nous mangeons.
À la recherche de l’authenticité Aujourd’hui plus qu’avant, les consommateurs sont en quête d’authenticité. Cette
recherche s’exprime tout d’abord à travers le besoin de s’informer sur l’origine des
produits que nous mangeons. Cela est visible notamment avec le fleurissement des
blogs de cuisine et les nombreuses demandes sur les forums sur la nocivité potentielle
sur la santé de tel ou tel produit. En outre, cette quête se reflète avec le renouveau de la
61
tendance à faire la cuisine. La cuisine est devenue une passion grand public : le boom
des émissions télévisées culinaires et le succès croissant des cours de cuisine en sont
une preuve.
La force de l’Italie sur le thème de l’alimentation dans le cadre de l’Expo 2015 Selon Giuseppe de Rita, l’Italie reste un pays où manger aura toujours une forte
dimension collective, un pays qui défend ses traditions culturelles et territoriales, en
particulier alimentaires, ce qu’elle fait avec succès. Ainsi, l’Italie se présente comme
un pays organisateur de l’Expo 2015 tout à fait légitime, qui a un modèle à défendre et
à présenter au monde.
http://nutriilpianeta-expo2015.org/fr/english-food-consumption-polytheism-the-era-of-
the-eclectic-nutrition-and-paradoxes/
(18 févr. 2014)
EXERCICES 1. Relevez les termes en caractères gras, expliquez-les et trouvez leur
éventuellement des équivalents pour reformuler le texte.
2. Quelle est l’idée principale du texte ? Sur quelle opposition celui-ci est-il
fondé ?
3. À votre avis, les habitudes culturelles sont-elles vraiment aussi fortes en Italie
que l’affirme le texte ? De ce point de vue, l’Italie est-elle vraiment différente
des autres pays que vous connaissez ?
4. Comment expliquez-vous la mode actuelle des cours de cuisine et qu’en pensez-
vous ? Seriez-vous tenté d’en suivre un ? Pourquoi ?
5. L’expression « polythéisme alimentaire » vous semble-t-elle bien convenir pour
désigner le phénomène décrit par le texte ? Pourquoi ?
6. Cette description des habitudes alimentaires des Italiens vous semble-t-elle
pertinente ?
7. Comment décririez-vous, avec des exemples, votre propre rapport à
l’alimentation ? Le trouvez-vous satisfaisant ou voudriez-vous le modifier ?
Pourquoi ?
62
63
LE JOURNALISTE ET SA CONSCIENCE
Le débat que le journaliste mène avec sa conscience est âpre, et multiple,
d’autant plus que son métier est plus flou, et doté de moins de règles, et pourvu d’une déontologie plus flottante que beaucoup d’autres... […]
En apparence, l’objectif est clair, […]: dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité, comme le témoin devant le tribunal. Mais à ce témoin, le président du jury ne demande que la vérité qui lui a été humainement perceptible, celle qu’il a pu appréhender en un certain lieu, à une certaine heure, relativement à certaines personnes. Au journaliste est demandée une vérité plus ample, complexe, démultipliée. […] Mais qu’est-ce que « toute la vérité », […]?
L’interrogation du journaliste ne porte pas seulement sur la part de vérité qui lui est accessible, mais aussi sur les méthodes pour y parvenir, et sur la divulgation qui peut être faite.
Le journalisme dit d’» investigation » est à l’ordre du jour. Il est entendu aujourd’hui que tous les coups sont permis. Le traitement par deux grands journalistes du Washington Post de l’affaire du Watergate a donné ses lettres de noblesse à un type d’enquête comparable à celle que pratiquent la police et les services spéciaux à l’encontre des terroristes ou des trafiquants de drogue.
[…] L’idée que je me suis faite de ce métier me détourne d’un certain type de procédures, de certaines interpellations déguisées, et je suis de ceux qui pensent que le journalisme obéit à d’autres règles que la police et le contre- espionnage. Peut-être ai-je tort.
Mais c’est la pratique de la rétention de l’information qui défie le plus rudement la conscience de l’informateur professionnel. Pour en avoir usé (et l’avoir reconnu...) à propos des guerres d’Algérie et du Vietnam, pour avoir cru pouvoir tracer une frontière entre le communicable et l’indicible, pour m’être érigé en gardien « d’intérêts supérieurs » à l’information, ceux de causes tenues pour «justes», je me suis attiré de rudes remontrances. Méritées, à coup sûr, surtout si elles émanaient de personnages n’ayant jamais pratiqué, à d’autres usages, de manipulations systématiques, et pudiquement dissimulées.
La loi est claire « rien que la vérité, toute la vérité », mais il faut la compléter par la devise que le New York Times arbore en manchette « AIl the news that’s to print », toutes les nouvelles dignes d’être imprimées. Ce qui exclut les indignes, c’est-à-dire toute une espèce de journalisme et, dans le plus noble, ce dont la divulgation porte indûment atteinte à la vie ou l’honorabilité de personnes humaines dont l’indignité n’a pas été établie.
Connaissant ces règles, le journaliste constatera que son problème majeur n’a pas trait à l’acquisition mais à la diffusion de sa part de vérité, dans ce rapport à établir entre ce qu’il ingurgite de la meilleure foi du monde, où abondent les scories et les faux-semblants, et ce qu’il régurgite. La frontière, entre les deux, est insaisissable, et mouvante. Le filtre, de ceci à cela, est sa conscience seule.
Jean Lacouture, Le Courrier de l’Unesco, septembre 1990.
Etudiez le sujet, définissez la problématique, reformulez la thèse soutenue dans le texte,
faites l'inventaire des idées soutenues dans le texte, complétez avec vos propres idées. Jean Lacouture, dans son article « Le journaliste et sa conscience », déclarait que « le journaliste ne peut pas tout dire ». Qu’en pensez-vous?
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Et si vous partiez en
voyage sans savoir où ?
Par Isabelle de Foucaud Publié le 17/03/2016 à 06:00
Le concept de voyage mystère sera à l'honneur au Salon mondial du
Tourisme qui s'ouvre ce jeudi à Paris, jusqu'au 20 mars. Crédit: flickr/Craig
Sunter.
Le concept du voyage mystère décolle en France. Plusieurs agences se sont lancées
dans ce créneau qui attire aussi bien les couples de jeunes actifs, les groupes d'amis
que les familles avec enfants.
Partir en voyage pour une destination inconnue. Le concept arrivé en France il y a
environ trois ans séduit de plus en plus d'adeptes. À tel point qu'il sera à l'honneur au
Salon mondial du Tourisme qui s'ouvre ce jeudi à Paris, jusqu'au 20 mars. L'espace
Tendances et Innovations, qui mettra en avant une quinzaine de start-up, accueillera
notamment le site Cap Mystère, qui selon un budget donné et les réponses à un
questionnaire, choisit pour ses clients une destination qui reste secrète jusqu'au départ.
«Nous avons eu l'idée de créer notre entreprise en voyageant!», raconte Arnaud Huillin,
cofondateur de Cap Mystère, avec Nathalie Lafay. «Nous avons parcouru l'Asie et
l'Australie, en partie en voyage organisé et ensuite en van et camping-car. Ce qui nous a
permis de tester nous-mêmes le concept, en découvrant des endroits méconnus, dont on
ne parle ni dans les médias ni dans les guides touristiques.» Confortés par une étude de
marché, «qui a révélé que 75% des personnes sondées se disaient prêtes à franchir le
pas», les deux entrepreneurs ont lancé leur agence dédiée au voyage mystère.
65
Budget, durée du séjour, critères sur les loisirs, les hébergements privilégiés, contraintes
sur la durée et horaires de vols, destinations déjà visitées et celles non souhaitées... Les
clients doivent répondre à un questionnaire très complet afin que Cap Mystère puisse
choisir une destination, établir un programme d'activités et de visites, et choisir un
hébergement. «Les week-ends et séjours courts sont les produits qui marchent le mieux,
en volume, mais les longs séjours décollent et génèrent un chiffre d'affaires de plus en
plus important», précise Arnaud Huillin. Le chiffre d'affaires du site lancé en septembre
2014 a été «multiplié par trois» entre la première et la deuxième année d'activité. «En
juin 2016, nous aurons dépassé la barre des 500 clients depuis notre démarrage.»
De la sortie à Paris au voyage de noces
À près de 200 euros par personne pour un séjour de deux nuits, petit-déjeuner inclus, et
deux activités en France, par exemple, l'agence se positionne sur le créneau plus haut de
gamme du voyage sur mesure. «Nos clients adhèrent avant tout au concept de
destination surprise», souligne le responsable. Un constat que partage Corentin
Thumerelle, cofondateur et PDG de Emoovio, un autre site de sorties et séjours
mystères lancé officiellement début 2014. «C'est l'expérience qui séduit nos utilisateurs.
Il ne s'agit pas d'une offre low-cost», insiste-t-il. Pour 80 euros, le site propose une
«expérience inoubliable dans Paris». Sa gamme de packages va jusqu'au voyage de
noces (à partir de 2500 euros par personne). «Nous avons déjà convaincu plus de 1000
clients à ce jour», se félicite l'entrepreneur, qui s'est fixé l'objectif d'en rafler 2000 de
plus sur la seule année 2016.
Ce concept, qui existait déjà aux États-Unis, attire une clientèle très large. «Nous
séduisons en majorité des couples ou des groupes d'amis, âgés pour la plupart de 30 à
50 ans, qui veulent fêter un évènement: un anniversaire, un enterrement de vie de jeune
fille ou de garçon, ou un voyage de noces», décrit Corentin Thumerelle. Idem chez Cap
Mystère: «Notre clientèle se compose à 65% de couples de jeunes actifs, plutôt urbains,
mais 25% de notre activité concerne aussi des familles avec enfants», souligne Arnaud
Huillin. «Pour contenter toute la famille, et notamment des adolescents, il faut rivaliser
d'imagination. Par exemple, avec une virée 'escape game' à Prague.»
Exercice : En vous appuyant sur ce texte et sur votre propre expérience, vous vous
demanderez ce que veut dire pour vous « voyager ».
66
Dans quelle mesure peut-on vivre à la campagne
en plein cœur de la ville?
LES "TOITS VERTS" SE MULTIPLIENT
DANS LES VILLES FRANÇAISES
A 30 m au-dessus du sol, des milliers de campanules, digitales ou euphorbes sortent timidement
de terre, bravant le froid vigoureux de ce printemps. La plus grande toiture végétalisée de Paris
– 7 000 m2, soit l'équivalent d'un stade de football – a été inaugurée, jeudi 4 avril, au sommet
du centre commercial Beaugrenelle (15e arrondissement), en cours de rénovation. Ces jardins
suspendus doivent concilier havre de biodiversité et régulation climatique, un objectif alléchant
mais loin d'être évident.
Dans ce "pré haut" surplombé de tours d'habitation, des graminées et des plantes à bulbes
prennent racine sur 40 cm de terre, arrosées à partir d'eau de pluie. Un espace de 800 m² doit
être réservé à un "jardin partagé" ; le reste du site sera interdit au public. "On va avoir une
multitude d'insectes et, on l'espère, des mésanges, des rouges-queues ou des pinsons qui
pourront s'y alimenter, se reposer et se reproduire", escompte Allain Bougrain-Dubourg,
président de la Ligue de protection des oiseaux, association partenaire du projet. Pour attirer les
volatiles, des nichoirs seront bientôt installés à côté d'une dizaine de ruches.
Le coût du chantier Beaugrenelle est évalué à 450 millions d'euros par Gecina, le propriétaire du
centre commercial, qui ne précise pas celui de la toiture. "Il n'est plus possible aujourd'hui de
concevoir la ville sans également concevoir la place de la nature", affirme Anne Hidalgo,
première adjointe (PS) du maire de Paris.
Capacité à retenir l'eau de pluie et réduction du bruit
Alors que les villes poursuivent leur expansion, la réintroduction du végétal s'est muée en utopie
urbaine. Le verdissement des toits s'accélère : un million de mètres carrés de nouvelles toitures
végétalisées a été construit en France en 2012, autant aux Etats-Unis et dix fois plus en
Allemagne, pionnière dans le domaine. A Paris, 22 hectares de toits – sur un potentiel de 80 ha
– sont végétalisés.
Les défenseurs de cette "canopée urbaine" égrènent sans cesse ses atouts, tant pour le bâtiment
que pour la ville. La revégétalisation des toitures est une façon de "rendre" à la nature ce que
nous lui prenons, de permettre à la bio-diversité de s'épanouir. "Pourtant, les études ne sont pas
toujours fiables ou adaptées", prévient Maeva Sabre, ingénieur chef de projet au Centre
scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
Parmi les gains avérés : la capacité à retenir l'eau de pluie – jusqu'à 90 % avec un substrat d'au
moins 12 cm –, ce qui évite l'engorgement des réseaux d'évacuation, une réduction du bruit (de
15 à 20 décibels) et le doublement, en moyenne, de la durée de vie de l'étanchéité des toitures.
Concernant l'isolation thermique, l'impact s'avère limité
Les résultats sont moins évidents lorsqu'il s'agit de lutter contre le surcroît de chaleur provoqué
par l'urbanisation. L'étude de référence sur ces "îlots de chaleur urbaine", menée à Toronto
(Canada) en 2001, concluait que la végétalisation de 6 % des toits pourrait faire baisser la
température de 1 °C à 2 °C dans la ville. "Un tel rafraîchissement est loin d'être assuré en France
: les modes de construction diffèrent, de même que le climat", tempère Mme Sabre. Deux études
françaises sont en cours.
67
Même interrogation du côté de la qualité de l'air : si une étude américaine de 2005 estime que
800 tonnes de dioxyde d'azote pourraient être piégées chaque année si 20 % des toits de Detroit
(Michigan) étaient recouverts de sedum – une petite plante grasse, omniprésente sur les toits
verts –, aucune recherche équivalente n'a été menée dans l'Hexagone.
Quant à l'isolation thermique, l'impact s'avère en réalité limité. "L'hiver, l'effet du toit végétalisé
est nul, tandis que l'été on peut atteindre jusqu'à 10 % de baisse de la consommation énergétique
à condition que le substrat reste humide, ce qui se révèle difficile en cas de fortes chaleurs",
poursuit Maeva Sabre.
Des prix rédhibitoires pour les petites toitures
Résultat : les toits verts ne parviennent pas à séduire les particuliers. "L'effet sur la facture
énergétique est faible et concerne surtout les habitants des derniers étages, de sorte que les
copropriétés ont du mal à se lancer dans les travaux", regrette Fabienne Giboudeaux, adjointe
(EELV) au maire de Paris en charge des espaces verts.
D'autant que les prix peuvent s'avérer rédhibitoires pour les petites toitures : il faut ainsi
compter entre 120 euros et 150 euros le mètre carré pour un toit d'une quinzaine de mètres
carrés, contre 50 euros pour des surfaces plus grandes. Et, dans tous les cas, un entretien est
nécessaire, à raison de 5 euros à 10 euros par mètre carré et par an.
Ce dernier aspect, longtemps négligé, a conduit à fragiliser une partie des toits verts construits
au milieu des années 2000. Sans compter qu'à l'époque, les entreprises installaient des tapis de
sedum précultivés, économiques et faciles à poser. Peu épais, ces substrats se sont détériorés et
desséchés.
"Depuis peu, nous favorisons une végétalisation plus chère mais plus qualitative et esthétique.
La palette végétale est plus large, ce qui accroît la biodiversité", explique François Lassalle,
président de l'Association des toitures végétales (Adivet). "Pour aller plus loin, il faudrait plus
d'incitation des pouvoirs publics", ajoute-t-il.
En Ile-de-France, la région subventionne les toitures végétalisées à hauteur de 20 euros par
mètre carré. Paris vient en outre de lancer un appel à projets consacré à la végétalisation
innovante.
Leggere l’articolo e rispondere alla domanda in un testo argomentativo strutturato e
illustrato da esempi personali e/o estratti dall’articolo.
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SUCCESSO IN FRANCIA
PER IL LAVORO DI MÉLANIE LAURENT
«DOMANI», IL DOCUMENTARIO ECOLOGISTA CHE NON ANNOIA
Per realizzare il film oltre 100mila persone hanno fatto delle donazioni e già più di un
milione lo ha visto. Sono iniziate inoltre le proiezioni nelle scuole e i dibattiti pubblici
PARIGI Cyril, Mélanie, Alexandre, Laurent, Raphäel e Antoine partono in un viaggio
intorno al mondo per conoscere le persone che vivono e lavorano cercando di rispettare
il Pianeta. I primi due sono i registi del film, Mélanie Laurent è anche l’attrice celebre
per Bastardi senza gloria di Tarantino e Il concerto di Mihaileanu. Viaggiano dalla
Francia all’India, dagli Usa alla Svezia per raccontare le storie di orticoltori bio,
educatori sperimentali, campioni delle energie alternative e studiosi delle monete locali.
Il principio di base è che «ovunque nel mondo delle soluzioni esistono».
In Francia oltre 100 mila persone hanno dato soldi per finanziare Domani, più di un
milione lo hanno visto, poi sono cominciate le proiezioni nelle scuole e i dibattiti
pubblici. Un inaspettato fenomeno di società, forse perché per una volta il futuro di
agricoltura, energia, economia, democrazia e educazione viene affrontato senza lagne.
Prima che l’umanità si estingua come i dinosauri c’è molto da fare, e alcuni hanno già
cominciato.
Il suo documentario parla del futuro del Pianeta, ma si esce dal cinema fiduciosi. Era
questa la sfida? Realizzare un «feelgood movie» su un tema di solito associato alle
catastrofi?
«L’analisi della realtà è in effetti piuttosto allarmante — spiega Laurent —. Quindi può
paralizzarci e rinchiuderci in un pessimismo che non è costruttivo. La nostra idea è stata
quella di fare il contrario. Sì, le cose vanno male. Che cosa possiamo fare e, soprattutto,
che cosa già fanno
le persone? Ridare un senso a tutto questo è stato uno dei nostri principali obiettivi».
Qual è stata l’importanza del crowdfunding? Ha favorito la libertà del film?
«È stato fondamentale, come un punto di svolta. Le persone hanno donato così tanto e
in modo così veloce che questo ci ha dato una energia supplementare. Abbiamo avuto la
libertà di fare quel che volevamo ma ci ha dato soprattutto più soldi per andare a girare
in più Paesi».
Quando le è venuto l’interesse per l’ambiente?
«Più o meno sette o otto anni fa, ho fatto degli incontri che mi hanno fatto scoprire la
possibilità di consumare in modo più responsabile, mangiare meglio… È qualcosa che è
arrivato lentamente, è un
cammino lungo».
Che cosa pensa della proposta dello storico belga David Van Reybrouck, che parla del
sorteggio come di una possibile uscita alla crisi in cui versa la democrazia?
«Trovo che il suo approccio e i suoi interrogativi siano interessanti e hanno il merito di
metterci di fronte alle vere questioni. Forse il contributo dei cittadini presso gli uomini
politici potrebbe apportare un po’ di buon senso. Le esperienze condotte in alcuni Paesi
meritano di essere studiate da vicino».
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In Francia il film ha ottenuto un successo imprevisto per un documentario. Perché,
secondo lei?
«Non ce lo aspettavamo. Siamo stati sommersi dal successo intorno a questo
documentario. Soprattutto sono le iniziative nate intorno al film che ci hanno
commosso. Credo che gli spettatori abbiano apprezzato il fatto che non facciamo sentire
le persone colpevoli, ma piuttosto diciamo loro che ci sono cose grandi o piccole che si
possono fare».
Stefano Montefiori
8 ottobre 2016 | 17:55
© RIPRODUZIONE RISERVATA
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Le polythéisme alimentaire : l’ère du
consommateur « touche à tout » et des paradoxes http://nutriilpianeta-expo2015.org/fr/english-food-consumption-polytheism-the-
era-of-the-eclectic-nutrition-and-paradoxes/
Le 22 janvier dernier à Milan, j’ai eu la chance d’assister à la conférence de Giuseppe
de Rita, fameux sociologue et président du Centre d’étude sur les investissements
sociaux italien (Censis), sur le thème du polythéisme alimentaire. Cette dernière était
organisée dans le cadre d’un cycle de conférences proposé par la Fondation du journal
Corriere della Sera intitulée « Banquet : entre nourriture et savoirs ».
Le rapport à l’alimentation, clé de lecture essentielle de la société
Dès l’introduction, Giuseppe De Rita a insisté sur le fait que notre rapport à
l’alimentation offre une clé de lecture essentielle à notre société. Ainsi, notre
alimentation et nos habitudes de consommation sont le reflet de notre société. Depuis la
fin de la seconde guerre mondiale – période durant laquelle la nourriture était un bien
considéré comme très précieux et souvent peu varié – et en particulier à partir des
années 50-60, la croissance économique s’est accompagnée d’une forte augmentation de
la consommation de nourriture, qui est devenue un bien abondant et plus accessible à
tous. À partir des années soixante-dix, la croissance de la consommation de biens
alimentaires a ralenti avec la crise économique. Par la suite, la consommation
alimentaire a commencé à devenir plus individuelle et subjective.
Le polythéisme alimentaire : une multitude de pratiques alimentaires…
De nos jours, l’offre de produits alimentaires est très diversifiée et nos habitudes
d’achat influencent cette variété. Une même personne achète des produits de grandes
marques, des produits de petits producteurs, des surgelés, des produits discount. Nous
sommes entrés dans l’ère du « polythéisme alimentaire, qui pousse les personnes à
manger de tout, sans tabou, créant des combinaisons infinies de pratiques alimentaires
et de lieux de consommation ». La multiplication de l’offre naît également du désir
croissant des consommateurs à la recherche d’une plus grande liberté.
…à l’origine de nombreux paradoxes
Cette liberté est riche en paradoxes. Giuseppe De Rita a pris l’exemple des familles
dans lesquelles on mange régulièrement des produits avec une appellation d’origine
contrôlée ou une indication géographique protégée, mais chez qui selon leurs études
« plus d’un tiers mangeront également des plats préparés, plus des deux tiers achèteront
régulièrement des produits en conserve et les trois quart des produits surgelés ». Cette
situation s’explique selon le sociologue par l’importance des choix subjectifs de
l’individu comme modalité principale de consommation.
L’Italie : des habitudes culturelles encore très fortes
Mais en Italie, selon Giuseppe de Rita, cette évolution des habitudes de consommation
alimentaires est combinée avec de fortes habitudes culturelles. Par exemple, 7 millions
d’italiens mangent tous les jours des pâtes au déjeuner et à dîner, 12 millions une fois
par jour, 7 millions boivent un verre de vin chaque jour au déjeuner et au dîner (ou il
faudrait plutôt dire, spéciale dédicace à notre webmaster marseillais, au dîner et au
souper !). Les Italiens sont par ailleurs très attachés à la diète méditerranéenne, qui
constitue une diète « saine à base de produits frais, authentiques ». Cette dernière se
concilie par ailleurs avec d’autres tendances actuelles, comme le fait de s’inquiéter de
son aspect physique et de la provenance des aliments que nous mangeons.
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À la recherche de l’authenticité
Aujourd’hui plus qu’avant, les consommateurs sont en quête d’authenticité. Cette
recherche s’exprime tout d’abord à travers le besoin de s’informer sur l’origine des
produits que nous mangeons. Cela est visible notamment avec le fleurissement des
blogs de cuisine et les nombreuses demandes sur les forums sur la nocivité potentielle
sur la santé de tel ou tel produit. En outre, cette quête se reflète avec le renouveau de la
tendance à faire la cuisine. La cuisine est devenue une passion grand public : le boom
des émissions télévisées culinaires et le succès croissant des cours de cuisine en sont
une preuve.
La force de l’Italie sur le thème de l’alimentation dans le cadre de l’Expo 2015
Selon Giuseppe de Rita, l’Italie reste un pays où manger aura toujours une forte
dimension collective, un pays qui défend ses traditions culturelles et territoriales, en
particulier alimentaires, ce qu’elle fait avec succès. Ainsi, l’Italie se présente comme
un pays organisateur de l’Expo 2015 tout à fait légitime, qui a un modèle à défendre et
à présenter au monde.
(18 févr. 2014)
Exercices 1. Relevez les termes en caractères gras, expliquez-les et trouvez leur
éventuellement des équivalents pour reformuler le texte.
2. Quelle est l’idée principale du texte ? Sur quelle opposition celui-ci est-il
fondé ?
3. À votre avis, les habitudes culturelles sont-elles vraiment aussi fortes en Italie
que l’affirme le texte ? De ce point de vue, l’Italie est-elle vraiment différente
des autres pays que vous connaissez ?
4. Comment expliquez-vous la mode actuelle des cours de cuisine et qu’en pensez-
vous ? Seriez-vous tenté d’en suivre un ? Pourquoi ?
5. L’expression « polythéisme alimentaire » vous semble-t-elle bien convenir pour
désigner le phénomène décrit par le texte ? Pourquoi ?
6. Cette description des habitudes alimentaires des Italiens vous semble-t-elle
pertinente ?
7. Comment décririez-vous, avec des exemples, votre propre rapport à
l’alimentation ? Le trouvez-vous satisfaisant ou voudriez-vous le modifier ?
Pourquoi ?
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Le Figaro.fr - par Cécile Thibert - le 12/10/2015
VELO DES VILLES :
BON POUR LA SANTE ET L'ENVIRONNEMENT
Le vélo pourrait être l'une des solutions aux problèmes de pollution et de
sédentarisation des habitants dans les villes.
Avec son atmosphère chargée en particules toxiques et son trafic dense propice aux
accidents, la ville ne semble pas être, au premier abord, le lieu idéal pour enfourcher son
vélo. Mais que les adeptes de la bicyclette soient rassurés: une étude menée dans le
cadre du programme européen de recherche TAPAS (Transportation, Air pollution and
Physical ActivitieS) et publiée début octobre dans le Bulletin épidémiologique
hebdomadaire (BEH) de l'Institut de veille sanitaire (InVS) montre que cette pratique
présente davantage de bénéfices que de risques pour l'utilisateur.
Bénéfices
Alors que la diminution des émissions de particules et parallèlement des gaz à effet de
serre dans les villes est indispensable, il est urgent de mettre en place de nouvelles
politiques urbaines visant à réduire le nombre de véhicules. Les chercheurs
du programme TAPAS, originaires de six instituts européens, ont donc élaboré
différents scénarios de transition d'un mode de transport en véhicule individuel vers des
transports publics ou vers le vélo et la marche.
Pour cela, ils ont pris l'exemple de la ville de Barcelone, qui, en 2007, a mis en place
des vélos en libre-service. L'augmentation de l'activité physique des individus aurait
permis d'épargner 12 vies par an, tandis que les décès dus aux accidents de la circulation
ou à une inhalation plus importante de polluants pendant les trajets auraient augmenté
de 0,16 (moins d'un mort par an). En France, la majorité (70%) des accidents de vélo a
lieu en ville, soit environ 2800 par an. Mais, contrairement à ce que l'on pourrait penser
les accidents mortels ont lieu majoritairement à la campagne ( Plus de la moitié des 159
accidents mortels en 2014).
Vélo et pollution
Qu'en est-il de la pratique du vélo en milieu pollué? Si les chercheurs précisent que «les
interactions entre la pollution atmosphérique et l'activité physique restent mal
comprises», ils ont consacré deux études parallèles à cette problématique. Ils concluent
qu' «une activité physique modérée a des effets bénéfiques, voire protège de certains
effets indésirables aigus de la pollution de l'air, même en cas d'exposition à des niveaux
élevés», mais, prudents, ils préconisent néanmoins le développement d'itinéraires à
faible pollution pour les cyclistes.
L'étude montre également que la bicyclette améliore la qualité de l'air en réduisant le
niveau de pollution. La diminution des émissions de CO2 dans l'agglomération
espagnole a ainsi été estimée à 9000 tonnes par an. Pour les auteurs de l'étude, ces
résultats doivent encourager la mise en place de politiques urbaines renforçant l'usage
du vélo pour répondre aux problèmes de pollution mais aussi de santé publique comme
le manque d'activité physique des habitants des villes. Pour l'heure, rien ne dit que les
résultats de cette étude soient généralisables à d'autres villes.
73
Mesures pro-cyclistes
En France, de nouvelles mesures incitant les employeurs à encourager les trajets à vélo
de leurs salariés viennent de voir le jour. A partir du 1er janvier 2016, une entreprise qui
mettra des vélos gratuits à la disposition de ses salariés bénéficiera d'une réduction
fiscale dans la limite de 25% du prix d'achat de la flotte de vélo. Par ailleurs,
une indemnité kilométrique vélo (IKV) a été mise en place en juillet dernier. Elle
permet aux salariés effectuant leurs trajets domicile-travail en vélo de percevoir entre 12
et 15 centimes du kilomètre.
Production écrite
Vous êtes particulièrement surpris par le manque d’actions, de la part du maire de votre
ville, en matière de respect de l’environnement (absence de pistes cyclables, de zones
piétonnières, de tri sélectif des déchets, manque d’espaces verts…)
Vous écrivez au maire de votre ville pour lui faire part de votre indignation et
l’interpeller au sujet de la politique qu’il mène.
Votre courrier doit comporter 300 mots.
74
PARTIELS ET EXAMENS
75
Dipartimento di Studi Europei Americani e Interculturali
Cours de langue française – LT3 Production écrite
a.a 2015-16
Verifica finale
Utiliser les médias sociaux représente l’une des activités les plus courantes chez les
jeunes d’aujourd’hui, mais il demeure essentiel que ceux-ci sachent en faire une
utilisation saine et appropriée, sans quoi, certains problèmes pourraient survenir. Vous
commenterez cette affirmation dans un texte argumentatif en l’illustrant à l’aide
d’exemples personnels et/ou extraits de l’article. (400 mots environ).
Article d’appui
VIE ETUDIANTE, JAMAIS SANS MES APPLIS
Le Monde.fr | 18.03.2015 à 18h07 | Par Éric Nunès
Tantôt support de jeu, télé, stylo, lampe, carte de crédit, caméra, outil de drague,
le smartphone est l'allié de la vie sociale sur les campus. Qu'en font les étudiants,
les pouces collés sur leurs écrans depuis le collège ? En réponse à un appel à
témoignage, ils décrivent les applis qu'ils utilisent le plus, pour se divertir ou
pour bosser, tout en reconnaissant une certaine addiction.
Les paupières ensommeillées, Nicolas M., de Nottingham, au Royaume-Uni, tâtonne
pour trouver son téléphone : avant même une tasse de café, il fait « un tour
sur Facebook pour voir les dernières “news” » sur sa « timeline », le fil d'actualité du
réseau social. Juste avant de partir pour rejoindre la faculté, il se connecte sur Yahoo
Météo, Angleterre oblige. « En chemin, je relève mes messages
sur Facebook Messenger, les derniers snaps reçus sur Snapchat, et je réponds à
quelques messages Whatsapp », raconte-t-il. Puis vient le moment de jeter un œil sur
ses trois boîtes e-mails.
Pas une minute à lui, son smartphone lui demande sans cesse de l'attention.
C'est avec « Le Monde, Google Maps,
et Instagram, Deezer, Soundcloud, Nova ou 2048 », que Nicolas tue les temps morts :
soit un mélange d'applications d'info, de voyage, de photos, de musique, de radio, et
pour finir le célèbre jeu de puzzle dont le succès ne se dément pas depuis son lancement
il y a un an. Sa boulimie ne s'arrête pas là. Il ne faut pas oublier précise-t-il, « les
indispensables avoir : Shazam, YouTube, Citymapper, Mapstr, Snapchat, Voyages-Sncf,
BlaBlaCar, Uber ».N'en jetez plus !
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Facebook a beau faire figure de doyen des réseaux sociaux, le site fondé par Mark
Zuckerberg n'en reste pas moins au premier rang des applications citées. « Une bonne
partie des étudiants ne peuvent s'en passer et vont souvent y faire un tour, voir
l'actualité et les faits et gestes de leurs amis », témoigne Harry R., étudiant à Orsay dans
l'Essonne. C'est la plateforme incontournable pour garder le contact avec ses « potes »,
reconnaît Romain M., mais aussi avec les autres étudiants de son cursus. Le réseau
facilite «la solidarité dans nos études, l'entraide pour les cours », explique-t-il.
On pourrait croire que leur smartphone détourne les étudiants du chemin de la réussite,
mais pour Geoffrey R., étudiant infirmier, son mobile est un outil indispensable.
Pour écrire ses cours, il utilise Evernote : « C'est une appli de prise de notes
multiplateforme, j'y stocke des documents importants, je collabore avec des amis. Bref,
il contient la majorité du contenu que je produis durant mes études. Ensuite, il y
a Dropbox pour partager facilement des documents. Et 1Writer pour la prise de notes
rapide…»
Se tenir informé fait partie des petites choses nécessaires à l'étudiant modèle. Là encore,
leurs sources sont à portée de main. Ségolène D., de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) active
les notifications push de ses applis de référence : « Le Monde, Libé, Les Echos et 20
Minutes (quand on n'a pas le temps). »
Pour filtrer et varier les contenus qu'ils consultent, ils utilisent Facebook. Arnaud M. en
témoigne : « J'y lis beaucoup d'articles de la presse nationale ou internationale.
» L'appli du site de micro-blogging Twitter, fait elle aussi la quasi-unanimité parmi les
étudiants.
Un téléphone oui, mais surtout un lien omniprésent avec sa communauté. Pour Eléonore
c'est Instagram qui lui permet de conserver sa place dans son univers : « L'application
fait partie intégrante de mon quotidien. Je reste connectée au monde. Cela me permet
de voir la vie à travers mes sujets favoris, de maintenir un esprit ouvert aux différentes
cultures. C'est comme voyager en restant immobile ! »
Pour rester intégrée à son groupe de connaissances, qu'il soit à dix mètres d'elle ou sur
un autre continent, « les SMS ne suffisent pas » tranche la jeune
femme. Kik, SnapChat, WhatsApp, Viber, ou Skype sont les applications plébiscitées
pour communiquer.
Pour les aventuriers de la rencontre amoureuse online, « Tinder est l'appli que j'utilise le
plus, principalement pour le côté “fun” de parler à des personnes inconnues ou de se
voir “liké” », raconte le lillois Matthieu R. Mais l'appli, qui fêtera ses trois ans en
septembre, serait déjà dans le creux de la vague. « Elle est de moins en moins tendance
», juge Eléonore.
Si cela ne matche pas sur Tinder, 9gag, DansTonChat et YouTube permettent de
se distraire, explique Matthieu R. Deezer et Spotify sont les plus citées des applis
permettant d'écouter de la musique. C'est aussi parmi ces applications que l'on compte «
celles qui nous empêchent de dormir le soir, qui nous pompent du temps de travail, de
révision », avertit Matthieu S., de Toulouse. Omniprésentes, les applis s'immiscent en
effet dans tous les secteurs de la vie étudiante, addictives, sans retour en arrière
imaginable pour leurs utilisateurs. « Sans toutes ces applis, ma vie sociale est foutue »,
reconnaît Nicolas M.
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Dipartimento di Studi Europei Americani e Interculturali
Cours de langue française – LT3 Production écrite
a.a 2015-16 – II semestre
Verifica in itinere
Vous êtes particulièrement attentif aux questions d'environnement et au respect de la
nature. Vous accusez l’homme d’être le principal responsable des dérèglements du
climat. Vous écrivez un article à un quotidien pour qu’il soit publié dans la rubrique
« Opinions » (300 mots). Illustrez vos arguments à l’aide d’exemples personnels et/ou
extraits de l’article. N’oubliez pas de donner un itre à votre article.
Article d’appui
Plus des trois quarts des Français redoutent
les conséquences du dérèglement climatique
Le Monde.fr | 07.10.2015 à 06h05
Rémi Barroux
Le dérèglement climatique inquiète les Français. Dans un sondage fait par l’Institut
français d’opinion publique (IFOP) – auprès de 1 004 personnes entre le 29 septembre
et le 1er
octobre – et présenté par le Fonds mondial pour la nature (World Wide Fund,
WWF) France mercredi 7 octobre, plus des trois quarts des Français (79 %) jugent que
le réchauffement climatique est lié aux activités de l’homme et 72 % estiment que ce
dérèglement constitue une menace pour eux ou leur mode de vie.
Ce niveau élevé de conscience n’est pas nouveau. Il reste même à peu près stable dans
chaque édition de cette étude, conduite par l’organisation écologiste tous les ans depuis
la conférence sur le climat de Copenhague en 2009. Mais le sentiment de menace
progresse et s’installe de façon diffuse dans l’opinion publique. « Le constat est bien
installé dans la population, il y a bien un réchauffement et un dérèglement
climatiques, explique Jérôme Fourquet, directeur du département opinions de
l’IFOP. Sachant que le sondage a été réalisé avant les graves intempéries qui ont
frappé le sud-est de la France, samedi 3 octobre, on voit qu’il ne s’agit pas d’une
réaction à chaud, mais bien d’une infusion de cette thématique dans l’opinion. »
Parmi les conséquences de ce dérèglement climatique, les personnes interrogées
classent en premier le renforcement des phénomènes climatiques extrêmes de type
ouragan (57 %), puis l’augmentation des sécheresses et des inondations (42 %), la
réduction de la glace et des neiges et l’élévation du niveau de la mer (39 %),
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l’augmentation des périodes de forte chaleur, la canicule (28 %) et enfin le
renforcement des inégalités et le développement des migrations internationales (27 %).
On constate particulièrement une forte augmentation de la conscience des sécheresses et
des inondations (+ 15 % depuis 2009), et des périodes de forte chaleur (+ 8 %). Les
habitants des communes rurales citent plus facilement les phénomènes climatiques
extrêmes (63 %) ou l’augmentation des sécheresses et des inondations (38 %), alors que
les résidents de l’agglomération parisienne se sentent plus menacés par les périodes de
forte chaleur (34 %). « On constate que la perception des menaces progresse
globalement et qu’elles se précisent, les phénomènes climatiques ou les sécheresses en
dehors des villes, alors que les urbains craignent les canicules, difficiles à supporter en
ville », avance Jérôme Fourquet.
Le développement des migrations internationales, lui, arrive en dernière position des
conséquences du dérèglement climatique dans l’opinion publique. « C’est assez normal
car les réfugiés syriens, par exemple, qui tentent de rejoindre l’Europe, ne sont pas
vécus comme des conséquences d’une crise climatique, analyse M. Fourquet. Ce ne sont
pas des Africains qui fuient l’avancée du désert ou la sécheresse. »
La principale évolution perceptible dans ce sondage par rapport aux éditions
précédentes tient dans la progression du sentiment de « menace sérieuse » que
représente le changement climatique pour les personnes interrogées. Elles étaient 63 %
à l’exprimer en mars 2011 ; elles sont 72 % en septembre 2015. Ce sentiment est plus
fort chez les jeunes, 78 % chez les 18-24 ans, 75 % chez les 25-34 ans ; alors qu’il
concerne 64 % des plus de 65 ans. « On assiste à une montée de cette angoisse qui
s’ajoute aux autres craintes, économiques, sécuritaires, analyse Jacques-Olivier
Barthes, directeur de la communication du WWF France. Face à ces peurs, les Français
sont traditionnellement en demande de protection de la part de l’Etat. »
De fait, le reproche fait aux gouvernements de ne pas agir suffisamment est assez
partagé : à la question « Pensez-vous que les gouvernements répondent sérieusement à
l’urgence climatique ? », ils sont 82 % à répondre non. Et ils sont plus de la moitié
(54 %) à estimer que la lutte la plus efficace se mène au niveau des Etats. Vingt et un
pour cent la voient au niveau des entreprises, et seulement 11 % au niveau des foyers et
des ménages. Si les pays et les gouvernements semblent le niveau le plus pertinent pour
agir contre le dérèglement climatique, 30 % des sondés affirment néanmoins être « prêts
à changer en profondeur [leur] mode de vie ». Près de 60 % veulent bien le faire un peu,
soit des proportions comparables à l’étude de 2009.
« Ce n’est pas parce que la conscience de cette menace climatique existe qu’elle sera
au-dessus de la pile ; il y a d’autres priorités, comme la crise économique, la question
de l’insécurité et l’éventuelle menace terroriste », rappelle Jérôme Fourquet. Dans un
sondage IFOP publié par le site Atlantico en juin (1 008 personnes interrogées entre le
22 et le 27 mai), la « protection de l’environnement »n’arrivait qu’en dixième position,
sur douze priorités proposées. Venaient d’abord la lutte contre le chômage, la santé,
l’éducation, la lutte contre la délinquance, les salaires et le pouvoir d’achat ou encore la
lutte contre l’immigration clandestine.
Pour Jacques-Olivier Barthes, ce n’est pas nécessairement contradictoire avec la
conscience de l’urgence climatique. « Cette question climatique n’est plus seulement
perçue comme un problème d’environnement, avance-t-il. Le changement devient une
menace de plus en plus globale pour la sécurité des gens, c’est un problème
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météorologique, économique, social, humain. Un peu comme la pollution, qui est autant
vécue comme un problème de santé publique que d’environnement. »
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2015-2016
LETTORATO DI FRANCESE - LT3
PRODUCTION ÉCRITE
NOVEMBRE 2015
«Emoji» élu mot de l’année par les dictionnaires Oxford
Que désigne le mot « emoji » ?
Né en 1997 au Japon, le terme emoji désigne les émoticônes utilisées dans les messages
électroniques. Ces dessins expriment généralement un sentiment. Les réseaux sociaux
ont fait croître leur popularité, surtout chez les jeunes.
« Ad Blocker », « réfugiés » et « Dark Web » font également partie des mots les plus
utilisés cette année.
Pour l'Oxford Dictionaries,
le mot de l'année 2015 est un smiley
Comme tous les ans, l'Oxford Dictionaries présente le terme qui constitue, selon
lui, le mot de l'année. Sauf que pour 2015, il ne s'agit pas d'un mot, mais d'un
smiley.
Une fois encore, l'Oxford Dictionaries fait parler de lui en cette fin d'année. Après avoir
nommé « Selfie » mot de l'année en 2013, et confirmé à tous qu'il fallait dire « Jif » et
non « Guif » lorsqu'on parle du format GIF, le dictionnaire vient de nommer « mot de
l'année » un emoji. Plus précisément, il s'agit du smiley qui rit en ayant les larmes aux
yeux, également connu sous le qualificatif « visage avec des larmes de joie ».
Le dictionnaire explique son choix : « Il y avait d'autres prétendants de taille dans une
multitude de domaines, mais a été choisi car c'est pour nous le « mot »
qui reflète le mieux l'ethos, l'humeur, et les préoccupations de 2015. » Dans les
prétendants au titre cette année, on trouvait notamment « dark web », « économie
participative » ou « adblocker ».
En ces temps pas toujours très heureux, un smiley riant aux larmes serait le top de la
tendance annuelle ? L'Oxford Dictionaries va un peu plus loin dans sa réflexion, en
expliquant finalement avoir voulu mettre en avant l'usage global des emojis, qu'il
s'agisse du terme générique ou des smilies en eux-mêmes. « Les Emojis ont été créés à
la fin des années 1990, mais 2015 a vu leur utilisation, ainsi que celle du mot emoji,
énormément augmenter. »
L'Oxford University Press a travaillé avec SwiftKey durant l'année pour avoir accès aux
statistiques d'utilisation du smiley choisi. Le petit visage jaune et hilare représente 20%
des emojis utilisés au Royaume-Uni en 2015, et 17% de ceux utilisés aux USA, soit des
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hausses de 4 et 9% par rapport à 2014. « Le mot emoji a connu une percée similaire :
s'il était déjà évoqué dans la langue anglaise en 1997, son utilisation a plus que triplé
en 2015 par rapport à l'année précédente, selon les données de L'Oxford Dictionaries
Corpus. » Alors, convaincus par ce choix étonnant ?
http://www.clubic.com/mag/culture/actualite-786352-oxford-dictionaries-mot-2015-
smiley.html
Production écrite
1. Etes-vous d’accord avec ce choix, promu par l’Oxford Dictionnaries ? Le « visage
avec des larmes de joie » est-il vraiment le « mot » de l’année ? Ou pensez-vous
qu’un autre mot, ou que d’autres mots, auraient ou rivaliser avec l’ « emoji » et
devenir le « mot de l’année » ?
2. Selon vous, à quoi servent les émoticônes dans la communication ? Que
remplacent-ils ? Sont-ils un élément fondamental de la communication ?
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2015-2016
LT3
PRODUCTION ECRITE
ESAME – SESSIONE ESTIVA
9 juin 2016
http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/06/06/les-etudiants-francais-ont-l-
impression-d-etre-dans-un-tgv-pendant-leurs-etudes_4938835_4401467.html
« Les étudiants français ont l’impression
d’être dans un TGV pendant leurs études »
Le sociologue Nicolas Charles a comparé l’expérience vécue par les étudiants en
France, en Suède et au Royaume-Uni, dans son ouvrage Enseignement supérieur et
justice sociale. Sociologie des expériences étudiantes en Europe (La Documentation
française, 2015). Entretien.
Vous soulignez, dans votre livre, que les étudiants français utilisent la métaphore
du TGV pour parler de leurs études. Pourquoi ce sentiment d’urgence ?
Nicolas Charles. Deux enquêtés ont fait part de cette métaphore du TGV au cours de
mon travail de thèse. Les étudiants français ont des parcours normés socialement. On
étudie si possible sans s’arrêter, si possible à temps plein et en limitant toute autre
activité sociale, et si possible dans une logique disciplinaire. Ça ne veut pas dire que
tous les étudiants français suivent cette logique, mais c’est une norme qui s’impose aux
individus.
Ce qui est intéressant dans la comparaison avec la Suède et le Royaume-Uni, c’est que
ces deux pays ont en commun l’idée qu’un étudiant construit lui-même son parcours. En
Suède la norme veut que le parcours d’étude soit très individualisé et qu’un étudiant
puisse s’arrêter temporairement, deux mois, six mois ou plus : c’est l’individu qui pilote
sa formation comme sa vie personnelle.
Le système français est défavorable aux formes non traditionnelles d’études. Les
établissements attendent que les étudiants soient présents aux enseignements et le travail
salarié est encore vu comme une activité secondaire. Les étudiants français vivent leurs
études puis leur insertion dans une logique d’urgence. Mais ils savent qu’ils n’ont guère
le choix : s’ils arrivent trop tard sur le marché du travail cela les desservira, car les
recruteurs valorisent toujours le diplôme initial.
Vous dites que les étudiants suédois et britanniques sont plus autonomes.
Comment cela s’explique-t-il ? Cette autonomie est-elle choisie ou subie ?
Au Royaume-Uni, traditionnellement, c’est la norme d’émancipation, notamment
financière, qui prévaut. L’étudiant part de sa ville natale pour faire des études le plus
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loin possible de chez lui et doit s’assumer financièrement. Avec l’augmentation des
frais de scolarité des universités (près de 10 000 euros par an), la donne a changé :
désormais les étudiants habitent plus fréquemment chez leurs parents, tout en continuant
une activité salariée.
Les étudiants suédois, eux, n’ont pas plus ce sentiment d’urgence. En réalité il n’y a
qu’en France qu’on parle d’insertion professionnelle après les études. En Suède, les
étudiants finissent en moyenne leurs études à l’âge de 27 ans, âge auquel ils ont déjà
travaillé, voyagé et construit une vie de famille. Bref, ils sont déjà « insérés » et cela
s’est fait très progressivement.
Que pensez-vous de l’incitation à développer l’année de césure annoncée par
François Hollande en 2015 ?
L’Etat essaie de mettre de l’autonomie dans un système normé. En réalité, c’est le mot
« année » qui est important dans l’expression année de césure, car on cale cette année de
césure sur l’année universitaire. En Suède, on peut faire plusieurs césures ; une césure
peut durer six mois, un an, deux ans et demi, elle peut aussi commencer au mois de
janvier. D’ailleurs, un étudiant peut commencer ses études au second semestre et
s’arrêter tous les six mois s’il le souhaite.
En France, l’étudiant qui arrête ses études a peu de chances de les reprendre. S’arrêter
temporairement est perçu comme très risqué, car le diplôme initial a une très grande
importance.
Quelles sont les pistes pour éviter cette logique d’urgence après bac ?
L’année sabbatique entre le bac et les études supérieures est une piste. On peut imaginer
que sur la plate-forme admission postbac (APB), les lycéens fassent leurs vœux
d’orientation et qu’une fois admis et inscrits dans l’enseignement supérieur, ils puissent
avoir l’option de reporter leur entrée tout en ayant une place garantie, comme c’est le
cas au Royaume-Uni.
Que vous suggèrent ces réflexions du sociologue Nicolas Charles à propos du «
sentiment d’urgence » des étudiants français ? Peut-on les appliquer à l’Italie ? Le «
système » anglais et suédois vous semble-t-il intéressant ? Vous répondrez en rédigeant
un texte argumentatif comprenant une introduction, un développement d’au moins deux
paragraphes et une conclusion finale, en laissant des espaces blancs entre ces différentes
parties, ainsi qu’une marge à droite ou à gauche (400/450 mots).