VERS UN CLIENTÈLE PLUS ÉCOLOGISTE: LE CAS DE DELHAIZE BELGIQUE
COMMENT INCITER LES CLIENTS À RÉDUIRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE?
Laura HOSTE Master-‐na-‐master Meertalige Bedrijfscommunicatie
Academiejaar 2012-‐2013
Promotor: Dr. Tom Bruyer
2
REMERCIEMENTS Après une dizaine de cours, de nombreuses visites d’entreprise, plusieurs
projets, un plan de communication marketing, deux séminaires et un mémoire…
nous y voilà : les remerciements !
Je suis très contente d’avoir fait partie de la section MTB de l’année académique
2012-‐2013. Ce Master a constitué une transition parfaite avant de me lancer
dans la vie active. Il m’a non seulement permis d’acquérir les connaissances
théoriques nécessaires, mais m’a également donné une première expérience en
entreprise. La diversité apportée par les cours, les visites d’entreprise et les
conférences a su titiller ma curiosité en permanence. J'en retiens une année
magnifique ponctuée d’expériences uniques et de nouvelles amitiés.
Je considère donc ce Master, qui vient conclure ma formation en communication
multilingue, comme la cerise sur le gâteau. Toutefois, je n’y serais pas arrivée
sans l’aide de plusieurs personnes. Je souhaiterais donc tout d’abord remercier
mon promoteur, M. Tom Bruyer, également coordinateur de la section MTB. Il a
su faire preuve de patience tout au long de ce mémoire. Sa flexibilité et son
positivisme m’ont permis de garder le moral pour mener ce projet à bien.
Il n’est pas toujours aisé de rédiger un mémoire en langue étrangère. À cet égard,
Sébastien Moortgat m’a apporté une aide précieuse en relisant et en corrigeant
tous les textes. Je lui suis très reconnaissante pour son professionnalisme, sa fine
plume et son sens du détail.
Je tiens également à remercier l’équipe RSE de Delhaize Belgique, ainsi que les
collaborateurs de l’équipe Analyse de marché pour leur soutien lors de l’enquête
quantitative. Et, last but not least, je souhaiterais remercier Zeger Lindemans,
mon maître de stage, pour le stage fantastique que j’ai effectué.
TABLE DES MATIÈRES
PARTIE 1: ESSAI DE STAGE
1. DELHAIZE BELGIQUE: L'ENTREPRISE 4
2. MES TÂCHES 4
2.1 Coordination du project Bio PiQniQ dans les parcs 4
2.2 Les courses à pied sponsorisées par Delhaize 5
2.3 Les Jeux olympiques 2012 à Londres 7
2.4 Les activités journalières 7
2.5 Projet supplémentaire pour le dept. Loyauté 7
2.5.1 L'interêt porté aux mailings Carte Plus 7
2.5.2 Comparaison du site web Carte Plus 8
3. ÉVALUATION PERSONNELLE DU STAGE 9
PARTIE 2: ESSAI DE RECHERCHE
1. INTRODUCTION 12
2. LITTÉRATURE 14
2.1 Responsabilité Sociale des Entreprise (RSE) 14
2.1.1 Histoire 14
2.1.2 La RSE, un bénéfice pour les entreprises? 16
2.2. Le gaspillage alimentaire 17
2.2.1 Définition 17
2.2.2 Le coût environnemental, économique et.. 17
2.2.3 Food waste: les faits 19
2.3 Food waste et le Groupe Delhaize: Les efforts réalisés 22
2.3.1 Zero Waste 22
3. RECHERCHE 25
3.1 Question de recherche et méthodologie 25
2
3.2 Analyse 27
3.3 Conclusion 41
4. RECOMMENDATIONS 42
4.1 Des recommendations de conservation plus claires 42
4.2 Recettes à bases de restes 44
4.3 Proposer de plus petits conditionnements 48
4.4 Promotions 49
4.5 Cuisinier en magasin 49
4.6 Plus d'attention au gaspillage dans la communication 50
5. CONCLUSION 51
6. BIBLIOGRAPHIE 54
7. ANNEXES 58
3
PARTIE 1: ESSAI DE STAGE
4
1. DELHAIZE BELGIQUE: L'ENTREPRISE
Delhaize Belgique est une chaîne de supermarchés
qui fait partie du Groupe Delhaize, un distributeur
d’aliments qui est actif dans 11 pays et sur 3
continents. Le supermarché a été fondé en 1867
par Jules Delhaize et ses frères à Ransart, près de
Charleroi. En 1962, le Groupe Delhaize est entré à
la Bourse de Bruxelles. Depuis les années 1970, le
Groupe est actif aux États-‐Unis et en Asie. Delhaize emploie 144 000 personnes
dans le monde et 16 000 en Belgique. Le chiffre d’affaires s’élevait à 18,8
milliards d’euros en 2012, dont 3,7 milliards en Belgique. Il existe 792 magasins
Delhaize en Belgique. Il s’agit non seulement des supermarchés normaux, mais
aussi de Proxy Delhaize, Shop ’n Go, City Delhaize, Tom&Co (produits pour les
animaux) et Caddyhome. Le siège social est situé à Bruxelles, plus précisément à
Molenbeek. 1
2. MES TACHES
Pendant 14 semaines, j’ai fait mon stage au département Sponsoring&Events, qui
fait partie du département Marketing. Sponsoring & Events est mené par Zeger
Lindemans, qui était en même temps mon directeur de stage. Comme mes tâches
étaient très variées et surtout liées à certains projets, je les ai divisées en
différents paragraphes ci-‐dessous.
2.1 Coordination du projet Bio PiQniQ dans les parcs
PiQniQ dans les parcs était organisé par VisitBrussels dans le cadre de
Brusselicious 2012. Avec Brusselicious 2012, la Région de Bruxelles-‐Capitale a
mis en lumière les traditions culinaires bruxelloises. Dans ce cadre, de nombreux
évènements ont été organisés, entre autres la semaine du chocolat, le Fritkot
Festival et les Bio PiQniQ dans les parcs. Ce dernier a été organisé en
collaboration avec Delhaize.
1 www.delhaize.be 2 Ce faits proviennent de plusieurs sources: www.lovefoodhatewaste.com et www.foodwise.com 3 SPSS (Statistical Package for the Social Sciences) est un logiciel utilisé pour l'analyse statistique
5
Du 22 mai au 16 septembre, un piQniQ a eu lieu chaque semaine dans un des
parcs bruxellois. Ces piQniQ ont permis de découvrir non seulement les
magnifiques parcs d’une autre manière, mais aussi de goûter les produits bio de
Delhaize. Les visiteurs avaient le choix : soit ils emportaient leur propre pique-‐
nique, soit ils achetaient des paniers piQniQ bio, prévus par Delhaize.
Mes responsabilités étaient les suivantes :
ü La préparation des piQniQ en collaboration avec l’agence événementielle
Sportizon. Je devais communiquer avec Sportizon afin d’organiser un
stand Delhaize sur l’évènement. À ce stand, les visiteurs pouvaient
acheter du vin bio de la marque Delhaize.
ü La préparation des piQniQ en collaboration avec VisitBrussels, qui
organisait Brusselicious 2012. Comme Delhaize était le fournisseur des
paniers piQniQ, je devais contrôler chaque semaine s’il y avait assez de
produits en stock. Si le stock était épuisé, c’était moi qui contactais les
fournisseurs de Delhaize pour commander de nouveaux produits, comme
des pommes, du fromage ou du yaourt.
ü Aider à créer une bonne stratégie pour Delhaize concernant les piQniQ.
On a eu l’idée de prendre des polaroïds des visiteurs. La photo pouvait
être collée sur une sorte de carte Delhaize. Ainsi, les participants sont
repartis avec un bon souvenir et Delhaize a pu augmenter sa visibilité.
Avec l’aide d’un collègue, j’ai créé cette carte Delhaize. (voir annexe 7.1)
ü Aller sur place pour contrôler si tout se passait bien, si la visibilité du
stand Delhaize était bonne.
ü Chaque semaine, après l’évènement, je devais faire une évaluation, que je
soumettais à mon directeur de stage.
2.2 Les courses à pied sponsorisées par Delhaize
Delhaize se définit comme une marque fiable, qui offre à ses clients des produits
à la fois durables, sains, nourrissants et sûrs. C’est la raison pour laquelle le
supermarché fait autant d’efforts pour élargir sa gamme bio, qui contient en ce
moment déjà plus de 600 produits. De plus, Delhaize veut également stimuler sa
clientèle à mener un mode de vie plus sain et durable, une philosophie qui se
6
traduit dans la stratégie du sponsoring. Elle accompagne des organisations et des
évènements qui se concentrent principalement sur la santé sous toutes ses
facettes, tels que des courses à pied, l’Association royale belge de hockey…
Pendant mon stage, je me chargeais surtout des courses à pied qui auraient lieu
durant les mois d’été. Voici une liste des courses à pied qui relevaient de ma
responsabilité :
ü 220 km de Bruxelles
ü « Delhaize loopcriterium van de kust » dans plusieurs stations balnéaires
ü « Zatopek Urban Tours » (Liège, Charleroi, Woluwe-‐Saint-‐Lambert)
ü « Midzomernachtrun » à Gand
ü Think pink race for the cure
ü 110 km d’Uccle
ü 110 km van Koksijde
Je me chargeais plus précisément des éléments suivants :
ü Delhaize veut stimuler ses employés à mener une vie saine, durable et
sportive. C’est pourquoi elle leur donne l’occasion de participer
gratuitement aux courses à pied sponsorisées par Delhaize. Mon rôle était
d’inviter les employés à participer et d’envoyer des mails avec de plus
amples informations sur les courses. Le suivi des inscriptions faisait
également partie de mon boulot.
ü La communication avec les organisateurs des courses : avaient-‐ils besoin
de soutien au niveau des produits distribués aux coureurs ? Delhaize
pourrait-‐elle leur fournir des bouteilles d’eau, des bananes, des biscuits ?
Delhaize aura-‐t-‐elle une bonne visibilité pendant la course ? Si oui, je me
chargeais des approvisionnements.
ü S’accorder avec Sportizon sur l’aménagement du stand Delhaize. Que va-‐t-‐
on utiliser ? Des bannières publicitaires, des drapeaux ou des sacs
Delhaize qu’on donne aux coureurs ? Et où va-‐t-‐on les placer afin d’avoir
la meilleure visibilité possible ? Voilà les questions principales que je
devais régler avec Sportizon. Un exemple : 2 grands stands étaient prévus
7
aux 20 km de Bruxelles tandis qu’aux 10 km d’Uccle, il n’y avait que des
drapeaux Delhaize.
2.3 Les Jeux olympiques 2012 à Londres
Les clients Delhaize pouvaient participer à un concours grâce auquel ils
pouvaient gagner des tickets pour les Jeux olympiques à Londres.
Les candidats devaient répondre à quelques questions plutôt faciles (c’est-‐à-‐dire
dont les réponses sont faciles à trouver sur Internet) et à une question
subsidiaire : d’après vous, combien de personnes participeront à notre
concours ? Ceux qui se rapprochaient le plus de la réponse pouvaient gagner un
ticket d’un jour pour aller voir une certaine discipline (natation, gymnastique ou
tennis). Je devais téléphoner aux gagnants pour leur annoncer la bonne nouvelle.
Le suivi des gagnants et les mailings relevaient également de ma responsabilité.
2.4 Les activités journalières
Le suivi des e-‐mails envoyés à [email protected] faisait partie de mes
tâches journalières. Chaque jour, je répondais à tous les e-‐mails entrants.
Souvent, il s’agissait de personnes qui nous demandaient si Delhaize pouvait
soutenir leur évènement. Cela allait de la petite tombola à des évènements de
plus grande ampleur comme des courses à pied. Un exemple : nous avons offert
les schtroumpfs en peluche restants à quelqu’un qui organisait un concert de
charité et qui voulait y organiser une tombola.
2.5 Projet supplémentaire pour le département Loyauté (Carte Plus)
Outre le travail que je faisais pour Sponsoring, j’ai également exécuté deux
projets pour le département des Cartes Plus. Les paragraphes suivants
expliquent ces deux projets plus en détail.
2.5.1 L’intérêt porté aux mailings Carte Plus
À cause d’une erreur, certaines données personnelles de la clientèle de Carte
Plus ont été égarées, entre autres les informations opt-‐in/opt-‐out, aussi
désignées sous le nom d’option d’adhésion et d’option de retrait. Voilà pourquoi
Delhaize a dû envoyer un questionnaire à tous les clients de Carte Plus. Ces
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questions étaient au nombre de deux : les clients voulaient-‐ils encore recevoir les
mailings et si non, pourquoi ? Je devais analyser ces questionnaires et donner
une réponse aux questions suivantes : quelles sont les raisons principales pour
lesquelles les clients ne veulent plus recevoir le mailing et que Delhaize peut-‐elle
faire pour changer cette opinion ? (voir annexe 7.2)
2.5.2 Comparaison du site web Carte Plus
Delhaize envisageait de créer un nouveau site web pour la Carte Plus. Afin de
créer un site web qui réponde à tous les désirs des clients, on voulait comparer
les sites web d’autres multinationales (par exemple Texaco, Ikea, Tesco,
Target…). Après avoir comparé les différents sites, j’ai pu proposer des
recommandations pour le site web de Carte Plus.
9
3. EVALUATION PERSONNELLE DU STAGE Après 5 ans d’études, sans avoir aucune expérience sur le terrain, j’étais très
curieuse et motivée pour enfin franchir le pas. Même si ce n’était que pour 3
mois en tant que stagiaire, j’avais l’impression qu’il s’agissait d’un véritable
emploi.
Dans une certaine mesure, ces sentiments se sont avérés justifiés, parce que dès
le premier jour de stage, j’avais l’impression que j’étais un membre à part entière
de l’équipe Delhaize. C’est la raison principale pour laquelle ce stage a été
tellement enrichissant. J’ai pu assumer la pleine responsabilité de toutes les
tâches confiées à un employé du sponsoring, du marketing et de la
communication. Je pouvais travailler de manière très autonome, ce qui me
motivait encore plus pour obtenir de bons résultats.
En outre, j’ai pu appliquer bon nombre de connaissances acquises durant ma
formation grâce à la grande variété de tâches : réaliser des traductions, rédiger
des mailings, organiser des évènements, effectuer des analyses de
communication et avancer des recommandations. Par exemple, le sujet de la
« probortunity », qui a été abordé pendant l’une des conférences, m’a beaucoup
aidé pendant le projet pour Loyalty. Le problème (perte de certaines données
importantes) constituait en même temps une bonne opportunité de sonder les
clients sur les mailings. J’ai présenté mes analyses, basées sur cette idée, aux
supérieurs et ils étaient très enthousiastes.
À part ma propre expérience et tout ce qui j’ai pu apprendre, j’ai vraiment
l’impression d’avoir été une plus-‐value pour Delhaize, ce qui fait de ce stage une
grande réussite. J’ai non seulement pu aider le département Sponsoring, mais
également le département Loyalty. Je suis contente des tâches que j’ai
accomplies, et mon directeur de stage et mes collègues étaient du même avis.
J’ai également appris qu’un job aura toujours des aspects moins agréables. Je
pense notamment aux petites tâches administratives comme rédiger des listes
dans Excel. Même si je réussis à trouver le job de mes rêves, je me rends compte
10
que tout ne sera pas rose, mais cela ne me gêne pas. J’ai vu que je me sentais
vraiment dans mon élément chez Delhaize, même en ce qui concerne les tâches
moins intéressantes.
Ce qui m’a également plu, c’est la culture qui régnait dans l’entreprise.
Initialement, j’avais pensé que travailler dans une grande entreprise comme
Delhaize signifierait que le contact entre les employés serait moins personnel.
Mais il s’est avéré que cela n’était pas du tout le cas.
11
PARTIE 2: ESSAI DE
RECHERCHE
12
1. INTRODUCTION Bien que depuis les années 1990, de nombreuses campagnes environnementales
contre le gaspillage de l’eau et de l’énergie aient été lancées, le danger du
gaspillage alimentaire n’a été reconnu que depuis peu. On peut le considérer
comme l’un des aspects négatifs de la société de consommation, qui est surtout
axée sur l'achat de biens. L'offre dans les rayons des supermarchés est plus
grande et diversifiée que jamais, qui souvent incite les clients à acheter plus que
nécessaire.
Comme la nourriture constitue une partie primordiale et quotidienne de notre
vie, il va de soi que si tout le monde gaspillait, les conséquences seraient
désastreuses. Ce gaspillage pose problème à plus d'un titre : vis-‐à-‐vis de
l'environnement parce que les déchets contribuent à la pollution et les matières
premières s'épuisent, vis-‐à-‐vis du budget des ménages en raison de son coût
mais aussi vis-‐à-‐vis des inégalités qu'il exacerbe : les uns gaspillent tandis que les
autres n'ont rien ou si peu à se mettre sous la dent. (Descartes C., 2013)
Delhaize Belgique, en tant que distributeur d’aliments, a compris qu'elle doit
assumer une certaine responsabilité concernant ce problème. Elle doit limiter au
maximum le gaspillage dans le processus de distribution, de transport et
d'emballage. Voilà pourquoi quelques initiatives ont été mises sur pied, comme
le conditonnement MAP ou le recours à la chimie pour produire de l'énergie à
partir des restes alimentaires. (Martens, J. communication personnelle, 23 juni
2012)
Toutefois, des études ("Eviter le gaspillage...",2011)
ont démontré que ce ne sont pas l'industrie et les
distributeurs qui gaspillent le plus, mais bien les
ménages ! 42 % du gaspillage alimentaire provient des
ménages, alors que 5 % est issu de la distribution.
13
Comme Delhaize est un des plus grands supermarchés en Belgique, elle a la
possibilité d'atteindre beaucoup de ménages. Voilà pourquoi nous avons décidé
de réaliser une étude, qui a pour but de savoir comment les clients de Delhaize
peuvent être amenés à moins gaspiller.
À l'aide d'une enquête menée auprès de 667 clients Delhaize, nous avons pu
découvrir quelle est l'opinion des clients au sujet du gaspillage alimentaire, s'ils
sont de grands gaspilleurs et dans quelle mesure ils souhaitent adapter leur
comportement afin réduire leur empreinte écologique.
14
2. LITTERATURE Cette étude de littérature vise à cadrer notre recherche dans un spectre plus
général. Ainsi, nous tentons de donner une image plus large de la lutte contre le
gaspillage alimentaire, qui n’est en fait qu’une partie des activités écologiques,
sociales et environnementales d’une entreprise. On peut ranger cette lutte dans
les activités relatives à la RSE, c’est-‐à-‐dire la Responsabilité sociale des
entreprises. La RSE est également souvent désignée par l’abréviation CSR,
Corporate Social Responsability.
Dans le paragraphe ci-‐dessous, le terme RSE et le lien avec le gaspillage
alimentaire seront expliqués plus avant, tout comme les initiatives qui ont été
mises sur pied par des entreprises (inter)nationales ou par l’Union européenne.
Ce chapitre se terminera par un examen plus approfondi des actions entreprises
par Delhaize.
2.1 Responsabilité sociale des enterprises (RSE)
2.1.1 Histoire
L'intérêt pour et l'importance d'une sorte de responsabilité sociale des
entreprises trouvent leur origine dans les années 1950 et connaissent une forte
croissance à partir de 1960. Cette année-‐là, les premières définitions de la RSE
ont été créées. William C. Frederick (2008) a décrit la RSE comme suit :
“Social responsibility in the final analysis implies a public posture toward society’s
economic and human resources and a willingness to see that those resources are
utilized for broad social ends and not simply for the narrowly circumscribed
interests of private persons and firms.”
Le bénéfice financier n'était plus la seule priorité ; l'homme et l'environnement
étaient aussi importants. Une des approches les plus utilisées dans les
entreprises est l'approche triple P, qui a été introduite par John Elkington :
people, planet, profit. Introduire une politique au niveau de ces trois éléments,
c'est opérer de manière responsable (Elkington, J., 1999)
15
Toutefois, le thème de la responsabilité sociale était au début controversé. Les
chercheurs ne cessaient de discuter de la responsabilité sociale et se
demandaient si l’on pouvait la considérer comme une charge pour les
entreprises. La question la plus fréquemment posée pendant ces 30 dernières
années était de savoir si ces activités étaient profitables au commerce. Y a-‐t-‐il des
bénéfices en termes d'argent ? Cette discorde a mené à la constatation qu'il
existe certes plus de 25 opinions différentes sur la définition de la RSE, mais
qu’elles coïncident toutes. (Carroll, 1999)
Au cours de ces dernières années, la RSE est devenu importante pour chaque
entreprise partout dans le monde. La RSE a été reconnue comme une nouvelle
forme de gestion des opérations commerciales. Des études ont démontré que
90% des principales entreprises européennes publient des informations
importantes sur l'impact social et écologique de leurs activités. Des
multinationales comme BP, Nike, Shell et McDonald’s ont aussi mis sur pied de
nombreuses campagnes RSE. L'aspect RSE est complètement intégré dans le
management stratégique et la politique d'entreprise. Il existe même des
départements spécialement créés à cet effet.
Ce qui prouve également l'importance de RSE, c'est le nombre d'agences de
consultation spécialisées en RSE et les directives RSE qui ont été introduites ces
dernières années. Elle s'inscrit déjà dans un contexte global, avec des normes
internationales de référence inscrites dans les directives des Nations Unies et de
l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ainsi
que dans les conventions de l'Organisation internationale du travail (l'OIT). Qui
plus est, le débat est d’autant plus renforcé par la crise économique. On ne peut
plus se permettre de gaspiller de la nourriture, car c'est gaspiller de l'argent. (
"La responsabilité sociale de l'entreprise", 2007)
16
2.1.2 La RSE, un bénéfice pour les entreprises ?
Dès l’apparition de la RSE, on a posé la question de savoir si cette stratégie est
bénéfique pour l’entreprise même. La réponse est claire : oui, mais sur le long
terme. Si les efforts sont soutenus et continus, aussi bien l’environnement que
l’entreprise en récolteront les fruits. À l’heure où les consommateurs du monde
entier gagnent une conscience, l’entreprise améliore son image, ce qui lui permet
de gagner de nouveaux clients. Développer une stratégie RSE est donc non
seulement bénéfique au niveau de l’environnement et de la réputation, mais
aussi au niveau financier.
D'après Bryan W. Husted et al. (2011) toutes les entreprises, petites ou grandes,
doivent assumer leur responsabilité sociale. Et celles qui ont le plus intérêt à
s’engager sur cette voie sont les multinationales. En effet, elles ont une plus
grande responsabilité vis-‐à-‐vis de la société en raison de leur portée globale, de
leur savoir-‐faire unique et de leurs ressources. Grâce à ces éléments, les
multinationales ont plus de pouvoir pour relever les défis relatifs à la pauvreté, à
la santé et aux violations des droits de l’homme. Delhaize en tant qu’entreprise
multinationale doit également assumer sa responsabilité.
17
2.2 Le gaspillage alimentaire
Le thème principal de notre étude est le gaspillage alimentaire, souvent désigné
sous les termes Food waste. Nous étudierons ce thème dans le cadre de la
politique RSE des entreprises. Dans les paragraphes suivants, nous analyserons
en détail le gaspillage alimentaire.
2.2.1 Définition
Le gaspillage alimentaire, c’est jeter des aliments qui auraient pu être
consommés. Il ne s’agit pas de déchets comme des pelures d’oranges ou le
trognon d’une pomme mais bien de produits finis, de bonne qualité, parfois
même encore conservés dans leur emballage d’origine. (Descartes, C. n.d.)
2.2.2 Le coût environnemental, économique et social
Bien que depuis les années 1990, de nombreuses campagnes environnementales
contre le gaspillage de l’eau et de l’énergie aient été lancées, le danger du
gaspillage alimentaire n’a été reconnu que depuis peu. L’absurdité du gaspillage
est également reconnue par Achim Steiner, le Secrétaire général adjoint des
Nations Unies. (2013)
« Dans un monde de sept milliards d’habitants, qui atteindra neuf milliards en
2050, gaspiller de la nourriture est un non-‐sens d’un point de vue économique,
environnemental et éthique. Mises à part les répercussions sur les coûts, l’ensemble
de la terre, de l'eau, des engrais ainsi que de la main-‐d’œuvre nécessaires à la
culture des aliments sont gâchés -‐ sans parler des émissions de gaz à effet de serre
produites par la nourriture en décomposition sur les sites d'enfouissement et par le
transport des déchets. »
Pourtant, le problème du gaspillage alimentaire n’est pas tout neuf ; au contraire,
c’est devenu un phénomène emblématique de notre société de consommation. Il
pose question à plus d’un titre : vis-‐à-‐vis de l’environnement, vis-‐à-‐vis des
budgets des ménages et vis-‐à-‐vis des inégalités qu’il exacerbe. En effet, les uns
gaspillent de la nourriture tandis que d’autres n’ont rien, ou si peu, à se mettre
sous la dent. Le débat a été d’autant plus renforcé de la crise actuelle, des
18
ressources qui s’amenuisent et du réchauffement climatique. L’importance du
gaspillage à l’échelle mondiale a également été soulignée par la FAO
(l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), qui a fait
du gaspillage alimentaire l’objet d’une étude. ("Global food losses and food
waste", 2011)
“In a world with limited natural resources (land, water, energy, fertilizer), and
where cost-‐effective solutions are to be found to produce enough safe and
nutritious food for all, reducing food losses should not be a forgotten priority.”
(FAO,2011)
Le coût environnemental le plus manifeste est celui qui s’exprime en termes de
quantité de déchets. Cet impact sur les déchets est toutefois loin d’être le seul
impact environnemental. La production, la transformation, l’emballage et le
transport des denrées alimentaires consomment des ressources et de l’énergie,
génèrent du CO2 et d’autres polluants. D’après la Commission européenne,
l’alimentation représente 30% des impacts écologiques imputables à chaque
citoyen. ("Briser un cercle vicieux: réduire les déchets", 2006) De même, environ
20% du changement climatique est attribuable à la production, à la
transformation et au stockage de la nourriture. (WRAP Campaign, 2007)
Quant au coût économique, jeter de la nourriture qui aurait pu être consommée
coûte cher aux ménages. Sur la base des dépenses annuelles d’un ménage, ce sont
environ 175 euros qui sont directement jetés à la poubelle. Selon la FEVIA
(Fédération de l’Industrie Alimentaire), la consommation alimentaire belge
s’élèverait à 9 millions de tonnes pour une valeur commerciale de 21 200
millions d’euros. Le gaspillage alimentaire s’élèverait à 660 000 tonnes et 1 400
millions d’euros.
Reste encore le coût social, qui peut se traduire par le fait que les uns gaspillent
de la nourriture quand d’autres n’ont peu, voire rien à manger.
19
2.2.3 Food waste: les faits
Pour vous donner une idée de l'ampleur du gaspillage alimentaire, nous avons
listé quelques faits frappants ci-‐dessous.2
2 Ce faits proviennent de plusieurs sources: www.lovefoodhatewaste.com et www.foodwise.com
ENVIRON UN TIERS DE LA NOURRITURE PRODUITE CHAQUE ANNÉE DANS LE MONDE ET DESTINÉE À LA CONSOMMATION HUMAINE EST PERDUE OU GASPILLÉE.
LES PAYS INDUSTRIALISÉS AINSI QUE LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT JETTENT ENVIRON LES MÊMES QUANTITÉS DE NOURRITURE – SOIT RESPECTIVEMENT 670 ET 630 MILLIONS DE TONNES.
20
SI NOUS CONTINUONS À JETER DES ALIMENTS, DANS 20 ANS, NOUS AURONS BESOIN DE 2 PLANÈTES AFIN DE MAINTENIR LA DEMANDE DE NOTRE CONSOMMATION.
LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE COÛTE 750 MILLIARDS DE DOLLARS, SOIT 6 FOIS LE MONTANT AFFECTÉ À L’AIDE AU DÉVELOPPEMENT.
LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE CAUSE UNE POLLUTION PRESQUE DEUX FOIS SUPÉRIEURE À LA POLLUTION GÉNÉRÉE PAR LE TRAFIC AU NIVEAU MONDIAL.
21
POUR PRODUIRE UN HAMBURGER, 16 BAIGNOIRES D’EAU DOIVENT
ÊTRE UTILISÉES.
CHAQUE AN, 7,2 MILLIONS DE TONNES D’ALIMENTS ET BOISSONS SONT JETÉS, UNE QUANTITÉ QUI POURRAIT REMPLIR 9 STADES DE WEMBLEY.
2,3 MILLIONS DE TONNES DE POISSONS PÊCHÉS DANS L'OCÉAN ATLANTIQUE NORD ET LA MER DU NORD ET 40% À 60% DES POISSONS PÊCHÉS EN EUROPE SONT JETÉS PARCE QU'ILS N'ONT PAS LA TAILLE REQUISE OU
22
À CAUSE DU MAUVAIS SYSTÈME DE QUOTAS EN EUROPE
2.3 Food waste et le Groupe Delhaize: Les efforts déjà réalisés
Le gaspillage alimentaire n’est pas un concept neuf pour Delhaize Belgique. Au
contraire, cette question est intégrée dans la stratégie à long terme : à l’horizon
2020, le Groupe Delhaize veut être « Supergood », comme en témoigne le
passage suivant :
« Supergood means a market filled with good products, a place where what is good
for the bottom line goes hand-‐in-‐hand with what is good for the community, our
associates and the planet. »
Bref, supergood signifie que l’aspect social et environnemental est devenu aussi
important que l’aspect commercial et financier. Delhaize ambitionne d’être le
leader en matière de durabilité dans tous ses segments de marché. ("[Our
Strategy]", n.d.)
Les trois mots clés suivants résument bien la stratégie du groupe : Win -‐ Lead -‐
Everyday.
Le problème du gaspillage fait partie du pilier « Lead » et est exprimé dans le
concept Zero Waste. Dans le paragraphe suivant, nous expliquerons plus en
détail le projet Zero Waste.
2.3.1 Zero waste
23
Le Groupe Delhaize est bien conscient du gaspillage généré par les opérations
quotidiennes et du coût y afférent. C’est la raison pour laquelle le groupe doit
aspirer au « gaspillage zéro » s’il veut devenir Supergood. Au lieu de jeter des
produits usés, ceux-‐ci sont transformés en matières premières pour d’autres
processus. Il s’agit des aliments, mais aussi des emballages comme le plastique, le
carton ou l’énergie.
Le Groupe Delhaize a rédigé 3 priorités, assorties à chaque fois d’une date butoir.
(Martens, J. & Verbeke, K. Communication personnelle, le 15 juin 2012)
2015 L’intégralité du gaspillage généré par les opérations sera réutilisé,
recyclé ou transformé. Il s’agit ici d’un contrôle direct.
2020 Delhaize veut exercer une influence sur ses fournisseurs de telle
sorte qu’ils évitent et réduisent le gaspillage alimentaire eux
aussi.
Delhaize va éduquer et inciter ses clients à créer leur propre
ménage « Zero waste ».
La première priorité réside donc dans les opérations de Delhaize même. Voilà
pourquoi en 2012 le Zero Waste Working Group a été fondé, un groupe de travail
qui a pour but de diminuer le gaspillage venant des opérations du Groupe
Delhaize.
Il existe 3 facteurs importants sur lesquels le supermarché peut exercer une
influence : les
fournisseurs, les
clients et le Groupe
Delhaize même.
Pour atteindre le
Zero Waste, cinq
actions sont primordiales : éviter, réduire, réutiliser, recycler et transformer.
24
Delhaize n’a pas encore atteint les objectifs pour 2015, mais elle est déjà sur la
bonne voie. Voilà ce qui a déjà été réalisé ( "[Entreprendre de manière durable
avec des matières premières saines]", n.d.) :
Delhaize est partenaire des banques alimentaires. Lorsque les supermarchés se
retrouvent avec des excédents ou avec des produits qui ne restent frais que
pendant une période limitée, ils les offrent aux banques alimentaires. En
2010, 153 tonnes de nourriture ont été données aux banques
alimentaires.
Les aliments qui n’atteignent pas les banques alimentaires et qu’on considère
donc comme des déchets, sont utilisés dans les installations de biométhanisation
pour créer ainsi du biogaz.
Le Groupe Delhaize s’est engagé avec d’autres entreprises européennes à
respecter le REAP (Retailers’ Environmental Action Programme). Jusque fin
2014, deux campagnes de conscientisation seront créées afin d’aider à changer le
comportement des clients envers la consommation et le gaspillage des aliments.
Le premier pas a été franchi lors de la publication dans le magazine Delhaize
d’un article qui reprenait des astuces pour réduire le gaspillage des clients.
En outre, le site web de Delhaize Belgique a publié des informations sur la
conservation des aliments dans un réfrigérateur. ("Sustainability Progress
Report Delhaize Group, 2012)
25
3. RECHERCHE
3.1 Question de recherche et méthodologie A l'aide d'une recherche empirique, nous tentons à trouver la réponse à la
question de recherche suivante:
« Comment Delhaize Belgique peut-‐elle inciter ses clients à réduire leur
gaspillage alimentaire? »
Pour parvenir à nos fins, il nous a semblé intéressant de mener une enquête
auprès des clients de Delhaize. L'enquête (voir annexe 7.3) a été complétée par
667 participants, ventilés comme suit : 241 issus de Wallonie et 426 de Flandre.
Il importe également de souligner la parité hommes-‐femmes : 355 femmes ont
participé à l'enquête, contre 312 hommes.
Étant donné que Delhaize Belgique fait partie de Delhaize Groupe et que la
société possède dès lors d’importants moyens pour sonder le marché, j’ai pu, en
tant que stagiaire, me baser sur leur propre panel. Nous disposions donc de leur
base de données comprenant les clients qui participent souvent aux enquêtes.
L’enquête se composait de 14 questions, dont 4 ouvertes. Les participants
pouvaient répondre à toutes les questions en ligne. Celles-‐ci portaient
notamment sur le comportement des clients en matière de gaspillage
alimentaire. Dans quelle mesure gaspillent-‐ils de la nourriture et comment
426
241
312 355
26
pourraient-‐ils lutter contre ce problème ? À cet égard, nous donnions des
exemples de mesures que Delhaize pourrait prendre et demandions leur avis.
Les résultats de l'enquête ont été analysés avec SPSS.3 À l'aide des tableaux de
fréquence, nous avons recherché les réponses les plus plébiscitées par les
participants. De plus, dans le cadre de cette étude, il est pertinent de savoir s'il
existe un lien entre les réponses et le sexe des personnes sondées ou leur langue
maternelle. Voilà pourquoi nous avons utilisé les tableaux de contingence. Un
test du chi2 nous a permis de voir si les groupes de participants affichaient de
grandes différences.
Le prochain chapitre aura trait au résultat de l’enquête, qui nous permettra
ensuite de formuler des recommandations à l’attention de Delhaize.
3 SPSS (Statistical Package for the Social Sciences) est un logiciel utilisé pour l'analyse statistique
27
3.2 Analyse Ce chapitre analysera séparément les réponses à chaque question. Pour obtenir
une image plus détaillée, nous avons organisé les pourcentages en tableau. Les
résultats les plus étonnants font l'objet d’un commentaire. Pour les résultats plus
détaillés, veuillez voir les tableaux SPSS qui se trouvent en annexe.
Question 1: Dans quelle mesure tenez-‐vous compte de la date de
péremption sur les produits alimentaires ?
La majorité des participants déclarent tenir souvent (35,1%) ou toujours
(51,6%) compte de la date de péremption. Presque personne (0,3%) n'en tient
jamais compte.
Jamais Rarement Parfois Souvent Toujours
0,3% 3,3% 9,7% 35,1% 51,6%
Le test du chi2 indique qu’il n’y a pas d'écarts significatifs entre les groupes,
notamment entre la réponse des hommes et des femmes. On ne remarque
également aucune différence majeure entre les francophones et les
néerlandophones.
Question 2: Que faites-‐vous avec les restes alimentaires ?
Seulement 14 % des interrogés jettent fréquemment les restes à la poubelle,
tandis que 25,6 % le font parfois. Dans 1 % des cas, les restes passent
directement par la case « poubelle ». La majorité des participants les réutilisent
souvent (48 %) ou de temps en temps (30 %) pour préparer un autre repas. Il est
en revanche frappant de constater que plus de la moitié (53 %) des participants
ne convertissent jamais leurs déchets alimentaires en compost. Dans la même
lignée, 46 % déclarent ne jamais nourrir les animaux avec les restes. Toutefois,
ceux-‐ci sont parfois (36 %), voire souvent (30 %) congelés.
28
Jamais Rarement Parfois Souvent Toujours
Mettre à la poubelle
25% 34,3% 25,6% 13,9% 1%
Manger ou préparer dans un repas
3,9% 8,1% 30,7% 48,4% 8,8%
Convertir en compost
52,8% 10% 14,8% 15,7% 6,6%
Nourrir les animaux
46% 11,8% 18,6% 17,4% 6,1%
Congeler 17,2% 13,5% 36,6% 29,8% 2,8%
Cette question a généré des réponses très différentes entre les deux groupes
linguistiques. En effet, il s’avère que les néerlandophones jettent moins souvent
leurs restes : 28,5 % déclarent ne jamais le faire, contre 19,5 % des
francophones. En outre, seulement 12 % des Flamands jettent régulièrement
leurs restes, alors que ce pourcentage se monte à 17,4 % chez les Wallons. Ceux-‐
ci transforment également moins leurs déchets en compost : 60,2% des
francophones déclarent ne jamais le faire, tandis que 13,3 % compostent
fréquemment leurs déchets. Chez les Flamands, ces chiffres s’élèvent
respectivement à 48,6 % et à 17,1 %.
En revanche, nous n’avons remarqué aucun écart significatif entre les groupes
linguistiques et le sexe.
Question 3: Avez-‐vous d'autres suggestions par rapport aux restes
alimentaires ?
225 personnes sondées ont avancé des suggestions. Néanmoins, de nombreuses
propositions étaient déjà évoquées dans l’enquête ou bien n'avaient qu'un
29
rapport vague ou inexistant avec le gaspillage alimentaire. Nous avons donc
organisé les réponses pertinentes en catégories.
Comme on peut le constater dans le tableau ci-‐dessous, beaucoup de participants
proposent de manger les restes ultérieurement ou de les utiliser pour préparer
un autre repas. Ils sont d’ailleurs nombreux à parler de « soirée restes ». En
outre, un conseil récurrent est de mieux calculer les quantités et donc de ne pas
préparer plus qu’il ne faut. À cet égard, les participants pointent souvent du doigt
les conditionnements trop grands dans les supermarchés. Ils sont d’avis que les
supermarchés devraient proposer de plus petits emballages.
Manger les restes 88*
Nourrir les animaux 10*
Donner à la famille, aux amis/voisins
26*
Ne pas préparer plus qu’il ne faut 25*
Les supermarchés doivent proposer des conditionnements plus petits
13*
* Remarque : sur la base des 225 participants qui ont avancé des propositions.
Quelques participants ont formulé des suggestions étonnantes qu’il nous a paru
intéressant de mettre en avant. Ainsi, quelqu’un a proposé que des
supermarchés comme Delhaize offrent des poules à leurs clients. En effet, selon
lui, la ville de Liège a mis en place cette solution pour les particuliers et celle-‐ci
s’avère efficace contre le gaspillage alimentaire.
« Élever des poules, cela permet de ne rien gaspiller et d'avoir de bons œufs frais en
plus. La solution de Liège qui distribue des poules aux particuliers pour faire
baisser le poids des poubelles est une bonne idée. » (participant anonyme)
Un autre client critique les trop grands conditionnements dans lesquels sont
vendus certains produits. Il propose donc de retourner à l’ancien système, où
tout était vendu en vrac.
30
« Souvent les parts préemballées sont trop grandes ou trop petites, ce qui génère
des restes et trop de déchets d'emballage. Pourquoi ne pas revenir à l'ancien
système de marchandises pesées à la demande ? » (participant anonyme)
Étant donné qu’il s’agissait d’une question ouverte, nous n’avons pas pu
identifier de quelconques écarts, que ce soit entre hommes et femmes ou entre
Flamands et Wallons.
Question 4: Dans quelle mesure ne consommez-‐vous plus de produits
alimentaires parce qu'ils sont périmés ou parce que vous ne souhaitez plus
les manger ?
Environ 1/5 des participants déclarent ne jamais jeter de restes. 1/4 le font
chaque année, 16,2 % chaque semaine et 0,9 % le font quotidiennement.
Jamais Chaque année
Chaque mois Chaque semaine
Chaque jour
19% 24,7% 39,1% 16,2% 0,9%
Le test du chi2 a démontré qu’il n’y avait pas d’écarts significatifs entre les
groupes linguistiques ni entre les sexes.
Question 5: Quand vous achetez une promotion 2+1 dans le rayon des
produits frais, consommez-‐vous les trois produits ?
Cette promotion est pertinente, étant donné qu'environ 52 % des personnes
interrogées déclarent toujours consommer le troisième produit et que 33 % le
consomment souvent.
Jamais Rarement Parfois Souvent Toujours
1,8% 4,6% 9,1% 32,8% 51,6%
À nouveau, on ne constate aucun écart significatif.
31
Question 6: Supposons : vous achetez une promotion 2+1 dans le rayon des
produits frais et vous avez l'option de récupérer ce produit plus tard au
lieu de l'emporter immédiatement. Cette offre vous intéresserait-‐elle ?
Plus de la moitié estiment la proposition intéressante (38,7 %) ou très
intéressante (25,6 %), alors qu’environ 1/5 des participants ne la trouvent pas
(14,4 %), voire pas du tout intéressante (5,8 %).
Que ce soit au sein des groupes linguistiques ou des sexes, les avis sur la question
ne divergent pas outre mesure.
Question 7: « À consommer avant » et « à consommer de préférence
jusqu'au » réfèrent aux deux étiquettes qui sont souvent imprimées sur
l'emballage des produits alimentaires. D'après vous, que signifie chaque
étiquette ? Veuillez choisir la réponse qui vous semble la plus correcte
pour ces deux affirmations.
Étant donné que cette question diffère quelque peu des autres, puisqu’une seule
réponse est correcte, nous allons d‘abord fournir la bonne signification de ces
recommandations. ( "Global food losses and food waste", 2011)
« À consommer de préférence jusqu’au » signifie que les produits qui ont passé la
date indiquée sont toujours propres à la consommation, mais ont perdu en
qualité. L’odeur, la couleur ou le goût du produit pourrait être altéré, mais celui-‐
ci peut encore être consommé.
« À consommer avant » signifie qu'il est fortement déconseillé de consommer les
produits qui ont passé la date indiquée car les risques d’intoxication sont élevés.
Dans ce cas, il est donc recommandé de jeter ces produits immédiatement. En
règle générale, il s’agit de légumes prédécoupés, de viande et de poisson frais.
Pas du tout intéressant
Pas intéressant
Neutre Intéressant Très intéressant
5,8% 14,4% 15,4% 38,7% 25,6%
32
Les participants avaient le choix entre trois définitions et devaient désigner celle
qui, selon eux, correspondait à la réalité. Puisqu’il n’y a que deux mentions, l’une
des propositions était par conséquent totalement erronée.
Les résultats corroborent ce qui ressort de la littérature : très peu de personnes
connaissent la différence entre ces deux recommandations. Moins de la moitié
(40,8 %) des 667 participants connaissaient la bonne définition de « À
consommer de préférence jusqu’au ». 35,5 % ont confondu avec la définition de
« À consommer avant », tandis que les autres ne savaient pas (7,6 %) ou
pensaient que la définition ne correspondait à aucune des deux mentions (16 %).
L’on constate à peu près les mêmes résultats pour « À consommer avant ». Un
peu moins de la moitié des personnes interrogées (43,8 %) ont donné la bonne
réponse. 30 % ont confondu avec « À consommer de préférence jusqu’au » et
15,6 % pensaient qu’il s’agissait de la définition erronée. 10,6 % ont avoué ne pas
savoir.
La définition erronée était formulée comme suit : « Après l'expiration de cette
date, on peut encore consommer le produit à condition qu'on l'ait conservé au
réfrigérateur. Sinon, vous courez le risque d'une intoxication alimentaire. » Plus
de la moitié des participants pensaient que cette définition se rapportait à l’une
des deux mentions. À peine 26,2 % savaient qu'il s'agissait d'une mauvaise
description, tandis que 9,6 % ont déclaré ne pas savoir.
Correcte Incorrecte
À consommer avant 43,8% 56,3%
À consommer de
préférence jusqu'au
40,8% 59,2%
Le test du chi2 a révélé des écarts significatifs entre les deux groupes
linguistiques. 57,3 % des Flamands connaissaient la définition de « À consommer
de préférence jusqu’au », contre seulement 11,6 % des Wallons. On observe la
même tendance pour l'autre mention : tandis que 60,8 % des néerlandophones
33
ont trouvé la bonne réponse, seulement 13,7 % des francophones connaissaient
la bonne définition. L’on n’a remarqué aucune différence significative entre les
sexes.
Question 8: Souvent, une réduction est accordée lorsqu'un produit
approche de la date de péremption. Faites-‐vous usage de cette offre ?
Apparemment, ce type de promotions ne rencontre pas un franc succès auprès
des participants. Plus de 3/4 d'entre eux (77,1 %) ont déclaré ne pas en profiter.
Autrement dit, seule une minorité des clients (22,9 %) répondent favorablement
à cette promotion.
Aucune différence significative n’a été constatée.
Question 9: Pourquoi ne faites-‐vous pas usage de la réduction accordée
lorsqu'un produit approche de la date de péremption ?
Dans le cadre de cette enquête, il nous semblait important de savoir pourquoi les
clients qui avaient répondu négativement à la dernière question n’étaient pas
intéressés par ces promotions. La raison principale (dans 66,7 % des cas) qu'ils
ont invoquée est qu’ils préféraient acheter des produits qu’ils pouvaient
conserver plus longtemps. 1/4 (24,2 %) se méfiait de la qualité du produit,
tandis que quelques participants (6,5 %) ont déclaré que ces promotions ne les
attiraient pas. Quatre personnes sondées ont fourni une raison dans la catégorie
« Autres », alors que cette raison correspondait en fait à l'une des trois catégories
susmentionnées.
Étant donné qu’il s’agissait d’une question ouverte, nous n'avons observé aucun
écart significatif entre les différents groupes.
Question 10: Comment modifieriez-‐vous votre comportement/votre
comportement d'achat pour diminuer le gaspillage alimentaire ?
Les participants avaient le choix entre plusieurs idées. Ils devaient indiquer dans
quelle mesure ces idées leur semblaient intéressantes.
34
ü Établir une liste de courses : plus de 3/4 des participants établiraient
une liste de courses si celle-‐ci leur permettait de lutter contre le
gaspillage alimentaire. 40,9 % ont en effet qualifié cette idée de très
intéressante, tandis que 42,6 % la trouvaient intéressante. Seulement
2,1 % n’ont pas du tout été séduits par cette idée.
ü Faire ses courses en ligne : cette proposition rencontre moins de succès.
La plupart des personnes interrogées n’y croient pas (32,4 % la qualifient
de pas intéressante et 24,7 % de pas du tout intéressante). 12,4 % la
trouvent intéressante et seulement 2,8 % jugent l’idée très intéressante.
ü Faire ses courses plusieurs fois par semaine au lieu d’une seule fois :
cette proposition a plu aux participants, puisque la moitié d’entre eux
l’ont jugée intéressante (40,8 %), voire très intéressante (9,9 %). 32,3 %
préfèrent continuer à faire leurs courses une seule fois par semaine. Ce
sujet a été abordé à plusieurs reprises dans la question ouverte : quelques
personnes sondées ont déclaré qu'il leur était impossible d'aller faire les
courses plusieurs fois par semaine en raison d’un manque de temps ou de
la distance qui les sépare du supermarché.
ü Profiter des réductions sur les produits dont la date de péremption
approche : pour ce point, les résultats sont plutôt étonnants. Environ la
moitié (47,7%) des personnes interrogées ont jugé cette proposition
intéressante, et 16,6 % la trouvaient même très intéressante. En
revanche, 10,8 % et 7,8 % l’ont estimée respectivement pas intéressante
et pas du tout intéressante. Si l’on compare ces données aux résultats de
la question 8, l’on constate que les réponses sont totalement
contradictoires. En effet, à cette question, 77,1 % des participants avaient
déclaré ne pas profiter de cette promotion car ils préféraient acheter des
produits qu’ils pouvaient conserver plus longtemps.
ü Congeler davantage : environ la moitié des participants pourraient
envisager de congeler davantage (47,4 %). Il est par ailleurs étonnant de
constater que pas mal de personnes sondées sont sans avis (27,6 %).
11,5 % ne trouvaient pas l'idée intéressante, et ils étaient 3,4 % à la juger
pas du tout intéressante.
35
ü Introduire une « journée des restes » : plus de la moitié ont déclaré
vouloir introduire une journée des restes pour réduire le gaspillage
(52,7 %), tandis qu’1/5 estimaient l'idée pas intéressante (13,2 %), voire
pas du tout intéressante (7,9 %).
Nous n’avons observé un écart significatif que pour la proposition de la
congélation : alors que 69,7 % des francophones déclarent vouloir congeler
davantage, ils ne sont que 50,5 % du côté néerlandophone à leur emboîter le pas.
Question 11: Auriez-‐vous des suggestions pour diminuer le gaspillage ?
264 participants ont répondu à cette question ouverte. Parmi les réponses, on
retrouve de nombreuses propositions déjà mentionnées dans l’enquête ou dans les
autres questions ouvertes. Nous avons donc organisé ces réponses en catégories, à
l’instar de la question 2.
« Il faut préparer des portions normales afin de ne pas générer trop de restes. Après
un certain temps, l’on connaît relativement bien la quantité que chaque personne
consomme. » (participant anonyme)
115 personnes sondées ont tout simplement suggéré de mieux calculer les
quantités, afin d’éviter les restes. Comme le dit très bien le client cité ci-‐dessus :
après un certain temps, l’on connaît généralement la quantité que chaque personne
mange.
Les trop grands conditionnements sont également souvent mis en cause. Il n’est pas
rare que des personnes isolées ou de petits ménages doivent acheter plus que ce
qu’ils ne consomment réellement parce que les supermarchés ne proposent pas de
plus petites quantités.
« Il faut prévoir certains produits à l’unité pour les personnes seules afin d'éviter des
achats non nécessaires. » (participant anonyme)
36
Par ailleurs, certains clients dénoncent les promotions 2+1 souvent appliquées par
les supermarchés. Ils pensent que cette pratique pousse au gaspillage, comme
l’illustre la citation suivante :
« Il ne faut plus offrir un produit supplémentaire, mais plutôt accorder la réduction
sur le premier produit. Les promotions de type 2+1 entraînent du gaspillage, surtout
auprès des personnes isolées et des petites familles. » -‐ participant anonyme
D’autres personnes interrogées ont proposé de réutiliser les restes, de les congeler
ou de les donner à la famille/des amis. Une fois encore, certains ont avancé des
propositions plus spéciales ou originales, qui s'avèrent néanmoins pertinentes dans
le cadre de cette enquête. Par exemple, un participant souhaite que les recettes
proposent d’autres façons de cuisiner les ingrédients, de manière à ce que ceux-‐ci ne
soient pas gaspillés après le repas. Un autre client pense qu'on devrait transformer
les restes en énergie. Enfin, trois personnes pensent qu'il faut acheter davantage de
produits de saison.
Mieux calculer les quantités 115*
Vendre de plus petits conditionnements 64*
Supprimer les promotions 2+1 10*
Congeler 10*
Réutiliser 40*
Acheter des produits de saison 3*
Donner à la famille/aux amis 4*
Transformer en énergie 1*
Autres** 17*
* Remarque: sur la base de 264 participants qui ont avancé des propositions **Propositions qui ne cadrent pas avec l'objectif de cette enquête, comme des clients qui se plaignent du service d'un certain Delhaize.
37
Question 12: Afin d'atteindre chaque client, il est important de mettre sur pied des
actions spécifiques dans chaque supermarché. Lesquelles des actions reprises dans
la liste ci-‐dessous vous intéressent le plus ?
ü Un « maître composteur » s'installe une fois par mois au supermarché pour
informer les clients de la façon dont il faut composter ses déchets. Parmi
tous les participants, seuls quelques-‐uns se sont montrés enthousiastes à
cette idée. 18,1 % la trouvent intéressante et 3,4 % très intéressante. Environ
la moitié des personnes sondées ne sont pas (24 %) voire pas du tout (26,8 %)
intéressées par cette proposition. Les 27,6 % restants sont sans avis.
ü Un magazine mensuel avec des recettes pour des repas préparés à base de
restes alimentaires. Cette idée intéresse plus de la moitié des personnes
interrogées (60,4%). Une minorité seulement n’adhère pas à la proposition :
9,7 % ne la jugent pas intéressante et 6,9 % pas du tout intéressante.
ü Une étiquette claire sur l'emballage de chaque produit « Conserve-‐moi
ici : » p.ex. au réfrigérateur. Une mention claire indiquant l’endroit de
conservation des aliments enthousiasme une très large majorité des clients :
55 % se disent intéressés et 30,4 % très intéressés. 10,3 % sont sans avis et
seulement 1,8 % des personnes sondées ne l’estiment pas du tout
intéressante.
ü Un guide Delhaize de conseils, trucs et techniques pour conserver les
produits alimentaires. Près de 3/4 des participants (71,5 %) se montrent
favorables à l'élaboration d’un guide, tandis que 7,1 % n’estiment pas l'idée
intéressante. Les 21,3 % restants sont sans avis.
ü Un chef en magasin prépare des repas à base de restes alimentaires. Cette
proposition a été moins bien accueillie que la précédente, puisque seulement
4,6 % la jugent très intéressante, et 27,7 % simplement intéressante. 36,9 %
n’ont pas d’avis sur la question, et plus du quart des participants (30,7 %) ne
sont pas intéressés par l’idée.
ü Un « planificateur de repas » à l'achat de certains produits. Il s'agit d'un
planificateur qui permet de calculer la portion exacte dont on a besoin quand
on cuisine. Plus de la moitié des personnes interrogées qualifient cette idée
38
d’intéressante (43,5 %) ou de très intéressante (16,6 %). Près d’1/4 des
participants ne se sont pas prononcés (23,1 %), alors que 11,4 % et 5,4 % ne
se disent respectivement pas, voire pas du tout intéressés.
ü Des sacs isothermes à l'achat de produits surgelés. La majeure partie des
personnes sondées (71,6 %) sont favorables à l’idée d’un sac isotherme à
l’achat de produits surgelés. Seulement 10,9 % sont contre, tandis que 17,4 %
n’ont pas exprimé leur avis.
ü Conseils, trucs et techniques sur le site web de Delhaize. Les réponses à
cette question prouvent que de nombreuses personnes vivent à l’ère du
numérique. 14,5 % ont déclaré être très intéressées et près de la moitié
(48,8 %) se montrent simplement intéressées. Pour 6,9 % et 5,2 % des
personnes interrogées, l'idée n'est respectivement pas ou pas du tout
intéressante. Un quart des participants (24,9 %) sont sans avis.
Question 13: Auriez-‐vous des suggestions pour des actions concrètes que les
supermarchés peuvent mettre en place?
135 clients ont répondu à cette question ouverte. Parmi les réponses, l’on retrouve
de nombreuses propositions déjà mentionnées dans l’étude. C’est pourquoi nous les
avons organisées en catégories et commentons uniquement les suggestions les plus
originales.
La proposition qui revient le plus souvent est la possibilité d’acheter de plus petits
conditionnements. De nombreux clients pensent en effet que les supermarchés
devraient trouver une solution à cet égard. En outre, plusieurs personnes sont
convaincues qu’une meilleure visibilité de la date de péremption contribuerait
indubitablement à réduire le gaspillage alimentaire.
D’autres suggèrent que les supermarchés mettent à disposition des recettes à base
de restes. 13 participants pensent que les supermarchés pourraient stimuler la
réduction du gaspillage alimentaire en lançant des campagnes de sensibilisation. Les
clients n'auraient en effet pas suffisamment de connaissances en la matière, et les
supermarchés pourraient dès lors pallier ces lacunes. Une autre proposition qui n’a
39
pas encore été abordée est la suppression du self-‐service. Dans le cas des fruits et
des légumes, cette mesure réduirait le nombre de produits jetés parce qu'ils ont été
endommagés. Compostage dans les supermarchés, dons aux banques alimentaires,
diminution des prix : voilà autant d'autres propositions, plus ou moins pertinentes.
Ci-‐dessous, nous les énumérons une nouvelle fois :
Proposer de plus petits conditionnements
21*
Lancer des campagnes de sensibilisation 13*
Suggérer des recettes à base de restes 10*
Augmenter la visibilité de la date de péremption
8*
Fournir des astuces pour la congélation 2*
Accorder des promotions pour les produits dont la date de péremption approche
5*
Composter les déchets dans le supermarché
2*
Supprimer les promotions 2+1 3*
Diminuer les prix 3*
Donner aux banques alimentaires 7*
Installer un cuisinier dans le magasin 6*
Offrir un sac isotherme à l’achat de produits congelés
4*
Commander en ligne 2*
* Remarque: sur la base de 86 participants qui ont avancé des propositions
Question 14: Auriez-‐vous encore des remarques ou suggestions autour du
thème du gaspillage alimentaire ?
40
Les remarques formulées dans cette question se rapprochent fortement de celles
abordées dans les autres questions. Pour éviter toute répétition, nous irons donc
à l’essentiel.
185 participants ont répondu à cette question ouverte. Cependant, il est frappant
de constater que nombre d’entre eux ont utilisé ce canal pour s’adresser
directement à Delhaize. Par exemple, certains clients ont exprimé leur
frustration à l’égard du supermarché. En outre, il n'est pas rare que leurs
réponses n'aient aucun lien avec la question. Leur apport n'est donc d'aucune
utilité dans le cadre de cette étude.
Les participants n’ayant pas répondu à côté de la question ont souvent formulé
des propositions qui avaient déjà été abordées : il faut acheter de plus petites
quantités pour ne pas générer trop de restes, les supermarchés peuvent donner
leurs restes aux banques alimentaires, ils doivent lancer des campagnes de
sensibilisation ou proposer de plus petits conditionnements.
Trois suggestions se sont toutefois démarquées. Par exemple, un client propose
de développer une application fournissant des trucs et astuces. Étant donné la
popularité croissante des smartphones, cette solution n'est pas dénuée d'intérêt.
Un autre participant suggère de supprimer la recommandation « À consommer
de préférence jusqu’au », vu qu’on peut toujours consommer le produit. Cela
pousserait moins les gens à jeter ces produits. Enfin, quelqu’un pense qu'il faut
réintroduire une taxe sur les déchets alimentaires.
41
3.3 Conclusion
Les paragraphes précédents présentaient beaucoup de chiffres et de données.
Cette conclusion vise à mettre l’accent sur certains résultats en particulier.
Concernant la fréquence à laquelle les clients jettent des restes, seulement 1/5
ont répondu qu’ils ne le faisaient jamais. 40 % en jettent tous les mois, et
seulement 0,9 % le font quotidiennement.
Une question ouverte a mis en évidence le fait que les clients étaient convaincus
qu’ils pourraient réduire leurs déchets alimentaires s’ils pouvaient acheter de
plus petits conditionnements. Ils se sont également montrés enthousiastes à
l’idée de pouvoir venir chercher le troisième produit ultérieurement lorsque le
supermarché offrait des promotions 2+1.
Notre étude a également révélé que trop peu de clients connaissaient la
signification des recommandations de conservation. Ainsi, seulement 40,8 % des
interrogés ont donné la bonne réponse pour « À consommer de préférence
jusqu’au » et ils sont 43,8 % à savoir ce que « À consommer avant » signifie.
Chaque année, des milliers de kilos de nourriture sont gaspillés en raison de la
mauvaise connaissance de ces recommandations. En effet, les produits affichant
la mention « À consommer de préférence jusqu’au » ne peuvent pas pourrir et ne
comportent donc pas de risques en cas de consommation. Néanmoins, nombre
de personnes jettent ces produits lorsque la date indiquée est dépassée.
Il est étonnant de constater à quel point les clients ne recourent pas au
compostage des déchets. Plus de la moitié des participants (52,8%) ont déclaré
ne jamais transformer leurs restes en compost et seulement 22,3 % le font
souvent ou toujours. Ce point a en outre révélé d’importants écarts entre
Flamands et Wallons. En effet, 60,2 % des francophones ne compostent jamais
leurs déchets, contre 48,6 % chez les néerlandophones.
Enfin, lorsqu'on demande aux participants comment ils pourraient adapter leur
comportement (d'achat) pour lutter contre le gaspillage alimentaire, ils
répondent majoritairement qu'ils devraient dresser une liste de courses. 83,5 %
trouvaient cette idée intéressante, voire très intéressante.
42
4. RECOMMENDATIONS
Ce mémoire a pour objectif de mettre en évidence les actions que Delhaize
pourrait entreprendre afin de stimuler ses clients à réduire au maximum le
gaspillage alimentaire. Les enquêtes réalisées à cet effet auprès de 667 clients
Delhaize nous permettent d’obtenir une idée précise des mesures qu’ils sont
susceptibles d’appliquer. Dans les paragraphes suivants, nous avons formulé
plusieurs recommandations concrètes sur la base des résultats de l'enquête.
4.1 Des recommandations de conservation plus claires
Il ressort de notre enquête que peu de personnes connaissent la signification des
deux mentions les plus utilisées. En effet, moins de la moitié pouvaient donner la
définition correcte des recommandations « À consommer de préférence
jusqu’au » et « À consommer avant le ».
Comme dit précédemment, la mention « À consommer de préférence jusqu'au »
s'applique à des produits qui ne périment pas. Ceux-‐ci conservent une qualité
optimale jusqu'à la date indiquée, après quoi des altérations de goût peuvent
apparaître. Toutefois, celles-‐ci n'affectent nullement la santé du consommateur.
Les supermarchés pourraient d’ailleurs continuer à vendre ces produits après la
date indiquée, mais cela ne servirait à rien car les clients ne prennent pas le
risque d’acheter de tels produits. Ce système entraîne des conséquences non
négligeables, puisque de nombreuses personnes jettent les produits dont la date
indiquée après la mention « À consommer de préférence jusqu’au » est dépassée.
Pour lutter contre ce problème, nous avons analysé la stratégie mise en place
dans d’autres pays. Ainsi, les États-‐Unis ne connaissent que la mention « À
consommer avant le », appliquée sur les produits frais. Toutes les autres denrées
alimentaires non périssables, telles que les boissons rafraîchissantes, les
aliments secs, la nourriture en conserve, etc. ne mentionnent que la date de
production. Chacun est donc libre de juger si le produit est encore propre à la
consommation. Qui plus est, tout le monde peut, grâce à ses sens, constater si un
produit ne peut plus être consommé. Il est en effet logique de ne pas manger des
biscuits sur lesquels de la moisissure est apparue.
43
En Grande-‐Bretagne, la recommandation « À consommer de préférence
jusqu'au » a été supprimée car elle entraînait chaque année le gaspillage de
millions de tonnes de denrées parfaitement consommables, dont les paquets
n'avaient souvent même pas été ouverts. Dorénavant, les producteurs sont
obligés de mentionner certaines informations importantes sur les risques
sanitaires du produit si celui-‐ci est conservé pendant une longue période.
(Hennessy, P., 2011)
La mise en œuvre de tels systèmes en Belgique contribuerait sans aucun doute à
lutter contre le gaspillage alimentaire. Toutefois, Delhaize Belgique n’a aucune
influence à cet égard, étant donné que la décision revient au gouvernement. Qui
plus est, il n’est pas sûr que les supermarchés se réjouissent de telles mesures, car
celles-‐ci entraîneraient une diminution des ventes. Il s’agit toutefois d’un facteur à
prendre en compte, mais cela relève de la politique en matière de responsabilité
sociale.
Néanmoins, nous pouvons formuler quelques recommandations à l’égard de
Delhaize Belgique. Par exemple, chaque produit pourrait être flanqué d'une
étiquette standard grand format. Dans une question ouverte, plusieurs clients
dénonçaient le fait qu’ils devaient trop chercher avant de trouver la date de
péremption, et que celle-‐ci était parfois illisible.
Une étiquette standard qui mentionne la date à laquelle le produit périme (« À
consommer avant le ») ou perd en qualité (« À consommer de préférence
jusqu’au ») constituerait déjà un pas dans la bonne direction. Nous conseillerions en
outre d'y placer une courte explication des deux mentions. Ci-‐dessous, nous avons
d'ailleurs élaboré un exemple d'étiquette.
44
L’on pourrait également y ajouter le meilleur endroit de conservation pour le
produit. Cette proposition avait en effet suscité l’enthousiasme de pas mal de
participants à l’enquête (85,4 %).
Par ailleurs, il nous semble intéressant d’accorder plus d’attention à ce sujet dans le
magazine Delhaize. Lorsque nous avons demandé aux clients s’ils avaient des
propositions à l'attention de Delhaize, une dizaine d’entre eux ont répondu que
l’entreprise devrait mettre davantage l’accent sur ce problème dans sa
communication.
4.2 Recettes à base de restes
Notre enquête a révélé que la majorité des participants (60,4 %) seraient
intéressés par des recettes à base de restes. La plupart des personnes sondées
ont également déclaré qu'elles utilisaient toujours (57,2 %) ou souvent (30,7 %)
des restes pour cuisiner de nouveaux plats ou qu'elles les mangeaient
ultérieurement.
La recommandation que nous pourrions donc adresser à Delhaize Belgique
serait tout simplement de créer une nouvelle rubrique dans leur magazine, où la
chaîne de supermarchés proposerait des recettes à base de restes. Cette rubrique
pourrait par exemple s’intituler « Je jette pas, j’en fais un repas ! ».
L’on pourrait par ailleurs approfondir cette idée en l’étendant aux smartphones.
Une enquête a révélé que plus d’1/4 des Belges possèdent un smartphone et que
A consommer avant* 28/08/2013
*Attention! Ne consommez plus ce produit une fois que la date a expirée! Les risques d'intoxication sont élevés,.
Conserve-‐moi ici:
En bas,
au fond
45
la moitié d’entre eux l'utilisent quotidiennement pour surfer sur Internet.4 Il
ressort également de cette enquête que l’utilisateur belge possède en moyenne
24 applications sur son smartphone.
Il nous paraît dès lors intéressant que Delhaize Belgique développe une
application aidant le consommateur à gaspiller moins de nourriture. Les images
ci-‐dessous illustrent notre vision de l’application.
Voilà une proposition pour la page d'accueil.
4 Provient d'une enquête mondiale réalisée en mai et juin 2012 par IAB Belgium et Insites Consulting. 7827 internautes issus de 19 pays différents y ont participé)
Je je!e pas, j'en fais un repas!
46
Les clients peuvent indiquer les restes dont ils disposent.
Ensuite, l’application propose quelques
recettes sur la base de ces ingrédients.
Il va de soi que les possibilités de cette
application sont énormes. Elle pourrait donc
également fournir des astuces de
conservation, des renseignements sur les
dates de péremption ou des informations sur
le gaspillage alimentaire.
47
On peut même y ajouter l'option de registrer par
Facebook, Twitter ou un autre medium social.
Une telle sorte d'application existe déjà au Royaume-‐Uni ("[The new
LoveFoodHateWaste App!]", n.d.). Cette application permet aux utilisateurs
d'envoyer des recettes à base de restes et dispose de planificateurs qui aident les
consommateurs à préparer la bonne quantité de nourriture. L'application ne
dispose toutefois pas d'une fonction qui génère des recettes à base des
ingrédients indiqués. En plus, cette application est seulement disponible en
Anglais. En Belgique, Delhaize pourrait être pionnier, car une telle application
n'existe pas.
Sign in with:
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Password:
48
4.3 Proposer de plus petits conditionnements
L’enquête contenait 4 questions ouvertes, qui demandaient aux personnes
sondées d’avancer des suggestions autour du thème du gaspillage alimentaire.
De cette manière, nous voulions voir si elles pouvaient proposer des idées afin
que tant les magasins qu’elles-‐mêmes puissent lutter contre le gaspillage. 105
participants ont fait remarquer que les magasins devaient proposer de plus
petits conditionnements. Comme l’illustrent les citations suivantes, les clients
sont convaincus qu’ils gaspilleraient moins s’ils pouvaient acheter une quantité
qui corresponde réellement à leurs besoins.
« Certains produits sont vendus en trop grande quantité pour une personne seule.
Si on prend des petites quantités, cela coûte plus cher. Résultat : on achète grand et
on doit jeter. » ( participant anonyme)
« De trop nombreux produits sont vendus en quantités trop importantes pour des
ménages d’une ou de deux personnes. Une réduction des déchets alimentaires
commence par les conditionnements. De nombreux produits devraient être
proposés à la pièce ou au poids. » (participant anonyme)
Delhaize recourt déjà à des conditionnements sous atmosphère modifiée (MAP),
remplis d’un mélange de dioxygène, de dioxyde de carbone et de diazote, afin
d’augmenter la durée de conservation des denrées. Ce système est surtout
présent dans les magasins qui appliquent le self-‐service, un concept que Delhaize
a lancé à la fin des années 1990. Grâce à cette technique, Delhaize peut déléguer
toute la préparation et le conditionnement aux fournisseurs et la société n’a plus
besoin d’embaucher du personnel qualifié et d’acheter des équipements à cet
effet.
Étant donné que, selon les résultats de l’enquête, de nombreuses personnes sont
amenées à gaspiller de la nourriture en raison des trop grands
conditionnements, nous conseillons à Delhaize Belgique de creuser cette
problématique. Si les supermarchés augmentent leur offre en proposant de plus
petits emballages, cela accroîtra aussi la quantité de déchets (plastique,
carton…). Il faut donc étudier cette question pour savoir quels déchets sont les
49
plus préjudiciables : les déchets alimentaires ou les déchets générés par les
emballages ?
Une combinaison des deux pourrait constituer une solution intéressante : placer
les conditionnements MAP existants en rayon et offrir un service minimum dans
le magasin. Ainsi, les personnes isolées ou les personnes âgées y trouveraient
leur compte sans pour autant être obligées de jeter une grande quantité de
restes.
4.4 Promotions
Il ressort de notre enquête que de nombreux clients (64,3 %) se sont montrés
enthousiastes à l’idée de pouvoir venir chercher le troisième produit
ultérieurement lorsque le supermarché offrait des promotions 2+1. Cette option
pourrait s’avérer très avantageuse pour Delhaize, puisque les clients seraient
susceptibles de faire d’autres courses en venant chercher le troisième produit en
magasin.
Cette solution pourrait également contenter les clients qui suggéraient de
supprimer ce type de promotions, qui, selon eux, poussaient au gaspillage.
Une constatation étonnante est que 77,1 % ont déclaré ne pas acheter de
produits démarqués car leur date de péremption approchait, mais quand nous
leur demandions de formuler une recommandation, ils proposaient de
démarquer ces produits. En outre, 64,3% pensent qu'il s'agit d'une bonne idée
pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
Il nous paraît donc sensé de maintenir ces promotions, mais éventuellement de
les accompagner de recettes à base des produits en question. Par exemple, si des
tomates sont démarquées car elles doivent être consommées rapidement,
Delhaize pourrait ajouter la recette des tomates farcies près du produit.
4.5 Cuisinier en magasin
32,3 % ont apprécié l’idée de faire venir une fois par mois un chef en magasin
pour qu'il montre des exemples de recettes cuisinées à base de restes ou de
produits dont la date de péremption approche. Bien qu'il s'agisse d'une minorité,
50
nous croyons que cette initiative pourrait bien être effective. Les clients
pourraient goûter les plats concoctés par le chef et obtenir la preuve que ces
produits sont toujours de bonne qualité. Cela peut également les pousser à se
débarrasser moins vite de restes alimentaires.
4.6 Plus d'attention au gaspillage alimentaire dans la communication
vers les clients
Beaucoup d'aliments sont gaspillés par des ménages qui ne se rendent pas assez
compte des conséquences de leurs actions. Ils ne savent pas qu'il s'agit d'une
question tellement préoccupante. Voilà pourquoi Delhaize pourrait bien
sensibiliser ces gens afin qu'ils ne soient plus tellement ignorants.
Le « Delhaize magazine » est un bon moyen de communication vers les clients.
En plus, Delhaize pourrait lancer des campagnes en mettant des affiches dans
chaque supermarché Delhaize. En le faisant d'une façon ludique, Delhaize
pourrait atteindre bon nombre de clients. Un example qui est très sympathique
et qui peut être un exemple pour Delhaize, c'est la campagne qui a été lancée en
octobre 2012 par le ministère de l'Alimentation et de l'agriculture pour
sensibiliser enfants, adolescents, jeunes adultes et mamans. L'image ci-‐dessous
est un des affiches utilisées. (Al Kanz, 2013)
51
5. CONCLUSION
Comme déjà indiqué dans ce rapport de recherche, l'objectif de notre étude était
de savoir comment Delhaize pourrait convaincre ses clients de lutter contre le
gaspillage. Nous avons clairement atteint notre cible, puisque nous avons pu
établir quelques constats éloquents.
Tout d'abord, il s'est avéré que le nombre de participants qui jettent des restes
alimentaires immédiatement dans la poubelle est heureusement limité (moins
de 1/5 des participants). La plupart des clients réutilisent ou congèlent les
restes.
Ce qui nous a frappé, ce sont leurs connaissances médiocres par rapport aux
dates limites de consommation. Moins de la moitié pouvaient distinguer « à
consommer avant » de « à consommer de préférence jusqu'au ». Voilà pourquoi
nous avons formulé la recommandation importante de standardiser les
étiquettes sur les produits alimentaires afin qu'il ne faille plus chercher la date
de péremption. De plus, ces étiquettes devraient afficher des informations sur
ces dates concernant les risques sanitaires en cas de consommation après la date
indiquée.
Dans les réponses des questions ouvertes, nous avons constaté que bon nombre
de clients se plaignent des quantités proposées par les supermarchés. Ils pensent
en effet qu'ils gaspillent parce qu'ils sont obligés d’acheter de plus grandes
quantités que nécessaire. Quelques personnes sondées ont même proposé de
retourner au système où les produits frais comme la viande ou le poisson étaient
pesés à la demande. Nous proposons d'introduire un système où les deux options
sont possibles, mais nous ignorons si cette mesure aura des conséquences
négatives par rapport aux déchets générés par les emballages plus petits. Voilà
pourquoi nous conseillons à Delhaize de creuser cette idée et de voir quelle est la
meilleure solution.
52
De plus, nos résultats ont démontré que plus de la moitié des participants ne
transforment pas leurs restes alimentaires en compost. À cet égard, nous
observons une grande différence entre les deux groupes linguistiques. Les
Wallons compostent moins leurs restes alimentaires que les Flamands. En outre,
les francophones jettent les restes plus vite à la poubelle que les
néerlandophones. Pourtant, le compostage ne coûte (presque) rien et connaît de
nombreux avantages. C'est la raison pour laquelle nous croyons que Delhaize
pourrait faire part de ces avantages, par exemple en les évoquant dans le
magazine mensuel.
Concernant les actions que les clients pourraient prendre pour adapter leur
comportement (d’achat) et lutter contre le gaspillage alimentaire, la plupart
d’entre eux ont répondu que dresser une liste de courses leur semblait la
meilleure proposition. D'après une grande majorité, cette initiative entraînerait
moins de gaspillage. En revanche, ils n’étaient que très peu à se montrer
intéressés par la possibilité de faire leurs courses en ligne.
Une autre constatation marquante est le fait que plus de 3/4 des participants
déclarent ne jamais profiter des promotions sur les produits qui approchent de
leur date de péremption, surtout parce qu'ils préfèrent acheter des denrées qui
se conservent plus longtemps. Or, lors d’une autre question, bon nombre de
clients se prononcent en faveur du concept . Vu que les réponses sont plutôt
contradictoires, nous conseillons de garder ce type de promotions, mais de
mettre tous ces produits dans le même rayon et de les accompagner d'une
recette. Ainsi, les clients sauront immédiatement ce qu’ils peuvent cuisiner avec
ces ingrédients .
En ce qui concerne les promotions, il s'est avéré que beaucoup de clients pensent
que la promotion « 2+1 gratuit » incite au gaspillage. Ils sont tentés par l'offre et
l’achètent, sans vraiment avoir besoin du troisième produit. Il nous semble donc
très intéressant de modifier cette promotion, en permettant de venir chercher le
troisième produit ultérieurement.
53
Un dernier point important pour Delhaize, c'est la communication vers le
clientèle. Pour pousser les clients à réduire leur empreinte écologique, il faut
lancer des campagnes efficaces, coller des affiches et insérer des rubriques dans
le magazine mensuel. Il est de sa responsabilité d'attirer l'attention des ménages
sur le problème du gaspillage alimentaire.
54
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20Retailer%20Introduction.pdf.
57
4. Sources primaire: les contacts chez Delhaize Belgique
Lindemans, Zeger. Département Sponsoring&Events
Martens, Jonathan. Département RSE
Stinuit, David. Departement Analyse de marché
Vanheuverswijn, Emilie. Département Marketing
Verbeke, Katrien. Département RSE
58
7. ANNEXES Les annexes se trouvent sur le CD-‐ROM.