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7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution
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Janvier 2012
Les Championsde la distribution 2012A la conqute de nouveauxmarchs
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Editorial 3
Les perspectives de lconomie mondiale 5
Situation conomique des distributeurs 5
Europe occidentale 5
Chine 6
Etats-Unis 6
Japon 7
Inde 8
Brsil 8
Russie 8
Les grandes tendances mondiales de la distribution en 2012 9
Le cross-canal 9
Tlphone portable 9
De lanalyse des donnes la personnalisation 10
Quid du magasin traditionnel ? 10 A la conqute de nouveaux marchs 10
- Brsil 11
- Mexique 13
- Arique du Sud 15
- Algrie 17
- Inde 18
- Russie 21
- Vitnam 23
- Chine 25
Les Champions mondiaux de la distribution 32
Les aits marquants 32
- La distribution reprend des couleurs en 2010 tandis que lconomie
mondiale ait un retour ragile 32
- Walgreens rejoint le peloton des 10 premiers parmi les Champions
mondiaux 40
Analyse gographique des Champions mondiaux de la distribution 41
- La part de lEurope et des Etats-Unis dans les 250 Champions
mondiaux diminue 41
- Les 10 premiers distributeurs par zone gographique 43
- La France et l'Allemagne, les plus actives sur le march mondial ;
le Japon, le moins acti 44- Les 250 Champions mondiaux renorcent leur prsence sur les
marchs trangers 45
Sommaire
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Analyse des Champions mondiaux de la d istribution par secteur de
produits 46
Les distributeurs spcialiss gagnent du terrain mesure que
lconomie mondiale merge de la rcession 46
Les distributeurs darticles de mode misent sur la consommation
mondiale 47
Les 10 premiers distributeurs par secteur de produits 48
Nouveaux venus au classement des 250 Champions mondiaux 49
Les 50 premiers distributeurs par leur taux de croissance stimuls
par une croissance organique acclre et par des acquisitions 50
Mthodologie de ltude et sources des inormations 53
Rsultats nanciers des Champions 53
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Editorial
Comme chaque dbut danne, en automobilistes aviss, il nous aut
regarder devant nous - tout prs et un peu plus loin - tout en noubliant
pas de jeter un il sur notre rtroviseur...
Les grands enseignements des chires 2010 des 250 principaux
distributeurs mondiaux sont plutt positis et nous avons pu observer :
- un retour la croissance acclre du chire daaires et de la
rentabilit, notamment dans le textile et le luxe ;
- une reprise des investissements et la constitution de stocks pour
alimenter la croissance ;
- la poursuite de linternationalisation, notamment en provenance des
Amricains, avec 40 groupes qui saventurent pour la premire ois
hors de leurs rontires.
Autre grande tendance, la taille nest plus synonyme davantage
concurrentiel systmatique, avec des perormances de croissance et
de rentabilit en dehors du Top 10 trs encourageantes. De mme, le
classement nest pas g avec 14 entrants - gnralement passs par
de la croissance externe -, larrive de Walgreens dans le Top 10, ainsi
que la monte progressive des champions des pays mergents.
Mais les choses ont volu rapidement et en ce dbut danne 2012,
nous sommes conronts une crise de conance des investisseurs et
des consommateurs qui nincite gure loptimisme. Selon les zones
gographiques, les problmes des pays peuvent tre lis leur niveau
de dette - ou celui de leurs habitants -, linfation ou au chmage,
ces eets pouvant se cumuler. A cela sajoute une orte volatilit des
matires premires et des changes tout au long de lanne 2011, qui
rend encore plus alatoire tout exercice de prvision. Aprs un premier
semestre 2011 de hausse continue des prix de nombreuses matires
premires et de la main-duvre, le deuxime semestre a t beaucoup
plus contrast. Plus que jamais, un pilotage vue des oprations
simposera aux distributeurs, un il braqu sur les cots et lautre sur
le chire daaires. La logique de court terme et de matrise du point
mort sera certainement la rgle.
A ce titre, 2012 sera ortement concurrentielle pour les distributeurs despays occidentaux, le prix tant plus que jamais un levier ort pour attirer
un client peu enclin dpenser et avide de services quil obtiendra par
le cross-canal.
Ct pays mergents, lhistoire sera trs dirente et il nous a paru
intressant de aire cette anne un ocus particulier sur quelques
grandes zones de croissance, dans des pays de tailles varies (de la
Chine au Vitnam) et sur dirents continents (Arique du Sud et
Algrie en Arique, Brsil et Mexique en Amrique du Sud, Russie en
Europe, Chine, Vitnam et Inde en Asie). Ces pays prsentent des prols
trs divers de par les traditions commerciales - poids de linormel
notamment - ou par les rglementations, mais ont vu se dvelopper des
champions locaux ou internationaux : Grupo Pao de Aucar, Walmart
de Mxico, Shoprite, Pantaloon Retail, Magnit ou encore Bailian
Group. Si chacun a son histoire, on retrouve chez tous ces groupes
limportance dtre parmi les premiers simplanter pour choisir lesbons emplacements et capter la part de march, ainsi que ladaptation
des ormats de vente aux besoins des populations locales, notamment
des classes moyennes mergentes.
Ces pays, sils prsentent de grandes perspectives de croissance, ne
sont pas ncessairement des ruits mrs qui attendent dtre cueillis.
Les ds relever ne manquent pas, tant en termes de talents trouver
et conserver, tout comme de logistique implanter malgr labsence
dinrastructures. De mme, ces nouveaux consommateurs, par
exemple chinois, ne sont pas moins exigeants sur le plan de la qualit,
des prix, des services et mme du dveloppement durable que leurs
homologues occidentaux.
Souhaitant que cette tude vous soit utile, nous sommes votre
disposition pour partager toute inormation complmentaire qui vous
serait ncessaire.
Antoine de Riedmatten Stphane Rimbeu
Associ Associ
Consumer Business Distribution et Produits
de consommation
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Les perspectives de leconomie mondiale
Situation conomique des distributeurs
Lconomie mondiale est en dclration et de nombreux grands
marchs du monde connatront sans doute en 2012 une croissanceinrieure celle de 2011.
En Europe, la crise de leuro a paralys les marchs du crdit. An de
restaurer la conance des investisseurs, les gouvernements europens
rduisent leurs dpenses et augmentent les impts, avec pour corollaire
un aaiblissement des conomies qui entame un peu plus la conance.
Pendant ce temps, la Banque centrale europenne conduit une
politique montaire relativement neutre visant juguler linfation. A la
date o nous crivons, le risque dune dsintgration de la zone euro
demeure, ce qui entranerait une crise conomique encore plus grave.
Aux Etats-Unis, la croissance donne des signes dacclration.
Pourtant, lchec du gouvernement trouver un accord sur la voie delorthodoxie budgtaire a eu un eet dvastateur sur la conance des
investisseurs, qui pnalise les cours de bourse et les crations demplois.
Lconomie amricaine pourrait connatre une croissance en 2012, mais
elle sera sans doute insusante pour permettre une diminution sensible
du chmage.
La deuxime conomie mondiale, la Chine, voit sa croissance ralentie
sous leet conjugu dun resserrement de la politique montaire et de
la croissance molle en Europe et aux tats-Unis. De plus, les autres pays
BRIC sont eux aussi conronts une croissance plus aible rsultant
des eets dcals dun durcissement de la politique montaire et de la
aible croissance mondiale.
Ce nest quau Japon que les prvisionnistes anticipent une croissance
suprieure celle de 2011 en raison dune anne tragique aprs la
catastrophe cause par le sisme et le tsunami, mais aussi parce que
les dpenses de reconstruction doperont temporairement lconomie
japonaise.
Pourtant, cet environnement dprim nest pas sans orir quelques
lueurs despoir aux distributeurs. Tout dabord, le ralentissement de
la croissance mondiale continuera de peser sur les prix des matires
premires, ce qui aura des eets positis sur les cots des distributeurs.
Dans lintervalle, on observe une acclration de linfation des prix
la consommation dans plusieurs pays notamment en Europe
occidentale, au Japon et sur de nombreux grands marchs mergents.
Associ la stagnation des prix des matires premires, ce phnomne
laisse entrevoir une possibilit de rtablissement des marges
bnciaires, mme dans le contexte dune croissance molle du chire
daaires.
La deuxime lueur despoir a trait la part disproportionne que
sarrogent les populations relativement aises dans la croissance du
revenu des consommateurs sur de nombreux marchs en dclration,
et plus particulirement aux tats-Unis et en Chine. Lenvironnement
nest donc pas si davorable pour les distributeurs ciblant cette
catgorie aise. Quant ceux qui sadressent aux autres catgories,la capacit proposer des prix bas des consommateurs incertains
constituera plus que jamais un net avantage concurrentiel.
Enn, cest surtout le long terme qui autorise loptimisme.
Lenvironnement conomique sera dicile en 2012, mais les
perspectives de lconomie mondiale restent positives long terme.
La croissance mondiale devrait tre orte dans les dix ans venir, lesgrands marchs mergents hormis la Chine tant particulirement
dynamiques. Bien entendu, lconomie chinoise progressera, mais elle
est aux prises avec des tendances dmographiques et structurelles
davorables. Dautres marchs mergents tels lInde, le Brsil, la
Turquie, lIndonsie, la rgion andine en Amrique du Sud, ainsi quune
grande partie de lArique subsaharienne orent un potentiel de
croissance plus vigoureuse et de nouvelles opportunits pour les grands
distributeurs mondiaux.
Voyons maintenant les perspectives des principaux marchs de
distribution du monde.
Europe occidentale
Il est dicile dtablir une euille de route prcise ace une situation
qui change quotidiennement.
Trois scnarios sont possibles. Dans le premier, lEurope accepte
dentreprendre une intgration politique renorce pour viter la
dsintgration. Ce projet pourrait impliquer que la Banque centrale
europenne soutienne les dbiteurs souverains, crant une union
budgtaire avec dimportants transerts de ressources des nations les
plus riches vers les plus pauvres. La zone euro aurait ainsi les moyens
de russir et terme de prosprer. Le problme est que dans cescnario, les pays devraient renoncer leur souverainet et respecter les
conditions xes, impopulaires auprs de leur lectorat.
Le deuxime scnario est lchec de la zone euro. Cest une possibilit,
mais une dsintgration aurait des cots catastrophiques court
terme. On peut penser qu long terme, certains pays en dicult sen
sortiraient mieux sils quittaient la zone euro, mais la transition serait
extrmement douloureuse pour une grande partie de lEurope. Les pays
mditerranens auraient des problmes daccs aux marchs mondiaux
du crdit, tandis que les conomies du nord verraient leur monnaie
sapprcier rapidement, ce qui nuirait leurs exportations.
Le troisime scnario : lEurope russit maintenir lunit de la
zone euro mais sans parvenir prendre toutes les mesures qui
garantiraient son succs. Ce scnario entranerait sans doute une
longue priode de croissance molle, de turbulences politiques et de
crises priodiques. Pour les distributeurs, il impliquerait une contraction
budgtaire, en partie sous orme daugmentation de la scalit, et
des dicults daccs au crdit. Les dpenses de consommation ne
progresseraient que trs peu, voire pas du tout. Les consommateurs
seraient extrmement sensibles aux prix et peu conants dans lavenir.
Il sensuivrait une pre lutte pour les parts de march, mais les
distributeurs en bonne sant nancire auraient aussi de bonnes raisons
dacclrer la mondialisation pour exploiter des gisements de croissance
hors dEurope.
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Chine
La croissance de lconomie chinoise est en dclration, sous leet
conjugu dun resserrement de la politique montaire en 2011 et dunralentissement de la croissance des exportations. Cette situation ayant
amen la banque centrale chinoise mettre n sa politique montaire
restrictive, lconomie chinoise enregistrera un ralentissement en
2012, mais celui-ci ne sera pas ncessairement brutal. Cela tant, il
aut remarquer quun haut dirigeant chinois a rcemment prdit une
croissance inrieure 9 % en 2012. Si cest le cas, ce serait la premire
ois depuis 2001 que la croissance serait inrieure 10%. Des donnes
indiquent que les entreprises les plus touches sont les petites et
moyennes entreprises prives (surtout celles qui exportent) et non les
grandes entreprises publiques, qui ont encore accs au crdit des
conditions avorables.
Les dirigeants chinois se sont plaints de la orte expansion de la
dette publique amricaine, craignant une dprciation des rserves
massives en devises dtenues par la Chine. On a touteois prt moins
dattention la orte augmentation de la dette globale en Chine,
mais elle a presque tripl en cinq ans. Il a t rcemment dclar
que la dette des collectivits locales est la version [chinoise] de la
crise amricaine des subprimes . La dette mise par les collectivits
locales pour nancer les inrastructures, qui slve 1 700 milliards
de dollars, est un sujet de proccupation depuis quelque temps dj,
mais jusquici, les dirigeants ont minimis le danger. On craint que
de multiples dauts sans sauvetage de lEtat ne portent atteinte la
situation nancire des banques chinoises. Comment en est-on arriv
l ?
Lorsque la crise conomique mondiale a dbut en 2008 et que les
exportations chinoises ont plong, le gouvernement a mis en place
un vaste plan de stimulation conomique pour soutenir la demande
intrieure et compenser la baisse des exportations, dont un des
volets consistait consentir des crdits aux collectivits locales an
de dvelopper les inrastructures. Cette politique est bien parvenue
soutenir la croissance et prvenir une rcession gnralise, mais il
savre que de nombreux investissements des collectivits locales nont
pas gnr de rendements susants et le gouvernement chinois estime
qu peine plus dun quart sont assez rentables pour couvrir le service
de la dette.
Le problme ne sarrte pas aux emprunts des collectivits locales.
Lors de la crise mondiale, le gouvernement a inject des capitaux dans
les banques publiques pour leur permettre de prter aux entreprises
publiques. Cet eort a stimul les investissements mais l encore, un
grand nombre dentre eux ne produisent pas de retour susant. De ce
ait, la ormation brute de capital xe a bondi pour rler les 50 % du
PIB lan dernier tandis que la consommation tait ramene 35 % du
PIB environ. Avec le ralentissement de lconomie, les dbiteurs chinois
risquent davoir de plus grandes dicults assurer le service de leurs
dettes.
Y a-t-il un risque de crise nancire en Chine ? Oui et non. Le risqueexiste quun nouveau cycle de dauts compromette la solvabilit
du systme bancaire public chinois, cependant il est probable que le
gouvernement organiserait le sauvetage de ces banques, empchant
ainsi une propagation de la crise nancire.
Il existe nanmoins un autre risque en Chine : si lEtat devait se porter
au secours dtablissements nanciers en dicult, il ne cautionnerait
sans doute plus les prts aux projets mal conus et linvestissementplongerait. Celui-ci tant aujourdhui proche de 50 % du PIB, cette
chute pourrait avoir de graves consquences pour le PIB si elle ntait
pas compense par ailleurs. Do pourrait venir cette compensation ?
Probablement pas des exportations. La Chine comptera plutt sur une
hausse de la consommation, mais comme celle-ci ne reprsente que
35 % du PIB, il audrait quelle augmente trs rapidement pour viter
un important ralentissement de lconomie.
Les perspectives de la consommation prsentent nanmoins des
signes positis. En premier lieu, les salaires augmentent, et avec eux le
revenu rel disponible. Cette volution rsulte dune pnurie de main-duvre, car les tendances dmographiques reinent la croissance de
la population active et les migrations internes ralentissent. De plus, les
provinces et les collectivits locales augmentent le salaire minimum.
Ensuite, le gouvernement compte imposer aux entreprises publiques
daugmenter les dividendes verss leurs actionnaires (principalement
lEtat). Cet argent pourrait servir stimuler la consommation globale.
Dautre part, linfation leve pourrait inciter les consommateurs
dpenser davantage. Enn, le gouvernement laisse la monnaie
sapprcier progressivement, ce qui diminue le prix des importations et
stimule la consommation.
Dun autre ct, la dmographie est le principal acteur davorable
pour la consommation. En raison de leet dcal de la politique de
lenant unique, la population active devrait connatre une croissance
beaucoup plus lente dans les dix ans venir quau cours de la dernire
dcennie. De ce ait, la population qui consomme le plus grandira
peine tandis que la population ge augmentera rapidement.
Enn, le dsquilibre de lconomie chinoise entrane un net
creusement des ingalits de revenus. Bien que ces derniers aient
augment dans lensemble, le pouvoir dachat de ceux qui touchent les
revenus les plus aibles na pas vraiment progress, dautant que le prix
des logements est mont en fche.
Il est permis de penser que dans les dix ans venir, la croissancede lconomie chinoise sera moins vive que par le pass. Une
augmentation de la part de la consommation dans le PIB est probable
mais il nest pas certain quelle soit susante pour quon assiste une
vritable explosion de la consommation.
Etats-Unis
A la date o nous crivons, lconomie amricaine donne des signes
de vigueur relative. Croissance il y a, mais sans comparaison avec celle
qui a suivi les rcessions antrieures o le logement avait apport une
contribution tangible la reprise ; elle est au contraire assez anmique.
Les perturbations persistantes du march du logement contribuent enpartie au manque de vigueur des marchs du crdit, les prts bancaires
reculant continuellement depuis le dbut de la crise conomique en
2008. De plus, les dicults de la zone euro pourraient avoir des
rpercussions ngatives sur lactivit du crdit aux Etats-Unis.
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Pourtant, les consommateurs amricains continuent dpenser.
Cest un ait quelque peu surprenant si on considre les infuences
nastes auxquelles ils sont exposs. Le chmage avoisine 9 %, un
taux inconortablement lev, le revenu rel disponible a commenc rgresser au cours de lanne coule et diverses mesures de la
conance des consommateurs ont rcemment rl leurs plus bas
niveaux historiques. A cela plusieurs explications : dune part, les
consommateurs ont rembours une grande partie de leurs dettes.
Les paiements aects au service de la dette en pourcentage du
revenu sont leur plus bas niveau depuis 1993 et la trsorerie des
consommateurs est donc en meilleure posture. De plus, la rcente
expansion de la consommation sest aite aux dpens de lpargne. Le
taux dpargne a recul, ce qui est signe dune plus grande conance
des consommateurs quoi quils dclarent aux instituts de sondage.
Enn, il existe probablement une considrable demande non exprime
aprs une longue priode de vaches maigres.
Les consommateurs se sentent peut-tre un peu plus conants parce
que lconomie ache des signes de vigueur retrouve mme si cette
vigueur est trs mesure. Dailleurs, la croissance tait si anmique
au premier semestre 2011 que de nombreux experts ont craint une
nouvelle rcession. Aujourdhui, la croissance sest acclre et ces
craintes sattnuent quelque peu. Lactivit industrielle augmente
modrment, en particulier la production de biens dquipement. En
ait, linvestissement des entreprises, surtout en matriel et logiciels, a
t trs vigoureux au deuxime semestre 2011.
De plus, les exportations sont dynamiques. Bien que le ralentissement
de lconomie mondiale ait un peu rein leur expansion, celle-ci reste
orte et contribue de manire importante la croissance globale du
PIB, cela en raison de la relative aiblesse du dollar et de limpact de dix
annes de gains de productivit tangibles dans le secteur manuacturier.
Enn, la croissance rcente est presque entirement imputable
laugmentation de la demande de biens et services. Il ny a gure eu de
constitution de stocks et ceux-ci restent historiquement bas. Cest une
bonne nouvelle car cela signie que laugmentation de la production
est entirement due la croissance de la demande. Cest aussi de bon
augure pour lavenir car pour rpondre de nouvelles augmentations de
la demande, il audra produire davantage et non prlever sur les stocks.
Limpact de la politique conomique est contrast. La politique
montaire demeure avorable la croissance. Bien que la Rserve
drale ait mis un terme l assouplissement quantitati , sa
politique vise rduire les taux dintrt long terme et, par l,
stimuler la demande de crdit. Sil est encore trop tt pour juger
de lecacit de cette politique, la contraction des prts bancaires
diminue et la disposition des consommateurs contracter de nouvelles
dettes sest accrue. La Fed sest dclare ouverte un nouveau
cycle dassouplissement quantitati si lconomie devait gnrer une
croissance dcevante.
En revanche, la politique budgtaire est une tout autre aaire. En 2011,le Prsident amricain et le Congrs ne sont pas parvenus sentendre
sur les mesures prendre pour rgler les problmes budgtaires
long terme, ce qui a conduit une dgradation de la note de crdit,
la premire de lhistoire du pays. Bien que cette nouvelle nait pas
mu le march obligataire, elle a probablement nui la conance
des entreprises et il est certain quelle a pes sur les cours de bourse.
Cependant, si le Congrs ne bouge pas, le dcit budgtaire reculera
considrablement, car la loi prvoit une trs orte augmentation desimpts n 2012, qui gnrera prs de 3 000 milliards de dollars de
recettes sur dix ans. De plus, les budgets uturs intgrent dj 2 200
milliards de dollars de rduction des dpenses. La vraie question pour le
Congrs est de savoir comment liminer ces augmentations dimpts et
trouver des rductions compensatoires dans les uturs budgets.
Pour les distributeurs, lenvironnement conomique amricain est
mitig. On peut raisonnablement penser que dans lanne qui vient,
la croissance de la consommation sera positive mais modeste, que
linfation sera aible, que les consommateurs resteront relativement
sensibles aux prix et que les prix des matires premires seront
dprims. On peut aussi raisonnablement supposer que dans lamesure o il y a des gains de revenus, les mnages hauts revenus
sen arrogeront une part disproportionne. La croissance de la
consommation sera donc deux vitesses.
Japon
Le Japon a terriblement souert en 2011 la suite du tremblement
de terre et du tsunami qui ont rapp le pays. Hormis le lourd bilan
humain, ces vnements ont eu un cot conomique. La orte chute
de la production dlectricit et les dommages aux inrastructures de
transport se sont solds par un net recul de la production industrielle.
Consquence : une chute du PIB japonais, mais aussi des rpercussionsmondiales car une grande partie des chanes dapprovisionnement du
secteur mondial de lautomobile et de llectronique dpend du Japon.
Les perspectives sont touteois meilleures pour 2012. La production
industrielle sest redresse et lconomie a enregistr une orte
croissance au troisime trimestre 2011 due en particulier la reprise
des exportations. En outre, le Parlement a allou lquivalent de 240
milliards de dollars la reconstruction, dont une part importante sera
dpense dans les 18 mois qui viennent, ce qui devrait st imuler la
croissance en 2012.
Nanmoins, le Japon est conront des infuences ngatives. Il est
probable, en eet, que la reconstruction sera nance en partie par
une augmentation des impts rappant les consommateurs et cela
psera probablement sur la distribution. Ensuite, lconomie japonaise
demeure trs dpendante des exportations. Pourtant, le yen est un
plus haut niveau historique et aucune dprciation nest anticipe. Par
ailleurs, le ralentissement de lconomie mondiale devrait reiner la
croissance des exportations.
Enn, bien que la Banque centrale du Japon ait adopt une politique
montaire plus volontariste, cela pourrait savrer insusant. Lobjecti
de cette politique est daccrotre linfation, de rduire les taux dintrt
rels et de stimuler la dpense et lactivit sur le march du crdit.
Pourtant, la date o nous crivons, linfation reste trs aible, laconsommation est anmique et le march du crdit est peu acti. Sans
politique plus volontariste, lconomie japonaise connatra sans doute
une croissance aible aprs leort de reconstruction.
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Inde
A court terme, les perspectives sont peu souriantes. Lconomie
indienne a maniestement amorc un ralentissement aprs une priodede resserrement de la politique montaire pour lutter contre linfation.
Le problme est que cette politique a ralenti la croissance sans rduire
linfation. Aujourdhui, les dirigeants politiques sont conronts au
casse-tte dune croissance molle double dune infation persistante.
Cela dit, lInde est relativement protge des problmes de lconomie
mondiale. Les changes avec lextrieur reprsentent une part modeste
de son PIB et le secteur nancier nest pas trs expos aux dicults
des marchs europens du crdit. Ainsi, mme si la situation se dgrade
en Europe, cela naura probablement pas de rpercussions davorables
pour lInde.
A plus long terme, les perspectives du pays sont positives. Lapopulation est jeune, ce qui est de bon augure pour la croissance et la
consommation. La politique conomique a soutenu la croissance par
la drgulation. De plus, les marchs de capitaux indiens ont orient
le crdit vers les entrepreneurs, contribuant ainsi la croissance. Il y a
nanmoins des obstacles, notamment un degr lev de protection du
commerce, une rglementation continue du march du travail et des
incertitudes quant aux politiques utures.
Brsil
Comme dans une grande partie du monde mergent, les dirigeants du
Brsil ont rapidement rorient leur action, de la matrise de linfation la croissance. Au premier semestre 2011, la orte croissance et
linfation trop leve pour tre conortable ont conduit la Banque
centrale relever les taux dintrt. Consquence, la monnaie sest
ortement apprcie et les exportations ont perdu en comptitivit. Au
deuxime semestre, ace la dclration de la demande intrieure
et au recul des exportations d au ralentissement mondial, la Banque
centrale a rorient sa politique et baiss les taux dintrt.
La croissance de lconomie brsilienne devrait tre modeste en 2012
et linfation devrait reculer. Paradoxalement, la consommation a bien
rsist au ralentissement conomique, notamment grce lexpansion
continue du crdit la consommation. Quoique positive pour laconsommation, celle-ci nest pas sans risque pour lconomie et surtout
pour le systme bancaire.
A plus long terme, les perspectives de lconomie et de la
consommation sont excellentes. Avec une population jeune, des
politiques conomiques avorables et dimportants investissements
directs trangers, la croissance devrait tre orte. De plus, les produits
manuacturs reprsentent environ la moiti des exportations
brsiliennes. Ce net progrs par rapport au pass le Brsil tait avant
tout exportateur de matires premires laisse entrevoir un avenir
moins volatil. Lamlioration de la rpartition des revenus et la rapide
monte en puissance de la classe moyenne sont, elles aussi, de bon
augure pour une croissance continue de la distribution.
Russie
Grce la vigueur des prix des matires premires, la Russie connatdepuis quelque temps une croissance assez dynamique. De plus,
le secteur des matires premires donne des signes de plus grande
ouverture aux investissements trangers, qui pourrait permettre une
augmentation de la production de matires premires. Cependant, la
dpendance persistante de la Russie l gard des matires premires
la rend vulnrable aux fuctuations de prix. Le pays est en outre trs
dpendant de lEurope occidentale et une aggravation de la crise
europenne aurait de ortes rpercussions davorables.
Tant que lconomie crot, le secteur de la distribution en Russie
bncie de bonnes perspectives, au moins dans les grandes villes qui
concentrent une part disproportionne du pouvoir dachat. Cela tant,
les perspectives ne sont pas si souriantes, compte tenu de la diminutionet du vieillissement de la population. Et lchec de la diversication de
lconomie, trop concentre sur les matires premires, met le secteur
de la distribution la merci de orces chappant au contrle des
autorits russes.
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Le cross-canal
Les distributeurs empruntent dirents canaux pour pntrer de
nouveaux marchs, dvelopps et en dveloppement. Il est possible par
exemple douvrir un magasin en ligne ltranger pour tester le march
avant de sengager physiquement. Si la plupart des distributeurs sont
prsents sur de multiples canaux (magasins, catalogues, Internet,
centres dappels, rseaux sociaux, crans dachage numriques,
tlphone portable), peu dentre eux matrisent lusage que ont les
consommateurs de ces dirents canaux (obtention de remises sur les
mdias sociaux, essai des produits en magasin, puis achat en ligne),
et ils sont encore moins nombreux stre dots dune stratgie
cross-canal intgre, cohrente et complte, alors que celle-ci sera plus
importante que jamais.
En eet, les consommateurs daujourdhui sont plus avertis et prennent
de plus en plus le contrle de leur exprience dachat ; ils reprent etmettent prot de nombreuses sources dinormations et de multiples
canaux pour optimiser les dirents lments de leur parcours dachat.
Prs de la moiti des interviews de lenqute sur les achats de Nol en
Europe ralise par Deloitte n 2011 envisageaient de recourir dune
manire ou dune autre plusieurs canaux pour eectuer leurs achats
par exemple en visualisant ou en recherchant des produits par le biais
dun canal pour les acheter via un autre.
Les clients jonglant dun canal lautre, les distributeurs devront assurer
leur intgration transparente, couvrant laccs lore, linormation
des clients et linormation sur les commandes. On peut penser que,
dans les prochaines annes, les consommateurs voudront se servir duntlphone portable pour obtenir des inormations en temps rel sur les
stocks des magasins les plus proches ou pour commander un produit
dans un magasin et se le aire livrer domicile. Face ces volutions,
les distributeurs vont sans doute mettre en place des solutions cross-
canal innovantes ou poursuivre leur dveloppement en 2012.
Les distributeurs devront bien apprhender le parcours dachat et
la aon dont les consommateurs passent dun canal lautre, du
tlphone portable au rseau social, dInternet aux magasins. Ils
devront imprativement comprendre comment les consommateurs
eectuent le processus de prachat, achat et post-achat an de reprer
les opportunits qui accroissent leurs bnces et prsentent un intrt
pour leurs clients. Ainsi, la plupart des grands distributeurs prsents
sur les marchs dvelopps tels les Etats-Unis et le Royaume-Uni
ne travaillent plus en mode silo ; ils se sont transorms en
showrooms exposant leurs marques et leurs produits, qui stimulent
les ventes de tous les canaux et sont dsormais des destinations
invitant les consommateurs aire plus que regarder et eectuer destransactions. Pour permettre des expriences multicanal intgres,
transparentes et cohrentes de ce type, de nombreux distributeurs
devront rvaluer leur activit et transormer proondment leur
organisation dans toutes les onctions.
Tlphone portable
A en croire la rapidit incroyable laquelle sest vendu liPhone
4S un million dunits en 24 heures1, quatre millions au cours du
week-end de lancement2 et de lmergence des smartphones comme
la plate-orme technologique de consommation dominante, on ne
peut voquer le cross-canal sans aborder le tlphone portable. Deplus, comme une part importante de la population des utilisateurs de
portables na pas encore atteint lge de aire des achats, il est prvoir
que le portable et les capacits et opportunits quil prsente eront
partie des enjeux des distributeurs en 2012.
Les consommateurs de portables ne sont plus seulement des acheteurs
prcoces : ce sont des gens ordinaires, qui reprsentent un large
ventail de segments de consommation. Pour les distributeurs qui
veulent rester en phase avec cet environnement de consommation
connect, la capacit enrichir lexprience du consommateur
travers le tlphone portable sera un acteur de succs. Certes, les
lancements de solutions pour portables axes sur lexprience prachat
se multiplient, mais de nombreux distributeurs sengagent sans avoirbien dni leur stratgie et peu dentre eux ont lanc une exprience
cross-canal intgre. Or, les distributeurs qui se dmarqueront de
la concurrence seront ceux qui pourront proposer leurs clients
une exprience intgre dmontrant une bonne comprhension
des prrences et des comportements des consommateurs dans
lensemble du processus dachat.
Dans la course au lancement dapplications pour portables - (les
app ) - les distributeurs ne doivent pas ngliger trois acteurs
importants :
Convivialit et exprience utilisateur, notamment les points
dintgration entre le portable et les autres canaux. Mieux vaut
navoir aucune app que procurer une mauvaise exprience client.
Scurit et condentialit. Une violation de la scurit ou de
la condentialit lie au portable pourrait gravement nuire la
Les grandes tendances mondiales de la distributionen 2012
La tendance majeure sera, sans surprise, la recherche de croissance parla conqute de nouveaux marchs.Cependant, afn de prserver ou de conorter leurs parts de march surles marchs dvelopps, les distributeurs seorceront aussi dinnoveren matire de stratgie cross-canal, dapplications pour tlphonesportables et danalyse des donnes.
1 Communiqu de presse dApple, 10 octobre 20112 Communiqu de presse dApple, 17 octobre 2011
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7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution
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rputation dun distributeur et reiner ladoption de capacits
mobiles.
Accs des employs et des partenaires commerciaux. Les vendeurs
doivent pouvoir accder aux mmes inormations que lesconsommateurs super-utilisateurs connects qui poussent la porte.
Procurer une visibilit en temps rel sur le lieu et la date de livraison
peut terme galement bncier aux consommateurs.
De lanalyse des donnes la personnalisation
Lanalyse des donnes et la personnalisation resteront dterminantes
pour la russite des distributeurs en 2012 et aprs. De ait, la
personnalisation est aujourdhui la norme pour un nombre croissant de
consommateurs. Au vu de tous les nouveaux canaux de communication
entre les distributeurs et les consommateurs, du point de vente
au portable en passant par les sites des mdias sociaux, le volumede donnes que lon peut recueillir sur les consommateurs et leurs
comportements dachat ne cesse daugmenter. Les moyens danalyse
de donnes du secteur et ses capacits laborer des campagnes
marketing et des expriences clients personnalises sont en plein essor.
Cela dit, les distributeurs devront savoir analyser au mieux toutes ces
donnes riches dinormations et en tirer des clairages de valeur sur les
dsirs et besoins des consommateurs.
Quid du magasin traditionnel ?
Si la technologie transorme radicalement les modes dachat, le
magasin physique reste au cur de la distribution. Mais il nest plus ladestination dachat nale ; il devient de plus en plus un lment dune
exprience client plus vaste, plus connecte. Cette volution imposera
aux distributeurs dinnover et de repenser leurs modles oprationnels
selon des schmas quils nauraient jamais imagins il y a seulement
cinq ans.
A la conqute de nouveaux marchs
La mondialisation nest pas une nouveaut pour les distributeurs. En
2012, les distributeurs poursuivront leurs eorts pour pntrer de
nouveaux marchs comme lAsie-Pacique, lArique et lAmrique du
Sud, o la croissance reste plus orte, et ils chercheront y amliorerleurs perormances oprationnelles an de prenniser leur croissance.
Le prsent rapport brosse un large panorama des perspectives et
des opportunits que prsentent sept grands marchs mergents :
lArique du Sud, lAlgrie, le Brsil, lInde, le Mexique, la Russie, et
le Vitnam. Apparemment disparate, cette liste de pays sarticule
autour dun point commun : pratiquement tous ces pays intressent
les plus grands groupes mondiaux du secteur de la distribution.
Dans certains de ces pays, le secteur de la distribution a dj attir
dimportants capitaux trangers (Brsil, Mexique), tandis que dans
dautres, les choses srieuses commencent peine (Inde, Vitnam).
Certains restent dsesprment pauvres (Inde et Vitnam), tandis que
dautres pourraient sinscrire dans une catgorie de revenus moyens
laune des pays mergents (Russie et Mexique). Certains accueillent
bras ouverts les investisseurs trangers dans la distribution (Brsil,
Mexique et Russie), tandis que dautres se montrent plus hsitants
(Inde). Et pourtant, chacun de ces pays est susceptible de jouer, dici
quelques annes, un rle important dans lextension du mouvement de
mondialisation de la distribution.
En y regardant de plus prs, les groupes de distribution tudis dans
ce rapport ont certains thmes en commun, certaines stratgies qui
les unissent dans leur progression, malgr un contexte de turbulences
conomiques et de dicults oprationnelles sans prcdent. Sils
ne connaissent actuellement pas tous une croissance rapide de leur
chire daaires, ils continuent de dendre bec et ongles leurs parts
de march malgr une concurrence accrue. Avant de nous pencher
sur quelques-uns de ces grands marchs et dtudier quelques cas
particuliers, il nous parat utile de nous arrter sur certains points
communs stratgiques et oprationnels qui relient bon nombre des
groupes de distribution les plus prospres.
Prime au premier arriv : plusieurs des distributeurs de notre tude
bncient de cet avantage. Plus gnralement, les distributeurs
concerns sont ceux qui se sont lancs les premiers dans certains
canaux de distribution, dans lapplication de meilleures pratiques ou de
techniques de marketing par lesquels ils se dmarquent trs nettement.
Quil sagisse de lirruption audacieuse de Pantaloon dans un ventail
assez disparate dactivits de dtail partout en Inde, ou des eorts de
Saigon Co-op pour sassurer une position dominante dans le secteur
naissant de la distribution au Vitnam, il ne ait aucun doute que, par
leurs qualits dinnovation, de clairvoyance et daudace commerciale,
certains distributeurs se sont montrs impressionnants dendre leur
territoire dans les marchs mergents.
Servir des populations mal desservies : quil sagisse de Big C,
orant laccs des inrastructures modernes aux consommateurs
vitnamiens, de Magnit, ouvrant des magasins dans des sites loigns
sous la supervision dautres distributeurs, ou de Carreour implantant
la ormule de lhypermarch, lide de ournir des consommateurs
auparavant limits des canaux commerciaux inormels ou
indpendants une exprience de shopping abordable sest rvle
ecace. Dans bien des pays mergents (et mme dans certains pays
dits dvelopps), sous leet dune combinaison de divers acteurs
socioconomiques, une part non ngligeable de la population a t
prive daccs des inrastructures modernes et conomiques de
commerce de dtail : servir les populations jusquici mal desserviesconstitue donc une ormidable opportunit.
Formules discount : plusieurs distributeurs, notamment Walmart
au Mexique, se sont ortement dvelopps grce une stratgie
ciblant une clientle aibles revenus. Ces ormules ont dmontr
toute leur pertinence et ont particulirement bien russi au cours des
rcentes annes dincertitude conomique et de rcession. Elles vont
trs probablement sinscrire dans la dure, et leur pertinence restera
assure, mme aprs le ralentissement conomique actuel. Bien loin
de se limiter un rfexe en priode trouble, la recherche du meilleur
rapport qualit-prix reste lune des caractristiques intrinsques du
monde de la distribution.
Marques de distributeur : si les distributeurs tentent de maximiser
la ois la satisaction de la clientle et leur propre rentabilit, ce nest
pas seulement en inventant des ormules de magasins sur mesure. Les
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7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution
13/56Les Champions de la distribution 2012 11
porteeuilles de marques de distributeur deviennent de plus en plus
sophistiqus, ce qui permet de nombreux distributeurs des marchs
mergents - ou dvelopps - daccrotre la pntration de marques
prives, marge leve, tout en renorant la crdibilit de leur
enseigne. Bien entendu, les acteurs des segments non alimentaires
tels que le bricolage et llectricit, allchs par de tels avantages
stratgiques, tentent de sinspirer des succs de leurs collgues de
lalimentaire et slancent dans un mouvement de dveloppement de
leur image dentreprise.
Diversit des ormats : exploiter un modle multiormat permet de
cibler des clientles diversies, de rpondre des besoins distincts
et de vendre direntes catgories de produits. Bien entendu, tous
ces ormats naboutiront pas au succs long terme. Cette stratgie
consistant exploiter plusieurs ormules dist inctes permet cependant
aux distributeurs de toucher une large palette de clients - et lesprotge, dans une certaine mesure, si certains segments rencontrent
des dicults particulires.
Brsil
Le Brsil est dj un point de chute majeur pour les grands distributeurs
trangers.
Les distributeurs ranais Carreour et Casino, tout comme Walmart,
sont dj prsents au Brsil depuis plusieurs annes. Dautres groupes
de distribution non alimentaire tels que Leroy-Merlin, C&A, Zara et
H&M y sont galement actis. Le Brsil compte en outre plusieurs
distributeurs locaux extrmement sophistiqus. Par comparaison dautres marchs mergents, le secteur de la distribution y est donc
relativement dvelopp et consolid.
Le Brsil est un pays attrayant plus dun gard. En termes de
population, il occupe le cinquime rang mondial, avec 190 millions
dhabitants. Le PIB par habitant atteint environ le double de celui
de la Chine. Lconomie brsilienne reprsente donc environ 30 %
de lconomie chinoise, et pratiquement 60 % de celle de l Inde. La
distribution des revenus au Brsil est lgrement asymtrique, ce qui
signie que les 20 % de mnages les plus ortuns connaissent un
niveau de vie proche de celui de la France. Ce sont donc prs de 40
millions de Brsiliens qui connaissent un niveau de vie comparable celui des pays dvelopps. A lui seul, ce march a donc de quoi sduire
bien des distributeurs.
Malheureusement, lhistoire conomique rcente de ce pays nest pas
sans accroc. Entre les annes 60 et 90, il a souert de taux d infation
levs, et mme dpisodes dhyperinfation dus un usage abusi de
la planche billets pour couvrir son dcit budgtaire. Trop autarcique,
la politique conomique dcourageait le commerce international et
les investissements trangers. Do des dsquilibres conomiques,
une croissance trop lente et un dcit dinvestissements. Ce dcit
sexpliquait partiellement par le cot excessi des capitaux et par les
incertitudes lies linfation. Ds la moiti des annes 90, le Brsil se
dotait dune nouvelle devise (le real), adoptait une politique budgtaire
plus rigoureuse, libralisait son conomie, les prix et le commerce,
et appliquait une politique montariste combattant linfation. Cette
orientation de politique conomique a survcu larrive au pouvoir
dun nouveau parti en 2002. Rsultat : une quinzaine dannes de
croissance ininterrompue et dinfation rduite. Mme cette anne,
dans un contexte de rcession, le dcit budgtaire ne dpasse pas 3 %
du PIB, soit bien moins quaux Etats-Unis. Graduellement, la crdibilit
de la politique conomique allant croissant, le cot du capital sest
rduit, stimulant encore plus les investissements. Enn, en tant dsignpour accueillir les Jeux Olympiques de 2016, le Brsil a dclench une
euphorie auprs des acteurs conomiques du monde entier, et attire
dj un important fux dinvestissements trangers. Cette situation a
malheureusement caus une apprciation de la monnaie brsilienne
qui pnalise les exportations. Cela tant, une monnaie orte a un eet
dfationiste, laisse la voie ouverte une politique montaire plus
volontariste et rduit le cot des importations, ce qui avorise son
tour le secteur de la distribution.
Au Brsil, tout nest pas parait, loin de l. Une importante range de la
population vit dans la pauvret et est expose la criminalit. Celle-ci
savre en eet plus leve que dans bon nombre dautres grands pays
mergents. Les Etats de la dration brsilienne continuent de trop
dpenser sous orme de subventions au dtriment dinvestissements en
inrastructures. Enn, le pays reste trs dpendant de ses exportations
de produits de base, et donc de la volatilit des prix de ces produits. Il
est touteois sur le point daccrotre encore sa production de produits
Le paysage de la d istribution au Brsil
Le secteur brsilien du commerce dalimentation estparticulirement internationalis. Quatre des cinq premiers
groupes de distribution alimentaire ont partie de groupes
internationaux, mme si l un dentre eux, Po de Acar,
dont Casino dtient 46 %, est dabord un oprateur local.
En dcembre 2009, Po de Acar annonait son intention
daccrotre sa part de march en prenant une participation
de contrle dans une coentreprise avec Casas Bahia, le leader
du march de llectronique grand public. Lapprobation
ormelle de la transaction sest conrme au printemps 2010,
aisant de Po de Acar la cinquime plus grosse entreprise
du Brsil. Aujourdhui, Walmart travaille galement son
expansion, aprs avoir gard prol bas depuis son arrive surle march, en 1994, jusquen 2004, date laquelle Walmart
a acquis les actis brsiliens dAhold, avant de sadjuger,
un an plus tard, lactivit de Modelo Continente. Fin 2009,
Walmart conrmait que le Brsil gurait au premier rang de
ses priorits dinvestissement. Le groupe Carreour bncie
dune orte prsence nationale depuis lacquisition dAtacado
en 2007. Malgr une tendance trs marque la consolidation
ces dernires annes, avec plusieurs usions et acquisitions
de trs haut vol, le march brsilien reste trs ragment :
aucun oprateur ne dtient plus de 10 % du march. Autant
dire que le potentiel de concentration nest pas puis. Les
grandes enseignes se lancent actuellement dans des stratgies
multiormat, regroupant hypermarchs, supermarchs de
quartier, magasins de vente au rabais et commerces de
proximit. Le hard discount a t introduit ds 2000. Dans
le secteur non alimentaire, aute de rsistance, les groupes
internationaux ont su capter une part du march domestique
des quipements mnagers et du divertissement domicile.
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8 ou 9 % par an.
Pour le PDG du groupe, Abilio Diniz, les investissements prvus
soulignent la conance de la socit et de ses actionnaires dans le Brsil
et dans son excellent potentiel de croissance. Nous vivons une priode
passionnante, et nous nous attendons une activit conomique
encore plus orte pour les annes venir. Nous comptons poursuivre
sur notre lance et acclrer encore notre rythme de croissance
interne, toer nos direntes ormules et les adapter leurs dirents
marchs et prols de consommateurs, tout en aisant progresser les
ventes dans nos magasins existants , a-t-il ajout. Le march brsilien
de la distribution alimentaire est en voie de consolidation rapide. Les
chanes de supermarchs et dhypermarchs tentent de sapproprier
les meilleurs sites, de raliser des conomies dchelle et de renorcer
leur poids auprs de leurs ournisseurs. Le march de la d istribution
alimentaire est encore relativement ragment au Brsil, et le potentielde concentration reste donc important.
Malgr cette concentration assez limite, la concurrence y est
relativement leve. Aprs avoir gard le prol bas depuis son entre
sur le march en 1994, Walmart acclre son expansion depuis
quelques annes. En octobre 2009, le groupe amricain conrmait la
place de choix quoccupe le Brsil dans ses priorits dinvestissement.
De son ct, avec l acquisition dAtacado en avril 2007, Carreour a
consolid sa place parmi les plus importants distributeurs du Brsil.
Devant une telle concurrence sur le march alimentaire, il nest gure
surprenant que GPA soit tent de simplanter demble sur le march
du non-alimentaire et du commerce en ligne, et de conorter sa primeau premier arriv dans le commerce de proximit.
Mexique
Aprs avoir souert dune proonde rcession, lconomie mexicaine
sest rtablie et semble bien partie dans le sens dune croissance
modeste, mais rgulire. Les politiques conomiques y ont atteint
un degr de stabilit susceptible de rassurer le monde des aaires.
Deuxime pays dAmrique latine par la population (aprs le Brsil),
dot du deuxime revenu par habitant de la rgion (aprs le Chili ),
le Mexique est un march particulirement attrayant. Il nest gure
surprenant que le plus important distributeur mondial y ait massivementinvesti, au point de devenir le premier groupe de distribution du pays.
Devant ce paysage concurrentiel intimidant, doubl d'autres risques
et problmes, plusieurs grands distributeurs ont choisi de sabstenir.
Devant le retour de la prosprit et de la stabilit au Mexique, cette
situation pourrait changer.
Le contexte conomique samliore. Bon gr mal gr, lconomie
mexicaine est ortement lie celle des Etats-Unis. Lentre en rcession
des Etats-Unis et lasschement des marchs internationaux du crdit
ont lourdement pes sur le Mexique : chute des exportations, uite
de capitaux et orte dprciation de la monnaie - entranant une
orte hausse de linfation. En 2009, le PIB reculait de 6,8 % et les
dpenses de consommation, de 6,7 %. Aprs sa dcision dassouplir
sa politique montaire, le gouvernement mexicain obtenait des acilits
de crdit auprs du FMI et de la Rserve drale amricaine. Cela
tant, la reprise conomique sexplique surtout par le redressement de
lconomie amricaine et des marchs mondiaux du crdit. La uite des
capitaux sest tarie. La monnaie sest stabilise, rduisant linfation,
et les exportations commencent reprendre. Tant que le contexte
conomique extrieur reste avorable, le Mexique devrait se maintenirsur la voie dune croissance modre. Aprs llection prsidentielle
de 2012, les observateurs sattendent voir maintenue la politique
conomique actuelle, quel que soit le vainqueur.
Le Mexique soure nanmoins de problmes structurels. Tout dabord,
sa production ptrolire recule, aute dinvestissements adquats. Le
Mexique perd lentement son statut de grand exportateur de ptrole.
Deuximement, la guerre dclare par le gouvernement contre les
barons de la drogue sest traduite par une considrable augmentation
des actes de violence proximit de la rontire amricaine. Cette
violence gangrne la conance amricaine dans la stabilit du Mexique,
et aura probablement dcourag plus dun investisseur. Troisimement,le Mexique compte traditionnellement sur dimportants versements de
onds par sa diaspora vivant aux Etats-Unis. De nombreux Amricano-
Mexicains travaillaient pour le secteur amricain de la construction,
actuellement en crise. Ces fux nanciers se sont ortement rduits, et
ne se reconstitueront pas avant longtemps. Enn, comme lconomie
amricaine tourne le dos la croissance base sur la consommation, les
exportations mexicaines vers les Etats-Unis risquent de samenuiser.
Le Mexique devra diversier ses exportations vers dautres pays et
compter davantage sur la demande locale. Avant la crise conomique,
la consommation mexicaine progressait trs correctement. Plus
lconomie progressait, plus la population pouvait quitter son tat de
pauvret pour accder la classe moyenne. Du coup, les dpenses
discrtionnaires augmentaient, particulirement dans les magasins
de dtail modernes. Maintenant que se prole un redressement
conomique, cette croissance devrait revenir rapidement. La population
est relativement jeune et en augmentation, ce qui permet desprer une
Le paysage de la d istribution au Mexique
Traditionnellement, les grands distributeurs mexicains deproduits alimentaires ont un ancrage rgional. Larrive de
Walmart a orc les oprateurs locaux sortir de leurs es
et se aire concurrence. Walmart de Mxico (Walmex)
est dsormais la orce dominante du secteur mexicain
de la distribution, structure en une gamme compose
de dirents concepts : hypermarchs, discount, clubs-
entrepts et supermarchs, mais aussi restaurants et magasins
dhabillement. En termes de chire d'aaires, Walmex dpasse
dj, de loin, les trois distributeurs locaux cumuls. La stratgie
dexpansion agressive dveloppe ces dernires annes par
le groupe, couple une politique de prix bas, lui a permis
de pntrer proondment le march mexicain. Loin derrire,
la deuxime place, gure le plus grand oprateur local,
Soriana. Ctait, parmi les grands groupes locaux, le plus ax
sur lexploitation dhypermarchs. Depuis quelques annes,
cependant, Soriana teste direntes ormules commerciales
pour accrotre ses parts de march, do une d iversication
vers les clubs-entrepts, les supermarchs et les commerces de
proximit. Le troisime groupe, OXXO, exploite prs de 8 000
commerces de proximit au Mexique.
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orte croissance des dpenses discrtionnaires, particulirement dans
les domaines lis la mode et lamlioration du cadre de vie. Dun
autre ct, le taux de ertilit mexicain recule, et lmigration vers les
Etats-Unis ralentit encore la croissance de la population mexicaine.
La distribution moderne prend des parts de march sur le secteur
inormel , ce qui signie que les principaux distributeurs mexicains
ont connu une croissance suprieure celle des dpenses de
consommation. Ce processus se dveloppe dans les grandes villes, mais
commence se maniester galement dans des rgions secondaires,
surtout ds que linrastructure de transport samliore. Au Mexique,
le concept le plus populaire est celui de lhypermarch. Plusieurs
groupes exploitent ces temples du tout-en-un , mais le march reste
domin par Walmart de Mxico. Son succs et sa croissance rapide
ont contraint lensemble du secteur se restructurer. Les distributeurs
de produits alimentaires, groupes amiliaux lchelle rgionale, onttravers une phase dexpansion et de consolidation an de pouvoir
combattre armes plus gales. Rsultat : un secteur constitu dune
poigne doprateurs nationaux, oprant chacun divers concepts, ainsi
que quelques partenariats avec des distributeurs trangers.
En outre, le Mexique peut compter sur le succs du segment des
grands magasins situs dans de grands centres commerciaux haut de
gamme . Certains grands oprateurs spcialiss se sont dj implants
dans ces centres commerciaux et sur des emplacements de choix des
meilleures rues commerantes. Comme lindique la distribution quelque
peu asymtrique des revenus, le commerce haut de gamme est bien
implant au Mexique. La tranche de 20 % des mnages les plus aiss
dtient 55 % des revenus, contre 46 % aux Etats-Unis.
Grce au rgime avorable garanti aux investisseurs trangers du secteur,
les distributeurs trangers du segment non alimentaire vont se multiplier
au Mexique au ur et mesure que le pays deviendra plus prospre.
Ils pourront tirer parti de la croissance du revenu discrtionnaire de la
population. Jusquici, la plupart de ces investissements proviennent
des Etats-Unis. Les oprateurs europens ont une grande exprience,
sagissant de simplanter dans de nombreux pays. Les grandes
dicults quils rencontrent pour crotre sur leurs marchs nationaux ne
manqueront pas de les inciter sintresser au Mexique.
Walmart
Prsentation
En 1991, Walmart et Cira sassociaient pour crer un Sams Club
Mexico City. Ctait le premier march de la d ivision internationale de
Walmart. En 1997, Walmart sadjugeait une participation majoritaire
dans Cira, avant de changer sa dnomination sociale en Walmart
de Mxico (Walmex) en 2000. En novembre 2006, Walmart de
Mxico recevait du ministre mexicain des Finances lagrment qui
lui permettait de crer et dexploiter une banque. Le groupe mne
dsormais plusieurs activits de ront : les clubs-entrepts Sams Club
; les hypermarchs Walmart Supercenters ; les hypermarchs, super-
marchs et discompteurs Bodega Aurrer , Mi Bodega Aurrer etBodega Aurrer Express ; les supermarchs Superama ; les magasins
dhabillement Suburbia ; ainsi que les restaurants Vips et Portons. Ct
nouveaux magasins, le groupe ocalise sa croissance sur la ormule
Bodega Aurrer, mme si dautres domaines tels que la banque et
Walmart Centroamerica revtent
galement une grande impor-
tance stratgique. Walmart
de Mxico avait annoncun plan dinvestissements
sans prcdent pour 2010,
prvoyant 300 nouvelles
implantations, concrtis par
louverture de 297 units. 2010
sest rvl tre une anne
historique. En vrier, lentreprise
est devenue internationale
grce lacquisition de Walmart
Centroamrica. Au 3e trimestre
2011, le chire daaires
enregistre une croissance de11%. Le programme douverture pour 2011, annonc en dbut
danne, prvoit 365 nouveaux points de vente au Mexique.
Croissance
Au sein de Walmart International, Walmart de Mxico est, de loin,
lentit qui connat la croissance la plus rapide : son chire d'aaires
a pratiquement doubl en cinq ans. Sur la mme priode, son rsultat
dexploitation en monnaie locale a progress de 77 %. Dj leader sur
le march mexicain, Walmart ne se montre gure enclin y temprer
ses ambitions de croissance. En 2000, le groupe tait implant dans
1 seul Etat et couvrait 42 villes avec 480 units. En 2010, il est implant
dans 6 Etats, couvrant 384 villes avec 2279 units. Compte tenu des
dicults conomiques qui rappent le Mexique, le ormat qui a connu
les meilleurs rsultats ut Bodega Aurrer (ormule qui a su le mieux
rpondre aux besoins des consommateurs bas revenus), avec 220
nouveaux magasins rpartis sur ses trois enseignes : Bodega Aurrer, Mi
Bodega Aurrer et Bodega Aurrer Express. Le concept Bodega Aurrer
a dailleurs t rpliqu au Brsil (Todo Dia), en Argentine (Changomas)
et galement en Chine avec louverture du premier point de vente
discount Zhangshu.
Facteurs de succs
Stratgie multiformat Grce un portefeuille de magasins qui
couvre tout le spectre, depuis les supermarchs haut de gamme
Superama jusquaux discounters Bodega Aurrer, aux prix ultra-serrs,Walmart se montre trs attrayant, et de plus en plus accessible, pour
les consommateurs bas revenus.
Pouvoir dachat Intgr lempire Walmart et dtenant plusieurs
enseignes communes avec la maison mre Walmart U.S. - Walmart
de Mxico sest assur une infuence dominante sur les prix dans de
nombreuses catgories de produits.
Efcacit Walmart de Mxico sinspire galement des meilleures
pratiques de sa socit mre, tant en termes oprationnels que
logistiques. Elle peut donc aire progresser son chire d'aaires plus
vite que ses charges, au prot dune excellente rentabilit.
Commerce de proximit Grce la progression rapide des formules
bases sur des petites suraces commerciales de proximit proposantdes produits bas prix (Mi Bodega Aurrer et Bodega Aurrer
Express), Walmart est en mesure de desservir des localits plus petites
qui, auparavant, navaient dautres recours que les commerants
indpendants et le canal inormel, plus onreux. En poussant de plus
Prsentation succincte
Sige
Mexico City Anne de fondation
1991 (coentreprise avec Cira)
Principaux formats exploits
Hypermarchs et SupermarchsCash & carry (libre-service de gros)Magasin dlectromnager
Magasins (2010)
2 279
Chiffre d'affaires net (2010)
24 381 millions USD
Prsence internationale
Walmart de Mxico opre dans6 pays
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en plus loin ses concepts, lentreprise reste dle son ambition de
mieux servir les mal desservis .
Priorits stratgiques
Comme indiqu plus haut, le groupe veut asseoir sa croissance locale
sur lexpansion de son trio de concepts Bodega Aurrer et sur
le dveloppement de services bancaires. Le groupe veut galement
investir dans lexpansion de Walmart Centroamrica, le principal
distributeur de la zone avec 519 magasins rpartis entre le Guatemala,
le Salvador, le Honduras, le Nicaragua et le Costa Rica. Lacquisition
dune entreprise pesant 3,3 milliards USD ouvre Walmart de Mxico
dextraordinaires opportunits de croissance, de mme que lajout
de cinq nouveaux marchs augmente le nombre de villes conqurir
(sans prsence Walmart) de 110 310, le nombre de nouveaux clients
potentiels dici 15 ans de 20 33 millions, et le potentiel de march de
197 milliards USD 241 milliards USD.
Arique du Sud
Le succs de la Coupe du monde de ootball 2010 ut une sorte de r ite
de passage pour lArique du Sud, qui sest arme cette occasion
comme un vritable poids lourd rgional. Aprs la n de lapartheid,
cette nation proondment perturbe a dmenti bien des scnarios
pessimistes et enregistr des succs tant conomiques que politiques.
Devenue le pays le plus riche du continent, lArique du Sud a rejoint
les BRIC. Cependant, elle reste en proie de srieux problmes : les
considrables ingalits de revenus, essentiellement entre Noirs et
Blancs, une criminalit leve, de trs nombreux cas de sida, et un trslourd endettement souverain. LArique du Sud nen prsente pas moins
un grand intrt pour les grands groupes de distribution mondiaux,
avec larrive de Walmart.
Une croissance conomique modre a avoris la progression
constante d'une classe moyenne noire, dote d'un pouvoir d'achat
discrtionnaire non ngligeable. La richesse du pays en ressources
naturelles augure bien de sa croissance uture, vu la orte demande de
matires premires en provenance de grands marchs mergents tels
que la Chine.
Situation conomique actuelle
Lconomie sud-aricaine sest bien redresse. La croissance du PIB a
bnci dune sensible progression de la demande de mtaux et deminerais en provenance des conomies asiatiques, au premier rang
desquelles la Chine.
Tandis que le monde entier sourait de la crise nancire, la Coupe du
monde de ootball a t pour l'Arique du Sud un puissant stimulant
conomique. Daprs les estimations, elle aurait accru de 0,5 % le
PIB du pays en 2010, mais surtout, les secteurs du tourisme et de la
distribution en auraient amplement tir prot, enregistrant une orte
progression de leur activit pendant la comptition.
Le dcit budgtaire de lEtat sud-aricain est mont plus de 7 %
du PIB suite aux dpenses de relance de ces dernires annes. Certes,
le gouvernement devrait satteler rduire ce dcit, mais lemploi
pourrait en ptir. De mme, le dveloppement des inrastructurespourrait accuser un ralentissement puisque lessentiel de ces travaux
mane traditionnellement des pouvoirs publics. Or, des inrastructures
inadaptes, en particulier dans la production dlectricit, aecteront
l'conomie, tandis que les daillances du rseau de transport risquent
daggraver les goulets dtranglement logistiques pour les distributeurs
et les petites entreprises.
Le march de consommation de lArique du Sud
Avec prs de 50 millions dhabitants, lArique du Sud est un march
non ngligeable. Son revenu par habitant, comparable celui de la
Turquie, en ait un pays mergent relativement riche. En outre, ces
dernires annes, les dpenses de consommation y ont augment
plus rapidement que le PIB. Cependant, cause de son hritage de
discrimination raciale, il occupe une mauvaise place au classement
selon lindice Gini, qui mesure les ingalits de revenus. En Arique
du Sud, seul un petit nombre de personnes achent un train de
vie similaire celui de lEurope occidentale. Une large range de la
population vit encore dans des conditions similaires celles des pays
les plus pauvres du monde. Bien quune classe moyenne se dveloppe
parmi la population noire, elle reste minoritaire.
Il sensuit que le niveau de revenu moyen peut tre trompeur. LArique
du Sud a une population relativement jeune (plus de 60 % ont entre
15 et 60 ans). Le taux de chmage y est galement trs lev, aux
alentours de 25 %, en raison dun dcalage entre lore et la demande
de comptences. En outre, les grves et les mouvements sociaux sont
rquents. Le gouvernement a limmense tche de crer de lemploi
pour absorber la main-duvre jeune du pays, aute de quoi de
nouveaux troubles sociaux sont prvoir. Sur le plan positi, les progrs
de linstruction ont permis un dveloppement de la classe moyenne
noire, situation qui devrait perdurer au cours des annes venir.
Aprs lamlioration des comptences de la main-duvre, les salaires
pourraient tre rviss la hausse, augmentant le revenu disponible
et le pouvoir d'achat des populations. Dans le secteur des services, en
particulier les tlcommunications, lemploi pourrait proter de la pose
de nouveaux cbles sous-marins en bre optique l'anne prochaine.
On constate une corrlation historique partielle entre les dpenses
de la population dArique du Sud et la disponibilit du crdit. La
reprise conomique rcente a t alimente par la dette, les autorits
montaires ayant abaiss les taux d'intrt plusieurs reprises depuis
deux ans pour stimuler l'conomie. Cependant, alors que l'endettement
des mnages est dj relativement lev, les consommateurs se
montrent rticents contracter des crdits excessis, susceptibles de
peser sur leurs dpenses de consommation lavenir.
La distribution en Arique du Sud
Jusqu lannonce rcente de WalMart, aucun groupe de distribution
international ntait prsent dans le pays. Le secteur de la distribution
est domin par des acteurs nationaux, qui voient aujourdhui un
potentiel considrable dans les zones rurales et ouvrent des magasins
bas prix qui visent les consommateurs aibles revenus.
Le segment des supermarchs, qui reprsente lessentiel du secteur
de la distribution en Arique du Sud, continue de crotre grce des
investissements substantiels. En revanche, le modle de l'hypermarch
reste sous-dvelopp et ce ormat de magasin ne sadresse aujourdhui
quaux consommateurs relativement aiss. La monte de la classemoyenne noire pourrait apporter un nouveau segment de clientle
aux hypermarchs, qui mettraient en avant laspect pratique pour les
consommateurs presss.
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7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution
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Shoprite
Prsentation
Shoprite est le premier distributeur en Arique du Sud, mais
galement dans dautres zones tendues de l'Arique subsaharienne.
La socit opre dans 16 pays, tels que la Namibie, le Botswana et
le Mozambique ; malgr les troubles politiques au Zimbabwe, il y a
poursuivi ses oprations.
Sur son premier march d'origine, qui reprsente encore plus de 90 %
de son chire d'aaires total, le ormat qui ralise le plus de ventes
est sa chane de supermarchs ponyme, Shoprite. Citons parmi les
autres enseignes importantes, les hypermarchs Checkers Hyper, les
supermarchs Checkers, les magasins bas prix Usave, en plein essor,
et les magasins d'ameublement OK Furniture.
Au total, ce distributeur diversi exploite plus de 14 enseignes,
dans des segments allant de la restauration rapide aux magasins
d'lectronique en passant par le libre-service de gros.
Croissance
Alors que de nombreux distributeurs avaient vu la rcession de
2008-2009 comme une menace, Shoprite a su aire preuve de
ractivit. Le groupe a largement prot dune stratgie visant les
groupes bas et moyens revenus, travers une combinaison d'ores
cibles sur certains produits, de gammes largies sous sa marque
distributeur et de campagnes de
marketing oensives. Il a ainsi
gagn des parts de march,
tout en enregistrant une hausse
de son chire daaires etde ses bnces suprieure
la moyenne du march de la
distribution et trs au-dessus
de linfation. Dans la mme
optique, Shoprite a continu
dtendre son rseau de
magasins en Arique du Sud, en
mettant laccent sur lenseigne
bas prix Usave, dont le nombre
de magasins est pass de
seulement 68 en 2005 presque
200 n 2009. En mars 2011, legroupe a conclu une entente
avec Metcash (Pty) Ltd selon laquelle la ranchise Metcash serait
vendue Shoprite Checkers. La division ranchise Metcash comprend
des accords avec des ranchiss oprant sous les noms de magasins
denseigne tels que welcomes, Seven Eleven et les supermarchs
discount Prix Club. Les magasins sont situs dans les 9 provinces
d'Arique du Sud. La vente, soumise l'approbation de lAutorit
de la concurrence, verra l'intgration des ranchiss Metcash dans la
division Shoprite ranchise.
Facteurs de succs
Une stratgie multiformat Le portefeuille diversi de magasins
de toutes tailles de Shoprite, qui visent des segments de clientle
dirents, lui permet d'tre rquent par un grand nombre de
consommateurs. Cette approche lui permet en outre de s'adapter
aux direntes conditions conomiques. Ainsi, sa division distribution
alimentaire a t un gage de stabilit pendant la rcente rcession.
Prsentation succincte
Sige
Brackenell
Anne de fondation
1979
Principaux formats exploits
HypermarchsGrands supermarchsSupermarchsMagasins bas prixMagasins dameublement
Magasins (2010)
1 525
Chiffre d'affaires net (2010)
8 008 millions USD (est.)
Prsence internationale
16
Le paysage de la d istribution en Arique du Sud
Par rapport au reste du continent, l'Arique du Sud dispose
d'un march de la distribution mature et dvelopp,
entirement entre les mains de distributeurs nationaux
(situation appele changer avec larrive de Walmart). Le
commerce traditionnel continue doccuper une large part du
secteur dans le pays, mme si les magasins dalimentation
modernes se sont rapidement dvelopps et ont conquis
une part plus importante des marchs de dtail et de gros.
Les cinq principaux acteurs du march Shoprite, Pick'n
Pay, SPAR, Massmart et Metcash concentrent la majorit
de la distribution moderne d'Arique du Sud. Du ait
d'une consolidation constante du march, le nombre de
spazzas (petits magasins amiliaux traditionnels) continue
de reculer, une tendance qui sest encore acclre pendantla rcession de 2008-2009. Tous les grands distributeurs
dArique du Sud possdent plusieurs ormats et exploitent
un porteeuille dhypermarchs, de supermarchs grands et
petits, de magasins de proximit, de libres-services de gros
et de points de vente non alimentaires dans tout le pays.
Certains recourent galement la ormule de la ranchise pour
dvelopper leur rseau, notamment en raison du programme
Black Empowerment initi par le gouvernement pour
subventionner les entreprises qui mettent en place des
dispositis de promotion de la population noire. Pick'n Pay
sest rvle la plus active dans ce programme ces dernires
annes. Pickn Pay et Shoprite visent tous deux le grandpublic, mme si le second y est dj plus prsent, sachant
que son enseigne principale s'adresse aux consommateurs
aibles revenus, qui reprsentent toujours le premier segment
du march en Arique du Sud. En ait, Shoprite a activement
tendu sa couverture des populations bas revenus pendant
la dernire rcession, en consacrant la majeure partie de ses
investissements son enseigne orte croissance Usave,
qui reste la seule chane nationale de magasins alimentaires
bas prix dArique. En Arique du Sud, deux grossistes
occupent de solides positions de march, savoir Massmart
et Metcash. Massmart est essentiellement prsent dans le
commerce de gros (CBW Wholesalers, Jumbo) et dans les
magasins populaires (Game), tandis que Metcash est presque
exclusivement un grossiste (Metro Group, Trade Centre) et
distributeur de produits dpicerie. Le march est en train de
vivre un grand bouleversement avec larrive de Walmart, dont
lacquisition de 51% de Massmart a t accepte par lautorit
de la concurrence le 31 mai 2011. Walmart International
apportera Massmart une stabilit nancire et un soutien
accru pour renorcer sa prsence en Arique. La nouvelle entit
Walmart/Massmart entend ouvrir un nombre important de
magasins, permettant de crer des milliers demplois. Walmart
apportera galement ses comptences dans certains domaines
tels que les systmes dinormation, les achats et la chane
dapprovisionnement. Malgr les particularits propres aumarch dArique du Sud, Walmart est susceptible dapporter
de nombreux progrs dans la gestion et la logistique. Ces gains
de productivit dgageront sans doute des conomies dont
protera le client sous la orme de baisses de prix.
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7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution
19/56Les Champions de la distribution 2012 17
Une ractivit aux tendances de march Grce la diversit de son
porteeuille denseignes, Shoprite sest rvl le plus racti du secteur
lorsque les conditions conomiques se sont dgrades en 2008-2009.
Le distributeur a alors su rapidement se rediriger vers les magasins bas prix et dvelopper sa gamme de produits bon march vendus
sous sa marque, une stratgie qui lui a permis d'enregistrer une solide
croissance malgr la conjoncture.
Un dveloppement international Shoprite a su rapidement saisir
loccasion de se dvelopper dans toute lArique, pour conqurir
une position de premier plan sur le continent. Le groupe est ainsi
en mesure de proter des possibilits de croissance utures, tout en
rduisant sa dpendance son march dorigine, o la concurrence
est voue saccentuer au cours des annes venir.
Une amlioration de sa chane dapprovisionnement
Shoprite a compris que les investissements dans une chane
d'approvisionnement eciente taient la cl du succs dans ladistribution. En consquence, il sest tourn vers le systme des ples
de distribution centraliss. Le passage progressi de la livraison directe
une distribution de plus en plus centralise a conr au groupe un
avantage concurrentiel notable. En particulier, Shoprite a annonc
avoir gagn des parts de march grce une disponibilit de ses
produits en rayon suprieure la moyenne. La socit envisage
prsent de aire passer presque 90 % de son fux de produits par ses
centrales de distribution, avec une implication croissante des petits
ournisseurs et des producteurs rgionaux.
Priorits stratgiques
En aot 2011, Whitey Basson, CEO de Shoprite, dclarait vouloir :
continuer louverture de magasins : 106 nouveaux magasins prvus
dici juin 2012 dont 74 supermarchs, permettant de crer 8 000
9 000 nouveaux emplois ;
maintenir leur position de leadership sur les bas prix, leur permettant
dtre rquent par 63,5% des consommateurs sud-aricains ;
poursuivre lactivit fonde sur plusieurs marques permettant de se
battre sur de multiples ronts ;
accrotre lexpansion gographique, en Afrique et voire au-del du
continent aricain.
Whitey Basson a t lu, en octobre 2011, Business Leader o the
year en Arique du Sud lors de lvnement du Sunday Times
Business Times annual Top 100 companies Award .
Algrie
Contexte
Respectivement 14e et 5e pays du monde par l'importance de ses
rserves ptrolires et gazires, lAlgrie a une conomie ortement
dpendante du secteur des hydrocarbures. Prs de 60 % des recettes
de l'Etat proviennent du secteur ptrolier.
Le secteur des hydrocarbures reprsente environ 30 % du PIB algrien
et les produits ptroliers, plus de 95 % des exportations. Au vu des
prix relativement levs du ptrole, on pourrait donc sattendre
ce que lconomie algrienne soit trs perormante. Or, lAlgrie
est loin davoir pleinement ralis son potentiel de croissance. Une
diversication conomique limite, couple linterventionnisme et
la rglementation des pouvoirs publics ont asphyxi les investissements
dans le secteur priv. Tandis que lEtat tentait de diversier les activits
du pays hors du secteur ptrolier, lenvironnement rglementaire adcourag linvestissement direct, aussi bien algrien qutranger. Du
coup, la croissance conomique est reste au mieux modeste. La
croissance du PIB na pas dpass 3,3 % en 2010, et la ourchette
attendue pour les annes 2011 2015 oscille entre 3 et 3,5 %.
Dun autre ct, le secteur des hydrocarbures devrait continuer
de soutenir la croissance du PIB au cours des prochaines annes,
paralllement une hausse des dpenses publiques. Laugmentation
des eectis de la onction publique, une revalorisation des traitements
des onctionnaires et des projets d'inrastructure de trs grande
ampleur devraient contribuer accrotre les niveaux de revenus moyens.
Les dpenses de consommation relles devraient donc progresserlgrement au cours des annes venir.
LAlgrie est extrmement dpendante des importations pour rpondre
ses besoins de produits alimentaires. De plus, lEtat a entretenu
de nombreux monopoles sur le march de l'import. Laugmentation
des prix des produits alimentaires a engendr une orte infation.
Lexposition de lAlgrie linfation importe, en particulier sur les
produits alimentaires, devrait persister dans lavenir proche. En 2010, le
pays comptait plus de 36 millions dhabitants et le taux de croissance
de sa population est estim 1,5 % par an. Prs de 70 % de la
population a entre 15 et 64 ans, prs de 25 % a en dessous de 14 ans
et moins de 6 % a plus de 65 ans, ce qui dnote un aible taux de
dpendance en Algrie. Cette situation dmographique devrait savrer
avorable en termes de potentiel de croissance et de dveloppement du
march de consommation. Dun autre ct, la concentration excessive
sur les hydrocarbures risque de se traduire par un grand nombre de
jeunes adultes sans emploi. Dailleurs, le taux de chmage est dj
lev, dans un contexte de orte infation. Une telle combinaison risque
son tour dalimenter des troubles sociaux.
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7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution
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Inde
LInde est souvent compare la Chine. Cest en eet le seul autre
pays au monde compter plus dun milliard dhabitants. En croissancerapide, il attire lattention du monde international des aaires. LInde,
comme la Chine, simpose de plus en plus vigoureusement sur la scne
mondiale. Et pourtant, les similitudes sarrtent l. Lconomie de lInde,
sa structure dmographique et son secteur de la d istribution sont trs
dirents de ceux de la Chine. LInde est bien plus pauvre : le revenu
par habitant, mesur par rrence au pouvoir dachat de la monnaie,
atteint environ 55 % de celui de la Chine.
Cela refte notamment le retard de lInde, qui ne sest engag dans les
rormes conomiques que prs de15 ans aprs la Chine.
Ces rormes, et notamment un dbut de dmantlement du
considrable contrle de lEtat sur lconomie, ont entran une
acclration de la croissance conomique qui se poursuit ce jour. Etpourtant, bien des rormes seront encore ncessaires pour soutenir
une croissance rapide sans alimenter linfation. Ainsi, mme si les
investissements trangers sont accueillis bien plus avorablement que
par le pass, ils restent strictement cantonns certains secteurs, dont
la grande distribution. LInde reste un pays relativement protectionniste,
avec des barrires commerciales nettement plus leves que celles
de la Chine. En Inde, les investissements en inrastructures restent
trs bas. Cela sexplique par le ait que les ressources publiques sont
consacres par prrence des subventions. Enn, lInde nest pas
un march unique. Chaque Etat peut (et ils ne sen privent pas) limiter
les mouvements de marchandises, ce qui est source dextraordinaires
ineciences.
Mais si la situation semble si dicile, pourquoi lInde va-t-elle si bien ?
La rponse est quil y a pas mal de choses qui, paradoxalement,
onctionnent trs bien ! Le secteur nancier indien, essentiellement
entre les mains dinvestisseurs privs, se montre relativement ecace
lorsquil sagit de transormer lpargne nationale en investissements
rentables, en particulier au prot des nombreux entrepreneurs indiens.
LInde arrive donc crer davantage de croissance conomique, pour
chaque dollar investi, que ne le ait la Chine. Autre acteur positi :
outre leur excellente matrise de la langue anglaise, les diplms des
universits, trs nombreux, ont su exporter massivement leurs services
auprs dentreprises occidentales. Enn, lInde a la chance de disposer
dune population jeune, un acteur galement important pour la
croissance conomique.
Le consommateur indien
LInde est essentiellement un pays rural : peine un tiers de sa
population vit dans les zones urbaines. Et pourtant, le pays compte de
nombreuses grandes villes o se concentrent des consommateurs de
la classe moyenne. LInde est galement un pays trs jeune, o un tiers
de la population na pas encore atteint lge de 15 ans. Le nombre de
nouveaux mnages et de amilles jeunes progresse donc rapidement.
Conort par lmergence dune classe moyenne, ce phnomne
annonce dexcellentes perspectives de dveloppement pour un secteur
moderne de la grande distribution.Dj, la classe moyenne se montre impatiente dadopter les
comportements dachat modernes. Les taux dpargne dans ce groupe
diminuent au gr de laugmentation de son dsir de satisaction
matrielle. Cest particulirement vrai maintenant que laccs aux
Le paysage de la distribution en Algrie
Les ventes de dtail ont ortement progress en 2010.
Cette tendance devrait se poursuivre jusquen 2016 du ait
de la hausse des revenus, de la croissance de la population
et d'une infation signicative. La distribution de produits
non alimentaires reste moins dveloppe que le commerce
de bouche. Cependant, la croissance des dpenses de
consommation non alimentaire dpasse celle des produits
alimentaires en 2010. En 2011, elle s'tablit 15 %, contre
13 % un rythme nanmoins trs satisaisant pour
l'alimentaire. Le secteur de la distribution algrien est domin
par un commerce inormel et indpendant. La concentration de
ce march est donc limite. Certains distributeurs ont touteois
mis en place des plans de croissance ambitieux, ce qui laisse
supposer que le secteur sera moins ragment dans quelquesannes. Plusieurs acteurs incitent loptimisme quant au
potentiel des distributeurs modernes en Algrie : une
population jeune, des revenus en hausse et les avantages de la
hausse des prix ptroliers. Dun autre ct, dans un contexte
relativement protectionniste, les prix des importations resteront
levs, ce qui limite le pouvoir dachat des consommateurs.
La orte dpendance de lAlgrie aux produits alimentaires
imports, dont les prix sont la hausse lchelle mondiale,
naugure pas avorablement de lvolution du pouvoir
dachat. Rares sont les acteurs de