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ISBN : 9954-452-12-5 Dépôt légal : 2007/1595
Illustrations :
Nathalie Logié Manche
Cliparts :
Pressimage, IXO Publishing
Illustration(s) : Le grand monde du préscolaire
(prescolaire.grandmonde.com)
Assistance technique :
Hind Laimani
Maquette, réalisation et impression :
Illustrographe sarl, Rabat
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TABLE DES MATIÈRES
9 Introduction
11 Importance de la lecture et de l’écriture
13 Specificités de la langue orale par rapport à la langue écrite
13 1- Qu’est-ce que lire ?
14 2- Différence entre communication écrite et orale
15 Comment préparer l’enfant à acceder à la lecture et à l’écriture
15 1- Les méthodes d’apprentissage de la lecture et de l’écriture
15 Les méthodes alphabétiques ou syllabiques
16 Les méthodes globales ou analytiques
17 Les méthodes mixtes
18 2- Aider l’enfant à rendre son langage oral plus explicite
22 3- Introduire la langue écrite dans la vie quotidienne de l’enfant
22 Sensibiliser l’enfant aux écrits existants dans le monde qui l’entoure
24 Exemples d’activités de familiarisation avec l’écrit
27 Utiliser naturellement l’écrit en classe
31 4- L’usage des livres
31 Les livres achetés
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33 Comment utiliser les livres en classe ?
35 Les livres fabriqués en classe
37 Exemples de livres à fabriquer avec les enfants
41 Autres situations d’usage de l’écrit
44 Conclusion
45 Recueil de compétences pour le lire-écrire au prescolaire
49 Fiches pédagogiques
51 Coin bibliothèque
53 Lire des contes et des histoires aux enfants
55 Exploitation d’une histoire pour rapprocher l’oral de l’écrit
57 La naissance du poussin (Images séquentielles)
61 Le sens de l’écriture
65 Loto des prénoms
67 Dominos des prénoms
69 Utilisation d’affiches
75 Les animaux de la ferme (jeu de l’oie)
79 La liste des provisions
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Les livres seront déposés dans le coin bibliothèque de la classe. Un principe de base :
l’éducateur ne doit jamais déposer un livre à la bibliothèque avant de l’avoir présenté et, pour
les livres comportant une histoire, de l’avoir lu aux enfants, une ou plusieurs fois.
. Les imagiers2
Ils constituent d'excellents supports pour apprendre aux
enfants, surtout en bas âges, à lire les images, à reconnaître
et à nommer des objets qu'ils ont déjà vus dans leur milieu
naturel et même d'autres qu'ils n'ont jamais vus. Ils constituent
un moyen d'enrichissement du lexique de l'enfant et de sensibi-
lisation à l'existence de graphies différentes pour désigner un
même objet.
. Les albums documentaires Ils seront déposés dans la bibliothèque de la classe et/ou de l’école. L’éducateur peut aussi
penser à les emprunter à bibliothèque municipale (si elle n’est pas trop loin).
Les enfants vont, soit seuls, soit avec l'aide de l'éducateur y
chercher des réponses, à des questions qu'ils posent.
Exemple : un enfant ramène un escargot en classe ; toute une
partie de la classe s'intéresse à l'escargot et va avec l'éducateur
chercher, dans un album, des informations sur cet animal si
sympathique ; il peut en être de même pour de multiples autres
sujets.
. Les livres de contes ou d’histoires L’éducateur, doit d’abord en lire le texte aux enfants, réunis en petits groupes, de
préférence dans le coin bibliothèque de la classe. Pendant sa lecture, il suivra le déroulement
des phrases telles qu’elles sont écrites en arabe classique, puis, il expliquera aux enfants,
le sens de ce qu’il a lu, au fur et à mesure, soit arabe dialectal, soit en amazigh selon leur
langue maternelle.
Ce n'est qu'après que le conte ait été lu aux enfants, que l'on
pourra le déposer au coin bibliothèque, car autrement, ces
derniers ne sachant pas encore lire, ils ne pourront pas en tirer
profit et reconstituer l'histoire à l'aide des illustrations.
2. Cf : « L’imagier au préscolaire » réalisé par ATFALE in : « Collection ATFALE pour le préscolaire »
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Il est conseillé, surtout pour les enfants de niveau I, de choisir les textes les plus simples
possibles avec de nombreuses illustrations, pour mobiliser l’attention des enfants.
Pour les plus grands, de niveau II, le texte choisi peut être plus long. C’est généralement
plus intéressant pour eux, car les histoires pleines d’aventures les captivent. L’éducateur
peut procéder, alors, par découpage judicieux du texte en épisodes à lire successivement
chaque jour … Mais il doit faire attention de ne pas arrêter la lecture à un moment de
l’histoire angoissant pour les enfants !
La même histoire doit être racontée plusieurs fois aux enfants. Ils sont généralement très
contents de cette répétition car cela leur permet de prévoir le déroulement des évène-
ments et donc d'être fiers d'avoir l'impression d'en maîtriser le cours.
L'enfant, après que l'éducateur ait raconté l'histoire plusieurs
fois, sera encouragé à la raconter à son tour. Il est intéressant
d'observer à ce moment là comment, spontanément, il essaie
de rapprocher son langage oral de la langue écrite classique.
C'est là un des buts importants recherchés à travers cette
activité de lecture d'histoires ou de contes.
Pour raconter l’histoire, l’enfant aura le livre entre les mains et s’aidera des repères imagés
pour retrouver les étapes de son déroulement. Il est ainsi mis en situation de lecteur. Ceci
l’introduira naturellement, par la suite, à l’apprentissage des techniques de la lecture et de
l’écriture.
Lire les histoires dans les livres ne doit pas pour autant empêcher l’éducateur de raconter
les contes populaires oralement et directement, sans l’intermédiaire de livres, au grand
groupe de la classe3.
Grâce à la lecture dans les livres et au contage oral sans l’intermédiaire de livres, les
enfants peuvent percevoir l’existence de deux niveaux de langue : un niveau oral flexible
et qui peut s’adapter à chaque situation et un niveau écrit, qui ne change pas et qui
emploie un vocabulaire et des tournures de phrases particulières.
Que ce soit pour l’arabe dialectal ou pour l’amazigh, par rapport à l’arabe classique,
l’enfant est ainsi mis en situation de bilinguisme. Aider l’enfant à percevoir l’existence de
ces deux niveaux d’usage de la langue et les liens entre ces deux niveaux, constitue, pour
lui, la meilleure préparation à l’enseignement fondamental. Il se rend compte qu’il y a une
3. Cf : Fiche pédagogique « Dans quelle langue raconter les histoires aux enfants » dans le fascicule « Expression orale au préscolaire »
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langue scolaire classique et une langue (voire deux pour l’enfant amazighophone)
dialectale orale. Toutes ces langues visent à la communication, mais chacune est employée
dans une situation différente. L’enfant acquiert ainsi de la souplesse mentale et apprend à
s’adapter à ces deux situations. Tout enfant (qui n’a pas de handicap particulier) en est
tout à fait capable, s’il est aidé en cela par ses éducateurs.
On pourrait dire que toute situation d’enseignement est une situation de bilinguisme
(ou de multilinguisme) entre la langue de la maison et la langue de l’école. Notre mission
en tant qu’éducateur est d’aider l’enfant à avoir un bilinguisme positif et enrichissant en
l’aidant à surmonter les difficultés et non en le mettant en situation d’échec.
Une question se pose souvent aux éducateurs dans les régions
amazighophones, c'est celle de savoir s'il est nécessaire pour
l'enfant en bas âge d'apprendre l'arabe dialectal avant de
passer à l'arabe classique. Cette question est complexe et ne
peut, à notre avis, trouver de réponse unique. Tout dépend de la
région d'origine de l'enfant. En ville, l'arabe dialectal est
dominant et tout marocain qui a un rapport quelconque avec
la ville en a besoin pour communiquer. En revanche, dans
certaines régions isolées, il est très peu utilisé.
A notre sens passer par l'arabe dialectal pour apprendre l'arabe
classique n'est pas une nécessité pédagogique mais une nécessité
sociologique. Et comme telle, elle peut changer selon les lieux
et l'évolution socioculturelle du pays.
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Fabriquer des livres en classe est aussi un excellent moyen d’approche de l’apprentissage
de la lecture et de l’écriture au préscolaire. La pénurie générale de livres dans notre
contexte est un argument qui devrait encourager l’éducateur à essayer d’en fabriquer
lui-même avec les enfants.
Mais ce n'est pas seulement dans le but de compenser la
pénurie de livres que cette activité est proposée. Elle vise avant
tout à permettre aux enfants d'être les auteurs de leurs propres
productions et à les aider à comprendre, par la pratique, pour-
quoi et comment on fabrique un petit livre.
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Etre auteur de l'activité est le meilleur moyen d'en comprendre le sens et, de là, de dépasser
l'inhibition et l'inquiétude que certains enfants éprouvent devant tout ce qui est écrit.
Cependant il faut savoir que les enfants peuvent difficilement se lancer dans la fabrication
de livres s’ils n’ont pas vu et manipulé de « vrais » livres achetés dans le commerce. C’est
cette expérience préalable qui leur donnera une idée claire de ce qu’est un livre et qui
inspirera leurs propres productions.
En vivant les différentes étapes de fabrication d’un livre, l’enfant en apprend tous les
secrets. Dans tous les cas, il devra trouver un titre au livre, noter le nom du ou des auteurs,
et trouver une ou des images de couverture qui symbolisent de quoi parle le livre.
Fabriquer un livre, c’est aussi l’occasion pour lui d’inventer d’abord et d’écrire ensuite, des
textes qui ont du sens pour lui puisqu’il en est l’auteur. Fabriquer un livre peut constituer
aussi une occasion de faire des activités graphiques de décoration ou d’illustration dans le
but de produire un beau document.
Tout au long de l'année l'éducateur cherchera à varier les
différents types de livres que les enfants produiront. Il les
aidera, ainsi, à mieux prendre conscience des différentes
fonctions des livres et de la lecture : lecture pour l'information,
lecture pour le plaisir, lecture pour l'échange…
La fabrication de chaque livre pourra entrer dans le cadre d’un projet global d’activité pour
l’ensemble de la classe : projet autour de la protection de l’environnement, autour de la
santé ou de la recherche du patrimoine culturel local par exemple. Cette fabrication sera
préparée, si nécessaire, par une sortie ou par la consultation de vrais livres semblables à
celui qu’on veut réaliser.
Le matériau qui sert de base à la fabrication d’un livre peut varier :
• On peut prendre un cahier, de petit ou de grand format selon l’objectif visé, et le
remplir et le décorer pour en faire un livre.
• On peut utiliser des feuilles de carton que l’on attache avec une ficelle ou que l’on
coud.
• On peut même utiliser des carrés de tissu que l’on coud ensemble et sur lesquels on
colle ou attache ce qu’on veut.
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Exemples Exemples Exemples Exemples dededede livreslivreslivreslivres àààà fabriquer fabriquer fabriquer fabriquer avecavecavecavec lesleslesles enfantsenfantsenfantsenfants
. Le livre des enfants de la classe De préférence dans un classeur, l’éducateur réserve une page
par enfant de la classe. La page pourra être glissée dans une
pochette en plastique et insérée dans le classeur par la suite.
Cette page sera comme une carte d’identité de l’enfant. Si
possible on affichera dans cette page la photo de l’enfant seul
ou en compagnie de membres de sa famille. Chaque enfant
pourrait aussi se dessiner lui-même dans sa page, puis il la
décorera selon son goût. Enfin, il écrira son prénom, s’il sait le
faire, autrement il dessinera un petit signe qui lui est propre et
qu’il aura choisi.
L’éducateur notera sur cette page les caractéristiques de l’enfant : son âge, sa taille, sa
couleur d’yeux et de cheveux, éventuellement, ce qu’il aime le plus etc.
Naturellement la réalisation de ce livre nécessite plusieurs séances. Cette activité, à entre-
prendre de préférence en début d’année, entre dans le cadre de la connaissance mutuelle
des camarades de la classe. Le classeur une fois terminé est mis à la disposition des enfants
dans le coin bibliothèque.
. Le livre pour compter
Ce n’est que progressivement, et en général à partir de l’âge de cinq-six ans que l’enfant
acquiert la capacité réelle de compter, c’est à dire d’établir une correspondance terme à
terme entre l’ordre dans la comptine numérique (1, 2, 3, 4…) qu’il sait réciter assez tôt, et
le nombre des objets qu’il compte.
Fabriquer avec les enfants un livre pour apprendre à compter est un moyen de les aider à
installer cette correspondance. Mais il faut, préalablement que les enfants connaissent la
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comptine des nombres oralement (ce qui ne veut pas dire qu’ils savent réellement
compter). Aussi est-il intéressant de commencer cette activité par apprendre et chanter
des comptines qui utilisent la suite des nombres (Exemple : wahed, jouj, tlata ba msha
lessbata...)4 ou par des jeux d’éducation physique faisant intervenir le comptage5.
Le livre pour compter sera fait d’une série de doubles pages en vis à vis. Pour les enfants
de niveau I, une page comportera les dessins ou les images, tamponnées en nombre voulu,
des objets à compter (fruits, légumes, animaux, ronds, triangles etc.) et, la page suivante,
l’écriture du chiffre correspondant. On peut se limiter aux chiffres de 1 à 10. Pour les
enfants de niveau II, le nombre de pages peut être augmenté. Il peut y avoir autant de
doubles pages que d’enfants dans la classe, chaque enfant participant d’une manière ou
d’une autre à la réalisation de sa page (découpage/collage d’images, empreintes d’objets
encrés, coloriage, dessins de signes, etc.).
Comme il s’agit d’apprendre à compter, il n’est pas nécessaire que ce soit les mêmes objets
qui soient dessinés en plusieurs exemplaires ! On peut par exemple dessiner, trois oranges
et deux cerises et demander à l’enfant de compter le nombre de fruits dessinés dans la
page, ou bien, quatre chaises et deux tables et noter le nombre total de meubles…
. Le livre des couleurs
Apprendre les couleurs est pour les enfants du même
ordre qu'apprendre les nombres. C'est pour cela que
cet apprentissage est important au préscolaire.
Dans ce livre, nous pouvons consacrer une page à chaque couleur. Les enfants recherchent
avec l’éducateur, dans la classe ou à l’extérieur de la classe, des objets différents qui ont la
même couleur. Si nous disposons de vieux magazines, nous pouvons y découper les objets
de la couleur choisie, autrement les enfants peuvent les dessiner. Puis nous composerons
chaque page, soit avec des images collées, soit avec des dessins coloriés d’une même cou-
leur. Nous retiendrons les couleurs les plus fréquemment rencontrées : rouge, jaune,
orange, vert, bleu, violet, marron, blanc, noir. Le nom de la couleur sera écrit de façon bien
visible dans la page qui lui correspond.
4. Voir « Comptines au préscolaire » in : « Collection ATFALE pour le préscolaire » 5. Cf : « L’éducation physique au préscolaire » in : « Collection ATFALE pour le préscolaire »
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. Le livre des vêtements
Réaliser ce livre est l’occasion pour les enfants de faire de multiples apprentissages et
de s’ouvrir à d’autres cultures. Le principe est le même que pour fabriquer un imagier :
chaque page comporte un vêtement et son nom écrit lisiblement.
On peut aussi réaliser : le livre des vêtements d’hiver, le livre des vêtements d’été, le livres
des vêtements que l’on porte dans différentes régions du Maroc, le livre des vêtements tra-
ditionnels portés dans différents pays du monde, etc.
. Le livre des animaux Dans ce livre, chaque page comporte l’image d’un animal et son nom. Pour les enfants de
niveau II, des livres différents peuvent être réalisés pour :
• les animaux de la ferme,
• les animaux sauvages,
• les animaux marins,
• les oiseaux …
On peut également profiter de cette activité pour stimuler l’esprit d’observation des
enfants en leur demandant d’observer quels sont les différents animaux qui vivent dans
leur région et d’essayer de les dessiner ou d’en trouver l’image dans des vieux magazines
ou des manuels scolaires périmés.
. Le livre-souvenir d’une sortie Les enfants ont fait, avec leur éducateur, une sortie dans le quartier, pour visiter le
marché ou le dispensaire ou autre…
L’éducateur prend, si possible, des photos pendant la sortie. Mais dans tous les cas, après
la sortie, il demande aux enfants de dessiner quelque chose qui les a marqués et dont ils se
souviennent. Puis chaque enfant explicite à l’éducateur ce qu’il a dessiné.
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L’éducateur, sur la dicté de l’enfant, écrit ce que celui-ci lui dit. Puis on regroupe tous les
dessins et l’ensemble de la classe, avec l’aide de l’éducateur, cherche à mettre en ordre ces
dessins pour reconstituer le déroulement chronologique de la sortie.
Si plusieurs enfants ont dessiné la même chose, la classe va voter pour décider quel dessin
sera retenu pour le livre-souvenir de la sortie. Ces dessins seront accompagnés des photos
qui leurs correspondent (quand il y en a). Les pages reliées donneront un beau livre qu’on
pourra ensuite mettre dans le coin bibliothèque.
. Le livre réalisé à partir d’un conte
La richesse du patrimoine oral marocain de contes
populaires peut être exploitée pour fabriquer, à
partir de ces contes, des petits livres avec les enfants.
L'éducateur peut dans un premier temps inviter un
parent, ou un grand parent, à raconter des contes
aux enfants.
Le conte qui leur a plu davantage sera repris et raconté plusieurs fois par l’éducateur,
jusqu’à ce que les enfants en aient bien retenu les personnages et le déroulement.
L’éducateur demande alors aux enfants de dessiner quelque chose dont ils se souviennent
dans ce conte. Puis les dessins sont regroupés.
Nous nous rendons compte alors que chaque enfant a dessiné un personnage ou une scène
du conte. Si les mêmes personnages ou scènes ont été dessinés plusieurs fois, nous les mettons
ensemble. Puis les enfants avec l’aide de l’éducateur, vont mettre en ordre les dessins réalisés
selon le déroulement chronologique du conte, en commençant par ceux qui évoquent le
début de l’histoire pour aller vers la fin de l’histoire. En s’appuyant sur cette mise en ordre,
les enfants raconteront à nouveau le conte pour le reconstituer et l’éducateur écrira, sous
leur dictée, ce qu’ils ont raconté. Mais il n’écrira une phrase qu’après avoir obtenu l’aval du
groupe d’élèves.
Il aura ensuite à mettre au propre avec une écriture claire et lisible les phrases sur lesquel-
les la classe se sera mise d’accord. Puis il faudra choisir, parmi les dessins réalisés par les
enfants, ceux qui seront retenus pour illustrer le livre du conte. Quand plusieurs dessins,
sur le même thème, sont en compétition les élèves choisiront par vote à main levée, celui
qui sera retenu pour l’illustration finale du conte. Si deux dessins ont le même nombre de
voix, la voix de l’éducateur est alors prioritaire. Tout ce travail introduit les enfants à un
premier apprentissage de la démocratie.
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Il est bien entendu que réaliser un tel document pour pérenniser un conte constitue un
projet de toute la classe. Cette réalisation nécessite plusieurs semaines pour être menée à
son terme. Ce n’est pas du temps perdu car la réalisation du livre, en elle même, est forma-
trice pour les enfants, en plus du plaisir de pouvoir disposer par la suite d’une trace vivante
du travail accompli.
Autres Autres Autres Autres situations situations situations situations d’usaged’usaged’usaged’usage dededede l’écritl’écritl’écritl’écrit
Dans le même esprit de permettre aux enfants d’être dans un bain d’écrits avant de savoir
lire et écrire, l’éducateur cherchera toutes les occasions pour utiliser cet outil de manière
claire, adaptée et fonctionnelle dans la vie quotidienne de la classe.
. Ainsi, l’écrit peut être utilisé pour les communications ou les informations que l’éducateur doit transmettre aux parents.
Que ce soit les informations concernant les projets de sortie ou
les visites médicales ou autres, ces informations seront notées
dans le cahier de l'enfant ou sur une petite feuille que l'éduca-
teur lui donne à l'intention de ses parents. Même si certains
parents ne savent pas lire, il est tout à fait possible qu'ils trou-
vent un proche pour leur expliquer le contenu du petit mot
transmis.
. La correspondance entre enfants d’institutions différentes
C'est une activité d'une extrême richesse car, par le biais de la
correspondance, les enfants expérimentent concrètement la
fonction de communication à distance que permet l'écrit.
Cette activité consiste en ce que les enfants d’une classe donnée, dans une ville ou une
région donnée, envoient des dessins ou des productions graphiques qu’ils ont réalisés aux
enfants d’une autre classe, qui, de leur côté, font de même. Au préalable, bien sûr, il est
nécessaire que l’éducateur ait pris contact avec son ou sa collègue correspondante et qu’un
accord se soit établi entre eux à ce sujet. Tous les dessins des enfants et/ ou les productions
graphiques et picturales sont regroupés dans une même grande enveloppe et envoyés par
la poste. L’éducateur, sous la dictée des enfants écrit un mot d’accompagnement
pour expliquer à la classe correspondante le contenu de l’envoi. Les correspondants sont
toujours très contents le jour où ils reçoivent la grande enveloppe leur arrivant d’une autre
classe !
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L'envoi de dessins ou de productions graphiques a une valeur
affective. Il est particulièrement adapté aux enfants du niveau I,
vu leur bas âge, mais il peut être poursuivi pour le niveau II.
Pour pratiquer cette correspondance, chaque enfant peut avoir son correspondant parti-
culier, mais l’éducateur peut aussi envoyer des dessins ou des peintures collectives ou
encore une affiche réalisée collectivement, et qui relate les activités de la classe à l’autre
classe.
La correspondance inter-scolaire sera d’autant plus intéressante pour les enfants, qu’elle
aura été soutenue, par des échanges de cadeaux réels, de photos et d’images… et pourquoi
pas, si c’est possible par la visite à la classe correspondante. N’oublions pas que les jeunes
enfants ont besoin de vivre concrètement la réalité pour mieux l’appréhender.
Dans leurs envois, les enfants, en particulier au niveau II, peuvent décrire leur milieu et
leurs habitudes à d’autres enfants situés dans une autre région du Maroc ou à l’étranger.
L’éducateur sert d’intermédiaire pour transmettre leurs paroles et les aider à organiser
cette correspondance. Il transcrit ce que les enfants lui disent en le traduisant, bien sûr,
dans la langue de l’écrit et le leur lit à haute voix pour qu’ils « palpent » en quoi consiste
l’activité d’écriture et la différence entre l’écrit et l’oral.
. Correspondance d’un adulte avec une classe
Une autre idée de correspondance intéressante pour le présco-
laire, c’est le courrier qu’un adulte écrit et envoie au groupe
d’enfants de la classe.
Cet adulte peut être un parent d’un des enfants ou un adulte volontaire pour cette
activité. Parti en voyage, il envoie une carte postale ou une lettre décrivant ce qu’il voit
aux enfants de la classe. Comme les enfants ont identifié au préalable de qui il s’agit, parce
que l’adulte en question a rendu visite aux enfants en classe avant de partir, là encore, le
courrier devient l’occasion d’une véritable fête pour les enfants !
Nous ne saurions trop insister, à ce propos, sur l’importance de la participation des parents
à la vie de l’institution préscolaire. C’est grâce à cette participation que des
activités de ce genre peuvent être possibles.
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