Revue de l'Option d'exploration Littérature et Société
Lycée Jules GUESDE
6ème Numéro
(1er Trimestre 2018-2019)
MIGRATIONS
I
Articles d’élèves de 2ndes : Saliha Allali, Gabriel Bernier, Anna-Mei Chaudière-
Feugère, Sarah Clement, Inès Cruz Le Roy, Léna D'Alessio, Lucie Dauter, Imane El
Ayadi, Louise Faria, Tess Fleury, Mariana Gonçalves Da Silva, Lise Guyonnet, Youri Le
Velly, Baptiste Liguori, Asmaâ Machmach, Anna Marfeuil, Laetitia Mariel, Emma
Martin, Sophie Mengi Ndombele, Anna Ménotti, Gaspard Paul, Valentin Prissaint,
Wendy Rakotondrasoa, Emmanuelle Rofidal, Alicia Saint-Blancat, Inès Serrano,
Cheryne Souci, Marilou Tel-Boïma, Inès Yaacoubi, Axel Zamora
Déjà parus :
La Der des Ters : le corps et le sexe des mots (écriture inclusive et question de genres)
(5ème Numéro, 3ème Trimestre 2017-2018)
Ter-rible mépris
(4ème Numéro, 2ème trimestre 2017-2018)
La Ter
(3ème Numéro, 1er trimestre 2017-2018) : Qu'est-ce qu'un homme ?
Journal effet pair (2ème Numéro, 3ème trimestre 2016-2017) :
Où réside l'étranger, / Où préside l'étrangeté
Journal éphémère (1er Numéro, 1er semestre 2016-2017) :
La Femme dans tous ces états !
A paraître : MIGRATIONS II
Consultables sur GUESDE, GUILDE et FLORILEGE
http://www.julesguesde.fr/spip.php?article354
1
Sommaire
Le mot de l’enseignant p 03
Définitions (empruntées à l'exposition « Nous et les autres - Des préjugés au racisme » Musée de l'Homme
Du 31.03.2017 au 08.01.2018) ayant servi de support pour la rédaction
des articles des élèves pp 04-05
La catégorisation mêlée au racisme
par Alicia Saint Blancat, Mariana Gonçalves Da Silva
et Youri Le Velly pp 06-07
Discrimination
par Inès Cruz Le Roy, Lise Guyonnet, Baptiste Liguori
et Laetitia Mariel pp 08-09
Discrimination raciale pp 10-11
Encyclopédie
par Sarah Clement, Louise Faria et Sophie Mengi Ndombele pp 12-13
Préjugé
par Saliha Allali, Imane El Ayadi et Inès Serrano p 14
Racisme
par Anna Marfeuil, Anna Ménotti p 15
Racisme
par Cherine Souci, Asmâa Machmach, Inès Yaacoubi,
Valentin Prissaint, Marilou Tel Boïma, Gaspard Paul,
et Axel Zamora pp 16-17
Le stéréotype
par Léna D'Alessio, Lucie Dauter, Tess Fleury et Emma Martin p 18
Xénophobie
par Léna D'Alessio, Lucie Dauter, Tess Fleury et Emma Martin p 19
Xénophobie
par Anna Marfeuil, Anna Ménotti p 20
DICTIONNAIRE des Termes péjoratifs qui disent l'étranger
par Anna-Mei Chaudière-Feugère, Mariana Gonçalves Da Silva,
Youri Le Velly, Wendy Rakotondrasoa, Emmanuelle Rofidal
et Alicia Saint Blancat pp 21-29
Parce qu'on vient de loin
(extraite de l’album de Corneille, Parce qu'on vient de loin, 2003) p 30
Des marchands de rêves
(extraite de l’album de Corneille, Des marchands de rêves, 2005) pp 31-32
2
Rentrez chez vous (extraite de l'album de Bigflo et Oli, La Vie de rêve, 2018) pp 33-35
Analyse de "Parce qu'on vient de loin", "Des marchands de rêves" et de
"Rentrez chez vous"
par Emmanuelle Rofidal pp 36-37
Analyse de "Rentrez chez vous"
par Lucie Dauter, Tess Fleury p 38
Analyse de "Rentrez chez vous"
par Anna-Mei Chaudière-Feugère, Wendy Rakotondrasoa p 39
Analyse de "Rentrez chez vous"
par Laetitia Mariel et Baptiste Liguori p 40-41
La Marche film franco-belge de Nabil Ben Yadir, 2013 p 42
Analyse de La Marche
par Lucie Dauter, Tess Fleury p 43
Analyse de La Marche
par Emma Boudia, Mariana Goncalvez Da Silva,
Alicia Saint Blancat et Youri Le Velly p 44
Analyse de La Marche
par Emmanuelle Rofidal p 45
Analyse de La Marche
par Lise Guyonnet p 46
Analyse de La Marche
par Saliha Allali, Imane El Ayadi et Inès Serrano p 47
Analyse de La Marche
par Gabriel Bernier, Valentin Prissaint p 48
MONTAGES d'Inès Cruz Leroy, Lise Guyonnet, Baptiste Liguori,
Laetitia Mariel, Cheryne Souci et Marilou Tel-Boïma pp 49-50
MONTAGES de Tess Fleury, Léna D'Alessio, Emma Martin
et Lucie Dauter pp 51-52
MONTAGE de Sophie Mengi, Louise Faria et Sarah Clement p 53
MONTAGES d'Anna Ménotti, Anna Marfeuil, Emmanuelle Rofidal,
Wendy Rakotondrasoa et Anna-Mei Chaudière-Feugère pp 54-55
MONTAGES de Saliha Allali, Ines Seranno et Imane El Ayadi p 56
MONTAGE de l'enseignant, Christophe Borras p 57
3
Le mot de l’enseignant
Comme l’an dernier, à pareille époque, l’impression de faire le travail qu’il
incombe aux élèves de faire...
Si explorer peut se contenter de la surface, alors on a surfé !
Dommage, car en ces temps où les ronds points se changent en carrefour, où l’on
cherche du sens, où l’on se choisit des directions, où l’on s’y essaie, où l’on pense une
autre société, j’ai parfois eu l’impression que quelques élèves se sont engagés dans les
ronds points non pas comme aux carrefours de pensées à discuter, mais comme en parle
le grand Raymond Devos, dans « Le plaisir des sens », que je me permets ici de
reproduire :
Mon vieux !... le problème de la circulation... ça ne s'arrange pas du tout ! Du tout !... J'étais dans ma voiture, j'arrive sur une place... Je prends le sens giratoire... Emporté par le mouvement, je fais un tour pour rien... Je me dis : "Ressaisissons-nous. Je vais prendre la première à droite." Je vais pour prendre la première à droite : Sens interdit. Je me dis : "C'était à prévoir... je vais prendre la deuxième." Je vais pour prendre la deuxième : Sens interdit. Je me dis : "il fallait s'y attendre ! prenons la troisième." Sens interdit ! Je me dis : "Là ! Ils exagèrent !...Je vais prendre la quatrième." Sens interdit ! Je dis "Tiens." Je fais un tour pour vérifier. Quatre rues, quatre sens interdits ! J'appelle l'agent. Monsieur l'Agent ! Il n'y a que quatre rues et elles sont toutes en sens interdit. Il me dit :" Je sais...c'est une erreur." Je lui dis : "Mais alors...pour sortir ?..." Il me dit : " Vous ne pouvez pas !", "Alors ? Qu'est-ce que je vais faire ?", "Tournez avec les autres", "Ils tournent depuis combien de temps ?", "Il y en a, ça fait plus d'un mois.", "Ils ne disent rien ?", "Que voulez-vous qu'ils disent !... ils ont l'essence... Ils sont nourris... ils sont contents !", "Mais...il n'y en a pas qui cherchent à s'évader ?", "Si ! Mais ils sont tout de suite repris.", "Par qui ?", "Par la police... qui fait sa ronde... mais dans l'autre sens.", "Ca peut durer longtemps !", "Jusqu'à ce qu'on supprime les sens.", "Si on supprime l'essence... il faudra remettre les bons.", "Il n'y a plus de 'bon sens'. Ils sont 'uniques' ou 'interdits'. Donnez-moi neuf cents francs." "Pourquoi ?", "C'est défendu de stationner !", "!!!", "Plus trois cents francs", "De quoi ?", "De taxe de séjour !", "Ca commence bien !", Il me dit "Tachez que ça continue, sans ça, je vous aurai au tournant !" Alors, j'ai tourné... j'ai tourné... A un moment comme je roulais à côté d'un laitier, je lui ai dit : "Dis-moi laitier... ton lait va tourner ?...", "T'en fais pas !... je fais mon beurre...". Ah ben ! Je dis : "Celui-là ! Il a le moral !..." Je lui dis : "Dis-moi ? Qu'est-ce que c'est que cette voiture noire là, qui ralentit tout ?", "C'est le corbillard, il tourne depuis quinze jours !", "Et la voiture blanche là, qui vient de nous doubler ?", "Cà ? C'est l'ambulance !... Priorité !", "Il y a quelqu'un dedans ?", "Il y avait quelqu'un.", "Où il est maintenant ?", "Dans le corbillard !" Je me suis arrêté... J'ai appelé l'agent... Je lui ai dit : "Monsieur l'Agent, je m'excuse...J'ai un malaise..." "Si vous êtes malade, montez dans l'ambulance !..."
J’espère que le 7ème Numéro de la Revue de l'Option d'exploration Littérature et
Société, MIGRATIONS II, saura déclencher plus d’investissement et plus
d’enthousiasme !
Christophe BORRAS Enseignant en charge de l’option
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Définitions empruntées à l'exposition
« Nous et les autres - Des préjugés au racisme »
Musée de l'Homme
Du 31.03.2017 au 08.01.2018
ALTÉRITÉ Alors que les différences entre individus ou groupes sociaux sont infinies, sélectionner des
caractéristiques - réelles ou imaginaires - perçues comme pertinentes pour désigner l’autre
permet de s’en différencier et de créer entre « eux » et « nous » une frontière symbolique.
ASSIGNATION IDENTITAIRE Alors que chacun se définit en fonction d’un contexte ou d’éléments qu’il souhaite mettre en
avant, l’assignation identitaire renvoie l’individu à une identité figée, en lui attribuant des
traits physiques, culturels ou psychologiques propres à son groupe d’appartenance qu’il soit
réel ou supposé.
CATÉGORISATION La catégorisation est une opération mentale qui permet de réduire la complexité du monde.
Les Hommes classent les individus en fonction de leur apparence, leur religion, leur origine
géographique… Ces « catégories » ne sont ni naturelles ni figées : les critères de
différenciation varient selon les sociétés et les époques.
DISCRIMINATION La discrimination consiste à refuser, intentionnellement ou non, l’égalité de traitement à des
individus ou des groupes. Elle peut être directe (logement, embauche…) ou indirecte
lorsqu’elle résulte de pratiques apparemment égalitaires – comme l’orientation scolaire - qui
produisent des effets défavorables pour les individus ou les groupes concernés.
ESSENTIALISATION On parle d’essentialisation lorsque l’identité d’un individu se voit réduite à des particularités
morales, des aptitudes intellectuelles ou des caractères psychologiques supposés immuables et
transmis de génération en génération au sein d’un groupe humain.
ETHNOCENTRISME L’ethnocentrisme est une attitude qui consiste à valoriser les caractéristiques culturelles du
groupe auquel on appartient, lequel est pris pour référence afin d’évaluer les autres groupes et
d’en tenir les caractéristiques pour secondaires, sans forcément leur être hostile.
PRÉJUGÉ Un préjugé est un jugement porté sur un individu ou un groupe, qui se fonde sur des idées
reçues issues d’un milieu ou d’une époque donnés. À la différence du stéréotype, il est porteur
d’une charge affective et suscite des considérations ou des réactions souvent défavorables à
l’égard des personnes visées.
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RACISME Être raciste, c’est considérer que les différences entre individus - qu’elles soient physiques,
culturelles ou morales - sont héréditaires, immuables et « naturelles ». Le racisme établit une
hiérarchie entre des catégories d’êtres humains, qui peut se traduire en pratiques allant de la
discrimination jusqu’à l’extermination de l’autre.
STÉRÉOTYPE Le stéréotype est une opinion toute faite sur un individu ou un groupe auquel on attribue des
traits de caractères figés, réputés communs à tous ceux de sa « catégorie ». Véhiculée par le
sens commun, cette représentation caricaturale fonctionne comme un « prêt à penser » qui
réduit la complexité du réel.
XÉNOPHOBIE La xénophobie désigne la peur ou le rejet de ce qui est étranger : les pratiques et
caractéristiques culturelles des groupes étrangers sont dénigrées et jugées avec hostilité. Le
xénophobe cherche ainsi à préserver son groupe contre les « étrangers » – qu’ils fassent ou
non partie de son territoire.
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La catégorisation mêlée au racisme
La catégorisation est une opération mentale qui permet de réduire la complexité du monde.
Les hommes classent les individus en fonction de leur apparence, de leur religion, de leur
origine géographique. Les critères de différence varient selon les sociétés et les époques. Ces
« catégories » ne sont ni naturelles ni figées.
De nos jours, la catégorisation est très utilisée et donc bien présente dans notre société. Les
hommes catégorisent les personnes selon leur origine, leur couleur de peau, leur orientation
sexuelle, leur handicap et selon bien d’autres choses encore. En bref, tout ce qui est différent
de leur milieu de vie ; ce qui sort de l’ordinaire...
Nous avons décidé d’approfondir l’exemple du handicap puis celui de l’orientation sexuelle.
La catégorisation est très courante avec les personnes handicapées. Par exemple, on dit que
tous les autistes sont intellectuellement plus bas que les personnes « normales », d’ailleurs ce
n’est pas le vrai problème de l’autiste. En vérité, tous les autistes ne sont pas « bêtes » et ils ne
devraient pas être réduits uniquement à leur maladie.
En Allemagne, dans les années 1930-1940, Hitler faisait porter une étoile rose aux
homosexuels pour les différencier du reste de la population. Hitler catégorisait les personnes
par un seul de leurs aspects, écrasant toute leur personnalité et les réduisant uniquement à leur
orientation sexuelle. La catégorisation, ici, directement appliquée, cesse d'être une projection
mentale. Le procédé qui ne date pas d’hier, rappelle également le racisme d'Hitler envers les
juifs et l'étoile jaune qu'il les obligeait de porter.
Le racisme c’est considérer que les différences entre les individus, qu’elles soient physiques,
culturelles ou morales, sont héréditaires. C’est-à-dire qu’elles se transmettent de génération en
génération, immuables et naturelles. Le racisme établit une hiérarchie entre les catégories
d’êtres humains, il institue le principe de race supérieure et de race inférieure.
Nous allons maintenant approfondir l’exemple de la couleur de peau qui est souvent lié à
l’origine des personnes.
Dans les années 1950, aux États Unis, la ségrégation raciale est omniprésente. Même si elle
renvoie au racisme et à la discrimination, la ségrégation est une sorte de catégorisation. Elle
est ancrée dans l’esprit des gens depuis les colonisations, À cette époque, les noirs
travaillaient comme esclaves dans les plantations de canne à sucre américaines. Malgré
l’abolition de l’esclavage en 1865, suite à la guerre de Sécession, les personnes de couleur
noire sont toujours discriminées, notamment dans les États du sud, comme dans le
Mississippi, où les plantations de canne à sucre étaient très importantes.
En 1950, donc, les personnes de couleur noire sont considérées par une grande moitié de la
population américaine comme des êtres analphabètes, méchants, sauvages, voire inhumains, à
tel point qu’ils sont comparés à des animaux. Ils sont tous catégorisés sous cette même image,
presque aucune distinction n’est faite entre eux.
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Ils sont donc discriminés par la population américaine. Dans les lieux publics comme dans les
bus, où les noirs devaient céder leur place aux blancs, dans les toilettes où il en existait pour
les blancs et d’autres moins bien équipées pour les noirs… Il y a tellement d’exemples qu’on
ne peut tous les citer. Ils n’avaient également pas les mêmes droits que les blancs dans la
justice, dans la politique ou encore dans la santé. Et aujourd'hui encore le problème de la
population noire aux Etats Unis reste brûlant et régulièrement les arrestations musclées sinon
meurtrières défraient la chronique quand elles n'enflamment pas les quartiers et les villes.
Alicia SAINT-BLANCAT, Mariana GONCALVES DA SILVA
et Youri LE VELLY
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Discrimination
Du latin « discriminare », de crimen. Dans le domaine social, la discrimination est la
distinction, l’isolement, la ségrégation d'une personne ou d’un groupe de personnes par
rapport à un ensemble plus large.
Volontaire ou inconsciente, la discrimination porte atteinte à l’égalité des droits mais aussi à
l’égalité des chances. Elle consiste à traiter inégalement des personnes ou des personnalités
selon les moeurs.
La discrimination sur le sexe concerne généralement les femmes.
Elle peut se trouver aussi au travail sous forme d ‘inégalités salariales, de chantage sexuel et
d’un accès plus difficile aux postes à responsabilités.
L’exemple le plus récent est celui de l’affaire Harvey Weinstein, le célèbre producteur
hollywoodien. Cette personnalité influente de l’industrie du cinéma américain a été accusée
de harcèlement sexuel, d'agressions sexuelles et de viols en octobre 2017 par le New Yorker.
Ces articles ont rapporté qu’une douzaine de personnalités féminines de l’industrie du cinéma
ont été victimes de sévices.
C'est un fait, 8 femmes sur 10 ont déjà été confrontées au sexisme au travail, et 56% des
personnes ayant dénoncé ces faits n’ont pas été crues.
A ce jour, les langues ont pu se délier et d’autres femmes ont eu le courage de parler de
violences similaires. Ce genre d’acte reste extrêmement fréquent malgré les mesures
politiques.
Le mouvement social a permis de faire réagir les grands de ce monde et quelques lois ont
changé.
La discrimination sur le physique est omniprésente dans notre société. Elle porte sur les
caractéristiques visibles d’un individu (taille, poids, visage, cheveux, couleur de peau).
Elle peut porter aussi sur les tatouages, piercing et maquillage.
L’apparence physique est une discrimination reconnue dans le droit en France depuis 2001.
Par exemple, les réflexions sur les gens qui ont de l'embonpoint sont très fréquentes,
notamment à cause de la dictature des corps présente et ancrée dans les moeurs.
Pour finir, nous pouvons parler de la discrimination raciale.
Les gens qui portent des noms à consonance étrangère ont moins de chances d’obtenir un
logement parce que les propriétaires craignent les dégradations.
Actuellement, les noms d’origine maghrébine ou du Moyen-Orient posent problème pour
diverses raisons, notamment à cause des attentats terroristes qui se sont déroulés il y a
quelques années en arrière ou qui continuent de se perpétrer, revendiqués par tels ou tels
groupes ou organisations islamistes.
La faute en a été immédiatement rejetée sur les gens étrangers de confession musulmane,
venant d’Afrique ou du Maghreb.
Généralement, lorsque l’on pense à ces pays, les gens ont peur que ces régimes autoritaires
soient ramenés en France à cause de l’immigration de ces populations.
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Dernièrement, une polémique discriminatoire a eu lieu entre Eric Zemmour et Hapsatou Sy
lors d’un débat dans l’émission « Les Terriens du dimanche » de Thierry Ardisson.
Effectivement, Eric Zemmour a exprimé son mépris envers les prénoms non-français. Pour lui
le prénom Hapsatou Sy fait honte à la France.
La discrimination reste présente chaque jour, partout dans nos lieux de vies. Les politiques et
de nombreuses associations essaient de faire changer les lois ou les moeurs.
Même si les façons de penser évoluent dans notre société, certaines restent quand même bien
ancrées et les préjugés tardent à disparaître sinon à s'atténuer.
Inès CRUZ-LE ROY, Lise GUYONNET, Baptiste LIGUORI
et Laetitia MARIEL
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Discrimination raciale
Pour en revenir à la discrimination raciale citée plus haut et de manière plus approfondie, la
discrimination raciale désigne toutes les formes de distinctions effectuées sur la base de
l'origine, de l'appartenance réelle ou supposée d'une personne à une ethnie, à une nation, à une
race ou à une race déterminée. La discrimination raciale contrevient au principe fondamental
de l'égalité juridique des hommes.
L’une des plus médiatisées va à l’encontre de la population asiatique, catégorisée comme
mangeuse d’animaux, tels que le chien, le chat et stigmatisée pour leur petite taille, leurs
yeux bridés souvent sujet de propos discriminatoires, mais également leurs fortes
consommations de riz, souvent discriminées et réduites automatiquement au peuple chinois,
considéré pour beaucoup comme étant la seule population originaire d’Asie, voire la plus
représentée de ce continent !
Les Portugais font également partie des communautés stigmatisées de manière péjorative, les
hommes étant assimilés au métier de maçon et, tous sexes confondus, souvent associés à une
très forte pilosité.
L’une des communautés actuelles subissant des propos discriminatoires en raison des
derniers événements, est la communauté arabo-musulmane. En effet, la propagation
d’attentats (subvenus en France, suite au 13 Novembre 2015 à Paris), a poussé beaucoup de
personnes à stigmatiser cette communauté de manière assez ferme, en associant leurs
patrimoines culturel et moral à l’organisation terroriste de l’État Islamique (Daech) -
pratiquant des actions islamistes souvent appelées à tort islamiques.
L'objectif visé par le terrorisme islamiste est la promotion d'une vision religieuse et radicale
du monde et les organisations qui l'utilisent le perçoivent comme un commandement divin,
chose qui va à l’encontre de leur morale et de leurs cultures.
On peut également citer la communauté noire afro-américaine ou bien encore africaine, sans
cesse stigmatisées pour leurs caractéristiques physiques fortes, ou bien encore un langage
spécifique prononcé. Elle est le plus souvent vue comme appauvrie et en manque de
ressources par beaucoup de personnes, et encore aujourd’hui associées à l’esclavage.
Concernant la communauté noire, les figures les plus emblématiques qui ont su se soulever
contre ce racisme et contre l'amoindrissement et le retrait de leurs droits, furent pour en citer
seulement deux : Rosa Parks, une femme afro-américaine, qui refusa de céder sa place dans
un bus à un passager blanc, (et qui devint par la suite une figure emblématique de la lutte
contre la ségrégation) le 1er Décembre 1955. La seconde personne à avoir lutté face à la
ségrégation fut Martin Luther King, un pasteur, qui lança une campagne de protestation,
contre la compagnie de bus. Finalement le 16 Novembre 1956, les lois ségrégationnistes sont
supprimées des bus, déclarées anticonstitutionnelles.
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Ces quatre communautés ont été très souvent victimes et le sont toujours à présent, de
discriminations et de stigmatisations fortes.
Il faut savoir que la discrimination raciale se fait particulièrement présente dans les milieux
sociaux, tels que, par exemple, le milieu du travail, mais aussi lors de demande de logements,
par exemple.
Concernant les demandes de logements, certains demandeurs vont préférer louer leurs biens
à des personnes qui leur sont semblables ou bien qui entrent dans leurs critères de sélection,
anti-précaires voire xénophobes ou racistes.
D’ailleurs, une société d'assurance a été condamnée par le tribunal d'instance de Montpellier
en 2008, car elle exigeait des documents d'identité uniquement français, discriminant ainsi les
candidats étrangers. Un événement assez récent qui accentue et dévoile cette discrimination
raciale.
Dans le milieu du travail, beaucoup de personnes de couleur, se voient refuser certains
emplois, en raison de leurs caractéristiques, que ce soient le nom de famille, les attributs
physiques ou bien encore les stéréotypes religieux ou culturels.
Par conséquent beaucoup de personnes venant de l’étranger, même diplômés, n’ont pas
forcément accès au leur métier de leur choix en raison de leurs statuts d’étranger sinon des
raisons déjà énoncées.
La France a par ailleurs mis en place, en 2011, une liste des métiers accessibles aux
étrangers en France. Parmi eux, ce sont en majorité des travaux accès sur la main-d’œuvre
tels que les métiers du bâtiment, la télévente, l’informatique, ou bien encore les travaux
publiques (BTP) voire le métier d’éboueur. Ce sont des emplois plus durs et qui
correspondent à un salaire très faible pour ces étrangers.
Est-cela que l'on appelle l'immigration choisie ?
Sans Auteur
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Encyclopédie
Stéréotype : Le Stéréotype est une opinion toute faite sur un individu ou un groupe auquel on
attribue des traits de caractère figés, réputés communs à tous ceux de sa "catégorie".
Véhiculée par le sens commun, cette représentation caricaturale fonctionne comme un "prêt-
à-penser" qui réduit la complexité du réel.
Femmes / Hommes : Autrefois les femmes étaient dépendantes des hommes, elles n’avaient
pas le droit d’avoir un compte bancaire, jusqu’aux années 1960. Leurs rôles étaient
essentiellement de s’occuper des tâches ménagères et du foyer. Ce stéréotype a une origine
historique qui reste gravé dans les diktats de la société moderne.
Tout d’abord, nous avons les stéréotypes à l’encontre des femmes qui sont aujourd’hui encore
considérées comme étant le sexe faible face aux hommes. Il y a des décennies, il est vrai que
la femme avait une place peu importante dans la société. En effet, dans les années cinquante
lors des débuts des revendications de l’art réaliste, Gustave Courbet a représenté dans son
tableau Un Enterrement à Ornans (en 1850), les différentes classes sociales qui existaient
au XIXème. Sur ce tableau, les femmes sont dépeintes entrain de pleurer, pour montrer la
faiblesse que l'on attend qu'elles manifestent, tout autant que les hommes paraissent plus
forts émotionnellement et moins empathiques.
Il en est de même dans d’autres domaines tels que le sport ou la politique, activités dans
lesquelles les femmes sont souvent sous-estimées et étouffées par les activités de la gente
masculine, même si les mentalités changent et que l'on commence à montrer des matchs
féminins de différents sports.
Dans le domaine politique, pour citer la source franceinfo, de nombreuses femmes engagées
en politique ont déjà entendu des remarques sexistes dans le cadre de leurs fonctions. C’est le
cas de la ministre Laurence Rossignol qui a été qualifiée, à l’Assemblée nationale en 2013 de
"nana" par Bruno Sido député UMP à l’époque. Alors en prise de parole, la ministre lui a
attribué "la palme du misogyne beauf".
En 2013 encore, c’est le député UMP Philippe Le Ray qui a imité la poule à l’Assemblée
nationale alors que l’écologiste Véronique Massonneau était en train de parler.
En 2012 Cécile Duflot s’est fait huer par plusieurs députés alors qu’elle était en train de
parler au micro de l’Assemblée en raison de sa robe à motif.
En 2014, le député UMP Jacques-Alain Bénisti a fait une remarque similaire à Ségolène
Royal, la renvoyant à la couleur de son tailleur : " le vert vous va effectivement à merveille ",
s’était permis le député.
Quant à l’ancienne ministre Fleur Pellerin, elle a été la cible en 2012 d’une remarque de
Marc Le Fur, député UMP. En pleine cession à l’Assemblée nationale, il a comparé
l’ancienne ministre à " un pot de fleurs ". La charge la plus violente est sûrement celle de
Patrick Devedjian qui a qualifié son adversaire politique Anne-Marie Comparini de "salope"
en 2007.
Nous pouvons aussi traiter des stéréotypes à travers la discrimination raciale, autrement dit
le racisme, centré sur une communauté en particulier. La discrimination consiste à refuser,
intentionnellement ou non, l’égalité de traitement à des individus ou des groupes.
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En effet, outre les stéréotypes sur les femmes et les hommes, il en existe aussi sur les
différences physiques, culturelles ou bien morales qu’un individu peut avoir avec d’autres
individus.
La France est elle-même stéréotypée à travers l’idéalisation de Paris, représentée comme une
ville romantique ; quand ce ne sont les Français souvent imaginés portant des marinières, des
bérets, et comme étant des fanatiques et amateurs de vins et de baguettes et aimant les
balades en tandem.
Cette utopie de la ville est un stéréotype plutôt positif, idéaliste. Mais nous pouvons constater
qu’il existe des stéréotypes négatifs, voire discriminatoires.
Sarah CLEMENT, Louise FARIA et Sophie MENGI NDOMBELE
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Préjugé
Un préjugé est un jugement porté sur un individu ou un groupe.
Par exemple, un homme faisant de la danse classique sera systématiquement considéré
comme étant homosexuel.
Les préjugés se fondent sur des idées reçues issues d’un milieu ou d’une époque.
Depuis l’antiquité, les civilisations ont toujours eu pour préjugés que les juifs se faisaient
reconnaître par leur nez crochu et leur avarice.
A la différence du stéréotype, il est porteur d’une charge affective et suscite des
considérations ou des réactions souvent défavorables à l’égard des personnes visées. Les
stéréotypes n’engendrent pas de haine contrairement aux préjugés. « Les vieilles personnes
sont frappées d’illectronisme » est un stéréotype qui n’a pas pour but de faire mal,
contrairement à celui-ci : « Les filles masculines sont lesbiennes. »
Les mots peuvent avoir un effet néfaste alors que ce ne sont pas spécialement des injures.
L’impact des mots peut être très important pour des personnes qui n’ont pas confiance en eux.
Un exemple : « pédé » est devenu une injure alors que c’est un mot qui est censé définir
vulgairement aussi les homosexuels.
Saliha ALLALI, Imane EL AYADI et Ines SERRANO
15
RACISME
Être raciste c’est considérer que les différences entre individus qu’elles soient physiques,
culturelles ou morales sont héréditaires, immuables et « naturelles ». Ainsi, un temps, a-t-il
été pensé que l'homme noir descendait du singe.
Le racisme établit une hiérarchie entre des catégories d’êtres humains, qui peut se traduire en
pratiques allant de la discrimination jusqu’à l’extermination de l’autre, comme pour le peuple
juif haï par Hitler qui considérait les allemands supérieurs et issus de la race aryenne. Ainsi,
pendant des années, le noir a été l'esclave du blanc par la supériorité raciale qu'il s'octroyait
sur le noir.
Le 1er décembre 1955, une femme noire, Rosa Parks, était assise sur une place normalement
attribuée à un blanc, dans un bus américain. Un homme blanc entre dans le bus et lui demande
de se déplacer. Celle-ci refuse et paye une amende de 15$.
Les différences ne sont pas que culturelles, elles sont aussi morales. Prenons l’exemple des
homosexuels. Certaines personnes acceptent mal le fait qu’une autre personne ait des
attirances pour quelqu’un du même sexe qu’elle.
En 2012, Antoine 17 ans, avoue à sa mère qu’il est homosexuel. Elle décide d’exclure son fils
de chez elle, lui préférant son compagnon (qu’elle connaissait de puis seulement 3 mois) qui
s'était pourtant opposé à ce qu'elle exclue son fils !
Partout dans le monde les homosexuels sont méprisés et ne sont pas acceptés. Dans les années
2000, Laurel Hester, une inspectrice respectée de tous est secrètement liée à une femme. Elle
est condamnée par un cancer et demande à ce que son épouse puisse bénéficier de sa maison
qu’elle risque de perdre. Les élus de l’état du New Jersey ont refusé sa demande sous prétexte
qu’elle était lesbienne. Par leur combat, ces deux femmes joueront un rôle important dans la
reconnaissance des droits des couples homosexuels aux USA.
Anna MARFEUIL, Anna MENOTTI
16
RACISME
Étymologie : du latin ratio (ordre, catégorie, espèce, partie) et de l'italien razza (sorte, famille,
souche).
Le racisme est une idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les
groupes humains, les « races » ; un comportement en découle, inspiré par cette idéologie.
Attitude d'hostilité répétée voire systématique à l'égard d'une catégorie de personnes, dites
inférieures.
Raciste est le substantif renvoyant aux personnes qui établissent une hiérarchie entre eux-
mêmes et les autres en se basant sur leurs différences tel que le physique, la culture, la
provenance sociale, la mentalité etc. On peut donc apprécier ou haïr un individu selon sa
différence.
Il semblerait que le racisme soit devenu une idéologie à partir de la Renaissance. Ce n’est
donc pas une théorie scientifique mais un ensemble d'opinions qui sont motivées par la peur
d'autrui.
De nombreux cas de racisme ont eu cours dans notre histoire tels que la traite négrière, par
exemple, et le nazisme.
NAZISME : Au départ, le nazisme est une idéologie politique développée en Allemagne au
lendemain de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Nazisme est la contraction de «
national-socialisme » ou Nationalsozialismus en allemand. Bien que le terme socialisme soit
inclus dans le mot nazisme, il ne s'agit pas d'une doctrine politique de gauche. L'Allemagne
fut un État ouvertement raciste
Les Nazis sont convaincus de l’inégalité des races et pensent que les Allemands descendent
d’une « race supérieure », les Aryens qu’il faut protéger des « races » dites inférieures, au
premier rang desquelles la soi-disant « race juive ». Les juifs sont alors soumis à des lois
strictes antisémites qui mèneront à la shoah, tentative d’extermination du peuple juif :
- Dès 1933, les Nazis mettent en pratique l’antisémitisme : les Juifs sont victimes du
boycott voire du saccage de leurs commerces et sont chassés d’Allemagne ;
- En 1935, ils sont exclus de la communauté nationale par les lois de Nuremberg ;
- En 1938, les persécutions commencent avec la destruction des synagogues et des
arrestations massives durant la « Nuit de cristal ». Les Nazis se déchaînent aussi contre
les Tziganes considérés comme des parasites, les homosexuels et les handicapés,
accusés d’affaiblir la race ;
- En mars 1933, le camp de concentration de Dachau, en Bavière, est ouvert pour
interner les opposants politiques au nazisme. Par la suite, des Juifs, des Tziganes, des
homosexuels, des criminels y seront aussi enfermés.
17
Dès 1936, les juifs sont victimes de l’antisémitisme des Nazis .La guerre permet aux Nazis de
réaliser leurs pires projets criminels, ils se livrent alors aux pires atrocités et commencent le
plus grand génocide de l’Histoire. L’Allemagne va créer des ghettos et enfermer les polonais
qui y meurent de faim et de maladies. Une guerre d'extermination sur le front Est est lancée.
Avec l’invasion de l’URSS, l'Allemagne veut obtenir plus d’espace vital. Les combats se
déroulent dans une atmosphère de sauvagerie extrême. Des massacres vont avoir lieu en
URSS : Shoah par balles, fusillades des juifs par les Einsatzgruppen car ils veulent abattre
tous les juifs et les tziganes d’Europe (solution finale au problème juif). Ils seront alors
envoyés dans des centres d'extermination où la plupart vont être tués dans des chambres à gaz
et leurs corps seront brûlés dans des fours crématoires, tandis que d’autres seront utilisés
comme des esclaves et finiront eux aussi par mourir. Ils seront volés, dépouillés. On arrachait
leur peau, on les écorchait pour faire de leur peau des abat-jour. On pouvait découper leurs
membres, leur arracher les dents et pratiquer sur eux toutes sortes d’expériences médicales
affreuses. Le camp d’Auschwitz Birkenau était un de ces camps. Cette violence extrême sera
plus tard qualifiée de crime contre l’Humanité durant le procès de Nuremberg.
Cherine SOUCI, Asmâa MACHMACH, Inès YAACOUBI,
Valentin PRISSAINT, Marilou TEL-BOÏMA, Gaspard PAUL,
et Axel ZAMORA
18
Le stéréotype
Le stéréotype est une opinion toute faite sur un individu ou un groupe auquel on attribue des
traits de caractère figés, «catégorie».
Ainsi les Italiens ne mangent que des pâtes, les Italiens préfèrent manger leur cuisine
traditionnelle, les pizzas, le fromage ou encore les glaces.
Ceci est un stéréotype. Beaucoup des personnes pensent que les stéréotypes et les préjugés
sont identiques ou presque alors que non, la différence est très subtile. Le préjugé c’est un
jugement tandis que le stéréotype est une opinion toute faite, fondée sur un fait.
Ainsi quand les Italiens sont arrivés en France, on les appelait les «Ritals» et les « Macaronis
». Véhiculée par le sens commun, cette représentation caricaturale fonctionne comme « prêt-
à-penser », ce qui réduit la complexité du réel
Léna D'ALESSIO, Lucie DAUTER, Tess FLEURY et Emma MARTIN
19
Xénophobie
L’étymologie du mot xénophobie vient du grec xenos, étranger et phobos, peur.
Au sens littéral, la xénophobie est la peur maladive de ce qui est étranger.
Le terme xénophobie caractérise un sentiment de rejet envers d’autres êtres humains, ceux qui
n’ont pas la même nationalité ou qui n’appartiennent pas au même groupe (culture, religion,
langue…), en général fondés sur des stéréotypes.
De plus en plus de personnes acceptent la différence mais il reste encore des enseignements
liés à la religion qui la refusent, comme les catholiques qui ont pu se demander si les indiens
ou les noirs avaient une âme, par exemple.
Même si notre société a évolué, encore aujourd’hui la question des migrants reste délicate. Par
exemple, en Italie, les bateaux sont mis à distance des ports car ils transportent des migrants.
Le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, a annoncé des mesures drastiques concernant
l’immigration.
Les autorisations de séjour pour motifs humanitaires sont abolies. Ils suspendent également
l’examen des demandes d'asile et prévoient l’expulsion immédiate des migrants commettant
certains délits.
L’Italie a joué un grand rôle pour que l’Aquarius, un navire humanitaire, perde son pavillon
panaméen.
Mais la xénophobie, si elle peut s'exercer " face à l'étranger qui arrive ", s'exerce
principalement à l'intérieur des frontières.
Dans ce cas-là, c’est de la discrimination. On va même jusqu’à atteindre la liberté sinon
l'intégrité des individus.
On peut désigner la xénophobie comme le refus voire la haine de l’homme pour l’homme du
dehors.
Léna D'ALESSIO, Lucie DAUTER, Tess FLEURY et Emma MARTIN
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XÉNOPHOBIE
La xénophobie désigne la peur ou le rejet de ce qui est étranger, c’est-à-dire que les gens
xénophobes perçoivent l’étranger comme une menace et/ou un danger. En d’autres termes, la
peur est une conséquence de l’analyse du danger et permet au sujet de le fuir ou de la
combattre.
L’"étranger", dans une autre acception moins courante, terme plus ou moins amical, peut
servir à qualifier ou a pointer une personne qui apparaît comme "différente" ou "singulière"
par le fait qu’elle n’appartient pas ou pas complètement au groupe ethnique ou géographique
qui la reçoit etc.
Les pratiques et les caractéristiques culturelles des groupes étrangers sont dénigrées et jugées
avec hostilité. Le xénophobe cherche ainsi à préserver son groupe contre les « étrangers »,
qu’ils fassent ou non parties de son territoire.
Aux États-Unis, quand les italiens migrent vers le continent américain, c'est pour des raisons
de pauvreté – les Italiens fuient la misère –, de maladie et notamment la peste, tout en
espérant avoir une vie meilleure, avec un peu plus d’argent, des conditions de vie plus
agréables. Les États-Unis sont pour eux un nouveau monde, plus accessible grâce aux
transports maritimes. Hélas, l’espoir d’une vie meilleure devient vite illusoire et les Italiens se
retrouvent rejetés, exclus dans des ghettos, coupés du monde américain et ne partagent plus
rien avec les autochtones.
Le quartier dans lequel les Italiens vivaient autrefois s’appelle « Little Italy ».
La xénophobie est parfois tellement excessive qu’elle peut aller jusqu’au meurtre. A Aigues-
mortes, en 1893, les 16 et 17 août, une suite d’événements survenus a conduit au massacre des
travailleurs Italiens par des villageois et des ouvriers français. Environ huit morts ont été
déclarés par la France, malgré la déclaration de la presse italienne de l’époque, disant qu’il y
en avait 150, ainsi que de nombreux blessés. Certains ont été victimes de lynchages, c’est-à-
dire d’une exécution sommaire commise par un groupe de personnes, de coups de bâtons,
noyades et coups de fusils.
Anna MARFEUIL, Anna MENOTTI
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DICTIONNAIRE non exhaustif des termes péjoratifs
pour dire l'étranger, l'immigré, l'autre
Sources : CNRTL ; Wikipédia ; Wiktionnaire ; Le Forum des babéliens (L’autre - étymologie
des insultes) ; Le Parisien sensAgent ; France Info ; Maudits mots (la fabrique des insultes
racistes) de Marie Treps ; Le Dictionnaire de la Zone (Tout l’argot des banlieues) ; Site :
Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationales ; etc.
- ALLEMANDS :
boche est un terme péjoratif pour désigner un soldat allemand ou une personne
d'origine allemande. Le mot a été utilisé par les français, les belges et les luxembourgeois de
la Première Guerre mondiale jusque bien après la Seconde Guerre mondiale. Son usage,
devenu rare et plutôt familier, peut être considéré comme injurieux.
Ce terme est une abréviation du mot d’argot Alboche désignant à l’époque une
personne à fort caractère et à l’esprit un peu obtus (alboche = une tête de bois). Pour
l’époque, ce surnom était tout trouvé pour désigner ces voisins germaniques plutôt
têtus. Ce terme serait d’abord apparu dans l’est de la France et se serait étendu ensuite
à l’ensemble du territoire.
chleuh est un terme argotique notamment employé en France, autour de la Seconde
Guerre mondiale, un détournement du nom d'un peuple berbère du Maroc - les Chleuhs - et
désignent de manière péjorative les Allemands.
fridolin est un qualificatif péjoratif désignant les allemands
frisé désigne le soldat allemand
- AMÉRICAINS :
amerloque tout comme ricains désignent un américain des États-Unis d’Amérique
yankee désigne généralement un natif ou un habitant des États-Unis ou, à l'intérieur
des États-Unis, un natif ou un habitant de la Nouvelle-Angleterre
- ANGLAIS :
angliche, terme d'argot et péjoratif désignant l'Angleterre ou ses habitants, sinon la
langue anglaise
rosbif est le surnom préféré des français pour désigner l’ennemi héréditaire,
l’adversaire de toujours : l’engliche, l’anglois, le brit, le buveur de thé… bref, l’anglais ! Le
terme « rosbif » en tant qu’injure est attesté officiellement en 1774, mais pourrait bien être
antérieur. Il désignerait en fait les traiteurs anglais installés à Calais qui accueillaient leurs
compatriotes fraîchement débarqués en France, une pièce de bœuf à la main pour les
réconforter, histoire de leur rappeler la mère patrie.
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L'expression Les anglais ont débarqué ou avoir ses anglaises renvoie au fait d'avoir
ses règles, cette expression ne datant pas de juin 1944, mais de bien avant. En 1815, alors que
Bonaparte a pris une dernière pâtée à Waterloo, les Anglais débarquent en France et vont
l'occuper jusqu'en 1820.
A cette époque, ils étaient habillés d'uniformes rouges. Le lien entre ce flot d'Anglais rouges
envahissant le pays et la Capitale et le flux rouge du sang menstruel a été facile à faire dès
1820 dans le parler populaire parisien, en (mauvais) souvenir de l'occupant, alors qu'il rentrait
chez lui.
- ARABES :
Les termes insultants concernant les populations d'Afrique du Nord portaient
anciennement sur leur paganisme. Mahom, Mahométan, Païen étaient les termes les plus
fréquemment employés. Parfois tout musulman était assimilé à un Turc. Ainsi, l’expression
« chien de chrétien », utilisée anciennement et péjorativement par les mahométans (terme lui-
même ancien et péjoratif dont se servaient les chrétiens pour désigner les musulmans)
qualifie-t-elle les chrétiens. Toutefois, les insultes réelles ne commencent qu'avec la
colonisation et elles en sont le produit.
Le terme indigène était le nom officiel pour toutes les populations arabes ou kabyles
dans les recensements.
Le mot d'origine ouolof bougnoul(e) désigne la couleur noire. Il s'est appliqué à partir
de 1890 dans le contexte des colonies à tous les indigènes et donc aussi aux Arabes ou
Amazighen. C'est à partir du XXème siècle et dans le contexte de la guerre de Libération que le
terme se spécialise pour les Nord-Africains.
La moukère ou mouquère (1830) devient très vite une pute (1878), puis la pute devient
en retour le nom de toutes les femmes arabes dans des chansons racistes. Or le mot vient du
latin mulier par l'intermédiaire de l'espagnol mujer, puis du sabir mujera.
Plus grave est l'emploi du nom fatma. Le terme (1899) dérive du nom de Fatima, la
fille du prophète. Il existe un dérivé fatmuche avec suffixation proprement française. La
négation du nom le plus sacré est comparable à celle de l'emploi de mohamed pour tout
Arabe. On a désigné ainsi d'abord les domestiques, puis les prostituées et enfin toutes les
femmes arabes. La syncope exprime le mépris.
Un procédé courant du racisme est l'animalisation. Cela s'exprime d'abord dans le
terme raton (1937) qui doit sa motivation à l'enfant initié au vol (1836) sans aucun rapport
avec le monde arabe. L'Arabe est supposé voleur comme le rat (1821), mais il est aussi lié à
ce qui semble le plus bas dans la création : le rat qui est associé à la saleté, à l'avarice, à la
laideur. Les dérivés sont nombreux : ratonner, ratonnade, ratonneur. Tous sont liés au
contexte de la guerre d'Algérie et perdurent, par extension, dans des utilisations plus générales
pour qualifier toutes violences exercées contre une minorité ethnique ou un groupe social.
Un autre procédé de réduction consiste à refuser toute intelligence et surtout toute
énergie. Ainsi le melon (1962) est une forme de simplification par le fait de considérer l'autre
comme un être non humain.
bicots : Pop. et péj. Arabe nord-africain :
23
Je les [Espagnols, Italiens, Maltais, ...] voyais s'organiser en cité, se refaire une patrie,
s'élancer à la conquête des vergers, (...), travailler furieusement jusqu'au jour où ils
pouvaient se payer un bicot et le faire trimer à son tour! J. et J. Tharaud, La Fête
arabe, 1912, p. 179.
Orth. − Bico dans Lar. 20e, Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.
ÉTYMOL. ET HIST. − [Ca 1892 arg. dans Esn.]; 1901 « tirailleur algérien »
(Bruant, p. 408); 1901 bico « arabe » (Rossignol, Dict. d'arg., arg.-fr. et fr.-arg., p.
66). Issu par aphérèse de arbicot, de même sens, 1863 (A. Camus, Les Bohèmes du
drapeau, t. 1, p. 203 dans Sain. Lang. par., p. 154), v. arabe.
rabza : adjectif et nom.
Arabe. Syn. rabzouz, rebeu.
étym. Verlan de arabe : les arabes → za-rabes → rabes-za → rabza.
rabzouz : adjectif et nom.
Arabe, maghrébin. Syn. rabza.
étym. Resuffixation de rabza (verlan de arabe).
beur, beurette :
beur génération loc. nom. f. SOCIOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1985 - « Et si on avait parlé un peu vite de 'beur génération' ? Si l'émergence d'une
culture, née dans les banlieues, des 'immigrés de la seconde génération' avait été
légèrement exagérée ? [...]» Le Monde aujourd'hui, 24-25 nov., V - K.G.
1985 - « L'apparition de SOS-Racisme a certes, dans un premier temps, fait naître un
immense espoir. Mais force est de constater que la démarche unanimiste et
globalisante des potes a pris à rebrousse-poil bien des militants de la 'Beur
génération', dont beaucoup - et c'est un euphémisme - ont mal digéré le succès
médiatique de SOS-Racisme.» G. Anquetil, in Le Nouv. Observateur, 8 nov., 72 -
AFC
reubeu : Nom masculin singulier
argotiquement, en verlan, arabe, maghrébin
beureu :
(par association au terme beur, argot) verlan du terme reubeu, nom masculin
singulier, lui-même verlan, pour dire arabe, maghrébin.
Ce seul dernier terme, renvoyant en verlan à un terme déjà réécrit en verlan, souligne combien
dénommer l'immigré maghrébin a longtemps été un problème. La preuve en est, cette
propension qui fut longtemps celles des medias (miroir d'une société), et qui consistait à
parler de français d'origine maghrébine, quand ce n'était pas de leur rang dans la lignée :
français d'origine maghrébine de 1ère, 2ème, 3ème génération - censés être intégrés au fur et
à mesure, quand, somme toute, ces expressions les ramenaient à leurs origines.
Autant dire enfin que frapper de verlan un terme, c'est ne pouvoir le dire en l'état. Le beur, le
reubeu, le beureu c'était tout sauf un français et c'était vaguement un arabe. Mais ni ce terme
ni celui de français n'étaient prononcés : comment dès lors nommer quelqu'un en s'arrangeant
pour ne l'appeler jamais vraiment ?!
24
Il est vrai que le terme " beur " renvoyait à l'expression " black, blanc, beur ", expression
historiquement ancrée dans l’histoire de SOS Racisme et de ce qui s'appellera pour la
postérité "la Marche des Beurs" (voir film La Marche). En 1983, le mot “beur” n’est plus
utilisé par les Arabes et les Kabyles dont beaucoup le jugent, au mieux, paternaliste. “Le
terme "Beur" ou "Beurette" est employé comme un mot courant, sans aucune retenue au cours
des années 1980 et 1990 pour désigner les enfants d’immigrés venus du Maghreb, Français
certes, mais "pas tout à fait" selon une opinion trop largement répandue. Souvent, dans une
approche plutôt bienveillante, le souci des journalistes est de mettre en exergue les facultés
d’intégration et les apports de ces descendants d’immigrés à la société française, comme cette
émission des Dossiers de l’Écran, "Les Beurs parlent aux Français" diffusée le 3 novembre
1987 et entièrement consacrée aux "Beurs" qui réussissent. Mais en même temps,
l’information est livrée de manière maladroite, charriant des préjugés et confortant le lecteur
ou le téléspectateur dans des idées fausses et faciles, loin de la nuance qui s’impose
nécessairement sur ces sujets. Même lorsque l’approche se veut positive, la méconnaissance
des réalités sociales des populations issues de l’immigration est flagrante”, rappelle Yves
Gastaut en 2017 dans un article de la revue Migrations sur la représentation des immigrés
dans les médias.
Exemple d'expression française : « Un travail d'arabe »
Un travail bâclé, mal fait, exécuté négligemment. Un travail à refaire.
- BELGES :
belgicos, suffixe péjoratif
- CHINOIS :
Chinetoque : nom et adjectif
1. familier et péjoratif (injure raciste) : Chinois, Chinoise.
« bol de riz » renvoyant à la cuisine chinoise
« face de Citron »
- ESPAGNOLS :
appelés les hispaniques, ibériques, transpyrénéens.
Exemple d'expression française : « Parler le français comme une vache espagnol. » Signifie
parler très mal le Français. Ainsi parler français comme une vache espagnole, c’est
proprement parler français comme un vace (habitant de la Biscaye) ou Basque espagnol ; ce
Basque-là étant jugé le plus inhabile à se servir de notre langue. Rien n’est plus naturel que le
reproche fait aux habitants de la Biscaye d’écorcher le français.
espingouins, spingouins : masculin
1. (Argot) (Péjoratif) Espagnol ; immigré espagnol ; personne d’ascendance espagnole.
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étym. Déformation du mot espagnol combiné avec le mot pingouin
- FRANÇAIS :
Appelés tricolore (en référence au drapeau de la France), hexagonal (Le dessin de la France
sur une carte géographique s'inscrivant dans un hexagone, l'adjectif « hexagonal » est parfois
un synonyme de « français »).
Expression : « être français de souche » signifiant dans son sens le plus communément admis,
les personnes de nationalité française, autochtones n'ayant pas d'ascendance étrangère
immédiate.
Il existe des termes qui disent le regard porté par le citadin sur le paysan ou encore le regard
porté par le provincial sur le parisien.
pedzouille :
Pop., péj. Paysan, rustre, homme fruste et peu dégourdi. Synon. pecquenot,
plouc.Traiter qqn de pedzouille. Un vulgaire pedzouille comme moi (Proust,
Guermantes 1, 1920, p.487).Les attentes le long des quais, avec celui qui s'assoit sur son sac
(...), avec les pedzouilles de civils qu'on dompte de l'oeil (Montherl., Olymp., 1924,
p.298).−D'où que tu viens? −Et toi? −Angers. −Pedzouille! −Pas plus que toi, parigot!
(Vialar, Pt jour, 1947, p.38).
− Empl. adj. La noce pedzouille du dimanche gras (...) toutes les nippes de l'ancien
temps sorties (...) les blouses brodées, les tromblons à poils (Genevoix, Assassin,
1948, p.144).
pecquenot :
Pop. et péj. Paysan. Depuis que mes confrères font courir le bruit que je n'ai aucune
notion de l'asepsie, la clientèle a foutu le camp, je ne soigne plus qu'un tas de
péquenots qui me paient d'une volaille ou d'un panier de pommes (Bernanos, Journal
curé camp., 1936, p. 1093).Nous étions figés l'un en face de l'autre... comme à la
messe des péquenots qui ne savent pas quoi faire de leurs mains... (Vailland, Drôle de
jeu, 1945, p. 91).
− P. ext. Homme grossier, inculte, niais et peu dégourdi, dont on fait peu de cas.
Repérage scientifique du péquenot moyen, cellules photo-électriques, transmission, et
classement des empreintes digitales par télévision du fond de n'importe quel hôtel
meublé, détection des ondes humaines et lecture de la pensée, etc. (Abellio,
Pacifiques, 1946, p. 385).Quand quelqu'un qui n'y connaît rien passe devant un
éléphant et que son cornac, en douce, lui souffle le mot: «lift», il attrape le péquenot
avec sa trompe et se le colle sur le garrot (Vialar, Zingari, 1959, p. 88).
♦ En fonction d'adj. Être péquenot; avoir l'air péquenot. Y en avait qui s'lamentaient,
qui chialaient... L'pitaine (...) l'a eu une idée (...). Il choisissait les plus intelligents, les
moins péquenots (Vialar, Morts viv., 1947, p. 250).
parigot :
Familier
A.− (Celui, celle) qui est né(e) à Paris et/ou qui y habite, généralement dans un
quartier populaire. Je laisse à penser la vie que menaient ces petites Parigottes quand
le patron n'était pas là (L. Daudet, Dev. douleur, 1931, p.84).Le garçon a poussé tout
26
seul, là-bas, du côté de Belleville (...), un vrai titi parigot (Bernanos, Mauv. rêve,
1948, p.915):
. ... on [les élèves] faisait connaissance: −D'où que tu viens? −Et toi? −Angers.
−Pedzouille! −Pas plus que toi, parigot! Vialar, Pt jour, 1947, p.38.
B. − Qui est propre à Paris, caractéristique de ses habitants, généralement de ceux qui
vivent dans un quartier populaire. Synon. faubourien.Esprit parigot. À sept heures
passèrent les boueux; ils avaient l'air de faire exprès de prendre l'accent parigot, tant
leur accent était fort (Montherl., Célibataires, 1934, p.853).Une cigarette valseuse au
coin de sa bouche à chicots, Picquenart (...) nous versait des conseils d'une voix
doucement parigote (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p.116).
Parisien tête de chien, Parigot tête de veau (phrase-locution)
1. Moquerie rimée à l’égard d’un Parisien de la part d’un « provincial ».
- IRLANDAIS :
paddies (pluriel de paddy) (Argot) (Péjoratif) Irlandais.
- ITALIENS : appelés « spaghetti » ou « macaroni », termes péjoratifs renvoyant à leur art culinaire,
ainsi que rital, terme populaire : Arg., pop. Italien.
A. − Subst. (surtout au masc.), parfois péj. À la démobilisation il avait fatalement
trouvé la place prise, par un rital (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 152).
B. − Adj. Chemise en soie (...) Costard coupe ritale (...) tatanes bicolores (A. Boudard,
Les Combattants du petit bonheur, 1977, p. 144).
Prononc.: [ʀital]. Étymol. et Hist. 1890 (d'apr. Esn.); 1918 (ds Esn. Poilu). Issu de
Ital, apocope de Italien, par l'intermédiaire du plur. lezItal prononcé léRital (v. Esn.).
Bbg. Quem. DDL t. 23.
- POLONAIS :
polaques, pollaks :
A. − Subst. masc. ou fém., fam., péj. Polonais(e); immigré(e) polonais(e). Il m'est
impossible d'être assez modeste pour croire que ce brave Polaque soit plus fort que
moi en prose française (Flaub., Corresp., 1874, p.173).
Rem. Ce sens peut être empl. adj.: Soudain j'ai l'inspiration. Il est Polonais! J'ai eu
des copains polaks et chez tous j'ai remarqué ces petits plis verticaux près des lèvres
(San Antonio, Du plomb dans les tripes, 1953, p.26 ds Cellard-Rey 1980).
B. − HIST. MILIT., subst. masc. Cavalier polonais qui servait dans l'armée française
aux XVIIème et XVIIIème s. Régiment de polaques (Littré).
Polognard, subst. masc., hapax. Bougrelas : En avant, mes amis! Vive la Pologne!
Père Ubu : Oh! Oh! attends un peu, Monsieur le Polognard (Jarry, Ubu, 1895, V, 2, p.
88).
Exemple expression française : « Être saoul comme un Polonais. »
Cette expression, qui daterait du XXème siècle mais qu'on trouve chez Zola au XIXème sous la
forme « boire comme un Polonais ». Cette expression fit reprise part Napoléon, qui, à la veille
27
d'une bataille, et pour leur donner du baume au cœur, aurait donné quartier libre à ses troupes
qui en profitèrent largement pour picoler quelque peu. Le lendemain matin, au moment de se
préparer, la troupe était dans un bien piètre état, sauf les mercenaires polonais qui, soit parce
qu'ils avaient été plus raisonnables, soit parce qu'ils résistaient mieux à la boisson, étaient en
parfaite forme à l'heure voulue.
Napoléon, très en colère, aurait alors lancé à ses troupes un « Si vous voulez vous soûler,
soûlez-vous comme les Polonais ».
- PORTUGAIS :
appelés lusitaniens (de la Lusitanie, du Portugal)
péjorativement, ils sont qualifiés par un plat renvoyant à leur cuisine : tripeiros
(mangeurs de tripes) ou encore par le terme Mouros (Maures) sinon "tos" (ses ressortissants
sont parfois appelés de façon argotique des « tos ». Il s’agit probablement de la déformation
suivante : Portugais > Portos)
- ROUMAINS :
romanichel
A. − Tzigane nomade, bohémien, gitan. À force de vivre comme un bohémien, il fit la
connaissance d'une petite caravane de romanichels qui suivait la même route que lui
et qui se rendait aux Saintes-Maries-de-la-Mer (G. Leroux, Parfum, 1908, p.
23).L'automne, quand les romanichels descendaient vers l'Espagne, attirés vers le
soleil, incapables de s'en passer, nous trouvions leurs roulottes échelonnées sur la
route, les bêtes au piquet le long des talus (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 75).
− Empl. adj. Propre aux bohémiens, de bohémien. Elle ressemblait à George Sand, et
portait en tous ses mouvements une majesté romanichelle (Colette, Mais. Cl., 1922, p.
188).
B. − P. ext. Vagabond, individu sans résidence fixe. C'est vrai, dit-il, tu es
fonctionnaire. Faut que tu fasses gaffe à cause de ton administration. Nous (...) on n'a
personne à ménager, on est sans feu ni lieu. Sans foi ni loi. On passe: vous autres,
vous restez et nous, on passe, on s'en va, on est des oiseaux de passage, des
romanichels (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 131).
Ce qui frappe quand on commence à s’intéresser aux Gitans, Tsiganes, Roms, Manouches,
Gens du voyage, en France, c’est la difficulté à les nommer.
Tout d’abord dans la plupart des cas, « on » ne les nomme pas comme ils se nomment eux.
Ensuite on constate des glissements de sens, les termes employés un certains temps devenant
trop péjoratifs (voir Romanichels qui voulait dire « peuple Rom ») ou bien le terme employé
pour un groupe particulier prenant un sens général. (par exemple « Gitans »)
Tsigane ou Tzigane est le nom donné par les populations dominantes à ce peuple européen
d’origine indienne. En France, ce terme passe pour relativement neutre et fait référence à
l’aspect culturel (musique, danse, contes), mais en Allemagne, il renvoie à la période nazie.
La lettre « Z » désignait les « Zigeuner » comme l’étoile jaune désignait les Juifs et les a
conduits dans des camps d’extermination.
28
Il faut savoir qu’en Europe orientale, ce terme est nettement dépréciatif et injurieux.
Ce peuple est composé de trois grands groupes
Les Sinti ou Manouches (en France) : installés en Allemagne et en Italie dès leur arrivée en
Europe au XV° siècle. Après les guerres franco-prussiennes une partie s’est installée en
France.
Les Gitans ou Kalés vinrent jusqu’en Espagne à la fin du XV° siècle, mais les persécutions
puis la grande pauvreté et enfin la guerre civile ont poussé une partie des gitans à s’installer
dans le sud de la France.
Les Roms ou Rroms de loin le groupe majoritaire, sont fixés en plus grand nombre dans les
pays d’Europe de l’est. Depuis le XIX° siècle à la fin du maintien en esclavage en Roumanie,
des groupes de Roms sont venus vers l’Europe de l’Ouest. Certains se sont fixés ici, puis
d’autres sont venus par vagues successives.
En France, les Gens du voyage (certains d’entre eux préfèrent se nommer « Voyageurs »)
désigne ces trois groupes, mais en plus les Yéniches, population d’origine germanique qui a
adopté le même mode de vie itinérant au XVII°.
Ce terme « Gens du voyage », spécificité française, entretient une confusion entre une identité
culturelle et un mode d’habitat. Cela s’explique par la non-reconnaissance dans notre
constitution du concept de « minorité culturelle, nationale ou ethnique» en raison de
l’indivisibilité de la république. Malheureusement l’utilisation de ce terme permet beaucoup
d’abus et de confusions dans les médias.
Depuis 1971, les délégués d’un premier congrès tsigane adoptent le terme Rom pour désigner
l’ensemble du peuple tsigane, ils se donnent un drapeau. Leur langue, la langue romani, a
traversé les siècles même si suivant les pays où les groupes se sont fixés, elle a pris différents
aspects : teinté d’allemand chez les Sinti et les manouches, d’espagnol ou de catalan chez les
gitans.
Actuellement les cercles militants qui agissent pour la reconnaissance du « peuple rom » ne
sont pas vraiment repris par les membres des différentes communautés tsiganes ou roms, qui
ne définissent leur identité qu’en référence à leur propre communauté qui se tisse par réseaux
familiaux. Ils sont dispersés et comme ils ne disposent pas de structures administratives, on ne
saurait prétendre que les membres de ce peuple européen d’origine indienne se retrouvent
dans une seule et même appellation.
- RUSSES:
russkoffs
A. − De Russie.
1. Adj. et subst.
a) (Personne) qui est originaire de Russie (pays d'Europe orientale et d'Asie
septentrionale qui est aujourd'hui une des quinze républiques de l'U.R.S.S.: la
République socialiste fédérative soviétique de Russie − R.S.F.S.R.) ou qui en a la
nationalité. Moujik, nihiliste, paysan, prince russe. [La femme de l'éditeur Faure] les
cheveux poudrés, l'air d'une vieille guenon hystérique, poudrée, je ne sais quoi d'une
29
Russe de boutique (Goncourt, Journal, 1865, p. 126).Elle avait (...) cette voix
chaleureuse des femmes russes qui semble monter du plus profond de leur chair intime
(Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 69).
− [En parlant d'une collectivité] Peuple, population, prolétariat russe. Le soulèvement
des peuples asiatiques contre l'impérialisme permettra à la révolution qui a anéanti la
bourgeoisie russe de s'attaquer victorieusement à la bourgeoisie internationale
(Billotte, Consid. strat., 1957, p. 40-9).L'abolition du servage n'a modifié que la
structure sociale et juridique du paysannat russe, mais les transformations techniques
et économiques furent beaucoup plus lentes et plus tardives (Lesourd, Gérard, Hist.
écon., 1966, p. 317).
− En partic., subst. Russe(-)blanc (p. oppos. à soviétique). Émigré russe hostile à la
révolution de 1917. Quelle bande! se disait Bernard. Ces gens sont impossibles. Les
Lyons sont des porcs, les Plessis des idiots, la Russe blanche a fait le trottoir à
Bucarest et à Pera. Foutons le camp! (Nizan, Conspir., 1938, p. 138).
b) Abusivement. (Personne) qui est originaire d'U.R.S.S., d'Union soviétique ou qui en
a la nationalité. On raconte que lorsque les écoliers russes visitent une église et qu'on
leur décrit les cérémonies qui s'y déroulaient, ils sont saisis d'un inextinguible fou-
rire... Inutile de faire auprès d'eux de la propagande antireligieuse (Vailland, Drôle
de jeu, 1945, p. 71):
adj. et subst., arg., pop. (Celui, celle) qui est originaire d'U.R.S.S.; (ce) qui concerne
l'U.R.S.S. Ils ne sont pas désagréables [les prisonniers franco-belges]. Un peu
concons. L'officier russkoff n'avait finalement pas tellement tort (Fr. Cavanna, Les
Russkoffs, 1985 [1979], p. 395).Empl. subst. masc. sing. Langue russe. On se défendait
assez bien pour baragouiner le ruskof (A. Sergent, Je suis un mauvais garçon, 1946,
p. 211 ds Cellard-Rey 1980).
- SUISSES :
les p’tits suisses
- VIETNAMIENS :
viet
Familier
I. − Adj. Qui est propre au Vietminh. Attaque viet. On a laissé la Dyane en bordure de
nationale et on a pris à travers champs, progression camouflée de type viet, dans les
coquelicots (B. Blier, Les Valseuses, 1989 [1972], p. 343).
II. − Subst. Combattant, militant du Vietminh. L'Histoire m'apprenait que, pour nous,
il s'était successivement appelé les Anglais à Azincourt, les Espagnols à Rocroi, les
Hollandais à Lille, les Prussiens à Gravelotte, les Boches dans les tranchées, les Viets
dans les rizières et les fellaghas dans les djebels (G. Dormann, Mickey, l'Ange, 1977,
p. 275).
Anna-Mei Chaudière-Feugère, Mariana Gonçalves Da Silva,
Youri Le Velly, Wendy Rakotondrasoa, Emmanuelle Rofidal,
et Alicia Saint Blancat
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Parce qu'on vient de loin (extraite de l’album de Corneille, Parce qu'on vient de loin, 2003)
Nous sommes nos propres pères
Si jeunes et pourtant si vieux, ça me fait penser, tu sais
Nous sommes nos propres mères
Si jeunes et si sérieux, mais ça va changer
On passe le temps à faire des plans pour le lendemain
Pendant que le beau temps passe et nous laisse vide et incertain
On perd trop de temps à suer et s'écorcher les mains
A quoi ça sert si on n'est pas sûr de voir demain
A rien
Alors on vit chaque jour comme le dernier
Et vous feriez pareil si seulement vous saviez
Combien de fois la fin du monde nous a frôlés
Alors on vit chaque jour comme le dernier
Parce qu'on vient de loin
Quand les temps sont durs
On se dit : « Pire que notre histoire n'existe pas »
Et quand l'hiver perdure
On se dit simplement que la chaleur nous reviendra
Et c'est facile comme ça
Jour après jour
On voit combien tout est éphémère
Alors même en amour
J'aimerai chaque reine
Comme si c'était la dernière
L'air est trop lourd
Quand on ne vit que sur des prières
Moi je savoure chaque instant
Bien avant que s'éteigne la lumière
Alors on vit chaque jour comme le dernier
Et vous feriez pareil si seulement vous saviez
Combien de fois la fin du monde nous a frôlés
Alors on vit chaque jour comme le dernier
Parce qu'on vient de loin
Jour après jour
On voit combien tout est éphémère
Alors vivons pendant qu'on peut encore le faire
Mes chers
Alors on vit chaque jour comme le dernier
Et vous feriez pareil si seulement vous saviez
Combien de fois la fin du monde nous a frôlés
Alors on vit chaque jour comme le dernier
Parce qu'on vient de loin
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Des marchands de rêves (extraite de l’album de Corneille, Des marchands de rêves, 2005)
Dis-leur que le ciel les entend
Dis-leur que la chance les attend pour qu'ils rêvent encore
Dis leur qu'ils n'ont rien fait au temps
Dis-le aux petits comme aux grands
Pour qu'ils rêvent plus fort
Si tu descends
Dis leur qu'on est pas encore prêt
Mais qu'on pense à ça sans arrêt
Et que si on revient ce ne sera pas la main ou la tête vide
Dis-leur que l'hiver nous apprend
Qu'il a raison de nous de temps en temps
Et qu'on ne tiendra peut-être plus longtemps
Dis-leur qu'on arrive
Dis-leur que tant d'autres nous suivent
Dis-leur qu'on est plus qu'à quelques pas
Et qu'on est par milliers
Avec ou sans papier
Des marchands de rêves
Des marchands de rêves
Yeahh
Dis-leur qu'ils ont droit au bonheur
Et qu'un jour ce sera eux les meilleurs
Pour qu'ils restent dignes
Ohh
Dis-leur que demain est à eux
Qu'ils fassent à la misère leurs adieux
En dépit des signes
Ohhh
Si tu descends
Salut le courage de nos femmes
Salut la grandeur de leur âme
Et tu diras à nos mères qu'on arrive
Chasser leur chagrin
Ohhh
Tu diras à nos pères qu'on attend
Qu'ils montrent enfin leur grand drapeau blanc
Ce qu'ils auraient dû faire depuis longtemps
Ohhhh
Dis-leur qu'on arrive
Dis-leur que tant d'autres nous suivent
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Dis-leur qu'on est plus qu'à quelques pas
Et qu'on est par milliers
Avec ou sans papier
Des marchands de rêves
Si nous avons quitté c'est pour revenir gagnants
Ohhh Ohhh Ohhh Yeah
Si nous avons quitté c'est pour revenir plus grands
Dis-leur que l'hiver nous apprend
Et qu'à force de vivre on comprend
Qu'on ne tiendra peut-être plus longtemps
Ohhh
Dis-leur qu'on arrive
Dis-leur que tant d'autres nous suivent
Dis-leur qu'on est plus qu'à quelques pas
(Qu'on est plus qu'à quelques pas)
Et qu'on est par milliers
(Et qu'on est par milliers)
Avec ou sans papier
(Oohh)
Des marchands de rêves
(Des marchands de rêves)
Dis-leur qu'on arrive
(Dis-leur qu'on arrive)
Dis-leur que tant d'autres nous suivent
(Que tant d'autres nous suivent)
Dis-leur qu'on est plus qu'à quelques pas
(Qu'on est plus qu'à quelques pas)
Et qu'on est par milliers
(Ouhhh)
Avec ou sans papier
Des marchands de rêves
(Des marchands de rêves)
Ohhh
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Rentrez chez vous (Extraite de La Vie de rêve, album de Bigflo et Oli, 2018)
Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel
Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel
On pensait pas qu'ils oseraient mais le mal est fait
Comment on a pu en arriver là ? Difficile à croire
La nuit a été calme, ils ont bombardé que trois fois
Je suis monté à Paris retrouver ma copine
La guerre nous a pris par le col, nous a sorti de la routine
Remplacé les fleurs par les pleurs, les murmures par les cris
Son immeuble a été touché, j'l'ai pas trouvé sous les débris
Je vais rentrer bredouille, rejoindre ma famille dans le premier train
Le départ est prévu pour demain matin
Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies
Ça fait 4 jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli
Putain c'est la guerre ! On a cassé nos tours d'ivoire
Moi qui l'ait connu qu'au travers des livres d'histoires
J'veille sur la famille, c'est vrai, nos parents s'font vieux
On entasse des bus, on bloque les routes, on s'protège comme on peut
Et la foule suit ces fous sans camisole
Paraît qu'ils exécutent des gens place du Capitole
Quatre billets pour un ferry une chance de s'évader
Une nouvelle vie de l'autre côté de la Méditerranée
Les balles nous narguent, on a peur d'être au mauvais endroit
Mon frère m'a dit « Si j'reviens pas, partez sans moi »
Difficile d'être au courant, ils ont coupé le réseau
Ça fait bientôt quatre jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo
Bien sûr les bruits des wagons bondés me rendent insomniaques
Certains ont mis toute leur maison au fond d'un petit sac
Le train s'arrête et redémarre, me donne des hauts le cœur
On a fait en deux jours ce qu'on faisait en six heures
J'dois rejoindre la famille au port de Marseille mais j'ai pris du retard
J'crois bien qu'ils vont partir sans moi, quel cauchemar !
Pas grave, j'les rejoindrai en barque
Pas de réseau, impossible de choper une barre
J'vois une enfant au sol, lui demande si elle est seule
Elle dit qu'elle a vu ses parents couchés sous des linceuls
Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies
Ça fait bientôt six jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli
Direction Marseille ! Un tas d'doutes dans la soute
On fait semblant d'pas voir tous les corps qui longent la route
Les villes ont changé, la vie et l'horreur aussitôt
Les métros sont des dortoirs, les cinémas des hôpitaux
Sous le port, on s'bouscule, on s'entasse devant
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D'un coup le ferry apparaît, certains tueraient pour une place dedans
À bord, je pleure l'état de ce monde
On a attendu mon frère jusqu'à la dernière seconde
On veut pas être là-bas, on veut juste être autre part
Enfin respirer comme le lendemain d'un cauchemar
Le bateau démarre, je fixe son sillage sur l'eau
Ça fait bientôt sept jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo
Arrivé sur le port de Marseille avec la petite fille dans mes bras
Presque un jour de retard, ils sont tous partis sans moi
Mais j'ai les contacts d'un passeur, une plage et une heure
Plus de trente, entassés, bien sûr, on ne voyage pas seul
Il me dit : « Choisis la fille ou ton sac pour jeter du leste »
Puis je vide mes poches et lui donne tout ce qu'il me reste
Et me voilà parti, acteur d'une drôle de fable
À la conquête du paradis sur mon bateau gonflable
On navigue loin d'ici,
Et plus les vagues s'agrandissent, plus notre espoir rétrécit
Et ça tangue, et ça tangue
Certains tombent dans le ventre de la bête
Nous voilà en pleine tempête
En une seconde, la fille m'échappe et plonge
J'entends ses cris emportés par la mer qui gronde
La pluie, le sel et les larmes se mélangent
Une femme s'agrippe à mes hanches et m'entraîne dans la danse
Le bateau se retourne, on se colle et on coule
Nos appels à l'aide sont perdus dans la houle
Dire qu'il n'y a pas longtemps j'étais avec mes amis
On allait de bar en bar pendant toute la nuit
Mes poumons se remplissent d'eau et mes yeux se ferment
Mon âme éteint sa lanterne
Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies
Je n'aurai plus jamais de nouvelles d'Oli
Le bateau accoste première vision, des barbelés
Ça, mon frère ne m'en avait pas parlé
Encore des armes et des pare-balles
On nous fait signer des papiers dans une langue qu'on ne parle pas
On nous fouille, nous désinfecte comme des animaux
On nous sépare de mon père, pas le temps de lui dire un dernier mot
Dans des camps provisoires, des couvertures, un matelas
Un Niçois me raconte qu'il est là depuis des mois
Toulouse me manque déjà, ma mère s'endort dans mes bras
Elle me répète tout bas que Flo nous rejoindra
La chaleur étouffe, on a vidé toutes les bouteilles
Dans un journal, j'apprends qu'ils ont fait sauter la Tour Eiffel
Le lendemain on nous entasse dans des bus
Les autres sur les uns, qui peut le moins peut le plus
Des centaines de fous accompagnent notre départ
Des poings brandis en l'air, des cris, des sales regards
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Je croise celui d'un type qui scande avec ferveur
C'est la première fois du périple que j'ai vraiment peur
Je ne vois que lui au milieu de la foule
Sur sa pancarte, il est écrit « Rentrez chez vous »
- Mais je suis désolé, on ne peut pas accueillir tous les Français.
On ne peut pas accueillir tous les Français. Ils arrivent par milliers
- Si ils avaient un minimum d'honneur
Ils retourneraient dans leur pays et combattraient pour la France.
Ils combattraient pour défendre leur famille et leur honneur.
C'est comme ça, je suis désolé
- On vient de Nantes. Ils ont tout détruit, tout détruits à Nantes.
Il ne reste plus rien, on n'avait tout là-bas,
On vient de perdre tout ce qu'on avait.
Euh... Je sais pas quoi faire, je ne sais pas où aller.
J'ai perdu des gens de ma famille...
- Aujourd'hui la plupart des problèmes de notre pays qu'on est,
C'est d'la faute des Français je suis désolé.
Avant qu'ils arrivent chez nous, tout allait bien.
Donc on ne peut pas non plus accueillir des gens
Qui viennent chez nous pour foutre le bordel !
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« Parce qu'on vient de loin », « Des marchands de rêves »
et « Rentrez chez vous »
(analyses guidées)
Déroulement post-apocalyptique
1) Que relate la chanson « Parce qu'on vient de loin »?
Elle relate le fait que corneille a vécu dans sa vie un évènement traumatisant (Un groupe
armé entre dans la maison familiale le 15 avril 1994 et tue ses parents ainsi que ses deux
frères et sa petite sœur). Il dit dans sa chanson qu’il faut vivre au jour le jour sans se soucier
du lendemain. « On passe le temps a faire des plans pour le lendemain » « Pendant que le
beau temps passe et nous laisse vide et incertain » l.5 et 6.
Il parle de vivre chaque jour comme si c’était le dernier car ce qui s’est passé pour lui a été le
dernier jour pour sa famille et pour lui dans son cœur. « Alors on vit chaque jour comme le
dernier » l.10 Il dit que tout est éphémère, qu’un jour nous perdrons tout « jour après jour», «
On voit combien tout est éphémère ».
2) Comment le sentiment d’urgence traverse-t-il le texte ?
Le sentiment d’urgence traverse le texte car Corneille emploie des mots assez forts comme «
Qu’ils fassent à la misère leurs adieux »
3) De quoi parle « des marchands de rêves » ?
« Des marchands de rêves » parle des migrants qui veulent arriver à leur destination finale
pour échapper soit à la guerre soit à la crise économique ou autre et il les encourage à y
arriver, en disant qu'eux aussi ont droit au bonheur : « Dis-leur qu’ils ont droit au bonheur »
l.21. Que la misère pour eux est bientôt terminée. Qu’ils y arriveront quoi qu’il en soit. Son
parcours est un formidable message d'espoir adressé aux plus démunis.
4) En quoi cette expression « marchands de rêves » rappelle l’expression « marchands
de sommeil » ?
Un marchand de sommeil est une personne propriétaire d'un bien immobilier qui le loue par
parties à des personnes en difficulté sociale. Les biens sont vétustes, insalubres, peu ou pas
entretenus.
« Marchands de rêves » rappelle l’expression « Marchands de sommeil » car il fait référence
au fait qu'un marchand de rêves pourrait être similaire à un marchand de sommeil dans le sens
où un marchand de rêves vent du rêve, il fait espérer quelque chose de meilleur, de mieux.
5) A qui semble s’adresser Corneille ?
Corneille semble s’adresser à la population, aux gens. Ou peut-être à une divinité à laquelle il
croit car il dit « Si tu descends ». Il emploie un verbe au singulier, ce qui peut montrer qu’il
parle à une personne en particulier.
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6) Que relate la chanson de Bigflo et Oli ?
La chanson de Bigflo et Oli raconte les péripéties que rencontrent les migrants durant leur
voyage pour fuir la guerre ou une situation. Là, Bigflo et Oli se mettent à leur place, dans la
peau des migrants, et racontent simplement ce qu’ils vivent et les conditions dans lesquelles
ils sont. L’horreur que c’est de voir des gens mourir devant leur yeux et d’être entassés pour
rejoindre un autre pays où ils ne sont pas sûrs d’être accueillis. Il ont inversé la situation et ont
fait comme si ils devaient fuir la France par cause de guerre. Ils relatent le fait d’être séparés
malgré eux de leur famille et peut-être se dire qu’ils ne se reverront jamais.
7) En quoi y coexistent deux histoires ?
Le thème est très similaire, les deux chansons parlent de la migration et des migrants en
particulier. De leurs conditions durant la traversée et du fait qu’ils doivent garder espoir.
8) Quel est l’intérêt ce cette chanson en ces temps de migrations ?
De montrer à travers la chanson qui est un moyen de communication (qui, de nos jours,
fonctionne le mieux) qu’il est important d’aider ou d’être indulgent envers les migrants car
eux non pas choisi d’être dans cette situation, ils sont juste nés au mauvais moment, au
mauvais endroit.
Emmanuelle ROFIDAL
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« Rentrez chez vous »
Rend compte de la dure réalité des migrants. Ils nous racontent l’histoire d’une famille
séparée par la migration et ses conditions atroces. On comprend que la société reste
indifférente aux actions immorales des individus racistes.
En dehors des paroles, ils ont utilisé une rythmique plutôt orientale. On entend également un
bruitage de transports (bateaux, trains) pour imager la traversée.
Lucie DAUTER, Tess FLEURY
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Rentrez chez vous
La chanson de BigFlo et Oli relate une fiction où la France vit une situation de crise, de
guerre.
Les deux frères sont séparés, l’un est à Toulouse et l’autre à Paris quand la situation dégénère.
Ils entament tous les deux de leurs cotés un périple pour fuir le pays et se retrouver.
Chacun rencontrera des difficultés, s’inquiétant l’un pour l’autre. Depuis la mort de l’un des
deux frères, Oli se retrouve donc à l’étranger avec sa mère, séparé de son père, qu’ils ne
reverra sûrement jamais : « pas le temps de lui dire un dernier mot ». Il est ensuite
« accueilli » par une pancarte « Rentrez chez vous ».
Ce texte met en avant les conditions de vie des immigrés en nous positionnant à leur place,
mettant la France dans un état de guerre.
BigFlo et Oli utilisent dans leur texte quelques figures de style telles que « La nuit a été
calme, ils ont bombardé que trois fois », ce qui est euphémisme. Ils utilisent des métaphores
comme « couchés sous des linceuls ». Les linceuls sont des tissus mortuaires que l’on dispose
sur le corps des morts.
L'idée principale de la chanson est d’inverser le point de vue pour faire comprendre la
situation des réfugiés.
Anna-MeÏ CHAUDIERE, Wendy RAKOTONDRASOA
40
Rentrez chez vous
En 2015, le duo de talent, Bigflo & Oli (de leur vrai nom Florian et Olivio Ordonez ),
un phénomène toulousain, s’est fait connaître grâce à leur premier album La cour des grands.
Aujourd’hui, après de nombreuses récompenses (deux NRJ music awards ; une Victoire de la
musique ; et un MTV Ema awards) et leur tournée dans les plus grandes salles françaises
(Accord hotel Arena) mais aussi les plus petites, les deux frères reviennent avec leur nouvel
album La vie de rêves.
Dans ce nouvel album le duo français se confie sur ses dernières années, le succès et
leur vision de la vie et du monde.
Parmi leur quinzaine de chansons, la chanson « Rentrez chez vous » est sûrement le
titre fort de l’album avec pour thème la migration. Ils ont surpris leur public avec cette
chanson plus engagée qu’à l’accoutumée.
La chanson illustre la vie de Bigflo & Oli dans une France en guerre, où l’immigration
est de mise. Les deux garçons sont séparés, Bigflo est parti rejoindre sa copine à Paris laissant
sa famille et Oli derrière lui ; quant à Oli, il est avec sa famille et va prendre le bateau à
Marseille afin de rejoindre les pays plus au sud. Quatre jours plus tard les deux frères n’ont
aucun moyen de communiquer et les jours passent, Bigflo ne retrouve pas sa copine et Oli est
dans l’obligation de prendre le bateau ne sachant pas où est son frère.
Bigflo prend un train mais accumule le retard « on a fait en 2 jours ce qu’on faisait en
6h ». Sur sa route il croise une jeune fille, orpheline depuis peu, et la prend sous son aile. Un
jour plus tard, il loupe le bateau et décide de chercher un passeur et une barque. Il a enfin
« une plage, et une heure ». Le jour J, toujours avec la petite fille, ils sont plus de 30 entassés.
Bigflo est obligé d’abandonner ses affaires pour que l’enfant puisse venir avec lui. Ils se
retrouvent en pleine tempête, la fille et d’autres passagers tombent à l’eau et la barque finit
par se retourner. La pluie, le sel, les larmes et leurs appels à l’aide se mélangent dans la houle.
Puis plus un bruit, ses poumons se remplissent d’eau. A ce moment, Bigflo se souvient de
l’époque où il allait de bar en bar avec Oli et ses amis.
Le couplet et la vie de Bigflo s’arrête sur ces paroles : « Mon âme éteint sa lanterne ;
Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies ; je n’aurais plus jamais de
nouvelles d’Oli ».
Pendant ce temps, Oli fait semblant de ne pas voir sur sa route la France jonchée de
corps. Il raconte l’horreur des villes qui changent ; les cinés sont des hôpitaux et les bouches
de métro des dortoirs. Une fois sur le port, les gens se bousculent à l’arrivée du ferry. Oli a
attendu son frère jusqu’à la dernière seconde... en vain. Une fois à bord, après avoir pleuré
l’état de ce monde, Oli explique que la seule chose qu’il veut c’est pouvoir « enfin respirer
comme le lendemain d’un cauchemar ». Il ne veut pas être là-bas mais juste autre part. Oli
raconte que l’état de la France n’est finalement peut-être pas le pire.
Une fois arrivé il raconte sa première vision, celle des barbelés, des militaires armés et
avec des gilets pare-balles. Tous les migrants sont désinfectés « comme des animaux » et le
père d’Oli est séparé du reste de sa famille. Oli parle avec un niçois qui lui raconte être la
depuis des mois. Le lendemain, alors qu’ils embarquent dans un bus, « des centaines de fous »
ralentissent leur progression. Oli raconte que c’est la première fois qu’il a vraiment peur
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depuis le début du voyage. Les « fous » sont les poings en l’air, ils crient et l’un d’entre eux a
une pancarte où est écrit : « rentrez chez vous ».
La chanson se termine sur un couplet où l’on entend la réaction des habitants du pays
où Oli a accosté. Les mots sont durs mais font écho aux mots déjà entendus dans notre
situation actuelle par les migrants d’aujourd’hui.
Les deux rappeurs ont eu l’audace d’échanger les rôles sans caricaturer et avec
beaucoup de compassion. Aujourd’hui, alors que de très nombreux migrants se noient pour
rejoindre le continent européen, les garçons ont fait un pari fort avec leur public qui semble au
rendez-vous avec 450 000 exemplaires de leur album vendus (en France). Les deux rappeurs
l’assument, avec cette chanson : « Il y a une forme d'engagement, plus subtil, pour essayer de
soulever des pistes de réflexion ». Habituellement connus pour leur chanson positive, cette
fois-ci ils s’interrogent dans cette chanson mais aussi au micro de France Info : « qu’est-ce
qu’on ferait a leur place ? »
Et vous que feriez-vous ?
Laetitia Mariel, Baptiste Liguori L’ensemble des citations sont tirées des paroles de la chanson « Rentrez chez vous » de l’album La vie de
rêve de Bigflo et Oli, et de l’interview de Yann Bertrand pour Radio France et France Info.
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Le film fait passer un message sérieux, il y a un problème dans notre société !
Il ne traite pas seulement le problème du racisme (également celui de l’homophobie, à travers
un personnage de lesbienne) mais il s’appuie sur le racisme pour démontrer qu'il y a un
problème dans nos actions face aux étrangers.
Il démontre que la non violence peut fonctionner et qu’il n’y a pas de bons ou de méchants,
tout le monde est concerné ! Il ouvre les yeux des « abrutis ».
(« Nous sommes noirs, nous sommes blancs, nous sommes jaunes, et ensemble nous sommes
de la dynamite !!! » - Les Berruriers noirs)
Le film retrace l’histoire de personnes à l’origine maghrébine qui sont révoltés par le racisme.
Le film est inspiré d’une histoire vraie et d’une marche non violente.
Les personnages sont attachants, on peut se mettre à leur place. C’est un film réaliste. Tout ce
qui se passe dans ce film peut arriver à n’importe qui. Des scènes assez puissantes
moralement.
L’an 1983, la marche a permis aux individus d’ouvrir les yeux et de s’indigner grâce à la
liberté d’expression dont se sont saisis les marcheurs.
Le président Mitterrand a canalisé le mouvement de la marche en créant l’association « SOS
RACISME » pour éviter que la situation lui échappe et contenir ainsi la société.
Lucie DAUTER, Tess FLEURY
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LA MARCHE
Le but du film est de dénoncer dans les années 1980 les inégalités, le racisme, la xénophobie,
l’homophobie et les préjugés envers les immigrés d’origine ou de nationalité africaine ainsi
que leurs descendants.
En effet, en 1983, les Français ont une opinion très défavorable des immigrés d’origines
africaine et maghrébine. Ces personnes sont déjà défavorisées par le gouvernement ; ils n’ont
pas les mêmes droits. Par exemple, leur salaire est plus bas que les Français dits de souche car
ils ne touchent pas de primes, par exemple. Ils doivent également renouveler une carte de
séjour tous les ans, ce qui entraîne de grosses difficultés administratives.
Comme le dit Kheira dans le film : « tout est fait pour leur rendre la vie difficile, pour qu’ils
n’aient surtout pas envie de rester en France ».
Plus grave encore, de nombreuses bavures qui peuvent aller de la simple discrimination
jusqu’au meurtre sont effectués par des Français de naissance, par des policiers racistes qui
sont certains d’anciens militaires qui ont participé à la guerre d’Algérie. En 5 ans, de
nombreux immigrés, quelquefois très jeunes, ont été sauvagement assassinés pour seul motif
que leurs origines africaines dérangeaient. Le pire dans tout ça, c’est que le racisme et la
xénophobie sont très présents dans la société. Les médias Français dénoncent le meurtre d’un
fils d’immigré perpétré dans un train par quatre légionnaires. Mais ces événements tragiques
semblent banalisés et la population préfère fermer les yeux.
C’est pour contrer cette violence qu’une marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme
est organisée en 1983. L’obtention d’une carte de séjour de 10 ans en sera le résultat,
notamment.
Le film raconte l’histoire de cette marche.
Pourtant, 36 ans après, les choses n’ont peut-être pas évolué comme elles auraient dû.
Emma BOUDIA, Mariana GONCALVES DA SILVA,
Alicia SAINT BLANCAT et Youri LE VELLY
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La Marche
La marche est un film franco-belge réalisé en 2013.
Il relate librement l'histoire de la marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983. S’ensuit
l’histoire des fondateurs de ce mouvement, trois jeunes adolescents, Mohamed et ses amis
Farid et Sylvain, ainsi que le curé de la paroisse des Minguettes. Ensemble ils lancent « La
Marche », un mouvement pacifiste pour l’égalité et contre le racisme.
Leur projet est de traverser la France soit environ 1000 km de Marseille et Paris. Malgré les
difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan
d’espoir à la manière de Gandhi et de Martin Luther King. Ils uniront à leur arrivée plus de
100 000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France un nouveau visage.
Parmi les évènements déclencheurs, l’agression de Mohamed par des policiers quelques jours
avant le début de ce mouvement.
Derrière cette action d’affirmation de soi, se dessinent peu à peu des revendications
politiques, comme la création d’une carte de séjour et de travail valable 10 ans.
Ce film a pour but de sensibiliser la population contre le racisme vécu chaque jour par
certains et de montrer le quotidien de chacun. Outre leurs revendications précises sur les
cartes de séjour et le droit de vote, ils veulent aussi dénoncer le racisme en général, mais
aussi, plus spécialement les crimes racistes souvent impunis ainsi que les brutalités policières
dont font l'objet les Maghrébins ; plus largement, ils visent à poser la question de la place,
dans la société française, des Français issus de l'immigration. D’autres facteurs de
revendications sont tout de même présents comme l’homophobie par exemple.
Pour émouvoir le spectateur, ils ont joué sur le fait que le spectateur est immergé avec les
personnages. Le spectateur voit des choses que certains personnages, eux, ne voient pas. Mais
aussi en utilisant des discours assez poignants auxquels beaucoup de personnes peuvent
s’identifier ou dans lesquels ils peuvent encore se reconnaître.
Le fait qu’ils arrivent tout ensemble à la fin, main dans la main, est particulièrement
émouvant.
Commencer par un début assez triste puis terminer par un happy end nous fait passer par
plusieurs émotion, notamment l’espoir, la colère, la révolte….
Emmanuelle ROFIDAL
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LA MARCHE
1) Quel est le but du film ? Quelle est sa portée ?
Le but du film est de montrer que grâce au courage et à l'envie, une simple action peut unir
toute une nation. Que chaque personne ayant été victime d'inégalités, telles que le racisme et
l'homophobie, peut se faire entendre, faire bouger les choses et lancer un élan d'espoir malgré
les difficultés et les résistances rencontrées. Nous pensons aussi que ce film a pour but de
nous faire réfléchir à la situation actuelle de la France, où les extrêmes prennent le dessus.
2) Que retrace-t-il ?
Il retrace l'évolution des propres vies des marcheurs en même temps que l'évolution de la
marche. Il relate aussi l'évolution de la société française en 1983 avant, pendant et après cette
marche. Le film traite des différents points de vues de chaque individu (enfants d'immigrés,
immigrés eux-mêmes ; enfants nés de parents français). En retraçant ce moment de l'histoire
de la France, ils en soulignent l’importance pour la construction de notre société.
3) Comment s'y prend-il pour émouvoir le spectateur ?
Pour émouvoir le spectateur, le réalisateur crée des vies très réelles aux personnages qui nous
permettent de nous mettre à leur place, d'éprouver de l'empathie et de nous sentir plus proches
de chacun d'entre eux. A travers des images fortes, comme celle de la tentative de viol sur
Claire, la jeune marcheuse permanente, le scénariste nous confronte à un moment d'une
extrême violence que nous savons très fréquente encore aujourd'hui.
Lise GUYONNET
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Film La Marche
Ce film est un hommage à la marche pacifiste réalisée en 1983 contre le racisme en général,
dans les banlieues, que subissaient les maghrébins sinon les conditions de vie qui étaient les
leurs et celles des « français » pauvres.
Nous constatons aussi que ce film traite de l’homophobie notamment à travers Claire,
lesbienne qui intègre le mouvement dès le début. Le but du film est également de nous montrer
comment tout cela a débuté, comment ils s’y sont pris et les mésaventures qu’ils ont
rencontrées durant cette marche.
Ce film retrace le parcours de Mohamed, un jeune de cité qui a subi une agression raciste en
recevant un coup de feu. Révolté, il met en place cette marche pacifiste avec des volontaires
de toutes origines afin de sensibiliser le plus de personnes possibles en France. Ainsi y aura-
t-il des personnes d’âge, d’origine et de ville différents.
Il s'agit d'un mouvement « spontané et généreux », la marche ne s'est pas faite sans relais
politique. Beaucoup de marcheurs étaient des militants de gauche qui s'inquiétaient de
l'avancée du Front National.
Pour émouvoir, le réalisateur a fait en sorte de rajouter dans son film des faits réels comme
l’histoire du jeune algérien qui a été défenestré d’un train en marche. Ces faits divers sont
très violents de notre point de vue, nous qui n’avons jamais connu ce genre d’agression
raciste. Il forme aussi un couple entre une maghrébine et un « français ». Ce genre de
relations étaient impossibles pour certains à cette époque et même aujourd’hui encore, bien
que la société ait évolué.
Enfin, pour conclure, nous pensons que bien que ce film ait été créé pour rendre hommage
aux marcheurs, il a aussi été créé pour rendre hommage aux victimes et surtout aux morts.
Saliha ALLALI, Imane EL AYADI et Ines SERRANO
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La marche
Le but du film est de dénoncer le racisme en France contre les personnes d’origines arabes ou
les personnes venant des quartiers sensibles.
Il a aussi pour but de réunir les personnes qui sont dans ce cas ou qui soutiennent le
mouvement dans une marche pour montrer au peuple français qu’ils sont normaux. C'est
émouvant car les personnes s'unissent mais pas seulement parce qu’elles ont subi des
agressions. S’y déroulent aussi des moments de joie comme des rencontres, ou des histoires
d'amour.
En plus de cela, les personnages sont très attachants et les histoires sont souvent dans
l’extrême, (dramatique ou comique).
Nous trouvons que les causes sont similaires à celles des droits de l’Homme. Le film passe un
message aux jeunes. Ce message consiste à expliquer à la nouvelle génération que peu
importe les origines de la personne, elle reste française, et donc de transmettre la devise
française : liberté, égalité, fraternité !
Gabriel BERNIER, Valentin PRISSAINT
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CHACUN SA ROUTE, CHACUN SON CHEMIN
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Les enfants,
venez à la (camps)tine !
MONTAGES d’Inès Cruz Leroy, Lise Guyonnet, Baptiste Liguori, Laetitia
Mariel, Cheryne Souci, Marilou Tel-Boïma
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MONTAGES de Tess Fleury, Léna D'Alessio Emma Martin Lucie Dauter
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MONTAGE de Sophie Mengi, Louise Faria et Sarah Clement
Il y a toujours une raison de sourire.
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MONTAGES d’Anna Ménotti, Anna Marfeuil, Emmanuelle Rofidal,
Wendy Rakotondrasoa, Anna-Mei Chaudière-Feugère
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MONTAGES de Saliha ALLALI, Ines SERANNO et Imane EL AYADI
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Le spectre des migrants : montage de l'enseignant (Christophe BORRAS)