L’avenir s’écrit en vert
((( )))Numéro 20 / Novembre 2011
d’information de Crédit Agricole Private Equity
La Lettre
02 /////En coursL’Usine à Design, Amakem,
Themis Bioscience, SIMP,
Groupe SVP. Le point de vue de
Catherine Le Floch, Directrice de
la stratégie et du développement
durable de Poste Immo
06 /////SignéUrbasolar, le plein d’énergie
09 /////À suivreSouriau, Exclusive Networks,
ECT, Saverglass
10 /////Mots croisésPromouvoir les énergies
renouvelables dans le débat public
12 /////Culture marchéS’investir durablement
aux côtés des PME
16 /////Portrait
Gildas Sorin,
CEO de Novaled AG
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((( )))La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
L’actualité des trois mois écoulés
En cours02
L’Usine à Design – déco en ligne
L’Usine à Design, site marchand et
communautaire de déco et de meubles
design, lève 4 M€ lors d’un deuxième
tour de financement auprès de Crédit
Agricole Private Equity, accompagné
par CM-CIC Capital Privé, et Olivier
Mathiot, cofondateur de PriceMinister.
Lancé en septembre 2009, le site
propose aux internautes des objets
design et personnalisables et compte
23 collaborateurs. Ses atouts : des prix
accessibles, une expérience d’achat
en ligne simple, des meubles de
qualité à personnaliser et un service
client performant. Le site se classe
aujourd’hui au sixième rang des sites
Internet marchands français dédiés
à la maison. Cette opération permettra
de soutenir la croissance de la société,
de développer son couple produits-
services au profit des consommateurs,
internautes et entreprises, en France
et à l’international.
CAPITAL RISQUEFonds : FCPI CA Investissement 2, Capital Invest PME 2010François-Xavier Dedde, Directeur de participations, 01 57 72 01 55
La chroniquede Fabien Prévost
d’accepter les choses que nous ne pouvons changer, le courage de changer les choses que nous pouvons, et la sagesse d’en connaître la différence”.
En l’occurrence, chez Crédit Agricole Private Equity, cela consiste à laisser de côté les sujets qui nous dépassent et à œuvrer exclusivement pour notre “pays des merveilles” à nous : celui des PME. Celui que nous connaissons bien pour l’arpenter depuis tant d’années (presque douze ans depuis la création de CLAM PE, devenu ensuite Crédit Agricole Private Equity !).Cette Lettre vous donnera un éclairage sur le rôle des PME dans l’économie, avec les points de vue de Jean-Hervé Lorenzi, Président du Cercle des économistes, d’Olivier Duha, Président de Croissance Plus, et d’Olivier Lenormand, PDG du Groupe SVP, notre dernière acquisition en LBO. Côté Énergies Renouvelables, nos amis de Poste Immo et Jean-Louis Bal, Président du SER, illustrent des collaborations concrètes avec Crédit Agricole Private Equity. Enfin, un portrait de Gildas Sorin, CEO de Novaled AG, clôturera cette Lettre en réveillant la graine d’entrepreneur qui sommeille en vous.
Quant à Alice, je la laisse à son lapin pressé et au chat du Cheshire, avec sa jupe bleue et son tablier blanc, pour me rabattre sur celle (celui, plutôt) de Welcome 2 My Nightmare, celui du pays des cauchemars, bien plus approprié par les temps qui courent, et qui va nous hurler I want to be elected en secouant son boa*. Elected ? Pourquoi pas, après tout.
Bonne lecture de notre Lettre n° 20, avec de vraies infos, de vraies entreprises, de vrais succès, de vrais hommes et femmes, de vraies passions. Merci de votre fidélité.
* Mardi 8 novembre au Zénith à Paris.
Mercredi 2 novembre 2011
Au pays des merveilles
Où est-il donc ? En Grèce, berceau de la démocratie, où un référendum (y a-t-il plus démocrate comme initiative) peut faire chavirer un continent ? Aux USA, où, quoi qu’il arrive, tout le monde semble convaincu que la cavalerie finit toujours par arriver ? Dans les BRIC et leurs croissances à deux chiffres ? Ou dans les pays arabes, où la nouvelle liberté conquise dans un élan dont personne n’avait prévu l’ampleur, risque de se traduire par la mise en place de la charia ?Il est difficile, ces derniers temps, de rester sereins devant les bouleverse-ments que nous traversons. Restons calmes : une petite Prière de la sérénité, comme l’affectionnait Marc Aurèle, ne peut jamais faire de mal.Essayons donc d’avoir “cette sérénité
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investis par les acteurs du capital investissement au 1er semestre 2011 dans près de 1 000 sociétés (soit une hausse de 45 % par rapport au 1er semestre 2010).
03
Amakem – ophtalmologie Crédit Agricole Private Equity participe
au tour de table de 18 M€ de la
société Amakem, aux côtés d’un
syndicat d’investisseurs internationaux
emmené par Forbion Capital Partners.
Basée à Diepenbeek (Belgique)
et créée en 2010, Amakem est
spécialisée dans la mise au point
de nouveaux médicaments pour le
traitement de maladies ophtalmiques
graves. Elle a notamment développé
une molécule candidate très
prometteuse pour le traitement
du glaucome, l’une des maladies
ophtalmiques les plus répandues.
L’objectif de l’opération est de
poursuivre le développement de
son portefeuille de produits et
d’amener sa molécule phare
pour le traitement du glaucome
à la preuve de concept clinique.
CAPITAL RISQUEFonds : FCPI CA Investissement 2, Capital Invest PME 2010 Emmanuelle Coutanceau, Directeur de participations, 01 43 23 95 97
4,3 Mds€
SIMP – pièces en plastique et caoutchouc injectés
Crédit Agricole Private Equity réalise une
opération de management buy-in pour
l’acquisition de la société SIMP. Créée
en 1949 en région parisienne, la société
SIMP figure parmi les précurseurs dans
l’injection plastique et caoutchouc. Elle
conçoit et fabrique des petites pièces
industrielles de précision produites en
moyenne ou grande série, à destination
des grands acteurs de la cosmétique
(L’Oréal, Lancôme, Dior, Givenchy, etc.)
et de quelques marchés de niche à
forte valeur ajoutée (connectique,
aéronautique, médical). La société
a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires
de 7,4 M€ et compte 21 collaborateurs.
L’objectif est d’élargir la clientèle de
SIMP à l’international, de renforcer son
pôle innovation et de développer son
offre de pièces de précision sur certains
marchés industriels de pointe.
LBO & DÉVELOPPEMENT SMALL CAPFonds : LCL Régions Développement et CAPE Régions Expansion Laurent Espic, Directeur associé, 01 43 23 99 35Bertrand Dupray, Analyste, 01 57 72 45 77
Themis Bioscience – vaccins
Crédit Agricole Private Equity codirige
avec Ventech un tour de financement
de série A de 5 M€ dans la société
Themis Bioscience, start-up autrichienne
de biotechnologie, spécialisée dans
le développement de nouveaux vaccins
contre les maladies infectieuses.
L’objectif de l’opération est de financer
les activités de développement
préclinique et clinique des premiers
programmes (vaccin contre la dengue
et le chikungunya). Les données
précliniques obtenues sur ces deux
candidats vaccins sont prometteuses.
L’élaboration de ces vaccins se base
sur une technologie innovante de
vectorisation, initialement développée
à l’Institut Pasteur de Paris, avec lequel
Themis collabore.
CAPITAL RISQUEFonds : FCPI CA Innovation 10, Capital Invest PME 2009, Crédit Agricole PME Innovation 2009Bruno Montanari, Directeur d’investissements, 01 43 23 01 63
La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
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04
Poste Immo, Urbasolar et Crédit Agricole Private Equity ont signé un partenariat pour la construction de centrales photovol-taïques. Pourquoi ?Ce partenariat s’inscrit dans la politique volontariste de développement responsable du groupe La Poste. Celui-ci dispose d’un parc immobilier très important de 13 000 bâtiments, soit 7,6 millions de m2, dont 4 millions en pleine propriété. En tant qu’opérateur immobilier du groupe, nous souhaitions optimiser la performance environne-mentale de ce parc immobilier en installant à bon escient des toitures photovoltaïques sur nos bâtiments, sous l’œil attentif de Jean-Paul Bailly, Président de La Poste, qui fait du développement durable une composante forte de son image de marque. Un appel d’offres a été lancé il y a un an et demi. Nous recherchions un partenaire dans la durée, ayant la capacité, à la fois, d’identifier les surfaces les mieux adaptées, de prendre en compte nos contraintes et de financer les opérations, car nous ne voulons pas être le propriétaire des centrales à plus de 20 %.
Sur quels critères Urbasolar et Crédit Agricole Private Equity ont-ils été retenus ?Les deux sociétés ont installé en 2008 une pre-mière centrale de 700 kW sur le toit d’une de nos plates-formes logistiques, ce qui leur a probablement donné une meilleure conscience de nos enjeux. Elles nous ont convaincus par leur expertise dans l’analyse et le choix des sites à équiper. Elles ont en outre accepté de financer les investissements selon des critères prédéterminés et d’investir par lots suc-cessifs, point important car l’appel d’offres portait sur de nombreuses petites surfaces.
Comment seront gérées les opérations ?Tous les projets seront étudiés au sein d’Arkasolia, une filiale réunissant
Poste Immo d’un côté et Urbasolar/Crédit Agricole Private Equity de l’autre, Poste Immo détenant la moitié des parts. L’ensemble des investissements, la construction et l’exploitation des centrales seront portés par une société dédiée, détenue par Poste Immo, actionnaire minoritaire (20 %), Urbasolar et Capenergie 2, fonds énergies renouvelables de Crédit Agricole Private Equity, qui sera majoritaire. Un premier lot d’une trentaine d’opérations est programmé pour 2011-2012. Il représentera au total 10 000 m2 de toitures, pour 3 MWc de production installée. Une deuxième vague d’une cinquantaine de sites est déjà envisagée.
Le point de vue de Catherine Le Floch, Directrice de la stratégie et du développement durable de Poste Immo, filiale immobilière du groupe La Poste.
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Groupe SVP – services aux entreprises et collectivités
Crédit Agricole Private Equity
signe un LBO majoritaire en
investissant 22,65 M€ dans le
Groupe SVP, société de services
aux entreprises et collectivités.
Objectif : accompagner la
croissance organique de la société
et accélérer son développement
par croissance externe.
Basé à Saint-Ouen, le Groupe
réalise un chiffre d’affaires de
50 M€ en 2010, emploie plus
de 450 salariés en France et sert
9 000 clients. Son offre s’articule
autour de 4 métiers : l’information
professionnelle personnalisée
et l’aide à la décision (SVP),
l’information juridique au service
de la relation client (BusinessFil),
la gestion de la paye et des RH
(e-Paye), le développement
des compétences (Agif).
LBO & DÉVELOPPEMENT MID CAPFonds : FCPR CACI 3, CACI Private Investors, SCR CLCIBertrand Tissot, Directeur d’investissements, 01 43 23 43 64Benjamin Arm, Directeur de participations, 01 43 23 32 61Mikaël Schaller, Chargé d’affaires, 01 43 23 14 55
///////////////////////////////////////////////////ZOOM SUR… UN PARTENARIAT ÉCLAIRÉJuin 2011 - Crédit Agricole Private Equity, Poste Immo, filiale immobilière de La Poste, et Urbasolar signent un partenariat pour la construction de centrales photovoltaïques sur le parc immobilier du groupe La Poste. Acteur de référence du photo-voltaïque en France, Urbasolar est une société du portefeuille de Crédit Agricole Private Equity depuis 2008. Un portefeuille de 30 projets est d’ores et déjà constitué. Les premières centrales seront mises en service début 2012.
En cours
La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
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Réunion des investisseurs de CACI Private Investors
L’équipe LBO & Développement
a réuni le 6 octobre, à la Maison
de l’Amérique latine (Paris 7e), les
investisseurs de son fonds CACI
Private Investors. La majorité
des clients investisseurs privés ont
répondu présent, accompagnés
de leurs conseillers Banque privée
des Caisses régionales, de LCL et
de la BGPI. Cette soirée fut l’occasion
de présenter un bilan de l’activité
du fonds et d’échanger avec les
dirigeants des sociétés en portefeuille,
Olivier Breittmayer (PDG d’Exclusive
Networks) et Olivier Lenormand
(PDG du Groupe SVP).
Réunion des partenaires de Capenergie
L’équipe Énergies Renouvelables
de Crédit Agricole Private Equity
a invité les dirigeants de ses
participations le 13 octobre pour un
dîner sur la Seine. Les 18 dirigeants
de ces sociétés actives dans
différentes filières des énergies
renouvelables ont eu l’occasion
d’échanger sur des problématiques
communes. La soirée a été placée
sous le thème du management,
avec Aimé Jacquet, ex-entraîneur
de l’Équipe de France de football
championne du monde 1998,
qui est intervenu sur la gestion
et le projet d’équipe.
05
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Fabien Prévost, réélu Vice-Président de l’AFIC
Fabien Prévost est réélu Vice-Président
de l’Association française des inves-
tisseurs en capital (AFIC) à l’issue
du conseil d’administration du 15 juin
aux côtés d’Hervé Schricke, reconduit
à la présidence de l’AFIC. Cette
réélection traduit le rôle de référence
de Crédit Agricole Private Equity parmi
les acteurs de la place. Fabien Prévost
est aussi Président de la commission
Études et Statistiques depuis juin 2009.
L’AFIC a pour mission de promouvoir
le capital investissement et de
participer à son développement
en fédérant l’ensemble de ses acteurs.
Son objectif : valoriser le rôle de la
profession dans l’économie. À ce
titre, l’AFIC livrera, dans un Livre Blanc
à paraître prochainement, ses
préconisations pour diversifier les
sources de financement des PME
en orientant l’épargne des particuliers
vers le private equity.
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Serge Savasta, réélu au Syndicat des énergies renouvelables
Serge Savasta, Responsable de
l’activité Énergies Renouvelables
de Crédit Agricole Private Equity,
est réélu administrateur au
sein du Syndicat des énergies
renouvelables (SER) par les pairs
de la filière. Il est à nouveau, pour
ce deuxième mandat, le seul financier
présent au conseil d’administration,
qui compte 15 membres. Le SER
est une organisation professionnelle
dont la vocation est de promouvoir
les intérêts de la filière auprès des
pouvoirs publics. Il a notamment
contribué à la définition du Grenelle
de l’environnement. Cette réélection
est une belle reconnaissance pour
l’équipe du travail accompli et de
son rôle sur le marché du financement
des énergies renouvelables.
La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
Les autres événements majeurs
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)))(((Zoom sur une opération
La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
Signé
Des réalisations de référence
Urbasolar cible le marché des industriels,
du tertiaire et des collectivités. En 2008,
FM Logistic, opérateur international,
choisit la PME pour construire une
centrale de 54 000 m2 sur le toit de
sa plate-forme de Laudun-l’Ardoise,
dans le Gard. Cette centrale est alors
– et reste encore aujourd’hui –
l’une des plus grandes du genre en
Europe. Le tournant est capital pour la
jeune société. “Cette référence a accéléré notre croissance. La grande distribution (Intermarché, LIDL, Casino, Carrefour) et des enseignes spécialisées (Conforama, But, Bricorama) se sont intéressées à nos solutions. Nous avons enchaîné les contrats”, raconte Stéphanie
Andrieu. Le moment est venu pour
la S.A.S. de passer à la vitesse
supérieure. Elle décide pour cela de
réaliser une augmentation de capital,
et fait appel à Crédit Agricole Private
Equity. En juillet 2008, 4 millions
d’euros seront investis, via le fonds
Capenergie 1. Trois mois plus tard,
Urbasolar, le plein d’énergieEn cinq ans, Urbasolar est passée du statut de start-up à celui d’opérateur de référence des centrales photovoltaïques. Soutenue par Capenergie 1 et 2, elle ne compte pas s’arrêter là.
L’énergie photovoltaïque pourrait représenter 20 à 28 % de la production mondiale d’électricité en 2040 (source SER).
06
2006. Stéphanie Andrieu, alors
Directrice générale d’Apex
BP Solar, filiale de BP spécialisée
dans le photovoltaïque, fonde
Urbasolar. Basée à Montpellier,
cette PME réalise la livraison clés en
main de centrales solaires intégrées
sur les toitures des bâtiments,
de la conception à la construction
puis à l’exploitation. L’énergie
ainsi produite est ensuite injectée
dans le réseau de distribution public.
Pour donner vie à son projet,
Stéphanie Andrieu s’appuie sur
l’expérience d’Arnaud Mine, créateur
d’Apex, qui travaille dans le secteur
depuis 1985. Leur idée repose sur
une conviction : l’avenir prometteur
de l’énergie photovoltaïque, qui
pourrait représenter 20 à 28 %
de la production mondiale
d’électricité en 2040 (source SER).
La réglementation tarifaire est
alors très favorable puisque EDF
a l’obligation d’acheter la production
pendant vingt ans à prix garanti
(60 centimes le kWh).
535 000 m2
de toitures réalisées au 1er janvier 2011 par Urbasolar
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La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
et demi plus tard. À la même période,
Urbasolar réalise les couvertures des
usines de Cemoi et XiloFrance, soit
50 000 m2 de bâtiments industriels
HQE. Mi-2009, elle se voit confier la
réalisation et l’exploitation de la toiture
du hall de fabrication de l’Airbus A350,
à Toulouse. Montant du contrat :
6,5 millions d’euros.
“Nous sommes fiers de ce chantier complexe et exemplaire. D’une puissance totale de 1 MW, les 22 000 m2 de panneaux ont été implantés à 43 m de hauteur, en
Centrale installée sur la toiture de la cave de Victor Contis, dans le Gard.
Notre rencontre avec Crédit Agricole Private Equity remonte à 2007. À la recherche d’investisseurs, nous avons été présentés à l’équipe Énergies Renouvelables de Crédit Agricole Private Equity par notre banque, le Crédit Agricole du Languedoc. Elle a été la plus réactive, mais aussi celle qui, à notre sens, comprenait le mieux le marché et son évolution. Notre collaboration est, depuis, très étroite, même si elle a évolué au fil du temps. Au début, Crédit Agricole Private Equity nous apportait principalement son expertise financière et juridique. Nous avons maintenant structuré ces compétences en interne, et Crédit Agricole Private Equity est devenu un conseil et un associé qui nous accompagne dans nos différents projets. Nous continuons à nous parler
au moins une fois par semaine.
en octobre, les deux partenaires
créent une holding d’investissement
commune, Solar Participations,
afin d’élargir l’activité de la société et
de conquérir de nouveaux marchés.
Une plateforme d’innovation
La diversification est aussi technologique.
Urbasolar développe de nouvelles
applications à base de composants
verriers (façade, brise-soleil, couvertures
de toitures terrasses) et met sur le
marché des solutions innovantes
d’intégration du photovoltaïque au bâti,
utilisant tous types d’étanchéité
(bitume, membrane, bac acier).
Cette maîtrise des différents procédés
lui offre la possibilité de répondre à la
plupart des appels d’offres à un coût
compétitif. Des contrats majeurs
avec des industriels de référence
vont alors se succéder. Fin 2008,
Urbasolar réalise une centrale destinée
au toit du centre de tri de La Poste
à l’aéroport de Montpellier, posant
les jalons d’une collaboration à grande
échelle qui se concrétisera deux ans
07
•••
Ils nous ont choisisArnaud Mine, Président
d’Urbasolar
Stéphanie Andrieu, Directrice générale d’Urbasolar
Associésdurables
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•••
Signé
La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
08
3 questions à
50 M€de chiffre d’affaires réalisé en 2010 contre 3,4 M€ en 2007.
zone protégée. Ils produiront 19 000 MWh en vingt ans et économiseront 9 000 tonnes de CO2. Le tout a été entièrement financé par Solar Participations”, détaille
Stéphanie Andrieu.
Des solutions duplicables
Boostée par ces réussites, la société
– dont Arnaud Mine est devenu
le Président – s’impose comme un des
leaders du marché. De 3,4 millions
d’euros en 2007, son chiffre d’affaires
passe à 20 millions en 2008, puis
à 36 millions en 2009. Continuant
son ascension, Urbasolar est retenue
en juin 2010 par KP1, leader de la
poutrelle en béton précontraint,
pour équiper ses sites. À la même
période, les négociations débutent
avec Poste Immo, filiale immobilière
du groupe La Poste, qui recherche
un partenaire pour maximiser les
toitures photovoltaïques sur ses sites,
actuels ou futurs. Le montage de
ce dossier sera long. En cause, le
moratoire sur le photovoltaïque,
qui suspend l’obligation d’achat
d’EDF pendant trois mois, et la
nécessité de mettre sur pied une
structure d’investissement satisfaisante.
La solution viendra de la création
d’Arkasolia, filiale réunissant Urbasolar,
Crédit Agricole Private Equity et
Poste Immo (cf. Point de Vue, P.4).
Pour Arnaud Mine, “le contrat avec La Poste induit une logique industrielle intéressante. Nous réalisons des études à la fois techniques, juridiques, financières. Elles débouchent sur des solutions différentes selon les caractéristiques des sites. Duplicable pour d’autres grands comptes multisites, la démarche peut nous ouvrir de nouvelles portes.”
Un projet viable et cohérent
“Au cours de ces six dernières années, notre force a été d’avancer en ayant un projet industriel à long terme. Beaucoup d’opérateurs se sont rués sur le créneau du solaire, ou plus généralement des énergies renouvelables, pour profiter de l’effet d’aubaine que représentaient des conditions tarifaires préférentielles. Ils recherchaient une rentabilité à court terme. Nous sommes dans une logique différente”,
poursuit Arnaud Mine. Urbasolar
affiche aujourd’hui 20 % de parts
de marché sur les grandes toitures,
et se positionne en quatrième place
sur les toitures jusqu’à 100 kW.
L’entreprise réalise en 2010 un
chiffre d’affaires de 50 millions
d’euros et compte aujourd’hui
55 collaborateurs, une implantation
à La Réunion et une seconde
structure de financement, Solar
Invest. Elle s’est constitué un véritable
patrimoine, restant en moyenne
propriétaire à hauteur de 40 % des
toitures qu’elle finance, construit et
exploite. L’avenir d’Urbasolar semble
aussi ensoleillé.
Pourquoi Crédit Agricole Private Equity s’est-il intéressé à Urbasolar ?Nous croyons à l’avenir du photovoltaïque. Pour nous, Urbasolar était l’une des sociétés les plus matures et prometteuses du secteur. Elle dispose d’un grand savoir-faire technologique avec une capacité d’ingénierie et s’appuie sur deux dirigeants ayant fait leurs
preuves dans le monde des énergies renouvelables et la création de PME.
Quelle a été sa stratégie de développement ?Très vite, nous avons jugé que le développement de la société passerait par la création d’une holding d’infrastructures permettant à Urbasolar d’offrir une solution de tiers financement à ses prospects. Solar Participations est née de ce constat en octobre 2008. L’idée était de proposer aux clients de construire et de financer leurs toitures photovoltaïques, avec en contrepartie des
contrats de location et d’exploitation courant sur plusieurs années. Elle a été l’une des clés du succès et s’est révélée une solution pertinente pour s’adapter aux conditions changeantes du marché.
Votre avenir commun ?Capenergie 2 continue d’épauler le dévelop-pement d’Urbasolar, notamment au travers de sa participation dans Arkasolia, la holding d’infrastructures créée dans le cadre du partenariat signé avec La Poste. Nous sommes convaincus qu’Urbasolar peut devenir à long terme un leader européen du solaire photovoltaïque.
Marc-Philippe Botte, Directeur
d’investissements,
Crédit Agricole Private
Equity
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((( )))À suivre
La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
09
Crédit Agricole Private Equity cède sa parti-cipation dans Souriau à l’industriel américain Esterline, spécialisé dans la fourniture de systèmes et de composants pour l’aéronautique et la défense. Entré au capital de la société en 2006 à l’occasion d’un LBO emmené par Sagard, Crédit Agricole Private Equity réalise un multiple de sortie supérieur à quatre fois la mise. Souriau est l’un des leaders de la connectique pour les marchés de l’aéronautique, de l’espace, de la défense et de l’industrie. Il réalise un chiffre d’affaires de 238 M€ avec un effectif de 2 350 personnes, dont plus de 1 300 en France. En cinq ans, la société a connu une croissance exceptionnelle.
LBO & DéveloppementFonds : FCPR CACI 2Bertrand Tissot, Directeur d’investissements, 01 43 23 43 64
SOURIAU /////
Crédit Agricole Private Equity accompagne Exclusive Networks dans l’acquisition de la société VADition au Royaume-Uni. L’opération est notamment financée via une augmen tation de capital souscrite par les actionnaires. Exclusive Networks est l’un des premiers distributeurs européens à valeur ajoutée spécialisés dans la commercialisation de solutions de sécurité, de stockage et de réseaux pour les entreprises. Crédit Agricole Private Equity est entré à son capital en juillet 2010 à l’occa-sion d’un LBO majoritaire. Présent au Royaume-Uni et au Benelux, VADition est un VAD (value added distributor) de solutions de sécurité informa-tique spécialisé dans la distribu-tion B to B. Cette opération per-mettra à Exclusive Networks de renforcer sa présence au Royaume-Uni et de déve lopper l’activité de stockage et de maintenance. C’est la première acquisition significative de la société. Objectif : tripler sa taille d’ici à 2015.
LBO & DéveloppementFonds : FCPR CACI 3, CACI Private InvestorsPhilippe Zurawski, Directeur d’investissements, 01 43 23 90 56Mikaël Schaller, Chargé d’affaires, 01 43 23 14 55
EXCLUSIVE NETWORKS /////
Crédit Agricole Private Equity, accompagné par Socadif, cède sa partici-pation dans le groupe ECT à Chequers Capital et réalise un TRI supérieur à 30 %. C’est la 7e cession du fonds CACI 2, qui est ainsi intégralement remboursé. Cette opération est financée par une dette de 75 M€ apportée par un club deal emmené par Crédit Agricole Île-de-France et rejoint par LCL. ECT est le principal acteur français spécialisé dans la gestion et le recyclage de déchets inertes (dits de classe 3) et dans la revalori-sation de terrains (dépollution de sols, réhabilitation de carrières souterraines). Crédit Agricole Private Equity accompagne le groupe depuis 2007. ECT a connu une forte croissance portée par des acquisitions et un renforcement de son activité en France. ECT compte 200 salariés et réalise un chiffre d’affaires consolidé en 2010 de 60 M€ avec une marge d’EBITDA de 30 %.
LBO & DéveloppementFonds : FCPR CACI 2, SCR CLCIBertrand Tissot, Directeur d’investissements, 01 43 23 43 64Mikaël Schaller, Chargé d’affaires, 01 43 23 14 55
ECT /////
Crédit Agricole Private Equity cède sa participa-tion dans Saverglass à Astorg Partners, réalisant un cash multiple supérieur à 3. Créé en 1897, Saverglass conçoit, fabrique et décore des bouteilles, carafes et flacons en verre destinés aux producteurs de spiritueux premium et de vins fins. Avec 280 M€ de chiffre d’affaires en 2010, le groupe est le leader mondial sur le créneau du haut de gamme. Il produit plus de 300 000 tonnes de verre par an. Saverglass avait été acquis auprès de la famille Desjonquères en novem bre 2006 par un consortium d’inves tisseurs financiers emmené par NiXEN et Crédit Agricole Private Equity. En cinq ans, Crédit Agricole Private Equity a accompagné le développement de la société avec une politique d’investis-sement et une stratégie commerciale ambitieuses.
LBO & DéveloppementFonds : FCPR CACI 2Fabrice Voituron, Directeur de participations, 01 43 23 93 05
SAVERGLASS /////
Vie de nos participations
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((( )))Rencontre avec un partenaire
Mots croisés
La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
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Le Syndicat des énergies renouvelables (SER), que dirige Jean-Louis Bal, soutient le développement des PME vertes. Crédit Agricole Private Equity s’y associe avec Serge Savasta, réélu au conseil d’administration du SER.
Pourquoi avez-vous souhaité jouer
un rôle actif au sein du SER ?
Serge Savasta : C’était logique et
naturel. Avec nos fonds Capenergie 1
et 2, nous accompagnons une
vingtaine de sociétés actives dans
les énergies renouvelables (EnR),
soit 400 MW en production et de
nombreux projets en gestation. Nous
avions conscience que ces petites
structures étaient peu représentées au
sein des instances dirigeantes du SER,
où siègent en majorité des grands
groupes. Il leur fallait un porte-parole.
Je me suis présenté dans ce but en
2009 et reste, jusqu’ici, le seul financier
élu au conseil d’administration.
Que vous apporte la présence
de Crédit Agricole Private Equity
au sein du SER ?
Jean-Louis Bal : Crédit Agricole
Private Equity compte en portefeuille
quelques-unes des PME les plus
innovantes du secteur, comme
Urbasolar ou Exosun. Serge Savasta
nous apporte son expertise sur les
financements privés pour soutenir
la filière. Cette collaboration nous
a permis d’enrichir le Livre Blanc que
nous rédigeons à l’attention des futurs
candidats à l’élection présidentielle.
Quelles sont selon vous les
grandes évolutions des prochaines
années dans le domaine des EnR ?
J.-L. B. : Arrivé à maturité, l’éolien
terrestre devrait poursuivre son
implantation à un rythme supérieur
à 1 000 MW par an. Le cas de l’éolien
offshore est différent : les parcs n’étant
envisageables qu’à grande échelle,
seuls de grands groupes comme EDF
ou GDF Suez peuvent assumer
l’investissement matériel nécessaire.
Le solaire progresse actuellement
Serge Savasta,Responsable de l’activité Énergies Renouvelables chez Crédit Agricole Private Equity
“L’un des enjeux est de construire un cadre réglementaire simple et stable qui incitera les investisseurs privés non spécialistes, français et internationaux, à soutenir nos entreprises.”
Promouvoir les énergiesrenouvelables
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La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
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de près de 1 000 MW par an, avec
des installations de toutes tailles.
Ce marché se segmente avec
l’apparition de panneaux à haut
rendement ou à “couche mince” : il y a
des opportunités à saisir pour les PME
françaises, y compris pour de nouveaux
entrants. La biomasse doit, pour
sa part, organiser son process
d’approvisionnement en matières
premières. La crise “complique” le
financement des projets, malgré les
aides publiques comme le fonds
chaleur de l’Ademe (250 M€ /an).
S. S. : Pour “s’enraciner” dans le mix
énergétique, les EnR doivent devenir
rentables le plus rapidement possible.
Le prix du kilowattheure de l’éolien
terrestre est déjà compétitif, celui du
solaire devrait l’être d’ici à cinq ans,
grâce à la baisse continue du coût
d’équipement des centrales. L’enjeu
pour la France est de favoriser sans
délai l’émergence de futurs champions
du secteur. Mais, malheureusement,
les PME se heurtent à des problèmes
de croissance car elles ne sont pas
assez soutenues sur leur marché
domestique. Il conviendrait d’accélérer
le développement de ces filières
pour leur permettre d’acquérir une
taille “stratégique” sur notre territoire et
de construire un cadre réglementaire
simple et stable. Celui-ci incitera les
investisseurs privés non spécialistes,
français et internationaux, à soutenir
nos entreprises. Nous devons pour
cela nous inspirer de ce qui se fait en
Allemagne, en Italie ou aux États-Unis.
Comment le SER intervient-il dans
le débat public ?
J.-L. B. : Le SER est actif auprès des
Jean-Louis Bal,Président du Syndicat des énergies renouvelables
“La crise complique le financement des projets, malgré les aides publiques comme le fonds chaleur de l’Ademe (250 M€ par an)”.
Créé en 1997, le SER compte 500 adhérents (10 % de grands groupes, 90 % de PME et ETI). Outre un rôle fédérateur et d’information des entreprises du secteur, ses missions sont de deux ordres :• lobbying auprès des politiques et des institutions publiques. Les actions menées sont concrètes : édition d’annuaires profession-nels, conférences de presse, colloques.
• analyse technico-réglementaire. Ce travail effectué en commission décrit par exemple les démarches à effectuer pour se raccorder au réseau électrique ou les assurances à prévoir en cas d’installation photovoltaïque. Service important rendu aux adhérents, il a permis de simplifier certaines procédures légales.
ministères de l’Industrie et de l’Environ-
nement. Il siège à la Commission
de régulation de l’énergie, est proche
de l’union des producteurs de l’électri-
cité. Nous tissons des liens avec les
parlementaires, à l’Assemblée nationale
et au Sénat, mais aussi avec les élus
locaux, via des clubs de réflexion. Le
SER a notamment contribué à la défini-
tion du Grenelle de l’environnement.
S. S. : Nous communiquons et
chiffrons les solutions que nous
préconisons. Exemple, le nouveau
dispositif de soutien de l’énergie
photovoltaïque. L’appel d’offres s’élève
à 450 MW, un niveau à notre avis
très insuffisant pour donner l’impulsion
nécessaire au solaire. Le double serait
un minimum. Au-delà, des choses
simples peuvent être mises en œuvre
pour favoriser le développement des
PME : allouer aux énergies vertes
une part plus large des 70 milliards
versés sur le livret développement
durable pour promouvoir, sous forme
de financement à taux préférentiel
ou de garantie, les produits et services
“made in France”… Ces mesures,
il est important de le préciser, ne
grèveraient pas le budget de l’État
et ne créeraient pas de nouvelles
niches fiscales. Ancrées dans
l’économie réelle, elles aideraient
au contraire à créer des emplois.
Les missions du Syndicat des énergies renouvelables (SER)
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((( )))La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
À l’écoute des opportunités du marché
Culture marché12
Dynamiques, créatives et bien
ancrées dans le tissu économique
local, les PME sont en France
le moteur de la croissance et
de l’emploi. Des services à
l’informatique, en passant par
l’énergie, l’industrie ou le BTP…,
sur les 2,8 millions d’emplois
créés ces vingt dernières années,
2,3 millions proviennent des PME.
Et pourtant, du fait de la crise
financière et des nouvelles
contraintes réglementaires comme
Bâle III et Solvency II, ces “boosters
économiques” sont confrontés
à un risque d’assèchement de
leurs financements traditionnels.
Ce phénomène pourrait devenir
un vrai frein au développement
des PME, qui doivent rassurer
leurs clients ou partenaires par
leur situation financière et la
taille de leur bilan.
Private equity : bien plus que des investisseursQu’il s’agisse de LBO, de capital
développement ou de capital
risque, 80 % des investissements
réalisés par les acteurs du capital
investissement, sont destinés aux
PME. À l’image de Crédit Agricole
Private Equity, ils apportent de
vraies réponses aux problématiques
de financement de ces PME et
contribuent à soutenir l’économie
S’investir durablement aux côtés des PME
Dans une conjoncture toujours plus incertaine, trouver de nouvelles sources de financement représente aujourd’hui un enjeu majeur pour de nombreuses PME françaises. Plus que jamais, les acteurs du capital investissement entendent accompagner durablement le développement de ces poumons de l’économie en leur proposant des solutions haut de bilan.
Fabien Prévost, Président du directoire de Crédit Agricole Private Equity et Vice-Président de l’AFIC (Association française des investisseurs en capital)
Jamais le capital investissement français n’avait accompagné autant d’entreprises ! En 2010,
6,6 Mds€ ont été investis dans
près de 1 700 sociétés, soit
une progression de 61 % par rapport
à 2009*. Pas moins de 80 % de
ces entreprises sont des PME-PMI.
Et cette tendance se confirme
au 1er semestre 2011, les acteurs du
private equity ont investi 4,31 Mds€
dans près de 1 000 sociétés.
Un signal inquiétant cependant :
les levées de fonds sont, pour
le 6e semestre consécutif, inférieures
aux montants investis par les acteurs
du capital investissement. Un volume
très insuffisant au regard du besoin
de financement en fonds propres
des entreprises de taille moyenne
et intermédiaire françaises,
principales bénéficiaires.
Les solutions proposées
par la profession visent
à orienter l’épargne
longue des Français
vers les PME (via les livrets
d’épargne, les PEA ou
les plans d’épargne retraite).
* Source AFIC.
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Culture marché
La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
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•••
Rencontre avec
Jean-Hervé Lorenzi,Président du Cercle des économistes
et membre du Conseil d’analyse
économique, prône une politique plus
volontariste en France et en Europe pour
soutenir le développement des PME.
et l’innovation. Contrairement au
marché boursier, qui a tendance
à “surréagir” à l’actualité, ces prises
de participation s’inscrivent toujours
sur le moyen ou le long terme.
Avec des résultats à la clé, puisque
les PME qui ouvrent leur capital
à un actionnaire financier affichent
souvent des performances
supérieures à celles du CAC 40
ou aux sociétés bénéficiant de
financements traditionnels. C’est
le cas des entreprises suivies
par Crédit Agricole Private Equity,
dont le chiffre d’affaires progresse
en moyenne de 8 % par an et
leurs effectifs, de 7 %. “Nous accompagnons dans la durée, en moyenne cinq ans, les chefs d’entreprise. Au-delà d’un soutien purement financier nécessaire à leur développement, nos équipes
de gestion s’impliquent fortement à leurs côtés et siègent dans leurs instances de gouvernance, explique
Fabien Prévost, Président du
directoire de Crédit Agricole Private
Equity. Acquisitions, recrutements de managers, gestion du cash flow, croissance externe, développement à l’international… nous leur apportons un conseil opérationnel
Quels sont selon vous les freins au développement des PME françaises ?Elles doivent tout d’abord faire face au
ralentissement de l’économie mondiale.
À cela viennent s’ajouter de nouvelles
règles prudentielles comme Bâle III,
auxquelles le système bancaire va devoir
se conformer. Celles-ci vont rendre plus
compliqué l’accès aux financements.
Contrairement aux Américains, qui se
montrent beaucoup plus pragmatiques,
nous manquons d’instruments pour
pousser et protéger nos PME. Aux États-
Unis, grâce au Small Business Act, une part non négligeable des marchés
publics est systématiquement réservée
aux petites entreprises ou aux start-up.
Pour des raisons liées au respect
de la concurrence, les institutions
européennes ne sont pas favorables
à adopter une telle approche.
Comment expliquez-vous que certains de nos voisins européens, et notamment les Allemands,
aient plus d’entreprises de taille intermédiaire que nous ?En Allemagne, la structure du tissu
industriel est très différente du nôtre.
95 % des entreprises sont familiales,
et il existe une très grande solidarité
entre les grandes et les petites entre-
prises. Elles réalisent de nombreux
travaux en commun et vont ensemble
à la conquête des marchés. Quand
Siemens part en Chine, elle emmène
avec elle des dizaines, voire des
centaines de PME, ce qui les aide à se
développer. D’une manière générale,
les Allemands, mais également
les Néerlandais, sont beaucoup plus
sensibles aux besoins des PME que
nous ne le sommes. En France, le tissu
des PME est plus atomisé et les petites
entreprises ont beaucoup moins
de relations avec les grands groupes.
Le poids de l’establishment financier
et économique est par ailleurs très fort.
Sur quels leviers pensez-vous qu’il faille agir ?Il faut définir en Europe l’équivalent
d’un Small Business Act qui réserve
aux PME 25 % des marchés publics.
Si nous voulons que les autorités de
l’Union européenne franchissent le pas,
il faudra trouver une formule applicable
à l’ensemble des PME de l’Union. Il est
également nécessaire de trouver des
alternatives aux financements tradition-
nels bancaires. De par les effets de levier
qu’il permet, le private equityfait partie des pistes à développer.
Même si des progrès ont été réalisés
en France depuis deux ans, grâce à
la loi de modernisation de l’économie
(LME), nous devons rester vigilants
sur la question des délais de paiement.
De trop nombreuses PME souffrent
d’être payées à six mois. Enfin, il s’agira
de trouver une adéquation entre la
fiscalité de l’épargne et son utilisation.
Aujourd’hui, ce sont les PME qui
favorisent la création de l’emploi
et la richesse en France. C’est donc
logiquement vers elles qu’il faut
orienter l’épargne.
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La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
Culture marché
Crédit Agricole Private Equity est depuis 2009 l’investisseur de référence du groupe Vivalto Santé, présidé par Daniel Caille, aux côtés de financiers et de 150 praticiens libéraux. Vivalto Santé compte 4 établissements de soin en Bretagne et Basse-Normandie : le CHP Saint Grégoire (Rennes), la Clinique Pasteur Lanroze (Brest), la Clinique de l’Émeraude (Saint-Malo) et, depuis mai 2011, la Polyclinique de la Baie (Avranches).
Olivier Lenormand, PDG du Groupe SVP
En septembre, Crédit Agricole Private Equity est entré au capital du Groupe SVP*. Il s’agit
de notre quatrième LBO en dix ans.
Ce mode de financement nous
paraît être l’outil le mieux adapté
pour accompagner notre croissance
externe. Crédit Agricole Private
Equity a parfaitement compris nos
métiers et adhère à notre stratégie.
Outre ses conseils, ce partenaire va
aussi nous donner une ouverture
sur ses réseaux, ses clients et ses
partenaires. Sur des marchés en
tension, le resserrement des crédits
bancaires représente un risque
majeur pour les PME. C’est d’autant
plus regrettable qu’il existe une
vraie dichotomie entre les PME,
qui affichent plutôt une bonne santé
dans l’économie réelle, et la crise
financière que traversent les
banques et les États. Dans le cadre
de notre LBO avec Crédit Agricole
Private Equity, nous avons anticipé
cette situation, en mettant en place
des lignes de financement que nous
pourrons affecter pour réaliser des
acquisitions. Pour les PME qui n’ont
pas comme nous de partenaire
financier et qui fonctionnent
exclusivement à la demande auprès
des banques, il sera plus compliqué
de continuer à se développer.
* Plus d’infos en page 4.
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••• dans toutes les décisions stratégiques qu’ils sont amenés à prendre.”
Crédit Agricole Private Equity, partenaire du développement des PMECrédit Agricole Private Equity,
qui accompagne 190 entreprises
et projets d’infrastructure, est
le premier investisseur en fonds
propres dans les PME françaises.
Acteur multispécialiste, il soutient
les entreprises à tous les stades de
leur dévelop pement et sur tous les
secteurs d’activité. Crédit Agricole
Private Equity est notamment leader
sur des segments qu’il a largement
contribué à développer, comme
les énergies renouvelables et
les infrastructures en partenariat
public-privé. Il se distingue
aussi sur le financement des
PME innovantes, dans les secteurs
des nouvelles technologies et
des sciences de la vie. “Notre rôle est de renforcer leurs fonds propres pour les aider à générer un chiffre d’affaires et une rentabilité. C’est souvent un préalable pour obtenir un prêt bancaire ou un crédit impôt recherche, par exemple, analyse
Fabien Prevost. En ce qui concerne les PME plus matures, nous accompagnons les entrepreneurs à franchir de nouveaux paliers. Nous leur donnons les moyens financiers et opérationnels de réaliser leur
“Les solutions proposées par la profession visent à orienter l’épargne longue des Français vers le financement des PME. De telles dispositions permettraient de dégager annuellement quelques milliards d’euros supplémentaires pour le private equity.” Fabien Prévost
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Culture marché
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stratégie de croissance et de consolider leur bilan. Dans le cadre de transmissions, nous prenons le relais des dirigeants souhaitant céder leur entreprise et assurons la transition. Un enjeu pour les prochaines années, qui verront un nombre croissant de départs en retraite.” Et cet engagement
aux côtés des PME reste toujours
aussi fort, quelle que soit
la conjoncture économique.
À l’image de son engagement
en matière de responsabilité
sociale*, Crédit Agricole Private
Equity se positionne en acteur
socialement responsable :
“Notre métier ne s’arrête pas avec la crise ! Aux pires heures, nous continuons à investir dans les PME et à accompagner nos participations. Plus que jamais, notre ambition est de les aider à croître plus vite et mieux.”
*Crédit Agricole Private Equity est signataire des Principes pour l’investissement responsable de l’ONU.
3 questions à Olivier Duha, Président
de Croissance Plus, Co-Président
de Webhelp Groupe
Au regard de la conjoncture,
à quelles difficultés doivent faire
face les PME ?
Les difficultés qu’elles rencontrent sont
assez récentes. Dans un environnement
toujours plus incertain et anxiogène,
leurs carnets de commandes sont en
train de chuter. Cette spirale négative
va s’accompagner de phénomènes
concomitants, et notamment d’un
tarissement du marché du crédit,
ce qui est extrêmement problématique.
Les PME françaises, dont les capacités
d’autofinancement sont relativement
faibles, ont en effet besoin d’un accès
facile au crédit pour continuer à se
développer. Du fait de la conjoncture,
elles subissent par ailleurs un allonge-
ment des délais de paiement, qui ne
fait qu’accentuer leurs besoins de
financement et en fonds de roulement.
Autant de facteurs qui vont grande-
ment pénaliser leur capacité de
développement.
Quelles sont vos solutions ?
En France, les politiques de soutien
de la consommation sont menées
au détriment du tissu industriel.
À l’image de nos voisins européens,
nous devons repenser la fiscalité
des PME. Celles-ci n’étant pas,
pour la plupart, internationalisées,
comme c’est souvent le cas des
grands groupes, elles ne peuvent pas
bénéficier des mêmes dérogations
fiscales. Résultat : elles paient plus
d’impôt que des entreprises qui sont
pourtant plus grandes qu’elles !
C’est aussi sur toute la chaîne
de financement des PME qu’il faut
se pencher. Contrairement aux États-
Unis, nous n’avons pas en France de
vraie politique de “capital amorçage”
permettant de soutenir les jeunes
sociétés. Notre réseau de business
angels est également trop faible.
En France, nous en comptons 4 000,
contre 40 000 au Royaume-Uni !
Il faut enfin rendre l’épargne plus
“fertile”. Afin de favoriser la prise
de risque et l’innovation, il est
essentiel de réinjecter cette manne
dans les jeunes pousses. Des poli-
tiques de ce type ont été lancées
avec succès dans des pays comme
l’Allemagne. Elles ne portent néan-
moins leurs fruits que dans la durée.
En quoi le private equity peut-il
aider les PME ?
Il faut faciliter l’accès des PME au
capital investissement, car cet outil
leur donne les moyens d’avancer plus
vite. Quand le marché du crédit se
contracte, il se substitue aux banques
pour financer la croissance des PME.
Un changement culturel doit aussi
s’opérer auprès des entrepreneurs
français, qui sont encore nombreux
à se montrer réticents à l’idée de
“céder” une partie de leur capital à
un actionnaire externe. Il faut toutefois
utiliser de façon raisonnable ce type
de montage. L’ingénierie financière doit
se mettre au service d’une stratégie
industrielle, et non l’inverse.
190 PME et projets d’infrastructures accompagnés par Crédit Agricole Private Equity.
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((( )))La Lettre de Crédit Agricole Private Equity
Histoires d’entrepreneurs
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Imprimé sur papier 100 % recyclé et issu de forêts durablement gérées. Certifié FSC.
Portrait
entreprise, qui vient d’être distinguée
par l’EFQM* pour la qualité de son
organisation. S’il est satisfait de la bonne
santé de Novaled, il est surtout fier de
l’équipe qui en fait la réputation.
“Ce qui me passionne ? Développer une vision et la faire partager à mes collaborateurs, conclut Gildas. Sans eux, rien ne serait possible.” * Fondation européenne pour le management par la qualité.
FAIRE CONFIANCE À L’AUDACE Crédit Agricole Private Equity mène un tour de financement de 15 M€ en 2005 et devient le deuxième actionnaire financier de Novaled à cette occasion. Lors de ce deuxième tour de finance ment, Crédit Agricole Private Equity et Gildas Sorin parviennent à convaincre deux nou-veaux actionnaires d’investir dans la start-up, alors qu’aucune industrie OLED n’a encore démarré. “Un climat de confiance réciproque s’est instauré très rapidement entre nous”, déclare Gildas Sorin.
de la situation. Amateur de randonnée,
il a déjà gravi le Kilimandjaro et le mont
Fuji ; s’il accepte avec enthousiasme
ce nouveau challenge, c’est parce qu’il
croit à cette technologie. Le futur lui
donnera raison : en huit ans, Novaled
devient leader du secteur. “Le potentiel des marchés régis par les OLED ne fait plus aucun doute à l’heure actuelle. Elles vont révolutionner le luminaire. Selon Samsung, le chiffre d’affaires des OLED pour les écrans devrait être multiplié par 10 entre 2011 et 2015. Nous espérons suivre cette courbe !” 120 personnes
travaillent aujourd’hui chez Novaled, à
Dresde mais aussi au Japon, en Corée
et à Taïwan, où sont concentrés les
fabricants d’écrans plats. Leur objectif
pour 2011 : atteindre un chiffre d’affaires
de 17 M€. À court terme, Gildas Sorin
voudrait introduire en Bourse son
“Convaincre des actionnaires d’investir, alors que le marché n’existait pas, n’a pas été facile”, se
souvient Gildas Sorin. En 2003, cet
électrotechnicien prend les rênes de
Novaled, un laboratoire universitaire
dédié aux diodes électroluminescentes
organiques (OLED) de haut rendement
et de longue durée. Une technologie
de pointe, utilisée aujourd’hui dans
la fabrication des écrans plats,
des éclairages et des cellules
photovoltaïques. À l’époque, l’activité
n’en est pourtant qu’à ses balbutiements.
“Il y avait tout à créer pour faire de ce laboratoire, qui employait seulement dix personnes, une entreprise compétitive.” Gildas Sorin est sollicité pour relever le
défi. Alors à la tête de l’activité Plasma
chez Philips, qui s’arrête pour raisons
techniques, il apparaît comme l’homme
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La Lettre de Crédit Agricole Private Equity - 100, boulevard du Montparnasse - 75682 Paris Cedex 14. Directeur de la publication : Fabien Prévost - Rédactrice en chef : Martine Sessin-Caracci. Rédaction : Gaëlle de Montoussé, Sacha Kilmek, Jean-Christophe Vignaud. Merci à tous ceux qui ont apporté leur contribution à cette lettre. Crédits photos : Vincent Bourdon, Novaled AG - Conception-réalisation : (LETT020).
Et la lumière fut …
1977 : entrée chez Thomson
Multimédia (R&D).
1986 : Directeur général adjoint de
l’organisation mondiale Thomson R&D.
1991 : Directeur général de
l’approvisionnement stratégique
du groupe et de la joint-venture
Thomson/ STMicroelectonics.
1995 : Directeur de Thomson LCD.
1997 : Président de Thomson Plasma.
1998 : Directeur général de Philips
Plasma Displays et Vice-Président
de Philips Display Division.
2003 : CEO de Novaled AG.
2005 : entrée de Crédit Agricole Private
Equity au capital de Novaled.
2010 : promu chevalier de l’ordre
national du Mérite pour son rôle
de conseiller du commerce extérieur
de la France.
Gildas Sorin,CEO de Novaled AG
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