Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 1
Etude d’incidences Natura 2000
Septembre 2016
Projet éolien du Bazougeais
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INTRODUCTION
Dans le cadre d’un projet de parc éolien situé sur les communes de Bazouges-La-Pérouse, Noyal-
sous-Bazouges, Cuguen et Trans-la-Forêt (Région BRETAGNE, département d’Ille-et-Vilaine – 35), la
société BORALEX a confié au cabinet d’études CALIDRIS la réalisation du volet faune, flore et
habitats naturels de l’étude d’impact.
Or, la Zone d’Implantation Potentielle (ZIP) de ce parc éolien se situe à proximité de cinq sites
Natura 2000 qui accueillent notamment des chiroptères et d’un site qui accueille des oiseaux.
Le projet de parc éolien est donc susceptible d’avoir une incidence sur ces sites Natura 2000. Une
étude des incidences du projet sur ces sites Natura 2000 doit donc être réalisée, au regard des
objectifs de conservation, c’est-à-dire de l’ensemble des mesures requises pour maintenir ou
rétablir les habitats naturels et les populations d’espèces de faune et flore sauvages dans un état
de conservation favorable.
L’évaluation des incidences est une transcription française du droit européen. La démarche vise à
évaluer si les effets du projet sont susceptibles d’avoir une incidence sur les objectifs de
conservation des espèces sur les sites Natura 2000 concernés. Cette notion, relative à l’article R-
414.4 est différente de l’étude d’impact qui se rapporte à l’article R-122 du code de l’environnement.
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Sommaire
Introduction ..................................................................................................................................................... 2
Cadre général de l’étude .................................................................................................................................. 5
1. CADRE REGLEMENTAIRE .................................................................................................................... 5 2. APPROCHE METHODOLOGIQUE DE L’EVALUATION DES INCIDENCES ........................................................... 6 3. PRESENTATION DU PROJET DE PARC EOLIEN DU BAZOUGEAIS ET DU SITE D’IMPLANTATION ........................... 9 4. PRESENTATION DES SITES NATURA 2000 CONCERNES PAR LE PROJET ...................................................... 11
Méthodologie ................................................................................................................................................ 15
1. DEFINITION DES ZONES D’ETUDE ....................................................................................................... 15 2. OUTILS DE REFERENCES UTILES A L’EVALUATION DES INCIDENCES ............................................................ 15
Etat initial ...................................................................................................................................................... 16
1. ESPECES D’OISEAUX PRESENTES DANS LE SITE NATURA 2000 ................................................................. 16 2. ESPECES D’OISEAUX PRESENTES DANS LE SITE NATURA 2000 OBSERVEES SUR LA ZONE DU PROJET ............... 17 3. ESPECES DE CHIROPTERES PRESENTES DANS LE SITE NATURA 2000 ......................................................... 21 4. ESPECES DE CHIROPTERES PRESENTES DANS LE SITE NATURA 2000 OBSERVEES SUR LA ZONE DE PROJET ........ 21 5. SYNTHESE DES ELEMENTS D’INTERET EUROPEEN SENSIBLE AU PROJET DE PARC EOLIEN ............................... 28
Conclusion ..................................................................................................................................................... 29
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Sommaire des cartes
CARTE N°1 : LOCALISATION PRECISE DE LA Z.I.P. DE BAZOUGES-LA-PEROUSE ........................................................ 9
CARTE N°2 : PROJET FINAL AVEC AMENAGEMENTS ANNEXES ............................................................................. 10
CARTE N°3 : LOCALISATION DES ZONAGES REGLEMENTAIRES AUTOUR DE LA ZIP ................................................... 14
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CADRE GENERAL DE L’ETUDE
1. Cadre réglementaire
L’action de l’Union européenne en faveur de la préservation de la diversité biologique repose en
particulier sur la création d’un réseau écologique cohérent d’espaces, dénommé Natura 2000. Le
réseau Natura 2000 a été institué par la Directive 92/43/CEE du 21 mai 1992 concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages, dite Directive
« Habitats ». La mise en œuvre cette directive amène à la désignation de Zones Spéciales de
Conservation (Z.S.C.).
Le réseau Natura 2000 s’appuie également sur la Directive 2009/147/CEE du 30 novembre 2009
concernant la conservation des oiseaux sauvages, dite Directive « Oiseaux ». Elle désigne des Zones
de Protection Spéciales (Z.P.S.).
Bien que la Directive « Habitats » n’interdise pas formellement la conduite de nouvelles activités sur
les sites Natura 2000, les articles 6-3 et 6-4 imposent de soumettre les plans et projets dont
l’exécution pourrait avoir des répercussions significatives sur les objectifs de conservation du site,
à une évaluation appropriée de leurs incidences sur les espèces et habitats naturels qui ont permis
la désignation du site Natura 2000 concerné.
L’article 6-3 conduit les autorités nationales compétentes des États membres à n’autoriser un plan
ou un projet que si, au regard de l’évaluation de ses incidences, il ne porte pas atteinte à l’intégrité
du site considéré. L’article 6-4 permet cependant d’autoriser un projet ou un plan en dépit des
conclusions négatives de l’évaluation des incidences sur le site, à condition :
qu’il n’existe aucune solution alternative ;
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que le plan ou le projet soit motivé par des raisons impératives d’intérêt public majeures ;
d’avoir recueilli l’avis de la Commission européenne lorsque le site abrite un habitat naturel
ou une espèce prioritaire et que le plan ou le projet est motivé par une raison impérative
d’intérêt public majeure autre que la santé de l’Homme, la sécurité publique ou des
conséquences bénéfiques primordiales pour l’environnement ;
que l’État membre prenne toute mesure compensatoire nécessaire pour garantir la
cohérence globale du réseau Natura 2000, ces mesures devant être notifiées à la
Commission.
Au niveau national, ces textes de loi sont retranscrits dans les articles L.414-4 à 7du code de
l’environnement.
2. Approche méthodologique de l’évaluation des incidences
L’évaluation des incidences porte uniquement sur les éléments écologiques ayant justifié la
désignation des sites Natura 2000 concernés par l’étude. Elle ne concerne donc pas les habitats
naturels et espèces qui ne sont pas d’intérêt communautaire ou prioritaire, même s’ils sont
protégés par la loi. En outre, les habitats et les espèces d’intérêt communautaire ou prioritaire,
nouvellement mis en évidence sur le site et n’ayant pas été à l’origine de la désignation du site (non
mentionnés au FSD), ne doivent pas réglementairement faire partie de l’évaluation des incidences
du projet. Enfin, les éléments d’intérêt européen pris en compte dans l’analyse des incidences
doivent être « sensibles » au projet. Une espèce ou un habitat est dit sensible lorsque sa présence
est fortement probable et régulière sur l’aire d’étude et qu’il y a interférence potentielle entre
son état de conservation et/ou celui de son habitat d’espèce et les effets des travaux.
La démarche de l’étude d’incidences est définie par l’article R414-23 du code de l’environnement et
suit la démarche exposée dans le schéma suivant :
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L’étude d’incidences est conduite en deux temps (confer schéma page suivante) :
Une évaluation simplifiée. Cette partie consiste à analyser le projet et ses incidences sur les sites
Natura 2000 sur lesquels une incidence potentielle est suspectée. Si cette partie se conclut par une
absence d’incidence notable sur les objectifs de conservation des sites Natura 2000, alors le projet
peut être réalisé. Dans le cas contraire, débute le deuxième temps de l’étude.
Une évaluation complète. Cette partie a pour but de vérifier en premier l’existence de solutions
alternatives. Puis si tel n’est pas le cas de vérifier s’il y a des justifications suffisantes pour autoriser
le projet. Dans ce dernier cas, des mesures compensatoires doivent être prises.
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3. Présentation du projet de parc éolien du Bazougeais et du site d’implantation
Le site d’implantation se situe au nord du département d’Ille-et-Vilaine sur les communes de
Bazouges-La-Pérouse, Noyal-sous-Bazouges, Cuguen et Trans-la-Forêt.
La zone d’étude se trouve en zone agricole bocagère où alternent prairies et cultures. La trame de
haies y est assez bien conservée par endroit et plusieurs boisements sont présents sur le site.Le
projet comporte 4 éoliennes. En ce qui concerne les chauves-souris, deux éoliennes sur quatre
survolent une lisière boisée ou d’une haie ; il s’agit des éoliennes 1 et 3 (respectivement 25 et 30 m
de distance). Des risques de collision en phase d’exploitation sont donc possibles pour les
chiroptères, néanmoins, les éoliennes sont éloignées du massif boisé du nord.
.
Carte n°1 : Localisation précise de la Z.I.P. de Bazouges-la-Pérouse
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Le projet nécessitera quelques aménagements annexes tels que des voies d’accès, des plateformes
techniques, ainsi qu’un poste de livraison (confer carte suivante). Ces aménagements sont situés
dans des cultures et sur des chemins existants. La création des voies d’accès entrainera la coupe de
25 mètres linéaires de haies. L’accès à l'éolienne E3 ne nécessitera pas de coupe d’arbres, car le
boisement que l’on aperçoit sur la photographie aérienne a été récemment coupé.
Carte n°2 : Projet final avec aménagements annexes
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4. Présentation des sites Natura 2000 concernés par le projet
4.1. Localisation du projet par rapport aux sites Natura 2000 présents dans un rayon de 20 kilomètres
Dans un rayon de vingt kilomètres autour du projet de parc éolien du Bazougeais, cinq sites Natura
2000 sont présents.
La ZIP du Bazougeais n’empiète pas sur ces sites qui se situent à environ 10 kilomètres au nord et
au sud (confer carte n°3 page suivante).
Tous ces sites accueillent des oiseaux et/ou chiroptères et sont donc potentiellement concernés
par le projet.
En revanche, les effets attendus du projet ne sont pas susceptibles de générer des incidences
négatives quant aux objectifs de conservation des habitats naturels et des espèces de plantes,
d’amphibiens, de poissons et d’invertébrés mentionnés au Formulaire standard de Données (FSD)
des SIC présents dans un périmètre de 20 kilomètres, car le projet est trop éloigné.
4.2. Présentation des sites Natura 2000
4.2.1. Le site FR5300050 « Etangs du canal d'Ille et Rance»
Ce site est éloigné de 9,3 kilomètres du projet du Bazougeais. Il s’agit d’un Complexe d'étangs
indépendants présentant une grande diversité d'habitats et de groupements dans le secteur du
canal d'Ille-et-Rance. Présence de deux espèces de chiroptères : La Barbastelle et le Grand Murin.
Les bordures d'étang sont localement colonisées par des groupements de tourbières acides à
sphaignes (habitat prioritaire - Étang de Bazouges sur Hédé).
Les principaux habitats dulcicoles d'intérêt communautaire sont des groupements des eaux
oligotrophes avec des variations du cortège floristique d'un étang à l'autre, assurant à l'ensemble
une complexité et une diversité remarquable. Ces milieux accueillent en particulier le Coléanthe
délicat (espèce d'intérêt communautaire), ancienne relicte circumboréale présente en France
uniquement dans l'ouest et considérée comme rare sur la totalité de son aire de répartition.
A noter également les habitats d'étangs eutrophes, aux eaux souvent proches de la neutralité, où
la végétation flottante tend à envahir les zones d'eau libre.
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Ce site compte également une population de Triton crêté, espèce d'intérêt communautaire
inféodée aux mares, temporaires ou permanentes.
4.2.2. Le site FR5300025 « Complexe forestier Rennes-Liffré-Chevré, Étang et lande d'Ouée, forêt de Haute Sève»
Ce site est éloigné de 9,9 kilomètres du projet du Bazougeais. Il s’agit d’un grand complexe de
massifs forestiers reliés par un système bocager préservé, étang et lande d'Ouée, et tourbière à
l'ouest de la forêt de Saint-Aubin du Cormier.
Les massifs comptent de nombreuses espèces d'intérêt communautaire liées aux mares (Triton
crêté), aux ligneux (Lucane cerf-volant : espèce bocagère ou forestière liée à la présence de chênes,
pour les larves et les adultes) et au milieu forestier d'une manière générale. Le site joue un rôle
majeur pour plusieurs espèces d'oiseaux de l'annexe I de la directive 79/409/CEE Oiseaux". Quatre
espèces de chiroptères d'intérêt communautaire fréquentent également les massifs forestiers : le
Murin de Bechstein, le Grand Murin, La Barbastelle et le Petit Rhinolophe.
4.2.3. Le site FR5300052 « Côte de Cancale à Paramé»
L’éloignement de ce site au projet de parc éolien du Bazougeais est de 15,6 kilomètres. Il s’agit
d’une côte rocheuse surplombant la mer d'une hauteur moyenne de 30 à 50 mètres. Néanmoins
cette zone n’est pas incluse dans le périmètre de 20 km, c’est l’extension du site en 2005 aux étangs
de Beaufort, de Mirloup et de Sainte-Suzanne qui constituent trois des rares localités européennes
de Coléanthe délicat (Coleanthus subtilis). Six espèces de chiroptères sont recensées dans ce site :
Le Grand Murin, le Murin de Bechstein, le Murin à oreilles échancrées, la Barbastelle d’Europe, le
Grand Rhinolophe et le Petit Rhinolophe.
4.2.4. Le site FR2500077 « Baie du Mont-Saint-Michel »
Site interrégional, la Baie du Mont-Saint-Michel correspond à un vaste écocomplexe de haute valeur
paysagère découvrant, à marée basse, plusieurs dizaines de milliers d'hectares de grèves, de
vasières et de bancs de sable. Il est distant de 15,6 kilomètres du projet de parc éolien du
Bazougeais. Les phénomènes de sédimentation et de géomorphologie marine de grande ampleur
lui confèrent un intérêt majeur. Le substratum profond, constitué de schistes, est recouvert de
plusieurs mètres de sédiments meubles. Les étendues maritimes sont associées à des secteurs
terrestres (cordon dunaire, falaises granitiques, marais et bois périphériques) qui s'inscrivent dans
le contexte géologique et paysager de la baie. La part de Domaine Public Maritime représente
environ 97% de la superficie du site. Six espèces de chiroptères (Petit Rhinolophe, Grand
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Rhinolophe, Barbastelle d’Europe, Murin à oreilles échancrées, Murin de Bechstein, Grand Mruin)
sont présentes dans ce site Natura 2000.
4.2.5. Le site FR2510048 « Baie du Mont-Saint-Michel»
Il s’agit de la seule ZPS concernée par le projet de parc éolien du Bazougeais. Elle est éloignée de
plus de 9,8 kilomètres. L'ensemble de ce site est de niveau national pour la nidification de l'Aigrette
garzette et du Gravelot à collier interrompu. La baie est d'importance internationale pour
l'hivernage de la Barge rousse, de la Bernache cravant, du Pluvier argenté, de la Barge à queue
noire, du Bécasseau maubèche, du Bécasseau variable. Elle se hisse au niveau d'importance
nationale pour l'hivernage de l'Aigrette garzette, du Faucon émerillon, de la Mouette internuptiale,
cet espace constitue un site de mue et d'estivage très important pour le Puffin des Baléares et la
Macreuse noire. Elle est d'importance internationale pour l'estivage et l'escale post-nuptiale de la
Mouette pygmée, des Sternes pierregarin, caugek et naine, du Grand gravelot, la Barge à queue
noire. Les effectifs de Canard pilet en migration prénuptiale dans les marais périphériques sont
importants depuis la mise en place d'une meilleure gestion des niveaux d'eau.
Enfin, elle est d'importance nationale pour l'escale post-nuptiale de la Spatule blanche, du
Balbuzard pêcheur, l'Avocette élégante.
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Carte n°3 : Localisation des sites Natura 2000 autour de la ZIP
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METHODOLOGIE
1. Définition des zones d’étude
Dans le cadre de la demande d’autorisation unique d’exploiter pour le parc éolien au titre de la
législation sur les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), une étude
d’impact a été réalisée. La société Calidris a élaboré le volet faune, flore de cette étude d’impact.
La présente étude d’incidences a été réalisée sur la base des éléments recueillis dans le cadre de
l’étude d’impact.
2. Outils de références utiles à l’évaluation des incidences
2.1. Références relatives aux sites Natura 2000
Nous nous sommes référés aux informations fournies sur le site internet de l’Inventaire National
du Patrimoine Naturel et en cas de besoin au document d’objectifs des sites. D’autres ouvrages de
référence traitant de l’écologie des espèces et des habitats naturels présents sur le site ont
également été consultés (Cahiers d’Habitats).
2.2. Références relatives au projet
L’ensemble des caractéristiques du projet nous a été fourni par la société Boralex, porteur du projet
de parc éolien.
2.3. Investigation de terrain
Nous avons basé l’état initial de l’étude sur les investigations de terrain réalisées sur le site par la
société Calidris dans le cadre de la réalisation de l’étude d’impact.
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ETAT INITIAL
1. Espèces d’oiseaux présentes dans le site Natura 2000
24 espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire sont inscrites aux FSD de la ZPS située à 9,8
kilomètres du projet de parc éolien du Bazougeais.
Tableau 1 : Espèces d’oiseaux inscrites aux FSD de la ZPS
Code Natura 2000
Nom vernaculaire Nom scientifique
A026 Aigrette garzette Egretta garzetta
A246 Alouette lulu Lullula arborea
A132 Avocette élégante Recurvirostra avosetta
A094 Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus
A379 Bruant ortolan Emberiza hortulana
A081 Busard des roseaux Circus aeruginosus
A031 Cigogne blanche Ciconia ciconia
A151 Combattant varié Philomachus pugnax
A98 Faucon émerillon Falco columbarius
A103 Faucon pèlerin Falco peregrinus
A272 Gorgebleue à miroi Luscinia svecica
A197 Guifette noire Chlidonias niger
A222 Hibou des marais Asio flammeus
A119 Marouette ponctuée Porzana porzana
A176 Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus
A177 Mouette pygmée Larus minutus
A294 Phragmite aquatique Acrocephalus paludicola
A338 Pie-grièche écorcheur Lanius collurio
A140 Pluvier doré Pluvialis apricaria
A384 Puffin des baléares Puffinus mauretanicus
A034 Spatule blanche Platalea leucorodia
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Tableau 1 : Espèces d’oiseaux inscrites aux FSD de la ZPS
A191 Sterne caugek Sterna sandvicensis
A195 Sterne naine Sterna albifrons
A193 Sterne pierregarin Sterna hirundo
2. Espèces d’oiseaux présentes dans le site Natura 2000 observées sur la zone du projet
Trois espèces d’oiseaux sur les 24 présentes dans la ZPS FR2510048 « Baie du Mont Saint-Michel »
concernée par le projet de parc éolien ont été observées dans la ZIP du bazougeais.
2.1. Alouette lulu Lullula arborea Annexe I de la directive « Oiseaux »
Cette alouette utilise de nombreux milieux, mais
a besoin de perchoirs et donc de zones au moins
partiellement arborées. Elle est en
augmentation en Europe et relativement stable
en France malgré une fluctuation des effectifs
(source : Suivi Temporel des Oiseaux Commun :
http://vigienature.mnhn.fr). L’intensification de
l’agriculture, ainsi que la fermeture des milieux
sont très défavorables à cette espèce (ROCAMORA & YEATMAN-BERTHELOT, 1999).
Sur le site nous avons observé l’espèce en hivernage avec 21 puis 15 individus présents. Cet effectif
est notable pour cette espèce qui est le plus souvent présente à l’unité. L’ensemble de la Z.I.P. peut
être utilisé par l’espèce en hiver. Dix individus ont également été observés dans la Z.I.P. en période
de migration postnuptiale. En 2005, l’espèce était également présente, mais en effectifs moins
importants.
Seulement 91 cas de collisions sont recensés pour l’Alouette lulu en Europe selon DÜRR (2014) dont
67 en Espagne et aucune en France. L’espèce semble donc peu sensible à ce risque. En période de
nidification l’Alouette lulu s’accommode très bien des éoliennes. En effet, dans le cadre de suivis
que nous réalisons, nous avons pu constater à plusieurs reprises la présence de l’espèce à proximité
immédiate des éoliennes, dans certains cas des oiseaux ont même été observés se nourrissant sur
les platesformes techniques. De plus lors du suivi du parc de « Garrigue Haute » (Aude), ABIES et la
LPO Aude ont relevé que l’Alouette lulu ne fuyait pas la proximité des éoliennes. Aucun effet lié une
éventuelle perte d’habitat ne semble donc affecter cette espèce. En revanche, en phase travaux,
Alouette lulu Photographie : B. DELPRAT -CALIDRIS
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l’espèce pourrait présenter une sensibilité certaine si ces derniers se déroulent à proximité du nid
lequel est situé à terre à l’abri d’une touffe d’herbe ou d’un arbuste.
Sur le site, l’espèce ne niche pas, sa sensibilité sur le site est donc faible à tout point de vue.
Compte tenu des éléments suivants :
Faible sensibilité de cette espèce aux risques de collision,
Éloignement trop important (plus de 8 kilomètres) du site Natura 2000 accueillant l’espèce
pour permettre une éventuelle confrontation,
Présence faible sur le site uniquement en hiver et en migration.
Il est possible de conclure que le projet n’aura pas d’incidences significatives sur l’état de
conservation des populations présentes dans les sites Natura 2000 proches du projet.
2.2. Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus Annexe I de la directive « Oiseaux » Statut national : « Vulnérable »
Le Balbuzard pêcheur est un nicheur rare en France. En 2009,
60 couples se sont reproduits sur le territoire national (LPO,
2010). De très nombreux Balbuzards nordiques survolent la
France lors des migrations. L’espèce peut franchir sans
problème les mers et les montagnes souvent à haute altitude
grâce à son vol puissant (GEROUDET, 2000). Par ailleurs, le
Balbuzard vole généralement très haut. Ainsi le 15 aout 2009 un
Balbuzard écossais équipé d’une balise Argos est passé au-dessus d’Angers à une altitude de plus
de 1300 mètres (Denis, 2009). Cet oiseau passe la mauvaise saison en Afrique tropicale dans une
région allant du Sénégal à l’Éthiopie (GEROUDET, 2000). La migration automnale se fait
principalement le long des côtes en France (MIGRACTION, 2009).
Nous avons observé un Balbuzard pêcheur en migration le 26 mars 2014. L’étang du Boulet situé à
quelques kilomètres au sud-ouest de la Z.I.P. voit le Balbuzard s’arrêter en migration régulièrement.
Il est possible que certains individus puissent ensuite passer au-dessus de la Z.I.P. L’espèce n’a pas
été observée en 2005.
Cette espèce recolonise progressivement le territoire métropolitain avec aujourd’hui une
soixantaine de couples nicheurs localisés essentiellement dans le centre de la France. Néanmoins
Balbuzard pêcheur Photographie : A. Van der Yeught - Calidris
Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 19
une grande majorité des observations de cette espèce concerne des individus migrateurs que l’on
retrouve principalement aux bords des grands cours d’eau, sur la côte et sur les plans d’eau. Il
traverse rarement les terres ou alors à très haute altitude comme nous l’ont appris les balises
posées sur des Balbuzards pêcheurs écossais. Les cas de collisions sont rares avec 21 cas connus en
Europe, dont 13 en Allemagne et 7 en Espagne (Dürr, 2014). Par ailleurs, ALBOUY (2001) note que sur
le littoral audois, l’espèce franchit aisément les éoliennes en prenant de la hauteur ou en les
contournant. Ainsi, l’espèce perçoit bien les éoliennes et est en mesure de les éviter. Comme de
nombreuses espèces de rapaces, le Balbuzard pêcheur va s’avérer sensible aux dérangements et
bien entendu à la destruction de son nid. En ce qui concerne les pertes de territoires, la sensibilité
semble assez faible, car les secteurs de chasse (zone en eau) ne sont pas des secteurs
d’implantation d’éolienne. Enfin, l’effet barrière pourrait être moyen à fort si les éoliennes se
situaient entre son nid et ses secteurs de chasse.
Compte tenu des éléments suivants :
Faible sensibilité de cette espèce aux risques de collision,
Présence rare et irrégulière sur le site et absence de milieu favorable à l’espèce (plan d’eau)
à proximité immédiate des éoliennes.
Il est possible de conclure que le projet n’aura pas d’incidences significatives sur l’état de
conservation des populations présentes dans les sites Natura 2000 proches du projet.
2.3. Pluvier doré Pluvialis apricaria Annexe I de la Directive « Oiseaux »
Le Pluvier doré est une espèce nordique qui est présente en
France uniquement durant l’hivernage et les migrations. En
hiver, il fréquente principalement les milieux ouverts comme les
terres labourées et les estuaires. Il se nourrit principalement
d’insectes et de petits invertébrés. Le Pluvier doré se reproduit
dans le nord de l’Europe, sur les prairies, les marais et les landes.
Selon VALLANCE (2008), le Pluvier doré traverse l’ensemble de la
France en période de migration. Le même auteur estime
qu’environ 1,5 million de Pluviers dorés hivernent en France et que quelques centaines de milliers
de ces oiseaux traversent le pays pour se diriger vers le Maroc et la péninsule ibérique.
Pluvier doré Photographie : G. Barguil - Calidris
Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 20
Le Pluvier doré est un hivernant et un migrateur commun en Bretagne. Toutefois, nous ne l’avons
pas observé en hiver et seuls 39 individus ont été observés en deux vols l’un de 14 l’autre de 25 en
mars et avril 2014. Il apparait ainsi que la Z.I.P. n’est pas favorable pour cette espèce. L’espèce n’a
pas été observée en 2005.
On retrouve généralement les Pluviers dorés dans les champs en compagnie des Vanneaux huppés.
Ils migrent de nuit. Cette espèce cherche sa nourriture au sol. La sensibilité de cette espèce semble
plus importante en période de nidification. La présence des éoliennes peut avoir pour effet
d’éloigner les nicheurs de leur site de nidification initiale. En effet, PEARCE-HIGGINGS ET STEPHEN
(2008) ont montré que sur des sites écossais, les Pluviers dorés étaient beaucoup moins abondants
à proximité des éoliennes que sur les sites témoins exempts d’aérogénérateur. L’espèce est donc
sensible à une perte de territoire en période de nidification. Néanmoins, BRIGHT (2009) indique que
la perte de territoire n’est pas toujours réelle, car dans certains cas les oiseaux sont attachés à leur
territoire et continuent à l’occuper même après l’installation d’un parc éolien. Il est également
sensible aux risques d’écrasement des nichées, car il niche au sol.
Lors des périodes d’hivernage, le Pluvier doré semble s’éloigner la plupart du temps des zones
d’implantations des éoliennes d’une distance d’environ 135 m en moyenne. Quelques cas
d’acclimatation aux éoliennes semblent exister, mais ils semblent minoritaires (BRIGHT, 2009). Le
même auteur signale que la nature et la qualité des habitats à une importance significative dans
l’éloignement plus ou moins prononcés des Pluviers dorés vis-à-vis des éoliennes.
KRIJGSVELD et al. (2009) ont montré que les Pluviers dorés étaient capables de fréquenter des parcs
éoliens aux Pays-Bas sans qu’aucune collision ne soit jamais répertoriée. En Europe, quelques cas
de collisions ont été notés, mais ils restent rares (HÖTKER, et al. 2006).
Enfin, DÜRR (2014) ne relève que 30 cas de collisions avec les éoliennes dont 15 en Allemagne où la
population hivernante est comprise entre 2 500 et 10 000 individus.
Sur le site les effectifs sont faibles en migration. De fait la sensibilité de cette espèce parait faible
ou nulle à tout point de vue.
Compte tenu des éléments suivants :
Faible sensibilité de cette espèce aux risques de collision,
Éloignement important du site Natura 2000 (>8 kilomètres),
Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 21
Présence rare et irrégulière sur le site.
Il est possible de conclure que le projet n’aura pas d’incidences significatives sur l’état de
conservation des populations présentes dans les sites Natura 2000 proches du projet.
3. Espèces de chiroptères présentes dans les sites Natura 2000
Six espèces de chauves-souris sont inscrites aux FSD des sites Natura 2000 situés dans un rayon de
20 km autour de la ZIP.
Tableau 2 : Espèces de chiroptères inscrites aux FSD des sites Natura 2000
Code Natura 2000 Nom vernaculaire Nom scientifique
1308 Barbastelle d'Europe Barbastella barbastellus
1321 Murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus
1324 Grand Murin Myotis myotis
1323 Murin de bechstein Myotis bechsteinii
1304 Grand Rhinolophe Rhinolophus ferrumequinum
1303 Petit Rhinolophe Rhinolophus hipposideros
4. Espèces de chiroptères présentes dans le site Natura 2000 observées sur la zone de projet
Cinq des six espèces présentes dans les sites Natura 2000 ont été observées au niveau de la Zone
d’Implantation Potentielle du parc éolien du Bazougeais.
4.1. Murin de Bechstein
Le Murin de Bechstein est une chauve-souris assez
rare à l’échelle régionale et nationale, et inscrite à
l’annexe II de la Directive Habitats, et sur la liste
rouge de l’UICN. En France, ce murin est un
spécialiste de la chasse en boisement de feuillus,
milieu qu’il ne quitte qu’exceptionnellement. Il est
très sédentaire, même si des déplacements de Figure 1 : Nombre de contacts cumulés par SM2 pour le Murin de Bechstein
0
2
4
6
8
10
12
SM2-A SM2-B SM2-C SM2-D SM2-E
Murin de Bechstein
Printemps Eté Automne
Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 22
plusieurs dizaines de kilomètres ont déjà été rapportés entre gites d’été et d’hiver.
Aucune donnée n’est répertoriée pour cette espèce à moins de 5 kilomètres de la commune de
Bazouges la Pérouse dans la base de données Bretagne Vivante et GMB. Sa présence est en
revanche connue à plus de 5 kilomètres avec 40 données et la présence de trois sites d’hibernation
et deux de swarming.
Sa présence anecdotique sur le site motive un enjeu faible. Ce murin n’avait pas été entendu sur le
site en 2005.
Un seul cas de collision est répertorié pour le Murin de Bechstein. Sa technique de vol (chasse au
niveau de la végétation), l’expose très peu aux collisions. Ce murin ne comporte pas de sensibilité
particulière sur le site.
Il est possible de conclure que le projet n’aura pas d’incidences significatives sur l’état de
conservation des populations présentes dans les sites Natura 2000 proches du projet.
4.2. Grand Murin
Largement réparti sur l’ensemble de la France, le Grand Murin reste relativement rare et dispersé.
Les effectifs nationaux ont enregistré une très importante diminution au cours des années 70 et
80. Actuellement les effectifs tendent à se stabiliser, voire augmenter localement. Cette situation
lui a valu la révision de son statut mondial et national en tant qu’espèce faiblement menacée sur la
liste rouge de l’IUCN en 2009. Il figure néanmoins à l’annexe II de la directive habitat.
Le Grand Murin chasse de préférence dans des milieux présentant une strate assez ouverte
permettant un glanage au sol de ses proies : prairies pâturées ou fauchées, vergers et forêts sans
strates buissonnantes (Arlettaz, 1999). D’après Meschede & Heller (2003), le Grand Murin trouve
75% de sa nourriture en milieu forestier et une colonie de 270 individus exploite une surface de 70 à
82 km² (soit 7000 à 8000 hectares). Il installe généralement ses colonies de parturitions au niveau
des combles de bâtiments et hiverne en milieu souterrain. Il chasse généralement au niveau des
lisières de boisements, le long des haies dans un contexte pastoral faisant intervenir une
importante mosaïque de milieux.
Selon Bretagne Vivante et le GMB, l’espèce est bien représentée dans un périmètre de 20
kilomètres autour de la ZIP du Bazougeais avec 243 données se rapportant à cette espèce. Selon
ces deux associations, quatre gites de mise bas sont connus. Il se trouve sur les communes de
Baguer-Pican (15 individus) Dingé (75 individus), Tremblay (225 individus) et Miniac Morvan (110
Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 23
individus). Par ailleurs, cinq sites d’hibernation sont également connus ainsi que sa présence sur la
commune de Bazouges-la–Pérouse.
Sur la Z.I.P., sa présence est, selon le point d’écoute, nulle à modérée. Il utilise principalement les
lisières comme zone de transit et de chasse, particulièrement durant la période estivale. Il n’est pas
à exclure qu’une colonie de reproduction se soit établie à proximité de la Z.I.P. au cours de l’été. Il
s’avère que la zone joue un rôle modéré dans le maintien du bon état de santé de la population
locale. Deux contacts de Grands Murins avaient été enregistrés sur le site lors de la campagne de
2005.
Le Grand murin fait lui aussi partie des espèces faiblement impactées par les éoliennes en termes
de collision. A ce jour, seulement 5 cas ont été rapportés dans toute l’Europe. Cette espèce vole
souvent au niveau de la végétation, ou à basse altitude en milieu ouvert (moins de 5 m de haut). Il
est localement très peu exposé aux risques de collisions.
Compte tenu des éléments suivants :
Très faible sensibilité de cette espèce aux risques de collision (cinq cas de collision en Europe
à notre connaissance),
Activité régulière, mais globalement faible et très localisé sur la ZIP.
Il est possible de conclure que le projet n’aura pas d’incidences significatives sur l’état de
conservation des populations présentes dans les sites Natura 2000 proches du projet.
0
50
100
150
200
SM2-A SM2-B SM2-C SM2-D SM2-E
Grand Murin
Printemps Eté Automne
Figure 2 : Nombre de contacts cumulés par SM2 pour le Grand Murin
Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 24
4.3. Grand Rhinolophe
Seule espèce à avoir été contactée uniquement lors de l’étude de 2005. Son activité était alors très
faible puisqu’un seul contact de cette espèce avait été enregistré en été et un autre en automne.
Le Grand Rhinolophe est peut être toujours présent sur le site, mais son activité est faible est son
occurrence aléatoire. D’ailleurs, aucune donnée se rapportant à cette espèce n’est connue dans un
périmètre de 5 kilomètres de la commune de Bazouges-la-Pérouse selon Bretagne-Vivante et le
GMB. Au-delà de 5 kilomètres, les deux associations recensent 106 données concernant un nombre
limité de communes. On notera un site de mise bas comprenant 90 individus à Vieux-vy-sur-
Couenon. Compte tenu de l’éloignement à la zone de projet, les individus contactés à plus de 5
kilomètres ne seront pas concernés par le projet, le Grand Rhinolophe étant plutôt sédentaire et
s’éloignant peu de son gite. L’enjeu pour cette espèce est donc faible à nul.
Le Grand Rhinolophe est très rarement victime de collisions avec des éoliennes (1 cas de collision
connu en Europe). C’est donc une espèce très peu sensible à cette problématique. Ses habitudes
de vol et techniques de chasse (bas et près de la végétation) l’exposent très peu aux collisions.
Ainsi, sa sensibilité globale sur la zone d’étude immédiate est faible.
Compte tenu des éléments suivants :
Très faible sensibilité de cette espèce aux risques de collision (un seul cas de collision en
Europe à notre connaissance),
Eloignement trop important (plus de 8 kilomètres) des périmètres Natura 2000 accueillant
l’espèce pour permettre une éventuelle confrontation.
Activité anecdotique sur le site.
Il est possible de conclure que le projet n’aura pas d’incidences significatives sur l’état de
conservation des populations de Grands Rhinolophes présentes dans les sites Natura 2000
proches du projet.
4.4. Petit Rhinolophe
Si l'état des populations n'est pas considéré comme mauvais au niveau mondial et en France (LC
sur les listes rouges), ses populations ont subi une importante régression au cours du 20e siècle en
Europe, principalement au nord de son aire de distribution. Les populations des Pays-Bas et de
Belgique sont aujourd’hui éteintes ou au bord de l’extinction. L'état de la population française
semble stable ces dernières années, néanmoins l'espèce reste très sensible. Dans le nord du pays,
Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 25
l'espèce est nettement plus rare que dans le sud où elle peut être parfois abondante et parmi les
espèces les plus communes. Malgré tout, trop peu de colonies sont connues et suivies. Le Petit
Rhinolophe fréquente des milieux assez variés où la présence de haies, de groupes d’arbres, de
boisements feuillus et de zones humides s’imbriquent en une mosaïque. Il capture les insectes
volant au niveau de la frondaison des arbres. Les milieux situés en périphérie de la zone étudiée lui
sont particulièrement favorables. Le Petit Rhinolophe évite généralement les boisements issus de
plantations mono spécifiques de résineux. C’est entre autres cette dernière pratique sylvicole,
couplée à des modifications profondes des techniques agricoles visant à intensifier la production,
qui a contribué à la mise en danger de certaines populations en Europe et particulièrement en
France. Un des points importants de sa conservation passe aussi par le maintien d’une bonne
connectivité écologique entre les milieux notamment par les haies qui lui servent de corridors de
déplacement.
Le Petit Rhinolophe est réputé sédentaire et utilise un territoire restreint. Les déplacements
enregistrés par radio-tracking font état d’un rayon de 2.5 km au maximum autour du gite et son vol
n’excède pas les 5 mètres de haut.
Cette espèce est très bien connue par Bretagne Viante et le GMB puisque 546 données se
rapportant à cette espèce sont présentes dans les bases de données de ces deux associations dans
un périmètre de 20 kilomètres autour de la commune de Bazouges-la-Pérouse. Un site de mise bas
est d’ailleurs connu sur la commune de Bazouges-la-Pérouse avec 30 individus présents. Un autre
site de mise bas comprenant également 30
individus est situé à Broualan. Entre 5 et 20
kilomètres d’éloignement de la commune
de mise bas, ce sont 28 gites de mise bas qui
sont répertoriés pour quelques centaines
d’individus. 10 sites d’hibernation sont
également répertoriés dont 1 à Cuguen.
Sur le site d’étude, ce taxon a été contacté
occasionnellement lors des trois saisons au
niveau de quatre points d’écoute. Il fréquente tous les types d’habitats échantillonnés lors de notre
étude à l’exception du boisement. Les quelques données estivales se rapportent peut-être à la
colonie connue sur la commune. Il semble que la zone de projet ne soit pas un secteur privilégié
Petit Rhinolophe - Calidris
Figure 3 : Nombre de contacts cumulés par SM2 pour le Petit Rhinolophe
0
5
10
15
20
25
30
SM2-A SM2-B SM2-C SM2-D SM2-E
Petit Rhinolophe
Printemps Eté Automne
Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 26
pour cette colonie vu le nombre de contacts enregistrés en été. L’enjeu est faible pour le Petit
Rhinolophe. Le Petit Rhinolophe n’avait pas été contacté en 2005 sur le site.
Le Petit Rhinolophe est très rarement victime de collisions avec des éoliennes (aucun cas de
collision connu en Europe). C’est donc une espèce très peu sensible à cette problématique. Ses
habitudes de vol et techniques de chasse (bas et près de la végétation) l’exposent très peu aux
collisions. Ainsi, sa sensibilité globale sur la zone d’étude immédiate est faible.
Compte tenu des éléments suivants :
Très faible sensibilité de cette espèce aux risques de collision (aucun cas de collision en
Europe à notre connaissance),
Éloignement trop important (plus de 8 kilomètres) des périmètres Natura 2000 accueillant
l’espèce pour permettre une éventuelle confrontation,
Activité modérée sur le site.
Il est possible de conclure que le projet n’aura pas d’incidences significatives sur l’état de
conservation des populations présentes dans les sites Natura 2000 proches du projet.
4.5. Barbastelle d’Europe
La Barbastelle est présente dans la quasi-totalité du pays. Les populations situées dans le nord
(limite d’aire de répartition) sont faibles et très fragiles. L’espèce a quasiment disparu de Belgique
et du Luxembourg. La modification des milieux, en particulier les pratiques sylvicoles intensives
(plantation de résineux, élimination d’arbre dépérissant) ont fortement porté préjudice à cette
espèce exigeante. L’espèce est ainsi classée comme quasiment menacée sur la liste rouge mondiale
de l’IUCN. La tendance de la population au niveau national étant moins contrastée que dans les
autres pays, elle est classée parmi les espèces à faible risque sur la liste rouge nationale, mais est
néanmoins déterminante stricte dans la création des ZNIEFF.
Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 27
Au niveau régional et départemental, elle est assez répandue, principalement au niveau des
boisements de feuillus.
Au niveau de la Z.I.P., sa
présence est très marquée
en été. Si sa présence
régulière sur le point C est
plus étonnante (mais peut
s’expliquer par la proximité
d’éléments du paysage
favorables à ses
déplacements) il est plus
logique de la retrouver sur
le point E. Ce pic d’activité
en été peut être rapporté à la présence d’une colonie de reproduction à proximité ou sur la Z.I.P..
Au regard du nombre de contacts et de la patrimonialité de l’espèce, l’enjeu est donc fort.
En 2005, même si le nombre de contacts n’est pas comparable avec les résultats de 2014, l’espèce
paraissait bien mieux représentée en automne
La Barbastelle d’Europe est bien représentée au niveau de la zone d’étude immédiate, ce qui en
fait localement un enjeu fort. Pour cette espèce, très peu de cas de mortalité dus à des collisions
avec les éoliennes sont connus en Europe (4 cas enregistrés, dont deux en France). Cette espèce
vole relativement bas, très souvent au niveau de la végétation. Ce comportement l’expose peu aux
collisions. Sa sensibilité sur le site étudié est donc faible.
Compte tenu des éléments suivants :
Très faible sensibilité de cette espèce aux risques de collision (quatre cas de collision en
Europe à notre connaissance),
Eloignement trop important (plus de 8 kilomètres) des périmètres Natura 2000 accueillant
l’espèce pour permettre une éventuelle confrontation.
Il est possible de conclure que le projet n’aura pas d’incidences significatives sur l’état de
conservation des populations présentes dans les sites Natura 2000 proches du projet.
Figure 4 : Nombre de contacts cumulés par SM2 pour la Barbastelle d’Europe
0
100
200
300
400
500
600
SM2-A SM2-B SM2-C SM2-D SM2-E
Barbastelle d'Europe
Printemps Eté Automne
Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 28
5. Synthèse des éléments d’intérêt européen sensible au projet de parc éolien
Au vu des espèces présentes dans les sites Natura 2000 potentiellement concernées par le projet,
de leur biologie et de leur sensibilité aux éoliennes, il est possible de conclure à une absence
manifeste d'effet du projet sur la conservation des espèces et des habitats qui ont permis la
désignation des sites Natura 2000.
Projet éolien du Bazougeais- Etude d’incidences-Juillet 2016 29
CONCLUSION
Cinq des six espèces de chauves-souris listées dans le FSD des SIC concernés par le projet de parc
éolien ont été observées sur la Zone d’Implantation Potentielle des éoliennes du Bazougeais.
Toutefois, aucune ne présente de sensibilité avérée soit en raison de l’éloignement et de la situation
géographique de la ZIP par rapport au site Natura 2000, soit en raison de l’absence de sensibilité
de ces espèces aux éoliennes.
Trois des vingt-quatre espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire listées au FSD de la ZPS sont
présentes dans la zone de projet du parc éolien. Toutefois aucune ne présente de sensibilité avérée
soit en raison de l’éloignement et de la situation géographique de la ZIP du Bazougeais par rapport
à la ZPS, soit en raison de l’absence de sensibilité de ces espèces à l’éolien.
Il y a donc une absence d'effet significatif du projet sur la conservation des espèces et des habitats
qui ont permis la désignation des sites Natura 2000.