Download - RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
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Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
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Département Economie
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Option Macroéconomie et Modélisation
���
Mémoire pour l’obtention du
Diplôme de Maitrises ès-sciences économiques
Impétrante : RANAIVOSON Lalanirina Beby
Encadré par Monsieur Zoherilaza Rado RAKOTOARISON
Maître de conférences
Date de Soutenance : 26 avril 2012
Année Universitaire : 2010 - 2011
LES PROBLEMES DES EXPORTATIONS A
MADAGASCAR
Les problèmes des exportations à Madagascar
i
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier en tout premier lieu à Dieu tout puissant qui m’a permis et m’a soutenu
afin de mener à terme ce présent mémoire.
Ensuite, la réalisation du présent mémoire n’aurait pu être menée à bien et à temps sans la
contribution efficace de différentes personnes.
Je présente mes profondes reconnaissances, gratitudes et remerciements
� Au Chef du Département Monsieur FANJAVA Refeno qui m’a autorisé de faire ce
mémoire et à tous les enseignants à l’Université d’Antananarivo (Faculté DEGS),
notamment ceux du Département « Economie » pour la formation et les supports qu’il
nous a dispensés ;
� Tout particulièrement à Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, Enseignant à
l’Université d’Antananarivo au sein du département Economie et maître de
Conférences, d’avoir accepté d’être mon encadreur et de m’apporter des conseils et
aides.
� A Monsieur le RANDRIAMBOLAMANITRA Samuël, directeur de la Direction de la
Synthèse économique (DSY), qui m’a encadré professionnellement et facilite l’accès
aux données de l’INSTAT et à tous les personnels de l’INSTAT notamment dans la
Direction de la Synthèse économique (DSY) et dans la Direction des Statistiques
Economiques (DES) ;
� Ma famille, qui m’a toujours soutenue, matériellement et moralement, spécialement à
ma très chère maman et sans oublier mes amis ;
� Ceux qui ont contribué de près ou de loin dans la rédaction de ce mémoire.
Les problèmes des exportations à Madagascar
ii
GLOSSAIRES
� Balance commerciale est une partie de la balance des paiements, c’est un document
qui retrace pour un pays, les entrées (importations) et les sorties (exportations) de
biens, on y ajoute le négoce international, c’est à dire les revenus tirés des opérations
de vente et d’achat de marchandises réalisées par des firmes résidentes hors du
territoire national. Le résultat (ou solde de la balance commerciale) présente la
situation commerciale extérieure d’un pays en terme de déficit ou d’excédent.
� Produit Intérieur Brut (PIB) est l’agrégat principal de la comptabilité nationale. Il se
définit comme la valeur des biens et services produits dans une économie nationale
pendant une période donnée (une année) et qui est disponible pour des emplois finals.
L’équation du PIB peut s’écrire.
��� � � ���� �����é � ��� ������ ������� � ����� � ����� �� � �������� à ������������
� Terme de l’échange est un indicateur sur la position d’un pays dans le commerce
international. En comparant les prix (en indices) des exportations et des importations,
on évalue la situation sur les marchés à un moment du temps en mesurant l’évolution
de ce rapport et on estime l’amélioration ou la détérioration des termes de l’échange.
� Valeur CAF : une marchandise importée est évaluée en valeur CAF aux frontières
lorsqu’on ajoute à son prix toutes les charges supplémentaires de transport et
d’assurance.
� Valeur FOB : se dit des marchandises dont la valeur est évaluée au passage à la
frontière sans les frais de transport et les autres frais et taxes y afférant et sans les
assurances pour ces marchandises. Par conséquent, quand on achète une marchandise
à un prix « FOB », il faut ensuite qu'on paie son transport et les taxes ainsi que les
frais d'assurances pour ce produit. Le prix « FOB » doit être inférieur au prix "CIF"
(Cost, Insurance and Freight)
Les problèmes des exportations à Madagascar
iii
LISTE DES ABREVIATIONS
ACP : Afrique Caraïbes Pacifique
AFD : Agence Française de Développement
AFNOR : Agence Française de Normalisation
BIANCO: Bureau Indépendant Anti-Corruption
BSC : Bordereau de Suivi des Cargaisons
BTP : Bâtiment et Travaux Publics
CAD : Commissionnaire Agrée en Douane
CAF : Coût Assurance-Frêt
CEN : Comité Européen de Normalisation
CODEX : Normes Alimentaire définies par le FAO et l'OMS
COMESA: Common Market of East and South Africa
EDBM: Economic Development Board of Madagascar
EI : Entreprise Individuelle
EPM : Enquête Périodique auprès des Ménages
EUREPGAP: Euro-Retailer Produce Good Agricultural Practice
EURL : Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée
FAO : Food and Agriculture Organization
FED: Fonds Economique pour le Développement
FIATA : Fédération Internationale des Associations de Transitaires et Assimilées
FMI: Fonds Monétaire International
FOB: Free On Board
HACCP: Hazard Analysis and Critical Control Points
Les problèmes des exportations à Madagascar
iv
IDE : Investissement Direct Etranger
IMF : Institutions de Micro-Finances
ISO: International Standard Organization
ITIE : Initiative pour la transparence des industries extractives
KRAOMA : Kraomita Malagasy
LGIM : Loi sur les grands investissements miniers
MAP: Madagascar Action Plan
NTIC : Nouvelle Technologie d’Information et de Communication
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PMI : Petite et Moyenne Industrie
PSI : Pre-Shipment Inspection
RNCFM : Réseau National des Chemins de Fer Malagasy
SA : Société Anonyme
SADC: South African Developpement Community
SARL : Société à Responsabilité Limitée
SFI : Société Financière Internationale
SGS : Service Général de Sécurisation
SPS : Standards Sanitaires et Phytosanitaires
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
ZFI : Zone Franche Industrielle
Les problèmes des exportations à Madagascar
v
SOMMAIRE
INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1
PARTIE I: GENERALITES SUR LE COMMERCE EXTERIEUR DE MADAGASCAR ............ 2
Chapitre 1: Historique sur l’industrialisation........................................................................... 2
Section 1: L’industrialisation dans les pays du Tiers-Monde ................................... 2
Section 2 : L’industrialisation à Madagascar ............................................................ 3
Chapitre 2 : Evolution des exportations de Madagascar de 2005 à 2010 .................................. 6
Section 1 : Les principaux produits exportés ........................................................... 6
Section 2: Etat de lieux de l’exportation .................................................................. 18
PARTIE II: LES GRANDS DEFIS AUTOUR D’UNE POLITIQUE D’EXPORTATION ................ 24
Chapitre 1: Les différentes contraintes rencontrées sur l’exportation ..................................... 24
Section 1: Au niveau politique ................................................................................. 24
Section 2 : Au niveau économique ........................................................................... 29
Section 3 : Au niveau social ...................................................................................... 32
Chapitre 2: Les politiques envisagées ..................................................................................... 37
Section 1 : Une politique basée sur le développement du secteur agricole ............ 37
Section 2 : Une économie centrée vers l’industrialisation ....................................... 44
Section 3 : Solutions personnelles............................................................................ 48
CONCLUSION ......................................................................................................................... 51
Les problèmes des exportations à Madagascar
1
INTRODUCTION
Madagascar se différencie des autres pays à cause de ses ressources naturelles variées.
Ainsi, il a pu exporter plusieurs ressources naturelles comme les produits agricoles, les
produits forestiers, les produits minéraux, les produits halieutiques. La plupart de ces produits
sont exportés à l’état brut c’est-à-dire des produits non encore transformés. Or, ces derniers ne
créent que de faible valeur ajoutée bien que les importations soient massives. Ainsi, selon une
étude faite par l’Université de Sherbrooke, le solde de la balance commerciale par rapport au
PIB de Madagascar n’est jamais excédentaire depuis l’indépendance en 1960 jusqu’ à nos
jours.
Comment alors améliorer les exportations de Madagascar pour faire face à ce déficit
chronique ? Pour bien mener cette étude, elle se divise en deux grandes rubriques : les
généralités sur le commerce extérieur de Madagascar et les grands défis autour d’une
politique d’exportation.
Dans la première partie, il s’avère nécessaire de voir l’historique sur l’industrialisation
dans les pays du Tiers-Monde et notamment à Madagascar afin de mieux connaître l’état de
l’industrialisation à Madagascar. Et après, nous allons voir l’évolution des exportations de
Madagascar de 2005 à 2010 c’est-à-dire les différents produits exportés, les différents constats
et les différentes mesures déjà prises sur le commerce extérieur. Et dans la deuxième partie, il
est intéressant d’évoquer les différentes contraintes sur les exportations qui sont d’ordre
politique, d’ordre économique et d’ordre social avant d’entamer les différentes solutions ou
bien les différentes politiques envisagées.
Il est à noter que cette étude est limitée entre l’année 2005 jusqu’en 2010 et elle se
focalise sur les problèmes des exportations, qui est le centre de cette étude, plutôt que ceux
des importations.
Les problèmes des exportations à Madagascar
2
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR
LE COMMERCE EXTERIEUR DE
MADAGASCAR
Les problèmes des exportations à Madagascar
2
PARTIE 1 : GENERALITES SUR LE COMMERCE EXTERIEUR D E
MADAGASCAR
Vue son insularité, Madagascar est un pays qui possède une grande potentialité
économique. L’abondance des ressources naturelles est un grand atout pour le pays. Mais ces
ressources paraissent encore mal exploitées pour être écoulées au niveau du commerce
international. Avant d’entamer l’évolution des exportations de l’année 2005 jusqu’à 2010,
nous estimons nécessaire de parler succinctement les étapes de l’industrialisation du Tiers-
Monde après la décolonisation et notamment pour le cas de notre pays.
Chapitre 1 : Historique sur l’industrialisation
Après la décolonisation, c’est-à-dire vers les années 70, la seule préoccupation des pays
du Tiers-Monde c’est l’industrialisation.
Section 1 : L’industrialisation dans les pays du Tiers-Monde
Le concept du « Tiers-Monde » a surtout pris de l’importance au lendemain de la 2ème
Guerre Mondiale où l’on a assisté à l’opposition entre les deux blocs capitaliste et socialiste
dans le cadre de la Guerre Froide. Les espoirs, ainsi que les déceptions après la Charte de San
Francisco signée en 1945 et la Conférence Afro-asiatique de Bandung en 1955 ont débouché
sur la naissance du mouvement des Pays non alignés. Ce dernier a catalysé la prise de
conscience des peuples colonisés d’Afrique et d’Asie1.
Les pays du Tiers-monde sont longtemps restés à l’écart de tout processus massif
d’industrialisation. Plusieurs types d’explications sont fréquemment évoqués : retard de
développement, contexte naturel et ou culturel, contexte politique… II faut attendre
l'émancipation des colonies et les années 1960 pour voir apparaître des politiques
d’industrialisation fortes menées par les gouvernements des pays du Sud. Ainsi, après les
indépendances des pays anciennement colonisés, la question du développement économique
devient la préoccupation de ces pays à travers l’industrialisation. Plusieurs voies en matière de
développement industriel sont mises en œuvre. Elles supposent des investissements lourds
pour les Etats qui peuvent jusqu’au milieu des années 1970, recourir facilement à l’emprunt.
Néanmoins, la fin des années 1970 est marquée par plusieurs ruptures et un durcissement des
1 L. RAJAOSON, Cours d’économie industrielle, 2011
Les problèmes des exportations à Madagascar
3
modalités d’accès au crédit pour les pays du tiers monde. La hausse des taux d’intérêt place
une large part des Etats dans l’incapacité de rembourser leur dette. La crise de 1982 et celles
qui ont suivi ont été gérées, avec l'accord des créanciers, par les institutions financières
internationales. Ainsi, le FMI et la Banque Mondiale ont conditionné toute restructuration de
dette à l'adoption de programmes d'ajustement structurels. Ces plans d’ajustement structurels
(PAS) se sont traduits par une mise sous tutelle des économies des pays en développement.
Ces derniers ont dû garantir l'assainissement de leurs finances publiques et le retour à
l'équilibre de leurs balances des paiements. Ces programmes ont entraîné des politiques de
privatisation brutales et massives et des coupes sombres dans les dépenses publiques,
notamment de santé et d'éducation.
Section 2 : L’industrialisation à Madagascar
1.1 Années 70
Vers le début, des années 1970, l'Etat décide de prendre en main le développement de
l'industrie et se lance dans une politique d'investissement à outrance. De grandes unités
industrielles publiques firent leur apparition un peu partout dans l'île. Entre 1975 et 1980, le
Président de la République Didier RATSIRAKA a décidé de nationaliser les entreprises
françaises.
Ainsi, la société KRAOMA S.A., qui existe depuis la fin des années 60, a été nationalisée en
1975 et appartient désormais à 100 % à l’Etat malgache. Elle exploite une mine de chromite à
ciel ouvert située à Bemanevika, à 90 km de Morarano.
Si quelques unes ne furent jamais opérationnelles à l'instar de la ZEREN, une usine d'engrais
chimique implantée dans la province de Toamasina, d'autres comme KOBAMA, une
minoterie installée dans la région du Vakinankaratra, ont vivoté. Elles se sont heurtées à des
problèmes d'approvisionnement en matières premières, de débouchés des produits et de
mauvaise gestion. On a eu tendance à placer la charrue avant les bœufs. Ainsi, la KOBAMA
faute de matières premières disponibles localement a été contrainte d'importer du blé tendre
pour faire tourner sa minoterie d'une capacité de 50 000 tonnes. L'opération blé qu'elle a
initiée auprès des paysans du Vakinankaratra s'est soldée par un échec. Ainsi, il fallait une
Les problèmes des exportations à Madagascar
4
superficie en blé de 20 000 à 50 000 hectares pour la plantation de blés, or, on ne produit que
5 000 tonnes pour une superficie de 1 300 hectares, soit à peine un dixième de ses besoins.
1.2 Fin des années 70 et années 80
Ces entreprises ont également subi les contre coups de la crise mondiale et notamment
des chocs pétroliers de la fin des années 1970 et début 1980.Ainsi, les pouvoirs publics à
l'époque décidèrent d'ouvrir le capital des entreprises publiques au privé. Puis, sous la
pression des bailleurs de fonds, l'État accepta de se désengager totalement des activités de
production. Pour étoffer le tissu industriel, la création de PMI-PME a été vivement
encouragée et soutenue grâce surtout à des crédits accordés par des organismes
internationaux. L’année 1985 marque le début de la privatisation des entreprises publiques. A
titre d’illustration la Société TAMALU (Société Tamatavienne d'Aluminium) qui est vendue à
une entreprise privée.
1.3 Années 90 et fin du XXème Siècle
Vers les années 90 c’est-à-dire après la chute du mouvement socialiste et pendant les
troubles politiques liés aux événements de 1991, les bailleurs de fonds ont constaté la
défaillance de l’intervention de l’Etat dans le domaine économique à travers la nationalisation
des entreprises ou des industries. Plusieurs industries sont en déclin et ils ont décidé de mettre
en place le Programme d’Ajustement structurel (PAS) qui est une politique visant à ajuster
l’offre par rapport à la demande.
A titre d’illustration, la dilapidation dans la gestion du Réseau National des Chemins de Fer
Malagasy (RNCFM) et la mainmise des pouvoirs publics dans son exploitation ont été à
l'origine de son déclin. Ses dettes estimées à plus de 47 millions de dollars ne lui ont plus
permis de dégager le moindre fonds pour la réhabilitation et l'acquisition de matériels
roulants, l'aménagement et le renouvellement des infrastructures fixes. Ainsi, en une décennie,
de 1988 à 1998, la quantité de carburants transportée est passée de 117 964 tonnes à 36 953
tonnes. De même, le trafic passager a chuté de 2 358 677 à 273 508 personnes. Le RNCFM
est aujourd'hui fortement concurrencé par la route notamment dans le transport
d'hydrocarbures. Sa part ne représente plus qu'environ 10% alors qu'auparavant il en détenait
le quasi-monopole.
Après cette période de déclin, l'industrie semble, aujourd'hui, renaître avec la mise sur pied
d'un cadre suffisamment sécurisant pour les investissements. Madagascar commence à attirer
Les problèmes des exportations à Madagascar
5
les capitaux étrangers. De 1996 à 1999, le volume des investissements directs étrangers est
passé de 7 millions de dollars à 37 millions de dollars. La dernière enquête sur le secteur
industriel formel à Madagascar, effectuée par l'Institut National de la Statistique (INSTAT)
mentionne que les entreprises industrielles de Madagascar se concentrent essentiellement
autour de quatre branches: l'industrie textile (20,6%), les BTP (16,8%), l'industrie du bois
(10,3%) et l'industrie alimentaire (9,9%). Si l'on y ajoute l'agro-industrie, les boissons, le
tabac et le corps gras, ces branches représentent près des deux tiers des entreprises
industrielles formelles2.
56% d'entre elles produisent des biens de consommation et plus de 95% trouvent
essentiellement leurs débouchés sur le marché local. 4,5% ont plus de 25 ans d'existence,
9,8% plus de 15 ans et plus de 79% ont été créées après 1990. Les entreprises de grande taille
résistent beaucoup plus aux aléas de la conjoncture socio-économique contrairement aux
petites unités. Les PME représentent 36,6% des entreprises et 19,7% de l'emploi du secteur
industriel formel.
1.4 Vers la marche vers la mondialisation du XXIème Siècle
Compte tenu de l'étroitesse du marché malgache, l'industrie malgache est contrainte à
se tourner beaucoup plus vers l'exportation. Les expériences de ces dernières années avec le
dynamisme, particulièrement du textile et de l'industrie crevettière, sont porteuses d'espoir.
Ainsi, au XXIème Siècle, Madagascar a pu diversifier ses relations commerciales surtout avec
les partenaires commerciaux comme la SADC, le COMESA, l’AGOA.
2DG INSTAT / DES / SSES / COMEXT / Mai 20111
Les problèmes des exportations à Madagascar
6
Chapitre 2 : Evolution des exportations de Madagascar de 2005 à 2010
Avant d’examiner l’état de lieux des exportations de Madagascar durant les années
2005 à 2010, il s’avère important de savoir les principaux produits exportés par ce pays.
Section 1 : Les principaux produits exportés
Selon l’enquête EPM 2010, plus de 80,5% de la population active malgache sont des
paysans3. C’est pour cela que la plupart des produits exportés sont des produits agricoles.
Dans cette section, il paraît nécessaire de voir en premier lieu la liste des principaux produits
exportés et en second lieu la classification selon les dix (10) principaux pays importateurs en
valeur FOB.
1. La liste des principaux produits exportés
Madagascar exporte des produits de règne animal, de règne végétal, les produits
textiles, des produits halieutiques et les produits minéraux. Et ils peuvent être classés en
quarante-trois (43) rubriques.
3 EPM 2010, DSM/INSTAT, page 3
Les problèmes des exportations à Madagascar
7
Tableau 01: Liste des principaux produits exportés par Madagascar de 2005 à 2010
LIBELLES 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Poissons 8 583 704 528 8 372 392 245 8 659 421 427 6 597 167 874 5 977 494 105 8 330 526 451
Crevettes 203 071 684 246 256 467 727 984 232 648 388 677 187 067 847 310 153 306 704 693 123 878 785 484
Langoustes 6 797 987 224 9 275 900 148 9 462 714 731 5 630 506 764 2 081 740 826 6 449 474 731
Autres crustacés et mollusques
14 750 989 983 21 505 619 158 17 441 675 180 16 114 235 707 16 774 613 084 17 395 205 356
Autres produits du règne animal
1 179 833 584 1 716 660 531 1 600 692 511 1 409 791 900 1 149 409 447 1 031 502 797
Haricots 13 895 313 818 17 542 787 060 11 235 455 329 9 997 794 184 9 207 996 662 14 455 270 678
Pois du cap 4 915 559 153 5 263 831 779 9 094 380 124 7 240 332 204 4 279 626 172 6 010 992 507
Café vert 12 735 294 938 29 635 367 086 32 211 569 380 25 379 323 115 5 117 080 852 22 817 629 004
Poivre 3 583 931 601 8 161 099 367 9 275 633 362 6 025 737 975 7 496 005 913 10 416 142 453
Vanille 94 606 720 990 100 653 663 597 104 174 621 361 85 746 823 053 86 691 948 999 36 572 615 050
Girofle 34 085 274 771 56 990 003 390 69 944 073 689 51 513 707 585 94 617 809 133 65 748 314 791
Arachides 362 089 292 1 074 897 339 1 222 853 823 1 579 116 693 682 278 352 1 345 527 626
Raphia 9 757 536 677 10 368 575 744 6 959 170 706 6 474 561 873 5 652 285 022 5 918 701 492
Les problèmes des exportations à Madagascar
8
Cacao en fèves 8 327 489 179 28 950 878 164 36 367 644 229 27 876 930 054 29 046 274 787 22 984 391 968
Plantes médicinales 6 019 357 232 4 966 051 492 4 187 391 850 5 062 239 139 6 364 709 578 7 979 323 554
Litchis 34 844 679 496 26 875 648 982 33 443 940 524 23 693 062 105 24 414 225 814 23 459 878 492
Autres produits du règne végétal
7 174 785 619 9 593 984 725 10 695 651 864 8 546 566 621 11 734 979 489 11 502 073 238
Autres corps gras et cires
1 295 368 842 897 290 182 272 274 686 177 605 293 229 620 583 395 826 055
Sucre 3 833 137 580 12 759 835 366 6 859 864 363 11 825 926 529 37 102 790 301 29 227 654 739
Conserves de fruits et légumes
1 204 019 626 946 335 266 13 252 943 574 15 929 198 640 20 849 309 563 26 972 855 512
Autres produits des industries
alimentaires
47 507 273 739 101 812 718 724 87 142 173 715 64 835 012 703 52 655 735 537 92 138 846 095
Graphite 8 034 342 698 6 111 407 082 5 694 390 483 5 943 127 366 5 393 090 636 5 585 149 623
Minerai de chrome 21 192 574 597 27 967 160 695 22 396 446 261 55 742 296 591 33 420 047 566 51 249 251 704
Produits pétroliers 88 678 754 992 166 954 199 233 104 042 079 777 154 939 006 860 95 034 937 898 130 025 893 731
Sels 1 468 761 161 4 034 783 648 3 172 576 781 3 006 688 161 4 207 891 850 5 419 402 963
Autres produits minéraux
9 648 696 745 6 610 442 126 22 279 129 242 4 896 309 883 7 943 779 992 95 882 134 133
Essence d'ylang ylang
2 292 247 913 3 340 391 277 2 967 993 411 5 110 650 347 2 695 449 538 1 842 255 136
Essence de girofle 10 257 005 678 15 718 674 484 18 572 184 934 14 102 253 866 21 263 313 650 44 377 341 482
Extraits de vanille 2 524 765 669 3 948 249 645 3 579 813 963 1 299 546 456 8 874 309 205 9 226 936 372
Autres huiles essentielles
2 260 315 843 3 758 218 993 3 649 347 129 5 386 335 615 9 942 372 630 9 881 140 914
Cuirs bruts de bovins
6 270 132 973 7 627 973 107 10 541 362 158 8 613 257 000 3 451 832 683 5 282 511 602
Les problèmes des exportations à Madagascar
9
Source : DG INSTAT / DES / SSES / COMEXT / Mai 2011
Autres cuirs et peaux
2 135 969 094 3 034 286 202 3 627 425 169 10 800 978 976 18 342 511 173 36 744 608 265
Bois sciés ou désossés
58 770 327 854 34 280 640 100 28 616 478 129 16 575 764 558 39 154 861 946 15 903 394 750
Bois bruts 2 967 676 582 3 637 763 327 1 598 185 883 7 048 195 687 27 639 990 727 790 959 911
Autres bois et ouvrages en bois
29 517 974 899 21 040 510 720 20 385 901 547 14 775 215 763 15 102 197 149 16 166 907 237
Coton en masse 1 533 324 534 945 904 894 5 632 078 617 5 308 360 426 573 383 217
Fibres de sisal 7 697 799 831 15 591 652 999 6 543 342 489 17 151 162 314 1 594 626 590 8 617 021 349
Ficelles de sisal 1 202 817 800 4 651 956 855 2 472 182 767 2 577 751 213 232 911 518 1 700 435 101
Tissus de coton 18 149 528 208 33 330 031 827 38 136 124 827 37 153 039 093 34 300 562 558 22 153 776 980
Tee-shirts, maillots, slips
44 877 293 659 42 241 508 158 60 377 700 510 50 605 014 669 45 884 009 449 20 727 811 258
Chemises, chemisettes
35 669 627 230 47 865 131 675 68 804 153 577 155 204 462 124 65 687 153 378 65 215 461 961
Autres matières textiles et ouvrages
en ces matières
595 485 109 870 651 601 994 725 822 916 438 011 1 341 886 458 801 824 823 639 362 580 939 249 075
Pierres fines industrielles
37 164 425 544 44 148 951 023 31 158 804 533 14 436 135 014 17 951 205 747 30 676 426 158
Autres produits 190 054 499 850 226 436 107 818 450 269 926 774 321 510 416 690 266 125 288 918 522 889 599 508
TOTAUX 1 713 135 337 974 2 112 394 883 853 2 518 014 536 726 2 853 225 229 202 2 145 895 608 415 2245219005100
Les problèmes des exportations à Madagascar
10
1.1 Produits du règne animal
- Autres produits de règne animal
- Autres corps gras et cires
- Cuirs bruts de bovins
- Autres cuirs et peaux
1.2 Produits du règne végétal
- Haricots
- Poids du cap
- Café vert
- Poivre
- Vanille
- Girofle
- Arachides
- Raphia
- Cacao en fèves
- Plantes médicinales
- Litchis
- Autres produits de règne végétal
- Sucre
- Conserves de fruits et légumes
- Autres produits des industries alimentaires
La variété Robusta est le type du café la plus cultivée sur l'ensemble de l'île. Or, l'arabica, la
plus demandée par les consommateurs, ne représente que 5 % de la production malgache.
Le girofle cultivé sur toute la côte Est, avec les aléas climatiques et le vieillissement des
plants, a été supplanté par le girofle indonésien. La Grande Île figure aujourd'hui en
cinquième position parmi les principaux producteurs de girofle
La vanille connaît un meilleur sort puisque Madagascar demeure jusqu'à maintenant le
premier producteur mondial et possède la meilleure qualité de vanille Bourbon.
Le cacao de Madagascar figure aussi parmi les meilleurs au monde mais l'exportation
demeure marginale ne dépassant pas les 4 000 tonnes.
Les problèmes des exportations à Madagascar
11
1.3 Produits textiles
- Coton en masse
- Fibres de sisal
- Ficelles de sisal
- Tissus de coton
- Tee-shirts, maillots, slips
- Chemises, chemisettes
- Autres matières et ouvrages en ces matières
Depuis la rupture de la relation au sein de l’AGOA en Janvier 2009, les exportations
des produits textiles ont connu une très grande chute. Les tableaux 05 et 06 ci-dessous
illustrent beaucoup plus claire cette baisse.
1.4 Huiles essentielles
- Essence d’ylang-ylang
- Essence de girofle
- Extrait de vanille
- Autres huiles essentielles
La valeur des exportations des huiles essentielles a connu une augmentation entre
l’année 2005 à 2010 parce que ces produits sont devenus compétitifs et de plus en plus
demandés sur le marché international.
1.5 Produits minéraux
- Graphite
- Minerai de chrome
- Produits pétroliers
- Sels
- Autres produits minéraux
- Pierres fines industrielles
- Autres produits
1.6 Produits halieutiques
- Poissons
- Crevettes
- Langoustes
Les problèmes des exportations à Madagascar
12
- Autres crustacés et mollusques
La crevette représente 50% des exportations halieutiques et génère 80% des recettes
d'exportation, d’où ce produit est qualifié comme étant l'or rose du pays.
En générale, les produits halieutiques ont connu une baisse depuis l’année 2008 à
cause de la crise financière mondiale.
1.7 Produits forestiers
- Bois sciés ou désossés
- Bois bruts
- Autres bois et ouvrages en bois
Mais ces produits sont malheureusement encore exportés en petite quantité et dont les
valeurs ajoutées créées sont peu significatives au niveau de la balance commerciale.
Cependant, ce sont les produits du règne végétal qui représentent une part importante aux
exportations. Le développement des grands projets miniers (Sheritt à Ambatovy et de Rio
Tinto à Fort-Dauphin) va modifier cette disposition puisqu’il est prévu que les exportations
minières constitueront plus du tiers des exportations totales malgaches à partir de 2010-2011.
2. Classification selon les dix (10) principaux pays importateurs en valeur
FOB
Voici les dix (10) principaux pays importateurs de nos produits classés selon
l’importance de la quantité exportée en valeur FOB : la France, les Etats-Unis, l’Allemagne,
la Chine, l’Italie, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Inde, l’Ile Maurice, le Singapour et le reste du
monde. La plupart de ces pays importateurs (la moitié) sont des pays membres de l’Union
Européenne.
Tableau 02 : Exportation effectuée par Madagascar vers les 10 principaux pays
Unité : Valeur CAF (en Ariary)
Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Pays
d’origine
Valeur CAF Valeur CAF Valeur CAF Valeur CAF Valeur CAF Valeur CAF
Chine 476 998 017 281 661 523 508 782 864 272 994 114 1 373 713 386 309 694 761 706 780 645 958 603 849
Les problèmes des exportations à Madagascar
13
France 486 010 402 661 485 755 396 560 474 799 474 717 576 397 294 800 598 851 568 980 709 748 800 060
Bahreïn 446 535 164 828 615 709 976 289 688 884 588 343 518 898 185 464 214 881 493 297 291 043 277 995
Afrique du
Sud
200 461 510 676 216 032 396 740 243 401 101 727 396 768 513 498 277 390 448 291 410 556 145 772
Thaïlande 66 562 964 378 56 116 066 855 71 326 240 502 121 978 217 328 1 131 234 608 835 95 382 222 487
Maurice, île 253 111 747 337 114 585 810 251 134 980 963 805 145 004 589 111 287 518 307 703 277 442 409 326
Etats-Unis 80 871 877 648 133 977 696 118 160 099 227 305 326 271 088 232 211 069 585 524 306 031 046 243
Inde 202 208 282 442 109 231 015 756 129 833 475 769 308 794 496 305 243 493 527 681 125 131 205 337
Belgique 94 090 307 303 64 360 076 565 62 820 725 701 101 804 575 116 389 222 283 858 201 285 805 101
Allemagne 86 536 000 753 91 817 939 502 109 537 500 647 274 062 665 588 136 265 190 028 119 326 299 378
Reste du
Monde
1 031 746 327 666 1 181 456 187 416 1 596 248 123 776 2 384 371 618 538 1 999 959 053 339 2 115 940 313 096
Total 3 425 132 602 973 3 730 566 070 834 4 536 204 416 406 6 528 064 630 289 6 184 647 774 316 5 297 846 128 644
Source : DG INSTAT / DES / SSES / COMEXT / Mai 2011
Pour faciliter le commentaire de ce tableau, il s’avère nécessaire de traduire tous ces
chiffres en pourcentage et nous avons le tableau ci-dessous :
Tableau 03 : Exportation effectuée par Madagascar vers les 10 principaux pays (en %)
Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Pays de
destination
Valeur
FOB
Valeur
FOB
Valeur
FOB
Valeur FOB Valeur
FOB
Valeur
FOB
France 30,84 35,40 39,12 41,90 29,30 30,34
Etats-Unis 21,06 14,05 16,46 21,09 16,66 3,98
Allemagne 6,16 5,64 4,79 6,27 5,94 7,06
Chine 3,89 2,08 1,90 3,03 4,48 5,07
Les problèmes des exportations à Madagascar
14
Italie 2,64 3,87 3,31 2,34 2,37 2,76
Royaume-
Uni 1,84 2,87 2,98 1,81 2,98 3,16
Espagne 1,37 2,26 2,13 1,76 2,00 2,78
Inde 1,41 1,10 1,24 0,61 1,77 4,12
Maurice, île 1,84 1,35 2,68 1,05 1,64 2,02
Singapour 1,63 1,85 1,38 1,32 2,04 1,65
Reste du
Monde 27,32 29,53 24,01 18,82 30,81 37,06
En se référant sur le tableau ci-dessus, le partenaire économique privilégié de
Madagascar est sans nul doute la France. En effet, ce dernier détient plus des 30% des
exportations du pays. Et après la France, ce sont les Etats-Unis qui sont au second rang. Mais
en 2010, les exportations vers les Etats-Unis ont chuté de 21,09% en 2008 à 3,98% en 2010 à
cause de la suspension de Madagascar au niveau de l’AGOA. On qualifie du « reste du
monde » les autres pays qui font des relations commerciales avec notre pays c’est-à-dire les
pays outre les neuf (09) pays ci-dessus. On les rassemble dans le reste du monde parce que
leur part individuelle dans l’exportation est très faible. Pourtant, leurs parts ont augmenté de
37,06% en 2010 qui étaient 27,32% en 2005.
3. Les débouchés
Nous avons vu précédemment les 10 principaux pays de destination des exportations.
Mais il est important de connaître les différents pays de destination et les différents
partenaires commerciaux dans sa globalité.
3.1 Les différents pays de destination
3.1.1 Les Etats-Unis d’Amérique
Le continent américain constitue le second partenaire commerciale malgache après les
pays européens avec 21,09% de la demande sur les produits d’exportation en 2008. Le marché
Les problèmes des exportations à Madagascar
15
américain se caractérise par la forte présence des Etats-Unis, dont l’approvisionnement sur le
marché américano-malgache est de97%.Ceci se manifeste à travers l’AGOA, loi dite African
Growth and Opportunity Act, qui a été adoptée par le Congrès américain dans le titre premier
de la loi de 2000 sur le commerce et le développement. Elle confère aux pays d’Afrique
subsaharienne déclarés admissibles (Angola, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Cameroun,
République Démocratique du Congo, Cap vert, Tchad, Djibouti, Ethiopie, Gabon, Zambie,
Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Kenya, Lesotho, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie,
Maurice, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Rwanda, Sao Tome, Sénégal, Seychelles,
Sierra Leone, Afrique du Sud, Swaziland, Tanzanie, Uganda, Zambie) des avantages
commerciaux généraux. L’admissibilité de Madagascar dans ces pays de l’AGOA a ainsi été
un grand pas pour Madagascar dans le cadre de l’extension de son marché et c’est ainsi que
depuis son admission dans l’AGOA, les pays membres de ce dernier sont devenus des pays
d’exportation de Madagascar. L’existence de l’AGOA a donc élargi le marché des
exportations du pays.
3.1.2 L’Asie Quant à ce troisième partenaire commercial, sa demande constitue les 5% des
exportations globales malgaches. Les partenaires Asiatiques se répartissent comme suit :
Chine (3,03%), Singapour (1,32%), Inde (0,61%) en 20084.
3.1.3 L’Afrique
La quatrième destination des exportations malgaches c’est l’Afrique. Les échanges sur
le marché africain sont qualifiés de régionaux comme les pays membres du COMESA, de la
SADC et de la COI.
3.1.4 L’Océanie et le reste du monde
Ils font partie des pays qualifiés de petits partenaires et ne constituent que 0,12%des
demandes d’exportations malgaches.
3.2 Les partenaires commerciaux
Dans le cadre de la mondialisation, Madagascar a fait son entrée dans plusieurs
partenariats commerciaux. Nous pouvons citer entre autres :
4 DG INSTAT/ DES/SSES/ COMEXT/ Mai 2011
Les problèmes des exportations à Madagascar
16
3.2.1 L’Union Européenne
Dans laquelle appartiennent la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et
l’Espagne. Ces pays constituent des partenaires commerciaux les plus importants pour
Madagascar.
Les exportations malgaches sont destinées essentiellement sur le marché européen notamment
pour la France. En effet, la part de l’exportation malgache destinée vers la France durant la
période allant de 2005 à 2010 se situe en moyenne à 34,48% tandis que celle de l’Allemagne
ne représente que5,98% au bout de cette même période. A travers le tableau ci-dessous, nous
pouvons voir la part des exportations destinée vers l’Union Européenne.
Tableau 04: La part des exportations destinée vers l’Union Européenne de l’année
2005 à 2010
Unités: Valeur FOB (en Ariary), Poids net (en Kilogramme)
Année Valeur FOB Poids net 2005 831 369 549 131 157 643 649
2006 1 237 418 885 168 170 331 054
2007 1 503 136 528 733 223 427 535
2008 1 703 911 106 613 169 848 218
2009 1 106 370 202 145 147 230 812
2010 1 163 032 614 246 115 095 903 Source :DGINSTAT/D S E/SSES/COMEXT/Janvier 2012
3.2.2 La COMESA
Les pays membres sont l’Angola, Burundi, Comores, Congo RD, Djibouti, Egypte,
Erythrée, Ethiopie, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Namibie, Ouganda,
Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Zimbabwe, Zambie. La part de l’exportation de
Madagascar dans ce dernier est de 2,45% en 2008.
3.2.3 La SADC
Quant à la SADC, les pays membres sont Angola, Botswana, Lesotho, Malawi,
Mozambique, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Afrique du Sud, Maurice, Namibie,
République Démocratique du Congo, Seychelles et enfin Madagascar, qui a adhéré en Août
2005. En 2008, 2,89% de l’exportation de Madagascar est destinée vers la SADC.
3.2.4 La COI
C’est une Organisation intergouvernementale créée en 1984 par l'Accord Général de
Victoria (Seychelles). La Commission de l'Océan Indien (COI) regroupe cinq Etats membres
tels que Comores, la Réunion, Madagascar, Maurice, et les Seychelles.
Les problèmes des exportations à Madagascar
17
Tableau 05: Volume global des exportations vers les groupes de la COI, de la SADC et du COMESA effectuée par Madagascar allant de
2005 à 2010
2005 2006 2007 2008 2009 2010
GROUPES Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net
COI 78 835 119 833 44 858 052 86 332 224 404 67 834 902 136 525 088 673 71 076 221 106 069 787 531 74 857 045 87 051 303 595 62 805 042 112 053 047 167 78 588 154
COMESA 56 403 254 577 28 972 409 54 165 981 357 48 541 767 104 439 755 067 49 063 847 66 585 000 187 49 125 570 65 680 656 882 49 541 023 118 671 357 730 84 998 265
SADC 45 509 383 386 18 179 078 51 167 828 588 23 651 518 86 860 730 353 24 620 489 78 595 731 320 24 683 129 71 725 681 995 26 760 241 114 978 037 645 31 854 833
Source: DGINSTAT/D S E/SSES/COMEXT/Janvier 2011
Les problèmes des exportations à Madagascar
18
Le commerce malgache s’étend donc dans tous les continents. Ainsi, Madagascar a
considérablement libéralisé son régime de commerce extérieur ces dernières années. Mais il
n’a ni de législation antidumping ni de législation en matière de mesures compensatoires ou
de sauvegardes. Il n’est non plus signataire de l’accord plurilatéral de l’OMC (Organisation
Mondial de Commerce) sur les marchés publics et n’a pas le statut d’observateur dans le cadre
de cet accord. Madagascar reste seulement un petit membre cadre de cet accord. D’où la
difficulté rencontrée en matière du commerce international que subit le pays.
Après avoir examiné les principaux produits exportés par Madagascar, ainsi que les
dix principaux pays importateurs de ces produits, il convient à présent de voir l’état de lieux
des exportations de ce pays.
Section 2 : Etat de lieux de l’exportation
La possession des ressources est un grand atout pour Madagascar parce que leur
exportation procure des devises pour le pays. Dans cette section, il paraît important de
répondre à cette question : Comment est caractérisée l’exportation de Madagascar ?
1. Exportation basée sur des matières premières
Comme tous les pays en voie de développement, Madagascar est un pays exportateur
des matières premières. Or, ces produits ne créent que de faible valeur ajoutée et ne
contribuent même pas à la croissance économique du pays. Ainsi, en se référant au tableau
dans les annexes5, les contributions du commerce extérieur au PIB (c’est-à-dire le solde de la
balance commerciale en pourcentage du PIB) étaient toujours négatives depuis 1960 (année
d’indépendance) jusqu’à nos jours selon les données de la Banque Mondiale à travers l’étude
faite par l’Université de Sherbrooke.
Le nombre des industries reste encore très faible à Madagascar. A travers le tableau
ci-dessous, nous pouvons illustrer cette thèse.
Tableau 06: Part de chaque secteur dans le PIB de l’année 2005 à 2009 (en %)
Année Part du secteur dans le PIB
Primaire Secondaire Tertiaire
2009 26,7 14,7 51,5
2008 22,3 14,5 54,6
5 Annexes, page I
Les problèmes des exportations à Madagascar
19
2007 23,4 14,8 53,7
2006 25,1 14,7 52,4
2005 25,7 14,3 51,4
Source : INSTAT / Direction des Synthèses Economiques / Juin 2010
D’après le tableau ci-dessus, nous constatons que la part du secteur secondaire dans le
PIB reste toujours faible c’est-à-dire en moyenne 14,6%.
2. Une balance commerciale toujours déficitaire
Comme nous avons susmentionnés, notre exportation est caractérisée par des produits
à faible valeur ajoutée tandis que nous importons des biens d’équipements de forte valeur
ajoutée. D’où la balance commerciale de Madagascar reste toujours déficitaire depuis si
longtemps sauf un cas exceptionnel pour l’année 2001 où elle était excédentaire de 11,6
millions de DTS. Ceci est dû par une forte augmentation des exportations sur différents
produits comme les matières textiles et ouvrages et les crevettes (effets de l’admissibilité dans
l’AGOA), la vanille, les produits pétroliers, le girofle.
Tableau 07: La balance commerciale de Madagascar de 2001, 2005 à 2010(en millions de
DTS)
2001 2005 2006 2007 2008 2009 Sept 2010
EXPORTATIONS FOB
757,9
566,2
667,7
808,4
828,9
682,2
491,1
IMPORTATIONS FOB
-746,3
-966,3
-1034
-1463,4
-2033,8
-1764,2
-1100,9
BALANCE COMMERCIALE
11,6
-400,1
-366,3
-655,0
-1 204,9
-1 082,0
-609,8
Source : Banque Centrale
Depuis 2005, les importations ne cessent d’augmenter à cause de la forte importation
des gros matériels faite par les deux projets récents de grande envergure tels que : Rio Tinto,
une entreprise anglo-canadienne qui vient d’investir 1 milliard US$ dans le Sud-ouest du pays
pour exploiter un gisement l’ilménite (un pigment utilisé dans la confection de peinture) et
Sherritt, une entreprise canadienne est en train d’investir 4 milliards US$ pour exploiter un
gisement de nickel et de cobalt à Moramanga. Même si ces IDE continuent à affluer dans les
secteurs minier et pétrolier, le solde de la balance commerciale s’est détérioré en 2007,
affichant un déficit de 655,0 millions de DTS, 1 204,9 millions de DTS en 2008 et1 082
millions de DTS en 2009contre 366,3 millions de DTS en 2006. Cette aggravation du déficit
Les problèmes des exportations à Madagascar
20
résulte de la chute des exportations de vanille dont la production a été durement affectée par
les cyclones de début 2007, et au recul de celles de crevettes dont la surexploitation est en
train d’épuiser la ressource. Par ailleurs, les importations de biens intermédiaires et
d’équipements des entreprises minières, ainsi que celles des zones franches, ont plombé
davantage la balance commerciale. Cependant, les exportations de biens manufacturés par les
zones franches et de produits agricoles comme le girofle ou le café restent compétitives. La
balance commerciale est restée globalement négative en raison de la croissance des
importations d’intrants par les entreprises minières et de la zone franche, En partenariat avec
le groupe Nippon Sumitomo, l’entreprise minière sud-africaine Dynatec compte investir près
de 2milliards de dollars en 2008 et 2009, ce qui aura pour effet d’accroître les importations,
notamment de biens d’équipement. Dynatec a déjà commencé son exportation à partir de
2010/2011, ce qui va améliorer le déficit de la balance des transactions courantes6.
3. La politique commerciale entreprise par Madagascar
Pour améliorer notre commerce extérieur en matière d’importation et d’exportation,
l’Etat malgache a déjà pris différentes mesures.
3.1 Les mesures sur les importations
En Septembre 2003 suivant la loi N° 2003-026, Madagascar a adopté pour deux (02)
ans environ la détaxation des biens d’équipement et des marchandises comme les machines
industrielles et les matières premières7.
Et en tant que membre de la SADC, les droits de douane à Madagascar seront réduits
ou même annulés pour certains produits dès 2008. En générale, ils sont de l’ordre de 0 % pour
les engrais jusqu’à 160% pour les produits alcooliques.
Le Service Général de Sécurisation (SGS)qui gérait le service des douanes malgaches
avait instauré le système de contrôle SYDONNIA ++ depuis 2005. De plus, afin d’accélérer
les paiements et d’assurer la transparence et le contrôle des importations, le système Tradenet
mis en place par Gasynet (une société mixte entre le Gouvernement malgache et la société
SGS) a commencé à devenir opérationnel au cours de la deuxième moitié de l’année 2007.Ce
système adopte les ingrédients qui ont bien fonctionné à Singapour puis plus récemment au
Ghana en faisant communiquer les banques commerciales, le Trésor, la Banque Centrale, les
6 BAID/OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2008, page 416-417
7 CREAM, La détaxation, bilan et critiques, 2004, page 1
Les problèmes des exportations à Madagascar
21
Douanes (via SYDONIA) et les transitaires, de façon à ce que les droits soient payés
électroniquement et les paiements enregistrés instantanément.
Les autorités douanières ont accompagné la modernisation de la gestion du port par
l’adaptation du cadre légal douanier aux standards internationaux recommandés par
l’Organisation Mondiale des Douanes. Ils ont mené une action directe visant à simplifier les
procédures auxquelles les importateurs doivent faire face aux douanes. Un résumé des
mesures adoptées met en évidence l’élimination de procédures redondantes (réduisant ainsi
les formalités de 30 à 18). Un des éléments centraux de cet effort de rationalisation a été le
remplacement en avril 2007 de l’inspection avant embarquement (plus connue sous son
acronyme anglais de PSI, ou pre-shipment inspection) par le BSC (Bordereau de Suivi des
Cargaisons), un système particulier à Madagascar. Le dédouanement lui-même est fait par un
Commissionnaire Agrée en Douane (CAD) agréé choisi par l’importateur qui doit fournir un
nombre réduit de pièces de documentation8.
« La mise en place de ces nouvelles technologies accélérerait les procédures car
actuellement les déclarations ne peuvent être remplies par les transitaires qu’une fois le
manifeste déposé »9Et par la même occasion, on a mis en place le Scanner mobile dans les
deux principaux ports malgaches de Tamatave et de Majunga afin de faciliter les procédures
de dédouanement et accélérer le contrôle.
3.2 Les mesures sur les exportations
Afin de dynamiser les échanges avec l’extérieur, les autorités comptent sur le
développement de l’initiative privée. A cette fin, elles ont réduit unilatéralement certains tarifs
douaniers ; son tarif de NPF (nation la plus favorisée) est passé de 16,2 % en moyenne en
2005, à 12,9 % en 2007. Les autorités ont aussi accéléré les mesures d’intégration du pays au
sein de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) et du COMESA
(Marché commun de l’Afrique australe et orientale), tout en encourageant les IDE dans tous
les secteurs de la production.
En matière de politique fiscale, la Loi de finances 2008 prévoit de simplifier le
système en ramenant le nombre d’impôts de 28 à 14, de réviser le régime d’imposition des
sociétés, et d’intégrer celles opérant en zone franche d’exportation dans le régime juridique
commun. De plus, les autorités se sont engagées à poursuivre la réforme des administrations
8 Banque Mondiale, A la recherche du temps perdu vers une croissance soutenue et équilibrée, 2008, page 46
9 Banque Mondiale, A la recherche du temps perdu vers une croissance soutenue et équilibrée, 2008, page 47
Les problèmes des exportations à Madagascar
22
fiscale et douanière, et à mettre en route TradeNet, le système d’information électronique qui
retrace en temps réel les opérations d’importation et d’exportation, pour réduire la fraude10.
Compte tenu du potentiel minier et pétrolier du pays, les régimes fiscaux des projets
pétroliers et miniers seront mis en conformité avec les normes internationales. Des projets de
Code minier et de LGIM (Loi sur les grands investissements miniers) ont été élaborés, et un
guichet unique pour l’exportation commerciale des pierres précieuses a été installé. A cet
égard, la direction des Mines et de la Géologie statistique minière a été totalement réorganisée
et le pays s’est engagé à adhérer à l’ITIE (Initiative pour la transparence des industries
extractives).
Afin de développer l’intermédiation financière et l’accès au crédit, les autorités ont
pris des mesures appuyées par un programme d’assistance technique du FMI. Il s’agit
d’améliorer les systèmes de paiement, de mettre en place un bureau du crédit dans chaque
établissement bancaire et financier, et de stimuler la concurrence dans le secteur en autorisant
un plus grand nombre de banques à s’installer. Les autorités cherchent aussi à améliorer
l’action des institutions de micro-finances qui rencontrent un grand succès, afin d’appuyer la
croissance des micro-entrepreneurs. A cet effet, elles sont élaboré les textes d’application de
la loi de septembre2005 relative aux activités et au contrôle des institutions de micro-finance
(IMF), elles ont engagé une étude de faisabilité sur la mise en place d’une centrale des risques
pour les IMF, et elles ont initié la création d’une base de données. De plus, en 2006, la
Banque centrale a procédé à la mécanisation du traitement des signes monétaires par
l’installation d’équipements de sécurisation des opérations au niveau de son siège, et d’un
logiciel de contrôle et de suivi des opérations financières. La modernisation du système
d’information de la Banque centrale est en cours, ce qui lui permettra d’améliorer sa gestion
et celle de ses succursales. Le plan de modernisation se poursuivra avec la mise en place d’un
système intégré d’information sur les entreprises, la refonte des textes sur la loi bancaire et la
mise en place d’un marché financier organisé11.
Et afin d’améliorer l’image des produits malgaches, des normes de sécurité ont été
instaurées, en plus des certificats accordés aux produits exportés comme le SPS et le HACCP.
Des certificats de sécurité et d’authenticité sont désormais obligatoires pour des produits
comme les crevettes et les animaux (caméléons, bœufs…).Les ZFI textiles qui sont les
principaux producteurs de textile bénéficient de traitements spéciaux. En fait, ils ne paient pas
de taxes à l’importation de leurs matières premières et leurs produits finis ne sont pas
10
Loi de finances 2008, page 6-7 11
BAID/OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2008, page 419
Les problèmes des exportations à Madagascar
23
assujettis aux procédures habituelles des services de la douane comme les fouilles obligatoires
à la fois à l’import et à l’export.
En résumé, nous constatons que la valeur des exportations de Madagascar n’a jamais
dépassé de celle des importations qu’en 2001. L’exportation des produits à faible valeur
ajoutée et l’importation des biens d’équipements de forte valeur ajoutée sont des facteurs
entraînant le déficit du solde commercial. Le secteur secondaire reste encore faible, d’où la
part de ce secteur dans le PIB est la même. Madagascar a déjà ouvert son commerce extérieur
aux différents pays et aux différents partenaires commerciaux. Et il y avait différentes
mesures prises sur les exportations et les importations afin d’améliorer son commerce
extérieur. Si tels sont les constats sur le commerce extérieur du pays, force est de voir dans la
deuxième partie les différentes contraintes rencontrées sur les exportations et après de voir les
différentes politiques envisageables afin d’améliorer le niveau des exportations.
Les problèmes des exportations à Madagascar
24
DEUXIEME PARTIE : LES GRANDS
DEFIS AUTOUR D’UNE POLITIQUE
D’EXPORTATION
Les problèmes des exportations à Madagascar
24
PARTIE II. LES GRANDS DEFIS AUTOUR D’UNE POLITIQU E
D’EXPORTATION
Après avoir analysé l’état de lieux de l’exportation, il convient à présent de faire sortir les
différentes contraintes sur l’exportation en premier temps et en second temps de définir les
politiques commerciales envisagées pour faire face à ces obstacles.
Chapitre 1 : Les différentes contraintes rencontrées sur l’exportation
Les exportations malgaches ont connu plusieurs obstacles. Dans cette étude, ils sont
catégorisés en trois (3) tels que des problèmes au niveau politique, les problèmes au niveau
économique et technologique et les problèmes d’origine social. Cette catégorisation permet de
mieux soulever ces obstacles pour chaque domaine.
Section 1 : Au niveau politique
L’Etat est parmi les facteurs bloquant le développement de l’exportation. Quels sont
alors les obstacles liés à l’Etat au niveau de l’exportation ?
1. La lourdeur de la procédure administrative douanière
La lourdeur sur les procédures administratives douanières astreigne toute entreprise
désirant s’installer et opérer à Madagascar puisque les entreprises exportatrices sont soumises
à des formalités complexes au cordon douanier. Bien que des progrès notoires aient été notés
pendant la période 2002-2008, la durée totale pour effectuer toutes les formalités de
dédouanement et toutes les procédures douanières, indispensables à une entreprise s’élevait au
moins à cinq jours ouvrables au port de Tamatave et à une demi-journée à l’aéroport de
Tananarive en 2008. Les délais varient en fonction du circuit d’inspection. Cependant, ces
délais ont certainement augmenté au cours des derniers mois de Mai 2010 en raison des pertes
d´efficience au sein de l´administration douanière. En 2009, les marchandises passent jusqu’à
14 jours au port. En outre, la plupart des régimes fiscaux offerts aux exportateurs, y compris
le remboursement rapide de la TVA, ne sont guère efficients car il y a encore des demandes
répétées mais sans résultats12.
12
Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 215
Les problèmes des exportations à Madagascar
25
2. L’instabilité politique
La crise politique a un effet néfaste sur l’exportation. Cette instabilité politique
défavorise les investisseurs étrangers. Ainsi, la crise politique de 2009 a entraîné la
suspension de Madagascar au niveau de l’AGOA.
Entre 2000 et 2008, à l’exception de 2002, le secteur du textile et de l’habillement
s’est considérablement développé et a contribué tant aux exportations qu’à l’emploi grâce au
régime de Zone Franche et à l’accès préférentiel accordé par l’Union Européenne et les Etats
Unis à leurs marchés. Madagascar apparaissait comme un des exportateurs majeurs et en
expansion de l’habillement vers l’Union Européenne et les Etats Unis par rapport aux autres
exportateurs africains d’habillement. En 200813, 108 entreprises de textile et d’habillement
opéraient dans les Zones Franches (EPZ) de Madagascar créant 107 530 emplois, pour la
plupart à Antananarivo et Antsirabe.
En 2009, le secteur du textile a été sérieusement affecté, à la fois, par la récession économique
mondiale et par les troubles politiques dans le pays. Environ 8 095 travailleurs ont été
licenciés vers la fin de 2009, et 28 entreprises ont fermé ou réduit leurs effectifs (parmi
lesquelles on compte Nova Knits fermée, PLG Confection dont la production a été réduite de
70%, de Polo Garments et C-Tex Mada, pillées en janvier 2009)14.
La perte de l’accès préférentiel à l’AGOA en 2010 risque de plonger davantage l’industrie
dans une crise profonde. Environ 40% du total des exportations du secteur textile se dirigent
traditionnellement vers le marché américain, et Madagascar dans le cadre de l’AGOA est le
second plus grand exportateur d’habillement vers les Etats-Unis, après le Lesotho.
L’exportation a connu donc une grande chute parce que l’exportation des produits
textiles a occupé plus de la moitié de l’exportation malgache. Ainsi, il importe de rappeler que
la valeur nominale des exportations des entreprises de la Zone Franche a représenté 45,7 % de
la valeur totale des exportations de biens du pays en 2010, 52,5 % en 2009 et 56,1 % en
200815. Le tableau ci-dessous illustre la diminution de cette exportation vers les Etats-Unis.
13
Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 200 14
Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 200 15
Banque Centrale, Rapport annuel, 2010, page 30
Les problèmes des exportations à Madagascar
26
Tableau 08 : Exportation des produits textiles aux Etats-Unis de 2008 à 2010
Unité : Valeur FOB en Ariary et poids net en kilogramme 2008 2009 2010
Produits Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids
net
Autres
produits 8 751 298 567 575 675 9 415 958 285 453 456 5 290 468 357 279 162
Chandails,
Pulls 35 131 590 997 1 524 515 35 199 761 060 1 055 653 6 479 255 837 285 422
Prêt-à-porter
féminin 328 669 500 092 7 862 608 164 151 233 529 6 149 381 16 337 398 339 819 231
Prêt-à-porter
masculin 84 691 183 725 5 835 432 99 258 245 250 5 449 105 27 753 246 233 1 668 798
T-shirts
28 190 049 101 1 756 180 28 551 233 661 1 566 138 6 307 762 903 356 339
TOTAUX 485 433 622 482 17 554 470 336 576 431 785 14 673 733 62 168 131 669 3 408 952
Source : DG INSTAT / DES / SSES / COMEXT / Mai 2011
En se référant sur le tableau ci-dessus, nous pouvons tirer que la valeur des
exportations des produits textiles aux Etats-Unis a fortement baissé.
Si en 2008, cette valeur était 485 433 622 482 Ariary alors qu’en 2009 elle a diminué de336
576 431 785Ariary, soit une baisse de 30,66% et une baisse de 62 168 131 669 Ariary en
2010, soit 87,19% par rapport à l’année 2008. Cela est dû par la suspension du marché au
niveau de l’AGOA.
La répercussion de cette suspension n’est pas seulement sur l’exportation des produits textiles
vers les Etats-Unis mais aussi sur les exportations de ces produits dans sa globalité. Plusieurs
entreprises franches ont fermé leurs portes. Ainsi, sans accès préférentiel vers le marché
américain, la plupart des entreprises travaillant à Madagascar perdront un important facteur de
leur compétitivité (estimée à environ 25% du prix) dans ce marché. Même si certains
exportateurs se montreront capables de dévier leur production vers l’Union Européenne ou un
marché régional, l’impact négatif général sur la filière risque de mener à des fermetures et
licenciements supplémentaires pendant l’année 2010. Donc, la diminution de l’exportation
n’est pas seulement au niveau du marché de l’AGOA mais dans tous les pays importateurs des
produits textiles. A travers le tableau ci-dessous, nous voyons cette diminution
Les problèmes des exportations à Madagascar
27
Tableau 09: Exportation des produits textiles par Madagascar de 2008 à 2010
Unités : Valeur FOB en Ariary, Poids net en Kilogramme
Année 2008 2009 2010
PRODUITS Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Total Fibres
de sisal 17 100 696 544 4 129 461 1 289 646 147 1 281 952 7 437 448 292 6 580 515
Total Tissus de
coton 36 160 185 447 2 394 206 33 416 578 864 1 586 144 20 116 181 877 898 928
Total Tee -shirts,
maillots, slips
48 918 928 793 2 818 652 43 756 711 007 2 538 326 19 756 488 201 1 211 748
Total Chemises,
chemisettes 152 444 865 789 2 095 765 64 461 426 918 1 845 503 63 073 723 954 1 533 056
Total Autres
matières textiles et ouvrages
en ces matières
1 300 400 856 676 23 558 870 780 725 005821 19 535 495 530 919 945 545 9 799 100
Totaux 1 489 005 907 912 34 996 954 923 649368 757 26 787 420 641 303 787 869 20 023 347
Source : DG INSTAT / DES / SSES / COMEXT / Mai 2011
Si en 2008 le poids net de l’exportation des produits textiles a atteint 34 996 954
kilogrammes, cela a diminué de 26 787 420 kilogrammes en 2009 et de 20 023 347
kilogrammes en 2010.
Ainsi, avec la suspension des tarifs préférentiels de l’AGOA pour les exportations malgaches
vers les Etats-Unis, le secteur de la confection mais aussi de la pêche et l’agrobusiness sont
touchés. D’où l’incertitude liée à la crise politique ralentit les décisions d’investissement des
opérateurs parce que cela limite leurs gains de compétitivité et leur capacité à exporter sur les
marchés internationaux. En outre, les incertitudes liées au risque de sanctions de la part de la
communauté internationale ou les communautés régionales comme la SADC et la COMESA
présentent beaucoup d’inconvénients pour quelques opérateurs et entreprises malgaches qui
avaient réussi à acquérir des parts de marché, ainsi que pour ceux qui cherchent à diversifier
leurs destinations en réaction à la crise dans les pays industrialisés.
3. L’effet de la libéralisation des échanges
La libéralisation des échanges est une arme à double tranchant pour les pays qui sont
encore à faible compétitivité au niveau des échanges internationaux.
D’une part, en regardant les différents points positifs, la libéralisation des échanges
pourra :
Les problèmes des exportations à Madagascar
28
• être une source de débouchés pour le pays en stimulant les exportations, par la
suite augmentant les ressources en devises et enfin améliorant le solde de la
balance commerciale;
• faciliter l’accès aux intrants des entreprises à moindre coûts auprès des pays
membres. Cela va augmenter le niveau de productivité de ces entreprises et
permet à nos produits d’être plus compétitifs sur le marché mondial ;
• faciliter aussi l’accès à des mains d’œuvre étrangères, ces dernières vont
engendrer une augmentation du niveau de productivité et permettent aux
entreprises d’avoir plus d’efficience pour mieux affronter la concurrence.
Et d’autre part, la libéralisation des échanges présente plusieurs points négatifs.
• Elle peut nuire les entreprises locales. Ainsi, Madagascar n’est pas encore prêt
pour s’introduire dans la libéralisation des échanges. Pour cela, plusieurs
entreprises locales ont connu des difficultés face aux concurrents étrangers.
Prenons par exemple le cas de la société « Savonnerie tropicale », cette
industrie a traversé un grand problème parce qu’elle a perdu un gros part de
marché face aux produits savonniers mauriciens « Citron plus » et les savons
« Citron frais ». Comme faisant partie du membre du COMESA, ces produits
sont exemptés de droit de douane et c’est logique que les prix de ces produits
importés sont moins chers par rapport aux produits locaux qui ne sont pas
encore compétitifs.
• L’intégration régionale conduit aussi à une baisse des recettes douanières à
cause de l’union douanière qui stipule que le droit de douane imposé aux biens
venant de l’extérieur est égal à 0.
• Il existe une domination économique et politique de l’Afrique du Sud parce
que ce dernier pourra bien profiter cette libéralisation des échanges. Plusieurs
entreprises non compétitives vont disparaître sur le marché et cela pourra
provoquer une perte de souveraineté du pays
• Les entreprises des pays membres vont pratiquer des prix moins chers qu’à
Madagascar. Les agents économiques vont alors préférer acheter ces produits,
d’où l’augmentation des importations qui pourra stimuler la détérioration du
solde de la balance commerciale.
Donc, le marché au niveau régional n’est pas encore profitable pour le pays parce que
les impacts négatifs sont beaucoup plus importants que les impacts positifs.
Les problèmes des exportations à Madagascar
29
Section 2 : Au niveau économique
1. Le manque de connectivité des entreprises exportatrices malgaches
Vue son insularité, Madagascar a connu une difficulté sur les marchés internationaux.
Le problème est ici centré sur le manque d’infrastructures entraînant des coûts élevés. En
outre, il n’existe que deux aéroports proposant des destinations internationales régulières
c’est-à-dire les lignes aériennes sont réduites et pratiquent des tarifs élevés. De plus, quant
aux ports, ils semblent être loin d’être performants. Prenons par exemple depuis 2007, les
bateaux de gros tonnage ne peuvent plus faire escale à Tamatave en raison de l’ensablement
du port. Les transbordements sont effectués à l’île Maurice, ce qui accroît les temps de
transport, et augmente considérablement le coût d’affrètement des marchandises, qui se trouve
à présent à destination de Paris ou de New York. Ceci est deux fois plus élevé depuis
Madagascar que depuis un pays comme la Chine par exemple16.
Ce manque de connectivité est aggravé par le coût élevé des transports à l’intérieur du
pays. De nombreuses régions restent enclavées et ne disposent pas d’un accès facile à un port
ou à un aéroport. Même lorsque les routes existent, les mouvements de services et de
marchandises ne sont guère aisés entre les principaux centres de production et les ports. A
titre d’exemple, les entreprises localisées à Tananarive et Antsirabe doivent utiliser le corridor
de Tananarive jusqu’au port de Tamatave pour exporter leurs produits. Or, les coûts de
transport entre l’entreprise vers le port peuvent dépasser 10 % de la valeur totale des
exportations, en prenant en compte les tarifs pratiqués par les transporteurs routiers, les
dépenses non-officielles sur la route, sans parler des retards imprévisibles liés aux bureaux
des douanes et aux divers contrôles.
Selon le Syndicat des Industries de Madagascar «le coût de transport d’un conteneur entre
l’usine et le port est au moins équivalent au coût de transport de ce même conteneur entre
Tamatave et Marseille »17.
Ainsi, le coût du transport terrestre est excessif car plus de 3 /4 du commerce de marchandises
qui transite par le corridor Tananarive-Tamatave utilise des camions. Or, les marges des
transporteurs s’avèrent excessives environ 70 % en raison des comportements d’entente et de
collusion entre les principales compagnies.
De plus, le monopole sur le marché du transit à Madagascar est fait par deux grandes
compagnies seulement. Ces dernières détiennent 50 % du marché total. En effet, il n’y a pas
16
Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 214 17
Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 214
Les problèmes des exportations à Madagascar
30
de transparence des tarifs c’est-à-dire le frais de transit dépasse les pratiques en vigueur au
niveau international. A titre d’illustration, le coût du dédouanement d’un conteneur peut
atteindre entre 1,8 à 5% de la valeur totale de son contenu. Mais cela varie selon le type de
marchandises et la destination.
2. La forte dépréciation de l’Ariary
Malgré une forte dépréciation de la monnaie malgache et la libéralisation des prix, les
réactions de l’économie apparaissent limitées ou même nulles. La modification des prix
relatifs induite par le flottement du franc malgache en 1994 n’a pas amélioré la compétitivité
des produits nationaux sur les marchés étrangers et n’a aucun effet important sur la
substitution des produits importés par des produits locaux. Si l’ajustement du taux de change
doit largement permettre des gains de compétitivité en théorie ; la véritable relance de
l’économie semble loin d’être acquise. L’ajustement continu de la balance commerciale par le
change constitue en effet un moyen d’éviter les difficultés de disponibilité des devises pour
financer les importations. Mais la levée de cette contrainte n’a pas non plus engendré de
résultats sensibles à court terme.
Selon Marshall Lerner ROBINSON18, une dépréciation améliore le solde de la balance
commerciale lorsque l’effet de compétitivité domine l’effet revenu. Dans ce modèle, la
dépréciation a deux (2) effets contradictoires :
• Il y a d’un côté l’effet de substitution ou effet de compétitivité
Le remplacement de l’importation par la production domestique suppose que le pays
est capable technologiquement de suppléer aux importations. Cela signifie que les
importations sont incompressibles.
• D’un autre côté, il y a l’effet revenu ou effet de richesse
On l’identifie à un effet de détérioration du terme de l’échange.
Or, Madagascar, en tant que pays exportateur des matières premières (café, cacao,..),
ne bénéficie pas à court terme de l’effet de substitution puisque souvent, les importations en
biens d’équipements sont incompressibles et les plantes de café, du cacao,… mettent quelques
années pour avoir de la production. Donc, la détérioration du terme de l’échange domine à
court terme. On dit que les exportations et les importations sont inélastiques.
Bref, la condition de Marshall Lerner Robinson n’est pas satisfaite à court terme à
Madagascar. D’où la dépréciation n’améliore pas le solde de la balance commerciale. Les
18
M. R. RAVELOMANANA, Cours de Politique économique, 2011
Les problèmes des exportations à Madagascar
31
deux tableaux sur le solde de la balance commerciale de 2005 à 2010 dans le tableau 07ci-
dessus et le tableau 10ci-dessous sur les taux de change de cette même période illustrent cette
thèse.
Tableau 10: Evolution du taux de change de 2005 à 2010
(La valeur d’1 Ariary exprimée en monnaie étrangère)
2005 2006 2007 2008 2009 2010 Euro EUR 2 488,24 2 686,76 2 563,22 2 504,11 2 721,62 2 775,61 Dollar des Etats Unis (U S A)
USD 2 003,02 2 142,30 1 873,88 1 708,37 1 956,06 2 090,46
Livre Sterling (Royaume Uni)
GBP 3 639,40 3 943,71 3 747,56 3 156,79 3 062,40 3 227,44
Yen Japonais (Japon)
JPY 18,18 18,42 15,92 16,61 20,93 23,86
Droit de Tirages Spéciaux (F M I)
XDR 2 956,71 3 150,75 2 866,07 2 698,13 3 014,81 3 187,05
Source : www.mfb.gov.mg
Durant les années 2005 jusqu’à 2010, la monnaie nationale Ariary a connu une forte
dépréciation parce qu’en 2005, 1 Euro vaut 2 488,24Ariary tandis qu’en 2009, 1 Euro vaut
2 721,62Ariary. Selon la condition de Marshall Lerner Robinson, une dépréciation améliore le
solde la balance commerciale lorsque l’effet compétitivité domine l’effet revenu. Pourtant,
cette condition n’est pas vérifiée parce que le solde de la balance commerciale se détériore
encore. En 2005, il était de-400,1millions de DTS et en 2010, il se détériore encore, soit un
déficit commercial de 1 082,0 1millions de DTS.
3. L’effet de la crise mondiale
L’impact de la crise mondiale de 2008 sur les prix des aliments a rappelé la fragilité de
l’approvisionnement alimentaire mondial après une longue période de récoltes abondantes et
de surplus des stocks sur les marchés de produits vivriers internationaux.
Si chaque économie tournée vers l’extérieur a subi le choc de cette crise, les pays d’Afrique
sub-sahariennes ont souffert de la baisse de la demande d’exportations de la part des
consommateurs des pays industrialisés et de la chute du prix des matières premières en raison
de leur faible niveau de connexion financière. Les exportations ont aussi chuté de 12 % entre
2008 et 2009, avec une baisse plus prononcée pour les produits tels que les crevettes (19 %),
le chrome (40 %), la vanille (89 %)19. Les exportations de textile n’ont fléchi que de 7 % ce
qui est expliqué par l’anticipation de la suspension de l’AGOA par la majorité des entreprises
19
Voir Tableau 01
Les problèmes des exportations à Madagascar
32
et ont accéléré leurs ventes vers les USA. Ces pertes ont été compensées en partie par le bon
comportement relatif des exportations de girofle (bruts et sous forme d’essence), de sucre, des
pierres fines industrielles et d’ilménite, cette dernière associées au démarrage des activités de
la société minière QMM/Rio Tinto dans le Sud-est du pays20.
Section 3 : Au niveau social
L’agriculture malgache souffre d’une autre faiblesse structurelle : l’absence de
traditions agraires pérennes, et la propension des agriculteurs locaux à pratiquer la
monoculture. Cet état de fait résulte surtout de l’absence de sécurité foncière et donc de
garanties pouvant être présentées aux banques pour des crédits d’investissement ou de
campagne, du manque de moyens humain, matériel et financier, et de la faiblesse de la
recherche et développement ainsi que de la vulgarisation de nouvelles techniques agraires. Le
secteur se caractérise aussi par la vente et l’exportation de produits non transformés à faible
valeur ajoutée. Les problèmes des paysans dans le secteur agricole restent donc des obstacles
pour l’exportation.
Plusieurs problèmes sont liés pour entraîner l’absence des normes des qualités des
produits. Il y a l’utilisation des méthodes traditionnelles, la pratique du taux d’emprunt élevé
par les institutions de crédit et le problème foncier.
1. Utilisation des méthodes traditionnelles
Les paysans utilisent encore des méthodes traditionnelles (utilisation des engrais
« tain’omby », des charrues, de l’angady, le pratique de la culture sur brûlis) qui ne
correspondent pas à l’évolution de la technologie et il en est de même pour les industries qui
sont encore caractérisées par des manufactures c’est-à-dire qu’elles utilisent des matériaux
rudimentaires. D’où les rendements obtenus ne sont pas de bonne qualité et ne correspondent
pas aux normes exigées par les pays importateurs. D’où la non compétitivité de nos produits
sur le commerce international. On parle donc d’inefficience.
2. Le manque d’accès au financement
Le faible accès au crédit rural constitue un des blocages à l’amélioration de la
productivité agricole (aménagement des parcelles, achats d’engrais, de pesticides,
d’insecticides ou pour le renouvellement des matériels). Il oblige donc les petits producteurs à
se cantonner à la culture d’autosubsistance, réduit les possibilités de diversification des
cultures sur des petits périmètres. Ainsi, les banques ou les micro-finances ont pratiqué un
20
Voir Tableau 01
Les problèmes des exportations à Madagascar
33
taux de crédit élevé et exigent des garanties afin de réduire les risques. Néanmoins, cela
défavorise les paysans ou même les entreprises qui veulent faire l’emprunt.
Pourtant, même si les paysans ou les entreprises risquent encore de faire l’emprunt et
déposent leur dossier au niveau de ces institutions, ces dernières refusent le dossier si on ne
connait pas les personnels ou si on ne donne pas de l’argent à eux. Il s’agit donc là d’une
corruption.
A travers le tableau ci-dessous, nous pouvons voir le taux d’emprunt pratiqués par les
différentes banques telles que la BOA, la BNI de Madagascar et la BFV-SG.
Tableau 11: Le taux d’emprunt pratiqué par les banques
BANQUE BOA BNI BFV-SG Taux d’emprunt 18 à 21% 16 à 19% 20,7%
Les taux ci-dessus sont des taux annuels et ils varient selon le montant du crédit, selon
la durée de l’emprunt et la solvabilité des entreprises. Mais il est bien de noter que les taux
pratiqués au sein des micro-finances (Accès Banque, SIPEM, CECAM, …) sont encore deux
fois plus élevés que ceux des taux pratiqués par ces banques.
3. Le problème foncier
La problématique de l’accès au terrain joue un rôle déterminant dans le développement
des secteurs prioritaires comme l’agriculture.
Ainsi à Madagascar, le secteur agricole souffre d’une contrainte majeure : l’opacité et
la fragilité dans lesquelles s’opèrent les transactions foncières, tant en termes de production
agricole marchande que de production agro-industrielle. En effet, seulement 10% de la
population concernée peut se prévaloir de titres ou de certificats de propriété, ce qui pénalise
fortement les transactions commerciales et contractuelles, et empêche l’émergence d’un
véritable marché foncier concurrentiel répondant aux besoins des paysans usufruitiers et des
grands investisseurs agro-industriels. De plus, le système malgache de gestion du foncier a été
marqué historiquement par une longue période de stagnation et d’inefficacité. De la période
coloniale jusqu’à l’indépendance, et de l’indépendance à l’année 2005, on n’a observé aucun
changement important introduit dans le système malgache de gestion de la propriété foncière.
Les propriétaires fonciers faisaient face à un ancien système Torrens qui se révèle compliqué,
dépassé et inefficace. Pour obtenir un titre foncier, un propriétaire avait besoin de passer par,
au moins, 24 étapes et attendait, en moyenne, plus de six ans. Le système s’opérait surtout
manuellement et les informations n’étaient pas actualisées régulièrement, ce qui contribuait au
Les problèmes des exportations à Madagascar
34
manque de suivi et à des pertes régulières de dossiers. En outre, le propriétaire devait payer en
moyenne 500 US$ pour régulariser son titre foncier, ce qui était inaccessible pour la plupart
des ménages vu le niveau de pauvreté dans le pays. Au cours du siècle passé, le système
d’administration foncière n’avait réussi à délivrer qu’environ 350 000 titres fonciers, soit à
peu près 7 % du nombre total de parcelles de terrain à Madagascar21.
Le décalage entre le système d’administration foncière et les besoins de l’économie a
produit de nombreuses conséquences défavorables. Premièrement, la majorité des
propriétaires fonciers ont été exclus de l’accès aux services de l’administration foncière, ce
qui explique la marginalisation du système au cours du temps. L’expérience internationale a
montré que l’absence de sécurité foncière a une influence négative sur les décisions
d’investissements et de production des entreprises et des ménages. L’accès limité aux services
de l’administration foncière, ainsi que l’inefficience et l’opacité de ses opérations, a
également pour conséquence de favoriser la corruption endémique. Deuxièmement, les coûts
de transaction des activités économiques ont été considérablement augmentés ; cette hausse a
généré l’émergence de comportements alternatifs comme les tentatives des propriétaires
fonciers d’utiliser des “petits documents” extralégaux pour protéger leurs droits et mener des
transactions. Ces “petits documents” se présentent comme des documents délivrés par
diverses agences gouvernementales destinés à assurer une protection minimum aux droits
fonciers et à pouvoir exécuter des transactions, bien que ces “petits documents” n’offrent que
peu de sécurité légale. Troisièmement, les gouvernements à différents niveaux, ne disposent
pas des informations foncières exactes et nécessaires pour mener la planification de l’espace
et développer une fiscalité foncière. Aujourd’hui, il est impossible de procéder à un inventaire
virtuel, même grossier, de la structure passée ou actuelle de la propriété foncière à
Madagascar, car les informations demeurent insuffisantes et manquent de fiabilité, y compris
en ce qui concerne la propriété de l’Etat. Et enfin, les litiges fonciers ont augmenté et les
tribunaux ont une surcharge de travail importante à cause des procès liés à la propriété
foncière et à l’utilisation de la terre.
Ces problèmes fonciers posent un grand obstacle pour les paysans parce qu’ils ne sont
pas en sécurité et ils ne peuvent pas produire comme il leur faut.
21
BAID/OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2008, page 420
Les problèmes des exportations à Madagascar
35
4. Le coût élevé de contrôle des normes
Nombreux sont les organismes qui s’occupent de l’établissement des normes au
niveau mondial. Nous pouvons citer entre autres, l’AFNOR (Agence Française de
Normalisation) en France, le CEN (Comité Européen de Normalisation) en Europe ou encore
l’ISO (International Standard Organisation), l’EUREPGAP en Allemagne et enfin le CODEX.
Ces systèmes de contrôle qualité employés dans l’industrie alimentaire, normes collectives
privées, ne sont pas obligatoires −ils n’ont pas force de loi− mais dans la pratique, les
importateurs, ne s’approvisionnent qu’auprès des exportateurs qui remplissent le cahier des
charges et possèdent un certificat de conformité avec les prescriptions de ces codes dans le
souci de minimiser les risques. Du coté des exportateurs, ces normes privées sont des
conditions nécessaires pour accéder à des marchés de haute qualité comme les supermarchés
nord européens, qui exigent la norme GlobalGAP. Or, ces marchés à haut rendement peuvent
être cruciaux pour des pays dont les coûts de production et de transport sont élevés.
Ainsi, le tissu industriel et agricole est surtout constitué de petites entreprises à Madagascar.
Ces dernières ne disposent pas des moyens pour développer et assurer de manière autonome
les contrôles de qualité et d’hygiène puisqu’ils sont extrêmement coûteux.
A titre d’exemple, les coûts de mise en conformité de la filière de production de raisins en
Inde avec les exigences européennes ont été estimés de l’ordre de 1,5 millions $ par an. Au
Laos, le coût d’un programme sur cinq ans de développement des capacités SPS (Standards
Phytosanitaires et Sanitaires), réparti entre les secteurs public et privé, atteint près de 10
millions $. Ce problème se trouve encore exacerbé à Madagascar car il y a peu d’organisation
au niveau des producteurs. Par ailleurs, l’absence de stratégies sanitaire et phytosanitaire
coordonnées et bien définies pénalise pour tout un secteur d’exportation, car une seule
entreprise défaillante peut nuire à la réputation de tous les autres opérateurs de ce secteur.
Prenons par exemple le problème survenu au produit vanille ou le litchi qui influe sur la
réputation des autres opérateurs.
Le respect des normes et des standards22 requis par les marchés internationaux s’impose pour
convaincre les acheteurs et les consommateurs de ces marchés. A titre d’illustration, le secteur
crevettier avait été pénalisé par l’Union Européenne en 2006 puisque ce secteur ne correspond
aux normes exigées. Or, ce secteur représente 50% des exportations halieutiques et générant
22
Voir Annexe II
Les problèmes des exportations à Madagascar
36
80% des recettes d'exportation, la crevette est qualifiée comme étant l'or rose du pays. Ce
tableau illustre l’effet de cette pénalisation :
Tableau 12: Total des exportations de crevettes en poids nets (en kilogramme)
Année 2006 2007 2008 2009 2010
Crevettes 12 948 654 11 948 110 10 056 367 8 461 891 6 508 929
Source : DGINSTAT/DES/SSES/COMEXT/Mai 2011
A travers ce tableau, nous remarquons que l’exportation des crevettes a été réduite de moitié
car en 2006, elle était 12 948 654 kilogrammes et en 2010, elle a chuté de 6 508 929
kilogrammes, soit donc une diminution de 49.73%.
Sur le plan politique, la lourdeur administrative à travers des longues procédures à suivre
et l’instabilité politique entraînent la réticence des investisseurs privés dans ce pays. Et il y
aussi l’effet de la politique économique prise par l’Etat qui est la libéralisation des échanges.
Plusieurs entreprises locales ont connu des difficultés face aux concurrents étrangers. En
outre, au niveau économique et technologique, le manque de connectivité des entreprises
exportatrices, la forte dépréciation de la monnaie nationale et l’effet de la crise mondiale sont
parmi les facteurs bloquant la compétitivité de notre commerce extérieur. Et enfin, l’absence
des normes de qualités des produits, aggravé par l’utilisation des méthodes traditionnelles, le
manque d’accès au financement, le problème foncier et le coût élevé des contrôles des
normes, rend nos produits non compétitifs au niveau du marché mondial. Face à ces
différents obstacles, plusieurs solutions peuvent être adoptées, ce qui nous amène au chapitre
suivant.
Les problèmes des exportations à Madagascar
37
Chapitre 2 : Les politiques envisagées
Plusieurs solutions pourraient être envisagées pour résoudre ces problèmes sur
l’exportation. Dans la tradition libérale, de nombreux auteurs se sont exprimés sur le sous-
développement. Selon W.W. Rostow, chaque nation suit une trajectoire économique similaire
et tout pays peut arriver au stade ultime du «développement», s'il crée et maintient des
conditions favorables à la croissance. Le sous-développement ne serait donc qu'un retard.
Selon cet auteur23, le développement est un processus linéaire en cinq étapes. La première est
celle de la société traditionnelle : les actuels pays les moins avancés (PMA) en seraient encore
à ce stade. Au cours de la deuxième étape, les conditions préalables au décollage sont réunies
(émergence d'une classe d'entrepreneurs, d'un Etat dont les interventions favorisent le
développement, modernisation de l'activité agricole ...). Puis, il y a la phase du take-off (ou
décollage), au cours de laquelle le taux d'investissement s'accroit et la croissance s'accentue.
Dès lors, la société finit par renverser les obstacles et les barrages qui s'opposaient à sa
croissance régulière. Plusieurs pays nouvellement industrialisés connaissent ce processus qui
les conduira à la quatrième étape, le stade de la maturité, à laquelle sont parvenus les
nouveaux pays industrialisés (NPI) d'Asie. L'ultime étape correspond à la société de
consommation de masse.
Donc, Madagascar devrait d’abord développer le secteur agricole.
Section 1 : Une politique basée sur le développement du secteur agricole
Le secteur agricole est le moteur du développement de l’industrie. Donc, il faut que
l’Etat donne des subventions pour ce secteur de manière temporaire mais non pas permanent
afin d’avoir un rendement élevé et d’atteindre les normes exigées sur le marché extérieur.
1. Les politiques prises par l’Etat
La politique tarifaire pénalisait les investisseurs privés, les coûts logistiques entre
l’usine et le port restaient élevés et les manques d’information et de coordination réduisaient
les incitations des exportateurs à développer de nouveaux produits et à rechercher de
nouveaux marchés. De plus, il y a la lourdeur administrative. Tous ces obstacles se traduisent
par des coûts supplémentaires pour les opérateurs commerciaux à Madagascar.
23
E. DUBOS-PAILLARD, L’industrie dans les pays du Tiers-Monde, Edition PUF, 1998, page 11
Les problèmes des exportations à Madagascar
38
1.1 Subvention des coopérations des paysans
L’Etat devra inciter les paysans ou même les entreprises à se coopérer et
subventionner cette coopération (comme le FIMPAMA : FIkambanan’ny MPAmboly
Malagasy). Cette stratégie consiste à inciter les paysans à abandonner les méthodes archaïques
et les convaincre à utiliser les méthodes modernes qui correspondent à l’évolution de la
technologie. Ainsi, selon la théorie de l’offre prônée par Arthur LAFFER [1940], Bruce
BARLETT [1951] et George GILDER, il convient d’aider les entreprises à produire des biens
et services en subventionnant certains secteurs économiques, de les inciter à conquérir des
nouveaux marchés et de diminuer l’impôt qui pèse sur les entreprises (impôts sur les sociétés,
taxes professionnelles,..) et les revenus des travailleurs (cotisations sociales)24.
1.2 Développement des infrastructures
Le développement des infrastructures comme les routes, les ports et les aéroports,
pour pouvoir écouler les produits et afin d’avoir des coûts minima de transports, reste encore
faible. Ainsi, tout au long des décennies, la nécessité de désenclaver des zones inaccessibles a
toujours figuré parmi les priorités des pouvoirs publics. Mais, la situation des finances
publiques n'a pas permis de mobiliser les ressources nécessaires pour réhabiliter les routes qui
sont gravement dégradées, de préserver les infrastructures plus récentes et encore d’étendre le
réseau routier. Le pays est resté largement tributaire des financements extérieurs ou encore
des prêts ou subventions, qui sont des fruits de la coopération bilatérale comme le FED. Le
projet le plus important dans ce secteur, financé à hauteur de 67 millions d'Euros par le FED,
se focalise actuellement sur la réhabilitation du réseau structurant des routes nationales
primaires supportant plus de 60% du trafic routier national.
1.3 Un Etat régulateur
Comme Madagascar est un pays libéral et caractérisé par une économie de marché, le
rôle de l’Etat s’avère se limiter à l’Etat gendarme, mais en cas de dysfonctionnement, il
pourra intervenir en tant que régulateur. Donc, il devra résoudre les différents problèmes
relatifs à l’économie. Ainsi, la promotion des exportations ne peut réussir indépendamment de
l’amélioration du climat des affaires et de la compétitivité des entreprises.
Le tableau ci-dessus montre les différentes reformes et les objectifs à atteindre permettant de
favoriser les échanges commerciaux.
24
RAKOTO David, Cours des Théories économiques, 2011
Les problèmes des exportations à Madagascar
39
Tableau 13: Extrait du tableau synthétique des réformes
Objectifs/Instruments Recommandations/Actions/Réformes Exemples
Axe 2 : Favorise les échanges commerciaux
Adopter une politique
tarifaire favorisant
l’investissement
8. Plafonner les tarifs sur les biens de
capitaux à5%
9. Faciliter les mécanismes de
remboursements de la TVA
Ile Maurice, Chili
Abaisser les coûts
logistiques
10. Consolider les réformes de
l’administration douanière
11. Encourager la transparence sur le
marché des transitaires
12. Renforcer la concurrence intra et
intersectorielle sur le transport
domestique
Argentine, Mexique
Mettre en place une
promotion coordonnée des
exportations
13. Etablir une agence de promotion
des exportations
14. Chercher à identifier et cibler les
nouveaux marchés et produits
potentiels
15. Appuyer la mise en place d’une
stratégie cohérente de SPS
Ile Maurice, Chili
Source : Banque Mondiale, A la Recherche du temps perdu vers une croissance soutenue et équilibrée, 2008, annexes page xvi A travers le tableau ci-dessus, trois objectifs sont fixés afin de favoriser les échanges
commerciaux tels que l’adoption d’une politique tarifaire favorisant l’investissement,
Les problèmes des exportations à Madagascar
40
l’abaissement des coûts logistiques et la mise en place d’une promotion coordonnée des
exportations. Les actions à faire sont mentionnées dans la deuxième colonne du tableau. Il est
bien de noter que ces actions ont déjà connu des succès dans les pays mentionnés dans la
troisième colonne.
« La répartition des coûts de production des entreprises avait mis en évidence que les frais
de transports comptaient pour 5 à 10 % des coûts de production selon le secteur »25. Cela a
une large influence sur leur compétitivité internationale. De plus, il convient d’ajouter les frais
et les délais associés aux procédures administratives que les entreprises doivent effectuer au
cordon douanier. En outre, la connectivité des entreprises malgaches aux marchés
internationaux dépend des infrastructures portuaires et aéroportuaires disponibles dont la
modernisation doit donc devenir prioritaire. Sur ce plan, plusieurs actions sont proposées pour
faire face à ces problèmes. Ces efforts viseraient à la réduction des coûts liés aux procédures
douanières, aux activités de transitaires, et au transport domestique.
1.3.1 Réduction des coûts liés aux procédures douanières
Les progrès au niveau de l’administration douanière ont entraîné des progrès conséquents
entre 2005 et 2008. A titre d’exemple, le raccourcissement des délais et la diminution des
décisions imprévisibles de l’administration douanière par la mise en place du système de
gestion Gasynet et des systèmes informatiques SYDONIA. Il semble que ces progrès se soient
ralentis au cours des derniers mois de l’année 2010 en raison de conflits au sein de
l’administration douanière. Néanmoins, la mise en œuvre de ces efforts doit s’étendre aux
autres ports de Madagascar (comme Ehoala, Majunga, Tuléar, Diego-Suarez et Nosy-Be)
mais non seulement au niveau du port de Tamatave, même si ce port concentre à lui seul plus
de 3/4 du commerce international. L’opérationnalisation de régimes douaniers doit être
accélérée afin de permettre aux entreprises exportatrices d’importer leur matériel et leurs
intrants exonérés de droits de douane et de manière à ne pas pénaliser les entreprises
exportatrices non bénéficiaires du régime d’Entreprise Franche.
1.3.2 Réduction des coûts liés aux activités de transitaires
Etant donné la concentration des acteurs et le manque de transparence sur le marché du
transit, l’augmentation de la concurrence est recommandée. Aujourd’hui, il est extrêmement
difficile pour un opérateur de faire un choix par manque d’information fiable. La mise à
disposition de cette information constitue pourtant une action simple, peu coûteuse et efficace
comme le montre l’expérience des pays comme la Tunisie ou le Ghana. A titre d’illustration,
25
Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 218
Les problèmes des exportations à Madagascar
41
on peut citer l’Agence de Promotion suggérée sur l’Internet et auprès des associations
d’exportateurs comme l’EDBM, la Chambre de Commerce, le Cap’Export, qui est un
programme de la Chambre de Commerce internationale France-Madagascar, et le
programme PepExport, soutenu par la SFI et l’AFD pour les entreprises à l’export dans le
secteur textile et de l’artisanat. L’arrivée de nouveaux transitaires pourrait être encouragée par
l’adhésion de Madagascar à la FIATA (Fédération Internationale des Associations de
Transitaires et Assimilées) qui pourrait accroître la visibilité du marché malgache.
1.3.3 Réduction des coûts liés au transport domestique
Le manque de concurrence entre les grandes compagnies de transporteurs conduit non
seulement à des tarifs élevés mais aussi retarde le renouvellement des parcs. Cela réduit la
qualité des services pour les exportateurs. Il est donc suggéré d’accroître la concurrence sur ce
marché par trois actions simultanées.
D’abord, la concurrence peut augmenter en faisant un suivi des prix pratiqués par les
transporteurs et l’évolution de leurs marges. Ce rôle pourrait être joué par une Agence de
promotion ou Agence de régulation du transport. Ensuite, la concurrence doit être favorisée
par le développement de modes alternatifs de transports. A titre d’illustration, la réhabilitation
et la reprise de l’exploitation de la ligne ferroviaire Antsirabe-Antananarivo-Tamatave offre
cette opportunité car le chemin de fer permet une réduction des coûts de transports de l’ordre
de 20 à 40 % bien que le temps de parcours s’en trouve rallongé de 8 à 15 heures.
L’utilisation du chemin de fer reste peu répandu reste sous-optimal pour le transport de
marchandises non périssables comme les hydrocarbures, le ciment, ou le riz car seule la
moitié qui est utilisée. Enfin, les goulots d’étranglement sur le corridor se trouvent concentrés
à l’entrée et à la sortie d’Antananarivo et de Tamatave. On pourrait donc envisager
d’accélérer l’aménagement de la zone d’attente à l’entrée de la ville de Tamatave, et de la
doter d’un système électronique d’entrée et sortie pour réduire les temps d’attente.
Parallèlement, la mise en place d’une plateforme multimodale en périphérie d’Antanarivo
permettrait de débloquer le port de Tamatave en évacuant rapidement les conteneurs sous
douane, et de résoudre certains problèmes de congestion de trafic au sein de la capitale. Enfin,
les temps de parcours seraient réduits si une bonne partie des trop nombreux barrages routiers
à l’entrée des localités était supprimée.
Toutes ces actions visent donc à réduire les délais de dédouanement et poursuivre la
rationalisation des procédures douanières, à encourager la transparence au niveau des
Les problèmes des exportations à Madagascar
42
opérations de transit et enfin à réduire les coûts de transport domestiques des marchandises,
notamment sur le corridor Antananarivo-Tamatave.
1.3.4 La minimisation des risques de change
Le manque de visibilité et l’incapacité à se protéger contre les risques de change dans
le court et moyen terme crée un facteur d’incertitude pour les exportateurs. Cela ne fait que
les décourager. Il est donc recommandé d’envisager la création d’instruments financiers qui
permettront aux exportateurs de se couvrir contre les risques de change, comme le marché de
change à terme, le swap de devises, les swaps export, les assurances de change ou les options
de devises. Pourtant, au début de l’année 2009, la Banque Centrale de Madagascar avait initié
la création d’un marché de change à terme mais celui-ci n’a pas encore vu le jour même si une
convention entre la Banque Centrale et les banques commerciales est en cours.
L’opérationnalisation rapide du marché est recommandée car elle offrirait l’opportunité à tout
exportateur qui va recevoir des devises à une échéance donnée de se prémunir contre les
risques de fluctuations futures moyennant une prime relativement modéré. Régulièrement, des
instruments plus sophistiqués pourraient être introduits. A titre d’exemple, à l’Ile Maurice, la
Banque Centrale depuis la fin 2009 multiplie ses interventions dans des opérations de
couverture de change en effectuant des transactions de « forwardcurrency swap »26. L’objectif
étant de pallier aux risques d’appréciation de la roupie, et les faibles volumes de transaction
sur le marché des devises, qui peuvent pénaliser les exportateurs mauriciens, notamment dans
le textile et l’hôtellerie.
1.3.5 La mise en place d’un guichet unique
Face aux problèmes fonciers, les autorités ont lancé, en 2004, un programme national
foncier (PNF) qui a permis de créer 21 guichets fonciers. Leur mission consiste à la fois à
sécuriser la propriété foncière titrée, et à doter le reste de la profession de titres et de
certificats. Les autorités sont décidées à modifier ce mode opératoire, en incitant les paysans à
mutualiser les procédés, les coûts et les risques, afin de pouvoir développer les chaînes de
valeurs par la transformation in situ de l’essentiel des productions agricoles27. La mise en
place de ces guichets fonciers est encore en cours mais elle devra être pérenne.
26
Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 218 27
BAID/OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2008, page 420
Les problèmes des exportations à Madagascar
43
1.3.6 Les actions pour l’adoption des normes de qualité et d’hygiène
Sur la base de l’expérience internationale, le Gouvernement malgache devrait adopter
une stratégie visant à la diffusion et à l’adoption des normes de qualité et d’hygiène autour
des cinq (5) éléments suivants :
• La création d’un cadre législatif et institutionnel aligné aux meilleures
pratiques internationales, l’amélioration des infrastructures de services de
surveillance, de contrôle et d’inspection ; le développement des services de
mise en conformité et de certification, d’assurance-qualité ainsi que la
formation du personnel aux systèmes de certifications, d’assurance qualité, de
test en laboratoire et d’accréditations ;
• La formation du personnel aux systèmes de certifications et d’accréditations,
y compris la formation de points focaux ;
• La restructuration de la chaîne de la production par l’amélioration des
techniques de production, des récoltes et de traitement de produits et des
systèmes de gestion de qualité HACCP ;
• L’amélioration de la traçabilité des produits ;
• La diffusion de l’information à tous les acteurs, décideurs politiques :
organisation des séminaires.
2. La politique prise par les entreprises exportatrices
Etant donné la part importante des produits alimentaires dans l’exportation malgache,
il paraît important que les entreprises locales soient mises au niveau des normes
internationales pour être compétitives sur les marchés internationaux car l’accès à ces derniers
conditionne de plus en plus les exigences des consommateurs internationaux. Ces actions
nécessitent des moyens financiers et humains importants que les entreprises de petite ou
moyenne taille ne disposent pas.
Nous allons trouver les différentes normes exigées pour certains produits dans les annexes28
notamment les produits agricoles.
28
Annexe II
Les problèmes des exportations à Madagascar
44
Section 2 : Une économie centrée vers l’industrialisation
L’industrialisation est devenue une préoccupation majeure des pays en développement
lors du XXème Siècle. L’ouverture de Madagascar vers l’extérieur est une nécessité. L’accès
aux marchés internationaux permet de combler la faible demande locale, perpétuée par le
pouvoir d’achat restreint de la population et de bénéficier de l’apport d’équipements plus
adaptés aux modes de production moderne. Deux stratégies peuvent être mises en œuvre :
d’une part l’industrialisation par substitution aux importations (ISI) et d’autre part
l’industrialisation tournée vers l’exportation (ITE) ou l’industrialisation industrialisante.
1. L’industrialisation par substitution aux importatio ns
1.1 Un survol sur cette stratégie
La théorie d’industrialisation par substitution aux importations (ISI) est une stratégie
de développement qui consiste à substituer les produits importés à des produits locaux. En
effet, le pays produit localement les biens qu’ils importent auparavant et on importe
seulement les produits qu’on n’arrive pas à produire localement c’est-à-dire les produits qui
nécessitent une haute technologie.
« Entre la seconde Guerre mondiale et les années 1970, de nombreux pays pauvres ont
essayé d’accélérer leur développement en limitant les importations des produits manufacturés
afin de pousser un secteur industriel destiné au marché national »29. Il s’agit donc de substituer
les importations par des productions dans les industries locales ou même limiter les
importations puisque le pays n’arrive pas à produire à court terme les produits qui nécessitent
une haute technologie. Donc, on produit localement ces produits qu’on avait importés en
construisant des nouvelles industries : ce sont les industries naissantes. Prenons par exemple
Madagascar pays importateur des produits textiles et des matériels informatiques. En
appliquant la théorie d’ISI, il devra produire localement tous ces produits mais il devra
importer les différents engins ou machines utilisés dans la production, puisque son niveau
technologique est encore faible pour les construire.
Mais comme les industries naissantes sont encore vulnérables face aux concurrents
internationaux, elles doivent être encore soutenues temporairement par le Gouvernement
jusqu’à ce qu’elles soient devenues suffisamment fortes pour se mesurer à la concurrence
29
P. R. Krugman, M. Obstfeld, Economie internationale, 4ème Edition, Edition de Boeck Université,
2004, page 296
Les problèmes des exportations à Madagascar
45
internationale. Le Gouvernement devra donc utiliser par exemple à titre temporaire des tarifs
ou des quotas d’importation pour lancer l’industrialisation. Par exemple, « les Etats-Unis et
l’Allemagne ont eu des droits de douanes élevés sur les produits manufacturés au XIXème
siècle tandis que le Japon a utilisé des contrôles généralisés sur les importations jusque dans
les années 1970. »30
Avant les années 1970, les situations économiques des pays du Tiers monde sont
proches. Ces derniers affichent des niveaux de développement économiques faibles. Les Etats
nouvellement indépendants se préoccupent de la question du développement industriel.
Comme l'indique Henri Rouillé D’Orfeuil (1991) « Presque tous les pays du Tiers monde ont
mis l'accent sur l'industrialisation dans leurs premiers plans de développement. L'Algérie, qui
disposait d'une rente pétrolière substantielle, mais aussi l'Inde, le Brésil, les pays socialistes...
ont tous fait des efforts considérables»31. La Conférence générale mondiale de l'Organisation
des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), réunie à Lima en 1975 met la
barre très haut : 25% de la production industrielle mondiale devra être le fait du tiers monde
en l'an 2000. De nombreux pays en développement ne contribuent que pour une part
insignifiante dans le total, d'autres sont devenus des puissances industrielles (Chine, Brésil,
Corée du Sud, Mexique, Inde…).La stratégie d'industrialisation par substitution
d'importations, mise en œuvre dès les années 1930 en Amérique latine, est appliquée après la
seconde guerre mondiale dans un grand nombre de pays en développement : Corée du Sud et
Taiwan (au cours des années 1950), Egypte, Inde... Dans la plupart de ces pays, l'industrie
progresse. En effet, l'Amérique latine connaît durant les années 1940 et 1950 un fort
rattrapage industriel. On parle de miracle industriel mexicain, au Brésil la part de l'industrie
dans le PIB est passée de 10% en 1929 à 40% en 1975. Dans certains pays asiatiques
l'industrialisation par substitution des importations constitue une première étape dans le
développement de l’industrie (Corée du sud, Taiwan).
Plusieurs pays ont déjà donc bénéficié de cette stratégie commerciale. Et Madagascar
pourra l’adopter à condition que son secteur agricole soit en expansion.
1.2 Une solution envisageable pour Madagascar
L'industrialisation peut reposer sur une stratégie de substitution d'importations, c'est-à-
dire le remplacement des importations de produits industriels par des productions locales à
l'abri de barrières protectionnistes. Pour cela, il faut que le marché national soit suffisant et
30
P. R. Krugman, M. Obstfeld, Economie internationale, 4ème Edition, Edition de Boeck Université,
2004, page 297 31
E. DUBOS-PAILLARD, L’industrie dans les pays du Tiers-Monde, Edition PUF, 1998, page 11
Les problèmes des exportations à Madagascar
46
que l’Etat joue un rôle important : outre la politique de protection douanière, il peut mener
une politique de monnaie faible afin de limiter des importations et encourager les industries
nouvelles par des investissements, subventions ou prêts bonifiés.
La substitution s'applique, dans un premier temps, aux biens de consommation. Dans
un second temps, les biens d'équipement sont à leur tour concernés dans une logique de
remontée de filière. Il s'agit donc de produire des biens de plus en plus lourds et de plus en
plus complexes. Cette stratégie pourrait être adoptée par Madagascar. Pourtant, comme toute
politique, cette stratégie a des limites.
1.3 Limites
Cette stratégie connaît plusieurs défaillances à partir des années 1960 telles que :
� L’implantation de filiales de firmes multinationales (FMN) conduit à des sorties de
capitaux (rapatriement des profits vers les maisons mères) et des importations
d’intrants qui peuvent déséquilibrer les comptes extérieurs.
� Industries formées par des industries légères
� Dépendance technologique
� Détérioration du solde de la balance commerciale due à l’importation massive des
biens d’équipements mais également du taux de couverture.
Face aux limites de ce modèle d'industrialisation, une large part des pays ayant opté
pour ce modèle ont dû se tourner vers une stratégie d’ouverture et d'exportation. Ces pays
souvent incités par des structures telles que la banque mondiale et le FMI s’insèrent davantage
dans la division internationale du travail à partir des années 1980.
2. L’industrialisation tournée vers l’exportation (ITE )
Les pays des quatre dragons du Sud-est asiatique (Singapour, Hong-Kong, Corée du
Sud et Taïwan) nommés aussi Nouveaux Pays Industrialisés (NPI), qui étaient des pays en
développement, ont connu des succès dans l’utilisation de cette politique. Et Madagascar
pourra pratiquer cette même politique commerciale.
2.1 Un survol sur cette stratégie
Dans cette théorie, l’exportation des produits primaires qui sont de faible valeur
ajoutée sont substitués ou remplacés par des produits manufacturés afin de réduire les
dépendances externes et de tirer plus de gains sur le commerce international.
Les problèmes des exportations à Madagascar
47
« Il s’agit d’un processus de développement dans une perspective libérale à travers la
promotion des industries capable de produire pour les exportations afin de réduire les
dépendances externes et d’éviter tous les maux de la stratégie d’industrialisation par
substitution aux importations(ISI). »32
Cette stratégie est également connue sous l’appellation d’«industrialisation de substitution des
exportations » (ISE) parce qu’il s’agit de remplacer les exportations traditionnelles (les
produits primaires ou d’autres produits à faible valeur ajoutée) par des exportations des
produits manufacturés ou des produits primaires élaborés à forte valeur ajoutée. Dans cette
stratégie, l’exportation des produits primaires est substituée ou remplacée par des produits
manufacturés car on pense que l’exportation des produits primaires n’est pas profitable par
rapport à l’exportation des produits manufacturés. Prenons par exemple le cacao, lorsqu’on
exporte la noix de cacao (produits primaires), on obtient peu de valeur ajoutée tandis que
lorsqu’on exporte du cacao en poudre (produits manufacturés), on pourra avoir plus de
bénéfices. Il y a donc une substitution de l’exportation des produits à faible valeur ajoutée
(produits primaires) par des produits de forte valeur ajoutée (produits finis)
Le succès des pays d’Asie orientale, loin de démontrer l’efficacité des politiques libre
échangistes, représente en réalité une garantie d’une intervention complexe de l’Etat. En fait,
il est vrai que plusieurs de ces économies florissantes ont mené des politiques publiques qui
ont favorisé certaines industries plutôt que d’autres. De telles politiques industrielles
n’incluaient pas seulement des droits de douanes , des restrictions à l’importation et des
subsides à l’exportation, mais aussi des politiques plus complexes comme les prêts à taux
d’intérêt bas et un soutien public à la Recherche et Développement.
D’ abord, les pays asiatiques émergents ont mené des politiques très variées, allant d’un
dirigisme détaillé de l’économie à Singapour à un laissez faire à Hong-Kong. La Corée du
Sud a délibérément promu la formation de très grandes industries, l’économie taïwanaise reste
dominée par de petites sociétés familiales. Et pourtant, toutes ces économies ont atteint des
taux de croissance très élevés et ils sont devenus des Nouveaux Pays Industrialisés (NPI).
32
P. R. Krugman, M. Obstfeld, Economie internationale, 4ème Edition, Edition de Boeck Université,
2004, page297
Les problèmes des exportations à Madagascar
48
2.2 Une solution envisageable pour Madagascar
Grâce à ses ressources naturelles, Madagascar pourra les transformer en produits finis
afin de créer plus de valeur ajoutée. Ainsi, le Gouvernement malgache devra créer un
environnement favorable pour les IDE, ainsi pour les entreprises ou industries locales afin de
développer le secteur secondaire et de faire beaucoup plus d’exportations.
2.3 Limites
Les limites de cette stratégie d’industrialisation ressemblent à ceux de la stratégie
d’industrialisation par substitution des importations que nous avons vus précédemment.
Section 3 : Solutions personnelles
1. Les stratégies envers les IDE
Il faut exiger les investisseurs étrangers d’associer leurs capitaux avec les capitaux
nationaux afin que le pays puisse bénéficier des avantages des IDE. En globalité, les IDE ne
cherchent que leurs intérêts personnels. Nous voyons dans les annexes33 les raisons de la
délocalisation des industries des pays développés. Pourtant, nous pourrons bien profiter de
ces IDE en exigeant une part de leurs actions. De plus, il faut aussi les exiger de transformer
les produits sur le territoire malgache.
Dans ce cas, les IDE deviennent profitable parce qu’ils augmentent la valeur des exportations
en augmentant les ressources en devises et cela va améliorer le solde de la balance
commerciale ils créent des emplois aux malgaches, et enfin, ils pourront augmenter les
recettes de l’Etat. Nous sommes riches en ressources naturelles, donc nous devrions être
strictes sur leur exploitation.
2. L’imitation du Japon
Même si le Japon est dépourvu des ressources naturelles, il est devenu pays
industrialisé et aussi un pays puissant au niveau mondial grâce aux politiques économiques
utilisées par l’Empereur Meiji en 1868. Ce pays est arrivé à passer de la politique
isolationniste à une politique industrielle. Dans l’ère Meiji, l’Etat a contribué beaucoup à
l’industrialisation : ainsi, il intervient dans le secteur industriel en cherchant plutôt à faire
participer davantage le secteur privé aux tâches d’industrialisation.
33
Annexe IV
Les problèmes des exportations à Madagascar
49
Pour ce faire, le Gouvernement Meiji est conscient que c’est l’agriculture qui est à la
base du développement industriel. En effet, comme 80% de la population active au Japon sont
des paysans, c’est l’Etat qui a pris l’initiative de diriger le développement agricole et puis il a
aboli les restrictions féodales. De plus, il a amélioré les méthodes de culture par une irrigation
et une large utilisation des engrais ainsi que le perfectionnement des techniques agricoles.
Toutes les actions de l’Etat dans le secteur agricole sont certes destinées à améliorer
l’efficacité de la politique agricole. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue le fait qu’elles
tendent essentiellement à faire de l’agriculture la base de l’industrie. Le rôle de l’Etat tente à
se renforcer en matière de politique industrielle.
Ainsi, l’Etat cherche à stimuler l’esprit d’entreprises et essaie d’ouvrir la voie à de
nombreuses initiatives en marquant sa présence :
- Dans le démarrage de certaines industries ;
- Dans la formation des sociétés par actions en accordant des aides à des
sociétés commerciales ou à des sociétés d’échanges internationaux ;
- Dans des entreprises jugées viables en leur accordant des subventions ;
- Dans la construction d’usines modernes, revendues aux firmes privées et qui
concernent les domaines tels que l’acier, le ciment, la porcelaine, le textile.
En plus, l’Etat a continué de jouer un rôle important non seulement dans la création des
industries modernes à travers les investissements mais il accorde aussi diverses formes
d’aides comme les aides financières, les subventions, les prêts d’équipements.
Plusieurs secteurs ont été développés tels que les banques, les transports maritimes, les
chemins de fer, le textile, en particulier le bobinage et la filature du coton, et enfin les
extractions minières notamment les charbonnages.
Enfin, le Japon a pratiqué en même temps la politique d’industrialisation tournée vers
l’exportation et la politique d’industrialisation par substitution d’importation.
C’est à travers toutes ces stratégies que le Japon arrive à développer ses industries modernes.
Si telles sont les stratégies adoptées par le Japon, pourquoi Madagascar ne fera pas la même
chose ? De plus, à la différence du Japon, Madagascar est riche en ressources naturelles. Le
Gouvernement malgache devra d’abord développer le secteur agricole et ensuite, faire des
appuis à la formation des industries. Ainsi, il devra faire une large intervention pour toutes les
Les problèmes des exportations à Madagascar
50
mesures prises en matière de développement agricole et industriel. Donc, l’Etat devra mettre
dans ses objectifs le développement du secteur agricole et le secteur industriel.
Les problèmes des exportations à Madagascar
51
CONCLUSION
Différents problèmes sont rencontrés au niveau des exportations de Madagascar. Il y a
d’abord les problèmes d’ordre politique qui sont liés au contexte politique et aux politiques
économiques et administratives utilisées par l’Etat. Ensuite, le manque de connectivité des
entreprises exportatrices malgaches, la forte dépréciation de l’Ariary et l’effet de la crise
mondiale contribuent aux problèmes économiques. Enfin, l’utilisation des méthodes
traditionnelles, le manque d’accès au financement, le problème foncier et le coût élevé sur les
contrôles des normes sont des facteurs bloquants entraînant l’absence des normes des qualités
des produits. L’insuffisance des moyens pour faire respecter les normes des produits constitue
donc le problème d’ordre social. Toutes ces contraintes constituent des obstacles pour la
compétitivité de nos produits sur le marché international. Plusieurs solutions ont été
suggérées. D’abord, il y a les solutions basées sur le développement du secteur agricole à
travers les politiques prises par l’Etat et celles des entreprises exportatrices. Ensuite, il a les
politiques centrées sur l’industrialisation du pays à travers la politique d’industrialisation
tournée vers l’exportation (ITE) ou la politique d’industrialisation par substitution des
importations (ISI).Et à mon avis, nous pouvons adopter des stratégies envers les IDE ou bien
imiter les stratégies adoptées par le Japon à l’époque de Meiji. Donc, si toutes ces actions sont
accomplies, les exportations de Madagascar va s’améliorer et par la suite celui du solde de la
balance commerciale. Le déficit du solde commercial ne va plus apparaître que dans des cas
exceptionnels.
Les problèmes des exportations à Madagascar
52
TABLES DES MATIERES
REMERCIEMENTS .............................................................................................................................. i
GLOSSAIRES ........................................................................................................................................ii
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................. iii
SOMMAIRE ........................................................................................................................................... v
INTRODUCTION ................................................................................................................................. 1
PARTIE I : GENERALITES SUR LE COMMERCE EXTERIEUR DE MADAGASCAR .. 2
Chapitre 1 : Historique sur l’industrialisation ......................................................................... 2
Section 1 : L’industrialisation dans les pays du Tiers-Monde ............................................. 2
Section 2 : L’industrialisation à Madagascar ........................................................................ 3
1.1 Années 70 ........................................................................................................................ 3
1.2 Fin des années 70 et années 80 ...................................................................................... 4
1.3 Années 90 et fin du XXème Siècle ................................................................................... 4
1.4 Vers la marche vers la mondialisation du XXIème Siècle ............................................ 5
Chapitre 2 : Evolution des exportations de Madagascar de 2005 à 2010 ............................... 6
Section 1 : Les principaux produits exportés ......................................................................... 6
1. La liste des principaux produits exportés................................................................... 6
1.1 Produits du règne animal ........................................................................................ 10
1.2 Produits du règne végétal ....................................................................................... 10
1.3 Produits textiles ....................................................................................................... 11
1.4 Huiles essentielles..................................................................................................... 11
1.5 Produits minéraux ................................................................................................... 11
1.6 Produits halieutiques ............................................................................................... 11
1.7 Produits forestiers ................................................................................................... 12
2. Classification selon les dix (10) principaux pays importateurs en valeur FOB ..... 12
3. Les débouchés .............................................................................................................. 14
3.1 Les différents pays de destination .......................................................................... 14
3.1.1 Les Etats-Unis d’Amérique ................................................................................................ 14
3.1.2 L’Asie .................................................................................................................................... 15
3.1.3 L’Afrique .............................................................................................................................. 15
3.1.4 L’Océanie et le reste du monde .......................................................................................... 15
3.2 Les partenaires commerciaux ................................................................................ 15
3.2.1 L’Union Européenne ........................................................................................................... 16
3.2.2 La COMESA ........................................................................................................................ 16
Les problèmes des exportations à Madagascar
53
3.2.3 La SADC .............................................................................................................................. 16
3.2.4 La COI .................................................................................................................................. 16
Section 2 : Etat de lieux de l’exportation ............................................................................. 18
1. Exportation basée sur des matières premières ......................................................... 18
2. Une balance commerciale toujours déficitaire .......................................................... 19
3. La politique commerciale entreprise par Madagascar ............................................ 20
3.1 Les mesures sur les importations ........................................................................... 20
3.2 Les mesures sur les exportations ............................................................................ 21
PARTIE II : LES GRANDS DEFIS AUTOUR D’UNE POLITIQUE D’EXPORTATI ON... 24
Chapitre 1 : Les différentes contraintes rencontrées sur l’exportation ............................... 24
Section 1 : Au niveau politique .............................................................................................. 24
1. La lourdeur de la procédure administrative douanière ........................................... 24
2. L’instabilité politique .................................................................................................. 25
3. L’effet de la libéralisation des échanges .................................................................... 27
Section 2 : Au niveau économique ........................................................................................ 29
1. Le manque de connectivité des entreprises exportatrices malgaches ..................... 29
2. La forte dépréciation de l’Ariary ............................................................................... 30
3. L’effet de la crise mondiale .......................................................................................... 31
Section 3 : Au niveau social ................................................................................................... 32
1. Utilisation des méthodes traditionnelles .................................................................... 32
2. Le manque d’accès au financement ........................................................................... 32
3. Le problème foncier .................................................................................................... 33
4. Le coût élevé de contrôle des normes ......................................................................... 35
Chapitre 2 : Les politiques envisagées ..................................................................................... 37
Section 1 : Une politique basée sur le développement du secteur agricole ........................ 37
1. Les politiques prises par l’Etat .................................................................................. 37
1.1 Subvention des coopérations des paysans ............................................................. 38
1.2 Développement des infrastructures ....................................................................... 38
1.3 Un Etat régulateur ................................................................................................... 38
1.3.1 Réduction des coûts liés aux procédures douanières ........................................................ 40
1.3.2 Réduction des coûts liés aux activités de transitaires ....................................................... 40
1.3.3 Réduction des coûts liés au transport domestique ............................................................ 41
1.3.4 La minimisation des risques de change ............................................................................. 42
1.3.5 La mise en place d’un guichet unique ................................................................................ 42
Les problèmes des exportations à Madagascar
54
1.3.6 Les actions pour l’adoption des normes de qualité et d’hygiène ..................................... 43
2. La politique prise par les entreprises exportatrices ................................................. 43
Section 2 : Une économie centrée vers l’industrialisation .................................................. 44
1. L’industrialisation par substitution aux importatio ns ............................................. 44
1.1 Un survol sur cette stratégie ................................................................................... 44
1.2 Une solution envisageable pour Madagascar ........................................................ 45
1.3 Limites ...................................................................................................................... 46
2. L’industrialisation tournée vers l’exportation (ITE ) ............................................... 46
2.1 Un survol sur cette stratégie ................................................................................... 46
2.2 Une solution envisageable pour Madagascar ........................................................ 48
2.3 Limites ...................................................................................................................... 48
Section 3 : Solutions personnelles ......................................................................................... 48
1. Les stratégies envers les IDE ...................................................................................... 48
2. L’imitation du Japon ................................................................................................... 48
CONCLUSION .................................................................................................................................... 51
TABLES DES MATIERES ................................................................................................................ 52
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 55
ANNEXES ............................................................................................................................................ 56
Les problèmes des exportations à Madagascar
55
BIBLIOGRAPHIE
� Ouvrages
- P. R. Krugman, M. Obstfeld, Economie internationale, 4ème édition, Editions De
Boeck Université, 2004, 858 pages
- E. DUBOS-PAILLARD, L’industrie dans les pays du Tiers-Monde, Edition PUF,
1998, 96pages
� Revues
- Banque Centrale de Madagascar, Rapport annuel2010, 2010, 137 pages
- Banque Mondiale, A la Recherche du temps perdu vers une croissance soutenue et
équilibrée, 2008, 188 pages
- Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, 364
pages
- INSTAT, Enquête Périodique auprès des Ménages, 2010
- CREAM, La détaxation, bilan et critiques, 2004, 17 pages
- Loi de finances, 2008, 63 pages
- BAID/OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2008, page 419
- M. R.RAVELOMANANA, Cours de politique économique, 2011
- D. O. RAKOTO, Cours des théories économiques, 2011
- L. RAJAOSON, Cours d’économie industrielle, 2011
� Webographie
- www.instat.mg
- www.mfb.gov.mg
- www.quali-conseil.com/systeme-haccp.html
Les problèmes des exportations à Madagascar
56
ANNEXES
Les problèmes des exportations à Madagascar
I
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 01: Liste des principaux produits exportés par Madagascar de 2005 à 2010
Tableau 02 : Exportation effectuée par Madagascar vers les 10 principaux pays
Tableau 03 : Exportation effectuée par Madagascar vers les 10 principaux pays (en %)
Tableau 04: La part des exportations destinée vers l’Union Européenne de l’année 2005 à
2010
Tableau 05: Volume global des exportations vers les groupes de la COI, de la SADC et du
COMESA effectuée par Madagascar allant de 2005 à 2010
Tableau 06: Part de chaque secteur dans le PIB de l’année 2005 à 2009 (en %)
Tableau 07: La balance commerciale de Madagascar de 2001, 2005 à 2010
(en millions de DTS)
Tableau 08 : Exportation des produits textiles aux Etats-Unis de 2008 à 2010
Tableau 09: Exportation des produits textiles par Madagascar de 2008 à 2010
Tableau 10: Evolution du taux de change de 2005 à 2010
Tableau 11: Le taux d’emprunt pratiqué par les banques
Tableau 12: Total des exportations de crevettes en poids nets (en kilogramme)
Tableau 13: Extrait du tableau synthétique des réformes
Les problèmes des exportations à Madagascar
II
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE I :Tableau : Le solde de la balance commerciale de Madagascar de 1960 à 2011
(% du PIB)
ANNEXE II : Les différentes normes exigées par les pays importateurs
ANNEXE III : Le système d'analyse des dangers et de maîtrise des points critiques (HACCP)
ANNEXE IV : Les raisons de délocalisation des industries par les pays développés
Les problèmes des exportations à Madagascar
III
ANNEXE I :
Tableau : Le solde de la balance commerciale de Madagascar de 1960 à 2011(% du PIB)
Année
Solde de la balance commerciale
1960 -6,594 1961 -4,899 1962 -4,628 1963 -7,146 1964 -6,625 1965 -6,788 1966 -5,903 1967 -3,99 1968 -5,04 1969 -5,002 1970 -2,425 1971 -6,581 1972 -4,06 1973 -4,631 1974 -4,681 1975 -5,031 1976 -2,361 1977 -3,604 1978 -6,906 1979 -15,812 1980 -16,395 1981 -11,311 1982 -9,441 1983 -6,964 1984 -4,626 1985 -8,266 1986 -3,398 1987 -5,941 1988 -6,8 1989 -3,822 1990 -11,425 1991 -8,579 1992 -8,283 1993 -9,298 1994 -7,567 1995 -7,577 1996 -5,512 1997 -8,094 1998 -7,757 1999 -7,744
Les problèmes des exportations à Madagascar
IV
2000 -7,326 2001 -3,214 2002 -6,565 2003 -8,988 2004 -14,847 2005 -17,343 2006 -16,042 2007 -21,743 2008 -30,332 2009 -23,714 2010* -27,234 2011*
-28.219 Source : Banque Mondiale /Perspective monde / Université de Sherbrooke
Les dernières années, marquées par un astérisque (*), sont des estimations effectuées par
Perspective monde à partir des cinq données précédentes, selon un modèle de régression
linéaire simple.
Les problèmes des exportations à Madagascar
V
ANNEXE II :
Les différentes normes exigées par les pays importateurs
I. Les normes en vigueur
1. Les agences de normalisation
Nombreux sont les organismes qui s’occupent de l’établissement des normes au niveau
mondial. Nous pouvons citer entre autres, l’AFNOR (Agence Française de Normalisation) en
France, le CEN (Comité Européen de Normalisation) en Europe ou encore l’ISO
(International Standard Organisation) et enfin le CODEX. Ces institutions sont reconnues au
niveau mondial par les pouvoirs publics. Ces agences produisent des normes d’application
volontaire demandées par les acteurs économiques pour leur développement stratégique et
économique. Les normes y sont élaborées au sein de groupes de travail ouverts, regroupant
des représentants des acteurs économiques concernés, des administrations ou de tout
organisme compétent sur le sujet.
Quelles sont alors les normes que nos produits doivent suivre notamment sur les produits
du règne végétal ? C’est ce que nous allons voir ci-après.
2. Norme EUREPGAP:
L’EUREPGAP est une association composée de chaînes européennes de grandes et
moyennes surfaces, particulièrement implantée en Europe du Nord (Royaume-Uni, Pays-Bas).
C’est un système de qualité pour l’agriculture, utilisé comme référence par les détaillants. Il
touche un ensemble de pratiques dans toute la chaîne de production. Cette mesure concerne
les légumes et les fruits frais dont le litchi. L’association développe, essentiellement pour les
produits frais, un référentiel inspiré de bonnes pratiques agricoles de production et de la
méthode HACCP pour le conditionnement. Ce référentiel s’applique au niveau de
l’exploitation agricole. Dans le cas de l’ananas, le référentiel représente près de 210 points de
contrôle (respect de l’environnement et des conditions sociales de travail) avec un coût de
mise en conformité évalué entre 2.300 et 2.600$ US pour un producteur costaricien souhaitant
exporter. A cela il faut encore ajouter les coûts de certification.
Pour l'instant, seule l'Allemagne, qui importe 4.000 tonnes de nos produits exige cette
certification EUREPGAP mais la mesure pourra bientôt être étendue.
3. Les normes pour l’exportation vers l’Union Européenne
Les producteurs du Sud doivent répondre à plusieurs aspects sanitaires, en réponse aux
législations alimentaires européennes dont:
Les problèmes des exportations à Madagascar
VI
• La traçabilité : rendue obligatoire par le Règlement européen 178/2002 entré en
application le 1er janvier 2005 (« Food Law »). Cette réglementation « de la fourche à
la fourchette » donne à l’importateur la responsabilité d’assurer la traçabilité du
produit aux différents stades de la filière. Les informations ne sont pas destinées aux
consommateurs mais aux pouvoirs publics en cas de contrôle ou d’alerte sanitaire.
• Le contrôle de l’hygiène : rendu obligatoire par les modifications de la réglementation
relative à l’hygiène entrée en application le 1erjanvier 2006. Cette réglementation met
l’accent sur le système d’analyse des dangers et de leur maîtrise aux points critiques
(méthode HACCP).
• Le respect des limites maximales de résidus de pesticides (directive 91/414/CE).
• Le respect des limites maximales de résidus d’aflatoxines (règlement CE2174/2003).
Les aflatoxines sont des substances très toxiques pour les mammifères qui apparaissent dans
les noix, les céréales, les poivres séchés et d’autres aliments d’origine végétale.
• L’affichage des aliments allergènes (directive 2003/89 CE).
• La traçabilité des emballages. Elle sera rendue obligatoire à partir d’octobre 2006
(règlement 1935/2004).
II. Les normes pour les produits porteurs
Les normes internationales sont strictes surtout au niveau des produits porteurs qui sont les
plus demandées au niveau du marché. Ces normes concernent surtout les calibrages et
l’emballage.
a) Les crevettes
Le Produit doit respecter des normes sanitaires strictes.
� Calibrage
Entière : (Nombre d’unités de crevette par Kg)
Étêtées : nombre de crevettes
Par livre (= 0,653 kg)
U/5 - U10 10/20 20/30 90/UP U/10 10/15 16/20 80/UP
� Emballage :
- Emballage de Fond : Feuilles plastiques
- Emballage de Forme : Innet Carton 2 Kgs
- Emballage de Transport : Master carton 12 Kgs (6 boîtes de 2 Kg)
b) Le graphite
• Classement : Suivant teneur en carbone
Les problèmes des exportations à Madagascar
VII
• Grosses Paillettes (large flakes)
• Moyennes Paillettes (médium flakes)
• Fines Paillettes (fine flakes)
• Extra fines Paillettes (Extra-fine flakes)
• Mélanges spéciaux (spécial blond)
• Emballages
• Sacs jute de 50 Kgs doublés polyéthylène
• Conteneurisés par lot de 18 tonnes
c) Les pommes de terre
Les pommes de Terre exportées du Territoire de Madagascar doivent :
• Appartenir à l’espèce botanique « Solanum turberosum »
• D’une même variété horticole pour un même lot, avec une tolérance de 2% de tubercule
d’autres variétés.
• Être constituées de tubercules aux yeux superficiels
• Ne pas renfermer de tubercules verdis ou violets, coupés ou blessés, meurtris, germés,
parasités, terreux, pourris et fanés.
Toutefois une tolérance de 2% en poids est acceptée pour ces défauts.
- Ne pas présenter en l’état ou après cuisson une odeur ou un goût anormal
- Ne pas contenir 1% en poids de matières étrangères (terres, délais de fanes, etc.…)
• Être constituées de tubercules d’un calibrage homogène
- Les pommes de terre sont emballées dans des sacs neufs grosse maille. Ces sacs sont
uniformes pour un même lot. Toutefois, les poids des sacs ne peuvent dépasser 50 Kg.
d) Girofle
Normes et calibrage :
1) Prima, type n°1
2) Supérieure, type n°2
3) Courante, type n°3
4) Tout venant, type n°4
e) Maïs
Les lots de maïs en grains doivent être :
• Sains, entiers, pleins
• Récoltés à complète maturité
• De couleur typique de la variété
Les problèmes des exportations à Madagascar
VIII
• Exempts de toute odeur anormale, étrangère ou trahissant une indice de fermentation ou de
moisissure
• Exempts d’insectes vivants ou morts, notamment charançons ou bruches.
• Secs
Calibrage :
- Type Supérieur
- Type courante
- Type Limite
- Emballage à l’Exportation
• Sacs neufs en fibres naturelles offrant une garantie suffisante pour le transport et la
Conservation des produits ;
• Ces sacs doivent être de poids uniforme pour un même lot
• Chaque lot doit être constitué d’un produit de même variété et de même campagne de
récolte.
f) Cacao
• Normes et calibrages
- Type supérieur
- Type courant
- Type Limite
• Emballages : Sacs neufs, garantissant une tare constante (65kgs net)
g) Litchis
� Taux de soufre :
� Au niveau des pulpes : 10 ppm
� Au niveau des coques : 250 ppm
� Traçabilité des fruits commercialisés sur les marchés européens depuis le 1 Janvier
2005.
� La qualité organoleptique et gustative concerne les critères suivants :
� diamètre du fruit : > ou = à 30 mm,
� coloration : de rose à rouge,
� acidité : nulle avec en moyenne 17°brix à 18°brix
� coque : souple et sans tâche,
� fermeté du fruit : bonne
Les problèmes des exportations à Madagascar
IX
ANNEXE III :
Le système d'analyse des dangers et de maîtrise des points critiques (HACCP)
Alors que les programmes d’assurance qualité classiques se focalisent sur les problèmes
identifiés dans le produit fini, le système HACCP consiste en une démarche systématique et
préventive visant le processus même de production.
Les six aspects visés par les programmes préalables d'une démarche HACCP sont :
� Locaux : Extérieur, Bâtiments, Installations sanitaires, Programme de qualité de l'eau,
de la vapeur et de la glace.
� Transport et Entreposage : Véhicules de transport, Contrôle de la température,
entreposage des matériaux reçus, des produits chimiques non alimentaires et des
produits finis.
� Équipement : Conception générale de l'équipement, Installation de l'équipement,
Entretien et étalonnage de l'équipement.
� Personnel : Formation, Exigences en matière d'hygiène et de santé.
� Assainissement et Lutte Contre La Vermine : Programme d'assainissement,
Programme de lutte contre la vermine
� Retraits : Programme de retrait - Relevés de distribution.
Les sept principes fondamentaux du système HACCP: Le système HACCP est une technique
pro-active, qui repose sur sept principes visant à repérer les dangers associés à la production
des aliments, à les contrôler à des points de contrôle critiques du processus.
Analyser les dangers et énumérer les mesures préventives pour les contrôler.
� Déterminer les points de contrôle critiques.
� Fixer des limites à chaque point de contrôle critique.
� Définir des mesures correctives à prendre en cas d'écart.
� Implanter des procédures pour vérifier que les systèmes fonctionnent correctement.
� Établir des procédures de surveillance des points de contrôle critiques.
� Mettre en place une tenue de dossiers efficace, où figurent toutes les procédures et
tous les relevés concernant ces principes et leur mise en application.
La certification HACCP permet :
� la garantie de l'innocuité des aliments
� une qualité uniforme
� un meilleur contrôle des coûts
� la reconnaissance internationale
Les problèmes des exportations à Madagascar
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� une amélioration des possibilités d'exportation et de croissance
� un processus de gestion améliorés
� Une productivité accrue
Les problèmes des exportations à Madagascar
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ANNEXE IV :
Les raisons de délocalisation des industries par les pays développés
� Dans les pays en développement, les mains d’œuvre sont à bon marché et les
matières premières sont en abondance ;
� Il existe des industries qui sont considérées comme des industries qui dévalorisent
les pays développés comme la sidérurgie ou la pétrochimie;
� Les industries polluantes sont transférées dans les pays en développement parce
qu’elles polluent l’environnement des pays développés ;
� Il existe aussi des industries qui consomment beaucoup d’énergie :
� Enfin, on transfert les industries à technologie moyenne comme la fabrication des
pièces détachées des produits.
Les problèmes des exportations à Madagascar
XI
Nom : RANAIVOSON
Prénoms : Lalanirina Beby
Titre : Les problèmes des exportations à Madagascar
Nombre de pages : 53
Nombre de tableaux : 13
Résumé :
Malgré ses différentes ressources naturelles, Madagascar n’arrive pas à les allouer de
façon optimale. Son solde de la balance commerciale reste toujours déficitaire. Les problèmes
se focalisent au niveau des exportations qui sont d’ordre politique, économique et social.
Plusieurs solutions pourraient être envisagées. D’abord, il y a la politique basée sur le
développement du secteur agricole à travers la politique prise par l’Etat et par les entreprises
exportatrices. Ensuite, l’économie malgache devrait être centrée sur la stratégie
d’industrialisation par substitution des importations (ISI) ou la stratégie d’industrialisation
tournée vers l’exportation (ITE). Enfin, il y a les solutions préconisées par moi-même telles
qu’il faut exiger les IDE d’associer leurs capitaux avec les capitaux nationaux et de
transformer leurs produits sur le territoire malgache. Et nous pouvons aussi imiter les
stratégies d’industrialisation utilisées par le Japon pendant l’ère Meiji en 1968.
Mots clés : exportations, produits, déficit, balance commerciale, entreprises, industries,
partenaires commerciaux.
Encadreur : Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza
Adresse de l’auteur : CU Chambre 220 bis/3 Ankatso I