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Le Réalisme :« voir le monde tel qu’il est »
dans la seconde moitié du XIXe siècle
I. Le contexte historique :
du Second Empire
à la IIIe République
2 décembre 1852 :
Proclamation
du Second Empire
Changement d’époque
Après le coup d’état du 2 décembre 1851,
le Second Empire est proclamé un an
plus tard (2 décembre 1852) et s’installe
pour presque vingt ans. (1851-1870).
Napoléon III institue tout d’abord un régime
autoritaire avec une censure et un contrôle
de l’opinion. Puis, progressivement,
le régime s’assouplit en permettant aux
républicains exilés de rentrer en France,
à l’exception de Victor Hugo.
Grâce à la stabilité politique, des
changements socio-économiques importants
peuvent se structurés. Une nouvelle société,
préparée tout au long de la première
moitié du siècle, se met en place.Daumier, célèbre caricaturiste, invente le personnage de
Ratapoil : il représente les partisans de l’empereur,
toujours prêts comme ici à assommer la République
Le régime est marqué par
le développement du
système capitaliste
moderne : les banques sont
maintenant structurées, la
bourse et les processus de
spéculation sont en place.
Daumier représente ici les
richesses distribuées à pleines
mains par le Second empire pour
calmer les foules
Les usines modernes,
remodelées par la
Révolution Industrielle
en cours dès le début du
siècle, triomphent grâce
aux inventions
techniques toujours
renouvelées.
L’expansion coloniale
assure la sécurité
complète de cet essor
économique
Dans La Coulée à Ogrée, le
peintre Meunier représente la
pénibilité du travail dans une
usine de forge
Les bouleversements sociaux
sont décisifs.
C’est le triomphe de la
bourgeoisie : des fortunes se
construisent d’un coup.
La noblesse n’a plus qu’un titre
honorifique mais garde un
prestige social important.
En fait c’est l’argent qui décide en
sous main des destins personnels
et est plus important que le titre.
Ce couple de bourgeois satisfaits d’eux-mêmes
incarne pour Daumier ceux qui ont su profiter du
coup d’état de Napoléon III.
De nouvelles classes
sociales apparaissent avec
en particulier la classe
ouvrière composée pour la
plupart d’ouvriers et
d’ouvrières travaillant dans
les villes, poussés par
l’exorde rural dans les
banlieues des grandes
villes.
Les raboteurs de parquet de Caillebotte et Les Blanchisseuses de Degas montrent ces nouveaux ouvriers dans la dureté de leur tâche, comme l’expriment les corps tordus et las.
Le Second Empire se méfie du peuple : contrôlés grâce à des passeports intérieurs qu’ils doivent
présenter à chaque déplacement de ville en ville mais aussi chaque fois que la police le demande, les ouvriers
sont maintenus à l’écart du développement économique du pays. Dans Ce qu’on appelle le vagabondage,
Alfred Stevens dénonce cette traque. La femme et les enfants ne peuvent pas être aidés
par la bourgeoise charitable qui tend de l’argent et qui est réprimandée par l’officier de police.
La classe ouvrière
commence à se constituer
en tant que telle avec des
luttes sociales très dures.
L’idée d’une conscience de
classe ouvrière apparait :
c’est l’idée que la
bourgeoisie ne pourra pas
être l’alliée des ouvriers
pour obtenir des
améliorations de conditions
de vie et qu’une
coexistence est impossible
(différence avec 1789).
Laermans Grève à Bruxelles
Le Second Empire consacre alors la domination de la Bourgeoisie
occupée selon Zola dans « un tourbillon d’or et de chair »
(La Curée) et qui voit dès lors un changement de valeurs s’opérer.
Béraud
Les grands
boulevards
L’argent et la réussite matérielle qui doit se voir par le
costume, le logement, les invitations…
La famille concentrée autour de l’épouse, soumise et
obéissante et les enfants élevés par la mère et non
confiés à une nourrice
La morale qui forge des normes très strictes vis-à-vis des mœurs, condamnant les filles-mères, les femmes sans
honneur (adultères) etc.
L’individu dont on exalte la volonté et l’indépendance de caractère qui lui permet de
réussir
De nouvelles valeurs sociales
Béraud
La soirée
Béraud
Après la faute
Béraud
La sortie du
bourgeois
Daumier
La famille
bourgeoise
Argent
Morale
Famille
Individu
1870-1940
La IIIe République
1870Guerre avec la Prusse,
défaite à Sedan,
chute de Napoléon III
Le 4 Septembre 1870,
la IIIe République est proclamée
tandis que les négociations de
paix engagées avec la Prusse
aboutiront à la perte
de l’Alsace-Lorraine
Sous la IIIe République,
la nouvelle configuration de la société
établie par le Second Empire change peu :
la hiérarchie sociale reste stable,
le mouvement d’industrialisation et de
constitution du système capitaliste se poursuit,
les valeurs sociales sont identiques.
Les changements se font surtout
Au niveau démocratique :
liberté de la presse
Progrès de l’instruction et institution de l’école gratuite et
obligatoire
Baisse d’influence de l’église jusqu’à la loi de séparation de
l’église et de l’état (1905)
Progrès scientifiques très importants notamment en
médecine : confiance dans les progrès de la science (scientisme)
II. Le Réalisme
comme mouvement littéraire
et culturel
1850 : Le mot de « Réalisme » apparait sous la
plume d’un écrivain aujourd’hui oublié Champfleury :
analysant les productions littéraires et picturales de
son temps , il indique que les auteurs sont aujourd’hui
réalistes car ils veulent « s'inspirer des méthodes
de la science, de s'en tenir rigoureusement à
l'étude et à la description des faits, s'effacer
derrière le sujet »
Cette volonté, que Champfleury fait remonter à Balzac,
est commune à beaucoup d’artistes qui refusent le
Romantisme qu’ils considèrent comme mièvre et dépassé.
Ces auteurs et ces peintres ne se regroupent pas dans
une « école » particulière, aucun manifeste véritable
n’est écrit et aucun chef de file n’apparait.
« L’école » réaliste
Les principes du Réalisme
•Refuser l’imaginaire, le romanesque•Montrer ce qu’on voit•Sélectionner des petits « faits vrais »•Etudier les mœurs, les milieux, des cas qui résument une tendance générale•Exclure les jugements de valeurs dans ce qui est montré (bien/mal, beau/laid)•Recourir à une documentation pour garantir une certaine vérité•Peindre toutes les couches sociales sans exclure les plus pauvres.
Le pacte de lecture du roman réaliste consiste donc à
montrer au lecteur une représentation du monde au
plus proche de la réalité vécue.
Les lieux du réel
L’espace domestique : le romancier
s’attache à décrire l’espace familier de la
maison qu’il s’agisse d’une ferme, d’une
maison ouvrière ou d’une demeure
bourgeoise »
Les lieux du travail : l’auteur montre
ses personnages au travail, aux
champs, à l’usine, au magasin ou au
bureau.
Les espaces de rencontre et de loisir : la rue, le
marché, le fiacre, la gare forment l’univers
quotidien où les personnages se croisent.
L’auberge, la foire, le café, le bal sont également
les lieux de rencontre connus du lecteur.
Le temps du travail : L’écrivain confronte
ses personnages au temps quotidien et
répétitif du travail qui est aussi celui du
lecteur
Le temps familier
Le temps des événements familiaux :
les naissances, les mariages, les enterrements,
les réunions de famille qui ponctuent la vie réelle
du lecteur et qui peut ainsi s’identifier
Le temps des fêtes : L’écrivain rythme le temps des
personnages par le retour des fêtes, laïques ou
religieuses, et des sorties au moment du repos hebdomadaires
Il s’agit pour le romancier réaliste de montrer comment
l’homme s’inscrit dans le monde à travers son corps et
la réalité de ses instincts ou de sa vie organique.
L’affirmation réaliste du corps
Les appétits du corps : la faim, la soif,
le désir sont au centre des romans
réalistes qui expriment le monde des
instincts et des pulsions de vie.
La dégradation du corps :
les épreuves de la maladies et de la
vieillesse sont des éléments majeurs
du roman réaliste.
Les personnages de l’univers réalisteAux héros hors du commun et extraordinaires, le roman réaliste oppose
des personnages-types, proches du lecteur, ancrés dans la réalité
sociale dont les motivations sont simples et familières.
Les types de personnages
Ils incarnent la diversité des milieux sociaux : l’ouvrier, le bourgeois, le
banquier, le portier, l’employé de bureau. Le romancier explore aussi les
marges de la société : le sans-*abri, le voleur, la prostituée, l’assassin.
Les motivations des personnages
Elles sont liées à des réalités concrètes, à des satisfactions brutales et
élémentaires. Le romancier réaliste montre des personnages modestes
qui aspirent à un bonheur simple, mais aussi, des hommes et des
femmes entraînés par l’argent et la vanité sociale, qui témoignent d’un
esprit d’envie, de jalousie, de calcul ou de ruse.
Les caractéristiques du héros réaliste
Le héros réaliste, souvent issu d’un milieu modeste, porte sur la société
qui l’entoure un regard nouveau. Il dénonce l’hypocrisie des nantis et des
puissants qu’il rencontre sur sa route. Porté par un désir de réussite, il
entraîne l’intérêt du lecteur par l’énergie qu’il déploie ; pourtant, la quête
du héros réaliste s’achève parfois par un échec.
La présence d’un détail vrai :
Le « petit fait » vrai témoigne du souci de précision du romancier
qui cherche à créer aux yeux du lecteur l’illusion de la réalité.
L’emprunt à une réalité historique et géographique :
le romancier place ses personnages dans des lieux réels connus
des lecteurs. Il peut aussi mettre en scène des personnages
historiques réels aux côtés des personnages de fiction.
La description des objets : elle permet au romancier de recréer
le quotidien à travers des objets simples, longuement et
minutieusement décrits.
La reproduction de documents réels : le romancier utilise tous
les documents à sa disposition (lettres, articles de presse…)
pour intégrer la réalité dans le roman.
L’utilisation d’une langue familière
Le romancier utilise de mots de la langue familière pour donner
un effet de réalité, en incluant des jurons, des mots argotiques.
Un effet de réalité
III. Trois moments du
Réalisme : Balzac le précurseur,
le scandale de Un enterrement à Ornans
le procès de Madame Bovary
Un précurseur :
Honoré de Balzac (1799-1850)Balzac est en décalage par rapport à son temps :
il vit en pleine période romantique et est d’ailleurs l’ami de nombreux
romantiques, notamment Hugo. Pourtant, il ne s’inscrit pas dans le
romantisme même si certains romans en sont marqués.
Il a une vision personnelle du monde qui fait de lui le premier réaliste.
Le projet balzacien : « faire concurrence à l’état-civil »
idée de recréer à travers ses romans une
vision d’ensemble de la société nouvelle
qu’il voit se constituer sous ses yeux.
Chaque roman se déroulera selon un angle
de vue particulier (vie privée/vie publique)
(étude de mœurs/étude philosophique) et
dans des lieux différents (Paris/Province)
Le titre global de cette œuvre sera
La Comédie Humaine
Le titre : inspiré de Dante qui dans La Divine Comédie fait le
récit d’un rêve dans lequel il parcourt les Enfers, le purgatoire
puis le Paradis et rencontre ainsi tous les types d’hommes et de
femmes qui composent la société (les jaloux, les envieux mais
aussi les vertueux). L’idée que le monde social est comme une
scène de théâtre où chacun vient jouer un rôle date de
l’Antiquité : « theatrum mundi » le théâtre du monde. Le mot
comédie apparaît ainsi comme un synonyme de « théâtre ».
La comédie humaine
137 romans
51 inachevés
4 000 personnages
Le personnage type
C’est un personnage qui
réunit toutes les
caractéristiques d’un type
social observable dans la vie
de tous les jours : le
banquier, l’avare, le parvenu,
le jeune ambitieux.
Avec le personnage type,
Balzac fait le portrait de ses
contemporains
Le retour des personnages
Balzac invente le principe du retour d’un
personnage d’un roman à l’autre avec un
statut différent : héros, personnage
secondaire, personnage de second plan
etc. Parfois, un personnage que le lecteur
a déjà rencontré comme héros d’un autre
roman apparaît dans une discussion entre
deux autres personnages. Cela donne
l’illusion d’une vie des personnages en dehors même des romans.
Gustave Courbet né à Ornans près de de Besançon dans le Doubs est
l’un des premiers à intégrer la réalité telle qu’elle se présentait à ses
yeux dans ses œuvres. C’est à partir de ses œuvres que Champfleury
dont il était l’ami, définit les principes du Réalisme. Engagé comme
républicain puis comme socialiste, il fut un des élus de la Commune de
1871 et s’exila en Suisse où il mourut en 1877.
Un scandale en peinture :
Un enterrement à Ornans de Courbet
Un enterrement à Ornans fut présenté au Salon de la peinture en 1850.
L’œuvre représente une scène d’enterrement dans le village natal de l’auteur.
Plusieurs éléments choquèrent le public et les critiques.
46 personnages sont représentés : de conditions modestes, ils sont
tous clairement identifiables (ce sont les parents ou les villageois
voisins de l’auteur), aucun détail de la réalité de leur physionomie
n’est absent.
L’œuvre est immense 6,68 mètres sur 3,15 mètres ! Ce format
panoramique était alors réservé aux grandes scènes historiques,
mythologiques ou religieuses. Traiter d’un événement quotidien et lié à des
personnes si communes est une manière de remettre en question la
hiérarchie des genres et de sous entendre que la beauté peut être partout.
Les réactions furent violentes : la critique décrit les personnages comme
"d'ignobles caricatures inspirant le dégoût et provoquant le rire".
Par exemple, Dupays dénonça chez Courbet "un amour du laid endimanché".
D'autres diront "Oh ! Les laides gens ! Et quel peuple !
Quand on est fait comme cela... L'on devrait au moins
avoir le droit de ne pas se faire peindre !" ;
Un événement littéraire :
Le procès de Madame Bovary Flaubert travaille pendant cinq ans à la rédaction de son roman
Madame Bovary (1851-1856). À partir d’octobre 1856, le texte est
publié dans la Revue de Paris sous la forme de feuilleton jusqu’au
15 décembre suivant.
En février 1857, le gérant de la revue, l’imprimeur et Gustave Flaubert sont jugés
pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ».
L'histoire démarre avec le récit de la jeunesse de
Charles Bovary. Se poursuit avec son entrée au
collège et son mariage raté avec une riche veuve.
Emma devient ensuite le personnage principal. Elevée
dans un couvent, puis vivant à la ferme, elle se laisse
séduire par Charles Bovary. L'épouse. Sa vie dans un
petit bourg de Normandie est étroite, sans relief.
Son mari, petit médecin sans ambition la dégoûte.
Après une aventure extraconjugale avec Rodolphe
puis avec Léon, un clerc de notaire de Rouen, criblée
de dettes à cause de la vie luxueuse qu'elle a menée,
elle décide de se suicider. A l'arsenic.
« L'offense à la morale publique
est dans les tableaux lascifs que
je mettrai sous vos yeux »
s’exclame le procureur
dans son réquisitoire
Petit rappel de l'oeuvre pour comprendre le réquisitoire
Le procureur dénonce ce qu’il appelle « la poésie de l’adultère »
Certains passages sont directement visés par le procureur par exemple lors de sa
première liaison avec Rodolphe :
" Elle se répétait: j'ai un amant ! un amant ! se délectant à cette idée
comme à celle d'une autre puberté qui lui serait survenue. Elle allait donc
enfin posséder ces plaisirs de l'amour, cette fièvre de bonheur dont elle avait
désespéré. Elle entrait dans quelque chose de merveilleux,
où tout serait passion, extase, délire". « Dès cette première faute et cette première chute, Madame Bovary glorifie l'adultère"
lançait alors Ernest Pinard.
Durant sa plaidoirie, Maître Senard, l'avocat de
Flaubert a tout simplement expliqué que
son client appartenait à l'école réaliste.
Qu'il s'attachait à la réalité des choses.
Que l'ouvrage avait pour but de présenter aux
lecteurs, "le tableau vrai de ce qui se rencontre
le plus souvent dans le monde".
Estimant que "les passages quelque répréhensibles qu'ils
soient, sont peu nombreux si on les compare à l'étendue
de l'ouvrage", les juges ont acquitté Flaubert le 7 février
1857. Pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Un prolongement du Réalisme :
le Naturalisme
Avec Emile Zola, le réalisme est poussé à son extrémité en devenant
une observation scientifique de la réalité
Le naturalisme
Nature au sens de
sciences naturelles
Dans les années 1880, le « scientisme »
(=confiance dans la science) est à son comble
avec les progrès de la médecine.
Le grand médecin Claude Bernard explique
comment la médecine est devenue une science
véritable en devenant expérimentale
Le naturalisme :
un réalisme scientifique
Le naturalisme entend appliquer dans le cadre des romans la méthode expérimentale
pour une observation plus juste, plus vraie de la réalité, de la nature.
Emile Zola théorise cette idée dans Le roman expérimental (1880) et conçoit le projet
des Rougon-Marquart qui est la mise en œuvre de ces principes théoriques.
"Le plus souvent, il me suffira de remplacer le mot "médecin" par le mot "romancier"
pour rendre ma pensée claire et lui apporter la rigueur d'une vérité scientifique."
« Les Rougon Macquart histoire naturelle et sociale d’une famille sous le IId Empire »
Le projet d’écriture
de Zola
La méthode choisie :
appliquer aux choses
humaines le comportement
scientifique d’où un immense
travail de documentation et
d’enquête sur le terrain : on
part de l’observation du réel.
La mise en place du
nouveau régime et du
nouveau système
capitalisme entraîne de
nombreux changements
politiques et sociaux.
Tout est possible dans
cette société : les
personnages pourront
évoluer et monter ou
descendre dans la
hiérarchie sociale.Le cadre de l’expérience : la
société. L’homme ne peut
s’observer qu’en situation à
savoir dans certains milieux
sociaux d’où volonté de
décrire les différentes classes
sociales de l’époque.
Adélaïde Fouque (dite
« Tante Dide » ) est la
fondatrice de la famille des
Rougon-Marcquart : elle a
d’abord des enfants de son
mari : Pierre Rougon. Elle
prend ensuite un amant,
Macquart , dont elle aura
aussi des enfants.
On suit l’évolution de la
double descendance
d’Adélaïde dans chaque
roman qui compose le
cycle de la famille
Les Rougon-Macquart = 20 romans L’Assommoir, Germinal, Au Bonheur des dames,
La Curée, Le Ventre de Paris…
De 1876 à 1880 ,tout un groupe d’écrivains se réunit autour de Zola et forme ce qu’on appelle le groupe de Sedan dont Edmond et Jules de Goncourt et Guy de Maupassant.
Le naturalisme suscita de nombreuses polémiques car dans sa volonté de montrer la vérité de la société en montrant notamment
l’hypocrisie de ses règles sociales, les romans naturalistes montrent les choses avec crudité
comme la prostitution ou l’adultère.
Germinie Lacerteux de Jules et Edmond de Goncourt 1865
Germinie Lacerteux,sexuellement abusée dans sa jeunesse, arrive à Paris pour connaître les affres de la domesticité, avant d'entrer au service de Mlle de Varandeuil, une brave vieille célibataire qui va progressivement s'attacher à elle.Se voyant dans l'impossibilité dese marier, afin de conserver sa place, Germinie tente de calmer ses élans maternels en prenant soin d'une nièce qui finira par quitter le pays et dont on lui cachera la mort pour lui soutirer ses gages. Puis Germinie prodigue sa tendresse au fils d'une épicière, le jeune Jupillon, qu'elle comble de bontés. Mais l'enfant devient un homme et Germinie succombe à une passion dévorante qui sera sa damnation. La spirale infernale de la déchéance commence alors : Germinie s'endette par amour, subit l'opprobre public (les deux amants ont une grande différence d'âge), et finira par sombrer dans l'alcool et la perversion des sens lorsque Jupillon, son grand amour, la quittera.
Une vie de Maupassant 1883
Jeanne, fille du baron Simon-Jacques et dela baronne Adélaïde, est une jeune aristocrate qui, pour ses dix-sept ans, quittele couvent pour commencer une vraie «vie». Elle s'en va donc de chez elle avec son père et sa mère qui lui lèguent un château pour y vivre avec son prochain mari, qu'elle rencontrera d'ailleurs dans les quelques jours suivants sa sortie du couvent, Julien De Lamare, qui (elle le découvrira après leur mariage) est un véritable avare et égoïste. Il trompera Jeanne avec sa domestique Rosalie, puis avec une voisine du nom de Gilberte de Fourville. Jeanne accouche de son premier enfant, Paul, qui va connaître de graves problèmes de santé. Son deuxième enfant sera mort-né, le jour même où M. de Fourville va tuer Julien et Gilberte. Paul guérit et part en pension à 15 ans au collège du Havres, où il suivra des études jugées minables aux yeux de toute sa famille. Jeanne se retrouve ainsi seule après la mort du baron, de la baronne et de sa tante Lison. Mais Paul va lui offrir un enfant qu'il aura eu avec une prostituée.