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un trajet de plus de 15 minutes pour accéder à un médecin10
.
Les généralistes sont le troisième équipement le mieux réparti
sur le territoire national11
, derrière les pharmacies et les sa-
lons de coiffure… et devant les boulangeries ! Et ce sont encore
20 % des nouvelles installations qui l’ont été en milieu rural
en 2010, alors que les zones rurales ne capitalisent que 18 %
de la population du pays12
. Donc, s’installer à la campagne, oui,
mais pas à n’importe quel prix : le jeune médecin a besoin des
mêmes équipements non sanitaires que le reste de la popula-
de services (publics) de proximité13
(école, poste…). Le jeune
médecin généraliste doit également pouvoir compter sur des
équipements sanitaires appropriés, pour exercer une méde-
cine de qualité : laboratoire, paramédicaux … Rendre les cam-
révèle plus un choix d’environnement de travail que de lieu
d’exercice pour les nouvelles installations.
Comment favoriser l’exercice en soins primaires ?
La question est bien « comment encourager » et non-pas
« comment contraindre ». En effet, les expériences coercitives,
mêmes si elles semblent apaiser certaines tensions chez une
partie de la population qui crie à l’injustice, ne sont pas des so-
-
sées chez d’autres pays (Allemagne, Royaume-Uni et Québec),
aboutissant inexorablement à un échec, reportant le problème
sur un autre volet de la prise en charge des patients, concou-
rant à un enrayement partiel du système de santé14
.
En outre, n’oublions pas que le monde ambulatoire n’est pas
le seul à souffrir des limites imposées par le passé ; le système
hospitalier est également en crise. Nombre de jeunes méde-
cins, déçus ou contraints par ce système libéral rigide s’orien-
tent vers l’hôpital, qui propose de nombreuses opportunités
professionnelles15
.
Les mesures à mettre en place ou à promouvoir sont donc
incitatives. Certaines existent déjà, comme le CESP16
, elles ne
sont pas assez connues17
. Sont-elles parfaites ? Tout dispositif
est perfectible18
. Et ce manque d’information concoure aussi
à dissuader à l’installation19
. En effet, un exercice serein n’est
possible que s’il est correctement préparé, en toute connais-
sance de causes : connaissance de ces aides, tout comme la
maîtrise de l’entreprise médicale. En effet, à l’heure où tout
le monde s’offusque que « les jeunes médecins ne se risquent
plus à s’installer », personne ne s’étonne que ces mêmes
jeunes médecins n’aient jamais reçu de formation à la gestion
pourtant le socle de la viabilité d’un cabinet. Il faut être naïf
pour croire que la seule bonne volonté d’oeuvrer pour le bien
fonctionner une société. Alors il est temps d’intégrer une for-
mation à la gestion dans les études médicales, comme dans
En conclusion.
Mesdames et Messieurs les Députés, cette lettre ouverte est
un plaidoyer. Ne cédez pas au chant des sirènes qui vous de-
mandent d’imposer l’installation d’un médecin dans chaque
village car ce système appartient au passé et est maintenant
obsolète. Nous sommes à une croisée des chemins. Pour l’ave-
nir se dessine une nouvelle organisation des soins ambula-
toires où cohabiteraient salariat, libéral, maisons de santé,
cabinets de groupe pluriprofessionnels et pluridisciplinaires
et cabinets isolés. La solution est d’aider les jeunes et futurs
médecins en dessinant un paysage où chacun pourra y trouver
un mode d’exercice en adéquation tant avec les besoins des
patients, qu’avec ses souhaits d’exercice et de vie personnelle.
Un exercice forcé de la médecine ne peut être envisagé car
sera pourvoyeur de désaffection profonde pour la profession
et de la diminution de qualité des soins.
10- IRDES, Les distances d’accès aux soins en France métropolitaine au 1er janvier 2007, Rapport juin 2011 11- DREES, Comptes nationaux de la santé 2009, Séries statistiques n°149-2, septembre 2010 12- INSEE, Recensement de la population de 2006. La croissance retrouvée des espaces ruraux et des grandes villes, janvier 2009 13- Enquête nationale de l’ISNAR-IMG sur les souhaits d’exercice des internes de médecine générale en 2010 14- DREES, La régulation démographique de la profession médicale en Allemagne, en Belgique, aux États-Unis, au Québec et au Royaume-Uni, Études et résultats n°120, 2001 15- Campagne de recrutement de la FHF : www.ph-parinteret.com. 16- http://www.sante.gouv.fr/le-contrat-d-engagement-de-service-public-cesp.html. 17-Enquête nationale de l’ISNAR-IMG sur les souhaits d’exercice des internes de médecine générale en 2010 18- 19- Enquête nationale de l’ISNAR-IMG sur les souhaits d’exercice des internes de médecine générale en 2010
Pour l’ANEMF,
Pierre HAMANN,
Président.
Pour l’ISNAR-IMG,
Charline BOISSY,
Présidente.
Pour l’ISNIH,
François PETITPIERRE,
Président.
Pour l’ISNCCA,
Julien ADAM,
Président.
Pour ReAGJIR,
Alice PERRAIN,
Présidente.
Pour le SNJMG,
Alexandre HUSSON,
Président.
NEMF,
AMANN,
-IMG,
SSY, ERRE,
A, GJIR,
N, SSON,
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RETOUR SUR LE CONGRES LES RENCONTRESDE L’ISNIH
La 2ème édition du Congrès de l’Inter-Syndicat National des Internes des Hôpitaux s’est déroulé le 21 octobre 2011 au Palais Brongniart – Palais de la Bourse, il a rassemblé nombre d’entre vous, des quatre coins de la France, son thème en un mot : l’installation
Pouvoir échanger et débattre sur son avenir, voici tout le challenge que les Rencontres de l’ISNIH 2011 ont su relever : objectif ambitieux, établir une relation privilégiée
entre les médecins de demain et les acteurs du système de santé d’aujourd’hui.
Julien, interne du nord de la France,
préalablement inscrit sur le site
internet du congrès, se rendait ainsi
au Palais Brongniart. Toute la journée
était gratuite, congrès, repas, soirée
et logement. Après un passage à
l’accueil, où il recevait son badge et
le programme, il déambulait dans le
village à la rencontre de médecins et
représentants de groupe privé, public,
le Conseil Général du département du
Nord était là aussi tout comme des
groupe de mutuelles...
Bref, une clé USB et un questionnaire
plus loin (en vue d’avoir son prochain
congrès remboursé ou de gagner I-
pad ou une montre), Julien rejoignait
la première table ronde, puis enchaîna
avec une session pratique « Contrats et problèmes juridiques liés à l’installation. Contrat de travail, Contrats de collabora-tion ». Julien est interne en rhumatolo-
gie, en 6ème semestre et pense à une ins-
tallation en cabinet de groupe ou pour-
quoi pas au sein d’une clinique privée.
Entre petits fours et bavardages sur le
salaire et les problèmes de Responsabi-
lité Civile Professionnelle, il commence à
nouer des liens. Démographie médicale,
privé/publique, les échanges sont vifs, la
journée se terminera par l’intervention
du Pr Guy Vallencien, urologue pour qui
le salut de notre profession réside main-
tenant dans la délégation des tâches et
l’optimisation du temps médical. Ceci
une journée bien chargée, Julien a pu
approfondir ses projets avec Léa, in-
terne en neurologie du Sud de la France
Tout était organisé pour plaire aux congressistes : Buffet à toute heure, des stands design, une signalétique Hi-Tech, des lieux
d’échange et de rencontre. La convivialité était bien au rendez-vous. Tout était rassemblé pour créer cette proximité chère à
l’ISNIH.
Retrouvez tous les films, les photos du congrès sur www.rencontresisnih.fr
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Un programme riche
c 3 tables rondes :
d’internes, elles se sont révélées riches
en échanges et interactives grâce aux
questions de l’auditoire et aux -
chés en direct sur écran géant prove-
nant du public.
Quelle activité exercer ?Privé et public – modes d’exercices.
Cabinets ambulatoires, hospitalier,
cliniques.
Les interrogations des internes sont
nombreuses à ce sujet :
Quelle moralité déontologique dans
l’exercice libéral ? Quelle qualité des
soins ? Un patient couvert par la CMU
est-il pris en charge de la même manière
dans tous les établissements ?
Pourquoi une activité privée en hôpi-
tal public, que penser du dépassement
d’honoraires ?
Quelle activité de recherche possible en
clinique privée ?
Peut-on changer de mode d’exercice
au cours d’une carrière ? (exclusivité
d’exercice).
Quelle souplesse dans son temps et
quantité de travail ? Quelle activité choi-
sir pour privilégier une vie de famille ?
Quel salaire pour les nouveaux installés,
quelles perspectives ?
Où vais-je exercer ?Démographie médicale – où s’installer ?
Une surdensité diminue-t-elle la patien-
tèle ? Une sous-densité induit-elle une
suractivité, un isolement professionnel
et social ? A-t-elle un impact sur notre
qualité de vie ?
Quels sont les points décisifs pour le
choix d’un lieu d’exercice : l’attractivité
ou un attachement sentimental à une
ville ? La qualité de la patientèle ? L’en-
tourage médical proche ? Un souvenir
d’enfance, un rapprochement familial ?
Une rencontre inoubliable ?
Il existe sans doute autant de réponses
que de praticiens en exercice.
En zone de sous-densité médicale, faut-
il privilégier un travail en association,
en centre hospitalier, un travail partagé
cabinet-hôpital ? Comment organiser la
permanence des soins, y compris parta-
gée public-privée ?
L’isolement professionnel nuit-il à la
qualité de vie ?
Quels salaires peut-on espérer selon
les différents lieux d’exercice ? Peut-on
comparer les salaires entre les secteurs
public et privé ? Existe-t-il des mesures
dans les zones sous-denses ? Et en sec-
teur ambulatoire ?
Comment faire ?Les grands axes des interlocuteurs pour
s’installer. Dans le privé. Dans le public.
En ambulatoire.
Qui donne les modes d’emploi pour
mieux nous éclairer ?
Il n’y a probablement pas un interlocu-
teur unique.
Parmi ces acteurs, l’un s’est imposé
comme principal, incontournable, à
consulter avant de prendre une décision
sur sa carrière : l’Agence Régionale de
Santé (ARS).
C’est là tout l’objectif des Plateformes
d’Appui aux Professionnels de Santé
(PAPS) mise en place par les ARS. Leur
mission : nous guider.
Si l’ARS est donc une source d’informa-
tions indispensable, on peut également
citer le Conseil de l’Ordre des Médecins,
les Caisses Primaires d’Assurance Mala-
die (CPAM), les Observatoires Régionaux
de Santé (ORS), les Unions Régionales
des Professionnels de Santé (URPS)…
Mais encore faut-il s’assurer du carac-
tère exhaustif des analyses de chacun…
c Des conférences parallèles – courtes et très pratiques sur des aspects précis de l’installation
Contrats et problèmes juridiques liés à l’installation. Contrat de travail, Contrats de collaboration.
« La vraie vie d’un praticien libéral exerçant en établissement privé ».
Le médecin propriétaire de son outil de travail : Est-ce encore possible ?
Quelles carrières à l’hôpital public ?
Quel est le coût de la responsabilité médicale ?
Prévoyance, arrêt de travail, maladie, retraite… Le médecin sait-il aussi se couvrir ?
Contrat d’engagement de service public. CESP. Aider les jeunes pendant leurs études, et participer à la démographie médicale…
« En clinique, on ne fait pas que de la clinique ».
Médecins des villes, Médecins des champs : choisir son cadre de vie.
c les rencontres sur le village du congrès, adjacent
aux formations : des représentants de tous les
métiers qui nous attendent, groupes du privé,
tutelles, public, industrie, banques, assurances :
Tous les acteurs qui, de près ou de loin, participent
à l’installation, étaient présents, et spécialement
invités pour échanger avec les internes.
Retrouvez tous les films, les photos du congrès sur www.rencontresisnih.fr
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TÉMOIGNAGES
Quentin B. interne en anapath
As-tu été satisfait du congrès ? Moyennement.
Alors public, privé ?Plutôt privé mais encore indécis.
Qu’est-ce qui aurait pu être amélioré ?J’ai eu l’impression qu’il y avait beaucoup de langue de bois, certains débats censés être généralistes étaient franchement orientés anesthésie/chir. Ceci dit, je serais plus favorable à des échanges par pôle (clinique, biologie et autres spécialités médico-technique, plateaux lourds), d’autant plus que je suis anapath.
Qu’as-tu gardé du village des partenaires ?Beaucoup de cadeaux…
Quelle est l’intervention qui t’as le plus marquée et pourquoi ?« Sur le bilan de toute une vie les salaires privé/publics tendaient à se rapprocher », j’ai eu du mal à y croire... Surtout quand je vois le salaire moyen dans ma spé et les échelons du secteur public à côté.
As-tu été satisfaite du congrès ? Oui de manière générale, mais toutes les spés n’étaient pas « représentées », par exemple la biologie médicale, alors que le privé est bien présent dans cette spécialité !!
Alors public, privé ?-
Qu’est-ce qui aurait pu être amélioré ? Peut-être plus de spé représentées.
Qu’as-tu gardé du village des partenaires ? De beaux souvenirs : j’ai gagné un congrès de mon choix par une clinique privée, et une montre de plongée par une assurance... pourtant, ce n’était pas mon anniversaire !!!
Quelle est l’intervention qui t’as le plus marquée et pourquoi ?Je sèche.
Témoignage Harmony B. interne en biologie
As-tu été satisfait du congrès ? Oui sur au moins deux points : l’excellence de l’organisation et la motivation des intervenants.
Alors public, privé ?Justement, je pense qu’en sortant de ce congrès on parvient à transcender ce clivage et à dire qu’il y a du bon des deux cotés. Actuellement un exercice mixte me parait l’idéal. Cependant, et malgré les démentis de chaque parti, il existe encore des chasses gardés : au public une re-cherche désintéressée et des actes mal côtés novateurs et peu rémunérateurs ; au privé le prag-matisme, des revenus conséquents (quoique) et surtout une meilleure maîtrise de son temps de travail.
Qu’est-ce qui aurait pu être amélioré ? Clairement il manquait d’internes donc il faudra insister encore à fond sur la communication .
Qu’as-tu gardé du village des partenaires ? Bien adapté ; pas trop insistant et content d’être présent. Ce modèle convient bien.
Quelle est l’intervention qui t’as le plus marquée et pourquoi ?Pas une en particulier mais plutôt l’impression cette année que la langue de bois était un peu trop présente. Période pré-présidentiel ?
Témoignage Alexis D, interne en radiologie
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31Retrouvez tous les films, les photos du congrès sur www.rencontresisnih.fr
Le Congrès de l’Inter-Syndicat National des Internes des Hôpitaux
Sous le Haut Patronage des Ministères :
Du Travail, de l’Emploi et de la SantéDe l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche
Le 21 octobre 2011Palais Brongniart – Palais de la Bourse
Yohann Renard
Interne des hôpitaux de Reims
Chirurgie Viscérale1er Vice-président