Risque infectieux et information patient
Joseph HAJJAR
Service d’hygiène et d’épidémiologie
Réglementation
Obligations
• Loi du 31 juillet 1991 - CSP
Dans le respect des règles déontologiques qui leur sont applicables, les praticiens des établissements de santé
assurent l’information des personnes soignées…
• Code de déontologie (modification de 1995)
Le médecin doit à la personne qu’il soigne ou qu’il conseille une information loyale, claire et appropriée sur
son état, les investigations et les soins qu’il lui propose.
Obligations
• Loi du 4 mars 2002 - CSP Relative aux droits des malades et à la qualité du
système de santé dont
- Réaffirmation du droit d’accès direct au dossier médical
Obligations
• Loi du 4 mars 2002 - CSP
Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur
- les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés,
- leur utilité, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu’ils comportent
- ainsi que les autres solutions possibles et sur les conséquences prévisibles en cas de refus.
Obligations
• Loi du 4 mars 2002 - CSP
Lorsque, postérieurement à l’exécution des investigations, traitements ou actions de prévention, des risques nouveaux sont identifiés, la personne concernée doit en être informée, sauf en cas d’impossibilité de la retrouver.
Obligations
• Loi du 4 mars 2002 - CSP
Toute personne victime ou s’estimant victime d’un dommage imputable à une activité de prévention, de diagnostic ou de soins… doit être informée par le professionnel, l’établissement de santé, les services de santé ou l’organisme concerné sur les circonstances et les causes de ce dommage.
Cette information est délivrée au plus tard dans les 15
jours suivant…
Recommandations générales sur la délivrance de l’information
• Recommandations aux médecins (Anaes, 2000)
– Qualité de l’information • Compréhensible, actualisée, réponse aux questions posées
• Hiérarchisée et reposant sur des données valides
• Bénéfices attendus, puis inconvénients ou risques
– Modalités de l’information • Primauté de l’oral
• Complément de l’écrit
• Traçabilité de l’information
Domaine du risque infectieux
Organisation de la lutte contre les infections nosocomiales
• Les usagers sont consultés sur les actions menées dans l’établissement en matière de lutte contre les infections nosocomiales.
• L’accès à une information adaptée est une exigence légitime de tout patient.
• Il constitue un élément indispensable à l’instauration d’une confiance réciproque entre les professionnels de santé et les malades et contribue à la promotion de la qualité des soins.
Signalement des infections nosocomiales
• Les établissements de santé signalent de façon non nominative la survenue de toute infection nosocomiale et recueillent les informations concernant les infections nosocomiales soumises à signalement.
Information à différentes étapes
• A l’entrée dans l’établissement de santé
– Information générale dans le livret d’accueil sur la politique de lutte contre les infections nosocomiales menée dans l’établissement
Information à différentes étapes
• En cours d’hospitalisation et en fonction du niveau de risque des soins dispensés
– Information individualisée, par l’équipe soignante
• pour associer le patient aux mesures spécifiques de prévention et précaution d’hygiène
• Pour renforcer l’adhésion des patients aux mesures annoncées et prises à leur égard, en particulier pour les patients porteurs de BMR
Equipe Opérationnelle d’Hygiène Hospitalière Docteur BENSALEM - Médecin Hygiéniste : 04.75.75.71.95
Infirmières Hygiénistes : 04.75.75.71.96 - Bip 221
Secrétariat : 04.75.75.72.55 - Fax : 04.75.75.72.72
identifiées
D’après : C.CLIN Paris-Nord
Validé par le CLIN - 5 mai 2003
Centre Hospitalier Général
179 boulevard Maréchal Juin
26953 VALENCE CEDEX 9
: 04.75.75.75.75
Madame, Monsieur,
Vous allez être hospitalisé pour une intervention
chirurgicale ou un examen.
Votre coopération est indispensable.
Certaines règles d’hygiène sont à observer pour éviter
des complications infectieuses.
MERCI DE LIRE CECI ATTENTIVEMENT
La veille de l’intervention (Chez vous ou à l’hôpital)
prenez une douche et faites un shampooing avec un
savon antiseptique qui vous a été prescrit par le
chirurgien ou par le médecin.
COMMENT PROCEDER ?
mouillez-vous entièrement, lavez-vous les cheveux,
savonnez-vous avec le savon antiseptique (jusqu’à ce
que le savon blanchisse si c’est de la Bétadine Scrub),
frottez-vous tout le corps de haut en bas en insistant au
niveau :
des aisselles, du thorax, du nombril, des plis de l’aine, de la région génitale et anale, bien insister sur la zone à opérer.
rincez-vous abondamment, séchez-vous avec une serviette propre, mettez ensuite des vêtements propres, réaliser l’hygiène bucco dentaire.
Le matin de l’intervention
chez vous : prenez une douche avec un savon
antiseptique selon la même procédure
à l’hôpital : laissez-vous guider par le personnel
soignant du service
L’infirmière ou l’aide-soignante vérifiera l’état de votre
peau. Ces soins sont très importants pour éviter une
infection de votre plaie opératoire.
Venez à l’hôpital :
sans bijoux, ni objets de valeur,
avec des serviettes de toilette, gants, nécessaire de
toilette, vêtements de nuit, linge de rechange,
ongles propres et sans vernis.
Information à différentes étapes
• Lorsqu’une personne a contracté une infection nosocomiale – Par le médecin en charge de cette personne
– Nature de l’information et les modalités de sa délivrance dans le dossier médical
• Après la survenue du risque – Informer sur les possibilités de prise en
charge • Commission des relations avec les usagers et de la
qualité de prise en charge - CRUQ
• Commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux, affections iatrogènes et infections nosocomiales - CRCI
Information à différentes étapes
Des exigences nouvelles
Contexte
• Affaire de la Clinique du Sport - 1993-1996 – Épidémie de spondylodiscites (M. xenopi) en rapport avec un
dysfonctionnement dans les procédures de désinfection (58 cas)
– Conséquences majeures
• Médiatisation • Loi de mars 2002 (loi « Kouchner ») • Création d’une association de victimes « LE LIEN » (s’ajoutant aux
associations d’usagers / consommateurs)
• Autres affaires ou « scandales sanitaires » – Sang contaminé – Hormone de croissance – « Vache folle »
Côté usagers
• Défaut d’information sur les risques encourus et la survenue d’une IN
– Une des sources des plaintes des patients
• Prise de conscience par l’opinion public de la réalité de l’IN
– Relayée par une médiatisation de certaines affaires
Côté professionnels
• Mobilisation importante des professionnels et des pouvoirs publics depuis plus de 20 ans pour la LIN
• Médiatisation à outrance sans information
– Ni sur les connaissances actuelles (limites et perspectives)
– Ni sur les efforts considérables (diminution constante des IN malgré la gravité croissante des patients)
Un exemple des efforts accomplis
Année 1996 2001 2006
Nombre d’établissements 830 1 533 2 337
Nombre de patients 236 334 305 656 358 467
Nombre de patients avec au moins une IN
15 798 18 042 17 820
Taux de prévalence (%) * 6,7 5,9 4,9
* Un jour donné
Indicateurs du tableau de bord des infections nosocomiales
Diffusion au public
• « … nous avons besoin de disposer d’outils continus et réactifs …renseignant le mieux sur…la qualité des soins et la prévention… permettant des comparaisons au sein d’un même établissement et…par rapport aux autres »
• « … généralisés à l’ensemble des établissements …les données devant prendre place dans un tableau de bord avec d’autres indicateurs… »
Décision du Ministre de la santé en 2003
Tableau de bord des IN (2ème génération)
• Indicateur composite des activités de la LIN – ICALIN2
• Indicateur de consommation de PHA – ICSHA2
• Indicateur composite de la maîtrise de la diffusion BMR – ICABMR
• Indicateur composite de lutte contre ISO – ICALISO
• Indicateur composite du bon usage des antibiotiques – ICATB
• Score agrégé, élaboré à partir des résultats des 5 indicateurs
• Taux triennal de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline – Indice SARM
http://www.icalin.sante.gouv.fr/
Egalement exigés dans les indicateurs
• Il existe un protocole d’hygiène des mains actualisé dans les 5 dernières années
• Le suivi de la consommation en solutions ou gels hydro-alcooliques fait l’objet d’une rétro-information par secteurs d’activités au moins une fois par an
• Une évaluation des pratiques relative à l’hygiène des mains a été réalisée dans les 5 dernières années
CHV - Comparatif des objectifs atteints en pourcentage 2007-2011
Perception du RI par les usagers
Différentes enquêtes
• 2004 *- Enquête d’opinion par auto-questionnaire auprès de lecteurs de la presse quotidienne régionale
– 473 questionnaires renseignés
* Hajjar. Hygiènes 2006
• Jugement sur l’information donnée par les médias et les tutelles
Qualité de l’info par les médias
Jugement (%)
433 réponses (91,5%)
Tout à fait Assez Pas tellement Pas du tout
Compréhensible 25,7 74,3
Réponse à l’attente 16,9 83,1
441 (96%) estiment être pas assez ou pas du tout informés par les tutelles
• Type d’info souhaitée (362 réponses - 76,5%)
– Davantage d’information en général = 131 (36,2%)
– Précisions sur l’IN = 119 (32,9%)
• Survenue, risques, conséquences
– Recours en cas d’IN= 50 (13,8%)
– Prévention = 45 (12,4%)
– Situation au niveau des établissements = 15
• Classement / IN (taux par établissement ou par service)
– Devoirs du patient = 2
Différentes enquêtes
• 2006 - IFOP-FRANCE (1 004 personnes) – En cas d’intervention chirurgicale de quoi
avez-vous principalement peur ? • Contracter une infection nosocomiale 52% • Ne pas se réveiller de l’anesthésie 45% • Etre soumis à un risque lié à la transfusion 23% • Rien / Pas de réponse 4%
Différentes enquêtes
• 2007 - Par téléphone (4 112 personnes de 18 à 79 ans) *
– IN au 7ème rang des maladies les plus craintes
– Risque jugé en augmentation depuis 10 ans
– Possible de maîtriser complètement le risque nosocomial (60%)
*Poujol. B E H 2007;12:101-2
Perception de l’ICALIN
• Enquête auprès des patients dans 18 hôpitaux de Haute Normandie *
– 39% comprenaient que le score ne renseignait pas sur les taux
– 78% jugeaient important sa connaissance avant une hospitalisation mais le classaient en 6ème position sur 7 critères de choix
– 55% demanderaient conseil à leur médecin s’ils devaient être hospitalisés dans un ES avec un score bas (et 24 % ne s’y feraient pas hospitalisés)
*Tavolacci. B E H 2007;12:104-6
De l’obligation d’affichage des indicateurs… à une communication adaptée pour les usagers
• Communication et tableau de bord des IAS
• Communication et Enquête de prévalence des IAS
• Communication et Textes réglementaires / Recommandations en GRI et HH
• Communication et Situation de crise épidémique ou non
• Communication et Journées thématiques de promotion de l’HH et de la GRI
Au total
• Exiger d’être informé n’est pas négociable
• Apprendre à informer sur – L’IN (pas toujours dysfonctionnement)
– Les mesures préventives (intérêt pour le patient et la famille d’y participer)
• Apprendre à désamorcer les conflits en cas d’IN
• Travailler sur ce que l’on doit délivrer, sur ce qui est reçu et sur ce qui est compris