REFECTION D’UN BOITIER DE DIRECTION
Extraction de la biellette pendante :
Dévisser l’écrou puis à l’aide d’un extracteur, essayer d’extraire la biellette pendante.
Autant vous dire, c’est l’opération la plus dure de cette réfection.
J’ai tout essayé, une nuit dans le dégrippant, je l’ai chauffé, j’ai utilisé la clé à choc
atteignant des tensions extrême à faire peur et pour finir en utilisant deux gros
marteaux de chaque coté pour provoquer une onde de choc et c’était finalement la
meilleur solution car c’est venu. Ouf !
Désassemblage du boîtier de direction :
Dévisser les 4 boulons du couvercle du boîtier et le vidanger.
Ensuite, en bougeant la vis sans fin, on peut retirer le secteur avec son axe.
Etape suivante, retirer la goupille et dévisser le bouchon de réglage de la vis sans fin.
Goupille
Avant de démonter la plaque de réglage de l’excentrique, il faut marquer les
différentes pièces afin de revenir éventuellement au même réglage en remontant.
Une fois les deux boulons retirés, enlevé la plaque avec son joint spi et son joint
papier, faire des repères entre la plaque excentrique et le manchon en bronze, ceci
permettra de revenir au réglage initiale.
Retirer la plaque de réglage excentrique et le joint torique autour du manchon bronze.
A présent on peut retirer le manchon excentrique en bronze.
Marquage Marquage
Maintenant on va extraire la vis sans fin avec ces deux roulements. Il faut le sortir du
haut vers le bas, coté bouchon de réglage. Pour l’aider à sortir, j’ai pris un chasse
goupille et de l’intérieur, j’ai tapoté sur le bord extérieur de la bague de roulement sur
toutes les zones accessible (pas de photo car difficile à faire en même temps).
Voila à présent tout est sortie, il me reste qu’à tout passer au dégraissant, vérifier l’état
des roulements, en ce qui me concerne, ils étaient nickel. Pour ceux qui aurait besoin
de changer les roulements voici la référence : SKF 639209.
Vérifier l’état de la vis sans fin et des dents du secteur, il ne faut pas qu’il y ait de
marque d’usure apparente.
Retirer les 2 joints à lèvre (joint spi), celui coté colonne de direction et celui coté
excentrique (attention opération délicate car il ne faut pas marquer ou déformer la
cage).
Le remplacer par le joint neuf fourni dans la pochette de joint réparation.
Faire l’inventaire de toutes les pièces et des joints neuf.
Réassemblage du boîtier de direction :
En fait, c’est l’opération inverse, on commence par rentrer la vis sans fin avec ces
deux roulements qu’on aura pris soin de bien huiler, ainsi que la denture de la vis
sans fin (on peut également bien graisser le tout avec une graisse de bonne qualité
assez fluide).
On aura pris soins de tourner le boîtier tête en bas pour que le roulement supérieur
repose bien dans sa bague.
Ensuite il faut enfiler la bague du roulement inférieur. Deux méthodes soit
lorsqu’il s’agit de roulement neuf, avoir pris soin de mettre la bague dans le
congélateur une petite heure et là elle va se mettre en place toute seule, soit,
comme je l’ai fait, utilisé une douille du bon diamètre qui m’a permis par petit
Joint à
lèvre neuf
coup de marteau de l’amener jusqu’au roulement sans la forcer, car le bouchon de
réglage est là pour ça.
Donc une fois la bague de roulement en place, il faut visser le bouchon qu’on
aura nettoyé et testé avant. Moi, pour assurer tout risque de fuite, j’ai appliqué
sur le filetage du liquide d’étanchéité hydraulique.
Une fois le bouchon vissé et en buté sur la bague du roulement, il faut serrer
progressivement tout en faisant tourner la vis sans fin. Il faut quelle tourne
librement sans forcer, de la même façon qu’on règle les roulements de fusée.
Vérifier qu’en fin de serrage, un des créneaux soit en face du trou de goupille,
moi, j’ai eu de la chance, le serrage final correspondait exactement au trou.
Mettre une goupille neuve.
Pour en terminer avec la vis sans fin, il ne reste plus qu’à mettre en place le joint à
lèvre (joint spi).
Maintenant on va remettre le secteur et son axe, mais avant il faut enfiler la douille
excentrique en bronze. Pourquoi douille excentrique ? C’est parce que le perçage de
cette douille en bronze a été excentré pour permettre le réglage et l’appui du secteur
sur la vis sans fin.
Lors de la mise en place de la douille (bien huiler), il est conseillé de mettre la partie la
plus épaisse de l’excentrique vers la vis sans fin, de manière à pouvoir mieux passer le
secteur car dans cette configuration, il sera le plus éloigné de la vis sans fin.
Ensuite mettre en place la rondelle d’appui en tenant de son encoche tournée vers
l’ergot.
On rentre le secteur, toujours bien huilé et graissé.
Avant de tourner le boîtier à l’envers, je conseille de mettre le couvercle
provisoirement sans joint en amenant la vis d’appui sur le secteur afin que celui-ci
ne bouge pas lors du retournement.
Une fois le boîtier retourné, faire ressortir un peu la douille bronze et mettre le
joint torique.
Joint
torique
neuf
Ensuite faire tourner la douille bronze de façon à amener l’ergot sur son repère de
réglage et mettre en place la plaque de réglage excentrique en faisant coïncider les
repères faits auparavant lors du démontage.
Mettre le joint papier, moi je l’ai enduit de pâte à joint bleu pour assurer mon
étanchéité.
Ensuite enfiler la plaque de maintient avec son joint à lèvre neuf, tout en tenant
compte des repères et visser ses deux boulons sans les serrer.
Vérifier le jeu en ayant mis provisoirement la biellette pendante pour mieux
ressentir le jeu éventuel lorsqu’on fait tourner la vis sans fin.
Au besoin on peut faire tourner la plaque excentrique qui fera tourner la douille de
bronze, si ça force lorsqu’on tourne la vis sans fin, c’est qu’on a trop fait.
Pour mon boîtier, le réglage initial était bon car son problème était une fuite
excessive au niveau de l’excentrique, d’où l’intérêt d’avoir changé les joints.
Le réglage étant fait, je peux à présent serrer mes deux boulons.
Je retourne à nouveau le boîtier à l’endroit et avant de mettre le joint papier du
couvercle, j’en profite pour remplir le réservoir de 0,12l d’huile 90. J’enduis le
joint papier de pâte à joint pour m’assurer de son étanchéité.
Je pose le couvercle en m’assurant au préalable que la vis d’appui central et son
contre écrou soient desserrés.
Avant de serrer les 4 boulons (attention les deux boulons les plus grands sont à
l’extérieur et les plus petits à l’intérieur, j’assure leur étanchéité avec du liquide
étanche hydraulique car les trous traverse dans le réservoir). Je peux à présent
serrer.
Ensuite je visse la vis centrale sans trop forcer et je peaufine mon réglage en
faisant tourner la vis sans fin, il faut que ça tourne légèrement gras mais que ça ne
force pas.
Une fois satisfait je serre le contre écrou tout en maintenant la vis centrale à l’aide
d’un tourne vis.
Dernière opération, je remets la biellette pendante en place (attention il y a un
détrompeur sur la denture, sinon ça ne rentre pas).
Je vis son écrou d’origine et je le serre au couple (énorme) de 10 kg préconisé par le
constructeur, d’où la difficulté lors de son démontage.
Voila c’est fini, mon boîtier est prêt à être à nouveau réutilisé.
Conclusion :
La réfection d’un boîtier de direction est à la porté de tous, à condition d’avoir prévu une
pochette de joint et éventuellement les roulements.
Mais elle comporte surtout une difficulté majeure, celle de l’extraction de la biellette
pendante. Là il faut vraiment avoir un extracteur qui tienne la route, sinon ça devient
dangereux.
Tout le reste ne m’a pris que 12h de mon temps.