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SOMMAIRE
Editorial 3
Le mot de l’aumônier La clef du bonheur 4
Le coin des jeunes La prière 5
Fiers d’être catholiques ! Les bénédictins et l’Europe 7
Oui je le veux La prière des époux, un fleuve de grâces 8
Pour les petits comme pour les grands Les adolescents et la prière 10
Se former pour rayonner Fernand, Renaud, Martin 13
Pour nos chers grands-parents La prière en famille 16
Trucs et astuces Bien entretenir ses chaussures 17
La page des pères de famille Prions ! 18
Dossier pour tous De la prière et quelques objections courantes 20
Le coin des jeunes La tendresse de Dieu 24
Discuter en famille La spiritualité orientale ou la mort cérébrale 25
Connaître et aimer Dieu Donnez-nous aujourd’hui notre pain 28
Un peu de douceur Bâillons discrètement ! 29
La cité Catholique L’éloge de la force 30
Haut les cœurs La grande leçon de la terre 32
Du fil à l’aiguille Les lingettes 33
Le coin des jeunes Tintin au pays des soviets 34
Ma bibliothèque 36
Mes plus belles pages 37
Restaurer une maison ancienne La couverture 38
Actualités culturelles 40
Recettes 41
Le Cœur des FA 42
Bel canto 43
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Editorial
Chers amis,
« Mais priez mes enfants, Dieu se laisse tou-
cher... »
Quelle consolation en ces temps difficiles et
quelle délicatesse du Bon Dieu que de nous offrir
le cent cinquantième anniversaire des apparitions
de Notre-Dame de Pontmain cette année où nous
avons tant besoin d’un message d’espérance !
Nous ne pouvions laisser passer cet évènement
sans vous offrir un numéro spécial sur la prière !
Non pas que nous imaginons que nos lecteurs ne
prient pas, mais bien plutôt pour raviver les ardeurs
qui, au fil du temps, pourraient s’affadir : « Vous
êtes le sel de la terre ; mais si le sel s'affadit, avec
quoi le salera-t-on ?1 »
Comment montrer à nos contemporains que
la prière n’est pas une recette pour se consoler dans
la détresse, pour demander le bonheur sur cette
terre ou pour obtenir une liaison avec des puis-
sances plus ou moins occultes. Elle est vraiment la
respiration de l’âme de tout catholique ! Et si nous
sommes tenus de brider l’oxygénation de nos pou-
mons par un masque, personne ne pourra empêcher
notre âme de respirer librement et d’être en union
avec son créateur. Si le gouvernement a fait mine
de nous empêcher de nous mettre à genoux physi-
quement dans la rue, personne n’a pu nous empê-
cher de faire voler nos prières vers le ciel, à tire
d’aile !
Dieu utilise souvent les épreuves pour nous
aider à retrouver le chemin du ciel. L’homme l’ou-
blie si vite quand tout va bien... Mais souvenons-
nous que notre prière ne doit pas seulement être
une supplication, elle doit surtout parvenir à une
véritable union d’âme avec Notre-Seigneur. Et
quand le ciel se fait muet, ne nous décourageons
pas, implorons Notre-Dame afin qu’elle nous ap-
prenne à prier comme une maman l’apprend à ses
petits.
« L’amour avec lequel nous devons aller à
Dieu, ne consiste pas dans le sentiment : c’est un
acte de la volonté. Mon Dieu, apprenez-moi à vous
chercher dans la prière, à mettre mon cœur en con-
tact avec le vôtre, à savoir me retirer, non seule
ment matériellement mais aussi spirituellement de
tous les attraits de cette terre. Que de fois je suis à
genoux, tandis que mon esprit erre sur les routes du
monde2 ! » N’hésitons pas à demander à Dieu lui-
même d’augmenter notre foi ; sans Lui nous ne
parviendrons à rien.
Dans notre époque tumultueuse où nous
sommes manipulés comme des pions sur un échi-
quier sans connaître la règle du jeu, notre curiosité
ne sert qu’à nous faire perdre du temps, à mettre
notre sensibilité à fleur de peau, à augmenter notre
inquiétude d’homme impuissant jusqu’à son pa-
roxysme... Ne mettons pas notre espoir dans
l’homme, nous serions inévitablement déçus, met-
tons plutôt notre espérance en Dieu et pour cela
augmentons notre foi et notre amour par ce moyen
infaillible qu’est la prière. Il nous aidera à garder la
sérénité et la joie chrétienne des enfants de Dieu
qui sont sous sa protection jusqu’à la dernière
heure. Nous savons qu’Il ne nous abandonnera ja-
mais ! Alors, « Ne crains point, petit troupeau3 ».
Que Notre-Dame des Foyers Ardents nous
guide sur le chemin qui mène à Dieu !
Marie du Tertre
1 Saint Matthieu, Chap. 5 :12 2 Père Gabriel de Sainte Marie-Madeleine in Intimité di-
vine T 1 3 Saint Luc – 12 :32
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Le mot de l'aumônier
La prière, clef du bonheur
Y a-t-il une décou-
verte plus extraordinaire à
faire sur cette terre que
celle de prendre conscience
de la faculté qu’on a de
pouvoir parler à Dieu ? Comme il faut souhaiter
que l’homme se rende compte le plus tôt possible
de cette opportunité inouïe que la vie d’ici-bas lui
offre déjà pour en profiter davantage !
Il me semble cependant que peu nombreux
sont les hommes qui ont vraiment réalisé la capa-
cité qui leur a été communiquée d’entrer en rela-
tion avec Dieu car il n’arrive presque jamais que
l’on entende dire qu’on ait été obligé d’arracher
quelqu’un à sa prière.
Or, si les hommes avaient vraiment compris à
quels rapports intimes avec Dieu ils sont appelés,
il faudrait se gendarmer pour les ramener aux
autres obligations qu’ils doivent remplir. Comme
l’a écrit saint Jean Chrysostome : « Voyez quel est
votre bonheur et votre gloire : vous pouvez entrer
dans un doux commerce avec Dieu, vous entrete-
nir familièrement avec Jésus, désirer ce que vous
voulez et lui faire connaître vos désirs. »
Nous ne pouvons vraiment rien vouloir de
meilleur pour nos frères et sœurs humains que
d’entrer très avant dans ces explorations et révéla-
tions sans rivales que procure le dialogue de l’âme
avec Dieu. Et à ceux qui y sont entrés, nous leur
disons de ne pas demeurer seulement immobiles
sur le perron d’un palais qui ne demande qu’à ac-
cueillir dans ses chambres intérieures tous ceux
qui le désirent.
En réalité, le chrétien ne devrait pas être sur-
pris de comprendre que le plus doux agrément de
la terre est dans la prière. Il croit en effet que la
récompense essentielle qui est réservée à ceux qui
entrent dans l’éternité en état de grâce est la vision
béatifique. Le bonheur parfait, qui comblera tous
les désirs de ceux qui peinent sur la terre, consis-
tera dans cette intimité définitive qui les unira à
Dieu. Si donc la félicité sans ombre est de voir
Dieu, comment douter que la plus grande allé-
gresse qui vienne après cette vision, pour ceux qui
ne peuvent encore voir, se trouve dans l’union à
Dieu par la foi ? Ils ne voient pas encore mais ils
croient !
Et ils sont déjà comme béatifiés au sens où
leur esprit est à même de vivre en Dieu comme
Dieu vit déjà en eux. A tous les hommes, qui cher-
chent nécessairement le bonheur, il faut dire et
répéter que le bonheur est en Dieu, que le bonheur
est Dieu, et puisqu’il en est ainsi, que la prière,
qui est le moyen d’entrer en relation avec Dieu, y
mène infailliblement.
On gémit devant les difficultés de la prière.
Comme c’est difficile de devoir parler à quel-
qu’un que l’on ne voit pas et dont les réponses ne
parviennent pas à nos tympans. Quel effort que
celui de ce recueillement en lequel l’âme doit se
trouver pour élever son esprit vers Dieu ! Et,
même dans ces conditions, quelle lutte contre les
distractions… Enfin, comme il est fréquent que
les retours divins ne correspondent pas aux de-
mandes répétées. Mais on ne pense jamais aux
facilités de la prière ! Qui est toujours disponible
pour toujours écouter, de nuit comme de jour, tout
ce qu’on a à lui dire ? Qui ne se rebute et ne se
lasse jamais ? Qui s’intéresse à tout ce qui lui est
dit et répond en réalité de la manière qui est la
plus favorable à l’avancement des âmes ? Qui al-
lie en lui-même la parfaite sagesse à la Toute-
Puissance et la Miséricorde infinie ? Eh bien ! Ce-
lui-là seul qui est Dieu est cet interlocuteur qui
possède toutes les qualités et les perfections. Or, il
est à la disposition à chaque instant de qui le veut
sans qu’il soit besoin de patienter dans les salles
d’attente ou dans les antichambres !
Et la toute-puissance de la prière se révèlera
progressivement à ceux qui y persévèreront et dé-
couvriront l’invasion, l’envahissement divin de
l’âme. A l’école de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
Maître de la prière, par la médiation de la Très
Sainte Vierge Marie, Première Orante, ils chante-
ront le Magnificat, ils attesteront, oui, ils s’écrie-
ront : la prière, c’est la clef du bonheur !
Père Joseph
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La prière
Chère Bertille,
J’ai relu récemment un texte du Père Garrigou-Lagrange sur la prière que je trouve très intéressant
et que je souhaite te faire partager. Il explique ce qu’est la prière et quelle est notre place vis-à-vis de
Dieu.
« Demandez et vous recevrez » a dit Notre-Seigneur. « Il faut toujours prier » ajoutait-Il. Il importe donc
de se faire une juste idée de l’efficacité de la prière, de la source même de cette efficacité et du but auquel
toute vraie prière doit être ordonnée. Voici ce que saint Thomas à la suite de saint Augustin nous en-
seigne sur ce grand sujet1.
Nous avons l’air de croire parfois que la prière est une force qui aurait son premier principe en
nous, et par laquelle nous essayerions d’incliner la volonté de Dieu, par manière de persuasion. Et aussi-
tôt notre pensée se heurte à cette difficulté, souvent formulée par les incrédules, en particulier par les dé-
istes : la volonté de Dieu, personne ne peut la mouvoir, personne ne peut l’incliner. Dieu sans doute est la
bonté qui ne demande qu’à se donner, Dieu est la miséricorde toujours prête à venir au secours de celui
qui souffre et qui implore, mais il est aussi l’Etre parfaitement immuable. La volonté de Dieu de toute
éternité est aussi inflexible qu’elle est miséricordieuse. Personne ne peut se vanter d’avoir éclairé Dieu,
de lui avoir fait changer de volonté. « Ego sum Dominus, et non mutor ». Par son décret providentiel, for-
tement et suavement, l’ordre du monde, la suite des événements, sont irrévocablement fixés d’avance.
Faut-il conclure que notre prière ne peut rien, qu’elle vient trop tard, que si nous prions, aussi bien
que si nous ne prions pas, ce qui doit arriver arrivera ?
La parole de l’Evangile demeure : « Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frap-
pez et l’on vous ouvrira ». – La prière, en effet, n’est pas une force qui aurait son premier principe en
nous, ce n’est pas un effort de l’âme humaine, qui essaierait de faire violence à Dieu, pour lui faire chan-
ger ses dispositions providentielles. Si l’on parle ainsi quelquefois, c’est par métaphore, c’est une ma-
nière humaine de s’exprimer. En réalité la volonté de Dieu est absolument immuable, mais c’est précisé-
ment dans cette immuabilité qu’est la source de l’infaillible efficacité de la prière.
C’est au fond très simple : la vraie prière par laquelle nous demandons pour nous, avec humilité,
confiance et persévérance, les biens nécessaires à notre sanctification, est infailliblement efficace, parce
que Dieu, qui ne peut se dédire, a décrété qu’elle le serait, et parce que Notre Seigneur nous l’a promis2.
Un Dieu qui n’aurait pas prévu et voulu de toute éternité les prières que nous lui adressons, c’est là
une conception aussi puérile que celle d’un Dieu qui s’inclinerait devant nos volontés et changerait ses
desseins. Non seulement tout ce qui arrive a été prévu et voulu ou tout au moins permis d’avance par un
décret providentiel, mais la manière dont les choses arrivent, les causes qui produisent les événements,
tout cela est fixé de toute éternité par la Providence. Dans tous les ordres, physique, intellectuel et moral,
en vue de certains effets, Dieu a préparé les causes qui les doivent produire. Pour les moissons maté-
rielles, il a préparé la semence ; pour féconder une terre desséchée, il a voulu une pluie abondante ; pour
une victoire qui sera le salut d’un peuple, il suscite un grand chef d’armée ; pour donner au monde un
homme de génie, il a préparé une intelligence supérieure, servie par un cerveau mieux fait, par une héré-
dité spéciale, par un milieu intellectuel privilégié. Pour régénérer le monde aux périodes les plus trou-
blées, il a décidé qu’il y aurait des saints. Et pour sauver l’humanité, depuis toujours la divine Provi-
dence avait préparé la venue du Christ Jésus. Dans tous les ordres, du plus infime au plus élevé, en vue
1 Cf Iia IIae, q 83, a.2. 2 Iia, IIae, 83,15
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de certains effets, Dieu dispose les causes qui les doivent produire. Pour les moissons spiri-
tuelles comme pour les matérielles, il a préparé la semence, et la moisson ne s’obtiendra pas
sans elle.
Or, la prière est précisément une cause ordonnée à produire cet effet, qui est l’obtention des dons
de Dieu, nécessaires ou utiles au salut. Toutes les créatures ne vivent que des dons de Dieu, mais la créa-
ture intellectuelle est seule à s’en rendre compte. Les pierres, les plantes, les animaux reçoivent sans sa-
voir qu’ils reçoivent. L’homme, lui, vit des dons de Dieu, et il le sait ; si le charnel l’oublie, c’est qu’il ne
vit pas en homme ; si l’orgueilleux ne veut pas en convenir, c’est qu’il n’y a pas de pire sottise que l’or-
gueil. L’existence, la santé, la force, la lumière de l’intelligence, l’énergie morale, la réussite de nos en-
treprises, tout cela est don de Dieu, mais par-dessus tout la grâce, qui nous porte au bien salutaire, nous
le fait accomplir, et nous y fait persévérer.
Faut-il s’étonner que la divine Providence ait voulu que l’homme, puisqu’il peut comprendre qu’il
ne vit que d’aumônes, demandât l’aumône ? Ici comme partout Dieu veut d’abord l’effet final, puis il or-
donne les moyens et les causes qui le doivent produire. Après avoir décidé de donner, il décide que nous
prierons pour recevoir, comme un père, résolu d’avance d’accorder un plaisir à ses enfants, se promet
de le leur faire demander. Le don de Dieu, voilà le résultat, la prière voilà la cause ordonnée à l’obte-
nir ; elle a sa place dans la vie des âmes pour qu’elles reçoivent les biens nécessaires ou utiles au salut,
comme la chaleur et l’électricité ont leur place dans l’ordre physique.
Jésus, qui veut convertir la Samaritaine, lui dit, pour la porter à prier : « Si tu savais le don de
Dieu, c’est toi qui m’aurais demandé à boire, et je t’aurais donné de l’eau vive…jaillissant en vie éter-
nelle ».
De toute éternité, Dieu a prévu et permis les chutes de Marie-Madeleine, mais il a ses desseins sur
elle ; il veut rendre la vie à cette âme
morte ; seulement il décide aussi que
cette vie ne lui sera rendue que si elle
le désire, que l’air respirable ne sera
rendu à cette poitrine, que si cette poi-
trine veut s’ouvrir, que si Madeleine
veut prier, et il décide aussi de lui don-
ner une grâce actuelle très forte et très
douce qui la fera prier. Voilà la source
de l’efficacité de la prière. Soyez sûrs
que lorsque Madeleine aura prié, la
grâce sanctifiante lui sera donnée, mais
soyons sûrs aussi que sans cette prière
elle restait dans son péché.
Il est donc aussi nécessaire de
prier pour obtenir les secours de Dieu dont nous avons besoin, pour observer la loi divine et y persévé-
rer, qu’il est nécessaire de semer pour avoir du blé.
Ne disons donc pas : « Que nous ayons prié ou non, ce qui devait arriver arrivera » : ce serait aus-
si absurde que de dire : « Que nous ayons semé ou non, l’été venu, si nous devons avoir du blé, nous en
aurons ». La Providence se préoccupe non seulement des résultats, des fins, mais aussi des moyens à em-
ployer, et elle sauvegarde la liberté humaine par une grâce aussi douce qu’elle est forte, « fortiter et sua-
viter ». « En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, Il vous le
donnera ».
Anne
7
Les bénédictins et l’Europe
Qui sont les vrais pères de l’Europe ? Quels sont ceux qui, à travers les
siècles, ont concouru à former l’esprit européen et la civilisation occiden-
tale ? Nous ne parlons pas ici de l’Europe d’après-guerre ou de l’Europe de
Bruxelles, non, mais de l’Europe chrétienne, bimillénaire, sortie du travail
laborieux de construction matérielle et spirituelle des Bénédictins, puis de
toutes les communautés religieuses qui s’en sont inspirées.
C’est saint Benoît de Nursie qui est le vrai Père de notre Europe. La
Règle qu’il a instaurée, qui codifie la vie des moines en partageant leur vie
en trois tâches essentielles : oraison, travail intellectuel et travail manuel, est
à l’origine de l’esprit européen et du brio de sa civilisation.
En imposant à ses clercs un tiers de temps consacré à la prière, il savait très bien que ce temps ne
serait pas perdu, que c’est le point d’ancrage dans le Ciel qui permet aux facultés spirituelles de décupler,
et aux capacités intellectuelles de s’ouvrir à une connaissance divine qui permet de mieux appréhender
les réalités matérielles.
De plus, ce sont les Bénédictins qui ont été les premiers gardiens de l’histoire européenne, les pas-
seurs de mémoire de la Grèce et de la Rome antiques, vers notre Haut Moyen-Age, grâce à leur travail de
copistes et à leur étude des textes anciens. Ils ont enseigné et transmis ces rudiments de culture, de la
Scandinavie à l’Andalousie, se servant de la langue de l’Eglise comme ciment intellectuel et spirituel des
peuples convertis. Parallèlement, ce sont eux qui ont pu retransmettre les coutumes et légendes des pays
du Nord qu’ils évangélisaient en les retranscrivant en latin, comme dans l’Histoire ecclésiastique des
peuples anglais, de Bède le Vénérable, au VIIIème siècle.
Ce sont eux qui ont transmis leur esprit de prière aux peuples, même les plus rudes, leur apprenant
ainsi comment éclairer leur intelligence à la source même du Savoir, par l’oraison.
Dans cette harmonie entre prière, travail intellectuel et manuel, ils ont permis à l’Europe occiden-
tale de bénéficier d’un extraordinaire développement technique et économique. Grâce à leurs chantiers de
défrichage, de déboisement, d’assèchement des marais, ils ont multiplié les ressources de régions en-
tières, leur permettant par là même de sédentariser les peuples nomades et appauvris, et de leur procurer
une prospérité que l’Europe n’avait pas connue auparavant. Les abbayes développaient également des
techniques innovantes, tant en architecture qu’en agronomie, ainsi que l’étude approfondie des sciences,
des arts et des lettres.
Refuges contre les invasions barbares et contre l’esprit du paganisme, ce sont elles qui ont réconci-
lié les anciens panthéistes avec l’univers. En délivrant l’homme païen de sa peur du cosmos qui paralyse
l’intellect devant l’arbitraire d’une divinité incompréhensible, l’instruction des moines lui a expliqué que
le Vrai Dieu est un Dieu personnel, créateur mais aussi amour incarné, atteignable par la raison. Il est le
meilleur allié de l’expansion du génie humain.
Alors ce n’est pas par hasard que la civilisation chrétienne occidentale a eu ses siècles de gloire,
aussi longtemps que le génie du christianisme a été transmis par ces générations de religieux catholiques.
C’est cette alliance entre la liberté et les forces humaines orientées vers le Ciel, et l’action du Créateur,
qui a permis l’épanouissement et le rayonnement de l’Europe chrétienne.
Plaise à Dieu que l’ancienne flamme des bâtisseurs de l’Europe puisse rapidement renaître de ses
cendres encore fumantes ! C’est certainement l’intention de prière et le sujet de l’oraison de nombreux
d’entre nous…
8
Un être nouveau est né : un foyer.
Comme dit l’introït de la messe de mariage,
« Dieu a eu pitié de deux enfants uniques ». Les
voici qui ont reçu le pouvoir de dire « nous ».
Une mystérieuse fusion de leur vouloir les a mis
en dépendance l’un de l’autre. Fusion complète
des âmes, des volontés, des intelligences, des
cœurs et des corps, car ce ne sont pas deux volon-
tés qui se rapprochent l’une de l’autre, et peuvent
par conséquent se séparer ensuite, mais au con-
traire deux volontés qui se fondent et se confon-
dent en une volonté nouvelle où les deux pre-
mières se sont comme perdues.
Et Dieu, sur l’invitation de ces deux
« oui », ouvre déjà le trésor de ses grâces. Ainsi,
la famille est-elle une chose divine, chose bien
haute et bien sacrée pour que saint Paul aille jus-
qu’à dire que « ce mystère est grand ; je veux dire
par rapport au Christ et à l’Église », l’épouse re-
présentant l’Église, et l’époux Jésus-Christ lui-
même. On peut dire que la famille chrétienne,
comme le sacrement de mariage, provient d’un
acte surnaturel, et qu’elle doit être maintenue par
une action surnaturelle continuelle. Dans le ma-
riage, le Christ se fait le ciment d’une union par
laquelle deux époux deviennent à partir de ce mo-
ment, un seul être vivant en deux personnes.
Vivre saintement notre mariage, c’est donc
se rendre toujours moins indigne de cette pré-
sence du Christ, et s’élever, se rapprocher tou-
jours davantage de lui, cela se fait en menant
« une vie de prière » !
De même qu’« aucune branche ne peut ver-
dir sans racines, aucune œuvre ne peut porter de
fruits si elle n’est unie à la charité comme à sa
racine». C’est dans leur amour de Dieu que les
époux puiseront en abondance les grâces néces-
saires à la sanctification de leur foyer. Toutes les
actions, comme leurs conséquences vont en dé-
couler.
Le jeune homme et la jeune fille qui ont
déjà fait une large place à cet amour de Dieu dans
leur cœur, voient que leur union et leur nouvel
amour seront, par le sacrement, un appel nouveau
à la grâce. Pour cela l’union des époux devra être
aussi totale que possible et se réaliser sur les
plans du corps, du cœur, de l’esprit, mais égale-
ment spirituellement par l’union des âmes.
Cette intimité des âmes se prépare douce-
ment pendant la période des fiançailles, par une
habitude de prière commune, encouragée par des
conversations qui deviendront peu à peu des cœur
à cœur où l’on s’ouvre l’un à l’autre avec con-
fiance. Selon les tempéraments, cela se fera plus
ou moins naturellement. Au départ, cette nou-
veauté de se confier à l’autre, de s’écouter, de-
mande toujours un petit effort… puis, progressi-
vement, on devient complice, heureux de rire en-
semble, de se taquiner… et l’on se sent enfin si
bien que l’on échafaude des projets d’avenir, pas-
sant en revue tous nos désirs pour la solidité de
notre future famille. C’est en priant ensemble, en
assistant à la messe et recevant la communion
côte à côte et d’une seule voix, que se perpétuera
cette présence de Notre-Seigneur dans notre
foyer.
Ces moments bénis de prière commune per-
dureront pendant le mariage, seront cette respira-
tion spirituelle de notre foyer que nous devrons
entretenir non seulement quand l’élan spontané
des cœurs nous y poussera avec enthousiasme,
La prière des époux,
un fleuve de grâces
9
mais aussi lorsque les égoïsmes inviteront à se
fermer, ou à s’isoler. Cette intimité des âmes,
cette union dans la prière est absolument néces-
saire à notre sanctification mutuelle, et donc à
celle de notre foyer dans ses membres et dans ses
œuvres.
Dans la mesure du possible, les deux époux
se retrouveront ensemble à genoux, au pied du
crucifix, au moins chaque matin et chaque soir, en
plus des prières familiales. Cette prière à deux,
qu’ils enrichiront de dévotions ou neuvaines, se-
lon leurs souhaits, les impératifs du moment, les
joies ou les épreuves… les verra déposer leur far-
deau, exprimer leurs inquiétudes, exulter leurs
actions de grâce ! Dieu nous demande de prier, et
nous lui devons ce culte tout au long des jours et
jusqu’au dernier jour. Ces grâces toutes particu-
lières reçues le jour de notre mariage, sont ac-
tuelles dans chaque moment de notre vie. Tout est
à recommencer sans cesse, mais toujours notre
sacrement est là, qui entretient, nourrit et grandit
notre amour mutuel, dans l’amour de Dieu.
« Demandez et vous recevrez » !
Les époux qui veulent réellement se sancti-
fier, ne se contenteront pas d’une prière matin et
soir et de la récitation de leur chapelet quotidien.
Désireux d’abreuver davantage leur âme qui
semble insatiable de cet amour du bon Dieu, ils
chercheront encore à connaître mieux cette Provi-
dence, qui les comble déjà tant, par des lectures
pieuses qui les élèveront… et peut-être même
qu’ils pousseront l’effort à méditer quelques mi-
nutes ces lectures pour en tirer un bénéfice plus
profond. Dans cet exercice, chacun choisira ses
lectures en fonction de sa personnalité ou de ses
besoins, quitte à recommander ensuite sa lecture à
son époux, mais passer ce moment à prier en-
semble dans la même pièce, est d’un grand profit
pour les deux. « Celui qui veut être toujours avec
Dieu doit souvent prier et lire, dit saint Augustin.
Quand nous prions, c’est nous qui parlons à Dieu ;
mais quand nous lisons, c’est Dieu qui nous
parle ! »
Lorsque cette respiration spirituelle fait partie de
notre quotidien, ou presque, il est
moins difficile de voir s’agrandir
la famille et augmenter les activités
ménagères ou charges professionnelles. Il faut
bien sûr un peu ajuster les horaires ou les durées,
mais l’habitude est plus facile à garder, même si
chaque nouvelle étape de notre vie est toujours
une belle occasion de progrès en décidant de pren-
dre des résolutions neuves. Il est bien sûr dange-
reux et condamnable de passer tout son temps en
prière, au détriment de son devoir d’état. « Il est
dans l’âme, poursuit saint Augustin, une autre
prière incessante, qui est le désir. Quoi que vous
fassiez, vous ne cessez point de prier, si vous ne
désirez le repos du ciel. Que celui donc qui ne
veut pas interrompre sa prière, n’interrompe pas
son désir. Un désir incessant est une voix conti-
nuelle. Se taire, ce serait ne plus aimer. » Nous
pouvons ainsi faire de notre vie une prière conti-
nuelle, ponctuée, pourquoi pas, d’oraisons jacula-
toires, ces petites prières que notre cœur lancera
vers Dieu aussi souvent que possible.
Il va de soi que les époux rechercheront en-
semble leur équilibre spirituel. Une perfection in-
dividualiste qui ne se soucierait pas de la perfec-
tion des deux époux n’est pas dans l’esprit du ma-
riage. S’il y a un petit décalage dans le ménage,
on fera preuve de patience pour amener l’autre à
progresser avec douceur. Dans tous les cas une
grande délicatesse est nécessaire, de l’humilité
aussi. L’harmonie véritable ne se cherche pas en
dehors du plan divin. Qui se fie à Dieu, à la répar-
tition qu’il fait de ses grâces, ne tarde pas à com-
prendre que la véritable union des âmes dépend de
cet acte de foi. Mystérieusement, Dieu fait alors
goûter à ceux qui lui offrent sa place, toute sa
place, une douceur, une paix dont la stabilité ne
relève pas d’ici-bas. La durée des unions terrestres
est toujours brève. Mais ceux qui auront su s’ai-
mer au niveau de l’invisible « pour l’amour de
Dieu », auront inauguré leur amour éternel.
Sophie de Lédinghen
10
A la période fraîche et spontanée de « l’en-
fance adulte », entre 8 et 12 ans environ, succède
cet âge original et irritant qui se déroule autour de
la puberté, et durant lequel le jeune garçon
comme la jeune fille se replie sur la découverte
de sa personnalité. De 12 à 17 ans, l’adolescent
mène une aventure intérieure solitaire… Que ses
parents n’espèrent pas de confidences, et moins
encore dans le domaine spirituel qu’en tout
autre ! L’attention spontanée à autrui disparaît, il
est à un âge d’égoïsme fondamental, on pourrait
même dire biologique. Comment obtiendrait-on
facilement cette attention à « l’Autre » qu’est la
prière ? Comment pourrait-on accepter de pren-
dre Dieu pour centre, et non soi-même ? Peut-on
alors espérer pour cet âge une éducation de la vie
intérieure ou de la prière ?
Bien des traits du caractère adolescent
pourraient expliquer la difficulté qu’ont ces
jeunes gens à rencontrer Dieu. Outre leur ten-
dance égoïste, la constance et la ténacité leur
semblent impossibles. Ils seront
attirés vers ce qui stimule leurs
émotions : la musique rythmée
et forte, les chahuts d’école, les
amis…Or Dieu ne parle pas
dans le bruit, et la prière néces-
site une concentration, un si-
lence intérieur dont notre jeu-
nesse est de plus en plus privée.
L’adolescence est enfin caracté-
risée par une attitude de refus,
de rejet. La majorité des jeunes
de nos familles ont profité
d’une enfance pieuse, jalonnée
de séances de catéchisme, de
messes, de prières collectives.
Souvent les garçons ont servi à
l’autel, et les filles multiplié les
chapelets et petites dévotions.
Mais vient le moment où, pour
grandir, l’adolescent rejette son enfance et sou-
vent aussi tout ce qui y est attaché. Comment ne
rejettera-t-il pas aussi des habitudes de prières qui
lui semblent appartenir à l’enfance ?! Il trouvera
alors des prétextes « d’homme », comme son tra-
vail scolaire ou des occupations urgentes, pour
éviter la prière du soir en famille, le chapelet
commun et se prouver ainsi qu’il a grandi… !
Non, votre enfant ne perd pas la Foi, disons
seulement que les ressorts psychologiques de la
prière ne sont plus les mêmes que durant l’en-
fance. Quels sont-ils à présent ?
Un des aspects les plus positifs du caractère
de l’adolescent semble bien être un élan de loyau-
té et de générosité. Il est un être épris d’absolu.
Avec lui, c’est tout ou rien ! On ne le contentera
pas avec des demi-mesures prudentes, ni avec des
gestes vides. C’est ce trop plein de vitalité neuve
qui pourra l’aider à franchir les premières diffi-
cultés de la vie spirituelle. Ce qui le séduira dans
la prière, c’est l’attitude, la dif-
ficulté même. Les adolescents
sont souvent plus courageux
que les adultes pour la messe
au petit matin ou les pèleri-
nages épuisants… Mais encore
mal équilibré il heurte ses
grands désirs aux difficultés du
réel ; découragement sous mille
formes d’autant plus doulou-
reuses qu’il est rempli d’illu-
sions : faiblesse devant le pé-
ché, crainte dans les combats
quotidiens, ses études, les pre-
miers émois sentimentaux…
Cet âge d’enthousiasme est
souvent teinté de désespoir.
C’est en tenant compte de
ces traits psychologiques que
Les adolescents et la prière
11
l’on trouvera quelques points de repère pour
comprendre et aider l’adolescent dans sa vie de
prière. Notre vie intérieure est le reflet de ce que
nous sommes, caractère et personnalité : la prière
d’un inquiet ne peut être paisible ; qui est simple
le sera avec le bon Dieu …le compliqué porte sa
complication dans sa prière. Notre éducation,
notre culture interviennent aussi : le pur citadin
ne prie pas
comme l’homme
de la nature. Notre
prière, enfin, dé-
pend de notre état
de vie : la jeune
fille prie en jeune
fille, une maman
en maman.
En pratique,
il faudra accepter
que la prière d’un
adolescent ne soit
pas parfaite en
tous points. La contemplation et la louange reste-
ront fugitives à un âge où compte d’abord l’ac-
tion. L’action de grâce se heurtera à cette ingrati-
tude à laquelle sont confrontés parents et éduca-
teurs. Sachons que pour entraîner un adolescent à
la prière, il faut que celle-ci soit vraie, efficace,
amicale.
Malgré une horreur affichée pour le senti-
ment, les adolescents, imprègnent d’affectivité
toutes leurs démarches intellectuelles et spiri-
tuelles. Ils sont tout feu, tout flamme ! Ce qu’ils
détestent, c’est le sentiment différent du leur.
Même si nous trouvons leurs goûts un peu
mièvres côté filles, ou un peu « pompiers » côté
garçons, gardons-nous bien de condamner leurs
élans !
L’adolescent ne se contente pas d’une
prière de routine qui « ne sert à rien », où il « ne
sent rien ». On ne le laissera pas alors limiter ses
prières, mais on pourra les raccourcir un peu tout
en l’aidant à fixer des intentions à sa prière, un
but à son pèlerinage…
Enfin l’adolescent est fait
pour aimer. Enfant, il aimait être
aimé, maintenant il aime aimer. Sa prière devra
être à la mesure de cette amitié qu’il offre timide-
ment autour de lui, en attendant qu’elle s’épa-
nouisse en amour de Dieu. Peu à peu il se rappro-
chera de Dieu en
trouvant en lui le
compagnon de
route, la voie à
suivre. On le con-
duira à lire les
Évangiles, où il se
nourrira du con-
tact direct avec le
Christ, de beaux
textes (comme
ceux de Guy de
Larigaudie
« L’étoile au
grand large », ou
l’« Almanach pour une jeune fille triste » de Ma-
rie Noël…), de récits imprégnés des grands senti-
ments auxquels il aspire, ou même de belles
phrases toutes simples… L’éducation de la prière
de l’adolescent sera sur la bonne voie lorsque,
cherchant à unir sa vie à celle du Christ, il parlera
à Dieu comme on parle à un ami.
Chers parents chrétiens, apprenez à vos
enfants à prier dès le plus jeune âge car, plus
tard, lorsqu’il sera l’adolescent, et déjà en
marche pour une autonomie spirituelle, il s’ap-
puiera sur les bases reçues durant son enfance.
Ce sera désormais entre la grâce de Dieu et lui
que cela se jouera.
Cependant les parents gardent encore, vis-à
-vis de l’adolescent et de sa spiritualité, une mis-
sion irremplaçable. D’abord par l’exemple. Avoir
vu prier des parents qu’il admire, sentir que tout
événement ramène ce père et cette mère à la pré-
sence de Dieu, c’est assez pour faire réfléchir
profondément l’adolescent le plus jaloux de son
12
autonomie. Le garçon vautré dans des vacances
un peu païennes entend, soyez-en sûr, le départ
discret de sa maman pour la messe de 7 heures
et remarque que son père a fait une halte à
l’église.
La prière en famille est indispensable mais
ne suffit pas à la nourriture spirituelle des parti-
cipants. Au fur et à mesure que les enfants gran-
dissent, on l’étoffera et l’adaptera pour qu’elle
ne devienne pas « la prière des petits ». Cepen-
dant elle ne remplace pas le besoin indispen-
sable de la prière personnelle des grands. Pour
cette prière personnelle, les parents peuvent
jouer un rôle indirect en entraînant à une messe
en semaine un hésitant, en laissant traîner ou en
offrant un livre qui puisse favoriser une ré-
flexion ou une prière. La visite d’un monastère
ou d’un très bel endroit qui élève l’âme…
Mais surtout, l’immense service que des
parents pourront rendre à leurs grands enfants
dans cet apprentissage de la vie spirituelle per-
sonnelle, sera de leur faciliter la
visite du prêtre qui sera pour
eux le maître de la prière et le
confident de leur itinéraire spirituel.
Tout cela demande beaucoup de délicatesse, de
patience et de confiance en Dieu pour qu’enfin,
l’adolescent retrouve, seul dans l’intimité de sa
chambre, le désir de prier.
Dans le secret de Dieu, il arrive aussi que
des adolescents soient portés, pour un moment,
par la prière de ceux qui les aiment. Car dans le
monde de la grâce et de la liberté, si les parents
veulent que leurs enfants aiment la prière, il leur
faut eux-mêmes envelopper de prière l’âme de
ces grands adolescents si fragiles et si atta-
chants.
Sophie de Lédinghen
N° 1 à 7 : Thèmes variés
N° 8 : La Patrie
N° 9 : Fatima et le communisme
N° 10 : Des vacances catholiques
pour nos enfants
N° 11 : Pour que le Christ règne !
N° 12 : Savoir donner
N° 13 : Savoir recevoir
N° 14 : Notre amour pour l’Eglise
N° 15 : Mission spéciale
N° 16 : D’hier à aujourd’hui
N° 17 : Mendiants de Dieu
N° 18 : L’économie familiale
N° 19 : La souffrance
N° 20 : La cohérence
N° 21 : La noblesse d’âme
N° 22 : La solitude
N° 23 : La vertu de force
N° 24 : Le chef de famille
N° 25 : Le pardon
Au vu des nombreuses commandes nous avons réédité toute la collection !
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13
Fernand, Renaud, Martin et
Fernande, Renaude, et Martine
Pourquoi vous raconter l’histoire de Fer-
nand, puis celle de Fernande, qui sont, en défini-
tive, des histoires qui se ressemblent ? Il vous
faut en réalité considérer l’histoire de Fernand
comme une histoire typique qui est là pour illus-
trer cette règle de morale selon laquelle il n’est
jamais permis d’agir quand on doute de la bonté
ou de la malice d’un acte qu’on voudrait poser. Il
est d’abord requis, sous peine de pécher, de lever
ce doute. Il vous sera alors facile de juger par
vous-même du comportement de Fernande. Et
ensuite, au-delà du jugement qu’on doit porter
sur le comportement de Fernand et de Fernande,
il sera surtout possible de mettre en évidence que
c’est le législateur lui-même qui mérite en France
que soit porté à son encontre le même jugement
que sur ces deux infortunés. Nous nous contente-
rons pour terminer de signaler l’actualité de cette
règle de morale à l’heure des vaccins Pfizer et
Moderna.
I- A) L’histoire de Fernand :
A la lisière du bois :
A ce moment de la soirée où la
luminosité est devenue si
faible qu’elle ne permet plus
de distinguer le chien du loup,
Fernand et son ami Renaud se
tenaient encore à l’affût ! Il
leur en coûtait tant de revenir
bredouilles de la chasse qu’ils
ne se résignaient pas à devoir rentrer et voulaient
encore espérer… Mais quel est soudain ce bruit
dans le feuillage ? Renaud souffle à Fernand :
« Homme ou bête ? Je n’ose tirer ... » L’œil en-
flammé, Fernand répond : « Tant pis, je tire, ce
serait trop bête. » Un hurlement. Non d’une bête
mais d’un homme. Hagards, tous les deux se pré-
cipitent. Trop tard, Martin, leur ami chasseur,
agonise dans une mare de sang.
Au tribunal :
Le juge : « Le témoignage de votre ami Renaud
et la réponse que vous lui avez faite, attestent,
Fernand, que, lorsque vous avez tiré, vous
n’aviez pas et vous ne pouviez avoir la certitude
que vous aviez un animal en face de vous. Com-
ment qualifier donc l’homicide que vous avez
commis ? D’involontaire, comme l’a soutenu
votre avocat, au motif que n’auriez certainement
pas tiré si vous aviez su que c’était un homme et
que ce meurtre n’est donc pas intentionnel ? Je
récuse cet argument étant donné que si vous avez
ouvert le feu alors que vous ne pouviez écarter de
votre esprit que vous risquiez de tirer sur un
homme, c’est que vous aviez admis l’hypothèse
que votre coup de fusil pourrait se solder par la
mort d’un homme. C’est pour cela, Fernand, que
vous êtes condamné pour homicide volontaire. »
B) L’histoire de Fernande
Les tourments d’une femme enceinte :
« Lorsqu’à trois mois de
grossesse, j’ai dit à mon
médecin que j’optais
pour une IVG, j’ai ajouté
un peu émue que j’espé-
rais ne pas commettre un
meurtre. Il a éclaté de
rire et m’a répondu :
« Aucun scrupule à avoir
Fernande ! C’est comme
si je te retirais une tumeur. Bénigne, bien sûr ! -
C’est vrai qu’elle gigote un peu… Mais de là à ce
qu’une tumeur fasse un homme… » Il ne m’a pas
du tout rassurée. Alors je suis allée voir Renaude,
ma copine juriste, pour lui demander ce que
j’avais dans le ventre. Elle a regardé dans un
Code et n’a rien trouvé. Elle m’a dit qu’il n’y
avait pas de statut juridique pour l’embryon.
Mais elle a cité ensuite l’article 16 du Code Civil
qui énonce que « La loi assure la primauté de la
14
personne, interdit toute atteinte à la dignité de
celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès
le commencement de la vie. » Renaude m’a alors
expliqué que l’IVG est en fait une dérogation à
cette loi. J’étais encore plus troublée en la quit-
tant. Mais, tant pis. Je n’ai pas envie de garder
cette petite fille (l’échographie m’a montré que
c’était une fille) que j’aurais appelée Martine…
Allons, courage ! »
Le juge : « Ni votre médecin, ni votre amie juriste
n’avaient tenu des propos susceptibles d’apaiser
votre conscience, Fernande. Tout au contraire,
vous avez été tourmentée par les paroles de votre
médecin. Il riait, mais pas vous. Vous saviez bien
que Martine n’était pas une tumeur et qu’il ne
vient à l’idée de personne d’appeler une tumeur
« Martine » et de déjà lui dire « ma petite ché-
rie ». Et Renaude a augmenté encore votre
crainte. Si l’IVG est une dérogation à la loi, n’est-
ce point l’aveu que le législateur admet qu’il
porte atteinte à sa vie » ? Vous êtes donc allée
vous faire avorter avec la forte présomption que
vous alliez supprimer de votre sein une vie hu-
maine. C’est pour cela que vous êtes condamnée,
Fernande, pour homicide volontaire. »
II – Commentaires sur les histoires de Fer-
nand et de Fernande
A) A propos de Fernand et de Fernande :
- Fernand et Fernande ont tous les deux agi à un
moment où ils doutaient de la bonté morale de
l’acte qu’ils posaient.
- la passion de la chasse, la tristesse et la honte de
rentrer bredouille ont eu raison de la conscience
de Fernand. S’il l’avait écoutée, s’il avait prêté
attention aux mots de Renaud, jamais il n’aurait
tiré ! Comment prendre le risque de tirer sur un
homme ? « D’ailleurs, malheureux Fernand, tu
dois bien comprendre maintenant que, si, dans les
mêmes conditions, tu avais tué un chevreuil et
non pas Martin, tu aurais quand même été cou-
pable d’homicide puisque tu aurais tout de même
pris, dans ton intention, le risque de tirer sur un
homme. »
- Hélas, Fernande était très dé-
cidée à ne pas garder son enfant
… Sans doute, elle aurait voulu avor-
ter dans la tranquillité de sa conscience. Elle a
donc cherché à l’apaiser. Mais en réalité, et les
propos de son médecin et ceux de son amie Re-
naude ont renforcé son trouble. Ils auraient dû
l’arrêter avant qu’elle ne commette l’irréparable.
Mais ils n’ont malheureusement pas suffi à con-
trer une volonté qui, en s’apercevant qu’elle ne
trouverait pas la paix intérieure, a renoncé à la
chercher. Fernande a gravement chargé son âme
d’un tourment en déchargeant son corps de ce qui
lui paraissait un poids.
b) A propos du Juge :
- Le Juge a bien jugé. Mais il faut avouer que,
dans l’un et l’autre cas, il n’a pas jugé selon les
articles de la loi française. Fernand serait poursui-
vi pour homicide involontaire commis par impru-
dence et risquerait trois ans d’emprisonnement et
45000 euros d’amende selon le Code Pénal
(articles 221-6 et 121-3). Le Juge a jugé selon la
morale qui considère qu’il y a homicide volon-
taire dans l’intention, déjà à partir du moment où
l’on prend le risque de le commettre.
- Le Juge a également bien jugé Fernande et pour
les mêmes motifs. Mais dans ce deuxième cas,
l’écart entre la Morale et la loi civile est beau-
coup plus grave puisque la loi civile ne trouve
rien à redire à l’avortement commis par Fernande
alors que la loi morale le considère comme un
homicide volontaire.
III – L’incohérence de la législation française
Le but de cet article est surtout de mettre en
lumière l’incohérence criminelle de la loi fran-
çaise. Là où le droit romain procurait à l’embryon
et au fœtus un « procurator ventris » chargé de
défendre ses droits, la loi française ne dit rien du
statut juridique de l’embryon ou du fœtus. Alors
que les chinois sont tous âgés de neuf mois de
15
plus que nous selon l’état civil parce qu’on
compte leur âge à partir de l’estimation du jour où
ils ont été conçus, la France n’a rien à dire sur les
hommes intra-utérins.
Et pourquoi ce vide juridique ? Les sciences don-
nent aujourd’hui des arguments qu’on ne possé-
dait pas autrefois pour montrer que l’individuali-
sation certaine de l’homme a lieu lors de la fécon-
dation de l’ovule. Et l’individu en question est un
être humain au vu de son patrimoine génétique
déjà complet qui est celui d’un homme. Mais s’il
est un individu humain, qui lui déniera d’être une
personne humaine ? A-t-on déjà vu un individu
humain ne pas être une personne humaine ? No-
nobstant ces confirmations providentielles que la
science fournit à des hommes qui prétendent ne
jurer que par la science, le vide juridique sur le
statut de l’être intra-utérin perdure. On comprend
qu’il serait difficile de lui conférer celui de télé-
phone portable, de tabouret ou de métastase… Il
n’y a en réalité qu’un statut possible, c’est celui
d’être humain. Mais l’admettre sonnerait l’heure
de vérité du génocide d’au moins un milliard
d’enfants à travers le monde. Tous les autres gé-
nocides sont des nains à côté de celui-là.
Cependant, il faut dire que ce silence juridique
criant ne sauve pas les législateurs. Comme nous
l’avons affirmé, ils méritent d’être condamnés
pour homicides volontaires même en l’état actuel
de la législation. Pourquoi ? Parce que s’ils ne
peuvent certifier que l’embryon ou le fœtus n’est
pas un homme, ils prennent alors le risque de tuer
un homme en autorisant l’avortement. Or ils ne
peuvent le certifier puisqu’ils ne sont pas capables
de trancher la question de son statut juridique.
Nous ajoutons à cet argument déjà suffisant par
lui-même deux considérations qui le renforcent
encore. La première concerne la loi Veil de
l’interruption volontaire de grossesse inscrite
comme étant une dérogation à la loi. Mais en quoi
la loi Veil déroge-t-elle ? En quoi admet-elle des
exceptions ? Précisément en cela que, à l’encontre
de l’article 16 du Code Civil qui énonce que « la
loi assure la primauté de la personne, interdit
toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le
respect de l’être humain dès le commencement de
la vie », elle autorise que soit
porté atteinte à la vie humaine
intra-utérine. Sinon, on ne par-
lerait pas de dérogation.
Une seconde considération ne manque pas non
plus de force pour faire apparaître l’incohérence
criminelle de la loi française. Il s’agit de l’arrêté
du 19 juillet 2002, paru au Journal Officiel du 6
août de la même année, accordant l’état civil aux
enfants mort-nés après vingt-deux semaines de
grossesse. Pourquoi simplement à partir de cinq
mois ? Nous sommes dans l’arbitraire. Cependant,
ne peuvent être inscrits à l’état civil que des per-
sonnes humaines. Cet arrêté du 19 juillet 2002
apporte donc aussi son concours pour condamner
la loi française pour son incohérence criminelle à
déclarer des fœtus comme personnes humaines,
tout en permettant leur massacre.
Conclusion :
Au moment où l’on veut nous vacciner avec
des produits issus de souches de cellules fœtales
avortées, il est nécessaire de bien réfléchir à ce
que nous allons faire. Nous nous trouvons en effet
dans le doute de Fernand et de Fernande et nous
ne pouvons accepter de nous faire vacciner sans
avoir résolu la question de la moralité de tels vac-
cins. Or, avant toute autre considération sur ce
sujet d’une brûlante actualité morale, il fallait
d’abord rappeler que les fœtus sont des personnes
qui ont été mises à mort par un homicide volon-
taire légal. Qui en a conscience doit alors com-
mencer à s’interroger sur la moralité des vaccins
provenant de tels crimes.
Père Joseph
Mois de mars : Mois de saint Joseph
Le 19 mars : fête de saint Joseph
16
Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera
en peu de temps.
Mon fils se laisse toucher…
Le 17 janvier 1871, la
Vierge à Pontmain donnait ce
message à 3 jeunes enfants. Il
était difficile, l’année du cent cin-
quantième de cette apparition de
parler de la prière en famille sans
rappeler ce grand message. Il faut
prier !
Plus récemment, en 1917 à Fati-
ma, la Vierge précisa qu’il fallait
prier – dire le chapelet – en fa-
mille. Il ne suffit donc pas de
prier seul ! Il faut dire le chapelet
en famille !
Plus récemment encore, Pie XII
affirma « une famille qui prie est une famille
qui vit ! »
Les trois exemples pris au milieu de multiples
messages célestes et injonctions des papes il-
lustrent la continuité de la parole de l’Eglise.
Quand faut-il prier, nous demande le caté-
chisme : « le matin, le soir et dans les tenta-
tions ».
Il faut prier, prier en famille, c’est même néces-
saire à la vie de la famille !
Ce précepte s’impose aux parents et à leurs en-
fants, doit-elle s’élargir aux grands-parents,
enfants et petits enfants ?
Bien que cela ne soit pas une obligation, nous
pensons que c’est mieux. Mais comment faire ?
Dans une famille simple, parents enfants, il
n’est déjà pas facile, au milieu des irrégularités
de la vie, de maintenir la régularité de la prière,
alors pendant les vacances, avec des familles
différentes (certaines préfèreront peut-être se
réunir avec leurs enfants pour prier), dans des
périodes ou les emplois du temps sont chao-
tiques, est-ce vraiment possible ?
Tout d’abord, rappelons qu’il n’est pas
obligatoire d’organiser une prière
de toutes nos familles ensemble
pendant les vacances. L’option
des familles disant leur prière
seules est tout à fait bonne !
Nous pensons cependant que la
prière de toute la famille répond
bien à l’esprit des demandes de la
Sainte Vierge et est un bon facteur
d’unité familiale. Si c’est possible,
il est bien de le faire…
Il convient alors de faire simple,
de ne pas créer d’agacements, et
de persévérer.
Après avoir vu ce qui se faisait
dans de nombreuses familles
amies, il nous semble qu’il y a une condition
indispensable pour maintenir une prière fami-
liale, quotidienne et persévérante : la régularité.
Chaque jour, à la même heure connue de tous –
18h30 par exemple – les grands parents com-
mencent la prière dans un lieu pouvant rassem-
bler toute la famille. Un ménage est absent ?
Ce n’est pas grave, ils diront le chapelet dans
leur voiture. Une maman doit s’occuper d’un
petit qui mange mal ? Le Bon Dieu compense-
ra. Des parents pensent que le chapelet est trop
long pour leurs petits ? Qu’ils partent – discrè-
tement - au milieu… Un ménage préfère dire
son chapelet avec ses propres enfants ? C’est
dommage mais doit être accepté. Ils revien-
dront peut-être plus tard avec l’ensemble de la
famille !
Ceci pour dire que si l’on attend chaque soir
pour commencer que tout le monde soit là, les
retards, les agacements s’accumuleront avec
tous leurs effets négatifs.
La prière en famille
17
PLUS RAPIDE, PLUS EFFICACE …
Les 1001 astuces qui facilitent la vie quotidienne !
Une rubrique qui tente de vous aider dans vos
aléas domestiques.
Bien entretenir ses chaussures…
Hiver maussade, printemps pluvieux… Et… des chaussures trempées par la pluie, qui risquent
d’empester une fois sèches ...
Tout va décidément très mal … Mais non, mais non ...
Retirer la semelle intérieure de votre paire de chaussures et emplissez-les de papier journal roulé en
boule, afin d’en absorber l’humidité.
Laisser agir une nuit. (Ne pas placer les chaussures près d’un radiateur au risque de voir le cuir se
craqueler).
Une fois sèches, polir les chaussures avec de la cire. Le résultat est impeccable, sans odeur
désagréable. Et ceci convient aussi bien pour les chaussures de ville que les chaussures de sport.
Méthode testée avec succès par l’une de mes proches.
Vous appréciez cette rubrique ? Vous trouvez ces astuces intéressantes ou vous en connaissez de
bien meilleures ? Alors … partageons nos talents ! N'hésitez pas à écrire au journal.
Imposons la discrétion aux retardataires, ne nous
agaçons pas des absences – il est normal que
pendant les vacances, les emplois du temps se
relâchent un peu - faisons tout pour rendre ce
moment de prière fervent et régulier, faisant par-
ticiper tout le monde (les petits peuvent dire le
début du chapelet), sans forcément nous sentir
obligés de créer des nouveautés
« pédagogiques » pour faire accepter la prière
(la Sainte Vierge a demandé le Chapelet en fa-
mille… Quoi de moins novateur !). Donnons
une intention particulière et ajoutons un chant à
l’initiative de l’un ou l’autre.
Puis, sans nous agacer de rien, persévérons !
Nous serons peut-être seuls un soir parce que
toutes les familles ne sont pas rentrées de la pro-
menade ! Eh bien, disons le chapelet seuls !
En plus de cette prière quotidienne, respiration
de la famille, il peut être bien
d’ajouter de temps à autre un
petit pèlerinage familial dans un
sanctuaire local. Notre pays ne
manque pas d’églises ou chapelles qui furent
autrefois des lieux de pèlerinage. Pourquoi ne
pas créer une habitude familiale avec ou sans
une petite marche ? C’est l’occasion de créer un
bon moment de prière et d’unité familiale !
Prions notre bonne Sainte Anne de nous
guider dans notre devoir de grands parents.
Bonne et heureuse année pleine de luci-
dité et de courage !
Des grands parents
18
« Les vrais adorateurs adoreront le Père en
esprit et en vérité » (Saint Jean 4,22). Au-delà de
l’obligation de la messe dominicale, de nom-
breuses pratiques de prières sont recomman-
dables pour les pères de famille (chapelet, prière
en famille, messe…), mais leur accumulation
n’est pas un critère de sainteté. Selon les circons-
tances, en faisant attention à l’harmonie avec son
conjoint, chacun prendra conseil d’un bon prêtre
pour choisir ses dévotions régulières. Cet article
attire l’attention seulement sur le début et la fin
de la journée du père de famille, et sur son atti-
tude face aux difficultés.
L’énergie pour commencer sa journée
Il est 6h45, les enfants réveillés un peu
avant l’heure du lever chuchotent :
- « C’est allumé dans le salon depuis un mo-
ment… tu crois que c’est normal ? »
- « Mais oui, tu sais bien que c’est papa qui fait
sa prière avant de partir travailler ! Il fait même
une méditation. »
« Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et
sa justice, tout le reste vous sera donné par sur-
croît ! » Jean-Pierre, le père de cette famille, a
médité cette phrase lorsqu’il était étudiant et la
met en pratique avec succès ! Il a compris que la
prière était la sève d’une vie d’homme catholique
et la condition de son bonheur dès ici-bas sur
terre et bien sûr ensuite au ciel.
Lors d’un camp de jeunes, il a été frappé par un
de ses camarades qui pratiquait 15 minutes
d’oraison quotidienne au lever. Ce qu’on con-
seille en retraite est donc possible ! Depuis ce
moment-là, il donne donc 15 minutes de son
temps au Bon Dieu chaque matin.
Il a connu des difficultés professionnelles, des
soucis pour l’éducation des enfants, le découra-
gement… Il trouve que sa prière est souvent
pauvre, sèche ou distraite par ses préoccupa-
tions… Peu importe : il donne 15 minutes de son
temps à Dieu, son Créateur, son Sauveur, son
Père. Il aime cette phrase de sainte Thérèse de
l’Enfant-Jésus : « Ce qui attire le plus de grâces
du Bon Dieu, c’est la reconnaissance, car si nous
le remercions d’un bienfait, il est touché et s’em-
presse de nous en faire dix autres… J’en ai fait
l’expérience, essayez et vous verrez. »
Il donne du temps à Dieu, comme il donne du
temps à son épouse, sans se préoccuper de savoir
ce qu’il va en retirer pour lui-même, simplement
par amour. Parfois, c’est une conversation, par-
fois une écoute, ou une présence en silence…
Plus tard, ses enfants devenus adultes se souvien-
dront d’avoir vu leur père à genoux devant Dieu,
malgré toutes ses occupations… ou plutôt à cause
d’elles. Belle leçon qu’ils n’oublieront pas.
Si vous n’avez pas ce temps ou ce courage, faites
au moins une vraie prière du matin à genoux de-
vant la statue du Sacré-Cœur ou au « coin
prière » de la maison ! Ces 2 ou 3 minutes consa-
crées au Bon Dieu vous seront rendues au cen-
tuple !
Face au rythme de l’activité professionnelle mo-
derne, les spécialistes en management et les psy-
chologues prônent ouvertement la méditation
(bouddhiste, yoga, pleine conscience). Nous
avons beaucoup mieux : la méditation catholique
qui, au-delà de nous dépouiller des perturbations
extérieures, est la seule à nous remplir de la joie
et de la grâce de Dieu !
Lorsque vous êtes deux ou trois….
Le soir, Jean-Pierre prie avec son épouse : à
deux, renforçant ainsi l’unité des cœurs et des
âmes sanctifiées par leur mariage. Ce moment
clôture saintement leur journée en ravivant les
grâces du sacrement, même lorsqu’ils ont dit la
prière en famille avec les enfants. Si besoin, il est
aussi l’occasion de pardon mutuel ou de remer-
ciements particuliers.
Prions !
19
Et dans les difficultés ?
Le père de famille, comme tout respon-
sable, a nécessairement ses moments de doutes,
de fatigue et ses difficultés. Ils sont le signe qu’il
prend sa mission à cœur, et sont l’occasion de
progrès dans la grâce de Dieu.
Le chef, l’homme peut-être plus que d’autres doit
alors reconnaître sa faiblesse et montrer sa Foi,
son Espérance et son amour de Dieu en se con-
fiant à sa Providence, par les mains de sa sainte
mère, Notre-Dame.
Qui dira les grâces et les consolations reçues par
la prière humble et persévérante ? Marie est notre
mère, elle attend nos prières et ceux qui ont re-
cours à elle ne seront jamais déçus !
N’hésitons pas à prendre la suite de Péguy, père
de famille éprouvé à une époque de sa vie, et
dont la prière sous ses apparences désordonnées
n’en était pas moins exemplaire :
« Il avait dit, par la prière, il avait dit : Je n’en
peux plus. Je n’y comprends plus rien. J’en ai
par-dessus la tête. Je ne veux plus rien savoir. Ça
ne me regarde pas1. »
« Prenez-les. Je vous les donne. Faites-en ce que
vous voudrez. J’en ai assez.
Celle qui a été la mère de Jésus-Christ peut bien
être aussi la mère de ces deux petits garçons et
de cette petite fille.
Qui sont les frères de Jésus-Christ. Et pour qui
Jésus-Christ est venu au monde.
Qu’est-ce que ça vous fait. Vous en avez telle-
ment d’autres.
Qu’est-ce
que ça vous
fait, un de plus
un de moins.
Vous avez eu le petit Jésus.
Vous en avez eu tant
d’autres.
(…) Il faut que les hommes
en aient un aplomb, de parler
ainsi. A la Sainte Vierge.
Les larmes au bord des pau-
pières, les mots au bord des
lèvres il parlait ainsi, par la
prière il parlait ainsi. (…)
Comme il s’applaudissait d’avoir eu le courage
de faire ce coup-là. Tout le monde n’aurait pas
osé.
Il était heureux, il s’en félicitait en riant et en
tremblant. Il n’en avait pas parlé à sa femme. Il
n’avait pas osé. (…)
Depuis ce temps-là tout marchait bien. Naturelle-
ment. Comment voulez-vous que ça marche au-
trement. Que bien. Puisque c’était la Sainte
Vierge qui s’en mêlait. Qui s’en était chargée.
Elle sait mieux que nous. (…)
Il est même curieux que les chrétiens n’en fassent
pas autant. C’est si simple. On ne pense jamais à
ce qui est simple2. »
Il n’est pas de difficulté personnelle, fami-
liale, professionnelle, sociale qui ne puisse être
résolue par Marie. Les moyens sont multiples :
chapelet, prière personnelle, messe en semaine,
pèlerinage, neuvaine… Comme l’a répété Notre
Dame à Pontmain, il y a 150 ans, « mais priez,
mes enfants, mon Fils se laisse toucher !».
Dans les joies, comme dans les soucis, soyons
proches de notre mère du ciel !
Hervé Lepère
1 Il faut que France, il faut que chrétienté continue 2 Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu
20
« Prier », « Réciter le Rosaire », « Veillez et
priez. » Voici des paroles saintes dont nous mini-
misons souvent la portée... La prière est toute-
puissante sur le cœur de Dieu mais il faut prier
sans hésitation d’âme. On le sait, Dieu ne change
pas, son message est immuable et n’évolue pas au
fil du temps et de l’évolution des mentalités ;
nous devons donc sans réserve aucune nous adon-
ner à la prière. Cependant nous entendons bien
souvent des objections auxquelles nous essaierons
de répondre succinctement après avoir explicité
ce que Dieu attend de nous.
« L’acte le plus beau et le plus ordinaire de
la dévotion est la prière. L’homme est esprit et
corps, et la prière est la nourriture quotidienne de
l’esprit, comme le pain matériel est la nourriture
quotidienne du corps1.» « Ainsi cette offrande du
chrétien en état de grâce qui dirige toutes ses ac-
tions vers Dieu, pour les grands besoins de
l’Eglise et des âmes, peut convertir en actes sur-
naturels d’apostolat jusqu’aux actions les plus
petites et les plus modestes. Le paysan à sa char-
rue, l’employé à son bureau, le commerçant à son
comptoir, la ménagère dans sa cuisine, tous peu-
vent devenir les collaborateurs de Dieu qui attend
d’eux et accomplit avec eux les humbles tâches
de leur devoir d’état2.
Relisons notre catéchisme :
La prière est une élévation de l’âme vers Dieu,
• pour l’adorer, (quand l’âme s’abaisse, en
retour Dieu l’élève et lui donne l’amour ;
c’est alors que naît l’adoration qui nous met
dans la vérité surtout par rapport à Dieu3. »
• pour lui demander pardon, (« Le pécheur
qui dit : « Notre Père » a déjà la tête hors du
sépulcre où l’a mis son péché4 »)
• pour implorer ses grâces « Toute la vie
étant pleine de dangers et d’écueils, il est
impossible de les éviter sans un secours
continuel de Dieu ; mais comment le de-
mander sans être avec lui ? Comment être
avec lui, qu’en y pensant souvent ? Com-
ment y penser souvent, que par une sainte
habitude de se tenir en sa présence, pour lui
demander les grâces dont nous avons besoin
à tout moment5 ?
• pour le remercier de ses bienfaits
(Quelles actions de grâces vous rendrai-je,
Ô mon Dieu, pour tous les biens que j’ai
reçus de vous6 ?)
Des remarques ou objections entendues :
Je prie quand j’en ai besoin, dans le dan-
ger ou dans les épreuves. Cela me fait du bien.
Dieu se sert des épreuves, en effet, pour ob-
tenir de nous quelque attention mais ce serait ne
lui donner que le rôle accordé par les païens à
leurs dieux craints. Non notre Dieu, Lui, est un
Dieu d’amour, il veut notre bien et il demande un
amour réciproque. Nous sommes faits pour le
De la prière et de quelques
objections courantes
1 Pie XII - Discours aux jeunes époux 12 février 1941 2 Pie XII - Discours aux jeunes époux 27 mars 1940 3 Dom Bélorgey,o.p. 4 Monseigneur Gay 5 Frère Laurent de la Résurrection in «Vivre la présence
de Dieu » 6 Prière du livre bleu - exercices spirituels de saint Ignace
21
ciel, pour partager de manière totale et définitive
cette amitié réciproque quand nous sommes en
état de grâces. La prière nous permet d’augmenter
notre union avec Dieu. Il nous a déjà tant donné,
ne sommes-nous capables que d’une prière de
demande sans même le remercier ? Ce serait bien
ingrat !
Les prières sont des formules toutes
faites, récitées distraitement, et bien souvent
inutiles.
Le curé d’Ars expliquait à ses paroissiens
que « prier c’est parler à Dieu comme à une per-
sonne » ; est-ce à dire qu’il faut faire fi des for-
mulations que l’on trouve dans notre Missel ?
Non, bien sûr, il nous faut plutôt faire nôtres ces
paroles et y adhérer de tout notre cœur ; c’est ain-
si, en y portant une attention particulière et en
adhérant à ces textes qu’ils atteindront vraiment
leur but. Notre-Seigneur lui-même nous a ensei-
gné le Notre Père, c’est la prière par excellence ;
le Je vous Salue Marie est une prière inspirée par
l’Ange Gabriel dans sa première partie. Les
autres prières sont là pour nous apprendre à parler
à Dieu.
« Les distractions involontaires n’empêchent pas
l’union de la volonté à celle de Dieu, elles n’em-
pêchent pas le fruit de la prière7.»
Quand les enfants ont grandi, ils ont pré-
féré prier seuls dans leur chambre ; nous
avons donc supprimé la prière en famille ; il
faut qu’ils se prennent en charge !
Prière commune et prière individuelle ont
toutes les deux leur place dans la vie du chrétien.
Saint Jean Chrysostome dit que le foyer chrétien
est une « Église en miniature ». La famille réalise
cette vocation si elle est « une maison dans la-
quelle Dieu est connu, servi, honoré de tous8.»
C’est la famille en corps constitué qui prie son
Père du Ciel : cette prière n’est pas la juxtaposi-
tion de prières individuelles, elle a un caractère «
public ». Elle s’inscrit dans le service de Dieu, de
la part de la famille. Si chacun fait sa prière de
son côté (encore faut-il qu’elle ne soit pas ou-
bliée...), le devoir de religion qu’a la famille en-
vers Dieu (en tant que petite
société qui dépend de Lui), n’est
pas assumé.
Je fais déjà ma prière du soir, du matin,
je récite mon chapelet en voiture, le bénédici-
té... Que voulez-vous de plus ?
La prière est l’acte par lequel nous voulons
manifester notre intention de servir Dieu comme
Il le voudra et de demander son secours pour y
parvenir.
Elle doit donc féconder le reste de la journée en
ravivant la ferveur nécessaire. Le problème n’est
pas de réciter une certaine quantité de prières par
jour ; ce que Dieu veut, c’est unir Son cœur au
nôtre pour que nous ne fassions plus qu’un avec
Lui. Cette union est très belle et transformera
notre vie.
Croyez-vous vraiment que Dieu nous de-
mande de réciter une liste de prières chaque
jour, comme font les musulmans ?
Ce serait bien mal comprendre l’amour di-
vin ! Dieu nous aime et veut que nous lui soyons
unis par des liens d’amour réciproque ; nos
prières doivent être comprises par notre intelli-
gence et récitées avec tout notre cœur. Mais com-
ment pourrons-nous lui rendre un millième de son
amour, à lui qui a offert sa vie pour nous dans des
douleurs inexprimables ?
Je n’ai pas le temps !
« Vouloir, c’est pouvoir ! » disait le Maré-
chal Foch. Il nous suffit de considérer les maux
de notre temps pour comprendre qu’il y a ur-
gence ! Puisque Notre-Dame elle-même l’a de-
mandé à maintes reprises, serions-nous assez im-
prudents pour ne pas écouter ses conseils ? C’est
le premier pas qui coûte : il suffit de mettre dans
son emploi du temps ces petits instants réservés à
rendre culte à notre Dieu : les prières quoti-
diennes, un petit quart d’heure au moment qui
nous semble le plus approprié, la récitation du
chapelet en famille. Trouvons des petits moyens
7 Sainte Thérèse 8 Cardinal Pie
22
pour nous en souvenir (réveil, montre à l’envers,
etc...) En plus de la prière du matin et de celle du
soir, cette habitude de passer quelques instants en
union avec le Bon Dieu, nous mettra au diapason
avec le Saint-Esprit ; les oraisons jaculatoires et
les communions spirituelles nous aideront aussi à
nous maintenir en présence de Dieu : notre jour-
née sera ainsi vraiment celle du chrétien uni à
Dieu de façon naturelle et toutes nos actions en
seront sanctifiées.
Je n’éprouve rien et j’ai l’impression de
perdre mon temps !
Dieu nous a tout donné ; ne devons-nous
pas lui manifester un peu de reconnais-
sance gratuitement. Sans attendre de ressentir un
bien être ou d’entendre sa voix. Le Christ nous
regarde, il suit nos efforts, il nous connaît comme
ses enfants, il mesure nos douleurs et nos efforts.
Sachons vivre les heures de sécheresse et les mo-
ments difficiles avec les yeux levés vers le regard
divin qui nous parle de son amour pour nous.
« Une once de prière dans la sécheresse vaut plus
que cent livres de prière faite avec consolation et
suavité9.»
Vous portez un scapulaire, une médaille et
vous pensez que grâce à eux vous irez au ciel !
C’est un peu facile !
Les saints sont nos intercesseurs dans le
ciel. Ils sont nos protecteurs et si notre intention
est pure et digne
d’être présentée, ils
portent nos prières jus-
qu’au trône divin. Quant à Notre-
Dame, c’est la Mère de Jésus-
Christ et le Christ l’aime de tout
son cœur. Il ne peut rien lui refu-
ser. Porter le scapulaire demande
de répondre à une certaine dévo-
tion qui par la grâce que Dieu a
bien voulu accorder pour le bien
des âmes, nous mènera jusqu’à
Dieu.
Ma tante priait toute la journée
et laissait ses enfants en guenille ; ça m’a dé-
gouté de la prière.
Dieu n’a jamais demandé que l’homme
abandonne son devoir d’état pour le servir mais
en revanche, il demande de faire notre devoir
d’état en union avec lui. Ne suivons pas Luther
qui voulait séparer le royaume temporel et le
royaume céleste en affranchissant le temporel de
Dieu. C’est là l’origine du laïcisme et de la fausse
conception de la liberté religieuse. Celui qui fait
son devoir d’état en union avec le Christ obéit à
Saint Paul qui demandait de prier sans cesse.
Je prie beaucoup et je ne suis jamais exaucée.
Je me sens abandonnée.
« Demandez, et l'on vous donnera ; cher-
chez et vous trouverez ; frappez et l'on vous ou-
vrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche
trouve, et l'on ouvrira à celui qui frappe10. » Si
vous demeurez en moi, et que mes paroles de-
meurent en vous, vous demanderez ce que vous
voudrez, et cela vous sera accordé11. » Il faut
prier sans se lasser mais attention ! Dieu voit plus
loin que nous ! Il sait ce qui nous est nécessaire et
ce qui est bon pour les nôtres. Il accorde ce qu’il
sait de meilleur et au meilleur moment mais ce
n’est pas nécessairement ce que nous nous vou-
lons.
9 Saint François de Sales 10 Matthieu 7:7 11 Jean 15 :7
23
Dieu, s’il est Tout-Puissant sait bien ce qu’il
me faut !
La prière n’est pas faite seulement pour
demander des dons, c’est une conversation avec
Dieu dans le silence de notre cœur.
Notre maison n’est pas un couvent ! Avec la
prière du matin, du soir, les prières avant les
repas, le chapelet, on va saturer les enfants !
« De telles pratiques de dévotion ne revien-
nent point à transformer la maison en église ou
en oratoire : ces exercices ne sont que les mouve-
ments sacrés d’âmes qui ont pris conscience de la
force et de la vie de la foi. Dans la vieille Rome
païenne elle-même, la demeure familiale avait
son petit sanctuaire avec un autel dédié aux dieux
lares ; on les ornait de guirlandes de fleurs, spé-
cialement aux jours de fêtes ; on y offrait des sa-
crifices avec des supplications. C’était un culte
entaché de l’erreur polythéiste ; mais cette dévo-
tion devrait faire rougir de
honte beaucoup de chrétiens,
qui, le baptême au front, ne trou-
vent ni une place dans leurs chambres pour
l’image du vrai Dieu, ni dans les vingt-quatre
heures de la journée le temps de rendre au Christ
l’hommage collectif de la famille12. »
Accordez-nous, Seigneur, cet amour pur et
fort qui ne cherche que vous dans une continuelle
et généreuse adhésion à votre sainte volonté !
Nous aimerons Dieu dans la mesure où nous
nous appliquerons à faire ce qu’Il veut et nous
trouverons alors la paix et la sérénité nécessaires
pour affronter les difficultés.
Marguerite-Marie
12 Pie XII - Discours aux jeunes époux 12 février 1941
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Mois de mars :
Le 7 mars : saint Thomas d’Aquin
Le 25 mars : Annonciation
24
La tendresse de Dieu
Elle nous entoure sans cesse et nous ne la voyons pas…
Elle est dans la beauté du ciel et ses lumières changeantes, dans le vent doux ou puissant, dans les
saisons qui passent avec leurs mille couleurs, leur éclat ou leur nostalgie.
Dans le vol des oiseaux qui viennent de loin et repartent après avoir niché, ou chantent et se pro-
mènent en titubant.
Dans l’animal surpris qui s’enfuit au détour du chemin, nous laissant la joie d’une furtive ren-
contre.
Elle nous surprend tout à coup dans une pensée ou une prière qui ne peut jaillir, sans elle, de notre
pauvre cœur, car trop grande pour nous et qui nous hisse au-dessus de nous-mêmes.
Elle nous révèle notre âme si pauvre, si incapable, si souvent tournée sur elle et nous fait crier
« Abba, Père » devant notre misère.
Elle nous donne des larmes qui parfois coulent de bonheur de se savoir tant aimés, et en retour
d’aimer si peu, nous qui vivons bien trop selon nos rêves ou nos mauvais penchants et pas assez sous le
regard de Dieu avec la transparence d’un enfant.
Elle se montre dans la bonté de ceux qui nous pardonnent et nous donnent le meilleur d’eux-
mêmes par l’exemple.
Elle est dans le rire d’un enfant et l’avancée profonde des âmes qui nous sont confiées, pour les-
quelles nous prions et donnons, et qui tout à coup nous dépassent.
Elle se révèle dans une joie inattendue qui vient à nous, bonne nouvelle ou fruit de la charité d’un
autre que le Saint Esprit éclaire pour venir nous visiter ou nous consoler.
Elle est toute enfermée dans la Sainte Eucharistie, aussi présente qu’au Golgotha, et dans la ten-
dresse maternelle de celle qui s’est unie pour nous au Sacrifice.
Elle se cache aussi dans la monotonie des jours et de leurs tâches ré-
pétitives, invisibles et lassantes, quels que soient nos travaux, mais qui
sont tellement occasion de fidélité et de persévérance.
Elle est aussi bien présente, dans l’épreuve, la croix sous laquelle
nous ployons et qui nous fait rechigner, donnée comme le remède à nos
infirmités, et dont nous devrions être reconnaissants.
Elle nous prie enfin d’être un canal sans obstacle, tout net, pour à
travers nous, arriver joyeuse et féconde jusque dans le cœur de nos proches
ou de nos rencontres afin de leur être révélée.
Mon Dieu, faites que je sois un témoignage de votre tendresse…
Jeanne de Thuringe
25
A l’ère de la mondialisation, il est devenu
banal de délocaliser la production des biens dans
les pays d’Asie. Le « Made in China » est depuis
plusieurs années la norme, et l’Occident imbu de
matérialisme y trouve bien son compte. Ce maté-
rialisme, conséquence logique de l’athéisation
systématique des sociétés modernes, ne satisfait
cependant pas l’être humain, qui est par nature
matériel mais aussi spirituel. En même temps que
ses smartphones, T-shirts et ordinateurs portables,
il importe la multitude hétéroclite des religions,
philosophies, arts martiaux et pratiques médici-
nales de l’Extrême-Orient. Dojos, salons de mas-
sage Reikis, cours de yoga, Feng Shui et ouvrages
du Dalaï Lama proposent à tous un modèle de
paix intérieure, d’harmonie universelle, de frater-
nité humaine qui séduit l’homme moderne, sans
Dieu et sans repères, mais aussi nombre de catho-
liques qui y trouvent une sorte de complément ou
de ressemblance avec la religion chrétienne.
Qu’en est-il réellement ? Cette spiritualité orien-
tale est-elle vraiment, comme elle le prétend, la
solution aux souffrances humaines ? Tâchons,
pour y répondre, de définir ce que l’on entend par
ce sujet vague, tout en observant son impact dans
notre monde occidental.
Deux pensées, une technique
On ne peut comprendre le terme général de
« spiritualité orientale » que si l’on se penche sur
ses deux principaux composants : l’hindouisme et
le bouddhisme. Tous deux synthétisent l’en-
semble de cette spiritualité vieille de près de trois
mille ans et aux variations multiples. Cette pre-
mière approche nous permettra ensuite de nous
intéresser à la question de la méditation et du yo-
ga.
Hindouisme et bouddhisme
L’hindouisme naît d’une fusion entre le vé-
disme, religion polythéiste traditionnelle de
l’Inde, et le brahmanisme, religion/philosophie
panthéiste du « Tout Être », ou du « Tout Dieu ».
Il se base sur les trois principes du Brahma (toute
chose est une parcelle de l’Être : d’où le pan-
théisme), du Karma (tout acte lie l’âme au corps),
et du Samsara (la réincarnation de l’âme). L’âme
doit se fondre dans le Tout Être, mais est retenue
par sa réincarnation constante, conséquence des
actes (bons ou mauvais) qu’elle pose. Pour libérer
l’âme de sa prison charnelle, il faut parvenir à
supprimer les désirs d’individualité de l’âme pour
la fondre dans la masse du Tout, il faut éviter tout
acte qui attacherait l’âme au corps. L’âme s’iden-
tifie alors au Brahma. Cette religion est, avec un
peu plus d’un milliard de fidèles, la troisième au
monde derrière le christianisme et l’islam.
Le bouddhisme est quant à lui une remise
en question de l’hindouisme et de son incapacité à
résoudre le problème du mal et de la souffrance. Il
est fondé par Siddartha Gôtama qui, après cinq
ans d’ascèse extrême pour parvenir au Brahma,
reçoit comme une illumination : la solution à la
souffrance n’est pas de mettre fin au désir en
s’identifiant au Tout Être, mais plutôt de mettre
fin au désir tout court : l’hindouisme conserve en
effet dans le Brahma un but vers lequel tend la
volonté. Gôtama, devenu le Bouddha
(« l’Eclairé »), supprime simplement le Brahma.
Le but à atteindre n’est alors rien d’autre que la
fin pure et simple du désir, par l’identification de
l’être dans le néant, le Nirvâna1. Avec
« seulement » six cent millions d’adeptes, le
bouddhisme est la quatrième plus grande religion
au monde, mais son influence touche un nombre
bien plus grand de personnes, nous le verrons plus
tard.
Méditation et yoga
Voici la définition que donne le Robert de
la méditation : « Réflexion qui approfondit lon-
La spiritualité orientale
ou la mort cérébrale
1 cf Foyer Ardent n°25, Le pardon chez les non-catholiques.
26
guement un sujet ». Cela implique donc d’ouvrir
son intelligence à l’objet que l’on cherche à con-
naître, de vouloir pénétrer son essence même afin
d’en connaître les moindres caractéristiques. Or
dans l’hindouisme comme dans le bouddhisme, la
méditation a pour but de fondre l’âme dans le
Grand Tout (Brahma) ou le Grand Rien
(Nirvana). Ce n’est donc plus l’objet qui doit se
fondre dans le sujet, mais tout le contraire. Il n’y a
donc pas « méditation », mais plutôt
« annihilation ». Cet état de mort cérébrale où
l’intelligence doit être mise en veille est permis
par la méthode du yoga.
« Le yoga2, nous dit l’Encyclopedia Universalis,
est une technique de salut originale qui se propose
de libérer l’âme de sa condition charnelle par
l’exercice de techniques
psychiques et corporelles ».
Différentes formes existent
en fonction du degré
d’avancement dans le Brah-
ma, mais toutes ont pour but
cette suspension de l’être,
que l’on retrouve dans l’hin-
douisme comme dans le
bouddhisme. Les exercices
physiques et respiratoires
qui le composent, et dont
nous connaissons tous
quelques postures (appelées âsanas), visent à ras-
sembler l’énergie contenue dans les chakras
(récepteurs nerveux du corps) pour la projeter
dans la méditation d’un objet, jusqu’à se fondre
en lui : c’est l’étape du Samâdhi, ou enstase (par
opposition à l’extase), où le yogi abandonne son
caractère d’individu pour se fondre dans le Grand
Tout Cosmique. Il en est de même pour le Zen,
technique japonaise similaire au yoga, à l’excep-
tion que l’objet de la méditation est le néant lui-
même (le Mû). Dans tous les cas, le sujet implose
en se coupant au monde qui l’entoure et avec le-
quel il refuse toute interaction. En cela il est tota-
lement opposé à la méditation et à la prière chré-
tienne, qui visent à s’ouvrir à Dieu. En cherchant
à éliminer le Soi, l’Être, hindouisme et boud-
dhisme font de l’égoïsme un absolu car ils élimi-
nent toute possibilité d’aimer,
l’amour étant une relation sensible
de bienveillance entre deux êtres. En
sachant cela, quelle n’est pas notre surprise
lorsque nous voyons se multiplier autour de nous
les cours de méditation transcendantale, les
séances de yoga et toutes ces pratiques qui se ré-
clament fièrement de l’Extrême-Orient.
L’Extrême-Orient en Europe, ou le « Prêt à
prier »
La spiritualité orientale n’a pas eu beaucoup
de mal à s’infiltrer dans une Europe décadente. La
déchristianisation active a créé un vide que
l’athéisme républicain ne peut évidemment com-
bler. Révoltés par la vue des inégalités extrêmes,
de la souffrance, de la folie
destructrice de l’Homme,
nos contemporains ne peu-
vent qu’être séduits par le
message de paix, d’harmo-
nie universelle et de com-
passion porté par des per-
sonnages comme Mahatma
Ghandi ou le Dalaï Lama.
La spiritualité orientale s’est
adaptée de manière remar-
quable à notre société, mais
n’en demeure pas moins to-
talement opposée au message de l’Eglise.
L’omniprésence du Grand Tout
Les différences sociales et culturelles entre
Orient et Occident ont donné en Europe une ver-
sion édulcorée de l’hindouisme et du bouddhisme.
Les mythes et superstitions de l’Inde ne convain-
quent pas l’européen moyen, mais il s’avère ce-
pendant très réceptif à la philosophie mystique
qu’il découvre dans ses séances hebdomadaires de
yoga et ses thérapies exotiques. Le yoga qu’il pra-
tique est le Hatha Yoga3. Il apprécie la paix qu’il
y trouve après une dure journée de travail et de
2 Union, en sankrit. 3 Version du yoga qui se concentre surtout sur la discipline
respiratoire, au contraire du Raja-Yoga, ou « yoga royal »,
moyen privilégié pour parvenir au Brahma.
27
stress, en faisant le vide dans son esprit, en lais-
sant de côté le monde bruyant, en se concentrant
sur son Moi interne… Il suit la douce voix de
l’initiateur qui l’invite à ouvrir ses chakras, à se
fondre dans l’immensité de l’Univers. Il peut aus-
si de temps en temps, s’adonner à quelques
séances de Reiki4, sur les conseils avisés et bien-
veillants de son médecin. Allongé sur sa table de
massage, à côté d’un Bouddha bonhomme et
somme toute sympathique, au milieu de la douce
odeur de l’encens se consumant, il laisse un prati-
cien lui transmettre l’énergie cosmique qui saura
lui apporter la paix intérieure. Il n’est pas hin-
douiste ou bouddhiste pour un sou, mais il appré-
cie cette béatitude que créent en lui ces séances. Il
continuera sa vie tranquillement, mais n’en sortira
pas vraiment inchangé.
La réponse chrétienne
La spiritualité orientale, sous quelque forme
que ce soit, mène à la mort de l’intelligence et
rend impossible le moindre acte de charité. Com-
ment en effet pourrai-je aimer l’autre si je nie ma
propre identité, ma propre existence ? Boud-
dhisme et hindouisme coupent irrémédiablement
l’Homme de Dieu en l’illusionnant sur sa partici-
pation au Grand Tout, en faisant de tout être une
parcelle de la divinité. Pour ce qui est du yoga,
même édulcoré, l’adepte s’enferme dans un égo-
centrisme néfaste mais se convainc également que
le chemin vers le bonheur peut se faire via une
technique humaine, éliminant totalement l’action
de Dieu : l’Homme est seul maître de son destin,
et peut parvenir seul au « Paradis », si tant est
qu’on peut donner le nom de Paradis à un état
d’anéantissement de l’âme. Quelle différence
avec le christianisme ! Le yogi se replie sur soi
pour éviter la souffrance, alors que le chrétien
s’ouvre entièrement à Dieu et s’unit à Lui par la
Croix et les sacrifices. Le yogi attend tout de lui-
même, le chrétien attend tout de Dieu. Le yoga
n’a donc rien à voir dans la vie du chrétien. Pour
ce qui est du Reiki et des thérapies qui s’en appro-
chent, il faut s’en garder comme de la peste : on
ne peut pas naïvement penser être protégé de
l’influence panthéiste et mortelle qu’elles véhicu-
lent. Gardons bien à l’esprit que
ce n’est pas parce que cela fait du
bien que c’est bon5.
Un peu comme le catharisme, la spirituali-
té orientale est une mise en principe de l’anéantis-
sement de l’être. Pour échapper au mal, il suffirait
simplement de ne plus exister, de mettre fin au
désir. Il n’est pas étonnant alors de constater l’état
de misère sociale, spirituelle et physique de l’Inde
encore aujourd’hui, et l’on ne peut que frémir en
voyant cette spiritualité devenir chaque jour plus
présente sur le sol jadis chrétien de notre vieille
Europe, bernant jusqu’aux plus hautes sphères de
l’Eglise : le pape Paul VI déclara lui-même que
« l’Eglise considère avec un respect sincère ces
manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doc-
trines qui […] apportent souvent un rayon de la
vérité qui illumine tous les hommes6 ». Qu’y a-t-il
d’étonnant alors à ce que nombre de chrétiens re-
gardent avec complaisance cette religion de mort,
et s’adonnent à la fausse méditation du yoga ?
Plutôt que d’écouter les sirènes trompeuses du
néant, restons à l’école de Celui qui est la Voie, la
Vérité et la Vie. Loin de l’orgueil humain qui se
croit maître de son bonheur et rejette la souf-
france, faisons nôtres ces paroles du Général de
Sonis, admirables de soumission à la volonté di-
vine et à sa Croix :
« Ô Jésus ! Que votre main est bonne, même au
plus fort de l’épreuve ! Que je sois crucifié, mais
crucifié par Vous. »
Un animateur du MJCF
Sources :
Savoir et Servir n°73 : Prière ou superstition
Le Jubilé, www.seminaire.econe.com
Jacques Verlinde : Du gourou à Jésus
4 De « Rei » : universel, et « Qi », prononcé « Chi » : l’éner-
gie. 5 Il ne s’agit bien évidemment pas de condamner toute la
médecine orientale, mais la méfiance est de rigueur quand
on constate que nombre de ces méthodes sont gorgées des
principes hindouistes et bouddhistes. A se croire plus fort et
à jouer avec le mal, on finit par y tomber sans même s’en
rendre compte. 6 Déclaration Nostra Aetate
28
« Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son es-
prit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’ai-
merons-nous jamais assez ?
La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue
avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre
la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses
enfants, petit à petit, à méditer ; point n'est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si
un seul nourrit l'âme de l'enfant lors de ce moment privilégié.
Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura ac-
quis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !
**********
« Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des gre-
niers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? »
C’est avec confiance que je m’approche de vous, ô mon Dieu, dans cette prière… Vous qui veillez
avec amour sur la plus petite fleur des champs et sur les oiseaux du Ciel, vous ne pouvez manquer de veil-
ler sur moi, que vous avez créé à votre image, et pour qui votre Fils unique est mort sur la Croix ! Je vous
demande le pain pour nourrir mon corps, et bien plus encore, celui qui vivifie mon âme par le sacrement
de l’Eucharistie : pour mon âme immortelle, je vous demande le pain de Vie, celui sans lequel je ne peux
grandir dans votre amour.
A chaque jour suffit sa peine, dit le proverbe. Chaque jour, dans le désert, le Bon Dieu a envoyé aux
Hébreux la manne pour qu’ils ne meurent pas de faim dans cet endroit aride. Chaque jour aussi le Bon
Dieu m’envoie la manne de
mon âme, sa grâce, pour me
fortifier et me soutenir sur le
chemin du Ciel. Alors pour-
quoi m’inquiéter de demain,
de ces efforts que j’aurai à
fournir pour bien accomplir
mon devoir d’état, puisque le
Bon Dieu m’enverra les
grâces nécessaires à temps ?
C’est ce que Notre-Seigneur
nous explique dans l’Evangile, en parlant des oiseaux : ils suivent leur instinct, car ils n’ont pas une âme
immortelle comme la mienne, mais ce faisant, ils accomplissent la volonté du Bon Dieu qui leur donne
chaque jour ce dont ils ont besoin. Ils ne se soucient pas du lendemain, et ils ont bien raison car le Créa-
teur veille sur eux.
Et pendant que, grâce à votre bienveillance, mon père de la terre me donne le pain fait de main
d’homme, vous-même, par le sacrifice de votre Fils renouvelé sur l’autel, vous m’assurez le pain de mon
Donnez-nous aujourd’hui
notre pain de chaque jour
29
âme. Le premier me maintient dans cette vie terrestre, et m’y fortifie, le second, sans
négliger mon corps qui est appelé à ressusciter à la fin du monde, fera grandir en mon
cœur ces belles vertus de Foi, d’Espérance et de Charité.
« Je suis le pain de Vie », a dit Notre-Seigneur. C’est ce pain-ci que je veux manger, car il me don-
nera la Vie éternelle. Que j’aime m’approcher de la Sainte Table pour y recevoir mon Sauveur, et si je ne
peux le faire chaque jour car je n’ai pas la possibilité d’assister à la Messe, qu’au moins je pense à faire
une communion spirituelle afin de vous accueillir dans mon cœur et que vous puissiez me transformer, et
me combler de vos grâces et de vos bienfaits, ô Jésus !
Sainte Vierge, accueillez Jésus dans mon âme à chacune de mes communions, afin qu’il soit reçu le
plus parfaitement possible, et que mon cœur soit pour lui un lieu de repos et de joie. Gardez-moi bien pur,
et faites que je ne perde aucune miette de ce pain de chaque jour que je demande au Bon Dieu de m’en-
voyer, et qu’il m’envoie puisqu’il ne refuse jamais sa grâce à qui la lui demande, et ainsi je grandirai en
âge et en amour du Bon Dieu, pour ensuite aller chanter sa louange avec vous, ô ma Mère, et avec mon
ange gardien qui veille sur moi à chaque instant. Qu’à travers cette phrase, je demande avec ferveur au
Bon Dieu non seulement le pain physique, qui nourrira mon corps, mais aussi le pain de Vie qui me forti-
fiera pour l’Eternité.
Germaine Thionville
Un peu de douceur…
Bâillons discrètement !
Que faut-il faire quand on a envie de bâiller
en public ?
En principe, il vaut mieux éviter de le mon-
trer et essayer de camoufler ce bâillement intem-
pestif, synonyme d’ennui mortel ou d’indiffé-
rence… C’est très impoli et peut même être pris
pour de la provocation.
Le mieux est de se retourner discrètement, ou de mettre sa main devant sa bouche, car il n’y a rien
de plus communicatif qu’une envie de bailler ! Et pour peu qu’elle soit justifiée, voilà la salle de cours
entière, ou la maisonnée en visite chez les grands-parents, qui est prise d’une irrésistible envie de bâiller
à se décrocher la mâchoire !
Ce qui n’est pas très charitable pour le professeur ou l’hôte qui essaiera, de son côté, de faire
comme s’il ne remarque rien.
Quel jeu de dupes que ces bâillements !
30
« Tu crois avoir à peu près tout connu de
cette France à l’agonie, et ce n’est encore rien,
rien face au désastre qui vient. La crise finale ap-
proche. Tu le sens. Tu le sais. Il faut quand même
qu’on en parle. Tu vas rester assis chez toi sans
rien faire, et laisser la fin venir te trouver, c’est ça
ton projet ? »
C’est par ces mots que commence le der-
nier ouvrage de Monsieur Laurent Obertone. Cet
auteur se propose, page après page, à la manière
d’un traité ascétique naturel ou d’un programme
de musculation éthique, de reconstruire l’homme
en lui injectant, « une ampoule de réel à très
haute dose ». Le titre de ce livre, c’est « Eloge de
la force ». La vertu de force a fait l’objet du n°23
de Foyers Ardents et elle est tellement importante
à l’heure actuelle que nous voudrions vous propo-
ser une réflexion supplémentaire à ce sujet.
Ce monde ne vous convient pas, cher lec-
teur ? Changez le vous-même. Il y en a assez de
se lamenter dans son coin ou de passer son temps
à pleurnicher sur les réseaux sociaux ou en sortie
de messe. Mais attention au « sursaut en forme de
rage de dents1 ». Sinon nos ennemis vous brise-
ront net. Comme on l’a souvent répété dans cette
chronique, il vous faut réfléchir avant d’agir. Et
pour réfléchir correctement, il vous faut commen-
cer par vous mettre à l’école de maîtres et
d’auteurs de qualité. Vous serez alors armés
(intellectuellement) pour commencer à changer
les choses.
Marcel de Corte a rédigé quatre livres sur
chacune des vertus : la prudence, la justice, la
tempérance et la force. Une librairie paroissiale
s’étant procurée lesdits ouvrages en plusieurs
exemplaires, quel ne fut pas mon étonnement que
de voir tous ces volumes trouver preneurs les uns
après les autres, sauf celui consacré à la vertu de
force. C’est une anecdote, certes, mais révéla-
trice. Passons.
La vertu, il nous faut l’acquérir : peut-on
laisser la force de côté ? « Le mot vertu désigne
une perfection dans une puissance. Or la perfec-
tion de chaque chose tient principalement dans le
rapport qu’elle soutient avec sa fin2. » Et saint
Thomas d’Aquin d’ajouter que « les puissances
rationnelles propres à l’homme, ne sont pas déter-
minées par elles-mêmes à une seule action, elles
restent indéterminées à l’égard de plusieurs tant
que l’habitus ne vient pas la déterminer à des
actes précis. Voilà pourquoi les vertus humaines
sont des habitus. » Ainsi chaque vertu imprime
une façon d’être et donc d’agir dans nos vies : ce
que l’Aquinate nomme précisément l’habitus. La
vertu est ensuite ce qui permet à l’homme d’ac-
quérir sa finalité. (Nous n’aborderons pas la ques-
tion de l’articulation entre les vertus naturelles
acquises et les vertus surnaturelles infuses : pour
une vue précise se reporter à l’ouvrage du Père
Froget3.)
La force est la vertu qui correspond à la
puissance irascible de l’homme. Cette puissance
est ce qui nous permet d’éprouver cinq passions :
l’espoir ou son opposé, le désespoir, l’audace ou
au contraire, la crainte et enfin, cette passion ni
bonne ni mauvaise sans la notion de justice : la
colère. L’irascible est en nous ce qui joue le rôle
de source d’énergie qui permet d’entreprendre ou
non une action. Allons plus loin. Dans l’homme,
comme dans l’univers, tout est ordre. On ne doit
pas concevoir une chose sans l’ordre dans lequel
elle est enchâssée. Ainsi chaque puissance de
l’âme et chaque vertu sont connectées les unes
aux autres dans une sorte d’enchaînement d’acti-
vité. « La force est une vertu générale, ou plutôt
la condition générale de toute vertu4». Donc s’il y
a une vertu à cultiver en premier, et à posséder
dans une intensité maximale, c’est bien la vertu
de force.
Marcel de Corte l’explique : « [La vertu de
force] ne consiste pas seulement aujourd’hui à
L’éloge de la force
31
tenir ferme dans les périls corporels, mais à main-
tenir l’essence de l’homme, et avant tout sa na-
ture d’animal politique tant au plan naturel qu’au
plan surnaturel, contre les dangers de plus en plus
nombreux qui la menacent de mort, et à contre-
attaquer les ennemis qui pullulent autour d’elle et
tentent de l’asservir ». « La vertu de force sup-
porte et repousse les assauts et les périls extrêmes
dans lesquels il est le plus difficile de rester
ferme. La force inclut la résis-
tance à un monde extérieur enne-
mi ou à un autrui antagoniste qui
attaque l’être humain en sa réali-
té propre ». « Du fait que l’acte
principal de la force soit de résis-
ter, il ne faudrait pas conclure
qu’il consiste uniquement dans
la défensive […]. La vertu de
force implique secondairement,
mais nécessairement, l’attaque5.
» On pointe directement du doigt
la portée de cette vertu : elle
maintient l’homme dans son être
même et précisément dans sa
nature, donc dans l’ordre dans
lequel l’homme est inclus, qui est social et poli-
tique.
Quand on a dit tout cela, qu’est-ce qu’on a
dit ? Rien du tout. Parce qu’aussi vrai que puisse
être cet exposé succinct et incomplet, il n’en reste
pas moins un article qui sera lu à la hâte et vite
oublié. Que le lecteur nous par-
donne alors d’oser un coup de
force. La vertu n’est pas une chose
abstraite, elle concerne l’homme qui
vit ici et maintenant, dans le monde réel, ce
monde-là dehors, qui est, notamment pour vous,
cher lecteur, à la fois la condition de votre confort
spirituel actuel (chapelles, écoles libres, etc...) et
la cause de votre survie physique (allocations fa-
miliales, justice, santé, organisa-
tion de la cité, etc...). Ainsi cette
vertu de force dont parlent saint
Thomas et Marcel de Corte, vous
concerne directement. Parce
qu’il faut absolument se souvenir
de cette terrible sentence de Bos-
suet : « Dieu se rit des prières
qu'on lui fait pour détourner
les malheurs publics, quand on
ne s'oppose pas à ce qui se fait
pour les attirer6 ».
Raphaël Laserna
1 Formule souvent employée par Jean Ousset, le fondateur
de la Cité Catholique. 2 Saint Thomas Ia,IIae : 55, 1 3 De l'habitation du Saint-Esprit dans les âmes justes 4 Saint Thomas IIa-IIae ; 123, 2 5 Marcel de Corte, De la force 6 Bossuet, Histoire des variations des Églises protes-
tantes.
Notre Association « Foyers Ardents » ne vivra
que grâce à vos dons.
En effet si les chroniqueurs sont tous bénévoles,
nous avons cependant quelques frais de référencement,
de tenue de compte, etc…
Vous trouverez sur notre site comment « Nous aider ».
Que Notre-Dame des Foyers Ardents vous le rende et vous
bénisse du haut du ciel !
32
Voici ce que Mgr Lefebvre déclara pendant
le sermon de son jubilé sacerdotal, à Paris le 23
septembre 1979 : « Et je souhaite que dans ces
temps si troublés, dans cette atmosphère si délé-
tère dans laquelle nous vivons dans les villes,
vous retourniez à la terre quand c’est possible. La
terre est saine, la terre apprend à connaître Dieu,
la terre rapproche de Dieu, elle équilibre les tem-
péraments, les caractères, elle encourage les en-
fants au travail. »
Quelle belle phrase ! Quelle profonde vérité !
Il convient de s’y pencher quelques instants.
Pourquoi la terre ? Qu’est-elle ? Pourquoi y re-
tourner ?
La terre, la nature, est au Ciel ce que le
corps est à l’âme. Comme notre corps, elle sort
des mains de Dieu. Comme notre corps, Dieu
nous commande de la dominer, non pas de la do-
miner par une puissance destructrice si caractéris-
tique de notre époque moderne où l’homme se fait
Dieu. Non ! Il faut dominer la terre par une puis-
sance humble qui, soumise aux lois divines, par-
fait la création, construit les paysages, laboure et
sème les champs, coupe et plante les arbres,
draine et canalise l’eau, dans le respect des géné-
rations passées et au service des générations qui
viennent. Le travail de l’homme qui parfait la
création est à l’image du travail de l’esprit sur le
corps, il est une métaphore de la pénitence, de
l’ascèse, du travail de la grâce qui parfait notre
âme.
La terre est une
école, une école de vie,
une école de Dieu. Elle
ancre dans le réel et
élève notre âme aux
vérités spirituelles. Plus
on s’en éloigne, plus on
perd le sens des choses, plus nous sommes déraci-
nés, plus nous devenons comme une feuille morte
que les vents du temps emporteront où bon leur
semble, plus nous serons comme trop de nos con-
temporains, influençables, malléables, manipu-
lables et manipulés par les appétits insatiables des
« grands » de ce monde. Mais si nous vivons
proche de la terre, alors nous nous mettons à
l’école du Créateur à travers sa création. En cela,
la terre libère !
Bien sûr, tout le monde ne peut devenir
agriculteur ou éleveur. Et pourtant, la France n’a
jamais été aussi belle que lorsque son peuple pay-
san labourait et semait. En revanche, l’on peut se
rapprocher de la terre si on ne peut en vivre,
« quand c’est possible » comme le dit Mgr Le-
febvre. S’éloigner de la ville, déménager à la
campagne, y aller dès que possible. Nous pouvons
nous mettre à l’école de la terre. Planter, semer,
récolter, se faire humble face aux lois de la na-
ture, supporter les caprices de la météo, voilà une
école de la confiance, de l’abandon, de la Provi-
dence. Observer, se laisser surprendre par une
mésange ou un lièvre, apercevoir l’ombre furtive
d’un renard, contempler une fleur, voilà une école
de la méditation. Travailler dehors, couper du
bois, bécher, planter, désherber, tailler, voilà une
école de la persévérance, du goût de l’effort.
Chasser, débusquer un canard, abattre un che-
vreuil, voilà une école de la patience et du bon
sens, rappelant la place unique de l’homme dans
la création.
Oui, la
terre « rapproche de
Dieu ». Dieu n’a pas
créé les fleurs, les oi-
seaux, les arbres et
toutes les beautés que
renferme la nature pour
l’unique plaisir des
La grande leçon de la terre
33
scientifiques qui répertorient tous ces trésors.
Non, Dieu a créé tout cela pour que nous nous
émerveillions, pour que nous contemplions.
Dieu ne fait rien au hasard ! Un rouge-gorge se
perche sur un rameau devant vous ? Regardez-
le, admirez-le, considérez ses perfections, sa
gorge rouge et fière, ses petits yeux noirs pres-
sés, à l’affût du danger. Il ne sème ni ne mois-
sonne, et pourtant notre Père du Ciel le nourrit.
Cette petite créature n’a pas croisé votre route
par hasard, alors en le voyant, pensez à Dieu,
remerciez-le pour sa bonté, pour la beauté de sa
création, pour ses dons innombrables qu’il nous
donne sans cesse, chaque jour. Et rappelons-
nous que toute la beauté de la Création n’est rien
comparée à la beauté d’une âme
remplie de Dieu, n’est rien com-
parée à la beauté du sacrifice d’un
enfant, d’un acte de vertu d’un homme, du don
renouvelé d’une épouse, de la douceur d’une
mère.
Alors, relisons cette exhortation de Mon-
seigneur Lefebvre. Voyons comment nous pou-
vons nous mettre à l’école de Dieu en retournant
à la terre, retourner à Dieu en nous mettant à
l’école de la terre.
Louis d’Henriques
Du fil à l’aiguille
Chères couturières,
Aujourd’hui nous vous présentons une petite couture
facile, très à la mode et ô combien pratique pour chacune de
nous. Nous allons coudre des lingettes, démaquillantes ou
pour le change des bébés. La technique est simple et
accessible à toutes.
Veuillez excuser notre retard
pour le patron de la jupe du
numéro 25, notre « atelier » a
connu une surcharge de travail.
Voici par la même occasion
une photo qui vous présentera
cette jupe dans un beau velours
rouge.
Bonne couture !
Isabelle et Marie-Hélène
34
Tintin au pays des soviets
Après une visite d’usine si intrigante, notre reporter intrépide prenant son courage à deux mains,
décida d’aller rencontrer ses dirigeants afin de mieux comprendre leurs objectifs.
En entrant dans le couloir menant aux bureaux, couloir sombre et qui lui parut interminable, il aper-
çut sur les murs une grande galerie d’images, agrémentées de citations d’hommes célèbres, retraçant l’his-
torique de cette fabrique de la société moderne et les idées ayant conduit à sa réalisation.
La première de ces citations était de Descartes, « L’homme est maître et possesseur de la nature ».
Suivait de près celle de Rousseau : « Que l’élève n’apprenne pas la science, qu’il l’invente ». Ainsi
qu’une gravure représentant la décapitation du roi Louis XVI en 1793, comme si la domination de la na-
ture puis l’invention d’un contrat social, issu de l’imagination - et sans lien avec la nature humaine et le
réel - avaient conduit l’intelligence humaine à couper le lien qui soumettait la société à l’autorité divine.
Se détachant alors de son objet qui est la découverte de la vérité par l’appréhension du réel, l’intelligence
humaine s’est à ce moment transformée et focalisée uniquement sur la dernière de ses facultés, l’imagina-
tion. Elle a, à partir de celle-ci, élaboré un modèle de société sans Dieu et sans nature, censée apporter la
paix et le bonheur sur Terre. Dieu n’ayant pas apporté ni promis le bonheur sur terre, mais dans les cieux,
et étant un signe de contradiction, il convient de l’éliminer de ces modèles de société si l’on veut parvenir
à la paix et au bonheur de l’Humanité. Or éliminer Dieu est un vaste programme pour une société qui
s’est construite sur Lui, avec Lui et par Lui depuis sa création.
Il faut pour cela commencer par nier tout ce qui peut ramener l’homme à Lui. La première chose
étant la notion de nature, nature humaine, nature politique, nature divine, etc... qui ne seraient en fait que
des conventions permettant à une partie de l’humanité de dominer l’autre. Cela conduit progressivement à
la destruction de la famille et de toutes les communautés elles-mêmes, basées sur la nature de l’homme,
de la femme et de l’homme comme animal social et politique, pour parvenir à un individu libéré de toute
entrave. A cet endroit du couloir figuraient des photos de l’atelier de transformation de la vérité et d’ex-
ploitation des émotions décrits dans les reportages précédents.
Il importe en effet de transformer en profondeur l’intelligence commune de l’homme pour éviter
que celle-ci ne soit capable de retourner à ses anciennes amours qu’il nomme « vérités ». Le cas échéant,
la révolte et la guerre se rapprocheraient
et tout serait à recommencer. D’où l’im-
portance de changer les mots pour chan-
ger la conscience, et la rendre incapable
de retrouver le chemin de la vérité.
Ici notre reporter pouvait voir la
photo d’une ville moderne, scintillant
dans la nuit, avec ses immenses tours qui
semblent s’élever jusqu’au ciel, symbole
de la puissance et de la beauté de nos so-
ciétés modernes dans un monde organisé,
efficace, utile et performant, rassemblant
35
des individus libérés de toute contrainte sociale, mentale et géographique.
Toutes, non, une contrainte résiste encore et toujours à l’Homo Fabricus : celle de la
mort. Mais que l’on se rassure, c’est l’objectif de notre fabrique pour les années à venir, un grand
chantier en préparation.
Un des employés de l’entreprise d’ailleurs cité sur le mur l’affirme : « Nous allons obtenir la maî-
trise de notre destin, nous allons prendre notre mortalité en main1 ».
Telle est la dernière innovation, le dernier objectif ambitieux, sur lequel tous les chercheurs de
l’usine travaillent. Ce qui éclaire la raison d’être de l’entreprise est affiché en caractères immenses et
colorés au-dessus de la porte du bureau du PDG :
« RENDRE L’HUMANITE HEUREUSE ETERNELLEMENT »
Notre reporter tourna alors la poignée de cette porte brillante espérant rencontrer enfin le PDG de
cette œuvre prometteuse et altruiste.
Le bureau était vide, vide de tout, et une odeur de soufre s’en dégageait, c’est alors qu’il comprit et
que son intelligence, heureusement encore capable de saisir le vrai, aperçut la figure hideuse du véritable
PDG. Ainsi, tout ce qu’il avait aperçu au cours de sa visite trouvait son explication dans ce bureau du
singe de Dieu qui fait miroiter à l’homme depuis sa création un impossible bonheur sans Dieu.
Vous vous en doutez, cette entreprise prospère n’a jamais été si rentable qu’aujourd’hui, cependant
Dieu veille et, comme à la Passion, attend son heure pour faire resplendir la vérité.
Antoine
1 Kurzweil employé de Google dans Humanité 2.0, 2007
PRIONS LES UNS POUR LES AUTRES :
Beaucoup d’intentions nous sont confiées : mariage, intentions
familiales, entente dans les foyers, naissance, espoir de maternité,
santé, fins dernières, rappel à Dieu... Nous les recommandons à
vos prières et comme « quand deux ou trois seront rassemblés en
mon nom, je les exaucerai », nous sommes assurés que Notre
Dame des Foyers Ardents portera toutes nos prières aux pieds de
son Divin Fils et saura soulager les cœurs. Une Messe est
célébrée chaque mois à toutes les intentions des Foyers Ardents.
Unissons nos prières chaque jour.
36
Ma bibliothèque
Vous trouverez ici des titres que nous conseillons sans au-
cune réserve (avec les remarques nécessaires si besoin est)
pour chaque âge de la famille.
En effet ne perdons pas de vue combien la lecture d’un bon
livre est un aliment complet ! Elle augmente la puissance de
notre cerveau, développe la créativité, participe à notre dé-
veloppement personnel, nous distrait, nous détend et enfin
elle enrichit notre vocabulaire.
Il faut, dès l’enfance, habituer vos enfants à aimer les
livres ! Mais, quel que soit l’âge, le choix est délicat tant
l’on trouve des genres variés… N’oubliez jamais qu’un
mauvais livre peut faire autant de mal qu’un mauvais ami !
ENFANTS :
- Dès 4 ans : Ma petite mésange – Ecole des loisirs – G. Muller - 2020
- Dès 6 ans : La famille Mackenzie voyage -D. Malvezin - Chiré - 2020
- A partir de 8 ans : Les bonnes résolutions de Madame Blanche - Ch. d’Ercerville – Téqui - 2020
- Dès 10 ans : L’Égypte ancienne – M. Morgan - Gallimard jeunesse - 2020
- A partir de 12 ans : Ces médecins qui furent des saints – M. Bazin – Téqui – 2020
ADULTES (à partir de 16 ans) :
- Vie chrétienne : Les yeux fixés sur le ciel – Journal spirituel d’une mère de famille - T. Dmochowska –
Edition de l’Emmanuel - 2020
- Culture chrétienne : Notre-Dame de Pontmain et les maillons de la chaîne d'or – E. Humbert – DPF -
2021
- Spiritualité : Prier avec les Psaumes – Abbé P. Troadec – Via Romana - 2021
- Politique : Babylone et l’effacement de César ou la mondialisation et l’idéologie post-politique - G Gol-
fin – Ed. de l’Homme Nouveau - 2019
- Histoire : Mères de prêtres – R. Quardt – Parthenon - 2020
Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les Cercles de lecture René Bazin : cer-
[email protected] (à partir de 16 ans- Culture, Formation)
La Revue : « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire,
activités manuelles) Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à : Plaisirde-
Afin que Notre-Seigneur bénisse toujours davantage
notre Revue et son apostolat,
nous faisons régulièrement célébrer des Messes.
Si vous le souhaitez, vous pouvez participer à cette
intention en le précisant lors de votre don.
37
Mes plus belles pages
V ous viserez donc à conserver votre
foi en faisant acte. Il faut pour cela vous tenir au
contact de votre Dieu par un esprit de prière et
un esprit sacramentel qui le complète. […]
Prière du matin, prière du soir : deux bornes mil-
liaires pour la route accidentée de la vie. Prière
d’élan au départ ; prière de repli, de contrôle,
d’apaisement et de reprise éventuelle au moment
de l’étape.
Ce monde est comme un voile tendu sur l’autre
monde : la prière écarte le voile. Ce monde est
comme une île loin des rives éternelles : la
prière jette le pont. Tandis que le troupeau hu-
main trotte sur la route poudreuse, ne regardant
rien au-delà de son nuage lourd […], et le ruban
de la route à deux pas, et l’herbe, l’homme de
prière respire l’air des hauteurs ; il regarde vers
l’horizon ; il songe aux buts derniers où l’action
trouve sa raison d’être […], uni au Christ qui
nous relie en la sainte société du divin, il rend
ses devoirs et attend les divines réponses.
A.D. Sertillanges « Jeunes de France »
L ’oraison est une école où l’âme ap-
prend des choses que ni les livres ni les
hommes ne savent dire ; […] c’est le port où
elle se réfugie pour échapper aux tempêtes ;
c’est la tour où elle monte pour embrasser l’ho-
rizon et juger de toutes choses sur le plan de
l’éternité ; c’est la table où elle refait ses
forces ; c’est le rendez-vous où l’attend Celui
qu’elle désire et qu’elle aime ; c’est sa sauve-
garde pour atteindre la vie éternelle. L’oraison
est à la vie chrétienne ce que la racine est à
l’arbre. […] De même l’âme tire de Dieu, par
l’oraison, la grâce dont elle a besoin pour
croître dans la vertu, résister aux tentations,
accomplir les bonnes œuvres. Coupez la ra-
cine, et l’arbre meurt. Ôtez l’oraison, il n’y a
plus de vie religieuse, mais seulement des
gestes extérieurs et de vaines apparences, que
n’anime aucun zèle véritable, aucune charité,
aucun désir de plaire à Dieu.
Dom J. de Monléon
L ’âme qui a sans cesse en vue la
gloire de Dieu et l’honneur de son nom ; qui,
dans tout ce qu’elle fait, s’attache à lui plaire ;
qui s’efforce d’aimer ce qu’Il aime et de détester
ce qu’Il déteste, celle-là accomplit sans aucun
doute le précepte de Notre-Seigneur et prie sans
relâche.
Dom J. de Monléon
L e silence… c’est le plus grand plai-
sir,
le chant le plus parfait, la plus haute prière…
Silence, ami profond qu’on écoute se taire…
Arrêt des boniments. Trêve des éloquences.
Evasion d’entre les paroles. Vacances.
Délassement délicieux. Cerveau guéri
de tous les coups dont il était endolori
par tous les bruits que font les gens qu’on ren-
contre,
et qui ne cessent de parler pour ou contre… »
Edmond Rostand
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Restaurer une maison ancienne
La couverture
Après avoir vu ce qu’il en est de la charpente, voyons les différents types de couverture.
Tout d’abord, il est essentiel de faire contrôler sa toiture (couverture) une fois par an, en ne laissant
pas passer plus de deux ans, afin d’éviter les pénétrations d’eau. En effet, les tempêtes hivernales ou gros
orages d’été avec violents coups de vents peuvent faire descendre les tuiles ou décrocher les ardoises. Ce
suivi régulier évite donc les gros travaux de charpente.
Chaque région de France possède son type de couverture, là aussi en fonction de ce que le sol ou le
sous-sol fournissait comme matériau. Il n’y avait que les demeures riches qui pouvaient se permettre des
couvertures plus originales.
Couverture végétale : elle est très ancienne, puisque prin-
cipalement utilisée dans toutes nos campagnes, d’où le terme de
« chaumière ». Elle est composée soit de roseaux dans les ré-
gions de marais, soit de paille de seigle. C’est un isolant ther-
mique de qualité et l’étanchéité se fait par l’épaisseur et le gon-
flement des pailles sous l’action de la pluie.
Pour le faîtage, une motte de gazon élevée du sol était
placée à cheval pour tenir le tout…
La difficulté actuelle est de trouver les artisans qui savent travailler ces matériaux pour une belle
restauration, mais cela en vaut la peine.
Couverture en tuiles plates : celle-ci se trouve principalement en région parisienne et dans le centre
de la France. Dite aussi tuile bourguignonne, elle se pose sur un lattis au moyen d’un petit ergot situé des-
sous, et la pose se fait du bas vers le haut de la toiture. Il faut donc vérifier la présence de cet ergot et que
la tuile ne soit pas poreuse quand il s’agit de tuiles de récupération.
Couverture de tuiles romaines : appelées aussi tuiles canal, elles sont légèrement en tronçon et se pla-
cent ainsi, pour former de véritables caniveaux, dans un sens ou dans l’autre. Pour les faire tenir, l’habitude
a été prise, de plus en plus, d’en fixer une sur quatre. Lors
de la restauration d’une toiture, il est possible sans dénaturer
l’aspect ancien, de mettre des tuiles neuves au-dessous et de
recouvrir le dessus avec les tuiles anciennes patinées et légè-
rement irrégulières si elles ont été faites autrefois à la main.
Souvent elles étaient moulées sur la cuisse, encore
fraîche et cet aspect leur donne bien du charme.
Elles se posent sur des toitures de faible pente, comme
cela se trouve dans tout le sud de la France.
Couverture en ardoises : la pose des ardoises se fait avec des crochets, maintenant inoxydables car la
rouille les faisait vite casser, sur un lattis. Parfois les ardoises sont clouées, en tête puisque la pose se fait
du bas vers le haut.
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Comme pour la tuile plate, l’étanchéité de la toiture vient du recouvrement des ardoises.
Il est préférable que sur les arêtes, les ardoises soient coupées à joints vifs sans zinc par-dessus qui
cache souvent une exécution malhabile.
Le sud de la Vienne, aux confins des régions à
ardoise, tuiles plates et tuiles canal, offre certaines toi-
tures anciennes très originales, mêlant ces trois types de
couverture.
Dans certaines régions de montagne, ou dans le
Nord Cotentin, les toitures sont en lauze, pierre particu-
lièrement lourde qui nécessite une charpente en proportion, et donc des murs idoines…
Toits en coyau
Autrefois les tuyaux et gouttières n’existaient pas, et la toi-
ture débordait pour éviter la chute d’eau juste en pied de
mur. Certaines toitures, en coyau comme dans le Périgord,
ou en Alsace en possèdent tant, créent une sorte de tremplin pour l’évacuation de l’eau un peu plus
loin… Il est important aussi de tenir compte de la nature du sol ; en effet un sol argileux a besoin de ne
pas être trop asséché pour éviter que le bâti ne bouge, il est donc préférable de laisser l’eau y tomber…
Jeanne de Thuringe
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Mois d’avril :
Le 4 avril : Pâques
Le 30 avril : sainte Cathe-
rine de Sienne
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• Cheverny (41)
Dès la réouverture du château de Cheverny, précipitez-vous dans sa magnifique salle des
gardes : vous y découvrirez la nouvelle exposition « Les Dragons de Cheverny », désor-
mais permanente. Par cette exposition, les propriétaires de la demeure mettent à l’honneur
leurs ancêtres qui ont su associer le nom de Vibraye à un régiment de Dragons, ces fa-
meux soldats du roi.
• Nantes (44)
« LU 1846-1957, un siècle d’innovation ». Qui ne connaît pas les petits
beurres LU ou encore le fameux Petit Ecolier de la même marque ? Jusqu’au
16 mai 2021, le château des ducs de Bretagne se lance dans la présentation
d’une des plus grandes entreprises nantaises, à savoir LU. A travers plus de
1500 objets authentiques, redécouvrez l’histoire de cette entreprise familiale créée par la famille Lefèvre-
Utile en 1846 et dont le logo définitif apparaît en 1957. Une expo pour les gourmands !
• Sèvres (92)
Jusqu’au 16 mai 2021, pénétrez le monde de la gastronomie à travers l’exposi-
tion « A table ! Le repas, tout un art » de la manufacture de Sèvres. Une nou-
velle façon de découvrir les traditions gastronomiques françaises, qu’il s’agisse
de la préparation des plats, de leur consommation, des arts de la table ou encore
de l’art de la conversation. Un amusant voyage à travers le temps, de l’Antiqui-
té jusqu’à nos jours !
• Google Arts and Culture
En ces temps particuliers, nous sommes hélas conscients des difficultés d’accès à la culture… Sachez
néanmoins que depuis 2011, le site Google Arts and Culture permet de visiter différents musées de fa-
çon virtuelle : les photographies des œuvres sont d’excellente qualité et accompagnées d’explications ra-
pides et claires. Libre à vous de faire une recherche par artiste, par musée, par mouvement artistique, par
personnage, par thème… (plus de 7 millions d’œuvres y sont aujourd’hui répertoriées).
Activités culturelles
A votre disposition :
- Un abonnement à la version papier de « Foyers Ardents » (20 € pour 6 numéros)
- Le Rosaire des Mamans (6 € + frais de port)
à commander sur notre site : http://foyers-ardents.org/nous-contacter/
ou par courrier : Foyers Ardents, 2 rue du Maréchal de Lattre de Tassigny 78000 Versailles
- « Mamans... vers le ciel » et toute la collection des « Mamans ». Edition du Sel (12 €)
- La collection complète de vos Foyers Ardents !
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RECETTES !
Croquants sablés au chèvre
Ingrédients :
- Pâte sablée
- 1 bûche de chèvre
- Herbes de Provence
- 1 jaune d'œuf
Déposer une tranche de chèvre parsemée d'herbes
de Provence entre deux cercles de pâte sablée.
Badigeonner le dessus avec du jaune d'œuf.
Mettez au four pendant 15 à 20 minutes à 180°C
soit thermostat 6.
Déguster à la sortie du four en les présentant sur un lit de salade.
Entrée rapide à réaliser et succès assuré !
Gâteau aux pommes et à la cannelle
Ingrédients pour 8 à 10 per-
sonnes :
- 10 cuillères à soupe de farine
- 6 cuillères à soupe de sucre
- 6 cuillères à soupe de lait
- 2 œufs entiers
- 2 cuillères à café de levure
- 2 cuillères à café d'huile ou de
beurre
Mélanger le tout, étaler la pâte dans un moule en silicone et mettre dessus des quartiers de pommes
Faire cuire au four environ 20 minutes à 180°C. Quand le gâteau est cuit, couvrir avec la préparation
suivante :
- 240 g de sucre
- 60 g de beurre fondu
- 2 œufs entiers
- 2 cuillères à soupe environ de cannelle
Remettre au four à 180°C pendant environ 15 minutes et surveiller la cuisson.
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Le du Foyer Ardent
Notre citation pour mars et avril :
« Le chant allège les sombres soucis » Horace
Le Carême est là. A partir de ces deux œuvres profanes qui vous sont proposées, voici une médita-
tion sur le commandement de la charité, recommandé sans cesse par Notre-Seigneur. Une bonne résolu-
tion pour que toute parole soit bien pesée, pour l’éternité.
Air de la Calomnie Le Barbier de Séville, donné la première fois en 1819 (version italienne), et
en 1884 (version française)
Gioachino Rossini
(1792 Pesaro – 1868 Paris)
Opéra, considéré comme le chef-d'œuvre de Rossini, tiré de l’œuvre de Beau-
marchais, le Barbier de Séville a été composé en 1816, en deux semaines,
Rossini n’étant âgé que de vingt-quatre ans.
Bartolo veut épouser sa pupille Rosina, contre son gré, car elle aime le Comte
Almaviva. Basileo, maître de musique de Bartolo, lui conseille d’utiliser le moyen de la calomnie pour
lutter contre son rival...
« C’est d'abord rumeur légère
Un petit vent rasant la Terre
Puis doucement, vous voyez calomnie
Se dresser, s'enfler, s'enfler en grandissant
Fiez-vous à la maligne envie
Ses traits lancés adroitement
Piano, piano, piano, piano
Piano par un léger murmure
D'absurdes fictions
Font plus d'une blessure
Et portent dans les cœurs
Le feu, le feu de leurs poisons
Et portent dans les cœurs
Le feu, le feu de leurs poisons
Le mal est fait, il chemine, il s'avance
De bouche en bouche il est porté
Puis riforzando, il s'élance
C'est un prodige en vérité
Mais enfin rien ne l'arrête
C'est la foudre, la tempête
Mais enfin rien ne l'arrête
C'est la foudre, la tempête
Un crescendo public
Un vacarme infernal
Un vacarme infernal
Elle s'élance, tourbillonne
Etend son vol, éclate et tonne
Et de haine aussitôt un chorus général
De la proscription a donné le signal
Et de haine aussitôt un chorus général
De la proscription a donné le signal
Et l'on voit le pauvre diable
Menacé comme un coupable
Sous cette arme redoutable
Tomber, tomber, terrassé »
https://open.spotify.com/search/l'air%20de%
20la%20calomnie
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La rumeur ouvre ses ailes
Elle s'envole à travers nous
C'est une fausse nouvelle
Mais si belle, après tout
Elle se propage à voix basse
À la messe et à midi
Entre l'église et les glaces
Entre confesse et confit.
La rumeur a des antennes
Elle se nourrit de cancans
Elle est bavarde et hautaine
Et grandit avec le temps
C'est un arbre sans racines
À la sève de venin
Avec des feuilles d'épines
Et des pommes à pépins.
Ça occupe, ça converse
Ça nourrit la controverse
Ça pimente les passions
Le sel des conversations
La rumeur est un microbe
Qui se transmet par la voix
Se déguise sous la robe
De la vertu d'autrefois
La parole était d'argent
Mais la rumeur est de plomb
Elle s'écoule, elle s'étend
Elle s'étale, elle se répand.
C'est du miel, c'est du fiel
On la croit tombée du ciel
Jamais nul ne saura
Qui la lance et qui la croit
C'est bien plus fort qu'un mensonge
Ça grossit comme une éponge
Plus c'est faux, plus c'est vrai
Plus c'est gros et plus ça plaît
Calomnie, plus on nie
Plus elle enfle se réjouit
Démentir, protester
C'est encore la propager.
Elle peut tuer sans raison
Sans coupable et sans prison
Sans procès ni procession
Sans fusil ni munitions
C'est une arme redoutable
Implacable, impalpable
Adversaire invulnérable
C'est du vent, c'est du sable
Elle rôde autour de la table
Nous amuse ou nous accable
C'est selon qu'il s'agit
De quiconque ou d'un ami.
Un jour elle a disparu
Tout d'un coup, dans les rues
Comme elle était apparue
À tous ceux qui l'avaient crue
La rumeur qui s'est tue
Ne reviendra jamais plus
Dans un cœur, la rancœur
Ne s'en ira pas non plus.
La Rumeur
Yves Duteil (né le 24 juillet 1949)
BEL CANTO
Conclusion pessimiste pour cette œuvre talentueuse et très réaliste, qui
nous met en garde, comme l’illustration ci-contre de Norman Rochwell (1894
-1978), contre les ravages que peut causer un bavardage malveillant.
Mais de « la rancœur » annoncée à la fin de la chanson, non ! Le pardon oui,
et pourquoi pas, la demande de bénédictions envers la personne qui nous a
fait du tort.
https://open.spotify.com/search/la%20rumeur%
20yves%20duteil