Download - The Inseec Times - Mai 2011
Inseec Times : mensuel de l’association INSEEC INVEST 26 Rue Raze 33000 Bordeaux
INSEEC TIMES Mai 2011 www.inseec-invest.com
Le génie de la finance
Warren Edward Buffett est né
le 30 août 1930 à Omaha,
dans le Nebraska, il est sur-
nommé « l’oracle d’Oma-
ha ». Il est le fils d’un cour-
tier en bourse qui l’initiera
dès son plus jeune âge à l’in-
vestissement sur les marchés
financiers.
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Quand la finance nuit à la croissance…
Dans une interview accordée au jour-
nal le figaro le 28 Avril dernier, Jean-
Louis Arcand, (photo ci-dessous) pro-
fesseur à l'Institut de hautes études in-
ternationales et du développement à
Genève explique quels peuvent être
les effets néfastes d’une trop grande
quantité d’argent injecté dans une éco-
nomie. Page 5
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Politique
Le tea party A la fin du 18ème siècle, les colonies américaines
jouissaient d’une réelle autonomie vis-à-vis de la
couronne anglaise. Cependant leurs habitants souf-
fraient de plus en plus des mesures fiscales et com-
merciales imposées par Londres. Au fil des années
les griefs se sont accumulées contre la métropole à tel
point que dans la nuit du 16 décembre 1773, un
groupe d’habitants de Boston jeta à la mer la cargai-
son de thé d’un bateau anglais : c’est le Boston Tea
Party. C’est alors le signal d’une révolte générale,
véritable désobéissance civile à l’égard des lointaines
contrées britanniques.
Voila qui va sans aucun doute nous éclairer un peu
plus quant aux origines du mouvement social américain du
même nom, le Tea Party. La symbolique du nom utilisé ne
laisse rien au hasard. Deux siècles et demi plus tard l’adver-
saire reste similaire : l’autorité centrale. Le lieu lui, a changé,
traversant l’atlantique de Londres à Washington.
Sans pour autant parler de parti politique à propre-
ment parlé, ses partisans évoquent plutôt l’idée d’un réseau
qui a émergé il y a maintenant un peu plus d’un an et demi,
dans les méandres de la passation de pouvoir entre Georges
W Bush et Barack Obama. Plus précisément cette nébuleuse
a trouvé son échos au beau milieu de la crise financière de
2008, crise qui a particulièrement ravagé l’économie améri-
caine. Et c’est bien ici que se trouve le cœur des revendica-
tions des sympathisants du Tea Party : les mesures de relan-
ces économiques démocrates profitent du contexte pour réta-
blir un « Big Government » plus ou moins délaissé depuis la
fin de l’ère F.D. Roosevelt…
En effet que ce soit par l’intermédiaire du plan de sau-
vetage des banques, du plan Paulson (787 milliards de dollars
à facturer au contribuable américain ne l’oublions pas..), ou
encore de la réforme de l’assurance-maladie, le Gouverne-
ment central prend une ampleur économique démesuré. L’i-
déologie Tea-Partiste étant conservatrice et libertarienne, elle
ne peut tolérer une telle injonction fiscale de l’État dans des
foyers survivant tant bien que mal au surendettement. La to-
nalité extrémiste du mouvement (immigration, avortement,
origines du président Obama….) est bien réelle, mais elle
reflète surtout le malaise d’une infime partie de la population
sur le futur de leur pays et la volonté de durcir le débat à
l’aube d’un combat électoral présidentiel qui approche à
grands pas. Car même si le le Tea Party se réclame comme
étant non partisan, il reste très proche du parti républicain.
Mais alors quelles sont les chances réelles pour le Tea
Party de s’imposer comme troisième force politique majeure
aux Etats-Unis?
Il est clair que le mouvement commence à se structurer
autour de puissants organismes comme le Tea Party Nation à
Nashville ou encore le Freedom Works de Dick Armey qui
finance massivement les campagnes Tea-Partistes. Il bénéfi-
cie par ailleurs d’une couverture médiatique conséquente,
surtout à la télévision avec leur fidèle étendard Glenn Beck
sur la Fox. Il me paraît évident que dans un tel climat de mo-
rosité économique, la mouvance conservatrice saura trouver
du répondant chez les électeurs. Le dualisme politique origi-
nel des Etats-Unis est entrain d’être remis en question par un
mouvement populiste et extrémiste vu de France. Cependant
il a le mérite de revenir aux sources du pays de l’Oncle Sam :
le mythe américain du self-made man..
A.M
3
Economie
Espagne : Un taux de chômage à 21,29%
Le taux de chômage en Espagne a atteint un sommet
vieux de 14 ans sur les trois premiers mois de l’an-
née : 21,29% après 20,30% au dernier trimestre
2010. Cela représente en outre 213 000 chômeurs de
plus, portant à 4 910 200 le nombre total de deman-
deurs d’emploi.
L’institut national de la statistique précise que tous les sec-
teurs sont concernés par cette hausse du chômage : les servi-
ces comptent 94 700 chromeurs de plus, l’industrie en comp-
tabilise 21 200 de plus, l’agriculture 17 200 et la construction
3 300. L’Espagne a toujours été le pays avec le taux de chô-
mage le plus élevé en Europe. Comment peut-on expliquer cet
écart avec le reste du monde occidental ?
Gilles Saint-Paul, professeur au département d’Economie de
l’Universitat Pompeu Fabra de Barcelone, a tenté de répondre
à cette question en comparant l’Espagne avec les Etats-Unis
et la France. Gilles Saint Paul a repris un article de Cohen qui
a montré que si l’on calculait les taux de chômage par catégo-
rie définie en termes de sexe, d’âge et d’éducation, on trouvait
des taux très similaires en France et aux Etats-Unis, ce qui
tend à attribuer une grande part du différentiel de chômage
entre les deux pays à des effets de composition de la main-
d’œuvre. Mais malgré ces similarités apparentes, les marchés
du travail fonctionnent de façon très différente, puisque le
taux de sortie du chômage est bien plus bas en France. L’éco-
nomie espagnole se caractérise par une législation libérale sur
les contrats à durée déterminée, qui représentent la grande
majorité des embauches. En effet, le nombre de salariés en
contrat à durée indéterminée recule de 139 100 par rapport au
trimestre précédent et celui des personnes en contrat à durée
déterminée est en repli de 54 000 selon l’institut espagnol.
Une autre raison à ce taux de chômage élevé est soulevée : la
place de la tradition dans la société espagnole. Ainsi si l’on
compare les taux d’embauche des femmes dans les trois pays,
la situation des femmes espagnoles correspond au stéréotype
d’une société plus patriarcale et plus traditionnelle que la
France et les Etats-Unis. En effet, dans la tranche d’âge 25-49
ans, les taux d’embauche des femmes sont bien plus faibles à
ceux des hommes en Espagne.
Selon Thibault Mercier, économiste chez BNP Parisbas CIB,
justifie ce taux à 21,29% par le fait que le « chômage est en
partie structurel. L’effondrement de l’immobilier et de la
construction a laissé sur le carreau des millions de personnes
non qualifiées » ce qui a fait exploser le nombre d’emploi non
déclarés.
A toutes ces raison, s’accumule une croissance qui ne dépasse
pas 0,2% au premier trimestre et une inflation « proche de ses
plus hauts depuis 2008 ». De plus l’indice des prix à la
consommation a augmenté de 3,8% en rythme annuel en avril
soit un taux en hausse de 0,2% point par rapport à celui de
mars.
En conclusion, tous les moteurs de l’économie sont au point
mort. Un plan pour lutter contre le développement du travail
au noir devrait voir le jour afin de lutter contre l’économie
souterraine qui représente un quart de l’économie formelle et
ainsi faire baisser ce taux de chômage de 21,29%.
M.A
4
Finance
Le génie de la finance Warren Edward Buffett est né le
30 août 1930 à Omaha, dans
le Nebraska, il est surnommé
« l’oracle d’Omaha ». Il est le fils
d’un courtier en bourse qui l’ini-
tiera dès son plus jeune âge à l’in-
vestissement sur les marchés finan-
ciers.
Warren Buffett rêvait d’étudier au sein
de la prestigieuse Harvard business
school, la demande qu’il a envoyé pour
y entrer s’est soldée par un refus. Peu
importe, l’université de Columbia l’ac-
cueillera les bras ouverts. D’autant plus,
qu’un professeur exceptionnel enseigne
l’analyse fondamentale « value inves-
ting » dans cette université, le célèbre
analyste financier Benjamin Graham, il
deviendra son maître à penser. Il a donc
étudié à l’université de Columbia où il a
obtenu un master en économie.
Après ses brillantes études en économie,
en 1958, il décide de retourner dans sa
ville natale à Omaha afin de commencer
à affronter les marchés financiers.
Ses premiers pas en bourse ont été per-
mis grâce à des fonds récoltés auprès de
sa famille et de ses amis fidèles (100000
dollars). Sa technique d’investissement
consiste à investir sur le long terme puis-
que selon lui les marchés financiers ne
sont pas efficients, ils sont soumis aux
fluctuations et aux mouvements errati-
ques des valeurs boursières.
Il privilégie l’analyse fondamentale, une
analyse rationnelle de la conjoncture
économique mais aussi de la comptabili-
té des entreprises.
L’objectif est d’investir dans des entre-
prises exceptionnelles sous-évaluées, des
aubaines qu’il gardera en portefeuille
pendant cinq, dix ou vingt ans.
En 1962, il investit dans la société indus-
trielle Berkshire Hathaway (textile),
quelques années plus tard, il en sera tota-
lement propriétaire, il conservera le nom
mais transformera cette entreprise en un
fonds d’investissement prospère qui lui a
permis de devenir l’un des hommes les
plus riches au monde.
En 2008, avec une fortune évaluée à 65
milliards de dollars américains, il était
considéré comme l'homme le plus riche
au monde selon le classement annuel du
magazine Forbes.
En 2011, d'après le classement du ma-
gazine Forbes, « l’oracle d’Omaha » est
à la tête d’une fortune estimée à 50 mil-
liards de dollars, il est le troisième hom-
me le plus riche du monde.
A 81 ans, Warren Buffett n'a pas encore
nommé son successeur qui aura l’hon-
neur de poursuivre son œuvre singulière
et fascinante. De plus, il refuse de céder
la totalité de sa fortune à ses héritiers, il
a décidé d’octroyer environ 70% de sa
fortune au profit de la Fondation de ses
amis Bill et Melinda Gates, qui a pour
vocation de lutter contre la pauvreté en
Afrique.
Ce philanthrope a affirmé que les ci-
toyens américains les plus riches ne
payent pas suffisamment d’impôts. Cette
déclaration n’est pas fortuite, elle corres-
pond à ses valeurs, sa personnalité et son
mode de vie. Il n’a toujours pas acheté
une voiture luxueuse ou une villa magni-
fique en bord de mer, il vivra jusqu’à
son dernier souffle de vie dans sa mai-
son modeste située à Omaha dans le Ne-
braska.
Pour conclure, si vous souhaitez vous
enrichir grâce aux marchés financiers,
voici quelques conseils fondamentaux et
citations du maître :
-Investir sur le long terme (5 ans voire
plus)
-Investir dans des entreprises leader sur
leur marché, sous évaluées en bourse.
-Investir dans des entreprises dont on
comprend l’activité.
-Investir dans des entreprises dont le
chiffre d’affaires est en croissance régu-
lière.
Etudier la comptabilité de l’entreprise
avant tout investissement.
Investir dans des entreprises dont les
dirigeants sont intègres.
Ne pas céder à l’euphorie et au mouve-
ment de foule sur les marchés.
« À la Bourse, il y a deux règles fonda-
mentales à respecter. La première est de
ne pas perdre, la seconde est de ne ja-
mais oublier la première ».
« Vous n'avez pas raison ou
tort parce que d'autres sont d'accord avec
vous. Vous avez raison parce que
vos faits sont exacts et votre raisonneme
nt est juste ».
« C'est quand la mer se retire qu'on voit
ceux qui se baignent nus».
« Notre but est de découvrir des compa-
g n i e s e x t r a o r d i n a i r e s à
des prix ordinaires et non des compa-
gnies ordinaires à des prix extraordinai-
res ».
« Si jamais vous vous retrouvez dans un
bateau qui coule, l'énergie pour changer
de bateau est plus productive que l'éner-
gie pour colmater les trous».
« La plupart des gens s’intéressent aux
actions quand tout le monde s’y intéres-
se. Le moment d’acheter est quand per-
sonne ne veut acheter. Vous ne pouvez
acheter ce qui est populaire».
N.B
5
Finance
Quand la finance nuit à la croissance...
Dans une interview accordée au journal le figaro le
28 Avril dernier, Jean-Louis Arcand, (photo ci-
dessous) professeur à l'Institut de hautes études in-
ternationales et du développement à Genève explique
quels peuvent être les effets néfastes d’une trop gran-
de quantité d’argent injecté dans une économie.
Selon lui, lorsque
le montant total des
crédits accordé par
les banques à leurs
clients, que se
soient les particu-
liers ou les entre-
prises, dépasse les
110% du produit
i n té r i eur bru t
(somme des riches-
ses générées par un
pays), alors le sec-
teur financier de-
vient un danger
destructeur pour
l’économie. Cette
analyse s’est véri-
fiée lors de la der-
nière crise puisque
les pays dont le secteur financier était prédominent, ont beau-
coup plus souffert que les autres pays. Ainsi parmi les 25 pays
dotés des secteurs financiers les plus développés, 14 pays ont
dépassé le seuil des 110%. Et parmi ces pays se placent l’I-
slande avec un taux de 270%, les Etats-Unis (195%), l’Irlande
(165%), le Royaume-Uni (160%) et l’Espagne (151%). Avec
un taux de 93% la France se situe en bonne position.
La raison à cela est simple: un excès de zèle de la part des
banques. En effet, sachant pertinemment qu’elles seraient
sauvées par les gouvernements si un état de faillite généralisé
se déclenchait, les banques n’ont pas hésité à prêter à outran-
ce à leurs clients afin de maximiser leurs profits.
Cependant, selon Jean-Louis Arcand, il semble impossible
d’établir des règles fixant un seuil indépassable de 110%.
Comment imposer à la finance des seuils infranchissables
alors que la majorité des pays européens ne respectent pas la
règle européenne fixant à 60% du PIB le niveau de la dette
maximum à ne pas dépasser ?
Est-il possible de contrôler la croissance du secteur finan-
cier ?
L’idée de limiter les rémunérations des banquiers pour les
inciter à prendre moins de risque à souvent était avancée.
Mais les entreprises trouvent indéniablement toujours un
moyen pour rémunérer « le talent », donc cette solution ne
changerait en rien la situation actuelle. Pour Arcand, il faut
augmenter les ratios de fonds propres des banques afin de les
obliger à conserver dans leur coffre des réserves suffisam-
ment grandes pour pouvoir réagir rapidement face à une situa-
tion de faillite. De plus cela forcerait les banques à prendre
moins de risque en prêtant à outrance. Les Accords de Bâle
III publiés en décembre 2010 suite à la crise financière de
2007, et qui entreront en vigueur au 1ier janvier 2013, semble
aller dans ce sens puisqu’ils élèvent à 7% le taux de fonds
propres.
Mais le débat est loin d’être finit car la plupart des banques
refusent d’adopter un tel taux qui nuirait à leur profitabilité.
Selon Pierre de Lauzun, directeur adjoint de la Fédération
française des Banques (FBF) « une augmentation uniforme
des exigences de fonds propres ne répond pas vraiment aux
défauts mis en évidence par la crise et risquerait de stériliser
inutilement du capital ».
D.C
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Sur les marchés
Valeurs clés Valeurs au 30/03 au 30/03 évolution
Or($) à New York 1427,6 1556,15 9,00
Baril($) à New Yrok 104,65 111,44 6,49
Blé(kl/$) à Chicago 700,05 769,25 9,89
Euro/Dollar 1,4087 1,4843 5,37
Dow Jones 12279,01 12810,54 4,33
Nasdaq 2756,89 2873,54 4,23
Nikkei 9708,79 10004,2 3,04
Cac 40 4021,64 4137,75 2,89
Les valeurs du Cac 40
Valeurs 30 mars 30 avr varitions conseils
Les Echos ABC bourse
ACCOR 32,30 30,29 -6,23 sur-pondérer conserver
AIR LIQUIDE 94,17 100,50 6,72 sur-pondérer vendre
Alcatel-lucent
4,05 4,43 9,41 conserver acheter
Alstom 42,34 44,93 6,12 sur-pondérer acheter
Arcelor Mittal
26,18 25,11 -4,09 sur-pondérer conserver
Axa 14,92 15,93 6,81 sur-pondérer acheter
Bnp paribas 53,10 53,88 1,47 acheter acheter
Bouygues 34,21 33,95 -0,77 sur-pondérer acheter
Cap Gemini 41,96 41,18 -1,86 sur-pondérer acheter
Carrefour 31,56 32,28 2,27 sur-pondérer acheter
Crédit Agri-cole
11,90 11,36 -4,54 conserver vendre
Danone 46,01 49,71 8,03 sur-pondérer conserver
Eads 20,72 21,07 1,67 sur-pondérer acheter
Edf 29,55 28,74 -2,72 sur-pondérer vendre
Essilor intl 52,47 56,57 7,81 sur-pondérer conserver
France Télé-com
15,80 15,88 0,51 sur-pondérer acheter
Gdf-Suez 28,75 28,00 -2,59 acheter acheter
L'oréal 82,73 86,39 4,42 sur-pondérer conserver
Lafarge 44,19 44,13 -0,14 sur-pondérer conserver
Lvmh 111,10 122,30 10,08 acheter conserver
Michelin 60,74 68,00 11,95 sur-pondérer acheter
Natixis 4,06 3,92 -3,35 conserver vendre
Pernod-Ricard
66,24 68,39 3,25 sur-pondérer conserver
Peugeot 28,28 30,90 9,28 sur-pondérer conserver
PPR 108,70 121,95 12,19 sur-pondérer conserver
Publicis Groupe
39,96 38,38 -3,94 sur-pondérer conserver
Renault 38,28 30,90 -19,27 sur-pondérer conserver
Saint-Gobain 43,83 47,00 7,23 acheter conserver
Sanofis-Aventis
49,60 53,55 7,96 acheter vendre
Schneider Electric
120,50 120,35 -0,12 sur-pondérer conserver
Socété Gé-nérale
47,38 45,50 -3,98 sur-pondérer acheter
Stmicroelec-tronics
8,97 8,05 -10,34 sur-pondérer conserver
Suez Envi-ronnement
14,54 15,69 7,91 sur-pondérer acheter
Technip 74,98 76,97 2,65 sur-pondérer conserver
Total 43,04 43,59 1,29 sur-pondérer acheter
Unibail-Rodamco
151,55 158,90 4,85 conserver acheter
Vallourec 79,73 84,88 6,46 sur-pondérer acheter
Veolia Envi-ron.
21,99 22,60 2,80 sur-pondérer vendre
Vinci 44,00 45,39 3,16 acheter acheter
Vivendi 20,15 21,29 5,68 sur-pondérer acheter
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Economie culturelle
La gratuité des musées: entre réalités économiques et utopie sociale
Un des grands débats culturels de notre époque concerne la
gratuité ou non des musées. En effet, beaucoup de mesures
ont été prises en France depuis quelques années pour rendre
les musées et les institutions culturelles accessibles au plus
modestes d'entre nous. Pour la plupart des gens, garantir l'ac-
cès des musées à tous et de façon gratuite aide la population,
et toute la population, que l'on soit étudiant, chômeur, au
SMIC, retraité, à bénéficier d'un véritable accès à la culture.
Après quelques années de mise en place de ce système, les
questions restent nombreuses: est ce que cette mesure garan-
tit une réelle « démocratisation » de la culture? Est ce que
les musées jouent tous le jeu? Comment rattrapent-ils cette
perte financière conséquente? Ce système est-il destiné à
perdurer?
La principale raison qui a poussé les gouvernements à
prendre des mesures allant dans le sens de la gratuité des
musées est bien entendu la démocratisation de l'accès à la
culture. Depuis longtemps, les musées sont considérés com-
me des endroits où les classes les plus favorisées de la popu-
lation se retrouve, emmènent ses enfants, se cultive. De plus,
il ne faut pas oublier que la plupart des grands musées, qui
possèdent les plus belles collections, se trouvent dans les
grandes villes, ce qui n'en facilite pas l'accès pour la plupart
des français, qui n'habitent pas tous Paris, Lyon, Bordeaux....
Cependant, les études qui ont suivis la mise en place de ce
système n'ont pas montré les résultats que l'on attendait for-
cément. En effet, même si en instaurant la gratuité des mu-
sées, l'Etat et les institutions culturelles voulaient faire profi-
ter de la culture à tous ceux qui en étaient « exclus » autre-
fois, les résultats sont plutôt décevants. Les inégalités perdu-
rent quand même: les musées restent l'apanage des classes
aisées et éduquées, principalement urbaines. On a pu aussi
remarquer que paradoxalement, lorsque le musée fait payer
l'entrée, le nombre de visiteurs non diplômés ou extérieurs à
la ville est presque plus important.
Les musées, eux, cherchent aussi des solutions pour s'y re-
trouver financièrement: ils ont un manque à gagner considé-
rable, et il ne faut pas oublier que même les plus grands mu-
sées ont des problèmes financiers importants, et ne reçoivent
pas suffisamment de subventions de l'Etat pour pouvoir être
« tranquille » au niveau budgétaire. Les musées essayent
alors tant bien que mal de gagner l'argent perdu: en augmen-
tant le prix d'entrée des expositions temporaires par exem-
ple, système qui finit par créer une autre sorte de discrimina-
tion culturelle, en faisant payer tous les extras à l'intérieur du
musée (audio guide, documentation...).
En fait, la gratuité des musées ne semble être qu'une mesure
destinée à cacher les réels problèmes d'accès à la culture qui
existent dans notre pays: je pense sincèrement que plutôt que
de permettre à tous de pouvoir rentrer dans les grands mu-
sées nationaux (qui se trouvent quand même dans les gran-
des villes où tout le monde ne peut aller passer quelques
jours pour faire du tourisme), il faudrait axer la politique
culturelle vers une direction plus locale: permettre à des mu-
sées de se développer en province et ailleurs, quitte à laisser
une entrée payante, en faisant bénéficier aux visiteurs de
guides et d'une vraie approche pédagogique face aux œuvres
(à l'inverse de ce qui se passe dans les grands musées, où le
visiteur est confrontée aux œuvres sans explication le plus
souvent), financer plus profondément les initiatives culturel-
les locales, et au delà des musées (théâtres, opéra, musi-
que...).
Mais le plus important il me semble est aussi de sensibiliser
assez jeune les enfants et les adolescents au monde culturel,
et ce, quelque soit le niveau d'études où le contexte socio-
économique. Ce n'est qu'en garantissant un accès démocrati-
que à la culture dès le début et dès la scolarité que l'on pour-
ra alors cesser de voir la culture et les musées comme le si-
gne distinctif d'une certaine frange de la population.
A.D