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PROMOTION 2010-2011
La place de l’Ecosse dans le Commonwealth
Mathieu CHAUMARD
Licence Management des Technologies
Département Gestion des Entreprises et des Administrations
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REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé à réaliser ce rapport et qui
m’ont permis de mieux comprendre des entités internationales peu connu en France comme le
Commonwealth. L’année en Ecosse a été une année particulièrement enrichissante. La culture
écossaise est vraiment remarquable et je veux, à travers ce rapport, dire que la culture
écossaise est vraiment à découvrir.
Je remercie donc mon tuteur de stage, Monsieur BARBE, pour m’avoir lancé dans la
voie de ce rapport, qui n’était pas mon premier choix de sujet.
Je remercie aussi les employés des bibliothèques de l’University of the West of
Scotland à Paisley et la faculté Paul Valery à Montpellier pour m’avoir aidé dans l’obtention
de livres, me servant à étoffer mon rapport.
Et je remercie toutes les personnes autour qui m’ont aidé à finaliser ce rapport.
Merci à tous.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
I. L’ECOSSE AVANT LE COMMONWEALTH 2
1. HISTORIQUE 2
2. PLACE DE L’ECOSSE DANS LE ROYAUME-UNI 5
1) UNE ENTREE EN ECOSSE DANS LE ROYAUME-UNI PARTAGEE 5
2) UNE DEPENDANCE DE L’ECOSSE A L’ANGLETERRE 6
3) L’AUTONOMIE ECOSSAISE 8
3. LE COMMONWEALTH 13
1) HISTOIRE 13
2) LES RAISONS DU RASSEMBLEMENT 15
3) ROLES ET INFLUENCES 16
II. ECOSSE – COMMONWEALTH : QUELS LIENS ? 18
1. POSITION ECONOMIQUE DE L’ECOSSE 18
1) LA SOCIETE FEDERALE DU COMMONWEALTH 18
2) UN RESEAU INTERNATIONAL FAVORABLE AU DEVELOPPEMENT DE L’ECOSSE 19
2. DES INCONVENIENTS LIES A CETTE UNION 22
3. UN AVENIR INDECIS 25
III. ENTRE UNION EUROPEENNE ET COMMONWEALTH DES NATIONS : QUE CHOISIR ? 29
1. LES PARTENAIRES COMMERCIAUX PRINCIPAUX 29
1) LES PRINCIPAUX PAYS IMPORTATEURS DES PRODUITS PROVENANT DE L’ECOSSE DE 2005 A 2009 31
2) LES EXPORTATIONS INTERNATIONALES ECOSSAISES PAR SECTEUR D’ACTIVITE 33
3) LES EXPORTATIONS PAR REGION GEOGRAPHIQUE 34
2. LES INVESTISSEURS ETRANGERS 36
CONCLUSION 38
REFERENCES 39
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INTRODUCTION
L’Ecosse est le plus souvent associée aux trois autres nations constitutives du
Royaume-Uni : Angleterre, Pays de Galles, Irlande du Nord. La plupart de l’économie
écossaise est étroitement liée à celle du Royaume-Uni. Elle possède la même monnaie, la livre
Sterling, la même présidence, le premier ministre du Royaume-Uni David Cameron, les
mêmes lois fondamentales érigées par la Royaume-Uni et enfin le même chef d’Etat, la reine
Elisabeth II. Elle est basée sur un système capitaliste avec très peu d’interventions de l’Etat.
Elle fait partie d’un grand ensemble de nations unies appelé Commonwealth.
Le Commonwealth a été créé en 1835 d’abord au Royaume-Uni, mais ayant le nom
exact de Commonwealth of Nations en 1937. Il succède à l’empire britannique. La majorité
des pays membres est issue des anciennes colonies britanniques et ces pays doivent respecter
les lois communes.
L’Ecosse est un pays regroupé dans plusieurs communautés de nations (Royaume-Uni,
Commonwealth, Nations celtiques,…). L’Ecosse peut profiter de tous les avantages qu’un
groupement de pays peut proposer, mais qui enfonce aussi ce pays dans un certain anonymat.
L’écosse, souvent oubliée derrière le Royaume-Uni, a-t-elle profité du progrès social et
économique espéré par le Commonwealth à sa fondation, y a-t-elle contribuée, et a-t-elle subi
les préjudices crées par cette communauté ? La place de l’Ecosse au sein du Commonwealth
discutée ici a-t-elle été impactée par sa proximité avec l’Union européenne depuis 1973 ?
L’étude effectuée ici présentera l’Ecosse avant le Commonwealth avant d’établir les
liens précis qui existent entre eux. Enfin, nous verrons en quoi l’Union Européenne a
bouleversé les relations entre l’Ecosse et le Commonwealth.
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I. L’ECOSSE AVANT LE COMMONWEALTH
1. Historique
Historiquement, l’Ecosse est un pays qui a souvent été le lieu de batailles et de
guerres. De toute son histoire, l’Ecosse a réussi à conserver son indépendance malgré les
envies britanniques de les englober pour former une grande Angleterre.
Cette indépendance a longtemps été limitée, et nous pouvons même nous demander si
elle ne l’est pas encore de nos jours. C’est en 1707 et par l’Acte d’union que l’Ecosse devient
une partie intégrante du Royaume-Uni et de Grande-Bretagne. La différence entre le
Royaume-Uni et la Grande-Bretagne est que la Grande-Bretagne ne comprend pas l’Irlande
du Nord. Cet accord est surtout signé après que les écossais ont eu des garanties sur leur
système juridique et religieux. Cela entraîne un déplacement des députés écossais au
Parlement britannique basé à Westminster.
Certaines rebellions auront lieu quelques années plus tard par des paysans des
Highlands, catholiques et légitimistes, qui ne veulent pas de l’Union. Les Anglais remportent
cette victoire et celle-ci les incite à pacifier l’Ecosse. Des routes sont tracées et des ponts sont
construits pour faciliter les déplacements des troupes dans un premier temps, mais plus tard
pour les échanges commerciaux entre les deux pays.
Cette action aura deux problèmes majeurs dans l’économie écossaise. Premièrement,
le gouvernement britannique démantèle la région des Highlands, et les paysans sont chassés
de leur terre et émigrent en Amérique. Cela a pour conséquence d’appauvrir cette région
écossaise, et de réduire l’apport économique de l’agriculture en Ecosse. De plus, suite à cet
accord, près d’un million d’écossais profite des nouvelles infrastructures pour aller dans la
région londonienne afin d’améliorer leur mode de vie. L’Ecosse connaît donc une crise
importante durant cette période là.
Jusqu’en 1850 et la création de chemins de fer vers l’Ecosse, l’Ecosse a connu une
crise importante. Dès lors, et sous l’impulsion d’une dynamique économique sans précédent
réalisée par la reine Victoria, l’Ecosse connaît un décollage spectaculaire. L’exploitation des
mines de charbon et de fer, l’ouverture des ports au grand commerce international, notamment
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vers la France, et la naissance de l’industrie (textile, sidérurgie, construction navale,
whisky,…), entraînent des déplacements de population du Nord vers le Sud. La vallée de la
Clyde, autour de Glasgow, se transforme au XIXème
siècle en une des régions les plus
industrialisées d’Europe ; Glasgow devient une mégapole d’un million d’habitants. A ce
moment-là, l’Empire Britannique est la première puissance économique mondiale. Glasgow
devient une des plus grandes métropoles européennes. Par exemple, en 1864, il y avait plus de
vingt chantiers navals et en 1870, plus de la moitié de la main-d’œuvre de la construction
navale britannique était fondée sur la Clyde. Glasgow a produit la moitié du tonnage de
Grande-Bretagne pour l’exportation.1
Jusqu’aux années 1920, l’économie écossaise n’a cessé de s’accroître. Son poids le
plus important est celui des exportations. En 1911, l’Ecosse exporte le tiers de son charbon,
les deux-tiers de ses locomotives et les quatre cinquième de ses lainages. Un cinquième du
tonnage mondial est construit en Ecosse. Cela a pour conséquence une baisse importante du
chômage, jusqu’à n’avoir qu’un taux de chômage de 1,8% en Ecosse.2
Avant l’entrée dans le Commonwealth, l’économie écossaise était basée sur l’industrie
lourde et l’agriculture. En ce qui concerne l’agriculture, ce secteur fournissait 12% des
emplois au début du XXème
siècle.
Cette croissance est aussi marquée par une émigration importante des écossais dans les
colonies britanniques. Ainsi, deux millions d’écossais émigrent entre 1815 et 1914, soit 12%
des migrants britanniques. L’ensemble de ces émigrants a participé en grande part à
l’extension du sentiment national écossais dans l’empire britannique, c'est-à-dire dans les
futurs pays membres du Commonwealth.
Après la Première Guerre Mondiale et la crise de 1929, l’Ecosse va connaître un
déclin aussi rapide que son ascension du XIXème
siècle. Ces deux phénomènes sont
étroitement liés. Une émigration importante et une crise mondiale entraîne l’Ecosse dans le
schéma inverse : 27,7% de chômage en moyenne dans l’Ecosse en 1932, dont 48% de
chômage dans la zone de construction navale écossaise. L’économie écossaise, étant en très
grande partie liée à son exportation, ne va pas se remettre de cette crise. Elle exportait trois-
1 W HAMISH FRASER. The Glasgow story. [En ligne]. http://www.theglasgowstory.com/storyd.php. (Page consultée le 5
Juin 2011)
2 CIVARDI Christian. « L’Ecosse contemporaine. » Les Essentiels : Civilisation anglo-saxonne. 2002.
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quarts de sa production de textile avant la crise, et les pays émergeants reprennent dès lors les
parts de marché de l’industrie textile, à un prix plus concurrentiel.
De plus, l’Ecosse ne parvient pas à diversifier son industrie manufacturière, les
nouvelles industries de consommation ne s’y implantant pas. Cela est dû à quatre raisons
principales :
La fuite des capitaux vers la City Londonienne entre 1918 et 1923 : quatre des sept
grandes banques écossaises sont rachetées par des banques anglaises rivales par exemple.
L’éloignement des marchés : le Nord de l’Europe est délaissé et les nouveaux marchés
s’implantent dans l’Europe occidentale. Les pays émergeants naissent.
Le faible pouvoir d’achat de la population écossaise : on estime à ce moment-là que le
revenu par habitant de l’Ecosse était égal à 93% du revenu par habitant britannique en 1924,
et à 89% en 19383 alors que l’inflation est la même dans les deux pays.
La réputation des ouvriers écossais, nommés souvent par le nom de « fauteurs de
troubles ».
Le fait de privilégier autant son économie sur l’exportation a fait que l’Ecosse est
beaucoup plus sensible aux fluctuations de sa monnaie, de l’économie mondiale et des
politiques gouvernementales. Pour se sortir de cette crise, l’Ecosse a permis à l’Angleterre de
prendre plus de pouvoirs en Ecosse, notamment par des aides publiques, et par l’entrée et la
création du Commonwealth des Nations.
3 CIVARDI Christian. « L’Ecosse contemporaine. » Les Essentiels : Civilisation anglo-saxonne. p. 58. 2002.
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2. Place de l’Ecosse dans le Royaume-Uni
Il est important de discuter de la place de l’Ecosse dans le Royaume-Uni car les pays
faisant partie du Royaume-Uni tels que le Pays de Galles, l’Irlande du Nord ou l’Ecosse sont
très peu perçus par les médias, la politique et l’économie, privilégiant plutôt de discuter de cet
ensemble de nations qu’est le Royaume-Uni. En montrant la place de l’Ecosse au sein du
Royaume-Uni, nous pourrons expliquer la place de l’Ecosse dans le Commonwealth.
1) Une entrée en Ecosse dans le Royaume-Uni partagée
L’entrée de l’Ecosse dans l’Union avec l’Angleterre et les autres pays pour créer le
Royaume-Uni est partagée entre le point de vue de l’Angleterre et celui de l’Ecosse. Chacune
des deux nations avaient leurs raisons pour s’unir, mais celles-ci étaient différentes. Ces
différences ont donc créé une ambigüité concernant le système de liaison entre eux.
Les raisons du rapprochement entre ces deux nations ont été au départ d’ordre
institutionnel et militaire pour les anglais. En effet, les anglais voyaient les écossais comme
une menace potentielle pour leur sécurité. De plus, cet « Act of Union » était vu par
l’Angleterre comme une simple loi parlementaire considérant l’Ecosse comme un
élargissement de l’Angleterre.
L’Ecosse quant à elle, voyait cette union dans un but fortement économique. En effet,
pour développer le pays, le besoin des écossais était le commerce international. A cette
période là, l’Ecosse était cinq fois moins peuplé mais surtout trente-six fois moins riche que
l’Angleterre. L’Ecosse vivait dans l’ombre de son voisin, une puissance économique et
financière dans le monde. Elle ne pouvait pas tirer profit du réseau anglais et de ses échanges
développés avec le reste du monde et notamment avec les colonies britanniques, car le
Parlement anglais s’y opposait.
L’élite écossaise a donc vu cette Union comme une manne financière importante, mais
a dû en contrepartie, perdre son Parlement. Ce sentiment entre autonomie et soumission va
continuer jusqu’en 1997 et les élections législatives écossaises.
En ce qui concerne les conséquences de cette Union sur l’économie écossaise, elle
mettra un peu de temps à se faire remarquer. Mais cette Union va permettre à l’Ecosse de
faire un bon économique très important. Sur les cinquante années passées (1750 à 1800),
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l’Ecosse a connu une croissance extraordinaire. Profitant des colonies britanniques, le
commerce écossais a triplé ces années là pendant que le commerce anglais doublait
seulement. Dans le même temps, la population écossaise dans les villes doublait. L’exemple
du développement économique écossais est Glasgow qui marque l’adhésion réussit de cette
Union.
2) Une dépendance de l’Ecosse à l’Angleterre
Cette dépendance n’a pas existé au début de l’Union. En effet, la société écossaise a
été la grande bénéficiaire de ce « traité ». La société écossaise allait connaître un degré
d’autonomie locale, c’est-à-dire, tout ce qui concerne la politique nationale du pays, quasi
maximal. Le Parlement anglais s’occupait principalement des tâches extérieures, notamment
de la Défense, des Affaires étrangères et de la stabilité de la monnaie.
Economiquement parlant, l’Ecosse a toujours été très liée à l’Angleterre. Même de nos
jours, l’économie écossaise a besoin de l’économie anglaise pour survivre, notamment en
termes d’aides financières.
L’économie écossaise est très fortement intégrée dans l’économie britannique et
l’évolution économique écossaise dépend énormément des fluctuations qui affectent
l’économie du Royaume-Uni dans son ensemble. Pour exemple, l’Ecosse a enregistré
exactement le même taux de croissance (produit intérieur brut en volume) que le Royaume-
Uni pendant la période allant de 1971 à 1992, soit 1,6% par an.4
Les analyses économiques britanniques n’hésitent pas à placer l’Ecosse dans une
partie de l’Angleterre, comme si celle-ci était une région anglaise. Cela étant, l’économie
écossaise étant très proche de celle anglaise, nous pouvons donc dire que cette économie y est
liée.
L’Ecosse dispose d’autant d’aides, voire même en quantité supérieure, que les régions
anglaises. C’est la principale raison qui montre que l’Ecosse est dépendante du système
anglais. Sur deux points, l’Ecosse a bénéficié de cette aide. D’une part, et comme tout
territoire britannique, elle a bénéficié de l’aide économique gouvernementale de part
l’élargissement régulier du rôle de l’Etat à partir des années 1930, et aussi d’un traitement
4 GUDGIN G. « Prosperity and Growth in the UK regions ». Local Economy. p. 7-26. 1996.
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différencié du reste du Royaume-Uni.5 L’Ecosse a bénéficié de la politique économique
régionale initié par Londres. Cette politique a été et reste toujours très utilisé concernant
l’Ecosse, admis encore comme une zone à aider prioritairement au plan économique. Une
étude a été réalisée montrant que l’Ecosse recevait une aide publique importante. L’Ecosse
recevait environ 12% des dépenses totales de l’Etat britannique, mais n’y contribuait qu’à
hauteur de 10%. Pour appuyer cette dépendance, au début des années 1970, le ratio des
dépenses publiques s’élevaient à 120 en Ecosse contre 100 dans le reste du Royaume-Uni.6
Afin d’aider l’état britannique, et donc écossais principalement, une étude a été faite
dans le but de connaître les besoins économiques et la stratégie à adopter concernant l’Ecosse.
Afin de stimuler la croissance économique écossaise, basée principalement sur l’exportation
de produits issus de l’industrie lourde (whisky, produits chimiques, papiers), l’Ecosse devait
se reposer sur une stratégie basée sur un fort interventionnisme étatique.7 Cette aide
économique a relancé la croissance du pays par la création d’entreprises nationalisées dans les
secteurs traditionnels comme le charbon ou les chantiers navals.
L’Angleterre privilégie donc l’Ecosse à travers ces aides, afin de mieux la gérer ; car
l’Ecosse a fait l’œuvre de multiple tentatives afin d’avoir son indépendance. Cela offre donc
au Royaume-Uni contemporain deux idéaux-types : l’ « union state » et l’ « unitary state ».8
L’Union State renvoie à une organisation étatique souple et incorporatrice, c’est-à-dire que
l’intégration politique n’est pas achevé et laisse une liberté politique régionale importante.
L’Unitary State caractérise une intégration plus importante, une centralisation de l’Etat plus
forte et une homogénéisation plus grande. Ces deux systèmes sont différents, mais le
Royaume-Uni tend vers les deux. De part la diversité de ses composantes et le traitement
particulier à chacune des nations la composant, l’Ecosse semble faire partie de la première
catégorie, mais l’extrême centralisation étatique, notamment avec l’Ecosse, la renvoie dans la
deuxième catégorie. La figure 1 définit bien cette ambigüité, et montre aussi la certaine
dépendance du système écossais à l’Angleterre et au Royaume-Uni.9
5 G. LEYDIER. « La question écossaise ». Didact civilisation. 1998.
6 LERUEZ J. « L’Ecosse: Une nation sans Etat ». Lilles, Presses Universitaires de Lilles. 1983.
7 DEVINE T. M. « Scotland in the 20th Century ». Finlay R. J., (eds.). Edimbourg, Edinburgh University Press. 1996.
8 MITCHELL J. « Strategies for Self-Gouvernment. The Campaigns for a Scottish Parliament ». Edimbourg, Polygon. 1996.
9 J. KELLAS. « The Scottish Political System ». p. 177. 1989.
8 | P a g e
Figure 1. L’intégration de l’Ecosse au système politique britannique au XXème
siècle9.
3) L’autonomie écossaise
L’autonomie écossaise est arrivée progressivement. En effet, c’est par les changements
de politique mise en place par Mme Thatcher que l’Ecosse a dû devenir plus autonome. Avant
l’arrivée de Mme Thatcher, l’Ecosse a bénéficié de beaucoup d’aides venant de l’Angleterre.
Mais l’Ecosse, même en bénéficiant de ces avantages, a été mise de côté pour favoriser le Sud
de l’Angleterre.
Ainsi, alors que l’économie écossaise et celle du Royaume-Uni étaient sensiblement
identiques pendant près de trente ans, c’est à partir de 1979 que s’opère un écart entre les
deux taux de croissance annuel de l’économie. Le taux de croissance de l’Ecosse ne croît que
de 0,6% en 1986 et 2,5% en 1987 alors que celle du Royaume-Uni est respectivement de 3%
et 5,2%.10
L’indice de production globale de l’économie écossaise, relativement à celui du
Royaume-Uni, était de 100 en 1974 et en 1983 mais que de 95,1 en 1987. L’indice de
10 LEYDIER G. « La Question Ecossaise ». Presse Universitaire de Rennes. p. 252. 1998.
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production industrielle, alors supérieur à celui du Royaume-Uni dans les années 1970
(104,4% en 1975), chute à 92,7% en 1987. Enfin, si le revenu disponible se maintient sur la
période entre 94 et 96% de son équivalent britannique, le salaire hebdomadaire écossais, alors
égal à celui britannique en 1979 est descendu à 95,8% en 1987 (voir tableau 1).
Tableau 1. Eléments de comparaison économique Ecosse/Royaume-Uni, 1974-198711
.
1974 1975 1979 1981 1983 1987
PIB (estimation de la production sans le gaz,
ni le pétrole. Indice du Royaume-Uni en
1985 : 100)
100,0 100,5 99,5 101,2 100,0 95,1
Production industrielle (sans le gaz, ni le
pétrole. Indice du Royaume-Uni en 1985 :
100)
100,6 104,4 98,0 100,9 99,8 92,7
PIB par tête (en %) 96,2 97,0 94,6 96,3 97,3 94,5
Revenu individuel disponible (en %) 95,2 96,5 94,2 95,9 97,5 96,1
Salaires hebdomadaires moyens (employés
de sexe masculin) (proportionnellement au
Royaume Uni)
98,4 101,8 99,8 99,6 100,0 95,8
Taux de chômage en Ecosse (en données
corrigées des variations saisonnières) 3,1 3,7 5,7 9,9 12,3 13,1
Différence avec le taux du Royaume-Uni +1,1 +0,6 +1,7 +1,8 +1,8 +3,0
De plus, l’évolution relative au PNB et au PNB/habitant dans les régions britanniques
dans les années 1960 à 1990 montrent à la fois un appauvrissement de l’Ecosse par rapport au
reste du Royaume-Uni et la baisse de l’importance de l’économie écossaise dans le cadre
britannique.
11 Scottish Office.
10 | P a g e
Tableau 2. Evolution du PNB par région britannique et du PNB/ hab. par région
britannique, 1966-1987 (en %)12
.
Le tableau 2 nous montre que l’Ecosse ne représentait que 8,5% de l’économie
britannique en 1987 au niveau du PNB global, alors qu’elle représentait 9,1% en 1976. Il en
va de même pour le PNB/habitant, où l’Ecosse l’a vu passer de 98,6% en 1976 à 94,5% en
1987.
Ce retournement de situation si brutal est donc dû à l’absence, ou plus précisément, à
la coupure d’une partie des aides publiques provenant de l’Angleterre, ainsi qu’à l’impact de
l’évolution économique britannique sur l’économie écossaise. La crise des années 1979-1983
n’a pas épargné l’économie écossaise, et aucun secteur n’a semblé être épargné par cette crise.
L’Ecosse va voir disparaître plus de 200 000 emplois, représentant presque 10% du total des
emplois, dont 80% des pertes rattachées au seul secteur industriel.13
D’ailleurs, cette
augmentation significative du secteur tertiaire a relativement masqué la perte de près de
400 000 emplois au niveau du secteur industriel ces 50 dernières années. La nette
augmentation de l’emploi dans le secteur tertiaire en Ecosse est à ramener à une juste
proportion. Si la croissance nette de l’emploi dans le secteur tertiaire (+67 000) a compensé
les pertes des secteurs primaires (-19 000), de l’énergie (-14 000) et de la construction (-
28 000) combinés, ce chiffre est très faible par rapport aux 196 000 emplois perdus dans
l’industrie dans la même période (décennie 1979-1988). Lorsque l’économie écossaise
12 SMITH D. North and South. « Britain’s growing divide ». Penguin. p. 110. 1989.
SMITH D. North and South. « Britain’s growing divide ». Penguin. p. 112. 1989. 13 SCOTTISH OFFICE. « Evolution globale de l’emploi en Ecosse : 1974-1988. ». 1988
PNB (en %) PNB/hab. (en %)
1966 1976 1987 1966 1976 1987
Sud-Est 35,8 33,9 36,1 108,4 112,2 118,5
Sud-Ouest 6,1 6,9 7,6 98,1 90,8 94,0
Est Anglia 2,8 3,1 3,5 98,0 94,7 99,8
Midlands de l’Est 5,8 6,4 6,6 99,6 96,6 95,1
Midlands de l’Ouest 9,8 9,0 8,4 101,7 98,1 91,6
Yorkshire et Humberside 8,4 8,2 8,0 97,8 94,0 92,7
Nord-Ouest 11,7 11,2 10,4 94,5 96,4 92,8
Nord 5,1 5,4 4,8 91,0 95,6 88,9
Pays de Galles 4,2 4,5 4,1 95,1 89,6 82,4
Ecosse 8,5 9,1 8,5 91,5 98,6 94,5
Irlande du Nord 1,7 2,2 2,1 84,9 81,0 77,4
Royaume-Uni 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
11 | P a g e
gagnait un emploi dans le secteur tertiaire, elle en perdait quatre dans les autres secteurs dont
trois dans les secteurs de l’industrie.14
Pour faire face à la baisse des aides publiques, l’Ecosse a dû s’orienter sur la
Mondialisation et sur les investisseurs étrangers. Dans les années 1970, les principaux
investisseurs étaient des investisseurs anglais. Dans cette même période, l’investissement
extérieur au Royaume-Uni a décliné, passant de 100 000 à 71 000 emplois. Mais cette baisse
absolue de l’emploi est en fait une hausse relative, car l’emploi manufacturé écossais a connu
une chute proportionnellement plus importante (660 000 à 400 000, -40%).
De part la politique de désengagement de l’Etat britannique sur l’Ecosse, l’économie
industrielle écossaise se repose plus sur les investissements étrangers. Comme le montre le
tableau ci-dessous, le poids du contrôle économique étranger est donc plus important ; les
investissements extérieurs placent l’Ecosse largement en tête des régions britanniques.
L’Ecosse était même deuxième au rang des investissements américains en Europe, derrière
l’Irlande.
Tableau 3. Les investissements étrangers dans l’industrie au Royaume-Uni en 1986 (en
valeur ajoutée)15
.
Les investissements étrangers en Ecosse sont plus importants dans les secteurs qui ont
fonctionné dans les années quatre-vingt. Le dynamisme de l’économie écossaise reposait
principalement sur le secteur de l’électronique, dans la Silicon Glen, et le secteur énergétique
lié à l’exploitation du « North Sea Oil ». Les entreprises traditionnelles et anciennes dans
l’Ecosse ont été rachetées par des investisseurs étrangers.
14 SCOTTISH OFFICE. « Evolution globale de l’emploi en Ecosse : 1974-1988. ». 1988
15 CHALINE C. «Le Royaume-Uni, Economie et régions ». Paris. Masson. p. 99. 1991.
Sud-Est 22 %
Sud-Ouest 23 %
Est Anglia 8 %
Midlands de l’Est 9 %
Midlands de l’Ouest 7 %
Yorkshire et Humberside
Nord-Ouest 18 %
Nord 17 %
Pays de Galles 22 %
Ecosse 27 %
Irlande du Nord 21 %
Royaume-Uni 18 %
12 | P a g e
La question que nous pouvons nous poser est est-ce que l’Ecosse, à défaut d’être
dépendante de l’Angleterre, devient-elle dépendante des investisseurs étrangers ? Les secteurs
porteurs d’avenir sont les secteurs les plus intégrés dans l’investissement extérieurs, tel que le
pétrole par exemple. La politique libérale de déréglementation et de suppression des contrôles
de changes encouragée par le gouvernement britannique a permis à l’Europe de devenir le
cadre territorial de référence identitaire pour les écossais.
Tableau 4. L’attitude des Ecossais en cas de référendum sur l’indépendance16
.
Pour l’indépendance Contre l’indépendance Ne se prononce pas
% 1995 36 39 24
% 1996 36 43 21
A travers la marche longue vers l’autonomie de l’Ecosse, nous pouvons ainsi nous
demander si l’Ecosse veut devenir une nation indépendante, détachée du Royaume-Uni,
comme l’est la République d’Irlande. Le tableau 4 nous montre que les écossais ne sont pas
prêts encore, mais l’indépendance est-elle une chose réalisable ? L’Ecosse a de moins en
moins de liens économiques avec le Royaume-Uni, et a aussi une indépendance au niveau des
universités et de la culture, notamment au niveau du sport. Les échanges avec le Royaume-
Uni en baisse, en est-il de même avec le Commonwealth ? Y a-t-il des intérêts économiques,
et autres, de faire partie du Commonwealth ?
16 Sondages ICM avril mai 1996 pour The Scotsman. Cités par MCCRONE D. « Opinion polls in Scotland », Scottish Affairs
n° 16, p. 136-145.
13 | P a g e
3. Le Commonwealth
« Le Commonwealth des Nations est une association volontaire d'Etats souverains
indépendants, chacun responsable de ses propres politiques, de consultation et de
coopération dans l'intérêt commun de leurs peuples et dans la promotion de la
compréhension internationale et la paix mondiale. »17
1) Histoire
Le colonialisme anglais débute dès le XVIIème
siècle avec la colonisation des
Amériques et s’est poursuivit jusqu’au début du XXème
siècle. L’empire britannique à permit à
la révolution industrielle anglaise de trouver des ressources et des débouchés grâce au
commerce avec les colonies. Dans les premières années du XXème
siècle, cet empire
britannique représentait jusqu’au quart de la surface et de la population mondiale.
Le XXème
siècle voit la mise en place de l’autonomie des « colonies blanches », puis
de la décolonisation globale après la Première Guerre mondiale avec le statut de Westminster
en 1931. Le Commonwealth existe depuis 1887 avec le sentiment national croissant des
dominions, mais le nouveau Commonwealth a été crée en 1931, constitué des anciennes
colonies du Royaume-Uni18
. En 1947, le Commonwealth des Nations tel que nous le
connaissons aujourd’hui naît avec l’indépendance de l’Inde. Au sein du Commonwealth des
Nations, le Royaume-Uni est membre d’une communauté volontaire et non plus le maître
d’un empire dominé.
La Couronne, représentée depuis 1953 par Elisabeth II, est élément commun
d’allégeance des états membres du Commonwealth des Nations et apporte continuité et
solidarité à cette communauté. La reine dirigeant le Commonwealth avec seulement un
pouvoir symbolique, c'est le secrétaire général du Commonwealth - actuellement Kamalesh
Sharma - qui est le dirigeant de l'organisation. A cette solidarité politique s’ajoutent de
nombreux liens économiques :
17 «The Commonwealth of Nations is a voluntary association of independent sovereign states, each responsible for its own
policies, consulting and co-operating in the common interests of their peoples and in the promotion of international
understanding and world peace. » COMMONWEALTH SECRETARIAT. « Singapore Declaration of Commonwealth
Principles 1971 ». 22 January 1971. 18 NAUMANN M. « De l’empire britannique au Commonwealth des Nations ». Civilisation anglo-saxonne. p. 103-116.
2000.
14 | P a g e
- Bloc-sterling : concerne la Grande-Bretagne et ses dominions (sauf le Canada), la
Finlande, la Norvège, la Suède et la Turquie où un cours de change fixe est maintenu
vis-à-vis de la livre sterling.
- Commonwealth Preference : commerce privilégié entre les pays du Commonwealth
des Nations.
- Commonwealth Development Corporation (crée en 1948, renommé en 1983) :
organisation visant à assister les pays du Commonwealth des Nations dans le
développement de leur agriculture.
- Plan de Colombo (crée en 1951) : organisation visant à améliorer le développement
socio-économique des pays de la région d’Asie et du Pacifique par une aide mutuelle.
Dans les années 60, le Commonwealth représente encore économiquement,
culturellement et diplomatiquement, une entité importante. Mais jusqu’à aujourd’hui, les
composantes de Commonwealth acquièrent de plus en plus d’autonomie avec la mise en place
15 | P a g e
de traités tel le pacte ANZUS de 1951 qui lie les Etats-Unis, l’Australie et la Nouvelle-
Zélande dans un pacte militaire sans référence à la Grande-Bretagne. La Grande-Bretagne
elle-même ne consulte de nos jours plus que très peu les autres pays membres du
Commonwealth dans ses stratégies internationales.
2) Les raisons du rassemblement19
Lorsque le Commonwealth des Nations est créé, les raisons du rassemblement sont
essentiellement politiques. A partir des années 1960 pourtant, des considérations d’ordre
économiques entrent en compte avec la nécessité des Etats indépendantistes de faire la preuve
de leur viabilité économique. Dans cette optique, la phase économique du Commonwealth des
Nations débute dans les années 1970 avec une libéralisation des échanges commerciaux entre
les nations membres qui accompagne la politique d’aide et de solidarité. La dépêche du
secrétaire d’Etat aux Colonies adressée aux gouverneurs de la zone Caraïbe, en 1945, présente
clairement le point de vue de l’Angleterre sur les motifs du Commonwealth des Nations :
« Le but ultime de toute fédération potentielle serait une autonomie complète de
gouvernement dans le cadre du Commonwealth britannique. Mais on conviendra
généralement de ce que la stabilité financière (qui est bien évidemment différente de
l’autosuffisance économique) est essentiel dans la mise en œuvre de cette autonomie, et que
cette dernière n’aura pas de réalité sans la première. L’une des responsabilités majeures de
toute fédération serait, en conséquence, de montrer sa capacité à s’administrer sans faire
constamment appel à une aide financière extérieure20
. »
Pourtant, les adversaires à la décolonisation « à la britannique » présentent la
formation du Commonwealth des Nations non pas comme un rassemblement librement
consenti des Etats indépendantistes, mais l’expression de manœuvres politiques britanniques
visant à favoriser une indépendance des anciennes colonies avec un maintien du partage avec
le Royaume-Uni.
19 REDONNET J-C. « Le Commonwealth: Politiques coopération et développement anglophones ». Perspectives anglo-
saxonnes. p. 43-56. 1998. 20
« The ultimate aim of any federation which may be established would be full internal self-government within the British
Commonwealth. But i twill no doubt be generally appreciated that financial stability (which of course is different from
economic self-sufficiency) is an essential accompaniement of full self-government and that the latter cannot be a reality
without the former. One important responsibility of any federation would therefore, be to show that federal administration
can be carried on without requiring recurrent financial assitance from outside » PREISWERK R. « Documents on
International Relations in the Caribbean». Universad de Puerto Rico. p.261. 1970
16 | P a g e
3) Rôles et influences21
Le Commonwealth privilégie le plus souvent de s’occuper le moins possible des
intérêts nationaux. L’absence de contraintes constitutionnelles et juridiques qui caractérisent
le Commonwealth lui a permis de doser ses actions entre son désir de ne pas intervenir dans
les affaires nationales et celui de contribuer à la paix mondiale, et a empêcher l’éclatement de
la structure au moment de sa création. Winston Churchill invitait ainsi à avancer « sans
causer de tord à personne et en montrant de la bonne volonté de chacun »22
dans le sens où le
Commonwealth évitait de faire tord aux individualités, de les sanctionner ou de les combattre.
Après la création du Commonwealth des Nations, une régionalisation s’est rapidement
mise en place avec la nécessité pour certains pays de premier plan de parler au nom de leur
région géographique et d’autres nations souvent de moindre importance, qui pourraient les
rejoindre dans le but de créer des réseaux d’intérêt et d’action régionaux. Les régions du
Commonwealth sont des unités aux cultures, aux économies et aux sociétés parfois très
différentes les unes des autres. Chacune a ainsi la possibilité, au sein du Commonwealth des
Nations, de fonctionner selon les principes communs de l’association, mais aussi d’en
partager les objectifs avec les voisins, de manifester des intérêts communs à leur groupe et à
leur région tout en répondant à des impératifs nationaux. Ces régions ont aussi permis de
mettre en place des politiques ou des programmes qui leur sont spécifiques comme le plan de
Colombo concernant l’Asie du Sud-Est. Chaque région trouve ainsi sa place dans un
ensemble de décision commun mais où s’expriment leurs différences et spécificités.
Le Commonwealth souhaite évoluer vers la mondialisation. L’appartenance à cette
association n’étant pas exclusive, les autres états membres sont souvent engagés dans d’autres
groupes d’intérêts économiques ou politiques, à vocation mondiale ou régionale, et font
bénéficier les autres pays membres du Commonwealth de leurs expériences. Ainsi, l’addition
des appartenances multilatérales dessine une impressionnante carte des influences. D’autre
part, les relations entre états membres sont facilitées par un réseau diplomatique unique au
monde. L’union de ces états et mise en avant sur la scène mondiale grâce à des évènements
symboliques, privilégiant les rencontres et échanges dont les deux principaux sont la Journée
21 REDONNET J-C. « Le Commonwealth: Politiques coopération et développement anglophones ». Perspectives anglo-
saxonnes. p. 102-122. 1998. 22 « […] in malice to none and goodwill to all », cité par S. RAMPAL, « A working internationalism », préface de The
Commonwealth at the Sunmit, 1.
17 | P a g e
du Commonwealth (Commonwealth Day) et les Jeux du Commonwealth (Commonwealth
Games).
Enfin, l’objectif du Commonwealth moderne est de gérer le pluralisme du monde
moderne. La pauvreté, l’ignorance, la maladie, la discrimination, les inégalités et le racisme
font évidemment partie du Commonwealth composé d’anciennes possessions coloniales, qui
s’est unis pour combattre ces maux. Mais tant qu’ils existent, ils sont source de ce pluralisme
qui est un frein à la mondialisation. Du point de vue du Commonwealth, seul la réduction du
gouffre économique, politique et idéologique entre les pays pourrait éviter l’émergence de
conflits.
18 | P a g e
II. ECOSSE – COMMONWEALTH : QUELS
LIENS ?
1. Position économique de l’Ecosse
1) La Société Fédérale du Commonwealth
La Société Fédérale du Commonwealth est une organisation qui favorise
principalement les royaumes de l’ancien Empire Britannique. Cette société a pour buts de
créer une alliance fédérale, de renforcer les liens historiques, culturels et sportifs entre les
membres du Commonwealth des Nations, de s’opposer aux différents changements législatifs
qui peuvent être nuisibles aux relations et aux objectifs du Commonwealth. Enfin, elle vise à
augmenter la coopération internationale des pays membres du Commonwealth, sur les aspects
politiques, économiques, sociaux et culturels.
La motivation principale de la Société Fédérale du Commonwealth n’est pas de
rétablir l’Empire Britannique mais d’améliorer les relations entre les pays et de recréer une
dynamique forte, basée sur la coopération des pays et la dynamique de la nature multiethnique
dont le Commonwealth jouit. Par ailleurs, cette société est contre une adhésion du Royaume-
Uni à l’Union européenne ; la raison principale étant la compromission des idéaux.
La Société Fédérale du Commonwealth permet donc d’établir des critères à l’avantage
du Commonwealth, et de réfléchir à une amélioration des politiques citées ci-dessus.
Quelques propositions ont été faites par la Société Fédérale du Commonwealth :
- La Société Fédérale du Commonwealth a demandé au Royaume-Uni de se
retirer de l’Union Européenne, mais en revenant à l’AELE (Association Européenne pour le
Libre-échange). L’avantage pour le Royaume-Uni serait de conserver les avantages
commerciaux existants avec l’Europe sans lui donner de souveraineté.
- L’instauration d’une devise fédérale commune au Commonwealth. La
proposition ne donne pas de devise favorite. La devise probable serait bien sur la Livre
Sterling, mais elle peut aussi être une devise d’un autre pays membre ou alors la création
19 | P a g e
d’une nouvelle. Cela faciliterait les échanges entre les pays membres du Commonwealth. Les
résultats de l’instauration d’une monnaie commune en Europe donnent de l’espoir à la société
quant à la mise en place de cette monnaie commune. Cela privilégierait les échanges
commerciaux entre pays du Commonwealth et offrirait une plus grande facilité d’échanges.
La Société Fédérale du Commonwealth permet donc à un pays comme l’Ecosse
d’envisager une politique économique tournée sur les pays membres du Commonwealth. En
effet, l’Ecosse, en exportant ces produits à travers le monde, et notamment avec les pays
européens ou asiatiques, a toujours le problème de devises. L’Ecosse n’a donc des facilités
qu’avec les pays du Royaume-Uni.
2) Un réseau international favorable au développement de l’Ecosse
Le réseau international que peut créer une communauté telle que le Commonwealth
peut être très favorable à ces pays. En effet, elle crée une dynamique économique entre les
pays membre du Commonwealth et des facilités pour l’import-export des produits et services.
Déjà, l’avantage est la langue. Tous les pays membres parlent l’anglais majoritairement.
L’Ecosse a donc pu profiter de ce réseau pour créer des liens commerciaux, mais
aussi des liens sociaux. L’exemple du Canada montre tous les avantages qu’un pays avec un
autre, tous deux membres du Commonwealth, peuvent avoir.
En ce qui concerne les relations Canada/Ecosse, tous les aspects sont mis en avant :
économie, culture, politique, migrations…
En effet, le nombre de canadiens qui disent être originaires de l’Ecosse de façon
partielle ou entière s’élève, d’après le recensement canadien à 4 719 850 en 2001, soit 15,1%
de la population totale du Canada.23
C’est la troisième minorité ethnique la plus importante
au Canada.
23 BUMSTED, J. M. "Scots". In: PAUL ROBERT MAGOCSI. «A comprehensive overview». Encyclopedia of Canada’s
Peoples. p. 1115-1142. 1999
20 | P a g e
Tableau 5. Parts des minorités ethniques dans la population canadienne en 2001.
Minorité Ethniques Nombre d’habitants (en %)
Anglais 20,2
Français 15,7
Ecossais 15,1
Irlandais 12,9
Allemands 9,3
Italiens 4,3
Chinois 3,7
Ukrainiens 3,6
Indiens d’Amérique 3,4
Le tableau 5 nous montre donc la part des minorités dans la population canadienne. Ce
qu’il faut remarquer, c’est que cette migration vers le Canada est surtout due à l’Histoire de
chaque pays ; certaines migrations ayant eu lieu plusieurs siècles auparavant. L’Ecosse
représente donc la troisième minorité la plus importante. Aujourd’hui encore, l’Ecosse profite
de son droit donné par le Commonwealth de migrer vers des pays membres du
Commonwealth. Certaines familles vont donc rechercher au Canada du travail et un meilleur
train de vie. L’idée de l’ « American way of life » perdure toujours, et le Canada jouit de ce
mode de vie.
Economiquement parlant, la relation entre le Canada et l’Ecosse est très forte. En effet,
le Canada est le plus grand investisseur des pays membres du Commonwealth. Les entreprises
canadiennes implantées en Ecosse représentent environ 5 000 emplois à travers le pays. Les
investissements canadiens en Ecosse sont tournés autour du pétrole et du gaz, où 30% du
pétrole et du gaz extrait de la mer du Nord est produit par des entreprises canadiennes, telles
que Nexen, Suncor et Talisman. Les entreprises de papier à Aberdeen importent le bois
canadien, fourni par l’entreprise Norboard. Les secteurs les plus importants de l’Ecosse font
partis en partie des investissements canadiens.
Mais là où l’avantage du Commonwealth est important, c’est que ce n’est pas à sens
unique, et les écossais profitent aussi de ces avantages pour investir au Canada. Le Canada
est le deuxième importateur du Commonwealth des produits écossais, derrière Singapour, et
se positionne en treizième place des exportations écossaises. Par exemple, l’entreprise
21 | P a g e
d’énergie écossaise Aggreko a fourni l’énergie pour les Jeux Olympiques de Vancouver 2010,
ou encore Baxter’s Canada, une filiale de Baxter’s Food, qui a investi le marché canadien. 24
Le Commonwealth permet donc aux nations membres de profiter d’un marché
immense (plus d’un milliard d’habitants dans le Commonwealth) et accroître donc son
économie rapidement.
Par ailleurs, le Commonwealth offre une perspective économique importante avec la
création du « Commonwealth Games ». En effet, et comme ce que peut apporter les Jeux
Olympiques aux villes les accueillant, les « Commonwealth Games » le font aussi entre les
pays membres du Commonwealth. D’ailleurs, les prochains « Commonwealth Games »
auront lieu à Glasgow en 2014.
Les « Commonwealth Games » offriront une réputation positive sur la ville de
Glasgow et sur l’Ecosse en globalité. La ville de Glasgow est considérée comme la première
ville européenne au niveau de la violence. Les « Commonwealth Games » permettront donc
de rétablir une réputation correcte à cette ville. Ensuite, ces Jeux vont favoriser la mise en
place de politiques pour lutter pour l’environnement, la sécurité et l’accessibilité à la santé
pour tous.25
Afin de mieux comprendre l’apport des « Commonwealth Games » à la ville qui les
accueille, et par conséquent, à son pays, l’exemple des « Commonwealth Games » de
Manchester (2002) en est la meilleure illustration. Trois points importants peuvent être mis en
avant26
:
- Les emplois : afin d’améliorer les infrastructures de la ville de Manchester, les
investissements en lien avec l’organisation des Jeux a permis de créer des emplois directs et
indirects. Il est estimé à environ 20 000 le nombre d’emplois créés pour les travaux
d’amélioration des infrastructures.
- Les investissements : des entreprises privées ont investis à Manchester en ce
qui concerne les Jeux et le développement de la ville. La valeur nette de l’investissement
s’élève à 670 millions de Livre Sterling.
24
WRIGHT J.R. « Historical ties between Canada and Scotland ». Université de Glasgow. 2011 25 GLASGOW 2014. « Games Impact ». [En ligne] http://www.glasgow2014.com/the_games/games_impact.aspx (Page
consultée le 9 Juin 2011). 26 MAUNSELL F. « Commonwealth Games Benefits Study ». p. 14-19. 2004
22 | P a g e
- Le tourisme : l’impact des « Commonwealth Games » sur le tourisme est très
fort, principalement sur les pays membres du Commonwealth. En effet, les pays membres
sont plus attentifs aux « Commonwealth Games » qu’aux Jeux Olympiques. La couverture
médiatique de l’évènement à travers le monde offre donc un impact bénéfique sur le tourisme.
Des études ont montré que durant la période précédent les « Commonwealth Games » de
Manchester (1999-2002), et donc juste après l’annonce de la ville qui allait accueillir les «
Commonwealth Games », 2002 la valeur du tourisme à l'économie du Grand Manchester a
augmenté de 35%. Le nombre total de visiteurs a augmenté de près de 10%.
Les « Commonwealth Games » sont donc une grande ouverture économique pour
l’Ecosse. La ville de Glasgow pourra bénéficier des avantages qu’offrent les «
Commonwealth Games ». Le Commonwealth, par la création de ses Jeux, a permis à chaque
ville les accueillant et à chaque pays d’améliorer son économie ; et cela à travers un
engouement de toutes ses nations unies. Le Commonwealth offre à l’Ecosse l’avantage d’un
réseau international très enviable. Ce réseau permet aussi des échanges économiques
importants. Singapour est le premier importateur des produits écossais, représentant 465
millions de Livre Sterling pour l’année 2004.
En revanche, toutes les communautés présentes des inconvénients, notamment liées à
la migration intra Commonwealth et à l’entente entre tous les pays. La difficulté d’une entité
politique si grande est bien l’entente entre tous les pays membres, mais aussi la gestion des
conflits et la gestion des problèmes d’un pays avec l’ensemble des autres.
3) Des inconvénients liés à cette union
En 1948, le British Nationality Act accorde le statut de « citoyen du Royaume-Uni et
des colonies » ou CUKC à toute personne naît au Royaume-Uni ou dans une de ses colonies.
Ce statut était cependant perdu en cas de demande d’acquisition d’une autre nationalité.
Jusqu’en 1962 et la signature du Commonwealth Immigrants Act, tout citoyen du Royaume-
Uni et de ses colonies pouvait entrer et résider sur le territoire britannique. Pourtant, la
citoyenneté britannique est à ce moment refusé aux sujets britanniques étant né en Inde ou au
Pakistan sans avoir obtenu la nationalité indienne. En 1968, le Commonwealth Immigration
Act établi une distinction précise entre les citoyens du Royaume-Uni et des colonies ayant le
droit d’entrer sur le territoire britannique et ceux ne l’ayant pas. Ainsi, les habitants de
nombreux Etats indépendants d’Afrique de l’Est n’obtiennent aucun droit de séjour. Le
23 | P a g e
concept de right of abode est crée trois ans plus tard par l’Immigration Act et permet d’être
exonéré de tout contrôle aux frontières à certains citoyens du Commonwealth. Avec ces deux
décrets, certains ressortissants britanniques perdent le droit d’entrée sur le territoire national.
Le British Nationality Act de 1981 établi différentes catégories de nationalités britanniques.
Les citoyens du Commonwealth de ne sont alors plus reconnus comme des sujets britanniques
et seuls les citoyens britanniques obtiennent le droit automatiques d’entrée dans le Royaume-
Uni.
Entre les années 1950 et les années 1960, grâce à la facilité d’immigration au
Royaume-Uni des citoyens des pays membres du Commonwealth, l’immigration pakistanaise
a explosé. Les immigrants pakistanais apportent à l’époque une aide dans le problème du
manque de main d’œuvre dans l’industrie de l’acier et du textile mais aussi dans le secteur de
la santé avec un important recrutement de docteurs par le National Health Service.
Tableau 6. Distribution des personnes selon leur appartenance au groupe ethnique
pakistanais en 2001. 27
Région Pourcentage de la population totale de
pakistanais britanniques
Pakistanais britanniques en pourcentage de
la population de la région
Angleterre 94,53 12,43
Pays de Galles 1,11 0,29
Irlande du
Nord 0,09 0,04
Ecosse 4,25 0,63
Total
Royaume-Uni 100 1,27
Le tableau ci-dessus indique que 4,25% des pakistanais britanniques vivent en Ecosse.
Ces pakistanais représente la minorité ethnique la plus importante en Ecosse (près d’un tiers
de la minorité ethnique28
). Ils sont surtout concentrés à Glasgow où ils sont estimés à plus de
20 000. Une étude de L’Université de Glasgow a montré que les Pakistanais écossais se
sentent plus patriotiques que les Anglais et que leur partie politique préféré était le Scottish
National Party29
.
27 Source: Office for National Statistics 28SCOTLANDAGAINSTRACISM. EthnicityData.[Enligne] http://www.scotlandagainstracism.com/onescotland/25.1.8.html.
(Page consultée le 9 Juin 2011) 29 KELBIE PAUL. The Independent. [En ligne]. http://www.independent.co.uk/news/uk/this-britain/pakistanis-living-in-
scotland-feel-more-at-home-north-of-the-border-than-the-400000-english-who-live-there-585169.html (Page consultée le 99
Juin 2011)
24 | P a g e
Dans la période du plein emploi des 1945 à 1965, l’immigration fut la plus forte. De
nombreux ressortissants, majoritairement des pakistanais, mais aussi d’indiens (ancienne
colonie britannique et membre du Commonwealth) viennent s’installer en Ecosse et profiter
de la croissance économique quasi exponentielle de l’Ecosse. Les emplois des immigrés sont
souvent dans le textile, puis dans le commerce au détail.
Mais pour cette immigration importante, c’est la deuxième génération qui est pointé
du doigt par les écossais « de souche ». En effet, la deuxième génération est née et éduquée en
Ecosse et commence à obtenir de meilleurs emplois. La facilité pour les pays membres du
Commonwealth n’a au début dérangé personne. Seulement, la deuxième génération est donc
souvent atteinte de discrimination à l’embauche et de violence. Une nette montée de la
violence raciale en Ecosse est à noter, notamment l’année 2001, où par exemple soixante-dix
« incidents raciaux » pendant l’hiver 2000-2001 ont été enregistrés pour le seul quartier de
Sighthill à Glasgow. Cette discrimination a été même remarquée jusque dans les plus hautes
instances écossaises. En effet, durant l’année 2001, Glasgow a reçu 7 000 demandes d’asile.
Ces demandes ont été qualifiées de « demandeurs bidons » par plusieurs politiciens
conservateurs.30
Ce phénomène va plus loin que sur les seuls pakistanais. C’est tout le système
britannique, donc écossais compris, qui n’allait pas dans les migrations entre pays membre du
Commonwealth. Le « British Nationality Act » a décidé d’accorder la nationalité britannique
à tous ressortissants de ses colonies et des membres du Commonwealth en 1948. Les récentes
indépendances des pays à ce moment là, anciennes colonies britanniques, telles que l’Inde, le
Pakistan, Hong Kong, Gibraltar par exemples, a donc augmenté considérablement la
migration des anciennes colonies britanniques vers le Royaume-Uni.
C’est d’ailleurs la première fois dans l’histoire britannique que la migration va dans ce
sens. En effet, auparavant, la migration partait du centre vers de nouveaux horizons (exemple
des Etats-Unis). Et c’est donc dès le début des années 1950 que le gouvernement britannique
commence à s’intéresser aux conséquences de cette immigration massive, mais surtout
nouvelle, une immigration de personnes « de couleurs ». D’ailleurs, de nouvelles dispositions
d’entrée seront mises en place. Et ces dispositions sont pointées du doigt, car toucheraient
exclusivement ces personnes de couleurs provenant des anciennes colonies britanniques ou
membres du Commonwealth.
30 C. CIVARDI. « L’Ecosse contemporaine ». Les essentiels de la civilisation anglo-saxonne. p. 47-48. 2002
25 | P a g e
Cette immigration a continué à persister, mais cette fois-ci par l’arrivée d’antillais et
d’asiatiques. En 1960, un million d’émigrés étaient comptabilisés dans le Royaume-Uni. Cela
a eu pour conséquence une augmentation du taux de chômage dans le Royaume-Uni, l’Ecosse
étant le pays le plus touché par cette émigration massive. Les dispositions deviendront donc
de plus en plus restrictives et l’accès à la citoyenneté britannique quasiment impossible.
Alors que le Commonwealth prônait la liberté de déplacement de ses membres, le
Royaume-Uni réagissait tout autrement de cette idée-là. De plus, le rapprochement entre le
Royaume-Uni et l’Europe accentua le sentiment d’abandon qu’ont ressenti les pays membres
du Commonwealth. C’est le phénomène qu’a senti très particulièrement l’Australie. « [Joe
Garner sentait que] la Grande-Bretagne était prête à abandonner ses vieux amis [les anciens
dominions du Commonwealth monarchique], qu’elle n’était plus fidèle à sa grandeur passée
et qu’elle reniait ses principes. » 31
L’Ecosse, à travers le Royaume-Uni, a dû faire face non seulement à l’importante
migration des pays membres du Commonwealth dans leur pays, et à transgresser les principes
les reliant, mais aussi à se mettre à dos l’un des pays majeurs du Commonwealth, à savoir
l’Australie. De nos jours, les deux pays sont dans une meilleure entente. Mais le Royaume-
Uni a dû choisir entre entrer dans le Marché commun européen ou développer le
Commonwealth. Le Royaume-Uni a donc choisi de continuer à développer le Commonwealth
et donc à s’attacher à son Histoire à rassembler les pays membres. Mais cela reste quand
même un inconvénient de taille pour l’Ecosse : trouver une solution à l’émigration.
4) Un avenir indécis
Le Commonwealth a été créé dans un but politique au départ. Ce n’est qu’au début des
années 1960 que le Commonwealth s’est mis sérieusement à penser à créer une dynamique
économique pour les membres du Commonwealth des Nations.
Le Commonwealth des Nations a très vite marqué les esprits avec des décisions
économiques rapides montrant, d’une part, le reflet de ses principes, et d’autre part, des
décisions immédiatement adaptable à des situations internationales ou nationales. Pour
exemple, nous pouvons distinguer trois phases :
31 « [She felt that] Britain was ready to forsake her old friends [the former Dominions of the Crown Commonwealth], was no
longer true to her own greatness and was turning her back on her principles. » GARNER J. « The Commonwealth Office
1925-1968 » Heinemann. p. 474. 1978
26 | P a g e
- Une première période, avant la Déclaration de Singapour (1971), qui va permettre au
Commonwealth de trouver un équilibre grâce à des aides et une coopération des pays
après le colonialisme. La Déclaration de Singapour propose de lutter contre les
inégalités économiques notamment.
- La lutte contre les grandes crises pétrolières des années 1970/1980, où le
Commonwealth tentera de faire face à ces chocs pétroliers et de compenser ses effets.
- La grande date est le sommet d’Harare au Zimbabwe (1991). Lors de cette déclaration,
le Commonwealth et ses dirigeants ont mis en place une globalisation des politiques
et ont tourné à l’avantage de leur stratégie les effets d’interdépendance des économies
et des sociétés. Cela a été dû à la libéralisation du commerce mondial et à l’ajustement
structurel du Commonwealth.
Ces trois grandes interventions ont permis au Commonwealth de bien partir au niveau
économique et auraient dû permettre à ses dirigeants de mettre en œuvre un avantage
économique autour des nations membres afin de favoriser les échanges des pays intra-
Commonwealth.
L’avenir paraissait bien indécis à plusieurs périodes, notamment au moment de la
réflexion du Royaume-Uni d’entrer dans le marché commun européen. A ce moment-là, les
trop grandes disparités entre les pays membres du Commonwealth créèrent une
compréhension difficile de l’avenir du Commonwealth. Les petits pays pauvres n’avaient que
très peu d’espoir, n’espérant que l’aide des pays les mieux développés, tels que le Royaume-
Uni. Mais celui-ci était tenté de rejoindre le marché commun européen, une grande source
d’échanges et un gros potentiel de développement économique. Mais la première garantie
commune du Commonwealth sera le commerce international. En effet, faciliter les conditions
favorisant le commerce international serait plus bénéfique que des aides financières. Mais les
inégalités étaient telles que les pays les plus démunis devaient trouver des solutions régionales
et que le Commonwealth devrait trouver des moyens adaptés à chaque cas.
Entre une Grande-Bretagne tourné vers l’Europe, un Commonwealth déterminé mais
sans réelle solution à cet instant, et une amélioration de l’économie écossaise, l’Ecosse était
donc bien plus tenté par des échanges européens.
27 | P a g e
A partir des années 1970 et jusqu’en 1990, le Commonwealth, à travers les travaux de
treize groupes d’experts du Commonwealth essayeront de rétablir les objectifs et les principes
du Commonwealth. Celles-ci sont encore d’actualité32
:
- La commission McEntyre (1975-1978) a par exemple donné son point de vue sur les
nouveaux ordres économiques internationaux réalisés par la Conférence d’Alger en
1973. Le Commonwealth a alors proposé de trouver des solutions concernant les
inégalités entre les pays riches et les nations pauvres. Cela passerait par le dialogue et
des confrontations entre les pays du Nord et les pays du Sud afin de trouver les
meilleures solutions. L’Ecosse n’est pas réellement visée par cette proposition. Sa
place au sein du Royaume-Uni fait de l’Ecosse un pays riche. Il est donc difficile pour
l’Ecosse de voir son avenir rebondir, car elle est sous le contrôle anglais et ne doit
espérer des aides que de l’Angleterre.
- En 1980, la commission Arndt a dû faire face aux crises mondiales des chocs
pétroliers. La difficulté est que ce sont aussi les pays industrialisés et les pays en
développement qui seront touchés. La solution apportée par le Commonwealth est de
rompre l’équilibre du monde bipolaire, séparant les nations très riches et les nations
très pauvres d’un creux immense.
- A partir du milieu des années 1980, toutes les commissions mises en place
annonceront de manière plus systématique les bases du Commonwealth, et sur quelles
fondations le Commonwealth se reposera. Tous les aspects de l’économie mondiale
seront vus. Et à la fin des années 1980, le nom de « Commonwealth du
développement » verra le jour.
Nous pouvons donc voir que tout au long de cette période faite de crises successives et
de problèmes, le Commonwealth a toujours été en mesure de bâtir un avenir économique
basée sur la force du développement. Cela est dû en premier lieu parce que le Commonwealth
réagit très vite face aux problèmes et agit en pleine compréhension des réalités. Ses principes
et ses valeurs l’ont rassemblé. Le Commonwealth s’est battu pour conserver ses principes et
refuser les évidences qu’impose le nouvel ordre économique mondial, notamment le
protectionnisme, l’endettement des plus pauvres, ou encore le déséquilibre des flux
commerciaux. Ensuite parce qu’aucune vision du monde ou idéologie ne changerait le point
32 COMMONWEALTH SECRETARIAT. « International Economic Issues: Contributions by the Commonwealth 1975-
1990 ». 1990
28 | P a g e
de vue du Commonwealth. Le Commonwealth a pour principale valeur de croire en l’Homme
et au bien-être de l’humanité.
En prenant donc le Commonwealth dans sa globalité, l’avenir de cette communauté
paraît bien évidemment serein et sur la bonne voie. En revanche, le cas écossais est bien
différent. La question écossaise est plus compliquée. En effet, l’avenir de l’Ecosse au sein du
Royaume-Uni est déjà dans l’actualité. L’Ecosse rêve d’une indépendance future. De plus, les
efforts du Commonwealth ne sont pas ressentis à l’intérieur du Royaume-Uni. La principale
raison est qu’au niveau international l’Ecosse est inexistante. Au Commonwealth, nous
parlons de Royaume-Uni et non d’Angleterre, d’Irlande du Nord, de Pays-de-Galles ou
d’Ecosse. Les disparités à l’intérieur même de cette association de pays ne sont pas
considérées par les dirigeants du Commonwealth. L’Ecosse est considérée comme une région
du Royaume-Uni. Cela a pour conséquence en Ecosse une totale ignorance des écossais pour
cette communauté.
L’Ecosse se tourne donc sur d’autres pays, et sur d’autres investisseurs. N’étant pas
aidé pas le Commonwealth des Nations, l’Ecosse a du choisir d’autres partenaires. La
prochaine partie propose de voir quels peuvent-être les autres choix de l’Ecosse, et
notamment se rapprocher de l’Union Européenne.
29 | P a g e
III. ENTRE UNION EUROPEENNE ET
COMMONWEALTH DES NATIONS : QUE
CHOISIR ?
La création et le développement rapide de l’Union Européenne et de l’Europe des 27
permet d’être beaucoup plus imposant et important sur le commerce international. La monnaie
unique est plus forte que la monnaie américaine à présent, et les nouvelles taxes européennes
permettent un commerce plus intéressant pour les pays extérieurs. Cette partie va consister à
montrer quelle est, parmi les deux nations unis (Commonwealth et l’Union Européenne), la
principale source d’intérêt de l’Ecosse en matière d’économie et d’échanges commerciaux.
Pour cela, nous allons définir quels sont les partenaires principaux de l’Ecosse, et ensuite nous
verrons quels pays investissent le plus en Ecosse.
1. Les partenaires commerciaux principaux
Si l’on exclue l’intra commerce du Royaume-Uni, Les Etats-Unis et l’Union
Européenne constituent les deux plus grands marchés pour les exportations de l’Ecosse. En
tant que partie intègre du Royaume-Uni, l’Ecosse fait partie entièrement du Marché Unique et
de la Région du Libre Echange qui existe à travers tous les Etats membres et régions de
l’Union Européenne.
Par ailleurs, et récemment, avec les taux de croissances élevés de beaucoup
d’économies naissantes de l’Asie, telles que la Chine, la Thaïlande et Singapour, il y a eu une
forte augmentation des commandes de produits écossais et fabriqués dans ce pays. A tel point
que Singapour fait dorénavant partie des dix pays les plus importants au niveau de
l’exportation écossaise sur la période allant de 2002 à 2004.
30 | P a g e
Tableau 7. Top 20 des pays d’exportations (en millions de £), 2002-2004.33
Le tableau ci-dessus nous montre les vingt principaux marchés pour les exportations
écossaises. Nous pouvons donc remarquer que la principale destination des produits, ou
services, de l’Ecosse en 2004 est les Etats-Unis, qui représentaient alors une exportation de
2,6 milliards de Livre Sterling. Cela équivaut à 16% du total des exportations de l’Ecosse. Les
Etats-Unis sont suivis par les Pays-Bas et l’Allemagne avec une estimation du volume
d’exportations de 1,6 milliards de Livre Sterling pour chacune ; ce qui représente 10% du
total des exportations pour chacun des deux pays.
33 SCOTTISH GOVERNMENT. « Statistical Bulletin Economy Series ». Scotland's global connections survey 2009. 21st
January 2011
Rang
2002 2003 2004
Pays Exportations
totales Pays
Exportations
totales Pays
Exportations
totales
1 Allemagne 2 215 Etats-Unis 2 145 Etats-Unis 2 610
2 Etats-Unis 2 070 Allemagne 1 640 Pays- Bas 1 645
3 France 1 720 Pays- Bas 1 565 Allemagne 1 600
4 Pays- Bas 1 570 France 1 240 France 1 165
5 Italie 1 045 Norvège 1 095 Espagne 775
6 Espagne 780 Espagne 890 République
d’Irlande 700
7 Norvège 675 République
d’Irlande 750 Suisse 585
8 Canada 615 Italie 720 Belgique 555
9 République
d’Irlande 520 Belgique 600 Italie 525
10 Suède 505 Suisse 485 Singapour 465
11 Suisse 505 Japon 405 Suède 380
12 Belgique 425 Suède 390 Japon 325
13 Danemark 365 Danemark 365 Danemark 325
14 Japon 325 Canada 325 Finlande 315
15 Russie 320 Finlande 305 Norvège 310
16 Corée 275
Emirats
Arabes
Unis
245 Canada 275
17 Israël 255 Singapour 240 Corée 240
18 Australie 255 Corée 215 Inde 210
19
Emirats
Arabes
Unis
235 Malaisie 210 Australie 210
20 Hong Kong 230 Afrique du
Sud 200
Emirats
Arabes
Unis
165
31 | P a g e
Les vingt principaux pays où l’exportation de l’Ecosse est la plus forte représentent
environ 80% des exportations totales du pays. Dès le début des années 2000, et après l’année
importante pour l’Ecosse (1997), l’Ecosse commerce avec des pays non membres du
Commonwealth. Dans le top 20, seuls quatre pays membres du Commonwealth importent des
produits écossais. En revanche presque la moitié des pays les plus importateurs fait partie de
l’Union Européenne (Tableau 7). Cela montre une attirance des échanges entre l’Ecosse et les
pays européens.
1) Les principaux pays importateurs des produits provenant de l’Ecosse de 2005 à 2009
Le tableau 8 montre les dix principaux marchés pour les exportations écossaises des
années 2005 à 2009. Nous pouvons voir que les Etats-Unis représentent toujours la part la
plus importante des exportations écossaises. Les importations américaines n’ont cessé
d’augmenter, passant de 2 585 millions de Livre Sterling en 2005 à 3 285 en 2009. Ce volume
représente environ 15,5% des exportations totales écossaises. Les Etats-Unis sont suivis par
les Pays-Bas, avec une estimation de volume égale à 1,6 milliards de Livre Sterling, soit 9,6%
du total des exportations, et la France arrive en troisième position avec un montant estimé à
1,6 milliards de Livre Sterling, soit 7,5% du total. Les dix pays qui importent le plus les
produits écossais représentent à eux-seuls près de 58% des exportations totales.
On estime à 9,6 milliards de Livre Sterling la part de toutes les exportations écossaises
destinées à l'Union Européenne. Dans l'Union Européenne, les Pays-Bas est le plus grand
marché, suivie par la France (1,6 milliards £ d’exportations en 2009).
Les cinq principaux marchés d'exportation (États-Unis, Pays-Bas, France, Allemagne
et Belgique) représentent en 2009 9,0 milliards de Livre Sterling d'exportations (43% du total
des exportations) de l'Ecosse.
32 | P a g e
Tableau 8. Top 10 des exportations (en millions de £), 2005-2009.34
Il est à noter qu’aucun des pays membres du Commonwealth ne fait parti du top 10
des pays les plus importateurs des produits écossais. Ce résultat peut provenir de trois raisons
distinctes mais associables :
- Les désirs d’indépendance de l’Ecosse est une raison, la moins fiable, certes, mais
reste une des raisons s’ajoutant aux autres. Depuis l’an 1999, l’évolution de l’Ecosse
tend à l’indépendance. Des sondages ont montré qu’en 1997, les écossais n’étaient pas
34
SCOTTISH GOVERNMENT. « Statistical Bulletin Economy Series ». Scotland's global connections survey 2009. 21st
January 2011
Rang
2005 2006 2007
Pays Exportations
totales Pays
Exportations
totales Pays
Exportations
totales
1 Etats-Unis 2 585 Etats-Unis 2 765 Etats-Unis 2 710
2 Pays-Bas 1 780 Pays-Bas 1 455 Pays-Bas 1 900
3 France 1 180 France 1 080 Allemagne 1 275
4 Allemagne 1 180 Belgique 1 080 France 1 210
5 Belgique 930 Allemagne 1 015 Belgique 1 045
6 République
d’Irlande 665
République
d’Irlande 730 Espagne 670
7 Espagne 620 Suisse 620 République
d’Irlande 640
8 Italie 520 Espagne 595 Italie 610
9 Suisse 490 Italie 505 Suisse 590
10 Norvège 405 Norvège 450 Norvège 475
Rang
2008 2009
Pays Exportations
totales Pays
Exportations
totales
1 Etats-Unis 2 935 Etats-Unis 3 285
2 Pays-Bas 2 380 Pays-Bas 2 030
3 France 1 520 France 1 580
4 Allemagne 1 170 Allemagne 1 285
5 Espagne 765 Belgique 840
6 Belgique 760 Norvège 760
7 République
d’Irlande 735 Espagne 760
8 Norvège 570 République
d’Irlande 660
9 Italie 560 Italie 535
10 Suisse 530 Suisse 465
33 | P a g e
prêts à devenir indépendant. Mais depuis 1999 et l’avènement, de nos jours, au parti
indépendantiste écossais, me permet de penser que cela représente une des raisons.
- La proximité entre l’Union Européenne et l’Ecosse, ainsi que la montée en puissance
de l’Union Européenne sur le plan mondial est une autre explication. Les pays
européens ont de plus en plus de poids au niveau international du fait de sa coalition
avec les autres membres de l’Union Européenne. De plus, un ajustement des taxes
d’import-export des produits hors UE, permet aux états européens d’importer des
produits venant des pays membres du Commonwealth, et notamment d’Ecosse.
- La part des investissements des pays membres de l’Union Européenne en Ecosse, et
l’implantation des entreprises européennes dans le territoire écossais. En effet, les
investisseurs produisent et ensuite vendent souvent dans leur pays d’origine.
2) Les exportations internationales écossaises par secteur d’activité
En prenant les chiffres de l’année 2009 (voir Tableau 9), le total des exportations sont
estimées à environ 21,14 milliards de Livre Sterling, dans lesquelles 63% sont imputables aux
sociétés de fabrication (14,115 milliards). Nous estimons le secteur des services à 6,725
milliards de Livre Sterling au niveau des exportations, soit 32%.
Tableau 9. Exportations écossaises par secteurs et espaces économiques (en millions de
£), 2009.35
Notes :
1 Le chiffre total des exportations comprend 55 millions de £ des exportations ne pouvant être attribué à une région. 2 Ne comprend pas la valeur du pétrole et du gaz extrait du plateau continental du Royaume-Uni. 3 Comprend l'industrie manufacturière, industries extractives et industries électriques, du gaz, de l’alimentation et de l’eau.
4 Les estimations de l’UE27 et de la non-UE excluent les exportations de certains secteurs de services.
En Ecosse, les cinq industries les plus exportatrices en 2009 font parties des industries
alimentaires et de boissons (3,6 milliards £), les industries chimiques, qui comprend les
35
SCOTTISH GOVERNMENT. « Statistical Bulletin Economy Series ». Scotland's global connections survey 2009. 21st
January 2011
UE 27 Non-UE Exportations
totales
Agriculture, Pêche, Chasse1 155 90 300
Production2, 3
et Construction 6 955 7 160 14 115
Services4 2 480 3 405 6 725
TOTAL 9 590 10 655 21 140
34 | P a g e
produits pétroliers raffinés (2,7 milliards £), les services aux entreprises (2,7 milliards £), les
industries électriques et d’instruments d’ingénierie (2 milliards £) et la vente en gros, le
commerce au détail et le logement (1,4 milliards £). Ces cinq secteurs les plus exportateurs
représentent plus de la moitié de l’exportation écossaise totale.
En ce qui concerne l’importance des produits, les produits manufacturés sont estimés à
13,2 milliards de Livre Sterling (63% du total). La fabrication d’aliments et de boissons est
estimée à 3,6 milliards et la fabrication de produits chimiques exportés est estimée à 2,7
milliards de Livre Sterling. Notons qu’à lui seul, l’industrie du whisky contribue pour environ
3,1 milliards de Livre Sterling.
Les cinq types d’industries en tête des exportations sont des secteurs où les
investisseurs européens sont présents (par exemple Total dans le secteur chimique). Cela
retrace donc bien le lien entre le fort taux d’échange entre les pays européens et l’Ecosse, et le
fait que l’Ecosse privilégie ces échanges.
3) Les exportations par région géographique
Le tableau 10 confirme bien les tableaux précédents et suit cette logique
d’exportations. Ce tableau nous montre que les exportations vers l’Union Européenne est en
augmentation, passant de 8 395 à 9 590 millions de Livre Sterling. Le reste de l’Europe a
aussi une augmentation constante aux niveaux des exportations écossaises. De même pour
l’Amérique du Nord, où le principal pays d’exportations est les Etats-Unis. L’Asie connaît en
revanche un léger déclin en 2009, après une augmentation significative des années 2005 à
2008 (chute de 220 millions de Livre Sterling).
35 | P a g e
Tableau 10. Exportations par régions géographiques (en millions de £), 2005-2009.36
Pays Exportations totales (en millions de £)
2005 2006 2007 2008 2009
UE 27 8 395 8 110 9 105 9 575 9 590
Reste de
l’Europe 1 430 1 645 1 630 1 735 1 795
Amérique
du Nord 2 845 3 045 3 015 3 215 3 505
Amérique
Centrale
et du Sud
490 590 655 815 790
Moyen-
Orient 770 860 760 1 075 1 020
Asie 1 785 2 200 2 160 2 290 2 070
Afrique 690 720 835 960 1 050
Australie 180 255 250 325 325
Non
localisée 1 060 1 125 640 620 995
Total 17 645 18 550 19 050 20 610 21 140
Figure 2. Exportations par région géographique (en %)
36.
La Figure 2 permet de nous montrer plus aisément l’importance des pays non
membres du Commonwealth des Nations. En effet, la part des pays européens est supérieure à
50% des exportations écossaises, et si l’on rajoute la part de l’Amérique du Nord, dont les
Etats-Unis représentent pratiquement l’entière part des exportations écossaises, ce chiffre
36
SCOTTISH GOVERNMENT. « Statistical Bulletin Economy Series ». Scotland's global connections survey 2009. 21st
January 2011
UE 2745%
Reste de l’Europe8%
Amérique du Nord17%
Amérique Centrale et du
Sud4%
Moyen-Orient5%
Asie10%
Afrique5%
Australie1%
Non localisée5%
36 | P a g e
monte jusqu’à 70%. La part des échanges avec le Commonwealth (si nous excluons le
Royaume-Uni et les échanges entre les pays membres du Royaume-Uni) est très faible. Les
investisseurs étrangers en Ecosse sont principalement des investisseurs européens, asiatiques
et américains, donc nous pouvons faire corréler ces deux points.
2. Les investisseurs étrangers
L’importante part des pays non membres du Commonwealth dans les exportations
écossaises est due principalement au nombre très important d’investisseurs étrangers, non
membres du Commonwealth.
Depuis le milieu du XXème
siècle, nous avons pu noter une augmentation de la part des
capitaux étrangers dans l’industrie écossaise. Ces capitaux proviennent principalement des
Etats-Unis, d’Asie orientale et d’Europe. Deux raisons principales permettent de comprendre
l’augmentation des capitaux étrangers en Ecosse : des fusions et des prises de contrôle des
entreprises écossaises par des investisseurs extérieurs et un investissement direct des capitaux
étrangers. Les investisseurs étrangers se concentrent majoritairement sur les grandes
entreprises. En effet, la plupart des petites et moyennes entreprises continuent à être la
propriété des écossais, les entreprises écossaises employant entre 250 et 499 personnes et
ayant leur siège social en Ecosse ne s’élèvent qu’à 33% pour l’année 1998 ; et ce chiffre
diminue jusqu’à 19% si l’on considère les plus grandes entreprises, 500 employés ou plus.37
En ce qui concerne l’investissement étranger direct, sa valeur est d’environ 41
milliards de Livre Sterling pour l’année 2007 pour l’économie de l’Ecosse et cela représente
plus de la moitié de la croissance économique écossaise. La part de l’investissement étranger
sur l’emploi est très significative, elle représente un emploi sur sept en Ecosse environ.
Par ailleurs, la part des liquidités provenant de l’étranger dans l’économie écossaise
représente plus du double de celle de New-York, et légèrement inférieure à celle de Londres.
L’Ecosse reste un pays très attractif au niveau économique de part leur politique voulant
attirer les investissements étrangers. « Le gouvernement écossais a bien fait avec des
programmes tels que ‘Fresh Talent’ de puiser dans la réserve de talents mondiaux, et la
sensibilisation des attraits de notre niveau de vie. »38
Les pays européens ainsi que les Etats-
37 CAMPBELL A & MacDonald D. « Small and Medium Sized Enterprises in Scotland ». Scottish Economic Bulletin. p. 33-
41. 1999. 38 R. MARSH. « Interview dans the Herald Scotland sur l’investissement étranger en Ecosse ». Edimbourg. 2008
37 | P a g e
Unis sont les deux communautés à créer le plus d’entreprise. La recherche de nouvelles
entreprises faites par l’Ecosse a donc plus de chance d’aboutir sur les pays européens ou
américains.
Enfin, et depuis 2007, les projets d’investissements d’entreprises européennes en
Ecosse ont été plus importants que les investissements d’entreprises américaines. Cela est dû
surtout à la grande crise économique que les Etats-Unis ont connu durent cette année. Par
exemple, la compagnie d’électricité espagnole Hyberdrola a racheté Scottish Power, le
pétrolier français Total a investi en Ecosse, ainsi que le fabricant allemand d’éoliennes
Nordex ou encore le pétrolier hollandais Shell.39
L’investissement européen en Ecosse est croissant et nous permet de voir que le
Commonwealth n’est pas réellement une aide dans l’économie des pays membres. L’Europe
présente des aspects bien plus intéressants. L’Europe est une communauté qui s’enrichit et qui
devient de plus en plus importante au niveau mondial. La dynamique européenne est
importance et la richesse est croissante. Les entreprises européennes veulent se dévoiler au
niveau mondial et désirent investir à l’étranger. L’avantage écossais est sa proximité envers
l’Europe, réduisant ainsi les coûts de transport.
39 A. ANALIS. Commerce international. [En ligne]. http://www.actu-cci.com/article/2163/. Consultée le 8/06/11
38 | P a g e
CONCLUSION
C’est en découvrant la place de l’Ecosse dans le Royaume-Uni que nous connaissons
la position de l’Ecosse par rapport au Commonwealth des Nations. L’Ecosse fait partie du
Royaume-Uni, et le Royaume-Uni est le principal moteur du Commonwealth.
Finalement, le problème de l’Ecosse est qu’elle est dans l’anonymat le plus total au
niveau international. Une entité est bien plus mise en avant : le Royaume-Uni. Cachée
derrière cette dernière, l’Ecosse se retrouve délaissée par le Commonwealth, et ne peut obtenir
de l’aide (financière ou autres) que des pays inclus dans le Royaume-Uni. La place de
l’Ecosse dans le Commonwealth est donc inexistante.
D’ailleurs, nous le voyons bien au niveau économique. Bien que l’Ecosse jouisse des
évènements créés par le Commonwealth, et y trouve une perspective économique
remarquable, cela ne représente pas assez pour donner une importance à l’Ecosse. L’Ecosse
s’est tournée vers l’Europe et les Etats-Unis.
Coincée entre une envie d’indépendance et un besoin du Royaume-Uni, l’Ecosse ne
parvient pas à se développer alors que son attractivité au niveau international est très
importante. L’Union Européenne et les Etats-Unis représentent une part majeure dans
l’économie écossaise.
Tournée vers une économie basée sur le marché extérieur, et donc sensible aux
fluctuations des marchés mondiaux, l’Ecosse ne devrait-elle pas s’unir avec l’Union
Européenne, et donc devenir indépendante, afin de profiter pleinement de son attractivité ?
39 | P a g e
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ANALIS. Commerce international. [En ligne]. http://www.actu-cci.com/article/2163/.
Page consultée le 8/06/11
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WRIGHT J.R. « Historical ties between Canada and Scotland ». Université de
Glasgow. 2011
1 | P a g e
ABSTRACT
If Scotland is a name few widespread internationally, it is that it is swallowed up as
the UK, one of the strongest economies in the world. The United Kingdom held several
colonies, including India, Pakistan, Australia, South Africa or Canada to name a few. Each of
them, these countries became independent. The United Kingdom, it retains its four countries:
England, Scotland, Wales and Northern Ireland. To retain an important place in the world and
continue to have a rule of its former colonies, the United Kingdom created the
Commonwealth of Nations.
Created in 1931, the Commonwealth’s aim was to keep domination over its former
colonies. Most importantly, the Commonwealth has been created to facilitate trade among
member countries of the Commonwealth.
But before determining relations between the Commonwealth and therefore its
members, and Scotland, it is important to determine the place of Scotland in the UK, the
largest entity in the Commonwealth.
Scotland has been very attached to Britain. It was in 1707 and by the Act of Union that
Scotland becomes an integral part of the United Kingdom and Great Britain. This agreement
is signed especially after the Scots had secured their legal system and religious. The
dependence of Scotland to England was soon noticed. Indeed, Scotland has very quickly
needed the English public aid to survive, especially in improving national infrastructure
(roads, railways ...).
Moreover, for several years the growth of Scotland was exactly identical to that of the
United Kingdom. Scotland was considered as an English region, at the same level as the
London area or the North of England. In fact the entire political system of Scotland was fitted
into that of England and the final decisions were decided by the Parliament in London.
England has in turn reaped the benefits of this agreement. Indeed, the attractiveness of
Scotland emerging from the second half of the nineteenth century helped England to take
advantage of opening the economy made by Scotland.
2 | P a g e
The arrival of Mrs Thatcher at the head of the British Parliament has tipped the
Scottish economy. A drop in public support added to a British crisis and growing
unemployment, the Scottish economy had to become more independent. And it is through the
foreign investment that the Scottish economy withstands the crisis.
Today, the Scottish economy is very independent, based on an economic policy
internationally oriented. Scotland exports far more than 20 billion pounds a year on average.
Foreign investments account for more than 50% of the Scottish market.
The study by the record is to know that Scotland does business the most. But also this
study is going to determine the importance of links between the Commonwealth and Scotland
(and by extension the UK). But determine what might be alternatives to its current operating
mode too.
Firstly, it is very important to define what the Commonwealth of Nations is. «The
Commonwealth of Nations is a voluntary association of independent sovereign states, each
responsible for its own policies, consulting and co-operating in the common interests of their
peoples and in the promotion of international understanding and world peace. »40
The objectives of the Commonwealth have been implemented gradually and through
many meetings between member countries and the important statements that have marked the
existence of the Commonwealth. The initial objectives were outlined in the Singapore
Declaration in 1971. These goals are the establishment of world peace, promotion of
representative democracy and individual freedom, the fight against world poverty, ignorance
and disease, the continued equality and the fight against racism, but also the improvement and
establishment of free trade. To these proposals were added by the Lusaka Declaration in 1979
the fight against discrimination against women. The Langkawi Declaration in 1989 helped set
up the goal on environmental sustainability. The important Harare Declaration in 1991 has
reinforced these objectives.
Currently, the Commonwealth of Nations is in greater priority to promoting
democracy in the world and the development of poor countries, as outlined in the Declaration
of Aso Rock in 2003. The Declaration builds on previous ones, including those of Singapore
and Harare. "We are committed to democracy, good governance, human rights, gender
40
COMMONWEALTH SECRETARIAT. « Singapore Declaration of Commonwealth Principles 1971 ». 22 January 1971.
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equality, and a more equitable sharing of the benefits of globalisation."41
The areas of the
Commonwealth today are: democracy, economy, education, non-discrimination, governance,
human rights, and the rights of small states, sport, environment and youth.
The Commonwealth has long been unique international forum where developed
economies like the United Kingdom, Australia, Canada, Singapore and New Zealand seek to
reach agreement by consensus with the poorest countries.
Relations between Scotland and the Commonwealth are shared between the positive
and negative points, but especially with the fact that Scotland is not represented at the
international level.
Regarding the positive side, Scotland can take advantage of events created by the
Commonwealth of Nations. Indeed, the Commonwealth Games is the most significant event
created by the Commonwealth. This which brings these Commonwealth Games in host
countries is important. Indeed, it is a major economic contribution of small countries like
Scotland. The Commonwealth Games will provide a positive reputation on the city of
Glasgow and Scotland as a whole. The city of Glasgow is considered as the first European
city in terms of violence. The Commonwealth Games will therefore restore the reputation of
the city. Then, these Games will promote the implementation of policies to address
environmental, safety and accessibility to health for all.
However, the economic ties that may create the Commonwealth is also an advantage
for the member countries. The Federal Commonwealth Society sets up discussions in order to
improve the functioning of the Commonwealth, and in particular to improve economic ties
between member countries of the Commonwealth. This would facilitate trade between
member countries of the Commonwealth. The results of introducing a common currency in
Europe give hope to society as to the introduction of common currency. This would focus on
trade between Commonwealth countries and provide greater ease of trade.
But the other sides of big group of nations are also felt. And it felt more strongly in
Scotland. Indeed, Scotland, through the United Kingdom, has faced not only the large
migration of Commonwealth member countries in their countries and had transgressed the
principles linking them, but also to antagonize the one of the major countries of the
Commonwealth, namely Australia. Today, both nations are in a better deal. But the UK had to
41 COMMONWEALTH SECRETARIAT. "Aso Rock Commonwealth Declaration". 2003.
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choose between entering the European common market or develop the Commonwealth. The
United Kingdom has chosen to continue to develop the Commonwealth and therefore to focus
on its history to bring together the member countries.
Taking the Commonwealth as a whole, the future of this community appears naturally
calm and on track. In contrast, the Scottish case is quite different. The Scottish question is
more complicated. Indeed, the future of Scotland within the UK is already in the news.
Scotland dreams of a future independence. Moreover, the efforts of the Commonwealth are
not felt within the United Kingdom. The main reason is that international Scotland is
nonexistent. At Commonwealth, we are talking about the UK. Discrepancies were not
considered by Commonwealth leaders within the same association of countries. Scotland is
turning to other countries, and other investors. Not helped the Commonwealth of Nations,
Scotland had to choose other partners.
The creation and rapid expansion of the European Union and the Europe of 27 can be
much larger and important international trade. The single currency is stronger than the dollar
now, and new European taxes can trade more attractive to outside countries. Scotland has also
developed strong economic ties with the United States.
An estimated 9.6 billion pound sterling from all Scottish exports destined to the
European Union. In the European Union, the Netherlands is the largest market, followed by
France (1.6 billion pounds in exports in 2009).
The top five export markets (USA, Netherlands, France, Germany and Belgium) in
2009 representing 9.0 billion pounds of exports (43% of total exports) from Scotland. None of
the Commonwealth countries do part of the top 10 countries most importers of Scottish
produce.
The proximity between the EU and Scotland, and the rise of the European Union on
the world is one explanation. European countries have more and more weight internationally
because of its coalition with the other members of the European Union. In addition, a fee
adjustment of import-export goods outside the EU, allowing European countries to import
products from the Commonwealth countries, includes Scotland.
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Then, the share of investment in member countries of the European Union in Scotland,
and implementation of European companies in the Scottish territory is the most rational
criteria. In fact, investors often sell produce and then to their country of origin.
The real problem with Scotland is that it is in total anonymity at the international level.
An entity is much more highlighted: the United Kingdom. Hidden behind the last Scotland
finds himself abandoned by the Commonwealth, and cannot get help (financial or other)
countries included in the UK. Scotland's place in the Commonwealth is nonexistent.
Moreover, we see it in economic terms. Although Scotland enjoys the events created
by the Commonwealth, and there is a remarkable economic perspective, this is not enough to
give importance to Scotland. Scotland turned to Europe and the United States.
Masked between a desire for independence and a need of the United Kingdom,
Scotland fails to grow while its attractiveness at international level is very important. The
European Union and the United States represent a major part in the Scottish economy.
Oriented economy based on the foreign market, and therefore sensitive to fluctuations
in world markets, Scotland should it not unite with the European Union, and thus become
independent, to take full advantage of its attractiveness?