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Les contrats collectifs, qui couvrent des salariés d’entreprise ou de branches professionnelles, gagnent du terrain sur les contrats individuels : ils représentent 44 % des cotisations collectées en 2015 contre 40 % en 2007. Un quart des organismes d’assurances gèrent exclusivement des contrats individuels en 2015 et pourraient voir leur activité fortement affectée par la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise au 1 er  janvier 2016. En 2015, en collectif, 85 % des cotisations en santé sont reversées aux assurés sous forme de prestations contre 75 % en individuel. Cela s’explique notamment par des charges de gestion des contrats plus faibles en collectif. Chaque année depuis 2009, les contrats individuels en santé sont en moyenne excédentaires tandis que les contrats collectifs sont en moyenne déficitaires. La généralisation de la complémentaire santé d’entreprise aura donc des conséquences encore incertaines sur la solidité financière des organismes d’assurances. E n 2015, 534 organismes pra- tiquent une activité d’assurance santé : ils gèrent des contrats dont l’objet principal est de rembourser à l’assuré ses dépenses en soins et biens médicaux (consultations de médecins, hos- pitalisations, achats de médicaments…). Ils se répartissent en 411 mutuelles 1 , 99 sociétés d’assurances et 24 institutions de prévoyance. Ce secteur connaît un mou- vement de concentration très important en raison d’une concurrence accrue et des exigences réglementaires imposées aux organismes. En 2001, ils étaient 1 700 à exercer une activité d’assurance santé, soit trois fois plus qu’aujourd’hui. En outre, de plus en plus d’organismes appartiennent également à des groupes mutualistes, d’assureurs ou de protection sociale 2 . En 2015, les contrats collectifs restent minoritaires mais gagnent du terrain Un contrat collectif est souscrit par une entreprise ou une branche professionnelle au bénéfice d’une catégorie de personnes (les salariés d’une entreprise, un groupe de salariés relevant d’une branche pro- fessionnelle…). L’assurance individuelle est souscrite directement par un particu- lier. Les contrats collectifs représentent 44 % du marché de l’assurance santé en 2015. Leur part augmente depuis plusieurs années puisqu’ils représentaient 40 % des Complémentaire santé : un organisme d’assurances sur quatre gère exclusivement des contrats individuels en 2015 Alexis Montaut (DREES) MARS 2017 NUMÉRO 1004 1. Dont 76 mutuelles substituées (encadré 1). 2. Les groupes mutualistes, d’assureurs ou de protection sociale sont définis en fonction de la nature de l’organisme qui est à la tête du groupe (respectivement une mutuelle, une société d’assurances ou une institution de prévoyance). Un groupe se caractérise par des prises de décisions coordonnées entre ses membres. Des liens financiers peuvent aussi exister entre ses membres.

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Les contrats collectifs, qui couvrent des salariés d’entreprise ou de branches professionnelles, gagnent du terrain sur les contrats individuels : ils représentent 44 % des cotisations collectées en 2015 contre 40 % en 2007.

Un quart des organismes d’assurances gèrent exclusivement des contrats individuels en 2015 et pourraient voir leur activité fortement affectée par la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise au 1er janvier 2016.

En 2015, en collectif, 85 % des cotisations en santé sont reversées aux assurés sous forme de prestations contre 75 % en individuel. Cela s’explique notamment par des charges de gestion des contrats plus faibles en collectif.

Chaque année depuis 2009, les contrats individuels en santé sont en moyenne excédentaires tandis que les contrats collectifs sont en moyenne déficitaires. La généralisation de la complémentaire santé d’entreprise aura donc des conséquences encore incertaines sur la solidité financière des organismes d’assurances.

E n 2015, 534 organismes pra-tiquent une activité d’assurance santé : ils gèrent des contrats

dont l’objet principal est de rembourser à l’assuré ses dépenses en soins et biens médicaux (consultations de médecins, hos-pitalisations, achats de médicaments…). Ils se répartissent en 411 mutuelles1, 99 sociétés d’assurances et 24 institutions de prévoyance. Ce secteur connaît un mou-vement de concentration très important en raison d’une concurrence accrue et des exigences réglementaires imposées aux organismes. En 2001, ils étaient 1 700 à exercer une activité d’assurance santé, soit trois fois plus qu’aujourd’hui. En outre, de plus en plus d’organismes appartiennent également à des groupes mutualistes, d’assureurs ou de protection sociale2.

En 2015, les contrats collectifs restent minoritaires mais gagnent du terrainUn contrat collectif est souscrit par une entreprise ou une branche professionnelle au bénéfice d’une catégorie de personnes (les salariés d’une entreprise, un groupe de salariés relevant d’une branche pro-fessionnelle…). L’assurance individuelle est souscrite directement par un particu-lier. Les contrats collectifs représentent 44 % du marché de l’assurance santé en 2015. Leur part augmente depuis plusieurs années puisqu’ils représentaient 40 % des

Complémentaire santé : un organisme d’assurances sur quatre gère exclusivement des contrats individuels en 2015

Alexis Montaut (DREES)

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1. Dont 76 mutuelles substituées (encadré 1). 2. Les groupes mutualistes, d’assureurs ou de protection sociale sont définis en fonction de la nature de l’organisme qui est à la tête du groupe (respectivement une mutuelle, une société d’assurances ou une institution de prévoyance). Un groupe se caractérise par des prises de décisions coordonnées entre ses membres. Des liens financiers peuvent aussi exister entre ses membres.

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cotisations en 2007 (graphique 1). Avec la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise au 1er janvier 2016, la part des contrats collectifs dans l’assurance complé-mentaire santé pourrait encore s’accroître.Les institutions de prévoyance commercia-lisent essentiellement des contrats collectifs. Un tiers d’entre elles gèrent d’ailleurs exclusi-vement ce type de contrats (graphique 2). Les mutuelles, quant à elles, privilégient plutôt les contrats individuels. Enfin, les sociétés d’as-surances se situent en position intermédiaire.

Trois quarts des mutuelles ayant une activité santé exclusivement individuelle ne couvrent pas d’autres risquesEn 2015, environ un quart des mutuelles et un quart des sociétés d’assurances gèrent exclusivement des contrats individuels. L’ac-tivité de ces organismes pourrait donc être particulièrement affectée par la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise.Les sociétés d’assurances s’adressent, en général, au grand public et celles position-nées exclusivement sur l’individuel pourraient perdre ou modifier une partie importante de leur portefeuille. Toutefois, toutes ces socié-tés exercent d’autres activités d’assurance et 29 % d’entre elles gèrent déjà certains types de contrats collectifs en assurance de per-sonnes portant sur d’autres risques (décès, retraite, incapacité, invalidité, dépendance, etc.) [tableau 1]. Elles possèdent donc poten-tiellement des outils qui leur permettraient de développer une activité santé collective (expé-rience actuarielle, réseau de distribution, etc.).Quant aux mutuelles qui gèrent exclusive-ment des contrats individuels, il s’agit géné-ralement de mutuelles de fonctionnaires, de mutuelles d’entreprises ou de mutuelles à caractère local ou régional, plutôt de petite taille et dont l’assurance santé est l’unique activité. Pour elles, les conséquences de la généralisation de la complémentaire collective pourraient s’avérer variées. Les mutuelles à caractère local pourraient être d’autant plus affectées que la part d’assurés actifs dans leur portefeuille est élevée. Les mutuelles d’entreprises qui assurent les salariés de l’entreprise via des contrats individuels pour-raient se reporter sur le marché des contrats collectifs, mais il leur faudrait faire face à la concurrence d’acteurs experts de ce mar-ché. Enfin, les mutuelles de fonctionnaires devraient être nettement moins touchées que

ENCADRÉ 1Sources et champ

Afin d’assurer sa mission, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) collecte chaque année auprès des organismes d’assurances divers éléments comptables et financiers, appelés « états comptables et prudentiels » (bilans des organismes, ressources et charges de leur activité assurantielle, etc.). Depuis 2007, l’ACPR fournit à la DREES ces états, qui comprennent notamment le montant des cotisations collectées en santé. Elle rassemble également, depuis 2009, pour le compte de la DREES, des états supplémentaires appelés « états statistiques » qui enrichissent l’information sur les cotisations avec les prestations versées, les charges de fonc-tionnement, les déficits ou excédents réalisés par l’activité santé.

L’analyse de l’activité de l’assurance complémentaire santé s’appuie donc, chaque année, sur les organismes qui sont assujettis à la taxe dite « CMU », collectée au profit du Fonds CMU et permettant en particulier de financer la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et l’aide à la complémentaire santé (ACS), et qui ont fourni à l’ACPR leurs états comptables et sta-tistiques, hors mutuelles substituées, c’est-à-dire celles ayant transféré la gestion du risque à une autre mutuelle, dénommée « la substituante ». Dans les données de l’ACPR, l’activité des mutuelles substituées est toutefois incluse dans les comptes des mutuelles substituantes. Un redressement des données et une pondération permettent chaque année à cet échantillon (396 organismes) d’être représentatif du marché de l’assurance santé en France (534 organismes).

GRAPHIQUE 1Part des contrats collectifs et individuels dans l’activité santé en 2007 et en 2015

Lecture • En 2015, les contrats collectifs représentent 30 % des cotisations collectées en santé par les mutuelles.Champ • Organismes assujettis à la taxe dite « CMU » et contrôlés par l’ACPR au 31 décembre de chaque année.Sources • ACPR, états comptables et prudentiels, calculs DREES (encadré 1).

GRAPHIQUE 2Répartition des organismes exerçant une activité d’assurance santé, selon leur gestion des contrats individuels et collectifs en santé en 2015

Lecture • En 2015, 28 % des mutuelles ont une activité santé exclusivement individuelle.Champ • Les 396 organismes assujettis à la taxe dite « CMU », hors mutuelles substituées, contrôlés par l’ACPR au 31 décembre 2015, et ayant fourni leurs comptes détaillés à l’ACPR et notamment l’état C1 (encadré 1).Sources • ACPR, états comptables et prudentiels, calculs DREES.

26

14

46

410

0

20

40

60

80

100

Ensemble

Exclusivement collective(cotisations en collectif : 100 %)Essentiellement collective(cotisations en collectif : entre 90 % et 100 %)À la fois individuelle et collective(cotisations en collectif : entre 10 % et 90 %)

Exclusivement individuelle(cotisations en collectif : 0 %)

En % du nombre d’organismes ayant une activité santé

Essentiellement individuelle(cotisations en collectif : entre 0 % et 10 %)

41

27

32

Institutionsde prévoyance

28

14

49

2 7

Mutuelles

25

16

36

716

Sociétésd’assurances

60 56

0

20

40

60

80

100

2007 2015Ensemble

des organismes

Contrats collectifs Contrats individuels

En % des cotisations collectées

18 142007 2015

Institutionsde prévoyance

82 867570

2007 2015Mutuelles

25 30 4044

57 54

2007 2015Sociétés

d’assurances

4643

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les autres, car la généralisation de la com-plémentaire d’entreprise ne concerne que le secteur privé. Toutefois, les mutuelles de la fonction publique d’État sont, de leur côté, engagées dans d’autres processus pouvant également affecter leur activité, comme le renouvellement du référencement par les ministères de tutelle3.Dans tous les cas, la recherche d’alliances ou de partenariats pour s’adapter pourrait déboucher sur des fusions, absorptions ou rapprochements de groupes et ainsi accélé-rer le mouvement de concentration du mar-ché dans les années à venir.

Des charges de gestion en hausse ces dernières annéesLa généralisation de la complémentaire santé d’entreprise pourrait aussi avoir des réper-cussions sur les charges de gestion des organismes d’assurances (frais d’acquisition, d’administration et de gestion des sinistres) [encadré 2] et sur leur rentabilité, puisque ces charges sont en moyenne plus faibles en col-lectif qu’en individuel (graphique 3). Cela s’ex-plique notamment par le fait que les frais d’ac-quisition, engagés pour recruter de nouveaux clients, sont plus faibles en collectif (7 % des cotisations en 2015 contre 9 % en indivi-duel). Il s’avère moins coûteux, par exemple, de faire de la publicité ou de vendre des contrats à un dirigeant d’entreprise, que de le faire individuellement auprès de chacun

3. Les ministères de la fonction publique d’État peuvent contribuer au financement de la protection sociale de leurs agents en versant une subvention aux organismes d’assurances qui les couvrent. Toutefois, seuls les organismes référencés (respectant un cahier des charges imposé) peuvent bénéficier de ces subventions. Pour les mutuelles référencées en 2009, le renouvellement ou non de ce référencement pourrait avoir des conséquences importantes sur l’activité. De plus, avec la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise, la population des fonctionnaires reste l’un des derniers grands viviers de contrats individuels, la concurrence pour obtenir ce référencement pourrait donc en être accrue d’après la presse spécialisée (Perrin G., 2016).

TABLEAU 1Caractéristiques des organismes dont l’activité santé repose exclusivement sur les contrats individuels en 2015

Note • Les organismes dont l’activité est « essentiellement individuelle » présentent des caractéristiques proches de celles des autres organismes exerçant une activité en santé collective (organismes dont l’activité est « à la fois individuelle et collective », « essentiellement collective », « exclusivement collective »). Ils ont donc été regroupés avec ces autres organismes plutôt qu’avec les organismes dont l’activité santé est « exclusivement individuelle ».Lecture • 81 mutuelles gèrent exclusivement des contrats individuels en 2015. Pour la moitié de ces mutuelles, le chiffre d’affaires en santé est inférieur à 20 millions d’euros. Pour 75 % d’entre elles, la santé est l’unique activité. L’assurance santé représente 90 % de l’activité de ces organismes en termes de cotisations collectées.Champ • Les 396 organismes assujettis à la taxe dite « CMU », hors mutuelles substituées, contrôlés par l’ACPR au 31 décembre 2015 et ayant fourni leurs comptes détaillés à l’ACPR, notamment l’état C1. Pour les mutuelles, les montants incluent les activités prises en substitution (encadré 1).Sources • ACPR, états comptables et prudentiels, Fonds CMU, calculs DREES.

Ensemble des organismes

Organismes dont l’activité santé est

exclusivement individuelle

Organismes pratiquant une activité santé collective

Mutuelles Sociétés d’assurances Mutuelles Sociétés

d’assurancesInstitutions

de prévoyanceNombre d’organismes 396 81 21 210 62 22

Chiffre d’affaires en santé médian (millions d’euros) 89 20 23 80 163 282

Chiffre d’affaires total médian (millions d’euros) 419 22 334 86 2 030 607

Part des organismes dont la santé est l’unique activité (en %) 41 75 0 49 0 0

Poids de la santé dans l’ensemble des cotisations collectées (en %)

21 90 7 93 8 46

Part des organismes qui ont une activité collective sur d’autres risques de l’assurance de personnes (incapacité, invalidité, retraite, décès…) (en %)

39 5 29 30 92 100

ENCADRÉ 2Les ressources et charges des organismes d’assurances

Dans le secteur de l’assurance, les ressources correspondent principalement aux cotisations collectées. Ces cotisations servent en majorité à verser des prestations aux assurés, c’est-à-dire à leur rembourser leurs dépenses de santé (et à provisionner les dépenses non déclarées mais statis-tiquement prévisibles et celles déclarées mais non encore indemnisées, etc., ainsi que la participa-tion aux excédents incorporée dans l’exercice). Elles servent aussi à régler les différentes charges de gestion des organismes : les frais de gestion des sinistres (traitement des feuilles de soins et des contentieux), les frais d’acquisition engagés pour attirer de nouveaux clients (dépenses de réseau commercial, de publicité et de marketing, d’ouverture de dossiers, etc.) et les frais d’administration, liés à la gestion des contrats (encaissement des cotisations, gestion des dossiers, administration du portefeuille, etc.).

GRAPHIQUE 3Prestations et charges de gestion des contrats individuels et collectifs, entre 2009 et 2015

Note • Montants moyens exprimés en pourcentage des cotisations collectées, hors contribution et hors taxe sur toute la période.Lecture • En 2015, pour les contrats individuels, 8 % des cotisations collectées sont consacrées aux frais d’administration.Champ • Organismes assujettis à la taxe dite « CMU » et contrôlés par l’ACPR au 31 décembre de chaque année.Sources • ACPR, état statistique E4, calculs DREES.

81 81 81 81 81 80 80 78 77 76 76 77 75 75 86 87 88 88 87 86 85

5 5 4 5 4 4 4 5 5 4 4 4 4 4

5 5 5 5 5 5 57 7 7 7 8 8 8 8 8 8 9 9

9 9

6 6 6 5 7 7 75 5 7 7 7 7 8

6 6 7 7 88 8

4 4 6 6 5 6 6

Frais d’administration Frais d’acquisition Frais de gestion des sinistres Prestations versées

50

60

70

80

90

100

110En % des cotisations collectées

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

Ensemble des organismes Contrats individuels Contrats collectifs

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Directeur de la publication : Franck von LennepResponsable d’édition : Souphaphone DouangdaraSecrétaires de rédaction : Sabine Boulanger, Fabienne Brifault et Mathilde DeprezComposition et mise en pages : Stéphane JeandetConception graphique : Julie Hiet et Philippe BrulinImprimeur : Imprimerie centrale de LensPour toute information : [email protected] autorisée sous réserve de la mention des sources • ISSN papier 1292-6876 • ISSN électronique 1146-9129 • AIP 0001384

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Complémentaire santé : un organisme d’assurances sur quatre gère exclusivement des contrats individuels en 2015

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4. Prestations versées, y compris variations de provisions et participation aux excédents.5. En 2015, les contrats collectifs représentent 44 % des cotisations collectées. Si ceux-ci venaient à atteindre 50 %, le marché de l’assurance santé deviendrait – en théorie – globalement déficitaire (dans l’hypothèse conventionnelle d’une rentabilité des contrats individuels et collectifs demeurant identique à celle observée en 2015, à savoir +3,4 % des cotisations en individuel et -3,5 % des cotisations en collectif ).

de ses salariés. De plus, les entreprises faci-litent la collecte des cotisations et la gestion des contrats, réduisant ainsi les frais liés à l’administration des contrats collectifs (6 % des cotisations contre 8 % en individuel). Les frais de gestion des sinistres, consacrés au traitement des feuilles de soins, sont en revanche assez comparables entre contrats individuels et collectifs. Au total, et notam-ment grâce à des charges de gestion glo-balement réduites, les assurés des contrats collectifs se voient reverser une plus grande part de leurs cotisations sous forme de pres-

tations4 que les assurés des contrats indivi-duels (85 % contre 75 % en 2015).Les frais d’acquisition et d’administra-tion ont toutefois augmenté ces dernières années, en individuel comme en collec-tif. Cette hausse pourrait s’expliquer par une concurrence accrue sur le marché de l’assurance santé et, jusqu’en 2015, par l’échéance de la généralisation de la com-plémentaire santé d’entreprise. Certains organismes principalement positionnés sur l’individuel ont, par exemple, pu consacrer une partie croissante de leurs ressources au

développement et à la promotion d’une offre en collectif (conception de contrats, recru-tement de courtiers spécialisés, partenariats avec d’autres organismes implantés en col-lectif, etc.).

Depuis 2009, des contrats individuels excédentaires et des contrats collectifs déficitaires chaque annéeEn 2015, comme tous les ans depuis 2009, l’assurance santé est très légère-ment excédentaire : les organismes ont dégagé 121 millions d’euros d’excédents, soit 0,3 % des cotisations collectées (gra-phique 4). Toutefois, les contrats collec-tifs s’avèrent en moyenne déficitaires, contrairement aux contrats individuels. Les organismes assureurs réalisent moins de marge en collectif car ces contrats offrent un meilleur retour sur cotisa-tions et une entreprise qui souscrit un contrat collectif pour ses salariés possède un pouvoir de négociation plus important qu’un particulier. La généralisation de la complémentaire santé d’entreprise aura donc des conséquences encore incer-taines sur la profitabilité des organismes d’assurances5. C’est pourquoi l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a précisé qu’elle allait exercer sa « vigilance face au développement de cette activité [santé collective] au détriment de sa ren-tabilité » (chiffres du marché français de la banque et de l’assurance, ACPR 2016).

POUR EN SAVOIR PLUS• Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), 2016, « Les chiffres du marché français de la banque et de l’assurance en 2015 », rapport annuel.• Montaut A., 2017, La situation financière des organismes complémentaires assurant une couverture santé – rapport 2016, DREES.• Perrin G., 2016, « Référencements dans la Fonction publique : la compétition peut commencer », L’Argus de l’assurance, n° 7466-7467, juillet.

GRAPHIQUE 4Rentabilité des contrats individuels et collectifs en santé, entre 2009 et 2015

Note • Montants moyens exprimés en pourcentage des cotisations collectées en santé, hors contribution et hors taxe sur toute la période.Lecture • En 2015, les organismes d’assurances ont dégagé des excédents sur leurs contrats individuels, représentant 3,4 % des cotisations collectées au titre des contrats individuels.Champ • Organismes assujettis à la taxe dite « CMU » et contrôlés par l’ACPR au 31 décembre de chaque année.Sources • ACPR, état statistique E4, calculs DREES.

0,3

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Ensemble des organismes Contrats individuels Contrats collectifs

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

En % des cotisations collectées

-3,5

3,4