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Paras du génie Le magazine de l’amicale du 17 è Régiment du génie parachutiste n°35 - 1 er semestre 2003 BEYROUTH, 1983 ......... IL Y A VINGT ANS. Le 6 juillet, le sergent Daniel LEGROS, les caporaux-chef Robert BEAUCOURT et Jean-Jacques BORAS et les sapeurs parachutistes René CHOPPIN, Luc Mairot et Bruno ROLLIN sont écrasés dans l’effondrement d’un immeuble . Le 17 septembre, le Lieutenant-colonel Pierre-Yves SAHLER et son conducteur le Caporal JérômePOUX sont tués lors d’un violent tir d’artillerie. Ils ont rejoint le “17 des ombres” Le 23 octobre, cinquante huit parachutistes du 1 er RCP ont perdu la vie dans l’attentat de l’immeuble DRAKKAR dont les neuf étages furent réduits à un étrange tumulus de trois mètres de haut. “Rien, jamais ne remplacera les compagnons perdus” Saint-Exupéry

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Parasdu génieLe magazine de l’amicaledu 17è Régiment du génieparachutisten°35 - 1er semestre 2003

BEYROUTH, 1983.........IL Y A VINGT ANS.

Le 6 juillet, le sergent Daniel LEGROS, les caporaux-chef Robert BEAUCOURT et Jean-Jacques BORAS et lessapeurs parachutistes René CHOPPIN, Luc Mairot et Bruno ROLLIN sont écrasés dans l’effondrement d’un immeuble .

Le 17 septembre, le Lieutenant-colonel Pierre-Yves SAHLER et son conducteur le Caporal JérômePOUX sonttués lors d’un violent tir d’artillerie.

Ils ont rejoint le “17 des ombres”

Le 23 octobre, cinquante huit parachutistes du 1er RCP ont perdu la vie dans l’attentat de l’immeuble DRAKKARdont les neuf étages furent réduits à un étrange tumulus de trois mètres de haut.

“Rien, jamais ne remplacera les compagnons perdus”

Saint-Exupéry

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EDITORIAL

En début d'éditorial, je cède ma place à un ancien appelé de la compagnie du génie parachutiste du 35° RAP à AUCH.Par discrétion, la rédaction a gommé les noms, mais a estimé pertinent de faire figurer ce genre de témoignage encourageant et surtout réconfor-tant en ces temps de contestation

" Toute ma vie a été construite sur les bases qui m'ont été données dans cette compagnie à laquelle je suis fier d'avoir appartenu.Toute ma vie, j'ai eu à l'esprit le souvenir du Lieutenant …, de l'Adjudant …. et de mon Chef de groupe…Toute ma vie, j'ai mis en application ce que j'ai appris et les valeurs qui m'ont été inculquées.

De mon Lieutenant, j'ai gardé la volonté, la force, le dépassement de soi et le courage. Mon adjudant de Compagnie m'a inspiré l'obéissance et lerespect et mon Chef de groupe est pour moi l'image de la camaraderie et de la fraternité.

Ce que j'ai appris à la Compagnie du Génie, ce sont les valeurs de cette unité d'élite qui m'ont permis, jour après jour, depuis 30 ans d'être moti-vé dans toutes mes entreprises et soutenu dans toutes mes épreuves.L'homme que je suis aujourd'hui, c'est à vous tous que je le dois et ce que j'ai entrepris, c'est grâce à vous que je l'ai réussi.Aujourd'hui, je suis heureux de retourner au sein de ma seconde famille et de retrouver à l'Amicale ceux qui' ont été pour moi des exemples.Aujourd'hui, j'ai 50 ans (bientôt) et je ne me suis jamais senti aussi fort car vous m'avez enseigné d'être toujours prêt au combat, vous m'avezdonné le goût de toujours monter à l'assaut et de ne jamais baisser la garde ".

***La démarche des anciens de la 64 2/B, se retrouvant trente neuf années après, sur les lieux de leurs " classes ", participe de ces mêmes

dispositions à l'égard de l'institution militaire, vécue en tant qu'appelé.Leur visite les 8 et 9 mai, prolongée par les journées portes ouvertes régimentaires des 10 et 11 mai a été une réussite totale récom-

pensant dans leur patience et leur ténacité les trois principaux organisateurs : messieurs Alain NAISSANT, Jean-Claude TARDY et Jean-JacquesVAN RONSELE.

Trente neuf années sont passées : les cheveux se raréfient ou grisonnent, les visages sont plus ou moins marqués, les " loups maigres" ont changé de tour de taille et s'ils ont été " souples, félins et manœuvriers ", ils conservent certains réflexes d'antan, acquis sous l'œil vigilantdes gradés qui n'abusaient pas d'euphémismes pour corriger les erreurs.

Les gars de la 64 2/B nous ont impressionnés.J'illustrerai mon propos par deux évènements marquants.

Matinalement débarqués à Banel, après une halte souvenir au champ de tir de Cordes, ils n'ont point eu de cesse que d'amener un deleurs anciens cadres (M. Alain CERVONI) à répondre à leur attente : à savoir, effectuer de l'ordre serré, comme au bon vieux temps ! Des mou-vements de pied ferme ils passèrent au déplacement en chantant. La veille au soir quant ils avaient entonné leur chant " si tu crois en ton destin" des observateurs s'étaient interrogés sur la compagnie qui " dégageait " tant ils chantaient avec fougue, volume et conviction.

En défilant autour de la place d'Armes de Banel, ce fut un émerveillement : alignés, en cadence, redressés, la tête haute ils chantaienten chœur et avec leur cœur et leurs tripes. Ils étaient bien présents à Banel, trente neuf ans plus tard ou plutôt, par un brusque retour en arrière,ils se retrouvaient en 1963 sans beaucoup d'effort.

Ce moment très fort, très dense, que leurs épouses, spectatrices surprises apprécièrent, se renouvela en fin d'après-midi à l'issue dudépôt de gerbe au monument aux morts du 17

Fiers de leur cohésion rapidement retrouvée, enhardis par les appréciations flatteuses et nombreuses, ils rejoignirent en chantant la salleSalher, où les attendait le Colonel DOMINGUEZ. On ne voyait plus les tenues civiles dépareillées : la 64 2/B faisait bloc et avec fière allure chan-tait si bien que dans l'encadrement des fenêtres de nombreux soldats apparurent. Leur curiosité laissa place à la surprise puis à l'admiration devantleurs anciens toujours aussi vaillants.

Amis de la 64 2/B, vous nous avez ravis. Vous avez appartenu un temps au 17, mais vous ne cessez d'y appartenir car l'esprit para estresté en vous.

Bravo et à tous merci.

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LE MOT DU CHEF DE CORPS

Il y a maintenant un an, j'ai eu l'honneur de prendre le commandement du 17,et mes premières pensées vont vers ceux qui nous ont quittés cette année 2003: le général MARTIN, premier chef de corps du " 17 " à MONTAUBAN ; le colo-nel GOERTZ ; le lieutenant-colonel DUCAT ; les capitaines BLAIZE et BULTELl'adjudant-chef GALABRUN... Familles et amis, mes pensées vous accompa-gnent dans cette douleur. Sachez que nous sommes de tout cœur avec vous etque tout le " 17 " vous exprime les plus sincères, chaleureuses et amicalescondoléances.

Nos disparus sont toujours dans nos pensées ; surtout ceux qui, il y a vingtans, ont versé leur sang au LIBAN.

Le régiment est actuellement en phase de projection : la " 3 " est en Nouvelle-Calédonie et va rentrer mi-août ; la " 4 " en Afghanistan devrait revenir en octobre ; la " 1 ", la " 2 " et une partie de la" CCL " (compagnie de commandement et de logistique) au Sud Liban (FINUL) avec le commandant en second (LclDEMAN) comme chef de détachement et chef de corps du 420éme DIM , l'ensemble devrait rejoindre MONTAUBANfin septembre ; une partie de la " CA " en Bosnie devrait rentrer pour moitié en octobre et le reste fin novembre ; uneautre partie de la " CA " et de la " CCL " en Guyane jusqu'à fin octobre, sans oublier tous ceux qui sont en petit déta-chement ou en poste individuel en Macédoine, au Ghana, en Côte d'ivoire, au Congo et au Kosovo. Ainsi, depuis ledébut de l'année 2003, 600 d'entre eux ont été et sont engagés sur 19 territoires d'opérations extérieures … notam-ment, pour plus de 550, pendant la période des vacances scolaires d'été et des mutations. En quelques chiffres et demanière symbolique, vous pouvez mesurer l'effort du régiment et cette volonté indéniable qui fait la force du sapeurparachutiste de toujours répondre présent.

Sur tous les territoires les missions sont exaltantes et les nouvelles sont bonnes. La base arrière regroupéedans une seule compagnie, la " CAS "(compagnie administrative et de soutien), assume remarquablement sa tâcheet toutes les missions sont réalisées avec un professionnalisme et une rigueur exemplaire. Les familles comme lesamicalistes ont un point d'ancrage solide et la cellule d'aide aux familles joue parfaitement son rôle.

Le régiment est toujours, comme vous l'avez servi et aimé, jeune et plein de fougue, volontaire et motivé, fierdu béret amarante et des flots noirs que ses sapeurs parachutistes portent en l'honneur des faits d'armes de leursanciens et surtout doté d'une foi inébranlable entièrement dévouée au service de la France.

LE MOT DU PRÉSIDENT

" Paras du Génie " est le bulletin de liaison de l'Amicale du 17. Il rend compte de lavie des délégations et il est ouvert à tous ceux qui par correspondance ou courrier électro-nique veulent témoigner, rechercher, proposer, faire-part…..

Le bulletin privilégie le souvenir, la mémoire : l'histoire de tous les sapeurs qui ontservi au 17 sous les appellations successives, sans oublier le glorieux 17° RCG.

Par le souvenir nous restons en pensée ou en prière avec nos disparus : ceux quiviennent de nous quitter brutalement comme le général Claude MARTIN, le colonel (er)Jean GOERTZ,le lieutenant colonel (er) Michel DUCAT, le capitaine Jean-Louis BLAIZE, lecapitaine Jean BULTEL et l'adjudant-chef (er) Jean-Marie GALABRUN et ceux dont nouscommémorons le 20ème anniversaire de la mort en service commandé. En effet rappelons-nous qu'en 1983, Beyroutha vu couler le sang des enfants de la France - le sergent Daniel LEGROS, les caporaux-chef Robert BEAUCOURT et Jean-Jacques BORAS, les sapeurs-para-chutistes René CHOPPIN, Luc MAIROT et Bruno ROLLIN le 6 juillet 1983,écrasés dans l’effondrement de l’immeubleROSELET de la rue Bliss.- le lieutenant-colonel Pierre-Yves SAHLER et son conducteur le caporal Jérôme POUX au matin du 7 septembre1983,- sans oublier nos camarades parachutistes ensevelis dans les ruines du DRAKKAR le 23 octobre 1983 à 6 h 24..

En ce qui concerne la mémoire, des témoignages et des photographies vous feront connaître ou revivrequelques moments forts tant en Extrême-Orient qu'en Algérie, avec le témoignage d'un ancien de la 75 et quelquesphotographies.

En réponse à l'annonce officielle de " l'année de l'Algérie”, le cercle pour la Défense des combattants d'AFN(Afrique Française du Nord) vient de publier une brochure de 55 pages (2,00 euros) " La France en Algérie 1830-1962: les réalisations et l'héritage " qui rétablit la vérité ignorée, confisquée, escamotée, contestée voire niée. (S'adresserau CDAFN - Secrétariat national - Association Soutien de l'Armée Française -18 rue Vezelay - 75008 PARISTel 01.42.25.48.43)

Bonne lecture.

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" quand un peuple perd sa mémoire, il perd son être même "

Jacques Soustelle

La démarche officielle développée sous l'appellation "devoir de mémoire " est particulièrement louable et mérite de sepoursuivre sous réserve de quelques réflexions. En effet, on peuts'interroger sur ce que recouvre cette notion institutionnalisée.

L'attachement insistant voire obstiné à des thèmes récur-rents, la focalisation sur des événements particuliers, l'exploitationpartielle et partiale de documents, les prises de positions partisa-nes et bien d'autres observations démontrent que ce devoir demémoire ne prend absolument pas en compte la totalité des facet-tes de notre histoire.

L'histoire appartient aux vainqueurs. Passés lesmoments de glorification pour les uns dont une partie revendiqueprestement une nouvelle respectabilité et les périodes d'infamie etde silence pour les autres, les techniques de désinformation etd'intoxication opèrent le verrouillage de l'histoire " officielle ". Lesmythes et les légendes ont ainsi la vie dure. Pour contrer le risquede remise en cause toujours possible et dérangeant suscité par ladécouverte de documents, l'ouverture d'archives, les examensminutieux et critiques et la confrontation de témoignages, on s'é-vertue à poursuivre la dissimulation de tout ce qui ne doit pas l'ê-tre. A travers un prisme idéologique, des restrictions sont judicieu-sement réalisées.

Ainsi un devoir d'oubli est imposé au détriment d'undevoir supérieur, celui de la vérité.

Le devoir de mémoire doit être associé au devoir de véri-té historique ; ce qui conduit à réclamer un devoir de mémoire véri-table. Il ne s'agit pas d'occulter la réalité et la gravité des événe-ments qui ont entaché le cours de notre histoire, mais il ne faut pasinsulter l'histoire et les hommes et les femmes qui l'ont faite, vécueou subie. L'amnésie, le travestissement, la désinformation sontdes démarches qui s'apparentent à de l'escroquerie historiquepresque aussi ignominieuses que le négationnisme pour lequelcertains entretiennent une confusion avec le révisionnisme. Lavérité historique ne peut, en aucune manière, être décrétée parquelques trompeurs qui s'instaurent en directeurs de conscienceet veulent interdire la controverse comme dans les régimes totali-taires. La France de tous nos admirables pamphlétaires qui, mal-gré leurs outrances, pouvaient s'exprimer, deviendrait-elle unpatronage de bien-pensants ?

Pour insister sur ce lien impérieux entre mémoire et véri-té, il est possible de faire appel à trois grands écrivains qui s'ex-primaient de manière catégorique.

Bernanos écrivait : " les martyrs ont été jusqu'au bout de la souf-france, nous leur devons d'aller jusqu'au bout de la vérité ".Péguy poursuivait : " qui ne gueule pas la vérité quand il sait lavérité, se fait le complice des menteurs et des faussaires ".Eluard concluait : " si l'écho de leur voix faillit, nous périrons ".

Alors, va t'on encore accepter les incantations de cer-tains bons esprits et de leurs commensaux qui mettent à mal l'his-

toire , escomptant ainsi par leurs efforts successifs évacuer lesremugles des chairs broyées et décomposées des ergastules,des multiples culs-de-basse-fosse et des charniers attribués àl'adversaire ?

Faut-il être désespérément sot, définitivement aveugleou irrémédiablement niais pour admettre les propos, les écrits deces prétendus humanistes ?Notre mémoire doit cesser d'êtresélective et retenir tous les maux de l'humanité sans en oublier lesbeautés.

Contre la mémoire courte méditons la profonde réflexionde Paul Ricoeur :" le devoir de mémoire est aujourd'hui volontiers convoqué dans ledessein de court-circuiter le travail de l'Histoire, au risque de refer-mer telle mémoire de telle communauté historique sur son mal-heur singulier, de la figer dans l'humeur de la victimisation, de ladéraciner du sens de la justice et de l'équité. C'est pourquoi je pro-pose de dire travail de mémoire et non devoir de mémoire”.

Il convient donc d'opérer une inversion salutaire, car si ledevoir de mémoire englobe toute l'histoire avec ses ombres et seslumières, il semble souvent privilégier les ombres et leur repen-tance. Mais quel est ce goût morbide et irrépressible qui s'emparede certains ? Et pourquoi s'obstiner à regarder le passé plutôt queconstruire l'avenir ?

S'il n'est pas acceptable de nier le passé qu'il faut mêmeassumer pleinement, est-il nécessaire, sans travail de vérité de secomplaire dans les heures noires de notre histoire ? Confronter lepays à ses crimes, gratter à l'excès les plaies du passé, fouaillerla France dans son histoire : ce n'est pas un travail d'historien.Laissons lui le soin, car c'est son métier, avec le recul du temps,d'analyser la complexité des événements. Cette auto-flagellationne relève pas de la recherche historique, mais davantage de lapathologie. On tend vers une névrose, désormais à la mode etinscrite aux répertoires du politiquement correct et des médias. Cepolitiquement correct n'est rien d'autre que la très marxiste solu-tion correcte rebaptisée et " le tribunal du conformisme rend sesverdicts quotidiens en titres et infos où le moindre récalcitrant esttenu pour un délinquant "(R.Debray).

Est-il acceptable qu'en voulant se libérer d'angoissesactuelles, on se remémore les pires moments du passé, lesaspects les plus glauques des années noires ?Si le devoir demémoire a pour but de perpétuer le souvenir de ce qui a défiguréla conscience humaine aux générations à venir, il ne faudrait pasqu'il dévoile, au regard de ce qui est ressenti, aujourd'hui commedes abandons successifs, que nos aïeux aient pu tous fermer lesyeux ou s'endormir ou être endormis face à la montée des périlstotalitaires en Russie, puis en Italie et en Allemagne.

" Sommes-nous mûrs pour affronter la vérité, sommes-nous libérés des tabous ? " s'interrogeait A.Minc. Charles Péguyavait déjà répondu : " " il y a des contritions plus sales que lespéchés "

Se repaître sélectivement d'abominations et de malheursqui ont frappé notre pays n'est pas une démarche saine. Ne serait-ce pas une entreprise de sape et de culpabilisation pour masquerles faiblesses, les erreurs, les lâchetés d'hier comme celles d'au-jourd'hui ?Il ne faut pas être obsédé par ce retour en arrière, ceretour sur tout ce qui a été refoulé car, en voulant régler des comp-tes après coup, on finit par projeter sur des situations présentesles interprétations d'hier et, en définitive, on reste aveugle à ce quise déroule devant soi. Ouvrir les yeux sur le passé n'autorise enaucune manière à les fermer sur le présent. Revenir sur lesmoments sombres de son histoire ne permettra pas à la France deconjurer ceux qui s'annoncent. Ne serait-il pas préférable, sansocculter la réalité et la gravité des événements sombres qui ontjalonné le cours de notre histoire, d'enseigner à la jeunesse donton déplore, pour une partie d'entre elle, le manque de repères et

RÉFLEXIONSRÉFLEXIONS

PPRROOPPOOSS SSUURR LLEE DDEEVVOOIIRR DDEE MMEEMMOOIIRREE..

11eerr PPAARRTTIIEE

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l'absence de projet, tout ce qui a contribué à construire la France et à développer son rayonnement ?

Eduquer dans le sens d " une certaine idée de la France " est un projet édifiant autrement plus noble que laisser affaiblir notrepays par mille coups. Il ne faudrait pas, qu'au nom du devoir de mémoire, la repentance puisse dégénérer en culpabilisation collectiveet léguer aux générations montantes le sentiment confus d'indignité héréditaire.

De plus, veillons à ne pas conforter certains pré-adolescents et adolescents en butte à la société en leur présentant des ima-ges dévalorisantes dont ils tireront prétexte pour s'enfoncer davantage dans leurs comportements de refus.

" La mémoire de notre passé est mauvaise pour la Nation " avait prévenu Ernest Renan. Cette réflexion est d'autant plus sai-sissante lorsque systématiquement on enseigne ou plutôt on infuse ou on assène une vérité orientée donc tronquée.

A suivre…

Général (cr) Claude MOUTON

RÉFLEXIONSRÉFLEXIONS

Directeur de la publication et de la rédaction:

Général (CR) Claude MOUTON

Madame Sylvie CARON

CCH Jean-Christophe DOUMENC

Techni Print Montauban

Privées et archives 17e RGP.

Paras du Génie:Bulletin de l’Amicale

du 17e RGP

Les articles signés n’engagent quela responsabilité de leurs auteurs.

Secrétaire:

Collaboration technique,conception, réalisation:

Impression:

Crédit photos:

Adresse:

Amicale du 17e RGPQuartier DOUMERC, BP 76682087 MONTAUBAN Cedex

Association loi 1901déclarée le 15 avril 1981

JO du 20 mai 1981 (n°148 - page4910)Membre de la FNAP

Tel/Fax: 05 63 21 72 42E-mail: [email protected]

Site internet: http//www.Amicale17.org

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En France, comme ailleurs, chaque individu croule sousles numéros (de sécurité sociale, de mutuelle, d'assurance, decartes de crédit, de codes plus ou moins secrets, d'immatriculationde voiture…). En général, on s'en souvient " par cœur " car on s'ensert régulièrement. Pourtant il en est un qui ne sert plus, mais donton se souvient toujours, car il nous a permis, à l'aube de notre vied'adulte, ou parfois un peu plus tard, d'entrer dans la grandefamille des paras. Il est le seul, chargé de souvenirs et d'émotions,à évoquer une formidable bouffée d'air pur à la sortie du " tapin ",même si à l'embarquement on a respiré des gaz d'échappement àl'odeur de kérosène brûlé !

Ce " N° de Brevet " nous permet de nous situer chrono-logiquement dans la petite histoire des parachutistes français ; ilnous raccroche tous à une conception momentanée des tech-niques aéroportées (recouvrant des principes d'instruction desmatériels d'entraînement (1) et des matériels de saut (2). Aussi,mis à part les quelques-uns qui ne sont plus " Paras " ni dans leurtête, ni dans leur cœur, on se souvient de ce N° comme de sa datede naissance ! Accessoirement, ce N° permet aussi - et particuliè-rement dans les associations et amicales - de détecter les affabu-lateurs presqu'aussi sûrement que le récit de leurs exploits, leurssauts de " banane " à 6000 m, en mer ou sur neige, la SOA entreles dents, avec gaine, leg-bag, sac et autre impédimenta dont ilsont entendu parler au bar !

Les listes figurant ci-après sont le fruit : - d'une part, de la collaboration de M. D. LASSUS, ancien officierdu Génie, historien spécialisé, passionné des TAP, auteur d'unnuméro spécial " TAP " de la " Gazette des uniformes ". Cet émi-nent spécialiste (et néanmoins excellent ami !) m'a montré uneliste nominative des détenteurs des 10500 premiers brevets (dans

l'ordre des N°) ; Il n'est pas question, bien sûr, de la reproduire ici(il faudrait un magazine trois fois plus épais !), mais cette liste étaitaccompagnée d'un document en " bordereau " présentant desTRANCHES de BREVETS par UNITES d'ATTRIBUTION, qui està l'origine de notre premier tableau (1937 à 1945).- d'autre part, d'une recherche que j'ai eu personnellement l'occa-sion d'effectuer dans les archives du BCAM à PAU lorsque j'étaisresponsable du bureau " Budget et Statistiques " de l'ETAP, de1982 à 1986. Cette recherche m'a permis de dresser le deuxièmetableau (1945-1986).

Quelques lecteurs ricaneront et voudront m'arracher lesyeux en constatant une erreur ! Je les arrête de suite… qu'ils s'ar-rachent plutôt les cheveux, si l'intensité de leur réflexion leur en alaissé, car je précise que ce découpage n'a qu'une valeur approxi-mative. En effet, on découvre des trous d'une année à l'autre ; parexemple entre 1950 et 1951, 7 brevets ont disparu… 14 entre1956 à 1957…etc… J'entends, déjà des mauvaises langues medire qu' " yavéca " affecter à l'ETAP des cadres sachant compter…mais ce n'est pas si simple ! Des rattrapages ont souvent eu lieud'une année sur l'autre : des numéros non attribués(pour diversesraisons, accidents au 4ème ou 5ème saut, le plus souvent) l'annéeA, étaient attribués en A + 1. Ainsi par exemple, le Lt A. CAZEAU,du génie, a reçu le 09/07/1964 un N° de la série 1963… Le méde-cin aspirant L. GARRAUD a reçu le 04/01/1666 un N° 236… alorsque l'année 1966 commençait au 240.304… Enfin, des numérosfurent attribués en Indochine, puis en Algérie et ne figurent pasdans ces listes…

Je livre cette " numérotation " à votre curiosité, ellen'existe dans aucune autre revue à audience nationale. Si d'aven-ture quelqu'un peut nous aider à la compléter (3) ou la précisernous accueillerons volontiers toutes les observations intelligenteset constructives.

Daniel LANGLET (240304)

TRANCHES DE NUMEROS UNITES BENEFICIAIRES DATES D’ATTRIBUTION OBSERVATIONS 1 à 229

230 à 319 601° et 602° GIA CIA 1

avril 1937 à juillet 1940 mars 1941 à février 1943

N°1 SAUVAGNAC (4)

320 321

322 à 394

2/3° RCP

septembre 1943 juin 1944 mai et juin 1945

395 à 474 475 à 499 500 à 508 509 à 812

813 à 2037 2038 à 2067 2068 à 2157

1° CIA/FFL Divers Français et Etrangers CIA 1 1° BCP 1° BCP/1°RCP Moniteurs de la 82° “AIRBORNE” 1° BCP/1° RCP

septembre 1940 à avril 1945 octobre 1940 à avril 1944 juillet 1942 à février 1943 février 1943 à avril 1943 janvier 1943 à juin 1944 juin 1944 mars 1943 à septembre 1944

N°395 : Cdt BERGE Dont P.E VICTOR

2158 à 2903

1° CIA/FFL 1° et 4° BIA 2° et 3° RCP

février 1941 à mai 1945

2904 à 3382 3383 à 4576 4577 à 5060 5061 à 5121

3° BIA et 3° RCP 1° RCP BCRA, JEDBURGH, SOE, SAARF Divers

février 1943 à février 1944 mai et juin 1945 1941 – 1945 1945

Rattrapages

1ERE PERIODE - 1937/1945

(1) du ban à l'Agrès de synthèse…(2) du " JU " au TRANSALL, du " X " au 696/26, du 660 à l'EFA118, del'IRVIN à l'ARZ…(3) en particulier pour la période 1986-2002(4) quitte à me faire traiter d'iconoclaste incroyant, j'ai le regret de vousfaire savoir que le Cne SAVAGNAC (Bvt N° 001)

fut en réalité le 54ème ! ! Les 53 précédents avaient été délivrés àdes futurs moniteurs, avant qu'une numérotation soit décidée (2bis) une série autour de 31400 fut attribuée en juillet 1948 à la 1ereCie du BEP (Philippeville)(7) Ainsi le 221 990 fut attribué après le 227 000(8) Attribué le 29/12/1965(9) 04/01/1966 1° STICK DE LA 787° Promo (Mono : SCH BRUEGEL)

et le même jour furent attribués le 236 … et le 240 304(10) le 232 800 fut attribué après le 240 304

(11) 108° Promo " Air"(12) le 400 000 : Parachutiste VERAN (1° RPIMa) le 19/06/1977(14) sont exclus les B.I.P.M ou brevets " sans étoile "(15) le 500 000 : Parachutiste PIETRI, le 14/05/1985(16) en février 2000, on en était à 640 600. en 2002 : 648 000

NBLe COITAP (Centre d'Organisation et d'Instruction) date du 1er octobre1945Le CETAP (Centre Ecole) est créé le 16 avril 1946 à Pau (CaserneBernadotte)L'ETAP est créée le 1er juin 1947 à IdronLa BETAP (Base Ecole) date du 1er octobre 1953L'ETAP (à nouveau) date du 1er octobre 1963

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LES NUMEROS DE BREVET

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ANNEE NUMEROS ATRIBUES OBSERVATIONS 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963

de 5 122 à 5 313 de 5 314 à 8 380 de 8 387 à 21 174 de 21 175 à 28 542 de 28 556 à 37 932 de 37 933 à 52 072 de 52 080 à 67 288 de 67 289 à 75 071 de 75 072 à 84 549 de 84 550 à 102 906 de 102 911 à 110 793 de 110 794 à 122 453 de 122 568 à 136 806 de 136 807 à 151 245 de 151 246 à 167 081 de 167 851 à 177 389 de 180 782 à 189 722 de 189 730 à 205 528 de 205 841 à 216 518

1° promo brevetée le 22/09/45 70° promo 84° promo (2bis) 98° promo 150° promo 373° promo 479° promo

ANNEE N° DELIVRE A L’ETAP N° DELEGUE AU REP 1964

de 217 678 à 221 700 de 222 001 à 227 603

de 221 701 à 221 979

1965 de 228 606 à 229 300 de 229 501 à 232 600 de 232 901 à 240 303(8)

de 221 980 à 222 000(7) de 229 301 à 229 500 de 232 601 à 232 633

1966 de 240 304(9) à 250 000 de 250 301 à 253 385 de 253 486 à 253 581

de 232 634 à 232 900(10) de 250 001 à 250 164

1967 de 253 386 à 253 485 de 253 582 à 262 000 de 262 301 à 267 147

de 250 165 à 250 300 de 262 001 à 262 300 de 269 501 à 269 519

1968 de 267 148 à 269 500 de 269 801 à 280 000 de 280 301 à 281 161

de 269 520 à 269 787

1969 de 281 162 à 293 100 de 293 401 à 294 178

de 269 788 à 269 800 de 280 001 à 280 300 de 293 101 à 293 151

1970 de 294 179 à 308 250 de 293 152 à 293 318

1971 de 308 251 à 320 500 de 320 901 à 322 967

de 293 319 à 293 400 de 320 501 à 320 648 de 320 701 à 320 900

1972 de 322 968 à 335 450 de 335 951 à 337 809

de 320 649 à 320 700 de 335 451 à 335 597 de 335 751 à 335 950

1973 de 337 810 à 349 700 de 349 751 à 350 501 de 351 001 à 351 487 (11)

de 335 598 à 335 750 de 349 701 à 349 750 de 350 502 à 350 726

1974 de 351 488 à 364 446

de 350 727 à 351 000 de 365 700 à 365 782

1975 de 364 447 à 365 699 de 366 001 à 372 700 de 373 001 à 380 107

de 365 783 à 366 000 de 372 701 à 372 890

1976 de 380 108 à 385 700 de 386 001 à 391 050 de 391 135 à 393 811

de 372 891 à 373 000 de 375 701 à 385 886

1977 de 393 812 à 408 261(12) de 385 887 à 386 000

ANNEE NUMERO ATTRIBUE OBSERVATION 1978 1979 1980

1981 (14)

1982 1983 1984 1985 1986

de 408 262 (13) à 422 495 de 422 496 à 436 148 de 436 149 à 448 982 de 448 983 à 461 910 de 461 911 à 474 309 de 474 310 à 485 717 de 485 718. à 497 679 de 497 680 à 508 741 (15) de 508 742 à (16)

(13) Lt Djahanbani (téhéran)

2EME PERIODE - 1945/1986

NUMEROTATION CONFONDUE

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(par le Général (cr) Pierre GRAFF).

Depuis 1945, les unités parachutistes engagéesen Indochine ne disposaient organiquement d'aucune for-mation du Génie Parachutiste.

Cette lacune se révéla regrettable à plusieursreprises en particulier à Nam Dinh en janvier 1947 et lorsde l'importante opération aéroterrestre " Papillon " sur HoaBinh et Sam Neua au printemps 1947.

A l'issue de cette opération, le lieutenant-colonelSAUVAGNAC, commandant de la Demi-Brigade de MarcheParachutiste demanda au commandement des TFEO lacréation et l'affectation à sa Demi-Brigade d'une unité élé-mentaire de Génie Para en vue de la faire participer auximportantes opérations aéroportées prévues fin 1947 enHaute Région tonkinoise. Cette demande reçut l'agrémentdu colonel GAZIN commandant du Génie en Indochine etdu général VALLUY, commandant supérieur des TFEO.

Celui-ci prescrivit alors au général SALAN, com-mandant des TFIN, la création d'une section de SapeursParachutistes, recrutés par volontariat dans les bataillonsdu Génie engagés au Tonkin. Cette section serait détachéeà la DBMP, celle-ci se chargeant de son instruction aéro-portée.

Servant depuis plus d'un an à la 2ème compagniedu 61ème Bataillon du Génie et ayant été engagé fré-quemment aux côtés d'unités Para lors du dégagement deHanoï, je me porte aussitôt volontaire pour prendre le com-mandement de cette section.

Courant juin, ma candidature est agréée.Quel honneur, quelle joie mais aussi quelle

responsabilité pour le sous-lieutenant de 22 ans que j'étaisalors !

Sans tarder je me présente au lieutenant-colonelSAUVAGNAC et aux commandants CLAUZON, DEVISMESet FOSSEY FRANCOIS commandant respectivement le 1erChoc, le 1/1 RCP et le 3/1 RCP. Réception amicale maisvirile et très professionnelle partout. Je suis frappé parl'ambiance régnant dans ces unités ; simplicité et qualitédes relations hiérarchiques, cohésion et esprit de camara-derie entre les personnels.

Par ailleurs, l'encadrement en officiers et sous-officiers vétérans des campagnes de France est impres-sionnant pour le jeune officier que je suis ! Je vais devoirme dépasser !

Pour ce qui concerne mes missions, outre le com-mandement de ma section, je serai le conseiller techniqueGénie de l'EM de la DBMP.

MISE SUR PIED DE LA SECTION

Les candidatures me sont transmises, avec lesavis parfois défavorables de commandants de compagniene voulant pas perdre des éléments de valeur. La plupartdes volontaires sont issus du 61ème Bataillon du Génie. LeGénie TFIN fourni les matériels prévus par un TED élabo-ré spécialement.

A la fin juillet, nous sommes 25 et nous partons àVat Chai pour deux semaines d'instruction dirigée par lelieutenant VARNIER, un officier para, ancien S.A.S, dont

l'arme d'origine est le Génie. Il nous restitue l'instructionqu'il avait reçue en Grande Bretagne : sport, close-com-bat, tir instinctif, explosifs, minage, pièges de circonstan-ce etc…

Au fil des jours la section prend forme, la cohésions'affirme, une étroite camaraderie s'instaure. Nous som-mes prêts pour affronter l'épreuve des sauts de brevet.

Début septembre, les derniers volontaires en pro-venance de la 1ère compagnie du 61ème BG avec le ser-gent-chef DORNIER, nous rejoignent, complétant l'effectifà 33.

L'instruction au sol démarre sous la férule de l'ad-judant-chef FIXARI, un ancien du 1er RCP connu pour le "carton " qu'il a fait au bazooka sur 2 panthers au Mesnil enoctobre 1944, qui, malheureusement périra le 14 octobre1947 à Bac Kan. Sa fougue, sa foi, sa gouaille, son expé-rience et son dynamisme, ainsi que sa compétence profes-sionnelle, nous subjugueront et c'est en pleine forme phy-sique et psychologique que nous abordons l'épreuve devérité du premier saut le vendredi 19 septembre 1947.

Des JU 52 nous attendent … Nous voilà partis…Chant " Adieu ma charmante blonde "… Survol du FleuveRouge et d'Hanoi… Debout accrochez … " En position à laporte " et " GO ! ".

Choc à l'ouverture, regard à ma coupole, tour d'ho-rizon, la terre arrive vite, traction, pieds bien serrés, unbon roulé-boulé et enfin… l'ivresse ! Dix-sept sous-officierset sapeurs m'ont suivi tandis que se balancent déjà dans leciel les parachutes du reste de la section emmenée par lesergent-chef Dornier.

Après le pliage sommaire classique et la réintégra-tion des parachutes, mes sapeurs très surexcités laissentéclater leur joie. Fierté générale d'avoir chacun dominéson appréhension ! Les sauts vont se succéder les 20, 24,27 et 28 septembre pour se terminer le 29 septembre parle saut de brevet (le 6ème), effectué avec armement,paquetage et gaine.

Aucune casse sérieuse, seuls quelques bobospour ceux qui ont atterri sur la piste bétonnée de Bac Mai.Chacun a su vaincre son " saut de trouille "… épreuve quin'épargne - dit-on - personne, du général ausapeur…N'est-ce pas là un des secrets de la camaraderieparachutiste ?

Lors de la remise des brevets (débutant au n°20.906), SAUVAGNAC nous félicite et nous exprime laconfiance qu'il met en nous pour de très prochaines mis-sions.

Parallèlement aux sauts, j'ai veillé à la réalisationdu TED au plan des matériels, avec mes sous-officiers,l'adjudant LEBLANC et le sergent-chef DORNIER, carnotre première opération est prévue dans une dizaine dejours !

OPERATION " LEA "

" Léa " vise à démanteler l'organisation du VietMinh dans son sanctuaire de la Haute Région. La totalitéde la DBMP1 avec ses trois bataillons y sera engagée tan-dis qu'une opération terrestre simultanée sera lancée surla RC4 de Langson à Cao Bang puis le long de la frontièrede chine jusqu'à Bac Kan où elle effectuera sa jonctionavec les parachutistes. Ma section sera détachée au 1erChoc.

En liaison avec la CLA2 de la DBMP et conseilléspar un grand ancien, le capitaine DIE, nous préparons lesgaines qui seront larguées avec nous, les gaines de com-plément (explosifs, artifices mines etc...) et les colis dematériels divers (outillage, outils de parc, bateaux pneu-matiques etc…) qui pourront nous être parachutés à lademande.

HISTORIQUEHISTORIQUE

CREATION ET ENGAGEMENT EN OPERATION DELA PREMIERE UNITE DU GENIE

PARACHUTISTE DE L’ARMEE FRANCAISE

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Dans le cadre de " Léa ", la conquête de la ville deBac Kan, siège du Gouvernement Ho Chi Minh est confiéeau 1er Bataillon de Choc.

Sur une imposante caisse à sable représentant laville et ses abords, les objectifs, les cheminements, leszones à neutraliser par la chasse et les zones obstaclesont été soigneusement reproduites. Penchés sur cettemaquette, le commandant CLAUZON, le capitaineBUCHOUD son adjoint, et les capitaines LAFONTAINE,VERMONNET et GENESTOUT, arrêtent leur plan qui visepar une attaque conjointe et brutale à partir des trois zonesde saut retenues, à verrouiller les trois sorties de la ville

puis à s'en emparer.Le 6 octobre, veille du largage, je participe à une réunionautour de cette caisse à sable avec les commandants decompagnie, quelques chefs de section, les pilotes dutransport et ceux de la chasse chargés des appuis feu.

Cartes et photos aériennes nous sont distribuées; rien ne doit être divulgué à nos subordonnés avant le len-demain au pied des avions. Les missions de la sectiongénie me sont précisées ainsi que notre avionnage :

09

HISTORIQUEHISTORIQUE

Décembre 1947 Opération LEA / CEINTUREAprès le saut sur LA HIEN / VU NHAÏ de gauche à droiteLtn GRAFF, Sapeur para FIALKOWOSKI et le Caporal EVEILLARD

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Avion n° 1 : Trois gradés et sapeurs avec un grou-pe aux ordres du lieutenant GRENET. Largage au plus prèsdu pont franchissant le Song Cau. (Un pont de 99 mètresde long).

Mission : Neutraliser le système de destruction dupont puis suivre GRENET dans son attaque de l'Ecole deCadres dominant la boucle du Song Cau.

Avion n° 2 : Un demi-groupe de sapeurs avec lecommando du lieutenant HENTIC. Largage aux abords sudde la ville, route de Chomoï.

Mission : Déminage et destruction éventuelles.Avions n° 3 et 8 : Le reste de la section (2 grou-

pes). Largage sur la DZ principale aux abords ouest de laville, route de Chodon.

Mission : Dégagement des obstacles divers, sur laDZ. Un groupe accompagnera la compagnie du Choc char-gée de l'assaut vers les bâtiments gouvernementaux de laville haute, un groupe restant en réserve près du ponceau,route de Chodon.

Le 6 octobre au soir, tout est prêt… Le vaguemestreramasse les lettres que tous ont soudain éprouvé le besoind'écrire à la famille…

7 OCTOBRE 1947. L'ASSAUT AEROPORTE SUR BACKAN

Après une nuit courte pour certains, chacun s'é-broue. A 4 heures 45, trois GMC arrivent, chacun frappéd'un grand numéro sur son pare-brise. Embarquementdans un brouhaha de casques entrechoqués, d'appels etd'exclamations.

En route vers le terrain de Gia Lam. Au pontDoumer, nous nous insérons dans la rame du Bataillon deChoc. A l'arrivée à l'aérodrome, un gradé orienteur sautesur le marche pied de chaque camion et suivant le numéroinscrit sur son pare-brise, le dirige vers l'avion qui lui estaffecté. Le jour se lève…

Dernier briefing. Je dévoile le nom de la ville "objectif " : Bac Kan , sa situation, sa distance d'Hanoï.J'explique nos missions en les commentant sur les photosaériennes.

Le très populaire Père JEGO, aumônier, tourneautour des avions, apparemment sans grand succès. Parailleurs, la nouvelle du parachutage en deuxième vague del'antenne chirurgicale du capitaine GOMEZ est bienaccueillie.

Nous attendons le retour du Spitfire parti reconnaî-tre les conditions météo sur l'objectif. Il se pose à 7 heures15. " Beau temps et brume dans les vallées". C'est aussi-tôt le branle-bas : équipement, embarquement, charge-ment des trois gaines qui bloquent presque la porte du JU52.

Le lieutenant BLANC du 1/1 RCP, notre officier lar-gueur, qui sera tué quelque temps plus tard à Cao Bang,s'étonne du poids de mes gaines. Je lui avoue que si latroisième contient le FM, les deux autres sont bourrées demines anti-personnel et d'explosif plastic.

" Si on est touché par la " Flak ", me dit-il, ça feraun beau feu d'artifice ! "

Colonne par un, les JU 52 lourdement chargés,roulent en se dandinant sur le taxiway, puis décollent lesuns après les autres. Une longue chenille d'avions seforme dans le ciel au-dessus d'Hanoï avant de mettre lecap sur la Haute Région.

En sueur, assis de part et d'autre de la carlingue,comprimés dans leur harnais avec leur armement et leursac, les sapeurs tentent de regarder le paysage par leshublots. Après le Fleuve Rouge et les rizières, apparais-

sent des collines, puis des montagnes couvertes de forêts,nimbées de nappes de brouillard.

Assis sur mes gaines avec BLANC, nous admironspar la porte ouverte, ce pays magnifique. Il fait de plus enplus frais. Tout-à-coup, un vrombissement… Six Spitfirenous dépassent en battant des ailes. Nous approchons denotre objectif.

Une sonnerie nous tire brusquement de nos rêve-ries. Saut dans 5 minutes ! Tout le monde se lève, les ban-quettes sont rabattues.

BLANC commande " Debout accrochez " et passel'inspection. Il m'aide ensuite à pousser mes gaines un peuplus vers l'extérieur et me serre amicalement la main, tan-dis que, tourné vers mes sapeurs, je leur fais le V de la vic-toire. Déjà nous percevons le bruit du strafing de la chas-se. Il me semble que nous volons très bas, les arbres surles flancs de la vallée sont tout proches, le sol aussi, 150mètres au plus.

Soudain la lampe rouge passe au vert, la sonnerieretentit… Que ces trois maudites gaines sont lourdes etdifficiles à balancer. Enfin la dernière est expédiée et je lasuis…

Choc à l'ouverture, tour d'horizon.Où est Bac Kan ?Atterrissage dans des épineux ! Quelque peu

empêtrés dans mes suspentes, j'aperçois plusieurs typesavec des branchages sur la tête, fusil à la main qui vocifè-rent en s'égaillant dans toutes les directions. Des Chocs ?Non des Viets ! L'un d'eux m'ajuste et… me rate. Je vois samain qui tremble en réarmant son mousqueton. Mon coltme sauve la vie, mais je tombe en arrière. Deux Viets,armés de bambous pointus, ont agrippé ma coupole etcherchent à me tirer dans un fourré. Je vide le reste demon chargeur et réussi enfin à extraire ma carabine du sacsous mon ventral.

Aux alentours, coups de feu, rafales de PM, cris etappels se font entendre. La plupart des sapeurs de monavion sont aux prises avec des Viets à leur arrivée au soltandis que les parachutes des Chocs continuent à pleuvoirun peu partout. De plus en plus affolés, des Viets détalentvers la forêt tandis que d'autres trouvent refuge dans desabris anti-aériens.

La section rejoint comme prévu mais en ordredispersé le ponceau de la route de Chodon. Certains ydéposent en arrivant, avec un air faussement modeste, unedizaine de fusils qu'i ls ont récupérés. Exclamations,congratulations et félicitations vont bon train ! Seul lesapeur LABRANCHE, notre tireur au FM est assez mal enpoint. Il a été sérieusement blessé au visage, aux bras etdans le dos à l'arme blanche. En effet, sans arme lors deson arrivée au sol, son FM étant largué en gaine, il n'a dûson salut qu'à l'intervention de ses camarades. Le pistolet,prévu au TED, dont il aurait dû être doté en tant que tireurau FM, nous avait été refusé !

Un groupe se joint à la compagnie du Choc qui partà l'assaut des bâtiments de la Résidence situés sur la col-line dominant la ville. Il récupérera le drapeau viet flottantà l'entrée de la Résidence, trophée que je remettrai en1987, au colonel MAGON DE LA VILLE HUCHET, comman-dant le 17ème RGP.

Le sapeur CARMEL-BERARD se distingue en neu-tralisant des Viets qui avaient ouvert le feu sur ses cama-rades s'affairant à arracher les bambous pointus plantéssur le terrain de sport.

Le groupe de réserve, toujours au ponceau, reçoitl'ordre de baliser un nouvel axe de largage à l'intention dela deuxième vague, afin d'éviter le terrain assez chaotiquesur lequel nous avions été largués.

En procédant au nettoyage de cette nouvelle zone,nous délogeons une bande Viets. Le sergent SORIO, lecaporal-chef JACQUIER-ROUX, les caporaux LEGOC et

HISTORIQUEHISTORIQUE

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GUIZARD, les sapeurs CARMEL-BERNARD, BOYER,MIGLIORE, REVERSE, REMANDE s'élancent à leur pour-suite. Ils récupèrent encore dix fusils, font une vingtaine deprisonniers et s'emparent de deux petits chevaux sellés,montures vraisemblables de deux officiers.

Hélas, dans les grands arbres bordant la DZ nousdécouvrons un chasseur du Choc tué. Resté accroché parson parachute à une branche, à dix mètres du sol, les Vietsl'ont criblé de balles.

En fin de matinée du 7 octobre, les échos des com-bats s'apaisent, la ville de Bac Kan est prise. Des quanti-tés de documents et de matériels divers, quelques véhicu-les ainsi que quinze kilos d'or ont été récupérés par lesChocs. De nombreux prisonniers ont été faits et des otagesont été libérés.

Le PC de la DMPB s'installe dans la Résidence,celui du Choc à la Douane. Quant à la Section Génie Para,elle occupe deux petits bâtiments du " Ministère des TP "où nous découvrons des quantités de liasses de " piastresHo Chi Minh " !

Du premier débriefing, il ressort que le caporal-chef OSTE et le caporal ROBUCHON, engagés avec lelieutenant GRENET, ont atterri à proximité immédiate dupont métallique à deux arches et de 99 m de portée fran-chissant le Song Cau. Ayant mis hors de combat la senti-nelle viet, ils n'ont découvert aucun système de destructionpréparé.

Toutes nos missions ayant été remplies sans perte,à part les blessures de LABRANCHE, le commandantCLAUZON nous exprime sa satisfaction. C'est l'euphorie àla section !

7 OCTOBRE APRES-MIDI

Au cours de l'après-midi du 7 octobre, après avoirminé les abords de la Résidence pour parer aux surprises,je reçois l'ordre d'aménager d'urgence une piste d'atterris-sage pour MORANE, afin de permettre l'évacuation desblessés du Choc en traitement à l'Antenne ChirurgicaleParachutiste du médecin capitaine GOMEZ larguée en2ème vague.

La bouche du Song Cau proche du pont offre unsite favorable. Après récupération des outils de terrasse-ment parachutés et de ceux trouvés sur place, les sapeurs,aidés par une soixantaine de prisonniers, bouchent lestrous, comblent les saignées et aplanissent une bande deterrain de 350 mètres de long sur 40 mètres de large. Le 8après-midi, la piste est terminée et le premier Piper Cubsanitaire se pose sans problème.

Sous la direction d'un de mes sous-officiers, lestravaux seront poursuivis pour allonger ce terrain afin de lerendre accessible au JU 52. Prisonniers et civils réquisi-tionnés y travailleront sans relâche ; un vieux rouleau com-presseur à vapeur récupéré, chauffé au bois, sera utilisépour le compactage du sol. Huit jours plus tard, le 16 octo-bre, le premier JU 52 se posera.

8 OCTOBRE, LENDEMAIN DU SAUT

Dès le petit matin, le Bataillon de Choc éclate danstoutes les directions. Je détache trois ou quatre gradés etsapeurs démineurs, spécialistes explosifs avec une oudeux musettes de plastic dans chaque compagnie poureffectuer les destructions des matériels ou dépôts Viets.

Le groupe de l'adjudant LEBLANC est détaché à lacompagnie chargée de l'ouverture de la route de Chomoï,à 42 Km au sud de Bac Kan. Les sapeurs firent plusieursallers et retours pour dégager des obstacles et des mines.Cette piste était bordée de falaises rocheuses escarpées,couvertes d'une végétation exubérante. Les Viets y monte-ront de fréquentes et violentes embuscades, au cours des-

quelles i ls balanceront des chapelets de grenades.Heureusement nos pertes furent légères car, le plus sou-vent l'enveloppe de fonte des engins se disloquait sur lemacadam, avant la détonation de l'explosif qu'elle conte-nait.

Le reste de la section, avec le groupe du sergent-chef DORNIER, reçoit mission d'intervenir en accompagne-ment d'une autre compagnie chargée du nettoyage de lapartie ouest de Bac Kan et de l'ouverture de la pisteconduisant à Chodon située à 40 kilomètres, où une com-pagnie du 1/1 RCP doit être parachutée le 8 après-midi.

Sur une petite hauteur, dans une boucle de cettepiste, d'importantes installations Viets sont découvertes.Dans des paillotes admirablement camouflées dans la jun-gle, nous trouvons la station radio " la Voix du Viet-Nam ",avec antennes, groupe électrogène, installations d'émis-sion avec d'énormes lampes, micros et mobilier approprié.Nous sommes médusés.

Dans les environs immédiats, dans d'autres paillo-tes, nous trouvons des stocks de ballots de vêtements, d'u-niformes, vestes matelassées, chaussures de sport ainsique des matériels divers.

Enfin à un kilomètre de là, nous tombons sur desateliers de fabrication d'armement et sur un dépôt d'explo-sifs d'origine japonaise, de " charges-suicide " et de mines,de très nombreux obus de tous calibres et des bombes d'a-vion de 50 kilos.

Le tout empilé, au cordeau, par lots de même natu-re. Dans les ateliers, nous mesurons l'astuce des Viets qui,pour suppléer à l'absence d'énergie électrique, utilisaientdes rouleaux compresseurs à vapeur des Travaux Publics,mis sur cales et chauffés au bois. En tournant, leurs rouesentraînent un système de courroies de transmission,actionnant les machines-outils, tours et autres perceuses.

Pris par sa mission prioritaire de mise hors decombat des forces armées viets opérant dans sa zoned'action le Bataillon de Choc n'étant pas en mesure dedéménager ces installations sur Bac Kan, ordre m'est doncdonné de les détruire.

Je décide d'effectuer cette destruction en uneseule fois en utilisant, en renfort de nos moyens, les cais-ses d'explosifs japonais que nous dispersons dans lesinstallations et près des merlons de munitions à détruire.Nous prenons soin d'insérer des détonateurs au tétryl dansles alvéoles d'amorçage d'un certain nombre d'obus et debombes. L'ensemble est relié à des cordeaux détonantmunis de relais au gun-coton. Vers 15 heures tout étantprêt, les deux sections du Choc qui nous accompagnentincendient la station radio et les paillotes de matériels et sereplient avec les sapeurs de la section. DORNIER et moirestons seuls près du dispositif de mise de feu. Le moteurd'un scooter Para, modèle US, mis à notre disposition,tourne… Nous allumons chacun une mèche lente, noussautons sur la moto et filons ! A environ 1500 mètres de là,couchés dans le fossé nous observons. Tout à coup, uneimportante secousse ébranle le sol puis, quelques secon-des plus tard, le bruit d'une explosion énorme nous par-vient, accompagnée d'un impressionnant champignon defumée noire qui grimpe dans le ciel. La jungle s'embrase,des éclats et quelques obus non éclatés tombent autour denous. Tandis que d'autres explosions plus faibles conti-nuent à se faire entendre, nous rejoignons les nôtres quinous attendent un peu plus loin, inquiets d'ailleurs de notreretard.

A notre arrivée à Bac Kan, nous rendons comptedu déroulement de l'opération et nous remettons à titre depièces à conviction, deux grosses lampes d'émission de lastation radio.

A suivre….

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A la suite de l'article de M. Claude AVRILLAUD (Paras dugénie n° 34 page 21) particulièrement apprécié, monsieur ClaudeMARECHAL nous a communiqué le texte suivant.(l'auteur, engagé à 18 ans en 1955 au 17ème BGAP, a servi en AFNà la 75ème de 1958 à 1960. Il a quitté le 17ème RGP en 1965 suiteà mutation au 23ème RG)

" La 75ème Compagnie de Génie Aéroporté de la 25èmeDivision parachutiste a connu sensiblement les mêmes évènementsque ceux vécus par nos camarades de la 60ème.

Permettez-moi de citer quelques exemples :- les deux compagnies avaient les mêmes missions et les

mêmes effectifs (environ 300 militaires) répartis en une section de commandement et quatre sections de combat.

- nous avons souvent crapahuté dans les mêmes secteurset effectué les mêmes opérations,

- la 60 a déploré 13 tués, 17 blessés et enregistré 256 cita-tions alors que la 75 a compté 12 tués et 23 blessés dans ses rangs et reçu 255 citations (chiffres tirés de l'histoire du régiment). "

" En lisant le récit de l'embuscade où le lieutenant VERGNEet le sapeur NEDELLEC perdirent la vie, je ne peux m'empêcher deme remémorer le 12 octobre 1959 lorsque le capitaine BASTID et lelieutenant SCHOULZ partirent en reconnaissance, chacun dans leurjeep, dans la montagne.

Une demie heure plus tard, en face de notre cantonnement,côté tunisien, on entendit une très forte explosion : juste après avoirdoublé le lieutenant SCHOULZ, le capitaine BASTID venait de sautersur une mine. De la jeep, on retira les corps sans vie de deux cama-rades et le capitaine très grièvement blessé ; "

" Je me souviens également du soir où l'adjudant AYMARD(décédé dernièrement) et le sergent-chef PONSIBAUD se sont faitsmitrailler entre nos deux cantonnements espacés d'environ un kilomè-tre dans la région de Gastonville (à coté de Philippeville). Je n'oublierai jamais comment ils sont arrivés, au milieu de la cour dela ferme en criant : " alerte " Rapidement rendus sur les lieux, nous ne

trouvâmes que des douilles au sol. Par contre, au retour on pu cons-tater l'état de la jeep encore fumante, qu'ils avaient abandonnée, cri-blée de balles. S'ils eurent très chaud, nous mesurâmes quant à nous,notre chance, car nous étions passés au même endroit qu'eux unquart d'heure plus tôt. "

" J'évoquerai également ce 21 février 1960 lorsque le lieute-nant LUCIANI, en entrant dans une grotte, voyant tomber une grena-de devant lui, la saisit par réflexe pour la renvoyer à l'extérieur. Elleexplosa à hauteur de sa tête et le tua net. Il venait de sauver ceux quile suivaient. "

" Voilà des souvenirs qui nous reviennent. Il y en aurait biend'autres à raconter. Je laisse le soin à d'autres camarades de la 75 deles confier à la rédaction de Paras du génie. "

" Malgré tous ces drames, avec nos camarades de la 60nous nous accordons pour témoigner de notre fierté d'avoir appartenuà la 10ème ou la 25ème DP.

C'étaient deux outils de guerre remarquables, au sein des-quels nous nous sentions forts, vainqueurs et persuadés de défendreune terre qui le méritait : quel beau pays… quel gâchis ! "

***" Les deux compagnies avaient quitté le 17ème BGAP de

Banel pour l'Afrique Française du Nord (AFN) : la 60, fin 1955 et la 75,début 1956. elles se retrouveront à Banel, le creuset du 17, à la fin dela guerre d'Algérie en 1962, sous le drapeau du 17ème RGAP. La 60devenait la 1ère Compagnie et la 75, la 2ème Compagnie.Désormais, c'est la 3ème Compagnie qui est héritière des traditionsde la 75ème .

Pendant les huit années que dura cette guerre, le Centred'Instruction du Génie Aéroporté n° 17 (CIGAP 17), la caserne Banelfut une véritable ruche où cadres et sapeurs des deux compagnies sepréparèrent.

Il est regrettable que tous nos soldats de cette époque nesoient pas à l'Amicale. J'aimerai bien revoir certains de la 60 que j'aiformés à l'instruction et bien sûr ceux de la 75 avec lesquels nousavons servi sous les ordres des Capitaines PRIMEAU, BASTID etPINEAU. Que chacun d'entre nous les attire à l'Amicale. Ils n'ont pasoublié leur temps de sapeur parachutiste et leur fidélité et- leur témoi-gnage sont exemplaires pour notre jeune armée professionnelle. "

SOUVENIRSSOUVENIRS

QUELQUES SOUVENIRS DE LA

75e CGAP

La photo ci-dessus représente la " section grotte " de la 75 (fin juin 1959) dans la région de Redjes Constantinois.Le chef de section, le sous-lieutenant BIERME (cinquième debout en partant de la gauche) est encadré du Sergent COR-

BIERE (à sa gauche) et du Sergent MARECHAL. Les autres se reconnaîtront.La mascotte de la section, chienne Berger allemand, gardait le cantonnement mieux que la meilleure des sentinelles.

Dans le prochain numéro, figurera le témoignage sur le barrage algéro-tunisien de M. Claude MARECHAL.

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7 septembre 1983- huit heures.

Dans mon bureau de chef de Corps du 17 je prépare legrand rapport que nous allons tenir à dix heures. Je suis interrompupar un appel téléphonique du lieutenant-colonel Sahler, comman-dant en second du régiment et chef du groupement du 17 àBeyrouth, où, avec la deuxième compagnie de combat du capitaineSanichanh, il a relevé fin mai le D. L. C. du lieutenant-colonel Goertzet la troisième compagnie de combat du capitaine Constant.

Depuis son arrivée à Beyrouth nous sommes coutumiersde ces échanges téléphoniques matinaux qui permettent une appré-ciation permanente de la situation, un enrichissement réciproque eninformations et la prise de décisions pertinentes immédiates concer-nant l'instruction, la formation et la mise en place rapide de person-nels et matériels adéquats. Il me confirme que les échanges d'ar-tillerie entre factions rivales ont repris et que le voisinage de la rési-dence des Pins est copieusement arrosé. Il se prépare à sortir enJeep, accompagné du caporal Poux, afin d'examiner les différentsimpacts sur les avenues adjacentes. Cette méthode permet d'identi-fier grossièrement les trajectoires et donc les origines des tirs (à cetteépoque nous ne disposions pas de radar de trajectographie àBeyrouth). Comme d'habitude je lui recommande d'être prudent, luirappelant certaines conversations antérieures où nous avions beau-coup philosophé sur la notion de chance et donc de survie dans le

commandement. Je n'a-vais jamais réussi à leconvaincre que nousdisposions tous d'un "capital limité " que nousconsommions par tranchedont l'épaisseur variaitselon l'échelle de risquesque nous décidions d'as-sumer. Je lui avais dit qu'ilpartait coiffé d'un haut deforme et qu'il ne devaitpas rentrer avec moinsqu'un chapeau melon.Une fois de plus nousnous sommes quittés surcette image et plaisanteriehabituelles.

7 septembre 1983 -dixheures quinze.

Pendant le grandrapport j'apprends que Nang Sanichanh, l'épouse du capitaineSanichanh demande à me voir d'urgence. Je sors dans le couloir etNang, très émue, me dit que Boulom vient de l'appeler et que le lieu-tenant-colonel Sahler et le caporal Poux viennent d'être tués par l'ex-plosion d'un obus à 9 h 30 sur une avenue proche de la résidencedes Pins. Il me rappellera plus tard car il doit s'occuper de la récu-pération des corps dans des conditions difficiles.

13 septembre 1983-onze heures.

Allocution prononcée lors de l'enterrement du lieutenant-colonel Sahler.

" Pierre-Yves ta famille, tes amis, ton régiment sont réunisune dernière fois pour te dire revoir. Rassure-toi je ne tiendrai pas unlong discours. Tu n'aimais pas les discours. Tu étais avant tout unhomme de réflexion et d'action.

Nous appréciions tous ta vive intelligence, ton aptitude à

distinguer rapidement l'essentiel de l'accessoire, ton esprit pénétrantconstamment en éveil, imaginatif et prospectif capable d'apporterune solution pertinente à tout problème quelles qu'en soient la com-plexité et l'urgence.

Cette belle mécanique intellectuelle aurait pu inquiéter sielle n'avait été assortie d'une personnalité forte et attachante, cons-tamment à l'écoute des autres.

La quête passionnée de la perfection et d'un illusoire abso-lu te rendait exigeant vis-à-vis de toi-même, de tes subordonnés etde tes chefs. Certains de ces derniers ne l'ont pas toujours compris,habitués qu'ils étaient à des subordonnés plus conformes et plusmalléables. Ils ne te méritaient pas.

Ton abord parfois abrupt, tes réparties incisives n'étaientque le masque patiemment construit pour occulter ton extrême sen-sibilité et ta profonde gentillesse. Je revois sortir de ton bureau desofficiers, sous-officiers et sapeurs parachutistes à qui tu avais "remonté les bretelles ", comme nous disons familièrement, pour unefaute commise et impitoyablement analysée et disséquée devanteux. Ils étaient à la fois effarés et contrits mais aussi apaisés car nan-tis du seul témoignage qui leur importait : Tu les aimais.

Tu avais les capacités d'une ambition légitime c'est-à-direun goût immodéré de servir, de rassembler hommes et moyens afind'être toujours prêt à saisir la chance d'accomplir de grandes actions.Tu étais appelé aux plus hautes responsabilités militaires.

Pierre-Yves tu ne commanderas jamais le 17 ce qui étaitton souhait le plus cher et ton héritage légitime. Tu es désormais lechef de l'autre 17, celui des ombres. Je suis sûr que tu as déjà com-mencé à rassembler nos compagnons pour les conduire vers le jar-din des Houris où se retrouvent les soldats valeureux.

Je te vois la bouteille de champagne d'une main, la baïon-nette de Kalachnikov de l'autre, prêt à sabrer le champagne et à leverser dans la coupe de l'amitié pour nous accueillir un jour. Je devi-ne, à travers les bulles pétillantes, ton sourire, tes yeux qui se plis-sent et ton regard qui n'était jamais aussi brillant et chaleureux quelorsque, après une journée éprouvante, tu me parlais avec passionde tes enfants Emmanuel et Camille à travers qui nous garderonston vivant souvenir.

Pierre-Yves, ton régiment, communauté fraternelle et cha-leureuse que tu as contribué à développer, te salue une dernière foiset te dit au revoir. "

2 juillet 2003-dix heures.

À vingt ans de distance j'ai le souvenir d'avoir eu la chancede pouvoir choisir Pierre-Yves Sahler comme commandant ensecond, ayant pu l'apprécier antérieurement dans des fonctions d'é-tat-major. Dès son arrivée au régiment il m'avait demandé de partirà Beyrouth comme chef de D. L. C. j'avais refusé en lui expliquantque, dans une première phase, il était plus utile au régiment àMontauban. Après presque une année de travail acharné j'avaisaccepté sa demande car j'avais estimé à l'époque, et vingt ans aprèsje n'ai pas changé d'avis, qu'un officier brillant, appelé aux plus hau-tes responsabilités, ne peut se contenter d'avoir entendu siffler lesballes uniquement sur les champs de tir.

Il m'arrive parfois d'entendre le murmure de ce 17 des omb-res, en avance sur nous, leur tâche déjà accomplie. Cette présencem'a toujours conforté dans la poursuite du rêve éveillé que repré-sente le 17, ignorant les dormeurs médiocres et envieux assoupis lelong du chemin, se contentant de paraître et d'avoir alors qu'il s'agitd'être et de faire.

Général d'Armée(CR) Christian QUESNOTPrésident du Comité d'études de Défense Nationale

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VINGT ANS DEJA !EN SOUVENIR DE MON AMI

PIERRE-YVES SAHLER

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En septembre 1982, après l'assassinat de son président Béchir GEMAYEL, le gouvernement libanais entend rétablir la sécurité àBeyrouth mais renonce à faire appel à une force des Nations unies. Il opte pour une force multinationale, la FMSB (Force Multinationale deSécurité à Beyrouth). Les premiers Français débarquent à Beyrouth le 24 septembre, suivis le 25 des Américains et le 26 des Italiens. Jusqu'audébut mai 1983, les incidents demeurent limités tandis que les contingents français se succèdent (11e DP dont la 17/1 du Cne PECCHIOLI,9ème DIMa et la 17/3 du Cne CONSTANT, 31ème Brigade et la 17/2 du Cne SANICHANH), mais la tension reste vive. Fin août, la FMSB, deve-nue une cible pour certaines factions armées libanaises, est contrainte de reconsidérer son attitude.

C'est dans ce contexte que disparaissait tragiquement, il y a vingt ans déjà, le Lieutenant-colonel SAHLER, chef emblématique dugroupement du 17e RGP à Beyrouth et commandant en second du régiment en métropole.

Le 1er juin 1983, forte de 2000 hommes, la 31e brigade du général COULLON succède au contingent de la 9e DIMa commandé par le généralDATIN. Elle est répartie en 36 postes (certains, n'excédant pas l'effectif d'un groupe de combat, sont englués dans le tissu urbain !) dans la partie nordde Beyrouth. Le contingent italien (2000 h) est déployé en une dizaine de points dans Beyrouth-Sud. Les "Marines" US (2000 h) sont concentrés autourde l'aéroport à courte portée de leurs navires d'appui et de soutien. Un détachement britannique, léger (150 h) et spécialisé dans le renseignement, estimplanté au débouché de la route de Damas et complète le dispositif de ce qu'on dénomme la FMSB.

En fait, il s'agit d'une force inter-étatique et non multinationale. Un mandat unique, mais aucune unité de commandement ou de contrôle opé-rationnel au niveau de cette force ; aucun élément de liaison inter-contingent, donc pas de coordination multinationale du renseignement ni de l'action ;exécution de la mission de manière autonome par chaque force nationale sous le contrôle de son ambassadeur (considéré comme le représentant del'autorité politique nationale). Une réunion rituelle hebdomadaire rassemblant, au Palais présidentiel, sous l'autorité du Président de la république liba-naise (Amine GEMAYEL, frère de Béchir), ambassadeurs et commandants de forces ainsi que le chef de l'armée libanaise, est sensée promouvoir un

minimum de coordination du mandat de laFMSB.

La brigade française, appuyée par ses130 sapeurs parachutistes, a le devoir "d'as-surer la sécurité" dans une zone de respon-sabilité qui compte environ 400.000 habi-tants. Toutes les communautés politico-reli-gieuses (druze, palestinienne, maronite,arménienne, chiite, sunnite, grec-catholique,communiste, etc...), véritable cocktail explosifau Moyen-Orient, y sont représentées. Enoutre, le secteur français est traversé par lafameuse " ligne verte ", qui cristallise lesaffrontements entre milices chrétiennes etislamo-progressistes depuis 1975. La 2e

compagnie du 17e RGP est installée auCentre culturel français, à proximité du PC du21e RIMa ; en plus de la section commande-ment de l'adjudant DEPOTTER, elle comp-rend trois sections de combat (celles du lieu-tenant BATOZ, de l'adjudant-chef ROQUETet de l'adjudant TROMPEYTE, cette dernièreétant la section génie du 21e RIMa qui nousest donnée en renforcement durant l'opéra-tion Diodon 3). La 17/2 intervient au profitdes autres unités militaires françaises et dela population libanaise, principalement pourdes opérations de déminage ou désobusage,de dépiégeage d'engins suspects, de des-truction d'immeubles endommagés par lesbombardements, de protection des postes,de reconnaissance de voies souterraines oud'accès maritimes, de rétablissement d'itiné-raires ou d'infrastructures,... .Le Lieutenant-colonel SAHLER, quant à lui,est détaché en qualité d'adjoint "génie" dugénéral à l'état-major de la brigade, situé(500 m environ de la 17/2) à la Résidencedes Pins : en bordure de l'hippodrome, ceprestigieux bâtiment de style mauresque,construit au coeur de la ville, était la résiden-ce de notre ambassadeur depuis la procla-mation de l'indépendance du Liban par legénéral CATROUX en 1941, avant d'êtrepercé de toutes parts par les obus des com-bats de 1982. Outre son détachement de liai-son et de commandement et la 2ème com-pagnie, le LCL SAHLER dispose en sapeursparas de deux équipes renseignement com-mandées respectivement par le capitaineLEFEUVRE et le lieutenant SZWED, d'unecellule NEDEX (neutralisation et destruction

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BEYROUTH, ETE 1983DERNIER OPEX D’UN

GRAND PARA DU “17”.

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Colonel Henri SZWED

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d'explosifs) dirigée par l'adjudant-chef JENNI et d'un détachement d'intervention nautique qui, sous la coupe de l'adjudant-chef HANSELMANN, serarenforcé temporairement par les plongeurs du commando marine " Hubert " : tout un panel de compétences du génie TAP, que notre colonel sera légi-timement fier de présenter d'une manière personnalisée au Ministre de la Défense (Mr. Charles HERNU), sur le toit du Centre culturel français le 10 juin.

A leur arrivée, sous un beau soleil méditerranéen de printemps, les personnels de la 17/2 découvrent une ville où, à quelques immeubles près,il n'existe pas un décimètre carré de béton sans impact de balle ou d'éclat d'obus et de bombe. La grande place des canons, baptisée place des mar-tyrs, coeur de la vie beyroutine avant la guerre, n'est plus qu'un terrain vague couvert d'herbes folles, hérissé de barricades et de lampadaires tordus,un dédale de fortifications fait de remblais en sacs de sable et de carcasses de véhicules calcinés. Dès que les tirs d'artillerie, qui ont repris début maisur la ville, cessent, les rues sont grouillantes d'activité, à l'exemple de l'entreprise de travaux publics OGER-LIBAN (dont certains responsables tra-vaillent en symbiose totale avec les cadres du " 17 ", n'hésitant pas à nous fournir de précieux renseignements, à nous prêter des engins ou à restau-rer les sapeurs parachutistes) qui entreprend inlassablement la reconstruction du centre ville.

6 juillet : le Chouf et le réduit chrétien font l'objet d'échanges sporadiques de tirs d'artillerie, les Israéliens se préparent à évacuer leurs posi-tions dans la montagne d'Aley, les Druzes de JOUMBLATT s'agitent. Bref, environnement normal pour les sapeurs paras de l'opération Diodon 3, quiretournent avec la même ardeur sur leurs chantiers et vont payer leur premier tribut à cette tragédie libanaise. Notre mission " de faciliter le retour à lapaix " comporte, en effet, un volet particulièrement dangereux : le désobusage et la destruction des ruines de bâtiments menaçant de s'effondrer à lasuite des bombardements, afin de permettre à la population la reprise d'une activité normale. Ce jour là, malgré toutes les précautions prises pour menerà bien cette mission, le groupe du sergent LEGROS de la 17/2 est enseveli sous les décombres de l'immeuble à détruire ; celui-ci s'écroule brusque-ment, alors que ces paras de la 2ème section de combat posent les explosifs pour le faire " imploser ". En dépit des interventions dans les gravats,ininterrompues durant 36 heures et dirigées en permanence par le LCL SAHLER, nous perdons ce jour là, avec une profonde tristesse, six de nos com-pagnons d'armes. A l'issue du rapatriement de nos victimes sur Villacoublay où le régiment les accueille dignement tout en se préparant à défiler le 14juillet sur les Champs Elysées, afin d'honorer leur mémoire dans un total esprit parachutiste, le LCL SAHLER obtient l'autorisation du général et les gui-des adéquats des " Forces libanaises "pour effectuer un exercice d'entraînement du génie parachutiste beyroutin : nous vivons alors intensément aurythme des crapahuts entrecoupés de tirs réels, d'instructions au combat, de marches commando et de bivouacs tactiques, dans la magnifique monta-gne du réduit chrétien durant trois jours. Ressourcés moralement par cette activité de cohésion atypique, les sapeurs paras de la brigade, sous la for-midable impulsion de leur chef, reprennent aussitôt les fouilles de la zone de responsabilité française, déminent à nouveau les secteurs dangereux,détruisent au péril de leur vie les munitions non explosées avec cette modestie de comportement et ce sang froid qui sont l'apanage des " pros ". Commel'exprime notre Combrigade, le général COULLON, “jamais il ne sera assez témoigné de l'admirable, minutieux et périlleux travail effectué par les para-chutistes de ce régiment du génie d'assaut. Leur mission dite de " dépollution " fut, au fil des mandats assurés à Beyrouth par les différentes compa-gnies du " 17 ", la plus positive contribution que la FMSB ait apportée aux habitants dans le domaine de la sécurité. En outre, cela fit honneur à la France(seule nation de la FMSB à disposer d'une telle unité de sapeurs) et a permis au Génie de valoriser son concept d'emploi en zone urbaine”.

Mais revenons au déroulement de l'opération Diodon 3 ! A partir du 20 juillet, la situation générale se dégrade sérieusement entre les miliceschrétiennes et islamo-progressistes. Les tirs d'artillerie frappent Beyrouth-Est (chrétien), l'aéroport, les cantonnements de l'armée libanaise ; les voitu-res piégées refont leur apparition ; le 6 août, l'ambassade de France est la cible de roquettes anti-chars. Ces évènements augmentent les missions dereconnaissance, de dépollution et de dépiégeage pour les sapeurs parachutistes déjà fortement sollicités, tandis que dans le Chouf on se massacre féro-cement entre chrétiens et druzes. A partir du 22 août, les faubourgs Est et Sud de Beyrouth sont pilonnés par l'artillerie syro-islamiste. La sécurité phy-sique de la population, qui devait être assurée " en prévenant affrontements et exactions par une interposition menée systématiquement avec un élé-ment de l'armée libanaise et sans prendre parti " (termes mêmes de la mission de la FMSB), n'a plus de sens. L'origine de cette insécurité résidedésormais, pour l'essentiel, dans des bombardements dont la source se situe en montagne du Chouf, hors de la zone objet du mandat de la FMSB...Face à cette menace et afin de ne pas discréditer le contingent français auprès d'une population civile très attachée à notre nation, le LCL SAHLERappuie l'idée d'un redéploiement nécessaire de la FMSB dans le Chouf, où une quarantaine de batteries d'artillerie sont positionnées avec Beyrouthcomme principal objectif à vue directe. Chef impatient et passionné, il a noué dès son arrivée au Liban des relations multiples parmi les membres detoutes les communautés ; son esprit vif et son intelligence malicieuse lui ouvrent les portes les plus insolites, aussi bien chez les chrétiens que chez lesmusulmans. Rejetant toute notion de passivité et voulant avec sa bravoure habituelle trouver une solution pertinente au problème posé, il est alors char-gé d'enquêter avec ses équipes de renseignement sur l'origine des tirs s'abattant sur la ville et la nature des munitions employées, afin de fournir auxautorités nationales des preuves irréfutables de la position délicate de la FMSB (position qui allait d'ailleurs la condamner à payer un lourd impôt dusang). Possédant un goût immodéré de servir depuis sa formation à Saint-Cyr d'où il sortit brillamment 4ème de sa promotion, Pierre-Yves SAHLER,homme de réflexion et d'action, caractérisé par une force d'argumentation et une verve dans l'expression remarquables, reste parfaitement conscientdes exigences, de l'humilité et des risques que comporte le dur métier de " soldat de la paix " exercé par ses chers sapeurs parachutistes à Beyrouth.

Le 26 août, vers minuit, le PC de la brigade à la résidence des Pins subit 4 tirs de roquettes. Pas de victime, mais un avertissement sérieux: le contingent français devient une cible. Le 29 à 23h15, alors que nos adversaires veulent rééditer leur coup sur cette même résidence, la réplique desmilitaires français est immédiate et pour eux définitive. Mais cela ne règle pas le problème de l'insécurité dans la zone ; les " snipers " refont leur appa-rition. Assurer la sécurité de lapopulation implique désormaisnon pas de maintenir la paixpar interposition, mais de larétablir par imposition. Or, lerétablissement de la paixconsiste en une action deforce et notre mission, commenos moyens, nous l'interdi-sent. Il faut aussi se prémunircontre les tirs d'artillerie. Dansce domaine la brigade nedispose d'aucun moyen pourfaire valoir sa légitime défen-se, par des tirs de contre bat-terie par exemple. Seuls lesMarines US possèdent descanons de 155 ; mais la FMSBest d'abord inter-étatique !Aussi, depuis début août, lescommandes de sacs à terreau profit de la brigade s'effec-tuent par dizaines de milliers...Les sapeurs parachutistes dela 17/2 contribuent à cet effortde protection passive en mer-lonnant les positions françai-ses et, à l'issue de leurs nom-

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A l'initiative de l'Amicale du 17° Régiment du Génie Parachutiste présidée par le Général (cr)Claude MOUTON, les anciens de la classe 64/2B du 17° Régiment du Génie Aéroporté basé à la caser-ne de Banel de septembre 1964 à décembre 1965 se sont retrouvés, pendant quelques jours àCastelsarrasin.

Alain NAISSANT, délégué régional Ile de France, Jean-Claude TARDY et Jean-Jacques VANRONSELE ont dû mener de nombreuses recherches sur internet, le minitel et passer des milliers decoups de téléphone avant de pouvoir réunir tout le monde. " Entre les anonymes et ceux qui sont sur liste rouge, nous avons eu du mal à tous les retrouver "explique Jean-Jacques VAN RONSELE. " Il faut noter que nous sommes les seuls en France à avoir eu cette idée de rassembler tous nos anciens camarades "souligne Daniel ANDRES.

Finalement, sur un effectif du contingent de 145, 88 ont été retrouvés dont 5 sont décédés et 46 étaient présents pour cette cérémonie du souvenir.Une grande émotion et un brin de nostalgie étaient naturellement au rendez-vous. " Je n'arrive à réaliser que maintenant que nous sommes tous réunis " confiaitDaniel ANDRES.

Après s'être perdus de vue pendant 39 ans, ce fut l'occasion de rattraper toutes ces années et d'évoquer ensemble les souvenirs de cette époque. "Je me rappelle la prison de Banel, les lits en béton, pas de chauffage, et parfois nous pouvions être à douze dans une chambre ", relate Christian BONNET .

Pour Joseph CIESIELSKI, d'origine polonaise, cette époque revêt une signification particulière : " je suis entré dans l'armée française alors que j'avaisune carte de résident étranger. Lorsque j'ai fini mon service, j'ai voulu adopter la nationalité française. Je me suis présenté au commissariat de Paname, et la pro-cédure qui prenait normalement quelques semaines a été raccourcie grâce à mon livret militaire. En neuf jours, j'avais mes papiers ".

Après avoir visité la caserne Banel, ils ont déposé une gerbe au monument aux morts, en présence de Jean-Michel LINFORT, sous-préfet, de JacquesBENAC, premier adjoint à la mairie de Castelsarrasin et de Roger RIVASSEAU, adjoint.

" Nous avons passé de très bons moments, à partager nos souvenirs. Ainsi même s'il s'agit d'un travail conséquent, nous comptons bien continuer nosrecherches et retrouver tous nos camarades ", concluait Jacques VAN RONSELE.

La Dépêche du MidiDimanche 11 mai 2003

39 ANS APRES, IL SE RETROUVENT.

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breux chantiers urbains, améliorent leurs propres postes autour du Centre culturel français ainsi que l'infrastructure de nos points sensibles en cas d'in-tervention rapide : tels la cellule de réparation des véhicules du sergent PASQUIER ou le centre transmissions du sergent MIOTELLO.

Le 30 août, Beyrouth est en guerre civile ouverte. Dès 5 heures, de violents affrontements entre Amal (milice chiite) et l'armée libanaise écla-tent autour de postes français, que l'un comme l'autre des adversaires utilise tel un bouclier selon le va-et-vient du combat ; des tirs de mortiers s'abat-tent aussi durant la journée sur la chancellerie de l'ambassade de France ; au bilan, 5 tués et une dizaine de blessés graves, côté français. Toute la nuitdu 30 au 31, de l'ordre de 2500 obus s'abattent sur le secteur français de Beyrouth, certains postes ayant été atteints par une trentaine de coups : Dieumerci, les sacs à terre ont été efficaces ! Le 31 août, les combats intenses se poursuivent avec la pénétration en force de quatre brigades de l'arméelibanaise dans Beyrouth-Ouest qui, face aux milices islamo-progressistes, réussissent à reprendre par le feu le contrôle de l'essentiel de la zone en finde journée. Les Marines US et les Italiens sont aussi pris à partie et subissent des pertes dans leurs rangs. Les 6000 hommes de la FMSB deviennentà la fois cibles et otages des parties en conflit ; et " l'interposition " n'a plus de sens dès lors que l'armée libanaise est l'une des parties en cause...Cettetragique situation va même conduire la France et les Etats-Unis à renforcer leur dispositif naval au large de Beyrouth pour assurer la protection de leurstroupes : de " protecteur " nous devenons " protégés " !

Le 7 septembre à 5h00 du matin, le poste " Martine " du 2ème REI est la cible d'un tir d'artillerie, qui blessera 4 légionnaires. Cette fois enco-re le LCL SAHLER sollicite mon équipe renseignement pour l'accompagner sur les lieux, afin de poursuivre nos investigations sur la provenance desobus atteignant les positions françaises. Malgré l'heure matinale et l'atmosphère tendue, il fait toujours preuve d'une détermination à toute épreuve etd'une convivialité exemplaire qui ne laissent personne indifférent sur son passage.

Une fois les indices récupérés, nous retournons au Centre culturel français rédiger notre compte rendu de reconnaissance, sansse douter que nous sommes les derniers sapeurs paras à le saluer cordialement après l'avoir raccompagné à la résidence des Pins. Eneffet, de 7h00 à 11h00, le PC de la brigade est à son tour la cible de l'artillerie déployée en zone syrienne. A 9h00, le LCL SAHLER etson conducteur du 17ème RGP, le caporal POUX, sont déchiquetés par un obus qui explose à proximité de leur jeep alors qu'ils sor-taient de l'état-major français ; son opérateur radio est grièvement blessé et sera sauvé grâce à l'intervention d'urgence menée par l'an-tenne chirurgicale de notre brigade qui, installée dans les caves de la résidence des Pins, effectuera de véritables opérations-miraclesau profit des 42 militaires français blessés gravement par tirs d'artillerie ou d'infanterie pendant ce mandat de la FMSB. Obligés de res-ter à leurs postes de combat au Centre culturel français compte tenu des tirs qui s'abattent dans le secteur de l'hippodrome, les sapeursparachutistes de l'opération Diodon 3 apprennent le décès de leur chef par le réseau radio. Avec la perte de deux compagnons d'armessupplémentaires, nous prenons douloureusement conscience de la problématique de notre mission sur cette terre déchirée. Un vol d'in-timidation d'une patrouille de " super-étendart " à très basse altitude sur la région de Beyrouth, qui décolle à 11h00 seulement du porte-avions " Foch ", constitue néanmoins la première démonstration de force en matière de dissuasion aérienne de la part d'une nation dela FMSB, puisque les tirs d'artillerie cessent alors immédiatement.

La brigade française va ensuite rétracter son dispositif sur une quinzaine de positions jusqu'à sa relève par un contingent dela 11ème Division Parachutiste incluant la 17/1, fin septembre ; durant ces trois dernières semaines, elle vit au rythme des tirs d'ar-tillerie qui se concentrent sur Beyrouth-Sud et l'aéroport, alors que se poursuivent les affrontements entre l'armée libanaise et les mili-ces islamistes aux abords des camps palestiniens. Dans de telles conditions, nous sommes obligés d'embarquer au port de Jouniehpour rejoindre Larnaca (Chypre) par voie maritime, avant de rallier la métropole par avion et de retrouver notre havre de paix montal-banais. Peinés par la disparition de huit cadres et sapeurs parachutistes dont notre chef charismatique durant cette OPEX, mais rem-plis d'expériences nouvelles grâce notamment à la nécessité de laisser la plus grande marge d'initiative aux échelons subordonnés lorsde situations d'urgence, nous comprenons d'autant mieux la plénitude des termes de notre chant régimentaire et de la devise gravéesur le monument du " 17 des ombres " : " l'honneur est le capital des morts, dont les vivants n'ont que l'usufruit. "

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La majorité des photos qui figurent dans le dossier central ont été aimablement communiquées par monsieur FERRAND.64/2B

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" Un événement inespéré, inoubliable s'est réalisé : le parachutagede la 64/2B, 39 ans après, quel saut !

Nous atterrissions tous vers 17 h 30 dans " notre régiment ". Troisjours remplis d'émotions, retrouvailles des copains, Banel tel que nous l'a-vions connu, les sites : Cordes, Lavalette, etc…

Et puis les sauts commandés en l'honneur de la 64 avec le dra-peau, le défilé improvisé à Banel (mise en jambes) et repris au sein du 17.Tous ces moments très forts en émotions resterons gravés pour nous tous.

Grâce à vous ce projet c'est réalisé, un grand merci à vous tous. "

M. Serge GARDONI

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" Para de la 64/2B, je tiens à vous remercier toutparticulièrement pour l'accueil qui nous a été réservé. Cettemanifestation nous a permis de vivre des moments forts ettrès sensibles pour nous tous.

Encore merci de votre aide et sachez que notreséjour au sein du 17° RGP restera longtemps un précieux etinoubliable souvenir. "

M. Jean-Claude MARCEL

" Nous avons été très satisfaits de ce séjour à la caserneDoumerc de Montauban. L'organisation était très bien. La classe 64/2B nous a étonné par son courage pour retrouver les Anciens.

Je remercie de tout cœur Alain NAISSANT, Jean-ClaudeTARDY, Jean-Jacques VAN RONSELE. Que de souvenirs inoublia-bles après tant d'années.

Merci à tout le commandement de la caserne Doumerc. "

M. Bernard DUBEC

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" Mille fois merci à titre indivi-duel pour l'organisation des plus festi-ves et tout autant empreintes de nos-talgie des rencontres du 8 mai 2003des camarades appelés de la classe64/2B qui sans votre talent de meneurni l'aide du 17 n'aurait pas pu atteindrecet éclat.

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Voilà qu'après tant d'années, j'ai retrouvé avec chaleurcet " esprit de corps " que l'armée m'avait inculqué dès l'age de19 ans et qui a subsisté à ce jour, car il faut que je précise quetout au long de ma carrière professionnelle passée aux Mines dePotasse d'Alsace j'ai adhéré à cet état d'esprit; le mineur commele militaire est lui aussi confronté à la dureté du métier.

Cet accueil chaleureux était pour moi imprégné d'unevive émotion en particulier à Banel où j'ai retrouvé ma trappegrillagée de l'armurerie restée intacte (armurier 10 mois).

Je ne peux que louer etapprécier l'enrichissement que m'ontprocuré ces contacts retrouvés etces différents moments forts chargésémotionnellement qui ont ponctué ceséjour en compagnie du 17 et deson Amicale par son Président. "

M. François DROSZEWSKI

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" Suite à la réunion des anciens de la 64/2B, je vous remercie vivement de l'accueil que vous nous avez réservé.Tous les copains présents n'oublieront pas ce rassemblement qui a été magnifiquement organisé par cette unité à

laquelle nous avons appartenu 39 ans plutôt.Concernant notre défilé impromptu, il semblerait, d'après les échos, qu'après un seul tour de caserne à Banel et un

aller-retour sur un côté de la cour de Doumerc, nous n'ayons pas perdu grand chose… et même en bêtises, car le premier soirles lits ont été refaits en portefeuille et les noms sur les portes des chambres intervertis. Il ne manquait juste qu'une bataille depolochons pour retrouver nos 20 ans. (Des femmes nous ont dit que les lits de l'armée étaient bizarrement foutus car elles n'ar-rivaient pas à rentrer dedans).

Le point marquant de ces défilés, est d'avoir été commandé par le même sergent (CERVONI) qui nous a formés. Ilétait ému de voir qu'après tant d'années, nous n'avions rien oublié. il aurait même pu, dans la foulée, nous demander de balan-cer les oreilles dans le sens de la marche, et de chanter plus fort, car il avait toujours peur que l'on " ressemble à une sectionde pucelles " comme il disait à l'époque.

En tout cas, nous avons été très sensibles à la réception que vous nous avez faîte en nous serrant la main à chacun ycompris à nos épouses.

Mon Colonel, sans votre aide et celle du Général MOUTON, qui s'est fortement impliqué dans ces journées, ainsi quetous ceux qui ont œuvré dans ce sens, ce rassemblement n'aurait pas pu avoir la réussite inoubliable qu'il a eu. "

M. Jean-Claude TARDY

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" Me voici de retour de ces merveilleuses retrouvailles des anciens de la 64/2B. Merci pour nous avoir accompagné tout aulong de ces trois journées fantastiques

Croyez moi, à l'époque j'ai été très fier d'avoir pu accomplir mon service militaire dans ce merveilleux régiment qu'était le 17°RGAP à Castelsarrasin.

Une idée magnifique de certains de nos camarades d'avoir organisé ces retrouvailles. Une immense émotion en nous mêmede retrouver, 39 ans après notre service militaire, nos racines à Castelsarrasin.

Tout a été mis en œuvre pour que notre pèlerinage du 8 au 10 mai 2003 reste à tout jamais gravé dans nos mémoires.Un grand merci au Colonel DOMINGUEZ, aux officiers, sous-officiers et sapeurs du 17° RGP qui nous ont reçus avec hon-

neur.Merci à vous tous de la part de nos épouses qui ont pleinement apprécié ces merveilleux moments de souvenirs. "

M. Jean-Jacques KRACHER

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HIER

AUJOURD’HUI

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HIER

AUJOURD’HUI

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SOUVENIRSSOUVENIRS

Prise d’armes en forêt de Sidi-Ferruchrevue des troupes par le Général MASSU

Cne HENRY Commandant la 60e CGAP

PHOTO DE LA 60e CGAP

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SOUVENIRSSOUVENIRS

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RENARDCABOT

NOELPARIES

DAYOUSch

VILLANOVA

Cne HENRY Ltn RONZIER

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LE PRESIDENT ET LES MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION VOUS ANNONCENT :

Avec joie la naissance de

Matéo chez le Lieutenant Olivier POILLERAT le 23 novembre 2002Corentin chez Thierry DUBE le 04 janvier 2003Laura chez Laurent MARSAUD le 27 janvier 2003Corentin chez Pascal COGNET le 04 février 2003Juliette chez le Caporal-chef Dominique LEBRETON le 06 mars 2003Dorian chez Christophe BIGOT le 24 mars 2003Pauline chez le Capitaine Gilles ARGOUD le 26 mars 2003Mathieu chez le Lieutenant Loic GRANGER le 01 avril 2003Côme chez le Capitaine Le MASNE de CHERMONT le 05 mai 2003Inès chez Charles-Edouard CAMBOURNAC le 12 mai 2003

Avec plaisir le mariage de

Chef de bataillon Yann GRAVETHE et Mademoiselle Marie-Ange GUILLOTIN le 09 mai 2003Lieutenant Yann LAMOTHE avec mademoiselle Brigitte ROGER le 09 mai 2003Mademoiselle Séverine CLAVE et Capitaine Gildas BOIN le 31 mai 2003Monsieur Gwénaël TOR et Mademoiselle Marie LEMAITRE le 23 août 2003Elève officier Frédéric CLAVE et Mademoiselle Sandrine PEREIRA le 13 septembre 2003

Avec de profonds regrets la disparition de

Adjudant-chef (er) Jean-Marie GALABRUN le 04 janvier 2003Colonel Fernand CREUX le 03 février 2003 Général Claude MARTIN le 10 février 2003Colonel (er) Jean GOERTZ le 05 mars 2003Frédo DEQUIDT le 14 mai 2003Capitaine Jean-Louis BLAIZE le 22 juin 2003Capitaine (er) Jean BULTEL le 27 juin 2003Lieutenant-colonel (er) Michel DUCAT le 16 juillet 2003

Par un récent contact avec des anciens de la 75 celle de Pascal BANON en août 2000.

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DECORATIONS 2003

ORDRE NATIONAL DE LA LEGION D’HONNEUR Grade de commandeur Commandant (er) Roger ARNAUD Grade d’officier Colonel (er) Emile CORRE Grade de chevalier Adjudant-chef (er) Paul IRIGOYEN

MEDAILLE MILITAIRE

Adjudant-chef Patrick MEILLAN Adjudant Patrick DOULCO

ORDRE NATIONAL DU MERITE

Grade de chevalier Commandant Martial MILOT M. René MELI

AVANCEMENT 2003 parmi les amicalistes

COMMANDANT

Capitaine Pierre MESSELIER Capitaine Vincent MALLE Capitaine Jean-Michel GUITTET

ADJUDANT-CHEF Adjudant Frantz THIL Adjudant Marc LITHARD ADJUDANT Sergent-chef Gérard MINARD

Sergent-chef Claude REGNIER Sergent-chef Gérald LUDET Sergent-chef Magid REBAI

SERGENT-CHEF Sergent François NEGRE Sergent Arnaud POINSEL Sergent David PINTORE Sergent Benoît PEUCH Sergent Olivier LASCAUX Sergent Laurent LAPRADE

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“Jean-Marie GALABRUN vient de nous quitter brutalement.

Cette disparition, après un calvaire que sa famille a supporté avec un courage exemplaire, endeuille tous ses procheset frappe la grande famille des sapeurs parachutistes à laquelle il était fier d'appartenir.

Son rêve de servir dans les troupes parachutistes se réalisa tardivement à son goût, mais, quand il fut affecté au 17èmeRégiment du Génie Aéroporté, stationné à CASTELSARRASIN jusqu'en 1971, ce sous-officier supérieur sut d'embléeafficher les qualités que seules les troupes d'élite possèdent.

Compétent, performant, disponible, peu avare de son temps, ayant le goût du travail bien fait et le sens de l'effort, il étaitun modèle pour ses subalternes, pour ses pairs et ses supérieurs. Mais ce que nous retiendrons par-dessus tout, c'étaitson ingéniosité qu'il appliquait avec bonheur, non seulement dans la mécanique, son domaine de prédilection, mais dansbien d'autres spécialités.

Comment ne pas revenir sur une de ses réalisations les plus pertinentes qui fit l'admiration de tous : à savoir la confec-tion d'une remorque qui reçut son patronyme. S'il avait fallu suivre les procédures réglementaires dans l'hypothèse où leprojet avait été retenu, la mise en place de l'engin dans les formations aurait réclamé au moins une dizaine d'années.Grâce à lui, en moins de trois semaines, un équipement rustique, fiable, résistant, largable vit le jour et contribua à amé-liorer la capacité opérationnelle des unités. Par ce prodige, il entra dans l'histoire régimentaire.

Parachutiste accompli tant sur le plan militaire que sportif, il fut engagé à plusieurs reprises sur des territoires extérieursdans un cadre opérationnel et partout ses travaux firent toujours l'objet d'appréciations élogieuses unanimes.

Enfin, en ce monde où beaucoup de gens mettent tout en œuvre pour acquérir gloire ou considération… lui, n'a cesséde nous donner des leçons, en ne recherchant jamais les honneurs qu'il méritait et qu'il pouvait légitimement accepter”.

***

" Jean-Marie GALABRUN, tous tes camarades qui ont pu venir entourer ta famille en ce terrible moment sont animés desentiments où le chagrin est d'autant plus fort que leur amitié est réelle et profonde.

Lorsque tous les autres qui t'ont connu et apprécié apprendront ton départ, ils ressentiront, eux aussi, la mêmeaffliction que celle qui nous étreint aujourd'hui. "

“Que Saint-Michel archange,Lumière et confiance des âmes au dernier terme de la vie,Notre aide dans toutes nos adversités,Choisi, il y a plus de cinquante ans, comme patron des parachutistesT'élève avec ses puissantes ailes vers le Seigneur.

Au revoir Jean-Marie et que cet au-revoir ne soit pas un adieu”.

Général (cr) Claude MOUTONPrésident de l'Amicale du 17ème RGP

OBSEQUESde Jean-Marie GALABRUN

MARDI 7 JANVIER 2003 à AGEN(47)

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COURT RESUME DE LA CREATION DE LA REMORQUE GALABRUN.

Si pour de courtes distances, dans le cadre de la coopération Génie-ALAT, le transport de la portière 49/63 (flotteurspneumatiques) s'effectuait par cargo-sling, c'est-à-dire sous élingue, en revanche l'aéro largage des éléments constitutifs decette portière sur palette ne réglait en aucune manière l'acheminement des fardeaux du point de mise à terre jusqu'à celui defranchissement. Tout ne pouvant être entassé sur l'AS 24 (" la mule, " ancêtre du fardier LHOR), le capitaine NUGUES BOUR-CHAT commandant la 3ème Cie souhaitant réduire à la fois les délais et la charge des hommes sollicita la réflexion de ses cad-res et notamment celle de son sous-officier mécanicien l'adjudant GALABRUN qui avait fait merveille quelques mois plus tôt enMartinique durant l'intervention de la 3 suite à la tempête tropicale " Dorothy ".

Avec sa vivacité habituelle et son ingéniosité impressionnante, ce dernier proposa un système ne réclamant en pièceshors dotation seulement deux roues (vespa 400), un timon rustique réalisé par ses soins ainsi que quelques pièces mécaniquesd'assemblage par emboîtement et serrage, simples de maniement et de mise en oeuvre. Sur les poutrelles qui servaient de sup-port proprement dit s'entassaient flotteurs, pagaies, propulseurs, nourrice à carburant, gilets de sécurité et quelques musettesbien entendu.

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“C'est autour du Général Claude Martin que nous sommesréunis et, c'est en qualité de président de l'amicale du 17°RGP, régimentqu'il a commandé de 1974 à1976, que je suis amené à évoquer ses 37années consacrées au service de la France.

Officier de réserve du Génie, à l'origine, dès décembre 1950 , lesous-lieutenant Claude Martin rejoint deux ans plus tard l'Indochine où ilsert au 31° bataillon du génie , jusqu'à la chute du camp retranché deDien- Bien- Phù , en mai 1954 . Les quatre mois de captivité n'altèrent enaucune manière son engagement. Aussitôt rapatrié, affecté au 54°bataillon du génie , il effectue un premier séjour en AFN de 1955 à 1957d'abord au Maroc à Tlemcen et Oujda, puis en Algérie à Arcole . Devenuofficier d'active , après son passage à l'école d'application du génie , ilrepart en Algérie de1958 à 1961, à Bir El Ater et Batna au sein du 7°bataillon du génie puis , à Dra El Mizan avec le 72° bataillon. (voir plusloin). En septembre 1961, il rejoint la maison mère des sapeurs parachu-tistes , le centre d'instruction du groupement aéroporté 17 à Castelsarrasinqui, transformé en 17° régiment du génie aéroporté, le voit , après sa réus-site à l'Ecole d'Etat-Major, commander la 1° compagnie de combat.

Sa carrière parachutiste se prolonge pendant quatre ans à l'état-major de la 11°division parachutiste à Pau où il passe avec succès leconcours d'admission à l'Ecole supérieure de guerre. Il sert ensuite suc-cessivement à l'Inspection du Génie et à la Direction du Renseignement.Après le commandement du 17°RGAP, il poursuit sa carrière dans la voieEtat-Major qu'il a choisie, auprès du commandement suprême allié enEurope à Casteau, puis , à l'Etat-Major de la 3°Région Militaire, à Rennesde 1979 à 1983, au commandement des sites de Mururoa et , enfin , àBordeaux , au poste d'adjoint au général commandant la 4°Région Militaire, de 1985 à 1987, où il est nommé officier général , le 19 janvier.

Sa carrière militaire est marquée par des états de services édi-fiants.

Tout jeune officier, sa brillante conduite en Indochine, qui lui vauttrois citations dont une à l'ordre de l'Armée, présage une belle carrière.Ses supérieurs reconnaissent en lui un chef aux grandes qualités militai-res.

Il se fait remarquer à multiples reprises à Dien Bien Phû enramenant, par exemple, dans nos lignes un sous-officier mortellementblessé et en s'engageant courageusement dans le minage des points d'ap-puis d'Eliane et d'Huguette durant les derniers assauts des viets.

Lors de ses deux séjours en AFN, il confirme ses hautes vertusmilitaires alliées à de solides connaissances professionnelles récompen-

sées par trois nouvelles citations élogieuses.Les deux premiers tiers de sa carrière sont consacrés par sa

prise de commandement du 17ème RGAP.Lui, ancien du 31ème Bataillon du Génie, qui avait relevé le 17

à Dien Bien Phû vingt ans plus tôt, lui qui avait vu, au moment de la dis-solution du 17, le 31ème Régiment du Génie prendre sa place àCastelsarrasin, reçoit le drapeau du 17 avec une fierté légitime et la volon-té de lui redonner sa splendeur et son renom.

***Présent à sa prise de commandement, lors d'une cérémonie

émouvante puisque trois années après sa dissolution, le 17 était recréé, jetémoigne de l'enthousiasme que le Lieutenant-Colonel Martin a su insuf-fler à ce nouveau régiment et de son action déterminante pour la renais-sance du génie parachutiste, contribuant à forger sans retard l'outil opéra-tionnel qui fait aujourd'hui l'admiration de tous.

Présent à la cérémonie de ses adieux aux armes, par une gla-ciale après-midi de janvier, sur la place d'armes de Montauban luisante deverglas, je témoigne que l'émotion, associée à une chaleureuse recon-naissance, était partagée par tous.

Présent aujourd'hui à cette douloureuse cérémonie, pour un aurevoir et non un adieu, je témoigne que cette évocation et nos pieusesprières ou pensées contribueront à entretenir son souvenir.

Mon général, nous ne vous oublierons jamais.”

OBSEQUESdu Général Claude MARTIN

jeudi 13 février 2003 à PAREMPUYRE (33)

LL A VIE DE LA VIE DE L’AMIC’AMIC ALEALE

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Juillet 1974 recréation du RégimentLe Colonel MARTIN, ayant reçu le drapeau desmains du Général FAVREAU, inspecteur dugénie, ancien du 17, le remet à son tour auLieutenant PALLIER porte drapeau.On distingue au premier plan le Chef de bataillonROQUEJEOFFRE et l’Adjudant RATHQUEBER.

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C'est une rare et belle chose que l'Amitié…L'Amitié est le plus parfait des sentiments humains parce qu'il est le plus libre, le

plus pur et le plus profond.

Ces nobles paroles, Jean GOERTZ que nous pleurons aujourd'hui, lesincarnait parfaitement. Il était cet Ami sur lequel on peut compter. Celui qui s'inquiè-te pour les autres, qui prend fréquemment des nouvelles, qui sait deviner les pro-blèmes et trouver les paroles aimables de réconfort.

Jean GOERTZ nous a quittés et aujourd'hui sa famille et ses amis sontdans la peine car lorsque l'un d'entre nous s'en va, c'est toujours le maillon qui s'enva et qui rend plus fragile la chaine, je veux dire l'unité et la solidarité du groupe.

Jean s'est éteint brutalement sans nous laisser la possibilité de lui renou-veler notre ultime mais indéfectible affection. Notre peine est profonde. Notre cons-ternation est immense.

La mort est un grand mystère. le grand vide. C'est d'abord une rupture phy-sique. C'est la disparition matérielle d'un être cher que nous avons vu, entendu, quifaisait partie de notre vie. Soudain c'est le silence, c'est l'absence. Mais au-delà de l'absence physique il y a pire : c'est la rupture detoute communication. Aucun message ne nous parviendra plus du disparu pour toujours !

Jean GOERTZ nous a quittés mais par la pensée il est toujours là et il restera dans nos mémoires, car il était notre Ami et nousétions fiers des sentiments qu'il avait à notre égard. Ceux qui ne l'ont pas cotoyé au plus près ont perdu l'occasion de rencontrer unêtre attachant, un bon copain, un Ami sincère.

Pour moi Jean, tu était plus…. un frère qui va beaucoup me manquer. Je garderai personnellement la mémoire d'un compa-gnon fidèle, d'une amitié sans faille. Véritable humaniste avec des prises de position claires et tranchées, tu ne cachais jamais tesconvictions, essayant de les faire partager et avec le courage de les défendre sans faiblesse. Rien, ni les évènements, ni les hommesne pouvaient t'empêcher de faire ce que tu pensais devoir faire. Homme de contact et de communication, tu étais attaché aux valeursmorales et au respect de ta famille.

Ta vie a été bien remplie.

En 1957 à 19 ans engagement au titre du 13ème RG à TREVES où tu rencontres Huguette (mariage, deux enfants Patrick etPascal).

Nommé Sergent, tu es admis au peloton préparatoire de l'ESMIA à STRASBOURG. C'est ensuite le grade de Sous-lieutenant et l'Ecole d'Application du Génie puis le retour à TREVES et séjour au Sahara à IN AMGUEL.En 1966, nous nous rencontrons au Groupement de chalands de Franchissement du Rhin à KEHL où je te fais découvrir les joies dela chute libre en parachute.Capitaine en 1970, tu effectues ton temps de commandement à CHARLEVILLES MEZIERES. Chef de bataillon en 1975 et c'est pourtoi la consécration avec ton affectation au 17ème RGP. Lieutenant-colonel en 1982, tu serviras au TCHAD et au LIBAN. Tu termines tacarrière à l'Etat-Major de la DP à TOULOUSE.

La Légion d'Honneur et de nombreuses décorations récompensent ton engagement au service du pays.

Retiré à FONSEGRIVES et ne pouvant resté inactif, tu t'étais reclassé avec bonheur dans la partie expertises où tes grandesqualités étaient largement reconnues. A une époque où l'on parle beaucoup de droits, toi tu as toujours su où était ton devoir. Sois fierde ton passé.

A toi Huguette, à ton courage, à ta grande dignité, à tes enfants et petits-enfants, à toute ton estimable famille rassembléedans la peine qui vous accable, à nos sincères condoléances s'ajoutent l'expression de notre vive et sincère sympathie.

A toi Jean, parti pour ce voyage qui t'emmène loin de nous dans un autre pays, ce pays d'où personne ne revient parce quec'est l'aboutissement de tous nos voyages, de toutes nos courses et de toutes nos recherches. A toi mon frère je dis Adieu.

Tu es parti vers le créateur dans ce pays où nous nous retrouverons un jour au terme de notre propre voyage.Nous te souhaitons, dans la paix du Seigneur, un repos bien mérité auprès de tes frères d'armes que tu as rejoint là haut dans

la grande sérénité de l'éternité.

Seigneur, un invité de plus vient ce jour frapper à ta porte.Reçois le bien chez toi.

Il était notre AmiAdrien VILETTE

OBSEQUES DULieutenant-colonel Jean GOERTZ

vendredi 7 mars 2003 à QUINT (31)

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Le colonel Fernand CREUX, chef de corps du 35ème R.A. pendant lapériode interarmes à Auch (32), du 20 juillet 1971 au 14 juillet 1973 nous a quitté le lundi3 février 2003. Le Président, Edouard Sauvée, porte-fanion, et le général COURTET repré-sentaient l'amicale alors que le colonel NICHINI représentait le 35ème R.A.P. à la céré-monie religieuse qui fût célébrée le samedi 8 février 2003 en l'église de Gouvieux (60) prèsde Chantilly.Né le 2 octobre 1922 à Saint-Andelain (58), ancien enfant de troupe, il s'engage, pour 5ans comme 2° canonnier le 22 octobre 1940, jour de ses 18 ans, au titre du 15ème R.A.où il est nommé maréchal des logis le 1er novembre 1942.

Courant novembre 1942, il est démobilisé et placé en permission d'un mois renou-velable. Le 1er février 1943, il est appelé pour travailler en Allemagne. Le jour même, ildisparaît et s'engage chez les F.F.I. pour la durée de la guerre. En septembre 1944, il estnommé sergent-chef F.F.I. et passe au 27ème R.I. Il revient dans l'artillerie, au 4èmeR.A.D. en novembre 1944.

En octobre 1946, il est nommé adjudant et est détaché à l'E.M.I.A. de Coëtquidanpour suivre le cursus d'élève officier. Il est nommé aspirant le 25 mars 1947 et fait le stageparachutiste à Idron où il est breveté le 8 mai 1947 avec le numéro 9832. Il choisit l'ar-tillerie et rejoint l'E.A.A. pour suivre le stage d'application en Allemagne.

A sa sortie, il choisit l'artillerie parachutiste et le 6ème R.A.L.P. pour servir au Marocmais il est provisoirement affecté au 35ème R.A.L.P. et rejoint Tarbes le 24 décembre1947. Le 28 juin 1948, il rejoint enfin le 6ème R.AL.P. au Maroc mais, quand il arrive, lerégiment est dissous et il se retrouve affecté au 64ème R.A. à Meknès le 16 juillet 1948.

Promu lieutenant le 11 janvier 1950, il est désigné, en septembre 1950, pour serviren Indochine où il débarque à Saïgon en novembre 1950 et au Tonkin en janvier 1951 où,pendant deux ans, il combattra avec courage et brio, comme le prouve ses 3 citations àl'ordre de la division, comme D.L.O. et officier de tir au sein du GAC/AOF.

Rapatrié en février 1953, il rejoint le 1/24ème R.A. en Allemagne. Promu capitaine le1er février 1956, il obtient le diplôme d'état-major la même année avant d'être affecté le1er juillet 1956 à l'état-major de la 6ème D.B. Mais pendant deux ans, il sera affecté aubureau d'aide militaire à l'Armée Royale du Maroc. Le 1er septembre 1958, il prend le com-mandement de la 1ère batterie du 72ème G.A. en Algérie où il obtient deux nouvelles cita-tions.

En mars 1960, il repart en Extrême-Orient pour servir à la Mission Militaire Françaiseprès le gouvernement Royal du Cambodge pour deux ans. A son retour, il est affecté à laD.T.A.I. où il est promu chef d'escadron le 1er octobre 1963.

Le 1er juillet 1966, il est affecté pour 3 ans, au 35ème R.A.P. où il tient le poste dechef du B.O.I. Le 1er juillet 1969, il est promu lieutenant-colonel et est affecté au CollègeMilitaire de St Cyr pour être détaché à la D.T.A.I.

Le 20 juillet 1971, il prend le commandement du 35ème R.A.P à Auch et com-mence la période interarmes qui durera 3 ans.

En juillet 1973, il rejoint l'Etat-Major de la 21ème D.M. à Lille comme chef d'état-major. Le 1er juillet 1974, il est promu colonel avant de quitter le service actif sur sademande le 1er août 1975.

Il était, officier de la Légion d'Honneur, officier de l'Ordre National du Mérite, croixde guerre des TOE, croix du combattant volontaire 39/45, croix de la Valeur Militaire, etChevalier de l'Ordre Royal du Sahametrei.

IN MEMORIAM(à l’attention des anciens de la Cie Génie

para du 35e RAP)

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(Texte figurant dans le bulletin de l’amicale du 35e RAP)

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J'ai demandé à notre camarade Jacques PALLIER qui a appartenu à la 4ème Cie du 72ème Bataillon du Génie du LieutenantMARTIN, de nous éclairer sur ce bataillon.

L'ordre du jour ci-dessous qu'il vient de communiquer est explicite. Beaucoup de paras du 17 ont servi au 72. Leurs sacrificesont été reconnus par 842 citations dont 53 à l'ordre de l'Armée. Depuis 1993, tous les ans, selon leur disponibilité, ils se réunissent dansun coin de France.

SP 86 107, le 30 Mars 1961 REGION TERRITORIALE ETCORPS D.ARMEE D.ALGER

Z.E.A. & 27° D.I.ALE GENERAL

SP 86 107, le 30 Mars 1961 REGION TERRITORIALE ETCORPS D.ARMEE D.ALGER

Z.E.A. & 27° D.I.ALE GENERAL

ORDRE DU JOUR N° 1

Le 72ème Bataillon du Génie quitte la Grande Kabylie où il servait depuis cinq ans.Arrivé en Mai 1956, le 294° B.I composé de rappelés de toutes armes, se voit confier la protection des fermes et la sécurité des itinéraires

autour de DRA EL MIZAN. Renforcé en cadres d'active, le 294° B.I devient le 72° B.G en Février 1957, mais il continue à se consacrer à des tâchesd'infanterie, contribuant à l'assainissement de la forêt de TIMERI, des BENI-KOUI, des OULED YAHIA MOUSSA, du BOU MAHNI, participant auxgrandes opérations, en particulier K16 et K17 qui conduisent à l'anéantissement des dernières katibas.

Cet excellent travail opérationnel autorise alors le 72° B.G à faire porter son effort sur la pacification : son dispositif peut éclater de façon àapporter la paix française jusque dans les douars les plus reculés, tout en poursuivant la lutte contre les groupes rebelles épars et contre l'O.R.U :1039 rebelles hors de combat, 564 armes récupérées, tels sont les remarquables résultats qu'il obtient sous les commandements des Chefs deBataillon TORZ et ROUX.

Ses sacrifices s'élèvent pour la même période à : 2 officiers, 10 sous-officiers et 30 sapeurs glorieusement tombés au combat, 8 officiers,13 sous-officiers et 74 sapeurs blessés.

Parallèlement à son activité opérationnelle, son œuvre patiente et généreuse dans le domaine de la pacification permet l'ouverture de 15écoles scolarisant 2400 élèves, 16 postes d'A.M.G, 4 foyers sportifs, 3 ouvroirs féminin, tandis que, grâce à l'impulsion de ses équipes de contact, 17villages prennent les armes contre la rébellion.

Au moment où ce magnifique Bataillon s'apprête à quitter la Zone, pour reprendre sa mission traditionnelle, dans le cadre de son Arme, jetiens à lui exprimer au nom de tous les Corps de la Z.E.A les regrets que nous cause son départ et les vœux que nous formons pour ses succèsfuturs.

Je salue le fanion du 72° Bataillon du Génie et je m'incline devant la mémoire de ceux qui sont tombés sous ses plis dans l'accomplisse-ment de leur devoir.

Le Général de Brigade SIMONCommandant la Z.E.A et la 27° D.I.A

Signé : SIMON

72e BATAILLON DU GENIE

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de gauche à droite, Jean-michel EMERIAU, Maryseet Michel BEAUMATIN et Francis PRALONG

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RETOURS COURRIER POSTAL

Stéphane GACHARD, Michel PUIG (75° CGAP),Huber t PAGES (75° CGAP), Edouard HAUTE-FEUILLE (75° CGAP), Jean-Char les BORDA-RIES, Stéphane GACHARD, Gui l laume RABAN,Jacques CICHY

RETOURS COURRIER ELECTRONIQUE

Ala in BETRY, Jean BLONDE, Did ier CALLENS,Franç is DEGRELLE, Jean-Michel DIGNE, Lo icFAUCHEUX, Ch r i s t i an LACROIX , Ph i l i ppeLANOY, Jean-Michel LARMET, Vincent MALLE,Maur ice NICOLAS, Er ic PARNET, Marc PERSE-HAYE, Fab ien PEZOUS, Ju les P IETRI , GuyROSZAK, Clément VAQUEZ, Laurent VASSEUR

ILS NOUS ONT REJOINTS

Ala in DOUCETTE (66) , Jean CHANDON (45) ,Mamondi CHOUDJAYE (31) , Georges GONCAL-VES (82) , Mon ique DEHEN (59) , Domin iqueDEHEN (59 ) , Jacky BENETAS (67 ) , Luc ienMIARD (68) , Jean-Mar ie SUPPER (66) , LucLARCHER (82) , D id ier ROLLANDO (83) , Mar t ia lTURCK (82) , Gérard BONUS (82) , André SYL-VAIN (46) , Dav id GAUCHER (82) , Jean-MarcMATHONNIERE (71) , Michel FAYET (64) , A la in-Emi le S IMON (56 ) , Marce l REY (10 ) , MarcPISARD (82) , A la in MARTINEZ (67) , O l i v ie rLYAET (37 ) , And ré CARRE (59 ) , Roge rLECUYER (79 ) , René COMBE (82 ) , Manue lCAMPOS (82) , René VERINES (12) , Jean-NoëlDIEULANGARD (49) , Georges MEUNIER (60) ,Th ier ry PAPIN (34) , Pat r i ck VACCARD (82) ,Claude MASSON (91) , Laurent BONNIN (82) ,Géra rd -M iche l WATTE (94 ) , He rvé MAZENS(82 ) , Edmond FENOGLIO (82 ) , A rmandSEILLIER (82) , Georges BARBARA (46) , MichelWRONA (73) , André PAGNIER (25) , BernardDUBEC (76) , P ie r re QUESNEY (27) , DROS-ZEWSKI Franço is Henr i (68) , Miche l SIMON(76) , Serge GARDONI (76) , Miche l SHOULZ(07 ) , C laude ETCHEVERLEPO (66 ) , Jean -Bernard RAFRAY (59) , Michel PRUDENT (94) ,Jean-Claude MARCEL (82) , Rober t FERRIAN(97) , Jean-Mar ie RAMOND (81)

DONS

Gérard CŒUR, Bruno ALBEAU, André BESA-MAT, Guy GENRIES, André SEGUELAS, JeanPANTALLACCI, Claude LUCAZEAU, Jean-PaulGRIESSINGER, Jean-Claude FONADE, JeanMACZENKO, M iche l SPENLE, M iche l GON-DOUIN , And ré BESAMAT, C laude MASSON,René CHAIX, Francet te GALABRUN, Phi l ippeKJAN, E l ise GAY, Michel PRUDENT, RogerARNAUD, rencontre anc iens 64/2B.

RECHERCHESAnciens 93/98 - CAContacter [email protected]

Anciens 94/99En particulier Ricou, Moruelle, Fernand et Lilian " bouboule Contacter Yann [email protected]

Anciens 92/12 - 3° Cie - Section Capitaine FUENTESContacter [email protected]

Anciens 79/86 - 1° CieContacter Philippe GAUME (Goulbas)21 rue Saint-Etienne - 45000 ORLEANSTel 02.38.79.38.31

Anciens 67/2B - 17° RGAP - caserne LavaletteContacter René [email protected]

Anciens 93/12Contacter Christophe VANCOPPENOLLE106, rue Jean-Jacques Rousseau59370 MONS EN BAROEULTel 06.17.36.03.18

Ancien 70 - Jean-Baptiste [email protected]

Ancien 69/2C - 1° CieContacter [email protected]

SouvenirsContacter Erick PIOTBP159310 BEUVRY LA [email protected]

Ouvrage intitulé " la colline des hommes perdus "écrit par un ancien 78/82Contacter Béatrice VAUCHER03.87.74.54.87

Monnaies, billets de banque et bons du trésor français etcolonies françaises toutes époquesContacter Maurice [email protected]

Insignes 17° BGAP MORET - 17° RGP GERER fabricationUS ; DIN 17 fabrication US ; 17° RGP 1° Cie fabrication US; 17° RGP 2° Cie LIBAN 1979 1er modèle fabrication Israel; brevet 17° RGP ; 17° RGP DLRG KOSOVO ; 17° RGP CARouge et vert fabrication Leblond Contacter [email protected] 2 . 4 1 . 7 6 . 6 8 . 3 0

A d r e s s e s A n c i e n s d e l a 6 0 è m e C G A P

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VISITE DUGENERAL ROQUEJEOFFRE

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" Quand trois anciens de la 17/1 (Jules-François PIETRY 79/02 - Section Ltn LAFFITANT, Franck BEOLET et Gilles QUINTA 82/02 SectionLtn Dominguez) se retrouvent à Genève par un hasard nommé G8/EVIAN*, que de souvenirs évoqués, ambiance de camaraderie, missions àl'étranger, un flash back émouvant où , avouons le, la nostalgie était au rendez-vous.

De passage en Alsace, le Général d'armée Michel ROQUE-JEOFFRE, ancien commandant en chef des forces françaises durant laguerre du Golfe(1990/1991), a fait étape au musée des combats de lapoche de Colmar àTurckheim.

Il a été chaleureusement accueilli vendredi soir au muséemémorial par Jean-Marc WECKNER, président de l'association de gestiondu musée, Christian BURGERT, conservateur et Fernand BURGET, tréso-rier.

Ils lui avaient réservé une agréable surprise car le général,aujourd'hui cadre de réserve, a retrouvé deux de ses "hommes" du 17èmeRégiment du Génie Parachutiste de Montauban qu'il commanda commeColonel de 1978 à 1980. Séquence émotion pour Roland WAGNER,conseiller général et maire adjoint de Colmar, 1ère classe au 17ème RGPdurant son service militaire et l'adjudant-chef Jacques FOLLIOT, à présentretraité en Alsace. Tous les deux gardent d'excellents souvenirs de cettepériode sous les drapeaux.

Le général ROQUEJEOFFRE, qui fut patron de la 7ème DivisionBlindée à Besançon de 1987 à 1989 et commandant de la Force d'ActionRapide de 1990 à 1993, a écouté avec beaucoup d'attention et d'intérêt lesexplications de Jean-Marc WECKNER qui a rappelé l'historique du muséecréé avec le soutien de la municipalité par un duo passionné d'histoire etd'art militaire : Gérard TERNI et Christian BURGERT.

Le président et le conservateur se sont relayés pour les com-mentaires des vitrines, agencées de façon chronologique, et pour lesanecdotes rattachées à la découverte des objets, à la personnalité desdonateurs comme le Général de VERNEJOUL, ou aux scènes reconsti-tuant à l'aide de mannequins la vie difficile des Alliés au cours des com-bats dans la poche de Colmar.

Devoir de mémoire " J'ai été agréablement surpris par laconception didactique du parcours, axée sur la transmission de la mémoi-re aux jeunes générations ", a souligné Michel ROQUEJEOFFRE, actuel-lement membre du Haut Conseil de la Mémoire combattante, organismeprésidé par Jacques Chirac. " Dans notre société, le manque de repèrespour les jeunes est flagrant. Ils n'apprécient pas à leur juste valeur le bon-heur de vivre en paix et en liberté, bonheur qu'ils doivent au sacrifice desgénérations de 39/45. Il est impérieux que ces jeunes connaissent l'histoi-re de la dernière guerre. Le devoir de mémoire, qui nous concerne tous,est un élément constitutif de la citoyenneté qui, elle-même, est un élémentfondateur des valeurs de notre République ". Jean-Marc WECKNER a

ajouté : " Le musée a en effet une vocation pédagogique pour la jeunesse.Nos objectifs visent à intéresser les collégiens et les lycéens par le biaisde l'Inspecteur d'Académie qui est convié à découvrir bientôt le musée ".

La rencontre s'est prolongée autour du verre de l'amitié entrel'Ariège et l'Alsace.

(Article tiré des “Dernieres Nouvelles d’Alsace”)

RENCONTRE A HAUT RISQUE

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DELEGADELEGATION ILE DE LTION ILE DE L A REUNIONA REUNION

On reconnait, le Major VITRY,le Chef BRETEAU,l’ Adjudant RATHQUEBER ...

l’ Adjudant GERMAIN et le Caporal-chef PAYETétaient associés à la rencontre.

Les retrouvailles de deux anciens le Lieutenant-colonelBELEGUIC et l’ Adjudant chef IRIGOYEN

EAP et son éternel sourire

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A s s e m b l é e g é n é r a l e d u 1 7 m a i 2 0 0 3

A l e x a n d r e P R Z E T O C K I , a m i -c a l i s t e e t p r é s i d e n t d e sm é d a i l l é s m i l i t a i r e s , d e sd é c o r é s d u t r a v a i l a c c o m p a -g n é d u m a i r e d e M a i s n i l - l e z -R u i t z , J a c q u e s M I N I O T,a c c u e i l l a i t e n l a s a l l e d ' h o n -n e u r d e l a m a i r i e s e s a m i sp a r a c h u t i s t e s d u g é n i e a i n s iq u e l e u r s é p o u s e s , p o u rl ' a s s e m b l é e g é n é r a l e 2 0 0 3p r é s i d é e p a r J e a n - C l a u d ePA C H U K I .D e n o m b r e u x a m i c a l i s t e s

é t a i e n t p r é s e n t s à c e s r e t r o u v a i l l e s d a n s l a s a l l ed ' h o n n e u r ( u n e s o i x a n t a i n e ) . L ' o b j e t e s s e n t i e l d ec e t t e m a n i f e s t a t i o n é t a i t d e c r é e r l e s c o n d i t i o n sf a v o r a b l e s e t o p t i m a l e s p o u r q u e t o u s l e sa n c i e n s e t j e u n e s a y a n t s e r v i s o u s l e m ê m e d r a -p e a u s e r e v o i e n t a v e c b e a u c o u p d e p l a i s i r e t d ' é -m o t i o n e n c e t t e o c c a s i o n .A l ' i s s u e , a p r è s u n v i n d ' h o n n e u r o f f e r t p a r l ep r e m i e r m a g i s t r a t m a i s n i l o i s , e n p r é s e n c e d eM i c h e l D A G B E R T, m a i r e d e B a r l i n , c o n s e i l l e rg é n é r a l e t p r é s i d e n t d i r e c t e u r g é n é r a l d u p a r cd é p a r t e m e n t a l d ' O h l a i n , u n r e p a s t r è s c o n v i v i a lf u t p r i s a u r e s t a u r a n t d u p a r c .L ' a p r è s - m i d i s ' e s t p o u r s u i v i , p o u r c e r t a i n s m e m -b r e s e t é p o u s e s p a r l a v i s i t e d u p a r c .R e m e r c i é a u n o m d e l a d é l é g a t i o n , i l a é t é r e m i s a u m a i r e d e B a r l i n l ' i n s i g n e d u r é g i m e n t e t c e l u id e l ' A m i c a l e .

DELEGATION NORD

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Réunion-repas du 14 novembre 2002Le Colonel Henri SZWED et Madame, Jean-Paul BECHE-LEN et Madame, Christian JOUSLIN de NORAY etMadame, Philippe CONTI et Madame, Dominique deVIVILLE,Christian BAUMIER, Patrick CONGOST, AlainBETRY, Michel PIDOUX, Guy GENRIES, Marc PERSE-HAYE, René PARTOUCHE et Alain NAISSANT DéléguéRégional se sont retrouvés au restaurant "Le Cygne" àParis. Au piano (de la cuisine) Martine et au plateau sonépoux Alexandre VON DER FELD ont contribué à la tradi-tionnelle et chaleureuse ambiance propre au sapeurs-paras du "17" (voir photo).

Fédération Nationale des Amicales deSapeurs (FNAS)Bien que l'Amicale du 17 ne soit plus membre de la FNAS,(fédération nationale des anciens sapeurs), le DéléguéRégional Alain NAISSANT a pour mission, au titre d'invité,de représenter le Général Claude MOUTON Président de l'Amicale du 17 aux manifestations et à l'assemblée annuellede cette Fédération.(regroupant désormais les associations ou amicales.du génie) Ainsi le 24 novembre 2002 à Paris, àl'occasion de la Fête de Sainte-Barbe, le fanion de la région Paris-Ile-de-France de l'Amicale était au côté du drapeaunational de la FNAS lors du dépôt de gerbe à l'Arc-de-Triomphe, puis à la messe solennelle célébrée en l'Eglise du Val-de-Grâce. La Trésorière de notre Amicale, Madame Ariane HEMAR, participait à cette cérémonie.

Réunion du Contingent 64/2B du 15 février 2003 à ParisAfin de se retrouver avant la grande réunion du Contingent 64/2B à Montauban et à Castelsarrasin des 8, 9 et 10 mai2003, des anciens de cette classe, venus de Région parisienne mais aussi de Normandie et de Picardie accompagnésde leur épouse, se sont regroupés autour d'un cassoulet organisé par la Délégation Régionale Ile-de-France. BernardDUBEC, Georges MEUNIER, Pierre QUESNEY, Jean-Pierre FEYSSAGUET, Fernand CENTENO, Joseph CIESIELSKI,Pierre FERRAND, Michel PRUDENT, Gérard WATTE, Bernard FIEVET, Gérard GAUCHET, Claude MASSON, LucienPIREDDA et Alain NAISSANT (voir photo) se sont retrouvés avec plaisir et émotions. Avec quelques bonnes bouteillesdes coteaux Montalbanais et en entonnant un superbe "Etre et Durer" (le chant de leur contingent), tous se sont mis enforme et dans l'ambiance pour le grand pèlerinage du mois de mai au Quartier Doumerc et à la Caserne Banel. Le "ber-ceau"castelsarrasinois des sapeurs-paras leur vit faire, pour ce qui les concerne, leurs "premiers pas" dans la commu-nauté 17 en septembre 1964.

DELEGATION PARIS-ILE-DE-France

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Cérémonie du souvenir de Grussehheim du 26 janvier 2003

Pour la quatrième année consécutive, la délégationAlsace/Lorraine représentée par Jacques MARSAUD a participé auxcérémonies commémoratives de la libération de Grussenheim.

C'est le dimanche 26 janvier à 10 heures, avec une belle jour-née ensoleillée mais fraîche que débuta la cérémonie, par un dépôt degerbes au monument aux morts du village. A cette occasion, le dépu-té maire de Colmar Gilbert MEYER était présent ainsi que CharlesLECLERC de HAUTECLOQUE. Un groupe du 501ème régiment dechars de combats rendit les honneurs entouré des drapeaux et fanionsdes différentes associations d'anciens combattants. Le Général deCorps d'Armée (cr) Georges PORMENTE, ancien commandant de la2° DB et ancien Chef de corps du 9° RCP assistait à la cérémonie.

Vint ensuite le culte œcuménique, suivi d'un instant derecueillement au carré militaire du cimetière avec les anciens de la2ème Division Blindée. La gerbe de l'Amicale fut déposée à l'issue,par le Délégué Bretagne/Pays de la Loire, Philippe NOURRY, présentà cette occasion, et moi-même, à la mémoire des douze sapeurs du17ème RCG tombés ici au champs d'honneur, lors du franchissementde la rivière " Blind ".

Après avoir rendu hommage à nos anciens, vint l'heure desfestivités. Un vin d'honneur fut servi à la salle des fêtes du village,accompagné du traditionnel Kougelhoff.

Sans perdre de temps, nous rejoignîmes le port autonome deStrasbourg où nous attendait le navire " Amiral Exelmans " pour unecroisière gastronomique. A l'issue du punch d'accueil, c'est en dégus-tant un succulent confit de canard, que l'Adjudant-chef PLUMECOQ etson équipage nous promenèrent sur les canaux du vieux Strasbourg,sur le Rhin, sous le pont de l'Europe et dans le port de Kehl.

L'après midi au fil de l'eau fut radieuse et chargée de souve-nirs. Nous accostâmes en fin de journée et la nuit était tombée depuisbien longtemps, lorsque les derniers loups de mer quittèrent le bord,fatigués de tirer des bordées.

M. le Général CHINOUILH et Madame s'étaient joints auxamicalistes et sympathisants suivants : Lieutenant-colonel BRUDERet Madame, Lieutenant-colonel KUNTZ et Madame, Chef de Bataillon(H) SALEMBIER et Madame, Capitaine CASTILLE et Madame,Capitaine SOUYEUX, Adjudant-chef GIL, Adjudant STEMMER,Messieurs NOURRY, LETROUBLON, FISCHER, PIAT et leurs épou-ses, Messieurs WAGNER, SEREDINE, BENETAS, KORNETSKI,EBEL.

Le Général DUPRE s'était excusé, pris par d'autres obliga-tions au sein de la Région Terre Nord-Est, ainsi que le Chef deBataillon (H) STOLL pour raisons personnelles.

Le fanion de la délégation a été également présent lors descérémonies de la libération de JEBSHEIM avec Ernest FISCHER,porte fanion, et moi-même pour Colmar.

Il convient de rappeler qu'à GRUSSENHEIM, durant les combats du27 janvier 1945, les tirs des panzers ont frappé de nombreux soldatsfrançais dont une dizaine de sapeurs du 17° RCG

Aspirant Marcel SILLONSergent Joseph CASSADOCaporal Robert GASTONMaître-ouvrier Gabriel PUISELVERTMarcel DUDOUITCharles CHAUVETLucien CHARPENTIERAlbert JACQUESHenri LENYAndré VIONLucien DOGNIAUX (Liste communiquée par notre amicaliste Arnaud LAMUDE, Sergent-chef au 17° RCG en 1945)

DELEGATION ALSACE/LORRAINE

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U n a n c i e n d e G e m e r s h e i m d é c o r é .

René MELI a été décoré à Nîmes le 4 février dernier par le général KNERR, président dépar-temental de Rhin et Danube, de la croix de chevalier de l'Ordre national du mérite.

Des maquis de Haute-Savoie, il avait rejoint la première armée à l'âge de 17 ans pourcontribuer à tous les combats jusqu'à la victoire finale et notamment au franchissement du Rhin par le17° RCG.

Le Général mentionna sa médaille militaire, ses deux croix de la valeur militaire gagnées aufeu, où il faillit perdre la vie dans la région de Mostaganem, les témoignages de mérite et félicitationsdiverses émanant du ministre et enfin sa charge dans l'évacuation de toutes les unités de la régiond'Oranie.

Roger ARNAUD

Engagé volontaire le 18 septembre 1950 au titre du 4ème Régiment du Génie, il est nommé Caporal-chef le 15 mars 1951 puis Sergent qua-tre mois plus tard. Il rejoint le corpsexpéditionnaire français en Extrême-Orient. Présent à la Compagnie 75/4 le7 janvier 1953, il déploie d'emblée demagnifiques qualités et son efficacitésur le terrain. Son brillant comporte-ment est récompensé par une citationà l'ordre de la brigade. Il est rapatriésur la métropole le 11 janvier 1955. Ildébarque en Tunisie le 13 juin 1955puis rejoint l'Algérie au mois d'octobre.Passé au 77ème Bataillon du Génie, ilfait preuve des plus belles qualitésguerrières dans les différentes mis-sions qui lui sont confiées. Il se dépen-se sans compter aussi bien dans lalutte contre les rebelles que pour lestâches de pacification. Blessé quatrefois lors des différentes actions, soncourage et ses qualités de meneurd'hommes lui valent cinq citations dontune à l'ordre de l'armée portantconcession de la médaille militaire.Promu Adjudant-chef en juillet 1962, ilregagne la métropole en novembrepour être affecté au 17ème Régimentdu Génie Aéroporté. Il accède à l'épau-lette le 1er janvier 1969. Affecté au11ème Régiment du Génie. PromuLieutenant en janvier 1971, il sert au13ème Régiment du Génie. Présent au 31ème Régiment du Génie, il prend la tête d'une compagnie. Promu Capitaine en janvier 1976, il est investi ducommandement de la 124ème Compagnie Régionale du Génie. Muté à Rasttatt comme officier de garnison en juillet 1978. Rayé des contrôles de l'ar-mée active le 7 mais 1979 et versé dans les réserves. Promu Chef de bataillon en octobre 1984, admis à l'honorariat le 1er avril 1985.

Emile CORRE

Après avoir devancé l'appel de la classe 48 au 6ème RG, reçu à Saint-Cyr en 1950 il sert en Indochine de 1954 à 1956.Instructeur EOR à l'EAG il séjourne en Algérie de 1958 à 1961 au sein du 72ème Bataillon du Génie de Dra El Mizan. Commandant la2ème Cie du 17° RGAP de 1964 à 1966. De 1973 à 1976 il est adjoint au chef de corps du 6ème RG De 1976 à 1979 il est chef d'Etat-Major du Général commandant et directeur du génie du 2ème CA et des FFA. Lieutenant-colonel en fin de carrière, il fut promu Colonelde réserve.

A été décoré des insignes d'officier de la Légion d'Honneur le 14 juillet à Plouguerneau.

Paul IRIGOYEN

Engagé volontaire pour deux ans le 15 octobre 1953 au titre du 19ème Bataillon du génie, il débarque à Alger le 19 octobre 1953. Sergent le16 juillet 1954. Volontaire pour toutes les missions opérationnelles et présent sur les chantiers de l'unité, il est animé par de belles vertus militaires. Soncourage et son dévouement forcent l'admiration de tous. Nommé Sergent-chef le 15 août 1958, il prend les fonctions de chef de chantier dans la zonesud constantinois. Très solide physiquement, son courage, son dynamisme et son efficacité en missions opérationnelles sont récompensés par trois cita-tions. Affecté à la Demi-brigade de recherche à Alger le 20 décembre 1959, il continue de servir avec abnégation et amour pour son métier. Il est bles-sé par balle en se portant à l'assaut d'une cache occupée par trois rebelles armés dans l'Ouarsenis (Djebel Bou Liefene). Cet acte héroïque lui vaut unenouvelle citation. Affecté au 72ème Bataillon du Génie le 19 avril 1960, il est nommé Adjudant le 1er février 1961. Les nombreuses actions d'éclats qu'ilcontinue de mener en missions commandées sont récompensées par une cinquième citation. Il se voit concéder la médaille militaire pour services excep-tionnels le 17 janvier 1962.Il est de retour en métropole le 11 mars 1962 et le 1er avril 1964 est affecté au 17ème Régiment du Génie Aéroporté. Adjudant-chef le 1er octobre 1965 est muté au 31ème Régiment du Génie. Affecté au 4ème Bataillon du Service Militaire Adapté, il déparque à Saint-Denis le 1erjuillet 1973. De retour en métropole le 5 juillet 1976, il est affecté de nouveau au 31ème Régiment du Génie. Il est admis sur sa demande à faire valoirses droits à pension de retraite le 6 février 1978.Le 23 décembre 1982 il est fait officier reçoit une nomination au grade d'Officier de l'Ordre National duMérite.

A L’HONNEUR

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SAINT MICHEL

Nous nous réunissons chaque année, pour honorer l'Archange Saint-Michel, le patron des parachutistes dont la statuesurplombe le mont qui lui est dédié en Normandie et nous souvenir de tous nos valeureux anciens.

Rouge pour les uns, vert pour d'autres, noir et bleu foncé pour d'autres encore, c'est le béret rouge qui fédère tous lesparachutistes avec en signe de reconnaissance la " plaque à vélo " qu'on arbore fièrement sur le côté droit.

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale nous avons reçu l'insigne honneur de porter ce béret amarante et je ne peuxm'empêcher de citer deux quatrains d'un chant trop peu connu :

" para au rouge béret Coiffé du sang des ancienstoi qui en-tête des combats, respecte ceux qui sont mortsdonne ta vie sans compter, ceux qui ne possédaient rientu es le roi des soldats. mais qui n'en étaient que plus forts ".

Oui, nos anciens descendus du ciel ont découvert l'enfer et ils ont reculé les limites codifiées du courage avec des deviseslégendaires telles que " en pointe toujours " " qui ose gagne ", " être et durer " " rien ne saurait t'émouvoir " " au delà du possible …"

Et, si les parachutistes sont de création récente, leur livre d'histoire est déjà bien rempli, avec des faits d'armes, des victoires,des moments d'héroïsme inscrits dans le sable, la boue, avec leur sueur, leurs tripes, leur sang, accompagnées de la soif et de la faim.

Leur histoire continue. Le soleil ne se couche pas pour eux. Ils sont impliqués partout, ils sont de " tous les coups ", et je megarderai bien de citer la liste exhaustive de tous les pays où ils sont engagés aujourd'hui.

Ils allient tradition et progrès, souplesse et fermeté, anticipation et réalisme pourmaîtriser l'inattendu. En effet,

· Etre para c'est posséder l'esprit novateur qui soufflait chez GARNERINaéronaute français qui effectua en 1797 la première descente en para-

chute.· Etre para c'est aussi une formation morale et physique indis-

cutable, savant dosage de jeunesse d'esprit, de rusticité, d'endu-rance, d'initiative d'imagination, de courage, de sang froid,de stabilité émotionnelle.

Pour venir chez nous, il est dit :" pas besoin d'être gros, il suffit d'avoir du culotpas besoin d'être grand, il suffit d'avoir du cran "

et, en échange, par sa magnifique prière, André ZIRNELDnous communique la foi si vibrante et indispensable.

· Etre para, enfin c'est une formation militaire faited'une discipline rigoureuse, d'une exigence permanente, de la

recherche de la perfection, de cohésion et d'esprit de corps où laprimauté de l'homme est incontournable.

L'histoire des parachutistes se poursuit sur un lieu de prédilection:la piste: Nous la connaissons cette fameuse piste.

C'est " la piste sans fin " de BIGEARD " garce et cruelle " mais égale-ment " sauvage et belle ". Elle est sans fin et nous la suivons. Et si d'a-venture nous devons finir sur cette piste " que ce soit en beauté commeceux qui sont morts en vrais parachutistes comme des chevaliers et despreux ".

Repensons à ZIRNELD , remémorons nous le 1er BEP sur la RC 4.Attardons nous sur les glorieuses figures des capitaines BOURGIN, BEAUMONT,

GUILLEMINOT, du Colonel JAMPIERRE et de bien d'autres encore.

Ayons une pensée pour le sergent-chef SANTENAC dont BIGEARD paraphra-sant SAINT EXUPERY relatait ses derniers instants en le comparant à GUILLAUMETqui avait réussi l'exploit " de faire ce qu'aucune bête au monde n'aurait fait ".

Recueillons nous sur les paras du DRAKKAR et sur tous " ceux du 17des ombres "

Souvenons, nous des paras de la 82ème AIRBORNE qui venus duTENESSEE, du NEVADA, de GEORGIE sont tombés à Sainte Mère

L'Eglise un certain jour J.

J'en oublie… mais ceux que nous avons connus sont davan-tage vivants dans nos cœurs en ce jour qui décline propicedans les brumes vespérales à un de ces sauts crépusculai-res inoubliables.

Continuons cette fête, ils sont à nos côtés, ils sont pré-sents et nous entendent dans notre cri de ralliement :

" Et par Saint-Michel, vivent les paras ! "

Le Général (cr) Claude MOUTON

Jean-paul HAMEL 23 ans - Caporal-chef de commando parachutiste Engagé à 17 ansDix opérations parachutées2 blessures(Photo Oct 1950)