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Nations Unies E/ICEF/2017/12
Conseil économique et social Distr. générale
11 mai 2017
Français
Original : anglais
Pour information
Fonds des Nations Unies pour l’enfance Conseil d’administration
Session annuelle de 2017
13-16 juin 2017
Point 4 de l’ordre du jour provisoire*
Plan stratégique de l’UNICEF, 2018-2021, projet pour révision
Résumé
L’UNICEF a été fondé en 1946 afin de protéger les enfants des pires
conséquences de la Seconde Guerre mondiale. Soixante-dix ans plus tard, la mission
de l’organisation, qui consiste à protéger les enfants et à promouvoir le respect intégral
de leurs droits, est aussi primordiale que jamais.
Ce projet de Plan stratégique de l’UNICEF 2018-2021 s’appuie sur la
Convention relative aux droits de l’enfant et trace la route à suivre vers
l’accomplissement des objectifs de développement durable et la concrétisation d ’un
avenir où chaque enfant dispose d’une vraie chance dans la vie. Il met en place des
résultats précis et mesurables pour les enfants, notamment les plus défavorisés, et
définit les stratégies et les moteurs de changement qui permettront de les obtenir.
En collaboration avec des gouvernements, des partenaires des Nations Unies, le
secteur privé, la société civile et les enfants eux-mêmes, l’UNICEF reste inébranlable
dans son engagement à concrétiser les droits de tous les enfants, partout, et à parvenir
à la vision du Programme de développement durable à l’horizon 2030 : un monde où
aucun enfant n’est laissé de côté.
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Situation liée à la collaboration avec les autres entités des Nations Unies
Une responsabilité partagée pour un avenir meilleur
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de
développement du système des Nations Unies (QCPR) constituent une opportunité unique d’aligner les plans stratégiques du
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Fonds
des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes,
en vue d’accélérer les progrès des pays vers la réalisation des objectifs de développement durable.
Cette décision traduit les principes du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et notamment l’engagement de ne
laisser personne de côté et d’atteindre en priorité les personnes les plus vulnérables. Les quatre entités seront également guidées par
les principes communs élaborés par le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination et le
Groupe des Nations Unies pour le développement. Elles feront preuve de la flexibilité nécessaire pour donner suite aux décisions
prises à l’issue des processus prévus par le QCPR.
Pour mener à bien cet alignement, une double approche semble être la plus appropriée, avec un premier volet s’articulant autour des
« avantages collaboratifs » afin de réduire le risque de chevauchement et de double emploi, de mettre en commun les compétences,
d’établir des partenariats plus solides et de renforcer l’harmonisation et l’innovation au sein des programmes ainsi que l’efficience
opérationnelle. Le deuxième volet, quant à lui, devra se concentrer sur la clarification des avantages comparatifs en mettant en avant
les atouts de chaque entité en vue d’apporter un soutien flexible et adapté à chaque contexte.
Domaines relatifs aux avantages collaboratifs
Les entités chercheront des avantages collaboratifs visant à reconnaître que l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et dans
toutes ses manifestations, y compris l’extrême pauvreté, constitue le plus grand défi auquel l’humanité doit faire face (QCPR, par. 8).
En complément de leurs actions de lutte directe contre la pauvreté et les inégalités, les entités contribueront également à la prévention,
à la consolidation et à la pérennisation de la paix, conformément aux priorités, aux besoins et aux plans nationaux et dans le respect
du principe de l’appropriation des activités par le pays (QCPR, par. 24 (b)) ; à la lutte contre les changements climatiques ; aux progrès
en matière d’égalité des sexes et d’émancipation des femmes et des filles ; et enfin, au renforcement des données au service du
développement durable. Ces domaines ont été sélectionnés au regard de leur pertinence vis-à-vis d’un environnement en pleine
mutation, de leurs effets multiplicateurs positifs pour les objectifs de développement durable et des enseignements tirés des expériences
antérieures de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de la priorisation partagée entre les
différentes entités. La collaboration sera également élargie à d’autres thématiques et partenariats en fonction des contextes et priorités
de chaque pays.
Un engagement en faveur de l’action
Les plans stratégiques respectifs incluront des indicateurs de résultats communs s’appuyant eux-mêmes sur les indicateurs des cibles
définies dans les objectifs de développement durable de sorte à pouvoir suivre l’action coordonnée tout en conservant les
responsabilités individuelles par le biais de résultats et d’indicateurs de résultats spécifiques à chaque agence. Les quatre entités
s’engagent à renforcer davantage les liens entre résultats et utilisation des ressources dans les cadres intégrés de résultats et d’allocation
des ressources, ainsi qu’à poursuivre et à améliorer l’harmonisation de la gestion des résultats, et notamment les comptes rendus. Elles
œuvreront par ailleurs en vue de collaborer plus efficacement avec les autres entités du système des Nations Unies, de renforcer les
partenariats avec les gouvernements, le secteur privé et la société civile et, enfin, de permettre une meilleure coordination et davantage
de responsabilité et de transparence au sein de leurs activités opérationnelles.
Sur le terrain, les plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) ainsi que les autres instruments qui y sont
associés devront également permettre le partage des résultats. La nouvelle génération de PNUAD aligne non seulement les
programmes de pays des Nations Unies sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 mais constitue également un
moteur pour la collaboration grâce à l’utilisation de plusieurs éléments communs, à savoir : les principes fondamentaux de
programmation, l’évaluation par pays sur le double plan de l’aide humanitaire et du développement, la théorie du changement
assortie d’une matrice de résultats correspondants, l’inscription des résultats dans les descriptifs de programmes de pays et les plans
de travail, les stratégies de mobilisation des ressources pour les initiatives conjointes, les cadres de suivi et d’évaluation, ainsi que les
procédures opérationnelles normalisées. En outre, les entités auront recours à des modalités de financement spécifiques, et
notamment à des fonds communs là où ce type de dispositif s’avère efficient et efficace, qui devront permettre de faire progresser la
collaboration sur le terrain et d’améliorer au niveau national l’accès aux ressources nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable.
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A. Situation des possibilités et des obstacles à l’échelle mondiale
1. Ces dernières années, le monde a accompli des progrès spectaculaires dans
l’accomplissement des droits des enfants. Le nombre d’enfants décédés avant leur cinquième
anniversaire a reculé de 12,7 millions en 1990 à 5,9 millions en 2015. Le taux d’inscription
à l’école primaire dans les pays à revenu faible et intermédiaire a atteint 91 % en 2015, en
hausse par rapport aux 83 % enregistrés 15 ans plus tôt. On assiste également à la poursuite
de l’amélioration de la parité entre les sexes dans l’éducation primaire. Il ne s’agit là que de
quelques exemples des nombreux progrès obtenus en faveur des enfants.
2. Même si l’on peut se réjouir des nombreuses avancées, un grand nombre d’enfants
parmi les plus défavorisés de la planète n’ont pas encore pu en bénéficier. Par rapport aux
enfants issus des catégories aux revenus les plus hauts, les enfants les plus pauvres courent
un risque deux fois plus élevé de mourir avant l’âge de 5 ans ou de souffrir de retard de
croissance et un risque cinq fois plus élevé de ne pas être scolarisés. Les adolescentes sont
plus menacées par l’illettrisme que leurs camarades masculins. En outre, alors qu’un milliard
de personnes sont sorties de la pauvreté extrême depuis 1990, les enfants représentent la
moitié des près de 800 millions de personnes toujours prisonnières de ce cercle vicieux.
3. Satisfaire les droits de tous les enfants, combler les déficits liés à leur accomplissement
et atteindre les cibles concernées du Programme 2030 sont les objectifs généraux du présent
Plan stratégique. Tous les partenaires vont devoir redoubler d’efforts pour y parvenir.
4. La mise en œuvre du Plan stratégique s’inscrira dans un contexte particulièrement
difficile. Les conflits et les troubles civils, les catastrophes naturelles et les changements
climatiques, les épidémies mondiales, l’urbanisation rapide et les mouvements migratoires
de masse sont autant de menaces qui pèsent sur les possibilités d’avoir une véritable chance
dans la vie pour de nombreux enfants. L’évolution de l’environnement économique et
politique mondial affecte également les contextes dans lesquels vivent les enfants. L’un des
principaux facteurs permettant de déterminer le bien-être des enfants aujourd’hui consiste à
savoir s’ils vivent dans des situations fragiles, s’ils sont menacés par un conflit ou exposés
aux catastrophes. Pour ces enfants, le risque de mourir avant l’âge de 5 ans, d’être déscolarisé
ou de ne pas bénéficier d’un accès à l’eau sûr est deux fois plus élevé. Environ 28 millions
d’enfants ont été déracinés par la violence ou un conflit et on estime qu’ils sont 300 millions
à vivre dans des bidonvilles. Les rapides évolutions démographiques et l’explosion continue
de la jeunesse en Afrique et dans certaines régions de l’Asie nécessiteront une extension des
services essentiels destinés aux enfants.
5. Malgré ces obstacles, les occasions ne manquent pas pour accélérer le progrès en faveur
des enfants. Les efforts continus pour renforcer la gouvernance ne permettront pas seulement
d’améliorer les capacités de mobilisation des ressources nationales, mais également
d’augmenter la redevabilité en matière de fourniture de services. Le rôle du secteur privé
dans le développement est de plus en plus actif. Les médias sociaux donnent aux citoyens les
moyens de faire entendre leur voix et le rôle joué par la société civile est élargi.
6. Dans ce contexte, il existe un nombre considérable d’éléments de preuve relatifs aux
méthodes qui fonctionnent pour obtenir des résultats en faveur des enfants et sur ce qui doit
changer afin d’accélérer les progrès. L’UNICEF et ses partenaires ont appris que commencer
par les enfants les plus défavorisés n’est pas seulement juste du point de vue moral ; c’est
également la méthode la plus rentable et pratique. Ces efforts permettront au monde de
parvenir plus rapidement à la concrétisation des droits de tous les enfants et sont essentiels
pour respecter l’engagement du Programme 2030 de ne laisser personne de côté.
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B. Tirer les leçons du précédent Plan stratégique
7. Plusieurs leçons essentielles sont apparues au cours de la période du précédent Plan
stratégique 2014-20171.
8. Il existe un besoin évident d’extension des programmes et plaidoyers consacrés à
l’équité, notamment grâce à un meilleur ciblage des interventions afin de se concentrer sur
les enfants les plus défavorisés et sur le renforcement des systèmes nationaux. Une
augmentation des investissements en faveur de la mesure de l’équité à partir de données
ventilées revêtira une importance critique au sein du Plan stratégique 2018-2021, notamment
pour le cadre de résultats qui l’accompagne.
9. Des évaluations ont souligné l’importance de l’implication communautaire pour
favoriser la demande et susciter la mobilisation sociale. Comme l’a montré la réponse face à
l’Ebola, la promotion de comportements sains nécessite une approche adaptée en fonction
des normes de chaque communauté. Des initiatives de communication pour le développement
se sont avérées essentielles pour faire face aux obstacles au bien-être des enfants liés à la
demande.
10. Les voix des enfants et de leurs familles sont des éléments critiques du renforcement de
la redevabilité en matière de gouvernance. L’UNICEF doit intensifier son soutien aux
mesures qui permettent aux citoyens, aux communautés et à la société civile de faire part de
leurs commentaires au sujet des actions entreprises par les gouvernements et les partenaires
en faveur de l’accomplissement des objectifs de développement durable.
11. Compte tenu de l’envergure, de la fréquence et de la complexité des crises humanitaires,
un renforcement des programmes et des systèmes tenant compte des risques est devenu
crucial pour mener à bien la prévention, l’intervention et le relèvement. La préparation aux
situations d’urgence et l’amélioration de la résilience des communautés et des systèmes de
fourniture de services doivent être au cœur du travail de l’UNICEF dans tous les contextes
nationaux pour constituer un élément de base du renforcement du lien entre les aides
humanitaire et au développement.
12. L’expérience acquise à travers l’ensemble des régions confirme l’importance des
approches intégrées qui répondent aux causes sous-jacentes des déficits de services. Par
exemple, en matière de protection des enfants contre la violence et l’exploitation, l’un des
principaux enseignements est l’importance de filières de recommandations entre le système
de protection de l’enfance et les systèmes de protection sociale, d’éducation et de santé.
13. Le QCPR 2016 souligne l’importance du recours à de telles approches intégrées. Ainsi,
l’UNICEF va poursuivre le renforcement de ses partenariats avec des gouvernements et au
sein du système des Nations Unies pour le développement, dans l’objectif d’accélérer la mise
en œuvre du Programme 2030.
14. L’UNICEF va également continuer de s’appuyer sur ses forces et ses avantages
comparatifs, y compris ses programmes de pays solides et diversifiés, son réseau de comités
nationaux, le rôle critique qu’il a joué pour répondre aux besoins des enfants lors de crises
humanitaires, l’attention qu’il porte à obtenir des résultats à grande échelle pour les enfants,
1 Les enseignements tirés sont résumés dans ce document. Pour obtenir plus d’informations, voir le document
« Examen à mi-parcours du plan stratégique 2014–2017 : Enseignements tirés ».
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ses partenariats croissants avec le secteur privé et la société civile et ses plaidoyers en faveur
des droits et des besoins de tous les enfants.
C. Principes de base du Plan stratégique
15. Le Plan stratégique s’appuie sur la Convention relative aux droits de l’enfant, sur
laquelle se fonde également l’intégralité des actions de l’UNICEF. Il est en outre guidé par
d’autres traités et instruments humanitaires internationaux, notamment la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention
relative aux droits des personnes handicapées.
16. Le Plan stratégique s’appuie sur son prédécesseur pour chercher à réaliser une vision
des droits de chaque enfant, notamment les plus défavorisés. L’UNICEF œuvre pour
promouvoir les droits de tous les enfants dans ses programmes, plaidoyers et opérations. Pour
ce faire, il commence par se consacrer aux enfants les plus défavorisés, car mettre l’accent
sur l’équité accélère les progrès vers la concrétisation des droits de tous les enfants.
17. L’UNICEF travaille avec ses partenaires pour respecter, protéger et promouvoir les
droits de l’homme et les libertés fondamentales pour tous les enfants, sans distinction
d’aucune sorte.
18. Le Programme 2030 sert de cadre à long terme pour le Plan stratégique. Il se concentre
notamment sur les éléments comportant un intérêt spécifique pour les enfants, notamment les
objectifs de développement durable 1 à 6 et 16. Par ailleurs, l’UNICEF va travailler avec ses
partenaires pour s’attaquer aux principaux facteurs du bien-être des enfants liés aux
inégalités, à l’urbanisation, aux changements climatiques et au manque généralisé de sécurité,
qui entrave la réalisation des droits de tous les enfants. Le Plan stratégique tient également
compte des résultats du Programme d’action d’Addis-Abeba, adopté par la troisième
Conférence internationale sur le financement du développement ; de l’Accord de Paris en
vertu de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du Cadre
de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030.
19. Le cadre de résultats du Plan stratégique est le reflet des avantages permis par la
collaboration entre l’UNICEF et les autres entités des Nations Unies afin de réunir les
expertises et de réduire les doubles emplois pour obtenir des résultats en faveur des enfants.
Il s’appuie également sur les avantages comparatifs et les fonctions de base de l’UNICEF par
rapport à ses partenaires des Nations Unies et conformément au Programme 2030. Ces
fonctions concernent le travail normatif entrepris par l’UNICEF au sujet des droits de
l’enfant, du renforcement des capacités et des systèmes, y compris au niveau communautaire,
en tirant profit des ressources et des partenariats en faveur des enfants, collectant et analysant
des données ventilées sur les enfants, et de plusieurs autres domaines de travail qui sont inclus
dans les stratégies de changement du Plan stratégique.
II. Principaux éléments du Plan stratégique
20. Le Plan stratégique décrit les résultats que l’UNICEF doit obtenir d’ici à 2021 dans le
cadre du Programme 2030 (l’OBJET). Il décrit également les groupes d’enfants qui seront
touchés dans différents contextes (les BÉNÉFICIAIRES) ; les stratégies de changement
nécessaires pour obtenir des résultats (les MOYENS) ; et les facteurs internes qui soutiennent
les stratégies de changement et l’obtention des résultats (les FACTEURS). Voir le graphique
ci-dessous.
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Principaux éléments du Plan stratégique, 2018-2021
Répercussions envisagées
21. Dans l’ensemble, le Plan stratégique cherche à contribuer à la réalisation des droits de
tous les enfants, notamment les plus défavorisés. Les répercussions envisagées seront
possibles au travers de cinq groupes d’objectifs : a) Chaque enfant survit et s’épanouit ;
b) Chaque enfant apprend ; c) Chaque enfant est protégé contre la violence et l’exploitation ;
d) Chaque enfant vit dans un environnement sûr et propre ; et e) Chaque enfant a les mêmes
chances de réussir dans la vie. Ces groupes d’objectifs reposent sur les priorités transversales
en matière d’égalité entre les sexes et d’aide humanitaire. Par ailleurs, le Plan stratégique
favorise les synergies entre plusieurs groupes d’objectifs pour répondre au développement
de la petite enfance, au développement des adolescents et aux questions liées aux enfants
atteints de handicap.
22. Les groupes d’objectifs sont interconnectés, ce qui reflète la nature intégrée du
Programme 2030. Les progrès de chaque groupe d’objectifs nécessitent les progrès des autres
groupes tout comme ils y participent. Par exemple, des résultats obtenus dans
l’assainissement de base contribuent aux améliorations en matière de survie de l’enfant et
d’enseignement et favorisent également un environnement propre dans lequel l’enfant peut
vivre et jouer. Des progrès dans l’assainissement de base sont également favorables à l’égalité
entre les sexes.
23. En adéquation avec le Manuel de gestion axée sur les résultats du Groupe des Nations
Unies pour le développement, les groupes d’objectifs du Plan stratégique représentent les
résultats en faveur des enfants, permis par les efforts combinés de tous les partenaires, y
compris l’UNICEF.
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24. La contribution directe de l’UNICEF à chaque groupe d’objectifs est répartie dans
25 domaines de résultat (produits). Les domaines de résultat ont été identifiés d’après les
avantages comparatifs de l’UNICEF figurant dans le Programme 2030 par rapport aux autres
partenaires des Nations Unies.
25. Le cadre de résultats du Plan stratégique inclut les indicateurs relatifs aux répercussions,
aux résultats et aux accomplissements qui sont nécessaires au suivi des progrès.
26. Bien que le Plan stratégique 2018-2021 s’appuie sur son prédécesseur, il a évolué sur
plusieurs points. Le caractère composite du groupe d’objectifs 1, qui regroupe la santé, la
nutrition, le développement de la petite enfance et le VIH/sida, souligne l’importance des
approches intégrées en matière de survie et de développement de l’enfant. Le groupe
d’objectifs 2 a pour priorité l’enseignement et met avant tout l’accent sur les résultats
éducatifs tout en maintenant une attention nécessaire à l’accès, notamment pour les enfants
les plus défavorisés. Le groupe d’objectifs 3 cherche à protéger les enfants contre la violence
et l’exploitation. Le groupe d’objectifs 4 se concentre sur les conséquences de
l’environnement pour la survie et le développement des enfants. Enfin, le groupe
d’objectifs 5 cherche à lutter contre les principaux aspects des inégalités qui empêchent les
enfants de bénéficier de leurs droits.
27. Outre les groupes d’objectifs et les priorités transversales, le Plan stratégique comporte
un programme d’enseignement au sujet des principaux problèmes naissants auxquels les
enfants sont confrontés. Le suicide chez l’adolescent, la santé mentale, la sécurité routière et
la sécurité des enfants en ligne sont des exemples de domaines où l’UNICEF va travailler
avec ses partenaires pour découvrir ce qui fonctionne auprès des enfants et concevoir des
modèles adaptés et évolutifs pour apporter des réponses.
A. Groupes d’objectifs
28. Le groupe d’objectifs 1 est destiné à garantir que chaque enfant survit et s’épanouit. Il
soutient la réalisation des objectifs de développement durable 2 (Éliminer la faim, assurer la
sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable), 3 (Permettre
à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge) et 5 (Parvenir à
l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles) aussi bien dans les situations
d’aide humanitaire que d’aide au développement. Il soutient également les articles 6 et 24 de
la Convention relative aux droits de l’enfant.
29. Plus de 40 % des enfants âgés de moins de 5 ans courent le risque de ne pas atteindre
leur plein potentiel physique, cognitif, psychologique et/ou social et émotionnel en raison de
la pauvreté ou d’une santé et d’une nutrition défaillantes. Les causes sous-jacentes sont
notamment la faiblesse des systèmes de prestation, l’insécurité des environnements et les
crises humanitaires prolongées.
30. Des maladies infectieuses comme la pneumonie, la diarrhée et le paludisme figurent
toujours parmi les principales causes de décès des enfants de moins de 5 ans et la part de la
mortalité néonatale dans cette catégorie d’âge est de plus en plus élevée. La malnutrition est
un facteur sous-jacent pour environ la moitié des décès avant l’âge de 5 ans et elle est à
l’origine de trois millions de morts d’enfants évitables chaque année. La dénutrition entrave
le développement des enfants et entraîne souvent des conséquences pour la vie entière.
31. L’épidémie de VIH a encore des répercussions disproportionnées sur les enfants. Les
enfants de moins de 5 ans vivant avec le VIH courent le risque le plus élevé de mourir en
raison du sida. Le sida reste également une des premières causes de mortalité des adolescents.
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Les nouvelles contaminations du VIH chez les adolescents devraient grimper de 250 000 en
2015 à près de 400 000 chaque année d’ici à 2030 si les progrès pour atteindre cette
population stagnent.
32. C’est pourquoi l’UNICEF, en s’appuyant sur ses avantages comparatifs par rapport aux
autres entités des Nations Unies, cherchera à contribuer aux cibles des objectifs de
développement durable relatives à la mortalité néonatale et avant l’âge de 5 ans, au VIH et
au sida et aux retards de croissance et autres formes de malnutrition, tout en favorisant le
développement de la petite enfance et la santé et la nutrition des adolescents.
33. L’UNICEF viendra en aide aux gouvernements afin d’identifier et de résoudre les
points d’achoppement en matière de disponibilité et d’utilisation des services de qualité
consacrés à la santé, la nutrition, le VIH et la petite enfance. Les mesures comprendront le
renforcement des systèmes, notamment au niveau infranational et communautaire et en
matière de préparation des urgences sanitaires ; l’amélioration de la qualité des soins ; le
renforcement des communications pour le développement ; l’amélioration des systèmes
d’approvisionnement et de distribution ; le perfectionnement de la génération et de
l’utilisation de données et d’éléments de preuve ventilés ; et une meilleure coordination avec
les fournisseurs de services d’eau et d’assainissement (groupe d’objectifs 4) et de protection
sociale (groupe d’objectifs 5). L’UNICEF soutiendra également la recherche et le
développement de vaccins et de médicaments traitant les maladies infantiles.
Résultats associés* au groupe d’objectifs 1
250 millions de filles et de garçons (de 6 à 59 mois) reçoivent chaque année des
compléments de vitamine A.
6 millions de filles et de garçons (de 6 à 59 mois) reçoivent des services pour le
traitement d’émaciations sévères ou d’autres formes de malnutrition aiguë sévère
chaque année.
X2 enfants ont reçu le vaccin contre la rougeole et le vaccin contre la diphtérie/le
tétanos/la coqueluche/Penta-3 grâce aux programmes soutenus par l’UNICEF.
X pays ont introduit le vaccin antipneumococcique conjugué (PCV) dans leur
programme national d’immunisation.
1,4 million de filles et de garçons (de 0 à 14 ans) et 1,2 million d’adolescents (de 10
à 19 ans) vivant avec le VIH recevront une thérapie antirétrovirale d’ici à 2020.
* Résultats sélectionnés uniquement. Voir le cadre de résultats pour obtenir une liste
complète des résultats, des indicateurs, des bases de comparaison et des cibles.
34. Le groupe d’objectifs 2 est destiné à garantir que chaque enfant apprend. L’éducation
est un droit inscrit dans les articles 28 et 29 de la Convention relative aux droits de l’enfant.
Elle est également un vecteur d’équité, de réduction de la pauvreté, d’autonomisation, de
sociétés pacifiques et inclusives et de croissance économique. L’éducation des filles affiche
un potentiel de transformation particulièrement élevé : des éléments de preuve montrent que
le niveau scolaire atteint par une mère est un facteur contribuant fortement, entre autres
2 L’emploi de « X » dans la présente section et les suivantes du document signifie que les données nécessaires sont
encore en cours de collecte auprès des bureaux de pays et qu’elles seront incluses dans la version du projet de Plan stratégique qui sera soumise pour accord lors de la deuxième session ordinaire de 2017.
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avantages, à la réduction de la mortalité infantile et à l’augmentation de la scolarisation.
L’éducation a des répercussions intergénérationnelles de même nature pour maintenir la paix,
ce qui plaide en faveur du rôle important d’une éducation équitable et de qualité dans la
construction de sociétés pacifiques et inclusives. L’éducation soutient donc la réalisation de
plusieurs objectifs de développement durable, notamment l’objectif 4 (Assurer l’accès de
tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités
d’apprentissage tout au long de la vie), tant dans les situations d’aide humanitaire que pour
l’aide au développement.
35. À travers le monde, plus de la moitié des enfants d’âge préscolaire, 61 millions
d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire et 60 millions d’adolescents en âge de
fréquenter le premier cycle du secondaire n’ont pas accès à l’enseignement. Ces chiffres
comprennent les enfants vivant dans des contextes fragiles ou touchés par des conflits, qui
représentent plus de la moitié des enfants déscolarisés. Une des raisons des progrès limités
observés est l’exclusion des plus pauvres et d’autres groupes vulnérables, y compris les
enfants déplacés, touchés par un conflit armé, atteints de handicap et les minorités.
36. À lui seul, toutefois, l’accès à l’éducation ne suffit pas pour garantir qu’un enfant
apprend. On estime que, dans le monde, 250 millions d’enfants scolarisés dans le primaire
n’apprennent pas les bases de la lecture et du calcul. De profonds écarts existent également
au sein des pays et d’un pays à l’autre. La faiblesse des capacités des systèmes éducatifs et
des crises de longue durée sont des causes sous-jacentes fréquentes parmi les pays qui n’ont
pas été en mesure de satisfaire les besoins éducatifs des enfants. En collaboration avec ses
partenaires, l’UNICEF se concentrera sur le renforcement des systèmes éducatifs pour
garantir que la scolarisation apportera des résultats en matière d’enseignement, notamment
pour les enfants les plus marginalisés. Un accent plus élevé sera mis sur l’approfondissement
de l’implication auprès des communautés et des enfants eux-mêmes dans la conception des
programmes éducatifs, l’identification de l’exclusion et la réponse à y apporter ainsi que le
suivi de la mise en œuvre. L’UNICEF travaillera par ailleurs pour garantir l’accès à
l’éducation aux enfants et aux jeunes touchés par des crises, y compris par le biais d’une offre
de services ciblés.
37. L’UNICEF s’attachera également à améliorer les systèmes de développement des
capacités des enfants et des adolescents tout au long du cycle de vie pour favoriser
l’apprentissage, l’autonomisation personnelle, la citoyenneté active, l’aptitude à l’emploi,
aussi bien à l’école qu’en dehors. Ces efforts s’inscriront dans des politiques nationales
inclusives en faveur de l’éducation et du secteur de la formation.
Résultats associés* au groupe d’objectifs 2
X des enfants les plus marginalisés, y compris X filles, seront soutenus chaque
année pour leur donner accès à l’éducation/l’apprentissage précoce (y compris
8,2 millions dans des contextes de crise humanitaire).
X pays disposeront de systèmes éducatifs efficaces permettant un accès équitable.
15,5 millions d’enfants défavorisés recevront du matériel scolaire.
X pays disposeront d’un système éducatif efficace qui favorise les compétences en
matière d’enseignement, d’autonomisation personnelle, de citoyenneté active et
d’aptitude à l’emploi.
* Résultats sélectionnés uniquement. Voir le cadre de résultats pour obtenir une liste
complète des résultats et des indicateurs.
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38. Le groupe d’objectifs 3 cherche à garantir que tous les enfants sont protégés contre la
violence et l’exploitation. Le devoir de protéger les enfants contre la violence et l’exploitation
est inscrit dans plusieurs articles de la Convention relative aux droits de l’enfant, notamment
les articles 19 et 34 à 38. Le groupe d’objectifs 3 contribuera directement aux objectifs de
développement durable 5 (Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et
les filles)3 et 16 (Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fins
du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les
niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous), aussi bien dans des
contextes d’aide humanitaire que d’aide au développement.
39. Selon les estimations, des centaines de millions d’enfants à travers le monde subissent
une forme de violence, d’exploitation ou de pratique néfaste. Une fille de moins de 20 ans
sur dix a déjà été victime d’un rapport ou d’autres actes sexuels forcés. Les garçons sont
également exposés au risque de violence sexuelle. Près de 750 millions de filles et de femmes
ont été mariées pendant leur enfance, et au moins 200 millions de filles et de femmes ont subi
une mutilation génitale féminine/excision. Par ailleurs, des centaines de milliers d’enfants
réfugiés et migrants courent un risque sévère de violence, d’exploitation et d’abus,
notamment de trafic et de contrebande.
40. En tirant profit de ses avantages comparatifs par rapport aux autres entités des
Nations Unies, l’UNICEF cherchera à protéger les enfants contre la violence et l’exploitation.
Il mettra notamment l’accent sur la réduction de la violence, l’élimination des pratiques
néfastes contre les filles et l’amélioration de l’accès des enfants à la justice.
41. L’UNICEF se concentrera sur les besoins de protection spécifiques des garçons et des
filles et sur le renforcement du cadre protecteur grâce à des investissements essentiels dans
les systèmes nationaux, au dialogue communautaire et au changement de comportement. Il
soutiendra en particulier les gouvernements pour qu’ils renforcent et étendent leurs
infrastructures de services sociaux et il travaillera avec les communautés pour augmenter leur
capacité à protéger les enfants.
42. Afin de s’assurer que les enfants qui participent aux processus judiciaires et
administratifs sont traités conformément aux normes internationales, l’UNICEF agira en
faveur du renforcement des systèmes judiciaires. L’UNICEF plaidera également pour des
changements législatifs et politiques respectant les droits des enfants et il participera à la mise
en place d’organismes nationaux de défense des droits de l’homme pour simplifier l’accès à
des recours favorables aux enfants.
43. Dans le cadre de situations d’aide humanitaire, l’UNICEF appuiera les approches
communautaires de soutien psychosocial, notamment par la mise à disposition d’espaces
sûrs. L’UNICEF travaillera également pour prévenir la séparation des familles et soutenir la
réunification des enfants non accompagnés et séparés. Il s’efforcera aussi d’empêcher le
recrutement d’enfants et favorisera la libération et la réintégration des enfants associés à des
forces et des groupes armés. Il cherchera à protéger les enfants exposés à des violations
sévères de leurs droits dans des situations de conflit armé, il renforcera la capacité de
prévention et de réponse à la violence sexiste et étendra les services de soutien aux survivants.
3 Outre le groupe d’objectifs 3, les groupes d’objectifs 1, 2, 4 et 5 contribuent également à certains aspects
spécifiques de l’objectif de développement durable 5. Ils seront structurés dans le cadre de résultats du
Plan stratégique 2018-2021.
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44. L’UNICEF appuiera la surveillance des violations des droits des enfants et y associera
des interventions opportunes et adaptées. L’UNICEF plaidera auprès de toutes les parties
d’un conflit en faveur du respect des normes internationales du droit humanitaire et des droits
de l’homme.
Résultats associés* au groupe d’objectifs 3
X millions d’enfants bénéficient d’interventions de prévention et de réponse contre la
violence dans le cadre de programmes soutenus par l’UNICEF.
Les programmes de prévention du mariage précoce soutenus par l’UNICEF touchent
2,5 millions de filles et de femmes.
X filles et garçons non accompagnés ou séparés sont enregistrés et bénéficient de
services de recherche et de réunification des familles ainsi que de soins familiaux ou
de services alternatifs appropriés.
* Résultats sélectionnés uniquement. Voir le cadre de résultats pour obtenir une liste
complète des résultats et des indicateurs.
45. Le groupe d’objectifs 4 met l’accent sur un environnement sûr et propre pour les
enfants, un droit inscrit dans l’article 24 de la Convention relative aux droits de l’enfant. Ce
groupe d’objectifs contribue aux objectifs de développement durable 6 (Garantir l’accès de
tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau),
11 (Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs,
résilients et durables), 13 (Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements
climatiques et leurs répercussions) et 16 (Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et
ouvertes à tous aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et
mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous).
46. À travers le monde, des millions d’enfants sont affectés par des conflits et des situations
de fragilité, les changements climatiques, des catastrophes naturelles ou une eau insalubre,
un assainissement inadapté et la pollution atmosphérique. Offrir aux enfants un
environnement sûr et propre est plus important que jamais.
47. L’accès à une eau sûre, à un assainissement amélioré et à une hygiène correcte est
essentiel pour le bien-être des enfants. Il contribue à la bonne santé et à la nutrition (groupe
d’objectifs 1), à l’enseignement de qualité (groupe d’objectifs 2) et à la dignité, notamment
pour les femmes et les filles. Des avancées notables ont été obtenues ces dernières décennies
en matière d’extension de l’accès à une eau et un assainissement améliorés. Toutefois, il reste
encore beaucoup à faire : on estime que 2,4 milliards de personnes n’ont toujours pas accès
à un assainissement amélioré et que 663 millions ne disposent pas de sources d’eau potable
améliorées.
48. L’environnement des enfants qui vivent en ville a également des répercussions élevées
sur leur bien-être. Aujourd’hui, plus de la moitié des enfants dans le monde vit en ville. Il est
impératif que l’aménagement urbain tienne compte des droits des enfants et que leur voix et
celles de leurs communautés soient intégrées au processus de développement urbain.
49. Environ 28 % des enfants à travers le monde vivent dans des contextes fragiles ou sont
touchés par un conflit, un chiffre qui devrait grimper d’ici à 2030. Les changements
climatiques et les catastrophes naturelles font également peser des risques élevés sur les
enfants : plus d’un demi-milliard d’enfants vit dans des zones où le risque d’inondation est
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extrêmement haut et près de 160 millions d’enfants, dans zones affectées par des sécheresses
graves ou extrêmement graves.
50. Pour relever les défis liés à l’eau, l’assainissement et l’hygiène (EAH), l’UNICEF va
poursuivre la collaboration avec ses partenaires afin de renforcer les systèmes nationaux,
avec un accent particulier sur les thématiques liées au sexe. L’UNICEF va également soutenir
les initiatives en faveur de l’EAH dans les écoles et les centres de santé, en tenant compte
des besoins spécifiques des filles et des enfants atteints de handicap. Des efforts
supplémentaires porteront sur les plateformes communautaires destinées à surmonter les
obstacles comportementaux et sociaux de l’EAH.
51. Dans les situations d’aide humanitaire, l’UNICEF proposera un accès vital à une eau
sûre et appuiera l’assainissement et l’hygiène avec une attention spécifique pour l’accès aux
toilettes et la promotion de pratiques critiques en matière d’hygiène.
52. L’UNICEF aidera les municipalités à étendre les services essentiels aux communautés
urbaines les plus pauvres, travaillera avec les autorités locales pour que l’aménagement
urbain prenne en compte les enfants et augmentera le nombre d’éléments de preuve relatifs
aux enfants dans les villes.
53. Grâce à des programmes tenant compte des risques, l’UNICEF soutiendra les pays pour
la création de politiques et programmes liés aux changements climatiques, à la réduction des
risques de catastrophe et à la consolidation de la paix qui incluent les besoins des enfants. Il
renforcera également le lien entre les aides humanitaire et au développement en appuyant des
systèmes destinés à mieux se préparer, faire face et se relever en cas de choc et perturbation.
Résultats associés* au groupe d’objectifs 4
60 millions de personnes supplémentaires ont accès à des services
d’approvisionnement en eau potable sûrs.
150 millions de personnes supplémentaires ont accès à des services d’assainissement
de base.
X pays disposent d’un plan de gestion des catastrophes tenant compte des enfants.
X pays disposent de données sur les disparités intra-urbaines incluant les enfants
dans des contextes informels.
* Résultats sélectionnés uniquement. Voir le cadre de résultats pour obtenir une liste
complète des résultats et des indicateurs.
54. Le groupe d’objectifs 5 cherche à lutter contre les principaux aspects des inégalités qui
empêchent les enfants de réaliser leurs droits. Il participe à l’accomplissement de plusieurs
objectifs de développement durable, notamment les objectifs 1 (Éliminer l’extrême pauvreté
et la faim), 5 (Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles) et
10 (Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre), et soutient les articles 2, 23,
26 et 30 de la Convention relative aux droits de l’enfant.
55. Une grande partie des privations subies par les enfants les plus défavorisés est due au
fait que ce sont des filles ou des jeunes femmes, des enfants atteints de handicap, des enfants
vivant dans la pauvreté ou des enfants issus de certains groupes ethniques ou linguistiques.
56. L’UNICEF s’appuiera sur ses avantages comparatifs par rapport aux autres entités des
Nations Unies pour définir ses principales priorités relatives au groupe d’objectifs 5 : lutter
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contre les rôles et pratiques inéquitables entre les filles et les garçons, augmenter le soutien
aux enfants atteints de handicap, réduire la pauvreté multidimensionnelle des enfants,
renforcer la protection sociale en faveur des enfants et favoriser l’autonomisation des
adolescents.
57. Afin de promouvoir l’égalité entre les sexes, l’UNICEF cherchera à lutter contre les
politiques discriminatoires, ainsi que contre les processus de socialisation qui définissent les
rôles et les pratiques de chaque sexe. Il viendra également en aide aux filles et aux garçons
pour transformer les constructions sociales et favoriser un changement de comportement. Les
initiatives comprendront des programmes d’éducation parentale et consacrés à la petite
enfance, l’implication des communautés, l’aide aux adolescents et des formations sur la vie
quotidienne tenant compte des sexes à destination des employés de première ligne, ainsi
qu’un soutien en faveur d’un changement juridique et politique.
58. Les enfants atteints de handicap figurent parmi les enfants les plus marginalisés. Ils ont
moins de chance d’être scolarisés, d’avoir accès à des services médicaux ou de se faire
entendre. Ils sont souvent exclus de l’aide humanitaire et courent un risque plus élevé de
violences physiques. Le handicap enferme les gens dans la pauvreté et marginalise encore
plus les enfants déjà menacés d’exclusion.
59. L’UNICEF continuera de venir en aide aux pays afin qu’ils lèvent les barrières
empêchant d’obtenir des résultats pour les enfants atteints de handicap et qu’ils fournissent
des services inclusifs. En outre, l’UNICEF poursuivra ses investissements en faveur de la
création et de l’utilisation de données portant sur les enfants atteints de handicap.
60. La pauvreté a des conséquences tout au long de la vie des enfants. Ceux-ci risquent
deux fois plus que les adultes de vivre dans la pauvreté, et un enfant qui vit dans la pauvreté
est également plus susceptible de devenir un adulte qui vit dans la pauvreté.
61. L’UNICEF soutiendra les gouvernements pour qu’ils mesurent régulièrement la
pauvreté multidimensionnelle des enfants et communiquent à son sujet. Il appuiera également
l’adoption de plans et de budgets nationaux destinés à affronter la pauvreté infantile.
L’UNICEF continuera d’œuvrer afin d’étendre et d’améliorer les transferts d’espèces en
faveur des enfants les plus défavorisés et de renforcer les systèmes nationaux de protection
sociale. Dans les situations d’aide humanitaire, l’UNICEF mettra en place des programmes
de transfert d’espèces qui pourront constituer la base de futurs programmes de protection
sociale élargis.
62. L’adolescence est une période cruciale pour le développement qui influence fortement
les trajectoires de vie des filles et des garçons de façon totalement différente. Les besoins
spécifiques des adolescents sont bien trop souvent laissés de côté malgré le fait que ceux-ci
offrent la possibilité de devenir de puissants agents de changement positif. L’aide aux
adolescentes produit notamment un effet multiplicateur pour obtenir des résultats sur
plusieurs générations.
63. Pour promouvoir leur autonomisation, l’UNICEF soutiendra des politiques et des
systèmes de fourniture de services nationaux qui tiennent compte des besoins des
adolescents. Il favorisera des plateformes permettant la participation systématique des
adolescents à la prise de décisions ayant une influence sur leur vie et leur communauté et il
appuiera des programmes qui en font des acteurs sociaux et des artisans de la paix.
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Résultats associés* au groupe d’objectifs 5
X pays dotés de programmes à grande échelle qui luttent contre les rôles et les
pratiques de discrimination entre les sexes chez les enfants.
40 millions d’enfants supplémentaires couverts par des programmes de protection
sociale.
X adolescents et adolescentes participent à des initiatives d’implication, ou les
dirigent, grâce à des programmes soutenus par l’UNICEF.
X enfants atteints de handicap ont accès à des aides techniques grâce à des
programmes soutenus par l’UNICEF.
* Résultats sélectionnés uniquement. Voir le cadre de résultats pour obtenir une liste
complète des résultats et des indicateurs.
B. Priorités transversales
Action humanitaire
64. L’action humanitaire guidée par des principes est une partie fondamentale du mandat
de l’UNICEF et une priorité transversale du Plan stratégique 2018-2021. Le cadre de résultats
définit des indicateurs spécifiques relatifs au travail de l’organisation dans les situations
d’aide humanitaire.
65. La tendance continue à des crises humanitaires complexes et de longue durée fait peser
des risques sévères sur le bien-être des enfants. Pour protéger les enfants lors des crises
humanitaires tout en préservant les progrès dans le cadre du Programme 2030, l’UNICEF se
joindra aux efforts destinés à construire des systèmes nationaux, infranationaux et
communautaires résilients et réactifs et des sociétés pacifiques et inclusives, tout en
s’attaquant aux souffrances humaines immédiates.
66. L’action systématique de préparation en amont des crises a montré des retours sur
investissement élevés. L’UNICEF poursuivra la promotion des programmes tenant compte
des risques, augmentera sa contribution au renforcement des systèmes et aidera les enfants et
leur famille à anticiper et supporter les chocs et les perturbations ainsi qu’à s’en relever.
L’UNICEF collaborera également avec les autres entités des Nations Unies et avec ses
partenaires extérieurs à la famille des Nations Unies pour promouvoir des analyses conjointes
couvrant tous les piliers du travail des Nations Unies.
67. Dans le même temps, l’UNICEF continuera de renforcer sa capacité à satisfaire ses
Principaux engagements pour les enfants dans l’action humanitaire, en se concentrant sur une
réponse humanitaire plus rapide, plus efficace et de grande ampleur. Cela impliquera de
mettre à nouveau l’accent sur l’augmentation de la portée et de la qualité de l’aide
humanitaire et de garantir la place centrale occupée par la protection, en portant une attention
particulière sur les violations graves contre les enfants dans les situations de conflit armé.
Égalité entre les sexes
68. La promotion de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des filles
sont au cœur du mandat de l’UNICEF et de l’accent mis par l’organisation sur l’équité. Des
progrès importants ont été obtenus dans la promotion de l’égalité entre les sexes à travers le
monde, notamment la baisse de la mortalité maternelle, l’augmentation de la parité dans
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l’éducation primaire et le recul de la fréquence des mariages d’enfants. Il reste toutefois
beaucoup à faire. Les taux de mortalité et de maladie parmi les femmes et les filles des pays
les moins développés restent élevés. Dans un grand nombre de pays, les filles sont toujours
moins valorisées que les garçons et bénéficient de moins de possibilités pour survivre et
s’épanouir. Environ un quart des jeunes femmes ont été mariées avant l’âge de 18 ans et une
sur cinq est devenue mère avant cet âge.
69. Dans les contextes fragiles et touchés par des conflits ou des catastrophes, les besoins
spécifiques des femmes et des filles sont souvent négligés et les violations de leurs droits, y
compris les violences sexuelles, sont fréquentes. Les garçons, quant à eux, sont exposés à des
risques spécifiques lors des situations de crise. Ainsi, ils sont plus susceptibles d’être recrutés
dans des groupes armés ou d’être faits prisonniers.
70. Sur la base du Plan d’action pour l’égalité des sexes 2014-2017 et des efforts
systémiques de promotion de l’égalité entre les sexes, les résultats dans ce domaine sont
intégrés dans chacun des cinq groupes d’objectifs du Plan stratégique. Ces avancées
comprennent des soins maternels de qualité, la gestion de l’hygiène menstruelle, la nutrition
des femmes et des filles, l’enseignement et les compétences équitables pour filles et garçons,
la réduction des mariages d’enfants et la transformation des rôles et des pratiques
discriminatoires entre les sexes. Outre les résultats en matière d’égalité entre les sexes, une
priorité forte porte sur la levée de certains des obstacles à l’autonomisation des adolescentes.
Le Plan d’action pour l’égalité des sexes 2018-2021 regroupera l’ensemble des actions.
Partenariats
71. En plus de sa collaboration avec le PNUD, le FNUAP et ONU Femmes, afin d’obtenir
des résultats dans le cadre du Plan stratégique, l’UNICEF s’appuiera sur des partenariats
solides avec d’autres membres de la famille des Nations Unies, notamment le Département
des affaires économiques et sociales, le Département des opérations de maintien de la paix,
le Département des affaires politiques, l’Organisation internationale du travail, le Programme
commun des Nations Unies sur le VIH/sida, le Bureau de la Représentante spéciale du
Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, le Bureau de la
Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits, le
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le Haut-Commissariat des
Nations Unies pour les réfugiés, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la
science et la culture, le Programme alimentaire mondial et l’Organisation mondiale de la
santé.
72. L’UNICEF continuera de renforcer ses partenariats critiques avec des gouvernements.
La collaboration avec des partenaires de la société civile restera essentielle, notamment
l’implication continue auprès des organisations non gouvernementales internationales, des
fondations mondiales et des établissements universitaires. Les partenariats stratégiques et
opérationnels avec des institutions financières internationales, y compris la Banque mondiale
et les banques de développement régionales, seront consolidés. L’UNICEF étendra
également sa coopération avec le monde de l’entreprise pour tirer profit de ses principaux
actifs au nom des enfants.
73. Par ailleurs, l’UNICEF travaillera au renforcement de partenariats sectoriels, y compris
avec le Réseau d’action pour le développement de la petite enfance (Early Childhood
Development Action Network), l’Éducation n’attend pas (Education Cannot Wait), Chaque
femme, chaque enfant (Every Woman Every Child), l’Alliance mondiale pour la nutrition
améliorée (Global Alliance for Improved Nutrition), Gavi, l’Alliance du vaccin, la Coalition
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mondiale pour mettre fin à la pauvreté infantile (Global Coalition to End Child Poverty), le
Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Partenariat mondial
pour l’éducation, le Partenariat mondial pour mettre fin à la violence envers les enfants,
l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite, le Mouvement SUN
(Renforcement de la nutrition), l’Initiative des Nations Unies en faveur de l’éducation des
filles et le Partenariat des Nations Unies pour promouvoir les droits des personnes
handicapées.
74. Dans les situations d’aide humanitaire, l’UNICEF continuera de s’investir dans son rôle
d’agence responsable du groupe thématique (« cluster ») consacré à la nutrition, l’EAH et
l’éducation, ainsi que dans son rôle d’orientation dans les domaines de responsabilité de la
protection des enfants et de la violence sexiste.
III. Stratégies de changement
75. Le présent Plan stratégique définit les stratégies de changement (les MOYENS)
nécessaires pour obtenir des résultats dans les cinq groupes d’objectifs. L’UNICEF provoque
le changement en associant des programmes à grande échelle de haute qualité, en exploitant
des innovations et en collectant des éléments de preuve en partenariat avec des
gouvernements, d’autres partenaires des Nations Unies, la société civile, le secteur privé, des
communautés et des enfants. Il utilise tous ces éléments pour susciter un changement plus
large aux niveaux national et mondial grâce à des plaidoyers, des communications et des
campagnes. L’UNICEF étend également le soutien public à travers le monde pour favoriser
le bénévolat, les plaidoyers et la mobilisation de ressources en faveur de la cause des enfants.
Il collabore également avec ses partenaires pour obtenir un impact encore plus marqué. Les
principales stratégies de changement sur lesquelles l’UNICEF se concentrera au cours de la
période 2018-2021 sont notamment :
76. L’excellence des programmes pour obtenir des résultats de grande ampleur en faveur
des enfants. L’UNICEF favorisera les programmes intersectoriels et multisectoriels qui
fournissent une réponse complète en faveur des enfants et de l’environnement dans lequel ils
vivent. Il soutient les politiques, l’augmentation des capacités et le renforcement des systèmes
aux niveaux national et infranational afin d’améliorer l’offre de services essentiels à
destination des enfants les plus défavorisés. L’UNICEF mettra également l’accent sur
l’amélioration des capacités à grande échelle en faveur de l’action humanitaire, la promotion
de programmes tenant compte des risques pour renforcer le lien entre les aides humanitaire
et au développement, le renforcement des programmes tenant compte des sexes et la
promotion du changement de comportement ainsi que de la demande pour des services.
Favoriser la coopération, partager les leçons apprises et encourager l’innovation et les
partenariats grâce à la coopération sud-sud et triangulaire figureront également parmi les
priorités ;
77. Accroître le soutien en faveur de la cause des enfants chez les décideurs et le grand
public. Grâce au travail de collaboration mené pour bâtir des alliances et des mouvements
favorables au changement, l’UNICEF deviendra un acteur de plus en plus important en
matière de plaidoyer, de campagnes, de collecte de fonds et de communication en faveur des
enfants. Au travers de cet engagement public, l’organisation progressera vers l’objectif de
recruter 100 millions de personnes pour faire du bénévolat, défendre la cause et donner en
faveur des enfants. Cette stratégie inclut également le renforcement de la marque UNICEF
et le soutien aux jeunes et aux enfants dans leur rôle d’agents du changement ;
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78. Élargir et tirer profit des ressources et partenariats en faveur des enfants. L’UNICEF
exercera son influence sur le financement et les enveloppes budgétaires destinés aux enfants.
Il s’attachera aussi tout particulièrement à mobiliser des ressources auprès des
gouvernements et du secteur privé, y compris des personnes, des fondations et des
entreprises, pour augmenter les fonds prévisibles, flexibles et à long terme qui soutiennent
les programmes de l’UNICEF et les plaidoyers en faveur des enfants ;
79. Exploiter le pouvoir des entreprises et des marchés au profit des enfants. L’UNICEF
continuera de s’appuyer sur la puissance de ses partenaires du secteur privé pour améliorer
la vie des enfants du monde entier. Il exploitera pour cela leurs principales activités et
innovations et plaidera auprès d’eux en faveur du respect des droits des enfants. L’UNICEF
continuera d’exercer son influence en faveur des enfants sur les marchés mondiaux et locaux.
Il entretiendra ainsi des projets de recherche et développement consacrés à des vaccins, des
médicaments et des technologies permettant d’atteindre les cibles des objectifs de
développement durable. Il lui faudra pour cela se concentrer sur la levée des barrières freinant
l’accès à des fournitures essentielles pour les enfants ;
80. Travail de concert des Nations Unies. Conformément au QCPR 2016, l’UNICEF
collaborera avec d’autres entités des Nations Unies pour renforcer la cohérence des systèmes
afin d’obtenir de meilleurs résultats en faveur des enfants et de parvenir à des approches plus
intégrées du Programme 2030. Les efforts porteront sur : la promotion des PNUAD les plus
stratégiques, conformes aux priorités nationales et qui s’appuient sur des évaluations des
besoins communs, l’amélioration de la qualité et de l’intensité de l’implication des groupes
de résultats au niveau des pays, la direction ou la codirection des groupes au sein des
domaines concernés par l’intérêt stratégique et les avantages comparatifs, et la mise en œuvre
des procédures opérationnelles standard pour l’initiative « Unis dans l’action ». L’UNICEF
collaborera également avec les partenaires du système des Nations Unies pour le
développement afin de concevoir des actions à l’échelle du système pour résoudre les
questions transversales comme la réduction de la pauvreté et des inégalités, l’égalité entre les
sexes et l’autonomisation des femmes et des filles, l’intégration des aides humanitaires et au
développement, les changements climatiques et la dispersion des données relatives au
développement durable. Les Plans stratégiques respectifs proposeront des indicateurs pour
suivre les actions des quatre entités en faveur de ces cinq domaines. Le cas échéant, des
résultats partagés seront également possibles au niveau du terrain au moyen des PNUAD ou
d’instruments associés ;
81. Favoriser l’innovation en faveur des enfants. Il faudra pour cela renforcer l’accent mis
sur l’utilisation des technologies pour mieux s’adresser aux communautés et améliorer la
redevabilité sociale. Cette stratégie de changement impliquera également l’identification des
innovations les plus prometteuses pour leur application dans différents contextes, ainsi que
le soutien des partenaires pour l’adoption, l’adaptation et l’extension des approches les plus
réussies ;
82. Exploiter la puissance des éléments de preuve pour susciter le changement en faveur
des enfants. Les évaluations, la recherche et les données sont des éléments essentiels pour
des programmes solides, des plaidoyers et des partenariats efficaces au profit des enfants.
Une grande attention portera sur la recherche, l’analyse des politiques et l’évaluation de ce
qui fonctionne pour les enfants. La collecte et l’analyse de données ventilées seront
également mises en avant tandis que les déficits en matière de recherche et d’évaluation
relatifs à l’évolution des risques et des possibilités pour les enfants seront comblés. Il faudra
également se concentrer plus avant sur les contextes fragiles et les crises humanitaires, ce qui
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imposera une meilleure compréhension des risques spécifiques pour les enfants et les femmes
causés par différents chocs et dangers.
IV. Efficacité et efficience opérationnelles
83. Le Plan stratégique définit un éventail de mesures pour améliorer l’efficacité et
l’efficience internes de l’UNICEF (les FACTEURS). Les facteurs favorisent l’obtention de
résultats et de stratégies de changement. Ils se composent de quatre éléments interconnectés :
(a) la gouvernance interne, alors que l’UNICEF continue de se transformer en une
organisation plus transparente et redevable ; (b) la gestion, centrée sur les résultats,
l’efficience, l’efficacité et la collaboration ; (c) les personnes, y compris une main-d’œuvre
polyvalente, diversifiée, autonome et mobile selon les contextes et les secteurs ; et (d) les
systèmes d’information et de connaissance qui contribuent aux résultats des programmes et
à l’efficacité et l’efficience de l’organisation.
84. Gouvernance interne. L’UNICEF poursuivra l’amélioration de ses avantages
comparatifs, notamment un mandat qui couvre l’intégralité du spectre de l’aide humanitaire
et au développement, une forte présence sur le terrain, des programmes et des activités
importants dans plusieurs secteurs et la capacité à nouer des partenariats avec des entités des
Nations Unies et d’autres aux niveaux mondial, régional et national. L’UNICEF continuera
d’investir la majorité de ses ressources dans les pays les moins développés tout en
poursuivant son travail dans d’autres contextes pour soutenir les priorités nationales et
conformément à la Convention relative aux droits de l’enfant. Dans les pays à revenu élevé,
l’UNICEF restera guidée par la décision 2016/11 du Conseil d’administration relative au type
d’implication le plus approprié.
85. L’UNICEF gèrera les risques émergents au moyen d’un cadre mis à jour de gestion du
risque institutionnel (ERM) qui permet aux dirigeants d’utiliser une méthodologie complète
unique. La politique ERM mise à jour contribuera à des stratégies de prise de risque et
d’atténuation bien gérées.
86. Le risque sera également géré de façon plus transparente. L’UNICEF s’appuiera sur
son classement solide à l’Indice de transparence de l’aide pour proposer des données plus
fréquentes au sujet des résultats et des ressources.
87. En outre, l’UNICEF lancera une stratégie de lutte contre la fraude organisant des
mesures destinées à renforcer la dissuasion, la prévention et la détection de la fraude, y
compris pour les risques liés aux partenaires et aux sous-traitants de la mise en œuvre. Il
identifiera également une procédure pour les actions correctives et la récupération des pertes.
88. Des efforts supplémentaires porteront sur les principaux critères de rentabilité pour les
décisions liées aux programmes et à la gestion.
89. Les fonctions de supervision feront l’objet d’une attention redoublée. L’audit interne
continuera de garantir la pertinence et l’efficacité du système de contrôles internes et ses
recommandations renforceront la gestion des risques de l’organisation. Le travail de
l’organisation dans tous les domaines s’appuiera toujours sur l’évaluation. La Politique
d’évaluation sera révisée après un examen externe par les homologues en 2017, centré sur
l’amélioration de la qualité et l’utilisation des évaluations, notamment au niveau national.
L’UNICEF continuera de s’orienter vers un objectif minimum de 1 % des dépenses des
programmes destinées aux évaluations.
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90. L’UNICEF s’est engagé à rendre ses bureaux accessibles et inclusifs pour tous, et
l’organisation travaille également à augmenter l’éco-efficience de ses activités. Elle pourra
ainsi réduire ses coûts d’exploitation et son empreinte environnementale, ce qui aidera à
satisfaire son engagement de préserver un environnement sûr et propre pour les enfants.
91. Gestion. L’UNICEF s’appuiera sur le travail déjà accompli afin de renforcer la gestion
axée sur les résultats (GAR) pour augmenter la formation des employés sur ce point et
consolider la budgétisation axée sur les résultats grâce à l’adoption d’un nouvel outil
d’élaboration des budgets.
92. L’UNICEF poursuivra la montée en puissance de son Centre de services partagés
mondiaux pour qu’il fournisse des services efficients. Grâce à l’intégration verticale et aux
économies d’échelle, l’UNICEF économisera et réduira davantage les temps de traitement,
ce qui augmentera la disponibilité des employés pour la supervision des programmes.
93. En tirant profit des compétences et des meilleures pratiques des autres entités des
Nations Unies, l’UNICEF poursuivra l’intégration horizontale grâce à une Stratégie relative
aux modalités de fonctionnement destinée à simplifier et harmoniser les processus de
fonctionnement. Un accent particulier sera placé sur la consolidation et la qualité supérieure
des services de soutien, la collaboration dans le domaine des achats et les locaux communs.
94. Des approches flexibles du déploiement de personnel et de l’établissement de modalités
de fonctionnement seront maintenues. Des employés plus polyvalents et mobiles, soutenus
par les avancées dans les technologies de l’information et de la communication (TIC)
élargiront la portée et la puissance des actions de l’UNICEF. Cela passera par l’adoption de
modalités de fonctionnement non conventionnelles, comme l’affectation d’employés pour
travailler à distance ou depuis des plateformes régionales.
95. Personnes. L’UNICEF soutient ses employés à tous les niveaux grâce à des processus
et des systèmes destinés à :
a) garantir que les bonnes personnes occupent les bons postes au bon moment ;
b) clarifier ce qui est attendu des employés et s’assurer qu’ils disposent du nécessaire
pour satisfaire ces attentes ;
c) favoriser une culture d’apprentissage en continu et de croissance professionnelle
et personnelle ; et
d) préserver la motivation et l’implication des employés, et un cadre qui permet à
chacun de contribuer à son plein potentiel.
96. Compte tenu de la flexibilisation croissante nécessaire pour les possibilités de
déploiement, les employés doivent être en mesure de relever de nouveaux défis, où qu’ils
surviennent, grâce à une large palette de capacités techniques, de compétences essentielles et
de connaissances.
97. L’UNICEF continuera d’évaluer les performances de chaque individu ; l’organisation
se concentrera également de plus en plus sur l’évaluation et la reconnaissance des
contributions aux résultats au niveau de chaque bureau.
98. Conformément au QCPR, l’UNICEF poursuivra ses efforts pour parvenir à un équilibre
géographique et entre les sexes dans les nominations à tous les niveaux, en tenant dûment
compte des candidates et des ressortissants des pays de programme.
99. Systèmes d’information et de connaissance. Alors que l’UNICEF renforce son statut de
principale source de savoir et de défenseur des enfants, il devra investir de façon continue
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dans le partage des connaissances et la gestion des informations. Cela implique d’étendre les
plateformes d’implication numérique et de collecte de fonds et de s’appuyer sur les médias
sociaux pour sensibiliser des millions de bénévoles à la cause des enfants.
100. Afin de faciliter les transferts et les échanges de connaissances, l’UNICEF fournira à
ses employés les outils nécessaires pour les interactions et la collaboration active avec
d’autres employés, partenaires et autres du système des Nations Unies. Il travaillera
également pour améliorer les sources de savoir.
101. Le renforcement de la gouvernance des TIC se poursuivra. De nouvelles plateformes
numériques, sources et analyses de données intégrées aux systèmes existants réduiront les
inefficacités et les doubles emplois et gèreront différents types de données pour les échanges
de connaissances. Un objectif d’ensemble sera de fournir une connectivité et un accès aux
informations et systèmes à tous les employés, quel que soit leur emplacement ou leur rôle
spécifique.
102. Ce faisant, il sera essentiel de respecter des principes de transparence et de proposer
aussi largement que possible des solutions ouvertes. Cela impliquera d’augmenter la prise de
conscience au sujet des informations et de la cybersécurité, et de garantir une architecture
opérationnelle solide des systèmes d’information principaux à même d’héberger des données
sécurisées pour l’UNICEF ainsi que pour ses partenaires et bénéficiaires, tout en assurant la
résilience institutionnelle et la continuité des opérations sans pour autant oublier les facteurs
écologiques. La réponse de l’UNICEF en cas de situation d’urgence sera également étendue
pour, en plus de fournir un accès à des télécommunications essentielles et à Internet, inclure
une gestion des informations de crise et l’utilisation des technologies géospatiales.
V. Gestion des risques
103. Dans un monde en pleine mutation, un cadre de gestion des risques efficace à même
d’identifier et d’atténuer les risques, tout en étant clairement destiné à assurer l’efficacité de
l’organisation, est essentiel. L’UNICEF a identifié plusieurs risques susceptibles de limiter
la mise en œuvre complète du Plan stratégique. Ils comprennent notamment : les activités et
modalités de financement cloisonnées ; le manque de ressources pour mettre en œuvre le
Programme 2030, des crises humanitaires imprévisibles et leurs effets durables sur les
enfants, des capacités de mise en œuvre et de suivi inadaptées, notamment en cas de situation
d’urgence soudaine et complexe, un niveau d’attention portant sur les résultats en faveur des
enfants variable parmi les partenaires des Nations Unies qui collaborent, la mise en place de
systèmes et de procédures inadaptés pour les partenaires des Nations Unies qui collaborent,
l’évolution rapide des exigences technologiques et les défis posés par budgétisation axée sur
les résultats dans une organisation décentralisée.
104. Les stratégies de changement et les facteurs évoqués ci-dessus sont expressément
conçus pour contribuer à l’atténuation de ces risques, notamment grâce à l’accent qu’ils
placent sur la flexibilité et l’agilité – des systèmes, des ressources humaines, des
financements et de la gestion – ainsi que sur les partenariats et les nouvelles technologies.
105. Une approche collective de la mise en œuvre aidera à surpasser les cloisonnements, de
même que des financements flexibles permettent à l’UNICEF de tirer le meilleur parti des
ressources et de les utiliser là où les besoins sont les plus grands. Les nouveaux partenariats
consacrés aux ressources, notamment grâce à l’exploitation de la puissance des entreprises et
des marchés, seront à cet égard cruciaux et contribueront également à atténuer le risque de
mobilisation insuffisante de ressources. Les capacités limitées en matière de suivi des
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résultats chez certains partenaires peuvent être dépassées grâce à un investissement continu
dans des systèmes de collecte, d’analyse et d’utilisation des éléments de preuve. Une
implication plus forte des communautés permise par des technologies innovantes favorisera
la redevabilité en matière de performances. Une main-d’œuvre mobile et polyvalente,
soutenue par des modalités de déploiement flexibles, renforcera les capacités de mise en
œuvre là où elles sont les plus nécessaires, y compris en cas de situation d’urgence soudaine.
La flexibilité des modalités de fonctionnement augmentera par ailleurs l’interopérabilité avec
les partenaires clés des Nations Unies.
106. Des systèmes TIC solides seront essentiels pour parvenir à cette flexibilité et pour
suivre le rythme que l’évolution rapide des technologies impose en matière de risques et de
possibilités. Ils seront également cruciaux pour l’exploitation de systèmes de gestion des
performances robustes garantissant que les ressources coïncident correctement avec les
résultats. Le cadre de résultats et de ressources intégré et le nouvel outil d’élaboration des
budgets joueront eux aussi un rôle clé, tout comme les orientations prévues au sujet de la
rentabilité. Des éléments précis sur les risques et les stratégies d’atténuation figurent dans un
document spécifique consacré à la théorie du changement pour le Plan stratégique, qui sera
présenté au Conseil d’administration lors de la deuxième session ordinaire de 2017.
VI. Suivi et évaluation
107. Le cadre de résultats définira les indicateurs du niveau de résultats et de répercussions
du Plan stratégique issus en grande partie des objectifs de développement durable. Les bases
de comparaison, les échéances annuelles et les objectifs de fin de cycle pour les indicateurs
des accomplissements aideront à suivre la contribution de l’UNICEF à ces objectifs. Le suivi
des informations issues de tous les niveaux de l’organisation sera mis à disposition du public
depuis le Portail de la transparence de l’UNICEF, <http://open.unicef.org>. Le rapport annuel
du Directeur général au Conseil d’administration servira à nouveau de vecteur de
communication des progrès vers les cibles du Plan stratégique. L’examen à mi-parcours du
Plan stratégique ouvrira les possibilités de réflexion et d’ajustements sur la base des
enseignements tirés.
108. Aux fins du suivi du Plan stratégique, l’UNICEF continuera de renforcer ses systèmes
de données et d’information, y compris en étendant l’utilisation du système de suivi des
performances de l’organisation (inSight). Des plateformes améliorées de partage des
connaissances simplifieront l’échange des bonnes pratiques au sein de l’organisation, mais
aussi avec les partenaires des Nations Unies et autres. Des indications internes ainsi que le
kit d’apprentissage RBM récemment mis au point faciliteront la traduction du Plan
stratégique en stratégies sectorielles et programmes de pays. L’introduction de l’outil
d’élaboration des budgets consolidera les principes de budgétisation axée sur les résultats en
mettant à disposition une estimation ascendante des ressources nécessaires.
109. L’UNICEF se concentrera également sur l’amélioration des capacités des principaux
systèmes au niveau des pays, y compris les systèmes de gestion des informations et de
redevabilité, pour proposer des informations plus opportunes et de meilleure qualité aux
décideurs. Conformément au QCPR, l’UNICEF étendra les capacités d’évaluation au niveau
des pays. En s’appuyant sur de larges consultations, l’UNICEF concevra et mettra en œuvre
un nouveau plan pour les évaluations indépendantes de l’organisation qui s’occupera des
éléments essentiels du Plan stratégique et portera une attention particulière au partage et à
l’intégration des éléments de preuve issus des évaluations.
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VII. Conclusion
110. Le monde change à un rythme encore jamais atteint et il en va de même pour les
menaces et les défis qui pèsent sur les enfants. Les droits des enfants restent malgré tout les
mêmes, immuables, indivisibles et universels. Pour faire face à ces défis et atteindre les
objectifs de développement durable, l’UNICEF et ses nombreux partenaires doivent être
suffisamment agiles et flexibles pour s’adapter à l’évolution de cette situation tout en
maintenant une certaine fermeté sur le principal mandat de l’organisation : la promotion des
droits des enfants. Les groupes d’objectifs, les stratégies de changement et les facteurs
figurant dans le présent Plan stratégique placent l’UNICEF en bonne position pour relever ce
défi et obtenir des résultats durables en faveur des enfants, ce qui permettra à l’organisation
de s’approcher un peu plus de la vision du Programme 2030 : un monde où aucun enfant
n’est laissé de côté.
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Annexe
Tableau 1 — Plan de ressources intégré, 2018-2021
Le tableau finalisé sera présenté lors de la deuxième session ordinaire de 2017 du Conseil d’administration,
conjointement au budget intégré de l’UNICEF pour 2018-2021
2014-2017 2018-2021
Ressources
ordinaires Autres ressources
Total
des ressources
Fonds
d’affectation
spéciale
Ressources
ordinaires
Autres ressources Total
des ressources
Fonds
d’affectation
spéciale Programmes Recouvrement
des coûts Programmes
Recouvrement
des coûts
(millions
de
dollars
É.-U.)
(pour-
centage)
(millions de
dollars É.-
U.)
(millions de
dollars É.-
U.)
(millions
de
dollars
É.-U.)
(pour-
centage)
(millions de
dollars É.-
U.)
(millions
de
dollars
É.-U.)
(pour-
centage)
(millions
de dollars
É.-U.)
(millions de
dollars É.-
U.)
(millions
de
dollars
É.-U.)
(pour-
centage)
(millions de
dollars É.-
U.)
1. Ressources disponibles
Solde d’ouverture
Recettes
Contributions
Autres recettes
Total des recettes
Fonds d’affectation spéciale
Ajustement du
remboursement des impôts
Total disponible
2. Utilisation des ressources
A Développement
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A.1 Programmes
A.2 Efficacité du développement
Total partiel
B
Coordination des activités de
développement de l’ONU
C Gestion
C.1 Dépenses renouvelables
C.2 Dépenses non renouvelables
Total partiel
D Activités entreprises à des fins spéciales
D.1 Investissements d’équipement
D.2 Collecte de fonds privés
D.3 Autres
Total partiel
Budget institutionnel (A.2+B+C+D.1)
Budget intégré (A+B+C+D)
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Tableau 2 – Cadre intégré de résultats et de ressources pour 2018-2021
Le tableau finalisé sera présenté lors de la deuxième session ordinaire de 2017 du Conseil d’administration,
conjointement au budget intégré de l’UNICEF pour 2018-2021
Accomplissement/résultat Groupe fonctionnel
2018-2021
Ressources
ordinaires
Autres ressources
Total
des ressources Programme
Recouvrement
des coûts
(millions de
dollars É.-U.)
(millions de
dollars É.-U.)
(millions de
dollars É.-U.)
(millions de
dollars É.-U.)
Programmes (OBJET)
Stratégies de changement (MOYENS)
Efficacité et efficience de l’organisation (FACTEURS)
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Activités entreprises à des fins spéciales
Investissements d’équipement
Collecte de fonds privés
Autres, y compris les services de passation des
marchés
Total des ressources utilisées
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