edition du jeudi 20 juin 2013

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LES ANNONCES DE LA SEINE VIE DU DROIT 109 ème Congrès des Notaires de France L’histoire des Notaires de France, délégataires de la puissance publique par Pierre-Jean Meyssan ......................................................................2 La sécurité juridique des actes authentiques par Marc-Henri Louvel..........................................................................6 L’avenir du notariat français entre authenticité et confiance par Jean Tarrade ..................................................................................8 Tribunal de Grande Instance de Créteil et Barreau du Val-de-Marne...................................................12 AGENDA......................................................................................5 ECONOMIE Planète PME Baisser le coût du travail pour faciliter les investissements par Jean-François Roubaud..............................................................13 Soutenir les PME pour rendre la France plus forte par Jean-Marc Ayrault ......................................................................14 PALMARÈS Prix Claude Erignac....................................................................16 Institut Tourville .........................................................................32 AU JOURNAL OFFICIEL Augmentation du nombre d'associés au sein des sociétés civiles professionnelles d'avocats aux Conseils ..............17 VEILLE LEGISLATIVE..........................................................18 AU FIL DES PAGES ...........................................19 et 31 ANNONCES LEGALES ...................................................21 J OURNAL OFFICIEL D’ANNONCES LÉGALES - I NFORMATIONS GÉNÉRALES, J UDICIAIRES ET TECHNIQUES bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15 Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected] FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE Jeudi 20 juin 2013 - Numéro 38 - 1,15 Euro - 94 e année 109 ème Congrès des Notaires de France Lyon - 16 / 19 juin 2013 P our sa 109 ème édition, le Congrès des Notaires de France, qui s’est déroulé à Lyon en ce début de semaine, a choisi de consacrer ses travaux aux « Propriétés publiques : quels contrats pour quels projets ? ». Christiane Taubira a honoré de sa présence la séance inaugurale du lundi 17 juin 2013 où elle s’est exprimée avec une aisance oratoire dont elle a le secret face à près de quatre mille congressistes et de nombreuses délégations étrangères venues de quatre continents. Elle a salué « la vitalité des notaires au service de la paix civile » et annoncé que le décret sur la base de données immobilières, actuellement en examen devant le Conseil d’Etat, serait prochainement publié au Journal Officiel ; elle a précisé que cette réglementation « consacrerait une nouvelle mission pour le notariat ». C’est le Président du Congrès Pierre-Jean Meyssan qui est intervenu en premier à la tribune où il a remarquablement évoqué l’histoire du notariat entre droit public et droit privé ; ensuite Marc-Henri Louvel, Rapporteur Général, a expliqué avec talent que le notaire, homme du contrat, était « un dispensateur de la sécurité juridique ». Une fois encore, ce rendez-vous incontournable du notariat français fut force de proposition, puisque pas moins de seize « propositions » ont été formulées autour de quatre axes majeurs : le processus décisionnel, les transferts de propriété, la gestion et la valorisation des propriétés publiques ainsi que la production et la gestion du logement social. Avant de céder la parole à Madame la Garde des Sceaux, le Président du Conseil Supérieur du Notariat Jean Tarrade a livré les inquiétudes de sa profession notamment celles relatives à la chute du chiffre d’affaires des études notariales liée à l’effondrement du marché immobilier qui a trouvé son origine dans la réforme des plus-values, celle-ci ayant durablement bloqué la cession des terrains à bâtir. Invitant ses confrères « à suivre la voie de l’optimisme », il a conclu ses propos en demandant à « toutes les forces vices de la profession » de jouer un rôle d’exemple et de réflexion afin que soit réservée, demain, une grande place aux actes authentiques dans la société française et européenne. En toute confiance, il a exhorté ses jeunes confrères à « envisager l’avenir avec sérénité pour peu qu’ils fassent leur métier avec passion ». Jean-René Tancrède

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  • LES ANNONCES DE LA SEINE

    VIE DU DROIT109me Congrs des Notaires de FranceLhistoire des Notaires de France, dlgataires de la puissance publiquepar Pierre-Jean Meyssan ......................................................................2La scurit juridique des actes authentiquespar Marc-Henri Louvel..........................................................................6Lavenir du notariat franais entre authenticit et confiancepar Jean Tarrade ..................................................................................8Tribunal de Grande Instance de Crteilet Barreau du Val-de-Marne...................................................12AGENDA......................................................................................5ECONOMIEPlante PMEBaisser le cot du travail pour faciliter les investissementspar Jean-Franois Roubaud..............................................................13Soutenir les PME pour rendre la France plus fortepar Jean-Marc Ayrault......................................................................14PALMARSPrix Claude Erignac....................................................................16Institut Tourville .........................................................................32AU JOURNAL OFFICIELAugmentation du nombre d'associs au sein des socitsciviles professionnelles d'avocats aux Conseils ..............17VEILLE LEGISLATIVE..........................................................18AU FIL DES PAGES ...........................................19 et 31ANNONCES LEGALES ...................................................21

    JOURNAL OFFICIEL DANNONCES LGALES - INFORMATIONS GNRALES, JUDICIAIRES ET TECHNIQUESbi-hebdomadaire habilit pour les dpartements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

    12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Tlphone : 01 42 60 36 35 - Tlcopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected]

    FONDATEUR EN 1919 : REN TANCRDE - DIRECTEUR : JEAN-REN TANCRDE

    Jeudi 20 juin 2013 - Numro 38 - 1,15 Euro - 94e anne

    109me Congrs des Notaires de France Lyon - 16 / 19 juin 2013

    Pour sa 109me dition, le Congrs des

    Notaires de France, qui sest droul Lyonen ce dbut de semaine, a choisi deconsacrer ses travaux aux Proprits

    publiques : quels contrats pour quels projets ? .Christiane Taubira a honor de sa prsence la sanceinaugurale du lundi 17 juin 2013 o elle sestexprime avec une aisance oratoire dont elle a lesecret face prs de quatre mille congressistes et denombreuses dlgations trangres venues de quatrecontinents. Elle a salu la vitalit des notaires auservice de la paix civile et annonc que le dcretsur la base de donnes immobilires, actuellementen examen devant le Conseil dEtat, seraitprochainement publi au Journal Officiel ; elle aprcis que cette rglementation consacrerait unenouvelle mission pour le notariat .Cest le Prsident du Congrs Pierre-Jean Meyssanqui est intervenu en premier la tribune o il aremarquablement voqu lhistoire du notariat entredroit public et droit priv ; ensuite Marc-HenriLouvel, Rapporteur Gnral, a expliqu avec talentque le notaire, homme du contrat, tait undispensateur de la scurit juridique .

    Une fois encore, ce rendez-vous incontournable dunotariat franais fut force de proposition, puisquepas moins de seize propositions ont t formulesautour de quatre axes majeurs : le processusdcisionnel, les transferts de proprit, la gestion etla valorisation des proprits publiques ainsi que laproduction et la gestion du logement social.Avant de cder la parole Madame la Garde desSceaux, le Prsident du Conseil Suprieur du NotariatJean Tarrade a livr les inquitudes de sa professionnotamment celles relatives la chute du chiffredaffaires des tudes notariales lie leffondrementdu march immobilier qui a trouv son origine dansla rforme des plus-values, celle-ci ayant durablementbloqu la cession des terrains btir. Invitant sesconfrres suivre la voie de loptimisme , il a concluses propos en demandant toutes les forces vices dela profession de jouer un rle dexemple et derflexion afin que soit rserve, demain, une grandeplace aux actes authentiques dans la socit franaiseet europenne.En toute confiance, il a exhort ses jeunes confrres envisager lavenir avec srnit pour peu quils fassentleur mtier avec passion . Jean-Ren Tancrde

  • 2 Les Annonces de la Seine - jeudi 20 juin 2013 - numro 38

    Vie du droit

    Lhistoire des Notairesde France, dlgatairesde la puissance publiquepar Pierre-Jean Meyssan

    Lorsqu'il y a maintenant plus de deux ans,il m'a t demand d'assumer laPrsidence du 109me Congrs desNotaires de France, j'ai d rflchir unthme.Ce moment est toujours dlicat : que choisir ?Dans nos Congrs, il y a deux types de sujets :Un premier type, ce sont les sujets dont la seulevocation est immdiatement notariale, commela vente d'immeuble traite Deauville en 2003,ou la transmission, voque l'anne dernirepar Philippe Potentier et son quipe.

    Mais il y a un second type de sujet : ce sont lessujets que j'ai coutume d'appeler dfricheurs .Ce sont les sujets qui, lorsqu'ils sont noncs,allument dans les yeux de notre interlocuteurune question immdiate : En quoi ce sujet meconcerne-t-il ? Rappelons-nous 1996 : leCongrs de Georges Daublon sur lesassociations, ou 2001 Montpellier sur lescollectivits locales, autour de Georges Boujuet de Christian Pisani. Voil des thmes qui sontloin d'tre dans notre environnement immdiat.

    Pourtant curieusement, on s'en souvientfacilement, comme des lieux d'ouverture. C'estdans cette veine que j'ai souhait inscrire le109me Congrs, pour voquer les propritspubliques.La plupart d'entre vous n'auront pas manqude relever l'oxymore. Car, nous le savons, dired'une proprit qu'elle est publique ne va pasde soi. Rapprocher ces deux notions posequestions. Car si la proprit est une videncepour le droit priv, tel n'est pas le cas pour ledroit public.

    Cette summa divisio du droit c'est un peucomme les deux rives d'un dtroit, dtroit queje vous propose de parcourir ensemble.A l'origine, de chaque ct de ce dtroit, chacunvit sa vie en totalit ignorance de l'autre rive. Lesmoyens de communication n'existent pas, etpour tout dire, personne n'a vritablement enviede communiquer.Puis, petit petit, des passerelles vont trelances, runissant les deux rives, certes de faonfragile, mais les runissant tout de mme,permettant aux deux populations de dcouvrirchez l'autre des outils qu'elles vont utiliser voires'approprier. Cette dcouverte est tellementfconde qu'on en viendra difier un pont au-dessus du dtroit.

    LES ANNONCES DE LA SEINESige social :

    12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARISR.C.S. PARIS B 339 349 888

    Tlphone : 01 42 60 36 35 - Tlcopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr

    e-mail : [email protected]

    Etablissements secondaires :l 4, rue de la Masse, 78910 BEHOUST

    Tlphone : 01 34 87 33 15l 1, place Paul-Verlaine, 92100 BOULOGNE

    Tlphone : 01 42 60 84 40l 7, place du 11 Novembre 1918, 93000 BOBIGNY

    Tlphone : 01 42 60 84 41l 1, place Charlemagne, 94290 VILLENEUVE-LE-ROI

    Tlphone : 01 45 97 42 05

    Directeur de la publication et de la rdaction :Jean-Ren Tancrde

    Comit de rdaction :

    Thierry Bernard, Avocat la Cour, Cabinet BernardsFranois-Henri Briard, Avocat au Conseil dEtatAgns Bricard, Prsidente de la Fdration des Femmes AdministrateursAntoine Bullier, Professeur lUniversit Paris I Panthon SorbonneMarie-Jeanne Campana, Professeur agrg des Universits de droitAndr Damien, Membre de lInstitutPhilippe Delebecque, Professeur de droit lUniversit Paris I Panthon SorbonneBertrand Favreau, Prsident de lInstitut des Droits de lHomme des Avocats Europens,ancien Btonnier de BordeauxDominique de La Garanderie, Avocate la Cour, ancien Btonnier de ParisBrigitte Gizardin, Magistrat honoraireRgis de Gouttes, Premier avocat gnral honoraire la Cour de cassationChlo Grenadou, Juriste dentrepriseSerge Guinchard, Professeur de Droit lUniversit Paris II Panthon-AssasFranoise Kamara, Conseiller la premire chambre de la Cour de cassationMaurice-Antoine Lafortune, Avocat gnral honoraire la Cour de cassation Bernard Lagarde, Avocat la Cour, Matre de confrence H.E.C. - EntrepreneursJean Lamarque, Professeur de droit lUniversit Paris II Panthon-AssasChristian Lefebvre, Prsident Honoraire de la Chambre des Notaires de ParisDominique Lencou, Prsident dHonneur du Conseil National des CompagniesdExperts de JusticeNolle Lenoir, Avocate la Cour, ancienne MinistrePhilippe Malaurie, Professeur mrite lUniversit Paris II Panthon-AssasJean-Franois Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptesGrard Pluyette, Conseiller doyen la premire chambre civile de la Cour de cassationJacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate la Cour, Prsidente dhonneur de lUNAPLYves Repiquet, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisRen Ricol, Ancien Prsident de lIFACFrancis Teitgen, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisCarol Xueref, Directrice des affaires juridiques, Groupe Essilor International

    Publicit :Lgale et judiciaire : Didier ChotardCommerciale : Frdric Bonaventura

    Commission paritaire : n 0713 I 83461I.S.S.N. : 0994-3587Tirage : 12 992 exemplairesPriodicit : bi-hebdomadaireImpression : M.I.P.3, rue de lAtlas - 75019 PARIS

    Copyright 2013Les manuscrits non insrs ne sont pas rendus. Sauf dans les cas o elle est autoriseexpressment par la loi et les conventions internationales, toute reproduction, totale oupartielle du prsent numro est interdite et constituerait une contrefaon sanctionnepar les articles 425 et suivants du Code Pnal.

    Le journal Les Annonces de la Seine a t dsign comme publicateur officiel pourla priode du 1er janvier au 31 dcembre 2013, par arrts de Messieurs les Prfets :de Paris, du 27 dcembre 2012 ; des Yvelines, du 31 dcembre 2012 ; des Hauts-de-Seine, du 31 dcembre 2012 ; de la Seine-Saint-Denis, du 27 dcembre 2012 ; duVal-de-Marne, du 27 dcembre 2012 ; de toutes annonces judiciaires et lgales prescritespar le Code Civil, les Codes de Procdure Civile et de Procdure Pnale et de Commerceet les Lois spciales pour la publicit et la validit des actes de procdure ou des contratset des dcisions de justice pour les dpartements de Paris, des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne ; et des Hauts-de-Seine.N.B. : Ladministration dcline toute responsabilit quant la teneur des annonces lgales.

    - Tarifs hors taxes des publicits la ligneA) Lgales :Paris : 5,48 Seine-Saint-Denis : 5,48 Yvelines : 5,23 Hauts-de-Seine : 5,48 Val-de-Marne : 5,48 B) Avis divers : 9,75 C) Avis financiers : 10,85 D) Avis relatifs aux personnes : Paris : 3,82 Hauts-de-Seine : 3,82 Seine-Saint Denis : 3,82 Yvelines : 5,23 Val-de-Marne : 3,82 - Vente au numro : 1,15 - Abonnement annuel : 15 simple

    35 avec supplments culturels95 avec supplments judiciaires et culturels

    COMPOSITION DES ANNONCES LGALESNORMES TYPOGRAPHIQUES

    Surfaces consacres aux titres, sous-titres, filets, paragraphes, alinasTitres : chacune des lignes constituant le titre principal de lannonce sera compose en capitales (oumajuscules grasses) ; elle sera lquivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi 4,5 mm.Les blancs dinterlignes sparant les lignes de titres nexcderont pas lquivalent dune ligne de corps6 points Didot, soit 2,256 mm.Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de lannonce sera compose en bas-de-casse(minuscules grasses) ; elle sera lquivalent dune ligne de corps 9 points Didot soit arrondi 3,40 mm. Lesblancs dinterlignes sparant les diffrentes lignes du sous-titre seront quivalents 4 points soit 1,50 mm.Filets : chaque annonce est spare de la prcdente et de la suivante par un filet 1/4 gras. Lespace blanccompris entre le filet et le dbut de lannonce sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot soit2,256 mm. Le mme principe rgira le blanc situ entre la dernire ligne de lannonce et le filet sparatif.Lensemble du sous-titre est spar du titre et du corps de lannonce par des filets maigres centrs. Leblanc plac avant et aprs le filet sera gal une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Paragraphes et Alinas : le blanc sparatif ncessaire afin de marquer le dbut dun paragraphe o dunalina sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces dfinitions typographiquesont t calcules pour une composition effectue en corps 6 points Didot. Dans lventualit o lditeurretiendrait un corps suprieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.

    2012

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    Pierre-Jean Meyssan

    Le processus dcisionnelPropositions valides par la premire commission

    PREMIRE PROPOSITION Rendre obligatoire la crationet lalimentation des bases dedonnes repertoriant lescomptences transfres auxintercommunalits

    Considrant : - que depuis le dveloppement delintercommunalit, les transferts decomptence par les communes sontnombreux et non homognes,- que la scurit juridique impose deconnatre avec certitude lescomptences des communes et desintercommunalits,- que la cration et lalimentationdes bases de donnes autorisespar les textes rglementaires nontpas t rendues obligatoires.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : - que la cration et lalimentation parle prfet des bases ASPIC et BANATICou toute autre base de donnes demme nature soient renduesobligatoires, linstar du registre du

    commerce et des socits,- que lalimentation de cette basede donnes soit ralise lors de lasignature de lacte portant crationou modification des statuts delintercommunalit et constatant letransfert des comptences, commelors de la transmission au prfet, autitre du contrle de lgalit, desdlibrations dfinissant lintrtcommunautaire,- que la base de donnes soitconsultable en permanence surInternet afin que le public puisseavoir connaissance en temps reldes comptences transfres parles communes auxintercommunalits,- quun compte rendudinterrogation certifi jour puissetre immdiatement dlivr lors dela consultation,- qu dfaut, le prfet soit obligde dlivrer un certificat decomptence dans le mois de lademande crite qui lui sera faite, peine dengager la responsabilit delEtat.

    DEUXIME PROPOSITION Autoriser les ventes et les bauxdes biens appartenant auxmembres de lexecutif dunecommune ou dun EPCI, ou leurs proches, lorsque ces venteset ces baux interviennent dans lecadre dune oprationimmobilire dintrt gnral

    Considrant :- que le dlit de prise illgaledintrts interdit aujourdhui unmembre de lexcutif dunecommune ou dun EPCI ainsi quses proches de contracter avec cettepersonne publique, et ce mme si lecontrat prsente un intrt pourcette dernire.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : Dajouter une exception larticle432-12 du Code pnal aux termesde laquelle seraient autorises lesventes et les baux immobiliersconclus par tout membre delexcutif dune commune ou dun

  • Les Annonces de la Seine - jeudi 20 juin 2013 - numro 38 3

    Vie du droit

    Quel sera alors l'avenir ? Peut-tre celui d'unehistoire commune crire, fdrant les deuxrives.Reprenons, si vous le voulez bien, cettegographie.A l'origine, tait l'ignorance rciproque.Cette ignorance tait quivalente des deux ctsdu dtroit. Sur la rive du droit priv, celle onous nous tenons tous, la certitude rgnait. Laproprit tait une notion fondamentale, l'unde ces piliers du temple sur lequel notre systmejuridique se reposait depuis la rvolution.

    Dans sa main droite, le privatiste tient laDclaration des droits de l'homme et du citoyen,et lit son article 2 : Le but de toute associationpolitique est la conservation des droits naturelset imprescriptibles de lhomme. Ces droits sontla libert, la proprit, la sret et la rsistance loppression . S'il a encore besoin de serconforter, il poursuit jusqu' l'article 17 : Laproprit tant un droit inviolable et sacr, nulne peut en tre priv, si ce nest lorsque la ncessitpublique, lgalement constate, lexigevidemment, et sous la condition dune juste etpralable indemnit .Dans sa main gauche, il tient le Code civil, et litson article 544 : La proprit est le droit de jouiret disposer des choses de la manire la plusabsolue, pourvu qu'on n'en fasse pas un usageprohib par les lois ou par les rglements .Adoss de telles tables de la loi, commentimaginer, concevoir, penser, que des juristespuissent ne pas s'appuyer sur cette belle notionde proprit ?Et pourtant, force est de reconnatre, que sur larive du droit public, la proprit ne rencontrepas le mme succs. Mieux mme, le courantde pense dominant la nie.Dans le sillage des lgistes du XIVme sicle, lesdomanistes dveloppent une thorie selon

    laquelle l'important, ce n'est pas la proprit,mais c'est l'usage que l'on en fait. Le Domainede la Couronne n'appartient pas au roi. Il estindisponible. Le souverain n'en est que ledpositaire. Plus prs de nous, l'cole deBordeaux mene par Lon Duguit rejettegalement la conception civiliste invoquant soninutilit, puisque l'affectation du bien est en elle-mme ncessaire.Pourtant, sur la rive du droit public, certainsosent diriger leur regard vers lautre ct dudtroit. Maurice Hauriou analyse cette notionde proprit, et ladapte aux collectivitsadministratives, mme sur leur domaine public.Dans le sillage de la pense du matre, lide decette proprit des personnes publiques ne cessede gagner du terrain, tel point que lon peutconsidrer cette analyse comme la premirepasserelle reliant les deux rives de notre dtroit.Cette passerelle permet douvrir le second tempsde notre gographie : le temps de la dcouverteprogressive. Cette dcouverte, pour treprogressive nen est pas moins rciproque.Puisquil faut dbuter par un ct du dtroit,dbutons par la rive du droit priv.Pour nous, privatistes, la dcouverte du droitpublic se fait par larrive massive des droits depolice dans nos contrats. Rappelons que si,aujourdhui, nous vivons avec lesrglementations issues du droit public, cela napas toujours t le cas.Relisons nos minutes des annes 50. Nous ychercherons en vain une trace quelconque dundroit de police.Depuis cette date, les passerelles partant delautre rive ne cessent de venir crer des ttesde pont de ce ct ci.Je prendrai simplement trois exemples :- la loi du 16 juillet 1976 sur les ICPE (le droitpublic nous a aussi initi aux acronymes), lesinstallations classes, analyse notamment par

    la premire commission de notre 99me Congrs,Thierry Delesalle et Olivier Herrnberger, nousfait entrer de plein pied dans un univers dunetechnicit extrme, sous le contrle prcis delEtat. Il nous a fallu dcouvrir le sujet,comprendre son importance et suivre, parfoisdifficilement, les solutions complexes imposes.- Plus prs de nous, la loi sur leau du 30dcembre 2006, dcrite par la deuximecommission de notre 104me Congrs, Jean-Pierre Prohaszka et Catherine Dubois-Salon,nous a rappel l aussi combien certains enjeuxdpassaient nos contrats de droit priv.

    - Mais surtout, surtout, la loi de police que nousconnaissons tous, et que nous frquentonsassidument au point den tre devenu desspcialistes reconnus, cest le Code delurbanisme, qui, en cinquante ans, est devenuun lment tellement incontournable de noscontrats que daucuns ont pu stonner de cequils ont appel le nouvel ordre urbanistique .A ce stade, lintrusion du droit public dans ledroit priv est patente, et nous conduit redfinir la notion de proprit, un point telque lon peut se demander si les axesfondamentaux du dpart ne sont pas inverss.Finalement, entre les autorisations de division,de dmolition, de construction, de location

    EPCI au profit de cette personnepublique, ainsi que par toute personnephysique ou morale avec laquelle il a desintrts patrimoniaux ou moraux, condition :- que lopration soit conclue en vue de laralisation des actions ou oprationsrpondant aux objectifs dfinis larticleL. 300-1 du Code de lurbanisme,- que la dlibration autorisantlopration soit motive quant lutilitde lacquisition ou de la location du bienpar rapport la ralisation de cetteopration,- que le prix ou le loyer ne puisse tresuprieur lestimation de FranceDomaine,- que llu considr ne soit ni prsent nireprsent lors de la dlibrationautorisant lopration en cause,- quil soit fait application de larticle L. 2122-26 du CGCT afin que llu nepuisse reprsenter la commune ou lEPCIlors de la signature du contrat.

    TROISIME PROPOSITION Maintenir les effets des subdlgationsde fonction aux lus en casdempchement temporaire delexecutif dlguant

    Considrant :- quil ressort de larticle L. 2122-23 duCGCT quen cas dempchement du maire,les subdlgations de fonction consentiesau profit des adjoints ne peuvent parprincipe tre mises en oeuvre,- que cette rgle impose, pour apprcierla lgalit des dcisions prises par les

    adjoints sur le fondement de larticle L. 2122-23, de vrifier que le maire ntaitpas empch,- que la notion mme dempchementdcoule de circonstances de fait,soumises lapprciation souveraine dujuge du fond,- quil en dcoule donc une incertitude,source de grande inscurit juridique.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : De remplacer, dans larticle L. 2122-23 duCGCT,Les termes : Sauf dispositions contraires dans ladlibration, les dcisions relatives auxmatires ayant fait lobjet de ladlgation sont prises, en casdempchement du maire, par le conseilmunicipal. Par les termes suivants : En cas dempchement du maire, lesdcisions relatives aux matires ayantfait lobjet de la dlgation sont prises,sauf dispositions contraires dans ladlibration, par un adjoint ou unconseiller municipal agissant pardlgation dans les conditions fixesci-dessus, et en labsence dune tellesubdlgation, par le conseil municipal.

    QUATRIME PROPOSITION Etre inform des recours faits contreles decisions individuelles relatives lagestion de la proprit immobiliredune personne publique ou autorisantla conclusion dun contrat en matireimmobilire

    Considrant :- le bnficiaire et lauteur dun acteadministratif individuel autorisant laconclusion dun contrat en matireimmobilire ainsi que le bnficiaire etlauteur dune dcision administrativerelative la gestion de la propritimmobilire dune personne publiquepeuvent rester un certain temps danslignorance de lexistence dun recoursgracieux ou contentieux contre cettedcision,- que linformation qui peut tre dlivrepar le Greffe du Tribunal administratif est la fois incertaine et tardive,- que la scurit juridique de nos actesimpose que lauteur et les bnficiaires deces actes individuels soient tenus informsrapidement quil existe un recours contrelacte dtachable du contrat susceptible defragiliser le contrat lui-mme.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : - que tout recours, gracieux oucontentieux, intent tant lencontredun acte administratif individuelautorisant la conclusion dun contrat enmatire immobilire, qu lencontredune dcision administrative relative lagestion de la proprit immobilire dunepersonne publique, soit notifi lauteurde la dcision et son bnficiaire sil estidentifi,- que cette notification intervienne dansun dlai de quinze jours compter dudpt du recours au Greffe du Tribunaladministratif, peine dirrecevabilit durecours.

    CINQUIME PROPOSITION Dclencher le contrle de lgalitdune autorisation durbanisme tacite

    Considrant :- que la transmission au prfet en vue ducontrle de lgalit nest pas unecondition de lacquisition du caractreexcutoire des autorisations durbanismetacites,- que si une collectivit nglige detransmettre au prfet ou son dlgules pices ncessaires lexercice de soncontrle de lgalit, cela peut avoir degraves consquences sur la mise en placedune opration,- quen ltat actuel du droit il nexisteaucun moyen satisfaisant afin decontraindre la collectivit transmettreces pices,- que lacte ne peut donc acqurir soncaractre dfinitif, le reprsentant delEtat ntant pas mis en mesuredexercer son contrle de lgalit dfaut de transmission.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : - que le bnficiaire de lautorisationdurbanisme tacite soit autoris mettre en demeure la collectivit detransmettre le dossier complet auprfet,- que la notification au prfet de cettemise en demeure fasse courir le dlaidont celui-ci dispose pour exercer soncontrle de lgalit.

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    Vie du droit

    peut-tre, la premption, voire lexpropriation,que reste-t-il de cette proprit absolue dcritepar la Dclaration de lhomme et du citoyen etle Code civil ? La question mrite dtre pose.Mais il ne faut pas croire que le droit public,dans une approche imprialiste, envahit notrerive privatiste du dtroit.Nous aussi, nous avons lanc nos passerelles.Nous avons mme bti un pont.Le temps nous est cont, jvoquerai une seulepasserelle, mais quelle passerelle : le contrat lui-mme. Indubitablement, le dveloppement dela technique contractuelle dans notre droitpublic est un fait marquant de ces derniresannes.Il lest un point tel que le Conseil dEtat lui-mme reconnat dans un de ses derniersrapports le rle dsormais jou par le contrat,quil qualifie lui-mme de mode dactionpublique et de production de normes. Si nouspouvons nous rjouir du premier terme de laphrase, le second nous inquite davantage,tellement la norme inutile affaiblit la normencessaire.Une des premires techniques contractuellesque nous avons exporte, cest le bailemphytotique administratif dcrit par ladeuxime commission du 93me Congrs,Bernard Dumas et Marc-Henri Louvel.Oh bien sr, en 1988, la rive droit public dudtroit a vu arriver ce contrat avec un rien de

    Les transferts de propritPropositions valides par la deuxime commission

    PREMIRE PROPOSITION Les biens sans matre

    Considrant : - que les conditions douverture de laprocdure des biens prsums sansmatre et son droulement nassurent pasde garantie suffisante pour le propritaireinconnu ou disparu,- que le critre de dfaut de paiement destaxes foncires par le propritaire, silconstitue un indice, ne peut constituerune rgle de droit permettantlappropriation de la proprit dautrui,- que les droits du propritaire ou deses ayants cause doivent tre prservsen cas daction en restitution, que celle-ci intervienne en nature ou en valeur.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : - que louverture et le suivi le laprocdure des biens prsums sansmatre soient confis au conseil municipalmais que le transfert de proprit et lafixation de la valeur du bien par le Jugede lexpropriation soient assurs dans lecadre dune procdure adapte,- que soient imposes par la loi, unerecherche pralable sur lexistence dupropritaire et lestimation du bien,- que le critre du dfaut de paiement desimpts fonciers soit considr comme unsimple lment permettant de dclencherlouverture de la procdure, sans impactsur le fond du droit,- que la valeur fixe lorigine par le Jugede lexpropriation serve de base, aprsrvaluation, toute proposition amiabledindemnisation. En cas de contestationle juge civil sera comptent,- quil soit tabli un vritable compte degestion en cas de restitution en nature.

    DEUXIME PROPOSITION Lextension du dclassementpar anticipation

    Considrant : - que le dispositif prvu par larticleL2141-2 du CG3P rpond un relbesoin de souplesse dans lesoprations de dsaffectation et dedclassement prcdant une vente,- quil est par consquent regrettableque ce dispositif soit limit aux seulsbiens affects un service public, sansque cette limitation puisse trejustifie,- quil est galement regrettable queson bnfice soit rserv lEtat, sestablissements publics et auxtablissements de sant, alors quilpourrait tre utile toutes lespersonnes publiques,- quil est nanmoins souhaitable que lerecours ce dispositif soit contrl,pour prvenir tout abus et prserverson caractre drogatoire au principede linalinabilit du domaine public.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : - que larticle L2141-2 du CG3P soitmodifi pour permettre ledclassement par anticipation detoutes les dpendances du domainepublic immobilier artificiel, quel quesoit leur propritaire,- que la dcision par dautrespersonnes que lEtat et sestablissements publics de dclasserpar anticipation contienne,imprativement, une motivationexpresse expliquant en quoi le maintiende laffectation pour un temps donnsavre ncessaire.

    - que le contrat prvoie peine de nullitune clause organisant les consquencesde la rsolution qui dcoulerait du nonrespect des conditions du dclassementpar anticipation.

    TROISIME PROPOSITION La consolidation des titresde proprit aprs un dclassementimparfait

    Considrant : - quil existe de nombreux facteurs derisques susceptibles daffecter la mise encirculation dune proprit publique enraison dun dclassement imparfait,- que ces imperfections imprescriptiblesfragilisent gravement la situation desacqureurs et des sous-acqureurs desbiens concerns,- que la scurit juridique despropritaires successifs des anciennesdpendances domaniales doit treassure lorsque la menace qui pse ainsisur leurs droits est socialementinjustifiable,- quil y a donc lieu de les protger contreun risque de contestation de leur titre.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : - que soit confi au juge civil ou uneinstance juridictionnelle cre cet effetauprs de chaque Cour dappel, le rle deconsolider les titres de proprit portantsur danciennes dpendances domanialesdont la mise en circulation se seraitrvle imparfaite.

    QUATRIME PROPOSITION Clarifier la cession amiable entre lespersonnes publiques des propritsaffectes lutilit publique

    Considrant : - que larticle L.3112-1 du CG3P permetle transfert de proprit de biensdpendant du domaine public sansdclassement pralable entre personnespubliques ds lors que ces biens sontdestins lexercice des comptences ducessionnaire et relveront de sondomaine public,- que le texte ne prcise ni le tempspendant lequel le bien acquis doit tremaintenu dans le domaine public, ni lesconsquences du non respect delaffectation,- que le rgime de cette cession amiablenest pas organis par le lgislateur,- quaucun diagnostic, quaucun audit delimmeuble nest prvu la diffrence dece qui existe, par exemple, pour lestransferts de proprit du domaine publicfluvial sous larticle L.3113-1 du CG3P,- quaucune valuation du bien nestprvue.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : - que le rgime de la cession de larticleL.3112-1 du CG3P soit dfini dans le sensdu renforcement de linformation donnepar le cdant quant aux qualits du bientransfr, quant aux ventuelles garantiesconfres par le cdant, telle par exemplela garantie des vices cachs,- que les conditions financires,notamment les contreparties suffisantessoient mentionnes dans la dlibration,et que lquilibre conomique global delopration soit assur,- que les consquences de la cessation delaffectation soient envisages dans ladlibration,- que lacte de cession soit publi aufichier immobilier.

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    Vie du droit Agenda

    condescendance. Quoi, un contrat, de plus issudu droit rural ? Au pays de lacte unilatral ? Lapremire approche tait circonspecte.Et puis, petit petit, le succs est venu, tel pointque chaque fois que le lgislateur a besoin dunetechnique juridique pour raliser un objectifprcis, il utilise le BEA. Oh certes, ce bailemphytotique administratif nest quun lointaincousin de notre bail emphytotique priv,tellement lointain que lon se demande encoresi les deux contrats sont bien de la mmefamille. Mais quand mme ! Quelle russite,pour nous privatistes, que de voir le succs dece contrat sur la rive du droit public !Mais cette russite nest rien ct du pont quia t lanc entre les deux rives du dtroit le1er juillet 2006, date de la promulgation du Codegnral de la Proprit des Personnes Publiques. Je voudrais juste vous faire remarquer que lenom de ce pont ne porte pas la rverie. Il estmme assez austre. Mais pour tout juriste, quisait que le nom porte souvent en lui laqualification, quun code sintitule Code gnralde la Proprit des Personnes Publiques est lui seul le gage que la proprit a maintenantplein droit de cit sur lautre rive.Et ce Code va permettre aux deux rives dudtroit de dpasser le stade de la dcouvertepour btir une histoire commune.Cette histoire commune pourrait passer auxyeux de certains pour une utopie. Il nen est rien.Cest au contraire une ardente obligation.Cest une ardente obligation pour les biens, cestune ardente obligation pour les personnes.

    Pourquoi une ardente obligation pour les biens ?Parce qu lheure du dsengagement tousazimuts de lEtat, il nest plus temps desinterroger sur la ncessaire valorisation dupatrimoine des personnes publics, quil dpendede leur domaine public, ou de leur domainepriv. La valorisation de ce patrimoine estindispensable.Cette valorisation passe dabord par laconnaissance. Le droit priv, grand connaisseurde la proprit, dispose de tous les outils pour

    aider les collectivits territoriales prendre lamesure de leur richesse. Il ne nous parat pluspossible, en 2013, que la Cour des comptesrende un rapport comme celui quelle a rendulhiver dernier, stonnant du peu de fiabilit desinventaires patrimoniaux des collectivits.La valorisation passe ensuite par une meilleureutilisation de ces biens. Il faudra les vendre etles acqurir au meilleur prix, et naviguer entrele droit positif national et la jurisprudencecommunautaire. Il faudra aussi travaillertoujours plus autour du dmembrement de laproprit. A lheure o, dans de nombreusesrgions, le prix du foncier est tel que le parcoursrsidentiel est larrt, qui ne voit paslimportance et lenjeu ports par toutes lestechniques de dmembrement que nousmatrisons parfaitement.Nous avons parfaitement conscience que cettevalorisation rencontrera des rsistances. Pourcertains, le CG3P, avec sa volont de rduire aumaximum le domaine public, nest quune tape.Pour dautres au contraire, qui veillentscrupuleusement contenir la tte du pont pourque leur rive ne soit pas trop envahie par lesprivatistes, le CG3P est une fin.Pourtant, au-del des biens, cest par lespersonnes que cette histoire commune scrira.Car la valorisation pour la valorisation des biensdes collectivits territoriales na aucun sens.Cette valorisation na de sens que si elle esttourne vers lintrt gnral. Et, des deux ctsdu dtroit, lintrt gnral est une expressionporteuse de sens. Elle a du sens pour llu, pourle fonctionnaire territorial qui doit lassurer auquotidien, dans chacune de ses dcisions. Maiselle a aussi du sens pour le juriste de droit priv,et tout particulirement pour le notaire, officierpublic et dlgataire de la puissance publique.Le Notaire peut apporter beaucoup dans cettehistoire commune. Il apporte dabord, nayonspas peur des mots, sa science de la rdaction.Un acte, contrairement ce quon voudrait nousfaire croire, ce nest pas si facile que cela rdiger.Je crois que tout le monde en prend peu peuconscience.Mais le Notaire, cest aussi celui qui conseille,et face un monde o, quelque soit notre rive,la judiciarisation est en marche, le conseil nestpas moins prcieux que lart de rdiger. Bien sur,cela nous oblige sortir de nos tudes. Maiscest dj le cas.Sans doute, pour crire cette histoire commune,il faudra encore travailler ensemble.Il faudra que, nous privatistes, acceptions sansdoute que la proprit nest plus celle que laDclaration des droits de lhomme et du citoyendcrivait, quelle est dsormais balise par leslois de police.Il faut aussi que nous btissions un vocabulairecommun. Il nous sera impossible de nouscomprendre si les mots que nous employonsnont pas le mme sens des deux cots dudtroit. Lemphytose doit vouloir dire la mmechose pour toutes les parties, et si les publicistesutilisent les techniques des privatistes, il fautaccepter demployer les mmes qualificatifs.Mme si la route est encore longue, lhistoirecommune est inexorablement en marche. Le109me Congrs des notaires de France alambition dtre une pierre contribuant ldification de cette histoire commune.Avec votre aide, je suis certain que nous yparviendrons. (...)

    Objectifsdu Congrs

    Confronter le droit, ses volutions auxbesoins de notre socit perceptibles autravers de la pratique quotidienne des notaires.Le notaire joue un rle social. Il est un tmoinprivilgi de la socit. Il est lexpert etle confident de proximit de la personne et delentreprise. Les travaux des Congrs desnotaires cherchent rendre le droit plus simple,plus adapt, plus sr.Le sujet choisi par chaque congrs est un sujetsocital qui rvle la fois lexprience etlexpertise du notaire. Il ouvre des dbatsassociant universitaires et reprsentantsd'institutions aux rflexions des notaires.Les propositions qui sont adoptes durantle congrs sont ensuite transmises aux PouvoirsPublics. Un nombre important d'entre ellesinspire de nombreux textes lgislatifs ourglementaires.

    Source : Elisabeth Lamblin (www.congresdesnotaires.fr)

    FNAIM PARIS - ILE-DE-FRANCE

    Quel devenir pour limmobilierdans le Grand Paris ? Soire-dbat le 26 Juin 2013Auditorium de la Tour First 1 et 2, square des SaisonsEsplanade Nord92400 COURBEVOIERenseignements : 01 40 53 73 50 [email protected] 2013-456

    GEMME FRANCEECOLE NATIONALE DE LA MAGISTRATURECOUR DAPPEL DAIX-EN-PROVENCEBARREAU DAIX-EN-PROVENCE

    IVme Assises internationalesde mdiationjudiciaire Colloque les 4, 5 et 6 Juillet 2013Centre de la Baume1770, chemin de la Blaque13090 AIX-EN-PROVENCERenseignements : 06 60 73 25 79 [email protected] 2013-457

    PARIS EUROPLACEINTERNATIONAL FINANCIAL FORUM

    Growth and InvestmentOpportunities in Europe

    Colloque les 10 et 11 juillet 2013 Pavillon d'ArmenonvilleAlle de Longchamp75016 PARIS Renseignements : 01 49 27 11 48 [email protected] 2013-458

    SYNDICAT NATIONAL DES NOTAIRES

    La gouvernance de la profession51me congrs le 19 septembre 2013 Luminosa , Porte 4, Cap JanetPort de Marseille23, place de la joliette13000 MARSEILLERenseignements : 01 43 87 12 [email protected] 2013-459

    BARREAU DE MARSEILLE

    23me JurisCupLutilisation lucrativeou commerciale des naviresde plaisanceColloque le 19 septembre 2013Maison de lAvocat51, rue Grignan13000 MARSEILLE

    Rgates du 19 au 22 septembre 2013Cercle nautique et touristique du LacydonQuai Marcel Pagnol13000 MARSEILERenseignements : 04 91 59 82 [email protected] 2013-460

  • La scurit juridiquedes actes authentiquespar Marc-Henri Louvel

    (...)

    Heureux comme Portalis nous avonsfait un beau voyage,Voyage au coeur des proprits denos villes et villages,Heureux comme Portalis nous avons voyagavec notre Code civil,Mais comme guide bleu, le CG3P fut plus utileQuand verrons-nous hlas du CG3P jaillir notrecontrat, celui de droit privQuand verrons-nous une unique proprit oseule laffectation publique serait cantonne.Plus nous plait le contrat que lacte unilatral.Plus lchange de volont que lacte dtachable.Et plus que la rigueur administrative, la douceurcivile.Aprs quatre saisons, la fume de nos cerveauxestompe.Il a fallu raison garder et le rapport rdiger.Nous avons inventori, plein dusage et de raison.Les contrats adapts au projet pour leurralisation.Comment en douze minutes alloues.Rsumer plus de mille pages rdiges ?Comme notaire rime avec savoir-faire, commestabilit rime avec scurit, cest toutnaturellement que le notaire, homme ducontrat, est le dispensateur de la scuritjuridique ; scurit juridique indispensable lastabilit contractuelle voulue par les collectivitspubliques et les lus.Vous lavez compris jai pris le parti de vousexposer succinctement quelques situations,releves par chaque commission, o soit lenotaire nest pas en mesure dtre un vendeurde scurit ou soit encore la loi prsente unillogisme. Certaines de ces situations ferontlobjet de propositions lors de notre Congrs afinde garantir ou offrir une plus grande scurit.

    Le processus dcisionnel dabord : lamultiplication des niveaux de comptence renddifficile la lecture de la rpartition des tchesentre les diffrentes collectivits locales : qui ala comptence sportive pour acqurir le terrainde rugby ? La commune ou lintercommunalit ?Le notaire doit avoir rponse cette question

    car le vice dincomptence est un vice redoutablequi nest pas susceptible dune simple ratification.O trouver une rponse certaine ?Ladage delegatus non potest delegare li linterprtation jurisprudentielle delempchement du maire peut, par exemple,anantir leffet dune premption par unecommune. En effet le dlgataire a pu exercerle droit de premption au profit de la communealors mme que le maire ntait pas empchcomme limpose la loi. Comment le notairepeut-il savoir si le maire tait ou non empch ?Lannulation dune dcision administrative et seseffets sur le contrat qui en est lexcution figurecomme une des causes principales decontentieux. Tout naturellement le notaire doitconnatre les actes et contrats soumis au contrlede lgalit, lexercice de ce contrle et le dfrprfectoral dans la phase contentieuse ducontrle de lgalit. La dcision de contracter,de signer, acte dtachable du contrat rgularispar le notaire, est susceptible de recours sansque celui-ci soit obligatoirement notifi lauteurde la dcision. A lheure dinternet et deschanges instantans, une telle notification seraitsource dune meilleure scurit.Ce sont entre autres certaines des difficultsreleves par Franois Devos, Sarah HollanderVandembosche et Christophe Duchange qui sesont par ailleurs attachs lobjet du contrat et la qualit du contractant de la collectivitpublique : Est-il prestataire ou non de lapersonne publique, exerce-t-il une mission deservice public, bnficie-t-il dune aide ? Unmarch public, une dlgation de service publicou une aide rglemente peut se cacher derrireun contrat apparemment unique, rvlant enfait une opration plus complexe.Le transfert de proprit par ou au profit dunepersonne publique amne dans un premiertemps une rflexion sur ce que sont lesproprits publiques. Si comme notrerapporteur de synthse la crit, la proprit despersonnes publiques sur leurs biens est celle-lmme des personnes prives sur leurs biens, cesont des biens dont une collectivit publiqueest titulaire et qui, soit relvent de son domainepublic, ou soit relvent de son domaine priv.Aussi avant denvisager un quelconque transfertil est impratif de dterminer le domaine auquelle bien transfr doit tre rattach.

    Si proprit publique rime avec domaine public,lon pourrait croire que domaine priv rime avecproprit prive. Or cette rime doitobligatoirement saccompagner dautres rimesque sont incessibilit et insaisissabilit. Cesrimes impratives avec domaine priv formentavec inalinabilit et imprescriptibilit uneconsonance obligatoire avec domaine public.Lun des principaux apports du CG3P en 2006 estdavoir procd une refonte et une unificationdes rgles applicables aux biens appartenant toutes les personnes publiques. Cette oeuvre decodification a clarifi le droit domanial jusque lessentiellement jurisprudentiel.Lappartenance au domaine public dun bienest, sauf si ce bien est directement affect lusage public, subordonne la doublecondition que le bien soit affect au servicepublic et spcialement amnag en vue duservice public auquel il est destin.Cette nouvelle dfinition, plus restrictive,damnagement indispensable lexcution des

    missions de service public se substitue lacondition dun amnagement spcial en vue duservice public auquel le bien est destin.Mais le Conseil dEtat nentend pas que cettecondition damnagement indispensable sesubstitue la condition damnagement spcialpour les biens rentrs dans le domaine publicavant le 1er juillet 2006 : le praticien se trouvedans lobligation dappliquer deux dfinitionsselon la date laquelle le bien a t affect unemission de service public.Puisque le CG3P a t prsent comme uneoeuvre inacheve, le temps nest-il pas venudenvisager de navoir quune unique dfinitionde la domanialit ? Par exemple au moyen dundclassement lgislatif avec maintien descontrats doccupation en cours comme lesuggre Monsieur le Professeur Fatme ?Qui a plum loie du Roi cent ans aprs en rendla plume. Cette formule image dictait uneprescription temporaire du domaine de laCouronne par diffrence une prescriptionimmmoriale. A la Rvolution est cr le domainenational avec abolition de linalinabilit (dictepar la clbre ordonnance de Villers-Cottertsde 1539) et une acquisition par usucapiondevenue possible par le dlai de quarante ans.Au XIXme sicle la jurisprudence attache au seuldomaine public la double rgle dinalinabilitet dimprescriptibilit qui reoit valeur lgislativepar larticle L52 du Code du domaine de lEtat.Lorsquun bien nest plus utilis ni affect unservice public ou lusage public, la collectivitpeut ne plus le conserver dans son domainepublic mais doit alors le dclasser.Quel notaire na pas constat dans une originede proprit que vingt, trente ans auparavant,la vente par la collectivit publique navait past prcde dun dclassement rgulier.Alors que laffectation une utilit publiquenexiste plus depuis plus de trente ans pourquoiladage de mon cher droit normand : quimange la vache de la Reine cent ans aprs encoreen paie les os pourrait-il encore tre invoqupar un juriste la retraite ?Lors de la cession dun bien dune collectivitpublique nous appliquons le tryptique bienconnu : dsaffectation, dclassement, dcisionde vendre dans lordre chronologique. Unesouplesse a t envisage par le CG3P pour lesdpendances du domaine public artificiel de

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    Vie du droit

    A proposdu Congrs

    Sans aucun doute la plus belle et la plusambitieuse aventure intellectuelle quoffrela profession notariale... Cest aussi la plusdifficile.Le Congrs des Notaires est un espace derflexion et dchanges. Un espace danalyse etde proposition de la profession notariale, ouvertsur la socit civile en vue de contribuer l'amlioration du droit. Les sujets abordsportent sur des thmes d'intrt gnral noncorporatistes, inscrits dans l'actualit, tels quel'environnement, le droit de l'enfant, la famille,le patrimoine priv, les collectivits locales,l'entreprise, les personnes vulnrables,le dveloppement durable, les propritsincorporelles et le financementSource : Elisabeth Lamblin (www.congresdesnotaires.fr)

    Marc-Henri LouvelPh

    oto

    D.R

    .

  • lEtat permettant une dsaffectation postrieureau dclassement et la vente du bien. Pourquoicette procdure de dclassement paranticipation nest-elle pas transposable aux biensappartenant, notamment, aux collectivitsterritoriales afin de leur permettre de ralisercertaines oprations un cot moindre et avecune meilleure scurit juridique ?Henri Maurey et Pierre Tarrade nous montrentaussi que cest une palette importante decontrats que couvrent les transferts de propritallant de lacquisition la vente en passant parlchange ; lacquisition titre onreux ou titregratuit, acquisition amiable ou force. Letransfert de proprit peut rsulter dun don,dun legs mais aussi dun mode dappropriationunilatral : le bien sans matre, procdure qui,aujourdhui encore, sapparente curieusement la res nullus primo occupanti permettant lheureux dcouvreur dune ile y planter ledrapeau ses armes Le drapeau aux armesde la commune peut-il flotter sur le toit dunemaison parce que le seul impt foncier na past pay depuis trois ans ?La valorisation du domaine priv saccommodede contrats de droit priv ds lors que les principesdincessibilit et dinsaisissabilit sont respects.Mais les collectivits publiques et en particulier

    les collectivits locales, peuvent ne disposer nides moyens techniques ni des moyens financierssuffisants pour satisfaire ldification de btimentssur leur domaine public, btiments dont elles ontune ncessaire utilit.Il a fallu alors concevoir le partenariat dunecollectivit publique poursuivant un butdintrt gnral avec un oprateur privvoulant grer lopration pour son proprecompte et un prteur qui invoque la maxime : la chose offre plus de garantie que la personne .Pour cela le lgislateur sest affranchi, pour partiedes principes dinalinabilit, et dinsaisissabilit,en encadrant par tapes successives lautorisationdoccupation du domaine public, constitutive dundroit rel. Le bail emphytotique administratifcr en 1988 tait rserv aux seules collectivitsterritoriales et lautorisation doccupationtemporaire constitutive de droit rel fut conuepour les biens appartenant lEtat en 1994.Depuis, des lois successives ont autoris lEtat,ses tablissements publics conclure des bauxemphytotiques tels les baux emphytotiqueshospitaliers, ou les baux en vu de la ralisationde logements sociaux ou encore en vue de larestauration, de la rparation ou de la mise envaleur dun btiment , sans oublier le CG3P quicre le bail cultuel et permet aux collectivits

    de recourir aux autorisations doccupationtemporaire constitutives de droit rel.Cette multitude de contrats nest ni source declart et de simplification, ni vecteur de scuritdans la rdaction de contrats pourtant touspossibles ds lors quils sont compatibles aveclaffectation.Ces autorisations temporaires doccupation dudomaine public restent prcaires et rvocablesafin de garantir laffectation lutilit publique.Il en est de mme des autorisations doccupationdu domaine public ne confrant pas un droitrel mais un droit personnel et non cessible. Silon comprend que ne puisse tre consenti unbail commercial, ne peut-on reconnatrelexistence dun fonds de commerce ds lorsquen exerant son activit en totalit sur ledomaine public le commerant sest constituune clientle qui lui est propre : la redevancequi dcoulerait de cette reconnaissance nenserait que mieux valorise. Marie-Hlne PeroAugereau-Hue et Bernard Delorme ontgalement dmontr que lanalyse juridique ettechnique du bien immobilier mis ladisposition ou cd la personne publique, lorsdun transfert de comptence, apporterait uneinformation ncessaire la scurit juridique.Cette prcaution nest-elle dailleurs pas

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    Vie du droit

    La gestion et la valorisation des proprites publiquesPropositions valides par la troisime commission

    PREMIRE PROPOSITION La publication du procs-verbal demise disposition des biensconscutive un transfert decomptence

    Considrant : - que leffet de la mise dispositionconscutive un transfert de comptenceest de dissocier lexercice des attributs dudroit de proprit entre laffectataire et lepropritaire,- que lnumration, par le dcretn55-22 du 4 janvier 1955, des actessoumis publicit foncire, ne prvoitpas la publication du procs-verbal demise disposition,- que lorsquil est tabli, une rdactionimprcise du procs-verbal peut tresource de difficults, autant pour les lusque pour les notaires,- que la publicit foncire, en alimentantle fichier immobilier, contribuerait ltablissement dun inventaire des bienset droits immobiliers appartenant unepersonne publique.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : - que le procs-verbal de mise disposition des biens conscutive untransfert de comptence fasse lobjetdune publicit foncire obligatoire findinformation au titre du dcret n 55-22du 4 janvier 1955.

    DEUXIME PROPOSITION La scurisation des droits confrs aucommerant sur le domaine public

    Considrant : - que lexploitant dune activitcommerciale sur le domaine public nestpas ce jour incit engager desinvestissements sur celui-ci et lesfinancer, en raison notamment ducaractre prcaire, rvocable, personnel

    et incessible des autori-sationsdoccupation,- que la reconnaissance dun fonds decommerce sur le domaine publicpermettrait de valoriser au mieux laredevance due par lexploitant,- quune cession encadre du titredoccupation, prvoyant une repriseintgrale des charges et obligationssouscrites par le premier exploitant,serait de nature scuriser lacollectivit,- que la personne publique doit, pour unmotif li lintrt du domaine occup,conserver la facult de sopposer aurenouvellement du titre, ainsi qu sacession, et avoir le pouvoir de le retirer tout moment,- que la reconnaissance de lexistencedun fonds de commerce sur le domainepublic garantirait un droit indemnisationpour lexploitant en cas de retrait delautorisation unilatrale, sans pourautant permettre la conclusion dun bailcommercial.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : - que le titre doccupation dlivr uncommerant exploitant son activit entotalit sur le domaine public soitreconnu comme un lment constitutifdun fonds de commerce, ds lors quelexistence de ce fonds est caractrisepar une clientle propre lexploitant,- que dans cette situation, le titredoccupation du domaine public puissetre cd au successeur dans lecommerce, sous rserve dun agrmentpralable dlivr par la collectivitpropritaire.

    TROISIME PROPOSITION La limitation du principedinsaisissabilite aux seuls biensindispensables a la continuite duservice public

    Considrant : - que le domaine naturel reste paressence insaisissable,- quil doit en tre de mme dudomaine artificiel, lorsque celui-ciprsente un intrt culturel, historique,culturel ou environnemental,- que la protection constitutionnelle duservice public est fonctionnelle etconcerne tous les biens affects auservice public, indpendamment de leurqualification domaniale,- que lexistence dun rgime organiquedinsaisissabilit du patrimoine porte uneatteinte injustifie aux conditionsdexercice du droit des cranciers, lorsquilnexiste aucun enjeu de service public,- quil en est ainsi lorsquune dcisionde justice dfinitive et obligatoire nepeut tre excute,- que la reconnaissance dun droit degage au profit des crancierspermettrait aux collectivits un meilleuraccs au financement,- que la loi n 80-539 du 16 juillet 1980ne porte que sur les deniers publicset ne prvoit pas la cession force dunbien immobilier en cas de dfaillancedune personne morale de droit public,- que sagissant de biens publics, lechoix du bien saisi ne devrait pas sefaire au dtriment de lintrt gnral,- quen cas de contestation sur lacompatibilit de la saisie avec lesexigences de laffectation du bien, lejuge judiciaire devrait saisir le jugeadministratif dune questionprjudicielle.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : - qu linitiative du lgislateur, lesproprits publiques qui ne sont pasindispensables la continuit du servicepublic puissent tre saisies, selon lesvoies dexcution du droit commun, sousle contrle du juge judiciaire.

    QUATRIME PROPOSITION Contractualiser le droit desoccupations du domaine publicconstitutives de droits rels

    Considrant : - que la lgislation actuellement envigueur propose plusieurs titresdoccupation du domaine publicconfrant un droit rel au partenaire dela collectivit,- quil en rsulte une lgislationcomplexe qui se construit en fonctiondes circonstances,- quil convient de prvenir unecomplexification plus importante dudroit des occupations du domaine publicconstitutives de droits rels,- que, sur le modle des dispositionsapplicables en matire de cration deservitudes sur le domaine public, le droitreconnu loccupant doit trecompatible avec laffectation du bien lutilit publique,- que la compatibilit laffectation,prserve par les dispositions du titre,sappliquerait notamment aux modalitsde remise en garantie du droit rel ainsiquaux modalits dexcution de cettegarantie,- que ce titre devrait avoir un champdapplication le plus large, identique celui de lAOT dlivre par lEtat.

    Le 109me Congrs des Notairesde France propose : - que soit insr dans le CG3P, aprslarticle L. 2122-4, un article rdigcomme suit : Tout titre doccupation dudomaine public peut prvoir laconstitution de droits rels dans lamesure o sa dure est limite 99 anset o les clauses quil contientprservent la compatibilit deloccupation consentie avec laffectationdes biens .

  • indispensable lorsque la personne publiquetitulaire de la comptence entend consentir uneautorisation doccupation temporaire sur le bienmis sa disposition comme la loi ly autorise ?Lune des proccupations majeures descollectivits territoriales, aujourdhui, est demaintenir ou daccder au quota de logementssociaux imposs par la loi SRU.Les outils urbanistiques mis la disposition descollectivits territoriales apparaissentsatisfaisants et dune application aise. Lecardinal de Richelieu confiait Louis XIII que faire une loi et ne pas la faire excuter, cestautoriser la chose quon veut dfendre . Les loiset rgles durbanisme favorisant la cration delogements sociaux permettent ceux qui enont la volont, de rpondre au dfi du quotaimpos. Ils ont la bote outils pour cela.Restriction budgtaire oblige, il est demandaux oprateurs sociaux de se constituer des

    fonds propres pour produire de nouvellesoprations de logements sociaux. Cetteconstitution de fonds propres ne peut seffectuerquen vendant les logements aux locataires etles logements vacants des personnes prives.La vente aux locataires, dite vente HLM, a faitlobjet depuis 1965 dun empilement de lois etdcrets avec des objectifs contradictoires : lorigine laide du locataire dans un parcoursrsidentiel et aujourdhui la volont de faciliterloprateur dans sa commercialisation.La pression mdiatique a conduit le lgislateur imposer des mesures anti-spculatives au grdu vent. La dernire en date de ces mesuresinterdit une personne physique dacqurirdun quelconque organisme du logement socialun second logement sous peine de nullit de laseconde vente ! Comment scuriser lestransactions avec une telle diction qui sajoute une totale incohrence entre les textes

    lgislatifs et rglementaires depuis 50 ans.Christopher Chirouze et Hlne Chausse nousdmontrent ces contradictions et invitent lelgislateur non seulement choisir ses objectifsmais galement rcrire la loi.Le prsident Mao Ts Toung, avec son bon senspaysan, expliquait ses concitoyens dans sonpetit livre rouge, que ce ntait pas le puits quitait trop profond mais la corde qui tait tropcourte. Alors je vous propose de puiser au plusprofond de vos ides pour dbattre pendanttrois jours des propositions prsentes par lesprsidents et rapporteurs des commissions, queje veux publiquement remercier du travailaccompli sous le regard bienveillant deMonsieur le Professeur Yves Gaudemet.Je sais galement quils se joignent moi pourremercier sincrement Catherine Bosgiraud,Damien Dutrieux et Dominique Larralde deleur investissement nos cts.

    Lavenir du notariat franaisentre authenticitet confiancepar Jean Tarrade

    (...)

    Voici neuf mois, vous aviez, Madamela Ministre, cr lvnement auCongrs de Montpellier. Vous tiezvenue vers nous (selon votreexpression) avec curiosit, comme on va versun territoire inconnu. Vous aviez su saisir lme du notariat endcrivant le coeur de lauthenticit.Et les journaux avaient titr : Les notaires sousle charme de la Ministre .Vous vous tiez en outre amuse de lamisogynie du Conseil Suprieur, qui nest enralit que lexpression dun quilibre naturelface lhgmonie fminine de votre entourage,dont par ailleurs, nous nous rjouissons, etnotamment de la venue de MadameChampalaune, nouvelle directrice des affairesciviles et du sceau.

    Neuf mois ont donc pass et vous voil nouveau avec les notaires de France Lyon.Congrs aprs Congrs, nous explorons lesespaces infinis de lauthenticit.Grce Pierre-Jean Meyssan, grce Marc-Henri Louvel, grce celles et ceux qui les ontaccompagns dans cette folle aventure, nousvoici plongs dans lunivers complexe desproprits publiques avec comme guide de nosrflexions la question simple : quels contratspour quels projets ? .Les voici, Madame la Ministre, ces notairesvaleureux et enthousiastes. Ils sont l, danslangoisse de rendre au mieux limmense travailaccompli pour permettre leurs confrres dtre,demain plus encore, les conseils aviss descollectivits territoriales. Permettez au pre queje suis, davoir un regard de fiert pour lundentre eux.Les collectivits, se trouvent prises en tenailleentre la croissance des dpenses sociales, et lereflux des recettes fiscales. Elles doivent inscriredans leurs obligations, celle dune gestionperformante de leur patrimoine immobilierpour reprendre le thme du rapport.Celui-ci crit lencre pragmatique, deviendra,pour chacun de nous, loutil indispensable pourapporter aux Maires, aux Prsidents desConseils Gnraux et Rgionaux, lappuijuridique quils attendent des officiers publics.Neuf mois ont donc pass, le temps a pu vousparatre court, tant vous avez t accapare parla multitude des tches que vous avezentreprises avec la tnacit et la passion qui vouscaractrisent.Cest ainsi quil a pu vous arriver dappeler vous-mme au tlphone et tard le soir le prsidentdu Conseil suprieur pour faire le point desdossiers en coursVous avez surtout, ds lorigine, compris lutilitde la fonction de notaire et vous lavez dfenduepersonnellement devant le Prsident de laRpublique lors dun djeuner auquel il nousavait convis au palais de lElyse.Neuf mois aussi, au cours desquels la crise aplant ses faisceaux. Le notariat laffronte attachau mt de lauthenticit et progresse entreCharybde et Scylla.Les notaires comme tous les franais viventaujourdhui dans linquitude et jen dcrirai lesstigmates dans une premire partie ; mais pour

    en corriger aussitt les effets, dans une secondepartie, en voquant les raisons de lespoir.Encore faut-il ici prciser que loptimismeprsume aussi dune vision partage. Et cestainsi que je terminerai ce propos.

    Les inquitudes des notaires

    Il est, semble-t-il, de bon ton dans les tempsdifficiles de rechercher des boucs missaires.Ainsi en est-il des professions rglementes, carelles auraient par dfinition tous les torts.En ralit, les notaires de France qui vouscoutent voient depuis plusieurs mois leursrevenus rduits nant et beaucoup dentre euxpuisent dans leur trsorerie de prcaution lesmoyens indispensables pour assurer les chargeset les salaires.Le chiffre daffaires de la profession a chut cescinq derniers mois de 17,9 % et les rsultats ontplong de 49,7 %. Voil la ralit du notariataujourdhui !Cette dgradation des rsultats vient en chodune situation conomique marque parlatonie de la croissance. Le poids de la dette quiva, en 2014 encore, altrer le dynamismefranais, oblige des conomies toujoursinsuffisantes. LEtat accroit la pression fiscale,rogne sur la dpense et la chancellerie nchappepas ce rabot.Ainsi en est-il du financement de laidejuridictionnelle puisquil semblerait que lEtatnentend pas y pourvoir autant quil seraitncessaire. Vous vous tiez engage supprimerla taxe qui y supplait mais nous ne pouvionsnous douter que pour combler limpcuniositde votre ministre vous trouveriez votreinspiration auprs de Matre Darrois.Avouez quil y a de quoi tre surpris !Car lide de solliciter la contribution de ceuxqui, prcisment par leurs missions vitent lescontentieux, pour alimenter le fond qui lesrmunre, stupfie vos officiers publics.Il ne sagit pas ici de contester la pertinence de cetteaide mais de sinterroger sur un tel choix alors quebien dautres pistes avances par les professionnelsparaissaient plus justes et plus efficaces.Madame la Ministre, les notaires attendent vosintentions vritables en la matire.

    8 Les Annonces de la Seine - jeudi 20 juin 2013 - numro 38

    Vie du droit

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  • Les Annonces de la Seine - jeudi 20 juin 2013 - numro 38 9

    Vie du droit

    Laustrit pourrait, par ailleurs, avoir desconsquences sociales lourdes si les partenairesde notre commission paritaire navaient concluun accord pour le chmage partiel et si nosinstances navaient pas dcid la mise en placedune aide aux stagiaires, afin daccueillir ces jeunesqui, en nombre toujours croissant, entendentrejoindre nos rangs. Dans le mme temps, la caissedes dpts a conu en concertation troite aveclANC un dispositif de prts conjoncturels et dediffrs damortissements dcids au sein des

    commissions tripartites rgionales et destins soulager les situations les plus tendues.Dj, nous redoutons pour les plus fragilesdentre nous le spectre de la faillite. Avec vosservices engags dans la rforme des tribunauxde commerce, que vous allez porter auparlement lautomne prochain, jai entam unediscussion sur ladaptation des procdurescollectives aux tudes notariales. En effet, cesprocdures sont, en ltat, un obstaclesupplmentaire la rsolution des difficults.

    Nous vous transmettrons des propositions afinde rsoudre rapidement le sort doffices victimesde la crise.Dans cette circonstance dlicate, je songe, enparticulier, nos jeunes confrres dont jentendsles appels au secours et que je veux ici rassurer :nous ne les abandonnerons pas !Ils peuvent aussi compter sur la vigueur de notrepartenariat avec la CDC. Nous la devons lattention scrupuleuse et jallais direpresquaffectueuse que nous porte son

    La production et la gestion du logement socialPropositions valides par la quatrime commission

    PREMIRE PROPOSITION Mieux utiliser les dispositions de larticleL.127-1 du Code de lurbanisme pourune plus grande mixit sociale.

    Considrant : - que les objectifs de mixit sociale et de luttecontre ltalement urbain sont au coeur despolitiques du logement et durbanisme,- que les dispositions prvues larticle L.127-1 du Code de lurbanisme ne concourent pasparfaitement la ralisation de ces deuxobjectifs,- que la mixit sociale impose de crer deslogements intermdiaires ou libres dans deszones o les logements sociaux reprsententune part significative de lhabitat,- enfin que dans certaines situations le critreaujourdhui retenu permettant de dterminerle taux de majoration du volumeconstructible peut aboutir favoriserdavantage les logements du secteur libre audtriment des logements sociaux.

    Le 109me Congrs des Notaires de Francepropose : - que la majoration du volume constructibleprvue larticle L.127- 1 du Code delurbanisme ne soit pas rserve aux seulesoprations accueillant des logements sociauxlorsque ces oprations se trouvent dans unsecteur dficitaire mais galement auxoprations accueillant des logements libresou intermdiaires dans des secteursexcdentaires en logements sociaux,- que dans les oprations mlant logementssociaux et logements du secteur libre, lasurface de plancher gnre par lamajoration du volume constructible prvue larticle L.127-1 soit rpartieproportionnellement entre le nombre delogements sociaux et le nombre delogements du secteur libre.

    DEUXIME PROPOSITION Clarifications concernant la qualit desbiens offerts la vente par lesorganismes HLM et concernant lapersonne pouvant les acqurir.

    Considrant : - quil y a contradiction dans les objectifsfixs depuis 1965 par la Loi entre celuitendant favoriser le parcours rsidentieldu locataire et celui tendant favoriser lareconstitution de fonds propres delorganisme social-vendeur,- que la juxtaposition des textes relatifs audossier de diagnostics techniques (DDT) endroit commun de la vente ou lors de ladivision par lots dun immeuble de plus dequinze ans et des dispositions imprcisesde larticle R.443-11 et son annexe du Codede la construction et de lhabitation, faitpeser une incertitude sur ltendue desobligations du vendeur lors de la ventedun logement dit HLM,- par ailleurs, que le lgislateur a autoris lelocataire dsigner en ses lieu et place

    dans lacquisition de son logement unascendant ou un descendant dont lesrevenus sont infrieurs un plafond deressources ; que par dfinition le parentainsi dsign dispose de revenus modestesincompatibles avec la ncessit deprserver le locataire en place aux mmesconditions de loyer tout en assumantfinancirement son propre logement,- que la loi autorise toute personnephysique sans condition de ressource acqurir un logement vacant ; lascendantou le descendant bnficiant de revenussuprieurs ces plafonds de ressourcesdevrait pouvoir acqurir le logement duparent locataire sous condition de luiassurer une protection suffisante, - que ces ventes consenties despersonnes dpassant les plafonds deressources ne justifient pas une protectionparticulire de lacqureur et notammentcelles exorbitantes de droit commun de lavente.

    Le 109me Congrs des Notaires deFrance propose : - que la Loi prcise si lorganisme social esttenu ou non de remdier aux anomaliesrvles par les dossiers de diagnostics quele vendeur doit fournir son acqureurpour sexonrer de ses obligations,- que si la loi impose une protectionexorbitante du droit commun, elle endtermine la porte exacte en dictant undocument unique adaptant les normes desdiagnostics techniques avec les rglesdhabitabilit minimale ; qu dfaut dunetelle obligation lorganisme social vendeurne soit tenu que de fournir soit les dossiersde diagnostics techniques du droitcommun de la vente, soit le certificatdhabitabilit minimale,- que le locataire puisse dsigner unascendant ou un descendant dont lesrevenus ne dpassent pas les plafonds deressources pour autant que le locatairejustifie tre propritaire dun autrelogement ou tre titulaire dun autre baildhabitation et que lascendant ou ledescendant prenne lengagement doccuperpersonnellement le logement acquispendant une dure minimale de cinq ans,- que si le locataire dsigne un ascendantou un descendant dont les revenusdpassent les plafonds de ressources, cetacqureur soit tenu de lui consentir un baildhabitation dune dure minimum de neufans non rsiliable par le bailleur et unloyer identique au dernier pratiqu,- que la vente de biens vacants parlorganisme HLM des personnesextrieures au parc social puisse treconsentie sans garantie particulire,cest--dire sans avoir raliser des travauxrpondant dun bon entretien et dunebonne habitabilit, mais moyennant lescharges et conditions usuelles en matirede vente immobilire et sans pouvoirprtendre une fiscalit avantageuse.

    TROISIME PROPOSITION Clarifications quant lencadrement desacquisitions et reventes de biens acquisde lorganisme HLM : droit de priorit etclauses anti-spculatives.

    Considrant : - que la loi a instaur, larticle L.443-12-1 duCode de la construction et de lhabitation, undroit de priorit au profit de lorganismesocial-vendeur en cas de revente par sonacqureur ; que subsiste une difficultdinterprtation sur ce droit de priorit etquau surplus il nexiste aucune prcision surses modalits dexercice,- quaux termes de ce mme article, il a tinstaur des clauses anti-spculatives tantdans le cadre de la location que de larevente de ce logement pour autant que leprix dacquisition de ce logement abnfici dune dcote. Que ces clausesanti-spculatives sont applicables pendantune dure de cinq annes compter de lavente par lorganisme social. Que cesdispositions ne tiennent pas compte destravaux raliss par lorganisme social-vendeur pour rpondre de son obligationde mise aux normes dhabitabilitminimales de limmeuble, travaux devanttre raliss avant la vente,- que ces dispositions en tant quellesportent sur la location ne sappliquent pas lacqureur dun logement vacant,- que la sanction du non-respectdacquisition dun seul logement vacant parune personne physique sa vie durant, est lanullit de la vente. Que cette sanction nuit la scurit et la stabilit destransactions.

    Le 109me Congrs des Notaires deFrance propose : - que la nature et les modalits dexercicedu droit de priorit soient prcises par lelgislateur,- que le dispositif anti-spculatif en cas derevente puisse sappliquer pendant undlai allant de 5 10 ans selonlapprciation de lorganisme-social,- que soit restitu au titre de ce dispositif,mme en labsence dun prix dacquisitionavec dcote, le montant des travaux ralisspar le vendeur dans le bien vendu et dans lesparties communes de lensemble immobilierou du groupe dhabitations, sous dductiondun amortissement linaire par anne dedtention,- que le dispositif anti-spculatif en cas delocation soit port neuf ans et soit renduapplicable aux biens vacants ayantbnfici dune dcote,- quen cas de non-respect par unacqureur dun logement vacant delinterdiction qui lui est faite, sa vie durant,dacqurir un autre logement vacant, lanullit de cette autre vente ne puisse treinvoque si ce logement a t revendu;qu titre de sanction il lui soit prfrlobligation de versement dune pnalit,

    laquelle ne saurait tre infrieure aumontant de la plus-value brute gnre parcette vente.

    QUATRIME PROPOSITION Scurisation de la cession auxoprateurs privs du bien acquis par laCollectivit territoriale suite premption

    Considrant : - que la possibilit de revendre un bienprempt un oprateur priv pourraliser une opration mixte comprenantdes logements sociaux et des logements enaccession libre la proprit peut concourir la ralisation de lobjectif de mixitsociale et donc la ralisation dunepolitique locale de lhabitat au sens delarticle L.210-1 du Code de lurbanisme,- que linstauration dans le Plan LocaldUrbanisme, pralable la cession, dunecharge relle de mixit sociale prvue larticle L.123-1-5 16 du mme codepermet de justifier, par la rgledurbanisme, la ralisation par loprateurpriv des logements sociaux sur le bienacquis initialement par la Commune parvoie de premption,- enfin quil en va, dans certains cas, de lascurit juridique des oprations initiespar les personnes publiques de prciser laporte de cette charge tendant laralisation de lobjectif de mixit sociale.

    Le 109me Congrs des Notaires deFrance propose : - que pralablement la vente du bienacquis par voie de premption, il soitinstaur dans le Plan Local dUrbanisme,en vue de la ralisation des objectifsfigurant dans le Programme Local delHabitat, une charge relle destine encourager la mixit sociale sur le terrainen application des dispositions de larticleL.123-1-5 16 du Code de lurbanisme, sibien entendu cette charge relle ne figurepas dores et dj dans le Plan LocaldUrbanisme,- que cette charge relle prcise et chiffreles lments concourant la ralisation delobjectif de mixit sociale,- que la dlibration autorisant la vente dubien un oprateur priv fasse directementrenvoi cette charge relle de mixitsociale et au Programme Local de lHabitatet habilite son reprsentant prvoir, le caschant, les sanctions en cas de non-respectde cette charge par loprateur priv,- que cette sanction consiste uniquement endes dommages et intrts. - quenfin cetoprateur priv ne puisse pas cder le bienacquis de la Collectivit territoriale sans sonagrment faute de quoi il demeurerasolidaire du sous-acqureur pourdventuelles sanctions.

  • Directeur gnral que nous venons dcouter.Quil en soit, ici, publiquement remerci.La dconfiture de nos produits tient pour unelarge part leffondrement du marchimmobilier. La contraction spectaculaire desvolumes sest en outre accompagne dunebaisse des prix dans nombre de rgions.Lexplication de ce dsastre relve du simple bonsens : pour construire des logements, encorefaut-il fluidifier la vente des terrains. Pour lavoircompris, Madame Duflot a pris des mesuresutiles pour librer le foncier public. Je forme icile voeu que son collgue de Bercy, sinspirantde son exemple, favorise la cession des terrainsprivs.La rforme des plus-values initie par leGouvernement prcdent a bloqudurablement la cession des terrains btir. Ilfaut imprativement revenir sur cesdispositions. Certes, je sais que les opportunitsfiscales sont dsormais bannir ; la rductiondu dficit budgtaire ne se discute pas. Maiscependant la fiscalit ne saurait tre conuepour crer de la pnurie. Elle na de valeur quedans son rendement. En percevant une dimesur un dsert, on ne rcolte que des grains desable.Je prtends donc quil faut bien offrir auxfranais, non seulement pour le placement deleur pargne, mais pour le bienfait national, lescls dun investissement russi. Jai eulopportunit de le faire savoir Madame Dufloten lui proposant le lancement dun grandemprunt collect par le rseau serr des notairesde France ; un grand emprunt consacr aulogement et destin susciter un vritable lanconomique dans ce secteur primordial.Dabord parce que les besoins des mnages sontencore considrables, ensuite parce quelimmobilier draine sa suite, comme le largesillage dun paquebot, une multitudedentreprises dont le sort lui est li.Madame la Ministre, ne laissez pas votrergiment larme au pied. Il est prt se mobiliseren collectant gratuitement sil le faut cetemprunt, qui donnerait la grande cause dulogement les moyens de sa ralisation.Dans un opuscule remis votre collgue, jaimultipli les propositions en matire daccession la proprit, durbanisme ou de coproprit ;et je nai pu mempcher de lui glisser quelquespropositions fiscales.Sans elles, il ny a aucune perspective imaginer.Mais, mes chers Confrres, il est parfois dautresmotifs qui viennent mettre en pril nosentreprises. Ces motifs sappellent lindlicatesse,la cupidit, et la btise. Y en aurait-il un seul dfaillir quil serait dj de trop.Cest pourquoi jai appel les Prsidents desChambres de discipline la plus grande svrit.Le notariat dans le texte qui le fonde a plac lamorale son fronton : le notaire a lobligationdassurer la moralit des actes voulus par lesparties.Voici lpe de lofficier public, quil doit brandirtoujours face aux malins et aux mdiocres.Alors il nest pas admissible quun seul dentrenous rejoigne ces gens-l, et si notre appareil dedtection est imparfait, jentends bien yremdier par une rforme de linspection quiresserrera les mailles du filet.Et ce nest pas jouer les pres la morale que de direcela mais seulement tre attentif la solidaritnotariale qui souffre de ces manquements parce

    quils altrent notre image en mme temps quilsalourdissent nos cotisations.Au-del des frontires, des inquitudespersistent. Elles viennent, est-il besoin de leprciser, dune large part de Bruxelles.Bruxelles qui vit dans le dogme, que seulelabsence de perception du rel autorise.Bruxelles qui persiste dans sa croisade contrele notariat, tout au moins au travers de larvision de la Directive QualificationsProfessionnelles dcide si tt aprs larrt du24 mai 2011 de la Cour de Justice de lUnionEuropenne.Quen est-il donc sinon lacharnement confondre le notariat avec une socit deservices soumise la libert dinstallation,comme de prestation de services. Le combat,men avec votre soutien sans faille, Madame laMinistre, a permis dbranler les certitudes dela Direction March Intrieur. Et nombre deparlementaires europens ont compris que lesceau de lEtat ne sachte pas dans lessupermarchs.Nous savons aujourdhui que notre exclusionexpresse de cette directive est acquise ! Quellelongue marche avons-nous accompli ensemble,Madame la Ministre !Alors, j'entends Monsieur Olli Rehn,commissaire europen en charge des affairesconomiques, rclamer de la France desrformes de structure ; je le vois pointer du doigtles professions rglementes. Mais je sais aussique Monsieur Olli Rehn n'est pas au fait du droitlatin puisqu'il est finlandais.Alors je voudrais dire Monsieur Olli Rehnavec beaucoup de respect et mme desympathie que l'authenticit ne s'change pascontre un plat de lentilles, lui dire que la scuritjuridique n'est pas une variable d'ajustement.Le notariat ne veut pas rester en dehors desproccupations europennes. Il veut mme ytre totalement intgr, mais la conditionmajeure dtre respect. Il est le fer de lance dudroit continental. Ce droit, que lEtat nagureentendait promouvoir par laction duneFondation qui rassemblait le notariat et lebarreau, la Caisse des Dpts et certainesentreprises nationales. Mais voil que ce droitcrit, dans son bastion, a pris des airs de Belleau Bois Dormant que seule pourra rveiller unevolont politique clairement exprime du ctde la place Vendme.Madame la Ministre, je suis sr quil ne vousdplaira pas de jouer le rle dvolu au princecharmant !Pourtant, ce droit romano germanique qui faitpice son homologue anglo-saxon tient labarre haute, et dans son proslytisme le notariaty a la part belle :- Par son union internationale prside par unfranais, Jean Paul Decorps qui largit sans cessele primtre de son influence comme je lai ditil y a quelques jours Monsieur Laurent Fabius,- Par la dtermination du notariat franais quiau-del de la Chine, de la Russie, du Maghreb,de lEurope orientale, de lAfrique francophone,poursuit sans relche son oeuvre de convictionabordant aujourdhui les rivages de lInde, maisaussi la Colombie ou le Qatar.Cet engagement du notariat franais partoutdans le monde se manifeste ici par la prsencede nos amis trangers. Ils sont l, Madame laMinistre, venus de quatre continents et ils selvent pour vous saluer.

    Les espoirs des notaires

    Aprs la revue de dtails des inquitudes, voildes perspectives qui nous invitent suivre lavoie de loptimisme. tre optimiste est un devoir moral crivaitle philosophe Karl Popper, dont le dernieropuscule publi titre posthume sintitulait Toute vie est rsolution de problmes . Voilpour nous guider dans cette deuxime partie.Lorsque vous tiez venue Montpellier,Madame la Ministre, vous aviez annonc3 dcrets :Le premier, relatif aux virements, aprs quelqueretard et quelques vicissitudes, mais auxquellesvous tes trangre, a t publi le 22 mars pourune mise en oeuvre le 1er avril.Ainsi, depuis deux mois et demi, tous les officesde France se sont adapts au paiementlectronique. La cession de biens publics aucoeur de ce Congrs fut un temps lobjet duneinterrogation. Nous avons dcouvert avecMonsieur Bruno Bezard, Directeur Gnral desFinances Publiques, en quelques semaines, lasolution cette difficult, en sappuyant toutbonnement sur le statut dofficier public.Laccord trouv consiste pour le comptablepublic donner pouvoir un salari de lofficepour quil quittance, en son nom, lacte de vente.Et Monsieur Bzard de proposer, je cite : Gagede scurit et de simplicit, cette solutionpourrait encore tre approfondie dans le cadredune volution lgislative qui dispenserait lescomptables publics de dlivrer un mandat auclerc de notaire lors de chaque acte. Quelle belle reconnaissance de notre fonctionet quel atout dans les enceintes qui lacontestent !Le 2me dcret portait sur la formationprofessionnelle. Initi par mon prdcesseurBenoit Renaud que je salue, il tait aussi attenduavec impatience, raison des validationssuccessives du Ministre de lducation nationale.Mais vous avez su, Madame la Ministre, lancervos lignes sur la rue de Grenelle pour assurer lapublication de ce texte qui modifie enprofondeur la voie professionnelle daccs audiplme daptitude la fonction de notaire. Ellese mettra en place ds 2014, pour offrir unealternative la voie universitaire, qui ne sauraitjouir dune hgmonie dans la formation initialede nos successeurs.Car mme si nous avons avec les facults dedroit les relations les plus cordiales, entretenuesnotamment par la cohorte prestigieuse desrapporteurs de synthse de nos congrs, il taitimportant de rnover le parcours professionnelqui a tant de vertus.Le 3me dcret dcrit la mission de service publicinscrite dans la loi du 28 mars 2011, et relative la fourniture par la profession des statistiquesimmobilires.Ce texte est de grande porte, non seulementparce quil salue la prminence de lexpertisenotariale dans le domaine du march delimmobilier, mais encore parce quil nous engagetous, notaires et collaborateurs relever un dfiaudacieux : celui dassurer une alimentationexhaustive de nos bases par la transmission desavant-contrats et des contrats de vente, et parle renseignement le plus prcis possible du bienainsi mut.

    10 Les Annonces de la Seine - jeudi 20 juin 2013 - numro 38

    Vie du droit

  • Cest un effort exceptionnel auquel je vousappelle, mes chers confrres, et vous y serez aidpar le Conseil suprieur du notariat, la Chambrede Paris et lADSN, qui ont mobilis leursmoyens pour que nous soyons mme dansquelques mois, de rpondre aux obligations dudcret.Encore faut-il que celui-ci soit raliste ?Je compte sur votre pugnacit, Madame laMinistre, pour quil en soit ainsi.

    Au-del de ces textes, les voies de lavenir quenous dfrichons depuis un quart de sicle avecapplication, rsident, lvidence, dans lemouvement remarquable de la dmatrialisation.Lavance technologique notariale qui la met dansle peloton de tte des administrations publiquesen matire de scurit informatique ne sedment pas. Elle a permis le dploiement destl-procdures qui deviendront une obligationpour chacun dentre nous au-del du1er dcembre 2014.Je prends grand soin quaucun office de Francene soit abandonn dans cette qute delexcellence informatique.Dans le mme temps lacte authentiquelectronique connait un engouement sanspareil. Le Minutier Central de Venelles reoitaujourdhui plus de 1000 actes par jour !Plus de 1000 actes par jour ! Bravo mes chersconfrres !Je pourrais multiplier les exemples telle ladmatrialisation de nos relations avec laCRPCEN, avec les SAFER, et bien sr avec lesCommunes, pour la dlivrance des extraitsdactes dtats civils, ou des dclarationsdintentions daliner.Voici les sites prismes offices, prisme instances,prismes salle dattente qui offrent limagemoderne dune profession qui assume sonavance technologique.Voici demain le passage au nouveau rseauREAL 3, qui suppose un vaste chantier de

    migration vers le nouvel oprateur que nousnous sommes choisi.Et voil pour clouer le bec de manire dfinitive ceux qui voient dans la profession lasurvivance du pass, alors quelle est pleinementinscrite dans la modernit, alors quelle tientdemble dans ce monde nouveau une placeenvie.Mais il ny a pas que les pouvoirs publics franaisqui attendent de nous. Il y a aussi les institutionseuropennes que nous accompagnons, sansrancune, dans la mise en oeuvre doutils civilsau bnfice des citoyens europens, etnotamment au travers dun droit successoralnouveau.Je vous convie, mes chers confrres manifestervotre adhsion massive au vaste lan deformation, mis en place avec lappui de crditseuropens afin que chacun dentre nous soitcapable de rpondre demain la demande denos clients par la connaissance des lgislationsdes pays de lUnion, en matire civile.Par ce biais, nous pntrons dans lauthenticitsans frontire, celle que nous voudrions voirtoujours assure par les Consulats, avec notreappui, afin que les franais de ltranger enbnficient toujours.Cette authenticit qui doit imprgner lemoindre de nos actes et dont nous devonspromouvoir lomniprsence.Cest dans cet esprit que nous avons dciddune journe de lauthenticit partout enFrance, le 14 novembre prochain : dans nosoffices et dans nos instances, afin quavec noscollaborateurs, les 58 000 professionnels quiconstituent larme notariale, nous enexplorions toutes les facettes.Lauthenticit doit aussi nous inspirer pour ledveloppement de nos activits. Ainsi en est-ildabord du conseil aux collectivits publiques,comme nous y invite Pierre-Jean Meyssan. Ainsien est-il aussi de la mdiation o notrerputation dimpartialit est souhaite. Des

    confrres nous ont prcds dans cette voie, jevous invite les rejoindre.Mais je vous avais annonc une vision partage,videmment inscrite en prface du projet desnotaires de France, jy viens pour clore cetriptyque.

    Lavenir des notaires

    Guizot disait que les pessimistes sont lesspectateurs de leur poque.Les notaires en seront bien les acteurs mais leparti de loptimisme exige de ses membres lasatisfaction de certaines conditions.Ne serait-ce que parce que loptimisme a pourcompagnon leffort et pour amie la constance.Mes chers confrres, je sais quen ce moment,nous demandons beaucoup aux notaires ; je saisque cela peut susciter ici ou l quelquesremous et, comme le disait le gnral deGaulle : chaque remous met en action lesquipes diverses de la hargne, de la grogne et dela rogne .Je veux donc bien croire que la voix delabngation et de la rigueur ne soit pasforcment la plus attrayante. Mais cependant,ne comptez pas sur moi pour vous en proposerune autre !Et dailleurs, on ne choisit pas la voie notarialepour la facilit, mais pour lexigence, celleinhrente lauthenticit et au service publicavec son cortge dobligations morales.Parmi ces obligations, figure en bonne place lasolidarit quil nous faut avoir entre nous, quenous devons avoir aussi avec nos collaborateurs,et qui sexprime quotidiennement dans ladimension sociale de lentreprise notariale. Nousavons une haute tradition dun dialogue socialconstructif. Ce sens de lintrt notarial doit toutparticulirement nous clairer dans les moisqui viennent, et alors que la crise pourrait avoirdes consquences nfastes sur lquilibre peinerecouvr de la caisse de retraite de nosemploys.Mais je vous invite aussi une vision communeet audacieuse de notre mtier. Elle doit nousconduire surtout en ces priodes de crise, proposer lEtat dassurer pour son compte etsous son contrle des missions nouvelles.Le choc de simplification appel de ses voeuxpar le Prsident de la Rpublique, relay par toutson gouvernement, trouvera une ampleurnouvelle par la contribution notariale.Celle-ci spanouira par exemple dans lacomprhension et laccompagnement juridiquedu grand ge et de ses consquences.Au-del du fichier central des derniresvolonts, dont nous attendons toujoursdepuis42 ans Madame la Ministre, laconscration rglementaire, le notariat, par lemandat de protection future, par le mandat defin de vie, par la prise en compte du poids de ladpendance qui pse sur nos concitoyens,entend proposer des solutions pertinentes neserait-ce que par la mise en place de fichiersinformatiss o notre comptence est avre.Jai rencontr il y a peu Madame Delaunay,Ministre charge des personnes ges et delautonomie, pour lui faire part de notre apportdans sa recherche de solutions pour cettegrande cause, que constitue le sort des plusanciens.

    Les Annonces de la Seine - jeudi 20 juin 2013 - numro 38 11

    Vie du droit

    Christiane Taubira raffirme le rleessentiel de la profession notariale

    Christiane Taubira, Garde dessceaux, ministre de la Justices'est rendue Lyon pour participerau 109me Congrs des notaires deFrance. L'