effet du stress oxydant dans l’apparition de...

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لجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية اRÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE وزارةتعليم اللعالي ا و البحثعلمي الMINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Université des Frères Mentouri Constantine Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie جامعةخوة ا منتوري قسنطينة كلية ع ل وم الطبيعة ولحياة اDépartement : Biologie Animale قسم الحيوان بيولوجيا: . Mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme de Master Domaine : Sciences de la Nature et de la Vie Filière : Sciences Biologiques Spécialité : Toxicologie et santé Intitulé : Jury d’évaluation : Président du jury : Mme Amedah Souad (Professeur - UFM Constantine). Rapporteur : Mr Benrebai Mouad (MC A- UFM Constantine). Examinateurs : Mme Benchaabane Samia (MC A - UFM Constantine) Mr Boulkandoul Ramzi (MA A - UFM Constantine). Année universitaire 2015 - 2016 Effet du stress oxydant dans l’apparition de quelques complications du diabète mellitus Présenté et soutenu par : Adoui Amira Le : 05/06/2016 Fartas Hadia Mecheri Amira

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  • RPUBLIQUE ALGRIENNE DMOCRATIQUE ET POPULAIRE

    MINISTRE DE LENSEIGNEMENT SUPRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    Universit des Frres Mentouri Constantine Facult des Sciences de la Nature et de la Vie

    Dpartement : Biologie Animale :.

    Mmoire prsent en vue de lobtention du Diplme de Master

    Domaine : Sciences de la Nature et de la Vie

    Filire : Sciences Biologiques

    Spcialit : Toxicologie et sant

    Intitul :

    Jury dvaluation :

    Prsident du jury : Mme Amedah Souad (Professeur - UFM Constantine).

    Rapporteur : Mr Benrebai Mouad (MC A- UFM Constantine).

    Examinateurs : Mme Benchaabane Samia (MC A - UFM Constantine)

    Mr Boulkandoul Ramzi (MA A - UFM Constantine).

    Anne universitaire

    2015 - 2016

    Effet du stress oxydant dans lapparition de quelques

    complications du diabte mellitus

    Prsent et soutenu par : Adoui Amira Le : 05/06/2016

    Fartas Hadia

    Mecheri Amira

    Le : 05/06/2016

    NOM Prnom

  • Remerciements

    *Nous exprimons nos remerciements et notre profonde gratitude avant

    tout au bon Dieu qui nous a donn la force et la volont dlaborer ce

    modeste travail.

    *Nous voudrons tout d'abord remercier notre encadreur, Mr Benrebai

    Mouad maitre de confrence l'universit de Constantine Merci pour

    son soutien et sa

    Contribution la ralisation de ce mmoire et pour ses

    Prcieux conseils.

    * Nous tenons dresser nos remerciements les plus sincres aux

    membres de jury qui vont juger notre mmoire :

    *Mme Amedah Souad, professeur luniversit de Constantine qui nous

    a fait lhonneur de prsider ce jury.

    *Mme Benchaabane Samia, maitre de confrence luniversit de

    Constantine ainsi que Mr Boulkandoul Ramzi, maitre assistant

    luniversit de Constantine qui ont bien voulu examiner ce travail.

    * A nos professeurs sans exception qui nont mnag aucun effort pour

    nous avoir acqurir toutes ces connaissances durant notre formation.

    *Nous sommes heureuses davoir remerci tous ceux et celles qui nous

    ont accompagn et soutenu tout au long de cette aventure.

    Merci infiniment tous

    *******

  • Ddicace

    Avant toute chose je remercie Allah le tous puissant de mavoir donn la sant, la

    patience et le courage pour raliser ce travail.

    J'ai l'honneur de ddie ce modeste travail mes chers parents, qui m'avez dirig et

    suivi pondent toute mes annes d'tude et surtout MA Mre Fatma la plus belle mre

    dans la vie, pour toutes tes efforts fourne, toutes tes sacrifices pour toute la confiance

    que vous mavez donn afin de me motiv dans mes tudes et me voir satisfaite et

    heureuse.

    A mon pre Larbi pour sa patience, sa confiance et son respect de mes choix rien au

    monde ne vont les efforts fournis jour et nuit pour mon ducation et mon bien tre

    Je vous offre toutes mes annes dtude ainsi que mon diplme.

    Je ne pourrai jamais oublier dexprimer ma profonde gratitude :

    Ma grande -mre que dieu la garde pour nous.

    Mes frres et ses enfants : Wissal, Manar, Doae

    Mes trs chres surs :Bibia, Rayan, Mouna, Smahan et Firouz .

    Leurs enfants :Takwa, Abd Elazize Malak , Abd Elmalek, Taki Eddine, Adam, Saif

    Eddine, Fares et Amani .

    Mes camarades : Amira et Hadia .

    Mes amies les plus proches :Takwa , Amira, Fatma , Hadjer et Houda .

    Et bien sur tous mes enseignants depuis la priode de primaire jusqu luniversit et

    spcialement Mme Ameddah Souade Mme Bouchiha Chahra et MelleTalbi Sabah

    Amira Adoui

  • Ddicace

    A la personne la plus chre mon cur ma mre Dalila , qui a le droit de recevoir

    mes chaleureux remerciements pour tous les sacrifices quelle a consenti pour me permettre

    de suivre mes tudes dans les meilleurs conditions possibles et navoir jamais cesser de

    mencourager tout au long de mes annes dtudes en lui souhaitant une longue vie pleine

    de joie et de sant

    A toi papa Saci rien au monde ne vaut les efforts fournis jours et nuits pour mon

    ducation et mon bien tre ; jespre avoir rpondu aux espoirs que tu as fond en moi, que

    Dieu tout puissant te garde sant, bonheur et longue vie pour que tu demeureras le

    flambeau illuminant mon chemin

    Je ne pourrai jamais oublier dexprimer ma profonde gratitude :

    Mon cher frre Badis et sa femme Khawla, je vous souhaite une vie pleine de bonheurs.

    Ma trs chre sur Faiza merci pour vos encouragements, je vous souhaite de russir

    brillamment dans vos tudes ainsi que votre vie prive.

    Ma soeur: Nadjet, son mari Ismail et ses enfants: Lina, Mohammed et Ahmed

    Ma soeur: Khalida, son mari Ramdhane et ses enfants: Widjdan, Fatima et Ichrak

    Ma soeur: Yasmina, son mari Djaber et ses enfants: Taha et Imtinane

    Ma soeur: Sara, son mari Lyamine et son petit ange Assil

    Ma tante Naima et mon oncle Ibrahim ...les mots ne suffisent gure pour exprimer

    lattachement, lamour et laffection que je porte pour vous.

    A La mmoire de ma sur Imtinane

    Ma trs chre tante Ghania

    Mes trs chers cousins : Ibtihel, Anfel, Marwa, Ahlam, Ismahen, Wail et Saci.

    Mes collgues Amira A et Amira M on a pass de bons moments ensemble que

    Dieu garde notre amiti pour toujours.

    Mes meilleures amies; Amina, Ghania, et Hala

    Mes camarades de promotion

    Tous ceux qui sont proche de mon cur et dont je nai pas cit le nom

    Hadia Fartas

  • Ddicace

    Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, lamour, le respect, la

    reconnaissance cest tous simplement que : Je ddie cette thse de master :

    A Ma tendre Mre : Tu reprsente pour moi la source de tendresse et

    lexemple de dvouement qui na pas cess de mencourager. Tu as fait plus quune

    mre puisse faire pour que ses enfants suivent le bon chemin dans leur vie et leurs

    tudes.

    Je taime maman

    A Mon trs cher Pre : Aucune ddicace ne saurait exprimer lamour, lestime,

    le dvouement et le respect que jai toujours pour vous. Rien au monde ne vaut les

    efforts fournis jour et nuit pour mon ducation et mon bien tre. Ce travail et le fruit

    de tes sacrifices que tu as consentis pour mon ducation et ma formation le long de

    ces annes.

    Je taime papa

    A mes surs : Nedjoua et son mari Ramzi, Farida et son mari Abdou, Amani

    Pour votre soutient et encouragements, vous occupez une place particulire dans mon

    cur Je vous ddie ce travail en vous souhaitant un avenir radieux, plein de bonheur

    et de succs.

    A mon trs cher frre chaouki

    Mon cher petit frre prsent dans tous mes moments dexamens par son soutien moral

    et ses belles surprises sucres.

    Je te souhaite un avenir plein de joie, de bonheur, de russite et de srnit.

    A ma grand-mre et mon grand pre : que dieu vous procure bonne sant et long vie.

    A mes camarades : Amira et Hadia

    En souvenir de nos clats de rire et des bons moments. En souvenir de tout ce quon a

    vcu ensemble. Jespre que cette priode reste inoubliable.

    A tous les membres de ma famille, petits et grands

    Veuillez trouver dans ce modeste travail lexpression de mon affection

    A tous les membres de ma promotion.

    A tous mes enseignants depuis mes premires annes dtudes.

    A tous ceux qui me sens chers et que jai omis de citer.

    Amira Mechri

  • Sommaire

    Introduction.1

    I. Diabte

    1. Historique...2

    2. Epidmiologie.2

    3. Dfinition....3

    4. Classification......................4

    5. Physiopathologie....................7

    5.1. Dfinition.....................7

    5.2. Physiopathologie du diabte de type 1..7

    5.3. Physiopathologie du diabte de type 2..9

    6. Complications10

    6.1. Les complications mtaboliques aigues....10

    6.2. Les complications chroniques de diabte.................11

    7. Linsuline....13

    7.1. Dfinition.................13

    7.2. Structure et biosynthse.................13

    7.3. Mcanisme daction14

    7.4. Effets mtaboliques de linsuline..................15

    7.4.1 Action de linsuline sur les glucides................15

    7.4.2. Action de linsuline sur les lipides..16

    7.4.3. Action de linsuline sur les protines.16

    II. Stress oxydatif

    1. Dfinition17

    2. Les radicaux libres.17

    3. LOrigine des radicaux libres...............18

    3.1. Origine Endogne...............18

    3.2. Origine exogne...............20

  • 4. Rles des espces ractives dans des situations physiologiques..22

    5. Les diffrents types des radicaux libres23

    5.1. ERO radicalaires..23

    5.2. ERO non radicalaires...25

    6. Les consquences du stress oxydant...26

    6.1. Dommage de lADN..26

    6.2. Oxydation des protines...27

    6.3. Oxydation des glucides..28

    6.4. Peroxydation lipidique..28

    7. Dfenses antioxydantes29

    7.1. Les antioxydants enzymatiques29

    7.2. Antioxydants non enzymatiques...31

    7.3. Autres antioxydants non enzymatique.33

    III. Diabte et stress oxydatif

    1. Voies de production dERO au cours des tats dhyperglycmie.35

    1.1. La formation d-ctoaldhyde36

    1.2. Auto-oxydation du glucose36

    1.3. Voie de polyol..37

    1.4. La glycosylation non enzymatique ou glycation..39

    1.4.1. Formation des AGEs...39

    Formation de la base de Schiff..40

    Rarrangement dAmadori40

    Formation dAGE41

    1.4.2. Les AGE-RAGE42

    1.5. La voie de la protine kinase C43

    1.6. Voie des hexosamines43

    1.7. Production des radicaux libres par la mitochondrie.44

    2. Stress oxydant et scrtion dinsuline.................45

    3. Insulinorsistance et stress oxydant46

    4. Rle du stress oxydant dans les complications associes au diabte48

  • 4.1. Lathrosclrose......................49

    4.2. La nphropathie..52

    4.3. Rtinopathie.52

    4.4. La neuropathie.53

    5. Marqueurs du stress oxydant au cours du diabte..53

    5.1. Les aldhydes (MDA)..53

    5.2. Les isoprostanes...54

    5.3. Baisse du HDL-cholestrol indicateur du stress dans

    le diabte de type 2.57

  • Liste des figures

    N Page

    Figure 1 : La rsistance linsuline dans le diabte de type-2...4

    Figure 2 : Structure primaire de linsuline.13

    Figure 3 : transcription et traduction de linsuline.14

    Figure 4 : Action hypoglycmiante de linsuline....15

    Figure 5 : Dsquilibre de la balance entre antioxydants et pro-oxydants........17

    Figure 6 : Radiolyse de leau......20

    Figure 7 : formation de radicaux superoxydes partir de l'adriamycine........21

    Figure 8 : formation de radicaux superoxydes partir du paraquat...21

    Figure 9 : Principaux sites cellulaires de productions des ERO..22

    Figure 10 : Rles physiologiques des espces ractives.........23

    Figure 11 : Les principaux dommages oxidatifs mdis lADN par les ERO.....27

    Figure 12 : Structure de la vitamine E.....31

    Figure 13 : Synergie daction des antioxydants cellulaires.32

    Figure 14: Rgnration du tocophrol (vit.E) par lacide ascorbique (vit.C)....32

    Figure 15: Les six voies de production dERO par le glucose....36

    Figure 16: Reprsentation de Fischer du glucose et de sa forme ne-diol..37

    Figure 17: Diffrentes voies de mtabolisation du glucose....38

    Figure 18: Comptition de ractions pour le NADPH...38

    Figure 19: Les diffrentes tapes de la glycoxydation dans le temps39

    Figure 20 : Formation de la base de Schiff.40

    Figure 21: Formation de produit dAmadori...41

    Figure 22: Formation dAGE...41

    Figure 23: Effets de la fixation des AGE sur leurs rcepteurs RAGE.....42

    Figure 24: Voie des hexosamines en conditions dhyperglycmie...44

    Figure 25: Sites de production de ROS au niveau de la chane respiratoire.....45

    Figure 26: Stress oxydant et apoptose de la cellule bta dans diabte de type 1.....46

    Figure 27: Mcanismes liant le stress oxydant la rsistance linsuline....47

  • Figure 28 : Stress oxydant et complications microangiopathiques du diabte..49

    Figure 29: la formation de la plaque dathrome...51

    Figure 30 : Principe de la formation de 8-iso-PGF2a, partir

    de lacide arachidonique.55

  • Liste des abrviations

    AAPH: 2, 2-azobis (2-amidinopropane)

    ADN: Acide dsoxyribouclique

    ADP : Adnosine diphosphate

    AGE: Advanced glucated end-product.

    AGL: Acide gras libre

    AGPI: Acides gras polyinsaturs

    AR: Aldose rductase

    ARN: Acide ribonuclique

    ATP: Adnosine triphosphate

    CAT: Catalase

    CoQ: Ubiquinone

    DAG: Diacylglycerol

    3-DG: 3 Dsoxyglucosone

    DHAP: Dihydroxyactone phosphate

    DID: Diabte insulin-dpandant

    DNID : Diabte non insulin-dpandant

    ELISA: Linked immuno sorbed assay

    ERO: Espces ractives de loxygne

    FADH: Flavine adnine dinuclotide rduit

    G6P: Glucosamine-6 phosphate

    GAD: Glutamate acide dcarboxylase

    GFAT: Glutamine fructose-6 phosphate amino- transfrase

    GLUT4: Glucose Transporter 4

    GPx: Glutathion peroxydase

    GR: Glutathion rductase

    GSH: Glutation rduit

    GSSG: Gluthation oxyd

    H2O2 : Peroxyde d'hydrogne

    HbA1c: Hmoglobine glyque

  • HDL: High density lipoprotein

    HLA: Human leucocyte antigen

    HNF: Hpatocyt nuclear factor

    HOCl: Acide hypochlorique

    ICA: islet cell antibody:

    ICAM-1: Intercellulaire adhsion molcule

    IL: Interleukine

    IPF-1: Insuline promotor factor

    IRS: Insuline receptor substance

    IsoPs : Isoprostane

    8isoPGF2 : 8-isoprostaglandine F2

    KATP: Cannaux potassique ATP dpandant

    L : Radical lipidique

    LDL: Law Density Lipoprotein

    LOO: Radical pyroxyle

    LOOH: Hydroperoxyde lipidique

    LpA-1: Apolipoprotine A1

    MAP kinase : Mitogen-activated protein Kinases

    MDA: Malondialdhyde

    MGO: Mthylglyoxal

    MIDD: Maternally Inberited Diabetes and Deafness

    MODY : Maturity onset diabetes of the young

    NAD+ : Nicotinamide adnine dinuclotide

    NADP+: Nicotinamide adnine dinuclotide phosphate

    NADPH: Nicotinamide adnine dinuclotide phosphate rduit

    NF-Kb: Nuclear factor kappa b

    NO: Nitrique oxide

    NO: Radical oxyde nitrique

    NO2 : Dioxyde dazote

    NOS: Nitrique oxide-synthase

  • NOX: NO oxidase

    O2- : Anion superoxyde

    1O2 : Oxygne singulet

    OH: Radical hydroxyle

    8-OH-dG : 8-hydroxy-2 doxyguanosine

    OMS: Organisation mondial de sant

    ONOO- : Peroxynitrite

    PAI-1: Plasminogen Activator inhibitor-1

    PI 3-kinase: Phosphatidylinositol 3-kinase

    PKC: Protines kinases C

    PS: Phosphatidylsrine

    PTP: Pore de transition de permabilit

    RAGE: Receptor of- advanced glucated end product

    RE: Rticulum endoplasmique

    RL: radical libre

    RONS: Ractives oxygene nitrogene species

    ROO : Radical peroxyde

    SH: sulfhydryle

    SOD: Superoxyde dismutase

    STZ: Streptozotocine

    TBA: Thiobarbiturique

    TBARS: Acide thiobarbiturique

    TGF: Transforming growth factor

    TNF: Tumor nucrosis factor

    TrxR: Thiordoxine rductase

    UCP: Uncoupling protein

    UDPGlcNAc: Uridine diphosphate N actyl glucosamine

    UV: Ultra violet

    VCAM: Vascular cell adhsion molcule

    VEGF: Vascular endothliale growth factor

  • Introduction

    1

    Introduction

    Le diabte est une maladie considre par lOMS comme une pidmie et dont la

    prvalence a augment de faon trs importante au cours de ces dernires annes. Actuellement,

    prs de 220 millions dindividus affects en 2011, un nombre qui pourrait bien doubler dici

    2030. En Algrie le taux datteinte du diabte est pass de 8% 16% entre 1998 et 2013 aprs

    standardisation la population mondiale (Malek, 2008).Ces estimations concernent la population

    Algrienne ge de 20 75 ans.

    Le diabte est une maladie mtabolique caractrise par un niveau de sucre trop lev

    dans le sang et laltration de la production dinsuline, lhormone qui contrle le passage du

    sucre du sang vers les cellules. On distingue le diabte de type 1 ou insulinodpendant, dans

    lequel il ny a aucune production dinsuline, et le diabte de type 2 ou rsistant linsuline, o la

    production dinsuline et/ou ses effets sont altrs. Les deux types dpendent de facteurs

    gntiques et environnementaux, mais ces derniers jouent un rle plus important dans le

    dclenchement du type 2, qui peut reprsenter jusqu 90% des cas de diabte.

    De nombreuses pathologies, impliquant le stress oxydant dans leur dveloppement, ont

    t recenses. Outre les maladies cardio-vasculaires (oxydation des lipides) et le cancer

    (oxydation de lADN), cest certainement dans le cadre du diabte que des avances

    spectaculaires ont t ralises au cours des dernires annes. Il est maintenant admis que des

    concentrations leves de glucose dans les milieux extra et intracellulaires induisent un stress

    oxydant qui favorise le dveloppement de la maladie en perturbant linsulino-scrtion et

    favorisant linsulino- rsistance et les complications cardiovasculaires comme lathrosclrose

    ainsi que des complications svres aigus (hypoglycmie, hyperglycmie, cto-acidose et coma

    osmolaire) ou chroniques (nphropathie, rtinopathie et neuropathie).

  • Diabte

    2

    I. Diabte

    1. Historique

    Le diabte a exist depuis lhistoire de lhumanit, les signes de lexistence du diabte

    remontent en Egypte ancienne (plus de 1500 ans avant J -C). Le terme diabte proprement dit

    est attribu Demetrios dApne (275 avant J-C). Il provient du grec dia-bano qui signifie

    passer au travers (Langlois, 2008).

    Les mdecins de cette poque pensaient quil existait un lien entre le tube digestif et la

    vessie qui explique le besoin frquent de boire et duriner. Puis les mdecins hindous, dans les

    millnaires prcdents jsus christ avaient dcrit cette maladie en notant que les personnes qui

    urinent beaucoup avaient des urines sucres et dveloppaient une maladie incurable avec mort

    certaine. Avicenne (Ibn Sina) 980-1037 aprs J.C, est lun des premiers qui a donn une

    classification trs proche de cette maladie avec ses deux types.

    Au XVIIme sicle ; il a t montr que les patients diabtiques ont des urines trs

    sucres ou des urines avec un got sal.

    Durant le XVIIIme sicle les mdecins constatrent que les symptmes rgressent lorsque

    les malades diminuent la consommation du sucre la fin de ce sicle, on saperoit que le

    pancras est responsable du contrle du sucre, les chercheurs ont not que lablation du

    pancras des chiens entrane le diabte, il a t dcouvert ensuite une molcule appele

    insuline responsable de la rgulation du sucre dans le sang.

    Les canadiens Frderic Granbanting et Harles Herbert Best ont russis isoler des

    extraits pancratiques pour la production dinsuline en 1921, ce qui leur a valu un prix Nobel.

    Cest en 1922 que linsuline fut injecte lonard Thompson un garon de 14 ans en

    acidoctose, linsuline lui sauva la vie et depuis ce jour des milliers de malades sont traits

    linsuline.

    Aprs lapparition du traitement, on saperoit que des complications long terme

    apparaissent au niveau oculaire, rnal et cardio-vasculaire (Amarouche, 2006).

    2. Epidmiologie

    Le diabte peut tre considr comme une maladie mergente. Cette maladie se

    dveloppe de manire pidmique depuis quelques dcennies et sa prvalence augmente

  • Diabte

    3

    fortement et rapidement dans tous les pays, principalement dans les pays industrialiss, mais

    aussi dans les pays pauvres.

    Dans le monde : Le diabte est une maladie mondialement rpondue, Cette pandmie

    mondiale concerne principalement le diabte de type 2 qui reprsente environ 80% de

    lensemble des diabtique et le type 1 environ 15 %, les autres formes tant plus rare ou

    exceptionnelles (Chevenne & Fonfrde, 2001).

    LOMS (2011) estimait plus de 220 millions de diabtiques dans le monde et que leur

    nombre pourrait bien doubler dici 2030. Lessentiel de cette augmentation se produira dans les

    pays en dveloppement et sera due laccroissement dmographique, au vieillissement de la

    population, des rgimes alimentaires dsquilibrs, lobsit et un mode de vie sdentaire

    (Malek, 2008).

    En Algrie et dans les pays du Maghreb : En Algrie, le diabte de type2 occupe la

    quatrime place parmi les maladies non transmissibles. Daprs le registre national du

    diabte de lanne 2005, lincidence du diabte de type1 chez les enfants et les

    adolescents est de 9 pour 100 000 et quelques cas de diabte de type 2 commencent tre

    recenss chez les enfants (Bouziane & Touhami, 2006). Par ailleurs, dans la rgion de

    Constantine, lincidence du diabte de type1 passe de 9,1 en 1997 12,3 pour 100 000

    habitants en 2002 ; et dans la mme anne chez les touaregs du sud algrien, la

    prvalence tait de 0,7% (Belhadj et al., 2005).

    Au Maroc, selon une enqute nationale mene en 2000, la prvalence de diabte tait de

    6,6% dans la population ge de 20 ans et plus. Alors quen Tunisie, le diabte reprsente une

    vritable pidmie. La prvalence dclare est de 9,9% (10,1 chez la femme et 9,5% chez

    l'homme). Aprs ajustement sur l'ge et le sexe, la prvalence augmente avec l'ge et l'indice de

    masse corporelle (BMI) diminue avec l'augmentation du niveau scolaire atteint (Bouguerra et al.,

    2007 ; Ezzidi et al., 2009).

    3. Dfinition

    Le diabte dsigne une maladie qui apparait lorsque lorganisme ne parvient plus

    utiliser ou stocker convenablement le glucose. Il peut provenir dune incapacit, partielle ou

    totale du pancras fabriquer linsuline comme dans le (type-1) et/ou dune inaptitude des

    cellules des tissus priphriques utiliser linsuline pour absorber le glucose comme dans le

    (type-2), le glucose qui saccumule dans le sang provoquant une hyperglycmie (Allan,2008).

  • Diabte

    4

    le diabte sucr se dfinit comme un tat dhyperglycmie permanente avec une glycmie

    jeun suprieure ou gale 1,26 g/l (7mmol) deux reprises et/ou suprieure ou gale 2 g/l

    (11mmol/l) nimporte quel moment de la journe (Grimaldi,2000).

    4. Classification

    4.1. Le diabte de type 1

    Le diabte de type 1 tait autrefois connu sous le nom de diabte insulinodpendant

    (IDD) ou diabte juvnile, ce type de diabte apparat le plus souvent pendant l'enfance,

    l'adolescence ou au dbut de l'ge adulte, rarement chez les personnes plus ges. Il touche

    environ 10 % des personnes diabtiques. Il se caractrise par la destruction auto-immunitaire des

    cellules productrices de linsuline suite de linfiltration des macrophages dans les ilots de

    Langerhans. Les gens atteints sont donc dpendants de linsuline qui doit tre administre par

    injection ou d'une pompe insuline pour assurer sa survie. (Grimaldi, 2009)

    4.2. Le diabte de type 2

    Le diabte de type-2 ou non insulinodpendant (NIDD) reprsente 90% de lensemble

    des formes de diabte, il concerne surtout des individus gs de plus de 40 ans et chez les obses

    il survient lorsque lorganisme dveloppe une rsistance l'insuline au niveau des tissus

    priphriques associ un dficit relatif de la scrtion dinsuline et perd sa capacit absorber

    et mtaboliser le glucose (Figure 1) (Guillausseau et al., 2000, Romain,2010 ).

    Figure 1 : La rsistance linsuline dans le diabte de type 2 (Romain, 2010).

    http://www.diabete.qc.ca/fr/comprendre-le-diabete/ressources/glossaire#insulinodpendanthttp://www.diabete.qc.ca/fr/comprendre-le-diabete/ressources/glossaire#pompe-insuline

  • Diabte

    5

    4.3. Le diabte gestationnel

    Le diabte gestationnel ou diabte gravidique est un trouble de la tolrance glucidique

    de svrit variable dbutant ou diagnostiqu pour la premire fois pendant la grossesse

    (Blumental et al., 2009), il touche 4 7 % des femmes enceintes et disparat aprs

    laccouchement. (Buysschaert, 2006) Cependant, les femmes qui ont fait lobjet de cette

    manifestation lors de la grossesse (environ 5%) prsentent un plus grand risque de dvelopper

    plus tard un diabte de type 2. Il est noter que le contrle du poids aprs laccouchement rduit

    de faon consquente le risque de dvelopper un future diabte de type 2. (Yvon, 2010)

    4.4. Autres types de diabtes sucrs

    Ils sont secondaires une autre maladie : maladies pancratiques, endocrinopathies ou

    peuvent tre secondaires la prise de certains mdicaments.

    4.4.1. Diabte insipide

    Cest une maladie mtabolique rare cause par une dficience en vasopressine ;

    lhormone du lobe postrieur de lhypophyse qui contrle la quantit durine limine par les

    reins. Il se caractrise par une soif intense et llimination dune grande quantit durine de 4

    10 litre / jour.

    4.4.2. Diabte MODY

    Le diabte MODY (Maturity Onset Diabetes of the Young) est dfini par sa survenue

    chez des sujets jeunes avant lge de 30 ans, avec une prdisposition familiale. Il existe

    habituellement une transmission autosomique dominante, et plusieurs rgions gntiques sont

    associes la maladie, (Tourniaire et al., 1994) On en connat actuellement 6 types classs en

    MODY :

    Le diabte MODY 2 : il sagit du diabte MODY le plus frquent. Il est secondaire une

    mutation du gne de la glucokinase. Il se manifeste par le survenue dune hyperglycmie

    modre Il est en gnral bien contrl par le rgime. Les hypoglycmiants oraux sont

    rarement utiles. L'insulinothrapie n'est envisageable que pendant la grossesse.

    Le MODY 3 : il reprsente 25 % des diabtes MODY. il est secondaire une mutation

    au niveau HNF (Hpatocyte Nuclear Factor), en particulier du HNF-1 alpha.

    Les autres diabtes MODY sont moins frquents. Il sagit du MODY 1 (mutation au

    niveau HNF-4 alpha), du MODY 4 (mutation au niveau de lIPF-1 : (Insulin Promoter

    Factor) et du diabte MODY 5 (mutation HNF-1 bta). A nouveau, on voquera ce

  • Diabte

    6

    diagnostic devant lexistence dun diabte chez une personne de moins de 25 ans ayant

    une forte hrdit familiale (Duron et al., 2007).

    MODY-6 (Neuro D1/MODY-6) qui est beaucoup plus rare que les prcdents. Il existe

    enfin des MODY dont la cause gntique n'a pas encore t identifie (Wmeau et al.,

    2014).

    4.4.3. Le diabte mitochondrial

    Le diabte mitochondrial (MIDD pour Maternally Inherited Diabetes and Deafness) est

    une forme de diabte transmission exclusivement maternelle. Cest une mutation ponctuelle de

    lADN mitochondrial en position 32-43 qui en est responsable. Les mitochondries sont

    impliques dans le mtabolisme oxydatif du glucose et des acides gras et fournissent de lnergie

    la cellule. Dans Le diabte mitochondrial ; il existe un dficit en ATP conduisant une

    diminution de linsulinoscrtion (Buysschaert, 2006).

    4.4.4. Diabte hmochromatosique

    Lhmochromatose primitive est une maladie autosomique rcessive secondaire une

    mutation du gne HFE, la mutation la plus frquente est la mutation Cystine 282 Tyrosine Cette

    maladie est caractrise par une hyper-absorption intestinale de fer aboutissant progressivement

    une surcharge multi-viscrale. (Duron et al., 2007), Cette surcharge en fer affecte

    plusieurs organes dont principalement le foie, le pancras, le cur et lhypophyse, Le stockage

    excessif de fer entrane de multiples anomalies. Dans le foie, il provoque une cirrhose et favorise

    l'apparition d'un cancer. Dans le pancras, il perturbe la scrtion d'insuline, entranant

    l'apparition d'un diabte sucr, Ce diabte est essentiellement li lexistence dune cirrhose. En

    labsence de cirrhose, il est beaucoup plus rare (20 %) (Yaouanq et al., 1990).

    4.4.5. Diabtes endocriniens

    La majorit des endocrinopathies saccompagnent danomalies de la tolrance glucidique.

    Parmi ces endocrinopathies, on peut citer : lacromgalie, le syndrome de cushing, le

    phochromocytome, lhyperthyrodie, lhyperaldostronisme et lhyperparathyroidie. Cette

    intolrance glucidique peut rarement voluer vers un diabte qui disparait quand la maladie

    endocrinienne est traite (Grimaldi, 2009).

    4.4.6. Le diabte lipoatrophique

    Le diabte lipoatrophique englobe un groupe htrogne de syndromes gntiques rares

    caractris par l'insulino-rsistance associe une absence partielle ou totale du tissue adipeux

    sous-cutan et la prsence dhypertriglycridmie (Khan et al., 2005). Plusieurs formes de

  • Diabte

    7

    diabte lipoatrophie sont causes par des anomalies gntiques. Syndrome Seip-Berardinelli,

    acanthosis ; Le syndrome Dunnigan.

    4.4.7. Diabte pancratique

    Le diabte pancratique rsulte dune destruction ou dune disparition anatomique partielle

    ou totale du pancras (Buysschaert, 2006) il se caractrise par une hyperglycmie chronique,

    toute affection qui touche le pancras peut provoquer un diabte. La liste des affections

    comprend :

    les pancratites, quelle qu'en soit la cause.

    les traumatismes du pancras.

    les pancratectomies.

    les cancers du pancras. (Monnier & Colette, 2014)

    4.4.8. Diabte africain

    Il doit tre suspect chez les africains et les indiens. Ce diabte apparat entre 30 et 40

    ans, son dbut est aigu, gnralement avec ctose. L'volution se fait secondairement vers un

    mode non insulinodpendant. Il n'y a pas de marqueur d'auto-immunit, pas d'insuffisance

    pancratique externe. Ce diabte associe carence insulinique et insulinorsistance (Chanson,

    2007).

    4.4.9. Diabtes iatrognes

    Ils correspondent aux hyperglycmies provoques par certains mdicaments tels que, les

    glucocorticodes, les contraceptifs oraux, ou encore, les antirtroviraux, ou les interfrons

    (Monnier & Colette, 2014).

    5. Physiopathologie

    5.1. Dfinition

    La physiopathologie nous apprend que le diabte de type 1 a une origine auto-immune

    Le systme immunitaire va dtruire les lots de Langherans du pancras en raison de facteurs

    gntiques et /ou d'une infection virale (rubole par exemple). La physiopathologie du diabte

    de type 2 est caractrise par une diminution de la scrtion d'insuline entranant une

    hyperglycmie. Nanmoins il ne s'agit pas d'une pathologie auto-immune. Le diabte de type

    2 est d un ensemble de gnes qui peuvent s'exprimer en fonction de facteurs

    environnementaux et alimentaires (Guillausseau & Laloi, 2003).

  • Diabte

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    5.2. Physiopathologie du diabte de type 1

    Le diabte de type 1 est d une destruction auto-immune des cellules insulino-

    scrtrices dites cellules situes dans le pancras . Lhyperglycmie apparat lorsquil ne reste

    plus que 10 20 % de cellules fonctionnelles. Le processus auto-immun volue habituellement

    sur plusieurs annes. Il dbute bien avant lapparition des premiers symptmes de la maladie.

    Des facteurs gntiques mais aussi lis lenvironnement jouent un rle important dans la

    pathognie du diabte.

    5.2.1. Facteurs gntiques

    L'existence d'un terrain gntique de susceptibilit au diabte de type 1 est dmontre.

    Le dterminisme de la maladie est polygnique. Des tudes du gnome ont permis de localiser

    des rgions gntiques impliques dans la susceptibilit au diabte de type 1, mais pas encore

    d'identifier les gnes.

    Le 1er est le principal se situe sur le chromosome 6 au niveau des gnes ou du systme

    HLA de classe II avec un risque relatif de 3 5%, lorsquil existe un antigne HLA DR3 ou

    DR4.

    Le risque relatif atteint 20 40% lorsque les deux antignes DR3 et DR4 sont associs,

    ce qui veut dire que lassociation DR3-DR4 est frquente dans la population diabtique alors

    quelle est exceptionnelle dans la population non-diabtique. Ainsi, le risque pour des frres et

    surs peut tre prcis en fonction de lidentit HLA avec le diabtique. Le risque est de 15 %

    lorsque les frres ou surs prsentent les deux haplotypes HLA en commun avec le diabtique.

    Il nest que de 7 % lorsquils nont quun seul haplotype en commun et il est infrieur 1 %

    lorsque les deux haplotypes sont diffrents (Grimaldi, 2000).

    Le 2me gne repr se situe dans la rgion codant pour linsuline sur le chromosome

    11p 15 (gne appel maintenant DSID2, ou en anglais IDDM2) (Arfa et al., 2008), mais

    dautres rgions du gnome sont impliques. Leur tude permettra peut-tre damliorer le

    dpistage du risque gntique. Elle devrait surtout permettre de mieux comprendre la

    physiopathologie de la maladie.

    5.2.2. Facteurs immunitaires

    La destruction de la cellule est essentiellement due une infiltration des lots par des

    lymphocytes T helper CD4 et des lymphocytes T cytotoxiques CD8 (Grimaldi, 2009). Ce

    processus se droule bas bruit pendant plusieurs annes. Au cours de cette raction sont

    produits des auto-anticorps dirigs contre certains antignes pancratiques. Ces auto-anticorps

    http://www.diabete.qc.ca/fr/comprendre-le-diabete/ressources/glossaire#pancras

  • Diabte

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    nont pas en eux-mmes de rle pathogne mais sont des marqueurs fiables du droulement du

    processus auto-immun pathologique. Ces anticorps sont essentiellement au nombre de 4 :

    Les anticorps anti-lots (islet cell antibody: ICA).

    Les anticorps anti-GAD (glutamate acide dcarboxylase). Ces anticorps sont dirigs

    contre une enzyme ubiquitaire mais qui est exprime au niveau pancratique. Leur

    prsence traduit lexistence dun processus auto-immune dirig contre les cellules du

    pancras.

    Les auto-anticorps anti-insuline, retrouvs surtout chez lenfant.

    Lanticorps anti-IA2 : cest un anticorps dirig contre une phosphatase membranaire des

    cellules (Allan, 2008).

    5.2.3. Facteurs environnementaux

    Les facteurs de lenvironnement comme les virus ou certains facteurs alimentaires, jouent

    probablement un rle dans le dclenchement de la maladie en modulant la pntrance des gnes

    de susceptibilit et/ou en activant les cellules impliques dans la raction auto-immunitaire

    dirige contre les cellules (Tourniaire et al., 1994).

    Le rle des virus dans la pathognie du diabte de type 1 est suspect mais non dmontr.

    En faveur de cette hypothse, la haute prvalence du diabte de type 1 (environ 20 %) en cas de

    rubole congnitale, ou la prsence du virus coxsackie B4. Certains virus pourraient prsenter un

    antigne commun avec des protines des cellules (virus Coxsakie ou Cytomgalovirus).

    (Baalbaki, 2012)

    5.2.4. Autres facteurs

    Les substances toxiques tels que les nitrosamines, nitrites, rodenticides, et mme la

    vaccination dans certains cas, mais qui reste encore comme hypothse (Johanston & Openshaw,

    2001 ; Boudera, 2008).

    5.3. Physiopathologie du diabte de type 2

    Il existe deux phnomnes distincts qui expliquent lapparition dun diabte de type 2. Ils

    sont prsents des degrs variables :

    Tout dabord, une insulino-rsistance qui sige au niveau des tissus priphriques et du

    foie. Cette insulino-rsistance se traduit dans les tissus priphriques par une diminution de la

    sensibilit des rcepteurs linsuline et une diminution de la rponse de ces rcepteurs une fois

    que linsuline sy est fixe. Puisque linsuline permet de faire rentrer le glucose dans les cellules,

  • Diabte

    10

    cette insulino-rsistance entrane une augmentation de la concentration sanguine en glucose soit

    une hyperglycmie. Cette insulino-rsistance nest pas responsable du diabte si elle est isole

    (pas de dficit dinsulino- scrtions) comme cest le cas chez de nombreux patients obses qui

    prsentent uniquement un hyperinsulinisme ractionnel tmoignant de la compensation du

    pancras.

    Linsulino-rsistance serait due priori des causes essentiellement environnementales

    (alimentation et sdentarit) mais aussi gntiques.

    En parallle, il existe un dficit de linsulino-scrtion li une atteinte des cellules de

    Langerhans. Ces cellules, qui permettent la scrtion dinsuline, ont perdu en moyenne 50% de

    leur masse au moment du diagnostic du diabte. Cette destruction des cellules serait lie des

    phnomnes de glucotoxicit et de lipotoxicit. Ainsi, lhyperglycmie tant toxique pour les

    cellules (Bories, 2012).

    6. Complications

    Les personnes atteintes de diabte sont exposes un risque de dvelopper divers

    problmes de sant invalidants et potentiellement mortels. Une glycmie en permanence leve

    peut tre lorigine de maladies graves touchant le systme cardiovasculaire, les yeux les reins

    et les nerfs. En outre, les personnes atteintes de diabte sont davantage exposes aux infections.

    6.1. Complications mtaboliques aigues

    6.1.1. L'acidoctose diabtique

    L'acidoctose est une manifestation clinique grave reprsentative d'une carence absolue

    ou relative en insuline. Elle complique surtout le DID mais survient dans 15% des cas au cours

    dun DNID par carence insulinique (Wmeau et al., 2014).

    Elle se dveloppe chez un patient diabtique qui oublie son injection dinsuline ou pour

    lequel le nombre dunits injecter est inadapt (en raison dune augmentation des besoins),

    cela peut conduire une accumulation d'lments appels corps ctoniques dans le sang, ce qui

    augmente son acidit. A dfaut de glucose comme source d'nergie, le corps utilise des acides

    gras, ce qui produit des corps ctoniques.

    Le dficit en insuline provoque : Une augmentation de la lipolyse, avec une libration

    accrue des acides gras libre dans le sang circulant, hypertriglycridmie et dautres perturbations

    rnales et gastriques (William et al., 2005).

  • Diabte

    11

    6.1.2. L'hypoglycmie

    Les malaises hypoglycmiques sont des complications mtaboliques aigus relativement

    frquentes au cours du diabte. Ils sont associs aux traitements antidiabtiques qui lvent le

    taux d'insuline circulante (insuline et insulino-scrtagogues). (Wmeau et al., 2014). Elle relve

    le plus souvent de surdosage en mdicaments hypoglycmiants ou d'apports glucidiques

    insuffisants. On dfinit l'hypoglycmie par une glycmie infrieure ou gale 0,60 g/L (3,3

    mmol/L).

    6.1.3. Le coma hyperosmolaire

    C'est une complication mtabolique du diabte lie un tat svre de dshydratation

    dont les conditions d'installation sont souvent lies la mconnaissance ou la ngligence d'une

    hyperglycmie et/ou un dfaut d'hydratation elle affecte essentiellement les diabtiques de type

    2 d'un ge avanc (Wmeau et al., 2014). Il se caractrise surtout par une hyperglycmie, une

    polyurie, une insuffisance rnale et une forte dshydratation.

    6.1.4. L'acidose lactique

    Lacidose lactique est une complication mtabolique svre associe au diabte de type 2

    Il s'agit d'une acidose mtabolique lie l'accumulation de lactate dans le sang (Wmeau et al.,

    2014), elle se manifeste chez les diabtiques traits par la phenformine (antidiabtique orale de

    la classe des biguanides). L'acidose lactique est mortelle dans 50% des cas, heureusement elle

    demeure relativement rare et ne concerne quasi exclusivement que les patients traits par les

    biguanides (Piquilloud et al., 2004).

    6.2. Les complications chroniques de diabte

    Les complications chroniques du diabte reprsentent aujourdhui les causes essentielles

    de morbidit et de mortalit chez le patient diabtique. Les lsions concernant les petits

    vaisseaux sont appeles microangiopathies .elles touchent essentiellement le rein ; lil et

    certains nerfs priphriques .Au contraire les atteintes des vaisseaux plus gros ou vaisseaux de

    conductance sont les macroangiopathies. (Auberval, 2010)

    6.2.1. La macro-angiopathie diabtique

    Le terme de macro-angiopathie dsigne lensemble des lsions des grosses et moyennes

    artres. Il sagit de complications macrovasculaires ; une atteinte des artres de calibre suprieur

    200m (artre des membres infrieurs, du cur et du cerveau) qui consiste en une

    athrosclrose acclre.

  • Diabte

    12

    Lhyperglycmie peut fragiliser la paroi des artres et favoriser la formation de plaque

    dathrome (en parle dathrosclrose). A la longue, les parties qui sont mal irrigues ne

    reoivent plus assez doxygne pour leur fonctionnement normal (on parle dischmie), et les

    tissus ont un risque dtre endommags.

    En plus de lhyperglycmie, dautres facteurs de risque davoir une maladie du cur et

    des vaisseaux peuvent favoriser lapparition des ces complications. Comme lhypertension

    artrielle, un taux de lipides (graisses) trop important dans le sang et la consommation de tabac.

    6.2.2. Micro-angiopathie diabtique

    Ce sont les complications regroupant lensemble des lsions observes au cours du

    diabte sur les petits vaisseaux, dun diamtre infrieur 30m. (Dekkar, 2012). Elle englobe les

    complications spcifiques du diabte : rtinopathies, nphropathie neuropathie. Ces

    complications sont directement lies lhyperglycmie et sont fonction de trois facteurs

    principaux : lanciennet du diabte, la qualit de lquilibre glycmique et une susceptibilit

    individuelle.

    6.2.2.1. La rtinopathie diabtique

    La rtinopathie reprsente une des complications les plus frquentes et les plus prcoces

    de la microangiopathie diabtique. Dans les pays industrialiss, elle reprsente la premire cause

    de ccit avant l'ge de 50 ans (Wmeau et al., 2014).

    Cette pathologie se dveloppe petit petit et pendant longtemps le patient ne peroit pas

    le moindre symptme. Sur le plan physiopathologique, on observe une atteinte privilgie des

    vaisseaux capillaires rtiniens, par paississement de la membrane basale, qui entrane une

    fragilisation et une dilatation capillaire avec augmentation du dbit sanguin (Dekkar, 2012).

    6.2.2.2. La nphropathie diabtique

    La nphropathie diabtique est un problme majeur chez les patients diabtiques, elle se

    dfinit par une atteinte glomrulaire spcifique et se traduit au stade prcoce par une

    microalbuminurie, dfinie par une excrtion urinaire dalbumine comprise entre 30 et 300 mg/24

    heures. Elle volue progressivement vers une protinurie et une diminution du dbit de filtration

    glomrulaire jusquau stade dinsuffisance rnale terminale.

  • Diabte

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    6.2.2.3. La neuropathie diabtique

    La neuropathie diabtique constitue une complication plutt tardive, au moins

    cliniquement il est rare quelle prcde la rtinopathie La neuropathie diabtique prsente deux

    composantes, lune priphrique et lautre autonome.

    La neuropathie priphrique : est la plus frquente des neuropathies (80% des neuropathies) et

    le plus souvent asymptomatique. Elle est gnralement sensitive (Le plus souvent localise

    lextrmit des membres infrieurs et parfois aux mains), avec atteinte des petites fibres

    caractrise le plus souvent par une perte de la sensibilit thermique et douloureuse.

    La neuropathie autonome qui est latteinte du systme nerveux autonome. Elle a des

    rpercussions multiples notamment sur le systme cardiovasculaire (lhypotension orthostatique

    est frquente), digestive et urognitale.

    7. Linsuline

    7.1. Dfinition

    Linsuline est une hormone polypeptidique produite par le pancras, qui permet au

    glucose de pntrer dans les cellules de lorganisme o il est transform en nergie. Elle

    contribue maintenir constant le taux de la glycmie, cette action est largement utilise en

    thrapeutique dans le traitement du diabte.

    7.2. Structure et biosynthse

    La molcule dinsuline est un polypeptide dun poids molculaire de 6 KDA. Cest un

    htrodimre constitu de deux chanes polypeptidiques, la chane 21 acides amins et la

    chane 30 acides amins, relies entre elles par deux ponts disulfures. (Idelman & Verdetti,

    2000).

    Figure 2: Structure primaire de linsuline (Sanger, 1955)

  • Diabte

    14

    L'insuline est produite dans les cellules qui constituent 75% des lots de Langerhans du

    pancras. La biosynthse de l'insuline s'amorce dans le noyau des cellules , partir de

    linformation contenue dans le code gntique, situe sur le chromosome 11 chez lhomme

    (Langlois, 2008). La transcription du gne aboutit un ARN messager qui est traduit en pr pro

    insuline, une protine de 11,5 KDA, le pr pro insuline en cours dlongation est rapidement

    dverse dans le rticulum endoplasmique o les enzymes protolytiques clivent la squence

    finale, formant ainsi la pro-insuline qui est un peptide de 9 KDA contenant les chanes et de

    linsuline connectes entre elles par le peptide C. Cette tape dure entre 10 et 20 minutes. Aprs

    son passage au rticulum endoplasmique, la pro-insuline est transporte dans des microvsicules

    intermdiaires vers lappareil de Golgi (Baalbaki, 2012). Cest dans cet organite que la pro-

    insuline est clive pour donner le peptide-C (31 acides amins ayant un poids molculaire de 3

    KDA) et un peptide bicatnaire ; linsuline dune taille finale de 51 acides amins et de poids

    molculaire de 6KDA. Ces deux peptides sont stocks dans des granules jusqu scrtion

    (Auberval, 2010).

    Figure 3 : transcription et traduction de linsuline (Idelman & Verdetti, 2000).

  • Diabte

    15

    7.3. Mcanisme daction

    Linsuline libre permet daugmenter le captage de glucose par les adipocytes et les

    cellules musculaires, ce phnomne est rgul par des mcanismes dexocytose et dendocytose

    des rcepteurs GLUT4 insulino-dpendant en prsence de lhormone. Dans le foie et le muscle,

    le glucose est stock sous forme de glycogne par le processus de glycognogense et il est

    utilis dans le cycle de la glycolyse dans les myocytes pour produire de lnergie. De plus, au

    niveau du tissu adipeux, elle induit un stockage des acides gras en favorisant la lipogense. La

    fixation de linsuline sur ses rcepteurs membranaires spcifiques entraine lautophosphorylation

    des sous units transmembranaires faisant apparaitre dans le domaine intra cellulaire une

    activit tyrosine kinase aboutissant ladhsion des molcules intracellulaires. Ces molcules

    activent une srie de processus en cascade au niveau intracellulaire de raction de

    phosphorylation et de dphosphorylation entranant leffet biologique (stimulation du transport

    de glucose, etc).

    Figure 4: Action hypoglycmiante de linsuline (Dolisi, 2014).

    7.4. Effets mtaboliques de linsuline

    7.4.1 Action de linsuline sur les glucides

    Linsuline est une hormone anabolisante par excellence, en phase dabsorption

    alimentaire la scrtion dinsuline saccroit facilitant la pntration du glucose sanguin dans les

    muscles le foie et le tissu adipeux. Dans ces cellules, linsuline produit les effets suivants

    (Brunner et al., 2006) :

    http://www.bio-top.net/formulaire.htm

  • Diabte

    16

    Elle stimule le transport du glucose travers la membrane plasmique et sa

    transformation en nergie.

    Elle incite le foie et le muscle mettre le glucose en rserve sous forme de glycogne

    (glycognognse) en activant la glycogne synthtase et en inhibant la glycogne

    phosphorylase.

    Elle empche la libration du glucose par le foie en inhibant la noglucogense. Elle

    inhibe galement la dgradation du glycogne en glucose.

    7.4.2. Action de linsuline sur les lipides

    Linsuline joue un rle essentiel dans le mtabolisme des lipides, elle fait baisser la

    concentration dacides gras dans le sang en favorisant le stockage des triglycrides (Sherwood &

    Lockart, 2006).

    Elle favorise lente dacides gras venant du sang dans les cellules et le tissu adipeux

    Elle stimule les ractions chimiques qui aboutissent la synthse des triglycrides

    partir du glucose et dacides gras.

    Elle inhibe l'action de la lipase hormono-sensible favorisant le stockage des graisses

    dans les adipocytes et freine par un effet direct, la production hpatique de lipoprotines

    riches en triglycrides.

    7.4.3. Action de linsuline sur les protines

    Linsuline fait baisser la concentration dacides amins dans le sang et stimule la synthse

    des protines (Sherwood & Lockart, 2006) :

    Elle favorise le transport dacides amins du sang vers les cellules musculaires et vers

    dautres tissus.

    Elle stimule la synthse des protines partir des acides amins dans les cellules.

    Elle inhibe le catabolisme protique et diminuer la noglucogense partir dacides

    amins glucoformateurs.

  • Stress oxydatif

    17

    II. Stress oxydatif

    1. Dfinition

    Le stress oxydatif, dnomm galement stress oxydant, rsulte dun dsquilibre de la

    balance pro-oxydants / antioxydants en faveur des oxydants, ce qui se traduit par des

    dommages oxydatifs de lensemble des constituants cellulaires : les lipides avec altrations des

    membranes cellulaires, les protines avec laltration des rcepteurs et des enzymes, les acides

    nucliques avec un risque de mutation et de cancrisation (Sergent et al., 2000).

    Un stress oxydatif pourra tre induit lors de la surproduction des ERO et/ou par suite de

    linhibition des systmes antioxydants qui peuvent tre inactivs, soit directement soit par dfaut

    de synthse. (Pelletier et al., 2004).

    Figure 5: Dsquilibre de la balance entre antioxydants et pro-oxydants (Choi et al., 2011).

    2. Les radicaux libres

    Un radical libre se dfinit comme un atome, une molcule ou une espce chimique

    contenant un ou plusieurs lectrons non apparis sur leur orbitale externe. Ce dsquilibre

    structural souvent transitoire, peut tre combl par lacceptation dautres lectrons ou par le

    transfert dlectrons non apparies vers une autre molcule. La prsence dlectrons libres

    augmente la ractivit des molcules et les rend hautement instables. La probabilit que

    surviennent les ractions dacceptation et de transfert dlectrons dune molcule une autre

    dpend essentiellement de linstabilit du radical libre considr (Halliwell, 1999).

  • Stress oxydatif

    18

    3. LOrigine des radicaux libres

    Les radicaux libres peuvent tre dorigine endogne par le biais de diffrents

    mcanismes physiologiques dans lorganisme, mais aussi dorigine exogne, provoqus

    par plusieurs sources chimiques et physiques.

    3.1. Origine Endogne

    Plusieurs inclusions intracellulaires sont des siges importantes pour la production des

    radicaux libres comme la mitochondrie, les microsomes, le cytosol.

    Aux doses faibles, les ERO sont trs utiles pour lorganisme et jouent des rles

    importants dans divers mcanismes physiologiques.

    3.1.1. La chane respiratoire

    La mitochondrie est un organite intracellulaire qui est responsable de la production

    dnergie sous forme dATP ; elle est considre comme une des principales sources des

    radicaux libres dans la cellule pour le fonctionnement de la chaine respiratoire mitochondriale.

    Au niveau de la membrane des mitochondries ; les composs rduits issus du cycle de

    Krebs (NADH et FADH2) sont oxyds, librant de lhydrogne (H+) et des lectrons. (Delteil et

    al., 2012). Les lectrons sont transfrs le long de la chane respiratoire au cours des ractions

    doxydorduction jusqu laccepteur final, loxygne, qui est rduit compltement en H2O

    (Carrire et al., 2006).

    O2+ 4H+ + 4 e- 2H2O

    Environ 2% de loxygne subit une rduction univalente conduisant la formation du

    radical superoxyde.

    O2 + e- O2-

    3.1.2. La raction immunitaire

    L'inflammation est par ailleurs une source importante de radicaux oxygns produits

    directement par les cellules phagocytaires actives qui sont le sige d'un phnomne appel

    explosion oxydative consistant en l'activation du complexe de la NADPH oxydase, enzyme

    capable d'utiliser l'oxygne molculaire pour produire de grandes quantits d'anions superoxydes

    au niveau de la membrane cellulaire. Ce mcanisme, lorsqu'il est contrl, est capital dans la

    lutte anti-infectieuse car il permet la phagocytose des bactries et des corps trangers. (Leverve,

    2001).

  • Stress oxydatif

    19

    3.1.3. Peroxysome

    Le peroxysome est une source importante dans la production cellulaire de H2O2 car cet

    organite contient de nombreuses enzymes gnrant du H2O2. Toutefois ce dernier est utilis

    comme substrat par la catalase peroxysomale afin de raliser des ractions de peroxydation

    dautres substrats. Ces ractions sont importantes dans les processus de dtoxification prsents

    dans le foie et le rein. Il semble cependant que seule une faible quantit de H2O2 produit au

    niveau du peroxysome pourrait chapper la catalase (Servais, 2004).

    3.1.4. Les microsomes

    Lauto-oxydation du cytochrome P450 et l'oxydation du NADPH par le NADPH

    dshydrognase sont les deux principales sources de production dO2- (Vallyathan & Xianglin,

    1997).

    3.1.5. Le cytosol

    C'est la localisation des diffrentes ractions enzymatiques responsables la production

    des radicaux libres.

    La xanthine oxydase

    La xanthine oxydase est une enzyme soluble qui gnre des ERO en rduisant

    l'Hypoxanthine en xanthine. Mais elle peut galement catalyser l'oxydation de la xanthine en

    acide urique. La production dERO par la xanthine oxydase est faible en condition basale, mais

    joue un rle important lors de d'ischmie-reperfusion (Harrison, 2002).

    Xanthine oxydase

    Hypoxanthine Xanthine

    O2 O2-

    Xanthine oxydase Xanthine + 2O2 + H2O2 Acide urique +2 O2- + 2 H+

    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Harrison%20R%5BAuthor%5D&cauthor=true&cauthor_uid=12208366

  • Stress oxydatif

    20

    La NO-synthase

    Beaucoup de cellules sont capables de produire du monoxyde dazote NO partir darginine et

    doxygne, dans une raction catalyse par la NO-synthase (NOS). Cette production est

    physiologique et joue un rle majeur dans le tonus vasculaire (Kebieche, 2009).

    NOS

    L-Argnine + O2 + NADPH L-Citruline + NO + NADP

    3.2. Origine exogne

    cot de ces productions endognes, il existe des sources exognes de formes

    radicalaires oxygnes lies une mauvaise hygine de vie.

    3.2.1. Les rayonnements UV

    Lirradiation peut affecter les acides nucliques par lintermdiaire de ractions physico-

    chimiques complexes qui ont lieu dans leur environnement proche .Cet effet dit indirect est par

    exemple conscutif la radiolyse de leau (Basdevant et al., 2006).

    Figure 6 : Radiolyse de leau (Nicholas, 2006)

    Par combinaison, on pourra avoir :

    H + OH H2O

    H + H H2

    OH + OH H2O2

  • Stress oxydatif

    21

    Ces espces sont hautement ractives et toxiques. Certains comme le peroxyde

    dhydrogne ou le radical hydroxyle, sont trs oxydantes et vont ragir avec les molcules

    prsentes dans le milieu (Galy & Fraysse, 2012).

    3.2.2. Certains mdicaments

    Un certain nombre de mdicaments, notamment l'adriamycine, la blomycine et des

    toxiques comme le paraquat, constituent une source renouvelable de radicaux libres, grce des

    phnomnes de recyclage, c'est--dire de rgnration des formes oxydes/rduites, appels

    cycles futiles. Les deux exemples ci-dessous montrent la formation de radicaux superoxydes

    partir de l'adriamycine et du paraquat, changeant d'tat d'oxydorduction par acceptation d'un

    lectron qui est ensuite cd l'oxygne, ainsi transform en ion superoxyde (Allain, 2008).

    Figure 7 : formation de radicaux superoxydes partir de l'adriamycine (Allain, 2008).

    Figure 8 : formation de radicaux superoxydes partir du paraquat (Allain, 2008).

  • Stress oxydatif

    22

    3.2.3. Fum du tabac

    La fume de cigarette est un mlange complexe de plus de 4700 produits chimiques. Elle

    se compose de deux phases, lune gazeuse, lautre solide et constitue de goudrons, qui se

    caractrisent toutes deux par une concentration trs leve des donneurs des radicaux

    libres. Dans les poumons, la fume de cigarette peuvent librer H2O2, qui peut diffuser

    dans les noyaux de cellules et ragissent avec le fer pour produire OH qui provoque des

    dommages dADN, ce qui peut conduire l'activation de l'oncogne et le gne

    suppresseur de tumeur inactivation et cause ainsi la cancrogense (Pryor et al., 1983).

    Figure 9 : Principaux sites cellulaires de productions des ERO (Sekli, 2011)

    4. Rles des espces ractives dans des situations physiologiques

    Du fait de limportance de loxygne dans les systmes biologiques, en situation

    physiologique, les espces ractives sont cres en continu dans lorganisme. Ainsi, les radicaux

    libres gnrs de faon permanente par le mtabolisme normal de loxygne, ne sont pas

    seulement des produits agressifs mais aussi des modulateurs de voies de transduction du signal et

  • Stress oxydatif

    23

    de lexpression de gnes qui participent lhomostasie vasculaire. Ils jouent le rle de messager

    pour la cellule, dans lapoptose et dans la dfense contre les infections (Sun et al., 2009).

    Lanion superoxyde O2- produit dans la chane respiratoire des mitochondries ou durant

    la phagocytose, est ncessaire la performance de la rponse immunitaire; par exemple, un

    dficit de sa production peut dterminer la survenue de la granulomatose septique chronique

    caractrise par lincapacit de lorganisme lutter contre lagression dagents microbiens

    pyognes (Qiu et al., 2007 ; Wang et al., 2008). Loxyde nitrique (NO) joue un rle important en

    tablissant le tonus vasculaire et en modulant la rponse inflammatoire (figure 10).

    Figure 10 : Rles physiologiques des espces ractives (Sekli, 2011)

    5. Les diffrents types des radicaux libres

    5.1. ERO radicalaires

    5.1.1. Le radical anion superoxyde O2-

    Cest la forme rduite de l'oxygne molculaire par la rception d'un lectron, cest le

    premier radical form lors du transport des lectrons au niveau de la chaine respiratoire.

    O2 + e- O2-

    Il est produit en grande quantit dans les macrophages pendant la destruction bactrienne

    (phagocytose), (Babior et al., 1990), dans la chaine respiratoire mitochondriale (phosphorylation

    oxydative) et dans dautres types cellulaires comme les lymphocytes (Fridovich, 1989), les

    cellules endothliales et les fibroblastes (Maly, 1990). La ractivit et le pouvoir oxydant de

  • Stress oxydatif

    24

    lO2- sont faibles, mais son pouvoir rducteur en prsence des mtaux de transition (fer, cuivre et

    zinc) prsents dans les sites actifs des enzymes est la base de la formation despces plus

    ractives. Dans cette logique, il est dsormais bien tabli que le radical super oxyde est le

    principal prcurseur conduisant la formation dun puissant radical libre qui est le radical

    hydroxyle.

    Lanion superoxyde O2- joue un rle trs important dans la gnration d'autres radicaux

    libres tels que le peroxyde d'hydrogne H2O2, le radical hydroxyle OH, et l'oxygne singlet 1O2

    (Stief, 2003).

    L'anion superoxide capable de ragir avec l'oxyde nitrique pour former le peroxynitrite

    (ONOO) qui est capable de donner par la suite des composs trs toxiques comme le radical

    hydroxyle et le dioxyde nitrique (Halliwell, 1997).

    ONOO + H+ OH + NO2

    5.1.2. Le radical hydroxyl OH

    Cest le radical le plus dangereux dans lorganisme, il est form de la raction de l'anion

    superoxide avec l'hydrogne peroxyde.

    H2O2+ O2- = O2 + HO- + HO (Raction de Haber-Weiss)

    Ainsi la fission homolytique de la liaison O-O du peroxyde d'hydrogne donne deux

    radicaux hydroxyles. Cette fission peut tre cause par la chaleur ou par des radiations

    ionisantes. Cependant, une solution de peroxyde d'hydrogne avec des ions ferreux suffit

    fournir des radicaux hydroxyles. Cette raction fut observe pour la premire fois par Fenton en

    1894 (Halliwell & Gutteridge, 1984). Cest ce quen appelle raction dHaber-Weiss. Haber et

    Weiss, en 1934, qui proposrent le concept selon lequel le radical hydroxyle, OH, pouvait tre

    gnr suite linteraction entre lO2- et l H2O2 (Kehrer, 2000)

    H2O2+ Fe2+ = Fe3+ + HO- + HO (Raction de Fenton)

    5.1.3. Loxyde nitrique

    Le radical oxyde nitrique (NO) ou monoxyde dazote, est produit par diverses cellules

    partir de larginine et de loxygne dans une raction catalyse par des NO synthases

    constitutives et induites, prsentes au sein des cellules endothliales, vasculaires et neuronale

    ainsi que dans les macrophages et les neutrophiles (Moncada et al., 1991). Mme si le NO n'est

  • Stress oxydatif

    25

    pas un ERO comme la majorit de ces molcules, il possde des capacits oxydantes et peut

    avoir des proprits nfastes vis--vis des cellules. Toutefois, il est bien tabli que le NO peut

    agir comme une molcule de signalisation cl puisquil favorise la relaxation endothliale, rgule

    le tonus vasculaire et participe la transduction du signal au niveau neuronal (Rush et al.,

    2005).Le radical NO reprsente la principale espce radicalaire contenant un atome dazote qui

    dans les conditions arobies est capable de ragir avec loxygne molculaire pour donner

    naissance au radical dioxyde dazote (NO2).

    O2 + 2NO 2 NO2

    Du fait de son grand pouvoir oxydant, le NO2 est impliqu dans plusieurs voies

    oxydatives, incluant la peroxydation lipidique au sein des molcules de cholestrol (LDL) en

    circulation et la formation de rsidus de nitrotyrosine.

    5.2. ERO non radicalaires

    5.2.1. Loxygne singlet 1O2

    Il correspond une forme excite de loxygne O2 : il possde la mme structure

    lectronique que loxygne mais agence diffremment, savoir que les lectrons de la couche

    externe initialement non apparis se sont apparis. Il nest donc pas radicalaire. Son tat excit

    lui confre un potentiel oxydant suprieur celui de loxygne (Halliwell & Gutteridge, 2007).

    5.2.2. Le peroxyde dhydrogne H2O2

    Le peroxyde dhydrogne H2O2 nest pas une espce radicalaire, il nest pas charg et

    peut donc diffuser trs facilement travers les membranes. De ce fait son action nest pas

    restreinte son lieu de production mais peut se drouler dans diffrents compartiments

    cellulaires tel que le noyau, ce qui en fait un ERO assez toxique. Cest un oxydant impliqu

    notamment dans la voie de lapoptose (Halliwell & Gutteridge, 1999).

    Le peroxyde d'hydrogne est produit partir du radical superoxyde en solution aqueuse.

    Cet ion provoque la dismutation de l'eau pour former du peroxyde d'hydrogne et du dioxygne

    (Halliwell & Gutteridge, 1984). Cette raction est catalyse par le superoxyde dismutase.

    O2- + 2H+ SOD

    H2O2 + O2

    5.2.3. Le Peroxynitrite

    La raction du NO. avec lanion superoxide donne naissance au peroxynitrite.

  • Stress oxydatif

    26

    Le peroxynitrite est un driv d'oxygne trs toxique provoque des lsions tissulaires trs graves

    en plus de l'oxydation des LDL. Le Peroxynitrite apparait comme l'espce le plus toxique pour

    les tissus au niveau des sites de l'inflammation et participe dans plusieurs dsordres

    neurodgnratif et des lsions rnales.

    Le peroxynitrite (OONO) est capable d'oxyder les protines et les bases azotes des

    brins d'ADN par une grande similarit de l'oxydation par le radical hydroxyle.

    O2- + NO OONO-

    5.2.4. Lacide hypochlorique (HOCl)

    Il est form partir du peroxyde dhydrogne. Il passe facilement travers les

    membranes biologiques, et peut altrer les constituants protiques de la cellule cause de son

    fort pouvoir oxydant (Ognjanovic et al., 2008).

    H2O2 + Cl- HOCl + HO-

    6. Les consquences du stress oxydant

    La production excessive de radicaux libres provoque des lsions des molcules

    biologiques (oxydation de l'ADN, des protines, des lipides, et des glucides), mais aussi des

    lsions secondaires dues au caractre cytotoxique et mutagne des mtabolites librs

    notamment lors de l'oxydation des lipides.

    6.1. Dommage de lADN

    LADN est une cible privilgie pour les ERO, cinq classes principales de dommages

    oxydatifs mdies par OH peuvent tre gnres : les bases oxydes, les sites abasiques, des

    adduits intra-catnaires, des cassures des brins et des pontages ADN-protines. L'attaque

    radicalaire peut tre directe et entrane l'oxydation des bases, La guanine, par exemple, peut

    ragir avec OH pour former la 8-hydroxy-2 doxyguanosine (8-OH-dG) qui, au lieu de

    sapparier avec la cytosine, sassociera avec ladnine, entranant des mutations au sein de

    lADN et conduisant des altrations du message gntique impliques dans le dclenchement

    du cancer et le vieillissement (Favier, 2003).

    Mais le stress oxydant peut aussi attaquer la liaison entre la base et le dsoxyribose

    crant un site abasique, ou attaquer le sucre lui-mme, crant une coupure de chaine simple brin.

  • Stress oxydatif

    27

    Des dommages indirects peuvent rsulter de lattaque des lipides dans la peroxydation gnre

    des aldhydes mutagnes, formant des adduits sur les bases de lADN de type MDA-guanine ou

    thnodrivs. Lattaque radicalaire des protines qui sont trs nombreuses entrer en contact

    avec lADN pour le protger (histones) ou pour le lire (enzymes et facteurs de la rplication ou

    de la transcription), entraine des pontages des protines ou des adduits sur des bases de type

    lysinoguanine (Pincemail et al., 2007).

    Figure 11: Les principaux dommages oxydatifs mdis l'ADN par les ERO

    (Averbeck, 2006).

    6.2. Oxydation des protines

    Les protines les plus sensibles aux attaques radicalaires sont surtout celles qui

    comportent un groupement sulfhydryle (SH). Cest le cas de nombreuses enzymes cellulaires et

    protines de transport qui vont ainsi tre oxydes et inactives. Dautres lsions irrversibles

    conduisent la formation d'un intermdiaire radicalaire. Les protines peuvent alors soit subir

    des rticulations par formation notamment de ponts bi-tyrosine dtectables par leur fluorescence,

    soit subir des coupures en cas d'agression forte, soit des modifications de certains acides amins

    en cas d'agressions modres. Les protines modifies par oxydation deviennent beaucoup plus

    sensibles l'action des protases (Barnoud et al., 2007).

  • Stress oxydatif

    28

    6.3. Oxydation des glucides

    Le glucose peut s'oxyder dans des conditions physiologiques, en prsence de traces

    mtalliques, en librant des ctoaldhydes, H2O2 et OH, qui entraneront la coupure de protines

    ou leur glycation par attachement du ctoaldhyde (Barnoud et al., 2007).

    6.4. Peroxydation lipidique

    Les lipides et principalement leurs acides gras polyinsaturs sont la cible privilgie de

    l'attaque par les espces ractives (Esterbauer et al., 1992) La peroxydation lipidique distingue

    en 3 phases : linitiation, la propagation et la terminaison.

    a. Initiation

    Le radical hydroxyle est capable darracher un hydrogne sur les carbones situs entre

    deux doubles liaisons des acides gras polyinsaturs (AGPI).

    LH + OH. L + H2O

    b. Propagation

    Le radical lipidique (L.) ragit avec une molcule doxygne pour former un radical

    pyroxyle (LOO) (Atkin et al., 2005).

    L + O2 LOO

    Le LOO va propager la raction en chaine avec une molcule LH voisine pour former un

    nouveau L et un hydroperoxyde lipidique (LOOH). De cette manire, de nombreuses molcules

    dhydroperoxydes lipidiques peuvent tre formes pour chaque RL initial.

    LOO + LH L+ LOOH

    c. Terminaison

    Cette tape consiste en la formation de composs stables issus de lassociation de 2

    composs radicalaires. Leurs lectrons non apparis sassocient rapidement pour former une

    liaison covalente stable. La raction peut galement tre stoppe laide dantioxydants (Colas,

    2011)

    LOO + LOO LOOL + O2

    LOO + L LOOL

  • Stress oxydatif

    29

    7. Dfenses antioxydantes

    Lorganisme dispose des systmes de protection contre les ERO. Un antioxydant est un

    compos capable de combattre les dommages oxydants alors quil est en moindre quantit que

    les molcules quil protge. La protection antioxydante comprend des enzymes antioxydantes et

    de nombreux composs endognes ragissant et inactivant les ERO. Les cellules maintiennent

    leur niveau dantioxydants par les apports alimentaires et/ou la synthse de novo.

    7.1. Les antioxydants enzymatiques

    Les systmes antioxydants enzymatiques sont largement reprsents par les protines

    cellulaires dont la principale fonction est de maintenir un environnement rduit lintrieur de la

    cellule (Halliwell, 1999) en plus de maintenir les niveaux dantioxydants extracellulaires. Les

    principales enzymes antioxydantes cellulaires sont prsentes par la SOD, la catalase (CAT), la

    glutathion peroxydase (GPx) et la glutathion rductase (GR). Leurs niveaux sont normalement

    rguls de manire combattre une production excessive dERO dans la cellule. Lorsque la

    production de ces derniers augmente, les cellules vont rguler les dfenses antioxydantes en

    augmentant leur activit et leur niveau dexpression dans le but de restaurer la balance avec la

    production des ERO. De telles modifications mtaboliques sont souvent attribues au

    phnomne dadaptation cellulaire face au stress oxydant (Plantin et al., 2005).

    7.1.1. Les superoxydes dismutases (SOD)

    Ces mtalloprotines, qui reprsentent une des premires lignes de dfense contre le

    stress oxydant, assurent llimination de lanion superoxyde O2- par une raction de dismutation,

    en le transformant en peroxyde dhydrogne et en oxygne. Chez lhomme, on dcrit 3

    isoenzymes ; la Cu/Zn-SOD cytosolique ; la Mn-SOD2 mitochondriale et la Cu/Zn-SOD3, qui

    diffrent par la localisation chromosomique du gne, leur contenu mtallique, leur structure

    quaternaire et leur localisation cellulaire. La SOD3 est scrte par les cellules musculaires lisses

    et constitue le systme antioxydant majeur de la paroi artrielle : son expression et sa scrtion

    sont augmentes par les facteurs vaso-actifs (histamine, endothline 1, angiotensine II) et

    diminues par lhomocystine. (Pincemail et al., 2007)

  • Stress oxydatif

    30

    7.1.2. Les glutathion peroxydases (GPxs)

    La glutathion peroxydase (GPx) est une enzyme ttramrique permettant galement la

    dcomposition du H2O2. La GPx est donc essentielle la dcomposition du H2O2 produit de

    manire continue et des niveaux physiologiques dans la cellule (Pincemail et al., 2007). Il en

    existe plusieurs isoformes. Elles sont prsentes dans le cytosol et la matrice mitochondriale

    (GPx-1), ou uniquement dans le cytosol (GPx-2), avec toutefois moins d"affinit pour lH2O2

    chez cette dernire, la seule dpourvue de slnium (Mullenbach et al; 1988). Dautres isoformes

    peuvent tre extracellulaires (GPx-3), ou spcifiques de la membrane cellulaire (GPx-4)

    (Takahashi et al., 1987). La GPx-4 est implique spcifiquement dans la rduction des peroxydes

    lipidiques.

    Les GPx permettent la dcomposition de H2O2 par loxydation de son Co-substrat le GSH

    en GSSG qui sera rduit ensuite par laction de la glutathion rductase (Pincemail et al., 2007).

    H2O2 + 2GSH GPx

    2H2O + GSSG

    7.1.3. Le systme thiordoxine

    Le milieu intracellulaire est plutt rducteur, les protines contiennent des groupements

    thiols libres et les ponts disulfures sont rares. Lantioxydant majeur responsable du maintien des

    protines ltat rduit est la thiordoxine qui sera rgnre par le NADPH sous laction de la

    thiordoxine rductase (TrxR) qui possde un groupement slno-cystine dans son site actif.

    Elle intervient dans la dgradation des peroxydes lipidiques et du peroxyde dhydrogne, ainsi

    que dans la rgnration du radical ascorbyl en acide ascorbique (Pincemail et al., 2007).

    7.1.4. La catalase

    La catalase (CAT) est une protine ubiquitaire mais fortement concentre dans le foie et

    les rythrocytes. Dans toutes les cellules des mammifres, lexception des rythrocytes, elle est

    localise presque exclusivement dans les peroxysomes (riches en oxydases) ce qui limite son

    action par rapport des peroxydases cytoplasmiques. Cette enzyme mtabolise lH2O2 rsultant

    de laction des SOD ou celui gnr par laction des oxydases pour donner de leau.

    2 H2O2 2 H2O + O2

    En liminant lH2O2, la CAT dtoxifie indirectement la cellule des O2- qui sont

    transforms en H2O2 par les diffrentes SOD. Cette enzyme possde galement une activit de

    peroxydase qui lui permet de ragir avec des peroxydes et les alcools organiques ainsi que toute

  • Stress oxydatif

    31

    molcule capable de donner de lhydrogne leau (Wassmann, 2004). La CAT est trs efficace

    en prsence dun stress oxydant lev et protge les cellules contre la production de lH2O2.

    (White et al., 1989 ; Tsan et al., 1990).

    7.2. Antioxydants non enzymatiques

    Les principaux antioxydants non-enzymatiques sont le glutathion, la vitamine E, la

    vitamine C, les carotnodes et lacide urique. Ces molcules vont interrompre la chane de

    raction radicalaire.

    7.2.1. La vitamine E

    La vitamine E (-tocophrol) est lantioxydant liposoluble majeur des lipides. Elle

    protge in vivo les structures molculaires particulirement sensibles loxydation (double

    liaisons des acides gras polyinsaturs, bases nuclotidiques des brins dADN) et les structures

    condenses riches en lipides (membranes, lipoprotines).

    Figure 12 : Structure de la vitamine E

    La rgnration de l-tocophrol se fait en permanence par les quinones et la vitamine C

    au niveau des sites daction de la vitamine E, linterface entre les lipides et leau (figure 13 ;

    14). Le potentiel antioxydant de l-tocophrol est important malgr sa faible concentration

    membranaire. La teneur en vitamine E membranaire et son stockage adipeux hpatique et

    musculaire sont dailleurs peu influencs par les apports nutritionnels (Angelopoulos et al.,

    1987) sauf au cours des syndromes de mal absorption intestinale.

  • Stress oxydatif

    32

    Figure 13 : Synergie daction des antioxydants cellulaires. (Sekli, 2011)

    Figure 14: Rgnration du tocophrol (vit.E) par lacide ascorbique (vit.C)

    (May et al., 1997)

    7.2.2. Carotnodes

    Ils sont majoritairement reprsents par le -carotne, appel aussi pro-vitamine A du

    fait de leur faible concentration dans lorganisme, leurs rles antioxydants sont considrs

    comme faibles, mais complmentaires des systmes principaux voqus plus haut. Le -carotne

    dsactive loxygne singlet 1O2, et pige les radicaux peroxydes ROO (Krinsky, 1989).

  • Stress oxydatif

    33

    7.2.3. Vitamine C (acide ascorbique)

    Lacide L-ascorbique, ou vitamine C, est considre comme le plus important

    antioxydant dans les fluides extracellulaires. Cest un pigeur trs efficace des ions superoxydes,

    du peroxyde dhydrogne, de lhypochlorite, des radicaux hydroxyles et pyroxyles et de

    loxygne singlet. Elle agit en rgnrant la vitamine E in vivo (figure 14), mais peu in vitro. In

    vivo, elle est maintenue sous forme rduite par l'action de la dshydroascorbate rductase qui

    utilise le glutathion comme cofacteur (Berliner & Heineche, 1996).

    7.2.4. Glutathion (GSH)

    Le glutathion est un tripeptide, il joue un rle majeur dans la protection des lipides, des

    protines et des acides nucliques contre l'oxydation. En situation de stress oxydant, son rle

    protecteur et dtoxifiant il rsulte principalement de sa fonction de coenzyme des GSHPX.

    Le GSH intervient galement dans le cycle de rgnration de 2 vitamines antioxydantes :

    la vitamine E et la vitamine C (Powers & Jackson, 2008).

    7.3. Autres antioxydants non enzymatique

    7.3.1. Lacide urique

    Lacide urique est le produit final du catabolisme des purines (Baillie et al., 2007), il est

    issu de loxydation de lhypoxanthine et de la xanthine, raction catalyse par la xanthine

    oxydase et la dshydrognase. Lacide urique est considr comme un antioxydant car il pige

    l'oxygne singlet, les radicaux peroxyle et hydroxyle ainsi que l'acide hypochloreux, mme si

    son rle comme tel nest pas totalement clarifi (Staels et al., 1998). La raction de lacide

    urique avec les oxydants entraine la formation du radical urate, qui peut tre alors rduit par

    lascorbate (Stocker et al., 2004).

    7.3.2. Les oligo-lments

    Il a t montr que certains plantes sont considr comme source potentielle offrant des

    quantits raisonnables dlments minraux plus que la ration alimentaire chez les diabtiques,

    seulement ces lments doivent tre pris avec prcaution afin dviter leur possible effets

    toxique, comme Cl, k, Cu, Ti, Cr, Mo, Fe, Ni, Zn, Bu, Rb.

    7.3.3. Coenzyme Q10 ou ubiquinol

    Le coenzyme Q10 est un transporteur dlectrons prsent dans la chaine oxydative

    mitochondriale, dans les membranes cellulaires, dans le plasma et dans les lipoprotines. Il est

    capable de donner des lectrons et permet ce titre une protection des membranes contre la

  • Stress oxydatif

    34

    lipoperoxydation (Powers & Jackson, 2008). Il assure galement un recyclage de la vitamine E

    par rduction de la forme oxyde (Ernster & Forsmark-Andree, 1993).

    7.3.4. Bilirubine

    La bilirubine est le produit de dgradation des hmes (ex : hmoglobine). Ses proprits

    antioxydantes sont lies sa capacit lutter contre les radicaux peroxyl ROO. et contre le

    peroxyde dhydrogne H2O2 (Powers & Jackson, 2008). Elle est alors transforme en biliverdine

    oxyde, qui sera recycle grce la biliverdine rductase aux dpends dune molcule de

    NADPH (Liu et al., 2006).

  • Diabte et stress oxydatif

    35

    III. Diabte et stress oxydatif

    Le stress oxydant augmente dans les diffrents tissus que se soit dans le cas du diabte

    exprimentale ou chez les patients diabtiques, l'hyperglycmie induit une production prolonge

    des espces ractives de l'oxygne (ERO) intracellulaires et ceux-ci prolongent le gradient

    lectrochimique des protons gnrs dans la chane mitochondriale menant une surproduction

    d'anions superoxydes, qui est l'une des espces ractives de l'oxygne qui peut endommager les

    cellules dans de nombreuses voies travers le stress oxydatif, en l'absence d'une compensation

    approprie de la rponse des rseaux antioxydants endognes des cellules, le systme est

    dbord, entranant un dsquilibre d'oxydo-rduction, ce qui aggrave encore la situation

    (Korshunov et al., 1997).

    Les espces ractives de l'oxygne gnres lors de l'hyperglycmie causent

    principalement des dommages de l'ADN, des protines et des lipides. En plus il est vident que

    dans le diabte de type 2, l'activation des voies du stress oxydant est sensible par l'lvation du

    glucose et des acides gras elle conduit deux niveaux de rsistance l'insuline et une diminution

    de la scrtion d'insuline et la dysfonction des cellules scrtrices de l'insuline (Evans

    et al., 2003).

    1. Voies de production dERO au cours des tats dhyperglycmie

    Ltat dhyperglycmie chronique du diabte sucr conduit un stress oxydant. Une fois

    entr dans la cellule, le glucose est d'abord converti en glucose-6- phosphate, fructose-6-

    phosphate, fructose-1,6-diphosphate et deux glycraldhyde-3-phosphate, pour tre dgrad

    ensuite en pyruvate. Le pyruvate rejoint alors la mitochondrie et se transforme en acetyl CoA qui

    continue sa dgradation dans le cycle de Krebs pour sustenter le processus d'oxydation

    phosphorylante et la synthse d'ATP. Cependant, dans la cellule, principalement lorsque le

    glucose est excdentaire par rapport la demande nergtique, six voies de production d'ERO

    partir de ses mtabolites sont possibles (Robertson, 2004) (Figure 15).

  • Diabte et stress oxydatif

    36

    Figure 15 : Les six voies de production dERO par le glucose (Robertson, 2004).

    Dans les conditions physiologiques, le glucose est mtabolis dans la glycolyse puis par

    la phosphorylation oxydative. Dans les conditions pathologiques associes lhyperglycmie, le

    glucose peut driver de cette voie classique et inhiber le catabolisme du glycraldhyde, causant

    une rorientation des flux mtaboliques du glucose, du fructose-1,6-bisphosphate et du

    glycraldhyde-3-phosphate vers les mcanismes impliqus dans la gense de stress oxydant.

    1.1. La formation d-ctoaldhyde

    Une premire voie alterne la voie classique du mtabolisme du glucose est l'auto-

    oxydation du glycraldhyde (Figure 15), susceptible de produire des -ctoaldhydes qui

    contribuent la glycosylation des protines, et la production dH2O2 (Boussekine, 2014).

    1.2. Auto-oxydation du glucose

    Lauto-oxydation du glucose a t dcrite par Wolff et Dean (1987). Le glucose dans sa

    forme linaire (projection de fischer) possde une fonction aldhyde et une fonction hydroxyle

    adjacente en quilibre avec la forme ne-diol.

  • Diabte et stress oxydatif

    37

    Figure 16: Reprsentation de Fischer du glucose et de sa forme ne-diol

    (Thornalley et al., 1999).

    Le glucose sous sa forme ne-diol en prsence de mtaux de transition donne un radical

    anionique ne-diol. Le radical nediol en rduisant loxygne molculaire libre des anions

    superoxyde (O2-). De plus, il ya formation concomitante dun compos carbonyle au cours de

    cette raction. Lanion superoxyde peut se dismuter en peroxyde dhydrogne qui en prsence

    de mtaux de transition il produit des radicaux hydroxyles (OH) trs ractifs (Hunt et al., 1988).

    1.3. Voie de polyol

    Dans des conditions physiologiques normales, le glucose est activ en glucose-6-

    phosphate par lhexokinase puis est mtabolis soit dans la voie de la glycolyse, soit dans la voie

    des pentoses phosphates, le mtabolisme du glucose par cette dernire voie reprsente un faible

    pourcentage de lutilisation totale du glucose en conditions normoglycmiques.

    Dans le diabte, lorsque le taux de glucose augmente, lhexokinase est alors sature et le

    glucose en excs est mtabolis par la voie des polyols. Cette voie fait intervenir deux enzymes

    laldose rductase et le sorbitol dshydrognase, laldose rductase, qui nest active qu de

    fortes concentrations de glucose du fait de sa faible affinit pour celui-ci, rduit le glucose en

    sorbitol (King & Brownlee, 1996). Le donneur dhydrogne est le nicotinamide adnine

    dinuclotide phosphate rduit (NADPH) qui est oxyd en NADP+. Le deuxime enzyme de la

    voie des polyols est le sorbitol dshydrognase, il oxyde une partie du sorbitol form en fructose,

    en utilisant le NAD+ comme cofacteur (figure 17). Laugmentation de la concentration en

    sorbitol et fructose conduit un dme osmotique au niveau oculaire, ce qui explique que la

    voie des polyols joue un rle cl dans la cataracte induite par le diabte (Rgis, 2011).

  • Diabte et stress oxydatif

    38

    Figure 17: Diffrentes voies de mtabolisation du glucose (Rgis, 2011)

    Lactivation de la voie des polyols conduit :

    * Laccumulation du sorbitol (agent du stress osmotique trs actif).

    * Laccumulation du fructose (caractris par son grand pouvoir rducteur par rapport au

    glucose) qui stimule la glycosylation non enzymatique des protines.

    *La diminution du rapport NADPH, H+/NADP+ et NAD +/NADH, H+ (altration du potentiel

    redox) ce qui affecte la rgnration du GSH : La voie des polyols consomme du NADPH et du

    NAD+, au dtriment dautres ractions qui requirent ces mmes cofacteurs en particulier, la

    GSSG-rductase, enzyme majeure pour la rgnration du GSH, utilise des niveaux levs de

    NADPH (figure18). La diminution des ressources en NADPH pour le cycle redox du glutathion

    pourrait augmenter le stress oxydant dans de nombreux tissus et contribuer ainsi la pathogense

    des complications diabtiques. Ces consquences sont directement impliques dans la production

    des ERO et linhibition de certains antioxydants.

    Figure 18: Comptition de ractions pour le NADPH (Rgis, 2011).