Élaboration et mise en oeuvre de cadres de référence...
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B U R E A U I N T E R N A T I O N A L D ’ É D U C A T I O N
Outils de Formation pour
le Développement du Curriculum
Élaboration et Mise en Œuvre de
Cadres de Référence Curriculaires Curriculum Frameworks
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Publié en Genève, juin 2017 par:
BIE-UNESCO C.P. 199 1211 Genève 20 Suisse Tel.: +41.22.917.78.00 Fax: +41.22.917.78.01 Email: [email protected] http://www.ibe.unesco.org/fr Réf: IBE/2017/OP/CD/02 Outils de Formation pour le Développement du Curriculum : Élaboration et Mise en Œuvre de Cadres de Référence Curriculaires © Photo de Couverture: UNESCO/ G. M. B. Akash
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des informations et des services fournis par ces sites externes n’est pas exhaustive et ne représente pas
une évaluation de ces derniers par le BIE-UNESCO.
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Table des matières
Cadre conceptuel ..................................................................................... 4
Principes de base ................................................................................................... 4 Finalité .................................................................................................................... 5 Aperçu des activités de formation ........................................................................... 5 Cadre conceptuel .................................................................................................... 6
Manuel de formation ............................................................................... 12
ACTIVITÉ 1 .......................................................................................................... 12 ACTIVITÉ 2 .......................................................................................................... 15 ACTIVITÉ 3 .......................................................................................................... 22 ACTIVITÉ 4 .......................................................................................................... 28 ACTIVITÉ 5 .......................................................................................................... 32
Ressources ............................................................................................................ 35
Tableau des problématiques (Activité 1, exercice 1) ............................................ 35 Projet de document d’information ministériel (Activité 1, exercice 4) ................... 36 Degré de pertinence et état de préparation (Activité 2, exercice 2) ...................... 37 Éléments qui influencent le cadre de référence curriculaire (Activité 3, exercice 1) . ……………………………………………………………………………….………38 Évaluation de l’efficacité des processus actuels d’élaboration du curriculum (Activité
3, exercice 2) .................................................................................................... 39 Élaboration d’une feuille de travail décrivant le processus « idéal » (Activité 3,
exercice 3)……………………………………………………………………...…… 40 Conséquences découlant de la feuille de travail relative au cadre de référence curriculaire (Activité 4, exercice 2) ........................................................................ 41 Structure simple d’un rapport d’évaluation du processus (Activité 5, exercice 1) . 42
Ressources additionnelles ...................................................................... 43
1. Exemples de cadres de référence curriculaires .............................................. 43 2. Exemples de processus d’élaboration du curriculum ...................................... 43
Annexe : enjeux fondamentaux liés aux contenus du cadre de référence
curriculaire ............................................................................ 46
1. Quelle sera l’étendue du cadre de référence curriculaire ? ............................. 46 2. Sur quelle théorie ou philosophie d’apprentissage le cadre de référence
s’appuiera-t-il? ................................................................................................. 47 3. Notre vision, nos buts et nos objectifs actuels en matière de curriculum sont-ils
adéquats ? Devraient-ils être révisés au cours du processus d’élaboration ? 48 4. Quels sont les principes et les valeurs sur lesquels s’appuie le curriculum ? . 48
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Cadre conceptuel
Principes de base
Dans de nombreux pays, le curriculum traditionnel consiste en un ensemble de contenus, le plus
fréquemment des connaissances et des informations, prescrits par une autorité centrale. Les contenus
prévus doivent être enseignés et appris par les élèves, dans toutes les écoles, souvent selon un ordre et un
rythme précis.
Ce modèle traditionnel a été de plus en plus remis en question au cours des dernières décennies. Les raisons
de cette remise en question sont nombreuses, mais les quatre principales sont brièvement abordées ci-
dessous.
1. L’augmentation rapide de l’étendue et de la profondeur des connaissances, et, en conséquence, la
nécessité de sélectionner des « morceaux » de connaissances afin de mettre en place un
curriculum.
2. La prise de conscience selon laquelle le but fondamental du curriculum devrait être de former des
jeunes gens compétents, plutôt que des apprenants qui sont uniquement capables de retenir des
informations en vue des examens. Les développeurs du curriculum (ainsi que les enseignants)
cherchent de nouvelles solutions afin que les diplômés de leurs écoles disposent d’une base de
connaissances, de compétences, d’attitudes, de convictions et de valeurs qui leur permette de
remplir avec succès les divers rôles auxquels ils seront confrontés au cours de leur vie (en tant que
membres d’une famille, membres d’une communauté, citoyens, apprenants, actifs dans le monde
du travail, etc.). L’application des connaissances dans diverses situations est ainsi de plus en plus
privilégiée afin d’améliorer la compréhension en réunissant différentes connaissances et en
imaginant différentes manières de faire les choses et de résoudre des problèmes de façon à la fois
logique et créative ; en d’autres termes, afin d’être compétent.
3. En conséquence, la prise de conscience selon laquelle les apprenants n’ont pas tous besoin
d’apprendre le même contenu afin de devenir compétents de la façon décrite ci-dessus. Ils peuvent
devenir compétents en acquérant les compétences et les connaissances de base, puis en se
laissant guider par leurs intérêts au sein du curriculum afin que l’apprentissage soit plus agréable et
plus pertinent pour eux.
4. La conviction croissante selon laquelle les années d’école ne constituent pas la seule période de
leur vie au cours de laquelle les élèves apprendront de manière organisée, et qu’il faut les
encourager à se montrer curieux et à continuer d’apprendre tout au long de leur vie. Il faut donc
établir un lien entre le curriculum et l’apprentissage préscolaire, l’apprentissage acquis en dehors de
l’école et l’apprentissage postscolaire.
Du point de vue de la conception du curriculum, il est fondamental d’offrir une plus grande flexibilité, et l’une
des approches permettant aux développeurs du curriculum de répondre à ce besoin consiste à élaborer un
« cadre de référence curriculaire » qui constitue une base solide définissant ce qui doit être appris dans les
écoles.
Ce module n’est pas axé sur ce qu’est un cadre de référence curriculaire (c’est-à-dire ses contenus et sa
structure). Il existe de nombreux exemple de cadres de référence curriculaires disponibles et accessibles,
dont certains sont cités dans la section intitulée « Ressources additionnelles » de ce module. Ce thème est
également abordé dans d’autres modules de cette formation en développement du curriculum.
D’autres éléments sont, toutefois, moins aisément accessibles, à savoir les informations et les orientations
relatives au processus d’élaboration d’un cadre de référence curriculaire, en d’autres termes, le
« comment » plutôt que le « quoi ». Bien qu’il ne soit pas possible de séparer complètement le « quoi » du
« comment », ce module s’intéresse à la façon d’aborder les questions, les problématiques et les défis clés
qui caractérisent le processus d’élaboration, plutôt qu’aux réponses et aux solutions possibles.
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Finalité
Ce module s’inscrit dans la continuité du Module 3 portant sur la Conception du curriculum (Outils de
formation pour le développement du curriculum : une banque de ressources). Plutôt que de décrire ce
qu’est un cadre de référence curriculaire, ce module propose de comprendre la façon dont un cadre de
référence curriculaire peut être élaboré, c’est-à-dire les processus permettant d’élaborer avec succès
un cadre de référence curriculaire.
Il n’est pas possible de définir une série de processus qui seront applicables à toutes les situations. Le
contexte éducatif de chaque pays réunit différentes traditions pédagogiques, structures d’élaboration
du curriculum, priorités politiques, capacités humaines et ressources financières. De même, chaque
curriculum a ses propres points forts et points faibles, et repose sur une approche et une philosophie
nationales en matière d’éducation : la plupart des pays déterminent une série de priorités éducatives
implicites ou explicites auxquelles le curriculum doit répondre.
Le but principal de ce module est de proposer un modèle de processus clair et structuré, ainsi que
différentes informations et connaissances fondamentales concernant chaque étape du processus. Les
cinq étapes du modèle proposé sont :
Étape 1 : la collecte de données
Étape 2 : le projet
Étape 3 : l’élaboration
Étape 4 : la mise en œuvre
Étape 5 : le suivi et l’évaluation
Toutefois, le défi principal pour vous, lecteur, consistera à appliquer le contenu générique de ce
module dans votre propre pays ou système.
Aperçu des activités de formation
La structure des activités de formation de ce module suit les cinq étapes du modèle de processus
d’élaboration du cadre de référence curriculaire : chacune des cinq étapes est liée à une activité de
formation contenant une série d’exercices à effectuer.
Le but principal des activités de formation est de vous mettre à la place d’un développeur du curriculum
et de vous demander de prendre des décisions ou de trouver des solutions concernant une
problématique ou un enjeu lié au processus. Il vous sera demandé de le faire de manière individuelle,
en tant que membre d’une équipe nationale ou en tant que membre d’un atelier. Il est fondamental,
toutefois, que vous soyez prêt à débattre et à partager des idées avec vos collègues de manière ouverte
et professionnelle.
De nombreux exercices consisteront à compléter un tableau ou un autre document type. Vous trouverez ces
documents dans la section intitulée « Ressources » et pourrez y accéder facilement grâce au lien inséré
dans le texte.
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Cadre conceptuel
1. La définition du cadre de référence curriculaire
Avant d’aborder le processus d’élaboration d’un cadre de référence curriculaire, il est important de bien
comprendre ce qu’est un cadre de référence curriculaire. Il faut tout d’abord préciser qu’un cadre de
référence curriculaire n’est pas, en soi, un curriculum, et que le terme « cadre de référence » doit donc être
considéré avec attention.
Le terme « cadre de référence», utilisé de manière générale, se réfère à la façon d’organiser et de gérer
des contenus (des politiques, des procédures, des notions, etc.) de façon systématique. La plupart du
temps, le cadre de référence ne se rapporte pas au contenu en soi, mais à la façon dont ce contenu
peut être structuré, géré ou ajusté. Un cadre de référence propose une série de paramètres permettant
d’élaborer le contenu.
En d’autres termes, le cadre de référence curriculaire définit les paramètres, les orientations et les normes en matière de politiques et de pratiques curriculaires.
Un « cadre de référence » implique par ailleurs une certaine flexibilité. Il ne s’agit pas simplement d’un
ensemble de règles : le terme suggère également que des variations et une certaine liberté sont possibles
lors de sa mise en œuvre, à condition que les principes et les normes de base soient respectés.
Un cadre de référence curriculaire permet donc d’organiser, de gérer et d’ajuster le contenu du curriculum,
c’est-à-dire les matières ou les programmes d’études, ainsi que les manuels et autres matériels
d’apprentissage. Le cadre de référence peut également s’appliquer à une série de questions pouvant avoir
une incidence directe sur l’élaboration et la mise en œuvre du curriculum, comme la façon dont le
curriculum répond aux besoins actuels et futurs du pays, les méthodes d’enseignement, le recrutement
des enseignants, les pratiques en matière d’évaluations et d’examens, et même la taille des classes. Les
autorités chargées de l’élaboration du cadre de référence curriculaire doivent donc penser aux
conséquences, plus particulièrement à la façon dont le cadre de référence influencera le système, et aux
ressources qui seront nécessaires pour mettre en œuvre le cadre de référence de manière efficace.
Cependant, un cadre de référence curriculaire doit également permettre, voire favoriser, une certaine
flexibilité lors de la prise de décisions relatives au curriculum. Cette flexibilité peut être assurée de
plusieurs manières, notamment grâce à :
un certain laps de temps prévu pour l’élaboration du curriculum (matières, cours ou activités
d’apprentissage) au niveau local afin de prendre en compte les besoins locaux ;
une répartition du temps exprimée en « heures minimum », comprenant des périodes pouvant être
utilisées par les écoles ou les autorités locales à leur gré ;
la possibilité pour les élèves, en particulier dans l’enseignement secondaire, de choisir un certain
nombre de matières à option en fonction de leurs intérêts et de leurs besoins1, plutôt que l’obligation
pour tous les élèves d’étudier toutes les matières.
Quelle que soit la manière dont il est défini, il faut se rappeler que le but ultime d’un cadre de référence curriculaire, comme de toute autre initiative curriculaire, est d’offrir aux apprenants des
possibilités d’apprentissage de la plus haute qualité.
Les défis et les problèmes auxquels sont confrontées les autorités curriculaires à l’heure d’atteindre ce but sont nombreux. Il est important de garder à l’esprit que l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire est avant tout un processus consistant à relever ces défis et à
résoudre ces problèmes.
1 Ce type de flexibilité en particulier permet de faire face à la « saturation » du curriculum.
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2. Les caractéristiques principales du processus d’élaboration du cadre de référence
curriculaire
Un cadre de référence curriculaire est généralement un document très important. Il constitue la pièce
maîtresse du curriculum et peut influencer tous les secteurs du système éducatif ainsi qu’une large gamme
de questions relatives aux politiques et aux pratiques curriculaires. L’élaboration d’un cadre de référence
curriculaire doit donc faire partie d’un processus mûrement étudié. Celui-ci doit être :
Planifié et systématique
Un changement éducatif important se révèle souvent difficile, car il remet en question les convictions
traditionnelles ou existantes, et implique une modification des pratiques en cours. C’est notamment le
cas du changement du curriculum, qui peut affecter des milliers d’enseignants et des centaines de
milliers d’élèves, ainsi que de nombreux secteurs de l’éducation.
L’élaboration d’un cadre de référence curriculaire initial constitue presque toujours un défi. En sus des
défis mentionnés ci-dessus, il existe également un défi « conceptuel » car la notion de cadre de
référence curriculaire n’est pas toujours bien comprise et il arrive que de nombreuses parties prenantes
de l’éducation le considèrent comme un document inutile.
Il est donc capital que le processus d’élaboration d’un cadre de référence curriculaire soit planifié et
systématique. Le processus doit être planifié de manière efficace grâce à diverses étapes permettant
d’obtenir le résultat souhaité de façon rentable et dans un délai raisonnable. Il doit également être
systématique afin que toutes les parties prenantes soient impliquées en connaissance de cause et de
façon à offrir le meilleur résultat. Ces parties prenantes comprendront très probablement des
départements gouvernementaux autres que celui de l’éducation (liés par exemple à l’organisation du
marché du travail et des effectifs, à la démographie, aux finances, etc.), ainsi que des entités importantes
(comme des syndicats d’enseignants, des universités, des organisations religieuses et des groupes
d’employeurs), et devront être informées à l’avance des étapes du processus.
Complet
Le processus d’élaboration d’un cadre de référence curriculaire doit être complet et prendre en compte
tous les défis et toutes les problématiques qui concernent le curriculum. Bien que des modifications et
une harmonisation puissent toujours être effectuées ultérieurement, il est fondamental que le cadre de
référence initial soit aussi « correct » et complet que possible afin que les changements requis dans le
système éducatif (en particulier ceux liés aux programmes d’études, aux manuels et aux évaluations)
puissent être planifiés et lancés.
Fondé sur des informations fiables
L’élaboration d’un cadre de référence curriculaire est une tâche spécialisée qui devrait être menée par
des personnes disposant de l’expérience et des qualifications nécessaires. Le processus doit être mené
par des individus qui connaissent le curriculum en cours, qui sont conscients de ses points forts et de
ses points faibles, et qui comprennent la façon dont le curriculum est élaboré de manière efficace dans
le contexte. Ils doivent bien connaître le système et le contexte éducatif général ainsi que la notion de
cadre de référence curriculaire. Ils doivent disposer de l’expérience nécessaire pour réfléchir à la
manière dont un cadre de référence curriculaire doit être organisé afin de relever les défis et de corriger
les lacunes du curriculum, et de répondre aux besoins du pays.
Par ailleurs, toutes les décisions relatives au cadre de référence curriculaire et au processus d’élaboration
lui-même doivent être fondées sur des informations réelles. Les décisions liées à la structure et aux
contenus du cadre de référence curriculaire ne peuvent pas être prises uniquement à partir des
expériences d’autres pays, de témoignages ou d’opinions générales. Elles doivent être fondées sur des
données probantes.
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Cela ne signifie pas que les données doivent toujours être empiriques ou quantitatives. Néanmoins,
elles doivent être suffisamment consistantes pour offrir aux responsables de la prise de décisions
en matière de curriculum une orientation fiable et valide.
Ciblé
Comme nous l’avons mentionné précédemment, le cadre de référence curriculaire ne doit pas être
considéré comme la solution à tous les problèmes et tous les défis du curriculum. Les raisons de
l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire et les objectifs à atteindre doivent être clairs et
fondés. Le processus d’élaboration doit donc être ciblé en vue d’atteindre ces objectifs.
Largement soutenu
Comme il est probable que le cadre de référence curriculaire ait une incidence sur le système
éducatif, il est important que le processus d’élaboration soit largement soutenu par ce dernier, ainsi
que par les ministères concernés en dehors de celui de l’éducation. Ce soutien doit s’appuyer sur
des informations claires concernant le processus et son avancement, et peut se traduire par une
participation aux réunions, aux conférences et aux séances d’information, et par un soutien à
l’élaboration des politiques le cas échéant.
Le processus d’élaboration du cadre de référence curriculaire implique également de disposer des
ressources adéquates.
Inclusif
Enfin, le processus d’élaboration du cadre de référence curriculaire doit inclure la consultation des
parties prenantes de l’éducation. Il est important de communiquer de manière ouverte et
transparente avec les parties prenantes en ce qui concerne le processus. Les autorités doivent
également prendre conscience du fait que les parties prenantes ont souvent des visions valides et
fondées ainsi que des attentes en matière de curriculum. Leur apport au processus doit donc être
valorisé.
Bien que la liste des parties prenantes puisse quelque peu varier d’une situation à l’autre, elle peut
inclure les individus et les entités suivants :
- les élèves et leur famille ;
- les enseignants ;
- les directeurs d’établissement ;
- les inspecteurs scolaires ;
- les systèmes et les instituts de formation pédagogique ;
- les auteurs de manuels et les maisons d’édition ;
- les systèmes et les institutions d’enseignement supérieur (universités, instituts de formation
professionnelle et technique, etc.) ;
- les employeurs et les secteurs concernés ;
- des représentants de la société (des représentants d’une tribu, des chefs religieux et d’autres
représentants de la communauté) ;
- les entités gouvernementales concernées.
3. Les étapes du processus d’élaboration
Il existe plusieurs façons d’élaborer un cadre de référence curriculaire. Cette section décrit un modèle
type organisé en cinq étapes (voir schéma n°1), qui présente le processus d’élaboration dans un ordre
logique. Toutefois, il peut être nécessaire de modifier cet ordre ou les activités décrites dans chaque
étape. Le processus adopté par chaque pays ou autorité éducative devra :
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prendre en compte le contexte politique général ;
connaître les processus et les responsabilités existants en matière d’élaboration du curriculum ;
se fonder sur les expériences fructueuses précédentes en matière d’élaboration du curriculum ;
s’adapter aux ressources (en particulier humaines et financières) disponibles.
La première étape (la collecte de données) doit être considérée comme une étape préparatoire. En
d’autres termes, elle doit précéder le processus d’élaboration en soi. Elle vise principalement à
convaincre les autorités du caractère nécessaire du cadre de référence curriculaire et à s’assurer que
celui-ci apportera des réponses aux différentes problématiques qui ont été identifiées dans le
curriculum. La collecte de données permettant de justifier le caractère nécessaire du cadre de référence
curriculaire (comme une révision formelle du curriculum ou un autre processus formel d’évaluation) peut
avoir déjà débuté. Si ce n’est pas le cas, d’autres moyens doivent être mis en œuvre afin de s’assurer
que la décision d’élaborer un cadre de référence curriculaire est fondée et responsable.
Les quatre autres étapes sont principalement séquentielles, comme l’indiquent les flèches sur le
schéma. La dernière étape (le suivi et l’évaluation) doit fournir des informations et des données qui
pourraient permettre d’améliorer davantage le cadre de référence curriculaire. C’est pourquoi une flèche
relie la dernière étape à la deuxième (le projet), afin que le processus recommence, de façon plus limitée
et plus ciblée toutefois.
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Schéma n°1 : processus d’élaboration et de mise en œuvre d’un cadre de référence
curriculaire
PROJET
MISE EN ŒUVRE
SUIVI et ÉVALUATION
ÉLABORATION
COLLECTE DE
DONNÉES
Étape 1
Étape
2
Étape 3
Étape 4
Étape 5
Description Il s’agit d’une étape «préparatoire». Elle permet de s’assurer qu’il existe des raisons et des données évidentes justifiant le processus d’élaboration d’un cadre de référence curriculaire. Bien qu’elle ne fasse pas partie du processus d’élaboration en soi (d’où sa représentation avec des pointillés), son
importance ne doit pas être sous-estimée.
Description Le projet constitue une étape essentielle du processus d’élaboration d’un cadre de référence curriculaire. Tout comme la conception et la planification d’un bâtiment permettent de déterminer les défis à relever, la façon de les relever ainsi que le temps et les ressources nécessaires à la construction, le projet d’élaboration d’un cadre de référence curriculaire permet de déterminer la façon d’élaborer celui-ci, la durée du processus d’élaboration, les défis à relever et les ressources nécessaires.
Description Cette étape consiste à élaborer le cadre de référence curriculaire en soi. Le processus prévoit généralement une série d’activités, dont :
• des ateliers de rédaction ; • l’expérimentation d’idées ou de propositions significatives ; • diverses consultations (comme des forums, des rencontres avec la
communauté et des réunions avec diverses parties prenantes) ; • des séances d’information à l’intention des médias ; • des réunions périodiques avec le Ministère.
Au cours de cette étape, l’approbation de projets et d’autres documents par le Ministère peut être requise.
Description Au cours de cette étape, le cadre de référence curriculaire est mis en œuvre au sein du système éducatif. Étant donné que le cadre de référence a des conséquences à la fois sur les politiques (dans l’éducation et éventuellement dans d’autres secteurs) et sur les pratiques (notamment sur la révision des programmes et des normes, sur les changements relatifs à l’enseignement et aux évaluations, sur la révision des examens publics et sur les nouvelles exigences relatives aux manuels), les développeurs du cadre de référence doivent généralement offrir leurs conseils, organiser des séminaires et participer à des réunions ainsi qu’à d’autres activités. Au cours de cette étape, il est nécessaire d’évaluer de manière continue dans quelle mesure les exigences du cadre de référence sont réalisables.
Description Cette étape vise à assurer le suivi et l’évaluation du processus d’élaboration et de mise en œuvre. En d’autres termes, l’accent est mis non pas sur le succès du cadre de référence en soi (par exemple l’amélioration des résultats) mais sur l’efficacité des différents processus d’élaboration et de mise en œuvre du cadre de référence. Toutefois, il est probable que des informations sur la qualité du cadre de référence en soi soient collectées. Celles-ci peuvent alors indiquer la nécessité d’y apporter certaines modifications. Ce cas de figure est illustré par la flèche reliant cette dernière étape à la 2e étape.
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Calendrier indicatif
Il est impossible de définir un calendrier pour chacune de ces étapes, car tout dépendra des
circonstances locales. Celles-ci incluent :
l’ampleur des travaux préparatoires déjà réalisés (ce point est particulièrement pertinent pour la
première étape) ;
les capacités et l’expérience des développeurs du cadre de référence curriculaire ;
le degré d’engagement des parties prenantes concernées, en particulier des représentants de
l’éducation à divers niveaux du système éducatif ;
les ressources disponibles.
Néanmoins, le schéma n°2 ci-dessous propose un calendrier indicatif, exprimé de manière très
sommaire et partant du principe que certaines conditions sont remplies. Par exemple, il est probable
que l’étape préparatoire prenne au minimum trois mois, à condition que les ressources (à la fois
humaines et financières) nécessaires à sa réalisation soient disponibles et que l’approche suivie soit
professionnelle et rigoureuse.
Schéma n°2 : calendrier indicatif pour le processus d’élaboration et de mise en œuvre
Toute planification doit prendre en compte les circonstances locales et proposer un calendrier qui soit
réaliste et adapté au contexte local.
PROJET MISE EN ŒUVRE SUIVI et
ÉVALUATION
ÉLABORATION
COLLECTE DE DONNÉES
Étape 1 Étape 2 Étape 3 Étape 4 Étape 5
3 mois 3 mois 6-12 mois 2-3 ans En continu
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Manuel de formation
ACTIVITÉ 1
Étape 1 : la collecte de données
Objectifs
1. Permettre aux participants de mieux comprendre les avantages et les coûts découlant de
l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire.
2. Appliquer ces connaissances dans leur propre contexte.
Informations et discussions relatives au contexte
Description
Il s’agit d’une étape « préparatoire », car elle précède nécessairement le processus d’élaboration. Elle
permet de s’assurer qu’il existe des raisons et des données évidentes justifiant l’élaboration d’un cadre
de référence curriculaire. Bien qu’elle ne fasse pas partie du processus d’élaboration en soi (d’où sa
représentation avec des pointillés sur le schéma n°1), son importance ne doit pas être sous-estimée.
L’élaboration d’un cadre de référence curriculaire est en général un processus complexe nécessitant
de nombreuses ressources. Toute initiative de ce type doit être appuyée par des données probantes
attestant que :
il existe dans le curriculum d’importantes problématiques qui doivent être résolues ;
l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire est la façon la plus efficace de résoudre ces
problématiques.
Un cadre de référence curriculaire ne constitue pas le remède universel à tous les problèmes du
curriculum. C’est un document spécifique permettant d’aborder de manière stratégique une série
d’enjeux réels. Toutefois, avant d’entamer le processus d’élaboration, les autorités doivent être
certaines qu’il s’agit de la « meilleure solution » aux problèmes identifiés dans le curriculum.
Principales questions
Cette étape doit privilégier les questions suivantes :
quels sont les enjeux ou les problèmes qui caractérisent actuellement votre curriculum ?
de quelles informations et données disposez-vous concernant la nature et l’étendue de ces enjeux
et de ces problèmes ?
quelles sont les raisons qui permettent de penser qu’un cadre de référence curriculaire permettra
de résoudre ces enjeux et ces problèmes de manière efficace ?
quels sont les méthodes et les outils qui peuvent être utilisés pour collecter des données de manière
efficace ? Une révision formelle ou une autre évaluation doit-elle être effectuée pour confirmer le
caractère nécessaire du cadre de référence curriculaire ?
quelles sont les expériences régionales et internationales qui devraient être examinées ? Parmi les
leçons que vous pouvez tirer de ces expériences, quelles sont celles qui sont pertinentes pour votre
contexte, et celles qui ne le sont pas ?
l’élaboration et la mise en œuvre d’un cadre de référence curriculaire sont-elles réalisables dans
votre contexte ?
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Principales actions
Les principales actions menées dans le cadre de cette étape doivent cibler les questions principales
définies ci-dessus. Elles incluent :
des activités visant à générer ou à confirmer des données concernant les points forts et les points
faibles du curriculum, comme :
- des enquêtes auprès des parties prenantes ;
- la consultation des parties prenantes ;
- l’analyse des résultats des examens et des enquêtes portant sur l’après-scolarité ;
des analyses de la conformité afin de déterminer dans quelle mesure le curriculum est conforme
aux objectifs nationaux et aux politiques gouvernementales dans une série de domaines (comme
l’éducation, les technologies de l’information, l’emploi et la justice sociale) ;
l’analyse des politiques curriculaires (y compris des cadres de référence curriculaires) d’une série
d’autres pays, en particulier de pays dont les circonstances économiques, politiques et sociales
sont similaires ;
la rédaction d’un document fondé sur des recherches proposant une analyse des coûts et des
bénéfices de l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire ; ce document doit permettre de
prendre une décision stratégique concernant l’élaboration d’un cadre de référence. Il doit donc
fournir aux autorités concernées (en général le Ministère de l’éducation) une analyse claire
présentant les avantages potentiels d’un cadre (en particulier la façon dont celui-ci abordera les
problématiques curriculaires identifiées) ainsi que les coûts, en détaillant les fonds, les ressources
humaines et le temps nécessaires.
Résultats
Cette étape doit favoriser un engagement clair, fondé et univoque du système éducatif (incluant
éventuellement une approche pangouvernementale) à élaborer un cadre de référence curriculaire.
Un cadre de référence curriculaire représentant un changement curriculaire majeur, la décision relative
à son élaboration doit s’appuyer sur des données claires et des analyses convaincantes.
Objet de l’activité
Cette activité ainsi que les exercices proposés doivent aider les participants à comprendre les avantages
potentiels d’un cadre de référence curriculaire dans leur propre contexte, et, sur la base de ces
informations, à déterminer si le processus d’élaboration doit être lancé.
EXERCICE 1 Travail en petits groupes
En petits groupes, abordez les problématiques curriculaires auxquelles un cadre de référence
pourrait apporter des solutions. Ces problématiques peuvent inclure :
le manque de pertinence du curriculum ;
la « saturation » du curriculum et le manque de flexibilité dans sa conception ;
le degré de cohérence du curriculum actuel avec les politiques gouvernementales (par exemple,
les incohérences entre les politiques relatives au marché du travail et les orientations du
curriculum scolaire) ;
les incohérences au sein du secteur de l’éducation (par exemple entre le curriculum et les
examens) ;
les taux de réussite insuffisants des élèves, notamment lors des épreuves internationales ;
les problématiques au niveau de l’école (par exemple, les lacunes des approches pédagogiques
habituelles ou l’inadéquation des manuels).
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Sur la base de vos discussions, rédigez une liste comportant dix problématiques essentielles et
inscrivez-les dans la première colonne du tableau intitulé « Tableau des problématiques »
disponible dans les Ressources de ce module.
EXERCICE 2 Travail en petits groupes
En petits groupes, discutez du type de données qui permettraient de déterminer, parmi les éléments
de votre liste, quelles sont les problématiques réelles. Notamment :
des études comparatives internationales sur la pertinence, consistant par exemple à comparer
votre « curriculum national » avec le curriculum d’autres pays ;
un retour d’information de la part des enseignants et des apprenants indiquant qu’ils ne peuvent
pas « couvrir tout le curriculum » ;
un retour d’information de la part des comités de travail sur les matières indiquant que telle
matière doit avoir une place plus importante dans le curriculum ;
l’analyse des résultats des élèves lors de différentes évaluations, notamment lors d’épreuves
nationales et internationales, et les causes possibles des taux de réussite insuffisants ;
une analyse soutenue par le gouvernement visant à déterminer si le curriculum reflète de
manière adéquate les politiques gouvernementales importantes.
Sur la base de vos discussions, remplissez la deuxième colonne du tableau en spécifiant le « type
de données » attestant que chaque « problématique » est une réalité.
EXERCICE 3 Travail individuel / en équipe nationale
Soit de manière individuelle, soit en groupe avec des participants de votre pays, réfléchissez à la
situation dans votre pays et mettez en avant cinq des problématiques mentionnées dans le tableau
qui sont pertinentes pour votre curriculum.
Ensuite, sélectionnez les données (ou toute autre preuve) rassemblées ou disponibles permettant
de confirmer la nature exacte de la problématique et son sens. Inscrivez ces données dans la
troisième colonne du tableau2.
EXERCICE 4 Travail individuel / en équipe nationale
Soit de manière individuelle, soit en groupe avec des participants de votre pays, rédigez quelques
notes en vue d’un « document de consultation » indiquant si un cadre de référence curriculaire est
nécessaire ou non dans votre pays. Ces notes peuvent être rédigées sous forme de simple liste à
puces résumant vos recherches au cours de cette activité ; elles pourraient être intégrées plus tard
à un document d’information ministériel sur la nécessité d’élaborer un cadre de référence
curriculaire.
Un modèle (intitulé « Projet de document d’information ministériel ») est disponible dans les
Ressources de ce module.
EXERCICE 5 Rapport en plénière
Soit de manière individuelle, soit en groupe avec des participants de votre pays, partagez vos
recherches (telles que reportées dans le tableau) avec tous les participants.
2 Il convient de rappeler que cette activité est menée dans le cadre d’une formation, et doit donc être considérée avant tout comme une activité d’apprentissage. Bien qu’elle puisse également constituer le début d’une analyse ou d’une évaluation formelle du curriculum, il ne faut pas oublier que toutes les données devront être réévaluées, élargies et confirmées par le biais d’un processus approprié.
15
ACTIVITÉ 2
Étape 2 : le projet
Objectifs
1. Permettre aux participants de mieux comprendre les exercices et les actions découlant du projet
d’élaboration d’un cadre de référence curriculaire.
2. Permettre aux participants d’évaluer la pertinence de chaque exercice préparatoire en fonction
de leur contexte ainsi que la disposition du système éducatif et des autorités curriculaires à
entamer le processus.
3. Permettre aux participants de mieux comprendre les actions qui doivent être entreprises en
priorité dans leur contexte.
Informations et discussions relatives au contexte
Description
Le projet est une étape essentielle et souvent sous-estimée du processus d’élaboration d’un cadre de
référence curriculaire. Tout comme la conception et la planification d’un bâtiment permettent de
déterminer les défis à relever, la façon de les relever ainsi que le temps et les ressources nécessaires
à la construction, le projet d’élaboration d’un cadre de référence curriculaire permet de déterminer la
façon d’élaborer celui-ci, la durée du processus d’élaboration, les défis à relever et les ressources
nécessaires.
Le projet permet de s’assurer que le processus d’élaboration est bien organisé, bien compris, efficace
(sur le plan de la gestion des ressources et du temps) et utile (sur le plan des résultats attendus). Ne
pas consacrer suffisamment de temps et d’efforts au projet présenterait d’importants risques.
Principales questions
Cette étape doit privilégier les questions ci-dessous.
Concernant le cadre de référence curriculaire3 en soi :
quelle sera l’étendue du cadre de référence curriculaire ? Par exemple, quels degrés va-t-il couvrir ?
L’éducation de la petite enfance, l’enseignement primaire, le premier cycle du secondaire, le
deuxième cycle du secondaire ou tous les degrés ?
sur quelle théorie ou philosophie de l’apprentissage le cadre de référence s’appuiera-t-il ?
dans quelle mesure notre vision, nos buts et nos objectifs actuels en matière de curriculum sont-ils
adéquats ?
quels sont les principes et les valeurs sur lesquels s’appuie le curriculum ?
Concernant le processus d’élaboration du cadre de référence curriculaire :
quels sont les défis auxquels nous serons confrontés lors de l’élaboration du cadre de référence
curriculaire? Quelles structures, quels processus et quelles stratégies devrons-nous mettre en place
afin de relever ces défis ?
les structures et les processus actuels d’élaboration du curriculum sont-ils adaptés à l’élaboration
d’un cadre de référence curriculaire ? Le cas échéant, quels sont les changements nécessaires ?
3 Ces questions sont essentielles, mais elles sont liées aux contenus du cadre de référence curriculaire plutôt qu’au processus d’élaboration du cadre. Elles sont donc abordées dans l’Annexe 1.
16
quel serait un calendrier réaliste pour l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire ?
quelles activités relatives à l’élaboration (comme des ateliers conceptuels, de renforcement des
capacités ou de rédaction, des réunions publiques ou la consultation des parties prenantes) seront
nécessaires ?
quelles seront les ressources nécessaires à l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire ?
Comment les ressources nécessaires seront-elles mobilisées ?
quels sont les risques (financiers, politiques, logistiques, liés aux attitudes, etc.) découlant de
l’introduction d’un cadre de référence curriculaire dans la conception du curriculum ? Comment
gérer ces risques ?
quelles sont les parties prenantes ? Comment les impliquer de manière significative et efficace ?
de quels documents, stratégies et politiques disposons-nous en matière d’éducation et de
curriculum ? Lesquels constituent des références fondamentales qui doivent être prises en compte
dans le curriculum ?
Principales actions
Les principales actions menées dans le cadre de cette étape doivent cibler les questions principales
définies ci-dessus. Elles incluent :
la planification
La planification est essentielle pour toute activité relative à l’élaboration du curriculum. Elle est
particulièrement essentielle pour l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire car le processus
impliquera nécessairement un vaste éventail d’acteurs et de parties prenantes.
Il existe dès lors deux grands types de planification :
- la planification stratégique
Les plans stratégiques inscrivent le processus d’élaboration du cadre de référence curriculaire
dans un cadre politique large. Ils répondent à la question suivante : pourquoi avoir un cadre de
référence curriculaire ? Ce faisant, ils peuvent lier le cadre de référence aux politiques
nationales principales et énoncer de manière claire des principes de base en matière de
curriculum. Les plans doivent aussi fournir un aperçu du processus d’élaboration, notamment
de ses caractéristiques principales (voir la section intitulée « Concernant le processus
d’élaboration du cadre de référence curriculaire » ci-dessus). Ils doivent également fournir un
aperçu général du calendrier d’élaboration, en mettant l’accent sur les dates importantes liées
à la finalisation du projet, à la reddition de rapports au Ministère ou au gouvernement et à la
demande d’approbation.
- la planification opérationnelle
Les plans opérationnels doivent fournir une orientation plus immédiate aux personnes
responsables de l’élaboration du cadre de référence. Dans la plupart des cas, ces plans
déterminent les tâches et les activités à réaliser (selon un ordre précis), les personnes
responsables de ces tâches et de ces activités, un calendrier réaliste pour leur réalisation et le
temps estimé pour chacune d’entre elles.
Il peut être utile de structurer le plan opérationnel autour des diverses « lignes d’action » ou
stratégies principales qui doivent être mises en place (comme les stratégies de communication
et d’évaluation des risques ; pour plus de détails, voir la section suivante, intitulée « Élaboration
de stratégies »).
Le schéma n°3 ci-dessous offre un résumé de ces plans.
17
Schéma n°3 : plan stratégique et plan opérationnel
Élaboration de stratégies
Dans ce contexte, le terme « stratégie » se rapporte aux approches à adopter concernant
d’importants éléments du processus d’élaboration. Lorsqu’elle est documentée, une stratégie inclut
généralement les réponses aux différentes questions énoncées ci-dessous.
Il faut souligner que ces documents ne doivent pas nécessairement être longs et complexes.
Ils doivent être rédigés de façon à fournir une orientation claire aux responsables de l’élaboration
d’un cadre de référence. Il s’agit en quelque sorte d’un « rappel » des problématiques essentielles
qui doivent être intégrées dans le processus d’élaboration et pour lesquelles des tâches et des
activités réelles doivent être mises en place.
- Stratégie de consultation
La stratégie de consultation décrit les différents groupes de parties prenantes qui doivent être
consultés au cours du processus, les raisons de l’importance de chaque groupe et la manière
de les consulter.
Quels sont les groupes qui peuvent apporter une contribution significative au processus
d’élaboration ?
Quelles sont les questions que nous devons poser à chaque groupe ?
Quels sont les mécanismes (forums, séminaires, ateliers, réunions, enquêtes, etc.) les plus
appropriés pour obtenir des réponses de la part de chaque groupe ?
- Stratégie de communication
La stratégie de communication décrit les messages clés qui devront être transmis aux
différentes parties prenantes et à la communauté dans son ensemble, ainsi que la manière de
transmettre ces messages et le moment auquel le faire.
Plan stratégique
Plan opérationnel Quoi ?
Par qui ?
Pour quand ?
Coût ?
Comment ?
Pourquoi ?
Série de tâches et d’activités destinées à produire des résultats
Personne / entité responsable de chaque tâche ou activité
Calendrier pour la réalisation de chaque tâche ou activité
Coûts estimés pour la réalisation de chaque tâche ou activité
18
Qui sont les groupes de parties prenantes clés avec lesquels nous devons communiquer ?
Quels sont les messages clés que nous devons faire passer ?
À quels moments du processus devons-nous transmettre ces messages ?
Comment allons-nous transmettre ces messages ?
Comment savoir si ces messages ont été compris ?
- Stratégie technique
La stratégie technique décrit les problématiques liées à la définition et à la rédaction de la
substance ou du contenu du cadre de référence curriculaire, ainsi que la manière de résoudre
ces problématiques.
Quels sont les individus ou les groupes qui ont le plus d’expérience en matière de curriculum
et qui connaissent bien le concept de cadre de référence curriculaire ?
Comment parviendrons-nous à un accord sur les questions importantes relatives au
contenu du cadre de référence curriculaire ? (Voir les principales questions ci-dessus
relatives au cadre de référence curriculaire en soi.)
Quelles sont les personnes les mieux placées pour rédiger les documents curriculaires ?
Comment pouvons-nous prendre en compte ou inclure ces personnes dans le processus ?
Quelles sont les « structures » (comités de supervision, groupes de rédaction et groupes
de référence) dont nous avons besoin pour garantir une implication efficace et réelle de ces
personnes ?
Quelles sont les activités techniques (conférences, réunions relatives aux stratégies ou à la
planification, ou ateliers de rédaction) nécessaires pour atteindre les résultats attendus ?
Le cas échéant, de quel soutien avons-nous besoin de la part d’entités externes (services
de conseil ou visites d’étude) afin de renforcer le processus d’élaboration du point de vue
technique ?
- Stratégie d’évaluation et de gestion des risques
Les risques font inévitablement partie de la gestion du changement du curriculum, et il est
important de les identifier le plus tôt possible afin de pouvoir les éviter ou, le cas échéant, de
les gérer. Une évaluation et une stratégie de gestion des risques permettent de prédire les
risques qui pourraient survenir au cours du processus, de les classer en fonction de leur
probabilité et de leurs répercussions, et de décrire la façon de gérer ces risques, en particulier
ceux dont la probabilité est élevée et dont les répercussions seraient les plus négatives.
Quels sont les risques principaux (en distinguant éventuellement les risques politiques,
institutionnels, logistiques, financiers ou liés à la réputation) auxquels nous serons
confrontés lors de l’élaboration du cadre de référence curriculaire ?
Comment déterminer les risques les plus dommageables pour le processus ?
Quelles actions pouvons-nous entreprendre pour minimiser ou, le cas échéant, gérer ces
risques ?
Définition de la répartition des responsabilités et des mécanismes de compte rendu
Comme dans tout processus curriculaire, il est important que les personnes directement
responsables de l’élaboration du cadre de référence curriculaire ainsi que toutes les parties
prenantes sachent qui est responsable de quoi, à qui rendre des comptes, comment et quand
communiquer les progrès réalisés, et qui est responsable en dernière instance et approuvera le
cadre de référence.
19
La plupart du temps, les acteurs impliqués dans ce processus sont les membres du département
ou de l’unité en charge du curriculum au sein du Ministère de l’éducation, qu’il s’agisse d’un comité
de supervision permanent ou d’un comité spécial. Au cours de cette étape, il peut être utile
d’élaborer un organigramme décrivant les responsabilités et les mécanismes de compte rendu.
Les questions directement liées à la définition de ces mécanismes sont les suivantes :
- qui (entité ou individu) sera directement responsable du processus d’élaboration du cadre de
référence curriculaire ?
- qui (entité ou individu) sera responsable en dernier recours de l’approbation du projet de cadre
de référence curriculaire ainsi que du document final ?
- est-il nécessaire de créer de nouvelles entités afin de superviser de manière efficace
l’élaboration et / ou d’approuver les résultats ? Si oui,
pourquoi de telles entités sont-elles nécessaires ?
quel serait leur mandat ?
qui serait à la tête de ces entités et qui en ferait partie ?
quand ces entités devraient-elles fournir des rapports intermédiaires et à qui ?
Les détails de l’organigramme peuvent varier de manière significative en fonction du contexte
éducatif. Le schéma n°4 ci-dessous propose toutefois un organigramme possible.
Schéma n°4 : organigramme possible
MINISTRE
COMITÉ DE SUPERVISION DU
CADRE DE RÉFÉRENCE CURRICULAIRE
DÉPARTEMENT / UNITÉ EN CHARGE DU CURRICULUM
DÉPARTEMENT / UNITÉ DES ÉPREUVES
NATIONALES
RESPONSABILITÉ
GROUPES DE PARTIES
PRENANTES
AUTRES ENTITÉS ÉDUCATIVES
CONCERNÉES
DÉPARTEMENT / UNITÉ DE LA FORMATION
PÉDAGOGIQUE
CONTRIBUTION
MEMBRES ?
RE
SP
ON
SA
BIL
ITÉ
GROUPE DE TRAVAIL CENTRAL
RE
SP
ON
SA
BIL
ITÉ
20
Constitution du groupe de travail central
La rédaction du cadre de référence curriculaire et les processus liés à son élaboration sont des
tâches qui demandent du temps et de l’expérience. Elles ne peuvent pas être menées à bien par
les responsables du curriculum à temps plein en plus de leurs tâches habituelles.
Au cours du projet, il est nécessaire de décider qui sera responsable du projet de cadre de
référence, de l’organisation et de la tenue de consultations, de l’élaboration de propositions, ainsi
que de la rédaction des rapports ou de tout autre document. Ces tâches peuvent être menées à
bien par des responsables du curriculum déchargés de leurs tâches habituelles, et peuvent
également impliquer des responsables politiques du Ministère de l’éducation, des membres de
l’université spécialisés en curriculum ou d’autres experts nationaux désignés.
Prévision du budget et mobilisation des ressources
Au cours de cette étape, un budget préliminaire doit être préparé sur la base des plans
opérationnels. Il est nécessaire de s’assurer de la disponibilité des fonds pour la mise en œuvre de
ces plans et d’identifier des sources de financement sûres4.
Résultats
Les résultats attendus au terme de l’étape du projet incluent notamment :
- les plans stratégiques ;
- les plans opérationnels ;
- la stratégie de consultation ;
- la stratégie de communication ;
- la stratégie d’évaluation et de gestion des risques ;
- un organigramme (et, le cas échéant, le mandat qui échoit aux parties concernées) ainsi que
les mécanismes redditionnels ;
- le budget préliminaire.
Objet de l’activité
Cette activité et les exercices proposés doivent aider les participants à comprendre et à évaluer l’importance d’une préparation rigoureuse pour le processus d’élaboration du cadre de référence curriculaire, ainsi qu’à appréhender les différentes tâches comprises dans le projet.
EXERCICE 1 Travail en binôme
Comme indiqué dans la section intitulée « Informations et discussions relatives au contexte » ci-
dessus, cinq actions principales doivent être menées à bien lors de cette étape, à savoir :
l’élaboration de plans ;
l’élaboration de stratégies ;
la définition des structures et des mécanismes redditionnels ;
la constitution d’un groupe de travail central ;
la prévision du budget et la mobilisation des ressources.
4 Tandis que le cadre de référence curriculaire devrait vraisemblablement être révisé et modifié au fil du temps, son
élaboration est généralement un processus unique. C’est pourquoi il peut être nécessaire de chercher un soutien externe ou l’appui de donateurs pour financer le projet proposé.
21
Au sein de votre groupe de dix participants, constituez des binômes. Par binôme, choisissez ensuite
l’une des cinq actions, lisez la section correspondante du « Cadre conceptuel », débattez de celle-
ci et rédigez un texte résumant ce qui est prévu dans cette action principale. Chaque binôme devra
ensuite présenter son résumé à l’ensemble du groupe. Il peut être intéressant pour les participants
d’indiquer dans quelle mesure ces actions sont pertinentes dans leur contexte national.
EXERCICE 2 Travail individuel / par équipes nationales
À partir du tableau intitulé « Degré de pertinence et état de préparation » disponible dans les
Ressources de ce module :
1. déterminez le degré de pertinence de chaque action mentionnée ci-dessus en fonction de votre
contexte (utilisez l’échelle de 1 à 4 fournie dans la Note 1 au bas du tableau) ; pour ce faire,
vous devrez évaluer le degré de pertinence des actions en fonction de la manière de faire dans
votre contexte, et déterminer si la réalisation de ces actions serait utile ;
2. déterminez l’état de préparation du système éducatif et des acteurs du curriculum pour chaque
action (utilisez l’échelle de 1 à 4 fournie dans la Note 2 au bas du tableau) ; pour ce faire, vous
devrez évaluer la capacité des différents acteurs, ainsi que toute formation ou tout soutien
externe qui pourrait se révéler nécessaire.
EXERCICE 3 Travail individuel / par équipes nationales
En fonction de vos évaluations de l’exercice 2, rédigez une liste des actions les plus urgentes afin
de préparer l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire. Ces actions pourront ensuite servir à
concevoir des plans opérationnels pour cette étape. Ces actions prioritaires peuvent toutes être
étendues afin d’inclure :
les principes de base : pourquoi l’action est importante ;
les résultats attendus de la réalisation de l’action ;
un calendrier pour la réalisation de l’action ;
les ressources nécessaires à la réalisation de l’action.
22
ACTIVITÉ 3
Étape 3 : l’élaboration
Objectifs
1. Permettre aux participants de mieux comprendre les tâches et les actions découlant de
l’élaboration du cadre de référence curriculaire ;
2. Permettre aux participants d’envisager diverses politiques issues du gouvernement et du
système éducatif ainsi que d’autres documents qui pourraient influencer les contenus du cadre
de référence curriculaire ;
3. Permettre aux participants d’aborder diverses questions fondamentales liées à la forme et à la
structure du cadre de référence curriculaire.
Informations et discussions relatives au contexte
Description
Au cours de cette étape, le cadre de référence curriculaire est élaboré. Ce processus prévoit une série
d’activités, comme :
des ateliers de rédaction ;
diverses consultations (comme des forums, des rencontres avec la communauté et des réunions
avec diverses parties prenantes) ;
l’expérimentation d’idées ou de propositions significatives ;
des séances d’information à l’intention des médias ;
des réunions périodiques avec le Ministère5.
Dans tout contexte, une série de politiques gouvernementales de haut niveau devront
vraisemblablement être prises en considération dans le processus d’élaboration du cadre de référence
curriculaire. Il peut s’agir par exemple d’une vision nationale, de politiques et de données relatives à
l’emploi et au marché du travail, de politiques éducatives fondamentales ou d’initiatives
gouvernementales prioritaires liées, notamment, à l’éducation pour la paix, aux technologies ou au
développement durable. Ces éléments, qui « influencent » le cadre de référence curriculaire, sont en
bleu foncé dans le schéma n°5.
5 Au cours de ce processus, l’approbation par le Ministère des propositions de cadre de référence curriculaire et
d’autres documents peut être requise.
23
Schéma n°5 : éléments qui influencent le cadre de référence curriculaire
Principales questions
Cette étape doit privilégier les questions ci-dessous.
Quelles politiques gouvernementales importantes ou quels autres documents doivent être pris en
compte dans le cadre de référence curriculaire ?
Quelles seraient la forme et la structure appropriées dans votre contexte concernant le cadre de
référence curriculaire ? Ces éléments sont-ils admis et clairs ?
Les activités prévues en matière d’élaboration (comme les ateliers conceptuels, les ateliers de
renforcement des capacités, les ateliers de rédaction, les réunions publiques et la consultation des
parties prenantes) sont-elles ciblées et efficaces ?
Les structures et les procédures en matière d’élaboration et d’approbation du cadre de référence
curriculaire sont-elles efficaces ? Les personnes concernées sont-elles impliquées dans le
processus ?
Les ressources (notamment humaines et financières) sont-elles adéquates et utilisées de manière
efficace ? Des fonds supplémentaires sont-ils nécessaires ?
Quelles sont les informations qui doivent être communiquées aux groupes de parties prenantes ?
Comment garantir une communication claire et efficace ?
Quels sont les méthodes et les outils les plus efficaces pour élaborer et rédiger le projet de cadre
de référence curriculaire ?
CADRE DE RÉFÉRENCE CURRICULAIRE
Infl
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nce
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rric
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Cad
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Vision nationale Économique
Sociale Politique
Priorités et politiques gouvernementales pertinentes : p.ex.
Emploi / marché du travail • Développement durable • Technologies
Politiques, stratégies, plans, etc., fondamentaux en
matière d’enseignement et de formation
Cad
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référence
curricu
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Curriculum existant et traditions éducatives
En
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Est
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En
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nem
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Curriculum de la formation
pédagogique et formation continue
Programmes, normes et
approches en matière
d’enseignement, d’apprentissage et d’évaluation
Domaines et enjeux politiques liés à : p.ex.
• Équipement et infrastructures
• Taille des classes • Suivi des écoles • Langue d’enseignement • Bibliothèques • Recrutement des
enseignants / directeurs
Politiques et pratiques en
matière d’évaluation (formative et
sommative) – y compris les
examens
Matériel d’enseignement et d’apprentissage (manuels, curricula numériques et autres ressources d’apprentissage)
24
Principales actions
C’est au cours de l’étape d’élaboration que le cadre de référence curriculaire est véritablement rédigé.
Toutefois, ce processus de rédaction ne doit pas relever de la responsabilité d’un « spécialiste » ou d’un
« groupe de spécialistes » isolé, et la structure ainsi que les contenus ne doivent pas se limiter à une
formule prédéterminée. Tandis qu’un groupe de spécialistes rédige le projet de cadre de référence ainsi
que diverses propositions relatives à sa structure et à ses contenus, les diverses parties prenantes de
la communauté éducative doivent guider et enrichir son travail.
Ainsi, l’élaboration implique généralement les activités suivantes, dans cet ordre :
une première conférence nationale sur le curriculum : une conférence tenue au début du processus
d’élaboration du cadre de référence curriculaire impliquant une vaste participation gouvernementale
et non gouvernementale ;
diverses consultations ;
des sessions de travail structurées impliquant une série de partie prenantes ;
des réunions de consultation avec des groupes spécifiques de parties prenantes ;
des réunions intensives avec des groupes spécifiques de parties prenantes, comme les
employeurs ;
des ateliers de rédaction ;
des ateliers réunissant des spécialistes de la rédaction du curriculum afin d’élaborer la structure
initiale et le résumé des contenus ;
la conception du projet ;
la rédaction de projets de cadre en tenant compte du retour d’information des parties prenantes ;
l’évaluation de la faisabilité des propositions ;
la mise à l’essai de propositions spécifiques (comme les propositions liées à des méthodes
d’enseignement particulières qui reflètent la philosophie du cadre de référence) en situation réelle
ou fictive ;
une seconde conférence nationale sur le curriculum : une conférence tenue au terme du processus
d’élaboration du cadre de référence curriculaire impliquant une vaste participation gouvernementale
et non gouvernementale ;
l’approbation ;
des procédures visant à obtenir l’approbation du Ministère ou de l’autorité compétente à différents
moments du processus, notamment en ce qui concerne les approches philosophiques à adopter
dans le cadre de référence, les projets de cadre de référence et la version finale devant être mise
en œuvre.
Au début de cette étape, toutefois, au moins deux questions fondamentales doivent être résolues. Ces
questions sont au centre du « modèle de cadre de référence » curriculaire et les réponses proposées
orienteront une série de décisions qui seront prises tout au long de l’étape. Ces deux questions sont
abordées ci-dessous.
Quels seront les principes philosophiques à la base du cadre de référence curriculaire ?
Cette question concerne la philosophie d’apprentissage au cœur du cadre de référence curriculaire,
et, dans une certaine mesure, les résultats d’apprentissage généraux attendus de la part des élèves
dans le curriculum. Les termes « fondé sur les connaissances », « axé sur les compétences » et
« normalisé » tendent à simplifier à l’extrême la question dans l’optique où les termes
« connaissances », « compétences » et « normes » s’excluent mutuellement, alors qu’en réalité ils
peuvent tout-à-fait coexister et sont couramment utilisés.
25
Avant de se lancer dans le processus d’élaboration du cadre de référence curriculaire, les responsables
doivent avoir une vision claire de la façon dont ils veulent exprimer les priorités en matière
d’enseignement et d’apprentissage qui sont à la base du cadre de référence curriculaire. Cela ne signifie
pas qu’un ou plusieurs de ces termes devront forcément être adoptés. Ce qui est important, c’est que la
vision en soi soit claire, et que, dans cette vision, le rôle et l’importance, dans ce cas des connaissances,
des compétences et des normes, soient clairs.
L’approche fondamentale adoptée en matière d’enseignement et d’apprentissage peut être définie
dans les sections du cadre de référence qui abordent, notamment, la vision du curriculum, les
principes directeurs, les valeurs ou les résultats d’apprentissage généraux.
Cette question est abordée en détail dans le Module 3 portant sur la Conception du curriculum
(Outils de formation pour le développement du curriculum : une banque de ressources).
Comment les contenus (les connaissances, les compétences, les valeurs et les attitudes) seront-ils
organisés dans le nouveau cadre de référence curriculaire ?
L’une des raisons les plus courantes justifiant l’adoption d’un cadre de référence curriculaire est
l’introduction d’une plus grande flexibilité dans la manière d’organiser les contenus de
l’apprentissage. Traditionnellement, les contenus sont organisés en matières, et la plupart des
curricula dans le monde proposent des matières intitulées « langue » ou « langue maternelle »,
« mathématiques », « sciences » (ou « science »), « sciences sociales », « histoire »,
« géographie », « éducation civique », « danse », « musique », « éducation physique », etc. Dans
certains pays, des contenus étroitement liés à la culture (comme les « études islamiques ») sont
également inclus.
Au vu de la croissance rapide des connaissances, la tendance consiste à ajouter toujours plus de
contenus dans le curriculum. Cela se traduit souvent par un curriculum saturé, voire chaotique, qui
ne laisse pas suffisamment de temps aux élèves pour apprendre ce que l’on attend d’eux. C’est
particulièrement le cas dans les systèmes où les élèves doivent tous couvrir les mêmes contenus.
L’élaboration d’un cadre de référence curriculaire peut permettre d’introduire plus de flexibilité dans
le curriculum et d’améliorer l’organisation traditionnelle axée sur les matières. Cela ne signifie pas
que les matières traditionnelles ne constituent pas d’importantes disciplines en soi. Cela signifie
qu’il est possible de mieux organiser les contenus, de manière plus pertinente et plus réaliste, et,
ce faisant, de rendre les contenus plus significatifs et plus pertinents pour les élèves.
Pour ce faire, il est notamment nécessaire de :
- définir des contenus dans les domaines « larges » ou « clés » plutôt qu’au sein des matières ;
par exemple, la danse, le théâtre, les arts visuels et la musique peuvent être réunis dans un
domaine d’apprentissage intitulé « arts visuels et de la scène », car leurs résultats peuvent être
exprimés de façon similaire ; de même, l’histoire, la géographie et l’éducation civique peuvent
être réunies dans un domaine d’apprentissage intitulé « sciences sociales », par exemple ; cette
approche prévoit également l’enseignement et l’apprentissage de contenus obligatoires ou
communs, ainsi que la possibilité pour les élèves d’étudier certains sujets en profondeur ;
- introduire plus de matières facultatives, en particulier dans l’enseignement secondaire, car les
élèves sont plus matures et plus au fait de leurs centres d’intérêts et de leurs points forts ;
- donner plus d’importance aux activités transversales, comme des projets de recherche qui
doivent être effectués seul ou en groupe et qui exigent des élèves qu’ils s’appuient sur leurs
connaissances dans une série de matières ou de disciplines.
26
L’élaboration du cadre de référence curriculaire permet également d’intégrer des contenus transversaux
dans le curriculum. Tandis que les matières sont traditionnellement considérées comme des éléments
« verticaux » du curriculum, on reconnaît de plus en plus l’importance des contenus qui échappent aux
paradigmes des matières traditionnelles : il s’agit des éléments « horizontaux » du curriculum, comme
le développement durable (qui comprend des éléments relatifs à l’histoire, à la géographie, à la biologie,
à la chimie, aux mathématiques et à d’autres disciplines) ou les technologies (qui peuvent comprendre
des éléments relatifs à l’histoire, à l’éducation civique et à l’informatique). Le lien entre les éléments
« verticaux » et « horizontaux » est illustré dans le schéma n°6 : les carrés rouges indiquent les
intersections possibles entre les deux types d’éléments.
Schéma n°6 : le lien entre les matières et les contenus transversaux
Les réponses à ces questions doivent être formulées au début du processus d’élaboration du cadre de
référence curriculaire puis mises à l’essai de manière continue au cours du processus.
Résultats
Les résultats attendus au terme de l’étape d’élaboration incluent notamment :
divers projets de cadre de référence curriculaire et une version finale ;
la compréhension du cadre de référence par toutes les parties prenantes de l’éducation et leur
adhésion à celui-ci ;
l’approbation du cadre de référence par le Ministère ou le gouvernement.
Objet de l’activité Cette activité et les exercices proposés doivent aider les participants à comprendre et à évaluer les différents processus et les différentes tâches découlant de l’élaboration du cadre de référence curriculaire.
Lan
gu
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Math
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Éducation pour la paix
Développement durable
Technologies
Éducation aux droits de l’homme
27
EXERCICE 1 Travail individuel / par équipes nationales
Soit de manière individuelle, soit en groupe avec des participants de votre pays, réfléchissez au
schéma n°5 (« Éléments qui influencent le cadre de référence curriculaire »).
À partir de la feuille de travail intitulée « Élaboration d’une feuille de travail décrivant le processus
"idéal" » disponible dans les Ressources de ce module, établissez une liste des visions nationales,
des politiques et des autres documents qui selon vous doivent être pris en compte par les
développeurs du cadre de référence curriculaire dans votre pays. Rédigez pour chaque document
une liste à puces précisant comment et pourquoi celui-ci influence le cadre de référence.
Partagez vos réflexions avec les autres participants lors d’une session en plénière.
EXERCICE 2 Travail individuel / par équipes nationales
Quel est le degré d’efficacité du processus actuel d’élaboration du curriculum dans votre contexte ?
À l’aide du tableau intitulé « Évaluation de l’efficacité des processus actuels d’élaboration du
curriculum » disponible dans les Ressources de ce module, évaluez l’efficacité des différentes
activités actuellement menées dans votre contexte. Puis, au bas du tableau, rédigez quelques
commentaires sur la façon d’améliorer les processus actuels.
EXERCICE 3 Travail en petits groupes
En petits groupes, débattez de la liste des Principales actions (voir ci-dessus) qui peuvent être
menées au cours de cette étape. Utilisez la feuille de travail intitulée « Élaboration d’une feuille de
travail décrivant le processus "idéal" » disponible dans les Ressources de ce module afin de
formuler, avec votre groupe, un plan d’action « idéal » en matière d’élaboration du cadre de
référence curriculaire. Au cours de cet exercice, il n’est pas nécessaire que tous les participants
soient d’accord sur chaque point, mais il est important de réfléchir à la nature et au but de chaque
action, et d’atteindre un certain consensus sur leur utilité et sur la façon dont ces actions pourraient
être intégrées dans un processus.
Pour élaborer le processus « idéal », complétez la 3e colonne (« But de l’action »), la 4e colonne
(« Qui doit participer à cette action ») et la 5e colonne (« Durée ou fréquence de l’action »).
Veuillez noter que les actions peuvent apparaître de manière aléatoire dans le tableau, tant que
leur ordre est précisé dans la 1e colonne. Vous pouvez également ajouter d’autres actions dans la
2e colonne.
28
ACTIVITÉ 4
Étape 4 : la mise en œuvre
Objectifs
1. Susciter le débat autour de la signification du « soutien à la mise en œuvre du cadre de
référence curriculaire »
2. Faire réfléchir les participants à la manière dont la mise en œuvre du cadre de référence
curriculaire peut être soutenue
Informations et discussions relatives au contexte
Description
Au cours de cette étape, le cadre de référence curriculaire est mis en œuvre au sein du système
éducatif. Étant donné que le cadre de référence aura des répercussions à la fois sur les politiques (liées
à l’éducation et éventuellement à d’autres domaines du gouvernement) et sur les pratiques (notamment
sur la révision des programmes et des normes, sur la modification de certaines pratiques relatives à
l’enseignement et à l’évaluation, sur la révision des épreuves nationales et sur les nouvelles exigences
relatives aux manuels), les développeurs du cadre de référence devront généralement apporter leur
soutien à sa mise en œuvre.
Au cours de cette étape, il sera nécessaire d’évaluer de manière continue la faisabilité des exigences
du cadre de référence curriculaire.
Le schéma n°7 ci-dessous illustre les diverses entités et fonctions éducatives (en bleu foncé) qui devraient
être influencées par le cadre de référence curriculaire. Le schéma montre également le lien entre certains
des éléments touchés, notamment la façon dont les programmes déterminent le contenu des manuels et
la façon dont les politiques et les pratiques en matière d’évaluation sont influencées par les programmes,
tout en les influençant à leur tour. Il est important de noter que tous les domaines seront influencés dans
une certaine mesure par les contenus et les exigences du cadre de référence curriculaire.
29
Schéma n°7 : politiques et pratiques influencées par le cadre de référence curriculaire
Principales questions
Cette étape doit privilégier les questions ci-dessous.
Toutes les entités éducatives concernées comprennent-elles le cadre de référence curriculaire et
ses répercussions ?
Quels sont les plans prévus pour chacune des entités afin de mettre en œuvre le cadre de
référence?
Quelles sont les ressources (financières et humaines) disponibles afin de mettre en œuvre le
cadre de référence?
Quelles seraient les structures (comités, groupes de travail ou individus habilités) les plus efficaces
pour superviser et coordonner la mise en œuvre du cadre de référence?
Quels sont les méthodes et les outils qui peuvent être utilisés afin de soutenir la mise en œuvre ?
Tâches et actions
Les tâches et les actions liées à cette étape concernent essentiellement le soutien de la mise en œuvre
du cadre de référence au sein du système éducatif, et plus particulièrement les éléments illustrés dans
le schéma n°7. Cette étape relève vraisemblablement de la responsabilité d’un comité de supervision
de la mise en œuvre nommé à cet effet (souvent des membres du département ou de l’unité en charge
du curriculum) et peut inclure :
CADRE DE RÉFÉRENCE CURRICULAIRE
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Vision nationale Économique
Sociale Politique
olitical
Priorités et politiques gouvernementales pertinentes : p.ex.
• Emploi / marché du travail • Développement durable • Technologies
Politiques, stratégies, plans, etc., fondamentaux en matière
d’enseignement et de formation
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Curriculum existant et traditions éducatives
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En
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Curriculum de la formation
pédagogique et formation continue
Programmes, normes et
approches en matière
d’enseignement, d’apprentissage et
d’évaluation
Domaines et enjeux politiques liés à : p.ex.
• Équipement et infrastructures
• Taille des classes • Suivi des écoles • Langue d’enseignement • Bibliothèques • Recrutement des
enseignants / directeurs
Politiques et pratiques en matière
d’évaluation (formative et
sommative) – y compris les examens
Matériel d’enseignement et d’apprentissage (manuels, curricula numériques et autres ressources d’apprentissage)
30
des plans de mise en œuvre
Étant donné que chaque entité élabore son propre plan, il est souvent conseillé au groupe chargé
de la supervision de la mise en œuvre d’exiger une copie de ces plans afin de les réunir dans un
plan de mise en œuvre global qui s’étende à l’ensemble du système. Les différents plans doivent
être faisables, chiffrés, disposer des fonds nécessaires et s’inscrire dans un calendrier réaliste.
des débats et des documents d’orientation
Il peut être utile pour le comité de supervision d’élaborer une série de documents brefs et pratiques
décrivant l’influence possible du cadre de référence curriculaire sur des domaines particuliers ou
sur des groupes de parties prenantes, ainsi que les réponses possibles aux exigences du cadre de
référence.
des brochures ou des affiches
Les brochures et les affiches constituent un excellent moyen de résumer les principales
caractéristiques du cadre de référence curriculaire pour un public spécifique. Par exemple :
- une affiche soulignant les messages clés pour les enseignants pourrait être mise à disposition
dans les zones réservées au personnel dans toutes les écoles ;
- une brochure décrivant les changements relatifs à la façon dont les élèves doivent apprendre
et illustrant les nouvelles dynamiques de classe pourrait être distribuée aux parents ;
- une brochure décrivant la façon dont le cadre de référence favorisera la formation de diplômés
plus compétents et prêts à intégrer le marché du travail (s’il s’agit d’une priorité du cadre de
référence) pourrait être distribuée aux employeurs.
des conférences ainsi que d’autres programmes de formation pédagogique continue
des séminaires et des forums
Des séminaires et des forums d’information pourraient permettre de cibler des groupes comme :
- les employeurs et différents groupes de la communauté (des chefs religieux ou des
représentants d’une tribu) ;
- des groupes d’experts ;
- les auteurs de manuels ;
- les formateurs d’enseignants.
des réunions des groupes de travail en charge de la mise en œuvre
Diverses entités ou différents ministères dont le travail est influencé par le cadre de référence
pourraient bénéficier d’un soutien continu tout au long de la mise en œuvre.
Au cours de cette étape, il est nécessaire de porter une attention particulière aux politiques et aux
pratiques en matière d’évaluation, notamment au système d’examens nationaux. Les cadres de
référence curriculaires imposent souvent des exigences très pointues en ce qui concerne les
politiques d’évaluation, et peuvent obliger les enseignants à opérer des changements significatifs,
à la fois conceptuels et pratiques, dans leur façon de réaliser des évaluations en classe.
De même, la philosophie et les principes sous-jacents du cadre de référence doivent être reflétés
dans le système d’évaluation. Une non-harmonisation ou une harmonisation partielle du curriculum
avec les pratiques en matière d’évaluation peut générer une grande confusion parmi les
enseignants et les élèves. L’harmonisation du curriculum avec les évaluations doit constituer une
priorité de l’étape de mise en œuvre.
Résultats
Cette étape doit permettre la mise en œuvre complète du cadre de référence curriculaire. Il est
probable que cette mise en œuvre complète, et en particulier la révision nécessaire des manuels ainsi
que des normes ou des programmes liés aux matières, prenne plusieurs années. Ce processus doit
bénéficier d’un soutien continu.
31
Objet de l’activité Cette activité et les exercices proposés doivent aider les participants à comprendre et à évaluer les différents processus et les différentes tâches découlant de la mise en œuvre du cadre de référence curriculaire.
EXERCICE 1 Travail en petits groupes
Au sein de votre groupe, débattez de la question suivante : que signifie « mettre en œuvre un cadre
de référence curriculaire » ?
Rappelez-vous que « mettre en œuvre le cadre de référence curriculaire » n’est pas la même chose
que « mettre en œuvre le curriculum ». La mise en œuvre du curriculum implique généralement
l’application dans les classes des exigences liées aux programmes, tandis que la mise en œuvre
du cadre de référence curriculaire a des conséquences plus larges et systémiques.
À la suite de vos discussions, rédigez une définition (pas plus de 25 mots) commençant ainsi : «
Mettre en œuvre un cadre de référence curriculaire signifie… ».
Partagez votre définitions lors d’une session en plénière et débattez des principales implications de
ces définitions.
EXERCICE 2 Travail en petits groupes
Au terme de la session en plénière de l’exercice 1, reformez des petits groupes.
Utilisez la feuille de travail intitulée « Conséquences découlant de la feuille de travail relative au
cadre de référence curriculaire » disponible dans les Ressources de ce module pour effectuer les
sous-exercices ci-dessous.
1. Dans la 1e colonne du tableau, rédigez une liste des entités, des unités, des départements, des
ministères, etc. dont le travail pourrait être affecté par l’introduction d’un cadre de référence
curriculaire. Pour effectuer cet exercice, référez-vous au schéma n°7 reproduit sur la feuille de
travail.
2. Dans la 2e colonne du tableau, rédigez une liste à puces décrivant la façon dont leur travail
pourrait être affecté par l’introduction d’un cadre de référence curriculaire.
3. Dans la 3e colonne, résumez les types de soutien qui pourraient se révéler nécessaires pour
chacune des unités, des entités, etc.
Pour chacun de ces sous-exercices, un exemple est proposé dans le tableau.
32
ACTIVITÉ 5
Étape 5 : le suivi et l’évaluation
Objectifs
1. Favoriser la réflexion des participants sur le suivi et l’évaluation du processus en tant
qu’éléments à part entière de tout travail lié au curriculum
2. Proposer aux participants de réfléchir à différentes façons de collecter des données en ce qui
concerne les points forts et les points faibles du processus d’élaboration du cadre de référence
curriculaire.
Informations et discussions relatives au contexte
Description
Cette étape privilégie le suivi et l’évaluation du processus d’élaboration du cadre de référence
curriculaire. En d’autres termes, l’accent est mis non pas sur l’efficacité du cadre de référence
curriculaire en soi (c’est-à-dire l’amélioration ou non des résultats de l’apprentissage), mais sur
l’efficacité des différents processus suivis pour élaborer et mettre en œuvre le cadre de référence
curriculaire.
Toutefois, il est probable que des informations relatives à la qualité du cadre de référence en soi soient
également collectées, certaines de ces informations pouvant indiquer la nécessité de modifier certains
éléments du cadre. Le schéma n°1 illustre cela au moyen de la flèche revenant à la 2e étape.
Principales questions
Cette étape doit privilégier les questions ci-dessous.
Comment savoir si le processus d’élaboration du cadre de référence curriculaire a porté ses fruits
? Sur quels critères allons-nous nous fonder et de quelles données avons-nous besoin ?
Comment savoir si le cadre de référence curriculaire a permis d’améliorer les résultats de
l’apprentissage des élèves ? Sur quels critères allons-nous nous fonder ? De quels outils ou
données avons-nous besoin ? Seront-ils similaires à ceux utilisés dans la 1e étape (collecte des
données) ?
Comment relever les défis et les enjeux qui surviennent au cours de la mise en œuvre ? En quoi
notre évaluation va-t-elle orienter notre préparation à la révision du cadre de référence curriculaire ?
À quel moment devons-nous effectuer cela ?
Quels sont les méthodes et les outils qui peuvent être utilisés pour le suivi et l’évaluation du
processus d’élaboration du cadre de référence?
Tâches et actions
Comme dans les autres étapes, une série de tâches et d’actions doivent être menées à bien au cours
de cette étape, notamment :
la définition d’une série de critères qui permettront d’évaluer le processus d’élaboration du cadre de
référence curriculaire ;
la collecte d’informations sur le processus, notamment grâce à :
- la réalisation d’enquêtes auprès des parties prenantes afin d’évaluer leur degré de satisfaction
en ce qui concerne leur implication ;
33
- l’analyse de l’efficacité de la planification, de la préparation du budget et de la définition du
calendrier ;
- la collecte de données concernant la fréquence à laquelle les membres des groupes centraux
ont dû participer à des séminaires d’information et à d’autres activités de soutien ;
- l’analyse de ces données au regard de l’efficacité du processus ;
la rédaction d’un bref rapport sur le processus qui pourrait se révéler utile pour les futures actions
en matière d’élaboration.
Les principales actions menées dans le cadre de cette étape doivent cibler les questions suivantes :
les données collectées lors de la 1e étape sont-elles suffisantes pour justifier l’élaboration d’un cadre
de référence, et quelles sont les autres données qui auraient pu être utiles ?
quel a été le degré d’efficacité du processus de planification et dans quelle mesure les plans
stratégiques et opérationnels ont-ils orienté le processus d’élaboration ?
les ressources étaient-elles adaptées au processus d’élaboration ?
le processus de préparation du budget était-il concluant ?
les délais prévus étaient-ils suffisants ? Le cas échéant, quelles ont été les stratégies adoptées pour
prolonger les délais ?
les parties prenantes ont-elles été suffisamment (a) informées et (b) impliquées dans le processus ?
quelles sont les leçons que nous pouvons tirer du processus d’élaboration et qui pourraient se
révéler utiles pour d’autres processus et méthodes d’élaboration du curriculum à l’avenir ?
Bien que « le suivi et l’évaluation » soient représentés dans le schéma n°1 comme une étape à part, le
suivi du processus doit être continu. Le suivi doit être considéré comme une exigence professionnelle
axée sur l’efficacité du travail réalisé au cours de chaque étape.
Résultats
Les principaux résultats de cette étape devraient se traduire par un rapport fondé sur des données
probantes, proposant :
une analyse des points forts et des points faibles des processus d’élaboration et de mise en œuvre ;
des recommandations concernant la manière dont les leçons tirées du processus pourraient être
appliquées à d’autres processus d’élaboration du curriculum. Ces recommandations pourraient
aborder par exemple :
- la pertinence et l’importance de la planification en fonction du contexte national ;
- les avantages découlant de l’engagement des parties prenantes et les différentes stratégies
favorisant cet engagement ;
- les facteurs qui doivent être pris en compte lors de l’estimation des délais et des ressources
nécessaires aux processus d’élaboration et de mise en œuvre ;
- les stratégies visant à informer différents publics de la philosophie et des contenus des
nouveaux produits curriculaires.
Objet de l’activité Cette activité et les exercices proposés doivent aider les participants à comprendre et à évaluer l’importance du suivi et de l’évaluation du processus d’élaboration, ainsi qu’à utiliser les résultats pour orienter les futurs processus d’élaboration du curriculum.
34
EXERCICE 1 Réflexion individuelle et rapport
Comme mentionné dans la discussion de l’étape 5 (voir ci-dessus), un rapport bref sur l’élaboration
du processus peut être un moyen utile de retenir les réactions des parties prenantes ainsi que les
points forts et les points faibles qui pourraient se révéler utiles pour d’autres processus d’élaboration
du curriculum.
Le modèle intitulé « Structure simple d’un rapport d’évaluation du processus », disponible dans les
Ressources de ce module, offre un exemple de structure simple pour un tel rapport.
Par groupes, réfléchissez aux raisons de l’importance de l’évaluation du processus d’élaboration du
cadre de référence curriculaire. Ensuite, de manière individuelle, rédigez brièvement les principes
de base du rapport, en indiquant en quoi il s’agit d’un document important.
EXERCICE 2 Travail en petits groupes
L’une des façons d’évaluer l’efficacité du processus d’élaboration du cadre de référence curriculaire
est d’interroger les personnes concernées. Par petits groupes, choisissez trois groupes de parties
prenantes dans la liste suivante, et imaginez trois questions qui pourraient être posées à chaque
groupe afin d’évaluer le processus d’élaboration du cadre de référence curriculaire :
les élèves et leur famille ;
les enseignants ;
les directeurs d’établissement ;
les inspecteurs scolaires ;
les systèmes et les instituts de formation pédagogique ;
les auteurs de manuels et les maisons d’édition ;
les systèmes et les institutions d’enseignement supérieur (universités, instituts de formation
professionnelle et technique, etc.) ;
les employeurs et les secteurs concernés ;
des représentants de la société (des représentants d’une tribu, des chefs religieux et d’autres
représentants de la communauté) ;
les entités gouvernementales concernées.
35
Ressources Tableau des problématiques (Activité 1, exercice 1)
Problématique curriculaire
Type de données Retour d’information réel dans votre
contexte
P.ex.
Curriculum surchargé et peu flexible
P.ex.
Retour d’information des enseignants et des élèves
P.ex.
Rapports des inspecteurs scolaires
Retour d’information des syndicats d’enseignants
Lettres de plaintes des élèves et des parents
36
Projet de document d’information ministériel (Activité 1, exercice 4)
Partie Objet de cette partie Notes
A Qu’est-ce qu’un cadre de référence curriculaire ?
B
Les problématiques et les défis liés au curriculum dans votre contexte (dont des données montrant que ces problématiques et ces défis sont bien réels).
C
Les avantages d’un cadre de référence curriculaire dans votre contexte.
D
Les coûts et les risques potentiels de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un cadre de référence curriculaire dans votre contexte.
E
Recommandations (favorisant ou non l’élaboration et la mise en œuvre d’un cadre de référence curriculaire).
Sur la base des données et des informations fournies ci-dessus, il est recommandé de…
37
Degré de pertinence et état de préparation (Activité 2, exercice 2)
Groupe Action
Degré de pertinence
Échelle de 1 à 4
(voir Note 1)
État de préparation Échelle de 1
à 4 (voir Note 2)
Élaboration de plans
Élaboration des plans stratégiques
Élaboration des plans opérationnels
Élaboration de stratégies
Élaboration d’une stratégie de consultation
Élaboration d’une stratégie de communication
Élaboration d’une stratégie technique
Élaboration d’une stratégie d’évaluation et de gestion des risques
Définition des structures et des mécanismes redditionnels
Mise en place d’un comité de supervision ou habilitation d’un comité existant
Élaboration d’un organigramme
Constitution du groupe de travail central
Sélection et approbation des membres du comité
Définition du mandat et approbation
Prévision du budget et mobilisation des ressources
Préparation d’un budget préliminaire
Identification et garantie des ressources nécessaires à l’élaboration du cadre
Note 1 : Le degré de pertinence indique dans quelle mesure la réalisation de cette action serait utile et appropriée dans votre contexte. 1 = Pas pertinente du tout 2 = Peu pertinente 3 = Plutôt pertinente 4 = Tout-à-fait pertinente
Note 2 : L’état de préparation indique dans quelle mesure le système éducatif de votre contexte est disposé et préparé à entreprendre cette action. 1 = Pas du tout préparé 2 = Peu préparé 3 = Plutôt préparé 4 = Tout-à-fait préparé
38
Éléments qui influencent le cadre de référence curriculaire (Activité 3, exercice 1)
Vision nationale, politique, ou tout autre document
Pourquoi ou comment ce document influence-t-il le cadre de référence curriculaire
P.ex. politique et objectifs relatifs au marché du travail national
Important car indique les domaines de croissance du marché du travail et le manque de personnel qualifié
Le cadre de référence curriculaire doit orienter le développement de formations techniques et professionnelles dans ces domaines
Le cadre de référence curriculaire doit identifier les compétences clés liées au travail et prescrire leur intégration dans les matières traditionnelles
CADRE DE RÉFÉRENCE CURRICULAIRE
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Vision nationale Économique
Sociale Politique
Priorités et politiques gouvernementales pertinentes : p.ex.
• Emploi / marché du travail • Développement durable • Technologies
Politiques, stratégies, plans, etc., fondamentaux en
matière d’enseignement et de formation
Cad
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Curriculum existant et traditions éducatives
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Curriculum de la formation
pédagogique et formation continue
Programmes, normes et
approches en matière
d’enseignement, d’apprentissage et d’évaluation
Domaines et enjeux politiques liés à : p.ex.
• Équipement et infrastructures
• Taille des classes • Suivi des écoles • Langue d’enseignement • Bibliothèques • Recrutement des
enseignants / directeurs
Politiques et pratiques en
matière d’évaluation (formative et
sommative) – y compris les
examens
Matériel d’enseignement et d’apprentissage (manuels, curricula numériques et autres ressources d’apprentissage)
39
Évaluation de l’efficacité des processus actuels d’élaboration du curriculum (Activité 3,
exercice 2)
Activités Description
Votre évaluation
(voir note ci-dessous)
Supervision
Supervision du processus et des personnes responsables de celui-ci. Efficacité du comité de supervision ou des responsables à l’heure de s’assurer que les plans sont suivis et que les progrès font l’objet de comptes rendus.
Gestion
Gestion quotidienne des opérations. S’assurer que les activités prévues pour chaque étape respectent les délais, le budget et le calendrier, et qu’elles permettent d’obtenir les résultats attendus.
Projet
Rédiger le projet et le document final du cadre de référence curriculaire. Prendre en compte le retour d’information afin d’améliorer à la fois les idées et la façon de les mettre en œuvre.
Consultation
Informer et prendre en compte les parties prenantes. Chercher des contributions significatives et efficaces, et répondre à ce retour d’information de manière appropriée.
Évaluation de l’efficacité des activités actuelles en matière d’élaboration du curriculum dans votre
contexte :
1 = Pas du tout efficace
2 = Peu efficace
3 = Ni inefficace, ni efficace
4 = Efficace
5 = Très efficace
En fonction de votre évaluation, que proposeriez-vous pour améliorer les processus d’élaboration du
curriculum ?
_______________________________________________________________________________
_______________________________________________________________________________
_______________________________________________________________________________
_______________________________________________________________________________
40
Élaboration d’une feuille de travail décrivant le processus « idéal » (Activité 3, exercice 3)
1. Ordre
2. Action principale 3. Quel est le but de cette action ?
4. Qui doit participer à cette
action ?
5. Quelle doit être la durée ou la
fréquence de cette action ?
1e conférence nationale sur le curriculum
Ateliers de consultation
Réunions de consultation avec des groupes spécifiques de parties prenantes
Ateliers de rédaction
Projet
Évaluation de la faisabilité des propositions
2e conférence nationale sur le curriculum
Approbation
41
Conséquences découlant de la feuille de travail relative au cadre de référence curriculaire
(Activité 4, exercice 2)
Entité / unité / département
En quoi l’introduction d’un cadre de référence curriculaire affecte-t-
elle son travail Types de soutien nécessaires
P.ex. Département des examens et des évaluations
P.ex.
Il peut être nécessaire de réduire le nombre d’examens nationaux
Les examens devront évaluer des compétences plus élevées plutôt que la simple mémorisation des contenus
P.ex
Présence des responsables du curriculum lors des réunions du Département des examens et des évaluations
Participation des responsables du curriculum aux ateliers d’élaboration des examens
Participation des responsables du curriculum à la mise à l’essai des processus
CADRE DE RÉFÉRENCE CURRICULAIRE
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Cad
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Vision nationale Économique
Sociale Politique
olitical
Priorités et politiques gouvernementales pertinentes : p.ex.
• Emploi / marché du travail
• Développement durable • Technologies
Politiques, stratégies, plans, etc., fondamentaux en matière
d’enseignement et de formation
Cad
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référence
curricu
laire
Curriculum existant et
traditions éducatives
En
viron
nem
en
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om
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lturel, so
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En
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t et système
édu
catifs
Curriculum de la formation
pédagogique et formation continue
Programmes, normes et
approches en matière
d’enseignement, d’apprentissage et
d’évaluation
Domaines et enjeux politiques liés à : p.ex.
• Équipement et infrastructures
• Taille des classes • Suivi des écoles • Langue d’enseignement • Bibliothèques • Recrutement des
enseignants / directeurs
Politiques et pratiques en
matière d’évaluation (formative et
sommative) – y compris les
examens
Matériel d’enseignement et d’apprentissage (manuels, curricula numériques et autres ressources d’apprentissage)
42
Structure simple d’un rapport d’évaluation du processus (Activité 5, exercice 1)
PARTIE A : les principes de base
PARTIE B : les cinq étapes du processus d’élaboration du cadre de référence curriculaire
PARTIE C : l’évaluation du processus
C.1 : les sources des données de l’évaluation
C.2 : les résultats de l’évaluation (en particulier les points forts et les points faibles du
processus)
PARTIE D : les recommandations concernant l’élaboration future du curriculum
43
Ressources additionnelles 1. Exemples de cadres de référence curriculaires
Lorsque que vous cherchez des exemples de cadres de référence curriculaires, il ne faut pas oublier
que tous les pays n’utilisent pas le terme « cadre de référence curriculaire ». Toutefois, cela ne signifie
pas pour autant que ces pays n’ont pas un document ou une déclaration qui joue le même rôle qu’un
cadre de référence curriculaire. En effet, le but principal est non pas de « disposer » simplement d’un
tel document mais d’atteindre des résultats spécifiques grâce à celui-ci.
Quelques exemples de cadres de référence curriculaires :
Namibie (en anglais) :
http://www.nied.edu.na/publications/nieddocs/National%20Curriculum%20for%20Basic%20Ed
ucation%20Jan10.pdf
Singapour (en anglais) : http://www.moe.gov.sg/education/
Finlande (en anglais) : http://www.oph.fi/english/curricula_and_qualifications/basic_education
Australie (en anglais) : http://www.australiancurriculum.edu.au/
Nouvelle-Galles du Sud (NSW) – un État australien (en anglais) :
http://www.boardofstudies.nsw.edu.au/manuals/pdf_doc/curriculum_fw_K10.pdf
2. Exemples de processus d’élaboration du curriculum
Bien que de nombreux cadres de référence curriculaires soient disponibles sur Internet, il est difficile de
trouver des exemples ou des études de cas en ce qui concerne les processus d’élaboration des
cadres de référence curriculaires. Toutefois, vous trouverez ci-dessous des exemples de processus
curriculaires qui pourraient être utiles.
Le site web de l’Autorité australienne en matière de curriculum, d'évaluations et de rapports (Australian
Curriculum, Assessment and Reporting Agency, ACARA) fournit les instructions suivantes concernant
la façon d’élaborer des documents curriculaires (sans qu’il s’agisse forcément de cadres de référence
curriculaires)6 :
7. Le processus d’élaboration du curriculum australien a été conçu pour favoriser un large engagement ainsi qu’un débat et un retour d’information concernant la forme et le contenu du curriculum australien.
8. Le processus d’élaboration du curriculum comprend quatre étapes étroitement liées :
• le projet de curriculum ; • la rédaction du curriculum ; • la préparation de la mise en œuvre ; • le suivi, l’évaluation et la révision du curriculum.
9. Le projet de curriculum consiste à offrir un aperçu du curriculum de la 1e à la 12e année (F-12) pour un domaine d’apprentissage particulier, tout d’abord sous forme de document d’orientation puis sous forme de curriculum : « domaine d’apprentissage ». Ce document, élaboré avec l’aide de spécialistes, fournit un aperçu du but, de la structure et de l’organisation du domaine d’apprentissage. De même que le document relatif à la Conception du curriculum, il vise à guider les auteurs du curriculum. Il sert également de référence pour évaluer la qualité des documents curriculaires finaux relatifs au domaine d’apprentissage. Cette étape comprend des périodes clés en matière de consultation (consultations publiques et consultations ciblées impliquant des parties prenantes clés, notamment les enseignants et les écoles, les autorités éducatives étatiques et territoriales, les parents et les élèves, les associations professionnelles, les syndicats d’enseignants, les universités, ainsi que différents secteurs et communautés).
6 http://www.acara.edu.au/verve/_resources/ACARA_Curriculum_Development_Process_Version_6.0_-
_04_April_2012_-_FINAL_COPY.pdf (en anglais)
44
10. La rédaction du curriculum consiste à rédiger un curriculum pour un domaine
d’apprentissage particulier, afin de spécifier les normes relatives aux contenus et aux objectifs qui devront être appliquées par les autorités éducatives, les écoles et les enseignants dans tous les États et tous les territoires australiens. Cette étape implique la participation des groupes d’auteurs, soutenus par des groupes d’experts, et comprend des périodes clés en matière de consultation (consultations publiques et consultations ciblées impliquant des parties prenantes clés, notamment les enseignants et les écoles (à travers des activités de mobilisation intensive), les autorités éducatives étatiques et territoriales, les parents et les élèves, les associations professionnelles, les syndicats d’enseignants, les universités ainsi que différents secteurs et communautés). L’étape de rédaction inclut le processus de validation des normes et aboutit à la publication du Curriculum australien pour le domaine d’apprentissage concerné.
11. La préparation de la mise en œuvre consiste à soumettre le curriculum aux autorités
scolaires et aux écoles par voie électronique et à temps pour leur permettre de préparer la mise en œuvre. La mise en œuvre et le soutien de la mise en œuvre relèvent de la responsabilité des autorités scolaires et curriculaires étatiques et territoriales.
L’ACARA travaille avec les autorités scolaires et curriculaires étatiques et territoriales afin de soutenir leur plan de mise en œuvre continue en proposant des séances d’information ainsi que du matériel d’information générale et en favorisant la planification au niveau national.
12. Le suivi, l’évaluation et la révision du curriculum de la 1e à la 10e année se feront de
manière continue : des rapports annuels seront remis à l’ACARA afin de détailler les problématiques identifiées. Ces rapports incluront une analyse des problématiques et toutes les recommandations nécessaires, y compris les recommandations impliquant une recherche plus poussée. Le suivi sera coordonné par l’ACARA et, lorsque des données pertinentes devront être collectées, des partenariats seront établis avec les autorités scolaires et curriculaires étatiques et territoriales. Il pourrait s’agir de données relatives aux domaines dans lesquels les enseignants ont besoin d’un soutien continu afin d’enseigner le curriculum. Des mécanismes de suivi spécifiques seront négociés avec les autorités scolaires et curriculaires étatiques et territoriales concernant la collecte de données pertinentes au niveau local en ce qui concerne le curriculum australien. L’ACARA fournira un cadre de suivi, incluant des questions de recherche et des données associées, qui pourra être utilisé par les autorités dans leurs propres stratégies de suivi, afin de réunir des données étatiques et territoriales sur le curriculum australien et de les mettre à disposition de l’ACARA. Le processus d’évaluation peut entraîner des changements mineurs dans le curriculum ou une révision du curriculum.
L’élaboration des programmes d’études (veuillez noter que cela ne s’applique pas nécessairement à l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire) dans l’État de Nouvelle-Galles du Sud par l’autorité curriculaire (le Conseil des études ou Board of Studies) suit le processus suivant7 :
Le Conseil des études s’engage en faveur d’un processus d’élaboration des programmes d’études qui prévoit des possibilités de consultation, propose un calendrier réaliste et offre des programmes d’études de qualité.
Le processus, utilisant une approche de gestion de projet, comprend quatre étapes : 1. la révision des programmes d’études ; 2. le projet d’élaboration des programmes d’études ; 3. l’élaboration des programmes d’études ; 4. la mise en œuvre. Le processus est décrit dans la suite du document.
7 http://www.boardofstudies.nsw.edu.au/manuals/pdf_doc/syl_dev_process.pdf (en anglais)
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Les caractéristiques principales du processus sont détaillées ci-dessous.
• Lors de périodes clés, les enseignants ainsi que différents individus et organisations clés ont besoin d’être conseillés. Les associations professionnelles d’enseignants jouent un rôle particulièrement important.
• Le Conseil désigne les Comités du curriculum qui l’aideront à assurer le suivi ainsi que le contrôle de la qualité. Ces comités rendent directement compte au Conseil de la qualité du matériel élaboré par les équipes chargées des projets et garantissent l’intégrité du processus d’élaboration des programmes d’études.
• Un gestionnaire de projet employé par le Bureau du Conseil des études est en charge des projets d’élaboration des programmes d’études : il s’agit d’élaborer la proposition initiale, d’établir des réseaux de consultation, de mener à bien les consultations, ainsi que d’élaborer et de réviser les documents relatifs aux programmes d’études. Les équipes chargées des projets comprendront, en fonction des étapes du processus d’élaboration des programmes d’études, des responsables du curriculum, des évaluations et de la publication.
• Des auteurs sont parfois engagés au sein des équipes chargées des projets. Le Conseil tient un registre des auteurs. Pour être engagés en tant que tels, les enseignants de tous les domaines d’études ayant de l’expérience en matière de rédaction peuvent manifester leur intérêt auprès du Bureau du Conseil. Des annonces pour de tels postes sont faites de temps à autre dans les Bulletins du Conseil. Les demandes peuvent être formulées auprès du Directeur du curriculum, au numéro de téléphone suivant : 0061 2 9367 8315.
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Annexe : enjeux fondamentaux liés
aux contenus du cadre de référence
curriculaire
Comme mentionné dans le Cadre conceptuel, l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire n’est
pas une fin en soi. Au contraire, c’est un moyen de renforcer le curriculum (par exemple en le rendant
plus flexible ou plus cohérent) et d’apporter une réponse à des problématiques ou des enjeux liés au
curriculum. C’est pourquoi il n’y a pas une étendue, un format ou une structure fixe en matière de cadre
de référence curriculaire : ces éléments doivent être déterminés par les autorités responsables de
l’élaboration du cadre de référence.
Dans tous les contextes, toutefois, l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire implique de
nombreuses décisions. Il peut s’agir de décisions politiques importantes (comme les degrés du
curriculum scolaire que le cadre devra couvrir, c’est-à-dire l’étendue du cadre de référence) ou de
décisions plus pratiques (comme la mise en page du document et la police utilisée). Tous ces éléments
doivent être résolus au cours du processus d’élaboration.
Quelques-unes des questions les plus importantes à prendre en compte au cours du processus
d’élaboration sont brièvement abordées ci-dessous.
1. Quelle sera l’étendue du cadre de référence curriculaire ?
Les cadres de référence curriculaires nationaux ayant souvent pour but de rendre les documents
curriculaires et leur mise en œuvre plus cohérents, il est nécessaire de prendre en compte tous les
degrés scolaires dans l’étendue du cadre de référence, afin de garantir aux élèves une expérience
d’apprentissage aussi cohérente que possible tout au long de leur parcours scolaire. Par exemple :
le curriculum doit reposer sur un seul ensemble de valeurs et de principes directeurs ;
les classes doivent s’appuyer sur un ensemble de convictions en matière d’enseignement,
d’apprentissage et d’évaluation ;
les contenus d’apprentissage doivent être organisés de manière ordonnée et continue, de
même pour les compétences qu’ils doivent permettre de développer ;
les manuels et autres matériels d’apprentissage doivent offrir un niveau de qualité constant.
Il peut arriver que le cadre de référence curriculaire ne s’applique, par exemple, qu’au curriculum de
l’enseignement primaire. Cela peut être dû au fait qu’il n’existe pas de curriculum pour la petite enfance,
que seule l’école primaire est obligatoire ou que le curriculum de l’enseignement secondaire est fondé
sur un autre système. Toutefois, même dans ces cas de figure, les responsables de l’élaboration du
cadre de référence doivent soigneusement évaluer les risques (comme l’incohérence, la « dislocation »
des processus d’apprentissage ou le risque que la vision et les principes de base du curriculum soient
importants pour un degré scolaire mais pas pour un autre) qui pourraient survenir s’ils ne prenaient pas
en compte tous les degrés du curriculum dans l’étendue du cadre.
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2. Sur quelle théorie ou philosophie d’apprentissage le cadre de référence s’appuiera-t-il ?
L’une des raisons les plus courantes justifiant l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire est la
volonté de modifier les pratiques actuelles en matière d’enseignement et d’évaluation, souvent
considérées comme étant trop axées sur l’enseignant et trop scolaires. Pour modifier ces pratiques, le
cadre de référence doit ainsi proposer une « alternative » claire et bien articulée, c’est-à-dire un
« nouvel » ensemble de principes en matière d’enseignement et d’apprentissage qui reflètent une
théorie et une philosophie pédagogiques valables. Bien souvent, les cadres de référence utilisent des
termes comme « axé sur l’élève » ou « axé sur les activités » pour décrire leur nouvelle approche.
Toutefois, comme expliqué dans le document, cette approche doit avoir été soigneusement examinée
à la lumière du contexte particulier du pays (elle doit par exemple être abordable sur le plan de la
formation pédagogique et des ressources nécessaires) et doit être expliquée de manière claire aux
enseignants ainsi qu’aux autres parties prenantes.
Les personnes chargées de résoudre cette importante question doivent avant tout être familières avec
les théories d’apprentissage générales résumées dans le tableau ci-dessous8.
Théorie Résumé Fondateurs et
contributeurs importants
Behaviorisme
Le behaviorisme est une façon de voir le monde fondée sur le principe de « stimulus – réponse ». Tous les comportements sont provoqués par des stimuli externes (conditionnement opérant). Tous les comportements peuvent être expliqués sans qu’il soit nécessaire de prendre en compte l’état mental ou la conscience.
John B. Watson
Ivan Pavlov
B.F. Skinner
E. L. Thorndike (connexionnisme)
Bandura
Tolman (se rapproche du cognitivisme)
Cognitivisme
Le cognitivisme affirme essentiellement que la « boîte noire » de l’esprit doit être ouverte et comprise. L’apprenant est considéré comme un processeur d’informations (comme dans un ordinateur).
Merrill – théorie de l’organisation des contenus (CDT)
Reigeluth (théorie de l’élaboration)
Gagne
Briggs
Wager
Bruner (se rapproche du constructivisme cognitif)
Schank (scripts)
Scandura (apprentissage structurel)
Constructivisme
Le constructivisme postule que l’apprentissage est un processus constructif et actif. L’apprenant construit les informations. Les individus construisent ou créent leur propre représentation subjective de la réalité objective. Les nouvelles informations sont liées aux connaissances antérieures, et les représentations mentales sont donc subjectives.
Vygotsky
Piaget
Dewey
Vico
Rorty
Bruner
8 Adapté de http://www.learning-theories.com (en anglais)
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Recherche fondée sur la conception
La recherche fondée sur la conception est un zoom ou un ensemble de techniques analytiques qui réunit le positivisme et l’interprétationnisme, et tente de réduire l’écart entre les théories et les pratiques en matière d’éducation. Il s’agit d’un mélange entre la recherche éducative empirique et la conception des environnements d’apprentissage fondée sur la théorie : ce mouvement constitue une méthodologie importante permettant de comprendre comment, quand et pourquoi les innovations éducatives fonctionnent dans la pratique ; les méthodes visent à mettre à jour les liens entre les théories, les produits conçus et les pratiques en matière d’éducation.
A. Brown (1992)
A. Collins (1992)
Groupe DBR (Design-Based Research) et autres
Humanisme
L’humanisme est un paradigme / une philosophie / une approche pédagogique qui considère l’apprentissage comme un acte personnel permettant d’exploiter le potentiel d’un individu.
Abraham Maslow
Carl Rogers
Malcolm Knowles
Divers
Intelligences multiples La définition par Gardner des neuf types d’intelligences (intelligence verbo-linguistique, logico-mathématique, spatiale, corporelle-kinesthésique, musicale-rythmique, interpersonnelle, intra-personnelle, naturaliste-écologiste et existentielle) a des répercussions importantes pour le curriculum, qui vise à prendre en compte les différences des individus et les divers styles d’apprentissage.
Howard Gardner
3. Notre vision, nos buts et nos objectifs actuels en matière de curriculum sont-ils adéquats ?
Devraient-ils être révisés au cours du processus d’élaboration ?
Une autre question fondamentale liée aux contenus du cadre de référence curriculaire consiste à
déterminer si la vision (explicite ou implicite), les buts et les objectifs actuels sont adéquats. Le cas
échéant, ces éléments doivent être abordés et définis au début du processus d’élaboration du cadre de
référence curriculaire, car ils orienteront, et, d’une certaine manière, définiront une grande partie des
contenus du cadre de référence en soi.
4. Quels sont les principes et les valeurs sur lesquels s’appuie le curriculum ?
Lors du processus d’élaboration, les autorités cherchent souvent à s’assurer que certaines valeurs sont
comprises dans le curriculum. En d’autres termes, elles identifient une série de valeurs sur lesquelles
s’appuient l’enseignement et l’apprentissage. Celles-ci reflètent souvent les valeurs « nationales » ou
« sociales » exprimées dans d’autres documents importants, et peuvent inclure les notions suivantes :
la tolérance et le respect de la différence ;
l’engagement en faveur de la culture et de l’héritage nationaux ;
la volonté de donner le meilleur de soi-même ;
la reconnaissance et le respect des droits individuels.
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De même, l’élaboration d’un cadre de référence curriculaire permet de favoriser la cohérence et la
pertinence au sein du curriculum, un objectif qui peut être atteint en partie grâce à des principes
directeurs clairs en matière de curriculum. Ces principes peuvent être liés à :
l’enseignement et l’apprentissage (comme la reconnaissance et le renforcement des capabilités
individuelles, et l’accent sur les compétences) ;
l’évaluation ;
l’équilibre, la flexibilité et la pertinence des contenus ;
l’engagement à soutenir de manière continue les enseignants et les écoles lors de la mise en
œuvre du cadre ;
une évaluation et un suivi constructifs du cadre de référence.
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B U R E A U I N T E R N A T I O N A L D ’ É D U C A T I O N
Outils de Formation pour
le Développement du Curriculum
BIE-UNESCO C.P. 199 1211 Genève 20 Suisse Tel.: +41.22.917.78.00 Fax: +41.22.917.78.01 http://www.ibe.unesco.org/fr
"Le modèle traditionnel du curriculum a été de plus en plus remis en question au cours des dernières
décennies. Du point de vue de la conception du curriculum, il est fondamental d’offrir une plus grande
flexibilité."
La série du BIE intitulée Outils de formation pour le Développement du Curriculum vise à appuyer les États
membres dans les processus de développement du curriculum et dans leur réformes éducatives et curriculaires.
Notamment, ‘Outils de Formation pour le Développement du Curriculum : Élaboration et Mise en Œuvre de
Cadres de Référence Curriculaires’ fournit des informations et des conseils sur le processus d'élaboration d'un
cadre de référence curriculaire. Il se concentre sur la façon d'aborder les questions, les problèmes et les défis
clés tout au long du processus de développement du curriculum.
Ce Module Thématique offre au lecteur un modèle clair et ‘par étape’ du processus de développement d'un
cadre de référence curriculaire et avec quelques connaissances et informations fondamentales sur chaque
étape:
Collecte de données - Projet– Élaboration - Mise en œuvre - Suivi et évaluation
Chacune des cinq étapes comporte au moins une activité de formation attachée, qui place les lecteurs en
position d’ un développeur du curriculum. Chaque activité demande l'accomplissement d'un certain nombre de
tâches et sous-tâches liées à la prise de décision ou à la formulation de réponses. Le défi principal pour les
lecteurs est de transférer et d'appliquer le contenu générique de ces modules dans les circonstances de chaque
pays ou système éducatif.
Élaboration et Mise en Œuvre de
Cadres de Référence Curriculaires