empire byzantin

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Empire byzantin Empire byzantin (en grec moderne : Βυζαντινή αυτοκρατορία / Vizandiní aftokratoría) est le nom donné depuis le XVII e siècle à l' Empire romain d'Orient (en grec médiéval Ἀνατολική Βασιλεία Ῥωμαίων / Anatolikí Vasilía Rhômaíôn). Dès la fin du III e siècle , l'empire est séparé en deux parties et il est définitivement divisé en l'an 395 , à la mort de Théodose I er . Si l'Empire romain d'Occident disparaît en 476 , l'« Empire byzantin » subsiste jusqu'en 1453 , date de la chute de Constantinople aux mains des Ottomans . Le mot « byzantin » provient de Byzance , l'ancien nom de la capitale impériale Constantinople . D'origine occidentale, ce terme est utilisé depuis 1557 pour distinguer l'histoire de l'Empire romain d'Orient qui, depuis lors, est considérée comme une histoire grecque médiévale distincte de celle de l'Empire romain d'Occident , alors revendiqué comme « matrice de l'Europe occidentale » [ 1 ] . Majoritairement hellénophones, les habitants de ce pays, aujourd'hui désignés par l'exonyme « Byzantins », nommaient leur État par l'endonyme « empire des Romains » (Basileía Rhômaíôn) [ 2 ] . Si leur religion, leur langue de communication, et leur culture sont essentiellement grecques , eux se considèrent comme des Romains (en grec Rhomaioi), rejoints en cela par les Perses , les Arabes et les Turcs qui appellent les Byzantins « Rum », alors que les occidentaux les appellent « Grecs » et leur Empire « Imperium Graecorum », « Græcia » ou aussi « Terra Græcorum » [ 2 ] . Geoffroy de Villehardouin , comme d'autres auteurs médiévaux, parle de l'« empire de Romanie » lorsqu'il mentionne cet État. Combinant ces héritages multiples, l'Empire byzantin donne naissance à une civilisation brillante, raffinée et puissante qui va marquer l'histoire de l'Occident et de l'Orient pendant des centaines d'années. Au cours de ces mille ans d'existence, un certain nombre de lois et coutumes des Romains sont conservées, ainsi que certains aspects culturels ou techniques comme l'architecture. Le grec est la langue majoritaire des échanges, l'art est chrétien tandis que l'éducation — la paideia — est gréco-

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Empire byzantinEmpire byzantin (en grec moderne : / Vizandin aftokratora) est le nom donn depuis le XVIIe sicle l' Empire romain d'Orient (en grec mdival / Anatolik Vasila Rhman). Ds la fin du IIIe sicle, l'empire est spar en deux parties et il est dfinitivement divis en l'an 395, la mort de Thodose Ier. Si l'Empire romain d'Occident disparat en 476, l' Empire byzantin subsiste jusqu'en 1453, date de la chute de Constantinople aux mains des Ottomans. Le mot byzantin provient de Byzance, l'ancien nom de la capitale impriale Constantinople. D'origine occidentale, ce terme est utilis depuis 1557 pour distinguer l'histoire de l'Empire romain d'Orient qui, depuis lors, est considre comme une histoire grecque mdivale distincte de celle de l'Empire romain d'Occident, alors revendiqu comme matrice de l'Europe occidentale [1]. Majoritairement hellnophones, les habitants de ce pays, aujourd'hui dsigns par l'exonyme Byzantins , nommaient leur tat par l'endonyme empire des Romains (Basilea Rhman)[2]. Si leur religion, leur langue de communication, et leur culture sont essentiellement grecques, eux se considrent comme des Romains (en grec Rhomaioi), rejoints en cela par les Perses, les Arabes et les Turcs qui appellent les Byzantins Rum , alors que les occidentaux les appellent Grecs et leur Empire Imperium Graecorum , Grcia ou aussi Terra Grcorum [2]. Geoffroy de Villehardouin, comme d'autres auteurs mdivaux, parle de l' empire de Romanie lorsqu'il mentionne cet tat. Combinant ces hritages multiples, l'Empire byzantin donne naissance une civilisation brillante, raffine et puissante qui va marquer l'histoire de l'Occident et de l'Orient pendant des centaines d'annes. Au cours de ces mille ans d'existence, un certain nombre de lois et coutumes des Romains sont conserves, ainsi que certains aspects culturels ou techniques comme l'architecture. Le grec est la langue majoritaire des changes, l'art est chrtien tandis que l'ducation la paideia est grco-romaine. La disparition de la partie occidentale de l'Empire romain et celle des lgions romaines, les menaces permanentes sur leurs frontires amnent les Byzantins se doter d'une arme puissante, dont la tactique commence s'laborer de manire autonome ds le VIe sicle, ce qui lui permet de dominer la rgion jusqu'au XIIIe sicle. L'Empire byzantin est enfin un empire chrtien qui, entre autres, aura dfini certains dogmes du christianisme. L'glise officielle est l'glise chrtienne universelle jusqu'au schisme de l'glise romaine de 1054. Par la suite, cette partie de l'glise, qui conserve la thologie et le droit canon du premier millnaire (dite des sept conciles) prend le nom d'glise orthodoxe.

Histoire byzantineL'Empire romain d'Orient durant l'Antiquit tardive (IVe au VIe sicle) [

L'Empire byzantin plonge ses racines dans la priode dite de l'Antiquit tardive, dbutant traditionnellement[N 1] avec l'avnement de Diocltien en 284[3]. L'impulsion initiale de Constantin L'empereur romain Constantin le Grand, la suite de sa conversion en 312, favorise le christianisme et donne une extension considrable la colonie grecque de Byzance en 330. Il en fait la Nouvelle Rome (Nova Roma) face Rome qui au moins depuis le court rgne de l'empereur Maxence - n'est plus rsidence permanente de l'autorit impriale[4]. La nouvelle rsidence impriale devient capitale de la partie orientale de l'Empire romain. Le nom officiel ne tarde pas tre remplac dans le langage courant par la dnomination usuelle de Constantinople , ce qui n'empche pas l'appellation Byzance de perdurer pendant des sicles. Constantinople reste le sige de l'autorit sous les empereurs suivants bien que tous les empereurs n'y sjournent pas trs longtemps, en tout cas dans les premiers temps. Ainsi, Julien l'Apostat, dernier empereur paen, et Valens passent le plus clair de leur temps Antioche, l'est de l'Empire.

Division de l'Empire romain de 395. Naissance de l'Empire] En 395, lorsque meurt l'empereur Thodose Ier, l'unit de l'Empire prend fin. Il est partag entre ses deux fils, Honorius et Arcadius, qui s'attribuent un Empire d'Occident et un Empire d'Orient. Cette division de 395 est traditionnellement considre comme un point de dpart plausible pour l'Empire byzantin. On a certes connu de telles divisions par le pass, mais celle-ci se rvle bientt dfinitive : Arcadius, qui rside Constantinople, passe donc pour le premier souverain de ce premier Empire byzantin[N 2]. Toutefois, les mmes lois ont cours dans les deux moitis de l'Empire (elles sont en gnral promulgues conjointement par les deux empereurs) et chacun reconnat le consulat de l'autre. Aussi, cette date de 395 n'est pas retenue par tous les historiens comme origine de l'Empire byzantin. Si certains le font remonter jusqu' Constantin, la plupart s'en tiennent Hraclius (610641) comme premier souverain byzantin. D'autres, enfin, retiennent comme dbut de l'histoire byzantine 565, date de la mort de Justinien Ier.

Les grandes invasions du IVe au Ve sicle ; Chronologie associe.

l'aube de la chute de l'Empire romain d'Occident. la fin du IVe sicle, au dbut des grandes invasions, la partie orientale de l'Empire devient une cible pour les peuples germaniques, notamment les Wisigoths et les Ostrogoths. En 378, la bataille d'Andrinople, les Goths infligent une cuisante dfaite l'arme romaine d'Orient. Thodose Ier leur concde, en 382, un territoire au sud du Danube en signant un nouveau fdus avec eux[5]. partir du dbut du Ve sicle, les Germains et les Huns concentrent leurs attaques contre l'Empire d'Occident, plus faible sur le plan militaire. L'Empire d'Orient, pour sa part, doit affronter lors de guerres perso-romaines les assauts du nouvel Empire perse des Sassanides, seul concurrent sa mesure, bien que les deux empires restent presque continuellement en paix entre 387 et 502. En 410, la ville de Rome est prise par les Wisigoths, ce qui est un choc pour les Romains, tandis que la partie orientale de l'Empire si l'on excepte les Balkans n'est pas inquite. De temps en temps, Constantinople s'efforce de venir en aide l'Occident, comme par exemple lors de la malheureuse campagne navale de 467-468 contre les Vandales. Au Ve sicle, lOrient connat une longue priode de prosprit conomique. Le trsor imprial regorge de numraires en or[6]. Sous le rgne de Thodose II (408-450), la ville de Constantinople continue sagrandir et reoit une nouvelle enceinte, le mur de Thodose. Un code juridique est publi, le code Thodose, applicable dans toutes les parties de l'Empire. Cependant lEmpire est dstabilis par des conflits religieux violents, entre nicens et ariens et, partir de 430, entre nestoriens et monophysites. partir de 440, les Huns menacent lEmpire dOrient. Un tribut et loctroi dune dignit romaine Attila permettent dloigner le danger. Lon Ier est le premier empereur dOrient recevoir la couronne des mains du patriarche de Constantinople. Son petit-fils Lon II ne rgne que quelques mois. Cest donc son gendre Znon qui revt la pourpre impriale pendant quinze ans de 476 491. Cest sous son rgne que le dernier empereur romain dOccident Romulus Augustule est destitu par Odoacre. Il reste donc le seul empereur du monde romain mais son autorit sur lOccident nest que thorique[7].

Base de loblisque de Thodose, hippodrome de Constantinople, IVe sicle Sous le rgne de l'empereur Lon Ier, l'Empire doit affronter le problme pos par les troupes d'auxiliaires germains. Jusqu' la fin du Ve sicle, la charge de magister militum (commandant en chef, un gnral de haut niveau) revient la plupart du temps un Germain. Vers 480, avec l'intgration des Isauriens dans le service militaire, on peut envisager de rsoudre ce problme en contrebalanant l'influence des Germains. Dans l'arme d'Orient, combattent dsormais de plus en plus de sujets de l'Empire. Les empereurs peuvent de ce fait stabiliser leur situation l'Est. Lorsque, en 476, le dernier empereur d'Occident Romulus Augustule est dpos par le chef germain Odoacre, l'Empire d'Orient se retrouve en nette position de force. En 480, les Germains reconnaissent l'empereur d'Orient comme leur seigneur en titre, quand le dernier empereur d'Occident reconnu par Constantinople, Julius Nepos, meurt en Dalmatie. Pendant cette priode, l'empereur Anastase Ier renforce les capacits financires de l'Empire, ce qui favorise la politique d'expansion ultrieure de Constantinople. La puissance de Justinien

L'apoge de l'Empire byzantin avec les conqutes de Justinien.

Justinien. Au VIe sicle, sous le rgne de Justinien Ier (527-565), les deux gnraux orientaux Blisaire et Narss reconquirent une grande partie des provinces occidentales : l'Italie, l'Afrique du Nord, et la Btique. Ils restaurent ainsi brivement l' Imperium Romanum dans ses limites d'autrefois. Cependant, les guerres contre les royaumes des Vandales et des Goths l'ouest, et contre le puissant Empire sassanide de Khosro Ier l'est, auxquelles vient s'ajouter une

pidmie de peste (dite peste de Justinien ) qui ravage partir de 541 tout le bassin mditerranen, affectent srieusement l'quilibre de l'Empire[8]. C'est pendant le rgne de Justinien qu'est difie la basilique Sainte-Sophie (532-537). Ultime grande construction de l'Antiquit, elle reste longtemps la plus grande glise de la chrtient. Un travail juridique impressionnant est galement accompli travers la codification du droit romain (ce que l'on appelle plus tard le Corpus juris civilis ). En 533 est galement publi le Digeste (ou Pandectes), qui correspond une modernisation de toute la lgislation antique ainsi qu une synthse de la jurisprudence antique. cela sajoute un manuel pour enseigner le droit, les Institutes (533). Enfin les lois nouvelles, voulues par Justinien, les Novelles, sont crites en grec, la langue vhiculaire de lEmpire, aprs 534. Cette uvre lgislative prend une importance fondamentale en Occident car cest sous cette forme reue de Justinien que lOccident mdival, partir du XIIe sicle, adopte le droit romain[9]. Le long rgne de Justinien reprsente une transition dcisive entre le crpuscule de l'Antiquit et le Moyen ge byzantin, mme si Justinien, dernier empereur romain selon Georg Ostrogorsky, se rattache par de nombreux traits l'Antiquit. La conqute du Maghreb Jean Troglita, gnral byzantin du VIe sicle qui est le lieutenant du gnral Blisaire, vainqueur des Vandales en Africa et des Ostrogoths en Italie dans les annes 530, s'illustre notamment contre les Perses et les Berbres. Solomon fut nomm en 534 par Justinien comme gouverneur de l'Afrique, tout juste reconquise par le gnral Blisaire sur les Vandales de Glimer. Il est remplac deux ans plus tard (en 536), avant de retrouver son poste en 539. Il doit faire face aux rebelles berbres, notamment ceux du chef Antalas. Il est toutefois battu par ces derniers dans une bataille prs de la cit de Theveste (actuelle Tbessa) en 544, trouvant la mort au combat. Yabdas se rvolte son tour contre l'autorit des Romains et des Byzantins et se proclame roi des Aurs Mais deux chefs berbres des Aurs, Ifisdias et Cutzinas, sont galement remarquables. Ils deviennent des chefs byzantins, pendant le commandement de Jean Troglita, lorsque ce dernier veut attaquer les Berbres du Sud aprs que les Aurs et le Zab sont domins par les Byzantins grce Solomon. En revanche Mastigas, roi berbre de la Maurtanie Csarienne, aprs les Vandales, prend en main une partie de cette province, bien que les Byzantins soient arrivs jusqu' Frenda, car des inscriptions byzantines ont t retrouves sur place en Algrie. En 544, les Byzantins exercent leur pouvoir jusque dans la province de Constantine. Cependant, des insurrections berbres contre les Byzantins provoquent l'organisation de plusieurs tats puissants dont les Djerawa, les Banou Ifren, les Maghraouas, les Awarbas, et les Zntes. Selon Corripus, dans la Johannide, l'poque de Jean Troglita entre 547 et 550, les Banou Ifren (Ifuraces) font la guerre aux Byzantins. Au dbut de la conqute musulmane en Afrique du Nord, Koceila, roi berbre, s'allie avec les troupes byzantines. Aprs sa mort, la reine berbre Kahina attaque les Omeyades avec l'aide des Byzantins et les cavaliers zntes. Elle l'emporte deux fois sur les troupes arabes. Le dclin de l'Empire

Sous les successeurs de Justinien, l'influence de la langue latine dcline irrmdiablement dans l'Empire, et lorsque l'empereur Maurice tablit l'exarchat Carthage et Ravenne, il abandonne un principe fondamental de l'Antiquit tardive : la sparation des comptences civiles et militaires. Justinien laisse ses successeurs des caisses vides ; les empereurs qui lui succdent ne sont gure en mesure de relever les dfis de la nouvelle politique extrieure, tels qu'ils apparaissent partir de la seconde moiti du VIe sicle. Justin II engage une guerre dsastreuse contre les Perses et la faveur de la dpression nerveuse que lui occasionne la dfaite, les Lombards mettent la main sur une grande partie de l'Italie partir de 586. Entre-temps, les Slaves sont eux aussi passs l'attaque (vers 580) dans les Balkans et jusqu' la fin du VIIe sicle, ils en contrlent la plus grande partie. L'empereur Maurice a pu conclure en 591 une paix avantageuse avec les Sassanides et ragir vigoureusement face aux menes slaves, mais avec sa mort violente en 602, la situation militaire se tend dangereusement. En 603, sous la conduite du grand roi Khosro II, les Perses sassanides s'adjugent pour quelque temps le pouvoir sur la plupart des provinces orientales. Jusqu'en 619, ils dtiennent mme l'gypte et la Syrie, les plus riches des provinces romaines. Comme de surcrot les Avars et leurs vassaux slaves menacent les Balkans, l'Empire semble au bord de l'effondrement. La situation se retourne lorsque l'empereur Hraclius (610-641) lance plusieurs offensives en territoire perse et finalement remporte une victoire dcisive contre une arme perse la bataille de Ninive, fin 627. La Perse conclut la paix avec Constantinople et ne tarde pas sombrer dans des luttes intestines pour le pouvoir. Pour autant, aprs ces moments difficiles, les forces de l'Empire d'Orient sont quelque peu branles et l'aristocratie snatoriale ellemme, qui a port si haut les traditions antiques, est bien affaiblie[14],[15],[16].

De l'Empire romain d'Orient l'Empire byzantin (VIIe sicle)

Hraclius et ses fils Constantin III et Hraclonas. L'empereur Hraclius n'arrive pas s'opposer l'expansion arabo-musulmane dans les annes 630. Le 20 aot 636, lors de la bataille du Yarmouk, les Byzantins subissent une dfaite dcisive face une arme commande par Khalid ibn al-Walid sous le second calife Omar ibn al-Khattab, entranant la perte de tout le sud-est de l'Empire (Syrie et Palestine incluses) avant 642 Cependant, contrairement son vieux rival, l'Empire sassanide, qui sombre malgr sa puissante contre-offensive de 642 651, l'Empire byzantin russit se prserver d'une invasion totale par les Arabes musulmans. Les troupes byzantines qui ont assur la scurit des marches orientales, doivent nanmoins se replier sur l'Anatolie, en proie aux razzias arabo-musulmanes.

Les thmes vers 650. Les difficults militaires et la perte dfinitive des plus riches provinces conduisent une transformation profonde de l'Empire, dans lequel le grec supplante pour de bon l'usage du latin. Ce que l'Empire perd sur le plan territorial, il le gagne en homognit. La culture antique tait marque depuis des sicles par l'influence d'innombrables cits, de taille diverse. Cette poque touche sa fin. La plupart des villes sont abandonnes ou se rduisent la dimension de villages fortifis, appels castra . Les diffrences culturelles entre les provinces perdues du sud et de l'est et celles du nord ne sont pas ngligeables : dans leur majorit, les premires appartiennent depuis le Ve sicle, aux glises orthodoxes orientales et monophysites, lesquelles sont en rupture avec les glises orthodoxes grecques du Nord depuis 451. Ce conflit est peut-tre une des raisons de la soumission rapide aux Arabes musulmans en Syrie et gypte, mais cette thse est trs controverse par la recherche actuelle. Le nord, qui reste sous contrle imprial, manifeste une plus grande unit et une combativit suprieure. Le prix payer est nanmoins lev avec la perte des deux tiers du territoire et de la plupart des revenus fiscaux. Les structures tatiques et sociales de l'Antiquit tardive disparaissent par pans entiers. Contre toute attente, Byzance a tenu bon malgr des dcennies de lutte pour sa survie face des forces ennemies nettement suprieures. Cela doit sans doute beaucoup au clbre systme des provinces militaires, les thmes . Contrairement aux hypothses autrefois admises, celui-ci n'aurait vraisemblablement t mis en place qu'aprs le rgne d'Hraclius, pour faire face aux attaques continuelles et au dclin de la vie citadine ailleurs que dans la capitale. Des tendances dj anciennes se cristallisent aprs 636 dans de nombreux domaines de la vie politique et sociale. En mme temps disparaissaient de nombreux circuits de production dans la phase terminale de l'Empire romain d'Orient, tandis que se mettait en place l'Empire byzantin mdival[14]. Au cours du VIIe sicle, Byzance perd galement le contrle des mers dans l'est mditerranen, la suite de sa dfaite lors de la bataille des Mts en 655 face aux Arabes musulmans. Ce n'est qu' grand peine qu'elle garde le contrle de l'Asie Mineure, constamment en butte aux incursions arabes, tandis que les Balkans restent sous la pression des Slaves et Bulgares qui rduisent le pouvoir imprial quelques localits. La priode qui s'tend du milieu VIIe sicle jusque dans le VIIIe sicle est essentiellement caractrise par une stratgie dfensive, l'initiative revenant presque exclusivement aux ennemis de Byzance. De 661 668, l'empereur Constant II transfre sa rsidence en Sicile, Syracuse, peut-tre pour y conforter sa domination des mers face aux Arabes, mais ses successeurs repartent en Orient. En 679, l'empereur Constantin IV Pogonatos est contraint de reconnatre le nouveau Royaume des Bulgares. De 674 678, les Arabes viennent mme assiger Constantinople, qui ne s'en libre qu'en employant le feu grgeois, qui brle mme

sur l'eau. Dans la priode qui suit, l'empire se rduit aux Balkans et l'Anatolie, auxquels s'ajoutent quelques territoires en Italie et, jusqu'en 698, en Afrique du Nord

Dfense du territoire et querelle des images (VIIIe et IXe sicles)L'affrontement avec les Arabes L'empereur Justinien II, pendant le rgne duquel Byzance reprend au moins partiellement l'offensive, est le dernier monarque de la dynastie des Hraclides. Selon une mthode souvent employe par la suite, les colons slaves des Balkans sont dports et rimplants en Anatolie. L'objectif est de renforcer la dfense des frontires, mais les dsertions deviennent de plus en plus frquentes. On transfre inversement une partie des habitants de l'Asie Mineure vers les Balkans. Mais Justinien, victime d'une conjuration en 695, est mutil et envoy en exil o il pouse une princesse du peuple Khazar. Il parvient finalement revenir sur le trne avec l'aide des Bulgares, avant d'tre assassin en 711

L'Empire en 717, lors de la monte sur le trne de Lon III. En 717-718, Constantinople est en grand pril lorsque les Arabes l'assigent. Seules la comptence de l'empereur Lon III, les succs navals (les Byzantins emploient nouveau le feu grgeois) et un hiver trs rude qui paralyse les Arabes sauve la capitale. Enfin, en 740, la bataille d'Akroinon, les Byzantins remportent une victoire dcisive sur les Arabes. Dsormais, mme si les combats dfensifs contre ces derniers se poursuivent, ils ne menacent plus srieusement l'existence de l'Empire byzantin. Dans les Balkans, Byzance se trouve aussi engage dans de durs affrontements avec les Slaves qui, du fait de l'croulement du royaume des Avars, sont tombs dans la sphre d'influence bulgare. Des pans entiers des Balkans sont soustrait au pouvoir byzantin. Si l'Empire russit reprendre la main sur la Grce qui avait vu aussi s'y constituer des Sclavinies , le reste de la pninsule des Balkans lui chappe face ce nouvel adversaire que sont les Bulgares du Danube, qui s'efforcent alors avec succs d'difier leur propre tat. La querelle des images Au mme moment, en 730, Lon III entreprend, par conviction personnelle, ce que l'on appelle la querelle des images , qui dure plus de 110 ans, et rveiller en maints endroits de vritables guerres civiles et pour finir la guerre contre les Pauliciens qui dure de 843 872. Mais, les crits des auteurs iconoclastes ont t dtruits aprs la victoire des iconodules, de sorte que les sources disponibles pour cette poque refltent exclusivement le point de vue des vainqueurs et sont de ce fait discutables

Lon III et Constantin V. la suite d'une ruption volcanique en Mer ge en 726, Lon fait enlever les icnes de la porte de la Chalk. Ses succs militaires lui permettent de remplacer les icnes (qui ne jouent pas alors dans l'glise d'Orient un rle aussi important qu'il l'est devenu de nos jours) par des reprsentations de la croix, dans laquelle tous les Byzantins pourraient se retrouver. La thorie selon laquelle Lon aurait rejet la vnration des icnes sous l'influence des musulmans est aujourd'hui passablement conteste. Les empereurs iconoclastes sont des chrtiens convaincus qui rejettent les icnes, car l'essence divine ne saurait tre rduite une image. En outre, la croix qui doit remplacer les icnes, est proscrite dans le monde musulman. La recherche contemporaine doute galement que Lon ait interdit formellement les images, ou que sa politique ait entran de graves troubles publics, comme les sources iconodules le laissent entendre. l'vidence, cette tape de la guerre des images n'a pas t conduite avec une grande frocit, comme la seconde, celle du IXe sicle[20]. l'intrieur, Lon accomplit plusieurs rformes et remporte de nombreux succs militaires. Ainsi reprend-t-il l'offensive contre les Arabes en Anatolie, o son fils Constantin rvle d'incontestables qualits de commandement. Lorsque celui-ci lui succde sur le trne en 741, sous le nom de Constantin V, et aprs avoir mat une rbellion mene par son beau-frre Artabasdos, il poursuit la politique iconoclaste de son pre et crit mme ce sujet plusieurs traits de thologie. Le concile de Hireia (754), doit abolir formellement le culte des images. En dpit de ses succs militaires, tant contre les Arabes que contre les Bulgares, Constantin est dpeint dans la plupart des sources comme un chef cruel, fort injustement et essentiellement cause de son attitude iconoclaste. Son fils, Lon IV, plus modr dans sa politique contre les icnes, n'en subit pas moins plusieurs tentatives de coup d'tat et meurt en 780, aprs un bref rgne de cinq annes. Son fils Constantin VI tant alors mineur, c'est la mre de ce dernier, Irne, qui assure la rgence. Il apparat nanmoins trs vite qu'elle n'a nulle intention d'abandonner ce pouvoir. Par la suite, Constantin est aveugl et en meurt. Irne revient dsormais une politique favorable aux icnes et s'efforce vainement d'empcher le couronnement imprial de Charlemagne. Finalement, Irne est renverse en 802, aprs une gestion politique plutt maladroite, encore que l'on puisse retenir son actif d'avoir jet les bases de la future Renaissance macdonienne . Ainsi prend fin la dynastie isaurienne fonde par Lon III[21].

L'Empire en 867, la fin du rgne de Michel III. Avec Michel II, qui accde au trne en 820, une nouvelle dynastie apparat, la dynastie amorienne (ou phrygienne). Dans les Balkans, au dbut, il n'y avait gure attendre du ct des Bulgares. En 811, leur khan, Kroum, taille en pices une arme entire conduite par l'empereur Nicphore Ier, qui trouve la mort sur le champ de bataille. Il faut attendre Lon V pour qu'un trait d'alliance soit sign avec le khan Omourtag. Au IXe sicle et surtout au

Xe sicle, quelques succs sont remports l'extrieur, mme si les dbuts de la dynastie amorienne sont affects par des pertes territoriales (la Crte et la Sicile tombant aux mains des Arabes). Thophile, fils et successeur de Michel, ravive une dernire fois la politique iconoclaste, qui est dfinitivement abandonne avec le dernier empereur phrygien, Michel III (842-867). Sous le rgne de Michel, les Bulgares adoptent le christianisme, prcisment dans le rite oriental, accentuant le rle directeur dans le royaume bulgare de cette culture byzantine alors en plein panouissement. Tandis que la querelle des images est enterre, les Byzantins remportent plusieurs victoires sur les Arabes en Anatolie, lanant mme des expditions navales sur la Crte et l'gypte. Le temps des oprations purement dfensives est dsormais rvolu[21].

Byzance redevient une grande puissance sous les Macdoniens (IXe au XIe sicle)Les premiers empereurs de la dynastie macdonienne En 866, Michel III lve Basile Ier au rang de coempereur, ce qui n'empche pas ce dernier de faire assassiner Michel l'anne suivante, de s'installer sur le trne et fonder la dynastie macdonienne. La mmoire de Michel est fortement dnigre, tort comme le dmontrent les dernires recherches. Quoi qu'il en soit, Byzance vit alors un nouvel ge d'or (appel la Renaissance macdonienne ), peu prs du temps de Constantin VII, qui a d'abord t exclu des affaires publiques par Romain Ier Lcapne[21].

Les thmes vers 950. l'extrieur, l'Empire regagne peu peu du terrain : sous le rgne de Nicphore II Phocas, on reconquiert la Crte. peu de choses prs, la frontire orientale de l'empire est ds lors assure par les Akrites. De mme, Jean Ier Tzimisks, bien qu'agissant seulement en qualit de rgent pour le compte des fils de Romain II, tend l'influence byzantine jusqu'en Syrie, et mme brivement jusqu'en Palestine, pendant que les Bulgares eux-mmes sont tenus en chec. Byzance semble en passe de redevenir une puissance hgmonique dans la rgion.

L'Empire vers 1025, sous Basile II.

Basile II et Constantin VIII. Sous les empereurs macdoniens des Xe et dbut XIe sicles, l'Empire atteint son apoge. Avec le mariage de la sur de l'empereur Basile II avec le grand prince ruthne Vladimir Ier, la religion orthodoxe tend progressivement son emprise sur les territoires actuels de l'Ukraine, de la Bilorussie et de la Russie. L'glise russe reconnat la primaut du patriarche de Constantinople. Par une longue guerre, Basile II conquiert le premier royaume bulgare, ce qui lui vaut le surnom de Bulgarochtone ( le tueur de Bulgares ). En 1018, la Bulgarie est rduite au rang de province byzantine, tandis que Basile poursuit son expansion l'est La Bataille de Manzikert (1071) Pourtant, l'Empire byzantin connat peu aprs une priode de dclin, dont la responsabilit incombe largement l'essor de la noblesse terrienne, qui sape le systme des thmes. Un point de faiblesse de l'arme permanente est qu'elle est en partie compose (ou plus exactement doit tre compose) de troupes mercenaires, ce qui cote cher en 1071 lors de la bataille de Manzikert contre les Turcs seldjoukides. S'il ne s'tait agi que d'une confrontation classique, contre les ennemis traditionnels tels le califat abbasside, la partie eut t encore jouable. Mais voil que surgissent de nouveaux envahisseurs : les Normands s'emparent du sud de l'Italie (prise de Bari en 1071) tandis que les Seldjoukides, bien que s'intressant principalement l'gypte, lancent des raids sur l'Anatolie, principale base de recrutement pour l'arme byzantine. En 1071, la dfaite de l'empereur Romain IV Manzikert face au sultan seldjoukide Alp Arslan livre celui-ci une grande partie de l'Asie Mineure, mais pas seulement, car au mme moment des querelles intestines autour du trne imprial rendent vaine toute tentative d'un front commun face la menace seldjoukide. Cependant, la partie la plus importante du territoire n'est pas perdue aussitt aprs la dfaite, mais l'invasion seldjoukide se produit seulement trois annes aprs. Le nouvel empereur n'ayant pas respect les accords conclus entre Romain IV et le sultan, les Seldjoukides saisissent le prtexte pour lancer l'invasion.

Grandeur et dclin sous les Comnne (XIe et XIIe sicles)

Alexis Ier Comnne.

L'Empire en 1076, sous Michel VII Doukas. Le sicle suivant de l'histoire byzantine est marque par la dynastie d'Alexis Ier Comnne qui accde au pouvoir en 1081 et entreprend de rorganiser l'arme sur la base d'un systme fodal. Il remporte des succs notables contre les Seldjoukides et, dans les Balkans, contre les Petchengues. L'appel au secours qu'il lance en direction de l'Occident suscite involontairement la premire croisade, et en lieu et place des mercenaires que l'empereur a appels, se prsentent des armes indpendantes de chevaliers, qui ne font aucun cas de ses ordres. Alexis exige que tout prince crois qui entend traverser Constantinople avec son arme lui prte serment d'hommage. Bien que cette dclaration de vassalit soit accepte par la majorit des croiss, ils ne tardent pas renier leur engagement envers Alexis. Les relations qui ds la premire croisade sont donc tendues voluent par la suite vers une franche hostilit. Une nouvelle pomme de discorde surgit d'une correspondance entre le gouverneur fatimide d'gypte et l'empereur byzantin Alexis. Dans une lettre, qui tombe entre les mains des Croiss, l'empereur Alexis prend clairement ses distances l'gard des conqurants latins de la Terre Sainte. Si la dmarche est comprhensible eu gard aux relations traditionnellement bonnes (et importantes sur le plan stratgique) entre les Fatimides et Byzance, elle rvle aussi que le concept d'une guerre sainte est pour le moins tranger aux Byzantins[23]. partir du XIIe sicle, la Rpublique de Venise qui a pourtant t jusqu'au IXe sicle un avant-poste de la culture byzantine l'ouest devient une menace srieuse pour l'intgrit de l'Empire. En arrtant tous les Vnitiens, Manuel Ier tente de rcuprer les privilges commerciaux qu'il a consentis ceux-ci en change de leur soutien militaire dans la lutte contre les Normands et les Seldjoukides.

L'Empire en 1180, la fin du long rgne de Manuel Comnne. Les empereurs essaient d'ailleurs de procder de la mme faon l'gard des autres commerants italiens. En 1185, de nombreux Latins sont ainsi lynchs et massacrs au cours d'une sorte de pogrom. Et cependant, Byzance vit en mme temps une floraison culturelle. Sous le rgne de Jean II Comnne (1118-1143), fils d'Alexis et sous celui de son fils Manuel Ier Comnne (1143-1180), la position des Byzantins s'affermit en Asie mineure et dans les Balkans. Manuel ne se borne pas faire face aux raids du royaume normand d'Italie du Sud et la deuxime croisade (1147-1149)[23], il s'engage galement dans une ambitieuse

politique occidentale, qui aboutit des gains territoriaux en Italie et en Hongrie, ce qui dgnre en conflit avec l'empereur Frdric Barberousse. l'est, il marque galement des points contre les Seldjoukides. Cependant, sa tentative de les soumettre totalement le conduit au dsastre particulirement meurtrier de la Bataille de Myriokephalon (1176)[24]. Par la suite, l'expansion seldjoukide absorbe les royaumes musulmans voisins en Anatolie et atteint au dtriment de Byzance la cte mditerranenne. Le dernier Comnne, Andronic, s'illustre par un rgne de terreur, bref mais froce (1183-1185) qui aboutit l'effondrement du systme politique initi par Alexis, lequel repose sur l'intgration de l'aristocratie militaire. En mme temps, c'est toute l'organisation prouve et efficace des forces armes qui sombre, celle-l mme qui avait assur le succs offensif sous les rgnes d'Alexis, de Jean et enfin de Manuel.

L'entre des croiss Byzance, huile d'Eugne Delacroix (1840).

Sac de Constantinople et Empire byzantin de Nice (XIIIe sicle)L'Empire est secou par de graves tensions internes sous les empereurs issus de la maison des Anges au point que Alexis IV en est rduit faire appel aux Croiss pour dfendre son trne, les amenant se battre pour son compte et celui de son pre. La rmunration attendue n'arrivant pas, c'est une catastrophe qui s'abat sur la ville : l'instigation de la Rpublique de Venise, les chevaliers de la quatrime croisade mettent sac Constantinople en 1204, et tablissent un bref Empire latin[23] . Cela traduit un affaiblissement durable de la puissance byzantine et creuse encore le foss qui sparait les Grecs orthodoxes et les Latins catholiques. Trois tats naissent de la prise de Constantinople par les Croiss en 1204 :

l'empire de Nice, o l'empereur Thodore Ier Lascaris, en exil, perptue la tradition byzantine ; le despotat d'pire, fonde par Michel Ier Doukas, cousin du dernier empereur byzantin avant la conqute franque, Isaac II Ange ; l'empire de Trbizonde qui sous les descendants des Comnne a fait scession, avant mme la prise de Constantinople.

L'Empire en 1204 (chute de Constantinople) et en 1230, divis en trois parties : l'empire de Nice, l'empire de Trbizonde et le Despotat d'pire. Constantinople est aux Croiss latins. Thodore Lascaris et son successeur Jean III Doukas Vatatzs parviennent constituer une forme d'tat florissant conomiquement dans l'ouest de l'Anatolie, et stabiliser sa frontire face aux Seldjoukides, qui sont en difficult depuis leur dfaite lors de la Bataille de Kse Da face aux Mongols en 1243. Appuys sur leur solide base, les Lascaris peuvent s'tendre vers l'Europe, s'emparer de la Thrace et de la Macdoine, et mettre hors jeu leurs concurrents (le royaume d'pire sort trs amoindri d'une dfaite face aux Bulgares, lesquels leur tour se sont faits triller par une incursion mongole en 1241).

Michel VIII. Aprs le bref rgne du trs cultiv Thodore II Lascaris, c'est le gnral victorieux Michel VIII Palologue qui assure la rgence en lieu et place de Jean IV Lascaris, alors mineur. Il finit d'ailleurs par lui faire crever les yeux et l'exiler dans un monastre. C'est ainsi qu'il fonde une nouvelle dynastie, celle des Palologue, qui dirige l'Empire jusqu' sa chute. En 1259, l'empereur byzantin de Nice Michel VIII lors de la bataille de Plagonia en Macdoine parvient vaincre une coalition ennemie associant le Despotat d'pire, la Principaut d'Achae, le Royaume de Sicile, le Royaume de Serbie et celui de Bulgarie, et un heureux hasard lui permet de reprendre Constantinople en 1261.

Crpuscule de Byzance (XIVe et XVe sicles)

L'Empire vers 1265. Si l'empire est reconstitu, des pans entiers des anciennes possessions impriales chappent son autorit, les nouveaux matres qui s'y sont tablis aprs l'effondrement de 1204 n'tant pas vraiment disposs reconnatre la suzerainet de Constantinople. En outre, Constantinople n'est plus dsormais la brillante mtropole qu'elle fut : la population a chut, des quartiers entiers sont l'abandon, et lorsque l'empereur revient, si l'on voit partout les stigmates du pillage de 1204, nul signe de reconstruction n'est perceptible. Ainsi, Byzance n'est plus la grande puissance qu'elle fut, mais seulement un tat trs important l'chelle rgionale cela, il faut ajouter que le foss entre Byzantins et Latins n'a fait que s'approfondir. Cependant, l'important pour Michel VIII Palologue est maintenant d'assurer les acquis en

Europe et par-dessus tout la scurit de Constantinople face au risque de nouvelles incursions croises. Il craint notamment Charles d'Anjou, qui a supplant Manfred de Sicile de Hohenstaufen dans le Sud de l'Italie. C'est pour cette raison que Michel se rsout en 1274, malgr la vive controverse que cela soulve dans son pays, l'Union de Lyon (Deuxime concile de Lyon) avec l'glise d'Occident, afin de dissuader le pape de soutenir d'autres croisades. Lorsque Charles de Sicile prpare nanmoins une agression, la diplomatie byzantine suscite en 1282 un soulvement en Sicile, les Vpres siciliennes . Mais, les Palologue ngligeant la dfense des frontires l'est, les diffrents tats turcs, qui ont profit du dclin du sultanat des Seldjoukides de Roum pour s'manciper, peuvent s'tendre en Asie Mineure occidentale. De ce moment aux annes 1330, la quasi-totalit de cette rgion est perdue pour l'Empire.

L'Empire vers 1270. Pendant qu'en Anatolie s'tablissent sur les anciennes terres impriales des beylicats turcs (Mentee, Aydn, Germiyan, Saruhan, Karasi, Teke, Candar, Karaman, Hamid, Eratna et les Ottomans en Bithynie), les Palologue se lancent dans une ultime et puissante offensive contre le pouvoir latin en Grce, jusqu'en 1336, annexant toute la Thessalie et le Despotat d'pire (1337), qui est sous l'autorit de la famille Orsini. Entre-temps, l'empereur Jean V Palologue doit faire face la Grande pidmie de peste noire (1347-1351), qui branle les bases de l'tat, mais aussi de nombreuses guerres civiles, la plus longue tant celle durant laquelle s'affrontent de 1321 1328 Andronic II et son petit-fils Andronic III. Suivant cet exemple, Jean V Palologue et Jean VI Cantacuzne se livrent une lutte acharne de 1341 1347 et de 1353 1354. Les deux factions cherchent un appui chez les voisins (non seulement Serbes et Bulgares, mais aussi Aydn et les Ottomans). Cela assure la prminence serbe dans les Balkans, dans les annes 1331-1355 sous le rgne de Stefan Uro IV Duan. Aprs la bataille de Velbazhd (1330), les Bulgares tombent sous la dpendance de la Serbie, tandis que Stefan parvient en 1348 imposer son hgmonie sur une grande partie de la Macdoine, de l'Albanie, du Despotat d'pire et de la Thessalie, qui sont vassaux de l'empereur. Couronn tsar des Serbes et autocrate des Rhmaoi, Stefan revendique galement le trne imprial byzantin et l'autorit sur Constantinople. Toutefois, il ne russit pas mettre la main sur la seconde capitale byzantine, Thessalonique, et sa Grande Serbie se dissout peu aprs sa mort (en 1355) en un conglomrat de despotats, des principauts serbes plus ou moins indpendantes. Pendant que les tats chrtiens des Balkans s'entredchirent, les Ottomans prennent solidement pied en Europe depuis 1354. Ils grignotent la Thrace byzantine, jusqu' en dtenir la plus grande partie dans les annes 1360. Une attaque prventive du roi de Serbie mridionale Vukain Mrnjavevi, en liaison avec le tsar bulgare Ivan Shishman de Veliko Tarnovo contre le point nvralgique du pouvoir ottoman en Europe, Andrinople, aboutit la dfaite de la Maritza (1371), et cela en dpit de leur supriorit numrique. Par sa victoire sur les deux puissances balkaniques, le sultan met la main sur des rgions de Bulgarie

mridionale, sur la Macdoine serbe et tend son hgmonie sur de grandes parties des Balkans. Pour finir, il contraint en 1373 les Bulgares reconnatre la suprmatie ottomane. Mme sort pour Byzance, rduite au rang de puissance mineure (Constantinople et ses environs, Thessalonique et ses abords, la Thessalie, une poigne d'les de la mer ge et le Despotat de More), et le royaume de Serbie du Nord, du prince Lazar Hrebeljanovi qui devient vassal des Ottomans. Byzance cherche bien, et de nombreuses reprises, l'appui des Occidentaux, allant jusqu' proposer l'union des glises, comme lors du Concile de Ferrare et Florence en 1439, proposition rejete en raison de l'opposition de la population byzantine ( Plutt le turban du sultan que le chapeau du cardinal ). Aprs la dfaite des Serbes au champ des Merles (1389) et la dfaite des Croiss d'Occident Nicopolis (1396), la situation de l'Empire parat dsespre. Seule la dfaite crasante des Ottomans face au puissant timouride Tamerlan la bataille d'Ankara (1402) assure aux Grecs un ultime rpit. Tamerlan est bien dispos l'gard des Byzantins et le montre lorsque les Ottomans tentent de mettre le sige devant Constantinople cette mme anne : ses envoys se prsentent au camp du sultan Bayezid Ier, le sommant de restituer l'empereur chrtien les terres qu'il lui a voles . La dfaite d'Ankara est suivie pour les Ottomans par une priode de chaos et d'interrgne qui permet donc Byzance de souffler . Mais, priv de ses appuis territoriaux et des ressources qu'ils lui procuraient, l'Empire ne peut plus viter le coup de grce que par la voie de la diplomatie.

L'Empire vers 1400. Cependant le dmantlement se poursuit inexorablement, les puissances occidentales ne parvenant pas s'entendre sur un quelconque projet d'aide Byzance menace. En particulier, aprs 1402, ils n'en voient pas la ncessit, alors que l'empire turc autrefois puissant, vacille et semble au bord de l'implosion. Cette erreur d'apprciation leur fait rater la seule occasion d'carter pour de bon la menace des Ottomans, ce moment trs affaiblis.

La chute de Constantinople (1453)Le sultan Murad II, qui achve la phase de consolidation de l'interrgne ottoman, reprend la politique d'expansion de ses anctres. S'il choue dans un sige de Constantinople en 1422, il cherche une compensation en Grce mridionale, en lanant une razzia sur le territoire imprial, le Despotat de More. En 1430, avec la prise de Ioannina, il annexe l'pire alors sous domination franque tandis que le prince Carlo Tocco, en qualit de vassal, doit se ddommager Arta avec ce qu'il reste (la dynastie des Tocco est supplante par les Ottomans dans l'ensemble correspondant la Grce actuelle, l'pire et les les Ioniennes, mettant un terme la domination franque qui s'exerce depuis 1204 sur la Grce centrale, jusqu' quelques fortifications vnitiennes).

La mme anne, il occupe Thessalonique, possession vnitienne depuis 1423, lorsque la Rpublique de Venise l'obtient du despote de Thessalonique Andronic Palologue, un fils de l'empereur Manuel II, qui croit ne pouvoir tenir la ville seul face aux Ottomans. Il s'attaque aussitt au royaume des Serbes, dont le roi urad Brankovi, en thorie vassal de la Sublime Porte, a refus de donner sa fille Mara en mariage au sultan.

L'entre de Mehmed II dans Constantinople, peint en 1876 par Benjamin-Constant. Une expdition punitive ottomane vers le Danube dtruit en 1439 la forteresse serbe de Smederevo et assige vainement Belgrade en 1440. Ce revers provoque l'intervention de leurs adversaires chrtiens. Une nouvelle croisade contre les Infidles est monte l'instigation du pape Eugne IV que l'Union des glises de Florence (1439) rend trs sr de lui. Les royaumes de Hongrie, de Pologne, de Serbie, l'Albanie et mme l'mirat turc de Karaman en Anatolie s'associent dans une coalition anti-ottomane. Mais l'issue de la bataille de Varna (1444), conduite par le roi de Pologne et de Hongrie Ladislas III Jagellon, puis celle de la seconde bataille au champ des Merles (1448), sous le commandement du rgent hongrois Jean Hunyadi enlvent aux chrtiens tout espoir de sauver l'Empire byzantin de l'annexion par les Ottomans.

Une section reconstitue du mur de Thodose, que le sultan pilonnera. C'est ainsi que le 29 mai 1453, au terme d'un sige d' peine deux mois, la capitale de l'Empire est conquise par Mehmet II. Le dernier empereur, Constantin XI Palologue, trouve la mort au cours des combats pour la ville. Puis, jusqu'en 1461, ce sont les derniers vestiges, les cits de Trbizonde l'est de la Mer Noire, et celle de Mistra sur la presqu'le de More, qui tombent leur tour. Seule subsiste Monemvasia (en franais Malvoisie) en se mettant sous protectorat vnitien en 1464. Cette ville reprsente alors juridiquement tout ce qui subsiste de l' Empire romain .

La chute de Constantinople est un des tournants majeurs de l'histoire mondiale. Aujourd'hui encore, le 29 mai reprsente pour les Grecs un jour de deuil, car il marque la fin de leur pouvoir sur l'Asie mineure. Seule l'glise orthodoxe maintient en partie la cohsion de la socit, grce la bienveillance des Ottomans. Pendant longtemps, les dates o naquit et disparut l'indpendance de la capitale, 395 et 1453, sont considres comme les bornes du Moyen ge. L'Empire byzantin, l'un des plus durables qu'ait connu l'histoire, disparat ainsi, et avec lui une re qui avait dur plus de deux millnaires.

Socit byzantineComposition ethniqueL'Empire byzantin est certes un tat multi-ethnique, qui compte, outre les Grecs, des Armniens, des Illyriens, des Valaques, des Slaves ainsi que, ses dbuts, des Syriens et des gyptiens. Cependant, la plupart des contres sur lesquelles son autorit s'exerce sont hellnises depuis des sicles, et par consquent intgres culturellement au monde grec. On y trouve les ples majeurs de l'hellnisme que sont Constantinople, Alexandrie, Antioche, phse, Nice, Thessalonique ou Trbizonde, et c'est l que s'labore la forme orthodoxe du christianisme. Mistra mise part (et tardivement) l'espace reprsent par la Grce actuelle ne joue plus gure de rle significatif dans l'Empire byzantin, car les territoires tenus pour essentiels par la capitale, tant sur le plan militaire qu'conomique, sont les provinces orientales. De plus, la perte de l'Hellade face aux tats latins donne une primaut l'Asie mineure et, depuis le haut Moyen ge aux Balkans. La conqute turque de l'Asie Mineure, partielle aprs 1071 et dfinitive au XIVe sicle, donne le signal du dclin, la grande puissance tombant un rang rgional pour finir en petit tat.

conomie et commerce

Mesures commerciales byzantines, Muse archologique de Varna. Pendant de nombreux sicles, l'conomie byzantine est parmi les plus avances en Europe et en Mditerrane. L'Europe, en particulier, est loin d'galer la force conomique byzantine jusqu' tard dans le Moyen ge. Constantinople est un centre primordial dans un rseau commercial qui s'tend travers presque toute l'Eurasie et l'Afrique du Nord, en particulier en tant le premier terminus occidental de la clbre route de la soie. Certains historiens soutiennent que, jusqu' l'arrive des Arabes au VIIe sicle, l'Empire possde l'conomie la plus puissante dans le monde occidental (loin cependant derrire les grands royaumes de

l'Inde de l'poque et surtout de la Chine impriale. Les conqutes arabes, cependant, reprsentent un renversement substantiel de fortunes contribuant une priode de dclin et de stagnation. Les rformes de Constantin V (vers 765) marquent un renouveau qui continue jusqu'en 1204. partir du Xe sicle jusqu' la fin du XIIe sicle, l'Empire byzantin projette une image de luxe et les voyageurs sont impressionns par la richesse accumule dans la capitale. Tout cela change avec l'arrive de la quatrime croisade, qui est une catastrophe conomique. Les Palologues essaient de ranimer l'conomie, mais le dernier tat byzantin ne rcupre pas le contrle des forces conomiques extrieures et internes. Progressivement, il perd aussi son influence sur les rgles de commerce et les mcanismes de prix, ainsi que son contrle sur l'coulement des mtaux prcieux et, selon certains historiens, mme sur la frappe de monnaie. Un des fondements conomiques de l'Empire est le commerce. Les textiles doivent tre de loin la plus importante des marchandises d'exportation ; les soies sont certainement importes en gypte, et apparaissent aussi en Bulgarie et en Occident]. L'tat contrle svrement tant le commerce intrieur qu'international et maintient le monopole sur la frappe de monnaie. Le gouvernement exerce un contrle formel sur les taux d'intrt et dcide des paramtres pour l'activit des guildes et des socits, pour lesquels il a un intrt spcial. L'empereur et ses fonctionnaires interviennent pendant les crises pour garantir l'approvisionnement de la capitale et limiter le prix des crales. Finalement, le gouvernement recueille une part des surplus travers les taxes, et le remet en circulation, par la redistribution, dans les salaires des fonctionnaires de l'tat, ou dans l'investissement pour les travaux publics[29].

Sciences, mdecine et droit [modifier]Article dtaill : Sciences et techniques dans l'empire byzantin. Les crits de l'Antiquit classique n'ont jamais cess d'tre enseigns Byzance. Par consquent, la science byzantine chaque priode est troitement lie la philosophie antique et la mtaphysique[30] diverses reprises, les Byzantins font preuve de leur matrise dans l'application des sciences avec de magnifiques ralisations (notamment dans la construction de Sainte-Sophie). Aprs le VIe sicle, les scientifiques byzantins font quelques nouvelles contributions la science en termes de dveloppement de nouvelles thories ou de l'extension des ides d'auteurs classiques. Ils ont pris du retard pendant les annes noires de la peste et les conqutes arabes, mais lors de ce que l'on a appel Renaissance byzantine la fin du premier millnaire byzantin, ils intgrent l'volution scientifique des Arabes et des Perses, dont ils deviennent des experts, en particulier en astronomie et en mathmatiques. Dans le dernier sicle de l'Empire, les grammairiens byzantins sont les principaux auteurs en grec ancien des tudes grammaticales et littraires de la Renaissance en Italie. Au cours de cette priode, l'astronomie et les sciences mathmatiques sont trs vivantes Byzance et sont enseignes Trbizonde, tandis que la mdecine attire l'intrt de presque tous les chercheurs[35].

Dans le domaine du droit, les rformes de Justinien Ier ont un effet certain sur l'volution de la jurisprudence, et Lon III influence la formation des institutions juridiques dans le monde slave[36]. Gouvernement et bureaucratie Dans l'tat byzantin, l'empereur est l'unique souverain et son pouvoir est absolu et considr comme tant d'origine divine[37]. la fin du VIIe sicle, une administration civile fixe la cour est cre dans le cadre d'une consolidation grande chelle du pouvoir dans la capitale (l'augmentation de la prminence de la position du Sakellarios est lie ce changement). La rforme la plus importante de cette priode est la cration des thmes, o l'administration civile et militaire n'est exerce que par une seule personne, le strategos. Malgr le fait que le terme byzantin soit parfois utilis pour qualifier une bureaucratie complexe et lourde, celle-ci a longtemps eu une capacit forte se conformer avec la situation de l'Empire. Le systme byzantin de la titulature et de la prsance fait ressembler l'administration impriale une bureaucratie ordonne par des spcialistes modernes. Les fonctionnaires sont organiss dans un ordre strict autour de l'empereur, et dpendent de la volont de l'empereur selon leur rang. Il y avait aussi des emplois administratifs, mais l'autorit peut tre confie des individus plutt qu' des bureaux Aux VIIIe et IXe sicles, la fonction publique constitue le meilleur chemin vers le statut aristocratique, mais, partir du IXe sicle, une aristocratie de la noblesse hrite rivalise avec l'aristocratie civile. Selon certaines recherches sur le gouvernement byzantin, la politique du XIe sicle est domine par la concurrence entre les aristocraties civiles et militaires. Au cours de cette priode, Alexis Ier Comnne entreprend d'importantes rformes administratives, comprenant la cration de nouvelles dignits et charges. Diplomatie Aprs la chute de Rome, le dfi majeur de l'Empire est de maintenir un ensemble de relations denses avec ses divers voisins. Lorsque ces nations se mettent forger des institutions politiques officielles, ils deviennent dpendants de Constantinople. La diplomatie byzantine russit rapidement attirer ses voisins dans un rseau international de relations entre tats Ce rseau tourne autour de traits, et incluant la bienvenue de nouveau dirigeant dans la famille royales, de l'assimilation des attitudes sociales, des valeurs et des institutions byzantinesLes Byzantins considrent la diplomatie comme une forme de guerre usant d'autres moyens : le Skrinion Barbaron ( Bureau de barbares ) est la premire agence de renseignement et collecte d'informations sur tous les Empires rivaux[44].

Civilisation byzantineAuto-perceptionLes Byzantins et les Grecs jusqu'au XIXe sicle se considrent et se dcrivent euxmmes comme Romains (, Rhmaoi , ou Romi selon l'expression courante d'alors). Jusqu'aux alentours de 1400, le terme de Grecs (, Hllnes / llines ) n'a t employ que pour dsigner les cultures et cits grecques pr-chrtiennes et polythistes. Nanmoins, aprs 1400, lorsque leur domination territoriale se rduit des

contres exclusivement hellnophones et se voit menace par les tats latins ou slaves et par les Turcs, les Byzantins se prsentent de plus en plus comme Hellnes , et cette identification se gnralise aprs la fin de l'Empire, tandis que le terme de Romains () est repris par les Ottomans sous la forme Rm ou Roum (dsignant tous les fidles du Patriarche orthodoxe, groups en un mme Millet ). Les expressions communment employes aujourd'hui, Byzantins ou encore Empire byzantin sont d'origine rcente : ce terme exonyme n'est utilis que depuis le XVIIe sicle et a t cr par Hieronymus Wolf pour faire une distinction entre l'histoire de l'Empire romain dans l'Antiquit et celle de l'Empire romain d'Orient qui, depuis lors, est considre comme une histoire grecque mdivale[1]. Le mot de byzantin vient de Byzance, l'ancien nom de la capitale impriale Constantinople. Les contemporains, quant eux, appellent leur tat par l'endonyme : ( Basilea tn Rhman / Vasila ton Romon , c'est-dire empire des Romains ), ou de ( Rhmaik Autokratora / Romaik Aftokratora , Autocratie romaine / Empire romain ). Dans leur conception d'alors, ils ne se considrent nullement comme des successeurs de l'Empire romain, mais bien comme tant la continuation de l'Empire romain lui-mme. Il en dcoule que les dnominations d'Empire d' Orient ou d' Occident sont galement des nologismes, puisque l'poque, aux yeux de ses citoyens et de leurs contemporains, il n'existe qu'un seul empire sous l'autorit de deux empereurs, et ce aussi longtemps qu'ont pu coexister ces deux portions de l'Empire. Cela est juridiquement exact, puisqu'il n'y a pas eu de rupture comme en Occident, et que Byzance maintient un modle d'organisation inspir directement de la fin de l'Antiquit. Sauf que celui-ci s'altre progressivement et mne, partir d'Hraclius, une hellnisation progressive de l'tat, facilite par l'identit dominante grecque de l'Empire romain d'Orient. Le grec ancien, et aprs la mutation autour de VIIe sicle, ce grec mdian phontiquement trs proche du grec moderne, ne remplace pas seulement le latin depuis Hraclius comme langue administrative. C'est aussi, et depuis bien plus longtemps, la Lingua franca de l'glise, de la littrature et du commerce[. Ainsi l'Empire est ds l'origine imprgn de culture hellnistique, du droit public romain et de la religion chrtienne. L' Empire romain d'Orient , dsormais appel Empire byzantin , ne perd son caractre romain de l'Antiquit tardive qu'au cours des conqutes arabes du VIIe sicle. Son existence bien tablie et durable lui apparat comme une continuit immdiate et seule lgitime de l'Empire romain, amenant certains empereurs une ambition de suprmatie sur tous les tats chrtiens du Moyen ge. Cette prtention s'avre vite irralisable, au plus tard au VIIe sicle, mais reste un fil conducteur dans la conception de l'tat. Ainsi les agents de l'empereur peuvent-ils continuer exiger (vainement) des droits de douane aux commerants vnitiens sur des biens qui n'appartenaient alors plus l'Empire. Contrairement la plupart des autres puissances du Moyen ge, l'Empire byzantin emploie longtemps mme aprs l'intervention des Arabes une bureaucratie strictement organise dont le cur est Constantinople. C'est dans ce sens que Georg Ostrogorsky a pu parler d'un tat au sens moderne du terme. L'Empire dispose toujours d'un appareil administratif efficace et d'une gestion organise des finances, ainsi que d'une arme permanente. Aucun autre tat l'ouest de la Chine n'est cette poque en mesure de mobiliser autant de moyens

financiers que Byzance.La puissance conomique et l'influence de Byzance est alors telle que le solidus d'or est la devise de rfrence dans le bassin mditerranen entre le IVe et le XIe sicles

Basile Ier avec son fils Constantin et sa seconde pouse Eudoxia, 882. L'empereur quant lui rgne de facto et quasiment sans limite aussi bien sur l'Empire que sur l'glise. Et pourtant, nulle part ailleurs on ne rencontre de telles possibilits d'ascension sociale dans l'aristocratie qu' Byzance, qui reprsente selon l'expression de Ostrogorsky une combinaison du sens romain de l'tat, de la culture grecque et de la foi chrtienne et se sent toujours investie du concept antique de la puissance universelle . Dans la reprsentation contemporaine, Byzance est seul talon de la Vraie foi et de la civilisation. De fait, le niveau culturel Byzance est, au moins jusque dans le Haut Moyen ge, plus lev que tout ce que l'on peut trouver dans les autres pays du monde mditerranen, l'exception toutefois du monde musulman Le fait que Byzance ait gard une part plus significative de l'hritage antique que l'Europe occidentale joue galement un rle. Ainsi le niveau de rfrence reste-t-il longtemps plus ambitieux qu' l'ouest.

ReligionSelon Joseph Raya[47], la survie de l'Empire d'Orient requiert un rle actif de l'empereur dans les affaires de l'glise. L'tat byzantin hrite de la routine administrative et financire des affaires religieuses de l'poque paenne, et ces habitudes sont prserves dans l'glise chrtienne. Suivant le modle fix par Eusbe de Csare, les Byzantins voient l'empereur en tant que reprsentant ou messager du Christ, en particulier pour les responsables de la propagation du christianisme parmi les paens, et pour ceux qui sont extrieurs la religion, tels l'administration et les finances. Le rle imprial, toutefois, n'a jamais t lgalement dfini dans les affaires de l'glise Avec le dclin de Rome, et des dissensions internes dans les autres patriarcats orientaux, l'glise de Constantinople est devenue, entre le VIe et le XIe sicles, le plus riche et influent centre de la chrtient. Mme lorsque l'Empire est rduit l'ombre de lui-mme, l'glise, en tant qu'institution, n'a jamais cess d'exercer une grande influence tant l'intrieur qu' l'extrieur des frontires impriales. Aprs la rupture de 1054 avec l'glise de Rome, comme Georg Ostrogorsky le signale, le Patriarcat de Constantinople est devenu le centre du monde orthodoxe, avec des mtropolites subordonns et des archevques sur le territoire de l'Asie Mineure et des Balkans, ainsi que dans le Caucase, l'Ukraine, la Russie et la Lituanie. Le patriarcat de Constantinople a aussi conserv jusqu'au dbut du XXe sicle une tutelle (avec quelques interruptions, notamment

pendant les Croisades) sur les patriarcats orthodoxes subordonns d'Antioche, Jrusalem et Alexandrie. L'glise est reste l'lment le plus stable au sein de l'Empire byzantin[50].

Culture byzantineArt byzantin L'architecture, la peinture, et les autres uvres artistiques visuelles produites dans l'Empire byzantin et dans les diffrentes zones relvent de l'influence chrtienne. L'art byzantin est presque entirement d'expression religieuse et, plus spcifiquement, soigneusement contrl par la thologie. Les uvres byzantines se rpandent par le commerce et par la conqute de territoire dont l'Italie et la Sicile, o ils subsistent sous une forme modifie par l'intermdiaire du XIIe sicle, et influencent l'art de la Renaissance italienne. Par le biais de l'expansion l'Est de l'glise orthodoxe, les biens artistiques se diffusent aussi dans les centres d'Europe orientale, notamment en Russie L'influence de l'architecture byzantine, en particulier dans les difices religieux, se retrouve dans les diverses rgions de l'gypte et l'Arabie la Russie et la Roumanie. Littrature La littrature byzantine, est irrigue par quatre sources littraires : la grecque, la chrtienne, la romaine, et l'arabe. Elle est souvent classe en cinq groupes d'auteurs : les historiens, annalistes et encyclopdistes (le patriarche Photios de Constantinople, Michel Psellos et Michel Choniats sont considrs comme les plus grands encyclopdistes de Byzance), les essayistes et les potes piques (le plus connu est l'pope hroque de Digenis Acritas, mais il en existe d'autres, comme celle du Matre Manolis, architecte qui doit se sacrifier pour achever sa basilique). Les deux autres groupes comprennent les nouveaux types littraires : la littrature religieuse et thologique, et la posie populaire. Sur les quelque deux trois mille volumes de la littrature byzantine qui ont survcu, seuls trois cent trente sont composs de posie, d'histoire, de science ou de pseudo-science Alors que la priode la plus florissante de la littrature de Byzance va du IXe au XIIe sicle, sa littrature religieuse (sermons, livres liturgiques et posie, thologie, traits de dvotion, etc.) s'est dveloppe beaucoup plus tt avec Romain le Mlode, qui est son plus important reprsentant

Hritage de ByzanceHistoriographieL'historiographie occidentale a longtemps et le plus souvent considr Byzance comme un despotisme dcadent et orientalis, l'instar d'Edward Gibbon. Cette interprtation est totalement battue en brche par les historiens contemporains. Entre-temps, il est devenu de plus en plus vident que Byzance avait jou un rle considrable dans la transmission des valeurs culturelles et des savoirs de l'Antiquit. En outre, elle a t le bouclier qui a protg l'Europe pendant des sicles, d'abord face aux Perses et aux peuples

des steppes, ensuite contre l'Islam. Ironie de l'histoire, c'est le pillage dvastateur de Constantinople perptr par les Croiss en 1204 qui rend caduque cette fonction protectrice. Toutefois, sur de vastes pans de la Nouvelle Rome , peu de choses sont connues. Relativement peu de pices de dossiers sont parvenues et l'historiographie byzantine est silencieuse sur certaines parties, elle qui est alimente par Procope de Csare la fin de l'Antiquit ou, au Moyen ge par Michel Psellos, Jean Skylitzs, Anne Comnne ou Niktas Choniats, pour ne citer que quelques-uns de ses brillants reprsentants. Le fait de ne disposer pour certaines priodes que de sources ecclsiastiques ne doit pas conduire penser que Byzance serait devenue un tat thocratique. Certes, la religion y joue souvent un rle dcisif, mais l'tat des sources est trop parcellaire, et notamment pour la priode du VIIe au IXe sicles, pour que l'on puisse s'en faire une reprsentation claire. Au contraire, la recherche actuelle a renonc la reprsentation d'un csaropapisme byzantin, dans lequel l'empereur aurait exerc une autorit quasi-absolue sur l'glise.

Bilan actuel

Corpus juris civilis. L'Empire romain d'Orient a transmis, en lui faisant traverser les ges obscurs qui ont suivi la chute de l'Empire d'Occident, l'hritage le plus universel de l'Empire romain, savoir la codification du droit, grce au corpus juris civilis ou code de Justinien . Ce sont galement les Byzantins qui ont perptu l'usage du grec et sauvegard une grande partie des anciennes bibliothques grecques. Les Arabes et les Turcs ont t fortement influencs sur les plans technique, intellectuel, architectural, musical et culinaire. Les gyptiens chrtiens (Coptes), les thiopiens, les Armniens, bien que monophysites, se rattachent galement la tradition byzantine, de mme que les Arabes orthodoxes de Syrie, du Liban et de Palestine. En Italie, les rfugis byzantins tels Jean Bessarion ou Jean Lascaris facilitent la transmission du savoir et de la philosophie antiques, transmission qui influence la Renaissance du XVe au XVIIe sicle. Venise regorge de trsors pris l'Empire et son architecture est d'inspiration byzantine. L'Empire byzantin a contribu sdentariser et christianiser les peuples slaves venus de l'est de l'Europe. Byzance a ainsi eu, pour les actuels pays d'Europe de lEst, autant d'influence que

Rome sur ceux d'Europe occidentale. Les Byzantins ont en effet donn ces peuples un alphabet cyrillique adapt leurs langues, un modle politique qui permet certains d'entre eux (Russie) de rivaliser avec Byzance elle-mme, et une religion qui est encore la leur aujourd'hui. Les Roumains, les Bulgares, les Serbes, les Ukrainiens, les Bilorusses, les Russes et les Gorgiens ont choisi la forme orthodoxe du christianisme, qui les rattache galement Byzance ; la chute de Constantinople, Moscou s'est proclame la Troisime Rome . Les familles impriales byzantines (Cantacuznes, Palologues, etc.) donnent des souverains aux Principauts roumaines de Moldavie et Valachie. Une partie des Grecs au XIXe sicle du temps de la Grande Ide, comme Constantin Paparrigopoulos, s'enorgueillissent d'avoir continu la civilisation byzantine mme sous la frule ottomane, et cela dans Constantinople mme o une universit grecque a fonctionn jusqu'en 1924, et ce n'est qu'en 1936 que la poste turque cesse dfinitivement d'acheminer les lettres portant la mention Constantinople . Aujourd'hui, le dernier hritier de l'Empire dans son ancienne capitale est le patriarche de Constantinople.

Thodose Ier

Thodose Ier, en latin Flavius Theodosius, aussi nomm Thdose le Grand, n en 347 et mort le 17 janvier 395, fut empereur romain de 379 395. Il tait le fils de Thodose l'Ancien. Il fut le dernier rgner sur l'empire Romain unifi.

JeunesseUne famille aristocratique espagnoleThodose Ier est probablement n le 11 janvier 347 Cauca, aujourd'hui Coca, une petite ville dans le nord-ouest de la province romaine de Gallaecia. Son pre, qui s'appelait aussi Flavius Theodose et qui tait un militaire victorieux de Valentinien Ier, avait l-bas de grandes proprits. Ses grands-parents paternels, Honorius et Thermantia, taient dj des chrtiens nicens-orthodoxes, tout comme son pre et lui-mme. Thodose avait aussi un frre, Honorius, dont il adopta plus tard la fille Serena et qui devait avoir une grande influence par son mariage avec le magister militum Stilicon. Le jeune Thodose passa son enfance dans son Espagne natale. On ne connat presque rien de son ducation, l'exception de l'intrt qu'il montre pour les tudes d'histoire et aussi qu'il

devait tre trs ouvert. En raison de sa haute naissance, il reoit probablement une bonne ducation.

une carrire militaire partir de 368, il fait partie de l'escorte de son pre. Il entame une carrire militaire et il prend part avec lui aux campagnes en Bretagne en 368/369, la campagne contre les Alamans en 370 au niveau du Rhin (son pre exerce partir de ce moment-l la fonction de magister equitum praesentalis et fut donc commandeur de la cavalerie de l'arme) et contre les Sarmates en 372/373 au niveau du Danube. Probablement grce l'influence de son pre, Thodose est promu dux moesiae prima, et reoit le commandement d'une province militaire dans les Balkans. Ce type de nomination tait cette poque courant et le jeune Thodose semblait tre totalement la hauteur de la tche. En 373, son pre fut finalement envoy en Afrique pour mater la rbellion de l'usurpateur Firmus, pendant que son fils battait en 374 les Sarmates en Pannonie (prs de l'actuelle Hongrie), aprs que ces derniers eurent franchi le Danube. Ainsi, il prouva sa valeur militaire. L'excution de son pre, pour des raisons confuses, entrane sa disgrce provisoire entre 375/6 et 378.

EmpereurLa mort de l'empereur Valens la bataille d'Andrinople (378) obligea Gratien proclamer Thodose empereur en 379 : il reut lOrient, la Macdoine et la Dacie.

Une politique de stabilisation des frontiresThodose se fixe pour objectif de stabiliser les frontires, d'abord celle du Nord avec les Goths puis celle de l'Est avec les Perses. Une fixation des frontires au Nord En 380, avec Gratien, il arrta les Goths en pire et en Dalmatie. Thodose installa une partie des Ostrogoths en Pannonie, et sinstalla lui-mme Constantinople.

Portrait de lempereur sur le missorium de Thodose

Thodose avait enrl dans larme romaine des contingents de barbares en leur laissant une organisation autonome. Ces fdrs prparrent loccupation de lEmpire par les barbares. En 382, il installa les Wisigoths en Msie. Cette dcision, considre par les contemporains comme catastrophique, sera l'une des causes les plus immdiates de la fin de l'empire romain d'occident. En effet, cette insertion d'un peuple barbare uni et fort dans l'empire, et du mme coup dans l'arme impriale, signera la fin d'un contrle rel de l'empereur sur ses armes. Mais aprs le dsastre d'Andrinople sous l'empereur Valens il est vraisemblable que Thodose n'ait gure eu le choix. Une fixation des frontires l'Est

Une politique intrieur forteLe triomphe du christianisme nicen En 380, il adhra au symbole de Nice, devint lardent dfenseur des chrtiens et Thessalonique, il publia ldit (dit dit de Thessalonique) suivant : Tous les peuples doivent se rallier la foi transmise aux Romains par laptre Pierre, celle que reconnaissent Damase et Pierre d'Alexandrie, cest--dire la Sainte Trinit du Pre, du Fils et du Saint-Esprit. Le christianisme devenait la religion prdominante. Il condamna larianisme lors du second concile cumnique de Constantinople en 381. La rpression fit sept mille dix mille morts, selon les sources, ce qui valut Thodose dtre excommuni par lvque Ambroise de Milan. Les victimes des massacres furent ici majoritairement des Romains et les massacreurs danciens barbares, populations au sein desquelles larme recrutait. Pendant plusieurs mois, Thodose et Ambroise camprent sur leurs positions respectives. Puis Thodose, sentant que la sienne devenait intenable, accepta de venir shumilier publiquement devant Ambroise la tte couverte de cendres pour obtenir sa rintgration dans lglise. C'est lune des rares victoires de celle-ci sur le pouvoir temporel. En 391, probablement sous linfluence de Ambroise de Milan, il supprima les dernires manifestations du paganisme officiel dans lEmpire (cependant, le culte survcut en clandestinit) ("Nemo se hostiis polluat", Codex Theodosianus xvi.10.10). , fondant ainsi le deuxime tat chrtien (aprs lArmnie, chrtienne depuis la premire dcennie du IVe sicle) et lui valut le titre de Grand.

Saint Ambroise convertissant Thodose, toile de Pierre Subleyras, 1745 Les empereurs Thodose, pour lEmpire d'Orient et Gratien, pour lEmpire d'Occident, tous deux chrtiens, lvent le christianisme au rang de seule religion officielle et obligatoire par ldit du 28 fvrier 380, dit l'dit de Thessalonique. Lempereur Gratien cesse alors de porter le titre de pontifex maximus (souverain pontife) du culte romain. Ce titre est donn de nouveau lvque de Rome des sicles plus tard. Les temples de l'empire de Thodose sont alors ferms et la statue de la desse Victoire est retire du Snat romain, ce qui provoque l'indignation chez les Romains fidles la tradition (Cf. le discours de Symmaque ce propos). Le patriarche dAlexandrie Thophile est charg dappliquer ldit de Thodose Ier, qui interdit aux paens laccs leurs temples et toutes les crmonies du culte paen, dans le diocse dOrient. Les temples sont dtruits ou transforms en glises. Les statues sont brises ou transportes Constantinople. Le Serapeum de Memphis est dtruit sur ordre de l'empereur lui-mme, tandis que le temple d'Isis le sera plus tard, au cours des disputes meurtrires qui opposrent les partisans de Cyrille et d'Oreste. Les suites de l'dit sont catastrophiques pour les tenants de l'ancienne religion romaine et pour la culture grco-romaine. Les rles sont drastiquement renverss : ce sont maintenant les paens et leurs uvres qui sont interdits, traqus, extermins. Toutes les uvres et manifestations juges paennes sont progressivement interdites, et en 415, une meute fomente par des moines cnobites, Alexandrie, et tacitement encourage par l'vque Cyrille, aboutit au lynchage d'Hypatie, mathmaticienne et responsable de la Bibliothque. Selon Socrate le Scolastique, son corps mis en pices est port au sommet du Cinron pour y tre brl, tandis que les meutiers se dirigent vers la Bibliothque pour l'incendier (Thomas Molnar, dans son essai Moi, Symmaque, date cet vnement de 391, l'instar de ceux qui croient que ce fut Thodose 1er lui-mme qui commanda cet incendie, ce qui est erron). En 392, Thodose crasa lusurpation dEugne qui, bien que chrtien, favorisait lancienne religion romaine et avait annul les mesures prises par Thodose. Une rforme montaire Une relation ambige avec les co-empereurs

Entre 383 et 388, il dut faire face lusurpation de Magnus Clemens Maximus (Maxime), qui aprs avoir dfait Gratien stait empar de toute la prfecture des Gaules et occupait Rome et lItalie entire au dtriment de Valentinien II. Thodose vainquit Maxime qui fut tu Aquile, en 388. De 388 391, Thodose demeura en Occident, presque toujours Milan. En 390, voulant mettre fin aux murs qui avaient jusqu'alors prvalu dans le monde antique, et imposer la morale asctique prconise par les chrtiens les plus radicaux, il publia une loi qui punissait de mort les homosexuels, et fit rprimer dans le sang par les troupes barbares une meute Thessalonique. Entre 392 et 394, il rprima lusurpation dEugne, un fonctionnaire proclam empereur aprs la mort de Valentinien II. En 394, il fut lauteur du dcret interdisant les Jeux olympiques accuss de diffuser le paganisme (les jeux ne seront rtablis que 1502 ans plus tard en Grce).

Un hritage difficileIl mourut peu aprs, le 17 janvier 395. cette date, lEmpire tait runifi pour la premire fois depuis trente ans; mais galement pour la toute dernire fois. De son premier mariage avec Aelia Flacilla, Thodose avait eu deux fils : Auguste Arcadius en 383, et Honorius en 393. Il partagea entre eux lEmpire : Honorius (10 ans) reut lOccident et Arcadius (18 ans) lOrient, et il chargea le Vandale Stilicon de veiller sur eux deux.

Flavius ArcadiusFlavius Arcadius (377-408) est le premier empereur romain d'Orient (395-408). Fils an de Thodose Ier et de Aelia Flacilla, de petite taille et d'aspect chtif, il est associ vers 383 l'empire, l'ge de 6 ans, et reoit le titre d'Auguste. Il est nomm consul trois reprises en 385, 392 et 394. Instruit dans la religion chretienne par divers prcepteurs de grande renomme comme le rhteur Thmistius ou le diacre Arsnius, Arcadius va se rvler un prince faible subissant l'influence des divers membres de son entourage. En 395, son pre l'empereur Thodose Ier partage l'empire romain entre ses deux fils. Arcadius reoit l'Orient avec sa capitale Constantinople et Honorius revient l'Occident. C'est un partage de plus pour l'empire mais celui-ci est dfinitif. En fait, ces deux souverains inexpriments ne sont que des paravents derrire lesquels se cachent les deux vritables matres de l'empire, Stilicon l'ouest et Flavius Rufinus (Rufin) l'Est en comptition avec le chambellan Eutrope. Ce dernier va marier Arcadius Eudoxie, la fille du gnral franc de Thodose Ier Bauto. Mais la fin de l'anne 395 voit la catastrophique invasion des Wisigoths d'Alaric Ier (sans doute appels par Flavius Rufinus qui souhaitait se protger de Stilicon), qui pillent la Thessalie et prennent Athnes tandis que les Huns s'emparent de la Syrie et pillent Antioche. Arcadius envisage d'associer Flavius Rufinus l'empire (sans doute contraint et forc) quand ce dernier est assassin, en novembre 395 par un chef Goth nomm Ganas probablement l'instigation de Stilicon.

Eutrope devient alors le vritable matre de l'empire d'Orient et se comporte en tyran dbauch. Accus par Stilicon de complot et suscitant la colre populaire, il est exil par Arcadius Chypre en 399. Il est excut un peu plus tard car Stilicon fait pression sur Arcadius et, s'alliant momentanment avec les Goths de Ganas qui pntrent Constantinople, obtient, outre l'excution d'Eutrope, le renvoi d'Aurlien le nouveau prfet du prtoire. Mais en 400 les Goths installs Constantinople sont massacrs et Stilicon ne possde plus de moyen de pression sur Arcadius. Pour commmorer la dfaite de Ganas et la victoire sur les Goths, Arcadius fait lever une colonne triomphale sur le forum qu'il a fait construire Constantinople, l'instar de son pre Thodose. Arcadius rgne alors seul et avec l'aide du patriarche de Constantinople Jean Chrysostome entreprend une politique religieuse virulente contre le paganisme dont il fait dtruire de nombreux temples. Hostile l'arianisme, il doit compter avec son pouse qui, favorable cette hrsie, russira deux reprises faire exiler le patriarche. Arcadius meurt le 1er mai 408 31 ans, 4 ans aprs Eudoxie, et laisse un fils, le futur Thodose II, et trois filles dont la fameuse Pulchrie. La province gyptienne d'Heptanomide fut appele quelquefois Arcadie en l'honneur d'Arcadius.

Thodose II. Thodose II Empereur romain d'Orient

Buste de Thodose II, muse du Louvre.

Rgne 408 - 28 juillet 450 (~42 ans) (Anthmius puis Pulchrie sont rgents jusqu'en 416)

Priode Prdcesseur(s) Successeur(s)

Thodosiens Flavius Arcadius Marcien Biographie Naissance 10 avril 401 Nom originel Flavius Theodosius Dcs 28 juillet 450 (49 ans) Pre Flavius Arcadius Mre Eudoxie I pouse(s) Eudoxie II Descendance Licinia Eudoxia

Thodose II, n le 10 avril 401 et mort le 28 juillet 450, est un empereur romain d'orient. Il rgne de 408 sa mort.

BiographieFils d'Arcadius, auquel il succde, petit-fils de Thodose Ier, il n'a que sept ans lorsqu'il devient empereur et rgne d'abord sous la rgence du prfet du prtoire Anthmius (408/414) puis sous celle de sa sur ane Pulchrie, leve au rang dAugusta. Prince faible, comme son pre, Thodose II reste toujours sous l'influence de son entourage. De 414 421 c'est Pulchrie qui exerce un rle dominant transformant la cour en quasi-monastre du fait de son caractre dvot. En 421 elle fait pouser son frre la fille d'un rhteur d'Athnes nomm Lontias, Aelia Eudocia. Thodose est aussi sous linfluence de Flavius Taurus Seleucus Cyrus, gyptien originaire de Panopolis, qui prend de lascendant sur lempereur quand le cubicularius Antiochus est cart et occupe la prfecture du prtoire de 439 441 ; celle, galement, de Nomus, matre des Offices de 443 446 ; celle, enfin, de son ami leunuque Chrysaphius. De 421 433 l'influence d'Eudoxie ( ne pas confondre avec la mre de Thodose II) clipse celle de Pulchrie jusqu' ce que de fausses accusations d'infidlits entrainent son exil Jrusalem. Pulchrie reprend alors sa place la cour mais pour constater que l'influence principale dornavant est entre les mains des eunuques impriaux, en particulier Chrysaphius. Son rgne est agit par les querelles religieuses du Nestorianisme opposant Cyrille d'Alexandrie au patriarche de Constantinople Nestorius. Pour rgler ces problmes Thodose convoque le concile d'phse en 431 qui condamne le nestorianisme, puis le synode de Constantinople en 448 qui condamne Eutychs et sa doctrine du monophysisme et un nouveau concile phse en 449 o Eutychs, qui possde des appuis dans l'entourage de l'empereur malgr l'hostilit de Pulchrie, l'emporte, n'hsitant pas utiliser la violence contre ses adversaires (d'o le nom de brigandage d'phse ). Thodose fait rdiger en 426 la Loi des citations et en 438 le Code de Thodose (Codex Theodosianus), qui contient toutes les Constitutions impriales promulgues depuis 312. Le rgne de Thodose II est marqu l'extrieur par une double victoire contre les Perses en 421 et 441 mais surtout par ses relations complexes avec l'empire hunnique de Ruga, Bleda

puis Attila. Si Ruga meurt dans une expdition contre l'empire d'Orient son neveu et successeur Bleda (conjointement avec son frre Attila) triomphe, plus diplomatiquement que militairement d'ailleurs, et de 435 440 voit Thodose II verser un important tribut et promettre de ne plus s'allier aux peuples germaniques hostiles aux Huns. En 440, profitant de l'attaque perse sur l'Armnie, dont l'empire triomphe en 441, Bleda attaque de nouveau l'empire d'Orient et s'empare d'un butin important. En 445446 Attila, qui vient d'assassiner son frre, devenant ainsi le seul roi des Huns, s'empare du sud de la Pannonie. Afin de maintenir la fiction de la prsence romaine, Thodose le nomme matre de la milice . Profitant du tremblement de terre qui dtruit une partie des murailles de Constantinople, le 27 janvier 447, il attaque de nouveau l'empire d'Orient mais sans grands rsultats sinon que de voir l'empire cesser de payer son tribut. Des ngociations s'ouvrent et en 449, Thodose envoie une ambassade, dirige par Priscos et Maximin, qui accepte de payer de nouveau un tribut. C'est dans ce contexte que Thodose meurt des suites d'un accident de cheval en 450. Pulchrie lui succde, d'abord seule, puis avec son poux Marcien, jusqu' son dcs en 453. Elle refuse tout nouveau paiement d'un tribut Attila. Si les auteurs chrtiens se rjouissent de la dvotion et de la pit du plus doux de tous les hommes comme le qualifie Socrate de Constantinople au terme du pangyrique quil dresse de lempereur dans son Histoire ecclsiastique (VII, 42), les historiens modernes estiment que celui qui reut le surnom de Calligraphe tait loin de possder les qualits dun chef dtat et le voient plutt confin dans une fonction reprsentative ; Ernest Stein le considre comme dbonnaire et insignifiant [1] ; au XVIIIe sicle, lhistorien anglais Edward Gibbon traait de lui un portrait peu flatteur, le dcrivant sous les traits dun perptuel enfant, entour dune troupe servile de femmes et deunuques ; et il poursuivait : de futiles amusements et des tudes inutiles remplaaient les heures doisivet que lui laissait son loignement de tout ce qui avait rapport aux devoirs essentiels du souverain [2].

MarcienMarcien Empereur romain d'Orient

Solidus l'effigie de Marcien clbrant ses victoires.

Rgne 450 - janvier 457 (~7 ans) Priode Thodosiens Prdcesseur(s) Thodose II Successeur(s) Lon Ier Biographie Naissance 392/396 - Thrace/Illyrie Nom originel Flavius Marcianus Dcs janvier 457 (~61/65 ans) pouse(s) Pulchrie

Descendance

Marcia Euphemia

Marcien est un empereur byzantin, n en Thrace en 392 ou en 396 et mort en janvier 457. Il est empereur dOrient de 450 457.

BiographieSes origines sont assez mal connues. Sans doute est-il n en Thrace ou en Illyrie, soit en 392, soit en 396. Son pre est militaire et, trs jeune, Marcien poursuit la tradition familiale. Il commence sa carrire de soldat Philippopolis en Thrace. Il participe la guerre contre les Perses en 421-422 et devient assez rapidement le principal second du gnral Aspar. Il est fait prisonnier par les Vandales en 431 dans un combat prs d'Hippone. En revanche, lhistoire selon laquelle le roi vandale Gensric lui aurait prdit son accession au trne est une lgende. Sa carrire est peu connue jusquen 450 et la mort accidentelle de lempereur Thodose II. La succession est incertaine car lempereur dfunt ne laisse quune fille, qui est marie Valentinien III, lempereur d'Occident. Il semble quAspar, qui ne peut devenir empereur du fait de ses origines barbares et de son arianisme, et Pulchrie, sur de Thodose, aient organis larrive sur le trne de Marcien en mariant ce dernier Pulchrie. Laccord du Snat imprial est alors une formalit et, le 25 aot 450, Pulchrie elle-mme remet la couronne impriale Marcien. Le fait que celui-ci sengage respecter la virginit de limpratrice (qui possde une bonne cinquantaine dannes) montre le caractre politique du mariage. La seule fille de Marcien, issue dune prcdente union, Aelia Marcia Euphmie, est rapidement marie au futur empereur d'Occident Anthmius.

La colonne de Marcien Constantinople rige en 455 Le rgne de Marcien commence par un changement immdiat de la politique envers les Huns et leur chef Attila. la fin du rgne de Thodose II, le ministre Chrysaphius avait t larchitecte dune politique consistant verser un important tribut la confdration hunnique pour viter linvasion de lempire. peine le couronnement de Marcien est-il termin que Chrysaphius est assassin ou excut. Marcien refuse tout net de continuer payer le tribut. Il reoit le soutien de laristocratie. Attila hsite sur la conduite tenir car il sait que ses troupes ne peuvent prendre Constantinople. Il semble que la dcision de Marcien joue un rle considrable dans le dclenchement des offensives des Huns vers lempire dOccident (Gaule en 451 et Italie en 452) qui reprsente une proie riche et bien moins rsistante que lempire d'Orient. Marcien apporte dailleurs son aide Valentinien III en Italie en 452 en massant des troupes dans les Balkans sur les arrires des Huns. Cette intervention explique sans doute, bien plus que lintervention du pape Lon Ier, le brusque retrait dItalie des Huns. Il semble quAttila envisage une expdition sur lempire dOrient quand il meurt brutalement au cours de sa nuit de noce en 453. La suite du rgne de Marcien comporte assez peu dexpditions militaires significatives sinon contre les tribus arabes en Syrie. Il intervient peu dans les affaires de lempire d'Occident et se contente aprs le sac de Rome par les Vandales denvoyer une ambassade Gensric pour demander le retour de la veuve de Valentinien III et de ses filles, retour qui nintervient que sept ans plus tard en 464 sous le rgne de Lon Ier.

Cette politique peu belliciste, et une sage politique fiscale (annulation de dettes) et budgtaire, permettent Marcien de laisser un trsor en excdent assez large sa mort. Il lutte aussi contre la corruption et en particulier contre lachat des fonctions administratives. Le fait que lun de ses successeurs, Anastase Ier, adopte la mme politique montre quel point le problme est endmique. Marcien annule aussi une disposition remontant Auguste et confirme par Constantin Ier qui interdisait un membre de la classe snatoriale dpouser une femme libre d'une catgorie sociale modeste. Cette disposition, confirme en 520 par Justin Ier pour favoriser le mariage de son neveu Justinien avec Thodora, correspond-t-elle un cas particulier ? Nous lignorons. Il soutient lorthodoxie, convoque le concile de Chalcdoine (451) o triomphe la foi catholique et qui condamne le nestorianisme et les penseurs monophysites, et entretient dexcellentes relations avec le pape Lon Ier. Marcien rprime en 453 une insurrection des moines palestiniens et impose larchevque Proterius Alexandrie aprs une srie de troubles religieux. Marcien meurt en janvier de lanne 457, apparemment dune gangrne qui stait dclare aux pieds la suite sans doute d'un long plerinage religieux. Il est, avec son pouse, canonis par lglise grecque le 17 fvrier. Cest Lon Ier le Grand qui lui succde avec laide du patrice Aspar.

HomonymieMarcien est aussi le nom de lun des gendres de lempereur Lon Ier et de limpratrice Vrine impliqu dans une tentative de rvolte contre son beau-frre lempereur Znon en 471. Un certain moine Marcien, auteur de quelques opuscules conserves principalement en syriaque (Clavis Patrum Grcorum 3885-3890), a vcu prs de Cyr en Euphratsie.

Lon Ier (empereur byzantin). Lon Ier Empereur romain d'Orient

Buste de Lon Ier, muse du Louvre. Albtre (tte v.470) et marbre (restauration moderne).

Rgne 7 fvrier 457 - 3/9 fvrier 474 (~17 ans) Priode Dynastie thrace Prdcesseur(s) Marcien Successeur(s) Lon II et Znon Biographie Naissance 401 Nom originel Flavius Valerius Leo Dcs 3/9 fvrier 474 (~73 ans) pouse(s) Vrine Descendance Aelia Ariadne Lon Ier, dit le Thrace, est empereur byzantin de 457 474. D'origine thrace et issu d'un milieu modeste, il commence une carrire militaire et devient le tribun militaire du patrice Aspar, l'un des gnraux les plus puissants sous les rgnes de Thodose II et Marcien. C'est d'ailleurs Aspar, Alain d'origine et ce titre ne pouvant prtendre tre empereur, qui lve Lon Ier au trne la mort de Marcien en 457. Le fils d'Aspar, Patricius pouse quant lui la fille de Lon. Ce dernier est couronn empereur le 7 fvrier 457.

Pices l'effigie de Lon Ier.

Son rgne est domin par ses interventions, souvent malheureuses, dans les affaires de l'empire romain d'Occident, dont il se proclame souverain en 461. Il impose en 467 Anthmius sur le trne d'Occident mais celui-ci est tu en 472 par Ricimer. Quant son expdition contre les Vandales de Gensric en 468, dirige par Flavius Basiliscus le frre de sa femme Vrine, elle tourne au dsastre. Dans les Balkans l'empire est ravag par les incursions des Ostrogoths librs de la tutelle des Huns la mort d'Attila et tablis, en thorie sous suzerainet romaine, en Pannonie depuis 453. De plus Lon Ier est confront une lutte du pouvoir entre Aspar, qui reprsente aux yeux des romains une tutelle germanique de plus en plus inacceptable, et le parti isaurien emmen par son gendre, depuis 468, le futur Znon. Ce dernier chappe un attentat commandit par Aspar lors d'une campagne en Thrace. Znon est envoy en orient mais revient trs vite et s'installe Chalcdoine. Il est probablement l'origine des meutes religieuses anti-ariennes au cours desquelles Aspar trouve la mort, avec probablement la complicit au moins passive de Lon Ier. Lon II le fils de Znon et d'Ariadne, la fille de Lon Ier, devient empereur le 3 fvrier ou le 9 fvrier 474 la mort, naturelle, de Lon Ier.

Lon II (empereur byzantin)Lon II Empereur romain d'Orient

Lon II reprsent sur une pice.

Rgne 9 fvrier 474 - 10 novembre 474 (~11 mois) Priode Dynastie thrace Prdcesseur(s) Lon Ier Co-empereur(s) Znon Successeur(s) Znon Biographie Naissance ~467 Nom originel Nom complet inconnu

Dcs Pre Mre

10 novembre 474 Znon Aelia Ariadne

Lon II (~467 - 474), empereur de l'Empire romain d'Orient durant l'anne 474. Grce son beau-fils - l'isaurien Tarasicodissa - l'empereur Lon Ier russit se dbarrasser, en 471, du puissant chef de la milice Aspar. Sentant la mort approcher mais sachant que son beau-fils est pue populaire, il proclamme, le 31 octobre 473, son petit-fils Csar, le dsignant ainsi pour lui succder. Le 17 novembre suivant, Lon I lve son petit-fils la dignit d'Auguste et fait, ainsi, de lui, son coempereur. A la mort de Lon I - son grand-pre - Lon II devient seul empereur. Mais, incapable de respecter la volont de son grand-pre et de rsister aux pressions aux pressions paternelles, Lon II accorde la dignit impriale son pre Znon et en fait son coempereur. Lon II dcde le 10 novembre 474, soit prs de 11 mois aprs son accession l'empire. Les raisons de sa mort ne sont pas connues : selon certains, il serait mort naturellement, selon d'autres, son dcs aurait t provoqu par son pre.

Znon (empereur byzantin)Znon Empereur romain d'Orient

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