endocardites nosocomiales et liées aux soins : quelles spécificités ? sandrine wiramus des...
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Endocardites nosocomiales Endocardites nosocomiales et liées aux soins : quelles et liées aux soins : quelles
spécificités ?spécificités ?
Sandrine WIRAMUSDES Anesthésie RéanimationDESC Réanimation MédicaleClermont-Ferrand juin 2008
Endocardites infectieuses
• Epidémiologie :– 1500 cas / an, incidence stable– Maladie grave (15-25 % mortalité)
• 70% des sujets > 50 ans• Portes d’entrée
• dentaire 25%• iatrogène 15%• digestive 12.5%• cutanée, ...
– Maladie coûteuse– Nécessité de prévention +++ :
Au final : pas de réduction de l’incidence de la maladie malgré l’ABprophylaxie
MAIS vieillissement de la populationCharge en soins (pacemaker, valves…) Risque incidence endocardites nosocomiales ?!
Au moins cinq catégories d’EI
1. EI sur valve native
2. EI sur valve prothétique
3. EI chez l’usager de substances IV
4. EI nosocomiales
5. EI secondaires à des procédures médicochirurgicales invasives et aux soins
Revue de médecine interne 28 (2007), B. Hoen
Spécificités cliniques ?
O. Leroy, Facteurs de risque d’EI, Médecine et maladies infectieuses, 32 (2002)
Définitions • Endocardite nosocomiale : 10-20 % des EI
– Sur valve native : > 48h après hospitalisation et / ou liée à un geste réalisé au cours d’une hospitalisation dans les 4 sem précédentes
– Sur valve prothétique : jusqu’à 1 an après l’hospitalisationLésions valvulaires iatrogènes par KT ou bactériémies induites lors
manœuvres diagnostiques ou thérapeutiques
• Spécificités liées:– A la bactériologie/ Caractère nosocomial ( EPV tardive)– Au pronostic– A la présence de matériel (recours chirurgie)
• Endocardite liée aux soins : dentaires, gestes invasifs gastro-intestinaux, urogénitaux, … < 48h d’hospitalisation ou ambulatoires
STAPH !!!
1/3 EI précoces sur valves prothétiques
< 2 mois après interventionSur valve native : - 40-60 % streptocoques- 30-40 % staph coag neg- 10-20 % staph dorés
Mortalité 40-75 %
EI tardive sur valve prothétique
> 2 moisSpectre étiologique prochedes valves natives
Germes n°1 de l’EI
• Nosocomiale (pacemaker, défibrillateur implantable…) : staphylocoque
• Liée à des soins dentaires : streptocoque
• Liée à des soins GI : entérocoque
• Endoscopies bronchiques : SCN
• Immunodéprimés : ! EI fungiques !
CGP restent prédominants +++
Critères modifiés de DukeCritères majeurs
1. Microbiologique
microorganisme typique isolé à partir de deux HC séparées:
streptocoque viridans, streptocoque bovis, groupe HACEK, S aureus ou
bactériémie communautaire à Entérocoque sans foyer primitif
OU
microorganisme compatible avec une EI isolée d’HC + persistante
OU
1 HC + pour Coxiella burnetii ou IgG phase I titre > 1:800
2. Preuve de l’atteinte endocardique
ETT ou ETO +
Fuite valvulaire (souffle) nouvellement apparue
Critères mineursCardiopathie prédisposante ou toxicomanie IVFièvrePhénomènes vasculairesPhénomènes immunologiquesMicrobiologie (HC+ ne rentrant pas dans les critères majeurs: bactérie
non typique d’EI, HC isolée + à S coag-)
EI certaine =•2 CM•1 CM+3Cm•5 Cm
EI possible =•1 CM+ 1 Cm•3 Cm
AHA 2007
Gestes invasifs à risque ?
• Rien de prouvé scientifiquement• Nécessité d’une étude prospective :
– Randomiser des cardiopathies à risque ATB/ pas ATB– Ethique ????– Besoin de beaucoup de monde +++
• Une étude expérimentale a montré que la bactériémie ( en CFU/ mL) lors d’un geste à risque = mastication
• Modèles animaux : efficacité de cette stratégie• Modification du profil microbiologique des endocardites
depuis l’ATBprophylaxie• Stabilité de l’incidence de la maladie = preuve ???
Des bactériémies peuvent apparaître aussi après un brossage de dents ou Un mâchage de chewing gum (Everett and all., Medicine, 1977)
Antibioprophylaxie : utilisation à risque ?
• Risque individuel : l’allergie– Choc anaphylactique : 1/10000– Décès : 2 /100 000
• Risque collectif : résistance des bactéries– Connue pour le streptocoque et la tuberculose– MAIS en France aujourd’hui préoccupante
bactéries de moindre sensibilité aux AB
ET enjeu majeur dans l’avenir !!!
Recommandations 2002
• Volonté d’estimer au mieux le rapport bénéfice/risque
• Mieux cibler les situations à risque :– Les cardiopathies– Les gestes invasifs
• Insister sur les mesures adjuvantes (hygiène)• Gestes pour lesquels la prévention est
recommandée• Principes de l’antibioprophylaxie
Définition des groupes à risque
• Cardiopathies à risque définies en fonction du risque relatif de l’incidence de la maladie :– Très haut risque si RR > 100– Risque modéré si entre 10 et 50
• 2 groupes distincts :– Risque élevé : RR > 50 et haute morbi-mortalité– Risque modéré : RR < 50 et morbi-mortalité
modérée
Deux groupes à risque
• Cardiopathies du groupe A : à haut risque– Porteur de prothèse valvulaire– Antécédent d’endocardite infectieuse– Cardiopathie cyanogène non corrigée, dérivation
pulmonaire-systémique
• Cardiopathie du groupe B : à risque moins élevé– CMH obstructive– Cardiopathies cyanogènes opérées– Prolapsus mitral, avec valves épaissies et fuite sévère– Rao– IAo
Antibioprophylaxie …
GROUPE A GROUPE B
Geste à risque très élevé
Recommandée Recommandée
Geste à risque élevé Recommandée Optionnelle
Geste à risque moindre
Optionnelle Non recommandée
Geste risque négligeable
Non recommandée Non recommandée
Antibioprophylaxie optionnelle ?
SFAR Recommandations 2002, prophylaxie de l’endocardite infectieuseESC Guidelines 2004, European Heart Journal 2004 (00)
Principaux gestes à risque
GROUPE A GROUPE B
Chirurgie ORL Recommandée Optionnelle
Naso-fibroscopie Optionnelle Non recommandée
FOGD Non recommandée
Coloscopie Optionnelle Non recommandée
Sclérothérapie varices oesophagiennes
Recommandée
Résection transurétérale prostate
Recommandée optionnelle
Accouchement Optionnelle Non recommandée
Césarienne Non recommandée
furoncles Recommandée
ETO, ACT Non recommandée
Et la stomatologie ?
• Streptocoques d’origine dentaire : 1er germe
• 15-20% des endocardites
• Actuellement en diminution
• Bain de bouche à la chlorhexidine 30 s avant le geste dentaire
• Soins dentaires en un minimum de séances (10j entre si ABprophylaxie)
En France aujourd’hui : ABprophylaxie sur cardiopathie à risque réalisée Dans moins d’un cas sur deux !!!
ACTES CONTRE INDIQUE (A ET B)
Anesthésie locale intra ligamentaire
Traitement des dents à pulpes non-vivantes
Amputation radiculaire
Chirurgie péri apicale
Chirurgie parodontale
Chirurgie implantaire
Chirurgie parodontique des dents incluses
GROUPE A GROUPE B
Mise en place d’une digue
Recommandée Optionnelle
Détartrage Recommandée Optionnelle
Soins endodontique
Recommandée Optionnelle
Soins à risque saignement
Recommandée Optionnelle
Avulsions dentaires
Recommandée Optionnelle
Freinectomie Recommandée Optionnelle
Biopsie des GSA
Recommandée Optionnelle
Mise en place bague
Recommandée Optionnelle
Orthopédie dento-faciale
Recommandée Optionnelle
Principes de l’antibioprophylaxie
Recommandations de l’AHA, Wilson, Circulation avril 2007
Antibioprophylaxie pour soins dentaires Antibioprophylaxie pour soins dentaires et sur les VASet sur les VAS
Recommandations de la conférence de consensus de 1992, actualisées en Recommandations de la conférence de consensus de 1992, actualisées en 20022002
Recommandations françaises de 1992 : ABPxie chez les cardiaques à haut risque Pour IOT et INT ≠ pas dans les recommandations de l’AHA de 1997
3g en France carStrepto à Se Péni
Antibioprophylaxie lors d’interventions urologiques et
digestives
Recommandations de la conférence de consensus de 1992, actualisées en 2002
Recommandations suisses de 2000
Mesures d’hygiène essentielles !
• Éradication de tous les foyers infectieux :– Hygiène bucco-dentaire rigoureuse (2 fois par an si
cardiopathie)– Désinfection de toute plaie– Asepsie lors de manœuvre à risque infectieux
• Eviter les effractions cutanés (piercing) si cardiopathie à risque ; attention acupuncture !
• Concernant les perfusions :– Les éviter si possible– Préférer la voie périphérique– Changer la voie tous les 3-4 jours– Surveiller le point de ponction
• Éradication du Staphylocoque dans les narines ?
En stomatologie …
– Bains de bouche à la chlorhexidine pendant 30s
– Faire un minimum de séance– Espacer les soins d’au moins 10 jours– La répétition rapprochée d’ATB favorise les
résistances
Récapitulatif sur le risque endocarditique
• Cardiopathie en cause
• Co-morbidités
• Hygiène rigoureuse
• Évaluer le geste
• Puis proposer si besoin une antibioprophylaxie
Evolution des recommandations
• 3 cardiopathies à haut risque reconnues• Meilleure définition des gestes à risque• Importance de l’information des patients
• Mais il faut reconnaître que c’est de moins en moins clair !
• Pas d’étude prospective randomisée contre placebo sur l’efficacité de l’ABprophylaxie de l’EI avec les gestes bucco-dentaires
Guidelines 2008 de l’AHA sur la prévention de l’EI
Octobre 2007
Seul un tout petit nombre d’EI pourrait être prévenu par l’ABprophylaxie pour les soins dentaires
L’ABprophylaxie des soins dentaires n’est donc raisonnable que pour des patients aux cardiopathies à haut risque
Pour eux : que pour les gestes dentaires avec manipulation gingivale, de la région périapicale dentaire ou perforation muqueuse buccale
ABprophylaxie non recommandée pour gestes GU ou GI
CONCLUSION
• EI nosocomiale– 10-20 % EI– Définition – Staph +++– VN ou VP– ABPxie (SFAR 2002)
Antibiothérapie +++– Patients de plus en
plus âgés
• EI liée aux soins– Définition dépend des
gestes des germes– VN ou VP– Antibioprophylaxie ++ :
nouvelles recommandations > 2008 : vers la fin ABPxie ???
Clinique dépend ++ germe et terrainPhysiopathologie endocarditique identique Hygiène +++ dans les deux cas !!!