entre nous

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Projet de Loi de Finances 2011-2013

Les bailleursbâillonnés

LE MAGAZINE DES LOCATAIRESN° 7 l OCTOBRE 2010

06 | 09 Perspectives

Projet de Loi de Finances 2011-2013Les bailleurs bâillonnés

entre nous l N° 7 l Octobre 2010

directeur de publication : Éric Philippart, Directeur Général • rédacteur en chef : Roma Idir, Directrice de la Communication • rédaction : Anne-France Courvoisier, Agence Cultures Associées • maquette : Guillaume Biel, Direction de la Communication • imprimé sur papier recyclé par : L’Exprimeur. crédit photos : Opac Saône et Loire • remerciements au personnel de l’opac saône et loire : Sophie Duperron, Anne Chatanay, Frédérique Granget, Laurent Joubert.OPAC SAÔNE ET LOIRE • 800, AVENUE MARÉCHAL DE LATTRE DE TASSIGNY • 71009 MÂCON • MAGAZINE IMPRIMÉ À 26 900 EXEMPLAIRES.

02|03 SOMMAIRE

03 Courrier des lecteurs

Défendre son droitd’être représenté…

04 | 05 Actualités - L’Opac certifié ISO 9001

10 | 12 Première nouvelle

Quand le réseau tisse sa toile…

13 Paroles d’experts

Numérique : grandchangement pourpetit écran

14 | 15 Territoires de mémoire | Le Fouettin à Cluny

Coup de jeunesur le Fouettin


Défendre son droitd’être représenté…

ÉLECTIONS COURRIER DES LECTEURS

COMMUNIQUÉ DES AMICALES DE LOCATAIRES (CLCV, CNL, CSF)

Vous êtes nombreux à nous interroger sur les élections des représentants des locataires qui, une fois élus, siègeront au sein du Conseil d’Administration de l’Opac Saône et Loire. Éclairage.

LE CALENDRIER

Octobre 2010 :La liste des candidatures sera jointe à votre avis d’échéance.

19 novembre 2010 :Le matériel de vote sera distribué dans vos boîtes aux lettres.

6 décembre 2010 minuit :Date limite à laquelle vous devez envoyer votre bulletin de vote.

7 décembre 2010 :Dépouillement des bulletins de vote.

è VOUS AVEZ LE DROIT DE VOTER

UTILISEZ CE DROITEn décembre prochain, vous serez appelés à voter pour élire vos représentants au conseil d’administration de l’Opac Saône et Loire. Ensemble, nous vous invitons à utiliser largement ce droit qui résulte d’un combat mené pour que vous puissiez être représentés dans le conseil d’administration et ainsi vous exprimer là où les décisions qui vous concernent sont prises.

CE DROIT N’EST PAS VENU TOUT SEULIl est le fruit d’une longue lutte menée par les organisations de locataires depuis que le logement social existe. Il a été supprimé à plusieurs reprises et il peut encore être supprimé.

VOTER, C’EST DÉFENDRE VOTRE DROIT D’ÊTRE REPRÉSENTÉSS’abstenir, - c’est donner raison à ceux qui pensent que les locataires ne sont pas des personnes responsables.- c’est donner raison à ceux qui veulent supprimer la représentation des locataires dans les conseils

d’administration.

NOUS SOMMES DES LOCATAIRES COMME VOUSNous nous sommes mis bénévolement à votre service et chacune de nos organisations présentera une liste.Cela ne doit pas vous désorienter : nous appartenons à des organisations différentes qui ont des positions différentes sur certains sujets et la diversité est nécessaire et utile.Les professions de foi qui accompagneront le matériel de vote doivent vous permettre de choisir l’organisation qui vous semble la plus proche de vos préoccupations : cela restera votre libre choix de vote.

NOUS AVONS BESOIN DE VOUSPour être entendus et écoutés, nous avons besoin d’être représentatifs, donc élus par un nombre important de locataires de l’Opac Saône et Loire.

è NOUS AVONS BESOIN DE VOTRE VOTE

VOTEZ POUR AMÉLIORER VOTRE VIE QUOTIDIENNE Nous nous sommes engagés dans nos organisations respectives parce que nous avons la conviction que vous avez votre mot à dire sur la gestion de l’organisme social qui vous loge et que vous pouvez ainsi améliorer vos conditions de vie quotidienne et celles de tous ceux qui sont logés par cet organisme.

Le 18 mai 2010, l’organisme in-dépendant de certification BCS nous remettait à l’issue d’un audit le certificat de conformité à la norme ISO 9001. En obtenant cette certification pour la gestion de sa relation locataires trois ans après la mise en place de Quali-cont@ct*, l’Opac Saône et Loire rejoint ainsi la quinzaine de bailleurs sociaux qui, au niveau

pratiques vis à vis de la réglemen-tation, partager les expériences, conserver la mémoire des savoir faire internes… En développant le professionnalisme et l’effica-cité de ses équipes au quotidien, l’Opac Saône et Loire se donne les moyens de renforcer votre satisfaction. Cette certification constitue une première étape

Pour rappel, la

norme ISO 9001

est une référence

internationale.

qui se poursuivra par la certi-fication de la maîtrise d’œuvre (construction). Un nouvel enga-gement qui témoigne de l’ambi-tion qu’anime au quotidien nos équipes : devenir une entreprise publique de services. l

national, portent la qualité de services comme un axe majeur de leur politique.

Plus d’efficacité etde professionnalismeHarmoniser les pratiques pro-

fessionnelles, renforcer la coopé-ration entre les collaborateurs du siège et des agences, sécuriser les

Depuis mai 2010, notre service rendu aux locataires est certifié par le label qualité ISO 9001. Une nouvelle étape franchie pour une plus grande satisfaction de nos locataires.

La qualité de services :un engagement !


04|05 ACTUALITÉS L’OPAC CERTIFIÉ ISO 9001

* QUALICONT@CT À VOTRE ÉCOUTE…

Réduire votre temps d’attente téléphonique,

assurer un accueil personnalisé dans les agences

et bureaux de proximité, apporter des réponses

concrètes à vos sollicitations dans un délai réduit…

Le bouquet de services Qualicont@ct se décline en

trois offres : un numéro d’appel 0 810 71 71 71 (Prix appel local) disponible 24 h/24 et 7 jrs/7, un

site internet www.opacsaoneetloire.fr et une

charte de neuf engagements.

Le 18 mai 2010, Thomas Thévenoud, Président et Éric Philippart, Directeur Général ont reçu des mains de David Figuet le certificat de conformité à la norme ISO 9001.


« L’adversité peut être créatrice de solidarité »Crise, développement durable, vivreensemble : trois thématiques contemporaines qui ont jalonné l’actualité des derniers mois. Quelle perceptionnos locataires ont-ils de l’avenir ? Quelles sont leurs attentes citoyennes ? Le mode « participatif » à l’Opac est en marche…

En avril dernier, douze locataires ont accepté de nous livrer leurs paroles au cours de quatre entrevues organisées sur le département : Autun, Chalon-sur-Saône, Le Creusot et Montceau-les-mines… Dans le cadre de la réalisation de notre rapport d’activité, et plus largement pour amorcer une démarche participative avec nos locataires, nous avons proposé un lieu d’expression sur trois grands sujets de société qui ont fait l’actualité de l’année 2009. « La crise, comment se remettre en mouvement ? », « Le développement durable : la promesse d’un avenir meilleur ? », « Le vivre ensemble : une utopie ? » En laissant libre court à la parole citoyenne, ces face à face, ces croisements de tranches de vie, de cultures et d’opinions nous ont donné une lecture vivante de nos territoires. Trois experts ont dans un second temps rebondi sur ces interrogations en tentant d’apporter un éclairage sur chacune des thématiques abordées.

« Plus personne ne se parle parce que tout le monde est de plus en plus préoccupé. Avant, on n’avait pas le stress », « paradoxalement l’adversité peut être créatrice de solidarité », « donner un sourire, ça ne coûte rien », « Ils faut réglementer les flux de capitaux », « osons inventer ! »… Autant de paroles vivantes qui témoignent des questionnements de notre temps.

Nous tenons encore à remercier chaleureusement les locataires qui ont accepté de nous livrer leurs points de vuede citoyens.

Si vous souhaitez vous exprimer surces trois sujets ou en proposer de nouveaux, vous pouvez contacterAnne-France Courvoisier au 03 85 43 39 82

Première urgence : l’énergieMême si vous êtes satisfaits à 84 % de votre logement, la question du chauffage et de la performance énergétique de votre habitat demeure une préoccupation majeure. D’ailleurs vous êtes satisfaits à 69 % de la température de votre logement en hiver.

Mieux vivre ensembleSeconde préoccupation pour vous : la qualité de vie dans votre quartier. Vous en êtes satisfaits à 78 % mais vous souhaiteriez que davantage d’actions soient menées en faveur du lien social, de l’insertion et de la tranquillité publique.

Un bon rapport qualité/prixVous considérez à 75 % que votre logement bénéficie d’un bon rapport qualité/prix. Néanmoins, le montant de vos charges, notamment de chauffage, impactent encore trop lourdement votre budget loyer.

La qualité de services : l’atout du logement socialChargé de clientèle, gardiens d’immeuble, conseillères sociales…

Le réseau de proximité mis en place par l’Opac Saône et Loire est fortement apprécié. 75 % d’entre vous expriment leur satisfaction quant à la qualité des échanges au quotidien.

Notre conclusion ? Nous sommes attendus.La place réservée au logement dans le budget familial a beaucoup évolué. Bien que nos loyers figurent en dessous de la moyenne nationale de ceux pratiqués par nos confrères bailleurs sociaux, il reste que pour beaucoup de locataires les charges pèsent lourd dans le porte-monnaie. L’enjeu pour nous est d’investir dans des techniques performantes pour diminuer vos dépenses de chauffage et alléger ainsi vos charges. C’est l’ambition du programme de construction et de réhabilitation sur lequel nous nous sommes engagés mais qui risquerait d’être remis en question si le Gouvernement vote son Projet de Loi (Voir Perspectives page 6 à 9). À suivre !

Des locataires attachésau logement social

Tous les trois ans, l’Opac Saône et Loire fait réaliser par un cabinet spécialisé une enquête de satisfaction auprès de ses locataires. En juin 2010, 2 732 locataires y ont participé. Ils nous livrent à la fois leur attachement au logement social, 89 % des personnes interrogées seraient prêtes à recommander l’Opac Saône et Loire à un proche, mais aussi leurs attentes… Focus sur les principaux résultats.

Les bailleursbâillonnés


06|07 PERSPECTIVES

‘‘ Racket surle logement social ,,

è

Cette ponction sur les bailleurs sociaux s’effectuerait de ma-nière indifférenciée ?

D’après ce que nous savons au jour d’aujourd’hui, ce projet de loi s’appliquerait de manière uniforme sur tous les bailleurs sociaux. En ce qui nous concerne, à l’Opac Saône et Loire, nous avons au contraire peu de tré-sorerie et beaucoup d’activité puisque nous gérons 28 000 lo-gements et sommes engagés sur de nombreux programmes de travaux. Ces dispositions ris-quent ainsi de nous coûter très cher. Nous avons évalué ce pré-lèvement à 1,5 millions d’euros par an sur une durée envisagée de trois ans. Pour nous, ce se-rait un coup très dur et concrè-tement, ceci signifierait l’arrêt d’un certain nombre d’opéra-tions de construction et de ré-habilitation. Pour information, le gouvernement envisage un double système : il ponctionne les

L’Opac Saône et

Loire gère 28 000

logements et

s’est engagé sur

de nombreux

programmes de

réhabilitation et

de construction.


Pouvez-vous nous rappeler les récentes dispositions envisa-gées par le gouvernement en matière de logement social ?

Dans le cadre de l’élaboration du budget de l’État pour 2011, nous avons appris cet été que le gouvernement envisageait de ponctionner à hauteur de 340 millions d’euros l’ensemble des organismes HLM.

L’Opac Saône et Loire est donc largement concerné. Il faut savoir que depuis quelques années, le budget de l’État en matière d’aide au logement diminue de manière constante, le gouvernement choi-sissant plutôt d’aider la produc-tion de logements défiscalisés que de soutenir la construction du logement social.

Or aujourd’hui, la démarche va encore plus loin… Non seule-ment le budget national diminue, mais parallèlement il est envisa-gé de puiser dans les loyers des organismes les moyens de mas-quer artificiellement cette baisse Pour moi, cette ponction est en quelque sorte un racket sur le logement social et sur les 53 000 locataires du parc de Saône et Loire, dont certains, rappelons-le, sont très fragiles.

Le logement social : une « non priorité » ? Dans le cadre de la préparation budgétaire 2011-2013, une baisse drastique de la dépense publique est annoncée par le gouvernement. Inquiétudes des bailleurs et des locataires. Entretien avec Thomas Thévenoud, président de l’Opac Saône et Loire.

bailleurs sociaux et plafonne pa-rallèlement les augmentations de loyers. Ce type de plafonnement est bien entendu un moyen pour se mettre en bon terme avec les associations de locataires. Pour

L’Opac Saône et

Loire a décidé de

faire entendre sa

voix aux côtés de

l’Union Sociale

pour l’Habitat.

d’actions pour les cinq années à venir. Et puis peut-être qu’à la faveur du remaniement ministériel, un nouveau ministre du logement sera désigné. Peut-être également que les parlementaires seront sensibles

Concrètement, quel programme de travaux risquerait d’être arrêté ?C’est un peu tôt pour le dire. Mais il est vrai que dans ce cas nous ne serons pas en mesure de poursuivre notre programme

autant, celles-ci ont bien compris la manœuvre, du fait que, in fine, cette ponction potentielle est sy-nonyme d’appauvrissement du parc social au détriment des lo-cataires eux-mêmes.

Quelle est la probabilité d’une telle mesure et quel en serait l’impact sur le département de Saône et Loire ?

L’issue est encore floue. Le gou-vernement cherche un peu par-tout des recettes budgétaires qu’il n’a pas et le ministre du logement l’a confirmé plusieurs fois, y compris publiquement. Ceci dit, nous restons mobilisés, notam-ment en lien avec les locataires qui sont les premiers concernés puisque les ressources de l’Opac sont essentiellement constituées des loyers de ses habitants.

Car il s’agit ici clairement de faire les poches des locataires, y compris celles des plus mo-destes ! Dans un premier temps, nous avons souhaité expliquer la situation à nos locataires puis défendre nos intérêts en deman-dant un soutien aux parlemen-taires qui voteront le budget.

L’application d’une telle me-sure sur notre territoire aurait pour impact un affaiblissement de notre capacité d’investisse-ment avec une baisse d’un tiers de notre production. Sans parler du ralentissement de l’activité économique locale qu’elle impli-querait avec 500 emplois concer-nés dans le secteur du BTP en Saône et Loire.

trouve, au quotidien, confronté à des difficultés concernant notre lieu de vie même ? Ce qui me chagrine, ce sont les situations d’exclusion qui risquent de s’intensifier sous le coup d’un phénomène de marginalisation de personnes et la recrudescence de la délinquance qui s’y associe souvent facilement. Et là, je ne vous parle pas des Roms ! Pour ma part, j’ai envie de poser la question à ceux qui ont le pouvoir dans ce pays : quand va-t-on enfin créer des ensembles où chaque personne est reconnue pour ce qu’elle est ?

Vous vous interrogez sur la question des valeurs ?Bien sûr ! Qu’est-ce qui anime de plus en plus les rouages de

Que pensez-vous du prélèvement de près d’un milliard d’euros sur 3 ans dans les caisses des bailleurs sociaux ?Pour moi, en clair et sans décodeur, soit ce projet de loi sera l’objet d’un effet d’annonce, soit, et je ne le souhaite pas, ce seront les classes défavorisées qui devront payer par le ralentissement des projets de réhabilitation qu’il susciterait. Pendant combien de temps les locataires actuels vont-ils encore pouvoir supporter cela ? J’avoue être aussi surpris de ce type de Projet de Loi, qui me semble t-il, va dans la direction inverse de ce que souhaite le gouvernement, à savoir la relance économique. Comment relancer la machine, la consommation donc, quand on se

‘‘Ce sont les situations d’exclusionqui risquent de s’intensifier.’’

JOËL KITTLER, LOCATAIRE


08|09 PERSPECTIVES

‘‘ En matière de logement, le budget de l’État ne cesse de baisser depuis quelques années.’’

è

Personnellement, ce qui m’ennuie le plus dans ce Projet de Loi, c’est le ralentissement voire l’arrêt de certains travaux de réhabilitation de nos bâtiments. Je risque de devoir encore attendre ce que j’espère voir évoluer depuis mon arrivée dans ce logement il y a un an. Je fais référence ici aux travaux d’isolation des fenêtres, de rénovation des installations vieillissantes comme la robinetterie par exemple. J’ai même dû m’équiper de radiateurs d’appoint, les radiateurs collectifs

‘‘… ce qui m’ennuie le plus dans ce Projet de Loi, c’est le ralentissement voire l’arrêt de certains travaux de réhabilitation de nos bâtiments.’’

nécessitant une purge qui se fait attendre. Si ce projet de loi est voté, peut-être même que les bailleurs sociaux prendront certaines mesures comme celle de nous demander de prendre en charge le nettoyage des parties communes sans pour autant baisser l’enveloppe globale des charges… Quant à la question des 700 emplois concernés en Saône et Loire dans le secteur du bâtiment, j’avoue y être assez sensible… Dans un an, je devrais théoriquement sortir du cursus IFSI (Institut de formation en soins infirmiers) ; je serai ainsi certainement confrontée aux mêmes difficultés sur le marché du travail dans ma recherche d’emploi…

Le Projet de Loi de

Finances devrait

être voté courant

décembre 2010.

amélioration de leurs conditions de vie.

L’heure est à la mobilisation et la pédagogie ! Les arcanes du financement du logement social ne sont pas toujours simples à saisir, mais lorsque l’on a compris que tout ce qui est pris à l’Opac Saône et Loire est pris

aux locataires, l’enjeu se dessine rapidement sous nos yeux comme une évidence.

Nous restons mobilisés, notam-ment en lien avec les locataires qui sont les premiers concernés, les ressources de l’Opac étant essentiellement constituées des loyers de ses habitants. l

à nos arguments. Nous allons d’abord essayer de nous battre. Si la ponction est votée, il nous faudra ensuite nécessairement faire des choix, tout en veillant à être le plus juste possible dans nos arbitrages. Plus juste signifie la prise en compte des locataires de nos grandes cités urbaines qui attendent, pour certains depuis déjà fort longtemps, un signe de l’Opac Saône et Loire sur une

notre société et aussi une manière collective de penser : le bien-être de l’humain, ou l’appât du gain ? Pour moi, il y a une incohérence dans le fait que le logement social soit essentiellement financé par les loyers de ses locataires, surtout à l’heure où le fossé entre pauvreté et richesse se creuse. Sans faire de catastrophisme, je constate que nous faisons tout de même face à des réalités assez difficiles, que je cherche à comprendre.

MALIKA RAHMOUNE, LOCATAIRE


‘‘ … il s’agit ici clairement de faireles poches des locataires, y compris

celles des plus modestes.’’

Accompagnement en économie sociale et familiale, coup de pouce à l’insertion professionnelle, mise à disposition de logement « très social » pour les situations d’urgence, recrutement d’agents de développement local au sein des quartiers…Malgré la diminution des aides publiques l’Opac Saône et Loire fait le choix de maintenir une politique sociale qui s’appuie sur différents leviers.Explication.


10|11 PREMIÈRE NOUVELLE

Le « mieux-être » reste ce qui est souhaitable pour tous, et encore plus à l’heure où la tension éco-nomique persiste et où le lien social dans nos quartiers mérite d’être encore renforcé. En tant que premier bailleur social du dé-partement, notre organisme a la

et familiale aux personnes en difficultés. « Dans le cadre d’une relation individuelle, elles accom-pagnent le locataire dans la maî-trise de son budget et l’orientent éventuellement vers les acteurs so-ciaux du territoire qui pourraient lui être utiles. Comme par exemple

12 conseillières en

économie sociale

et familiale.

conviction d’avoir un rôle déter-minant à jouer dans ce sens, qu’il met en œuvre au travers d’une po-litique sociale assumée.

En témoigne tout d’abord le soutien qu’apportent nos 12 conseillères en économie sociale

Quand le réseau tisse sa toile…

le CCAS(1), les assistantes sociales, la CAF(2) et la Banque de France pour les dossiers de surendette-ment » indique Frédérique Minet, responsable du service développe-ment social et insertion à l’Opac Saône et Loire. Une aide précieuse en terme de gestion, donc, mais aussi une mobilisation autour des actions menées sur nos quartiers, génératrices de lien social. C’est le cas des fêtes de quartier, mais aussi de projets plus spécifiques tels que celui des boîtes aux lettres personnalisées au Creusot ou en-core de l’Écho du Bois du Verne, créée récemment dans le cadre d’ateliers d’écriture financés par l’Opac.

Opportunités professionnelles : à saisir !L’insertion professionnelle fait

également l’objet d’une attention toute particulière de nos services. L’exécution de nos programmes de réhabilitation et de construc-tion menés dans le cadre des projets de rénovation urbaine s’accompagne de l’obligation pour les entreprises engagées sur des marchés de réserver 5 % de leur

étant bien d’offrir à nos locataires toutes les opportunités de travail que nous pouvons susciter » insiste Frédérique Minet.

300 personnes employées par six régies de quartierAutres structures d’insertion :

les régies de quartier. Initiées et portées par les habitants, elles s’intéressent au bâti et à la pré-servation de leur environnement, ainsi qu’à la mise en lien de ses habitants : la proposition d’ateliers manuels divers, l’organisation de sorties et autres festivités, la créa-tion de jardins solidaires, laverie, sont autant d’activités vouées à créer de la vie au sein de l’espace collectif et à rompre l’isolement.

Mais l’insertion professionnelle figure aussi en bonne place au rang des missions de ces struc-tures créées par, pour et avec les habitants. « Les régies de quartier avec lesquelles nous sommes parte-naires sont en capacité de produire de l’activité économique en répon-dant à différents types de presta-tions » indique Frédérique Minet. « Il y a là un véritable engagement de l’Opac Saône et Loire. Notre in-

et ce sont 300 personnes qui tra-vaillent, en 2009, dans six régies de quartier du département.

Nouvelles ressources ! Enfin, toujours avec l’objectif

d’aller au-delà de notre cœur de métier en tant que bailleur so-cial, nous avons pris la décision de recruter cinq agents de déve-loppement social local sur le dé-partement. Le mot d’ordre reste le même : agir dans le sens du

volume d’heures travaillées à des personnes en difficultés profes-sionnelles.

Ce sont ce qu’on appelle des clauses d’insertion qui sont in-tégrées dans l’exécution de nos marchés. Ainsi, l’entreprise dé-sireuse de postuler pour l’un de nos marchés de réhabilitation de bâtiment, devra nous préciser ce qu’elle compte mettre en place dans ce cadre-là en faveur de l’in-sertion professionnelle. « L’objectif

tention étant bien de confier, dès que l’opportunité se présente, du travail à nos locataires. »

Un certain volume d’affaires de l’Opac est ainsi confié chaque année à ces structures, majori-tairement destiné aux travaux d’espaces verts, second œuvre et conciergerie. En 2010, le montant de l’activité consacrée aux régies dans le cadre de contrats d’objec-tifs s’élève à 1,8 million d’euros

mieux-être de nos résidents, d’au-tant plus au regard des éléments de la conjoncture économique — baisse du pouvoir d’achat, aug-mentation du chômage et des im-payés.

« L’agent de développement so-cial local est un nouveau métier, explique Frédérique Minet, dont la mission est de développer des actions relevant de l’économie so-ciale et solidaire autour de la vie de quartier et de celle de ses habi-

( 1 ) CCAS : Centre

Communal

d’Action Sociale( 2 ) CAF : Caisse

d’Allocation

Familiale


‘‘ Les régies de quartier : par, pour et avec les habitants’’

Logement très social…pour situations très urgentesLa politique sociale de l’Opac Saône et Loire s’attache aussi à répondre aux situations person-nelles les plus critiques, en proposant des solu-tions dites de « logement très social ». Le leitmotiv ? Veiller à ce que chacun ait un toit. En tant que pre-mier bailleur du département, nous sommes ainsi partie prenante de tous les dispositifs mis en place en France pour venir en aide aux personnes en si-tuation d’urgence, comme celui relatif à la Loi DALO (Droit Opposable au LOgement) par exemple. « Une mission sociale que nous veillons à assumer pleinement, qui demande, notons le, beaucoup d’investissement de la part de nos collaborateurs ». Une énergie pas tou-jours visible pour le locataire, dépensée à mettre en lien, à échanger, pour suivre au mieux les dossiers…

è


12|13 PREMIÈRE NOUVELLE

Six régies

de quartier

présentes sur le

département :

Ouest chalonnais

et Près Saint-Jean

à Chalon, Harfleur-

La Molette au

Creusot, Torcy,

Montceau-les-

Mines et Autun.

‘‘ L’agent de développement pourra soutenir… toute initiative socio-

économique, personnelle ou collective, dans laquelle les habitants

de nos quartiers sont prêts à s’investir ’’

è

Chantiers jeunes…

L’année 2009 a été jalonné de 56 semaines au profit de 312 jeunes âgés de 12 à 20 ans… Il s’agit ici de confier aux jeunes des quartiers un chantier de rénovation ou d’entretien, mais aussi de leur faire réaliser des projets artistiques comme la création de fresques accompagnées par un professionnel. Initiée sur une petite échelle à Chalon-sur-Saône en 1993, cette formule d’accompagnement des activités d’animation et d’insertion de la jeunesse continue à se développer

sur le plan départemental, en lien avec des villes partenaires (Chalon-sur-Saône, Le Creusot, Blanzy, Saint-Vallier, Sanvignes, Tournus et Saint-Marcel) et d’associations d’insertion ou socio-éducatives comme Sauvegarde 71, le centre éducatif de Fragny et le Prado de Saône et Loire. C’est ainsi qu’en 2009, l’Opac Saône et Loire a investi 74 000 € (données 2009) dans ce dispositif qui, loin d’être anecdotique, a le mérite d’apporter une réponse tangible à l’insertion des jeunes.

… Une réponse tangibleà l’insertion des jeunes

tants. L’idée est de promouvoir la création d’emplois ou d’activités. » La Croix verte et Saint Andoche à Autun, Les Aubépins à Chalon, Le Bois du Verne à Montceau, Harfleur - La Molette au Creusot, Les Sept Fontaines à Tournus, La Grimaury à Plottes, Le Fouettin à Cluny, Le Carrage à Bourbon Lancy et Les Bruyères à Gueu-gnon. Onze quartiers de Saône et Loire vont ainsi bénéficier dans les mois à venir de ces nouvelles ressources. Dans un premier temps, celles-ci se mobiliseront autour d’un diagnostic partagé avec les associations de locataires, puis elles étudieront avec les par-tenaires du quartier les solutions

vaux d’espaces verts sous forme de chantier d’insertion ou encore tout autre mise en valeur d’un ta-lent particulier. Toute initiative socio-économique, personnelle ou collective, dans laquelle les ha-bitants de nos quartiers sont prêts à s’investir, car tout projet ne peut aboutir qu’accompagné d’une bonne dose d’implication ! l

appropriées à la mise en place des initiatives.

Concrètement ? Le champ des activités envisageables est très vaste. L’agent de développement pourra soutenir un projet d’au-to-réhabilitation de son propre logement par exemple, la mise en place d’un système d’échange de savoir-faire, la réalisation de tra-

NUMÉRIQUE PAROLES D’EXPERTS


L’Union Européenne a fixé un arrêt total des émissions analogiques en Europe au 1er janvier 2012. Fini la télévision analogique, place à sa consœur numérique… Sur l’ensemble de la région Bourgogne, le 16 novembre 2010 la télévision numérique terrestre (TNT) fera son entrée dans nos foyers. Explications pratiques.

POUR TOUTES INFORMATIONS SUR LA TNT0 970 818 818 (prix d’un appel local) : le centre d’appel France Télé Numérique est à votre service du lundi au samedi de 8 h à 21 h. Vous pouvez également vous connecter sur www.tousaunumerique.fr

À SAVOIR…

Le 16 novembre 2010, jour du basculement de l’analogique au numérique, des perturbations peuvent survenir. Relancez systématiquement la mise à jour de vos chaînes.

18 CHAÎNES EN PLUS ET GRATUITES !

Le remplacement du système de diffusion analogique de la télévision par un système de diffusion numérique vous permettra de recevoir, en plus des sept chaînes actuelles, les 18 chaînes nationales gratuites de la TNT.

… VOUS ÊTES LOCATAIRE

DANS UN APPARTEMENTPour vous permettre de recevoir le bouquet de chaînes TNT, nous avons réalisé et pris en charge les travaux de mise à niveau des antennes collectives dès juillet 2007 avec l’intervention d’un professionnel. Néanmoins, vous devez vous équiper d’un adaptateur TNT ou d’une télévision avec adaptateur intégré. Les locataires qui reçoivent d’ores et déjà ces chaînes par la parabole, Internet ou le câble numérique continueront à les recevoir dans les mêmes conditions.

… VOUS ÊTES LOCATAIRE

DANS UN PAVILLONPour assurer une bonne réception de ce bouquet de chaînes gratuites, vous devez dès à présent vous équiper d’un adaptateur TNT ou d’une télévision avec adaptateur intégré. En cas de mauvaise réception, veuillez contacter l’installateur de votre choix pour vérifier les installations et réaliser les réglages nécessaires.

? ?

Numérique :grand changementpour petit écran

Numérique :grand changementpour petit écran

14|15 TERRITOIRE DE MÉMOIRE LE FOUETTIN À CLUNY

Nous habitons la cité du Fouet-tin depuis une quarantaine d’années et nous n’avons entendu parler d’aucun pro-gramme de travaux, alors qu’une rénovation de nos par-ties communes par exemple serait la bienvenue…

entre 1970 et 1975. Ces bâtiments commencent de fait à vieillir, et comme vous le dites, en dépit des différents travaux déjà réali-sés une campagne de rénovation sera la bienvenue. C’est la raison pour laquelle, je vous le confirme, votre quartier figure parmi nos

Le Fouettin c’est

130 logements,

du T 1 au T 5,

construits dans les

années 70.

Laurent Joubert : Il est vrai que cette réhabilitation est très atten-due par les habitants du quartier qui bénéficient déjà d’un cadre de vie agréable avec une belle vue sur la campagne clunisoise. Pour rappel, cette cité est com-posée de six bâtiments construits

Logée dans son écrin clunisois, la cité du Fouettin s’affiche comme un espace de vie plutôt calme et agréable à vivre. Quatre habitantes – Michèle Trujillo, Josette Hahn, Lucienne Reboux et Josiane Godimet – expriment leurs interrogations sur le devenir du quartier. Laurent Joubert, Directeur de territoire et Anne Chatanay, Directrice de l’agence du mâconnais leur répondent…

Coup de jeune sur le Fouettin


priorités d’intervention. Ce coup de jeune sur Le Fouettin por-tera sur la performance énergé-tique (isolation, changement des chaufferies…). Les 130 locataires du quartier pourront ainsi béné-ficier d’économie sur les charges de chauffage et d’un meilleur confort dans les logements et les parties communes. Par ailleurs, en plus de ce chantier priori-taire pour nous, nous prévoyons la construction de 12 logements neufs et l’aménagement de jar-dins familiaux ouverts aux habi-tants.

Quand débuteront les travaux concernant la réhabilitation ?

Laurent Joubert : le démarrage des travaux est prévu en 2012, à l’issue d’une phase de concerta-tion avec les habitants du quartier qui se déroulera courant 2011.

Anne Chatanay : nous avons effectivement l’ambition d’asso-cier véritablement les locataires de la cité à notre réflexion, d’autant plus que le quartier bénéficie de la présence d’une association de lo-cataires particulièrement fédéra-trice et dynamique. Qu’il s’agisse de la réhabilitation des bâtiments, le tri des ordures ménagères ou encore de l’implantation des jar-dins familiaux, nous aimerions renforcer notre partenariat avec nos locataires afin que chaque attente soit exprimée et diagnos-tiquée. Il appartiendra ensuite à l’Opac Saône et Loire de trancher, en tant que bailleur, notamment au regard des contraintes finan-cières. Ce serait une bonne chose

que de développer ces espaces de paroles sur le devenir de ce site qui jouit d’une vraie mixité de population.

La création de jardins familiaux sur le quartier est alors toujours d’actualité ?

Anne Chatanay : oui, ils le sont bien sûr. Initialement, ils devaient être livrés en mai 2010, et pour des raisons de procédures de marchés publics ainsi qu’un retard lié à une autorisation des bâtiments de France pour l’im-

plantation d’une cabane de jardin, ils le seront d’ici fin novembre 2010. Nous avons aujourd’hui les autorisations nécessaires et l’en-treprise est déjà choisie. Comme vous, nous sommes très attachés à ce projet… l

En 1999, suite à

l’engouement pour les

événements rassembleurs

qu’a pu susciter un an plus

tôt la Coupe du monde de

football, l’association « Le

Fouettin au Soleil » naissait.

Composée de 65 familles

adhérentes, soit à peu près

la moitié des locataires

Opac de la cité du Fouettin,

l’association s’attache depuis

lors à encadrer diverses

activités dans une démarche

fédératrice. Pourquoi le

soleil ? « Une façon de

donner un peu de lumière et

de gaieté, nous confie son

président, Olivier Bernardi,

pour lutter contre l’isolement

et l’individualisme ambiant. »

Toutes les générations

sont ainsi conviées aux

activités : les plus petits à

la traditionnelle chasse aux

œufs de Pâques, les doyennes

à la fête des grands-mères,

les familles au voyage

découverte organisé chaque

année. Mais aussi au marché

aux fleurs initié en mai, puis

à la belle époque au repas de

quartier organisé dans l’une

des trois cours de la cité.

« Nous avons aussi bénéficié

récemment des festivités de

Cluny 2010 avec un spectacle

présenté par le Théâtre du petit

chêne, lié à la vie clunisoise et

nourri d’histoires du quartier »

ajoute le président. Et l’Opac

Saône et Loire ? « L’office

nous accompagne en terme

de moyens, en mettant à

notre disposition une salle

de réunion ou encore sur

nos projets comme celui des

jardins familiaux pour lequel

l’Opac est maître d’ouvrage.

900 m2 seront bientôt dédiés

à une quinzaine de parcelles

individuelles qui seront

exploitables l’année prochaine

et ouvertes prioritairement aux

locataires Opac et adhérents

de notre association ». Avis aux

amateurs de simples et autres

cultures de fruits et légumes !


LE FOUETTIN AU SOLEIL !

L’OPAC À CLUNY, C’EST AUSSI :• 27 pavillons

qui viennent

de trouver

preneurs au

lieu-dit Prè

Paraud.

• Un projet de 20 logements collectifs au lieu dit les

Griottons.

• Le projet de réhabilitation de 7 logements rue du Merle en

centre-ville.

Quelques membres de l’association «Le Fouettin au Soleil».

Passez àl habitatdurable

entre nous

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