epreuve histoire des arts - collège madeleine...

30
1 EPREUVE HISTOIRE DES ARTS Session 2012

Upload: votuong

Post on 10-Sep-2018

215 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

1

EPREUVE HISTOIRE DES ARTS

Session 2012

2

MODALITES :

Epreuve intégrée à l’examen du Brevet.

Epreuve orale (notée sur 20 coefficient 2 soit sur 40 points).

Durée de l’épreuve : 15 minutes.

Jury : 2 enseignants (dont au moins un enseignant d’Arts plastiques, d’Education musicale ou d’Histoire-Géographie).

Chaque élève sera interrogé lors de l’épreuve orale sur un des trois supports (œuvres d’art) obligatoires cités ci – dessous à partir d’une grille analytique (également ci – dessous).

Des documents liés à ces supports (œuvres d’art) seront consultables sur le site internet du collège.

Ces documents seront également distribués aux élèves et évoqués en cours.

A ces trois supports obligatoires s’ajoutera l’étude d’une œuvre complémentaire sur le même thème, qui sera choisie par chaque élève d’ici la fin du 1er trimestre de l’année scolaire 2011/2012. Elle fera l’objet d’une présentation à partir d’un diaporama réalisé par chaque élève puis d’une interrogation par les membres du jury lors de l’épreuve orale.

Concernant ces supports complémentaires, aucun document ne sera fourni. L’élève aura donc une recherche personnelle à effectuer. La grille analytique sera identique à celle utilisée pour les trois supports (œuvres) obligatoires.

3

THEME :

« ARTS, ETATS ET POUVOIR »

OBJET D’ETUDE :

« LES ANNEES 1930. LE NAZISME ET LA PREPARATION A LA GUERRE. »

Question : œuvre d’art en tant que :

Instrument de propagande.

Vecteur de contre pouvoir.

4

SUPPORTS (ŒUVRES D’ART) OBLIGATOIRES :

- Tableau : « Guernica » Picasso.

- Film: « Alexandre Nevski » Eisenstein – Musique Prokofiev.

Extrait : la bataille sur la glace

- Pièce de théâtre : « Grand-peur et misère du troisième Reich » Brecht.

Extraits : Maladie professionnelle – La caisse

5

SUPPORTS (ŒUVRES D’ART) COMPLEMENTAIRES :

Chaque élève devra en choisir une parmi six, dans la liste ci-dessous. Toutes les œuvres complémentaires sont présentées au C.D.I.

- Manga : « Gen d’Hiroshima » - Roman de guerre : « le photographe » de

GUIBERT - Extrait de film : « La vie est belle » de Benini - Une affiche de propagande - Le style Art déco : « La villa Savoye construite

de 1928 à 1931 » (Le Corbusier) - Peinture : « Flandres, 1934-1936 » d’Otto Dix

6

GRILLE D’ANALYSE SUPPORTS (ŒUVRES D’ART) :

Chacune des deux parties de l’épreuve orale sera évaluée sur 20 points (le total de l’épreuve sera donc sur 40 points, ce qui correspond à une note sur 20 points coefficient 2), en suivant le barème détaillé ci –dessous :

Compétences liées à l'enseig nement d'histoire des arts

Connaissances et capacités relatives à l'œuvre d'ar t L'élève est capable de :

12 points

Situer des œuvres dans le temps et dans l'espace.

Présenter une œuvre de façon précise selon ses caractéristiques principales : domaine artistique, auteur, titre, époque ou contexte, support, dimensions, destination, mouvement artistique.

Maîtriser des notions de base pour décrire les techniques de production et les usages d'une œuvre d'art ou d'un monument.

Utiliser à bon escient un vocabulaire adapté à un domaine et à un langage artistiques.

Développer un commentaire critique et argumenté sur une œuvre en discernant entre les critères subjectifs et objectifs de l'analyse.

Établir des liens pertinents avec d'autres œuvres de la même période ou de périodes différentes.

Produire quelques éléments d'analyse critique sur une œuvre nouvellement présentée à son regard.

Manifester des connaissances de base sur les métiers et les formations liés aux domaines artistiques.

Capacités générales et attitudes L'élève est invité à :

8 points

Développer, pendant cinq minutes environ, un propos structuré relatif à l'objet d'étude.

Appuyer son commentaire sur une documentation appropriée (référence aux cours, ressources numériques, etc.)

Écouter et prendre en compte les questions du jury en formulant une réponse adaptée.

Justifier ses choix en décrivant ses intérêts et ses acquis en histoire des arts.

Manifester sa capacité à interroger un univers artistique, y compris abstrait.

Évoquer la construction d'une culture personnelle en histoire des arts.

S'exprimer correctement à l'oral, dans un niveau de langue approprié.

Adopter un comportement physique convenant à la situation de l'épreuve.

7

DOCUMENTS CONCERNANT LES TROIS SUPPORTS (ŒUVRES D’ART) OBLIGATOIRES :

D’autres documents ont été mis en ligne sur le site internet de l’établissement, dans la rubrique « Histoire des Arts ».

GUERNICA (PICASSO) :

Adresses Internet :

« Pablo Picasso – Wikipédia »

« Guernica – Wikipédia »

« Images correspondant à Guernica » (visionner image de gauche)

« Comprendre Guernica » (impératif)

8

9

10

11

12

13

Questionnaire : Documents 1 et 3

1. Qui est franco et que veut-il (doc 1) ?

2. Quels sont les Etats qui aident Franco dans sa lutte contre la république espagnole ?

3. Relevez les deux extraits du discours de Goering

prouvant que la guerre d’Espagne est un moyen pour l’Allemagne de préparer son armée (doc 3).

Documents 2,5 et 6

4. Dans quelle région a eu lieu le bombardement de Guernica ? Qui a bombardé Guernica ? Document 4

5. Que représente ce tableau et par qui a-t-il été peint ? 6. Pourquoi le peintre a-t-il réalisé son tableau en noir et

blanc ? 7. Relevez les éléments qui soulignent la souffrance, la

terreur, et le désespoir de la situation ?

Document 2

8. Combien de temps a duré la guerre d’Espagne ? Quelles sont les dernières régions conquises ?

14

Réponses : Documents 1 et 3

1. Franco est un général qui veut renverser la république espagnole.

2. L’Italie fasciste et l’Allemagne nazie (hitlérienne). 3. « j’envoyai là-bas (en Espagne) une grande partie de

ma flotte de transport et d’importantes quantités d’avions de chasse, de bombardiers et de canons antiaériens. » « de nouveaux hommes fussent sans cesse envoyés là-bas et les autres rappelés. » Documents 2,5 et 6

4. Petite ville basque du nord du pays. Les avions allemands. Document 4

5. Le tableau de Picasso évoque le bombardement par les avions allemands de la petite ville basque de Guernica.

6. L’absence de couleurs correspond à la gravité du sujet. Le Noir et Blanc évoque également la presse. Picasso, informé par voie de presse, a incorporé à son œuvre de nombreuses références à celle-ci. Pa exemple, le pelage du cheval fait de petits traits serrés, réguliers et alignés rappelle les caractères typographiques.

7. Le cheval blessé, la mère portant son enfant mort (la douleur est exprimée par la langue pointue comme un couteau). La femme, la bouche édentée, les bras levés au ciel tombant dans les flammes (Guernica bombardée à la bombe incendiaire). Le combattant, au premier plan, au corps morcelé et décapité.

Document 2

8. La guerre d’Espagne a duré trois ans de 1936 à 1939. Les dernières régions conquises : la Nouvelle-Castille et la Catalogne.

15

16

17

18

19

ALEXANDRE NEVSKI (EISENSTEIN-PROKOFIEV) :

Adresses Internet :

« You Tube Eisenstein - Prokofiev : Battle on the ice (bataille sur la glace) vidéo 3,32’ (impératif)

« S. Eisenstein – Wikipédia »

« S. Prokofiev – Wikipédia »

« A. Nevski – Wikipédia »

« Alexandre Nevski »

20

21

En 1242, la Russie qui subit déjà la domination mongole voit surgir à l’Ouest un nouveau péril. Des chevaliers teutoniques envahissent le pays et sèment la terreur. Héros de la guerre contre les Suédois, le prince Alexandre Nevski retiré dans un village de pêcheurs organise la résistance contre l’avis de certains villageois qui veulent pactiser avec l’ennemi.

Réalisé en 1938, Alexandre Nevski est un avertissement donné à l’Allemagne nazie et, à travers elle, à tous les agresseurs potentiels de l’URSS.

Eisenstein conçoit son film à la gloire du patriotisme comme une symphonie visuelle qui repose sur une association parfaite des images et de la musique épique de Prokofiev (La longue et époustouflante bataille finale).

22

2

1

23

Questionnaire :

Documents 1 et 2

A quelle situation de la fin des années 1930 peut se comparer le thème d’Alexandre Nevski ? Quelle idée veut faire passer ce film ?

Réponses :

L’URSS est menacée par une attaque de l’Allemagne nazie.

Le peuple russe, la nation doit se préparer à résister à l’agresseur et prendre comme exemple la résistance et la victoire, au Moyen Age, des Russes slaves face à l’attaque des chevaliers Teutoniques allemands.

24

GRAND-PEUR ET MISERE DU III REICH (BRECHT) :

Sites Internet :

« Brecht – Wikipédia »

« Grand-peur et misère du III Reich – Wikipédia »

25

Extraits

MALADIE PROFESSIONNELLE

Berlin 1934. Une salle à l’hôpital de la Charité. On amène un nouveau malade. Des sœurs sont en train d’écrire son nom sur l’ardoise à la tête du lit. Deux malades voisins se parlent.

LE PREMIER MALADE : Qu’est-ce que c’est que celui-là ?

LE SECOND MALADE : Je l’ai vu à la salle de pansement. J’étais assis près de sa civière. Il avait encore sa connaissance, mais il n’a rien répondu quand je lui ai demandé ce qu’il avait. Tout son corps n’est qu’une plaie.

LE PREMIER MALADE : Alors tu n’avais pas besoin de le questionner.

LE SECOND MALADE : Je ne m’en suis aperçu qu’après, quand on lui a fait ses pansements.

UNE DES SOEURS : Silence. Le professeur !

Suivi d’assistants et de sœurs, le chirurgien entre dans la salle. Il s’arrête devant un lit et fait son cours.

LE CHIRURGIEN : Messieurs, vous avez là un cas de toute beauté, qui vous prouve que la médecine, si elle ne questionne pas, si elle n’enquête pas continuellement sur les causes profondes de la maladie, tombe dans la pure charlatanerie. Le patient présente tous les symptômes de la névralgie et, longtemps, on l’a soigné pour cette névralgie. En réalité, il souffre de la maladie de Raynaud, qu’il a contractée dans l’exercice de sa profession d’ouvrier en appareils à air

26

comprimé. Par conséquent, messieurs, une maladie professionnelle. Ce n’est que maintenant que nous pouvons le soigner correctement. Vous voyez par cet exemple combien il est erroné de ne considérer le malade que comme un objet d’examen clinique, au lieu de questionner : d’où vient le malade, où a-t-il contracté sa maladie, et où retournera-t-il une fois guéri. Quelles sont les trois choses que tout bon médecin doit savoir ? Premièrement ?

LE PREMIER ASSISTANT : Questionner.

LE CHIRURGIEN: Deuxièmement ?

LE DEUXIEME ASSISTANT : Questionner.

LE CHIRURGIEN : Troisièmement ?

LE TROISIEME ASSISTANT : Questionner, monsieur le professeur !

LE CHIRURGIEN : Parfait ! Questionner ! Et avant tout, sur… ?

LE TROISIEME ASSISTANT : Les conditions sociales, monsieur le professeur !

LE CHIRURGIEN : Sans avoir peur surtout de se pencher sur la vie privée du malade, qui est souvent, hélas, lamentable. Qu’un être humain soit obligé d’exercer un métier qui, tôt ou tard, le conduit à la ruine physique, qu’il en vienne, pour ainsi dire, à se tuer pour ne pas mourir de faim, ce sont des choses qu’on n’aime pas entendre, et c’est pourquoi on n’aime pas questionner. (Il va avec sa suite vers le lit du nouveau malade). Qu’est-ce qu’il a cet homme ? (La sœur supérieure lui parle à l’oreille.) Ah bon. (Il l’examine à la hâte, et avec une contrariété

27

visible. Il dicte :) Contusions sur le dos et sur les cuisses. Plaies ouvertes à l’abdomen. Autre constatation ?

LA SUPERIEURE , lisant : Du sang dans les urines.

LE CHIRURGIEN : Diagnostic d’entrée ?

LA SUPERIEURE : Déchirure du rein gauche.

LE CHIRURGIEN : A passer d’abord à la radio.

Il veut se détourner.

LE TROISIEME ASSISTANT , qui rédige la fiche du malade : Origine de la maladie, monsieur le professeur ?

LE CHIRURGIEN : Qu’est-ce qui est indiqué ?

LA SUPERIEURE : Comme origine de la maladie, il est indiqué : chute dans les escaliers.

LE CHIRURGIEN, dictant : Chute dans les escaliers. Pourquoi ses mains sont liées ?

LA SUPERIEURE : Le malade a déjà par deux fois arraché son pansement, monsieur le professeur.

LE CHIRURGIEN : Pourquoi ?

LE PREMIER MALADE , à mi-voix : D’où vient le malade, et où retournera-t-il ?

Toutes les têtes se tournent vers lui.

LE CHIRURGIEN, toussotant : Si le malade est agité, donnez de la morphine. (Il va au lit suivant.) Alors, ça va mieux ? Nous commençons à reprendre des forces ?

28

Il examine la gorge du malade.

UN DES ASSISTANTS , à un autre : Ouvrier. Vient du camp de concentration d’Oranienburg.

L’AUTRE ASSISTANT , ricanant : Par conséquent, encore une maladie professionnelle.

29

LA CAISSE

Essen, 1934. Un logement ouvrier. Une femme avec deux enfants. Un jeune ouvrier et sa femme sont en visite. La femme pleure. On entend des pas dans l’escalier. La porte est ouverte.

LA FEMME : Il a dit simplement que les salaires qu’on payait étaient des salaires de famine. C’est portant vrai. Mon ainée a les poumons malades, et nous ne pouvons pas acheter de lait. Ils ne peuvent pas lui avoir fait quelque chose.

Des S.A. entrent ; ils posent à terre une longue caisse.

UN S.A. : Maintenant, pas de théâtre. Tout le monde peut attraper une fluxion de poitrine. Voilà les papiers. Tout est parfaitement en ordre. Et n’allez pas faire de bêtises.

Les S.A. sortent.

UN DES ENFANTS : Maman, papa est dedans ?

L’ouvrier est allé à la caisse.

L’OUVRIER : Elle est en zinc.

L’ENFANT : On ne peut pas ouvrir ?

L’OUVRIER , rageur : Si, on peut ! Où as-tu mis la boite à outils ?

Il cherche les outils. Sa jeune femme veut le retenir.

LA JEUNE FEMME : N’ouvre pas, Jean ! Ils t’arrêteront aussi.

L’OUVRIER : Je veux voir ce qu’ils ont fait de lui. Ils en ont vraiment peur, qu’on le voie. Sinon ils ne le mettraient pas dans du zinc. Laisse-moi !

30

LA JEUNE FEMME : Je ne te laisserai pas. Tu n’as pas entendu ce qu’ils ont dit ?

L’OUVRIER : On a peut-être encore le droit de le voir, non ?

LA PREMIERE FEMME prend ses enfants par la main et va à la caisse : J’ai encore un frère qu’ils pourraient emmener, Jean. Et toi aussi, ils peuvent t’emmener. La caisse peut rester fermée. Nous n’avons pas besoin de le voir. Nous ne l’oublierons pas.