esh eco1 chapitre 8 -...
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ESH – ECO1
Chapitre 8 C. Rodrigues
La croissance économique
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Introduction Qu’est ce que la croissance économique ?
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Quelle problématique pour la croissance économique ?
1) Distinction entre la thématique de la croissance économique
et celle des fluctuations (cycles économiques) ;
2) La croissance économique est un phénomène de long terme
;
3) La croissance économique est un objectif de la politique
économique.
Remarque par rapport au concours :
La croissance économique est, d’une part, un thème de recherche à
proprement parler et, d’autre part, une question transversale
présente dans de nombreux débats économiques (inégalités, emploi,
compétitivité, politique économique, développement, etc.).
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François Perroux (1903-1987), Économiste français, professeur au Collège de France
• Publication principale :
• L’économie du XXème siècle, 1961
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Définition
• Croissance économique
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La croissance économique selon Simon Kuznets (1901-1985)
• Simon Kuznets a reçu en 1971 le troisième prix Nobel d'économie « pour son interprétation fondée sur des données empiriques de la croissance économique, qui a renouvelé et approfondi la connaissance de la structure économique et sociale et du processus de développement ».
• Américain d'origine russe, Simon Kuznets est né en 1901 à Kharkov, en Ukraine ; il émigre en 1922 aux États-Unis, où il termine ses études à l'université de Columbia.
• La croissance économique est : « l’augmentation à long terme de la capacité d’offrir une diversité croissante de biens, cette capacité croissante étant fondée sur le progrès de la technologie et les ajustements institutionnels et idéologiques qu’elle demande ».
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Quelques notions proches de la croissance économique
• Croissance économique et expansion
• Croissance économique et crise économique
• Croissance économique et récession
• Croissance économique et dépression
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Une représentation du cycle économique
Expansion
Récession
Crise
Récession
Dépression
Reprise économique
1er cycle économique 2ème cycle économique
Indicateur de dimension (PIB)
Trend
Quelques notions proches de la croissance économique
• Croissance économique et expansion
• Croissance économique et crise économique
• Croissance économique et récession
• Croissance économique et dépression
• Croissance économique et développement
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Deux « constats » de départ à propos de la croissance économique
1. La Révolution Industrielle marque le début d’une période de croissance sans précédent dans l’histoire de l’humanité
2. la croissance économique est un phénomène irrégulier et non homothétique
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L’énigme de la croissance économique
« Comprendre les mécanismes de la croissance économique reste l’un des défis majeurs auxquels est confrontée la théorie économique. Ce défi est d’autant plus important à relever que la période est marquée par l’émergence et le développement de technologies génériques perturbant l’ensemble du tissu économique. Ce défi théorique se double d’un défi politique : comment expliquer le déficit de croissance des grands pays de l’Union européenne quand les États-Unis et les pays émergents en Asie connaissent des taux de croissance parmi les plus élevés observés dans les économies de marché ».
J. L. Gaffard : « Dynamique industrielle, productivité et croissance », Revue de l’OFCE, n° 98, juillet 2006.
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Jean-Luc Gaffard
• Professeur d’économie à l’Université de Nice Sophia-Antipolis, membre de l’OFCE.
• Site professionnel :
• http://www.ofce.sciences-po.fr/pages-chercheurs/home-gaffard.htm
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Comment évaluer la croissance économique ?
• Trois questions économiques occupent une place centrale
dans le débat public :
1) un débat sur les liens entre croissance économique,
développement et préservation des équilibres écologiques
2) un débat sur les indicateurs de richesses : comment mesurer
efficacement la hausse des richesses produites ?
3) un débat sur les déterminants de la croissance économique
et sur la question de la convergence ou de la divergence de
la croissance entre les pays (au sein des PDEM d’une part et
entre les PDEM et les PED d’autre part)
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La comptabilité de la croissance économique
• La croissance économique se mesure à partir du PIB ;
Attention à distinguer le PIB nominal et le PIB réel :
PIB réel = PIB nominal . 100 / déflateur de PIB
• Quelle différence entre l’indice des prix et le déflateur de PIB ?
« De manière générale, un déflateur implicite mesure les variations de prix dans un domaine de l'économie en divisant la grandeur en valeur par cette même grandeur en volume.
Les déflateurs implicites sont nommés d'après l'agrégat utilisé. Les déflateurs du PIB, de la dépense de consommation finale, de la formation de capital brute, des exportations et des importations mesurent les variations de prix dans leur domaine respectif de l'économie. Ils sont utilisés pour corriger les agrégats des effets de l'inflation.
Le déflateur du PIB s'écarte de l'indice des prix à la consommation, en fonction notamment, de l'évolution des prix des importations, des exportations et de la FBCF ».
Source : insee.fr
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La comptabilité de la croissance économique
• La croissance économique peut se mesurer à partir du taux de croissance global ou du taux de variation – croissance - annuel moyen (TVAM).
TVAM = [(Cmn)1/n – 1] . 100
Le TVAM s’interprète comme la tendance ou trend de la croissance pour une période donnée : c’est le taux de variation annuelle qui, appliqué pendant n années, accroît le PIB de sa valeur de l’année 1 à sa valeur de l’année n.
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La comptabilité de la croissance économique
• Remarque empirique à propos du rythme de la croissance économique :
• +1, + 2, + 3 % de hausse annuelle du PIB réel change profondément la structure de l'économie sur le long terme
• Illustration :
• il faut 69,7 ans pour doubler le PIB avec un taux de 1 %,
• 35 ans pour le doubler avec 2 %,
• 23 ans seulement avec 3 % !
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1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique
1.1. La croissance économique : faits
stylisés et premières interprétations
1.1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés
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Source : INSEE
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Variations du PIB de la France en volume (en %) 1991-2014
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Variations du PIB mondial en volume (en %) 2000-2013
www.coe-rexecode.fr
Variations en %
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53 pays Etats-Unis, Canada, Mexique, Japon, Australie, Nelle Zélande, Corée du Sud, Hong-Kong, Taïwan, Singapour, Malaisie, Thaïlande, Philippinnes, Indonésie, Inde, Chine, Union Européenne à 27, Norvège, Suisse, Turquie, Russie, Brésil, Argentine, Chili, Colombie, Pérou, Afrique du Sud.
Source : calcul Coe-Rexecode depuis offices statistiques nationaux
Extrait du document 6 // La croissance économique de la France
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Extrait du document 1 // Taux de croissance du PIB pour quelques pays, depuis 1820
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Extrait du document 2 // Taux de croissance annuel moyen du PIB pour quelques pays (1914-1950)
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1940-1944 1945-1947 1948-1950 1950-1960 1914-1950
Allemagne + 2,6 - 63,3 + 5,2 + 7,7 + 1,3
Etats-Unis +12,3 - 6,2 + 4,4 + 3,3 + 2,8
France - 13,5 + 21,5 + 9,7 + 5,8 + 1,0
Japon - 1,4 - 15,6 + 8,4 + 9,2 + 1,8
Royaume-Uni + 3,8 - 3,4 + 3,4 + 2,7 + 1,3
Source : Angus Maddison, Les phases du développement capitaliste. Economica, 1981.
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23 Source : R. Gordon. Deux siècles de croissance économique. 2003.
Extrait du document 2 // Croissance annuelle moyenne du PIB
par habitant (%)
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1950-1973 1973-1998
France 4,2 1,6
Allemagne 4,9 1,8
Japon 8,1 2,5
Royaume-Uni 2,5 1,9
États-unis 2,2 1,5
Moyenne 4,4 2,9
Source : O. Blanchard et D. Cohen, Macroéconomie, Pearson Education, 2001 (p. 38)
Évolution du PIB/hab. des principaux pays de l’OCDE en US dollars 2005
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25 Source : EUROSTAT.
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Taux de croissance du PIBPPA (en %)
1997-2006 (TVAM)
2001-2011 (TVAM)
2006 (VA)
2008 (VA)
2013 (VA)
Monde 4,0 3,6 5,3 5,2 4,0
ALENA 3,3 1,7 3,4 2,9 2,5
Amérique du Sud
2,8 4,2 5,8 4,4 4,2
Union européenne à 27
2,5 1,4 3,2 2,8 1,3
Japon 1,1 0,6 2,2 2,0 1,7
NPI d’Asie 3,6 4,7 5,3 5,1 5,2
Chine et Indochine
8,9 10,2 10,5 10,3 8,6
Autres pays d’Asie et d’Océanie
6,1 7,2 8,5 5,8 6,7
Source : CEPII (2014), L’économie mondiale 2013, La Découverte, Coll. Repères.
Nicholas Kaldor (1908-1986)
• Économiste anglais qualifié de « post-keynésien ». Il a notamment travaillé sur la répartition des revenus et sur les transformations à long terme de l’économie.
• Il a été professeur à l’Université de Cambridge (Grande Bretagne) à partir de 1952.
• Il fut conseiller économique de plusieurs gouvernements travaillistes durant les Trente Glorieuses.
• Bibliographie sélective :
• Essays on value and distribution (1960).
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Les faits stylisés de la croissance selon Kaldor //
• Hypothèse : il existe des caractéristiques communes à la croissance économique quels que soient les pays que l’on considère. Kaldor en identifie 5 :
1. Hausse de Y/L ;
2. Hausse de K/L ;
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Définition
• Productivité
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Quelques indicateurs macroéconomiques
• Productivité apparente du travail : Y/L
• Productivité apparente du capital : Y/K
• Coefficient de travail : L/Y
• Coefficient de capital : K/Y
• Intensité capitalistique : K/L
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Illustration des deux premiers critères des faits stylisés de la croissance selon Kaldor // France
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Illustration des deux premiers critères des faits stylisés de la croissance selon Kaldor // France
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Les faits stylisés de la croissance selon Kaldor //
• Hypothèse : il existe des caractéristiques communes à la croissance économique quels que soient les pays que l’on considère. Kaldor en identifie 5 :
1. Hausse de Y/L ;
2. Hausse de K/L ;
3. Stabilité de K/Y ;
4. Stabilité du taux de profit (π/K) ;
5. Stabilité du partage salaires / profits.
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1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 1.1. La croissance économique : faits stylisés et premières interprétations
1.1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés
1.1.2. La croissance économiques : premières interprétations
1.1.2.1. Les phases de la croissance mondiale selon Maddison
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Angus Maddison (né en 1925)
• Économiste et historien britannique.
• Professeur émérite à l’Université de Groningue (Pays-Bas).
• « Maddison est un pionnier dans le domaine de la reconstitution de comptes nationaux sur de longues périodes, allant jusqu'à l'an 1. Il combine des méthodes de recherche modernes avec sa propre connaissance de l'histoire économique, en particulier sur la performance des différents pays en matière de PIB par habitant. Ses travaux permettent de comprendre pourquoi et comment certains pays sont devenus riches, tandis que d'autres sont restés pauvres (ou sont retombés dans la pauvreté). Maddison est aujourd'hui reconnu comme le plus grand chercheur du monde dans ce domaine » (www.wikipedia.fr)
• Bibliographie sélective :
• L’économie mondiale 1820-1992 (1995).
• L’économie mondiale, une perspective millénaire (2001).
• Site Internet personnel :
• http://www.ggdc.net/maddison/
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Les facteurs structurels qui influencent la croissance économique sur le long terme selon Maddison
a) La conquête ou la colonisation de zones peu peuplées ;
b) les échanges internationaux et les mouvements de capitaux ;
c) L’innovation technologique et institutionnelle (un facteur central à partir de la Révolution Industrielle).
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Les 5 phases de la croissance économique mondiale selon A. Maddison //
1) Phase 1 : 1820-1870
2) Phase 2 : 1870-1913
3) Phase 3 : 1913-1950
4) Phase 4 : 1950-1973
5) Phase 5 : 1973-2008 ?
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Phase 1 // 1820-1870
• Principales caractéristiques :
Mise en place du capitalisme libéral ;
Le continent européen contribue pour les 2/3 à la croissance mondiale ;
Une croissance économique essentiellement extensive ;
Domination géopolitique et économique de la Grande Bretagne.
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Phase 2 // 1870-1913
• Principales caractéristiques :
Accélération de la croissance du fait de la 2ème révolution industrielle ;
Stabilité des relations monétaires internationales (étalon-or) ;
Mobilité accrue des facteurs de production :
• Capital : l’Angleterre est le « banquier du monde » : les capitaux placés à l’étranger représentent 1,5 fois son PIB en 1914 ;
• Travail : forts mouvements migratoires nationaux et développement des migrations internationales.
Amélioration des moyens de communications
Internationalisation des échanges : première mondialisation de l’économie.
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Suzanne Berger • Professeur de Sciences Politiques au
MIT de Cambridge (États-unis).
• Bibliographie sélective :
• Notre première mondialisation (2003) ;
• Made in monde (2006)
• Site Internet professionnel (MIT) : • http://web.mit.edu/polisci/faculty/S.Berge
r.html
• Un entretien en ligne résumant son ouvrage :
• http://www.scienceshumaines.com/-0ales-lecons-de-la-premiere-mondialisation-entretien-avec-suzanne-berger-0a_fr_14294.html
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Phase 3 // 1914-1950
• Principales caractéristiques :
Forte instabilité qui dissimule une accélération du potentiel de croissance ;
Le protectionnisme freine la croissance ;
Durant les années 1930 : « politique des égoïsmes sacrés »
Accélération de la productivité globale des facteurs ;
Exemple américain ;
Exemple français ;
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Exemple américain
• De 1919 à 1929 :
• le produit national s'accroît de 25 % ;
• la production industrielle s’accroît de 90 %,
• les cours boursiers sont multipliés par trois.
• Les grands industriels rationalisent l’organisation de la production :
• Henri Ford. Ma vie et mon œuvre », 1925.
• Le marché américain atteint des dimensions considérables en termes de consommation : il circule 26,5 millions de voitures contre 1,5 millions en France sur cette décennie.
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Exemple français
• La guerre de 1914-1918 pénalise fortement la croissance économique française ;
• Mais, paradoxalement, l’industrie connaît une période faste. Entre 1924 et 1929 :
• Le produit industriel augmente de 40 %.
• La productivité du travail s’accroît de 5 à 6 % par an contre un gain annuel de 2 % au XIXème siècle (notamment dans les secteurs du charbon, de l’acier, de l’électricité, de l’automobile).
• Les industries lourdes progressent plus vite que les industries de biens de consommation : l’industrialisation de la France s’accélère, la concentration augmente sensiblement avec l’introduction progressive du taylorisme.
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Phase 4 // 1950-1973
• Principales caractéristiques :
Une croissance économique exceptionnelle pour la majorité des pays ;
Rattrapage des pays affaiblis par la guerre et des PED qui servent de débouchés aux pays proches de la frontière technologique ;
Croissance économique fondée sur le « compromis fordiste » et sur l’interaction « production de masse » / « consommation de masse » ;
Gains de productivité toujours élevés (mais ils l’étaient surtout dans la période antérieure) ;
Ouverture commerciale internationale croissante (GATT).
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Exportations PIB
Source : site Internet de l’OMC : http://www.wto.org/french/res_f/statis_f/its2012_f/its12_charts_f.htm
Volume des exportations mondiales de marchandises et PIB mondial Variation annuelles moyennes 1950-2011
Phase 5 // 1973-2008 ?
• Principales caractéristiques :
Ralentissement de la croissance mondiale (effondrement des pays de l’Est, marginalisation de certains PED notamment) ;
Pour les PDEM :
hausse de la contrainte extérieure ;
Remise en cause des politiques keynésiennes de soutien à la demande ;
Triple processus de mondialisation : des échanges, des systèmes productifs, de la finance ;
Instabilité de l’économie mondiale (éclatement de « Bretton-Woods » à partir de 1971) ;
« Consensus de Washington » et politiques de désinflation compétitive.
Mais la récession est à relativiser (retour à la « normale »).
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Le consensus de Washington
• Le consensus de Washington est un ensemble de mesures appliquées aux économies en difficulté face à leur dette (notamment en Amérique latine) par les institutions financières internationales siégeant à Washington (Banque mondiale et Fonds monétaire international) et soutenues par le département du Trésor américain à la fin des année 1980.
• Il reprend les idées présentées en 1989, sous la forme d'un article par l’économiste John Williamson soutenant dix propositions fortement inspirées des recommandations de M. Friedman (doctrine conservatrice de politique économique) dont :
1. Une stricte discipline budgétaire
2. La libéralisation des taux d’intérêt
3. Un programme vaste de privatisation
• Le consensus de Washington a conduit à creuser les inégalités dans les pays pauvres. Il a fait l’objet de nombreuses critiques dans les années 1990.
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Prolongement de l’analyse de Maddison : vers une 6ème phase ?
• Processus de rattrapage de certains pays émergents sur la décennie 2000 (BRICS) :
Croissance effective très élevée en Chine et en Inde (pays en rattrapage ou pays émergents) ;
Débat sur les conditions de la saturation du rattrapage.
• Divergence croissante, écarts maintenus ou convergence entre l’Europe et les Etats-Unis
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Source : Lettre du CEPII, mai 2012
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Source : http://www.cepii.fr/BLOG/bi/post.asp?IDcommunique=275
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55 Source : http://www.cepii.fr/PDF_PUB/lettre/2013/let339.pdf
Prolongement de l’analyse de Maddison : vers une 6ème phase ?
• Processus de rattrapage de certains pays émergents sur la décennie 2000 (BRICS) :
Croissance effective très élevée en Chine, Inde et dans une moindre mesure Brésil ;
Hausse de l’épargne dans les pays émergents ;
Vers un changement du régime de croissance en Chine à partir de 2012 ?
• Ce processus de rattrapage est-il pérenne ?
Quelle interaction entre la croissance et les institutions politiques ?
Quelle distance avec la frontière technologique ?
Quelle évolution du marché intérieur ?
Quelle place dans la globalisation financière ?
Quelle articulation avec le développement durable ?
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1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 1.1. La croissance économique : faits stylisés et premières interprétations
1.1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés
1.1.2. La croissance économiques : premières interprétations
1.1.2.1. Les phases de la croissance mondiale selon Maddison
1.1.2.2. La croissance française au XXème siècle : quels enseignements ?
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• Jean Fourastié (1907-1990), économiste français :
• Le grand espoir du XXème siècle (1949)
• Les Trente Glorieuses ou la révolution invisible (1979).
C. Rodrigues / Lycée Militaire
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Quels sont les facteurs qui ont été favorables à la croissance des Trente Glorieuses en France ?
• Des facteurs « initiaux » :
• Les « besoins » de la reconstruction ;
• Le plan Marshall en 1947.
• Trois principaux facteurs structurels :
1) Un facteur démographique : baby-boom et immigration (création de l’ONI en 1945 devenu aujourd’hui l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration – OFII - : http://www.ofii.fr/) ;
2) Un facteur de politique économique avec la planification française et des réformes structurelles :
• Encadrement des marchés et essor des entreprises publiques ;
• Politique des revenus (création du SMIG en 1950) ;
• Mise en place du système de protection sociale (Sécurité sociale créée en 1945) ;
• Planification à la française : création du Commissariat Général au Plan (CPG) en 1946 par J. Monnet (devenu aujourd’hui le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective sous la présidence de J. Pisanni-Ferry : http://www.strategie.gouv.fr/blog/) ;
3) Un facteur commercial : ouverture commerciale internationale (rôle premier des accords du GATT et second de la CEE).
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Extrait du document 4
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Taux d'équipement des ménages ouvriers en biens durables en Europe de l'Ouest
1954 1965 1975
Automobile 8 % 47 % 74 %
Téléviseur 1 % 46 % 87 %
Réfrigérateur 3 % 56 % 91 %
Machine à laver 8 % 44 % 77 %
Source : Beaud, 1990
1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique 1.1. La croissance économique : faits stylisés et premières interprétations
1.1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés
1.1.2. La croissance économiques : premières interprétations
1.1.2.1. Les phases de la croissance mondiale selon Maddison
1.1.2.2. La croissance française au XXème siècle : quels enseignements ?
1.1.2.3. Croissance économique effective, croissance économique potentielle
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Distinction entre croissance effective et croissance potentielle
La croissance potentielle peut être définie comme « la croissance maximale compatible avec une inflation stable ».
• Le calcul de cette croissance potentielle implique l’affectation de valeurs à des paramètres dont l’évaluation est délicate :
1. taux de croissance de la population active ;
2. taux d’emploi ;
3. taux de chômage incompressible (ou taux de chômage structurel) ;
4. Taux de croissance de la productivité.
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Définition
• Croissance (économique) potentielle
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Qu’est ce qu’un taux de chômage incompressible ?
Un taux de chômage en deçà duquel l’économie ne peut pas durablement descendre sous peine d’accélérer le rythme de progression de l’inflation
Le taux de chômage incompressible est le taux de chômage structurel
Apport de M. Friedman : NAWRU : non accelerating wage rate of unemployment
NAIRU : non accelerating inflation rate of unemployment
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• Alban William Phillips (1914-1975), est un économiste néo-zélandais.
• En 1958, Alban William Phillips publie une étude statistique portant sur le marché du travail britannique (période 1867-1957). Il établit une relation empirique décroissante entre le taux de croissance des salaires nominaux et le taux de chômage.
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Richard Lipsey (né en 1928)
• Professeur d’économie au Canada.
• Site Internet professionnel :
• http://www.sfu.ca/~rlipsey/
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La courbe de Phillips-Lipsey
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Taux de variation des Salaires nominaux
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La courbe de Phillips-Lipsey bis
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Taux d’inflation
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L’interprétation de la courbe de Phillips-Lipsey par M. Friedman
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Taux de variation de w ou
Taux d’inflation (%)
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NAWRU ou
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Définition
• Loi d’Okun
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La loi d’Okun // Économie américaine, second XXème siècle
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La loi d’Okun // Économie française, 1990-2008
Définition
•Gap d’Okun
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Croissance potentielle et croissance effective
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74 Echelle de temps longue (décennies)
Indicateur de dimension (PIB)
Croissance effective
Croissance potentielle
Surchauffe inflationniste
« Gap » d’Okun
Tendance et fluctuations du PIB aux États-Unis 1960-2004
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Source : Benassy-Quéré, Politique économique. De Boeck, 2004
Tendance et fluctuations du PIB en France 1960-2004
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Source : Benassy-Quéré, 2004
Quelle mesure de la croissance potentielle ?
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Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf
Une mesure du gap d’Okun (output gap) par l’OFCE
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78 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf
Le taux d’inflation en France
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79 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf
Scenarii de fermeture du gap d’Okun
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80 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf
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81 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf
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82 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf
Flux d’embauche dans l’économie française selon les types de contrats (en milliers d’embauches)
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83 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf
Chômage structurel ou chômage conjoncturel ?
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84 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf
Chômage structurel ou chômage conjoncturel ?
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85 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf
Note : TCE signifie taux de chômage d’équilibre. Il s’agit d’une alternative au NAIRU calculé par les économistes de l’OFCE. Ceux-ci retiennent deux modèles conduisant à une surévaluation du TCE (modèle WS-PS) ou à une sous-évaluation du TCE (Phillips-PS)
Chômage structurel ou chômage conjoncturel ?
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86 Source : OFCE, 2013. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/129/revue-129.pdf
1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique
1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés
1.2. Facteurs de production et croissance économique
1.2.1. Croissance économique, capital et progrès technique
1.2.1.1. Progrès technique et innovation chez Schumpeter
Attention à l’inversion des sous-parties par rapport au plan du dossier !!
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Qu’est ce que le progrès technique ?
• De manière générale, le progrès technique désigne l’amélioration des connaissances permettant de mieux tirer partie des facteurs de production utilisés pour produire.
• Il correspond à des modifications de caractère technologique dans les procédés de production et dans la nature des biens réalisés. Il a trois types d’effets :
1) Il permet de produire plus avec la même quantité d’inputs.
2) Il permet de produire des biens et services nouveaux incorporant une qualité plus grande.
3) Il permet la suppression de goulots d’étranglement qui limitent la production (nouveaux débouchés liés à l’accroissement des gains de productivité et à la baisse des prix des produits).
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Définition
• Progrès technique
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P. Ralle et D. Guellec (2003) Les nouvelles théories de la croissance économique, La Découverte, Coll. Repères, 3ème édition.
• « Le progrès technique est défini de façon générale comme un accroissement de la connaissance que les hommes ont des lois de la nature appliquées à la production. Il consiste donc en l'invention de produits et procédés nouveaux, qui augmentent le bien-être des individus soit par un accroissement soit par une transformation de la consommation. »
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Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950)
• Economiste autrichien difficile à classer dans une école théorique sinon qu’il est en rupture avec la conception néoclassique.
• Son objectif principal était surtout d’expliquer la dynamique économique là où les économistes orthodoxes cherchaient à rendre compte des situations de déséquilibre ou d’équilibre. Ses travaux l’ont conduit à mettre l’accent sur le rôle de l’innovation dans la croissance économique.
• Bibliographie principale :
• Business cycles (1939).
• Capitalisme, socialisme et démocratie (1942)
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Depuis Schumpeter, on distingue trois stades dans le processus de changement technique //
1) L’invention est la production de connaissances nouvelles (des idées) ;
2) L’innovation est un dispositif nouveau, produit ou procédé, effectivement vendu ou mis en œuvre dans le système productif ;
3) La diffusion consiste en l’adoption de ce dispositif technique à grande échelle, ou par une large population d’agents.
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1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique
1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés
1.2. Facteurs de production et croissance économique
1.2.2. Croissance économique, capital et progrès technique
1.2.2.1. Progrès technique et innovation chez Schumpeter
1.2.2.2. L’ incorporation du progrès technique à la croissance : une première tentative
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Robert Solow (né en 1924), Prix Nobel 1987
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• Robert Solow est américain. Il a obtenu un doctorat de l'université Harvard à Cambridge, Massachusetts en 1951. En 1950, il commence à enseigner au MIT. Il fait partie d’un groupe d’économistes dits « de la synthèse » avec P.A. Samuelson.
• Bibliographie principale :
• A contribution to the theory of economic growth. (1956).
• Changement technique et fonction de production agrégée (1957).
Le modèle de croissance de Solow (1956-1957) //
• Point de départ :
• limites empiriques des travaux des économistes classiques et néoclassiques sur la croissance ;
• Malgré la croissance intensive à l’œuvre au milieu du XXème siècle, Solow cherche : a) à identifier les limites de l’accumulation du capital ; b) les conditions d’une croissance stable.
• Modèle qui repose sur 4 hypothèses :
① Les facteurs de production sont parfaitement substituables : le coefficient de capital est variable et s’accroit au fur et à mesure que la croissance substitut du capital au travail ;
② Le produit national est donné par une fonction de production de type Cobb-Douglas ;
③ La totalité de l’épargne est investie : le taux d’épargne détermine le rythme d’accumulation du capital.
④ La productivité marginale du capital est décroissante : pour un volume de travail donné, la hausse du capital induit une hausse de plus en plus faible de la production. La croissance repose bien sur l’accumulation du capital mais celle-ci devient de moins en moins efficace au fur et à mesure que l’économie s’enrichit.
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Le modèle de croissance de Solow (1956-1957) //
• L’objectif est de présenter la production par tête (y = Y/L) en fonction de l’intensité capitalistique (k = K/L), c’est à dire le capital par unité de travail (ou encore le capital par tête).
• De la fonction de production initiale à deux variables, on obtient une fonction à une seule variable en divisant les deux membres par L :
y = k1-α.
• Cette fonction montre que, au fur et à mesure que l’intensité capitalistique (k) s’accroit, cela conduit à une progression du produit par tête (y) mais dans des proportions moindres du fait de la loi des rendements décroissants.
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L’épuisement de la croissance dans le modèle de Solow
Avec : y : Y/L production par tête k : K/L capital par tête (ou intensité capitalistique)
Le modèle de croissance de Solow (1956-1957) //
• Le modèle de Solow conduit à 3 enseignements : a. Une croissance équilibrée est possible si les facteurs de production sont
substituables : la combinaison productive se modifie avec les ajustements des prix des facteurs sur le marché. Si les mécanismes de marché ne sont pas perturbés, la croissance ne produit pas de déséquilibres :
• sur le marché du travail : le volume de travail s’adapte en fonction du taux de salaire
• sur le marché du capital : le volume de capital s’adapte en fonction du taux d’intérêt
b. Il existe un épuisement naturel de la croissance. La dépréciation du stock de capital s’effectue à un taux constant : lorsque l’économie s’enrichit, il faut consacrer une part de plus en plus grande à l’amortissement dans l’investissement brut (nécessité d’entretien du stock de capital par tête) : il vient un moment ou toute l’épargne investie sert à l’amortissement.
c. Une convergence conditionnelle des économies est à l’œuvre : rattrapage des pays qui ont accumulé le plus de capital par tête par les pays les moins développés. Au final, toutes les économies convergent bien vers l’état stationnaire mais pas au même rythme et la convergence est dite conditionnelle car le processus implique de partager certains paramètres macroéconomiques tel que le taux d’épargne ou le rythme de la croissance démographique.
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La double portée heuristique du modèle de Solow //
① il rend efficacement compte du processus de convergence des pays d’Europe et du Japon vis-à-vis des Etats-Unis entre 1945 et la fin des années 1970 :
• l’économie américaine est entrée plus précocement dans sa phase de croissance et dans l’accumulation de son capital par tête et elle subit, à partir de 1945, un rattrapage rapide des pays d’Europe et du Japon.
• Ce rattrapage est conditionnel dans la mesure où tous les pays du globe ne sont pas concernés par le processus : les futurs PED qui présentent une structure sensiblement différente sur le plan démographique et sur celui de leur taux d’épargne ne connaissent pas ce rattrapage.
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La double portée heuristique du modèle de Solow //
② Si l’une des conclusions du modèle selon laquelle la croissance doit finalement s’épuiser n’est pas corroborée par les faits, Solow a examiné trois mécanismes permettant d’envisager une «prolongation» de la croissance :
a. Une hausse du taux d’épargne national permet une poursuite temporaire de la croissance.
• Par hypothèse toute l’épargne est investie, cette hausse conduit à « déplacer vers le haut » la fonction y = k1−α et, in fine, à repousser l’épuisement de la croissance.
• Si empiriquement, de nombreux pays ont vu leur taux d’épargne s’accroitre sous les effets de l'enrichissement cumulatif, ce mécanisme n’est cependant pas universel et pose le problème de l’arbitrage entre l’épargne et la consommation au niveau macroéconomique.
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L’impact d’une hausse du taux d’épargne dans le modèle de Solow
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La double portée heuristique du modèle de Solow //
② Si l’une des conclusions du modèle selon laquelle la croissance doit finalement s’épuiser n’est pas corroborée par les faits, Solow a examiné trois mécanismes permettant d’envisager une «prolongation» de la croissance :
a. Une hausse du taux d’épargne national permet une poursuite temporaire de la croissance. • Par hypothèse toute l’épargne est investie, cette hausse conduit à « déplacer vers le haut
» la fonction y = k1−α et, in fine, à repousser l’épuisement de la croissance. • Si empiriquement, de nombreux pays ont vu leur taux d’épargne s’accroitre sous les
effets de l'enrichissement cumulatif, ce mécanisme n’est cependant pas universel et pose le problème de l’arbitrage entre l’épargne et la consommation au niveau macroéconomique.
b. Une croissance démographique soutenue repousse temporairement l’état stationnaire. • La hausse de la population entraine à terme celle du facteur travail et diminue ainsi
l’intensité capitalistique (k). Si k diminue, la convergence vers l’état stationnaire est repoussée de manière transitoire tant que la croissance démographique reste supérieure au rythme d’accumulation du capital.
c. Le modèle rend possible une explication de la croissance intensive en prévoyant l’introduction du progrès technique. Si la combinaison capital/travail devient plus efficace, la courbe du produit par tête se déplace vers le haut et l’état stationnaire est repoussé. Si le progrès technique augmente à intervalles de temps réguliers, la croissance peut alors se maintenir sans limites.
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Le 3ème mécanisme de la prolongation de la croissance : le progrès technique exogène //
• Solow propose dans ce 3ème mécanisme une « version alternative » de son modèle dans laquelle on ajoute un paramètre « A », un résidu qui représente le progrès technique.
• Le modèle propose, dans ce cas, une fonction de production du type : Y = A. L . K1-
• En accord avec l’hypothèse de la rémunération des facteurs de production à leur productivité marginale, Solow montre que « » représente la part des salaires dans la richesse nationale et (1- ) la part des profits.
• Le taux de croissance de l’économie peut alors logiquement se décomposer comme suit :
∆Y/Y = . ∆L/L + (1- ). ∆K/K + ∆A/A • Autrement dit, le taux de variation du PIB est égal à la part des salaires dans la
valeur ajoutée pondérée par le taux de variation de l’emploi + la part des profits dans la valeur ajoutée pondérée par le taux de variation du capital + le taux de variation du « résidu ».
• Puisque les taux de croissance du facteur travail et du facteur capital sont connus, ainsi que le partage salaires/profits, le modèle permet d’évaluer précisément le poids respectif des différentes composantes de la fonction de production.
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Corroboration empirique du modèle de Solow //
• Travaux économétriques portant sur la mesure empirique du «résidu de Solow» (donc la productivité globale des facteurs).
• Selon la formule célèbre de M. Abramovitz, ce résidu est « la mesure de notre ignorance ». • Il est assimilé à un progrès technique autonome, ou encore exogène (« une manne tombée du
ciel »). • Si le modèle ne dit rien quant aux origines de ce progrès technique exogène, il permet cependant
la mise en œuvre de mesures économétriques. Ainsi, dans une étude célèbre publiée en 1967, E. Denison (Why growth rates differ ?) montre que le progrès technique explique entre 30 et 60 % de la croissance économique à l’œuvre dans les pays industrialisés depuis les années d’après-guerre !
• Jean-Jacques Carré, Paul Dubois, Edmond Malinvaud. La croissance française, 1972. • Sur la période 1951-1969, ils estiment les TCAM des différentes variables de la façon suivante : • Y/Y = + 5 % • α = 0,72 • β = 0,28 • L/L = - 0,14 % • K/K = + 3,93 %
• En remplaçant les réels ci-dessus dans l’équation on obtient :
Q/Q = 0,72. (-0,14) + 0,28. (+ 3,93) Q/Q ≈ + 1 %
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Contribution des facteurs de production à la croissance
économique : travail, capital, progrès technique
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en variations annuelles moyennes
1896-1929 1929-1951 1951-1973 1973-1984
P.I.B. marchand 1,8 0,9 5,4 2,2
Travail 0,3 – 0,15 0,75 – 0,1
Capital 0,35 0,20 1,55 0,05
Résidu 1,15 0,85 3,1 2,25
P. Dubois. Economie et statistiques, n°181, « Rupture de croissance et progrès technique », I.N.S.E.E., oct. 1985
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SourcesdelacroissanceduPIBauxEtats-Unisetdanslazoneeuro(tauxdecroissanceannuelsmoyens)1990-2004
Etats-Unis Unioneuropéenneà15
1990-1995 1995-2000 2000-2004 1990-1995 1995-2000 2000-2004PIB 2,5 4,2 2,4 1,6 2,7 1,5
Heurestravaillées 1,3 1,9 -0,4 -0,9 0,9 0,4Emploi 1,1 1,7 0,4 -0,5 1,4 0,7
Duréedutravail 0,2 0,2 -0,8 -0,4 -0,5 -0,3Productivitédutravail 1,2 2,3 2,8 2,5 1,8 1,1
PGF* 0,5 1,1 1,7 1,2 0,9 0,4*PGF:productivitéglobaledesfacteurs
Source:Benassy-Quéré(A),Coeuré(B),Jacquet(P),Pisani-Ferry(J).Politiqueéconomique.DeBoeck,2013
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ProductivitépartêteetproductivitéglobaledesfacteurspourlesEtats-Unisetlazoneeuro1998-2013(enindicesbase100=1998)
Source:P.Artus.Flashéconomie,4janvier2013,Natixis
1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique
1.1. La croissance économique : quelques faits
stylisés
1.2. Facteurs de production et croissance économique
1.2.2. Croissance économique, capital et progrès
technique
1.2.3. Croissance économique et emploi
1.2.3.1. Emploi, durée du travail et productivité
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Evolution du facteur travail au XXème siècle dans différents pays développés
Source : d’Après A. Maddison (2001). L’économie mondiale, une perspective millénaire. OCDE.
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Durée annuelle du travail pour quelques pays (en heures par actif en emploi)
Source : Insee Première n°1273, janvier 2010.
Facteurs explicatifs de la réduction du temps de travail à long terme
• Plusieurs périodes peuvent à ce titre être distinguées afin de rendre compte de ce mouvement de baisse de la durée du travail :
① Jusqu’au milieu des années 1960, le phénomène s’explique essentiellement par le déclin de l’emploi agricole et par la hausse du taux de salarisation de la population active.
② Entre les années 1970 et les années 1980, la baisse de la durée du travail concerne pour l’essentiel les salariés à temps plein par le biais de deux canaux : a) la baisse de la durée moyenne hebdomadaire de travail des salariés à temps ; b) la hausse du nombre de jours de congés annuels (passage à 4 semaines en 1968 et à 5 semaines en 1982).
③ Enfin depuis les années 1980, la baisse de la durée du travail s’explique principalement par le développement de l’emploi à temps partiel. Ce phénomène peut-être rapproché de celui de l’extension des activités de services d’une part et de la hausse de l’activité féminine d’autre part :
a. Que ce soit le temps partiel subi qui concerne plutôt les emplois à faible niveau de qualification ou le temps partiel choisi et qui statistiquement concerne davantage les femmes, il peut s’interpréter comme une autre forme de partage du temps de travail qui s’est mis en place dans de nombreux pays (47 % aux Pays-Bas ou 26 % des emplois salariés sont à temps partiels par exemple en 2007 contre 15 % en France).
b. Si ce processus s’intensifie à partir des années 1990 s’agissant de la France (il concerne 9,5 % des salariés en 1990 et atteint près de 18 % en 2011), c’est davantage la réduction effective de la durée hebdomadaire travaillée sous les effets de la baisse légale qui explique la baisse globale de la durée du travail depuis deux décennies.
c. Au final, depuis les années 1990, la baisse de la durée annuelle du travail est similaire en Allemagne et en France (autour de 135 heures mensuelles) mais elle s’explique davantage outre-Rhin par une hausse du temps partiel.
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Comment expliquer les écarts entre la productivité horaire
et la productivité par tête ?
Source : G. Cette, J. Mairesse, Y. Kocoglu. La productivité en France, au Royaume Uni, aux Etats-Unis et au Japon au cours du XXème siècle. Revue de l’OFCE n°111, octobre 2009
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PIB par habitant, productivité par tête et productivité horaire en 2005 pour quelques PDEM (en % du niveau des Etats-Unis), en parité de pouvoir d’achat 2005
PIB/hab. Productivitéparemploi
Productivitéhoraire
Etats-Unis 100 100 100Allemagne 71,4 78,2 98,6France 76,2 88,7 106,7Pays-Bas 77,4 74,9 100,5Royaume-Uni 78,4 79,2 88,9
Japon 74,6 71,5 74,3UEà25 67 73,3 81,6
Source : G. Cette, Productivité et croissance en Europe et aux Etats-Unis, La découverte, 2007.
Durée annuelle du travail, emploi et revenu
• Le produit intérieur brut par habitant (PIB/hab.) dépend de la productivité du travail et de l’intensité d’utilisation des ressources en main d’œuvre.
• On désigne par N le nombre d’habitants, par L le nombre d’emplois et par T la durée annuelle moyenne du travail.
• Le PIB par habitant peut alors s’écrire :
PIB/N = (L/N).T.(PIB/L.T)
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Durée annuelle du travail, emploi et revenu
PIB/N = (L/N).T.(PIB/L.T)
• Le terme (PIB/L.T) représente la productivité horaire du travail.
• On note P la population en âge de travailler (15-64 ans) on a alors :
(L/N) = (L/P). (P/N)
• Le terme (L/P) représente le ratio entre l’emploi et la population en âge de travailler : c’est le taux d’emploi.
• Le terme (P/N) qui mesure le rapport entre la population en âge de travailler et la population totale s’appelle le ratio démographique.
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Durée annuelle du travail, emploi et revenu
• Au final, le PIB par habitant se décompose en quatre facteurs selon la formule :
PIB/habitant =
(ratio démographique) . (taux d’emploi) . (durée du travail) . (productivité horaire)
• Le produit des trois premiers facteurs correspond aux effets de l’utilisation des ressources en main d’œuvre. Par construction, il est égal au nombre d’heures de travail par habitant (LT/N).
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Durée annuelle du travail, emploi et revenu
• Le revenu par habitant est en France inférieur de 30 % à celui des États-Unis (fin des années 2000) essentiellement du fait d’une moindre utilisation des ressources en main d’œuvre en France (P. Artus, 2007) :
Le facteur démographique joue un rôle mineur dans les écarts de PIB/hab. avec les Etats-Unis ;
Les deux facteurs clés sont le taux d’emploi et un plus faible durée annuelle moyenne du travail en France.
• Explications :
• Une « préférence collective pour le loisir » plus importante en Europe (importance du cadre institutionnel) ;
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Source : Artus (P.). Temps de travail, revenu et emploi, Rapport du CAE, 2007
Durée annuelle du travail, emploi et revenu
• Le revenu par habitant est en France inférieur de 30 % à celui des États-Unis (fin des années 2000) essentiellement du fait d’une moindre utilisation des ressources en main d’œuvre en France (P. Artus, 2007) :
Le facteur démographique joue un rôle mineur dans les écarts de PIB/hab. avec les Etats-Unis ;
Les deux facteurs clés sont le taux d’emploi et un plus faible durée annuelle moyenne du travail en France.
• Explications :
• Une « préférence collective pour le loisir » plus importante en Europe (importance du cadre institutionnel) ;
• Un rapport au travail subi à partir des années 1970 : rôle des syndicats dans le « partage » du travail ; extension de la précarité du travail.
• Une productivité en emploi structurellement plus faible que celle des Etats-Unis (écart à la frontière technologique).
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Source : P. Artus, Flash économie n°186, Natixis, mars 2011
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Source : P. Artus, Flash économie n°186, Natixis, mars 2011
1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique
1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés
1.2. Facteurs de production et croissance économique
1.2.2. Croissance économique, capital et progrès technique
1.2.3. Croissance économique et emploi
1.2.3.1. Emploi, durée du travail et productivité
1.2.3.2. Emploi, division du travail et productivité
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Les déterminants de la progression de la productivité du travail // A. Smith
• Adam Smith : division du travail et extension des marchés
1) Le cas d’école de la « manufacture des épingles » ;
2) Les trois effets de la DTT ;
3) La « main invisible » est à l’origine de la DTT ;
4) La DTT est une condition nécessaire mais non suffisante à la richesse des Nations :
dans la société fondée sur le marché, chaque individu ne produit plus par son travail que « de quoi satisfaire une très petite partie de ses besoins. La plus grande partie ne peut être satisfaite que par l’échange du surplus de ce produit qui excède sa consommation, contre un pareil surplus du travail des autres. Ainsi, chaque homme subsiste d’échange et devient une espèce de marchand, et la société elle-même est profondément une société commerçante ».
La DTT doit s’accompagner d’un processus d’accumulation du capital.
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Hausse de l’habileté
Suppression des Temps morts
Stimulation de l’innovation
Les déterminants de la progression de la productivité du travail // A. Smith
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« Penchant naturel à l’échange »
Création / Intensification de la Division Technique du Travail
Intensification de la Division Sociale du Travail
Gains de productivité
Extension des marchés
Richesse des Nations
Accumulation du capital
Les déterminants de la progression de la productivité du
travail // Allyn Young
• Allyn Young (1876-1929). « Increasing returns and economic
progress », 1928 (Conférence prononcée à l’Université de Glasgow
le 10 septembre 1928), article traduit en français sous le titre :
« Rendements croissants et progrès économiques ».
• Conférence en ligne (en anglais) sur le site:
• http://socserv2.socsci.mcmaster.ca/~econ/ugcm/3ll3/young/incre
as.html
• Limite de l’analyse de Smith : il n’examine que la division du
travail en métier (DST) et la division du travail au sein de la
manufacture (DTT). Il existe selon Young une division du travail
entre les entreprises (inter-firmes) qui est un facteur déterminant
de la croissance économique à partir de la Révolution Industrielle.
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Les déterminants de la progression de la productivité du
travail // Allyn Young
• Le raisonnement de Young suit plusieurs étapes :
1) Avec la division du travail, « un groupe de processus complexes est transformé en une succession de processus simples, dont certains au moins, se prêtent à l’utilisation de machines ».
2) L’introduction des machines stimule la division du travail et celle-ci vient buter sur la taille du marché : « ce serait du gaspillage que de fabriquer un marteau pour enfoncer un unique clou ; il serait préférable d’utiliser n’importe quel instrument peu maniable que l’on a sous la main ».
3) Les rendements d’échelle croissants découlent des méthodes détournées de production. Ces méthodes correspondent aux processus complexes de division du travail entre les firmes qui permettent de réaliser des économies d’échelle :
a. chaque activité nouvelle se développe sur un marché de plus en plus étendu ;
b. chaque activité nouvelle bénéficie d’externalités positives.
4) Portée empirique : il donne une explication au dépassement de l’économie britannique par l’économie américaine au début du XXème siècle.
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Les déterminants de la progression de la productivité du travail // Allyn Young
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Division technique du travail
Division sociale du travail
Division du travail Inter-firmes
Extension des marchés
Méthodes détournées de production
Économies d’échelle
Externalités positives
1. La contribution des facteurs de production à la croissance économique
1.1. La croissance économique : quelques faits stylisés
1.2. Facteurs de production et croissance économique
1.2.2. Croissance économique, capital et progrès
technique
1.2.3. Croissance économique et emploi
1.2.3.1. Emploi, durée du travail et productivité
1.2.3.2. Emploi, division du travail et productivité
1.2.3.3. Population active et transformation du système
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La population active /
• La population active est définie comme la partie de la population en âge de travailler (15-64 ans) qui occupe un emploi (population active en emploi) à laquelle s’ajoute la population qui en recherche un (chômeurs).
Cette définition a été conventionnellement adoptée par le Bureau International du Travail en 1982.
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Le taux d’activité /
• Le taux d’activité se mesure par le rapport de la population active et de la population en âge de travailler (15-64 ans).
Il arrive sur le taux d’activité soit calculé par rapport à la population totale (il est dans ce cas plus faible toutes choses égales par ailleurs).
Il est possible de calculer des taux d’activité par âge ou par sexe.
Attention à ne pas confondre le taux d’activité avec le taux d’emploi qui mesure le rapport entre la population active en emploi et la population en âge de travailler.
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Les déterminants de la hausse de la population active
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Solde migratoire
Déficit migratoire Excédent migratoire
Solde naturel
Excédent naturel Déficit naturel
Variation de la population totale
Variation de la population active
Evolution des taux d’activité
Absence d’effet de calendrier
Présence d’un effet de calendrier
Âge d’entrée de sortie de la vie active
Incitations collectives à l’activité
Population active et taux d’activité par sexe et âge en moyenne annuelle
France 1980-2011
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Source : Insee, France portrait social 2012.
Taux d’emploi dans l’Union Européenne / 2000-2011
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133 Source : Insee, France portrait social 2012
Evolution de la structure de la population active en emploi //
• La population active en emploi a également été l’objet de profondes transformations depuis le milieu du XXème siècle :
1. Développement des formes particulières d’emploi (FPE) ainsi que le temps partiel ;
2. Extension des emplois à niveau de qualification intermédiaire et à haut niveau de qualification.
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Evolution des formes particulières d’emploi, 1982-2011, France (en milliers et en %)
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135 Source : Insee, 2013.
Les FPE, les « jeunes » actifs et le niveau de diplôme //
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Source : Insee, France portrait social 2012
Population active en emploi à temps partiel, France 1975-2011
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137 Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes âgées de 15 ans ou plus.
Source : Insee, séries longues sur le marché du travail, enquêtes Emploi 1975-2011. France portrait social 2012.
Population en emplois selon le niveau de diplôme, France 1982-2010
(en milliers et en %)
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Source : Insee, enquêtes emploi.
Taux de chômage au sens du BIT, selon le diplôme, 1 à 4 ans après la fin des études initiales
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139 Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes âgées de 15 ans ou plus. Note : les taux de chômage présentés dans ce graphique correspondent à l’interprétation française du chômage BIT jusqu’en 2002. À par tir de 2003, ils correspon- dent à l’interprétation d’Eurostat, adoptée par l’Insee depuis novembre 2007.
Source : Insee, enquêtes Emploi 1978-2011. France portrait social 2012
Chômage trois ans après la sortie pour les générations 2004 et 2007, selon le diplôme – France
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Champ : France métropolitaine, ensemble des sortants de formation initiale. Lecture : en 2010, 24 % des actifs titulaires d’un CAP ou d’un BEP sortis de formation initiale depuis trois ans (génération 2007) sont au chômage. En 2007, le taux de chômage de leurs homologues de la génération 2004 était de 17 %. Note : dans les enquêtes Génération 2007 et 2010, on demande aux personnes quelle est leur situation d’activité (en emploi, au chômage, etc.). Il s’agit donc d’une mesure du chômage « déclaré » et non pas de chômage au sens du BIT (comme le mesure l’enquête Emploi, voir fiche 3.4). Source : Cereq, enquête Génération 2010 (auprès de la génération 2007) et enquête Génération 2007 (auprès de la génération
2004). France portrait social 2011.
Quelle évolution du système productif ?
• Le système productif des PDEM a connu une transformation structurelle importante depuis la Révolution Industrielle. Deux questions :
1. Comment rendre compte de l’évolution sectorielle du système productif sur la longue période ?
2. Quel lien peut-on établir entre la « désindustrialisation » et la perte de compétitivité de certains PDEM depuis quelques années ?
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La loi des trois secteurs : faible intérêt et fortes limites
• Allan. G. Fisher. The clash of progress and security, 1934 ;
• Colin Clark : l’économie est structurée en « trois secteurs d’activité ». Clark considère comme « primaires les activités agricoles, minières, forestières et maritimes ; comme secondaires les activités manufacturières et la construction ». Il regroupe, par défaut, dans le secteur dit « tertiaire » toutes les autres activités.
• J. Fourastié. Le grand espoir du XXème siècle, 1949.
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La loi des trois secteurs : faible intérêt et fortes limites
• Ce découpage du système productif et de la répartition de la population active présente deux limites essentielles :
1) les frontières entre les secteurs sont formelles ;
2) L’hypothèse d’inégale répartition des gains de productivité selon les secteurs proposée par J. Fourastié est empiriquement non valide.
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La classification du système productif : secteurs d’entreprises,
branches d’activité et filières de production
• Pour l’INSEE, un secteur d’entreprise est un ensemble d’entreprises exerçant la même activité principale mais qui peuvent avoir des activités secondaires différentes.
• Une branche regroupe des entreprises ou des fractions d’entreprises qui exercent la même activité c'est-à-dire le même produit ou le même groupe de produits.
• Une filière regroupe un ensemble d’activités qui sont reliées entre elles par des opérations d’achat et de vente.
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L’évolution sectorielle de la population active
• Sur le long terme, tous les PDEM ont connu une évolution comparable (données ci-dessous pour la France) :
1) Baisse régulière et soutenue de la part de l’emploi agricole durant tout le XXème siècle : près de 55 % des actifs occupés sont employés dans le secteur agricole en 1840 contre moins de 3 % en 2010 ;
2) Augmentation de l’emploi dans les services qui s’accélère à partir de la récession des années 1970 : 35 % des actifs occupés étaient employés dans les services en 1932, cette part relative s’élève à plus de 75 % en 2010 ;
3) Hausse puis un reflux de l’emploi industriel à partir du « second XXème siècle » : après un « pic » à 39 % de l’ensemble des actifs occupés en 1974, les parts des actifs occupés dans l’emploi industriel s’établit à 22,5 % en 2010.
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Répartition sectorielle de l’emploi – France 1962-2011 (en %)
Source : Insee Première « 50 ans de mutations de l’emploi » n°1312, 2010 et enquête-emploi 2012.
Secteur 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2011
Agriculture 20,6 15,6 10,0 8,2 5,7 4,1 2,9
Industrie 29,8 29,1 29,5 25,9 22,7 18,3 13,9
Construction 8,7 10,5 9,1 8,3 7,4 5,8 7
Services 40,9 44,8 51,4 57,6 64,2 71,8 75,8
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
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Emploi total par secteurs dans l’UE en 2009 (%)
Source : INSEE, 2012
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Evolution sectorielle du système productif
1900 – 1970 : société industrielle
Evolution inégale des gains de productivité
Depuis 1970 : société post- industrielle
Tertiarisation et Facteurs d’offre
Tertiarisation et Facteurs de demande
Les origines du développement des activités de services : facteurs d’offre et facteurs de demande
• Les facteurs d’offre :
• A. Sauvy. La machine et le chômage (1981) ;
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A. Sauvy : le mécanisme de la compensation
Progrès technique
Hausse de la demande de travail Pour produire les innovations
Baisse des prix des produits
Innovations de produits Hausse de la demande
De produits de consommation
Hausse de la production
Hausse de la demande de travail Pour produire les biens de
consommation
Créations d’emplois
A. Sauvy : de la compensation au déversement
• Sous les effets du progrès technique, trois effets se combinent :
1) Des destructions d’emplois industriels liées aux investissements
de productivité ;
2) Des créations d’emplois industriels liées à la production
(investissements de capacité) et maintenance du capital
incorporant plus de progrès technique.
3) Des créations d’emplois dans les services consécutives aux
nouveaux biens et nouvelles activités impulsés par le progrès
technique.
Au final, indépendamment de la question du solde destructions-
créations d’emplois, le progrès technique conduit à un mécanisme
de « déversement » des emplois de l’industrie vers les services.
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Les origines du développement des activités de services : facteurs d’offre et facteurs de demande
• Les facteurs d’offre :
• A. Sauvy. La machine et le chômage (1981) ;
• Loi de Baumol ;
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La loi de Baumol
• Cette loi énonce que, dans le secteur des services, à faibles gains de productivité, la hausse des coûts de production tend à être structurelle.
• Cette hausse des coûts contribue par la suite à un ralentissement de la croissance économique dans ce secteur si les salaires dans les services s’alignent sur ceux des autres secteurs dans lesquels le progrès technique a entraîné d’importants gains de productivité.
• Ainsi, les coûts relatifs des services à faibles gains de productivité tendent à croître puisque la substitution du capital au travail y est difficile sous peine de dénaturer le produit final.
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La loi de Baumol
C’est ainsi que la loi de Baumol a été surnommée la « loi de la fatalité des coûts » (Baumol’s costs disease).
Baumol a pris l’exemple du théâtre pour illustrer cette idée. En 1965, la fondation Ford s’inquiète des besoins croissants des théâtres de Broadway. Elle charge William J. Baumol et William G. Bowen d’analyser la situation économique de ce secteur. Les deux économistes publient ainsi « Performing arts, an economic dilemna » MIT, 1966.
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Les origines du développement des activités de services : facteurs d’offre et facteurs de demande
• Les facteurs d’offre :
• A. Sauvy. La machine et le chômage (1981) ;
• Loi de Baumol ;
• Les facteurs de demande :
• D. Bell. Vers la société post-industrielle (1973) :
• La progression des services dans l’emploi est une conséquence de la loi d’Engel ;
• La progression des services dans l’emploi est une conséquence de la transformation qualitative de l’emploi.
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Vers une remise en cause de la « tertiairisation de l’économie »
• La thèse de la « désindustrialisation » des PDEM est infirmée pour trois raisons principales :
1) La productivité connaît un nouvel essor avec l’avènement des NTIC (cas notable de l’économie américaine malgré son orientation vers la production de services) ;
2) le secteur des services devient de plus en plus hétérogène (pratiques d’externalisation et industrialisation des services) ;
3) la progression du secteur des services est un déterminant important de la croissance économique (Recherche et Développement, formation et éducation notamment).
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D. Cohen. Trois leçons sur la société post-industrielle, 2006
• Hypothèse : un nouveau système productif est en train d’émerger. Il insiste notamment sur quatre ruptures essentielles par rapport à la « société industrielle » :
1) les NTIC conduisent à une révolution technologique et entraîne les PDEM vers une « société de l’information » ;
2) on assiste à une révolution dans l’organisation du travail fondée sur les principes de la flexibilité du travail (surtout présent dans les services) ;
3) la globalisation financière conduit à l’imposition du modèle de la corporate governance qui pousse au recentrage des firmes sur leur « cœur de métier » (voir chapitre 8) ;
4) on assiste à l’émergence d’une nouvelle « économie-monde » : les PDEM se spécialisent dans des activités de conception et de distribution des produits tandis que les pays émergents prennent à leur charge les activités de fabrication.
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D. Cohen. Trois leçons sur la société post-industrielle, 2006
• « Le capitalisme du XXème siècle s’est construit autour d’une figure centrale : celle de la grande firme industrielle.
• (…) Le capitalisme du XXIème siècle organise scientifiquement la destruction de cette société industrielle. Les différents étages de la grande entreprise industrielle sont dissociés les uns des autres (…), ce sont désormais les salariés qui subissent les risques, et les actionnaires qui s’en protègent. C’est la fin de la solidarité qui était inscrite au cœur de la firme industrielle ».
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2. Comment expliquer la croissance économique ?
2.1. Croissance et déséquilibres économique
2.1.1. Les modèles keynésiens : une croissance économique déséquilibrée
=> Voir cours de secours
2.1.2. Les modèles néoclassiques et de la synthèse :
une croissance économique équilibrée
=> Voir cours de secours
2.1.3. Le renouveau des théorie de la croissance
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Convergences ou divergences dans l’économie mondiale ?
• Quelle distinction établir entre la notion de convergence et celle de divergence ?
• Au sens de Solow, il y a convergence entre les performances économiques de deux pays dès lors que le pays dont le PIB par tête est inférieur à celui d’un autre connaît un taux de croissance de son PIB global durablement supérieur à celui du premier.
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Convergence ou divergence dans l’économie mondiale ?
Source : G. Cette, Productivité et croissance. La Découverte, 2007
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Source : G. Cette, Productivité et croissance. La Découverte, 2007
Convergence ou divergence dans l’économie mondiale ?
Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ?
• Pour répondre à cette question, les théories contemporaines de la croissance économique distinguent deux étapes de réflexion :
1) Quels sont les déterminants du progrès technique ?
2) Quels sont les mécanismes de propagation du progrès technique dans les fonctions de production ?
Comment le progrès technique se transforme-t-il en gains de productivité ?
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Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ?
• La première question est la plus complexe : d’où le progrès technique vient-il et sous quelles conditions se transforme-t-il en gains de productivité ?
• Quatre analyses se complètent :
a. La croissance et le capital humain
b. Incitations à l’innovation et pression concurrentielle
c. P. Romer : la théorie de la croissance endogène
d. P. Krugman : rendements d’échelle externes et économie spatiale
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Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ?
a. La croissance et le capital humain
"le stock de connaissances (et plus largement de compétences) valorisables économiquement, et intégrées aux individus", (D. Guellec et P. Ralle dans Les nouvelles théories de la croissance).
Cela inclue à la fois un capital général (connaissances et savoirs-faire liés à la formation et à l'éducation) et un capital spécifique, comme la maîtrise d'un processus de fabrication en raison de l'expérience.
Dans les pays les plus pauvres, le capital humain est avant tout lié à la santé et à l'éducation élémentaire : pratiques d'hygiène, alphabétisation, etc.
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Le capital humain
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Théodore. W. Schultz (1902-1998) PN 1979
Gary Becker (1930) PN, 1992
Capital général
Capital spécifique
Robert Lucas (1937) PN 1995
Le capital humain génère des rendements
croissants
Le capital humain génère des externalités
positives
Définition
• Capital humain
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Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ?
b) Incitations à l’innovation et pression concurrentielle Un plus grand nombre de firmes sur le marché favorise-t-il l’innovation ?
Pourquoi certaines firmes choisissent-elles une stratégie d’innovation et pas d’autres ?
Comment expliquer que les Etats-Unis restent le territoire le plus proche de la frontière technologique ?
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Définition
• Frontière technologique
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Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ?
b) Incitations à l’innovation et pression concurrentielle Un plus grand nombre de firmes sur le marché favorise-t-il l’innovation ?
Pourquoi certaines firmes choisissent-elles une stratégie d’innovation et pas d’autres ?
Comment expliquer que les Etats-Unis restent le territoire le plus proche de la frontière technologique ?
• L’adoption d’une stratégie d’innovation dépend de certaines caractéristiques internes à la firme. Les firmes développent des savoir-faire liés à la cœur de métier (voir chapitre 6).
• L’hypothèse schumpetérienne de pression de la concurrence pour expliquer l’innovation résiste mal aux tests empiriques dans les économies contemporaines : certains marchés monopolitistiques sont fortement innovants (aéronautique) tandis que d’autres marchés au contraire très concurrentiels sont également très innovants (NTIC).
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P. Aghion et P. Howitt //
• cela s’explique par le fait que l’incitation à l’innovation de dépend pas de la structure du marché mais du degré d’éloignement de celui-ci dans le territoire considéré avec la frontière technologique. On peut alors distinguer deux cas de figure :
1. Si les firmes sont proches de la frontière technologique sur leur marché, lorsque celui-ci est concurrentiel, l’incitation à innover est forte. C’est la situation des firmes dite « coude à coude ». En général, les innovations sont incrémentales. Lorsqu’une innovation majeure apparaît, le marché passe en concurrence monopolistique mais cette situation est généralement de courte durée.
2. Si les firmes sont loin de la frontière technologique, l’intensification de la concurrence sur les marché les décourage à innover : les firmes fondent leur croissance sur leur capacité à produire efficacement en s’appuyant sur les technologies existantes.
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Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ?
• La première question est la plus complexe : d’où le progrès technique vient-il et sous quelles conditions se transforme-t-il en gains de productivité ?
• Quatre analyses se complètent :
a) La croissance et le capital humain
b) Incitations à l’innovation et pression concurrentielle
c) P. Romer : la théorie de la croissance endogène
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Paul Romer (né en 1955)
• Économiste américain, Université de Stanford (Sillicon Valley, San Fransisco).
• Bibliographie principale :
• Increasing Returns and Long Run Growth (Journal of Political Economy, Octobre 1986).
• Site web professionnel :
• http://www.stanford.edu/~promer/
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Le modèle de Romer (1990) //
• Il propose un modèle à trois secteurs : a) le secteur de la Recherche et Développement ; b) le secteur des capitaux ; c) le secteur des produits de consommation.
• Ce modèle présente trois conclusions importantes :
1. Le progrès technique est endogène dans la mesure où il est produit par un secteur économique : plus on investit dans ce secteur, plus on accroît les probabilités d’améliorer la technologie.
2. Le premier secteur fabrique des produits collectifs (la technologie et l’apprentissage qui s’en suit sont des produits non rivaux) et bénéficie lui-même des produits collectifs antérieurs (chaque chercheur ou ingénieur bénéficie des découvertes mises au point précédemment : il y a ainsi une première source d’externalité positive) ;
3. Les firmes présentes dans les secteurs 2 et 3 bénéficient des externalités positives du secteur 1 : la technologie et l’apprentissage s’incorporent au capital physique ce qui conduit l’économie vers des rendements d’échelle croissants (rendements internes à chaque firme dans le cas de Romer).
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Le modèle de Romer conduit à trois conclusions importantes :
I. La croissance économique dépend des investissements qui sont réalisés dans le secteur de la RD ;
II. C’est la croissance économique elle-même qui est endogène ;
III. La croissance endogène explique les processus de divergence dans les performances macroéconomiques des pays.
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Le modèle de Romer : quelle corroboration empirique ?
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176 Source : G. Cette, Productivité et croissance. La Découverte, 2007
Le modèle de Romer : quelle corroboration empirique ?
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177 Source : G. Cette, Productivité et croissance. La Découverte, 2007
Le modèle de Romer : quelle corroboration empirique ?
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Note : un brevet est dit triadique lorsque l’invention qu’il désigne a fait simultanément l’objet d’une demande de brevet auprès de l’Office européen des brevets (OEB), de l’Office japonais des brevets (JPO) et de l’émission des titres de propriété à l’United state patent and trademark office (USPTO). Source : P. Artus, Flash économie n°874, Natixis, 19 décembre 2012
Dépenses de R&D : Rapport sur la science 2010 de l’UNESCO
• La Chine a fait croître sa part des dépenses de recherche et développement dans le PIB de 0,90 % en 2000 à 1,44 % en 2007 puis à 1,9 % en 2009.
• L’objectif du gouvernement chinois : 2,5 % en 2020 (niveau des Etats-Unis) ;
• Nombre de chercheurs : la Chine présente un effectif de 1,423 millions de personnes, contre 1,425 millions aux Etats-Unis et 1,321 millions pour l’Union européenne.
• Propriété intellectuelle : 484 brevets déposés par la Chine à la fois aux Etats-Unis, au Japon et auprès de l’Office européen des Brevets. Elle reste loin derrière les Etats-Unis (15 942 brevets), l’Union européenne (14 795 brevets) et le Japon (14 187 brevets).
A noter que l’Inde, l’autre géant économique de l’Asie, demeure un « nain » en recherche et développement avec une part du PIB consacrée à la R&D qui stagne aux alentours de 0,80 % et un effectif d’un peu plus de 150 000 chercheurs.
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Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ?
• La première question est la plus complexe : d’où le progrès technique vient-il et sous quelles conditions se transforme-t-il en gains de productivité ?
• Quatre analyses se complètent :
a. La croissance et le capital humain
b. Incitations à l’innovation et pression concurrentielle
c. P. Romer : la théorie de la croissance endogène
d. P. Krugman : rendements d’échelle externes et économie spatiale
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Paul Krugman
• Economiste américain, Université de Princeton (NJ)
• Lauréat du Prix Nobel d’économie en 2008 pour ses travaux sur « les effets des économies d’échelle sur les modèles du commerce international et la localisation des activités économiques »
• Bibliographie sélective :
• Increasing returns and economic geography. Journal of political economy (JPE) - 1991
• Geography and trade, 1991
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P. Krugman. Geography and trade, 1991 //
• Il y a des rendements d’échelle internes lorsque la hausse de la production plus que proportionnelle aux facteurs relève de l’organisation même de la firme.
• Ce mécanisme peut conduire à la constitution de monopoles nationaux (les firmes éliminent les concurrents en augmentant la production).
• Par la suite, le monopoleur entre en compétition à l’international avec les firmes analogues des autres pays. Il cherche alors à se différencier.
• Cette analyse explique pourquoi les PDEM échangent entre eux des produits similaires mais différenciés.
• Il y a des rendements d’échelle externes lorsque les entreprises d’une zone bénéficient d’un environnement favorable qui permet de réduire les coûts unitaires lorsque la production augmente (Sillicon Valley : présence de sous-traitants spécialisés, laboratoires de recherche, infrastructures de transports, etc.). Les zones géographiques ont tendance à se spécialiser là ou les rendements d’échelle externes sont les plus élevés.
Le développement de la compétitivité structurelle des territoires est un facteur de déplacement de la frontière technologique. C’est pourquoi les politiques de l’offre (comme la politique commerciale stratégique, la politique industrielle ou la politique de Recherche et Développement) stimulent la croissance économique potentielle.
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• Avec le concept d’externalité, Marshall peut-être considéré
comme un précurseur des travaux de Krugman
• Marshall distingue trois catégories d’externalités liées à
l’espace (Principles, chapitre X) :
① Externalité liée au volume de la demande qui s’adresse aux
firmes (réduction des coûts de transport et partage d’inputs
spécialisés) : impact sur la taille ou le prix du marché par
exemple
② Externalité liée à l’ampleur et à la diversité du marché du
travail (« épaisseur du marché du travail »)
③ Externalité liée à l’échange d’information et de
connaissances (effet de débordement : spillover)
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Externalités et effets d’agglomération : A. Marshall
Les économies marshalliennes : un schéma de synthèse
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Economies marshalliennes
Economies de localisation
(ou de spécialisation)
Economies d’urbanisation
Proximité entre les firmes d’un même secteur ou d’une même branche : Main d’œuvre dédiée, savoir-faire,
innovations. L’ensemble génère une « atmosphère
industrielle » (industry in the air) entre concurrents
Proximité entre les firmes de l’ensemble du système productif (échanges
intersectoriels) : Liens clients-fournisseurs, diversité de la
main d’œuvre, développement d’infrastructures
Agglomération des activités en district industriel (clusters)
Agglomération des activités en pôles
diversifiés (métropoles)
Définition
• Compétitivité
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Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ?
• Pour répondre à cette question, les théories contemporaines de la croissance économique distinguent deux étapes de réflexion :
1) Quels sont les déterminants du progrès technique ?
2) Quels sont les mécanismes de propagation du progrès technique dans les fonctions de production ?
Comment le progrès technique se transforme-t-il en gains de productivité ?
Deux niveaux de réponses : a) L’articulation entre le progrès technique et les deux autres facteurs
de production
b) La qualité du contexte institutionnel
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Le paradoxe de la productivité et l’appariement de qualification //
• Le paradoxe de la productivité :
• « On voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de la productivité » (R. Solow, 1987).
• Question complémentaire :
• Quel appariement entre la qualification des individus et la qualification des emplois ?
Débat sur le déclassement des emplois et le déclassement des individus…
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Douglass North. PN 1993 //
• Le contexte institutionnel peut être plus ou moins favorable à l’intégration du progrès technique dans l’économie du territoire.
• « Les institutions sont des contraintes humainement conçues qui façonnent les interactions entre les hommes » (D. North).
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Les 4 types d’institutions selon D. Rodrik et A. Subramanian //
• Les institutions correspondent à des règles, des normes (formelles ou non), des organisations, qui encadrent les activités humaines. Dani Rodrik et Arvind Subramanian distinguent 4 formes types d’institutions :
① La première catégorie regroupe les institutions protégeant les droits de propriété et garantissant l’exécution des contrats. Ce sont les institutions « créatrices de marchés » : en leur absence les marchés n’existent pas ou connaissent des dysfonctionnements.
② La deuxième catégorie regroupe des institutions « de réglementation des marchés »: prise en compte des effets externes, de l’existence d’économies d’échelle sources de monopoles naturels, de l’imperfection de l’information…
③ La troisième catégorie correspond aux institutions « de légitimation des marchés » : la fonction est d’assurer une protection sociale, la redistribution des revenus et la gestion des conflits.
④ La quatrième catégorie regroupe les institutions « de stabilisation des marchés » (par exemple, les règles budgétaires, les banques centrales) qui évitent les déséquilibres macroéconomiques excessifs.
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Comment expliquer le double processus de convergence / divergence qui caractérise les différentes régions du monde ?
• Pour répondre à cette question, les théories contemporaines de la croissance économique distinguent deux étapes de réflexion :
1) Quels sont les déterminants du progrès technique ?
2) Quels sont les mécanismes de propagation du progrès technique dans les fonctions de production ?
Comment le progrès technique se transforme-t-il en gains de productivité ?
Comment les gains de productivité se propagent-ils sur la croissance économique ?
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• La dynamique de la PGF est un déterminant central de la
croissance économique dans les PDEM à partir du milieu du
XXème siècle.
• Les effets macroéconomiques de la hausse de la PGF sur les
coûts facteurs sont multiples et cumulatifs :
• hausse du volume des produits,
• amélioration de la qualité des produits (et donc suppression de
goulots d’étranglements sur les marchés),
• baisse des prix (et donc gain de compétitivité-prix pour les
secteurs portés sur les marchés extérieurs),
• hausse de la rémunération des facteurs de production
notamment
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Comment les gains de productivité se propagent-ils sur la croissance ?
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Gains de productivité et coûts des facteurs
Gains de productivité
Hausse des impôts Hausse des profits Hausse des salaires nominaux
Baisse des prix de vente
Hausse du pouvoir d’achat des ménages
Hausse de la compétitivité-prix
Hausse de la consommation domestique
Hausse des exportations
Hausse de l’investissement privé
Hausse de L’investissement
public
Extension des marchés
Croissance économique
Baisse des coûts Des facteurs
• La dynamique de la PGF est un déterminant central de la
croissance économique dans les PDEM à partir du milieu du
XXème siècle.
• Les effets macroéconomiques de la hausse de la PGF sur la
qualité des services producteurs sont multiples et cumulatifs :
• Incitation à l’innovation de produit
• Incitation à l’innovation de procédé
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Comment les gains de productivité se propagent-ils sur la croissance ?
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Gains de productivité et services producteurs
Gains de productivité
Innovation de produit
Amélioration des « services producteurs » : Effet qualité
Amélioration d’un produit ou d’un procédé existant
Nouveaux débouchés
Rendements d’échelle internes croissants
Amélioration de la compétitivité structurelle
Extension des marchés
Hausse des débouchés
Hausse de l’investissement Croissance économique
2. Comment expliquer la croissance économique ?
2.1. Croissance et déséquilibres économique
2.2. Croissance et intervention de l’Etat
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Exemples de politiques économiques structurelles qui conduisent à stimuler la croissance économique potentielle //
• Politique de Recherche et Développement et d’investissement dans les NTIC ;
• Politique d’éducation et de formation ;
• Politique de l’emploi pour rendre plus efficace l’appariement entre la formation du facteur travail et les exigences du marché du travail (qualification) ;
• Politique commerciale stratégique (pour les marchés oligopolistiques).
• Politiques industrielles et politiques de la concurrence.
Voir manuel ESH Armand Colin p 613 et suivantes…
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Quelques perspectives en guise de conclusion…
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197 P. Artus. Flash économie, 4 janvier 2013, Natixis
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Source : P. Artus, Natixis, Flash économie n°181, mars 2012
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Quelques perspectives en guise de conclusion…
Source : P. Artus, Flash économie, La zone euro est-elle en déflation ? 24 mars 2014 http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=75823
Quelques perspectives en guise de conclusion…
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Quelques perspectives en guise de conclusion…
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204 Source : Insee http://www.insee.fr/fr/indicateurs/ind37/20140331/Apu2013.pdf
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205 P. Artus. Flash économie, 4 janvier 2013, Natixis
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Dépenses de RetD totales en % du PIB 1999 - 2011
Nombre de brevets triadiques par million d’habitants (1999-2010)