essais d’elevage en cages d’ oreochromis niloticus dans le...
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REPUBLIQUE DE MADAGASCAR Tanindrazana- Fahafahana- Fandrosoana
--------------------- MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ---------------------
UNIVERSITE DE MAHAJANGA FACULTE DES SCIENCES
UNITE DE FORMATION PROFESSIONNALISANTE
(UFP)
Mémoire pour l’obtention du diplôme de
LICENCE ES SCIENCES Option: AQUACULTURE
Année : 2007-2008 N° :51/UM/SN/UFP/09
ESSAIS D’ELEVAGE EN CAGES D’Oreochromis niloticus DANS LE LAC AMBOROMALANDY, Commune rurale
d’Ankazomborona, Région Boeny.
Soutenu et présenté publiquement le 15 août 2009 par :
Monsieur RAKOTONIRINA Andriampeno
LE SAVOIR FAIRE AU SERVICE DE L’ECONOMIE
REPUBLIQUE DE MADAGASCAR Tanindrazana- Fahafahana- Fandrosoana
--------------------- MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ---------------------
UNIVERSITE DE MAHAJANGA FACULTE DES SCIENCES
UNITE DE FORMATION PROFESSIONNALISANTE
(UFP) Année : 2007-2008 N° :51/UM/SN/UFP/09
ESSAIS D’ELEVAGE EN CAGES D’Oreochromis niloticus DANS LE LAC AMBOROMALANDY, Commune rurale
d’Ankazomborona, Région Boeny.
Mémoire pour l’obtention du diplôme de LICENCE ES SCIENCES Option: AQUACULTURE
Soutenu et présenté publiquement le 15 août 2009 par :
Monsieur RAKOTONIRINA Andriampeno
Tel : +261324336702 E-mail: [email protected] +261331536702 +261341536702
Président du jury : Docteur RAFOMANANA Georges Juge : Docteur RANDRIAMIARISOA Directeur de mémoire : Monsieur RAJAONARIVELO Mamy Nirina
Encadreur professionnel : Monsieur JAOSEDY Alain
LE SAVOIR FAIRE AU SERVICE DE L’ECONOMIE
i
DEDICADEDICADEDICADEDICACECECECE
A A A A toute ma famille,toute ma famille,toute ma famille,toute ma famille,
Qui a été toujours là pour moi et de m’encourager jusqu’au bout de mes
études.
ii
REMERCIEMENTS
La réalisation de cet ouvrage n’aurait pas été possible sans l’aide et la contribution de
nombreuses personnes à qui, de près ou de loin, nous adressons nos vifs et sincères remerciements.
En premier lieu, notre haute considération s’adresse en particulier à :
Pr. RALISON Andrianaivo, Président de l’Université de Mahajanga ;
Dr RANDRIANODIASANA Julien, Doyen de la Faculté des Sciences
Pr. RALISON Farasolo Paule Aimée, Directeur de l’U.F.P.
Mr RAJAONARIVELO Mamy Nirina, Chef d’option AQUACULTURE ; notre Encadreur
pédagogique, qui, malgré ses lourdes responsabilités, a accepté avec amabilité de nous encadrer, aider
et suggérer dans l’accomplissement de ce travail. Qu’il veuille bien agréer l’expression de notre
profonde gratitude.
Mr JAOSEDY Alain, Assistant de Recherches au FO.FI.FA, notre encadreur professionnel,
qui malgré son calendrier toujours très chargé, a eu l’obligeance de suivre de près nos travaux, de bien
vouloir nous encadrer, guider et conseiller de faire des remarques constructives et des suggestions.
Qu’il trouve ici l’expression de notre vive reconnaissance.
Et aux corps enseignants de l’U.F.P. et à la direction.
Grands remerciements au CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE APPLIQUEE AU
DEVELOPPEMENT RURAL – CENRADERU –FO.FI.FA- :
Mr ZENAIVO Armand, Chef du Centre Régional de Recherche du Nord Ouest.
Nous tenons également notre haute considération à l’endroit de la commission de lecture et aux
membres du jury ci-après :
Président du jury : Dr. RAFOMANANA Georges, Directeur de Recherche Associé.
Juge : Dr. RANDRIAMIANDRISOA
Directeur de mémoire : Mr RAJAONARIVELO Mamy Nirina.
A nos familles et nos amis pour leur compréhension, leurs aides (matérielles ou financières) et
leurs encouragements incessants. Nous tenons à les assurer qu’un immense souvenir ineffaçable leur
est réservé pour le restant de notre vie.
Tous mes remerciements à mes frères et sœurs en Christ, membres du Groupe Biblique
Universitaire de Mahajanga (GBU), pour leurs soutiens pendant mes études universitaires et aussi à
tous les membres de l’Association des Étudiants Fianarois de l’Université de Mahajanga (AEFUM).
Nous ne saurons jamais de témoigner toute notre vive reconnaissance et notre affection à ma
Mère Christine RAZAFINDRATSARA qui a vécu avec nous les meilleurs et les pires durant la
réalisation du présent ouvrage.
Andriampeno RAKOTONIRINA
iii
Liste des sigles et des abréviations
Ar : Ariary an : Année BA : Bara CDCC : Centre de Développement de la Culture de Crevettes cm : Centimètre CO2 : Gaz carbonique F.A.O. : Fonds and Agriculture Organisation. FO.FI.FA. : Foibem-pirenena momban’ny Fikarohana ampiarahina amin’ny Fampandrosoana
eny ambanivohitra g : Gramme h : Heure Ha : Hectares H2O : Eau kg : Kilogramme km : Kilomètre km2 : Kilomètre carré
l : Litre m : Mètre m2 : Mètre carré m3 : Mètre cube mg : Milligramme mm : Millimètre mn : Minute ME : Merina O2 : Oxygène dissous pH : Potentiel d’hydrogène RN4 : Route Nationale n°4 S : Seconde SAK : Sakalava SI : Sihanaka TAI : Antenosy TAND : Antandroy TS : Antesake % : Pourcentage °C : Degré Celsius ‰ : Salinité.
iv
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE: Étude bibliographique sur l’élevage en cages
I.1 – Historique 2
I.2 – Caractéristiques de la pisciculture a Madagascar 3
I.2.1 - Techniques d’élevage existantes 3
I.2.2- Pisciculture en cages 4
I.2.3 - Espèces propices à la pisciculture à Madagascar 5
I.3 – Choix de la technique d’élevage 5
I.3.1 – Types des cages 6
I.3.1.1 - Cages simples montées sur des piquets. 6
I.3.1.2 - Cage simple flottante 6
I.3.1.3 - Grande cage flottante 6
I.3.1.4 - Cage flottante Jet float (Rasolofo, 2005). 6
I.4 – Biologie de l’Oreochromis niloticus 7
I.4.1 - Dénominations à travers l’île 7
I.4.2 - Reproduction 8
I.4.3 - Croissance 9
I.4.4 - Exigences écologiques 9
I.4.5 - Taille et poids maximal 10
I.5 – Richesse faunistique des lacs de la région Boeny 10
I.6 – Problématiques de la pisciculture dans la région Boeny 11
DEUXIEME PARTIE : Matériels et méthodes
II.1 – Matériels 13
II.1.1 - Matériels biologiques : 13
II.1.2 - Matériels de mesures. 13
II.1.3 - Matériels d’élevage 13
II.1.4 – Matériels de confection des cages flottantes 13
II.1.5 – Matériels pour la fabrication des aliments. 13
II.1.6 – Matériels d’entretien et à la surveillance. 14
II.1.7 – Matériels des pêches 14
II.2 - Méthodes d’étude 14
II.2.1 - Contexte du milieu 14
II.2.2 – Méthodes de prélèvements des paramètres physico-chimiques 14
v
II.2.3 – Méthodes de confection d’une cage flottante 16
II.2.4 - Méthodes de conduite d’élevage en cage flottante 16
II.2.5 - Densité de mise en charge 17
II.2.6 – Méthodes de nutrition 17
II.2.7 - Entretiens et contrôle 18
II.2.8 - Récolte ou Pêche Finale 18
TROISIEME PARTIE : Résultats et discussions
III.1 – Paramètres physico-chimiques du lac. 19
III.1.1 - Température 19
III.1.2 – Salinité 19
III.1.3 – Oxygène du lac 20
III.1.4 – Potentiel d’hydrogène 21
III.1.5 - Profondeur 21
III.2 – Les principaux paramètres à suivre et à contrôler pour la pisciculture en cages 22
III.3 - Essais D’élevage 22
III.3.1 – Premiers essais d’élevage 22
III.3.2 – Deuxième essai d’élevage. 23
III.3.2.1 – Croissance 23
III.3.2.2 – Taux de conversion 24
III.3 2 3 – Taux de survie 25
III. 4 – Critère de performances en aquaculture en cages d’Oreochromis niloticus 26
III. 5 - Avantages et les inconvénients 27
III. – Recommandations 28
CONCLUSION GENERALE 29
Les contraintes générales et les suggestions
vi
ss Liste des tableaux
Tableau n°1 : Résultats techniques de l’essai 2. 23
Tableau n°2 : Quantité d’aliment distribuée par semaine. 24
Liste des courbes.
Courbe n°1 : Variation de la température du lac. 19
Courbe n°2 : Variation de la salinité du lac. 20
Courbe n°3 : Variations de l’oxygène dissous du lac. 20
Courbe n°4 : Variation du potentiel d’hydrogène. 21
Courbe n°5 : Variation de la profondeur du lac. 21
Courbe n°6 : Évolution hebdomadaire du poids moyens. 23
Courbe n°7 : Évolution de la quantité d’aliment distribué. 27
Courbe n°8 : Evolution du taux de survie 25
Courbe n°8 : Taux de survie des alevins. 26
Liste des annexes
Figure n°1 : Engins de pêches
Figure n°2 : Six (6) points de prélèvements du lac Amboromalandy.
Figure n°3 : Sexes d’Oreochromis niloticus
Figure n°4 : Schéma de la poche de filet d’une cage (vue profil)
Figure n°5 : Cycle de la biologie d’Oreochromis niloticus
Photos : Liste des photos de la confection de la cage flottante Amboromalandy
Tableau n°4 : Ingrédients utilisés
Tableau n°5 : Liste des principaux essais d’introduction des poissons à Madagascar.
vii
RESUME
La présente étude axée sur des essais d’élevage en cages de l’espèce Oreochromis
niloticus dans le lac Anboromalandy, situé à 80 km de la ville de Mahajanga, a été menée
dans l’objectif de déterminer la faisabilité de l’activité dans la zone.
Deux essais d’élevage ont été réalisés. Le résultat du premier essai est un échec total à
la suite des déchirures au niveau des filets des cages juste deux jours après l’ensemencement.
Ce qui nous a obligé de reprendre un deuxième essai.
Les résultats obtenus, lors du deuxième essai de 2 800 kg de poissons frais en utilisant
4 096 kg d’aliment fabriqué localement à partir des ingrédients disponibles sur les marchés,
soit un taux de conversion de 1,45, sont très prometteurs. La croissance hebdomadaire
obtenue est de 19,78 g avec un taux de survie de 81,71 % à la fin du cycle. Le poids moyen à
la pêche finale est de 315 g.
Mots clés : Élevage en cages, Oreochromis niloticus, croissance, taux de conversion,
taux de survie.
ABSTRACT
The present study focussing on in cage breeding trials of the Oreochromis niloticus
species in Amboromalandy lake which is located 80 Km away from Mahajanga town, has
been conducted with the aim to determine the feasibility of the activity in the area.
Two breading trials have been carried out. The result of the first trial is a total failure
following the tears on the cage nets, exactly two days after the sowing. This obliged us to
have a second trial.
The results from this second trial are very promising. For 2,800 Kg of fresh fish, 4,096
Kg of feed were used. The feed was locally made from ingredients available on the market.
Thus the conversion rate is 1.45. The weekly growth is 19.78 g with a survival rate of 81.71
% at the end of the cycle. The average weight at last fishing is 315 g.
Key words: in cage breeding, Oreochromis niloticus, growth, conversion rate,
survival rate.
1
INTRODUCTION
L’aquaculture joue un rôle social et économique important à Madagascar. Si
l’aquaculture marine, notamment d’élevage de crevettes, crée des emplois bien rémunérés et
génère des devises, la pisciculture dulçaquicole fournit des poissons de consommation à la
population locale.
La diversification des activités figure parmi les priorités dans la politique nationale du
développement de l’aquaculture continentale devant la forte potentialité de la grande île.
Madagascar dispose de plans d’eaux techniquement et écologiquement favorables à l’élevage
d’espèces d’eaux douces d’une part et, d’autre part la menace de surexploitation des plans
d’eaux. Dans ce cas, les initiatives des pisciculteurs qui veulent se lancer dans les diverses
techniques d’élevage d’espèces d’eaux douces en cages sont encouragées. En effet, selon la
stratégie pour le développement durable de l’aquaculture à Madagascar, le Gouvernement
Malagasy a adopté la libéralisation économique et l’implication plus active du secteur privé
dans le développement national. Le but est de promouvoir une économie répondant aux
besoins de la consommation nationale, animée par un secteur productif rationnel à travers la
valorisation des particularités et complémentarités régionales dans un environnement sain. De
nombreuses initiatives sont enregistrées jusqu’ici mais aucune étude comparative n’est
disponible jusqu’à ce jour pour permettre de disposer d’informations pertinentes sur ce type
d’élevage.
Le présent document axé sur l’élevage en cages d’Oreochromis spp va fournir des
connaissances générales sur la situation actuelle de l’activité à partir des essais menés dans le
lac de réservoir d’Amboromalandy. L’intitulé du thème est : « Essais d’élevage en cages
d’Oreochromis niloticus dans le lac Amboromalandy ». L’objectif de l’étude est de
démontrer que l’élevage en cages de l’espèce suscitée est faisable selon les différents essais
déjà menés ailleurs (BEVERIDG, 1987) ; (GUERRERO, 1979) ; (PAGAN., 1969) ;
(RAKOTOAMBININA, 1990) ; RAKOTOMAMONJY, 2004) d’une part et, d’autre part de
mettre en exergue la problématique de la mise à terme effective de la technique d’élevage.
La première partie est consacrée à l’étude bibliographique de l’élevage en cages et les
caractéristiques biologiques de l’espèce choisie pour les essais. La deuxième va décrire les
matériels et les méthodes et la dernière partie concerne les résultats et les discussions y
afférentes ainsi que la conclusion générale.
PREMIERE PARTIE :
ETUDE
BIBLIGRAPHIQUE DE
L’ELEVEGE EN
CAGES
2
Madagascar dispose de nombreuses espèces de poissons d’eaux douces qui peuvent
être exploitées pour la pisciculture. La grande partie du réseau hydrographique de la grande
Ile, couvre approximativement 550 000 ha, soit environ 1 % de la superficie de l’Ile. Elle se
prête à l’élevage de poissons d’eaux douces. Ces plans d’eau présentent des biotopes
diversifiés suivant les facteurs du milieu naturel dont le climat, la topographie où ils évoluent.
Actuellement, bon nombre d’espèces ont été déjà exploitées en matière d’élevage de
poissons. Parmi celles-ci, citons entre autres la carpe commune (Cyprinus carpio avec trois
variétés : variété cuir, variété écailleuse, variété miroir) ; le tilapia dont Oreochromis niloticus
ou le Tilapia de Nil ; O. mossambicus; O. aureus ou le Tilapia bleu.
Trois grandes catégories de systèmes d’élevage ont été utilisées :
- le système extensif caractérisé par la faible densité d’élevage ;
- le système semi intensif utilisant une densité intermédiaire et;
- le système intensif dont la densité d’élevage est très important.
I.1 – HISTORIQUE
Avant d’expliquer l’historique de la pisciculture à Madagascar, il est intéressant en
premier lieu de savoir son historique au niveau mondial.
La pisciculture est une activité très ancienne. Une exploitation d’étangs de carpe en
Chine ou d’Oreochromis spp en Egypte était pratiquée dès 2000 ans avant Jésus Christ. Les
romains élèvent déjà des poissons en viviers. En Europe, le développement de la pisciculture
en étang a été mentionné depuis le Moyen-âge par des abbayes. Au XVème siècle, des poissons
capturés lors de leur remontée vers les eaux saumâtres sont maintenues en bassins.
Toutefois, on attribue le premier essai d’élevage à Jacobi qui a réussi la première
fécondation de salmonidés en 1863. Les premières «piscicultures marines» ont été créées en
1878 aux Etats-Unis et en 1883 en Norvège. Des travaux ont été effectués sur nombreuses
espèces, entre autres la production et la fécondation artificielle du turbot menées en 1894 en
Angleterre.
En Afrique, la pisciculture est une technique d'introduction récente qui a connu ses
premiers balbutiements vers les années 1920 au Kenya, vers les années 1930 au Zaïre
(POWLES H., 1987). Mais le véritable développement de la pisciculture (MICHA., 1974) ;
(POWLES H., 1987) démarre principalement après la seconde guerre mondiale en Afrique de
l'Est et en Afrique Centrale (Zaïre: 1946, Cameroun: 1948, Congo-Brazzaville: 1949, etc.).
Pendant les années 1950 et 1960 la pisciculture des Oreochromis spp en étangs connaît un
3
développement spectaculaire dans un nombre croissant des pays africains. Malheureusement,
après les années 1960, on constate, dans la plupart des pays devenus indépendants, une nette
régression des activités de pisciculture qui font penser à un échec généralisé mais dont les
causes (MICHA., 1974) apparaissent explicables. Il n'empêche que la pisciculture a été bien
introduite en Afrique et que la plupart des pays ont relancé l’activité à partir des années 1970.
I.2 – CARACTERISTIQUES DE LA PISCICULTURE A MADAGA SCAR
Les premières espèces de tilapia ont été introduites à Madagascar en 1950. T.
Melanopleura, en particulier, a été importé en 1951 par le Service des Eaux et Forêts et par le
Service de la Recherche Agricole (station du Lac Alaotra). Les introductions de diverses
espèces faites entre 1950 et 1960 se résument comme suit :
- 1951 : Oreochromis melanopleura, O. macrochir. Ces deux espèces sont très
répandues dans toute l’Ile.
- 1955 : Oreochromis zilli, 1956 : Oreochromis mossambicus et O. niloticus. Selon
KIENER (1963), ces espèces restent très peu répandues, mais actuellement elles occupent
presque tous les biotopes des eaux douces de Madagascar.
- L’espèce Oreochromis nigra a été introduite en 1950 du Kenya (ARNOULT, 1954).
Mais, elle est très peu prolifique et la croissance est lente. Ainsi, elle n’intéresse pas la
pisciculture (KIENER, 1963).
I.2.1 - Techniques d’élevage existantes
Trois techniques d’élevage en pisciculture ont été identifiées à Madagascar.
L’utilisation de chacune d’elle varie suivant les caractéristiques environnementales de chaque
région. Ces techniques d’élevage sont la rizipisciculture, la pisciculture en étangs et la
pisciculture en cages. La rizipisciculture a été surtout pratiquée au niveau des hautes terres où
les conditions environnementales se prêtent à ce genre d’activité. Les deux autres techniques
intéressent effectivement les grands plans d’eaux comme le lac Alaotra et les autres plans
d’eau de la côte Est ainsi que ceux de la plaine côtière Ouest dont la Région Boeny.
Le Service Régional de la Pêche et des Ressources Halieutiques de la Région Boeny a
opté sur la vulgarisation de l’élevage de tilapia en cage (RANDRIAMIARISOA, 2008). Ce
choix a été dicté par nombreux critères tels la présence de nombreux lacs et étangs dans la
région évalués à 64 000ha (KIENER, 1963). De ce fait, un aperçu sur la technique d’élevage
en cages s’avère nécessaire.
4
I.2.2- Pisciculture en cages
La technique d’élevage en cages est la plus facile et le moins coûteux. Elle est réalisée
dans les lacs naturels ou artificiels peu agités. Les cages sont de dimensions variables et
adaptées en fonction des caractéristiques des lacs, en particulier la profondeur. Globalement,
la dimension des cages varie de 20 à 100 m3. L’espèce la plus exploitée pour l’élevage en
cages est l’Oreochromis niloticus. La densité moyenne de mise en charge 125 individus/m3 et
de poids moyen de 20 à 30g. Après cinq mois d’élevage, le rendement estimé est de 25 à 30
kg/m3 dont le poids moyen est de 250 g. L’indice de conversion est d’environ 2,5.
(RAKOTOMAMONJY, 2004).
La problématique usuellement rencontrée est la disponibilité des infrastructures telles
les matériaux de construction des cages dans les zones où les lacs sont disponibles. S’ajoute
également l’approvisionnement régulier en alevins. Actuellement, des écloseries étatiques,
entre autres le CDCC, fournissent des alevins pour les pisciculteurs ainsi que d’autres
exploitants indépendants des régions des hauts plateaux. Pour la Région Boeny, le CDCC
n’est qu’à son début pour la production des alevins de tilapia. De ce fait, la production reste
incertaine. Pour les exploitants des Hauts Plateaux, au regard de l’éloignement des sites de
production, le coût de revient des alevins devient trop important.
En plus, l’autre problématique concerne l’approvisionnement régulier et la qualité des
ingrédients pour la fabrication d’aliments à des coûts raisonnables qui ne doivent pas dépasser
les 40 % de l’ensemble des charges d’exploitation. L’emploi des ingrédients locaux constitue
la solution la plus appropriée.
Chez les Oreochromis spp, l'élevage présente le grand avantage de pouvoir contrôler,
de façon relativement efficace, la reproduction anarchique des adultes, et de résoudre ainsi le
grave problème de la surpopulation caractéristique des élevages traditionnels pour la
consommation humaine (PAGAN, 1969) ; (IBRAHIM et al, 1974) ; (COCHE., 1975). D'après
RIFAI., (1980), la ponte des femelles peut éventuellement avoir lieu, mais la fertilisation des
œufs et la production de larves ne sont pas observées, soit par inhibition du comportement
reproducteur, soit par chute des œufs à travers les mailles de la cage.
Sous certaines conditions dépendant principalement de la taille des mailles et de la
densité des géniteurs, la reproduction des Oreochromis spp en cages est toutefois réalisable et
a déjà conduit à des productions très élevées en alevins (GUERRERO, 1979).
5
Bien que le concept d'élever des poissons en cages soit loin d'être nouveau (COCHE.,
1975); (BEVERIDGE., 1987), l'élevage des Oreochromis spp selon cette technique est, par
contre, relativement récente. Les premiers essais expérimentaux furent réalisés à l'Université
d'Aubum à la fin des années 60 (SCHMITTOU., 1969) ; (PAGAN, 1969) ; (PAGAN, 1970).
En Afrique, le premier élevage expérimental de l’Oreochromis niloticus en cages a débuté en
1974 en Tanzanie dans le lac Victoria (IBRAHIM et al, 1974) puis dans le lac artificiel de
Kossou, en Côte d'Ivoire (COCHE., 1975). L’élevage de l’Oreochromis spp en cages se
répartit presque dans toutes les Régions de Madagascar (RAKOTOMAMONJY, 2004).
Quel que soit le modèle utilisé, le fond de la cage doit se situer au moins à une
distance de 50 cm du fond où les déchets s'accumulent et provoquent une diminution de la
concentration en O2 (COCHE., 1982); (BALARIN et HALLER., 1982).
La reproduction des Oreochromis spp en cages est généralement limitée par la taille
des mailles et par la densité des poissons. Le maillage de 2 mm étiré est la dimension
maximale pour observer la ponte des géniteurs d’Oreochromis niloticus car la taille moyenne
des œufs de l’Oreochromis niloticus est de 2,5 à 3 mm de diamètre. COCHE (1982)
mentionne la présence des femelles d’Oreochromis niloticus en incubation buccale dans des
cages à mailles de 25 mm, mais uniquement quelques femelles sur une grande population de
poissons.
De plus, les larves ont rapidement disparu à travers les mailles de la cage.
I.2.3 - Espèces propices à la pisciculture à Madagascar
A Madagascar, il existe 27 espèces de poissons qui peuvent être élevées en
pisciculture. Parmi ces 27 espèces, seules la carpe (plusieurs variétés) et l’Oreochromis spp
sont favorables en pisciculture.
I.3 - CHOIX DE LA TECHNIQUE D’ELEVAGE
La pisciculture en cages apparaît la plus rentable économiquement et acceptable
écologiquement pour diverses raisons:
- les cages sont faciles à construire et à bon marché;
- elles peuvent être exploitées et entretenues par à un groupe de personnes;
- les poissons en cages sont faciles à mettre en charge et à nourrir;
- la pêche finale est relativement facile et;
- les impacts négatifs sur l’environnement sont minimes;
Les rendements de la pisciculture en cages sont généralement élevés.
6
I.3.1 - Types des cages
Les cages peuvent être rondes, carrées et rectangulaires avec des dimensions de 1m3,
5m3, 20m3. La disposition est perpendiculaire au vent dominant. L’axe longitudinal est dans le
sens du courant.
I.3.1.1 - Cages simples montées sur des piquets.
Les caractéristiques sont les suivantes :
- Eau d’au moins 1,50 m en saison sèche ;
- Piquets enfoncés dans le sol et dépasse 50 cm de la surface de l’eau ;
- Profondeur de filet sur l’eau 1m ;
- Fond de la cage à 50 cm au-dessus du sol et;
- Revanche de 25 cm hors de l’eau.
I.3.1.2 - Cage simple flottante
Elle se définit comme :
Construction d’un châssis avec du bois flottante telle : bambou, tronc de bananier ;
Fixation des ficelles sur les quatre coins avec des lests (le contrepoids ou lest ne touche pas le
sol) ;
- Amarrage de la cage à l’aide d’une corde fixée sur un piquet enfoncé au fond et ;
- Mise en place des flotteurs tels les morceaux de bois, de polystyrène ou de la
chambre à air pour le châssis flottant.
I.3.1.3 - Grande cage flottante
La structure flottante est formée d’un ponton en bois composé de loges, séparées par
des passerelles. La flottaison est assurée par des fûts métalliques ou plastiques attachés sous
l’armature en bois. Sur chaque loge est fixée une poche de filet à l’aide d’un système de
cordage. Deux sortes de mailles sont utilisées : 7 mm pour les cages de pré-grossissement, 14
mm pour les cages de grossissement. Pour protéger les cages contre la prédation, il est
nécessaire de couvrir les cages à l’aide d’un grillage ou d’un filet. L’ensemble est amarré à
l’aide de cordes appropriées sur des poteaux enfoncés sur la berge. Des lests attachés sur les 4
coins servent à l’ancrage de l’ensemble.
I.3.1.4 - Cage flottante Jet float (RASOLOFO, 2005).
La cage flottante Jet float est constituée par des cubes en polyéthylène de forte
flottabilité et de grande résistance. La dimension du système est de: 8,5 m x 15 m.
7
I.4 – BIOLOGIE DE L’ Oreochromis niloticus
Les tilapias au sens large appartiennent à la Famille des Cichlidae et Ordre des
Perciformes. Ils comprennent les genres Sarotherodon et Oreochromis connus tous les deux
par le genre Tilapia dans l’ancienne classification.
Les tilapias se distinguent chez les Cichlidae par leurs dents pluricuspides (plusieurs
pointes). Les autres ont des dents monocuspides. On distingue deux groupes : ceux qui sont
des pondeurs sur substrat du genre Tilapia et ceux qui sont des incubateurs buccaux qui
appartiennent aux genres Sarotherodon ou Oreochromis.
Les principaux synonymes de cette espèce, que l'on peut trouver dans la littérature
récente, sont Oreochromis (Oreochromis) niloticus, Tilapia (Sarotherodon) nilotica et
Sarotherodon niloticus.
I.4.1 - Dénominations à travers l’île :
KIENER (1963) a mentionné qu’il est particulièrement curieux et même souvent
amusant de faire la liste des noms donnés suivant les diverses régions à un poisson introduit.
Si les noms déformés du Tilapia, Taolapia, Tolapia, Lapia, Kalapia sont très souvent
utilisés et connus des pêcheurs et pisciculteurs à travers toute l’île. d’autres noms génériques
sont plus régionaux :
- Fiambahiny (Bara), Fiambazaha (Bara, Tandroy), Fia vahiny (Bara,
Tandroy), Laokambazaha (Sakalava), Tsilampiana (Tsimihety).
- Tilapia melanopleura et Tilapia macrochir, les premières espèces introduites sont
les plus répandues dans le pays et ont plus spécialement les synonymes malgaches
suivants selon KIENER (1963) :
Classification
Règne Animal
Embranchement Vertébrés
Classe Poissons
Sous-classe Ostéichtyens
Ordre Perciformes
Famille Cichlidae
Genre : Oreochromis
Espèce : niloticus Smith, 1840
8
- Tilapia melanopleura : Antseraka (Taisaka), Barahoa ou Basahoa gasy
(Sihanaka), Beloha (Sihanaka), Betaolandoha (Sihanaka), Fiambalala
(Taisaka), Kelibetay (Sihanaka), Mahaimiteraka (Sakalava).
- Tilapia macrochir : Lapia nylon ou Lapia placard (Sihanaka), Malemiloha
(Merina, lac Itasy), Menarirana (Sihanaka), Ranaobe (Sakalava, lac
Kinkony), Talapia mena (Merina).
I.4.2 - Reproduction :
Il est bien connu que les diverses espèces de l’Oreochromis spp peuvent se reproduire
plusieurs fois par an, à des intervalles de quatre à ci
nq semaines, en saison chaude quand la température des eaux est supérieure à 20 °C. Avec les
fortes variations d’altitude, donc de durée de la saison chaude, la reproduction est très variable
à Madagascar. Il y a bien entendu, sur le nombre très élevé des reproductions, des cas
extrêmes. En contre-saison froide, fin juillet, au lac Alaotra, l’Oreochromis macrochir est
capturé avec ses œufs jaunes dans la bouche. L’on parle souvent de la taille relativement
faible à laquelle les Oreochromis spp se reproduisent, surtout en zones chaudes.
Quand à la prolificité des espèces et du nombre d’œufs par ponte, l’on peut dire que, si
les Oreochromis spp peuvent être systématiquement classés en deux groupes : celui des
herbivores, à grand nombre d’œufs pondus dans des trous et celui des omnivores-
planctonophages microphages et pratiquant généralement l’incubation buccale, à nombre
d’œufs plus limité ; ce nombre d’œufs est excessivement variable pour une même espèce
d’une ponte à l’autre.
À titre d’exemple, citons entre autres, les chiffres successifs suivants recueillis sur un
même couple dans des étangs expérimentaux :
- Tilapia zilli. 4 pontes durant la première année de reproduction dont le nombre
d’œufs par ponte sont respectivement: 2134, 5343, 8148, 4924 et cinq pontes
l’année suivante ;
- Tilapia melanopleura. 5 pontes durant la première année de reproduction dont le
nombre d’œufs par ponte sont aussi : 2420, 4529, 6750, 7320, 7432…
- Tilapia macrochir. 4 pontes pour la première année de reproduction et le nombre
d’œufs par ponte sont : 223, 312, 529, 350…
- Tilapia mossambica. 5 pontes durant la première année de reproduction dont le
nombre d’œufs par ponte sont respectivement : 352, 500, 628, 930, 510…
9
- Tilapia nilotica. 4 pontes également durant la première année de reproduction
avec comme nombre d’œufs par ponte: 768, 2370, 2383, 1900…
Ces grandes variations sur le nombre d’œufs par ponte ne doivent pas étonner, aucun
phénomène biologique n’est simple. Il n’y a pas seulement la question d’âge mais aussi la
durée entre deux pontes successives (de la même saison de reproduction, bien entendu), qui
varie généralement de quatre à sept semaines. La durée la plus courte observée est de trois
semaines (KIENER., 1963).
I.4.3 - Croissance :
La croissance, elle aussi, est un phénomène individuel assez variable. Si nous pouvons
confirmer, sur un plan très général, que les mâles poussent d’habitude plus vite que les
femelles et que les croissances dûment constatées sont plus rapides en zones côtières que sur
les plateaux. Il est un facteur qui semble très important : c’est la richesse naturelle des eaux où
vit l’ Oreochromis spp. En effet, les sujets de la côte Ouest, en zone sédimentaire et calcaires,
ont une croissance nettement plus rapide que ceux du reste de l’île et les observations très
intéressantes à ce sujet ont été faites, particulièrement à Ambohimahavelona, dans la vallée de
l’Onilahy, par P. LAMARQUE, Inspecteur des Eaux et Forêts, lors de l’introduction de
l’ Oreochromis spp dans cette région (KIENER., 1963).
I.4.4 - Exigences écologiques
De nombreuses études de terrain et de laboratoire (PULLIN, et LOWE Me CONNEL.,
1982) ; (FISHELSON, et YARON, 1983) ; (PLISNIER et al., 1988); montrent que
Oreochromis niloticus est une espèce relativement ubiquiste adaptée à de larges variations des
facteurs écologiques du milieu aquatique et colonisant des milieux extrêmement variés. Ainsi,
Oreochromis niloticus, espèce thermophile, se rencontre en milieu naturel entre 13,5°C et
33°C mais l'intervalle de tolérance thermique observé en laboratoire est plus large: 7 à 41°C
pendant plusieurs heures (BALLARIN et HATTON., 1979). Quant à la température optimale
de reproduction, elle se situe entre 26 et 28°C, le minimum requis étant 22 °C.
L'euryhalinité de l’Oreochromis niloticus est également bien connue car, on le
rencontre dans des eaux de salinité comprise entre 0,015 et 30 ‰. Toutefois au-delà de plus
ou moins 20 ‰ l'espèce subit un stress important qui la rend sensible à une sérié de maladies,
réduisant sa compétitivité par rapport à d'autres espèces (T. melanotheron). De plus, la
reproduction serait inhibée en eau saumâtre à partir de 15 à 18 ‰. De même, la tolérance aux
10
variations de pH est très grande puisque l'espèce se rencontre dans des eaux présentant des
valeurs de pH de 5 à 11 (KIENER., 1963).
I.4.5 - Taille et poids maximal
Dans certains grands lacs d’Afrique, des spécimens de tilapia qui pèsent près de 3 kg,
en particulier Oreochromis niloticus ont été mentionnés. Les poids et les tailles maxima
enregistrés jusqu’ici à Madagascar ont été très légèrement supérieur à 1500 g et mesure 43 cm
et les tilapias de poids supérieur à 1kg ne sont pas courants. Par contre les sujets de 700 g et
de 900 g sont relativement fréquents dans certains lacs de l’Ouest et sur le marché de
Toamasina, en provenance de la rivière Ivondro (KIENER., 1963).
I.5 – RICHESSE FAUNISTIQUE DES LACS DE LA REGION BOENY
La région Boeny dispose indubitablement, comparée aux Régions du pays, le plus
grand nombre de lacs et la plus grande superficie sous eaux. Signalons, en particulier, le lac
Kinkony de Mitsinjo, les lacs Amparihibe-Sud, Bondrony et Matsaboribe dans le District de
Maevatanàna. C’est une région poissonneuse par excellence, située en zone sédimentaire avec
des eaux relativement riches et soumises à de très nombreuses incursions d’espèces
euryhalines venant enrichir les populations dulçaquicoles en place. Elle comprend, en gros,
les sous-préfectures de Mahajanga, Marovoay, Ambato-Boeni, Maevatanàna, Mitsinjo. Et
l’ensemble de ses plans d’eau (de toutes natures) peut être évalué à environ 85 000 ha. La
Basse-Betsiboka et l’Ikopa, près de Maevatanàna, drainent toute cette zone par la route
Majunga-Tanà. On a déjà signalé la particularité du Kamoro qui ; très poissonneux lui-même,
coule dans la zone d’Ambato-Boeni riche en lacs et relie les deux bassins versants de la
Betsiboka et de la Mahajamba. En saison des pluies, les superficies sous-eau augmentent
considérablement.
Les principales espèces enregistrées, par ordre d’importation dans les prises des
pêcheurs sont les suivantes (KIENER, 1963):
- espèces typiquement d’eau douce : Tilapia melanopleura et T. macrochir), carpe,
Kadradraka (Marakely merina), Kotso, Kotsovato, Damba, Cyprin doré;
- espèces euryhalines : Gogo, Mulets (Antendro et Bika), Anguilles (trois espèces),
Vango, Besisika, plusieurs Gobius (dont surtout Boridoa fotsy ou Banana) et
plusieurs espèces d’Eleotris (dont Boridoa mainty), Carangues, Karara, Hiata,
Menahelika, Requins et Poisson-scie. Ces deux dernières remontent les cours
d’eau à plus de 150 km de la mer ;
11
- espèces autochtones : Kotso et Kotsovato, Gogo, Jompo et Kelimanitra, Besisika
et Kilengilengy, Amalomalandy et Boridoa mainty, Karara, Kikao, Sampia,
Menahelika, Vilivary, Morora, Ankio (requin) et Vava (poisson-scie) et ;
- espèces introduites : Carassius auratus, Tilapia melanopleura et Tilapia
macrochir .
I.6 – PROBLEMATIQUES SUR LA PISCICULTURE DANS LE F ARITANY
DE MAHAJANGA.
La Région Boeny figure parmi les Régions nanties en plans d’eaux continentaux,
64 000 ha selon l’estimation du Service provincial de la Pêche et de l’Aquaculture en 1994
(RANDRIAMIARISOA, 1994). Ainsi, la pisciculture a été considérée par le Service comme
l’un de fer de lance pour l’accroissement de la production. La première problématique
identifiée est l’absence d’écloserie pour la production d’alevins. Il a été déjà mentionné la
présence du CDCC actuellement ainsi que d’autres producteurs privés des Hauts Plateaux,
mais la situation ne permet de résoudre le problème actuel. Malgré la volonté de
développement, les pisciculteurs de la Région s’affrontent aux problèmes tels :
- la cherté des alevins une fois commandés aux producteurs des Hauts Plateaux au
vu de l’éloignement de la Région bien que les techniques de transport d’alevins à
longue distance soient déjà maîtrisées. A noter que le CDCC n’est qu’au stade
d’essai actuellement ;
- l’insuffisance, voire le manque d’encadrement et d’appui de la part de
l’administration en charge de la vulgarisation de la pisciculture ;
- le problème de la maîtrise d’eau, particulièrement dans la plaine sédimentaire
Ouest, généralement inondée durant la période pluvieuse et asséchée pendant une
grande partie de l’année. Ce qui va limiter les superficies exploitables. Quoiqu’il
en soit, il existe encore nombreux lacs comme celui d’Amboromalandy qui
peuvent être exploités et mis en valeur pour la pisciculture;
- l’une des problématiques la plus cruciale est l’absence de mécanisme de
financement aux paysans et surtout aux pisciculteurs.
Afin de surmonter les problématiques identifiées, le Service Régional de la Pêche et
des Ressources Halieutiques de Boeny a décidé, en 2008, de mener des essais d’élevage en
cage d’Oreochromis niloticus dans le lac d’Amboromalandy. La présente étude va essayer de
fournir les résultats des essais menés.
12
Conclusion partielle : L’élevage en cage d’Oreocrhomis niloticus est une activité très récente à Madagascar.
Le problème de l’élevage concerne la difficulté d’apprivoisement en alevins. C’est une espèce
résistante avec une croissance rapide. Le lac d’Amboromalandy, du point de vue des facteurs
physico-chimiques, présente un écosystème favorable à leur élevage.
DEUXIEME PARTIE :
MATERIELS
ET
METHODES
13
L’élevage en cages flottantes a besoin beaucoup des matériels utilisés à la réalisation
de ce projet comme : matériels biologiques, matériels à la confection des cages et matériels
d’élevage... Différentes méthodes doivent être poursuit pour qu’on puisse avoir de bon
récolte.
II.1 – MATERIELS
II.1.1 - Matériels biologiques :
L’espèce Oreochromis niloticus a été choisie pour cet élevage en cages flottantes de
par sa croissance rapide et sa taille commerciale appréciable. Elle est également appréciée par
les consommateurs locaux. En plus, elle est résistante aux diverses manipulations durant
l’élevage. Sur le marché, la demande de cette espèce est actuellement supérieure à l’offre.
II.1.2 - Matériels de mesures.
Le kit multiparamètres (Horiba 10, Tokyo, Japon) est utilisé pour mesurer les
paramètres physico-chimiques du lac Amboromalandy. La profondeur a été mesurée à l’aide
d’un fil à plomb gradué.
II.1.3 - Matériels d’élevage
Les matériels utilisés sont les matériels durables, mais légers. Ils permettent un
changement complet du volume d’eau et un libre passage des déchets de poisson. Ils résistent
aux moisissures et ne génèrent pas de stress, ni des blessures sur les poissons.
II.1.4 - Matériel de confection de cages flottantes
Huit (08) fûts en fûts plastiques de 30 litres, fermés hermétiquement, ont été utilisés
parce qu'ils ont une durée de vie plus longue par rapport aux fûts métalliques. Et ils
fournissent une meilleure flottaison de la cage. Des tringles en sapin de 4 m et au nombre de
20 ont été employés pour relier les madriers sur les fûts. 32 m2 de filet à petite maille (10
mm) ont été utilisés pour confectionner la cage. Des madriers de 4 m au nombre de 8 sont
nécessaires. Diverses cordes en propylène de différents diamètres 8 mm et 10 mm de longueur
respective de 20 m et 25 m ont été employées pour fixer les fûts sous les madriers.
II.1.5 - Matériels pour la fabrication des aliments.
Les aliments artificiels de l’Oreochromis niloticus en cages flottantes ont été préparés
d’avance à l’aide de matériels suivants : la balance de mesure, le moulin à viande, le seau et la
cuvette. Les ingrédients sont constitués de farine de poisson et du son de riz fin.
14
II.1.6 - Matériel d’entretien et à la surveillance.
La pirogue sert pour le déplacement vers la cage. Les poches des filets ont été
nettoyées avec une brosse molle. Les filets sont ramendés à l’aide de l’aiguille par de fils en
polyamide.
II.1.7 - Matériels des pêches
Pour la pêche finale, une épuisette et des soubiques ont été nécessaires.
II.2 - METHODE D’ETUDE
II.2.1 - Contexte du milieu
La commune rurale d’Ankazomborona se trouve dans le district de Marovoay, Région
du Boeny. D’une superficie de 1 950 km2, elle compte de 24 258 habitants, soit une densité de
12,44 habitants par km2. Elle est subdivisée en 16 Fokontany. La commune rurale
d’Ankazomborona possède quatre lacs particulièrement poissonneux : Amboromalandy,
Ambilivily, Morafeno et Matsaborikisoa respectivement localisés à Ankazomborona,
Amboanara, Morafeno et à Sainte Marie. Le lac Amboromalandy, situé au Sud
d’Ankazomborona, a été choisi comme site de l’étude. Sa superficie est de 650 ha avec une
profondeur de 5 m (KIENER, 1963). Le lac a été construit par le Service du Génie rural
d’antan afin d’irriguer la plaine rizicole de Marovoay. La rive Ouest du lac est constituée la
Route Nationale n°4 reliant Antananarivo et Mahajanga. Il est à 80 km de la ville de
Mahajanga. C’est l’un des lacs les plus poissonneux de la zone sédimentaire Ouest de l’Ile
avec des eaux relativement riches et soumises à de très nombreuses incursions d’espèces
euryhalines venant enrichir les populations dulçaquicoles en place.
II.2.2 - Méthode de prélèvements des paramètres physico-chimiques :
Les paramètres qui ont été mesurés à l’aide d’un kit multi paramètre (Tokyo, Japon),
sont l’oxygène dissous, la température, la salinité. La profondeur a été mesurée avec un fil
plombé gradué. Ce prélèvement a été fait pendant une journée.
► Oxygène dissous :
La concentration en oxygène de l'eau est un facteur déterminant pour la survie et la
croissance, non seulement du poisson, mais également des autres organismes aquatiques. La
source principale d'oxygène dissous dans l'eau est liée à la photosynthèse.
15
►Potentiel d’hydrogène (pH) :
Le pH agit directement sur les fonctions physiologiques de nombreuses espèces
aquatiques dont les poissons. Toutes les eaux ne sont pas de même qualité. Un des principaux
indicateurs de la qualité chimique de l'eau après les concentrations en gaz dissous (O2 et CO2)
est la composition ionique de l'eau est le pH. Les éléments nutritifs sont facilement
assimilables par les organismes végétaux et la chaîne alimentaire peut se développer normale
avec un pH neutre. Dans ces conditions, on peut espérer une bonne croissance du poisson. Le
pH normal en pisciculture est entre 6,5 et 8,5.
► Salinité :
La salinité de l’eau douce est pratiquement nulle. Dans les zones influencées par les
marées, la valeur de celle-ci peut atteindre jusqu’à 5 ‰. De ce fait, il est toujours de prudence
de prendre les valeurs du pH qui peuvent affecter la gestion de l’élevage.
► Température :
La température a une grande influence sur la vie des poissons, le comportement et
notamment sur la respiration. La température influence l’activité biologique des organismes
vivants et également d’autres facteurs physico-chimiques comme l’oxygène. Plus la
température de l’eau augmente en contre partie la teneur en oxygène dissous diminue. A noter
que les poissons et la plupart des animaux aquatiques sont des animaux à sang froid
(poïkilothermes). La température de l'eau détermine alors celle du corps. Ainsi, une
augmentation de la température de l'eau entraîne une augmentation de toute l'activité
biologique dans l’eau. La croissance favorable de l’Oreochromis niloticus se trouve à une
température entre 20°C et 32°C.
Chaque jour, la température de l’eau a été vérifiée deux fois : à 8 h dans la matinée et à 16 h
l’après-midi.
►Profondeur :
La profondeur de la cage peut également affecter la croissance et la reproduction des
tilapias. En général, le fond de la cage doit se situer au moins à 0,5 m au-dessus du fond du
lac (BALARIN et HALLER, 1982). Avec des profondeurs très variables dans un lac,
CAMPBELL (1978) a préconisé d’utiliser simultanément plusieurs tailles de cages selon
l’âge de l’espèce élevée. Ainsi, la production de fingerlings, encore de petite taille peut être
réalisée successivement dans des cages de 0,5 m3 et 1 m3 dans des zones peu profondes puis
16
le grossissement proprement dit dans des cages de 20 m3 dans des lieux à profondeurs
suffisantes.
II.2.3 - Méthode de confection d’une cage flottante
La confection de la cage flottante peut varier d’un lieu à un autre. En général, les
travaux correspondant peuvent être schématisés comme suivent :
- Relier tous les madriers en deux rangées avec des boulons de 8 x 100 mm pour que
la cage prenne une forme carrée 4 m x4 m ;
- Découper ensuite les bois ronds à 1,60 m environ et les piquer dans le sol ;
- Soulever les cadres au-dessus des bois ronds afin de pouvoir y travailler
facilement ;
- Relier les filets à l'aide d’une ficelle marin afin d'avoir une forme 4 m x 4 m et un
fond de 16 m² ;
- Mettre les filets ensuite à l'intérieur de la cage et les fixer aux bois carrés à l’aide
d’une corde ;
- Découper un long morceau de grillage carré et couvrir le filet à l’aide d’un fils
métallique pour le fond ;
- Fixer les bidons de 30 l au-dessous des 4 angles du cadre à l’aide d’un fils
métallique ;
- Préparer de coffrage pour fabriquer de lests ;
- Immerger doucement la cage puis l’amarrer solidement ;
- Fixer bien les tringles à l'aide des clous sur les bois carrés au-dessus des bidons
pour avoir de passerelles ;
- Placer le mangeoire à l'intérieur de la cage. Son emplacement doit être à 25 cm au-
dessous du niveau de l'eau et ;
- Attacher au moyen d’une corde les deux angles du châssis et les fixez l'autre
extrémité aux lests et puis les immerger dans le fond.
II.2.4 - Méthodes de conduite d’élevage en cages flottantes.
La plupart des documents se rapportent à des études de faisabilité et à des
expérimentations. Toutefois, des informations sur les expériences faites à Madagascar
peuvent en être tirées concernant différents aspects de la filière pisciculture en cages.
17
► Choix du site
Le choix du site est primordial pour faire l’élevage d’Oreochromis niloticus en cage
flottante. Les facteurs exigés pour l’installation de l’élevage en cages sont:
- Les cours d’eau, rivières, lacs ou réservoirs ;
- La bonne circulation de l’eau. Il faut éviter les zones à eau stagnante ;
- La vitesse du courant compatible avec la distribution d’aliments (1,5 cm/s) ;
- La pisciculture en cage exige une profondeur minimale de 2 à 3 m et 1 m pendant
le période d’étiage ;
- Le pH de l’eau exigée est de 5,5 à 8,5 ;
- La température doit être supérieure à 24°C pour une croissance optimum et;
- Le site doit être également protégé des forts courants, des vents et des vagues.
II.2.5 - Densité de mise en charge
La densité de mise en charge doit être calculée en fonction du milieu et surtout afin
d’éviter des stress vers la fin d’élevage. COCHE (1975) suggère une charge maximale de 70
kg/m3 pour limiter les phénomènes de stress et avec une densité d’empoissonnement de100
individus/m3 (densité de mise en charge est égale 2, 5 kg/m3).
Dans notre cas, les alevins de 15 g provenant d’Antananarivo ont été ensemencés
dans les 8 cages groupées. Les emballages plastiques à double fonds qui contiennent les
alevins, ont été placés sur l’eau d’élevage pour les acclimater à la température de l’eau; les
alevins sont ensuite libérés . 1 400 alevins de 15 g ont été mis en charge dans chaque cage de
14 m3.
II.2.6 - Méthode de nutrition
Les aliments secs sont mélangés à la main avec de l'eau de manière à obtenir une sorte
de pâtée humide, ensuite passé dans un broyeur électrique à manioc équipé de perforation de
2 mm Il n'est pas facile de savoir exactement quelle quantité de nourriture donnée aux
poissons (Tableau n°4). Ce dernier sert à réduire tout ingrédient en poudre et faire un mélange
beaucoup plus exact. La mixture farineuse est malaxée avec de l'eau en proportion de 50 % du
poids sec de la farine (10 l/20 kg). Le mélange humide obtenu est ensuite passé dans un
moulin à viande électrique muni de trous de 3 mm de diamètre. Les granulés formés sont
séchés à l'air pendant un minimum de 24 heures. Ils sont récoltés du séchoir le même jour de
leur utilisation. On verse la nourriture peu à peu au centre de la cage afin que les poissons
puissent la manger avant que le courant ne l'emporte à travers les trous sur les côtés de la cage
18
et on vérifie qu'ils mangent bien. Si on constate que les poissons ne mangent pas tout ce que
on leur donne, on diminue un peu les quantités de nourritures c’est-à-dire le pourcentage de
biomasse, normalement la biomasse est de 6 %. Les aliments sont distribués à la main deux
fois par jour, 9 heures et 16 heures chaque jour. La ration journalière est de 6 % de la
biomasse présente dans la cage pour les individus inférieurs à 70g et 4 % pour les individus
au-dessus de ce poids. La ration alimentaire est à augmenter tous les mois après une pesée de
contrôle.
II.2.7 - Entretien et contrôle
Il faut brosser les filets à chaque fois que des algues colmatent les maillages.
L’utilisation d’une fiche de relevés journaliers des paramètres physico-chimiques est
obligatoire. Le contrôle de croissance se fait une fois par mois. Le contrôle des prédateurs est
également important
II.2.8 - Récolte ou pêche finale
Pour récolter des poissons dans les cages, le procédé ci-après est recommandé :
Dans le cas d’une pêche partielle, l’emploi de l’épuisette est largement suffisant. Les
spécimens de petites tailles peuvent être remis dans la cage.
Pour la pêche totale, il est préférable de tirer la cage vers un endroit peu profond afin de
faciliter la pêche. Les poissons sont toujours pêchés à l'aide d'une épuisette.
Conclusion partielle
Amboromalandy est très accessible aux voies de communication ; les mains d’œuvre
et les matières premières sont disponibles à Ankazomborona. La conduite d’élevage n’a pas
besoin de contrôle strict des paramètres physico-chimiques.
TROISIEME PARTIE :
RESULTATS
ET
DISCUSSIONS
19
Le lac de barrage d’Amboromalandy a été choisi comme lieu d’expérimentation de la
présente étude. KIENER (1963) a mentionné que la profondeur moyenne du lac est de 5 m.
Dans toute activité d’élevage dans le milieu aquatique, la caractérisation des paramètres
physico-chimiques du lac s’avère très importante. Les données obtenues, bien que ponctuelles
puisqu’elles ont été prélevées au cours d’une journée seulement, faute de matériel mis à notre
disposition, sont très importantes. Elles sont présentées aux différentes courbes ci-après.
III.1 – PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES DU LAC.
Six stations de prélèvements ont été choisies selon la topographie du lac. Les
paramètres mesurés concernent la température, la salinité, l’oxygène dissous et le pH. La
profondeur a été également étudiée pour déterminer l’emplacement de la cage.
III.1.1 - Température
Les valeurs obtenues oscillent autour de 29,2°C à 32°C. L’écart enregistré est de
2,8°C. Ainsi, les résultats obtenus restent conformes aux préférences exigées par Oreochromis
spp. La courbe n° 1 ci-après représente les variations enregistrées.
Courbe n°1 : Variation de la température du lac
Source : Auteur, 2009.
Les stations n° 2 et 4 présentent des températures peu élevées respectivement de
29,2°C et 29,8°C.
III.1.2 - Salinité
La salinité est un facteur important pour toutes les espèces dulçaquicoles. Etant donné
que le lac se trouve à quelques kilomètres seulement du fleuve Betsiboka, régulièrement
atteint par les eaux saumâtres à chaque marée haute, il s’avère nécessaire de vérifier ce
paramètre avant la conduite de l’élevage. Les résultats obtenus sont fournis à la courbe n°2
suivante.
20
Courbe n°2 : Variation de la salinité du lac
Source : Auteur, 2009.
La salinité est pratiquement nulle (0,1‰). Cette salinité témoigne que le lac
d’Amboromalandy est un lac artificiel qui se forme à partir d’un barrage de retenu. Il est isolé
des influences des marées bien que le fleuve Betsiboka n’est pas loin de son emplacement.
III.1.3 - Oxygène du lac
Les valeurs obtenues oscillent autour de 7,47 mg/l et 8,08 mg/l. L’écart enregistré est
de 0,61 mg/l. Ainsi, les résultats obtenus restent également conformes aux préférences exigées
par Oreochromis spp. La courbe n° 3 ci-après représente les variations enregistrées.
Courbe n°3 : Variations de l’oxygène dissous du lac.
Source : Auteur, 2009.
La station n°2 montre que la teneur d’oxygène (7,47mg/l) est moins élevée par rapport
aux autres stations.
21
III.1.4 - Potentiel d’hydrogène
Les valeurs enregistrées de pH varient entre 7,02 et 7,51. L’écart est très faible de
l’ordre 0,43 seulement. Les pH plutôt neutres sont bénéfiques pour la pisciculture en eaux
douces. Ainsi, les résultats obtenus sont bien conformes aux exigences de l’espèce choisie. La
courbe n° 4 ci-après représente les variations enregistrées.
Courbe n°4 : Variation du potentiel d’hydrogène
Source : Auteur, 2009.
Les valeurs du pH mesurées aux stations n° 1 et n° 4 sont presque neutres
respectivement de 7,02 et 7,05.
III.1.5 - Profondeur
Dans les six stations de prélèvement, la profondeur minimale obtenue est de 3,75 m et
celle maximale est de 4,20 m. L’écart est alors faible, 0,40 m. La mensuration a été faite au
mois de décembre 2008, juste un mois après le début de la saison pluvieuse. La profondeur
minimale exigée de 2,5 m est respectée. Les variations enregistrées sont fournies à la courbe
ci-après.
Courbe n°5 : Variation de la profondeur du lac
Source : Auteur, 2009.
22
Les stations n° 1 et 6 présentent de la profondeur peu élevée respectivement de 3,80 m
et 3,75 m.
III.2 - Les principaux paramètres à suivre et à contrôler pour une aquaculture
piscicole en cages
Toutes les valeurs obtenues dans toutes stations prélevées sont meilleures. Le choix de
l’emplacement pour les cages flottantes respecte les critères de l’élevage piscicole mené. Tous
les principaux paramètres sont favorables. Ils sont entre autres:
• température de l’eau de 29,2°C à 32°C ;
• salinité constante de 0,1‰ ;
• oxygène de 7, 47 à 8,08 mg/l ;
• pH de 7,02 à 7,51 ;
• profondeur de 3,75 à 4,20.
III.3 - ESSAIS D’ELEVAGE
III.3.1 – Premiers essais d’élevage
Deux unités de cages flottantes à quatre compartiments de chaque (soit au total huit
cages) ont été construites et utilisées. La densité de mise en charge est de 100 individus par
m3. Les alevins utilisés sont fournis par la Direction de l’Aquaculture au sein du MAEP et
proviennent d’Antananarivo.
L’acclimatation des alevins à la température de l’eau du lac a été faite dans les sacs
plastiques à double utilisés pour les transporter jusqu’au site. La durée de celle-ci est
d’environ une heure et demie puisque l’écart entre la température de transport et celle du lac a
atteint 2,5°C. Après cette manipulation, les alevins sont déversés dans les cages selon la
densité préconisée. Tout de suite après le déversement, les alevins sont nourris par des
aliments préparés au CDCC.
Le lendemain, au moment des suivis, il a été constaté que seules quelques centaines
d’alevins ont été dénombrés. Ce qui fait que la grande partie des alevins ont échappé ou ont
disparu des cages. Après vérification des filets de chaque cage, il a été constaté la présence
des trous dans sur 6 cages. Les autres cages non déchirées sont infestées par des crabes
d’eaux douces (Carcinus maenas) très voraces des petits alevins.
A la suite de ce problème, les essais ont été stoppés. Les alevins restants sont largués
dans le lac.
23
III.3.2 – Deuxième essai d’élevage.
Dans ce cas, les filets de chaque cages ont doublé extérieurement sur fond par des
grillages en plastique afin d’empêcher les attaques des crabes. La conduite de l’élevage reste
la même aussi bien pour le poids moyen des alevins (15 g) que la densité de mise en charge,
(100 individus au mètre cube). Les résultats généraux de ce deuxième essai sont compilés au
tableau suivant.
Tableau n°1 : Résultats techniques de l’essai 2 Paramètres Valeurs Poids initial des alevins 15 g Densité d’élevage 100 alevins / m3 Croissance moyenne hebdomadaire
19,80 g
Taux de conversion 1,45 Taux de survie 81,71 % Poids final 315 g Récolte 2 822,4 kg Rendement 25,2 kg / m3
Durée d’élevage 4 mois
Source : Auteur, 2009
III.3.2.1 – Croissance
Des mensurations ont été faites chaque semaine afin de suivre l’évolution de la
croissance. Les résultats obtenus sont présentés au graphe ci-après.
Courbe n° 6 : Evolution hebdomadaire du poids moyen.
Source : Auteur, 2009.
Exprimée en croissance moyenne hebdomadaire, la valeur obtenue est de de 19,68 g.
Le gain de poids par semaine varie entre 32 g et 10 g. La croissance est assez lente durant la
24
première semaine. Le gain de poids enregistré n’est que 10 g. A la cinquième semaine la
croissance hebdomadaire mesurée a atteint 32 g qui la valeur maximale obtenue. Ensuite, le
gain de poids hebdomadaire se stabilise autour de 19 g bien qu’à la douzième semaine, le gain
pondérale hebdomadaire a chuté jusqu’à 16 g. Durant la pêche finale, le poids total des
produits obtenus est de 2 822,4 kg. Ce qui donne un rendement moyen par cycle
25,2 kg / m3.
III.3.2.2 – Taux de conversion
Au début du deuxième essai, la quantité d’aliment à distribuer a été ajustée en fonction
de la biomasse totale soit 5 %. Durant l’exploitation la ration journalière a été calculée en
fonction des restes d’aliments non consommés. Les données y afférentes compilées par
semaine sont fournies au tableau suivant.
Tableau n° 2 : Quantité d’aliment distribuée par semaine. Période (semaine) Quantité d’aliment distribué (kg) 1 79 2 87 3 105 4 152 5 178 6 197 7 213 8 234 9 262 10 293 11 327 12 333 13 375 14 392 15 416 16 453 TOTAL 4.096
Source : Auteur, 2009.
Durant tout l’essai, la quantité totale d’aliment distribuée a atteint 2 569 kg. Le
taux de conversion obtenu de 1,45. Ce taux effectivement faible comparé aux résultats de
RASOLOFO (2005) et de RAKOTOAMBININA (1990) qui sont tous supérieurs à 1,45. Ce
qui dénote l’efficacité des aliments employés et fabriqués à partir des ingrédients locaux.
25
Courbe n° 7 : Evolution de la quantité d’aliment distribuée.
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
Quantité d’aliment
distribué (kg)
Période (semaine)
Source : Auteur, 2009.
La quantité des aliments augmente considérablement, étant donné que dans la cage, il
y a généralement très peu d’aliment naturel pour les alevins. En milieu lentique, il est
intéressant d’augmenter la quantité d’aliment (artificiel) distribuée par rapport à la ration
théorique calculée en fonction de la biomasse. En effet, il a été constaté une augmentation
rapide de la quantité à distribuer à partir de la septième jusqu’à la onzième semaine due à
l’appétence des jeunes tilapias. Ensuite, une faible appétence a été signalée pendant la
douzième semaine à cause d’une forte pluie qui a entraîné probablement une diminution de la
température de l’eau. Par manque de matériel, il n’a pas été possible de prélever la
température. En effet, après cette stagnation, la reprise de l’appétence s’est faite
graduellement jusqu’à la fin de l’élevage.
III.3.2.3 –Taux de survie
L’étude du taux de survie permet de vérifier l’efficacité de la conduite de l’élevage.
L’évolution de ce taux durant le deuxième essai d’élevage est fournie au graphe ci-après.
Courbe n° 8 : Evolution du taux de survie.
Source : Auteur, 2009.
26
Pendant la première semaine, plusieurs alevins ont été morts (63 alevins). Ce chiffre
diminue petit à petit jusqu’à s’annuler pendant les deux dernières semaines. Les alevins
commencent à s’adapter au milieu aquatique. A partir de la quatrième semaine jusqu’à la
septième semaine, le nombre des alevins morts reste aux environs de 15. A noter que durant la
douzième semaine, la stagnation de l’appétence n’a pas été suivie d’une mortalité effective.
L’évolution du nombre d’alevins morts enregistrée durant l’élevage permet de vérifier la
situation selon le graphe ci-après.
Courbe n° 9 : Taux de survie des alevins
0
10
20
30
40
50
60
70
1 3 5 7 9 11 13 15
Période(semaine)
Nombre desalevins morts
Source : Auteur, 2009.
En somme, sur les 1 400 alevins déversés au début de l’opération, 1 144 individus de
poids moyen de 315 g ont été récoltés. La quantité totale d’aliment distribuée a atteint 4,096
tonnes. A la fin du cycle d’élevage, le taux de survie final enregistré est de 81,71 %. En fait,
les résultats obtenus lors de ce deuxième essai restent très prometteurs quant à l’avenir de
l’élevage en cage dans la Région Boeny.
III.4 - Critères de performances en aquaculture en cages de l’Oreochromis
niloticus
Dans l’habitat naturel, l’Oreochromis niloticus peut rencontrer de température
comprise entre 14 à 33 °C. L’espèce peut donc vivre à taux de salinité comprise entre un
minimum de 0,015 ‰ et un maximum de 30 ‰. Elle est très rustique et possède une grande
performance en croissance en élevage. Donc, les paramètres prélevés dans chaque station ne
posent pas de problèmes.
Le choix de la station n°6, avec une profondeur de 3,75 m par rapport aux autres
stations répond bien aux critères exigés par l’élevage de la cage piscicole avec 2,25 m d’eau
sous les cages, avec un courant modéré.
La location précise des installations est déterminée par les critères suivants:
27
• facilité d'accès pour l'équipe du projet ;
• facilité de surveillance; profondeur (à partir du niveau minimum des eaux) de
3,75 m et 4,20 m et ;
• position à travers des courants favorables.
Il est possible d'indiquer des zones du lac qui semblent être favorables à l'installation
de cages compte tenu des contraintes indiquées ci-dessus. Dans les mois à venir, des
observations supplémentaires sont à effectuer au sujet des vents et des courants, notamment
en saison d'orages, en novembre et décembre.
Ainsi, le lac d’Amboromalandy est favorable à la pisciculture en cages, à savoir :
- le lac est peu profond
- l’inexistence de vents forts durant les périodes cycloniques et ;
- l’absence des crocodiles, des oiseaux aquatiques, de voleurs,…
III.5 - AVANTAGES ET LES INCOVENIENTS
Les peuples locaux bénéficient beaucoup des avantages issus du lac
d’Amboromalandy, car l’élevage en cages n’existe pas encore dans la région. L’un des
avantages importants est que les cages utilisent les masses d’eaux et n’ajoutent donc pas à la
consommation d’eau. Ce qui constitue un élément particulièrement important pour ce qui est
de l’eau douce. Ces essais d’élevage motivent les pêcheurs à développer cette activité
piscicole.
Du point de vue économique, les cages présentent également un avantage par rapport
aux fermes d’élevage en terre comme :
- tous les matériaux de confection des cages et les aliments de poissons élevés sont
disponibles localement et ;
- l’inexistence des prédateurs et autres constituent un atout pour l’élevage piscicole.
La pisciculture en cages constitue à présent une option sérieuse pour l’investisseur de
l’aquaculture à Madagascar. Elle offre la possibilité de produire en grande quantité pour
l’exportation et pour les marchés intérieurs et ; enfin le site identifié se trouve tout près du
village.
Il y a un certain nombre d’inconvénients qui font obstacles au développement de
l’élevage en cages. Il s’agit entre autres :
28
• la dépendance absolue de l'alimentation artificielle avec une nourriture de haute
qualité et équilibrée nécessaire (en part. protéines, vitamines et minéraux) et
les pertes de nourriture artificielle hors des cages;
• l’augmentation de la susceptibilité des poissons à une déficience du taux
d'oxygène dissous dans l'eau ;
• la crainte des risques de vol ;
• la difficulté de produire des individus de taille uniforme et;
• l’existence de crabes.
III.6 - RECOMMENDATIONS :
Dans le lac d’Amboromalandy, il est recommandé pour faire d’élevage en cages à
Amboromalandy de :
• descendre jusqu’au 50 cm de profondeur ;
• doter de filet du fond de cages (l’anti-crabe gris en plastique) pour éviter l’attaque des
poissons élevés en cages ;
• couvrir en filets les cages pour protéger les poissons contre les oiseaux ;
• déplacer les cages aux endroits à courant approprié pour assurer un bon
approvisionnement en oxygène dissous et la bonne dispersion de déchets ;
• espacer le plus possible les cages dans le réservoir, pour assurer la bonne dilution des
déchets et un bon approvisionnement en oxygène ;
• installer les cages loin des eaux stagnantes pour éviter les risques de remontée des
eaux de mauvaise qualité des fonds vers la surface et;
• laisser le fond de chaque cage au moins 2 m en dessous pour éviter la prédation des
crabes.
Conclusion partielle :
Le lac d’Amboromalandy est propice à la pisciculture en cages. Tous les paramètres
physico-chimiques obtenus illustrent bien que le site choisi est favorable à la pisciculture en
cages flottantes.
CONCLUSION
GENERALE
29
CONCLUSION GENERALE
Le développement de la pisciculture joue un rôle prépondérant dans le développement
économique et social du pays. Contribue à la satisfaction des besoins alimentaires de la
population, la création d’emplois, au désenclavement des régions d’implantation des projets
aquacoles. L’impact environnemental de l’élevage en cages est supposé minime tant que la
gestion de l’élevage est maîtrisée.
Les essais menés au cours de cette expérimentation ont permis de mettre en exergue
que la pisciculture en cages est faisable bien que des problèmes sur la confection des cages
restent à améliorer. Effectivement, les résultats du premier essai permettent de justifier ce cas.
En général, aucune formation spécifique sur la construction des cages n’a été
dispensée, c’est la raison pour laquelle le premier montage n’a récolté que de l’échec.
Les résultats obtenus lors du deuxième essai sont encourageants avec une croissance
hebdomadaire de 19,80 g, un taux de survie de 81,71%, un poids moyen final de 315 g, un
taux de conversion de 1,45 une récolte de 2 822,4 kg, un rendement de 25,2 kg / m3.
Cette étude a permis de conclure que le lac d’Amboromalandy est donc favorable à
l’exploitation de cages flottantes. Il n’a pas d’impact négatif sur l’implantation de cages sur
l’environnement. Le marché est loin d’être saturé. Au vu de ces résultats qui sont très
prometteurs, on peut dire que le lac Amboromalandy est propice à l’élevage en cages.
L’avenir de la pisciculture en cages se situe surtout dans le Moyen Ouest de Madagascar à
cause du nombre des plans et des cours d’eau de l’Ikopa et de la Betsiboka très importants.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1- OUVRAGES GENERAUX
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SCHMITTOU H.R., 1969. Cage culture of channel catfish. Proc. Fish Farming Conf. Annu. Conv. Catfish Farmers, Tex., p.72-75.
2- DOCUMENTS, ARTICLE ET PERIODIQUES
� A. Haja RASOLOFO, déc. 2005. Elevage en cages jet float à l’ARDA, Rapport de stage de formation. 15 p.
� Samuel RAKOTOAMBININA, 1990. Pisciculture en cage au lac Itasy, Rapport d’activité. 16 p.
� Léon RAKOTOMAMONJY, 2004. L'élevage en cages : les possibilités à Madagascar. Actes de conférence sur les journées aquacoles de Madagascar.2.p
WEBOGRAPHIE 1- http://www.fao.org/fishery/culturedspecies/Oreochromis niloticus/fr
2- http://www.fao.org/fishery/about/fr
3- http://www.fao.org/fishery/topic/13530/fr
4- http://www.fao.org/docrep/field/003/AC423F/AC423F00.htm
5-http://www.fao.org/docrep/field/003/AC423F/AC423F00.htm
6-http://www.nzdl.org/fast-cgi-bin/library?
ANNEXE 1
Figure n° 1 : Engins de pêche
Source: Extrait de A. Kiener (1963).
ANNEXE 2
Tableau n° 4 : Les ingrédients utilisés
Ingrédient Pourcentage
Son de riz 35%
Maïs broyé 30%
Tourteaux d'arachide 17%
Farine de poisson 10%
Farine de manioc 5%
Farine de sang 3%
Source : Auteur, 2009.
Figure n°2 : Les six points de prélèvements du lac Amboromalandy
ANNEXE 3
Source : Auteur, 2009
ANNEXE 4
Figure n° 3 : Les sexes d’Oreochromis niloticus (A : mâle et B : femelle)
Source : HUET, 1980
Figure n° 4: Schéma de la poche de filet d’une cage (vue de profil)
Source : Auteur, 2009
ANNEXE 5
Figure n° 5 : Cycle biologique d‘Oreochromis niloticus Source : HUET, 1980
ANNEXE 6 Tableau n° 5 : LISTE DES PRINCIPAUX ESSAIS D’INTRODUCTION DE POISS ONS A MADAGASCAR JUSQU’EN JUIN 1963 (PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE)
Année Nom français Nom scientifique Espece introduite par Provenance Observations 1857 Gouramier Osphromenus
goramy Lac Napoleon de Lastelle Maurice (initialement
extreme-Orient) Acclimaté dans les Pangalanes-Est et Nosy-Be
1861 Cyprin doré Carassius auratus Linné
Jean Laborde France Acclimaté dans pres des trois quarts de l’Ile
1914 Carpe miroir
Cyprinus carpio Linné
Dr L.Legendre France Acclimaté dans pres de la moitié de l’Ile
1922 Truite arc-en-ciel
Salmo irideus Gib.
Louvel (Service Forets)
France (initialement Etats-Unis)
Acclimatée dans l’Ankaratra
1926 Truite commune
Salmo fariio Liné Louvel (Service Forets)
France Acclimatée dans l’Ankaratra
1926 Tanche Tinca tinca Liné Louvel (Service Forets)
France Non acclimatée
1929 Gambusie Gambusia holbrooki Gir.
F. Legendre Etas-Unis Repartie et acclimaté dans toute l’Ile
1950 Tilapia nigra
T. nigra Gthr Service Forets Kenya Abandonné en pisciculture
1951 Tilapia melanopleur
a
T. melanopleure Dum.
Service Fores et station agricole Alaotra
Brazzaville Repartie et acclimaté dans presque toute l’Ile
1951 Tilapia macrochir
Tilapia macrochir Boul.
Service Forets Brazzaville Premier souche disparue
1951 Black-bass Micropterus salmoides (Lac)
Service Forets France (initialement Amerique du Nord)
Acclimaté Hauts-Plateaux et moyennes altitudes
1951 Tanche Tinca tinca (Linné)
Service Forets France Reintroduit et bien acclimate dans Presque tout de l’Ile
1951 Gardon rouge
Scardinus erythrophtalmus
(Linné)
Service Forets France Non acclimate
1951 Brochet Esox lucius (Linné)
Service Forets France Non acclimate
1954 Blue Gill Lepomis macrochirus Raf.
Service Forets Maurice (initialement Amerique du Nord)
Abandonné en pisciculture
1955 Tilapia zillii Tilapia zillii (Gerv.)
Service Forets Kenya Retablie dans plusieure Region de l’Ile
1955 Tilapia macrochir
T . macrochir Boul.
Service Forets Brazzaville Reintroduit et bien acclimaté dans presque toute l’Ile
1955 Saumon chinook
Oncorhyncus tschawytscha
Administation Terres Australes
Orégon (U.S.A) Non acclimate
1956 Tilapia mossambica
T. mossambica Boul.
Service Forets Mozambique Portugais
Tilapia pour rizipisciculture. Bien acclimaté
1956 Tilapia nilotica
Tilapia nilotica (Linné)
Service Forets Maurice et Egytpe Bien acclimaté
1958 Brochet Esox lucius
Linné
Societe de peche de
Fianarantsoa
France Reintroduit et non acclimaté
1959 Carpe
royale
Cyprinus carpio
Linné
Service Forets France Acclimatée, Introduite pour la
pisciculture intensive.
1963 Heterotis
niloticus
Heterotis
niloticus Cuv.
P.Tsiranana,
President de la
Republique
Republique Centre
Afrique et Cameroun
Mis en experimentation à
l’Ivoloina, adapté à l’Ouest de
Madagascar, Mahajanga.
Source : Extrait de A. KIENER, 1963
Les contraintes générales et les suggestions
� Les contraintes
L’une des contraintes est la difficulté d’aménagement d’adduction d’eau pour en
assurer un approvisionnement permanent au niveau des sites de production d’alevins : la
construction de barrage, l’installation de circuit fermé, etc.… Il y a aussi les problèmes de
vols et la compétition avec les autres activités économiques dont notamment l’agriculture : la
relation avec l’accès au foncier, le tourisme : l’utilisation du plan d’eau pour le ski
nautique…, et la pêche.
Les suggestions
La remarque suivante est d'ordre pratique. Les pisciculteurs doivent respecter les
normes exigées par les conduites d’élevage en cages flottantes. La construction des cages a
été effectuée conformément aux recommandations et aux instructions du Service Régional de
la Pêche et des Ressources Halieutiques Mahajanga (Région BOENY). Pour avoir de bons
résultats et suivant la formation donnée par l’organisme d’appui pour maîtriser la technique
d’élevage. Quelques suggestions émanent du prestataire. Elles ne sont pas respectées par le
représentant dudit service, à savoir :
• la réactualisation des données sur la variation mensuelle de la profondeur du
lac, avant d’implantation des cages construites. Cela s’avère nécessaire et
indispensable.
• les poches immergées, réalisées en filet, maille de 10 mm de côté, doivent être
renforcées par des grillages en plastique maille 20 mm de côté, appelés :
« treillis anti-crabes » et disponibles sur le marché local. Et cela doit y être
pour le fond et les quatre côtés de chaque cage.
Il est cependant possible de mener à bien certaines actions, pour autant qu'elles soient
correctement adaptées à la réalité du contexte.