et n° 30drees.solidarites-sante.gouv.fr/img/pdf/dossier30.pdf · ces contraintes sont en rapport...

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DOSSIERS solidarité santé N° 30 2012 et En 2008, 515 000 aides à domicile interviennent au domicile de per- sonnes fragilisées, que ce soit en raison de leur âge, d’un handicap, d’une maladie ou de toute autre raison empêchant ces personnes de réaliser les actes essentiels de la vie quotidienne, tels que se laver, se lever ou s’asseoir, manger, etc. Dans les années récentes, le secteur de l’aide à domicile et plus précisément les intervenants eux-mêmes ont fait l’objet de nombreuses études qualitatives relatives à leurs conditions de travail. Cependant, la profession restait mal connue d’un point de vue quan- titatif ; c’est pourquoi la DREES a mené en 2008 une enquête sta- tistique directement auprès de 2 589 aides à domicile, interrogées pendant une heure en face-à-face sur leur parcours professionnel, les motivations qui les ont conduits à exercer ce métier, leur forma- tion le cas échéant, leur emploi du temps et plus généralement leurs conditions de travail, permettant ainsi de quantifier les différentes composantes de celles-ci. Les conditions de travail des aides à domicile en 2008 Dossier coordonné par R my Marquier et Sandra Nahon Les articles de ce dossier ont bénéficié du suivi des personnes suivantes : Joëlle Chazal et Ida Falinower (DREES), Loïc Trabut (CEE), Caroline Lefebvre (DGCS), Carole Gayet (INRS), Sophie Bressé (FEPEM) et Julie Lorton (UNA), Annie Dussuet (CENS).

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  • DOSSIERSsolidaritsantN302012

    et

    En 2008, 515 000 aides domicile interviennent au domicile de per-sonnes fragilises, que ce soit en raison de leur ge, dun handicap, dune maladie ou de toute autre raison empchant ces personnes de raliser les actes essentiels de la vie quotidienne, tels que se laver, se lever ou sasseoir, manger, etc. Dans les annes rcentes, le secteur de laide domicile et plus prcisment les intervenants eux-mmes ont fait lobjet de nombreuses tudes qualitatives relatives leurs conditions de travail.Cependant, la profession restait mal connue dun point de vue quan-titatif ; cest pourquoi la DREES a men en 2008 une enqute sta-tistique directement auprs de 2 589 aides domicile, interroges pendant une heure en face--face sur leur parcours professionnel, les motivations qui les ont conduits exercer ce mtier, leur forma-tion le cas chant, leur emploi du temps et plus gnralement leurs conditions de travail, permettant ainsi de quantifier les diffrentes composantes de celles-ci.

    Lesconditionsdetravaildesaidesdomicileen2008

    Dossier coordonn par R myMarquieret SandraNahonLes articles de ce dossier ont bnfici du suivi des personnes suivantes :JolleChazalet IdaFalinower(DREES), LocTrabut(CEE), CarolineLefebvre(DGCS), CaroleGayet(INRS),SophieBress(FEPEM)et JulieLorton(UNA), AnnieDussuet(CENS).

  • Sommaire

    Introduction 3

    Les conditions de travail des aides domicile : pnibilit ressentie et risque dpuisement professionnel 5DjamelMessaoudi,NicolasFarvaqueetMarionLefebvre(ORSEU)

    Aides domicile : un rgime temporel non stabilis qui tmoigne dune professionnalisation inacheve 29Franois-XavierDevetteretAmandineBarrois(CLERSE)

    Lorganisation du mtier daide domicile : entre autonomie et isolement professionnel 47AnneLoonesetPaulineJeauneau(CRDOC)

  • 3

    solidaritsant n n 30 - 2012LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    Ce dossier fait le point, via trois exploitations de lenqute auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises (IAD), sur les conditions de travail des aides domicile la fin des annes 2000.Le premier article prsente les composantes de la pnibilit au travail dans le mtier de laide domicile, ainsi que le risque dpuisement professionnel ( job strain) li aux contraintes psychologiques et la latitude dcisionnelle permettant dy faire face. Les pnibilits physiques du mtier peuvent tre relativement frquentes, la principale source de pnibilit tant de rester longtemps debout : 95 % des aides domicile sont concerns. Cependant, 46 % seulement trouvent cette contrainte pnible ou trs pnible. La pnibilit ressentie sexplique principalement par ce qui a trait au degr dactivit : ainsi lexercice du mtier en mode prestataire, le nombre de personnes aides ou encore la part daide aux actes essentiels de la vie quotidienne dans lactivit, qui constitue le cur du mtier daide domicile, occasionnent des probabilits plus leves de ressentir une certaine pnibilit. Le risque dpuisement professionnel est mesur par le modle de Karasek. Les facteurs augmentant ce risque ne sont pas tout fait les mmes que ceux qui sont susceptibles daugmenter la pnibilit : si le nombre de personnes aides et le fait de travailler en mode prestataire accroissent le risque, il nen est rien pour la part daide aux actes essentiels de la vie quotidienne. En revanche, le diplme semble prmunir contre ce risque, les salaris disposant du diplme dtat dauxiliaire de vie sociale prsentant une probabilit moindre de job strain.Le second article sattache dcrire lemploi du temps des aides domicile, principalement au travers de la description dune semaine et dune journe de rfrence. Si lamplitude

    dune journe moyenne de travail en tant quaide domicile est sensiblement identique celles observes pour dautres professions proches, des nuances importantes peuvent tre mises en exergue. Les journes peuvent tre fragmentes, occasionnant des trous dans lemploi du temps, ou dcales du fait de certaines contraintes horaires particulires au mtier : interventions tt le matin pour laide au lever et la toilette, midi pour le djeuner, en fin daprs-midi pour le dner ou le soir pour le coucher. Larticle interroge par ailleurs sur la notion de temps plein dans le mtier, notion qui ne semble pas encore vraiment fixe. Les sept types de journes des aides domicile dcrits par les auteurs dpendent notamment du mode dexercice, les salaris en emploi direct effectuant principalement des journes courtes, ceux en mode prestataire des journes damplitude moyenne, et enfin ceux en mode mandataire ou mixte des journes sensiblement plus longues. Les journes les plus longues, permettant datteindre des rmunrations plus leves, tant galement les plus contraignantes.Le troisime article interroge sur les changes de laide domicile avec les autres professionnels intervenant au domicile des personnes, ses collgues ventuels, la famille de la personne aide ou encore la personne aide elle-mme. Si laide domicile est rarement le seul professionnel intervenir auprs dune personne fragilise, les possibilits dchanges ou de cooprations ne sont pas systmatiques, et dpendent en trs grande partie du mode demploi, les salaris en emploi direct semblant les plus isols, comparativement aux modes prestataire et mandataire. Pourtant, les aides domicile en emploi direct sont plus rarement seuls que les autres lors de leur premire intervention chez une personne. Globalement, la mdiation par un organisme dans les relations avec les personnes

    Introduction

  • 4

    solidaritsantn 30 - 2012 n LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    aides semble prmunir dun certain isolement professionnel : occasions dchanges formels ou informels plus nombreuses, et donc plus de ressources en cas de tensions ou de difficults

    (qui sont toutefois elles-mmes plus nombreuses quen emploi direct), mais galement des solutions plus facilement mobilisables en cas de congs ou de maladie.

  • 5

    solidaritsant n n 30 - 2012LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    Le march du travail de laide domicile est spcifique : caractris notamment par un nombre important doffres demplois en mode direct qui ne transitent pas par Ple emploi (DARES, 2011), il connat de fortes difficults de recrutement (Nicot et Yahiaoui, 2002). Elles sont dues en grande partie au manque dattractivit de ce mtier, li une faible qualit de lemploi (Clozel, 2008 ; Dussuet, 2005, 2006, 2008 ; Devetter et al., 2008 ; Avril, 2003, 2006, Lefebvre, 2009).En plus de ces difficults de recrutement, les structures daide domicile doivent galement faire face au cot du travail qualifi. Dans certains dpartements o le tarif de laide domicile est fixe et unique quel que soit le niveau de qualification du personnel (Vatan, 2010), le travail qualifi fait lobjet dune rationalisation qui prend la forme dune pression temporelle : les volumes dintervention au domicile sont minuts, ce qui intensifie le travail (Dussuet, 2007 ; Puissant, 2010 ; Doniol-Shaw et al., 2007). La rigidit des horaires dintervention accentue alors la pression. Par ailleurs, lintervenant est souvent contraint par linsuffisante dfinition dans les plans daide de la dure de lintervention au regard des besoins rels des personnes aides (Dussuet et Nogus, 2009 ; INRS, 2005). Laide domicile doit travailler intensment et parfois prendre sur son temps personnel pour rpondre aux demandes des personnes aides. La concentration des interventions sur des plages horaires spcifiques (tt le matin, midi,

    tard le soir) est une autre contrainte grer, directement pour les intervenants sous le mode de lemploi direct, ou pour lencadrement dans les organismes daide domicile. Pour respecter les heures dintervention assez serres, les intervenants doivent enchaner les interventions, ce qui laisse peu de marge de manuvre pour grer les imprvus au domicile des personnes aides et entre deux interventions, comme les ventuels problmes lis au trajet par exemple. La pression temporelle est donc un marqueur de lintensit du travail.Plusieurs tudes et enqutes ont par ailleurs pu identifier les facteurs de risques professionnels dans laide domicile (Dussuet, 2005 ; Dussuet et Nogus, 2007 ; Doniol-Shaw, 2007 ; Nicot et Yahiaoui, 2002 ; Arnaudo, 2006 ; INRS, 2005 ; CNAMTS, 2008 ; DARES, 2006). Ces tudes distinguent les contraintes physiques du mtier et les contraintes psychologiques. Ces contraintes sont en rapport avec le rythme du travail, le manque de qualification ou la pression motionnelle et psychologique quinduit toute relation daide aux personnes fragilises.Face ces observations, lenqute auprs des Intervenants au domicile des personnes fragilises (IAD), conduite par la DREES en 2008, permet dinterroger lintensit de travail de faon plus prcise et plus gnralement de dresser un panorama complet des conditions de travail dans le mtier daide domicile, en prenant pleinement en compte la diversit des modles demploi qui la constituent : emploi

    Lesconditionsdetravaildesaidesdomicile:pnibilitressentieetrisquedpuisementprofessionnel

    T01

    Tableau 1. Proportion et frquence des salaris ayant rencontr des difficults au domicile des personnes aides

    Prestataire exclusivementDirect exclusivementMandataire ou MixteEnsemble

    Avez-vous rencontr ou rencontrez-vous ces difficults?Demande dactes qui ne sont pas du rle de laide domicile, (soins, mdicaments ou des tches mnagres non courantes par exemple)de la part dune personne aide ou de son entourage48.8%25.3%47.6%42.8%

    Demande que vous ne vouliez pas effectuer (par exemple faire du gros nettoyage, laver le gros linge sale, ramasser les dfcations) de la part de la personne aide ou de son entourage45.6%18.7%37.6%36.1%

    Changement de ltat de sant dune personne aide qui a entran un besoin daide nouveau53.0%32.0%52.9%48.0%

    Frquence de ces difficultsPonctuelles ou rares80.6%77.3%77.6%78.8%

    Habituelles ou rgulires18.8%21.8%21.6%20.5%

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T02

    Tableau 2. Caractristiques des salaris de laide domicile selon les modes dintervention

    Prestataire exclusivementDirect exclusivementMandataire ou MixteEnsemble

    Age moyen43,2 ans47,4 ans45,0 ans44,9 ans

    Anciennet moyenne9,3 ans9,1 ans9,1 ans9,2 ans

    Proportion de salaris diplms du secteur sanitaire et social (1)51.7%14.9%38.7%37.9%

    Travail temps plein37.0%16.9%32.3%30.0%

    Nombre dheures de services par semaine (2)28,3 H19,7 H27,8 H26,1 H

    Nombre de jours travaills pendant la semaine (2)5.14.45.15.0

    Nombre de personnes aides par semaine (2)8.33.16.96.5

    Intervenants soccupant dune seule personne ou dun seul foyer3.0%50.0%15.7%19.0%

    Part des ADL dans lactivit globale du salari (3)33.6%22.3%33.5%31.0%

    Part des salaris neffectuant jamais dADL13.2%38.7%16.6%20.4%

    (1) salaris ayant un des diplmes suivants : DEAVS, TISF, BEP carrire sanitaire et sociale, MC-AD, BEP agricole services la

    personne, Titre professionnel d'assistant de vie, ou autre diplme du secteur sanitaire et social

    (2) pendant une semaine type

    (3) ADL : actes essentiels de la vie quotidienne (aide la toilette, l'habillage, la prise de repas, au lever-coucher, etc.)

    Champ : aides domicile ayant travaill le mois prcdant l'enqute

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T03

    Tableau 3. Comment avez-vous procd pour rsoudre ces difficults lorsquelles se sont poses?

    Prestataire exclusivementDirect exclusivementMixte ou mandataireEnsemble

    Vous en avez parl un responsable84.7%5,4% (*)62.5%62.5%

    Vous en avez parl un collgue16.9%4.0%16.0%14.4%

    Vous en avez parl un autre intervenant22.9%20.5%21.5%21.9%

    Vous en avez parl avec la personne aide42.3%30.1%32.0%36.0%

    Vous en avez parl l'entourage de la personne aide35.8%41.7%44.3%40.4%

    Vous n'avez pas modifi vos interventions5.1%11.0%5.7%6.3%

    Vous avez effectu les tches supplmentaires demandes20.0%42.0%29.8%27.7%

    Vous avez procd autrement1.0%3.9%1.0%1.5%

    * Confusion possible des rpondants. Le responsable est confondu avec la personne aide, sa famille ou un autre intervenant

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    G01

    Graphique 1. Proportion de salaris concerns par les situations de travail potentiellement pnibles

    Nature du travailPosition debout95%

    Transfert du lit66%

    Effort physique64%

    Environnement de travailInsalubrit des lieux56%

    Lieux exigus50%

    Prsence d'animaux70%

    Etat de sant de la personne aideDtrioration mentale67%

    Dtrioration physique78%

    Fin de vie46%

    Lecture : 95% des salaris restent longtemps debout dans leur travail

    (cf. encadr 1 pour l'intitul des questions)

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    G02

    Graphique 2. Degr de pnibilit associ chaque dimension (que la personne soit expose ou non la contrainte)

    Trs pniblePniblePas ou peu pnible + non concern

    Nature du travailPosition debout13%33%54%

    Transfert du lit11%25%64%

    Effort physique18%32%50%

    Environnement de travailInsalubrit des lieux32%18%50%

    Lieux exigus21%24%55%

    Prsence d'animaux11%13%76%

    Etat de sant de la personne aideDtrioration mentale9%22%69%

    Dtrioration physique8%20%72%

    Fin de vie19%14%67%

    Lecture : 46% des salaris de l'aide domicile estiment que le fait de travailler debout est "pnible" ou "trs pnible".

    ou non la contrainte)

    Source : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T04

    Tableau 4. Indicateurs de pnibilit par mode dintervention

    Indicateur de pnibilit (note sur 100)Prestataire exclusivementDirect exclusivementMandataire ou MixteEnsemble

    Pnibilit lie la nature du travail18.212.617.116.5

    Pnibilit lie l'environnement de travail18.55.114.713.9

    Pnibilit lie l'tat de sant de la personne aide14.67.714.713

    Indicateur global de pnibilit51.325.446.543.3

    Classification de l'indicateur en % des salarisPrestataire exclusivementDirect exclusivementMandataire ou MixteEnsemble

    Pnibilit faible19.470.127.134.3

    Pnibilit moyenne34.321.833.831.2

    Pnibilit leve46.48.139.034.5

    Total100.0100.0100.0100.0

    Lecture : le score global de l'indicateur de pnibilit dans le mode prestataire est de 51,3 sur 100. 19,4% des salaris en mode

    prestataire connaissent un niveau faible de pnibilit.

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T05

    Tableau 5. Indicateur de pnibilit selon les caractristiques individuelles et professionnelles

    Indicateur de pnibilit/100% du niveau de pnibilit leve

    AgeMoins de 3546.738.7

    de 35 moins de 4543.335.2

    de 45 moins de 5042.834.3

    50 et plus42.532.2

    Anciennet Moins de 3 ans34.221.3

    de 3 ans moins de 8 ans42.532.9

    de 8 ans moins de 15 ans45.837.7

    15 ans et plus49.744.2

    Sexe Hommes31.113.8

    Femmes43.635.0

    QualificationDEAVS56.154.3

    Autre diplme sanitaire ou social49.246.6

    Pas de diplme sanitaire ou social37.524.5

    Revenu mensuelMoins de 440 26.112.5

    de 440 867 41.730.9

    de 867 1100 49.442.5

    1100 et plus51.145.8

    Temps de travailTemps partiel40.630.1

    Temps plein50.044.4

    Moyenne43.334.5

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T06

    Tableau 6. Indicateurs de pnibilit en fonction du poids des ADL* dans lactivit globale du salari

    Salaris sans aide aux ADLSalaris avec aide aux ADLEnsemble

    ADL 30%Moyenne salaris avec ADL

    Indicateurs de pnibilit

    Pnibilit lie au travail12.515.418.417.516.5

    Pnibilit lie l'environnement de travail9.514.415.415.113.9

    Pnibilit lie l'tat de sant de la personne aide7.912.515.314.413.0

    Indicateur global de pnibilit (sur 100)29.842.349.147.143.3

    Niveaux de pnibilit en % de salaris

    Pnibilit faible60.732.424.727.134.3

    Pnibilit moyenne22.339.031.433.731.2

    Pnibilit leve17.028.643.939.234.5

    Total100.0100.0100.0100.0100.0

    * ADL : activits lies aux actes essentiels de la vie quotidienne

    Lecture : les salaris qui ne font pas d'ADL ont un indicateur de pnibilit de 29,8 sur 100. Parmi eux, 60,7% ont un faible niveau de pnibilit ressentie.

    Champ : aides domicile ayant travaill le mois prcdent l'enqute

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    G03

    Graphique 3. l'indicateur de pnibilit par nombre d' heures d'intervention

    Pnibilit base 100

    < 4h22.7

    4 moins 8h26.2

    8 moins 12h29.1

    12 moins 16h36.3

    16 moins 20h41.8

    20 moins 24h39.2

    24 moins 28h48.2

    28 moins 32h49.8

    32 moins 36h50.8

    36 moins 40h49.0

    40 moins 44h49.9

    44h et plus48.1

    Ensemble43.3

    Champ : aides domicile ayant travaill le mois prcdant l'enqute

    domicile des personnes fragilises, 2008 : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    G04

    Graphique 4. Evolution de l'indicateur des trois dimensions de la pnibilit ressentie avec le temps de travail hebdomadaire

    Nature du travailEnvironnement de travailEtat de sant de la personne aideScore global

    < 4h11.05.66.122.7

    4 8h11.96.08.326.2

    8 12h12.28.68.229.1

    12 16h15.010.910.436.3

    16 20h16.513.711.641.8

    20 24h15.013.310.939.2

    24 28h17.816.114.348.2

    28 32h18.017.214.649.8

    32 36h18.417.015.450.8

    36 40h18.315.515.249.0

    40 44h18.015.016.949.9

    44h et plus17.613.816.748.1

    Total16.513.913.143.3

    Champ : aides domicile ayant travaill le mois prcdant l'enqute

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T07

    Tableau 7. Les modles dintensit du travail

    Nombre dheures et de jours travaills par semaineIntensit journalire moyenneHeures / semaineNombre de personnes aidesPart des ADL*Proportion de salaris

    Temps lev et semaine courtePlus de 26h en moins de 5 joursTrs leve:33,0 h7.936.1%5.0%

    8,9 h/j

    Temps lev et semaine standardPlus de 26h en 5 joursleve:33,5 h8.733.1%24.1%

    6,7 h/j

    Temps lev et semaine longuePlus de 26h en plus de 5 joursleve:39,0 h8.339.8%22.7%

    6,1 h/j

    Temps faible et semaine courteMoins de 26h en moins de 5 joursMoyenne:12,1 h3.922.2%22.0%

    4 h/j

    Temps faible et semaine standardMoins de 26h en 5 joursMoyenne:18,5 h5.326.0%17.2%

    3,7 h/j

    Temps faible et semaine longueMoins de 26h en plus de 5 joursFaible: 3 h/j18,7 h4.430.6%9.0%

    Moyenne: 26,1h et 5 jours5,2 h/jour26,1 h6.530.9%100.0%

    * Part des activits lies l'aide aux actes essentiels de la vie quotidienne dans l'activit globale de l'intervenant

    Note : l'intensit journalire est obtenue par le rapport entre le nombre d'heures travailles pendant une semaine de rfrence pour

    un salari et le nombre de jours travaills pendant cette semaine.

    Champ : aides domicile ayant travaill le mois prcdant l'enqute

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T08

    Tableau 8. Niveau de pnibilit selon lintensit du travail

    Nombre dheures et de jours travaillsIntensit journalire moyenneindicateur global de pnibilit% de salaris classs en pnibilit leve

    Temps de travail lev et une semaine courteTrs leve: 8,9h/j46.541.3

    Temps de travail lev et une semaine standardleve: 6,7 h/j50.442.8

    Temps de travail lev et une semaine longueleve: 6,1 h/j49.743.9

    Temps de travail faible et une semaine courteMoyenne: 4h/j34.624.1

    Temps de travail faible et une semaine standardMoyenne: 3,7 h/j40.730.4

    Temps de travail faible et une semaine longueFaible: 3 h/j35.119.5

    Moyenne5,2 h/j43.334.5

    Lecture : les aides domicile qui ont une intensit journalire de travail trs leve (8,9h/j en moyenne), ont un indicateur de pnibilit

    de 46,5 sur 100. 41,3% d'entre eux subissent une pnibilit leve au travail.

    Champ : aides domicile ayant travaill le mois prcdant l'enqute

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T09

    Tableau 9. Probabilit de ressentir une pnibilit leve mesure par le modle Logit

    ParamtresOdds ratioSignificativitParamtresOdds ratioSignificativit

    Constante***Type de personnes aides

    Mode d'exerciceFragiles exclusivement1.149ns

    Prestataire exclusivement4.354***Fragiles et non fragilesRef

    Mandataire ou mixte3.856***Age

    Direct exclusivementRefMoins de 35 ans0.776ns

    Latitude dcisionnelle35 moins de 45 ans0.982ns

    leve (> mdiane)1.243*45 moins de 50 ansRef

    Faible (< mdiane)Ref50 ans et plus0.951ns

    Demande psychologiqueAnciennet

    leve (> mdiane)2.444***Moins de 3 ansRef

    Faible (< mdiane)RefDe 3 moins de 8 ans1.613**

    Intensit hebdomadaireDe 8 moins de 15 ans2.079***

    Plus de 26 heures en moins de 5 jours1.681ns15 ans et plus2.500***

    Plus de 26 heures en 5 jours1.692*Diplme

    Plus de 26 heures en plus de 5 jours1.642*DEAVS1.735***

    Moins de 26 heures en moins de 5 jours1.991**BEP carrire sanitaire et sociale3.142***

    Moins de 26 heures en 5 jours1.881**Titre Professionnel Assistante de vie0.960ns

    Moins de 26 heures en plus de 5 joursRefAutre diplme sanitaire ou social1.942***

    Nombre de personnes aidesPas de diplme sanitaire ou socialRef

    Suprieur 8 personnes1.818***Autre emploi que laide domicile

    4 7 personnes1.520**Oui0.918ns

    Moins de 4 personnesRefNonRef

    Part ADLLes revenus varient-ils beaucoup dun mois un autre?

    Pas d'ADLRefOui1.332*

    Moins de 30%0.942nsNonRef

    Suprieur 30%1.881***

    Seuils de significativit : * : 5% ; ** : 1% ; *** : 0,1% ; Ref : modalit de rfrence

    Lecture : les salaris en mode prestatire exclusivement ont 4,35 fois plus de chances de ressentir une pnibilit leve (c'est--dire faire partie des

    34,5% des aides domicile classs dans la catgorie de pnibilit leve), toutes choses gales par ailleurs, comparativement aux salaris en mode

    direct exclusivement.

    Champ : aides domicile ayant travaill le mois prcdant l'enqute

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T10

    Tableau 10. Classification des salaris par comparaison avec les mdianes de lenqute IAD

    En %

    Catgorie au sens de KarasekDemande psychologiqueLatitude dcisionnellePrestataire exclusivementDirect exclusivementMandataire ou mixteEnsemble

    Actifs++34.013.827.626.7

    Dtendus-+15.923.117.618.3

    Passifs--13.642.720.523.1

    Tendus+-36.520.534.331.9

    Total100.0100.0100.0100.0

    Les signes + et - reprsentent l'cart par rapport la mdiane : les salaris dits actifs ont une demande psychologique et une

    latitude dcisionnelle suprieures aux mdianes de l'chantillon.

    Lecture : 34% des salaris en prestataire associent une demande psychologique suprieure la mdiane des aides domicile et

    une latitude dcisionnelle suprieure la mdiane. Ils sont caractriss d' "actifs" dans le modle de Karasek.

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    G05

    Graphique 5. Les scores des sous-dimensions de la latitude dcisionnelle

    (moyennes par mode d'intervention)

    Dveloppement des comptencesUtilisation des comptences actuellesMarges de manuvre

    Prestataire exclusivement18.114.936.5

    Direct exclusivement15.113.737.7

    Mandataire ou mixte17.414.336.6

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    G06

    Graphique 6. Les scores des sous-dimensions de la demande psychologique

    (moyenne par mode d'intervention)

    Quantit-RapiditComplexit-IntensitMorclement-Prvisibilit

    Prestataire exclusivement7.26.96.6

    Direct exclusivement5.85.75.4

    Mandataire ou mixte6.86.56.3

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T11

    Tableau 11. Les situations de Karasek selon lge et lanciennet

    En %

    ActifsDtendusPassifsTendusEnsemble

    AgeMoins de 35 ans34.112.316.836.8100.0

    35 moins de 45 ans26.522.021.629.9100.0

    45 moins de 50 ans25.018.526.829.7100.0

    50 ans et plus24.717.825.132.4100.0

    AnciennetMoins de 3 ans20.918.730.829.7100.0

    3 8 ans27.116.421.934.6100.0

    8 15 ans25.321.124.029.6100.0

    15 ans et plus32.917.417.632.1100.0

    Moyenne26.718.323.131.9100.0

    Lecture : 34,1% des aides domicile de moins de 35 ans sont des actifs au sens de Karasek, 12,3% sont des dtendus, 16,8% des passifs et 36,8% des tendus.

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T12

    Tableau 12. Les catgories de Karasek selon le type de diplme

    En %

    ActifsDtendusPassifsTendusEnsemble

    Avec diplme sanitaire ou social37.615.314.133.0100.0

    dont DEAVS41.414.813.030.9100.0

    dont Autre diplme sanitaire ou social32.716.115.635.6100.0

    Sans diplme sanitaire ou social20.120.128.731.2100.0

    Ensemble26.718.323.131.9100.0

    Lecture : 37,6% des titulaires d'un diplme sanitaire ou social sont des actifs au sens de Karasek, 15,3% sont des dtendus,

    14,1% des passifs et 33% des tendus.

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T13

    Tableau 13. La classification de Karasek selon lintensit du travail

    En %

    Nombre dheures et de jours travaillsIntensit journalire moyenneActifsDtendusPassifsTendusEnsemble

    Temps lev et semaine courteTrs leve: 8,9h/j33.416.120.729.8100.0

    Temps lev et semaine standardleve: 6,7 h/j36.918.811.033.3100.0

    Temps lev et semaine longueleve: 6,1 h/j32.717.017.932.4100.0

    Temps faible et semaine courteMoyenne: 4h/j18.120.131.630.2100.0

    Temps faible et semaine standardMoyenne: 3,7 h/j20.217.731.530.7100.0

    Temps faible et semaine longueFaible: 3 h/j16.821.631.530.0100.0

    Ensemble5,2 h/j26.718.323.131.9100.0

    Lecture : 33,4% des aides domicile qui ont une intensit de travail trs leve (nombre d'heures travailles moyen de 8,9 heures/jour) sont des actifs au sens de Karasek.

    Champ : aides domicile ayant travaill le mois prcdant l'enqute

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T14

    Tableau 14. Probabilit du risque dpuisement professionnel mesure par le modle Logit

    ParamtresOdds ratioSignificativitParamtresOdds ratioSignificativit

    Constante***Type de personnes aides

    Mode d'exerciceFragiles exclusivement1.349*

    Prestataire exclusivement1.468*Fragiles et non fragilesRef

    Mandataire ou mixte1.334nsAge

    Direct exclusivementRefMoins de 35 ans1.264ns

    Pnibilit ressentie35 moins de 45 ans0.896ns

    leve1.951***45 moins de 50 ansRef

    Moyenne2.006***50 ans et plus1.124ns

    FaibleRefAnciennet

    Intensit hebdomadaireMoins de 3 ansRef

    Plus de 26 heures en moins de 5 jours0.823nsDe 3 moins de 8 ans1.210ns

    Plus de 26 heures en 5 jours0.802nsDe 8 moins de 15 ans0.908ns

    Plus de 26 heures en plus de 5 jours0.853ns15 ans et plus0.989ns

    Moins de 26 heures en moins de 5 jours0.960nsDiplme

    Moins de 26 heures en 5 jours0.939nsDEAVS0.690**

    Moins de 26 heures en plus de 5 joursRefBEP carrire sanitaire et sociale0.839ns

    Nombre de personnes aidesTitre Professionnel dassistante de vie0.519*

    Suprieur 8 personnes1.786***Autres diplmes sanitaire ou social1.273ns

    De 4 7 personnes1.551**Pas de diplme sanitaire ou socialRef

    Moins de 4 personnesRefAutre emploi que laide domicile

    Part ADLOui1.326ns

    Pas d'ADLRefNonRef

    Moins de 30%1.148nsLes revenus varient-ils beaucoup dun mois un autre?

    Suprieur 30%1.158nsOui1.167ns

    NonRef

    Seuils de significativit : * : 5% ; ** : 1% ; *** : 0,1% ; Ref : modalit de rfrence

    Lecture : les salaris en mode prestataire ont 1,5 fois plus de chances d'tre exposs au risque d'puisement professionnel (appartenir la catgorie

    des tendus au sens de Karasek), toutes choses gales par ailleurs, comparativement aux salaris en mode direct exclusivement.

    Champ : aides domicile ayant travaill le mois prcdant l'enqute

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T15

    Tableau 15. Le risque dpuisement professionnel selon les variables comportementales de lenqute

    En %

    VariablesRponsesActifsTendusPnibilit leve

    Difficults suite des demandes hors rle de laide domicile de la part de la personne aide ou de son entourageOui35.137.950.2

    Non20.527.322.7

    Difficults suite des demandes que l'aide domicile ne voulait pas effectuer de la part de la personne aide ou de son entourageOui36.038.354.1

    Non21.628.223.4

    Difficults suite un changement de l'tat de sant de la personne aideOui34.336.550.2

    Non19.927.519.8

    Agression verbale de la part de la personne aide ou de son entourageOui souvent46.035.252.7

    Oui parfois37.732.249.5

    Non jamais18.231.423.4

    Agression physique de la part de la personne aide ou de son entourageOui souvent48.032.458.6

    Oui parfois40.235.153.8

    Non jamais24.631.331.5

    Comportements ou paroles dplaces de la part de la personne aide ou de son entourageOui souvent53.425.746.4

    Oui parfois36.335.956.5

    Non jamais19.829.921.3

    Intervention auprs dune personne aide maltraiteOui souvent45.128.053.0

    Oui parfois44.631.458.9

    Non jamais20.731.926.2

    Lecture : 35,1% des aides domicile ayant dclar avoir rencontr des difficults lies des demandes de la personne aide ou de sa famille en

    dehors du rle dvolu au mtier sont des actifs au sens de Karasek. 50,2% sont classs comme prouvant une pnibilit leve dans leur travail.

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T16

    Tableau 16. Avez-vous loccasion daborder collectivement, avec dautres personnes

    de votre service, les difficults lies aux relations avec les personnes aides ou leur

    famille?

    Prestataire exclusivementMandataire ou mixteEnsemble hors direct*

    Non28.342.935.8

    Oui, mais dans un cadre non organis5.59.37.5

    Oui, rgulirement ou ponctuellement dans le cadre de runions organises par la structure66.247.856.7

    Total100.0100.0100.0

    * Les salaris en mode direct exclusif ne sont pas concerns par la question.

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T17

    Tableau 17. Proportion de salaris tendus au sens de Karasek selon lexistence ou non de runions

    organises autour des difficults au travail

    En % de tendus

    Prestataire exclusivementMandataire ou mixteEnsemble hors direct*

    Absence dchanges sur les difficults rencontres au domicile des personnes aides ou changes dans un cadre non organis38.932.735.0

    Runions organises par la structure sur les difficults rencontres au domicile des personnes aides35.236.035.6

    Ensemble36.534.335.3

    * Les salaris en mode direct exclusif ne sont pas concerns.

    Lecture : 38,9% des salaris en mode prestataire qui n'ont pas l'occasion d'aborder collectivement leurs difficult au travail ou qui

    changent dans un cadre non organis par la structure sont tendus.

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T18

    Tableau 18. Proportion de salaris tendus au sens de Karasek selon les modes de rsolution des difficults

    rencontres au domicile des personnes

    En % de tendus

    Prestataire exclusivementDirect exclusivementMandataire ou mixteEnsemble

    Vous en avez parl un responsable38.020,9*39.438.4

    Vous en avez parl un collgue28.120.435.231.1

    Vous en avez parl un autre intervenant (ex. mdical) auprs de la personne concerne34.220.938.634.0

    Vous en avez parl avec la personne aide34.932.037.735.6

    Vous en avez parl l'entourage de la personne aide32.823.032.731.1

    Vous n'avez pas modifi vos interventions34.137.123.230.8

    Vous avez effectu les tches supplmentaires demandes40.327.130.032.3

    A procd autrement-22.918.515.1

    Ensemble35.424.935.534.4

    * Confusion possible des rpondants. Le responsable est confondu avec la personne aide, sa famille ou un autre intervenant.

    Lecture : 38% des salaris en mode prestataire qui ont sollicit un responsable pour rsoudre leurs difficults sont tendus.

    Champ : aides domicile ayant rencontr des difficults au domicile des personnes aides, suite des demandes hors rle de l'aide

    domicile ou non voulues, ou suite une dgradation de l'tat de sant de la personne aide

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T19

    Tableau 19. Sentiment de douleur et prise de mdicaments en fonction du degr de pnibilit ressentie

    En %

    Pnibilit faiblePnibilit moyennePnibilit leveTotal

    Effectuez-vous des mouvements douloureux ou fatigants?Toujours ou souvent16.530.153.4100.0

    Rarement ou jamais50.832.117.1100.0

    Au cours de ces 12 derniers mois, avez-vous souvent ressenti des douleurs?Oui28.832.039.3100.0

    Non53.128.518.4100.0

    Au cours de ces 12 derniers mois, avez-vous pris des mdicaments contre les douleurs?Souvent27.631.840.6100.0

    Parfois28.230.141.7100.0

    Rarement36.429.634.0100.0

    Jamais43.732.224.0100.0

    Ensemble34.331.234.5100.0

    Lecture : 16,5% des salaris qui dclarent effectuer toujours ou souvent des mouvements douloureux ou fatigants ressentent une faible pnibilit.

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    T20

    Tableau 20. Les arrts de travail selon lexposition aux risques professionnels

    Indicateurs% de salaris ayant eu un arrt de travail au cours des 12 derniers moisDure moyenne des arrts de travail (nombre de semaines)

    Pnibilit ressentie (indicateur de pnibilit)Faible20.14.1

    Moyenne34.63.8

    leve46.04.6

    Risque d'puisement professionnel (indicateurs de Karasek)Actifs38.66.0

    Dtendus27.73.7

    Passifs23.73.0

    Tendus39.96.0

    Ensemble33.64.2

    Lecture : 20,1% des salaris faible pnibilit ressentie ont eu un arrt de travail au cours des 12 derniers mois. La dure moyenne de ces arrts est de 4,1 semaines.

    Sources : Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    PARTIE 1Donnes disponibles

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    solidaritsantn 30 - 2012 n LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    direct exclusivement, sous le mode prestataire exclusivement ou sous des formes mixtes (qui renvoient au mode mandataire ou au cumul par certains salaris demplois en modes direct, mandataire et prestataire)1 [encadr 1]. De plus, lenqute IAD permet didentifier les causes des pnibilits physiques et psychiques vcues au travail, ainsi que le profil des salaris les plus concerns.La prsente analyse explore les conditions de travail sous plusieurs angles. Les difficults rencontres dans la ralisation des tches sont dabord tudies, puis plus spcifiquement la pnibilit du travail daide domicile partir des contraintes ressenties dans le travail par les salaris et du sentiment de pnibilit associ. Les risques psychosociaux dans le mtier sont ensuite mis en avant, plus prcisment le risque dpuisement professionnel. La dernire partie sintresse la perception des salaris de leur propre tat de sant.

    Les demandes des personnes aides ou de leur entourage familial, sources de difficults au travail

    Une grande partie des intervenants ont rencontr des difficults lies aux diverses demandes des personnes aides. 43 % ont rencontr des difficults suite une demande quils considrent hors du rle de lintervenant (soins mdicaux par exemple), 36 % suite une demande quils ne veulent pas effectuer (gros nettoyage ou lessivage du gros linge par exemple) et 48 % suite lvolution de ltat de sant de la personne aide. Ces difficults sont ponctuelles ou rares dans la majorit des cas. Un salari sur cinq les rencontre toutefois des frquences habituelles ou rgulires (tableau 1).La moiti environ des salaris en mode prestataire a ainsi dj rencontr des difficults lies la nature de la demande ou lvolution de ltat de sant de la personne aide, contre entre 1/5 et 1/3 des salaris en emploi direct. La possibilit quont les salaris en mode direct de choisir les personnes auprs desquelles ils interviennent peut constituer une explication. En outre, la probabilit dtre confront des difficults au domicile des personnes aides est sans doute plus importante quand lintervenant prend en charge un plus grand nombre de personnes et de surcrot des personnes trs fragiles, notamment dun point de vue sanitaire, ce qui est frquemment le cas des salaris en prestataire.En effet, le nombre de personnes aides est plus lev en mode prestataire comparativement au mode direct (8,3 personnes en moyenne au cours dune semaine type contre 3,1 pour les salaris en mode direct). Un salari sur deux en mode direct nintervient quauprs dune seule personne, ce qui laisse penser que lintervenant a plus de disponibilit accorder la personne aide (tableau 2). Dautre part, 93 % des salaris en mode prestataire exclusivement affirment intervenir auprs de personnes atteintes dune dtrioration de sant (physique ou mentale) contre 66 % des salaris en mode direct.La qualification de lintervenant est galement une explication possible de la frquence plus importante des difficults dans le mode prestataire. Plus de la moiti des salaris en

    ENCADR1Les modes dexercice du mtier daide domicile

    Trois modes dexercice sont possibles pour le mtier daide domicile :

    le mode prestataire : laide domicile exerant sous ce mode est salari dune structure daide domicile. Le bnficiaire de laide paie alors la prestation au service, qui rmunre le salari ;

    le mode mandataire : le bnficiaire de laide est lui-mme lemployeur, mais une structure daide domicile sert dintermdiaire entre celui-ci et linterve-nant, notamment pour la mise en relation et des aides aux dmarches administratives. Laide domicile est pay par le bnficiaire ;

    lemploi direct : le bnficiaire de laide est lemployeur et assume toutes les tches administratives. La relation entre le bnficiaire et laide domicile ne passe pas par une structure.

    Un mme aide domicile peut travailler sous diffrents modes, par exemple en tant la fois salari dune structure prestataire pour une partie de ces heures, et employ directement par un particulier en complment. Il est galement possible de travailler sous les statuts de prestataire et de mandataire au sein dune mme structure.

    Lenqute IAD ne permet pas disoler prcisment le mode mandataire, ni de connatre les cumuls sous diff-rents modes demplois. Elle permet toutefois de cibler les salaris travaillant exclusivement en mode presta-taire (37 % des aides domicile) et ceux travaillant exclusivement en emploi direct (24 %). Les autres aides domicile travaillent soit en mode mandataire, soit en cumulant diffrents modes.

    1.Pour de premires observations statistiques sur

    le mtier daide domicile, voir Marquier (2010a).

    ct de notre analyse des conditions de travail, deux

    rapports interrogent plus spcifiquement le temps de travail (Devetter et Barrois,

    2011) et la coordination des soins au domicile

    des personnes fragilises (Loones et Jauneau, 2011).

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    solidaritsant n n 30 - 2012LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    mode prestataire sont diplms du secteur sanitaire ou social contre 15 % des salaris en mode direct. La qualification des premiers implique quils sont plus souvent dans une relation daide auprs dun public en difficult et, par ailleurs, leur permet de marquer de la distance avec la personne aide et fixer les contours du travail (Avril, 2003). Dans lemploi direct, o la qualification est moindre, les salaris sont peut-tre moins mme de discerner ces contours, ce qui pourrait expliquer en partie le fait quils dclarent moins souvent rencontrer de difficults lies des demandes qui sortent du rle de laide domicile que les autres.

    Le recours un responsable, lorsquil existe, est la solution la plus frquente de rsolution des difficults

    Quand ces difficults se prsentent, leur rsolution ncessite des solutions ngocies avec la personne aide ou sa famille, pour lensemble des intervenants, et, pour les salaris en prestataire ou mandataire, un recours frquent leur encadrement. Lenqute met ainsi en lumire des schmas de rsolution de ces difficults qui diffrent selon les modes

    TABLEAU1Proportion et frquence des salaris ayant rencontr des difficults au domicile des personnes aides

    Prestataireexclusivement

    Directexclusivement

    Mandataireoumixte Ensemble

    Avez-vous rencontr ou rencontrez-vous ces difficults ?

    Demande dactes qui ne sont pas du rle de laide domicile, (soins, mdicaments ou tches mnagres non courantes par exemple) de la part dune personne aide ou de son entourage.

    48,8 % 25,3 % 47,6 % 42,8 %

    Demande que vous ne vouliez pas effectuer (par exemple raliser un gros nettoyage, laver le gros linge sale, ramasser les dfca-tions) de la part de la personne aide ou de son entourage.

    45,6 % 18,7 % 37,6 % 36,1 %

    Changement de ltat de sant dune personne aide qui a entran un besoin daide nouveau.

    53,0 % 32,0 % 52,9 % 48,0 %

    Frquence de ces difficults

    Ponctuelles ou rares 80,6 % 77,3 % 77,6 % 78,8 %

    Habituelles ou rgulires 18,8 % 21,8 % 21,6 % 20,5 %

    Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

    TABLEAU 2Caractristiques des salaris de laide domicile selon les modes dintervention

    Prestataireexclusivement

    Directexclusivement

    Mandataireoumixte Ensemble

    Age moyen 43,2 ans 47,4 ans 45,0 ans 44,9 ansAnciennet moyenne 9,3 ans 9,1 ans 9,1 ans 9,2 ansProportion de salaris diplms du secteur sanitaire et social (1) 51,7 % 14,9 % 38,7 % 37,9 %Travail temps plein 37,0 % 16,9 % 32,3 % 30,0 %Nombre dheures de services par semaine (2) 28,3 h 19,7 h 27,8 h 26,1 hNombre de jours travaills pendant la semaine (2) 5,1 4,4 5,1 5,0Nombre de personnes aides par semaine (2) 8,3 3,1 6,9 6,5Intervenants soccupant dune seule personne ou dun seul foyer 3,0 % 50,0 % 15,7 % 19,0 %Part des ADL dans lactivit globale du salari (3) 33,6 % 22,3 % 33,5 % 31,0 %Part des salaris neffectuant jamais dADL 13,2 % 38,7 % 16,6 % 20,4 %

    (1) Salaris ayant un des diplmes suivants : DEAVS, TISF, BEP carrire sanitaire et sociale, MC-AD, BEP agricole services la personne, Titre professionnel dassistant de vie, ou autre diplme du secteur sanitaire et social.(2) Pendant une semaine type.(3) ADL : Actes essentiels de la vie quotidienne (aide la toilette, lhabillage, la prise de repas, au lever-coucher, etc.)Champ Aides domicile ayant travaill le mois prcdant lenqute.Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

  • 8

    solidaritsantn 30 - 2012 n LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    dintervention. La premire faon de rsoudre une difficult ventuelle pour les salaris en mode direct est daccepter deffectuer les tches supplmentaires demandes par la personne aide (42 %, contre 20 % pour les salaris prestataires et 30 % pour les aides domicile en mode mixte ou mandataire) [tableau 3]. Dans une proportion quivalente, toutefois, ces salaris indiquent galement ngocier une solution avec lentourage de la personne aide (42 %) ou avec la personne aide elle-mme (30 %). De mme, 42 % des salaris en mode prestataire ont ngoci des solutions avec la personne aide et 36 % y ont associ la famille. Dans le mode mixte ou mandataire, 44 % ont fait la dmarche de discuter avec la famille et 32 % avec la personne aide. Par contraste, plus de 85 % des salaris en mode prestataire et 63 % des salaris en mode mixte ou mandataire ont pu solliciter un responsable : cest alors lencadrement (et non lintervenant lui-mme), de dfinir lvolution ventuelle de la prestation. Le rle de lintermdiation dans la relation daide est donc prpondrant et peut tre associ galement un autre niveau la possibilit quelle offre lintervenant dexprimer les difficults ressenties.Lenqute indique galement une proportion leve de salaris confronts des formes de violence dans la relation daide. En moyenne, quatre salaris sur dix ont dj subi une forme dagression verbale ou des comportements ou paroles dplacs, et 13 % une forme dagression physique. Les salaris en prestataire sont deux fois plus nombreux que les salaris en mode direct tre exposs ces risques (un sur deux environ contre un sur quatre). Par ailleurs, un tiers des salaris

    en prestataire ont dj rencontr une situation de maltraitance subie par la personne aide2, contre moins dun dixime des salaris en emploi direct. Ces chiffres tmoignent des exigences motionnelles du mtier et indiquent des diffrences dexposition des salaris selon la nature de la relation demploi.

    Linsalubrit et lexigut des lieux, le fait de soccuper de personnes en fin de vie et les efforts physiques sont les contraintes les plus pnibles

    Lenqute IAD permet de caractriser les situations de travail ressenties comme contraignantes3 par les salaris domicile (encadr 2). Trois dimensions sont rpertories : les contraintes lies au travail effectu, celles lies lenvironnement de travail et celles lies ltat de sant de la personne aide. Chacune de ces situations contraignantes est ensuite apprcie par le salari selon son caractre plus ou moins pnible. Dun ct donc, les contraintes sont objectives par les salaris ; de lautre, la pnibilit associe chaque type de contrainte est apprcie de faon subjective.Les contraintes listes concernent entre 46 % et 95 % des intervenants au domicile de personnes fragiles. La position debout prolonge est celle qui touche le plus de salaris (graphique 1), soit 95 % contre une moyenne des autres familles professionnelles en France de 49 % (enqute Sumer-2003, DARES, 2006).

    TABLEAU3Comment avez-vous procd pour rsoudre ces difficults lorsquelles se sont poses ?

    Prestataireexclusivement

    Directexclusivement

    Mandataireoumixte Ensemble

    Vous en avez parl un responsable 84,7 % 5,4 % (*) 62,5% 62,5%Vous en avez parl un collgue 16,9 % 4,0 % 16,0 % 14,4 %Vous en avez parl un autre intervenant 22,9 % 20,5 % 21,5 % 21,9 %Vous en avez parl avec la personne aide 42,3 % 30,1 % 32,0 % 36,0 %Vous en avez parl lentourage de la personne aide 35,8 % 41,7 % 44,3 % 40,4 %Vous navez pas modifi vos interventions 5,1 % 11,0 % 5,7 % 6,3 %Vous avez effectu les tches supplmentaires demandes 20,0 % 42,0 % 29,8 % 27,7 %

    Vous avez procd autrement 1,0 % 3,9 % 1,0 % 1,5 %

    * Confusion possible des rpondants. Le responsable est confondu avec la personne aide, sa famille ou un autre intervenant.Sources Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

    2. Situation o lintervenant aide une personne subissant

    des violences physiques ou morales exerces

    par un proche, un autre intervenant, etc.

    3. La pnibilit du travail ressentie par les intervenants domicile,

    telle quelle est recueillie dans lenqute IAD, porte sur des critres diffrents des critres retenus dans

    la dfinition de la pnibilit retenue par la loi de

    novembre 2010 portant rforme des retraites (cf.

    Article D. 4121-5 du code du travail).

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    solidaritsant n n 30 - 2012LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    Ces contraintes sont vcues comme plus ou moins pnibles selon les caractristiques des intervenants. Lenqute prvoit une valuation en quatre degrs de pnibilit ressentie4. Dans lanalyse qui suit les rponses des salaris jugeant la contrainte peu pnible ou pas pnible sont regroupes avec celles des salaris ayant dclar ne pas subir la contrainte.Quatre types de contraintes sont dclars comme tant trs pnibles par une grande partie des salaris. Il sagit, par ordre

    dcroissant, de linsalubrit des lieux, de leur exigut, de lintervention auprs des personnes en fin de vie et de leffort physique au travail (graphique 2). Entre 18 % et 32 % des intervenants considrent ces contraintes comme trs pnibles lorsquils y sont confronts et entre 33 % et 50 % les considrent comme pnibles ou trs pnibles. En outre, un peu moins de la moiti des salaris considrent aussi que la position debout est pnible voire trs pnible.

    GRAPHIQUE1Proportion de salaris concerns par les situations de travail potentiellement pnibles

    95%

    66% 64% 56%

    50%

    70% 67%

    78%

    46%

    0%

    10%

    20%

    30%

    40%

    50%

    60%

    70%

    80%

    90%

    100%

    Positiondebout

    Transfertdu lit

    Effortphysique

    Insalubritdes lieux

    Lieux exigus

    Prsenced'animaux

    Dtriorationmentale

    Dtriorationphysique

    Fin de vie

    Lecture 95 % des salaris restent longtemps debout dans leur travail (cf. encadr 2 pour lintitul des questions).Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

    GRAPHIQUE2Degr de pnibilit associ chaque dimension (que la personne soit expose ou non la contrainte)

    13% 11% 18%

    32% 21%

    11% 9% 8% 19%

    33% 25%

    32% 18%

    24%

    13% 22% 20% 14%

    54% 64%

    50% 50% 55%

    76% 69% 72% 67%

    0%

    10%

    20%

    30%

    40%

    50%

    60%

    70%

    80%

    90%

    100%

    Position debout

    Transfert du lit

    Effort physique

    Insalubrit des lieux

    Lieux exigus Prsence d'animaux

    Dtrioration mentale

    Dtrioration physique

    Fin de vie

    Pas ou peu pnible + non concern Pnible Trs pnible

    Lecture 46 % des salaris de laide domicile estiment que le fait de travailler debout est pnible ou trs pnible .Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

    4. Les niveaux de pnibilits sont : trs pnible, plutt pnible, peu pnible, pas pnible.

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    solidaritsantn 30 - 2012 n LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    La pnibilit est deux fois plus importante en mode prestataire quen mode direct

    Un indicateur synthtique de pnibilit a t construit pour agrger ces contraintes en trois dimensions (encadr 2). En moyenne, lindicateur global est de 43,3 sur 100 (tableau 4). Parmi les

    trois dimensions values, la nature du travail exerc (efforts physiques et postures) est celle qui contribue le plus la pnibilit ressentie par les intervenants (38 % de la valeur de lindicateur). Elle est suivie par la dimension lie lenvironnement du travail (32 %) et la dimension lie ltat de sant de la personne aide (30 %).Suivant la classification retenue dans la construction de lindicateur qui rpartit les salaris en trois classes de quasi gale amplitude en fonction de lcart entre leur

    TABLEAU4Indicateurs de pnibilit par mode dintervention

    Indicateurdepnibilit(notesur100) PrestataireexclusivementDirect

    exclusivementMandataireou

    mixte Ensemble

    Pnibilit lie la nature du travail 18,2 12,6 17,1 16,5Pnibilit lie lenvironnement de travail 18,5 5,1 14,7 13,9Pnibilit lie ltat de sant de la personne aide 14,6 7,7 14,7 13,0Indicateur global de pnibilit 51,3 25,4 46,5 43,3

    Classificationdelindicateuren%dessalaris PrestataireexclusivementDirect

    exclusivementMandataireou

    mixte Ensemble

    Pnibilit faible 19,4 70,1 27,1 34,3Pnibilit moyenne 34,3 21,8 33,8 31,2Pnibilit leve 46,4 8,1 39,0 34,5Total 100,0 100,0 100,0 100,0

    Lecture Le score global de lindicateur de pnibilit dans le mode prestataire est de 51,3 sur 100. 19,4 % des salaris en mode prestataire connaissent un niveau faible de pnibilit.Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

    TABLEAU5Indicateur de pnibilit selon les caractristiques individuelles et professionnelles

    Indicateur de pnibilit/100 % du niveau de pnibilit leve

    Age

    Moins de 35 46,7 38,7De 35 moins de 45 43,3 35,2De 45 moins de 50 42,8 34,350 et plus 42,5 32,2

    Anciennet

    Moins de 3 ans 34,2 21,3De 3 ans moins de 8 ans 42,5 32,9De 8 ans moins de 15 ans 45,8 37,715 ans et plus 49,7 44,2

    Sexe Hommes 31,1 13,8Femmes 43,6 35,0

    QualificationDEAVS 56,1 54,3Autre diplme sanitaire ou social 49,2 46,6Pas de diplme sanitaire ou social 37,5 24,5

    Revenu mensuel

    Moins de 440 euros 26,1 12,5De 440 867 euros 41,7 30,9De 867 1 100 euros 49,4 42,51 100 euros et plus 51,1 45,8

    Temps de travailTemps partiel 40,6 30,1Temps plein 50,0 44,4

    Moyenne 43,3 34,5

    Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

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    solidaritsant n n 30 - 2012LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    indicateur global et lindicateur global moyen, 46 % des salaris en prestataire ont ressenti une pnibilit leve, cest--dire significativement plus leve que la moyenne des salaris, contre 8 % des salaris en emploi direct.Lindicateur global de pnibilit du travail est en effet deux fois plus lev pour les salaris en prestataire que pour les salaris en mode direct (51,3 contre 25,4). Lordre des pnibilits diffre aussi selon les modes dintervention. Alors que la dimension lie lenvironnement du travail

    est sensiblement quivalente celle lie la nature du travail dans le mode prestataire, dans le mode direct en revanche et, dans une moindre mesure dans le mode mandataire ou mixte, la nature du travail est nettement la principale forme de pnibilit. La dimension de pnibilit lie lenvironnement du travail est celle qui diffrencie le plus les modes dintervention. Le sentiment de pnibilit associ cette dimension est 3,6 fois plus important dans le mode prestataire comparativement au mode direct.

    ENCADR2Lindicateur de pnibilit ressentie

    Lindicateur synthtique des pnibilits est construit sur la base de neuf questions relatives aux contraintes du travail daide domicile (Tableau). Pour chacune de ces contraintes, le salari associe un niveau de pnibilit ressentie : trs pnible, plutt pnible, peu pnible, pas du tout pnible et non concern (le salari nest pas confront la contrainte). Ces niveaux de pnibilit sont recods en attribuant chacun un score de 0 4 (Trs pnible : 4, Plutt pnible : 3, Peu pnible : 2, Pas du tout pnible : 1, Non concern : 0).

    Les questions constitutives de lindicateur de pnibilit

    Dimensionsdelapnibilit

    Questions(contraintes)Rponses(niveauxdepnibilit)

    Trspnible

    Pluttpnible

    Peupnible

    Paspnible Non

    Score de lindicateur 4 3 2 1 0

    Pnibilitlieautravailexerc(naturedelactivit)

    Dans votre travail, vous arrive-t-il de rester longtemps debout ?

    Dans votre travail, vous arrive-t-il davoir lever, coucher, transfrer du lit au fauteuil des personnes ?Dans votre travail, vous arrive-t-il de faire des efforts physiques, de porter des charges lourdes, dadopter des postures inconfortables ?

    Pnibilitlielenvironne-mentdetravail(lieuxdetravail)

    Vous arrive-t-il davoir travailler dans des lieux sales ou insalubres ?

    Vous arrive-t-il davoir travailler dans des pices troites, encombres, des lieux vtustes, avec des escaliers difficiles ou avec des quipements non adapts ltat de sant des personnes que vous aidez ?

    Vous arrive-t-il davoir travailler en prsence danimaux domestiques ?

    Pnibilitlieltatdesantdelapersonneaide

    Vous arrive-t-il daider des personnes atteintes de dtrioration intellectuelle/mentale (dsorientes, maladie dAlzheimer) ?Vous arrive-t-il daider des personnes atteintes de dtrioration physique (maladies, handicap, incontinence, etc.) ?

    Vous arrive-t-il daider des personnes en fin de vie ?

    Le score global de lindicateur est compris entre 0 et 36. Pour faciliter la lecture, lindicateur est transform en base 100. Un score lev correspond un niveau de pnibilit important. Une situation extrme est celle o le salari est confront toutes les contraintes et dclare quelles sont trs pnibles. La valeur de lindicateur dans ce cas de figure est de 100.

    Classification de lindicateur de pnibilitLindicateur de pnibilit est dcompos en trois classes :

    1. Niveau faible : scores infrieurs la moyenne - la moiti de lcart type2. Niveau moyen : scores entre la moyenne la moiti de lcart-type et la moyenne + la moiti lcart type3. Niveau lev : scores suprieurs la moyenne + la moiti de lcart type

    Sur lchelle de lindicateur (0 100), le niveau faible correspond aux scores infrieurs 31,9 ; le niveau moyen aux scores compris entre 31,9 et 54,7 et le niveau lev aux scores suprieurs 54,7.

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    solidaritsantn 30 - 2012 n LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    La pnibilit du travail est ressentie avec plus dintensit par les salaris les plus jeunes, les plus anciens dans le mtier, les intervenants diplms, les salaris temps plein et ceux dont le revenu est plus important (tableau 5). Hormis pour lanciennet dans le mtier, ces caractristiques sont interdpendantes. En effet, les jeunes sont plus nombreux avoir un diplme reconnu dans le mtier. Le diplme permet de bnficier dun temps dintervention plus important et par consquent un revenu suprieur la moyenne du mtier.Le diplme entrane galement des activits plus centres sur laide aux actes essentiels de la vie quotidienne (Marquier, 2010b). La conjugaison entre ce type de tches et un temps de travail, ou plus prcisment un rythme de travail, important peut expliquer le niveau lev de la pnibilit ressentie chez les plus diplms et les jeunes.En revanche, lexprience professionnelle ne semble pas jouer en faveur dune rduction des pnibilits (par apprentissage ou en permettant de choisir plus facilement ses interventions). Au contraire, cet effet de lanciennet peut se voir comme une usure professionnelle que narrive pas compenser lexprience dans le mtier.

    La pnibilit est plus leve quand les interventions contiennent des actes plus complexes

    Comme dans les autres mtiers o le salari est en contact avec des personnes fragiles, laide domicile ncessite de raliser des tches qui touchent au corps, actes qui peuvent tre vcus comme une pnibilit psychologique (Maslach, 2011). De fait, lindicateur de pnibilit ressentie est suprieur de 17 points chez les salaris qui effectuent des aides aux ADL (activits lies aux actes essentiels de la vie quotidienne5) comparativement aux salaris qui ne le font pas (tableau 6) : indicateur de 47,1 dans le premier cas, contre 29,8 dans le second. Dailleurs, 39 % des aides domicile dclarant faire des ADL sont classs parmi les salaris ressentant une pnibilit leve de leur travail, contre 17 % de ceux nen effectuant pas. Une activit plus centre sur les actes essentiels de la vie quotidienne peut augmenter la sensibilit des intervenants certaines contraintes. Les salaris en mode prestataire sont les plus nombreux raliser de tels actes, plus qualifis et plus complexes.

    GRAPHIQUE3Lindicateur de pnibilit par nombre dheures dintervention

    20

    25

    30

    35

    40

    45

    50

    55

    < 4h

    4 moi

    ns 8h

    8 moi

    ns 12h

    12 mo

    ins 16h

    16 mo

    ins 20h

    20 mo

    ins 24h

    24 mo

    ins 28h

    28 mo

    ins 32h

    32 mo

    ins 36h

    36 mo

    ins 40h

    40 mo

    ins 44h

    44 et plu

    s

    Scor

    e de l

    'indic

    ateur

    de p

    nibilit

    Nombre d'heures travailles pendant une semaine type

    Moyenne de lindicateur = 43,3

    Champ Aides domicile ayant travaill le mois prcdant lenqute.Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

    5. Activities of Daily Living, ou ADL, qui regroupent

    laide lhabillage, laide pour aller aux toilettes,

    laide pour faire la toilette et assurer lhygine, laide la prise des repas, laide

    aux dplacements dans le logement et laide au

    coucher ou au lever du lit (Katz et al., 1963, cit par

    Marquier, 2010b).

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    solidaritsant n n 30 - 2012LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    Par ailleurs, la pnibilit ressentie est plus leve quand le poids des ADL crot. En moyenne, les ADL reprsentent 30 % de lactivit. Les salaris qui ralisent plus dADL que la moyenne prsentent un indicateur de pnibilit suprieur de 6 points par rapport lensemble des aides domicile et sont plus souvent classs parmi les salaris pnibilit leve.

    Une pnibilit croissante avec le temps de travail

    Le niveau de pnibilit ressentie augmente avec le temps de travail (graphique 3). Au-del de 24 heures dintervention hebdomadaire, le niveau de pnibilit dpasse la moyenne (43) et il atteint les niveaux les plus levs au-del de 28 heures (environ 50).Toutes les dimensions de la pnibilit progressent avec le temps de travail mais au-del de 32 heures dintervention dans la semaine, lvolution des trois dimensions constitutives de lindicateur suit un rythme diffrent (graphique 4). La dimension lie la nature du travail excut se stabilise, celle lie ltat de sant des personnes aides augmente tandis que la pnibilit lie lenvironnement du travail dcline.Au-del de 32 heures de travail hebdomadaires soit un seuil lev pour laide domicile

    (Devetter et Barrois, 2012) la relation daide devient de plus en plus difficile. La pnibilit lie lvolution de ltat de sant de la personne aide progresse assez nettement. Cela peut sexpliquer par la tension motionnelle progressive avec le temps pass auprs des personnes aides. Comme le note Christelle Avril (2006), le travail daide domicile ncessite un effort motionnel qui dpend du type de public pris en charge et du temps pass auprs de la personne. La diminution du sentiment de pnibilit li lenvironnement de travail avec le nombre dheures travailles est plus surprenante. Cependant, on observe que la part de lemploi mandataire ou mixte augmente galement avec le temps travaill : alors que ce mode reprsente 40 % des aides domicile, sa part atteint 57 % parmi ceux qui travaillent entre 40 heures et 44 heures dans la semaine et 50 % parmi ceux effectuant plus de 44 heures. Or, le mode de travail mandataire ou mixte peut tre utilis par lintervenant pour complter son activit, notamment en travaillant sur des horaires atypiques (ce que ne permet pas forcment le mode prestataire) [Devetter et Barrois, 2012]. On peut ds lors se demander, au regard de ces rsultats, si les aides domicile exerant en mandataire ont la possibilit de choisir les personnes chez qui elles travaillent, et donc choisir des interventions moins contraignantes. Cette hypothse reste vrifier avec un matriau plus qualitatif.

    GRAPHIQUE4volution de lindicateur des trois dimensions de la pnibilit ressentie avec le temps de travail hebdomadaire

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    16

    18

    20

    < 4h

    4 8h

    8 12h

    12 16h

    16 20h

    20 24h

    24 28h

    28 32h

    32 36h

    36 40h

    40 44h

    44h et p

    lus

    Nature du travail Environnement de travail tat de sant de la personne aide

    Champ Aides domicile ayant travaill le mois prcdant lenqute.Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

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    solidaritsantn 30 - 2012 n LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    TABLEAU7Les modles dintensit du travail

    NombredheuresetdejourstravaillsparsemaineIntensitjournaliremoyenne

    Heures/semaine

    Nombredepersonnesaides

    PartdesADL*

    Proportiondesalaris

    Temps lev et semaine courte Plus de 26 heures en moins de 5 joursTrs leve

    33,0 h 7,9 36,1 % 5,0 %8,9 h/j

    Temps lev et semaine standard Plus de 26 heures en 5 joursleve

    33,5 h 8,7 33,1 % 24,1 %6,7 h/j

    Temps lev et semaine longue Plus de 26 heures en plus de 5 joursleve

    39,0 h 8,3 39,8 % 22,7 %6,1 h/j

    Temps faible et semaine courte Moins de 26 heures en moins de 5 joursMoyenne

    12,1 h 3,9 22,2 % 22,0 %4 h/j

    Temps faible et semaine standard Moins de 26 heures en 5 joursMoyenne

    18,5 h 5,3 26,0 % 17,2 %3,7 h/j

    Temps faible et semaine longue Moins de 26 heures en plus de 5 jours Faible : 3 h/j 18,7 h 4,4 30,6 % 9,0 %

    Moyenne : 26,1 heures et 5 jours 5,2 h/jour 26,1 h 6,5 30,9 % 100,0 %

    * Part des activits lies laide aux actes essentiels de la vie quotidienne dans lactivit globale de lintervenant.Note Lintensit journalire est obtenue par le rapport entre le nombre dheures travailles pendant une semaine de rfrence pour un salari et le nombre de jours travaills pendant cette semaine.Champ Aides domicile ayant travaill le mois prcdant lenqute.Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

    TABLEAU6Indicateurs de pnibilit en fonction du poids des ADL* dans lactivit globale du salari

    SalarissansaideauxADL

    SalarisavecaideauxADLEnsemble

    ADL30% MoyennesalarisavecADLIndicateurs de pnibilitPnibilit lie au travail 12,5 15,4 18,4 17,5 16,5Pnibilit lie lenvironnement de travail 9,5 14,4 15,4 15,1 13,9Pnibilit lie ltat de sant de la personne aide 7,9 12,5 15,3 14,4 13,0

    Indicateur global de pnibilit 29,8 42,3 49,1 47,1 43,3Niveaux de pnibilit en % de salarisPnibilit faible 60,7 32,4 24,7 27,1 34,3Pnibilit moyenne 22,3 39,0 31,4 33,7 31,2Pnibilit leve 17,0 28,6 43,9 39,2 34,5Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

    * ADL : Activits lies aux actes essentiels de la vie quotidienneLecture Les salaris qui ne font pas dADL dclarent un indicateur de pnibilit de 29,8 sur 100. Parmi eux, 60,7 % dclarent un faible niveau de pnibilit ressentie.Champ Aides domicile ayant travaill le mois prcdent lenqute.Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

    La pnibilit naugmente pas systmatiquement avec lintensit du travail

    Lintensit du travail peut se dfinir par le rythme de lactivit conjugu aux contraintes du travail et de lorganisation du travail (Molini, Volkoff, 2000 ; Bartoli, 2000). En ce sens, les faiblesses et les contradictions

    de lorganisation du travail sont une source dintensit du travail (Gollac, 2005).Ltude de Pierre Boisard et al. (2002) souligne la contrainte dadaptation la demande et son impact sur les rythmes du travail dans la branche sant et action sociale. Dans laide domicile, ce rythme dpend du nombre et des horaires dintervention. Le dpassement de ces horaires, suite la demande des personnes aides ou au volume rel du travail excuter, fait varier

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    solidaritsant n n 30 - 2012LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    par jour (tableau 7). Durant cette semaine, le nombre moyen de jours travaills est de 5, soit un temps de travail moyen de 26 heures (hors temps de trajets) avec un repos hebdomadaire de 2 jours, conscutifs ou non. Ce rythme de travail moyen correspond 6,5 personnes aides par semaine.En considrant quune heure dintervention quivaut une heure trente-trois de travail, transport compris6, 26 heures dintervention correspondent lquivalent de 35 heures de travail hebdomadaire. Un rythme de travail suprieur 5 heures dintervention par jour travaill peut donc tre qualifi dintense et un rythme suprieur 7 heures de trs intense. Une faible intensit du travail correspondant un rythme infrieur 3 heures dintervention par jour travaill et une intensit moyenne un volume journalier de 3 5 heures.Relativement leur temps de travail hebdomadaire et leur nombre de jours travaills, on identifie trois types de salaris : ceux (52 %) connaissant une intensit journalire de travail leve ou trs leve (entre 6,1 heures et 8,9 heures dintervention par jour) en raison dun temps travaill lev (plus de 26 heures soit entre 33 et 39 heures en moyenne selon le nombre de jours travailles dans la semaine), ceux (39 %) ayant un temps de travail plutt faible (moins de 26 heures soit entre 12 et 19 heures dintervention en moyenne) sur une semaine courte ou standard et en consquence une intensit journalire moyenne (environ 4 heures dintervention par jour en moyenne) et ceux (9 %) ayant un temps de travail faible

    ce rythme. En effet, le volume des tches effectuer au sein dun mme domicile peut tre diffrent dun jour lautre en fonction de ltat de sant de la personne aide, des urgences quotidiennes grer, de ltat de propret du domicile, etc. Lintensit du travail varie au gr des ralits quotidiennes au domicile du bnficiaire. Ainsi, 42 % des salaris en emploi direct dclarent toujours ou souvent effectuer des heures bnvoles auprs des personnes quils aident, contre 19 % des salaris en mode prestataire exclusivement. Ce travail supplmentaire non rmunr rvle la difficult de dfinir les contours du travail au domicile des personnes aides. Dans lemploi direct, la dimension relationnelle et les liens affectifs qui se nouent entre lintervenant et la personne aide peuvent expliquer les dpassements des horaires de lintervention (Bress, 2003 ; Avril, 2008 ; Caradec, 1996 ; Bernardo, 2003). Ces dbordements hors du temps de travail peuvent paradoxalement assouplir les tensions lies un minutage trop rigoureux des interventions. Par contraste pour le travail prestataire voire mandataire, on peut penser que lintermdiation de la relation directe par une tierce personne permet de limiter les dbordements du travail en fixant les limites de lintervention (Romero, 2001 ; Meagher, 2003, cits par Devetter et Barrois, 2012).Dans cette tude, lintensit journalire du travail approche par le rapport entre le nombre dheures dintervention et le nombre de jours travaills pendant une semaine de rfrence est en moyenne de 5,2 heures dintervention

    6.Il sagit ici du temps de dplacement entre deux interventions. Certaines conventions collectives de la branche de laide domicile, comme celle de lADMR et celle des organismes daide ou de maintien domicile, reconnaissent le temps de dplacement comme temps de travail effectif.

    TABLEAU8Niveau de pnibilit selon lintensit du travail

    Nombredheuresetdejourstravaills Intensitjournaliremoyenne Indicateurglobaldepnibilit%desalarisclasssenpnibilitleve

    Temps de travail lev et une semaine courte Trs leve : 8,9 h/j 46,5 41,3Temps de travail lev et une semaine standard leve : 6,7 h/j 50,4 42,8Temps de travail lev et une semaine longue leve : 6,1 h/j 49,7 43,9Temps de travail faible et une semaine courte Moyenne : 4 h/j 34,6 24,1Temps de travail faible et une semaine standard Moyenne : 3,7 h/j 40,7 30,4Temps de travail faible et une semaine longue Faible : 3 h/j 35,1 19,5Moyenne 5,2 h/j 43,3 34,5

    Lecture Les aides domicile qui ont une intensit journalire de travail trs leve (8,9 h/j en moyenne), ont un indicateur de pnibilit de 46,5 sur 100. 41,3 % dentre eux subissent une pnibilit leve au travail.Champ Aides domicile ayant travaill le mois prcdant lenqute.Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

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    solidaritsantn 30 - 2012 n LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    TABLEAU9Probabilit de ressentir une pnibilit leve mesure par le modle Logit

    Paramtres Oddsratio Significativit Paramtres Oddsratio Significativit

    Constante *** TypedepersonnesaidesModedexercice Fragiles exclusivement 1,149 nsPrestataire exclusivement 4,354 *** Fragiles et non fragiles Rf

    Mandataire ou mixte 3,856 *** AgeDirect exclusivement. Rf Moins de 35 ans 0,776 ns

    Latitudedcisionnelle 35 moins de 45 ans 0,982 nsleve (> mdiane) 1,243 * 45 moins de 50 ans RfFaible (< mdiane) Rf 50 ans et plus 0,951 ns

    Demandepsychologique Anciennetleve (> mdiane) 2,444 *** Moins de 3 ans RfFaible (< mdiane) Rf De 3 moins de 8 ans 1,613 **

    Intensithebdomadaire De 8 moins de 15 ans 2,079 ***Plus de 26 heures en moins de 5 jours 1,681 ns 15 ans et plus 2,500 ***

    Plus de 26 heures en 5 jours 1,692 * DiplmePlus de 26 heures en plus de 5 jours 1,642 * DEAVS 1,735 ***

    Moins de 26 heures en moins de 5 jours 1,991 ** BEP carrire sanitaire et sociale 3,142 ***

    Moins de 26 heures en 5 jours 1,881 ** Titre Professionnel Assistante de vie 0,960 ns

    Moins de 26 heures en plus de 5 jours Rf Autre diplme sanitaire ou social 1,942 ***

    Nombredepersonnesaides Pas de diplme sanitaire ou social Rf

    Suprieur 8 personnes 1,818 *** Autreemploiquelaidedomicile4 7 personnes 1,520 ** Oui 0,918 nsMoins de 4 personnes Rf Non Rf

    PartADL Lesrevenusvarient-ilsbeaucoupdunmoisunautre?Pas dADL Rf Oui 1,332 *

    Moins de 30 % 0,942 ns Non RfSuprieur 30 % 1,881 ***

    Seuilsdesignificativit * : 5 % ; ** : 1 % ; *** : 0,1 % ; Rf : modalit de rfrence.Lecture Les salaris en mode prestataire exclusivement ont 4,35 fois plus de chances de ressentir une pnibilit leve (cest--dire faire partie des 34,5 % des aides domicile classs dans la catgorie de pnibilit leve), toutes choses gales par ailleurs, comparativement aux salaris en mode direct exclusivement.Champ Aides domicile ayant travaill le mois prcdant lenqute.Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

    sur une semaine longue et donc une intensit journalire faible (3 heures dintervention par jour en moyenne). Ces classes permettent de distinguer les organisations du travail selon leur impact sur les rythmes du salari. Une organisation des interventions en une semaine standard de 5 jours peut conduire une intensit leve si les plannings de chaque jour sont trs denses, ou au contraire une intensit moyenne si le temps de travail est infrieur la moyenne de 26 heures hebdomadaires. Les formes dintervention les plus intenses du point de vue du rythme du travail apparaissent quand des volumes horaires levs (suprieurs

    26 heures) sont condenss sur peu de jours. Par ailleurs, bien que certaines organisations du travail ne soient pas denses du point de vue du rythme du travail, elles restent toutefois contraignantes du point de vue de la disponibilit temporelle, quand elles entranent un morcellement du temps de travail7.La pnibilit ressentie est ainsi plus leve chez les intervenants qui ont des rythmes de travail levs ou trs levs (tableau 8).Par ailleurs, la part des aides aux ADL est plus importante dans les modles dintensit journalire leve ou trs leve. Cette corrlation entre type dactivit, temps de travail et niveau

    7.Cf. le rapport de Devetter et Barrois (2012)

    qui identifie partir de lenqute IAD des journes

    de travail fragmentes ou dcales pour les salaris qui travaillent une journe

    longue mais avec peu dheures de travail.

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    solidaritsant n n 30 - 2012LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    Les semaines courtes semblent ici prmunir contre une pnibilit trop leve du travail.Une analyse toutes choses gales par ailleurs permet daffiner ce rsultat (tableau 9) : une intensit leve fait augmenter le risque de pnibilit de plus de 60 % par rapport une intensit faible rsultant dun temps de travail

    dintensit explique une partie importante du sentiment de pnibilit dans laide domicile. En revanche, leffet est ambigu ds lors que lon considre lintensit de travail journalire moyenne : lindicateur de pnibilit variant de 35 (qui correspond galement la pnibilit associe une intensit journalire faible) 41.

    ENCADR3Le questionnaire de Karasek et les formules de calcul des scores

    Le questionnaire de Karasek value deux dimensions de lenvironnement psychosocial au travail : la demande psycho-logique et la latitude dcisionnelle. Il comporte 18 questions : neuf pour la demande psychologique et neuf pour la latitude dcisionnelle. Les rponses proposes sont : Pas du tout daccord, Pas daccord, Daccord, Tout fait daccord , ce qui permet de les coter de 1 4 et de calculer un score pour chacune des deux dimensions. On calcule ensuite la valeur de la mdiane de chacun des scores, cest--dire la valeur qui partage lensemble de la population enqute en deux parties gales : la moiti des salaris se situe au-dessus de ce score, et lautre moiti en-dessous.

    Laxe Demande psychologique regroupe trois sous-axes :

    Quantit - rapidit

    Q10 - Mon travail me demande de travailler trs vite

    Q12 - On me demande deffectuer une quantit de travail excessive

    Q13 - Je dispose du temps ncessaire pour excuter correctement mon travail

    Complexit - intensit

    Q14 - Je reois des ordres contradictoires de la part dautres personnes

    Q11 - Mon travail me demande de travailler intensment

    Q15 - Mon travail demande de longues priodes de concentration intense

    Morcellement, prvisibilit

    Q16 - Mes tches sont souvent interrompues avant dtre acheves, ncessitant de les reprendre plus tard

    Q17 - Mon travail est trs bouscul

    Q18 - Attendre le travail de collgues ou dautres dpartements ralentit souvent mon propre travail

    Le score de demande psychologique est donn par la formule :

    Q10 + Q11 + Q12 + (5-Q13) + Q14 + Q15 + Q16 + Q17 + Q18

    Laxe latitude dcisionnelle regroupe trois sous-axes :

    Latitude ou marges de manuvre

    Q4 - Mon travail me permet de prendre souvent des dcisions moi-mme

    Q6 - Dans ma tche, jai trs peu de libert pour dcider comment je fais mon travail

    Q8 - Jai la possibilit dinfluencer le droulement de mon travail

    Utilisation actuelle des comptences

    Q2 - Dans mon travail, jeffectue des tches rptitives

    Q5 - Mon travail demande un haut niveau de comptence

    Q7 - Dans mon travail, jai des activits varies

    Dveloppement des comptences

    Q1 - Dans mon travail, je dois apprendre des choses nouvelles

    Q3 - Mon travail me demande dtre cratif

    Q9 - Jai loccasion de dvelopper mes comptences professionnelles

    Le score de latitude dcisionnelle est donn par la formule :

    4*Q4 +4*(5-Q6)+4*(Q8)+2*(5-Q2)+2*(Q5)+2*(Q7)+2*(Q1)+2*(Q3)+2*(Q9)

    Le Job strain ou tension au travail est la combinaison faible latitude/forte demande. Dans lenqute, si le score de demande psychologique est suprieur 19 et le score de latitude dcisionnelle infrieur 68 (mdianes de lchan-tillon), le salari est dans le cadran tendu , et donc considr en situation de risque dpuisement professionnel.Source Guignon, Niedhammer, Sandret, 2008.

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    solidaritsantn 30 - 2012 n LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    faible sur une semaine longue. Mais avoir une intensit moyenne rsultant dun temps de travail infrieur 26 heures sur une semaine de 5 jours ou moins augmente galement ce risque dans des proportions plus leves. Ainsi, malgr une intensit de travail moyenne, ces intervenants ont plus de chances de ressentir une pnibilit leve que les salaris ayant des rythmes de travail plus intenses. Pourtant, les principales dimensions professionnelles de leur emploi (temps de travail, poids des ADL, nombre et type de personnes aides) sont moins contraignantes. En revanche, lenqute montre une surreprsentation dintervenants en moins bonne sant dans cette catgorie de salaris (26 % sestiment en moins bonne sant contre 19 % des intervenants forte intensit de travail). Ces salaris vulnrables sont plus sensibles aux effets de lintensit de leur rythme de travail, ce qui renvoie dans le modle la forte probabilit de ressentir une pnibilit leve. Aussi, ces salaris sont en gnral sans qualification et une partie non ngligeable dentre eux a un statut prcaire (un tiers est en CDD contre 16 % chez les autres salaris). Or, le manque de qualification et la prcarit de lemploi ne mettent pas le salari dans une position favorable afin de ngocier ses conditions de travail (la possibilit de refuser les interventions trop pnibles par exemple ou les demandes contraignantes de lusager, cf. infra).Concernant lge, les diffrences sont trs marginales, au contraire de lanciennet : la pnibilit augmente de faon importante et continue avec celle-ci.Par ailleurs, le nombre de personnes aides dans la semaine, le fait de travailler en mode

    prestataire exclusivement ou en mode mandataire ou mixte, davoir une demande psychologique importante (modalit incluse dans le modle de risque dpuisement professionnel de Karasek, voir infra), davoir une part des aides aux ADL importante, dtre diplm et de connatre des variations de revenus importantes dun mois sur lautre sont galement des facteurs explicatifs daugmentation de la pnibilit ressentie. Dans ce modle, le type de personnes aides nest en revanche pas une variable significative (personnes fragiles exclusivement ou un public diversifi : personnes fragiles et non fragiles)8. On peut penser que lactivit auprs des personnes non fragiles, soit lquivalent dun peu plus dune heure de travail par semaine en moyenne selon les donnes de lenqute, peut avoir un effet compensatoire sur la pnibilit ressentie : la demande psychologique serait moins importante. Mais les intervenants auprs dun public diversifi ralisent plus dinterventions, soit 8 personnes aides en moyenne par semaine dont 5 personnes fragiles et 3 personnes non fragiles, alors que les intervenants spcialiss aident 6 personnes en moyenne par semaine9. Selon lenqute, la spcialisation dans laide aux personnes fragiles exclusivement implique une activit contenant plus dADL alors que la diversification du public pris en charge est associe un nombre dheures et de personnes aides plus important. Le sentiment de pnibilit peut donc tre influenc diffremment ( travers le poids des ADL ou le volume des interventions) selon que le salari soit spcialis ou intervenant auprs dun public diversifi.

    TABLEAU10Classification des salaris par comparaison avec les mdianes de lenqute IAD

    en %

    CatgorieausensdeKarasek

    Demandepsychologique

    Latitudedcisionnelle

    Prestataireexclusivement

    Directexclusivement

    Mandataireoumixte Ensemble

    Actifs + + 34,0 13,8 27,6 26,7Dtendus - + 15,9 23,1 17,6 18,3Passifs - - 13,6 42,7 20,5 23,1Tendus + - 36,5 20,5 34,3 31,9Total 100,0 100,0 100,0 100,0

    Les signes + et - reprsentent lcart par rapport la mdiane : les salaris dits actifs ont une demande psychologique et une latitude dcisionnelle suprieures aux mdianes de lchantillon.Lecture34 % des salaris en mode prestataire associent une demande psychologique suprieure la mdiane des aides domicile et une latitude dcisionnelle suprieure la mdiane. Ils sont caractriss d actifs dans le modle de Karasek.SourceEnqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008

    8. Dans le modle, le type de personnes aides est une variable complmentaire la variable part des ADL dans

    lactivit de lintervenant . En supprimant cette

    dernire variable, le type de personnes aides reste

    toujours une variable non significative.

    9. Les intervenants auprs des personnes fragiles exclusivement (emploi

    spcialis) reprsentent 70 % de leffectif et les

    intervenants auprs des personnes fragiles et non fragiles (public diversifi)

    30 %. Les intervenants spcialiss travaillent

    26 heures par semaine auprs de 6 personnes en

    moyenne et 32 % de leur activit sont des ADL. Les

    intervenants auprs dun public diversifi aident 8 personnes en moyenne, travaillent 28 heures par

    semaine (dont 8,5 heures daide aux personnes

    non fragiles) et les ADL reprsentent 27 % de leur

    activit.

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    solidaritsant n n 30 - 2012LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    [encadr 3]. Le modle de Karasek est relatif : on compare la situation des salaris par rapport aux mdianes calcules sur lensemble des salaris tudis des scores de la demande psychologique dune part, et de la latitude dcisionnelle dautre part. En dautres termes, un salari ne sera pas situ dans la mme catgorie si lon prend comme base lensemble des salaris toutes professions confondues ou uniquement les salaris appartenant la profession tudie.Une situation de travail marque par un dsquilibre entre des exigences leves et une faible latitude dcisionnelle expose les salaris un risque de stress et plus long terme des troubles de sant ou des troubles musculo-squelettiques. Lexistence dun soutien social (collgues, encadrement) peut rduire ce dsquilibre.

    Le risque dpuisement professionnel est plus prsent dans le mode prestataire que dans lemploi direct

    Le risque dpuisement professionnel des aides domicile peut tre approch dans lenqute par le modle de Karasek, qui repose sur la notion dquilibre entre deux dimensions du travail : dun ct, la demande psychologique ou lexigence au travail (quantit de travail, contraintes temporelles, etc.), de lautre la latitude dcisionnelle ou le contrle sur son travail (possibilit de prendre des dcisions, davoir les moyens pour raliser son travail, etc.)

    GRAPHIQUE5Les scores des sous-dimensions de la latitude dcisionnelle(moyennes par mode dintervention)

    18 15 17

    15 14

    14

    37 38

    37

    00

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    Prestataire exclusivement

    Direct exclusivement

    Mandataire ou mixte

    Marges de manuvre

    Utilisation des comptences actuelles

    Dveloppement des comptences

    Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

    GRAPHIQUE6Les scores des sous-dimensions de la demande psychologique(moyenne par mode dintervention)

    7,2 9,8 6,8

    6,95,7

    6,5

    6,6

    5,46,3

    0,0

    5,0

    10,0

    15,0

    20,0

    Prestataire exclusivement Direct exclusivement Mandataire ou mixte

    Morclement-Prvisibilit

    Complexit-Intensit

    Quantit-Rapidit

    Source Enqute DREES auprs des intervenants au domicile des personnes fragilises, 2008.

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    solidaritsantn 30 - 2012 n LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES AIDES DOMICILE EN 2008

    Le risque dpuisement professionnel est une forme de risque psychosocial particulirement diffus au sein des mtiers de soin (Delbrouck, 2008). Pour autant, ltude SUMER (2003), la principale tude conduite sur lensemble des salaris en France, classe les aides domicile dans la catgorie des salaris dits passifs , caractriss par la conjonction dune faible demande psychologique du travail et une faible latitude dcisionnelle. Cependant, cette tude ne permet pas de mettre en vidence la diversit des situations au sein de laide domicile, notamment entre les modes de prestation. En prenant comme population de rfrence uniquement les aides domicile, lenqute IAD permet didentifier les salaris de cette profession les plus risque de tension au travail ou job strain comparativement aux autres aides domicile10, cest--dire de dsquilibre entre exigences et contrle au travail.La proportion des aides domicile dits passifs reprsente moins dun quart des intervenants alors que les tendus et les actifs sont plus nombreux (tableau 10). Cette rpartition est

    toutefois assez diffrente selon les modes dintervention. Une grande partie des salaris en mode direct sont des passifs (43 %) alors que les salaris en mode prestataire sont en majorit des actifs ou des tendus (respectivement 34 % et 37 %). Le mode mandataire ou mixte se caractrise aussi par la prdominance de ces deux situations de travail mais dans des proportions lgrement moindres. Un peu plus dun tiers des salaris en mode prestataire et des salaris en mode mandataire ou mixte peuvent donc tre considrs en situation de risque dpuisement professionnel11, respectivement, 37 % et 34 % dentre eux tant dans la catgorie des tendus au sens de Karasek.Cette classification confirme les rsultats dvelopps prcdemment en ce qui concerne les difficults dordre relationnel rencontres au domicile des personnes aides (tableau 1 supra, difficults relatives aux demandes des personnes aides), les salaris en mode prestataire tant les plus confronts ces difficults.Lanalyse des sous-dimensions du questionnaire de Karasek permet dapprhender les diffrences

    TABLEAU11Les situations de Karasek selon lge et lanciennet

    en %

    Actifs Dtendus Passifs Tendus Ensemble

    Age

    Moins de 35 ans 34,1 12,3 16,8 36,8