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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE Projet du Rapport Final –9 Avril 2015 Ecrit par Estelle Levin et Rupert Cook, avec des contributions de Alain Chishugi, Angela Jorns, Pascale Mulumeoderhwa et Asher Smith

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Page 1: Etude Comparative des Systèmes de Certification et de traçabilité

ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

Projet du Rapport Final –9 Avril 2015

Ecrit par Estelle Levin et Rupert Cook, avec des contributions de Alain Chishugi, Angela Jorns, Pascale Mulumeoderhwa et Asher Smith

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

© ESTELLE LEVIN LIMITED Projet du Rapport Final i

A propos de Estelle Levin Ltd.

Estelle Levin Ltd (ELL) est une société de conseil spécialisée et dédiée à l'exploitation minière et l'approvisionnement responsable. En travaillant du concept à la mise en œuvre, dans tous les cas, nous aidons nos clients à transformer leurs idées, leurs entreprises et leurs opérations dans quelque chose de plus durable, non seulement pour eux, mais aussi pour leurs parties prenantes. Nous fournissons des recherches de classe mondiale, des services consultatifs et de renforcement des capacités pour les grandes marques et les petites entreprises tout au long de la chaîne de valeur (mines, commerce, transformation, fabrication et la vente au détail), les gouvernements, les agences d'aide et les ONG. Nous sommes parmi les consultants de développement les plus importants au monde avec expertise dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (ASM) et dans le développement des systèmes d'approvisionnement responsable hautement personnalisés et spécifiques au contexte des minerais artisanales, en particulier dans les pays fragiles.

Auteurs

Ce rapport a été écrit et rédigé par Alain Chishugi, Rupert Cook, Estelle Levin et Pascale Mulumeoderhwa au nom d’ELL. Les chercheurs ont été soutenus par les efforts de recherche documentaire additionnelle d’Angela Jorns. Estelle Levin était chef de projet et a mené les consultations avec les entités en aval et les initiatives 3T; Rupert Cook était chef d'équipe du terrain et a mené des recherches en RDC et la Région des Grands Lacs; Alain Chishugi était chercheur et s’est penché sur les 3T et l'or; Pascale Mulumeoderhwa était chercheur se concentrant sur l'or.

Remerciements

Les auteurs du rapport tiennent à remercier tous les nombreux interlocuteurs pour cette étude, qui ont si gracieusement fait l'effort de partager leurs connaissances et points de vue avec nous, que ce soit en personne ou par email. Nous tenons à remercier particulièrement Paul Mabolia et tout le personnel de PROMINES, qui, en plus de commanditer cette étude, ont tant fait pour la faciliter. Nous tenons également à remercier spécialement les nombreux intervenants qui ont donné de leur temps pour cette recherche, tant en RDC qu’à l'étranger. Nos remerciements particuliers vont à toutes les initiatives de traçabilité et de certification qui se sont mises à notre disposition, ainsi que pour celles qui ont participé à l'atelier de PROMINES consacré à cette étude à Kinshasa en Décembre 2014, ainsi que lors de l'atelier CBRMT à Kinshasa en Février 2015. Leur feedback a été très chaleureusement accueilli, et nous avons fait des efforts pour en intégrer autant que possible dans cette version finale du rapport. Enfin, nous sommes particulièrement reconnaissants de la collaboration étroite avec Catherine Picard et toute l'équipe de CBRMT. Le partage d'informations et la coopération avec CBRMT ont été d'une grande utilité à cette étude.

Désistement

Ce rapport est crée à partir de sources et de données qui ELL croie être fiable, mais ELL ne fait aucune représentation quant à leur exactitude ou leur exhaustivité. Le rapport est fourni à titre d'information et ne doit pas être interprétée comme fourniture d’approbation, représentation ou garanties de quelque nature que ce soit. Les auteurs déclinent toute responsabilité pour toutes les conséquences de la poursuite de l'une des recommandations formulées dans ce rapport, soit individuellement ou dans l’ensemble. Les opinions et les informations fournies sont valables à la date de l'émission du rapport et sont sujettes à modification sans préavis.

A propos de ce rapport

Ce rapport, daté du 03 avril 2015, est la version finale de cette Etude comparative pour PROMINES. Un projet a été présenté au client le 8 décembre 2014, qui a été distribué aux participants d'un atelier organisé par ELL et PROMINES à Kinshasa le 11 décembre 2014. Ce rapport final a été révisé conformément aux commentaires des clients et à la discussion et aux recommandations formulées par les participants à cet atelier.

Ce rapport a été traduit en français, à partir de l'original en anglais.

Cover photos ©Estelle Levin Ltd – Photo credit Alain Chishugi / Safanto Bulongo

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© ESTELLE LEVIN LIMITED Projet du Rapport Final ii

ACRONYMES ........................................................................................................ IV RESUME ANALYTIQUE 1.1. Introduction ......................................................................................................................................... vii 1.2. Cadre analytique ................................................................................................................................. vii 1.3. Les Initiatives ..................................................................................................................................... viii 1.4. L’or ......................................................................................................................................................... xii 1.5. Conclusion ........................................................................................................................................... xiv 1.6. Recommandations ........................................................................................................................... xvii 1.7. Tableaux de l’évaluation comparative des initiatives ................................................................. xxi

1. INTRODUCTION ............................................................................................. 1 1.1. Portée de la mission ............................................................................................................................. 1 1.2. Grandes lignes du Rapport .................................................................................................................. 7

2. CADRES POUR ANALYSER LES SYSTEMES DE TRAÇABILITE ET DE CERTIFICATION DES MINERAIS DES CONFLITS ................................................................................ 9 2.1. Éléments clés du système d’assurance de la chaîne d’approvisionnement des minerais du conflit en RDC ........................................................................................................................................................ 9 2.2. Comment assurer un système d’assurance durable des minerais des conflits ....................... 16

3. LE SYSTEME D'ASSURANCE DES MINERAIS DU CONFLIT CONGOLAIS ............. 20 Régional: Initiative régionale de la CIRGL pour les ressources naturelles ............................................... 20 Le cadre juridique ............................................................................................................................................... 21 Formalisation de l’ ASM ..................................................................................................................................... 32

4. DEMANDES INTERNATIONALES SUR UN SYSTEME CONGOLAIS D’ASSURANCE DE LA CHAINE D’APPROVISIONNEMENT DES MINERAIS DU CONFLIT ................... 35 Normes internationales ..................................................................................................................................... 35 Cadres internationaux pour l'approvisionnement responsable ................................................................ 35 Lois et règlements pertinents dans les pays consommateurs .................................................................... 39 Le marché – risques soulevés pa rla société civile, le monde académique et les donateurs ............... 40 Le marché - utilisateurs en aval de minerais du conflit congolais ............................................................. 42 Utilisation de cadres de conformité volontaires qui soutiennent les acteurs de l'industrie pour extraire et / ou s’approvisionner de façon responsable en RDC ............................................................... 49

5. INITIATIVES EN COURS ET CHERCHANT A ETRE OPERATIONNELLES EN RDC: 3T 54 5.2. Systèmes de traçabilité ...................................................................................................................... 91 5.3. Analyse comparative ....................................................................................................................... 101

6. INITIATIVES EN COURS EN RDC: GOLD ......................................................... 109 6.1. Introduction ...................................................................................................................................... 109 6.2. Projets Pilotes ................................................................................................................................... 110 6.3. CEEC ITOA .......................................................................................................................................... 111 6.4. Matete : une étude de cas .............................................................................................................. 114 6.5. Le potentiel pour les partenariats entre EMA et l’exploitation minière industrielle ......... 115 6.6. Le fardeau fiscal et parafiscal trop coûteux ................................................................................ 117 6.7. Formalisation et titre foncier pour l’or EMA .............................................................................. 118 6.8. Or en tant qu'instrument financier ............................................................................................... 119 6.9. L'approche à plusieurs facettes à assurer la traçabilité ............................................................ 119 6.10. Certification des exportations du MRC de la CIRGL vs certificat d'origine CEEC .................. 120 6.11. Programmes d'achat d’or parrainés par l'État ............................................................................ 120

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7. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ..................................................... 125 7.1. Conclusions ........................................................................................................................................ 125 7.2. Recommandations ........................................................................................................................... 133 7.3. Initiatives sur les minerais du conflit et la plus importante possibilité pour le positionnement du Congo comme une source privilégiée pour des minerais du conflit extraits et commercialisés de manière responsable .................................................................................................... 140

8. BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................... 143

Tableau et Figure Tableau 1 Analyse comparative des initiatives existantes et potentielles de certification de 3T ......... xxi Tableau 2 Analyse comparative des initiatives potentielles de certification d'or ................................ xxxi Tableau 3 Initiatives opérationnelles ou cherche à être opérationnelle en RDC ...................................... 2 Tableau 4 Initiatives non opérationnelles en RDC, mais d'intérêt pour l'approvisionnement responsable de la RDC .................................................................................................................................................. 4 Tableau 5 Systèmes de Chaîne de traçabilité - les quatre modèles ........................................................ 12 Tableau 6 Statistiques de validation des sites miniers jusqu'en 2014 .................................................... 26 Tableau 7 Fonction de la due diligence sur la chaîne d'approvisionnement pour différents secteurs sociétaux ................................................................................................................................................. 35 Tableau 8 Le nombre de fonderies et raffineries CFSP actives et conformes ......................................... 46 Tableau 9 Importations and exportations de cassitérite à travers l’iTSCi et celles officiellement signalées en 2010-H1 2014 (t) ................................................................................................................ 63 Tableau 10 Taxes pour l’or, aux niveaux national et provincial ........................................................... 117 Tableau 11 Taux de taxe régional pour les exportations d’or .............................................................. 118

Figure 1 Carte des sites visités __________________________________________________________ 6 Figure 2 Les différents éléments du système d’assurance de la chaîne d’approvisionnement des minerais du conflit en RDC ____________________________________________________________ 10 Figure 3 Le régime de certification du Processus de Kimberley, le guide de l’OCDE et contrôles à l’importation / exportation ___________________________________________________________ 14 Figure 4 Services de l’état (SAESSCAM, CEEC, etc.) _________________________________________ 24 Figure 5 Risqes couverts dans le modèle de politique pour la chaîne d’approvisionnement ________ 38 Figure 6 Diagramme illustrant l’Initiative de traçabilité de l’or, par le CEEC ____________________ 112 Figure 7 Schéma CEEC ITOA __________________________________________________________ 113 Figure 8 Les trois étapes pour l’octroi d'une autorisation à une Initiative de traçabilité ou de certification d’opérer en RDC _________________________________________________________ 136

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© ESTELLE LEVIN LIMITED Projet du Rapport Final iv

Acronymes

3T Etain, tantale et tungstène

3TG Etain, tantale et tungstène et or

AFP Empreinte Digitale Analytique

AICM Auditeur Indépendant de la Chaîne Minérale

AMI American Meat Institute / Institut Américain de la Viande

ARDERI Association Régionale pour le Développement Rural Intégré

ARM Alliance pour l’Exploitation Minière Responsable

BEPAT Bureau d'Etudes des Projets et d'Application Technique

BGR Bundesanstalt für Geowissenschaften und Rohstoffe (Institut Fédéral Allemand pour les Géosciences et les Ressources Naturelles)

BSP Better Sourcing Program

CAMI Cadastre Minier

CBRMT Capacity Building for Responsible Minerals Trade

CDMC Coopérative des Artisanaux Miniers du Congo

CE Commission Européenne

CEEC Centre d’expertise, d’évaluation et de certification (RDC)

CFGS Conflict-free Gold Standard / Norme sur l’or libre de Conflit (WGC)

CFS Conflict-free Smelter / Fonderie Sans Conflit (Programme d’évaluation)

CFSI Conflict-free Smelter Initiative / Initiative de Fonderie Sans Conflit

CFSP Conflict-free Smelter Programme / Programme de Fonderie Sans Conflit

CIRGL Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs

CLS Comité Local de Suivi

CoC Chain of Custody / Chaîne de Possession

CoP Code of Practice / Code de Pratique

CPS Comité Provincial de Suivi

CSONU Conseil de Sécurité des Nations Unies

CTC Certified Trading Chains / Chaînes de Commerce Certifiées

CTCPM Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière

DDG OECD Due Diligence Guidance for Responsible Supply Chains of Minerals from Conflict-Affected and High-Risk Areas / Guide OCDE sur le devoir de diligence pour des chaînes d'approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque

DFA Dodd-Frank Wall Street and Consumer Proetection Act (Dodd-Frank Act) / Loi Dodd-Frank sur Wall Street et la Protection des Consommateurs (Loi Dodd-Frank)

DGDA Direction Générale des Douanes et Accises

DGRMA Direction Générale des Recettes du Maniema

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© ESTELLE LEVIN LIMITED Projet du Rapport Final v

DMCC Dubai Multi Commodities Centre / Centre Multi Denrées de Dubaï

EICC Electronic Industry Citizenship Coalition / Coalition de la Citoyenneté de l’Industrie Electronique

ELL Estelle Levin Ltd

EMA Exploitation Minière Artisanale

EMAPE Exploitation Minière Artisanale et à Petite Echelle

EMGE Exploitation Minière à Grande Echelle

FARDC Forces Armées de la République Démocratique du Congo

FLO Fairtrade Labelling Organisation / Organisation de Label Fairtrade

FR Fréquence Radio

FSC Forest Stewardship Council / Conseil de Gestion Forestière

FT Fairtrade

GENU Groupe d’Experts (du Conseil de Sécurité) des Nations Unies sur la République du Congo

GeSI Global e-Sustainability Initiative / Initiative Mondiale e-Durabilité

GPS Global Positioning System

GRDC / GdRDC

Gouvernement de la RDC

GRI Global Reporting Initiative / Initiative Mondiale de Rapportage

GSM Global System for Mobile Communications

Guide OCDE Guide OCDE sur le devoir de diligence pour des chaînes d'approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque

ICMM International Council on Mining and Metals / Conseil International des Mines et Métaux

IPSA Independent Private Sector Audit / Audit Indépendant du Secteur Privé

IRMA Initiative for Responsible Mining Assurance / Initiative pour l’Assurance de l’Exploitation Minière Responsable

IRRN Initiative Régionale sur les Ressources Naturelles

ISEAL Alliance ISEAL

ITIE Initiative pour la Transparence de l’Industrie Extractive

iTSCi Initiative Internationale sur la Chaîne d’approvisionnement en Etain / International Tin Supply Chain Initiative

LBMA London Bullion Market Association / Association du Marché London Bullion

MC Mineral Care

MHI Mwangachuchu Hizi International

MMR Mining Mineral Resources

MONUSCO Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo

MRC Mécanisme Régional de Certification (CIRGL)

MSC Marine Stewardship Council / Conseil de Gestion Marine

OCDE L’ Organisation de coopération et de développement économiques

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© ESTELLE LEVIN LIMITED Projet du Rapport Final vi

OCDE-CIRGL-NU

Organisation de Coopération et de Développement Économiques - Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs – Nations Unies

OGM Organisme Génétiquement Modifié

OIT Organisation Internationale du Travail

ONG Organisation Non-gouvernementale

ONU Organisation des Nations Unies

PAC Partenariat Afrique Canada

PACT Pact (ONG)

PD OCDE Les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales

PdA Protocole d’Accord

PDNU Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme

PK Processus Kimberley

PWC Price Waterhouse Cooper

RCPK Regime de Certification du Processus Kimberley

RDC République Démocratique du Congo

RFID Radio frequency Identification / Identification par Fréquence Radio

RGG Responsible Gold Guidance / Directive pour l’Or Responsable

RGL Région des Grands Lacs

RJC Responsible Jewellery Council / Conseil sur les Bijoux Responsables

RSE Responsibilité Sociale d’Entreprise

SAESSCAM Service d'Assistance et d'Encadrement du Small Scale Mining (DRC)

SDR Specialized Disclosure Report / Rapport sur la Divulgation Spéciale

SEC Securities and Exchange Commission (Etats-Unis)

SRSP Signet Responsible Sourcing Protocols / Protocoles Signet pour l’Approvisionnement Responsable

STAREC Programme de Stabilisation et de Reconstruction des Zones sortant des conflits armés

T.I.C. Centre International d’Etude sur le Tantale-Niobium

TI Technologie de l’Information

UE Union Européenne

USAID United States Agency for International Development (Etats Unis)'

WGC World Gold Council / Conseil Mondial de l’Or

ZEA Zone d’Exploitation Artisanale

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RÉSUMÉ ANALYTIQUE

© ESTELLE LEVIN LIMITED Résumé analytique vii

Résumé Analytique

1.1. Introduction

Le but de cette mission est de comparer les systèmes de certification et de traçabilité en place en RDC et dans le monde, en vue de proposer un système qui est adapté aux besoins du pays, en cohérence avec les procédures de mécanisme régional de certification de la CIRGL et répond aux exigences internationales. En fin de compte, l'étude devrait proposer un système de traçabilité qui répond aux réalités du contexte congolais et aux attentes du gouvernement congolais en termes d'efficacité et de coût, tout en étant en conformité avec les exigences de la CIRGL et des consommateurs finaux de minerais pertinents.

Vu que le rapport global est long de quelques 200 pages et plus, dans ce résumé, nous nous concentrons sur les initiatives de traçabilité et de certification ainsi que les conclusions et recommandations de l'étude.

La recherche pour ce travail a commencé en juillet 2014 et pris fin en mars 2015. Il impliquait une réunion de lancement à Kinshasa avec PROMINES le 31 juillet, un travail sur terrain pendant sept semaines jusqu'au 17 septembre, une participation à la 8ème réunion du Forum de l'OCDE-CIRGL-Nations Unies sur les chaînes d'approvisionnement responsables en minerais le 3 au 5 novembre à Kinshasa, l'hébergement d’un atelier pour le gouvernement congolais et les autres parties prenantes le 13 décembre, et les rapports. Au cours de cette recherche, plus de 200 interlocuteurs Congolais et 50 internationaux représentent un large éventail d’intervenants de la chaîne d'approvisionnement en minerais des conflits en amont et en aval. Le travail de terrain a couvert seize sites d’extraction minière et sites de commerce associés, dont dix étaient de l'or. Pendant ce temps, ELL a également collaboré étroitement avec le projet de l'USAID CBRMT. De plus amples détails sur l'approche de la recherche sont disponibles dans l'introduction et à l'Annexe A.

1.2. Cadre analytique

Il y a une série d'initiatives destinées à réduire les liens entre l'exploitation des minerais et le financement des groupes armés en République démocratique du Congo. Le gouvernement de la RDC exige de la clarté sur l’initiative qui soit adaptée aux besoins du pays, cohérente avec les procédures du mécanisme régional de certification de la CIRGL, et adaptée aux exigences internationales.

Afin de recommander un tel système, deux cadres analytiques ont été développés et utilisés. Le premier établit les éléments clés d'un système d'assurance des minerais du conflit (c.à.d. système de traçabilité / certification), afin de classer l'objet d'un contrôle en trois domaines principaux:

1. Entité: Conception et mise en œuvre des procédures pour dicter les conditions dans lesquelles une entreprise peut fonctionner légalement.

2. Géographie: Connaître la provenance des minerais et les lieux où le minéral passe pendant le transport le long de la chaîne d'approvisionnement

3. Minerais: Utilisation de repérage et de suivi pour surveiller «la chaîne de possession» d'un matériau.

Ce système a été utilisé pour donner un sens aux initiatives et des détails peuvent être trouvés dans les annexes.

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

RÉSUMÉ ANALYTIQUE

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Le deuxième cadre analytique évalue si un système est durable. Une initiative durable des minerais du conflit apportera une valeur ajoutée pour ses utilisateurs et les organismes de réglementation, les affranchissant de le soutenir et d’éviter de contrarier les parties prenantes au point qu'elles obstruent le système. La mesure dans laquelle un système est durable peut être analysée sur la base de ce qui suit:

1. Crédibilité: Le système doit avoir une vision et des objectifs qui sont pertinents mais aussi réalisables. Le cadre du système doit être orienté vers la réalisation de ces objectifs. Il doit être régi de manière appropriée et avoir un cadre de responsabilisation. Il doit être crédible et être perçu comme crédible.

2. Efficacité: Le système devrait atteindre ses objectifs déclarés efficacement, amenant plus de résultat pour le moins d’apport possible. Une mesure de l'efficacité est la valeur pour l'argent.

3. Faisabilité: Le système devrait obtenir l'impact souhaité avec la meilleure utilisation des ressources disponibles. Un système applicable doit être rentable, avec des objectifs réalisables. Il est adapté à l'environnement de risque, et les capacités des utilisateurs et les exécutants. Il tire parti des opportunités pour plus d'impact grâce aux efforts conjoints ou ciblés.

Toute initiative doit tenir compte de ce qui est déjà en place. La composition de l'actuel système d'assurance des minerais du conflit congolais est déterminé par trois cadres de conformité critiques: (1) une suite de cadres normatifs internationaux connexes comprenant les Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, les directives de l’OCDE pour les entreprises multinationales, et les Directives de l'OCDE pour la due diligence pour les minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque; (2) un cadre régional pour la gestion de la chaîne d'approvisionnement sous la forme de l'Initiative régionale contre l'exploitation illégale des ressources naturelles; et (3) la législation nationale pour la gouvernance des chaînes d'exploitation minière artisanale et d'approvisionnement en minerais en RDC. Aux chapitres 3 et 4, on définit le champ d’application des termes définis par ces cadres pour la manière dont le système national de certification des minerais des conflits du Congo devrait marcher.

1.3. Les Initiatives

1.3.1. Initiatives de certification

Quatre systèmes de minerais de conflit sont compatibles en tant qu’ «initiatives de certification». Deux sont actuellement opérationnelles:

1. CTC: BGR & le régime Certified Trading Chains du Gouvernement de la RDC La Certified Trading Chains (CTC) est le système de certification nationale congolais visant à favoriser la traçabilité, la transparence et les normes de production éthiques dans le secteur de l'exploitation minière artisanale et à petite échelle. La CCT est une norme, donc un outil, avec laquelle les sociétés minières peuvent se mesurer et le gouvernement peut réglementer la due diligence de la chaîne d'approvisionnement et encourager l'amélioration et la formalisation du secteur minier artisanal. Alors que d'autres initiatives sur les minerais du conflit sont singulièrement concernés par la chaîne de traçabilité et la gestion des risques pour les violations les plus graves des droits de l'homme et les avantages pour des groupes armés illégaux, la CTC estime en outre travail et les conditions de travail, le comportement des forces de sécurité, la consultation de la communauté et le développement et la protection de l'environnement. La portée de la CTC correspond donc mieux aux attentes plus vastes des acheteurs en aval pour

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RÉSUMÉ ANALYTIQUE

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l'approvisionnement responsable, conformément aux cadres normatifs. Il marche en RDC, est partiellement incorporé dans la législation nationale (ayant formé la base du MRC de la CIRGL et RDC ainsi que des arrêtés 0057 et 0058), bien que l'utilisation de l'outil est apparemment volontaire.

2. iTSCi: Projet de la chaîne approvisionnement de l'étain de l’ITRI L’iTSCi1 est une initiative dirigée par l’industrie, sans but lucratif, multipartite, développée par l’ITRI, l'association internationale de l'étain qui compte parmi ses membres environ 60% du secteur de l'étain.2 Le programme iTSCi opérationnalise trois composants: système de suivi, d'évaluation et de gestion des risques; et vérifications. L’iTSCI aide également les entreprises en amont de toutes les échelles et à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement, de la mine à la fonderie, à se conformer aux cinq étapes des directives de l’OCDE. En élargissant la due diligence pour inclure les réseaux criminels et les individus et entités sanctionnés, il assure également la conformité aux recommandations du Groupe d'experts des Nations Unies en RDC.3 L’iTSCi couvre l'étain, le tantale et minerais de tungstène (concentrés de minerais), mais pas l'or. Il est opérationnel en RDC et l'outil historique pour la due diligence de la chaîne d’approvisionnement depuis 2010.

3. BSP: Le Programme Better Sourcing Le Programme Better Sourcing (BSP) est une initiative du secteur privé fondé en 2013. Il offre une solution d’assurance de due diligence et d’exportation sans conflit pour les chaînes d'approvisionnement auprès des mines artisanales, à petite échelle et semi-mécanisées. Le BSP pourrait s’appliquer à n’importe quel minéral mais il cherche à piloter son programme avec de l'or, tantalite, le wolframite ou la cassitérite en RDC, s’appuyant sur un projet pilote en cours avec un producteur de tantale au Congo-Brazzaville. Le BSP n’est pas encore opérationnel en RDC, mais a travaillé dur pour entrer sur le marché en RDC, en partenariat avec GeoTraceability en tant que partenaire prestataire de service de traçabilité, et a eu des discussions à cet effet avec des exportateurs, des acheteurs internationaux et des fonderies.

4. MineralCare: GoldCare & 3TCare de MineralCare (5.1.4) MineralCare est un système de droits basé sur les TIC et la plateforme qui valide les acteurs, le produit, et les opérations sur une chaîne d'approvisionnement donnée, de l'extraction à l'utilisateur final. Le titre assure que l’entité est bien qui elle prétend être, et qu'ils fonctionnent en conformité avec les lignes directrices de MineralCare. Ces lignes directrices comprennent des exigences des directives de l’OCDE pour la due diligence, le droit interne et régional applicable, les conditions spéciales imposées par les initiatives de certification en aval (par exemple LBMA, DMCC, CFSP), listes criminelles disponibles ou d'autres listes noires. MineralCare offre désormais des plates-formes spécialement adaptées pour les diamants, l'or, et les 3T. Il n’est pas encore opérationnel en RDC, mais a signé un protocole d’accord avec le gouverneur de la Province Orientale en 2015 pour y piloter son système.

Une analyse comparative de ces quatre systèmes a été faite. On les trouve dans le chapitre 5 du rapport.

1 La plupart des informations non citées dans ce rapport est basée sur le texte fourni par Kay Nimmo, ITRI, le 29 octobre 2013. 2 Entretien avec Kay Nimmo, 22.8.2014. 3 UN ITU, 2012.

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

RÉSUMÉ ANALYTIQUE

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1.3.2. Initiatives de traçabilité

Les quatre systèmes de certification des minerais des conflits comprennent la traçabilité comme une composante de la certification: iTSCi et MineralCare offrent leur propre solution propriétaire de traçabilité; CTC et BSP permettent une traçabilité devant être assurée par de multiples fournisseurs. Trois régimes supplémentaires, qui proposent la traçabilité en tant qu’offre primaire, sont importants à considérer. Ces régimes desservent principalement les besoins en chaîne de possession des opérateurs de la chaîne d'approvisionnement, afin d’offrir un suivi / traçage et des services de gestion de données. A ce titre, ils sont plus des outils que des systèmes et sont moins complets que la CTC, l’iTSCi, le BSP et MineralCare, qui incluent tous la due diligence et / ou la certification.

1. GeoTraceability: GeoTraceability de Price WaterhouseCoopers GeoTraceability offre des solutions de traçabilité, collecte de données, et gestion des données, principalement pour l'agriculture, mais aussi pour le secteur minier. GeoTraceability fournit la technologie de traçabilité basée sur le marquage des minerais avec des codes à barres et en les suivant le long de la chaîne d'approvisionnement en utilisant une combinaison de la technologie des téléphones mobiles, GPS et SIG. Le marquage et l'ensachage peuvent commencer soit au niveau du site minier ou à la fosse ou au tunnel, en fonction de la configuration du site minier et l'évaluation préalable des risques menée par l'opérateur de due diligence. GeoTraceability a signé un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC en 2014.

2. MetTrak: La solution logicielle de MetTrak MetTrak est une solution logicielle qui permet un suivi en temps réel et la traçabilité des minerais à partir des toutes les échelles, de la mine au consommateur final, et peut être intégré dans des systèmes de gestion de base de données. MetTrak n'a pas été mis en œuvre en RDC à ce jour, mais il a été testé et est opérationnel au Rutengo, une mine semi-industrialisée de cassitérite au Rwanda, depuis 2011. Il pourrait marcher dans l'un des 3TG, ainsi que les pierres précieuses, mais se concentre sur l'or à l'heure actuelle.

3. SERCAM: SERCAM de l’IBES AG SERCAM est une solution technologique spéciale pour soutenir le flux certifié de matière première pour l'exploitation minière, qui comprend l'étiquetage et les minerais de suivi de la chaîne d'approvisionnement en amont, de la mine au raffineur. Il se compose de composants matériels de pointe pour la surveillance à distance des transports de minerais, des terminaux mobiles pour la documentation semi-automatique des processus et une application web central puissant pour l'administration et le rapportage.

Une analyse comparative n'a pas été faite pour ces trois systèmes, car ce sont des outils de gestion de la traçabilité et de données. Leur utilité ne peut être connue que par pilotage. Les pilotes ont été faits pour GeoTraceability et MetTrak, mais les détails de toute évaluation de ces projets pilotes n’étaient pas disponibles.

1.3.3. Autres normes pertinentes

Il y a aussi une série de normes volontaires qui ne sont pas actuellement utilisées en RDC et pourraient être utilisées pour exercer un contrôle et une meilleure gestion des risques dans le secteur des minerais de la RDC. La mise en œuvre de l'une quelconque de ces normes soutiendrait la conformité avec les directives de l’OCDE. Le GRDC pourrait promouvoir leur

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utilisation par les organisations de l'EMA, les sociétés minières et / ou commerçants opérant en RDC, et communiquer cette évidence aux partenaires commerciaux, aux entreprises en RDC et leurs parties prenantes afin de commencer à répondre à certaines des questions supplémentaires qui constituent une préoccupation pour le marché. Code de pratique RJC & normes pour la chaîne ou la possession: La norme de RJC pour la chaîne de possession comprend des dispositions sur la gestion de la chaîne de traçabilité, des systèmes pour confirmer l'admissibilité du matériel, et l'émission documentation sur la chaîne de traçabilité. Pour les sociétés minières d'or et les comptoirs au Congo, l'adhésion au RJC et la conformité volontaire avec le CoC ne signifierait pas seulement qu'ils opéraient en conformité avec directives de l’OCDE, mais qu'ils se penchent également sur les autres risques que le marché et d'autres intervenants considèrent comme étant insuffisamment traités dans les due diligence des minerais de conflit actuellement. Le gouvernement de la RDC pourrait fournir des incitations aux sociétés minières et les négociants d'or qui sont certifiés RJC. Une grande mise en garde est que le RJC n’est pas directement applicable aux organisations minières artisanales et à petite échelle. Il dispose plutôt d’un processus de reconnaissance des autres normes minières responsables qui permet aux organisations de EMA certifiés contre ces normes de fournir de l'or aux membres RJC et ont encore leurs ressources minérales conformes au CdC du RJC. Les normes Fairmined et Fairtrade tiennent cette reconnaissance.

La norme Fairmined pour l'or et métaux précieux associées: L'Alliance for Responsible Mining offre une certification Fairmined pour les organisations EMA qui peuvent répondre à sa large gamme de critères de performance. L’ARM apporte une immense expertise dans la façon d'organiser et de formaliser l’EMA, y compris par une voie à la certification. À cet égard, l’ARM a récemment fourni des services de consultation sur l'EMA en RDC, fournissant à l’ARM la compréhension nécessaire pour tenir compte de l'exploitation en RDC. Il est possible qu'une organisation EMA congolaise puisse devenir certifié Fairmined, si les bonnes structures de soutien étaient en place.

La norme Fairtrade pour l'or et les métaux précieux associés: Fairtrade a récemment terminé un examen de leur norme pour s’assurer qu'elle a été alignée avec les directives de l’OCDE pour la due diligence. Tout comme Fairmined, sa norme est conçue pour récompenser l’EMA organisé avec des conditions commerciales améliorées et la capacité de conduire le développement communautaire et organisationnel grâce à un juste prix et des primes. Au cours d’un récent webinaire, Fairtrade a annoncé leur volonté d'opérer en RDC, invitant toute organisation d'or EMA congolais qui est intéressé à devenir certifié Fairtrade, à utiliser leur norme et demander de une certification. En réalité, ce qui devrait arriver est qu’une organisation EMA aurait besoin de travailler avec une «Organisation locale de soutien», qui renforcerait leur capacité à se conformer à la norme Fairtrade.

Les Directives pour l’Or Responsable du World Gold Council: Les directives du WGC peuvent s’avérer utiles pour le secteur de l'EMA de la RDC car il prévoit la possibilité de permettre à de grandes mines de s’approvisionner auprès des EMA en tant que «sources externes d'or» et de se déclarer comme «sans conflit». Les normes WGC fournissent un cadre viable au cas où le GRDC souhaite inciter les entreprises industrielles à s’approvisionner auprès des EMA opérant sur leur concession, en guise de manière de créer un moyen supplémentaire par lequel l’EMA peut être légitimé et formalisé.

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La norme de l'Initiative pour l'assurance de l’exploitation responsable: L’IRMA contient un chapitre sur les zones de conflit ou à haut risque, qui fixe des exigences aux sociétés minières opérant dans un tel contexte. L’IRMA envisage d'élaborer un chapitre sur la façon dont les sociétés minières à grande échelle devraient traiter les parties prenantes creuseurs artisanaux et à petite échelle. Comme le RJC, l’IRMA est orienté vers de plus grandes entités, sociétés minières professionnalisées et n’est donc pas applicable aux organisations EMA. Cependant, on pourrait voir la norme de l’IRMA utilisée comme un outil par les détenteurs de concession, comme MMR ou Shamika, qui souhaitent savoir ce que les bonnes pratiques impliqueraient et cherchent à mettre en œuvre ce qui est a.) matérielle et b.) possible.

1.4. L’or

La certification de l’or représente des défis distincts. Il n’existe actuellement pas de système de opérationnel de traçabilité et / ou certification de l'or dans le pays, et la quasi-totalité de la production d'or de l'est de la RDC est commercialisée illégalement. La fongibilité de l'or, ainsi que sa grande valeur, est une différence clé. Contrairement aux 3T, l'or non traité peut être facilement trafiqué à travers les frontières, caché sur la personne d'un individu. En outre, contrairement aux 3T, et malgré le fait qu’ils partagent la désignation de minerais du conflit, l'or trafiqué de la RDC peut être facilement échangé au-delà des frontières du pays, que ce soit dans les pays voisins ou plus loin. Il y a eu, et il y a actuellement d'un certain nombre de projets pilotes prometteurs en développement.

Alimasi ya sawa/Just Gold: alias modèle Trading House, développé par le Partenariat Afrique Canada (PAC) – projet pilote dans la province Orientale, actuellement en arrêt

Initiative de Traçabilité de l'Or d'exploitation Artisanale (ITOA): en développement, par le CEEC, envisagé comme modèle évolutif à l'échelle nationale, sac de sécurité avec numérotation de série séquentielle.

Système de traçabilité de l’or par l’ARM: impliquant "un sac de poche de sécurité sécurisé transparent avec des fonctionnalités de sceaux anti-sabotage et numérotation de série séquentielle", en collaboration avec l'étiquetage RFID. C’est à un stade gestationnel de développement par rapport au projet pilote PAC déjà testé, ou l'initiative CEEC ITOA.

GoldCare de MineralCare, un système à forte composante technologique, qui a fait ses preuves dans la traçabilité et la certification des diamants en Angola, le processus pré-Kimberley. Projet pilote prévu dans la province Orientale pour 2015.

BGR/CTC, GeoTraceability/BSP, et d'autres régimes de traçabilité de l'or: projet pilote prévu pour 2015 à Maniema.

Just Gold de PAC est le seul système qui a été testé avec succès, et évalué publiquement. Les leçons tirées de l'essai indiquent qu'il peut y avoir des synergies potentielles entre Just Gold or et d'autres systèmes complémentaires, comme l’ITOA de CEEC. Ce dernier, déployant des logiciels déjà opérationnalisés avec succès pour l’or industriel, utiliserait les ressources gouvernementales existantes, ainsi que le renforcement des capacités dans les organismes compétents - CEEC, SASSCAM, et l'Administration des Mines. Ce serait "une solution congolaise pour un problème congolais".

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Il est possible d’avoir une complémentarité et synergie entre les systèmes de traçabilité respectifs, par exemple, entre la PAC et ITOA, ITOA et MineralCare ou ITOA et BSP, ou d'autres combinaisons. Il se peut que, compte tenu des marges relativement faibles dans la chaîne d'approvisionnement de l'or, certaines de ces combinaisons, bien que techniquement efficaces, s’avéreront financièrement intenables. Encore une fois, il faut les tester sur terrain au stade de projet pilote, avec l’objectif d’établir dans quelle mesure ils pourraient être financièrement viables. Pour l’or EMA, la pression fiscale et parafiscale à l'échelle provinciale est trop onéreuse et décourage la déclaration de production ou de ventes par les creuseurs et les négociants. Les prélèvements provinciaux rendent actuellement la RDC non compétitive dans le contexte régional, en comparaison avec les taux d'imposition des pays voisins. Cela encourage la contrebande transfrontalière. Bien qu'il existe des tensions entre l'extraction d'or artisanale et les entreprises à grande échelle, il y a aussi des possibilités considérables pour la coopération et la coexistence mutuellement bénéfique. Une possibilité est que les entités industrielles pourraient servir de comptoir pour les creuseurs artisanaux (voir cadres possibles pour permettre cela, ci-dessus). Bien que cela ait une logique attrayant, il devra faire face à une opposition considérable des acteurs industriels, notamment en raison de risques pour la réputation. Une autre option consisterait à travers la cession possible de sites aux coopératives de creuseurs à partir d'une concession industrielle. Compte tenu de l'immensité de certaines concessions industrielles, on pourrait identifier des sites qui pourraient convenir pour transférer sur une base permanente ou renouvelable dans des coopératives d'or EMA. On estime que 97% de l'or EMA de la RDC ne sont pas déclarés. Le sous-secteur est presque entièrement informel. Un élément crucial pour la traçabilité et la certification de l'or EMA sera la formalisation, portant le sous-secteur sous la surveillance des organismes de réglementation. Un obstacle majeur à la fois pour le processus de formalisation et la mise en œuvre de la traçabilité et la certification est le manque d'opportunité pour les creuseurs artisanaux, sous forme de coopératives, d'acquérir le titre sécurisé et exclusif à la terre. Moins de 20% des ZEAS (Zone d'Exploitation Artisanale) ont été accordées, soit moins de 3% du nombre total de sites d'or de la RDC. Un facteur de complication importante dans toute discussion sur la traçabilité de l'or est le rôle qu'il joue dans l'économie en général en RDC. L’or n’est pas seulement un produit, ou une ressource minérale. C’est un instrument financier, souvent utilisé pour le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale. Une approche à multiples facettes, triangulée pour assurer la traçabilité de l'or bénéficierait de l'application de la pression et incitations à différents stades de la chaîne d'approvisionnement. Les creuseurs et les négociants sont incités à s’intégrer dans le cadre de la gouvernance de l'exploitation minière et de déclarer leur or, grâce à la réduction des taux de l'impôt et des frais. La formalisation, une assistance technique et des avantages tels que l’augmentation de la productivité et la recouvrabilité, de meilleures conditions de travail, véritables structures de coopération par opposition à la génération de bail par les élites bien-connectés, servirait également davantage d’incitations. Au-delà des frontières, la sensibilisation de la RDC et le lobbying des centres d'échanges, comme le DMCC de Dubaï, et les institutions

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financières internationales, pourraient également contribuer à la stigmatisation de l'or non déclaré de la RDC. La transition relativement brusque de certificat d'origine à la certification d'exportation du MRC de la CIRGL a créé un certain nombre de défis. Tout d'abord, il y a très peu de sites miniers d'or EMA validés. Deuxièmement, il n’existe actuellement aucun système de traçabilité fonctionnel pour la production et l'exportation d'or EMA. Cela pourrait menacer l'intégrité et la réputation du MRC de la CIRGL, qui existe après tout pour et dépend de la confiance des consommateurs en aval.

1.5. Conclusion

Le but de cette mission est de comparer les systèmes de certification et de traçabilité en place en RDC et dans le monde, en vue de proposer un système qui est adapté aux besoins du pays, cohérent avec les procédures de mécanisme régional de certification de la CIRGL et répond aux exigences internationales.

1.5.1. Conclusions générales

Transparence, traçabilité, flexibilité, et responsabilité doivent être les principes clés pour l'approvisionnement responsable et la mise en œuvre du mécanisme de traçabilité / certification en RDC. Dans le même temps une série de documents normatifs servent de socle pour le mécanisme - loi congolaise; MRC de la CIRGL; Loi Dodd-Frank, règlements de l'UE en instance; cadres politiques internationaux tels que les directives de l'OCDE, les lignes directrices de l'OCDE, et Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme; les engagements en matière de RSE menés par les utilisateurs finaux, ex: UN Global Compact; et d'autres cadres de conformité, ex: LBMA, RJC, CFSP. Des progrès considérables ont été accomplis, mais il y a encore des lacunes. Différentes réalités du marché nécessitent des stratégies différentes pour engager des «acheteurs responsables» par des mesures pour assurer l'exécution de la durabilité des chaînes d'approvisionnement de minerais congolais. Une bonne gouvernance de la chaîne d'approvisionnement des minerais de conflit nécessite un ensemble plus large d'interventions et de réformes fondamentales. Les initiatives de traçabilité et de certification devraient être accompagnées de soutien technique, matériel et financier tangible pour les communautés minières artisanales, afin de se pencher sur les lacunes. Il y a beaucoup de systèmes pour assurer une due diligence sur les chaînes d’approvisionnement des minerais de conflit, mais il n’y a pas de système pour la due diligence sur la performance des initiatives des minerais de conflit. Le marché a besoin d’assurance que ces initiatives sur les minerais de conflit sont robustes et efficaces. Cela viendra à travers l'amélioration des mécanismes de redevabilité, y compris la transparence, l'évaluation standardisée et continue, et des tests supplémentaires sur terrain. Des études ad hoc comme celui-ci ne sont pas suffisantes, bien qu’elles puissent contribuer. Traçabilité et due diligence ne sont pas la même chose! Nous tenons à souligner que la traçabilité n’est qu'une caractéristique d'une initiative de certification ou de due diligence et pas le seul aspect sur lequel repose la faisabilité, l'efficacité, la crédibilité, et donc la durabilité. La

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traçabilité est un moyen pour une fin. Il est plus facile de se rallier autour de la traçabilité, de la mesurer et de fournir des résultats par rapport à des objectifs tels que la transparence, la bonne gouvernance ou la prévention des conflits, mais en mettant l'accent sur la traçabilité comme le seul outil pour formaliser les chaînes d'approvisionnement de l'or peut entièrement manquer la cible; il est absolument essentiel d'élargir l'objectif et de revenir à l'objectif initial: rompre le lien entre les minerais et les conflits. En élargissant davantage la perspective, on pourrait s’attendre à parvenir à un objectif de construire un secteur minier et de développement viable qui attire des acheteurs responsables pour le long terme. L'absence d'une vision claire pour le secteur EMA de la RDC est un obstacle à la mise au point de la traçabilité et à plus grande échelle, empêche de libérer correctement le potentiel de développement des ressources minérales de la RDC. Assurer l'approvisionnement responsable contribue au développement et à la stabilité en RDC. Peu importe si l'objectif supérieur est simplement de fournir un service (traçabilité) ou contribuer à la paix, la stabilité et le développement socio-économique en RDC (certification), le fait est que ces initiatives pourraient faire davantage pour le développement dans tous les cas, en particulier dans le contexte d'une meilleure gouvernance de l'exploitation minière et la formalisation, avec tous les avantages qui en découlent. Protection des personnes vulnérables. En général, le fait d’imposer des systèmes de traçabilité et de due diligence a créé des coûts supplémentaires pour les acteurs en amont en RDC et en particulier les creuseurs. Tout pilote d'un système de minerais des conflits devrait chercher à préserver les participants et les tiers vulnérables contre les impacts sociaux ou économiques négatifs directs ou indirects du projet pilote. L'absence de titre sécurisé et exclusif pour les acteurs EMA empêche la formalisation de l'EMA, rendant l'accès aux chaînes d'approvisionnement légitimes extrêmement difficiles. Dans le cas de l'or - moins de 20 permis d'exploitation minière artisanale (de ZEA) ont été délivrés à des creuseurs artisanaux à travers la RDC, ce qui en fait un énorme obstacle à la formalisation et la légitimation du secteur. La ZEA occupent actuellement moins de 3% du nombre total de sites miniers d'or en RDC. Les creuseurs artisanaux ont besoin de plus de possibilité de formaliser en améliorant la sécurité d'occupation et l'attribution de permis EMA. Concurrence et complémentarité. Le protocole d’accord entre GRDC et GeoTraceability ouvre maintenant la porte à la concurrence et permet aux projets pilotes d'évaluer chaque système. Il est crucial de maintenir la stabilité du marché et la crédibilité tout en introduisant des solutions de rechange. Il faut aborder la capacité des organismes de l'Etat à faire face à la diversité des systèmes. Tout comme l'harmonisation entre les systèmes, leur complémentarité potentielle devrait également être soulignée. Différents systèmes répondent à différentes situations; tous ne sont pas universellement appropriés, ce qui est un avantage. Une plus grande spécialisation entre les systèmes servira mieux les utilisateurs et les intervenants. Le GRDC pourrait pousser pour l'efficacité dans le système d'assurance de la chaîne d'approvisionnement en amont. Le GRDC porte déjà une gamme d'éléments du système d'assurance de la chaîne d'approvisionnement en amont, en ligne avec le MRC en particulier. Le GRDC pourrait faire plus dans chaque aspect, comme le renforcement de la due diligence sur les points clés requis par les directives de l'OCDE dans son système d'approbation de licence, et en

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exigeant des initiatives visant à partager les données générées par la mise en œuvre du système de chaîne de possession dans certaines formes (agrégées et désagrégées). La validation et certification du site minier pourraient être rationalisées considérablement. Le processus de validation peut être simplifié, rendu plus durable, donc viable à court et à moyen terme. Le processus de validation a sans aucun doute un effet d'entraînement sur les coûts et l'efficacité perçue des systèmes de traçabilité et de due diligence en place. Un processus de validation, durable et viable sur le long terme, est crucial pour la stabilité et la croissance sectorielle.

1.5.2. Conclusions spécifiques pour l‘or

L'absence de tout système de traçabilité qui fonctionne pour l'or EMA est à la fois un défi et une occasion pour le gouvernement de la RDC. Contrairement aux 3T, il n’existe aucun système historique enraciné. Le début imminent de projets pilotes, initiés par CBRMT et BGR, fournit une occasion unique de tester sur terrain les deux systèmes individuels de traçabilité / due diligence et leurs combinaisons. Les essais sur le terrain et l'évaluation devraient assurer que les parties prenantes seraient convaincues que la désignation de certification agréée ou d'un système(s) de traçabilité aurait été fondée sur une analyse approfondie de leurs forces et faiblesses respectives dans le contexte de la RDC. Il est difficile d'inciter les creuseurs à déclarer leur production d'or. Si l’on veut que la mise en œuvre d'un système de traçabilité réussisse, il faut convaincre les creuseurs de déclarer leur production, et les négociants leurs transactions. Alors que le taux d'imposition au niveau national est compétitif au niveau régional, les taux élevés d'imposition actuels au niveau provincial agissent comme un frein significatif contre de telles déclarations. Compte tenu de la fongibilité de l'or, les parties prenantes doivent être persuadé qu'il est dans leur intérêt de déclarer leur or. La validation des sites miniers d'or EMA a été lente, et doit être accéléré. C’est un point d’ordre général, mais particulièrement urgent dans le cas de sites d'or EMA. Alors que certains intervenants ont pris la position que la validation des sites d’or EMA doit attendre qu’un système de traçabilité efficace soit en place, cela risque de tomber dans une dilemme «poule et l'œuf», comme en témoigne le fait qu'il y a actuellement très peu de sites légitimes où des projets pilotes peuvent être déployés. En RDC et dans le contexte plus large de la RGL, l'accès au marché de l'or est nettement différent de celui des 3T. Il n’existe actuellement aucune pénalité sur le marché pour l'or de la RDC non certifié, lequel trouvera presque inévitablement un marché au-delà des frontières de la RDC. Le gouvernement de la RDC pourrait envisager d’introduire progressivement le(s) système(s) de traçabilité / due diligence pour l'or et en tenant compte des réalités sur le terrain. Par conséquent, il peut être plus approprié pour les besoins de traçabilité sur les zones sans conflit (ex: Bas-Congo, Kasaï, et les provinces de l'Equateur) de devenir plus laxistes (du suivi physique au documentaire, par exemple) et que l'accent soit placé plutôt mis sur l'enregistrement du mineur, du négociant et du comptoir, et de soutenir ces opérateurs de la chaîne d'approvisionnement pour formaliser et professionnaliser leurs activités de manière plus générale.

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La transition abrupte entre l'ancien système de certification, à travers les certificats d'origine, à la certification d'exportation du MRC de la CIRGL, court un risque important de porter atteinte à la crédibilité des certificats d'exportation du MRC de la CIRGL. Les certificats d’exportation de la CIRGL sont en cours d'émission à l'or EMA, ce qui, bien que déclaré au CEEC, est non conforme aux normes MRC, notamment en matière de routes et de transport. Le gouvernement de la RDC pourrait envisager une approche sur deux fronts pour la certification des exportations, avec des certificats d'origine, ce qui implique une due diligence moins rigoureuse du CoC, coexistant avec la mise en œuvre progressive et par étapes de la certification des exportations MRC de la CIRGL. Les certificats d'origine seraient particulièrement adaptés aux provinces en dehors des régions de conflit connus dans l'est de la RDC. Seulement un système de traçabilité / due diligence pour l’or EMA a été essayé, testé, puis évalué publiquement dans le contexte de la RDC - Just Gold de PAC. Les autres systèmes, tels que ITOA du CEEC, GeoTraceability / BSP, MineralCare, et le modèle ARM, cherchent à être opérationnels en RDC. Des questions telles que la durabilité, le coût et la propriété sont des considérations essentielles. Dans cette optique, il se peut que le système ITOA du CEEC ait un avantage définitif, certainement en termes de propriété, en tant que "solution congolaise pour un problème congolais", ainsi que sur le plan de l'utilisation et de renforcement des capacités en ressources humaines gouvernementaux existants. La création d'une peine de marché de l'or qui n’est pas sans conflit peut être utile, si l’on crée les conditions pour rendre l'or sans conflit beaucoup plus faisable pour l'EMA. Le gouvernement de la RDC peut, à moyen terme, travailler avec des partenaires internationaux (tels que hubs commerciaux internationaux, les institutions financières, les médias internationaux et les groupes de plaidoyer) pour créer une pénalité de marché. Ce conduirait progressivement à une stigmatisation de l'or non-certifié, et contribuer ainsi à l'arrêt, ou au moins limiter, l'accès au marché à la chaîne d'approvisionnement mondiale de l'or non certifié de la RDC.

1.6. Recommandations

1.6.1. Recommandations générales

La validation du site minier à simplifier et accélérer. On devrait augmenter le nombre de missions de validation du Gouvernement de la RDC. On devrait simplifier ce processus, impliquer moins d'intervenants, et développer des capacités pour les agents du gouvernement de la RDC pour entreprendre des missions de validation, sans avoir besoin de partenaires internationaux sur place. Au-delà des projets pilotes, au fur et à mesure que le(s) système(s) de traçabilité et de certification respectif est / sont déployées à travers la RDC, les partenaires d'exécution et les agents du gouvernement de la RDC pourraient entreprendre des missions de validation conjointes dans le cadre de la mise en œuvre de la traçabilité du site minier. Ceci est particulièrement urgent pour l’or EMA. Permis EMA. Les coopératives de creuseurs EMA et les petites entreprises devraient se voir accorder une plus grande sécurité d'occupation et devraient bénéficier d’une augmentation du nombre de permis EMA. Ceci est nécessaire dans le cadre de l’insistance du gouvernement de la RDC de formaliser l’EMA par le développement des coopératives. Il faut des droits exclusifs et une sécurité d'occupation pour assurer l'investissement par les parties prenantes EMA. Les

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détenteurs de permis EMA devraient également avoir un titre exclusif, renouvelable pour 2-3 ans. Il faudrait simplifier le processus de délivrance des permis EMA, et le décentraliser au niveau de la Division provinciale des Mines. Démocratisation des structures de coopération. Le gouvernement de la RDC doit s’assurer que les coopératives apportent des avantages tangibles aux creuseurs artisanaux. Sinon, la tentation pour les creuseurs, souvent victimes des pourcentages relativement élevés de leur production étant payables à titre de cotisation à la coopérative, sera de contourner la coopérative, ne pas déclarer leur or, et le vendre illégalement aux négociants. Dans le cadre des projets pilotes et du déploiement ultérieur du (des) système(s) de traçabilité, il faut déplacer les coopératives vers la démocratisation, et renoncer au modèle rentier/PdG par lequel des personnalités locales influentes contrôlent la coopérative pour leurs propres intérêts, souvent au détriment des creuseurs. Lorsque les coopératives fonctionnent essentiellement comme des entités commerciales de sous-traitance qui se rassemblent le produit des creuseurs artisanaux au nom du concessionnaire, on ne devrait pas les appeler coopérative. C’est un abus de langage et cela cache la réalité de la marginalisation continue des creuseurs. Renforcement des capacités des organismes gouvernementaux. Tout système de traçabilité, que ce soit un projet pilote ou plus largement opérationnel, dépendra des agents de l'État chargés de sa mise en œuvre, de la gestion et la supervision, du site minier à l'exportateur. Au niveau du site minier, les agents du SAESSCAM sont le plus souvent sous-payés, irrégulièrement payés, s’ils sont payés. Renforcer la capacité des organismes gouvernementaux ne va pas seulement assurer leur capacité à faire leur travail, mais découragerait la corruption et permettra à des systèmes de traçabilité et de certification plus performants, protégeant ainsi la crédibilité globale de ces systèmes et l'accès aux marchés responsables de la RDC. Protection des personnes vulnérables. Le GRDC a besoin de travailler avec les opérateurs de la chaîne d'approvisionnement pour examiner comment le fardeau des coûts de due diligence en amont peuvent être distribués plus équitablement de sorte qu’on ne les place pas de façon disproportionnée sur les plus vulnérables dans la chaîne. On devrait également le mandater comme facteur clé pour le pilotage des initiatives: comment les coûts seront-ils distribués? Les pilotes doivent également prendre des mesures pour connaître et atténuer les risques d'impacts négatifs du pilotage sur les personnes vulnérables. Evaluation de l'impact. Le GRDC, les bailleurs des fonds, la CIRGL, et d'autres parties prenantes devraient chercher à comprendre et publier si et comment chacune de ces initiatives contribue à la réalisation de l’amélioration de la gouvernance du secteur des minerais, la formalisation et la légitimation du secteur EMA (selon l'Annexe I du Supplément sur l'or dans le DDG de l'OCDE), le développement et la stabilité. Cela permettra de s'assurer que le GRDC et d'autres intervenants pissent comprendre leur valeur à ces égards, et les aider à choisir entre eux en cas de besoin. Conformité au protocole d’accord et aux directives de l'OCDE. Pour que les entreprises soient en mesure de s’appuyer sur des systèmes d'assurance opérationnels en RDC, la RDC doit insister pour que toute initiative avec laquelle il signe un protocole d’accord ait subi une vérification de la conformité au DDG de l’OCDE par un organisme indépendant compétent et crédible pour s’assurer que, une fois opérationnelle, l'initiative sera jugée adéquate par le marché.

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Fiabilité des données et transparence. La RDC devrait regrouper et publier des données, des statistiques et des rapports pertinents pour les acheteurs en aval des «minerais du conflit» sur son site Web (www.mines-rdc.cd). Cela pourrait agir comme un portail des données recueillies auprès de chacune des initiatives qui peuvent être rendues publics. Ceci et des données plus sensibles pourrait également être ensuite transmis à l'IMCA et base de données du MRC dans une forme agrégée et désagrégée. La RDC devrait inclure des exigences de divulgation de données dans les protocoles d'accord qu'ils ont avec les initiatives, y compris demander certains points de données, et les types de données pour permettre la normalisation des données pour assurer une comparabilité et agrégation significatives. Durabilité des systèmes. Dans le cadre de son examen pour autoriser de nouvelles initiatives à opérer en RDC, le GRDC devrait exiger que ces initiatives présentent des informations sur leur modèle d'affaires, y compris comment ils seront financés (capital de démarrage et revenu en cours), et comment les excès de bénéfices ou de revenus seront distribués pour s’assurer que les coûts sont raisonnables et répartis équitablement. Les donateurs peuvent souhaiter travailler avec GRDC en vue d'élaborer sur la façon dont on peut y procéder de façon appropriée. Permettre à des initiatives de fonctionner en RDC. Le GRDC doit établir et publier sa procédure de validation et approuver une initiative de traçabilité ou un prestataire de services de minerais du conflit qui souhaite piloter et devenir opérationnel en RDC. Le processus d'approbation devrait être géré par un comité de pilotage impliquant le Ministère des Mines nationales, le Ministère provincial des Mines et l’auditeur indépendant. Le processus de demande pour fonctionner comme système de traçabilité en RDC devrait être publié sur www.mines-rdc.cd pour permettre à d'autres initiatives de le faire efficacement (dans l'intérêt de réduire en fin de compte les coûts initiaux et le prix que l'industrie devra payer pour la mise en œuvre). Des directives sur ce processus sont données dans la conclusion du rapport.

1.6.2. Recommandations spécifiques pour l‘or

Des projets pilotes. Tant CBRMT que BGR sont dans le processus de développement de projets pilotes pour la traçabilité de l'or. L’ITOA du CEEC, utilisant des ressources humaines existantes du gouvernement de la RDC ainsi que le renforcement des capacités institutionnelles, devrait être encouragé à travailler en tandem avec d'autres modèles de traçabilité / due diligence. On devrait encourager les deux programmes de projets pilotes, CBRMT et BGR, à travailler ensemble pour éviter les doubles emplois, et de maximiser les permutations possibles des combinaisons de systèmes de traçabilité, ainsi que des emplacements géographiques.

Fiscalité réaliste et légale au niveau provincial. Pour qu'il y ait le moindre espoir de l'augmentation de la déclaration de l'or au niveau du site minier ou des négociants, il doit y avoir une rationalisation importante des charges fiscales et parafiscales à l'échelle provinciale. Le fardeau fiscal global devrait être réduit à 4%: maintenir la perception nationale à l'exportation à 2%, réduire les taxes provinciales à 2%, et abolir la taxe de vente des négociants de 1%. Dans le cadre des projets pilotes, les partenaires d'exécution devraient négocier avec les gouvernements provinciaux pour des exonérations fiscales ou de réductions importantes des frais rémunératoires. Ce sera l'occasion de démontrer qu'un taux d'imposition plus faible encourage la conformité fiscale de la part des parties prenantes, augmentant ainsi les recettes fiscales pour le gouvernement provincial et national.

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Certificats d'origine coexistant avec le MRC de la CIRGL. On ne devrait délivrer les certificats d'exportation du MRC de la CIRGL que si le respect des normes MRC peut être assuré. Comme mesure temporaire et immédiate, les certificats d'origine devraient être réintroduits pour certains sites et provinces. Cela signifierait effectivement que l'or provenant des sites qui n’ont pas encore été intégrés dans un système de due diligence / traçabilité fonctionnel devraient être soumis à certificats d'origine pour l'exportation. Ce serait particulièrement pertinent pour les provinces productrices d'or de la RDC qui ne sont pas touchées par les conflits, comme le Bas-Congo, du Kasaï et l'Equateur. Une coopération accrue entre l’exploitation minière industrielle et EMA. Les producteurs d'or industriel, comme Baro et l'éventuel successeur d’Anglo Gold à Mongbwalu, devraient être encouragés et aidés pour s’engager dans une coopération accrue avec des creuseurs artisanaux sur et autour de leurs concessions. Ces concessions industrielles couvrent de vastes étendues de terres, abritent un nombre important de creuseurs artisanaux et leurs familles, et contiennent des gisements d'or, qui sont inadaptés à la production industrielle. Le nouveau code minier pourrait bien permettre une telle coopération entre les coopératives EMA et les entreprises industrielles. La stigmatisation internationale de l'or de la RDC non certifié. Dans le cadre d'une approche

multi-facettes pour assurer la conformité avec les directives de l'OCDE, le gouvernement de la

RDC et ses partenaires internationaux doivent redoubler d'efforts pour sensibiliser les

intervenants en aval, tels que les autorités de gestion des centres d'échange (ex: DMCC), quant

à la nécessité de refuser l'accès au marché pour l’or de la RDC non certifié. On Institutions

financières opérant dans ces centres d'échanges devraient être encouragés à refuser des

services bancaires au produit de l'or illicite venant de la RDC. Il faudrait encourager les médias

internationaux et les groupes de plaidoyer à internationaliser la prise de conscience des impacts

négatifs associés à l'or de la RDC non certifié, dans le cadre d'un processus visant à limiter

l'accès au marché à l'or de contrebande en provenance de la RDC.

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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1.7. Tableaux de l’évaluation comparative des initiatives

1.7.1. Analyse comparative des initiatives existantes et potentielles de certification de 3T

Tableau 1 Analyse comparative des initiatives existantes et potentielles de certification de 3T

Initiative Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

CTC La valeur ultime pour le marché et pour les sociétés minières n‘est pas apparente.

Durabilité ultime en RDC n’est pas évident parce que pas de plan d'élimination pour indiquer que c‘est un projet de coopération bilatérale.

Elevée et est intégrée dans le cadre juridique et la gouvernance minière nationale.

Pas assez d'informations dans le domaine public sur les éléments clés de leur système

Cela pourrait être grandement amélioré.

C‘est un programme à ressources intensives.

Il n’est pas clair si elle peut atteindre des objectifs évolutifs abordables sous le modèle actuel (ex: vérifications multipartites effectuées par les vérificateurs du Nord)

Il faut déterminer le rapport qualité-prix s‘il y avait une analyse coûts-avantages.

iTSCi Il ajoute de la valeur, en particulier pour les marques en aval (de la base de connaissances, les gens sur le terrain, les relations établies avec des organismes congolais, large portée), mais pourrait ajouter encore plus de valeur s’il était prêt à examiner les priorités de ces

Oui. Bonnes normes, politiques, procédures.

La crédibilité est minée par la préoccupation des parties prenantes avec une gamme de problèmes perçus: sa dépendance sur les agents du gouvernement à mettre en œuvre son système de suivi /

Il est efficace - voir Tableau 3 sur les volumes de minerais, le nombre de creuseurs dans le système. En tant que système, il enregistre les problèmes, y compris la façon dont elle est marche en tant que système d'exploitation, et

L‘iTSCi a un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC.

L‘iTSCi se est avéré être réalisable.

Les avantages de l’iTSCi l‘emportent sur les coûts, car

L‘iTSCi devrait publier tous les documents normatifs sur son site Web.

Il a besoin d'améliorer les communications en général, y compris sur: comment il ajoute des valeurs pour les membres; comment il ajoute

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Initiative Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

joueurs en aval en matière de RSE, communications et transparence.

Il ajoute de la valeur de manière que les intervenants et les membres ne se rendent pas compte; cela doit être mieux communiqué.

Il n’affranchit pas suffisamment les parties prenantes, en particulier celles en aval et certaines en amont.

Il doit passer la phase 3 pour étendre la portée de la promotion de l'approvisionnement responsable à ma promotion de l'exploitation minière responsable général. La présence sur terrain de l‘iTSCi dans 265 sous-secteurs avec 318 sites actifs dans ces mines en RDC, impliquant environ

35 000 creuseurs, 4 et les relations avec une diversité de parties prenantes fournit une

trace; son utilisation de systèmes de suivi sur papier; sa sensibilité à la fraude et à la fuite des minerais dans certaines situations; son champ d'application ne portant que sur les droits de l'homme et les questions de pratiques commerciales dans le modèle de politique des directives de l’OCDE pour la chaîne d'approvisionnement; sa «confiance» sur le financement des bailleurs de fonds; la propriété et l'administration par l'ITRI.

Les parties prenantes ne comprennent pas que l‘iTSCi n‘est pas là pour éliminer les risques, mais pour assurer une bonne atténuation, selon les directives de l’OCDE.

Les parties prenantes ne comprennent pas que le fait que ces risques se produisent, sont repris et gérés (y compris par multipartite au niveau local et provincial pour a) est

les aborde. Mais il y a place pour l'expansion à de nouvelles parties de la RDC.

Il contribue à améliorer la gouvernance en général en RDC. Son utilisation des agents du gouvernement à remplir des fonctions est une force énorme (renforce les capacités et la propriété) et de la faiblesse (problèmes perçus avec la fiabilité des données, risques de corruption et événements).

Ne peut pas vraiment juger l'efficacité car on n’a pas pu faire une analyse coût-bénéfice.

La ponctualité des rapports d'incident est une préoccupation pour certains intervenants. la prudence de l’iTSCi est méritée étant donné la

il a ramené des millions de dollars d’activités commerciales à de nombreuses régions économiquement dépourvus en RDC.

Il y a une perception que l‘iTSCi dépend des fonds des donateurs. Selon iTSCi, ce n’est pas le cas. Le financement des donateurs permet à l‘iTSCi de se mettre à l’échelle plus rapidement en fournissant les capitaux de démarrage pour les nouveaux sites. Cependant, l‘iTSCi et ses membres investissent également dans le lancement de nouveaux sites miniers. Une fois que iTSCi est opérationnel, le prélèvement génère suffisamment de capital pour couvrir les coûts en cours dans tout le secteur, selon l‘iTSCi. Ces demandes doivent être évaluées dans le cadre de l'analyse des coûts-avantages.

des valeurs pour les autres membres; les rôles et les responsabilités de tous les partenaires d'exécution; sa vision pour élargir la portée pour inclure d'autres questions, y compris des mesures concrètes sur la façon dont il va y parvenir.

Les autres possibilités d'amélioration dans les communications comprennent: l'amélioration de la gestion des données générées par son système de suivi de traçabilité et incident, dans l'intérêt de l'amélioration de la rapidité; en identifiant les types d'information où il pourrait être plus transparent; et travailler plus dur avec le gouvernement de la RDC et la CIRGL pour permettre le transfert de données à ces intervenants d'une manière qui est plus pratique et utilisable par eux.

4 iTSCi 2014 Présentation de l’iTSCi: novembre.

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Initiative Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

forme d'infrastructure sociale et une base substantielle pour aborder d'autres aspects de risques pour la gouvernance des minerais et les droits humains dans le secteur 3T.

Il a le grand avantage de l'être le titulaire, il a un énorme mémoire institutionnelle et a vécu et adressé la plupart des problèmes de démarrage.

Il démontre l'innovation locale dans la lutte contre les barrières commerciales contre le flux des minerais et l‘opportunité commerciale suffisante et capitaux locaux disponibles pour le partage conjoint des risques par les acteurs de l'industrie.

La réticence des donateurs à investir dans des start-up de l‘ITSCI dans de nouveaux domaines, pour permettre à l‘iTSCi de faire plus pour renforcer mieux et plus tôt la

un signe positif que l‘iTSCi marche.

Les parties prenantes ne comprennent pas que la responsabilité de la réussite de l’iTSCi n’incombe pas à son secrétariat, mais à toutes les institutions qui ont un rôle dans la mise en œuvre et la surveillance, ex: gouvernement de la RDC, la société civile internationale et locale, ITRI, etc.

La crédibilité est affectée négativement par la manière dont et ce que l‘iTSCi communique. L‘iTSCi est souvent réticent à répondre aux demandes de données par des tiers, en particulier pour les projets qui cherchent à évaluer l‘iTSCi sans engager l'iTSCi de manière

appropriée.5 L'iTSCi, prétend être submergé par la fréquence pure et la quantité

sensibilité et les implications de la publication de certaines données, ce qui rend la vérification des faits et le droit de réponse essentiels.

Une plus grande efficacité pourrait être atteint grâce à:

Alignement avec les missions de validation conjointes, ex: les rendant plus significatif que des exercices d'évaluation des risques

L'amélioration des technologies de collecte de données.

Accroître le rôle des OSC locales

Attirer des financements des bailleurs de fonds pour le renforcement

La liquidité demeure un obstacle essentiel à l'extension de l‘iTSCi aussi rapidement que les intervenants aimeraient.

L‘iTSCi renforcerait la crédibilité et la durabilité en soutenant et en permettant pleinement à l'évaluation par tiers de l‘iTSCi. Les membres de l‘iTSCi, le gouvernement de la RDC et les donateurs qui financent l‘iTSCi sont les mieux placés pour appeler à cela. Ils devraient probablement le faire en tant que groupe, sinon l‘iTSCi pourrait exiger une évaluation partielle seulement.

Une évaluation de la performance comprendrait la consultation des livres de l’iTSCi pour une évaluation financière indépendante, confirmer l’adhésion - et les parties prenantes concernés- la valeur de l'argent, ce qu‘il offre vraiment, d'une part, tout en tenant compte de la stratégie financière, y compris les sources de financement pour les différentes parties de l’iTSCi et prendre une décision

5 Levin et Cook, 2013; Douma, N. et Weinbegr, R. 2014; Kay Nimmo, comm. pers. à Estelle Levin, 01.12.2014.

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Initiative Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

capacité des acteurs locaux (gouvernement, société civile) de prendre en charge les éléments du système, et d'élargir la portée de iTSCi, est un obstacle à la réalisation de la durabilité du système.

La durabilité de l’iTSCi peut être assurée davantage si elle était plus prête à introduire la diversité dans certains éléments, ex: travaillant avec différents prestataires de services de traçabilité pour son élément de traçabilité.

de temps qu‘un engagement

significatif prendrait, 6 le nombre d'études qui ont le même champ d'application répétitif et se chevauchant, et le manque de préparation des

chercheurs.7

L‘iTSCi livre plus d'informations que ce qui est requis par directives de l’OCDE, y compris la publication de tous les rapports d'incidents, les données de production, d'autres rapports de terrain en plus de la due diligence, des mises à jour sur les résultats de développement associés à

l'initiative, et ainsi de suite. 8

des capacités des agents du gouvernement.

L‘iTSCi a besoin d'une théorie du changement et de suivi & évaluation pour prouver qu’elle respecte ses objectifs.

sur la viabilité financière de l'initiative. Cette évaluation financière doit faire partie d'une analyse coûts-avantages plus large pour évaluer la performance de l‘iTSCi général. Cette évaluation devra examiner aussi comment l‘iTSCi pourrait réunir l'argent pour mettre en œuvre tout ce qui pourrait être les recommandations de l'évaluation.

L'auditeur doit avoir une compréhension intime de l'environnement des affaires en RDC, les conditions commerciales et les cultures de passation des marchés par les fonderies de minerais, et la capacité de traiter l'information confidentielle tout en indiquant sur les bons points d'information de droite qui a.) rassure les parties prenantes et b.) révèle des possibilités pratiques pour

6 L’iTSCi reçoit des demandes pour s’engager avec une ou deux études en une semaine. Kay Nimmo, comm. pers. à Estelle Levin, 01.12.2014 7 Kay Nimmo, comm. pers. à Estelle Levin, 27.11.2014 8 Entretien avec Kay Nimmo, 22.08.2014

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Initiative Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

introduire l‘efficacité.

Des communications et relations publiques améliorées, et une plus grande transparence sont essentielles à la crédibilité et la durabilité à long termes.

Le site web de l‘iTSCi n’est pas du tout convivial; l'améliorer en mettant l'accent sur la transparence et la disponibilité des informations devrait être une priorité.

Le gouvernement de la RDC pourrait faire davantage pour communiquer de façon proactive aux acteurs internationaux sur son rôle dans l‘iTSCI, les défis, et ce qu'il fait pour les améliorer.

Le gouvernement de la RDC doit s‘assurer que ses agents soient dotés de ressources suffisantes et incités à jouer leur rôle efficacement et avec intégrité.

L‘iTSCi pourrait utiliser son conseil consultatif de manière

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Initiative Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

plus efficace pour renforcer la crédibilité et la performance, et s‘impliquer dans la prise de décision stratégique, l'évaluation de la performance, et agir comme ambassadeurs de l'organisation.

BSP Le BSP n‘est pas encore testé en RDC.

Le BSP a identifié des propositions de valeur qui sont susceptibles de faire appel à certaines entreprises en aval et en amont: l'accent sur les communications, transparence de la chaîne d'approvisionnement, construction des questions de RSE plus vastes dans la due diligence de la chaîne d’approvisionnement, conseils sur les systèmes de gestion, flexibilité dans le choix du système de traçabilité, publication de données aux acheteurs avant l'exportation.

Il dispose d'un large éventail

On ne peut juger définitivement la crédibilité jusqu'à ce qu'elle soit testée et développée davantage. Par exemple, certains documents normatifs n’existent pas encore, ex: le protocole de vérification. Les normes ont besoin de fonctionner, étant bâties sur d'autres normes qui ne sont pas adaptées à l'usage pour les bénéficiaires cibles. La norme a également besoin de consultation avec les intervenants congolais. Cela pourrait être inclus dans le pilote, mais une consultation adéquate pour toute situation congolaise exigerait quelque chose d'assez vaste.

Les normes sont suffisamment robustes, concises et ciblées pour permettre le pilotage, mais peut nécessiter un ajustement pour avoir un impact et une valeur pour les utilisateurs et les bénéficiaires plus larges du système.

BSP a besoin d'une théorie du changement & suivi et un système d'évaluation pour prouver qu’il respecte ses objectifs.

BSP ne dispose pas lui-même d'un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC; il est mentionné dans le protocole d’accord de GeoTraceability avec le gouvernement de la RDC, qui fournit un point d'entrée pour le pilotage.

Les objectifs semblent être réalistes et réalisables.

L'accès au financement pour le démarrage est prévu pour être un défi.

La valeur globale pour l'argent ne peut pas être jugée car les incidences financières n‘ont pas été partagées avec les

BSP devrait observer à l‘ISEAL pour s’inspirer sur la façon de parvenir à des niveaux satisfaisants d'intégrité et d'indépendance, même si l'ajustement n’est pas parfait.

BSP devrait se concentrer sur la construction d'une norme d'approvisionnement, et laisser l'exploitation minière responsable aux initiatives existantes qui incorporent déjà des exigences basées sur le progrès (ex: CTC, Fairtrade, Fairmined).

Si BSP doit être piloté en RDC, il doit être évalué de manière significative et de façon standard pour permettre une comparaison avec d'autres

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Initiative Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

de questions de développement durable dans sa portée, au-delà de ce qui est requis par directives de l’OCDE.

C‘est une entreprise, de sorte que la viabilité financière est cruciale pour son fonctionnement. Il est donc également mû par un souci de rentabilité (ce n’est pas une entreprise sociale).

La gouvernance doit être améliorée. Il n’y a pas une séparation adéquate entre certaines parties de la structure de gouvernance.

Les conflits d'intérêts potentiels avec les autres intérêts commerciaux des administrateurs, qui peuvent décourager certains acteurs de l'industrie à utiliser le système, lui faire confiance, ou collaborer avec lui.

Jouit d‘une crédibilité auprès de certains intervenants en aval.

Pas encore de vérification par tiers de la conformité à l‘OCDE.

auteurs.

Passible de mise à l’échelle - pas possible d'être universel, mais pourrait atteindre une échelle s‘il s‘avère être durable s’il peut obtenir des économies d'échelle. Inévitablement probablement mieux adapté aux opérations EMA à grande échelle.

initiatives.

Effectuer une vérification de conformité à l'OCDE.

MineralCare Pas encore testé en RDC.

MineralCare va ajouter de la valeur dans une gamme de moyens: son accord avec Dubaï MultiCommodities Centre; son protocole d'accord avec le gouverneur de la Province Orientale qui fournit une base pour le pilotage; sa

Le concept est sain.

Pas encore de vérification par tiers sur la conformité aux directives de l‘OCDE.

La crédibilité de MineralCare avec les parties prenantes en amont pourrait être améliorée en ayant un chiffre de

La solution MineralCare est complète et apparemment robuste. Il a les bons objectifs.

MineralCare a besoin d'une théorie du changement & suivi et d'évaluation pour prouver

MineralCare ne dispose pas d'un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC; il en a un avec le gouvernement de la Province Orientale. Il n’est pas clair s’il a besoin du protocole d'accord au niveau national en plus.

La faisabilité dépend du

Si l’on veut piloter MineralCare en RDC, il doit être évalué de manière significative et de façon standard pour permettre une comparaison avec d'autres initiatives.

Effectuer une vérification de

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Initiative Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

fondation sur la due diligence financière.

MineralCare pourrait offrir une solution universelle pour le secteur de l'or de la RDC, non seulement pour l'approvisionnement responsable, mais comme un outil de gouvernance globale.

MineralCare propose une solution basée sur la technologie qui est plus avancée que n’importe quelle autre «initiative de certification» dans ce domaine. Il combine le côté TI de l'offre de traçabilité avec la due diligence et l'assurance en raison des offres des systèmes analysés ici. De cette manière, il est unique.

C‘est une entreprise, de sorte que la viabilité financière est cruciale pour son fonctionnement. Il est donc également mû par un souci de rentabilité (ce n’est pas une entreprise sociale).

crédibilité existante qui encourage l'initiative de parties prenantes congolaises. Le gouverneur de la Province Orientale peut également être en mesure de soutenir l'intérêt entre les parties prenantes en amont. On pourrait obtenir davantage de preuve de crédibilité en consultant le gouvernement de l'Angola, où sa solution pour le diamant, DiamCare, a été testée.

MineralCare a été approuvé par des membres prestigieux de la communauté des diamants de la guerre.

qu’il respecte ses objectifs.

MineralCare manque de solution pour la gestion du risque de paiements illégaux le long des routes de transport, à l'exception de placer un fardeau sur le récepteur de marchandises à faire preuve de due diligence supplémentaire sur cette question.

modèle à mettre en œuvre: un modèle universel (construction en gouvernance du secteur au niveau national) ou d'un modèle axé sur le marché (construire les chaînes d'approvisionnement grâce à la demande du marché).

Les coûts de MineralCare semblent être supportables pour les différentes parties prenantes de la chaîne d'approvisionnement. Si l’on poursuit le système universel, le financement initial pour le système par un donateur lui permettrait de se lever et courir, et au fur et à mesure qu‘il se déploie et affranchit de plus en plus de membres de l'industrie, les recettes à l'État augmenteraient aussi en théorie, jusqu'au point où ils couvriraient les coûts permanents du système.

MineralCare doit approfondir sa compréhension du contexte de la RDC pour être en mesure de rivaliser avec d'autres

conformité de l'OCDE.

Envisager d'autres moyens incitatifs à l'EMA pour participer au programme, ex: lier la distribution du bracelet RFID avec la livraison de la carte d'orpailleur, pénaliser / récompenser l‘EMA qui n‘utilise pas le poignet bande en niant / remplir certains privilèges.

MineralCare doit identifier une autre initiative, ONG ou de conseil qui peut faire l'évaluation du risque sectoriel et le suivi cours de son utilisation.

MineralCare doit nouer des relations plus profondes avec d'autres initiatives pour pouvoir aller de l'avant en RDC. Il pourrait faire davantage pour poursuivre les efforts conjoints.

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Initiative Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

options.

Le système de MineralCare repose sur l’incitation des creuseurs artisanaux à participer au programme à travers la réalisation de prestations sociales en tant que récompense. Cela a marché dans d'autres contextes, mais la faisabilité en RDC peut être problématique.

La solution de MineralCare est à forte intensité technologique. Ce sera très rassurant pour le marché, d'une part. D'autre part, il peut être rebutant pour les observateurs qui jugent que les parties prenantes congolaises n‘ont pas les moyens de faire face à ces solutions intensément technologiques. Nous trouvons ce jugement problématique; la technologie devrait être mise à l'essai avant qu'une décision ne soit prise sur sa faisabilité, basée sur la technologie étant

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Initiative Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

intensive. Alors que MineralCare a techniquement un design sophistiqué, il est facile à utiliser pour les opérateurs de la chaîne d'approvisionnement et ceux qui font une due diligence sur ces derniers.

En raison de cette dépendance sur la technologie de pointe, il peut ne pas convenir à tous les sites en RDC en ce moment, mais pourrait fournir une destination de choix pour ceux qui sont actuellement en dehors de sa faisabilité.

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1.7.2. Analyse comparative des initiatives potentielles de certification d'or Tableau 2: Analyse comparative des initiatives potentielles de certification d'or

Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

ITOA Semble actuellement être un programme au coût potentiellement le plus bas.

Met à profit et consolide les capacités existantes des ressources humaines, évitant ainsi la duplication des ressources existantes.

La propriété appartient à CEEC, donc au gouvernement de la RDC. Plus de probabilité d’adoption par les organismes étatiques aux niveaux national et provincial.

En tant qu'organisme du gouvernement, responsable de la certification à l'exportation, la vision du CEEC pour l‘ITOA est soutenue par une profonde expérience de la chaîne d'approvisionnement.

Dépend du SAESSCAM et des agents de la Division des Mines sur le site minier / étapes initiales des négociations. Celles-ci pourraient être un maillon faible en raison du manque de capacités et de mauvaises conditions de rémunération. Les creuseurs doivent aussi être incités à déclarer la production aux agents du gouvernement.

La mise en œuvre implique le logiciel déjà existant - actuellement déployé avec succès pour l’or industriel. Des projets pilotes vont vérifier si le logiciel peut traiter les différentes demandes de classement et de gestion des données impliquées dans la traçabilité de l'or EMA.

Tire parti de l'infrastructure institutionnelle déjà existante.

Programme évolutif, pas à forte intensité de technologie - donc adapté aux environnements de sites miniers divers.

Peut être piloté en tandem avec Just Gold de PAC. Ce dernier a prouvé le succès dans l’incitation des creuseurs à déclarer la production sur le site minier / niveau de la coopérative. Les enveloppes sécurisées séquentiellement numérotées et la solution de gestion des données de CEEC pourraient fournir une meilleure traçabilité à travers le CoC au niveau du grand négociant / exportateur.

PAC / Just Gold Implique des transferts de connaissances / compétences pour les creuseurs - conduisant à une meilleure productivité. Pilote pour la formalisation.

En tant qu‘ONG à but non lucratif, engagé à transférer la propriété aux

Expériences prouvées dans la Province Orientale.

Projet pilote réussi au niveau de grand négociant - où la traçabilité de l'or a échoué dans le pilote original. c’est là où il a besoin de

Oui, efficiente et efficace Peut être piloté en tandem avec l’ITOA du CEEC. Le PAC a des expériences prouvées et réussies au site minier / interface entre mineur et négociant.

Le système d'enveloppe sécurisée de l‘ITOA renforcerait la traçabilité

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Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

parties prenantes de la RDC, donc potentiellement attrayant pour le gouvernement de la RDC.

renforcement de la traçabilité. de la CoC le long du chemin jusqu'au grand négociant et l'exportation.

Le PAC a une expérience approfondie du contexte de l'or EMA en RDC. Just Gold s‘appuie sur cela.

Programme évolutif, pas à forte intensité de technologie - donc adapté à divers environnements de sites miniers.

ARM Pas encore testé en RDC.

Reste à voir si les enveloppes sécurisées du RFID sont durable en termes de coût.

Plus compliqué technologiquement que le programme de l’ITOA similaire. Il reste à voir si cette technologie sera appropriée dans le contexte de la RDC.

En tant qu‘ONG à but non lucratif, engagé à transférer la propriété aux parties prenantes de la RDC, donc potentiellement attrayant pour le gouvernement de la RDC.

A une vision clairement définie et appropriée, tout comme les objectifs. Le concept est sain.

Jouit d’une vaste acceptation du marché comme étant une solution de la chaîne d'approvisionnement et l'exploitation minière responsables.

Reste à voir. Besoin de pilotage dans le contexte de la RDC

L‘ARM ne dispose pas d'un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC.

La définition des coûts n‘est pas encore claire pour les composants clés tels que les enveloppes hermétiques RFID

L‘ARM doit approfondir sa compréhension du contexte de la RDC pour être en mesure de rivaliser avec d'autres options.

Programme évolutif, adapté aux environnements de divers sites miniers.

Page 34: Etude Comparative des Systèmes de Certification et de traçabilité

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Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

MineralCare Pas encore testé en RDC.

MineralCare va ajouter de la valeur dans une gamme de moyens: son accord avec Dubaï MultiCommodities Centre; son protocole d'accord avec le gouverneur de l‘Orientale qui fournit une base pour le pilotage; sa fondation sur la due diligence financière.

MineralCare pourrait offrir une solution universelle pour le secteur de l'or de la RDC, non seulement pour l'approvisionnement responsable, mais comme outil de gouvernance globale.

MineralCare propose une solution basée sur la technologie qui est plus avancé que n‘importe quelle autre «initiative de certification» dans ce domaine. Il combine le côté TI de l'offre de traçabilité avec la due diligence et l'assurance en raison des offres des systèmes analysés ici. De cette manière, il est unique.

C‘est une entreprise, de sorte que la viabilité financière est cruciale pour son fonctionnement. Il est donc également mû par un souci de rentabilité (ce n’est pas une

Le concept est sain.

La crédibilité de MineralCare avec les parties prenantes en amont pourrait être améliorée en ayant un chiffre de crédibilité existant pour promouvoir l'initiative de parties prenantes congolaises. Le gouverneur de la Province Orientale peut également être en mesure de soutenir l'intérêt entre les parties prenantes en amont. On pourrait obtenir davantage de preuve de crédibilité en consultant le gouvernement de l'Angola, où sa solution pour le diamant, DiamCare, a été testée.

MineralCare a été approuvé par des membres prestigieux de la communauté des diamants de la guerre.

Reste à voir. Des besoins de pilotage dans le contexte de la RDC.

MineralCare manque de solution pour la gestion du risque de paiements illégaux le long des routes de transport, à l'exception de placer un fardeau sur le récepteur de marchandises à faire preuve de due diligence supplémentaire sur cette question.

MineralCare ne dispose pas d'un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC; il en a avec le gouvernement de la Province Orientale. Il n’est pas clair si elle a besoin du protocole d'accord au niveau national en plus.

L'accès au financement pour le pilotage est prévu être un défi.

La faisabilité dépend du modèle à mettre en œuvre: un modèle universel (construction en gouvernance du secteur au niveau national) ou d'un modèle axé sur le marché (construire les chaînes d'approvisionnement grâce à la demande du marché).

MineralCare doit approfondir sa compréhension du contexte de la RDC pour être en mesure de rivaliser avec d'autres options.

Le système de MineralCare repose sur l’incitation des creuseurs artisanaux à participer au programme à travers la réalisation de prestations sociales en tant que récompense. Cela a marché dans d'autres contextes, mais la faisabilité en RDC peut être

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

© ESTELLE LEVIN LIMITED Projet du Rapport Final xxxiv

Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

entreprise sociale). problématique.

En raison de cette dépendance sur la technologie de pointe, il peut ne pas convenir à tous les sites en RDC en ce moment, mais pourrait fournir une destination de choix pour ceux qui sont actuellement en dehors de sa faisabilité. Inévitablement probablement mieux adapté aux opérations EMA à grande échelle.

GeoTraceability / BSP

Le BSP n‘est pas encore testé en RDC.

Le BSP a identifié des propositions de valeur qui sont susceptibles de faire appel à certaines entreprises en aval et en amont: l'accent sur les communications, transparence de la chaîne d'approvisionnement, construction des questions de RSE plus vastes dans la due diligence de la chaîne d’approvisionnement, conseils sur les systèmes de gestion, flexibilité dans le choix du système de traçabilité, publication de données aux acheteurs avant l'exportation.

Il dispose d'un large éventail de questions de développement durable dans sa portée, au-delà de

Le concept est sain.

On ne peut juger définitivement la

crédibilité jusqu'à ce qu'elle soit

testée et développée davantage.

Par exemple, certains documents

normatifs n’existent pas encore, ex:

le protocole de vérification. Les

normes ont besoin de fonctionner,

étant bâties sur d'autres normes

qui ne sont pas adaptées à l'usage

pour les bénéficiaires cibles. La

norme a également besoin de

consultation avec les intervenants

congolais. Cela pourrait être inclus

dans le pilote, mais une

consultation adéquate pour toute

situation congolaise exigerait

quelque chose d'assez vaste. La

Reste à voir. A besoin de pilotage dans le contexte de la RDC.

BSP ne dispose pas lui-même d'un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC; il est mentionné dans le protocole d’accord de GeoTraceability avec le gouvernement de la RDC, qui fournit un point d'entrée pour le pilotage.

Les objectifs semblent être réalistes et réalisables.

L'accès au financement pour le démarrage est prévu pour être un défi.

La valeur globale pour l'argent ne peut pas être jugée car les incidences financières n‘ont pas été partagées avec les auteurs.

Page 36: Etude Comparative des Systèmes de Certification et de traçabilité

ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

© ESTELLE LEVIN LIMITED Projet du Rapport Final xxxv

Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent, réalisme, universalité)

ce qui est requis par directives de l’OCDE.

C‘est une entreprise, de sorte que la viabilité financière est cruciale pour son fonctionnement. Il est donc également mû par un souci de rentabilité (ce n’est pas une entreprise sociale).

gouvernance doit être améliorée. Il

n’y a pas une séparation adéquate

entre certaines parties de la

structure de gouvernance.

Jouit d‘une crédibilité auprès de certains intervenants en aval.

Passible de mise à l’échelle - pas possible d'être universel, mais pourrait atteindre une échelle s‘il s‘avère être durable s’il peut obtenir des économies d'échelle. Inévitablement probablement mieux adapté aux opérations EMA à grande échelle.

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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1. Introduction

Il y a une série d'initiatives opérant en République Démocratique du Congo (RDC) qui visent à couper les liens qui existent entre l'exploitation des minerais et le financement des groupes armés. La mise en œuvre effective de ces initiatives est souvent limitée en raison d'un certain nombre de facteurs qui sont des caractéristiques typiques ou fixes du paysage opérationnelle en RDC; parmi les exemples figurent l'insécurité en cours; l'étendue géographique considérable de la production, le transport et le commerce de minerais; et un manque de capacité des opérateurs de la chaîne d'approvisionnement et des agents du gouvernement à assurer des pratiques commerciales responsables, entre autres raisons.

Conformément aux termes de référence de ce rapport voir annexes, le but de cette mission est de comparer les systèmes de certification et de traçabilité en place en RDC et dans le monde, en vue de proposer un système qui convient aux besoins du pays, cohérent avec les procédures de mécanisme de certification régional de la CIRGL, et adaptés aux exigences internationales. En fin de compte, l'étude devrait proposer un système de traçabilité qui répond aux réalités du contexte congolais et aux attentes du gouvernement congolais en termes d'efficacité et de coût, tout en étant en conformité avec les exigences de la CIRGL et des consommateurs finaux de minerais pertinents.

1.1. Portée de la mission

Initiatives. Le but du projet se réfère à des systèmes de traçabilité comme le foyer de la recherche tout en soulignant également l'importance des systèmes de certification dans son ensemble. La traçabilité est qu'un élément d'un système de minerais des conflits et, bien qu’étant une partie cruciale, est vide de si l’on ne tient pas compte des autres éléments. Pour cette raison, les chercheurs ont examiné les systèmes de certification des minerais du conflit en tant que l'objet principal de l'analyse, avec la traçabilité comme étant un élément d'un système de certification qui est digne d'attention. Les chercheurs se sont également concentrés sur les initiatives qui sont évolutives, ainsi les solutions à forme fermée n’ont pas fait partie de l'analyse comparative. Les initiatives suivantes ont été examinées pour cette étude:

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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Tableau 3 Initiatives opérationnelles ou cherche à être opérationnelle en RDC

Initiative Propriétaire / Gestionnaire Statut en DRC Minerais dans la

portée Pertinence

Mécanisme de certification régional (MRC) est le premier outil de l'Initiative régionale contre l'exploitation illégale des ressources naturelles (IRRN)

La Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) Gouvernements

Actif depuis l’incorporation dans le droit national en RDC en 2012

3Ts et Or Une norme de l'exploitation minière et d'approvisionnement responsable pour l’incorporation dans le droit national par les Etats membres de la CIRGL. S’appuie sur la CCT

Certified Trading Chains Créé par la Bundesanstalt für und Rohstoffe Geowissenschaften, maintenant incorporé dans le droit national Gouvernement allemand

Actif. Le gouvernement de la RDC a produit deux manuels de certification basés sur les normes de la CCT, un pour l'or et l'autre pour les 3T. ils ont été intégrés dans le cadre juridique par le décret ministériel en 2011.

9 Ils ont été

remplacés par les arrêtés 0057 et 0058. Le projet d’empreintes digitales (AFP) de BGR a commencé en Juillet 2006, avec le coltan. Le projet de la RDC a été lancé en Septembre 2009. Depuis 2011, la RDC a été de tenter d'intégrer la technique AFP dans le régime IRRN de la CIRGL.

10

3Ts et Or Une norme de l'exploitation minière responsable impliquant la traçabilité de la chaîne d'approvisionnement, et les exigences de performance en matière de durabilité pour la mine. L'AFP est un type unique de système de traçabilité dans le paysage qui soit une option en RDC, et peut être utilisé par toute initiative ou entreprise qui voit la valeur en elle. Il est distinct de la CCT, mais développé par rapport à elle.

iTSCi ITRI, T.I.C. en tant que Secrétariat iTSCi. Associations de l'industrie. Le Gouvernement de la RDC est co-gérant en RDC.

Premières sociétés acceptés comme membres à part entière en 2012. Actuellement, c’est le seul système de suivi et de traçabilité opérationnel pour les 3T en RDC.

3Ts Une norme de l'approvisionnement responsable afin de soutenir la conformité avec directives de l’OCDE pour la due diligence et d'autres besoins de conformité spécifiques à l'industrie

MetTrak Cherchant à rivaliser avec l’iTSCi

MetTrak Société privée

Pas mis en œuvre en RDC à ce jour, mais en cours au Rwanda, depuis 2011. Piloté à la mine de Kalimbie en 2012.

3Ts et Or Un système de gestion des données et de traçabilité et pour faciliter l'approvisionnement responsable

9 Näher, U. 2012 10 http://www.geozentrum-hannover.de/EN/Themen/Min_rohstoffe/CTC/FAQ/FAQ_node_en.html

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Initiative Propriétaire / Gestionnaire Statut en DRC Minerais dans la

portée Pertinence

MineralCare Cherchant à rivaliser avec l’iTSCi

MineralCare Société privée

Pas actuellement opérationnel, mais a un protocole d'entente avec le gouverneur de la Province Orientale pour y piloter (à partir de 2015)

3Ts et Or Un système de certification de la due diligence, traçabilité et gestion de données pour aider l'approvisionnement responsable

SERCAM Cherchant à rivaliser avec l’iTSCi

IBES AG Société privée

Pas actuellement opérationnel 3Ts et Or Un système de gestion des données et de traçabilité et pour faciliter l'approvisionnement responsable

GeoTraceability Cherchant à rivaliser avec l’iTSCi

PricewaterhouseCoopers Société privée

Lancement - 2 décembre, 2015, obtenu un protocole d'accord avec le gouv. de la RDC lui permettant de fonctionner en RDC. Piloté à Rubaya en 2012.

3Ts et Or Un système de gestion des données et de traçabilité et pour faciliter l'approvisionnement responsable

Better Sourcing Program Better Sourcing Program Société privée

Actuellement à l'essai au Congo-Brazzaville. Pas encore opérationnel en RDC, mais cherche activement à l’être.

Tous les minerais Un système de due diligence et de gestion de données pour faciliter l'approvisionnement responsable. Comprend une norme pour l'exploitation minière responsable.

Initiative de Traçabilité de l'Or d'exploitation Artisanale (ITOA)

CEEC Gouvernement

Testé en interne par CEEC. En attente de pilote entier.

Or Un système de traçabilité et de certification

Conflict-Free Gold Standard World Gold Council Association de l'industrie

La norme a été publiée en octobre 2012. Aucune mine d'or congolaise n’utilise la norme.

Or (exploitation minière industrielle mais inclut des dispositions pour s’approvisionner auprès des EMA)

Une norme d'approvisionnement responsable en mines à grande échelle pour démontrer la conformité avec la directive de l’OCDE pour la due diligence et aide dans le rapport pour la Dodd-Frank

Alimasi va sawa/Just Gold/ Trading House model

Développé par Partnership Africa Canada (PAC) NGO

Piloté dans la Province Orientale; actuellement en instance

Or Une chaîne de minerais sans conflit traçable pour l'or artisanal issu de l’est de la RDC, du site de la mine à raffineur. Destinée à formaliser / légaliser les EMA; augmenter la production; faciliter les exportations légales

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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Tableau 4 Initiatives non opérationnelles en RDC, mais d'intérêt pour l'approvisionnement responsable de la RDC

Initiative Propriétaire / Gestionnaire Statut en DRC Minerais dans la portée Pertinence

En amont seulement (mine à la fonderie ou raffineur) Norme IRMA Initiative for Responsible Mining

Assurance (IRMA) Organisation Multipartite

Les experts s’attendent à commencer la certification des sites miniers en 2015

Tout Norme de l'exploitation minière responsable

Development Diamonds Standard Diamond Development Initiative ONG

Non opérationnel pour sa norme Diamants, mais pourrait éventuellement étendre à d'autres minerais

Norme pour l'exploitation minière responsable et le commerce. DDI opérationnelle en RDC dans l'enregistrement des creuseurs d'or.

En amont et en naval (Couverture de la chaîne d'approvisionnement complète possible pour le contrôle minérale) Responsible Jewellery Council Code of Practices (CoP) et Chain of Custody Standard (CoC)

Responsible Jewellery Council (RJC) Association de l'industrie

Aucun opérateur congolais en amont n’est membre du RJC.

CoP – diamant, or ou métaux du groupe platine (platine, palladium, rhodium) CoC- Or et métaux du groupe platine seulement

CoP assures assure la performance de durabilité de chaque membre, qui peut inclure des mines de taille moyenne, des raffineurs. CoC est une norme de l'approvisionnement responsable.

Fairtrade Standard for Gold et Associated Precious Metals

Fairtrade International ONG

Non actif en RDC, mais actif dans les pays voisins. De nouvelles exigences pour des minerais de conflit pour les creuseurs et les commerçants ajoutées en novembre 2014

Or et métaux précieux associés (ASM seulement)

Norme d’exploitation, commerce et approvisionnement responsables.

Fairmined gold Standard Alliance for Responsible Mining ONG

Non actif en RDC Or et métaux précieux associés (ASM seulement)

Norme d’exploitation, commerce et approvisionnement responsables. Le système de traçabilité de l'or de l'ARM est dans les premiers stades de développement.

En aval seulement (fonderie / raffineur à l'utilisateur final)

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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Initiative Propriétaire / Gestionnaire Statut en DRC Minerais dans la portée Pertinence

Conflict-Free Smelter Program (CFSP)

Conflict- Free Sourcing Initiative (CSFI) Industry Association initiative (EICC)

Applicable à l'échelle mondiale, à partir de 2014, 120 fonderies ou raffineurs ont été déclarés comme étant conformes après audit.

3Ts et Or Définit les termes par lesquels les minerais congolais peuvent entrer sur le marché 3T, en général. Adoption assez élevée aussi parmi les affineurs d'or.

Good Liste de bonne performance : les raffineurs s’y qualifient en respectant au Responsible Gold Guidance

London Bullion Market Association (LBMA) Association de l'industrie

Tout producteur ou commerçant d'or congolais cherchant à commercialiser à ces grandes raffineries devra leur livrer des informations sur la chaîne de possession et la DD

Or >140 membres dans >30 pays ont raffiné 4.700 tonnes d'or en 2011. Contrôle du marché massif.

Guide pratique pour les participants au marché dans l'industrie de l'or et des métaux précieux (orientation DMCC)

Dubai Multi-Commodities Centre (DMCC) Gouvernement de Dubaï

Obligatoire pour toutes les raffineries membres du DMCC sur la Liste de bonne performance de Dubaï (actuellement 15 raffineries)

Or et métaux précieux Dubaï est la principale destination des exportations de l'or EMA congolais.

Signet Responsible Sourcing Protocol (SRSP)

Signet Société privée

1er

janvier 2013, politique interne de l'entreprise

3T et Or Signet est la plus grande entreprise de bijoux du monde, et a créé des exigences de minerais du conflit / d'approvisionnement responsable pour ses fournisseurs.

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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Géographie: La relation entre le conflit en RDC et l'économie des minerais est manifeste dans cinq provinces: Katanga, Maniema, Sud-Kivu, du Nord Kivu et Orientale. Notre recherche s’est concentrée sur ces zones. Lorsque des exemples de systèmes de certification de la chaîne logistique et de traçabilité sont pertinents dans d’autres endroits, ils sont également pris en compte.

Figure 1 Carte des sites visités

Les minerais actuellement impliqués dans le conflit en RDC sont l'or, le coltan, la cassitérite et le wolframite.

11 L'économie du diamant du Congo a déjà été liée à un conflit

12, mais pas actuellement.

Pour cette raison, les diamants et les initiatives connexes (par exemple, le Processus de Kimberley) sont hors de portée, sauf s’il y a des leçons à prendre pour soutenir le raffinement des initiatives visant à «désinfecter» d'autres économies minérales.

11 UN group of Experts on DRC 2014a; UN Group of Experts on DRC 2014b 12 Global Witness 2006

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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1.2. Grandes lignes du Rapport

Il y a une série d'initiatives visant à réduire les liens entre le l’exploitation de minerais et le financement des groupes armés. Le gouvernement de la RDC exige de la clarté sur l'initiative qui serait adaptée aux besoins du pays, cohérente avec les procédures du Mécanisme Régional de Certification de la CIRGL, et adaptée aux exigences internationales.

Les chercheurs ont établi la portée de cette mission de façon à inclure les systèmes de certification des minerais du conflit, avec la traçabilité comme élément de ces systèmes. La portée est également limitée à des initiatives évolutives, à l'exclusion de solutions à forme fermée. Les initiatives appropriées à cette portée sont énumérées dans le Tableau 1.

Deux cadres d'analyse ont été utilisés pour évaluer les systèmes. Le premier cadre établit les éléments clés d'un système d'assurance des minerais du conflit (2.1) et permet une classification en trois grands domaines d'intervention: l'entité, la géographie, le minéral (Figure 2). Le deuxième cadre détermine comment on va évaluer si un système est durable, partant de sa crédibilité, l'efficacité et la faisabilité (2.2).

Le contexte théorique actuel du système d'assurance des minerais du conflit congolais est un mélange d'un cadre régional (3.1) et de la législation nationale de la RDC (3.2). On discute de la mesure dans laquelle ce système théorique est appliqué et respecté, afin de décrire la réalité de la gouvernance du secteur (3.3).

Le système d'assurance des minerais du conflit congolais est également dérivé de cadres normatifs internationaux et des attentes en aval (4). Ce chapitre fournit des explications sur les autres systèmes d'assurance du secteur de l'or qui font la demande de minerais provenant de la RDC et d'ailleurs (systèmes de raffinage) et d'autres systèmes en amont de minerais qui pourraient être mises en œuvre en RDC, mais ne le sont pas encore.

Quatre systèmes sont introduits et évalués par rapport aux cadres analytiques (établis au chapitre 2) et en tenant compte du contexte théorique et réel. Les quatre systèmes sont:

CTC: BGR & et le régime de Chaînes commerciales certifiées du gouvernement de la RDC (5.1.1)

iTSCi: Projet de la chaîne approvisionnement de l'étain de l'ITRI (5.1.2)

BSP: Le Programme Better Sourcing (5.1.3)

MineralCare: MineralCare’s GoldCare & 3TCare (5.1.4)

CTC et iTSCi sont actuellement opérationnels en RDC; BSP et MineralCare ne le sont pas.

Tous les quatre systèmes comprennent la traçabilité comme composante de la certification: iTSCi et MineralCare offrent leur propre solution propriétaire de traçabilité; CTC et BSP permettent à ce que la traçabilité soit assurée par de multiples fournisseurs. Trois régimes supplémentaires, qui offrent la traçabilité en tant qu’offre primaire, sont présentés et évalués par rapport aux cadres. Ces régimes desservent principalement les besoins de la chaîne d’approvisionnement des opérateurs de la chaîne d'approvisionnement, et offrent ainsi des services de suivi / traçage et gestion de données. En tant que tels, ils disposent de plus d'outils que les systèmes, étant moins complets que CTC, ITSCI, BSP et MineralCare, qui incluent tous la due diligence et / ou la certification.

GeoTraceability: GeoTraceability de Price WaterhouseCoopers’ (5.2.1)

MetTrak: La solution logicielle de MetTrak

SERCAM: SERCAM de l’IBES AG (5.2.3)

Les conclusions de l'examen des programmes par le biais du cadre d'analyse sont compilées et analysées les unes contre les autres (5.3).

Il n’existe actuellement aucun système de certification et /ou de traçabilité de l'or qui soit opérationnel dans le pays et la quasi-totalité de la production d'or de l'est de la RDC est

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commercialisée illégalement. Ainsi, les cadres analytiques utilisés pour les initiatives 3T ne sont pas encore appropriés. On détermine et discute des défis à l'élaboration d'un système (6.1). Des projets pilotes – passés, présents et futurs – sont introduits et évalués (6.2), de même que les possibilités d'approches alternatives telles que la collaboration entre l'ASM et l’exploitation minière industrielle (6.4) et la formalisation (6,6) ainsi que des approches multiformes (6.8).

La conclusion résume les résultats d'analyse du rapport et identifie les facteurs clés pour la sélection du système de traçabilité qui répond le mieux aux réalités du contexte congolais et aux attentes du gouvernement congolais en termes d'efficacité et de coût, tout en étant en conformité avec les exigences de la CIRGL et des consommateurs finaux de minerais pertinents.

La conclusion est suivie par une gamme complète de recommandations primaires et secondaires. Celles-ci abordent à la fois la sélection et l’essai du (des) système(s) de traçabilité le(s) plus approprié(s) pour la RDC, pour 3T et l'or, ainsi que d'autres mesures plus larges qui devraient être adoptés en termes de gouvernance minière sectorielle, afin de permettre la mise en œuvre de la traçabilité et de certification pour le 3T en RDC, de la manière la plus efficace possible.

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2. Cadres pour analyser les systèmes de traçabilité et de certification des minerais des conflits

Il faut deux cadres d'analyse pour pouvoir recommander un système qui soit adapté aux besoins de la RDC. Tout d'abord, il faut comprendre les différents éléments d'un système d'assurance des minerais du conflit – quels sont les éléments clés à mettre en place pour le faire fonctionner? Ceci est utilisé plus tard dans le rapport pour expliquer la logique des différents systèmes de traçabilité et de certification, afin de faciliter la comparaison. Deuxièmement, il faut comprendre ce qui rend un tel système durable. Ceci permet alors d’évaluer quels systèmes seraient les plus appropriés pour la RDC.

2.1. Éléments clés du système d’assurance de la chaîne d’approvisionnement des minerais du conflit en RDC

Quand on cherche à comprendre un système d’assurance de la chaîne d’approvisionnement des minerais du conflit, il est utile de l’observer avec plus de détails selon ses différents éléments de base et voir comment ces derniers fonctionnent ensemble pour donner une assurance. Ce chapitre identifie ces éléments clés afin d’assurer la définition et la compréhension pour servir de base pour l’analyse ultérieure.

Lors de l'établissement de contrôle en amont d'un secteur minier, celui-ci doit porter sur trois principaux domaines d’intervention: les entités qui exploitent les mines et s’occupent du minerai; les localités où le minerai est extrait, transporté, transformé, négocié, et exporté; et le minerai lui-même. Dans la figure 2 ci-dessous, ils sont respectivement désignés par les mots Entité, Géographie et Minerai. Bien qu’aucun cadre normatif ne se réfère à ces domaines explicitement, la Directive de l'OCDE et la loi congolaise préconisent une série d’actions qui facilitent le contrôle en amont du secteur minier en assignant certaines attributions et responsabilités aux entreprises, au gouvernement et potentiellement aux tiers dans chacun de ces trois volets. Certains de ces éléments sont également reflétés dans la MRC de l’ICGRR, en tant que premier outil de la IRRN, et dans les autres outils de la IRRN (par exemple la base de données de suivi régional des minerais, le mécanisme de dénonciation).

La figure 2 montre les différents éléments du système d'assurance de la chaîne d'approvisionnement des minerais du conflit de la RDC en utilisant ledit système. La couleur marron indique un domaine à travers lequel le contrôle peut être exercé. Le vert montre des actions dont la responsabilité incombe au gouvernement. Le bleu désigne des actions pour lesquelles la responsabilité incombe principalement aux entreprises. Le violet indique des actions qui interviennent dans les trois domaines, et sont essentielles à l'efficacité de tout système de dur diligence.

2.1.1. Contrôle de l'entité: Licences et Procédures ‚Know Your Customer’

Assurer que les compagnies réalisent l’exploitation de manière responsable dépend de la conception et de la mise en œuvre des procédures qui prescrivent les conditions légales d’exploitation. Celles-ci sont stipulées dans les lois et règlements congolais (voir Chapitre 3).

13

Ceci est complété par l’industrie en aval en utilisant les procédures standard dites «Know Your Customer» (KYC), qui fournissent un contrôle secondaire sur le statut juridique et le comportement d'une entité. Les procédures KYC sont particulièrement importantes dans les cas où une société en aval ne peut être certaine que la loi est appliquée de manière universelle, uniforme ou pas du tout. Cela peut aussi inciter les entreprises en amont pour fonctionner conformément à la loi.

Les acheteurs exercent également un contrôle sur les fournisseurs par le biais de modalités et conditions établies dans leurs contrats commerciaux. Tous les systèmes de certification et de traçabilité impliquent l’établissement de mesures pour documenter les individus et entités impliqués dans une entreprise, depuis les usufruitiers jusqu’ aux négociants de minerais, afin d’assurer le contrôle sur le minerai.

13 Cf. également Rothenberg et Radley 2014.

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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Figure 2 Les différents éléments du système d’assurance de la chaîne d’approvisionnement des minerais du conflit en RDC

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2.1.2. Contrôle Géographique: Déterminer si une zone est affectée par un conflit ou à risque élevé et si des événements à risque surviennent

Une entreprise peut établir le risque de ses pratiques d'approvisionnement en connaissant la provenance de ses minerais, et les risques particuliers associés à ce point d'origine et les lieux où le minéral passe en cours du transport sous sa garde. Le contrôle de la géographie d'une chaîne d'approvisionnement en minerais pourrait inclure l’application de sanctions, exercer des contrôles plus élevés ou une plus grande due diligence sur des minerais provenant d’un site A ou passant par localité Y.

Dans le cas de la RDC, cela se fait par le recours à la validation et à la certification du site de la mine par les équipes conjointes d'évaluation. Cela garantit que les minerais congolais ont accès au marché international, en se conformant à des normes et standards pertinents qui s’appliquent dans la région, faisant mention spécifique des normes de la due diligence de l'ONU et de l'OCDE, aux normes du MRC de la CIRGL et de la CTC de BGR, aux critères fixés par la CFSP et au "programme de traçabilité ITSCI."

14 La validation du site de la mine est également requise par le mécanisme régional de

certification de la CIRGL.

2.1.3. Contrôle des minerais:

2.1.3.1. Suivi et traçabilité des minerais

Le suivi et le traçage sont des moyens utilisés par un client pour fournir des informations sur «la chaîne de possession» d'un minerai afin d’assurer l’origine et le contrôle du minerai à chaque changement de propriétaire, de négociant et d’espace géographique.

Le suivi retrace la chaîne d’approvisionnement du minerai depuis son origine jusqu’à l'utilisateur final. Le suivi assure délibérément la séparation physique des matières au fur et à mesure qu’il se déplace d'un point de transformation à un autre, ou surveille les mouvements des minerais et les consignent dans des fichiers informatiques. Le but du suivi est de a.) Prévenir le vol ou le blanchiment du minerai dans une chaîne d’approvisionnement

15, et b.) appuyer

la traçabilité réalisée par les utilisateurs en aval et leurs auditeurs. Le suivi documente le mouvement en temps réel de la matière.

Le traçage de la matière ou de ses propriétaires / négociants remonte la chaîne d’approvisionnement de l'utilisateur final jusqu’à son origine. Le traçage tente de cartographier le mouvement historique de la matière, de l'origine jusqu’à l'utilisateur en révélant chaque niveau préalable de la chaîne d'approvisionnement. Le traçage va donc dans le sens opposé du suivi. Le traçage est fait en utilisant uniquement la preuve documentaire.

14 Arrete Ministeriel No. 0058 (2012) 15 L'importance de suivre la matière physique est déterminée par l’attestation qu'une entité souhaite donner concernant la matière qu'il vend. Si l'intention est d'assurer un acheteur que le minerai réel (les molécules ou atomes spécifiques) contenu dans le produit qu'ils achètent répond à un ensemble de normes de performance ou ne viole pas une norme, alors, le suivi physique est essentiel. Est –ce que l'or réel dans votre bague de mariage provient de l'endroit que vous supposez et est-ce qu’il répond aux normes que vous attendez de ce lieu? Si le souci concerne moins le minerai (les molécules ou atomes spécifiques) dans le produit mais plutôt le bénéfice accumulé par les propriétaires et / ou /gestionnaires du minerai, alors le suivi physique peut ne pas être nécessaire parce que les calculs de bilan massique peuvent être suffisants. Cf. tableau X ci-dessous.

L'importance de suivre la matière physique est déterminée par l’attestation qu'une entité souhaite donner concernant la matière qu'il vend. Si l'intention est d'assurer un acheteur que le minerai réel (les molécules ou atomes spécifiques) contenu dans le produit qu'ils achètent répond à un ensemble de normes de performance ou ne viole pas une norme, alors, le suivi physique est essentiel. Est –ce que l'or réel dans votre bague de mariage provient de l'endroit que vous supposez et est-ce qu’il répond aux normes que vous attendez de ce lieu?

Si le souci concerne moins le minerai (les molécules ou atomes spécifiques) dans le produit mais plutôt le bénéfice accumulé par les propriétaires et / ou négociants du minerai, alors le suivi physique peut ne pas être nécessaire parce que les calculs de bilan de masse peuvent suffire. Cf. tableau 3 ci-dessous. Dans ce scénario, l'or de votre anneau de mariage peut ne pas provenir d'une mine spécifique, mais les bénéfices de votre achat sont accumulés depuis la mine.

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Il est utile d'étudier la fiabilité de ces deux aspects dans un système de chaîne de traçabilité. Le suivi peut se faire sans la traçabilité, mais la traçabilité ne peut pas se faire sans une certaine forme de suivi. Deuxièmement, pour donner un résultat significatif, le suivi peut être fait par la tenue de dossiers uniquement (sans séparation physique), mais la séparation physique n'a pas de sens / utilité pour les acheteurs ou utilisateurs en aval sans une certaine forme d'archivage et de transmission d'informations en bas de la chaîne d'approvisionnement. (C’est pourquoi l'une des caractéristiques les plus importantes d'un système de traçabilité de minerais du conflit est les données qu'il produit et la manière dont ces données sont gérées.) C’est de cette manière qu’on pourrait différencier une chaîne de responsabilité, où toutes les entités d'une chaîne d'approvisionnement sont identifiées et leur respect des normes spécifiées vérifié et ainsi, on ne peut que faire une réclamation au sujet de ces entités, mais on ne peut pas étiqueter le produit réel manipulé, d’une chaîne de matière où une chaîne de responsabilité est établie et où une réclamation concernant le produit mais également à propos des entités peut être faite. Le système RJC opère cette distinction grâce à son Code ou ses Pratiques par lesquelles les entités membres sont certifiées.

16 Le Code de Pratiques comprend une

condition sur les Déclarations de la Provenance, de telle sorte qu’on peut auditer la déclaration faite par une entité sur ses minerais o uses pratiques, ex: or sans conflit, platine provenant de l’Afrique du Sud, etc.

Les exemples donnés au tableau 3 devraient aider à clarifier ce point. Ce dernier présente les quatre principaux modèles par lesquels on peut catégoriser toute une gamme de systèmes de chaîne de possession fonctionnant dans diverses industries et types de produits: suivi et traçage, matières en vrac, bilans massiques, et book-and-claim.

Tableau 5 Systèmes de Chaîne de traçabilité - les quatre modèles17

Suivi-et-traçage ou Préservation de l'identité: trace le produit depuis son origine (producteur, région ou pays), en séparant physiquement le produit et en le suivant à travers les chaînes d'approvisionnement. Permet d’avoir

100% de certitude et d’assurer à 100% la traçabilité depuis l'origine. Exemples: Marine Stewardship Council (MSC) pêche.

Exemple de minerais des conflits: iTSCI, Mettrak, Sercan, GeoTraceability.

Produit en vrac ou séparation du produit: sépare physiquement les produits certifiés des produits qui ne le sont pas pour empêcher le mélange, mais ne conduit pas à une réclamation sur l'origine. Exemple: soja OGM et non-OGM. Exemple de minerais des conflits: On peut observer la même chose concernant la fusion / raffinage des métaux, quand une fonderie ou un raffineur procède à deux opérations sur un seul site – une fonderie qui répond à certaines spécifications du marché et ainsi obtenir un certain prix (par exemple respecte le Responsible Sourcing Protocol de la LBMA), et une deuxième fonderie qui ne répond pas à ces spécifications du marché.

Bilan massique: chaque entreprise conserve la trace de la quantité de produit certifié qu’elle achète et vend. La

séparation est administrative, pas physique. Exemple: système de crédit Forest Stewardship Council (FSC) pour

les sources mixtes de papier.

Exemple de minerais des conflits: les nouvelles normes d’or Fairtrade et Fairmined permettent de procéder au

bilan massique au point d’affinage, mais nécessitent toutefois 100% de suivi et traçage jusque-là. C’est

également ainsi que tous les programmes de fonderie /raffinerie des minerais du conflit travaillent, c’est à dire la

CFSP, LBMA, RJC, DMCC.

Book-and-claim: Le commerce des produits physiques est complètement découplé du commerce des certificats. Habituellement, un «organisme central de délivrance de certificat» est responsable de la délivrance et du rachat des certificats échangés. Exemple: l'électricité renouvelable.

Minerals Example: Fairmined Gold has adopted a book et claim certificates model. This model is used where the buyer is less concerned that the actual gold comes from the specified place, but rather that the benefits of the purchase accrue or don’t accrue to a certain place. Ex: là où l’on ne peut procéder légalement à l’exportation qu’à travers la Banque Centrale, comme en Mongolie actuellement.

16 Pour plus d’informations, voir www.responsiblejewellery.org 17 Adapté de: régime biomasse durable, 2010, cité dans RJC 2010. Voir aussi http://www.isealalliance.org/multimedia/learn-about-sustainability-standards ( 21.11.2014) et du Pacte mondial des Nations Unies 2014b

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Le suivi et la traçabilité sont utilisés pour soutenir le devoir de diligence de deux façons. Tout d'abord, les risques sociaux et environnementaux sont généralement un produit du comportement ou de l'environnement de l'opérateur, ainsi, savoir qui a manipulé la matière et où fait partie intégrante de l'évaluation des risques et de la gestion des risques. Deuxièmement, le suivi et la traçabilité fournissent des preuves à une entreprise ou un vérificateur qu'une réclamation, formulée au sujet d'un minerai (par exemple pays d'origine, aspect durabilité de l’exploitation, situation sans guerre, etc.), est vraiment fondée. La question qui se pose pour l'assurance des minerais du conflit est quel degré de suivi est en fait nécessaire pour qu’une réclamation concernant une matière ou un opérateur de la chaîne d'approvisionnement puisse être effectuée et reconnue fondée pour déclencher les activités d'évaluation des risques, de gestion des risques et de rapport édictées par la Directive de due diligence de l'OCDE, les initiatives de fonderie ou de raffinage et la réglementation CE?

2.1.3.2. Procédures d'exportation / importation

Les procédures d'exportation et d'importation fournissent des points de contrôle pour vérifier que chaque cargaison de minerais est accompagnée de tous les documents nécessaires, et que tout cela est dans l'ordre, de telle sorte que l'agent des douanes est assuré que la cargaison ait été fabriqué et manipulé de manière légale.

2.1.4. Autres éléments assurant la fiabilité & utilité du système

2.1.4.1. Gestion des données

La due diligence de la chaîne d'approvisionnement repose sur la création, la collecte, l'organisation et l'analyse des données et de la communication en aval de ces données sous forme désagrégée, agrégée et / ou analysée de l’aval. La gestion des données constitue donc un des aspects les moins visibles mais plus importants, difficiles et coûteux d'un système de traçabilité et de certification. Il constitue également l'un des principaux points de différenciation entre les divers systèmes de traçabilité qui ont développé leur propre logiciel de gestion des données.

Différents types de données sont produites par un système de traçabilité ou de certification:

Les statistiques de la chaîne d'approvisionnement (volumes, valeurs, dates des transactions, partenaires commerciaux, lieux, etc.)

Les rapports et statistiques des incidents (type d'incident, dates de l'événement, réponse de la direction, date de la résolution, parties impliquées, etc.)

Les pratiques de due diligence (évaluations de risque des partenaires commerciaux (KYC, les pratiques commerciales, l’usufruit, l'intégrité financière, etc.), l'environnement d'exploitation (technologique, juridique, risque politique, économique, sociale, environnementale), les pratiques d'exploitation);

Les conclusions des audits Les politiques et les pratiques de gestion des données pour les initiatives sont analysées en détail dans l'annexes.

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Figure 3 Le régime de certification du Processus de Kimberley, le guide de l’OCDE et contrôles à l’importation / exportation

Le régime de certification du Processus de Kimberley (RCPK) est un système de certification import-export destiné à réglementer le commerce des diamants du conflit. Le système privilégie la pureté de la chaîne d'approvisionnement en excluant activement zones géographiques jugées comme ayant un risque de produire des «diamants du conflit».18 États se qualifient à l'affiliation au régime en mettant en œuvre un niveau minimum de normes. Un pays producteur doit avoir des contrôles internes adéquats pour assurer la légitimité des chaînes d'approvisionnement de diamants à l’intérieur de ses frontières, et des contrôles au point d'exportation. Les pays commerciaux et de fabrication doivent avoir le contrôle des importations adéquats pour s’assurer que les colis de diamants entrent uniquement avec les certificats KP satisfaisants. Les pays participant ne font du commerce de diamants bruts qu’entre eux-mêmes. Ces diamants sont certifiés «sans conflit».19 L'adhésion est ouverte à tous les pays désireux et capables de mettre en œuvre les exigences. Actuellement, il y a 54 participants20, représentant 81 pays (l'UE compte comme un participant), et environ 99,8% de la production mondiale de diamants bruts.21 La présidence du PK tourne entre les pays participants.22 Le statut d'observateur 23 est accordé aux organisations de la société civile, comme le Partnership Africa-Canada, des représentants de l'industrie tels que le World Diamond Council.24 La mise en œuvre du SCPK est contrôlée par l'échange régulier et l'analyse des données, ainsi que «les visites d'examen» et les rapports annuels. Les participants et observateurs du Processus de Kimberley se réunissent deux fois par an, tandis que les groupes de travail et comités se réunissent sur une base régulière.25 Le PK est distinct en ce qu'il fonctionne fondamentalement en excluant les diamants en provenance de pays ou, plus récemment, des zones sous-nationales où il y a conflit. En revanche, les Directives de l’OCDE et du MRC de la CIRGL sont conçus pour inclure des minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque, en permettant au commerce de se poursuivre hors des zones de conflit, pourvu que certaines conditions soient remplies. Le PK est plus en noir et blanc et plus facile à mettre en œuvre - si un minéral vient d'une localité, c’est bien; s’il se agit d'un autre endroit, ce n’est pas bien: bon diamant, mauvais diamant. Le PK a été critiqué pour sa portée étroite. La définition des diamants du conflit, des « diamants bruts utilisés par les mouvements rebelles pour financer les guerres contre des gouvernements légitimes,»26 ne comprend pas les violations des droits de l'homme, ni la violence perpétrée par des acteurs étatiques ou des entreprises de sécurité privées. Un diamant certifié KP pourrait encore être associé à des abus graves, des situations touchées par la violence ou à haut risque le long de la chaîne d'approvisionnement en diamants. De même, les transactions pourraient se conforment au KP et être pourtant illégales si l'opération a impliqué un individu, une entité ou organisation faisant l’objet de sanctions nationales ou internationales pour les violations des droits de l'homme.27 Le PK a été critiqué pour son manque d'efficacité. Les pays ayant des secteurs de diamants artisanaux considérables ne peuvent souvent pas augmenter suffisamment de revenus pour couvrir les coûts de la gouvernance et de la lutte pour exercer des contrôles adéquats sur leurs chaînes de diamants alluviaux artisanaux.28 Les entretiens sur terrain avec les commerçants de diamants depuis 2004 révèlent toujours qu’il est assez facile pour les commerçants peu scrupuleux de dénaturer frauduleusement l’origine du diamant et blanchir des matières extraites illégalement et clandestinement dans les chaînes d'approvisionnement légales.29

18 Global Witness, 2011

19 Kimberley Process 2015

20 En Mars 2015, le Venezuela a volontairement suspendu les exportations et les importations ou les diamants bruts et

en République centrafricaine a été temporairement suspendue jusqu'à nouvel avis

21 Les États qui ont exprimé leur attachement à la KP mais qui n’ont pas rempli les exigences minimales peuvent

participer en tant que «candidat», à partir de mars 2015 candidats sont: Burkina Faso; Chili; Kenya; Mauritanie; Mozambique; Zambie

22 Processus Kimberley; 2015

23 Le terme désigne «observateurs» à l'industrie et les groupes de la société civile qui jouent un rôle actif dans la

surveillance de l'efficacité du système de certification et qui apportent une expertise technique et administratif au

secrétariat, groupes de travail, les candidats et participants.

24 Processus Kimberley 2015

25 Processus Kimberley; 2015

26 http://www.kimberleyprocess.com/en

27 RJC 2013, p. 150

28 Van Bockstael et al., 2011.

29 recherche sur le terrain Levin en Sierra Leone 2004, 2006, 2007; Van Bockstael et al. 2011.

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2.1.4.2. Publication et transparence

Les politiques de publication déterminent quelles informations seront partagées avec quelles organisations, sous quelle forme et à quel moment. La publication a pour résultat la transparence qui constitue l'un des principes de base des Principes directeurs des Nations Unies et le Guide OCDE pour les minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque (voir chapitre 3). Une publication insuffisante compromet l'utilité du système pour les acheteurs en aval et peut également influer sur les niveaux de confiance dans l'intégrité du système et par conséquent miner sa crédibilité.

Les différentes entités ont des besoins et attentes différents en termes d’informations. Par exemple:

De l’entreprise à l'acheteur, à l’auditeur, au gouvernement 30

, et vice versa

De l’entreprise à l'initiative de certification, et vice versa

De l'entreprise au grand public

De l'initiative de certification à l'acheteur, au vérificateur, au gouvernement

De l'initiative de certification au grand public (marché et parties prenantes)

Du gouvernement au grand public

La publication est également régie par la loi sur la concurrence et anti-trust qui détermine quelles informations peuvent être partagées et avec qui.

Le chapitre 5 présente plus de discussions sur les positions de transparence des initiatives. Une analyse détaillée de leurs politiques sur la publication est donnée à l'annexes.

2.1.4.3. Audits (vérification de la chaîne d'approvisionnement)

Les audits tiers indépendants sont essentiels pour s’assurer que les revendications faites par un opérateur de la chaîne d'approvisionnement sont vraies ou que leurs actions sont conformes à une norme. Ils peuvent être suivis par la certification quand un organisme indépendant accorde à l'opérateur de la chaîne d'approvisionnement un certificat sur la base des conclusions de l'audit. Tous les minerais de conflit ou de systèmes d'approvisionnement responsable ne comprennent pas une fonction de certification.

Tandis que les directives de l'OCDE donnent uniquement un mandat pour les audits au niveau du raffineur ou fonderie, d'autres initiatives peuvent auditer les acteurs en amont par rapport à un point spécifique dans la chaîne commerciale (par exemple, les exportateurs pour le Mécanisme régional de certification) ou sur des questions spécifiques (par exemple la légalité pour un audit de l'entité iTSCi). Ces audits en amont peuvent être invoqués par l’auditeur de la fonderie / raffineur pour les épargner des actions supplémentaires. Cela permet en passant certains coûts d'audit jusqu'à la chaîne d'approvisionnement et permet de réaliser des économies d'échelle.

Le Mécanisme régional de certification de l’ICGRL exige que les exportateurs soient audités annuellement par rapport aux normes du MRC. Plus de détails à ce propos est donné dans le chapitre 2.3 et dans Levin et Cook (2013) et Cook et Levin (2013).

Les initiatives de certification des minerais du conflit, iTSCi, BSP, et MineralCare exigent tous que l’«évaluation», l’«audit» et la «validation» des entités utilisant leurs systèmes, mais proposent des approches différentes. Veuillez vous référer au chapitre 6 pour plus de détails.

Les auditeurs doivent être accrédités par un tiers.

30 Dans le pays d'immatriculation et le pays de l'opération; et les différents niveaux de gouvernement

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Les systèmes de certification tels que FLO, FSC, MSC (contrairement au RCPK ou ITIE) s’appuient sur des tiers indépendants pour l'audit et la vérification, dont certains sont eux-mêmes accrédité par des tiers indépendants. En outre, une surveillance continue, des inspections régulières sur place ainsi que la gestion des griefs ou des différends sont également effectués par des tiers indépendants. (Stetter, A. 2013 et 2012)

Le succès d'un système de certification dépend a) de son efficacité en termes de conformité et de l'impact; b) de sa légitimité (perçue) en ce qui concerne ses procédures et normes, et c) de son efficacité relative à l'adaptation flexible et la viabilité financière. (Stetter, A. 2013 et 2012).

2.1.4.4. Gestion des revendications /différends

La Certification nécessite une décision de l'auditeur attestant la conformité d'une entité par rapport à une norme ou une liste de contrôle et la validation de cette décision par l'octroi d'un certificat ou d’un jugement prouvant l’affiliation de cette entité à une initiative. Une entreprise peut contester une conclusion de la vérification ou de la décision rendue par un certificateur de refuser / retirer la certification ou une affiliation. Les audités devraient être en mesure de soulever un différend à travers des mécanismes de règlement des revendications établis et publiés. Les audités doivent connaître l'existence du mécanisme de règlement des griefs et celui-ci doit être disponible, accessible et cohérent. Il peut y avoir une gamme de canaux par lesquels une entité peut soulever un grief, par exemple en s’adressant directement au secrétariat de l'initiative, à son conseil d'administration, ou via un médiateur. Il est important que les procédures de gestion des griefs soient claires pour permettre une procédure régulière, et elles devraient inclure le recours à un médiateur en dernier ressort.

Des mécanismes devraient également être établis pour permettre aux participants de l'initiative et à des tiers de signaler les impacts négatifs qui les ont affectés en raison de la négligence ou des actions intentionnelles ou non intentionnelles entreprises par l'initiative ou ses utilisateurs.

Toutes les initiatives de traçabilité et de certification doivent donc disposer de mécanismes efficaces de règlement des revendications pour asseoir leur intégrité et crédibilité.

2.2. Comment assurer un système d’assurance durable des minerais des conflits

La viabilité d'un système d’assurance des minerais du conflit dépend du fait qu’il satisfait ou non un éventail de parties prenantes et de la négociation de la tension entre ces intérêts: par exemple, la volonté de l'Etat à extraire des recettes du secteur; la volonté de la nation d’obtenir un emploi et un revenu; la nécessité de entreprises d'extraire des bénéfices (et la contrainte, alors, pour minimiser les coûts et accroître la valeur); le désir de la société civile de prévenir les dommages et la assurer un profit pour les générations actuelles et futures. Un système approprié et résilient permettra d'équilibrer ces priorités divergentes, même si elle peut servir certains plus que d'autres; il sera aussi dynamique, répondra à l'évolution des besoins et priorités des utilisateurs, régulateurs et parties prenantes.

Ici, nous expliquons les perspectives d'analyse que nous avons utilisées pour juger de la viabilité et donc la pertinence des systèmes de traçabilité et de certification vis-à-vis «les réalités du contexte congolais»,

31 se reposant sur une généralisation de ces différents groupes d'intérêt. Ces derniers sont

basés sur une analyse préalable effectuée par ELL pour GIZ et la CIRGL sur ce point en 2010,32

ainsi que les travaux de Stetter, A., 2013 (voir l'encadré de la légende).

2.2.1. Durabilité

En fin de compte, une initiative durable des minerais du conflit apportera une valeur ajoutée pour ses utilisateurs (c.à.d entreprises individuelles et des secteurs d'activité) et les régulateurs à différentes échelles sur une base continue, sans importuner les parties prenantes (ex : société civile, pays commercialisant) au point qu'ils sont motivés pour obstruer le système et, bien sûr, les affranchissant idéalement afin de la soutenir et la favoriser.

31 Cités de TOR. 32 Levin 2010, Stetter 2012 et 2013.

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Les systèmes de certification tels que la Global Reporting Initiative, ISO14, Forest Stewardship Council (FSC) s’appuient sur l'évaluation institutionnalisée et régulière de leur niveau pour atteindre la légitimité, mais aussi à s’adapter avec souplesse aux changements. Ce procédé est basé sur l'expertise technique et permet la contribution de la direction, des membres, mais aussi d'autres parties prenantes. (Stetter, A. 2013 et 2012)

Qu’est-ce que ces parties prenantes requièrent donc d'un système de certification de l'approvisionnement responsable?

Les opérateurs de la chaîne d'approvisionnement congolaise ont besoin d'un système qui est faisable (abordable, accessible, applicable à leur échelle et capacité), et qui assure la confiance des marchés.

Leurs clients ont besoin d'un système qui assure qu'ils saisissent une opportunité commerciale tout en atténuant ou éliminant certains risques de la chaîne d'approvisionnement. Comme avec leurs sources, ils ont besoin quelque chose de réalisable et applicable, mais aussi crédible et fiable. Ils doivent être capables d’être rassurés que ce que le système de certification prétend atteindre (ses objectifs) est bel et bien atteint dans son champ d'application indiqué et selon les normes qu'il expose. Ils doivent être en mesure d’être certains que le système ne va pas interrompre inutilement l'approvisionnement.

Du point de vue de l'État, le système devrait améliorer la gestion et la performance du secteur en améliorant la capacité du gouvernement de réglementer et de contrôler au bénéfice de la nation et de l'Etat de la RDC, maintenant et dans l'avenir. Au pire le système ne devrait pas interférer avec la capacité du gouvernement à gérer le secteur. Idéalement - et en particulier pour un système orienté à isoler des minerais de la dynamique des conflits et dérivé de la prérogative de due diligence en raison des Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et droits de l'homme) - il devrait fournir des résultats plus larges sur la base de la stratégie du gouvernement de la RDC pour les minerais, et les engagements envers les pactes internationaux pertinents (ex : sur les droits du travail, droits de l'homme, commerce responsable), en plus de ce que les utilisateurs du marché demandent. Certains systèmes y parviendront mieux que d'autres.

Du point de vue de la nation, le système devrait produire des résultats de développement (idéalement alignés avec ceux visés dans la politique de l'Etat). Cela peut être par une meilleure gouvernance de l'Etat, mais aussi par d'autres moyens tels que la création d'emplois (ex : en permettant aux minerais une fois de plus de s’écouler légalement), amélioration de la gestion des risques (par exemple pour empêcher les violations des droits de l'homme et assurer le respect des droits de l'homme), amélioration de la qualité de la vie (ex : protection et valorisation des biens et services culturels et environnementaux), et renforcement des capacités de la société civile pour tenir d'autres agents puissants responsables et promouvoir les valeurs civiques prioritaires pour cette culture

33.

Au total, cela signifie que le système de certification doit être crédible, doit produire des résultats et doit être perçu comme produisant des résultats. Il doit être efficace, faisable et évolutif, et les gens doivent pouvoir faire confiance aux revendications qu'il permet aux utilisateurs de faire. Ce sont les perspectives que nous utilisons dans notre analyse de la «pertinence» des différents systèmes de traçabilité et de certification actuellement ou potentiellement en usage en RDC.

34

2.2.2. Crédibilité

Comment assurer la crédibilité? Le système doit avoir une vision et des objectifs qui sont pertinents pour les besoins des utilisateurs et des parties prenantes, mais aussi réalisables. Le cadre du système (normes, processus, éléments, gouvernance) doit s’orienter vers l’atteinte de ces objectifs et devrait le faire conformément à la pratique standard, c’est à dire qu'il doit avoir des systèmes logiques, rationnels,

33 Sur la base des priorités de la société civile exprimées dans la littérature et dans les forums internationaux comme l'OCDE et le 8ème forum de l'ONU-CIRGL sur les chaînes d'approvisionnement responsables en minerais, en RDC. Elles pourraient être la protection et l'émancipation des groupes vulnérables, en particulier les femmes et les enfants ; Nourrir la paix et la stabilité et éviter les conflits et la violence; la démocratisation des structures de gouvernance; et ainsi de suite. 34 Les principes de crédibilité et codes de bonnes pratiques de l’ISEAL donnent également des conseils concernant la durabilité d'une initiative des minerais du conflit. n.d.a ISEAL; ISEAL n.d.b.

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reproductibles, défendables et compréhensibles. Il doit être régi de façon appropriée, ce qui signifie avoir les bonnes personnes aux bons postes avec les bonnes politiques et pratiques pour les tâches à accomplir. Un cadre de redevabilité doit être en place, comprenant des politiques et des processus pour gérer efficacement les conflits d'intérêts, les griefs de l'utilisateur et des parties prenantes (y compris la dénonciation), la divulgation (transparence), l'efficacité et les mécanismes disciplinaires proportionnées aux menaces prévues pour le système et l'ampleur de la transgression. Ceux-ci doivent se étendre aux personnes et organisations impliquées dans la gouvernance et la mise en œuvre du système, ainsi que pour les utilisateurs35 qui violent les conditions.

Les questions clés pour juger la crédibilité comprennent ce qui suit:

est-ce que le système est pertinent: le système a-t-il les bons objectifs?

Est-il paramétré pour la réussite: dispose-t-il des structures, processus, gens, ressources qu’il faut?

Est-ce que les réussites et les échecs sont systématiquement et correctement évalués et divulgués?

Peut-on faire confiance au système?

Est-ce que l'assurance émanant du système est défendable, répétable, crédible?

Savons-nous ce que nous devons savoir sur le système pour être en mesure de lui faire confiance?

Y a-t-il des conflits d’intérêt qui peuvent saper sa crédibilité?

La crédibilité repose non seulement sur la conception du système, mais aussi sur la performance et la perception de la performance. Cela signifie que les communications avec les parties prenantes sur la performance doivent être véridiques, en temps opportun, ciblées et systématisées. Les communications et la transparence sont cruciales pour la crédibilité, mais ne constituent pas la somme de crédibilité.

2.2.3. Performance

Comment garantir la performance? La performance est un facteur d'efficacité (efficacité et efficience) et de faisabilité (valeur pour l'argent, réalisme, universalité).

Efficacité

Un système efficace est celui qui atteint efficacement ses objectifs déclarés, qui porte des résultats plus élevés pour le moins d’apports possible. La valeur à l'argent constitue une mesure de l’efficacité. L'efficacité est d'autant plus possible quand les normes de système sont robustes, concises et ciblées, et quand il existe un suivi et une évaluation constants à l'aide des critères significatifs pour mesurer la performance par rapport aux objectifs, finalités, résultats, activités et indicateurs clés de performance du système. Il existe toute une gamme de systèmes de la filière pour évaluer le rendement et le suivi et évaluation de l'impact que les systèmes de certification pourraient utiliser.

36 L'efficacité du système

est renforcée lorsque le système est capable d’amener à bord et s’adapter à l’apport externe et interne valable sur la performance.

Les principales questions pour juger l’efficacité comprennent ce qui suit:

Est-ce que les normes de système sont robustes, concises, ciblées?

Y at-il un suivi et une évaluation continus à l’aide de critères significatifs pour mesurer les performances par rapport aux objectifs, résultats, finalités, activités et les indicateurs clés de performance du système?

Est-ce que le système à s’adapte à l’apport externe et interne valable sur les performances?

35 Les utilisateurs sont ceux dont les activités ou pratiques d'approvisionnement sont assurées. 36 Par exemple, les critères du CAD de l'OCDE (sda OCDE), le Code Impacts ISEAL (ISEAL ndc)

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Afin d'atteindre la viabilité financière, les systèmes de certification tels que le Marine Stewardship Council (MSC), FSC, Fairtrade International (anciennement Fairtrade Labelling Organisation (FLO)), la GRI, ISO14 combinent plusieurs mécanismes de financement et sont construits sur une base financière diversifiée. Cela inclut les dons, contributions, ainsi que la commercialisation de leur norme et certificat, qui peuvent être particulièrement efficaces si le certificat est visible pour les consommateurs (et pas seulement un certificat entre entreprises. (Stetter, A. 2013 et 2012).

Faisabilité

La faisabilité consiste à atteindre l'impact souhaité avec la meilleure utilisation des ressources disponibles. Un système faisable doit être rentable, et avoir des objectifs réalisables. Il réalise ses objectifs déclarés en apportant efficacement une valeur supérieure au coût le plus bas possible pour les utilisateurs. Il est adapté à l'environnement de risque, et aux capacités des utilisateurs et des exécutants. Il minimise les impacts négatifs sur les parties prenantes, et cherche à optimiser les effets positifs (minimisant ainsi fin de compte la résistance future, les risques et les coûts associés). Il tire parti des opportunités pour plus d'impact grâce aux efforts conjoints ou ciblés.

Un système peut être faisable et efficace dans les limites de son champ d'application, mais si on ne peut pas le mettre à l’échelle, alors son impact et sa performance ultime se trouvent limités, le rendant moins pertinent pour les parties prenantes et la RDC dans son ensemble. C’est bien beau de bénéficier à quelques-uns, de piloter quelque chose, de donner le bon exemple ; mais si cela n’est pas intégré dans une plus grande vision du changement systémique, alors cela peut ne pas représenter une bonne valeur pour l'argent.

Les questions clés pour juger la faisabilité comprennent:

A quel point les objectifs sont-ils réalisables?

Les avantages l'emportent-ils sur les coûts? Que pourrait-on faire différemment pour apporter une valeur supérieure au coût le plus bas possible pour les utilisateurs et les parties prenantes?

Est-ce que les sources de financement sont durables?

Connaît-il et est-il adapté à l'environnement des risques?

Connaît-il et est-il adapté aux capacités des utilisateurs et des exécutants?

Est-ce que ça marche de manière proactive afin de minimiser les impacts négatifs sur les parties prenantes?

Est-ce que ça marche de manière proactive afin d'atteindre un maximum d'impact positif?

Est-ce qu’il tire parti des opportunités pour plus d'impact grâce à des priorités et des efforts conjoints ou ciblés ?

Est-il évolutif?

Est-ce que les utilisateurs considèrent qu’il offre une valeur pour l'argent?

Qui sont ses concurrents et est-ce qu’il offre une valeur unique qui le rend compétitif?

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3. Le système d'assurance des minerais du conflit congolais

La composition du système d'assurance des minerais du conflit congolais est déterminée par trois cadres de conformité critiques: d'abord, une suite de cadres normatifs internationaux connexes comprenant les Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, les directives de l’OCDE pour les entreprises multinationales et la Directives de l’OCDE pour la due diligence pour les minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque; deuxièmement un cadre régional pour la gestion de la chaîne d'approvisionnement sous la forme de l'Initiative régionale contre l'exploitation illégale des ressources naturelles; et troisièmement la législation nationale pour la gouvernance des chaînes d'exploitation minière artisanale et d'approvisionnement en minerais en RDC. Le présent chapitre examine la façon dont les cadres de conformité nationaux et régionaux dictent ce à quoi la traçabilité et la certification des minerais du conflit au Congo devraient ressembler. Il examine ensuite la situation actuelle de la gouvernance des secteurs 3T et or en RDC. L’examen des normes internationales est donné dans le chapitre 4.

Régional: Initiative régionale de la CIRGL pour les ressources naturelles

La RDC est un Etat membre de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). L'engagement de mettre en œuvre à la fois le IRRN et le MRC a été signé par les chefs d'Etat de la CIRGL à un sommet spécial à Lusaka en décembre 2010. La RDC a intégré le mécanisme de certification régional dans son droit national en 2012.

La MRC est l'un des six outils de l'Initiative régionale contre l'exploitation illégale des ressources naturelles (IRRN).

37 Il vise à fournir un cadre de due diligence de la chaîne d'approvisionnement à

l'échelle régionale harmonisé avec les normes et les procédures fondées sur le Guide OCDE et les Nations Unies, et d'autres initiatives pertinentes. Ceci est destiné à fournir aux acheteurs en aval l'assurance que les minerais certifiés par le MRC sont sans conflit. Le MRC se concentre sur tous les opérateurs de la chaîne d'approvisionnement 3TG en amont du point d'exportation, y compris les mines à grande échelle, l’ASM, les commerçants, les transformateurs et les raffineurs/fonderies. Il est important de noter que tandis que le MRC attribue la responsabilité principale de la conformité au niveau de l'exportateur, les normes s’appliquent à tous les stades de la chaîne d'approvisionnement en amont.

Le MRC fonctionne sur deux niveaux national et régional. Au niveau régional, il dispose d'une analyse de données régionale sur les flux de minerais, un troisième système d'audit du parti supervisé par le comité de vérification de la CIRGL; un vérificateur de la chaîne minérale indépendante (AICM); et un mécanisme de dénonciation. Au niveau national, il comprend l'inspection et la classification des sites miniers comme vert, jaune ou rouges concernant l’approvisionnement (appelé «validation du site minier '); la mise en œuvre de systèmes de gestion de suivi / traçabilité de la chaîne de possession; la certification des exportations de minerais; et la gestion et l'échange des données.

38 Les premiers

audits indépendants des exportateurs sont attendus en 2015 : des vérificateurs tiers la CIRGL ont désormais été accrédités et la CIRGL a annoncé sa décision d'effectuer deux audits en décembre 2014.

39 Les Etats membres sont tenus de respecter l'autorité des auditeurs de la CIRGL et d'agir selon

leurs conclusions, à savoir l'arrêt des exportateurs ou des sites miniers.

Bien que le Comité directeur de la CIRGL fixe le cadre de la MRC, les douze États membres de la CIRGL sont tenus d'appliquer ces normes et procédures.

40 Le MRC est envisagé comme un «parapluie» en

vertu duquel diverses initiatives peuvent être mises en œuvre – créant ainsi de la place pour les

37 Cf. ICGLR n.d.a pour une discussion de la IRRN, et les six outils. 38 IGCLR 2011a 39 Coordonnateur de l’Unité des Ressources Naturelles de la CIRGL, intervention au 8ème forum des Nations Unies et du DDG de l’OCDE, Kinshasa, Novembre 2014.Voir aussi http://www.icglr.org/index.php/en/reports. Consulté le 14/11/2014. 40 CIRGL, 2011. En RDC, les normes et les procédures MRC ont été officiellement inclus dans la réglementation nationale en RDC (règlement ministériel n°. 57 Cab. Min / Mines / 01/2012 du 29 Février 2012). La certification des minerais à l'exportation a déjà commencé, et le CEEC vérifie s’ils viennent d’un site vert et réconcilie les statistiques.

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autorités nationales de posséder et développer leurs propres initiatives, tant qu'ils sont en pleine conformité avec les normes du MRC.

Voir le chapitre 3.3.5.1 pour plus de détails sur les contrôles à l'importation / exportation impliqués avec le MRC.

Le cadre juridique

3.1.1. Le Code Minier

Le secteur minier en RDC est régi par le Code minier de 2002 (loi 007 du 11 juillet 2002), qui définit la structure globale institutionnelle et les responsabilités, ainsi que les règlements de 2003 sur les mines, qui s’appuient sur et clarifient le Code minier.

41 Le Code minier lui-même ne contient pas de

dispositions sur les minerais de conflit, la traçabilité ou certification des minerais, mais comprend un article (l'article 27 sur les personnes non admissibles), qui stipule que les membres des forces armées, de la police ou des services de sécurité (et autres responsables) ne sont pas autorisés à participer à l'ASM, même s’ils peuvent être des investisseurs dans les sociétés minières.

42

La RDC est actuellement en train de réviser son Code Minier. Une première ébauche du nouveau Code minier a été présentée en Septembre 2013, et depuis lors, quelques modifications ont été proposées.

43 Le projet de nouveau Code minier comprend une définition de la «traçabilité»

44, ainsi

que d'une nouvelle définition de la «certification»: «Les procédures et processus visant à déterminer la nature, les caractéristiques physiques ou chimiques, l'origine légale et licite et la provenance des substances minérales, et qui sont conforme à la législation nationale, régionale et internationale normes, y compris à la fois le suivi et la traçabilité des minerais le long de la chaîne d'approvisionnement "

45 Il indique également que le «corps d'expertise« public (actuellement CEEC)

devrait également être responsable de l'évaluation et la certification des minerais précieux et semi-précieux, ainsi que des substances minérales produites par l’ASM.

46

3.1.2. Décrets 0057 et 0058

Le gouvernement a adopté des dispositions en matière de traçabilité, due diligence, certification et validation de l'exportation en février 2012, par le biais de deux décrets

47 complétant le Code minier.

Le décret 0057 vise à mettre en œuvre les exigences du Mécanisme régional de certification (MRC) de la CIRGL en RDC et domestique la fois les exigences de la CIRGL et le guide de l’OCDE dans le droit de la RDC.

48 L'article 5 exige l'inspection et de validation des sites miniers au moins une fois par an et en

conformité avec les normes et les procédures de la CIRGL, alors que l'article 6 exige que la validation et la certification des sites miniers soient en conformité avec le manuel de certification de la CIRGL. L'article 7 prévoit que le processus de traçabilité et de certification des minerais doivent être en conformité avec le manuel de certification de la CIRGL et l'orientation de l'OCDE. Article 8 exige à tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement d'exercer une due diligence en conformité avec les recommandations des directives de l'OCDE, et permet une définition plus précise des critères de due diligence par le ministre des Mines. Conformément à l'article 9, les audits par des tiers doivent

41 Rothenberg, D. et Radley, B. 2014 42 Douma, N. et Weinberg, R. 2014 43 Duncan et Allen 2014 44 Un mécanisme pour assurer le suivi des différentes étapes et des flux financiers associés à la chaîne à partir du site minier de la production à l'exportation, à travers l'appréhension, le transport, la commercialisation, le traitement ou la transformation; « Mécanisme mis en place pour assurer le suivi des étapes de la filière de production minière et de flux financiers subséquents depuis le site d’extraction des produits miniers jusqu’à leur exportation en passant par leur détention, transport, commercialisation, traitement et/ou transformation. » Voir Duncan et Allen 2014. 45 En Français: «Ensemble de mécanismes, procédures et procédés visant à établir la nature, les caractéristiques physiques et/ou chimiques, l’origine et la provenance légale et licite des substances minérales, et ce, conformément aux normes nationales, régionales et internationales en la matière, prenant en compte à la fois le suivi et la traçabilité des substances minérales tout au long de la chaine d’approvisionnement». Voir Duncan et Allen 2014. 46 Duncan et Allen 2014 47 Décrets 0057/CAB.MIN/MINES/01/2012 et 0058/CAB.MIN/MINES/01/2012, both enacted on 29 February 2012 48 Voir aussi Rothenberg, D. et Radley, B. 2014

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également être menés en conformité avec les normes et procédures du manuel de certification de la CIRGL et l'annexe I et les suppléments des directives de l'OCDE.

49

Le décret fixe également les modalités de la procédure de certification des exportations en vertu de la CIRGL. Pour émettre un certificat d'exportation, chaque «lot» de minerais à exporter doit être traçable jusqu'à la mine d'origine (qui doit être marqué en vert, voir ci-dessous), et dispose d’une documentation complète de la chaîne de possession. Le décret comporte en outre des exigences concernant une base de données nationale des échantillons de minerais.

50

Le Décret 0058 établit le cadre juridique et des lignes directrices pour les procédures de validations et certifications du site minier. Il définit la composition des équipes mixtes de validation (Article 4)

51

et définit les critères et les indicateurs de validation en termes de sécurité et de la situation socio-économique sur le site minier (Article 8).

52 L’Article 9 définit les trois résultats possibles de validation:

ROUGE: Le site minier ne peut pas être validé et les activités minières sont suspendues La situation sociale ou de sécurité sur le site minier n’est absolument pas satisfaisante, par exemple présence de creuseurs de moins de 15 ans, femmes enceintes, forces de sécurité et groupes armés incontrôlés dans des sites d'exploitation ou de commercialisation.

53 L'exigence concernant les

femmes enceintes va au-delà des normes de la CIRGL, car celles-ci n’interdisent pas l’implication des femmes enceintes dans l'exploitation minérale.

54

JAUNE: Le site minier ne peut pas être validé et les activités minières sont suspendues La situation sociale et de la sécurité sur le site minier est partiellement satisfaisante, et pourrait s’améliorer si des changements sont mis en œuvre.

55 Dans la suspension des activités minières sur les

sites miniers classés jaune se trouve une autre différence importante avec les exigences de la CIRGL, vu que cette dernière ne requiert que la suspension des sites de classés rouge.

56

VERT: Le site minier est considéré comme «propre» et peut être validé La situation sociale et de la sécurité est largement satisfaisante, le site minier est sous le contrôle des autorités, il n'y a pas présence de groupes armés ou des forces de sécurité non contrôlées, et pas ou seulement quelques creuseurs ou femmes enceintes s’y engagent dans des activités d'exploitation et de commercialisation.

57

Le classement des sites miniers à travers la mission de validation est approuvé par arrêté ministériel (article 11). Enfin, le décret impose également des audits de tiers par des entités privées ou publiques impliquées dans la mise en œuvre des normes de la CCT, le DDG de l’OCDE et les normes de la CIRGL.

58

La RDC a également produit deux manuels de certification basés sur les normes de la CCT, une pour l'or et une pour les 3T, lesquels ont été intégrés dans le cadre juridique par décret ministériel en 2011.

59

3.1.3. Gouvernance du Secteur – analyse de la situation

En termes de gouvernance sectorielle, il est important de reconnaître les progrès indéniables qui ont été accomplis au cours des 3 dernières années.

60

49 Décret Nº 0057/CAB.MIN/MINES/01/2012 50 Décret Nº 0057/CAB.MIN/MINES/01/2012 51 Selon l'article 4, cela comprend le Ministère national des Mines, Ministère provincial des Mines, la MONUSCO, l'Administration provinciale des Mines, l’Antenne provinciale du SAESSCAM, le Cadastre Minier Provincial, la Police Minière Provinciale, BGR, ITRI / iTSCi, d'autres organisations internationales, la Chambre des mines, la société civile. 52 Décret Nº 0058/CAB.MIN/MINES/01/2012 53 Décret Nº 0058/CAB.MIN/MINES/01/2012 54 Levin, E. et Cook, R. 2013 55 Décret Nº 0058/CAB.MIN/MINES/01/2012 56 Levin, E. et Cook, R. 2013 57 Décret Nº 0058/CAB.MIN/MINES/01/2012 58 Décret Nº 0058/CAB.MIN/MINES/01/2012 59 Näher, U. 2012

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Après un départ un peu lent, le processus de qualification et de validation du site minier s’est considérablement accéléré, surtout en 2013-2014.

61 Contre toute attente, le système actuel de

traçabilité iTSCi a atteint des niveaux croissants de pénétration et de couverture dans tout l'est de la RDC. Le processus accéléré de qualification / validation a aussi à son tour quelque peu facilité une autre question cruciale à partir de 2013, le goulot d'étranglement causés par une grave pénurie de minerais marqués pour les exportateurs iTSCi accrédités, qui a abouti à leur fonctionnement, à une fraction de leur capacité de traitement et d'exportation.

62

La certification des exportations du MRC de la CIRGL a été adoptée. Les exportations de minerais 3TG de la RDC doivent désormais être accompagnées d'un certificat d'exportation CIRGL valide. Cela a forcé les exportateurs qui ne sont pas accrédités par l’iTSCi de se retirer du marché, ou de passer par le processus d'adhésion à l’iTSCi.

Plus important encore, la mise en œuvre progressive d'un système de traçabilité accepté par les parties prenantes en aval a ouvert des marchés pour les minerais de la RDC qui, autrement, sont restées fermées.

Malgré ces réalisations, des défis très importants demeurent:

Bien que le système de traçabilité iTSCi ait accompli beaucoup en couvrant la production, le commerce, le transport et l'exportation de 3T, il n’existe actuellement pas de système national de traçabilité fonctionnel pour l'or.

63

L'insécurité permanente dans un environnement très fluide et instable. Cette insécurité ne se limite pas simplement à l'intervention de groupes armés, mais a également lieu au niveau local et intra-communautaire, et entre les parties prenantes des sites miniers, conduisant à la suspension des activités minières sur certains sites.

64 La perception illégale de taxes et de

droits d'accès à la route par des acteurs étatiques et non étatiques est également fréquente. L'impunité et l'absence de l’état de droit sont des obstacles majeurs à la déclaration transparente aux autorités de la production et du commerce des minerais, en particulier dans le cas de l'or. Il y a aussi une inquiétude croissante que les groupes communautaires locaux d'auto-défense, ou leurs clients, jouent un rôle dans l'exploitation des minerais à certains sites miniers, même ceux déjà classés vert.

65

De graves carences dans les infrastructures, en particulier dans les transports et les communications. Les routes de la RDC et d'autres moyens de transport sont notoirement déficientes, rendant ainsi de nombreux sites miniers à distance et pratiquement inaccessibles par voie terrestre. Cela augmente les coûts et complique le processus de traçabilité du site minier à l'exportateur de manière significative.

66

Le processus de qualification et de validation doit être accéléré et élargi dans sa portée géographique. La majorité des missions de validation conjointes ont été concentrées sur les provinces du Katanga et du Maniema, qui sont les provinces les moins touchées par la

présence de groupes armés dans l'est de la RDC. Les progrès ont été beaucoup plus lents dans les Kivus, en particulier le Nord-Kivu. Voir la section XX, ci-dessous.

Le manque de capacité des agences gouvernementales pour contrôler et superviser les sites miniers. Voir la section 3.3.1, ci-dessous.

60 Entretien avec l’interviewé Nº 16 61 Cette lourdeur perçue du processus de qualification / validation de site minier a été une cause importante de préoccupation pour bon nombre des mêmes acteurs en 2013. 62 Communication personnelle, Paul Stockman, WMC, August, 2013. 63 Le CEEC est en train de développer un système de traçabilité de l'or, qui est conçu comme une solution nationale. Cette question est examinée en détail dans la section 7. 64 Les événements récents à Bisie le confirment. 65 Par exemple, Lemera. Cf. Douma, N. et Weinberg, R. 2014 66 Cf. Douma, N. et Weinberg, R. 2014

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3.1.4. Services de l’état (SAESSCAM, CEEC, etc.)

Comme on peut le voir sur la figure, un nombre important d'organismes gouvernementaux sont actuellement engagés dans le processus de traçabilité et de certification des minerais 3TG, ce qui entraîne la certification des exportations de la CIRGL.

Figure 4 Services de l’état (SAESSCAM, CEEC, etc.)

Directives et infos Statistiques export Signature Certificat CIRGL

(CECC) Centre d’évaluation, d’expertise et de certification

Loi Dodd Frank, OCDE, MRC, CIRGL

Cabinet du Ministre

Secretariat General des Mines

(CAMI) Cadastre Minier

CTCPM Cellule technique de coordination et de

planification AUTRES SERVICES

Direction General de douane et assise (DGDA) : Procédures d’importation et exportation Office Congolaise de Contrôle (OCC) : Controle et conformité des produits importés et exportés Direction General de Migration (DGM)

Coord. Géographiqu

e (ZEA) Répertoires

Etat des sites

Valeurs de base, info sur la fraude, etc

ETRANGER (Fonderies consommateurs)

PUBLIC (RDC et étranger)

BURUNDI Base de données CIRGL

Bujumbura

Données de toute la chaine de possession

+ données comptoir et éventuellement unité de traitement

Etiquetage; Données colis puits, creuseurs 1.SAESSCAM 2.Administration des Mines 3.ITRI

Acces en écriture a la base de données

+ données acheteur ou negociant

PUITS CENTRE DE NEGOCE

COMPTOIR

Demande d’exportation Données puits, coils etc Certificat CIRGL

ENTITE DE TRAITEMENT

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Sur le site minier, le Service d'Assistance et d'Encadrement d'artisanale et l’exploitation minière à petite échelle (SAESSCAM) et la Division des Mine provinciale sont les deux principaux acteurs gouvernementaux chargés de la surveillance, du marquage et de la surveillance de la traçabilité des minerais.

67

Aux différents points de sorties, le Centre d'évaluation, d'expertise et de certification (CEEC) tient le rôle principal, en tandem avec la Division des Mines, pour la supervision de la traçabilité et la responsabilité de la délivrance du certificat d'exportation de la CIRGL. Les autres organismes concernés comprennent la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), la Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière (CTCPM), et le Cadastre Minier (CAMI).

Ainsi, les principaux acteurs du gouvernement dans le processus de traçabilité et de certification sont le SAESSCAM, la Division des Mines et le CEEC. Un défi fondamental face à ces agences est un manque de capacités et de ressources. Tous les interlocuteurs interrogés aux fins de cette étude, ainsi que les acteurs de la société civile et du secteur privé, ont souligné les lacunes en matière de ressources, qui sapent le travail de ces agences - manque de personnel, manque de véhicules, manque de technologie de l'information (TI), manque de formation technique. Ceci est causé et aggravé par le manque de financement pour les agences, et le fait que beaucoup de membres du personnel reçoivent peu de rémunération ou, dans certains cas, subissent de graves retards dans la réception du paiement (plus de six mois dans certaines provinces) ou même aucune rémunération du tout.

68 Compte tenu des

possibilités de fuite de minerais et des incitations pour court-circuiter les systèmes de traçabilité par des opérateurs peu scrupuleux, le sous paiement des agents du gouvernement le long de la chaîne d'approvisionnement exacerbe le risque de corruption, ce qui à son tour peut compromettre à la fois l'intégrité et la crédibilité des systèmes de traçabilité et de certification. Ceci est une préoccupation majeure qui a conduit à certains opérateurs en aval de partir à la recherche d'un système de traçabilité qui reposent moins sur des agents du gouvernement pour la mise en œuvre.

69

Le SAESSCAM a pour mandat principal d’assurer une assistance technique et une formation pour les creuseurs artisanaux. Cependant, le fonctionnement de l'agence est effectivement compliquée par son double rôle - à savoir, fournir une assistance technique, tout en étant en même temps responsable de la collecte des charges fiscales et parafiscales en amont, au niveau de la production et de la vente aux négociants.

70 Ces prélèvements sont utilisés à

la fois pour financer la présence des services de l'Etat et des opérations sur le terrain, ainsi que, plus généralement, que les recettes fiscales pour le gouvernement décentralisé. Ceci est particulièrement pertinent dans le cas de l'or, où le prélèvement relativement élevé des droits et taxes au niveau provincial, ainsi que les questions liées à l'insécurité, décourage les creuseurs à déclarer leur production.

71

En outre, dans le cas de 3T et le système iTSCi actuelle, l'étiquetage et l'opérationnalisation du processus de traçabilité est en grande partie entre les mains des agents du SAESSCAM et de la Division des Mines. Alors que le personnel iTSCi a la responsabilité de la supervision du système, ils n’ont pas une présence permanente sur place. En effet, de nombreux interlocuteurs ont indiqué que, dans le contexte de la répartition géographique des zones de couverture, le système iTSCi est essentiellement en sous-effectif, avec trop peu d'agents pour assurer une surveillance complète.

72

Étant donné que le SAESSCAM dispose au total de 1.246 employés permanents et à temps plein dans tout le pays, il y a une grave pénurie d'agents compétents et formés sur place. Les agents SAESSCAM sur le site minier sont le plus souvent payés beaucoup moins que les employés «mécanisés» permanents. En fait, la grande majorité des agents de l'État à des sites miniers (jusqu'à 90%) n’est pas sur la liste de paie institutionnelle officielle, et se font plutôt rémunérer par les frais rémunératoires et les taxes.

73 Ce faible salaire et souvent intermittent peut

démoraliser agents sur le terrain, court le risque d’encourager la corruption, et augmente la probabilité de fuite de minerais.

74 Il est aggravé par un manque de capacités techniques et de personnel qualifié (en partie à cause du

système de recrutement dysfonctionnel), ce qui complique l'opérationnalisation d'un système de traçabilité, et

67 D'autres services de l'Etat souvent présents sur les sites miniers comprennent la Direction générale des Recettes Administratives, Judiciaires, domaniales et de participations (DGRDA) pour la collecte des droits et taxes, et la Police des Mines. 68 Entretien avec SAESSCAM, entretien avec expert academic. 69 Entretien avec l’interviewé Nº 7 70Blore, S. 2015 71 Voir Section 7 72 Douma, N. et Weinberg, R. 2014 73 Douma, N. et Weinberg, R. 2014 74 Dans le cas de l'or, les risques liés aux agents sous-payés et par intermittence, et donc le risque exacerbé de corruption, sont encore plus aigus, servant davantage de mesure dissuadant les creuseurs de déclarer leur production sur le site minier. Voir la section XX.

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peut-être contribue à une perception répandue parmi les parties prenantes selon laquelle le contexte de la RDC n’est pas appropriée pour toute traçabilité système déployant une saisie de données électronique. Il est nécessaire de renforcer les compétences des agents du SAESSCAM et de la Division des Mines, ainsi que d'améliorer leurs conditions d'emploi et leur salaire afin de s'assurer que les éléments encourageant les fautes professionnelles soient minimisés.

3.1.5. Validation et certification du site minier et de l’itinéraire de transport dans la pratique

Le principal moyen utilisé pour exercer un contrôle sur les sites miniers est la validation et la certification effectuées par des équipes conjointes d'évaluation. Théoriquement, la validation du site minier est un processus en deux étapes, à savoir l’étape de qualification – qui consiste à déterminer qu’ « un site minier est capable de répondre aux exigences spécifiées dans le Manuel du mécanisme de certification de l’CIRGL » - et l’étape de vérification – qui est le « processus de vérification systématique qui apporte des preuves tangibles du niveau de conformité d’un site minier ». Cependant, le contrôle est actuellement fait par le biais d’une visite du site par une équipe d'évaluation conjointe.

L’objectif technique de la validation du site de la mine est d'établir ces sites miniers sur un territoire qui peut être l'objet d'une vérification par un tiers par une initiative internationale des minerais du conflit.

75 En fin de compte, la

qualification et la validation des Sites Miniers impliquent la détermination de la situation sécuritaire et socio-économique des sites miniers dans un rayon de 25-30km autour d’ un Centre de Négoce ou d’un point de vente, la cartographie des sites miniers, et la vérification les profondeurs de chaque mine, ensuite, sur la base des résultats de ces activités, accorder la qualification et la validation, et soumettre le rapport y afférent au ministre. Des problématiques telles le travail des enfants, l'emploi des femmes enceintes sur le site minier, et le respect par les opérateurs de leurs obligations relatives à la préservation de l'environnement sont également prises en compte.

76

La situation des Validations de site minier de la RDC est présentée dans le tableau 4. Un tableau récapitulatif des sites visités par l'équipe de recherche ELL se trouve dans l'Annexes.

Tableau 6 Statistiques de validation des sites miniers jusqu'en 201477

Province Sites Qualifiés Non Classé Total

Verts Jaune Rouge

Katanga 14 2 1 0 17

Maniema 43 0 0 0 43

Nord Kivu 17 4 9 0 30

Sud Kivu 17 10 6 2 35

Total 91 16 16 2 125

% 72.8 12.8 12.8 1.6 98.4

La critique généralisée des intervenants en 2013 sur la lenteur des progrès des missions de validation conjointes s’est quelque peu atténuée en 2014-15, car l’on a reconnu généralement que le rythme s’est accéléré et que la couverture a augmenté, au moins pour le 3T.

78

Cependant, un nombre important de défis restent à relever en ce qui concerne le processus de validation conjointe.

Nécessité d'une meilleure harmonisation entre l’iTSCi et les missions conjointes de validation.

75 “soit a l’initative du Ministre National ayant les Mines dans ses attributions, soit a l’initiative des organismes internationaux telles que l’ONU, l’OCDE, la CIRGL ou tout autre organisme public ou privé national ou international concerné et/ou impliqué dans la mise en œuvre des standards CTC, OCDE et CIRGL.” Arrete Ministeriel No. 0189/Cab.Min/Mines/01/2012 du 23 mars 2012 Portant Qualification et Validation Des Sites Miniers de Territoires de Kabare, Mwenga et Walungu dans la Province du Sud-Kivu. 76 Arrete Ministeriel No. 0058 (2012) 77 Source: BGR 78 Sur la base d'entretiens avec les opérateurs du site minier; personnel de l’iTSCi; la société civile; et des partenaires de développement internationaux

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Étant donné que la certification de l’exportation par la RDC et la CIRGL nécessite la présence de la traçabilité de la chaîne d'approvisionnement, la production de minerais a besoin à la fois de la couverture de l’iTSCi et de la validation en drapeau vert pour être légalement monétisée. Un critique a indiqué que les missions de validation n’ont pas toujours été alignées avec l'expansion de la traçabilité de l’iTSCi. Cette question devrait, en théorie, désormais être redondante au cours de l'année 2014, suite à un accord pour accroître la coordination.

79

Plus gestuelle que substantive.

Certains observateurs remarquent qu'il y a trop de gens impliqués dans les missions, ce qui les rend encombrantes; les équipes de validation passent trop peu de temps sur terrain, ce qui, souvent, à une à deux heures rend leur analyse peu profonde; l'afflux de membres de mission et le caractère intrusif de l'opération rend l’environnement exceptionnel et anormal, faussant ainsi ce que devrait idéalement être la perception de la réalité quotidienne par la mission sur le terrain; il n'y a pas rapport détaillé suite à la mission.

80 D'autres observateurs soutiennent que les organismes d'État délèguent à des membres

manquant l'ensemble de compétences approprié.81

Manque de transparence concernant la sélection de sites pour la validation.

Il existe une incertitude concernant les critères de sélection des sites déployés pour validation. Il y a la suspicion chez certains intervenants que les intérêts individuels ou d’un tiers peuvent influencer sur le processus de sélection.

82

Manque de cohérence et de clarté concernant l'opérationnalisation du processus, ainsi que le degré de confusion concernant le processus au sein du personnel des organismes d'État.

Selon les règlements de la RDC, qui diffèrent dans l'esprit de la période de grâce conseillée par le MRC de la CIRGL, les sites classés jaunes devraient être fermés. Pourtant, il y a parfois un manque de cohérence - certains sites classés jaunes sont fermés, d'autres non.

83

Les missions de validation sont censées être suivies par des missions régulières de suivi.

Le plus souvent, celles-ci n’ont pas lieu.84

Les missions de revalidation peuvent avoir lieu une, deux ou même trois ans après la mission de validation initiale. Compte tenu de l'environnement de sécurité très fluide en RDC, les résultats de la validation initiale deviendront bientôt obsolètes. Il y a aussi un problème perçu dans le délai qu'il peut prendre pour les résultats de l'équipe de validation d’être traduits en décret ministériel concernant le statut du site de la mine.

85

La validation ne semble pas être assez près de la voie de transport.86

Bien que compréhensible étant donné les difficultés logistiques, les voies de transport le long de la chaîne d'approvisionnement sont des éléments clés pour le MRC de la CIRGL.

L’iTSCi a décidé qu'il ne peut pas compter sur les validations de mission conjointe.

Ainsi, les coûts sont répliqués pour ce qui sont effectivement des missions de validation de l’iTSCi.87

La validation est une série de clichés de la subjectivité qui dépend de l'identité des personnes qui ont ayant pris le cliché.

Les termes de la validation sont appliqués légèrement au hasard. La planification est souvent alignée avec la disponibilité ou non d'argent pour mettre en œuvre la traçabilité. Souvent, la validation n’est pas comprise par les gens sur terrain et non appliquée par le gouvernement provincial.

88

Compte tenu du coût élevé des missions de validation, sont-elles durables?

79 Douma, N. et Weinberg, R. 2014 80 Communication personnelle avec XX 81 Douma, N. et Weinberg, R. 2014 82 Douma, N. et Weinberg, R. 2014 83 Communication personnelle avec XX 84 Cuvelier, J. et al 2014 85 Cuvelier, J. et al 2014 86 Communication personnelle avec XX 87 Communication personnelle avec XX 88 Communication personnelle avec XX

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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Dans le cas de l'or, BGR répertorie 746 sites miniers en RDC. En Septembre 2014, seuls 18 avaient été visités par les missions de validation.

89 Étant donné l'ampleur et la portée du travail, avec ses défis

logistiques considérables, est-ce que la composition actuelle et les modalités des missions de validation sont les moyens les plus rentables et efficaces pour atteindre leur objectif déclaré? Est-ce que le modèle actuel de validation, et surtout l'exigence de revalidation, sont viables, même à court et à moyen terme?

3.1.6. Centres de Négoce

À la fin de 2009, le gouvernement congolais a lancé le STAREC (Programme de stabilisation et de reconstruction des zones sortant des conflits armés), qui vise à accroître l'autorité du gouvernement sur le secteur. Dans le cadre de ce programme, cinq centres de négoce de minerais ont été prévus en RDC, afin de soutenir le commerce légal et réglementé. Quatre de ces centres de négoce ont été construits, mais aucun n’est actuellement opérationnel.

90

Les centres de négoce ont été conçus pour desservir une circonscription de la production minérale couvrant un rayon de 25 km.

Outre l'objectif global d'accroître l'autorité du gouvernement et la supervision de la vente de minerais, un autre objectif connexe était de fournir un emplacement qui permettrait leur métier sans ingérence des groupes armés. Il était prévu que les agents du gouvernement seraient en mesure de surveiller les ventes et percevoir les taxes et les frais appropriés, tandis que les creuseurs seraient en mesure de négocier de meilleurs prix pour leur production. Cependant, la mise en œuvre du programme de centre de négoce a été confrontée à de multiples défis, et s’est avéré problématique. Dans certains cas, l'emplacement physique du centre s’est avéré être loin du site minier, ce qui a encouragé les négociants à faire leur commerce chez eux.

91 Un autre problème était le conflit entre

l'exploitation minière artisanale illégale et les concessions privées, avec le risque perçu que le centre serait là pour faciliter la vente des minerais extraits illégalement. Dans le cas de Rubaya, où le centre de négoce a officiellement ouvert ses portes en Avril 2013, le concessionnaire MHI s’est opposé à l'utilisation de l'immeuble abritant le centre de négoce pour cette raison.

En outre, un défi fondamental face au centre de négoce est celui de l'insécurité. Alors que le centre de négoce pourrait assurer une sécurité relative des commerçants et des creuseurs sur place,

92 ou dans ses environs

immédiats, il y a aucune garantie de sécurité similaire le long de voies de transport reliant le site minier, le centre et le moyeu d'exportation y relatif. En fait, le centre de négoce pourrait sans doute involontairement augmenter les risques pour la sécurité pour les parties prenantes. Ceci est particulièrement pertinent dans le cas de l'or, car il serait raisonnable de supposer que tout mineur ou commerçant entrant ou sortant du centre de négoce serait une cible potentiellement lucrative pour le vol qualifié, qu’ils soient en possession soit d'or ou de devises, en vue d’acheter de l’or ou comme recettes. Ceci est un refrain commun des parties prenantes, le gouvernement et le secteur privé, au cours des recherches sur le terrain qui, dans le cas de l'or et dans le contexte de la situation actuelle de la sécurité de l'est de la RDC, le centre de négoce / point de vente pourrait donc en fait exacerber le risque pour les acteurs de la chaîne, et constituer par conséquent un frein à la déclaration de la production.

Une analyse détaillée (encore anecdotique) des impôts (à la fois fiscales et parafiscales) versées aux sites miniers visités au cours de cette recherche se trouve à l'annexe F. Nous avons analysé la fiscalité sur les sites de mines d'or et de 3T au Sud-Kivu, Maniema, Orientale et Katanga, ventilées par a) acteurs contribuables, et les agents de l'État ou d'autres acteurs recevant impôt.

3.1.7. Suivi et traçabilité des minerais

En ce qui concerne la chaîne des systèmes de garde pour la due diligence des chaînes d'approvisionnement des zones de conflit ou à haut risque, le guide de l’OCDE (voir ci-dessous) prescrit ce qui doit être fait, mais pas comment on devrait le faire. En d'autres termes, il ne prescrit pas quel type de système de chaîne de garde utiliser,

89 Cuvelier, J. et al 2014 90 Rothenberg, D. et Radley, B. 2014 91 On peut dire que l'effet dissuasif est plus grave pour les parties prenantes contre l'utilisation du centre de négoce ou le point de vente, en plus de la question de l'insécurité, est le niveau relativement élevé des charges fiscales et parafiscales exigées au niveau provincial par des agents du SAESSCAM. Voir la section 7, ci-dessous. 92 En fait, dans le contexte du climat d'impunité relative et l’état de droit dégradé, la sécurité du centre de négoce n’est pas assurée. Communication personnelle avec le Président du centre commercial de Nzabira

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juste qu'il devrait y en avoir, car les Directives sont censées être flexibles et applicables aux différents contextes et aux chaînes d'approvisionnement.

93

À l'heure actuelle, le seul système de suivi et de traçabilité opérationnel pour les 3T est le système iTSCi. Il existe au moins quatre autres systèmes qui cherchent à rivaliser avec celui-ci – la GeoTraceability (de PWC), MetTrak, Mineralcare et SERCAM. Au cours de la recherche, GeoTraceability est parvenu à un protocole d'entente avec le gouvernement de la RDC, qui lui permet de fonctionner en RDC. En ce qui concerne la traçabilité de l’or EMA, GeoTraceability et MineralCare ont exprimé leur intérêt à participer à des projets pilotes de traçabilité. En outre, le CEEC développe actuellement son propre système de traçabilité de l'or, appelé Initiative de Traçabilité de l'Or d'exploitation Artisanale (ITOA). Parmi les autres initiatives figurant Alimasi ya sawa/Just Gold – déjà piloté dans la Province Orientale, ainsi que le système de traçabilité par ensachage sécurisé de l'or de l’ARM, ‘Ecert’

94. Le projet

CBRMT et BGR vont également chacun installer séparément un certain nombre de programmes pilotes déployant différents modèles de traçabilité.

95

L’exploitation d’un système de traçabilité en RDC nécessite un protocole d'accord avec le ministère des Mines. La loi ne l’exige pas, mais les parties prenantes désirent qu’il en soit ainsi. ITSCi (via ITRI en tant que signataire) a eu le droit exclusif d'exploiter un système de traçabilité pour le 3T depuis 2012

96 jusqu’à ce que le protocole d’accord de

GeoTraceability ait été signé en décembre 2014, ouvrant ainsi le marché des services de traçabilité à la compétition.

97

Obtenir une copie du protocole d'accord s’est avéré difficile étant donné que les deux parties devaient accepter de le divulguer à un tiers.

98 Dans la mesure où la transparence constitue un facteur important pour la crédibilité de

l'initiative et la confiance du marché, il serait souhaitable que la GRDC conditionne la signature d'un protocole d'accord à un engagement des deux parties de publier le protocole d'accord signé sur leurs sites Web respectifs dans les 2 mois suivant la signature du contrat.

3.1.7.1. Procédures d'exportation / importation

Il y a quatre ensembles distincts de procédures pertinentes pour le commerce international des minerais impliquant la RDC. Les procédures sont celles qui sont applicables pendant: 1.) l'importation de la matière minérale vers la RDC; 2.) l'importation de la matière minérale de la RDC vers un pays différent; 3.) l'exportation de la matière minérale de la RDC. Les étapes 1 et 2 ou 2 et 3 pourraient sembler être simultanées, et dans certains cas, il y aurait une transaction rapide et instantanée. Cependant, comme nous le verrons ci-dessous, des processus distincts régissent toujours le pays importateur et le pays exportateur sur le même métier.

1.) Contrôles et procédures pour l'importation de l'or et 3T vers la RDC

L'importation de l'or ou les 3T vers la RDC représente une menace nettement plus petite à l'intégrité des chaînes d'approvisionnement des minerais, en particulier dans l'Est du pays. Les procédures d'importation de la RDC ainsi que ceux des partenaires commerciaux exportateurs en RDC devraient être envisagées pour acquérir une meilleure compréhension de la compatibilité et la coopération régionales. Cependant, ces procédés ne sont pas d'une importance immédiate à ce rapport et ainsi n’ont pas été explorés pour cette étude.

2.) Contrôles et procédures pour l'importation de 3TG de la RDC

Notamment, le Groupe d'experts des Nations Unies a déclaré en 2015 que «il n'y avait pratiquement aucun progrès dans la lutte contre la contrebande d'or en 2014 en République démocratique du Congo et en Ouganda, et

93 Entretien avec l’interviewé Nº 13, 02.10.2014 94 ARM, 2014 et 2015. Alliane for Responsible Mining 2015 Nouvelle solution de gestion de la traçabilité et de la certification pour le système Fairmined. Communiqué de presse. 25.03.2015. Ici: http://minasresponsables.org/en/more-news/699-improve-conditions-eng. 27.03.2015. 95 Cf.Blore, S. 2015 96 Gouvernement de la RDC et ITRI 2012 97 Gerald Beaulieu, comm. pers à Estelle Levin, 21.11.2014. 98 Kay Nimmo, comm. pers à Estelle Levin, [DATE]; Gerald Beaulieud, comm. pers. à Estelle Levin, 21.11.2014.

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la minuscule preuve d'intérêt en matière de traçabilité et de due diligence par ... le gouvernement des Emirats Arabes Unis»

99

Amener les principaux pays importateurs comme le Burundi, le Rwanda, l'Ouganda et les Émirats Arabes Unis, à faire davantage d'efforts pour soutenir la RDC à gérer la contrebande exigera une diplomatie de la part de la RDC et de leurs partenaires commerciaux ou d'aide. Les efforts pourraient inclure le renforcement d'une compréhension entre les fonctionnaires des douanes sur la nature d’un envoi légal, les signes clés d’un transfert illicite ou pas tout à fait légal, la documentation requise, les astuces pour repérer les fraudes, les stratégies clés de contrebandiers, et les procédures à suivre (y compris comment et quand informer et mobiliser les douanes congolaises) lorsque des problèmes surgissent. Globalement, l'objectif devrait être un traitement et capture cohérents des minerais qui sont exportés, soit illégalement, soit les documents adéquats ou les procédures appropriées.

100 Un autre objectif essentiel devrait être d'éviter la création de paperasserie et les possibilités de

retarder les envois légaux.

Il est ici opportunité importante pour une meilleure compréhension régionale, un alignement et une coopération des normes. Idéalement, les pays de la région des Grands Lacs qui ont adopté les mêmes normes dans leur loi seront les mieux placés pour une coopération renforcée. C’est de cette position que Blore recommande des possibilités concrètes pour renforcer la coopération régionale sur les procédures d'importation / exportation de l'or:

101

Atelier régional sur les mines & douanes: CBRMT, en conjonction avec la CIRGL et ses partenaires techniques (GIZ, PAC, BGR), devraient parrainer des ateliers de fonctionnaires directement impliqués dans le traitement des exportations ou des importations d'or. Les pays devraient inclure la RDC, l'Ouganda, le Sud Soudan, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie et le Kenya.

Renforcement des contrôles à l'aéroport d'Entebbe: CBRMT, en collaboration avec l'USAID Afrique de l'Est, devrait parrainer un atelier des principaux ministères impliqués dans la supervision des exportations d'or via l'aéroport d'Entebbe. Le but de la réunion serait de renforcer les procédures de sécurité à l'aéroport, en vue de limiter l'incidence de l'exportation illégale de l'or via le transport par bagage à main ou en fret.

3.) Contrôles et procédures pour l'exportation de 3TG de la RDC

Le point d'exportation de la RDC est un point critique dans la chaîne d'approvisionnement. La principale forme de contrôle des exportations en RDC est à travers l’incorporation du Mécanisme régional de certification de la CIRGL (MRC) dans le droit congolais (décret 0057). Le processus de certification des exportations du MRC a été conçu dans le cadre du délibéré des experts de certification du processus Kimberley au Partenariat pour l'Afrique Canada (PAC).

102 Il en est résulté des similitudes entre les deux systèmes, ainsi que des différences clés. Le Processus de

Kimberley est une initiative des exportations/importations priorisant une chaîne d'approvisionnement irréprochable: des régions géographiques entières seront exclues de manière proactive de l'approvisionnement au nom d'une chaîne d'approvisionnement pure. Entretemps, le MRC vise à encourager la possibilité de production et d’exportation de toutes les régions géographiques en s’assurant que la due diligence a été menée et les irrégularités ou problèmes puissent être résolus, de manière réactive. Bien que le MRC exclue parfois des zones géographiques, c’est extrêmement ciblé - jusqu'au niveau de la mine.

En théorie, chaque mine en RDC est annuellement évaluée, vérifiée, et marquée d’un drapeau - vert, jaune ou rouge - par des auditeurs certifiés. De même, les acteurs et les exportateurs de la chaîne d'approvisionnement sont audités en termes de conformité. Au point d'exportation, les certificats de la CIRGL ne sont délivrés que pour les minerais qui a.) proviennent de mines vertes / validées; b.) ont été soumis à des mesures de traçabilité; et c.) dont les acteurs tout au long de la chaîne d'approvisionnement ont mis en œuvre la due diligence. Comme le décret 0057 l’indique, "les certificats ne seront émis que si un lot prêt pour l'exportation a toute la documentation nécessaire sur la chaîne de possession, et dont la trace peut être suivie de manière viable jusqu'à la mine validée

99 Groupe d'experts des Nations Unies sur la RDC; 2015. Rapport final du Groupe d'experts sur la République démocratique du Congo. Conseil de sécurité des Nations Unies. 19 Janvier 2015 http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/N1466372%20%281%29.pdf [consulté le 22 Mars 2015] 100Blore, S. 2015. 101Blore, S. 2015. 102 140821 CEEC Kinshasa.

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dont les minerais viennent."103

Les premiers certificats ont été délivrés en RDC (Katanga) et au Rwanda respectivement en juillet et novembre 2013. Au Sud Kivu, les certificats sont entrés en vigueur en avril 2014.

Comme indiqué plus haut, le MRC est distinct du Processus de Kimberley en ce qu'il est conçu pour être assez agile pour réagir à la non-conformité d'une manière constructive. Alors que dans certains cas, une mine, ou une petite région géographique, sera marquée d’un drapeau rouge ; en vertu du MRC, une entité (l'exportateur) doit généralement être marqué pour non-conformité. Dans le cas de non-conformité majeure par un exportateur, donc marqué d’un drapeau rouge, les États membres sont tenus de cesser de délivrer des certificats d'exportation à l'entité d'exportation respectifs pour une période de six mois, et ce jusqu'à ce qu'une vérification de suivi par un auditeur tiers enlève le statut de drapeau rouge. En outre, l'État membre doit également s’assurer que l'entité marqué d’un drapeau rouge ne constitue pas de stocks de minerais au cours de la période de dé-certification pour drapeau rouge en vue d’une exportation ultérieure après la levée du drapeau rouge. Dans le cas d'un drapeau jaune, l'exportateur est essentiellement sous observation, avec notification que si une vérification de suivi dans les six prochains mois ne change pas l'état vers une conformité complète, l'exportateur sera marqué d’un drapeau rouge, donc un cas de non-conformité majeure.

104 Selon les normes de la CIRGL, le statut de conformité par

drapeau vert est valable pour un an (selon la fréquence prévue des audits du MRC). Si une entité soumise à des inspections / audits avec une fréquence de 12 mois ne parvient pas à se soumettre à une inspection / vérification dans ce délai, elle sera dé-certifiée, et marquée d’un drapeau rouge.

C’est le processus en théorie; dans la pratique, un certain nombre de défis ne permettent pas au MRC d’être entièrement fonctionnel en RDC. Les préoccupations suivantes sont basées sur des recherches menées en 2014 par Weinberg et Douma. Elles constituent des exemples de problèmes relatifs au processus de certificat; lorsque cela est possible, nous avons inclus des recommandations sur la façon de relever ces défis:

Différentes interprétations de la façon de remplir le certificat: Cela comprend le type de minéral, ainsi que le site ou l'origine des minerais étant certifiés, ce qui conduit à des pratiques différentes. Par exemple, le tableau d'origine sur le certificat fournit plusieurs lignes pour le détail sur l'origine, donc, certains intervenants étaient d'avis qu'un lot d'exportation peut être composé de différentes origines, aussi longtemps qu'ils respectent tous les exigences IGGLR. Ces questions seront bien connues parmi les exportateurs et les agents de l'Etat; et il serait bénéfique de recueillir les commentaires de ces intervenants clés et des intégrer dans de nouvelles orientations ou une révision des formulaires de certificat.

Nombre limité d'agents de l'État du CEEC (autorité de délivrance) délivrant des certificats de la CIRGL, créant des accumulations, des retards, et une détérioration de l’adoption du système. Le système a besoin d'investir davantage dans la formation, la capacité, le recrutement et le soutien.

Définition imprécise du «lot»: Une confusion est née de l'absence de définitions claires dans le décret 0057. Par exemple, les certificats sont délivrés par lot individuel provenant d'un lieu spécifique. Si un exportateur nécessite des minerais d'une certaine qualité qui ne peut être atteinte qu’en s’approvisionnant de différents sites, ils vont souvent mélanger ces minerais en phase de traitement avant l'exportation. Le client aura toute la documentation à l'appui, et tous leurs minerais dans leurs lots mixtes proviendront de mines marqués en vert. Néanmoins, si le mélange vient de plus d'un site, le client devra avoir un certificat délivré pour chaque «lot» individuel de chaque mine. En abordant les questions de définition comme celles-ci, on va diminuer la paperasserie superflue, réduire les coûts (chaque certificat nécessite un frais séparé de 350 $) et les retards dans les exportations.

Coexistence temporaire / élimination de l'ancien certificat d'origine: La mise en œuvre du certificat de la CIRGL en octobre 2013 s’est avérée être une transition relativement brusque de l'ancien système de certificats d'origine.. Les autorités provinciales de l'Etat ont demandé au gouvernement central de permettre une période où les certificats de la CIRGL et le Certificat d'Origine pouvaient à la fois être en vigueur. Le gouvernement de la RDC a rejeté cette demande. Dans le cas de 3T, étant donné qu'une phase dans la période n'a pas été jugée bénéfique, il faudrait accorder un soutien robuste et des mesures d’incitation aux autorités provinciales pour aider à la transition, l'éducation et la mise en œuvre du nouveau système. Dans le cas de l'or, cette étude recommande que – en guise de mesure immédiate et temporaire – il devrait y avoir une introduction graduelle et une mise en

103 Décret 0057, article 14, p.11. 104 Depuis le 1er octobre, avec la mise en œuvre du MRC de la CIRGL en RDC, la situation en RDC s’écarte du régime comme prévu initialement par la CIRGL. Actuellement, la RDC considère à la fois les entités marquées d’un drapeau rouge et jaune comme suspendues à l'exportation. Cette anomalie pourrait être un exemple d'une situation, qui requiert un examen plus approfondi par l’AICM.

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œuvre progressive du certificat d'exportation du MRC de la CIRGL, qui permet également une émission continue de certificats d'origine dans certains cas appropriés.

Compatibilité avec d'autres initiatives: Bien que le MRC comprenne une condition de traçabilité pour les exportations de minerais; il n’identifie pas une initiative particulière. En pratique, cependant, cela signifie que des sacs de minerais liés à la certification du MRC doivent porter des étiquettes iTSCi, vu qu’aucun autre système n’est opérationnel. Si, à une date ultérieure, d'autres systèmes ont été approuvés et acceptés par les acteurs en aval, on peut supposer que, eux aussi seraient admissibles à la certification de la CIRGL. On peut éviter la confusion que cela pourrait entraîner sur la route par la mise à disposition de plus amples précisions sur les initiatives de traçabilité.

Circulation des matières premières non balisées: Beaucoup d'acteurs signalent que la circulation des matériaux non balisés a augmenté depuis le lancement de la certification du MRC. Il y a une incertitude considérable quant à savoir si ou comment les gouvernements provinciaux répondront à cela, y compris une éventuelle interdiction de circulation des minerais non balisés. Les avis sont partagés quant à savoir si ceci est la meilleure façon de lutter contre la fraude et la contrebande. Ceux qui s’y opposent craignent que l'embargo soit disproportionné et affecte les creuseurs artisanaux et leurs communautés, citant les conséquences négatives de l'interdiction minérale de 2010-2011 décrétée par le Président Kabila. Pendant ce temps, ceux qui le soutiennent font valoir que des mesures doivent être prises afin de sanctionner ceux qui sont engagés dans des activités illicites et renforcer la crédibilité dans la capacité de la RDC à réglementer efficacement le secteur des minerais artisanaux. En tant que tel, les exigences rigoureuses du système, aggravées par une interdiction potentielle pour prévenir la fraude, créerait plus de coûts, lesquels seront finalement supportés par les creuseurs artisanaux. Une alternative consisterait à renforcer la due diligence sur la fraude et la contrebande par des mécanismes de supervision et de responsabilisation communautaires, comme ce qui est déjà fait avec succès par les Comités Locales de Suivi, par exemple, et à travers l'amélioration du suivi de la fraude par des ONG. L’auditeur indépendant sur la chaîne minérale de la CIRGL aura également un rôle à lutter contre ceci une fois qu'il sera opérationnel.

Formalisation de l’ ASM

Bien qu'à proprement parler en dehors des termes de référence de cette étude, la question de la formalisation / légalisation de l’ASM est essentielle pour la mise en œuvre réussie de systèmes de traçabilité et de certification en RDC.

105 C’est également une préoccupation centrale pour la mise en œuvre des directives de l’OCDE, qui assume le

risque de marginaliser encore plus l'exploitation minière artisanale des chaînes d'approvisionnement responsables si l’on ne met pas en place des mécanismes pour permettre leur formalisation et légitimation. L'OCDE tente d’y répondre par l'Annexe 1 du Supplément sur l'or dans les directives de l’OCDE, son Hub de l'ASM, et en préconisant à l'industrie de créer des possibilités de commercialiser des minerais EMA responsables.

106 La formalisation est

aussi une question majeure de politique pour toutes les parties prenantes de l'ASM, à l'échelle mondiale.

Si l'on comprend la formalisation comme étant "l’incarnation de l'exploitation minière artisanale dans un cadre

juridique régi par l'état"107, les diverses interventions nationales et régionales liées à la traçabilité des minerais et

de certification au cours des quatre années précédentes ont tous contribué à un processus de formalisation grâce à l'intégration accrue des activités de l'ASM dans le cadre de la gouvernance minière nationale et provinciale. En effet, l'interdiction présidentielle initiale, qui a souligné la nécessité urgente d'aborder le secteur, a cité le niveau

de «l'informalité» dans l'exploitation minière.108 Le système de traçabilité iTSCi actuel, ainsi que les divers projets

pilotes qui ont été axés sur l'or, les initiatives nationales, CCT et le MRC de la CIRGL ont tous tenté, avec un succès plus ou moins conséquent, à renforcer la capacité de l'État à surveiller et réglementer les activités d'exploitation minière. Tel que discuté à la section 6. 2. le système iTSCi a permis un certain nombre de transformations positives liées à la gouvernance de l'exploitation minière - parmi lesquelles, la collecte de statistiques, la présence de nombreux autres agents du gouvernement sur les sites miniers, de multiples parties prenantes et les mécanismes multi-scalaires pour la redevabilité (ex : par les Comités de pilotage), et le suivi et des chaînes d'approvisionnement traçables.

105 Ceci a été souligné par les commentaires des intervenants à l'atelier PROMINES, à Kinshasa, le 11 décembre 2014, au cours duquel le premier projet de ce rapport a été présenté. 106 OECD 2013; Gillard et Neiuwenkamp 2015. 107 IPIS, 2013; IPIS, 2012 108 IPIS, 2012; Geenen, S, 2012

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Alors que l'opérationnalisation de la traçabilité a sans aucun doute fait des progrès vers la réalisation de ces objectifs, les progrès ont été inégaux, et miné en partie par la persistance de diverses questions systémiques.

Un aspect clé de la formalisation est la création de coopératives minières, ainsi que le fait d'être mandaté en droit congolais. La création de coopératives de creuseurs est souvent cité, à la fois dans le contexte congolais et plus largement au-delà des frontières de la RDC, comme une condition préalable pour la formalisation de l’ASM. L'exploitation minière artisanale est souvent opportuniste, caractérisée par la migration et l'individualisme des creuseurs. Étant donné que les creuseurs existent à l'échelon le plus bas de la chaîne de valeur, la formation de coopératives devrait permettre aux creuseurs de réaliser des économies d'échelle relative, améliorer leur influence lors des négociations avec les négociants ou les exportateurs, ainsi que des agents du gouvernement. Les coopératives devraient également permettre une conduite plus efficace de l'assistance technique des partenaires au développement, ainsi que la distribution plus équitable des revenus et de meilleures conditions de travail. Cependant, dans le contexte de la RDC, et même ailleurs, une théorie bien intentionné ne se traduit pas souvent en pratique universellement bénéfique. Comme cela a été observé ailleurs, les coopératives en RDC « ont souvent été instrumentalisées par des hommes forts locaux qui cherchent à réunir un groupe de fidèles partisans autour d'eux qui respectent leur autorité et qui sont prêts à défendre leurs intérêts commerciaux dans et autour des mines." 109 Cela peut effectivement perpétuer une structure du marché top-down, hiérarchique ou "PdG" dans lequel les élites locales bien ancrées et liées accumulent les loyers provenant des activités minières. Dans certains cas, la cotisation perçue par la coopérative sur la production des creuseurs est trop onéreuse, devenant un frein à la déclaration de la production (en particulier avec l'or).

Bien que ce ne soit pas toujours le cas, ceci va en parallèle avec une autre question, de sorte que les échelons supérieurs de la coopérative minière développent une relation de travail étroite et une dépendance virtuelle du préfinancement par la société ou de l'exportateur minier, qui peut ne pas toujours être perçu comme étant dans les meilleurs intérêts des creuseurs.

110 Ceci est en partie en raison de la nature relativement jeune du processus de

formalisation en cours et des conditions actuelles du marché. Dans certaines provinces et régions, les dernières années ont vu la domination du marché et une quasi-monopolisation par certaines sociétés influentes, par exemple, soit par une pénurie temporaire d'autres entités ayant un droit d'exporter ou en raison d'un plus grand accès de liquidité au capital permettant de préfinancement généralisé.

111 Cette domination du marché tend à être

malsaine pour les parties prenantes en amont, que l'entité dominante peut profiter du fait d’être l’ultime confectionneur des prix. Une relation clientéliste entre la coopérative et l’exportateur/commerçant court le risque de porter atteinte à un aspect de la raison d'être de la coopérative, à savoir une amélioration de la position de négociation des creuseurs. Ceci dit, l’on espère qu’au fur et à mesure que plusieurs entités reçoivent l'agrément de l’iTSCi ou de tout autre système de traçabilité éventuel, apportant les avantages d'une concurrence accrue, un tel contrôle du marché va diminuer.

Un autre aspect à la discussion de la formalisation est la nécessité de comprendre la traçabilité comme un moyen pour une fin, à savoir le maintien de l'accès aux marchés en aval pour les minerais et l'amélioration de la supervision du secteur, plutôt qu'à la fin elle-même, qui devrait être le développement général du secteur:

En effet, les interlocuteurs de cette étude ont identifié à plusieurs reprises un certain nombre de questions clés qui ont un impact sur la viabilité globale des activités de l'ASM, et donc le succès ou l'échec de tout système de traçabilité. Il s’agit notamment de la sous-capitalisation, l'accès au crédit, la nécessité pour le transfert de connaissances et l'assistance technique, la nécessité d'améliorer la productivité de minerais et la valorisation, les possibilités de semi-mécanisation. Ce sont tous des domaines qui pourraient et devraient être abordés en tandem avec les processus de traçabilité et de formalisation, qui contribueraient tous à la consolidation de la stabilité et des perspectives sectorielles. Un intervenant du secteur privé a observé que la propagation et l'approfondissement de la production améliore la sécurité, et complète le cercle vertueux.

112

Un élément crucial pour le processus de formalisation est le rôle des agents de l'État. Comme indiqué plus haut, dans la section 3. 3. 1, , il existe une tension aiguë entre le rôle statutaire du SAESSCAM en tant que prestataire de l'assistance technique et les ingénieurs permettant la formalisation, et le rôle qu'elle joue sur terrain, en tant que collecteurs des différents prélèvements fiscaux et parafiscaux souvent plus onéreux. Ceci définit inévitablement

109 Cuvelier, J. et al 2014 110 IPIS, 2012 111 Cuvelier, J. et al 2014 112 Entretien avec Olivier M. Mudekezera, 08.09.14

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une relation conflictuelle avec les creuseurs, à qui l’on pourrait pardonner de visualiser les divers organismes gouvernementaux plus comme des prédateurs que des promoteurs, et court le risque de handicaper efficacement le rôle de sensibilisation de l'organisme comme un agent primaire de formalisation.

113 Surtout dans le contexte de

l'or, des questions telles que la fiscalité trop onéreuse et l'imposition d'une pléthore de frais doivent être abordées si l’on veut que la formalisation réussisse. Les questions liées aux permis et le régime foncier sont tout aussi critiques. En partie en raison de la pénurie dans la Zone d'Exploitation Artisanale (ZEA), les creuseurs artisanaux ont tendance à creuser sur des terres dont la concession a déjà été accordée à une entreprise privée. Cela peut à son tour provoquer des conflits entre les différentes parties prenantes, et rend la position des creuseurs artisanaux en grande insécurité. Un tel contexte ne contribue pas à la formalisation.

114 La question de titre minier pour les

creuseurs EMA doit être revu et adapté le cas échéant.

S’il est compréhensible que les autorités se méfient du fait de privilégier un EMA à plus grande échelle, des projets industriels ou semi-industriels potentiels, le secteur de l'ASM emploie jusqu'à deux millions de creuseurs, et en soutient indirectement des millions d'autres. En effet, l'exploitation minière artisanale de l'or produit 4-8 fois plus

que le secteur industriel.115 Bien sûr, dans ce dernier cas, il faut ajouter la qualification que l'exploitation minière

industrielle de l'or apporte en termes de revenus multiples dans les coffres de l'État par rapport à la production

d'or EMA, dont les recettes fiscales officielles sont négligeables, puisque la plupart de l'or EMA est non déclaré.116

Pourtant, nous avons là une synergie potentielle entre la traçabilité et la formalisation. La traçabilité introduit essentiellement la composante clé de formalisation - la surveillance du gouvernement et la déclaration de la production sur le site minier. Ainsi, en particulier dans le cas de l'or, si les creuseurs artisanaux peuvent être persuadés, plutôt que sous la contrainte, à accepter la traçabilité dans le cadre d'un ensemble de mesures qui permettront d'accroître leurs revenus, réduire une charge parafiscale et/ou budgétaire réaliste, améliorer leurs conditions de travail et assurer une meilleure sécurité d'occupation sur le site minier, il est beaucoup plus probable que la traçabilité et la formalisation gagnent une traction élargie.

113Blore, S. 2015 114 Pour une discussion en profondeur sur une gamme de mesures proposées pour permettre et inciter la formalisation dans le secteur de l'or EMA, cf. ARM. Beaucoup de ces mesures, telles que celles qui sont axées sur les coopératives, sont tout aussi pertinentes pour le secteur 3T. 115Blore, S. 2015 116 Cf. ICGLR n.d.a pour une discussion de la IRRN, et les six outils.

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4. Demandes internationales sur un Système congolais d’assurance de la chaîne d’approvisionnement des minerais du conflit

Normes internationales

Il existe une gamme de cadres nationaux, régionaux et internationaux de conformité qui déterminent la façon dont la traçabilité et la certification devraient / pourraient marcher en RDC. Les cadres de conformité indiquant la voie vers la gestion de la chaîne d’approvisionnement en minerais constituent un sous-ensemble d'un ensemble plus large de cadres normatifs que les entreprises en aval cherchent à maintenir ou sont obligés de suivre dans le cadre d'un paradigme d'approvisionnement qui met l'accent sur une haute performance de l'entreprise, l'efficience des ressources et l'atténuation des risques sociaux et environnementaux. On y aborde les questions aussi diverses que la lutte contre le blanchiment d'argent, les pots-de-vin, la corruption, le travail forcé et la traite des personnes, les émissions de carbone, la gestion de l'eau, et la pollution - en partie - par des mécanismes pour améliorer la due diligence de la chaîne d'approvisionnement par les entreprises.

117 Ceci va dans l'intérêt des

entreprises et de la société, mais est aussi une conséquence inévitable d'un contexte néolibéral (déréglementation) et le transfert de mécanismes de redevabilité, du tribunal au marché.

Tableau 7 Fonction de la due diligence sur la chaîne d'approvisionnement pour différents secteurs sociétaux

Instances de régulation Entreprises Société civile

La due diligence de la chaîne d'approvisionnement a émergé étant comme un outil essentiel permettant d’inciter des pratiques commerciales responsables au sein de leurs propres juridictions, mais aussi dans d'autres territoires souverains avec lesquels elles ont des relations commerciales.

La due diligence de la chaîne d’approvisionnement fournit l'assurance de pratiques commerciales responsables et un moyen pour atténuer les risques en amont, protégeant ainsi la marque, remplissant les obligations pour la mise en conformité, et créant aussi potentiellement de nouveaux avantages du marché et des économies de coûts. Les marques peuvent saisir cette opportunité pour annoncer des histoires de ‘bonnes nouvelles’ aux parties prenantes.

Couplée avec les obligations et incitations de transparence (c’est à dire, divulgation de rapports), la due diligence de la chaîne d’approvisionnement est essentielle pour assurer la responsabilité des acteurs commerciaux dans un contexte néolibéral; les sanctions sont de plus en plus exigées par les partenaires commerciaux, le marché et les intervenants affectés (ex : assureurs, investisseurs, clients, travailleurs, communautés) plutôt que dans les tribunaux.

Ce changement de paradigme vers la responsabilisation fondé sur le marché est là pour toujours, ce qui fait de la due diligence de la chaîne d’approvisionnement une caractéristique permanente de pratiques commerciales responsables, et de la transparence un aspect essentiel. C’est dans cette réalité internationale plus vaste que la RDC doit rivaliser avec d'autres sources qui peuvent mieux répondre aux besoins en termes de due diligence, transparence, et des demandes d’assurance exprimées par le marché.

Cadres internationaux pour l'approvisionnement responsable

Un certain nombre de cadres normatifs ont établis les termes par lesquels les entités en aval vont faire des affaires avec les fournisseurs. Dans le contexte de découplage des minerais, et plus particulièrement le 3TG, du conflit et des violations des droits humains en RDC, les principaux textes sont les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux affaires et aux droits de l'homme, les Directives de l’OCDE pour les entreprises multinationales et le Guide de l’OCDE sur la due diligence pour les minerais des zones de conflit ou à haut risque. Nous fournissons ci-après un résumé rapide des principales caractéristiques pour définir le contexte de la demande du marché sur la RDC.

117 Voir par exemple REACH in Europe (Commission Européenne n.d.) ou le projet Carbon Disclosure au Royaume-Uni (Carbon Disclosure Project, nd)

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4.1.1. Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme (UNGP)

Les Principes directeurs de l'ONU relatifs aux entreprises et droits de l'homme (UNGP) ont été adoptés par le

Conseil des droits de l'homme en 2011.118 Les UNGP ne sont pas juridiquement contraignantes en vertu du droit

international, mais ils énoncent les attentes de la communauté internationale sur les gouvernements et les entreprises sur les pratiques respectivement en matière de protection et de respect des droits humains et de recours en cas d’abus.

119 Les UNGP sont conçus pour être universellement applicables par tous les Etats et toutes

les entreprises, indépendamment de leur taille, secteur, localisation, propriété et structure. Ils sont fondés sur les trois piliers du cadre intitulé « Protéger, respecter et réparer » et définissent les exigences suivantes

120:

Les États ont des obligations existantes pour protéger, respecter et garantir les droits humains en vertu du droit international, et cela inclut le devoir de protéger les individus contre les violations des droits humains par des tiers tels que les entreprises privées

Les entreprises commerciales sont tenues de se conformer à toutes les lois applicables et ont une responsabilité de respecter les droits humains en tant qu’entreprises

Les violations des droits humains doivent être corrigées, et les victimes doivent avoir accès à des recours judiciaires et non judiciaires efficaces et appropriés.

La due diligence, comme l'exige la Directive de l’OCDE sur la due diligence (DDG OCDE), plus précise (voir ci-dessous), constitue également un élément central des UNGP et ses exigences pour contraindre les entreprises à

respecter les droits de l'homme.121 Selon les UNGP, les entreprises sont tenues de suivre un processus de due

diligence similaire à celle prévue dans le DDG OCDE.

Qu'est-ce que cela signifie pour la RDC? Tout cadre juridique développé pour permettre la chaîne d'approvisionnement due diligence doit le faire dans le contexte de non seulement permettant aux transactions commerciales de se produire dans une manière qui est commercialement viable, mais pour assurer le respect des droits de l'homme et d'empêcher leur violation.

4.1.2. Les Principes directeurs de l’OCDE a l’intention des entreprises multinationales (PD OCDE)

Les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales (PD OCDE) sont un ensemble de «principes non contraignants et des normes de conduite responsable des entreprises" que les gouvernements de

l'OCDE recommandent aux entreprises multinationales opérant dans ou depuis leur territoire à suivre.122 Même si

les lignes directrices sont volontaires pour les entreprises, leur but est de "clarifier les attentes communes pour la conduite des affaires des gouvernements qui s’y conforment et donner un point de référence pour les entreprises et

pour d'autres parties prenantes." 123 L’observation des principes par des entreprises est volontaire et non

légalement contraignante, mais les pays qui y adhèrent s’engagent de manière contraignante à les mettre en

œuvre.124

La version 2011 de la PD OCDE fournit des indications sur les obligations des entreprises envers la gestion de la chaîne d'approvisionnement responsable et la due diligence fondée sur les risques. Le PD OCDE comprend également un chapitre sur la due diligence sur les droits de l’homme, se référant aux UNGP. Ils recommandent un système de gestion du risque d'entreprise plus vaste qui inclut "l'évaluation des impacts réels et potentiels sur les droits humains, intégrer et agir sur les résultats, le suivi des réponses ainsi que communiquer la façon dont les

118 Groupe de Travail de l'ONU sur les entreprises et les droits humains 2013 119 Greene, A. 2014. 120 Nations Unies 2011 121 Ruggie, J.G. 2008 122 OECD 2011c 123 OECD 2011c 124 Les pays membres sont: Argentine, Grèce, Norvège, Australie, Hongrie, Pérou, Autriche, Iselande, Pologne, Belgique, Irlande, Portugal, Brésil, Israël, Roumanie, Canada, Italie, République Slovaque, Chili, Japon, Slovénie, Colombie, Corée, Espagne, République Tchèque, Lettonie, Suède, Danemark, Lithuanie, Suisse, Egypte, Luxembourg, Tunisie, Estonie, Mexique, Turquie, Finlande, Maroc, Royaume-Uni, France, Pasy-Bas, Etats-Unis, Allemagne, Nouvelle Zélande. Voir http://mneguidelines.oecd.org/ncps/ (30.11.2014)

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impacts sont abordés."125

Un large éventail de questions sociales, économiques et environnementales sont dans la portée.

D’autres conseils comprend l'attente que les entreprises "identifient, préviennent et atténuent les impacts négatifs réels et potentiels causés par leurs propres activités, mais aussi par ceux à qui ils sont directement liés en raison d'une relation d'affaires"

126 et rendent compte de la façon dont ces impacts sont abordés.

127 Ils soutiennent "la

poursuite de la relation avec un fournisseur tout au long des efforts d'atténuation des risques; la suspension temporaire de la relation tout en poursuivant la réduction des risques en cours; ou, en dernier recours, le désengagement avec le fournisseur soit après l'échec des tentatives d'atténuation, ou lorsque l'entreprise juge que l’atténuation n’est pas possible, ou en raison de la gravité de l'impact négatif. L'entreprise devrait également prendre en compte le potentiel des impacts négatifs sociaux et économiques liés à la décision de se désengager.”

128

Ceci est une orientation fondamentale sur la façon dont les entreprises traitant de questions dans leurs chaînes d'approvisionnement des minerais des conflits devraient prendre des décisions sur l'approvisionnement ou l'arrêt d'approvisionnement auprès de fournisseurs en RDC.

Qu'est-ce que cela signifie pour la RDC? Les entreprises des pays adhérents qui investissent dans, s'approvisionnent de, ou opèrent en RDC sont tenues de respecter les lignes directrices, ex : concessionnaires, sociétés minières, investisseurs dans les sociétés minières.

129 Ils doivent donc faire une due diligence sur la chaîne

d'approvisionnement sur un ensemble plus large de questions que les risques identifiés dans la directive de l'OCDE sur la due diligence (voir ci-dessous). Cela signifie que tout système de gestion de la chaîne d'approvisionnement que le GRDC met en place pour soutenir la conformité avec le DDG OCDE devrait offrir une flexibilité pour les autres questions qui seront abordées à travers la due diligence sur la chaîne d'approvisionnement.

4.1.3. Guide de l'OCDE sur la due diligence

Le Guide de l’OCDE sur la due diligence pour les minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque (DDG OCDE) est destiné à soutenir la mise en œuvre de la prérogative des UNGP et des Directives de l'OCDE pour la due diligence spécifiquement pour les chaînes d'approvisionnement en minerais. Le champ d’application comprend toutes les chaînes d'approvisionnement de minerais issus de toutes les zones géographiques affectées ou à risque de violations de conflit ou de droits de l'homme.

Le DDG contient des recommandations non contraignantes de l'OCDE en ce qui concerne les chaînes d'approvisionnement responsables mondiaux pour les minerais. Il énonce les attentes pour les entreprises en amont et en aval qui s’approvisionnent en minerais ou métaux dans des zones de conflit ou à haut risque, afin de «respecter les droits humains et éviter de contribuer à entrer en conflit par leurs décisions et prat iques d’achat de métal ou de minerais"

130 et «à cultiver des chaînes d'approvisionnement transparentes sans conflit et un

engagement durable des entreprises dans le secteur des minerais».131

L'OCDE DDG a été approuvé par 34 pays de l'OCDE plus le Brésil, l'Argentine, le Pérou, la Lituanie, la Lettonie, le Maroc et la Roumanie, les onze Etats membres de la CIRGL (à cette époque), et le Conseil de sécurité de l'ONU dans deux résolutions sur la RDC.

132 Les pays adhérents sont tenus de promouvoir son respect par les entreprises

opérant dans ou depuis leur territoire et s’approvisionnant en minerais dans des zones de conflit ou à haut risque.

133 Ainsi, cette directive reste volontaire pour la plupart des pays et des entreprises.

134 Cependant, certains

pays l’ont agencée dans leur loi (ex: DRC, Rwanda, Burundi),135

la recommandent pour soutenir la conformité

125 OECD 2011c, p. 34.

126 OECD 2011c, p. 20.

127 OECD 2011c, p. 21.

128 OECD 2011c, p. 27, article 22. 129 Certaines entreprises opérant en RDC sont basées dans les pays non-adhérents, par exemple, le MSC est basé en Malaisie et ses filiales dans d'autres pays non-adhérents, et le ROR appartient à près de 100% à MSC. 130 OECD 2013, p. 52. 131 OECD 2013, p. 52. 132 Conseil de Sécurité de l’ONU 2010 et Conseil de Sécurité de l’ONU 2011 133 OECD 2011b. En plus, le Brésil, la Malaysie et les 12 pays de la Région des Grands Lacs ont activement participé dans la consultation conjointe OECD-ICGLR

134 OECD 2013, p.15. 135 OECD 2014. “Rapport annuel sur les Principes directives de l’OCDE pour les entreprises multinationales 2014.

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légale (USA, Canada)136

ou sont en train de l’incorporer d‘une manière ou d’une autre dans leur législation (EU).137

Voir Annexe G.

L'orientation est également le document normatif donnant structure noyau au Mécanisme de régional de certification de la Conférence internationale des de la région des Grands Lacs (CIRGL),

138 a été rendue obligatoire

dans certaines autres situations, par exemple là où les acheteurs obligent les fournisseurs à s’y conformer pour certains minerais

139 ou lorsque l’appartenance à une organisation dépend de la conformité.

140

Le guide de l’OCDE fournit des recommandations ciblées pour des segments en amont et en aval, et des entités grandes et petites pour une due diligente dans les chaînes d'approvisionnement en minerais, et a élaboré des orientations spécifiques pour les chaînes d'approvisionnement de l'or et des 3T.

141 Il délimite un processus de due

diligence en cinq étapes qui attend les actions (résumées) suivantes de la part des entreprises à l'égard de leurs pratiques d'approvisionnement

142:

1. Établir des systèmes solides de gestion de l'entreprise, dont l'élaboration et la mise en œuvre d'une politique de minerais des conflits et la chaîne de systèmes de garde, entre autres

2. Identifier et évaluer les risques dans la chaîne d'approvisionnement liés au financement des conflits, les pratiques commerciales, et les violations les plus graves des droits de l'homme

3. Effectuer la gestion des risques; concevoir et mettre en œuvre une stratégie pour réagir face aux risques identifiés

4. Les fonderies et raffineries et un échantillon de leurs fournisseurs doivent être audités par un tiers indépendant; les fournisseurs doivent fournir des informations nécessaires à l'entité auditée et être ouverts à l’audit

5. Signaler et divulguer publiquement chaque année les activités de due diligence pour la chaîne d'approvisionnement

Figure 5 Risqes couverts dans le modèle de politique pour la chaîne d’approvisionnement

1. Les pires des abus des droits de l’homme

i) toute forme de torture, de traitement cruel, inhumain et dégradant;

ii) toute forme de travail force ou obligatoire

iii) les pires forms du travail des enfants;2 iv) d’autres violations flagrantes des droits de l’homme et des abus comme la violence

sexuelle généralisée; v) crimes de guerre ou autres violations graves du droit humanitaire international, crimes

contre l’humanité ou génocide. 2. Tout soutien direct ou indirect à des groups armgs non-étatiques à travers l’extraction, le transport, le

commerce, 3. la manutention ou l’exportation de minerais. 4. Soutien direct ou indirect à des forces de sécurité publiques ou privées 5. Corruption et fausse déclaration frauduleuse sur l’origine des minerais 6. Blanchiment d’argent 7. Paiement de taxes, redevances et ristournes dus à des gouvernements

136 SEC 2012. Décision finale Conformément à la Section 1502 de la loi Dodd-Frank Wall Street Reform et protection des consommateurs. http://www.sec.gov/rules/final/2012/34-67716.pdf 21 mars 2014 [consulté le 20 mars 2015] 137 OECD 2014” Stratégie de négociation responsable proposée par l'UE pour les minerais de zones de conflits.” http://mneguidelines.oecd.org/proposed-eu-responsible-trading-strategy-for-minerals-from-conflict-zones.htm 21[consulté le 20 mars 2015] 138 ICGLR 2011a 139 Tels que par le Signet Responsible Sourcing Protocol pour l’or et les 3Ts. Signet développe actuellement un tel protocole pour les diamants. Olden, P. 2014 140 Telles que la London Bullion Market Association. 141 Le Supplément aux directives de l'OCDE pour l'étain, le tantale et le tungstène est disponible depuis fin 2010; le supplément pour l'or a été approuvé en mai 2012. 142 OECD 2013

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La conception et l'institutionnalisation d'une politique de minerais du conflit constitue le point de départ pour la mise en œuvre de la du DDG. Un modèle de politique est fourni en annexe II des directives (voir Figure 5). Ce modèle de politique énonce les risques relatifs aux droits de l'homme et autres, auxquels les entreprises devraient chercher à réagir par la création de systèmes de due diligence selon les directives. T Cela signifie que n’importe quel système opérationnel en RDC sur les minerais du conflit devrait soutenir une due diligence sur ces droits de l'homme et les risques opérationnels au minimum.

D’autres risques relatifs aux droits de l'homme peuvent être particulièrement répandus dans certains endroits et des cultures encore non couverts par la politique, ou peuvent être particulièrement importants pour les valeurs entrepreneuriales de l'entreprise d'une entité en aval ou engagements en matière de RSE et ne sont pourtant pas encore couverts par la politique. Les entreprises sont invitées à adapter le modèle de politique en Annexe II à leur environnement de risque et celle de leurs fournisseurs. Ceci est un point crucial à prendre en considération pour assurer l'évolutivité de tout système de certification que la RDC cherche à opérationnaliser, afin de satisfaire le désir des marchés et de la société civile pour gérer un ensemble plus large de questions à l'aide de la due diligence de la chaîne d’approvisionnement, selon les Principes directeurs et directives des Nations Unies pour les entreprises multinationales. Ce système de certification peut-il être adapté pour permettre progressivement la due diligence de ces autres risques?

Le DDG offre largement des processus pour garantir que suffisamment de systèmes de due diligence sont en place; il donne moins de conseils sur les structures permettant la due diligence. En effet, la directive est conçue pour indiquer quoi faire, mais pas comment le faire. On a laissé le champ libre aux entreprises et aux initiatives de certification visant à les aider d’interpréter quelles structures sont nécessaires pour assurer la mise en œuvre possible du DDG. Cela signifie que la flexibilité dans les approches est prévue, y compris pour prescrire comment concevoir les différents éléments d'un système de traçabilité ou de certification. Cela vaut également pour n’importe quel système que la RDC met en place - il doit permettre une diversité des approches, en fonction de la diversité des entreprises opérant le long des chaînes d'approvisionnement en minerais en RDC.

Lois et règlements pertinents dans les pays consommateurs

Une discussion détaillée de la DFA et les autres lois de la nation de consommateurs, tels que la législation européenne proposée, peut être trouvée dans l'annexes.

La loi Dodd-Frank des Etats-Unis sur la réforme de Wall Street et la protection des consommateurs a été promulguée comme loi fédérale par le Président des Etats-Unis le 21 juillet 2010. Dans le cadre d'un chapitre global sur les divulgations (chapitre XV), le chapitre 1502 de la Loi exige aux émetteurs américains (sociétés cotées à la bourse et offrant certains types de titres) de divulguer leur utilisation de colombo-tantalite (coltan), de la cassitérite, wolframite ou de l'or ou de leurs dérivés qui proviennent de la République Démocratique du Congo ou l'un des neuf pays voisins. Le champ d’application comprend des produits que l'émetteur fabrique ou fait fabriquer sous contrats.

143

Le 19 février 2013, l'Union européenne a publié un rapport qui fait la promotion du développement par des pratiques commerciales responsables, y compris le rôle des industries extractives dans les pays en développement. Peu de temps après, le 5 mars, l'Union européenne a publié son projet de proposition de Règlement sur les minerais des conflits et une communication conjointe, «l'approvisionnement responsables en minerais provenant de régions de conflit ou à haut risque: Vers une approche intégrée de l'UE», qui énonce des mesures d'accompagnement cruciales pour s’assurer que le règlement atteint son objectif.

L'UE a proposé un système volontaire d’auto-certification de la due diligence pour les importateurs européens de «minerais de conflit», ce qui est tout à fait distinctif de la loi Dodd-Frank. Les entreprises peuvent choisir de s’y inscrire en tant que "importateurs responsables" de l'étain, tantale, tungstène, leurs minerais, et l'or ; et doivent respecter les recommandations du DDG de l'OCDE pour être en conformité.

144 L'UE a l'intention de publier chaque

année une liste de «fonderies responsables et raffineurs » de l'UE du monde entier afin d’ «accroître la

143 Congrès américain, 2010. Le Département d'Etat américain se réserve le droit d'ajouter tout autre minéral à la liste, quand le Secrétaire d'Etat américain détermine qu'il ou ses dérivés finance un conflit en RDC ou dans un pays voisin et fournit des préavis d'un an pour les émetteurs de l'addition. Congrès américain 2010, Sec. 1502, (e) 4. 144 On

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responsabilité publique ...., améliorer la transparence de la chaîne d'approvisionnement et faciliter un approvisionnement responsable en minerais.»

145

Voir l'annexes pour une comparaison de la Loi Dodd-Frank et le règlement proposé par l'UE et la considération de ce que sont les conséquences en RDC des délibérations de l'UE sur les quatre sujets de discorde.

Au Canada, le Nouveau Parti Démocratique a tenté d'introduire une législation en ce qui concerne les minerais de conflit. La «Loi sur les Minerais de Conflits» proposée s’appuie sur le DDG de l’OCDE et exigerait aux sociétés canadiennes d'exercer une due diligence en ce qui concerne l'exploitation minière et le commerce de l'or, étain, tantale et tungstène de la Région des Grands Lacs, afin de s’assurer qu'aucun groupe armé (public ou privé) ou entité exerçant des activités illégales ou de graves atteintes aux droits humains ne tirent profit de ces minerais. Cependant, le projet de loi a échoué lors d'un vote au Parlement le 24 septembre 2014, et devra être passé une deuxième fois.

146

Le Gouvernement Australien a publié des «directives de due diligence pour la chaîne d'approvisionnement responsables en minerais provenant des lieux classés rouge pour atténuer le risque de fournir un soutien direct ou indirect au conflit dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo», basées sur le DDG de

l’OCDE.147

Au Royaume-Uni, des ONG ont fait campagne pour que le gouvernement adopte une loi semblable à la DFA pour les entreprises britanniques.

148 Le gouvernement du Royaume-Uni a jusqu'ici fait référence à sa législation

pertinente existante et son soutien à la communauté internationale pour travailler sur les questions de minerais du conflit (comme le soutien au développement, l'adoption et la mise en œuvre du DDG de l’OCDE).

149

Le marché – risques soulevés pa rla société civile, le monde académique et les donateurs

La société civile, les universités et les bailleurs de fonds ont tenté d'étendre l'ensemble des préoccupations prises en compte dans le débat RDC des minerais du conflit. Avec tant d'efforts étant placés sur la façon dont les régimes du secteur des minerais et les conflits se croisent, les intervenants se demandent si cette concentration des ressources entrave les progrès dans la gouvernance du secteur des minerais généralement en dehors du domaine des conflits et à la prévention des conflits généralement en dehors du domaine des minerais. Parviendrait-on à de gains plus importants en paix et stabilité en réorientant une partie des ressources destinées aux «minerais du conflit» soit plutôt dans le «conflit» ou les «minerais»?

Ces préoccupations, présentées ci-dessous avec des mesures concrètes pour y faire face, notamment les attentes de gestion de la chaîne d'approvisionnement, la prévention des risques de conflit et des risques aux droits de l'homme à un niveau systémique, et le développement du secteur minier.

4.1.4. Avancement de la gestion de la chaîne logistique et attentes

Un Silver Bullet : Des réalisations importantes dans la gestion de la chaîne d'approvisionnement sont parfois affaiblies par la frustration qu'elles ne se traduisent pas par une réduction ou la cessation immédiate des conflits violents en RDC. Les intervenants s’interrogent si l'accent sur la traçabilité et la gestion de la chaîne d'approvisionnement se traduit vraiment par les gains de stabilité qui sont si souhaités. Un message important est le fait que l'amélioration de la gestion de la chaîne d'approvisionnement peut être valable dans son propre droit pour ses gains économiques, de développement ou de stabilité générale, même si elle ne réduit pas directement le conflit. D'autre part, les parties prenantes demandent à ce que les efforts mis dans la gestion de la chaîne d'approvisionnement puissent être complétés par des efforts ciblés pour améliorer la gouvernance du secteur des minerais en général, sur lequel PROMINES se concentre évidemment par le biais de ses autres projets.

Les experts qui ont une opinion nuancée comprennent que la relation entre les minerais et les conflits est complexe et peuvent être en mesure de fournir un soutien constructif pour gérer les attentes des parties prenantes qui voient que la gestion de la chaîne d'approvisionnement est la priorité pour résoudre le conflit du

145 Commission Européenne 2014c 146 OpenParliment.ca, n.d.; Marlow, I. 2013 147 Gouvernement australien, n.d. 148 Tearfund 2014 149 Gouvernement Britannique, n.d.

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Congo. La prémisse que, bien que les minerais puissent perpétuer le conflit, ils n’en sont pas nécessairement la principale cause,

150 a été appuyée par une lettre ouverte par des ONG et des universitaires, qui citent des

évaluations internes de l'ONU qui trouvent que seulement 8% des conflits violents en RDC sont liées aux ressources minérales. Pendant ce temps, la mise en œuvre de la traçabilité et de la due diligence dans le secteur minier est survenu au même moment où des groupes armés changeaient des minerais vers d'autres produits et secteurs économiques pour financer leurs activités.

151

Propriété du problème; Propriété de la Solution : la société civile en RDC attend des entreprises en aval de participer activement aux initiatives et processus de traçabilité et de certification.

152 Ce n’est cependant pas

toujours le cas dans la pratique. De nombreuses entreprises en aval considèrent ces initiatives comme un exercice de case à cocher où ils s’inscrivent à un régime particulier, puis attendent à ce que la due diligence leur soit livrée.

153 Industrie suppose qu'ils ne peuvent pas faire la due diligence ou faire du commerce légal à moins qu’un

système d'assurance «toute faite» ne soit en place.154

Dans d'autres cas, des entreprises utilisent la traçabilité et la due diligence comme un exercice de « verdissement »; faisant la une des journaux pour un approvisionnement éthique, alors qu'ils ne prennent en considération qu’un sous-ensemble de risques et ne produisant pas de «vraies solutions» sur le terrain.

155 Il y a place ici pour inviter les entreprises à s’engager plus directement avec les

initiatives et mettre en place de manière proactive des mesures de vigilance.156

Une entreprise peut travailler avec des organisations locales telles que Save Act Mines, qui s’efforce de renforcer la capacité des entreprises locales à mettre en œuvre le DDG.

157

4.1.5. Prévention des conflits et risque sur les droits humains à un niveau systémique

Leadership devant les demandes du marché: Il existe une unité croissante entre les groupes de parties prenantes congolaises sur la nécessité d'aborder certaines questions sectorielles, telles que la démilitarisation des sites miniers.

158 Les observateurs ont noté une présence diminuée de groupes armés dans certains sites miniers.

159 Par

exemple, 99% des exportations d'étain légalement importés en provenance du Rwanda et de la RDC vers de grandes nations d'achat sont maintenant sans conflit.

160 Toutefois, le monde académique soulignent que d'autres

risques ont été discutés ou abordés moins en évidence. Encore plus pressant, les violations des droits de l'homme et la violence par des agents de l'État (dont la police, les FARDC, les agents de l'administration), qui sont aujourd'hui responsables de la plus grande partie des violations des droits de l'homme.

161 Ceci est un risque

important pour les progrès, que l’on doit aborder sous la direction du gouvernement de la RDC.

Le guide de l’OCDE ne couvre pas les risques en ce qui concerne les droits du travail (à part les pires violations telles que le travail forcé et les pires formes de travail des enfants), les droits socio-économiques et de l'environnement; il n’incite pas à l’avènement des droits de l'homme, mais en empêche plutôt les abus. D’autres grands cadres d'approvisionnement responsable le font, comme les Principes directeurs de l’OCDE pour les entreprises multinationales et les Principes directeurs des Nations Unies (voir ci-dessus). Les acheteurs en aval interrogés là-dessus et sur d'autres projets ont indiqué aux auteurs leur intention de commencer à intégrer ces questions dans leur due diligence sur la chaîne d'approvisionnement dans l'avenir.

162 Il y a donc une possibilité de

leadership dans ce domaine avant la demande du marché.

4.1.6. Progrès et attentes sur le développement du secteur minier

Soutenir le développement local : le monde universitaire et la société civile affirment que plutôt que de décourager les minerais du conflit, il y a une nécessité d'incitation au commerce propre.

163 Le monde académique

soulignent qu’à ce jour, les risques quotidiens des travailleurs miniers ont reçu moins d'attention internationale

150 Pole Institute 2014; Geenen, S. et Radley, B. 2014 151 Pole Institute 2014 152 Entretien avec l’interviewé Nº 5 153 Entretien avec l’interviewé Nº 5 154 Entretien avec l’interviewé Nº 13 155 Entretien avec interviewee no. 30 156 Entretien avec l’interviewé Nº 13 157 Entretien avec l’interviewé Nº 47 158 Entretien avec l’interviewé Nº 10 159 Entretien avec l’interviewé Nº 11 160 ITRI 2014a 161 Entretien avec l’interviewé Nº 11; Geenen, S. et Radley, B. 2014 162 Entretien avec un raffineur 163 Entretien avec l’interviewé Nº 9

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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que les violations flagrantes des droits de l'homme (tels que définis dans l'Annexe II des directives de l’OCDE).164

Des exemples de ces risques quotidiens incluent (mais n’y sont pas limités) les dangers de santé et de sécurité, le sous paiement des creuseurs, et le vol des salaires (et minerais).

165 Les efforts pour rendre le travail minier plus

sécurisé, durable et productif peut compléter les efforts visant à diversifier les économies rurales et concevoir des moyens de subsistance alternatifs, et s’appuient sur l'expertise de l'entreprise et de la société civile.

Il y a un besoin de leadership du gouvernement sur d développement de structures et institutions qui incitent les creuseurs à extraire et commercialiser en conformité avec la loi et les politiques du gouvernement.

166 Les

avantages de la formalisation peuvent être abstraits, tandis que l'assistance ciblée aux creuseurs artisanaux peut être efficace.

167 Cette assistance pourrait consister à: améliorer les connaissances géologiques des creuseurs;

assurer l'accès aux équipements de sécurité adéquats (bottes, torches, casques); soutenir l'achat de petites machines; assurer l'accès aux crédits financiers ou de prêts pour les creuseurs ou les coopératives individuelles; ou introduire des technologies propres qui permettent d'optimiser le rendement, améliorer les revenus et atténuer la SST et les risques environnementaux.

168

Le marché - utilisateurs en aval de minerais du conflit congolais

4.1.7. Pilotes et attentes générales du marché

Bien que l'assurance de la chaîne d'approvisionnement n’est possible sans l'utilisation d'une démarche de certification ou de traçabilité, l'industrie préfère souvent recourir à un prestataire de traçabilité / certification de minerais des conflits pour couvrir certaines activités pour lesquelles elles sont responsables. Il y a une série de raisons à cela:

Les systèmes de certification (ou «initiatives communes» selon les Directives de l’OCDE pour la due diligence

169) permettent des économies d'échelle et ainsi la dispersion des coûts à travers une gamme

d'opérateurs.

Il facilite la conformité aux directives de l’OCDE et à la loi congolaise puisque les initiatives comprennent profondément ce qu’il faut faire, ce qui les rend attrayant pour les entreprises pour lesquelles sur la due diligence de la chaîne d'approvisionnement basée sur le risque est une nouveauté.

Il offre aux entreprises en aval plus de confiance pour acheter des minerais de chaînes d'approvisionnement couvertes par une initiative des minerais du conflit en amont,

170 car il fournit un

deuxième niveau de contrôle au-delà de ce dont le gouvernement est responsable (ex : validation des sites miniers).

Il y a un accès à des conseils car les initiatives fournissent généralement une communauté d'utilisateurs, même de manière informelle, et un tiers à qui demander de l'aide pour le renforcement des capacités, les communications, la gestion des incidents et plus encore.

Donc, qu’est-ce qu’un acteur en aval recherche dans une initiative des minerais du conflit? Ils doivent être en mesure de s’appuyer sur les données générées; ils veulent la transparence, afin qu'ils puissent connaître l'origine, la chaîne de responsabilité, les problèmes qui ont surgi, et ce qui a été fait à ce sujet comme base de la gestion des risques et des rapports; ils veulent être en mesure de se déclarer «sans conflit» aux fins de conformité à la loi Dodd-Frank; ils doivent pouvoir compter sur l'assurance faite par l'initiative; et bien sûr ils sont préoccupés par le coût. Ils voient aussi les questions de minerais du conflit dans le cadre d'un ensemble plus large de questions dans leur stratégie de l'approvisionnement responsable, et chercheront l'efficacité et la compatibilité pour gérer soit des risques différents le long de la fourniture d'un matériel soit le même risque le long des chaînes d'approvisionnement de matériaux différents.

Les entreprises en aval doivent être en mesure de s’appuyer sur les données qu'elles reçoivent pour répondre à leurs obligations de déclaration des minerais du conflit par la loi Dodd-Frank (moteur de la conformité), pour

164 Radley, B. et Rothenberg, D. 2014 165 Radley, B. et Rothenberg, D. 2014 166 Entretien avec l’interviewé Nº 12 167 Entretien avec l’interviewé Nº 12 168 Entretien avec l’interviewé Nº 12; Geenen, S. et Radley, B. 2014 169 OECD 2013, p. 19, 35 170 Entretien avec l’interviewé Nº 13

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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atteindre leur désignation préférée (généralement «sans conflit»), et communiquer aux parties prenantes sur cette question (moteur de la gestion de la marque / du marché). Elles sont par la suite très inquiètes sur la qualité des données (exactitude et exhaustivité), la disponibilité (quand elles l'obtiennent et par quel moyen, ex : transparence et divulgation), et la gestion (la façon dont elles sont présentées, la compatibilité entre les différentes chaînes d'approvisionnement, la pertinence des statistiques agrégées, la capacité à être manipulées pour soutenir divers besoins analytiques, simplicité).

171 Cela comprend les données sur la traçabilité et des

procédures de due diligence, et les données et rapports sur les irrégularités et incidents dans les systèmes identifiés par la due diligence menée.

172

L’industrie demande également autant de transparence que possible.173

Cependant, il reste du travail à faire pour améliorer la communication entre les niveaux en aval de la chaîne d'approvisionnement sur le type de données dont les acheteurs ont besoin.

174 Par exemple, une marque mondiale a exprimé des préoccupations au sujet d'un

manque de cohérence dans les paramètres pour évaluer la fiabilité des données de traçabilité générées, la collecte et la gestion inconsistantes de données ou la perte de données sur le chemin partant d'une initiative en amont dans la chaîne d'approvisionnement vers la fonderie / raffineur, qui pourrait ne pas être suffisant pour un audit (ex : sous CFS).

175 Cependant, CFSI, LBMA et RJC ne comprennent pas d’exigences sur la qualité et la disponibilité

des données dans leurs documents normatifs, indiquant plutôt les points de données nécessaires.

En ce qui concerne la maniabilité de données, l'industrie en aval a exprimé la conviction qu'il est plus simple et finalement moins cher si les fournisseurs utilisaient principalement la même initiative / système sur les minerais du conflit, car cela faciliterait la gestion de données.

176 Cependant, il existe des solutions techniques possibles pour

rationaliser les différents types de prestation et la gestion des données, telles que la solution SERCAM middleware (voir ci-dessous, Section 5.2.3).

177 À cet égard, certaines sections de l'industrie en aval (en particulier dans les 3T)

ont exprimé le désir d'une concurrence accrue entre les initiatives en amont sur les minerais de conflit plus généralement, percevant la domination du marché par l’iTSCi comme un problème.

178 D’autres représentants en

aval de bijoux et des TIC n’étaient pas en faveur des multiples systèmes, de peur de compromettre la viabilité de l’iTSCi, ce qui peut nuire aux marchés internationaux pour les minerais congolais.

179 Ces commentateurs sont en

faveur de l'amélioration de l’iTSCi et de "ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain".180

Très important, de nombreux acheteurs en aval doivent également savoir si le matériel provenant de la RDC peut être désigné comme sans conflit ou non par les exigences de déclaration DFA. Et ils doivent être en mesure de s’appuyer sur n’importe quelle assurance des mesures de vigilance d'un fournisseur. Les sociétés ayant des obligations de rapportage selon la législation américaine doivent effectuer un audit indépendant du secteur privé (IPSA) s’ils se déclarent sans conflit ET peuvent s’approvisionner ou s’approvisionnent bel et bien auprès de la RDC et aux pays limitrophes. Ces normes IPSA étaient volontaires jusqu'en novembre 2014 pour les grandes entreprises, et sont toujours volontaires pour les petites entreprises jusqu'en novembre 2016.

181 Dans ce cas, les IPSAS faits

pour la période des rapports de 2013 n’ont pas évalué si des événements à risque se sont produits, mais ont plutôt évalué "la conception des procédures de due diligence de l'entreprise et si la Société a effectué les procédures comme prévu."

182 Cela imite ce que la CFSP audite essentiellement pour des chaînes d'approvisionnement en

provenance de pays «de niveau trois» (c.-à-d. RDC).183

Cela diminue légèrement l'attente pour les entreprises en amont d'avoir aucun incident à risque que ce soit dans leurs chaînes d'approvisionnement, avec un accent mis sur la qualité de leurs procédures de due diligence plutôt que sur le résultat de ces procédures.

En outre, les entreprises en aval craignent que le coût de la due diligence en amont ne peut leur être transmis, car ils endurent déjà des coûts supplémentaires pour le fait de s’approvisionner en RDC et dans les pays voisins grâce aux conditions améliorés de due diligence, rapportage et potentiellement d’audit associés à la DFA et aux

171 Entretien avec global brand 172 Ex : entretien avec l’interviewé Nº 8, 173 Entretien avec l’interviewé Nº 8 174 Entretien avec l’interviewé Nº 13 175 Entretien avec l’interviewé Nº 1 176 Entretien avec l’interviewé Nº 13; Ruby Weinberg (CBRMT), Entretien avec l’interviewé Nº 40; Ruby Weinberg (CBRMT), Entretien avec l’interviewé Nº 43 177 Sercam, n.d.b ; Entretien avec l’interviewé Nº 28 178 Entretien avec l’interviewé Nº 3; Ruby Weinberg (CBRMT), Entretien avec l’interviewé Nº 39. 179 Par exemple, Entretien avec l’interviewé Nº 6, et interviewee no. 1. 180 Entretien avec l’interviewé Nº 1, Ruby Weinberg (CBRMT), Entretien avec l’interviewé Nº 40. 181 Usvyatsky, O. 2014 182 Usvyatsky, O. 2014 183 CFSI, n.d.a, Annex C.

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règlements proposés par l’UE.184

La CE peut encore comporter des incitations à l'investissement dans une vigilance renforcée en amont par les entreprises européennes si elle rend son règlement volontaire et vise à récompenser les importateurs s’approvisionnant dans les zones de conflit ou à haut risque (c.à.d. la RDC et la région des Grands Lacs) – créant une structure d'incitation tout à fait opposée à la DFA.

Enfin, et selon notre commentaire sur les directives de l'OCDE et les UNGP, les acteurs en aval cherchent de plus en plus à faire preuve de due diligence sur un ensemble plus large de questions que celles capturés dans les directives de l'OCDE et les initiatives des minerais de conflit visant à faciliter sa mise en œuvre. Selon l'un des plus grands raffineurs du monde, "à mon avis, ce est une erreur [pour les initiatives des minerais de conflit] de ne pas inclure l'environnement et les droits humains.... Nous sommes l'un des principaux fournisseurs de l'industrie de la joaillerie occidentale et ils soulèvent ces aspects bien sûr. ... Quand on parle avec nos clients de banques de lingots, eux recherchent aussi de plus en plus des thèmes de la protection de l'environnement et des droits humains".

185

Tant que le GRDC ne commence pas à aborder ces questions de manière systémique et/ou que les initiatives d'approvisionnement responsable qui les traitent ne sont pas appliquées en RDC, une gamme de grandes marques continueront à éviter la RDC et chercheront d'autres sources, en particulier pour l'or.

186

Qu'est-ce que cela signifie pour la RDC?

Sur la fiabilité des données, la RDC pourrait agréger et publier des données, des statistiques et des rapports pertinents pour les acheteurs en aval des «minerais du conflit» sur son site web (www.mines-rdc.cd). Cela pourrait servir de portail de données recueillies auprès de chacune des initiatives, qui peuvent être rendues public. Ceci, et des données plus sensibles, pourrait également être ensuite transmis à l'AICM et à la base de données du MRC dans une forme agrégée et ventilée. La RDC pourrait inclure des exigences de divulgation de données dans les protocoles d'accord avec les initiatives, y compris le fait de demander certains points de données, et les types de données pour permettre la normalisation des données pour assurer la comparabilité et l'agrégation significative. Cette loi serait également en charge les communications améliorées et donc la transparence, pour aider les entreprises en aval.

En ce qui concerne l'introduction de la concurrence dans le domaine du suivi et de la traçabilité, la RDC est déjà passée d'un système unique à un système multi-secteur, après avoir signé un protocole d'accord avec GeoTraceability en Décembre 2014. Le processus de demande de fonctionner comme un système de traçabilité en RDC devrait être publié sur www.mines-rdc.cd pour permettre à d'autres initiatives de le faire efficacement (en vue de réduire en fin de compte les coûts initiaux et le prix que l'industrie devra payer pour la mise en œuvre).

Pour que les entreprises soient en mesure de s’appuyer sur des systèmes d'assurance opérationnels en RDC, la RDC doit insister pour que toute initiative avec laquelle il signe un protocole d'entente ait subi une vérification de la conformité avec le DDG de l’OCDE, par un organisme indépendant compétent et crédible pour s’assurer que, une fois opérationnelle, l'initiative sera jugée adéquate par le marché. Les lettres d'appui sont certes utiles, mais un contrôle de conformité a plus de poids. Le GRDC doit aussi chercher à comprendre la valeur ajoutée que cette initiative apportera aux intervenants congolais et au marché afin de garantir qu’elle crée une véritable concurrence qui va réellement combler les lacunes ou les besoins des parties prenantes existantes. Ceci est crucial puisque les économies d'échelle constituent un facteur important dans la faisabilité et la rentabilité de l’iTSCi, et l'introduction d’une concurrence qui n’ajoute pas de valeur par rapport pourraient finalement être moins bénéfique pour les parties prenantes.

Bien sûr, les entreprises en aval sont préoccupés par le coût de la mise en œuvre des initiatives, mais veulent également s’assurer que le coût d'une charge de due diligence ajoutée sur l'insistance du marché soit réparti équitablement dans le segment en amont et que les plus vulnérables dans les chaînes d'approvisionnement (la creuseurs et leurs familles) ne supportent pas des coûts déraisonnables. Dans le cadre de son examen visant à autoriser de nouvelles initiatives pour opérer en RDC, le GRDC pourrait également exiger que ces initiatives présentent des informations sur leur modèle d'affaires, y compris la façon dont ils seront financés (capital de démarrage et revenu en cours), et comment les profits ou revenus excédentaires seront distribués pour s’assurer

184 Voir http://www.payson.tulane.edu/news/new-study-gauges-corporate-resources-mobilized-comply-conflict-mineral-disclosure-law pour un résumé des coûts de DFA: “Les émetteurs ont investi chacun une moyenne de 545.962$ en temps et en efforts pour se conformer à la loi” 185 Entretien avec un raffineur 186 Entretien avec un raffineur

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que les coûts soient raisonnables et répartis équitablement. Les donateurs peuvent souhaiter travailler avec GRDC afin d'élaborer sur la façon dont cela peut être fait de façon appropriée.

Enfin, la RDC a un avantage par rapport aux autres pays pour aider les entreprises en aval qui cherchent à se conformer aux directives de l'OCDE, et les UNGP y parviennent. La raison en est que les systèmes de base qui ont été construits pour permettre la due diligence de la chaîne d’approvisionnement sur les minerais de conflit pour les risques énumérés à l'Annexe II fournissent un système de travail pour l'expansion dans la gestion d'autres questions d'intérêt pour le marché et pour le peuple congolais. Le Congo peut inciter et permettre aux systèmes existants de construire l'assurance des risques pour des questions plus vastes dans leurs systèmes afin de desservir cette demande du marché. Si le Congo fait cela, il doit le communiquer au marché dans le cadre d'une vision plus large pour permettre l'exploitation minière durable en RDC.

4.1.8. 3T Moteurs et attentes du marché du secteur 3T

Il existe différents environnements de marché pour les différents minerais (étain, tantale, tungstène) provenant de la RDC. L'attractivité de la RDC comme pays source pour chacun de ces minerais détermine aussi la mesure dans laquelle l'industrie en aval est prête à s’engager et à soutenir la traçabilité et la certification en RDC.

La RDC représente actuellement moins de 5% de la production mondiale d'étain187

et est susceptible d'augmenter en importance, en particulier sous forme de dépôts clés sont industrialisés, par exemple Walikale. Le potentiel géologique de la RDC pour les réserves d'étain est bon: Alphamin a récemment annoncé des résultats prometteurs de leur prospection à Bisie.

188 Par conséquent, RDC est d'une grande importance stratégique pour le secteur

international de l'étain à moyen terme et à long et peut expliquer en partie la décision de l'ITRI à investir lourdement dans l'amélioration de la performance en matière de durabilité - et donc l'accessibilité et la crédibilité des chaînes d'étain d'approvisionnement de la RDC.

La RDC représente actuellement 12% de la production mondiale de tantale189

et l'on dit qu’elle a des réserves importantes, mais la région Afrique centrale comme n’accueille qu’une part estimée à 9% des ressources de tantale au monde (derrière l'Amérique du Sud, en Australie, en Chine et en Asie du Sud-Est, Moyen-Orient et la Russie).

190 La RDC et l’Afrique centrale sont devenues une source de plus en plus importante de tantale en 2008-

2009, lorsque la production en Australie et au Canada a diminué,191 et la RDC en tant que source a contribué à

stabiliser les prix de tantale à l'échelle internationale, car il a toujours servi comme un «marché spot»: un facteur d'influence sur comment et pourquoi les acheteurs de tantale sont désireux de s’approvisionner auprès de la RDC est que, contrairement aux commerçants d'étain, des commerçants de tantale ne sont pas en mesure de planifier

en avant en utilisant le London Metal Exchange pour introduire la certitude du prix dans leur négociation.192 Cette

incitation commerciale doit être qualifiée avec un impératif de conformité: le tantale ne profitera de cette occasion tant qu'il n'y a pas de violations telles que la violation des sanctions ou une violation dans le cadre du

DFA,193

La RDC représente actuellement moins de 3% environ de la production mondiale de tungstène,194 et a peu

d'importance en termes de réserves (les plus grands gisements se trouvent en Chine, suivie par le Canada, le

Kazakhstan, la Russie et les États-Unis).195 Compte tenu de l'abondance - et la simplicité relative - d'autres sources

à travers lequel la demande peut être satisfaite, la RDC est de faible importance pour le marché de tungstène.196

Les acheteurs de tungstène ont donc besoin d’une forte incitation à construire des relations d'approvisionnement avec les producteurs en RDC.

187 Bruce Curling, communication personnelle, 02.12.2014. Selon Statistique de l’USGS à partir de 2012, la RDC représente moins de 2% de la production mondiale d'étain (USGS 2012) 188 ITRI 2014a 189 USGS 2012 190 Polinares 2012; Burt, R.2011 191 Polinares 2012 192 Burt, R.2011 193 Entretien avec le répondant n° 3 194 Seddon, M. 2013 195 USGS 2014 196 Par exemple Ruby Weinberg (CBRMT), Entretien avec le répondant n° 44

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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4.1.8.1. L’initiative d’approvisionnement sans conflit

Au niveau de la fonderie, l'audit de préférence pour les 3T est le Programme fonderie sans conflits (CFSP). Il n’existe actuellement pas d'autre minerais de conflit vérification orientée au 3T fonderies outre le «contrôle de conformité de l'OCDE» qui iTSCi fait et qui complète l’audit de SCF. Pour cette raison, les exigences de la CFSP sont un facteur déterminant de ce qui est attendu des entreprises de la RDC s’ils souhaitent servir des marchés

«responsables».197

L'Initiative d’approvisionnement sans conflits (CFSI) fournit un ensemble de ressources pour les

entreprises traitant des questions des minerais de conflit. Parmi ses outils figure une vérification par un tiers de l'approvisionnement et de transformation des activités d'une fonderie, appelée Programme fonderie sans conflits (CFSP), un programme volontaire qui "détermine si les fonderies et les raffineries proviennent de minerais sans

conflit."198

La CFSP est applicable aux fonderies / raffineurs de l'étain, tantale, tungstène et d'or du monde entier. A la date du 17 novembre 2014, 120 fonderies ou les raffineurs ont été vérifiés comme conformes. C’est plus que le double des chiffres vérifiés à partir du mois d’Août 2013 montrant une augmentation significative de la couverture et donc

influence dans la dernière année.199

Tableau 8 Le nombre de fonderies et raffineries CFSP actives et conformes

# Indicateur Ta Au W Sn Total

1 Nombre de fonderies / raffineurs actuellement actifs dans la CFSP200

44 62 15 48 168

2 Nombre de fonderies / raffineurs conformes 39 52 7 22 120

La CFSP vise essentiellement à assurer la capacité des fonderies et des raffineries à signaler que sans conflit et en conformité avec la Loi Dodd-Frank.

201 Le CFSP s’appuie sur la chaîne amont en région des systèmes de garde et de

traçabilité. Elle oblige les fonderies / raffineurs à s’approvisionner auprès de producteurs, de commerçants et des lieux où un tel programmes de traçabilité / chaîne de possession est mis en œuvre et qui peut fournir la chaîne de possession de retour / traçabilité jusqu’à la mine ainsi que prouver la gestion des risques en ligne avec le DDG de

l’OCDE.202 En vue d'atteindre les résultats de l'audit de la CFSP « sans conflit», une fonderie devrait fournir «des

preuves suffisantes pour démontrer l'engagement de la direction à l'approvisionnement sans conflit, l’existence et la mise en œuvre des processus et systèmes pour soutenir l'approvisionnement sans conflit, la capacité de rendre compte de toutes les entrées et sorties au cours de la période de vérification, existence et la mise en œuvre des processus et des systèmes pour démontrer le niveau approprié de la traçabilité et de l'approvisionnement et la

détermination de l'origine".203 Par conséquent, le CFSP a été largement conçu pour s’adapter efficacement avec

l’iTSCi pour permettre une chaîne d'approvisionnement intégrée assurée de la mine à la fonderie.204 Le CFSI a

récemment approuvé le programme d'approvisionnement Better Sourcing comme répondant aux exigences des

protocoles de vérification de la CFSP à la fin de 2013.205

La CFSP classe la RDC comme un pays de «niveau 3»206, ce qui signifie que les attentes de due diligence sur la

fonderie sont plus élevées si la RDC est une origine pour le matériel. Les fonderies / raffineries doivent fournir des documents supplémentaires spécifiques pour un matériel de «niveau 3» (qui se traduit ainsi dans la documentation qu’une société en amont doit fournir). Elles doivent montrer la conformité avec le DDG de l’OCDE pour eux-mêmes et leurs sources soit en ayant individuellement leurs sources évaluées par rapport au DDG de

197 Entretien avec le répondant n° 4 198 Electronic Industry Citizenship Coalition Inc; Global e-Sustainability Initiative 2012 199 Levin et Cook, 2013 basée sur Bob Leet et Michael Rohwer, pers. Comm avec Levin, 30 août 2013. 200 Le nombre de fonderies / raffineurs actifs (item 1) est la somme des fonderies / raffineurs conformes ainsi que les fonderies / raffineurs actifs dans la CFSP. Selon http://www.conflictfreesourcing.org/program-indicators/ 19.11.2014. 201 Levin, E. et Cook, R. 2013 202 Levin, E. et Cook, R. 2013 203 CFSI, n.d.a. 204 Levin, E. et Cook, R. 2013; Bob Leet et Michael Rohwer, comm. pers. avec Levin, 30 août 2013. Voir aussi Roesen et Levin, 2011. 205 CFSI 2013 206 «La République démocratique du Congo (RDC) et ses neuf pays voisins comme indiqué à la section 1502 de la loi Dodd-Frank. Ce sont l'Angola, le Burundi, la République centrafricaine, RDC, République du Congo, le Rwanda, le Sud Soudan, la Tanzanie, l'Ouganda et la Zambie. Ceux-ci sont aussi communément appelés «pays couverts» dans la section 1502. Dodd Frank Act " Dans l'ICSE, n.d.a.

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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l’OCDE par une tierce partie indépendante OU en utilisant un schéma évalué comme conforme, comme l’iTSCi ou

le BSP, pour le faire pour eux.207

4.1.9. Moteurs et attentes du marché du secteur Or

La RDC joue actuellement une fonction plutôt minime dans le secteur international de l'or. Il ne figure pas parmi

les plus grands pays producteurs d'or (ses quantités de production à moins de 1% de la production mondiale)208, ni

sur la liste des pays avec les plus grandes réserves d'or.209 Les grandes entreprises qui produisent actuellement de

l'or en RDC sont Banro, Randgold et Anglogold Ashanti et Kilo Goldmines, et on estime que 8 à 10 tonnes par an

sont produites par les creuseurs artisanaux et à petite échelle.210

Alors que présentement il n'y a pas de certification en amont et en système de traçabilité de l'or opérationnelle en RDC, "les audits de raffineur d'or due diligence couvrent désormais environ 85-90% du marché de l'or à l'échelle

internationale."211 Il existe une gamme de programmes d'approvisionnement responsables possibles pour les

raffineurs d'or (en plus de la CFSP), conçus pour permettre l'approvisionnement de minerais provenant de lieux de conflit ou à haut risque, tels que la RDC: le Guide pour l’or responsable de LBMA, le Code des pratiques et de chaîne de contrôle de RJC, le Dubai Multi-Commodities Commission Responsable Sourcing Protocole, et le

Protocole de l'approvisionnement responsable Signet.212 Les exigences de ces régimes peuvent être considérées

comme une indication de ce que l'industrie de l'or aval attend des initiatives potentielles de traçabilité et de certification en amont.

Le London Bullion Market Association (LBMA) est une association commerciale internationale qui représente le marché de lingots d'or et d'argent, avec l'adhésion comprenant la majorité des "banques centrales ayant de l'or,

les investisseurs du secteur privé, sociétés minières, producteurs, raffineurs et fabricants."213 Le LBMA exige que

tous les raffineurs à se conformer à la Guide sur l’or responsable (RGG) dans le cadre de leur qualification pour être sur la «Liste de performance adéquate'. La "Liste de performance adéquate" est considérée comme la seule accréditation mondialement acceptée pour le marché de l'or, pour s’assurer que les lingots de gros négociés dans

les marché répondent aux normes et qualité requis par Good Delivery»214 Même si le RGG est basé sur les lignes

directrices de l'OCDE, ses exigences vont au-delà et comprennent des exigences concernant le blanchiment d'argent, la lutte contre le financement du terrorisme, ainsi que les systèmes et règles de gestion Know Your

Customer.215 Actuellement, 73 raffineurs d'or sont "Good Delivery". Le LBMA est un acteur avec une influence

énorme dans le marché de l'or, compensant entre 20 à 25 milliards de dollars d'or par mois en 2014 ;216 tout

producteur d'or congolais ou commerçant cherchant à commercialiser de grandes raffineries du monde aura besoin de leur fournir des informations sur la chaîne de possession et de la due diligence, selon le RGG.

Le Dubai Multi Commodities Center (DMCC) est une initiative du gouvernement de Dubaï chargé de développer Dubaï en un centre de commerce mondial de produits de base. Le volume d'or échangé par Dubaï a augmenté de 6 milliards de dollars en 2003 à 75 milliards de dollars en 2013, avec près de 40% du commerce de l'or physique du

monde passant par Dubaï en 2013. 217 Dubaï est l'un des points d'échange les plus importants pour l'or congolais,

et a fait l'objet de beaucoup de critiques par les ONG pour améliorer ses règlements et procédures pour empêcher

le blanchiment de l'or des conflits dans les chaînes d'approvisionnement légitimes.218 Le Guide pratique de DMCC

pour les participants du marché dans l’industrie l’or et des métaux précieux (DMCC orientation) est obligatoire pour toutes les raffineries membres DMCC sur sa liste « Good Delivery de Dubaï». Le Guide de DMCC vise à établir des normes pour la due diligence lorsqu’on s’approvisionne en or dans des zones de conflit ou à haut risque. Il s’appuie en grande partie sur les recommandations du DDG de l’OCDE, mais comprend aussi des exigences sur les

207 Roesen et Levin, 2011. Voir aussi CFSI n.d.a 208 Dranginis, H. 2014 209 USGS 2014b 210 Dranginis, H. 2014; USGS 2014b 211 LBMA et RJC n.d.a 212 Outre le SRSP, ces initiatives sont décrites avec certains détails dans Levin et Cook 2013. 213 LBMA n.d.a 214 LBMA n.d.b 215 Levin et Cook 2013 216 Les volumes ont augmenté au double de ce montant au cours des dernières années. LBMA n.d.c 217 AlArabiya 2014 218 Global Witness 2014b, Bowers, S. 2014, PAC 2014

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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procédures Know Your Customer et de lutte contre le blanchiment d'argent.219 Trois des raffineurs de Dubaï sont

sur la Liste Good Delivery Dubaï, avec douze autres, y compris de grandes marques comme Rand Refinery, Pamp,

Argor-Heraus, Metalor.220 Deux raffineurs sont Market Deliverable Brands, Fujairah Gold FZE et l’or Kaloti, ce qui

signifie qu'ils sont conformes avec le guide de DMCC pour les participants au marché.221

Dans les premiers dépôts en vertu de l'article 1502 du DFAE, 301 dépôts sur 1.313 se sont déclarés sans conflit de

la RDC». 222 Parmi ces 301, 300 ont réussi à déterminer leur statut « sans conflit de la RDC» seulement en fonction

de leur Reasonable Country of Origin Investigation. Seul quatre compagnies sur 1.313 ont utilisé un audit indépendant du secteur privé afin de vérifier leurs conclusions - Signet Jewelers, Kemet Corp, Intel, et Royal

Philips.223 Parmi ceux-ci, Signet signalé son or sans conflits de la RDC, l'or de Philips n’est pas de la RDC ou des pays

voisins; Intel n'a pas précisé les pays d'origine pour l'or et Kemet ne traite pas en or.224 En d'autres termes, Signet,

la plus grande entreprise de bijoux du monde, pourrait s’approvisionner auprès de la RDC et prétend être sans conflits de la RDC. Ceci est important. Signet Jewelers a atteint cet objectif en approvisionnant son or congolais qu'à partir de mines à grande échelle par le biais de Randgold Refinery, qui est une raffinerie LGD et DGD basée en

Afrique du Sud.225 Randgold s’approvisionne en or extrait par EMA et l’ exploitation minière industrielle de toute

l'Afrique (ainsi que l'or de ferraille), sépare son or dans ces deux cours d'eau permettant à l'or industriel d’être Good Delivery LBMA (donc vérifiés contre le LBMA RGG, qui a des exigences de due diligence sans conflit). L'influence de Signet se étend au-delà de cette relation directe avec Randgold en raison de sa création des Protocoles Signet en approvisionnement responsable (SRSP), qui décrivent des "modalités pratiques" pour "assurer raisonnablement que tout or, étain, tantale ou tungstène . . . dans les produits fournis à Signet sont

reconnus comme sans conflits."226 Le SRSP était en vigueur en tant que politique de l'entreprise à partir du 1er

Janvier 2013, et "exige à tous les fournisseurs de certifier et vérifier indépendamment que les livraisons à Signet

sont conformes à la SRSP. "227 Le chiffre d'affaires annuel de ventes pro formelles de Signet s’élèvent à 6 milliards

de dollars, et il a récemment été annoncé par le projet Enough comme "premier bijoutier soutenant le commerce

de l'or sans conflit".228

En dépit de ces régimes, les entreprises en aval (bijouterie) éprouvent des difficultés à persuader leurs fournisseurs d'or d’obtenir la certification grâce à un système spécifique à un secteur comme le RJC ou le Conflict Free Gold Standard du World Gold Council, car les fournisseurs voient souvent plus de coûts que d’avantages, plus

particulièrement en raison de vérifications supplémentaires. 229

Néanmoins, l’on compte de plus en plus d’entités

certifiées selon e régime. Les entreprises en aval attendent des systèmes de traçabilité et de certification d’être harmonisés et reconnus

entre eux-mêmes afin de maintenir la certification aussi rentable que possible pour inciter la participation.230

L'harmonisation des systèmes en amont des minerais de conflit devrait se améliorer une fois tous les aspects du MRC deviennent opérationnels et pleinement fonctionnel, que d'autres initiatives peuvent être en mesure d'abandonner ou de substitution de certains composants pour ceux se fait sous le MRC.

219 Levin et Cook 2013 220 Active DGD Gold* List, at http://www.dmcc.ae/gold-responsible-sourcing-precious-metals (26.11.2014) 221 Membres actifs de MDB Gold*, ici http://www.dmcc.ae/gold-responsible-sourcing-precious-metals (26.11.2014), et AlArabiya 2014 222 Ce nombre est plus faible que prévu, parce que l'incertitude sur la désignation «non sans conflit de la RDC» signifie que de nombreuses entreprises qui s’approvisionnent potentiellement en RDC auraient choisi une désignation «indéterminable» et n’ont donc pas été obligées de procéder à d'autres due diligence sur leurs chaînes d'approvisionnement. L’appellation «indéterminable» est une désignation de transition visant à accorder aux émetteurs plus de temps pour mettre en place leurs systèmes de gestion de la chaîne d'approvisionnement pour une due diligence efficace de la chaîne d'approvisionnement. 223 Usvyatsky 2014. 224 Signet Jewelers 2014; Kemet 2014; Intel 2014; Royal Philips 2014. 225 Entretien avec le répondant n° 6 226 Signet Jewelers, n.d.a 227 Signet Jewelers, n.d.a 228 Enough Project 2014 229 Entretien avec le répondant n° 6,; Entretien avec le répondant n° 45 230 Entretien avec le répondant n° 6,

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Utilisation de cadres de conformité volontaires qui soutiennent les acteurs de l'industrie pour extraire et / ou s’approvisionner de façon responsable en RDC

Il y a une série de normes volontaires qui pourraient être utilisés pour exercer un contrôle et une meilleure gestion du risque dans le secteur des minerais de la RDC. La mise en œuvre de l'une de ces normes soutiendrait la conformité avec les directives de l’OCDE et tout irait au-delà des risques couverts à l'annexe II; tous sauf l’IRMA comprennent un mécanisme de chaîne de possession / traçabilité. Le GRDC pourrait promouvoir leur utilisation par les organisations EMA, les sociétés minières et / ou commerçants opérant en RDC, et communiquer cela de manière proéminente aux partenaires commerciaux, aux entreprises en RDC et leurs parties prenantes afin de commencer à répondre à certaines des questions supplémentaires qui constituent un sujet de préoccupation sur le marché. Cette section examine de quelle manière chacun de ces systèmes pourrait être utile à cet égard.

4.1.10. Code de pratique et norme de la chaîne ou de la possession de RJC (or, diamant, platine)

Le RJC est un établissement de normes sans but lucratif et de certification organisation basé à Londres. Le RJC a été créé en 2005 pour renforcer la confiance des consommateurs dans l'industrie de la bijouterie par la promotion de pratiques commerciales responsables dans toute la chaîne d'approvisionnement. L'adhésion est ouverte aux organisations dans un secteur de la chaîne d'approvisionnement de l'industrie de la bijouterie (de la mine au détaillant de bijoux) sur une base volontaire. Les membres s’engagent à l'adhésion au Code des pratiques (CoP) de RJC dans leurs propres opérations commerciales et doivent se soumettre à des vérifications sur une base périodique par des auditeurs externes agréés par RJC pour vérifier la conformité avec la CoP. Le Conseil a lancé une norme de chaîne de possession (CoC) volontaire en mars de 2012. Le CoP peut s’appliquer à des entités traitant de diamant, l'or ou les métaux du groupe platine, mais le CoC est uniquement destiné à l'or et aux métaux du groupe platine (platine, palladium, et rhodium). Le RJC reconnaît les normes comparables des autres initiatives; par exemple, pour les raffineurs d’or, la conformité avec les audits de la due diligence de la DMCC, la CFSP, et LBMA remplit certaines exigences du CoP et du CoC,

231 et le RJC reconnaît les normes Fairtrade et Fairmined en

tant que normes minières responsables reconnues pour les producteurs artisanaux et à petite échelle.232

Le Code des pratiques du RJC comprend une vaste gamme de dispositions pour gérer les risques et optimiser le

développement dans les domaines suivants:

dispositions générales (conformité légale, politique et mise en œuvre, rapports, comptes financiers);

chaînes d'approvisionnement responsables et les droits humains (partenaires commerciaux, droits humains, approvisionnement auprès de l’extraction minière artisanale et à petite échelle, développement communautaire, paiements de corruption et de facilitation, blanchiment d'argent et financement du terrorisme, sécurité, réclamations de provenance);

droits du travail (conditions générales d'emploi, heures de travail, rémunération, procédures disciplinaires et de griefs, travail des enfants, travail forcé, liberté d'association et de négociation collective, non-discrimination);

santé, sécurité et environnement (santé et sécurité, gestion de l'environnement, substances dangereuses, déchets et émissions, utilisation des ressources naturelles);

diamant, or et produits métalliques du groupe du platine (information sur les produits, et d'autres non pertinents à l'or);

exploitation minière responsable (ITIE, engagement communautaire, peuples autochtones et consentement libre, préalable, étude d'impact, extraction minière artisanale et à petite échelle, réinstallation, réponse d'urgence, biodiversité, résidus et déchets de roche, cyanure, mercure, réhabilitation des sites miniers et fermeture).

La norme de la chaîne de la possession de RJC comprend une disposition sur la gestion de chaîne de possession, des systèmes pour confirmer l'admissibilité de matériaux, et l'émission de la documentation sur la chaîne de traçabilité.

231 Responsible Jewellery Council, n.d.c

232 http://www.responsiblejewellery.com/recognised-responsible-mining-standards/ Consulté le 21 mai 2014. Responsible Jewellery Council,

n.d.d Responsible Jewellery Council, n.d.d

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Pour les sociétés minières d'or et comptoirs congolais, l'adhésion au RJC et la conformité volontaire avec le CdC ne signifierait pas seulement qu'elles opéraient en conformité avec le Directives de l’OCDE, mais qu'elles se penchent également sur les autres risques que le marché et les autres intervenants considèrent comme étant insuffisamment abordés actuellement dans la due diligence des minerais de conflit (voir ci-dessus). Le gouvernement de la RDC pourrait fournir des incitations aux sociétés minières et aux négociants d'or qui cherchent à être certifiés par le RJC.

Le RJC va également au-delà de toute autre norme en termes d'exigences qu'il impose aux raffineurs.233

Certains des plus grands raffineurs du monde sont membres du RJC: PAMP SA, Argor-Heraeus SA, Johnson Matthey & Brandenberger, Metalor Technologies SA, Rand Refinery (Pty) Ltd, et plus encore.

234 Valcambi est également

certifié selon le CdC.235

Certains raffineurs RJC ont une histoire d'approvisionnement en RDC (ex: Argor Heraeus) ou ont récemment soutenu des initiatives d'approvisionnement responsable (ex : PAMP). Le fait de promouvoir le recours au RJC dans les mines industrielles et les commerçants opérant en RDC pourrait renforcer la confiance de ces raffineurs à s’approvisionner à nouveau en RDC.

Une grande mise en garde est que le RJC n’est pas directement applicable aux organisations artisanales et minières à petite échelle. Il dispose plutôt d’un processus de reconnaissance des autres normes minières responsables qui permet aux organisations de EMA certifiés contre ces normes de fournir de l'or aux membres RJC et ont encore leurs ressources minérales conforme au CdC du RJC. Ceci est pertinent là où il y a une possibilité pour l’or EMA d’être légalisé en vendant l'or qu'ils extraient sur une concession à l’entité de l’exploitation minière industrielle. Si les membres de RJC constituent un marché cible intéressant pour une initiative quelconque de la chaîne d'approvisionnement de l'or opérant en RDC, ce serait prudent pour cette initiative de demander la reconnaissance du RJC afin de construire ce pont pour l'approvisionnement responsable pour les commerçants et les raffineurs certifiés par le RJC.

4.1.11. La norme IRMA actuellement en développement (tous les minerais)

L'Initiative pour l'assurance de l’exploitation responsable a été fondée en 2006 par une coalition de syndicats, des entreprises d'achat de minerais et de métaux, des ONG, des communautés affectées, des sociétés minières. La norme se concentre sur l'amélioration de la performance sociale et environnementale dans le secteur y compris le travail, les populations autochtones et le patrimoine culturel, et les droits humains, la réponse aux conflits, le contrôle de la pollution et la fermeture du site. Dans certains cas, ses exigences sont plus profondes que celles du Responsible Jewellery Council vis-à-vis des impacts sur les communautés locales. Il comprend un ensemble d'exigences sur les zones minières et celles touchées par un conflit ou à haut risque, pour permettre aux mines d'opérer dans ces zones. La norme IRMA a été mise en consultation publique en juillet 2014. L’IRMA est de nature plus multi-parties prenantes dans l'approche et la pratique que le RJC, dont le bras multi-parties prenantes est son comité des normes. Par conséquent, il faut beaucoup plus de temps à IRMA pour négocier et développer ses exigences. Cependant, l’IRMA a annoncé qu'elle s’attend à commencer la certification des sites miniers en 2016 et est actuellement à la recherche de mines candidates.

L’IRMA contient un chapitre sur les zones de conflit ou à haut risque, qui fixe des exigences aux sociétés minières opérant dans un tel contexte. L’IRMA envisage d'élaborer un chapitre sur la façon dont les sociétés minières à grande échelle devraient traiter les parties prenantes creuseurs artisanaux et à petite échelle.

Comme le RJC, l’IRMA est orienté vers de plus grandes entités, sociétés minières professionnalisées et n’est donc pas applicable aux organisations EMA. Cependant, on pourrait voir la norme de l’IRMA utilisée comme un outil par les détenteurs de concession, comme MMR ou Shamika, qui souhaitent savoir ce que les bonnes pratiques impliqueraient et cherchent à mettre en œuvre ce qui est a.) matérielle et b.) possible.

233 Levin et Cook, 2013. 234 http://www.responsiblejewellery.com/members/?cat=diamond-gold-andor-platinum-group-metals-producer, consulté le 23.03.2015 235 http://www.responsiblejewellery.com/members/chain-of-custody-certified-entities/, consulté le 23.03.2015.

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4.1.12. La directive pour l’or responsable du World Gold Council (or industriel avec des dispositions pour l’approvisionnement conforme a l’OCDE auprès des EMA (l’entité de l’exploitation minière industrielle sert de ‘commerçant’ ou de ‘transformateur’ de minerais EMA))

Le World Gold Council (WGC) est une organisation de l'association de l'industrie de l'or et de développement de marché. Son objectif est d'assurer le leadership de l'industrie et de stimuler la demande pour l'or en travaillant dans les secteurs de l'investissement, des bijoux et de la technologie, ainsi qu’en s’engageant avec les gouvernements. Les 20 membres du Conseil comprennent les principales sociétés d'exploitation aurifère du monde.

236

La Norme de l’or responsable – sans conflit du World Gold Council a été conçue pour servir de «Programme Industrie» tel que défini par le supplément de l'OCDE sur l'or, afin de «soutenir et promouvoir les recommandations des Directives de l’OCDE pour la due diligence.»

237 La Norme de l’or sans conflit entend "fournir

une approche commune par laquelle les producteurs d'or peuvent évaluer et fournir l'assurance que leur or a été extrait d'une manière qui ne provoque pas, appuie ou bénéficie d’un conflit armé illégal, ni ne contribue à de graves violations des droits de l'homme ou des violations du droit international humanitaire».

238 Cette norme peut

être utilisée sur une base volontaire par les membres du WGC ou d'autres producteurs d'or.

La norme définitive a été publiée en 2012, à la suite de vastes consultations et deux études de cas pilotes, au Mexique et au Ghana. La première année de mise en œuvre, 2013, a été suivie par les premières déclarations publiques sur la conformité et l'assurance externe en 2014. Le Conseil mondial de l'or n’agit pas comme un organisme de certification; les membres qui appliquent la norme devraient plutôt faire rapport publiquement sur la conformité et divulguer annuellement leurs rapports sur le site Web de la société. Tout comme les directives de l’OCDE, l'orientation n’est pas destinée à exclure la sortie des zones de conflit, mais à s’assurer que l'exploitation minière ne finance pas des groupes armés.

239

Le CFGS déclare qu'il est applicable à l'ASM, mais dans la pratique, son application par les petits producteurs ne serait pas possible, puisque la norme fonctionne sur le principe selon lequel une entité minière peut produire son propre rapport sur les minerais du conflit, sur lequel un auditeur fournit une déclaration d'assurance. Il est donc plus approprié pour les personnes morales familières avec l'information financière et l'audit financier. Là où il peut être utile pour le secteur de l'ASM de la RDC, c’est quand il prévoit la possibilité pour permettre mines d'or sans conflits de s’approvisionner auprès des EMA à travers la Partie D, "Or approvisionné auprès de sources externes". Si le gouvernement de la RDC souhaite donc inciter les entreprises d'extraction d'or à grande échelle à s’approvisionner auprès de l’ASM opérant sur leur concession comme un moyen de créer une route formelle sur le marché pour l'ASM, puis le fait de les inciter à mettre en œuvre la norme WGC pourrait fournir un cadre pour mandater cela.

4.1.13. La norme Fairmined pour l'or et des métaux précieux associés (ASM or et sous-produits associés)

La norme Fairmined pour l’Or a été développé par l’Alliance for Responsible Mining (ARM) afin de créer des opportunités pour les creuseurs artisanale et à petite échelle et leurs communautés. La norme exclut explicitement la mine industrielle à moyenne et grande échelle. Le Comité d'application de l’ARM détermine si un demandeur EMAO se qualifie pour la certification Fairmined en tenant compte de la législation nationale et la productivité. L'ASMO est responsable de la mise en œuvre des normes élevées de la certification en ce qui concerne les préoccupations environnementales, sociales et celles relatives à la main-d'œuvre. La norme décrit également les exigences et les modèles de marché pour les acteurs du marché (opérateurs Fairmined) qui peuvent s’approvisionner en matières extraites par l’ASMO Fairmined. Une facette centrale du modèle Fairmined est que les organisations EMA obtiennent un juste prix et une prime d'investissement social. Le prix minimum Fairmined est fixé à 95% du prix coté à Londres, et la prime Fairmined est fixé à 4.000 $ par kg d'or.

Toute entité le long de la chaîne d'approvisionnement, y compris les raffineurs, les commerçants, les fabricants et les fonderies, peut devenir un opérateur Fairmined autorisé. En plus de répondre à certaines normes, les

236

World Gold Council, n.d.a 237 World Gold Council; 2015. “Or et Conflit.” Faits sur l’or. http://www.goldfacts.org/en/gold_and_conflict/ .[ consulté le 22 mars 2015] 238

World Gold Council 2012 239 Heyman, Terry. World Gold Council Conflict-Free Gold Standard. Conférence LBMA, Rome. 1er october 2013 http://www.lbma.org.uk/assets/Speeches/SC_3_Heymann.pdf [consulté le 22 mars 2015]

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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opérateurs autorisés aident les organisations EMA à accéder au marché et ajouter de la valeur à leur or en le transformant en alliages, fils, plaques et grain à couler pour les bijoutiers. Seuls les titulaires Fairmined peuvent commercialiser de l’Or Fairmined ou faire valoir son utilisation. Les titulaires de permis se conforment aux exigences énoncées dans la Norme Fairmined, le Manuel Mark, et l’Accord de licence pour assurer la crédibilité.

Le modèle d'affaires de Fairmined intègre des partenariats avec des organisations du secteur privé dans la filière joaillerie, électronique et finance. Ces partenariats peuvent être exprimés de différentes façons et comprennent les sociétés qui font du bénévolat ou offrent un soutien pro bono, ainsi que celles qui achètent l'or Fairmined. Le partenaire phare de Fairmined est Chopard, un fabricant suisse de montres et bijoux. En plus de soutenir financièrement des coopératives minières en Colombie et en Bolivie, Chopard s’approvisionne en or Fairmined pour l’utiliser dans leurs produits. Chopard, en tant que marque de luxe reconnue au niveau mondial, contribue également en termes de prestige et de PR positive à la marque. Par exemple, Cate Blanchett a porté des boucles d'oreilles faites à partir d’or Fairmined pour les Golden Globes.

1.270 personnes sont employées par quatre mines certifiées au Pérou, en Colombie, et en Mongolie. L’ARM travaille également pour certifier d'autres organisations EMA dans ces pays, ainsi qu'au Sénégal, au Burkina Faso et en Équateur. L'Alliance for Responsible Mining porte une richesse d'expertise dans la façon d'organiser et de formaliser les EMA, y compris par une voie vers la certification. À cet égard, l’ARM a récemment fourni des services de consultation sur l'ASM en RDC, ce qui lui a donné la compréhension nécessaire pour tenir compte de l'exploitation en RDC. Il est possible qu’un tel soutien vienne des bailleurs de fonds, d’un acheteur, ou d’une fondation. Auparavant en Mongolie, il y a eu un programme de coopération au développement ayant permis la certification d'un organisme EMA au fil du temps. Là, Tsakhan Tsakhir, qui avait été exploitée de façon informelle, a été soutenu pour devenir certifié Fairmined (but qu’ils ont atteint début 2015) par le projet Exploitation Minière Artisanale Durable (Sustainable Artisanal Mining - SAM) de la Swiss Development and Cooperation. Le SAM travaille en étroite collaboration avec le Ministère des Mines et en particulier son unité EMA-MRAM pour soutenir la légalisation et la formalisation de l'ASM. On pourrait explorer les leçons tirées de cette expérience pour examiner comment le Gouvernement de la RDC, avec le soutien financier approprié, pourrait travailler avec les organisations EMA en RDC afin de leur permettre de devenir Certifié Fairmined.

4.1.14. The Fairtrade Standard for Gold et Associated Precious Metals (ASM gold et associated by-products)

Fairtrade est un système de certification reconnu internationalement pour les petits producteurs de produits agricoles et de métaux précieux. Le modèle relie producteurs, acheteurs et consommateurs en offrant une chaîne d’approvisionnement traçable et audité pour les matières premières produites de façon responsable, ainsi qu’une assurance par tierces et une marque de certification des consommateurs. La norme Fairtrade travaille avec des creuseurs artisanaux et à petite échelle organisés en organisations de base communautaire établies – il ne marchera pas dans des contextes d'exploitation minière de pointe. Les EMA sont audités contre plus de 170 normes de performances et de systèmes de gestion qui comprennent ce qui suit:

• Exigences générales (certification, les membres sont EMA, les responsabilités de l'organisation EMA, relations avec les communautés locales et autochtones),

• Commerce (traçabilité, composition du produit, approvisionnement et information sur le marché, acheter des produits des producteurs certifiés, utilisation de la marque Fairtrade)

• Production (gestion des pratiques de production, protection de l'environnement, conditions de travail)

• Commerce et développement (potentiel de développement, démocratie, participation et transparence, non-discrimination, préfinance)

Tout comme pour Fairmined, les EMAO Fairtrade sont la garantie d'un prix minimum (également 95% du prix coté à Londres) et une prime Fairtrade pour l'or qu'ils vendent à un commerçant certifié Fairtrade à une valeur de 2,000$/kg. Fairtrade propose une gamme de modèles de chaîne d'approvisionnement: système de licence classique (traçabilité complète de la mine au marché); modèle volume du programme d'approvisionnement en or (traçabilité complète de la mine au raffineur; bilan massique au raffineur); et régime d'inscription des orfèvres (pour permettre aux petits bijoutiers de n’utiliser que de petits volumes d'or Fairtrade).

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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Actuellement, deux mines au Pérou sont certifiés Fairtrade Standard et fournissent environ 600 kg d'or par an, avec une mine péruvienne supplémentaire qui devrait être certifiée en Avril 2015. Pendant ce temps, neuf mines sont actuellement à l'essai au Kenya, en Tanzanie, et en Ouganda avec des certifications attendues en été 2015. Les produits d'or Fairtrade sont vendus dans une gamme de marchés, y compris l'Australie, Belgique, Canada, Danemark, Hong Kong, Pays-Bas, Royaume-Uni, et bientôt Autriche, Allemagne, Italie et Etats-Unis. Les opérateurs de la chaîne d'approvisionnement, tels que les commerçants, raffineurs, fabricants de bijoux, qui sont vérifiés contre la norme Fairtrade, travaillent dans un large éventail de pays.

Fairtrade International s’engage à démontrer que l’exploitation EMA dans les zones de conflit ou à haut risque peut non seulement se conformer à l'orientation de l'OCDE et à la législation nationale, mais peut aller bien au-delà en termes d'exploitation minière responsable. En 2014, ils sont allés à travers un contrôle de conformité contre les directives de l'OCDE, et ont révisé leur standard pour s’assurer que les organisations EMA, et tous les opérateurs en aval d'eux seraient en mesure de démontrer la conformité avec les directives de l'OCDE dans le cadre de leur audit de certification Fairtrade.

À un récent webinaire, Fairtrade annoncé leur volonté d'opérer en RDC, invitant toute organisation d'or EMA congolais qui soit intéressée à devenir certifiée Fairtrade afin d’utiliser leur standard et demander une certification. En réalité, ce qui devrait arriver, c’est qu’une organisation EMA devrait travailler avec une «Organisation de soutien local», qui renforcerait leur capacité pour venir à la conformité à la norme Fairtrade. Cette «OSL» pourrait être un partenaire commercial (ex : concession titulaire ou exportateur), une ONG locale, une ONG internationale, ou même un cabinet de conseil. Il est concevable pour Fairtrade Africa de fournir un soutien à cette OSL et les EMAO congolais, mais il faudra également trouver le financement pour cela. Il peut être possible de trouver un financement à travers une initiative comme Solutions for Hope, l'Alliance public-privé pour le commerce responsable de minerais, un Programme de donateurs cherchant à piloter de nouveaux programmes en RDC (par exemple, l'USAID à travers CBRMT), ou des fondations philanthropiques. Fairtrade Africa a utilisé une subvention de Comic Relief, d’une valeur de près de 500.000£, en vue d’aider 9 EMAO à se conformer à la norme Fairtrade dans trois pays en trois ans. Il travaille actuellement sur la mise en place d'un «Centre d'excellence» dans un de ces pays afin de permettre aux creuseurs Fairtrade de partager les meilleures pratiques dans la gestion des risques et l'optimisation de développement avec d'autres EMA dans leur région, et pour permettre la poursuite du renforcement des capacités des creuseurs Fairtrade dans le cadre de leur amélioration continue

4.1.15. Inciter les initiatives existantes à travailler sur les 3T

Toutes les normes dans la section ci-dessus sont pour l'extraction et l'approvisionnement en or. Seule la norme IRMA est applicable aux 3T. Il y a trois options pour obtenir les 3T pour commencer à aborder les droits de l'homme au sens plus large ainsi que les priorités environnementales du marché.

1. La CTC devrait se mettre à l’échelle et travailler avec davantage de mines en RDC. 2. L’iTSCi pourrait étendre la couverture au-delà de ce qui est dans l’annexe II du DDG de l'OCDE afin d'inclure

d'autres droits de l'homme et les questions environnementales selon le point 4.5. L’iTSCi aurait chercherait un soutien financier pour ce faire.

3. D’autres initiatives qui couvrent déjà tous les minerais pourraient être expérimentées en RDC pour les 3T, par exemple, le programme Better Sourcing, IRMA

4. D'autres initiatives qui n’ont actuellement pas de portée sur les 3T pourraient être incitées à adapter leurs systèmes au secteur 3T. Les candidats les plus probables sont Development Diamond Initiative, Fairtrade et Fairmined. Le DDI est déjà opérationnel en RDC en train de mettre en œuvre un projet PROMINES pour enregistrer et formaliser les creuseurs d'or EMA, entre autres projets liés au diamant, le DDI exploite son projet «Development Diamonds» en Sierra Leone; cependant, son niveau n’est pas accessible au public pour l'analyse. Fairtrade et ARM sont ouverts à travailler dans de nouveaux minerais. Ils chercheraient probablement à s’appuyer sur les systèmes existants, par exemple l’iTSCi, notant que pour l'étain qu'ils y seraient plus ou moins obligés. En général, les conditions nécessaires seraient que le marché verrait une valeur dans ce domaine et serait prêt à travailler avec ces nouveaux systèmes; il devrait y avoir des y organisations de producteurs - et d'autres opérateurs de la chaîne d'approvisionnement – qui soient capables et désireux de participer; il doit y avoir un environnement favorable pour l'exploitation, là où le rôle du GRDC est primordial; et le financement serait, bien sûr, essentiel.

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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5. Initiatives en cours et cherchant à être opérationnelles en RDC: 3T

Ce chapitre examine la performance en termes de durabilité et la pertinence de quatre programmes de certification et de due raisonnable pour le contexte de la RDC, dont trois ont un système de traçabilité propriétaire. Ces initiatives sont évaluées selon les critères de durabilité énoncés au chapitre 2. 2: crédibilité, efficacité, faisabilité. Outre le MRC, il n’y a eu que deux initiatives de certification opérationnelles en RDC depuis 2010: l’iTSCi et Certified Trading Chains. Le Better Sourcing Program et MineralCare n’ont pas été testés dans ce contexte.

Trois outils de traçabilité sont également considérés: GeoTraceability, MetTrak et Sercan. Parmi ceux-ci, les deux premiers ont été brièvement pilotés en RDC.

Les éléments clés de ces initiatives et de leurs politiques et procédures transparence et de divulgation sont évalués et expliqués plus en détail dans les annexes X et Y respectivement.

5.1.2. Programmes de due diligence et / ou certification incorporant la traçabilité

Tous les systèmes de certification existants et potentiels pour les 3T offrent la traçabilité dans le cadre de leur solution plus large de certification; trois offrent une solution de traçabilité propriétaire (ex : iTSCi, MineralCare et la technologie analytique des empreintes digitales de CTC); CTC et BSP permettent à ce que la traçabilité soit assurée par de multiples prestataires.

5.1.3. Certified Trading Chains de BGR

Résumé

Le Certified Trading Chains (CCT) est le "système national de certification" congolais240 en cours de déploiement

dans le Katanga, le Maniema, ainsi que Nord et Sud-Kivu.241 Il a été adapté au contexte de la RDC et harmonisé

avec la législation nationale du travail et des mines.242 Il a d’abord été incorporé dans la législation dans les

Manuels de certification de 2011.243 En même temps, c’était un texte clé pour les normes minières du Mécanisme

régional de certification. En 2012, il a été ensuite partiellement réintégré dans la loi congolaise, via les Arrêtés 0057 et 0058 qui ont été conçus afin d’incorporer le MRC et semblent remplacer les manuels de certification

2011.244

Le CTC se concentre sur les sociétés minières et les sites, bien qu'il certifie la chaîne d'approvisionnement, de la

mine jusqu’à l’exportation.245 Il complète ainsi l’audit de l’exportateur par un tiers pour le MRC pour produire une

chaîne d'approvisionnement entièrement assurée pour les chaînes simples impliquant la mine et l'exportateur. Il est conçu pour favoriser des normes de la traçabilité, transparence et production éthique dans le secteur de

l'exploitation minière artisanale et à petite échelle.246 Le CTC est également une norme, donc un outil, avec

laquelle les sociétés minières peuvent se mesurer et le gouvernement peut réglementer la due diligence de la

chaîne d'approvisionnement et encourager l'amélioration et la formalisation du secteur minier artisanal.247

Alors que d'autres initiatives sur les minerais du conflit sont singulièrement concernés par la chaîne de traçabilité et la gestion des risques pour les violations les plus graves des droits de l'homme et les avantages pour des groupes armés illégaux, le CTC estime en outre travail et les conditions de travail, le comportement des forces de sécurité, la consultation de la communauté et le développement et la protection de l'environnement. Le programme Better Sourcing (BSP), la dernière initiative à émerger, s’en est inspiré pour son propre concept (voir

240 BGR 2015. Le système de certification national congolais: le CTC. Flyer for distribution. 16 mars 2015 241 Sterbik, Nathalie 2014. “Complément d’informations au manuel de certification CTC de la filière artisanale stannifère de la RDC” Directives de l’Auditeur. 242 Code du Travail, du Code Minier et du Règlement Minier. (BGR 2015) 243 Gouvernement de la RDC 2011a et 2011b. 244 Le manuel de certification 3T stipule: «Tout comme pour chaque document normatif, ce document de référence est en évolution et, quand un document de certification régionale est développé et reconnu par le Conseil de la CIRGL, ce document prévaudra sur tous les documents utilisés au niveau national. Dans ce cas, les titulaires d'un certificat CTC auront 12 mois pour s’adapter à la norme régionale et parvenir à la validation en vertu de cette norme". Gouvernement de la RDC, 2011b, p. 8. 245 BGR 2015. Le système de certification national congolais: le CTC. Flyer for distribution. 16 mars 2015 246 BGR 2013. “Certification des minerais au sein de BGR.” BGR. http://www.bgr.bund.de/EN/Themen/Min_rohstoffe/CTC/Home/CTC_node_en.html [consulté le 22 mars 2015] 247 BGR 2011a, p.2.

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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ci-dessous). La portée du CTC correspond donc mieux aux attentes plus vastes des acheteurs en aval pour l'approvisionnement responsable, conformément aux cadres normatifs décrits dans le chapitre quatre.

Un organisme national d'accréditation, la Commission de Certification (COCERTI), qui est dirigé et organisé par le ministère des Mines, certifie un site de la mine sur la base de deux audits de tiers connectés (de base et de conformité). Ainsi, le CTC est principalement une norme minière, censée être opérationnalisée par les autorités nationales, mais fournit une assurance supplémentaire à un acheteur qui souhaite s’approvisionner de manière responsable auprès des mines congolaises. La certification CTC d'un site de la mine reste valable pour trois ans.

Compatibilité

Le CTC a été développé par l'Institut fédéral allemand des géosciences et des ressources naturelles248 (BGR) au

milieu des années 2000 et adapté pour le contexte de la RDC en 2009. La chronologie est importante: le CTC a été conçu à l'avance des directives de l'OCDE et a pris une forme officielle en RDC tandis que les directives de l'OCDE étaient encore en projet. Le CTC a devancé beaucoup d’autres initiatives, donc son harmonisation a été un processus continu, mais il a un objectif clair.

Au début, le BGR a développé son propre système de traçabilité qui fut légèrement différent de celui de l’iTSCi.249 Aujourd'hui, les entités minières peuvent utiliser n’importe quel système de traçabilité qui répond aux exigences et aux normes du CTC. Jusqu'à présent, tous les sites miniers certifiés CTC pour les 3T ont utilisé l’iTSCi. Le MHI à Rubaya a brièvement effectué un projet pilote pour le compte de GeoTraceability sous le CTC ; tandis que METRAK

a été expérimenté à Nyabibwe.250 Pour l'or, BGR est censé piloter le système de traçabilité et de due diligence de

GeoTraceability / BSP. 251

Les principaux composants du CTC - normes sur la traçabilité et la transparence - sont entièrement harmonisés avec le MRC et avec les directives de l’OCDE. Comme indiqué plus haut, le CTC a été développé aux côtés des directives de l’OCDE. Pendant ce temps, le MRC n’est pas seulement fondé sur les directives de l’OCDE, mais comprend les normes du Certified Trading Chains (CTC) en exigeant toutefois que seule une minorité soit

obligatoire.252 Toutes les normes du CTC sur l'environnement et le développement communautaire, et certaines

des normes sur les conditions de travail et la formalité / transparence ont été classés comme des «Critères de

Progrès» par la CIRGL, et seront donc simplement surveillées, plutôt qu’appliquées.253 Finalement, le MRC peut

fournir aux États membres un cadre qui comprend l'ensemble de ces normes. Dans ce cas, toutes les chaînes d'approvisionnement en minerais dans la Région des Grands Lacs pour le 3TG auraient besoin de se conformer à

l'ensemble de ces normes du CTC si elles veulent recevoir le certificat d'exportation de la CIRGL.254 Ceci n’est pas

le cas à l'heure actuelle, et dans la pratique, même le CTC semble accepter ces nouvelles normes comme étant des aspirations plutôt que nécessaires à la certification.

Le processus de certification

Le processus de certification peut être illustré par la certification de Mayi Baridi, la province du Katanga.255 Mining

Mineral Resources (ROR) est propriétaire du site minier Mayi Baridi situé dans l'autorisation de l'exploitation minière PE-12606. À la concession Mayi Baridi, MMR assure le parapluie juridique, les conseils, l'équipement technique, et un marché sécurisé pour un groupe de creuseurs artisanaux qui sont organisés en coopérative. ROR et la Coopérative (CDMC) auraient une relation étroite régie par un protocole d'accord et jouiraient d’une

communication et d’une coopération solides.256 Selon l'audit de base, MMR a volontairement pris part au

248 Bundesanstalt für Geowissenschaften und Rohstoffe 249 Levin 2010, Uwe Näher, Email à Markus Wagner, 19 août 2010. 250 Barume, Bali 2014. “AW: Clarifications sur CTC.” Communication par courriel avec Estelle Levin. 1er décembre 2014. 251 Barume, Bali 2014. “AW: Clarifications sur CTC.” Communication par courriel avec Estelle Levin. 1er décembre 2014. 252 Barume, Bali 2014. “AW: Clarifications sur CTC.” Communication par courriel avec Estelle Levin. 1er décembre 2014. 253 ICGLR 2011b. 254 Les indicateurs de drapeau rouge et jaune incluent, par exemple, les cas de travail des enfants, la traçabilité, la méthode d'analyse d'empreintes digitales, la conformité fiscale, la transparence du paiement (pour les sites de l’exploitation minière industrielle) et certaines normes en matière de RSE. 255 Priester, Michael 2012. "Mine Mayi Baridi, Tanganyika, Katanga du Rapport d’audit de base de MMR. "Audits de base de sociétés minières en République démocratique du Congo à l'Ensemble de Normes de CTC. Allemagne. Avril 2012 256 Alvarez, Yves Bertran; 2013. “Audit de certification de la mine de Mayi Baridi en RDC (MMR). Audit de conformité des sociétés minières en République démocratique du Congo à la Norme Set CTC. Avril 2013

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processus de certification non pas parce qu'ils pensaient de cela augmenterait le prix de vente potentiel de leurs minerais au marché; ils recevaient déjà des prix comparables au marché formel du monde. Leur participation était plutôt motivée par ce qui suit:

Renforcer la confiance parmi leurs clients internationaux. "La motivation de MMR à prendre part à la procédure d'audit trouve sa raison dans la longue période de guerre et la suspension de l'exploitation minière au Congo. MMR veut la preuve qu'il n'y a pas de participation de leur exploitation minière dans les conflits ou des groupes armés".

La certification CTC les rendrait conformes à leurs obligations légales

La mine avait connu de fréquents audits, chacun à la demande d'un client différent. Ils s’attendaient donc à ce que l'audit CTC rende les nouveaux audits spécifique du client redondants.

Bien que les audits entrepris précédemment par les clients aient été axés sur certains éléments de la norme du CTC, MMR voulait certifier la gamme complète de la production, du commerce et de

l'exploitation minière responsable et la pratique commerciale du CTC. L'expérience de MMR avec les vérifications les a établis comme des processus d'apprentissage utiles,

capables d'initier des améliorations dans les processus internes et de fournir de nouvelles connaissances

pour l'entreprise257

Un auditeur tiers a effectué un audit de base par rapport aux normes du CTC de MMR et de leur concession en janvier 2012. Les résultats ont été partagés avec MMR, publiés en ligne, et ils avaient un an pour améliorer. Un autre auditeur tiers a effectué un audit de la conformité en janvier 2013 en tenant compte des progrès accomplis depuis la ligne de base. Dans les deux cas, l’auditeur a évalué la zone minière contre vingt-et-une normes de certification CTC sur l'origine minérale et la traçabilité, les conditions d'extraction (y compris la santé et la sécurité)

et des éléments de due diligence de la chaîne d'approvisionnement basés sur les directives de l’OCDE.258 Alors

que l'audit de certification a noté certaines améliorations nécessaires, il a finalement conclu que "Le site minier de Mayi Baridi doit être certifié pour inspirer d'autres entreprises et sites miniers à adopter une approche similaire."

L’audit a été partagé avec MMR, mis en ligne et soumis à COCERTI. COCERTI fait ensuite une décision sur la certification. On ne peut affirmer clairement à partir de documents accessibles au public comment cette certification est faite, si d'autres facteurs sont considérés au-delà des audits, ou comment et quand les décisions de certification sont communiquées au public ou l'entreprise. Il ne semble pas non plus que l'auditeur ait le dernier mot. Dans le cas d'un autre processus de certification - l'exploitation minière de MHI à Batamaï – l’auditeur de la conformité a conclu ceci : "Sur la base des résultats de l'audit, RCS mondial recommande que les sites d'opérations minières MHI à Bibatama, Territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, République Démocratique du Congo,

ne peuvent être certifiés comme étant en conformité avec les normes du CTC».259 Néanmoins, selon BGR,

Bibatama a été certifié.260 COCERTI et BGR ont été consultés pour obtenir des précisions sur les processus,261 mais n’avaient pas indiqué leur réponse avant la date de publication.262

Mise en œuvre

La CTC (également actif au Rwanda) est géré et mis en œuvre par les gouvernements avec lesquels BGR, d'abord, dispose d'un accord de coopération technique. En RDC, ceci est un programme national s’étendant sur douze ans. Il est actuellement dans la deuxième phase (2013-2015) et est prévu fonctionner jusqu'en 2021, mais subordonné

257 Priester, Michael 2012. “Mine Mayi Baridi, Tanganyika, Katanga by MMR Baseline Audit Report.” Audits de base de sociétés minières en République démocratique du Congo à l'Ensemble de Normes de CTC. Allemagne. April 2012 258 BGR, 2011a, p.1. 259 Teschner, Ben 2014. Certification en normes CTC pour MHI Mining et les mines de coltan de la Coopérative COOPERAMA à Bibatama, Province Nord Kivu, RDC. http://www.bgr.bund.de/EN/Themen/Min_rohstoffe/CTC/Downloads/compliance_rapport_bibatama_en.html?nn=3138858 [consulté le 22 mars 2015] 260 BGR 2015. «Certification des mines artisanales de 3T et d’or en République Démocratique du Congo, au nom du système de certification CTC" carte préparée par BGR sur la base des informations fournies par la source de BGR. Avril 2015 261 En December 2014 ET mars 2015. 262 Teschner, Ben 2014. Certification en normes CTC pour MHI Mining et les mines de coltan de la Coopérative COOPERAMA à Bibatama, Province Nord Kivu, RDC. http://www.bgr.bund.de/EN/Themen/Min_rohstoffe/CTC/Downloads/compliance_rapport_bibatama_en.html?nn=3138858 [consulté le 22 mars 2015]

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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à des objectifs axés sur les résultats. La phase actuelle s’étend du CTC au Congo oriental et vise à certifier 20% des

sites miniers représentent 60% de la production de 3T et de l'or avant fin 2015.263

Le rôle de BGR reste significatif. BGR affirme qu'il continue à faire du renforcement des capacités dans les institutions gouvernementales (y compris Cam, CEEC, Division des Mines, et SAESSCAM), l'engagement avec l'industrie (y compris la Fédération des Entreprises du Congo et les mines industrielles et semi-industrielles

intéressées à encourager les meilleures pratiques minières en RDC), et l'engagement avec la société civile.264 BGR

rapporte également qu'il soutient les creuseurs artisanaux pour formaliser, légaliser, et améliorer la pratique de

l'exploitation minière.265 Les voies et moyens de ce soutien sont moins évidents. Une critique principale du

programme est le manque de soutien continu aux mines et aux creuseurs entre la ligne de base et l'audit de certification. Cela rend non seulement la certification difficile, mais c’est une occasion manquée. Un expert a observé, "Le projet appuie les sites candidats, mais de manière dispersée, sans une approche stratégique /

holistique ou inclusive."266 “Il doit y avoir beaucoup plus de contacts et de soutien entre les audits. Les mines se

retrouvent toutes seules pour paire face à ces problèmes. Il existe ici une occasion pour aider avec le voyage tout en prodiguant une assistance technique, géologique et une formation et un soutien sur les bonnes pratiques et

minières“.267

Empreinte digitale Analytique (AFP)

L’Empreinte Digitale Analytique (AFP) est une méthode disponible pour surveiller le CTC, voire d'autres initiatives

de traçabilité.268 La technologie, développée par BGR, recoupe l'origine des concentrés de minerais de coltan,

d'étain et de tungstène avec des échantillons connus stockées dans une base de données de référence AFP

(échantillon père) en comparant leur composition minéralogique et géochimique.269 La technologie permet l’audit

des minerais sans d’une quelconque information sur la traçabilité (ex : marquage).270

L'AFP est intégré dans le MRC de la CIRGL,271 avec une base de données d'échantillons déjà en cours, la

préparation des échantillons et des installations de stockage à Bujumbura, Kigali et Bukavu en cours d'achèvement, une unité de gestion AFP installée directement au secrétariat de la CIRGL à Bujumbura, ainsi que des plans pour un laboratoire régional.

L'AFP n’est pas considéré comme une initiative de traçabilité avec l'application universelle potentielle pour les fins de cette analyse. Le déploiement de l'AFP est onéreux, avec un coût actuel d'environ 1.000€ pour l'analyse d'un échantillon minéral et 1.700 pour€ l'échantillon minéral mixte (ex : cassitérite-coltan). Il n’est donc pas financièrement réalisable pour des tests approfondis de la chaîne d'approvisionnement. Il est prévu que l'AFP peut être le plus souvent utilisé dans les enquêtes menées par l’auditeur indépendant de la chaîne minérale (AICM), qui

sera axée sur les cas les plus flagrants de transgressions du MRC et des questions plus systémiques.272 L'AFP peut

également jouer un rôle dissuasif important, «décourager les acteurs illégitimes en premier lieu, ce qui augmente encore la crédibilité des systèmes de traçabilité minérale intégrés étant appliqués comme outils de traçabilité

standard (ex : le marquage de l’iTSCi).”273

263 BGR 2014. "Mettre en place un système de certification pour les ressources minérales en RDC ". Fiche produit par BGR sur le CTC en RDC. Janvier 2014. 264 BGR 2013. “Certification des minerais chez BGR.” BGR. http://www.bgr.bund.de/EN/Themen/Min_rohstoffe/CTC/Home/CTC_node_en.html [consulté le 22 mars 2015] 265 BGR 2013. “Certification des minerais chez BGR.” BGR. http://www.bgr.bund.de/EN/Themen/Min_rohstoffe/CTC/Home/CTC_node_en.html [consulté le 22 mars 2015] 266 Yves Bertran, Auditeur CTC, comm pers à Estelle Levin, 27 mars 2015. 267 Entretien avec Yves Bertran, Auditeur CTC. Estelle Levin. 24 mars 2015 268 BGR a également travaillé avec la CIRGL pour mettre en œuvre l'AFP dans le cadre de la IRRN. 269 BGR 2013. «Conditions et définitions». Certification minérale en Afrique centrale. Brochure pour distribution. 270 BGR 2013 271 Sterbik, Nathalie 2014. “Complément d’informations au manuel de certification CTC de la filière artisanale stannifère de la RDC” Directives de l’Auditeur. 272 Entretien avec Arthémie Ngikumana, Coordonnateur de l'Unité BGR / CIRGL Unité de gestion de l’empreinte digitale analytique (AMU), 15.09.14 273 BGR 2013, p. 30

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5.1.4. Analyse de la Performance

Pertinence de l’analyse pour la RDC: Crédibilité

Est-ce que le système est pertinent: le système a-t-il les bons objectifs?

Alors que d'autres initiatives sur les minerais du conflit sont singulièrement concernés par la chaîne de traçabilité et la gestion des risques des plus graves violations des droits de l'homme et des avantages à des groupes armés illégaux, le CTC estime en outre travail et les conditions de travail, le comportement des forces de sécurité, la consultation de la communauté et le développement et la protection de l'environnement. Son champ d'application pourrait, en théorie, correspondre le mieux aux attentes plus vastes des acheteurs en aval pour l'approvisionnement responsable conformément aux cadres normatifs décrits au chapitre 4.

Est-il paramétré pour la réussite: at-il les structures, processus, gens, ressources qu’il faut?

Malgré de bons objectifs - concevoir une norme claire, que les mines artisanales devraient respecter- ils sont ambitieux. La norme ne reflète pas la réalité de la plupart des exploitations minières artisanales pour le moment, ni la capacité du gouvernement à faire respecter le système, mais ce que le secteur devrait être et un cadre pour le gouvernement de le faire respecter. Cependant, la norme est conçue pour activer et récompenser les progrès dans le cadre de la certification, ce qui est une chose très positive. Pendant une courte période, la participation était obligatoire selon les manuels de certification. En date du 29.02.2012, la participation est devenue volontaire. Il faut donc qu’il y ait une forte incitation pour les entreprises à chercher à utiliser le CTC. Alors que la norme présente des arguments sur les avantages qui en résulteront pour une entreprise grâce à la certification, on ne peut affirmer clairement si ces avantages se concrétisent effectivement ou non. En outre, les acheteurs en aval et d'autres observateurs de l'industrie ont noté aux auteurs leur confusion quant à ce que le CTC fait réellement, et quelle valeur il apporte à eux et aux entités auditées. Le CTC pourrait réaliser plus s’il pouvait mieux communiquer ces choses, peut-être en utilisant des exemples de changements qui ont eu lieu à l'issue de leurs interventions. Il renforce également la capacité du gouvernement à gouverner le secteur de l'exploitation minière artisanale en leur donnant un cadre, des outils, et l'approche pour le gouverner. Enfin, le système a une composante dans laquelle on travaille directement avec mines afin de les améliorer au niveau de la norme. Une cause majeure de préoccupation est l'insuffisance de soutien aux mines qui échouent ou sont évalués comme passible d'échec après leur audit de base. 274 En outre, BGR investit massivement du temps, des finances et des ressources en expertise – il n’est pas clair comment ils éliminent progressivement ces responsabilités au gouvernement de la RDC.

Est-ce que les succès et les échecs sont systématiquement et correctement évalués et divulgués?

BGR effectue des propres évaluations trimestrielles et annuelles de son programme, “Mise en œuvre d'un système de certification pour les ressources minérales de la République démocratique du Congo.” Il n’est pas clair si ces dernières se nourrissent des améliorations du CTC en RDC par les homologues congolais impliqués dans sa gouvernance. Comme ces rapports sont internes, il est impossible pour des parties externes de les juger. Nous n’avons pas pu y accéder, par exemple. Une plus grande divulgation publique concernant le programme et une analyse externe du programme lui-même seraient utiles. Nous sommes conscients que le programme BGR est censé faire l’objet d’une évaluation formelle dans un proche avenir et pensons que cela pourrait faire beaucoup pour résoudre certains problèmes que nous avons identifiés, y compris, par exemple, la construction de boucles de feedback pour l'adaptation et l'amélioration dans le système et proposer des manières dont CTC pourrait mieux communiquer aux parties prenantes quelle la valeur qu'elle apporte.

Peut-on se fier au système? Le roll-out a été lente et il ne peut encore être considéré que comme à ses débuts. Les quelques audits disponibles montrent que, entre le début et l'évaluation finale, les mines ont bel et bien apporté des améliorations et, dans certains cas, facilité la formalisation de ses creuseurs artisanaux. Une plus grande transparence sur le processus de certification - par exemple, qui et dans quelles circonstances la recommandation d'un auditeur peut être renversée -

274 Yves Bertran, Auditeur CTC, comm pers à Estelle Levin, 27 mars 2015.

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sont nécessaires pour renforcer la confiance dans le système. Les audits sont accompagnés par une équipe multipartite. 275 276. Cela peut être dans le but du renforcement des capacités et du transfert de la responsabilité vers les acteurs locaux dans le temps. Alors que l'auditeur conserve techniquement son indépendance au cours de ce processus, il est très peu probable qu’il sera en mesure d'accéder à la même qualité de l'information qu'il / elle serait autrement obtenir si ce était une équipe plus petite, plus à même d'enquêter et de trouver des réponses sur les questions délicates. Les audits sont souvent faits avec trop peu de temps pour tirer des conclusions sur tous les éléments de la norme. En bref, le processus d’audit doit être amélioré.

Est-ce que l’assurance fournie par le système est défendable, répétable, croyable?

Pas clair. La théorie est bonne et le roll-out semble marcher en douceur. Mais il faut plus d'informations sur le processus, les cadres, et la responsabilisation du système. Ces informations devraient être rendues publiques, notamment pour permettre aux parties prenantes congolaises (y compris les communautés locales aux mines CTC) pour le comprendre et pour permettre au marché de juger sa crédibilité et son utilité.

Savons-nous ce que nous devons savoir sur le système pour être en mesure de lui faire confiance?

Non.

Y at-il des conflits d'intérêts qui peuvent nuire à la crédibilité?

Jusqu'à présent BGR a embauché des auditeurs tiers internationaux indépendants. Toutefois, si cette responsabilité va vers des fonctionnaires du gouvernement, il n’est pas clair quelles structures seront mises en place pour éviter les conflits d'intérêt. De même, vu qu’on ignore qui prend la décision finale pour certifier et la façon dont ceci se fait, il n'y a aucune garantie contre les conflits d'intérêts dans ce processus. En outre, le certificateur a été connu pour accompagner les audits, ce qui ne serait pas du tout considéré comme une bonne pratique dans le cadre d'autres régimes multilatéraux établis, étant donné qu’on doit faire la distinction entre certificateur et auditeur, (et, accessoirement normalisateur).

5.1.5. Pertinence de l’analyse pour la RDC: Efficacité

Est-ce que les normes du système sont robustes, concises, ciblées?

Oui. Non seulement sont-elles compatibles avec les directives de l’OCDE et le MRC, mais elles ajoutent en outre des normes solides qui sont nuancées au secteur de l'ASM en RDC et sont dérivées d'une série de normes internationales. Les normes sont passés par un processus de consultation internationale quand elles ont été rédigés pour la première fois (ex : Levin a co-animé de tels ateliers au Brésil et en Allemagne en 2008) avant d'être adaptés aux situations particulières du Rwanda et de la RDC. Il est important, cependant, que la norme soit mise à jour en réponse à l'évolution de la situation en RDC et l'évolution du paysage des systèmes de certification et des besoins du marché en général.

Y a-t-il une surveillance et évaluation continues en utilisant des critères significatifs pour mesurer les performances par rapport aux objectifs du système, finalités, résultats, activités et indicateurs clés de performance?

En tant que programme de coopération allemande, les normes d'évaluation allemandes

s’appliquent. Pour cela, il faut que le programme soit évalué périodiquement par un tiers. L'examen à mi-parcours (une évaluation appelée PFK que chaque projet BGR est tenu du faire) remplira aux critères de l'OCDE / CAD (efficacité, efficience, durabilité, pertinence) ainsi qu’aux critères BMZ concernant la cohérence, la complémentarité et la coordination. De même, en tant que projet BGR, il devrait y avoir un système de suivi de l'impact en place sur la base des lignes directrices internes de BGR.277 Ces exigences sont basées sur une compréhension de la pratique standard de BGR plutôt que des comptes ou les documents publiés. On ne sait si des écarts ou des changements de cette pratique norme ont été entrepris. Il est en outre difficile de savoir si ces évaluations et suivi seront appliquées au CTC dans son ensemble, ou se limiteront à soutenir le rôle de BGR.

Est-ce que le système s’adapte aux contributions externes et internes valables sur les performances?

Pas clair.

275 BGR 2015. Le système de certification national congolais: le CTC. Brochure for distribution. 16 mars 2015.

276 L'auditeur sera accompagné d'une délégation composée de représentants du Ministre des Mines, BGR, et la société civile. Par

exemple, dans l'audit de base à Mayi Baridi, l'auditeur était accompagné, lors de l’audit, par plusieurs observateurs et des représentants des parties prenantes clés suivants dans le secteur minier en RDC: Le Ministère des Mines / Kinshasa; La Division des Mines; SAESSCAM; Le projet d'appui BGR, la MONUSCO, et l’ITSCI. (Priester, Michael 2012)

277 Roesen, Gisa 2015. Communication par courriel avec Estelle Levin. 26 mars 2015

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5.1.6. Pertinence de l’analyse pour la RDC: Faisabilité

A quel point les objectifs sont-ils réalisables?

BGR a déclaré son objectif de certifier 20% des sites miniers représentant 60% de la

production de la 3T et de l'or avant fin 2015.278 Cela semble ambitieux, en particulier

pour l'or. Cependant, l'objectif de l'initiative visant à favoriser la traçabilité, la transparence et les normes de production éthiques dans le secteur de l'exploitation minière artisanale et à

petite échelle est peut-être plus réalisable.279 De même, l'objectif d'avoir tout

simplement une norme contre laquelle les mines peuvent se juger et le gouvernement peut les orienter semble déjà avoir été atteint.

Les avantages l'emportent-ils sur les coûts? Que pourrait-on faire différemment pour apporter une valeur supérieure au coût le plus bas possible pour les utilisateurs et les parties prenantes?

On ne sait pas combien d'argent BGR a investi dans ce projet, mais c’est tout aussi difficile

de calculer les avantages.280 L'expansion et la durabilité du système au-delà de

l'investissement BGR s’appuiera fortement sur la volonté politique du gouvernement congolais et de l’adoption par l'industrie. D'autre part, le CTC a été une initiative pionnière et motivant sur laquelle beaucoup d'autres ont été mises au point; et il a déjà servi de modèle crucial pour informer le développement du MRC. Si le MRC est pleinement mis en œuvre, et peut-être même élargi pour inclure les normes CTC pleines, alors l'impact du CTC serait substantiel, indépendamment de la durée de vie du système.

Est-ce que les sources de financement sont durables?

Le système semble dépendre fortement du financement extérieur et du soutien du gouvernement allemand. BGR a investi et continue d'investir massivement dans le système. Le système est essentiellement un mécanisme de règlement et de surveillance du gouvernement et ne produira pas de recettes directes. Bien que la bonne gouvernance et la formalisation du secteur de l'ASM puissent avoir des avantages financiers (comme l’augmentation des recettes fiscales et la confiance de l'industrie dans l'achat de minerais congolais), il ne semble pas y avoir un mécanisme permettant de collecter directement ces avantages pour financer le CTC. C’est peut-être quelque chose à prévoir dans le projet dans une phase ultérieure. Si le CTC devient ou non un mandat non financé dépendra donc de l’adoption du gouvernement de la RDC et de la volonté politique d’engager des dépenses sur le programme. On ne sait pas tout à fait clairement comment BGR a progressivement réduit leur financement, soutien technique et expertise en faveur du financement, soutien technique et expertise congolais.

Connaît-il et est-il adapté à l'environnement des risques?

Oui.

Connaît-il et est-il adapté aux capacités des utilisateurs et les exécutants?

Ce n’est pas clair. Depuis 2012, l'initiative a été volontaire et il est probable que seules les grandes entreprises, progressives qui ont confiance en leur propre capacité se sont portées volontaires pour être vérifiés. Une préoccupation majeure est la phase «au milieu», entre les audits, car il ne semble pas y avoir suffisamment de soutien à la

disposition des mines pour venir à la conformité.281 Quelle capacité BGR renforce-t-il dans le gouvernement de la RDC pour exécuter le système, y compris les audits et la certification, rien n’est clair.

Est-ce que ça marche de manière proactive afin de minimiser les impacts négatifs sur les parties prenantes?

Ce n’est pas clair. Cependant, un exemple de mise en garde survient de l’audit de

Bibatama.282 Dans l'audit de certification, la compagnie minière a été marquée pour

avoir failli à étendre les ressources de santé et de sécurité adéquates à tous les creuseurs artisanaux dans la coopérative avec laquelle elle a eu un protocole d'accord. Cependant, il semble que la société minière n’a établi le protocole d'accord qu’à la suite de recommandations de l’audit de base - ils essayaient de prendre des mesures vers la formalisation.

Est-ce qu’il marche de manière proactive afin d’atteindre un maximum d’impact positif?

On peut faire plus ici. Il y a une opportunité claire pour inciter la participation grâce à la formation technique et géologique pour les mines et les creuseurs. De même, on pourrait faire davantage pour promouvoir le système avec les entreprises en aval, renforçant la demande et la confiance dans la certification CTC.

278 BGR 2014 Mettre en place un système de certification pour les ressources minérales en RDC ". Fiche produit par BGR sur le CTC en RDC. Janvier 2014. 279 BGR 2013. “Certification des minerais chez BGR.” BGR. http://www.bgr.bund.de/EN/Themen/Min_rohstoffe/CTC/Home/CTC_node_en.html [consulté le 22 mars 2015] 280 Nous n’avons pas trouvé de documents de projet dans le domaine public qui établissent ceci, et les documents que BGR a pu partager avec nous en mars 2015 n'a pas contenu cette information. 281 Entretien avec le répondant Nº. 282 Teschner, Ben 2014. Certification en normes CTC pour MHI Mining et les mines de coltan de la Coopérative COOPERAMA à Bibatama, Province Nord Kivu, DRC. http://www.bgr.bund.de/EN/Themen/Min_rohstoffe/CTC/Downloads/compliance_rapport_bibatama_en.html?nn=3138858 [consulté le 22 mars 2015]

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Est-ce qu’il tire parti des opportunités pour plus d'impact grâce à des priorités et des efforts conjoints ou ciblées ?

Une force du CTC est sa compatibilité. Par exemple, les sociétés minières peuvent utiliser toute initiative de traçabilité qu'ils veulent, iTsCl ou autrement. En outre, il a joué un rôle dans le pilotage de systèmes alternatifs, par exemple MetTrak et GeoTraceability en 2012 et bientôt BSP en 2015.

Est-il évolutif? Le projet est actuellement dans sa phase initiale de développement en RDC. Les contraintes les plus évidentes sont d'ordre financier et la capacité au sein du gouvernement de la RDC. Toutefois, si la vision est de transférer la propriété au GRDC de sorte que ce dernier devienne une partie essentielle de la gouvernance du secteur des minerais et des obligations des compagnies minières opérant en RDC, alors l’évolutivité - et l'impact - est possible, à condition que la capacité de l'État à le mettre en œuvre soit suffisamment développé dans le cadre de ce transfert.

Est-ce que les utilisateurs considèrent qu’il offre une valeur relative à l'argent?

Il est probablement trop tôt pour le dire. L'initiative vient juste de se déployer et seules trois ou quatre mines ont été certifiées. Une réflexion plus approfondie des participants, ainsi que des entreprises qui ont refusé de participer au départ, sera inestimable pour les années à venir.

L’auditeur de la conformité a exprimé ce qui suit concernant la participation de MMR et les attentes de la valeur: "La motivation de MMR à prendre part à la procédure d'audit trouve sa raison dans la longue période de guerre et la suspension de l'exploitation minière au Congo. MMR veut la preuve qu'il n'y a pas de participation de leur exploitation minière dans les conflits ou des groupes armés. Alors que les audits antérieurs ont été initiés par les clients ou se sont concentrés sur des éléments spécifiques de la norme du CTC, MMR attend de la certification CTC, en plus d'être conforme à son obligation légale, de se concentrer sur tous les éléments importants de la chaîne de production et le commerce, à l'égard de la responsabilité de l'exploitation minière et la pratique commerciale. MMR s’attend à créer une plus grande confiance des clients internationaux dans sa conformité avec les normes. MMR s’attend à ce que l'audit du CTC permette en outre de rendre les audits spécifiques des clients redondants. Enfin, il a vu que chaque audit est un processus d'apprentissage, met à niveau les processus internes et fournit de nouvelles connaissances pour l'entreprise. Un excédent supplémentaire sur le prix d'achat sur le marché pour les minerais n’est pas une motivation pour les sociétés, car elles réalisent déjà des prix comparables au marché

formel du monde et sur la base des cours du LME." 283

Qui sont ses concurrents et est-ce qu’ils offrent une valeur unique qui les rend compétitifs?

CCT permettra aux mines d'utiliser tout système de traçabilité qui répondra à ses normes. Jusqu'à présent, les mines utilisent l’iTSCi. Ce qui n’est pas clair, c’est si l’iTSCi (ou d'autres initiatives) peut développer suffisamment de confiance dans le CTC pour permettre une mine de se faire auditer exclusivement par le CTC, ou si l’iTSCi va insister pour continuer à faire ses propres audits.

Pour l'or, les concurrents du CTC seraient Fairtrade, Fairmined, RJC, et BSP, si un de ces derniers devient opérationnel en RDC en tant que normes minières responsables.

Il a également une valeur unique essentiellement dans l’incubation et l’aide à la création de nouvelles initiatives en RDC.

5.1.7. iTSCi

Résumé

L’iTSCi284

est une initiative conjointe entre ITRI (agissant en tant que secrétariat de l’iTSCi) avec la coopération du Centre d’Etudes Internationales Tantale-Niobium (T.I.C.) et les pays dans la région des Grands Lacs (Burundi, RDC, Rwanda). C’est une initiative multipartite à but non lucratif mis au point par l’ITRI, l’association internationale de l’étain et ayant parmi ses membres autour de 60% du secteur de l’étain.

285 Le Programme dispose également d’un

protocole d’accord avec CIRGL de la même façon qu’avec les gouvernements de la RDC, du Rwanda et du Burundi.

286 Il aide les entreprises en amont de toutes sortes et à tous les niveaux de la chaîne

283 Priester, Michael 2012. “"Mine Mayi Baridi, Tanganyika, Katanga du Rapport d’audit de base de MMR. "Audits de base de sociétés minières en République démocratique du Congo à l'Ensemble de Normes de CTC. Allemagne. Avril 2012 284 La plupart des informations non citées dans ce rapport sont basées sur des textes fournis par Kay Nimmo, ITRI, le 29 Octobre 2013. 285Entretien avec Kay Nimmo, 22.8.2014. 286Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014.

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d’approvisionnement allant de la mine jusqu’à la fonderie qui se conforment aux cinq étapes du DDG de l’OCDE. En élargissant la diligence voulue d’inclure les réseaux criminels et les individus et entités sanctionnés, il assure également la conformité avec les recommandations du Groupe d’Experts des Nations Unies en RDC.

287 L’iTSCi

couvre l’étain, le tantale et les minerais de tungstène (concentrés de minerais), mais pas l’or.

L’iTSCI a pour objectif de288

:

Fournir un programme conjoint de l’industrie allant de la mine jusqu’à la fonderie, répondant aux exigences internationales (OCDE, ONU)

Fournir de l’information pour l’audit de l’utilisateur final de la fonderie (CFSP)

Autoriser les sociétés américaines et multinationales à faire des rapports de manière raisonnable, requis

par la législation américaine (SEC)

Favoriser l’accès continu aux marchés internationaux pour le secteur minier 3T dans la région de l’Afrique Centrale.

L’iTSCi fonctionne grâce à l’opérationnalisation de trois composantes: (1) Système de suivi: L’étiquetage et le suivi d’origine minérale en matière de traçabilité faits avec la

coopération de la SAESSCAM, de la Division des Mines et du CEEC. (2) Evaluation et gestion des risques: sur le terrain, évaluation et suivi des sites miniers et des itinéraires de

transport pour identifier et gérer les risques liés au conflit, y compris les violations des droits de l’homme. Cela inclut la mise en place d’un mécanisme de rapports continus sur les incidents avec des structures locales-régionales pour contrôler les incidents signalés ainsi que la facilitation des réunions des parties prenantes locales et la discussion et le suivi des mesures d’atténuation.

(3) Audit: Audit par une tierce partie basée sur place de tous les opérateurs cherchant à rejoindre l’iTSCi, évaluation de l’environnement global d’exploitation (situation macro-économique) faite au niveau provincial, et audits sur place des sociétés contre les conseils de l’OCDE et la mise en œuvre de la chaîne de traçabilité.

289

L’iTSCi est mis en œuvre par plusieurs partenaires:

L’ITRI héberge le secrétariat de l’iTSCi qui est responsable de toutes les tâches administrative relatives aux demandes d’adhésion et de documentation, aux contrats et à la gestion juridique, à la collecte et à la gestion de fonds, à la traduction des documents, à l’explication de manière raisonnable et aux exigences à l’égard des membres, et ainsi de suite. Le Secrétariat exécute également la saisie des données dans la base de données et l’analyse, fournit des informations requises par les fonderies pour leurs audits séparés, et agit en tant que tierce partie pour détenir des informations commerciales confidentielles.

290

Le comité de gouvernance de l’iTSCi est composé de l’iTSCi et du TIC.291

Les membres du Comité de Gouvernance, soutenus par Pact dans le contexte local, peuvent également exercer des pressions au nom de ses membres pour lutter contre les obstacles au commerce, par exemple en raison d’un manque de compréhension des agents de l’Etat dans un pays de négociation des procédures d’exportation, des normes et des exigences de paperasserie qui sont propres à la RDC ou au niveau provincial, ou par manque de compréhension des exigences des audits du CFSP dans les fonderies.

292

La mise en œuvre dans le territoire de la RDC est gérée par l’ONG internationale de renforcement de capacité, Pact. Pact organise des formations et aide les agents de l’Etat impliqués dans la mise en œuvre, donne des formations aux ONG locales partenaires, à l’ARDEI et au BEPA, qui travaillent comme agents de terrain de l’ iTSCi, et joue un rôle important dans le suivi et la facilitation sur terrain.

287UN ITU, 2012. 288 iTSCi 2014. iTSCi: traçabilité et diligence raisonnable des minerais phares au Centrafrique, présenté lors du 13ème Symposium CFSI, Bruxelles, 17 Mars 2014. 289UN ITU, 2012.Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014. 290Kay Nimmo, ITRI, comm. pers avec Estelle Levin, 29 Octobre 2013. 291L’association de tungstène et d’autres ont été approchées plusieurs fois de s’y joindre mais refusent de le faire.Kay Nimmo, ITRI, comm pers avec Estelle Levin, 29 Octobre 2013. 292 Entretien avec Kay Nimmo, [DATE – FIRST INTERVIEW]

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Les agents de la SAESSCAM, de la Division des Mines et de CEEC sont responsables d’effectuer l’étiquetage et l’enregistrement des données à la mine en tant que négociant et entité de traitement. Ils conservent leur propre copie des journaux de bord.

293Les agents de l’iTSCi au sein de Pact sont

responsables de s’assurer que les agents de l’Etat enregistrent les données de façon complète et précise, de donner des formations et des recyclages, d’expliquer les raisons du système, et de recueillir et de remettre la copie des journaux de bord de l’iTSCi à l’iTSCi locale, qui la transmettra ensuite à l’ ITRI au Royaume-Uni en vue de leur entrée dans la base de données de l’iTSCi.

294

Les agents de l’iTSCi au sein de Pact: o effectuent contrôles ponctuels réguliers sur les sites et exportateurs miniers, les itinéraires de

transport utilisés, et supervisent en permanence l’intégrité du système d’étiquetage.295

o mènent des études de base minières o maintiennent des listes mères de mines des sites en activité o évaluent et rendent compte des changements aux niveaux de l’activité et de la production

signalés sur place o aident les sociétés locales à comprendre les exigences raisonnables de l’iTSCi telles que la

production des minerais provoquant des conflits politiques et l’élaboration de plans de diligences raisonnables,

o assurent la liaison avec les parties prenantes et facilitent les réunions de ces dernières.296

Synergy Global a pris le relais de Channel Research comme auditeur indépendant de l’iTSCi au mois de mai 2014.

297 Pour aborder le Programme, les sociétés membres de l’iTSCi subissent un pré-audit –

essentiellement les procédures KYC – afin d’établir la propriété, les liens potentiels de conflit, l’histoire de la négociation et le niveau des risques éventuels. Les membres de l’iTSCi font également l’objet d’un audit sur place régulier par une tierce partie selon une liste de contrôle qui comprend les recommandations de la DDG de l’OCDE et les exigences de la procédure de la traçabilité de l’iTSCi ainsi que le niveau des risqué considéré. Les audits se fassent en RDC et dans d’autres pays de la RGL, ainsi qu’à l’étranger. Un conseiller d’audit ayant une expérience dans une variété de types d’audit, et en particulier dans l’audit raisonnable de bois de construction fournit une entrée pour s’assurer que les normes d’audit soient appropriées à l’objectif.

298

Analyse de la performance

L’iTSCi est conçu pour être un système universel. Depuis ses débuts en 2010, les volumes des minerais à passer à travers l’iTSCi ont augmenté selon la figure 9.

Tableau 9 Importations and exportations de cassitérite à travers l’iTSCi et celles officiellement signalées en 2010-H1 2014 (t)

Exportations officiellement signalées 2010 2011 2012 2013 H1 2014

RDC 13415 8943 8104 8182 3478

Rwanda 3874 6952 4637 4895 3110

Combinées 17289 15895 12741 13077 6588

Tonnages des exportations à travers l’iTSCi

RDC 300 2960 4069 5208 3304

Rwanda 0 5679 4517 4828 3188

Combinées 0 8639 8586 10036 6492

Part des exportations signalées à travers l’iTSCi

293Kay Nimmo, comm. pers avec Estelle Levin, 1er Novembre 2014. 294Comme cela implique une saisie à partir d’une copie papier, il y a un décalage de temps inévitable, et toujours le risque de l’erreur typographique humaine. Cependant, la saisie en temps réel dans la base de données à travers les tablettes/PDA est actuellement essayé sur le terrain. Cela éliminerait le décalage de temps; et, en coopération avec le contrôle continu des papiers, réduisent à la fin le risqué de l’erreur humaine. 295Information basée sur le travail sur terrain par Rupert Cook, Août 2013. 296Ces réunions se tiennent à la fois ad hoc ou sur demande ainsi qu’à travers les structures formalisées des comités multi-parties prenantes aux niveaux provincial et local. Karen Hayes, Pact, comm.pers. 28Novembre 2014. 297https://www.itri.co.uk/index.php?option=com_mtree&task=att_download&link_id=55093&cf_id=24. 26.11.2014. 298Kay Nimmo, ITRI, comm.pers avec Estelle Levin et Rupert Cook, 10 Septembre 2013.

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RDC 2% 33% 50% 64% 95%

Rwanda 0% 82% 97% 99% 102%

Combinées 2% 54% 67% 77% 99%

Importations de l’Afrique Centrale officiellement signalées

Total grands exportateurs 20110 14944 13628 12138 6590

Exportations à travers l’iTSCi vs. importations identifiées 1% 58% 63% 83% 99%

Aux environs de mi-2014, selon les statistiques du commerce international de l’ITRI il a été démontré que près de 99% de la cassitérite centrafricaine et 95% de la cassitérite congolaise importés dans les pays acheteurs les plus importants ont été couverts par l’iTSCi.

299 L’ITRI estime des chiffres similaires pour la tantalite.

300 En Novembre,

2014, environ 1.000 sites miniers et au moins 80.000 creuseurs faisaient partie de l’iTSCi dans la région.301

En RDC, les chiffres étaient d'environ 35.000 creuseurs dans 265 sous-secteurs avec 318 sites actifs. Cela démontre des progrès louables et importants dans la formalisation du secteur 3T et de la législation progressive des exportations 3T de la RDC. D’autre part, les 6.500 tonnes de cassitérite sortant de la RDC et du Rwanda dans la première moitié de 2014 représentent environ la moitié du tonnage biannuel exporté en 2008; il reste un potentiel important.

302

Du point de vue d’une marque majeure l’iTSCi détient un lot de valeur: il a établi une vaste base de connaissances, a des ressources humaines sur le terrain et a établi des relations avec les organismes du gouvernement congolais, et un large champ d’application dépassant celui des autres initiatives.

303Pact a noté les transformations positives

suivantes en matière de gouvernance du secteur minier grâce aux efforts de l’iTSCi et de ses institutions partenaires, y compris le Gouvernement de la RDC: il y a maintenant des statistiques, beaucoup plus d’agents de l’Etat dans les sites miniers, des mécanismes de multiples parties prenantes et multi-scalaires pour la responsabilité financière (par exemple à travers les comités de pilotage), et des chaînes d’approvisionnement suivies et traçables. Les sites miniers ont été désinfectés des groupes armés et de l’armée, les niveaux de production sont connus, et les acteurs de la chaîne d’approvisionnement sont prêts à faire partie du système.

304

En dépit de ce progrès, des observateurs et participants à l’initiative ont lancé des critiques à l’encontre de l’iTSCi. Certains d’entre eux peuvent ou non avoir des preuves à l’appui mais, comme indiqué dans 1.4 la perception d’une situation est aussi importante que la situation réelle vis-à-vis de la confiance des parties prenantes à l’intégrité et la crédibilité du système.

Pertinence de l’analyse pour la RDC: Crédibilité

La crédibilité de l’iTSCi est ébranlée par la préoccupation des parties prenantes avec les problèmes aperçus suivants: sa dépendance des agents de l’Etat à mettre en œuvre son système de suivi/pistage; son utilisation de systèmes de suivi en forme papier; sa sensibilité à la fraude et à la fuite de minerais dans certaines situations; le maintien d’une structure de marché qui font du bien aux élites indélogeables et bien connectés, et aux dépens des plus vulnérables dans le système – les creuseurs traditionnels et leurs personnes à charges; son champ d’application étant seulement sur les droits de l’homme et les enjeux de pratiques commerciales dans la Politique Modèle de la Chaîne d’Approvisionnement de la DDG de l’OCDE ; sa ‘confiance’ au financement des bailleurs de fonds; sa propriété et son administration par l’ITRI, l’association internationale sur l’étain. L’évolutivité de l’iTSCi n’est pas remise en question – c’est un système évolutif – autant que la lenteur avec laquelle il se met en place dans les sites miniers validés par le gouvernement. Nous traitons chacun de ces points.

L’iTSCi dépend des agents de la SAESSCAM et de la Division de Mines pour mettre en œuvre le système de suivi / traçage, et des agents de CEEC et de la Division des Mines au stade du comptoir / exportateur. Ces agents ont une capacité limitée, sont moins qualifiés dans de nombreux cas, et il y a des problèmes avec leurs conditions d’emploi et comment, quand et s’ils sont payés. Les entreprises en aval ont également soulevé des questions sur la qualité

299https://www.itri.co.uk/index.php?option=com_mtree&task=att_download&link_id=55233&cf_id=24. Entretien avec Kay Nimmo, 22.08.2014 300Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014. 301Kay Nimmo, présentation lors du 8ème Forum de ONU-IGGLR-OCDE sur les Minerais de Conflit, 4 Novembre 2014 302Kay Nimmo présentation lors du 8ème Forum de ONU-IGGLR-OCDE sur les Minerais de Conflit, 4 Novembre 2014 303 Entretien avec 1, 28.08.2014 304Entretien avec Karen Hayes, 17. et 18.09.2014

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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et la fiabilité des données de l’iTSCi, la compétence du personnel formateur qui gèrent les données, et la plénitude et la suffisance des données de l’iTSCi.

305

Si ces allégations sont au fait exactes ou non – et l’iTSCi conteste fortement beaucoup d’entre elles306 - le fait est que certains observateurs et acteurs de marché ne sont pas réassurés. La dépendance à l’égard des agents de l’Etat pour gérer l’aspect de traçabilité de l’iTSCI a été évoquée à plusieurs reprises en tant que préoccupation. La décision de l’iTSCi de faire fonctionner son système de traçabilité de cette façon repose cependant sur une vision à long terme – partagée avec l’agence de développement, Pact, pour renforcer la capacité du gouvernement de la RDC afin de mieux exercer des contrôles sur son secteur minier en vue de remettre le système de traçabilité au gouvernement et finalement d’améliorer la gouvernance du secteur en tant que fondement durable pour l’exploitation minière et l’approvisionnement responsables. Sans la participation de l’Etat, le potentiel de transformation de l’iTSCi serait amoindri.

Le deuxième point de la critique concerne la dépendance de l’iTSCi d’un système de suivi en forme papier. Les parties prenantes le voient comme être plus sensible à l’erreur et au retard qu’un système de suivi électronique. L’iTSCi insiste que la simplicité et la familiarité du papier et du stylo sont le niveau de technologie le plus approprié sur place, et surtout pour les zones rurales les plus reculées. C’est aussi particulièrement avantageux pour permettre une intensification rapide à de nouveaux endroits.

307Avoir des copies physiques de données offre

également une occasion pour la vérification, permettant un niveau de responsabilité qui peut décourager les comportements frauduleux des corrupteurs. En passant à la deuxième phase qu’est le pilotage d’un tel système de suivi / traçage numérique récemment au Rwanda, l’iTSCi a trouvé que la vitesse de communication de données est le principal avantage pour compenser contre les coûts plus élevés et les dossiers moins accessibles.

308L’iTSCi a

maintenant l’intention de piloter le système numérisé dans des sites plus accessible en RDC où plus de défis dans l’électricité et l’approvisionnement en réseau seront présents.

309 Il est à craindre que la transition vers un système

numérique peut créer des perturbations lorsqu’on procure les infrastructures, les agents sont formés dans les nouvelles technologies, et le nouveau système s’intensifie mais cela doit être géré dans un processus systématique progressif pour minimiser les risques.

310 Etablir un système numérisé nécessite plus de combines, d’électricité et

une certain forme de dispositif de transmission de données (par exemple, la fréquence de la radio, GPS); l’iTSCi a besoin de temps pour identifier et s’investir dans une plate-forme de logiciels appropriée et fiable. Il y aura également des coûts pour le gouvernement, d’autant plus que les bureaux gouvernementaux de la RDC qui recevraient les données des sites miniers n’ont pas accès à l’internet.

311Avoir ces infrastructures en place,

cependant, est une étape importante menant au renforcement des capacités de la SAESSCAM – et potentiellement des autres agences dans la Division de Mines – pour gérer et transmettre les données, et devrait permettre aux parties prenantes dans les provinces d’améliorer leur accès à l’information. La même nécessité s’applique pour la bonne fin de la certification de l’IGGLR, et bien sûr pour tout système de traçabilité numérique.

La fraude (par exemple, ajouter plus de minerais dans les sacs étiquetés) et l’infiltration des minerais non étiquetés se produisent vraiment, et plus particulièrement à travers les frontières internationales avec des minerais congolais qui auraient été blanchis dans les chaînes d’approvisionnement rwandaises.

312C’est en partie

pour des raisons commerciales que le minerai étiqueté se déplace avant que le suivi commence d’une mine de l’iTSCi vers une autre où il peut obtenir un meilleur prix.

313

L’autre facteur est la reproductibilité des étiquettes de l’iTSCi signifiant leur capacité à être réutilisées et la faiblesse des contrôles permettant le vol des étiquettes.

314 L’iTSCi connaît les enjeux avec ses étiquettes, notant

305 Entretien avec 1, 28.08.2014 306En effet, tout dépend de la relativité de perspective. Par exemple, lorsque certaines critiques se contentent de dire que la structure de marché actuelle fait plus de bien aux élites bien établis que les élites artisanaux, l’argument compensatoire serait que les creuseurs génèrent plus de revenus pour eux-mêmes avec le système actuel plutôt qu’il le seraient sans ce système. 307Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014. 308Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014. 309Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014. 310Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014. 311Entretien avec Karen Hayes, 17. et 18.09.2014. Kay Nimmo, 2014 présentation 4.11.2014. 312Comm. pers. avec témoins confidentiels. Voir. UNGoE. C’est un enjeu très sensible avec des perspectives de conflit des différentes parties prenantes. Alors que certaines parties prenantes en RDC affirment que la contrebande illégale de minerais 3T continue vite à travers les frontières, les parties prenantes au Rwanda se contentent de dire qu’un tel trafic a été réduit radicalement. Sa sensibilité est due au fait qu’il pouvait amoindrir la confiance dans la crédibilité du système actuel de traçabilité et de certification au détriment manifeste du secteur 3T dans la RDC et au Rwanda. 313Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014. 314Entretien avec 11 22.09.2014

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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que, lorsqu’on réutilise ou utilise les étiquettes au mauvais endroit, le système la ramasse et l’envoi est marqué créant un incident qui est ensuite rapporté en aval et déclenche une réponse de la direction. L’iTSCi voit aussi son augmentation en cours à plusieurs sites, et en particulier ceux à proximité ou à une distance commercialement faisable des sites existants de l’iTSCi feraient beaucoup pour décourager la contrebande et la fraude. Bien sûr, la fraude et la contrebande doivent être minimisées, mais leur élimination est-elle un objectif réaliste et pratique pour un système qui est aussi sous pression pour réduire les coûts autant que possible et pour offrir plus qu’un système de traçabilité ? Un expert international de certification n’ayant aucune relation avec l’iTSCi, consulté pour ce projet, a déclaré “Vous devez être … tolérants que la fraude ne se produit pas [dans les systèmes de certification de la chaîne d’approvisionnement en général]. Si le système de perception fiscal américain a été jeté par la fenêtre parce qu’il y a fraude, alors la société américaine s’effondrerait. … La question est de savoir combien de sauvegarde vous avez pour que les gens qui font la fraude ont une plus grande chance d’être pris? Et vous avez besoin de sanctions, y compris celles du marché.”

315 En effet, dans le cas de la RDC, les sanctions de marché ont été

appliquées à travers la suspension par l’iTSCi de certaines entreprises en raison exactement du problème de fraude.

316

En outre, alors que la fraude certainement, et inévitablement de manière probable avec un tel système, existera, il y a deux facteurs importants à prendre en compte. Tout d’abord, le système lui-même n’échoue pas s’il comporte des alarmes intégrées qui repèrent l’anomalie et la transgression. Le problème, c’est quand la fraude devient généralisée et opère en toute impunité. Cela enchaîne dans le deuxième facteur important: alors que l’iTSCi/ITRI ou tout autre système de traçabilité, que ce soit en RDC ou au Burundi ou au Rwanda voisins, peut prendre un certain degré d’un rôle de maintien de l’ordre, l’autorité et la responsabilité finaux pour faire face à la fraude (à la fois préventive et après facto), ce qui est après tout transgressive des lois nationales, repose avec le gouvernement.

Le rôle important de l’ITRI et du T.I.C en tant que comité de gouvernance et l’ITRI en tant que secrétariat a également amené certaines parties prenantes à spéculer que l’iTSCi est utilisé pour promouvoir les intérêts des membres de l’ITRI et du T.I.C. Ce soupçon est renforcé par le fait qu’il n’y a qu’un seul membre de l’ITRI achetant actuellement l’étain de l’iTSCi à partir de Congo, MSC. Avant 2009, il y avait seulement deux acheteurs d’étain et d’ici la fin de 2014, Thaisarco retournera pour s’approvisionner, selon l’iTSCi.

317

Soulignant le statut de l’iTSCi comme une initiative de plusieurs parties prenantes, l’ITRI nie que leur rôle va à l’encontre des intérêts de l’industrie congolaise, plutôt d’affirmer que très peu des membres de l’ITRI (comprenant environ 60% des producteurs et des fonderies d’étain dans le monde) ont des relations d’achat en Afrique car plus gagnent leur vie à partir des mines locales. En conséquence, la majorité des membres de l’ITRI n’ont aucun intérêt à soutenir l’iTSCi dans une perspective de concurrence car l’offre de l’étain de l’Afrique ne causant pas de conflit serait en concurrence avec des ventes des régions à faible risque.

318 Il y a d’autres raisons stratégiques pour

lesquelles les sociétés du secteur étain peuvent souhaiter soutenir l’iTSCi. Les membres de l’ITRI à travers le conseil d’administration ont un intérêt à long terme dans la protection de la part de marché de l’étain en général: soutenir une initiative de minerais de conflit et prouver la viabilité de l’approvisionnement responsable à partir de la Région des Grands Lacs est une question de crédibilité cruciale pour le secteur de l’étain et une étape nécessaire pour rassurer les sociétés à ne pas substituer l’étain dans leurs produits. L’objectif final, pour l’ITRI, est d’enlever l’étain de la liste des minerais sans conflit, quelque chose qui est en bonne voie d’être atteinte.”

319

En outre, l’iTSCi remet en question ces critiques comme suit: “Bien sûr, l’Orientation de l’OCDE recommande que les sociétés travaillent leur association commerciale pour entreprendre un certain nombre d’activités en relation avec la diligence raisonnable, et recommande également une structure de mécanisme conjoint de l’industrie pour améliorer l’efficacité. L’iTSCi répond exactement aux recommandations de l’OCDE, s’est avéré être un système efficace, et pose la question sur quels intérêts ces multiples parties prenantes trouvent ces recommandations non appropriées.”

320

Revenant à la question de la distorsion du marché, les parties prenantes ont affirmé que les acheteurs de l’iTSCi semblent imposer leurs prix sur les creuseurs.

321Cependant, comme on l’a discuté à la section 4.3.1, cette

315Entretien avec 2, 11.09.2014. 316Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014. 317Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 318Entretien avec Kay Nimmo, 22.08.2014. 319Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 320Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 321Cuvelier, J. et al 2014

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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dynamique du marché est quelque chose d’un truisme: dans le contexte général de l’ASM, les creuseurs de l’ASM sont presque toujours des preneurs de prix plutôt que des décideurs de prix, leur position est presque inévitablement moins transitive que ces parties prenantes plus en aval dans la chaîne d’approvisionnement. Essentiellement, est-il raisonnable que l’iTSCi soit tenu responsable pour sa contribution indirecte à la poursuite de ces questions sans doute plus systématiques au-delà de la compétence d’un système de traçabilité et de certification ? En effet, changer le modèle iTSCi ferait-il une différence à ces carences systématiques, étant donné l’absence de la mise en œuvre du cadre réglementaire existant, le manque de ressources, la fragilité de l’autorité de l’Etat dans certaines zones, une culture de l’impunité, et le manque de soutien des bailleurs de fonds.

Concernant les problèmes de minerais, source de conflit, les régimes créent de nouvelles possibilités pour l’exploitation du travail mais le manque d’attention à d’autres questions liées aux droits de l’homme au-delà de celles de la politique sur la chaîne d’approvisionnement modèle de la DDG reste un sujet de préoccupation grave et répétée du milieu universitaire, des ONG internationales et de la société civile congolaise, comme nous l’avons vu su chapitre 4. La vision de l’iTSCi a toujours été d’élargir son champ d’application afin d’inclure ces enjeux, selon son ‘plan phase 3’ mais à ce jour, il a plutôt mis l’accent sur l’affectation des ressources aux opérations de terrain (et au sein de celles-ci d’apporter de nouvelles mines dans le système étant donné l’énorme pression exercée par les parties prenantes sur ce point) plutôt que d’aborder l’ensemble plus large des enjeux qui prévalent dans les mines de l’iTSCi. Pact, en particulier, est conscient de ces problèmes graves et est désireux d’en prendre des mesures, mais note la réticence des bailleurs de fonds et des acteurs en aval pour soutenir un tel travail à ce jour. En 2014, cependant, dans le cadre de la Phase 3, l’iTSCi a obtenu des fonds du Ministère Néerlandais des Affaires Etrangères, de la Fondation GE, de Boeing et de Microsoft pour lancer des activités sur le travail des enfants et de Qualcommon sur la santé et la sécurité au travail. Il y a, bien sûr, de nombreuses mines où ces problèmes nécessitent d’être abordés, et beaucoup plus de problèmes à s’attaquer également, mais c’est un signe de progrès que l’iTSCi a commencé pour passer en phase 3 dans certains sites.

En effet, la présence sur terrain de l’iTSCi dans 265 sous-secteurs avec 318 sites actifs dans ces mines en RDC, impliquant quelque 35.000 creuseurs,

322 et les relations avec une diversité de parties prenantes fournissent une

forme d'infrastructure sociale et une base substantielle pour aborder d'autres aspects de la gouvernance des minerais risques et des risques contre les droits humains dans le secteur des 3T. La nécessité d’utiliser des étiquettes peut être utilisée comme un levier pour contraindre les opérateurs de la chaîne d’approvisionnement à commencer de gérer d’autres risques également fondés sur la législation congolaise et les exigences du progrès de la RMC et potentiellement aussi le CTC, développant ainsi la formalisation du secteur.

323 Si l’iTSCi peut rassurer le

marché et les bailleurs de fonds de son intention sérieuse de s’attaquer à ces autres enjeux miniers responsables, ils peuvent être plus enclins à fournir un soutien financier pour tirer parti de cette opportunité pour un impact plus élevé. De cette façon, on pourrait utiliser l’iTSCi comme un point d’entrée non seulement pour permettre l’approvisionnement responsable à la satisfaction du marché, mais pour permettre l’exploitation responsable à la satisfaction de la société civile, du milieu universitaire et des bailleurs de fonds. Il est impératif que cela soit fait sous les auspices de l’accomplissement des Principes directeurs des Nations Unies sur les Entreprises et les Droits de l’Homme, et dans le cadre d’une stratégie sectorielle plus large des minerais qui vise à formaliser, légitimer, et professionnaliser les entités de l’ASM comme des entreprises, afin d’émanciper et de d’habiliter les creuseurs traditionnels et à petite échelle, et leurs parties prenantes comme des citoyens, et de soutenir les entités minières plus larges à s’acquitter de leurs responsabilités pour respecter les droits de l’homme et contribuer au développement national. L’élaboration de la politique EMA de la RDC dans le cadre de PROMINES AMI 27 peut s’avérer une occasion de le faire avancer.

En quelque sorte liée à la nécessité d’élargir le champ d’application pour aborder les questions plus larges de préoccupation est la confiance présumée de l’iTSCi au financement des bailleurs de fonds, en créant la perception parmi les parties prenantes que l’iTSCi n’est pas durable. Cependant, l’iTSCi travaille actuellement sans le financement des bailleurs de fonds pour les sites existants.

324 L’iTSCi explique que dès qu’une chaîne

d’approvisionnement fait partie du système, le prélèvement génère suffisamment de capitaux pour couvrir les coûts en cours dans tout le secteur.

325 En réalité, les sites de faible production ne pourraient pas être des membres

commercialement viables de l’iTSCi sans l’excédent de revenue généré à partir du prélèvement sur les sites plus

322 iTSCi 2014 Présentation de l’iTSCi: Novembre. 323Entretien avec Karen Hayes, 17. et 18.09.2014 324Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 01.08.2014. 325Nous n’avions pas acès aux comptes de l‘iTSCi et par conséquent nous ne pouvons pas faire des remarques indépendantes sur les coûts réels.

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productifs. L’iTSCi déclare cela comme une raison importante pour maintenir un seul système dans tout le pays (voir conclusion).

326

L’iTSCi précise également que les coûts d’installation pour établir l’iTSCi dans un nouveau site nécessitent un financement des bailleurs de fonds.

327 Cela est particulièrement vrai dans les zones qui ont fait l’objet d’embargo

en aval pendant trop longtemps, où l’argent liquide n’est pas facilement disponible, et où les risques élevés découragent les investisseurs éventuels de l’industrie s’y impliquant. L’iTSCi indique également que “jusqu’à très récemment, les conditions imposées par des facteurs externes n’ont pas permis de mettre en œuvre dans les zones à haut risque en rappelant que le projet pilote a commencé dans le Sud Kivu mais a été interrompu à la suite de l’adoption de la loi Dodd Frank, de la suspension de l’exploitation minière en RDC et la venue d’une attente de délai d’audit par CFSP.”

328 Un retour vers le Sud et ensuite vers le Nord Kivu était seulement possible

politiquement grâce à l’accord de paix entre le M23 et le gouvernement de la RDC dans le Nord Kivu et le soutien du Ministère Néerlandaise des Affaires Etrangères (DMFA) dans le Sud Kivu. Cela a fourni à l’iTSCi l’occasion de démontrer les chaînes d’approvisionnement sans conflit dans les Kivus à haut risque, qui a ouvert la porte à la mise en œuvre de l’iTSCi dans un nombre croissant de lieux dans ces provinces. Cela n’était pas possible auparavant car il n’y avait aucun investissement, et aucun acheteur en aval prêt à faire face au risque. Cela a été également résolu en partie par a publication de la Règle SEC, qui a enfin fourni une certain certitude aux acheteurs qui ont permis le projet soutenu par la DMFA d’aller de l’avant. La région fait toujours face à un manqué d’engagement de la part de l’industrie de tungstène qui limite certaines possibilités.

329

En 2014, en raison du manqué de soutien des bailleurs de fonds pour l’expansion du système de financement, les entreprises locales ont organisé leurs propres capitaux. De même, le Maniema, le Burundi, et le Nord Kivu ont également été mis en place avec le soutien financier des entreprises locales sachant que c’est la voie vers un retour aux affaires.

330Cela démontre qu’il y a une innovation locale à s’attaquer aux obstacles commerciaux pour

obtenir du flux minéral et assez d’opportunité commerciale et du capital local disponible pour le partage de risques conjoint par les acteurs de l’industrie. Cependant, c’est extrêmement risqué pour tous les intéressés, y compris l’ITRI qui est ultimement responsable de la gestion financière du système et du paiement des entrepreneurs même si le revenu des participants n’est pas suffisant. Tous les nouveaux projets miniers sont exposés à des risques élevés en raison de l’incertitude sur la production, à cela s’ajoutent les risques accrus d’un secteur base sur l’ASM, le manqué d’une information concrète sur les lieux des mines ou les niveaux éventuels de production – et la sécurité et les autres risques conjoncturels. Bien qu’il existe des incidences positives de disponibilité de capitaux locaux, ces possibilités une durée de vie très limitée, et il existe néanmoins d’autres sites dans ces lieux à très haut risque qui jusqu’à présent n’ont pas été en mesure d’obtenir du financement pour les coûts d’installation, soulignant les problèmes plus systématiques de la sous-capitalisation et le manque d’accès au crédit du secteur de l’ASM, des défis partagés à des degrés plus ou moins importants par d’autres pays dans la région. Cela signifie que les disponibilités de trésorerie demeurent un obstacle essentiel à l’extension de l’iTSCi.

Alors qu’on attend l’action effective des bailleurs de fonds, l’iTSCi est obligé de prendre sur les coûts qui seraient normalement financés par les agences de développement et d’aide, tels que le renforcement des capacités et la

formation des gouvernements, de l’industrie et de la société civile. L’iTSCi fait valoir que, “aucun projet similaire (tel que le CTC) n’a de financement de l’industrie; critiquer un besoin d’une petite contribution pour le démarrage est très injuste et injustifié.”331

Une autre critique est les retards aperçus dans le processus d’approbation de l’iTSCi et dans les audits d’adhésion des exportateurs et des sites miniers. Certains opérateurs importants du secteur privé se sont plaints que, malgré le financement du processus mis en place, cela pourrait prendre jusqu’à six mois pour recevoir l’approbation de l’iTSCi après les audits d’adhésion. Ces retards peuvent démotiver les investisseurs privés d’investir des capitaux d’origine locale dans coûts d’installation de l’iTSCi. Il est possible, cependant, que ceux-ci se rapportent au changement de l’auditeur de l’iTSCi au début de 2014, qui a conduit à un arriéré d’audits. C’est aussi souvent le cas quand les sociétés candidates fournissent des informations inadéquates et des plans ou politiques de diligence raisonnable, ce qui conduit à une période prolongée de va-et-vient pour réaliser ce qui est nécessaire.

332L’iTSCi

326Entretien avec Karen Hayes, 17. and 18.09.2014. 327Entretien avec Kay Nimmo, 22.08.2014. 328Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 329Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 330Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 331Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014. 332Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014

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affirme également que “Dans le Kivu, de nombreux acteurs qui n’ont pas eu d’approbation sont ceux qui ont continué à faire du commerce de minerais sans aucune traçabilité Claire ou de diligence suffisante et un certain niveau de prudence est donc jugé approprié par l’iTSCi afin de maintenir des normes uniformes.”

333

De loin, l’une des plus grandes critiques à l’endroit de l’iTSCi est son coût. Les membres de l’iTSCi paient un droit d’entrée et une cotisation annuelle (1.500$ pour les sociétés et associations en aval ; 1.500$ pour les sociétés en amont, y compris l’exportateur. Le prélèvement pour l’iTSCi est payé par tous les membres à part entière. En théorie, puisque d’autres mines se joignent à l’iTSCi, et une plus grande proportion de minerais de la RDC est couverte par le système, ce prélèvement pourrait baisser davantage car les économies d’importance s’intensifient. L’intention de l’iTSCi est également de réduire le prélèvement car le rôle de Pact diminue avec le temps, en réponse du nombre accru des agences gouvernementales ayant plus de capacités qui sont plus en mesure d’administrer de manière indépendante le système de traçabilité de l’iTSCi,

334et les actions plus efficaces

et coordonnées des bailleurs de fonds.335

Malgré cela, les partenaires d’exécution de l’iTSCi insistent qu’ils opérant sur un ‘budget shoe-string’ et qu’ils sont sévèrement limités par cela, étant incapables d’investir dans d’autres aspects du système qui peuvent être désirables en ce moment voir communications, ci-dessous). Certains coûts sont extrêmement visible aux membres et aux parties prenantes: les audits, le rôle de Pact dans la supervision de la traçabilité et de renforcement des capacités, la production et la communication des rapports d’incidents, le renforcement et la gestion de la base de données, la participation aux évènements politiques, et ainsi de suite. Il y a des coûts moins visibles, cependant, qui ajoutent de la valeur pour les membres de l’iTSCi. Par exemple, l’iTSCi prend des risqué et doit maintenir une réserve opérationnelle. Les flux de trésorerie est imprévisible pour le programme et pour ses membres, et diverses indemnités peuvent être faites pour encourager une large participation dans le système: tolérer les retards de paiement par les membres à court d’argent dans l’espoir de se redresser et de fonctionner, et résoudre les conflits entre les différentes parties, par exemple.

336L’iTSCi aborde également les risques commerciaux au nom des

membres, par exemple: faire des pressions au niveau national si un membre connaît des difficultés déraisonnables, contribuant ainsi à réduire les coûts associés aux retards dans les livraisons.

Alors que l’iTSCi argumente pour les entreprises sur la valeur de l’adhésion vis-à-vis de la conformité des minerais de conflit,

337 il peut faire mieux en clarifiant l’autre valeur commerciale qu’il offre. Il serait également bien d’ouvrir

ses livres pour une évaluation financière indépendante par une tierce partie, pour confirmer aux membres – et aux parties prenantes concernées – la valeur de l’argent qu’il offre vraiment, d’une part, tout en considérant également la stratégie financière, y compris les flux de financement pour les différentes parties de l’iTSCi et en prenant une décision sur la viabilité financière de l’initiative. Cette évaluation financière devrait faire partie d’une analyse rentable plus large afin d’évaluer globalement la performance de l’iTSCi. Cette évaluation nécessiterait également d’examiner comment l’iTSCi pourrait réunir l’argent pour mettre en œuvre tout ce qui pourrait être les recommandations de l’évaluation. L’iTSCi, cependant, est sceptique qu’une telle évaluation apporterait une valeur aux parties prenantes, en déclarant “c’est évident qu’il n’y ait aucune tierce partie qui a le concept ou l’expérience des coûts pour une telle opération.”

338

La dernière menace à la crédibilité de l’iTSCi concerne la transparence et la communication. La politique de gestion et de publication d’information de l’iTSCi détaille l’approche adoptée par l’iTSCi à la propriété, la collecte et la diffusion des données, surtout énonçant qui obtient quoi et quand. L’iTSCi a intentionnellement des calendriers différents pour diffuser l’information aux membres et au public, afin de d’améliorer la valeur aux membres et d’empêcher les resquilleurs et les concurrents d’utiliser leur propriété intellectuelle notant que le système doit être payé en quelque sorte.

339La critique repose en partie sur le refus de l’iTSCi de répondre aux demandes de

données par des tierce parties, en particulier pour les projets qui cherchent à évaluer l’iTSCi sans l’engager de façon appropriée: l’iTSCi peut ne pas être informé de l’étude, ou avoir de la place pour concevoir sa conception ou pour fournir des feedbacks ou occasions de commenter sur les conclusions, et leur consentement peut ne pas être recherché encore car ils sont censés de participer.

340L’iTSCi, cependant, prétend être submergé par la fréquence

333Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 334Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 335Kay Nimmo, comm. pers. avec Estellle Levin, 01.12.2014. 336Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 337iTSCi 2012a. 338Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 01.12.2014. 339Entretien avec Kay Nimmo, 22.08.2014 340Levin et Cook, 2013; Weinberg et Douma, 2014; Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 01.12.2014.

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pure et la quantité de temps qu’un engagement significatif prendrait,341

le nombre d’études qui ont le même champ d’application répétitive ou chevauchant, et le manque de préparation des chercheurs.

342 D’autres

critiquent l’iTSCi de ne pas partager les données en conformité avec la politique de données de la RCM mais l’iTSCi a mis en évidence le protocole d’accord qui existe entre l’iTSCi et l’CIRGL qui reconnaît que la transparence totale n’est pas acceptable pour les entreprises.

343 D’autre part, l’iTSCi diffuse plus d’informations que ce qui est requis

par la DDG de l’OCDE, y compris la publication de tous les rapports d’incidents, les données sur la production, les autres rapports de terrain en plus de la diligence raisonnable, les mises à jour sur les résultats de développement associés à l’initiative, et ainsi de suite.

344Les politiques sur les données de l’ont été également présentées lors des

réunions de l’OCDE, y compris des sessions spécifiques sur ce sujet.

Un autre problème de transparence est la rareté de la diffusion des rapports d’incidents. La politique de publication d’information de l’iTSCi énonce clairement les termes de qui obtient quoi et quand.

345 Selon Pact,

“Tout ce qui a un impact sur les minerais de conflit est immédiatement signalé à l’ensemble de SC, mais avez-vous vraiment besoin de savoir à chaque fois qu’un agent de la SAESSCAM remplit mal le journal de bord?”

346C’est

également essentiel qu’un membre impliqué de l’iTSCi soit donné l’occasion de répondre à une allégation, et cela prend du temps – jusqu’à deux mois. L’iTSCi cherche également à se protéger et à protéger les parties prenantes des risques et des responsabilités en raison de la sensibilité des données et du potentiel pour circulation de désinformation. Dans ce contexte, c’est juste pour une initiative de minerais de conflit d’être prudent sur ce qui est rapport, quand et comment, en mettant l’accent sur la qualité (c.-à-d. la certitude) plutôt que sur la quantité (c.-à-d. le caractère immédiat) des données. C’est juste aussi d’attendre des choses à signaler dès que possible, cependant, car la transparence est un pilier fondamental pour assurer la crédibilité.

Il y a autres choses que l’iTSCi pourrait faire pour obtenir plus d’informations disponibles et accessibles au public dès que possible. L’iTSCi n’a pas son propre site web, et un grand nombre d’informations de l’iTSCi est hébergé dans une base de données de documents sur le site web de l’ITRI, dont l’utilisation est extrêmement maladroite. On prend beaucoup de temps et il est même improductif pour chercher un document de l’iTSCi qu’on sait être dans le domaine public, mais qui n’est pas clairement catalogué ou consultable sir le site web. Alors, la première chose à faire serait d’investir dans un site web convivial, axé sur la transparence de l’information. (Cela pourrait également diminuer la quantité de demandes de données ou d’informations que l’iTSCi reçoit.) Les idées des parties prenantes englobaient la publication des procès-verbaux des réunions, la présentation des types de défis et d’incidents qui se sont présentés comment on les a abordés sur place, et le début d’une discussion sur les niveaux de tolérance en matière de fraude et de données inexactes dans le système.

347 Les parties prenantes veulent aussi

voir les données publiées ventilées autant que possible et plus sur les données de production minière.348

Toutefois, la publication des données ventilées et de production minière pourrait mettre les entreprises et les collectivités à risque d’être la cible par des éléments criminels et, selon l’iTSCi, ne seront pas acceptées par les entreprises au sein du système.

349

Finalement, les acheteurs en aval utilisant les minerais de l’iTSCi dans leurs produits ont des communications comme un déterminant central de leur choix et de la façon de s’approvisionner auprès de la RDC: souvenez-vous que c’est la menace de dommages de la marque à travers l’association ayant des minerais causant de conflit provenant de la RDC qui est le levier de motivation de Dodd-Frank. C’est une erreur de jugement pour l’iTSCi de ne pas donner plus d’attention aux communications, et de ne pas s’investir suffisamment dans ce domaine. Une grande marque d’électronique a déclaré leur volonté d’aider l’iTSCi à mieux communiquer, y compris en explorant la façon dont l’industrie en aval pourrait aider à financer cet aspect.

350L’iTSCi, cependant, est préoccupé par

l’utilisation abusive des informations et le green-washing que l’accent mis sur les communications pourrait inspirer: “L’iTSCi exprime sa réticence dans la publication d’informations qui sont ensuite utilisées contre le processus; par exemple, l’information sur les incidents et l’atténuation des risques peut être publiée pour montrer le processus en marche, mais les tierces parties les ont utilisés pour démontrer comment le système ne fonctionne

341 L’iTSCi reçoit les demandes pour commencer une ou deux études par semaine. Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 01.12.2014 342Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 343Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 344Entretien avec Kay Nimmo, 22.08.2014 345iTSCi 2013a. 346Entretien avec Karen Hayes, 17. et 18.09.2014 347Entretien avec Karen Hayes, 17. et 18.09.2014; Entretien avec 1, 28.08.2014. 348Entretien avec 1, 28.08.2014 349Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014 350 Entretien avec 1, 28.08.2014

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pas. Il y a aussi la frustration avec les communications de l’industrie en aval qui dans le passé ont sur-augmenté les liens au travail en cours quand ces sociétés ont limité ou n’ont aucune interaction et n’ont fourni aucune contribution aux coûts.”

351

351Kay Nimmo, comm. pers. avec Estelle Levin, 27.11.2014

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Pertinence de l’analyse pour la RDC: Crédibilité

Est-ce que le système est pertinent: le système a-t-il les bons objectifs?

L’ITSCI vise «à améliorer la traçabilité, les pratiques de due diligence et l'assurance des chaînes d'approvisionnement minérale formelles et responsables de la Région des Grands Lacs." Cette question est pertinente. Cependant ce n’est pas visionnaire, mais plutôt pratique en mettant l'accent sur les moyens, non la fin. On ne sait pas ce que l’impact ultime du fait d'améliorer la traçabilité, la due diligence et l'assurance des chaînes d'approvisionnement est censé atteindre. Pour évaluer l'impact d'un secteur minier et le point de vue développement socio-économique, nous avons besoin de connaître ce que ces éléments sont censés changer, et cela doit être explicitement déclaré. L’iTSCi est en train d'integer progressivement la couverture des objectifs des droits humains supplémentaires dans son champ d'application, mais pourrait pousser plus fort à cet égard. L'un des principaux obstacles, cependant, est l'accès à un soutien financier pour ce faire.

Est-il paramétré pour la réussite: at-il les structures, processus, gens, ressources qu’il faut?

iTSCi a mis beaucoup d'efforts pour mettre en place les structures, processus, personnes et ressources qu’il faut. Ses documents internes qui expliquent la gouvernance n’étaient pas disponibles au public pour le confirmer. Néanmoins, nous avons constaté que l’iTSCi a deux grandes lacunes. Le premier est la communication et PR. L’iTSCi n'a pas la transparence comme principe fondamental dans la façon dont il fonctionne. Il n’accueille pas l'examen, et n’a pas le temps de répondre aux questions des tiers. Il ne tient pas compte de l'importance des communications et des relations publiques pour les marques en aval, et bénéficierait de la construction de cet élément dans la valeur ajoutée qu'il offre aux parties prenantes. (S’il l'a fait, alors il y aurait moins de raisons d’être pour des initiatives comme Solutions for Hope et BSP qui cherchent à combler cette lacune.) La seconde est qu’il pourrait utiliser de manière plus efficace son conseil consultatif pour renforcer la crédibilité et la performance, et participer à la prise de décision stratégique, l'évaluation de la performance, et agir comme ambassadeurs de l'organisation.

Est-ce que les succès et les échecs sont systématiquement et correctement évalués et divulgués?

iTSCi a des systèmes robustes pour juger systématiquement et correctement les réussites et les échecs de ses membres. Néanmoins, les intervenants sont sceptiques que l’iTSCi divulgue de manière adéquate les événements de risque et types de données (ex : pas assez vite, pas assez à fond). Cela pourrait être résolu en partie par l'amélioration de la gestion des données générées par son système de suivi de la traçabilité et de l'incident dans l'intérêt de l'amélioration de la rapidité; en identifiant les types d'informations où il pourrait afficher plus de transparence; et travailler plus dur avec le gouvernement de la RDC et la CIRGL pour permettre le transfert de données à ces intervenants d'une manière qui soit plus pratique et utilisable par ces derniers. L’iTSCi semble avoir des procédures d'évaluation internes qui permettent d'évaluer les performances du système, pour pouvoir identifier les problèmes et les traiter. Cependant, l’iTSCi pourrait améliorer la manière dont il invite et permet une évaluation systématique de sa propre performance, de sorte qu'il puisse mieux rendre compte aux intervenants. L’absence d’une évaluation par tiers entièrement permise et facilitée constitue actuellement un obstacle majeur à la crédibilité de l’iTSCi et potentiellement ses performances car cela affecte la confiance entre les parties prenantes et décourage les investissements des tiers dans l’iTSCi.

Peut-on se fier au système?

On peut se fier au système pour identifier les événements de risque, et engager des processus pour les atténuer, mais on ne peut pas se fier à lui pour empêcher que des événements de risque ne se produire du tout (bien que son existence puisse en réduire la probabilité). Ceci est conforme à l’attente des directives de l'OCDE par rapport à un système de due diligence.

Est-ce que l’assurance fournie par le système est défendable, répétable, croyable?

Les systèmes d'assurance de iTSCi ne sont pas accessibles au public (ex: document des directives de l’iTSCI, méthodologie d’audit et liste de contrôle, structure de gouvernance de l’iTSCi).

352 Les auditeurs de l’iTSCi sont soutenus par un «conseiller en audit ayant de

l'expérience dans une variété de types d'audit, en particulier dans l’audit de la due diligence sur le bois, apportant sa contribution pour garantir que les normes d’audit sont

352 Voir aussi Levin et Cook (2013)

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appropriées pour le but.”

Certes, il est clair que l’iTSCi a mis beaucoup de réflexion et d'investissement dans la création d'un système robuste, sans accès à de tels documents de gouvernance, il n’est pas possible de déterminer si le système d'assurance est défendable, reproductible ou crédible.

Savons-nous ce que nous devons savoir sur le système pour être en mesure de lui faire confiance?

Non. Les intervenants recherchent davantage d'informations sur la valeur pour l’argent, la performance, et d'autres risques de crédibilité, comme ci-dessus. Une évaluation indépendante, facilitée par l’iTSCi, est essentielle.

Y at-il des conflits d'intérêts qui peuvent nuire à la crédibilité?

Certains intervenants sont mal à l'aise avec le fait que le Secrétariat de l’iTSCi soit dirigé par l'ITRI. Le fait que seul un membre de l’ITRI achète actuellement de l'étain de la RDC consolide la perception que l’iTSCi contribue à une monopolisation du marché à l'avantage potentiel d'un membre de l'ITRI. Cela conduit à des allégations de conflit d'intérêts.

Pertinence de l’analyse pour la RDC: Efficacité

Est-ce que les normes du système sont robustes, concises, ciblées?

Oui.

Y a-t-il une surveillance et évaluation continues en utilisant des critères significatifs pour mesurer les performances par rapport aux objectifs du système, finalités, résultats, activités et indicateurs clés de performance?

Non. L’iTSCi a besoin d'une théorie du changement et d’un système de suivi et évaluation. Il s’agit autant d’assurer la crédibilité que d'assurer la performance.

Est-ce que le système s’adapte aux contributions externes et internes valables sur les performances?

Dans une certaine mesure, il le fait. Ex: l’iTSCi expérimente un système de suivi numérique conforme aux souhaits du marché pour une meilleure gestion des données (souhait d’avoir des données plus rapidement, et avec moins de marge d'erreur). Toutefois, les partenaires de l’iTSCi opèrent dans un système hautement spécialisé qui peut être difficile à comprendre et juger pour les parties prenantes. Il ya une propension à l’iTSCi de faire son propre truc, indépendamment de la critique parce qu'elle croit que les tiers ne comprennent tout simplement pas.

Pertinence de l’analyse pour la RDC: Faisabilité

A quel point les objectifs sont-ils réalisables?

L'objectif de l’iTSCi (voir ci-dessus) est réalisable.

Les avantages l'emportent-ils sur les coûts? Que pourrait-on faire différemment pour apporter une valeur supérieure au coût le plus bas possible pour les utilisateurs et les parties prenantes?

Sans l’iTSCi il n'y aurait pas ou du moins une très petite quantité de minerais légaux sortant de la RDC. En ce sens, les avantages de l’iTSCi l’emportent sur les coûts parce qu'il a ramené de nombreuses sociétés à plusieurs régions économiquement dépourvues en RDC. * En outre, l’iTSCi réalise des économies d'échelle à mesure qu'il grandit. L’iTSCi semble répondre à la concurrence et a fait baisser les prix en conséquence. Les gens auraient une plus grande foi en la valeur financière de l’iTSCi si une évaluation financière pourrait être faite. Ce ne serait utile que si l’auditeur avait une connaissance intime de l'environnement des affaires en RDC, des conditions commerciales et des cultures de passation des marchés par les fonderies de minerais, et la capacité à traiter des informations confidentielles tout en indiquant sur les points d'information nécessaires qui a.) rassurent les parties prenantes et b.) révèlent des possibilités concrètes pour introduire l’efficacité. Une telle évaluation financière devrait être une priorité pour tout utilisateur en aval qui dépend de l’iTSCi, pour ses membres, pour la GRDC et pour l’iTSCi lui-même.

Est-ce que les sources de Dans la phase de démarrage, l’iTSCi a été largement financé par des donateurs. Au fur

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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financement sont durables? et à mesure que la propre résilience de l’iTSCi a grandi, l’iTSCi et certains membres ont pris des risques financiers en démarrant dans de nouvelles zones géographiques afin de faire face avec le fait que le capital de démarrage n'a pas été disponible à partir d'autres sources. Cela est un signe de l’augmentation de la viabilité financière. Toutefois, lorsque l’iTSCi est financé par les donateurs, il peut se mettre à l’échelle plus rapidement et largement, et il peut donc augmenter la portée plus rapidement en termes de problèmes que son système de due diligence peut surveiller, signaler et aider à atténuer. Toutefois, les donateurs sont réticents à financer l’iTSCi parce qu'ils considèrent cela comme un signe selon lequel ce dernier n’est pas durable. C’est dommage, car cela l’empêche d'avoir de plus grands et de meilleurs impacts plus tôt, et d’atteindre la durabilité plus tôt.

Connaît-il et est-il adapté à l'environnement des risques?

Oui. L’iTSCi est extrêmement familier avec l'environnement de risque en RDC, et il s’y est bien adapté. L’iTSCi ne est pas aussi bien adapté au risque que le marché peut poser, si les préoccupations des acheteurs et des intervenants en aval bruyants ne sont pas prises au sérieux et traitées. Pour gérer ce risque, l’iTSCi peut avoir besoin du soutien des acteurs en aval et en amont qui comprennent sa valeur.

Connaît-il et est-il adapté aux capacités des utilisateurs et les exécutants?

Oui.

Est-ce qu’il marche de manière proactive afin d’atteindre un maximum d’impact positif?

En tant qu’ONG de développement, avoir un impact positif maximum est un impératif pour Pact, partenaire d'exécution de l’iTSCi. Cependant, l’iTSCi est contraint de réaliser un impact positif maximal à travers des limites à ses ressources financières et humaines. L’iTSCi offre une plate-forme fantastique pour réaliser des gains de développement plus importants dans le secteur minier de la RDC, et cette occasion n’est pas suffisamment capitalisée soit par GRDC ou d'autres parties prenantes. Des problèmes de crédibilité et de volonté de permettre la concurrence contre l’iTSCi sape tout progrès de l’iTSCi à cet égard. D'autre part, si le marché veut mettre une plus grande valeur dans la réalisation d’un impact positif maximum (dans un sens de développement et de bonne gouvernance) dans le secteur minier de la RDC à travers des initiatives des minerais de conflit, cela donnerait à l’iTSCi une analyse de rentabilisation pour pousser plus à cet égard et le prioriser.

Est-ce qu’il tire parti des opportunités pour plus d'impact grâce à des priorités et des efforts conjoints ou ciblées ?

L’iTSCi a des partenariats efficaces et utiles avec des partenaires locaux sur le terrain. L’iTSCi pourrait faire plus à cet égard, en particulier s’il se agissait de s’ouvrir à travailler avec une gamme de solutions de traçabilité, par exemple, et collaborer avec plus de volonté avec d'autres partenaires de développement.

Est-il évolutif? En termes de mise à l'échelle en place, l’iTSCi est critiqué à plusieurs reprises par un éventail d'interlocuteurs pour son avance trop lente en démarrant le système sur les sites miniers validés comme étant verts. Les gens s’interrogent également sur le fait que l’iTSCi est opérationnel sur certains sites qui le gouvernement n’a pas validé comme étant verts. Cependant, l’iTSCi fonctionne dans environ deux fois plus de sites validés, dont un grand nombre dans le Katanga et le Maniema.

353 Cela souligne la

nécessité d'une meilleure harmonisation entre l’iTSCi et les missions communes de validation (voir Section XX) mais reflète aussi l'histoire opérationnelle de l’iTSCi (depuis 2011) qui est plus longue que celle du processus de validation, qui n'a commencé à vraiment prendre le rythme que cette année. En date du 4 novembre, l’iTSCi a affirmé couvrir désormais 98% des 91 sites validés de la RDC.

354 355

Les obstacles à la mise à l’échelle de l’iTSCi sont a.) l’insécurité permanente sur les sites, b.) les questions autour de la propriété de la concession et des accords d'entreprise, ou

353 Kay Nimmo, comm. comm. à Estelle Levin, 27/11/2014. "Les sites de l’iTSCi non validés sont bien sûr surveillés et soumis à tous les contrôles appropriés et les minerais continuent d'être exportés de ces sites avec l'approbation des autorités.” 354 Kay Nimmo, présentation au 8ème Forum sur les minerais des conflits ONU-CIRGL-OCDE, 4 novembre 2014 355 Chiffres de validation du site donnés par l’ITRI à Alain Chishugi à Bukavu, 27.11.2014.

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c.) le manque de disponibilité des flux de trésorerie pour la mise en place dans de nouveaux sites.

356 Une autre raison peut être le manque d'un acheteur en aval ou d'un

exportateur local prêt à accepter le minerai à partir d'un site minier validé par un acteur qui finance le système de marquage.

357 En ce qui concerne l’iTSCi opérant dans des

sites non validés, d'une part, il y a un manque de planification coordonnée entre l'USAID et l’iTSCi, qui a été le seul système de traçabilité disponible pour le 3T à ce jour. D'autre part, les missions de validation du gouvernement ont également classé les sites où l’iTSCi a opéré comme étant jaunes ou rouges sur la base de la présence de femmes enceintes y travaillant ou de la profondeur des fosses. Dans ce contexte, "comme aucune de ces questions sont directement liées à des« minerais du conflit »et ne sont pas en violation des directives de l'OCDE, et en raison du fait que le gouvernement n’a fait part d'aucune directive pour suspendre ou fermer les mines et que leurs agents de marquage soient restés sur le site avec des instructions pour continuer à travailler, le système a continué à y fonctionner.”

358

Est-ce que les utilisateurs considèrent qu’il offre une valeur relative à l'argent?

Les acteurs en amont sont plus intéressés dans l’avènement d’une traçabilité / certification crédible au point de prix le plus bas possible, tout en évitant l'instabilité du marché. La plupart voient la concurrence, ou au moins la complémentarité, grâce à l'introduction d'autres initiatives comme opportunité potentielle pour réduire les frais et améliorer la valeur pour l'argent. Comme une marque en aval a dit, "J’ai injecté 5.000$ ou 6.000$ et maintenant je suis un membre ou membre associé. C’est une très bonne affaire, de notre point de vue". Il / elle a poursuivi en disant, «Je pense que la plupart des entreprises ne font en ce moment que récolter les avantages, et elles n’ont pas eu à investir trop dans ce jeu. . . . Si tout à coup les gouvernements se retiraient, il n’y a aucun moyen pour la plupart de ces entreprises de se permettre les chiffres dont ils parlent." En ce sens, l'iTSCi offre une valeur de l'argent pour les acteurs en aval.

Qui sont ses concurrents et est-ce qu’ils offrent une valeur unique qui les rend compétitifs?

La compétition de l’iTSCi comprend toutes les initiatives mentionnées ci-dessous, en théorie. Dans la pratique, les concurrents ne peuvent gagner du terrain contre l’iTSCi dans les domaines suivants:

Le secteur étain où les acheteurs ne sont pas membres de l'ITRI

Le secteur tantale (plus d'opportunité, et surtout dans des sites plus petits parce que les grands sites sont en grande partie déjà opérationnels avec l’iTSCi)

Le secteur de tungstène (bien que la RDC soit extrêmement insignifiante pour la production de tungstène)

Il y a un échantillon d’opinions différentes sur l’iTSCI. Certaines parties prenantes sont promptes à déplorer les lacunes de l’iTSCi, et certaines d’entre elles sont même plus décidées de garder leur dégoût pour l’initiative particulièrement celle qui se sentent limitées par l'absence d'une alternative fonctionnelle ou qui chercheraient à bénéficier de l'exploitation de cette frustration.

356 Kay Nimmo, comm. pers. à Estelle Levin, 27/11/2014. Entretien avec Karen Hayes, 17. et 18.09.2014 357 Entretien avec Vincent Songe de l'iTSCi / Pact RDC (par Alain) – 358 Karen Hayes, pers. comm. à Estelle Levin, 28.11.2014.

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Cependant, d’autres sont désireux de s’appuyer sur ses forces et d’éviter de compromettre tout ce l’iTSCi a atteint en se concentrant uniquement sur ses limites. On reconnaît que les attentes des critiques de ce qui est réalisable en RDC peuvent être irréalistes, donc déraisonnables,

360 et en

réalité un obstacle au progrès. Aucune initiative sur les minerais causant de conflit ne peut être sans faille dans un contexte comme la RDC, surtout pas en ce moment où les minerais sont seulement écoulés pendant trois années depuis l’interdiction du Président et les incitations de marché sont profondément biaisées contre l’approvisionnement dans le pays en raison de la loi Dodd-Frank. Ni aucun autre système n’a atteint n’importe où si près du même niveau de succès en terme d’obtention de minerais sur le marché et d’installation de fondements d’une bonne gouvernance. Le débat qui doit arriver est de savoir quels enjeux vont se produire, qui sont tolérables, et qui ne le sont pas, pour que l’iTSCi puisse atteindre une plus grande efficacité en concentrant ses ressources sur la prestation de ce que le marché et les parties prenantes congolaises ont vraiment besoin.

5.1.8. Better Sourcing Program

Aperçu / Résumé

Le Programme Sourcing Better (BSP) est une initiative du secteur privé qui a été fondée le 20 septembre 2013. 361

BSP a l'intention de travailler à l'échelle mondiale et pourrait s’appliquer à ne importe quel minéral. Il cherche à piloter son programme en RDC soit avec l'or, la tantalite, le wolframite ou la cassitérite

362, s’appuyant sur un pilote

en cours avec un producteur de tantale au Congo-Brazzaville. 363

Le BSP n’est pas encore opérationnel en RDC, mais a travaillé dur pour entrer sur le marché en RDC, en partenariat avec GeoTraceability en tant que partenaire fournisseur de service de traçabilité, et a tenu des discussions avec des exportateurs, acheteurs internationaux et fonderies, pour cette fin.

364 BSP entend cibler les opérateurs qui n’ont actuellement pas accès à des volumes de

minerais dans le système iTSCi365

.

Il offre une assurance de la due diligence et de la solution de validation d'exportation sans conflit pour les chaînes d'approvisionnement des mines artisanales, à petite échelle et semi-mécanisées,

366 BSP entend soutenir des

acteurs de la chaîne d'approvisionnement en amont à se conformer aux cinq étapes des directives de l’OCDE, du MRC de la CIRGL et de la CFSP au minimum.

367

BSP a repéré deux questions avec le système existant: l'un est l'alignement de la gestion de la chaîne d'approvisionnement des minerais du conflit en amont avec les besoins en communications et en matière de RSE des acheteurs en aval, et notamment les utilisateurs finaux; et la seconde est l’augmentation de l’ affranchissement des mines et des commerçants qui sont actuellement en dehors des «chaînes

359 Achat d'affaires en amont de la RDC, interrogé par Ruby Weinberg pour le rapport CBRMT, 12.9.2014. 360Entretien avec 1, 28.08.2010; Entretien avec 15, 3.10.2014. 361 Companieshouse.gov.uk 362 Les acheteurs de tungstène ne s’intéressent pas à s’approvisionjner en RDC; la majorité des acheteurs d’étain sont membres de l’ITRI. BSP est en discussion avec des fonderies chinoises qui ne sont pas membres de l’ITRI, et non auditées oar le CFS. Il est plus probable que BSP va piloter avec le tantalite ou le cassiterite en RDC. Entretien avec Benjamin Clair, 07.10.2014, et Ruby Weinberg, Entretien avec Benjamin Clair, 22.09.2014. 363 Entretien avec Benjamin Clair, 07.10.2014 364 Les acheteurs de tungstène ne s’intéressent pas à s’approvisionjner en RDC; la majorité des acheteurs d’étain sont membres de l’ITRI. BSP est en discussion avec des fonderies chinoises qui ne sont pas membres de l’ITRI, et non auditées oar le CFS. Il est plus probable que BSP va piloter avec le tantalite ou le cassiterite en RDC. Entretien avec Benjamin Clair, 07.10.2014, et Ruby Weinberg, Entretien avec Benjamin Clair, 22.09.2014. 365 Entretien avec Benjamin Clair, 07.10.2014 366 BSP cherche à travailler avec les mines produisant de 10 à 15 tonnes par mois. Ruby Weinberg, entretien avec Benjamin Clair, 22/09/2014. 367 Better Sourcing Mailshot, 08.04.2014.

“ J’ai parlé aux solutions de rechange pour les 3-4 dernières années et tout ce que j’entends, ce sont des paroles; rien de concret. Et franchement, cela a blessé les gens sur place et je pense que plutôt que de laisser ces gens consommer leur budget, ils devraient mieux essayer de mettre à l’échelle un programme existant comme l’iTSCi. Parce que sans l’iTSCi, personne ne travailler là-bas. Et encore c’est cher, cela coûte de l'argent, ils ont besoin de budgets, les gens, c’est trop lent. Il n’y a pas assez d'argent pour le faire. Mais les autres ont échoué jusqu'à présent et n’ont rien fait sauf critiquer l’iTSCi.”

359

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d'approvisionnement responsables». Par conséquent, BSP souhaite "trouver un équilibre entre les exigences de l'approvisionnement responsable en minerais et métaux dans le respect de l'environnement social, environnemental et économique et les réalités commerciales rencontrées par les entreprises opérant dans les zones de conflit ou à haut risque.”

368 Sa proposition d'affaires à l'aval est de fournir une meilleure compréhension

des défis associés à l'exploitation minière de la RDC, tout en stimulant l'engagement en introduisant progressivement la transparence, la responsabilisation et la communication le long de la chaîne d'approvisionnement. Vers l’amont, il cherche à maximiser les exportations en améliorant leur attrait pour les acheteurs avec l'approvisionnement responsable et les attentes de due diligence.

369

Le BSP travaillera à travers l'opérationnalisation de six éléments, eux-mêmes conçus pour opérationnaliser les Directives de l'OCDE, qui se produit de manière chronologique:

Le BSP fonctionne grâce à des partenariats, coordonnés, contrôlés et communiqués par BSP370

:

Le commanditaire principal (exportateur, coopérative, acheteur, société en aval ou donateur) financera la mise en place

Les entreprises en amont (exportateur ou coopératives) commanditeront le BSP et payeront la redevance (soit directement, soit par l'intermédiaire de l'acheteur international).

371

Un fournisseur de système de traçabilité, comme Geotraçability, fournira la technologie et système de traçabilité

Un partenaire de mise en œuvre locale, une organisation civile locale de la société, sera présent à tous les points de la chaîne d'approvisionnement en amont et surveillera la mise en œuvre du système de traçabilité, dirigera des mécanismes de consultation et de règlement des griefs au niveau local, et signalera les incidents et les problèmes de sécurité, étant responsable pour mener les premières actions pour les atténuer

Tout prestataire de services consultatifs requis, pour soutenir l'identification, l'évaluation et l'atténuation des risques dans la chaîne d'approvisionnement

Un vérificateur tiers indépendant

Les organisations qui remplissent les rôles de partenaire local de mise en œuvre, prestataire de services consultatifs, ou vérificateur, dépendent de l'emplacement du projet et des circonstances spécifiques. Les auditeurs tiers peuvent être choisis parmi les auditeurs déjà approuvés en vertu d'autres régimes comme le RJC et la CIRGL. Il envisage également la création d'un Conseil consultatif.

372

Le BSP a été conçu pour fournir aux entreprises un moyen de concrétiser efficacement des Directives de l'OCDE et en tant que tel met l'accent sur les systèmes efficaces de l'entreprise. Par exemple:

1. Il met l'accent sur les besoins et les préoccupations en aval, "combler ainsi le fossé dans la communication» et hiérarchisant la responsabilité sociale des entreprises (RSE) dans ses objectifs et son

368 Better Sourcing Program 2014 (Standard: http://bsp-assurance.com/wp-content/uploads/2014/04/better-sourcing-standard-consultation-draft-3.0.pdf) 369 Benjamin Clair, pers. comm. à Ruby Weinberg, 22.09.2014. 370 Douma, N. et Weinberg, R. 2014; Better Sourcing Programme 2014; Entretien avec Benjamin Clair, 08.10.2014 371 Programme Better Sourcing 2014b http://bsp-assurance.com/wp-content/uploads/2014/04/better-sourcing-standard-consultation-draft-3.0.pdf [standard] 372 Entretien avec Benjamin Clair, 08.10.2014

5

2. Better Sourcing approach to supply chain validation

BSP provides a one-stop, comprehensive solution to support due diligence across mineral supply chains and

deliver conflict-free assurance to receiving smelters, as well as supply chain participants further downstream.

This is achieved through practical application of due diligence steps from the OECD DD Guidance.

2.1. Operationalizing the OECD DD Guidance

- 1-A: Supply chain policy development, integration with existing corporate policies and publication are directly supported by the through capacitation of all supply chain operators

- 1-B: Organisation-level management systems to implement the policy are suggested by BSP (including procedures, training, definition of the accountability structure) in cooperation with stakeholders

- 1-C-Traceability: BSP works with online, real-time traceability technology partners such as Met-Trak, GeoTraceability and others. System implementation is directed, monitored and communicated upon by BSP, to ensure its compliance with the Conflict Free Smelter Program audit protocol (as well as ICGLR certification requirements)

- 1-C-Transparency: information on upstream participants is collected by BSP (and made available to the receiving smelter, and possibly beyond). This includes background checks as well as setting up transparent procedures for collection of taxes, and other payments. Maximal information disclosure is coordinated by the BSP and implemented in collaboration with a local implementation partner

- 1-D: Engagement with suppliers, including miners and intermediaries involved in the supply chain

- 1-E: Engagement with local stakeholders, including grievance mechanism and monitoring of mine site activities – coordinated by BSP in partnership with a local, independent organisation

- 2: Risk identification and evaluation coordinated by the BSP, but implemented by a BSP partner

- 3: Risk mitigation planning and implementation coordinated by the BSP, but implemented by a BSP partner (e.g. RCS Global) to ensure the quality of the Better Sourcing Program label is preserved and prepare for the third-party audit

- 4: Independent third party audit: to support the CFSI Smelter audit, and validate the Better Sourcing label, an external audit of the upstream part of the chain is to be commissioned to an independent third-party firm with relevant field expertise

- 5: Reporting, including information disclosure to the receiving smelter and compliance with national and regional (ICGLR) requirements, coordinated/monitored by the BSP

Once it has implemented, or been able to verify the implementation of each step, BSP delivers an export-

validating label, and data to provide evidence of conflict-free validation at smelter level and beyond. It also fully

supports the ICGLR RCM, in liaison with the national authorities on aspects such as government involvement in

the mine validation process. Due diligence implementation and validation is achieved as follows:

Support services

Initial visit & report

Due diligence systems set-up

Risk assessment &

mitigation planAudit

Validation, reporting &

communication

Due diligence setup Export

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

© ESTELLE LEVIN LIMITED Projet du Rapport Final 78

approche.373

374375

Il se concentre sur le soutien aux opérateurs en amont dans leur communication au marché et l'engagement concerté avec les acteurs en aval pour faciliter l'établissement de relations d'affaires à long terme entre les marques en aval et les entreprises en amont opérant dans des zones de conflit ou à haut risque.

2. Elle implique l'utilisation d'une norme en deux parties et une série de documents normatifs qui sous-tendront la mise en œuvre du Programme Sourcing Better. La norme comprend un ensemble de critères minimaux sur les minerais sans conflit, l'absence de violations graves des droits de l'homme, la traçabilité et la légalité, qui devront être remplies pour que les exportations soient validées. Il comprendra également des critères de progrès, sur des questions telles que les conditions de travail, le travail des enfants, la sécurité et les droits humains, la corruption, la transparence et la communication, l'engagement communautaire et le développement, les opérations EMA, la gestion des ressources naturelles et des substances dangereuses, l’impact environnemental, et les partenaires commerciaux.

376

Alors que la première partie exige des normes minimales obligatoire à respecter des normes minimales concernant les conflits et les droits humains, la deuxième partie contient des critères de performance et est destinée à être appliquée avec souplesse à la décision d'assurance définitive reposant sur la capacité des entreprises à démontrer une amélioration progressive vers les exigences de la Norme vis à-vis des questions telles que les conditions de travail et les normes environnementales.

377 La première partie

comprend des normes minimales qui sont obligatoires, la deuxième partie comporte des critères de performance et est destinée à être appliquée avec souplesse tandis que la décision définitive d'assurance repose sur la capacité des entreprises à démontrer une amélioration progressive vers les exigences de la Norme.

378 Le BSP n’est donc pas limité à la conformité sans conflit et cherche à aider les opérateurs en

amont à anticiper plus loin dans les attentes sur l’extraction minière et l'approvisionnement responsables. Il assure que la chaîne d'approvisionnement est sans conflit et montre une amélioration progressive sur des critères de progrès, dont dépend la validation de BSP et l'utilisation de l'étiquette Better Sourcing.

379

Sur cette base, une chaîne d'approvisionnement peut être prise en charge par le programme Better Sourcing et l'exportation (c.à.d. qu'il est sans conflit et, en RDC, la CIRGL certifié) des progrès suffisants mais pas être validé pour l'utilisation de l'étiquette (c.à.d. ne pas montrer suffisamment de progrès contre les critères de progrès)

3. Il offrira aux entreprises qui font partie de la solution BSP des conseils sur les systèmes de gestion pour améliorer leur capacité à accomplir leur devoir de diligence et internaliser le Guide de l’OCDE sur la due diligence;

4. Il ne fournit pas son propre système de suivi / traçabilité, mais travaille plutôt avec les prestataires de services partenaires pour s’assurer que leur système soit correctement mis en œuvre et réponde aux exigences réglementaires et de conformité. Ces systèmes pourraient inclure simplement un système fondé sur le risque dans les zones à faible risque.

380 Le BSP valorise la détermination du système de

traçabilité à utiliser selon l'exploitant de la mine ou de la décision de l'exportateur, et les conditions de la chaîne d'approvisionnement. Il reste à voir si BSP travaillera en effet avec plusieurs systèmes, car il travaille le plus étroitement avec GeoTraceability en RDC en ce moment. Le BSP soutiendra activement les agents du gouvernement pour mettre en œuvre le système de traçabilité; le partenaire local de mise en œuvre, qui est chargé de surveiller la mise en œuvre du système de traçabilité, accompagnera le processus de traçabilité et transfèrera progressive la fonction de surveillance aux agents du gouvernement afin de renforcer davantage la confiance en aval.

5. Il favorise de nouvelles solutions de traçabilité, y compris les solutions basées sur le risque, et cherche à avoir toutes les données de traçabilité disponibles à l'acheteur international avant d'exporter.

381

L'avantage pour les entreprises, c’est que se il y a un problème avec les données, l'envoi peut être arrêtée avant que le coût du déménagement du minéral à l'échelle internationale ne soit engagé. De ce fait, l'expédition erronée est le problème physique de l'exportateur, l'obligeant à se concentrer plus tôt sur la question du drapeau afin de pouvoir sortir le minéral de l'entrepôt et s’en débarrasser. Il permet aux

373 Entretien avec Benjamin Clair, 08.10.2014 374 Better Sourcing Programme 2014 375 Better Sourcing Programme 2014 376 Better Sourcing 2014b. http://bsp-assurance.com/wp-content/uploads/2014/04/better-sourcing-standard-consultation-draft-3.0.pdf [standard] 377 http://bsp-assurance.com/wp-content/uploads/2014/04/better-sourcing-standard-consultation-draft-3.0.pdf [standard] 378 http://bsp-assurance.com/wp-content/uploads/2014/04/better-sourcing-standard-consultation-draft-3.0.pdf [standard] 379 Douma, N. and Weinberg, R. 2014 380 Harrison Mitchell, pers. comm. à Estelle Levin, 03.12.2014. 381 Ruby Weinberg Entretien avec Benjamin Clair, 22.09.2014.

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© ESTELLE LEVIN LIMITED Projet du Rapport Final 79

acheteurs de se procurer des minerais en toute confiance. Selon les dires du Directeur Général de BSP, “en faisant en sorte que les données de traçabilité soient disponibles aux acheteurs avant l'exportation, vous pouvez incorporer des mesures supplémentaires pour vous assurer que les étiquettes qui ont été vendues ou attachés à un sac à un endroit suspect soient effectivement signalés. … Un exportateur qui n’est pas enregistré dans la base de données associée au site de la mine d'origine ne sera pas en mesure de produire le rapport de traçabilité qui est fournie aux CEEC, Division des Mines et l'acheteur international (correspondant à l'étiquette). Dans le cadre du système de suivi, il s’agit de réaffirmer qu'une expédition conforme n’est pas celle ayant une étiquette, mais celle ayant une étiquette et les informations de traçabilité / due diligence qui s'y rattachent. Nous pensons qu'il y a, à travers ce système, une marge pour dissimuler ou identifier ou soutenir l'identification progressive d’une négligence ou abus en amont ou un abus intentionnel effectif.”

382

6. Il mettra l'accent sur l'importance de la transparence (visant à éviter la publicité négative associée à des défis encore mal communiqués dénoncés par les observateurs des partis tiers) et de la responsabilité. “En augmentant la transparence vous augmentez naturellement la responsabilité et exposez un peu plus tous ceux qui veulent tricher avec le système.”

383 BSP trouve problématique que l’iTSCi protège les

renseignements sur la mine d'origine. BSP a l'intention de divulguer les mines d’origine aux fonderies sur la base du fait que la valeur d'un commerçant dans la chaîne d'approvisionnement ne devrait pas être dérivée seulement des relations avec la mine, mais des autres fonctions commerciales qu’il apporte, telles que le préfinancement, la prise de risque, les contrôles de qualité.

384 On peut supposer que toutes les

parties devraient convenir sur ces exigences de transparence, tout en évitant la violation des lois de la concurrence. Cela fait partie de la stratégie de BSP visant à contribuer à la rationalisation des chaînes d'approvisionnement en partie parce que "toute la valeur capturée par des commerçants opaques est une valeur qui peut être utilisée vers la mise en œuvre appropriée des systèmes de DD et l’amélioration des conditions de la chaîne d'approvisionnement DD.”

385

7. Il servira également de concurrence sur les prix. BSP fournira gratuitement à l'acheteur et la fonderie des informations sur l’envoi, l'évaluation des risques et l'audit. Cela est en contraste avec l’ITSCI, qui requiert que les fonderies se joignent au programme, même lorsque la fonderie a acheté du matériel marqués d'un membre ITSCI enregistré.

386 Plus généralement, BSP estime qu'il peut être compétitif avec l’iTSCi et

espère réduire le prix en créant une efficacité en travaillant avec GeoTraceability et d'autres organisations sur terrain (ex : pour la surveillance), et réduire les coûts pour les entreprises en amont par d'autres moyens.

387 BSP n’était pas prêt à partager sa structure de prix car celle-ci doit être confirmée par la

participation réelle du projet, mais a bel et bien établi que le coût peut varier d’un site à l’autre, sur la base des recommandations du système qui vont sortir de la phase d'évaluation de référence. "Chaque chaîne d'approvisionnement implique différents niveaux de risque et, à son tour, différents systèmes et les coûts."

388 Le BSP s’attend à ce que les coûts de mise en place des systèmes baissent au fil du temps car

chaque nouvelle évaluation des risques peut tirer parti des leçons des autres. 389

Inévitablement, les acheteurs auront à cœur de s’établir dans les sites ayant la plus de «valeur pour leur argent». Selon Harrison Mitchell, Directeur de BSP, "tout sur les prix deviendra plus clair après une année de fonctionnement en RDC.

390

382 Entretien avec Benjamin Clair, 07.10.2014, amended by Benjamin Clair, 29.11.2014. 383 Entretien avec Benjamin Clair, 7.10.2014. 384 Ruby Weinberg Entretien avec Benjamin Clair, 22.09.2014. 385 Entretien avec Benjamin Clair, 7.10.2014, amended by Benjamin Clair, 29.11.2014. 386 Harrison Mitchell, pers. comm. à Estelle Levin, 03.12.2014. 387 Entretien avec Benjamin Clair, 08.10.2014 388 Benjamin Clair, pers. comm. à Ruby Weinberg, n.d. 389 Ruby Weinberg Entretien avec Benjamin Clair, 22.09.2014. 390 Comm. Pers. Harrison Mitchell, 01.12.14

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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Pertinence de l’analyse pour la RDC: Crédibilité

Est-ce que le système est pertinent: le système a-t-il les bons objectifs?

Le BSP est "conçu pour encourager une approche globale, exhaustive et transparente pour l’approvisionnement minérale sans conflit et responsable.”

391 Comme l’iTSCi, il se focalise donc à offrir des moyens et non

des finalités de l'approvisionnement responsable. Contrairement aux autres initiatives, le BSP souligne l'ensemble plus vaste de risques sociaux et environnementaux comme étant plus central à leur offre; cette se cadre bien avec les exigences de la société civile, des universités et des entreprises en aval. Le but de l’extension de cette portée est en partie pour aller «au-delà des minerais du conflit, jusqu’aux autres questions qui affectent profondément l’ASM.”

392 C’est louable et, en effet, indispensable dans le

contexte de la RDC. En outre, BSP a identifié des propositions de valeur qui sont susceptibles de faire appel à certaines entreprises en aval et en amont: l'accent sur les communications, la transparence de la chaîne d'approvisionnement, l’intégration de questions plus larges en matière de RSE dans la due diligence de la chaîne d’approvisionnement, des conseils sur les systèmes de gestion, flexibilité dans le choix du système de traçabilité, divulguer des données à des acheteurs avant l'exportation. Toutefois, le BSP doit être testé avant de pouvoir comprendre ses implications et la valeur réelle pour les entreprises congolaises, leur marché, leurs organismes de réglementation, et les parties prenantes. Maintenant, que le protocole d’accord avec GeoTraceability a été signé, BSP peut être piloté à l'aide du financement des bailleurs de fonds de l'USAID (par CBRMT) et BGR.

393

Un grand nombre d'aspects cruciaux du programme ne seront défini qu’à travers la mise en œuvre, et l’on ne peut affirmer clairement comment cela va se jouer (ex: déclaration des incidents et divulgation, protocole d’audit.) Ce n’est pas un défaut de la BSP, mais plutôt un fait de sa «jeunesse» relative par rapport aux autres initiatives.

Est-il paramétré pour la réussite: at-il les structures, processus, gens, ressources qu’il faut? Est-ce que les succès et les échecs sont systématiquement et correctement évalués et divulgués? Peut-on se fier au système?

En fait, BSP est encore très en cours de développement, ce qui est une chance et une contrainte. D'une part, on peut assez facilement le modifier et définir selon des termes flexibles sur le moment et la manière dont il sera mis en œuvre; elle vise également à répondre aux réalités spécifiques de la chaîne d'approvisionnement en construisant la souplesse dans son approche en général.

394 D'autre part, son concept n’est pas encore prouvé puisque le pilote

au Congo-Brazzaville reste à évaluer, et son jeune âge signifie que certains composants critiques sur lesquels la crédibilité et la charnière utilitaire restent sous forme de projet ou encore à mettre en œuvre. Par exemple, la Norme était encore en cours de développement au moment de la recherche. Les autres documents étaient en développement et devaient être finalisés une fois la norme est plus avancée, d'autres sites ont été certifiés BSP, et la CIRGL finalise son protocole de vérification pour le MRC.

395 Dans cette situation, il

n’est pas encore possible de dire si l’on peut se fier au système. Il doit être mis à l'essai.

391 Better Sourcing Mailshot, 08.04.2014. 392 Harrison Mitchell, pers. comm. à Estelle Levin, 03.12.2014. 393 Catherine Picard, pers. comm to Estelle Levin 04.11.2014; Bali Barume, pers. comm. à Estelle Levin, 02.12.2014. 394 Entretien avec Benjamin Clair, 08.10.2014 395 Entretien avec Benjamin Clair, 08.10.2014

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Il est nécessaire de poursuivre la réflexion sur certains composants. La Norme BSP a été mise au point un par un cabinet de conseil et sera encore révisée par le personnel BSP. Il n’existe actuellement aucun organisme de normalisation ou dimension multipartite indépendante pour la prise de décision ou de contrôle du développement de norme, bien que les administrateurs BSP aient déclaré qu'ils souhaitent que la norme soit supervisée par le même organe de direction qui supervisera le BSP lui-même.

396 Cela sera nécessaire au moment où

l'initiative vient à échéance. Le projet de norme n'a pas encore fait l'objet de vastes consultations avec un large éventail de parties prenantes en RDC, à qui elle aura le plus grand impact. Ceci est absolument impératif avant qu'elle ne soit finalisée pour qu'elle ait une quelconque crédibilité, mais aussi comme un exercice de gestion des risques pour l'initiative elle-même. Encore une fois, c’est probablement dû à la jeunesse de l'initiative, et la cherté d'un tel processus de consultation, mais c’est quelque chose que BSP et ses bailleurs de fonds devraient envisager sérieusement si elle est opérationnalisée dans un quelconque pays. En effet, le programme pilote fournit une occasion pour cela, dans une certaine mesure. Deuxièmement, la norme BSP s’appuie fortement sur une série de normes existantes, en particulier sur le Code des pratiques de RJC, mais ce n’est pas tout à fait logique. Le CoP de RJC est conçu pour être utilisé par les sociétés minières à l'échelle industrielle et les entreprises en aval d'accréditation des entités individuelles d'adhésion à RJC; BSP est destiné aux opérations artisanales, à petite échelle et semi-mécanisées. RJC a expressément des protocoles d'accord avec les organisations normatives axées sur l’ASM comme DDI et ARM, et reconnaît de manière transversale ces normes, entièrement parce que le CoP n’est pas conçu pour être applicable aux entités minières artisanales et à petite échelle. Il est compréhensible de vouloir s’appuyer sur la norme RJC - dont le développement est supervisé par un comité multipartite et conforme aux exigences normatives de l’ISEAL - mais il peut-être été plus utile de s’inspirer des autres normes conçues expressément pour les situations d'ASM, comme Fairtrade, Fairmined, Development Diamonds de DDI, le CCT si c’est en effet les opérations avec les organisations principalement EMA qui sont la cible pour le BSP. La norme de chaîne de possession de RJC pourrait également s’avérer une ressource intéressante pour s’inspirer de la norme Better Sourcing. Après avoir évalué les autres normes, les développeurs ont conclu qu'aucune ne constituait un ajustement parfait pour le contexte congolais ou leur vision d'une norme qui était assez stricte, sans être une barrière à l'entrée.

397

Est-ce que l’assurance fournie par le système est défendable, répétable, croyable?

Ce n’est pas encore clair, car le protocole de vérification n’est pas encore développé.

Savons-nous ce que nous devons savoir sur le système pour être en mesure de lui faire confiance?

Le système doit être encore développé et mis à l'essai pour pouvoir apporter ce jugement. Le Programme Better Sourcing est l'un des quatre programmes qui ont été approuvés comme programme complémentaire par la Conflict-Free Sourcing Initiatives.

398 Le CFSI a publié une lettre de soutien au BSP en novembre 2013,

déclarant qu’«une mise en œuvre efficace du BSP va, en principe, répondre aux exigences énoncées dans les protocoles d’audit du Conflict-Free Smelter Program (CFSP) de CFSI. »

399 Toutefois, cela ne signifie pas qu'une évaluation

indépendante de sa conformité orientation de l'OCDE ait été faite. Ce serait

396 Harrison Mitchell, comm. pers. à Estelle Levin, 03.12.2014 397 Harrison Mitchell, comm. pers. à Estelle Levin, 03.12.2014. 398 http://www.conflictfreesourcing.org/resources-and-training/complimentary-programs/ 399 http://bsp-assurance.com/wp-content/uploads/2013/11/CFSI_BSPsupportletter_5Nov2013.pdf

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conseillé.

Y at-il des conflits d'intérêts qui peuvent nuire à la crédibilité?

Le programme est codétenu et géré par les mêmes administrateurs de RCS Global, une société de conseil spécialisée dans les minerais de conflit due diligence et de l'assurance entre autres, ainsi que Benjamin Clair, un ancien employé de RCS. Les administrateurs sont conscients des conflits d'intérêts potentiels, et ont fait des efforts pour résoudre ceux qui pourraient en survenir.

400 Par exemple, ils affirment fortement que RCS Global ne sera pas un

vérificateur pour BSP et divulguer clairement ces informations à toutes les parties prenantes.

401 En outre, la norme a été rédigée en collaboration avec

RCS Mondial. 402

RCS mondial a donné un engagement définitif qu'il "ne va en aucun cas faire un audit sur de circonstance une chaîne d’approvisionnement ou société BSP.”

403

Le BSP prévoit que quand il gagne une plus grande traction, il y aura plus de ressources et de l'appétit pour institutionnaliser BSP plus loin, y compris l'institutionnalisation d'une plus grande séparation entre les deux organisations.

404

Pertinence de l’analyse pour la RDC: Efficacité

Est-ce que les normes du système sont robustes, concises, ciblées? Les normes sont suffisamment robustes, concises et ciblées pour permettre le pilotage, mais peuvent nécessiter un ajustement pour réaliser un impact et une valeur pour les utilisateurs et les bénéficiaires plus larges du système.

Y a-t-il une surveillance et évaluation continues en utilisant des critères significatifs pour mesurer les performances par rapport aux objectifs du système, finalités, résultats, activités et indicateurs clés de performance?

En tant que système qui cherche à obtenir un impact social pour permettre aux marques de respecter leurs engagements en matière de RSE au-delà de leurs obligations de conformité réglementaire, il est également essentiel que la performance du BSP puisse être évaluée, et pour cela, il doit être une théorie du changement et cadre d’accompagnement. BSP n’a pas conçu une théorie du changement au moment de la recherche. Un engagement explicite pour développer le BSP en ligne avec les exigences de l'ISEAL ferait beaucoup pour soutenir cela, même si l'ajustement n’est pas parfait.

Est-ce que le système s’adapte aux contributions externes et internes valables sur les performances?

Le système n’est pas encore opérationnel en RDC donc on n’a encore pu juger cet élément.

Pertinence de l’analyse pour la RDC: Faisabilité

A quel point les objectifs sont-ils réalisables? Les objectifs du BSP sont réalisables.

Les avantages l'emportent-ils sur les coûts? Que pourrait-on faire différemment pour apporter une valeur supérieure au coût le plus bas possible pour les utilisateurs et les parties prenantes?

Cela ne peut être connu jusqu'à ce qu'il soit mis à l'essai.

Est-ce que les sources de financement sont durables? L'accès au financement pour le démarrage est prévu être un défi. Les acheteurs peuvent être réticents à préfinancer l’installation des systèmes de due diligence

400 Entretien avec Benjamin Clair, 08.10.2014. 401 Harrison Mitchell, comm. pers. à Estelle Levin, 02.12.2014. 402 Entretien avec Benjamin Clair, 08.10.2014 403 Pers. Comm. Harrison Mitchell, RCS/BSP, 01.12.14 404 Entretien avec Benjamin Clair, 08.10.2014.

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parce que, par définition, la chaîne d'approvisionnement peut ne pas être finalement validée pour l'exportation.

405

Par conséquent, pour commencer, BSP travaillera avec les entreprises ou les bailleurs de fonds qui sont prêts à prendre ce risque, ainsi qu’une figure de la crédibilité qui soit prête à être associée au projet.

406

La pérennité financière globale ne peut être jugée parce que cela n’a pas été partagée avec les auteurs (voir ci-dessus). Toutefois, BSP est une entreprise, alors sa viabilité financière reposera sur sa capacité à affronter la concurrence et être rentable.

Connaît-il et est-il adapté à l'environnement des risques? Le Directeur général de la BSP est très familiarisé avec le fonctionnement en RDC.

Connaît-il et est-il adapté aux capacités des utilisateurs et les exécutants?

Les utilisateurs du BSP seront des exportateurs. La faisabilité sur cet élément ne peut être connue jusqu'à ce qu'il soit mis à l'essai.

Est-ce qu’il marche de manière proactive afin d’atteindre un maximum d’impact positif?

Les normes vont assez loin à cet égard, mais pourraient être plus ambitieuses dans ce domaine. Les affiliations avec d'autres normes de l'exploitation minière responsable (ex: IRMA, Fairtrade, Fairmined, CTC) permettraient à BSP de se concentrer sur sa fonction en tant que norme d’approvisionnement et de travailler avec ces normes ambitieuses existantes (voir ci-dessous).

Est-ce qu’il tire parti des opportunités pour plus d'impact grâce à des priorités et des efforts conjoints ou ciblées?

Oui; partenariats avec des prestataires de services de traçabilité; mise en œuvre par d'autres organisations partenaires; tentatives des normes pour tirer profit des normes existantes.

Est-il évolutif? BSP se considère comme une solution Solutions For Hope évolutive, la principale différence étant une attente normalisée des acheteurs en aval de la mine.

407 Il est axé

sur le marché et donc s’il est compétitif, il sera évolutif, mais peut ne pas être universellement applicable.

Est-ce que les utilisateurs considèrent qu’il offre une valeur relative à l'argent?

Ceci ne peut pas encore être jugé.

Qui sont ses concurrents et est-ce qu’ils offrent une valeur unique qui les rend compétitifs?

BSP sera en concurrence avec l’iTSCi (3T) et Mineralcare (3TG)

Prochaines étapes

Afin de monter l'occasion de pilotage qui existe actuellement, le BSP pourrait abandonner temporairement l'élaboration d'une norme unique et au lieu de construire sur la norme CTC en RDC, qui a déjà passé par un processus de consultation et de développement rigoureux et bénéficie d'une reconnaissance juridique, la base de la délivrance de l'étiquette Better Sourcing. Geotraçability pourrait alors être le fournisseur de traçabilité, et BSP fournira le cadre général, l'évaluation des risques, la due diligence, le renforcement des capacités et des services de suivi pour soutenir l'exportateur d'être conforme DDG de l’OCDE et MRC. Alors que le BSP reste en développement et il existe une acceptation du marché qu'il est nouveau, on ferait une économie de ressource en tirant parti de la crédibilité existante et du soutien de la CCT, afin de prouver le concept, puis aller potentiellement vers la conception d’une norme spécifique au BSP qui s’appuie sur la expérience du projet pilote BSP a certes construit leur norme sur certains domaines de la CCT, mais a décidé contre ce dernier pour l'ensemble de la norme, en optant pour le modèle d'amélioration progressive en raison du fait qu'ils ont jugé que les dispositions de la CCT établissent la norme trop élevée pour l'ASM, comme l'obligation pour une ESIA, et n'a pas fourni une norme qui

405 Ruby Weinberg Entretien avec Benjamin Clair, 22.09.2014. 406 Entretien avec Benjamin Clair, 08.10.2014 407 Ruby Weinberg, Entretien avec Benjamin Clair, 22.09.2014.

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était suffisamment vérifiable.408

On a réalisé, cependant, que si BSP est finalement une norme d'approvisionnement, elle ne devrait pas avoir besoin de développer sa propre norme là où d'autres existent, mais pourrait travailler aux côtés d'autres normes minières existants sur l’ASM, comme le CCT, pour ajouter de la valeur à ceux-ci, par exemple en aidant dans l'engagement en aval, avec contrôle indépendant, avec le renforcement des capacités. Cela permettra au BSP d’aller vers une direction différente, mais cela put en fin de compte desservir le secteur de certification plus efficacement en RDC, notamment en évitant la duplication des éléments quand cela peut ne pas ajouter de la valeur.

Finalement, le BSP est une bonne idée mais, il faut un soutien supplémentaire afin de cerner sa conception et gagner du terrain afin de parvenir à la crédibilité nécessaire d'avoir une bonne acceptation par le marché. Cela nécessite le pilote en RDC, et l’évaluer de façon significative. Cette évaluation devrait être indépendante, et faite au nom de bailleurs de fonds, l'GRDC, la CIRGL, et les initiatives clés du marché qui devraient en dépendre. Il devrait inclure une Vérification de conformité selon le DDG de l’OCDE, et évaluer quelle est la valeur que BSP va vraiment apporter aux différentes parties prenantes, son potentiel pour amener le changement social, son potentiel de gagner du terrain sur le marché et aider à émanciper plusieurs sites miniers, et le risque de perturbation de l'ensemble des gains déjà réalisés dans le système de certification de la RDC. Cela devrait être fait en reconnaissant comme il se doit la façon dont ses concurrents assurent à ces égards aussi. Sans un essai sur le terrain pour l’examiner, cette analyse comparative n’est pas en mesure de donner un jugement définitif sur sa pertinence pour le contexte congolais comme un concurrent crédible pour l’iTSCi.

5.1.9. MineralCare

Aperçu/Résumé

MineralCare est un système de droits basé sur les TIC et la plateforme qui valide les acteurs, le produit et les opérations dans une chaîne d'approvisionnement donnée de l'extraction à l'utilisateur final. Le titre assure que la personne est qui elle prétend être, et qu’elle opère en conformité avec les lignes directrices de Mineralcare. Ces lignes directrices comprennent des exigences du Guide de l’OCDE sur la due diligence, la législation nationale et régionale applicable, les conditions spéciales imposées par les initiatives de certification en aval (par exemple LBMA, DMCC, CFSP), les listes criminelles disponibles ou d'autres listes noires, etc.

409

MineralCare est basé sur un système appelé précédemment DiamCare, développé pour gérer les chaînes d'approvisionnement de diamants de l'Angola, et s'assurer que ceux-ci étaient conformes aux exigences du Régime de certification de Kimberley.

410

Paul Motmans, propriétaire de MineralCare décrit son système comme suit: "Une fois membre, les titulaires de accréditations peuvent échanger / traiter / gérer les minerais entre eux en sachant qu'ils travaillent dans un environnement sécurisé. Notre plate-forme de CoCCare est capable d'analyser les transactions et de soulever des drapeaux en cas de situations suspectes. Grâce à notre rapport de synthèse, le récipiendaire d'une production [envoi] est également capable de vérifier la crédibilité du produit sans que l'expéditeur ait à révéler sa source. De cette façon, nous pouvons garantir la confidentialité commerciale complète et être encore capable de valider la source".

411

Le système fonctionne comme suit: Dans un premier temps, les acteurs de la chaîne d'approvisionnement dans une zone donnée (entreprises, chercheurs individuels, commerçants, exportateurs, transporteurs, personnel de sécurité sur les sites miniers, etc.) sont enregistrés dans une plate-forme d'inscription en ligne à travers un smartphone et / ou un navigateur Web. Le processus d'enregistrement pourrait être fait en même temps que l’octroi de licence à ces acteurs par le gouvernement. Les informations qu’un candidat doit présenter varient en fonction de sa position dans la chaîne d'approvisionnement, et qu’il soit un particulier ou une entreprise. Un commerçant par exemple doit fournir ses coordonnées personnelles, y compris une copie de sa carte d'identité ou un passeport, une photo, une signature et la reconnaissance vocale. Chaque demandeur doit fournir une caution

408 Entretien avec Benjamin Clair, 08.10.2014; Harrison Mitchell, comm. pers. à Estelle Levin, 03.12.2014. 409 Entretien avec Paul Motmans et Hilde van Laere, 4.11.2014. Paul Motmans, email à Estelle Levin, 27.11.2014. 410 MineralCare, n.d.a. 411 Paul Motmans, email to Estelle Levin, 27.11.2014.

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qui peut confirmer leur identité; cela peut être par exemple le Ministère des Mines qui a fourni une licence à la société ou un individu. L'enregistrement de creuseurs (en particulier EMA) peut être encouragé en faisant de l'enregistrement une condition à l'accès à certaines prestations sociales fournies par un partenaire local, comme par exemple donner des points d'enregistrement et les transactions effectuées à travers le système qui peut ensuite être utilisé pour les installations de soins de santé, les repas scolaires, la formation, et ainsi de suite.

Après avoir recueilli ces informations, MineralCare valide la crédibilité de l'individu (appelé titulaire des accréditations), la société où il travaille, ainsi que les procédures que l'entreprise utilise pour être en conformité avec les lignes directrices de MineralCare. Ce processus de validation et de due diligence est mené par une société luxembourgeoise appelée iDetect qui se spécialise aussi dans due diligence financière. Une fois le processus terminé, l'entreprise et les utilisateurs individuels opérant en son nom reçoivent chacun un diplôme qui leur permet d’être identifiées comme faisant partie de la chaîne d'approvisionnement MineralCare.

Dans le cadre de la

surveillance continue, MineralCare procède alors à une vigilance constante à chaque titulaire des accréditations.412

Les accréditations sont classées sur une échelle de couleur: 413

Les accréditations individualisées pour les creuseurs sont enregistrés sur un bracelet à fréquence radio (FR) codé distribué à chaque acteur individuel. Ces bracelets peuvent être attribués si des antennes sont installées sur le site minier. Les autres acteurs utilisent une accréditation pour une application sur smartphone, ce qui donne d'énormes avantages comme le suivi par GPS et les opérations de la chaîne de possession. Chaque fois qu'une transaction du minéral a lieu, le vendeur et l'acheteur doivent s’identifier. Les informations sur les bracelets sont transmises à une unité de commande, qui peut être fixée à un smartphone. Les titulaires d’accréditation s’échangent des détails par l'intermédiaire d'une application basée sur le cloud. L'utilisation du bracelet pour une transaction peut être liée à un système d'incitation qui permettrait aux creuseurs de gagner des points qu’ils et leurs familles pourraient ensuite utiliser dans les programmes de prestations sociales.

414 Pour ces programmes,

412 Motmans, P. 2014 413 Motmans, P. 2014 414 MineralCare, n.d.a.

•Crédibilité entière, pour les membres qui se conforment à toutes les directives et les sociétés où MineralCare a installé son système de gestion de logiciel. Bleu

•Acteurs dontr la société a fait l'objet de vérification puis validée (c.à.d. les propriétaires bénéficiaires et la direction de la société ne figurent pas sur une liste noire); Vert

•Acteurs individuels qui sont conformes, mais n'agissent pas au seil d'une entreprise (ex: mineurs ASM), Jaune

•Acteurs dont les accréditations n'ont pas pu être renouvelées par MineralCare suite à une absence d'informations cruciales. Orange

•L'acteur spécifique n'est plus conforme aux directives internationales. Rouge

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MineralCare a l'intention de s’associer à des initiatives gouvernementales et des organisations de société civile locales.

415

Afin de valider en outre un produit et les opérations de la chaîne d'approvisionnement, MineralCare fournit une plate-forme de chaîne de possession, qui donne la possibilité de télécharger des factures, des numéros d’étiquettes / sceau, etc.

416. Tous les titulaires d’accréditation sont tenus d’inscrire chaque transaction et

documents et données y associés dans la plateforme CoC. Si l'ensachage et le marquage se fait par un titulaire d’accréditations à l'aide de son propre système, il doit insérer ses numéros d'étiquette dans la plateforme CoC. Au cas où aucun système d'ensachage et de marquage n’est en place, MC est en mesure de fournir leurs propres sacs inviolables avec des étiquettes «NFC».

417

Pour valider la conformité et la crédibilité d'un produit donné dans la chaîne d'approvisionnement, MineralCare utilise un rang de crédibilité de la chaîne de possession: un code de M5 à 11 étapes (traçabilité complète d'une mine fonctionnant selon les lois nationales et les directives de l’OCDE et avec notre système de gestion de la chaîne d'approvisionnement) pour les C5 (minerais de conflit). Ce code garantit la transparence et l'assurance pour le produit sans révéler la vie privée ou des informations commerciales des fournisseurs. Pour la traçabilité

physique, MC introduit 'SelectaDNA' dans les pays producteurs. SelectaDNA est un adhésif contenant des informations telles qu’un code client unique, qui peut être visualisé sous microscope.418 Chaque commerçant dans le système des accréditations reçoit leur propre «adhésif ADN», avec lequel ils marquent les minerais qu'ils négocient.

Le logiciel MineralCare recueille, gère et stocke toutes les informations concernant les accréditations des acteurs, les produits et opérations dans la chaîne d'approvisionnement, et peut être utilisé pour générer des rapports et des statistiques sur une zone spécifique, un niveau spécifique de la chaîne d'approvisionnement (ex : commerçants), etc. L'application permet à un utilisateur final de retracer la chaîne de possession complète, les informations et la classification sur les accréditations des acteurs, des produits et des transactions dans la chaîne d'approvisionnement, sans révéler l'identité des personnes ou des informations commerciales.

419

Afin de mettre en œuvre et d'opérationnaliser le système dans un pays ou une région, MineralCare effectue habituellement les étapes suivantes

420:

1. Une étude de faisabilité afin de déterminer les besoins, les possibilités et les coûts d'une installation 2. Installation et personnalisation: la plate-forme MineralCare est installée et affinée pour les besoins du

gouvernement 3. Enregistrement et délivrance des accréditations 4. Des projets pilotes pour inscrire des creuseurs artisanaux et à petite échelle dans une zone spécifique de

l'exploitation minière 5. Examen des résultats avec les parties prenantes et une personnalisation plus poussée du système

Analyse du potentiel en RDC

La licence de MineralCare est autorisée au gouvernement et dans le scénario d’idée (pour MineralCare), il appartient au gouvernement de mettre en œuvre et d’attribuer les droits nécessaires, d’assigner la logistique et les ressources administratives pour garder MineralCare en place et en marche. Les entreprises de la chaîne d'approvisionnement utilisent le système pour prendre des décisions sur meurs partenaires commerciaux sur la base des accréditations (et aux informations y associées sur la due diligence) des partenaires commerciaux potentiels, et à annexer le dispositif de suivi des expéditions minérales. La due diligence sur les opérateurs de la chaîne d'approvisionnement est effectuée à la demande du gouvernement dans le cadre de l'émission de permis. IDetect valide et « certifie » l'entreprise en leur attribuant leur accréditation.

415 Motmans, P. 2014. Par exemple, en Angola, MineralCare travaille en partenariat avec Médecins sans frontières. Entretien avec Paul Motmans et Hilde van Laere, 4.11.2014. 416 Motmans, P. 2014 417 Paul Motmans, comm. pers. à Estelle Levin, 24.11.2014. Voir http://electronics.howstuffworks.com/difference-between-rfid-and-nfc.htm pour une explication de la différence entre étiquetes d’ID à Fréqunce Radio et étiquettes NFC. 418 Cette technologie reflète les racines de MineralCare dans les travaux sur la chaîne possession du diamant, mais pourrait être un élément bénéfique pour le commerce de l'or quand de biens de grande valeur peuvent être déplacés en petits paquets. 419 Motmans, P. 2014 420 Motmans, P. 2014

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Le système Mineralcare serait plus efficace si elle est rendue obligatoire par l'Etat comme une caractéristique de base de la traçabilité et de la gouvernance du paysage de due diligence de la RDC. Plus il y a d'entreprises qui l'utilisent, plus le secteur des minerais sera «verrouillé», formalisé et légitimé. Cependant, il est difficile de savoir comment le système peut être appliqué avec succès dans les États faibles sans soutien supplémentaire à l'Etat, même au-delà de la présence de l'assistant MineralCare. Le financement des donateurs serait nécessaire pendant au moins la première ou deuxième année de fonctionnement.

421

Si ce scénario n’est pas une option, MineralCare pourrait encore être assuré par la pression du marché (par exemple des acheteurs accrédités Dubaï Good Delivery insistent que les exportateurs ne s’approvisionnent qu’auprès de commerçants / creuseurs / entreprises en RDC ayant des références MineralCare) ou pourraient gagner en échelle en étant autorisé à une initiative particulière, comme l’iTSCi, le BSP, Fairtrade ou Fairmined, à utiliser par ces derniers pour leur due diligence de la chaîne d'approvisionnement et les besoins de suivi. Les initiatives de certification orientées vers les marques en aval bénéficieront de l'avantage d'être en mesure de suivre la production jusqu’à l'utilisateur final, et l'histoire que cela permet de raconter tout au long de la chaîne d'approvisionnement (dans les deux sens!)

MineralCare doit également être mis en œuvre en partenariat avec une initiative, une ONG, ou un conseil qui ferait l'évaluation sectorielle des risques et la surveillance continue de son utilisation; en particulier sur les points où les opérateurs se voient attribuer des licences par le gouvernement et sur l'utilisation du dispositif de suivi de SelectaDNA. MineralCare utilise également une évaluation robotisé 'en arrière-plan' de toutes les transactions, la gestion de la géolocalisation de l’utilisateur et le GEO fencing, et des audits des utilisateurs du logiciel pour protéger l'intégrité du système.

422 L'AICM, ou un tiers mandaté par le GRDC (comme utilisateur principal) pourrait

également évaluer périodiquement l'intégrité du système. MineralCare retirerait la licence si l'intégrité de la plate-forme était à risque.

423

MineralCare dispose de systèmes GPS / GSM pour le suivi des expéditions en temps réel, permettant ainsi la surveillance de perturbation sur une expédition. Les entreprises de transport (et de sécurité) sont également accrédités et ceci, en combinaison avec le suivi par GPS / GSM et le péage ainsi que l'évaluation des opérations intégrées dans le système, permet le signalement des questions de vol ou de blanchiment de minerais. Il n'y a aucune solution pour gérer le risque de paiements illégaux le long des routes de transport, mais c’est une caractéristique commune de toutes les initiatives de traçabilité qui ne comprennent pas les évaluations de risque en cours de l’itinéraire de transport ou de l'environnement d'exploitation dans le cadre de leur offre. En transit, le minéral est de la responsabilité de la société de transport. Si un problème survient, il incombe à la partie destinataire de prendre des mesures pour sa propre politique de gestion des minerais du conflit qui, en théorie, devrait couvrir les options de gestion des risques pour différents scénarios de perturbation de transport.

Pertinence de l’analyse pour la RDC: Crédibilité

Est-ce que le système est pertinent: le système a-t-il les bons objectifs?

"MineralCare est un outil propriétaire pour contrôler et sécuriser tous les aspects de la collecte, la gestion, le stockage et la communication des données, et de donner aux entreprises, auditeurs et régulateurs tous les moyens nécessaires pour répondre aux attentes des consommateurs ainsi que les exigences réglementaires liées aux minerais de conflit, AML & FCT." MineralCare fournit la fin dans son objectif: il cherche à répondre aux exigences réglementaires et aux attentes du marché. De cette façon, il a les bons objectifs.

Est-il paramétré pour la réussite: at-il les structures, processus, gens, ressources qu’il faut?

MineralCare possède une expérience d'exploitation dans des contextes difficiles, ex: diamants de conflit en Angola. Il travaille avec une équipe de partenaires et d'experts du monde entier, y compris iDetect, une société basée au Luxembourg (http://www.idetect-soft.eu). Il possède de nombreuses structures pour gérer les différentes parties du système, ex: adminpanel, CarePanel, ClientPanel, IDCare (leur plate-forme de KYC), CoCCare (leur chaîne de plate-forme de garde), E2ECare (leur plate-forme de consommateur), suivi

421 Paul Motmans, comm. pers. à Estelle Levin, 01.12.2014. 422 Paul Motmans, comm. pers. à Estelle Levin, 02.12.2014. 423 Paul Motmans, comm. pers. à Estelle Levin, 01.12.2014

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des stocks, SelectaDNA Ces plates-formes se concentrent sur la collecte des données de la manière appropriée, et s’occupe de les traiter pour ensuite les présenter à travers les interfaces qu’il faut aux utilisateurs qu’il faut, afin qu'ils puissent obtenir ce dont ils ont besoin à partir du système en toute confiance. Alors que MineralCare possède techniquement un design sophistiqué, il est facile à utiliser pour les opérateurs de la chaîne d'approvisionnement et ceux qui font preuve de due diligence sur eux.

Est-ce que les succès et les échecs sont systématiquement et correctement évalués et divulgués?

Ceci ne peut être établi, car le système n’est pas encore opérationnel en RDC.

Peut-on se fier au système? Le système est théoriquement robuste. Une vérification indépendante de la conformité aux directives de l’OCDE est nécessaire. Une due diligence supplémentaire peut être nécessaire, ex: sur certains risques associés au transport des minerais.

Est-ce que l’assurance fournie par le système est défendable, répétable, croyable?

MineralCare propose différents niveaux d'assurance sur des titres de compétences d'un opérateur. Nous ne pouvions pas déterminer quelles procédures MineralCare a mis en place pour faire la validation des titres de compétence ou de sa due diligence constante de chaque titulaire d'accréditation. Cependant, il réalise des services d'examen en conformité avec la norme non-financière ISAE 3000 qui préserve la mise en œuvre adéquate des lignes directrices internationales.

Savons-nous ce que nous devons savoir sur le système pour être en mesure de lui faire confiance?

MineralCare n’était pas en mesure de fournir des preuves d'une évaluation indépendante de leur système (notant également qu'il n'a pas encore été mis à l'essai pour la 3TG). En ce qui concerne son prototype précédent, DiamCare, une gamme d'experts et organisations importantes ont fourni des avenants. Voici ce que Global Witness a dit du système en 2008, "Global Witness soutient pleinement le système comme étant le seul système qu'il a examiné indépendamment à ce jour, qui a effectivement contrôlé la chaîne d'approvisionnement en diamants bruts, du point d'extraction au point de la première exportation. Le fait qu'il a été en mesure de réaliser cela en Angola, dans des conditions extrêmement difficiles, témoigne davantage de la crédibilité de son efficacité et unicité”

424 e Commissaire de la Police

de Belgique et chef de l'équipe chargée du diamant, Agim de Brucyker, a déclaré en 2013, "A la recherche de systèmes alternatifs qui ont déjà été développés dans le marché, le Groupe [d'experts pour Côte d'Ivoire de 2005 à 2008] a examiné DiamCare et a noté que ce programme pourrait améliorer l'enregistrement de tous les acteurs impliqués dans la production de diamants bruts, l'emplacement et l'exploitation des mines, l'enregistrement des ventes et l'enregistrement de l'exportation. Vu le fait que MineralCare soit né de l'expérience de DiamCare, je crois fermement que c’est un outil efficace et important pour les pays avec une production de l'exploitation minière artisanale.”

425 Les autres recommandations partagées avec les auteurs incluent

Bernhard Esau en tant que Président du Processus Kimberley, par rapport à son potentiel pour la gestion de diamants au Zimbabwe, et Christine Gordon, ancien moniteur de l'ONU pour les systèmes de diamants en Angola au moment de la mise en œuvre de Diamcare en 2000-2002.

426

MineralCare doit être piloté afin que nous puissions savoir comment il peut fonctionner.

Y at-il des conflits d'intérêts qui peuvent nuire à la crédibilité?

Les auteurs n’en sont pas au courant de tout, mais n’ont pas effectué une vérification intégrale sur tous les aspects de MineralCare. L'Etat devrait faire cela dans le cadre du processus du PE, s’il s’agissait d’en signer un avec MineralCare.

Pertinence de l’analyse pour la RDC: Efficacité

Est-ce que les normes du système sont robustes, concises, ciblées?

Oui.

Y a-t-il une surveillance et évaluation continues en utilisant des critères significatifs pour mesurer les performances par

Nous ne pouvions pas trouver des preuves attestant que MineralCare a un système formel pour surveiller et évaluer sa propre performance.

424 Global Witness, 2008. 425 De Bruyker, 2013. 426 Gordon, 2003; Bernhard Esau, 2009.

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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rapport aux objectifs du système, finalités, résultats, activités et indicateurs clés de performance?

Est-ce que le système s’adapte aux contributions externes et internes valables sur les performances?

MineralCare cherche à adapter son système pour fournir des réalités de la chaîne à travers le processus suivant: étude de faisabilité, installation et personnalisation, pouvoirs d'émission, projet pilote avec les creuseurs, et examen des performances pour permettre une personnalisation plus poussée.

427

Pertinence de l’analyse pour la RDC: Faisabilité

A quel point les objectifs sont-ils réalisables?

Ils sont réalisables.

Les avantages l'emportent-ils sur les coûts? Que pourrait-on faire différemment pour apporter une valeur supérieure au coût le plus bas possible pour les utilisateurs et les parties prenantes?

Le concept est solide car il y a des avantages pour toutes les parties prenantes, mais jusqu’à ce que le projet soit testé, on ne peut déterminer si les avantages l'emportent sur les coûts. Une faiblesse dans le système MineralCare est sa dépendance à la prestation des programmes sociaux aux creuseurs comme une incitation clé pour les faire participer correctement dans la déclaration de leurs minerais dans le système. Cela peut ne pas être possible universellement, et peut restreindre l'applicabilité de MineralCare à de plus grandes mines, et donc aussi son évolutivité. Il faut se pencher plus sur cette question pour s’assurer ce lien manquant ne porte pas préjudice à sa capacité de réussir en RDC. Un pilote du système pourrait révéler d'autres moyens d’inciter les creuseurs à participer.

Est-ce que les sources de financement sont durables?

Selon MineralCare, il faut environ 150 USD par acteur individuel par an pour la due diligence sur et l'émission sur d’informations d'identification pour les différents acteurs de la chaîne d'approvisionnement. Pour les creuseurs et le personnel de sécurité qui gardaient le site de la mine, les coûts comprennent les bracelets et une accréditation de la famille, soit environ 10 $ par bracelet. Ces derniers peuvent être renouvelés chaque année ou semestre, à la discrétion du gouvernement, mais l'expérience a montré que le semestre est mieux là où les creuseurs sont très mobiles, comme ils sont en RDC.

428 Les

entreprises qui ont des informations d'identification bleu, et ont donc installé la plateforme de gestion des logiciels IDCare, payent 600 Euros par mois, mais cela couvre le coût de la due diligence sur les pouvoirs de tous les employés concernés. Pour les gouvernements, le coût dépend de la durée du contrat. Ex: une licence de 3 ans coûte 300.000 $ par an + 150.000 $ pour un contrat de maintenance complet; une licence de cinq ans coûte 250.000 $ par an et 125.000 $ pour un contrat Omnium; une licence de sept ans coûte 200. 000 $ par an + 100.000 $ pour le contrat Omnium. Mineralcare propose également un assistant dans le pays à un coût de ou autour de 240.000 $ par an (en fonction du pays). L'assistant de MineralCare supervise le fonctionnement de la plate-forme et forme les employés du gouvernement, qui va ensuite former l'industrie dans la façon d'utiliser le système. Il / elle communique également avec les services de la direction et les responsables développement de MineralCare aux États-Unis, en UE et aux EAU.

429 Les détenteurs de titres de

compétences auront un help-desk pour les aider lorsque tous les autres recours auront échoué. Des séminaires réguliers seront également tenus pour garder les membres à jour.

430

Ces coûts peuvent apparaître prohibitifs dans le contexte de la RDC. Le financement initial pour le système par un donateur lui permettrait de se lever et courir, et comme il déploie et affranchit membres croissantes de l'industrie, les recettes à l'État augmenteraient théoriquement également jusqu'au tel point où ils couvriraient les coûts permanents du système.

Connaît-il et est-il adapté à l'environnement des risques?

MineralCare y a pensé quelque peu, mais a besoin de se familiariser avec le contexte congolais. Il établit actuellement des relations avec les parties prenantes importantes en RDC. Il doit également amener quelqu'un dans son équipe qui aurait déjà une crédibilité auprès des intervenants congolais et internationaux pour aider à l'adaptation à l'environnement de risque. Un mauvais jugement sur la faisabilité de l'utilisation des

427 MineralCare 2014. 428 Paul Motmans, pers. comm. à Estelle Levin, 01.12.2014. 429 Paul Motmans, pers. comm. à Estelle Levin, 01.12.2014 430 Paul Motmans, Pers. comm. à Estelle Levin, 02.12.2014.

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avantages sociaux pour les creuseurs, comme une incitation à la participation universelle de système, est un exemple de l’absence d’une telle compréhension de la réalité congolaise. Par exemple, le gouvernement devrait être le titulaire ultime du système MineralCare, la transparence des données reposera sur la volonté et la capacité du gouvernement de partager des données avec la CIRGL et le public. Notre expérience de la recherche de données pour ce projet suggère que ce serait une carence dans le programme, ce qui signifie que des canaux supplémentaires pour la divulgation de données seraient nécessaires pour s’acquitter de l’impératif de transparence des directives pour la due diligence aussi pleinement que d'autres initiatives cherchent à le faire. MineralCare a l'intention d'accomplir cela à travers l'établissement de règles sur le partage d’informations par le comité de direction; MineralCare assurerait que tous les participants au système suivent cela en détail.

431

Connaît-il et est-il adapté aux capacités des utilisateurs et les exécutants?

MineralCare ne dispose pas encore d'expérience d’un fonctionnement en RDC. Seul un pilotage du système révélera s’il est convenablement adapté.

Est-ce qu’il marche de manière proactive afin d’atteindre un maximum d’impact positif?

Une évaluation des possibilités de mise en œuvre du système est nécessaire pour planifier et démontrer cette proactivité. Cependant, l'idée de MineralCare de lier la participation au régime à la livraison des prestations sociales démontre sa volonté d'obtenir un impact positif maximum.

Est-ce qu’il tire parti des opportunités pour plus d'impact grâce à des priorités et des efforts conjoints ou ciblées?

MineralCare doit nouer des relations plus profondes avec d'autres initiatives pour être capable de pénétrer ce terrain. Il pourrait faire davantage pour poursuivre les efforts conjoints. En termes d'efforts ciblés, MineralCare a un protocole d'accord avec le gouverneur de la Province Orientale pour y piloter son programme.

432

Est-il évolutif? Oui. Il peut être mis en œuvre au niveau national.

Est-ce que les utilisateurs considèrent qu’il offre une valeur relative à l'argent?

Les utilisateurs ne peuvent pas être consultés, mais il est de notre avis que si le pilote prouve que cela fonctionne, il peut offrir une valeur pour l'argent.

Qui sont ses concurrents et est-ce qu’ils offrent une valeur unique qui les rend compétitifs?

MineralCare est une solution de certification totale (à travers ses pouvoirs), semblable à l’iTSCi et au BSP (qui sont tous deux presque universels dans ce qu'ils font, mais pas tout à fait!) Il marcherait bien si on le fait en combinaison avec une norme sociale et environnementale, comme la CTC, et s’y associe pour offrir une évaluation plus large des risques, auquel cas il offrirait un ensemble plus complet. MineralCare se distingue de la concurrence dans une gamme de façons: d'abord, MineralCare peut entrer sur le marché à partir de différentes angles (voir ci-dessous), mais la situation idéale pour apprendre à évoluer rapidement est d’accorder la licence du système au gouvernement, qui possède et applique les outils dans le cadre de ses outils de gouvernance pour la régulation et la surveillance de leur secteur minier.

433 C’est donc

un outil de gouvernance dans le secteur minier plus vaste, permettant la collecte, la mesure et l'analyse des données du secteur minier, et la gestion améliorée du secteur. Il permet aussi aux gouvernements (et aux entreprises congolaises) de connaître la géographie des chaînes d'approvisionnement en aval de leurs minerais, ce qui peut aider avec les efforts nationaux de commercialisation et de diplomatie. Deuxièmement, MineralCare est une plate-forme de gestion des relations client, qui valide la crédibilité des utilisateurs, des produits et des opérations de la chaîne d'approvisionnement grâce à une chaîne de traçabilité et des informations sur le know-your-customer.

434 Il offre un suivi et une traçabilité du produit (minerais) en tant

qu’avantage supplémentaire de cette chaîne élargie de la responsabilité et de système de due diligence, qui sont ses caractéristiques principales.

432 433 Motmans, P. 2014. Paul Motmans, pers. comm. à Estelle Levin, 2.12.2014. 434 Motmans, P. 2014

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Troisièmement, en intégrant la due diligence dans le cadre de la condition de traçabilité des minerais, et étant donné les racines du système dans les méthodologies de due diligence financière, il pourrait permettre une due diligence plus systématique des risques financiers associés (malgré les contraintes de confidentialité).

435 Cela aiderait le

GRDC et l’AICM à gérer la criminalité financière liée aux chaînes d'approvisionnement individuelles, et les secteurs de minerais aux niveaux national et régional (s’il était appliqué dans d'autres pays). Cela serait particulièrement (mais pas uniquement) avantageux pour l'or, dont le commerce est très lié aux besoins financiers de commerçants régionaux et potentiellement des criminels internationaux. Quatrièmement, la vision MineralCare est une expérience de la chaîne d'approvisionnement supportée par logiciel, qui permettra aux détaillants de raconter l'histoire de leur chaîne d'approvisionnement aux consommateurs, détaillant la géographie et les individus impliqués dans la chaîne commerciale, et tout autre aspect jugé essentiel ou attrayant d’un point de vue marketing ou conformité. Il a donc à l’esprit les besoins de communication de l'aval. Cinquièmement, MineralCare a conclu un accord de service avec le Dubai Multi Commodities Centre (DMCC) pour Dubai Good Delivery for Gold; à partir de 2015, toutes les raffineries Dubai Good Delivery devront avoir une accréditation MineralCare afin de se conformer aux exigences de la DGD.

436

Sixièmement, MineralCare apporte une valeur supplémentaire aux utilisateurs; ex: le système des titres de compétences peut être utilisé pour accéder à des financements dont certaines banques vont dépendre pour leurs besoins en matière de due diligence financières et réduire les coûts d'assurance.

437 Le bracelet RFID porté par les creuseurs

peut être utilisé pour les transactions financières, qui peuvent aussi aider à régler les problèmes de liquidité de caisse dans des zones reculées à condition que les entreprises locales soient en mesure d'accepter également le paiement par RFID.

438

5.2. Systèmes de traçabilité

Il y a trois initiatives de traçabilité applicables aux 3T qui ont cherché à entrer sur le marché en RDC. Un seul est opérationnel en RDC à l'heure actuelle; MetTrak a été piloté dans le passé; SERCAM cherche à travailler en RDC.

De plus amples détails sur les éléments clés de ces systèmes de traçabilité figurent à l'annexes.

5.2.2. GeoTraceability

5.2.3. Aperçu / résumé

GeoTraceability est une filiale britannique de Price Waterhouse Coopers (PwC), offrant la traçabilité, des solutions de collecte et de gestion de données principalement pour le secteur agricole, mais aussi pour le secteur minier.

439L’instrument de GeoTraceability aide les entreprises à collecter et à gérer les informations dont elles ont

besoin pour être conformes aux exigences et aux normes.440

Bien qu’elle s’intéresse surtout aux entreprises privées, la collaboration avec le gouvernement et les autres parties prenantes est prévue.

441

GeoTraceability fournit la technologie pour la traçabilité sur la base de l’étiquetage des minerais avec le code-

barres et leur suivi sur la chaîne d’approvisionnement en utilisant un ensemble de technologies de téléphones cellulaires, de GPS et de SIG.442 L’étiquetage et l’ensachage des minerais peuvent commencer aussi bien au niveau du site minier que du puits ou du tunnel, en fonction de la configuration du site de la mine et

435 One tool is the necessity for data on transactions to include information on the means of payment, e.g. cash, bank transfers, 3rd party payments, etc. Red flags can be raised and transactions analysed. 436 Entretien avec Paul Motmans and Hilde van Laere, 4.11.2014. We were not able to verify this with the DMCC. 437 Entretien avec Paul Motmans and Hilde van Laere, 4.11.2014. 438 Motmans, email to Levin 25.03.2015. 439GeoTraceability 2013 440Entretien avec Gerald Beaulieu, 7.10.2014 441Entretien avec Gerald Beaulieu, 7.10.2014 442Douma, N. et Weinberg, R. 2014

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avant l’évaluation des risques conduite par l’opérateur de diligence raisonnable (par ex, l’évaluateur de risques de l’entreprise ou celui sous contrat, ou un partenaire comme le Better Sourcing Program).

443

Le système de GeoTraceability commence à partir de la position d’ajout de valeur pour le client par la traçabilité et la transparence au-delà du simple déplacement des minerais. Avant l’analyse de la chaîne d’approvisionnement, le coût de 10,000-25,000$,

444 donne des informations sur la manière dont l’ensachage, l’étiquetage et le suivi des

minerais devraient être configurés à chaque niveau de la chaîne d’approvisionnement et quelle solution technologique pourrait être la plus appropriée. Ceci est fait surtout pour justifier les coûts de mise en œuvre et pour assurer un contrôle maximal, mais ses résultats peuvent aussi conduire à une simplification et à une sécurisation de la chaîne d’approvisionnement, qui peuvent apporter des gains commerciaux au client.

445 Selon

GeoTraceability, il peut avoir des solutions à faible coût pour des sites à faible production, mais il y a aussi des chaînes d’approvisionnement où l’utilisation de la technologie n’est pas rentable à cause de sa complexité.

446 Pour

la diligence raisonnable, les comptes rendus d’incidents et la réduction des incidents, GeoTraceability s’en remettra à un partenaire de diligence raisonnable sur place. Le partenaire de diligence raisonnable sera aussi responsable des mécanismes de plainte et de dénonciation.

Après le pesage, l’ensachage et l’étiquetage des minerais, les données sur le flux des minerais sont collectées à des points-clés le long de la chaîne d’approvisionnement, déterminés par une évaluation préalable des risques. Cela comprend le scannage des sacs avant et après le transport pour détecter les écarts de poids et la falsification des étiquettes. Les données sont introduites dans une plateforme en ligne gérée par l’exportateur qui en est le propriétaire et qui est responsable de l’engagement de ses fournisseurs en amont dans le système (le système peut être adapté pour être utilisé par les coopératives ou autres parties prenantes en amont de l’exportateur). L’exportateur gère aussi l’accès et le partage des données à l’interne et à l’externe, mais GeoTraceability garantit la protection et la confidentialité des données et détermine quels points de données peuvent être accessibles à qui (ex : les fonderies n’ont accès qu’aux données sur les lots qu’elles ont achetés) sur la base des spécifications de l’exportateur. L’exportateur peut alors donner l’accès et l’utilisation des données spécifiques à d’autres types d’usagers, tels qu’une initiative de partenariat (BSP), un organisme gouvernemental, ou un client en aval (fonderie).

447 Selon GeoTraceability, le système permettrait à une fonderie d’avoir accès aux informations sur un

lot de minerais acheté avant l’export, comprenant les documents officiels, les rapports et les données sur la traçabilité en matière des comptes rendus d’inspection et d’incidents provenant du site minier.

448

GeoTraceability se distingue de ses concurrents de par sa simplicité (elle peut être opérationnelle au bout d’un mois après l’analyse de la chaîne d’approvisionnement), par son adaptabilité aux différents infrastructures et environnements des sites miniers, son insistance sur la transparence dans le cadre de son offre, parallèlement à la traçabilité.

449 GeoTraceability met aussi l’accent sur le fait que c’est une solution inter-entreprise et elle ne prend

pas de financements des gouvernements ou des bailleurs; c’est une entité à but lucratif.450

La plateforme-web de GeoTraceability permet aux différents clients d’accéder et de partager leurs données rapidement, facilement et dans les meilleurs délais. Par exemple, les gouvernements peuvent “télécharger les données et alimenter presque automatiquement leur base de données.”

451 Les fonderies peuvent accéder aux

données d’expédition avant l’exportation, quelque chose que GeoTraceability et BSP considèrent comme particulièrement avantageux.

452 L’avantage pour l’entreprise est que s’il y a un problème avec les données,

l’expédition peut être arrêtée avant que les coûts pour le transport du minerai ne soient engagés à l’échelle internationale. Ceci fait que le problème physique de l’exportateur par rapport à l’expédition qui a fait défaut l’oblige à aborder le problème de mise en lumière plus tôt afin de sortir le minerai de l’entrepôt et de libérer la voie. Ceci permet aux acheteurs de se procurer en toute confiance.

443Entretien avec Gerald Beaulieu, 7.10.2014 444La structure des coûts pour GeoTraceability est personnalisée pour chque site minier. Gerard Beaulieu, Entretien avec Ruby Weinberg (CBRMT), 19.08.2014. 445Entretien avec Gerald Beaulieu, 7.10.2014 446Entretien avec Gerald Beaulieu, 17.10.2014 447GeoTraceability 2014; Entretien avec Gerald Beaulieu, 7.10.2014 448Entretien avec Gerard Beaulieu, 7.10.2014 449Entretien avec Gerard Beaulieu, 17.10.2014 450Gerard Beaulieu, Entretien avec Ruby Weinberg, 19.08.2014. 451Gerard Beaulieu, Entretien avec Ruby Weinberg, 19.08.2014. 452Entretien avec Gerard Beaulieu, 7.10.2014

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Selon les mots du Directeur Général de BSP, “en assurant que les données de traçabilité soient mises à la disposition des acheteurs avant l’exportation, vous pouvez intégrer des mesures supplémentaires pour assurer que les étiquettes qui ont été vendues ou attachées à un sac à un endroit suspect ont réellement été mises en évidence. … Un exportateur qui n’est pas enregistré dans la base de données comme associé au site minier d’origine ne sera pas en mesure de produire le rapport de traçabilité qui est fourni aux CEEC, à la Division des Mines et à l’acheteur international (correspondant à l’étiquette). Dans le cadre du système de localisation, il s’agit de réaffirmer qu’une expédition conforme n’est pas une comportant une étiquette mais comportant une étiquette et des informations sur la traçabilité/diligence raisonnable attachées à celle-ci. Nous pensons que, à travers ce système, il y a possibilité de cacher ou d’identifier ou d’appuyer l’identification progressive de la négligence qui s’est produite en aval ou même l’usage inapproprié intentionnel.”

453

Actuellement, GeoTraceability se concentre sur le secteur du tantale, mais a également aussi été en contact avec l’industrie du tungstène. Apparemment, GeoTraceability est aussi en contact avec la fonderie de l’étain qui peut être intéressée par la mise en œuvre du système.

454 En 2013, la technologie de GeoTraceability a été testée dans le

secteur des 3T, avec un projet pilote sur la cassitérite en Ouganda (Zarnack Holdings), et un sur le tantale à Rubaya, au Nord Kivu (MHI, maintenant SMB).

455 D’après GeoTraceability, les résultats du projet pilote avec MHI ont été

très satisfaisants et étaient prêts à être distribués, mais finalement MHI a décidé d’utiliser le système de iTSCi car GeoTraceability n’avait pas de Protocole d’Accord (PDA) avec le gouvernement de la RDC.

456 Le PDA entre

GeoTraceability et le gouvernement était signé en Décembre.457

Analyse des potentiels en RDC

Faisabilité en RDCC: l’outil de GeoTraceability n’est pas une solution complète mais elle offre une option intéressante de traçabilité pour introduire la transparence dans les chaines d’approvisionnement et le contrôle d’acquisition des données auprès de la société cliente, c’est à dire l’exportateur. GeoTraceability va vraisemblablement être mise en œuvre soit par des entités plus grandes qui sont en mesure de prendre en charge elles-mêmes leurs besoins en diligence raisonnable et renforcement de capacité ou par le biais de prestataires de service, ou en travaillant à travers un programme tel que BSP ou iTSCi. GeoTraceability n’a pas de relation avec iTSCi mais serait disposée à travailler avec eux, si iTSCi choisissait d’ouvrir sa traçabilité offrant des solutions différentes. GeoTraceability a un accord de partenariat avec BSP et, si le PDA est signé, il pilotera avec BSP.

Le système de GeoTraceability est très bien établi dans l’arène de l’agriculture, et possède une “Technologie éprouvée dans le secteur minier” avec une “large expérience dans d’autres pays difficiles (Sierra Leone, Libéria, Nigéria)”

458 Il a permis le suivi de plus de 150.000 tonnes de quatre produits agricoles (noisette, coton, café, cacao)

et les 3T à travers 11 pays, ayant mobilisé plus de 130.000 producteurs.459

GeoTraceability a décidé d’entrer dans le marché des 3T dans la Région des Grands Lacs, ayant été contacté par l’industrie. GeoTraceability a piloté son modèle avec la mine de coltan de MHI à Bibatama (Rubaya), dans le Nord Kivu entre Novembre et Décembre 2013, et dans une mine d’étain en Ouganda de Mai 2013 à Décembre 2013. Une évaluation de la diligence raisonnable de MHI, publiée en Décembre 2013, a conclu que, par rapport à la chaine d’approvisionnement de MHI en provenance de Bibatama utilisant GeoTraceability, “sur la base de notre recherche et des témoignages d’une large gamme d’informateurs, nous avons conclu que cette chaine d’approvisionnement ne finance pas des conflits.”

460

GeoTraceability serait disposée à collaborer avec iTSCi et d’autres initiatives. Elles proposent que les initiatives en matière de traçabilité s’assoient ensemble pour établir quels points d’harmonisation sont nécessaires pour supporter les utilisateurs en aval à traiter les chaines d’approvisionnement qui dépendent de systèmes différents. Par exemple, une solution serait de déterminer les traits communs d’un rapport de traçabilité afin que tous les systèmes produisent au bout du compte les mêmes points de données fondamentales qui sont essentielles en aval.

453 Entretien avec Benjamin Clair, 07.10.2014, amendée par Benjamin Clair, 29.11.2014. 454Entretien avec Gerard Beaulieu, 7.10.2014 455 Douma, N. et Weinberg, R. 2014; Entretien avec Gerard Beaulieu, 7.10.2014 456Entretien avec Gerard Beaulieu, 7.10.2014 457Gerard Beaulieu, pers. comm. à Estelle Levin, 21.11.2014 458Gérald Beaulieu, Entretien avec Ruby Weinberg, 19.08.2014. 459 Gérald Beaulieu, email to Levin, 20.03.2015. 460 “An assessment of Mwangachuchu Hizi International (MHI)s implementation of OECD responsible supply chain due diligence, and the conflict status of mineral supply chains from MHI’s mining concession”, Gregory Mthembu-Salter avec Dr Thomas Salter, publié au http://solutions-network.org/site-sfhtantalum/files/2014/03/MHI-summary-Dec-19-edits.pdf

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Ces points de données seront déterminés par la MRC de CFS, Guide OCDE et d’CIRGL. La méthodologie pour la livraison de ce rapport commun pourrait rester confidentielle et une raison de concurrence entre les systèmes.

461

5.2.4. MetTrak

MetTrak est une société sud-africaine qui a été spécialisée dans le suivi numérisé des biens, des véhicules et des animaux depuis 1980, et a élargi l'utilisation de son système à d'autres industries, y compris les minerais.

462

MetTrak est une solution logicielle qui permet de suivre en temps réel et traçabilité des minerais à partir des toutes les échelles de la mine pour le consommateur final et peut être intégrée dans des systèmes de gestion de base de données.

463 MetTrak n'a pas été mis en œuvre en RDC à ce jour, mais il a été testé et est opérationnel au

Rutengo, une mine semi-industrialisés cassitérite au Rwanda, depuis Octobre 2011. 464

Il pourrait marcher dans l'un des 3TG, ainsi que les pierres précieuses,

465 mais se concentre actuellement sur la conception de son offre pour

l'or. 466

Le système MetTrak est basé sur les piliers suivants:

Enregistrement personnel Toutes les parties prenantes manipulant des minerais dans la chaîne d'approvisionnement sont enregistrées et munies d'une carte d'identité qui comprend un code-barres à fréquence radio (RF). L’inscription et la production de cartes d'identité sont effectuées sur place. Les données personnelles des employés ainsi que leur rôle et fonction sont enregistrés dans une base de données, et affichés sur la carte d'identité avec une photographie. Les cartes d'identité sont affectées à des fonctions d’employés et des segments dans la chaîne d'approvisionnement, de sorte qu'ils ne peuvent pas être utilisés en dehors de ces derniers.

467

Stations d'enregistrement: Les minerais sont enregistrés à la fin des tunnels à chaque puits individuel de la concession minière. Les stations d'enregistrement sont transférables et se composent d'un ordinateur relié à un lecteur de RF et une balance électronique.

468 Le système permet l'enregistrement seulement lorsque le lecteur de RF enregistre la présence de

l'ID d'un agent de sécurité de la mine et l'ID d'un agent de marquage, qui peut être un agent du gouvernement ou d'un agent MetTrak. Les ID des creuseurs sont enregistrés dans le système et recoupées, leurs minerais sont pesés. Le système enregistre automatiquement toutes ces informations, y compris la date, l'heure et site minier, et imprime un reçu pour le mineur.

469 Selon une évaluation commanditée par PAC, ces reçus ont été la clé de

l'acceptation du système par les creuseurs de Rutengo.470

Le système surveille la production individuelle et lève un drapeau si la production dépasse un certain volume. Une fois que l'agent de marquage a recueilli autour de 50 kg, les sacs individuels sont collectés dans un sac plus grand et scellés avec une étiquette «mine» à FR enregistrée par le système. Le système MetTrak lève automatiquement un drapeau si des étiquettes à FR sont enregistrées dans une mine ou une chaîne où elles n’ont pas été assignées. La réponse à cette souplesse peut être programmée dans le système, par exemple bloquer l'utilisation de cette étiquette spécifique, ou alerter les autorités, etc.

471 L'unité

d'enregistrement transmet toutes les données via une connexion par téléphone cellulaire ou satellite à un serveur MetTrak hors site et potentiellement une base de données sur site, une base de données appartenant à l'État, ou

la base de données de la CIRGL. 472

De cette façon, aucun document sur papier n’est impliqué. 473 Transport Similaire à l'enregistrement des minerais, le transport à partir du site minier au centre de traitement ne peut avoir lieu que si l'unité d'enregistrement enregistre la présence d'une ID de conducteur et l'ID de l'agent de sécurité de la mine. Tous les sacs scellés chargés dans le camion sont enregistrées par l'unité, tout comme l’étiquette à FR du

461Entretien avec Gerard Beaulieu, 17.10.2014 462 Blore, S. 2012. Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014. 463 Blore, S. 2012 464 Blore, S. 2012 465 Entretien avec MetTrak, 08.09.2014 (par Ruby) 466 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 467 Blore, S. 2012 468 Blore, S. 2012; Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 469 Blore, S. 2012 470 Blore, S. 2012 471 Blore, S. 2012 472 Blore, S. 2012 473 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014

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véhicule de transport lui-même. 474

En option, des lecteurs de FR pourraient être placés le long du parcours pour enregistrer l'itinéraire du véhicule.

475 Le système soulève des drapeaux rouges si le camion prend beaucoup plus

de temps que prévu pour arriver au centre de traitement.476

Au centre de traitement tous les sacs sont enregistrés et repesés, et le système soulève un drapeau pour les grands écarts avec le poids au site minier. Tous les renseignements recueillis sont continuellement téléchargés vers le serveur MetTrak.

477

Traitement Après le traitement, le minéral amélioré est recueilli dans des colis de 1.000 kg, qui sont scellés à nouveau et marqués avec une nouvelle étiquette à FR «négociant». Le système enregistre la nouvelle balise, et associe les balises précédentes des sacs de 50 kg utilisés de minerais traités avec elle.

478 L’un des plus grands défis selon

MetTrak est le risque d'altération des minerais de l'usine de traitement. Toutefois, si le système est configuré pour mesurer le degré de pureté, il poserait un drapeau si après le traitement il y aurait une incohérence évidente dans degré de pureté.

479

Export La procédure jusqu'au point d'exportation est similaire à la procédure pour le transport vers le centre de traitement: le système enregistre l'étiquette à FR du véhicule de transport, les étiquettes des sacs chargés sur le camion, et l'ID de l'agent du transporteur et de sécurité. Dans les installations de l'exportateur, le camion est immatriculé à nouveau, et les parcelles de 1.000 kg sont archivées.

480

MetTrak se différencie des systèmes concurrents de traçabilité comme suit:481

C’est une entreprise africaine pour les entreprises africaines;

Il a une longue histoire de suivi, de traçage et de services de soutien pour les productions de viande rouge en provenance de la RDC et la région des Grands Lacs conformes aux normes de l'UE;

C’est plus qu'un système de traçabilité avec des données supplémentaires et des services de gestion de la chaîne d'approvisionnement intégrées dans son offre (par exemple pour assurer l'efficacité des processus et de la performance);

Sa mise en œuvre se ferait par le biais de franchises locales, pas les ONG. Ces entreprises paieraient une taxe ponctuelle pour suivre une formation intensive en Afrique du Sud, et MetTrak conserve une participation pour s’assurer qu'ils ont un intérêt dans la crédibilité et la performance;

Il n’y a aucun coût au gouvernement pour opérationnaliser MetTrak dans le pays ;

MetTrak est confiant qu'ils sont «à des années lumières devant» ses concurrents en termes de précision, rentabilité, et présentation des données.

Contrairement à l’iTSCi, mais comme avec toutes les autres offres de traçabilité analysées dans les présentes, le système de MetTrak serait mis en œuvre pour le profit en tant qu’activité commerciale.

482 Pour mettre en œuvre

le système dans un pays, MetTrak établirait une société de franchisage, dans laquelle il détiendrait une part, qui obtiendrait la licence pour le logiciel et dont les employés seraient formés dans le système par MetTrak. Cette société pourrait alors vendre l'équipement et ses services à n’importe quel niveau de la chaîne d'approvisionnement dans le pays.

483 En RDC, ce partenaire pourrait mettre en œuvre le BSP, PACT (pour l’or) ou

PAC ou un autre tiers, par exemple, (et si ses initiatives s’y accorderait) ou une de leurs franchises existantes pour leur système de suivi de Beeftek.

484

MetTrak ne prétend pas à la propriété des données recueillies grâce à son système, et donc les données serait détenues par les entreprises qui utilisent et s’engagent avec le système, qui pourraient alors utiliser, agréger et analyser comme elles le souhaitent. De même, certaines des données brutes (à l'exclusion par exemple des

474 Blore, S. 2012 475 Blore, S. 2012 476 Entretien avec MetTrak, 08.09.2014 (par Ruby) 477 Blore, S. 2012 478 Blore, S. 2012 479 Entretien avec MetTrak, 08.09.2014 (par Ruby) 480 Blore, S. 2012 481 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 482 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 483 Entretien avec MetTrak, 08.09.2014 (par Ruby); Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 484 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014

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données financières) pourraient également être mises à disposition des agences gouvernementales.485

MetTrak pourrait soutenir le gouvernement avec un logiciel qui analyse les données pour répondre à leurs besoins, ou simplement fournir la base de données sous forme brute (bien que le niveau le plus bas des données ne soit pas modifiable).

486

Les coûts du système MetTrak comprennent les coûts de matériels ponctuels pour l'installation et les coûts d'exploitation payés par une redevance annuelle. MetTrak vend son matériel pour les utilisateurs du système et les forme dans son exploitation. Le coût d'une unité d'enregistrement à la fosse ou un tunnel, y compris les panneaux solaires, lecteur et imprimante de péage, les étiquettes réutilisables est estimé entre 8.000 et 10.000 $US.

487 Une

unité d'enregistrement sur le site de traitement coûte 20.000 $US selon les estimations.488

Selon les premières estimations en 2012, MetTrak a déterminé les coûts de fonctionnement de la fourniture de services de traçabilité à entre 135 $ US et 150 $ US par tonne de minerai.

489 L'idée est de prélever ces frais de traçabilité au niveau des

exportateurs, qui passerait alors les coûts le long de la chaîne d'approvisionnement.490

Ces coûts opérationnels comprennent le transfert de données et les combinés (téléphones cellulaires). Des coûts d'exploitation de 5 $US par tonne seraient alloués à un fonds de développement communautaire pour la communauté sur le site minier.

491 Des détails sur la façon dont ce serait géré restent à déterminer. Le coût supplémentaire de faux frais (par

exemple la formation, les nouvelles technologies) serait déterminé par la franchise. 492

En 2012, une évaluation par PAC a estimé que les mines Rutongo payaient 500 $ par tonne pour les services de traçabilité, et un prélèvement supplémentaire de 200 $ la tonne au gouvernement rwandais pour couvrir le personnel du gouvernement nécessaire pour faire fonctionner le système, mais ce prélèvement a également inclus certains coûts non directement liés aux systèmes de MetTrak, tels que l'évaluation des risques et la déclaration des incidents.

493 MetTrak doit être utilisé par une entreprise qui peut gérer ses propres évaluations des risques, la

gestion des incidents, et des rapports, ou des consultants qui peuvent les aider avec tout cela. Les audits devront être effectués à travers le MRC de la CIRGL. En 2012 MetTrak a effectué une visite exploratoire à la concession de Kalimbi près de Nyabibwe au Sud-Kivu, en RDC, afin d'enquêter sur les exigences techniques pour l'installation du système MetTrak sur site.

494 Il a été jugé

que l'installation du système MetTrak serait techniquement réalisable. 495

Actuellement MetTrak ne dispose pas d'un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC à mettre en œuvre le système dans le secteur des minerais, mais en prétend avoir avec le gouvernement du Burundi et dispose de l'autorité du gouvernement du Rwanda.

496 Selon MetTrak, le coût de mise en place en termes de temps et

d'argent, les agendas politiques, et les tentatives par le gouvernement d’exiger d'autres avantages du système ont été les obstacles en RDC.

497 MetTrak est toujours désireux de faire fonctionner son système en RDC, mais se

concentre sur l'expansion de son offre de traçabilité agricole à Kolwezi où ses utilisateurs vont fournir de la nourriture aux mines. Cela peut aider à prouver le concept à des clients potentiels en le voyant marcher pour un autre secteur.

498

485 MetTrak 2012; Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 486 MetTrak 2012; Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 487 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014. En 2012, le coût pour une unité d'enregistrement a été estimé à entre 5.000 à 10.000 USD, y compris la formation et l'installation (2012) MetTrak 488 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 489 MetTrak 2012 490 MetTrak 2012; Blore, S. 2012 491 MetTrak 2012 492 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 493 Blore, S. 2012 494 MetTrak 2012 495 MetTrak 2012 496 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014. ELL n’avait pas vu les accords avec les gouvernements burundais ou rwandais. 497 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 et entretien avec MetTrak, 08.09.2014 (par Ruby). 498 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014

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Analyse de la performance

MetTrak est prêt à être exécuté en RDC, et a seulement besoin d'une entreprise qui est intéressée et un protocole d'entente avec le GRDC pour rendre cela possible.

499 Il a fait ses preuves, par sa mise en œuvre au Rwanda,

500 et

offre une valeur supplémentaire aux entreprises et aux gouvernements.501

Il n’est pas une solution complète de due diligence des minerais du conflit, mais fait valoir qu'aucun des systèmes concurrents ne l’est.

502 Par exemple,

bien que le système soulève des drapeaux rouges pour des incohérences telles que les différences dans le poids du sac, les cartes d'identité ou des sceaux à FR apparaissant en dehors de leur niveau de la chaîne d'approvisionnement attribué, les incohérences du temps de transport, etc., il ne définit pas comment ces incidents sont traités et à qui ils sont communiqués. En outre, le système ne peut pas prévenir le vol de minerais provenant de la chaîne d'approvisionnement, ne vient pas avec un mécanisme de contrôle, par exemple les moniteurs communautaires et l’abus ou la contrefaçon des cartes d'identité ou des sceaux à FR peuvent être un risque.

503 Les utilisateurs doivent être conscients de ces lacunes vis-à-vis la conformité au DDG de l’OCDE, le MRC

et la CFSP, et donc prendre des mesures supplémentaires pour gérer ces questions au sein de leur contrôle. Un franchisé de MetTrak peut avoir besoin de recourir à des tiers pour assurer la surveillance et contrôles nécessaires, par exemple, l'AICM, et les CLS et CPS, afin de protéger la crédibilité de leur système.

D'autre part, MetTrak est plus qu'une solution de minerais du conflit, apportant une autre valeur commerciale aux opérateurs de la chaîne d’approvisionnement et le secteur des minerais plus largement (ex : grâce à son modèle d'affaires de la franchise et le fonds de développement de la communauté.)

504

Bien que les données recueillies par le système MetTrak pourraient être mises à la disposition des gouvernements et soutiennent ainsi la capacité du gouvernement à réglementer le secteur et recueillir des recettes fiscales, l'expérience de MetTrak est que certains agents du gouvernement ne semblent pas en fait être en faveur du système, puisque les organismes gouvernementaux ne mettraient pas en œuvre du système mais assureraient plutôt son suivi, ce qui réduirait potentiellement les possibilités de profit personnel.

505 Si les données recueillies

par le système MetTrak devaient être fournies pour une utilisation par les bases de données du gouvernement et ou la CIRGL ainsi que les parties potentiellement en aval, cela augmente grandement la transparence et contribuera à l'intégrité et la légitimité des efforts de traçabilité et de certification dans la région des Grands Lacs.

506

La collecte de données en temps réel et la transmission à travers le système MetTrak peuvent aider les exportateurs à se conformer aux exigences de la CIRGL, car ils sont en mesure de vérifier l'origine de tout matériel en une seule expédition MetTrak avant même que le matériau ne pénètre leurs installations. Les données fournies par MetTrak peuvent également être utilisées par les exportateurs pour générer des rapports et prouver la chaîne de sécurité tel que requis par la CIRGL.

507

MetTrak remplirait les exigences de la CIRGL sur la collecte et le partage de données ; cependant, les bases de données gouvernementales ou de la CIRGL auraient besoin d’être techniquement compatibles avec le format de données MetTrak

508 C’est quelque chose dans laquelle la technologie middleware SERCAM pourrait

éventuellement aider (voir ci-dessous).

Le système dépend de sources d'énergie pour les unités d'enregistrement, qui peuvent être difficiles à prévoir, dans un cadre comme l’est de la RDC.

509 Toutefois, selon MetTrak, tout l'équipement marche à l'énergie solaire.

499 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 500 Blore, S. 2012 501 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 502 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 503 Blore, S. 2012 504 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 505 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 506 Blore, S. 2012 507 Blore, S. 2012 508 Blore, S. 2012 509 Blore, S. 2012

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510 En outre, la connectivité Internet n’est pas une contrainte, car MetTrak a écrit un morceau de logiciel appelé

« Bex » qui peut gérer cela. 511

MetTrak avait déjà une relation d'affaires avec Tinco, qui aurait créé des inquiétudes parmi certains acteurs de l'industrie sur un conflit d'intérêts. Selon MetTrak, tous les liens avec Tinco ont été coupés.

512

5.2.5. SERCAM

Vue d'ensemble / résumé

SERCAM est une solution fournie par IBES AG, une entreprise basée en Allemagne offrant des solutions de sécurité pour la chaîne d'approvisionnement pour diverses applications.513 SERCAM est une solution technologique spéciale pour soutenir le flux de matières premières certifiées pour l'exploitation minière, qui comprend l'étiquetage et le suivi des minerais dans la chaîne d'approvisionnement en amont, de la mine au raffineur. Il se compose de composants matériels de pointe pour la surveillance à distance des transports de minerais, des terminaux mobiles pour la documentation des processus semi-automatique et une application web centrale puissante pour l'administration et le rapportage.

514

Sur le site minier, des fûts de minerais sont scellés avec une identification par fréquence radio unidirectionnelle (RFID) spéciale qui contient des informations sur le tonneau, la mine, la date, l'ID du personnel responsable des sceaux et ainsi de suite. Au premier point de collecte, les sceaux RFID de chaque fût sont contrôlés et s’ils sont vérifiés, de nouvelles informations telles que les dates de check-in et check-out au point de collecte, le poids des minerais, et l'ID de l'employé sont ajoutées à la RFID du sceau et transmises à la base de données en ligne. Si le sceau ne peut être identifié, le tonneau est rejeté et fait l'objet d'une enquête plus approfondie. Les fûts vérifiés sont ensuite transportés dans une installation de stockage intermédiaire plus grand avec des véhicules de transport spéciaux équipés d'un dispositif GPS / GSM de suivi et un lecteur RFID de SERCAM, ce qui garantit que pendant le transport, l'emplacement et l'itinéraire du véhicule peuvent être suivis en direct et enregistrés dans la base de données. Dans l’installation de stockage provisoire plus vaste, les sceaux des fûts sont à nouveau vérifiées, et si tout est correct, les fûts sont réemballés dans des grands fûts sous la supervision du personnel certifié. Les grands fûts reçoivent un nouveau sceau à RFID avec une nouvelle ID et des informations qui sont transmises à nouveau pour la base de données. Les grands fûts sont ensuite chargés dans des conteneurs pour le transport au raffineur / processeur. Le récipient peut également être équipé d'un dispositif de localisation GPS / GSM de SERCAM et un lecteur RFID, de sorte que le circuit de transport est documenté.

515

En ce qui concerne la gestion des données, le système de SERCAM est très flexible et peut s’adapter à différents clients. Toute partie prenante dans le système peut être définie comme propriétaire de données, y compris de multiples parties prenantes. Les propriétaires des données sont alors en mesure d'autoriser l'accès à un tiers.

516

Cela signifie que, techniquement, toutes les données recueillies par le système de traçabilité de SERCAM peuvent être divulguées à une partie prenante quelconque. L'approche et les politiques de divulgation doivent être définies lors de la mise en œuvre du système, éventuellement en association avec un partenaire.

Le système peut également être programmé avec souplesse pour identifier les incidents, ex : pour lever des drapeaux si les sceaux sont brisés, manquants ou ont la mauvaise ID, et rejeter les sacs ou fûts respectifs de minerais. On peut intégrer des hiérarchies d'escalade dans le système, mais les procédures de gestion des incidents ne sont pas prédéfinies par SERCAM et doivent être définies au moment de la mise en œuvre.

Une des spécialités de SERCAM est ses fonctionnalités d'intégration de données, qui permettent au système de fonctionner comme un «middleware». Cela signifie qu'on peut le configurer pour intégrer des données et informations provenant d'autres systèmes (ex : unifier différents systèmes de traçabilité ou des systèmes de gestion de l'information du gouvernement). Cela peut être une fonctionnalité très utile pour les exportateurs, en particulier ceux qui exporte des minerais à partir d'une variété de systèmes de traçabilité / certification en amont. En RDC, cela pourrait donner l'occasion pour une situation où de multiples systèmes de traçabilité existent jusqu'à

510 Entretien avec MetTrak, 08.09.2014 (par Ruby) 511 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 512 Entretien avec Albert Mentjes, 17.10.2014 513 SERCAM, n.d.a 514 SERCAM, n.d.b 515 SERCAM, n.d.b 516 Entretien avec interviewee no 28, 30.10.2014

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l'Entité de Traitement, où SERCAM serait installerait un lecteur/graveur SERCAM RFID qui permet de gérer la diversité et d’homogénéiser les systèmes en un seul pour la chaîne d'approvisionnement en aval.

517

Une deuxième spécialité de SERCAM, selon Jens Schwendel, est son «avancée intégrée en matière de sécurité de tous les composants matériels et logiciels, afin d'éviter tout problème de sabotage. Par exemple, la solution utilise des sceaux RFID uniques qui assurent la sécurité physique ainsi que la technologie de cryptage de données et d'accès spécial. Cela est nécessaire pour garantir l'authenticité, l'intégrité et l'irrévocabilité de toutes les données stockées sur les étiquettes. En dehors de cela, toutes les données recueillies sur le terrain sont communiquées uniquement par les protocoles de transport sûrs et la crédibilité des données transmises est vérifiée immédiatement sur le côté serveur par le biais d’heuristiques flexibles".

518

Selon SERCAM, le système est adapté à toutes les échelles de l'exploitation minière, y compris les mines artisanales et à petite échelle. Alors que SERCAM voit sa force en grande partie dans le suivi du coltan et l'étain, ils travaillent actuellement avec un client pour mettre en œuvre le système de SERCAM pour les chaînes d'approvisionnement de l'or au Ghana.

519 SERCAM n'a pas mis en œuvre le système en RDC à ce jour, mais est en

contact étroit avec les entreprises qui voudraient le faire et est actuellement à la recherche de partenaires qui assureraient la certification et la due diligence sur place.

520 Cela pourrait être soit une agence gouvernementale de

certification, quelque chose de semblable à ce que l’iTSCi a établi, ou une organisation indépendante comme une association d'acheteurs et de vendeurs.

521 Bien que les coûts détaillés du système de SERCAM restent flous, l’IBES

est "très confiant qu'une solution globale fondée sur les résultats de SERCAM résultera en une réduction des coûts de mise en œuvre et d'utilisation que les solutions numériques de traçabilité d'autres parties".

522

Analyse de la performance

Le système SERCAM fournit une technologie spéciale et la gestion des données pour la traçabilité, mais les aspects précis de la façon dont il sera mis en œuvre en RDC restent à régler.

523 Les principales questions en suspens et les

inconvénients liés à la mise en œuvre de l'organisation sont les suivants:

Comme avec Geotraçability, MetTrak et MineralCare, la base de données en ligne de SERCAM est mise à jour en direct et peut être consultée par toute personne autorisée et ayant une connexion Internet. Cela permettrait d'accroître la transparence, mais nécessite une infrastructure organisationnelle pour gérer les autorisations pour l'accès aux données.

Le suivi du véhicule de transport le long de son parcours présente l'avantage d'empêcher la contrebande. Cependant, le système n’est pas nécessairement en mesure d'enregistrer des paiements illégaux qui sont faits à des barrages routiers ou le long de la route, vu que les sceaux des fûts ne seraient pas endommagés et l'itinéraire ne montrerait en toutes circonstances aucune irrégularité. Des mesures supplémentaires de vigilance seraient nécessaires pour combler cette lacune.

Pour que le système fonctionne, le personnel manipulant les sceaux RFID et les appareils portables doit avoir des connaissances et des capacités techniques appropriées. Il n’est pas clair comment SERCAM effectuera le renforcement des capacités ou financera cela, ou comment on accréditera ledit personnel et ce que les critères d'accréditation entraînerait.

Il est difficile de savoir comment les fûts rejetées seront traitées et comment ces incidents seront gérés et communiqués.

En outre, il n’est pas résolu à ce jour qui, dans la chaîne d'approvisionnement, couvre les coûts des sceaux RFID, les lecteurs /graveurs RFID, et des véhicules de transport équipés d'un dispositif GPS / GSM de SERCAM, ainsi que les coûts de renforcement des capacités et la certification du personnel.

517 Entretien avec Martin Tippmann, 30.10.2014 518 Jens Schwendel, comm. pers. à Estelle Levin, 02.12.2014. 519 Entretien avec Martin Tippmann, 30.10.2014 520 Entretien avec Martin Tippmann, 30.10.2014 521 Entretien avec Martin Tippmann, 30.10.2014 522 Entretien avec Martin Tippmann, 30.10.2014. Jens Schwendel, comm. pers. à Estelle Levin, 02.12.2014. 523 Jens Schwendel, comm. pers. à Estelle Levin, 02.12.2014.

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Les aspects les plus intéressants de SERCAM sont le fait qu'il offre une solution testée pour le suivi de l'or au Ghana, qu'il a la capacité de middleware pour la normalisation des rapports de données issus de différents systèmes de traçabilité pour une utilisation par l'aval, et qu'il est livré avec un niveau élevé de numérisation et de sécurité intégrée.

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5.3. Analyse comparative

Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des

griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour

l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs,

appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des

objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la

meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur

pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

CTC La valeur ultime pour le marché et pour les sociétés minières n‘est pas apparente.

Durabilité ultime en RDC n’est pas évident parce que pas de plan d'élimination pour indiquer que c‘est un projet de coopération bilatérale.

Elevée et est intégrée dans le cadre juridique et la gouvernance minière nationale. Pas assez d'informations dans le domaine public sur les éléments clés de leur système

Cela pourrait être grandement amélioré.

C‘est un programme à ressources intensives. Il n’est pas clair si elle peut atteindre des objectifs évolutifs abordables sous le modèle actuel (ex: vérifications multipartites effectuées par les vérificateurs du Nord) Il faut déterminer le rapport qualité-prix s‘il y avait une analyse coûts-avantages.

iTSCi Il ajoute de la valeur, en particulier pour les marques en aval (de la base de connaissances, les gens sur le terrain, les relations établies avec des organismes congolais, large portée), mais pourrait ajouter encore plus de valeur s’il était prêt à examiner les priorités de ces joueurs en aval en matière de RSE, communications et transparence. Il ajoute de la valeur de manière que les intervenants et les membres ne se rendent pas compte; cela doit être mieux communiqué. Il n’affranchit pas suffisamment

Oui. Bonnes normes, politiques, procédures.

La crédibilité est minée par la préoccupation des parties prenantes avec une gamme de problèmes perçus: sa dépendance sur les agents du gouvernement à mettre en œuvre son système de suivi / trace; son utilisation de systèmes de suivi sur papier; sa sensibilité à la fraude et à la fuite des minerais dans certaines situations; son champ d'application ne portant que sur les droits de l'homme et les questions de pratiques commerciales dans le modèle de politique des directives de

Il est efficace - voir Tableau 3 sur les volumes de minerais, le nombre de creuseurs dans le système. En tant que système, il enregistre les problèmes, y compris la façon dont elle est marche en tant que système d'exploitation, et les aborde. Mais il y a place pour l'expansion à de nouvelles parties de la RDC.

Il contribue à améliorer la gouvernance en général en RDC. Son utilisation des agents du gouvernement à remplir des fonctions est une force énorme (renforce les capacités et la

L‘iTSCi a un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC.

L‘iTSCi se est avéré être réalisable.

Les avantages de l’iTSCi l‘emportent sur les coûts, car il a ramené des millions de dollars d’activités commerciales à de nombreuses régions économiquement dépourvus en RDC.

Il y a une perception que l‘iTSCi dépend des fonds des donateurs. Selon iTSCi, ce n’est pas le cas. Le financement des donateurs permet à l‘iTSCi de se mettre à l’échelle plus

L‘iTSCi devrait publier tous les documents normatifs sur son site Web. Il a besoin d'améliorer les communications en général, y compris sur: comment il ajoute des valeurs pour les membres; comment il ajoute des valeurs pour les autres membres; les rôles et les responsabilités de tous les partenaires d'exécution; sa vision pour élargir la portée pour inclure d'autres questions, y compris des mesures concrètes sur la façon dont il va y parvenir. Les autres possibilités d'amélioration dans les communications comprennent:

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Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des

griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour

l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs,

appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des

objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la

meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur

pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

les parties prenantes, en particulier celles en aval et certaines en amont. Il doit passer la phase 3 pour étendre la portée de la promotion de l'approvisionnement responsable à ma promotion de l'exploitation minière responsable général. La présence sur terrain de l‘iTSCi dans 265 sous-secteurs avec 318 sites actifs dans ces mines en RDC, impliquant environ 35 000

creuseurs,524

et les relations

avec une diversité de parties prenantes fournit une forme d'infrastructure sociale et une base substantielle pour aborder d'autres aspects de risques pour la gouvernance des minerais et les droits humains dans le secteur 3T. Il a le grand avantage de l'être le titulaire, il a un énorme mémoire institutionnelle et a vécu et adressé la plupart des problèmes de démarrage. Il démontre l'innovation locale dans la lutte contre les barrières commerciales contre le flux des minerais et l‘opportunité commerciale suffisante et

l’OCDE pour la chaîne d'approvisionnement; sa «confiance» sur le financement des bailleurs de fonds; la propriété et l'administration par l'ITRI. Les parties prenantes ne comprennent pas que l‘iTSCi n‘est pas là pour éliminer les risques, mais pour assurer une bonne atténuation, selon les directives de l’OCDE.

Les parties prenantes ne comprennent pas que le fait que ces risques se produisent, sont repris et gérés (y compris par multipartite au niveau local et provincial pour a) est un signe positif que l‘iTSCi marche. Les parties prenantes ne comprennent pas que la responsabilité de la réussite de l’iTSCi n’incombe pas à son secrétariat, mais à toutes les institutions qui ont un rôle dans la mise en œuvre et la surveillance, ex: gouvernement de la RDC, la société civile internationale et locale, ITRI, etc. La crédibilité est affectée négativement par la manière dont et ce que l‘iTSCi

propriété) et de la faiblesse (problèmes perçus avec la fiabilité des données, risques de corruption et événements).

Ne peut pas vraiment juger l'efficacité car on n’a pas pu faire une analyse coût-bénéfice.

La ponctualité des rapports d'incident est une préoccupation pour certains intervenants. la prudence de l’iTSCi est méritée étant donné la sensibilité et les implications de la publication de certaines données, ce qui rend la vérification des faits et le droit de réponse essentiels. Une plus grande efficacité pourrait être atteint grâce à:

Alignement avec les missions de validation conjointes, ex: les rendant plus significatif que des exercices d'évaluation des risques

L'amélioration des technologies de

rapidement en fournissant les capitaux de démarrage pour les nouveaux sites. Cependant, l‘iTSCi et ses membres investissent également dans le lancement de nouveaux sites miniers. Une fois que iTSCi est opérationnel, le prélèvement génère suffisamment de capital pour couvrir les coûts en cours dans tout le secteur, selon l‘iTSCi. Ces demandes doivent être évaluées dans le cadre de l'analyse des coûts-avantages. La liquidité demeure un obstacle essentiel à l'extension de l‘iTSCi aussi rapidement que les intervenants aimeraient.

l'amélioration de la gestion des données générées par son système de suivi de traçabilité et incident, dans l'intérêt de l'amélioration de la rapidité; en identifiant les types d'information où il pourrait être plus transparent; et travailler plus dur avec le gouvernement de la RDC et la CIRGL pour permettre le transfert de données à ces intervenants d'une manière qui est plus pratique et utilisable par eux.

L‘iTSCi renforcerait la crédibilité et la durabilité en soutenant et en permettant pleinement à l'évaluation par tiers de l‘iTSCi. Les membres de l‘iTSCi, le gouvernement de la RDC et les donateurs qui financent l‘iTSCi sont les mieux placés pour appeler à cela. Ils devraient probablement le faire en tant que groupe, sinon l‘iTSCi pourrait exiger une évaluation partielle seulement.

Une évaluation de la performance comprendrait la consultation des livres de l’iTSCi pour une évaluation financière indépendante, confirmer l’adhésion - et les parties

524 iTSCi 2014 Présentation de l’iTSCi: novembre.

Page 139: Etude Comparative des Systèmes de Certification et de traçabilité

ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des

griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour

l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs,

appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des

objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la

meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur

pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

capitaux locaux disponibles pour le partage conjoint des risques par les acteurs de l'industrie. La réticence des donateurs à investir dans des start-up de l‘ITSCI dans de nouveaux domaines, pour permettre à l‘iTSCi de faire plus pour renforcer mieux et plus tôt la capacité des acteurs locaux (gouvernement, société civile) de prendre en charge les éléments du système, et d'élargir la portée de iTSCi, est un obstacle à la réalisation de la durabilité du système. La durabilité de l’iTSCi peut être assurée davantage si elle était plus prête à introduire la diversité dans certains éléments, ex: travaillant avec différents prestataires de services de traçabilité pour son élément de traçabilité.

communique. L‘iTSCi est souvent réticent à répondre aux demandes de données par des tiers, en particulier pour les projets qui cherchent à évaluer l‘iTSCi sans engager l'iTSCi de

manière appropriée.525

L'iTSCi,

prétend être submergé par la fréquence pure et la quantité de temps qu‘un engagement

significatif prendrait,526

le

nombre d'études qui ont le même champ d'application répétitif et se chevauchant, et le manque de préparation des

chercheurs.527

L‘iTSCi livre plus d'informations que ce qui est requis par directives de l’OCDE, y compris la publication de tous les rapports d'incidents, les données de production, d'autres rapports de terrain en plus de la due diligence, des mises à jour sur les résultats de développement associés à

l'initiative, et ainsi de suite. 528

collecte de données.

Accroître le rôle des OSC locales

Attirer des financements des bailleurs de fonds pour le renforcement des capacités des agents du gouvernement.

L‘iTSCi a besoin d'une théorie du changement et de suivi & évaluation pour prouver qu’elle respecte ses objectifs.

prenantes concernés- la valeur de l'argent, ce qu‘il offre vraiment, d'une part, tout en tenant compte de la stratégie financière, y compris les sources de financement pour les différentes parties de l’iTSCi et prendre une décision sur la viabilité financière de l'initiative. Cette évaluation financière doit faire partie d'une analyse coûts-avantages plus large pour évaluer la performance de l‘iTSCi général. Cette évaluation devra examiner aussi comment l‘iTSCi pourrait réunir l'argent pour mettre en œuvre tout ce qui pourrait être les recommandations de l'évaluation.

L'auditeur doit avoir une compréhension intime de l'environnement des affaires en RDC, les conditions commerciales et les cultures de passation des marchés par les fonderies de minerais, et la capacité de traiter l'information confidentielle tout en indiquant sur les bons points d'information de droite qui a.)

525 Levin et Cook, 2013; Douma, N. et Weinbegr, R. 2014; Kay Nimmo, comm. pers. à Estelle Levin, 01.12.2014. 526 L’iTSCi reçoit des demandes pour s’engager avec une ou deux études en une semaine. Kay Nimmo, comm. pers. à Estelle Levin, 01.12.2014 527 Kay Nimmo, comm. pers. à Estelle Levin, 27.11.2014 528 Interview avec Kay Nimmo, 22.08.2014

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Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des

griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour

l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs,

appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des

objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la

meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur

pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

rassure les parties prenantes et b.) révèle des possibilités pratiques pour introduire l‘efficacité.

Des communications et relations publiques améliorées, et une plus grande transparence sont essentielles à la crédibilité et la durabilité à long termes.

Le site web de l‘iTSCi n’est pas du tout convivial; l'améliorer en mettant l'accent sur la transparence et la disponibilité des informations devrait être une priorité.

Le gouvernement de la RDC pourrait faire davantage pour communiquer de façon proactive aux acteurs internationaux sur son rôle dans l‘iTSCI, les défis, et ce qu'il fait pour les améliorer.

Le gouvernement de la RDC doit s‘assurer que ses agents soient dotés de ressources suffisantes et incités à jouer leur rôle efficacement et avec intégrité. L‘iTSCi pourrait utiliser son conseil consultatif de manière plus efficace pour renforcer la crédibilité et la performance, et s‘impliquer dans la prise de décision stratégique, l'évaluation de la performance, et agir comme ambassadeurs de

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Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des

griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour

l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs,

appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des

objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la

meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur

pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

l'organisation.

BSP Le BSP n‘est pas encore testé en RDC. Le BSP a identifié des propositions de valeur qui sont susceptibles de faire appel à certaines entreprises en aval et en amont: l'accent sur les communications, transparence de la chaîne d'approvisionnement, construction des questions de RSE plus vastes dans la due diligence de la chaîne d’approvisionnement, conseils sur les systèmes de gestion, flexibilité dans le choix du système de traçabilité, publication de données aux acheteurs avant l'exportation. Il dispose d'un large éventail de questions de développement durable dans sa portée, au-delà de ce qui est requis par directives de l’OCDE. C‘est une entreprise, de sorte que la viabilité financière est cruciale pour son fonctionnement. Il est donc également mû par un souci de rentabilité (ce n’est pas une entreprise sociale).

On ne peut juger définitivement la crédibilité jusqu'à ce qu'elle soit testée et développée davantage. Par exemple, certains documents normatifs n’existent pas encore, ex: le protocole de vérification. Les normes ont besoin de fonctionner, étant bâties sur d'autres normes qui ne sont pas adaptées à l'usage pour les bénéficiaires cibles. La norme a également besoin de consultation avec les intervenants congolais. Cela pourrait être inclus dans le pilote, mais une consultation adéquate pour toute situation congolaise exigerait quelque chose d'assez vaste. La gouvernance doit être améliorée. Il n’y a pas une séparation adéquate entre certaines parties de la structure de gouvernance. Les conflits d'intérêts potentiels avec les autres intérêts commerciaux des administrateurs, qui peuvent décourager certains acteurs de l'industrie à utiliser le système, lui faire confiance, ou collaborer avec lui. Jouit d‘une crédibilité auprès de

Les normes sont suffisamment robustes, concises et ciblées pour permettre le pilotage, mais peut nécessiter un ajustement pour avoir un impact et une valeur pour les utilisateurs et les bénéficiaires plus larges du système. BSP a besoin d'une théorie du changement & suivi et un système d'évaluation pour prouver qu’il respecte ses objectifs.

BSP ne dispose pas lui-même d'un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC; il est mentionné dans le protocole d’accord de GeoTraceability avec le gouvernement de la RDC, qui fournit un point d'entrée pour le pilotage. Les objectifs semblent être réalistes et réalisables. L'accès au financement pour le démarrage est prévu pour être un défi. La valeur globale pour l'argent ne peut pas être jugée car les incidences financières n‘ont pas été partagées avec les auteurs. Passible de mise à l’échelle - pas possible d'être universel, mais pourrait atteindre une échelle s‘il s‘avère être durable s’il peut obtenir des économies d'échelle. Inévitablement probablement mieux adapté aux opérations EMA à grande échelle.

BSP devrait observer à l‘ISEAL pour s’inspirer sur la façon de parvenir à des niveaux satisfaisants d'intégrité et d'indépendance, même si l'ajustement n’est pas parfait. BSP devrait se concentrer sur la construction d'une norme d'approvisionnement, et laisser l'exploitation minière responsable aux initiatives existantes qui incorporent déjà des exigences basées sur le progrès (ex: CTC, Fairtrade, Fairmined). Si BSP doit être piloté en RDC, il doit être évalué de manière significative et de façon standard pour permettre une comparaison avec d'autres initiatives. Effectuer une vérification de conformité à l'OCDE.

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Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des

griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour

l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs,

appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des

objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la

meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur

pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

certains intervenants en aval. Pas encore de vérification par tiers de la conformité à l‘OCDE.

MineralCare Pas encore testé en RDC. MineralCare va ajouter de la valeur dans une gamme de moyens: son accord avec Dubaï MultiCommodities Centre; son protocole d'accord avec le gouverneur de la Province Orientale qui fournit une base pour le pilotage; sa fondation sur la due diligence financière. MineralCare pourrait offrir une solution universelle pour le secteur de l'or de la RDC, non seulement pour l'approvisionnement responsable, mais comme un outil de gouvernance globale. MineralCare propose une solution basée sur la technologie qui est plus avancée que n’importe quelle autre «initiative de certification» dans ce domaine. Il combine le côté TI de l'offre de traçabilité avec la due diligence et l'assurance en raison des offres des systèmes analysés ici. De cette manière, il est unique. C‘est une entreprise, de sorte que la viabilité financière est cruciale pour son fonctionnement. Il est donc également mû par un souci de

Le concept est sain. Pas encore de vérification par tiers sur la conformité aux directives de l‘OCDE. La crédibilité de MineralCare avec les parties prenantes en amont pourrait être améliorée en ayant un chiffre de crédibilité existante qui encourage l'initiative de parties prenantes congolaises. Le gouverneur de la Province Orientale peut également être en mesure de soutenir l'intérêt entre les parties prenantes en amont. On pourrait obtenir davantage de preuve de crédibilité en consultant le gouvernement de l'Angola, où sa solution pour le diamant, DiamCare, a été testée. MineralCare a été approuvé par des membres prestigieux de la communauté des diamants de la guerre.

La solution MineralCare est complète et apparemment robuste. Il a les bons objectifs. MineralCare a besoin d'une théorie du changement & suivi et d'évaluation pour prouver qu’il respecte ses objectifs. MineralCare manque de solution pour la gestion du risque de paiements illégaux le long des routes de transport, à l'exception de placer un fardeau sur le récepteur de marchandises à faire preuve de due diligence supplémentaire sur cette question.

MineralCare ne dispose pas d'un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC; il en a un avec le gouvernement de la Province Orientale. Il n’est pas clair s’il a besoin du protocole d'accord au niveau national en plus. La faisabilité dépend du modèle à mettre en œuvre: un modèle universel (construction en gouvernance du secteur au niveau national) ou d'un modèle axé sur le marché (construire les chaînes d'approvisionnement grâce à la demande du marché). Les coûts de MineralCare semblent être supportables pour les différentes parties prenantes de la chaîne d'approvisionnement. Si l’on poursuit le système universel, le financement initial pour le système par un donateur lui permettrait de se lever et courir, et au fur et à mesure qu‘il se déploie et affranchit de plus en plus de membres de l'industrie, les recettes à l'État augmenteraient aussi en théorie, jusqu'au point où ils couvriraient les coûts permanents du système.

Si l’on veut piloter MineralCare en RDC, il doit être évalué de manière significative et de façon standard pour permettre une comparaison avec d'autres initiatives. Effectuer une vérification de conformité de l'OCDE. Envisager d'autres moyens incitatifs à l'ASM pour participer au programme, ex: lier la distribution du bracelet RFID avec la livraison de la carte d'orpailleur, pénaliser / récompenser l‘ASM qui n‘utilise pas le poignet bande en niant / remplir certains privilèges. MineralCare doit identifier une autre initiative, ONG ou de conseil qui peut faire l'évaluation du risque sectoriel et le suivi cours de son utilisation. MineralCare doit nouer des relations plus profondes avec d'autres initiatives pour pouvoir aller de l'avant en RDC. Il pourrait faire davantage pour poursuivre les efforts conjoints.

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Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des

griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour

l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs,

appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des

objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la

meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur

pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

rentabilité (ce n’est pas une entreprise sociale).

MineralCare doit approfondir sa compréhension du contexte de la RDC pour être en mesure de rivaliser avec d'autres options. Le système de MineralCare repose sur l’incitation des creuseurs artisanaux à participer au programme à travers la réalisation de prestations sociales en tant que récompense. Cela a marché dans d'autres contextes, mais la faisabilité en RDC peut être problématique. La solution de MineralCare est à forte intensité technologique. Ce sera très rassurant pour le marché, d'une part. D'autre part, il peut être rebutant pour les observateurs qui jugent que les parties prenantes congolaises n‘ont pas les moyens de faire face à ces solutions intensément technologiques. Nous trouvons ce jugement problématique; la technologie devrait être mise à l'essai avant qu'une décision ne soit prise sur sa faisabilité, basée sur la technologie étant intensive. Alors que MineralCare a techniquement un design sophistiqué, il est facile à utiliser pour les opérateurs de la chaîne d'approvisionnement et ceux qui font une due diligence sur

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Initiative

Durabilité Ajout de valeur et non pas des

griefs pour les parties prenantes, en les affranchissant pour

l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs,

appropriés; cadre du système orienté vers l’atteinte des

objectifs; redevabilité efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la

meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur

pour l'argent, réalisme, universalité)

Possibilités d'amélioration

ces derniers. En raison de cette dépendance sur la technologie de pointe, il peut ne pas convenir à tous les sites en RDC en ce moment, mais pourrait fournir une destination de choix pour ceux qui sont actuellement en dehors de sa faisabilité.

Page 145: Etude Comparative des Systèmes de Certification et de traçabilité

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6. Initiatives en cours en RDC: Gold

6.1. Introduction

La différence fondamentale dans toute discussion portant sur les systèmes de traçabilité et/ou de certification pour l'or en RDC est que, contrairement au sous-secteur minerai 3T, il n'y a actuellement aucun système opérationnel de traçabilité et/ou de certification de l'or dans le pays. Alors qu’un progrès largement reconnu et objectivement impressionnant a été observé dans la traçabilité et la certification des 3T, de même que dans la prévention des groupes armés de profiter de l'exploitation des 3T,

529 dans la pratique, toute la production d'or de

la RDC orientale est commercialisée illégalement, ne fait point l’objet de déclaration, et est ainsi potentiellement au profit des groupes armés, que ce soit dans le site minier ou le long des voies d’acheminement.

530

Il est estimé que jusqu'à 97% de l'or EMA de la RDC n’est pas déclaré actuellement.531

En plus d'être fondamentalement non-conforme à la CIRGL MRC et directives de l’OCDE, ceci représente une perte importante pour l'Etat en termes de recettes fiscales potentielles.

D'ailleurs, une autre différence principale est la fongibilité de l'or, aussi bien que sa valeur élevée. À la différence des 3T, l'or brut peut être facilement passé en contrebande à travers les frontières, dissimulé sur la personne d'un individu. À la différence des 3T, et en dépit du partage de leur désignation comme minerais de conflit, l'or passé en contrebande de la RDC peut être facilement commercialisé au-delà des frontières du pays, que ce soit dans les pays voisins ou plus éloignés.

532Les parties prenantes en aval ont de manière significative moins de marge de

manœuvre pour exiger l'or sans conflits une fois qu'il est entré dans la chaîne d’approvisionnement à un centre de négoce important tel que Dubaï, par exemple. En effet, à la différence des 3T, la provenance de l'or ne peut pas être déterminée par le déploiement de telles techniques scientifiques comme AFP, qui a actuellement seulement la capacité d'examiner les minerais 3T.

533 L'attrait continu de l'or illicitement extrait et exporté est confirmé par

l'évidence indiquant que beaucoup de creuseurs EMA ont émigré du secteur 3T en déclin vers la production de l'or. 534

En outre, la combinaison de l'or comme minerai de valeur élevée et de l'insécurité chronique en RDC orientale fait du défi de la traçabilité et de la certification d'or beaucoup plus difficile à résoudre. Comme discuté plus tôt, dans la section 2.2.3.2, la liquidité inhérente à l'or, aussi bien que son rôle comme instrument financier, font de lui une cible principale pour les individus sans scrupules et criminels, dans les groupes armés ou bien simplement dans les actes de banditisme. Ceci à son tour compromet les initiatives telles que le centre de négoce, puisque la centralisation hautement médiatisée du commerce de l'or dans le centre augmente considérablement la menace pour les parties prenantes de l’or, les creuseurs et les commerçants. Par ailleurs, la question de la sécurité le long de la voie d’acheminement devient bien plus critique dans le cas de l'or. Alors qu’on peut imaginer que le site minier et le comptoir peuvent être raisonnablement considérés comme des milieux relativement sécurisés,

535 une

dissuasion fondamentale à la déclaration au site minier est le risque d'embuscade ou de vol, ou juste une taxation dissuasive illégale, le long de la voie d’acheminement.

L'or exploité industriellement en RDC ne pose que peu des problèmes évoqués ci-dessus, avec l'insécurité potentielle le long des voies d’acheminement contournée par l'utilisation d’hélicoptères et d’aéronef à voilure fixe, aussi bien que la sécurité sur place étendue. De telles chaînes d'approvisionnements semblent s'accorder rigoureusement en totale conformité avec les normes MRC de CIRGL MRC.

536 L'or exploité industriellement a

connu une augmentation impressionnante dans la production dans les années récentes, avec des projets prometteurs (tels que les sites de Banro de Twangiza et de Namoya, comme le projet Kibali de Randgold qui est estimé être la plus grande mine d'or la moins développée en Afrique avec 13-14 millions d'onces de réserves) en

529 Global Witness, 2013 530 Ibid ; IPIS, 2012 ;Blore, S. 2015 ; Enough Project. 2013 531Blore, S. 2015 532UNGoE, 2014 533 Entrevue avec Arthémie Ndikumana, BGR/CIRGL, 15.09.14 534IPIS. 2013 535Ceci est éloigné toujours du cas. Cf. Section 2.2.3.2 re : Nzabira. Des risques de sécurité au/ou dans les environs immédiats du site minier ont été également rencontrés au cours de la recherche à Misisi le Sud-Kivu. Voir aussi, Cf. Cuvelier, J. et autres 2014 536 Par exemple la chaîne d’approvisionnement de Banro du site de Twangiza à CEEC Kinshasa, hélicoptère et voilure fixe, accompagné de Rupert Cook, août 2013

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cours de mise en place qui ont drainé un investissement direct étranger important, 537

aussi bien que des recettes importantes pour l'Etat à travers les taxes directes et particulièrement indirectes.

538 Cependant, le sous-secteur

industriel produit toujours considérablement moins en termes de volume et valeur de production par rapport à ceux de l’ASM.

539 Alors que les impôts, au niveau provincial, demeurent élevés pour l'or, les recettes réelles de

l'Etat sont extrêmement basses en raison des activités EMA autour de l'or existant presque exclusivement dans l'économie illégale, souterraine. Un système fonctionnel largement appliqué de traçabilité et de certification - avec son contrôle de la production et du commerce de l'or, aussi bien que son intégration concomitante du sous-secteur dans le cadre de la gouvernance minière, augmenteraient assurément les recettes fiscales et parafiscales pour l'Etat,

540 au niveau à la fois national et provincial, et dans une certaine mesure contribuerait aussi bien à

priver les groupes armés et d'autres acteurs illégaux des rentes du contrôle des sites de mine d'or ou des voies d’acheminement.

6.2. Projets Pilotes

Alors qu'aucun système national pour la traçabilité de l'or n'existe actuellement, 541

le potentiel pour la traçabilité et la certification de l'or en RDC n'existe pas dans un vide. Il y a eu et il y a actuellement à l'étude un certain nombre de projets pilotes prometteurs.

542

Alimasi ya sawa / Or Juste, autrement connu comme le modèle de Maison de commerce développée par Partenariat Afrique Canada (PAC) – projet pilote dans la Province Orientale, actuellement arrêté.

Initiative de Traçabilité et de Certification de l’Or de CEEC– à l'étude, envisagée comme un modèle qui peut être mis à l’échelle nationale, pochette sécurisée avec numéros de série séquentiels (voir section 6.2.1 ci-dessous pour le diagramme de flux illustrant les mécanismes de cette initiative).

Système de traçabilité de l'or proposé par ARM –impliquant « une pochette transparente sécurisée avec des dispositifs de scellement de sécurité inviolable et de numéros de série séquentiels », en même temps que l'étiquetage RFID.

543Ceci est plus à une étape de gestation du développement que le projet

pilote PAC déjà testé, ou l'initiative CEEC

BGR / CTC, Geotraceability/BSP, et autres plans de traçabilité pour l’or – projet pilote projeté pour 2015 à Maniema

544

MineralCare –système de traçabilité de l'or, prévu pour une expérimentation dans la Province Orientale en 2015.

En outre, le projet CBRMT en cours poursuit l’objectif d'établir un certain nombre de pilotes déployant potentiellement une série de modèles différents de traçabilité.

545 Ceux-ci pourraient également inclure, parmi

différentes options, l’affirmation d’un modèle amélioré de PAC, le modèle Fairtrade (déjà testés en Amérique du Sud et Afrique de l’Est) ou le modèle Fairmined (déjà testés en Afrique de l’Est et de l’Ouest, Mongolie et Amérique du Sud), le modèle de Artisanal Gold Council (AGC), déjà testé au Burkina Faso, aussi bien que deux nouvelles approches évoquées, les modèles « Contingent ZEA » et « Concessionnaire – Coopérative ».

En termes d'évaluation de ce qui pourrait être le système le plus approprié de traçabilité et/ou de certification adapté au contexte particulier de la RDC, on est confronté avec le même défi mais encore bien plus amplifié qu'avec les 3T. Avec l'or il y a eu un pilotage tellement limité de la traçabilité dans le pays, qu’il est extrêmement difficile de comparer et contraster les points positifs et négatifs pour chaque système respectif.

537KPMG, 2014 538 Ibid. 539Blore, S. 2015 540Blore, S. 2015. Cf. IPIS, 2011 541Bien que naturellement, l'or soit soumis au MRC de CIRGL Aussi, il est exigé pour toutes les exportations d'or de la RDC d’être en totale conformité aux normes du MRC pour la délivrance de la certification d'exportation. Il est à noter que ces normes exigent la traçabilité du point de production au site minier, le long de l’itinéraire de transport, via le(s) négociant(s), au point d'exportation. Ainsi la déclaration à l'étape du comptoir dans la chaîne d’approvisionnement, sans traçabilité appropriée du site minier en passant par l’itinéraire de transport, ne devrait pas suffire pour recevoir la certification d'exportation. 542Cf.Blore, S. 2015, pour la vue d'ensemble des systèmes ci-dessous (sauf CEEC et BGR/CTC) 543 ARM, 2014 544Pers. COMM. avec Dr. Bali Barume, BGR, 01.12.14 545Blore, S. 2015

Page 147: Etude Comparative des Systèmes de Certification et de traçabilité

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Avec le système PAC, le seul de ce qui précède qui a été testé dans le pays, il y a une reconnaissance que, alors que le projet démontrait une série de points forts, avec une bonne traçabilité et une relative conformité entre le site minier et la première couche de petits négociants, une leçon principale apprise était qu'il fallait une meilleure traçabilité aux dernières étapes des négociants dans la chaîne d’approvisionnement, aussi bien que des incitations commerciales pour que les parties prenantes restent dans le système.

546 Sans trop anticiper les résultats des

projets pilotes de CBRMT, cette leçon apprise du projet pilote PAC dans la Province Orientale pourrait suggérer les synergies potentielles à la fois avec et entre l'initiative CEEC et le système proposé ARM, qui impliquent tous deux le déploiement des sacs sécurisés avec des dispositifs de scellement de sécurité inviolable et numéros de série séquentiels, avec ARM utilisant également l'étiquetage RFID - bien qu’il convienne de noter que le déploiement de l’ARM du RFID pourrait bien rendre le système qu’il propose plus cher, un point particulièrement important étant donné les faibles marges pour l'or. En outre, tandis qu’aucun des systèmes de traçabilité n’a guère plus qu’une estimation très approximative de leurs coûts de mise en œuvre, l’ITOA s’est engagé à un coût concret de 1 $ ou 2 $ pour les sacs de sécurité numérotées séquentiellement, en fonction de la taille du sac et de l’étape du déploiement dans la chaine d’approvisionnement.

547 Encore une fois, comme avec les 3T, l'évaluation sur terrain

des systèmes de traçabilité de projets pilotes sera un outil de valeur inestimable dans l’identification des points de convergence et la complémentarité entre les différents systèmes de traçabilité. Dans ce contexte, le manque actuel de fournisseur de système de traçabilité peut permettre un meilleur encadrement des opportunités dynamiques et potentielles entre les systèmes - plus en termes de coopération, et moins dans la perspective de la concurrence.

6.3. CEEC ITOA

Un sujet évoqué à répétition par presque tous les interlocuteurs concernant tout système de traçabilité pour l'or était la nécessité de présenter le processus de traçabilité aussi près que possible du point de production. Alors que le maintien d’une présence physique de traçabilité au puits lui- même peut être logistiquement irréalisable,

548

l’éloignement du site minier du point d'entrée dans le système de traçabilité rend de plus en plus probable qu'une bonne proportion de l'or sera détournée, comme semble être le cas par exemple dans le site de la coopérative de Matete dans Maniema (voir la section 7.3, ci-dessous). Dans ce dernier, les creuseurs sont supposés déclarer leur or à la coopérative, ce qui naturellement présente des chances de gagner une part considérable de cette production. Toutefois, en raison des taux d'imposition fiscaux et des droits élevés dus à la fois à SAESSCAM et à la coopérative, beaucoup de membres de la coopérative ne déclarent pas leur production et au lieu de cela vendent aux négociants plus éloignés.

549 Comme il sera discuté plus tard, il est important pour tout système de traçabilité

de faire partie d'une approche holistique, qui offre des motivations et des incitations aux creuseurs de sorte qu'ils déclarent leur production, des carottes aussi bien que des bâtons. Dans le cas de l'Initiative de Traçabilité et de Certification de l'or de CEEC, l’ITOA, le point d'entrée serait le sac sécurisé avec numéros de série séquentiels. Ceci serait déployé dans les étapes les plus préliminaires possibles dans la chaîne d’approvisionnement et pourrait impliquer un/des agent(s) de SAESSCAM et/ou l’Administration des Mines présent sur le site minier.

550 Le modèle

CEEC présente un certain nombre de possibilités. Le négociant peut aller acheter l'or dans le site minier ; quand il quitte le site minier, il doit porter l'or dans le sac sécurisé portant un numéro de série. Le mineur peut vendre à un comptoir ; mais il doit l’apporter là dans le sac sécurisé avec numéro de série. La coopérative peut acheter l'or auprès du mineur ; mais il doit également être apporté dans le sac sécurisé avec numéro de série. L’essentiel est que l'or peut seulement sortir du site minier dans le sac sécurisé avec le numéro de série.

551

Le sac de sécurité séquentiellement numéroté accompagne l'or tout au long de l'exportation.

546Entrevue avec Shawn Blore, 09.09.14 547 Personal communication with Freddy Muamba Kanyinku. CEEC, 20.02.15 548ARM. 2014 549Ou plus près de la maison - les creuseurs ont indiqué aux chercheurs pour cette étude que presque chaque famille dans les villages à proximité du site minier possédait une balance pour l'or. Le commerce de l’or joue un rôle crucial dans l'économie locale. 550Entrevue avec Thierry Sikumbili Boliki, CEEC. 10.09.14 551 Entrevue avec Freddy Muamba Kanyinku. CEEC, 18.09.14

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Figure 6 Diagramme illustrant l’Initiative de traçabilité de l’or, par le CEEC

[puits

• operations d'extraction • operations de transport des graviers mineralisés • operations de traitement

site de lavage

• operations de traitment des minerais et decouverte de l'or. • Service intervenants: SAESSCAM, DIVSION DES MINES • Documents delivrés: Autorisation de transport de minerais (ATM), PV de Constat, PV de

production • Emballage: enveloppe inviolable type A • contenu de l'enveloppe: Or, etiquette de l'enveloppe, information du site et des creuseurs

imprimée sur l'enveloppe, bordereau SAESSCAM.

Centre de Negoce

• opérations de vente d'or aux négociants • Service intervenants: SAESSCAM, DIVSION DES MINES, CEEC • Documents delivrés: Autorisation de transport de minerais (ATM), • Emballage: enveloppe inviolable type B • contenu de l'enveloppe: Or, toutes les etiquettes de l'enveloppe A, information du centre de

negoce/point de vente imprimée sur l'enveloppe.

COMPTOIR

• operations d'achat d'or aupres des negociants • Service intervenants: DIVSION DES MINES, CEEC • Documents delivrés: bon d'achat de CEEC • Emballage: enveloppe inviolable type C utilisée pour la conservation • contenu de l'enveloppe: Or, toutes les etiquettes des enveloppes A, B information des

centres de negoce/point de vente. information du comptoir imprimée sur l'enveloppe.

EXPORTATION

• operation d'exportation • Service intervenants: DIVSION DES MINES, CEEC, COMERCE EXTERIEUR, DGRAD, OCC ... • Documents delivrés: Certificat CIRGL et autres documents necessaire pour l'exportation... • Emballage: enveloppe inviolable type D • contenu de l'enveloppe: Or, toutes les etiquettes des enveloppes A, B, C; information du

comptoir imprimée sur l'enveloppe.

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Figure 7 Schéma CEEC ITOA

L'un des principaux objectifs de cette étude, et plus largement en termes de la mise en œuvre d'un (de) système(s) de traçabilité de l'or, c’est que le(s) système(s) sélectionné(s) soit (soient) aussi efficace(s) et rentable(s) que possible, faisant usage des ressources humaines et financières existantes au sein du gouvernement de la RDC. Dans ce contexte, le système de traçabilité CEEC ITOA a beaucoup à beaucoup de raisons de le recommander. Sa mise en œuvre utiliserait les ressources gouvernementales existantes, ainsi que le renforcement des capacités dans les organismes compétents - CEEC, SASSCAM, et l'Administration des Mines. Ce serait "une solution congolaise pour un problème congolais".

D'autre part, comme presque tous les autres systèmes, sauf Juste Gold de PAC, CEEC ITOA n'a pas encore été testé et évalué publiquement. Il doit être testé sur terrain, en particulier en ce qui concerne sa gestion des données. CEEC a développé son propre système de logiciel propriétaire de gestion de la production industrielle de l'or, le Logiciel de Certification des Minerais Désignés (LCMD). Bien que cela n’a apparemment présenté aucun problème en termes de fonctionnalité jusqu'à présent,

552 il faudrait inévitablement le tester sur le terrain dans le cadre de la

traçabilité de l'or EMA, ce qui impliquera la gestion d’ensembles de données de beaucoup plus nombreux, dispersés géographiquement et plus agrégés. En outre, il reste à voir comment le CEEC ITOA assurera les aspects de la due diligence à la fois par le MRC de la CIRGL et les directives de l’OCDE, en particulier en termes de voie de transport. Mais encore une fois, cela souligne le potentiel de complémentarité et la synergie entre les systèmes de traçabilité respectifs, qu'il s’agisse du PAC et ITOA, ITOA et MineralCare ou ITOA et BSP. Il se peut que, compte tenu des marges relativement faibles dans la chaîne d'approvisionnement de l'or, certaines de ces combinaisons, bien que techniquement efficaces, s’avéreront financièrement intenables. Encore une fois, il faut les tester sur terrain au stade de projet pilote visant à établir dans quelle mesure ils pourraient être financièrement viables.

552 CEEC ITOA presentation by Freddy Muamba Kanyinku, CBRMT workshop, Kinshasa, 18 February, 2015

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6.4. Matete : une étude de cas

Matete, également connu sous le nom pour la localité, Muzizi (pop. autour de 2000), 553

est le nom d'un site minier (en réalité six sites, avec une superficie totale de 6 km2) exploité par la coopérative COMICA dans la province de Maniema. Il doit son existence à la relocalisation des orpailleurs EMA depuis le site de Banro Namoya, qui avec Twangiza sont les sites opérationnels principaux de production d'or pour la compagnie. La délimitation exacte du site EMA de Matete reste à finaliser. En effet, l'emplacement semble être dans un secteur protégé, Domaine de Chasse Luama-Kivu, bien que l'exploitation ne soit pas interdite dans une réserve de chasse selon la loi de la RDC. 554

Il est situé à environ 25km de la concession de Banro. Les creuseurs viennent de chaque région du pays, dans la fourchette d’âges de 18-70. Le site a été validé vert, alors que les statuts de coopératives étaient élaborés avec l'assistance technique de SAESSCAM, la Division des Mines, et IOM. Banro travaille étroitement avec la direction de la coopérative, et a également fourni un appui matériel conséquent à la coopérative, quoique ce dernier affirme que davantage est nécessaire et que le niveau courant de l'appui est moindre par rapport à ce qui était promis à l'origine.

Depuis juin 2014, il y avait 820 membres de la coopérative. Tous les creuseurs doivent être membres de la coopérative. 12 négociants sont actuellement membres de coopératives (août, 2104). La distribution des revenus est relativement normative,

555 avec des creuseurs recevant 50% du total de la production, alors que le membre de

la coopérative commanditaire prend l'autre 50%, net des déductions pour les charges fiscales et parafiscales.

Selon la direction de la coopérative et les agents du gouvernement sur le site, depuis la création de la coopérative en 2013 les recettes fiscales pour l'Etat ont sensiblement augmenté, et auraient dit-on doublé. Selon toutes les parties prenantes interviewées pendant une période de quatre jours dans le site et sa périphérie, il n'y a aucun problème avec l'insécurité dans les environs immédiats.

Étant donné que les mines et la coopérative sont aux premiers stades de développement, il est difficile d'évaluer les niveaux de production ; et la gestion coopérative ne pouvait pas fournir de chiffres exacts, au-delà d’assurances anecdotiques que la production était en augmentation et abondante.

Matete a beaucoup à offrir en sa faveur – l'appui de Banro, avec son potentiel à la fois pour le transfert de connaissance et le renforcement de capacité pertinent ; un environnement relativement sécurisé, sans groupes armés dans le voisinage ; une cohorte enthousiaste de dirigeants à la coopérative, quoique comme observé partout ailleurs la gouvernance au sein de coopérative et la transparence doive probablement être améliorée.

556

En fait, Matete a été présélectionné comme site pour un projet pilote de traçabilité – à la fois par CBRMT et ARM. Il y a également des plans pour développer un centre de négoce.

557

Au site de Matete, il y a un grand nombre d'agents du gouvernement. La police des mines est représentée par quatre agents, aussi bien qu'un commandant. SAESSCAM a quatre agents, plus un chef de poste. La Division des mines a également quatre personnels, et un chef d'antenne. Il y a en outre deux agents du DGRMA. Cela monte au total à 17 agents du gouvernement qui dépendent des frais rémunératoires. SAESSCAM exige un prélèvement de 11% de production à distribuer parmi les agences. Ce paiement à SAESSCAM est effectué en or, et puis converti en argent comptant. En plus de ces impôts, la coopérative prend 14% plus encore de la production. Sur cela, il y a une redevance coutumière, de 2%.

558 Ainsi, 27% de la production vont dans les paiements aux organismes

553L'information pour cette étude de cas est tirée d'une visite sur terrain à Matete, 08.08.14 –11.08.14, facilitée par Banro, trois entrevues de groupe de discussion avec la direction de la coopérative, entrevues avec des représentants des organismes gouvernementaux à Matete, entrevues avec des creuseurs et des négociants, aussi bien que plusieurs entrevues en août et septembre avec la direction de Banro. 554Ni, en termes de normes internationales, est l'activité EMA nécessairement interdite dans les catégories 5 et 6 de l'IUCN. Cook, R et Healy, T. 201 2 555Pour l'exégèse détaillé et en profondeur de la chaîne d’approvisionnement de l'or, cf.Blore, S. 2015 ; et ARM, 2014. 556ARM. 2014 557Ceci peut être un cas où la question de l'insécurité ne présente pas d’impact négatif sur le centre de négoce. Cependant, en termes de centre de négoce comme programme pilote avec mise à l’échelle, il reste à voir comment le représentant d’un centre de négoce dans les environs de Matete serait dans des conditions générales dans les domaines de production d’or de la RDC orientale, étant donné le degré de sécurité dans le secteur. 558Le paiement de redevance coutumière ou les prélèvements dus à la chefferie ont besoin d'être examinés par les autorités. Ces paiements ne sont pas indiqués dans le code minier et sont loin d'être cohérents. Ainsi ils pourraient d’une manière assez discutable être décrits comme paiements illégaux et comme tels ne sont pas conformes au MRC de CIRGL. Etant donné à quel point ils sont répandus, il est très important qu'une certaine forme d’arrangement formel et légal soit faite pour eux.

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gouvernementaux, à la coopérative et aux autorités traditionnelles au point de production. Ceci naturellement exclut d'autres droits fixes, tels que la carte provinciale des creuseurs ($15, annuellement), adhésion à la coopérative, etc. Alors que la gestion coopérative soulignait les pénalités pour la non déclaration de l'or par les creuseurs (amendes dissuasives, et expulsion de la coopérative), la plupart des creuseurs et des négociants ont librement admis qu'ils n'ont pas déclaré la majeure partie de leur production, en raison du niveau élevé des droits perçus. Au lieu de cela ils sont allés à une distance discrète du site et de la localité de Muzizi, où ils traiteraient alors à l’abri des autorités, que ce soit de coopérative ou de gouvernement.

On peut certainement concevoir que les recettes fiscales pour l'Etat de Matete aient doublé depuis la formation de la coopérative, d'autant plus que le point de départ était si négligeable, effectivement à zéro. Cependant, comme il sera exploré ci-dessous, le niveau exorbitant de 27% au point de production, aggravé par le fait que le mineur probablement emportera seulement chez lui moins que 50% du net après déduction pour les divers impôts et droits, signifie que les creuseurs EMA sont actuellement démotivés pour déclarer leur production due aux droits fiscaux et parafiscaux trop onéreux.

6.5. Le potentiel pour les partenariats entre EMA et l’exploitation minière industrielle

Comme l'étude de cas de Matete l’illustre, il y a des tensions entre les entreprises minières artisanales et à grande échelle, entre les creuseurs souvent migrateurs qui sont légalement proscrits par la loi minière de la RDC sur les vastes concessions accordées aux compagnies minières industrielles, telles que Banro, et, comme décrit ailleurs, souffrent de l'insécurité répandue du système foncier. Dans le cas de Matete, Banro semble avoir connu plus de réussite comme c’est souvent le cas (ou en effet dans ses autres sites où il y a un potentiel pour un conflit avec les creuseurs EMA) dans sa relocalisation des creuseurs du site de Namoya. Sur terrain, on avait l’impression qu’en dépit des demandes constantes de la coopérative pour davantage d'appui, les deux sites sont restés en communication relativement étroite et, au moins au niveau des dirigeants de la compagnie et de la coopérative, avaient eu de bonnes relations de travail.

Il y a probablement eu un certain degré de gaspillage en termes de transfert des ressources de Banro vers la coopérative.

559 En fait, une des critiques des dirigeants de la coopérative était que Banro avait fourni un

renforcement de capacité technique insuffisant à la coopérative, sans compter leur plainte qu'ils ont eu besoin davantage d'appui matériel. Étant donné que Banro avait donné (en septembre 2014) approximativement 250.000 $ US d'équipement,

560 dont une certaine partie a été, selon les rumeurs, revendue par la coopérative, il se peut

fort bien que le transfert de la connaissance soit l’appui le plus durable pour une telle coopérative, combiné avec des dons matériels ciblés avec soin et contrôlés.

Inévitablement, quand de tels opérateurs miniers à grande échelle se heurtent avec le milieu EMA, où pratiquement tout est sujet de pénurie ou n’existe même pas, il y aura l’incompatibilité des attentes des creuseurs qui se heurtent aux calculs commerciaux de la compagnie. Une suggestion souvent répétée par un large éventail de parties prenantes (creuseurs EMA, agents gouvernementaux, et société civile) était que Banro (et vraisemblablement d'autres opérations minières industrielles d'or) pourraient et devraient transformer la chaîne d’approvisionnement d'or d'ASM dans les zones proches de ses opérations en servant comme comptoir pour l'or produit par EMA.

561 Étant donné que tellement nombreux sont les sites d'or d'ASM dans le Sud-Kivu, à l’intérieur

ou très près de la concession de Banro, ceci aurait certainement un effet d’une grande portée. Le raisonnement est qu'un comptoir de Banro pourrait intégrer l'or produit par EMA dans sa propre chaîne d’approvisionnement sécurisée, éliminant ainsi la question de voie d’acheminement et de l'insécurité de centre de négoce. Le comptoir de Banro achèterait également l'or à une distance beaucoup moins éloignée du site minier que, par exemple, un exportateur basé à Bukavu, qui pourrait acheter à travers une chaîne de négociants, de ce fait raccourcissant et rationalisant la chaîne d’approvisionnement, que dans les projets pilotes précédents de traçabilité de l'or (ex. PAC) a plutôt eu tendance à être l'étape à laquelle la traçabilité disparaît. Un autre avantage présumé serait l’élimination d'un certain nombre de tiers s’octroyant une marge dans la chaîne d’approvisionnement, ce qui

559Entrevue avec JP (Koos) Nel, Banro. 09.14 08 560Entrevue avec 09.14 Banro, 11.08.14 et 08 561Blore, S. 2015. Banro agissant en tant qu'agent acheteur pour toute ou partie de la production du site de production EMA est exprimé comme une possibilité dans deux des modèles pilotes du projet pilote de l'étude, avec Matete étant cités comme un site particulièrement approprié pour un tel arrangement.

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devrait augmenter le prix potentiel payé aux creuseurs. 562

D'une manière primordiale, l'or EMA serait intégré dans la chaîne d’approvisionnement de Banro, avec toute la transparence qui s’impose, la conformité stricte au GDD de l’OCDE et MRC de CIRGL, aussi bien que la surveillance étroite par des agents du gouvernement. Dans ce contexte, le défi pour un système de traçabilité serait le lien entre le puits/site minier et le point où Banro devait acheter l'or. Il serait beaucoup plus facile de contrôler et de superviser ce segment abrégé de la chaîne d’approvisionnement.

Quoiqu’un tel arrangement puisse apparaître une solution ingénieuse et potentiellement efficace, il y a de nombreux pièges potentiels. La création d'un tel système mènerait presque inévitablement à l'afflux considérable de migration d'autres creuseurs d'or EMA, car le modèle offrirait aux creuseurs et petits négociants une sécurité bien meilleure aussi bien qu'un acheteur digne de confiance et fiable. Pour ainsi dire, Banro a déjà des problèmes avec les activités EMA se déroulant illégalement au sein de ses concessions.

563 Il est probable que la migration

intérieure de plus de creuseurs à cause d'un comptoir de Banro ne ferait seulement qu’exacerber le problème. Pour la compagnie, le plus grand risque serait la contamination de sa chaîne d’approvisionnement par l'or illicite, qui pourrait apparaître sans conflits, ou même s'avérer simplement avoir fui d'autres sites, peut-être non-validés ou problématiques d'une quelconque manière. Quoique Banro puisse isoler l'or d'ASM de l'or exploité industriellement tout le long de l’itinéraire vers la raffinerie en Afrique du Sud, toute suggestion que l'or sans conflit avait infiltré sa chaîne d’approvisionnement pourrait causer de sérieux dommages à la réputation de la compagnie. En tant que compagnie cotée en Bourse, le risque à la réputation serait doublé par un impact potentiellement négatif sur le cours des actions, si le modèle de comptoir verserait dans ce sens. En effet, il y a une réticence très profonde au sein de la compagnie au sujet même de considérer publiquement ceci comme option dans le contexte courant. 564 Mais les questions les plus fondamentales pourraient être – un producteur industriel d'or devrait-il s’engager dans des affaires d'achat de l'or avec EMA, dans le contexte de la RDC ? Etant donné l'intérêt du gouvernement de la RDC dans l’attraction de l'investissement interne pour l'exploitation minière industrielle, et la croyance répandue parmi les interlocuteurs pour cette étude que l'industrialisation du secteur minier devrait être une priorité principale, quel message une exigence à cet effet enverrait-il aux investisseurs potentiels ? Ces réserves ne devraient pas le déclarer comme une possibilité, particulièrement à moyen terme. Il se peut que la mise en œuvre réussie d'un système de traçabilité de l'or puisse parer au risque de fuite. Il est également possible que Banro puisse être disposé à participer à un projet pilote plus limité, selon certaines des propositions dans le rapport du CBRMT, de tâter le terrain dans un premier temps. Après tout, cela est probablement la meilleure façon pour les partisans et les adversaires du modèle de comptoir « exploitation minière industrielle - exploitation minière artisanale» de faire valoir leurs points de vue quant à sa viabilité ou non.

Par ailleurs, comme il est clair à partir du cas de Matete, il y a un grand potentiel pour le transfert de connaissance et le renforcement de capacité entre les compagnies comme Banro et les coopératives de l'or EMA. Il est certainement dans l'intérêt du producteur industriel d'or de maintenir des relations constructives avec les creuseurs EMA dans son voisinage, afin de limiter l'empiétement sur sa concession, aussi bien qu'une partie de ses efforts de maintenir le permis social de fonctionner. Plus largement, un sous-secteur stable et légal de l'or EMA contribuera à la consolidation de la sécurité et ouvrira ainsi potentiellement de nouvelles zones à l'exploration et l'exploitation par une compagnie à grande échelle.

Un autre secteur où Banro pourrait potentiellement contribuer à la formalisation des activités EMA est par la cession de sites possibles aux coopératives de creuseurs dans sa concession. Ceci pourrait comporter l'octroi des droits aux creuseurs EMA pour travailler sur la concession

565 (en tant qu'élément de certaine formule de

paiement), bien qu'actuellement ceci soit interdit selon la loi de la RDC. Alternativement, étant donné la vaste étendue de la concession et la probabilité que plusieurs des sites appropriés à l'ASM seraient peu convenables et commercialement sans intérêts pour l'exploitation industrielle, des sites pourraient être identifiés qui pourraient convenir au transfert sur une base permanente aux coopératives de l'or EMA.

562Et fournissent peut-être aux creuseurs un prix plus équitable. Le pesage à la balance prétendument à la propre faveur des négociants est un éternel problème, pas simplement en RDC mais presque partout où l'or EMA est commercialisé. 563Indépendamment de la volonté de la compagnie, ceci est proscrit par la loi de DRC. 564Entrevues avec Koos (JP) Nel, et Dan Bansah, Banro. 11.08.14. Bien qu'en même temps, il y a une prise de conscience que c'est une attente de plus en plus soulevée parmi les parties prenantes. 565Ceci fait écho à deux modèles proposés dans l'étude de CBRMT – la variation sur les modèles « Contingent ZEA » et « Concessionnaire – Coopérative ». Cf.Blore, S. 2015

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6.6. Le fardeau fiscal et parafiscal trop coûteux

Comme l'étude de cas ci-dessus de Matete indique, même lorsque les agences gouvernementales essayent d'imposer la déclaration au point de production, si les creuseurs EMA sont réticents à payer les taxes fiscales et parafiscales stipulées, une solution sera presque toujours trouvée pour éviter de tels prélèvements. 566 De notre propre recherche pour cette étude et d'un éventail d'autres études, 567 il devient évident que les droits élevés exigés dans le cas de Matete sont loin d’être uniques. Le revenu net des creuseurs est souvent seulement 37.5% de leur production.

568

Comme discuté dans la section 2.2.3.1, le double rôle des agents de SAESSCAM comme vulgarisateurs et assistants techniques, tout en en étant l'agence de recouvrement pour de tels droits fiscaux et parafiscaux élevés sur les creuseurs, crée un facteur de tension entre les deux fonctions actuelles de l'agence. Il y a des arguments incontestables ailleurs préconisant qu’on mette un terme à cet arrangement de double rôle inconfortable et contre-productif.

569

Cependant, le problème fondamental est le niveau très élevé des taxes et des droits. Au niveau national, les taxes (recouvrables par le CEEC) ont été délibérément rationalisés, avec les taxes rémunératoires pour l'or produit par EMA actuellement fixé à 0.5%, par opposition à frais rémunératoires au niveau provincial d'habitude entre 10 et 11%.

570 Les interlocuteurs nombreux, du gouvernement, de la société civile et du secteur privé, pour cette étude

ont exprimé l'opinion que l'amélioration et la rationalisation fiscales avaient été un besoin urgent pour aborder la question de la taxation excessivement élevée au niveau provincial.

571 En effet, un autre problème est qu'il y a peu

de cohérence entre les charges fiscales et parafiscales respectives fixées au niveau provincial. Par exemple, tout le

total du fardeau fiscal (production et ventes) varie de 8% dans la Province Orientale à 16.25% à Maniema. 572

Tableau 10 Taxes pour l’or, aux niveaux national et provincial

Province Taxe (niveau national)

Taxe (provincial) Taxe vente (négociant)

Orientale 2% 5-20% 1%

Nord Kivu 2% 10% 1%

South Kivu 2% 10% 1%

Maniema 2% 11% 3.25%

Si les droits fiscaux et parafiscaux trop coûteux dissuadent les creuseurs à déclarer leur production, sans compter le potentiel pour le vol dans les mains de bandits bien renseignés, les projets pilotes pour la traçabilité et la certification de l'or demeureront exactement comme cela – les projets pilotes, insoutenables dans le plus long terme et impossible à faire évoluer à un niveau national, comme les creuseurs refuseront simplement de déclarer leur production.

573

En effet, si l'on observe le fardeau fiscal global de la RDC comparé à ses voisins, il y a une nette différence: alors que le niveau national de la taxe à l'exportation de la RDC est globalement compétitif avec ses voisins, les hauts prélèvements imposés au niveau provincial font que le total de charge d'impôt est punitif.

566 Cf.Blore, S. 2015 ; Cuisinier, R et Healy, T. 2012 567 ARM. 2014 ;Blore, S. 2015 568Blore, S. 2015 569Blore, S. 2015 570 L'étude de ARM 2014 soutient également d'une manière convaincante pour une autre diminution des prélèvements à l'exportation déduits au niveau national, bien qu'il y ait peu de marge pour beaucoup de réduction si toutes les agences actuelles doivent continuer en tant que parties prenantes financièrement intéressées, selon le conseil CEEC ci-dessous. 571 Entrevue avec Freddy Muamba Kanyinku. CEEC, 18.09.14. D'autres interlocuteurs qui ont identifié ceci comme une question clé ont inclus Pole Institute, Enough, le FEC, divers personnel de CEEC, sans compter les creuseurs et les négociants eux-mêmes 572Blore, S. 2015 573Etant donné la facilité avec laquelle on peut cacher de l'or sur et dans le corps, sans compter sa fongibilité, combinée avec l'impossibilité logistique de maintenir la surveillance à chaque puits, il semble fortement peu probable de réussir la déclaration forcée.

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Tableau 11 Taux de taxe régional pour les exportations d’or

Pays Taxe

Burundi 2%

RDC 2% + 6-21% [en frais rémunératoires & taxe vente]

Kenya 5%

Rwanda 6%

Sud Soudan 5%

Tanzanie 4%

Ouganda 3% [1% pour l’or importé]

Il est compréhensible que les gouvernements provinciaux et les agences minières, qui bénéficient des frais rémunératoires, puissent y penser deux fois avant de sabrer les taux d'imposition provinciale qu’ils perçoivent.

Cependant, il est important qu'il y ait un programme de sensibilisation parmi ceux responsables de la gouvernance

minière provinciale pour souligner les avantages de la rationalisation fiscale et parafiscale à un niveau largement perçu comme raisonnable pour et par les creuseurs. Ceci ne veut pas suggérer que les agences gouvernementales parties prenantes devraient être entièrement coupées des frais rémunératoires. En effet, il a été souligné qu'il est important d'assurer que toutes les agences continuent à avoir un intérêt pour la traçabilité et la certification de l'or.

574 Au lieu de cela, le taux de perception devrait être réduit de sorte que la somme totale des recettes puisse

être augmentée, car avec des taux plus équitables, les creuseurs seraient moins démotivés à déclarer leur production, et également consentiraient plus volontairement à intégrer le cadre de la gouvernance minière, qui naturellement est la base pour la formalisation. Cette étude recommandera que l'imposition provinciale pour l’or EMA soit fixée à 2%. En même temps, il est conseillé d'éliminer la taxe de négoce de 1%. Comme cela est examiné ailleurs,

575 les négociants traitant avec l'or sont très mobiles et habitués à se soustraire à l'imposition par le biais

des chaînes d'approvisionnement illicites, jusqu’à l’exportation. Ainsi, à cause de la taxe de négoce de 1%, il est moins probable que la taxe de 2% sera versée à l'exportation – vu que le prélèvement de 1% incite les négociants à canaliser leur or dans les réseaux clandestins de contrebande. Avec l'élimination de la taxe de négoce, et la réduction des charges provinciales à 2%, la charge fiscale globale s’élèverait à 4%, y compris la taxe à l'exportation de 2%. C’est relativement compétitif dans le contexte régional, globalement en ligne avec les voisins de la RDC.

Par ailleurs, une dynamique moins oppositionnelle entre les agents de SAESSCAM et les creuseurs, combinés avec une injection de ressources plus importantes et renforcement institutionnel de capacité, permettrait à l'agence de revenir à ses compétences indiquées à l'origine – assistance technique et vulgarisation. Ceci à son tour, en tant qu'élément d'un processus pour inclure la formalisation dans le sous-secteur de l'or EMA, pourrait mener à des avantages tels que la productivité et la recouvrabilité accrues, qui résulteraient par correspondance en un cercle vertueux de bénéfices gagnant-gagnant – productivité accrue pour les creuseurs, un revenu net plus élevé, et ainsi une plus grande incitation pour déclarer la production ; aussi bien que des niveaux plus élevés de production déclarés, et des recettes plus élevées pour l'Etat, au niveau provincial et national. Ceci au moins est la théorie.

6.7. Formalisation et titre foncier pour l’or EMA

Comme indiqué plus haut, dans la section 3. 3. 2, la formalisation du secteur de l'ASM est un aspect clé qui contribue potentiellement à et bénéficie à la fois de la mise en œuvre de systèmes de traçabilité des minerais. En raison de la pénurie de sites validés, et de la non-déclaration presque complète de l'or produit par l’ASM, le sous-secteur de l'or EMA est essentiellement informel. Ainsi, un élément crucial pour la traçabilité et la certification de l'or EMA sera la formalisation, portant le sous-secteur sous la surveillance des organismes de réglementation. Comme le souligne ailleurs, d'importants défis subsistent - comme des charges fiscales et parafiscales provinciales trop onéreuses, les coopératives qui privent effectivement leurs creuseurs membres de leurs droits, des du gouvernement payés au-deçà des normes et de manière irrégulière.

Cependant, un obstacle majeur à la fois le processus de formalisation et la mise en œuvre de la traçabilité et de la certification est le manque d'opportunité pour les creuseurs artisanaux, sous la forme de coopératives, d'acquérir le titre foncier. La ZEA (Zone d'Exploitation Artisanale) est le seul mécanisme en RDC qui permet l'exploitation minière artisanale. C’est un processus compliqué, nécessitant la proposition du gouverneur de la province et le

574 Entrevue avec Freddy Muamba Kanyinku. CEEC, 18.09.14 575Blore, S. 2015

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ministre provincial des mines, puis l'approbation par un arrêté par le Ministre National des Mines. En outre, il ne confère pas de droits exclusifs à un tenant du titre. Tout mineur qui a été enregistré a le droit de travailler la ZEA. Cela signifie qu'il n'y a aucune sécurité d'occupation ou d'exclusivité du titre pour la coopérative. En conséquence, il y a un effet dissuasif pour le coopérative / titulaire du titre à investir dans le développement des activités du site de la mine. En conséquence, il y a peu d'incitation à se concentrer sur la due diligence.

Les défis posés par les modalités de la ZEA à la formalisation sont aggravés par la pénurie grave des sites alloués à la production d'or EMA. Moins de 20 ZEA d'or ont été accordées, représentant une fraction infime (moins de 3%) du nombre total de sites d'or de la RDC. Le manque de sites disponibles pour la production légale d’ASM pourrait bien s’avérer être un obstacle à la mise en œuvre de programmes pilotes pour la traçabilité de l'or, et saperait le processus la formalisation de l'ASM. Ainsi, comme une priorité, il doit y avoir un mécanisme pour l'octroi d'un titre exclusif, renouvelable pour une période de jeu, idéalement à un niveau décentralisé, comme la Division provinciale des Mines.

6.8. Or en tant qu'instrument financier

Un facteur de complication important dans toute discussion de la traçabilité de l'or est le rôle qu'elle joue dans l'économie plus large de la RDC. L'or n'est pas simplement un produit, ou une ressource minérale. C'est un instrument. Dans certaines circonstances, l'acquisition de l'or et l'opportunité de commercer et d’exporter le minerai a une valeur considérable au-delà de celle du minerai lui-même. Comme partout ailleurs, 576 l'or sert efficacement de moyens de blanchir l'argent hors du champ de l’autorité du gouvernement. De l'or serait acheté en RDC puis illégalement exporté hors du pays, d'où il est plus tard converti en d'autres devises, telles que dollars US, que ce soit dans les pays voisins tels que le Burundi et l'Ouganda, ou plus éloignés encore, comme par exemple à Dubaï. Alors l'exportateur illégal ou bien déposera en banque les produits dans un compte à l’étranger, ou bien les réinvestira par l'achat et l'importation de marchandises, qui pourraient alors être vendues en RDC, avec le cycle d’évasion fiscale se répétant à l’infini, à des coûts considérables pour les recettes fiscales de la RDC.

Bien qu’il y ait dans le passé des critiques du rôle que Dubaï joue dans l'intégration de l'or illégalement exporté de la RDC dans la chaîne d’approvisionnement globale de l'or, 577 il y a des indications récentes qu' au moins quelques entités dans les Emirats prennent une ligne plus sélective avec de l'or approvisionné de la RDC, avec au moins un commerçant basé dans le Sud-Kivu empêché de déposer les produits considérables en dollar US d'une vente d'or à une raffinerie de Dubaï dans son compte bancaire basé à Dubaï, dû à sa non-possession d’aucune certification de traçabilité.

578 Cependant, il reste à voir si avec ceci il s’agissait d’une intervention non coordonnée

par une institution financière isolée ; ou un signe d'une mise en œuvre plus stricte de politique par l'Emirat ; ou, en effet, simplement la naïveté du commerçant/exportateur qui a omis de déguiser l'origine de son or.

6.9. L'approche à plusieurs facettes à assurer la traçabilité

Ce cas du commerçant confondu à Dubaï illustre une façon où les gouvernements et le secteur privé, au sein et sans la RDC, peuvent agir pour limiter l'écoulement de l'or illégal approvisionné de RDC. La transition du projet pilote vers la mise à l’échelle de la traçabilité de l'or à travers tout le pays est critique, selon les exigences des réglementations de la RDC et du MRC de CIRGL, sans compter ses avantages en termes de priver de fonds les groupes armés, consolidant ainsi la sécurité, aussi bien que de favoriser la formalisation dans le sous-secteur de l'or d'ASM. Cependant, en même temps, le défi – pour toutes les raisons esquissées ci-haut – est colossal, particulièrement dans le contexte de l'importance économique incontestable de l'or pour les opérateurs économiques majeurs en RDC – ceci doit être évident en lui-même car 8-16 tonnes d l’or produit pas EMA sortent annuellement de la RDC. Etant donné de tels intérêts économiques puissants, il reste à voir s'il y a une capacité de mettre en œuvre un système de traçabilité et de certification, qui menacerait la continuation de l'arrangement existant. Ainsi, peut-être plus efficace serait une approche à multiple facette, déployant les mécaniques d'une traçabilité et d'un système de certification de l'or, en tandem avec la rationalisation des taxations fiscales et parafiscales pour l'or, au niveau provincial, aussi bien que l’obtention de l'appui des acteurs internationaux au-delà de la RDC. Ceux-ci, comme le cas ci-dessus du commerçant dans les premiers plans de Dubaï, pourraient inclure les institutions financières internationales, en mettant un accent spécial sur la sensibilisation des banques et des

576Ceci présente un parallèle étroit avec la situation à Madagascar où le prix de l’or dans le pays est souvent plus élevé que le prix sur place international, dû à son attrait comme moyens d'exporter illicitement des fonds en dehors du pays. Cf.Cook, R et Healy, T, 2012. 577 Cf.PAC, 2014 578Entrevue avec Muganza Beya, Banque Centrale du Congo, 19.09.14

Page 156: Etude Comparative des Systèmes de Certification et de traçabilité

ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

© ESTELLE LEVIN LIMITED Projet du Rapport Final 120

autorités de régulation sur les marchés connus de destination pour l'or de la RDC, tel que les EAU. 579

D'autres ayants droit seraient les gouvernements étrangers et les services des douanes, entités impliquées dans l'élimination du blanchiment d'argent, aussi bien que d'autres agences de sécurité essayant de surveiller le transfert illicite des fonds qui pourraient être détournés afin de financer le terrorisme.

Cette forme d'approche triangulaire bénéficie de l'application de la pression et des incitations à différentes étapes de la chaîne d’approvisionnement. Les creuseurs et les négociants sont motivés pour intégrer le cadre de la gouvernance minière et pour déclarer leur or, par la réduction des taux d'impôt et de droits. La formalisation, l'assistance technique et des avantages comme la productivité et la recouvrabilité accrues, de meilleures conditions de travail, des structures coopératives véritables par opposition à la génération de loyer par des élites qui ont beaucoup de relations, agiraient également en tant qu’incitations supplémentaires. En attendant, comme un certain nombre d'agents du gouvernement ont suggéré dans la recherche pour cette étude,

580 il devrait y avoir

sensibilisation accrue des douanes et d'autres agents des frontières pour empêcher la sortie illégale de l'or passé en contrebande, avec le développement davantage d’incitations pour les agents des frontières. Comme suggéré ci-dessus, les marchés potentiels en aval pour l'or illégalement exporté de la RDC pourraient être rendus de plus en plus inhospitaliers aux échanges de l'or en RDC, au moins en partie par la concentration sur les institutions financières.

6.10. Certification des exportations du MRC de la CIRGL vs certificat d'origine CEEC

Le certificat d'exportation CIRGL MRC a été adopté par un arrêté ministériel en juillet 2013, en remplacement du certificat d'origine CEEC préexistant. La transition relativement abrupte a créé un certain nombre de défis. Tout d'abord, il y a très peu de sites de mines d'or EMA validés. Le MRC de la CIRGL nécessite la validation du site de la mine pour la délivrance du certificat d'exportation (bien qu’en fait, le site doive uniquement être inspecté et approuvé par un agent du gouvernement dans l'année écoulée, donc pas nécessairement la mission actuelle de validation conjointe). 18 sites ont été inspectés, dont seulement six ont été approuvés. Deuxièmement, il n’existe actuellement aucun système fonctionnel de traçabilité pour la production et l'exportation d'or EMA. Ainsi, plus de 200 kg d’or EMA qui ont reçu des certificats d'exportation du MRC de la CIRGL de la RDC en 2014 n’ont pas pu - à proprement parler - être conformes aux normes du MRC, car il n'y avait pas de système de traçabilité entre le site de la mine et la certification des exportations. Cela pourrait menacer l'intégrité et la réputation du MRC de la CIRGL, qui existe après tout pour les consommateurs en aval et dépend de leur confiance. Il est possible que le gouvernement de la RDC puisse envisager une approche plus progressive de l'application du certificat d'exportation du MRC de la CIRGL, tout en conservant les certificats d'origine CEEC pour certains sites miniers / provinces. Par exemple, le régime de réglementation actuel nécessite le certificat d'exportation du MRC, avec ses dispositions relativement plus rigoureuses pour la due diligence du CoC, pour des provinces comme le Bas-Congo, Kasaï et Equateur, qui, contrairement à l'Est de la RDC, ne sont pas affectées par les conflits. En guise de mesure immédiate et temporaire, ces sites pourraient être mieux adaptés à la certification des exportations par le certificat d'origine, par opposition au certificat d'exportation du MRC de la CIRGL qui, à son tour, reflète uniquement la situation sur terrain et préserve l'intégrité de la réputation du certificat d'exportation de la CIRGL.

6.11. Programmes d'achat d’or parrainés par l'État

Au cours de l’atelier tenu à Kinshasa le 13 décembre 2014, on a quelque peu envisagé l’option de régimes d’achat par des banques en guise de solution pour la gestion de la chaîne d’approvisionnement pour la RDC. Cependant, nous sommes d’avis qu’un tel système présente d’énormes défis, comme on le montre ci-après.

579La loi nationale proscrit le transit à travers les frontières de la RDC avec plus de 10.000 $ US. Pour les sommes ci-dessus, le système bancaire doit être utilisé. Entrevue avec Muganza Beya, Banque Centrale du Congo, 19.09.14 580 Entrevue avec Georges Ngumbi Ngamibaya, et Henri Faizai Auni, CENAREF. 18.09.14

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Programmes d'achat d’or parrainés par l'État Dans les années 1960, des programmes d'achat de minerais parrainés par l'État ont été utilisés comme moyen d'organiser des activités artisanales et minières à petite échelle. Pour l'or, la pratique prend de l'importance dans les années 1990 dans le but d'accroître les réserves nationales d'or, et par conséquent, les devises fortes. Les intérêts (et le succès) par le gouvernement dans ces programmes vacillent en fonction du prix international de l'or et du climat macro-économique dans le pays. Les programmes d'achat vont du fait d’accorder simplement à la Banque centrale ou à la Réserve un monopole sur l'achat de l'or et de l'exportation, à la décentralisation aux agents de l'État d’une autorité juridique et des ressources financières pour acheter auprès de sites miniers artisanaux et à petite échelle, au fait de contracter un tiers pour acheter au nom du gouvernement qui, en échange, fournira certains services financiers et techniques pour les creuseurs artisanaux ou à petite échelle. Dans tous les modèles, ce qui est critique est la capacité de l'État à s’imposer comme l'acheteur dominant dans le marché local de l'or. Bien que plus de 10 Etats aient mis à l'essai ces programmes d'achat, la plupart ont échoué en raison principalement des facteurs suivants: · Insuffisance de liquidités ayant restreint l'Etat à acheter de l'or auprès de creuseurs artisanaux ou à petite échelle en temps opportun · Incapacité du gouvernement à rivaliser avec les prix proposés par les commerçants et acheteurs non agréés (qui peuvent dépasser le prix du marché international) · Contraintes dans la gouvernance plus large des minerais tels que la surveillance inadéquate des activités minières par le gouvernement ou les faibles taux de formalisation des activités EMA en premier lieu Compte tenu de ces facteurs, pour réussir, un Etat peut considérer ce qui suit: · Créer des mesures incitatives pour vendre à l'état en couplant l'achat avec les services techniques ou financiers rendus aux exploitants miniers artisanaux et à petite échelle · Réduire ou éliminer les frais perçus par l'Etat lors de l'achat et le traitement de l'or · Mettre en place des arrangements de partage des revenus avec le gouvernement local et la société civile, afin de motiver les autres dans les communautés minières locales à promouvoir et encourager la vente de l'or à l'état.

Page 158: Etude Comparative des Systèmes de Certification et de traçabilité

ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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Initiative

Durabilité

Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les

affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés;

cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité

efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la

meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent,

réalisme, universalité)

ITOA Semble actuellement être un programme au coût potentiellement le plus bas. Met à profit et consolide les capacités existantes des ressources humaines, évitant ainsi la duplication des ressources existantes.

La propriété appartient à CEEC, donc au gouvernement de la RDC. Plus de probabilité d’adoption par les organismes étatiques aux niveaux national et provincial.

En tant qu'organisme du gouvernement, responsable de la certification à l'exportation, la vision du CEEC pour l‘ITOA est soutenue par une profonde expérience de la chaîne d'approvisionnement. Dépend du SAESSCAM et des agents de la Division des Mines sur le site de la mine / étapes initiales des négociations. Celles-ci pourraient être un maillon faible en raison du manque de capacités et de mauvaises conditions de rémunération. Les creuseurs doivent aussi être incités à déclarer la production aux agents du gouvernement.

La mise en œuvre implique le logiciel déjà existant - actuellement déployé avec succès pour l’or industriel. Des projets pilotes vont vérifier si le logiciel peut traiter les différentes demandes de classement et de gestion des données impliquées dans la traçabilité de l'or EMA.

Tire parti de l'infrastructure institutionnelle déjà existante. Programme évolutif, pas à forte intensité de technologie - donc adapté aux environnements de sites miniers divers. Peut être piloté en tandem avec Just Gold de PAC. Ce dernier a prouvé le succès dans l’incitation des creuseurs à déclarer la production sur le site de la mine / niveau de la coopérative. Les enveloppes sécurisées séquentiellement numérotées et la solution de gestion des données de CEEC pourraient fournir une meilleure traçabilité à travers le CoC au niveau du grand négociant / exportateur.

PAC / Just Gold Implique des transferts de connaissances / compétences pour les creuseurs - conduisant à une meilleure productivité. Pilote pour la formalisation. En tant qu‘ONG à but non lucratif, engagé à transférer la propriété aux parties prenantes de la RDC, donc potentiellement attrayant pour le gouvernement de la RDC.

Expériences prouvées dans la Province Orientale. Projet pilote réussi au niveau de grand négociant - où la traçabilité de l'or a échoué dans le pilote original. c’est là où il a besoin de renforcement de la traçabilité.

Oui, efficiente et efficace Peut être piloté en tandem avec l’ITOA du CEEC. Le PAC a des expériences prouvées et réussies au site de la mine / interface entre mineur et négociant. Le système d'enveloppe sécurisée de l‘ITOA renforcerait la traçabilité de la CoC le long du chemin jusqu'au grand négociant et l'exportation. Le PAC a une expérience approfondie du contexte de l'or EMA en RDC. Just Gold s‘appuie sur cela. Programme évolutif, pas à forte intensité de technologie - donc adapté à divers environnements de sites miniers.

ARM Pas encore testé en RDC. Reste à voir si les enveloppes sécurisées du RFID sont durable en termes de coût.

A une vision clairement définie et appropriée, tout comme les objectifs. Le concept est sain. Jouit d’une vaste acceptation du

Reste à voir. Besoin de pilotage dans le contexte de la RDC

L‘ARM ne dispose pas d'un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC. La définition des coûts n‘est pas

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Initiative

Durabilité

Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les

affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés;

cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité

efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la

meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent,

réalisme, universalité)

Plus compliqué technologiquement que le programme de l’ITOA similaire. Il reste à voir si cette technologie sera appropriée dans le contexte de la RDC. En tant qu‘ONG à but non lucratif, engagé à transférer la propriété aux parties prenantes de la RDC, donc potentiellement attrayant pour le gouvernement de la RDC.

marché comme étant une solution de la chaîne d'approvisionnement et l'exploitation minière responsables.

encore claire pour les composants clés tels que les enveloppes hermétiques RFID L‘ARM doit approfondir sa compréhension du contexte de la RDC pour être en mesure de rivaliser avec d'autres options. Programme évolutif, adapté aux environnements de divers sites miniers.

MineralCare Pas encore testé en RDC. MineralCare va ajouter de la valeur dans une gamme de moyens: son accord avec Dubaï MultiCommodities Centre; son protocole d'accord avec le gouverneur de l‘Orientale qui fournit une base pour le pilotage; sa fondation sur la due diligence financière. MineralCare pourrait offrir une solution universelle pour le secteur de l'or de la RDC, non seulement pour l'approvisionnement responsable, mais comme outil de gouvernance globale. MineralCare propose une solution basée sur la technologie qui est plus avancé que n‘importe quelle autre «initiative de certification» dans ce domaine. Il combine le côté TI de l'offre de traçabilité avec la due diligence et l'assurance en raison des offres des systèmes analysés ici. De cette manière, il est unique. C‘est une entreprise, de sorte que la viabilité financière est cruciale pour son fonctionnement. Il est donc également mû par un souci de

Le concept est sain. La crédibilité de MineralCare avec les parties prenantes en amont pourrait être améliorée en ayant un chiffre de crédibilité existant pour promouvoir l'initiative de parties prenantes congolaises. Le gouverneur de la Province Orientale peut également être en mesure de soutenir l'intérêt entre les parties prenantes en amont. On pourrait obtenir davantage de preuve de crédibilité en consultant le gouvernement de l'Angola, où sa solution pour le diamant, DiamCare, a été testée. MineralCare a été approuvé par des membres prestigieux de la communauté des diamants de la guerre.

Reste à voir. Des besoins de pilotage dans le contexte de la RDC. MineralCare manque de solution pour la gestion du risque de paiements illégaux le long des routes de transport, à l'exception de placer un fardeau sur le récepteur de marchandises à faire preuve de due diligence supplémentaire sur cette question.

MineralCare ne dispose pas d'un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC; il en a avec le gouvernement de la Province Orientale. Il n’est pas clair si elle a besoin du protocole d'accord au niveau national en plus. L'accès au financement pour le pilotage est prévu être un défi. La faisabilité dépend du modèle à mettre en œuvre: un modèle universel (construction en gouvernance du secteur au niveau national) ou d'un modèle axé sur le marché (construire les chaînes d'approvisionnement grâce à la demande du marché). MineralCare doit approfondir sa compréhension du contexte de la RDC pour être en mesure de rivaliser avec d'autres options. Le système de MineralCare repose sur l’incitation des creuseurs artisanaux à participer au programme à travers la réalisation de prestations sociales en tant que récompense. Cela a marché dans d'autres contextes, mais la faisabilité

Page 160: Etude Comparative des Systèmes de Certification et de traçabilité

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© ESTELLE LEVIN LIMITED Projet du Rapport Final 124

Initiative

Durabilité

Ajout de valeur et non pas des griefs pour les parties prenantes, en les

affranchissant pour l’appuyer et le rendre possible

Crédibilité Vision & objectifs clairs, appropriés;

cadre du système orienté vers l’atteinte des objectifs; redevabilité

efficace

Efficacité Efficace et efficiente

Faisabilité Atteindre les objectifs avec la

meilleure utilisation des ressources disponibles (valeur pour l'argent,

réalisme, universalité)

rentabilité (ce n’est pas une entreprise sociale).

en RDC peut être problématique. En raison de cette dépendance sur la technologie de pointe, il peut ne pas convenir à tous les sites en RDC en ce moment, mais pourrait fournir une destination de choix pour ceux qui sont actuellement en dehors de sa faisabilité. Inévitablement probablement mieux adapté aux opérations EMA à grande échelle.

GeoTraceability / BSP

Le BSP n‘est pas encore testé en RDC. Le BSP a identifié des propositions de valeur qui sont susceptibles de faire appel à certaines entreprises en aval et en amont: l'accent sur les communications, transparence de la chaîne d'approvisionnement, construction des questions de RSE plus vastes dans la due diligence de la chaîne d’approvisionnement, conseils sur les systèmes de gestion, flexibilité dans le choix du système de traçabilité, publication de données aux acheteurs avant l'exportation. Il dispose d'un large éventail de questions de développement durable dans sa portée, au-delà de ce qui est requis par directives de l’OCDE. C‘est une entreprise, de sorte que la viabilité financière est cruciale pour son fonctionnement. Il est donc également mû par un souci de rentabilité (ce n’est pas une entreprise sociale).

Le concept est sain. On ne peut juger définitivement la

crédibilité jusqu'à ce qu'elle soit

testée et développée davantage. Par

exemple, certains documents

normatifs n’existent pas encore, ex:

le protocole de vérification. Les

normes ont besoin de fonctionner,

étant bâties sur d'autres normes qui

ne sont pas adaptées à l'usage pour

les bénéficiaires cibles. La norme a

également besoin de consultation

avec les intervenants congolais. Cela

pourrait être inclus dans le pilote,

mais une consultation adéquate pour

toute situation congolaise exigerait

quelque chose d'assez vaste. La

gouvernance doit être améliorée. Il

n’y a pas une séparation adéquate

entre certaines parties de la

structure de gouvernance.

Jouit d‘une crédibilité auprès de certains intervenants en aval.

Reste à voir. A besoin de pilotage dans le contexte de la RDC.

BSP ne dispose pas lui-même d'un protocole d'accord avec le gouvernement de la RDC; il est mentionné dans le protocole d’accord de GeoTraceability avec le gouvernement de la RDC, qui fournit un point d'entrée pour le pilotage. Les objectifs semblent être réalistes et réalisables. L'accès au financement pour le démarrage est prévu pour être un défi. La valeur globale pour l'argent ne peut pas être jugée car les incidences financières n‘ont pas été partagées avec les auteurs. Passible de mise à l’échelle - pas possible d'être universel, mais pourrait atteindre une échelle s‘il s‘avère être durable s’il peut obtenir des économies d'échelle. Inévitablement probablement mieux adapté aux opérations EMA à grande échelle.

Page 161: Etude Comparative des Systèmes de Certification et de traçabilité

ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

© ESTELLE LEVIN LIMITED English Final Report 125

7. Conclusions et Recommandations

Le but de cette mission est de comparer les systèmes de certification et de traçabilité en place en RDC et dans le monde, en vue de proposer un système qui est adaptée aux besoins du pays, en cohérence avec les procédures du mécanisme régional de certification de la CIRGL et répond aux exigences internationales. En fin de compte, l'étude devrait proposer un système de traçabilité qui répond aux réalités du contexte congolais et aux attentes du gouvernement congolais en termes d'efficacité et de coût, tout en étant en conformité avec les exigences de la CIRGL et des consommateurs finaux des minerais pertinents.

La traçabilité n’est qu’une caractéristique d'une démarche de certification et non le seul aspect sur lequel reposent la faisabilité, l'efficacité, la crédibilité, et donc la durabilité. En outre, en mettant l'accent sur la traçabilité comme outil pour formaliser les chaînes d'approvisionnement de l'or, on risque de rater complètement l’objectif; il est donc essentiel d'élargir cet objectif et de revenir au but initial: briser le lien entre les minerais et les conflits. Si l'on élargit davantage ledit objectif, on pourrait plutôt viser à construire un secteur minier viable et de développement, qui attire des acheteurs responsables pour le long terme en investissant dans des systèmes de certification et de bonne gouvernance qui assurent le marché du statut de la RDC comme source responsable. Nous avons supposé qu’en effet, c’est l’ultime objectif, et c’est dans cet esprit que nous tirons nos conclusions et faisons les recommandations qui suivent.

7.1. Conclusions

7.1.1. Conclusions générales

1. Exigences de la CIRGL et des consommateurs finaux : Il existe déjà une série de documents normatifs qui dictent la forme que devrait prendre le système d'assurance nationale de la RDC pour les minerais de conflit. Ensemble, ces documents décrivent les termes et conditions qui déterminent ce que l'approvisionnement responsable de la RDC nécessite. Ceux-ci comprennent:

o Le droit congolais, o Les exigences du mécanisme régional de certification de la CIRGL,

o Le droit national dans d'autres juridictions qui incitent les acheteurs de minerais congolais à s’engager, avec des segments particuliers du secteur congolais et / ou d'une façon particulière, (par

exemple la loi Dodd-Frank, les règlements en instance de l'UE) o Les cadres de conformité requis par des organisations associatives, associations de l'industrie, ou

initiatives de certification sur les acheteurs de minerais (ex : LBMA, RJC, CFSP) o Les engagements en matière de RSE que les utilisateurs finaux font généralement (ex : UN Global

Compact), et

En termes de mise en œuvre de système(s) de traçabilité et de certification, il y a des points importants de divergence entre les 3T et l'or, comme la fongibilité de l'or, la probabilité de son accès aux marchés indépendamment de la certification. La différence la plus importante est qu'il y a un système titulaire préexistant pour le 3T, à savoir l’iTSCi, avec plusieurs années d'exploitation réussie, tandis que l'or ne dispose d’aucun système de traçabilité actuellement opérationnel, de telle sorte que le contexte de mise en œuvre est à table rase. Nous avons donc fait la distinction entre les conclusions et recommandations générales, et celles qui sont spécifiquement adaptées aux contextes de l'or ou des 3T.

Des tableaux comparatifs et d’évaluation relatifs aux forces et faiblesses de chaque système potentiels respectifs figurent aux Ch. 5 et Ch. 6, pour les 3T et l’or, respectivement.

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o Les cadres politiques internationales telles que les directives de l'OCDE, les Lignes directrices de

l'OCDE, et les Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme.

Une caractéristique clé de tous ceci est le fait d'avoir en place les systèmes de gestion de droit afin de savoir, comprendre et gérer comme il faut les risques qui se posent, et en particulier les pires risques contre les droits humains et contre les pratiques commerciales au minimum. Certains de ces documents normatifs exigent également une due diligence sur d'autres droits, tels que la performance environnementale, les droits du travail, et plus encore.

Les principes clés qui déterminent ce qu’est ce moyen d'approvisionnement responsable sont la transparence, la traçabilité, la flexibilité et la responsabilité. Ce sont les principes qui devraient orienter la forme du mécanisme de certification en RDC.

2. De grands progrès ont été accomplis, mais il y a encore des lacunes. L'Etat et les entreprises au Congo sont motivés à prendre des mesures sur les minerais de conflit. Les intervenants consultés reconnaissent généralement qu’on est de plus en plus conscients de la question des minerais du conflit et des progrès positifs depuis que le gouvernement et ses partenaires ont commencé la mise en œuvre des systèmes de traçabilité et de certification en 2010. Ceci dit, quelques lacunes méritent une attention.

a. La RDC a fait de grands progrès dans la formalisation progressive de ses chaînes d'approvisionnement

en étain et tantale, mais moins pour le tungstène (pour lequel le marché n’a guère d'intérêt) et l'or (pour lequel le marché a un intérêt solide), mais de la part d'acheteurs sans scrupules n’ayant aucun intérêt ou besoin de s’approvisionner de façon responsable. Ces différentes réalités du marché nécessitent des stratégies différentes pour engager les «acheteurs responsables» par des mesures visant à assurer l'exécution de la durabilité des chaînes d'approvisionnement de minerais congolais.

b. En portant l’attention sur les questions de droits de l'homme privilégiées dans les directives de l'OCDE, on en est arrivé à en négliger d'autres (en particulier les droits du travail) qui sont source de préoccupation pour le marché, les gouvernements et la société civile.

c. Si l’on veut une bonne gouvernance des chaînes d'approvisionnement des minerais de conflit, il faut un ensemble plus large d'interventions et des réformes fondamentales. Les initiatives de traçabilité et de certification devraient être accompagnées d’un soutien technique, matériel et financier tangible pour les communautés minières artisanales, afin de se pencher sur les lacunes.

3. Il y a beaucoup de systèmes pour faire preuve de due diligence sur les chaînes d'approvisionnement en

minerais de conflit, mais il n’y en a aucun pour faire preuve de due diligence sur la performance des initiatives des minerais de conflit. Au lieu de cela, des études ad hoc - comme la présente - sont utilisées par les donateurs, gouvernements, ONG et le marché pour essayer de juger de l'intégrité et la fonctionnalité des initiatives sur les minerais du conflit et la traçabilité dont ils dépendent. En théorie, l’auditeur indépendant de la chaîne minérale du MRC de la CIRGL agira comme «chien de garde» et jouera ce rôle dans une certaine mesure, mais il est peu probable pour l'AICM d'être pleinement fonctionnel et efficace avant quelque temps encore. Le marché a besoin d'assurance que ces initiatives de minerais de conflit sont robustes et efficaces. Cette assurance se fera par l'amélioration des mécanismes de reddition de comptes, y compris la transparence et l'évaluation standardisée. En serrant les mécanismes de responsabilisation on parviendra à une efficacité en termes de capacité des initiatives à atteindre leurs objectifs (et ceux de leurs utilisateurs) d’une meilleure façon et pour moins d'argent, améliorer la faisabilité en créant des boucles de rétroaction entre les utilisateurs, les intervenants et les initiatives, et une compulsion à répondre aux critiques et résoudre les problèmes, et renforcer la crédibilité précisément parce que ces processus sont en place.

a. Transparence. Toutes les initiatives pourraient afficher plus de transparence. Par exemple, tous les documents normatifs devraient être publiés et facilement accessible à toutes les parties prenantes en RDC, la région des Grands Lacs, et à l'étranger. Ce n’est absolument pas le cas à l'heure actuelle. Toutes les évaluations des initiatives devraient être publiées.

b. L'évaluation des performances doit être normalisée et continue. Gouvernement de la RDC, les entreprises opérant en RDC et le marché ont tous besoin de comprendre les valeurs et l'offre des différentes initiatives. Cependant, les évaluations existantes sont inadéquates ou pas accessibles au public: CTC est évaluée pour BGR, mais les résultats sont internes à BGR; l’iTSCi est évalué sur une base trimestrielle par son protocole d'accord avec GRDC, mais ces évaluations ne sont pas publiées.

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En somme, soit les initiatives n’ont pas de théorie du changement ou de système de suivi et d'évaluation, soit le S & E qu'ils font n’est pas accessible au public. Ce n’est pas assez bon pour le marché, qui se prévaut si lourdement de ces systèmes pour leur permettre de remplir leurs obligations de conformité en aval. Ce n’est pas assez bon pour les acteurs congolais qui sont à la fois les bénéficiaires et/ou les parties touchées. Ce serait extrêmement utile si chacun d'eux pourrait être expérimenté dans des conditions d'essai normalisées et les résultats doivent être communiqués aux intervenants, notamment publiés sur Internet par le GRDC et chaque initiative. Etablir un cadre logique, par lequel on peut suivre et évaluer si la théorie du changement marche et si les objectifs sont atteints, permettrait une responsabilité plus significative et permettrait aux utilisateurs et parties prenantes du système de juger s’ils obtiennent ou non des bénéfices et une «valeur pour l'argent» sur chaque système, et pousser pour des améliorations qui permettront de maximiser le dividende développement et stabilité, qui peut découler de leur mise en œuvre.

c. La nécessité d'essais sur terrain supplémentaire. Notre recherche a montré que - sur la base des informations à notre disposition - tous les systèmes de traçabilité proposés sont crédibles et ont le potentiel d'être commercialement efficaces et réalisables. Cependant, seul l’iTSCi a subi un contrôle de conformité de l'OCDE. Tous, sauf l’ITOA, proviennent des systèmes de traçabilité qui se sont révélés dans d'autres produits dans d'autres contextes, et certains ont déjà été mis à l'essai en RDC. Les résultats de ces projets pilotes n’ont pourtant pas été publiés, d’ailleurs tout comme les critères d'évaluation. Quand nous avons demandé des rapports de ces évaluations des partenaires, nous n’étions pas en mesure de les obtenir. Les évaluations fournies par les entreprises testées ne présentaient pas les critères d'évaluation, et fournissaient seulement une déclaration de conformité sans preuve de la façon dont cela a été dérivé. Cela nous amène à conclure que les initiatives potentielles doivent être correctement testées sur le terrain: BSP, MineralCare, ITOA, etc. Celles qui ont déjà été testées sur terrain, comme MetTrak ou GeoTraceability, devraient être pilotées à nouveau afin de permettre une évaluation standardisée et adéquate. Ces cinq ou six pilotes doivent être soumis aux mêmes critères d'évaluation des performances.

d. Transfert d'expériences à d'autres pays de la RGL. La surveillance indépendante des pilotes en RDC aidera également la CIRGL à glaner les leçons apprises et d'envisager les implications et les possibilités de levier de toute nouvelle initiative testée à la fois pour la RDC, mais aussi pour d'autres pays des Grands Lacs.

4. Traçabilité et due diligence ne sont pas la même chose! Mettre tous les efforts pour obtenir le système de traçabilité parfait ne suffit pas, du point de vue de la due diligence de la chaîne d'approvisionnement. Les directives de l'OCDE pour la Due Diligence le montre clairement. La traçabilité est un moyen pour une fin, certes importante. Il est facile de se concentrer la nature de la solution, mais cela laisse d'autres choses importantes hors de l'écran radar. Comme une personne interrogée a dit, il est plus facile de se rallier autour de la traçabilité, de la mesurer et d’y atteindre des objectifs que pour la «bonne gouvernance» ou la «prévention des conflits».

581

a. La traçabilité physique entière (identifier la préservation) constitue l'option la plus coûteuse. Est-ce que les chaînes d’approvisionnement en minerais de conflit en RDC doivent être pleinement suivies pour satisfaire les besoins la chaîne de possession du marché, qui sont liés au statut spécifique de «sans conflit» auquel qu'ils veulent prétendre? Jusqu'à présent, les initiatives en amont fonctionnent sur la base du fait qu'elles le sont. En vertu de la loi américaine Dodd-Frank, le point crucial est de déterminer si l'origine est en RDC ou la région des Grands Lacs et, si oui, si elle a directement ou indirectement financé un groupe armé. Si le DFA ne se concentre plus sur le besoin pour l'assurance matérielle complète mais sur l'assurance du profit financier du minerai, est-ce qu’un suivi complet du minerai serait nécessaire? Serait-il assez de faire une due diligence sur l'intégrité des parties commerciales seulement? L'écart dans cette situation est constitué par les risques qui peuvent être manifestes alors que le minéral est en transit, et qui peuvent le mieux, ou seulement, être identifiés par un suivi physique des minerais (ex: savoir le progrès du minerai en temps réel, alerter les propriétaires de minerais ou partenaires commerciaux pour toute variation de l'itinéraire prévu, retards, ou autres perturbations). Une solution de chaîne de responsabilité peut cependant être

581 Entretien avec le répondant Nº 1

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particulièrement pratique en tant que première étape de l'or qui est de toute façon un minerai qui se déplace vite.

b. Le deuxième ajustement possible consiste à réduire les coûts est supprimer la nécessité pour le suivi de sites miniers spécifiques dans tout le territoire, et l’exiger plutôt seulement dans les zones d'insécurité connue.

582 Imaginez une zone en RDC où il existe la paix et la stabilité, où aucun des

risques annexe ne se produit systématiquement, où ces risques sont effectivement contrôlés et où les événements de risque sont suffisamment atténués et assainis. En d'autres mots, imaginez un endroit où le droit prime, et protège adéquatement les droits humains, assure que les entreprises respectent les droits humains, et où des mécanismes de règlement des griefs significatifs existent. Un commerçant achetant d'un tel lieu aurait alors seulement besoin de signaler aux acheteurs que les minerais sont venus de cette zone et non la mine d'origine spécifique. Il n’est pas inconcevable que les zones minières du Congo aillent progressivement atteindre cet état souhaitable des affaires, mais c’est un voyage moyen à long terme qui nécessitera un grand leadership, une vision et une détermination chez les politiciens et les entreprises locales. Cependant, même dans une telle situation, les entreprises doivent encore faire preuve de due diligence, si les mesures à prendre peuvent être moins onéreuses et donc moins coûteuses. En outre, même lorsque ces enclaves existent, il y a toujours le risque de blanchiment d'autres minerais dans ces zones, ce qui signifie que de nouvelles formes de contrôles de l’«importation» ou des fuites seraient essentielles. Cela s’apparente au système de certification du Processus de Kimberley.

5. Assurer l'approvisionnement responsable contribue au développement et à la stabilité en RDC. Tous les

objectifs des initiatives 3T sont d'ordre technique, axés sur l'activation de l'approvisionnement responsable. Peu importe si l'objectif supérieur est simplement de fournir un service (traçabilité) ou contribuer à la paix, la stabilité et au développement socio-économique en RDC (certification), le fait est que ces initiatives pourraient faire davantage pour le développement dans tous les cas, en particulier dans le contexte d'une meilleure gouvernance de l'exploitation minière et la formalisation, avec tous les avantages qui en découlent. Encore une fois, les initiatives de traçabilité sont juste un outil qui génère les données qui permettent aux entités de faire preuve de due diligence pour leur permettre de s’approvisionner en minerais de manière responsable d’une zone de conflit ou à haut risque en RDC. Les initiatives qui offrent simplement un service de gestion de la traçabilité et des données n’ont pas besoin d'un objectif plus élevé de prestations sociales ou de gain de développement, mais peuvent contribuer à ces choses à travers la façon dont ils sont mis en œuvre. Cela devrait faire l’objet de suivi et de rapport.

6. Protection des personnes vulnérables. L’imposition de systèmes de traçabilité et de due diligence a généralement créé des coûts supplémentaires pour les acteurs en amont en RDC et en particulier les creuseurs. Nous sommes également préoccupés que le pilotage se fasse d'une manière sensible à la politique de l'utilisation des communautés de minerais congolais comme laboratoire pour prouver les concepts de traçabilité et servir d'outils de due diligence, en particulier lorsque celles-ci sont des initiatives du secteur privé à but lucratif. Les pilotes devraient chercher à préserver les participants et les tiers vulnérables contre les impacts sociaux ou économiques négatifs directs ou indirects de tout pilote.

7. Il n’est pas possible pour l’EMA d’être formelle dans tous les cas, rendant l'accès aux chaînes d'approvisionnement légitimes extrêmement difficiles. Dans le cas de l'or, moins de 20 permis d'exploitation artisanale (de ZEA) ont été délivrés à des creuseurs artisanaux partout en RDC, ce qui en fait un énorme obstacle à la formalisation et la légitimation du secteur. La ZEA occupe actuellement moins de 3% du nombre total de sites de mine d'or en RDC. Cela signifie que les creuseurs artisanaux, soit individuellement, dans une coopérative ou une petite entreprise, ont un accès légal ou une sécurité d'occupation très limités sur les sites miniers de l’EMA. Une des questions clé ici est que beaucoup de détenteurs de permis sont effectivement absents, basés à l'étranger, et le maintiennent leur permis chaque année mais n’ont aucune exploitation sur le site. En effet, dans la Province Orientale, une des principales zones de production d'or de la RDC, seules deux sociétés minières d'or industriel sont actuellement opérationnelles. Dans le cadre de la formalisation des activités aurifères EMA, ainsi que pour les 3T, les creuseurs artisanaux doivent améliorer leur sécurité d'occupation et l'attribution de permis EMA. En fait, la situation actuelle pour l'attribution de la ZEA est un peu lourde - il faut une proposition par le gouverneur de la province et le ministre provincial des mines, qui doit ensuite être approuvée et codifiée avec un arrêté au niveau national. Au lieu de cela, ce processus

582 Entretien avec interviewee no. 2

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pourrait être rationalisé et effectivement décentralisé, si l'émission d'un titre EMA est gérée par la Division provinciale des Mines. Un autre problème est que le permis ZEA ne prévoit pas d'exclusivité pour un seul titulaire de permis. Afin d'encourager l'investissement et assurer la sécurité d'occupation, le titre EMA pourrait être attribué aux titulaires de permis sur une base exclusive, renouvelable après 2-3 ans.

8. Concurrence et complémentarité. Le protocole d'entente entre GRDC et GeoTraceability ouvre maintenant la

porte à des projets de la concurrence et des projets pilotes afin d'évaluer chaque système.

a. Il est crucial de maintenir la stabilité et la crédibilité du marché tout en introduisant des solutions

de rechange. b. Il est imprudent de permettre la diversité sans aborder la capacité des organismes de l'Etat pour y

faire face. Il faut clarifier dans chaque cas le rôle des agences de l'Etat dans la mise en œuvre, la supervision ou l'évaluation de ces systèmes. La charge sur l'état pourrait être améliorée en rationalisant différents éléments (ex: validation et certification des sites miniers, gestion des données).

c. Harmonisation entre les systèmes. Le GRDC pourrait faire davantage pour permettre l'harmonisation de divers éléments du système d'assurance en amont, tels que la rationalisation des missions de validation communs, des audits de certification CTC, permettant le partage et la publication de données, et ainsi de suite. La rationalisation des processus permettraient également de réduire le fardeau des organismes d'État.

d. Il faut insister sur la complémentarité. Les systèmes de due diligence / traçabilité ne doivent pas seulement être considérés comme des solutions autonomes potentiels. La complémentarité et les synergies possibles entre les systèmes respectifs doivent être une considération clé. c’est particulièrement le cas étant donné que certains systèmes assure la traçabilité mais ne fait aucune due diligence, et vice versa. Avec les 3T, il y a opportunité potentielle pour l’iTSCi ou CTC de collaborer avec d'autres systèmes de traçabilité, comme GeoTraceability, par exemple. Dans le cas de l'or, par exemple, de la propre évaluation de PAC de son projet plus tôt dans l’Orientale, d'abord efficace sur le site de la mine / niveaux de coopération et au-delà, le système de traçabilité s’est effondré dans la chaîne d'approvisionnement entre les petits et les grands négociants, après quoi ils ont perdu la trace de l'or. À la lumière de cette expérience, une incarnation antérieure du modèle PAC a sans aucun doute besoin de renforcement de la traçabilité au stade des négociants du CoC. Cela pourrait être l'occasion pour le modèle de PAC d’être complété par le système d'enveloppes séquentiellement numérotées de l’ITOA, voire la proposition similaire d'ARM. Le début imminent de pilotage des systèmes de traçabilité des 3T devrait dépasser l'évaluation des initiatives individuelles et des systèmes de traçabilité, mais devrait également examiner les implications de la diversité des systèmes. Cela apporterait des avantages par le biais de la complémentarité et l'aiguillon de la concurrence supervisée.

e. Différents systèmes répondent à différentes situations; tous ne sont pas universellement appropriés. Suite à la nécessité de garder à l'esprit les complémentarités et les synergies possibles entre les systèmes respectifs, de telle sorte que des systèmes différents peuvent être combinés pour œuvrer ensemble, on devrait aussi reconnaître que certains systèmes peuvent être mieux adaptés aux différents environnements du site de la mine. Les systèmes plus avancés technologiquement, tels que GeoTraceability et MineralCare, peuvent être moins appropriés pour les petits sites miniers et/ou ceux enclavés, mais pourraient bénéficier de plus grandes économies d'échelle sur des sites plus grands et/ou plus accessibles. En outre, dans le cadre de l'intention déclarée du gouvernement de la RDC d’assurer la conformité aux normes du MRC de la CIRGL, la due diligence doit travailler en tandem avec la traçabilité. Ainsi, par exemple, la disposition de l'assurance de la due diligence par BSP pourrait aussi éventuellement compléter le système de traçabilité de l’ITOA, ou celui de MineralCare (notant que Mineralcare inclut beaucoup de due diligence déjà), ainsi que son partenariat existant avec GeoTraceability.

f. Le recours à la technologie. Les intervenants sont sceptiques que les systèmes à forte intensité technologique soient appropriés à la RDC. Tout en comprenant ces préoccupations, ils ne tiennent pas nécessairement compte de la diversité des conditions (ex: échelle de site, emplacement, contexte des ressources humaines, contexte commercial) se rapportant à la grande variété de sites 3TG en RDC. Sans aucun doute, certains sites seront moins adaptés aux systèmes à forte intensité technologique, tandis que d'autres peuvent offrir des gains potentiels d'efficacité et de coûts-

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avantages par le biais de la mise en œuvre de systèmes à forte intensité technologique. Ainsi, nous sommes d'avis que les conclusions sur la pertinence d'un système basé sur l'utilisation de la technologie sont prématurées sans permettre à cette technologie d’être testés selon les conditions normales (facile) et extrêmes (susceptibles d'échouer, par exemple sur la base de la météo, l'alphabétisation, niveau d’éducation des utilisateurs).

9. Le GRDC pourrait pousser pour l'efficacité du système d'assurance de la chaîne d'approvisionnement en

amont. Le GRDC réalise déjà une gamme d'éléments du système d'assurance de la chaîne d'approvisionnement en amont, en ligne avec le MRC en particulier. Il s’agit notamment de l'approbation de l'entité (par le biais de licences), la validation du site minier, la certification des sites miniers (partiellement à travers CTC), et les procédures d'exportation (délivrance de certificat MRC). GRDC pourrait faire plus dans chaque domaine, ex : établir la due diligence sur les points clés requis par le Directives de l’OCDE dans son système d'approbation de licence, ce qui nécessite des initiatives visant à partager les données générées par la mise en œuvre du système de chaîne de possession sous certaines formes (agrégées et ventilées), et ainsi de suite.

10. La validation et la certification du site de la mine pourraient être considérablement rationalisées . Alors que les missions de validation conjointes sont indubitablement un mécanisme lourd, elles existent dans un contexte très particulier, où des défis tels que l'insécurité généralisée et imprévisible, le manque d'infrastructures, l'ampleur de la géographie de la RDC, le manque de ressources et de capacités parmi les agents de l'Etat, ont tous joué un rôle dans le développement de l’actuel modèle de validation commune. Compte tenu de la spécificité de ce contexte, il est maintenant pertinent d'explorer les manières dont le processus de validation peut être simplifié, rendu plus durable, afin viable à court et à moyen terme, et en réponse à certaines des critiques esquissées plus tôt dans cette étude. La refonte du paradigme de la validation de la mine pour la RDC ne fait pas partie des termes de référence de cette étude. Cependant, le processus de validation a sans aucun doute un effet d'entraînement sur les coûts de l'efficacité perçue et de la traçabilité et systèmes de due diligence en place. En outre, un processus de validation, durable et viable sur le long terme, est crucial pour la stabilité et la croissance sectorielles. Un certain nombre de suggestions d'améliorations ont été soulevées par les interlocuteurs de cette étude:

a. Elaboration du projet de renforcement des capacités par les partenaires internationaux de développement, comme celle de BGR, pour former les inspecteurs des mines pour remplacer les missions de validation conjointes. Cela sera de plus en plus facile au fur et à mesure que la sécurité s’améliore, pour transférer la propriété du processus aux organismes gouvernementaux

b. L’iTSCi, ou toute initiative(s) de certification accréditée(s) comme opérationnelle en RDC pour les 3TG,

583 assure la validation, en tandem avec un inspecteur des mines du gouvernement, selon le

MRC de la CIRGL. Cela aurait l'avantage supplémentaire de renforcement des capacités pour les organismes du gouvernement responsables de la validation du site de la mine.

583 Mining company, concession-holder, cooperative, negociant, entité de traitement, or a consortium of these

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7.1.2. Conclusions spécifiques a l‘or

11. L'absence de tout système de traçabilité qui fonctionne pour l’or EMA est à la fois un défi et une occasion pour le gouvernement de la RDC. Contrairement aux 3T, il n’existe aucun système historique enraciné. Le début imminent de projets pilotes initiés par CBRMT et BGR, donne une occasion unique de tester sur terrain les deux systèmes individuels de traçabilité / due de diligence et leurs combinaisons. Cela permettra une évaluation des systèmes, de leur pertinence dans le contexte de la RDC, et de leurs complémentarités potentielles. La planification de cette évaluation de ces pilotes dès le début de leur mise en œuvre est cruciale. Si le processus d'évaluation et la sélection ultérieure de système(s) est réalisé de manière ouverte et transparente, le gouvernement de la RDC sera en mesure d'éviter certaines des controverses qui ont entaché la traçabilité des 3T. Il se peut que les projets pilotes vont démontrer que le système de traçabilité le plus efficace et rentable pour l’or EMA de la RDC devrait dépendre d’un modèle unique, des modèles et/ou combinaisons de différents modèles complémentaires multiples. Cependant, peu importe le résultat, leur test sur terrain et leur évaluation doivent s’assurer que les parties prenantes seraient convaincues que la désignation d'un système de traçabilité agréé aurait été fondée sur une analyse approfondie de leurs forces et faiblesses respectives dans le contexte de la RDC.

12. Il est difficile d'inciter les creuseurs à déclarer leur production d'or. La mise en œuvre réussie d'un système de traçabilité dépend de la conviction des creuseurs à déclarer leur production, et des négociants leurs transactions. Alors que le taux d'imposition au niveau national est compétitif au niveau régional, les taux élevés d'imposition actuels au niveau provincial servent comme un frein significatif contre de telles déclarations. Compte tenu de la fongibilité de l'or et la présence relativement faible des autorités de régulation sur les sites miniers, une application plus stricte du régime fiscal ne peut être la seule solution. Alors qu'une promotion du renforcement des capacités des agents de douane et d’autres incitations à l'interdiction de contrebande d'or de (tels que les commissions de pourcentage de la valeur de l'or saisi à payer directement à l'agent en douane au poste frontière, et non aux hauts fonctionnaires des douanes) peuvent avoir un rôle à jouer dans le cadre d'une approche multi-facettes pour s’attaquer au problème, les parties prenantes doivent être persuadées qu'il est dans leur intérêt de déclarer leur or.

13. La validation des sites miniers d'or EMA a été lente, et doit être accélérée. C’est un point général, mais particulièrement urgent dans le cas des sites d'or EMA. Le fait qu'aucun site de mine d'or EMA dans la Province Orientale n’est actuellement validé souligne l'urgence pour la rationalisation du processus de validation. Alors que certains intervenants ont pris la position selon laquelle la validation des sites aurifères EMA doit attendre qu’un système de traçabilité efficace soit en place, cela risque de tomber dans un dilemme «poule et l'œuf», comme en témoigne le fait qu'il y a actuellement très peu de sites légitimes où des projets pilotes peuvent être déployés.

14. Dans le contexte plus large de la RDC et RGL, l'accès au marché de l'or est nettement différent de celle des 3T. Il n’existe actuellement pas de pénalité de marché pour l’or non-certifié de la RDC parce que ce dernier n’est pas d'une grande importance sur le marché. L’or non-certifié de la RDC va presque inévitablement trouver un marché au-delà des frontières de la RDC parce que les contrôles en dehors de la RDC sont insuffisants pour éviter qu'il ne soit blanchi dans les chaînes d'approvisionnement légitimes. À cet égard, la mise en œuvre d'un système de traçabilité immédiatement en conformité avec les contraintes de la DFA pour l'approvisionnement en or sans conflit peut ne pas être la priorité la plus urgente pour le gouvernement de la RDC. Au contraire, dans l'esprit des directives de l’OCDE exigeant aux gouvernements et autres parties prenantes d’œuvrer à la mise en œuvre de la conformité avec les directives de l’OCDE, le gouvernement de la RDC peut envisager d’introduire progressivement le(s) système (s) traçabilité / due diligence pour l'or et en tenant compte des réalités sur terrain. Par exemple, la production et l'exportation d'or des provinces telles que Bas-Congo, Kasaï et Equateur, sont actuellement soumises aux mêmes exigences de traçabilité et de certification que les provinces de l'est de la RDC, même si les anciennes provinces ne sont pas affectés par les conflits. Cela conduit actuellement soit à une non-déclaration de l'or produit dans ces provinces, ou à la délivrance de certificats d'exportation de la CIRGL pour l'or, qui est non conforme aux normes MRC. Certes, dans le contexte de l'échelle géographique de la RDC ainsi que ses liens de transport difficiles et coûteux, il est possible que la mise en œuvre de systèmes de traçabilité rigoureux puisse ne pas être la solution la plus appropriée pour ces provinces sans conflit. Étant donné le risque et les coûts de transport, ainsi que la facilité

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relative de la contrebande de l'or transfrontalière, il est actuellement presque certainement plus rentable pour un trafiquant d'or de l'est de la RDC d'exporter illégalement dans les pays limitrophes, comme l'Ouganda, le Burundi et en Tanzanie, que de tenter l'accès dans la chaîne d'approvisionnement à l'exportation de l'or des provinces centrales et occidentales. Il peut être plus approprié, par conséquent, pour les besoins de traçabilité sur les zones sans conflit, d'être plus laxiste (ex : du suivi physique au documentaire) et de mettre plutôt l'accent sur les creuseurs, négociants et comptoirs d'enregistrement et de soutenir opérateurs de la chaîne d'approvisionnement pour formaliser et professionnaliser leurs activités de manière plus générale.

15. La transition abrupte de l'ancien système de certification, à travers les certificats d'origine, à la certification d'exportation du MRC de la CIRGL, court un risque important de porter atteinte à la crédibilité des certificats d'exportation du MRC de la CIRGL. Ces certificats sont actuellement délivrés à l'or EMA, qui, bien que déclaré CEEC, est non conforme aux normes MRC, notamment en matière de CoC et de routes transport. C’est indubitablement le cas parce qu’aucun système de traçabilité pour l’or EMA n’est actuellement opérationnel. Le gouvernement de la RDC pourrait envisager une approche sur deux fronts pour la certification des exportations, avec des certificats d'origine, ce qui implique une due diligence moins rigoureuse sur la CoC, coexistant avec la mise en œuvre progressive et par étapes de la certification des exportations du MRC de la CIRGL dans les localités où cela est possible. Les certificats d'origine seraient particulièrement adaptés pour les provinces en dehors des régions de l'est de la RDC, connues pour les conflits.

16. Un seul système de traçabilité / due diligence pour l’or EMA a été essayé, testé, puis évalué publiquement dans le contexte de la RDC - Just Gold de PAC. Les autres systèmes, tels que ITOA, GeoTraceability / BSP de CEEC, MineralCare, et le modèle ARM, cherchent à être opérationnel en RDC. Fairtrade est également possible, si les opérateurs de la chaîne d'approvisionnement ou une organisation de la chaîne d'approvisionnement local a exprimé le souhait de le tester. Avant de recommandation, ou non, au sujet de l'un de ces systèmes, il faut des essais sur le terrain dans le contexte de la RDC. Le plus important est la nécessité pour le gouvernement de la RDC de pouvoir faire le meilleur usage de ses ressources financières et humaines afin d'être finalement conforme à la réglementation "sans conflit". Alors que les projets pilotes jouent un rôle utile dans le processus menant à la sélection des systèmes, des questions telles que la durabilité, le coût et la propriété sont des considérations essentielles. Dans cette optique, il se peut que le système CEEC ITOA ait un avantage définitif, certainement en termes de propriété, comme une "solution congolaise pour un problème congolais", ainsi que sur le plan de l'utilisation et de renforcement des capacités parmi les ressources humaines gouvernementales existantes.

17. La création d'une pénalité de marché pour l'or qui n’est pas sans conflit peut être utile, si l’on crée les conditions pour faire de l'or sans conflit beaucoup plus facile pour l’EMA. La traçabilité ne sera inévitablement qu'une facette de ce que devrait être une approche multi-facettes destiné à assurer la conformité à la réglementation "sans conflit", et en augmentant de manière significative le volume d'or déclaré et certifié puis exporté de la RDC. Bien qu'il n’existe pas actuellement de pénalité du marché pour l’or non-certifié de la RDC, le gouvernement de la RDC peut travailler à moyen terme avec des partenaires internationaux pour créer une pénalité de marché. Cela devrait impliquer une sensibilisation des autorités responsables de la gestion des centres commerciaux, tels que le DMCC à Dubaï. On pourrait encourager les institutions financières opérant dans les centres d'échanges à exiger des preuves de certification des exportations de la RDC avant d'accepter des dépôts des négociants en or de la RDC qui font l’objet de soupçons. Le gouvernement de la RDC et ses partenaires devraient travailler avec des groupes internationaux de plaidoyer et les médias pour internationaliser la prise de conscience des effets négatifs de l'or illicite acheté en RDC. Cela conduirait progressivement à une stigmatisation de l’or non-certifié de la RDC, et contribuerait ainsi à arrêter, ou au moins limiter, l'accès du marché de l'or non certifié RDC à la chaîne d'approvisionnement mondiale.

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7.2. Recommandations

7.2.1. Recommandations générales

1. La validation du site de la mine doit être simplifiée et accélérée. Le nombre de missions de validation du de Gouvernement de la RDC devrait être augmenté. Le système de validation actuel implique de multiples entités et organismes. C’est probablement insoutenable à son rythme, et au coût, actuels. Ce processus devrait être simplifié, pour comporter moins d'intervenants, et développer les capacités des agents du gouvernement de la RDC à entreprendre des missions de validation, sans avoir besoin de partenaires internationaux sur place. Au-delà des projets pilotes, au fur et à mesure que le(s) système(s) de traçabilité et de certification respectif(s) est / sont déployé(s) à travers la RDC, les partenaires d'exécution et les agents du gouvernement de la RDC pourraient entreprendre des missions de validation conjointes dans le cadre de la mise en œuvre de la traçabilité des sites de la mine. C’est particulièrement urgent pour l’or EMA.

2. Permis EMA. Les coopératives de creuseurs EMA et les petites entreprises devraient obtenir une plus grande

sécurité d'occupation et devraient bénéficier d’une augmentation du nombre de permis EMA. C’est nécessaire dans le cadre de l’élan pris par le gouvernement de la RDC visant à formaliser l’EMA par le développement des coopératives. Les droits et la sécurité d'occupation exclusifs sont nécessaires pour assurer l'investissement par les parties prenantes EMA. Les titulaires de permis EMA devraient également avoir un titre exclusif, renouvelable pour 2-3 ans. Le processus de délivrance des permis de l’EMA devrait être rationalisé, et décentralisée au niveau de la Division provinciale des Mines. Les titulaires de permis absentéistes, qui maintiennent leur titre sans exploitation sur le site, pourraient être tenus de procéder à un investissement annuel minimum dans le cadre de leurs obligations afin de conserver le titre. En outre, comme on le verra ci-dessous, dans certains cas, les sociétés de l’exploitation minière industrielle pourraient être encouragées à coopérer avec les coopératives EMA pour permettre une exploitation sur certaines zones, désignées dans leurs concessions comme impropres à l'exploitation minière industrielle.

3. Démocratisation des structures de coopération. Comme le gouvernement de la RDC s’engage à la

formalisation de l’EMA en partie grâce à la mise en place de coopératives, il faut veiller à ce que les structures de coopération apportent des avantages tangibles pour les creuseurs artisanaux. Sinon la tentation pour les creuseurs, qui sont souvent victimes des pourcentages relativement élevés de leur production payables à titre de cotisation à la coopérative, sera de contourner la coopérative, ne pas déclarer leur or, et de le vendre illégalement aux négociants. Ceci peut également déclencher un conflit local potentiel. Les creuseurs doivent avoir un sentiment d'appartenance, une voix et une participation dans la coopérative. Dans le cadre des projets pilotes et le déploiement ultérieur des systèmes de traçabilité, les coopératives doivent être déplacées vers la démocratisation, et renoncer au modèle rentier / PdG dans lequel des personnalités locales influentes contrôlent la coopérative pour leurs propres intérêts, souvent au détriment des creuseurs. En outre, quand les coopératives fonctionnent essentiellement comme des entités commerciales en sous-traitance qui collectent les produits des creuseurs artisanaux au nom du concessionnaire, on ne devrait pas les appeler coopérative. C’est un abus de langage qui cache la réalité de la marginalisation continue des creuseurs. L’affectation du terme «coopérative» par ces plates-formes de négociation empêche la portée des creuseurs pour s’organiser véritablement dans les structures réelles de type coopératif. Cette organisation est une étape essentielle dans la formalisation et la légitimation du secteur dans son ensemble, selon l'Annexe 1 du Supplément sur l'or dans les directives de l’OCDE.

4. Renforcement des capacités des organismes gouvernementaux. Tout système de traçabilité, si un projet

pilote ou plus largement opérationnel, dépendra des agents de l'État chargés de sa mise en œuvre, gestion et supervision, du site de la mine à l'exportateur. Au niveau du site de la mine, les agents du SAESSCAM sont le plus souvent sous-payés, irrégulièrement payés, si on les paye. Cela démoralise inévitablement le personnel, et encourage la corruption. On doit inciter les agents par de meilleurs salaires versés régulièrement. En outre, grâce à un retour à la mission originale de SAESSCAM de sensibilisation et de l'amélioration des compétences pour les creuseurs artisanaux, par opposition à son rôle actuel primaires comme collecteur de charges fiscales et parafiscales, en tandem avec une réduction des taxes perçues au niveau provincial ; SAESSCAM et d’autres organismes gouvernementaux présents sur le site de la mine seront mieux en mesure de maintenir la supervision des activités minières et les volumes d'or produits au site de la mine. Renforcer la capacité des organismes gouvernementaux ne consistera pas seulement à assurer leur capacité à faire leur travail, cela

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découragerait la corruption et permettrait à des systèmes de traçabilité et de certification plus performants, protégeant ainsi la crédibilité globale de ces systèmes et l'accès aux marchés responsables de la RDC.

5. Protection des personnes vulnérables. GRDC a besoin de travailler avec les opérateurs de la chaîne

d'approvisionnement afin d'examiner comment les coûts de la due diligence en amont peuvent être distribués plus équitablement de sorte que le fardeau n’est pas placé de façon disproportionnée sur les plus vulnérables dans la chaîne. Cela devrait également être mandaté comme facteur clé pour le pilotage des initiatives: comment les coûts seront-ils distribués? Les pilotes doivent également prendre des mesures pour connaître et atténuer les risques d'impacts négatifs du pilotage sur les personnes vulnérables.

6. L'évaluation de l'impact. Sans vouloir diluer et saper la capacité de ces initiatives à atteindre leurs objectifs

existants, le GRDC devrait chercher à comprendre et publier si et comment chacune de ces initiatives contribue à la réalisation de l’amélioration de la gouvernance du secteur des minerais, la formalisation et la légitimation du secteur de l’EMA (selon l'Annexe I du Supplément sur l'or dans le DDG OCDE), le développement et la stabilité. Cela permettra de s'assurer que le GRDC et d'autres intervenants puissent comprendre leur valeur à ces égards, et les aider à choisir en cas de besoin. Toutes les initiatives d'assurance ou de certification offrent une sorte de bénéfice social ou de gain de développement dans le cadre de leur paquet forfait, mais certains plus que d'autres. La qualité de ces résultats sociaux ou de développement devrait être évaluée comme point de départ. Une évaluation plus complète comprendrait l'évaluation de a.) Comment chaque initiative empêche ou cause un préjudice aux parties prenantes congolaises, b.) Comment ils ajoutent de la valeur pour les entreprises et la société congolaises en général et c.) Comment ils ajoutent de la valeur pour les entreprises et la société congolaises en particulier dans les endroits où ils opèrent ou ont une influence. Pour ce faire, toutes les initiatives devraient être contraintes d'examiner et de créer des garanties sur les impacts négatifs de leur initiative à ces égards, et d'améliorer leurs impacts positifs si possible, mais sans affecter leur viabilité commerciale.

7. Conformité au protocole d'entente et aux directives de l’OCDE. Pour que les entreprises soient en mesure de s’appuyer sur des systèmes d'assurance opérationnels en RDC, la RDC doit insister pour que toute initiative avec laquelle il signe un protocole d'entente ait subi une vérification de conformité au DDG OCDE par un organisme indépendant compétent et crédible afin de s’assurer que, une fois opérationnelle, l'initiative sera jugée adéquate par le marché. Les lettres d'appui sont, bien sûr, utiles, mais un contrôle de conformité a plus de poids.

8. Fiabilité des données et transparence. La RDC devrait regrouper et publier des données, statistiques et rapports pertinents pour les acheteurs en aval des «minerais du conflit» sur son site Web (www.mines-rdc.cd). Cela pourrait agir comme un portail de données recueillies auprès de chacune des initiatives qui peuvent être rendues publics. Ceci et des données plus sensibles pourrait également être transmises ensuite à l'AICM et à la base de données du MRC dans une forme agrégée. La RDC devrait inclure des exigences de divulgation de données dans les protocoles d'accord qu'ils ont avec les initiatives, y compris demander certains points de données, et les types de données pour permettre la normalisation des données pour assurer la comparabilité et l'agrégation significative. Cet acte favoriserait également l’amélioration des communications et donc la transparence, pour aider les entreprises en aval.

9. Durabilité des systèmes. Bien sûr, les entreprises en aval sont préoccupées par le coût de la mise en œuvre

des initiatives, mais veulent aussi s’assurer que le coût d'une charge additionnelle de due diligence ajoutée à l'insistance du marché soit réparti équitablement dans le segment en amont et que les plus vulnérables dans les chaînes d'approvisionnement (la creuseurs et leurs familles) ne supportent pas des coûts déraisonnables. Dans le cadre de son examen en vue d'autoriser de nouvelles initiatives pour opérer en RDC, le GRDC devrait également exiger que ces initiatives présentent des informations sur leur modèle d'affaires, y compris la façon dont ils seront financés (capital de démarrage et revenu en cours), et comment les bénéfices ou les excès de revenus seront distribués afin de s’assurer que les coûts soient répartis équitablement. Les donateurs peuvent souhaiter travailler avec le GRDC pour élaborer sur la façon dont on peut y procéder de façon appropriée.

10. Permettre à des initiatives d’opérer en RDC. Le GRDC doit établir et publier sa procédure de validation et

approuver une initiative sur les minerais du conflit ou un prestataire de services de traçabilité qui souhaite piloter et devenir opérationnel en RDC. Un processus proposé est donné à la figure X. Dans tous les cas, une initiative doit être testée avant que son entrée sur le marché ne soit approuvée plus généralement. Le

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processus d'approbation devrait être géré par un comité de pilotage impliquant le Ministère national des Mines, le Ministère provincial des Mines et l’auditeur indépendant. Ce comité jugerait non seulement la performance du système sur une base continue, mais ferait des recommandations à l'initiative et au comité de direction sur les ajustements qui devraient être apportés pour assurer la crédibilité, améliorer les performances et minimiser les risques que le système peut poser à des tiers. Le processus de demande pour opérer en tant que système de traçabilité en RDC devrait être publié sur www.mines-rdc.cd pour permettre à d'autres initiatives de le faire efficacement (afin de réduire en fin de compte les coûts initiaux et le prix que l'industrie devra payer la mise en œuvre).

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Figure 8 Les trois étapes pour l’octroi d'une autorisation à une Initiative de traçabilité ou de certification d’opérer en RDC

A. Respect des critères de base pour permettre au pilotage de se produire. Cela peut être fait dans le cadre d'un «protocole d'accord intérimaire»

B. Évaluation du projet pilote et preuve selon laquelle les conditions d'essai ont été respectées ou dépassées, qui permettrait la délivrance d’un protocole d'accord pour l'exploitation d'une initiative.

C. Le protocole d'accord avec l'initiative est accordé sur une base renouvelable. Le renouvellement de l'accord à l'initiative pour exploiter dépend d’une performance satisfaisante à juger par l’audit expert sur la base des résultats du suivi et de l'évaluation continue, et avec approbation du comité de pilotage. La résiliation du protocole d'accord peut avoir lieu dans des circonstances extraordinaires, par exemple manquements graves et persistants quant à la crédibilité ou l'intégrité, ou manque d'acceptation du marché. Cela est susceptible de survenir sur la base d'une recommandation de l’auditeur de la chaîne minérale indépendant de la CIRGL, par exemple.

A. Les critères de base pour le pilotage permettant de se produire devrait inclure:

Preuve de concept – est-ce que l'initiative a été mise à l'essai avec succès dans un autre contexte? Si non, est-ce qu’il offre suffisamment d'avantages potentiels aux parties prenantes congolaises pour être digne de l'investissement en pilotage (noter le niveau d'effort que cela va prendre aux opérateurs de la chaîne d'approvisionnement et en particulier les groupes vulnérables)

Statut de l'applicabilité en tant qu'une initiative des minerais du conflit - Confirmation du domaine d’application qui le rend applicable à l'initiative d'un «minerais du conflit »

Contrôle de conformité à l'OCDE - Est-ce qu'une vérification indépendante de la conformité à l'OCDE a été effectuée? Est-ce que cette conformité théorique a été confirmée? Dans le cas contraire, cela doit être effectué. L'octroi éventuel d'un protocole d'entente devrait dépendre de l'achèvement d'une vérification indépendante de la conformité à l'OCDE.

Portée et complétude – identifier exactement quels éléments d'un système d'assurance des minerais du conflit amont sont dans la portée (sur la base des éléments clés d'un système d'assurance en amont). Qui ne le sont pas et comment seront-ils couverts? Y at-il des lacunes importantes?

Portée et application - à quelles parties du marché s’applique-t-il le mieux?

Approbation par les parties prenantes critiques. Est-ce que l'initiative a l’approbation des acteurs du marché, ex : une association de l'industrie? Par les opérateurs de la chaîne d'approvisionnement congolaise, ex : est-ce qu’opérateur est prêt à le tester?

Financement durable: Comment l'initiative sera financée en phase pilote / de démarrage? Y at-il

une preuve que cela va se concrétiser? Dans quelle mesure ce financement est-il certain? Quel est le modèle d'affaires pour atteindre la viabilité financière au fil du temps? Est-ce cohérent et réaliste?

Valeur et justification de l'accès aux marchés - Est-ce que l'initiative a le potentiel de gagner du terrain sur le marché, parvenir à l'échelle, et conduire une transformation sociale?

Contribution au développement du secteur minier: Comment la mise en œuvre de cette initiative va améliorer la gouvernance du secteur minier en RDC en général? Va-t-il ajouter de la valeur au-delà de ce qui allait se produire de toute façon?

Mécanismes de redevabilité: Est-ce que l'initiative dispose d’un cadre logique par lequel sa performance peut être évaluée au fil du temps? Si non, comment pouvez-vous juger de sa performance? Est-ce que l'initiative dispose de canaux et processus pour la gestion des griefs contre elle; sont-ils adéquats?

Evaluation des risques et des impacts: est-ce que l'initiative a effectué une évaluation des risques et des éventuels impacts positifs et négatifs qui peuvent se produire en raison de sa mise en œuvre? Est-ce que le GRDC est d'accord avec cette évaluation? Est-ce que l'initiative a un plan pour atténuer ces risques et impacts négatifs et renforcer les effets positifs?

Crédibilité, faisabilité, efficacité: y a-t-il des raisons de croire que l'initiative va avoir des problèmes avec la crédibilité, la faisabilité ou l'efficacité? Si oui, sont-elles évitables ou surmontables?

Processus: y a-t-il un processus par lequel l'initiative va être mis à l'essai et évalué à la satisfaction du GRDC et des tiers?

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B. Critères pour évaluer un pilote et juger si une initiative devrait être autorisée à fonctionner en RDC

Le gouvernement devrait appliquer des critères standards pour évaluer la performance d'un pilote. Ils peuvent souhaiter y baser leurs calculs et améliorer les critères au chapitre 2 de cette étude, ainsi que celles qui auront été utilisées dans la première étape – est-ce que le pilote a prouvé l'évaluation théorique?

Le GRDC ou un partenaire des donateurs devraient commander et élaborer des critères standards pour l'évaluation des initiatives pilotes et les publier afin que les pilotes puissent avoir lieu avec le moins de bureaucratie possible. Jusqu'à ce que cela se produise, le gouvernement devrait insister pour que toute initiative visant à piloter en RDC subisse un processus formel d'évaluation par des tiers. Le GRDC devrait être autorisé à examiner et approuver ce processus d'évaluation pour s’assurer qu'il soit aligné avec ses propres exigences pour s’assurer qu'il peut fonder une décision d'approbation en ayant des informations d'évaluation complètes.

C. Créer un protocole d'accord avec l'Initiative Obtenir une copie des protocoles d'entente existant avec l’iTSCi et GeoTraceability s’est avéré difficile car les deux parties doivent se mettre d'accord à la divulgation à un tiers.

584 Vu que la transparence est un

facteur important dans la crédibilité de l'initiative et la confiance du marché, le GRDC devrait insister pour que les deux parties publient le protocole d'entente signé sur leurs sites Web respectifs au plus tard un mois après de la signature du contrat. À l'heure actuelle cela reste soumise à l'accord et dans un délai de trois mois pour iTSCi.

585

ELL a examiné le protocole d'accord signé entre l’iTSCi et le Gouvernement de la RDC le 17 février 2012, et renouvelé en 2014, dont le but est la mise en œuvre de l’iTSCi. Nous l’avons utilisé, et les résultats de notre recherche en général est de proposer un ensemble d'exigences / conditions qui devraient être dans un tel protocole d'accord pour améliorer la crédibilité, la performance et donc la durabilité des initiatives de certification opérationnels en RDC. On peut trouver cela dans les Annexes.

584 Kay Nimmo, pers. comm. à Estelle Levin, [DATE]; Gerald Beaulieud, pers.comm. to Estelle Levin, 21.11.2014. 585 Gouvernement de la RDC et ITRI 2012

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7.2.2. Recommandations spécifiques pour l‘or

1. Projets pilotes. CBRMT et BGR sont dans le processus de développement de projets pilotes pour la traçabilité de l'or. Ces projets seront l'occasion de tester sur terrain et d’évaluer les différents systèmes de traçabilité de l'or qui cherchent actuellement à opérer en RDC - potentiellement en tant que systèmes autonomes et systèmes combinés qui peuvent se compléter le long de la même chaîne d'approvisionnement. L’ITOA de CEEC, utilisant les ressources humaines existantes du gouvernement de la RDC ainsi que le renforcement des capacités institutionnelles, devrait être encouragé à travailler en tandem avec d'autres modèles de traçabilité / due diligence. Les deux programmes de projets pilotes, CBRMT et BGR, devraient être encouragés à travailler ensemble pour éviter les doubles emplois, et maximiser les permutations possibles des combinaisons de systèmes de traçabilité, ainsi que des emplacements géographiques.

2. Fiscalité réaliste et légale au niveau provincial. Pour pouvoir espérer une quelconque augmentation de la déclaration de l'or au site de la mine ou au niveau des négociants, il doit y avoir une rationalisation importante des charges fiscales et parafiscales à l'échelle provinciale. Il faudrait réduire la charge fiscale globale à 4%: maintenir la contribution nationale à 2% à l'exportation, réduire des taxes provinciales à 2%, et l'abolition de la taxe négociant de 1% de vente. Dans le cadre des projets pilotes, les partenaires d'exécution devraient négocier avec les gouvernements provinciaux pour les exonérations fiscales ou des réductions significatives en matière de fiscalité provinciale. Ce sera l'occasion de démontrer qu'un taux d'imposition plus faible encourage la conformité fiscale de la part des parties prenantes, augmentant ainsi les recettes fiscales pour le gouvernement provincial et national. Dans le même temps, les impôts versés à la chefferie, ou redevance coutumier, doivent être codifiés et intégrés dans la législation existante sur l'exploitation minière de la RDC, faute de quoi ils seront des taxes illégales et donc non-conformes avec les directives de l’OCDE et au MRC DE LA CIRGL.

3. Certificats d'origine coexistant avec le MRC de la CIRGL. Les certificats d'exportation du MRC de la CIRGL ne doivent être délivrés que si le respect des normes MRC peut être assuré. En guise de mesure temporaire et immédiate, les certificats d'origine devraient être réintroduits pour certains sites et provinces. Cela signifierait effectivement que l'or provenant des sites qui n’ont pas encore été intégrés dans un système de traçabilité /due diligence fonctionnel devrait être soumis à certificats d'origine pour l'exportation. Ce serait particulièrement pertinent pour les provinces productrices d'or en RDC qui ne sont pas touchées par les conflits, comme le Bas-Congo, Kasaï et Equateur. Pendant ce temps, les projets pilotes, avec leur mission consistant à veiller à la conformité aux exigences "sans conflit" pour la traçabilité et la due diligence, seraient soumis à la certification des exportations de la CIRGL.

4. Une coopération accrue entre l’exploitation minière industrielle et EMA. Les producteurs d'or industriel,

comme Banro et l'entité successeur éventuel de Anglo Gold à Mongbwalu, devraient être encouragés à s’engager dans une coopération accrue avec des creuseurs artisanaux sur et autour de leurs concessions. Des initiatives telles que la transplantation par Banro des creuseurs de Namoya à Matete, avec le transfert des connaissances, des compétences et des équipements, doivent être encouragés davantage. Ces concessions de l’exploitation minière industrielle couvrent de vastes étendues de terres, abritent un nombre important de creuseurs artisanaux et leurs familles, et contiennent des gisements d'or, qui sont inadaptés à la production industrielle. Le nouveau code minier pourrait bel bien permettre cette coopération entre les coopératives EMA et les entreprises industrielles. S’il doit être admis que les acteurs de la l’exploitation minière industrielle vont naturellement se méfier du risque de réputation et économique impliqué dans l’approvisionnement auprès des creuseurs artisanaux, des programmes bien gérés pourraient être bénéfiques pour les deux parties, comme à Mongbwalu et Mukungwe de Banro. Dans le cadre de cette initiative, les sociétés aurifères à moyenne échelle et grande échelle devraient être encouragées à devenir membres de RJC. En plus de fournir des normes sans conflit, sociales, environnementales, sur les droits de l'homme, le développement durable et l'intégrité de l'entreprise, les normes RJC couvrent également les relations entre parties prenantes industrielle et EMA. Les sociétés aurifères industrielles devraient également être tenues d'appliquer et de faire rapport en ligne avec les Normes d’or sans conflits du World Gold Council. Cela donne des conseils pour l’approvisionnement auprès des orpailleurs EMA sur les concessions de l’exploitation minière industrielle.

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5. La stigmatisation internationale de l'or de la RDC non certifié. Dans le cadre d'une approche multi-facettes pour assurer la conformité avec les directives de l’OCDE, le gouvernement de la RDC et ses partenaires internationaux doivent redoubler d'efforts pour sensibiliser les intervenants en aval, tels que les autorités de gestion des centres d'échange (ex: DMCC), quant à la nécessité de refuser l'accès au marché par l’or de la RDC non certifié. On devrait encourager les institutions financières opérant dans ces centres d'échanges à refuser des services bancaires au produit de l'or acheté de manière illicite en RDC. On devrait également encourager les médias internationaux et les groupes de plaidoyer à internationaliser la prise de conscience des impacts négatifs associés à l'or non certifié de la RDC, dans le cadre d'un processus visant à limiter l'accès au marché à l'or de contrebande en provenance de la RDC. En outre, il convient de garder à l'esprit que la plupart des grands acteurs précédemment et actuellement impliqués dans l'exportation illicite de l'or de la RDC non certifié, qu'ils soient basés en RDC ou dans des pays voisins, auront toujours un rôle à jouer en cas de généralisation de l’exportation légale de l'or en provenance de la RDC, pas moins en termes de préfinancement le long de la chaîne d'approvisionnement. Ainsi, dans certains cas, les réseaux de contrebande clandestins pourraient être incités à s’engager dans le commerce et l'exportation légitimes, grâce à des incitations comme des taux d'imposition moins onéreux et, dans certains cas, la réhabilitation de réputation et la levée de sanctions.

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7.3. Initiatives sur les minerais du conflit et la plus importante possibilité pour le positionnement du Congo comme une source privilégiée pour des minerais du conflit extraits et commercialisés de manière responsable

Toutes les recommandations ci-dessus se rapportent aux spécificités de la mise en place des systèmes d'approvisionnement responsable crédibles en RDC. Il y a une plus grande possibilité ici, cependant, que nous souhaitons réaffirmer et élaborer ici, dans la conclusion.

Les entreprises ont craint pénalité du marché pour l'approvisionnement en minerais provenant de la RDC ou de l'un des pays voisins. Ils sont particulièrement rebutés si a.) il y a même la moindre chance que l'incident de finance ou d'avantage direct ou indirect à un groupe armé illégal puisse se produire, car ils pensent à tort que cela oblige automatiquement à une désignation « non considéré comme sans conflit de la RDC», ou b.) elles ne peuvent pas être en mesure de confirmer avec 100% de certitude que pendant l'approvisionnement de la RDC ou d'un pays couvert, elles n’ont définitivement pas rencontré un tel incident dans leur chaîne d'approvisionnement. En d'autres termes, les entreprises perçoivent qu'il n'y a aucune marge d'erreur, obligeant soit un engagement parfait (à travers une source sans risque dans la RGL) ou aucun engagement du tout. Cette incitation à se désengager entièrement est excessive puisque d'autres entreprises, ainsi que le CFSI, interprètent que la désignation «sans conflit» est possible dans le cas où il y a eu risque mais son atténuation est en ligne avec ce qui est prévu dans les directives de l'OCDE.

586 Néanmoins, lorsqu'il est combiné avec les coûts évidents de la due diligence et du dépôt

d’un rapport sur les minerais du conflit, ceci a encouragé un grand nombre de sociétés américaines et leurs fournisseurs à boycotter intentionnellement la région des Grands Lacs et, dans certains cas, l'Afrique dans son ensemble.

587

Si l’on veut attirer ces acheteurs vers la région, il faut trois choses:

Tout d'abord, il doit y avoir un avantage commercial à l'achat en RDC (ex: sécurité d'approvisionnement, produit moins cher, avantage sur le marché grâce à des possibilités de communication se concentrant sur la société comme bon citoyen du monde);

Deuxièmement, les risques encourus doivent être faibles (ex: facilité de faire des affaires, capacité de dépendre des systèmes d'assurance de la due diligence en amont qui sont crédibles, abordables, faisables); et puis

Troisièmement, le Gouvernement américain, les associations de l'industrie et les initiatives sur les minerais du conflits soutenant les entreprises pour se conformer à la loi Dodd-Frank, doivent poursuivre et intensifier leurs efforts pour communiquer les conditions dans lesquelles les entreprises peuvent s’approvisionner en RDC et de faire rapport au fur et, potentiellement «sans conflit», introduire d'autres incitations commerciales pour l'approvisionnement « sans conflit» de la RDC et ses pays voisins. Les entreprises ont besoin de comprendre qu’il ne s’agit pas de savoir SI il y a eu un événement de risque mais, quand il y a eu un événement de risque, vous pouvez vous déclarer sans conflit si a.) ce fut en dehors du contrôle du fournisseur (en guise de test de l'efficacité de leurs mesures de vigilance) et b.) l'atténuation des risques a été traitée de manière appropriée, et c.) toute mesure corrective nécessaire a eu lieu ou est en cours.

Toutefois, à plus long terme, même le fait d’aborder ces sujets peut ne pas suffire pour la RDC de rivaliser avec d'autres producteurs et ré-entrer sur le marché en tant que source préférée de 3TG. Comme indiqué dans le chapitre 4, il y a un changement de paradigme vers la responsabilisation axée sur le marché et il est là définitivement. Ce paradigme de l’approvisionnement souligne la haute performance de l'entreprise, l'efficacité des ressources, et l'atténuation des risques sociaux et environnementaux. Les régimes des minerais de conflit ont émergé dans le cadre de ce paradigme, pour permettre aux entreprises de s’approvisionner auprès des zones de conflit ou à haut risque, mais ils abordent seulement une minorité des risques qui sont source de préoccupation pour les entreprises en aval. Pourtant, nos consultations avec les entreprises en aval pour cette et d'autres études ont révélé que les entreprises utilisant de l'or et les 3T considèrent que la performance des fournisseurs sur le large éventail de questions d'approvisionnement responsable est de plus en plus au centre de leurs décisions

586 Entretien avec interviewee no. 36 587 Cuvelier, J.; Van Bockstael, S.; Vlassenroot, K. and Iguma, C. 2014; see also Rothenberg, D. and Radley, B. 2014; Geenen, S. and Radley, B. 2014.

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d'achat. La RDC restera en bas de la liste des sources souhaitables de 3TG sauf si elle peut prouver qu'elle s’attaque à la question des minerais du conflit, d'une part, et de l'ensemble plus large des risques de la chaîne d'approvisionnement, de l'autre. Les pays ou les régions qui n’ont pas une désignation de «risque élevé» ou «sans conflit» selon les directives de l’OCDE pour la due diligence constituent automatiquement des options faciles et peu coûteuses d'approvisionnement, en particulier pour les entreprises américaines et bientôt, européennes.

Cela signifie que la RDC doit travailler plus fort pour se présenter comme une option attrayante d’approvisionnement sur l’ensemble le plus large de sujets relatifs au commerce, aux droits de l'homme, et à l’environnement, et surtout pour le tungstène, pour lesquels elle est une source très marginale sur le marché mondial. Les initiatives des minerais de conflit constituent un point d'entrée pour atteindre cette position, et on devrait y pousser plus fort dans un processus graduel de l'expansion de la portée et des performances supérieures d'une manière qui ne menace pas de porter atteinte à la viabilité de ces nouveaux systèmes.

L’importance écologique de la RDC, les niveaux de pauvreté, et les archives sur les droits de l'homme sont tels que le marché a besoin d'entendre un message fort de «repositionnement » intentionnel par la RDC, partant de la position de problème de 3TG dans le monde à celle de source de premier plan pour l'exploitation minière et l'approvisionnement responsables s’ils veulent prendre un acte de foi et faire les investissements nécessaires pour réengager pour le long terme. Mais nous avons ici l'occasion unique de la RDC:

Les écorégions de la RDC ont une importance mondiale pour la biodiversité planétaire, les services écosystémiques et l’atténuation du changement climatique. Les entreprises responsables verraient un plus grand impact potentiel dans le soutien à l’endroit des entreprises minières congolaises qui cherchent à atténuer les risques pour l'environnement que ce qu'ils le pourraient dans d'autres pays où les écosystèmes sont plus dégradés ou moins importants à l'échelle mondiale.

La RDC a malheureusement de mauvaises notes en termes de droits humains, en particulier dans le secteur des minerais. La mise en œuvre de systèmes de gestion des risques décrites à l’Annexe II des directives de l’OCDE est encourageante pour les « acteurs responsables de l’approvisionnement », mais beaucoup sont sceptiques quant à l'achat lorsque tant d'autres questions relatives aux droits de l'homme ne sont toujours pas résolus comme il faut, ou ne le sont tout simplement pas (ex: travail forcé, négociation collective, droits des femmes, protection de l'enfance, etc.). Les entreprises responsables verraient un plus grand potentiel de transformation sociale dans le soutien envers les sociétés minières congolaises qui reconnaissent leur responsabilité de respecter tous les droits de l'homme et cherchent à soutenir la réalisation des droits de l'homme dans la façon dont ils font leur commerce.

La RDC a une mauvaise réputation pour corruption, mauvaise gestion et risque élevé pour les affaires. Ces questions continuent d'être une menace pour l'intégrité et la performance commerciale de son secteur des minerais. De manière assez évidente, les entreprises responsables auraient plus d'appétit pour l'achat en RDC si le risque de corruption était faible, et si les mécanismes de redevabilité pourraient s’avérer fonctionnels.

Suite à cet engagement, il faudrait une série d'actions, mais on pourrait commencer par un engagement à institutionnaliser, ou à tout le moins inciter l'utilisation des normes d'exploration et d'exploitation minières responsables par les entreprises opérant dans le secteur minier de la RDC. Lesdites normes minières responsables pourraient être utilisées par des entités minières afin de donner à leurs clients en aval l'assurance qu'elles sont une source responsable selon le DDG (à noter que le DDG est une norme d'approvisionnement, pas une norme d'exploitation). Les normes qui offrent et assurent des performances sur un éventail de documents normatifs internationaux (y compris le Cadre de durabilité SFI, les Sauvegardes de la Banque Mondiale, l’UN Global Compact, les Principes directeurs de l'ONU, les conventions de l'OIT, les conventions du patrimoine mondial, etc.) auraient plus de valeur. Certaines de ces normes sont expliquées dans un petit détail au chapitre quatre (ex: CoP RJC et CoC, IRMA, Fairtrade, Fairmined), mais d'autres pourraient aussi être considérées comme la norme e3 de PDAC pour les sociétés d'exploration, le Cadre ICMM pour le développement durable, et plus.

Il y a plusieurs choses que le GRDC pourrait faire pour inciter l’adoption de ces normes.

Tout comme le GRDC a intégré la CTC en droit national, il pourrait aussi exiger des entreprises opérant dans leur juridiction à se conformer à une ou plusieurs de ces normes dans un délai prédéterminé comme condition du maintien de leur permis d'exploitation. Le mécanisme national de certification basée sur le CTC reflète cette vision dans une certaine mesure.

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Le GRDC pourrait fournir des incitations fiscales pour la participation à ces régimes, offrant un taux réduit de redevance ou un autre avantage fiscal, pour les entreprises qui peuvent démontrer la conformité, par exemple.

Celles-ci et d'autres mesures incitatives pourraient être identifiées, leur portée délimitée, détaillées et pilotées en partenariat avec des entreprises congolaises, des entreprises internationales opérant en RDC, leurs acheteurs, et les initiatives elles-mêmes.

Le GRDC pourrait inviter formellement ces initiatives à travailler avec les entreprises opérant en RDC, et commencer une conversation sur les conditions qui seraient nécessaires pour chaque côté pour lancer des activités.

Une campagne de sensibilisation pourrait être entreprise par le GRDC, les acheteurs de matières congolais, les initiatives de raffinage détaillées ci-dessus, et les initiatives minières responsables, travaillant ainsi avec les entreprises congolaises afin de communiquer au secteur privé.

En approuvant la participation à ces autres régimes par des entités minières opérant en RDC à travers une ou plusieurs de ces actions, on indiquerait au monde que le Congo est conscient de son importance environnementale mondiale et le du devoir de protéger les droits de l'homme ; est très sérieux quant à l'activation de l'exploitation minière et de l'approvisionnement responsable général sur son territoire, et a l'ambition de travailler en partenariat avec les entreprises pour mener le monde dans les meilleures pratiques dans ces aspects.

Le GRDC pourrait également encourager et faciliter les initiatives des minerais de conflit existants en vue d'étendre la portée de leurs activités de due diligence et intégrer progressivement l'ensemble plus large des risques qui sont dans la portée des principaux cadres d'entreprises internationales responsables. On devrait y aller avec soin et sur la base des risques existant dans les environnements d'exploitation locale, et en commençant dans des sites où les systèmes ont atteint un plateau dans leur atténuation des risques identifiés dans l'annexe II des directives de l’OCDE, ce qui suggère une capacité de s’étendre à d'autres questions. On ne peut pas s’attendre à ce que ces zones minières puissent courir avant de pouvoir marcher, mais en les amenant sur un escalier d'amélioration progressive sur les risques existants dans leur portée, et l'expansion progressive à de nouveaux risques, est la vision que le monde a besoin de voir pour avoir confiance qu'elles peuvent soutenir la RDC dans la transformation de son secteur minier en un leader mondial de l'exploitation minière et de l'approvisionnement responsables. La planification sur la façon d’y procéder aurait lieu en consultation avec les initiatives, évidemment. Il est clair que certains pensent déjà de cette manière, en notant la «phase 3» de l’iTSCi dans son plan initial et leur addition progressive des questions de sécurité et de protection de la santé des enfants et dans la gestion de certains sites, et l'intention de BSP d'avoir un standard plus large, quoique ce soit encore en développement.

Bien sûr, c’est une idée relativement ambitieuse, et qui nécessiterait un soutien politique aux plus hauts niveaux pour gagner du terrain. Et certes, il y aura toujours un scepticisme. Dans ce cas, les gouvernements nationaux et provinciaux devraient à tout le moins engager ces initiatives, réfléchir à ce qu'ils pourraient offrir au GRDC et aux provinces, et envisager comment inciter les entreprises minières à obtenir la certification de ces initiatives volontaires. Ces initiatives devraient également chercher à engager le GRDC pour examiner ce que la RDC peut avoir à offrir en ce qui concerne leurs propres plans stratégiques pour atteindre l'échelle et l'impact. Du moins, c’est une première étape pour tirer parti de ces initiatives sur les minerais de conflit pour atteindre les impacts plus profonds qui sont plus susceptibles d'accoucher d'un secteur minier résilient sur lequel on peut on peut bâtir un avenir prospère pour la nation congolaise.

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ETUDE COMPARATIVE DES SYSTEMES DE CERTIFICATION ET DE TRAÇABILITE

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