etude de la qualite du jus d’ananas beninois dans …
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1
République du Benin
Cosinus Conseils
FEVRIER 2016
Etudes –Recherche
Formation-Conseils-Recrutement
Audit - Gestion
Evaluation
21007286 / 98479142
RC: RB/ABC/11-A-783,
IFU: 320110147201
ETUDE DE LA QUALITE DU JUS D’ANANAS BENINOIS DANS LE
CONTEXTE DE MARCHE REGIONAL : CAS DES PAYS DE
L’HINTERLAND (BURKINA FASO, NIGER) ET DE NIGERIA, ET
SENEGAL
Rapport final
2
Résumé exécutif
Depuis les années 1990, la culture de l’ananas s’est imposée comme un créneau porteur et a fait l’objet d’un projet de
promotion et de développement de la filière initié par le Centre Régional de Promotion Agricole (CeRPA) dans le
département de l’Atlantique, zone pédologique et agro écologique la plus propice à cette culture.
Actuellement, le constat est que le Bénin déverse sur le marché national et sous régional plusieurs marques
commerciales de jus d'ananas avec des taux de pénétration assez variables et inconstants. Des marques apparaissent et
disparaissent faute de qualité ou de politique de ciblage de marchés de consommateur à travers leurs préférences.
Dans le souci d’une meilleure valorisation de l’ananas et pour aider les entreprises béninoises de production de jus
d’ananas, à augmenter et sécuriser leurs demandes extérieures en jus, elles ont besoin de disposer des données et
informations technologiques (exigences en termes de normes et qualité) et de marchés (volume de l’offre, structure
des coûts, demandes potentielles, offres d’export, prix,..) afin de mieux se positionner sur le marché régional
notamment celui des pays de l’hinterland (Burkina Faso, Niger), du Nigéria et du Sénégal.
C'est dans ce contexte que s'inscrit l'initiative de la présente étude initiée par le programme ABC (Agro Business
Center) à travers le bureau d'étude COSINUS Conseils dont l'objet principal est la réalisation de l’étude de marché
sur le jus d’ananas béninois dans la sous-région.
L’étude a pour objectifs de :
Faire un bref état des lieux de la filière ananas (évolution de la production, de la transformation et des
exportations) dans les trois dernières années ;
Analyser et spécifier l’offre et la demande du jus d’ananas du Bénin sur les marchés Burkinabè, Nigérien,
Nigérian et Sénégalais (évolution les 3 dernières années) ;
Faire le point des technologies de transformation disponibles et des critères de qualité du jus selon les
exigences du marché local et sous régional.
De manière spécifique, en termes d’accès du produit sur le marché national et régional et de l’amélioration de la
qualité :
L’offre et la demande du jus d’ananas béninois sur les marchés sus cités ;
L’évolution du coût moyen de production et de cession sur les marchés (évolution du prix) ;
Les termes d’exportation/commercialisation du jus d’ananas béninois en direction des pays de l’inter land
notamment le Burkina Faso, le Niger, le Nigéria et le Sénégal ;
Faire le point des technologies de transformation disponibles et des critères de qualité du jus selon les
exigences du marché local et sous régional ;
Les perspectives et tendances par marché.
Au regard des résultats attendus, la démarche méthodologique mise en place par l’équipe de consultants a été
structurée en quatre phases : (i) préparation de la mission ; (ii) collecte des données sur le terrain ; (iii) analyse et
débriefing (iv) rapportage. Chaque phase a été caractérisée par un certain nombre d’activités bien précises.
Cependant, il convient de préciser que la phase de collecte de données s’est opéré aussi bien au Bénin, Burkina Faso
et au Niger, les autres pays ont été pris en compte à travers la revue documentaire. Aussi, certaines approches
spécifiques ont permis à l’équipe de consultants d’atteindre ses objectifs. On peut citer :
Approche participative, consultative et contributive : La mission est conduite en collaboration étroite
et active avec les personnes ressources impliquées dans la transformation de jus d’ananas et la démarche
qualité au bénin.
Approche enquêtes/interview semi-structuré : Elle a permis à l’équipe du consultant de collecter les
informations pertinentes auprès des acteurs directs et indirects de la filière et surtout des unités de
transformation exportatrices de jus d’ananas dans la sous-région.
Approche circuit de commercialisation : Elle a permis aux enquêteurs de remonter les circuits de
distribution d'exportation du Bénin jusqu'aux pays de la sous-région avec des entrevues avec les distributeurs
et commerçants officiels de certains pays notamment le Niger, le Burkina et le Sénégal ainsi que certains
vecteurs officieux (transporteurs et courtiers informels).
Des résultats issus de cette étude, on peut retenir que :
3
1. La production de l’ananas a connu une augmentation fulgurante ces dix dernières années. Cette production est
passée de 51151 tonnes en 2000 à 358 887tonnes en 2013 soit un accroissement de 86%. Le pic de production
est observé en 2012 avec un tonnage annuel de 375637 tonnes. De même, tout comme la production, les
superficies d’ananas emblavées ont connu une augmentation pendant cette période avec un taux
d’accroissement de 83% environ. Il en est de même du rendement au niveau duquel on note également une
tendance à la hausse mais avec des rechutes pour certaines années.
2. Les unités de transformation de l’ananas sont pour la plupart artisanales excepté quelques unités semi
modernes. Elles opèrent en majorité presque toutes dans le domaine de l’informel. On estime à plus d’une
centaine environ, le nombre d’unités de transformation de jus d’ananas au bénin, dont la plupart sont installés à
titre individuel ou en groupements dans les grands centres urbains au sud-bénin comme Cotonou, Porto-Novo
et Abomey-Calavi. Par ailleurs certains individus opérants dans l’informel, achètent du jus concentré auprès des
unités agro-industrielles qu’elles diluent ensuite pour la revente. Ces jus sont vendus soit à domicile, dans les
gargotes ou par des vendeuses ambulantes qui sont eux même pour la plupart des transformatrices. Ce sont
les femmes qui sont les plus représentées dans cette chaine.
3. Les données d’enquêtes relatives à la production de jus d’ananas au bénin révèlent une capacité annuelle de
production de jus estimée à environ 600.000 litres de jus d’ananas par an (IFDC, 2011). Au regard de
l'évolution du coefficient de transformation de la production brute actuellement cette quantité a déjà connu un
taux d'accroissement de plus de 25% ces cinq dernières années. Ces jus sont essentiellement offerts en
canettes en sachets et dans les bouteilles de 25cl (contenance dominante) ou de 33cl aux restaurants et aux
supermarchés. Il faut également souligner par rapport à ces produits que la couverture du territoire national
est déséquilibrée. En effet, l’offre est principalement orientée vers la sous régions et les centres urbains
nationaux tels que Porto-Novo ; Cotonou ; Parakou ; Abomey - Calavi…, au détriment des zones rurales.
4. Au bénin l’offre de jus d’ananas est étalée tout au long de l’année bien que la grande période de production de
jus soit située entre août et novembre. Mais, la disponibilité est surtout forte pendant les temps de carême et
aussi au cours des fêtes de fin d’année.
5. L’analyse des données statistiques révèle que les exportations béninoises d’ananas sont encore très faibles bien
que le fruit soit très apprécié sur le marché européen pour sa couleur (jaune or) et son goût. En effet, Avec
une production annuelle de 3588869 tonnes en 2013, le bénin n’apparaît pratiquement pas dans les statistiques
mondiales des pays producteurs d’ananas. Car le pays ne fournit en moyenne que seulement 0,24% de l’ananas
exporté sur le marché européen (Arouna et Afommassè, 2005, cité par Adégbola ,2012).
6. Les principaux exportateurs de l’ananas fruit et de ces dérivés vers le marché européen sont : SATOLA, FRUIT
D’OR, FRUIT TILLOU et CSFT (en ce qui concerne les entreprises privées) et l’UGPAT, le FGIE et l’UPS (en
ce qui concerne les groupements). Les pays de destination sont principalement la France (plus de 60% des
exportations), la Belgique, le Maghreb, l’Italie et la Suisse (11,1% des exportations) et l’Espagne (2% des
exportations).
7. L’exportation de l’ananas frais et de ces dérivés vers les pays de la sous-région quasi embryonnaire dans le
passé a connu de sérieux regains d'intérêt ces dernières années avec un volume de plus en plus croissant de
fruit et de jus produit en direction du Nigéria, le Niger et la Burkina-Faso et plus récemment le Sénégal. Cette
dynamique est marquée par des stratégies des jeux d'acteurs axés sur le couplage du formel et de l'informel, de
la combinaison du ciblage des niches les moins exigeantes et les niches exigeantes. Elle s'opère par l’entremise
des transformateurs eux-mêmes ou de certains grossistes et divers intermédiaires qui ont l’habitude de
s’approvisionner auprès de gros transformateurs pour des reventes sur certains marchés sous régionaux.
8. L'étude a révélé que les unités de transformation de jus d'ananas du Bénin rivalisent de nombreuses stratégies
allant des plus formelles aux plus informelles pour conquérir les marchés régionaux de consommation de jus
d'ananas. La typologie de ces stratégies peut s'articuler autour des options de positionnement ci-après
caractérisés.
9. Des options de positionnement axées sur des efforts de formalisation couplés avec la modernisation de
l'emballage et de développement du label.
4
10. Des options de positionnement axées sur la captation des opportunités offertes par des marchés peu exigeant
et tolérants des flux négligeables de jus contenus dans des emballages de bouteilles recyclés mais qui
s'accommodent avec un nombre important de consommateurs.
11. Des stratégies mixtes qui se fondent sur les avantages des deux options ci-dessus présentées. Elles sont les
formes dominantes et résultent des incapacités à assurer une offre régulière avec des emballages modernes
dont les ruptures de stock sont fréquentes.
12. Des stratégies de positionnement basées sur des dissimulations de label, des circuits transfrontaliers quasi
souterrains, des transvasements des contenants et des contrats officieux entre opérateurs pour des
changements d'origine et de labels.
13. Il ressort des analyses effectuées que les capacités des exportateurs de jus d'ananas à se maintenir sur les
marchés de consommation sous régionaux ainsi étudiés dépendent beaucoup moins des facteurs d'appréciation
intrinsèque de la qualité du jus par les consommateurs que par des facteurs de présentation physique et de
conditionnement (emballage).
14. En outre les unités qui détiennent les chances de mieux se maintenir sur ces marchés sont celles qui disposent
des stratégies d'approvisionnement de la matière première à faible coût et des mécanismes de production dans
des emballages modernes (cannette, plastique, carton etc.).
15. La particularité du marché du Nigeria dont les caractéristiques principales ne sont pas spécifiques à la seule
filière d'ananas et ses dérivés dénote de ce que les acteurs jouissant de la forte maîtrise des réseaux marchands
informels continueront à détenir la maîtrise d'un pourcentage encore élevé du flux de jus d'ananas sur ce
marché pour des longues périodes. Les raisons principales de la survie de ces réseaux sont les suivantes: les
formalités de NAFDAC constituent encore aujourd'hui des mesures supplémentaires de protection du marché
de consommation nigérian malgré le protocole de la CEDEAO sur les schémas de libéralisation économique et
la circulation des personnes et des biens. Par ailleurs les appétits voraces de certains opérateurs nigérians aux
jus d'ananas béninois transvasés dans d'autres emballages au Nigeria ainsi que l'importance de la clientèle peu
exigeante et la grande porosité des frontières conforteront ces échanges et la survie du circuit.
16. La commercialisation du jus d’ananas dans les pays de l’hinterland se caractérise par un circuit de distribution
court. Ce commerce sous régional, met en contact l’unité de transformation aux consommateurs de jus par
l’intermédiaire des grossistes, qui sont pour la plupart les répondants de ces unités dans les pays de l’hinterland
respectivement. Ainsi, on ne distingue qu’un seul type de circuit de distribution du jus d’ananas béninois vers
l’hinterland, où on a les grossistes chargés d’approvisionner les consommateurs en passant directement par
l’unité de transformation. Aux grossistes, s’ajoutent d’autres acteurs indirects tels que les transporteurs, les
manutentionnaires dont les rôles ne sont pas négligeables pour la régularité des flux.
17. Les périodes de fortes demandes du jus d’ananas béninois exporté sont les périodes des fêtes (noël et pâque),
de forte chaleur et de carême surtout dans les pays musulman. A chacune de ces périodes sont associés des
prix de ventes différents.
18. L’étude a révélé que le respect des exigences de management de la sécurité sanitaire des aliments constitue le
seul moyen pour éviter de se confronter à des obstacles non tarifaire et accéder facilement aux marchés.
L’analyse des données de terrain collectées auprès de différentes catégories d’acteurs rencontrés, a révélé que
seulement 5 des 24 unités de transformations exportatrices de jus vers les marchés de l’hinterland, enquêtées
disposent d’une certification ou d’un agrément soit un taux de 21%.
19. Dans le domaine de la certification, seules les jus d’ananas IRA et ARIYO de l’unité CARDA sont certifiés au
Bénin par la DANA (Direction de l’Alimentation et de la Nutrition Appliquée) et dotés de la certification
ISO9001. Ces jus y compris ceux des entreprises MOUS-INTER, FRUITS TILOU et de ETRAPA ENTREPRISE
SARL, sont agréés par la Commission de l’UEMOA et de la CEDEAO. L’unité de transformation IRA-
PROMOFRUIT avec l’appui de ces partenaires technique et financiers, entreprend des démarches pour
l'obtention de l’agrément NAFDAC : une condition essentielle complémentaire de l'agrément SLE de la
CEDEAO pour la commercialisation des produits exportés vers le Nigeria.
20. En ce qui concerne les normes qualité HACCP, 70% des entreprises béninoises enquêtées se sont engagées
dans cette démarche, mais respect strict. Ceci peut s’expliquer par le fait que, la démarche qualité le système
HACCP une démarche sensible, exigeante et de longue haleine. Ne respecte et ne se conforme aux normes
5
HACCP qui veut mais qui peut : car la démarche est onéreuse et nécessite beaucoup de moyen financiers.
Quand on veut faire du HACCP il faut être prêt à y mettre les moyens.
21. La difficulté majeure de la démarche HAACCP, tourne autour de l’identification des points critiques au niveau
de la chaine de production ; et de nombreuses unités de transformation de jus d’ananas ne sont pas encore
conscientes que appliquer cette démarche sans identification des points critiques peu aboutir à des résultats
non concluantes. Aussi, faut-il souligner au niveau des unités de production de jus d’ananas enquêtées, un
certain nombre d’insuffisances par rapport à cette démarche; elles concernent notamment : i) la
méconnaissance des documents réglementaires ; ii) des locaux et équipements non conformes ; iii)
l’engagement de la direction non formalisé ; iv) l’inexistence de plan d’autocontrôle et d’un plan de formation
du personnel ; v) l’absence de visite d’embauche et visite médicale périodique au personnel ;vi) la non maîtrise
des BPF/BPH ; vii) l’absence d’un plan de lutte contre les nuisibles ; viii) des manuel Qualité non disponible ; ix)
Dispositif de lavage de mains manuel non conforme et insuffisant ; x) l’insuffisance de toilettes ; xi) l’absence de
matériel de contrôle ; xii) l’absence de traçabilité en amont pour ne citer que ceux-là.
22. L'étude conclut quant aux déterminants essentiels de la conquête du jus d'ananas d'origine béninoise sur le
marché de la sous-région et constate qu'ils sont relatifs aux exigences des formalités de barrière tarifaire, le
meilleur conditionnement et emballage. Les considérations organoleptiques sont encore très négligeables par
rapport à l'importance des caractéristiques physiques (couleur, forme, nature).
23. Il est à noter qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour amener nos unités exportatrices de jus d’ananas
à s’intéresser et à se conformer aux normes de manière à satisfaire les exigences des marchés voisins.
24. Face à ces problèmes, les recommandations suivantes peuvent être adressées pour lever les contraintes et
garantir un meilleur positionnement du jus d’ananas béninois sur les marchés de l’hinterland. A l’endroit d’ABC
Accompagner les dynamiques de regroupement des unités de transformations en vue de mise en place de
label de jus d'origine béninoise avec pour levier les achats groupés d'emballage, des approvisionnements
contractuels, la traçabilité et les capacités de satisfaction des demandes importantes dans la sous-région ;
Accompagner les opérateurs exportateurs de jus désireux de le faire à développer des initiatives visant à
mutualiser les efforts des transformateurs pour des achats groupés d’emballages ;
Accompagner les initiatives de de formalisation de contrat et les accords entre producteurs et
transformateurs (contrats de culture ou d’approvisionnement) afin de garantir l'approvisionnement à coût
réduit aux matières premières ;
Informer des transformateurs de jus sur les normes d’installation et leurs importances ;
Systématiser le contrôle interne de la qualité à Travers la mise à disposition des transformateurs les
informations sur un kit pour le contrôle interne) ;
Améliorer et restructurer le secteur de l’exportation par une labélisation, gage d’une référence en
transformation et commercialisation du jus d’ananas sur les marchés de l’hinterland et de l’Europe.
A l’endroit de l’Etat
Instaurer des mesures incitatives pour susciter une forte implication des directions techniques des douanes
pour accompagner les exportateurs dans le transit de leurs jus d’ananas ;
Franche collaboration entre les différents acteurs étatiques impliqués dans l’exportation des produits agricoles
pour une responsabilisation et plus de visibilité dans les questions de normes à respecter ;
Offrir des mesures incitatives pour faciliter la mise en place au niveau national d'une unité de production
d’emballages ;
instituer un cadre de dialogue interinstitutionnel entre les parties nigérianes et béninoises pour une meilleure
internalisation des normes des NAFDAC par les opérateurs béninois ;
Sensibiliser les opérateurs béninois sur les démarches SLE de la CEDEAO ainsi que les agréments de l'UEMOA.
A l’endroit des exportateurs
Reconnaissance et Respect des normes de transformation et d’exportation du jus d’ananas par chaque
responsable d’unité de transformation au sein même de son unité;
Développer les actions marketing institutionnel pour susciter l’intérêt des structures financières afin de les
accompagner.
A l'endroit de la table filière ananas
Faire du lobbying pour une subvention du coût de l’énergie ;
Renforcement des capacités des acteurs sur les démarches qualité.
6
Table des matières
Résumé exécutif ...................................................................................................................................... 2
Table des matières .................................................................................................................................. 6
Liste des tableaux .................................................................................................................................... 9
Liste des figures ....................................................................................................................................... 9
Liste des photos ....................................................................................................................................... 9
1. Introduction ....................................................................................................................................... 10
1.1. Contexte et justification de la mission ....................................................................................... 10
1.2. Objectifs et résultats attendus de la mission ............................................................................. 10
1.2.1. Objectifs de la mission ......................................................................................................... 10
1.2.2. Résultats attendus de la mission ......................................................................................... 11
2. Approche méthodologique de la mise en œuvre de la mission ........................................................ 12
2.1. Approche globale de mise en œuvre de la mission ................................................................... 12
2.2. Les outils de collecte et d’analyse de données .......................................................................... 12
2.3. De l’approche globale d’analyse ................................................................................................ 12
2.4. Echantillonnage .......................................................................................................................... 13
2.4. Les limites de l’étude .................................................................................................................. 13
3. Bref aperçu sur la filière ananas au Bénin ......................................................................................... 14
3.1. Importance de la filière .............................................................................................................. 14
3.2. Les bassins de production .......................................................................................................... 14
3.3. Evolution production ananas ..................................................................................................... 15
3.3.1. Superficie emblavées, quantité d’ananas frais produit et rendement ............................... 15
3.3.2. Situation de la transformation de l’ananas au Bénin .......................................................... 16
3.3.3. Potentiel exportable de l’ananas et de ces dérivés dans la sous-région et au niveau
international .................................................................................................................................. 17
3.4. Les principales CVA de la filière .................................................................................................. 18
3.5. Caractéristiques de la CVA jus d'ananas sur le marché régional (cartographie des acteurs) .... 18
4. Dynamique de l'offre en jus d'ananas destiné au marché sous régional (l'HINTERLAND et le
NIGERIA) et les déterminants de la compétitivité ................................................................................. 19
4.1. Profil des entreprises exportatrices ........................................................................................... 19
4.2. Inventaire des technologies de transformation : procédés de transformation, matériels et
équipements utilisés. ........................................................................................................................ 21
4.2.1. Procédés technologiques et différentes étapes de la transformation................................ 21
4.2.2. Matériels et équipements utilisés ....................................................................................... 21
4.3. Gammes, quantités et formes du jus commercialisé ................................................................. 23
4.3.1 : Quantités de jus commercialisées ...................................................................................... 23
4.3.2 : Les gammes de jus commercialisés ................................................................................... 24
7
4.4. Marchés sous régionaux desservis ........................................................................................ 25
4.5. Volumes de jus positionnés sur le marché ............................................................................ 25
4.6. Structures de coût et facteur de compétitivité ..................................................................... 26
4.6.1. Structures de coût ......................................................................................................... 26
4.6.2. Les déterminants de la compétitivité ............................................................................ 27
5. Dynamique de la demande et l'environnement concurrentiel relatif au marché du jus d'ananas
dans la sous-région ................................................................................................................................ 29
5.1. Etat de la demande et de la concurrence en jus d'ananas au Bénin ......................................... 29
5.2. Etat de la demande et de la concurrence en jus d'ananas au Burkina Faso .............................. 29
5.3. Etat de la demande et de la concurrence au Nigeria ................................................................. 30
5.4. Etat de la demande et de la concurrence au Niger .................................................................... 31
5.5. Etat de la demande et de la concurrence au Sénégal ................................................................ 31
6. Analyse des stratégies de commercialisation et de conquête de marché développées par les
exportateurs béninois. .......................................................................................................................... 33
6.1. Positionnement sur les marchés régionaux ............................................................................... 33
6.2. Circuits de distribution et méthodes d'exportation ................................................................... 34
6.3. Les principaux répondants et points de vente ........................................................................... 34
6.4. Les périodes de fortes demandes en jus, formation et fluctuation des prix ............................. 35
6.5. Typologie des stratégies développées pour conquérir les divers marchés ............................... 35
7. Qualité et préférences des marchés de l'HINTERLAND sur les jus d'origine béninoise. ................... 37
7.1. Caractéristiques physiques chimiques et organoleptiques des jus exportés ............................ 37
7.2. Préférences des consommateurs des marchés de l'HINTERLAND ............................................. 37
7.3. Résultats de l'indice de satisfaction des exigences des consommateurs sur les jus d’origine
béninoise (cas de l’IRA sur les marchés de l’Hinterland) .................................................................. 38
8. Les termes d'exportation du jus d'ananas en direction de la sous-région et l'analyse des contraintes
et obstacles ........................................................................................................................................... 40
8.1. Les conditions pour les échanges formels .................................................................................. 40
8.1.1. Cas des pays de l'hinterland ................................................................................................ 40
8.1.2. Le Nigeria ............................................................................................................................. 41
8.2. Aperçu sur les normes et leur niveau de respect ....................................................................... 43
8.2.1. Les normes et les agréments ............................................................................................... 43
8.2.2. Limites Maximales de Résidus (LMR) .................................................................................. 44
8.2.3. Niveau de respects des entreprises béninoises exportatrices de jus au regard des
exigences en termes de normes qualité et de certification. ......................................................... 45
8.3. Analyse des contraintes et obstacles à l'exportation du jus d'origine béninoise dans
l'hinterland et le Nigeria .................................................................................................................... 45
8.3.1. Le marché de l'hinterland .................................................................................................... 45
8.3.2. Le marché du Nigeria........................................................................................................... 47
8
9. Perspectives et tendances des marchés pour l'offre de jus d'origine béninoise: quelles pistes
d'orientation pour ABC .......................................................................................................................... 49
9.1. Perspectives et tendances : Analyse des principales contraintes de la transformation et de la
commercialisation du jus d’ananas béninois vers les marchés de l’hinterland ................................ 49
9.2. Propositions de solutions pour lever les contraintes et garantir un meilleur positionnement du
jus d’ananas béninois sur les marchés de l’hinterland ..................................................................... 49
9.3. Perspectives pour les Petites et Moyennes Entreprises ............................................................ 50
9.4. Pistes d'intervention spécifique pour ABC ................................................................................. 51
Conclusion et recommandations .......................................................................................................... 53
ANNEXE1 : Liste des entreprises de transformation de jus rencontrées .......................................... 57
ANNEXE2 : Questionnaire administré aux unités .............................................................................. 58
ANNEXE 3 : Outils de collecte et d’analyse des données .................................................................. 65
ANNEXE 4 : Clarification et opérationnalisation de quelques concepts clés .................................... 66
9
Liste des tableaux
Tableau 1: Importance de la filière ananas au Bénin ............................................................................. 14
Tableau 2: Caractéristique sommaire des unités de transformation exportatrices de jus enquêtées . 19
Tableau 3: sources, couts et année d’acquisition des matériels et équipements utilisés par les unités
artisanales .............................................................................................................................................. 22
Tableau 4: Caractéristiques et performances des machines utilisées par les unités artisanales .......... 22
Tableau 5: Caractéristiques et performances des machines utilisées par les unités semi-industrielles 23
Tableau 6: Marques du jus, quantité moyenne produite et types d’emballages ................................... 24
Tableau 7: Structures de coût ............................................................................................................... 26
Tableau 8: Etat de la concurrence au Bénin ......................................................................................... 29
Tableau 9: Etat de la concurrence au Burkina –Faso (Recherches Consultant) .................................. 30
Tableau 10: Industrie agroalimentaires producteur de jus de fruits au Nigéria ................................... 31
Tableau 11: Etat de la concurrence au Niger ...................................................................................... 31
Tableau 12: Etat de la concurrence au Sénégal .................................................................................... 32
Tableau 13: Nom des répondants et principaux point de vente par pays. ........................................... 35
Tableau 14: Prix de ventes des cessions de jus par périodes et par pays. ........................... 35
Tableau 15: Préférences qualitatives des consommateurs par pays ..................................................... 38
Tableau 16: Résultats de l’indice de satisfaction des exigences des consommateurs .......................... 38
Tableau 17: Etapes à suivre pour l’obtention de la norme NAFDAC .................................................. 42
Tableau 18: Nombre d'entreprise et de produits agrées à la TPC ...................................................... 46
Liste des figures
Figure 1 : Schéma synthèse des différentes étapes de la méthodologie ............................................... 12
Figure 2 : Approche globale d’analyse .................................................................................................. 13
Figure 3: Echantillonnage et Stratégie de collecte de données ............................................................ 13 Figure 4 : Evolution des superficies emblavées, de la production et des rendements d’ananas au Bénin.
............................................................................................................................................................... 16 Figure 5 : Quantité moyenne annuelle de jus produits par les unités .................................. 23
Figure 6: Proportion des entreprises béninoises exportatrices de jus sur les différents
marchés. .............................................................................................................................................. 25
Figure 7: flux de jus d’ananas béninois sur les marchés de l’hinterland ............................... 26
Figure 8: Consommation annuelle de jus au Nigéria par rapport à d’autres régions ...... 30
Figure 9: Consommation de jus de fruits au Nigéria sur les 4 années ................................. 30
Figure 10: Modes de convoyage des jus béninois ....................................................................... 34
Figure 11: principaux répondants des jus d’ananas béninois dans les pays de l’hinterland
............................................................................................................................................................... 34
Figure 12: Caractéristiques physique, chimiques, et organoleptique des jus produits pour
l’exportation ......................................................................................................................................... 37
Liste des photos
Photo 1 : Dispositif de transformation artisanale de jus d’ananas ............................................................... 21
Photo 2 : machines artisanales : broyeurs motorisés et presses électrique et manuelle ................................ 22
Photo 3 : Quelques présentations du jus commercialisés ............................................................................ 24
10
1. Introduction
1.1. Contexte et justification de la mission
L’ananas, de son nom scientifique Ananas comosus, est une plante herbacée pérenne de la famille des
broméliacées, introduite au Bénin vers le 17ième siècle. Depuis les années 1990, la culture de l’ananas s’est
imposée comme un créneau porteur et a fait l’objet d’un projet de promotion et de développement de la filière
initié par le Centre Régional de Promotion Agricole (CeRPA) dans le département de l’Atlantique, zone
pédologique et agro écologique la plus propice à cette culture. Mais c’est en 1995, que le nombre de producteurs,
d’entreprises de transformation, d’exportateurs, qui s’investissent dans cette filière s’est considérablement accru.
Ce qui a donné une bonne impulsion à la promotion de la culture d’ananas et au développement d’une véritable
filière d’exportation vers les marchés de la sous-région dont celui du Nigéria, du Sénégal, et des pays de
l’hinterland (Burkina Faso, Niger. Mali). L’ananas est commercialisé sur ces marchés à l’état frais ou transformé
notamment le jus.
Actuellement, le constat est que le Bénin déverse sur le marché national et sous régional plusieurs marques
commerciales de jus d'ananas avec des taux de pénétration assez variables et inconstants. Des marques
apparaissent et disparaissent faute de qualité ou de politique de ciblage de marchés de consommateur à travers
leurs préférences. D'autres marques de jus d'ananas sont simplement parfois éjectées du circuit de
commercialisation pour des problèmes de concurrence et de maîtrise des coûts de production. Il est
particulièrement noté que les questions de qualité et de leur certification ainsi que les démarches d'agrément
auprès des institutions sous régionales (CEDEAO, UEMOA) constituent aussi des facteurs limitant la pénétration
du marché des jus de fruit au niveau des pays de l'inter land. Ces derniers sont de grands consommateurs de jus de
fruit et le Bénin détient un avantage comparatif à produire du jus d'ananas spécifiquement pour ces destinations.
Les opérateurs de transformations de jus au Bénin se doivent dans ce contexte de relever de nombreux défis en
termes des conditions qui optimisent les chances d'accroitre sa force de vente sur ce marché fortement sollicité
aussi par des producteurs de jus provenant du Maghreb et de la méditerranée, du Ghana et de la Côte d'Ivoire.
Dans le souci d’une meilleure valorisation de l’ananas et pour aider les entreprises béninoises de production de
jus d’ananas, à augmenter et sécuriser leurs demandes extérieures en jus, elles ont besoin de disposer des données
et informations technologiques (exigences en termes de normes et qualité) et de marchés (volume de l’offre,
structure des coûts, demandes potentielles, offres d’export, prix,..) afin de mieux se positionner sur le marché
régional notamment celui des pays de l’hinterland (Burkina Faso, Niger), du Nigéria et du Sénégal. A cet effet, le
centre ABC envisage de procéder, à l’aide d’une équipe de consultants, à la réalisation de l’étude de marché sur le
jus d’ananas béninois dans la sous-région.
1.2. Objectifs et résultats attendus de la mission
1.2.1. Objectifs de la mission
L’étude a pour objectifs de :
Faire un bref état des lieux de la filière ananas (évolution de la production, de la transformation et des
exportations) dans les trois dernières années ;
Analyser et spécifier l’offre et la demande du jus d’ananas du Bénin sur les marchés Burkinabè,
Nigérien, Nigérian et Sénégalais (évolution les 3 dernières années) ;
Faire le point des technologies de transformation disponibles et des critères de qualité du jus selon les
exigences du marché local et sous régional.
De manière spécifique, en termes d’accès du produit sur le marché national et régional et de l’amélioration
de la qualité :
L’offre et la demande du jus d’ananas béninois sur les marchés sus cités ;
L’évolution du coût moyen de production et de cession sur les marchés (évolution du prix) ;
Les termes d’exportation/commercialisation du jus d’ananas béninois en direction des pays de l’inter
land notamment le Burkina Faso, le Niger, le Nigéria et le Sénégal ;
11
Faire le point des technologies de transformation disponibles et des critères de qualité du jus selon les
exigences du marché local et sous régional ;
Les perspectives et tendances par marché.
1.2.2. Résultats attendus de la mission
Il est attendu de la mission, les résultats ci-après :
Les technologies de transformation du jus d’ananas sont répertoriées, documentées et connues ;
Les critères de qualité du jus sont identifiés en lien avec les marchés nationaux et régionaux ;
Un aperçu sur le marché du jus d’ananas, son fonctionnement au Bénin et dans les pays suscités est fait
;
Les pratiques commerciales du jus d’ananas entre le Bénin et le Burkina Faso sont connues et les
conditions pour des échanges formels sont documentées ;
Les quantités (demandées et offertes) sont évaluées ;
Des entreprises transformatrices sont identifiées sur les marchés ciblés, avec les quantités demandées
et la spécification du produit ;
Les conditions d’accès au marché des pays suscités sont décrites (avec précision des endroits où
devront se faire les formalités, les coûts et les durées).
12
1.Préparation de la mission
Revue documentaire
Cadrage et échanges
Préparation des outils de collecte des données
2. Collecte des données
Recrutement d'enquêteurs
Formation sur les outils
Collecte des données
3. Analyse et traitement
Dépouillement des données
Traitement et synthèse des données
4. Rapportage
Rédaction des résultats obtenus
Restitution
Dépôt du rapport final
2. Approche méthodologique de la mise en œuvre de la mission
2.1. Approche globale de mise en œuvre de la mission
Au regard des résultats attendus, la démarche méthodologique mise en place par l’équipe de consultants a
structuré l’étude en quatre phases décrites par la figure 1 ci-dessous. Chaque phase est caractérisée par un certain
nombre d’activités bien précises.
Cependant, il convient de préciser que la phase de collecte de données s’est opéré aussi bien au Bénin, Burkina
Faso et au Niger, les autres pays ont été pris en compte à travers la revue documentaire.
Figure 1 : Schéma synthèse des différentes étapes de la méthodologie
La conduite de la présente étude prend appui sur les repères méthodologiques suivants : i) Approche
participative, consultative et contributive, ii) Approche enquêtes/ interview semi-Structuré ; ii) Séances de
synthèse et d’échange.
Séances de synthèse et d’échanges entre les commanditaires et les membres de l’équipe de
consultants.
Approche participative, consultative et contributive : La mission est conduite en collaboration
étroite et active avec les personnes ressources impliquées dans la transformation de jus d’ananas et la
démarche qualité au bénin.
Approche enquêtes/interview semi-structuré : Elle a permis à l’équipe du consultant de collecter les
informations pertinentes auprès des acteurs directs et indirects de la filière et surtout des unités de
transformation exportatrices de jus d’ananas dans la sous-région.
Approche circuit de commercialisation : Elle a permis aux enquêteurs de remonter les circuits de
distribution d'exportation du Bénin jusqu'aux pays de la sous-région avec des entrevues avec les
distributeurs et commerçants officiels de certains pays notamment le Niger, le Burkina et le Sénégal ainsi
que certains vecteurs officieux (transporteurs et courtiers informels).
2.2. Les outils de collecte et d’analyse de données
Les outils de collecte des données utilisés sont de deux ordres à savoir : (i) outils de collecte adressé aux
acteurs de niveau micro et (ii) outils de collecte adressés aux acteurs de niveau méso. Les outils de collecte
utilisés ainsi que ceux d’analyse sont présentés en annexe ….
2.3. De l’approche globale d’analyse
La filière ananas reste une filière complexe du fait du nombre d’acteurs qui la constituent et des différentes formes
de relation qui existent entre les acteurs. Pour analyser la chaîne de valeur jus d’ananas et sa pénétration sur le
marché des pays de l’hinterland, une approche systémique et holistique est proposée.
Cette approche met en relation aussi bien le système de production et de transformation, les acteurs, les textes, la
demande, les concurrents. L’approche globale d’analyse se présente donc comme suit :
13
Figure 2 : Approche globale d’analyse Source : Inspiré de « Approche systémique (Bestwern, 2014) »
2.4. Echantillonnage
De façon prioritaire, la collecte de données a été effectuée, au Bénin, sur une cinquantaine de transformateurs de
l’ananas en jus soupçonnés comme étant exportateurs. L’indentification des vrais exportateurs nous a permis
d’avoir les représentants de ces exportateurs dans les pays de l’Hinterland (Niger, Burkina-Faso) et le Sénégal.
Toutefois, il a été remarqué que les entreprises béninoises n’ont pas de représentants au Ghana et au Nigéria.
Ainsi, une seconde collecte de données a été effectuée auprès de 50 distributeurs représentants des entreprises
béninoises dans les pays concernés, composés de détaillants/grossistes (20%), restaurateurs (30%) et
consommateurs finaux (50%). Le schéma ci-dessous fait un résumé de la stratégie de collecte de données :
Figure 3: Echantillonnage et Stratégie de collecte de données Source : synthèse du consultant, 2015.
2.4. Les limites de l’étude
Les entreprises exportatrices du jus d’ananas du Bénin n’ont pas de répondants clairs dans des pays comme le
Ghana et le Nigéria. Ce qui explique le faite que l’indice de satisfaction n’a pas été réalisé au Ghana.
Acteurs de la production & de la
transformation (matières premières,
rendements, efficacité..)
Acteurs de la demande (prix,
quantité, qualité, période de
disponibilité)
Cadre réglementaire (Lois, textes, normes communautaires en place et cohérence avec les stratégies des
gouvernements : TEC-CEDEAO et APE-UE- ACP)
Analyse de la compétitivité
(Positionnement du Bénin sur le marché :
analyse de Porter)
Circuist de commercialisation (mécanisme
de distribution, normes et procédures
induites...)
Questionnaire
1
50 Entreprises
du Bénin,
transformatric
es de l’ananas
en jus
Questionnaire
2
50
représentants
des
entreprises
béninoises
- 50% Consommateurs finaux. - 30% Restaurateurs
- 20% Détaillants/Grossistes
- 50% Consommateurs finaux. - 30% Restaurateurs
- 20% Détaillants/Grossistes
- 50% Consommateurs finaux. - 30% Restaurateurs
- 20% Détaillants/Grossistes
NIGER
BURKINA
-FASO
NIGERIA
14
3. Bref aperçu sur la filière ananas au Bénin
3.1. Importance de la filière
L’ananas est une filière agricole très importante au Bénin. Il est classé 3ème filière parmi les filières prioritaire
retenues dans le PSRSA, après le coton et l’anacarde. L’importance de la filière ananas et sa capacité à mobiliser
suffisamment l’intérêt de l’investissement privé est résumé dans le tableau suivant :
Tableau 1: Importance de la filière ananas au Bénin
Critères Ananas Source
Contribution de la filière au PIB agricole 1,28% INSAE, 2011
Nombre d’actifs impliqués dans la filière (emploi
couvert par la filière)
20.000 INSAE, 2011
Potentiel de la demande régionale et internationale de
la spéculation (tonnes)
1200000 Analyse CVA, MAEP 2011,
GIZ 2011
Opportunités qu’offre la filière pour l’investissement
privé (intrants, transformations, logistique, intérêt des
PME)
+++ MIC
-ABEPEC
-ANPME
Dynamique des PME autour de la filière Une cinquantaine Analyse CVA, MAEP 2011,
GIZ 2011
Prise en compte de la filière par les politiques
sectorielles de développement de l’agriculture et du
secteur privé (notamment le PSRSA) dans le groupe des
filières prioritaires
Oui Document du PSRSA
Intérêt de la filière pour la promotion du Genre et la
sécurité alimentaire
+ INSAE
-DGAE
-MAEP
Légende + : Faible ; ++ : moyenne ; +++ : Forte
Source : Analyse documentaire, mars 2013
Aujourd’hui, la filière ananas occupant une place de choix parmi les treize (13) filières agricole porteuses à
promouvoir au bénin, l’Etat béninois a prévu dans son Programme de Relance du Secteur Agricole (PSRSA des
mesures incitatives afin d’accroître la production d’ananas de 150 000 tonnes en 2007 à 600 000 tonnes en 2015. Il
se propose également de promouvoir la transformation locale de l’ananas et de faciliter l’accès de l’ananas béninois
et de ses dérivés aux marchés régionaux et internationaux (MAEP, 2010). A terme, il est aussi envisagé l’exportation
de l’ananas par voie maritime en vue d’améliorer la balance commerciale du Bénin (MAEP, 2010).
3.2. Les bassins de production
Les principales zones de production sont localisées au Sud du Bénin. Il s’agit notamment des communes de Zê,
Allada, Abomey-Calavi, Tori, Toffo, Kpomassè et Ouidahcomme le montre le schéma ci-après :
Schéma : zones de production de l’ananas au Bénin
15
Bien que cultivé également entre Abomey et Savè, c’est essentiellement sur les plateaux de terre de barre que
l’ananas est produit au bénin avec succès. Ce sont les plateaux d’Allada, Abomey, Zagnanado, Kétou, Sakété, Pobè,
Comè, Sè et Aplahoué. Néanmoins dans d’autres localités, il existe des poches de production traditionnelle
d’ananas comme dansles départements du Plateau, du Zou et des Collines.
Le Département du Mono a commencé à s’intéresser à la culture depuis peu. C’est dire que le Bénin dispose
encore de terres aptes pour la culture d’ananas mais qui demeurent encore inexploitées.
3.3. Evolution production ananas
3.3.1. Superficie emblavées, quantité d’ananas frais produit et rendement
La production de l’ananas au bénin est réalisée de façon intensive sur des superficies souvent de petites tailles de
moins de 2ha. Mais quelques producteurs exploitent ont de grandes exploitations allant jusqu’à 150 ha (Gnimadi,
2008).
La production de l’ananas a connu une augmentation fulgurante ces dix dernières années. Cette production est
passée de 51151 tonnes en 2000 à 358887 tonnes en 2013 soit un accroissement de 86%. Le pic de production est
observé en 2012 avec un tonnage annuel de 375637 tonnes.
Les superficies cultivées et les rendements obtenus entre 2000 et 2013 sont présentés sur la figure ci-dessous.
L’analyse de cette figure révèle que tout comme la production, les superficies d’ananas emblavées ont connu une
augmentation pendant cette période avec un taux d’accroissement de 83% environ. Il en est de même du
rendement au niveau duquel on note également une tendance à la hausse mais avec des rechutes pour certaines
années.
16
Figure 4 : Evolution des superficies emblavées, de la production et des rendements d’ananas au
Bénin.
La figure 4 ci-dessus illustre le niveau d'évolution de la superficie qui s'est multiplié par 6 en 13ans. et dans le
même temps le rendement s'est amélioré de 120% entre les années 2000 et 2013.
L’accroissement de la production nationale de l’ananas, observé ces dernières années révèle néanmoins
quelques disparités au niveau des départements et des communes. En effet, d’après les statistiques du MAEP,
2013, le département de l’Atlantique totalise à lui seul plus de 90% de la production nationale d’ananas pour les
2 variétés cultivées : le pain de sucre et la cayenne lisse. les communes de Abomey-Calavi, Zê, Torri-Bossito et
d’ Allada sont dans ce département les principales communes productrice d’ananas avec respectivement 17%,
36%, 18% et 14% de la production nationale au cours de la campagne agricole 2012-2013 (MAEP, 2013). Les
productions des autres communes du Bénin sont relativement faibles.
3.3.2. Situation de la transformation de l’ananas au Bénin
L’étude sur l’analyse de la rentabilité économique des Chaines de Valeur Ajoutée de l’ananas réalisée par
SOHINTO David et al en 2008, a révélé que la grande partie (77%) de l’ananas produit au Bénin est
consommée ou exporté à l’état frais dans la sous-région et au niveau national. Le reste est valorisé par les
unités locales de transformation de jus d’ananas (15%) en pleine expansion et l’ananas séché vers l’UE (8%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Production (T) 51151 57126 97975 93505 110819 121193 124463 145426 171331 216748 266039 246699 375637 358869
0
100000
200000
300000
400000P
RO
DU
CTI
ON
(T) Evolution de la production d'ananas
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Superficie (Ha) 1164 1350 1688 1714 2165 2065 2196 2517 3049 4232 4996 3101 6549 6719
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
Sup
erf
icie
(H
a)
Evolution des superficies emblavées
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Rendement (T/Ha) 44 42 58 55 51 59 57 58 56 51 53 80 57 53
0
20
40
60
80
100
Re
nd
em
en
t (T
/Ha)
Evolution des rendements
17
environ) qui sont les deux principaux produits dévirés de l’ananas fabriqués au bénin en dehors du sirop et de
la confiture d’ananas.
Les unités de transformation de l’ananas excepté quelques-unes sont pour la plupart artisanales et opèrent
presque toutes dans le domaine de l’informel.
On estime à plus d’une centaine dont une cinquantaine formellement enregistrées centaine environ, le nombre
d’unités de transformation de jus d’ananas au bénin, dont la plupart sont installés à titre individuel ou en
groupements dans les grands centres urbains au sud-bénin comme Cotonou, Porto-Novo et Abomey-Calavi.
Par ailleurs certains individus opérant dans l’informel, achètent du jus concentré auprès des unités agro-
industrielles qu’elles diluent ensuite pour la revente. Ces jus sont vendus soit à domicile, dans les gargotes ou
par des vendeuses ambulantes qui sont eux même pour la plupart des transformatrices. Ce sont les femmes
qui sont les plus représentées dans cette chaine.
Les données d’enquêtes relatives à la production de jus d’ananas au bénin révèlent une capacité annuelle de
production de jus estimée à environ 600.000 litres de jus d’ananas par an (IFDC, 2011). Au regard de
l'évolution du coefficient de transformation de la production brute actuellement cette quantité a déjà connu un
taux d'accroissement de plus de 25% ces cinq dernières années. Ces jus sont essentiellement offerts en
canettes en sachets et dans les bouteilles de 25cl (contenance dominante) ou de 33cl aux restaurants et aux
supermarchés. Il faut également souligner par rapport à ces produits que la couverture du territoire national
est déséquilibrée. En effet, l’offre est principalement orientée vers la sous régions et les centres urbains
nationaux tels que Porto-Novo ; Cotonou ; Parakou ; Abomey - Calavi…, au détriment des zones rurales.
Au bénin l’offre de jus d’ananas est étalée tout au long de l’année bien que la grande période de production de
jus soit située entre août et novembre. Mais, la disponibilité est surtout forte pendant les temps de carême et
aussi au cours des fêtes de fin d’année.
Quant à l’ananas séché, il est produit au Bénin par seulement quatre unités internationalement reconnues que
sont : le Centre de Séchage des Fruits Tropicaux (CSFT) d’Abomey et la Coopérative des Producteurs de
l’Ananas de Togoudo (COPRATO) et BD, tous deux d’Allada Togoudo et Union des Groupements des
Producteurs de Toffo (UGPAT). Cette offre d’ananas séché est principalement orientée vers les pays de la
sous-région et de l’Europe.
Il est à noter que le système de production de l’ananas a un réel impact sur la qualité du jus d’ananas. L’ananas
au Bénin est cultivé sur les terres dégradées où les pressions foncières et démographiques sont élevées. Les
systèmes de production sont fortement dépendants d’engrais chimiques et des produits de traitement. La
qualité du jus n’est donc pas seulement du ressort des transformateurs mais aussi des producteurs qui doivent
pratiquer une démarche d’agriculture intelligente orientée sur les exigences en termes de qualité du jus. Elle
dépend aussi de l’encadrement technique qui doit assurer le système de traçabilité. Mieux, les transporteurs
sont aussi concernés car ils doivent assurer de bonnes pratiques de transport de l’ananas fruit. Ainsi, pour
obtenir du jus d’ananas de qualité, la qualité de la matière première destinée à la transformation est de mise. Le
degré de maturité ainsi que l’état des fruits déterminent très fortement la qualité du jus d’ananas. C’est dire
donc que pour obtenir un jus d’ananas de qualité, avoir une bonne technologie de transformation ne suffit donc
pas.
3.3.3. Potentiel exportable de l’ananas et de ces dérivés dans la sous-région et au niveau international
L’analyse des données statistiques révèle que les exportations béninoises d’ananas sont encore très faibles bien
que le fruit soit très apprécié sur le marché européen pour sa couleur (jaune or) et son goût. En effet, Avec
une production annuelle de 358 886 tonnes en 2013, le bénin n’apparaît pratiquement pas dans les statistiques
mondiales des pays producteurs d’ananas. Car le pays ne fournit en moyenne que seulement 0,24% de l’ananas
exporté sur le marché européen (Arouna et Afommassè, 2005, cité par Adégbola ,2012).
Au Bénin, l’ananas fruit et l’ananas séché demeurent les principaux produits exportés vers l’extérieur. Les
autres produits dérivés dont le jus d’ananas sont surtout positionnés sur les marchés local et sous régional. Il
faut souligner que L’exportation de l’ananas fruit ne concerne que la variété cayenne lisse et à l’état actuel des
choses, on estime à environ 2443 tonnes la quantité d’ananas fruit exportée par le pays en 2011 (FAO, 2013).
18
Les principaux exportateurs de l’ananas fruit et de ces dérivés vers le marché européen sont : SATOLA, FRUIT
D’OR, FRUIT TILLOU et CSFT (en ce qui concerne les entreprises privées) et l’UGPAT, le FGIE et l’UPS (en
ce qui concerne les groupements). Les pays de destination sont principalement la France (plus de 60% des
exportations), la Belgique, le Maghreb, l’Italie et la Suisse (11,1% des exportations) et l’Espagne (2% des
exportations).
L’exportation de l’ananas frais et de ces dérivés vers les pays de la sous-région quasi embryonnaire dans le
passé a connu de sérieux regains d'intérêt ces dernières années avec un volume de plus en plus croissant de
fruit et de jus produit en direction du Nigéria, le Niger et la Burkina-Faso et plus récemment le Sénégal. Cette
dynamique est marquée par des stratégies des jeux d'acteurs axés sur le couplage du formel et de l'informel, de
la combinaison du ciblage des niches les moins exigeantes et les niches exigeantes. Elle s'opère par l’entremise
des transformateurs eux-mêmes ou de certains grossistes et divers intermédiaires qui ont l’habitude de
s’approvisionner auprès de gros transformateurs pour des reventes sur certains marchés sous régionaux.
3.4. Les principales CVA de la filière
L’identification des CVA de la filière ananas est passée par la cartographie de la filière qui est une étape
importante permettant l’identification des chaînes de valeurs à étudier en détail. Elle a consisté à dessiner tous
les circuits d’approvisionnement en intrants et de distribution des produits finis (fruits d’ananas, jus d’ananas,
ananas séché, sirop d’ananas). Cela a permis de faire ressortir tous les acteurs intervenant dans la filière ananas
et dans ses différentes chaînes de valeurs.
Les critères utilisés pour la sélection des chaînes de valeurs regroupent : (i) la quantité de produits d’ananas qui
y transite, (ii) l’importance de la chaîne de valeurs pour l’économie nationale et (iii) la disponibilité
d’informations suffisantes pour l’analyse de la chaîne de valeurs.
Cette analyse a débouché sur les chaines de valeurs identifiées ainsi que les flux physiques des produits et sous-
produits commercialisés. Globalement, en fonction de la destination des produits et produits dérivés de
l’ananas et des marchés existants, on peut définir six (6) grandes chaines de valeurs (CV). Il s’agit de :
la CVA « ananas frais pour le marché européen »,
la CVA « ananas frais pour le marché local »,
la CVA « ananas frais pour le marché sous régional »
la CVA « le jus d’ananas pour le marché local et régional »,
la CVA« ananas séchés pour les marchés local, régional et européen.
3.5. Caractéristiques de la CVA jus d'ananas sur le marché régional (cartographie des acteurs)
La chaîne de valeurs « jus d’ananas pour le marché régional » est l’une des chaînes de valeurs où intervient la
transformation de l’ananas cru. La transformation de l’ananas en jus est très développée car on y retrouve de nos
jours un grand nombre d’unités de transformation à caractère artisanal. Dans cette chaîne, on retrouve les
producteurs, les collecteurs, les grossistes, les transformateurs, les restaurateurs, les supermarchés et enfin les
consommateurs régionaux de jus d’ananas. Dans cette CVA plusieurs types de relations sont notés allant des
relations contractuelles liant les producteurs aux unités de transformation afin de s’assurer la matière première,
aux relations de type libre guidé par la recherche de la disponibilité de la matière première à n’importe quel
endroit. Signalons qu’au niveau de cette chaine intervient une autre catégorie d’acteurs notamment les
structures chargées du contrôle de la qualité, et les structures d’agrément.
19
4. Dynamique de l'offre en jus d'ananas destiné au marché sous régional (l'HINTERLAND et le
NIGERIA) et les déterminants de la compétitivité
4.1. Profil des entreprises exportatrices
Il existe plus de cent (100) unités de transformation de jus d’ananas au bénin ; mais très peu d’entre elles (moins
d’une cinquantaine), sont exportatrices de jus d’ananas vers les marchés de l’Hinterland : Burkina-Faso, Nigéria,
Niger, Ghana, Mali et Sénégal.
Ces unités sont localisées pour la plupart au sud-bénin dans les départements de l’Atlantique, du Littoral, de
l’Ouémé et du Plateau. Le Centre de Séchage des Fruits Tropicaux (CSFT) d’Abomey est l’une des rares unités
exportatrices de jus d’ananas, située au centre du Bénin.
Les données collectées sur le terrain auprès des acteurs ressources couplées aux informations recueillies sur les
unités transformatrices, ont révélé que la majorité des unités exportatrices de jus enquêtées à titre individuel sont
de type artisanal. Elles opèrent presque toutes dans le domaine de l’informel et sont à la fois positionné sur les deux
des trois maillons de la filière que sont : la transformation et l’exportation/la commercialisation. Seules quatre
entreprises béninoises ont été répertoriées lors de l’enquête comme produisant du jus d’ananas de façon semi-
industrielle. Il s’agit d’IRA-PROMOFRUIT, de FRUITS TILOU, d’ETRAPA INDUSTRIES SARL et de MOUSS-INTER.
En dehors de la production du jus d’ananas, quelques unités s’adonnent à la production d’autres dérivés de l’ananas
fruit comme l’ananas séché, les sirops d’ananas, les confitures d’ananas ou exceptionnellement le vin mousseux
d’ananas comme c’est le cas l’entreprise CARDA de l’Ouémé à Porto-Novo.
Les enquêtes de terrain révèlent aussi que les entreprises béninoises exportatrices de jus sont relativement
jeunes avec une moyenne de 8 ans d’expériences dans les domaines de la transformation et de l’exportation dans la
sous-région. Toutefois, certaines unités de transformation exportatrices de jus comme ETS, FAKO et ETRAPA ont
démarré leurs activités depuis 1995. Dans le domaine des ressources humaines, ces unités sont dotées d’un
personnel technique de gestion et d’organisation de l’unité de production. La conduite quotidienne des activités est
assurée par cette équipe composée ou non d’un : directeur, gérant, président ou promoteur chargé de la
coordination des activités de l’unité ; d’un secrétaire comptable et d’un chargé de l’approvisionnement de la matière
première et du suivi des producteurs.
En dehors du personnel technique permanent, l’unité a aussi recours à une main d’œuvre occasionnelle pour
l’exécution d’activités ponctuelles liées à la transformation. C’est le cas des ouvriers recrutés pour le lavage,
l’épluchage, le découpage, le broyage des fruits ou pour le pressage et filtrage, l’embouteillage, la capsulassions et le
conditionnement du jus.
Le tableau ci-dessous, donne un bref aperçu des unités de transformations exportatrices de jus, visités lors de
l’étude.
Tableau 2: Caractéristique sommaire des unités de transformation exportatrices de jus enquêtées
Nom de
l'entreprise
Localisation Type
d'unité
Date de
création
Produits finis
transformés à base
de l'ananas
Agréments Niveau de
respect des
Normes
HAACCP
MEFRUBA Abomey calavi
Akassato
Artisanale 2010 Jus d'ananas, confiture
d'ananas
DANA,
LABSAS
en cours
FAES Toffo, Houegbo Artisanale 2010 Jus d'ananas Aucun Partielle avec
respect des
itinéraires
technique
Ets la
couronne
d'or
ZE, village gonfandji
maison Tokponou
Artisanale 2010 Jus d'ananas Aucun en cours
Ets
Agrosadel
Abomey calavi,
zinvié-zoumè maison
AGBAZE
Artisanale 2014 Jus d'ananas Aucun nomes
respectés
Ets Alachac Abomey-Calavi,agori Artisanale 2013 Jus d'ananas Aucun bon respect
20
production séminaire maison
Alao
Agroespace Calavi-AKASSATO
maison Assavedo
Artisanale 2007 Jus d'ananas respect absolu
Entreprise
CARDA
Artisanale 2009 Jus d'ananas, vin
mousseux d'ananas
DANA,
LABSAS
respect absolu
ETS JUS
d'ananas
Pobé, Ossomou
maison Ahouassou
Artisanale 2012 Jus d'ananas Aucun haut
les jus d'ange Portonovo Tokpota,
quatier nouveau
programme 2ème
rue après le
carrefour
Artisanale 2011 Jus d'ananas Aucun Respect absolu
Ets GKZ Calavi Akassato; von
après parc camion
SOBEMAP
Artisanale 2009 Jus d'ananas, sirop
d'ananas, coktail
d'ananas
Aucun respect absolu
Ets
SEWENA
Calavi, Akassato,Von
CEG grande
Accadémie/ZOLCPA
Artisanale 2013 Jus d'ananas Aucun
Agro
production
et service
Glo glegbodji/von
église catholique
Artisanale 2013 Jus d'ananas Aucun respect
MOUSS
INTER
Lobozokpa Semi-
industrielle
2002 Jus d'ananas, sirop,
confiture d'ananas,
ananas séché
Agrément UEMOA
COPFLA Sékou, Von marché
maison Agossouvè
Artisanale 2003 Jus d'ananas Aucun
CIPEC Bénin Allada, derrière
hôpital bruruli
Artisanale 2002 Jus d'ananas, confiture
d'ananas
Aucun respect absolu
COPROAMA Allada, Togoudo,
Von arrondissement
Artisanale 2002 Jus d'ananas, ananas
séché
Aucun respect absolu
ABD Allada, Togoudo Artisanale 2004 Jus d'ananas Aucun respect de
l'hygiène
IRA Allada, togoudo semi-
Industrielle
2001 Jus d'ananas UEMOA et
CEDEAO
bonne
les fuits tillou Allada, semi-
industrielle
2010 Jus d'ananas UEMOA et
CEDEAO
bonne
la divine Portonovo, rue
après JEFO non loin
de l'école primaire
Artisanale 2008 Jus d'ananas, sirop
d'ananas, confiture
d'ananas, ananas séché,
cocktail d'ananas
Aucun faible
vision plus Cotonou, Vedoko
von funai
Artisanale 2012 Jus d'ananas Aucun moyen
Ets FAKO Agla, von
commissariat
Artisanale 1995 Jus d'ananas Aucun bonne
ETRAPA
Industrie
Sarl
Cotonou,
Gbédjromédé, Von
avant la SBEE
Semi-
industrielle
1995 Jus d'ananas UEMOA
7043/TPC/512
faible
Ets
Magnificat
Semé kpodji,
Carrefour Ekpe von
pavé 1ere rue à
dorite en T
Artisanale 2005 Jus d'ananas Aucun en cours
Sources : enquêtes de terrain, synthèse du consultant 2015
Enfin, soulignons au passage qu’au bénin en dehors de l’unité PROMOFRUIT, aucune unité de transformation de jus
exporté, ne respecte entièrement les normes HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point : un aspect important
assurer la qualité des jus d’ananas produits pour l’exportation).
Dans le domaine de la certification, seules les jus d’ananas IRA et ARIYO de l’unité CARDA sont certifiés au Bénin par
la DANA (Direction de l’Alimentation et de la Nutrition Appliquée) et dotés de la certification ISO9001. Ces jus y
compris ceux des entreprises MOUS-INTER, FRUITS TILOU et de ETRAPA ENTREPRISE SARL, sont agréés par la
21
Commission de l’UEMOA et de la CEDEAO et peuvent être ainsi exportés dans tous les pays membres de cette
organisation.
4.2. Inventaire des technologies de transformation : procédés de transformation, matériels et
équipements utilisés.
4.2.1. Procédés technologiques et différentes étapes de la transformation
On dénombre deux grands procédés technologiques de transformation de jus, répertoriés lors des enquêtes
auprès des unités exportatrices de jus d’ananas vers les différents pays de l’hinterland. En fonction de la méthode
de transformation et des équipements utilisés, on distingue : la transformation artisanale ou traditionnelle et la
transformation semi-industrielles ou semi-moderne. La deuxième méthode est rare et ne se pratique que par très
peu d’unités.
La première méthode dite artisanale fait intervenir des équipements sommaires tels que les marmites, les réchauds
à GAZ, les broyeurs, presse encapsuleuse etc.., et la plupart des opérations se font manuellement (photo1). Dans
ce cas, le caractère artisanal du procédé technologique nécessite une main d’œuvre importante pour la réalisation
des objectifs de production de l’unité. Aussi, la remarque faite est que la qualité des produits finaux est insuffisante
pour répondre aux exigences internationales pour les jus d’ananas.
Photo 1 : Dispositif de transformation artisanale de jus d’ananas
La méthode semi- industrielle quant à elle est réalisée par les unités à l’aide d’équipements plus modernes
nécessitants moins de mains d’œuvre.
Technologie artisanale :
Les procédures utilisées peuvent se résumer comme
suit :
- Laver, trier, parer et éplucher l’ananas
- Découper la pulpe
- Broyer
- Presser
- Filtrer
- Conditionner et pasteuriser le jus
- Refroidir
- Etiqueter et stocker
Technologie semi-industrielle
Les procédures utilisées peuvent se résumer comme
suit :
- Laver, trier, parer et éplucher l’ananas
- Découper la pulpe
- Broyer
- Presser
- Filtrer
- Pasteuriser et conditionner le jus
- Refroidir
- Etiqueter et stocker.
Il est à signaler que les procédures sont quasi identiques c'est surtout les matériels et équipement utilisés qui
différencient les deux technologies.
4.2.2. Matériels et équipements utilisés
Les tableaux 3, 4 et 5 qui suivent font état des matériels et des équipements utilisés par ces unités de
transformation aussi bien artisanales que semi-industrielle recensées pour réaliser l’activité de transformation
des fruits d’ananas en jus exporté. Ces tableaux présentent les sources, les couts et les années d’acquisition de
ces matériels et équipements.
Pour les unités artisanales, les équipement et matériels recensés sont pour la plupart achetés au Bénin ou
fabriqué par les artisans locaux.
22
Tableau 3: sources, couts et année d’acquisition des matériels et équipements utilisés par les
unités artisanales
Equipements Sources d'acquisition Couts d'acquisition (FCFA) Année
d'acquisition
Bacs de lavage-rinçage Bénin 100 000
Balance normale Achat marché 35 000 2013
Bassine 20 000-50 000 2012
Bouteille de gaz Bénin 80 000 2012
Bruleur Benin, Songhai 50 000 -250000 entre 2011 et 2014
Encapsuleur bénin,-Songhai, inde, fabriqué 40 000 -120 000; parfois 275000 entre 2008 et 2015
Casseroles/Marmites Fabriqué 50000-150000 Entre 2012 et 2014
Chronomètre France 25 000 2013
Curseur 380 000
Découpeur 60 000
découpeur thermique Achat 35 000 2007
Foyer Fabrication, Bénin-achat Topka, 20000 parfois 25000-320000 2012-2014
Pasteurisateur à gaz Inde 160 000
PH mètre - 40 000 2014
Pistolet à gaz 75 000 2012
réfractomètre - 200 000 -250 000 2014
Remplisseur songhai Benin/ chinois 200-000-300 000 2010
Table de découpage Fabriqué 220 000 2015
Tank 450 000 2012
Thermo soudeur 21000
thermomètre , Bénin, France 70 000 -80000 Entre 2013et 2015
tricycle 750 000 2014
Sources : enquêtes de terrain ; Synthèses des consultants
Les machines utilisées ont une capacité moyenne de transformation d’une demi-tonne d’ananas frais par jour. Les
rendements sont souvent faibles et varient entre 350 litre et 400 litre de jus pour une tonne d’ananas frais
transformé (Tableau 4).
Photo 2 : machines artisanales : broyeurs motorisés et presses électrique et manuelle
Tableau 4: Caractéristiques et performances des machines utilisées par les unités artisanales
Machine Caractéristique Sources acquisitions Couts acquisition Annee d'acquisition capacitéjournalière
Broyeur motorisé double sortie Bénin, fabrication 150 000-500-000 entre 2012 et 2015 0,5 tonnes
Broyeur Electrique stines KM7 Achat 250 000- 1,200,000 Entre 2012 et 2013 1 tonne
Extracteur 220V/start 550 000 -800000f 2012-2015 70l
Presse manuelle fabrication, achat, 60000-400000 2012-2013 1 t
presse hydraulique BANDO B51 Achat 800 000 f 2012 1 tonne
Sources : enquêtes de terrain ; Synthèses des consultants
S’agissant des unités semi-industrielles, le niveau de sophistication des machines et les couts d’acquisition des
équipements sont plus élevés. La capacité de transformation pouvant atteindre jusqu’à 20.000 litres de jus par jour (Cas
de MOUSS INTER) et les rendements oscillent entre 500 et 550 litres de jus pour une tonne d’ananas frais transformé.
Le tableau 5 donne un aperçu des caractéristiques des équipements et machines utilisés par les unités pour la
production de jus à l’échelle semi-industrielle.
23
Tableau 5: Caractéristiques et performances des machines utilisées par les unités semi-
industrielles
Equipements Sources d'acquisitions Couts d'acquisition
(FCFA)
Capacité
journalière
Presse électrique Accra 5 500 000 10.000 litres
Broyeur électrique Accra 8 500 000 25.000 litres
wsebroyeur électrique Accra 3 750 000 -
Remplisseuse bouteille Accra 3 750 000 -
Capsuleuse manuelle Inde 120 000 -
Laveuse bouteille Inde 7 700 000 -
Pasteurisation à gaz Inde 160 000 -
Felling machine Inde 11 000 000 -
Pompe en Inox Inde 750 000 -
Chauderie Inde 7 000 000 -
Sources : enquêtes de terrain ; Synthèses des consultants
4.3. Gammes, quantités et formes du jus commercialisé
4.3.1 : Quantités de jus commercialisées
Les jus d’ananas produits par les unités de transformation exportatrices sont des jus purs obtenus après extraction
du jus de l’ananas. Ces boissons sont non alcoolisées sucrées et acidulée. La caractéristique principale de ces jus
est qu’ils ne contiennent ni additif, ni conservateurs.
On estime à environ 50, le nombre d’entreprises béninoises exportatrices de jus d’ananas. Ce qui permet d’évaluer
à 14.165.500 litres la quantité totale annuelle de jus d’ananas produits au bénin par ces unités.
Toutefois, ces données cachent d’énormes disparités entre les types d’unités de transformation. En effet, les
données collectées auprès des acteurs sur le terrain ont permis de constater que les unités semi industrielles
produisent en moyenne quatre fois voire cinq fois plus de jus d’ananas que les entreprises artisanales, avec en
moyenne 746.067 litres produits par les semi-industrielles contre 130.154 litres pour les artisanales. Certaines
unités comme IRA surclassent entièrement les productions moyennes des unités de transformations.
Les quantités annuelles de jus d’ananas produits par les unités de transformation exportatrices de jus visitées sont
présentées en annexe du présent document. Il faut remarquer que certaines unités semi-industrielles comme ABD
ou MOUSS INTER produisent en moyenne entre 600.000 litres et 900. 000 litres de jus annuellement. Les
productions annuelles d’IRA étaient déjà estimées à 1 300 000 hectolitres en 2005 et estimées à 1600 000
hectolitres depuis 2012.
2010 2011 2012 2013 2014 2015
Artisa 114838 80857 128937 152224 137162 166907
Semi-Ind 566400 730000 900000 710000 780000 790000
Moy Total 274061 222072 318790 300416 266935 317586
0
200000
400000
600000
800000
1000000
Figure 5 : Quantité moyenne annuelle de jus produits par les unités
Source : Enquêtes de terrain de terrain ; synthèse du consultant
La figure 5 montre que la quantité moyenne
annuelle de jus d’ananas produits par les unités
de transformation exportatrices de jus a connu
un bon accroissement ces 5 dernières années.
Cette quantité est passée de 274061 litres de
jus à 317586 litres de jus produits en moyenne
par entreprise par an. Soit un accroissement de
13,7%.
24
4.3.2 : Les gammes de jus commercialisés
Les jus produits sont principalement offerts dans des bouteilles ou des cannettes1 de 25cl (contenance
dominante) et de 33cl, puis emballées dans des cartons, des casiers ou des plastiques de contenance diverses.
Ces produits sont commercialisés sous différentes appellations ou marques. On peut citer entre autre les
marques telles que : IRA, SICA, AGROSADEL, JUS D'ANGE ANANAS, SANTANA, LOINO, BRAVO,
FRUITA, LA DIVINE, LA SANTE ANANAS etc… (Photo, 3).
Photo 3 : Quelques présentations du jus commercialisés
Les contenus ou les formes des emballages ne sont pas souvent spécifiques aux gammes des jus commercialisés.
Certains jus sont contenus dans des emballages parfois sans mention claire. Le tableau ci-dessous, présente
pour chaque unité de transformation exportatrice rencontrée, les noms des jus produits commercialisé ainsi
que les types d’emballages utilisés.
Tableau 6: Marques du jus, quantité moyenne produite et types d’emballages
Nom de
l'entreprise
Nom du jus
commercialisé
Qté Moy
de jus
produit
Type
d'emballages
contenance
Bouteilles
contenance
carton
contenance
casier
contenance
pack
MEFRUBA SICA 336833 Bouteilles, Cartons 25 cl et 33 cl - -
FAES LES
MERVEILLES DE
LA FAES 11200
Bouteilles, Cartons
et Pack plastique
33 cl 24 Bouteilles - 6 et de 12
Ets la couronne
d'or
COURONNE
D'OR 27133
Bouteilles, Cartons - - -
Ets Agrosadel AGROSADEL 6745 Bouteilles, Cartons 0,33 cl - -
Ets Alachac
production
ALACHAC
660
- - - -
Agroespace JUNATAS 1273 - - - -
Entreprise
CARDA
ARIYO
104841
Bouteilles, Cartons,
casiers
25 cl 24 Bouteilles 24 Bouteilles -
Ets JUS d'ananas SANS NOM 3100 Bouteilles, Cartons 25 cl 24 Bouteilles - -
les jus d'ange JUS D'ANGE
ANANAS 9839
Bouteilles, Cartons 25 cl 24 Bouteilles - -
Ets GKZ SANTANA 3150 Bouteilles, Cartons 33 cl 24 Bouteilles - -
Ets SEWENA LOINO 197500 Bouteilles, Cartons 33 cl 24 Bouteilles - -
Agro
production et
service
BRAVO
12148
Bouteilles, Cartons 33 cl, 25 cl 24 Bouteilles - -
1 Emballages utilisés par IRA-PROMOFRUIT.
25
Nom de
l'entreprise
Nom du jus
commercialisé
Qté Moy
de jus
produit
Type
d'emballages
contenance
Bouteilles
contenance
carton
contenance
casier
contenance
pack
Mous Inter FRUINOL 60000 Bouteilles, Cartons 33 cl 24 Bouteilles - -
COPFLA FRUITA
1050
Bouteilles, Cartons
et Pack plastique
33 cl 24 Bouteilles - 6 et 12
CIPEC Bénin 6167 Bouteilles, Cartons 33 cl 24 Bouteilles - -
COPROAMA 11933 Bouteilles, Cartons - - -
ABD NATURUM 866067 Bouteilles, Cartons - - -
IRA IRA - Bouteilles, Cartons - - -
les fuits tillou FRUIT TILOU 336833 Bouteilles, Cartons 33 cl 24 Bouteilles - -
la divine LA DIVINE
11200
Bouteilles, Cartons
et Pack plastique
- - 6, 12,
vision plus LA SANTE
ANANAS
27133
Bouteilles cartons,
casiers, Pack
plastique
25 cl , 33 cl 30 Bouteilles 24 bouteilles 6, 12
Ets FAKO FAKO
6745
Bouteilles cartons,
casiers, Pack
plastique
25 cl , 33 cl 24 Bouteilles 24 bouteilles 24
ETRAPA
Industrie Sarl
CYRUS
660
Bouteilles cartons 25 cl , 33 cl 24 -30
bouteilles
- -
Ets Magnificat ALLOTCHEOU 1273 Bouteilles, Pack 25 cl , 33 cl - 24
Source : Enquêtes de terrain de terrain ; synthèse du consultant
4.4. Marchés sous régionaux desservis
Ces pays sont suivis du Nigéria et du Sénégal qui sont chacun desservis en jus par environ 25% des unités de
transformation béninoises. Le mali demeure le marché sur lequel très peu de transformateurs béninois positionnent
leurs jus. Par ailleurs aucune des entreprises béninoises exportatrices des jus enquêtées ne vont sur le marché
ghanéen.
4.5. Volumes de jus positionnés sur le marché
Les volumes de jus positionnés sur les différents marchés de l’hinterland en termes de proportions sont présentés
par la figure 7 ci-après :
46%
25%
38%
0%
25%
8%
BURKINA
NIGERIA
NIGER
GHANA
SENEGAL
MALI
Figure 6: Proportion des entreprises béninoises
exportatrices de jus sur les différents marchés.
Source : Enquêtes de terrain de terrain ; synthèse du
consultant
La figure 6 ci-contre présente la proportion des
entreprises béninoises exportatrices de jus sur les
différents marchés.
L’analyse de cette figure révèle que le Burkina-Faso
et le Niger demeurent les deux principaux marchés
d’exportation pays vers lesquels le plus grand
nombre d’entreprises béninoises exportatrices de
jus écoulent leurs produits ; avec respectivement
46% d’unités vers le Burkina et 38% des unités
enquêtées vers le Niger.
26
4.6. Structures de coût et facteur de compétitivité
4.6.1. Structures de coût
Tableau 7: Structures de coût
Eléments de
charge
Pourcentage du
chiffre d'affaire
Observations
Matière
première
10 à 20% Les sources d'approvisionnement contractuelles ou autonomes garantissent
une réduction sensible des coûts moyens annuels de matière première.
Sucre et additifs 0 à 10% Les jus d'origine béninoise qui comportent des additifs peuvent perdre leur
compétitivité. Les jus naturels et les concentrés (sur le Nigeria) constituent les
seules options de compétitivité sur le marché régional
Main d'œuvre 10% à 15% Les entreprises artisanales qui ne supportent pas des charges de salariés font
des gains sur les réductions des charges salariales mais les volumes de
transactions sont assez faibles pour des ventes d'échelle.
Emballage et
conditionneme
nt
25 à 40% Les emballages restent et constituent le premier déterminant de compétitivité
sur les marchés étudiés. En effet le jus IRA constitue de loin le produit le plus
retrouvé sur les marchés étudiés car jusqu'au moment de l'étude
PROMOFRUIT reste le seul opérateur béninois qui fabrique la marque en
cannette.
Les emballages exigés sur le marché régional sont assez coûteux. Les
bouteilles de recyclage ne sont pas les bienvenus dans les grands rayons de
distribution quoiqu'elles soient leur niche chez certains consommateurs peu
exigeants.
Transport et
frais de
transactions
5 à 15% Les niveaux de maîtrise des circuits de transport et les points de contrôle ainsi
que les barrières tarifaires constituent aussi des discriminants importants
entre deux exportateurs de jus sur les marchés étudiés.
Marge à
l'exportation
15 à 25% La marge moyenne à l'exportation peut varier de 15% à 25% voire plus à
certains moments ou les matières premières coutent moins chères. Il faut dire
que les marges dépendent énormément du niveau de maîtrise des coûts de
transaction et des frais d'emballage.
BURKINA32%
NIGERIA7%
NIGER40%
GHANA0%
SENEGAL18%
MALI3%
Figure 7: flux de jus d’ananas béninois sur les marchés de l’hinterland
Source : Enquêtes de terrain de terrain ; synthèse du consultant
L’analyse de ce graphique révèle que sur ces 5 marchés
de l’hinterland vers lesquels le jus béninois est
positionné, le Niger, le Burkina-Faso et le Sénégal
viennent en tête, et demeurent les destinations les plus
privilégiées de ce jus, avec respectivement 40%, 32% et
18% du volume du jus béninois positionné sur ces
marchés. Ainsi, ces trois pays consomment à eux seuls
près de 90% du volume d’ananas béninois produits.
Ces pays sont suivis respectivement du Nigéria (7%) et
du Mali (3%). Mais il faut souligner que cette analyse de
tendance ne tient pas compte du nombre incalculable de
jus d’ananas béninois qui traverse notre pays pour le
Nigéria voisin, car elle échappe souvent aux statistiques
officielles.
27
4.6.2. Les déterminants de la compétitivité
Au regard de la structure des coûts d'exportation présentée dans le tableau du paragraphe ci-dessous on peut
dresser la typologie des facteurs de compétitivité par ordre d'importance comme ci-après:
a) l'emballage et le conditionnement : L'emballage constitue le facteur de compétitivité le plus
discriminant. En effet, les bouteilles recyclées sont des stratégies de réduction de coût des emballages
mais qui ne fonctionnent pas avec les exigences du marché de l'hinterland à dominance musulmane. En
effet les options d'utilisations des bouteilles recyclées sont en pertes de vitesse et ne peuvent plus
durablement faire la compétition avec les jus produits localement en carton ou en cannette dans les
pays de destination. En effet les emballages assez modernes dont l'acquisition augmente les coûts de
production sont compensés par la conquête du marché et une force de vente compatible avec une
production industrielle à l'instar du jus IRA. Il sera difficile pour les unités artisanales fonctionnant avec
les technologies manuelles et de petits volumes de production d'envisager des acquisitions de matériel
d'emballage dont les coûts ne sont moindres que lorsque les quantités sont hyper importantes.. Pour
les petites entreprises l'option doit être des regroupements pour des achats de matériels d'emballage
de masse à coût réduit. Les PME béninoises n'ont pas encore cette expérience ou la culture de
mutualisation des coûts pour des achats groupés de services et biens de consommation intermédiaire
ou des regroupements pour la production sous le même label. L'avenir actuel de ceux qui ne
prendront que des options claires quant au conditionnement et l'emballage est fortement menacé sur
le marché d'exportation tant les pratiques de recours aux emballages peu recommandés sont
fortement redoutées sur le marché de l'hinterland.
b) Les coûts de transaction et les frais de transport : La gouvernance routière constitue un facteur
capital qui se reflète fort malheureusement sur le coût des échanges intracommunautaires en Afrique
de l'Ouest où cohabitent deux protocoles sur la libre circulation des personnes et des biens (UEMOA
et CEDEAO). En effet, les coûts liés au transport sont une composante majeure du coût total des
transactions commerciales. Les pays ouest africains sont confrontés à des coûts de transport élevés,
en raison de la mauvaise infrastructure routière, de longues distances de transport, et de la cherté et
mauvaise qualité des services de transport routier de marchandises (Rapport 2014 sur la surveillance
commerciale de l’UEMOA). Le non-respect des acteurs par rapport à la charge à l’essieu contribue à
dégrader rapidement les routes et partant d’accroître les délais et les coûts de transport. En outre,
des contrôles policiers et tracasseries diverses assez fréquents le long des principaux corridors de
transport rallongent les temps de trajet, ainsi que les coûts en raison de demandes de paiements
informels. Les possibilités de réduction de coûts de transaction résident dans des stratégies de longs
termes qui consistent la formalisation (SLE pour la CEDEAO et agrément UEMOA, certificat d'origine
etc.) et l'obtention des agréments, la familiarisation aux réseaux des points de contrôle policiers et
l'accès à l'information sur les droits des opérateurs actifs dans les échanges intracommunautaires.
c) le mode d'acquisition des matières premières : Les modes d'acquisition des matières premières
par les exportateurs de jus d'origine béninoise sont les suivants: (i) Production autonome complétée
par des achats ponctuels sur le marché ; (ii) Achat contractuel avec des coopératives de production
dans des liens d'affaires solides ; (iii) approvisionnement totalement basé sur l'achat d'ananas fruit sur
des marchés locaux. Il faut noter que les entreprises qui ont les ressources de garantir un
approvisionnement régulier sur des prix négociés dans le cadre de relation d'affaire ont plus de marge
de manœuvre sur cette composante de coût que les entreprises qui ne dépendent que du marché
local avec le risque de non traçabilité de la qualité de l'ananas fruit dont l'impact sur le jus produit n'est
pas négligeable. Par ailleurs, il faut noter que la production autonome constitue la meilleure alternative
de maîtrise de la traçabilité de la qualité de l'ananas fruit qui sert dans la production du jus mais la
couverture des besoins nécessitera d'énormes fonds de roulement qu'aucune entreprise n'est en
mesure d'investir actuellement. Les options contractuelles minimisent les risques de production de
moindre qualité et l'obtention en tout moment de la saison de la matière première malgré la
fréquence des cas de non-respect de nombre de contrats à cause des perturbations de la demande
nigériane.
d) les charges de la main d'œuvre : Elles ne sont pas si déterminantes car elles sont fonctions du
type de transformation effectué (artisanal ou semi industriel) avec les avantages de vente à l'échelle
28
pour l'option qui spécule sur la main d'œuvre. Toutefois, la qualité et l'expérience de la main d'œuvre
contribue à l'amélioration de la qualité du jus.
e) la technologie de transformation (utilisation adjuvants ou non) : Enfin il est important de
noter que les entreprises qui produisent du jus nature peuvent garantir d'énormes chances de
conquérir les marchés étudiés vus les préférences que les consommateurs commencent par témoigner
au jus naturel sans adjuvants. Les types de nature de jus influencent également les choix des
emballages. Il s'agit de deux composantes de coûts intimement liées.
En définitive les unités qui détiennent les chances de mieux se maintenir sur ces marchés sont
celles qui disposent des stratégies d'approvisionnement de la matière première à faible coût et
des mécanismes de production des d’emballages modernes (cannette, plastique, carton etc.) et
des jus à faible contenu d'additif. Sans oublier que la maîtrise de la traçabilité du maillon de
production est un grand atout sur la qualité.
29
5. Dynamique de la demande et l'environnement concurrentiel relatif au marché du jus d'ananas
dans la sous-région
L’analyse de l’état de la demande et l’environnement concurrentiel du marché du jus d’ananas dans la sous-région est
faite à travers la connaissance des principales boissons sucrées consommées au Bénin, Burkina-Faso, Nigéria, Niger et
Sénégal et les caractéristiques de ces boissons désirées par les consommateurs.
5.1. Etat de la demande et de la concurrence en jus d'ananas au Bénin
Les jus d’ananas qui inondent le marché béninois proviennent aussi bien des petites unités locales de transformation
que des pays étrangers. La production locale est essentiellement informelle. La demande provient des hôtels, des
restaurants et des maquis, des ménages, des supermarchés, des boutiques et des étalages de marché. La demande des
ménages est généralement destinée à des fins domestiques tandis que celle des hôtels et des restaurants est orientée
vers le service de la clientèle.
Il convient de faire remarquer que le milieu rural préfère consommer l’ananas frais plutôt que le pur jus d’ananas.
Cependant, l’orientation de l’offre de pur jus d’ananas vers cette cible constitue un marché potentiel non négligeable
pour les jus de fruit.
Les résultats d’enquête auprès des consommateurs béninois de jus d’ananas montrent que les jus et boissons gazeuses
sont consommés par ordre d’importance. La consommation de jus d’ananas s’élève en moyenne à environ 34 litres
par habitant par an (Adégbola et al, 2008). Le niveau de consommation en jus d’ananas constitue un atout et peut
conquérir le marché. En plus des jus d’ananas produits par la cinquantaine d’entreprises enquêtées, le tableau ci-
dessous nous donne un aperçu des autres différents jus qui inondent le marché béninois.
Tableau 8: Etat de la concurrence au Bénin
Marque Pays de provenance Format Conditionnement
Jus de fruit URSOL Bénin 1L Bouteille
Jus d’ananas Nature "FAN COCO" Bénin 0,33l Bouteille
Dafani Burkina Faso 50 cl et 1L Carton
Firsty Ananas Togo 330ml Bouteille
Solaya Niger 500cl Bouteille
Jus d’ananas France 1L Carton
Jus d’ananas "BéninOr" France 1L Bouteille
Judicieux France 1L Bouteille
Pam pam France 0,50l Boite
SUMO Sénégal 033cl Cannette
Source : Equipe de consultant, 2015
Dans le tableau ci-dessous, il y a une forte présence des jus de fruit venant d’ailleurs comme l’Asie mais aussi les
boissons gazeuses fabriqués et mises sur le marché par la SOBEBRA. Ce qui nous permet de dire que le jus d’ananas
béninois est fortement concurrencé par les jus SOBEBRA et par cette multitude de jus venant de l’extérieur
extérieurs.
5.2. Etat de la demande et de la concurrence en jus d'ananas au Burkina Faso
Le Burkina-Faso est un grand pays de l’hinterland consommateur de jus avec un taux annuel de 2L par personne
(résultats d’enquête). Les jus produits au Burkina-Faso et destinés au marché local sont loin de satisfaire la demande
des Burkinabés. L’engouement pour la consommation du jus et des boissons gazeuses fait du Burkina-Faso le premier
marché traditionnel du jus d’ananas du Bénin avec l’effort d’amélioration de la qualité des produits.
Les résultats d’enquête auprès des consommateurs de jus d’ananas indiquent que beaucoup de jus de fruits sont
présents sur le marché du Burkina. Le tableau ci-dessous nous donne un aperçu de ces différents jus et leurs
caractéristiques.
30
Tableau 9: Etat de la concurrence au Burkina –Faso (Recherches Consultant)
Marque Pays de
provenance
Format Conditionnement Prix (Fcfa)
IRA Bénin 25cl et 33cl Cannette 250 et 350
Delico Burkina 30cl bouteille 250
Dafani Burkina 50cl et 1L Carton 500 et 1000
Imagine Burkina 50cl PET 400
Yaa Noom Burkina 580ml PET 600
King Fraiche Burkina 50cl PET 400
Ivorio Côte d’Ivoire 580ml Boite métallique 600
Kalyppo Ghana 280ml Carton 150
Tampico Côte d’Ivoire 200ml, 500ml 900ml et 1L Bidon, sachet et bouteille 100, 400, 575, 650
Jocker France 1L Carton 1650
Maccaw Liban 1L et 1,25L Carton 490 et 1475
Libby’s Suisse 354ml Bouteille 475
UNIKAI Dubaï 1L Bouteille 1000
Glen’s Espagne 1L Carton 1025
De l’analyse de ce tableau, il ressort que les jus les moins chers sont Tampico (100 F le sachet de 200 ml), Kalyppo
(150 F le carton de 280 ml), IRA (250 F la cannette de 250 ml) et Delico (250 F la bouteille de 30cl). Le prix le moins
élevé du jus d’ananas IRA constitue un atout et montre que les jus d’ananas béninois peuvent réellement conquérir
le marché du Burkina-Faso.
5.3. Etat de la demande et de la concurrence au Nigeria
Le Nigeria a un avantage comparatif dans la production de fruits par rapport à d'autres pays africains. Depuis,
l'ananas est le 2ème concentré le plus populaire utilisé par les fabricants de boissons nigérianes et le Nigeria est le
8e plus grand producteur mondial d'ananas. La demande importante fait que la consommation de jus au Nigeria est
encore seulement à 3,5 litres par habitant par rapport à la consommation par habitant observé dans d'autres
régions (Cf figure 9). Avec la production actuelle et l’augmentation des revenus, les Nigérians consomment
beaucoup plus de jus par habitant et la demande est en croissance de plus de 10% par an (Cf Figure 8).
550610
671732
2012 2013 2014 2015
Quantité (Millions de litres)
3,5 513
24
40
Consommation annuelle par
habitants de jus (L)
Figure 9: Consommation de jus de fruits
au Nigéria sur les 4 années
Figure 8: Consommation annuelle de jus
au Nigéria par rapport à d’autres régions
31
Plusieurs industries agroalimentaires opèrent dans le domaine de l’ananas au Nigéria. Le plus grand nombre des
jus de fruits et boissons fabriqués au Nigéria sont des concentrés. Malgré la position du Nigéria au plan mondial
par rapport à la production de l’ananas, l’évolution de sa production ne permet pas de satisfaire la demande du
fait du paysage concurrentiel du pays avec l’utilisation par plusieurs industries des concentrés importés (95%).
Ci-dessous sont présentés un aperçu des industries agroalimentaires produisant des jus de fruits au Nigéria.
Tableau 10: Industrie agroalimentaires producteur de jus de fruits au Nigéria
5.4. Etat de la demande et de la concurrence au Niger
Compte tenu de la faiblesse voir non- existence des activités agricoles au Niger à cause des conditions
désertiques (77% des terres), la population nigérienne a opté pour les jus importé. Il existe une forte demande
de produits alimentaires en l’occurrence les jus de fruits liée à un taux de croissance démographique de l’ordre
de 3,3% par an. Le Niger importe annuellement environ 300 000 L. La plupart des jus demandés sont en
bouteilles ou en poudre contenus dans des sachets. Le besoin de consommation en jus par la population
Nigérienne et le caractère non satisfaisant des importations par rapport à la demande nous montre que le
Niger est un grand marché pour les jus d’ananas béninois.
Les résultats d’enquête auprès des consommateurs de jus d’ananas indiquent que beaucoup de jus de fruits
sont présents sur le marché du Niger. Le tableau ci-dessous nous donne un aperçu de ces différents jus et leurs
caractéristiques.
Tableau 11: Etat de la concurrence au Niger
Marque Pays de
provenance
Format Conditionnement
IRA Bénin 250cl et 330cl Cannette
ORIBA Niger 0,5 L Sachet et plastique
SOlaya : Niger 50cl Bouteille
Victoria Niger 250cl Bouteille
DANAO Niger 1 L Carton
SUMOL Niger 2L Plastique
Uzuma Niger 50cl Plastique
Zina Niger 2L Plastique
5.5. Etat de la demande et de la concurrence au Sénégal
Il faut noter que le Sénégal est de loin l'un des pays à forte tradition en matière de consommation des jus sous
différentes formes issues des unités artisanales avec près de 40% des boissons consommés au Sénégal. La
consommation traditionnelle des jus de bissap, de tamarin et de baobab constitue l'origine explicative du
potentiel actuel de la demande en jus non gazeux au Sénégal.
Cway Dansa DonSimon CocaCola Fumman NatureFreshSCOAFoods Dudu FruttaJuice
Chi Limited ite
32
D’après l’étude portant sur l’état des lieux de la filière fruit et légume au Sénégal, réalisé en 2006 par Ibrahima
Sow, les statistiques de la DPS indiquent qu’en 2004, 3 402, 277 T de jus ont été importés, soit un volume
total de 18 308, 801T de produits issus de la transformation.
Les résultats d’enquête auprès des consommateurs de jus d’ananas indiquent que beaucoup de jus de fruits
sont présents sur le marché du Sénégal. Les entreprises présentes sur ces marchés ont très variables et
peuvent être présentées comme suit :
Tableau 12: Etat de la concurrence au Sénégal
Marque Pays de
provenance
Format Conditionnement
SUMO Sénégal 0,33ml Cannette
IRA Bénin 250cl et 330cl Cannette
Minute Maid Sénégal 50cl et 1,5L Plastique
Exoteval Sénégal 2 l Plastique
Oasis Sénégal 0.33cl Canette
PSP Sénégal 0,5l Canette
Zéma et Zeina Sénégal 1L Bouteille
RANI Sénégal 0,33 cl Sachet et cannette
Ivorio Côte d’Ivoire 580ml cannette
Amina Sénégal 500ml Cannette
ROTUL France 1L Carton
Ananas Alligbe Sénégal 1L Carton
Actuellement pour placer le jus d'origine béninoise sur le marché sénégalais, il faut absolument se préparer à
une forte concurrence. En effet, les industries locales de production de jus se livrent actuellement de grandes
concurrences en témoignent les décrits ci-dessous.
CAS DU JUS ZENA NA EXOTIC FRUITS est une entreprise sénégalaise évoluant dans le secteur agroalimentaire.
En 2008, elle a pris le nom de la marque phare de ses produits commercialisés sous le nom de ZENA (prénom
de l’unique petite fille du fondateur Toufic Filfili).
Zena Exotic Fruits est l’un des fleurons et leader dans le secteur Agroalimentaire au Sénégal. Elle s’est
particulièrement distinguée par son dynamisme dans la transformation et la valorisation des fruits et légumes du
terroir. Elle affiche chaque année près de 900 tonnes de fruits et légumes transformés en confitures, sirops,
boissons et nectars, purée de piment fort…
Créée en 1986, l’unité de production familiale a été remise en selle par son nouveau management. L’entreprise
s’est, depuis 2004, lancée dans une course sans arrêt pour son expansion et affiche une croissance moyenne de
20% à 40% sur la période 2011-2014.
Pour se faire une place, Zena Exotic Fruits a investi dans une large gamme de produits au point où la marque
ZENA, de par sa présentation et ses qualités naturelles intrinsèques, a fini par se positionner de façon évidente
comme un produit de qualité. Elle a conquis les marchés nationaux et internationaux (Europe, Pays du golf,
Etats Unis et Canada) à travers des saveurs authentiques à base de produits frais et naturels à 100%. Elle est
surtout la 1ère entreprise au Sénégal à avoir exporter sur le marché américain sous le régime AGOA.
En dehors de ZENA, la SOBOA et la marque Kyriel sont actifs en innovation et en conquête de marché sur les
marchés non gazeux.
33
6. Analyse des stratégies de commercialisation et de conquête de marché développées par les
exportateurs béninois.
6.1. Positionnement sur les marchés régionaux
Les formalités réglementaires et administratives limitent l’accès aux marchés sous régionaux des entreprises
béninoises. Ainsi, deux catégories de marchés peuvent être distinguées quand on tient compte desdites formalités :
(i) Les marchés difficilement pénétrables
(ii) Les marchés accessibles
Les marchés difficilement pénétrables ont trait aux marchés où les commerçants éprouvent d’énormes difficultés
pour obtenir les facilités de circulation des produits. Il s’agit notamment des agréments et des certifications. Ces
raisons font que très peu d’entreprises béninoises arrivent à se positionner de manière formelle sur ces marchés.
L’analyse des données de terrain collectées auprès de différentes catégories d’acteurs rencontrés, a révélé que
seulement 5 des 24 unités de transformations exportatrices de jus vers les marchés de l’hinterland, enquêtées
disposent d’une certification ou d’un agrément soit un taux de 21%.
Dans cette catégorie de marché, on peut citer le Sénégal, le Nigéria, et le GHANA par exemple.
Au Nigéria, il s’agit du certificat d’origine, de l’agrément CEDEAO, de l’enregistrement NAFDAC. Au Sénégal, il s’agit
en dehors de l’agrément UEMOA, des relations contractuelles que l’entreprise doit nouer avec le Comptoir
commerciale de la distribution des produits alimentaires CCCDPA.
Face à ces difficultés, plusieurs stratégies sont développées pour positionner le jus d’ananas béninois sur ces différents
marchés. Il s’agit plus de stratégies informelles basées sur la maitrise des réseaux transfrontaliers.
Pour ce qui concerne les marchés accessibles, il s’agit des marchés où les formalités ne sont pas aussi rigides que
sur les marchés difficiles. Ces types de marchés offrent des possibilités d’écoulement du jus d’ananas avec les
agréments UEMOA, CEDEAO sans autres formes de procédures. Ainsi, dans cette catégorie de marché, on retrouve
le Burkina-Faso et le Niger qui demeurent les deux principaux marchés d’exportation pays vers lesquels le plus grand
nombre d’entreprises béninoises exportatrices de jus écoulent leurs produits ; avec respectivement 46% d’unités vers
le Burkina et 38% des unités enquêtées vers le Niger.
Cependant, il faut dire que lorsqu’on considère les flux de jus sur les marchés sous régionaux, la catégorisation
suivante peut être faite :
Toutes les offres confondues
Lorsqu’on considère les flux de jus d’ananas sur les marchés sous régionaux indépendamment de la nature de l’offre,
la classification des pays est le suivant :
1er Nigéria ; 2ème Burkina-Faso ; (iii) Niger ; (iv) Sénégal ; (iv) Mali
L’analyse de cette situation révèle que le marché du Nigéria est en première position suivi du Burkina-Faso et du
Niger. En effet, le Nigéria demeure le marché consommateur de la grande partie des jus d’ananas Béninois mais dont
la régularisation statistique pose quelques problèmes.
Offres formelles officielles
Quand on considère les offres formelles officielles c’est-à-dire celles qui sont passés par les formalités adéquates, la
classification des marchés est la suivante :
(i) Burkina –Faso ; (ii) Sénégal ; (iii) Niger ; (iv) Nigéria ; (v) Mali et autres pays
Dans le cas des offres formelles, on constate que le Burkina-Faso, offrant des conditions plus souples vient en
première position suivie du Sénégal et du Niger.
Marchés promoteurs en cours de bonne structuration
Quand on considère les tendances sur les différents marchés sous régionaux, les marchés les plus prometteurs sont
les suivantes :
34
(i) Sénégal ; (ii) Nigéria
6.2. Circuits de distribution et méthodes d'exportation
La commercialisation du jus d’ananas dans les pays de l’hinterland se caractérise par un circuit de distribution
court. Ce commerce sous régional, met en contact l’unité de transformation aux consommateurs de jus par
l’intermédiaire des grossistes, qui sont pour la plupart les répondants de ces unités dans les pays de l’hinterland
respectivement.
Ainsi, on ne distingue qu’un seul type de circuit de distribution du jus d’ananas béninois vers l’hinterland, où on a
les grossistes chargés d’approvisionner les consommateurs en passant directement par l’unité de transformation.
Aux grossistes, s’ajoutent d’autres acteurs indirects tels que les transporteurs, les manutentionnaires dont les rôles
ne sont pas négligeables pour la régularité des flux.
La figure présente les différents modes d’exportation des jus béninois vers les différents pays de l’hinterland.
L’analyse de cette figure révèle que le camion, reste le principal moyen de transport des jus vers ces pays à
l’exception du Sénégal ou les jus d’ananas sont convoyés par voie maritime (bateau) via des contenais. Car plus de
90% des entreprises béninoises exportatrices de jus vers ce pays ont affirmé avoir l’habitude d’utiliser ce mode de
transport.
Figure 10: Modes de convoyage des jus béninois
Source : Enquêtes de terrain de terrain ; synthèse du consultant
6.3. Les principaux répondants et points de vente
Les principaux répondants des jus d’ananas béninois dans les différents sont des grossistes individuels des pays
de destination. Mais ces jus sont parfois vendus par certains opérateurs béninois qui disposent à leur propre
compte des points de ventes dans ces pays.
100
87,5
95,9
12,6
100
4,2
4,2
8,3
91,7
0 20 40 60 80 100
BURKINA
NIGERIA
NIGER
SENEGAL
MALI
Camion Bus Tricycle Bateau
Les bus et les tricycles sont principalement
utilisés par les unités pour acheminer leurs
produits surtout vers le Nigeria. Ces unités
sont pour la plupart proches des frontières.
Soulignons que jusqu’à l’heure actuelle le
port autonome de Cotonou ne dispose pas
d’un quai fruitier pour l’exportation par
bateau des fruits et produits dérivés de
l’ananas.
16,8
21
100
8,4
8,4
62,5
79,1
91,7
91,7
100
16,7
0 20 40 60 80 100
BENIN
BURK…
NIGE…
NIGER
SENE…
MALI
Entreprise commerciale Grossiste individuel Entreprise -même
Il ressort de la figure 11 que peu
d’entreprises béninoises exportatrices de jus,
ont comme répondants dans la sous-région
les grosses entreprises commerciales agro-
alimentaires à l’exception du Niger.
Tout ceci dénote et conforme plus l’idée du
caractère informel des transactions en jus
d’ananas béninois vers ces différents pays.
Figure 11: principaux répondants des jus d’ananas béninois dans les pays de
l’hinterland
Source : Enquêtes de terrain de terrain ; synthèse du consultant
35
Par ailleurs il faut souligner que certaines entreprises béninoises telles que l’Etablissement La divine, ou jus
d’ange ne disposent pas de répondants dans certains de ces pays et n’utilisent que les foires comme stratégies
de vente de leurs produits sur ces marchés.
Les distributeurs des jus d’ananas béninois dans les pays de l’hinterland, comprennent essentiellement les
supermarchés, les restaurants, les gargotes, les boutiques de denrées alimentaires et les Hôtels. (Tableau 10). Il
existe aussi des vendeurs (ses) ambulantes de ces jus dans les pays. Les jus sont exposés dans des réfrigérateurs
vitrés pour attirer la clientèle.
Tableau 13: Nom des répondants et principaux point de vente par pays.
Pays Répondants Points de vente
Benin EDE-COM, Etablissement Montaigne ;
Bénin marché cocotomey; Super prix,
Palais oriental,
Restaurants, école de Montaigne Agla;
cocotomey avant P 14; Porto-Novo,
parakou;abomey; Maquis, hotel, bar-restaurant,
ONG; Sekou; parakou, marché de cotonou
Burkina-Faso GEBANA-Afrique- SIBIRI; UPROMA –
BIO; AID (Agence International de
distribution); Valsokia impact; Ets
Kabore
Ougadougou -Bobo-Dioulasso, magasin
Nigeria Grossiste, individuel NIGER Cader AMADI; Amasahel, Aladji et fils,
AMASAHEL; ALADJI ET FILS
Niamey ; Z inder
SENEGAL Abdoul Razack comptoir commercial
de la (CCPA);
Dakarjamal forester; foire de dakar
Mali Grossiste individuel -
Source : Enquêtes de terrain de terrain ; synthèse du consultant
6.4. Les périodes de fortes demandes en jus, formation et fluctuation des prix
Les périodes de fortes demandes du jus d’ananas béninois exporté sont les périodes des fêtes (noël et pâque), de
forte chaleur et de carême surtout dans les pays musulmans. A chacune de ces périodes sont associés des prix de
ventes différents.
Le tableau 11 ci-dessous, donne un aperçu de la ventilation des prix du jus d’ananas béninois, par périodes et par
pays. En général nous observons trois grandes périodes dans la commercialisation des jus d’ananas durant
lesquelles les prix des cessions de jus d’ananas fluctuent énormément sur les différents pays de l’hinterland. La
première période est une période de grande consommation au cours de laquelle la demande en jus est forte. La
deuxième et la troisième sont relatives à la période de moyenne consommation et de faible consommation.
Tableau 14: Prix de ventes des cessions de jus par périodes et par pays.
Pays Cession Prix élevé
(FCFA)
Prix moyen
(FCFA)
Prix faible
(FCFA)
BENIN
Paquet de 24
bouteilles (25cl
ou de 33cl)
4500-5000 3500-3800 3000-3500
BURKINA-FASO 6000-10000 6000-7200 5000-6500
NIGERIA 6000 6000 6000
NIGER 6000-8000 5000-7000 4000-6000
SENEGAL 10000-12000 8000-9000 6000-7000
MALI 7500-8000 7000 6000
Source : Enquêtes de terrain de terrain ; synthèse du consultant
Ce tableau relève que le Mali et les Burkina-Faso, suivis du Niger, sont les pays de l’hinterland ou les jus d’ananas
béninois sont vendus à des prix plus attractifs. Ce qui peut s’expliquer par la forte demande en jus dans ces pays.
Par ailleurs le Nigéria demeure le pays ou le prix de cessions de jus ne varie presque pas durant l’année.
6.5. Typologie des stratégies développées pour conquérir les divers marchés
L'étude a révélé que les unités de transformation de jus d'ananas du Bénin rivalisent de nombreuses stratégies
allant des plus formelles aux plus informelles pour conquérir les marchés régionaux de consommation de jus
d'ananas. La typologie de ces stratégies peut s'articuler autour des options de positionnement ci-après
caractérisés :
36
(i) Des options de positionnement axées sur des efforts de formalisation couplés avec la modernisation de
l'emballage et de développement du label.
(ii) Des options de positionnement axées sur la captation des opportunités offertes par des marchés peu
exigeant et tolérants des flux négligeables de jus contenus dans des emballages de bouteilles recyclés mais
qui s'accommodent avec un nombre important de consommateurs.
(iii) Des stratégies mixtes qui se fondent sur les avantages des deux options ci-dessus présentées. Elles sont
les formes dominantes et résultent des incapacités à assurer une offre régulière avec des emballages
modernes dont les ruptures de stock sont fréquentes.
(iv) Des stratégies de positionnement basées sur des dissimulations de label, des circuits transfrontaliers quasi
souterrains, des transvasements des contenants et des contrats officieux entre opérateurs pour des
changements d'origine et de labels.
Il ressort des analyses effectuées que les capacités des exportateurs de jus d'ananas à se maintenir sur les marchés
de consommation sous régionaux ainsi étudiés dépendent beaucoup moins des facteurs d'appréciation intrinsèque
de la qualité du jus par les consommateurs que par des facteurs de présentation physique et de conditionnement
(emballage).
En outre les unités qui détiennent les chances de mieux se maintenir sur ces marchés sont celles qui disposent des
stratégies d'approvisionnement de la matière première à faible coût et des mécanismes de production dans des
emballages modernes (cannette, plastique, carton etc.).
La particularité du marché du Nigeria dont les caractéristiques principales ne sont pas spécifiques à la seule filière
d'ananas et ses dérivés dénote de ce que les acteurs jouissant de la forte maîtrise des réseaux marchands informels
continueront à détenir la maîtrise d'un pourcentage encore élevé du flux de jus d'ananas sur ce marché pour des
longues périodes. Les raisons principales de la survie de ces réseaux sont les suivantes: les formalités de NAFDAC
constituent encore aujourd'hui des mesures supplémentaires de protection du marché de consommation nigérian
malgré le protocole de la CEDEAO sur les schémas de libéralisation économique et la circulation des personnes et
des biens. Par ailleurs les appétits voraces de certains opérateurs nigérians aux jus d'ananas béninois transvasés
dans d'autres emballages au Nigeria ainsi que l'importance de la clientèle peu exigeante et la grande porosité des
frontières conforteront ces échanges et la survie du circuit.
37
7. Qualité et préférences des marchés de l'HINTERLAND sur les jus d'origine béninoise.
7.1. Caractéristiques physiques chimiques et organoleptiques des jus exportés
Les jus d’ananas exportés par les entreprises béninoises sont des jus pur, 100% naturel obtenus après extraction et
mise en bouteilles ou en cannettes du jus de l’ananas frais. Ces jus sont non alcoolisés sucrée et acidulée. Ils ne
contiennent ni additif, ni conservateurs. Il s’agit d’aliment alcalinisant, nutritif, énergétique, rafraîchissant et sans
produits chimiques qui possèdent une action diurétique et dépurative générale.
A l’instar des jus d’ananas ordinaires, ce jus contient également une enzyme protéolytique appelée Broméline qui
dissout l’excès du cholestérol. De plus les jus d’ananas exportés peuvent être conservés au frais ou à l’ombre
pendant plus d’une année. Mais ils n’ont pas tous une qualité fiable et constante. Car ce n’est seulement que pour
quelques unités de transformation que des contrôles réguliers de qualité sont effectués pour assurer la production
de jus frais et de qualité aux consommateurs à travers des règles de normalisation et de certifications.
Les résultats des enquêtes de terrain effectués auprès des entreprises exportatrices de jus, ont permis de constater
que le pain de sure est la variété la plus utilisé, sans mélange pour la production de jus destiné à l’exportation. Car
environ 75% des entreprises questionnées l’on affirmées. S’agissant des caractéristiques chimiques des jus, ils ont
pour la plupart un PH oscillant entre 3 et 4 et un degré brix situé entre 10 et 15.
Figure 12: Caractéristiques physique, chimiques, et organoleptique des jus produits pour l’exportation Source : Enquêtes de terrain de terrain ; synthèse du consultant
En ce qui concerne les caractéristiques physiques des jus, leur couleur est jaune légèrement vive dans 71% des
cas, contre 29% des entreprises enquêtées qui ont affirmé produire des jus d’aspects jaune légèrement clairs.
Les bouteilles de 25 cl et 33 cl demeurent les types d’emballages les plus utilisés (83,3%). Enfin s’agissant du
gout des jus produits, presque toutes les entreprises (96%) restent unanimes sur le gout sucré de leurs jus.
7.2. Préférences des consommateurs des marchés de l'HINTERLAND
L’analyse des exigences des marchés de l’hinterland basées sur des critères comme les gouts et l’arôme du jus,
le degré brix et le type d’emballage ont permis de constater que les consommateurs des marchés de
l’hinterland préfèrent du jus d’ananas naturel et sucré avec un degré brix moyennant de 16°. L’exigence
particulière se retrouve au niveau des emballages où certains consommateurs sont réticents vis-à-vis des
bouteilles vertes dans certains pays musulman comme le Sénégal et le Niger où ils exigent les bouteilles de
couleur blanche ou d’autres formes d’emballages plus adaptées comme les cannettes et les plastiques. Aussi,
dans les pays comme Burkina-Faso, les consommateurs préfèrent les grandes bouteilles quel que soit la
couleur.
16,7 75 8,3
70,8 29,2
4,2 95,8
83,4 16,7
75 20,9 16,7
83,3 4,2
0 20 40 60 80 100 120
VARIETE
COULEUR
GOUT
DEGREBRIX
PH
EMBALLAGE
Cayenne lisse Painde sucre LESDEUX Jaune Jaune Claire
Acidulé Sucré 10 à15 16-20 3
3,5-4 5 Bouteille Canette
38
Tableau 15: Préférences qualitatives des consommateurs par pays
Critères Préférences des consommateurs par pays
Niger Burkina Sénégal Nigéria
Gouts et
arôme jus
Jus d’ananas naturel
et sucré
Jus d’ananas
naturel et sucré
Jus d’ananas naturel Jus d’ananas naturel et
sucré
Degré brix 15-18° 15-20° 12° Pas d’exigence particulière
Types
d’emballage
Grandes bouteilles
et plastiques
Bouteilles,
cannettes,
plastiques
Bouteilles blanches et
plastiques
Pas d’exigence particulière
Source : Enquêtes de terrain de terrain ; synthèse du consultant
L’analyse des caractéristiques des jus produits par les transformateurs béninois, comparée aux exigences révèle
globalement que ces jus répondent en grande partie aux préférences des consommateurs des pays de l’hinterland,
bien que aujourd’hui, sur ces marchés on reproche parfois au jus d’ananas béninois, quelques non-conformité sur les
caractéristiques organoleptiques, la couleur de caramel avec la présence de corps étrangers.
Certains pays comme le Nigéria n’ont pas d’exigences particulières par rapport aux caractéristiques des jus quoique
dans ce pays comme dans d’autres, certains clients préfèrent des jus plus sucrés et mis dans des bouteilles de
contenance plus grandes (supérieurs à 33 cl), exigences auxquels très peu d’entreprises béninoises satisfont
actuellement.
7.3. Résultats de l'indice de satisfaction des exigences des consommateurs sur les jus d’origine
béninoise (cas de l’IRA sur les marchés de l’Hinterland)
Tableau 16: Résultats de l’indice de satisfaction des exigences des consommateurs
Indice des exigences des consommateurs Indice de satisfaction aux exigences
Paramètres Bénin Burkina Niger Sénégal Bénin Burkina Niger Sénégal
Goût 0,85 0,85 0,75 0,90 0,74 0,67 0,58 0,68
Origine matière
première
0,65 0,70 0,60 0,85 0,41 0,40 0,70 0,38
Couleur 0,59 0,55 0,65 0,68 0,47 0,38 0,45 0,35
Emballage 0,74 0,72 0,80 0,75 0,23 0,55 0,68 0,45
Corps étrangers 0,58 0,50 0,44 0,57 0,24 0,31 0,24 0,40
Arôme 0,55 0,38 0,25 0,35 0,27 0,18 0,25 0,34
Conservation 0,52 0,55 0,50 0,54 -0,03 0,18 0,35 0,30
Prix 0,50 0,50 0,45 0,60 0,18 0,55 0,60 0,48
Sources: Enquête COSINUS 2015 et Adégbola
L'enquête a pu se réaliser prioritairement sur le jus IRA qui est le produit présent sur tous les marchés étudiés
et le plus rencontrés dans les centres de distributions et connus par un certain nombre de consommateurs
disponibles à se prêter à l'exercice.
Il se dégage de l'analyse du tableau ci-dessous pour chacun des trois pays les quatre premiers critères
(exigences) qui déterminent la décision des consommateurs à acheter le jus d'origine béninoise IRA sont
respectivement :
Pour le Bénin : 1er : le goût, 2ème : Emballage 3ème : origine de la matière première et 4ème : la couleur
Pour le Burkina Faso : 1er : le Goût 2ème : emballage 3ème : origine de la matière première et 4ème :
habileté à la conservation du jus.
39
Pour le Sénégal : 1er : le Goût 2ème : origine de la matière première 3ème : emballage et 4ème : couleur du
jus.
Pour le Niger : 1er : Emballage 2ème : le Goût 3ème : origine de la matière première et 4ème couleur du
jus.
Il ressort fondamentalement la prépondérance du goût du jus, l'emballage et le label Bénin dans les
déterminants récurrents qui motivent le choix des consommateurs à acheter le jus du Bénin.
Le tableau dans sa deuxième partie a essayé d'apprécier le jus du Bénin présent sur ces marchés se conforment
à ses exigences à travers le niveau de satisfaction des consommateurs par rapport à chacune de ces exigences.
On constate qu'il reste encore beaucoup de zone d'amélioration pour combler les exigences spécifiques par
marché.
40
8. Les termes d'exportation du jus d'ananas en direction de la sous-région et l'analyse des
contraintes et obstacles
8.1. Les conditions pour les échanges formels
Le Bénin appartient à deux ensembles économiques régionaux : l’Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui se sont dotés
d’un schéma de libéralisation des échanges.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ces deux schémas, la fonction de négociant de produits agricoles, exige
l’obtention d’un certificat d’origine du produit dans l’espace UEMOA et CEDEAO. Ce certificat est délivré
par le Ministère de l’Industrie, notamment la Direction Générale de l’Industrie, en collaboration avec le Service
du Commerce Extérieur de la Direction de l’Intégration Régionale. Ce certificat n’est délivré qu’à des
entreprises légalement constituées.
En dépit de ces mesures communautaires, les transactions des produits agricoles sont exemptes de droits de
douane, de la taxe statistique et du prélèvement communautaire de solidarité des deux communautés. En respect
à cette prescription, le Bénin ne prélève officiellement aucune taxe à l’exportation et à l’importation régionale
des produits agro-alimentaires originaires des pays de la communauté. De la même manière, les produits de
l’ananas et ses dérivés ne font pas l’objet de mesures spécifiques de défense commerciale : mesures de
sauvegarde, de contingentement et de quotas.
Les documents exigés à l’export
Au titre de ces documents pour le jus d’ananas au Bénin on peut citer :
Carte de commerçant ou d’exportateur : c’est un document qui se délivre à la Direction Générale
du Commerce Extérieur ;
Facture commerciale : établie par l’exportateur ; elle enregistre le volume et la valeur de la
marchandise à exporter ;
Certificat d’Origine (CO) : ce document s’achète à la Chambre de Commerce et d’Industrie du
Bénin et cosignée par la Direction Générale de l’Agence Béninoise de Promotion des Echanges
Commerciaux, la Direction Générale de l’Industrie et la Direction Générale de la Douane et Droits
Indirects, sur présentation de la marchandise. Toutefois, les exonérations des droits de douanes et
taxes d’effet équivalent au titre de toutes les exportations n’incluent pas la Taxe sur Valeur Ajoutée
(TVA) ;
Certificat Sanitaire et Phytosanitaire : pour garantir la qualité du produit, il doit être analysé et
contrôlé par un laboratoire agréé. Au Bénin, les laboratoires Analyse de l’offre et de la demande de
l’ananas au Bénin agréés dans l’analyse des produits agroalimentaires sont au nombre de 4 à savoir : le
laboratoire de la DANA, le laboratoire de IRGIB-Africa, le laboratoire de la Faculté des Sciences
Agronomiques (FSA) et le laboratoire du Ministère de la Santé. Il est envisagé la construction d’un
laboratoire de référence au niveau du Ministère chargé de l’agriculture ;
8.1.1. Cas des pays de l'hinterland
L’exportation des produits béninois vers les pays de l’hinterland est régie par l'UEMOA à travers le libre accès
au marché régional garanti par le régime préférentiel, institué en 1996, et le TEC (Tarif Extérieur Commun).
Les conditions d’obtention de l’agrément UEMOA sont les suivantes :
ENTREPRISES ELIGIBLES A L’AGREMENT UEMOA
Toute entreprise se trouvant et exerçant ses activités dans les 08 Etats membres de l’UEMOA et
comptant exporter ses produits au sein de la région
Toutefois, non-éligibilité des entreprises opérant dans les zones franches et sous tout autre régime
économique particulier ou tout autre territoire douanier
PRODUITS ELIGIBLES
Produits crus ; produits de l’artisanat traditionnel ; produits industriels originaires agréés ; produits
industriels originaires non agréés.
Important
Dans les échanges entre les Etats membres, toutes restrictions quantitatives, entraves non tarifaires,
prohibitions, ou toutes autres mesures d’effet équivalent portant sur les importations ou les
exportations des produits originaires ou fabriqués dans les Etats membres sont levées.
41
PROCEDURES
Faire une demande par écrit et préalablement soumise pour parrainage à l’Etat membre dans lequel se
trouve votre entreprise. La copie de cette demande sera envoyée par l’Entreprise requérante au
Secrétariat Exécutif du Comité national d’agrément (CNA).
La demande d’agrément devra être accompagnée d’une description détaillée de la nature de
l’entreprise et d’une copie de ses statuts ou de tout autre document équivalent.
8.1.2. Le Nigeria
L’exportation des produits en direction du Nigéria est régie l’agrément CEDEAO (Schéma de Libéralisation de
la CEDEAO(SLE), le certificat National Agency for Food and Drug Administration and Control (NAFDAC) et
NAQ.
PROCEDURES D’AGREMENT AU SCHEMA DE LIBERALISATION DES ECHANGES DE LA CEDEAO
(SLE)
ENTREPRISES ELIGIBLES AU SLE
Toute entreprise se trouvant et exerçant ses activités dans les 15 Etats membres de la CEDEAO et
comptant exporter ses produits au sein de la région
Toutefois, non-éligibilité des entreprises opérant dans les zones franches et sous tout autre régime
économique particulier ou tout autre territoire douanier
PRODUITS ELIGIBLES AU SLE
Produits de l’agriculture et de l’élevage ; Produits issus de la pêche en mer, rivière ou lac
Produits miniers ; Objets d’artisanat ; Produits industriels
CONDITIONS D’AGREMENT AU SLE
Un produit industriel peut être considéré comme originaire de la région de la CEDEAO s’il remplit l’une
des 3 règles suivantes
Règle 1 : Lorsque le produit est entièrement obtenu (au moins 60% de l’ensemble de ses matières
premières, en quantité, sont originaires de la CEDEAO) ;
Règle 2 : Lorsqu’il y a changement de la position tarifaire (matières premières classées sous une position
tarifaire autre que celle du produit fini). Cette règle est assortie d’une Liste d’exceptions mentionnant
les cas dans lesquels le changement de position n’est pas déterminant ou imposant des conditions
supplémentaires. La première étape pour l’utilisation de ce critère devra consister à vérifier si le
produit (Position tarifaire) n’est pas repris dans la Liste d’exceptions ;
Règle 3 : Critère de la Valeur Ajoutée (valeur ajoutée d’au moins 30% du prix de revient ex-usine hors
taxes des produits finis)
MESURES A PRENDRE PAR LES TRANSFORMATEURS POUR POUVOIR FAIRE LE COMMERCE
SOUS LE SLE
Obtenir, en premier lieu, un formulaire portant dossier-type de demande d’agrément auprès de l’autorité
compétente dans votre pays qui est désignée à cette fin (voir ci-après la liste des points focaux dans chaque
Etats membres).
Remplir et déposer le formulaire auprès de l’autorité compétente qui le soumet à un Comité en charge du
SLE et connu sous le nom de Comité National d'Agréments (CNA).
Attendre que les demandes soient examinées par le Comité National d'Agréments.
La liste des entreprises agréées et non-agréées est soumise à la Commission de la CEDEAO qui procède à
une validation avant notification à tous les Etats membres de la CEDEAO.
L’autorité compétente vous informe que les produits concernés par la requête sont agréés. En
conséquence, les Certificats d’Origine peuvent faire l’objet de demande de délivrance. Le délai de validité du
Certificat d’Origine est de 6 mois à compter de sa date de délivrance. Toutefois, il ne peut couvrir qu’un
seul produit.
Vous pouvez exporter vos marchandises en franchise vers tout Etat membre de la CEDEAO en utilisant
votre Certificat d’Origine. Veuillez-vous assurer que vous avez votre certificat avant de tenter d’exporter.
DOCUMENTS NECESSAIRES POUR FAIRE UNE DEMANDE D’ADHESION AU SLE
Une fiche de demande d’agrément au SLE renfermant :
Une description complète de l’identité de l’entreprise.
Une description complète et assez détaillée des marchandises et des matières premières utilisées dans la
production conformément aux pratiques commerciales.
Une description complète du processus de fabrication et les éléments ainsi que tous les autres coûts
comme les salaires.
42
Une copie des statuts, des certificats de l’entreprise et toutes les pièces justificatives de l’inscription de
l’entreprise. LE CERTIFICAT NATIONAL AGENCY FOR FOOD AND DRUG ADMINISTRATION AND CONTROL
(NAFDAC)
L’Agence nationale pour l’administration et le contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques
(NAFDAC) est une personne morale constituée par la loi de 1993 portant création de la NAFDAC, qui figure
dans le Recueil des lois de la Fédération du Nigéria de 2004.
En vertu de sa loi d’habilitation, la NAFDAC a notamment pour mission de réglementer et de contrôler
l’importation, l’exportation, la fabrication, la promotion, la distribution, la vente et l’utilisation de produits
alimentaires, pharmaceutiques et cosmétiques, d’appareils médicaux, d’eau minérale et de produits chimiques,
dénommés produits réglementés.
Les exportateurs de produits en direction du Nigéria conviennent qu'un obstacle majeur, qu’ils devaient
traverser est d'obtenir leur produit enregistré par l'autorité de régulation qui, dans ce cas, est l'Agence
nationale pour Food and Drug Administration [NAFDAC]. Les exportateurs ne peuvent pas porter
légitimement sur ce commerce sans l'enregistrement approprié du produit(s) par la NAFDAC qui doit
continuer à protéger la santé publique des populations.
NAFDAC est principalement chargée de réglementer tous les aliments transformés et emballés produit au
Nigeria et importés dans le pays. Le processus d'enregistrement des nouveaux produits varie entre 1 mois et
12 mois en fonction de l'effet de levier de la société, et leur capacité à répondre aux exigences
d'enregistrement comme indiqué ci-dessous.
Procédure d'inscription / Renouvellement des aliments importés Produits
Le tableau ci-dessous résume les différentes étapes
Tableau 17: Etapes à suivre pour l’obtention de la norme NAFDAC
Etapes Contenu
Etape 1:
documentation
Les documents suivants (tous les originaux et deux (2) jeux de photocopies) doivent être
soumis à la LOD:
1. Procuration ou Accord Contract Manufacturing (le cas échéant)
Procuration
a) certifié par notaire public dans le pays de fabrication
b) délivré par le fabricant du produit
c) Signé par le MD, GM, président ou le président de la Société, en indiquant les noms des
produits homologués. La procuration doit également indiquer autorité pour enregistrer le
produit avec NAFDAC pas moins de 5 ans.
Accord Contract Manufacturing
a) certifié par notaire public dans le pays de fabrication
b) signé par les deux parties, énonçant les noms et désignations des signataires avec les noms
de tous les produits enregistrés et d'autres clauses pertinentes clairement expliquées dans un
langage sans ambiguïté.
2. Certificat de fabrication et la vente libre doit:
a) être authentifié par l'ambassade du Nigéria dans le pays de fabrication; ou toute autre
ambassade ou commission d'un pays du Commonwealth ou de l'Afrique de l'Ouest où existe
pas d'ambassade du Nigeria ou du haut-commissariat.
b) être délivré par la santé / organisme de réglementation pertinent ou une personne morale
constituée des pays exportateurs ou un document est approuvé par l'autorité
gouvernementale compétente du pays.
c) Indiquez le nom du fabricant et les produits à enregistrer
3. compléter le certificat d'analyse du produit qui doit:
a) être délivré par le fabricant
b) Indiquez le nom et la désignation d’analyste
4. Certificate of Business Incorporation du demandeur avec la Commission des affaires
générales au Nigeria
5. Certificat d'enregistrement de Marque / Marque de commerce auprès du Registre des
marques dans le ministère du Commerce, le Nigeria. Cela devrait être fait dans le nom du
propriétaire de la marque selon le cas peut être
43
6. licence a expiré (pour le renouvellement de produit)
7. Lettre de demande de permis d'importation par le représentant local (le demandeur)
8. dûment rempli le formulaire d'inscription aliments achetés auprès de la banque projet de
N250.00 (deux cent cinquante Naira) par produit en faveur de l'Agence nationale pour la Food
and Drug Administration et contrôle.
9. déclaration notariée : doivent être dactylographiés rempli et notariée au Nigeria.
ÉTAPE II : PERMIS
D'IMPORTATION
Sur une documentation satisfaisante, permis d'importation ( c.-à- permis pour importer des
échantillons pour l'enregistrement ) doit être obtenue auprès de la Division d'enregistrement
des aliments sur le paiement de N10,500 ( Dix mille cinq cents naira ) 5 % de TVA inclus.
ÉTAPE III : vetting
PRODUIT: Les
éléments suivants
sont à soumettre
pour l'échantillon
vetting :
a) Une lettre d'invitation pour l'inspection de l'usine à l'étranger par le fabricant et doit
indiquer l'adresse de nom et l'emplacement de l'usine ( adresse du bureau ne administrative ) ;
Nom, adresse E -mail, téléphone et fax ( bureau et les téléphones mobiles ) de la personne de
contact à l'étranger actuelle ; Nom de l' aéroport le plus proche de l'emplacement et Guide
illustrant le plus court Land / Air itinéraire à l'usine ; Nom , adresse complète de
l'emplacement , N ° de téléphone , n ° de fax et adresse de l'agent local; nom (s ) de produit (s
) pour l'enregistrement .
b) Une copie du permis d'importation et de réception du paiement de l'importation du permis
c) le certificat d'analyse du produit (s)
d) Trois (3) ainsi marqué * échantillons de vérification des antécédents du produit (s)
Accusé de réception des échantillons doit être émise contre la remise d'échantillons de
vérification des antécédents satisfaisants
ÉTAPE IV :
ANALYSE DE
LABORATOIRE
Le doivent être soumis pour analyse de laboratoire suivant :
a) Projet de la Banque du N777, 000,00 (5 % de TVA inclus) par produit en faveur de l'Agence
nationale pour l'administration et le contrôle des aliments.
Répartition : a. N640, 000.00 pour frais de traitement + N32, 000 (5 %)
b. N100, 000.00 pour la licence du produit + N5, 0000 (5 % )
NOTE : 25 % du coût total de l'inscription pour les produits fabriqués dans les pays de la
CEDEAO
60 % du coût total de l'inscription pour le renouvellement de la licence du produit
b) Accusé de réception d'échantillons de vetting reçu de LOD II
c) Des échantillons de produits pour analyse………………………………………………
Nigerian Agriculture Quarantine Service (NAQS)
Cette agence est chargée de surveiller et de contrôler les ravageurs et les maladies associées à produits
alimentaires non transformés. Exportateurs / importateurs sont également tenus d'obtenir un permis
d'importation / dégagement. Pour obtenir ce permis d'importation :
Une demande doit être soumise à NAQS et une analyse du risque phytosanitaire (PRA) doit être effectuée.
Le service de quarantaine à Cotonou devrait inspecter les produits et de délivrer un certificat phytosanitaire
qui seraient ajoutés dans le NAQS au Nigeria pour la confirmation et approbation.
Lors de l'achèvement et la soumission du formulaire de demande, le dédouanement à l'importation serait
publié. Ce processus est censé prendre 1 - 3 jours.
8.2. Aperçu sur les normes et leur niveau de respect
8.2.1. Les normes et les agréments
Les normes qui sont demandées de nos jours pour avoir accès aux marchés extérieurs, sont de deux ordres à
savoir i) les normes techniques concernant la transformation et ii) les normes sociales et environnementales.
Ces dernières tendent à s’imposer de plus en plus comme la légalité, la traçabilité et le respect des règles
d’aménagement qui tendent à devenir une nécessité forte dès lors que les productions peuvent être vendues
sur des marchés internationaux qui vont exiger des preuves de légalité et de gestion durable des terres.
Les questions de normes et de qualités constituent une grande exigence pour la plupart des opérateurs de la
filière. Ce sont généralement les normes européennes qui sont fâcheusement appliquées sur les marchés
régionaux Ouest-africain sans pour autant être adapté. Sur le marché européen du jus par exemple, les
conditions sanitaires douteuses de production et l’absence d’application des BPH sont à l’origine du refus d’un
client européen, pourtant favorablement impressionné par les qualités organoleptiques du jus d’ananas béninois,
d’acheter à l’une des petites entreprises locales de transformation en jus. Ce facteur est évidemment
particulièrement critique aujourd’hui pour le marché européen, mais il est à prévoir que les conditions
44
d’agrément des produits exportables sur les marchés régionaux (Nigéria pour lequel l’agrément NAFDAC est
exigé) se durciront à moyen ou même à court terme, dans une démarche non avouée de protectionnisme.
Le respect des BPH, voire la mise en place d’un système HACCP devrait donc être des objectifs à poursuivre
sans relâche dans les entreprises de transformation. La supervision de ces unités est par ailleurs du ressort de
la DANA (Direction de l’Alimentation et de la Nutrition Appliquée) du MAEP. Cette fonction comporte
l’enregistrement des entreprises (y compris micro-entreprises) agro-alimentaires, la délivrance d’un agrément
mais aussi le suivi et l’inspection périodique des entreprises. Elle doit en principe être assurée par le service «
qualité- législation » de la division « qualité, analyse et législation de la DANA. Or ce service ne comporte à
l’heure actuelle que trois inspecteurs. Quant aux agents des structures déconcentrées (CeRPA et CeCPA), qui
ont été recrutés en masse récemment, il s’agit le plus souvent de vulgarisateurs. Une quarantaine d’entre eux
ont reçu début 2009 une très brève formation sur l’HACCP et les techniques d’inspection (norme ISO 17020).
Ces moyens sont donc pour l’instant nettement insuffisants pour assurer un suivi correct des établissements
agro-alimentaires, en particulier les fabricants de jus de fruit, dans tout le pays.
Aussi, la norme Codex 247-2005 (une norme pour les jus et nectars de fruits) est surtout une suite de
définitions de chaque produit plus qu’une réglementation des processus de fabrication. Nous ne retiendrons ici
que les critères pouvant toucher les systèmes de productions. La seule valeur contraignante remarquée est le
degré Brix minimal recommandé de 12,8 pour les jus d’ananas reconstitués et purées d’ananas reconstituées.
Cependant si dans les conditions de culture du pays de production, cette valeur est difficilement atteinte (ce
qui semble être le cas en Afrique de l’Ouest), la valeur limite de 10 sera retenue. Il est à noter que la directive
européenne (CE) 2001-112 et sa transcription dans le droit français, la directive 2003-838, ne s’attardent que
sur la définition du produit.
8.2.2. Limites Maximales de Résidus (LMR)
Il s’agit des limites de résidu acceptables sur les produits d’origine agricole à destination alimentaire. L’objectif
des normes LMR est de garantir au consommateur un produit ne contenant pas de résidus de pesticides à des
quantités nocives. La législation prévoit des LMR pour une très grande quantité de produits. En juin 2015, le
Service d’alerte de l’Union Européenne, marché d’exportation de l’ananas du Bénin a notifié que le taux élevé
du résidu de pesticide appelé Ethéphon dont la LMR est fixée à 2ppm/Kg d’ananas est dépassé et a atteint
5,1mg/Kg (données ABeNOR). Ce qui freine pour le moment l’exportation de l’ananas fruit vers les marchés
de l’Union Européenne.
Si déjà au plan national, on reproche beaucoup de non-conformité sur les caractéristiques
organoleptiques du jus d’ananas béninois (goût, couleur, présence de corps étrangers), qu’en serait-il de
la qualité sanitaire du jus ?
Le respect des exigences du système de management de la sécurité alimentaire des aliments constitue le seul
moyen pour éviter de se confronter à des obstacles non tarifaires et accéder facilement aux marchés
prometteurs. Comment alors répondre aux préoccupations de ces marchés ?
Le management de la qualité par la méthode HACCP, un outil efficace de maitrise et de gestion des risques.
C’est une méthode permettant de :
d’identifier et d’analyser les dangers associés aux différents stades du processus de production d’une
denrée alimentaire
de définir des moyens nécessaires à leur maitrise
de s’assurer que ces moyens sont mises en œuvre de façon effective et efficace.
Toute entreprise se conformant ainsi à cette démarche satisfait aux exigences exprimés ou implicites des
clients, satisfait à la règlementation, augmenter sa part de marché et diminuer les coûts de non qualité et
garantit la qualité du produit fini (analyse consultant).
45
8.2.3. Niveau de respects des entreprises béninoises exportatrices de jus au regard des exigences en
termes de normes qualité et de certification.
L’analyse des données de terrain collectées auprès de différentes catégories d’acteurs rencontrés, a révélé que
seulement 5 des 24 unités de transformations exportatrices de jus vers les marchés de l’hinterland, enquêtées
disposent d’une certification ou d’un agrément soit un taux de 21%.
Dans le domaine de la certification, seules les jus d’ananas IRA et ARIYO de l’unité CARDA sont certifiés au
Bénin par la DANA (Direction de l’Alimentation et de la Nutrition Appliquée) et dotés de la certification
ISO9001. Ces jus y compris ceux des entreprises MOUS-INTER, FRUITS TILOU et de ETRAPA ENTREPRISE
SARL, sont agréés par la Commission de l’UEMOA et de la CEDEAO. L’unité de transformation IRA-
PROMOFRUIT avec l’appui de ces partenaires technique et financiers, entreprend des démarches pour
obtention de l’agrément NAFDAC : une condition essentiellement pour la commercialisation des produits
exportés vers le Nigeria.
En ce qui concerne les normes qualité HACCP, 70% des entreprises béninoises enquêtées se sont engagées
dans cette démarche, mais respect strict. Ceci peut s’expliquer par le fait que, la démarche qualité le système
HACCP une démarche sensible, exigeante et de longue haleine. Ne respecte et ne se conforme aux normes
HACCP qui veut mais qui peut : car la démarche est onéreuse et nécessite beaucoup de moyen financiers.
Quand on veut faire du HACCP il faut être prêt à y mettre les moyens.
La difficulté majeure de la démarche HAACCP, tourne autour de l’identification des points critiques au niveau
de la chaine de production ; et de nombreuses unités de transformation de jus d’ananas ne sont pas encore
conscientes que appliquer cette démarche sans identification des points critiques peu aboutir à des résultats
non concluantes. Aussi, faut-il souligner au niveau des unités de production de jus d’ananas enquêtées, un
certains nombres d’insuffisances par rapport à cette démarche; elles concernent notamment : i) la
méconnaissance des documents réglementaires ; ii) des locaux et équipements non conformes ; iii)
l’engagement de la direction non formalisé ; iv) l’inexistence de plan d’autocontrôle et d’un plan de formation
du personnel ; v) l’absence de visite d’embauche et visite médicale périodique au personnel ;vi) la non maîtrise
des BPF/BPH ; vii) l’absence d’un plan de lutte contre les nuisibles ; viii) des manuel Qualité non disponible ; ix)
Dispositif de lavage de mains manuel non conforme et insuffisant ; x) l’insuffisance de toilettes ; xi) l’absence de
matériel de contrôle ; xii) l’absence de traçabilité en amont pour ne citer que ceux-là.
On peut constater qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour amener nos unités exportatrices de jus
d’ananas à s’intéresser et à se conformer aux normes de manière à satisfaire les exigences des marchés voisins.
Le projet d’appui au programme national de développement de la filière ananas logé à l’ABENOR est en train
de concentrer des actions pour améliorer la qualité du jus exportés vers les différents marchés régionaux. Une
meilleure organisation des unités de transformations s’imposent aussi pour faire démissionner les brebis
galeuses qui mettent sur les marchés national et régional des mauvais produits qui non seulement affectent
dangereusement la santé des consommateurs et aussi contribue à ternir l’image de marque de notre pays dans
les marchés de la sous-région dans lesquels le jus d’ananas du Bénin est commercialisé.
8.3. Analyse des contraintes et obstacles à l'exportation du jus d'origine béninoise dans
l'hinterland et le Nigeria
8.3.1. Le marché de l'hinterland
L’exportation du jus d’ananas béninois en direction des pays de l’hinterland est confrontée à plusieurs types de
problèmes qui peuvent être répertoriés à trois niveaux :
(i) Reconnaissance de l’origine communautaire :
Au sein de l’UEMOA, le Protocole Additionnel N° III/2001 22 , pose deux critères essentiels pour la
reconnaissance communautaire : d’une part, les produits entièrement obtenus et les produits ayant subi
des transformations suffisantes, d’autre part. L’ouvraison ou la transformation suffisante concerne les
produits obtenus à partir de matières premières partiellement ou entièrement originaires de pays tiers, à
condition que cette transformation entraîne soit :
46
un changement de classification tarifaire dans l’un des quatre premiers chiffres de la Nomenclature
Tarifaire et Statistique (NTS) de l'UEMOA :
une valeur ajoutée communautaire supérieure ou égale à 30% du prix de revient ex-usine hors taxes de
ces produits telle que définie à l'article premier ci-dessus.
Il ressort que le dispositif mis en place dans chaque Etat membre pour la reconnaissance communautaire des
produits de l’UEMOA n’a pas enregistré de changement par rapport à 2013.
Le Bénin, a mis en place un comité de reconnaissance de l’origine communautaire ; ce comité est fonctionnel en
2014. Toute reconnaissance est transmise à la Commission de l’UEMOA qui se charge de faire la notification aux
autres Etats membres.
Par ailleurs, le constat général est l’absence de bases de données actualisées sur les reconnaissances
communautaires. Sur la base des informations disponibles, environ 4 439 produits émanant de 865 entreprises de
l’Union bénéficient de l’admission au régime préférentiel des échanges intracommunautaires au 31 décembre
2013.
Tableau 18: Nombre d'entreprise et de produits agrées à la TPC
Etats membres Nombre d’entreprises Nombre de produits
Bénin 55 381
Burkina Faso 59 224
Côte d’Ivoire 382 1983
Guinée-Bissau 0 0
Mali 74 277
Niger 23 77
Sénégal 231 1255
Togo 41 242
D’une manière générale, les demandes de reconnaissance communautaire soumises par les entreprises aux
autorités compétentes sont satisfaites. Le taux est de 99% pour l’ensemble des Etats membres en 2013.
On constate néanmoins, que l’exigence de présentation du Certificat d’origine n’est pas harmonisée. Par
exemple, au Bénin, au Burkina Faso et au Sénégal, il est exigé pour tous les produits sauf ceux de l’agriculture, de
l’élevage et les articles faits à la main (1). Par contre au Mali, il est exigé uniquement pour les produits
industriels (2). Au Niger, il est exigé pour l’ensemble des produits cités : (1) et (2).En ce qui concerne la
conformité du modèle de certificat d’origine et du formulaire de déclaration en détail utilisé, ainsi que
l’utilisation des codes additionnels pour la liquidation des déclarations relatives aux produits originaires, les
constats faits en 2013 n’ont pas connu d’évolution.
Tous les pays utilisent le modèle de certificat d’origine conforme aux dispositions communautaires,
c'est-à-dire de couleur verte et de même format que celui figurant à l’annexe de la décision
n°01/2003/COM/UEMOA du 3 février 2003, déterminant les caractéristiques et les règles d’établissement du
certificat d’origine des produits originaires de l’UEMOA. En rapport avec les codes additionnels, le constat
était que tous les Etats membres n’enregistrent pas uniformément les produits originaires. L’administration des
douanes du Sénégal n’a pas créé de code régime spécifique pour les opérations de mise à la consommation de
produits reconnus originaires de l’UEMOA.
Les cas de litiges relevés dans le cadre du bénéfice de la Taxe Préférentielle Communautaire (TPC) se résument,
comme en 2013, à la contestation des certificats d’origine pour cause d’irrégularités. L’objet de la contestation
peut concerner soit l’authenticité du certificat d’origine, soit des erreurs de remplissage ou de fausses valeurs. En
rapport avec les comités de recours, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal disposent de comités de recours en cas
de litige sur la valeur ou l’origine. Le Niger ne dispose pas de comité de recours sur l’origine, mais plutôt sur la
valeur. Les Etats membres tels que le Burkina Faso, le Mali et le Togo ne disposent d’aucun comité de recours. Il
faut toutefois préciser qu’au Togo, des dispositions sont en cours pour la mise en place de ce comité.
Gouvernance routière :
Les coûts liés au transport sont une composante majeure du coût total des transactions commerciales.
Les pays africains sont confrontés à des coûts de transport élevés, en raison de la mauvaise infrastructure routière,
47
de longues distances de transport, et de la cherté et la mauvaise qualité des services de transport routier de
marchandises. Le non-respect des acteurs par rapport à la charge à l’essieu contribue à dégrader rapidement les
routes et partant d’accroître les délais et les coûts de transport. En outre, des contrôles fréquents le long des
principaux corridors de transport rallonge les temps de trajet, ainsi que les coûts en raison de demandes de
paiements informels. La Commission de l'UEMOA a mis en place un Observatoire des Pratiques Anormales (OPA)
qui surveille la gouvernance des principaux axes de transport dans la région. En particulier, l'OPA mène des
enquêtes auprès de chauffeurs de camion qui permettent de suivre le nombre de contrôles le long des corridors,
ainsi que les retards et paiements informels associés. Les corridors couverts par l’OPA sont : Tema-Ouagadougou,
Ouagadougou-Bamako via Koury, Ouagadougou-Bamako via Heremakono, Lomé-Ouagadougou, Dakar-Bamako,
Abidjan-Ouagadougou et Abidjan-Bamako. En outre, les produits agro-alimentaires sont couverts dans le cadre
d’un partenariat avec le CILSS pour quatre autres corridors : Bouaké - Niamey, Ouagadougou – Ashaiman,
Parakou – Niamey, Pouytenga – Parakou.
Au niveau de l’unité
Les problèmes répertoriés au niveau de l’unité sont liés à la maitrise des coûts de production. En effet, Il manque
véritablement de machines performants pouvant permettre de transformer l’ananas frais en jus d’ananas et les
quelques personnes qui en disposent souffrent de problème de pièces de rechange et de connaissances
techniques et technologiques. Ces derniers ne disposent pas également d’un système adéquat d’achat de la matière
première et sont donc obligés de s’approvisionner le plus souvent en fonction des opportunités qui s’offrent à eux,
De même, la raréfaction de la main d’œuvre qualifiée à utiliser au sein de ces unités de transformation constitue
une autre paire de manche pour ces entreprises ; Cette situation joue sur le prix du produit final et limite ainsi la
compétitivité des unités béninoises dans un environnement de plus en plus concurrentiel.
Mieux, il a été constaté qu’en fonction de l’espace, voir du pays dans lequel l’on veut exporter, il ya des règles, des
normes à suivre. Le respect de ces normes passe par l’achat de la matière première notamment l’ananas de bonne
qualité ayant suivi l’itinéraire technique adéquat, pour alimenter l’usine. Le plus souvent, le mode d’achat de la
matière première fait qu’il n’y a pas de traçabilité et les matières premières achetées sont de qualité douteuse,
toute chose qui fait qu’au final les normes sont peu respectées.
8.3.2. Le marché du Nigeria
Obstacles officiels réglementaires et administratifs pour les commerçants
béninois nigérians et étrangers
Les obstacles réglementaires et administratifs qui limitent l’accès au marché nigérian ont trait aux difficultés que
les commerçants ont pour obtenir les facilités de circulation des produits. Ils peuvent être regroupés en trois
catégories : le certificat d’origine, l’enregistrement NAFDAC et les tracasseries policières sur les axes de
circulation.
Vendre un produit du cru sur le marché nigérian exige des certificats qui attestent qu’il est originaire de la
CEDEAO. La plupart des commerçants peinent à obtenir dans les administrations compétentes de leur pays les
certificats d’origine de leurs produits sans lesquels l’entrée officiel sur le marché nigérian n’est pas autorisée.
Mais le certificat d’origine seul n’est pas suffisant. Le deuxième obstacle pour les commerçants est
l’enregistrement à National Agency for Food and Drug Administration and Control (NAFDAC). Le certificat
NAFADAC établit l’innocuité d’un produit à la consommation ou à l’usage. Mais l’obtention de l’enregistrement à
NAFDAC est une épreuve qui décourage les commerçants aussi bien béninois que nigérians à cause des coûts
administratifs (coûts de constitution des dossiers) et technique (coûts d’analyses des produits) que cela implique.
Le troisième obstacle est transversal aux circuits officiel et informel. Il est constitué des tracasseries que
subissent les commerçants béninois et étrangers sur les routes de la part des forces de sécurité et des agents de
contrôle sanitaire des produits du Nigeria. Ces tracasseries sont d’autant plus sévères et coûteuses lorsque le
commerçant exportateur ne dispose pas de l’enregistrement NAFDAC et du certificat d’origine. Elles restent
fortes même si le commerçant est en possession des tous les documents officiels. « Les agents des douanes et les
policiers aux barrages routiers vous font décharger et déballer le moindre petit paquet pour vous retarder
pendant des heures", dit Mme Lucia Quachey, Secrétaire générale de la Fédération des femmes d’Affaires et
entrepreneurs d’Afrique de l’Ouest…. "Tout le monde sait qu'il s'agit de forcer les voyageurs à payer » (Mutume,
G, 2002).
Ces obstacles poussent un grand nombre de commerçants et d’exportateurs à exercer dans l’informel. Le
commerce informel transfrontalier (CIT) devient ainsi le principal moyen le plus sûr pour ces acteurs de vendre
les produits du cru béninois au Nigeria. Le CIT est moins exigeant sur la qualité des produits qui font l’objet des
transactions. Il évite de subir les procédures longues et coûteuses d’obtention des documents régissant le
commerce officiel (certification, de normalisation etc.) et de minimiser les prélèvements fiscaux.
48
Contraintes d’accès au marché à travers les circuits informels
Les contraintes d’accès au marché nigérian par les circuits informels relèvent essentiellement des tracasseries
routières liées au commerce transfrontalier. La pression des forces de sécurité et des agents sanitaires est
d’autant plus forte que le commerçant est nouveau ou qu’il ne dispose pas d’un capital social parmi ces
fonctionnaires de l’État au moment du déroulement de ses transactions commerciales. En effet, la régularité des
transactions permet à certains commerçants d’avoir un capital social parmi les services de sécurité en faction sur
les routes au moment du transfert des produits. Mais la mobilité des agents de ces services oblige les
commerçants à reconstituer fréquemment leur capital social, ce qui revient très coûteux. De ce fait, on peut
penser qu’il revient moins coûteux d’exercer le commerce transfrontalier lorsqu’on se met en règle vis-à-vis de
la certification d’origine, de l’enregistrement à NAFDAC et de toutes autres réglementations régissant le
commerce entre les États. La réalité est autre. Même en possession de ces documents de facilitation, le
commerçant paie toujours des bakchichs dont les montants peuvent être liés aux humeurs des agents de
sécurité, pour éviter de subir le contrôle en règle de ses cargaisons de marchandises qui peut se révéler
excessivement coûteux (Yérima, 2007). Ces contraintes sont fortement liées au genre. Les femmes subissent ces
tracasseries plus que les hommes (Yérima et Soulé, 2009).Elles apparaissent comme les acteurs les plus
vulnérables du commerce transfrontalier, malgré la grande capacité de négociation dont elles font preuve pour
minimiser les coûts des tracasseries.
Douanes nigérianes
La douane nigériane exige que les importateurs potentiels d'aliments non transformés, complète le
dédouanement. Cela implique l'obtention d'un permis d'importation et un certificat combiné de valeur et
l'origine (CCVO), parmi d'autres exigences qui figurent sur leur site web - www.customs.gov.ng. Dans le cadre
du Schéma de libéralisation des échanges de la CEDEAO (ETLS), un groupe apportant un produit au Nigéria
doit être:
Enregistrée comme une société ou une usine. Les individus ne sont pas reconnus pour la facilité de contrôle.
Enregistré avec la chambre de commerce dans son propre pays d'origine. La chambre de commerce sera
alors enregistrer la société au titre du régime ETLS et à partir de là son nom apparaîtra dans la piscine de
sociétés enregistrées au titre du régime, distribué dans la liste des entreprises dans tous les pays de la
CEDEAO.
L'entreprise doit également enregistrer chaque produit sur la liste des produits géré par la chambre de
commerce. Après ce processus est terminé, ils recevraient l'approbation pour effectuer leur commerce
transfrontalier. Cet enregistrement les exclut du paiement des droits (duty free), mais le produit doit avoir été
produit dans le pays d'origine et le moisi ne pas être de la contrebande. La société est également nécessaire
d'engager un agent de douane agréée pour compléter la clairière.
49
9. Perspectives et tendances des marchés pour l'offre de jus d'origine béninoise: quelles pistes
d'orientation pour ABC
9.1. Perspectives et tendances : Analyse des principales contraintes de la transformation et de
la commercialisation du jus d’ananas béninois vers les marchés de l’hinterland
Au niveau de la transformation :
- la faible capacité de transformation d’unités
- les couts de la transformation de l’ananas en jus sont très élevés (Cout de l’énergie surtout)
- l’insuffisance voire manque d’équipements appropriés ;
- le problème lié à l’importation des emballages (bouteille, cartons etc.) ;
- la faible performance des unités de transformation (transformation artisanale) ;
- La qualité des jus produits par les unités n’est pas toujours au rendez-vous
- les débouchés encore faible pour les produits transformés (Anasside et Aïvodji, 2009).
Au niveau de la commercialisation :
- les contraintes liées à la conquête de marché
- l’offre de transport et de coût élevé ;
- les acteurs qui ne sont pas suffisamment organisés pour favoriser la commercialisation vers le marché
extérieur ;
- les tracasseries policières et douanières.
9.2. Propositions de solutions pour lever les contraintes et garantir un meilleur positionnement
du jus d’ananas béninois sur les marchés de l’hinterland
Les solutions clés suivantes ont été proposées par les acteurs pour améliorer les partenariats :
Mutualisation des efforts des transformateurs pour des achats groupés d’emballages ou mettre en
place au niveau national une unité de transformation d’emballages.
Négocier et formaliser les accords entre producteurs et transformateurs (contrats de culture ou
d’approvisionnement
Faire du lobbying pour une subvention du coût de l’énergie.
Informer des transformateurs de jus sur les normes d’installation et leurs importances
Systématiser le contrôle interne de la qualité à Travers la mise à disposition des transformateurs les
informations sur un kit pour le contrôle interne).
Améliorer et restructurer le secteur de l’exportation par une labélisation, gage d’une référence en
transformation et commercialisation du jus d’ananas sur les marchés de l’hinterland et de l’Europe.
Instaurer des mesures incitatives pour susciter une forte implication des directions techniques des
douanes pour accompagner les exportateurs dans le transit de leurs jus d’ananas ;
Franche collaboration entre les différents acteurs du secteur pour une responsabilisation et plus de
visibilité de chaque membre ;
Reconnaissance et Respect des normes de transformation et d’exportation du jus d’ananas par chaque
responsable d’unité de transformation ;
Développer les actions marketing institutionnel pour susciter l’intérêt des structures financières
50
9.3. Perspectives pour les Petites et Moyennes Entreprises
Le diagnostic a fait état de ce que les Petites et Moyennes entreprises prises de façon individuelles sont
confrontées à des difficultés pour produire à des coûts raisonnables et donc rester compétitifs sur les
différents marchés de l’hinterland.
La question des emballages est par ailleurs un problème critique pour le développement des unités locales de
production particulièrement celles qui sont de taille modeste. En effet, l’une des contraintes majeures au
développement de ces unités agroalimentaires est l’accès aux emballages spécifiques. Il est très difficile
aux transformateurs Béninois de petites tailles d’acquérir des emballages à cause de leurs coûts très élevés.
En dehors des emballages, l’autre problème auquel sont confrontées les petites et moyennes entreprises est lié
à l’atomisation de l’offre de jus d’ananas sur ces différents marchés.
Pour ce faire, ces petites et moyennes entreprises se doivent pour rester compétitif de :
(‘i) procéder à des achats groupés d’emballages pour avoir des économies d’échelles. En effet, plus ces petites
unités sont nombreuses à passer la commande en groupe, plus elles accroissent leur capacité d’achat et donc
elles peuvent aboutir à la diminution du coût moyen d’achat des emballages. Elles peuvent ainsi avoir plus de
capacité de négociation et agir sur les coûts d’achat.
(ii) procéder également à des ventes groupées de jus d’ananas sur les différents marchés afin de mieux satisfaire
la demande. Cette méthode aura l’avantage de briser toutes les pratiques anormales et les tracasseries
routières que subirait un opérateur individuel s’il devrait entreprendre d’écouler ses produits sur ce
marché. Elle permettra aussi de mettre les produits dans les conditions favorables, par l’utilisation de moyens
de transport appropriés; Au final les produits auront plus de chance de se retrouver sur les marchés de vente
avec moins de dégâts (cassures de bouteilles, etc …..). Mieux, l’offre en jus d’ananas sera beaucoup plus
importante, toute chose qui peut permettre à ces petites unités de mieux desservir les différents marchés.
(‘iii) développer un label pour leurs produits : Il s’agira ici pour ces petites unités de développer une marque
ou un label spécifique pour leur produit afin de se démarquer des autres produits qui existent sur le marché.
51
9.4. Pistes d'intervention spécifique pour ABC
Au vu des contraintes dégagées de la présente étude, l’intervention d’ABC peut être résumée à travers le schéma suivant :
Mécan
ism
e C
on
tractu
el
Unité de fabrication
d’Emballage (UE)
Labélisation et traçabilité des produits
transformés
Facilitateur :
Appui conseils et suivi
Approvisionnement
en matière première
Unité de Transformation(UIT)/
Exportateurs du jus d’ananas
Distributeurs
d’intrants
O-P Ananas
ABC Appuis à tout le dispositif
Appui, Assistance
technique et financière.
Mécan
ism
e lab
élisa
tio
n
Facilitation
Appui Technique
Service d’amont
Flux de de matière première
Livraison des intrants
Lien de séparation
52
De la lecture de ce schéma, il se dégage qu’ABC peut intervenir à 3 niveaux de façon spécifique pour booster la
présence du jus d’ananas béninois sur les marchés de l’hinterland :
(i) Accompagnement pour la contractualisation
Cet accompagnement peut se faire à travers la facilitation des relations d’affaires entre les différentes
catégories d’acteurs intervenant dans le processus. Deux types de mécanismes peuvent permettre de faciliter
ce processus :
Implémentation du modèle IRA : OP et privés actionnaires de l’unité
Selon ce Partenariat, l’intervention d’ABC visera à ouvrir l’actionnariat de l’unité de transformation aux OP.
Elle favorisera la signature des contrats exclusifs de commercialisation avec cette ou ces entreprises. Parce
qu’elles sont actionnaires, leurs membres seraient obligés de respecter ces contrats et ne vendraient pas
l’ananas à d’autres acheteurs.
Fort de cette ‘fidélité’, qu’ABC aurait facilité entre les acteurs notamment les producteurs, l’entreprise
industrielle, fournirait alors les intrants (semences améliorées et engrais) aux OP à crédit. Elle récupèrerait à la
commercialisation. De même des techniciens seront mis à disposition des producteurs pour le suivi rigoureux
des itinéraires techniques suivant les exigences du marché convoité et qui conditionne la qualité du jus obtenu.
Ce type de relation contractuelle est observé au niveau d’IRA par exemple.
Implémentation du modèle relations Distributeur intrants, UI et OP
Dans ce type de partenariat, ABC amènera l’Unité Industrielle à assurer le leadership et à jouer un rôle
central. Dans ce modèle, un contrat sera signé avec une organisation faitière de producteurs d’ananas, de
préférence souvent une union qui a l’avantage de regrouper un nombre assez important de producteurs et qui,
contrairement à une fédération, est suffisamment proche du terrain et a une meilleure connaissance des
groupements de base et même des producteurs individuels. De leur côté, les producteurs regroupés en OP
accèderont aux intrants dont ils ont besoin tout en étant assurés du débouché pour leur production.
Pour marquer les relations de confiance entre les deux partenaires et offrir plus de flexibilité et de possibilités
d’adaptation à tout changement du contexte (notamment le prix des intrants et des produits agricoles) ABC
facilitera un accord cadre de collaboration sur une période de cinq à dix ans et des contrats annuels. L’accord
cadre contiendra notamment un engagement de l’industriel à fournir un appui-conseil et une entente sur les
variétés, les itinéraires techniques ; pour leur part, les producteurs s’engageront sur la livraison de tout ou
partie de leur production à l’unité industrielle, à respecter les conseils et recommandations techniques,
notamment concernant la ou les variétés. Dans les contrats annuels (ou par campagne de production), il est fait
mention des quantités, des prix, des délais et modalités de livraison, des conditions de payement.
De même le choix du fournisseur d’intrants sera fait de manière consensuelle entre l’UI et l’Union sous la
supervision d’ABC. Une telle démarche assurera la transparence du mécanisme, sans diluer la responsabilité de
l’UI qui passera la commande des intrants et règlera la facture du fournisseur grâce à un système de retenue à
la base.
(ii) Accompagnement pour un processus de labélisation pouvant impliquer un groupe de
transformateurs désireux
A travers sa mission originelle qui est de promouvoir , de stimuler la croissance et le développement des PME
Agrobusiness en leur donnant des conseils, une assistance et en leur facilitant l’accès au financement, ABC va
procéder au niveau de l’unité de transformation à un appui technique et organisationnel qui doit permettre de
déboucher sur un label de jus d’ananas à mettre sur le marché régional et même international.
(iii) Accompagnement pour une mise en place d’unités d’emballage par des
transformateurs de jus
L’ un des problèmes majeurs qui a été soulevé est qu’iIl n’existe pas au Bénin, une société de production
d’emballages, en particulier d’emballages propres pour le jus d’ananas.
L’objectif d’ABC ici sera de de mettre en place une unité de production d’emballages soit à traversun appui
technique et organisationnel soit à travers la recherche et la négociation de financement qui sont des champs
sur lesquels ABC intervient déjà.
53
Conclusion et recommandations
Depuis les années 1990, la culture de l’ananas s’est imposée comme un créneau porteur et a fait l’objet d’un projet de
promotion et de développement de la filière initié par le Centre Régional de Promotion Agricole (CeRPA) dans le
département de l’Atlantique, zone pédologique et agro écologique la plus propice à cette culture.
Actuellement, le constat est que le Bénin déverse sur le marché national et sous régional plusieurs marques
commerciales de jus d'ananas avec des taux de pénétration assez variables et inconstants. Des marques apparaissent et
disparaissent faute de qualité ou de politique de ciblage de marchés de consommateur à travers leurs préférences.
Dans le souci d’une meilleure valorisation de l’ananas et pour aider les entreprises béninoises de production de jus
d’ananas, à augmenter et sécuriser leurs demandes extérieures en jus, elles ont besoin de disposer des données et
informations technologiques (exigences en termes de normes et qualité) et de marchés (volume de l’offre, structure
des coûts, demandes potentielles, offres d’export, prix,..) afin de mieux se positionner sur le marché régional
notamment celui des pays de l’hinterland (Burkina Faso, Niger), du Ghana, du Nigéria et du Sénégal. A cet effet, le
centre ABC envisage de procéder, à l’aide d’une équipe de consultants, à la réalisation de l’étude de marché sur le jus
d’ananas béninois dans la sous-région.
Des résultats obtenus de cette étude, il ressort qu’il existe plus de cent (100) unités de transformation de jus
d’ananas au bénin ; mais pas plus de cinquante d’elles d’entre, sont exportatrices de jus d’ananas vers les marchés de
l’Hinterland : Burkina-Faso, Nigéria, Niger, Ghana, Mali et Sénégal.
Ces unités sont localisées pour la plupart au sud-bénin dans les départements de l’Atlantique, du littoral, de l’Ouémé
et du plateau. Le Centre de Séchage des Fruits Tropicaux (CSFT) d’Abomey est l’une des rares unités exportatrices
de jus d’ananas, située au centre du Bénin.
Il ressort également que le Burkina-Faso et le Niger demeurent les deux principaux marchés d’exportation pays vers
lesquels le plus grand nombre d’entreprises béninoises exportatrices de jus écoulent leurs produits avec
respectivement 46% d’unités vers le Burkina et 38% des unités enquêtées vers le Niger. Ces pays sont suivis du
Nigéria et du Sénégal qui sont chacun desservis en jus par environ 25% des unités de transformation béninoises. Le
mali demeure le marché sur lequel très peu de transformateurs béninois positionnent leurs jus. Par ailleurs aucune des
entreprises béninoises exportatrices des jus enquêtées ne vont se sur le marché ghanéen.
Aussi, l’étude a permis de constater que la majorité des unités exportatrices de jus enquêtées sont de type individuel
et artisanal. Elles opèrent presque toutes dans le domaine de l’informel et sont à la fois positionné sur les deux des
trois maillons de la filière que sont : la transformation et l’exportation/la commercialisation. Seules quatre entreprises
béninoises ont été répertoriées lors de l’enquête comme produisant du jus d’ananas de façon semi-industrielle. Il s’agit
d’IRA-PROMOFRUIT, de FRUITS TILOU, d’ETRAPA INDUSTRIES SARL et de MOUSS-INTER.
En dehors de la production du jus d’ananas, quelques unités s’adonnent à la production d’autres dérivés de l’ananas
fruit comme l’ananas séché, les sirops d’ananas, les confitures d’ananas ou exceptionnellement le vin mousseux
d’ananas comme c’est le cas l’entreprise CARDA de l’Ouémé à Porto-Novo.
Les unités de production de jus d’ananas destinés aux marchés de l’hinterland, transforment les deux variétés d’ananas
produits au bénin. Il s’agit de la Cayenne lisse et le pain de sucre.
L’approvisionnement de l’ananas fruit, pour la production des jus exportés dans la sous-région, varie d’une unité à
l’autre. On deux principales manières que sont : (i) La production contractuelle, (ii) L’approvisionnement en ananas
auprès des groupements de producteurs (iii) l’approvisionnement en matières premières auprès des producteurs
individuellement sans engagement particulier mais en fonction des opportunités.
Cependant, ces unités sont confrontées à des problèmes de divers ordres dont on peut citer :
Au niveau de la transformation :
- la faible capacité de transformation d’unités
- les couts de la transformation de l’ananas en jus sont très élevés (Cout de l’énergie surtout)
- l’insuffisance voire manque d’équipements appropriés ;
- le problème lié à l’importation des emballages (bouteille, cartons etc.) ;
54
- la faible performance des unités de transformation (transformation artisanale) ;
- La qualité des jus produits par les unités n’est pas toujours au rendez-vous
- les débouchés encore faible pour les produits transformés (Anasside et Aïvodji, 2009).
Au niveau de la commercialisation :
- les contraintes liées à la conquête de marché
- l’offre de transport et de coût élevé ;
- les acteurs qui ne sont pas suffisamment organisés pour favoriser la commercialisation vers le marché
extérieur ;
- les tracasseries policières et douanières.
Face à ces problèmes, les recommandations suivantes peuvent être adressées pour lever les contraintes et
garantir un meilleur positionnement du jus d’ananas béninois sur les marchés de l’hinterland.
A l’endroit d’ABC
Accompagner les dynamiques de regroupement des unités de transformations en vue de mise en place de
label de jus d'origine béninoise avec pour levier les achats groupés d'emballage, des approvisionnements
contractuels, la traçabilité et les capacités de satisfaction des demandes importantes dans la sous-région.
Accompagner les opérateurs exportateurs de jus désireux de le faire à développer des initiatives visant à
mutualiser les efforts des transformateurs pour des achats groupés d’emballages
Accompagner les initiatives de de formalisation de contrat et les accords entre producteurs et
transformateurs (contrats de culture ou d’approvisionnement) afin de garantir l'approvisionnement à coût
réduit aux matières premières.
Informer des transformateurs de jus sur les normes d’installation et leurs importances
Systématiser le contrôle interne de la qualité à Travers la mise à disposition des transformateurs les
informations sur un kit pour le contrôle interne).
Améliorer et restructurer le secteur de l’exportation par une labélisation, gage d’une référence en
transformation et commercialisation du jus d’ananas sur les marchés de l’hinterland et de l’Europe.
A l’endroit de l’Etat
Instaurer des mesures incitatives pour susciter une forte implication des directions techniques des
douanes pour accompagner les exportateurs dans le transit de leurs jus d’ananas ;
Franche collaboration entre les différents acteurs étatiques impliqués dans l’exportation des produits
agricoles pour une responsabilisation et plus de visibilité dans les questions de normes à respecter ;
Offrir des mesures incitatives pour faciliter la mise en place au niveau national d'une unité de
production d’emballages.
instituer un cadre de dialogue interinstitutionnel entre les parties nigérianes et béninoises pour une
meilleure internalisation des normes des NAFDAC par les opérateurs béninois.
Sensibiliser les opérateurs béninois sur les démarches SLE de la CEDEAO ainsi que les agréments de
l'UEMOA.
A l’endroit des exportateurs
Reconnaissance et Respect des normes de transformation et d’exportation du jus d’ananas par chaque
responsable d’unité de transformation au sein même de son unité;
Développer les actions marketing institutionnel pour susciter l’intérêt des structures financières afin de les
accompagner.
Une bonne organisation des transformateurs favorisera la commande groupée des emballages et des
étiquettes, ce qui reviendrait à un coût moindre et indubitablement réduirait le coût de production du
jus et par conséquent le prix de vente.
55
A l'endroit de la table filière ananas
Faire du lobbying pour une subvention du coût de l’énergie.
Renforcement des capacités des acteurs sur les démarches qualité
56
ANNEXES
57
ANNEXE1 : Liste des entreprises de transformation de jus rencontrées
NOMENTREPRISE DEPART COMMUNE ARROND LOCALISATION NOMREPONDANT PRENOMREPONDANT TITRE CONTACT
MEFRUBA Atlantique abomey calavi akassato BP 343 allada Dossou Noutchédé Félix Directeur 95814941/99329495
FAES Atlantique Toffo Houegbo Ahoungan Yves Antonin
Gestionnaire
agro animale 95862241
Ets la couronne d'or Atlantique Ze dodji bata
village gonfandji maison
tokponou Tokponou Cyrille Directeur 97049784/65408554
Ets Agrosadel Atlantique abomey calavi zinvié
village zinvié-zoumè maison
AGBAZE Agbaze Samuel Directeur 66615148/94463600
Ets Alachac production Atlantique abomey calavi calavi
agori séminaire maison
Alao Alao A. C. Charlotte directrice 95140246/97883667
Agroespace Atlantique abomey calavi akassato Oussa maison Assavedo Assavedo Luc directeur 97085810
Entreprise CARDA Ouémé Porto-Novo chivié Chitou Mansourou Directeur 97335787
Ets JUS d'ananas Plateau pobè
ossomou maison
Ahouassou Odoulami Brigitte promotrice 97295536
les jus d'ange Ouémé Porto-Novo tokpota
quatier nouveau
programme 2ème rue après le carrefour Boco Angèle promotrice 97578639
Ets GKZ Atlantique abomey calavi akassato
von après parc camion
SOBEMAP Zanou Gilbert
gérant/
Directeur 95150300
Ets SEWENA Atlantique abomey calavi akassato
von CEG grande
Accadémie/ZOLCPA Lodjou Innoncentia Sèwena Gérante 97263475
Agro production et service Atlantique abomey calavi glo
glo glegbodji/von église
catholique Alidou Awêlou Directeur
Mous Inter Atlantique lobozokpa Gaffarou Moussah gérant 95062102
COPFLA Atlantique allada sekou
von marché maison
Agossouvè Tolopon senou Didier président 95429255
CIPEC Bénin Atlantique allada allada derrière hôpital bruruli Tonnou Thomas responsable 95422281
COPROAMA Atlantique allada togoudo von arrondissement
ABD Atlantique allada togoudo BP 140 allada Ahouansè Coffi Directeur 95566439/96222854
IRA Atlantique allada togoudo
les fuits tillou Atlantique allada Me Guedegbe directrice 97020476
la divine Ouémé Porto-Novo houinta
rue après JEFO non loin de
l'école primaire Abbey Antoinette promotrice 95420655
vision plus Littoral cotonou vedoko vedoko von funai Bagoudou Aminatou responsable 97658366
Ets FAKO Littoral cotonou agla agla von commissariat Yehouenou Colette responsable 97967115
ETRAPA Industrie Sarl Littoral cotonou gbedjromédé von avant la SBEE Adjahouimou Cyrille responsable 66391879
Ets Magnificat Ouémé Semè kpodji ekpe
carrefour Ekpe von pavé
1ere rue à dorite en T Hou responsable 97256156
58
ANNEXE2 : Questionnaire administré aux unités
A l’endroit des Transformateurs/Exportateurs béninois de jus d’ananas vers les marchés
de l’hinterland
A. IDENTITE DE L’ENQUETE
A1 Nom de l’entreprise
______________________________________________________________A2Départeme
nt : ______________A3 Commune : ____________ A4. Arrondissement : ________
A5. Localisation (Adresse complète de l’entreprise :
___________________________________________________
A6. Nom Prénom du répondant (enquêté) :
___________________________________________________________
A7. Titre/Fonction du répondant :
_____________________________________________________________
A8. Contact téléphonique du répondant :
_________________________________________________________
B. CARACTERISTIQUE DE l’UNITE DE TRANSFORMATION
B1. Date de création /____________________________/
B2. Les produits finis transformés à base de l’ananas ? 1. Jus d’ananas ; 2. Sirop d’ananas ; 3. Confiture
d’ananas ; 4. Ananas séché 5. Autres (Précisez). ______________________________________
B3. Votre entreprise dispose-t-elle de certifications dans le domaine agro-alimentaire ? 1. Oui ; 2.
Non
B4. Si oui le(s)quelle(s) ?
_______________________________________________________________________
B5. Niveau de respect par l’entreprise des normes HAACCP dans la production de jus d’ananas ?
______________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________
C. OFFRE ET DEMANDE DU JUS D’ANANAS BENINOIS SUR LES MARCHES DE
L’HINTERLAND
C1. Quantité/Volume de jus d’ananas produit par an par l’entreprise (Litre) ?
/____________________________/
C2. Les pays de l’hinterland vers lesquels le jus est écoulé ? 1. Bénin ; 2. Burkina-Faso ; 3. Niger ; 4.
Nigéria ; 5. Ghana. 6. Sénégal ; 8. Autres (Précisez) ____________________________
C3. Quantité/ volume total de jus total de jus d’ananas écoulé vers la sous-région ces cinq
dernières années ?
Année Quantité/Volume totale de jus écoulé dans la sous-région (litre/an)
2010
2011
2012
2013
2014
59
2015
C4. Quantité/volume de jus d’ananas écoulé vers chacun des pays de l’hinterland (Litre) ?
2010 2011 2012 2013 2014 2015
Benin
Burkina-
Faso
Nigéria
Niger
Ghana
Sénégal
Autre
pays1
Autre Pays
2
Autre Pays
3
C4. Avez-vous connaissance des autres exportateurs de jus d’ananas qui écoulent leurs produits
vers ces différents marchés de l’hinterland ? 1. Oui ; 2. Non
C5. Si oui citez- les/ ?
____________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
_________________
C5. Avez-vous une idée sur la demande actuelle et potentielle en jus d’ananas dans ces différents
pays ? (donnez la quantité si vous connaissez ou Définir une échelle). 1- très forte ; 2-Fort ; 3- Moyen ; 4- faible ;
5- Très faible
Demande actuelle en jus d’ananas Demande potentiel en jus d’ananas
Benin
Burkina-
Faso
Nigéria
Niger
Ghana
Sénégal
Autre
pays1
Autre Pays
2
Autre Pays
3
C6. Ces demandes sont-elles entièrement satisfaites ? (Expliqueée)
__________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________
C7. Quelles sont les moyens d’exportations que vous utilisez pour le convoyage de vos jus sur ces
marchés ?
Méthodes d’exportations utilisées
Burkina-
60
Faso
Nigéria
Niger
Ghana
Sénégal
Autre
pays1
Autre Pays
2
Autre Pays
3
C7. Brève description des circuits distribution et de commercialisation utilisés de votre
entreprise pour l’exportation du jus d’ananas produits vers ces différents pays ?
_______________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________
C8. Qui sont dans ces pays vos principaux représentants qui vous certains d’interface et quels
sont vos différents points de ventes sur ces marchés ?
Vos principaux représentants Point de ventes
Benin
Burkina-
Faso
Nigéria
Niger
Ghana
Sénégal
Autre
pays1
Autre Pays
2
Autre Pays
3
C9. Quels sont les périodes de fortes demandes en jus d’ananas sur vos différents marchés ?
Marché Période de forte demande en
jus
Demande moyenne Demande faible
Benin
Burkina-
Faso
Nigéria
Niger
Ghana
Sénégal
Autre
pays1
Autre
Pays 2
Autre
Pays 3
61
D. CARACTERISTIQUE DES JUS PRODUITS ET CRITERES DE QUALITE EN LIENS
AVEC LES DIFFERENTS MARCHES DE L’HINTERLAND
D1. Quels sont les gammes de jus d’ananas produits par votre
entreprise ?___________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________
D1. Quels sont les gammes de jus d’ananas produits par votre entreprise et destinées à
l’exportation vers les différents marchés de
l’hinterland ?____________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
_________
D1. Pour chaque gamme de jus destiné sur ces marchés donnez une brève description de leurs
caractéristiques physiques et organoleptiques ?
Pays Jus
1……………
Jus 2 Jus3 Jus 4 Jus 5
Variétés utilisées
Cultivars utilisés
Couleur du jus
Gouts du jus
Arôme du jus
Taux de sucre
Degré brix
PH
Vitamines
Types Emballages
utilisés
Autres
caractéristiques
importants du jus
produit
C8. Parlez-nous un peu des conditions d’accès aux marchés des différents pays de l’hinterland
vers lesquels votre jus d’ananas est exporté (y compris les Echanges formels, les exigences en
termes en normes qualité sanitaire organoleptique et sensorielle et de
certification) ?_______________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
___________________________
Normes qualité et certification exigées
Benin
Burkina-Faso
Nigéria
Niger
Ghana
Sénégal
Autre pays1
Autre Pays 2
62
Autre Pays 3
C8. Quels sont les exigences/préférences de la clientèle dans les différents pays vers lesquels
votre jus d’ananas est exporte ?
Exigences
en termes
de
gouts et arôme jus Degré Brix Types d’emballage Autres………
Benin
Burkina-
Faso
Nigéria
Niger
Ghana
Sénégal
Autre
pays1
Autre Pays
2
Autre Pays
3
C8. Sur quels aspects de la qualité du jus d’ananas (sanitaire, organoleptique, sensorielle,
nutritionnel, conditionnement traçabilité, maitrise des points critique) pensez-vous que votre
entreprise faille s’améliorez ?_____
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
___________________________TECHNOLOGIES UTILISEES PAR L’ENTREPRISE POUR
LA PRODUCTION DE JUS D’ANANS DESTINES AUX MARCHES DE
L’HINTERLAND
E1. Technologies de l’entreprise pour la production des jus exportés ? 1. Artisanal ; 2. Semi-
industriel ; 3.Indistriel
E2. Description des différentes étapes de production des jus exportés dans la sous- région
(diagramme de
transformation) ?__________________________________________________________________________
___________
E3. Dispositif technique et équipements utilisés par votre entreprise pour la production des jus
ananas exportés ? (Liste exhaustive)
Equipements Caractéristique Source acquisition Coût d’acquisition
(FCFA)
Année d’acquisition
E4. Performance de la technologie : Quantité (Litre) de jus d’ananas produit par jour
________________________
63
Rendement (qté de jus produits par la PME pour 1 tonne d’ananas frais
transformé)
E4. Les caractéristiques des machines utilisées
Nom et caractéristique de
la machine
Source
acquisition
Coût d’acquisition
(FCFA)
Capacité
(qté de jus /j)
E4. Quelles sont les types et les sources d’approvisionnement en matières premières et en
emballages utilisés pour ces différents marchés ?
Types Sources
d’approvisionnement
Couts de l’acquisition
(FCFA)
Matière
première
(Ananas fruits)
Emballages Capsules
Bouteilles
Canettes
Étiquète
Cartons
Autres….
E- EVOLUTION DES COUTS MOYENS DE PRODUCTION ET DES CESSIONS DE
JUS SUR LES DIFFERENTS MARCHES
F1. Quels sont les contenances des emballages que vous utilisez pour le conditionnement du jus
destiné à ces différents marchés ?
Types d’emballages Contenance
Bouteille
Cartons
Casier
Pack
Autres………..
F2. Evolution des prix de vente des cessions de jus sur les différents marchés
Cession Prix élevé et période Prix moyen et période Prix faible et période
Benin
Burkina-
Faso
Nigéria
Niger
Ghana
Sénégal
Autre pays1
Autre Pays
2
64
Cession Prix élevé et période Prix moyen et période Prix faible et période
Autre Pays
3
F3. Estimation des couts de production de jus d’ananas
Nature des charges Couts (définir une unité) en tonne de
préférence
Achat matière première /ananas frais
Autres matières premières
Consommation Electricité - Usine
Consommation Eau –Usine
Consommation Gas-oil - Usine
Maintenance équipements
Assurance équipements et matériels roulant
Frais d'emballage pour les jus d'ananas PRENDRE EN
COMPTE LES CARTONS
Promotion du produit
Charges de personnel
Frais transports
Taxes et frais douanier
F- DIFFICULTES ET PERSPECTIVES
G1. Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’exportation de votre jus d’ananas vers les
différents marchés de la sous-région ?
_______________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
_________
G2. Quelles sont les perspectives en termes de débouchés vers ces différents marchés ?
_____________________
__________________________________________________________________________________________
_________
65
ANNEXE 3 : Outils de collecte et d’analyse des données
OBJECTIFS DE L’ETUDE RESULTATS ATTENDUS OUTILS DE COLLECTE DE
DONNEES OUTILS D’ANALYSE
Faire un bref état des lieux de la filière
ananas (évolution de la production, de
la transformation et des exportations)
dans les trois dernières années;
Un aperçu sur le marché du jus d’ananas, son fonctionnement au Bénin
et dans les pays Sus cités est fait
Recherche documentaire
Fiche de collecte de
statistiques
Guide d’interviews avec les
acteurs clés
Statistique descriptive
Matrice de positionnement des
acteurs
Analyse documentaire
Matrice d’analyse des influences
Analyser et spécifier l’offre et la
demande du jus d’ananas du Bénin sur
les marchés Burkinabè, Nigérien,
Ghanéen, Nigérian et Sénégalais
(évolution les 3 dernières années);
Lescritèresdequalitédujussontidentifiésenlienaveclesmarchésnationauxet
régionaux
Recherche documentaire
Questionnaires avec les
consommateurs
Synthèse des normes et
règlements communautaires
et spécifiques aux différents
pays
Matrice Analyse de conformité des
types de jus d’ananas du Bénin avec
les normes et les besoins
Matrice Restaurée de Jostow2
Démarche HACCP et méthode des
5M pour apprécier la qualité sanitaire
du jus d'ananas
Les pratiques commerciales du jus d’ananas entre le Bénin et le Burkina
Faso sont connues et les conditions pour des échanges formels sont
documentées
Recherche documentaire sur
les textes et normes en
vigueur dans la région
Analyse de cohérence des textes et
règlements en vigueur
Les quantités (demandées et offertes) sont évaluées Statistiques nationales et
régionales
Statistique descriptive
Courbe d’évolution de la demande et
de l’offre
Des entreprises transformatrices sont identifiées sur les marchés
ciblés, avec les quantités demandées et la spécification du produit Fiche de recensement
Base de données sectorielles
Faire le point des technologies de
transformation disponibles et des
critères de qualité du jus selon les
exigences du marché local et sous
régional
Les technologies de transformation du jus d’ananas sont répertoriées,
documentées et connues Typologie croisée
Analyse de perception des acteurs
Les conditions d’accès au marché des pays suscités sont décrites (avec
précision des endroits où devront se faire les formalités, les coûts et
les durées).
Guide d’entretiens
Synthèse documentaire
Analyse FFOM
2 Matrice de positionnement au regard de critères adapaté de Jostow 1998
66
ANNEXE 4 : Clarification et opérationnalisation de quelques concepts clés
Norme et qualité
On entend par normes de qualité des produits les normes qui recouvrent l’ensemble des dimensions de la
qualité : la qualité sanitaire, mais aussi organoleptique ou sensorielle, la qualité technique (calibre,
granulométrie, couleur, etc.), nutritionnelle, ainsi que la maîtrise et la gestion de la qualité (conditionnement,
traçabilité, méthode de la maîtrise des points critiques [Hazard Analysis of Critical Control Point - HACCP],
étiquetage, etc.). Ce large champ de la qualité conduit à traiter de la promotion de la qualité, en particulier des
signes de qualité (labels, indications géographiques).
Les normes peuvent concerner des produits, des procédés, ou des méthodes de production ainsi que des
prescriptions en matière d’emballage, de marquage ou d’étiquetage. Elaborées par les pouvoirs publics, elles
sont destinées, le plus souvent, à être prises en compte dans les textes législatifs et réglementaires. Dès lors
qu’elles sont traduites dans ces textes, les normes deviennent d’application obligatoire. Notons qu’en Afrique,
par le passé, les pouvoirs publics ont pu élaborer des textes sans tenir compte de normes qui visaient à
protéger la santé des consommateurs et/ou à faciliter l’exportation ; d’où aujourd’hui parfois un décalage entre
législation et normes.
Le système HACCP
L’HACCP (Hazard analysis critical control points ou Analyse des dangers pour la maîtrise des points critiques
est un système préventif, rigoureux, souple et évolutif, permettant de construire la sécurité et la qualité des
denrées alimentaires dans le contexte d'une démarche qualité globale.
HACCP est une méthode qui vise à identifier, évaluer et maîtriser les dangers significatifs au regard de la
sécurité des aliments.Il induit une attitude proactive à l'égard des problèmes de qualité sanitaire. Le HACCP
est basé sur des « éléments fondamentaux » ci-après : i) c'est une démarche coordonnée constituée en
système fonctionnel méthodique et à but décisionnel, ii) elle est préventive et peut être utilisée pour un
nouveau produit comme pour améliorer un processus existant, iii) elle est spécifique (à une entreprise) et
responsabilisant (y compris pour le personnel de production).
Contrairement aux méthodes traditionnelles de contrôle qualité a posteriori, la méthode HACCP s'adapte à
chaque contexte tout en restant axée sur 7 principes ce sont (schéma ci-dessous)
La mise en application de ces principes est certes à la charge des entreprises alimentaires, mais on attend des
autorités nationales qu’elles vérifient par des inspections régulières que le système HACCP est correctement
appliqué et que les enregistrements sont correctement conservés. Cela suppose aussi que toutes les
entreprises soient répertoriées au niveau national.
En définitif l’HACCP est une méthode permettant i) d’identifier et d’analyser les dangers associés aux différents
stades du processus de production d’une denrée alimentaire ; ii) de définir des moyens nécessaires à leur
maitrise ; iii) de s’assurer que ces moyens sont mises en œuvre de façon effective et efficace.
Analyse des dangers
Détermination des CCP
Fixation des limites critiques
Mise en place de procédures de surveillance
Mise en place de mesures correctives
Vérification du système HACCP
Etablissement de documents et d’enregistrements
67
Certification
La certification est un instrument utile qui, en démontrant que votre produit ou service répond aux attentes de
vos clients, renforce votre crédibilité. Dans certains secteurs, elle est même une obligation légale ou
contractuelle.
Le Potentiel exportable
Le potentiel exportable d’un produit fait référence au volume de produits disponible positionnable sur marché
et selon les normes requises sur ce marché. Le schéma suivant donne une idée bien précise des critères
déterminants le potentiel exportable d’un produit.
Eléments de définition du potentiel exportable d’un produit
- La capacité productive est un facteur des emblavures et du rendement du produit. Mais le rendement
dépend dans une certaine mesure du système de production mis en place.
- Le système organisationnel des groupes d’acteurs implique le niveau d’inter professionnalité entre les
différents acteurs des chaines et filières. Il permet aussi d’apprécier les formes organisationnelles pouvant
permettre aux producteurs d’arriver à libérer le produit pour le marché et selon les normes de ce
dernier.
- Le marché représente le pôle le plus important à prendre en compte lorsqu’on doit exporter un produit.
C’est lui qui précise la qualité du produit à offrir, les volumes et les périodes de pic qu’il faut à tout prix
satisfaire.
En termes plus simples, il faut dire que le potentiel exportable est le volume de surplus de produits de qualité
commercialisable. Il se dégage à la suite des différentes consommations intermédiaires du produit par les
acteurs de la chaîne de valeur.
Commercialisation
La commercialisation permet de réaliser le transfert d’un produit, du lieu de production au lieu de
consommation. C’est donc une série d’activités interconnectées impliquant : la planification de la production, la
culture et la récolte, le tri, le conditionnement, le transport, le stockage, les procédés agroalimentaires, la
distribution et la vente.
De telles activités ne peuvent se faire sans échange d’information et dépendent souvent très fortement de la
disponibilité d’un financement adéquat. Les systèmes de commercialisation sont dynamiques. Ils sont
compétitifs et impliquent un changement et des améliorations continus. Les activités qui prospèrent sont celles
qui engendrent des coûts moins élevés, qui sont plus efficaces et qui peuvent fournir des produits de qualité.
Celles qui engendrent des coûts élevés, ne s’adaptent pas aux changements de la demande du marché et qui
Potentiel Exportable
Capacité productive
Emblavures
Rendements X Production
Systèmes de production et Itinéraires techniques
Système organisationnel des groupes d’acteurs
Comment le produit est il mobilisé?
Marché
Qualité du produit recherché
Maitrise de l ’étalage de la demande sur le marché
68
fournissent une qualité moins élevée sont souvent menées à la faillite. La commercialisation doit être orientée
vers les consommateurs et générer un profit pour le cultivateur, le transporteur, le commerçant, le
transformateur, etc. Cela implique que les acteurs impliqués dans les filières de commercialisation comprennent
les exigences de l’acheteur, à la fois en termes de produit mais aussi d’activité économique.
Des infrastructures efficaces de commercialisation, comme les marchés de gros, de détail, les marchés
associatifs et les installations de stockage sont les conditions essentielles d’une commercialisation rentable,
d’une minimisation des pertes post-récolte et d’une réduction des risques sanitaires. Les marchés jouent un
rôle important pour le développement rural, la génération de revenus, la sécurité alimentaire, le
développement de liens entre les zones rurales et les marchés, et les questions de parité entre les sexes.
Il est également essentiel de prêter une attention particulière au mode de gestion du marché, à son
fonctionnement et à sa maintenance. Les marchés associatifs sont localisés dans les zones de production et
servent principalement de lieu de rencontre, où les agriculteurs peuvent vendre leurs produits à des
commerçants. Ces marchés peuvent être occasionnels (par exemple hebdomadaires), ou permanents. Les
marchés de gros terminaux sont situés dans les zones urbaines majeures, où le produit est acheminé jusqu’au
consommateur grâce à des échanges entre grossistes et détaillants, traiteurs, etc. Les caractéristiques des
marchés de gros ont considérablement changé, en raison des changements subis par la distribution dus à la
croissance urbaine, au rôle grandissant des supermarchés et à l’augmentation du pouvoir d’achat. Ces
changements nécessitent des réponses quant au mode d’organisation des marchés de gros traditionnels et à
leur gestion. Dans les pays occidentaux, les systèmes de vente au détail ont largement évolué, en passant des
marchés de rue traditionnels aux hypermarchés modernes ou centres commerciaux situés en dehors de la ville.
En dépit de la croissance des supermarchés, il reste toujours des opportunités considérables pour améliorer la
commercialisation des produits agricoles dans les pays en développement, grâce à la construction de nouveaux
marchés de vente au détail.
Au regard de ces définitions, il important de bien prendre en compte le type et la nature du marché afin de
définir véritablement si un produit peut y être exporté ou pas.
Jus de fruits
Le jus de fruits est le liquide non fermenté, mais fermentescible, tiré de la partie comestible de fruits sains,
parvenus au degré de maturation approprié et frais ou de fruits conservés dans de saines conditions par des
moyens adaptés et/ou par des traitements de surface post-récolte appliqués conformément aux dispositions
pertinentes de la Commission du Codex Alimentarius.
Certains jus peuvent être obtenus à partir de fruits comprenant des pépins, graines et peaux qui ne sont pas
habituellement incorporés dans le jus, bien que des parties ou composants de pépins, de graines et de peaux
impossibles à retirer par des bonnes pratiques de fabrication (BPF) soient acceptés.
Le jus est obtenu par des procédés adaptés qui conservent les caractéristiques physiques, chimiques,
Organoleptiques et nutritionnelles essentielles des jus du fruit dont il provient.
Le jus peut être trouble ou clair et peut contenir des substances aromatiques et des composés volatils
restitués, à condition qu'ils proviennent des mêmes espèces de fruits et soient obtenus par des moyens
physiques adaptés. De la pulpe et des cellules obtenues par des moyens physiques adaptés à partir du même
type de fruits peuvent être ajoutées.
Un jus simple est obtenu à partir d'un seul type de fruit. Un jus mélangé est obtenu en mélangeant deux ou
plusieurs jus ou jus et purées obtenus à partir de différents types de fruits.