etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

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1 Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des transactions, des rendements et de la volatilité dans les marchés des pays émergents et moins développés d’Afrique Habibou Woroucoubou 1 Abstract Cet article examine la relation entre le volume des transactions et le rendement dans huit marchés boursiers des pays d’Afrique, en utilisant les données journalières du volume des transactions et du rendement des indices des actions de la période de février 2004 à novembre 2012. L'analyse empirique basée sur le modèle autorégressif à hétéroscédasticité conditionnelle généralisée (GARCH) révèle une relation contemporaine positive entre le volume des transactions et le rendement pour les marchés de l’Egypte, du Maroc et du Kenya. Ce qui soutient l’hypothèse de mélange de distribution et l’hypothèse d’arrivée séquentielle de l’information pour ces marchés. Les rendements des indices sur les marchés de ces huit pays sont caractérisés par la persistance et le regroupement de volatilité, ce qui viole l’hypothèse d’efficience de forme faible dans ces marchés. Toutefois, l’inclusion du volume dans l’équation de la variance conditionnelle, montre une réduction sensible de la persistance de la volatilité, mais ne fait pas disparaitre l’effet GARCH, ce qui apporte un faible soutien à l’hypothèse de mélange de distribution des informations dans ces marchés. La prise en compte de l’asymétrie par l’estimation du modèle EGARCH montre qu’il y a présence d’effet de levier pour les marchés de l’Afrique du sud, de l’Egypte et du Nigéria, par contre pour les autres marchés, il n’y a pas d’effet de levier. Par ailleurs, une causalité unidirectionnelle allant du rendement au volume a été observée au niveau des marchés du Maroc, de l’Egypte, du Nigéria, du Botswana et de l’Ile Maurice. Par contre, au niveau du Kenya la causalité va du volume au rendement. Pour les marchés de l’Afrique du Sud et de l’UEMOA 2 , aucune causalité n’a été constatée. Mots clés : Relation contemporaine, regroupement de volatilité, effet de levier, GARCH, EGARCH. 1 PhD-Student, HEC-Ecole de Gestion de l’Université de Liège, [email protected] 2 Organe sous régional d’intégration économique et monétaire de l’Afrique de l’ouest, il regroupe huit (8) pays de l’Afrique francophone, anciennes colonies de la France ayant en partage le Franc CFA, il s’agit de : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et le Togo. Il dispose d’un marché financier régional et d’une bourse régionale des valeurs Mobilières (BRVM) dont le siège est à Abidjan en Côte d’Ivoire.

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Page 1: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

1

Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

transactions, des rendements et de la volatilité dans les marchés des pays

émergents et moins développés d’Afrique

Habibou Woroucoubou1

Abstract

Cet article examine la relation entre le volume des transactions et le rendement dans huit

marchés boursiers des pays d’Afrique, en utilisant les données journalières du volume des

transactions et du rendement des indices des actions de la période de février 2004 à novembre

2012. L'analyse empirique basée sur le modèle autorégressif à hétéroscédasticité

conditionnelle généralisée (GARCH) révèle une relation contemporaine positive entre le

volume des transactions et le rendement pour les marchés de l’Egypte, du Maroc et du Kenya.

Ce qui soutient l’hypothèse de mélange de distribution et l’hypothèse d’arrivée séquentielle

de l’information pour ces marchés. Les rendements des indices sur les marchés de ces huit

pays sont caractérisés par la persistance et le regroupement de volatilité, ce qui viole

l’hypothèse d’efficience de forme faible dans ces marchés. Toutefois, l’inclusion du volume

dans l’équation de la variance conditionnelle, montre une réduction sensible de la persistance

de la volatilité, mais ne fait pas disparaitre l’effet GARCH, ce qui apporte un faible soutien à

l’hypothèse de mélange de distribution des informations dans ces marchés. La prise en

compte de l’asymétrie par l’estimation du modèle EGARCH montre qu’il y a présence d’effet

de levier pour les marchés de l’Afrique du sud, de l’Egypte et du Nigéria, par contre pour les

autres marchés, il n’y a pas d’effet de levier. Par ailleurs, une causalité unidirectionnelle allant

du rendement au volume a été observée au niveau des marchés du Maroc, de l’Egypte, du

Nigéria, du Botswana et de l’Ile Maurice. Par contre, au niveau du Kenya la causalité va du

volume au rendement. Pour les marchés de l’Afrique du Sud et de l’UEMOA2, aucune

causalité n’a été constatée.

Mots clés : Relation contemporaine, regroupement de volatilité, effet de levier, GARCH,

EGARCH.

1 PhD-Student, HEC-Ecole de Gestion de l’Université de Liège, [email protected]

2 Organe sous régional d’intégration économique et monétaire de l’Afrique de l’ouest, il regroupe huit (8) pays

de l’Afrique francophone, anciennes colonies de la France ayant en partage le Franc CFA, il s’agit de : Bénin,

Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et le Togo. Il dispose d’un marché financier

régional et d’une bourse régionale des valeurs Mobilières (BRVM) dont le siège est à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Page 2: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

2

1 - Introduction

La relation dynamique entre les rendements boursiers et le volume des transactions a été

l'objet de nombreuses recherches dans la littérature financière depuis les années 1950. Le

rendement et le volume sont deux piliers principaux, autour desquels gravite l’ensemble du

marché boursier (Mahajan et Singh, 2009). Avec l’émergence de l’hypothèse d’efficience des

marchés dans les années 70, le rôle joué par la variabilité du prix s’est considérablement

accru. En effet, la pertinence d’un marché financier réside dans la capacité du prix à refléter

pleinement toute l’information disponible relative aux événements passés, présents et futurs.

Autrement dit, le marché est informationnellement efficient si l’ensemble des informations

utiles dans l’évaluation des titres cotés se retrouve automatiquement reflété dans les prix. Le

marché constitue donc un vaste carrefour d’informations. De la qualité de la circulation, de la

transmission ou de la diffusion de ces informations dépend l’efficience du marché. Au regard

de son impact sur les grandeurs caractéristiques de l’économie et de sa performance, il est

dans l'intérêt des économies modernes d’atteindre l'efficience dans la dynamique des marchés

boursiers. Or, les mouvements dans les marchés boursiers ne peuvent être décidés seulement

en se concentrant uniquement sur la dynamique univariée des prix. L’étude des prix des

actions sans être associée au volume des transactions ne peut transmettre que de vagues

informations sur l'activité boursière du marché (Mahajan et Singh, 2009). Il est bien établi

dans la littérature que les prix réagissent à l'arrivée de nouvelles informations et le volume des

transactions est considéré comme l'élément essentiel de l'information, qui signale la direction

que doivent prendre les prix. C’est donc dire, que le volume est un important indicateur pour

prédire l’évolution du marché. On peut donc en déduire que le volume des transactions joue

un rôle important dans l'information sur le marché. Par conséquent, selon Harris et Raviv

(1993) le volume des transactions reflète les informations sur les variations dans les prix et

l'accord dans les attentes des investisseurs. L'étude de la dynamique conjointe entre le

rendement et le volume des transactions est donc, d’une importance capitale en ce sens qu’elle

permet d’éclairer la compréhension de la microstructure des marchés boursiers et par

conséquent de mettre en lumière le niveau d’efficience desdits marchés.

Par ailleurs, deux faits stylisés ont longtemps suscité l'intérêt des chercheurs académiques

dans la littérature des marchés financiers, il s’agit de la variation dans le temps de la volatilité

conditionnelle et la persistance de la volatilité des rendements (Gursoy et al., 2008). L'un des

arguments utilisés par ces auteurs pour expliquer la variation dans le temps de la volatilité

conditionnelle est basé sur l'idée que les rendements des actifs financiers sont générés à partir

Page 3: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

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d'une hypothèse de mélange de distributions dans laquelle la variable stochastique de mélange

est considérée comme le taux d'arrivée des flux d'informations sur le marché. Cette hypothèse

implique que la volatilité des rendements est proportionnelle à la cadence d'arrivée des

informations, offrant ainsi une explication à l'hétéroscédasticité des rendements observée. Une

telle explication suggère selon Luu et Martens (2003) que les changements dans les prix

quotidiens et le volume des transactions sont causés par la même variable sous-jacente latente

qui est le taux d’arrivée des informations sur le marché. Ce qui implique que le rendement et

le volume varient simultanément en réponse à de nouvelles informations. Dans ces conditions,

il existerait une relation contemporaine positive entre le rendement et le volume de

transactions. Par rapport à la persistance de la volatilité, Lamoureux et Lastrapes (1990)

relient également l'observation de ce phénomène à l'hypothèse de mélange de distributions et

suggèrent que la persistance de la volatilité conditionnelle dans les rendements des actions

(les effets GARCH) reflète une corrélation sérielle dans le taux d'arrivée des informations. Le

regroupement de volatilité est également une des propriétés importantes généralement

observées dans les séries chronologiques financières. Il est connu comme étant une situation

où de grandes variations dans les prix tendent à être suivies par des variations de mêmes

envergures, et les petites variations de prix ont tendance à être suivies par de variations de

mêmes ampleurs. En présence de regroupement de volatilité, le carré de la série des

rendements devrait être très autocorrélé. Dans ce contexte, le processus autorégressif à

hétéroscédasticité conditionnelle d’Engle (1982) et son extension, le modèle autorégressif à

hétéroscédasticité conditionnelle généralisée de Bollerslev (1986) (GARCH) sont utilisés

pour appréhender ces phénomènes dans les marchés boursiers.

Au total, quelle que soit l'approche, le consensus général dans la littérature du volume des

transactions et de la volatilité des rendements à ce jour, est qu’il existe un fort lien entre le

volume des transactions courantes, le rendement et la volatilité conditionnelle. Étant donné

que la compréhension de ce lien pourrait aider à faire la distinction entre les différentes

hypothèses sur la structure du marché et éventuellement conduire à une meilleure prévision de

la volatilité, une exploration plus poussée de cette relation mérite d'être poursuivie surtout

lorsqu’il s’agit des marchés boursiers émergents et moins développés des pays d’Afrique. Un

autre aspect notable de la littérature est que la grande majorité des études effectuées sur la

relation entre le rendement et le volume des transactions fait état de l’accroissement de la

performance de l’analyse au niveau des données des indices des marchés boursiers surtout en

ce qui concerne les marchés développés, mais nous avons des preuves assez limitées sur cette

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question en ce qui concerne les marchés des pays émergents et moins développés d’Afrique.

Pourtant, comme le soulignent Bekaert et Harvey (2002), la recherche dans les marchés

émergents et moins développés est très précieuse en raison des différents environnements

institutionnels, juridiques et réglementaires qui les caractérisent. Partant de ce constat,

l'objectif de cet article est de fournir des éléments de preuves supplémentaires en provenance

des marchés en développement d’Afrique sur la relation entre le volume des transactions, le

rendement et la volatilité conditionnelle. Notre étude explore donc, les volumes de

transactions et les rendements des indices boursiers quotidiens des marchés de huit pays en

développement d’Afrique : l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigéria, le Maroc, le Kenya, le

Botswana, l’Ile Maurice et l’UEMOA) pour aider à expliquer le rôle du volume dans la

variation des rendements et faire la lumière sur l’efficience desdits marchés. De façon

spécifique, il s’agit de fournir la preuve de la validité de certaines des théories concurrentes

mises en avant dans la littérature pour expliquer la présence d'effets GARCH dans la volatilité

des rendements des actions notamment : la relation contemporaine entre le volume et le

rendement (i), l’existence de l’effet de regroupement de la volatilité et de l’efficience (ii),

l’explication de l’effet GARCH par le volume de transactions (iii), l’existence de l’effet de

levier (iv) et enfin l’existence et le sens de la causalité entre le volume et le rendement.

Cet article est organisé comme suit : la section 2 passe en revue la littérature relative à la

relation entre le volume des transactions et le rendement. Dans la section 3, la méthodologie

et les données utilisées sont présentées. Dans la section 4, les principaux résultats de l'étude

sont présentés et analysés enfin dans la section 5 des conclusions sont tirées.

2. Revue de littérature

La Littérature financière a documenté différentes versions de la relation entre le volume des

transactions, le rendement et la volatilité. Girard et Biswas (2007) évoquent deux approches

de base pour expliquer la dynamique de cette relation. La première approche suggère que les

différences dans les opinions et les attentes des investisseurs sont à l'origine des changements

dans le volume des transactions et la volatilité, et que ces différences expliquent la dynamique

entre le volume et la volatilité des rendements. La seconde approche suggère que la manière

dont l'information arrive sur le marché détermine le volume des transactions, le rendement et

la volatilité. Cette seconde approche basée sur la circulation de l'information sur le marché,

est la plus répandue. Selon cette approche, la série des rendements n’est pas le fait d’une

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distribution de probabilité univoque, mais plutôt d'un mélange de distributions conditionnelles

avec des degrés variables d'efficience dans le processus de génération des rendements

attendus. Ainsi, la variable de mélange, autorégressive considérée comme la vitesse à laquelle

l'information arrive sur le marché, explique la présence d'effets GARCH dans les fluctuations

du rendement des cours boursiers des actions. A cet effet, le volume des transactions est

considéré comme le proxy standard pour cette variable de mélange. Cette approche s’articule

autour d’un certain nombre d’hypothèses notamment, l'hypothèse de mélange de distribution

(HMD) et l’hypothèse d’arrivée séquentielle de l'information (SIAH).

L'hypothèse de mélange de distribution est développée par Clark (1973), et est également

associée à d’autres auteurs comme Epps et Epps (1976), Tauchen et Pitts (1983) ; Harris

(1986), Lamoureux et Lastrapes (1990) et Andersen (1996). Cette hypothèse suggère

l’existence d’une relation contemporaine positive entre le volume des transactions et le

rendement. Ce qui signifie que l'avènement de l'information provoque une variation

simultanée de la rentabilité boursière et du volume des transactions. C’est donc dire, que la

diffusion de l’information est simultanée au niveau des investisseurs, de sorte que le passage à

l’équilibre sur le marché est immédiat. Ainsi sous cette hypothèse, il ne devrait avoir, aucune

information sur le contenu du volume des transactions passé qui puisse être utilisée pour

prédire respectivement les valeurs courantes des rendements et de volatilité, et vice-versa, car

ces variables changent simultanément en réponse à l'arrivée de nouvelles informations

(Mahajan et Singh, 2009). Les données empiriques sur cette relation sont abondantes.

Lamoureux et Lastrapes (1990), Anderson (1996), Sharma, Mougoue et Kamath (1996),

Gallo et Pacini (2000), soutiennent cette relation dans les marchés boursiers américains. Cette

preuve est également soutenue dans le marché boursier du Royaume-Uni par Omran et

McKenzie (2000) et sur les marchés boursiers espagnols par Zarraga (2003). En ce qui

concerne les marchés moins développés, Pyun, Lee et Nam (2000) fournissent des preuves de

relation contemporaine positive sur le marché boursier Coréen, Bohl et Henke (2003) sur le

marché polonais, Kamath (2007) sur le marché d’Istanbul, Khan et Ruizwan (2008) sur le

marché pakistanais, Kamath (2008) sur le marché de Santiago au Chili tandis que Lucey

(2005) trouve des preuves mixtes pour la bourse irlandaise de même que Floros et Vougas

(2007), sur le marché Grec. En Afrique la preuve de la relation contemporaine positive entre

le volume des transactions et le rendement a été apportée par El-Ansary et Atuea (2012) sur le

marché égyptien.

Page 6: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

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Une autre hypothèse préconisée par le modèle d’information pour expliquer la relation entre

le rendement et le volume des transactions est l’hypothèse d’arrivée séquentielle de

l'information (SIAH). Ce modèle successivement développé par Copeland (1976) et Jennings,

et al., (1981), stipule que la diffusion de l'information est asymétrique. Elle suggère une

diffusion progressive de l'information au niveau des investisseurs sur le marché, ce qui

implique qu’une série d'équilibres intermédiaires s’effectue d’abord avant la réalisation de

l’équilibre final. Autrement dit, la nouvelle information est diffusée de manière séquentielle à

des opérateurs en fonction de leur niveau d’information. Ainsi, les opérateurs informés

prennent des positions et ajustent leurs portefeuilles en conséquence, avant que les opérateurs

mal informés ne procèdent à leur tour à des ajustements nécessaires pour l’équilibre de leurs

actifs. Une fois que tous les investisseurs ont réagi à de nouvelles informations, un équilibre

final est atteint. Cette réaction successive à de nouvelles informations indique que les valeurs

retardées du volume des transactions peuvent aider à prévoir les valeurs courantes des

rendements et de la volatilité et vice versa.

Pour Girard et Biswas (2007), cette diffusion de l'information séquentielle de trader à trader

est en corrélation avec le nombre des transactions. Par conséquent, l'arrivée de nouvelles

informations sur le marché ne résulte pas seulement des mouvements de prix, mais aussi

d’une augmentation du volume des transactions. Ce qui signifie qu’une augmentation des

chocs d'informations génère une augmentation à la fois du volume des transactions et des

mouvements de prix. On en déduit que, le volume des transactions passé peut fournir des

informations sur les rendements courants et les rendements passés peuvent également contenir

des informations relatives au volume courant. De cette façon, l’hypothèse d’arrivée

séquentielle de l’information peut traduire une relation de causalité entre la variation des prix

et le volume de transactions.

De ce qui précède, il apparaît que le cours des actions change lorsque de nouvelles

informations arrivent sur le marché. Ainsi donc, si le volume des transactions est lié à la

circulation de l'information entrant sur le marché, une relation entre la variation du prix et le

volume devient une évidence. Plusieurs études ont adopté le volume comme un proxy pour

l'arrivée de l'information et ont examiné sa relation avec le rendement pour prédire le marché

(Gurgul et al., 2005 ; Joher Huson et al., 2005 et Otavio et al., 2006). A cet effet, Herbert

(1995) et Ciner (2002) ont montré que le volume des transactions décalé contient un pouvoir

prédictif sur la volatilité courante de la variation des prix. Ce qui fournit des preuves contre

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l'hypothèse de mélange de distributions et soutient l'hypothèse d’arrivées séquentielles de

l’information.

De façon générale, l’hypothèse de mélange de distribution et l’hypothèse d’arrivée

séquentielle de l'information soutiennent toutes deux, l’existence d’une relation

contemporaine positive entre le volume des transactions et le rendement boursier. Toutefois,

lorsque l’hypothèse de mélange de distribution n’implique pas que la relation contemporaine,

l’hypothèse de l'arrivée séquentielle de l'information suggère, dans ce cas, une relation

dynamique où les valeurs retardées des rendements et de la volatilité peuvent avoir la capacité

de prévoir le volume des transactions en cours, et vice-versa (Darrat et al., 2003).

Contrairement à la relation contemporaine, l'analyse de la relation dynamique de causalité

entre le volume, le rendement et la volatilité, soulève des questions relatives à l'efficience

informationnelle du marché. En effet, une indication de la causalité à partir des valeurs

passées du volume aux rendements viole les hypothèses de l'efficience de forme faible, car

elle sous-entend que l'investisseur est en mesure de faire des profits systématiques. En

conséquence la relation de causalité entre le rendement et le volume quelle qu’en soit la

direction met en cause l’hypothèse d’efficience des marchés. Pour déterminer la présence et la

direction d'une relation causale entre le rendement et le volume, la méthode de causalité de

Granger (Granger, 1969) a été une technique de choix. Des travaux empiriques récents ont

étudié la relation dynamique entre le volume des transactions et les rendements. Ainsi, Chen

et al., (2001) ont porté leur étude sur la relation entre la variation des prix et le volume des

transactions dans neuf marchés boursiers des pays développés, dont les Etats-Unis, le

Royaume-Uni, le Japon…etc. Dans les neuf marchés, ils révèlent des preuves d'une relation

contemporaine positive entre le volume et l'ampleur des variations de prix. En termes de

causalité de Granger, ils ont noté que les rendements sont la cause granger des volumes et

dans une bien moindre mesure, les volumes sont la cause des rendements. Pour les marchés

de Hong Kong, les Pays-Bas et la Suisse, ils ont trouvé des preuves d'une rétroaction

bidirectionnelle significative. Kamath ont examiné la relation entre la variation du prix et le

volume dans six marchés boursiers d'actions asiatiques. Ils soutiennent dans leur conclusion,

la thèse selon laquelle le volume induit des mouvements de prix dans cinq des six marchés

étudiés. Ils ont également noté une relation significativement positive entre le volume et le

rendement, même si cette relation a été jugée asymétrique par rapport à l'orientation du

marché. Leurs résultats de test de causalité de Granger indiquent une absence de causalité

bidirectionnelle dans quatre des six marchés des pays en développement. Cependant, ils ont

trouvé des preuves de causalité allant du rendement au volume dans le marché sud-coréen et

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une direction diamétralement opposée de la causalité dans le marché taïwanais. Kamath

(2007) a examiné les relations de cause à effet entre les changements de prix quotidiens et les

changements dans le volume des transactions à la bourse naissante d'Istanbul en Turquie. Les

conclusions de cette étude font état de l’existence d’une asymétrie entre le volume et le

rendement par rapport à la direction du marché lui-même et appuient également l’idée que le

volume des transactions influence les mouvements de l’indice de marché. De plus, une

relation de causalité bidirectionnelle a été révélée à travers cette étude entre le rendement de

l'indice et le volume des transactions. Kamath (2008) a focalisé son étude sur les relations

économétriques entre les rendements quotidiens et les changements dans le volume des

transactions quotidiennes de l’indice des prix des actions sélectives de la Bourse de Santiago

au Chili. Les résultats ont montré à la fois l’existence d’une relation contemporaine positive

entre le rendement et le volume des transactions, ce qui suggère que les variations de volume

des transactions ont contribué à engendrer les mouvements de l'indice et une causalité de

Granger unidirectionnelle allant du rendement au volume des transactions a été révélée. Khan

et Ruizwan (2008) ont étudié les relations empiriques contemporaines et la causalité entre les

rendements boursiers, le volume des transactions et la volatilité des indices boursiers du

marché de Karachi au Pakistan. L'étude révèle une relation contemporaine positive entre le

volume des transactions et le rendement et cette relation est préservée après la prise en compte

de l'hétéroscédasticité. L'étude conclut également qu'il existe une relation de rétroaction entre

le volume des transactions et les rendements des actions, ce qui est cohérent avec les modèles

théoriques qui impliquent que l'information contenue dans le volume affecte les rendements

futurs. En utilisant les données de la Bourse de Londres, Ané et Ureche-Rangau (2008) ont

révélé que la prise en compte du volume des transactions comme une variable latente dans la

spécification de la variance conditionnelle des rendements des actions ne capture pas l'effet

GARCH, et par conséquent, il n'explique pas le comportement du rendement des actions pour

les grandes valeurs sélectionnées. Mahajan et Singh (2009), ont étudié la relation empirique

dynamique entre le rendement, le volume et la volatilité des rendements sur le marché

boursier indien, en utilisant les données quotidiennes de l'indice SENSEX. L'analyse

empirique de ces données fournit une corrélation positive et significative entre le volume et la

volatilité de rendements qui est indicatif à la fois de l’hypothèse de mélange de distribution et

de l'hypothèse d’arrivée séquentielle de flux d'informations. En réexaminant les conclusions

de Lamoureux et Lastrapes (1990), l’étude documente une légère baisse de la persistance de la

variance dans le temps avec la prise en compte du volume des transactions comme un proxy

pour les arrivées de l'information dans l'équation de la volatilité conditionnelle, ce qui est

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incompatible avec les conclusions de Lamoureux et Lastrapes (1990). Les effets ARCH et

GARCH restent donc significatifs comme observé dans Liam et Daniel (2005), ce qui met en

évidence l'inefficience du marché boursier de Bombay. Pour Mahajan et Singh (2009), un tel

constat laisse la possibilité de penser qu'il pourrait y avoir d'autres variables en dehors du

volume qui, contribueraient à l'hétéroscédasticité des rendements sur le marché. Ainsi, ce

résultat a été attribué au faible niveau de la profondeur du marché indien. Ensuite, à la lumière

de l'asymétrie d'information constatée, l'étude indique la présence d'un effet de levier et

l'impact positif du volume sur la volatilité. Enfin ces auteurs trouvent une relation de causalité

significative de la volatilité des rendements au volume des transactions ce qui contredit

l'hypothèse de mélange de distributions de l’information et soutient l'hypothèse d’arrivée

séquentielle des informations. Cette étude détecte également une causalité unidirectionnelle

allant du rendement au volume ce qui est indicatif de l’interaction du rendement et du volume

selon le modèle des « Noise traders » dans ce marché. Ces résultats pourraient être en grande

partie attribués selon les deux auteurs à l'existence de transactions spéculatives importantes,

au faible niveau de profondeur du marché et aux limitations des prix observés sur le marché

indien. Darwish (2012) a également examiné la relation dynamique entre le rendement et le

volume des transactions en utilisant des données hebdomadaires sur le marché Boursier

Palestinien. Ses résultats ont apporté la preuve d’une relation contemporaine positive entre le

rendement et le volume des transactions et il a donné la preuve de l’existence d’une causalité

bidirectionnelle entre le rendement et le volume des transactions. Selon Darwish (2012),

l’explication de la causalité bidirectionnelle est que le volume qui implique l'information

conduit aux variations de prix, et les grandes variations positives de prix qui impliquent un

gain en capital plus élevé, encouragent les transactions effectuées par des opérateurs

augmentant de ce fait le volume de transactions. L'interprétation économique d’un tel résultat

semble être cohérente avec le modèle des Noise traders de De Long et al. (1990). Cette grande

influence des Noise traders est probablement due au retard et à la faiblesse dans les

fréquences de transactions. Enfin, El-Ansary et Atuea (2012) ont examiné la relation entre le

rendement et le volume des transactions sur marché boursier égyptien. Le but visé dans cette

étude est non seulement d’aider à expliquer l’impact du volume des transactions sur la

variation des rendements, mais aussi de faire la lumière sur l'efficience du marché boursier

égyptien. Les résultats ont montré qu'il existe une relation contemporaine positive entre le

volume des transactions et le rendement et une causalité bidirectionnelle entre les deux

variables qui est plus évidente avec cinq jours de période de retard. Il s’ensuit que l'utilisation

des données historiques des rendements en particulier de cinq jours de retard, permettent de

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10

prédire le volume des transactions et vice-versa. Ce qui apporte la preuve que le marché

boursier égyptien est informationnellement inefficient.

3. Données et Méthodologie de recherche

3.1. Données de l’étude

Les données de notre étude sont relatives aux volumes des transactions et aux indices

quotidiens des actions des marchés boursiers de huit pays d’Afrique notamment : le Maroc,

l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Kenya, le Botswana, l’Ile Maurice et l’UEMOA.

Ces indices sont notamment, pour le Maroc l’indice MSCI (Moroccan All share Index) qui est

un indice flottant pondéré, ne prenant en compte que les entreprises qui ont réellement fait

l’objet de transactions ; pour l’Egypte, c’est l’indice de la bourse du Caire et d’Alexandrie

(EGX30 Index) composé des 30 titres les plus échangés sur le marché égyptien ; pour

l’Afrique du Sud, il s’agit de indice composite FTSE/JSE Africa All Share Index (JALSH) ;

concernant le Nigéria, il s’agit d’un indice composite NGSEINDX (Nigeria Stock Exchange

All Share Index) ; pour le Kenya, il s’agit de l’indice composite NSEASI de (Nairobi Stock

Exchange All Share Index) ; pour le Botswana, il s’agit de l’indice composite pondéré des

actions des entreprises locales (BGSMDC Index) ; pour l’Ile Maurice, c’est le SEMDEX

Index qui est un indice des prix de toutes les actions cotées et chaque action est pondérée en

fonction de sa part dans la capitalisation boursière totale. Enfin pour le marché de l’UEMOA,

il s’agit de l’indice BRVM 10 qui est un indice pondéré flottant ne prenant en compte que les

10 entreprises les plus liquides. Ces huit marchés qui font l’objet de notre étude ne constituent

pas un ensemble homogène. En effet, l’indice Morgan Stanley Capital International (MSCI)

classe trois d’entre eux parmi les marchés émergents à l’échelle mondiale. Il s’agit des

marchés de l’Afrique du Sud, de l’Egypte et du Maroc. Les cinq autres restants à savoir le

Nigéria, le Kenya, le Botswana, l’Ile Maurice et le marché régional de l’UEMOA sont

considérés comme des marchés frontières. Pris dans leur ensemble, ces marchés sont très

étroits. Ils sont caractérisés par le nombre relativement limité des titres cotés, une

capitalisation boursière faible, un volume de transactions marginal et une liquidité presque

absente. Hormis la bourse de Johannesburg (Afrique du Sud) qui est la première bourse de

l’Afrique, en termes de capitalisation boursière, de nombre de titres cotés, de volume de

transactions, de maturité et de sophistication, toutes les autres bourses sont des marchés plus

ou moins marginaux. Cependant ces marchés, depuis quelques décennies, offrent un potentiel

de croissance important, des performances boursières intéressantes et ils affichent une ferme

volonté d’acquérir plus de maturité afin d’accompagner le décollage économique du continent

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africain. De ce fait, ils constituent une source intéressante de recherche pour le monde

académique et également un cadre de diversification importante pour les investisseurs

internationaux en ce qui concerne les marchés émergents.

Les données ont été recueillies dans la base de données Bloomberg et couvrent la période de

février 2004 à novembre 2012. Le volume pris en compte ici est le volume quotidien des

transactions transigées et pour les indices, il s’agit des indices de marché quotidiens des

actions des marchés boursiers des différents pays concernés. Le choix de notre échantillon est

motivé à la fois par la disponibilité de ces deux variables et le souci de représentativité des

marchés boursiers choisis. Etant donné la non disponibilité des dividendes, les taux de

rendements sont calculés par la différence entre les logarithmes naturels de deux indices

boursiers consécutifs de cours des actions. Soit :

Rt = ln (Pt) – ln (Pt-1) (1)

avec Pt et Pt-1 respectivement les prix journaliers des indices de cours des actions, à l’instant t

et t-1. Tous les rendements sont exprimés en monnaies locales.

Les variations de la valeur du volume des transactions Vt ont été calculées en utilisant

l'équation suivante:

Vt = ln (Vt / Vt-1 ) (2)

Où Vt est le volume des transactions à l’instant t.

3.1.1 Statistiques descriptives

Le tableau 1 présente les statistiques descriptives de base, relatives aux rendements quotidiens

et aux volumes des transactions. Les statistiques montrent que les moyennes de l'échantillon

du volume des transactions et des rendements, sont toutes positives. Les statistiques de Jarque

Bera sont toutes significatives au seuil de 1%. Elles rejettent clairement l'hypothèse de

normalité, qui implique que toutes les variables du modèle ne suivent pas la distribution

normale, ce qui est la condition préalable pour qu’un marché puisse prétendre à l’efficience

(Fama (1965) et Kamath (1998)). Les coefficients d'asymétrie (skewness) et d'aplatissement

(kurtosis) sont significativement différents de leurs niveaux prédits par la distribution normale

pour les deux séries. En effet, les valeurs des coefficients de Kurtosis sont tous largement

supérieures à 3 ce qui indique la présence de queues épaisses. Les distributions des deux

séries sont donc leptokurtiques. De même les valeurs des coefficients de Skewness

Page 12: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

12

(asymétrie) sont tous strictement différents de zéro. Ce qui signifie que les distributions des

différentes séries sont asymétriques.

Tableau 1 : statistiques descriptives

Rt = rendement, Vt = volume de transactions, UEMOA = Union Economique Monétaire Ouest Africaine.

* , **, *** Significativité aux seuils de 10%, 5% et 1% respectivement.

3.1.2 Test de racine unitaire

Avant d'appliquer un modèle aux données de notre étude, nous effectuons le test de racine

unitaire pour s'assurer que chaque variable est stationnaire, et pour éviter une régression

fallacieuse. Les tests de racine unitaire sont basés sur les tests de Dickey-Fuller (1979) (ADF)

et de Phillips-Perron (1988) (PP). Le tableau 2 présente les résultats de l'ADF et de PP pour

les tests de racine unitaire

Tableau2 : Résultat de test de racine unitaire

Variables Mean Minimum Maximum Std. Dev variance Skewness Kurtosis Jarque-Bera

Rt Maroc 0.000256 -0.058850 0.05011 0.0103086 0.0001063 -0.2799218 6.71869 1297.85*** (1.50e-282)

Vt Maroc 0.000383 -8.8688 5.3081 0.9209663 0.8481789 -0.3888116 8.845388 2972.26***

(0.0000)

Rt egypte 0.000425 -0.17992 0.10601 0.0181938 0.000331 -0.8357328 11.90019 7636.5*** (0.0000)

Vt egypte 0.003862 -2.1375 2.1785 0.3077493 0.0947097 0.0818716 10.97719 5904.24***

(0.0000)

Rt afrique du Sud 0.000504 -0.07580 0.06834 0.0130418 0.0001701 -0.1503764 6.76561 1374.61***

(3.221e-229)

Vt afrique du sud -0.00131 -1.6010 1.6788 0.2901232 0.0841715 5.988959 2689239 848.412***

(5.88e-185)

Rt Nigéria 0.000029 -0.09475 0.11758 0.0108899 0.0001186 0.4578253 15.5733 15598***

(0.0000)

Vt Nigéria 0.000146 -3.8167 3.2052 0.4652199 0.2164296 -0.1361582 11.33479 6465.64***

(0.0000)

Rt Kenya 0.000101 -0.10340 0.12135 0.0099134 0.0000983 0.1449179 29.64603 74106.2***

(0.0000)

Vt Kenya 0.00078 -2.7214 3.35557 0.5624621 0.3163636 5.696066 83.19013 862.705***

(4.63e-188)

Rt Botswana 0.000486 -0.07955 0.12980 0.0064012 0.0000425 5.065454 126.746 1.43e+06***

(0.0000)

Vt Botswana -0.00822 -5.6904 5.1702 1.048386 1.099114 -0.0728649 7.486049 1892.93***

(0.0000)

Rt Maurice 0.000445 -0.20753 0.19684 0.010291 0.0001059 -0.5126121 147.5815 1.98e+06***

(0.0000)

Vt Maurice -0.00211 -6.2370 6.8471 0.7712392 0.5948099 -0.0108947 10.98049 5770.56***

(0.0000)

Rt UEMOA 0.000197 -0.11033 0.081387 0.0103623 0.0001074 -0.5459804 17.52234 20515.4***

(0.0000)

Vt UEMOA -0.02981 -10.517 12.265 2.390032 5.712253 -0.064623 4.72112 266.807***

(0.0000)

Page 13: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

13

Indices ADF Philip Perron

Statistic p-value Statistic p-value

Rt Maroc -31.087*** 0.0000 -31.014*** 0.0000

Vt Maroc -46.916*** 0.0000 -47.144*** 0.0000

Rt egypte -32078*** 0.0000 -32.695*** 0.0000

Vt egypte -49.714*** 0.0000 -50.961*** 0.0000

Rt afrique du sud -36.392*** 0.0000 -36.193*** 0.0000

Vt afrique du sud -53.004*** 0.0000 -59.254*** 0.0000

Rt Nigéria -29.908*** 0.0000 -30.234*** 0.0000

Vt Nigéria -46.561*** 0.0000 -46.769*** 0.0000

Rt Kenya -31.838*** 0.0000 -31.920*** 0.0000

Vt Kenya -55.956*** 0.0000 -56.691*** 0.0000

Rt Botswana -43.766*** 0.0000 -43.291*** 0.0000

Vt Botswana -61238*** 0.0000 -61956*** 0.0000

Rt Ile Maurice -46.859*** 0.0000 -45.796*** 0.0000

Vt Ile Maurice -516.24*** 0.0000 --558.49*** 0.0000

Rt UEMOA -37.976*** 0.0000 -38.248*** 0.0000

Vt UEMOA -432.53*** 0.0000 -362.10*** 0.0000

* , **, *** correspondent respectivement à la significativité au seuil de 10%, 5% et 1%. ADF : Augmented

Dickey Fuller.

Les statistiques ADF et de PP sont tous significatifs au seuil de 1%, cela signifie que

l’hypothèse nulle selon laquelle, les séries de rendement et de volume possèdent une racine

unitaire est rejetée. Ainsi, les deux séries sont stationnaires et par conséquent, utiles pour

l'analyse statistique plus poussée. L'implication de ces résultats est que les tests de causalité

entre le rendement et le volume pourraient être basés sur une approche VAR.

Page 14: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

14

3.2. Méthodologie de l’étude

La présence d’hétéroscédasticité dans les séries financières notamment les rendements des

actions ordinaires est une réalité largement admise dans la littérature financière. Par

conséquent, lorsqu’elle n’est pas corrigée, elle pourrait donner lieu à des estimateurs biaisés

de la variance. Partant de ce constat, des modèles appropriés sont nécessaires pour l’étude

des séries temporelles financières telles que les rendements des cours boursiers qui présentent

souvent des phénomènes de variation dans le temps de la volatilité conditionnelle et de

persistance de la volatilité.

Dans cet article nous utilisons la méthodologie basée sur l’application du modèle

autorégressif à hétéroscédasticité conditionnelle (ARCH) d’Engle (1982) et du modèle

autorégressif à hétéroscédasticité conditionnelle généralisée (GARCH) de Bollerslev (1986),

pour analyser la relation entre le volume des transactions, le rendement et la volatilité des

rendements. Suite aux travaux de Sharma et al. (1996), nous étudions les effets GARCH dans

nos données et examinons l'effet de volume des transactions sur les rendements et la volatilité

en utilisant le modèle GARCH (1,1). La spécification du GARCH permet évidemment que la

variance conditionnelle courante soit une fonction des variances conditionnelles passées, ce

qui conduit les chocs de volatilité à persister dans le temps (Huson et al., (2005)). En

particulier, pour tester si la relation contemporaine positive entre le volume des transactions et

le rendement existe, le modèle GARCH(1,1) suivant est estimé où le volume est inclus dans

l'équation moyenne.

Rt = α1 + 1Rt-1 + b1Vt + εt (4)

N(0,ht)

ht = 0 +1 + 2ht-1 (5)

Où ht représente le terme de la variance conditionnelle à la période t, 1 représente le

coefficient de nouvelles informations du terme ARCH et 2 représente le coefficient de

persistance de la volatilité liée au terme GARCH. Les paramètres 1 et 2 doivent être

supérieurs à 0 et 2 devrait être positif en vue de s'assurer que la variance conditionnelle ht est

non-négative. La somme des paramètres (1+2) est une mesure de la persistance de la

variance conditionnelle des rendements prenant des valeurs comprises entre 0 et 1. Plus cette

somme tend vers l'unité, plus persistante est le choc de la volatilité, ce phénomène est connu

comme étant le regroupement de volatilité ou l’hystérésis.

Page 15: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

15

La méthodologie de GARCH joue également un rôle dans le soutien ou le refus de l'hypothèse

de mélange de distribution (Mahajan et Singh, 2009). Selon cette hypothèse, une variable de

mélange autocorrélée mesure la vitesse à laquelle l'information arrive sur le marché, ce qui

explique l'effet GARCH dans les rendements. Cette relation a été documentée sur le marché

boursier américain par Lamoureux et Lastrapes (1990). En général, la plupart des études

empiriques ont trouvé des preuves que la prise en compte du volume des transactions dans

l’équation de la variance conditionnelle, entraine une diminution de la persistance estimée ou

même fait disparaître totalement la persistance de la volatilité. Ce constat, est généralement

interprété comme une preuve empirique en faveur de l’Hypothèse de Mélange de Distribution

(Sharma, Mougoue et Kamath (1996) et Brailsford (1996)). Ainsi, afin de déterminer si le

volume des transactions explique les effets GARCH pour les rendements, le modèle GARCH

(1,1) avec un paramètre de volume dans l'équation de la variance conditionnelle est estimé et

les résultats sont présentés dans le tableau 4.

ht = 0 +1 + 2ht-1 + + (6)

Dans l’ensemble, les modèles GARCH linéaires reposent sur un processus symétrique. Par

conséquent, les chocs positifs et négatifs de même taille sont supposés avoir un impact

identique sur la variance conditionnelle. Or dans la réalité, l’effet asymétrique des chocs sur la

volatilité, est très réaliste pour des séries financières. De ce fait, les résultats basés sur le

modèle GARCH (1,1) peuvent être douteux, car il ne tient pas compte de l'asymétrie et de la

non-linéarité de la variance conditionnelle. Pour remédier à toutes ces lacunes, il apparaît plus

approprié d'appliquer un modèle GARCH asymétrique, notamment le processus GARCH

Exponentiel (EGARCH) caractérisé par une spécification asymétrique des perturbations

permettant de prendre en compte les chocs asymétriques de la volatilité. Ainsi, nous estimons

le modèle EGARCH (1,1) ou GARCH exponentiel (1,1), qui a été proposé par Nelson (1991)

suivant la formulation suivante :

Lnσ2 = +

+

+

+ b1Vt (7)

β est le paramètre de persistance de volatilité, s’il est positif cela implique que des

changements positifs des cours des actions sont associés à d'autres changements positifs et

vice-versa. Le coefficient α mesure l’amplitude du terme d’erreur passé, c’est-à-dire, l'effet

des informations sur la volatilité de la période précédente sur la volatilité courante. est

la variance de la période précédente. Contrairement au modèle GARCH, le modèle EGARCH

tient compte de l’effet de levier. Le coefficient γ capte le signe du terme d’erreur. Idéalement,

γ devrait être négatif ce qui signifie que les mauvaises nouvelles ont un plus grand impact sur

Page 16: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

16

la volatilité que les bonnes nouvelles du même ordre de grandeur. Si γ est négatif, l'effet de

levier existe. Autrement dit, la baisse inattendue des prix (mauvaises nouvelles) induit une

augmentation plus que proportionnelle de la volatilité attendue que lorsqu’il s’agit d'une

augmentation inattendue des prix (bonnes nouvelles) du même ordre de grandeur (Black,

1976; Christie, 1982). Le paramètre b1 mesure l'impact du volume des transactions sur la

volatilité. Les résultats sont présentés dans les tableaux 4 et 5.

Pour vérifier la robustesse de la relation entre le volume des transactions et le rendement et

étudier le sens de circulation de l'information entre ces variables, les méthodologies de

causalité de Granger et de VAR ont été utilisées. Le test de causalité examine si la variation

dans les rendements est la cause du changement dans le volume des transactions, et vice

versa. Ce modèle est testé au moyen de deux équations suivant les modèles vectoriels

autorégressifs (VAR) bivariés. Lorsque la variation du volume est la cause de la variation

dans les rendements, on a l’équation :

(8)

Lorsque le rendement est la cause de la variation du volume des transactions, on a l’équation :

(9)

Où Rt est le rendement de l’indice des actions à l’instant t et Vt est le volume des transactions.

αR et αV sont les interceptes, αi et βi, sont des paramètres du modèle et n est l’ordre de la

longueur de décalage pour les rendements et le volume des transactions utilisé dans l'équation.

Le test de Causalité de Granger (1969) ci-dessus est conçu pour déterminer si les deux séries

chronologiques passent l’un après l'autre ou simultanément. Quand ils se déplacent

simultanément, l'un ne fournit aucune information permettant de caractériser l'autre. Si

certaines des valeurs des coefficients βi de l’équation (8) sont statistiquement différentes de

zéro, alors on dit que le volume est la cause Granger des rendements. De même, si certains

des coefficients de βi de l’équation (9) sont statistiquement différents de zéro, alors on dit que

les rendements boursiers sont la cause Granger du volume des transactions. Si les deux

paramètres βi des équations (8) et (9) sont significatifs alors une relation de rétroaction

bidirectionnelle est censée exister. Toutefois, si les deux paramètres sont statistiquement

égaux à zéro, alors le rendement et le volume des transactions varient simultanément. Le F-

test standard est utilisé pour tester l'hypothèse nulle que les rendements boursiers ne

parviennent pas à provoquer le volume des transactions ou que le volume des transactions

n’est pas la cause Granger des rendements boursiers.

Page 17: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

17

4. Résultats empiriques et analyses

Avec le test contemporain, l'étude examine l'idée que la hausse des indices boursiers est

accompagnée par la hausse du volume des transactions, tandis que la baisse du marché est

accompagnée par la baisse du volume des transactions. A cet effet, nous estimons l’équation

de régression suivante :

Rt = α1 + 1Rt-1 + b1Vt + εt1 (3)

Où Rt est le rendement à l’instant t, et Vt, est le changement de volume des transactions à

l'instant t, Rt-1 est inclus dans les équations pour tenir compte de la corrélation sérielle des

séries de rendements.

Tableau3 : Corrélation entre rendement et volume

corrélation Maroc Egypte Afrique

du Sud

Nigéria Kenya Botswana Maurice BRVM10

Rt - Vt 0.00023

(0.2860)

0.0078***

(0.0000)

-0.00062

(0.5020)

0.00069

(0.1386)

0.000564

(0.1125)

0.000159

(0.2074)

0.00040

(0.1451)

-0.0002**

(0.0176)

LM Test

Autoco(36)

37.96

(0.3798)

51.98**

(0.0412)

71.73***

(0.0003)

73.10***

(0.0002)

124.78***

(0.0000)

291.45***

(0.0000)

49.11*

(0.071)

76.57***

(0.0000)

Stat Q2(36) 478.59***

(0.0000)

274.69***

(0.0000)

73.12***

(0.0000)

402.7***

(0.0000)

422.62***

(0.0000)

534.29***

(0.0000)

564.57***

(0.0000)

69.53***

(0.0000)

Stat Q(36) 34.750

(0.528)

52.64**

(0.036)

4176.7***

(0.0000)

70.83***

(0.0000)

116.59***

(0.0000)

455.79***

(0.0000)

54.46***

(0.025)

80.71***

(0.0000)

LM Test

ARCH

112.02***

(0.0000)

30.784***

(0.0000)

89.86***

(0.0000)

226.1***

(0.0000)

409.06***

(0.0000)

39.25***

(0.0000)

553.40***

(0.0000)

21.76***

(0.0000)

* ; ** ; *** significativités respectives aux seuils de 10%, 5% et 1%.

Les résultats présentés dans le tableau 3 indiquent un coefficient de régression positif et

significatif entre les rendements et le volume des transactions pour le marché boursier de

l’Egypte seul. Par conséquent, il existe une relation contemporaine positive entre les

rendements et le volume des transactions pour ce marché. Ce qui implique qu’une variation à

la hausse des indices est accompagnée par une variation à la hausse du volume des

transactions et une variation à la baisse des indices s’accompagne d’une variation à la baisse

du volume. Pour le Maroc, l’Afrique du Sud le Nigéria, le Kenya, le Botswana et l’ile

Maurice, les coefficients de régression sont non significatifs. Pour les marchés de l’UEMOA

le coefficient de régression est négatif et significatif. Ce qui signifie qu’une augmentation

(diminution) du rendement des indices entraine une diminution (augmentation) du volume des

transactions et vice-versa. Ce résultat est en contraction avec les résultats des études

antérieures, peut être dû à la non synchronisation et à la faiblesse du volume des transactions

sur ce marché.

Page 18: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

18

Les Statistiques LM test d’autocorrélation et de Ljung-Box (LB (Q)) jusqu'à 36 décalages

sont statistiquement significatives, ce qui indique que les modèles souffrent du problème de la

corrélation sérielle dans les rendements. De même, les statistiques LM test du modèle ARCH

sont tous significatives au seuil de 1%, ce qui indique la présence d'un effet ARCH, il y a

donc hétéroscédasticité dans la distribution des résidus. Ces résultats suggèrent l’utilisation de

modèles plus appropriés susceptibles de prendre en compte ces caractéristiques sus évoquées.

Pour compléter notre étude à propos de la relation contemporaine entre le volume des

transactions et les rendements, nous estimons le modèle GARCH (1,1). Le tableau 4 dans la

partie A, présente les résultats de l’application du GARCH (1,1) pour les huit marchés

boursiers d’Afrique. Ces résultats suggèrent que les coefficients du volume des transactions

dans l’équation de moyenne sont positifs et statistiquement significatifs seulement pour trois

marchés boursiers sur les huit qui ont fait l’objet de notre étude, il s’agit des marchés du

Maroc, de l’Egypte et du Kenya. Pour ces trois marchés, cela signifie qu’il existe une relation

contemporaine positive entre le volume des transactions et le rendement. Ce résultat est en

accord avec ceux obtenus par Omran et Girard (2007), Kamath (2008), Khan et Rizwan

(2008), Mahajan et Singh (2009) et plus récemment par El-Ansary et Atuea (2012) sur le

marché Egyptien et Darwish (2012) sur le marché palestinien. Ces résultats soutiennent

l’hypothèse de mélange de distribution et l’hypothèse d’arrivée séquentielle de l’information,

ce qui implique que les rendements et les volumes des transactions changent simultanément

en réponse à l'arrivée de nouvelles informations sur le marché. Ces résultats fournissent

également un support à l’idée que les marchés haussiers sont accompagnés par la hausse des

volumes des transactions et les marchés baissiers sont accompagnés par la baisse du volume

des transactions, et sont compatibles avec le modèle théorique qui implique que le contenu

informationnel du volume affecte le rendement des actions futures. Par contre, pour les autres

marchés restants, les résultats suggèrent que le coefficient du volume des transactions est

statistiquement non significatif pour les marchés du Nigéria, Botswana, de l’Afrique du Sud

et de l’Ile Maurice. Ce qui signifie que, pour ces marchés, il n’y a pas de relation

contemporaine entre le rendement et le volume des transactions. Quant-au marché de

l’UEMOA, ce coefficient est négatif et statistiquement significatif. Ce qui signifie que pour le

marché de l’UEMOA, la variation dans le volume des transactions évolue en sens inverse des

rendements. Ce résultat est en contradiction avec les résultats obtenus par rapport aux autres

Page 19: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

19

Tableau4 : Synthèse de l’application du modèle GARCH (1,1) au Volume-Rendement

Indices Partie A : Rt = α1 + 1Rt-1 + b1Vt + εt ;

ht = 0 +1 + 2ht-1

Partie B : ht = 0 +1 + 2ht-1+ b1Vt

b1 1 2 1 + 2 1 2 b1 1+1

Maroc 0.00033**

(0.0380)

0.1181***

(0.0000)

0.8359***

(0.0000)

0.954

---

0.0927***

(0.0000)

0.8784***

(0.0000)

5.8e-06***

(0.0000)

0.9711

---

Egypte 0.0070***

(0.0000)

0.0430***

(0.0000)

0.9391***

(0.0000)

0.9391

---

0.0484***

(0.0000)

0.5000***

(0.0000)

0.00023***

(0.0000)

0.5484

---

Afrique

du Sud

-0.00026

(0.6812)

0.0968***

(0.0000)

0.8904***

(0.0000)

0.9872

----

0.2482***

(0.0000)

0.6029***

(0.0000)

3.71e-05***

(0.0000)

0.8511

---

Nigéria 0.00039

(0.2590)

0.1783***

(0.0000)

0.7743***

(0.0000)

0.9526

---

0.1750***

(0.0000)

0.7790***

(0.0000)

3.64e-06

(0.2391)

0.954

---

Kenya 0.0007***

(0.0003)

0.3076***

(0.0000)

0.6240***

(0.0000)

0.9316

---

0.2941***

(0.0000)

0.6278***

(0.0000)

2.28e-06**

(0.0330)

0.9219

---

Botswana 9.61e-05

(0.1279)

0.1176***

(0.0000)

0.8898***

(0.0000)

1.0074

---

0.1459***

(0.0000)

0.6314***

(0.0000)

1.44e-05***

(0.0000)

0.7773

---

Ile

Maurice

-1.45e-05

(0.8937)

0.2739***

(0.0000)

0.7832***

(0.0000)

1.0571

----

0.2817***

(0.0000)

0.7748***

(0.0000)

1.43e-06***

(0.0000)

1.0565

UEMOA -0.0002***

(0.0072)

0.1584***

(0.0000)

0.5958***

(0.0000)

0.7542

----

0.1473***

(0.0000)

0.5899***

(0.0000)

1.31e-05***

(0.0000)

0.7372

---

Moyenne 0.9479 0.8521

*, **, ***, significativité aux seuils de 10%, 5% et 1% respectivement ; UEMOA : Union Economique

Monétaire Ouest Africaine

marchés et par rapport aux études antérieures, ce qui confirme la différence du marché de

titres de l’UEMOA par rapport aux autres marchés. La faible fréquence des transactions et le

faible volume des transactions qui caractérisent ce marché pourraient être à l’origine d’un tel

résultat.

Les paramètres du modèle GARCH 1 et 2 sont tous positifs et statistiquement significatifs

au seuil de 1% pour tous les marchés boursiers. Cela signifie que le modèle GARCH est une

représentation intéressante du comportement des rendements des indices des actions

quotidiennes, car il réussit à capturer avec succès la dépendance temporelle de la volatilité des

rendements des indices. Tous les coefficients de l'équation de la variance conditionnelle ω1

sont inférieurs aux valeurs des coefficients ω2. Cela implique que ces marchés induisent des

révisions relativement importantes de la volatilité future et indiquent clairement que la

variance conditionnelle est essentiellement affectée par la variance retardée, ce qui implique

que le choc des informations précédentes affecte de manière significative les rendements

courants. Ces résultats signifient également que tous ces marchés boursiers étudiés ne sont pas

efficients sous la forme de faible. En outre, la somme des paramètres du GARCH (1+2)

pour l’ensemble de ces marchés est en moyenne égale à 0.947, cela signifie qu’il y a

regroupement de volatilité indiquant encore un soutien à l'asymétrie et à l'inefficience desdits

Page 20: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

20

marchés. Toutefois, il convient de signaler que pour chacun des marchés du Botswana et de

l’Ile Maurice la somme des paramètres du modèle GARCH est sensiblement égale à l’unité.

Dans de tels cas le processus GARCH est dit intégré, ce qui implique que les chocs de

volatilité sont explosifs et persistent sur des horizons futurs.

Par ailleurs, afin de s’assurer que le volume des transactions explique les effets GARCH pour

les rendements, le modèle GARCH (1,1) avec un paramètre de volume dans l'équation de la

variance est estimée et les résultats sont présentés dans la partie B du tableau 4. L'étude

constate que les paramètres du GARCH, 1 et 2 sont tous positifs et statistiquement

significatifs lorsque le volume des transactions est inclus dans l'équation de variance

conditionnelle. Le coefficient du volume des transactions b1 est positif et statistiquement

significatif pour tous les marchés à l’exception du marché du Nigéria indiquant ainsi un

impact positif sur la volatilité. Ce qui signifie que la relation contemporaine positive entre le

volume des transactions et le rendement a été préservée pour les marchés de l’Egypte, du

Kenya et du Maroc après avoir pris en compte l'hétéroscédasticité et s’est également révélée

pour les marchés de l’Afrique du Sud, du Botswana, de l’Ile Maurice et de l’UEMOA. De

plus, l'étude montre une réduction de la persistance de la volatilité, lorsque le volume des

transactions est inclus dans l'équation de variance, puisque la somme (1+2) des paramètres

du GARCH tombe en moyenne à 0,85 dans le tableau 4 (partie B) par rapport à la valeur

moyenne qui était de 0,94 dans le même tableau (partie A), au moment où le volume n'était

pas inclus dans l'équation de la variance. Cette réduction significative de la persistance de la

volatilité concerne particulièrement les marchés de l’Egypte (de 0.93 à 0.54), de l’Afrique du

Sud (de 0.98 à 0.85) et du Botswana (de 1.00 à 0.77). Ces paramètres bien qu’étant réduits

sont toujours statistiquement significatifs, ce qui implique que l’effet GARCH n’est pas

éliminé. Par contre, pour les autres marchés la persistance s’est accrue, pour le cas du Maroc

(de 0.95 à 0,97), ou s’est relativement maintenue, c’est le cas pour le Nigéria (de 0.95 à 0.95),

le Kenya (de 0.93 à 0.92), l’Ile Maurice (de 1.05 à 1.05), et l’UEMOA (de 0.75 à 0.73). Par

conséquent, ces résultats apportent un faible soutien à l’hypothèse de mélange de distribution

pour ces marchés. Pris ensemble, ces résultats indiquent que l’introduction du volume comme

variable explicative dans l’équation de la variance conditionnelle amortit mais n’élimine pas

les effets GARCH. Ce qui est en contradiction avec les conclusions de Lamoureux et

Lastrapes (1990) qui soutiennent que les effets GARCH disparaissent avec l’inclusion du

volume dans l’équation de la variance conditionnelle. On peut donc déduire que pour ces

marchés le volume des transactions n’est pas un bon indicateur de l’arrivée de l’information

Page 21: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

21

sur le marché. Autrement dit, le volume des transactions et le rendement ne changent pas

simultanément en réponse à l’arrivée de nouvelles informations. D’autres facteurs autres que

le volume, seraient à l’origine du changement dans les rendements. Ce résultat confirme

l’inefficience de ces marchés.

Pour tenir compte de l’asymétrie observée dans les séries de notre étude et rendre plus fiables

nos résultats, nous estimons le modèle EGARCH. Les résultats du tableau 5 montrent que

pour l’Afrique du sud, le Maroc, l’Egypte et le Nigéria, les coefficients de levier sont

négatifs et significatifs, ce qui signifie qu’il y a présence d’effet de levier et, implique pour

ces marchés que, chaque changement de prix répond de façon asymétrique aux informations

positives et négatives. Cela signifie que les mauvaises nouvelles (baisse des rendements) ont

un impact plus important sur la variance conditionnelle que les bonnes nouvelles (hausse des

rendements), du même ordre de grandeur. Ce résultat est conforme avec ceux obtenus par

Mahajan et Singh (2009) sur le marché de l’Inde et Jegajeevan (2010) sur le marché du Sri

Lanka. Par contre, pour les marchés du Kenya, du Botswana et de l’UEMOA, les coefficients

d’effet de levier sont positifs et significatifs. Cette positivité indique que les chocs positifs ont

un impact plus élevé sur la volatilité que les chocs négatifs de même ampleur. Cela montre

que le concept d’effet de levier (c’est-à-dire que les chocs négatifs accroissent la volatilité

plus que les chocs positifs de même ampleur) ne s’applique pas sur ces marchés. Ce résultat

est cohérent, pour le cas du Kenya, avec les études antérieures de Ogum et al., (2005) et plus

récemment avec les travaux de Wagala, et al., (2012) qui ont trouvé que le coefficient d’effet

de levier est positif et significatif pour l’indice de la bourse de Nairobi ainsi que pour les

actions de certaines Sociétés individuelles. Pour le marché de l’Ile Maurice, le coefficient

d’effet levier est positif et non significatif, ce qui signifie qu’il n’y a pas présence d’effet de

levier et implique qu’il n’y a pas de réponse asymétrique aux informations positives et

négatives. Par ailleurs, il y a regroupement de volatilité car les coefficients du paramètre de

volatilité sont tous positifs et significatifs pour tous les marchés ce qui confirme que ces

marchés sont informationnellement inefficients. La moyenne des coefficients du paramètre de

volatilité pour l’ensemble des huit marchés est de 0,92. Cette valeur s’accroît légèrement

jusqu’à environ 0,93 avec l’introduction du volume des transactions dans l’équation de la

variance. Ce résultat n’appuie pas l’hypothèse de mélange de distribution et n’est pas

compatible non plus, avec les conclusions de Lamoureux et Lastrape (1990), confirmant ainsi

les résultats précédents obtenus à partir du modèle GARCH (1,1). De plus, les paramètres de

volume sont positifs et significatifs pour les marchés de l’Egypte et du Kenya, du Botswana et

Page 22: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

22

du Nigéria, ce qui est compatible avec les résultats précédents. Lorsque le volume est inclus

dans l’équation de variance, les paramètres du volume sont tous significatifs à l’exception du

Botswana et de l’Ile Maurice ce qui confirme qu’il existe une relation contemporaine positive

entre le volume des transactions et le rendement après prise en compte de l’hétéroscédasticité.

Tableau 5 : Synthèse du modèle EGARCH (1,1) sur la relation rendement-Volume

Indices Lnσ2 = +

+

+

Lnσ2 = +

+

+

+ b1Vt

b1 α α b1

Maroc 0.000123

(0.3594)

0.2432***

(0.0000)

-0.0368***

(0.0000)

0.9359***

(0.0000)

0.1831***

(0.0000)

-0.3423***

(0.0000)

0.9726***

(0.0000)

0.3973***

(0.0000)

Egypte 0.0080***

(0.0000)

0.0927***

(0.0000)

-0.0604***

(0.0000)

0.9643***

(0.0000)

0.0548***

(0.1921)

-0.0542***

(0.0000)

0.9787***

(0.0000)

0.8233***

(0.0000)

Afrique du

Sud

-0.00024

(0.6819)

0.1261***

(0.0000)

-0.0956***

(0.0000)

0.9840***

(0.0000)

0.1010***

(0.0000)

-0.0804***

(0.0000)

0.9875***

(0.0000)

1.0229***

(0.0000)

Nigéria 0.00055*

(0.0826)

0.2855***

(0.0000)

-0.0194**

(0.0387)

0.9214***

(0.000)

0.2812***

(0.0000)

-0.0273***

(0.0043)

0.9236***

(0.0000)

0.1107**

(0.0378)

Kenya 0.0008***

(0.0000)

0.4503***

(0.0000)

0.0236**

(0.0339)

0.8754***

(0.0000)

0.4094***

(0.0000)

0.0173*

(0.0764)

0.8819***

(0.0000)

0.2447***

(0.0000)

Botswana 9.46e-05*

(0.0925)

0.2281***

(0.0000)

0.0128***

(0.0000)

0.9895***

(0.0000)

0.2352***

(0.0000)

0.0241***

(0.0000)

0.9805***

(0.0000)

0.4932***

(0.0000)

Ile

Maurice

-1.14e-05

(0.8954)

0.3860***

(0.0000)

0.0017

(0.8197)

0.9826***

(0.0000)

0.3880***

(0.0000)

0.0022

(0.7614)

0.9827***

(0.0000)

0.0307

(0.1359)

UEMOA -0.0003***

(0.0000)

0.2831***

(0.0000)

0.0352***

(0.0035)

0.7143***

(0.0000)

0.3255***

(0.0000)

0.0451***

(0.0001)

0.7015***

(0.0000)

0.1100***

(0.0000)

Moyenne 0.9209 0.9261

* ; ** ; *** significativité aux seuils de 10%, 5%, et 1% respectivement ; UEMOA : Union Economique

Monétaire Ouest africaine

Les résultats des tests de diagnostic (test des effets ARCH) sont présentés en annexes dans les

tableaux 4 et 5. Les statistiques du test ARCH-LM montrent que pour le modèle EGARCH

(1,1), aucune série des résidus n’est encore affecté par l’effet ARCH. Par contre pour le

modèle GARCH (1,1), seul le marché de l’Afrique du Sud reste affecté par l’effet ARCH au

seuil de 5%. Cela montre que ces modèles sont bien indiqués pour l’estimation des effets

GARCH dans ces marchés.

Le test de causalité de Granger permet de vérifier la relation dynamique entre le rendement et

le volume. Le nombre de retards optimal a été déterminé sur la base du critère d’information

d’Akaike (voir tableau 5).

Page 23: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

23

Tableau 5 : Lag optimal

N° Indice Rt Vt

1 Maroc 3 3

2 Egypte 4 4

3 Afrique du Sud 4 4

4 Nigéria 4 4

5 Kenya 3 3

6 Botswana 6 6

7 Maurice 5 5

8 UEMOA 4 4

Tableau 6 : Test de causalité de Granger pour la relation Rendement-volume

Deux hypothèses nulles

- Le volume ne cause pas le rendement

- le rendement ne cause pas le volume

Observations Le F-test

statistique

p-value Résultat ( Granger causality)

Vt Maroc ne cause pas le Rt

Rt Maroc ne cause pas le Vt

2292 1.0351

2.9364**

0.37585

0.03215

Vt n’est pas la cause du Rt

Rt est la cause du Vt

Vt Egypte ne cause pas le Rt

Rt Egypte ne cause pas le Vt

2291 1.22005

2.7176**

0.30014

0.02831

Vt n’est pas la cause du Rt

Rt est la cause du Vt

Vt Afrique du sud ne cause pas le Rt

Rt Afrique du sud ne cause pas le Vt

2291 0.3476

1.6962

0.8457

0.1481

Vt n’est pas la cause du Rt

Rt n’est pas la cause du Vt

Vt Nigéria ne cause pas le Rt

Rt Nigéria ne cause pas le Vt

2291 0.6859

4.2730***

0.6016

0.0019

Vt n’est pas la cause du Rt

Rt est la cause du Vt

Vt Kenya ne cause pas le Rt

Rt Kenya ne cause pas le Vt

2292 3.2328**

0.8749

0.0214

0.4533

Vt est la cause du Rt

Rt n’est pas la cause du Vt

Vt Botswana ne cause pas le Rt

Rt Botswana ne cause pas le Vt

2289 0.1346

2.8458***

0.9918

0.0091

Vt n’est pas la cause du Rt

Rt est la cause du Vt

Vt Maurice ne cause pas le Rt

Rt Maurice ne cause pas le Vt

2290 1.344

3.5407***

0.2427

0.0034

Vt n’est pas la cause du Rt

Rt est la cause du Vt

Vt UEMOA ne cause pas le Rt

Rt UEMOA ne cause pas le Vt

2291 0.7466

1.2013

0.5601

0.3081

Vt n’est pas la cause du Rt

Rt n’est pas la cause du Vt

Rt : rendement des indices ; Vt : volume de transactions ; UEMOA : Union Economique Monétaire

Ouest Africaine ; * , **, *** significativité aux seuils de 10%, 5%, 1% respectivement.

Les résultats de la causalité de Granger sont présentés dans le tableau 6, ils fournissent des

informations très importantes concernant la direction de la transmission de l'information. Une

causalité unidirectionnelle a été observée, elle va du rendement au volume pour les marchés

du Maroc, de l’Egypte, du Nigéria, du Botswana et de l’Ile Maurice. Pour ces marchés, on

peut déduire que les rendements contiennent des informations importantes pour la prédiction

Page 24: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

24

du volume. Ce résultat est cohérent avec ceux observés par Lee et Rui (2002), Griffin et al.,

(2004), Nguyen et Diagler (2006), Kamath (2008) et Mahajan et Singh (2009). De même une

causalité unidirectionnelle du volume au rendement a été observée au niveau du marché du

Kenya, ce qui implique que les informations passées relatives au volume sont utiles pour

prédire les rendements. Par contre aucune relation de causalité n’a été constatée sur les

marchés d’Afrique du Sud et de l’UEMOA.

Conclusion

Cette étude a examiné la relation empirique entre le rendement boursier, le volume des

transactions et la volatilité des rendements sur les marchés boursiers de huit pays d’Afrique,

en utilisant les données quotidiennes du volume des transactions et des rendements des

indices boursiers de ces pays. Les objectifs spécifiques de cette étude sont déclinés comme

suit : (1) déterminer s’il existe une relation contemporaine et positive entre le rendement et le

volume des transactions ; (2) vérifier si ces marchés sont caractérisés par le regroupement de

volatilité ; (3) vérifier si le volume des transactions explique les effets GARCH pour les

rendements du marché ; (4) vérifier si, les chocs positifs et les chocs négatifs de même taille

ont un impact identique sur la volatilité ; (5) vérifier l'existence et le sens de la causalité entre

le rendement et le volume des transactions.

Les résultats de cette étude suggèrent, d’une part qu’il existe une relation contemporaine

positive et significative entre le rendement et le volume des transactions pour les marchés

boursiers de l’Egypte, du Maroc, et du Kenya. Ce qui soutient l’hypothèse de mélange de

distribution et l’hypothèse d’arrivée séquentielle de l’information sur ces marchés. Cette

relation contemporaine a été préservée pour les marchés de l’Egypte, du Kenya et du Maroc

après avoir pris en compte l'hétéroscédasticité et s’est également révélée pour les marchés de

l’Afrique du Sud, du Botswana, de l’Ile Maurice et de l’UEMOA suite à l’inclusion du

volume dans l’équation de la variance conditionnelle. Par contre, pour le marché de

l’UEMOA, cette relation est négative mais significative. Ce qui signifie que l'augmentation

du volume des transactions (baisse) conduit à une diminution (augmentation) des rendements

et vice- versa. Ce résultat contradictoire pourrait s’expliquer par la non synchronisation des

transactions et la faiblesse du volume des transactions qui caractérise ce marché de

l’UEMOA.

Page 25: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

25

Deuxièmement, nous avons remarqué que les rendements sur le marché des actions des huit

pays sont caractérisés par la persistance et le regroupement de volatilité, ce qui apporte une

preuve solide que ces marchés sont tous informationnellement inefficients.

Troisièmement, les résultats montrent que le volume des transactions explique bien la

volatilité des rendements et l’effet GARCH pour les rendements. Cependant l’effet GARCH

ne disparaît pas avec l’inclusion du volume comme proxy de l’arrivée de l’information dans

l’équation de la variance conditionnelle, mais il connait une réduction sensible pour certains

marchés dont notamment ceux de l’Egypte, de l’Afrique du Sud et le Botswana. Ce qui

apporte un faible soutien à l’hypothèse de mélange de distribution et montre que le volume

n’est pas un bon indicateur de l’arrivée de l’information sur le marché.

Cinquièmement, la prise en compte l’asymétrie par l’estimation du modèle EGARCH montre

qu’il y a présence de effet de levier pour les marchés de l’Afrique du sud, du Maroc, et de

l’Egypte, ce qui signifie que les mauvaises nouvelles ont un impact plus important sur la

volatilité conditionnelle que les bonnes nouvelles du même ordre de grandeur. Par contre,

pour les marchés du Kenya, du Botswana et de l’UEMOA, le paramètre d’asymétrie est

positif et significatif. Ce qui indique que les chocs positifs accroissent la volatilité plus que les

chocs négatifs de même ampleur. Cela montre que le concept d’effet de levier n’est pas

applicable sur ces marchés.

Enfin, l’étude de la relation dynamique entre le volume et le rendement a révélé l’existence

d’une causalité unidirectionnelle d’une part, allant du rendement au volume pour les marchés

du Maroc, de l’Egypte, du Nigéria, du Botswana et de l’Ile Maurice et, d’autre part du volume

au rendement pour le marché du Kenya. Pour les marchés de l’Afrique du Sud et de

l’UEMOA, aucune causalité n’a été révélée ni dans un sens comme dans l’autre encore moins

vice-versa.

Page 26: Etude empirique de la dynamique de la relation du volume des

26

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30

ANNEXES 1 et 2

Tableau 4 : GARCH (1,1) au Volume-Rendement + diagnostic test

Indices Partie A : Rt = α1 + 1Rt-1 + b1Vt + εt ;

ht = 0 +1 + 2ht-1

Partie B : ht = 0 +1 + 2ht-1+ b1Vt

b1 1 2 ARCH

LM test 1 2 b1 ARCH

LM test

Maroc 0.00033**

(0.0380)

0.1181***

(0.0000)

0.8359***

(0.0000)

2.4141

(0.1202)

0.0927***

(0.0000)

0.8784***

(0.0000)

5.8e-06***

(0.0000)

1.905

(0.1674)

Egypte 0.0070***

(0.0000)

0.0430***

(0.0000)

0.9391***

(0.0000)

2.8634*

(0.0906)

0.0484***

(0.0000)

0.5000***

(0.0000)

0.00023***

(0.0000)

0.3916

(0.5314)

Afrique

du Sud

-0.00026

(0.6812)

0.0968***

(0.0000)

0.8904***

(0.0000)

5.2629**

(0.0217)

0.2482***

(0.0000)

0.6029***

(0.0000)

3.71e-05***

(0.0000)

0.0009

(0.9755)

Nigéria 0.00039

(0.2590)

0.1783***

(0.0000)

0.7743***

(0.0000)

0.4000

(0.527)

0.1750***

(0.0000)

0.7790***

(0.0000)

3.64e-06

(0.2391)

0.3437

(0.5576)

Kenya 0.0007***

(0.0003)

0.3076***

(0.0000)

0.6240***

(0.0000)

2.0053

(0.1567)

0.2941***

(0.0000)

0.6278***

(0.0000)

2.28e-06**

(0.0330)

0.0596

(0.8071)

Botswana 9.61e-05

(0.1279)

0.1176***

(0.0000)

0.8898***

(0.0000)

0.4979

(0.4804)

0.1459***

(0.0000)

0.6314***

(0.0000)

1.44e-05***

(0.0000)

0.9651

(0.3258)

Ile

Maurice

-1.45e-05

(0.8937)

0.2739***

(0.0000)

0.7832***

(0.0000)

3.000*

(0.0832)

0.2817***

(0.0000)

0.7748***

(0.0000)

1.43e-06***

(0.0000)

0.2969

(0.5858)

UEMOA -0.0002***

(0.0072)

0.1584***

(0.0000)

0.5958***

(0.0000)

0.0228

(0.8798)

0.1473***

(0.0000)

0.5899***

(0.0000)

1.31e-05***

(0.0000)

0.0313

(0.8596)

Tableau 5 : EGARCH (1,1) sur la relation rendement-Volume + diagnostic test

Indices Lnσ2 = +

+

+

Lnσ2 = +

+

+

+ b1Vt

b1 α ARCH

LM test

α b1 ARCH

LM test

Maroc 0.000123

(0.3594)

0.2432***

(0.0000)

-0.036***

(0.0000)

0.9359***

(0.0000)

0.5656

(0.4519)

0.1831***

(0.0000)

-0.342***

(0.0000)

0.9726***

(0.0000)

0.3973***

(0.0000)

2.1032

(0.1469)

Egypte 0.0080***

(0.0000)

0.0927***

(0.0000)

-

0.0604***

(0.0000)

0.9643***

(0.0000)

0.4519

(0.5000)

0.0548***

(0.1921)

-0.054***

(0.0000)

0.9787***

(0.0000)

0.8233***

(0.0000)

0.4664

(0.4946)

Afrique

du Sud

-0.00024

(0.6819)

0.1261***

(0.0000)

-0.095***

(0.0000)

0.9840***

(0.0000)

1.905

(0.1674)

0.1010***

(0.0000)

-0.080***

(0.0000)

0.9875***

(0.0000)

1.0229***

(0.0000)

0.1989

(0.6555)

Nigéria 0.00055*

(0.0826)

0.2855***

(0.0000)

-0.0194**

(0.0387)

0.9214***

(0.000)

0.6283

(0.6383)

0.2812***

(0.0000)

-0.027***

(0.0043)

0.9236***

(0.0000)

0.1107**

(0.0378)

0.4400

(0.5071)

Kenya 0.0008***

(0.0000)

0.4503***

(0.0000)

0.0236**

(0.0339)

0.8754***

(0.0000)

0.9944

(0.3186)

0.4094***

(0.0000)

0.0173*

(0.0764)

0.8819***

(0.0000)

0.2447***

(0.0000)

2.7876

(0.0949)

Botswana 9.46e-05*

(0.0925)

0.2281***

(0.0000)

0.0128***

(0.0000)

0.9895***

(0.0000)

0.0209

(0.8849)

0.2352***

(0.0000)

0.0241***

(0.0000)

0.9805***

(0.0000)

0.4932***

(0.0000)

0.7260

(0.3941)

Ile

Maurice

-1.14e-05

(0.8954)

0.3860***

(0.0000)

0.0017

(0.8197)

0.9826***

(0.0000)

1.3099

(0.2523)

0.3880***

(0.0000)

0.0022

(0.7614)

0.9827***

(0.0000)

0.0307

(0.1359)

1.2540

(0.2627)

UEMOA -0.0003*** (0.0000)

0.2831***

(0.0000)

0.0352***

(0.0035)

0.7143***

(0.0000)

0.3544

(0.5515)

0.3255***

(0.0000)

0.0451***

(0.0001)

0.7015***

(0.0000)

0.1100***

(0.0000)

0.0908

(0.7630)

Moyenne 0.9209 0.9261