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Section des Formations et des diplômes Évaluation des masters de l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales Juillet 2009

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Section des Formations et des diplômes

Évaluation des masters de l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales

Juillet 2009

Section des Formations et des diplômes

Évaluation des masters de l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales

Juillet 2009

Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n° S3100016001

Domaine : Sciences sociales

Mention : Anthropologie

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

Cette mention correspond à une formation de haut niveau, très bien encadrée. L’EHESS associe depuis ses origines recherche et enseignement, ce qui donne à cette mention un environnement scientifique excellent à l’échelle nationale et internationale. Le dossier laisse néanmoins des zones d’ombre concernant les débouchés hors Doctorat.

Points forts : Qualité de l’équipe pédagogique. Qualité de l’adossement à la recherche. Ouverture internationale avérée.

Points faibles : Manque d’informations sur la sélectivité à l’entrée en master (prérequis ?). Manque d’informations sur les débouchés des étudiants diplômés qui ne s’engagent pas dans un Doctorat (entre 50 et 70% des diplômés). Absence d’enseignements dans les domaines de l’anthropologie du rural/foncier et de l’anthropologie du symbolique/religieux.

Avis par spécialité

Ethnologie et anthropologie sociale

Ce master ne possède qu’une spécialité identifiée à la mention.

Commentaire et recommandations

Renforcer les perspectives de débouchés professionnels (médias, musées, ONG,..), pour les étudiants qui ne se destinent pas au Doctorat. Compte tenu du niveau et de l’ouverture internationale de la formation, mettre en place une procédure d’évaluation des enseignements par les étudiants.

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Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n°S3100016003

Domaine : Sciences Sociales

Mention : Analyse et Politique Economique

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A+

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

La mention «Analyse et Politique Economique» (APE) a pour objectif de former à la recherche en analyse économique, théorique et appliquée. Elle se décompose en deux spécialités. La spécialité «Analyse et Politique Economique», qui porte le même nom que la mention, a une vocation plus généraliste que la spécialité «Politiques publiques de développement» (PPD) (ouverte récemment).

La mention «Analyse et Politique économique» est portée par une équipe d'enseignants-chercheurs et chercheurs reconnus au plan international, et l'adossement aux laboratoires PSE, CREST, LEA et CEPREMAP de la spécialité «PPD», apporte de solides garanties quant à ses objectifs scientifiques et pédagogiques. De nombreuses co-habilitations et une très forte ouverture internationale viennent renforcer l'attractivité de cette formation.

Le positionnement institutionnel dans l'offre de formation parisienne n'est cependant pas très clair: l'articulation avec les autres mentions «Economie» ou «Sciences Sociales» de l'EHESS n'est pas présentée. Une labellisation «Ecole d'Economie de Paris» est évoquée, mais le positionnement par rapport aux autres mentions «Economie» de Paris 1 n'est pas explicité, et Paris 1 n'apparaît pas dans le montage qui ne regroupe que des écoles.

Les flux d'étudiants sont importants (compte tenu de l’absence de licence) et la poursuite en doctorat est satisfaisante. Ces résultats sont dus, entre autres, au processus de sélection des meilleurs étudiants en M1 et à l'existence de critères d'évaluation relativement élevés pour passer en M2.

Toutefois, la logique commune regroupant les deux spécialités n'apparaît pas de manière évidente. On ne sait pas si certains cours sont mutualisés entre les deux spécialités. De plus, la confusion entre la mention «APE» et la spécialité du même nom pose problème, notamment depuis la création d'une nouvelle spécialité. Enfin, un effort dans le suivi des étudiants ne poursuivant pas en doctorat pourrait être réalisé.

Points forts : Un adossement à une recherche d'excellence. Des enseignements de très bonne qualité. Une interaction entre enseignants et étudiants, via une interface dynamique d'évaluation UE par UE, afin d'améliorer les enseignements. Une bonne attractivité et une très large ouverture et visibilité internationale.

Points faibles : Un manque de distinction entre «APE» (mention) et «APE» (spécialité). Beaucoup d’interrogations demeurent sur le devenir des étudiants. Des questionnements apparaissent aussi sur le positionnement institutionnel (absence de Paris 1, lien avec la mention «Economie» de l’EHESS ?).

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Avis par spécialité

Analyse et Politique Economique (recherche)

Appréciation (A+, A, B ou C) : A+

Co-habilitée avec L’Ecole Normale Supérieure (ENS), L’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique (ENSAE), L’Ecole Polytechnique (X), L’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées (ENPC), L’Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC).

Points forts : Un adossement à une recherche d'excellence. Un bon équilibre entre cours magistraux et TD. Un très solide enseignement sur les techniques économétriques. Une très bonne ouverture et visibilité internationale.

Points faibles : Il est un peu surprenant de trouver des cours d'introduction à l'économétrie et à la macroéconomie pour des économistes en M1 (cf. rapport rendu par l'établissement). Un taux de réussite en M2 pas très élevé (76 %) compte tenu de la forte sélection opérée chaque année. Une "polarisation" disciplinaire forte, sans ouverture sur d'autres approches ou disciplines connexes.

Recommandations : Un peu moins de la moitié des étudiants poursuivent en thèse, notamment au sein de la formation doctorale «Analyse et politique économique» de l'EHESS. Les autres semblent trouver des emplois d'économistes, d'assistants de recherche dans des laboratoires de recherche, dans des organismes internationaux, des banques, organismes d'assurance ou autres entreprises privées. Toutefois, il existe un certain nombre d'étudiants pour lesquels le suivi n'est pas renseigné. Il serait donc nécessaire d'augmenter l'effort de collecte d'informations et de suivi du devenir des étudiants. Il conviendrait de clarifier la nature des cours fondamentaux en M1 et de réfléchir à une plus grande ouverture vers l’histoire de la pensée économique et des approches et disciplines connexes.

Politiques Publiques et Développement (Professionnelle)

Appréciation (A+, A, B ou C) : A

Points forts : Logique scientifique et pédagogique claire. Formation qui répond à une demande sociétale. Solide assise recherche. Bon équilibre entre des cours fondamentaux en M1 et des cours spécialisés en M2.

Point faible : On ne dispose pas encore de bilan puisque la formation débute. La réputation de cette spécialité est à construire.

Recommandation : Développer les procédures d'évaluation et de suivi du devenir des étudiants pour assurer une bonne réactivité face aux résultats des premières années de fonctionnement.

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Commentaire et recommandations

Il s'agit d'une formation d'excellence en économie disposant d'une équipe pédagogique et d'un encadrement scientifique de très haut niveau. Le positionnement institutionnel de cette formation au sein de l'offre parisienne des masters recherche en économie reste cependant à clarifier. L'ajout de la nouvelle spécialité professionnelle mériterait d'être accompagné d'une explication de la logique commune aux deux spécialités. De même, il serait nécessaire de distinguer la spécialité «APE» de la mention «APE» par une autre dénomination pour plus de lisibilité. Enfin, il conviendrait de renforcer le suivi du devenir des étudiants diplômés ou non.

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Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n°S3100016006

Domaine : Sciences sociales

Mention : Etudes politiques

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

La mention «Etudes politiques» du Master «Sciences sociales» de l’EHESS constitue une formation de très bon niveau, attestée par la qualité de son équipe pédagogique, son adossement à la recherche et son positionnement scientifique aussi original que pertinent : non pas une mention de «Science politique» mais de «Sciences du politique», c’est-à-dire une formation transdisciplinaire qui prend pour objet le politique. Cette originalité peut aussi constituer une fragilité dans la mesure où elle implique une diversité des approches susceptibles de conduire à une certaine hétérogénéité de contenus. L’équilibre est ici difficile à trouver.

Une autre caractéristique de cette mention de master est de se positionner comme la première phase d’un «cycle doctoral long», ce qu’elle est au regard de son choix pédagogique (tutorat, fort encadrement des étudiants) et du contenu de ses enseignements. Les étudiants semblent particulièrement bien suivis dans leurs projets de recherche et la mention apparaît comme une sorte de propédeutique au doctorat.

Points forts : Le projet scientifique. Le positionnement du Master est original dans son approche du politique dans la mesure où ce master ne constitue pas un diplôme de science politique mais un master pluridisciplinaire ayant pour objet le politique. La qualité des enseignants. Fortes compétences et profil du directeur parfaitement adapté à l’orientation principale du Master (Théorie politique et histoire politique). Les enseignants qui interviennent dans le Master développent une activité de recherche soutenue, qui se traduit par de nombreuses publications ainsi que par une forte reconnaissance nationale et internationale. L’encadrement pédagogique. Tutorats et séminaires permettent un bon encadrement des étudiants et une formation efficace à la recherche. Les étudiants sont invités à participer à des colloques et à des séminaires. Le conseil pédagogique mis en place semble favoriser une collégialité et une réelle concertation (le choix des objets de recherche travaillés par les étudiants et des directions de mémoire ou de thèse est validé par l’équipe dans son ensemble). Forte insertion dans le dispositif de l’EHESS. (Articulation avec plusieurs laboratoires de l’EHESS et, plus particulièrement adossement au Centre d’études politiques Raymond-Aron).

Points faibles : Un effet d’empilement : cours ajoutés les uns aux autres en fonction des spécialités développées par les intervenants, ces derniers n’étant pas incités à articuler leurs enseignements à un axe directeur. L’intitulé du Master visé «Etudes politiques» autorise un certain flottement et dispense d’une réflexion approfondie sur l’articulation des enseignements proposés. L’intégration dans le cursus des cours consacrés aux «aires culturelles» laisse notamment perplexe. Les cours juxtaposent des réflexions dissociées (sur l’Amérique Latine, sur les pays musulmans…). Un éclatement des centres de rattachement des enseignants : 15 pour 39 enseignants. La faible internationalisation des enseignements. Si plusieurs enseignants investis dans le Master dispensent régulièrement des cours à l’étranger, à titre individuel, aucun collègue étranger ne semble

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en revanche invité à intervenir devant les étudiants. Aucun cours n’est proposé en anglais. Les partenariats avec des établissements étrangers ne semblent guère développés. La méconnaissance du parcours post-master des non doctorants. Aucune indication n’est fournie sur le taux d’abandon des doctorants ni sur les autres débouchés obtenus par les diplômés du Master. La faiblesse de la prise en compte des débouchés professionnels, en dehors de ceux de la recherche.

Commentaire et recommandations

Master attractif en raison de la renommée des intervenants. Il conviendrait néanmoins de renforcer la cohérence de la maquette pédagogique en resserrant la problématique centrale et en y articulant plus précisément les enseignements. Les cours consacrés aux « aires culturelles » pourraient être remplacés par des initiations à la comparaison. Nécessité de mieux connaître l’avenir professionnel des diplômés non doctorants et de mieux prendre en compte, dans la formation, les profils qui ne se destinent pas aux métiers de la recherche, même s’ils s’inscrivent dans un master recherche.

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Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n°S3100016023

Domaine : Sciences sociales

Mention : Asie méridionale et orientale : terrains, textes et sciences sociales

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

Le master en sciences sociales, « Asie méridionale et orientale (AMO) : terrains, textes et sciences sociales ». L’originalité de la formation, unique en France est indéniable : elle favorise la recherche de l’interdisciplinarité et du comparatisme. Les enseignants sont tous des chercheurs de réputation internationale. L’environnement immédiat, tant d’un point de vue disciplinaire que méthodologique est un atout considérable pour une telle formation.

Bien qu’organisée autour des aires culturelles, cette formation exige que chaque étudiant soit également rattaché à une discipline scientifique. Une telle orientation aboutit donc à une connaissance spécifique d’une région asiatique avec des spécificités associées à cette région, mais en même temps, chaque diplômé de cette formation aura acquis également les fondements disciplinaires de son choix.

Points forts : La rédaction du dossier est excellente. La présentation est parfaite. Aucune des difficultés qui se posent n’est éludée. Un très solide adossement à la recherche au travers de six UMR :

1- Centre Asie du Sud-Est (CASE) UMR 8170. 2- Centre d’Etudes de l’Inde et de l’Asie du Sud (CEIAS) UMR 8564. 3- Centre de recherches sur la Chine, la Corée et le Japon (UMR 8173) composé de trois UMR. 4- Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine (UMR 8561). 5- Centre de recherches sur la Corée (UMR 8033). 6- Centre de recherches sur le Japon (UMR 8040).

Ces unités de recherche sont à l’origine même de cette formation en master Etudes asiatiques, leurs membres souhaitant faire valoir leurs savoirs dans le cadre d’une formation master qui prépare les étudiants aux études doctorales. La mise en place d’un atelier de lecture pour les étudiants en master lié à un serveur de connaissances, qui a profondément modifié le principe du séminaire collectif, base du tronc commun aux différentes aires de la formation. D'importantes ouvertures transdisciplinaires.

Points faibles : Le problème de la visibilité de la formation « Asie Méridionale et Orientale » au-delà de l’EHESS et de l'offre de formation nationale est cependant une réalité. Les flux demeurent assez faibles et l’effort doit porter au cours des prochaines années sur le recrutement. Forte chute des inscrits en M1 à partir de la rentrée 2007 (de 25 à moins de 10). En M2, les effectifs sont entre 15 et 20 (une dizaine d’admis). L'ouverture internationale est un point faible ce qui ne peut qu'étonner compte tenu des spécificités de la formation. Si les étudiants viennent d’univers variés, on peut regretter que des accords internationaux dans le cadre de la formation n’aient pas été négociés, avec des universités des pays concernés, comme avec d’autres universités de pays européens couvrant les mêmes domaines de spécialité.

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La question d’offrir une formation linguistique pourrait être résolue en partie en dirigeant les étudiants dans ce master, inscrits donc à l’EHESS, vers les formations en langues asiatiques.

Avis par spécialité

Asie Méridionale et Orientale : terrains, textes et sciences sociales

Ce master ne possède qu’une spécialité identifiée à la mention.

Commentaire et recommandations

Un effort devrait être fait en faveur de l’internationalisation de la formation. Des étudiants étrangers ne font pas un programme étranger, ce sont les liens institutionnels avec des établissements étrangers qui internationalisent le programme. Il faut envisager de développer les liens avec les universités régionales.

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Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n° S3100016024

Domaine : Sciences sociales

Mention : Histoire

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

Fidèle aux orientations de l’EHESS, dans le domaine de l’histoire : former à la recherche et plus spécifiquement au doctorat, cette mention est conçue comme le premier moment d’un cycle doctoral long dans une dimension interdisciplinaire. Cette double perspective n’efface ni la spécificité pédagogique et didactique du master, ni l’importance de la maîtrise des outils et des problématiques disciplinaires.

La mention « Histoire » est l’une des mentions disciplinaires du master en sciences sociales. Elle inscrit une approche spécialisée en même temps qu’ouverte de la discipline historique, dans le contexte transdisciplinaire de la recherche-formation à l’EHESS.

La mention, l’une des plus importantes du master de l’EHESS par les effectifs (entre 42 et 47 inscrits en M1 depuis 2005 et entre 112 et 92 en M2), est l’un des principaux dispositifs de formation généralistes à l’histoire en région parisienne.

La formation offerte par la mention « Histoire » de l’EHESS est à la fois cohérente et diversifiée dans ses offres sur les plans méthodologique, géographique et chronologique. On y trouve des parcours originaux, adossés à une recherche dynamique qu’attestent les fiches des membres du conseil pédagogique. Les 10 parcours de spécialisation constituent une offre souvent originale, aussi bien par les méthodes, par exemple dans la spécialisation « Liens, appartenances et territoires » qui utilise avec pertinence les techniques de l’analyse des réseaux, que par les zones géographiques couvertes (comme dans cette spécialisation sur l’Histoire des mondes russes, soviétiques et postsoviétiques ou encore dans celle sur l’Histoire du sud est européen). Dans un domaine plus restreint l’archéologie et l’histoire comparées des sociétés médiévales (mondes chrétiens et musulmans) , la spécialité lyonnaise affirme une forte visibilité dans le paysage lyonnais, ainsi qu’au plan national.

L’enseignement historiographique et informatique en langues étrangères est une solution intelligente pour pallier les manques de moyens pour les cours de langues. La structure émergente d’un diplôme franco-allemand montre la volonté d’insuffler une dynamique internationale plus marquée.

Points forts : L’adossement à la recherche est extrêmement solide et l’histoire enseignée à l’EHESS est porteuse de nouveautés dans chacun des parcours proposés aux étudiants. Les bibliographies des enseignants témoignent de la grande qualité et de l’originalité de leurs travaux, qui sans nul doute, profitent aux étudiants. Indéniables circulations internationales au niveau des enseignants et des étudiants (la proportion des étudiants étrangers est d’ailleurs importante au départ dans la mention, 40% en M1, 52% en M2). Commencer en M1 par une formation méthodologique générale était une réforme nécessaire qui a bien abouti, comme le démontre le taux croissant de réussite en M1.

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Points faibles : Il y a un problème de lisibilité dans le dossier sur la façon dont les étudiants sont acceptés ou non. Une seule enseignante évoque un entretien systématique avec les futurs étudiants, on imagine que ses collègues procèdent de la même façon, mais quelle est la proportion d’étudiants qu’on n’accepte pas en master, compte tenu du fait que l’EHESS n’a pas de licence ? Quels sont les critères ? La perte d’étudiants en M2, qui peut s’expliquer cependant assez clairement par un effet de conjoncture, n’est pas totalement compensée par le gain d’étudiants en M1. Toutefois, l’affirmation de la mention « Histoire » au sein de l’EHESS, (1/7e des effectifs) souligne que celle-ci n’est pas nécessairement la plus en danger. Il n’est néanmoins pas certain que l’objectif affiché d’accroître à l’avenir la capacité d’accueil pour les étudiants soit totalement réaliste. On ne lit pas facilement dans le rapport, la façon dont les étudiants peuvent préparer leur insertion professionnelle, tâche difficile puisque l’objectif revendiqué est d’offrir à terme un travail dans la recherche et l’enseignement supérieur. La question du suivi professionnel des étudiants ayant poursuivi leur master par un doctorat sera dans l’avenir à documenter dans le cadre de la réforme administrative qui s’amorce à l’EHESS.

Avis par spécialité

Histoire

Cette spécialité est identifiée à la mention.

Histoire et Archéologie comparée des sociétés médiévales (mondes chrétiens et mondes musulmans)

L’avis concernant cette spécialité sera communiqué à l’établissement support (prochaine campagne d’habilitation).

Commentaire et recommandations

Réfléchir à la nécessaire diversification des débouchés professionnels des diplômés de la formation qui, dans la conjoncture actuelle, ne pourront tous poursuivre en doctorat avec l’espoir d’un poste de chercheur ou d’enseignant-chercheur à l’issue de leur formation.

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Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n° S3100016026

Domaine : Sciences sociales

Mention : Histoire des sciences, technologies, sociétés

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

Ce master a pour objectif de former à la recherche en préparant à l’entrée en cycle doctoral dans le domaine pluridisciplinaire des « science studies » : histoire des sciences, des savoirs et des techniques, sciences sociales du fait scientifique et technologique contemporain. Il est conçu comme le premier moment d’un cycle doctoral long dans une dimension interdisciplinaire. Cette double perspective n’efface ni la spécificité pédagogique et didactique du master, ni l’importance de la maîtrise des outils et des problématiques disciplinaires.

La mention inscrit son projet pédagogique dans un double mouvement de réactualisation. L’histoire des sciences s’est élargie, à partir du programme épistémologique initial, à la prise en compte des aspects sociaux, culturels et interculturels de l’activité scientifique et par l’étude de sciences et de savoirs au-delà des mathématiques et des sciences exactes. Par ailleurs, l’étude de la science contemporaine s’est affirmée comme un domaine spécifique à partir de disciplines et de thématiques non historiques.

L’existence de cet enseignement est d’autant plus importante que l’histoire des sciences et des techniques ne peut plus se limiter aujourd’hui à une approche relevant exclusivement de l’histoire des idées, tendance trop prégnante de l’historiographie française et très critiquée dans le monde anglo-saxon. Le Centre Koyré joue donc ici un rôle fondamental dans un dialogue historiographique international.

La formation se caractérise dans le paysage parisien et national par la mise en cohérence de ces approches. Elle s’adresse aussi bien aux étudiants issus des filières scientifiques dites « dures » et des sciences de la vie qu’à ceux qui viennent des sciences humaines et sociales. Le bilan montre que d’année en année, les entrants se répartissent à peu près également entre ces deux grandes familles de formations et de compétences.

La composition actuelle de l’équipe pédagogique fait que, sur le versant historique, une partie seulement du programme peut être actualisée. Les compétences actuellement réunies s’adressent, pour la plupart, à la période postérieure à 1750.

Ces circonstances au demeurant passagères (des mobilités et des recrutements permettront de remédier à ce déficit dans les années qui viennent), ne remettent pas en cause le parti qui est pris de former de futurs chercheurs à une approche globale des sciences, des savoirs et des techniques.

Située dans la tradition réactualisée du Centre Koyré, la mention est parfaitement identifiée par les étudiants.

Points forts : Les flux sont conformes aux objectifs d’un cycle d’excellence sélectif préparant au doctorat et se stabilise autour de 30 étudiants (après une baisse en 2007). Ce cycle demeure ouvert sur l’extérieur en M2 grâce à des recrutements sélectifs. Les diplômés (environ la moitié d’une promotion de M2) s’inscrivent en première année de doctorat à l’EHESS, dans une proportion peu inférieure à la moyenne d’ensemble des formations en 2007 (43 %). Insérée dans le contexte recherche-formation de l’EHESS, la mention participe d’un cycle doctoral long et s’appuie sur un dispositif reconnu du Centre Alexandre-Koyré, « Histoire des sciences et des techniques » (CAK-CRHST, UMR 8560), ainsi que sur ses partenariats (notamment avec le MNHN).

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L’ouverture sur l’international est visible dans les nombreux articles publiés dans le domaine non francophone. Dans la tradition de l’EHESS, l’adossement scientifique se traduit également par de nombreux séminaires de recherche qui font partie de l’offre de la mention et dans lesquels les étudiants s’initient à la recherche en train de se faire. La formation est dynamique et scientifiquement excellente, avec des enseignements généraux qui couvrent de vastes panoramas (« De la Renaissance à la Révolution scientifique » ou « sciences au XXe siècle et régime de production des savoirs ») et des enseignements plus spécialisés par exemple sur les technologies de l’information et de communication ou sur l’expertise des changements climatiques. L’équipe a opéré récemment un renforcement du cadre pédagogique et des contenus didactiques (enseignement obligatoire en « méthodes, sources et historiographies »). Le fait que le Centre Koyré soit en prise avec des thématiques extrêmement importantes pour les sociétés contemporaines (« Histoire des sciences de l’environnement, de la biotechnologie, de l’écologie et du climat3 par exemple) me semble faciliter l’insertion professionnelle des futurs docteurs qui ne chercheront pas ou ne trouveront pas de poste à l’université.

Points faibles :

Le bilan de la mention est clair cependant : La présentation de l’équipe pédagogique est incomplète. Les horaires de chaque séminaire sont indiqués pour chaque enseignement, mais on n’a pas de tableau récapitulatif ? ce qui rend difficile l’évaluation du poids horaire de chaque unité. On pourrait être également plus précis sur les conditions d’admission. La maquette est par ailleurs incomplète du point de vue des méthodes d’évaluation des étudiants pour certaines unités parmi lesquelles, par exemple, l’enseignement méthodologique obligatoire (U1, U2). La sous représentation de la période moderne, bien que conjoncturelle, est soucieuse car c’est tout un pan de la recherche de l’institution qui est affaibli et qui, partant, attire moins les étudiants. Il est souhaitable que cette dynamique soit rapidement inversée. La formation n’attire pas suffisamment les historiens, peut-être en raison de l’appréhension de ces derniers vis-à-vis de disciplines scientifiques que, pour la plupart, ils ne maîtrisent pas. Sans doute la représentation traditionnelle de l’histoire des sciences « à la française » (une histoire des savoirs proprement scientifiques ou techniques et non une histoire des pratiques capable d’articuler internalisme et externalisme) y est-elle pour beaucoup ? Pourtant, l’équipe pédagogique du centre a amplement démontré son ouverture historiographique. Peut-être un effort de communication est-il à poursuivre sur ces sujets vis à vis d’un public rempli de préjugés négatifs vis-à-vis de la culture scientifique.

Avis par spécialité

Histoire des sciences, technologies et sociétés

Ce master ne possède qu’une spécialité identifiée à la mention.

Commentaire et recommandations

L’amélioration de la collecte des données sur le suivi des diplômés est requise. La formation semble en adéquation avec l’objectif d’excellence recherché, mais il est souhaitable que le dossier soit revu, à l’avenir, de façon à rendre plus clairs, par une maquette, les poids respectifs de tous les enseignements. Il serait également souhaitable d’améliorer la communication en direction des étudiants d’Histoire et de sciences sociales pour attirer plus de candidats.

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Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n°S3100016027

Domaine : Sciences sociales

Mention : Santé, populations, politiques sociales

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A+

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

Ce master est cohabilitée avec l’Université Paris 13, mais l’EHESS est le porteur du projet.

Il s’agit d’une formation à la recherche avec pour objectif prioritaire la continuation en thèse « Sciences Humaines et Sociales » dans le domaine de la santé et des politiques sociales.

Ce master interdisciplinaire (sociologie, anthropologie, histoire, sciences du politique, démographie) vise à donner aux étudiants en provenance d'autres établissements, une formation transversale dans le domaine leur permettant de continuer en doctorat, ainsi qu’à donner à des professionnels de la santé, de la communication spécialisée ou des sciences politiques et Organisation non gouvernementale (ONG), une formation valorisante leur permettant de prendre une connaissance globale des enjeux des questions de santé.

La formation est déjà rodée depuis trois ans. L'expérience montre que le débouché sur la préparation d'une thèse, quoique prioritaire, n'est pas exclusif et que la formation répond à un besoin professionnel réel. L'augmentation constante du nombre des candidats montre que le public concerné lui trouve une réelle utilité.

Telle qu'elle est conçue, la formation est unique en France par sa globalité. Elle correspond, par sa multidisciplinarité réelle, à ce qui constitue la mission propre de l'EHESS.

Points forts : La mention constitue l'adossement français d'un master européen Erasmus Mundus Phoenix, "Dynamics of Health and Welfare", ce qui garantit des échanges constants d'étudiants avec les partenaires européens. Possibilité en outre de séjour validé au Québec, à Rio de Janeiro et au Cap. Excellent adossement à la recherche : les laboratoires concernés de l'EHESS (CRH, CERESS, CEAF, Centre d'etude des normes juridiques, Centre Alexandre Koyré, PPF "Santé, soins, politiques sociales) et de Paris XIII (Centre de recherche sur les enjeux en santé publique, Centre de recherche sur les sociétés et les cultures) sont de niveau international et reconnus pour la plupart par l'INSERM ou le CNRS. Leurs membres participent réellement à l'enseignement dans leurs domaines de compétence et les étudiants sont tenus, en M2, de suivre leurs séminaires. Suivi régulier et personnalisé des étudiants, faisant remonter leurs remarques. Présence de deux étudiants au Conseil pédagogique. Plusieurs éléments du dossier montrent l'existence d'un feed back réel et une capacité non moins réelle de la structure à évoluer en fonction de celui-ci.

Point faible : Au sein du même master et en collaboration avec Paris VI, Paris-Dauphine et Paris II, doit prochainement être créée une mention "Santé", à l'intitulé proche de celle-ci. Elle pourrait en devenir une spécialité. Le dossier reste flou sur ce point.

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Commentaire et recommandations

La multiplicité des séminaires, particulièrement visible au semestre 3, est une caractéristique de l’EHESS, elle ne doit néanmoins pas faire oublier les objectifs de la formation en master. Si la formation bénéficie de coopérations internationales excellentes, elle pourrait également en développer avec les grandes universités anglo-saxonnes et allemandes.

3

Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n°S3100016036

Domaine : Sciences sociales

Mention : Sociologie

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

Le dossier est de qualité, bien présenté, bien documenté et permet à un lecteur externe de se faire une idée assez précise du dispositif.

Le master de sociologie de l’EHESS est fondé sur une offre très diversifiée du fait de l’environnement particulièrement riche de l’école, en structures de recherche dans le domaine des sciences sociales et notamment de la sociologie (6 UMR impliquées dans le master). Cette offre doctorale s’appuie sur le modèle pédagogique de l’EHESS : sélection des candidats sur projets, tutorat pour chaque étudiant, formation à et par la recherche, débouchés exclusifs vers la recherche et l’enseignement supérieur. Ce modèle tire sa force du potentiel de compétences qu’il offre, de la diversité des domaines de recherche et de spécialisation proposés par les enseignants, de la qualité de la formation à la recherche. Ses faiblesses sont le revers de ses atouts : un risque de dispersion des thèmes et des problématiques de recherche et une offre exclusivement centrée sur les débouchés académiques.

L’équipe pédagogique regroupe d’excellents spécialistes de leur domaine en sociologie, mais aussi dans plusieurs des disciplines connexes en sciences humaines et sociales.

L’EHESS accueille près de 50 % d’étudiants étrangers. Mais l’ouverture internationale est aussi le résultat de la présence de nombreux chercheurs et laboratoires spécialisés sur des aires culturelles. C’est un point fort de la structure.

On peut toutefois, regretter le manque d’un suivi précis du devenir des étudiants. A cet égard, deux catégories bien représentées à l’EHESS devraient plus particulièrement faire l’objet d’un tel tableau de bord : les étudiants étrangers (dont certains nécessitent un accompagnement renforcé en langue française) et les étudiants professionnels ou en reprise d’étude (pour lesquels des allongements d’études-M2 en deux ans- peuvent se révéler nécessaires).

Le dossier ne présente pas de dispositif d’évaluation des enseignements par les étudiants.

Points forts : Le tutorat et l’accompagnement individualisé. La qualité de l’adossement recherche. L’interdisciplinarité. La formation à la recherche empirique. L’ouverture internationale.

Points faibles : La cohérence des cursus dans une offre très diversifiée de séminaires. L’absence d’un dispositif de suivi précis des étudiants à la sortie du M2. Des contenus, parfois assurés par des chercheurs seniors, parfois par des doctorants, présentés de manière trop succincte.

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Avis par spécialité

Sociologie

Appréciation (A+, A, B ou C) : A

Points forts : Le tutorat. La formation de sociologue généraliste dans une palette de domaines très variés. La formation à la recherche empirique de très bon niveau.

Point faible : Le manque d’informations sur le devenir des étudiants qui n’accèdent pas aux métiers de l’enseignement et de la recherche.

Recommandation : Il conviendrait de réfléchir à la diversification des débouchés hors des carrières académiques.

Genre, politique et sexualités

Appréciation (A+, A, B ou C) : B

Points forts : Une thématique cruciale au plan international mais peu présente en France. Des intervenants spécialisés de très bonne qualité. Le tutorat individualisé.

Points faibles : L’offre spécifique sur la thématique du «genre» est assez réduite et ne se différencie pas assez de l’offre générale (un seul séminaire obligatoire). Des effectifs encore très modestes. Un manque de lisibilité des débouchés.

Recommandations : La spécificité des savoirs nécessaires à cette option devrait être mieux structurée et les débouchés éventuels mieux explicités. La dimension internationale devrait être mieux mise en valeur.

Commentaire et recommandations

Ce master devrait proposer une offre alternative aux carrières académiques en réfléchissant à l’exercice du métier de sociologue dans d’autres institutions. Il faudrait instituer un suivi systématique des étudiants après le M2. La spécificité de la spécialité «Genre, politique et sexualités» devrait être renforcée et précisée pour convaincre du bien fondé de cette option. Il serait souhaitable de prévoir une évaluation des enseignements par les étudiants.

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Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n° S3100016045

Domaine : Sciences sociales

Mention : Territoires, espaces, sociétés.

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

La mention « Territoires, espaces, sociétés » comprend deux spécialités, dont l’une porte le même nom que la mention, ce qui ne facilite guère la lisibilité de la formation (et encore moins son évaluation). De fait, il y a deux spécialités complètes construites sur quatre semestres et sans réelle mutualisation. En conséquence, l’avis portant sur la mention vaut aussi pour la spécialité homonyme.

Ces deux spécialités s’inscrivent dans une logique de cycle doctoral long, c’est dire que ces formations ont pour objectif principal, voire exclusif, la préparation d’une thèse puis les carrières de chercheurs et enseignants-chercheurs. Cette logique conduit à mettre en œuvre une double sélection, à l’entrée du master (possible puisque tous les candidats proviennent d’autres établissements) et au passage M1-M2. On soulignera les nombreuses entrées directes en M2, en particulier pour la spécialité/mention TES.

A ce recrutement de qualité (avec de nombreux étudiants étrangers et une bonne proportion d’étudiants déjà engagés dans la vie professionnelle) correspond un encadrement tout à fait remarquable. Remarquable par sa densité (équipe très fournie, le nombre d’enseignants se rapprochant de celui des étudiants inscrits), par sa qualité scientifique, mais aussi par l’investissement des enseignants auprès des étudiants à travers un tutorat individuel.

Ce tutorat est d’ailleurs fort utile, tant est grande la palette de séminaires optionnels ouverts aux étudiants et de ce fait important le risque de dispersion voire d’erreurs d’orientation. On soulignera aussi une bonne adaptation de la formation à des publics d’origines diverses et cheminant parfois à des rythmes différents.

L’adossement à la recherche est excellent, tout comme l’ouverture internationale de cette formation. On soulignera le fait que la mention TES sert d’appui au master Erasmus Mundus THEMA unissant à l’EHESS l’université ELTE de Budapest, l’Université de Catane, l’Université Charles de Prague, l’Université Sveti Kliment Ohridski de Sofia et l’Université Babes-Bolyai de Cluj.

S’il n’est guère surprenant que la majorité des lauréats se dirige vers un doctorat à l’EHESS (sous réserve d’être accepter), une proportion non négligeable doit quitter la formation au passage M1-M2 et trouver un autre master 2 pour les accueillir. D’autres, après obtention du diplôme, doivent tenter une insertion professionnelle directe ou, comme il l’est indiqué dans le dossier, suivre un second master voie professionnelle. Sans remettre en cause le choix de l’excellence pour une formation « à et par la recherche », on peut néanmoins s’interroger sur l’absence apparente de passerelles (ou au moins de contacts privilégiés) vers d’autres masters présents dans l’environnement universitaire de l’Ile de France.

En conclusion, la mention-spécialité TES est une formation de grande qualité qui ne soulève guère de critiques au plan scientifique et pédagogique. Néanmoins, nous nous devons de souligner que la forme d’organisation de l’offre master choisie par l’EHESS nuit à sa lisibilité et même à sa cohérence. Si on peut accepter que soit déclinée avec souplesse l’organisation d’une mention de master dans le cas d’un établissement comme l’EHESS, un minimum d’enseignements communs nous semble nécessaire pour que l’on puisse valablement évaluer une mention.

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Points forts : Une équipe pédagogique de grande qualité scientifique, large et pluridisciplinaire. Des thématiques qui répondent à des problématiques contemporaines et dont l’approche est pertinente car interdisciplinaire. La diversité des champs spatiaux et temporels couverts. Les liens avec les laboratoires de recherche et les universités étrangères.

Points faibles : Cette mention est en réalité la juxtaposition de deux formations largement indépendantes. L’usage d’un même libellé pour la mention et une des spécialités n’est guère judicieux (et la justification technique n’est guère convaincante). La richesse de l’offre de séminaires peut entraîner un saupoudrage nuisible à la poursuite des objectifs et des problématiques de la formation. Le dossier, mal structuré, est imprécis sur le devenir des diplômés (poursuite en doctorat, insertion professionnelle). Il manque aussi de précisions sur les volumes d’enseignement.

Avis par spécialité

Territoires, espaces, sociétés

Cette spécialité est identifiée à la mention.

Etude comparative du développement

Appréciation (A+, A, B ou C) : A

Rattachée initialement à la mention « Economie », cette spécialité a désormais rejoint la mention « Territoires, espaces, sociétés », un rattachement parfaitement justifié par l’évolution des études du développement en direction des problématiques spatialisées du développement durable et de l’environnement. On peut néanmoins regretter que ce rattachement soit largement formel. Au-delà de cette question, la formation présente toutes les garanties pour former de futurs docteurs et au-delà de très bons chercheurs et enseignants-chercheurs.

Points forts : Le double comparatisme mis en œuvre dans cette spécialité : croisement de diverses approches disciplinaires et comparaison entre aires culturelles ou ensembles régionaux différents. Une très bonne articulation entre l’offre de formation théorique et les pratiques de terrain. Une très solide équipe pédagogique et un très bon adossement à la recherche. Le dispositif d’aide au terrain pour les étudiants.

Points faibles : L’absence de passerelles avec d’autres masters à dimension professionnalisante, la thématique de cette spécialité offrant de nombreuses opportunités. Un dossier très succinct et parfois imprécis.

Recommandations : Développer une articulation entre les deux spécialités en M1. Compléter le dossier (volumes horaires des séminaires, suivi précis des diplômés et des non diplômés…).

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Commentaire et recommandations

Mettre en place des séminaires communs à tous les étudiants, afin de développer des synergies en terme de formation et ainsi justifier l’existence même de la mention. Réfléchir sur les moyens de développer l’attractivité en M1 de la spécialité « Territoires, Espace, Société » dont les effectifs sont faibles, surtout si on les rapporte à ceux de l’équipe pédagogique mobilisée. Mettre en place des passerelles vers d’autres masters voie professionnelle traitant des questions de

développement. Renseigner avec plus de précision le dossier (volume horaire des séminaires, connaissance de la

population étudiante, suivi des diplômés et non diplômés…).

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Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n° S3100016047

Domaine : Sciences sociales

Mention : Théorie et pratique du langage et des arts

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A+

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

Il s’agit d’une demande de renouvellement avec changement d’intitulé et d’architecture (création de quatre mentions). La nouvelle dénomination doit mieux répondre à l’évolution des recherches dans un domaine où la dichotomie théorie/pratique a perdu de sa pertinence. Elle permet aussi de bien positionner l’EHESS dans la carte universitaire des formations en art et renforce la pluridisciplinarité en intégrant histoire de l’art, sciences humaines et humanités. La formation dans la tradition de l’EHESS est entièrement fondée sur une formation à la recherche par la recherche, sur une qualité et une présence forte de l’encadrement scientifique. Avec le tuteur, l’étudiant a une garantie de suivi personnalisé dans la composition de son parcours personnalisé. Les cohabilitations des spécialités indiquent l’ouverture de la formation et de l’établissement, ouverture qui devrait être poursuivie, en particulier dans le domaine : 1) des sciences cognitives, où plusieurs établissements possèdent des compétences qui pourraient utilement enrichir cette formation de très haut niveau, 2) des praticiens/enseignants plasticiens. Cette dimension permettrait aussi de mieux affiner la question des débouchés professionnels existants ou à venir, qui est un peu minorée dans ce dossier en raison de sa forte connotation recherche. Enfin, au-delà de l’attractivité de la formation pour des étudiants étrangers, il importerait de développer des partenariats permettant aux étudiants de l’école d’effectuer une partie du parcours à l’étranger et ce à travers des accords formalisés de partenariats, voire de co-diplômation.

Points forts : Qualité et force de l’adossement à la recherche dans la tradition de l’EHESS. Richesse de l’offre de formation et pluridisciplinarité de l’offre. Attractivité internationale. Encadrement individualisé.

Points faibles : Pas d’enseignement des langues. Intégration encore trop faible d’étudiants provenant des Beaux-arts et d’enseignants praticiens. Exploration trop modeste de la création artistique en acte. Attractivité internationale qui paraît largement à sens unique (intrants). Ambigüité du label identique de la mention et de l’une des spécialités.

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Avis par spécialité

Seule la spécialité musique donne lieu à une évaluation séparée car la spécialité « Arts et cultures de la préhistoire » est hors Vague D (Toulouse), et la spécialité « Arts et langages » se confond avec la mention pour des raisons dites « techniques » dans le dossier mais que rien ne vient expliciter. Enfin la spécialité « études cinématographiques et audiovisuelles » n’apparaît pas au dossier.

Théorie et pratique du langage et des Arts (nouvel intitulé : « Arts et langage »)

Cette spécialité est identifiée à la mention.

Musique

Appréciation (A+, A, B ou C) : A +

Points forts : Identité théorique et pédagogique forte. Adossement à la recherche de qualité et partenariats forts avec des institutions importantes. Caractère pluridisciplinaire de la formation. Bon équilibre tronc commun / spécialisation.

Points faibles : Faiblesse globale des effectifs. Peu de poursuite en M2 (50 %), ce qui est étonnant pour une formation d’excellence (les autres étudiants inscrits en M2 proviennent d’autres M1).

Art et culture de la Préhistoire

L’avis concernant cette spécialité sera communiqué à l’établissement support (prochaine campagne d’habilitation).

Etudes Cinématographiques et audiovisuelles

L’avis concernant cette spécialité a été communiqué à l’établissement support.

Commentaire et recommandations

Clarifier l’intitulé des spécialités. Développer l’organisation de l’enseignement des langues. Développer les partenariats formalisés avec des institutions étrangères. Développer la prise en compte de la création en acte.

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Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n°S3100016841

Domaine : Sciences humaines et sociales

Mention : Philosophie contemporaine

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : B

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

Ce master est cohabilitée avec l’Ecole Normale Supérieure (ENS), mais l’EHESS est le porteur du projet.

Points forts : Dossier très bien présenté et argumenté. L’inscription dans des établissements de prestige, élément d’attractivité. L’adossement recherche sur des UMR solides, dans un environnement favorable (EHESS, ENS). L’ouverture internationale, du côté des enseignants comme des futurs étudiants. Le bon niveau et la diversité de l’équipe pédagogique.

Points faibles : Les collaborations, notamment avec les universités de l’académie, sont quasi inexistantes, alors que les thématiques des masters de philosophie de ces établissements sont proches. Le rapport avec un L et des Ecoles doctorales reste à déterminer. Pas de réflexion sur les débouchés autres que la thèse. Le contenu des enseignements reste encore vague et un peu hétéroclite, malgré le chapeau « contemporain ». Une majorité des enseignants a peu d’expérience de l’enseignement universitaire.

Avis par spécialité

Philosophie du langage et de l’esprit

Appréciation (A+, A, B ou C) : B

Points forts : Très bons spécialistes, reconnus dans le domaine. Bonne unité de spécialité.

Points faibles : Les collaborations avec les universités du secteur, ainsi qu’avec les unités de linguistique associées aux

partenaires, sont insuffisantes. La perspective adoptée est, en l’état, trop étroite pour une formation master.

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Recommandation : Ouvrir encore la formation en collaboration avec d’autres centres de recherche, notamment en sciences du langage et rechercher des conventions avec les universités.

Philosophie morale et politique

Appréciation (A+, A, B ou C) : A

Points forts : Très bons spécialistes, reconnus dans le domaine. Bonne unité de spécialité. Originalité des contenus.

Points faibles : Présentation parfois trop succincte des UE. Les collaborations avec les universités du secteur sont insuffisantes pour une formation master.

Recommandations : Regrouper avec la 4e spécialité. Ouvrir encore la formation vers d’autres centres de recherche et chercher des collaborations avec les universités.

Phénoménologie et métaphysique

Appréciation (A+, A, B ou C) : B

Points forts : Bons spécialistes, reconnus dans le domaine. Grande richesse et grande diversité de l’offre.

Points faibles : Présentation parfois trop légère des UE. Les collaborations avec les universités du secteur sont insuffisantes pour une formation master. Les meilleurs spécialistes du domaine, membres pourtant des institutions partenaires, ne sont pas sollicités.

Recommandation : Ouvrir la formation vers les universités.

La philosophie au 20ème siècle : perspectives historiques et critiques

Appréciation (A+, A, B ou C) : B

Points forts : Très bons spécialistes, reconnus dans leurs domaines respectifs. Intérêt des enseignements.

Points faibles : Flux prévisionnel réduit. Redondance avec la spécialité 2 (philosophie morale et politique). Thématique trop générale et redondante avec des formations existantes notamment à l’EHESS. Aspect hétéroclite de l’équipe enseignante.

Recommandations : Regrouper avec la spécialité 2 (philosophie morale et politique). Ouvrir la formation vers les universités de l’académie et organiser des partenariats, afin d’élargir la formation et de lui donner une meilleure cohérence.

Commentaire et recommandations

La proposition est de grande qualité scientifique, mais très spécialisée et sans perspective de recrutement ni de débouchés suffisante. Le nombre des spécialités est trop élevé. Une telle formation, sous la forme proposée, ne permet pas une réelle amélioration de l’offre actuelle de masters dans l’académie de Paris et ne pourrait se développer qu’au détriment des formations universitaires de qualité déjà existantes. Le projet serait plus acceptable, s’il était ouvert sur la communauté universitaire et si de véritables collaborations se mettaient en place avec les établissements au sein desquels le master compte recruter. Si en revanche, la formation ne vise que les élèves de l’ENS, les flux prévisionnels sont alors insuffisants.

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Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n°S3100016850

Domaine : Sciences Humaines et Sociales

Mention : Pratique de l'interdisciplinarité

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A+

Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)

Les objectifs de ce master sont de former à la recherche, par la recherche, dans une perspective interdisciplinaire (histoire, sociologie, anthropologie). Le débouché professionnel visé est exclusivement le marché français de l'enseignement et de la recherche.

Points forts : Formation cohérente adossée à deux institutions prestigieuses (EHESS, ENS) et dont l’équipe pédagogique est remarquable. Formation pluridisciplinaire à la recherche à partir d'outils pédagogiques diversifiés. Offre d’enseignement bien articulée. Ouverture aux aspects tant théoriques que pratiques de la recherche en SHS.

Points faibles : Projections optimistes quant au volume d’étudiants souhaité, au vu de l’évolution du nombre de postes d’enseignants-chercheurs en France. Formation exclusivement vouée à la recherche dans un contexte académique franco-français. Même si elle n’est pas affichée comme un objectif de la formation, la question de la professionnalisation hors enseignement et recherche se pose. Les règles de sélection et les modalités d’évaluation interne restent à préciser.

Commentaire et recommandations

Ce master va assurer un lieu d’excellence de la recherche et de la formation de haut niveau d’enseignants-chercheurs en SHS dans les prochaines années. La création de cette formation s’avérerait indispensable afin de prolonger la spécialité «Terrains, enquêtes, théories» créée en 2005 à l’EHESS. Il faudrait cependant ouvrir le master à d’autres contextes académiques étrangers. Il faudrait également s'interroger sur d'autres débouchés professionnels.

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Evaluation des diplômes Masters – Vague D

ACADÉMIE : PARIS

Établissement : Ecoles des Hautes Etudes en Sciences Sociales Demande n°S3100016859

Domaine : Sciences humaines et sociales

Mention : Recherches comparatives en anthropologie, histoire er sociologie (RCAHS)

Avis Aeres

Appréciation (A+, A, B ou C) : A+

Avis global :

La formation répond de façon tout à fait satisfaisante aux critères d’évaluation.

Le master s’intègre de façon dynamique dans le tissu local de formation, ainsi que dans des projets internationaux en s’appuyant sur deux UMR basées à Marseille et en étant associé à d’autres équipes de dimension régionale et internationale.

La responsabilité pédagogique est solide. L’équipe d’enseignants et de chercheurs est étoffée, bien structurée et représentative de la diversité disciplinaire.

L’encadrement des étudiants repose sur un double tutorat assuré par des chercheurs et des enseignants de haut niveau. Le dispositif permet une évaluation continue.

La formation à la recherche est progressive. Elle est à la fois pratique (travail d’enquête, atelier d’écriture et débats) et critique ouvrant sur les différents champs des sciences sociales. Elle prépare les étudiants aux évolutions actuelles de ces domaines, notamment par les spécialisations de la deuxième année.

Les objectifs professionnels sont clairs et contrôlés par un processus pertinent de sélection à l’entrée des deux années.

Le dossier est clair, précis, très bien organisé et complet.

Points forts : Objectifs scientifiques très solides et cohérents associant interdisciplinarité et réflexion en histoire, anthropologie et sociologie. Objectifs professionnels répartis entre les carrières de la recherche et de l’enseignement supérieur. Encadrement pédagogique et scientifique de très haut niveau. Cursus progressif et bien articulé entre les différents domaines des sciences sociales. Adossement très solide à la recherche. Suivi double et personnalisé des étudiants.

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Observations du président

Pas d’observations transmises par l’établissement