Évaluation médico-économique de la tomothérapie et de l’arcthérapie volumétrique modulée...

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586 Communications orales / Cancer/Radiothérapie 18 (2014) 583–590 mandations dosimétriques tenant compte de ces facteurs de risque potentiels, en particulier pour les nouvelles techniques de radiothé- rapie. Matériels et méthodes Cette étude a été réalisée dans 13 centres franc ¸ ais de radiothérapie pédiatrique. Les patients adultes et en vie au moment de l’étude avaient été irradiés entre 1990 et 2002, avant l’âge de 18 ans, pour une tumeur cérébrale. Après signature d’un consentement éclairé, les patients ont bénéficié d’un examen cli- nique et d’une angio-IRM, et ont rempli un questionnaire de qualité de vie. Une relecture des IRM centralisée indépendante a été réali- sée. Enfin, une analyse rétrospective des données dosimétriques a été menée, associée à une évaluation de la dose rec ¸ ue par l’anomalie vasculaire si détectée. Résultats Chez 173 patients inclus, les dossiers de 165 étaient analysables (six refus d’IRM après inclusion, deux erreurs de dia- gnostic initial). Les âges médians au moment du diagnostic et de l’étude étaient respectivement 9 et 24 ans. Le suivi médian était de 15 ans. Au total, 198 anomalies vasculaires ont été observées, chez 118 patients. La plupart étaient des cavernomes (132 cas chez 80 patients). Vingt-cinq anomalies sévères (une sténose carotidienne et des tumeurs secondaires) ont été détectées. La dose moyenne rec ¸ ue au niveau des cavernomes était de 43 Gy. Cent six question- naires de qualité de vie étaient analysables. Conclusion Au total, 71,5 % des patients adultes survivants après une radiothérapie cérébrale dans l’enfance ont vu se développer une anomalie vasculaire. Leurs caractéristiques et la corrélation avec la dose rec ¸ ue seront discutés ainsi que l’impact sur la qualité de vie. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2014.07.009 CO 08 Évaluation médico-économique de la tomothérapie et de l’arcthérapie volumétrique modulée pour les carcinomes épidermoïdes ORL : premiers résultats de l’étude « Artorl » S. Servagi Vernat 1,, S. Dussart 2 , L. Perrier 2 , P. Boisselier 3 , E. Lartigau 4 , O. Gallocher 5 , M. Alfonsi 6 , E. Bardet 7 , P. Pommier 8 , P. Giraud 9 1 CHU Jean-Minjoz, Besancon, France 2 UMR CNRS 5824, Centre Léon-Bérard, Université de Lyon, Lyon, France 3 Département de radiothérapie, centre Oscar-Lambret, Lille, France 4 Département de radiothérapie, centre Val-d’Aurelle, Montpellier, France 5 Département de radiothérapie, groupe OncoRad Garonne, Toulouse, France 6 Service de radiothérapie, institut Sainte-Catherine, Avignon, France 7 Département de radiothérapie, centre René-Gauducheau, Saint-Herblain, France 8 Département de radiothérapie, centre Léon-Bérard, Lyon, France 9 Service d’oncologie radiothérapie, hôpital européen Georges-Pompidou, université Paris Descartes, Paris Sorbonne Cité, Paris, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Servagi Vernat) Objectif Évaluation médico-économique prospective soutenue par l’Institut national du cancer (Inca) visant à estimer un dif- férentiel de coûts entre deux modalités : la tomothérapie et l’arcthérapie volumétrique modulée. Les objectifs cliniques étaient d’évaluer la toxicité salivaire, le contrôle local et la survie globale à 18 mois. Patients et méthodes Au total, 174 patients ont été inclus entre février 2010 et février 2012 dans 14 centres, Le traitement était pour 52 % ont une arcthérapie volumétrique modulée (RapidArc ® ), pour 42,5 % une tomothérapie et pour 4,6 % une l’arcthérapie volumé- trique modulée (VMAT ® ). L’âge médian était de 56 ans (21–100). Les tumeurs étaient oropharyngées (68 %), nasopharyngées (21,8 %), de la cavité buccale (9,8 %), 33 et étaient de stade T4, 30 % T3, 24 % T2, 13 % T1 ; 29 % N0, 14 % N1, 51 % N2, toutes M0. La dose prescrite (boost intégré) était 70 Gy en 35 fractions de 2 Gy dans le volume tumoral macroscopique (PTV70), 63 Gy en 35 fractions de 1,8 Gy dans volume à risque intermédiaire, 56 Gy en 35 fractions de 1,6 Gy dans le volume à bas risque avec une chimiothérapie concomitante (89 %) par platine (72 %) ou Erbitux ® (17 %). Résultats La durée médiane de suivi était de 20,6 mois (intervalle de confiance à 95 % : 20,4–20,9). Cinquante-huit tumeurs (33,3 %) ont progressé, 69 % dans le volume tumoral macroscopique. Le taux de contrôle local était pour la tomothérapie de 82,2 %, l’arcthérapie volumétrique modulée (RapidArc ® ) de 72,3 % et l’arcthérapie volumétrique modulée (VMAT ® ) de 75% (p = NS), la probabilité de survie globale respectivement de 82 %, 83,3 % et 71,4 % (p = NS). Quatre-vingt-onze patients ont souffert d’une toxicité grade 3 ou plus, respectivement, 46, 42 et 3 (p = NS), essentiellement des mucites (26 %). Vingt-neuf patients (16,6 %) ont souffert d’une toxicité tardive, essentiellement salivaire, de grade 2 ou plus, respectivement 13, 16 et 0 (p = NS). Sur le plan économique, le sur- coût moyen de la tomothérapie était de 1598 D comparativement à l’arcthérapie volumétrique modulée (RapidArc ® ), et de 604 D comparativement à l’arcthérapie volumétrique modulée (VMAT ® ). Le surcoût moyen l’arcthérapie volumétrique modulée (VMAT ® ) était de 994 D comparativement à l’arcthérapie volumétrique modulée (RapidArc ® ). Conclusions Ce travail confirme l’apport de la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité, et ce quelle que soit la technologie, pour limiter la toxicité salivaire, cutanée et muqueuse lors d’une irradiation ORL. L’analyse médico- économique montre que la mise en œuvre de la tomothérapie conduit à une consommation accrue de ressources par rapport à l’arcthérapie volumétrique modulée. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2014.07.010 CO 09 Dans le cancer de l’œsophage localisé, quel est le meilleur facteur pronostique mesurable sur la TEP au ( 18 F)-FDG préthérapeutique ? P. Trémolières 1,, G. Peyraga 1 , P. Gustin 1 , S. Yossi 1 , M. Lafont 1 , D. Rousseau 1 , A. Paumier 1 , A. Septans 1 , D. Visvikis 2 , M. Hatt 2 1 Institut de cancérologie de l’Ouest centre Paul-Papin, Angers, France 2 Latim Inserm U650, CHU Morvan, Brest, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Trémolières) Objectif Évaluer la valeur pronostique de différents facteurs préthérapeutiques définis avec la tomographie par émission de positons (TEP) au ( 18 F)-fluorodésoxy glucose (FDG) chez des patients atteints de cancer de l’œsophage localisé. Patients et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospec- tive monocentrique chez 62 patients traités à visée curative de 2004 à 2010 et qui ont bénéficié d’une TEP préthérapeutique. La maladie était considérée comme locorégionale sur la TEP (atteinte ganglionnaire sus-claviculaire et/ou cœliaque possible, mais pas viscérale). Le traitement a été une chimioradiothérapie, soit exclu- sive, soit suivie d’une chirurgie. Une corrélation a été recherchée entre trois critères définis avec la TEP et la survie : le stade gan- glionnaire dérivé de la classification de Bosset et al. (N0 : pas d’atteinte ganglionnaire ; N1 : atteinte ganglionnaire médiastinale ; M1 : atteinte ganglionnaire sus-claviculaire et/ou cœliaque), la

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Page 1: Évaluation médico-économique de la tomothérapie et de l’arcthérapie volumétrique modulée pour les carcinomes épidermoïdes ORL : premiers résultats de l’étude « Artorl »

586 Communications orales / Cancer/Radiothérapie 18 (2014) 583–590

mandations dosimétriques tenant compte de ces facteurs de risquepotentiels, en particulier pour les nouvelles techniques de radiothé-rapie.Matériels et méthodes Cette étude a été réalisée dans 13 centresfrancais de radiothérapie pédiatrique. Les patients adultes et en vieau moment de l’étude avaient été irradiés entre 1990 et 2002, avantl’âge de 18 ans, pour une tumeur cérébrale. Après signature d’unconsentement éclairé, les patients ont bénéficié d’un examen cli-nique et d’une angio-IRM, et ont rempli un questionnaire de qualitéde vie. Une relecture des IRM centralisée indépendante a été réali-sée. Enfin, une analyse rétrospective des données dosimétriques aété menée, associée à une évaluation de la dose recue par l’anomalievasculaire si détectée.Résultats Chez 173 patients inclus, les dossiers de 165 étaientanalysables (six refus d’IRM après inclusion, deux erreurs de dia-gnostic initial). Les âges médians au moment du diagnostic et del’étude étaient respectivement 9 et 24 ans. Le suivi médian était de15 ans. Au total, 198 anomalies vasculaires ont été observées, chez118 patients. La plupart étaient des cavernomes (132 cas chez 80patients). Vingt-cinq anomalies sévères (une sténose carotidienneet des tumeurs secondaires) ont été détectées. La dose moyennerecue au niveau des cavernomes était de 43 Gy. Cent six question-naires de qualité de vie étaient analysables.Conclusion Au total, 71,5 % des patients adultes survivants aprèsune radiothérapie cérébrale dans l’enfance ont vu se développerune anomalie vasculaire. Leurs caractéristiques et la corrélationavec la dose recue seront discutés ainsi que l’impact sur la qualitéde vie.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2014.07.009

CO 08

Évaluation médico-économiquede la tomothérapie et de l’arcthérapievolumétrique modulée pourles carcinomes épidermoïdes ORL :premiers résultats de l’étude « Artorl »S. Servagi Vernat 1,∗, S. Dussart 2, L. Perrier 2, P. Boisselier 3,E. Lartigau 4, O. Gallocher 5, M. Alfonsi 6, E. Bardet 7, P. Pommier 8,P. Giraud 9

1 CHU Jean-Minjoz, Besancon, France2 UMR CNRS 5824, Centre Léon-Bérard, Université de Lyon, Lyon,France3 Département de radiothérapie, centre Oscar-Lambret, Lille, France4 Département de radiothérapie, centre Val-d’Aurelle, Montpellier,France5 Département de radiothérapie, groupe OncoRad Garonne, Toulouse,France6 Service de radiothérapie, institut Sainte-Catherine, Avignon, France7 Département de radiothérapie, centre René-Gauducheau,Saint-Herblain, France8 Département de radiothérapie, centre Léon-Bérard, Lyon, France9 Service d’oncologie radiothérapie, hôpital européenGeorges-Pompidou, université Paris Descartes, Paris Sorbonne Cité,Paris, France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (S. Servagi Vernat)

Objectif Évaluation médico-économique prospective soutenuepar l’Institut national du cancer (Inca) visant à estimer un dif-férentiel de coûts entre deux modalités : la tomothérapie etl’arcthérapie volumétrique modulée. Les objectifs cliniques étaientd’évaluer la toxicité salivaire, le contrôle local et la survie globale à18 mois.Patients et méthodes Au total, 174 patients ont été inclus entrefévrier 2010 et février 2012 dans 14 centres, Le traitement était pour

52 % ont une arcthérapie volumétrique modulée (RapidArc®), pour42,5 % une tomothérapie et pour 4,6 % une l’arcthérapie volumé-trique modulée (VMAT®). L’âge médian était de 56 ans (21–100).Les tumeurs étaient oropharyngées (68 %), nasopharyngées(21,8 %), de la cavité buccale (9,8 %), 33 et étaient de stade T4, 30 %T3, 24 % T2, 13 % T1 ; 29 % N0, 14 % N1, 51 % N2, toutes M0. La doseprescrite (boost intégré) était 70 Gy en 35 fractions de 2 Gy dans levolume tumoral macroscopique (PTV70), 63 Gy en 35 fractions de1,8 Gy dans volume à risque intermédiaire, 56 Gy en 35 fractionsde 1,6 Gy dans le volume à bas risque avec une chimiothérapieconcomitante (89 %) par platine (72 %) ou Erbitux® (17 %).Résultats La durée médiane de suivi était de 20,6 mois (intervallede confiance à 95 % : 20,4–20,9). Cinquante-huit tumeurs (33,3 %)ont progressé, 69 % dans le volume tumoral macroscopique. Le tauxde contrôle local était pour la tomothérapie de 82,2 %, l’arcthérapievolumétrique modulée (RapidArc®) de 72,3 % et l’arcthérapievolumétrique modulée (VMAT®) de 75 % (p = NS), la probabilitéde survie globale respectivement de 82 %, 83,3 % et 71,4 % (p = NS).Quatre-vingt-onze patients ont souffert d’une toxicité grade 3ou plus, respectivement, 46, 42 et 3 (p = NS), essentiellement desmucites (26 %). Vingt-neuf patients (16,6 %) ont souffert d’unetoxicité tardive, essentiellement salivaire, de grade 2 ou plus,respectivement 13, 16 et 0 (p = NS). Sur le plan économique, le sur-coût moyen de la tomothérapie était de 1598D comparativementà l’arcthérapie volumétrique modulée (RapidArc®), et de 604Dcomparativement à l’arcthérapie volumétrique modulée (VMAT®).Le surcoût moyen l’arcthérapie volumétrique modulée (VMAT®)était de 994D comparativement à l’arcthérapie volumétriquemodulée (RapidArc®).Conclusions Ce travail confirme l’apport de la radiothérapieconformationnelle avec modulation d’intensité, et ce quelle quesoit la technologie, pour limiter la toxicité salivaire, cutanéeet muqueuse lors d’une irradiation ORL. L’analyse médico-économique montre que la mise en œuvre de la tomothérapieconduit à une consommation accrue de ressources par rapport àl’arcthérapie volumétrique modulée.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2014.07.010

CO 09

Dans le cancer de l’œsophage localisé,quel est le meilleur facteurpronostique mesurable sur la TEPau (18F)-FDG préthérapeutique ?P. Trémolières 1,∗, G. Peyraga 1, P. Gustin 1, S. Yossi 1, M. Lafont 1,D. Rousseau 1, A. Paumier 1, A. Septans 1, D. Visvikis 2, M. Hatt 2

1 Institut de cancérologie de l’Ouest centre Paul-Papin, Angers, France2 Latim Inserm U650, CHU Morvan, Brest, France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (P. Trémolières)

Objectif Évaluer la valeur pronostique de différents facteurspréthérapeutiques définis avec la tomographie par émission depositons (TEP) au (18F)-fluorodésoxy glucose (FDG) chez despatients atteints de cancer de l’œsophage localisé.Patients et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospec-tive monocentrique chez 62 patients traités à visée curative de2004 à 2010 et qui ont bénéficié d’une TEP préthérapeutique. Lamaladie était considérée comme locorégionale sur la TEP (atteinteganglionnaire sus-claviculaire et/ou cœliaque possible, mais pasviscérale). Le traitement a été une chimioradiothérapie, soit exclu-sive, soit suivie d’une chirurgie. Une corrélation a été recherchéeentre trois critères définis avec la TEP et la survie : le stade gan-glionnaire dérivé de la classification de Bosset et al. (N0 : pasd’atteinte ganglionnaire ; N1 : atteinte ganglionnaire médiastinale ;M1 : atteinte ganglionnaire sus-claviculaire et/ou cœliaque), la