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l’arbre du veilleur
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l’auteur remercie le Conseil des arts du Canada pour son soutien en vue de l’écriture de ce texte.
l’artiste remercie le maître Truong Chanh Trung, M.a.pour ses précieux enseignements.
l’arbre du veilleuraSPeCTS de la POÉSie
avec des encres originales de Paule royer
éditions du noroîtchemins de traverse
Jean royer
Le Noroît souffle où il veut, en partie grâce aux subventions du Conseil des Arts du Canada et de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec. Les Éditions du Noroît bénéficient également de l’appui du Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres du gouvernement du Québec (gestion sodec).
Artiste : Paule RoyerMise en pages : Martel en-tête
Dépôt légal : 2e trimestre 2013Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives Canada
ISBN : 978-2-89018-835-8
Tous droits réservés © Éditions du Noroît, 2013
Données de catalogage disponible sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Distribution au Canada Distribution en EuropeDimedia Librairie du Québec (DNM)539, boulevard Lebeau 30, rue Gay-LussacSaint-Laurent (Québec) H4N 1S2 75005 ParisTéléphone : 514 336-3941 Téléphone : 01 43 54 49 02 Télécopieur : 01 43 54 39 15 [email protected]Éditions du Noroît4609, rue D’Iberville, bureau 202Montréal (Québec) H2H 2L9Téléphone : 514 [email protected]
Imprimé au Québec, Canada
Merci à Micheline, l’accompagnatrice.
À mon père in memoriam,
à l’ami benoît lacroix, o.p.,
pédagogues d’exception.
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Je crois à la solitude rompue comme du pain par la poésie.
anne hébert
vit-on autrement qu’en la racine de cet arbre notre vie ?où feuilles fleurs et fruitscaptent l’oiseau ?cet arbre à la mesure de l’univers
paul-marie lapointe
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Préface
Tout poète en a fait l’expérience, tout lecteur le sait : la poésie est une seconde naissance, un surcroît de vie. « le poète est au monde deux fois plutôt qu’une », affirme anne Hébert dans son beau texte « Écrire un poème » : « une première fois il s’incarne fortement dans le monde, adhérant au monde le plus étroitement possible, par tous les pores de sa peau vivante. une seconde fois il dit le monde qui est autour de lui et en lui et c’est une seconde vie aussi intense que la première. » Pour sa part, le lecteur de poésie éprouve un bien-être quand le poème qui lui est offert le met dans une sorte d’état de grâce et coïncide parfaitement avec son attente. Quand le poème répond au désir du lecteur, il lui insuffle une nouvelle vie. Oui, poésie égale re-naissance.
Je suis donc né une deuxième fois de mes propres poè-mes, mais on doit ajouter que je survis grâce à ceux des autres poètes que je lis. Ce qui garde vivant le langage, c’est son renouvellement par la poésie. Ce qui me tient dans la vie, c’est la poésie. le poète, comme tout être, écrivait le commentateur Georges Jean, « lutte pour arracher au lan-gage le droit de survivre ».
la poésie, elle, m’est aussi apparue comme dans l’amour, comme cette femme qui incarne l’énigme de l’être et de l’autre avec qui échanger mon sang et mon souffle, avec qui faire durer le chant et assumer la quête qui donne son sens au passage. Qu’elle soit fusion, tendresse ou révolte, la poésie est une manifestation de l’amour.
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en même temps, toute expérience poétique s’inscrit dans une culture. le poète est l’héritier de son langage et il accomplit son œuvre parmi les siens, où qu’il soit sur la terre. Qu’il devienne l’enfant prodigue ou le rebelle, qu’il soit le génie reconnu ou le poète maudit, qu’il assume ou qu’il renie ses ascendants, le poète reste en exil dans sa langue, bien sûr, mais il nourrit son projet d’existence par rapport à un héritage culturel donné.
Chaque poète participe d’une histoire de la poésie. de même, chaque amateur de poésie – qu’il écrive, qu’il lise, qu’il récite, qu’il se recueille sur un seul poème comme respiration – cherche à comprendre et à entendre le mystère de vivre dans un dialogue entre soi et le monde.
la poésie est une expérience personnelle. elle balise un chemin d’exil et d’errance où se découvre un langage autre que celui de l’usage quotidien des mots. la poésie, qui relie le dedans et le dehors d’une vie faite de méditation et d’action, serait une source, un silence, un sens, portés par la musique des mots, par des harmonies, qui, devenant beauté, interrogent le chant, la prolongation de ce chant en écho aux lumières qui dessinent nos ombres, qui nous pro-tégeraient sans fin de la mort et qui pourtant vont s’éteindre.
la poésie est une forme de la tendresse, qui réunit dans sa mémoire le chant des vivants et des morts. elle nous invite à l’écoute de tous les silences qui nous étreignent. elle nous conduit dans l’intimité du langage.
il s’agit, en somme, de se rendre disponible à la propo-sition de Gaston Miron, dont la leçon m’accompagnera tout au long de cet essai : « les mots nous regardent / ils nous demandent / de partir avec eux / jusqu’à perte de vue », écrit le poète de L’homme rapaillé. la sollicitation du langage est une invitation au voyage, des chemins obscurs de l’iden-tité jusqu’à la transparence d’un espoir infini. le regard des mots contre un monde aveugle, opaque, contre un monde qui passe dans l’usure du temps et qui s’éloigne de nous. le
regard des mots pour le partage d’un rêve : celui d’être ensemble dans une appartenance au langage. le regard des mots à l’intérieur de l’être et pour traverser l’existence dans la lucidité du questionnement contre les yeux fermés de la mort.
On comprendra que ce livre n’est pas un essai académi-que, ni un théâtre de théories, ni une copie conforme des classements de l’institution littéraire, encore moins une anthologie de noms connus parmi les divers courants qui emportent le langage. Je l’ai plutôt conçu comme une illus-tration personnelle de divers aspects de la poésie par les œuvres de poètes du Québec, de la France et d’ailleurs, d’aujourd’hui et de toujours.
Ce livre sera toujours inachevé pour moi. une seule vie ne suffit pas à évoquer librement les chemins des poésies du monde, de jadis et de maintenant. au lecteur de le com-pléter en fréquentant le labyrinthe et en y retrouvant le fil d’ariane qui le conduira vers un autre monde (baudelaire), multiplicateur de consciences et de plaisirs, révélateur de notre présence en un langage qui nous tient ensemble au seuil de l’inespérable.
Comme l’écrivait robert Sabatier en conclusion de son Histoire de la poésie française : « Nous n’en aurons jamais fini avec la poésie ».
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Âme
l’usage que je fais de la poésie, depuis cinquante ans, m’a appris qu’elle est un art du feu. elle attise ma conscience d’être. elle surplombe mes manques et mes pertes. elle éclaire ma vie. « la lucidité, écrit rené Char, est la blessure la plus rapprochée du soleil. » On pourrait dire que la poésie est à la vie ce que l’âme est au corps. la poésie, c’est l’âme. le feu nourri du langage. Ou, pour l’exprimer autrement avec Pierre reverdy (Le livre de mon bord) : « la poésie est à la vie ce qu’est le feu au bois. elle en émane et la trans-forme ».
Que clamait rimbaud écrivant sa lettre du 15 mai, dite « du voyant », véritable manifeste poétique ? – « le Poète se fait voyant, par un long, immense et raisonné dérè glement de tous les sens […] le poète est vraiment voleur de feu. il est chargé de l’humanité […] sa langue sera de l’âme pour l’âme, résumant tout, parfums, sons, couleurs. »
dans un texte qu’il a intitulé « Foi en l’homme », publié en 1963 et repris dans sa rétrospective L’espace de vivre, Paul-Marie lapointe évoque « l’âme » comme étant « la meilleure part de l’homme », celle que le monde a bafouée. C’est pourquoi, écrit le poète, « le devoir de la poésie, sa raison est la révolte, qui est l’au-delà de l’acte positif… ». la véritable révolution réside dans la liberté de langage de la poésie, qui se déploie contre nos angoisses du manque à être, contre les terreurs de notre monde.
la poésie est « dissidente, mais elle n’existe que pour l’accomplissement de l’homme », écrit lapointe : « elle cherche à récupérer l’âme de l’homme, l’âme du réel (le
mot âme est un triste mot, galvaudé ; mais âme signifie : insatisfaction de l’existant, quel qu’il soit. Âme est très terre-à-terre : joie, colère, orgueil, bonheur, fureur, justice, beauté.) ».
la poésie veut « rendre la terre aux hommes », écrit le poète de Pour les âmes (1965).
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Arbre
le mot poésie vient du grec poiein : faire, créer. ainsi la poésie est peut-être simplement cela avant tout : action, création, note Gérard Pfister au premier chapitre d’un précis d’art poétique, intitulé d’après Guillevic : « La poésie, c’est autre chose » (2008).
la poésie serait donc d’abord « Création de soi, création du monde, création d’un langage. affirmation. de soi. du monde. d’un langage ». elle serait en même temps « résistance, révolte, insurrection spirituelle. […] : acte d’insoumission ». Certes, dans son impatience et son impé-tuosité, la poésie est l’expression même de la jeunesse. elle est un feu.
au-delà de cette image rimbaldienne, on peut concevoir que la poésie est « la jeunesse de la langue ». elle est « acte inaugural, création du monde à nouveau », rappelle l’es-sayiste. la poésie convoque à la fois la naissance du monde et le sentiment de l’éternel. Pfister conforte sa réflexion par une citation admirable d’Henri Michaux : « le poète aime toujours pour la première fois, retrouve le miracle de voir l’arbre pour la première fois. il confond émerveillé sa vie d’homme et cette vie d’arbre, et se perd dans l’espace. rien n’est clair et tout est translucide et il faut tout connaître tout de suite ». Si la poésie donne cette étrange impression d’une nouveauté radicale et d’une présence éternelle, il s’agirait alors « à chaque instant d’un même éternel commence-ment », conclut l’essayiste.
Cet essai intitulé « La poésie, c’est autre chose » affiche comme sous-titre : « 1001 définitions de la poésie ». Pfister
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s’est assuré la collaboration des auteurs et traducteurs des Éditions arfuyen qu’il anime, afin de réunir des citations de près de trois cents auteurs d’hier et d’aujour d’hui, de France et d’ailleurs, sur la pratique de la poésie. Ces réflexions pro-posent des approches, des « définitions » singulières, contra-dictoires ou complémentaires, que l’essayiste a regroupées sous huit chapitres selon des aspects essentiels de la poésie : A comme Affirmation ; C comme Connaissance ; E comme Émotion ; L comme Licorne ; M comme Musique ; O comme objet ; R comme Révélation ; V comme Vie. l’ensemble compose une anthologie raisonnée des arts poétiques.
On y voit bien que l’arbre des poésies n’a jamais cessé de grandir et d’inaugurer le monde en chacune de ses saisons.
L’arbre « frère de l’arbre »
l’arbre de la connaissance, si l’on veut employer une expression biblique, nous invite à une autre réflexion, qui concerne le rapport à soi et à l’autre. C’est Montaigne qui souhaitait que si chaque personne en venait à se considérer elle-même « comme un voisin ou comme un arbre », l’hu-manité irait mieux. dans une telle « représentation de soi », nous aurions une meilleure compréhension de ce qu’est l’identité individuelle et de ce que peuvent devenir les relations entre les cultures.
Tant la poésie que la philosophie participent de cette démarche. le philosophe Pierre Guenancia a repris cette idée de Montaigne dans un essai récent : Le regard de la pensée. Philosophie de la représentation (PuF, 2010). de son côté, le poète Mahmoud darwich a évoqué l’arbre « frère de l’arbre » dans ses derniers poèmes inédits (La pensée de midi, no 26, actes Sud, 2008) :
l’arbre est le frère de l’arbre ou son bon voisin. le grand se penche sur le petit et lui fournit l’ombre qui lui manque. le grand se penche sur le petit et lui envoie un oiseau pour lui
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tenir compagnie la nuit. aucun arbre ne met la main sur le fruit d’un autre ou ne se moque de lui s’il est stérile. aucun arbre, tel le bûcheron, ne tue un autre arbre. devenu barque, l’arbre apprend à nager. devenu porte, il protège en perma-nence les secrets. devenu chaise, il n’oublie pas son ciel précédent. devenu table, il enseigne au poète à ne pas deve-nir bûcheron. l’arbre est absolution et veille. il ne dort ni ne rêve. Mais il garde les secrets des rêveurs. Nuit et jour debout par respect pour le ciel et les passants, l’arbre est une prière verticale.
TABLE
Préface 11
Âme 15Paul-Marie Lapointe
Arbre 17Henri Michaux, Gérard Pfister, Montaigne, Mahmoud Darwich
Battement du monde 20Renaud Longchamps
Chant secret du temps 23Paul Bélanger
Conversation 27René Char
Crier, parler, chanter 30Michel Leiris
Deuil 34Jacques Roubaud
Douleur 37Geneviève Amyot, François Charron, Normand de Bellefeuille, Claudine Bertrand, Danielle Fournier, Monique Deland, Claude Esteban
Érotisme 46Louise Warren, Louise Dupré, Isabelle Forest, Paul-Marie Lapointe et Gisèle Verreault
Espérance 51Georges-Emmanuel Clancier, Sylvestre Clancier
Le féminin comme art poétique 56Louky Bersianik
Gélivures 63Pierre Perrault
Haïku 65Bashô, Issa, Shiki, André Duhaime, Francine Chicoine, Robert Melançon, Jacques Brault, Célyne Fortin, Cécile Cloutier, François Vigneault
L’intranquillité 73Fernando Pessoa
L’issue 79Georges Perros
Jazz et poésie 82Paul-Marie Lapointe, Claude Beausoleil
Jour d’atelier 85Robert Melançon
Jubilatoire 90Michel Garneau
Ludisme et liberté 94Georges Perec, Paul-Marie Lapointe
Mélancolie de Li Qingzhao 99
Mémoire du corps 104Marie-Claire Bancquart
Muses, Béatrice et Laure 111Dante et Pétrarque
Nelligan et son Vaisseau d’or 120
L’Octobre québécois 122Pierre Perrault, Gérald Godin, Michel Beaulieu, Michèle Lalonde, Jacques Lanctôt, Yves Préfontaine, Micheline La France, Michel Savard, Michel Garneau, Pauline Harvey, Gaston Miron
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Présence 128Pierre Morency, Yves Namur, Jacques Goorma
La question du sensible 137Hélène Dorion
Rébellion d’Emily Dickinson 140
Résistance et voix nouvelle 151France Théoret
Silence 155Benoît Lacroix, Guillevic
Sonnet 158Jacques Roubaud, Robert Marteau, Alfred Desrochers, Gilles Vigneault, Claude Beausoleil
Stèle 162Gaston Miron, François Cheng, Victor Segalen
Le temps des poètes 172Claude Beausoleil, Jorge Luis Borges, Octavio Paz
Territoires amérindiens 181Joséphine Bacon, Diane Cleary, Édouard Germain « Itual », Alice Germain, Rita Mestokosho, Kathia Rock, Johanne Laframboise, Maya Cousineau-Mollen, Sonia Robertson, Louis-Karl Picard-Sioui, Alain Connolly, Jean Sioui, Pierrot Ross-Tremblay, Yves Sioui Durand
Une, unique 188Marie Uguay
Veilleur 192
White Angel, Negro Spiritual 194Marguerite Yourcenar, la poésie grecque ancienne et la poésie afro-américaine
Zapotèques 197Rocio González, Natalia Toledo
Bibliographie sélective des auteurs cités 201
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Table des encres de Paule Royer
Arbre en couverture
Arbre et marcheur 8
Main à plume 50
Papillon 64
La pianiste 81
Branche de prunier 103
Visage 110
Fleur 150
Stèles 171
Iris 180
Chouette à la lune 199
principaux titres du même auteur
Aux Éditions du Noroît
Jours d’atelier, avec une gravure de Kittie bruneau, Saint-lambert, Éditions du Noroît, 1984.
Autour du temps (en collaboration), livre et disque compact, musique de violaine Corradi, Montréal, Éditions du Noroît, 1997.
Nos corps habitables. Choix de poèmes 1984-2000. Choix et présen-tation de Paul Chanel Malenfant, Montréal, Éditions du Noroît, coll. « Ovale », 2001.
Poèmes de veille, avec un dessin de Michel Madore, Montréal, Éditions du Noroît, 2002.
Au seuil de l’Inespérable. Poèmes de veille 2, avec une aquarelle de Pierre dubrunquez, Montréal, Éditions du Noroît, 2004.
L’amour même, avec un dessin de Michel Madore, Montréal, Éditions du Noroît, 2007.
Voix de la nuit. La poésie après Auschwitz, essai. [À paraître].
Chez d’autres éditeurs
Poésie
Faim souveraine, avec un dessin de roland Giguère, Montréal, l’Hexagone, 1980.
Le Visage des mots, avec un dessin de Michel Madore, Écrits des Forges / Proverbe, Trois-rivières/Paris, 2000.
Desde el amor / Depuis l’amour, édition bilingue, traduction de Monica Mansour, universidad Nacional autonoma de México (uNaM), coll. « el Puente » / Écrits des Forges, México / Trois-rivières, 2001.
Demeures du silence, en collaboration avec Yves Namur, Trois-rivières / luxembourg, Écrits des Forges / Phi, 2003.
Le lien de la terre, nouvelle édition revue et augmentée, avec une encre originale de Paule royer, les Écrits des Forges, 2010.
Essais
Écrivains contemporains, entretiens 1976-1989, 5 volumes, Montréal, l’Hexagone, 1982 à 1989.
Marie Uguay. La vie la poésie, entretien, Montréal, Éditions du Silence, 1982.
Le Québec en poésie, anthologie thématique, Paris, Gallimard, 1987 ; 1996.
Gaston Miron sur parole. Un portrait et sept entretiens, Montréal, bibliothèque québécoise, 2007.
Introduction à la poésie québécoise, Montréal, bQ, 1988 ; nouvelle édition revue et augmentée, 2009.
Voyage en Mironie. Une vie littéraire avec Gaston Miron, Montréal, l’Hexagone, 2012.
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L’arbre du veilleura été composé en Times corps 11 sur 14
et achevé d’imprimer par Marquis imprimeurle vingtième jour du mois de mai de l’an deux mille treize
pour le compte des Éditions du Noroît
direction littérairePaul bélanger
Patrick lafontaine
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