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Ma reconnaissance s'adresse ici

au ministère de la Culture et de la Communication

ainsi qu'à la Fondation Michelet, au seinde la Fondation de France.

P. N.

© Éditions Gallimard, 1986.

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PLAN DES TROIS VOLUMES

LA NATION

Présentation par Pierre Nora

HÉRITAGE

Chancelleries et monastères Bernard Guenée

Le lignage. X'-XIII' siècle Georges DubyLes sanctuaires royaux Colette BeauneReims, ville du sacre Jacques Le Goff

HISTORIOGRAPHIE

Les Grandes Chroniques de France Bernard GuenéeLes Recherches de la France d'Étienne Pasquier Corrado VivantiLes Lettres sur l'histoire de France d'Augustin Thierry Marcel GauchetL'Histoire de France de Lavisse Pierre Nora

L'heure des Annales Krzysztof Pomian

PAYSAGES

Le paysage du peintre Françoise CachinLe paysage du savant Marcel RoncayoloLes Guides-Joanne Daniel NordmanLe Tableau de la géographie de la France de Vidal de La Blache Jean- Yves Guiomar

LE TERRITOIRE

LA NATION

Des limites féodales aux frontières politiques Bernard GuenéeDes limites d'État aux frontières nationales Daniel Nordman

Une mémoire-frontière l'Alsace Jean-Marie MayeurL'Hexagone Eugen WeberNord-Sud Emmanuel Le Roy Ladurie

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L'ÉTAT

La symbolique de l'État Anne-Marie LecoqVersailles, l'image du souverain Édouard PommierVersailles, fonctions et légendes Hélène HimelfarbLe Code civil Jean CarbonnierLa Statistique générale de la France Hervé Le BrasLes Mémoires d'Etat Pierre Nora

LE PATRIMOINE

La notion de patrimoine André ChastelNaissance des musées de province Édouard PommierAlexandre Lenoir et les musées des Monuments français Dominique PoulotArcisse de Caumont et les sociétés savantes Françoise BercéGuizot et les institutions de mémoire Laurent Theis

Mérimée et l'Inspection des monuments historiques André FermigierViollet-le-Duc et la restauration Bruno Foucart

LA GLOIRE

LA NATION

Mourir pour la patrie Philippe ContamineLe soldat Chauvin Gérard de PuymègeLe retour des Cendres Jean TulardVerdun Antoine Prost

Le musée historique de Versailles Thomas W GaehtgensLe Louvre Jean-Pierre BabelonLes morts illustres Jean-Claude BonnetLes statues de Paris June HargroveLe nom des rues Daniel Milo

LES MOTS

La Coupole Marc FumaroliLe Collège de France Christophe CharleLa chaire, la tribune, le barreau Jean StarobinskiLe Palais-Bourbon Jean-Pierre Rioux

Les classiques scolaires Daniel MiloLa visite au grand écrivain Olivier NoraLa khâgne Jean-François SirinelliLes Trésors de la langue Alain Rey

La nation-mémoire par Pierre Nora

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Présentation

De La République à La Nation, on ne change pas seulement dechapitre, mais de registre et de traitement

La République était la forme aboutie de la nation. A ce titre elles'en distinguaittout en se confondant avec elle. Elle s'y confondait par savolonté explicite d'en absorber tout l'héritage. Quitte à n'en produirequ'une interprétation tout orientée vers la légitimation de la Républi-que. Quitte, aussi, à faire pénétrer ce message dans les masses par unemobilisation intégratrice qu'ont assurée, de façon maintenant bienconnue, d'une part les grandes filières de l'école, du suffrage universel etdu service militaire, d'autre part et c'était le sujet du premier tomela politique délibérée des fêtes, des commémorations, des monumentsciviques et des gestes symboliques. Mais de l'idée nationale elle sedistinguait radicalement parce que la République est datable dans sescommencements, saisissable dans son projet comme dans les étapes deson établissement. C'est ce qui avait permis d'en cibler l'étude en sonfoyer le plus central les débuts de la IIIe République pour ne saisirque les plus représentatifs de ses échantillons.

La Nation, en revanche, impose un tout autre regard et un toutautre traitement systématique et hiérarchique. Ce n'est pas seulementque le cadre chronologique soit infiniment plus ouvert, et même sansfond, puisque les origines nationales sont elles-mêmes l'enjeu d'un débat

1. Pour une présentation générale des Lieux de mémoire et du type d'histoire qu'ilssupposent, le lecteur est prié de se reporter au tome Ier, La République, 1984.

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qui constitue un lieu de mémoire'.En tout cas, dix siècles, à supposerque, pour sacrifier à l'actualité, on veuille faire droit à l'avènementde Hugues Capet, dont le millénaire coïncide presque avec la parutionde ce livreCe n'est pas seulement que les objets représentatifs denotre mythologie nationale soient infiniment plus nombreux, et à lalimite inchiffrables. C'est que la Nation elle-même est tout entière unereprésentation. Ni un régime, ni une politique, ni une doctrine, niune culture, mais le cadre de toutes leurs expressions, une forme pure,la formule immuable et changeante de notre communauté sociale,comme d'ailleurs de toutes les communautés sociales modernes. Sans

doute n'a-t-elle pas cessé d'évoluer au cours du temps, passible detoutes les incarnations imaginables; fluctuante dans les limites de sasouveraineté; diverse selon les régimes qui en assument les pouvoirs,les formes étatiques qu'elle revêt, les lois et les coutumes qui larégissent, les légitimités qui la revendiquent, les sentiments qu'elleinspire. Mais stable dans le cadre de référence qu'elle constitue, etdans la forme politique originale de société humaine qu'elle représentepar rapport aux tribus, aux empires, aux cités ou aux aires religieu-ses, culturelles et idéologiques. Héritage ou projet, rêve ou réalité,célébrée ou maudite, elle est là, c'est un donné. A la fois historique etjuridique, concret et abstrait; fait du sentiment qu'on a pour elle et dela loi qu'on en subit. De la certitude de son unicité et de saparticularité mais aussi de sa parité et du rapport de ses forces dansle concert, la mosaïque, la société ou l'organisation des autres nations.Fait de la connaissance qu'on en a, mais aussi de l'expérience plus oumoins heureuse qu'on lui doit, selon les générations. Des sacrificesqu'elle vous inflige ou qu'on est prêt à lui consentir, des bienfaitsqu'elle vous dispense ou qu'elle vous refuse. La nation-tunique, lanation-nous, la nation en nous. La forme de notreêtre-ensemble », etpour nous, Français, sans début assignable.

La Nation installe donc l'historien de sa mémoire, par principe, etdès l'abord, dans l'histoire de sa représentation. Pas l'histoire d'une idée,pas l'histoire d'un sentiment, pas l'histoire d'un mouvement, pasl'histoire d'un pays, d'un État, d'une culture ou d'une société, pas

1. Il sera examiné dans le tome III, Les France.

2. Cf. Laurent THEIS, L'Avènement de Hugues Capet, 3 juillet 987, Paris, Gallimard,coll. « Les trente journées qui ont fait la France », 1984.

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l'histoire d'une histoire; celle d'une représentation. C'est elle qui dicteimpérativement les objets qu'il était impossible de ne pas prendre encompte, comme des blocs tout constitués de notre mythologie et de notretradition, et véhiculés jusqu'à nous par l'histoire, pour les faire passer aulaboratoire de la conscience historique du présent. Blocs nombreuxd'où l'épaisseur imprévue de cet ouvrage' mais parmi lesquelss'imposaient, en revanche, un regroupement rigoureux et un classementthématique. On pourra en discuter les découpages de détail ou lapertinence de tel élément. On pourra regretter des absences, dontl'architecte de l'entreprise est le seul responsable et le premier conscient.Mais tout autre choix n'aurait pas réduit davantage la part inévitable del'arbitraire individuel. Elle a aussi sa fécondité.

Ces trois volumes n'en font qu'un. Si l'on voulait cependant enjustifier la division, on en trouverait aisément la logique. Chacun d'euxpourrait avoir pour sous-titre l'immatériel, le matériel et l'idéel.

Les trois thèmes qui composent le premier volume ne renvoient eneffet qu'à des réalités au second degré. Ou plutôt la réalité dont ils sontfaits est impalpable: Héritage, Historiographie, Paysages. Le premierest une incorporation, le deuxième une traduction, le troisième uneconstruction. Les trois thèmes ont bien en commun d'être, du fondsnational, ce qu'il y a de plus présent, de plus déterminant et peut-êtrede plus sensible, mais en même temps de moins tangible et de moinsréel. Sans doute l'héritage a-t-il laissé partout des traces, plus nombreu-ses et plus variées peut-être en France qu'ailleurs; et tout lieu demémoire appartient à notre héritage. Mais, ce qu'on a voulu précisé-ment caractériser par cet ensemble et par ce mot, c'est le noyau le plusintensément mémoriel de l'héritage apparemment le plus révolu lesacral du sacre, le généalogique du lignage, le sacerdotal du sanctuaire,le ritualisme des premières annales. Sans doute les histoires de Francereprésentent-elles un des genres les plus continus de la productionhistorique. Mais ce qu'on a voulu exclusivement exhumer, ce sont lesseuls moments clefs de remaniement intégral de l'assiette même de la

1. Le projet initialement annoncé prévoyait deux volumes pour La Nation. Sa réalisationa exigé en définitive trois volumes que voici.

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mémoire nationale' leroman aux roys» qu'au XIII' siècle Louis IXcommande à Primat, moine de Saint-Denis, ces Grandes Chroniques deFrance qui sont l'équivalent homérique de nos origines nationales;l'invention des Gaulois qui fait l'essentiel des Recherches de la Franced'Étienne Pasquier, dans la seconde moitié du XVI' siècle, en pleinecrise des guerres de Religion et au moment d'une redéfinition étatiquede la monarchie; l'alliance austère du patriotisme et de la science >,comme disait Augustin Thierry, dont les Lettres sur l'histoire deFrance, du même, marquent le coup d'envoi, l'Histoire de France deMichelet le sommet lyrique2 et celle de Lavisse le moment del'établissement critique; enfin l'heure des Annales, qui ont longtempsparu avoir pour originalité de marquer l'éclatement scientifique du faitnational, mais dont le bilan, au lendemain du cinquantenaire, peutaussi et doit s'interpréter comme le plus ample et le plus profond desrenouvellements de la mémoire nationale, par son souci d'enracinementà la terre, par la prise. en compte des hommes et du nombre, parl'ouverture sur le grand large du monde. Sur chacun de ces momentscapitaux, existaient des aperçus d'ensemble dispersés, encore que rareset généralement en anglais'. Si nul, cependant, n'avait éprouvé le

1. La tradition antiquaire ne constitue pas à cet égard une rupture, malgré l'importancede son apport à l'érudition nationale, que l'on trouvera ici plusieurs fois soulignée.

De même, l'histoire philosophique du XVIIIe siècle qui s'est donné pour problème ledéveloppement de la civilisation, non celui de la nation. Cf. François FURET,« La naissance del'histoire », in L'Atelier de l'histoire, Paris, Flammarion, 1981. Le débat Boulainvilliers-Dubos

et Mably sur les origines« germanistes » et « romanistes » de la monarchie française peut paraî-tre faire exception. Mais, de portée plus politique que proprement nationale, il a paru pluslogique de lui faire place dans « Les mythes d'origine », à paraître dans le tome III, Les France.

2. L'Histoire de France de MICHELET n'a pas été traitée comme un lieu de mémoire ensoi. Non qu'elle n'en soit un, et de taille. À ce parti, deux raisons. Une quantité de travauxexistent sur Michelet, à commencer par la thèse de Paul VIALLANEIX, La Voie royale, essai surl'idée de peuple chez Michelet, Paris, Flammarion, 1971, et les nombreuses et abondantesintroductions aux différentes parties des Œuvres complètes, en cours de publication, qu'il dirigechez le même éditeur. On y renvoie. Dans une stratigraphie historiographique de la mémoirenationale, d'autre part, Michelet, quelle que soit son importance, ne constitue pas une coucheindépendante, si ce n'est par sa personnalité individuelle d'écrivain. De cette couche, il a parumeilleur de saisir l'émergence, avec Augustin Thierry (où l'on retrouvera le premier Michelet, lemoins étudié), et la retombée universitaire avec Lavisse (que l'on a rapporté à Michelet).

3. On songe en particulier à G. M. SIEGEL, The Chronical Tradition of Saint-Denis ASurvey, Brookline, Mass., et Leyde, 1978; à Donald D. KELLEY, Foundations of ModemHistorical Scholarship. Language, Law and History in French Renaissance, New York,Columbia University Press, 1970; à R. M. SMITHSON, Augustin Thierry Social and PoliticalConsciousness in the Evolution ofa Historical Method, Genève, Droz, 1973; et à William R.KEYLOR, Academy and Community. The Foundation of the French Historical Profession,Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1975.

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besoin d'accommoder l'attention sur cette chaîne qui constitue autant delentilles de réfraction de notre identité collective, c'est que manquait lepoint de vue qui justifiait l'éclairage en enfilade. Cette galerie historio-graphique représente presque un livre dans le livre. On n'a pas hésité àlui donner le développement qu'il mérite.

Quoi de plus immatériel, enfin, que le paysage? Sans doute est-cela plus immédiate de toutes les données de la conscience nationale. Sil'affiche électorale de François Mitterrand, sur fond d'anonyme village,a pu voler le même projet à son concurrent de 1981, tous deuxretrouvant inconsciemment une affiche identique de Pétain (voirLepaysage du peintre»), c'est bien qu'il y a un archétype de paysagenational, celui de la doulce Francedes coteaux modérés et du berceau

de l'Île-de-France. Et que l'extraordinaire variété des paysages français,quifait l'émerveillement toujours recommencé de ceux qui les contem-plent, n'empêche pas l'unité organique d'un être géographiquede laFrance. Mais, laissant au géographe le soin d'une définition scientifiquedu paysage, on a privilégié ici l'inédit de quatre instruments d'élabo-ration mémorielle du paysage l'œil du peintre, le regard du savant, lepas du voyageur, et cette incontournable butte témoin de l'admirableTableau de la géographie de la France de Vidal de La Blache (1903),fils du Tableau de la France de Michelet et père de l'école française degéographie humaine.

Le territoire, L'État, Le patrimoine le deuxième volume rassem-ble, au contraire, le plus matériel de la nation, ses représentations lesplus fortement enracinées dans le sol, les plus attachées au pouvoir, lesplus comptables des richesses mobilières du passé. Thèmes qui renvoientà des réalités lourdes, consubstantielles à l'identité même de la nation.

Chacun a cependant supposé des approches différentes.S'agissait-il du territoire? On a soigneusement évité de mettre

l'accent sur la diversité et de se lancer dans l'inventaire amoureux de

l'invention géographique de la France 2. La diversité française est un

1. Sur laquelle existe une abondante littérature, qu'on trouvera, en dernière date,exposée dans l'intéressant ouvrage de Jean-Robert PITTE, Histoire du paysage français, Paris,Tallandier, 1983, 2 vol.

2. Le point de vue adopté ici est donc complètement différent de celui de FernandBRAUDEL, L'Identité de la France, t. I, Espace et Histoire, Paris, Arthaud-Flammarion, 1986.

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fait indéniable; pour qu'elle soit typique de la spécificité, il faudraitprouver qu'il n'en va pas de même de tous les pays voisins, ce qui n'estpas évident. Pour comprendre l'identité territoriale de la nation, rien nesert de courir la France, si attachante que soit la promenade. Il fautpartir de l'idée qu'elle s'en est faite elle-même. D'où l'insistance iciportée sur la notion de frontière et de partage, particulièrement chargée,en France, de contenus de mémoire lourds et variés, puisque liés à ladéfinition étatique de la nation et à la pluralité de ses types defrontière Liés aussi à ce fond de mémoire qu'a représenté la Gaule.Même, en effet, si la délimitation des frontières n'a rien eu à voir, depuisle partage de Verdun (843), avec le souvenir de la Gaule, ni la stratégied'annexions domaniales, ni la stratégie défensive classique, l'identifica-tion de la France à la Gaule est, elle, un phénomène original qui a jouétrès tôt, dès la Renaissance, au moins dans les cercles savants et chez

les cosmographes du roi (voir volume II,Des limites d'Etat auxfrontières nationales ») Figure archétypale, vénérable et quasi géomé-trique quifournitun soubassement de mémoire à l'arrondissement »progressif du pré carré» 2; puis une justification mythologique auxrevendications territoriales. L'Italie et l'Allemagne n'invoqueront leurhéritage historique impérial ou romain qu'au moment des unitésnationales tardives du XIX' siècle. La France a connu l'argumentbeaucoup plus tôt. Aucun grand État européen n'a eu, d'autre part,autant de frontières, continentales et maritimes, à défendre en mêmetemps. Cet effort incessant et sur des fronts multiples a exigé unemobilisation financière et militaire obsédante et qui explique assezl'incorporation d'un long sentiment d'insécurité à la mémoire historiquede la nation. Mais l'intimité de la mémoire et de la frontière va peut-êtreplus loin encore. Pour en saisir la profondeur, il suffirait de songer auretournement de sens que la frontière a subi dans les pays neufsd'immigration européenne, les Etats-Unis par exemple, où, symbole del'avenir et de la conquête continue de la civilisation sur la barbarie, elle

1. L'historique des types de frontières a été fait, et bien fait, par Bernard GuENÉE dansLa France et les Français, sous la direction de Michel FRANÇOIS, Paris, Gallimard,Encyclopédie de la Pléiade, 1972, chapitre« Les limites », pp. 50-69. On ne l'a donc pas traitéici.

2. Cf., notamment, l'utile et récent ouvrage d'Alfred FIERRO-DOMENECH, Le Pré carré,géographie historique de la France, Paris, Robert Laffont, 1986.

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a pu, depuis Turner à la fin du dernier siècle servir de tremplinpériodique à la relance de l'élan national. En Europe, et plusparticulièrement en France, ouverte aux invasions sauf sur ses barrièresmontagneuses, la frontière est symbole du passé, image même dumalheur historique lié au destin national, de Poitiers à Bouvines, deValmy à Verdun.

S'agissait-il de l'État, recteur et vecteur de la formation nationaleelle-même2?On a délibérément écarté la solution chronologique quiaurait consisté à égrener le chapelet des lieux les plus représentatifs desformes successives de l'Etat du palais royal à l'Elysée de la V Répu-blique, en passant par le tribunal révolutionnaire ou le Comité de salutpublic, le préfet ou le grognard napoléoniens, l'urne ou l'Assembléenationale, sans oublier Vichy. A cette litanie de l'histoire politique, on apréféré la condensation de toutes les formes expressives de l'omnipré-sence de l'État, et l'ouverture large de l'éventail, politique, juridique,économique, littéraire même mais chacun des lieux retenus représen-tant une mémoire totale, au sens où Marcel Mauss pouvait parler d'unfait social total. Ainsi des images symboliques dé la monarchie comme lesavait étudiées pour l'Empire germanique Percy Ernst Schramm', ainsidu complexe monumental de Versailles, ainsi du Code civil napoléonien,de la Statistique générale de la France, ainsi des Mémoires d'État touspoints de vue heuristiques en leur volonté d'incarner, de symboliser, decomprendre et d'exprimer le tout-Etat d'un tout-société.

S'agissait-il enfin du patrimoine? Même démarche. On a doncrenoncé à un inventaire systématique des institutions de mémoire,malgré l'intérêt qu'aurait aujourd'hui une histoire générale des archiveset des bibliothèques, à commencer par les Archives et la Bibliothèque

1. Cf. Frederick Jackson TURNER, La Frontière dans l'histoire des États-Unis [1893],trad. franç. Annie Rambert, préface de René Rémond, Paris, P.U.F., 1963.

2. On se reportera en particulier aux articles classiques de Bernard GUENÉE réunis dansla première partie de Politique et histoire au Moyen Age, Paris, Publications de la Sorbonne,1981.

3. Cf. Percy Ernst SCHRAMM, Herrschaftszeichen und Staatssymbolik, Stuttgart,Hiersemann Verlag, 1954-1957, 3 vol. Pour une présentation en français de cette somme,cf. Philippe BRAUNSTEIN, « Les signes du pouvoir et la symbolique de l'État », Le Débat,juillet-août 1981, n° 14. À signaler, de rares analyses du même type du côté français aprèsMarc BLOCH,« Les formes de la rupture de l'hommage dans l'ancien droit féodal », NouvelleRevue historique de droit français et étranger, 1912, repris in Mélanges historiques, Paris,1963, vol. I (pp. 189-209), Jacques LE GOFF,« Le rituel symbolique de la vassalité », dansPour un autre Moyen Âge, Paris, Gallimard, 1977, pp. 349-420.

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nationalesune histoire des collectionset des musées, à commencer

par le Louvre et les grands musées de province, ici évoqués. Malgréaussi le principe de ces Lieux de mémoire, dont une des idées-forces estprécisément de mettre sur le même plan et de considérer du mêmeregard les symboles et réalisations les plus éclatantes de la traditionnationale et les instruments de formation de cette tradition elle-mêmele musée historique de Versailles à côté du retour des Cendres. Mais unejuxtaposition institutionnelle n'était pas dans l'esprit de l'entreprise etn'aurait abouti, du point de vue qui est le nôtre, qu'à des parallèlesrépétitifs. Les grandes institutions de mémoire ne figurent donc pas entant que telles. On les trouvera largement évoquées, mais le plus souventcroisées avec des hommes-mémoire », qui ont été au principe de leurcréation ou au nœud de leur développement qu'il s'agisse d'AlexandreLenoir, l'âme du légendaire musée des Monuments français d'oùdescendent le musée de Cluny et le musée des Antiquités nationales deSaint-Germain-en-Laye; qu'il s'agisse des sociétés savantes auxquellesArcisse de Caumont, le fondateur de l'illustre Société des antiquaires deNormandie, a fourni le modèle; ou encore des Monuments historiques,qui doivent à Mérimée leur première impulsion; ou encore de la Sociétéde l'histoire de France et du Comité des travaux historiques dont Guizota été le grand concepteur et le plus actif réalisateur 3; ou enfin deViollet-le-Duc, en qui se résume tout le débat idéologique qui sous-tendla possibilité même d'une restauration 4. L'inconvénient d'une telleatomisation est compensé par l'historique de ce lieu de mémoire queconstitue, en soi, la notion même depatrimoine » qui se cristallise sousla Révolution sur les monuments or périmésde l'ancienne France,églises et châteaux, pour se dilater, de nos jours qui ont célébré en 1980V '«• année du patrimoine », jusqu'à tous les vestiges possibles et impos-sibles du passé national. L'immense avantage du traitement est, en

1. Cf., pour la Bibliothèque nationale, Jean-François FOUCAUD, La Bibliothèque royalesous la monarchie de Juillet, Paris, Bibliothèque nationale, 1978.

2. Cf. Krzysztof POMIAN, Collectionneurs, amateurs et curieux, Paris-Venise, XVl'-XVIII' siècle, Paris, Gallimard, à paraître en 1987.

3. Cf. Le temps où l'histoire se jit science, 1830-1848, colloque international organisé parRobert-Henri BAUTIER à l'occasion du cent-cinquantenaire du Comité français des scienceshistoriques, Paris, Institut de France, 17-20 décembre 1985, dont les actes sont à paraître dansla revue Storia della storiografia.

4. Cf., le catalogue de l'exposition Viollet-le-Duc, Paris, Grand-Palais, 1980.

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revanche, de mettre vigoureusement en relief, dans la formation d'unemémoire nationale, le massif de la Restauration et de la monarchie deJuillet, qui nous domine encore.

A représentations matérielles semblables, donc, solutions diffé-rentes pour le territoire, le cadre; pour l'Etat, la palette; et pour lepatrimoine la toile d'araignée.

L'idéel, enfin soit La gloire, et Les mots. C'est-à-dire l'idée que lanation projette d'elle-même et veut en donner. D'idées, il n'y en a pas,sans doute, de plus significatives que ces deux-là, dans un pays qui a sifortement identifié ses formes politiques successives avec la guerre,féodale et monarchique, révolutionnaire et républicaine; dans un paysaussi qui a si constamment incorporé la culture à la définition de sonidentité et fait de sa langue la clef de son universalité. En un sens, cesthèmes sont proches à se confondre, et l'un ne va guère sans l'autre.Leur rapport à la nation est cependant de nature radicalementdifférente, dans la mesure où la gloire est une, manière de vivre uneambition de grandeur et de prestige que partagent peu ou prou tous lespeuples et toutes les nations, tandis que les mots renvoient à une intimitéde la langue et de l'Etat qui n'est propre qu'à la France.

La gloire donc, pas la grandeur. S'il ne s'agissait que de grandeur,ses lieux de mémoire ne seraient que ses moments de plus grand éclat.Mais, à la différence de la grandeur, valeur qui se mesure et se compare,valeur profane et qui s'impose, la gloire, même en ce monde, n'est pas dece monde; elle appartient au sacré, c'est un titre qui se mérite et seconquiert sur l'au-delà salut éternel ou postérité en fonction desvaleurs les plus hautes et les mieux établies de la communauté socialeDe Dieu quireconnaît les siens à la Patrie reconnaissante, la gloire adonc subi un double mouvement de laïcisation et de démocratisation

d'une part un transfert du sacrifice chrétien sur le sacrifice patriotique,dont ont bénéficié d'abord les grands, saints rois et illustres capitainesqui, aux grandeurs d'état et aux grandeurs d'établissement ont ajouté lerenoncement volontaire à ces grandeurs par le renoncement à la vie

1. Pour une première approche du problème, cf. Maria Rosa LIDA DE MALKIEL, L'Idéede gloire dans la tradition occidentale (Antiquité, Moyen Age, Castille), trad. franç. SylviaRoubaud, Munich-Paris, Klincksieck, 1968.

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jusqu'aux simples noms qui s'alignent sur les monuments aux mortspour la patrie*. D'autre part, un élargissement de la valeur du

mémorable à toutes les formes des illustrations nationales et locales, àtoutes les notabilités intellectuelles, artistiques, scientifiques ou civiques.C'est ce double parcours qu'on a cherché à rendre sensible. Encommençant par faire droit, du Moyen Age à Verdun, à la longueprégnance du sacrifice du sang exigé par l'intense identification de laguerre à la solidification des formes de l'Etat national. En soulignant,pour finir, deux formes d'aboutissement du processus les statues deParis et les noms de rues, après les monuments aux morts de LaRépublique. Non sans que des lieux intermédiaires permettent de saisirle passage, de l'une à l'autre, des figures de la gloire la promotionlaïque et démocratique de la gloire militaire qu'ont représentée,notamment sous la Restauration et la monarchie de Juillet, la cérémonie

du retour des Cendres, l'élaboration du mythe du soldat Chauvin, cepère inconnu du chauvinisme, l'ouverture enfin, à Versailles, de lagalerie des Batailles« à toutes les gloires de la France la promotionlaique et démocratique de la gloire civile qu'ont représentée latransformation du Louvre, palais royal, en panthéon des arts, ou lepassage, dans le discours sur les morts, de l'oraison funèbre à l'élogeacadémique et à la simple nécrologie.

Si la célébration de la nation par elle-même implique un parcours,les mots exigeaient plutôt de saisir un traitspécifique, une permanencenon celle, trop évidente, de la culture dans la détermination nationale,mais l'exceptionnelle implication politique, étatique et civique des faitsde culture dans la tradition française, à commencer par la langue et parle mot, officiel et régenté. C'est pourquoi les raisons qui déconseillaientde traiter le patrimoine à partir de ses institutions militaient aucontraire pour que ce soit à travers elles que se précise la place trèsparticulière que la France a faite à la culture dans la définition de sanature. A condition de choisir précisément celles où se révèle avec le plusd'évidence l'impératifpolitique de la langue, comme l'unique et subtileintimité du mot et de l'autorité, de la littérature et de la politique. C'estéminemment le cas de l'Académie française, officiellement chargée parl'État de faire un dictionnaire, dont l'élection fait de l'écrivain undignitaire d'Etat et répand inversement sur ses autres membres, qu'ilssoient hommes de science, d'Église ou d'épée, l'aura de l'homme de

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lettres. Mais c'est aussi le cas du Collège de France, directementpatronné par le Prince, mais où la liberté de savoir est garantie par lepouvoir contre le pouvoir lui-même. Ce le fut enfin plus secrètement,plus temporairement, mais de manière non moins éclairante, de cesclasses de« khâgnedes années 1880 aux années 1960,où, entre l'enferdu secondaire et le paradis de la littérature, se distillait à grands coupsde classiques scolaires le culte d'une rhétorique à tout usage. Aucune deces institutions na son équivalent à l'étranger. Plane sur elles l'ombredes magiciens des mots le grand écrivain, dont l'attouchement repré-sente pour le moins grand un vrai adoubement et chez qui la visite,depuis celles qu'on faisait à Voltaire, Rousseau et Buffon, a constitué unvéritable rituel d'initiation; le grand orateur, dont la parole, qu'elledescende de la chaire, du barreau ou de la tribune, a été traditionnel-

lement en France, et décisivement depuis la Révolution, par son pouvoirde capter les esprits plus encore que de les convaincre, le vrai lieu de lapolitique.

La politique aucun de ces essais n'en traite directement et c'est ellepourtant qui donne à ces trois volumes leur intention d'ensemble et leurprofonde unité.

Si l'on cherchait, en effet, à fonder en raison ce qui justifie lerapprochement inattendu de tant d'objets apparemment si éclatés etconfère à leur réunion son homogénéité et son appartenance à une mêmegamme de phénomènes, on le trouverait dans leur commune manière demettre en évidence une dimension du politique dont on est en train dedécouvrir qu'elle constitue peut-être sa vérité dernière sa dimensionsymbolique.

Qu'ont en commun, par exemple, un monument, un livre, uneinstitution Saint-Denis, les Guides-Joanne et le Collège de Francetels du moins qu'ils sont envisagés ici? Qu'ont en commun unecérémonie, une devise, un musée, une biographie, une statue, unerégion, un dictionnaire, et chacune de ces quarante-huit monographiesindépendantes, sinon d'emporter avec elles une signification qui parleau-delà de leur teneur immédiate et qui engage de proche en proche ceque la nation a de plus essentiel, l'organisation même de l'être-

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ensemble, la forme de la cité et ce qu'il faut bien appeler son âme? Lanation n'est pas un concept juridique seulement, pas seulement uneunité territoriale et un vouloir-vivre en commun, pas même seulementceriche legs de souvenirs » et ce« plébiscite de tous les joursdontparlait Renan; c'est une organisation symbolique du groupe humain,dont il s'est agi de retrouver les repères et d'éclairer les circuits. Il y a,par exemple, des tableaux de paysages de France qu'on peut étudierpour l'esthétique et l'histoire d'un art du paysage; et ces mêmes tableauxpris dans un réseau général d'institutions et de significations quiconstituent tout à coup un corpus indicateur d'une identité politique. Il ya Versailles, mille fois étudié, mais aussi foyer d'une représentation dupouvoir qui rayonne magnétiquement à travers les siècles et qui restepour les Français le symbole du pouvoir. Il y a une région, l'Alsace, parexemple, et le rôle qu'elle a joué de tous les points de vue, stratégique,économique, religieux, culturel, dans l'histoire nationale; et l'Alsacedans ce qu'elle incarne de spécifique dans la constitution de l'entitéfrançaise. Il y a l'Académie française, son rôle et son poids dans l'histoiredes institutions, les intrigues de ses élections et la succession de sesdiscours de réception; et il y a le modèle original que la Coupole aimposé directement ou indirectement aux hiérarchies dites et non ditesde tous les développements de la littérature. On pourraitainsi reprendrechaque essai, et montrer que, par-delà l'ouverture infinie de leur variétépossible, leur principe et leur intention convergent dans la mise enlumière de cette force agissante de symboles et dans leur poids,impalpable et décisif, sur la vie des sociétés et la constitution de l'identitépolitique de la nation.

C'est dans cette dimension symbolique, la moins étudiée et peut-êtrela plus neuve, que se situe aujourd'hui la réinterrogation du politique,par l'histoire, la philosophie, le droit, la littérature. C'est dans cettedimension que l'histoire nationale peut puiser les ressources d'unrenouvellement et d'un nouveau programme. Le symbolique permet defaire le joint entre les bases les plus matérielles de l'existence des sociétéset les productions les plus élaborées de la culture et de la réflexion. C'estcette capacité d'articuler ensemble et d'embrasser du même regardanalytique l'histoire des faits de culture et l'histoire des faits sociaux quidonne à l'histoire symbolique son dynamisme et sa fécondité. Deshistoriens de l'art, de la littérature, de la politique, du droit, de

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