extravasation
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Plan : 1- Introduction
2- Définition de l’extravasation
3-Comment se fait l’extravasation?
4-Incidence de l’extravasation
5-Les facteurs de risque
6-Les complications
7-Evaluation des éléments de gravité
8-Prévention
9-Conduite à tenir
10-Traitement chirurgical
L’imagerie médicale tient une place importante dans le
contexte diagnostic et thérapeutique des maladies, mais la
plupart des examens radiologiques nessecitent l’injection
d’un produit de contraste en vue d’absence de différentiation
entre certains tissus de l’organisme, alors cette injection
permet une meilleure visualisation des structures pour
améliorer la qualité du diagnostic; mais elle peut entrainer
plusieurs risques qui peuvent perturber le déroulement de
l’examen et parmi ces derniers on peut citer l’extravasation.
Introduction :
C’est la fuite accidentelle d'une
substance, en particulier d'un médicament,
en dehors d'un vaisseau dans lequel elle est
injectée (vers les tissus avoisinants) .
Définition :
Comment se fait l’extravasation?
L’extravasation (incident de perfusion) est une complication
non exceptionnelle(0,04 à 0,9 %) des injections intra-veineuses
de produit de contraste.
Elle peut faire suite à une blessure de la veine lors de la
pose du matériel d’injection, mais également résulter d’une
rupture d’une paroi veineuse du fait de l’hyperpression. Cette
rupture survient dans la zone où est placé le matériel
d’injection, ou en aval, à proximité.
Incidence de l’extravasation
L’incidence de ces accidents lors de l’utilisation d’un
produit de contraste iodé par voie intraveineuse est très
faible. L’ordre de grandeur du risque de décès est de 1/100
000 (0,001%), celui des accidents majeurs (définis par la
nécessité d’une intervention thérapeutique quelle qu’elle
soit) est de 1/2 000 (0,05%), et celui des incidents mineurs
de 1% (à l’exclusion de la sensation de chaleur lors de
l’injection).
Les facteurs de risques de gravité
liés au patient: Attention particulière chez les patients aux âges extrêmes de
la vie.
Les patients présentant des troubles de la vascularisation artérielle, du drainage veineux ou lymphatique ou des troubles trophiques sont plus à risques.
liés au site d’injection:
Surveillance renforcée si injection au niveau d’un
site de faible abondance de tissu sous-cutané (dos de la main, poignet, cheville...)
liés à la technique d’injection
Risque de survenue plus élevé lors de l’utilisation d’aiguille plutôt que d’un cathéter ou lors de l’utilisation d’injecteur automatique.
liés au produit de contraste: Utilisation des produits hyper-osmolaire.
Gravité reconnue si: La quantité diffusé est > 30cc du PC ionique d’osmolalité
élevée. La quantité diffusée est > 100cc du PC non ionique de basse
osmolalité.
suite
Les complications
Les conséquences de l’extravasation sont directement liées au
volume de produit de contraste extravasé.
Les conséquences de l’extravasation débutent d’une simple
sensation de chaleur sur le site d’injection, une rougeur
inflammatoire au niveau du point de ponction et/ou une douleur et
peuvent aller jusqu’à former des œdèmes de différentes tailles,
des indurations et même des escarres.
Les formes les plus graves peuvent conduire à la nécrose des
tissus adjacents.
Il existe également des risques d’amputation de membre à
posteriori dans les cas les plus sévères et même de décès.
suite
La gravité de l'extravasation est fonction de la toxicité du
produit injecté pour les tissus environnants.
Certaines substances comme le gadolinium (utilisé comme
produit de contraste en IRM), les produits cytotoxiques
notamment utilisés dans le traitement chimio thérapeutique
des cancers ou encore certains antibiotiques sont très
toxiques pour les tissus mous.
Evaluation des éléments de gravité
1.Estimation du volume injecté (au vu de la quantité
restante dans la seringue) ;
2.Estimation de l’osmolarité.
3.Estimation de l’étendue et de la localisation de
l’extravasation par la pratique de clichés de membre.
4.Recherche de signes de mauvaise tolérance par un
examen clinique, vasculaire et neurologique.
Prévention:
Eviter d'utiliser une voie veineuse déjà en place.
Recourir systématiquement à un cathéter court en adaptant le
débit au calibre utilisé.
Privilégier une veine du pli du coude ; n'utiliser pas la main ou le
pied que sur avis express du radiologue et sous réserve d'une
surveillance toute particulière de l'injection.
Eviter toute compression du membre perfusé (appui-bras,
brassard de pression artérielle, …)
Suite
Vérifier la qualité du cathétérisme par une injection test.
En cas de facteur de risque, utiliser un produit à faible
charge osmotique.
Prévenir le patient du risque et lui demander de se
manifester en cas de douleur (mais savoir qu'une
extravasation, même importante, peut être indolore et que
la sensation de tension et/ou de douleur peut n'apparaître
que secondairement).
Surveiller le début d'injection avant le passage des
rayons X (surveillance visuelle et tactile).
Surveillance du patient pendant l’administration
(gonflement, rougeur, douleur…).
Mesures immédiates :
Arrêter la perfusion et immobiliser le membre concerné.
Laisser le dispositif intraveineux (DIV) en place.
Identifier les contours de la région lésée avec un stylo
feutre.
Pratiquer une radiographie du membre pour une
estimation du volume et de l’étendue de l’extravasation.
Aspirer par le DIV le maximum de médicament extravasé.
Retirer le DIV .
conduite à tenir en cas d’extravasation
Surélever le membre concerné.
Appliquer sur la zone d’extravasation de la
glace pendant 20 minutes au moins, sans contact
direct avec la peau (dans un linge ou une poche
de glace, sinon dans un gant non stérile).
Informer le patient sur les signes et les risques
potentiels.
Suite
Mesures complémentaires et tardives :
Laisser le membre surélevé pendant les 3 heures suivant
l’extravasation.
Continuer d’appliquer de la glace pendant 20 minutes
toutes les heures pendant 6 heures.
Signaler l’extravasation dans le compte-rendu ainsi
qu’au médecin référent.
Remplir la fiche de signalement d’événements
indésirables.
Suite
En cas de gravité pratiquer un contrôle
médical systématique le lendemain.
Pratiquer un examen clinique et/ou
neurologique et/ou vasculaire à la recherche
de signes de mauvaise tolérance.
Suite
Recours à un avis chirurgical si :
Aspect cartonné de la peau.
Œdème important.
Troubles de la perfusion distale (syndrome de loges) :
paresthésies, renforcement des douleurs
segmentaires, hypoesthésie, diminution de la force
musculaire, diminution des pouls.
Le traitement chirurgical
Après un bilan
préopératoire classique
pour une intervention
sous anesthésie
générale de 30 minutes.
un cliché
radiologique de la zone
à infiltrée est réalisé.
Suite
Le protocole chirurgical se déroule ensuite en plusieurs
phases :
Infiltration : par du sérum physiologique de la zone
d'extravasation permet une dilution du soluté extravasé et
une meilleure aspiration.
Aspiration :Elle débute par la réalisation de multiples
incisions cutanées et de tunnels sous-cutanés en
périphérie et au centre de la lésion. L'aspiration s'effectue
à l'aide de canules à bouts mousses.
Suite
Lavage : il est réalisé à la seringue dans les incisions et les
tunnels.
Deuxième aspiration : elle permet l'évacuation du liquide
résiduel.
Les incisions ne sont pas saturées afin que le drainage se
fasse dans un gros pansement. Un cliché radiologique
permet de visualiser l'efficacité du geste.
Suite
Prise en compte psychologique du
patient :
C'est certainement le traitement le plus efficace et le
plus difficile à réaliser. Les manipulateurs, mais aussi les
radiologues, ont un rôle très important dans la prise en
charge psychologique du patient. Il est important de le
surveiller et de l'informer, tout en pratiquant les soins
locaux.