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Fiche réalisée par Philippe Cuomo, professeur missionné à La Comédie de Béthune – philippe.cuomo@ac-‐lille.fr
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FICHE PEDAGOGIQUE
Le malade imaginaire TEXTE de Molière
MISE EN SCENE Michel Didym
Du 14 au 17 avril 2015 Comédie de Béthune
de Molière mise en scène Michel Didym avec André Marcon, Agnès Sourdillon, Jeanne Lepers, Catherine Matisse, Bruno Ricci, Jean-‐Marie Frin, Barthélémy Meridjen, Jean-‐Claude Durand, Garance Rinderknecht en alternance avec Sixtine Kieffer musique Philippe Thibault scénographie Jacques Gabel lumières Joël Hourbeigt costumes Anne Autran assistante à la mise en scène Anne Marion-‐Gallois chorégraphie Jean-‐Charles Di Zazzo maquillage et perruque Catherine Saint Sever enregistrement et mixage musique Bastien Varigault avec le Quatuor Stanislas Stanislas (Laurent Causse, Jean de Spengler, Bertrand Menut, Marie Triplet) modiste Catherine Somers couturières Liliane Alfano, Anne Yarmola régie générale Pascal Flamme, Sébastien Rébois régie lumières Gillian Duda régie son Dominique Petit régie plateau Jérémy Ferry habilleuse Claire Gény maquilleuse, coiffeuse Noï Karunayadhaj
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MOLIERE
A partir du film d’Ariane Mnouchkine : (http://fr.wikipedia.org/wiki/Molière_(film,_1978)
• Molière et la cour :
https://www.youtube.com/watch?v=jnbvfl1c6c0 èQue nous apprend cet extrait sur l’artiste qu’était Molière, sur ses liens avec le pouvoir ?
• La mort de Molière : https://www.youtube.com/watch?v=jnbvfl1c6c0 èQue nous dit cet extrait de Molière à la fin de sa vie ?
VERS LE SPECTACLE DE MICHEL DIDYM • Proposez une analyse de cette affiche du théâtre de la manufacture.
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• D’après ces vidéos, quels sont les enjeux de cette mise en scène ?
https://www.youtube.com/watch?v=MjmNPtGpN6o https://www.youtube.com/watch?v=3mY_x5ajCK4
• A quoi tient l’actualité de ce personnage selon André Marcon et Michel Didym ?
https://www.youtube.com/watch?v=el5CFJcoJ4g
• En quoi cette pièce peut-‐elle être une pièce d’aujourd’hui ?
POUR SE PREPARER DAVANTAGE Lecture de la scène 1 èD’après la lecture de la scène, qui est ce personnage d’Argan, selon vous ? èQuels sont les registres présents dans cette scène ? èVous êtes metteur en scène, vous écrivez un message aux différents membres du projet artistique : l’acteur qui joue Argan dans cette scène, le(a) scénographe, le(a) costumier (ère). èProposez votre propre affiche pour une mise en scène de cette pièce. Pour aller plus loin
Au lycée, un exemple de question de corpus : Des débuts de comédie de Molière
Texte n°1 : Molière, Le médecin malgré lui, 1666. ACTE I, SCÈNE PREMIÈRE SGANARELLE, MARTINE, en se querellant. SGANARELLE.-‐ Non je te dis que je n'en veux rien faire; et que c'est à moi de parler et d'être le maître. MARTINE.-‐ Et je te dis moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie: et que je ne me suis point mariée avec toi, pour souffrir tes fredaines. SGANARELLE.-‐ Ô la grande fatigue que d'avoir une femme: et qu'Aristote a bien raison, quand il dit qu'une femme est pire qu'un démon! MARTINE.-‐ Voyez un peu l'habile homme, avec son benêt d'Aristote. SGANARELLE.-‐ Oui, habile homme, trouve-‐moi un faiseur de fagots, qui sache, comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ans, un fameux médecin, et qui ait su dans son jeune âge, son rudiment par cœur. MARTINE.-‐ Peste du fou fieffé. SGANARELLE.-‐ Peste de la carogne. MARTINE.-‐ Que maudit soit l'heure et le jour, où je m'avisai d'aller dire oui. SGANARELLE.-‐ Que maudit soit le bec cornu de notaire qui me fit signer ma ruine. MARTINE.-‐ C'est bien à toi, vraiment, à te plaindre de cette affaire: devrais-‐tu être un seul moment, sans rendre grâces au Ciel de m'avoir pour ta femme, et méritais-‐tu d'épouser une personne comme moi? SGANARELLE.-‐ Il est vrai que tu me fis trop d'honneur: et que j'eus lieu de me louer la première nuit de nos noces. Hé! morbleu, ne me fais point parler là-‐dessus, je dirais de certaines choses... MARTINE.-‐ Quoi? que dirais-‐tu?
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SGANARELLE.-‐ Baste, laissons là ce chapitre, il suffit que nous savons ce que nous savons: et que tu fus bien heureuse de me trouver. MARTINE.-‐ Qu'appelles-‐tu bien heureuse de te trouver? Un homme qui me réduit à l'hôpital, un débauché, un traître qui me mange tout ce que j'ai? SGANARELLE.-‐ Tu as menti, j'en bois une partie. MARTINE.-‐ Qui me vend, pièce à pièce, tout ce qui est dans le logis. SGANARELLE.-‐ C'est vivre de ménage. MARTINE.-‐ Qui m'a ôté jusqu'au lit que j'avais. SGANARELLE.-‐ Tu t'en lèveras plus matin. MARTINE.-‐ Enfin qui ne laisse aucun meuble dans toute la maison. SGANARELLE.-‐ On en déménage plus aisément. MARTINE.-‐ Et qui du matin jusqu'au soir, ne fait que jouer, et que boire. SGANARELLE.-‐ C'est pour ne me point ennuyer. MARTINE.-‐ Et que veux-‐tu pendant ce temps, que je fasse avec ma famille? SGANARELLE.-‐ Tout ce qu'il te plaira. MARTINE.-‐ J'ai quatre pauvres petits enfants sur les bras. SGANARELLE.-‐ Mets-‐les à terre. MARTINE.-‐ Qui me demandent à toute heure, du pain. SGANARELLE.-‐ Donne-‐leur le fouet. Quand j'ai bien bu, et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison. MARTINE.-‐ Et tu prétends ivrogne, que les choses aillent toujours de même? SGANARELLE.-‐ Ma femme, allons tout doucement, s'il vous plaît. MARTINE.-‐ Que j'endure éternellement, tes insolences, et tes débauches? SGANARELLE.-‐ Ne nous emportons point ma femme. MARTINE.-‐ Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir? SGANARELLE.-‐ Ma femme, vous savez que je n'ai pas l'âme endurante: et que j'ai le bras assez bon. MARTINE.-‐ Je me moque de tes menaces. SGANARELLE.-‐ Ma petite femme, ma mie, votre peau vous démange, à votre ordinaire. MARTINE.-‐ Je te montrerai bien que je ne te crains nullement. SGANARELLE.-‐ Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober quelque chose. MARTINE.-‐ Crois-‐tu que je m'épouvante de tes paroles? SGANARELLE.-‐ Doux objet de mes vœux, je vous frotterai les oreilles. MARTINE.-‐ Ivrogne que tu es. SGANARELLE.-‐ Je vous battrai. MARTINE.-‐ Sac à vin. SGANARELLE.-‐ Je vous rosserai. MARTINE.-‐ Infâme. SGANARELLE.-‐ Je vous étrillerai. MARTINE.-‐ Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, belître, fripon, maraud, voleur...! SGANARELLE.-‐ Il prend un bâton, et lui en donne.-‐ Ah! vous en voulez, donc. MARTINE.-‐ Ah, ah, ah, ah. SGANARELLE.-‐ Voilà le vrai moyen de vous apaiser. Texte n°2 : Molière, George Dandin, 1668. ACTE I, SCÈNE PREMIÈRE GEORGE DANDIN.-‐ Ah! qu'une femme Demoiselle est une étrange affaire, et que mon mariage est une leçon bien parlante à tous les paysans qui veulent s'élever au-‐dessus de leur condition, et s'allier comme j'ai fait à la maison d'un gentilhomme. La noblesse de soi est bonne: c'est une chose considérable assurément, mais elle est accompagnée de
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tant de mauvaises circonstances, qu'il est très bon de ne s'y point frotter. Je suis devenu là-‐dessus savant à mes dépens, et connais le style des nobles lorsqu'ils nous font nous autres entrer dans leur famille. L'alliance qu'ils font est petite avec nos personnes. C'est notre bien seul qu'ils épousent, et j'aurais bien mieux fait, tout riche que je suis, de m'allier en bonne et franche paysannerie, que de prendre une femme qui se tient au-‐dessus de moi, s'offense de porter mon nom, et pense qu'avec tout mon bien je n'ai pas assez acheté la qualité de son mari. George Dandin, George Dandin, vous avez fait une sottise la plus grande du monde. Ma maison m'est effroyable maintenant, et je n'y rentre point sans y trouver quelque chagrin. Texte n°3 : Molière, Monsieur de Pourceaugnac, 1669. ACTE I, SCÈNE PREMIÈRE JULIE, ÉRASTE, NÉRINE. JULIE.-‐ Mon Dieu, Éraste, gardons d'être surpris; je tremble qu'on ne nous voie ensemble; et tout serait perdu, après la défense que l'on m'a faite. ÉRASTE.-‐ Je regarde de tous côtés, et je n'aperçois rien. JULIE.-‐ Aie aussi l'œil au guet, Nérine, et prends bien garde qu'il ne vienne personne. NÉRINE.-‐ Reposez-‐vous sur moi, et dites hardiment ce que vous avez à vous dire. JULIE.-‐ Avez-‐vous imaginé pour notre affaire quelque chose de favorable? et croyez-‐vous, Éraste, pouvoir venir à bout de détourner ce fâcheux mariage que mon père s'est mis en tête? ÉRASTE.-‐ Au moins y travaillons-‐nous fortement; et déjà nous avons préparé un bon nombre de batteries pour renverser ce dessein ridicule. NÉRINE.-‐ Par ma foi, voilà votre père. JULIE.-‐ Ah séparons-‐nous vite. NÉRINE.-‐ Non, non, non, ne bougez, je m'étais trompée. JULIE.-‐ Mon Dieu, Nérine, que tu es sotte, de nous donner de ces frayeurs! ÉRASTE.-‐ Oui, belle Julie, nous avons dressé pour cela quantité de machines, et nous ne feignons point de mettre tout en usage, sur la permission que vous m'avez donnée. Ne nous demandez point tous les ressorts que nous ferons jouer, vous en aurez le divertissement; et comme aux comédies, il est bon de vous laisser le plaisir de la surprise, et de ne vous avertir point de tout ce qu'on vous fera voir; c'est assez de vous dire que nous avons en main divers stratagèmes tous prêts à produire dans l'occasion, et que l'ingénieuse Nérine et l'adroit Sbrigani entreprennent l'affaire. NÉRINE.-‐ Assurément. Votre père se moque-‐t-‐il de vouloir vous anger de son avocat de Limoges, Monsieur de Pourceaugnac, qu'il n'a vu de sa vie, et qui vient par le coche vous enlever à notre barbe? Faut-‐il que trois ou quatre mille écus de plus, sur la parole de votre oncle, lui fassent rejeter un amant qui vous agrée? Et une personne comme vous, est-‐elle faite pour un Limosin? S'il a envie de se marier, que ne prend-‐il une Limosine, et ne laisse-‐t-‐il en repos les chrétiens? Le seul nom de Monsieur de Pourceaugnac m'a mis dans une colère effroyable. J'enrage de Monsieur de Pourceaugnac. Quand il n'y aurait que ce nom-‐là, Monsieur de Pourceaugnac, j'y brûlerai mes livres, ou je romprai ce mariage, et vous ne serez point Madame de Pourceaugnac. Pourceaugnac! Cela se peut-‐il souffrir? Non, Pourceaugnac est une chose que je ne saurais supporter, et nous lui jouerons tant de pièces, nous lui ferons tant de niches sur niches, que nous renverrons à Limoges Monsieur de Pourceaugnac. ÉRASTE.-‐ Voici notre subtil Napolitain, qui nous dira des nouvelles. Question sur le corpus de textes :
• En quoi les extraits du corpus annoncent-‐ils une comédie ?
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Votre réponse sera justifiée par des éléments des textes que vous analyserez et n'excèdera pas une page et demie.
• Vous vous efforcerez de confronter les documents.
LA REPRESENTATION Sur le site des archives du spectacle (http://www.lesarchivesduspectacle.net), recherchez les différentes mises en scène de cette pièce répertoriées.
• Que pensez-‐vous du nombre de mises en scène ? • Cherchez des photographies de trois mises en scène différentes montrant le
personnage d’Argan et trois autres montrant la scénographie. Comparez les photographies trouvées avec celles de la mise en scène de Michel Didym ci-‐dessous.
(photographies de Serge Martinez)
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Compléments : dossier sur le comique (saison 2010-‐2011) http://www.comediedebethune.org/la-‐comedie-‐et-‐vous/avec-‐les-‐enseignants/