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Nations Unies A/56/326 Assemblée générale Distr. générale 6 septembre 2001 Français Original: anglais 01-52608 (F) 170901 180901 *0152608* Cinquante-sixième session Point 40 de l’ordre du jour provisoire* Suite à donner aux résultats du Sommet du Millénaire Plan de campagne pour la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire Rapport du Secrétaire général Résumé Le présent plan de campagne pour la mise en oeuvre de la Déclaration du Mil- lénaire des Nations Unies contient une synthèse détaillée de la situation actuelle. Il indique les grandes lignes d’une stratégie conçue pour permettre aux 147 chefs d’État et de gouvernement – et aux 189 États Membres au total – qui ont adopté la Déclara- tion du Millénaire d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés et de tenir les engage- ments qu’ils ont pris. Ce rapport traite à fond chacun des objectifs et des engagements qui figurent dans la Déclaration du Millénaire, suggère les voies à emprunter et présente les « meilleures pratiques ». Il fait fond sur le travail déjà accompli par les Gouverne- ments, l’ensemble du système des Nations Unies, y compris les institutions de Bret- ton Woods et l’Organisation mondiale du commerce, les organisations intergouver- nementales, les organisations internationales, les organisations régionales et la so- ciété civile. Dans la section II, « Paix, sécurité et désarmement », sont décrites des mesu- res de nature à promouvoir la sécurité commune, à savoir : • Renforcer la primauté du droit et combattre la criminalité transnationale : la communauté internationale, y compris les Nations Unies, continuera d’aider les États à ratifier les traités, à mettre leur législation interne en conformité avec leurs obligations internationales, à étendre la juridiction de la Cour internatio- nale de Justice et à hâter l’entrée en vigueur du Statut de Rome de la Cour pé- nale internationale; * A/56/150.

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Nations Unies A/56/326

Assemblée générale Distr. générale6 septembre 2001FrançaisOriginal: anglais

01-52608 (F) 170901 180901*0152608*

Cinquante-sixième sessionPoint 40 de l’ordre du jour provisoire*Suite à donner aux résultats du Sommet du Millénaire

Plan de campagne pour la mise en oeuvrede la Déclaration du Millénaire

Rapport du Secrétaire général

RésuméLe présent plan de campagne pour la mise en oeuvre de la Déclaration du Mil-

lénaire des Nations Unies contient une synthèse détaillée de la situation actuelle. Ilindique les grandes lignes d’une stratégie conçue pour permettre aux 147 chefs d’Étatet de gouvernement – et aux 189 États Membres au total – qui ont adopté la Déclara-tion du Millénaire d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés et de tenir les engage-ments qu’ils ont pris.

Ce rapport traite à fond chacun des objectifs et des engagements qui figurentdans la Déclaration du Millénaire, suggère les voies à emprunter et présente les« meilleures pratiques ». Il fait fond sur le travail déjà accompli par les Gouverne-ments, l’ensemble du système des Nations Unies, y compris les institutions de Bret-ton Woods et l’Organisation mondiale du commerce, les organisations intergouver-nementales, les organisations internationales, les organisations régionales et la so-ciété civile.

Dans la section II, « Paix, sécurité et désarmement », sont décrites des mesu-res de nature à promouvoir la sécurité commune, à savoir :

• Renforcer la primauté du droit et combattre la criminalité transnationale : lacommunauté internationale, y compris les Nations Unies, continuera d’aider lesÉtats à ratifier les traités, à mettre leur législation interne en conformité avecleurs obligations internationales, à étendre la juridiction de la Cour internatio-nale de Justice et à hâter l’entrée en vigueur du Statut de Rome de la Cour pé-nale internationale;

* A/56/150.

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• Agir lorsque le droit est impuissant : la communauté internationale se trouvesouvent appelée à assumer des responsabilités qui vont de la prévention deconflits violents au déploiement d’opérations de maintien de la paix et de mis-sions de renforcement de la paix, dans bien des cas aux côtés d’organisationsrégionales. Face à ces défis, il faut intervenir pour :

a) Ne plus se contenter de réagir, mais prévenir, selon une démarche dontparticipent les mesures visant à limiter les conflits armés qui prévoient un contrôlepréventif des armements et le marquage et le suivi des « diamants du sang »;

b) Mener à bien les importantes réformes de la gestion engagées au sein del’ONU en ce qui concerne le maintien de la paix, notamment en pourvoyant les pos-tes nouveaux et en dotant l’Organisation de capacités de déploiement d’une durée de30 à 90 jours;

c) Appuyer les efforts de consolidation de la paix sur le terrain et renforcerla coordination de tous les acteurs intervenant dans le processus de désarmement, dedémobilisation et de réinsertion, tout en aidant à l’organisation d’élections et en fa-vorisant la réconciliation sans laquelle il n’est pas de paix durable;

• Réformer le régime des sanctions : si les sanctions peuvent être des instrumentsd’action importants pour le Conseil de sécurité, il faut cependant poursuivre lesefforts pour les « cibler » davantage, de façon qu’elles gagnent en efficacité etque leurs conséquences pour les populations civiles soient encore réduites;

• Enfin, faire progresser le désarmement sous tous ses aspects, y comprisl’élimination des armes de destruction massive, des mines terrestres et des ar-mes légères : il s’agit à présent d’appliquer les conventions existantes, des’employer à mettre sur pied des mécanismes régionaux pour dépister le com-merce illicite des armes, remonter jusqu’à sa source et y mettre un terme, ainsique de soutenir les efforts de mobilisation de la société civile.

La section III, « Développement et élimination de la pauvreté : les objectifsde développement de la Déclaration du Millénaire », est centrée sur l’éliminationde la pauvreté comme moyen d’assurer un développement durable et souligne com-bien il importe de réduire de moitié le nombre de personnes qui ne disposent au-jourd’hui pour vivre que d’un dollar au plus par jour. Tout effort visant à instaurer undéveloppement durable exige une action concertée pour réduire la pauvreté, ce quisuppose que l’on trouve des solutions à la faim, à la malnutrition et à la maladie.Pour progresser, les pays en développement devront pouvoir compter sur le soutienpolitique et financier des pays riches qui sont leurs partenaires. Pour atteindre cesobjectifs, la communauté internationale devrait continuer d’agir sur plusieurs fronts :

• Vu les effets dévastateurs de ces fléaux que sont le VIH/sida et d’autres mala-dies sur tous les efforts faits pour arracher les pauvres à leur condition, le Fondsmondial pour la santé et la lutte contre le sida représente à la fois une campagnepour améliorer la situation sanitaire et l’un des volets d’une stratégie fonda-mentale pour assurer un développement durable.

• Étant donné que tous les problèmes liés à la pauvreté sont interdépendants etappellent des solutions transsectorielles, des mesures telles que les programmesde fourniture de « repas scolaires » et de « rations à emporter à la maison »peuvent avoir de multiples effets bénéfiques au-delà de l’aide nutritionnelle.L’éducation permet d’acquérir les compétences requises pour arracher sa fa-mille à la pauvreté extrême et pour préserver la santé de la communauté. En

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particulier, lorsque par l’éducation la société facilite l’autonomisation des filles,cela exerce à terme un effet sans égal sur leur vie quotidienne et sur celle deleurs familles.

• Les initiatives axées sur les gens sont essentielles, mais elles nécessitent, àl’échelon national, des politiques d’accompagnement avisées, et notamment desprogrammes de dépenses sociales conformes à l’intérêt général, ainsi que desaméliorations de la gouvernance, de l’infrastructure et du renforcement des ins-titutions, comme celles qu’implique la reconnaissance aux pauvres des droits depropriétés.

• Les nations prospères doivent tenir leurs promesses en ce qui concerne l’aidepublique au développement, l’accès aux marchés et la viabilité de la dette, tou-tes choses qui figurent en bonne place à l’ordre du jour de la Conférence inter-nationale sur le financement du développement qui va se tenir prochainement.

• En ce qui concerne les 49 pays les moins avancés, il s’agit à présent de mettreen oeuvre une version mondiale du programme commercial « Tout sauf les ar-mes », d’accroître l’aide au développement, de mettre pleinement en oeuvrel’Initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés et de continuer àprendre des mesures en vue de promouvoir l’annulation de la dette bilatéraleenvers les créanciers officiels.

• Les pays sans littoral et les petits États insulaires en développement sont expo-sés à des risques particuliers auxquels il faut les aider à faire face en soutenantle Cadre global de coopération dans le domaine du transport en transit entre lespays en développement sans littoral et de transit et la communauté des dona-teurs, ainsi qu’en mettant en oeuvre le Programme d’action pour le développe-ment durable des petits États insulaires en développement.

• Enfin, le Groupe d’étude sur les technologies de l’information et de la commu-nication, qui doit se réunir en septembre 2001, prendra des mesures pour com-mencer à combler le fossé numérique.

La section IV, « Protéger notre environnement commun », expose l’impactdévastateur des changements climatiques sur notre planète, qui nécessite une appro-che vigilante et avisée de la conservation et de la gestion des ressources naturelles. Ilest temps d’enrayer les dommages croissants causés à l’environnement du fait du ré-chauffement de la planète, du déboisement, de l’appauvrissement massif de la biodi-versité, de l’érosion des sols et de la désertification, de l’amenuisement des nappesphréatiques et de l’augmentation des catastrophes naturelles. Il est indispensable deprendre les mesures suivantes :

• Obtenir la ratification complète du Protocole de Kyoto, prochaine étape capitaled’une réduction des émissions de gaz à effet de serre;

• Renforcer la coopération et la coordination entre organisations internationaleset régionales compétentes, ainsi qu’avec leurs partenaires publics et privés, surles questions se rapportant aux forêts.

• Mettre en oeuvre la Convention sur la diversité biologique et la Convention desNations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays affectés par degraves épisodes de sécheresse et/ou par l’avancée du désert, en particulier enAfrique;

• Appuyer les initiatives en faveur d’une gestion écologiquement rationnelle del’eau;

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• Adopter une stratégie propre à atténuer les effets des catastrophes naturelles;

• Respecter les principes relatifs à la dignité de l’être humain dans la poursuitedes recherches sur le génome humain.

La section V, « Droits de l’homme, démocratie et bonne gouvernance », ré-affirme que c’est sur les droits fondamentaux de l’être humain que repose la dignitéde la personne humaine et qu’il faut les protéger. Elle indique en quoi la démocratie ale pouvoir de réaliser le changement et de donner aux citoyens les moyens de seprendre en charge et réaffirme la nécessité de travailler collectivement à une plusgrande ouverture des processus politiques doublée d’une participation véritable descitoyens à la vie politique. La stratégie proposée est la suivante :

• Promouvoir les institutions nationales de protection des droits de l’homme;

• Appuyer l’application dans la pratique d’une approche du développement fon-dée sur les droits;

• Aider à l’organisation d’élections pour contribuer à la consolidation des démo-craties nouvelles ou restaurées et oeuvrer à la mise en pratique des principesdémocratiques par des programmes de réforme des institutions;

• Encourager la ratification et la mise en application de la Convention surl’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes parde nouveaux États;

• S’employer à protéger les droits des migrants et de leur famille;

• Aider à assurer la liberté et l’indépendance des médias.

La section VI, « Protéger les groupes vulnérables », traite des groupes, et enparticulier des femmes et des enfants, qui sont déplacés de force et victimesd’atteintes à leurs droits à cause de crises humanitaires complexes. Les formes nou-velles de la guerre ont rendu ces groupes extrêmement vulnérables, et il importe quetant les États que les acteurs non étatiques appliquent les innombrables instrumentsjuridiques et cadres internationaux qui visent à assurer la protection des populationsciviles, des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Leprésent rapport expose les mesures concrètes qui peuvent être prises pour assurer laprotection des populations civiles, à savoir poursuivre les auteurs de violations dudroit pénal international, obtenir l’accès aux populations vulnérables et séparer élé-ments civils et éléments armés dans les situations de déplacement forcé. Les mesuresindispensables à présent sont les suivantes :

• Promouvoir une culture de la protection par l’application constante du droit in-ternational pénal;

• Offrir une protection aux réfugiés et aux personnes déplacées et continuer dediffuser les normes internationales, notamment les Principes directeurs relatifsau déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays;

• Soutenir les efforts nationaux pour appliquer intégralement la Convention rela-tive aux droits de l’enfant et ses protocoles facultatifs et fournir une aide spé-ciale en vue de mettre fin à l’utilisation d’enfants soldats.

La section VII, « Répondre aux besoins spéciaux de l’Afrique », porte sur lesdéfis que représentent l’extrême pauvreté, le fardeau accablant de la dette, la mala-die, les conflits et l’intérêt vacillant de la communauté internationale. Certains de ces

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maux affectent l’ensemble des pays en développement, mais l’Afrique en souffre toutparticulièrement du fait de sa marginalisation dans le processus de mondialisation. Sapart dans les échanges commerciaux, l’investissement et le progrès technologiques’est encore réduite durant la dernière décennie. Néanmoins, les dirigeants africainsont mobilisé des concours locaux et internationaux visant à en faveur de toute une sé-rie d’initiatives et de stratégies visant à :

• Appuyer la Nouvelle Initiative africaine, qui intéresse tous les secteurs;

• Renforcer la gouvernance démocratique;

• Renforcer encore les capacités de maintien de la paix, en coopération avec lesorganisations régionales;

• Oeuvrer à l’instauration d’un développement durable par un accroissement del’aide publique au développement et des apports de capitaux privés et par lerenforcement des capacités dans le domaine du commerce;

• Forger des partenariats en vue de combattre le VIH/sida, comme il est demandédans la Déclaration du Sommet d’Abuja.

La section VIII, « Renforcer l’Organisation des Nations Unies », montre quesi l’on veut que l’Organisation soit de nouveau capable de servir de cadre à un dialo-gue véritable et de catalyseur d’une action efficace, il importe d’améliorer la coordi-nation entre ses principaux organes et de renforcer ses partenariats avec d’autres or-ganisations multilatérales et avec la société civile. À cet effet, il est proposéd’entreprendre les réformes clefs ci-après :

• Faire en sorte que l’Organisation dispose, en temps voulu et de façon prévisi-ble, les ressources nécessaires pour s’acquitter de ses mandats;

• Continuer de généraliser les meilleures pratiques en matière de gestion interne;

• Prêter une attention particulière à la sécurité du personnel des Nations Unies etdu personnel associé;

• Renforcer les liens entre les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods etl’Organisation mondiale du commerce dans le cadre du Comité administratif decoordination;

• Resserrer les liens avec l’Union interparlementaire et mobiliser le secteurprivé, les organisations non gouvernementales et l’ensemble de la société civile dansle cadre de la Fondation pour les Nations Unies et du Pacte mondial.

En conclusion du présent plan de campagne, il est indiqué qu’il sera établi desrapports annuels et, tous les cinq ans, un rapport détaillé sur les progrès accomplis ounon dans la poursuite de ces objectifs. Tout le système des Nations Unies, ses ÉtatsMembres, ses organisations internationales, ses fonds, organismes et programmes,ainsi que le secteur privé et la société civile doivent unir leurs efforts pour tenir lesnobles engagements inscrits dans la Déclaration du Millénaire. La solidarité sera laclef de la réussite.

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Table des matièresParagraphes Page

I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1–11 7

II. Paix, sécurité et désarmement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12–79 8

A. La primauté du droit dans les affaire internationales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14–32 8

B. Renforcer la capacité qu’a l’ONU de régler les conflits armés . . . . . . . . . . . . . 33–61 11

C. Désarmement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62–79 17

III. Développement et élimination de la pauvreté : les objectifs de développement dela Déclaration du Millénaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80–163 20

IV. Protéger notre environnement commun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164–194 35

V. Droits de l’homme, démocratie et bonne gouvernance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195–224 39

VI. Protéger les groupes vulnérables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225–238 45

VII. Répondre aux besoins spéciaux de l’Afrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239–260 48

VIII. Renforcer l’Organisation des Nations Unies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261–303 52

IX. Suivi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304–307 59

Annexe

Objectifs du Millénaire pour le développement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

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I. Introduction

1. La Déclaration du Millénaire (résolution 55/2 del’Assemblée générale) qui a été adoptée le 8 septembre2000 à l’unanimité par les 189 États Membres del’Organisation des Nations Unies (dont 147 directe-ment représentés par leur chef d’État ou de gouverne-ment) consacre un grand nombre d’engagements précisvisant à améliorer le sort de l’humanité durant ce sièclequi vient de commencer.

2. Au paragraphe 18 de sa résolution 55/162 sur lasuite à donner aux résultats du Sommet du Millénaire,l’Assemblée générale me priait d’établir des orienta-tions à long terme indiquant de manière détaillée com-ment ces engagements pourraient être tenus. Tel estl’objet du présent « plan de campagne ».

3. C’est presque un lieu commun que de dire que lesproblèmes auxquels l’humanité est confrontée sont in-timement liés entre eux, de sorte que chacun tend àrendre plus difficile la solution d’un ou de plusieursautres. Pour prendre un exemple évident, les conflits etles maladies endémiques sévissent le plus souvent dansles régions dont la population est pauvre et peu ins-truite, mais ils agissent à leur tour comme de puissantsfreins à l’éducation et à la croissance économique.Cette remarque ne justifie nullement le défaitisme. Aucontraire, elle démontre l’importance capitale d’uneapproche globale et d’une stratégie coordonnée per-mettant de s’attaquer simultanément, sur un large front,à de multiples problèmes.

4. Tel était précisément l’objectif du Sommet et dela Déclaration du Millénaire. Aussi, le présent rapportne se borne-t-il pas à examiner en soi chacun des enga-gements inscrits dans la Déclaration du Millénaire,mais s’attache-t-il aussi à voir comment tous influentles uns sur les autres. Il s’efforce de mettre en évidenceles enjeux transversaux, pour lesquels une démarchecoordonnée peut produire de bien meilleurs résultatsque la simple somme de ses éléments.

5. Une stratégie coordonnée passe par une meilleurecoordination entre institutions et organismes interna-tionaux, y compris ceux des Nations Unies. Il faut enoutre mobiliser ainsi les énergies de tous les acteurs,notamment le secteur privé, les fondations philanthro-piques, les organisations non gouvernementales, lesinstitutions universitaires et culturelles et les autrescomposantes de la société civile.

6. Pour la plupart, les cibles retenues dans la Décla-ration du Millénaire n’étaient pas nouvelles. Ellesétaient issues des conférences mondiales des années 90et du corps de normes et règles de droit internationalescodifiées au cours des 50 dernières années. De plus, leprésent rapport montre que, le plus souvent, les plansd’action requis pour atteindre ces objectifs ont déjà étéélaborés et officiellement adoptés par les États Mem-bres, tantôt individuellement, tantôt de concert, au seind’organisations internationales ou à l’occasion deconférences mondiales.

7. Ce dont nous avons besoin, par conséquent, cen’est pas de nouveaux rapports techniques ou études defaisabilité. C’est que les États fassent la preuve de leurvolonté politique de tenir les engagements déjà pris etde mettre en oeuvre les stratégies déjà élaborées.

8. Cela obligera à des décisions difficiles et à desréformes courageuses de la part de tous les États danstous leurs domaines d’action, qu’il s’agisse de réduirela consommation d’énergie et les émissions de gaz car-bonique, d’envoyer des troupes et d’autres catégoriesde personnel participer à de périlleuses opérations demaintien de la paix, d’accueillir des réfugiés ou decontrôler les exportations d’armes, ou encore d’adopterdes méthodes de gouvernance plus transparentes et plusresponsables et de redéployer les ressources publiquespour les affecter à des projets qui profitent aux groupessociaux les plus défavorisés, et non aux plus influents.

9. De fait, aucun des objectifs de développement dela Déclaration du Millénaire ne pourra être atteint sil’on n’y consacre d’importantes ressources supplé-mentaires. Ces ressources devront être en grande partietrouvées dans les pays mêmes où elles seront dépen-sées, mais les pays plus fortunés sont tenus del’obligation particulière de faire en sorte que les moinsfavorisés aient une chance réelle d’améliorer leur sort.

10. En adoptant la Déclaration du Millénaire, les paysindustrialisés ont réaffirmé leur engagement de longuedate d’accroître très sensiblement l’aide au développe-ment, de consentir un allégement de la dette beaucoupplus généreux et d’ouvrir l’accès de leurs marchés auxexportations des pays les moins avancés en franchisede droits et hors contingent. Ceux qui faillissent à cesengagements doivent prendre conscience qu’ils faillis-sent aussi du même coup à leur devoir, solennellementreconnu par eux, « de défendre au niveau mondial, lesprincipes de la dignité humaine, de l’égalité et de

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l’équité » (voir la résolution 55/2 de l’Assemblée géné-rale, par. 2).

11. Jusqu’à présent, la communauté internationale amultiplié les engagements. Il lui faut maintenant passeraux actes, nouvelle étape, où elle s’attachera à mobili-ser les volontés et les ressources nécessaires pour tenirles promesses qu’elle a faites.

II. Paix, sécurité et désarmement

12. Le nouveau Millénaire a apporté de nouveauxproblèmes et de nouvelles possibilités, surtout dans ledomaine de la paix et de la sécurité. De nos jours, lesguerres se mènent surtout à l’intérieur d’un État, maiscertains conflits débordent sur des pays voisins, qui seretrouvent impliqués, avec des effets déstabilisants. Lenombre total de conflits armés est en baisse, et on as-siste à une augmentation notable du nombre d’accordsde paix, d’opérations de maintien de la paix et d’autrestypes d’efforts de recherche de la paix par la commu-nauté internationale. Toutefois, les civils sont devenusplus vulnérables; les femmes, les enfants et les agentsdes services humanitaires sont délibérément ciblés, etdans certains cas la mutilation et le viol sont utiliséscomme instruments de terreur et de contrôle. Cette si-tuation oblige la communauté internationale à faireface à ces menaces à la sécurité humaine.

13. On reconnaît de plus en plus la validité du prin-cipe de la sécurité centrée sur l’être humain, ainsi quela nécessité de protéger les individus et les commu-nautés contre la violence. La sécurité humaine dépendtout d’abord du maintien effectif de l’ordre public, quià son tour exige le strict respect de l’état de droit. Sil’on veut assurer la sécurité humaine, il faut aussi in-tensifier la coopération internationale en matière deprévention des conflits, et renforcer les capacités devenir en aide aux pays pour consolider, maintenir etrétablir la paix. Autre condition à remplir pour assurerla sécurité humaine : le désarmement, qui exige un ef-fort concerté et soutenu de la part de tous. Les progrèsdans ce domaine permettront à la fois de réduire lesmenaces à l’échelle mondiale et de conserver des res-sources vitales pour le bien-être économique et social.

A. La primauté du droit dans les affairesinternationales

Objectif : Mieux faire respecter la primautédu droit dans les affaires internationales,appliquer les décisions de la Courinternationale de Justice conformémentà la Charte des Nations Unies, veiller à ce queles États parties appliquent les traités conclusdans des domaines tels que la maîtrisedes armements et le désarmement, ainsi quele droit international humanitaire et le droitrelatif aux droits de l’homme, et demanderaux États d’envisager de signer et de ratifierle Statut de Rome de la Cour pénaleinternationale1

14. La Charte des Nations Unies, et d’autres sourcesde droit international, ont établi les conditions danslesquelles on peut maintenir la justice et le respect desobligations découlant des traités. La primauté du droitdans les affaires internationales est de plus en plus lar-gement acceptée, et les États ont de plus en plus re-cours aux traités pour régir leurs relations.

15. En fin de compte, c’est en appliquant les princi-pes démocratiques et les normes internationales en ma-tière de droits de l’homme et de comportement huma-nitaire que l’on fait respecter la primauté du droit.C’est au premier chef à l’État que revient la responsa-bilité d’assurer la protection et le bien-être del’individu. S’il est vrai que des structures comme laCour pénale internationale et les tribunaux pénaux in-ternationaux sont d’importance cruciale pour luttercontre la « culture de l’impunité » en empêchant, par ladissuasion, de nouvelles violations des droits del’homme, servant ainsi de mécanismes de prévention,rien ne saurait remplacer l’action concrète de l’Étatpour assurer que les auteurs de violations du droit in-ternational soient traduits en justice.

16. Au 1er août 2001, le Secrétaire général était dé-positaire de plus de 500 importants instruments multi-latéraux, dont 429 sont en vigueur. Ces instrumentsforment un cadre général de normes juridiques régis-sant la conduite des nations, qui exercent une grandeinfluence sur la vie des individus et des communautés.Ils portent sur tout l’éventail des relations humaines,des droits de l’homme à l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique. Pour le Sommet du Millénaire, le Se-crétaire général a lancé une campagne tendant à pro-mouvoir la signature et la ratification d’une vaste

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gamme de traités, en insistant particulièrement sur unensemble de 25 traités de base représentatifs des ob-jectifs essentiels des Nations Unies. Un total de 84 dé-légations (dont 59 au niveau des chefs d’État et degouvernement) ont signé 40 instruments multilatérauxdéposés auprès du Secrétaire général, ou ont déposé lesinstruments de ratification ou d’adhésion y relatifs.Pendant les trois jours du Sommet, il y a eu187 signatures et 87 ratifications ou adhésions. Cetensemble de formalités se répétera tous les ans. Cetteannée, il se déroulera du 19 septembre au 5 octobre2001, aura pour titre « Thème 2001 : Les droits de lafemme et de l’enfant », et coïncidera avec la sessionextraordinaire de l’Assemblée générale consacrée auxenfants et l’ouverture de la cinquante-sixième sessionde l’Assemblée générale.

17. D’importantes initiatives sont en cours pour luttercontre la culture de l’impunité mentionnée plus haut.Des tribunaux dotés de personnel tant nationalqu’international et reposant sur des juridictions natio-nales et internationales ont été organisés pour le Cam-bodge et la Sierra Leone. S’ils se révèlent efficaces, ilssont peut-être annonciateurs d’une nouvelle méthoded’élimination de l’impunité dans les pays où il y a eugénocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.Ces mécanismes permettront non seulement de résou-dre les questions en cours, mais aussi de laisser dans lepays un cadre permanent de juges, d’avocats et de per-sonnel judiciaire, et contribueront à intégrer les normesinternationales de justice dans les systèmes juridiquesnationaux.

18. Au 19 août 2001, 37 pays avaient ratifié le Statutde Rome de la Cour pénale internationale, qui permetde disposer, pour la première fois, d’un tribunal perma-nent pour juger les individus accusés de génocide, decrimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Il faut60 ratifications pour que le traité entre en vigueur. Lerythme auquel se font les ratifications et les adhésionslaisse espérer que le Statut entrera très vite en vigueur,ce qui constituera un énorme progrès sur la voie del’universalisation de la législation en matière de droitsde l’homme et de la primauté du droit.

19. Pour veiller à ce que les forces des Nations Uniesappliquent le droit international humanitaire, une cir-culaire du Secrétaire général sur le respect du droit in-ternational humanitaire par les forces des NationsUnies a été publiée en 19992. La circulaire contient desinstructions comminatoires pour tous les membres desopérations de maintien de la paix des Nations Unies, et

a été diffusée à toutes les missions de maintien de lapaix, illustrant ainsi que l’applicabilité du droit inter-national humanitaire aux opérations de paix des Na-tions Unies est officiellement reconnue. La circulaires’appliquera dans toutes les situations de conflit arméoù les forces des Nations Unies sont activement enga-gées.

20. Stratégie proposée :

• Aider les États à concevoir des cadres juridiquesnationaux conformes aux normes internationalesrelatives aux droits de l’homme.

• Mettre l’assistance technique internationale à dis-position pour aider les pays qui souhaitent adap-ter leur législation nationale à leurs obligationsinternationales.

• Encourager les États à participer au débat sur le« Thème 2001 : Les droits de la femme et del’enfant », en accordant une attention particulièreà l’ensemble des 23 traités choisis touchant lapromotion des droits de la femme et de l’enfant.

• Aider les États à remplir leurs engagements juri-diques internationaux, notamment appliquer lestraités, et développer les mécanismes des NationsUnies, comme le guide relatif aux traités, pour ai-der les gouvernements à rédiger des lois et à exé-cuter des programmes de formation sur différentsaspects du droit international.

• Assurer que la compétence obligatoire de la Courinternationale de Justice soit acceptée le plus lar-gement possible, et veiller à ce que les disposi-tions dans les futurs traités multilatéraux pré-voient de porter les différends devant la Cour in-ternationale de Justice.

• Oeuvrer au niveau national pour faire avancer leprocessus de ratification et d’adhésion afind’obtenir le nombre requis de 60 ratifications, defaçon que le Statut de Rome de la Cour pénaleinternationale puisse entrer en vigueur.

Objectif : Prendre des mesures concertéespour lutter contre le terrorisme internationalet adhérer dès que possible à toutesles conventions internationales pertinentes

21. La stratégie de l’ONU contre le terrorisme inter-national s’est, dans une grande mesure, concentrée surla mise en place d’un cadre juridique. Douze conven-

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tions et protocoles mondiaux, ainsi que de nombreusesdéclarations, ont été adoptés. Le nombre d’États ayantadhéré aux conventions internationales sur le terro-risme augmente lentement, et la rapidité de mise enoeuvre varie. Dans la Déclaration de Vienne : Releverles défis du XXIe siècle3, sur la criminalité et la justice,les États Membres s’engagent à prendre des mesurespour lutter contre les actes criminels qui favorisent leterrorisme.

22. Stratégie proposée :

• Encourager les États à signer, ratifier et appliquerles conventions et protocoles relatifs au terro-risme;

• Appuyer la communauté internationale dans lesefforts qu’elle déploie pour mettre la dernièremain au projet de convention internationale pourla répression des actes de terrorisme nucléaire, etpour rédiger une convention d’ensemble sur leterrorisme international;

• Poursuivre les efforts tendant à élaborer et àadopter les lois et procédures administrativescorrespondantes au niveau national.

Objectif : Redoubler d’efforts dansl’accomplissement de notre engagement à luttercontre le problème mondial de la drogue

23. Les recettes du trafic illicite de drogues se situententre 150 milliards à 250 milliards de dollars par an, etcet argent est soit blanchi, soit utilisé pour financerd’autres activités illégales et des conflits armés.L’ONU aide les pays à renforcer leurs activités de luttecontre le trafic de drogues en donnant des conseils surles approches stratégiques au contrôle des drogues, endéterminant et en promouvant les bonnes pratiques enmatière d’application des lois et en élaborant des pro-jets appropriés pour renforcer l’efficacité des autoritésde police.

24. Trois conventions internationales sur le contrôledes drogues ont été ratifiées quasi universellement :170 États sont parties à la Convention unique sur lesstupéfiants4, de 1961; 168 sont parties à la Conventionde 1971 sur les substances psychotropes5; et 160 sontparties à la Convention des Nations Unies contre letrafic illicite de stupéfiants et de substances psychotro-pes6, de 1988.

25. En adoptant la Déclaration politique de la ving-tième session extraordinaire de l’Assemblée générale

en juin 19987, les États Membres se sont engagés à éta-blir ou à renforcer, en 2003 au plus tard, les mesurescontre la fabrication illicite, le trafic et l’abus de dro-gues synthétiques; la législation et les programmes delutte contre le blanchiment de l’argent et la coopérationentre les autorités policières et judiciaires; les mesuresvisant à promouvoir la coopération entre les autoritéspolicières et judiciaires; et les stratégies et programmesde réduction de la demande de drogues. Ils se sont enoutre engagés à obtenir des résultats notables et mesu-rables dans la réduction de la demande de drogues;l’élimination ou la forte réduction de la fabrication, dela commercialisation et du trafic illicites de substancespsychotropes, y compris les drogues synthétiques, etl’élimination ou la forte réduction des cultures illicitesde coca, de cannabis et de pavot à opium d’ici à 2008.

26. Stratégie proposée :

• Aider les États à assurer que les engagements prisà la vingtième session extraordinaire del’Assemblée générale soient respectés.

• S’efforcer d’obtenir un appui financier et techni-que suffisant en faveur des activités de substitu-tion, et mettre en place de meilleurs mécanismesde contrôle et d’évaluation pour estimer l’impactdes interventions favorisant les activités de subs-titution.

Objectif : Intensifier la lutte contrela criminalité transnationale dans toutesses dimensions, y compris la traite des êtreshumains, leur acheminement clandestinà travers les frontières et le blanchimentde l’argent

27. L’Assemblée générale a récemment adopté laConvention des Nations Unies contre la criminalitétransnationale organisée8 et ses protocoles visant à pré-venir, réprimer et punir la traite des personnes, en par-ticulier des femmes et des enfants9, contre le trafic illi-cite de migrants par terre, air et mer10, et contre la fa-brication et le trafic illicites d’armes à feu11. Au 14août 2001, 126 États avaient signé la Convention, quientrera une vigueur dès que 40 États l’auront ratifiée,ce qui devrait être fait à la fin de 2002. À ce jour, deuxÉtats ont ratifié la Convention.

28. Le crime transnational a un chiffre d’affaires es-timé à 1 trillion de dollars et des profits estimés à500 milliards de dollars par an. Les organisations cri-minelles réorientent leurs opérations sur des activités

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criminelles plus sophistiquées, faisant intervenir lestechnologies informatiques et le secteur financier, ainsique sur des domaines moins « traditionnels », notam-ment le trafic d’êtres humains et d’armes à feu. Parexemple, on estime que le nombre de victimes du traficd’êtres humains se situe entre 700 000 et 2 millions depersonnes par an, pour la plupart des femmes, des en-fants, et des personnes très pauvres.

29. Le défi que pose la corruption à l’état de droit, àla bonne gouvernance et au développement est désor-mais largement reconnu. La corruption a spolié maintspays en développement et pays en transition de leursavoirs nationaux. Les tentatives faites par ces pays derécupérer l’argent ainsi perdu ont été entravées parl’absence de traités internationaux appropriés et par lesecret bancaire. Les travaux ont commencé sur unenouvelle convention qui renforcera et mobilisera lesactions nationales et internationales contre la corrup-tion, et les négociations sur cette convention devraients’achever d’ici la fin de 2003.

30. Stratégie proposée :

• Encourager les États à faire entrer en vigueur et àappliquer le plus rapidement possible la Conven-tion des Nations Unies contre la criminalitétransnationale organisée et ses Protocoles, et ai-der les pays en développement à s’acquitter desnouvelles obligations découlant de ces instru-ments.

• Orienter la recherche sur les complexités de lacriminalité électronique ( cybercriminalité ), enparticulier sur les modalités de la coopération in-ternationale pour lutter contre cette forme de cri-minalité.

• Poursuivre les efforts déployés par les organismesdes Nations Unies pour utiliser leur vaste infras-tructure dans les domaines de l’information, de lalégislation, de la réglementation et del’application des lois pour lutter contre le blan-chiment de l’argent.

• Incorporer les aspects prévention du crime et jus-tice pénale dans les opérations de paix des Na-tions Unies.

Objectif : Observer la trêve olympique,individuellement et collectivement,dans le présent et l’avenir, et soutenirles efforts que le Comité international

olympique déploie pour promouvoir la paixet la compréhension entre les êtres humainspar le sport et l’idéal olympique

31. La trêve olympique signifie que tous les belligé-rants doivent cesser les hostilités pendant la périodeautour des Jeux olympiques. C’est là un important outilde règlement des conflits, que les chefs d’État ont enté-riné à l’Assemblée générale en 199312, puis de nouveaulors du Sommet du Millénaire13. Le Comité internatio-nal olympique mène actuellement un certain nombre deprojets, en partenariat avec l’ONU et d’autres entités,pour développer le sport en tant que moyen de réconci-liation de communautés en conflit ou après un conflit.Le Conseiller spécial du Secrétaire général pour lesport au service du développement et de la paix déter-mine actuellement les autres programmes des NationsUnies susceptibles de bénéficier de la participationd’organisations sportives.

32. Stratégie proposée :

• Renforcer la coopération entre les États Membres,le Comité international olympique et le systèmedes Nations Unies pour ce qui est d’utiliser lesport dans le développement économique et so-cial, et pour promouvoir une culture de la paix, enparticulier chez les jeunes.

B. Renforcer la capacité qu’a l’ONUde régler les conflits armés

Objectif : Accroître l’efficacitéde l’Organisation des Nations Uniesdans le maintien de la paix et de la sécurité,en lui donnant les moyens et les outilsdont elle a besoin pour mieux assurerla prévention des conflits, le règlementpacifique des différends, le maintien de la paix,la consolidation de la paix et la reconstructionaprès les conflits

33. Le nombre des conflits armés a diminué ces10 dernières années, mais les guerres continuent deprovoquer des souffrances inouïes, surtout en Afriqueet en Asie. Dans les années 90, elles ont causé la mortde plus de 5 millions de personnes, pour la plupart descivils, et causé de graves préjudices aux survivants,qu’ils soient blessés, déplacés ou dépossédés de leursbiens. Ne pas réussir à empêcher les conflits a, sur leplan humain et matériel, des conséquences très lourdesqui se font sentir très longtemps. La communauté in-

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ternationale doit passer d’une culture de réaction à uneculture de prévention des conflits armés : c’est la façonla plus souhaitable et la plus économique d’assurer unepaix durable.

Prévention des conflits

34. La prévention des conflits touche à de très nom-breux domaines et elle est nécessairement liée aux po-litiques suivies dans les secteurs du développement, dela sécurité, des questions politiques, des droits del’homme et de l’environnement. Il existe une interdé-pendance très forte entre le développement durable etla sécurité commune. La mise en place de mécanismesde stabilité sociale et de justice sociale va habituelle-ment de pair avec une amélioration des niveaux de vie.C’est là un processus dynamique, les objectifs fonda-mentaux du développement renforçant la nécessitéd’une bonne gouvernance et, à l’inverse, les pratiquesde bonne gouvernance étant propices à la paix et audéveloppement.

35. Le développement est une force de changementqui peut être source d’espoirs, mais il peut aussi mettreen relief les disparités et, parfois, il provoque desconflits violents. Ce problème est exacerbé lorsque ledéveloppement s’arrête, régresse ou s’accompagned’une aggravation des inégalités, ce qui aggrave lestensions. En pareil cas, la stratégie de la préventionconsiste en partie à gérer le rythme du développementet à promouvoir l’équité, tout en veillant à ce que lesprojets entrepris puissent être durables et que les at-tentes locales ne soient pas disproportionnées.

36. Pour être efficaces, les stratégies de préventiondoivent être fondées sur une approche globale et multi-disciplinaire, adaptée aux conditions propres à chaquesituation. Cette approche doit englober des mesuresstructurelles permettant de s’attaquer aux causes pro-fondes du conflit, par exemple les inégalités socioéco-nomiques ou le non-respect des droits de l’homme. Elledoit aussi comprendre des mesures opérationnelles vi-sant à prévenir les crises, par exemple des missionsd’enquête, des activités de diplomatie préventive ou undéploiement préventif. À l’ONU, nous avons commen-cé à compléter nos activités plus traditionnelles de pré-vention des conflits – qui sont d’ordre politique et mi-litaire – par une optique à plus long terme que nousnous attachons maintenant à incorporer plus systémati-quement dans toute notre action. Des mesures effecti-ves de diplomatie préventive continueront d’être utili-sées, y compris des missions d’enquête et de rétablis-

sement de la confiance, des visites d’envoyés spéciauxainsi que l’utilisation des « bons offices » du Secrétairegénéral.

37. Ces dernières années, des établissementsd’enseignement et de recherche dans le monde entier,de même que les instituts de recherche de l’ONU elle-même, par exemple l’Université des Nations Unies etl’Institut des Nations Unies pour la formation et la re-cherche, ont fait une place nettement plus large auxquestions de prévention. Les organisations non gouver-nementales se sont avérées pouvoir jouer un rôle im-portant en matière d’action préventive et de diplomatiepréventive. Elles peuvent en effet offrir un cadre im-partial qui permet à des groupes antagonistes de com-muniquer et de négocier, diffuser des études sur lesoptions possibles et les stratégies à suivre et servir àfaire mieux connaître sur le plan international un diffé-rend naissant ou un conflit en cours. En outre, un ré-seau international dans le domaine de la prévention desconflits est actuellement mis en place qui permettra derelier systématiquement les chercheurs, les organisa-tions non gouvernementales et d’autres secteurs de lasociété civile à l’Organisation des Nations Unies et àd’autres organisations internationales et régionales.

38. Parmi d’autres stratégies de prévention desconflits, on peut citer le traçage et le marquage des« diamants du sang » et d’autres ressources servant àfinancer les conflits. En juillet 2001, 40 pays produc-teurs de diamants, le Conseil mondial du diamant etl’Union européenne (UE) ont formulé les grands prin-cipes d’un système de certification imposant aux gou-vernements de confirmer la légitimité des diamants etaux producteurs de donner des garanties à leurs gou-vernements. On peut aussi mentionner ici les stratégiesconsistant à mettre fin aux transferts d’armes légèresillégales, par exemple des formules mises au pointaprès un conflit qui prévoient d’offrir des bons ou del’argent en échange d’armes.

39. L’adoption récente par le Conseil de sécurité desa résolution 1366 (2001) sur la prévention des conflitsarmés représente une avancée particulièrement impor-tante à cet égard. Cette résolution constitue une prisede position générale et progressiste sur toute une sériede questions touchant la prévention, et elle apporte desrecommandations et une contribution au débat dont ilconvient de se féliciter. Dans ce texte, le Conseil desécurité a souligné que c’est avant tout aux gouverne-ments qu’il incombe de prévenir les conflits, mais il

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s’est aussi déclaré disposé à intégrer à son action unestratégie préventive compète et à long terme.

40. Stratégie proposée :

• Agir plus tôt et de façon plus soutenue pours’attaquer aux causes profondes du conflit, for-muler de meilleures stratégies intégrées de pré-vention ayant une optique régionale et améliorerla faculté qu’ont les États Membres, les organisa-tions régionales et le système des Nations Uniesd’entreprendre une action préventive efficace.

• Encourager les États à veiller à ce que les avoirset l’accès aux ressources soient équitablement ré-partis.

• Demander instamment aux États de donner suiteaux recommandations faites dans le rapport duSecrétaire général sur la prévention des conflitsarmés14.

. • Renforcer la capacité qu’ont les pays de luttercontre les risques structurels, en leur offrant desservices consultatifs et une assistance techniquedes Nations Unies.

• Continuer à utiliser les missions multidisciplinai-res d’enquête des Nations Unies, encourager lesÉtats et le Conseil de sécurité à recourir à la for-mule du déploiement préventif et mettre en placeun réseau informel de personnalités éminentesconsacré à la prévention des conflits.

Maintien de la paix

41. Depuis 1948, 54 opérations de maintien de la paixdes Nations Unies ont été créées au total, dont les deuxtiers depuis 1991. Toutefois, les tendances ont fluctuéau cours des ans surtout pendant les 10 dernières an-nées. Il existe aujourd’hui 16 opérations. Les effectifsmilitaires et de la police civile ont également augmentéen proportion. En 1999, 9 000 militaires et 2 000 mem-bres de la police civile étaient affectés à des opérationsdes Nations Unies; aujourd’hui, ils sont respectivement35 000 et 8 000. La coopération avec les organisationsrégionales est devenue un aspect important du maintiende la paix, encore que la nature de cette coopérationvarie selon les moyens à la disposition de chacune desorganisations. Une formule qui tire parti de la motiva-tion et des connaissances des acteurs régionaux, et dela légitimité, de l’expertise et des ressources de l’ONUpeut être très bénéfique à l’oeuvre de paix de la com-munauté internationale. Le nombre de pays en déve-

loppement qui fournissent des contingents a considéra-blement augmenté : en 1991, seuls deux des 10 princi-paux pays fournisseurs de troupes étaient des pays endéveloppement; en 2001, la proportion est de 8 sur 10.

42. Bien que le maintien de la paix soit un instrumentvital, on avait auparavant tendance à le traiter commeune aberration temporaire, et donc à ne pas investirpour assurer son succès à long terme. Les États Mem-bres reconnaissent maintenant la nécessité de veiller àce que les mandats de maintien de la paix bénéficientdes ressources humaines matérielles et financières etdu soutien politique voulus et nous nous sommes enga-gés ensemble sur la voie de l’excellence opérationnelle.

43. Comme les rapports du Groupe d’étude des opé-rations de paix des Nations Unies et du Comité spécialdes opérations de maintien de la paix15 l’ont indiqué endétail, la capacité de l’ONU en matière de maintien dela paix souffre de la pénurie de personnel au Siège etde personnel opérationnel, du manque de ressourcesfinancières et des difficultés à obtenir les forces, le per-sonnel et les ressources nécessaires. De plus, puisque lemaintien de la paix était conçu comme une entreprisetemporaire et non comme une fonction essentielle del’Organisation, le Siège en particulier n’était pas équi-pé des ressources dont il avait besoin pour fonctionnerefficacement.

44. Dans la Déclaration du Millénaire, les États de-mandaient que les recommandations du Groupe d’étudesur les opérations de paix soient examinées prompte-ment. L’Assemblée générale a donné suite à la recom-mandation tendant à mettre des ressources supplémen-taires à la disposition du Secrétariat, créant 93 postesen décembre 2000, et elle étudie maintenant les inci-dences financières d’autres recommandations visant àaccroître les effectifs, à améliorer les pratiques et lesprincipes de gestion et à traduire les mandats législatifsen plans stratégiques pour les futures opérations demaintien de la paix. Les progrès réalisés en vue demettre en place une capacité de déploiement sous 30/90jours sont particulièrement bienvenus. Le processus deréforme du maintien de la paix comprend notammentl’élargissement du système de réserves (personnel mi-litaire, civil et de police civile) et la mise au point destratégies globales de soutien logistique et de dotationen personnel. Il est prévu aussi de créer une capacité deplanification à long terme, de renforcer l’efficacité desliaisons entre Siège et missions et d’améliorer la capa-cité de formation de façon que les membres des opéra-tions de maintien de la paix puissent recevoir une for-

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mation normalisée, y compris en matière de droits del’homme et de droit humanitaire. Les mesures qui se-ront prises pour améliorer le fonctionnement du Comitéexécutif pour la paix et la sécurité, grâce à la créationd’un petit secrétariat, contribueront à améliorer la ca-pacité de prise de décisions, y compris dans les domai-nes relatifs au maintien de la paix.

45. Stratégie proposée :

• Faire en sorte que le processus de réforme dumaintien de la paix soit mené à bien rapidementpar les États Membres et par l’ONU, et s’attacheren particulier à prendre en 2001 les décisions lé-gislatives requises pour progresser, y compris ence qui concerne les ressources financières.

• Accroître la collaboration entre l’ONU et les or-ganisations régionales.

• Faire une plus large place aux questions desexospécificité, aux questions humanitaires et auxquestions de désarmement dans les opérations demaintien de la paix.

Consolidation de la paix et reconstruction

46. L’Organisation des Nations Unies et ses institu-tions spécialisées consacrent une bonne part de leuraction à des activités de règlement pacifique des diffé-rends, y compris au moyen de mécanismes juridiques,et à des programmes de consolidation de la paix et dereconstruction de sociétés déchirées par la guerre. Cesactivités ont tendance à être peu visibles et à porter surle long terme, mais elles sont indispensables à l’actionmenée pour instaurer un monde de paix et de justice.

47. Pour le règlement des différends, l’Organisationdes Nations Unies utilise toute une gammed’instruments, qui vont des bons offices du Secrétairegénéral et des missions d’envoyés de haut niveau et dereprésentants spéciaux, à des initiatives et programmesà plus long terme exécutés par des organismes opéra-tionnels. On peut citer aussi la création de commissionsde la vérité et de la réconciliation et l’instauration d’undialogue entre éléments d’une communauté : ce sontdes formules utilisées surtout dans les conflits internes,qui visent à rassembler les parties prenantes, pour leurpermettre de s’entretenir et de régler leurs différendsdans un cadre neutre. Dans le cas de conflits entreÉtats, on peut avoir recours au droit international et àla Cour internationale de Justice.

48. Les mécanismes de règlement des différends, enparticulier les commissions de la vérité et de la ré-conciliation, sont essentiels même après qu’un conflitviolent a éclaté, mais ils doivent s’accompagner d’unesérie de mesures qui relèvent de la rubrique« consolidation de la paix ». On entend par là des me-sures à long terme touchant les domaines politique,économique et social, et ceux du développement, de lasécurité, des questions humanitaires et des droits del’homme, qui s’attaquent aux causes fondamentales desdifférends pour éviter qu’un conflit n’éclate ou ne re-prenne. Cette formule peut prendre de nombreusesformes, notamment les suivantes : désarmement, dé-mobilisation et réinsertion d’ex-combattants; renfor-cement de l’état de droit et de l’administration de lajustice; octroi d’une assistance électorale et d’une as-sistance à la gouvernance; promotion de la société ci-vile et aide à l’instauration de médias libres et indé-pendants; réforme agraire et promotion de techniquesde règlement des différends et de réconciliation au ni-veau local.

49. Depuis le début de l’application de cette formule– les opérations en Namibie et au Cambodge – et lapublication de l’Agenda pour la paix16 en 1992, jus-qu’aux missions plus récentes entreprises au Timororiental, au Kosovo et au Tadjikistan, l’Organisation aaccumulé une vaste expérience pratique en matière deconsolidation de la paix. La Déclaration du Millénairemet l’accent sur les moyens et les outils dontl’Organisation a encore besoin pour renforcer son effi-cacité, ce qui est opportun étant donné l’intensificationdes travaux conceptuels et opérationnels menés dans cedomaine.

50. Un certain nombre d’initiatives ont été prises enmatière de consolidation de la paix depuis le Sommetdu Millénaire. En février 2001, il y a eu un débat thé-matique du Conseil de sécurité, une déclaration du Pré-sident du Conseil (S/PRST/2001/5) et une réunion deconsultation sur ce sujet avec des organisations régio-nales. La formulation d’une politique de consolidationde la paix se poursuit dans les organismes des NationsUnies et d’importants apports ont été offerts de toutesparts. Les départements du Secrétariat et les organes,fonds et programmes des Nations Unies ont accumuléune très vaste expérience opérationnelle, et il est deplus en plus largement admis que les opérations demaintien de la paix les plus réussies sont celles qui ai-dent à créer des institutions, mettre en place une in-

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frastructure sociale et constituer une capacité économi-que contribuant à éviter une reprise du conflit.

51. Pour passer du règlement des différends au réta-blissement de la paix, il faut mettre l’accent sur desmesures durables. Toutes les entités des Nations Uniesqui sont présentes dans un pays peuvent contribuer à laconsolidation de la paix et elles le font effectivement.De nombreux services et de nombreux organismes ontdéjà constitué ou sont en train de constituer des fonc-tions spécialisées de consolidation de la paix et uneattention considérable a été portée à la coordinationinterorganisations dans ce domaine. La contributiondes organisations opérationnelles est vitale. Sur place,le coordonnateur résident et l’équipe de pays des Na-tions Unies renforcent la cohérence de la programma-tion et une unité de consolidation de la paix va êtrecréée au Siège pour soutenir leurs activités.

52. Stratégie proposée :

• Obtenir de la communauté internationale des res-sources suffisantes pour permettre le redresse-ment et le développement du pays après unconflit.

• Renforcer la faculté qu’ont les coordonnateursrésidents et les équipes de pays des Nations Uniesd’entreprendre une action efficace de consolida-tion de la paix.

• Consolider la paix et éviter la reprise d’un conflitgrâce à des mesures de désarmement, de démobi-lisation et de réinsertion.

• Améliorer le fonctionnement des bureaux d’appuià la consolidation de la paix en s’inspirant desconclusions de la récente mission d’évaluation.

Objectif : Renforcer la coopérationentre l’Organisation des Nations Unieset les organisations régionales conformémentaux dispositions du Chapitre VIIIde la Charte des Nations Unies

53. Un certain nombre d’organisations régionalessont en train de se doter de capacités dans le domainede la paix et de la sécurité ou de renforcer leurs capa-cités existantes en la matière, par exemple en mettanten place des moyens institutionnels de prévention et degestion des conflits. Par ailleurs, l’ONU et les organi-sations régionales ont mis en place un certain nombrede mécanismes de coopération, parmi lesquels ilconvient de citer, par exemple, la tenue de réunions

annuelles entre l’Office des Nations Unies à Genève,l’Union européenne, le Conseil de l’Europe etl’Organisation pour la sécurité et la coopération en Eu-rope (OSCE), et la création, en 1998, d’un bureau desNations Unies à Addis-Abeba chargé d’assurer la liai-son avec le siège de l’Organisation de l’unité africaine(OUA). Dans des contextes de maintien ou de consoli-dation de la paix, l’ONU et les groupes régionaux dé-ploient leurs capacités ensemble ou se partagent lesresponsabilités. Une nouvelle configuration de cettecoopération est apparue dans le cadre de la mission auKosovo, où les partenaires régionaux rendent directe-ment compte à la Mission d’administration intérimairedes Nations Unies au Kosovo (MINUK). D’autres mo-dalités pratiques de coopération ont également vu lejour, telles que l’envoi de missions conjointes de pré-vention des conflits.

54. Depuis 1994, l’ONU et les organisations régio-nales tiennent des réunions semestrielles de haut ni-veau. Le thème retenu en 1998 était celui de la préven-tion des conflits. La réunion de février 2001 a étéconsacrée à l’examen des possibilités d’élargissementde la coopération dans le domaine de la consolidationde la paix; 18 délégations d’organisations régionales,sous-régionales et autres organisations internationalesont participé à cette réunion et adopté un « cadre decoopération pour la consolidation de la paix ». L’OSCEorganisera le premier atelier régional où seront exami-nés les aspects régionaux concrets de cette coopération.

55. Stratégie proposée :

• Poursuivre les réunions semestrielles de haut ni-veau entre l’ONU et les organisations régionales.

• Renforcer la coopération par la création de capa-cités, l’élaboration de stratégies et l’interactionopérationnelle entre les organisations régionaleset l’ONU.

• Renforcer les mécanismes nationaux et régionauxde prévention, de règlement des conflits et deconsolidation de la paix et examiner les moyensd’établir des liens avec la société civile.

Objectif : Réduire autant que possible les effetsnéfastes que les sanctions économiquesimposées par l’Organisation des Nations Uniespeuvent avoir sur les populations innocentes,soumettre les régimes de sanctionsà des examens périodiques et éliminer les effetspréjudiciables des sanctions sur les tiers

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56. Les mesures obligatoires imposées en vertu del’Article 41 (Chapitre VII) de la Charte des NationsUnies constituent pour le Conseil de sécurité un outilimportant pour maintenir ou rétablir la paix et la sécu-rité internationales. L’on constate toutefois, depuisquelques années, une préoccupation croissante devantles effets néfastes que les sanctions peuvent avoir surdes populations civiles vulnérables, ainsi que devantleurs effets collatéraux sur des États tiers. Les sanc-tions globales peuvent imposer aux civils des épreuvesqui sont sans commune mesure avec les avantages quel’on peut en escompter sur le plan politique. Les dé-tenteurs du pouvoir peuvent transférer le coût dessanctions à la population vulnérable, tirer profit dumarché noir et utiliser les sanctions pour excuser leurspropres défaillances. Par ailleurs, les pays voisins su-bissent de plein fouet les pertes commerciales inhé-rentes au respect des sanctions. Il conviendrait donc defaire davantage appel aux dispositions qui existent déjàdans la Charte des Nations Unies pour atténuer les ef-fets économiques des sanctions sur ces pays.

57. Face à ces problèmes, les États Membres, les or-ganisations intergouvernementales, les organisationsnon gouvernementales et divers universitaires se sontefforcés d’améliorer l’efficacité des sanctions del’ONU ainsi que de perfectionner la notion de sanc-tions ciblées. Les mesures envisagées portent notam-ment sur les sanctions financières, les embargos sur lesarmes, les interdictions de voyager et les restrictionsd’ordre diplomatique. Des colloques d’experts sur leciblage des sanctions financières imposées par l’ONUont été organisés pour étudier les bases sur lesquellesles États Membres, les organisations intergouverne-mentales, les organisations non gouvernementales etles experts sur le terrain pourraient coopérer, ainsi quela structure et les modalités d’application de sanctionsfinancières du Conseil de sécurité visant spécifique-ment les élites qui détiennent le pouvoir de décision.Les sanctions financières ciblées pourraient accroîtrel’efficacité de cet outil que sont les sanctions et réduireautant que faire se peut leurs effets néfastes non vou-lus.

58. Les dernières sanctions imposées par le Conseilde sécurité ont été davantage ciblées et, dans tous lesrégimes de sanctions, le Conseil s’est efforcé deconcentrer la pression des sanctions sur les responsa-bles de comportements contraires aux normes interna-tionales relatives à la paix et à la sécurité tout ens’efforçant de réduire autant que possible les inciden-

ces humanitaires sur les populations civiles et sur lesÉtats tiers touchés. Cela étant, même les sanctions ci-blées peuvent ne pas suffire pour rétablir la paix oumettre fin à des actes illicites. Elles doivent donc êtreintégrées à une stratégie globale de règlement desconflits ou à une stratégie de prévention des conflits, etdoivent être complétées par des mesures d’incitation.

59. Il faut également trouver des solutions au difficileproblème de la surveillance des sanctions. Cette tâcheincombe actuellement d’abord aux États Membres, les-quels n’ont souvent pas les moyens de l’assurer effica-cement. Un mécanisme permanent de surveillance dessanctions doit donc être mis au point, pour faire ensorte que des sanctions intelligentes soient mieux ci-blées et appliquées et pour porter à l’attention duConseil de sécurité les cas de non-coopération ou denon-conformité. Il deviendrait alors possible d’assurerun suivi plus systématique des agents, étatiques ou non,qui violent les sanctions ou qui refusent de coopéreravec les groupes d’experts et comités des sanctions desNations Unies, et de disposer d’un point de contactentre le Conseil de sécurité et les autres organisationsinternationales ou régionales qui s’occupent des sanc-tions. Il est dès lors essentiel que le Conseil de sécurités’accorde sur les grands objectifs de sa politique et surla définition de ce qu’est la réussite en matière desanctions.

60. Le Conseil de sécurité a aussi fait plus fréquem-ment appel aux groupes d’experts des Nations Unies,qui établissent les preuves de violation des sanctions,en ce qui concerne notamment les trafics illicitesd’armes et les ventes illégales de diamants, et font desrecommandations sur les moyens d’améliorer la sur-veillance internationale. Le Conseil de sécurité pourraitprocéder plus souvent à des évaluations humanitairesavant d’imposer des sanctions, et continuer à surveillerles incidences humanitaires des sanctions une fois quecelles-ci ont été imposées, comme il l’a fait dernière-ment pour l’Afghanistan. Le Groupe de travail duConseil de sécurité sur les sanctions, créé par la notedu Président du Conseil de sécurité du 17 avril 2000, aconfirmé qu’il fera rapport au Conseil lorsqu’il seraparvenu à un consensus sur des recommandations.

61. Stratégie proposée :

• Appuyer les efforts que la communauté interna-tionale continue de déployer pour mettre au pointdes sanctions ciblées.

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• Appuyer le Conseil de sécurité dans sa recherchedes moyens d’améliorer la surveillance interna-tionale des régimes de sanctions et d’évaluer lesincidences humanitaires de celles-ci.

C. Désarmement

62. Bien que la guerre froide soit du passé, les dépen-ses militaires à l’échelle mondiale sont en augmenta-tion. En 1998, elles remontaient à 762 milliards dedollars; en 2000, près de 800 milliards de dollars ontété consacrés aux armes de destruction massive, auxarmes classiques, à la recherche-développement et auxdépenses de personnel militaire. Le montant total véri-table est probablement supérieur, les chiffres n’étantpas disponibles pour un certain nombre de pays, dontcertains sont actuellement en conflit. Cette évolutioninquiétante accroît le risque d’une reprise de la courseaux armements. La disparition possible du Traité sur lalimitation des systèmes de missiles antimissiles17 meten péril le cadre général de traités sur le désarmementet la non-prolifération tout en créant des risques denouvelles courses aux armements, y compris dansl’espace. Partout dans le monde, des populations inno-centes vivent encore sous la menace d’armes de des-truction massive. Elles vivent également sous la me-nace d’importantes armes classiques ainsi que des ef-fets déstabilisateurs de l’accumulation et de la venteillicite d’armes légères et de la poursuite de la produc-tion et de l’utilisation de mines terrestres. Parmi tousces problèmes, c’est l’élimination totale des armes nu-cléaires qui doit néanmoins demeurer la première despriorités.

Objectif : Travailler à l’élimination des armesde destruction massive, notamment les armesnucléaires, et n’écarter aucune solution possiblepour parvenir à cet objectif, notammenten ce qui concerne la convocation éventuelled’une conférence internationale pour définirles moyens d’éliminer les dangers nucléaires

63. Malgré les appels généralisés et répétés en faveurde la transparence, l’on ne dispose pas de chiffres offi-ciels sur le nombre des armes nucléaires existant au-jourd’hui dans le monde ou sur leur coût total. Celaétant, selon plusieurs sources, il subsiste plus de 30 000armes de ce type, dont un grand nombre en état d’alertemaximale.

64. Le Traité d’interdiction complète des essais nu-cléaires18 n’est pas encore entré en vigueur, alors mêmequ’il compte 161 signataires et 77 ratifications. Troisseulement des cinq États détenteurs de l’arme nucléaire(selon la définition retenue dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires19) ont ratifié leTraité. START II20, traité bilatéral visant à ramener à3 500 environ le nombre des armes nucléaires détenuespar les États-Unis, d’un côté, et la Fédération de Rus-sie, de l’autre, n’est pas davantage entré en vigueur.

65. La Conférence du désarmement demeure dansl’impasse, alors qu’il y a de plus en plus besoin denouveaux accords sur le désarmement nucléaire, lesmatières fissiles et la prévention d’une course aux ar-mements dans l’espace. Cette impasse suscite de gravespréoccupations au sein de la communauté internatio-nale quant à ses répercussions préjudiciables surl’efficacité du système multilatéral de désarmementexistant.

66. Nonobstant ces évolutions, certains faits nou-veaux peuvent servir de base aux progrès futurs. Plusde la moitié des armes nucléaires déployées au plusfort de la guerre froide ont d’ores et déjà été démante-lées. Dans leur écrasante majorité, les États se sontpleinement acquittés de leurs obligations juridiquesconcernant les armes de destruction massive. Les casde non-respect des accords de garantie de l’Agenceinternationale de l’énergie atomique et des résolutionsdu Conseil de sécurité sont rares et ne relèvent pasd’une évolution générale.

67. Les efforts tendant à éliminer les armes nucléairesont été confortés par l’Avis consultatif de 1996 de laCour internationale de Justice sur la licéité de la me-nace ou de l’emploi d’armes nucléaires, dans lequel lesjuges concluent à l’unanimité que la menace oul’emploi d’armes nucléaires doit être compatible avecles exigences du droit international applicable auxconflits armés et que « il existe une obligation de pour-suivre de bonne foi et de mener à terme des négocia-tions conduisant au désarmement nucléaire dans tousses aspects, sous un contrôle international strict et effi-cace »21. À la Conférence des parties chargée del’examen du Traité sur la non-prolifération des armesnucléaires tenue en 2000, les cinq puissances nucléai-res se sont prononcées sans équivoque pour le désar-mement nucléaire.

68. Des progrès ont été enregistrés en ce qui concernel’élimination d’autres armes de destruction massive. À

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la cinquième Conférence des États parties chargée del’examen de la Convention sur l’interdiction de la miseau point, de la fabrication et du stockage des armesbactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leurdestruction22 les discussions devraient porter sur l’étatdes négociations visant à renforcer la Convention. De-puis l’entrée en vigueur de la Convention surl’interdiction de la mise au point, de la fabrication, dustockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leurdestruction23, en 1997, près de 5 600 tonnes d’agentschimiques et 1,6 million de pièces de munition et deconteneurs ont été détruits; l’Organisation pourl’interdiction des armes chimiques a effectué 1 000inspections dans 49 pays.

69. Le processus préparatoire de la Conférenced’examen du Traité sur la non-prolifération des armesnucléaires prévue pour 2005 débutera en 2002. Ungroupe d’experts gouvernementaux entamera ses tra-vaux relatifs à une étude sur les missiles et fera rapportà l’Assemblée générale en 2002. La Conférence en vuede faciliter l’entrée en vigueur du Traité d’interdictioncomplète des essais nucléaires se tiendra du 5 au27 septembre 2001. En novembre 2000, l’Assembléegénérale a décidé d’établir, sur deux ans, une étudeconsacrée à l’éducation et la formation en matière dedésarmement et de non-prolifération.

70. Il conviendrait d’étudier les possibilités d’établirdes normes vérifiables et irréversibles dans d’autresdomaines tels que les missiles et l’espace. Il est grandtemps qu’au niveau intergouvernemental, on prenne letemps d’examiner un éventail encore plus large dequestions relatives au désarmement, y compris celle dumécanisme multilatéral de désarmement.

71. Stratégie proposée :

• S’employer davantage à assurer la pleine appli-cation du Traité sur la non-prolifération des armesnucléaires, de la Convention sur les armes bacté-riologiques (biologiques) et de la Convention surles armes chimiques et à favoriser leur universa-lité.

• Convoquer une conférence internationale consa-crée au désarmement.

• Poursuivre l’action menée par l’Organisation pourfavoriser la responsabilisation publique, expliciterles avantages du désarmement et surveiller lesactivités de recherche-développement en matièred’armements.

• Appuyer les efforts que la communauté interna-tionale, y compris la société civile, déploie en vued’éliminer les armes de destruction massive.

Objectif : Inviter tous les États à envisagerd’adhérer à la Convention sur l’interdictionde l’emploi, du stockage, de la productionet du transfert des mines antipersonnelet sur leur destruction24, ainsi qu’au Protocolemodifié relatif aux mines se rapportantà la Convention sur certaines armesclassiques25

72. Les mines terrestres continuent de faire obstacleau développement et à la sécurité des populations dansprès d’un tiers des pays du monde. Face à cette situa-tion, l’ONU appuie ou se prépare à appuyer l’actionantimines dans plus de 30 pays, soit un accroissementde 100 % du nombre de ces pays depuis 1997. Fait si-gnificatif, des recherches indépendantes montrent que,durant cette même période, la production et le transfertde mines terrestres ont pratiquement cessé, tandis quel’usage des mines était stigmatisé avec succès. Néan-moins, les mines terrestres continuent chaque jour defaire des victimes, et certains pays et groupes persistentà les déployer.

73. La vigilance de la société civile, les mesures detransparence et les assemblées annuelles des États par-ties entretiennent la dynamique créée par la stigmatisa-tion de l’usage des mines terrestres et la destruction desstocks existants. Au 29 juin 2001, on dénombre 117parties à la Convention sur l’interdiction des minesantipersonnel. Douze pays ont adhéré à la Conventionou l’ont ratifiée depuis la proclamation de la Déclara-tion du Millénaire, et 58 nations participent au Proto-cole II modifié annexé à la Convention sur certainesarmes classiques26. L’élimination complète des minesantipersonnel demeure un impératif vital pour la sécu-rité commune et pour le développement socioéconomi-que.

74. Stratégie proposée :

• Assurer l’universalité de la Convention surl’interdiction des mines antipersonnel et du Pro-tocole II modifié, en encourageant les États à rati-fier ces instruments ou à y adhérer et à accepter leProtocole modifié.

• Encourager les États à communiquer en tempsvoulu au Secrétaire général tous renseignements

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pertinents, ainsi qu’il est prévu à l’article 7 de laConvention.

• Poursuivre le travail entrepris par l’ONU pourmettre sur pied des programmes de déminage, desensibilisation et d’aide aux victimes et planifierdes interventions d’urgence au bénéfice des payset régions touchés par le problème des mines.

Objectif : Prendre des mesures concertéespour mettre fin au trafic d’armes légères,notamment en rendant les transferts d’armesplus transparents et en encourageant l’adoptionde mesures de désarmement au niveau régional,compte tenu de toutes les recommandationsde la Conférence des Nations Uniessur le commerce illicite des armes légères

75. Le commerce illicite des armes légères fait planerde graves menaces sur la paix et la sécurité internatio-nales. L’accumulation excessive de ces armes et la fa-cilité avec laquelle il est possible de se les procurercompromettent les efforts de reconstruction et de dé-veloppement à l’issue des conflits, mettent en péril lasécurité commune et portent atteinte au droit humani-taire et aux droits de l’homme. Plus de 600 entreprisesproduisent en toute légalité des armes légères dans aumoins 95 pays, la valeur de la production globale deces armes étant estimée à plus de 1,4 milliard de dol-lars des États-Unis et celle de la production de muni-tions à 2,6 milliards de dollars. On estime à 500 mil-lions le nombre d’armes légères disponibles dans lemonde. Même en dehors des zones de conflit, ces ar-mes ont de graves conséquences négatives sur le déve-loppement économique, social et humain.

76. Diverses initiatives sont actuellement mises enoeuvre, au niveau mondial et régional, en vue de ré-soudre le problème du commerce illicite des armes lé-gères. Au niveau régional, les mesures prises compren-nent la signature de traités juridiquement contraignants,et le renforcement ou l’établissement de moratoiresrégionaux ou sous-régionaux sur le transfert et la fabri-cation de ces armes. Figurent au nombre de ces mesu-res : le moratoire sur la production et le commerced’armes légères adopté par la Communauté économi-que des États de l’Afrique de l’Ouest; la Conventioninteraméricaine contre la fabrication et le trafic illicitesd’armes à feu, de munitions, d’explosifs et d’autresmatériels connexes; l’Action commune de l’Union eu-ropéenne sur les armes légères, le Code de conduite enmatière d’exportation d’armements; et le Plan d’action

de la Communauté du développement de l’Afriqueaustrale. En Afrique, en Amérique latine et en Europe,cette coopération régionale a abouti aux déclarations deBamako, de Nairobi, de Brasilia et de la Communautéde développement de l’Afrique australe et au Docu-ment de l’OSCE sur les armes légères et de petits cali-bres.

77. Il est tout aussi vital d’assurer une plus grandetransparence des transferts d’armes. L’ONU gère deuxinstruments visant à instaurer un climat de confiance :le Registre des armes classiques et le systèmed’établissement de rapports normalisé sur les dépensesmilitaires. En moyenne, 90 pays notifient déjà chaqueannée les faits intéressant le Registre. Quelque 35 paysrendent compte chaque année de leurs dépenses militai-res. Malgré un accroissement notable de la participa-tion à ces instruments, ceux-ci n’ont pas été utilisésaussi pleinement qu’ils le devraient.

78. La Conférence des Nations Unies sur le com-merce illicite des armes légères sous tous ses aspects,qui s’est tenue du 9 au 20 juillet 2001, a offert à lacommunauté internationale une occasion de prendredes mesures pour combattre ce fléau mondial. Le pro-gramme d’action de la Conférence, adopté par consen-sus, représente un important premier pas vers la réali-sation de l’objectif consistant à prévenir, combattre etéliminer le commerce illicite des armes légères. Ilcontient des suggestions quant aux stratégies nationalesà mettre en oeuvre, telles qu’adopter, à l’échelon natio-nal, des mécanismes de coordination et des législationsappropriées, et détruire les surplus d’armes et renforcerles contrôles exercés sur la fabrication et le transfertdes armes légères. Le programme d’action avalise etencourage diverses mesures régionales telles quel’harmonisation des législations nationales etl’établissement ou le renforcement de mécanismes ré-gionaux, et des programmes d’action régionaux visantà prévenir, combattre et éliminer le commerce illicitede ces armes. L’accent y est également mis surl’importance de la coopération et de l’aide internatio-nales, en ce qui concerne en particulier l’applicationdes embargos sur les armes imposés par le Conseil desécurité et le désarmement, la démobilisation et la réin-sertion dans la société civile des ex-combattants. LaConférence n’a toutefois pas permis de dégager unconsensus sur deux questions essentielles : les restric-tions sur le droit des particuliers de posséder de tellesarmes et la réglementation de ce droit, et les mesures

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propres à empêcher le transfert de ces armes au béné-fice d’entités non étatique.

79. Stratégie proposée :

• Obtenir des engagements de la communauté in-ternationale concernant la fourniture d’urgencedes ressources tant humaines que financières quisont nécessaires pour assurer une mise en oeuvreet un suivi efficaces des mesures adoptées lors dela Conférence des Nations Unies sur le commerceillicite des armes légères sous tous ses aspects.

• Convoquer, dans le cadre de l’ONU, une confé-rence d’examen en 2006 et des réunions biennalesdes États en vue d’évaluer les progrès accomplisdans l’application du programme d’action de laConférence.

• Soutenir l’action entreprise par les gouverne-ments pour prévenir la prolifération des armes lé-gères en mettant à leur disposition les compéten-ces techniques et les moyens financiers nécessai-res à la collecte et à la destruction de ces armes.

• Examiner les possibilités de financement par lesecteur privé ou le secteur public des initiativesde type « armes contre développement ». et

• Poursuivre les efforts déployés par l’ONU pourassurer une participation universelle aux instru-ments visant à instaurer un climat de confiance etpour encourager les initiatives régionales, tellesque la création de registres régionaux et leséchanges de données relatifs aux inventaires na-tionaux.

III. Développement et éliminationde la pauvreté : les objectifsde développement de la Déclarationdu Millénaire

80. Si l’on veut faire reculer la pauvreté et promou-voir le développement de manière significative, il estessentiel d’assurer une croissance économique soute-nue et générale. Les objectifs de développement de laDéclaration du Millénaire font ressortir quelques-unsdes domaines prioritaires dans lesquels il imported’agir si l’on veut éliminer l’extrême pauvreté. Aunombre de ces objectifs figurent la concrétisation desengagements pris par les pays développés, notammentd’accroître l’aide publique au développement (APD) et

d’améliorer l’accès aux marchés des exportations despays en développement.

81. Il est vital que les autorités nationales fassentleurs les objectifs de développement de la Déclarationdu Millénaire et renforcent sur cette base la cohérenceet la constance de leurs politiques et de leurs program-mes. Ces objectifs doivent aussi aider à réduire l’écartentre ce qu’il importe de faire et ce qui est fait réelle-ment. Cet écart qui se creuse entre objectifs et résultatsest le signe que la communauté internationale n’a pastenu les engagements cruciaux qu’elle avait pris aucours des années 90.

82. Les objectifs de développement de la Déclarationdu Millénaire s’adossent les uns aux autres et exigentdes programmes multisectoriels qui visent à les réalisertous simultanément. Les pays doivent veiller à ce queles stratégies de lutte contre la pauvreté aboutissent àaxer davantage les efforts sur les groupes les plus pau-vres et les plus vulnérables en combinant des mesureséconomiques et sociales appropriées. Les droits del’homme doivent être au centre des programmes enfaveur de la paix, de la sécurité et du développement. Ilimporte de surcroît d’élargir les partenariats à toutesles parties intéressées, y compris notamment la sociétécivile et le secteur privé.

83. Le système des Nations Unies, en coopérationavec d’autres acteurs du développement, suivra enpermanence la réalisation des objectifs directement liésau développement et à l’élimination de la pauvreté(voir annexe).

Objectif : Réduire de moitié, d’ici à 2015,la proportion de la population mondialedont le revenu est inférieur à un dollar par jouret celle des personnes qui souffrent de la faim,et réduire de moitié, d’ici à la même date,la proportion des personnes qui n’ont pasaccès à l’eau potable ou qui n’ont pasles moyens de s’en procurer

Pauvreté et inégalité de revenus

84. Depuis 1990, le nombre de personnes ne dispo-sant pour vivre que de moins d’un dollar par jour a di-minué, passant de 1,3 à 1,2 milliard. Toutefois, cettediminution n’a pas été uniforme. Dans l’Asie de l’Est,les taux de pauvreté ont baissé de manière suffisam-ment rapide pour que l’objectif soit atteint en 2015.Mais l’Afrique subsaharienne accuse un retard considé-rable et certains pays ont vu leur taux de pauvreté

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s’aggraver. Si c’est en Asie du Sud que l’on compte leplus grand nombre de pauvres, l’Afrique subsaharienneest la région où ils représentent la proportion la plusélevée de la population, puisque 51 % de celle-ci envi-ron ne dispose que de moins d’un dollar par jour pourvivre.

85. À sa vingt-quatrième session extraordinaire, te-nue en 2000, l’Assemblée générale a réaffirmé les en-gagements pris lors du Sommet mondial pour le déve-loppement social et a produit de nouvelles initiativeshautement significatives en matière d’élimination de lapauvreté. En particulier, un accord s’est dégagé, pour lapremière fois, autour de l’objectif global consistant àréduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion de per-sonnes vivant dans une situation d’extrême pauvreté, etcet engagement a été par la suite confirmé parl’ensemble des pays dans la Déclaration du Millénaireadoptée en septembre 2000. Parallèlement à ces acti-vités qui relèvent de l’élaboration des politiques, degrands efforts sont faits pour renforcer l’efficacité et larentabilité des institutions. À titre d’exemple, l’ONUmet en oeuvre des programmes de prestation de servi-ces aux petites entreprises, sous forme de projets demicrofinancement correspondant aux priorités locales.

86. Stratégie proposée :

• Soutenir les initiatives nationales qui, dans lesdomaines économique et social, visent à luttercontre la pauvreté.

• Renforcer la capacité d’assurer les services so-ciaux de base.

• Aider au renforcement des capacités en matièred’évaluation, de suivi et de planification en ce quiconcerne la pauvreté.

La faim

87. Le revenu n’est qu’une des mesures possibles dudegré de pauvreté. Les populations pauvres connaissentaussi la malnutrition et de mauvaises conditions sani-taires. Entre 1990-1992 et 1996-1998, le nombre depersonnes atteintes de malnutrition a certes diminué de40 millions dans l’ensemble des pays en développe-ment, mais ces pays comptent encore 826 millionsd’habitants n’ayant pas une alimentation suffisantepour mener une vie normale, saine et active. De plus,sur les 11 millions d’enfants de pays en développementqui meurent chaque année avant d’atteindre leur cin-quième année, 6,3 millions meurent de faim.

88. L’élimination durable de la pauvreté passe doncaussi par la lutte contre la faim, une meilleure nutritionpermettant d’améliorer la productivité du travail et lacapacité de gain de chacun. Il est primordial d’accroîtrela production alimentaire : 75 % de la population pau-vre et affamée dans le monde vit en milieu rural et sesmoyens de subsistance dépendent, directement ou indi-rectement, de l’agriculture. D’ailleurs, une productivitévivrière plus élevée entraîne une baisse des prix, dontbénéficient tous les démunis.

89. La Déclaration de Rome sur la sécurité alimen-taire mondiale et le Plan d’action adopté lors du Som-met mondial de l’alimentation en 199627 ont tracé plu-sieurs voies pour un même objectif commun : la sécu-rité alimentaire, aux niveaux individuel, familial, na-tional, régional et international. L’objectif principal duSommet était la mise en place d’un environnement po-litique, social et économique favorable propre à créerles conditions idéales pour l’élimination de la pauvreté,et l’instauration d’une paix durable fondée sur l’entièreparticipation équitable des femmes et des hommes,meilleure garantie d’une sécurité alimentaire durablepour tous. Le Sommet a souligné combien il importaitd’appliquer des politiques facilitant l’accès à une ali-mentation en quantité suffisante et appropriée sur leplan nutritionnel ainsi que sa consommation judicieuse.

90. Stratégie proposée :

• Lors de l’examen après cinq ans des résultats duSommet mondial de l’alimentation qui doit avoirlieu en novembre 2001, dresser le bilan des mesu-res prises depuis le Sommet de 1996, et proposerde nouveaux plans d’action aux niveaux nationalet international pour atteindre les objectifsd’élimination de la faim.

• Faire en sorte que les politiques de l’alimentation,du commerce de produits agricoles et du com-merce en général aillent dans le sens d’une plusgrande sécurité alimentaire pour tous dans unsystème commercial mondial juste et équitable.

• Continuer d’accorder la priorité aux petits ex-ploitants agricoles; et appuyer les mesures qu’ilsprennent en faveur de l’environnement et le re-cours à des technologies simples et de faible coût.

L’accès à l’eau potable

91. Si l’accès à l’eau s’est aujourd’hui amélioré pourprès de 80 % de la population des pays en développe-

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ment, près de 1 milliard de personnes ne sont toujourspas alimentées en eau salubre et 2,4 milliards de per-sonnes ne sont pas reliées à un réseau d’assainissementde base. La croissance économique et démographiques’accompagne d’une ponction plus grande sur des res-sources en eau déjà limitées. La gestion de ces ressour-ces ainsi que l’approvisionnement en eau potable etl’assainissement vont devenir prioritaires. Le Pro-gramme conjoint des Nations Unies pour la surveil-lance de l’eau et l’assainissement a permis d’appuyer lerenforcement des capacités pour un accès universel àl’eau potable et à l’assainissement.

92. Stratégie proposée :

• Favoriser un surcroît d’investissements dans lessecteurs de l’eau et de l’assainissement.

• S’attaquer aux nouveaux problèmes liés à la ges-tion durable des ressources en eau lors du Som-met mondial pour le développement durable quidoit se tenir à Johannesburg en 2002.

Objectif : D’ici à 2015, les enfants partoutdans le monde, garçons et filles, seronten mesure d’achever un cycle complet d’étudesprimaires, et les filles et les garçons aurontà égalité accès à tous les niveaux d’éducation

93. Des progrès spectaculaires en matière d’éducationont certes été enregistrés au cours des 50 dernières an-nées dans les pays en développement, mais il reste en-core beaucoup à faire. En 1998, sur les quelque113 millions d’enfants d’âge scolaire non inscrits dansune école primaire, 97 % vivaient dans des pays endéveloppement et près de 60 % étaient des filles. Letaux de scolarisation des filles en milieu rural, en parti-culier, demeure dramatiquement bas.

94. Le problème de l’accès universel à l’éducation debase n’est toujours pas résolu. Dans les pays en déve-loppement, un enfant sur trois n’achève pas cinq an-nées d’études. Bien que les taux de scolarisation aientaugmenté dans plusieurs régions, la qualité del’enseignement reste souvent faible. Dans de nombreuxpays, il existe d’importantes disparités entre filles etgarçons et entre enfants de familles riches et enfants demilieu défavorisé en ce qui concerne les taux de scola-risation et la probabilité de poursuite des études. Préju-gés sexistes, mariage précoce, menaces pour la sécuritéphysique et affective des filles et programmes scolairesne prenant pas en compte les spécificités de chaque

sexe sont autant d’obstacles au plein exercice du droitfondamental des filles à l’éducation.

95. Cette inégalité de traitement ne relève n’est passeulement de la discrimination, elle dénote aussi unemauvaise analyse économique et d’une mauvaise poli-tique sociale. L’expérience a montré à l’enviqu’investir dans l’instruction des filles produit direc-tement et rapidement des résultats en ce qui concernela nutrition et la santé de toute la famille, la baisse dela fécondité, la réduction de la pauvreté et les perfor-mances économiques en général.

96. L’Éducation pour tous/Cadre d’action de Dakarinvite à créer de nouveaux plans d’action nationaux ouà renforcer les plans existants, et à consolider les mé-canismes nationaux, régionaux et internationaux decoordination de l’action internationale pour parvenirplus rapidement à l’Éducation pour tous. L’Initiativedes Nations unies pour l’éducation des filles, qui faitpartie du suivi du Cadre d’action de l’Éducation pourtous, donne aux organismes des Nations Unies des in-dications au niveau de chaque pays et associe d’autrespartenaires.

97. Les programmes de repas scolaires et de rations àemporter illustrent parfaitement combien il est faciled’inciter les ménages défavorisés à envoyer leurs fillesà l’école grâce à de simples solutions novatrices,d’inspiration locale et appliquées à différents niveaux.Ces programmes peuvent avoir des effets sur tous lesplans où des problèmes se posent : manque d’accès àl’éducation, problèmes de santé et pauvreté. Les repasscolaires et les rations à emporter peuvent attirer unplus grand nombre d’enfants à l’école, donner deschances égales aux filles et aux garçons, faire baisser letaux de malnutrition et augmenter la probabilité depoursuite des études.

98. Stratégie proposée :

• Demander instamment aux responsables natio-naux de l’élaboration des politiques de considérerl’éducation des filles comme un moyen de parve-nir à l’éducation primaire pour tous, mais aussicomme une fin en soi.

• Prier les gouvernements, les communautés localeset la communauté internationale de consacrer suf-fisamment de ressources à l’éducation, notam-ment pour les bâtiments scolaires, les manuels etles enseignants.

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• Faire en sorte que les systèmes éducatifs puissents’adapter aux besoins spécifiques des filles, enparticulier des filles issues de milieux défavori-sés. et

• Appuyer les programmes d’alimentation à l’écoleet de rations à emporter susceptibles d’attirer lesfilles à l’école.

Objectif : D’ici à 2015, avoir réduitde trois quarts la mortalité maternelleet de deux tiers la mortalité des enfantsde moins de 5 ans par rapport aux taux actuels

99. À l’échelon mondial, les estimations de 1995concernant la mortalité maternelle faisaient état de515 000 décès annuels de femmes liés à la grossesse,dont 99 % survenus dans des pays en développement.On constate bien une baisse non négligeable de lamortalité maternelle dans certains pays, mais on nedispose d’aucune évaluation fiable pour les pays danslesquels cette mortalité est la plus alarmante. La réduc-tion de la mortalité maternelle suppose la disponibilitédes soins de santé pour les femmes enceintes, notam-ment dans les cas de grossesse à risque. Seules 56 %des naissances dans le monde sont assistées par desaccoucheuses ou des infirmières qualifiées. Bien sou-vent, les adolescentes et les femmes n’ont aucun pou-voir de décider de leur propre sort et n’ont pas accès àdes services de santé génésique qui soient de qualité etd’un prix abordable, en particulier aux services de pla-nification familiale.

100. L’initiative « Pour une grossesse à moindre ris-que » est une des contributions des Nations Unies auxefforts de la communauté internationale pour garantirune maternité sans risques. Cette initiative est fondéesur le postulat suivant : pour réduire de façon signifi-cative et durable la mortalité maternelle et néonatale,on doit impérativement disposer de services de santématernelle accessibles et de qualité. Toute mesure prisedans ce sens doit donc s’attacher en priorité à renforcerle système de soins de santé.

101. À l’échelle mondiale, le taux de mortalité desenfants de moins de 5 ans est en baisse : entre 1990 et2000, il est passé de 94 à 81 pour 1 000 naissances vi-vantes. Cependant, environ 11 millions d’enfants demoins de 5 ans meurent encore chaque année dans lespays en développement, essentiellement à la suite demaladies pouvant être évitées. La baisse de la mortalitéinfantile s’est ralentie dans certaines régions, en raison

des répercussions du virus d’immunodéficience hu-maine/syndrome d’immunodéficience acquise(VIH/sida) et de la résurgence du paludisme et de latuberculose. Un certain nombre de facteurs ont forte-ment contribué à une telle situation : eau insalubre,malnutrition, vaccination insuffisante, faible niveaud’instruction et difficultés d’accès aux services sociauxet de santé de base.

102. L’Alliance mondiale pour les vaccins et la vacci-nation est l’une des initiatives lancées pour contenir lefléau des grandes maladies, en particulier chez les en-fants. Officiellement lancée au début de 2000 à Davos,elle visait à réunir ressources publiques et ressourcesprivées pour faire en sorte que tous les enfants de laplanète soient protégés contre les six grandes maladiespour lesquelles il existe un vaccin : poliomyélite,diphtérie, coqueluche, rougeole, tétanos et tuberculose.

103. Stratégie proposée :

• Élaborer des politiques, normes et mécanismes deréglementation nationaux (ou actualiser ceux quiexistent déjà) pour une maternité sans risques; etmettre au point des systèmes permettant de veillerà leur application.

• Encourager les pratiques communautaires propresà favoriser une maternité sans risques et unebaisse de la mortalité des enfants de moins de5 ans.

• Surveiller l’état des soins de santé maternelle etnéonatale et l’accès aux services.

• Appuyer les programmes d’immunisation et devaccination, le recours à la thérapeutique de ré-hydratation par voie orale, les programmes denutrition et les interventions en matière d’eau etd’assainissement.

Objectif : Avoir, d’ici à 2015, arrêtéla propagation du VIH/sida, et commencéà inverser la tendance actuelle, et avoirmaîtrisé le fléau du paludisme et des autresgrandes maladies qui affligent l’humanité

104. Durant la seule année 2000, le sida a fait à peuprès 3 millions de morts, et il y a actuellement quelque36 millions de séropositifs ou sidéens. À la fin de2000, cette catastrophe mondiale avait coûté la vie àprès de 22 millions de personnes. Faute de soins adap-tés, les cas de tuberculose résistante aux multithérapiesvont en augmentant dans de nombreux pays. Chaque

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année, 8 millions de personnes contractent une tuber-culose évolutive et près de 2 millions en meurent. Plusde 90 % des cas de tuberculose et des décès qui y sontdus sont enregistrés dans les pays en développement.La tuberculose est aussi la cause principale de décèschez les personnes touchées par le VIH/sida. Le palu-disme est encore un autre grave sujet de préoccupation.Chaque année, 1 million de personnes en meurent, etleur nombre est en hausse depuis 20 ans. La détériora-tion des systèmes de santé, la résistance croissante auxmédicaments et aux insecticides, les modifications del’environnement et les migrations, qui ont entraîné unerecrudescence des épidémies, sont autant de facteurscontribuant à l’aggravation du problème du paludismedans le monde.

105. Depuis quelques années, les gouvernements semontrent plus fermement résolus, sur les plans politi-que et financier, à s’attaquer aux problèmes de santéprioritaires, notamment le VIH/sida, le paludisme et latuberculose. Ils sont conscients des conséquences queces maladies entraînent pour la capacité des pauvres desortir de leur état comme pour les perspectives decroissance économique nationale. Les campagnes« Faire reculer le paludisme » et « Halte à la tubercu-lose » ont été lancées à l’échelle mondiale pour luttercontre le fléau que constituent ces grandes maladies.

106. À la session extraordinaire de l’Assemblée géné-rale consacrée au VIH/sida, tenue en juin 2001, lesgouvernements ont reconnu que les mesures à prendreaux niveaux national, régional et international pourlutter contre l’épidémie doivent être axées sur la pré-vention de l’infection par le VIH et que prévention,soins, appui et traitement sont les éléments complé-mentaires d’une prise en charge efficace des personnestouchées par le VIH/sida et doivent faire partie inté-grante d’une démarche globale de lutte contrel’épidémie.

107. Le Fonds mondial pour la santé et la lutte contrele sida a été créé en vue d’attirer l’attention de la com-munauté internationale sur la crise sanitaire mondialeet de susciter en conséquence un appui politique et desengagements financiers. Il s’agit grâce à lui d’aider àenrayer la propagation du VIH/sida, de la tuberculoseet du paludisme et à réduire les conséquences de cesmaladies. L’objectif est d’assurer son entrée en activitéd’ici à la fin de l’année.

108. Stratégie proposée :

• Atteindre l’objectif de 7 à 10 milliards de dollarsau total, toutes sources confondues, y compris lespays touchés, de dépenses consacrées à la luttecontre le VIH/sida.

• Exhorter la communauté internationale à alimen-ter le Fonds mondial pour la santé et la luttecontre le sida.

• Renforcer les systèmes de soins de santé ets’attaquer aux facteurs qui influent sur la fourni-ture de médicaments contre le VIH, y compris lesantirétroviraux, ainsi que leur accessibilité et leurprix.

• Appuyer et promouvoir l’action des communautéslocales qui visent à sensibiliser la population àces maladies.

• Exhorter les gouvernements nationaux à consa-crer une part plus importante de leurs ressourcesaux services sociaux de base dans les régions lesplus pauvres, car c’est capital pour la prévention.

• Soutenir d’autres initiatives reposant sur des par-tenariats avec le secteur privé et d’autres parte-naires du développement.

Objectif : Apporter une assistance spécialeaux orphelins du VIH/sida

109. Le VIH/sida a fait des orphelins de quelque13 millions d’enfants, dont plus de 90 % en Afriquesubsaharienne, région qui, à elle seule, devrait voir lenombre des orphelins du sida augmenter jusqu’à at-teindre dans les 40 millions durant les 20 prochainesannées. Les mécanismes qui engendrent et aggravent lapauvreté se transforment du fait du sida parce que lespersonnes touchées par le sida ou qui en meurent sonten majorité dans la fleur de l’âge, moyennant quoi,dans certaines régions du monde, une génération esttrès largement en train de disparaître, laissant derrièreelle les personnes âgées et les enfants livrés à eux-mêmes. Le coût du sida est particulièrement élevé enmilieu rural, étant donné que les séropositifs qui viventdans les villes retournent se faire soigner dans leurvillage quand ils tombent malades. Cette charge estparticulièrement pesante pour les femmes et amenuiseconsidérablement les ressources des ménages ruraux.Une équipe spéciale interinstitutions pour les orphelinset les enfants vulnérables a été constituée en vue dedéfinir la stratégie et le plan d’action à adopter pour

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assurer un soutien efficace des Nations Unies aux en-fants touchés par le VIH/sida.

110. Stratégie proposée :

• Mobiliser des actions communautaires et fami-liales et renforcer celles qui sont déjà en courspour prendre en charge les enfants devenus or-phelins ou vulnérables.

• Faire en sorte que les gouvernements protègentles enfants contre la violence, les mauvais traite-ments, l’exploitation et la discrimination.

• Faire en sorte que les gouvernements offrent auxenfants les services sociaux de qualité indispen-sables et que les orphelins et les enfants touchéspar le VIH/sida soient traités sur un pied d’égalitéavec les autres enfants.

• Élargir le rôle de centres communautairesd’information et de soins des établissements sco-laires.

Objectif : Encourager l’industriepharmaceutique à rendre les médicamentsessentiels plus largement disponibleset abordables pour tous ceux qui en ont besoindans les pays en développement

111. Dans les dernières années, l’industrie pharma-ceutique a pris une part de plus en plus active à desprogrammes spéciaux visant à fournir des médicamentsgratuitement ou à prix modique pour traiter des mala-dies telles que le sida, le paludisme, la lèpre, la ménin-gite, la filariose lymphatique, le trachome et la tuber-culose. En mai 2000, a été lancé un partenariat entrecinq grandes sociétés pharmaceutiques et l’ONU envue d’améliorer l’accès des pays en développement auxmédicaments contre le VIH, grâce, notamment, à defortes réductions de prix des antirétroviraux.L’assistance technique fournie dans le cadre de cetteinitiative a permis l’élaboration d’un plan de soins etde prise en charge en faveur des séropositifs, dans26 pays. À ce jour, des accords prévoyant la fourniturede médicaments à prix modique ont été conclus avecles fournisseurs dans 13 de ces pays. Dans le cadre deses efforts pour rendre les traitements du VIH plus lar-gement accessibles, l’ONU s’est adressée aux sociétéspharmaceutiques de recherche-développement aussibien qu’aux fabricants de médicaments génériques pourleur demander de se manifester s’ils étaient intéressés.

112. En mai 2001, la cinquante-quatrième Assembléemondiale de la santé a appelé la communauté interna-tionale à coopérer au renforcement des politiques et despratiques pharmaceutiques afin de promouvoir le dé-veloppement des industries nationales. Par ailleurs,l’Assemblée a rappelé qu’une surveillance et une noti-fication volontaires des prix des médicamentss’imposaient pour rendre l’accès aux médicaments es-sentiels plus équitable au sein du système international.Elle a prié l’Organisation des Nations Unies de favori-ser la mise au point de médicaments contre les mala-dies qui touchent les pays pauvres et de s’employer àfaire progresser l’étude des conséquences actuelles etfutures des accords commerciaux internationaux pourla santé. Dans le courant de l’année, l’ONU avait déjàengagé des discussions avec certaines des plus grandessociétés pharmaceutiques mondiales en vue de conve-nir des nouvelles mesures à prendre pour assurer pluslargement l’accès aux services de prévention et desoins en matière de VIH, et notamment celui des paysen développement aux médicaments destinés à le trai-ter.

113. En juin 2001, à la session extraordinaire del’Assemblée générale consacrée au sida, les ÉtatsMembres ont jugé que la possibilité de disposer desmédicaments et des technologies connexes à des prixabordables était un facteur important dont il fallaits’occuper. Ils ont aussi considéré qu’il était nécessairede réduire le coût de ces médicaments et technologiesen étroite collaboration avec le secteur privé etl’industrie pharmaceutique. Par leur Déclarationd’engagement28, ils ont prévu d’élaborer des stratégiesglobales en matière de soins et d’en faire avancer lamise en oeuvre, notamment à travers les plans de fi-nancement et les mécanismes d’orientation nécessairespour assurer l’accès à des médicaments, des diagnos-tics et des technologies connexes abordables.

114. À cette session extraordinaire, l’Assemblée géné-rale s’est félicitée des efforts faits par les pays pourpromouvoir l’innovation et mettre en place des indus-tries locales conformément au droit international, cequi permettra à leurs populations d’avoir plus large-ment accès aux médicaments. Elle a aussi soulignéqu’il était nécessaire d’évaluer les incidences des ac-cords commerciaux internationaux sur la fabricationlocale des médicaments essentiels, sur la mise au pointde nouveaux médicaments et sur l’accès aux uns et auxautres.

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115. Au cours des dernières années, un certain nombred’organes directeurs et d’autres institutions ont réclaméun examen des accords commerciaux et du rôle queceux-ci jouent pour faciliter l’accès aux médicaments.Sur ce chapitre, l’accord commercial le plus importantest l’Accord sur les aspects des droits de propriété quitouchent au commerce29, ou ADPIC, qui prévoit desnormes mondiales de protection de la propriété intel-lectuelle, et notamment une durée de validité d’aumoins 20 ans pour les brevets de médicaments. Toute-fois, l’Accord sur les ADPIC laisse aussi aux gouver-nements une certaine latitude pour régler des questionsd’ordre social comme l’accès aux médicaments, en leurpermettant de délivrer des licences obligatoires qui, defait, priment le contrôle exclusif qu’un brevet peutconférer à l’inventeur d’un médicament nouveau. Enjuin 2001, le Conseil des ADPIC de l’Organisationmondiale du commerce (OMC) a consacré une journéeà un débat spécial sur les ADPIC et la santé. Centré surla manière d’assurer plus largement l’accès aux médi-caments d’importance vitale dans les pays en dévelop-pement tout en appuyant la création de nouveaux médi-caments et nouvelles technologies, ce débat va proba-blement se poursuivre dans le cadre du prochain cyclede négociations commerciales à l’échelon ministérielde l’OMC.

116. Étant donné que 95 % environ des personnes sé-ropositives vivent dans les pays en développement etque ceux-ci, dans bien des cas, souffrent d’une gravepénurie de médicaments, le système des Nations Uniesredouble d’efforts pour rendre les traitements plus lar-gement disponibles dans les pays en développement, eten particulier les pays les moins avancés qui sont sévè-rement touchés.

117. Stratégie proposée :

• Renforcer les systèmes de santé pour assurer uneutilisation et une distribution efficaces des médi-caments.

• Rendre les médicaments plus abordables en fixantdes prix préférentiels, favoriser la concurrencedes médicaments génériques et réduire ou sup-primer les droits et taxes qui les frappent àl’importation.

• Mobiliser un financement durable pour couvrirles coûts engendrés par l’élargissement de l’accèsaux médicaments dans les pays pauvres.

• Étudier la possibilité d’établir et d’appliquer, encollaboration avec les organisations non gouver-nementales et d’autres partenaires intéressés, dessystèmes de surveillance et de notification vo-lontaires des prix mondiaux des médicaments.

• Engager les sociétés pharmaceutiques non seule-ment à abaisser les prix des médicaments essen-tiels, mais aussi à améliorer la distribution desmédicaments d’importance vitale surtout dans lespays les moins avancés.

• Utiliser des mécanismes inhabituels et novateurset mécanismes en vue de distribuer plus large-ment et plus efficacement les médicaments à ceuxqui en ont besoin.

• Poursuivre l’analyse et l’évaluation des accordscommerciaux internationaux qui ont des inciden-ces sur les possibilités d’accès aux médicamentsessentiels.

• Intensifier la recherche-développement de traite-ments de pointe contre les maladies qui touchentsurtout les pays en développement.

Objectif : Réussir, d’ici à 2020, à améliorersensiblement la vie d’au moins 100 millionsd’habitants de taudis, conformémentà l’initiative « Villes sans taudis ni bidonvilles »

118. La prochaine génération verra la population ur-baine mondiale doubler, pour passer de 2,5 à5 milliards d’êtres humains, et c’est dans les pays endéveloppement que cette progression sera en quasi-totalité été enregistrée. Selon des chiffres récents, lequart de la population mondiale vivant dans les villesne dispose pas d’un logement convenable et bien sou-vent n’a pas accès à des services sociaux de base telsque l’approvisionnement en eau salubre etl’assainissement.

119. En général, la concentration de plus en plus fortede la population et de l’activité économique dans lesgrandes villes des pays en développement ne faitqu’accentuer la pauvreté et multiplier les colonies desquatters. Les services municipaux de base, telsl’approvisionnement en eau, l’assainissement et le ra-massage des ordures, ne sont pas assurés dans lesquartiers insalubres, où les réseaux d’égout font égale-ment défaut. Les ressources locales, l’écosystème etl’environnement étant de ce fait mis à très rudeépreuve, il faudrait mettre en place des services so-

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ciaux, de transport, de gestion des déchets et de luttecontre la pollution bien organisés et efficaces. Interve-nir au niveau de la ville peut aider à atténuer la pau-vreté, ne serait-ce que parce que les économiesd’échelle possibles réduisent le coût des services four-nis.

120. Pour relever ce défi, les Nations Unies et d’autrespartenaires du développement ont uni leurs efforts, enprenant plusieurs initiatives ambitieuses, notamment leprojet Villes sans taudis, la Campagne mondiale pour lasécurité d’occupation du logement, destinée à obtenirdes progrès indiscutables pour assurer à tous, d’ici à2015, un logement convenable et occupé en toute sécu-rité ainsi que l’accès à tous les services essentiels; laCampagne mondiale pour une bonne gestion urbaine etle Programme de gestion de l’eau pour les villes afri-caines.

121. Stratégie proposée :

• S’assurer l’appui de la communauté internatio-nale pour que des services sociaux de basecomme l’approvisionnement en eau salubre etl’assainissement soient fournis aux pauvres desvilles.

• Veiller à ce que la planification et la gestion del’environnement urbain s’inscrivent toujours dansune démarche intégrée et participative.

• Garantir la qualité de l’administration des villeset de leur aménagement en forgeant des partena-riats entre les secteurs public et privé.

Objectif : Promouvoir l’égalité des sexeset l’autonomisation des femmes commemoyen efficace pour lutter contre la pauvreté,la faim et les maladies et promouvoirun développement réellement durable

122. Les femmes demeurent les plus pauvres d’entreles pauvres du monde, puisqu’elles représentent lesdeux tiers de la population vivant avec moins d’undollar par jour. Cette forte proportion ne révèle quetrop clairement le rapport qui existe entre le genre fé-minin et la pauvreté. Sur les 20 dernières années, lenombre des femmes vivant dans un dénuement absolu aaugmenté en milieu rural de 50 %, contre 30 % chez leshommes. Pour redresser cette énorme inégalité, lesfemmes devront s’assurer la maîtrise des ressourcesfinancières et matérielles et aussi, à travers l’éducation,des perspectives d’emploi.

123. Dans le cadre de l’examen quinquennal du Pro-gramme d’action de Beijing, les gouvernements se sontengagés, d’ici à 2005, à abroger toutes les dispositionsdiscriminatoires de leurs législations, ainsi que d’encombler les lacunes qui laissent les filles et les femmessans protection ni recours juridique efficace contre ladiscrimination fondée sur le sexe.

124. En 1999, à l’occasion de l’examen quinquennalde la Conférence internationale sur la population et ledéveloppement (CIPD+5), 177 États Membres au totalont adopté les « Principales mesures proposées pour lapoursuite de l’application du Programme d’action de laConférence » qui appellent les gouvernements à défen-dre et à promouvoir les droits fondamentaux des fem-mes et des filles en appliquant effectivement des lois etdes politiques sexospécifiques.

125. Stratégie proposée :

• Insister en faveur d’une action plus énergiquecontre la mortalité maternelle, pour la préventiondu VIH/sida et pour une sensibilisation aux com-portements sexistes dans l’éducation.

• Défendre la cause de l’autonomisation des fem-mes dans l’emploi.

• Appuyer l’entrée de femmes au sein de gouver-nement et autres organes de décision de haut ni-veau.

Objectif : Formuler et appliquer des stratégiesqui donnent aux jeunes partout dans le mondeune chance réelle de trouver un travail décentet utile

126. La population mondiale de jeunes des deux sexesdépasse le milliard. On s’attend qu’en 2010, elle aitaugmenté de plus de 100 millions pour atteindre toutprès de 1,2 milliard, dont plus de la moitié en Asie etdans le Pacifique. Les jeunes représentent aussi plus de40 % de l’effectif mondial total de chômeurs. On es-time que le monde compte aujourd’hui quelque66 millions de jeunes chômeurs, soit une hausse deprès de 10 millions depuis 1995.

127. En 2000, le système des Nations Unies a créé leRéseau de réflexion sur le chômage des jeunes, avec leconcours des personnalités les plus créatives del’industrie privée, de la société civile et de la politiqueéconomique, en vue d’étudier des formules novatricespour créer des possibilités d’emploi pour les jeunes.Des plans d’action nationaux seront mis au point dans

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certains pays. Des procédures d’établissement de rap-ports pour suivre les progrès seront proposées à toutesles organisations participantes. Le Réseau est censénon seulement formuler des recommandations àl’intention des décideurs, mais encore mobiliserl’opinion et la pousser à agir en faveur de l’emploi desjeunes.

128. Stratégie proposée :

• Garantir l’aptitude des jeunes à l’emploi en in-vestissant davantage dans l’éducation et dans laformation professionnelle à leur intention.

• Garantir l’égalité des chances en donnant auxfilles les mêmes chances qu’aux garçons.

• Stimuler la création d’entreprises en facilitantleur démarrage et leur exploitation.

Objectif : La réalisation de ces objectifssuppose, entre autres choses, une bonnegouvernance dans chaque pays.Elle suppose aussi une bonne gouvernancesur le plan international, ainsi quela transparence des systèmes financier,monétaire et commercial. Nous sommesrésolus à mettre en place un systèmecommercial et financier multilatéral ouvert,équitable, fondé sur le droit, prévisibleet non discriminatoire. Nous sommeségalement préoccupés par les obstaclesauxquels se heurtent les paysen développement dans la mobilisationdes ressources nécessaires pour financerleur développement durable. Nous feronsdonc tout pour assurer le succèsde la Conférence internationalesur le financement du développement

129. Certains progrès considérables ont certes été faitsen matière de développement, tant humainqu’économique, mais il subsiste encore quelques sé-rieux problèmes. Les pays en développement ont be-soin d’un appui immédiat pour traiter les questions definancement, de commerce et de gouvernance.

130. En mars 2002, l’Organisation des Nations Uniesconvoquera à Monterrey (Mexique) la Conférence in-ternationale sur le financement du développement. Àcette occasion, elle appellera la communauté interna-tionale à apporter un vigoureux appui aux volets es-sentiels de la coopération et du développement inter-

nationaux qui sont exposés ci-après, en vue de renfor-cer la position des pays en développement à l’heure dela mondialisation.

Mobilisation des ressources intérieures

131. C’est elle qui constitue l’assise d’un développe-ment autonome, car ce sont ces ressources qui assurentl’essentiel du financement des investissements inté-rieurs et des programmes sociaux nationaux indispen-sables à la croissance économique et à des progrès du-rables dans la lutte contre la pauvreté. Toutefois, il fautpour cela une conjoncture économique qui soit favora-ble à l’épargne et aux dépenses d’investissement. Unepolitique budgétaire rigoureuse, des dépenses socialesjudicieuses et un système financier performant et com-pétitif sont, parmi les éléments d’une bonne gouver-nance, ceux qui comptent le plus pour le développe-ment économique et social.

Augmentation des apports de capitaux privés

132. Les capitaux étrangers peuvent venir compléterutilement les ressources qu’un pays est capable de gé-nérer par lui-même. Des sommes considérables fran-chissent les frontières nationales sous formed’investissements étrangers directs, à long terme, etd’investissements de portefeuille, à court terme. Lesmarchés de capitaux internationaux constituent aussiun immense réservoir de fonds dans lequel un payspeut puiser. L’investissement étranger direct est àl’heure actuelle la principale forme d’apport de capi-taux privés aux pays en développement. De 1990 à1999, il a au total quadruplé de volume dans le monde,passant de 200 à 884 milliards de dollars, et son rap-port au PIB est généralement en hausse dans les paysen développement. Les apports de capitaux sous cetteforme sont moindres dans les pays déchirés par unconflit ou ceux qui n’offrent pas un climat propice àl’investissement. En 1997, par exemple, 15 pays enplein décollage économique pour la plupart d’Asie del’Est, Amérique latine et Europe ont absorbé 83 % detous les apports nets de capitaux privés à long termeaux pays en développement. L’Afrique subsahariennen’a reçu, quant à elle, que 5 % du total.

133. Bien que les capitaux privés ne puissent à euxseuls atténuer la pauvreté, ils sont à même de jouer unrôle important dans le sens de la croissance économi-que – à condition que ces apports soient organisés demanière à rendre les pays bénéficiaires moins vulnéra-bles et donc moins exposés aux crises. Il ressort en ef-

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fet des tendances récentes que les flux de capitaux àdestination des pays dits « émergents » d’Asie de l’Esten particulier, consistaient en capitaux à court terme,lesquels sont par nature très instables. L’absence desystème financier solide, en mettant ces pays à la mercides apports à court terme, les expose aux crises finan-cières. Pour faciliter la formation, intérieure ou autre,de capital financier, il faut un environnement économi-que intérieur stable.

134. Stratégie proposée :

• Une bonne gouvernance, qui repose sur la partici-pation et sur l’état de droit et s’attache avant toutà combattre la corruption et à offrir des garantiessatisfaisantes aux investisseurs privés.

• Des politiques macroéconomiques et une politi-que budgétaire rigoureuses, et notamment la fixa-tion d’objectifs précis en matière de mobilisationde recettes, fiscales et non fiscales.

• Des dépenses publiques judicieuses pourl’éducation de base et la santé, le secteur rural etles femmes.

• Des systèmes financiers performants et variés,qui affectent l’épargne à ceux qui sont capablesd’investir utilement, notamment les emprunteursfaisant appel au microcrédit, les femmes et lesecteur rural.

• Une politique d’investissement juste, qui réserveun traitement équitable aux investisseurs natio-naux et étrangers et réduise la vulnérabilité pro-pice aux crises financières.

Accroissement de l’aide publiqueau développement (APD)

135. L’APD reste une source de financement primor-diale, surtout pour les pays les moins avancés, quin’ont pas l’infrastructure nécessaire pour attirer lescapitaux privés. En 1999, le montant net de l’APDfournie à ces pays n’était plus que de 48,5 milliards dedollars, contre 58,5 milliards en 1994, alors que, danscette période, elle aurait dû augmenter substantielle-ment au lieu de diminuer, compte tenu du fait qu’unesérie de grandes conférences des Nations Unies avaientclairement tracé un cadre de programmation de la coo-pération pour le développement. En outre, les pays endéveloppement ont été de plus en plus nombreux às’engager dans de vastes réformes de la gouvernancesur le plan économique et politique, et la situation bud-

gétaire s’est très sensiblement améliorée dans les paysdonateurs.

136. Stratégie proposée :

• Engagement, que les pays industriels auront pris àla Conférence sur le financement du développe-ment, d’atteindre effectivement l’objectif d’uneAPD égale à 0,7 % de leur PNB.

•. Établissement d’une distinction entre la portionde l’APD qui sert à financer le développement etcelle qui est consacrée à l’aide humanitaire, afind’empêcher l’érosion de l’aide au développementau profit de l’aide humanitaire.

• Octroi par les pays donateurs de leur APD auxpays qui en ont le plus besoin et à ceux dont lapolitique est effectivement axée sur la réductionde la pauvreté.

Expansion du commerce

137. Le commerce est un puissant moteur de la crois-sance. Il est important, non seulement comme sourcede devises, mais encore par les effets multiplicateursqu’il induit en générant des revenus par le biais del’emploi. Huit cycles de négociations commercialesmultilatérales ont beaucoup fait depuis un demi-sièclepour démanteler les obstacles tarifaires et non tarifairesau commerce, mais les principaux bénéficiaires decette libéralisation des échanges, et de loin, auront étéles pays industrialisés. Les produits des pays en déve-loppement continuent de se heurter à de sérieuses en-traves sur les marchés des pays riches. Les produits debase pour lesquels ils sont très compétitifs sont préci-sément ceux que les pays développés protègent le plus,et cette protection s’étend, au-delà des produits agri-coles, à certains produits industriels. Dans les an-nées 90, c’est parmi les pays à revenu intermédiaire dela tranche supérieure que l’essor des échanges aura étéle plus vigoureux, puisque leur part du commercemondial de marchandises est passée de 8 à 11 % entre1990 et 1998 et que, mesuré en parité de pouvoird’achat (PPP), le rapport du commerce extérieur auPIB dépasse à présent les 25 %. Il n’empêche qu’il y aeu trop de laissés pour compte parmi les pays en déve-loppement : la part des 48 pays les plus pauvres estmalheureusement restée pratiquement stationnaire auxalentours de 4 %.

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138. Stratégie proposée :

• Faire en sorte que les pays développés honorentintégralement les engagements qu’ils ont prisdans le cadre du Cycle d’Uruguay pour améliorerl’accès à leurs marchés des produits des pays endéveloppement.

• Faire en sorte que l’accès aux marchés des paysdéveloppés soit très sensiblement amélioré pourles produits agricoles des pays en développement.

• Éliminer les obstacles au commerce qui demeu-rent en place dans le secteur manufacturier, sur-tout pour les textiles et les vêtements.

• Prévoir une protection de durée et de niveau li-mités pour les industries naissantes des pays quien sont aux premiers stades de leur développe-ment.

• Renforcer les capacités des pays en développe-ment et leur dispenser une assistance technique enmatière de négociations commerciales et de rè-glement des différends.

• Veiller à ce que le prochain cycle de négociationscommerciales soit vraiment axé sur le dévelop-pement.

Objectif : Prendre en compte les besoinsparticuliers des pays les moins avancés, seféliciter, à cet égard, de la convocation en mai2001 de la troisième Conférence des NationsUnies sur les pays les moins avancés et enassurer le succès. Il est demandé aux paysindustrialisés :

a) D’adopter, de préférence avant laConférence, une politique d’admission enfranchise de droits et hors contingent pour laquasi-totalité des produits exportés par les paysles moins avancés;

b) D’appliquer sans plus de retard leprogramme renforcé d’allègement de la dettedes pays pauvres très endettés et de convenird’annuler toutes les dettes publiques bilatéralescontractées par ces pays s’ils démontrent encontrepartie leur volonté de lutter contre lapauvreté;

c) D’accorder une aide audéveloppement plus généreuse, notamment auxpays qui font un effort sincère pour appliquerleurs ressources à la réduction de la pauvreté.

139. La troisième Conférence des Nations Unies surles pays les moins avancés (PMA), tenue en mai 2001,a adopté un programme d’action qui jette les basesd’un partenariat mondial destiné à accélérer la réalisa-tion dans ces pays d’une croissance économique soute-nue et d’un développement durable. Les PMA et leurspartenaires se sont engagés à encourager une actionaxée sur la population, à assurer une bonne gouver-nance aux niveaux national et international, à renforcerles capacités humaines et institutionnelles, à mettre enplace les capacités de production nécessaires pour queles PMA bénéficient de la mondialisation, à renforcerle rôle du commerce dans le développement, à réduirela vulnérabilité et protéger l’environnement et à mobi-liser des ressources financières.

140. Le Programme d’action reconnaît le rôle impor-tant que les gouvernements, la société civile et le sec-teur privé ont à jouer dans la mise en oeuvre et le suivides différentes mesures envisagées, par le biais departenariats secteur public/secteur privé renforcés. Ilest indispensable de disposer d’un mécanisme efficaced’appui aux activités intergouvernementales d’examenet de suivi de la mise en oeuvre de ce programme; cemécanisme devrait également assurer la mobilisationdes organismes des Nations Unies ainsi que des autresorganisations multilatérales compétentes et faciliter laparticipation effective des PMA aux travaux menésdans les enceintes multilatérales appropriées. Il a étédemandé au Secrétaire général de soumettre àl’Assemblée générale, à sa cinquante-sixième session,des recommandations concernant la mise en place d’unmécanisme de suivi efficace et bien visible.

Accès en franchise de droitset hors contingent de la quasi-totalitédes produits exportés par les PMA

141. Dans les années 70, plusieurs pays développésavaient adopté des dispositifs prévoyant un accès pré-férentiel à leur marché pour les pays en développe-ment. Dans le cadre du Système généralisé de préfé-rences (SGP), l’Union européenne (UE) et le Japonavaient chacun institué un schéma de préférences en1971, suivis du Canada en 1974 et des États-Unis en1976. À l’heure actuelle, il en existe 15 à travers le

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monde. À ce titre, les pays développés (pays donneursde préférences) ont appliqué de leur propre gré et uni-latéralement des taux de droits préférentiels aux im-portations en provenance des pays en développement(bénéficiaires de préférences). Beaucoup d’autres paysont aussi adopté des dispositifs d’accès préférentiel àleur marché en faveur des PMA. Cela dit, ces préféren-ces ne s’appliquent habituellement pas à de nombreuxproduits jugés sensibles par les pays développéscomme les produits agricoles et les textiles.

142. Récemment, l’Union européenne a annoncé uneinitiative, dite « Tout sauf les armes », en vertu de la-quelle elle accordera l’accès en franchise et horscontingent à la quasi-totalité des exportations autresque militaires des 49 PMA. Elle compte à ce titre sup-primer la totalité des droits de douane et contingentsjusqu’ici en vigueur pour tous les produits importés desPMA à l’exception des armes. L’Initiative a pris effet le5 mars 2001 pour la plupart des produits, sauf le sucre,le riz et la banane. Ce geste aidera à restaurer laconfiance en l’aptitude du système commercial multi-latéral et de l’OMC à répondre aux besoins de tous lesmembres de cette organisation. Il est instamment de-mandé aux autres pays développés de suivre l’exempledonné par l’UE.

143. Stratégie proposée :

• Renforcer les efforts faits au niveau national pourintégrer la politique commerciale à la politique dedéveloppement en vue de mieux lutter contre lapauvreté.

• Aider les PMA à se doter des capacités nécessai-res en matière de politique commerciale et autresdomaines connexes tels que droits de douane,administration douanière, concurrence et investis-sement technologique.

• Continuer de s’employer à atteindre l’objectif del’accès en franchise de droits et hors contingentpour tous les produits des PMA à l’exclusion desarmes.

• Aider les PMA à rehausser la qualité de leur pro-duction et à améliorer leurs capacités et leur po-tentiel d’exportation.

• Continuer à améliorer le Système généralisé depréférences (SGP) en faveur des PMA, en rédui-sant la complexité de ses aspects administratifs etde ses procédures.

Allégement de la dette

144. C’est en septembre 1996 que le Comité intéri-maire et le Comité du développement du FMI et de laBanque mondiale ont approuvé l’« Initiative en faveurdes pays pauvres très endettés » (PPTE) en vued’alléger la dette des pays satisfaisant aux critères re-quis pour être admis à en bénéficier, dès lors qu’ilsremplissent une série de conditions qui devraient leurpermettre d’assurer le service du reliquat de leur dettepar leurs recettes d’exportation, l’aide et les apports decapitaux. Cette initiative exige des pays débiteursqu’ils conduisent des politiques d’ajustement macro-économique et structurel et de réformes sociales etqu’ils dégagent des ressources financières supplémen-taires pour des programmes en faveur des secteurs so-ciaux – essentiellement les soins de santé primaires etl’éducation de base.

145. À la suite d’un examen très complet del’Initiative PPTE, un certain nombre de modificationsont été approuvées en septembre 1999 pour assurer unallègement de leur dette plus rapide, plus prononcé etplus large aux 41 pays classés dans la catégorie PPTE,afin de renforcer les liens entre l’allègement de la detteet la réduction de la pauvreté, en partant du principeque cet allègement libérerait des ressources budgétairespermettant à ces pays d’améliorer le développementhumain.

146. À fin décembre 2000, 22 pays au total avaientatteint le point de décision et pouvaient de ce fait béné-ficier de l’allègement prévu dans le cadre de l’InitiativePPTE renforcée. Celle-ci réduira l’encours de la dettede ces 22 pays, dont 17 sont situés en Afrique, de prèsdes deux tiers, en le ramenant, en valeur actuelle nette,de 53 à 20 milliards de dollars, en gros. Il y a encore11 autres PMA, pour la plupart engagés dans desconflits, dont la dette représente une charge impossibleà supporter suivant les critères de l’Initiative PPTE.Toutefois, dans le cadre des procédures actuelles, ilfaudra sans doute plusieurs années avant que ces paysne soient en mesure de remplir les conditions prescritespour bénéficier d’un allègement de leur dette à ce titre.De plus, plusieurs PMA qui sont en difficulté à causede leur dette ne sont pas classés parmi les PPTE. Il fautque la communauté internationale intervienne sans tar-der pour les soulager de la charge que celle-ci leur im-pose. D’autre part, les ressources financières libéréespar l’allègement de la dette risquent de ne pas consti-tuer intégralement un supplément net, car pour 14 des17 PMA d’Afrique qui ont rempli les conditions vou-

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lues pour en bénéficier, les apports du secteur publicont considérablement diminué entre 1996 et 1999.

147. Stratégie proposée :

• Encourager les donateurs à mobiliser des ressour-ces pour financer l’allégement de la dette.

• Veiller à ce que l’allégement de la dette viennes’ajouter, et non se substituer, aux autres formesd’aide au développement.

• Prendre des mesures pour promouvoir au niveaunational un cadre d’action qui contribue effecti-vement à l’élimination de la pauvreté et favoriseune croissance économique plus rapide.

• Concevoir et appliquer des politiques et stratégiesnationales de développement, y compris, s’il y alieu, des documents de stratégie de réduction dela pauvreté (DSRP), dont chaque pays conserve lamaîtrise, avec la pleine participation de tous lesintéressés.

• Prendre des mesures pour faciliter l’annulation dela dette bilatérale envers les créanciers officiels.

Aide publique au développement (APD)

148. Alors que l’objectif adopté en 1990, à ladeuxième Conférence sur les PMA, pour l’aide publi-que au développement à ces pays était une fourchettede 0,15 à 0,20 % du PNB, les apports effectifs à ce titrese sont établis en 2000 à 0,06 %. La réduction del’APD a certes touché un grand nombre de pays en dé-veloppement, mais le coup a été particulièrement rudepour l’Afrique et l’Asie. En Afrique, les versementsnets d’APD des gouvernements et des institutions mul-tilatérales ont chuté de plus du quart, pour tomber de25,1 milliards de dollars en 1990 à 18,5 milliards en1998, cependant qu’en Asie, ils reversaient de 19,5 à16,1 milliards. Pour beaucoup des pays les moins avan-cés, la baisse des versements d’APD aura été brutale,surtout si l’on considère les montants nets d’APD reçuspar habitant : au sein de ce groupe, sept pays, tous afri-cains, les ont vus diminuer de plus de 50 % de 1990 à1998, 20 autres dans une fourchette comprise entre 25et 50 % et 13 autres encore dans des proportions allantjusqu’à 25 %.

149. L’APD est indispensable pour mettre en placel’infrastructure qui permet d’attirer les investissementsétrangers, directs ou autres. Pour que les gouverne-ments soient en mesure d’atteindre les objectifs fixés

pour 2015, et que la croissance économique soutenue etdurable devienne la règle dans tous les pays en déve-loppement, des montants d’aide publique au dévelop-pement considérablement plus élevés seront nécessai-res.

150. Stratégie proposée :

• Demander instamment aux organismes de déve-loppement bilatéraux et multilatéraux de prendredes mesures propres à rendre leurs programmesd’assistance plus efficaces et mieux adaptés auxbesoins des pays les moins développés.

• Appuyer de nouvelles réformes institutionnellesvisant à améliorer la transparence et le dialogueaux échelons bilatéral et multilatéral.

• Exhorter les pays donateurs à respecter leurs en-gagements pour une plus grande assistance auxpays les moins développés.

• Mettre en place des systèmes d’information capa-bles de suivre l’utilisation et l’efficacité del’APD.

Objectif : Répondre aux besoins particuliersdes petits États insulaires en développementen appliquant rapidement et intégralementle Programme d’action pour le développementdurable des petits États insulairesen développement et les conclusionsde la vingt-deuxième session extraordinairede l’Assemblée générale. Demander instammentà la communauté internationale de veillerà ce que, dans la mise au point d’un indicede vulnérabilité, les besoins particuliersdes petits États insulaires en développementsoient pris en compte

151. Les petits États insulaires en développement pré-sentent des caractéristiques biophysiques, sociocultu-relles et économiques extrêmement variées. Ils ont ce-pendant en commun d’être défavorisés dans un certainnombre de domaines : ressources naturelles limitées,fragilité de l’écosystème et exposition aux catastrophesnaturelles, autant d’obstacles venant entraver leur ac-tion pour un développement durable. Tous ces États, àl’exception de cinq, présentent une superficie terrestreinférieure à 30 000 kilomètres carrés. Bon nombre despetits États insulaires en développement se trouventdans les tropiques, à la merci des orages tropicaux etdes cyclones. Ils sont donc exposés aux manifestations

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climatiques extrêmes. Leurs activités économiques sontdominées par l’agriculture spécialisée (sucre, parexemple) et le tourisme, deux secteurs fortement in-fluencés par les variations climatiques. Les petits Étatsinsulaires rencontrent des difficultés à obtenir desconcessions au regard de leurs handicaps structurels.Ils sont malheureusement confrontés à un paradoxe : ilsdonnent l’image de nations relativement prospères dufait de leurs bons indicateurs de revenu national alorsque ces chiffres ne rendent pas compte de leur véritablevulnérabilité économique et écologique.

152. Le Programme d’action pour le développementdurable des petits États insulaires en développement30 adéfini un certain nombre de priorités – vulnérabilité auchangement climatique, gestion des déchets, gestiondes ressources des zones côtières et marines, et gestiondes ressources énergétiques, en eau et en terres, no-tamment – ainsi que des mesures spécifiques à prendreaux échelons national, régional et international.

153. Plusieurs indicateurs, mis au point tant au sein del’Organisation des Nations Unies que par d’autres or-ganismes, ont apporté la preuve de la vulnérabilité despetits États insulaires en développement face aux chocsexternes qui échappent à leur contrôle. L’un de ces in-dicateurs, l’indice de vulnérabilité économique, inté-grant 128 pays en développement (dont la plupart despetits États insulaires en développement), est particu-lièrement révélateur des problèmes d’instabilité éco-nomique de ces petits États. Il montre qu’ils sont :a) très instables économiquement parlant après desbouleversements naturels ou économiques; et b) extrê-mement handicapés par leur petite superficie.

154. Depuis la vingt-deuxième session extraordinairede l’Assemblée générale, plusieurs événements deportée mondiale, dont la dixième session de la Confé-rence des Nations Unies sur le commerce et le déve-loppement et la troisième Conférence des NationsUnies sur les pays les moins avancés, ont rappelé lafragilité des petits États insulaires en développement àl’heure de la mondialisation de l’économie. À cetégard, la vulnérabilité de ces pays tend heureusement àêtre davantage prise en compte, lors des grandes ré-unions internationales où des concessions sont déjàaccordées à d’autres catégories de pays telles que lespays les moins avancés (pour l’OMC) ou les pays àfaible revenu (pour la Banque mondiale).

155. Stratégie proposée :

• Faire en sorte que l’on progresse sur la voie d’untraitement différencié et spécifique des petitsÉtats insulaires en développement dans les do-maines financier et liés au commerce.

• Fournir un appui à ces pays pour certains aspectsdes négociations commerciales multilatérales.

• Appuyer toute mesure complémentaire requisepour l’application du Programme d’action pour ledéveloppement durable des petits États insulairesen développement.

Objectif : Être conscients des besoinset problèmes particuliers des paysen développement sans littoral, et demanderinstamment aux donateurs tant bilatérauxque multilatéraux d’accroître leur aidefinancière et technique à ce groupe de payspour les aider à satisfaire leurs besoinsparticuliers de développement et à surmonterles obstacles géographiques en améliorantleurs systèmes de transport en transit

156. Les pays en développement sans littoral sont pé-nalisés par le coût élevé de leurs exportations et im-portations. Selon les chiffres les plus récents (1997),les frais de transport représentaient environ 4,4 % de lavaleur, assurance, coût (c.a.f.) des importations pourles pays développés et environ 8 % pour l’ensembledes pays en développement, alors que, pour les pays endéveloppement sans littoral, ils s’élevaient à environ24,6 % en Afrique de l’Ouest, 16,7 % en Afrique del’Est, et 14,6 % en Amérique latine. Le niveau élevé ducoût des transports internationaux pour les pays en dé-veloppement sans littoral s’explique également par lesfrais supplémentaires appliqués à leurs exportationsdans le ou les pays de transit (taxes de dédouanement,droits routiers d’usager, etc.). Le coût de transport éle-vé des importations des pays en développement sanslittoral représente pour leur économie une charge nonnégligeable qui se traduit par l’inflation du prix desbiens de consommation et des biens intermédiaires telsque le carburant.

157. Stratégie proposée :

• Veiller à ce que les pays en développement sanslittoral et de transit et la communauté des dona-teurs coopèrent dans l’application du Cadre glo-

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bal de coopération dans le domaine du transporten transit.

• Seconder les pays en développement sans littoraldans la mise en place de systèmes de transport ef-ficaces et souples.

• Demander instamment aux donateurs et aux orga-nismes internationaux de financement et de dé-veloppement de défendre des mécanismes finan-ciers novateurs qui permettent aux pays en déve-loppement sans littoral de pourvoir à leurs be-soins en gestion et financement de leur infras-tructure.

Objectif : Appréhender de façon globaleet effective le problème de la dette des paysà faible revenu et à revenu intermédiaire,grâce à diverses mesures d’ordre nationalet international propres à rendreleur endettement viable à long terme

158. Les pays à revenu intermédiaire et les quelquespays à faible revenu qui ont accédé aux marchés inter-nationaux des capitaux, et ont, de ce fait, contracté desobligations à l’égard de créanciers privés et publics setrouvent dans une situation relativement complexe quine se prête pas aux généralisations. Pour bon nombred’entre eux, le service de la dette, exprimé en pour-centage des recettes de change ou budgétaires, est trèslourd.

159. Au cours des dernières années, certains de cespetits pays très endettés ont dû demander une restructu-ration de leurs obligations au titre du service de leurdette extérieure. Il existe certes des procédures offi-cielles permettant d’aider les pays à restructurer leurdette et à recevoir des liquidités internationales tempo-raires, mais les mécanismes pour ce faire ont évolué etl’on peut s’attendre à de nouveaux changements. Cesrestructurations ont généralement pour cadre le Club deParis, qui à cet égard risque fort de rester incontourna-ble. Bien que ce dernier prenne des mesures pourmieux informer sur ses travaux, il conviendraitd’élaborer des principes plus clairs et des mécanismesplus transparents pour régler le problème de la dette, etde nouvelles approches complémentaires pourraient serévéler nécessaires.

160. Stratégie proposée :

• Prier instamment tous les créanciers des pays endéveloppement de prendre des mesures pour faire

en sorte que le financement de la dette fasse par-tie intégrante de leur action en faveur du déve-loppement et n’y fait pas obstacle.

• Assurer une meilleure coordination entre créan-ciers privés et publics lors de la renégociation dela dette des pays débiteurs.

• Prévenir l’accumulation de dettes excessives oule regroupement d’obligations au titre du servicede la dette sur de courtes périodes, afin que le fi-nancement de la dette contribue au financementdu développement.

Objectif : Faire en sorte que les avantagesdes nouvelles technologies, en particulierdes technologies de l’informationet de la communication, soient accordés à tous,conformément aux recommandations contenuesdans la Déclaration ministérielle adoptéepar le Conseil économique et social à l’issuedu débat de haut niveau tenu lors de sa sessionde fond de 200131

161. Les technologies de l’information et de la com-munication (TIC) peuvent s’avérer de puissants outilspour accélérer la croissance générale et le développe-ment durable et lutter contre la pauvreté Dans lemonde, des régions entières accusent un retard en ma-tière de connectivité et d’accès aux réseaux mondiauxd’échange de l’information et des connaissances, semettant ainsi en marge de l’économie mondiale nais-sante fondée sur la connaissance. Aux États-Unis, prèsde 60 % de la population a accès à Internet contre seu-lement 0,02 % au Bangladesh, 0,36 % au Paraguay et0,65 % en Égypte. À l’échelle de la planète,410 millions de personnes sont connectées au réseau,mais seulement 5 % d’entre elles vivent en Afrique ouen Amérique latine. Lors du débat de haut niveau tenupendant sa session de fond de 2001, le Conseil écono-mique et social a exprimé sa profonde préoccupationdevant le fait que l’extraordinaire potentiel des tech-nologies de l’information et de la communication pourle développement, notamment des pays en développe-ment, n’a pas encore été pleinement exploité.

162. Pour remédier à une telle situation, le Conseiléconomique et social a proposé de constituer un grouped’étude sur les technologies de l’information et descommunications qui donnerait une dimension vérita-blement mondiale aux innombrables efforts accomplisafin de combler le fossé numérique et de créer des axes

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de développement dans le domaine informatique et, parconséquent, mettrait les TIC au service du développe-ment pour tous. Ce groupe d’étude a été constitué etdébutera officiellement ses travaux en septembre 2001.

163. Stratégie proposée :

• Favoriser l’accès universel et à coût modique auxtechnologies de l’information et des communica-tions et seconder les États Membres dans la créa-tion de TIC adaptées à leurs stratégies de déve-loppement.

• Appuyer la valorisation des ressources humaineset le renforcement des capacités des institutions.

• Mettre en place des partenariats, y compris avecle secteur privé.

IV. Protéger notre environnementcommun

164. L’une des principales difficultés auxquelles nousdevrons faire face dans les années à venir consistera àveiller à ce que nos enfants et l’ensemble des généra-tions futures puissent continuer à vivre sur cette pla-nète. Nous devons traiter en priorité les problèmes liésà l’évolution du climat, à la protection de la diversitébiologique, à la gestion des forêts et des ressources eneau et à l’atténuation des effets des catastrophes natu-relles et des catastrophes dues à l’homme. Si nous neprenons aucune mesure pour contenir les dégâts déjàcausés et éviter de futurs préjudices, nous infligeronsdes dégâts irréversibles à notre écosystème, nous pri-vant ainsi de ses richesses.

Objectif : Ne ménager aucun effortpour que le Protocole de Kyoto32

entre en vigueur de préférence avant le dixièmeanniversaire de la Conférence des Nations Uniessur l’environnement et le développementen 2002, et commencer à appliquerles réductions prescrites des émissionsdes gaz à effet de serre

165. En 1997, la communauté mondiale a émis23,8 milliards de tonnes de gaz carbonique (CO2), leplus important des gaz à effet de serre (GES), dontpresque la moitié provenait de pays à revenu élevé. Cechiffre, qui augmente actuellement de presque300 millions de tonnes par an, représente quatre fois letotal des émissions pour 1950. La croissance démogra-

phique, l’augmentation de la consommation et la dé-pendance vis-à-vis des combustibles fossiles se conju-guent pour augmenter les émissions de gaz à effet deserre, ce qui provoque le réchauffement de la planète.Selon le Groupe d’experts intergouvernemental surl’évolution du climat (GIEC), l’augmentation des émis-sions de gaz à effet de serre a déjà provoqué une haussede 0,3 à 0,6 degré de la température au cours des100 dernières années. La tendance à la hausse des tem-pératures a été très nette ces 10 dernières années et,dans les années qui ont suivi 1993, les records de cha-leur ont été battus. Si rien n’est fait pour maîtriser cesémissions, la température pourrait encore augmenter de0,4 degré d’ici à 2020. Le réchauffement de la planètepourrait provoquer une élévation de 86 centimètres duniveau de la mer d’ici à la fin du XXIe siècle, ce quientraînerait l’inondation d’établissements humainsdans les zones côtières et les îles, et la fonte de la ca-lotte glaciaire des pôles.

166. Le Protocole de Kyoto a pour objectif la réduc-tion des émissions de gaz à effet de serre par les paysindustrialisés de 5,2 % par rapport aux niveaux de1990, pendant la période allant de 2008 à 2012. Lesémissions des pays industrialisés ont diminué pendantla période 1990-1998, principalement à cause deschangements économiques survenus dans la Fédérationde Russie, d’autres parties de l’ex-Union soviétique etl’Europe orientale. Des négociations sont en cours pourl’application de la Convention-cadre des Nations Uniessur les changements climatiques (CCNUCC) signéelors de la Conférence des Nations Unies surl’environnement et le développement33 et pour l’entréeen vigueur du Protocole de Kyoto de 1997.

167. Pour entrer en vigueur, le Traité de Kyoto doitêtre ratifié par 55 pays qui doivent également être res-ponsables d’au moins 55 % des émissions de CO2. Au14 août 2001, 37 des 84 pays qui ont signé le Protocolede Kyoto l’avaient ratifié. Il est encore possible queles gouvernements atteignent l’objectif consistant àfaire entrer en vigueur le Traité avant l’ouverture duSommet mondial pour le développement durable, enseptembre 2002.

168. Des débats officiels entre les parties à la Conven-tion-cadre des Nations Unies sur les changements cli-matiques ont eu lieu à la reprise de la sixième Confé-rence des parties qui s’est tenue en Allemagne en juil-let 2001. La Conférence a abouti à l’adoption de règlesrelatives à l’application du Protocole de Kyoto visant àréduire les émissions de gaz à effet de serre. L’accord

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de consensus a obtenu l’appui de 178 pays. Au nombredes mesures d’encouragement qui ont permis cet ac-cord figurait une disposition donnant aux pays déve-loppés la possibilité d’échanger leurs droits d’émission,l’idée sous-jacente étant que les sociétés et les pays quiramènent leurs émissions en deçà des quotas fixéspourront vendre les droits d’émission correspondant aucrédit inutilisé. Les pays industrialisés et les sociétésqui dépassent leurs quotas d’émissions jugeront peut-être plus rentable d’acheter des droits d’émission qued’installer de nouveaux équipements antipollution. Untel mécanisme, fondé sur les lois du marché, devraitpermettre de consacrer les capitaux disponibles pourl’investissement aux projets les plus rentables en ma-tière de réduction des émissions. Les parlementairesdes pays participant à la réunion examineront les mo-dalités d’application de l’accord lorsqu’ils voteront sursa ratification.

169. Parmi les initiatives actuelles de l’Organisationdes Nations Unies en faveur de la réduction des gaz àeffet de serre figure la création du Groupe d’expertsintergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC),qui étudie l’évolution climatique et ses éventuellesconséquences socioéconomiques. Le Fonds pourl’environnement mondial (FEM) aide financièrementles pays à atténuer les changements climatiques et à s’yadapter.

170. Le Sommet mondial pour le développement dura-ble qui aura lieu à Johannesburg en septembre 2002permettra de procéder au bilan décennal de la CNUED.Un ordre du jour axé sur des points précis devrait faci-liter les débats sur les conclusions concernant des do-maines environnementaux particuliers (forêts, océans,climat, énergie, eau douce, etc.) ainsi que dans des do-maines intersectoriels tels que les instruments écono-miques, les nouvelles technologies et la mondialisation.Le Sommet doit également permettre d’examiner àfond les conséquences de l’évolution rapide de la tech-nologie, de la biologie et des communications depuis1992. Les particuliers tout comme les institutions sontinstamment priés de participer au processus. Les gou-vernements ne pourront pas atteindre l’objectif final dela durabilité en travaillant seuls.

171. Dans l’avenir immédiat, le plus important est deveiller à ce que le Protocole de Kyoto soit ratifié par55 pays responsables d’au moins 55 % des émissionsde CO2 en 1990. L’Organisation des Nations Unies en-couragera également les parties à la Convention sur lechangement climatique à élaborer des instruments et

des procédures visant à réduire les émissions de gaz àeffet de serre et à donner aux pays en développementles moyens techniques d’y parvenir.

172. Stratégie proposée :

• Assurer la ratification du Protocole de Kyoto.

• Élaborer un cadre bien défini propre à susciterdes initiatives privées en prenant en compte lesactions volontaires de réduction des émissions degaz à effet de serre.

• Soutenir les initiatives visant à réduire la vulné-rabilité des populations pauvres et à renforcerleur capacité d’adaptation face aux conséquencesnéfastes des changements climatiques.

• Favoriser l’instauration de nouveaux partenariatset le renforcement des institutions en vue de faireface aux conséquences néfastes des changementsclimatiques.

Objectif : Intensifier notre actioncommune pour la gestion, la préservationet le développement durable de tous les typesde forêt

173. Les forêts et les terres boisées sont indispensablesau bien-être social et économique des populations. Ilsfournissent une grande variété de produits utiles audéveloppement économique et à la subsistance de mil-lions de personnes, notamment des populations au-tochtones qui vivent dans les forêts ou à proximité. Enoutre, les forêts assurent des fonctions écologiquesfondamentales telles que la préservation du sol et del’eau, la préservation de la diversité biologique etl’atténuation des changements climatiques grâce austockage et à l’absorption du carbone.

174. En 2000, 3,9 milliards d’hectares de terres, soitenviron un tiers de la surface émergée du globe étaientcouverts de forêts réparties comme suit : 17 % en Afri-que, 14 % en Asie, 5 % en Océanie, 27 % en Europe,14 % en Amérique du Nord et en Amérique centrale, et23 % en Amérique du Sud.

175. Les ressources forestières contribuent à la sub-sistance des communautés et des économies, mais ungrand nombre des modes d’utilisation actuels ne sontpas viables. Les forêts naturelles de la planète conti-nuent à être transformées en d’autres types de superfi-cies exploitables, et ce dans des proportions préoccu-pantes. Actuellement, les tropiques sont les plus tou-

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chés par le déboisement, dont le taux mondial est esti-mé à environ 14,6 millions d’hectares par an. Les prin-cipales causes de déboisement et de dégradation desforêts sont, notamment, l’expansion de l’agriculture etla récolte du bois de chauffage. La moitié du bois ré-colté dans le monde est utilisé en tant que combustible,essentiellement dans les pays en développement. Dansles pays développés, les ressources forestières sontprincipalement utilisées pour la production industrielle.Seules 6 % des terres boisées des pays en développe-ment sont couvertes par un plan de gestion des forêts,officiel et approuvé au niveau national, contre 89 %dans les pays développés.

176. Les délibérations sur les politiques relatives à laforêt, précédemment menées par le Groupe intergou-vernemental spécial sur les forêts et le Forum intergou-vernemental sur les forêts, organes subsidiaires de laCommission du développement durable, sont désormaisconduites par leur successeur, le Forum des NationsUnies sur les forêts qui est lui-même un organe subsi-diaire du Conseil économique et social. Le Partenariatpour la protection des forêts, composé de12 organisations multilatérales liées à la forêt, a égale-ment été créé pour appuyer les activités du Forum desNations Unies sur les forêts.

177. Stratégie proposée :

• Améliorer la coopération et la coordination entreles organisations internationales et régionalesconcernées, ainsi qu’entre partenaires publics etprivés, sur les questions relatives à la forêt.

• Raffermir la volonté politique en matière de ges-tion, de préservation et de développement durablede tous les types de forêt, notamment en ce quiconcerne les besoins particuliers des pays dont lecouvert forestier est limité.

Objectif : Insister sur l’application intégralede la Convention sur la diversité biologique34

et de la Convention des Nations Uniessur la lutte contre la désertificationdans les pays gravement touchéspar la sécheresse et/ou la désertification,en particulier en Afrique35

178. Le monde perd sa diversité biologique à unrythme alarmant. Par exemple, sur le nombre total de1 750 000 espèces identifiées, on estime que 3 400 es-pèces végétales et 5 200 espèces animales, dont une

espèce d’oiseaux sur huit et près d’une sur quatre demammifères, sont en passe de disparaître.

179. La Convention sur la diversité biologique de1992, à laquelle sont parties 181 États au 14 août 2001,engage les gouvernements à préserver la diversité bio-logique, à utiliser ses composantes de manière durableet à partager équitablement les avantages découlant del’exploitation des ressources génétiques. Pourtant, lemonde perd sa diversité biologique de manière irréver-sible et à un rythme alarmant du fait de la pratique àlarge échelle du défrichage et du brûlis, de la surex-ploitation des cultures, de l’utilisation sans discerne-ment des pesticides et d’autres produits chimiquestoxiques persistants, de l’assèchement et du rem-blayage des marais, de la perte des récifs coralliens etdes mangroves, de pratiques nocives en matière de pê-che, du changement climatique, de la pollution de l’eauainsi que de l’utilisation des terres vierges à des finsagricoles et d’urbanisation.

180. Il faut manifestement des ressources supplémen-taires pour évaluer l’état de la diversité biologique etles tendances en la matière et pour intégrer les préoc-cupations y afférentes dans les plans, politiques etprojets sectoriels et intersectoriels. Il conviendrait deprocéder à une évaluation scientifique des organismesvivants modifiés issus de la biotechnologie moderne.

181. Le Protocole de Cartagena à la Convention sur ladiversité biologique a été adopté par plus de 130 paysle 29 janvier 2000 à Montréal. Dénommé Protocole deCartagena sur la prévention des risques biotechnologi-ques, en l’honneur de la ville colombienne qui a ac-cueilli la Conférence des parties à la Convention tenueen 1999, le Protocole devait, une fois entré en vigueur,servir de cadre pour l’étude de l’impact surl’environnement des produits issus de la biotechnolo-gie, ou « organismes vivants modifiés » qui traversentles frontières internationales. Le Protocole de Cartage-na permettra de protéger l’environnement sans pertur-ber indûment le commerce mondial des produits ali-mentaires. Au 31 juillet 2001, 102 pays et une organi-sation économique régionale (l’Union européenne)avaient signé le Protocole de Cartagena.

182. La Convention sur la lutte contre la désertifica-tion a fait l’objet de négociations après la CNUED etest entrée en vigueur en décembre 1996. Elle metl’accent sur la nécessité d’adopter une nouvelle appro-che participative à la base pour résoudre le problèmede la désertification. Celle-ci touche la couche arable

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qui est indispensable pour l’agriculture et les disponi-bilités alimentaires mondiales. La raison en est essen-tiellement la surexploitation des terres agricoles, lesmauvaises méthodes d’irrigation, la sécheresse et lesurpâturage. La Convention met l’accent sur les parte-nariats tant au niveau international qu’à l’échelon localainsi que sur la nécessité d’accorder une attention par-ticulière aux personnes touchées par la désertificationdans les pays en développement.

183. Stratégie proposée :

• Appuyer l’application de la Convention sur lalutte contre la désertification en prenant des me-sures qui préviennent la dégradation des terres etaxent les efforts sur de nouvelles approches parti-cipatives en vue de résoudre le problème de la dé-sertification.

• Assurer la ratification universelle de la Conven-tion sur la diversité biologique et du Protocole deCartagena sur la prévention des risques biotech-nologiques, ainsi que l’harmonisation etl’application des instruments et programmes rela-tifs à la diversité biologique.

Objectif : Mettre fin à l’exploitationirrationnelle des ressources en eau,en formulant des stratégies de gestion de l’eauaux niveaux régional, national et local,permettant notamment d’assurer aussi bienun accès équitable qu’un approvisionnementadéquat

184. L’approvisionnement en eau salubre n’a pas été àla mesure de la demande. Le niveau des nappes phréa-tiques baisse dans tous les continents. Alors que 70 %de la surface du globe sont couverts d’eau, l’eau doucene représente que 2,5 % des ressources en eau. Moinsde 1 % des ressources mondiales en eau douce peut êtreutilisé par l’homme. La consommation d’eau a aug-menté deux fois plus vite que le taux d’accroissementde la population au XXe siècle. En 2000, au moins 1,1milliard de personnes, soit 18 % de la population mon-diale, n’avaient pas accès à de l’eau salubre. Si les ten-dances actuelles de la consommation se poursuivent,près de 2,5 milliards de personnes connaîtront des pé-nuries d’eau d’ici à 2050.

185. L’Organisation des Nations Unies a joué un rôleactif au Forum mondial de l’eau tenu à La Haye en2000, dont les travaux ont porté sur les stratégies visantà assurer une gestion durable des ressources en eau et

des milieux côtier et marin. Ces stratégies, qui sontactuellement mises en oeuvre par divers pays avec laparticipation active de l’ONU, comprennent des pro-grammes de gestion des systèmes d’eau douce et desmilieux côtier et marin connexes.

186. Stratégie proposée :

• Réaliser des évaluations mondiales des écosystè-mes aquatiques prioritaires en vue d’élaborer despolitiques appropriées.

• Élaborer des politiques, principes directeurs etinstruments de gestion pour assurer une gestionintégrée et écologiquement rationnelle de l’eau.

• Aider les pays en développement et les pays entransition à user des écotechnologies pour résou-dre les problèmes d’environnement en milieu ur-bain et dans les bassins d’eau douce.

• Procéder à un examen global du chapitre 18d’Action 2136, principal cadre des activités del’Organisation des Nations Unies en matière degestion des ressources en eau douce, au Sommetmondial pour le développement durable qui setiendra à Johannesburg en 2002.

• Faire en sorte que des mesures comme le principe« pollueur-payeur » et la tarification de l’eau,proposées au Forum, soient examinées plus avant.

Objectif : Intensifier la coopérationen vue de réduire le nombre et les effetsdes catastrophes naturelles et des catastrophesdues à l’homme

187. En 1999, les catastrophes naturelles ont causé laperte de plus de 100 000 vies humaines. Si l’on tientégalement compte de l’influence qu’aurait le change-ment climatique sur les catastrophes, les pertes en vieshumaines et sur le plan économique qui en découle-raient seraient très importantes faute de mesures agres-sives visant à prévenir les catastrophes naturelles etcelles dues à l’homme ou à en réduire les effets.

188. Sur le plan conceptuel, on assiste à une évolutionnotable : alors que l’accent était habituellement mis surles interventions en cas de catastrophe, les efforts vi-sent maintenant à en réduire les effets. La Décennieinternationale de la prévention des catastrophes natu-relles (1990-1999) a débouché sur la Stratégie interna-tionale de prévention des catastrophes naturelles et lamise en place d’une équipe spéciale interinstitutions

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pour la prévention des catastrophes et d’un secrétariat,dont l’objectif est de prévenir les catastrophes naturel-les et les catastrophes technologiques et écologiquesconnexes, d’en atténuer les effets et d’assurer une pré-paration préalable à celles-ci. Cette stratégie doit êtreune priorité absolue du programme de développement àl’échelle internationale.

189. Grâce au concours d’opérateurs autres que lesÉtats, de nombreux pays ont commencé à adopter desinitiatives, notamment l’application plus poussée de lascience et de la technique, en vue de réduire les effetsdes catastrophes naturelles et des phénomènes écologi-ques et technologiques connexes.

190. Le mandat de Genève sur la prévention des ca-tastrophes réaffirme que la réduction des effets des ca-tastrophes et la gestion des risques constituent des élé-ments essentiels de politique gouvernementale. LaStratégie internationale doit aider les sociétés dansleurs efforts visant à atténuer les effets des catastrophesnaturelles et, autant que possible, à les prévenir. Paral-lèlement, l’Assemblée générale a décidé, dans le cadrede la Stratégie internationale pour la prévention descatastrophes, de poursuivre la coopération internatio-nale pour l’atténuation des effets du phénomèneEl Niño et des autres variations climatiques et de ren-forcer les capacités de prévention des catastrophes enmettant en place des mécanismes d’alerte rapide.

191. Stratégie proposée :

• Appuyer les partenariats interdisciplinaires etintersectoriels, améliorer la recherche scientifiquesur les causes des catastrophes naturelles et assu-rer une meilleure coopération internationale envue de réduire les effets des facteurs de variationclimatique tels que El Niño et La Niña.

• Mettre en place des systèmes d’alerte rapide, éta-blir une carte de vulnérabilité, assurer le transfertdes technologies et la formation.

• Encourager les gouvernements à se pencher surles problèmes créés par les mégalopoles,l’implantation d’établissements dans les zones àhauts risques et d’autres causes de catastrophesdues à l’homme.

• Encourager les gouvernements à intégrer la pré-vention des risques de catastrophe dans la planifi-cation nationale, notamment dans les codes dubâtiment.

Objectif : Assurer le libre accès à l’informationrelative au génome humain

192. En 2000, le Projet sur le génome humain, financépar des fonds publics, et la société Celera GenomicsCorporation ont conjointement annoncé qu’ils avaientréussi à répertorier la séquence de 3,1 milliards de ba-ses de l’ADN humain, mais à présent, il va encore fal-loir plusieurs années pour la décoder ou lui donner unesignification. Le projet sur le génome humain, consor-tium multinational de recherche publique, a annoncéque sa base de données sur le génome serait librementaccessible sur l’Internet, mais Celera va sans doutefaire payer des redevances. Le décodage du gène hu-main a ramené au premier plan la question du breve-tage des gènes. Le projet sur le génome est un excellentexemple de transfert de technologie à l’oeuvre, plu-sieurs laboratoires y participant dans au moins 18 paysdifférents. Si certaines des innovations biotechnologi-ques proviennent du Sud, l’essentiel de la recherchebiotechnologique plus complexe a toujours lieu dansles pays développés.

193. En 1997, les membres de l’Organisation des Na-tions Unies pour l’éducation, la science et la culture(UNESCO) ont signé à l’unanimité la Déclaration uni-verselle sur le génome humain et les droits del’homme37 affirmant que le génome humain en son étatnaturel ne peut donner lieu à des gains pécuniaires etqu’aucune recherche le concernant ne devrait prévaloirsur le respect des droits de l’homme. En outre, les pra-tiques contraires à la dignité humaine, tel le clonage àdes fins de reproduction d’êtres humains, ne doiventpas être permises et chacun doit avoir accès aux pro-grès concernant le génome humain. Par ailleurs, lesrecherches concernant le génome humain doivent ten-dre à l’allégement de la souffrance et à l’améliorationde la santé.

194. Stratégie proposée :

• Compte tenu de la Déclaration de l’UNESCO de1997, il est instamment demandé aux paysd’assurer le libre accès à l’information relative augénome humain.

V. Droits de l’homme, démocratieet bonne gouvernance

195. La raison d’être de l’ONU est de proclamer denouveau la foi des peuples dans les droits fondamen-

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taux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la per-sonne humaine, dans l’égalité de droits des hommes etdes femmes ainsi que dans le droit des minorités etdes migrants de vivre en paix. Tous les droits del’homme – civils, politiques, économiques, sociaux etculturels – sont indissociables, universels et interdé-pendants. Ce sont les piliers sur lesquels repose la di-gnité humaine, et toute violation de ces droits est uneatteinte à la dignité humaine dans ce qu’elle a de plusprofond. Lorsque les droits fondamentaux de l’êtrehumain ne sont pas protégés, les États et leurs peuplesrisquent davantage de connaître les conflits, la pauvretéet l’injustice.

Objectif : Respecter et faire appliquerintégralement la Déclaration universelledes droits de l’homme38 et chercher à assurer,dans tous les pays, la promotion et la protectionintégrale des droits civils, politiques,économiques, sociaux et culturels de chacun

196. À l’heure actuelle, l’état des ratifications desprincipaux instruments relatifs aux droits de l’hommes’établit comme suit (le nombre de pays les ayant rati-fiés est indiqué en chaque cas entre parenthèses) :Pacte international relatif aux droits économiques, so-ciaux et culturels39 (145), Pacte international relatif auxdroits civils et politiques40 (147), Convention interna-tionale sur l’élimination de toutes les formes de dis-crimination raciale41 (158), Convention surl’élimination de toutes les formes de discrimination àl’égard des femmes42 (168), Convention contre la tor-ture et autres peines ou traitements cruels, inhumains etdégradants43 (126), et Convention relative aux droits del’enfant44 (191).

197. Si l’on ne peut que se féliciter de voir de plus enplus de gouvernements disposés à prendre les engage-ments énoncés dans ces instruments, il reste néanmoinsun abîme à franchir pour passer des promesses aux ac-tes concrets. Les gens de par le monde continuentd’être victimes d’exécutions sommaires, de disparitionsforcées et d’actes de torture. Il est difficile de donneren toute certitude des chiffres précis car ces violationssont commises dans trop de pays de par le monde etsont rarement signalées. Le travail des rapporteurs spé-ciaux chargés d’enquêter sur la situation des droits del’homme fournit l’une des très rares indications dontnous disposions pour les mesurer. Ainsi, les nombreu-ses lettres envoyées par le Rapporteur spécial de laCommission des droits de l’homme chargé d’examiner

les questions se rapportant à la torture pourraient certesdonner une idée de la situation à cet égard, mais ellesne peuvent pas rendre compte de l’ampleur du pro-blème : en 2000, 66 lettres ont été envoyées à 60 paysau nom de quelque 650 personnes et 28 groupes repré-sentant 2 250 personnes.

198. Suite à la recommandation figurant dans la Décla-ration et le Programme d’action de Vienne de 199345,38 pays ont décidé d’adopter des plans d’action natio-naux en faveur des droits de l’homme et 14 d’entre euxau moins ont mené à bien l’opération. Plus de 50 ins-titutions nationales de défense des droits de l’hommeont été créées en vertu des principes de Paris, quiconstituent un ensemble détaillé de principes reconnussur le plan international fixant les normes minimalesapplicables au statut et au rôle consultatif de ces insti-tutions. Les principes de Paris, qui avaient été approu-vés par la Commission des droits de l’homme en 1992et par l’Assemblée générale en 1993, sont devenus lescritères de référence sur lesquels se fonde l’action me-née par les organismes des Nations Unies dans ce do-maine. Depuis 1995, année du lancement de la Décen-nie des Nations Unies pour l’éducation dans le domainedes droits de l’homme, 17 pays au moins ont mis enroute des programmes de planification nationale et plusde 40 ont lancé des activités d’éducation en matière dedroits de l’homme.

199. Il ressort d’une évaluation générale à mi-parcoursde la Décennie faite en 2000 qu’il reste encore à définirdes stratégies d’éducation dans le domaine des droitsde l’homme, comme à mettre en place les mesures par-ticulières requises pour les systèmes scolaires, notam-ment l’élaboration des programmes et des manuels ouleur révision, la formation du personnel aux droits del’homme et les activités extrascolaires en la matière.De même, les droits de l’homme sont rarement parmiles matières étudiées au niveau universitaire, exceptédans les instituts spécialisés. Quelques effortsd’éducation ont été faits pour les personnels del’administration de la justice, mais moins pour lesfonctionnaires travaillant dans les secteurs social etéconomique.

200. Les États Membres ont manifestement changéd’attitude à l’égard de la protection des droits del’homme. Naguère considérée comme le domaine ré-servé des États souverains, celle-ci est en effet regardéeà présent comme une préoccupation universelle, ainsiqu’en témoignent les récentes condamnations pour gé-nocide, viols, crimes de guerre et crimes contre

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l’humanité prononcées par les Tribunaux pénaux inter-nationaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie.

201. Les droits de l’homme sont au coeur du pro-gramme de réformes engagé au sein de l’Organisationdes Nations Unies, qui met en relief la place centralequ’ils occupent dans toutes les activités des organismesdes Nations Unies. Transversaux par nature, ils exigent,quel que soit le but de notre travail – la paix et la sécu-rité, les secours humanitaires, une approche communede développement et des opérations communes en lamatière –, que les principes de l’égalité soient au coeurde la conduite des activités et programmes des NationsUnies. Cette évolution trouve son expression dans di-verses enceintes des Nations Unies.

202. Les droits de l’homme font partie intégrante de ladignité humaine, et le développement humain peutpermettre d’en assurer l’exercice. Une approche dudéveloppement axée sur les droits de l’homme pose lesbases de l’égalité et de l’équité, aussi bien dans la ré-partition des fruits du développement que dans la parti-cipation au processus de développement. Les droitséconomiques, sociaux et culturels sont au coeur de tousles objectifs de développement du Millénaire concer-nant la réduction de la pauvreté, le combat contre lafaim, l’accès à l’eau, l’éducation des garçons et desfilles, la réduction de la mortalité maternelle et de celledes enfants de moins de 5 ans, la lutte contre leVIH/sida et les autres grandes maladies, ainsi que lapromotion de l’égalité entre les sexes et del’autonomisation des femmes.

203. Depuis quelques années, les indicateurs de lapauvreté mettent en évidence des différences énormesentre pays, et en particulier entre pays développés etpays en développement. Lorsqu’elles sont ventilées parrégion, par type d’habitat urbain ou rural, par groupeethnique ou par sexe, les données nationales relativesau développement humain font apparaître une disparitéinacceptable du point de vue des droits de l’homme. Unnombre croissant d’États Membres ont reconnu la va-leur de l’approche du développement conçue dansl’optique de ces droits et il faudrait les encourager à lamettre en oeuvre au niveau national.

204. Stratégie proposée :

• Encourager les gouvernement à s’acquitter desobligations qui leur incombent en matière dedroits de l’homme, à ratifier d’urgence les sixprincipaux instruments relatifs aux droits de

l’homme et à ratifier le Statut de Rome de la Courpénale internationale ou à y adhérer.

• Intégrer les droits de l’homme dans toutes lesactivités de développement axées sur le bien-êtreéconomique, social et culturel de chacun desmembres de la société.

• Soutenir l’action menée par les institutions régio-nales et sous-régionales de protection des droitsde l’homme en vue de promouvoir la mise enoeuvre au niveau national des normes applicableset d’élaborer des stratégies communes pour réglerles problèmes transfrontières.

• Développer les programmes des Nations Uniesdestinés à dispenser aux États Membres desconseils et une formation en ce qui concerne laratification et la mise en oeuvre des traités, ainsique la rédaction des rapports dont ils prévoientl’établissement.

• Intégrer les normes relatives aux droits del’homme aux politiques, programmes et stratégiesde pays des organismes des Nations Unies, ycompris les cadres de pays et les prêts au déve-loppement.

Objectif : Renforcer, dans tous les pays,les capacités nécessaires pour appliquerles principes et pratiques de la démocratieet du respect des droits de l’homme,y compris les droits des minorités

205. Le nombre des démocraties a rapidement aug-menté dans les 20 dernières années. Au milieu des an-nées 90, il y avait plus de deux fois plus de gouverne-ments démocratiques que de régimes autoritaires, cequi représentait un renversement total de la situationpar rapport à la fin des années 70. En 2000, la Com-mission des droits de l’homme a indiqué plusieurs élé-ments propres à promouvoir et à consolider la démo-cratie, à savoir, l’organisation périodique d’électionsrégulières, l’indépendance du pouvoir judiciaire, unmode de gouvernement transparent et une société civiledynamique. Les États qui respectent les droits de tousleurs citoyens et permettent à chacun d’entre euxd’avoir voix au chapitre dans les décisions influant surleur vie, ont toutes les chances de tirer profit del’énergie créatrice des intéressés et d’offrir le genred’environnement économique et social qui facilite undéveloppement durable. Cela dit, des élections neconstituent pas à elles seules la solution; les petites

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minorités sont souvent en danger dans les démocraties,et une démocratie qui fonctionne bien est une démo-cratie qui agit dans le cadre d’un régime global deprotection des droits de l’homme.

206. Les Nations Unies continuent d’apporter leur aideaux démocraties qui viennent d’être instaurées ou réta-blies. Depuis 1988, quatre conférences internationalesont été organisées en vue de définir les idéaux, méca-nismes et institutions démocratiques essentiels etd’arrêter des stratégies de mise en oeuvre. Ces confé-rences ont permis de désigner les cibles de l’action àmener – renforcement des capacités de résolution desconflits, lutte contre la corruption, renforcement etsoutien de la société civile, mise en valeur du rôle desmédias, réforme du secteur de la sécurité, appui auxadministrations publiques et à la décentralisation etamélioration des procédures et des systèmes électorauxet parlementaires. La protection des droits des femmes,des minorités, des migrants et des peuples autochtonesest elle aussi capitale.

207. Depuis 1989, l’ONU a reçu des États Membresplus de 140 demandes d’assistance électorale concer-nant les aspects juridiques, techniques et administratifset le volet droits de l’homme de la conduite d’électionsdémocratiques. Occasionnellement, au Kosovo et auTimor oriental, par exemple, son mandat a été étendu àla mise en place d’une administration transitoire, as-sortie de la supervision de tout un processus politiquedestiné à promouvoir les droits de l’homme et la parti-cipation démocratique. L’ONU est aussi de plus en plussollicitée par les États Membres pour leur prêter mainforte en matière de droits de l’homme dans le cadred’activités comme la tenue d’élections, la réforme dudroit, l’administration de la justice et la formation desresponsables de l’application des lois.

208. Stratégie proposée :

• Aider les États à intégrer des mécanismes deprotection des droits de l’homme dans leurs ins-titutions nationales, en particulier à travers lacréation de commissions des droits de l’homme,de postes de médiateurs et de commissions de ré-forme du droit.

• Renforcer l’application des principes démocrati-ques par la réforme des institutions et une sensi-bilisation aux droits et aux devoirs du citoyen.

• Accorder une attention particulière aux droits desminorités, des peuples autochtones et des groupesles plus vulnérables dans chaque société.

• Poursuivre l’oeuvre déjà accomplie parl’Organisation des Nations Unies pour veiller à ceque les élections reposent sur des principes qui enassurent la liberté et la régularité.

Objectif : Lutter contre toutes les formesde violence à l’égard des femmes et appliquerla Convention sur l’élimination de toutesles formes de discrimination à l’égarddes femmes

209. À ce jour, 168 États ont ratifié la Convention surl’élimination de toutes les formes de discrimination àl’égard des femmes ou y ont adhéré, s’engageant àmettre fin à toutes les formes de discrimination àl’égard des femmes. Dans une décision historique pourles femmes, l’Assemblée générale a adopté un Proto-cole facultatif46 à la Convention, ouvrant la voie à desenquêtes sur les cas de violations graves ou systémati-ques des droits des femmes, qui est entré en vigueur endécembre 2000 et a fait l’objet de 67 signatures et de22 ratifications. Cela étant, la violence à l’égard desfemmes et des filles persiste au sein de la famille et dela communauté, tandis que la traite des femmes et desfilles, les assassinats pour l’honneur, et les pratiquestraditionnelles préjudiciables telles que les mutilationsgénitales féminines, demeurent des formes courantesde violation. Lors des conflits armés, le viol, la tortureet l’esclavage sexuels sont utilisés comme des armes deguerre à l’encontre des femmes et des filles. Le fait quenombre de structures économiques, politiques et so-ciales ne garantissent pas l’égalité des chances et uneprotection égale pour tous exclut souvent les femmes etles filles du système éducatif et les rend vulnérables àla pauvreté et à la maladie.

210. À l’échelon national, on observe des démarchesencourageantes orientées vers l’élaboration de politi-ques, de procédures et d’une législation nouvelles quivisent à garantir le respect des droits des femmes. Par-mi les initiatives prises au niveau régional, on peutmentionner une réunion sur les mécanismes nationauxde promotion de l’égalité entre les sexes dans les paysafricains, tenue à Addis-Abeba du 16 au 18 avril 2001,et une réunion d’experts sur la situation des femmesrurales dans le contexte de la mondialisation, tenue àOulan-Bator, du 4 au 8 juin 2001.

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211. La promotion de l’égalité entre les sexes figureparmi les priorités de l’Organisation des Nations Unies,qui s’attache à étendre aux femmes, dans des condi-tions d’égalité avec les hommes, les avantages du dé-veloppement durable, de la paix et de la sécurité, de labonne gestion des affaires publiques et des droits del’homme. L’Organisation joue un rôle moteur quiconsiste à promouvoir la condition de la femme àl’échelle mondiale en encourageant l’adoption de nor-mes internationales et en assurant la diffusiond’informations relatives à des pratiques exemplairesdans ce domaine.

212. En 2001, la Commission de la condition de lafemme a adopté un programme pluriannuel dans lequelelle préconise un réexamen des questions relatives aurenforcement du pouvoir d’action des femmes, y com-pris l’élimination de la pauvreté, la participation etl’accès des femmes aux médias et aux nouvelles tech-nologies de l’information, le rôle des hommes et desgarçons dans la réalisation de l’égalité entre les sexeset la participation des femmes, dans des conditionsd’égalité avec les hommes, à la prévention, à la gestionet au règlement des conflits, ainsi qu’à la consolidationde la paix. Le souci de l’égalité entre les sexes a éga-lement été inscrit dans les documents finals des ses-sions extraordinaires de l’Assemblée générale consa-crées au VIH/sida et à l’évaluation quinquennale de laConférence des Nations Unies sur les établissementshumains (Habitat II).

213. Stratégie proposée :

• Encourager les gouvernements à réformer leurlégislation et à renforcer les mécanismes chargésde son application en vue de promouvoir la non-discrimination et de se mettre en conformité avecles normes internationales.

• Appuyer les initiatives nationales visant à garantirl’accès des femmes, dans des conditionsd’égalité, à l’éducation et aux services sociaux etsanitaires, et à renforcer leur pouvoir économiqueet leur participation aux processus de prise de dé-cisions.

• Continuer d’encourager les parties en conflit àassocier les femmes aux négociations relatives aucessez-le-feu et à la paix et à inscrire l’égalitéentre les sexes dans les processus de recherche dela paix et dans les accords de paix.

• Veiller, au sein du système des Nations Unies, àce que toutes les missions de maintien de la paixsoient clairement habilitées à prévenir, observeret signaler les actes de violence à l’égard desfemmes et des filles, y compris la violencesexuelle, les enlèvements, la prostitution forcée etla traite.

Objectif : Prendre des mesurespour assurer le respect et la protectiondes droits fondamentaux des migrants,des travailleurs migrants et de leur famille,pour mettre fin aux actes de racismeet de xénophobie dont le nombre ne cesse decroître dans de nombreuses sociétéset pour promouvoir une plus grande harmonieet une plus grande tolérance dans toutesles sociétés

214. Les migrants, les minorités, les réfugiés, les per-sonnes déplacées, les demandeurs d’asile et les immi-grés clandestins continuent d’être les victimes de ladiscrimination, du racisme et de l’intolérance. Selon lesestimations de l’Organisation internationale pour lesmigrations, on compterait de 15 à 30 millions de mi-grants clandestins dans le monde. Plus de 10 % de lapopulation mondiale appartiendrait à des minorités na-tionales, ethniques, linguistiques ou religieuses, et lespopulations autochtones compteraient plus de 300 mil-lions de personnes.

215. La Campagne mondiale en faveur de la ratifica-tion de la Convention internationale sur la protectiondes droits des travailleurs migrants et des membres deleur famille47 s’est vue dotée d’un Comité directeurinternational en 1998, tandis que la Rapporteuse spé-ciale sur les droits fondamentaux des migrants a conti-nué de promouvoir l’adhésion à la Convention, dans lecadre du mandat que lui a confié la Commission desdroits de l’homme. Les États devraient prendre les dis-positions nécessaires pour ratifier la Convention sus-mentionnée afin qu’elle puisse entrer en vigueur le plusrapidement possible et promulguer les loisd’application pertinentes en vue de donner toute sa si-gnification à la Convention internationale surl’élimination de toutes les formes de discriminationraciale. Il apparaît essentiel d’adopter des stratégiesconcrètes de lutte conte le racisme, la discriminationraciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est asso-ciée. Pour atténuer la vulnérabilité des migrants, onpeut recourir à l’application des lois et aux structures

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administratives en place, organiser des campagnesd’information et assurer la formation des agents del’immigration et des forces de police dans le domainedes droits de l’homme. L’élaboration des politiquesgagnera en efficacité grâce à la collecte, à l’échange età l’analyse systématiques de données ventilées enfonction de l’âge, du sexe, de l’appartenance à ungroupe minoritaire ou du statut migratoire, aux niveauxnational, régional et international.

216. La Conférence mondiale contre le racisme, la dis-crimination raciale, la xénophobie et l’intolérance quiest associée a permis de faire mieux connaître cesquestions. Elle a bénéficié de la contribution enrichis-sante de plusieurs organes de défense des droits del’homme tels que le Comité des droits de l’enfant, leComité des droits économiques, sociaux et culturels etle Comité pour l’élimination de la discrimination ra-ciale. Le défi à relever consiste à définir et à appliquerdes mesures concrètes de lutte contre le racisme, quis’appuient par exemple sur la sensibilisation des jeuneset l’éducation.

217. Stratégie proposée :

• Encourager les États à ratifier et à mettre en ap-plication la Convention sur les travailleurs mi-grants.

• Aider les États à élaborer des programmes de do-cumentation grâce auxquels leurs citoyens, adul-tes comme enfants, pourront accéder à des infor-mations essentielles sur les droits fondamentaux.

• Poursuivre l’action de l’ONU qui consiste à pro-poser des avis techniques et des sessions de for-mation ainsi qu’à promouvoir la concertation surdes politiques spécifiques relatives aux problèmesde la migration et sur leurs incidences.

Objectif : Travailler ensemble à l’adoption,dans tous les pays, de processus politiquesplus égalitaires, qui permettent la participationeffective de tous les citoyens à la vie politique

218. L’instauration de la démocratie exige une bonnegestion des affaires publiques qui, à son tour, est tri-butaire d’une participation ouverte à tous, de la trans-parence, de la responsabilisation et de la promotion del’état de droit. Tous les protagonistes de la scène natio-nale, y compris les organisations non gouvernementa-les (ONG) et le secteur privé, doivent conjuguer leursefforts pour asseoir une démocratie véritablement re-

présentative. L’ONU apporte aux gouvernements uneaide qui porte sur : le renforcement du cadre juridique,des politiques, des mécanismes et des institutions dé-mocratiques, par le biais d’un appui aux institutionsdémocratiques telles que les parlements, l’appareil ju-diciaire et les organes électoraux; la mise en placed’organismes de défense des droits de l’homme, lacréation de mécanismes et le renforcement des compé-tences dans le domaine du règlement des conflits, lerenforcement de la participation des administrationslocales et de la société civile aux processus de prise dedécisions; le renforcement de la gestion, de la transpa-rence et de la responsabilisation du secteur public; lalutte contre la corruption, le renforcement du rôle desmédias et l’amélioration des systèmes électoraux etparlementaires.

219. La coopération entre l’ONU et les organes régio-naux s’est intensifiée. Des institutions telles que laCommission africaine des droits de l’homme et despeuples, le Conseil de l’Europe et le Haut Commissa-riat pour les minorités nationales, de l’Organisationpour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE),partagent leurs expériences avec les organes de l’ONUqui s’occupent des droits de l’homme, tels que laCommission des droits de l’homme et le Groupe detravail sur les minorités, dans le domaine de la promo-tion d’une participation effective des minorités à la viepublique. En outre, en juillet 2000, le Conseil écono-mique et social a créé l’Instance permanente sur lesquestions autochtones chargée d’aborder de ma-nière coordonnée, intégrée et globale les questions au-tochtones.

220. Stratégies proposée :

• Encourager les États à élaborer et à appliquer desprogrammes en faveur de la créationd’institutions pluralistes, de la tenue d’électionspériodiques et d’autres processus démocratiques,conformément aux normes internationales éta-blies dans le domaine des droits de l’homme;

• Poursuivre l’action de l’ONU qui consiste à ren-forcer les structures parlementaires et les proces-sus d’élaboration des politiques;

• Seconder les efforts que déploient les gouverne-ments pour associer la société civile àl’élaboration des politiques;

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• Appuyer les efforts que déploient les gouverne-ments pour renforcer les administrations localesdans les zones urbaines et rurales.

Objectif : Assurer le droit des médias de jouerleur rôle essentiel et le droit du publicà l’information

221. La liberté des médias est l’un des principaux fon-dements de la démocratie, qui assure la transparence etla responsabilisation. Il reste qu’en dépit de l’adoptionde textes de loi visant à garantir cette liberté, aux ni-veaux international, régional et national, les violationsse poursuivent sous la forme de mesures de harcèle-ment, d’arrestations arbitraires, de dommages corporelset de dispositions instituant la censure structurelle. Àce jour, le Rapporteur spécial sur le droit à la libertéd’opinion et d’expression de la Commission des droitsde l’homme a enregistré 16 plaintes alléguant des vio-lations du droit à la liberté d’opinion et d’expression etadressé plus de 100 demandes d’intervention d’urgence– une procédure qui s’applique à des cas où des vieshumaines sont en danger ou à d’autres situations quiexigent une intervention urgente. Plus de 200 actes deviolence perpétrés à l’encontre de journalistes par desprotagonistes agissant ou non pour le compte des pou-voirs publics ont été enregistrés au cours des cinq der-nières années. En outre, on assiste à un certain nombrede tentatives inquiétantes visant à supprimer ou àcontrôler l’accès à l’Internet ou son utilisation.

222. Pour enrayer ces violations, les États devront en-gager une action encore plus résolue, et notammentprocéder à des réformes législatives et à un réexamendes mécanismes d’application de la législation natio-nale à des fins d’harmonisation avec les normes inter-nationales qui régissent le droit à la liberté d’opinion etd’expression. Le Pacte international relatif aux droitscivils et politiques et le Pacte international relatif auxdroits économiques, sociaux et culturels offrent lesprotections et les garanties minimales qu’exigent desmédias libres et indépendants. La ratification de cesinstruments revêt donc une importance particulière.

223. À l’échelon régional, l’Organisation des Étatsaméricains (OEA) a approuvé, en 2000, la Déclarationde principe sur la liberté d’expression. Élaborée par desRapporteurs spéciaux de l’ONU, ainsi que par l’OEAet l’OSCE, la Déclaration confirme les droits et leslibertés suivants : la liberté d’expression, en tant quecondition indispensable de la démocratie; le droit derechercher, de recevoir et de diffuser librement des in-

formations et des opinions; l’accès aux informationsdétenues par l’État, sous réserve de limitations excep-tionnelles; l’interdiction de la censure préalable et ledroit de communiquer des opinions par tout moyen decommunication et sous toute forme.

224. Stratégie proposée :

• Encourager les États à réformer les lois qui res-treignent abusivement la liberté d’expression aunom de la sécurité nationale, de la diffamationécrite ou verbale ou de l’entrave à la justice.

• Réviser le droit pénal national et son applicationafin de protéger les droits à la liberté d’opinion,d’expression et d’information.

• Poursuivre auprès des gouvernements l’action del’ONU qui consiste à garantir l’existence de mé-dias libres et indépendants grâce à l’élaborationdu cadre juridique pertinent, à la collaborationavec la société civile et au développement de mé-canismes d’observation des médias et de compé-tences permettant de relever les abus.

VI. Protéger les groupes vulnérables

225. La protection des groupes vulnérables dans lessituations d’urgence complexes constitue un sujet deprofonde préoccupation pour les États Membres et lacommunauté internationale. Provoquées par les conflitsarmés et parfois aggravées par les catastrophes natu-relles, les situations d’urgence complexes ont gagné enampleur dans certaines régions du monde. On estimeque 75 % des personnes qui ont perdu la vie dans desconflits armés au cours des dernières décennies étaientdes civils. Les femmes et les enfants se trouvent parti-culièrement exposés durant les conflits. Au cours desannées 90, plus de 2 millions d’enfants ont perdu la viedans des conflits armés tandis que 6 millions se sontretrouvés handicapés à vie ou gravement blessés. Lavulnérabilité des populations civiles est aggravée dufait des déplacements forcés à grande échelle et desconséquences spécifiques des conflits sur les femmes etles enfants, y compris le viol, l’esclavage sexuel, latraite, ainsi que le recrutement et l’utilisation d’enfantssoldats. L’utilisation aveugle des mines antipersonnelet la prolifération pratiquement incontrôlée des armeslégères ne font qu’aggraver encore les souffrances despopulations civiles vulnérables.

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Objectif : Élargir et renforcer la protectiondes civils dans les situations d’urgencecomplexes, conformément au droitinternational humanitaire

226. La responsabilité de l’élargissement et du renfor-cement de la protection des populations civiles in-combe en premier ressort aux gouvernements, appelésà jouer un rôle fondamental dans l’instauration de la« culture de la protection des populations civiles » quej’ai préconisée dans mes rapports sur la protection deces populations. Lorsqu’ils ne disposent pas desmoyens nécessaires pour assurer une protection effi-cace des populations vulnérables, les gouvernementsdoivent s’adresser à toutes les entités qui peuvent assu-rer cette protection, y compris le système des NationsUnies, les organisations non gouvernementales, lesorganisations régionales et le secteur privé. Dans lesconflits régionaux, le souci de l’efficacité et de la rapi-dité exige souvent que les responsables politiques dé-passent le cadre strictement national. Cela étant, lesgouvernements n’assument pas seuls cette responsabi-lité. Aux termes des Conventions de Genève de 1949 etdu droit international humanitaire, les groupes armésassument eux aussi une responsabilité directe vis-à-visde la protection des populations civiles dans lesconflits armés.

227. Au cours de ces dernières années, les États Mem-bres et le Conseil de sécurité ont pris des engagementsvisant à assurer la protection des populations dans lessituations d’urgence complexes. L’ONU a adopté despolitiques et pris une première série de mesures desti-nées à renforcer la protection des populations civileslorsqu’elle autorise un embargo ou applique des sanc-tions. De leur côté, des institutions régionales tellesque l’OUA, la CEDEAO, l’UE, l’OSCE et le Groupedes huit pays les plus industrialisés (G-8) ont pris desdispositions relatives à la protection des droits des en-fants durant les conflits armés.

228. Stratégie proposée :

• Exhorter les États à engager des poursuites pourviolation du droit pénal international devant leursjuridictions nationales ou devant la Cour pénaleinternationale lorsque celle-ci sera instituée.

• Renforcer les systèmes judiciaires nationaux pourleur permettre d’appliquer de manière suivie leslois internationales relatives à la protection despopulations civiles.

• Inviter toutes les parties en conflit à garantirl’accès aux populations vulnérables.

• Établir des critères et des procédures permettantde distinguer et d’écarter les éléments armés dansles situations de déplacement forcé.

Objectif : Renforcer la coopérationinternationale, y compris en partageantle fardeau des pays qui accueillent des réfugiéset en coordonnant l’assistance humanitaire,aider tous les réfugiés et toutes les personnesdéplacées à rentrer volontairement chez eux,en toute sécurité et dignité, et à se réinsérerharmonieusement dans la société à laquelleils appartiennent

229. En 2001, il y a de 20 à 25 millions de personnesdéplacées à l’intérieur de leur propre pays, par suite deconflits armés ou de violences généralisées, et 20 mil-lions de réfugiés. La plupart des États ont prisl’engagement juridique d’appliquer les principes fon-damentaux concernant la protection des réfugiés, derespecter les droits de l’homme et de promouvoir lapaix et la sécurité internationales. Ces principes fon-damentaux sous-tendent tous les efforts faits pour pro-téger les personnes déplacées, et dans les efforts qu’ilsfont pour assurer cette protection, les pays d’accueildevraient être soutenus au moyen d’une contribution enaide et ressources additionnelles.

230. La situation difficile à laquelle font face les paysqui accueillent des réfugiés, dont plusieurs sont parmiles pays les moins avancés, est bien connue. Toutefois,le discours de solidarité internationale et de partage defardeau se traduit rarement par un appui concret auxrégions touchées par le problème des réfugiés. Le par-tage efficace du fardeau suppose une action concertéeentre tous les intervenants et devrait viser à atténuer lapression là où les ressources sont faibles. Il existe unconsensus général voulant qu’il faut fournir aux réfu-giés le niveau d’aide nécessaire, tout en répondant auxbesoins des communautés d’accueil et en tenantcompte des sensibilités de ces communautés.L’Organisation des Nations Unies cherche à promou-voir l’autonomie des réfugiés et à faciliter leur intégra-tion dans le milieu, tout en s’attaquant aux besoins vi-taux des communautés d’accueil et en offrant une com-pensation pour certains des effets négatifs surl’infrastructure locale physique et socioéconomique.Même là où les réfugiés sont reçus avec compréhensionet compassion, l’augmentation de leur nombre peut

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créer des difficultés sur divers plans : services publics,logement, terres agricoles et environnement. Ces diffi-cultés compliquent grandement la recherche de solu-tions aux problèmes des réfugiés par le rapatriementvolontaire, l’intégration sur place ou la réinstallation.

231. Le rapatriement volontaire a été reconnu, tant parles gouvernements que par les réfugiés, comme étantpour le long terme la solution de choix à leur épreuve.La phase de réinsertion est très importante, tant pourles rapatriés que pour leurs communautés d’origine.Une aide à la réinsertion, générale et englobante,contribue à prévenir l’exode d’autres réfugiés. Des res-sources pour « l’aide à la réinsertion » sont essentiellespour permettre aux réfugiés de retourner dans leurscommunautés d’origine et pour aider ces communautésà les recevoir. Pour être viable, le rapatriement doits’accompagner de mesures de reconstitution des com-munautés, il doit faciliter la réinsertion et il doit êtrerelié aux programmes de développement national. Pourfavoriser la réconciliation, l’ONU accorde une atten-tion particulière à la constitution de partenariats avecles institutions qui s’occupent du développement, dufinancement et des droits de l’homme.

232. En ce qui concerne les personnes déplacées àl’intérieur de leur propre pays, l’Organisation desNations Unies a travaillé à élaborer un cadre normatifdestiné à protéger et à aider les personnes déplacées,intitulé Principes directeurs relatifs au déplacement depersonnes à l’intérieur de leur propre pays48. Il existedes normes concernant les réfugiés depuis 1951, maisles Principes directeurs sont les premières normes in-ternationales faites pour les personnes déplacées àl’intérieur de leur propre pays. Ces Principes mettentl’accent sur la responsabilité et le devoir premierqu’ont les gouvernements d’assurer le retour ou la ré-installation volontaires, dans la sécurité et la dignité,des personnes déplacées à l’intérieur de leur proprepays et fournit des conseils en matière de stratégiespour répondre adéquatement aux besoins de ces per-sonnes.

233. Des mécanismes ont été conçus afin d’améliorerles mesures à prendre face aux problèmes que soulèvele déplacement intérieur. On espère qu’une meilleureinformation sur le nombre de personnes déplacées etsur leurs besoins permettra d’améliorer l’aide qui leurest apportée et d’augmenter les efforts de sensibilisa-tion faits en leur nom. Toutes les solutions doivent êtreaxées sur une réinsertion sécuritaire et durable ou surl’amélioration des capacités d’autonomie de la per-

sonne déplacée lorsque la réinsertion n’est pas encorepossible. Des mesures visant à reconstituer les commu-nautés et à favoriser la réinsertion et les liens avec lesprogrammes de développement nationaux sont essen-tielles pour que le retour des populations déplacées, desréfugiés ou des personnes déplacées à l’intérieur deleur propre pays soit durable.

234. Stratégie proposée :

• Voir à ce que les États respectent leurs obligationsjuridiques de protéger et d’aider tous les réfugiéset toutes les personnes déplacées.

• Voir à ce que l’aide internationale et les pro-grammes de développement soient mieux adaptésaux besoins des communautés d’accueil et contri-buent à alléger la pression sur le milieu d’accueil.

• Travailler avec toute la communauté internatio-nale pour aider les personnes déplacées à refaireleur vie et leur permettre d’assurer leur subsis-tance et celle de leur famille.

• Renforcer le travail de sensibilisation del’Organisation des Nations Unies et le rendre plussystématique grâce à la diffusion des normes in-ternationales, notamment les Principes directeursrelatifs au déplacement de personnes à l’intérieurde leur propre pays, et assurer le suivi du respectde ces normes.

Objectif : Encourager la ratificationet la mise en oeuvre intégrale de la Conventionrelative aux droits de l’enfant,ainsi que de ses protocoles facultatifsconcernant l’implication d’enfantsdans les conflits armés49 et la vente d’enfants,la prostitution des enfants et la pornographiemettant en scène des enfants50

235. L’Assemblée générale a adopté à l’unanimité laConvention relative aux droits de l’enfant le 20 no-vembre 1989 et celle-ci est entrée en vigueur en sep-tembre 1990. Elle constitue le traité le plus universel-lement accepté en matière de droits de l’homme et, le14 août 2001, elle avait entraîné le dépôt de 191 ins-truments de ratification ou d’adhésion. Seuls deux paysne l’ont pas encore ratifiée. La Conférence mondialesur les droits de l’homme, qui a eu lieu à Vienne en1993, a fixé la fin de 1995 comme cible pour la ratifi-cation universelle de la Convention. L’atteinte de cetobjectif a maintenant six ans de retard.

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236. La Convention relative aux droits de l’enfant aété la base d’autres conventions internationales commela Convention de La Haye sur la protection des enfantset la coopération en matière d’adoption internationale,la recommandation et la nouvelle Convention de l’OITconcernant l’interdiction des pires formes de travail desenfants et l’action immédiate en vue de leur élimina-tion, ainsi que plusieurs instruments régionaux commela Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfantafricain. La mise en oeuvre de la Convention relativeaux droits de l’enfant au plan international a été facili-tée par l’adoption d’accords bilatéraux, régionaux oumultilatéraux, notamment en ce qui concernel’abolition des pires formes de travail des enfants ainsique la prévention et la lutte contre le trafic d’enfants.Le 25 mai 2000, la communauté internationale a adoptédeux protocoles facultatifs à la Convention qui concer-nent l’implication d’enfants dans les conflits armés etla vente d’enfants, la prostitution des enfants et la por-nographie mettant en scène des enfants.

237. Au plan national, la mise en oeuvre de laConvention a entraîné un processus de changementssociaux, notamment par le biais de réformes législati-ves et politiques, l’élaboration de plans d’action natio-naux et l’établissement d’organismes nationaux chargésdes droits de l’enfant. En outre, la Convention imposela promotion de campagnes d’information etd’éducation afin de sensibiliser aux droits de tous lesenfants et d’en assurer le respect. Des projets de la so-ciété civile, comme ceux du Groupe des ONG pour laConvention relative aux droits de l’enfant, contribuentau suivi et à la mise en oeuvre de la Convention auplan national.

238. Stratégie proposée :

• Encourager les États à profiter de la sessionextraordinaire de l’Assemblée générale consacréeaux enfants, qui doit se tenir en septembre 2001pour ratifier la Convention relative aux droits del’enfant et ses protocoles facultatifs.

• Obtenir que les États s’engagent à mettre fin àl’utilisation des enfants comme soldats, à démo-biliser et réadapter les enfants soldats et à prendreen compte les besoins spéciaux des femmes et despetites filles.

• Continuer à appuyer les efforts des gouverne-ments visant à mettre en oeuvre la Convention, àen assurer le suivi et à faire rapport à ce sujet, parun appui à des activités visant au renforcement

des capacités et par une amélioration des systè-mes d’évaluation au niveau national ainsi que parl’assurance d’une allocation de ressources adé-quates afin de garantir le respect des droits del’enfant.

VII. Répondre aux besoins spéciaux de l’Afrique

239. Depuis l’Assemblée du Millénaire, les dirigeantsafricains se sont montrés plus déterminés à assumer ladirection et le contrôle de la destinée de leur continent.L’engagement international en Afrique a été marquépar le commencement d’efforts concertés en vue d’uneapproche cohérente des problèmes de ce continent. Desefforts récents du Conseil de sécurité, tels que les mis-sions du Conseil dans des zones de conflit en Afrique,des séances d’information du Secrétariat plus fréquen-tes en ce qui concerne les situations de conflit et unengagement accru à l’égard du maintien de la paix enAfrique, constituent aussi des mesures positives.

240. Des dirigeants africains ont pris la direction del’élaboration de projets régionaux de développement.Au Sommet de l’Organisation de l’unité africaine qui aeu lieu à Lusaka en juillet 2001, il a été décidé quecette organisation serait remplacée par l’Union afri-caine, dans un geste visant à une plus grande intégra-tion économique, politique et institutionnelle du conti-nent. L’Union africaine apportera aux pays africains denouvelles occasions de travailler ensemble etd’élaborer un programme d’action commun. L’autrerésultat du Sommet a été l’adoption de la Nouvelle Ini-tiative africaine, une stratégie pour tout le continentétablie par les dirigeants africains en vue d’atteindre undéveloppement durable au cours du XXIe siècle. Cetteinitiative repose sur l’idée de propriété et de gestionpar les Africains eux-mêmes et comprend un échéan-cier pour le renouveau du continent.

Objectif : Appuyer pleinement les structurespolitiques et institutionnelles des démocratiesnaissantes en Afrique

241. On estime que, depuis 1990, le nombre de gou-vernements nationaux élus démocratiquement en Afri-que a été multiplié par cinq. Les systèmes politiques detout ce continent sont de plus en plus ouverts et fondéssur un processus électoral transparent. Cependant, bienqu’il y ait eu une augmentation du nombre de pays

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ayant tenu des élections, ce fait ne constitue pas en soiune garantie de liberté politique, civile, sociale et éco-nomique.

242. Beaucoup de nouvelles démocraties sont fragileset ont besoin d’être appuyées et aidées pour mettre enplace des institutions démocratiques. Cet appui doitêtre stratégique et soutenu, tenir compte des réalités dela vie du pays en question et correspondre aux prioritéset au plan national de réforme. Les pays qui commen-cent à se démocratiser ont besoin d’aide pour mettre enoeuvre les arrangements transitoires, pour prévoir lesconséquences à long terme éventuelles et pour établirles processus de réforme nécessaires. Les gouverne-ments africains, la société civile et le système interna-tional dans son ensemble ont un rôle à jouer dans laréforme des institutions financières publiques et dansl’élaboration de mesures réglementaires et économi-ques transparentes.

243. Stratégie proposée :

• Appuyer les programmes de démocratie et degouvernance de la Nouvelle Initiative africaine,qui comprend le renforcement de capacités parti-culières axées sur la gestion du secteur public, laréforme de l’administration et de la fonction pu-blique et le renforcement du contrôle parlemen-taire.

• Encourager les gouvernements à développer desidéaux, des valeurs et des institutions démocrati-ques et à organiser des médias et des systèmes ju-diciaires indépendants.

Objectif : Encourager et soutenirles mécanismes régionaux et sous-régionauxde prévention des conflits et de promotionde la stabilité politique, et assurerun financement régulier aux opérationsde maintien de la paix menées sur le continent

244. Il existe en Afrique un certain nombre de méca-nismes régionaux et sous-régionaux qui travaillent àprévenir les conflits et à promouvoir la stabilité politi-que. Le Mécanisme pour la prévention, la gestion et lerèglement des conflits de l’OUA a pour mandat d’agircomme observateur de situations de conflit et de ces-sez-le-feu ainsi que de donner des préalertes et de fairede la médiation. Il a entrepris un certain nombred’initiatives de maintien de la paix et de prévention desconflits. L’OUA travaille en ce moment à mettre surpied un système africain d’alerte avancée qui permettra

d’échanger plus rapidement des renseignements sur lessituations de conflit en Afrique.

245. Parmi les organisations sous-régionales qui tra-vaillent au progrès de la paix et de la sécurité, ontrouve : l’Autorité intergouvernementale pour le déve-loppement dans la corne de l’Afrique, la Communautééconomique des États de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) et la Communauté de développement del’Afrique australe. Bien que le conflit dans la région aitété un obstacle aux efforts de paix, il existe de grandespossibilités de coopération future en matière de défenseet de sécurité.

246. En outre, les intervenants non gouvernementauxsont de plus en plus divers et actifs dans tous les sec-teurs de la prévention des conflits et la réforme politi-que et constitutionnelle jusqu’à la démilitarisation et laparticipation de la collectivité aux processus de paix.D’autres travaillent à régler des conflits et à réaliser latransition entre la paix et le développement.

247. Des 46 opérations de maintien de la paix lancéespar les Nations Unies depuis 1988, 18 ont été dé-ployées en Afrique. Il existe un certain nombre de casde coopération réussie aux niveaux régional et sous-régional en ce qui concerne le maintien de la paix enAfrique. Et il y a eu une coopération poussée entrel’ONU et la CEDEAO dans des opérations en Afriquede l’Ouest ainsi qu’entre l’ONU et l’OUA pour la miseen oeuvre de l’Accord de Lusaka.

248. Des efforts bilatéraux et multilatéraux sont néces-saires pour assurer la disponibilité de ressources pourle maintien de la paix en Afrique. Toutefois, les effortsvisant à améliorer la capacité africaine ne peuvent pasdécharger le Conseil de sécurité de sa responsabilitépremière dans le maintien de la paix et de la sécuritéinternationales et ne devraient pas servir à justifier unengagement moins important. L’appui d’États non afri-cains aux efforts africains d’instauration et de maintiende la paix, notamment par le déploiement d’opérationsde maintien de la paix, continue d’être nécessaire. Unchangement significatif suppose non seulement desplans, mais aussi des mesures concrètes, notammentque les États Membres qui sont capables de le faireacceptent de partager leur information et leur expertiseet de fournir des ressources financières et logistiquessuffisantes, ainsi qu’un appui politique continu.

249. Il est possible que les États Membres souhaitentfournir un appui au maintien de la paix en Afrique soitde façon bilatérale, soit par des organisations établies

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en Afrique, soit par le biais d’organismes des NationsUnies. Lorsque des pays africains entreprennent desopérations de maintien de la paix à l’extérieur du cadredes Nations Unies, il est possible que des États Mem-bres souhaitent déployer aussi une opération desNations Unies ou y envoyer des attachés de liaison del’ONU concrétisant l’engagement de la communautéinternationale.

250. Stratégie proposée :

• Maintenir l’engagement de la communauté inter-nationale à l’égard du maintien de la paix enAfrique.

• Appuyer le maintien de la paix en Afrique encontribuant à des opérations particulières ou enprenant des mesures propres à améliorer les capa-cités de maintien de la paix en Afrique de façongénérale.

• Fournir plus de financement pour permettre auxofficiers africains, notamment ceux qui serventl’OUA ou des arrangements sous-régionaux, deprofiter des possibilités de formation oud’échanges de courte durée.

• Encourager une plus grande coopération des Étatsafricains avec les forces et moyens en attente desNations Unies.

Objectif : Prendre des mesures spécialespour relever les défis que sont l’éliminationde la pauvreté et la réalisationdu développement durable en Afrique,y compris l’annulation de la dette,l’amélioration de l’accès aux marchés,l’accroissement de l’aide publiqueau développement (APD) et l’augmentationdes flux d’investissement étranger directainsi que des transferts de technologie

251. Mis à part quelques pays qui sont en bonne voie,la pauvreté continue à s’étendre sur le continent, oùquelque 340 millions de personnes, soit la moitié de sapopulation, ont moins d’un dollar par jour pour vivre.Le taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ansatteint 140 pour 1 000, et l’espérance de vie à la nais-sance n’est que de 54 ans. En outre, 58 % seulement dela population ont accès à de l’eau salubre. Bien que lesprojections pour 2001 et 2002 indiquent des taux decroissance en hausse, ceux-ci resteront très loin de cequi est nécessaire pour atteindre l’objectif international

d’une réduction de la pauvreté de moitié d’ici à 2015.L’Afrique ne représente que 1,5 % des exportationsmondiales, et moins de 4 % de la production manufac-turière mondiale. En 1999, la dette extérieure del’Afrique subsaharienne s’établissait au total à216 milliards de dollars, soit à peu près 70,5 % de sonPIB et 210,8 % de ses exportations. C’est intenable. Enoutre, l’Afrique abrite 33 des 41 pays pauvres très en-dettés recensés dans le monde.

252. Il est indispensable que le continent s’engage surla voie d’un développement durable et atteigne ses ob-jectifs de croissance économique, expansion del’emploi, réduction de la pauvreté et des inégalités,diversification des activités productives, renforcementde la compétitivité internationale et développement desexportations. La nouvelle Initiative africaine repose surles priorités et les plans de développement nationaux etrégionaux, qui devront être établis suivant des proces-sus participatifs, et retient un taux estimatif de plus de7 % de croissance annuelle du PIB sur les 15 prochai-nes années pour permettre d’atteindre ses objectifs.Pour parvenir à une croissance de 7 % par an, l’Afriquedevra combler un déficit de ressources représentant12 % de son PIB, soit 64 milliards de dollars, ce quiexigera une augmentation de l’épargne intérieure ainsique des améliorations du système de recouvrement desrecettes publiques, mais l’obligera quand même à seprocurer la majorité des ressources nécessaires en de-hors du continent, sous forme d’APD, d’apports decapitaux privés et de recettes à l’exportation accrus.

253. Stratégie proposée :

• Aider l’Afrique à tâcher d’obtenir des apportsd’APD plus importants et réformer le systèmed’acheminement de cette aide pour veiller à ceque les apports soient mieux utilisés par les paysafricains bénéficiaires.

• Appuyer la mise en place de mesures propres àréduire les risques, en vue d’attirer durablementles investissements étrangers et les transferts detechnologie.

• Aider l’Afrique à obtenir un nouvel allégement desa dette.

• Dispenser à l’Afrique une assistance techniqueafin qu’elle prenne effectivement une part activeau système commercial mondial, en ayant libre-ment accès à des marchés géographiquement di-versifiés pour ses produits d’exportation.

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• Aider le continent à diversifier sa production.

• Lui fournir une assistance pour obtenir un traite-ment préférentiel de la part des pays développéset le stabiliser.

Objectif : Aider l’Afrique à se doterdes capacités voulues pour freinerla propagation de la pandémie de VIH/sidaet d’autres maladies infectieuses

254. Si nous n’enrayons pas la propagation duVIH/sida et ne faisons rien pour l’empêcher de se pour-suivre, nous allons au-devant d’un profond et tragiquebouleversement des cadres sociaux, éducatifs, com-merciaux et de gouvernance partout dans le monde,mais plus prononcé en Afrique qu’ailleurs. Cette mala-die exerce une influence désastreuse sur tous les sec-teurs et tous les objectifs de développement – produc-tion alimentaire, éducation pour tous, bonne gouver-nance et élimination de l’extrême pauvreté. Etl’affaiblissement des infrastructures politiques, socialeset économiques ne fera qu’exacerber les problèmesactuels. Il y a pourtant quelques exemples de succès àsignaler. Le Sénégal, dont le programme antisida re-monte à 1986, a réussi à maintenir le taux d’infectionen deçà de 2 %. L’Ouganda, qui a lancé le sien au dé-but des années 90, époque où 14 % de la populationadulte étaient déjà infectés, a aujourd’hui ramené cechiffre à 8 %, et le mouvement de baisse se poursuit. Ilfaut faire plus sur tout le continent, et surtout dans lespays les plus frappés par l’épidémie.

255. Le VIH/sida n’est pas la seule maladie qui ravagel’Afrique. Sa propagation se double d’une pharmaco-résistance générale croissante, ce qui compromet lalutte contre la tuberculose, laquelle, en 1999, a fait516 000 victimes en Afrique, dont 305 000 séroposi-tifs; près de 30 % de tous les nouveaux cas de tuber-culose se déclarent chez des séropositifs. La tubercu-lose est la principale cause de décès chez les personnesatteintes du VIH/sida.

256. En avril 2001, le Président du Nigéria a accueillià Abuja (Nigéria) le Sommet des chefs d’État africainssur le VIH/sida, la tuberculose et les autres maladiesinfectieuses, à l’issue duquel a été adoptée la Déclara-tion d’Abuja, qui prescrit l’établissement de partena-riats mondiaux pour trouver des solutions à la crise duVIH/sida. Depuis lors, un fonds mondial pour la santéet la lutte contre le sida a été créé, et j’ai nommé unenvoyé spécial pour le VIH/sida en Afrique.

257. Dans le cadre de l’Initiative dette contre actionantisida, l’Organisation prête son concours aux paysd’Afrique pour intégrer cette action dans l’élaborationde plans nationaux comme le Document de stratégie deréduction de la pauvreté (DSRP). Le Partenariat inter-national contre le sida en Afrique (PISIDAF), qui asso-cie gouvernements africains, ONU, donateurs, secteurprivé et organisations non gouvernementales, vise àaccroître très sensiblement les efforts collectifs contrele VIH/sida. L’Équipe spéciale interinstitutions desNations Unies chargée de cette question a adopté unestratégie pour les médicaments anti-VIH. En mai 2000,les organisations compétentes des Nations Unies etcinq grandes sociétés pharmaceutiques ont lancé uneinitiative destinée à élargir l’accès aux traitements duVIH, qui représente un redoublement des efforts faitspour aider les pays en développement à mettre en oeu-vre des stratégies de soins globales en faveur des per-sonnes atteintes du VIH/sida, notamment par une ré-duction des prix des médicaments anti-VIH. Tout enrestant centré essentiellement sur l’Afrique subsaha-rienne, l’appui technique fourni par les Nations Uniesdans le cadre de cette initiative sera aussi accessibleaux autres pays en développement. En août 2000,26 pays d’Afrique avaient déjà élaboré des plans desoins et de prise en charge en faveur des séropositifs, et13 avaient conclu des accords avec les fabricants desmédicaments employés pour traiter l’infection au VIH.Dans les pays les moins avancés, ces accords ont réduitle coût de ces médicaments dans une proportion de 85 à90 % par rapport aux prix pratiqués dans les pays in-dustrialisés.

258. Bien que le paludisme ne soit pas une maladieinfectieuse, c’est un grand sujet d’inquiétude, puisque1 million de personnes en meurent chaque année, dont90 % en Afrique, et que ce sont en majorité des en-fants. La campagne « Faire reculer le paludisme », lan-cée en 1998, a abouti à l’établissement dans 38 pays deplans d’action comprenant la définition de politiquesde lutte antipaludique, l’élaboration d’indicateurs pourla surveillance et l’évaluation, l’amélioration des capa-cités d’intervention au niveau régional et l’utilisationde moustiquaires imprégnées d’insecticide. À leur ré-union au sommet, tenue sur ce thème en avril 2000 àAbuja (Nigéria), les chefs d’État africains ont apportéleur soutien à ces objectifs et renforcé l’engagement deréduire de 50 % d’ici à 2010 le nombre des décès dus àcette maladie.

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259. Beaucoup des besoins mondiaux en matière desanté ne pourront être satisfaits qu’au niveau interna-tional, par la fourniture de biens collectifs mondiauxcomme la production à travers la recherche et la diffu-sion de savoir, des réformes effectives des systèmes desanté et le transfert des nouvelles technologies, qui sontparmi les plus importants pour la santé. Des travaux derecherche-développement de nouveaux médicaments,vaccins et autres technologies sont absolument néces-saires pour prévenir et juguler les maladies qui tou-chent avant tout les pays pauvres.

260. Stratégie proposée :

• Promouvoir la fourniture de biens collectifs mon-diaux au service de la santé en mobilisant les en-treprises commerciales, et tout particulièrementles grandes sociétés pharmaceutiques.

• S’attacher à titre prioritaire à mesurer les amélio-rations de la santé dans les pays d’Afrique, et enparticulier les pays les moins avancés (PMA).

• Appuyer le renforcement dans les PMA des capa-cités de collecte et d’analyse des données relati-ves aux indicateurs de la santé arrêtés d’un com-mun accord et assurer le partage de l’informationet des enseignements tirés de l’expérience aux ni-veaux régional et mondial.

• Soutenir les gouvernements d’Afrique dans leursefforts pour réduire le nombre des décès et descas d’invalidité dus aux principales maladies quitouchent les pauvres, notamment le VIH/sida, latuberculose et les autres maladies infectieuses.

VIII. Renforcer l’Organisationdes Nations Unies

261. L’Organisation des Nations Unies est la seuleinstitution à vocation mondiale et à composition uni-verselle. Si l’on veut qu’elle continue à jouer le rôle decatalyseur du changement et à servir d’enceinte audialogue et à l’action concrète, il faudra en rénover eten moderniser l’appareil pour faire face aux défis dunouveau Millénaire. En particulier, nous devrons ren-forcer l’aptitude des différentes composantes à travail-ler ensemble, étendre nos partenariats et garantir lasécurité de notre personnel dans l’accomplissement dela mission des Nations Unies.

Objectif : Réaffirmer le rôle centralde l’Assemblée générale en tant queprincipal organe délibérant et représentatifdes Nations Unies et lui permettrede s’en acquitter efficacement.

262. À la suite de l’adoption de la Déclaration duMillénaire, le Président de l’Assemblée générale a en-trepris de redynamiser les travaux de l’Assemblée,pour faire face à la charge imposée par la multiplica-tion des points de l’ordre du jour au fil des ans. LesÉtats Membres ont tenu une série de consultations offi-cieuses ouvertes à tous et sont convenus de simplifierl’ordre du jour de l’Assemblée générale, son processusde présentation de rapports et le renvoi de certainspoints de l’ordre du jour à ses organes subsidiaires. Ilsse sont en particulier efforcés de regrouper les pointsde l’ordre du jour par thème, d’instaurer un examenbiennal pour un certain nombre d’entre eux et d’enrenvoyer davantage aux commissions, de manière àfavoriser des débats plus approfondis.

263. Stratégie proposée :

• Poursuivre les efforts de l’Assemblée généralepour redynamiser et simplifier ses travaux.

• Continuer à renforcer le bureau du Président parla multiplication des consultations et des contacts.

Objectif : Redoubler d’efforts pour réformerles procédures du Conseil de sécurité soustous leurs aspects

264. Le Groupe de travail à composition non limitéesur la réforme du Conseil de sécurité, établi en 1993, atenu en 2000 cinq réunions de fond sur la prise de déci-sions au Conseil de sécurité, et notamment l’usage dudroit de veto, sur l’élargissement du Conseil, surl’examen périodique du Conseil élargi ainsi que sur lesméthodes de travail et la transparence des travaux duConseil. Il a recommandé à l’Assemblée généraled’examiner la question de la représentation équitableau Conseil et de l’augmentation du nombre de sesmembres.

265. Suivant la réforme envisagée, le Conseil de sécu-rité deviendrait à la fois un organe plus nombreux, pourfaire leur place aux réalités politiques nouvelles et bienmanifester l’égalité de représentation géographique detoutes les régions du monde, et un organe plus transpa-rent, grâce à des améliorations de ses méthodes de tra-vail, les deux évolutions étant considérées comme pa-

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rallèles. En ce qui concerne l’élargissement, il y a desdivergences de vues sur un certain nombre de ques-tions, en particulier le nombre de nouveaux membres àajouter, le point de savoir si l’un quelconque des nou-veaux membres aurait la qualité de membre permanent,si l’un (ou plusieurs) des nouveaux membres perma-nents exercerait le droit de veto et si celui-ci devraitêtre limité (par exemple, aux opérations relevant duchapitre VII), réduit, ou finalement supprimé.

266. Stratégie proposée :

• Poursuivre à l’Assemblée générale l’examen de laquestion de la taille et de la composition duConseil de sécurité.

• Poursuivre la réforme des méthodes de travail duConseil de sécurité, notamment en ce quiconcerne la transparence et la consultation despays fournissant des contingents.

• Renforcer l’aptitude du Conseil de sécurité à de-vancer les événements, à les prévenir et à y réagirsans délai.

Objectif : Renforcer encore le Conseiléconomique et social, en faisant fondsur ses récents succès, afin qu’il puisse êtreen mesure de remplir le rôle qui lui est confiédans la Charte

267. Faisant fond sur les réformes antérieures,l’Assemblée générale avait approuvé en 1996 une sériede mesures nouvelles pour restructurer et revitaliserl’Organisation des Nations Unies dans les domaineséconomique et social et les domaines connexes. Lesdébats de haut niveau annuels du Conseil économiqueet social ont abouti à l’adoption de déclarations minis-térielles sur un certain nombre d’aspects cruciaux dudéveloppement, notamment sur les technologies del’information et de la communication (TIC) au servicedu développement, en 2000, et sur le développementdurable de l’Afrique, en 2001. Le Conseil a aussi établiun Groupe d’étude sur les TIC axé sur l’innovation. Il aamélioré la supervision des décisions relatives aux ac-tivités opérationnelles de développement des organis-mes, fonds et programmes des Nations Unies. En outre,le Conseil économique et social a institué un débatconsacré aux affaires humanitaires, afin d’offrir un ca-dre où réfléchir aux grandes orientations dans ce do-maine. Il a aussi renforcé la supervision de ses com-missions techniques, en veillant en particulier à facili-ter un suivi coordonné des résultats des grandes confé-

rences et sommets des Nations Unies dans les domai-nes économique et social.

268. Sur le plan de la coordination, le Conseil écono-mique et social et les institutions de Bretton Woodstiennent chaque année depuis 1998 une réunion de hautniveau sur les questions financières et les problèmes dedéveloppement internationaux. Une réunion deconcertation est en outre organisée tous les ans avec leschefs de secrétariat des institutions financières etcommerciales internationales pour faire le point de lasituation de l’économie mondiale. Le Conseil écono-mique et social tient par ailleurs des réunions thémati-ques avec les membres du Comité administratif decoordination (CAC) et en 2001, il a démontré, en orga-nisant le Forum africain pour la promotion des inves-tissements, qu’il était capable de réunir les gouverne-ments, les autres organismes des Nations Unies et desreprésentants de la société civile et du secteur privépour réfléchir ensemble aux problèmes économiques etsociaux, puisqu’il avait rassemblé à cette occasion lesministres africains compétents, des représentants dessociétés privées du continent, des syndicats, des inves-tisseurs, des institutions spécialisées des Nations Unieset des organisations régionales et sous-régionales dedéveloppement. Enfin, les liens structurels entre leConseil et les cinq commissions régionales ont aussiété améliorés : le Conseil organise à présent chaqueannée un débat avec leurs secrétaires exécutifs, et ellescontribuent de plus en plus à ses travaux sur un certainnombre de questions particulières.

269. Stratégie proposée :

• Poursuivre au sein du Conseil économique et so-cial les efforts pour déterminer comment celui-cipeut s’acquitter au mieux de son mandat et ratio-naliser ses méthodes de travail.

• Axer le débat qu’il consacrera en 2002 aux ques-tions de coordination sur les moyens de renforcerencore le Conseil économique et social et del’aider à remplir le rôle qui lui est assigné par laCharte des Nations Unies.

Objectif : Renforcer la Cour internationalede Justice, afin d’assurer la justiceet la primauté du droit dans les affairesinternationales

270. Il y a une centaine de traités multilatéraux et160 traités bilatéraux actuellement en vigueur qui pré-voient la compétence de la Cour internationale de Jus-

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tice (CIJ). Au 31 juillet 2000, 189 États étaient partiesau Statut de la Cour et 62 États avaient accepté sa juri-diction obligatoire. Quelque 260 traités bilatéraux oumultilatéraux donnent compétence à la Cour pour tran-cher les différends qui pourraient surgir au sujet de leurapplication ou de leur interprétation. D’août 1999 àjuillet 2000, la CIJ a tenu 29 audiences publiques et ungrand nombre de séances en chambre du Conseil, réu-nions administratives ou délibérations judiciaires.

271. La multiplication récente des organes judiciairesinternationaux, avec la création des tribunaux pénauxinternationaux, du Tribunal international du droit de lamer et du mécanisme quasi judiciaire de règlement desdifférends institué au sein de l’OMC, notamment, pré-sente le risque d’une fragmentation du droit internatio-nal. Si elle était plus souvent saisie, la CIJ pourraitutilement aider à préserver l’unité dans l’interprétationet l’application du droit international.

272. Stratégie proposée :

• Encourager les États à faire plus souvent appel àla Cour internationale de Justice pour le règle-ment de leurs différends.

• Accroître le nombre des organes et organisationshabilités à lui demander des avis consultatifs et lenombre des demandes d’avis consultatif.

Objectif : Encourager des consultationset une coordination régulières entreles principaux organes des Nations Unies

273. Les présidents des principaux organes des Na-tions Unies se sont réunis pour débattre de sujetsd’intérêt commun comme la prévention des conflitsarmés et l’incidence du VIH/sida sur la paix et la sécu-rité en Afrique, ainsi que de questions d’ordre plus gé-néral concernant le maintien et la consolidation de lapaix.

274. Stratégie proposée :

• Intensifier la coopération et les consultations en-tre l’Assemblée générale, le Conseil économiqueet social et le Conseil de sécurité.

• Élargir l’éventail des questions faisant l’objet deconsultations entre les organes principaux desNations Unies.

Objectif : Faire en sorte que l’Organisationdispose, en temps voulu et de façon prévisible,des ressources nécessaires pour s’acquitterde ses mandats

275. Le recouvrement des contributions dues au titrede l’exercice en cours et des arriérés s’est amélioré, etun nombre croissant d’États Membres s’acquittent del’intégralité de leur contribution dans les délais pres-crits. Au 15 août 2001, 103 États Membres s’étaientintégralement acquittés de leur contribution au budgetordinaire pour 2001. Néanmoins, certains gros contri-buants n’ont pas ou n’ont que partiellement payé lessommes dont ils sont redevables, obligeant ainsi le Se-crétariat à puiser dans les comptes des opérations demaintien de la paix pour couvrir le déficit plus précoceet plus important qu’à l’ordinaire auquel il faut actuel-lement faire face. À l’évidence, l’Organisation des Na-tions Unies ne peut fonctionner efficacement que sitous ses États Membres s’acquittent de leur contribu-tion intégralement, en temps voulu et inconditionnel-lement.

276. Malgré les difficultés de trésorerie, l’Organisationdes Nations Unies fait preuve d’une discipline budgé-taire sans faille depuis huit ans. Non seulement le bud-get n’a pas augmenté durant les quatre derniers exerci-ces biennaux, mais encore il a en fait diminué.L’Organisation a épongé les effets de l’inflation et ab-sorbé un grand nombre de mandats dont le financementn’avait pas été prévu. Pour ce faire, le Secrétariat a dûréaffecter des fonds alloués à des activités ayant unrang de priorité peu élevé ou aux services administra-tifs au bénéfice de programmes désignés par les ÉtatsMembres comme hautement prioritaires.L’Organisation a réformé ses méthodes budgétaires, enadoptant une approche axée sur les résultats et en amé-liorant les prévisions relatives aux disponibilités et auxbesoins de trésorerie.

277. Un pas important a été fait vers l’affectation aumaintien de la paix de ressources qui soient à la mesuredu mandat de l’Organisation. Les recommandations duGroupe d’étude des opérations de paix des NationsUnies, et celles du Comité spécial des opérations demaintien de la paix, visent essentiellement à renforcertoute une série de capacités centrales, y compris sur leplan de l’appui financier, afin que l’Organisation dis-pose effectivement de ressources suffisantes pours’acquitter de ses mandats en matière de maintien de lapaix.

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278. Stratégie proposée :

• Faire en sorte que tous les États s’acquittent deleur contribution intégralement, en temps voulu etsans condition.

• Poursuivre les efforts pour réformer les méthodeset pratiques budgétaires de l’Organisation.

Objectif : Inviter instamment le Secrétariatà utiliser au mieux ses ressources,conformément aux règles et procéduresclairement établies par l’Assemblée générale,dans l’intérêt de tous les États Membres,en adoptant les meilleures méthodes de gestionet en utilisant les meilleures technologiesdisponibles

279. Dans le cadre du processus de réforme global encours, le Secrétariat a renforcé ses méthodes de gestiondans plusieurs domaines. Le Conseil de gestion, quepréside le Secrétaire général, se compose des hautsgestionnaires du Secrétariat et des programmes etfonds. Il se réunit chaque semaine et peut tenir des vi-déoconférences avec Genève, Nairobi, Rome et Vienne.Fonctionnant comme un cabinet, il assure la cohérencestratégique au sein du système des Nations Unies pourtout ce qui touche aux grandes orientations et à la ges-tion et facilite aussi la coordination entre ses diversescomposantes. Autre mécanisme utile, le comité chargéde la gestion et de la réforme, présidé par la Vice-Secrétaire générale, examine à intervalles réguliers lespolitiques et les pratiques relatives aux questions ad-ministratives et budgétaires et aux ressources humai-nes.

280. Quatre comités exécutifs, fonctionnant au niveaudes secrétaires généraux adjoints, servent de mécanis-mes internes de décision pour chacun des grands do-maines dont s’occupe le Secrétariat; ce sont : le Comitéexécutif pour la paix et la sécurité; le Comité exécutifdes affaires économiques et sociales, le Groupe desNations Unies pour le développement et le Comité exé-cutif pour les affaires humanitaires. Les droits del’homme constituent un thème transversal intéressantles qr5uatre comités. En outre, le Cadre interdéparte-mental de coordination, conçu pour renforcer la plani-fication et la coordination entre les fonctions des servi-ces chargés du maintien de la paix, des affaires huma-nitaires, du développement et des affaires politiques, aété recentré sur l’alerte rapide et l’action préventive.

281. La formation organisée à l’intention de tous lescadres supérieurs du Secrétariat se poursuit. Un sys-tème de plans de gestion des programmes a été instituéauprès de chacun des secrétaires généraux adjoints. Audébut de 2001, le Secrétariat a élaboré le prototyped’un système électronique d’établissement de rapportsde gestion qui permettra de tenir à jour quotidienne-ment un certain nombre d’utiles indicateurs de gestion(pourcentage de postes vacants, statistiques sur la ré-partition par sexe et la répartition géographique, soldesdes dépenses, etc.) et de les développer de façon à dis-poser d’un outil de gestion supplémentaire pourcontrôler les résultats de chaque département. Ce sys-tème viendra compléter le Système intégré de gestionexistant. En juin 2001, l’Assemblée générale a adoptéune résolution autorisant la mise en oeuvre de la ré-forme de la gestion des ressources humaines, qui offri-ra aux responsables la possibilité de sélectionner leurpersonnel et permettra au Secrétariat de pourvoir à sesbesoins en la matière en accroissant la mobilité du per-sonnel des Nations Unies.

282. Les technologies de l’information jouent un rôleplus important dans les activités de l’Organisation. Enfévrier 2001, le Secrétaire général a présenté àl’Assemblée générale un rapport intitulé« L’information au Secrétariat : plan d’action »51, danslequel il expose les mesures à prendre pour assurer unebonne gouvernance interne en appuyant l’utilisationdes technologies de l’information et en diffusant lesmeilleures pratiques.

283. Stratégie proposée :

• Veiller à ce que des ressources suffisantes soientaffectées aux technologies de l’information et àce que celles-ci soient stratégiquement déployéesdans tout le Secrétariat.

• Gérer le savoir existant au sein des Nations Uniesde manière à le rendre accessible à la société ci-vile et aux autres partenaires.

• Poursuivre la modernisation des politiques et desprocédures de gestion des ressources humaines.

• Continuer à alléger les procédures administrati-ves.

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Objectif : Favoriser le respect de la Conventionsur la sécurité du personnel des Nations Unieset du personnel associé

284. Depuis 1992, plus de 200 membres du personnelcivil sont morts au service des Nations Unies. Descentaines d’autres ont été pris en otage ou victimesd’incidents violents portant atteinte à la sécurité. Pres-que tous les organismes des Nations Unies ont perdudes fonctionnaires, et 68 pays au moins ont perdu desnationaux qui étaient au service des Nations Unies. Lesconflits des années 90 auront été marqués par un dan-gereux mépris des obligations et des restrictions impo-sées par les règles du droit international relatives à laconduite des hostilités. L’Assemblée générale et leConseil de sécurité ont déploré le nombre croissant desvictimes qu’ils ont faites parmi le personnel national etinternational, en particulier en période de conflit armé.

285. La sécurité du personnel est une condition fon-damentale du bon fonctionnement des opérations desNations Unies, et sa protection, en vertu du droit inter-national, incombe au premier chef aux gouvernementshôtes. Le personnel des organisations internationales etdes organisations non gouvernementales qui participe àdes opérations humanitaires est également exposé à destueries, assassinats et autres formes de violence. Defait, l’an passé, le nombre de ces actes a augmenté.Dans leur immense majorité, leurs auteurs demeurentimpunis, et le petit nombre d’entre eux qui sont arrêtésne sont en général condamnés qu’à des peines légères.La Convention sur la sécurité du personnel des NationsUnies et du personnel associé52 est entrée en vigueur le15 janvier 1999. Au 14 août 2001, 54 États étaient par-ties à la Convention, soit moins du tiers des ÉtatsMembres. Depuis son adoption, les limites de sonchamp d’application en ce qui concerne les opérationsdes Nations Unies et le personnel associé sont deve-nues manifestes. En effet, elle ne s’applique pas auxopérations des Nations Unies dont l’Assemblée géné-rale ou le Conseil de sécurité n’a pas déclaré qu’ellesprésentaient des risques exceptionnels. Dans la prati-que, aucun des deux organes n’a jamais fait de décla-ration à cet effet, alors que cela aurait été assurémentnécessaire pour nombre de ces opérations. La Conven-tion ne s’applique pas non plus aux organisations nongouvernementales humanitaires qui n’ont pas conclud’« accords d’exécution/de partenariat » avecl’Organisation des Nations Unies ou ses institutionsspécialisées, alors que, dans les faits, elles n’ont pasmoins besoin d’une telle protection. L’idéal serait que

soit adopté un protocole aux termes duquel il ne seraitplus nécessaire, pour bénéficier d’une protection envertu de la Convention, qu’une déclaration ait été faitedans le cas des opérations des Nations Unies ou qu’ilexiste un lien entre une organisation non gouverne-mentale humanitaire et l’Organisation des NationsUnies.

286. Aux termes du Statut de la Cour pénale interna-tionale, est considéré comme « crime de guerre » le faitde lancer des attaques délibérées contre le personnel,les installations ou le matériel employés dans le cadred’une mission d’aide humanitaire ou de maintien de lapaix, pour autant qu’ils aient droit à la protection quele droit international des conflits armés garantit auxcivils et aux biens de caractère civil. Toutefois, le Sta-tut de Rome n’est pas encore en vigueur.

287. Au surplus, il ne suffit pas que des conventionsaient été ratifiées : encore faut-il que les obligationsqui y sont énoncées soient respectées dans la pratique.Les parties à des conflits doivent garantir la sécurité etla libre circulation du personnel des organisations hu-manitaires et appliquer les dispositions des Conven-tions de Genève de 1949, en ce qui concerne en parti-culier la distinction entre combattants et non-combattants et le caractère civil et humanitaire descamps et zones d’installation de réfugiés.

288. Améliorer la sécurité du personnel des NationsUnies est une responsabilité fondamentale pour le sys-tème des Nations Unies et pour les États Membres. LeSecrétaire général a présenté un certain nombre de re-commandations visant à renforcer le système de ges-tion des services de sécurité de l’Organisation et lesdispositions prises par elle dans ce domaine. Il proposenotamment une formation renforcée et détaillée sur lesquestions de sécurité et la gestion du stress,l’application sur le terrain de normes minimales de sé-curité opérationnelle et de télécommunications et uneaugmentation des effectifs sur le terrain et au Siège.

289. Des mesures ont été prises pour améliorer la col-laboration sur les questions de sécurité du personnel ausein du système des Nations Unies et avec les partenai-res d’exécution. Des dispositions supplémentaires sontprises pour faire de l’obligation de rendre compte et durespect des procédures des éléments clefs de la gestiondu système de sécurité des Nations Unies. La nomina-tion à plein temps d’un coordonnateur pour les ques-tions de sécurité est un impératif absolu si nous vou-

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lons que nos efforts pour renforcer et développer lagestion de ce système donnent les résultats escomptés.

290. Stratégie proposée :

• Promouvoir la ratification de la Convention parl’ensemble des États Membres et la ratification duStatut de Rome de la Cour pénale internationale.

• Obtenir l’approbation d’un protocole qui étendele champ d’application de la Convention à toutesles opérations des Nations Unies et à toutes lescatégories de personnel.

• Inciter les États Membres à intervenir plus fer-mement pour faire en sorte que les auteursd’agressions contre le personnel des organisationshumanitaires soient traduits en justice.

• Améliorer encore le sens des responsabilités etl’efficacité de la coordination au sein du systèmedes Nations Unies en ce qui concerne les ques-tions de sécurité du personnel.

• Renforcer davantage la gestion du système degestion de la sécurité des Nations Unies en ac-croissant son financement et en le rendant plussûr et en nommant à plein temps un coordonna-teur pour les questions de sécurité.

Objectif : Garantir une plus grande cohérencedes politiques et améliorer la coopérationentre l’Organisation des Nations Unies,ses organismes, les institutions de BrettonWoods et l’Organisation mondiale du commerceainsi que d’autres organismes multilatéraux

291. Le développement durable, la consolidation de lapaix et les liens entre aide humanitaire et coopérationpour le développement ne sont pas sans conséquencespour les frontières entre secteurs et entre institutions. Ilest aujourd’hui plus que jamais nécessaire de s’attaquerà ces problèmes multiformes suivant une démarcheglobale intégrée et d’assurer la cohésion des diversesentités des Nations Unies en vue d’améliorer la cohé-rence de leur action et le déploiement stratégique deleurs ressources. Cela vaut aussi pour l’ensemble dusystème international.

292. La préparation de la Conférence internationalesur le financement du développement a amenél’Organisation des Nations Unies, les institutions deBretton Woods et l’OMC à resserrer plus que jamaisleur coopération. Le cadre de coopération dynamique

qui a été mis en place couvre les aspects du finance-ment du développement touchant à la fois aux relationsentre secrétariats et aux relations intergouvernementa-les. Les institutions de Bretton Woods ont chargé desfonctionnaires de haut rang de se tenir en contact avecle Secrétariat de l’ONU et de lui apporter leur concoursen permanence. Au niveau intergouvernemental, deséchanges fructueux ont eu lieu en février 2001 entre lesmembres du Bureau du Comité préparatoire de laConférence et ceux des organes exécutifs des institu-tions de Bretton Woods. Des réunions se sont égale-ment tenues avec le Comité du commerce et du déve-loppement de l’OMC en avril 2001 et avec des mem-bres du Conseil général de cette organisation en 2000.De plus, des fonctionnaires de haut rang de chacunedes grandes institutions participant au processus prépa-ratoire ont engagé des discussions actives au Siège del’ONU et font rapport aux comités de surveillance in-tergouvernementaux de leurs organisations respectives.

293. Une nouvelle culture de la coopération et de lacoordination s’installe rapidement parmi les organis-mes des Nations Unies, et de nouveaux mécanismessont mis en place pour hâter et concrétiser cette évolu-tion. Au sein du système, la coordination est assuréesous la supervision et la direction du CAC, qui a ré-cemment arrêté un certain nombre de mesures pourrenforcer la définition des grandes orientations. Aunombre de ces mesures figure la création d’un Comitéde haut niveau chargé des programmes et d’un Comitéde haut niveau chargé des questions de gestion, quirendent compte au CAC.

294. Du fait de ce nouvel esprit de coopération, leCAC, aux efforts duquel s’associent pleinement lesinstitutions de Bretton Woods et l’OMC, s’est montréfermement résolu à pousser plus avant l’harmonisationdes politiques et des stratégies et à intensifier l’échanged’informations et les opérations conjointesd’évaluation et de contrôle : pour prendre des exemplesconcrets, la coopération sur le terrain a été renforcée,des approches communes ont été élaborées pour releverles défis en Afrique, tous se sont unis pour lutter contrele VIH/sida et une stratégie globale a été définie pourtout le système en vue d’éliminer la pauvreté.

295. Sous la direction des coordonnateurs résidentsdes Nations Unies, et en étroite collaboration avec lesgouvernements et la société civile, les équipes de paysdes Nations Unies procèdent à une évaluation interdis-ciplinaire, le bilan commun de pays. Il s’agitd’examiner la situation nationale et d’identifier les

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principaux problèmes qui font obstacle au bien-être dela population. À la lumière des priorités nationales dé-finies par le gouvernement, chaque équipe engage aveclui un dialogue pour tenter de le convaincre et pourdéterminer avec lui la politique à appliquer. Ens’appuyant sur l’analyse commune des causes de lapauvreté à laquelle a abouti le bilan commun de pays,elle travaille ensuite avec le gouvernement à la mise aupoint du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide audéveloppement, qui indique dans ses grandes lignes laréponse stratégique du système des Nations Unies auxpriorités nationales en matière de réduction de la pau-vreté. Dans presque tous les cas, les efforts nationauxpour atteindre les objectifs de la Déclaration du Millé-naire sont au nombre de ces priorités. Pour l’heure,84 pays ont achevé leur bilan commun de pays, et 38ont également mis au point leur Plan-cadre. Pour plusde cohérence au niveau des pays, le système des Na-tions Unies s’emploie à définir un cadre commun uni-que pour les activités mises en oeuvre au niveau natio-nal, qui repose sur les deux grands principes de la maî-trise de ces activités par le pays intéressé et del’établissement de partenariats interinstitutions etcorrespond à une approche globale du développementet de la consolidation de la paix.

296. Les organismes des Nations Unies collaborentégalement pour soutenir les stratégies nationales deréduction de la pauvreté en établissant les cadres dedéveloppement intégré et les documents stratégiques deréduction de la pauvreté. Pour réduire au maximum lapauvreté avec un minimum de ressources, il faut ren-forcer les partenariats existant au niveau des pays.C’est là l’un des principes clefs du Cadre de dévelop-pement intégré, mais aussi un élément critique del’élaboration des documents stratégiques de réductionde la pauvreté. Le Cadre de développement intégré re-lève de l’initiative du pays considéré et exige du gou-vernement qu’il fasse appel à tous les partenaires dudéveloppement.

297. Stratégie proposée :

• Améliorer la cohérence des orientations et la coo-pération au sein du système international tout en-tier pour faire face aux problèmes qui se posentaujourd’hui à l’échelle de la planète.

• Veiller à harmoniser les priorités dans les straté-gies lancées au niveau des pays et intégrer celles-ci dans un cadre d’action commun.

Objectif : Renforcer davantage la coopérationentre l’Organisation des Nations Unieset l’Union interparlementaire

298. En août 2001, l’Union interparlementaire (UIP)comptait 141 parlements membres et cinq membresassociés. Dans sa résolution 55/19, l’Assemblée géné-rale se félicitait des efforts déployés par l’Union pourque les parlements apportent une contribution et unappui accrus à l’Organisation des Nations Unies etpriait le Secrétaire général de rechercher, en consulta-tion avec les États Membres et l’Union interparlemen-taire, les moyens d’établir une relation nouvelle et ren-forcée entre l’Union parlementaire, l’Assemblée géné-rale et ses organes subsidiaires. Dans son récent rap-port sur la question53, le Secrétaire général a formuléplusieurs recommandations à cette fin.

299. Stratégie proposée :

• En attendant la décision de l’Assemblée généraleau sujet des recommandations formulées dans sonrapport, le Secrétaire général lancera un réexamenconjoint, par l’Organisation des Nations Unies etl’UIP, de l’accord de coopération qu’elles avaientconclu en 1996.

• Faire participer plus directement les parlements àl’examen des questions de fond traitées au sein del’Organisation des Nations Unies.

Objectif : Donner au secteur privé,aux organisations non gouvernementaleset à la société civile en général la possibilitéde contribuer davantage à la réalisationdes objectifs et programmes de l’Organisation

300. Dans les 10 dernières années, l’augmentationspectaculaire du nombre, de la diversité et del’influence des acteurs non étatiques participant auxtravaux de l’Organisation des Nations Unies a provo-qué des changements importants dans les relations en-tre ces acteurs et l’Organisation des Nations Unies. Vula multiplicité des niveaux, questions et objectifs quecelles-ci font intervenir, l’Organisation ne s’est pascontentée d’une seule approche pour traiter avec cesacteurs. Elle a recours à toutes sortes de procéduresdont certaines sont bien établies, comme la participa-tion aux processus intergouvernementaux, mais aussi àdes dispositifs d’origine plus récente, comme le Fondspour l’environnement mondial, qui aide financièrementles pays en développement par des dons à s’attaqueraux problèmes écologiques internationaux, le Fonds

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des Nations Unies pour les partenariats internationaux,et le Pacte mondial, qui vise à encourager le secteurprivé, les organisations non gouvernementales et lessyndicats à promouvoir l’adoption de bonnes pratiquesreposant sur les droits de l’homme, les droits des tra-vailleurs et le respect de l’environnement.

301. Le rapport du Secrétaire général intitulé « Versdes partenariats mondiaux »54 analyse ces questionsplus en détail en insistant sur le fait que l’objectif cen-tral de la coopération entre l’Organisation des NationsUnies et les acteurs non étatiques est de permettre àl’Organisation de servir les États Membres et leurs po-pulations de façon plus efficace tout en restant fidèleaux principes de la Charte.

302. Stratégie proposée :

• Faire le point de ces relations en vue d’en tirerdes avantages pour toutes les parties et forgerpour l’Organisation des Nations Unies une nou-velle manière de « traiter » les partenariats avecles organisations non gouvernementales, le sec-teur privé et le reste de la société civile.

IX. Suivi

304. À la réunion au sommet qu’ils ont tenue l’annéedernière, les chefs d’État et de gouvernement ont tracéensemble la voie qu’ils devaient suivre désormais pourrelever les défis. Nous avons ici cherché à développerleurs idées, à identifier les domaines auxquels nousdevons nous attaquer et à offrir des suggestions pourl’avenir. Pour l’élaboration de ce plan de campagne,nous avons tiré parti des suggestions faites par tous lesservices de l’ONU, les fonds et programmes des Na-tions Unies, les institutions spécialisées et tous les au-tres organismes représentés au Comité administratif decoordination, y compris la Banque mondiale, le FMI etl’OMC. Les organisations non gouvernementales, lasociété civile et les milieux universitaires ont eux aussidonné un avis.

Rapports sur l’exécution du plan de campagne

305. Comme vous l’avez demandé, à partir de l’annéeprochaine, je soumettrai un rapport annuel – distinct demon rapport annuel sur l’activité de l’Organisation –qui fera le point des progrès réalisés dans l’exécutiondes engagements pris dans la Déclaration du Millénaireet mettra l’accent sur des thèmes d’actualité. Tous les

cinq ans, mes successeurs et moi-même soumettrons unrapport d’ensemble qui fera le tour de la question.

306. Je propose les thèmes ci-après : pour 2002, pré-vention des conflits armés et traitement et préventiondes maladies, y compris VIH/sida et paludisme; 2003,financement du développement et stratégie du dévelop-pement durable; 2004, suppression du clivage numéri-que et lutte contre le crime transnational. En 2005, cinqans après le Sommet du Millénaire, je présenterai lepremier rapport d’ensemble. Il fera le point des progrèsréalisés au cours des cinq années et analysera la façondont auront été appliquées les décisions prises lors desconférences internationales et sessions extraordinairesconsacrées aux pays les moins avancés, au VIH/sida,au financement du développement et au développementdurable.

307. Lorsque vous envisagerez la façon dont vous de-vrez examiner ces rapports annuels et les rapportsd’ensemble, j’espère que vous pourrez tirer parti decette occasion pour renforcer la cohésion etl’intégration de tout le système de présentation de rap-ports. J’attends les instructions que vous me donnerez.Mais, surtout, j’attends les progrès que nous ferons surla voie que nous avons tracée.

Notes

1 A/CONF.183/9.2 ST/SGB/1999/13.3 Voir résolution 55/59 de l’Assemblée générale, annexe.4 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 976, No 14152.5 Voir Documents officiels de la Conférence des Nations

Unies pour l’adoption d’une Convention contre le traficillicite de stupéfiants et de substances psychotropes,Vienne, 25 novembre-20 décembre 1988, vol. I(publication des Nations Unies, numéro de vente :F.94.XI.5).

6 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1019, No 14956.7 Résolution S-20/2 de l’Assemblée générale, annexe.8 Résolution 55/25 de l’Assemblée générale, annexe I.9 Ibid., annexe II.

10 Ibid., annexe III.11 Voir résolution 55/25 de l’Assemblée générale, par. 4.12 Voir résolution 48/11 de l’Assemblée générale.13 Voir résolution 55/2 de l’Assemblée générale, par. 10.14 S/2001/574.

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15 A/55/305-S/2000/809 et A/C.4/55/6; voir aussiA/55/502, A/55/507, A/55/551 et A/55/977.

16 A/47/277-S/24111.17 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 944, No 13446.18 Voir résolution 50/245 de l’Assemblée générale.19 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 729, No 10485.20 Voir Annuaire des Nations Unies sur le désarmement,

vol. 18 : 1993 (publication des Nations Unies, numéro devente : F.94.IX.1), appendice II.

21 Voir Licéité de la menace ou de l’emploi d’armesnucléaires, avis consultatif, CIJ, Recueil 1996, p. 26.

22 Résolution 2826 (XXVI) de l’Assemblée générale.23 Voir Documents officiels de l’Assemblée générale,

quarante-septième session, Supplément No 27 (A/47/27),appendice I.

24 Voir CD/1478.25 CCW/CONF.I/16 (Part I), annexe B.26 Voir Annuaire des Nations Unies sur le désarmement,

vol. 5 : 1980 (publication des Nations Unies, numéro devente : F.81.IX.4), appendice VII.

27 Organisation des Nations Unies pour l’alimentation etl’agriculture, Rapport du Sommet mondial del’alimentation, Rome, 13-17 novembre 1996, premièrepartie (WFS 96/REP) (Rome, 1997), appendice.

28 Résolution S-26/2 de l’Assemblée générale.29 Voir Instruments juridiques énonçant les résultats des

négociations commerciales multilatérales du cycled’Uruguay (OMC, 1997).

30 Rapport de la Conférence mondiale sur ledéveloppement durable des petits États insulaires endéveloppement, Bridgetown (Barbade), 25 avril-6 mai1994 (publication des Nations Unies, numéro de vente :F.94.I.18 et rectificatif), chap. I, résolution 1, annexe II.

31 E/2001/L.20.32 FCCC/CP/7/Add.1.33 A/AC.237/18(Part II)/Add.1, annexe I.34 Programme des Nations Unies pour l’environnement,

Convention sur la diversité biologique (Centre d’activitédu Programme pour le droit de l’environnement et lesinstitutions compétentes en la matière), juin 1992.

35 A/49/84/Add.2, annexe, appendice II.36 Rapport de la Conférence des Nations Unies sur

l’environnement et le développement, Rio de Janeiro,3-14 juin 1992, vol. I, Résolutions adoptées par laConférence (publication des Nations Unies, numéro devente : F.93.I.8 et rectificatifs), résolution 1, annexe II.

37 Organisation des Nations Unies pour l’éducation, lascience et la culture, Actes de la Conférence générale,

vingt-neuvième session, vol. I : résolutions,résolution 16.

38 Résolution 217 A (III) de l’Assemblée générale.39 Résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale,

annexe.40 Ibid.41 Résolution 2106 A (XX) de l’Assemblée générale,

annexe.42 Résolution 34/180 de l’Assemblée générale, annexe.43 Résolution 39/46 de l’Assemblée générale, annexe.44 Résolution 44/25 de l’Assemblée générale, annexe.45 A/CONF.157/24 (Part I), chap. III.46 Résolution 54/4 de l’Assemblée générale, annexe.47 Résolution 45/158 de l’Assemblée générale.48 E/CN.4/1998/53/Add.2, annexe.49 Résolution 54/263 de l’Assemblée générale, annexe I.50 Ibid., annexe II.51 A/55/780.52 Résolution 49/59 de l’Assemblée générale, annexe.53 A/55/996.54 A/56/323.

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AnnexeObjectifs du Millénaire pour le développement

1. Dans le cadre de l’établissement du présent rap-port, des membres du Secrétariat de l’ONU et des re-présentants du FMI, de l’OCDE et de la Banque mon-diale ont tenu des consultations en vue d’harmoniser lecontenu des rapports sur les objectifs de développe-ment figurant dans la Déclaration du Millénaire et surles divers objectifs internationaux de développement.Le groupe a examiné les deux types d’objectif et uncertain nombre d’indicateurs pertinents en vued’élaborer un ensemble détaillé d’indicateurs corres-pondant aux objectifs du Millénaire pour le dévelop-pement. Le principal texte de référence était enl’occurrence la section III de la Déclaration du Millé-naire, intitulée « Développement et élimination de lapauvreté ».

2. La liste des objectifs du Millénaire pour le déve-loppement (OMD) ne contredit en aucune manière lesaccords sur d’autres objectifs et cibles résultant desconférences mondiales des années 90. Les huit objec-tifs représentent un partenariat entre les pays dévelop-pés et les pays en développement, tous résolus, commeil est dit dans la Déclaration du Millénaire, à « créer– aux niveaux tant national que mondial – un climatpropice au développement et à l’élimination de la pau-vreté » (voir la résolution 55/2 de l’Assemblée géné-rale, par. 12).

3. Afin que les priorités puissent être fixées de ma-nière plus précise, aux plans national et international,les objectifs et cibles devraient être limités en nombre,stables dans le temps et « parlants » pour un large pu-blic. Des cibles chiffrées, claires et stables peuventcontribuer à déclencher des actions concrètes et pro-mouvoir de nouvelles alliances pour le développement.Conscients que le suivi quantitatif des progrès est plusfacile pour certaines cibles que pour d’autres et que,dans le cas de certains de ces indicateurs, on ne disposepas (encore) de données de qualité pour bon nombre depays, nous insistons sur la nécessité à la fois d’aider aurenforcement des capacités nationales et d’examinerplus avant la question (par exemple, dans le cadre duprocessus établi par le Conseil économique et social)avec les statisticiens nationaux. Aux fins du suivi desprogrès réalisés, l’année de référence normale pour cescibles sera 1990, qui est aussi l’année de référence re-tenue par les conférences mondiales des années 90.

4. L’Organisation des Nations Unies rendra comptedes progrès au niveau mondial et à celui des pays dela réalisation des objectifs du Millénaire pour le déve-loppement, ce travail étant coordonné, respectivement,par le Département des affaires économiques et socia-les du Secrétariat de l’ONU et par le PNUD.L’établissement de ces rapports sera régi par deux prin-cipes : a) consultation et collaboration étroites avectoutes les institutions pertinentes, notamment leGroupe de développement des Nations Unies (y com-pris l’OMS et la CNUCED), d’autres départements,fonds, programmes et institutions spécialisées des Na-tions Unies, la Banque mondiale, le FMI et l’OCDE,ainsi que des groupements et experts régionaux; etb) exploitation des stratégies nationales arrêtées par lesdifférents pays pour réduire la pauvreté, telles qu’ellessont définies dans leurs documents stratégiques de ré-duction de la pauvreté (DSRP), des bilans communs depays des Nations Unies et des rapports nationaux sur ledéveloppement humain, qui privilégient un processusde consultation entre les partenaires pour le dévelop-pement axé sur la maîtrise par les pays eux-mêmes duprocessus d’établissement des rapports. Cette collabo-ration et cette consultation auront pour objet principalde faire en sorte que les objectifs du Millénaire pour ledéveloppement fassent l’objet d’une analyse et d’unecompréhension communes aux échelons mondial etnational. Le Secrétariat de l’ONU invitera toutes lesinstitutions compétentes à participer et contribuer auprocessus d’établissement des rapports aux niveauxmondial et national, en vue de publier un rapport an-nuel des Nations Unies qui bénéficie du large soutiende la communauté internationale et que d’autres insti-tutions pourraient utiliser dans les rapports qu’ellesétablissent régulièrement sur les objectifs.

5. On trouvera ci-dessous la formulation proposéepour les huit objectifs, 18 cibles et 40 et quelques indi-cateurs. D’autres indicateurs du développement ne ren-voient pas à des cibles spécifiques; il s’agit de la po-pulation, de l’indice de fécondité, de l’espérance de vieà la naissance, du taux d’alphabétisation des adultes etdu revenu national brut par habitant. S’il y a lieu, lesindicateurs devraient être calculés pour des catégoriesinfranationales – c’est-à-dire ventilés par zone, urbaineou rurale, par région, par groupe socioéconomique etpar âge et sexe.

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Objectifs de développement pour le Millénaire (ODM)

Objectifs et cibles Indicateurs

Objectif 1. Réduction de l’extrême pauvreté et de la faim

1. Proportion de la population disposant de moinsd’un dollar par jour

2. Indice d’écart de la pauvreté [incidence de lapauvreté x degré de pauvreté]

Cible 1 Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, laproportion de la population dont lerevenu est inférieur à un dollar par jour

3. Part du cinquième le plus pauvre de la populationdans la consommation nationale

4. Pourcentage d’enfants de moins de 5 ans présentantune insuffisance pondérale

Cible 2 Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, laproportion de la population qui souffre dela faim 5. Proportion de la population n’atteignant pas le

niveau minimal d’apport calorique

Objectif 2. Assurer l’éducation primaire pour tous

6. Taux net de scolarisation dans le primaire

7. Proportion d’écoliers commençant la premièreannée d’études dans l’enseignement primaire etachevant la cinquième

Cible 3 D’ici à 2015, donner à tous les enfants,garçons et filles, partout dans le monde,les moyens d’achever un cycle completd’études primaires

8. Taux d’alphabétisation des 15 à 24 ans

Objectif 3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

9. Rapport filles/garçons dans l’enseignementprimaire, secondaire et supérieur, respectivement

10. Taux d’alphabétisation des femmes de 15 à 24 anspar rapport aux hommes

11. Pourcentage de femmes salariées dans le secteurnon agricole

Cible 4 Éliminer les disparités entre les sexesdans les enseignements primaire etsecondaire d’ici à 2005 si possible et àtous les niveaux de l’enseignement en2015 au plus tard

12. Proportion de sièges occupés par des femmes auparlement national

Objectif 4. Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans

13. Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

14. Taux de mortalité infantile

Cible 5 Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015,le taux de mortalité des enfants de moinsde 5 ans

15. Proportion d’enfants de 1 an vaccinés contre larougeole

Objectif 5. Améliorer la santé maternelle

16. Taux de mortalité maternelleCible 6 Réduire de trois quarts, entre 1990 et2015, le taux de mortalité maternelle 17. Proportion d’accouchements assistés par du

personnel de santé qualifié

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Objectifs et cibles Indicateurs

Objectif 6. Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies

18. Taux de prévalence du VIH parmi les femmesenceintes âgées de 15 à 24 ans

19. Taux d’utilisation de la contraception

Cible 7 D’ici à 2015, avoir stoppé la propagationdu VIH/sida et commencé à inverser latendance actuelle

20. Nombre d’enfants orphelins du sida

21. Taux de prévalence du paludisme et taux demortalité lié à cette maladie

22. Proportion de la population vivant dans les zones àrisque qui utilisent des moyens de protection et destraitements efficaces contre le paludisme

23. Taux de prévalence de la tuberculose et taux demortalité lié à cette maladie

Cible 8 D’ici à 2015, avoir maîtrisé le paludismeet d’autres grandes maladies, et avoircommencé à inverser la tendance actuelle

24. Proportion de cas de tuberculose détectés et soignésdans le cadre de traitements de brève durée soussurveillance directe

Objectif 7. Assurer un environnement durablea

25. Proportion de zones forestières

26. Superficie des terres protégées pour préserver labiodiversité

27. PIB par unité d’énergie consommée (rendementénergétique)

Cible 9 Intégrer les principes du développementdurable dans les politiques nationales etinverser la tendance actuelle à ladéperdition des ressourcesenvironnementales

28. Émissions de dioxyde de carbone (par habitant)

[À ces indicateurs s’ajoutent deux chiffresconcernant la pollution atmosphérique mondiale :l’appauvrissement de la couche d’ozone etl’accumulation de gaz favorisant le réchauffementde la planète]

Cible 10 Réduire de moitié, d’ici à 2015, lepourcentage de la population qui n’a pasaccès de façon durable à unapprovisionnement en eau de boissonsalubre

29. Proportion de la population ayant accès à unesource d’eau meilleure

Cible 11 Réussir, d’ici à 2020, à améliorersensiblement la vie d’au moins100 millions d’habitants de taudis

30. Proportion de la population ayant accès à unmeilleur système d’assainissement

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Objectifs et cibles Indicateurs

31. Proportion de la population ayant accès à lasécurité d’occupation des logements

[La ventilation urbaine/rurale de plusieurs desindicateurs ci-dessus pourra être utile au suivi del’amélioration de la situation des habitants detaudis]

Objectif 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développementa

Certains des indicateurs ci-après seront évaluésséparément dans les cas des pays les moins avancés(PMA), de l’Afrique, des pays sans littoral et des petitsÉtats insulaires en développement

Aide publique au développement

32. APD nette, en pourcentage du produit national brutdes pays donateurs membres du CAD/OCDE(cibles : 0,7 % au total et 0,15 % pour les PMA)

Cible 12 Poursuivre la mise en place d’un systèmecommercial et financier multilatéralouvert, fondé sur des règles, prévisible etnon discriminatoire

Cela suppose un engagement en faveurd’une bonne gouvernance, dudéveloppement et de la lutte contre lapauvreté, aux niveaux tant nationalqu’international

33. Proportion de l’APD consacrée aux servicessociaux de base (éducation de base, soins de santéprimaires, nutrition, eau salubre et assainissement)

S’attaquer aux besoins particuliers despays les moins avancés

34. Proportion de l’APD qui est déliée

35.

36.

Proportion de l’APD consacrée à l’environnementdans les petits États insulaires en développement

Proportion de l’APD consacrée au secteur destransports dans les pays sans littoral

Accès aux marchés

37. Proportion des exportations (en valeur et àl’exclusion des armes) admises en franchise dedroits et hors contingents

Cible 13

La réalisation de cet objectif supposel’admission en franchise et horscontingents des produits exportés par lespays les moins avancés; l’application duprogramme renforcé d’allégement de ladette des PPTE et l’annulation des dettesbilatérales envers les créanciers officiels;et l’octroi d’une APD plus généreuse auxpays qui démontrent leur volonté de luttercontre la pauvreté

38. Taux moyens de droits et contingents appliqués auxproduits agricoles, textiles et vêtements

Répondre aux besoins particuliers despetits États insulaires en développement

39. Subventions agricoles nationales et à l’exportationdans les pays de l’OCDE

40. Proportion de l’APD allouée au renforcement descapacités commerciales

Viabilité de la dette

41. Proportion de la dette bilatérale des PPTE enversles créanciers officiels qui a été annulée

Cible 14

(en appliquant le Programme d’actionpour le développement durable des petitsÉtats insulaires en développement et lesconclusions de la vingt-deuxième sessionextraordinaire de l’Assemblée générale)

42. Service de la dette, en pourcentage des exportationsde biens et services

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Objectifs et cibles Indicateurs

43. Proportion de l’APD fournie au titre del’allégement de la dette

44. Nombre de pays ayant atteint les points de décisionet d’achèvement de l’Initiative PPTE

Cible 15 Traiter globalement le problème de ladette des pays en développement, par desmesures d’ordre national et internationalpropres à rendre leur endettement viable àlong terme

Cible 16 En coopération avec les pays endéveloppement, formuler et appliquer desstratégies qui permettent aux jeunes detrouver un travail décent et utile

45. Taux de chômage des 15 à 24 ans

Cible 17 En coopération avec l’industriepharmaceutique, rendre les médicamentsessentiels disponibles et abordables dansles pays en développemment

46. Proportion de la population ayant durablementaccès à des médicaments de base d’un coûtabordable

47. Nombre de lignes téléphoniques pour1 000 habitants

48. Nombre de micro-ordinateurs pour 1 000 habitants

Cible 18 En coopération avec le secteur privé,faire en sorte que les avantages desnouvelles technologies, en particulier destechnologies de l’information et de lacommunication, soient accordés à tous Autres indicateurs à déterminer

a Les indicateurs retenus pour les objectifs 7 et 8 sont à préciser.